Cah. OCHA 4 / Heur(t)s et malheurs de quelques produits
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1. Et en revanche Cristaux de cholest rol les fran ais ont une moyenne parmi les plus basses du monde De plus ce d graissage fait perdre aux aliments leurs qualit s gustatives Les bonnes vraies graisses consomm es avec mod ration pr sentent encore le grand avantage d tre meilleures et moins ch res Que Choisir en 1992 Une morale h doniste pleine de bon sens fait surface dans la presse qui titre Le bon c t du d fendu ou II y a dans le pire plein de bonnes choses Cosmopolitan Nov 91 La contestation g n rale des graisses animales n est plus de mise Pour prot ger nos art res on a banni de nos assiettes ufs et graisses animales Ce diktat n en est plus un On s aper oit que le porc aujourd hui est de 20 25 moins gras qu il y a trente ans D o la r habilitation de la charcuterie en g n ral et du boudin en particulier ce rem de souverain contre les carences en fer Reste au consommateur bien d grossi doser ses graisses S parez le bon grain de l ivraie Il faut respecter un juste quilibre en consommant mod r ment plus de graisses v g tales que de graisses animales et en variant les huiles Elle en 1992 lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 105 106 La victoire du gras sous certaines conditions est2. Affaire qui laissera des traces dans les esprits et pas seulement l En effet les cons quences de cette pid mie de list riose vont donner des arguments aux tenants d une appr ciation de la qualit bas e sur le seul crit re du O bact rie C est cette conception qui va inspirer entre autres diff rents projets pr sent s dans le cadre de l harmonisation des l gislations europ ennes et pr conisant des normes bact riologiques dont l adoption aurait sign l arr t de mort en particulier des fromages au lait cru Mais ces positions extr mes ne parviendront pas s imposer Les efforts de qualit consid rables faits par la fili re laiti re tant sur les fabrications artisanales que sur les fabrications industrielles vont permettrent aux lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill fromages au lait cru de gagner la Bataille de Bruxelles 1992 La guilde des fromagers a recens en France quelques 3400 producteurs et affineurs de fromages au lait cru qui ont bien l intention de continuer leur travail 80 d entre eux ont d j re u l agr ment CEE pour leurs installations L Ev nement du Jeudi 1992 L innovation on le comprend est un sujet sensible pour un produit de tradition un produit o le sentiment du consommateur est aussi fort et attachant que le go t de ce qu il consomme En
3. apport en glucide amidon peu important 20 g 100 g du fait de leur richesse en eau et leur apport en graisse insignifiant Sans tre un aliment complet puisqu elles sont pauvres en prot ines elles sont int ressantes par leur richesse en vitamine C gale celle de nombreux fruits en potassium et en magn sium Quelques pr cautions cependant la pomme de terre a besoin d attentions et d un mode d emploi sp cifique pour pr server ses qualit s on la fait cuire dans sa robe des champs et on vite les adjonctions de mati res grasses car si 100 g de pommes de terre cuites comme pr c demment n apportent que 88 kcal 100 g saut es en apportent 129 frites 400 et en chips 540 Quelle d mesure pour les mensurations La controverse subsiste et la pomme de terre continue avoir un adversaire de taille en la personne de Michel Montignac inventeur de la m thode de r gime son nom qui affirme dans Le Nouvel Observateur en 1992 On a invent la pomme de terre pour parer des situations urgentes des famines En fait elle n a aucun int r t nutritionnel Elle contient quelques vitamines mais elles sont situ es juste c t de la peau qu on pluche 100 grammes de gratin dauphinois c est l quivalent de 150 g de sucre en poudre D autres cependant ne d mordent pas de leurs convictions Apportant des sucres lents indispensables l organisme la pomme de terre contient aussi de la vita
4. la question qu 0 1 d Z en J Qu est ce qui tait sur votre table lors du dernier repas que vous avez pris chez vous le pain tait l m dans 75 des cas Et pourtant dans ce num ro de Elle pas un commentaire sur ce convive si pr sent Le grand probl me du pain c est que de tous les aliments il est quasiment le seul ne pas tre une gourmandise Une non gourmandise que l on accuse en plus de faire grossir Deux bonnes raisons pour l liminer D ailleurs c est essentiellement sous l angle m dical que le pain sera red couvert quasiment r habilit dans les ann es 75 85 2 Le pain agent de transit 1975 1986 Le pain c est lui la r ponse au nouveau haut mal occidental le manque de fibres dans notre alimentation qui causant stagnation intestinale et embarras entra ne d p t de cholest rol et cancer du colon Le Monde en 1975 nous apprend que ceux ci sont absents chez les peuples nourriture traditionnelle mais qu ils ont augment chez nous de 20 en 20 ans repr sentant la 2 cause de mortalit par cancer plus d autres affections de l appareil digestif Et pourtant ces r sultats sont souvent rediscut s les tudes n cessaires sont tr s longues les conclusions fragiles et les cautions scientifiques parfois remises en cause Plus le pain a de fibres moins on y trouve d autres l ments nutritifs int ressants Pain au son ou pain trompeur questionne Le Monde en 1980
5. Minces sans casser la baratte Le Nouvel Observateur 1985 Mais ce qu il faut surtout c est varier les graisses comme on varie les pains Le salut vient de l quilibre de la diversit lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 103 104 Isio 4 compos e de quatre huiles diff rentes est lanc e en 90 L huile de Colza consid r e comme canc rig ne dans les ann es 70 est r habilit e Quant l huile d olive elle semble finalement apporter une protection notable contre l ath roscl rose Q En termes simples peut on en tirer la conclusion qu il faut consommer plut t les graisses v g tales les acides gras polyinsatur s et viter les graisses animales les acides gras satur s R Surtout pas Les deux familles d acides gras sont indispensables Disons que l huile de colza par exemple est tr s int ressante peut tre m me protectrice contrairement l image d huile canc rig ne qu elle pouvait avoir dans les ann es 70 En tout cas l utilisation d une seule huile est fortement d conseill e Le Nouvel Observateur 1992 Au final on pourra m me titrer Pour le cerveau de l huile Le Nouvel Observateur 1986 3 Le gras deviendrait il une huile 1992 Les milieux scientifiques r volutionnent nouveau tout cet difice Deux r v la
6. es M me grill sans une once de mati re grasse un steak de 150 g apporte presque 30 g de mati res grasses cach es soit 270 calories insoup onn es pour un total de 375 calories Mais l une fois encore dans Marie Claire par exemple on nuance le propos les viandes animales ne sont pas toutes les m mes et certaines lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 101 102 esp ces font leur graisse hors du muscle le taux de mati res grasses est donc tr s variable selon les esp ces et m me selon les morceaux Alors on part la chasse au gras l o il se trouve en m me temps qu la chasse aux kilos Il y a les aliments avec gras On oublie que l uf est un aliment gras Marie Claire Et il y a les aliments sans gras leur absence de mati res grasses contribue grandement la r habilitation du pain des pommes de terre et des p tes le trio des 3 P D s 1978 Cosmopolitan tentait de rentrer dans le lard de ce qui allait se r v ler tre des id es trop rapidement re ues Nous nous laissons embobiner par la mode On nous dit Sus la graisse et nous devenons des mystiques de la tomate ou de l ananas tous les repas Et en effet au milieu des ann es 80 la th se selon laquelle l ob sit serait pathog ne est remise en question dans les milieux scientifiqu
7. pid miologique et copier le r gime alimentaire de certaines populations que l on sait spontan ment prot g es contre les risques de maladies cardio vasculaires Voil donc un groupe de patients mis au r gime cr tois Plut t un r gime inspir de la Cr te car comme l indique ce m decin pour tenir compte des habitudes culinaires lyonnaises l huile d olive a t remplac e par une margarine base de colza De cette tude il en ressort qu il y a eu beaucoup moins d infarctus dans le groupe de patients mis au r gime cr tois que dans le groupe t moin muni seulement des conseils di t tiques habituels Cette tude confirme que le cholest rol n est plus la barre des accus s comme le d clare le docteur Michel de Lorgeril dans Le Monde contrairement ce qui est r guli rement profess aucune des tudes dans lesquelles on a cherch diminuer les taux sanguins de cholest rol n a permis d am liorer la survie et toutes les interventions pharmacologiques ou nutritionnelles visant diminuer la mortalit en abaissant les taux de cholest rol ont t des checs Allons nous pouvoir manger du beurre sans inqui tude Non car selon le menu type m diterran en que d crit Le Monde en pratique le r gime m diterran en conduit faire une croix sur le beurre la cr me et le lait l exception du lait cr m Alors rien ne change Si mais c est du c t lemangeur ocha com Defrance Alye
8. s Par exemple Ofilus affirme comporter 10 de mati res grasses C est juste si on calcule sur la totalit du produit Mais on passe un taux de 50 si on fait le calcul comme pour un fromage sur la partie solide uniquement Heureusement pour lui que cet Ofilus a le devoir de ne s appeler ni fromage ni yaourt Rappel Le yaourt ou yogourt est le produit r sultant de la fermentation du lait par l ajout de deux bact ries etc etc Acidophilus et Bifidus n ouvrent donc pas droit pour un produit laitier s appeler yaourt Autre trait pour atteindre l immacul laitage Le yaourt est d calcifiant Non au contraire les acides organiques qu il contient sont br l s dans l organisme et facilitent justement l assimilation du calcium Marie Claire 1981 2 Le yaourt Naissance du B A et r habilitation du Nature 1986 de notre re Si le yaourt classique est vierge de tout soup on que dire alors de son h ritier au bifidus I apporte tous les nutriments du lait rendu beaucoup plus digeste par la pr sence de la bifidobact rie Il aiderait m me pr venir certaines infections et combattrait le cholest rol plus activement que les bact ries contenues dans les yaourts classiques Femme Actuelle 1990 Ultime tentative de d stabilisation contre le yaourt apparemment plus justifi e cette fois Dans Le Nouvel Observateur en 1992 on apprend qu un yaourt all g n offre que 9 calories de diff ren
9. tartiner 41 d s 1980 puis les beurres all g s et les beurres sans cholest rol permettent de retrouver un semblant de go t sans angoisse m taphysique Les margarines ont embo t le pas 1988 et tr s vite entre les beurres les p tes tartiner les margarines les margarines all g es le consommateur a du mal savoir ce qu il ach te lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill La margarine avait montr l exemple V g tale elle accompagnait les r gimes minceur On employait d j les grands mots en accusant de tous les maux le cholest rol et les acides gras satur s donc les graisses animales Haro sur le beurre Mais cela ne suffisait pas donner bon go t la margarine D o ce nouveau produit ni tout fait beurre ni tout fait v g tal qui se mange en tartines se pr sente en barquettes Les marques se multiplient Bridel All g Sylphide Elle et Fine Saint Hubert Lesieur Tartine Le Nouvel Observateur 1985 2 Le bon et mauvais cholest rol fin des ann es 80 d but des ann es 90 UN Mais on d couvre Le Monde en 1988 qu dire vrai le cholest rol n est pas en tant que tel une substance nocive C est bien au contraire un l ment indispensable la vie En fait la recherche de la fin des ann es 80 sacre les deux rois rivaux de la Mati re Gras
10. tude seulement sur des sujets ayant d velopp un infarctus Les graisses sont sans doute le domaine alimentaire qui a connu le plus de revirements durant les trente derni res ann es Est ce parce que le car me est devenu une curiosit arch ologique Le cholest rol et la cellulite auraient ils remplac la peur du Jugement Dernier lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 107
11. 1980 Le Nouvel Observateur s inqui tait propos des nouveaux fromages Gr ce une telle internationale laiti re les fabricants peuvent aussi caresser le r ve fou de structure type p t ou fromage Tout comme l poque des colorants l inqui tude s tait d j manifest e Pour rassurer II fallu coller partout des tiquettes sans colorant M me sur le camembert Le Nouvel Observateur 1980 Le fromage subira aussi les attaques anti cholest rol dans les ann es 80 Ralentissez votre consommation de graisses animales de prot ines et de produits laitiers Beurre lait fromage ainsi s inqui tait Elle de nos exc s en 1983 Et dans la lutte contre les graisses invisibles on accusera le fromage de cacher son jeu Le gruy re est le meilleur fromage dans les r gimes ama igrissants Non Avec les bleus c est le fromage le plus gras 30 de graisse minimum alors que le camembert n en a que 18 Et puis Fromage ou lait c est quivalent Pas tout fait Le lait devenu fromage ressort avec une partie de ses prot ines solubles de ses min raux et de ses vitamines en moins Pour r pondre ces attaques parfois le fromage se fera light Et l on verra appara tre des versions dulcor es de nos grands classiques la fin des ann es 80 Mais ces attaques sont loin de porter atteinte au dieu fromage puisque d apr s le Figaro la m me ann e seulement 7 des fran ais ont d cid de r duir
12. agit sur les d fenses globales de l organisme en augmentant l activit des cellules macrophages ainsi que la production d anti corps dans certaines conditions Publi information lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 77 Dur dur de s duire dans la vie quand on vous appelle patate ou tubercule C est comme se faire traiter de patapouf l cole La pomme de terre consid r e ses d buts en France fubercule comme fruit du diable enfouie sous terre aux formes arrondies rugueuses et irr guli res cumule en effet beaucoup de handicaps physiques Ah si Eve avait offert Adam une pomme de terre plut t qu une simple u CEVCU 6 pomme les choses auraient certainement t diff rentes Mais on ne refait ni les mythes ni les religions et la pomme de terre pendant des ann es n a 7 eu droit qu une seule antienne 63 des femmes CS HE gue pensent qu elle fait grossir que c est un aliment tr s calorique Marie Claire 1971 9 e La pomme de terre est mal aim e les chiffres le J d une montrent On en consommait en France 178 kg par an et par personne en 1925 On n en consommera plus que 84 kg en 1978 Et la chute continuera gueule de Pour se refaire une virginit la pomme de terre tait devenue pur e en flocons au d but des ann es 70 79 Produit moderne
13. bonne source de prot ines de phosphore de fer de vitamines B et A Jamais les ufs n ont t mauvais pour le foie mais leur jaune poss de une teneur en cholest rol lev e Ne pas les jeter aux orties pour autant car ils constituent un aliment de grande valeur nutritionnelle et d un prix tr s sage Et ils se cuisinent de mille fa ons Attention cependant au mariage de l uf et des mati res grasses qui s av re lourd dig rer Pr f rez les ufs la coque les ufs durs et les ufs poch s Finalement mieux vaut un uf seul que mal accompagn lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 99 1 Le gras on va lui faire la peau jusqu au milieu des ann es 80 e Sus l ob sit Si au d but du si cle et jusque vers les ann es 20 retour en certains milieux scientifiques soutenaient que les tissus adipeux avaient un r le utile d s les ann es 50 on les A tient pour franchement mena ants Dans les ann es 60 Lace et 70 o s instaure la norme drastique de la minceur s intensifie la chasse aux tissus graisseux visibles qui ne remplissent dit on aucune fonction biologique particuli re et qui sont m me pathog nes en plus de leurs cons quences totalement inesth tiques L exc s de mati res grasses a des effets tr s visibles Des formes
14. de son d veloppement haines es D s lors l ambivalence du sucre ne cessera d tre les d veloppements de la chimie et de la physiologie permettent de lui d couvrir des vertus nerg tiques Claude Bernard d montre comment les hydrates de carbone alimentent le travail musculaire Mais le sucre est aussi accus d tre cause d ob sit et probablement de diab te Cette ambivalence continue constituer la toile de fond du discours des m dias dans les 25 derni res ann es la critique l emportant largement D autant qu il y a sucre et sucre s Et l on parle moins du sucre blanc ou roux que des sucres mis l index n cessairement cach s car le sucre n est pas que dans le sucre Au fil du temps la tendance n a jamais vari On d nonce toujours l exc s Dans nos soci t s occidentales nous poussons un peu trop sur les graisses et les sucres Le Nouvel Observateur 1986 Et l on poursuit en non ant le 8 commandement de la di t tique gourmande Des sucres et des graisses cach s te m fieras Elle 1992 Il fallait bien a pour qu en pr s de vingt ans la consommation de sucre passe de 21 kg 9 kg par an et par fran ais 1 Portrait robot d un coupable jusqu en 1978 Premiers vis s les enfants d voreurs de confiserie Par l tat de d pendance qu il cr e le sucre peut tre facilement compar une drogue Ce que titrent certains journaux fin 79 Les bonbons La drogue des ma
15. en 1972 des consommateurs parlent On vit tr s bien sans viande il suffit de compenser avec du fromage et des ufs Non sans regret Ah les viandes en sauce les souvenirs de gourmandises Mais je pense aux toxines au cholest rol Ce courant v g tarien pour tre fort dans les ann es 70 n en reste pas moins marginal et l on n est pas pr t se priver de viande Renoncer tout mais pas au steak Au contraire au d but de cette longue p riode de crise les premiers sacrifi s sont les l gumes comportement qui entra nera bien des reproches des nutritionnistes Tandis que la consommation de prot ines v g tales s effondre de mani re inqui tante la consommation de viande elle continue moins que la crise ne fasse de la viande comme jadis un tr sor inaccessible au plus grand nombre Le Nouvel Observateur 1974 C est peut tre cause de cet attachement la viande que l Affaire du Veau aux hormones et aux antibiotiques mobilise ce point l opinion publique en 1974 Il en r sultera d ailleurs d s 76 une interdiction l gale l emploi d hormones dans l levage des animaux Malgr ces attaques on note qu un plat de viande tr ne au menu de 66 des tables fran aises le poisson 9 les l gumes 39 Et quand on propose de remplacer la viande on se heurte des lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la pre
16. le jaune d uf un uf quivaut 300 mg de cholest rol contre 150 mg dans un quart de poulet etc Sur ce plan le blanc de l uf lui est blanc comme neige Le Monde 1988 3 Un deuxi me invit ind sirable la salmonelle 1988 1992 Ces ann es l ne sont pas tr s porteuses de bonnes nouvelles sur le front de l uf en tout cas hors de nos fronti res Dans Le Nouvel Observateur en 1989 Aux Etats Unis il y a trois ans une p te alimentaire industrielle farcie la salmonella interidis a empoisonn 3 300 personnes 12 097 intoxications dont 45 d c s en Grande Bretagne o la salmonellose est en pleine expansion Le Nouvel Observateur rench rit en 1992 Les ufs sont des produits risque car les poules porteuses de salmonelle n ont pas de sympt mes visibles produits industriellement ils peuvent contaminer grande chelle lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill Cette contamination peut tre aggrav e du fait du d veloppement de la consommation l ext rieur fast food restauration collective Mais cette pr occupation de sant publique pr s le regard de la presse sur l uf n a pas fondamentalement chang Comment mieux r sumer la r ponse la question pos e dans le titre sinon en citant Elle en 1992 L uf surtout le jaune est une
17. livrer le secret par un ange le ya 0 WA r d qu Abraham aurait d sa f condit et sa long vit D ailleurs tymologiquement yoghourt mot d riv du bulgare ne signifie t il pas longue vie dy por Apr s une longue p riode d oubli il r appara t au d but du XXe si cle gr ce aux travaux d un biologiste d origine russe Elie Metchnikoff Prix Nobel de M decine en 1908 Travaillant l Institut Pasteur il r dige un ouvrage intitul La prolongation de la vie dans lequel il affirme entre autres que la consommation de yaourts est indispensable pour une bonne sant de l intestin Les premiers yaourts ont d ailleurs t distribu s en pharmacie Et depuis quel pot A propos du yaourt on n a jamais dit Attention n en mangez pas trop et on a toujours affirm que Le yaourt c est bon pour l intestin Mais tout article journalistique m ritant ce nom se doit de rappeler la tr s stricte d finition du yaourt digne d une le on de chose l cole de la III R publique Le yaourt ou yoghourt est le produit r sultant de la fermentation du lait par l ajout de deux bact ries lactiques Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus Marie Claire Femme Actuelle Elle Il y a donc les produits base de lait qui ont droit au nom yaourt et ceux qui n y ont pas droit Le yaourt est tellement irr prochable qu il ne fait pas souvent l actualit des magazines Il n est ni un aliment
18. noy es sous la graisse a ne fait pas plaisir plaisir Le Matin 1980 Et encore moins dans un pays o la tartine beurr e est pr sente sur 63 des tables du petit d jeuner Elle en 1972 Le lipide c est l ennemi Il en veut notre ligne Le Nouvel Observateur 85 Pendant tr s longtemps dans la presse les mati res grasses seront donc lourdement trait es On vise l exclusion de toutes les mati res grasses sans distinction m me si le beurre lui garde un certain privil ge jusqu au d but 80 Mais d s ce moment il est lui aussi attaqu Ne mettez pas de beurre sur la table et diminuez la ration de graisses sauces cr me p tisseries grasses viandes de porc et de mouton etc Les lipides ils sont d j compris dans les autres cat gories d aliments c est l huile de l assaisonnement de salade le beurre utilis dans la composition des plats pas la peine d en rajouter Elle 1983 Et en 1981 Marie Claire continue de passer en revue le pot au lait de Perrette Tous les aliments gras sont accus s m me ceux qui avaient t pr c demment blanchis La margarine est moins engraissante que le beurre Non Ils contiennent tous deux le m me pourcentage de graisse et la m me valeur calorique Le lait est moins gras qu autrefois Non Il est homog n is et le gras est tout simplement ainsi mieux m lang Puis surtout comme pour les sucres on veut con fondre les mati res grasses cach
19. qui voisine alors avec les produits pour T b jeunes qui vont droit aux conserves aux charcuteries u CV C u C en sachet aux pur es en flocons aux trucs en bombe Le Nouvel Observateur 1974 D apr s un sondage de Elle en 1980 28 des fran aises ont de la pur e en flocon en permanence chez elle Et la pomme de terre continue tre pr sente sur 37 des tables fran aises rappel p tes 15 Le plat le plus souvent pr par et largement en t te par 48 des m nag res ce sont les frites en accompagnement du steack ou du poulet rappel p tes 12 Elle 1977 Attraction R pulsion Les frites objet de gourmandise de tout bon Fran ais tombent sous le coup d un double anath me Pomme de terre et graisse frite C est d ailleurs celle ci qui attire le mal on reproche aux frites d tre canc rig nes Les frites rissol es sont galement proscrire c est la faute des huiles v g tales ou animales qui produisent du benzopyr ne qui n est pas innocent dans la prolif ration des cancers de l sophage et de l estomac Le Nouvel Observateur 1986 La red couverte les nouveaux Parmentier 1990 Gr ce ses origines terriennes et ses multiples possibilit s la pomme de terre b n ficie du retour dans les cuisines de la tradition revisit e A la maison revoil le hachis parmentier mais pr par sous vide ou surgel Cette renaissance culinaire a des allures de leman
20. 30 p ill 89 90 pr nent les nouveaux di t ticiens Le Nouvel Observateur mai 1992 Tous les credo de la p riode ant rieure sont corrig s Le poulet industriel est plus jeune donc plus riche en eau et moins riche en mati re grasse Un poulet aujourd hui r habilit avec le poulet fermier le poulet des Landes lev en plein air Il y a en fait poulet et poulet et l anath me lanc dans les ann es 80 contre les poulets go t de poisson passe au second plan Pour finir on rappelle que le porc a perdu 25 de sa graisse en vingt ans gr ce la s lection g n tique tel point que certains m decins le r int grent dans des r gimes anti cholest rol On titre Le retour de la charcuterie Sant magazine 1992 Et il est vrai que le jambon d aujourd hui en particulier dans le pr emball a notablement augment sa qualit et son go t Les amateurs de charcuterie vont se r jouir Elle n est plus mise au banc des accus s par les nutritionnistes lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill Le fromage tr ne entre le rayon produits du terroir h ritage de la tradition et le rayon produits de laiterie industrielle laboratoire laitier aseptis Je caprice donc synonyme de s curit beaucoup plus r cent C est sous ces deux angles que dans la lt
21. Elle poursuit Le b uf n est pas aussi gras qu on le dit Le veau l escalope et le jarret apportent beaucoup de prot ines et sont parfaits pour ceux qui fuient le gras Le porc apporte t il du bon ou du mauvais cholest rol la discussion est ouverte et la r ponse d pend de l alimentation du porc L objectif vis qui tait d obtenir des fran ais une r duction de leur consommation de viande de boucherie a t partiellement atteint de 21 kg en 1965 par an et par personne elle passe 19 kg en 1989 apr s tre mont e tout de m me 24 kg en 1979 Le Nouvel Observateur en 1992 Pourtant au m me moment on continue de r habiliter la viande l emporte pi ce et m me le boudin ce rem de souverain contre les carences en fer beaucoup plus efficace que les m dicaments et qui m riterait d tre rembours par la S curit Sociale Pr H Lestradet diab tologue et nutritionniste qui va jusqu proposer de m ler un peu de boudin la bouillie d un nourrisson Et toujours plus fort La qualit des acides gras de la charcuterie est bien quilibr e et r pond aux besoins de l organisme On d couvre de nouvelles viandes entre autres on fait l Eloge de la pintade qui rassemble elle seule toutes les qualit s nutritionnelles que lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 1
22. Heur t s et Malheurs de Quelques Produits Alimentaires m Pain redonnez nous notre pain quotidien page 66 a Sucre un sucre qui cristallise toutes les haines page 70 a Yaourt le yaourt a du pot page 75 a Pommes de terre tubercule tubercule est ce que j ai une gueule de tubercule page 79 a P tes les p tes ont tant d app ts page 83 a Viande on n a pas t tendre avec la viande page 86 a Fromage le caprice des Hommes page 92 a uf qui est le coupable de la mayonnaise ou de l uf page 97 a Mati res grasses retour en gr ce page 101 lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de POCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 1 Le convive oubli jusqu en 1975 Le pain est un aliment sans doute trop brut trop d simple dans la presse il ne fait pas autant parler de Re onne lui que ses compagnons de table les graisses ou les l gumes On ne le cite ni comme un aliment de base ni comme un aliment de compl ment Le pain c est le f pain Raison pour laquelle peut tre sa consom nous oO VC mation est pass e de 84 kg par an et par personne en 1965 44 kg en 1989 Le pain n tait pas par de vertus assez sophistiqu es pour satisfaire aux canons e D ad 1 n esth tiques et di t tiques des Trente Glorieuses Pendant des ann es le mythe du pain a t bien s A oubli Dans un sondage Elle en 1977
23. Mais Le Nouvel Observateur en 1986 nous claire de la prudence d un di t ticien fran ais qui conclut Mangez des c r ales et du pain complet Cela ne peut pas vous faire de mal Au minimum a vous vitera la constipation Les fibres que l on trouve plus particuli rement dans le pain agissent comme ballast permettant ainsi la progression du transit intestinal lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill Jusqu en 1870 le pain tait complet mais de nouvelles techniques de mouture sont alors apparues entra nant une perte de cellulose dans le pain blanc Or le pain est devenu de plus en plus blanc Faut il peut on faire un lien avec la chute de consommation qu a connu le pain 2 3 en 50 ans dans l ensemble de notre nourriture les apports en cellulose sont tomb s 1 10 de ce qu ils taient en 1870 Tout a pour obtenir un pain l apparence correcte alors que Le pain blanc est victime d une perte de vitamines B qui sont parties au blutage Le pain blanc n tait plus la mode ni di t tique En r action appara t la vogue du pain biologique sans levain chimique Mais le pain blanc continue de c toyer les autres pains 31 Le trio Pain P tes et Pommes de terre Fin des ann es 80 Le pain est donc enfin par de toutes les vertus Le pain fait grossir Non condition de
24. ans le faire cuire toutefois pour ne pas tuer les ferments 31 Le yaourt gagne du terrain la glace au yaourt 1991 Les multiples vertus du yaourt continuent tre chant es et s il ne faut pas r ver tout de m me et croire que le yaourt r duirait le taux de cholest rol ou viterait le cancer comme certaines tudes le laissent cependant supposer en affirmant qu il renforce les d penses immunitaires et stimule la production d anti corps contre le cancer en revanche il reste fermement conseill pour ses bienfaits sur l intestin On parle m me de yaourth rapie pour les enfants qui ont des probl mes de digestion du lait Mais surtout le yaourt est devenu gourmand Et apr s toutes ses vari t s aux fruits le yaourt pr te sa l g ret et sa digestibilit la glace Mieux encore pour renouer avec le mythe de la f condit d Abraham une laiterie lance en 1993 un yaourt rotique brass au miel de montagne et au gingembre Ce pourrait tre un gag c est un nouveau produit 4 Le yaourt LC1 Un alli au quotidien dans la lutte pr vention sant 1994 Le yaourt a vraiment des vertus miraculeuses Voici que na t ce nouveau LC1 lactobacille acidophille 1 aux propri t s exceptionnelles nous dit on puisqu il va nous permettre de renforcer nos d fenses naturelles Sa capacit unique d adh rence la muqueuse intestinale lui permet de g ner l installation de germes nocifs En m me temps il
25. ce avec un yaourt normal cela ne vaut pas la peine Le lancement du yaourt formule fidus ou philus semble tre le premier pas vers ce qu on peut appeler le paradoxe de l aliment all g enrichi Et voici qu apparaissent les fibres dans les corn flakes les yaourts au bifidus la mode du sans va se transformer en mode du avec Le Nouvel Observateur 1992 Mais au del de ses nouvelles formes le yaourt blanc retrouve une nouvelle virginit avec ses pots de verre et ses pr parations l ancienne Nostalgie du pass au go t du jour Le yaourt nature avait t banalis dans les ann es 70 Il retrouve une image d authenticit et de plaisir Et l on continue de chanter les louanges des bienfaits de la composition du yaourt nature ou pas nature d ailleurs car aujourd hui il y en a vraiment pour tous les go ts lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill Inventez et n h sitez pas changer selon les semaines les jours voire les heures de la journ e Le yaourt peut tre d gust tel quel sucr avec du miel de la confiture des fruits frais coup s en morceaux de la compote ou m me du chocolat Vous en trouverez des aromatis s aux fruits avec des morceaux avec des c r ales Vous pouvez aussi le travailler en sauce avec citron pices et herbes en petits flans avec fruits s
26. coupe faim Il est consommer sans exc s ni ostracisme Produit sain et de substitution il est la carte des restaurants di t tiques qui se cr ent dans la mouvance des ann es 70 et dont t moigne Elle en 1972 Je suis aussi sensible l accueil aimable charmant qu la fra cheur des ufs et des l gumes On vit tr s bien sans viande il suffit de compenser avec du fromage et des ufs Si l on mange des ufs yang quilibrons par des crudit s yin L uf fait partie des nourritures terrestres macrobiotiques Mais il n est pas tonnant qu on l oublie On en parle si peu Dans Elle en 1977 8 des fran aises seulement avouent que l omelette est un des plats qu elles font le plus souvent 7 font des ufs au plat 2 des ufs au petit d jeuner La consommation d ufs en France augmente bien faiblement par rapport d autres types d aliments de 10 kg en 1959 par personne et par an 12 kg en 1978 Il semble m me qu elle ait diminu ensuite 147 ufs par fran ais par an en 1989 contre 179 en 1979 C est le double en Allemagne en Grande Bretagne et aux Etats Unis lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 98 2 Un premier invit ind sirable sous la coquille le cholest rol 1980 1988 L uf au c t des viandes et des produits laitiers va tre momenta
27. de r gime ni un aliment de grande bouffe Ce n est pas un aliment de base mais un aliment utile Autour d un pot de yaourt peu de mythe gastronomique au d part du moins Pourtant la consommation n a cess d augmenter de 73 yaourts par Fran ais et par an en 1979 elle atteindra 162 yaourts en 1989 Ouf et heureusement Car en 1977 un sondage de Elle avait fait ressortir que le yaourt tait pr sent sur 25 des tables au moment du repas mais sur 2 seulement au petit d jeuner Le yaourt un aliment miracle vous le savez Si vous le faites vous m mes c est meilleur pour votre forme Il est aussi synonyme de longue vie Le yaourt peut vous remettre en train et il est meilleur pour le tonus qu un verre de bloody mary Cosmopolitan 1978 On comprend la grande mode de l poque pour les yaourti res lectriques au foyer Mais face la blanche innocence il faut bien trouver un sujet de reproche En d pit de sa simplicit apparente le yaourt cache quelques lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 76 petites subtilit s de composition que met en lumi re la presse Marie Claire par exemple insiste sur la visibilit de la composition II faut pr f rer les yaourts qui annoncent leurs caract ristiques Enfin Marie Claire encore nous aide r tablir les v rit
28. diff rent qui s associe fort bien aux coquillages comme certains fromages puissants Le pain deviendra m me snob lorsque Poil ne proposera des sandwichs sign s Meneau Bocuse Troisgros pour f ter la mort de Lord Sandwich en 1992 En 25 ans le pain a ainsi r ussi renverser son statut denr e de premi re n cessit dangereuse pour la ligne c est devenu un aliment vertueux une friandise du dernier chic lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill Ang lis ou diabolis tel a t successivement le sort du sucre depuis son apparition en Occident au 11 si cle Est ce parce qu il est si troitement li laisir Ce Sucre a ai le sucre denr e rare et pr cieuse tait consid r comme une pice vendue par les apothicaires anc tres la fois de qui nos piciers et de nos pharmaciens Epice et m decine jusqu au 17 si cle Diabolis avec le premier discours de l exc s qui cristallise na t au moment o le commerce du sucre se d veloppe rapidement avec la colonisation des Antilles Le sucre cesse d tre une denr e rare et pr cieuse pour devenir un aliment plus largement toutes Jes accessible Ce qu il deviendra de mani re encore plus radicale au 19 si cle avec la ma trise de la technologie qui permet d extraire le sucre de la betterave c est le d but
29. e leur consommation Tout fait logique donc que celle ci passe de 10 kg par an et par personne en 1965 14 kg en 1979 puis 17 kg en 1989 dans Le Nouvel Observateur en 1992 Les fran ais sont des irr ductibles face au fromage En fait la fin des ann es 80 deux types de consommateurs de fromage se dessinent nettement l un qui rejoint comme sous influence les hordes de drogu e s au fromage blanc eau min rale et l autre qui savoure le verre de bordeaux qui accompagne la tartine de reblochon Un troisi me type de consommateur de fromage est m me apparu le grignoteur lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 93 94 2 Le fromage fait l cole buissonni re les ann es 80 Avec la mont e du grignotage au moment o nouveaux produits et nouvelles pratiques alimentaires se d veloppent le fromage a trouv un statut compl mentaire celui de coupe faim Il a rejoint la liste des aliments libert Le fromage c est comme on veut quand on veut dira La Collective du Fromage et la presse reprendra cette formule succ s Quand on veut comme on veut LSA 1989 pour pr senter tous les mini fromages qui tout coup fleurissent Le fromage devient un coupe faim la pomme un petit repas L aliment gag a pour vocation d acc l rer la disparition de ce que en des temps relig
30. es Les p tes ressemblent beaucoup au pain dans leur fabrication et dans leurs qualit s nutritives Donc elles lui ressemblent aussi beaucoup dans la mani re dont on ont fant en parle Avec le pain et les pommes de terre les 3 P ce n est que plus r cemment qu eles ont t red couvertes pour leurs qualit s di t tiques On peut 9 A s en bourrer comme Sophia Loren Ivan Lendl Martina appa S Navratilova entre autres mais condition qu autant de p tes en plus ce soit autant de pain en moins Marie Claire Les p tes sont un aliment de base par excellence mais ce n est pas le plus cuisin en France o domine la pomme de terre D apr s un sondage de Elle en 1977 les p tes taient du festin sur 15 des tables fran aises 37 pour les pommes de terre 39 pour les autres l gumes Et qui dit aliment de base dit galement mise en concurrence avec d autres denr es l mentaires Veillez l alternance des l gumes verts farineux pommes de terre p tes riz et semoules dans Le Monde en 1976 Pourtant en 1980 dans Elle 35 des cuisini res d clarent faire souvent des p tes Est ce le signe de la Reconqu te 2 En haut de l affiche les ann es 80 Il faut reconna tre comme le dit en 1982 Le Nouvel Observateur que Le march des p tes n est gu re extensible en France D o une politique de haut de gamme sur les franges bourgeoises de cette denr e populaire C est
31. es I n est pas tabli que l ob sit soit elle seule un risque de mortalit pr coce et la corr lation directe entre poids et mortalit ne leur semble plus aussi vidente e Sus au cholest rol La question du cholest rol est historiquement li e celle de l ob sit D s apr s la 2 guerre mondiale une tude montrait la corr lation entre le taux de cholest rol sanguin et la fr quence des infarctus du myocarde Et c est dans les ann es 60 o la mauvaise r putation du cholest rol a commenc d passer les sph res du milieu scientifique et m dical gr ce aux m dia Dans les ann es 70 la presse est p remptoire II ne fait plus de doute qu il est un des facteurs principaux de risque cardio vasculaire Attitude qui perdure jusque dans les ann es 80 P ril dans l assiette cholest rol Le r duire ou en mourir Le Monde 1988 S labore alors toute une di t tique o l on recommande d viter les aliments gras Puis on s aper oit que si les graisses animales font augmenter le taux de cholest rol dans le sang les graisses v g tales elles le font baisser Il faut alors abandonner le beurre les graisses animales et m me curieusement l huile d olive On ne jure plus que par la margarine l huile de ma s de tournesol On met la p dale douce sur les charcuteries mais on peut se laisser aller sur l huile des salades e Les produits all g s se veulent agents salvateurs Les p tes
32. et le matin pour aider au transit sans irriter ne pas en abuser pain blanc aux autres repas La multiplication des pains est devenue un divertissement profane Les sp cialistes sont devenus monnaie courante pain aux raisins aux lardons aux oignons aux pignons aux c r ales aux olives lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 67 68 Le pain devient l accompagnateur de la cuisine familiale qui fait un retour en force contre les ternels pav s de ch vre chauds et les sempiternelles salades mozzarella Les plats en sauce a se mange avec du pain conseille Elle en 1990 On pousse m me la consommation la ration moyenne actuelle est de 175g alors qu il en faut 200 300 g Machine arri re toute Apr s avoir cart le pain et la viande de nos menus les nutritionnistes red couvrent leurs vertus Elle en 1991 re donne une nouvelle vertu au x pain s Et pour le plaisir la vari t Car le pain est multiple forme contemporaine de la multiplication des pains Elle en 1992 porte l estocade finale dans la r habilitation du pain Le pain a de l quilibre mais aussi du go t Un jambon beurre c est beaucoup plus quilibr quand le pain est croustillant et le jambon de bonne qualit qu un hamburger bourr la fois de graisses et de sucre Le pain complet un go t
33. eu Marie Claire en 1981 en t moigne On commence par un mauvais point pour la viande La viande est l aliment animal le plus riche en prot ines Non La plupart des fromages sont beaucoup plus riches Mais en revanche si on dit que les gens g s doivent manger moins de viande C est faux elle n est nocive qu en cas d insuffisance r nale Les personnes g es assimilant moins bien les prot ines elles doivent en consommer plus Et ainsi de suite on nuance mais sans vraiment se prononcer Le r ti de porc et le gigot d agneau sont les viandes les plus grasses Non Nuance c est selon les morceaux Le r ti de b uf est plus fortifiant que le blanc de poulet Non Les deux se valent La charcuterie est la plus grasse des viandes Non La teneur en graisse de la charcuterie est tr s variable Est ce aussi simple de conclure avec Marie Claire Le steak salade fait grossir Il y a viandes et viandes les grasses et les autres C est pourquoi mieux vaut un filet de porc grill qu une entrec te de b uf ou qu une c te de veau Et mieux vaut une escalope de veau qu un filet de b uf qu une c te de porc C est simple non lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 87 88 Mais malgr toutes ces mises en garde les fran ais restent d incorrigibles carnivores Ils vitent p
34. eu la viande en 1989 ils sont seulement 6 r duire leur consommation de b uf et 13 r duire leur consommation de veau Le Figaro Une phrase cit e dans Elle en 1982 propos du r gime suivi par D mis Roussos d nant avec Ivan Rebroff deux ogres du show business est de ce point de vue tonnante A nous deux nous avons d vor un mouton entier La viande y est comme associ e une esp ce de folie gourmande une v ritable fr n sie qui va bien dans le sens de La viande qui donne des forces ce qui est para t il un mythe erron de la nutrition Le Monde en 1982 E Deuxi me affaire cholest rol et cancer Viande beurre charcuteries encrassent les art res l exc s de ces aliments multiplie les risques de d veloppement de certains cancers Le Nouvel Observateur en 1986 Il faut viter les produits fum s on doit proscrire les grillades trop noires conseils et interdits I faut diminuer les apports en lipides d origine animale viandes grasses charcuterie lait entier beurre Le Monde 1988 Le seul moyen d y parvenir en r f rence au travail effectu par les Am ricains chez eux c est d am liorer les produits en faisant collaborer le milieu m dical et les industries agro alimentaires les producteurs de viandes rouges notamment E Troisi me affaire Malgr la loi de 76 les ann es 80 sont galement empoisonn es par des r v lations sur le veau aux hormones On c
35. euillet s souffl s ou il farcit l gumes et fruits croquants branches de c leri feuilles d endives pommes et poires Femme Actuelle 1994 Devenu symbole des irr ductibles fran ais face au March europ en c est de son sort que l on s inqui te lorsque Anne Sinclair demande s il faut avoir peur de Maastricht C est ce que rappelait ironiquement l Express en 92 Gardarem lou fromage titre Le Nouvel Observateur d s 1991 repris l ann e suivante par VSD Fromages en danger Plus de 400 fromages dont 32 AOC sont produits en France Mais les normes sanitaires draconiennes et les incertitudes du March europ en menacent nos meilleures productions fermi res Le go t se meurt le terroir s appauvrit et nombre de vari t s ne sont plus fabriqu es Un savoir faire ancestral va dispara tre VSD 92 Les fromages marquent surtout le retour de la raison et de l quilibre dans l alimentation On vante leurs qualit s ce sont des concentr s de vitamines de phosphore de lipides Les fromages p te molle des tr sors de la gourmandise hexagonale dont on doit profiter avec une certaine mod ration les fromages p te persill e savourer en quantit raisonnable Elle 1992 Et l on peut ainsi aujourd hui affirmer que le fromage est l un des rares produits alimentaires r unir autant de suffrages lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours al
36. geur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 80 r volution technologique Qu importe lorsque la saveur est toujours invit e Ce retour aux sources se fait en r action aux grandes modes de la cuisine exotique et de la cuisine faux riches salade de magrets darne de saumon ch vre chaud tomate mozarella Mais voici que de tr s vieux plaisirs refont surface le hachis parmentier et le b uf bourguignon la brandade et la pur e de patates le pot au feu et les lentilles Elle 1990 Trois plats sur six base de pommes de terre De l antienne anti tubercule on passe alors une Ode la pomme de terre Equilibre retrouv Pour le Dr Sabotier nutritionniste le tubercule est un chef d uvre A consommer tous les jours Elle 1991 Le discours est d sormais fix et une r serve pr s il ne variera plus La pomme de terre contient beaucoup plus de vitamine C et moins de calories qu on ne le croit Sans oublier les autres vitamines et pas mal de sels min raux En plus c est un miracle de gourmandise comme pour les p tes un miracle Attention tez les parties vertes qui renferment une substance toxique Elle 1992 C est comme si les pommes de terre avaient t d couvertes une seconde fois par les magazines qui passent alors pour autant d autres Parmentier On les vantera pour leur
37. ieux on appelait un repas ironise Le Nouvel Observateur en 1982 Nouvelle pratique aujourd hui bien ancr e puisque 67 des fran ais d clarent aimer manger du fromage entre les repas en en cas Cidil 1991 3 Le fromage blanchi de tout soup on 1992 Le retour en gr ce du go t et des produits de saveurs l int r t renouvel pour la tradition et les terroirs font basculer l ensemble des discours sur le versant totalement positif Les fromages au nom du go t deviennent symboles de qualit Le fromage qui a du go t c est sensoriel et motionnel Et pourtant les productions fermi res ont tendance dispara tre Il n y a plus de roi camembert Dans le Calvados ils sont peine une dizaine entretenir la tradition du camembert authentique louch et moul la main Pareil pour le munster Seuls les irr ductibles continuent affiner leur fromage sur bois qui demande un nettoyage et un affinage bien plus m ticuleux que l inox ou le plastique Les munsters affin s sur bois poss dent en revanche plus d ar me Ils ont un go t tr s particulier et sont tr s recherch s VSD 1992 Jusqu au Vacherin unique inimitable pour lequel Cuisine Actuelle compose une v ritable ode en 93 S il n en faut qu un le Vacherin Au moment des f tes de fin d ann e au mieux de sa saveur Il se choisit d abord l il une cro te fine ondul e de couleur orang e et sans craquelure On d no
38. imentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 95 L uf est probablement le seul aliment inchang depuis la nuit des temps Ce produit traditionnel n a jamais t vraiment axe de nouveaux produits pas d uf all g surgel cuisin tout pr t En tout cas pas en tant que qui EST produit de consommation grand public L uf est un aliment modeste Parfois il devient argument publicitaire pour les p tes aux ufs un peu malgr lui Dans ce cas c est un composant Il est rare qu un figurant Je premier d clenche les passions Plac entre les viandes et les produits laitiers l uf restera toujours entre deux paniers Mais il semble D bi d pourtant ne jamais d clencher de culpabilit non plus cou a E C a dans un sondage du Figaro en 1989 il est le dernier d un classement des 19 aliments que les fran ais suppriment de leur alimentation ils sont 5 le faire mayonnaise 1 L uf un petit coin de sant jusqu en 1980 R 3 L uf est m me plut t sympa Pour Marie Claire d 1971 l uf est un merveilleux aliment riche en ou C u prot ines sauf en calcium moins de consommer l coquille finement broy e Il fallait y penser d ailleurs 20 ans apr s on n h sitera pas nous le conseiller C est l enfant ch ri des candidates la minceur le roi des
39. la surench re des p tes aux ufs Clin d il la nouvelle cuisine le march des p tes fra ches s tend depuis un an Avec une sauce l indienne dans les p tes on a l impression de ne pas manger la m me chose Que d efforts ont d d ployer les p tes pour faire si bonne impression Et le discours sur la p te a t loin Pour gagner des p tes ce sont les termes de la promesse du r gime mis au point par l entra neur de la championne sportive Martina Navratilova Ce sont les glucides complexes ou sucres lents qui constituent les meilleurs carburants pour les muscles on les trouve dans les c r ales le riz complet les p tes le pain Le Nouvel Observateur 1986 lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 84 Mais une denr e aussi simple que des p tes a t elle une l gitimit revendiquer un peu de consid ration On s en moque parfois Dans Elle en 1989 Maintenant le grand genre c est la nouille Et comme le disait une minente nutritionniste C est bon pour tout D ailleurs les italiennes ignorent l infarctus Voil au moins un argument d une rigueur scientifique incontestable On pourrait aussi r habiliter le pied de porc pan puisque aux derni res nouvelles les habitants de Sainte Menehould Marne sa capitale mondiale se p
40. la tromperie des all g s Un chocolat all g en sucre n a pas de diff rence avec un autre chocolat lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill sinon qu en rempla ant le saccharose par du sucre de substitution on a augment le pourcentage de cacao donc de mati res grasses Les produits sans sucre ne parviennent visiblement pas convaincre Le b n fice d une consommatrice de produits dulcor s est nul car la consommatrice compense tr s rapidement Dans les ann es 85 90 les rayons se couvrirent de produits sans Conna trions nous la fin des ann es sans sans sucre sans alcool sans cholest rol Tout passe Le Monde 1992 Les produits lights all g s en sucre notamment semblent avoir pris une faible part de march Les gourmands de sucre auraient ils r ussi prendre les choses en main Les consommateurs d aujourd hui mettent un dulcorant dans leur caf puis ils mangent un gros g teau Ils g rent leur capital calories eux m mes lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 73 1 Le yaourt 6 000 ans avant B A bifidus actif jusqu en 1986 de notre re Selon la tradition nous rappelle t on c est au yaourt dont Dieu lui aurait fait
41. lt presse on parlera de lui des 1 Le fromage un dieu aux deux visages 0 0 jusqu en 1992 Ce double visage permet aux fromages de hommes 2 r pondre tous les go ts puisqu on 1977 Elle note qu il est pr sent au repas sur la table de 66 des fran ais En t te de tous les aliments ex aequo avec la viande Pourtant d s 1973 dans Le Nouvel Observateur s exprime une crainte qui reviendra r guli rement au fil du temps Du poison dans le fromage D sormais les enjeux conomiques de la guerre commerciale que se livrent les fabricants de fromage europ ens vont se dissimuler derri re les paravents de s curit du consommateur et de sant publique d cha nant d innombrables mises en cause de la Concurrence Le paroxysme de la crise sera atteint en 1987 avec l affaire du Vacherin Suisse et de la List ria Quand une contamination tr s grave mais strictement limit e un type de fromage le Vacherin et tr s pr cis ment circonscrite une vall e du Jura Suisse entra nera dans les 48 heures la mise l index officielle par plusieurs pays d Europe du Nord des fromages fran ais p te molle La Bouffe qui tue Trente et un morts en Suisse dont quinze nourrissons contamin s par leurs m res Le meurtrier un fromage infect par un germe redoutable la list ria De temps autre l actualit nous rappelle que la mort peut parfois r der autour de nos assiettes Le Nouvel Observateur 1988
42. maux vous guettent une lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 71 72 ob sit cons quente un affaiblissement des d fenses immunitaires une fermentation gastro intestinale un ralentissement de la digestion des troubles cutan s des troubles du cuir chevelu En cas de carence Perte de tonus de la peau manque de r sistance l effort physique sensibilit excessive au froid diminution du volume des muscles surmenage du foie et des reins troubles cutan s La recherche n est jamais en reste On invente la pilule qui fait passer le go t du sucre 1986 Le Pr Wurtman a donc cherch une substance qui ait les avantages du sucre et des f culents sans les inconv nients Du c t des diab tiques Le Pr Thervet s attaque videmment au glucose conseille de d daigner les sucres rapides contenus dans la confiture le chocolat le miel les fruits au profit des sucres lents contenus dans les pommes de terre les p tes le riz les ch taignes le pain Et puis plane encore le plus grave de tous les maux le risque de cancer Premiers aliments au banc des accus s de l American Cancer Society les sucres et les graisses animales Le Nouvel Observateur 1986 3 Le sucre sans sucre 1988 1992 C est l autre moyen de combattre les dangers du sucre Le sucre de synth se q
43. mine C pr cieuse pour le tonus On ne le r p tera sans doute jamais assez Femme Actuelle 1993 lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill En fait ce qui manquait depuis longtemps la pomme de terre c tait que l on pr sente toute la famille au complet et toutes les possibilit s de chacune La pomme de terre est capable de nous jouer des tours Le fameux tubercule avec ses nombreuses esp ces chair ferme ou farineuse qui se tient ou qui se d fait se pr te bien l exercice vari des farces Prima 1993 A partir de l la famille pomme de terre n a plus eu aucun mal se faire distribuer au menu et tre pr sent e sur les meilleures tables Gault et Millau nous propose en 1994 un d ner d anniversaire avec des cailles de pommes de terre imitant celles du rouget qu elles accompagnent Et Jo l Robuchon comme nous le signale Le Nouvel Observateur vient de faire para tre chez Laffont un livre d licieux consacr la pomme de terre lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill 81 Pendant longtemps le grand drame des p tes a t d tre consid r es plus comme une denr e que comme un aliment une nourriture encore moins un met nes les pat
44. n ment l un des premiers vis s par la guerre d clench e contre les mati res grasses et le cholest rol Le comportement nutritionnel des fran ais reste marqu par une trop forte proportion d aliments riches en lipides et en prot ines animales Le Monde 1981 Suivent quelques ann es d errance dans les argumentations L uf enfin acquitt il donne mal au foie provoque des allergies Non L uf est digeste nutritif et innocent Quand il donne des troubles c est en raison des mati res grasses d accompagnement Marie Claire en 1986 videmment avec du beurre cuit de la mayonnaise Mais Le Nouvel Observateur la m me ann e r agit en brisant les idoles de la di t tique notamment l uf cause du cholest rol Pas plus de deux ufs par semaine recommandent unanimes depuis des ann es tous les m decins s rieux Pourtant une tude am ricaine montre galement que des patients soumis un r gime volontaire de six ufs par semaine n ont pas vu varier leur taux de cholest rol mais l encore on constate des diff rences individuelles normes Alors Alors on essaie d adapter la cuisine de l uf Recette pour cardiaques uf sur lit rouge uf oignon tomate Futures mamans mangez aussi des omelettes l ortie Le Nouvel Observateur 1986 Et comme rien n est simple sous cette t te d uf Ile cholest rol alimentaire est pour l essentiel contenu dans
45. nce parall lement l h r sie qui a donn naissance aux fromages all g s Le fromage a tout perdre plus que d autres ce d graissage vis e anti cholest rol et anti calorique qui fait perdre aux aliments leurs qualit s gustatives organoleptiques notamment l onctuosit et le moelleux Que Choisir 1992 Le retour aux valeurs li es l ancrage culturel Authenticit Histoire lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill confirme l image du fromage comme produit de culture connaissance de la vie d autrefois mariage aujourd hui des meilleurs vins et des meilleurs fromages Aux fromages de nos montagnes De chaleureuses recettes au fromage h ritage des temps pass s nous r galent en nous racontant la vie d autrefois Avantages 1993 Les parfaits mariages entre vins blancs et fromages fromages et vins opulents Fromages et liqjuoreux Fromages et vins exub rants Cuisine et Vins de France 1992 Les fromages nous parlent des terroirs Avec l accent du Sud Ouest Toute la saveur des Alpes Cuisine Actuelle 93 Ils se chargent d un pass glorieux Le Cantal Pline en parlait d j voici plus de 2 000 ans Le Roquefort Il a figur sur la table de N ron Aussi sugg re t on nombre de recettes merveilleuses se pr te merveilleusement aux sauces f
46. ne pas en abuser et d ailleurs il agit comme un coupe faim Le meilleur pain est le pain de campagne Non Car il n y a pas de r glementations tous les pains se ressemblent Les biscottes sont moins caloriques que le pain Non A la fin des ann es 80 le pain devient ainsi l ami des p tes et des pommes de terre qui deviennent les amis des hommes Bannis pendant longtemps pour cause de tendance l embonpoint tous trois sont aujourd hui r habilit s et pour faire maigrir Riches en glucides ils sont tr s caloriques C est la grande poque du combat des sucres lents contre les sucres rapides Pendant toutes ces ann es pass es diminuer sa consommation de pain comme on a diminu la consommation de glucides automatiquement l organisme a augment celle des lipides La nutrition est une alchimie l alchimie est un quilibre Donc la nutrition c est l quilibre Le pain en fait partie Fini le compte gouttes on passe au goutte goutte de ce que le pain apporte en plus des prot ines des vitamines B des sels min raux phosphore fer magn sium des fibres Dans Cosmopolitan une mise en garde claire La s rotonine gouverne tout l quilibre l app tit le sommeil l humour force de ne jamais manger ni pain ni f culents ni patates on finit par bouleverser ce syst me 4l On ne joue pas avec le pain on joue avec LES pains Ann es 90 Dans les ann es 90 on pr ne l quilibre des pains pain compl
47. ntreprendre Dans Que Choisir en 1992 des chercheurs estiment que lutter contre le cholest rol n agit en rien sur la mortalit lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill cardio vasculaire et que le prix payer est exorbitant au vu du modeste b n fice recherch le cholest rol est une maladie id ale pour faire marcher le commerce m dical R sum de l air du temps beaucoup de bruit pour rien Bref c est La preuve de l arnaque par le cholest rol L v nement du Jeudi 1992 Le consommateur recherche nouveau le go t Le vrai beurre apr s avoir t d cri dans les ann es 80 fait un retour en force On pr ne Le beurre toutes les sauces Et l on rappelle tous ses bienfaits pour la sant Consomm mod r ment frais et non frit le beurre ne met pas la ligne en danger mais contribue au maintien de la bonne forme physique par son apport en Vitamine A vitamine de la croissance de la vision et galement de la souplesse de la peau et de la beaut des cheveux l Union Agricole 94 Les produits all g s quant eux sont r cus s D autant que certaines tudes semblent montrer leur inefficacit Aux Etats Unis les consommateurs de produits all g s sont pass s de 18 millions en 86 93 millions en 89 l ob sit n a pas r gress Le Nouvel Observateur 1992
48. ommence en parler d s 1982 Une affaire qui contribue beaucoup bousculer la viande sur la bascule par exemple dans Le Nouvel Observateur D gringolade de la dinde dans l chelle des symboles o elle s est chang e en produit substituable au mauvais veau Le Nouvel Observateur en 1988 s en fait encore le reflet Hormones un coup d p e dans le veau Le march noir des hormones va empoisonner notre bifteck E Quatri me affaire Les viandes infect es Le Nouvel Observateur en 1989 appelle les consommateurs la vigilance sur la qualit des viandes hach es notamment tout en faisant appel galement aux vieux instincts de l homme Pourtant en une bouff e d air on peut deviner l ge d une viande crue L instinctoth rapie tait certes la mode mais l appel aux vieux instincts est il suffisant contre les parasites Tout interdit devenu trop fort devient insupportable et implique en r action demande besoin voire fantasme En 1990 Elle se souvient Souvenez vous il n est pas loin le temps de l onglet l chalote du faux filets aux herbes de Provence du steak au poivre de la bavette saignante A la fin de cette d cennie on sent cependant que le changement d attitude lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill n est pas loin Dans Elle en 1989 on en profite pou
49. ortent comme un charme En tout cas les p tes l affiche c est bien dans l air du temps puisque dans Le Monde en 1991 Claude Sarraute entonne ce qui pourrait tre le titre d un film de Vittorio de Sica Pain p tes et patates gogo Sans cr me sans sauce sans beurre sans rien La valeur di t tique des p tes est aujourd hui reconnue Tr s digestes pas si caloriques qu on le dit dans Elle en 1992 Riz p tes et pommes de terre constituent la base d une alimentation quilibr e IIs augmentent la r sistance physique et favorisent l effort intellectuel Les p tes un plat complet d licieux emp chant les petits creux donc les grignotages en cours de journ e dans Femme Actuelle en 1993 Sa dimension plaisir aussi car la p te a su surfer sur les courants de polysensorialit Nouvelles formes on ira m me jusqu demander Ph Stark de dessiner une nouille nouvelles couleurs qui mettent en app tit et jouent le plaisir de l il avec du rouge du vert du jaune De l univers terne du quotidien pesant d autrefois la p te prend son essor aujourd hui dans un royaume ludique et gai Certes au final la consommation de p tes a baiss passant de 8 kg par personne et par an en 1965 6 kg en 1989 Nouvel Observateur Consommation moindre en quantit mais dont la qualit l emporte La p te a chang de statut Elle s est anoblie Jusque dans ses pr parations o l on est pass du simple
50. plat de nouilles la salade de p tes au saumon et au basilic C est ainsi que de denr e la p te et devenue un met recherch Elle toute seule sur un plateau ou sur une affiche lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill Dans le pass alimentaire la viande c est l inverse du pain le pain est signe de pauvret 9 La viande signe de richesse Le pain c est pour on n a pas tous les jours ou presque la viande est r serv e aux grandes occasions Le renversement de cette tendance est un h ritage 11 7 des Trente Glorieuses Ainsi la viande ele tendre s imposa Trop selon les oukases de la di t tique Mais pain et viande retrouvent aujourd hui chacun une place d Ye C 1 La viande une dure cuire jusqu en 1980 La viande la viande rouge et le porc surtout a connu beaucoup d arguments contre elle On la viande associait syst matiquement Viande et Graisses Graisses propres la viande et graisses ajout es pour la cuisson qui chargeaient lourdement la viande de tous les risques pour la sant Des diktats exclusifs contre elle les r gimes sans viande furent longtemps pr n s Mais sans viande s associe galement sans prot ines autre source de risque celui du d s quilibre nutritionnel les carences graves Le courant v g tarien avait ses arguments Dans Elle
51. r ironiser un peu En tout cas apr s les p tes la folie du moment viendra le tour de la viande rouge Voil bien dix ans que l on taille m thodiquement un costard la bavette repaire de cholest rol Mais aujourd hui le steak se rebiffe 3 La viande est point 1991 Au d but de cette nouvelle d cennie il reste quelques traces des vieilles croyances Le Monde en 1991 l ennemi c est le gras Donc la viande parce que c est tra tre a en contient sans que a se voit A se demander si Elle la m me ann e parle bien de la m me chose Cela a t r cemment l un des v nements des entretiens de Bichat o les nutritionnistes nous ont affirm mangez de la viande De tout temps la viande rouge a occup une place sp cifique dans l alimentation des hommes Il y a toutes les raisons pour qu elle retrouve aujourd hui nos faveurs Riche en fer surtout le b uf en vitamines en s l nium anti radicaux libres en zinc enfin la viande est un des seuls aliments qui nous oblige m cher assurant ainsi l entretien de nos dents et la fabrication des sucs gastriques essentiels la digestion 100 g d entrec te n apportent pas plus de cholest rol que 100 g d glefin Pr f rer une viande grill e plut t que po l e bien que les cuissons s ches grillades r tis entra nent une perte de 10 30 des vitamines selon le degr de cuisson et m me plus la vapeur En 1992
52. se Cholest rol Le Bon et Cholest rol Le Mauvais Mais cette d couverte de sous fractions du cholest rol ne fait rien pour clarifier les choses Ce qui est important nous explique t on ce n est pas le taux de cholest rol total mais surtout celui du bon par rapport au mauvais Si le bon cholest rol est en quantit suffisante il n y aura pas d accumulation dangereuse pour l organisme On ne parle plus de graisse v g tale ou animale mais plut t d acides gras satur s d acides gras monoinsatur s et d acides gras polyinsatur s Ainsi Elle en 1991 propose ses lecteurs d augmenter leur consommation en huiles et margarines les plus riches en acides gras polyinsatur s c est dire r put s faire barrage au cholest rol Le retour des graisses en gr ce va se faire en douceur par le biais de l quilibre et de l apport respectif n cessaire de chaque graisse Le monopole du tournesol qui avait commenc sa perc e en 1967 Fruit d Or sous le signe de la digestibilit et qui d s 81 ralliait plus de la moiti des Fran ais et m me 66 en 90 commence tre remis en question Saviez vous que l huile de tournesol qui tient la vedette dans les saladiers manque de plusieurs l ments essentiels Le Nouvel Observateur en 1992 Sont aussi contest es les vertus de la margarine dont on commence soup onner un effet canc rig ne Le beurre en revanche retrouve son attrait avec la mont e du go t
53. sse Les Cahiers de l OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill r sistances Le bifteck donne du tonus Faux Du moins il n en donne ni plus ni moins qu une escalope Une barquette de fromage blanc peut avantageusement remplacer la viande l un des repas quotidiens Mais le mythe de la viande rouge a la vie dure Elle 1979 2 La viande est grill e 1980 1990 Les ann es 80 vont r v ler encore bien d autres affaires o la viande n a pas le beau r le E Premi re affaire elle couvait depuis plusieurs ann es la fausse viande Truffant le poisson ou la viande hach e de prot ines v g tales textur es on assurera d un m me lan la r duction du prix de revient celle du taux de sucres et des mati res grasses animales Au salon de l alimentaire de 1980 on pr sente un produit qui imite dans sa or sentation et dans sa structure le T bone steak et la noix d entrec te la c telette et le tournedos Le Nouvel Observateur Le Monde en 1981 continue de s inqui ter de l accroissement incontr l de la consommation de viande qui est pass e de 47 kg par an et par personne en 1936 96 kg en 1977 Cette consommation doit tre consid rablement r duite elle entra ne des d s quilibres alimentaires graves d autant que les consommateurs ont des activit s de moins en moins physiques C est de la responsabilit des consommateurs et des industriels Toutefois le discours se nuance un p
54. syst matiquement acquise Le beurre doit rester un ami Top Sant en 1992 Cuisiner sans beurre sans huile sans cr me sans sauce ce n est plus cuisiner En plus c t r sultats ce n est pas bon du tout Marie Claire en 1993 Comme toujours voil l ternel retour au bon go t Et les proc s en r vision s encha nent on confirme la r habilitation claire et nette de l huile d olive protection notable contre l ath roscl rose Puis si vous tes lent du bulbe avachi des neurones il vous faut de l huile surtout de l huile de colza et de soja Le Nouvel Observateur en 1986 Le beurre depuis belle lurette se pr tend un champion de la vitamine A mais les huiles aussi depuis peu se refont une virginit Elle en 1989 Et tout y passe jusqu la graisse d oie dont les mangeurs affichent le plus bas taux de mortalit coronarienne des qualit s di t tiques proches de celles de l huile d olive ant rieurement revaloris e Le retour la sagesse semble ainsi admis quand tombe un autre pav dans la mare Deuxi me r v lation le r gime m diterran en et plus pr cis ment cr tois 1994 test par une quipe de chercheurs Lyonnais sur des patients atteints d infarctus du myocarde Cette bouffe du soleil qui prolonge la vie titre France Soir qui donne la parole l un des chercheurs L originalit de la m thode d clare ce dernier consistait partir d une hypoth se
55. ternelles Ici Paris lemangeur ocha com Defrance Alyette To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill D shabituez les enfants du go t du sucr L ge tendre Otez lui le poids des bonbons Elle 1975 Le sucre est un poids sur le corps comme il est un p ch sur la conscience Face un tel p ch intervient non pas le m decin de l me mais le m decin tout court R duire l absorption des sucres et sucreries doit accompagner un r gime fibres de son il faut jouer la substitution des sucres pr conise Le Monde en 1975 L augmentation depuis le d but du si cle de la consommation des sucres raffin s continue et la corr lation de ce ph nom ne avec le d veloppement des alt rations vasculaires est frappante Le Monde 1976 Ob sit maladies cardio vasculaires mais aussi carie dentaire sont les th mes r currents du discours saccharophobe dans la presse Cela n emp che pas Elle en 1977 d ironiser sur les exc s des produits di t tiques d j en vogue aux USA Presque chaque marque de limonade a mis au point sa composition sans sucre Pourtant nul n ignore le fait que le sucre le glucose soit la source d nergie de notre moteur et de notre humeur A condition de mettre juste ce qu il faut dans le r servoir C est le geste instinctif quand on se sent sur le point de s effondrer Les hauts et les bas en gl
56. tions vont signer la fin des anciens r gimes Premi re r v lation Ne tirez plus sur le cholest rol Seul compte le cholest rol produit par l organisme On sait aujourd hui qu il n y a aucun rapport vident entre le cholest rol sanguin et le cholest rol apport par l alimentation d o l inutilit d en r duire l apport par un r gime nous dit Le Nouvel Observateur en 1992 Conclusion Le cholest rol n est pas un assassin Elle 1992 Le Dr Jean Marie Bourre qui a fait para tre en 1990 son livre sur la di t tique du cerveau de l intelligence et du plaisir pr cise ici qu est extr mement dangereux de manger moins gras car alors le consommateur par facilit ou par manque d information ne diminue que les graisses visibles Une effroyable erreur car ce sont pr cis ment des graisses insatur es indispensables notamment au bon fonctionnement du cerveau Petite v rit frapp e au coin du bon sens Le palmier du boulanger contient davantage de mati res grasses qu une portion de cassoulet Il semble donc qu il y ait eu au cours des ann es ant rieures beaucoup de bruit pour rien Tant sur le beurre sans cholest rol que sur l effet du cholest rol lui m me II conviendrait non pas de se mettre au r gime mais de parvenir prendre un nouveau plaisir en modifiant certaines de nos habitudes alimentaires Une strat gie bien plus simple que la guerre du cholest rol que certains ont voulu e
57. tte To eat or not to eat 25 ans de discours alimentaire dans la presse Les Cahiers de OCHA N 4 1994 Paris 130 p ill des huiles qu arriv le changement et que nous sommes invit s une remise jour de nos connaissances di t tiques Au chapitre des huiles il faut faire son deuil de bien des lieux communs hygi nistes Ainsi les seules huiles acceptables sont celles d olive et de colza des d rogations pouvant tres accept es pour les huiles de noix Oublions donc les huiles de ma s tournesol et autres p pins de raisin dont les nutritionnistes nous avaient tant vant les bienfaits et place au colza r habilit bien qu on puisse s tonner de le trouver l si le secret des habitants de l le grecque trangement pargn s par les accidents cardio vasculaires comme nous le dit Le Figaro se trouve dans leur assiette garnie de pourpier de noix et bien arros e d huile d olive Mais peut tre y a t il autre chose que l assiette pour faire la diff rence entre la vie en Cr te et la vie dans l agglom ration lyonnaise Comme le constate Lib ration l tude de l INSERM n value pas l influence d un climat idyllique d une vie peu stressante et du sirtaki sur la long vit des habitants de la Cr te Il s agit l en effet de param tres extr mement importants Peut tre feront ils un jour l objet de recherches sur une population de personnes sans probl me de sant particulier et non comme dans cette
58. ucose entra nent des r percussions sur le psychisme Depuis longtemps d j le portrait robot du coupable pr sum est bien reconstitu dans toute son ambigu t Le sucre est un aliment combustible Elle Le sucre un poison Le Monde D autant plus poison dans les ann es 70 que le sucre est souvent associ des colorants ou autres additifs en particulier dans les bonbons et les sirops 2 La chasse au sucre cach 1978 1988 Tout le monde se lance dans cette chasse Evitez les calories vides sucre raffin p tisseries le sucre cach alcool et jetez vous sur le sucre actif l orange le raisin le pamplemousse ou les fruits secs Mais comment faire puisque les bi res all g es en alcool apportent plus de sucre Marie Claire et que La Suze a vu son taux de sucre passer de 80 200 grammes au litre Alors on cherche encore et toujours des substituts au sucre les dattes la m lasse le miel Dans les ann es 80 on corrige aussi les id es re ues du commun des mortels Le sucre roux apporte davantage de vitamines et de sels min raux que le sucre blanc Non Ils n en n apportent ni l un ni l autre Marie Claire 1981 La viande qui donne des forces le sucre qui permet d accumuler de l nergie sont des erreurs classiques de nutrition Le Monde 1982 Un test de Elle en 1983 a tout pour inqui ter Exc s de sucre Prudence temp rez votre go t pour le sucre plusieurs
59. ui a le go t du sucre mais qui n est pas du sucre Lui aussi sera trait soit par l ironie Perrier est pr sent comme un soft drink sans sucre soit par la mise en examen Le sans sucre est il sans risque Le Monde 1988 Elle en 1989 retranscrit la contre offensive des sucriers qui ont lanc une campagne dont le slogan est Le sucre c est naturel histoire de se glisser discr tement sur la vague cologiste o des produits po tiquement nomm s saccharine aspartame et dulcorant de synth se paraissent franchement d plac s Le sucre naturel doit d sormais se refaire une virginit La col re de Mich le Fitoussi contre les pseudo r gimes sans est l autre angle de la contre offensive On va devoir se nourrir de faux sucre faux sel faux beurre faux derches Et m me le discours m dical se nuance Il n y a aucune raison m dicale de priver tous les diab tiques de sucre Pourtant en 1992 le d bat demeure mais prend la forme d un appel la vigilance La menace de l eau sucr e Coca Cola notamment Les sodas sont le type m me des sucres cach s environ 100 g soit 20 morceaux de sucre par litre Les Diet sodas ce sont les m mes avec dulcorant de synth se ce qui leur donne un petit go t bizarre Attention aux nectars dans lesquels on rajoute du sucre Le Nouvel Observateur A Anti sucre la fin des obsessions 1992 Le Nouvel Observateur en 1992 d nonce
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