Ça ne se dit pas, mais ça s`entend
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1. Ne sommes nous pas ici face une affaire de linguistes et d intellectuels universitaires qui r fl chissent sur des langues forte tradition orale Vexercice de sa profession qui l avait oblig l apprendre langues originaires indig nes depuis une perspective qui valorise la modernit des langues crites et standardis es Le 48 de la population de la ville s identifie comme tant quechua cf INE 2002a Pourquoi des lors la langue quechua est elle encore une langue opprim e et loign e de la modernit Est il acceptable dans notre contexte d affirmer avec Eriksen 1991 42 que seulement si le groupe minoritaire consolide sa propre langue comme une v ritable alternative vis vis de l h g monie de la langue dominante le groupe verra diminuer sa souffrance psychologique ses complexes d inf riorit et ses difficult s pour s int grer la soci t The psychological pain inferiority complexes and difficulties in social mobility inflicted on individuals by linguistic hegemons can be alleviated only if the minority group asserts its own language as a full fledged alternative to the hegemonic language Apr s r vision de neuf cas de politique linguistique visant les minorit s Eriksen ibid conclut qu une modernisation qui comporterait l ducation formelle la diversification occupationnelle la mobilit sociale et la communication internationale est une condition pr alable la sur2. pendant les trois derni res d cennies faisant face la tendance au monolinguisme espagnol et la diminution du monolinguisme en langue indig ne dans le pays On peut voir sur le tableau N 3 que la moiti de la population de Cochabamba a d clar tre bilingue lors du recensement de 2001 3 Selon le dernier recensement le nombre total d habitants dans le Cercado nom de la commune de Cochabamba s l ve 570 000 Tableau 3 Monolinguisme et bilinguisme dans le Cercado population 6 ans recensement 2001 Monolingue Monolingue Bilingue Autres Total espagnol langue langue langue Population indig ne indig ne trang re 6 ans ou plus espagnol bilingue Cercado langue indig ne Homme 100 105 22 5 3 137 0 7 106 680 24 714 0 16 210 636 47 S Femmes 105 246 23 5 7 953 1 8 121 076 27 1 152 0 26 235 427 53 Total 205 351 46 11 090 2 5 227 756 51 1 866 0 4 446 063 100 Source Elaboration personnelle sur la base de donn es de l INE 2002a L autre moiti de la population urbaine est form e par des monolingues en espagnol 46 et monolingues en quechua ou aymara 2 5 On observe dans la distribution par sexes un cart dans ce dernier groupe la ville il y a deux fois plus de femmes monolingues en langue indig ne que d hommes ibid Cette remarquable persistance du bilinguisme dans la ville ne signifie pas que les enfants soient pour autant expos
3. trise d une langue indig ne 4 a r 3 F a A x Je parlais de cette trouvaille avec un m decin lorsqu il m a racont que lui m me avait appris le quechua non pas chez lui mais lors de son stage d une ann e en province Tarata quelques 60 Km de Cochabamba et que c tait 3 Les inqui tudes se pr cisent quant au panorama bolivien En base aux donn es pr sent es jusqu ici et comme la partie suivante ne manquera pas de nous l claircir il n est gu re difficile de comprendre l admiration de visiteurs d autres r gions andines devant cette ville et son bilinguisme manifeste On pourrait m me affirmer que ce sont des conditions assez propices la persistance du quechua Pourtant deux aspects provoquent un peu de curiosit et d inqui tude dans ce sc nario d une part nous savons que la conservation d une langue n est garantie que par l usage interg n rationnel Comment alors le quechua se reproduit il dans la ville compte tenu des r ponses comment es dans la section 2 Est ce suffisant que le quechua soit fonctionnel dans la ville pour que sa reproduction soit assur e D autre part ce souci est en rapport avec la r flexion faite par Jon Landaburu 2003 155 recueillie justement Cochabamba l ann e derni re dans le sens que ce qui est important pour les langues indig nes est de devenir effectives dans les r seaux urbains pour lui conqu rir le monde de la ville est le d fi qui n
4. Education Interculturelle Bilingue pour les pays andins r pond entre autres raison au fait que cette ville se pr sente comme un laboratoire de dans Tunivers de la ville En d finitive ce qui nous int resse c est d tablir si la dichotomie modernit non modernit est per ue par les sujets parlants comme un trait constitutif et probl matique de leur r alit linguistique ou bien si d autres dichotomies mergent partir d une vision de l usager qui recr e des mondes qui se compl mentent et qui peuvent aussi s exclure entre eux dans un espace d interculturalit 4 Le quechua dans la ville en l absence d une politique linguistique c est l autor gulation qui gagne Le riche terrain de contact et de coexistence de langues que nous venons d esquisser na pas attir l attention des planificateurs de politiques ducatives publiques Quoique la R forme ducative promulgu e en 1994 promeut l ducation interculturelle bilingue dans les zones o l emploi de langues indig nes est massif zone rurale les zones urbaines en g n ral et sp cifiquement Cochabamba n ont pas incorpor cette politique ducative Parmi les 274 coles publiques qui existaient en ville l ann e 2001 seulement sept enseignaient le quechua dans quelques classes des niveaux primaire ou secondaire Sichra 2001 Il s agissait d tablissements administr s par Fe y Alegr a organisation sous accord sp cial Curieusement les coll
5. fait d appartenir un milieu social inf rieur D clarer avoir une ma trise passive ou active du Quechua ou de l Aymara n est pas vu comme quelque chose de n gatif ou comme un tabou qui serait sanctionn par la soci t Pour en finir avec ce coup d il sur Cochabamba multilingue nous nous reporterons un ph nom ne r cent de revalorisation ethnique du pays Le dernier recensement avait inclus la question Avec quel peuple ou groupe ethnique vous identifiez vous Les r ponses pour le Cercado figurent dans le tableau suivant Tableau 5 Auto identification avec peuples indig nes Cercado population 15 ans recensement 2001 Quechua Aymara Guarani Aucun Total Chiquitano Population 15 ans Moxe o ou plus Hommes 77 294 22 17 151 5 2 368 0 7 62 703 18 159 516 46 Femmes 89 951 26 18 033 5 2 706 0 8 74 185 22 184 875 54 Total 167 245 48 35 184 10 5 074 1 5 136 888 40 344 391 100 Source laboration personnelle sur la base de donn es de l INE 2002a Un 60 de la population de Cochabamba s identifie avec la cat gorie peuples indig nes mais pas forc ment comme sujet indig ne Cette identification de soi m me avec un peuple indig ne comprend tant les monolingues en langue indig ne comme les bilingues et m me un pourcentage de monolingues espagnol Il est vident alors que l identification ethnique ne passe pas forc ment par l emploi ou la ma
6. formation un poste de travail etc auront obtenu la reconnaissance n cessaire La position sociale de Vidal en tant que professionnel lui permet de transgresser certaines r gles de rompre les sch mas tablis ce qui pousse son entourage aller plus loin dans l affirmation de son identit Yo con los j venes hago un trabajo los fines de semana He hecho mis tareas de la maestr a del PROEIB Andes donde estudi entre 2000 y 2003 N d A con ellos he practicado lo estudiado Ellos se ocupan de tomar de esas cosas ninguno ha estudiado no son bachilleres Saben que soy as y De q uwa plante utilis e pour l encens qui est pr par dans les rites de renouvellement 15 cuando van a mi casa ahora desde hace dos a os saben que conmigo se habla en quechua o sea tambi n es estatus es posici n es profesi n es posesi n econ mica es de todo eso Vidal a vu que les jeunes r agissent et ceci le stimule reproduire d une certaine mani re le parcours suivre dans la recherche d une place reconnue dans la soci t ce qui passe par un capital culturel bien tabli et d origine diff rente Los j venes cuando me cuentan lo hacen en quechua porque saben que hay que cuidarse de la gente y cuando a un principio era la decadencia de la lengua ahora somos referentes Nous consid rons que cette attitude quant aux fonctions et aux espaces de la langue quechua a pour but de faciliter son inclusion et sa permanen
7. regarde les formes de connaissance locale dans lesquelles la conscience linguistique est encadr e nous co ncidons avec Canagarajah 2002 257 dans le sens que la connaissance locale mettra toujours en cause les paradigmes accept s comme corrects cause des traits a syst matiques non orthodoxes et confus d une pratique r elle The local 18 will always have a questioning effect on established paradigms deriving from the nonsystematized unorthodox and simply messy features of its existential practice Ce travail ne fait que signaler le commencement d une t che encore accomplir qui devra s tendre vers l exploration d autres pi ces du mosa que du quechua dans la ville C est ainsi que nous avancerons dans ce que Ricento 2000 16 23 appelle une nouvelle tape de la planification linguistique en une poque de reconnaissance des droits linguistiques dans une conception cologique des langues o la variable principale qui s pare les anciennes approches technicistes et positivistes des nouvelles approches critiques et postmodernistes c est l agencement c est dire le r le que les individus et les collectivit s jouent dans l emploi des langues les attitudes et en dernier ressort les politiques the key variable which separates the older positivist technicist approaches from the newer critical postmodern ones is agency i e the role s of individuals and collectivities in the processes of language use attit
8. a os digamos puede que tal vez sean monoling es pero en castellano Pero si por el otro lado se est empezando a practicar a leer y escribir en quechua si eso avanza yo creo que hablar y escribir quechua puede empezar a fortalecerse y manejarse m s Selon ce point de vue le traitement et la diffusion de la langue crite en quechua dans l ducation formelle pourrait servir raffermir l identit quechua Le deuxi me aspect c est que cette identit s tablit autour de la notion de classe subordonn e avec m me des traces de 19 Florencio Alarc n dirigente campesino regional desde 2002 diputado suplente del Movimiento al Socialismo MAS y entre 2002 y 2005electo Presidente del Consejo Educativo de la Naci n Quechua 17 racisme v hicul e par le secteur m tis et cr ole C est de l que viendrait un contre prestige soutenu par une id ologie de r sistance qui consolide le droit tre diff rents 6 En guise de conclusion r sister dans la ville prend un sens embl matique Le bilinguisme Cochabamba est un fait social M me si le quechua est dans la ville les r f rents de la langue n appartiennent pas au monde citadin La persistance de la dichotomie communaut ville la compl mentarit des espaces sociaux urbains et l expression des contradictions soci tales sont trois strat gies possibles dans ce proc s de construction et reconstruction d une identit de la langue dans la ville La mo
9. a ne se dit pas mais a s entend Le bilinquisme urbain un fait conna tre et reconna tre par Inge Sichra PROEIB Andes Cochabamba 1 Introduction Notre travail met en question la pr supposition des linguistes et des experts dans le sens que le futur d une langue originaire exige sa modernisation et le d passement de son stade de diglossie Sp cifiquement nous nous reportons la ville de Cochabamba o outre la reproduction du trait caract ristique de la population bolivienne d avoir une majorit indig ne son bilinguisme est tenace et persistant m me si ces langues sont constamment d plac es par l espagnol Le cas qui sera expos dans les pages suivantes nous permet de comprendre que la permanence d une langue originaire n est pas forcement assur avec sa modernisation puisque les gens m me avec une lev e conscience et loyaut linguistiques donnent la priorit des r f rents culturels traditionnels plut t qu ceux innov s comme les r f rents id ologiques La n cessit de d passer les sph res sociales historiquement pr vues pour les langues indig nes dans l espace urbain n est pas clairement per ue La premi re partie pr sente un succinct panorama sociolinguistique de la Bolivie concernant les langues andines notamment le Quechua et de Cochabamba avec les donn es du dernier recensement La deuxi me partie d crit le caract re bilingue de la ville et analyse les diff rent
10. autres dans les mandats d organismes financiers tels que la Banque Mondiale la Banque Interam ricaine de D veloppement les agences internationales de coop ration qui ont d cid de porter une attention prioritaire aux secteurs les moins favoris s comme une pr vention contre les conflits sociaux Le probl me pos par cette identit de sujets qui appartient deux mondes est donc l ordre du jour dans tous les niveaux politiques du pays commencer par le gouvernement central et le parlement o il y a un 25 de repr sentation indig ne en passant par les divers secteurs de la soci t pour en arriver au quotidien d une ville avec les caract ristiques linguistiques esquiss es ci dessus Afin de passer de la simple connaissance de l aspect fonctionnel de la langue quechua dans la ville de Cochabamba une reconnaissance de l aspect symbolique qui lui est accord par les sujets qui la parlent dans le monde moderne de la ville j ai fait une enqu te sur la fa on dont ce fait tait per u par trois personnes qui r unissent les crit res suivants ils sont quechuas de naissance ils ont migr Cochabamba ils montrent une loyaut linguistique volontaire qui a t vidente lors de leur formation et dans leur travail L ex pr sident G S nchez de Lozada lavait exprim publiquement en octobre 2003 au d but de la convulsion sociale qui aboutit sa d mission Ironiquement c tait lui qui avait a
11. ce dans la ville o elle gagne et affirme sa place face l espagnol comme allant la conqu te de son espace propre dans un monde pr tabli fi re de mettre en avant ses sp cificit s culturelles et non par la voie d une simple duplication de fonctions 5 3 La persistance des contradictions soci tales Zenobio lui ne s est pas d plac vers la ville c est sa communaut qui s est transform e atteinte par l expansion progressive des fronti res de la ville vers les zones agricoles ll n a pas l ambivalence que nous trouvons chez Ad n fruit des contradictions entre un style de vie et des r f rents quotidiens et l identit quechua il ne cherche pas non plus des langues et des cultures qui se compl tent les unes les autres partir d une vision compartiment e qui serait proche de la notion multiculturelle comme chez Vidal Zenobio revendique le caract re politique de l identit quechua qui provient des conflits sociaux entre secteur dominant et secteur domin conflits que la R forme Agraire dans les vall es n a fait qu agrandir et qui maintenant dans la ville deviennent plus vidents Sa perception s oriente vers la population de base celle des producteurs qui dans les vall es avait obtenu une reconnaissance politique lorsque pour remplacer le terme d indiens on introduisit celui de paysans au moment de la R volution de 1952 Porque a los campesinos los ven como que por culpa de ellos est Bol
12. dernisation de la langue ne semble pas pertinente du point de vue de sa permanence et de son futur c est plut t son signifi symbolique qui est en jeu dans le cadre des caract ristiques que prennent les contradictions soci tales dans le cours de ces derni res ann es La valeur embl matique du quechua se consolide gr ce son pouvoir de r sistance au monde de la ville sans pour autant aller au del de cette valeur et ainsi faciliter son entr e dans la modernit Surmonter la condition diglossique de la langue quechua originaire n est pas percu comme un besoin ou comme une t che accomplir de la part de sujets parlant le quechua ayant une claire conscience linguistique et identifi s avec leur origine quechua C est bien un autre type d id ologie linguistique que celle forg e partir de la vision acad mique C est peut tre dans d autres voies que la modernisation et notamment dans l opposition l espagnol et non dans l galit de fonctions et de valorisation sociale que le quechua pourrait se d velopper dans la ville et son univers Dans ce cas il est vident que la fonction de s paration que remplissent les langues standardis es Garvin amp Mathiot 1968 est aussi relevante pour les langues non standardis es et de tradition orale Sichra 2003 peut tre nourrie par la fonction symbolique que de nos jours d ploient les langues indig nes en tant qu identificateurs ethniques Barth 1969 Pour ce qui
13. e peut tre relev qu en parvenant utiliser dans la vie moderne les langues jusqu maintenant rel gu es aux usages ruraux limitation qui risque de d boucher sur la disparition de la langue si celle ci ne s est pas d velopp e dans un usage diff rent moderne Lo que hay que conquistar es precisamente el mundo de la ciudad all est el desaf o el desaf o para lenguas como el quechua y el aimara que son lenguas habladas por muchas personas Es importante que entren a la modernidad y de alguna manera se metan en la modernidad desarrollen espacios de uso en la modernidad porque si s lo est n limitadas a usos rurales donde funciona todav a el mundo rural van a seguir con dificultades pero si no se potencia el uso a usos modernos desde la lengua tradicional a usos modernos pues quedar n restringidas all y de pronto desaparecen Tambi n hay modalidades de convivencia pero que son viables y posibles pero yo creo que una lengua como el aimara y el quechua tiene una potencialidad De ce point de vue ni le nombre de sujets parlants ni l acc s de la langue la ville ne seraient suffisants pour garantir sa survie et sa permanence elle continuerait tre une langue asservie par la diglossie loin de la modernit Quel est le lien de cette position avec les r ponses d auto identification ethnique Quelle est l identit r serv e par les sujets quechua parlants leur langue dans un contexte urbain
14. era entonces si los mismos maestros tienen esa mentalidad ah est el problema Hemos insistido y al final ha ido a hablar con el director de educaci n Como le conocen a l qui n es encima est de suplente de diputado el director le ha pedido disculpas creo que de rodillas que no que le pido disculpas que se han equivocado Pero hay ese rechazo en muchas escuelas Pour Zenobio ce n est pas forc ment que la langue soit porteuse de l identit ethnique elle est plut t une esp ce d affirmation culturelle de la population urbaine migrante qui a son origine dans le fait d appartenir une communaut En las ciudades yo creo que es dificil el quechua Pero de que ellos quieren todavia en su coraz n que son quechuas por m s que no hablan y que son de comunidades eso queda eso hace que sigan siendo quechua eso no les borra Quant la ville de Cochabamba il pr dit pour elle la possibilit qu elle continue tre bilingue au del des processus de perte de la langue gr ce une planification linguistique appliqu e dans les milieux ducatifs qui prenne en compte la lecture et l criture en quechua C est une allusion au besoin de modernisation du quechua dans ce sens qu il cesse d tre une langue exclusivement orale et puisse ainsi augmenter son prestige et sa reconnaissance Si revisamos Cochabamba yo creo que la mitad de la gente habla biling e o sea habla los dos idiomas pero de aqu a unos 50
15. erniers recensements Recement Recensement recensement 1976 1992 2001 Parlent espagnol 78 8 87 4 87 7 Parlent quechua 39 7 34 3 30 5 Parlent aymara 28 8 23 21 Parlent d autres langues indig nes 1 1 1 6 1 4 Ne parlent qu espagnol 36 3 41 7 46 8 Ne parlent qu une langue indig ne 20 4 11 5 11 1 Parlent une langue indig ne et 42 5 45 7 40 8 l espagnol Total recens 4 613 419 5 325 701 6 948 605 0 ans et plus 6 ans et plus Source Elaborations propre avec les donn es de l INE 2002D et d Alb 1999 19 La Bolivie est le seul pays d Am rique latine avec une majorit indig ne comme le montre le dernier recensement du 2001 o appara t un pourcentage relativement semblable entre locuteurs monolingues en espagnol 46 8 et locuteurs bilingues en langue s indig ne s et espagnol 40 Pr s d une dixi me de la population est monolingue en langue originaire cf INE 2002b Le bilinguisme langue indig ne espagnol n a diminu que d un 1 3 pendant les derni res vingt cinq ann es Les langues originaires les plus repr sent es des trente deux qui existent dans le pays sont le quechua dans les vall es l aymara dans la r gion des hauts plateaux et le guarani au Chaco Apr s la r forme agraire du 1953 le bilinguisme de la zone andine n est plus un attribut des familles des grands propri taires de la terre m tis qui si geaient la campagne maintenant il est d p
16. es strat gies d agencement du Quechua dans l espace urbain tant par rapport la fonctionnalit de la langue comme vis vis de l identit que ses locuteurs lui attribuent et s attribuent en tant qu individus bilingues dans un milieu diglossique Pour faire ce travail je suis en dette avec Zenobio Siles Julia Rom n Vidal Arratia Ad n Pari Je les remercie de m avoir donn leur temps de me confier leurs histoires et d ouvrir pour moi des fen tres ce monde fascinant Les opinions mises dans cet article ne sont que de la responsabilit de l auteur Ni la GTZ ni l Universit de San Sim n contreparties du PROEIB ne sauraient en tre atteintes 2 Le contexte bolivien andin 2 1 Le bilinguisme du pays langues andines Comme dans tous les autres pays d Am rique latine les v nements conomiques provoquent en Bolivie une migration interne grandissante et la population rurale se voit exp di e vers des zones urbaines o ils campent en squatteurs Comme partout dans le monde plus de la moiti de la population bolivienne 62 s amoncellent depuis cinq ans environ dans des zones urbaines N anmoins pendant les derni res 25 ann es les changements linguistiques ne sont pas aussi dramatiques que l on pourrait supposer bien au contraire la persistance des langues indig nes dans le contexte national est surprenante Voir le tableau 1 Tableau 1 Donn es linguistiques en Bolivia comparaison des trois d
17. ges particuliers priv s montrent une plus grande disposition int grer le quechua dans leurs cours en 2001 nous avons pu registrer 10 tablissements sur 89 ibid M me si Cochabamba est une ville bilingue il n existe pas de r glementations dans les bureaux de l Administration le gouvernement les espaces juridiques ou les banques la police etc sur l emploi du quechua qui est plut t la cons quence de la capacit de n gociation du client o du citoyen de sa conviction ou de son acharnement Des mesures ont t prises par le gouvernement qui produisent un certain effet indirect refl t dans l obligation assez surprenante d employer les langues indig nes dans les espaces publics urbains Pendant le gouvernement de S nchez de Lozada par exemple il avait t d cr t en 1996 que l on paierait une pension annuelle vie tous les boliviens g s de plus de 65 ans Cette mesure provoqua le rassemblement de milliers de personnes g es hommes et femmes monolingues langues en langue indig ne qui se ru rent sur certaines banques au grand embarras des employ s de banques incapables de surmonter des barri res linguistiques inhabituelles dans ce milieu Les offres de travail en g n ral exigent une bonne connaissance du quechua tout sp cialement quand il s agit de ONG ou autres institutions orient es vers le travail social Mais dans la ville les m decins les architectes les avocats ou les pol
18. iciers ont besoin de au moins comprendre le quechua pour pouvoir communiquer avec leurs patients leurs clients les plaideurs et autres Le b timent les entreprises familiales du pr t porter les usines sont les espaces de travail pris par les langues indig nes mais dans ce cas surtout parmi les ma ons et les ouvriers en g n ral c est une identification de groupe observation personnelle Les media limitent les programmes o on utilise le quechua quelques p riodes et espaces diffus s de grand matin comme c tait d ailleurs le cas pour les missions de radio destination rurale et d onde moyenne destination des provinces ll y a quelques ann es une radio orient e vers le secteur du march des produits agricoles a t mise en service avec un journal le matin et des programmes en quechua tout au long du jour et de la nuit Kancha parlaspa On en parle la cancha Les spots publicitaires mis par le D fenseur du Peuple contre la discrimination culturelle linguistique ou de genre sont en espagnol Dans certaines cartes t l phoniques le mode d emploi est r dig en quechua et aymara en plus de l espagnol et l anglais l a roport les annonces pour des connections internationales sont faites en quechua Le milieu par excellence d emploi du quechua est la Cancha un vaste march ou foire de la ville o tous les mercredis et samedis pr s de cent mille familles de commer ants s installent le
19. ivia retrasado as hablan Si somos el retraso del pa s qui nes son los que manejan el pa s Son gente que tienen m s tierras m s econom a Siempre han sido pol ticos y no siempre son campesinos Por eso es que no les podemos echar la culpa a los campesinos Si ellos son los que producen comida para comer para toda la sociedad Zenobio brave chaque jour les effets de la soci t stratifi e et exp rimente cette discrimination suscit e par la dichotomie rural urbain qui est entretenue en ville malgr la forte 16 base agricole qui s y trouve Sa femme raconte que les locataires de l tage sup rieur dans tout l immeuble il ny a que deux familles avaient mis un panneau dans les escaliers Que vous soyez urbain ou champ tre ne laissez pas vos ordures Ils avaient trouv des restes dans les escaliers et avaient imagin que les filles du couple taient les coupables Ils ne pouvaient penser d autres que nous disait Zenobio laconiquement Sa conscience politique le m ne se rappeler cette sorte d anecdotes qui affirment sa volont de d noncer les injustices et de favoriser les changements dans les institutions publiques comme nous le voyons dans le r cit suivant El mismo Florencio ha tenido problemas con sus hijos los ha tra do al colegio le han hecho un l o grande No quer an agarrarlos T eres del campo est s atrasado tienes que repetir todos los cursos desde el primero Grave
20. lut t l volution des courants migratoires vers la ville et vers les zones de migration et de colonisation temporelle aussi c est le r sultat de l extension du syst me ducatif et de la pr sence des media dans la zone rurale Ces l ments ont un impact direct dans la population indig ne Tout compte fait des nuances ce sujet on peut avancer que en Bolivie le secteur indig ne de la population andine est constitu par des monolingues en langue indig ne et des bilingues en langue indig ne et en espagnol qui r sident soit la campagne soit dans les zones p riurbaines et urbaines 2 2 Le bilinguisme de Cochabamba Des raisons historiques li es la logique qui mena les espagnols s installer sur le territoire de ce qui deviendrait la Bolivie dans le but d exploiter les mines firent que quelques r gions agricoles du pays prirent une grande importance en tant que fournisseurs de grains Une de ces r gions comprenait les vall es de Cochabamba o espagnols m tis et indiens taient tablis selon un mod le qui n tait pas trop rigide quant aux espaces r serv s chaque groupement Cochabamba les villages et les villes se sont form s d s le d but comme des espaces bilingues tant donn qu ils abritaient les familles des propri taires terriens qui se servaient du quechua de fa on habituelle et le transmettaient leurs enfants Sichra 2003 79 80 D autre part il tait permis aux m tis de s tablir dan
21. oir choisir exclusivement l un des deux au d triment de l autre Pour cela il organise m me dans le quartier un mouvement qui lui donne une certaine l gitimit et un appui social Dicen que soy una representaci n para la gente del barrio porque hablo en quechua Hay en la zona un tipo extranjero arquitecto abogado no s dice que les ri e en ingl s pero el tipo se cuida de hablar conmigo He sido enemigo de que hagan el puente al Abra en cambio el caballero habia dicho que es un desarrollo nuestros hijos van a mejorar y yo le digo no Yo me he venido a vivir al Abra porque era campo y quer a vacas claro un poco m s cerca de la ciudad pero porque hay posibilidad todav a de vivir en comunidad en ayllu hay todav a posibilidades Como que las personas si no nos posicionamos en algunos lugares no da con estos j venes Si no hablara quechua ser a un problema Dans un autre contexte Vidal fait r f rence son quartier comme tant la famille adoptive de sa fille parce que avec le petit cercle familial il assure d s sa plus petite enfance une exposition au quechua Ce r seau de voisins remplace l ayllu originaire et permet la fois de recr er des outils de la culture quechua tels que la langue par exemple qui sont pratiques dans une ville bilingue comme Cochabamba avec des espaces sociaux clairement d limit s Ici la connaissance de la langue originaire est un clair avantage une fois que la
22. ominants urbains fait surgir actuellement dans les espaces politiques de vastes d bats et une profonde r flexion au sujet de la 7 Les derniers v nements de contestation l insurrection ou convulsion sociale du pays avril 2001 f vrier et octobre 2003 parmi les plus marquants on eu la ville comme sc nario 11 conformation nationale ou nouvelle fondation du pays et de l identit citoyenne en partant d un concept d int gration de la population indig ne qui respecterait la diversit ethnique Les derniers bouleversements sociaux en f vrier et octobre 2003 et leurs effets politiques mettent en question la formation sociopolitique du pays Des r actions contraires la notion d interculturel se manifestent dans les secteurs dont la position h g monique et d exclusion est contest e Des opinions racistes sont vers es ouvertement on critique l ducation interculturelle bilingue de la R forme ducative parce que celle ci met en question l ordre tabli et am ne le danger de balkanisation on invoque le bien fond du m tissage D autre part de partout dans le monde arrivent avec force des courants sociaux qui misent sur des formes de gouvernement d mocratiques d inclusion sur le droit la participation sociale sur la compr hension de la diff rence comme autant de r ponses possibles au conflit et comme une cons quence de la tendance au r tr cissement de l tat Ces courants d id es se r v lent entre
23. ppuy la Loi de R forme Educative en 1994 sur la base d id es force comme la participation populaire et l interculturalit 12 Entre mars et juin 2003 j ai eu de longues et profondes conversations avec M Vidal Arratia et M Adan Pari tous les deux originaires du d partement de Potosi et avec M Zenobio Siles originaire de la vall e de Cochabamba lls sont consid r s comme des points de r f rence dans leur milieu professionnel et social o ils travaillent en faveur de la langue et la culture quechua en tant que communicateur social le premier fonctionnaire du Minist re d Education le deuxi me ou comme journaliste populaire le troisi me Selon Gee Michaels et O Connor 1992 236 les tudes sur le discours soulignent trois aspects 1 le discours a une structure interne et s assujettit des r gles rule gouverned 2 il est produit par des sujets qui sont ind fectiblement plac s dans une matrice socio historique configur e par leur r alit culturelle politique conomique sociale et personnelle et 3 le discours en lui m me constitue un aspect important de cette matrice socio historique Dans ce travail nous reprenons ces aspects et nous souscrivons l affirmation selon laquelle le discours refl te et en m me temps constitue l exp rience personnelle ibid Vu qu il s agit de textes qui sont situ s dans un contexte social il nous int resse le long de ces histoires de vie d approfondir au ni
24. rciales ou bien lorsqu on met en quechua le nom des v nements folkloriques Des publications en quechua circulent dans les milieux intellectuels l Acad mie de la Langue Quechua dans les ONG et quelquefois dans les suppl ments des journaux locaux Opini n ou de La Paz Presencia La Raz n 5 L identit quechua dans la ville Est ce d j le monde de la ville ou bien est ce encore la conservation du monde de la communaut Le caract re multiculturel des aires urbaines telles que Cochabamba en croissance continue repr sente pour les secteurs indig nes comme pour ceux qui ne le sont pas aussi bien que pour les tats le d fi de produire et appliquer des politiques ducatives et linguistiques dans un contexte de nouvelles tensions et dynamiques sociales L irruption et la permanence des langues et des cultures indig nes dans les aires urbaines ont sur la population en g n ral des effets qui se manifestent par l tablissement de nouvelles conduites attitudes et perceptions parmi les non indig nes La population citadine r pond aux migrations internes par une tendance progressive et croissante devenir interculturelle et ou bilingue fait qui s inscrit notre avis dans la reconnaissance d une dynamique sociale de nature conflictuelle de la part des individus qui appartiennent la minorit cr ole qui avait h g monie du pouvoir dans le pays L autre Bolivie contre laquelle se dressent les secteurs d
25. rque d une position dichotomique du sujet parlant il r serve pour la langue indig ne sa place g ographique l originaire sans pr tendre ni esp rer pour autant d tendre les domaines du quechua la ville ou de donner cette langue de nouvelles fonctions et des touches de modernit cause du poids culturel que la langue imposerait et qui est li e la communaut 14 5 2 La compl mentarit des espaces sociaux urbains Vidal migrant comme Ad n maintient une claire conscience de son origine communautaire quechua Dans sa famille il y a diff rentes positions quant la valeur du quechua et des pratiques culturelles quechuas ces situations sont favorables la recherche ra des d finitions personnelles en ce qui concerne l acceptation du quechua et le fait d tre quechua dans la ville Tengo otro hermano mayor que dec a para qu quechua si ya no existen quechuas ustedes son los nicos ya no Por ejemplo yo me estaba coando nosotros nos co bamos porque mi mam era una experta curandera y ya no estas cosas hacen quedar mal ya no voy a llegar a visitarte Entonces a veces tal vez es malo tal vez bien o sea siempre hab a la duda no como ahora ahora que me digan lo que sea pero antes todav a Mais contrairement Ad n Vidal a comme strat gie de reproduire d une certaine facon la vie rurale juxtapos e celle de la ville de mani re vivre ais ment dans les deux mondes sans av
26. s de mani re semblable la langue indig ne et la langue espagnole comme langues maternelles La premi re langue acquise est l espagnol pour un 76 de la population le quechua pour le 18 ibid comme il s av re sur le tableau 4 Tableau 4 Langue dans laquelle on a appris parler Cercado Population 4 ans recensement 2001 Quechua Aymara Espagnol Guarani Total autre langue Populattion 4 ans originaire ou ou plus trang re Hommes 36 466 8 9 966 2 173 803 37 2 195 0 5 222 430 47 Femmes 48 795 10 11 779 2 5 183 665 39 2 248 0 5 246 482 52 Total 85 261 18 21 745 4 6 357 468 76 4 438 1 468 912 100 Source laboration personnelle sur la base de donn es de l INE 2002a Seulement un cinqui me de la population de la capitale du d partement affirme avoir comme premi re langue le quechua Les chiffres du dernier recensement ne nous permettent pas d avancer que la transmission de la langue indig ne en ville soit assur e Nous pourrions m me dire que d apr s les d clarations faites aux recenseurs le bilinguisme ne se produit pas forc ment au cours de la premi re socialisation au sein de la famille Il est galement possible de contester l hypoth se selon laquelle tre bilingue langue indig ne espagnol serait actuellement discriminatoire en Bolivie c est dire qu il s agirait d un trait non valoris mais bien plut t associ un manque et au
27. s les villages et les villes de la r gion Aujourd hui les zones urbaines du d partement de Cochabamba sont tout aussi bilingues que les zones rurales comme on peut le v rifier sur le tableau suivant tableau qui pr sente une comparaison entre les trois d partements les plus importants du pays Ce recensement avait tabli un peu plus de 8 millions d habitants pour un territoire de pr s d un million de Km Tableau 2 Donn es linguistiques Comparaison des donn es linguistiques des trois d partements zone urbaine et rurale population 6 ans recensement 2001 La Paz Santa Cruz Cochabamba Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Parlent espagnol 97 72 99 88 96 60 Parlent quechua 7 9 13 20 58 92 Parlent aymara 51 87 4 1 8 5 Ne parlent qu espagnol 48 11 78 61 42 7 Ne parlent qu une langue 3 27 1 5 4 39 indig ne Parlent une langue 48 61 20 29 54 53 indig ne et l espagnol Population rurale se r f re aux villages de moins de 2000 habitants Source laboration personnelle sur la base de donn es de l INE 2002a 2002b 2002c La population monolingue en langue indig ne au contraire fait une grande discrimination entre ville et campagne 39 de la population rurale de Cochabamba est monolingue quechua face 4 de monolingues quechua dans les villes cf INE 2002a Le caract re bilingue de la ville de Cochabamba capitale du d partement du m me nom s est conserv
28. t des structures sociales pr cises Ainsi et comme le signale Richardson 1997 ce qui est du niveau du biographique acquiert une relevance et un fondement politique 13 5 1 La persistance de la dichotomie communaut ville Ad n exprime clairement que son r f rent c est sa communaut d origine Il compte y retourner d s qu il en aura l occasion afin de conserver la langue et la culture travers de sa famille mission dont il se sent responsable El momento en que tenga la oportunidad de retornar a mi comunidad me voy a mi comunidad o sea ese es mi sue o Porque precisamente se vaya manteniendo la cultura y la lengua a trav s de mi familia porque si yo ya no voy a volver a la comunidad por esa responsabilidad que mi madre misma me est dando voy a cortar esa ra z Cette planification n est encore que son r ve et ne lui apporte pas de stabilit tant qu il est loin de sa communaut On per oit une forte pression familiale int rioris e comme sa responsabilit vis vis de sa m re et de sa communaut Yo estoy en un dilema es un problema para m esta situaci n Yo entiendo que desde ac en la ciudad yo puedo trabajar apoyar la cuesti n ind gena pero tengo esta responsabilidad familiar que no lo puedo dejar tan f cilmente No me siento satisfecho y si las cosas estuvieran funcionando estuviera tranquilo y estuviera marchando adelante siempre me ha golpeado eso Vivre dans les deux mondes cel
29. te Oslo International Peace Research Institute PRIO Garvin Paul y Madeleine Mathiot 1968 The Urbanization of the Guarani Language A problem in Language and Culture en Joshua Fishman ed Readings in the Sociology of Language La Haya pp 365 374 Instituto Nacional de Estad stica INE 2002a Cochabamba Resultados Departamentales Censo 2001 Serie Il Resultados Departamentales Vol 3 La Paz INE Instituto Nacional de Estad stica INE 2002b Bolivia Caracter sticas de la Poblaci n Censo 2001 Serie Resultados Nacionales Vol 4 La Paz INE Landaburu Jon 2003 Entrevista a Jon Landaburu realizada el 20 9 02 en Qinasay Revista de Educaci n Intercultural Biling e 1 Cochabamba pp 151 155 Ministerio de Educaci n Cultura y Deportes MECyD 1998 Compendio de legislaci n sobre la Reforma Educativa y leyes conexas La Paz Richardson Laurel Walum 1997 Fields of play New Brunswick NJ Rutgers University Press Sichra Inge 2001 Para qu tengo que aprender quechua Acaso voy a ser dirigente campesino Trabajo presentado al IV Congreso Latinoamericano de Educaci n Intercultural Biling e en Asunci n Paraguay noviembre 2000 Mimeo Sichra Inge 2003 La vitalidad del quechua La Paz PROEIB Andes Plural Sichra Inge en elaboraci n El quechua en colegios privados en Cochabamba y su aporte a la interculturalidad Cochabamba PROEIB Andes 20
30. udes and ultimately policies ibid 23 Le centre d attention de ce paradigme sociolinguistique n est pas la langue comme telle mais plut t le comportement linguistique des sujets parlants et leur identit Ce qui nous int resse est de nous rapprocher de ce centre Bibliographie Alb Xavier 1995 Bolivia pluriling e Gu a para planificadores Vol Il La Paz UNICEF CIPCA Alb Xavier 1999 Iguales aunque diferentes hacia unas pol ticas interculturales y ling sticas para Bolivia Cuadernos de investigaci n 52 La Paz CIPCA Arratia Vidal 2004 Primero interculturalidad despu s EIB Pr cticas y concepciones de la EIB en escuelas p blicas de la ciudad de Cochabamba Tesis de maestr a PROEIB Andes sin publicar Barth Fredrik 1969 Ethnic Groups and Boundaries The Social Organization and Cultural Difference Boston Little Brown 8 Co Canagarajah Suresh 2002 Reconstructing Local Knowkedge en Journal of Language Identity and Education 1 4 pp 243 259 CSUTCB 1991 Hacia una educaci n intercultural biling e Raymi 15 La Paz Centro Cultural Jayma Gee James Paul Sarah Michaels y Mary C O Connor 1992 Discourse Analysis en Margaret LeCompte Wendy Millroy y Judith Preissle eds The Handbook of Qualitative Research in Education San Diego Academic Press pp 227 291 19 Eriksen Thomas Hylland 1991 Languages at the margins of modernity Linguistic minorities and the nation sta
31. ui de la communaut et celui de la ville ne le laisse pas indiff rent Ad n au moins dans son t moignage n a pas finalement choisi la ville mais n essaie pas non plus de rapprocher un monde de l autre ou de leur donner des r les en quelque sorte compl mentaires Aqu en esta sociedad citadina no me es significante para decir yo me quedo aquf Yo estoy entrando m s en la comunidad tengo mucho que hacer y eso es lo m s importante no s No me ha convencido este mundo de ac no me llama todav a la atenci n para decir me voy a quedar Esas son dos cosas que a m me hacen reflexionar a diario lo de mi comunidad L avenir de la langue quechua qui est le but de sa planification linguistique se situe au sein de la communaut Celle ci doit devenir un centre municipal et local aux caract ristiques indig nes qui soient distinctives et r solument rurales Yo vivo y sue o con eso de que en el municipio se promueva el uso de la lengua originaria al interior del municipio Si somos todos los concejales curacas que sabemos leer y escribir los que no saben aprender n y con ese impulso ya desde el municipio promover si es posible la alfabetizaci n a nuestras familias capacitaci n a los docentes al interior del municipio hacer circular m s documentos en lenguas originarias En el campo el quechua es donde est la ra z L ambivalence exprim e dans les diff rents t moignages peut tre caract ris e comme la ma
32. urs postes de vente pour y tre visit s par un nombre similaire d acheteurs Il faut aussi signaler la cr ation ces derni res ann es de foires hebdomadaires dans la plupart des districts de la commune ce qui am ne le quechua au moins une fois par semaine dans les zones o pr dominent les hispano parlants observation personnelle Dans l tat de Virginie o se trouve la plus grande concentration de boliviens aux tats Unis sont connues les brigades de ma ons qui parlent quechua elles se diff rencient des autres brigades latino am ricaines parce qu elles utilisent cette langue en travaillant 10 Un ph nom ne int ressant signaler c est la pr sence de langues indig nes dans le vaste service de transport public de la ville tout comme entre le Cercado et les provinces proches Le transport journalier des habitants de la province vers la ville de quartiers p riph riques vers le centre ville ou la Cancha d un point cardinal de la ville l autre a pu se d velopper gr ce la ramification des parcours de transports qui constituent actuellement un march libre sans autres restrictions que celles que s imposent les syndicats de transports eux m mes C est ainsi que le quechua comme l aymara ont des espaces de diffusion et de contact avec l espagnol chaque jour plus nombreux Quant la diffusion crite du quechua la seule qui soit la port e du public est celle qui figure sur des affiches comme
33. veau des id ologies construites par ces trois personnes c est dire au niveau des valeurs et des points de vue qui ont une r percussion sur la distribution de pouvoir dans la soci t Les activit s sociales o ils se sont trouv s plong s pendant leur formation initiale leur deuxi me socialisation leur formation professionnelle leur insertion dans le monde du travail ont une id ologie qui leur est inh rente dans la mesure o elles concernent les r les qu ils doivent assumer Chacun de ces r les exige certaines valeurs et points de vue chez ces acteurs lesquels vont se d finir par rapport d autres valeurs et d autres points de vue assum s par d autres personnes qui auront elles des r les sup rieurs ou inf rieurs ou bien par rapport aux valeurs et points de vue d activit s sociales diff rentes et souvent oppos es aux premi res These values and viewpoints are often defined relative to other values and viewpoints that are to be taken up by others in subordinate or superior roles or are relative to values and viewpoints in other often opposing social activities op cit 238 Ainsi la hi rarchie et le pouvoir font toujours partie de l enjeu dans les activit s sociales et dans le langage activit sociale par excellence Il s agit de sujets aux trajectoires uniques sans doute mais les exp riences qu ils racontent ne sont pas des incidents isol s ou dus une certaine idiosyncrasie Elles se rapporten
34. vie long terme des minorit s linguistiques modernization including formal education occupational diversification social mobility and international communication is a necessary prerequisite for linguistic minorities to survive in the long term Dans le contexte bolivien on peut trouver des l ments suffisants pour affirmer le contraire c est dire que la survivance et la permanence du quechua dans les zones urbaines ne sont pas d termin es par une volution vers la modernisation mais par un processus social contre h g monique Dans la deuxi me partie de ce travail je me mets scruter la logique de cette permanence vivante du quechua et passant tour tour des certitudes du linguiste aux actes et aux expressions m mes des sujets parlants D un c t je pr sente un panorama des milieux institutionnels et publics de la ville o les langues sont employ es en faisant remarquer le contraste entre l absence de politiques linguistiques et les multiples manifestations r elles de vitalit des langues indig nes dans la ville Ensuite j explore les exp riences v cues et les perceptions des gens qui sont concern s par cette probl matique je veux comprendre quelle est l identit imprim e au quechua par des individus d une grande conscience linguistique eu gard l vidence que cette langue se trouve dans la ville mais ne se trouve pas L installation Cochabamba du PROEIB Andes Programme de Formation en
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