La preuve en matière douanière
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1. 33 29 Rapport au ministre d Etat Edouard Balladur de la Commission pour l am lioration des rapports entre les citoyens et les administrations fisca les et douani res La Documentation fran aise juillet 1986 30 C de Guardia L article 23 de la loi du 8 juillet 1987 un nouveau code des douanes Gaz Pal 1987 2 703 J Pannier Le droit douanier se modernise Dr prat com int 1988 t 14 n 4 p 768 31 Y Famchon La r forme du contentieux des l gislations des douanes et des changes Encyclop die douani re 1978 p 35 32 Crim 3 juin 1991 D 1992 Jur 228 note J Pannier 33 F Urbino Soulier L volution de la jurisprudence de la chambre crimi Recueil Dalloz 2009 n 23 Chronique choses il est r el et non personnel 33 Fa on l gante d indiquer au l gislateur peu avant le vote de la loi du 8 juillet 1987 que la possibilit accord e aux juges d admettre la bonne foi n aura aucune port e sur la plupart des infractions douani res Il n en fallait pas plus pour que le texte douanier commence s effacer discr tement mais surement au profit de la tr s classique appr ciation souveraine des juges du fond qui n est gu re plus rassurante si l on s en tient la pratique En effet s il n est pas douteux que l appr ciation souveraine a permis parfois d chapper une tendance jusqu auboutiste de l administration des Douanes l orientation de2. communautaire qui commence enfoncer des coins dans l difice 4 Le probl me de la preuve est l un des plus aigus d s lors qu il met en p ril les droits de la d fense La difficult principale r side dans la confusion fr quemment constat e entre la preuve de l l ment intentionnel et la d monstration de la bonne foi Les choses semblent plus claires en droit p nal g n ral o ces deux notions coexistent sans se confondre parce que l l ment moral de l infraction est un des aspects fondamentaux du droit p nal tandis que le droit douanier appr hende des infractions purement mat rielles La connaissance coupable n appara t donc pas comme l une des conditions n cessaire la r alisation de l infraction V note 29 Ceci est tellement vrai que le projet nelle de la Cour de cassation sur l application des dispositions r pressives du code des douanes Gaz Pal 1987 1 Doctr 450 34 Crim 5 sept 1989 Dr p n 1989 n 67 note J H Robert 35 Crim 22 oct 2008 Bull crim n 213 Gaz Pal 13 14 mai 2009 note J Pannier 36 C J Berr note sous Crim 9 mars 2005 D 2005 Jur 1529 37 W Jeandidier Droit p nal des affaires Dalloz 1991 p 220 33 M Prelle Les codifications dangereuses Gaz Pal 1990 2 622 39 B Bouloc op cit RSC 1991 221 40 Sp cialement l art 220 c douanes communautaire qui est une v rita ble mine 1555 TUDES ET COMMENTAIRE
3. janv 1969 8 C tait un des charmes du droit douanier auquel il a bien fallu finir par tordre le cou ce qui fut fait en pratique sans qu on remette pour autant en question la formulation de l article 373 qui est donc toujours en vigueur Il subsiste encore dans le code des douanes quelques articles insubmersibles et parfaitement d pass s comme l article 336 qui pr cise que les proc s verbaux de douane sont r dig s par deux agents des douanes ou de toute autre administration sorte de dispositif d exception en r serve de la R publique On peut donc consid rer que le toilettage du code reste parfaire La rigueur du droit douanier fut temp r e par l importante r forme inspir e par la Commission Aicardi qui abrogea l article 369 2 du code des douanes permettant enfin aux contrevenants de rapporter la preuve de leur bonne foi L encore la situation est loin d tre claire puisque la bonne foi n est pas pr sum e il fallait dor navant la d montrer alors que c tait interdit auparavant puisque l article 369 2 pr cit interdisait au juge d excuser les pr venus sur l intention On imagine le casse t te des juges confront s au double probl me de la preuve de la non contravention art 373 et de l interdiction d admettre la bonne foi art 369 2 Il avait fallu dans un premier temps substituer l interdiction draconienne pr cit e un texte plus souple qui n inter
4. les juges du fait donnent une base l gale leur d cision de condamnation en affirmant leur conviction de culpabilit r sultant des l ments du dossier et des d bats 7 De nombreuses d cisions pourtant se r f rent directement l article 336 2 du code des douanes selon lequel les juges ne peuvent carter les aveux et d clarations du pr venu consign s dans un proc s verbal contre lesquels la preuve contraire n a pas t rapport e 8 L intransigeance du texte douanier fermement revendiqu e par la douane y compris jusque devant la Cour de cassation a progressivement suscit quelques assouplissements Ainsi la chambre criminelle a t elle rejet le pourvoi de la douane propos de la circulation dans le rayon des douanes d une bicyclette de provenance trang re pr cisant que le d tenteur ne pouvait tre condamn d s lors qu il avait pr sent au pr pos des douanes une quittance de paiement des droits que celui ci aurait d chir e emp chant ainsi le juge r pressif de se prononcer sur la culpabilit du pr venu Progressivement mais fermement la Cour de cassation a recadr le droit douanier En mati re correctionnelle les juges peuvent puiser les l ments de leur conviction dans tous les l ments de la cause pourvu que ces l ments aient t vers s aux d bats et soumis la libre discussion des parties 1 Lorsque la contravention est consign e dans un proc s verbal de constat
5. Etudes et commentaires Chronique Douane L essentiel La preuve en mati re douani re est influenc e par le carac t re mat riel des infractions dans lesquelles l l ment inten tionnel trouve donc difficilement sa place Elle est aussi marqu e par les techniques de renversement de la charge de la preuve n es en temps de guerre ou de troubles cono miques graves que la douane a n anmoins su maintenir en raison de leur efficacit II n en fallait pas plus pour que le l gislateur et la jurisprudence souvent sollicit s pour renfor cer les droits de la d fense tentent progressivement de reprendre la main en revenant vers le droit commun de la preuve Mission difficile semble t il Le droit douanier risque alors d tre victime de ses outrances 1552 A bien des gards le droit douanier demeure exorbitant du droit commun sorte de muraille de Chine ayant vocation endiguer de nombreux courants de fraude qui se renouvellent comme les vagues de la mer D o la prolif ration des textes de circonstances qui ne font qu accentuer le particularisme certains diront la marginalisation du droit douanier De la contrebande traditionnelle on est pass des activit s certes plus dangereuses comme l invasion des stup fiants la prolif ration des armes le blanchiment toutes cat gories criminelles confon dues etc Dans ces conditions l efficacit de la recherche des preuves affirme la douane ne p
6. La question tait d autant plus complexe que souvent l administration des Douanes r digeait son proc s verbal de saisie non pas au moment de la saisie d une marchandise mais la suite des d cisions du Comit sup rieur du tarif devenu en 1968 la Commission de conciliation et d expertise douani re qui lui taient favorables Autrement dit les op rateurs risquaient des poursuites p nales a posteriori alors qu au moment o le dossier tait soumis l avis du Comit la notion d infraction tait Somm 174 obs J Pannier V B Bouloc Les abus en mati re de proc dure p nale RSC 1991 221 23 Crim 4 nov 1965 2 arr ts Bull crim n 222 D 1966 Jur 187 rapp J Mazard 24 Crim 2 d c 1965 Bull crim n 262 Dans le sens de l admission de la preuve de non contravention V Crim 5 f vr 1975 Bull crim n 41 25 Crim 28 mars 1966 Bull crim n 119 26 Crim 26 mars 1968 Bull crim n 103 27 Crim 8 juin 1963 2 arr ts D 1963 Jur 700 rapp J Mazard Recueil Dalloz 2009 n 23 yap un 4s 99s11opne uou aidosojoud eq zoja Dalloz La photocopie non autoris e est un d lit loin d tre vidente y compris pour la douane Il est vrai soulignait le haut conseiller B Vigneron que l ancien Comit sup rieur exprimait des d cisions qui valaient titre comme l avaient d cid deux arr ts de la Cour de cassation 17 juill 1968 et 21
7. S 2 Chronique de loi qui proposait la suppression de l article 369 2 est intitul Introduction d un l ment intentionnel dans les d lits douaniers rapport de la commission des finances de l Assembl e nationale n 703 p 185 rapport de la commission des finances du S nat n 267 p 120 Or rel ve un commentateur dans la quasi totalit des esp ces les juges du fond mais aussi les juges supr mes remettent en cause par leur volont r pressive le principe m me des d lits intentionnels Cela s explique par le fait que pour prouver l existence de l l ment intentionnel du d lit douanier les juges s appuient sur la mauvaise foi du pr venu Il est plus facile d carter une exception de bonne foi que de prouver une 41 A Tralongo R flexions sur le r le de la bonne foi dans la constitution des d lits douaniers A propos de six arr ts r centsde la chambre criminelle 1556 intention frauduleuse puisque la bonne foi consiste en une erreur in vitable conduisant m connaitre une prescription l gale et que la preuve de l intention n cessite la d monstration d une volont libre et consciente de transgresser la norme juridique 1 Il est donc clair que la Cour de cassation ne respecte plus la volont du l gislateur ce que nous avions constat d s l arr t Godat en 1991 Un effort l gislatif s av re tout aussi n cessaire qu en 1987 pour pr server s ri
8. disait plus au juge de relaxer les pr venus pour d faut d intention Ce qui fut fait gr ce la loi du 29 d cembre 1977 31 Cette souplesse n allait pas jusqu la relaxe mais permettait d admettre des circonstances att nuantes et surtout de mod rer les sanctions On retiendra des critiques exprim es entre les deux r formes de 1977 et 1987 que la douane n a jamais su vraiment renoncer aux facilit s de la r pression pla ant souvent les op rateurs en situation de risque que n att nuait pas vraiment la pratique des transactions si l on prend en consid ration le montant souvent faramineux des amendes propos es par l Administration pour viter la correctionnelle aux chefs d entreprises concern s Propositions souvent v cues comme une forme de chantage qui n cessite de passer rapidement la vitesse sup rieure d autant que les autres Etats membres de la CEE taient et sont toujours tr s loign s d une telle s v rit en mati re douani re Le casse t te r side aussi ailleurs si l on en croit l analyse de l avocat de l administration des Douanes Alors que le code p nal consid re les agissements des personnes le code des douanes s attache des situations mat rielles C est l irr gularit formelle qui d termine l infraction en quelque sorte ce droit r pressif particulier s adresse moins aux personnes qu aux 28 Rapport sous Com 23 f vr 1993 Gaz Pal 1994 Jur
9. ettre la bonne foi Quoi qu il en soit la fermet de la Haute cour est ici remarquable On examinera d abord le r gime ordinaire de la recherche des preuves tel que d fini par le code des douanes mais model par la jurisprudence avant de s int resser au redoutable syst me de renversement de la charge de la preuve qui r siste assez vaillamment jusqu ici toutes les offensives l La recherche des preuves les juges reprennent la main L article 342 du code des douanes fixe une r gle assez souple que la jurisprudence a eu l occasion d affiner les d lits et contraventions douaniers peuvent tre poursuivis et prouv s par toutes les voies de droit alors m me qu aucune saisie n aurait pu tre effectu e dans le rayon des douanes ou hors de ce rayon ou que les marchandises ayant fait l objet d une d claration n auraient donn lieu aucune observation Le texte ouvre ainsi la perspective d une enqu te a post riori et pr cise qu il pourra tre valablement fait tat titre de preuve des renseignements certificats proc s verbaux et autres documents fournis ou tablis par les autorit s des pays trangers quoi il convient d ajouter les rapports de police ou des services de la Commission 3 Autrement dit le fait qu une marchandise ait franchi la fronti re sans encombre et le plus officiellement n emp che nullement qu il y ait des contestations ult rieures y compris la su
10. eusement les droits de la d fense tout en restaurant l utilit d un droit douanier unique en son genre sur laquelle beaucoup s interrogent en raison des abus D ici l on verra peut tre cheminer quelques dossiers vers la Cour europ enne la recherche d un proc s quitable m de la Cour de cassation Gaz Pal 2004 Doctr 2852 42 Note sous Crim 1 oct 1990 Gaz Pal 1991 Jur 295 Recueil Dalloz 2009 n 23 yap un 4s 99sr1opne uou aidosojoud eq zoja
11. eut s accommoder des proc dures habituelles Aujourd hui coexistent donc plusieurs syst mes de preuves tous con us pour l efficacit de la r pression mais qui n ont vu que trop rarement fonctionner de v ritables soupapes de s ret sauf lorsque la douane elle m me n a pas su r sister la tentation d am liorer le score de ses fishing expeditions l poque du contr le des changes On verra que la nature et l ampleur des abus ont parfois inspir une s v rit salutaire lorsque les affaires parvenaient devant la Cour de cassation Paradoxalement la chambre criminelle n h site pas 1 E Natarel Pour une modernisation de l encadrement juridique de nos changes commerciaux l indispensable r forme du code des douanes fran ais RTD com 2008 485 2 P Conte La loyaut de la preuve dans la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation vers la solution de la quadrature du cercle Dr p n avr 2009 La preuve en mati re douani re par Jean Pannier Docteur en droit avocat la cour de Paris foudroyer les proc dures douani res d loyales tandis qu elle ne cesse d tonner la doctrine par ses revirements dans les affaires de droit commun Peut tre faut il voir l la contrepartie d un droit toujours ressenti comme draconien qui il n y a pas si longtemps encore interdisait aux tribunaux d excuser les pr venus sur l intention et donc d adm
12. fort opportun ment avaient permis de faire condamner en justice les r calcitrants persuad s par des avocats t m raires que la douane ne s en rel verait pas puisqu elle tait rec leur de documents vol s Le juge d instruction d cida de soumettre les 18 plaintes litigieuses sa chambre d accusation Malgr un branle bas de combat au cours duquel on vit le parquet g n ral brandir un r quisitoire de 52 pages pour tenter de sortir la douane de ce mauvais pas la chambre d accusation d cida de s en tenir aux principes Elle le fit en des termes accablants pour l Administration poursuivante qui tait coutumi re du fait Les principes g n raux du droit prohibent la recherche de la v rit par n importe quel proc d et interdisent au juge d admettre une preuve qui aurait t obtenue par un moyen frauduleux La nullit pr cisa la chambre d accusation dans ses 18 arr ts contamine l ensemble de la proc dure et remonte jusqu l acte introductif d instance fiscale qui se r f re express ment au traitement de donn es informatiques dont les supports apparaissent comme ayant t obtenus par des moyens frauduleux commis au pr judice d une personne priv e et en m connaissance de la souverainet et de l ordre public d un Etat tranger Les d cisions de la chambre d accusation de la cour de Paris puis de la cour d appel de Chamb ry constituaient pour la douane deux excellen
13. ielle qui a permis d att nuer le r gime de la preuve en mati re douani re celle constat e propos des nullit s que l article 338 du code des douanes restreint pourtant aux situations pr vues par les articles 323 1 324 332 et 334 du m me code Nous avions rappel comment la Cour de cassation a progressivement d bord ces limites 7 parfois de mani re spectaculaire quand les circonstances l exigent On va constater que preuve et nullit peuvent se rejoindre et entrainer des effets d vastateurs Quand les droits l mentaires de la d fense leur paraissent bafou s les juges sont tent s de reprendre la main et d insuffler une sorte de moralisation dans le d bat judiciaire On l a d abord v rifi dans une affaire d coutes t l phoniques qui avait tous les aspects de la provocation La chambre criminelle se plut rappeler que si en mati re douani re et cambiaire les d lits peuvent tre prouv s par toutes les voies de droit c est la condition que les moyens de preuve produits devant le juge p nal ne proc dent pas d une m connaissance des r gles de proc dure et n aient pas eu pour effet de porter atteinte aux droits de la d fense ni au principe nonc l article 8 de la Convention europ enne Elle censure une chambre d accusation qui pour d clarer n y avoir lieu annulation d un proc s verbal de douanes faisant tat de la remise anonyme d un enregistrement de conver
14. ite d une coop ration internationale qui permettra le cas ch ant de d masquer une fraude 4 Ces dispositions sont applicables conform ment l article 451 du code des douanes la l gislation et la r glementation des relations financi res avec l tranger tude n 8 p 13 3 Crim 8 avr 1999 Bull crim n 73 RSC 2000 647 obs A Giudicelli D 1999 IR 136 4 Pour un exemple tr s caract ristique de coop ration avec une douane trang re V Crim 22 avr 1992 JCP E 1993 II 422 note J Pannier Recueil Dalloz 2009 n 23 yap un 759 99s11opne uou atdosojoud eq zoja Dalloz La photocopie non autoris e est un d lit La tr s grande marge de man uvre avec laquelle les services d enqu tes vont pouvoir intervenir a posteriori la faveur de contr les documentaires et d interrogatoires demeure cependant encadr e par les principes traditionnels mais pas tous du droit p nal Ainsi l aveu constitue un moyen de preuve en mati re de douane mais reste soumis l appr ciation souveraine des juges du fond qui peuvent donc l carter 5 Par contre le juge ne peut pour appr cier l intention d lictuelle faire abstraction des constatations de faits et des propres aveux du contrevenant consign s dans un proc s verbal r gulier de saisie et tablissant l tat de d linquance 6 Malgr la r tractation ult rieure de l aveu consign dans un proc s verbal
15. la chambre criminelle est souvent d essayer de s affranchir du texte r pressif douanier qu il lui arrive parfois de r crire 35 A ce stade il ne sert plus rien de rechercher une logique douani re tir e du libell des articles du code des douanes ou du subtil distinguo entre proc s verbaux de constat et proc s verbaux de saisie pourtant invent par la Cour de cassation elle m me Paradoxalement d s lors que le principe selon lequel l administration des Douanes avait la charge de la preuve lorsque l infraction d coulait d un proc s verbal de constat la d fense y trouvait son compte La preuve en mati re douani re sortira de plus en plus du chaudron de l appr ciation souveraine solution certes commode pour la Cour de cassation mais propos de laquelle la doctrine ne cache pas ses r serves L appr ciation souveraine au vu d l ments d battus contradictoirement affirme le professeur Jeandidier est un concept fuyant allant d une argumentation concr te v ritable jusqu l automatisme routinier le plus abstrait 3 On lit p riodiquement sous la plume des commentateurs que le code des douanes fran ais dont la l galit est d ailleurs contestable 3 demeure un habit d Arlequin constitu de textes de circonstances qui favorise les d rives administratives et les abus de proc dure Son anachronisme devient de plus en plus perceptible depuis qu il cohabite avec le code des douanes
16. la charge de la preuve incombe aux douanes Cette preuve peut r sulter d un document souscrit par le d clarant d s lors qu il a t soumis aux d bats et librement discut par les parties int ress es 11 On trouve m me une d cision qui accr dite l existence de certaines pratiques douani res en indiquant que les proc s verbaux des douanes font foi jusqu preuve du contraire de l exactitude et de la sinc rit des aveux d s lors que ceux ci n ont pas t pass s sous la contrainte Et d ajouter que lorsque la nullit du proc s verbal est reconnue les juges ne sont pas priv s de la facult de se rapporter aux l ments de l information pour asseoir leur conviction 2 S il n est pas interdit au juge de faire tat d une d claration anonyme d s lors que celle ci lui est soumise au moyen d un document tabli par 5 Crim 22 mai 1964 Bull crim n 168 6 Crim 17 oct 1967 Bull crim n 254 7 Crim 17 janv 1968 Bull crim n 15 8 Crim 5 nov 1979 Bull crim n 303 Dans le m me sens Crim 6 juin 1977 Bull crim n 202 9 Crim 8 janv 1959 Bull crim n 31 10 Crim 29 mars 1960 Bull crim n 176 11 Crim 19 f vr 1964 Bull crim n 58 D 1964 Jur 225 rapp Mazard JCP 1964 Il 13694 note R Vienne 12 Crim 2 mars 1966 cit dans notre recueil de jurisprudence Douanes et changes Litec 1990 p 253 Recueil Dallo
17. p n 1992 n 42 obs J H Robert JCP 1992 II 21952 note J Pannier Merle et Vitu Trait de droit criminel t 2 Proc dure p nale 5 d 2001 p 201 V galement propos de l exploitation d un autre listing de banque Crim 3 avr 1991 Gaz Pal 1992 1 336 note J Pan nier D 1992 Somm 41 obs J Pannier 21 Crim 19 juin 1989 pr c 22 Crim 18 d c 1989 JCP 1990 II 21531 note P Chambon D 1991 1554 preuves insuffisantes 2 et surtout pour mettre un terme une pratique polici re consistant faire appel aux agents des douanes pour faire ouvrir les coffres de voitures ce que la police ne peut faire seule pour d busquer les antiradars Cette m thode de recherche des preuves certes efficace mais qui n avait de douanier que l instrument fut sanctionn e comme d tournement de proc dure 22 Mais hors ces situations exceptionnelles sanctionn es par la nullit des poursuites l observation du contentieux douanier montre un d s quilibre en faveur de la douane parfaitement indiff rente toute notion d galit des armes bien qu il s agisse d une mati re p nale part enti re V note 37 ressentie par le monde du commerce ext rieur comme une p e de Damocl s encore plus insupportable en p riode de crise conomique Il Le renversement de la charge de la preuve et ses limites La Cour de cassation avait donn un mode d emploi tr s adapt aux r ali
18. sations t l phoniques se borne relever que celui ci aurait t r alis par l un des contrevenants la suite de son audition par les agents des douanes qui lui auraient demand une preuve des transferts de fonds effectu s pour le compte d un tiers 8 13 Crim 19 mai 2004 Bull crim n 130 RSC 2005 578 obs H Matso poulou et 387 obs J Buisson AJ p nal 2004 328 obs C Girault D 2004 IR 1935 14 Crim 17 mars 1966 Bull crim n 103 15 Crim 12 janv 1972 Bull crim n 17 JCP 1973 Il 17556 obs P N 16 Crim 22 juin 1987 Bull crim n 257 Dans le m me sens Crim 26 f vr 1990 pourvoi n 88 86701 in dit 17 J Pannier Les nullit s de proc dure en mati re douani re Gaz Pal 1989 1 Doctr 131 18 Crim 19 juin 1989 Bull crim n 261 D 1991 Jur 175 note J Pan nier 1553 2 ETUDES ET COMMENTAIRES Chronique Les choses se sont g t es lorsqu un juge d instruction parisien h rita de 18 plaintes de la douane concernant des infractions de change qui n avaient pu tre tablies que gr ce l exploitation d un fichier de 5 000 r sidents fran ais titulaires de compte PUBS L affaire avait fait grand bruit dans la presse d s le d part mais la proc dure avait tra n en longueur du fait que la douane pr f rait transiger avec les personnes qui reconnaissaient l infraction D autres grands listings tomb s du ciel
19. t s douani res L action contentieuse de l administration des Douanes s exerce d une fa on diff rente suivant la nature du proc s verbal sur lequel elle se fonde sans que l objet des poursuites soit de nature modifier les prescriptions d ordre public qui r glementent l exercice de cette action en particulier en ce qui concerne la charge de la preuve Dans toute action sur saisie les preuves de la non contravention sont la charge du saisi La formule qui se r f rait au texte m me de l article 373 du code des douanes tait claire d faut d tre simple Tr s t t la chambre criminelle avait confirm aux juges du fond un pouvoir d appr ciation censurant par exemple une cour d appel qui avait rejet sans motifs pertinents les conclusions du pr venu tendant rapporter la preuve de la non contravention Elle admit que la pr somption r sultant de la qualit de propri taire du v hicule peut c der la preuve contraire mais cette preuve doit tablir la cessation de la propri t ou de la possession r guli re 5 Mais les juges du fond pouvaient rejeter par des motifs pertinents l offre de preuve de non contravention d s lors qu ils estimaient tre suffisamment convaincus de la culpabilit Il appartient aux juges du fond de d terminer d abord la qualification exacte des proc s verbaux qui leur sont soumis pour en tirer les cons quences sur le r gime de la preuve 7
20. tes raisons d en rester l Elle d posa pourtant des pourvois partout au risque d attirer un peu plus l attention En termes tout aussi cruels la chambre criminelle rappela la douane plus de respect des principes allongeant du m me coup la liste des nullit s en cette mati re qui on l a vu ne les admet pas Les dispositions de l article 342 du code des douanes impliquent que les l ments de preuve produits devant le juge p nal n aient pas t obtenus par des moyens frauduleux Elle enfon a le clou en affirmant que tel est bien le cas lorsqu il s av re que la proc dure annul e par la chambre d accusation est assise sur des extraits de compte de particuliers provenant d un vol commis l instigation d agents charg s des constatations et poursuites 20 Depuis cette scandaleuse affaire qui a permis de mettre un terme des investigations douteuses tol r es voire encourag es depuis des ann es grande chelle la chambre criminelle ne cesse d observer la plus grande fermet l gard des preuves de la douane Elle l a fait propos de la remise anonyme d un enregistrement de conversations t l phoniques r alis par un contrevenant la demande des douaniers pour toffer des 19 Paris 1 ch d acc 26 avr 1990 et Chamb ry 30 mai 1990 JCP 1991 ll 21704 note J Pannier 20 Crim 28 oct 1991 Bull crim n 381 D 1993 Somm 82 obs J Pan nier Dr
21. z 2009 n 23 Chronique les agents de l Administration et sign par eux c est la condition qu elle soit corrobor e par d autres l ments d information qu il d crit et analyse La chambre criminelle pr cise que tous les modes de preuve sont ouverts au d clarant sous le seul contr le par le juge du fait de la pertinence des moyens propos s 14 Renfor ant son pouvoir de contr le la Cour de cassation va pr ciser dans les affaires mixtes que les juges du fond peuvent valablement constater l existence des l ments constitutifs des d lits douaniers par r f rence aux condamnations de droit commun prononc es pour les m mes faits condition que les jugements et arr ts dont ils se pr valent fassent partie int grante du dossier de l information ouverte pour infractions douani res o ils sont cot s et inventori s et aient en cet tat t soumis au d bat contradictoire et la libre discussions des parties Elle ira jusqu introduire dans cette mati re qui s y pr te assez peu le doute qui peut porter sur l l ment mat riel du d lit douanier lui m me qu il s agisse de faits commis par un auteur principal ou par un int ress la fraude au sens de l article 399 2 du code des douanes ces divers modes de participation tant n cessairement et respectivement concern s par l appr ciation des juges du fond 16 On peut comparer cette volution jurisprudent
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