La réparation, une voie de sortie de la délinquance
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1. Le lent naufrage de la Protection judiciaire de la jeunesse dans Le Monde du 11 f vrier 2013 Des critiques ont t mises sur le d faut de contact direct entre le procureur ordonnateur de ces mesures et le mineur concern ainsi que sur l absence fr quente de d fenseur En effet oblig d agir rapidement le Parquet d l gue une partie de ses attributions des collaborateurs non sp cialis s les d l gu s du Procureur Il fait aussi appel des quipes ducatives comme l Unit ducative plac e aupr s du Tribunal qui se plaignent parfois d tre utilis es contre emploi en raison de leur impr paration appr cier l tendue exacte du pr judice Utilisant la notification par personne interpos e le procureur ne conna t pas l tat d esprit exact des personnes auxquelles il s adresse il doit se contenter de leur accord crit C est la raison pour laquelle au risque de cr er une confusion de registres il a tendance se tourner vers les ducateurs du public et m me du priv Des services se sont ainsi cr s dans le secteur associatif pour prendre indiff remment en charge les m diations r parations qu elles viennent du Parquet ou du Si ge Ceux ci pr sentent l avantage d une prise en charge ducative mais l h t rog n it des attentes et la diff rence de tempo ne facilitent gu re une demande judiciaire homog ne De plus ils n ont pas qualit pour repr senter la communau2. conviendrait de concentrer les efforts sur le milieu ouvert et l utilisation de la pluridisciplinarit la clairvoyance et la disponibilit tant plus utiles en la mati re que les moyens de contention Ainsi la r paration ducative pourrait enfin occuper la place minente qu elle m rite sans tre entrav e par l ambigu t tenant la diversit des connotations qui s y rattachent Alain BRUEL Ancien Pr sident du tribunal pour Enfants de Paris Mars 2013 12
3. le pr judice r sultant de l infraction Cette mati re est r gie par les r gles de la responsabilit civile parfois compl t es par des bar mes d valuation La r paration en cours d instruction Nous arrivons ainsi un deuxi me bloc de mesures la r paration ordonn e en cours d instruction C est ce niveau que se r v le toute la complexit et la richesse de la d marche C est aussi la p riode pr f r e des magistrats pour le prononc de la mesure Nous tiendrons pour acquises les approches sociologique et psychanalytique du m canisme en jeu nous contentant d en extraire les donn es fondamentales permettant d apporter une solution aux questions pos es par la pratique 5 Erving Goffman La Mise en sc ne de la vie quotidienne Tome 2 Les relations en public ditions de Minuit coll Le Sens commun 1973 14 M lanie Klein Sur la th orie de l angoisse et de la culpabilit in d veloppements de la psychanalyse PUF 1980 Le processus de la r paration psychique s enclenche la plupart du temps au cours de l activit r paratrice qui fonctionne comme une opportunit facilitant les prises de conscience Les changes r parateurs recouvrent l offre l acceptation par le b n ficiaire et la reconnaissance ult rieure par ce dernier ainsi que par le repr sentant de la Soci t du caract re satisfaisant de la d marche C est cet ensemble qui conf re la r parati
4. qu il s agit plut t d une modalit de la mesure ducative portant sur l aptitude du mineur se r ins rer Elle apporte avec elle un contenu palpable et constitue aussi un pas de c t rendant envisageable une sortie du circuit p nal et peut tre de la d linquance En tout cas la position adopt e commande la r ponse de nombreuses questions Existe t il un ge plancher en dessous duquel elle ne saurait tre envisag e La pr cocit du ph nom ne que la psychanalyse fait remonter aux relations entretenues par le b b avec sa m re permet de conclure la possibilit d y recourir d s que la responsabilit p nale peut tre engag e 18 Voir ce sujet le rapport de la commission d enqu te du S nat sur la d linquance des mineurs La R publique en qu te de respect d pos en 2002 Peut elle tre prononc e en compl ment d une sanction p nale Oui car elle est d un autre ordre Elle rel ve du soin ducatif apport la personne et ne constitue pas une peine Peut elle tre envisag e pour les infractions graves notamment les passages l acte violents A cet gard 1l convient de distinguer entre les alternatives aux poursuites envisageables seulement pour les infractions mineures et les mesures ordonn es en cours d instruction Pour les infractions graves m me celles dont les cons quences ne pourront jamais tre totalement compens es la mesure co
5. LA REPARATION UNE VOIE DE SORTIE DE LA DELINQUANCE Introduite en droit des mineurs par la loi du 4 janvier 1993 portant cr ation du juge des affaires familiales texte qui donnait en m me temps un fondement l gal la m diation p nale des majeurs la R paration p nale a fait une entr e plus que discr te dans notre l gislation Dans un premier temps sa popularit dans les milieux ducatifs a p ti du d veloppement concomitant du travail d int r t g n ral institution d inspiration voisine utilisant des terrains d ex cution communs mais s analysant comme une peine substitutive l incarc ration et assortie de la menace d une sanction p nale en cas d inex cution Elle a galement souffert d une d nomination commune avec l indemnisation accord e la victime suite une constitution de partie civile judiciairement impos e au coupable et ses parents civilement responsables Mais les risques de contresens et de confusions ne s arr tent pas l La vari t des formes qu elle rev t selon la nature mat rielle ou morale du pr judice en fait une mesure cam l on qui peut tre tant t une remise en tat mat rielle une compensation p cuniaire offerte la victime personne physique ou morale tant t un geste symbolique comme l acceptation d une rencontre ou la pr sentation d excuses par crit tant t une satisfaction indirecte par accomplissement d une activit au profit d une co
6. ation de la r paration les r dacteurs de l article 12 1 avaient en effet pr vu la possibilit de son prononc par les juridictions de jugement Tenant compte de sa nature particuli re et la consid rant juste titre comme une mesure provisoire l article 768 du code de proc dure p nale ne la faisait pas figurer parmi les d cisions inscrire au casier judiciaire Mais dans la foul e des conclusions de la commission Varinard obs d e par le souci de la sanction m me l gard des d linquants les plus jeunes la loi du 14 Mars 2011 l a malencontreusement fait figurer parmi les sanctions ducatives r pertori es l article 15 concernant les mineurs de plus de 10 ans et a m me pr cis qu en cas d inex cution un placement pourrait tre ordonn Les sanctions ducatives sont inscrites au casier D s lors et bien que l article 768 du code de proc dure p nale n ait pas t modifi on peut se demander si ce sont toutes les r parations ordonn es par jugement ou seulement celles de l article 15 qui doivent figurer au casier judiciaires et si toute inex cution doit entra ner une sanction On mesure ici les inconv nients qui r sultent de l absence de statut de la r paration et de la confusion introduite par le pouvoir politique entre ducation et sanction Nombreux sont ceux qui consid rent la r paration comme une r ponse judiciaire mineure aux petites transgressions Nous pensons pour notre part
7. cte de la r paration jusqu son terme doit elle inversement entra ner l indulgence de la juridiction ou une dispense de peine Une telle indulgence ne saurait tre de droit ni promise avant l engagement de l activit sous peine de la pervertir en en faisant un calcul Cependant il est juste que la juridiction tienne le plus grand compte du comportement positif de l auteur pendant la phase pr sentencielle en allant parfois jusqu une dispense de peine La R paration perd elle sa signification au fur et mesure de l coulement du temps 10 De la m me fa on que la sanction du d lit perd de sa signification quand il est r prim tardivement la r paration ne gagne rien tre diff r e Cependant la complexit de l volution psychique est telle qu on ne saurait poser de r gle conduisant refuser l exp rience r paratrice un jeune tardivement d sireux de s y engager Conclusion Avant de r pertorier les dispositions prendre dans la future r daction de notre charte fondatrice pour conf rer une r paration r solument ducative le maximum de chances de succ s il convient de tirer les conclusions des d veloppements pr c dents Le L gislateur a proc d en 1993 une innovation remarquable et il est compr hensible que les r dacteurs de l article 12 1 aient dans un premier temps privil gi l ouverture et la souplesse du texte pour ne contrarier aucune initiative Il appara
8. e la mesure avant toute d claration de culpabilit On peut au passage se demander quelle conduite devrait tre adopt e en cas de r paration indue Les magistrats ont g n ralement la prudence de ne pas ordonner la mesure quand les faits sont contest s et de demander en toute hypoth se l acceptation du mineur mais le risque n est pas uniquement th orique il suffit d avoir conscience de la suggestibilit de certains adolescents et de la fragilit cons cutive des aveux obtenus dans certaines conditions Ayant ainsi introduit la question de la r paration et recueilli le cas ch ant une acceptation de principe de la part du mineur le magistrat s adresse une quipe ducative pour lui poser la question de la faisabilit d un tel projet Dans l hypoth se de l adoption d un syst me de c sure du proc s p nal cette tude se situerait apr s l audience statuant sur la culpabilit et renvoyant six mois le jugement sur la sanction ce qui aurait pour effet de rendre caduque la critique concernant l ill gitimit de la mesure en cours d instruction Contrairement ce qui a t pr conis en mati re de d judiciarisation il ne para t pas n cessaire de cr er la PJJ une structure ad hoc La pr occupation de la r paration fait partie int grante de l action ducative N importe quelle quipe devrait tre en mesure de l aborder en changeant avec le mineur sur ce point L quipe duca
9. ect s en priorit dans les centres ducatifs ferm s constituent de s rieux handicaps s agissant d une mesure dont le maniement exige un professionnalisme toute preuve et une bonne connaissance des ressources du terrain Un renouveau de la formation trop orient e ces derni res ann es sur la prise en charge collective en milieu confin dans le sens d une ouverture vers les collectivit s locales est donc tout la fois urgente et indispensable Il faut en outre examiner si le texte actuel est en tat de fournir la r paration un cadre suffisamment large tout en la garantissant contre les d rives li es la diversit des attentes auxquelles elle pr tend r pondre L article 12 1 emploie pour d signer les diff rentes formes de r paration le terme d lib r ment vague de mesure ou activit d aide ou de r paration Nous examinerons leur prononc dans l ordre chronologique Les mesures ordonn es par le Parquet Au stade du Parquet les mesures ou activit s d aide ou de r paration sont en majorit des mesures de r paration et de m diation pr vues par les articles 41 1 al 4 et 5 du CPP Leur but est de satisfaire si faire se peut l int r t de la victime en s appuyant sur la bonne volont pr sum e de l auteur de l infraction mais aussi de ne pas encombrer la juridiction d affaires a priori mineures et sans complexit 10 A ce sujet lire l article de Franck Johann s intitul
10. erine Blatier Du r le des fantasmes de r paration en Droit des mineurs PUF 1998 12 Voir les quatre paragraphes du principe 11 Recours des moyens extra judiciaires des R gles de Beijing de Novembre 1985 2007 Mais la finalit plus r pressive que pr ventive de ce texte la proximit in vitable avec le lieu de la transgression et la radicalit de certaines orientations politiques incitent la prudence S agissant de r ponses apport es par la communaut des actes de transgression en dehors de toute poursuite p nale il serait semble t il judicieux de situer le service de m diation r paration sous la responsabilit du Conseil g n ral En effet le d coupage op r par la D centralisation entre mineurs d linquants relevant de la justice et mineurs en danger prot g s par le Pr sident du Conseil G n ral d responsabilise la collectivit locale par rapport aux mineurs en danger quand ils sont aussi d linquants et constitue un risque permanent de dislocation des politiques concernant la jeunesse La mise en place d un trait d union ne pourrait que favoriser la compl mentarit des responsabilit s et am liorer l osmose entre les chelons national et d partemental Nous n voquerons que pour m moire l indemnisation de la victime suite sa constitution de partie civile Il s agit alors d appr cier le pr judice et l issue d un d bat contradictoire de condamner l auteur r parer
11. llectivit locale d une association ou d un service social sanitaire caritatif ou humanitaire Enfin son domaine d application est fort tendu elle int resse le Parquet comme le Si ge et d borde l espace judiciaire puisqu elle est couramment utilis e dans les collectivit s ducatives et les familles aux fins de pr servation de la discipline Sa d clinaison judiciaire exige donc un cadre particuli rement pr cis et il est l gitime de s interroger sur le caract re op rationnel ou non de l article12 1 Ordonnance du 2 f vrier 1945 article 12 1 Ajout d un alin a suppl mentaire l article 40 du code de proc dure p nale Loi du 10 juin 1983 cr ant le travail d int r t g n ral Dans l esprit de ses r dacteurs ce nouvel article devait d finir un cadre juridique et des garanties tout en vitant d enfermer les acteurs dans un carcan susceptible de faire obstacle aux pratiques ducatives innovantes En fait on a m lang dans un seul texte caract re g n ral les mesures prises par le Parquet au b n fice de la victime sur fond de d judiciarisation et la r paration directe ou indirecte ordonn e par le juge des enfants le juge d instruction ou la juridiction de jugement en vue d une auto r habilitation de l auteur sous le b n fice d un accompagnement ducatif Un tel choix m thodologique interdit de tenir compte des diff rences de statut des ordonnateurs de l v
12. m de traitement interm diaire c est dire la participation volontaire des mineurs d linquants des visites d tablissement des stages caract re p dagogique ou th rapeutique ou m me des petits groupes destin s favoriser l abandon de certains comportements et l acquisition de nouvelles attitudes dans leurs pratiques relationnelles Il est vrai que les ducateurs et les magistrats ont longtemps marqu une m fiance justifi e l gard des m thodes comportementalistes utilis es aux Etats Unis en raison de la place excessive accord e dans certaines d entre elles au couple gratifications sanctions parfois sans souci de la dignit humaine Il faut n anmoins reconna tre que certaines exp rimentations chappent ce reproche il en est ainsi des groupes d apprentissage concernant la gestion de l agressivit que nous avions vu fonctionner en Allemagne il y a d j longtemps et qui existent depuis quelque temps Paris Les jeunes participants soulignent d eux m mes combien la comparaison de leur situation avec celle d autres personnes ayant c d la tentation de la violence dans des circonstances diff rentes les aide prendre conscience de l inad quation et de la gravit de leur comportement Gr ce une pratique vieille maintenant d une vingtaine d ann es aux apports de quelques juristes et la r flexion approfondie d une ducatrice psychologue et formatrice r cemment di
13. nement 11 Ces mesures dont le suivi fait corps avec l action ducative ne devraient tre ordonn es qu apr s la d claration de culpabilit et avant le jugement final l objectif officiel n tant pas la sanction f t elle qualifi e d ducative mais la mise en uvre d une voie de sortie de la d linquance ce qui suppose que le texte venir adopte la c sure du proc s p nal Du point de vue du juge la d cision judiciaire ent rinant la proposition de r parer peut la limite tre ressentie comme une investigation dont les r sultats ont vocation clairer la juridiction de jugement sur les potentialit s de r insertion du fautif Un prononc en fin de proc dure devrait en cons quence se limiter quelques hypoth ses de sursis statuer Pour tenir compte des consid rations pr c dentes l article 12 1 devrait tre remplac par deux articles le premier d crivant le processus de d judiciarisation et le r le du Parquet en mati re d organisation du traitement interm diaire le second officialisant l tude de faisabilit la demande du Si ge et situant la r paration dans son double registre de mesure ducative et de tentative de reclassement Derni re cons quence et non la moindre la R paration ne devrait plus figurer dans la panoplie des sanctions ducatives prises par jugement et par voie de cons quence sur le casier judiciaire Sur le plan de la formation et des moyens en personnel il
14. nserve son utilit quand elle trouve s appuyer sur un authentique sentiment de culpabilit La r paration est elle encore envisageable l gard d un d linquant d habitude Il est certain qu elle ne saurait avoir une quelconque valeur dans un encha nement de transgressions r par es et aussit t r it r es cependant la qualit de r cidiviste ne doit pas constituer en elle m me une cause d exclusion surtout si rien n a t tent auparavant dans ce registre Le prononc de la r paration d pend il de l acceptation de la victime Le texte de l article 12 1 r pond positivement la question en ce qui concerne la r paration directe Cependant il n y a aucune raison pour qu un refus de la victime fasse obstacle une r paration indirecte On a d ailleurs vu des victimes d sireuses tout d abord d viter tout contact avec l auteur du d lit se d clarer satisfaites de l accomplissement d une r paration au profit d un tiers et m me en tirer les cons quences dans leur demande de dommages int r ts L inex cution ou la mauvaise ex cution de la r paration doivent elles tre sanctionn es Le caract re volontaire sinon totalement spontan de la d marche justifie que ce cas de figure ne soit pas sanctionn en tant que tel N anmoins il est compr hensible que la juridiction de jugement taie sa d cision par la constatation d une mauvaise volont vidente L ex cution corre
15. olution dans le temps du contexte proc dural et de l h t rog n it des objectifs poursuivis Il a parfois permis au Parquet de profiter de l ant riorit de son intervention pour d velopper en temps r el un traitement conomique des petites infractions en utilisant au passage le temps et la comp tence des collaborateurs habituels du juge des enfants Le flou de l article 12 1 a galement expos la r paration aux pressions politiques en vue de l acc l ration de la r ponse judiciaire de l aggravation de la r pression de la priorit donn e l int r t des victimes en utilisant les services du Parquet Cet ensemble a entra n une certaine dysharmonie dans le d veloppement de la mesure Par la suite les restrictions budg taires cons cutives la mise en uvre de la R vision g n rale des politiques publiques ont gravement affect le fonctionnement des services de milieu ouvert et d courag les ducateurs de prendre en mati re de r paration des initiatives pourtant efficaces et peu co teuses Le cumul de ces handicaps explique largement la progression relativement modeste d une institution que l ancienne Pr sidente du Tribunal pour enfants de Marseille qui l a observ e pendant dix ans qualifie pourtant d outil ducatif remarquable qu il est urgent d tayer et de d velopper Nous souhaitons ici relancer le d bat non pas en critiquant ce qui existe mais en pr cisant et en cla
16. on son efficacit sur le plan psychique Il permet l auteur de sortir de la position d pressive engendr e par la reconnaissance officielle du d lit et de retourner son potentiel de pulsions destructrices vers des fins socialement positives am liorant du m me coup ses chances de sortie de la d linquance Pour que le ph nom ne se produise il est n cessaire sinon suffisant que la nature de la r paration propos e soit reli e l acte commis par un lien de sens qu elle corresponde aux aptitudes du mineur et soit concr tement r alisable Id alement le processus devrait d buter par une d marche personnelle et volontaire de l int ress formulant spontan ment une offre de r paration N anmoins les sp cialistes consid rent qu il est possible l entourage de susciter cette manifestation par une amorce en informant le mineur sur l existence de cette opportunit voire en l aidant en choisir le moment et les modalit s En pratique c est le juge qui aborde le sujet en premier La question de la r paration vient dans la suite logique de la recherche de l adh sion comme une hypoth se formul e en conclusion de l interpellation judiciaire suite la reconnaissance par l auteur de sa responsabilit personnelle Cette reconnaissance n existe videmment pas en cas de d ni ou de renvoi de la transgression des contraintes ext rieures d o le caract re incongru que pr sente le prononc d
17. rifiant les int r ts en pr sence et les d viations possibles pour aider les praticiens r fl chir sur le mode d emploi de la mesure et le respect de ses exigences fonctionnelles cf La gen se de la mesure de r paration p nale l gard des mineurs de Michel Allaix et Michel Robin dans l ouvrage collectif De la dette au don publi sous la direction de Maryse Vaillant aux ed ESF 1994 5 Voir l article de Christine Bartolomei Pr sidente du Tribunal pour enfants de Marseille de 2000 2010 dans Point de vue N 1 d avril 2012 revue de l observatoire R gional de la d linquance et des contextes sociaux maison m diterran enne des sciences de l homme 5 rue du ch teau de l horloge Aix en Provence Une conjoncture nouvelle Le changement politique intervenu l ann e derni re a lib r la parole m diatique de y p ON Ep E S TARE l exclusivit longtemps accord e la doctrine s curitaire et permis certains chercheurs de r orienter la r flexion dans des directions nouvelles en posant publiquement la question des voies de sortie de la d linquance Sous ce nouvel clairage la pratique actuelle qui se concentre surtout sur la r paration directe au b n fice de victimes priv es ou institutionnelles et accessoirement sur la r paration indirecte para t singuli rement timor e Elle commence peine exp rimenter ce que les textes internationaux d signent sous le no
18. sparue Maryse Vaillant les ressorts profonds de la d marche r paratrice sont pr sent mieux connus Ils ont un peu plus de chances d tre pris en compte depuis que les 6 cf Sortir de la d linquance une question fondamentale de Laurent Mucchielli dans le n 3 de Point de vue organe pr cit de l ORDCS 7 Recommandation R 87 20 du comit des ministres des Etats membres du conseil de l Europe sur les r actions sociales la d linquance juv nile Lire notamment la remarquable th se sur la R paration p nale soutenue le 29 Novembre 2000 l universit des sciences sociales de Toulouse 1 par Madame Chantal Combeau Maryse Vaillant La R paration de la d linquance la d couverte de la responsabilit Ed Gallimard 1999 apports sociologiques et psychologiques ne sont plus condamn s au pr texte de leur appartenance la culture de l excuse La volont pr sidentielle d un retour l esprit de 1945 r cemment doubl e d une r f rence explicite la c sure du proc s p nal pourrait galement soustraire la r paration la critique majeure concernant son absence de l gitimit pendant la p riode d instruction Mais l tat de d labrement actuel de la protection judiciaire de la jeunesse les restrictions de personnel impos es aux services de milieu ouvert dont certains n assument plus une pluridisciplinarit l mentaire l arriv e massive de jeunes sans exp rience aff
19. t l usage que la richesse s mantique du champ entra ne un risque permanent de d naturation comme on a pu le constater propos de la loi du 14 Mars 2011 A la souplesse il convient donc ajouter la pr cision si l on veut viter que sous la m me enseigne prosp rent dans la confusion les int r ts les plus divers Sous la m me d nomination et partir du m me texte se pratiquent deux mesures compl mentaires dont les buts et les exigences sont diff rents Alternative aux poursuites la m diation r paration au niveau du Parquet est une mesure de pacification sociale favorable la victime doubl e d une op ration de d lestage de la juridiction elle implique l intervention personnelle des parents civilement responsables La cr ation sous l gide du conseil g n ral d un service charg de g rer cette mesure permettrait de mobiliser un r flexe communautaire positif et de d charger du m me coup l emploi du temps des services ducatifs sp cialis s travaillant aupr s de la juridiction Au niveau de l instruction les mesures ou activit de r paration directes ou indirectes ne peuvent s engager qu la demande du mineur r pondant une incitation du juge ou suite un travail de r flexion men en famille et avec les ducateurs dans le cadre d une tude de faisabilit 7 En cela elle ressemble l ancienne libert surveill e lorsqu elle tait prononc e en m me temps que l emprison
20. t ni pour mobiliser les moyens dont disposent les collectivit s locales Il n est pas bon que le Parquet s engage sur le terrain de la r paration psychique des jeunes d linquants car elle requiert une approche continue et approfondie qui ne peut tre obtenue que dans la dur e A notre sens intervenir massivement dans cette perspective ne peut se concevoir que dans une rivalit de pouvoir avec le Si ge ou sous l effet d un fantasme impliquant la personnalit du magistrat En revanche il serait parfaitement conforme aux engagements internationaux de notre pays de d velopper la d judiciarisation sous la responsabilit du Parquet en donnant celui ci dans les petites affaires concernant en particulier des d linquants primaires la possibilit de renvoyer un service pluri professionnel d pendant d une collectivit locale le soin de rem dier au trouble caus par le d lit en conciliant la victime le mineur et ses parents En cas d chec un rapport de carence ou de difficult serait retourn au Minist re Public qui se trouverait nouveau en situation d envisager des poursuites ou de classer purement et simplement Se pose alors la question de l appartenance administrative et du financement de ce service Dans un premier temps nous avions envisag de le placer sous la responsabilit du maire dans l esprit des nouvelles responsabilit s qui lui ont t imparties par la loi du 5 Mars l cf Cath
21. teur associatif soit sp cialement d sign e pour ce travail D j charg par l article 7 2 de l ordonnance de 1945 de la mise en uvre au titre de la composition p nale des stages de formation civique et des mesures d activit de jour et habitu par son insertion dans la Politique de la Ville collaborer avec les partenaires locaux le Parquet pourrait aussi les organiser l chelle de la juridiction toute enti re ainsi qu il le fait d j avec des victimes institutionnelles comme la SNCF et la RATP A la r ception de l tude de faisabilit constatant l accord du mineur et ventuellement de ses parents le juge prononce officiellement la mesure et fixe le d lai g n ralement de trois six mois l issue duquel un rapport du service le renseignera sur son d roulement Mais pour qu au del de son accomplissement mat riel la r paration psychique r ussisse il est n cessaire que le mineur se l approprie qu il la fasse sienne soit d s le d but soit en cours de r alisation On retrouve ici la fondamentale libert du Sujet non plus de subir mais d adh rer I5 articles 41 2 et 41 3 du CPP et 16 ter de l ordonnance du 2 f vrier 1945 La r paration d cid e par jugement Nous touchons ici l une des incoh rences auxquelles ont conduit les multiples modifications apport es sans pr caution l ordonnance de 1945 Dans le but de permettre un maximum d extension l applic
22. tive r pond la question par une tude de faisabilit Ce document peut conclure le cas ch ant l opportunit d une rencontre avec la victime si celle ci y consent et d tailler les offres que l auteur se d clare pr t consentir En cas de refus nonobstant la bonne volont de ce dernier l tude de faisabilit peut s orienter spontan ment vers une r paration indirecte configur e de mani re tenir compte des aptitudes personnelles du mineur de la nature et des cons quences du d lit Il arrive ainsi couramment que soient mises en oeuvre des activit s b n voles dans le cadre de la Croix Rouge des restaurants du c ur d Emma s ou d associations d aide aux handicap s des stages dans les services hospitaliers au SAMU ou chez les pompiers contribuent galement sensibiliser les jeunes certains aspects de la souffrance humaine La participation de petits groupes centr s sur tel ou tel type de comportement pourrait tre d velopp e et confi e des animateurs sp cialement form s Dans ce cas de figure r pondant des profils particuliers il para t pr f rable de ne pas charger les quipes de terrain de la mise en oeuvre Le d sir de compl ter ou de rendre plus op rationnel un groupe pourrait les amener privil gier l objectif fonctionnel ou retarder exag r ment la r alisation de la r paration Il est donc souhaitable qu une quipe du secteur public ou une structure du sec
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