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CRACS - ACTES 2015

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1. de fa on inappropri e selon moi Je pense au d cret qui parle des inscriptions dans l enseignement mais aussi d autres politiques qui visent d manteler certains quartiers et obli ger des gens aller habiter ailleurs simplement parce qu un quartier est un ghetto et que a fait peur J avais envie de revenir sur le ph nom ne qui fait que les gens finalement arrivent vivre en ghetto et que ces gens ne veulent pas aller voir ailleurs se mettent eux m mes des barri res Je pense que c est parce qu il y a des besoins der ri re tout a des besoins identitaires Et si on veut aller vers un vivre ensemble il faut reconna tre ces besoins il faut les comprendre pour accompagner les gens justement aller vers l autre Et que cha cun y voit un int r t J ai envie de faire une compa raison J ai travaill pendant plusieurs ann es dans la coop ration internationale l tranger Et ce ph nom ne existe l bas aussi Beaucoup savent que les coop rants ont tendance vivre dans des ghettos et pour beaucoup ne pas s int grer la soci t et au pays dans lequel ils vivent Ca fait par tie des raisons pour lesquelles j ai fui ce milieu Je pense qu il y a des comparaisons faire entre ces coop rants qui pour la plupart ont t l univer sit et les gens qui vivent ici dans des ghettos et sont qualifi s comme des gens qui n ont pas pu s adapter et donc qui n ont pas cet esprit cri
2. ap prendre en termes de coh sion sociale de vivre ensemble Ca m int resse d autant plus que dans tout le dispositif d valuation des projets de coh sion sociale un acteur est insuffisamment pris en compte les usagers qui sont plus souvent parl s que parlants C est quelque chose dont on a d j discut avec Alexandre Ansay pr c demment Un grand travail est men avec les coordinations et les travailleurs sociaux mais peut tre qu il manque encore un travail d changes avec les usagers En effet la parole des usagers est toujours indirec tement trait e soit par les acteurs institutionnels soit par les travailleurs sociaux Il me semble qu il y a un savoir qui ne circule pas n cessairement aussi facilement que a dans les paroles qui sont dites en particulier par ces jeunes dont on pour rait s inspirer J en profite pour dire que dans la recommandation faite par le CRAcs et le CBAI il y a l id e effectivement d un cadrage m thodolo gique qui serait support par ce que vous appelez un jury qui permettrait effectivement d valuer ces actions me semble que ce jury compos d experts m riterait peut tre d tre ouvert aussi des savoirs profanes des savoirs quotidiens Je pense que ces jeunes auraient une parole int res sante voquer Alors c est quoi le vivre ensemble Je pense que dansla coh sion sociale il ya au moins deux enjeux qui sont les enjeux d galit des chances et de po
3. fait pour construire la nature collective qui est demandeuse simplement d un cadre possible pour s organiser s exprimer et discuter d battre Cela commence par une reconnaissance des choses Billy KALONJI On dit Quand tu connais les gens tu les trouves tout autre Dans cette salle je pourrais tre sim plement vu comme un Africain et puis sion me donne l opportunit de m exprimer ou de discuter comme c est le cas aujourd hui je pourrais peut tre influencer certaines personnes dans leur per ception mon gard ils diront peut tre qu il n est pas convaincant ou peut tre qu il n est pas si b te que a Donc permettre l autre de participer est un l ment important de notre d mocratie Et l cole peut jouer un r le important Ali BENABID Je n ai pas grand chose rajouter L cole doit pou voir disposer de moyens pour effectivement ins taurer telle parole telle coute des discussions dans les classes Force est de constater qu elles sont aussi dans la mouise par rapport des ques tions de survie Je ne parlerai pas du manque de places le fait que les gamins sont de plus en plus cantonn s dans leur propre quartier parce que des lois ont t vot es et pas du tout adapt es et cha cun s y retrouve finalement Les coles restent tout aussi ghetto s es qu auparavant On est dans une situation o il y a des urgences On parlait effecti vement de devoir d construire ce qui s est
4. Ainsi il y a beaucoup de travailleurs so ciaux qui racontent qu ils re oivent r guli rement dans leurs locaux des personnes qu ils ont vues il y a cinq ou six ans et qui leur disent Merci merci ce que j ai v cu ici est important et je voudrais le refaire avec eux Le fait que les effets du travail as sociatif ne se manifestent pas dans l imm diatet rend particuli rement difficile leur valuation Les effets ne sont souvent pas spectaculaires c est un peu comme des graines qu on met dans une terre il faut attendre avant que a pousse 7 Le travail sur les supports de l autono mie et l en de a de l offre associative Bien souvent dans les propositions que nous construisons dans les projets que nous destinons des participants nous nous basions sur un pr suppos les personnes qui l on s adresse sont des individus qui ont une capacit d autonomie qui peuvent s inscrire dans ce que nous leur pro posons Or dans les faits nombreux sont les t moi gnages qui montrent que les personnes sont par fois en butte des grandes difficult s d existence dans lesquelles il s agit pour elles de survivre Pour tre un individu il faut pouvoir tre encastr dans des syst mes de protection et il faut pouvoir avoir des droits acc der des conditions de vie mini males Tr s souvent en alpha ce qui appara t c est qu on a voulu proposer quelque chose madame et madame un moment donn elle di
5. Comme beaucoup d enfants qui ont du mal r pondre cette exigence au quotidien de l cole Alors pour parler du soutien scolaire moi a fait depuis f vrier 1988 que je travaille dans le sec teur et donc effectivement j ai vu le secteur voluer d une mani re impressionnante Puisque quand je suis arriv e dans les ann es 80 plusieurs asso ciations dans le cadre de partenariats de quartiers taient en train de d velopper les projets de parte nariat de quartiers entre l cole les habitants les as sociations de quartiers et les biblioth ques Projets qui allaient aboutir aux premi res exp riences de Zones d Education Prioritaire C tait l poque o on pensait encore qu ensemble les diff rents acteurs de l enseignement et de l ducation pourraient mener les enfants un parcours scolaire r ussi Et quand je dis parcours scolaire r ussi ce n est pas uniquement l obtention d un dipl me en fin de par cours Mais c est vivre sa scolarit avec le bonheur d tre l cole le bonheur de voir ses pairs c est avoir des relations positives avec les enseignants Et que ces enseignants puissent conna tre le quartier des enfants qui viennent l cole etc On en est loin aujourd hui On ne parle plus des projets de Zones d Education Prioritaire On est loin aussi du r ve des Ecoles de devoirs de ce moment l puisqu on disait aussi qu on allait un jour dispara tre On tait 60 dans les ann es 80 Aujourd hui nous
6. J habite Uccle on en parlera peut tre tout l heure mais il y a aussi des associations qui s organisent pour le vivre entre soi et on ne les stigmatise pas Donc je me dis que dans les politiques ici d battues on a maintenant r ussi d passer la question de l ori gine peut tre pas essentiellement parce qu on a chacun des origine et qu on est sur la question essentielle du vivre ensemble Alors l urgence est effectivement que les populations puissent b n ficier d un accueil professionnalis dans lequel on puisse construire avec toutes celles et ceux qui sont concern s les comp tences en suffi sance pour que chacun puisse se reconna tre dans l autre Ce sont les conditions du vivre ensemble et de mon point de vue elles ne sont plus pr sentes dans les politiques de coh sion un sec teur dans lequel on travaille d avantage sur l ga lit des chances On a num r tout l heure une s rie de choses auxquelles j adh re Myriam en a parl Christine aussi sur la question des barri res mentales que l on peut avoir les fronti res li es au fait que l on rencontre dans nos pratiques des gamins qui se socialisent et mourront peut tre dans cinq kilom tres carr s Toutes ces choses me questionnent et de mon point de vue font partie des urgences prendre en consid ration Je suis un peu emb t parce que la question fine et poin tue du primo arrivant je n en n ai pas tous les l ments techni
7. a ne se d cr te pas et qu il existe au contraire des rapports de classes de genre et de racisme Je pense qu interroger ces rapports de domination est int ressant y compris pour travailler le vivre ensemble et du coup faire le lien avec les conditions de cr ation des conflits Mettre des groupes ensemble peut produire des rapports de domination C est donc important au pr alable de renforcer les groupes sociaux pour qu ils s expriment librement pour ensuite qu ils se rencontrent d gal gal Je vais embrayer sur le deuxi me l ment celui de la mixit entre les hommes et les femmes Nous pensons que la mixit homme femme ne se d cr te pas Ce n est pas parce qu il y a des hommes et des femmes ensemble dans l espace public ou dans les associations qu il n y a pas des rapports de domination Mixit homme femme ne signifie pas n cessairement galit entre les deux sexes Actes du colloque du 17 novembre 2014 p21 Et donc pour nous travailler dans la mixit c est d abord renforcer les femmes vers une construc tion de leur force pour ensuite travailler sur la ques tion de la mixit Je vais vous donner un exemple On a fait un match de foot Saint Gilles Vie F mi nine a jou au foot Ce qui tait int ressant c est lorsqu on a discut avec les femmes de l quipe qui font g n ralement du foot en salle On les a un petit peu pouss es ce qu elles jouent dehors Nous avons propos une revanche q
8. budg taire viable Ce mode de r gulation repr sente pour le Coll ge de la Cocof la garantie que les moyens budg taires affect s la r alisation de ces objectifs demeureront dans une proportion raison nable Le CRAcs recommande au Coll ge de la Cocof d le ver au titre de priorit orientant le troisi me quin quennat les enjeux de coh sion sociale li s au vivre ensemble et la cohabitation En outre nous sugg rons au Coll ge de la Cocof de doter cette quatri me priorit d un cadrage et d une pond ration budg taire large allant de 15 30 des enveloppes d volues aux contrats communaux et au volet r gional Le CRAcs recommande l introduction d une priorit relative au vivre ensemble visant produire des interactions dynamiques et positives entre les habitants de la R gion Plus pr cis ment le CRAcs recommande a Que le Coll ge d finisse un ensemble d exigences auxquelles ces projets dont les effets propres sont difficilement mesurables devraient satisfaire b Que cette priorit soit cadr e budg tairement au sein des contrats communaux afin de garantir que les projets s inscrivant dans les autres priorit s soient soutenus de mani re cons quente Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 16 La discussion Christine SCHAUT Je voudrais d abord exprimer quel point j ai trouv le reportage absolument passionnant Il y a dans les paroles de ces jeunes beaucoup
9. cologie urbaine une r plique fid le de l cologie v g tale McKenzie 1968 Chaque esp ce se livre une comp tition tandis que l am nagement de l espace annonce une lutte achar n e pour la survie des plantes s accaparant les sols limoneux et la lumi re Est ce dire que le sch ma des cinq aires concen triques d velopp par Burgess dans les ann es vingt correspond aux aires actuelles de la m gapole bruxel loise Burgess Bogue 1964 Lorsqu on se penche sur la disparit des aires r sidentielles sur les descriptions de Maxwell street aux allures bien actuelles du mar ch des Abattoirs sur la formation de niches ethniques professionnelles policier irlandais taximan marocain sur l importance des congr gations religieuses dans les espaces paup ris s ou encore sur la constitution des aires morales dans la capitale les similitudes ne manquent pas La ville est un tat d esprit et le red ploiement spatial des typicalit s culturelles fa onnent des aires morales o les styles de vie les mani res d tre sont les adjuvants d une conomie affective lo cale adapt e au meilleur et au pire de la segmentation spatiale de la capitale Du quartier des affaires loop la zone de transition puis du ghetto juif jusqu la zone r sidentielle la ville abrite une s rie de zones concentriques o la mobilit r sidentielle du centre ville vers la p riph rie est le marqueur d une ascension soci
10. de mobilit sociale de mobilit spa tiale dans la ville et plus largement dans le monde restent quelque chose de fondamental avec les publics avec lesquels nous travaillons en coh sion sociale Tout a s inscrit dans des processus de travail social cela n cessite d avoir des quipes au sein des associations qui soient outill es qui sortent de la pr carit Parce qu aujourd hui nous sommes dans des dispositifs o on a des contrats pr caires des Articles 60 pas toujours form s au travail social Toutes ces quipes ont une nergie dingue un enthousiasme dingue Mais la pr carit du secteur fragilise norm ment son action C est pourquoi je me permets d insister sur les enjeux budg taires sur les enjeux de financement pour nous donner les moyens d atteindre les objectifs fix s qui sont des objectifs nobles notamment celui du vivre ensemble sereinement dans notre r gion Enfin il y a une dimension importante qui est celle du conflit peu travaill e en coh sion sociale Tu l as abord e bri vement Alexandre Lorsqu on entend le terme coh sion sociale on est dans la logique de la pacification il faut que cela se passe sereinement etc Or il faut aussi cr er les condi tions du conflit Le conflit doit pouvoir s expri mer et faire l objet d une m diation Les cadres que nous proposons les associations les comit s d habitants les conseils de jeunes sont autant d espace de d bats pour cr er les co
11. des personnes d origine trang re est dans ces difficult s l et qu il ne trouve plus de place dans notre offre de formation Je pense que le public qui s adresse une structure susceptible de l orienter ou de l accueillir n est pas conscient du tout de la complexit du r seau dans lequel il est Il n est pas conscient qu il y a diff rentes fili res et qu il y a dif f rentes offres de formations en termes d heures en termes d approches m thodologiques Et donc on constate parce qu on vient de faire une tude l dessus combien ces candidats apprenants sont ballott s d une structure l autre tellement il y a de gens qui orientent sans une bonne connaissance du secteur que ce soit les op rateurs de formations Lire et crire les CPAS ou ACTIRIS La derni re recommandation du CRAcs tait d en courager la formation des coordinateurs commu naux coh sion sociale car c est une cat gorie d ac teurs concern s et susceptibles d tre int ress s par une connaissance plus approfondie de cette r alit de l analphab tisme et des dispositifs d alphab ti sation Moi j encourage les op rateurs de formation clarifier leur mod le d action De mani re pou voir garder leur sp cificit et pouvoir dire Voil comment je travaille avec qui je travaille pourquoi je travaille comme a Donc l id e n est pas du tout d harmoniser d uniformiser Mais au moins que les choses soient dites C est a au
12. le important de la culture reconna tre et institutionnaliser les pra tiques traditionnelles et coutumales des minorit s eth niques et soutenir la mobilit des classes populaires stationnaires r le important de l cole D autre part et au niveau de la politique de la ville veiller cr er des espaces multifonctionnels stimulant la rencontre en r habilitant l habiter au d triment de l habitat partager plus quitablement l espace urbain en faci litant l am nagement de parcs de logements sociaux dans les communes plus ais s de la capitale appliquer des mesures de contr le de loyer attribuer un droit de pr emption aux m nages plus modestes dans les zones strat giques en passe d advenir des quartiers litistes ou gentrifi s Enfin le vivre ensemble ne peut se passer d une critique globale visant revoir les fi nalit s d une conception de la ville d veloppant des politiques publiques et des bassins d emploi essen tiellement orient s vers les groupes litis s instruits et actifs sur le march du travail Au niveau des contrats communaux de coh sion sociale renforcer les projets transversaux qui ont le m rite de diffuser des pratiques culturelles sp cifiques sur l ensemble d un territoire communal ex Lire dans les parcs Pour un mod le participatif de l valuation en coh sion sociale Juan LATORRE Coordination locale de la coh sion sociale de Schaerbeek Introduction J aimer
13. mencera en 2016 L objectif du rapport annuel que le CRAcs produit cette fois ci est de faire le point sur cette l gislature mais surtout d en tirer les cons quences et de formuler un ensemble de recommandations pour la l gislature suivante Ces recommandations sont bien s r adress es au Col l ge de la COCOF Alexandre Ansay qui est responsable du secteur CRAcs au CBAI va en faire l expos tout l heure Il nous expliquera ces diff rentes recommandations et au cours de la journ e un certain nombre de d bats vont traiter des recommandations les plus importantes Mais en ouverture de ce colloque nous avons aussi l honneur et le tr s grand plaisir d accueil lir Rudi Vervoort Ministre Pr sident de la R gion de Bruxelles Capitale et Membre du Coll ge de la COCOF en charge de la coh sion sociale En fait je me suis rendu compte que Rudi Vervoort est arri v la t te du gouvernement r gional un peu en stoemelings en succ dant Charles Picqu Vous le connaissez vous l avez d j vu pour moi c est l homme tranquille de la R gion de Bruxelles Capi tale Il est ce qu on appelle dans ce dialecte local qui malheureusement se perd un echte zinneke N de p re n erlandophone et de m re franco phone il a fait des tudes de droit Il a fait sa car ri re dans une commune tranquille de Bruxelles celle d Evere dont on parle en g n ral tr s peu D autres Everois avant lui se sont illustr s da
14. notam ment lors d une audition la Commission des af faires sociales du Parlement francophone bruxel lois le 12 mars 2013 qu une chose est d identifier dans le cadre du module d initiation la vie quoti dienne en Belgique les contenus p dagogiques transmettre une autre de se pencher sur les mo dalit s de cette transmission Ces derni res ren voient aux dispositions dans lesquelles se situent le formateur c est dire la posture qu il va adop ter dans les interactions qui le mettront aux prises avec les apprenants notamment sur la difficile probl matique des normes et valeurs C est pour quoi il importe selon nous que ces formateurs soient form s l approche interculturelle et qu ils b n ficient d un espace d change de pratiques qui leur permettra notamment de travailler sur des situations concr tes de formation Il est souhaitable que la priorit citoyennet inter culturelle insiste sur la mise en oeuvre de ces mo dules d initiation la vie citoyenne en se r f rant sur base de la recherche r alis e par le CBAI dans le cadre du FEI la grille qui identifie les contenus p dago 3 Les primo arrivants otages de confusions malheureuses Carte blanche publi e en juillet 2012 sur le site du quotidien Le Soir co sign e par Christine Kulakowski directrice du CBAI et Fred Mawet directrice du CIRE Lire galement 1 l article de Annie Amoureux Pour une hospitalit de premi re cat
15. quent e par son mari dans un autre cours lui a permis de parti ciper un atelier th tre Ce dernier va l amener voir des nouvelles choses et les ramener la maison pour en discuter Parfois les processus de coh sion sociale d ploient des perturbations qui vont bousculer les quilibres qui vont remettre en question des points de rep res des r f rences II faut d s lors noter ici que les processus de coh sion sociale vont l encontre d une d finition sta tique de la coh sion sociale selon laquelle il faut pacifier il faut s assurer que les gens restent bien leur place Dans les processus que vous mettez en uvre vous bousculez parfois les quilibres et a provoque des reconfigurations Ce qu il faut inter roger c est la forme de ces reconfigurations Est ce que ces reconfiguration vont mettre les personnes dans des processus de vie Est ce qu elles vont les inscrire dans des collectifs mancipatoires Enfin il est important de mentionner que l iden tit du travailleur professionnel peut elle aussi vaciller que le travailleur professionnel est aussi quelqu un qui a parfois des doutes sur ce qu il fait 4 La coh sion sociale par la construction du conflit Ce que ces r cits mettent galement en vidence de mani re assez r curente et il faut saluer le fait que ces associations acceptent de le racon ter c est que certains conflits peuvent naitre lors du processus entre apprenants
16. s importantes et qui font partie comme dirait Alexandre de leur univers je pense qu il s agit ici d enjeux r els de coh sion sociale Pour faire ce film on a collabor en ateliers avec plusieurs associations Je pense par exemple au CASI UO d Anderlecht au Foyer des Jeunes de Mo lenbeek au G A FFI et AMOS de Schaerbeek et l Espace Senghor d Etterbeek Ce sont des t moi gnages qui me semblent tr s tr s intelligents dans le sens o ils portent un regard qui manque dans notre soci t Qu est ce qui remonte en termes au diovisuels part des missions telles que Quand les jeunes s en m lent et quelques autres exceptions telles que Coup 2 Pouce En r alit tr s peu d ex pressions des acteurs des milieux populaires sont diffus es Il est primordial en ce qui nous concerne de cr er des r seaux avec les autres associations et c t des coles de devoirs et de l apprentissage du citoyens qui pour moi sont les sujets acteurs de la coh sion sociale et qui peuvent non seulement t moigner mais aussi intervenir comme disait Alexandre sur base d allers et venues partir de leurs univers En fait parler le monde dans de vrais enjeux c est un peu le r le de Ceci n est pas de la coh sion sociale Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 14 PANEL 1 LE VIVRE ENSEMBLE EN COH SION SOCIALE PR SENTATION DE LA RECOMMANDATION ET DISCUSSION Christine SCHAUT Sociologue Facu
17. 32 triction budg taire je pense qu il y a faire a en coh sion sociale et aussi essayer de l articuler au mieux avec de l ducation permanente pour des gens qui sont mis en demeure de red finir leurs projets et qui un certain moment se demandent qu est ce qu ils vont faire Je trouve que c est une bonne piste Je voudrais revenir sur l cole et sur ce que vous avez dit Je pense effectivement qu il y a un pro bl me de sens et que ce qui est fondamental pour nous acteurs sociaux et acteurs de la coh sion so ciale c est peut tre moins finalement d agir sur le terrain que de porter une parole politique l des sus Parce qu il y a plein de choses sur lesquelles on n a pas ou peu de prises Par contre il y a un travail fondamental qui est faire au niveau de l cole Et ce n est pas en diminuant les budgets de l cole qu on va y arriver Or c est le chemin qu on prend Je voudrais terminer mon intervention sur un re gret que je porte sur les dix ans de programme cohabitation int gration donc l ex coh sion sociale Si on a fait de belles choses en d velop pement communautaire avec les habitants du quartier mon seul regret c est qu on n ait pas pas s du temps soutenir l organisation des parents d origine trang re pour qu ils aillent demander des comptes l Etat sur ce qu on fait avec leurs enfants Soit on pense que les enfants de milieu populaire et d origine trang re sont plus b tes q
18. Faible Minimale Nulle 4 Organisation Gestion Appr ciable Moyenne Faible Minimale Nulle 5 Engagement social b n volat Appr ciable Moyen Faible Minimal Nul 6 Professionalisation Appr ciable Moyenne Faible Minimale Nulle 7 Nombre public r gulier 76 lt 100 51 lt 75 26 lt 50 1 lt 25 Aucun 8 Coaching personnalis Fr quent R gulier Accessible Ponctuel inexistant 9 Nombre de groupes public 8 lt 10 5 lt 7 2 lt 4 1 seul Aucun 10 Nombre d heures de l action 12h 9h 6h 3h Aucune 11 Montant subside Coh soc 40 000 lt 55 000 25 000 lt 40 000 10 000 lt 25 000 5 000 lt 10 000 Aucun 12 Autres moyens financiers 40 000 lt 55 000 25 000 lt 40 000 10 000 lt 25 000 5 000 lt 10 000 Aucun graphique propos de notre deuxi me projet la maison Dailly R sultat Ces graphiques par simple comparaison nous donnent tout de suite une certaine visibilit sur les actions Celle ci peut tre ensuite discut e et interrog e compl t e avec les acteurs associatifs concern s Projet Dailly d HSS Emergence participation Nombre d heures hebdomadaires de l action Montant subside coh sion sociale Coaching personnalis Professionalisation Organisation gestion Maturit reconnaissance cinquante enfants Si on en accueillait deux cents on ne serait pas capables de proposer un accueil aussi personnalis En conclusion et en allant tr s vite car le temps nous a manqu il me semble important depuis Schaer
19. avec l indexation Pour l accueil des primo arrivants il existe un montant suppl mentaire quivalent peu pr s la moiti du dispositif de coh sion sociale qui va permettre de r aliser les actions li es l accueil des primo arrivants Ce n est pas rien mais ce n est videmment pas suffisant pour le Ministre Nous au rions voulu plus Mais je pense que c est quand m me un l ment important en termes de progression des budgets de la coh sion sociale dans son ensemble Je ne reviendrai pas sur les questions li es l cole on en a d j beaucoup d battu et je pense que c est une vidence tout ce qui a t dit est extr mement cens C est le sens de l cole qui est un l ment es sentiel J ai tent ici de r pondre un certain nombre d l ments qui ont t avanc s tout au long des discus sions Je voudrais aussi rappeler la volont du mi nistre de p renniser ce dispositif pour d une part le renforcer et d autre part lui assurer une base encore plus solide que ce qu elle est aujourd hui Je rappelle qu il fut un temps o de mani re tr s caricaturale certains appelaient la coh sion sociale le brol Le ministre et moi nous sommes toujours oppos cette approche Mais restons conscients du fait que nous avons la responsabilit de montrer que ce dis positif est pertinent Nous pourrons ainsi assurer la continuit de ce dispositif de coh sion sociale Enfin je voudrais au nom
20. avons r pertori plus de 200 op rateurs de soutien scolaire en R gion bruxelloise qu ils soient agr s ou non en coh sion sociale reconnus ou non Ecoles de devoirs par l ONE Et toutes et tous aujourd hui sont satur s et inscrivent en listes d attente Qui dit liste d attente dit une cole qui elle aussi de son c t est en souffrance Et si un enseignant nous contacte aujourd hui parce qu il a un enfant qui vient d arri ver ne parle pas le fran ais et qu on ne peut pas le prendre en charge l cole ce n est pas l Ecole de devoirs qu on va pouvoir l orienter parce qu il n y a plus de place Pourtant les parents avec lesquels on travaille en sont parfois demandeurs vu le rap port qu ils ont aux apprentissages l cole de cours particuliers de cours des disciplines des maths du fran ais du n erlandais Malheureusement ils ne peuvent se tourner vers le soutien scolaire priv payant qui lui aussi a explos ces derni res ann es parce que tout simplement ils n en n ont pas les moyens On a parl de l cole ce matin et effectivement je pense que c est un tr s gros probl me parce que tous les enfants passent par l cole tous devraient alors pouvoir r ussir au minimum leur CEB et on sait m me que l ce n est pas toujours le cas C est vrai ment une situation tr s complexe aujourd hui que d arriver a avec des enseignants qui essaient qui sont en souffrance et qu il faut reconna tre dans ces d
21. dire que pour travail ler sur la red finition des priorit s nous avons re u norm ment de contributions dont notamment le rapport du CRAcs De nombreux autres avis nous ont galement t transmis par les coordinations locales celui de Schaerbeek travers le clip celui de Molenbeek une note de notre administration ainsi qu un avis de la section coh sion sociale du Conseil Consultatif Nous avons examin tous ces documents avec attention Aujourd hui le col loque nous a encore apport pas mal d l ments pour alimenter notre r flexion mais galement pour nous permettre de repr ciser les choses Ce matin et au cours de la journ e le CRAcs a pr sent quatre recommandations importantes qui s inscrivent effectivement dans cette recherche de d finitions des priorit s Il y a d autres recom mandations qui ont t fournies par le CRAcs et Alexandre Ansay en a d ailleurs voqu es quelques unes notamment propos de cet article budg taire li aux politiques migratoires et d une section du Conseil Consultatif pour les primo arrivants Ce sont des l ments que nous avons enregistr mais que nous ne pouvons pas mettre en uvre main tenant parce que le d cret actuel fixe des r gles auxquelles nous ne pouvons pas d roger Cr er une section suppl mentaire du Conseil Consultatif demande la modification de pas moins de deux d crets ce qui pourrait videmment s envisager Je si gnale au passage que l a
22. en alpha par exemple et la quantit d heures d alpha que vous pouvez proposer de mani re hebdomadaire C est une autre tension qui ren voie celle en fait de l organisation du dispositif Ce sont des questions tr s concr tes auxquelles toutes les associations sont confront es 6 Montant subside Coh sion sociale versus autres moyens financiers La derni re tension est tr s importante on en parle peu bien que la th matique de la lasagne qui a t mentionn e dans le courant de la journ e l a voqu e c est videmment le fait que ce qui est financ en coh sion sociale l est aussi parfois voire souvent ailleurs Il existe donc une sorte d instru mentalisation r ciproque de diff rentes politiques sociales La question du montant du subside re u en coh sion sociale dans la part des moyens que l association parvient mobiliser par ailleurs est en effet une indication cl pour pouvoir avoir une id e une photographie plus ou moins correcte et juste par rapport aux projets qui se trouvent financ s en coh sion sociale Vous voyez sur l cran derri re moi le tableau sur lequel on peut d boucher si on aligne les six ten sions en reprenant les douze polarit s dont j ai parl rapidement avec une chelle qualitative quantifi e de z ro cent Il est alors possible d aboutir un graphique en radar Et c est la magie de c
23. en groupe qui a fait l objet du rapport d valuation r flexive Ces derniers ont tenu rap peler qu il s agissait d accueillir des enfants au sein d un espace qu ils ont qualifi d interm diaire Ils ont notamment apport la d finition suivante Les enfants sont accueillis de mani re bienveil lante par une quipe pluri disciplinaire qui leur Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 35 permet d agir dans le groupe et qui les place en situation de confiance et de r ussite par rapport aux apprentissages Le rapprochement des cadres Cocof et FWB Eu gard au fait que les associations doivent rendre compte de leurs actions l aide de cadres d va luation distincts Cocof et ONE le CRAcs plaide pour que ces cadres soient rapproch s en raison du fait qu il s agit sur le terrain des pratiques des m mes actions Formation et supervision Le CRAcs recommande de soutenir les formations accessibles aux travailleurs sociaux et aux b n voles affect s aux actions de soutien scolaire ainsi que de syst matiser les lieux de supervision des travailleurs C est pourquoi consid rant qu il im porte de renforcer les ressources p dagogiques des intervenants affect s aux actions de soutien scolaire le CRAcs recommande au Coll ge de la Cocof que des mesures soient prises de fa on fa ciliter l acc s des animateurs l offre de formation et de supervision Les projets p dagogiques Le CRAcs
24. en tient en tout cas la lettre des prescrits qui organisent ces politiques publiques S il existe des tensions elles rel vent tout d abord de prises de positions politiques qui ont trait des enjeux d finitionnels s appliquant certaines dimensions que les pratiques associa tives devraient davantage d velopper Ensuite c est sur le terrain des pratiques associatives que ces tensions apparaissent notamment lorsqu elles opposent les attentes inqui tes des parents aux travailleurs sociaux attach s la mise en uvre du projet institutionnel de l association qui les emploie Ces tensions analys es dans le rap port d analyse r flexive 2014 manifestent l exis tence d une divergence que nous avons qualifi e de normative Cela tant nous recommandons au Coll ge de mettre sur pied un groupe de travail associant des associations soutenues dans le cadre du d cret relatif la Coh sion sociale ainsi que des res ponsables de la FWB administration et ONE Ce groupe devrait tre plac sous la Pr sidence de la Cocof et serait appel se r unir de fa on bi an nuelle autour des probl matiques li es la r alisa tion des actions de soutien scolaire Une d finition de l accueil Concernant la probl matique de la d finition qu il convient d apporter aux pratiques de soutien sco laire nous invitons le Coll ge de la Cocof s inspi rer de la proposition formul e par les participants l analyse
25. est que entre la volont de mettre en place des actions qui peuvent mieux g rer le vivre ensemble et la capacit des gens qui pro posent des actions de quartiers de le faire il y a un tr s grand pas Et donc j imagine que si Alexandre et le CRAcs reviennent avec cette priorit c est tout en disant qu il faut absolument l encadrer de pr s la soutenir c est fondamental Si on veut que a g n re r ellement des choses int ressantes il faut effectivement beaucoup d appui m thodologique et beaucoup de lucidit afin de discerner nos r ves et ce qu on voudrait porter et puis ce qu on est ca pable de porter et quels moyens on a pour y arriver Magali VERDIER Vie f minine Bruxelles A Vie F minine nous sommes tr s sensibles la question de l mancipation collective La question qui nous interroge Vie F minine c est quand on parle de chacun sa place Je pense qu on va cue la question des classes sociales Tout l heure vous citiez Robert Castel un sociologue marxiste II me semble que dans l mancipation car Vie f minine nous soutenons les femmes dans le renfor cement des femmes dans une vision critique de la soci t et le questionnement de leur place dans la soci t en tant que femmes et femmes migrantes il faut aussi avoir une vision critique de la soci t et interroger les conditions d mergence des droits sociaux et conomiques Je trouve que les condi tions d un vivre ensemble
26. est venue en compensation d autres politiques C est quelque chose en plus comme le disait tout l heure Sylvie la coh sion sociale c est a mais pas que Le sec teur de la coh sion sociale est souvent cofinanc par celui de l ducation permanente de la jeunesse par la F d ration Wallonie Bruxelles etc Et donc la coh sion sociale pour beaucoup de travailleurs sociaux c est une subvention parmi d autres Au jourd hui il faut vraiment la penser de mani re in d pendante Si le vivre ensemble en R gion bruxel loise est une priorit politique il faut penser des moyens pour d velopper une politique d ducation au vivre ensemble Et cibler non pas seulement les publics les plus fragiles de notre r gion parce que encore une fois il ne s agit pas de les stigmatiser en disant parce que vous tes pauvres pr caires etc il y a cette injonction du vivre ensemble ou du bon vivre ensemble Cette question doit toucher aussi d autres franges de la population bruxelloise qui a priori ne se sentent pas concern es par cette ques tion mais qui au quotidien ont des revendications des attentes en termes de vivre ensemble dans la ville et qui sont aussi susceptibles d tre dans des logiques d entre soi Christine SCHAUT Je suis tout fait d accord Je voulais aussi rebondir sur ce que tu disais en termes de mobilit spatiale Je pense que le vivre ensemble ce sont aussi les changes qui peuvent existe
27. fallait d finir avec eux Th me abstrait pour eux Nous leur avons demand ce que pour eux voquait la tentation Ils nous ont r pondu rester chez nous en famille dans notre quartier car dehors c est dangereux Aussi nous avons demand une classe d l ves de d finir ce qu est un bon prof Ils nous ont r pondu un prof qui est pr sent qui nous parle de tout sauf du cours Et c est une bonne d finition lorsqu on parle de coh sion sociale Je pense que l cole est fondamentale mais qu elle doit se repenser parce que son r le aujourd hui n a plus de sens Alain WILLAERT CBCS Je voudrais r agir au renvoi de projets de coh sion sociale vers l ducation permanente Je pense que c est botter en touche d abord pour une raison budg taire quand on sait qu on a d j demand tout le secteur de l ducation permanente de trou ver comment faire 10 d conomie par rapport au budget actuel Donc moi je suis plut t favorable la prise en compte d une priorit qui aille dans le sens de l ducation permanente qui aurait la philosophie de l ducation permanente et qui ta blirait un certain nombre de crit res dans le cadre du d cret de coh sion sociale dont le crit re g o graphique Fred MAWET Je pense qu on s est mal compris Je ne proposais pas de botter en touche et de renvoyer vers l du cation permanente Je dis qu en p riode de res Actes du colloque du 17 novembre 2014 p
28. l cologie urbaine On peut galement attendre des processus d invasion d expansion de comp tition de concurrence de sp cialisation qui d lib rent les communaut s urbaines entre elles dans la bataille des espaces valoris s qu ils occasionnent du d sordre des d viances vice et crime des formes de repli identitaire troitement li s la constitution des aires morales dans la ville elles m mes tributaires de l am nagement global de la ville En d autres termes la coh sion sociale d une ville d pend d abord du partage quitable de l es pace urbain et de la politique de la ville 4 Programme de coh sion sociale en R gion bruxelloise une double dia lectique A la lumi re de ces analyses on peut maintenant mieux appr hender le Programme quinquennal de coh sion sociale qui ne r pond que partielle ment aux enjeux du vivre ensemble suspendus la ville Lorsqu on se penche sur le d ploiement territorial des disparit s socio conomiques de Bruxelles on constate alors une double dualit Dualit r gionale peu de coh sion entre les com munes de l est plus litistes et celles de la premi re couronne de l ouest de la capitale davantage pau p ris es La distribution spatiale des minorit s eth niques des statuts professionnels des niveaux d ins truction et des titres de prestige lieu de r sidence de la noblesse de part et d autre de la vall e de la Senne Bruxelles d montrent bie
29. la rue avec un peu de musique peut faire des cendre les gens Je trouve qu il y a encore vraiment beaucoup de travail Moi je donne parfois deux comparaisons La premi re comparaison est de prendre un quartier avec des maisons un quartier type bruxellois G n ralement quand le quartier Actes du colloque du 17 novembre 2014 p18 fonctionne bien on a une f te de quartier pour les familles qui vivent l ce qui permet un minimum de rencontre Et puis on va prendre des quartiers dans des cit s de logements des grands buildings Si on devait retirer tous ces gens des buildings etles mettre dans les rues a ferait beaucoup beaucoup de rues Et dans ces buildings il n y a pas beaucoup de choses qui se font on a peur que des choses se fassent ou que a ne se passe pas tr s bien Il est rare et c est dommage que des activit s s y organisent Myriem AMRANI Ilya un v ritable enjeu de vivre ensemble dans notre r gion qui ne peut se limiter une injonction bien veillante Nous devons aller plus loin promouvoir une ducation au vivre ensemble proposer des outils cr er des cadres des conditions d changes Tout cela doit se penser s organiser se budg ter dans le cadre d une politique sp cifique C est peut tre historique les plus anciens du secteur pourront t moigner de cela tout l heure mais en R gion bruxelloise la coh sion sociale c est une politique qui est un peu une politique hybride qui
30. les font se rencontrer dans leur quartier dans leur commune dans leur r gion dans leur pays Je terminerai en insistant une nouvelle fois sur le projet que je souhaite porter C est un projet d in clusion un projet positif notre ville ne doit pas opposer les citoyens entre eux notre ville ne peut exclure Tout chec peut nous mener des situa tions gravissimes voire catastrophiques Il faut lut ter activement contre le repli sur soi que certains veulent mettre en avant Moi je ne demande pas aux identit s de s effacer Je ne souhaite pas qu elles soient le vecteur de querelles de tensions de pro bl mes majeurs Vivre ensemble c est tre en capa cit de faire un pas vers l autre Et vous tous ici pr sents vous tes les acteurs de cette coh sion au sein de notre ville Vous tes ceux qui nous aideront combattre les replis identitaires les enfermements Et donc c est une mission importante qui vous est confi e pour les cinq ann es qui viennent D o l in t r t l exigence d un travail de qualit dont je ne doute pas qu il sera men parce qu il sera et qu il est la hauteur des enjeux qui se pr sentent nous Je lisais hier une analyse o finalement c est vrai ressort le sentiment qu il y a un durcissement social qui merge Comme si la seule mani re de progresser la seule mani re de s lever la seule mani re de s manciper passait par la confronta tion Cette analyse concluait que final
31. notions d valuation et de contr le Ces notions sont en effet sans cesse mobilis es et d application dans le secteur sans parvenir vraiment circonscrire ce qu on entend pr cis ment par coh sion sociale Quand on parle d valuation ou de contr le de quoi parle t on Pourquoi tout d abord la n cessit du contr le Tout simplement parce que l argent public finance cette politique et qu il est d s lors tout fait l gi time que les pouvoirs publics rendent compte de comment et quoi l argent public a t d pens Le contr le a donc toute sa l gitimit et repose pour l essentiel sur le travail de l administration et ses services sur base des outils classiques que sont les cahiers de charges et conventions rap ports financier et d activit s rapports de visites et contr les sur le terrain L valuation est tout aussi l gitime depuis un autre point de vue Celui du sens de l action En ef fet en posant la question des r sultats de l action et de leur analyse on glisse proprement parl sur la notion d valuation qui essaye de rendre compte de processus complexes qui chappent au simple recueil de donn es quantitatives Je pense qu il existe un consensus large pour d finir ainsi la notion d valuation comme entrainant une forme d accompagnement des projets qui s ajoute au contr le mais qui ne se r duit pas lui Dans la plupart des discours on util
32. par exemple en Am rique du Nord quand vous prenez l avion vous devez remplir la case citizen ship d un formulaire Et il est marqu Belgium Cette approche fig e il faut la d passer Je pense vrai ment pour ma part que c est important de d pas ser cette approche Car il y a aujourd hui en R gion bruxelloise de nombreux habitants qui ne sont pas citoyens au sens restreint du terme qui sont Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 30 des r sidents probatoires Qui vont devoir prouver qu ils sont des bons Belges pour pouvoir acc der la nationalit Et donc la citoyennet entendue au sens restreint Par ailleurs je voudrais vous dire aus si qu il y a des projets politiques qui veulent mettre en uvre des autres formes de citoyennet Et la Constitution belge donne la possibilit aux Commu naut s de mettre en uvre des politiques pour faire des migrants de nouveaux citoyens La difficult est qu aujourd hui nous avons au f d ral des ministres qui ont un projet tr s clair de citoyennet Et donc quand on doit construire de la citoyennet il faut aussi avoir conscience qu on est dans ce contexte l Billy KALONJI Alexandre vient justement de pr ciser l l ment que je voulais signaler Mais je veux dire le Billy que vous voyez l devant vous est arriv ici l ge de 13 ans Tout ce que je d fends aujourd hui est une com binaison de ma culture et du v cu dans mon pays d origine plus tout c
33. probl mes de droit social et de droit des trangers Et je pense qu autant la coh sion sociale est un programme int ressant autant un probl me que moi j y vois depuis toujours c est que c est un programme peu sp cifique Il peut redoubler toutes les actions qui se m nent par ailleurs en ducation permanente en culture dans l action sociale etc Et si c est la fois int ressant la faiblesse c est qu il n y a pas de cadre p dagogique de soutien cela Le CRAcs ne peut pas tre expert de tout Et donc pour moi il est aberrant de vouloir redoubler toutes les poli tiques via la coh sion sociale Qui fait de l aide socio juridique aujourd hui Ce sont les services sociaux qui sont soutenus en R gion bruxelloise et Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 25 en bicommunautaire Et a me para t bien comme a a ne para t pas manquer Ce qui manque r el lement du c t des trangers et du droit des tran gers ce sont des solutions sur le plan juridique Les lois sont de plus en plus restrictives et beaucoup d trangers et d trang res en situation pr caire se retrouvent dans des impasses n arrivent pas avoir un titre de s jour n arrivent pas le conforter Mettez plus de services socio juridiques vous n y changerez rien Aujourd hui les services socio juri diques et les travailleurs sont en crise parce qu ils n ont plus de r ponses proposer une s rie de personnes Je pense qu il ne faut pa
34. rapides entra ne des mises l preuve au sein des associa tions qui ont alors g rer le d veloppement de dynamiques b n voles et salariales qui peuvent tre contradictoires On peut ainsi rendre compte de toute une palette de formules de participation 4 Nombre de public r gulier versus coa ching personnalis La quatri me tension concerne tout simplement le choix entre la quantit dont on a parl en termes de politique du chiffre dans le petit vid oclip du Memorandum de Schaerbeek et la qualit C est l opposition entre le fait de toucher beaucoup de public et la qualit de la relation que vous pou vez proposer ce m me public compte tenu des moyens dont on dispose Il y a l des choix par fois tr s durs prendre au sein d associations qui peuvent se trouver confront es une demande qui les d passe Comment g rer les limites Quels sont les objectifs poursuivis 5 Nombre de groupes organis s versus nombre d heures hebdomadaires dis positif La cinqui me tension renvoie la mani re dont l association s organise pour proposer ses services soit sous la forme d un nombre X de groupes soit tout simplement sous la forme d une permanence juridique par exemple Dans ce cas l la variable nombre de groupes serait gale z ro ou un seul groupe pour l ensemble des gens accueillis Une tension existe entre ce que vous voulez faire le nombre de gens de groupes que vous consti tuez
35. sion sociale et du Tourisme Des actions aux pratiques une analyse des r cits des associations Alexandre ANSAY Coordinateur du Centre r gional d appui la politique de coh sion sociale CRAcs au CBAI Projection d un extrait du film Ceci n est pas de la coh sion sociale Christian VAN CUTSEM R alisateur au Centre Vid o de Bruxelles Vid o Education Permanente Le vivre ensemble en coh sion sociale pr sentation de la recommandation et discussion Christine SCHAUT Sociologue Facult s universitaires Saint Louis Myriem AMRANI Coordination locale de la coh sion sociale de Saint Gilles Jamal YOUSSFI Directeur de la Compagnie des Nouveaux Disparus Pause La citoyennet interculturelle pr sentation de la recommandation et discussion Fred MAWET Directrice de la Coordination et initiatives pour et avec les r fugi s et exil s Ali BENABID Directeur de la Lutte contre l exclusion sociale Billy KALONJI Share Repas convivial L apprentissage du fran ais l alphab tisation et le soutien la scolarit pr sentation des recommandations et discussion Anne Chantal DENIS Coordinatrice g n rale du Centre R gional pour le D veloppement de l Alphab tisation et l apprentissage du Fran ais pour adultes V ronique MARISSAL Coordinatrice de la Coordination des Ecoles de devoirs Parole aux coordinateurs locaux Territorialit et production de subjectivit Karim BOUHOUT Coo
36. sur ces questions est toujours suivie Je voudrais videmment remercier les repr sentants du Ministre Pr sident pour leur coute pour leur attention et pour le suivi qu ils vont pouvoir donner aux recommanda tions et aux remarques qui ont t faites J ai entendu parler d un plan quinquennal et je pense que nous le lirons et nous y participerons avec int r t Je voudrais aussi remercier toute l quipe du CBAI et ses diff rents p les le p le formation le p le de coh sion sociale le p le d information le p le de diffusion culturelle le p le de soutien aux associations Vraiment en tant que nouvelle pr sidente d une association on ne peut que se r jouir d une telle quipe Le CBAI est vraiment une organisation atten tive r active rigoriste Je voudrais en dernier last but not least encore une fois remercier Bruno Vinikas pour ces longues ann es d acuit de d vouement et de sens de l institution C est vraiment un homme ind pendant et je pense qu il aura encore pendant de longues ann es ce regard critique et de remise en question C est tout ce qu on peut lui souhaiter Et je vous invite encore s il vous pla t l applaudir Je vous remercie bonne soir e bient t Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 60 Bibliographie s lective 1 Ouvrages et articles scientifiques e BURGESS E W BOGUE D D contributions to urban sociology The University of Chicago Press Chicago 1964 DE
37. tant fortement reli s au centre ville il se d ploie autour de ce p ri m tre une vie frontali re marqu e fortement par la mobilit Les populations migrantes int ress es par les p les attractifs du centre ville en raison des op portunit s offertes ce sont elles qui s installent dans cette zone de transition fortement marqu e par le d sordre le vice et la mobilit r sidentielle Cette mo bilit r sidentielle effritant les solidarit s primaires et endiguant la constitution de liens sociaux durables la vie proximit du centre ville est marqu e par la d coh sion L acteur qui y r side ne pense qu s y af franchir d s que les ressources mat rielles le lui per mettront Il s installera alors dans les quartiers p ri ph riques et pavillonnaires plus stables contribuant par l m me renforcer la mobilit r sidentielle remarquable de la zone de transition proximit du centre ville Il faut alors prendre la mobilit r si dentielle comme un marqueur de la d sorganisation sociale tributaire de l cologie urbaine Enfin sur le plan des patterns culturels la vie citadine im pacte d un ph nom ne d acculturation Se d prendre de sa culture d appartenance pour adopter la culture d accueil s accompagne d une tension identitaire forte ment perceptible chezles premi res g n rations de mi grants Cest en raison de limperm abilit du religieux et des coutumes que le migrant livr au processus
38. temps de pr parer d valuer de construire des projets o les apprentissages scolaires des enfants seraient mobilis s dans quelque chose qui puisse justement toucher au sens dont on parlait ce matin Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 40 Anne Chantal DENIS Je voudrais insister sur la question de la tentation de cloisonnement actuel des publics Pour le secteur de l alphab tisation Bruxelles mais ailleurs aussi en Belgique c est vrai que d s les premi res heures des rentr es en g n ral en septembre l offre est sa tur e Ca veut dire qu il y a effectivement toute une part du public qui ne trouve pas de place dans l offre de formation quelle que soit la fili re dans laquelle elle a t organis e Mais je pense que dans cette situation l il y a quand m me une responsabilit prendre au niveau de l ensemble des op rateurs Tout l heure concernant le soutien aux Ecoles de devoirs Alexandre tu pr nais l laboration d un projet p dagogique Moi ce que je demande effec tivement l ensemble des r seaux et donc aux poli tiques c est d tre attentifs et de donner les moyens aux op rateurs pour pouvoir r aliser ce projet c est d tre lisible en termes de mod les d actions C est dire qu il faut tre conscient que le public qui s adresse nous quel qu il soit les personnes qui sont en difficult s d crire et d criture ne sont pas que des personnes migrantes elles ne sont pas que
39. une telle attes tation engage la responsabilit du pouvoir public qui devra d s lors s assurer que l op rateur associatif en charge de ces modules d initiation la vie citoyenne en Belgique r ponde l ensemble des exigences que nous nous sommes content s d identifier grille des contenus volume horaire formation des formateurs participation un espace d change des pratiques Par ailleurs il appara t la lecture des rapports que les associations ont remis en 2014 que les actions soutenues dans le cadre de la priorit primo ar rivants d veloppent de fa on non n gligeable un soutien individualis des personnes ne dispo sant pas de la nationalit belge et qui sont par ail leurs aux prises avec des situations de vuln rabi lit de divers ordres social conomique juridique et sanitaire Cet l ment est par ailleurs corro bor par l analyse que nous avons effectu e sur base des r cits rapport s dans les rapports remis 2012 et laquelle nous avons consacr une par tie du pr sent rapport C est pourquoi nous pen sons qu il est n cessaire que la Cocof soutienne ce type d actions dans un contexte politique f d ral caract ris par des d cisions qui affaiblissent les dispositifs qui offrent aux demandeurs un accueil individuel et adapt leur situation Le CRAcs recommande l introduction d une priorit relative la citoyennet interculturelle Plus pr cis ment le CRAcs recomman
40. BOUHOUT Coordination locale de la coh sion sociale de Bruxelles Ville 1 Introduction ciatifs il constate qu en mati re de coh sion sociale quelle que soit la zone prioritaire des servie une s rie de constats se recoupent que certaines d clarations sont r currentes Repli iden titaire patriarcat pr carit et r clusion des publics populaires sont point s du doigt par des acteurs de terrain faisant fonction de pouls de la question sociale dans les quartiers populaires orsque le lecteur parcourt les rapports asso Faut il pour autant interpr ter ces ph nom nes comme des processus de dissimilation ou de repli communautaire Il semble au contraire que ces ph nom nes re v tent les sympt mes d un dysfonctionnement inh rent la structure spatiale et anthropologique bruxelloise C est pourquoi il nous semble perti nent de relier ces t moignages la probl matique plus globale de la gestion de l espace et du Droit la ville Lefebvre 1968 Autrement dit quitter l argumentaire culturel pour adopter la variable spatiale et la manier en vertu de son potentiel de variable ind pendante 2 L cole de Chicago ou l cologie urbaine Dans la continuit de la pens e de Simmel on doit l cole de Chicago une analyse des rapports intereth niques troitement li e aux dynamiques de la ville La ville est un cosyst me r gi par des lois naturelles et il n est pas farfelu de voir dans l
41. BROUX T DECROLY J M DELIGNE D GALAND M LOIR C et VAN CRIEKINGEN M Les espaces r sidentiels de la noblesse Bruxelles XVIIIe XXe si cle Belgeo 4 2007 441 452 DESSOUROUX C Espaces partag s espaces disput s Bruxelles une capitale et ses habitants Universit libre de Bruxelles CIRHIBRU amp Minist re de la R gion de Bruxelles Capitale Bruxelles 2008 e DONZELOT J La ville trois vitesses Revue Esprit Paris 2005 e FRAZIER E F The Negro in the United States Macmillan Co New York 1949 GRAFMAYER Y JOSEPH I L Ecole de Chicago Naissance de l cologie urbaine Aubier Paris 1984 e LEFEBVRE H Le droit la ville Ed du Seuil Collection Points Paris 1968 MAC KENZIE R D On human ecology University of Chicago Press 1968 MONGIN O Paul Ric ur Editions du Seuil Paris 1994 THOMAS I T ZNANIECKIF The Polish Peasant in Europe and America Volume 1 amp 2 Primary group organization 1918 WACQUANT L Les deux visages du ghetto construire un concept sociologique Le Seuil actes de la recherche en sciences sociales 5 2005 WIRTH L le ghetto Presses Universitaires de Grenoble 2006 2 Recueil de donn es statistiques BOUHOUT A Coordination des projets de coh sion sociale de la Ville de Bruxelles HENDRICKX T Bravvo ASBL Ville de Bruxelles volutions socio conomiques mai 2012 OBSERVATOIRE DE LA SANT ET DU SOCIAL Atlas d
42. LE MONDE Y SA PLACE M WAVE R EJ CBAI CRAcs CBAI Actes du colloque du 17 novembre 2014 p3 AVANT PROPOS Christine KULAKOWSKI Directrice du CBAI e 17 novembre 2014 le CBAI dans le cadre de ses missions de Centre r gional d appui la coh sion sociale organisait un colloque consacr pour l essentiel la pr sentation des traits saillants de son rapport annuel 2014 Ce der nier structur en trois parties contient plusieurs enseignements s appliquant aux processus de coh sion sociale mis en uvre par les associations soutenues par la Commission communautaire fran aise A la veille du troisi me quinquennat qui d bu tera le 1 er janvier 2016 il nous a sembl impor tant de faire le point sur les enjeux et les tensions qui structurent le travail r alis par plus de 200 associations actives au sein du d cret relatif la Coh sion sociale Dans un premier temps nous nous sommes davantage pench s sur ce que nous avons d fini comme tant de l ordre des pratiques ces derni res sont constitu es l aide de t moi gnages se rapportant des situations concr tes qui mettent aux prises des travailleurs employ s ou volontaires et des participants L analyse de ces situations s est r v l e pr cieuse la compr hension de ces processus de coh sion sociale que nous avons t en mesure de caract riser Aussi nous tenons adresser nos remercie ments tant aux associati
43. aire On ne veut pas de cette cole qui s lectionne Pour moi l cole ne reproduit pas des in galit s elle les amplifie Et il y a des recherches qui montrent cela Ca veut dire qu on est dans un processus o on essaie de lutter armes in gales et on a l impres sion qu un d cret va venir nous booster alors qu ici on est en train de rajouter des couches dans cette fameuse lasagne et il y en n aura peut tre pas pour tout le monde Ceux qui ne vont pas en profiter ce sont les moins organis s les moins capables de mo biliser des comp tences de s lection de pouvoir crire un projet de ma triser la langue fran aise on en revient tout le temps a Je rajouterais pour terminer que les parents l cole etc sont capables de se mobiliser pour une soci t diff rente Pas celle qui s lectionne et qui fait que quelque part les liants symboliques deviennent institutionnalis s Et nous les institutionnalisons aussi Parce que quand on accueille un enfant qui est malade de l cole et qu on le r pare pour qu il r siste dans l cole qu est ce qu on fait On est en train de quelque part en core une fois donner de l eau au moulin Et a c est important d y r fl chir Patrick HULLEBROECK La Ligue de l Enseigne ment et de l Education permanente C est difficile d intervenir dans ce panel car sont abord s deux sujets qui eux seuls inviteraient de tr s longues discussions Je ne sais pas pourquoi on
44. ais vous proposer ici une sorte d outil d ac compagnement en guise de mod le d valuation des projets de coh sion sociale Cet outil ou ce mod le est en quelque sorte le fruit d une pra tique depuis le point de vue tant t d acteur tant t de formateur tant t encore de superviseur puis depuis sept ann es comme coordinateur local de ce programme pour la commune de Schaerbeek Cet outil se veut tre au service des acteurs quels qu ils soient convaincus de la pertinence du travail peu visible qui se r alise dans ce secteur parti culier de la coh sion sociale et qui cherchent le mettre en valeur Je peux en t moigner avec le temps dans le cadre de cette politique de coh sion sociale pro mue par la Cocof un v ritable tissu social en r seau s est d velopp et parfois consolid au d part de diverses initiatives men es par l asso ciatif bruxellois avec le concours actif des pouvoirs locaux et r gionaux autour de l enjeu du vivre ensemble dans la ville A Schaerbeek particu li rement on peut parler d un d veloppement continu de ce partenariat public priv en d pit m me de la discordance des majorit s en place au niveau local et r gional Pourtant des questions r currentes reviennent depuis pr s de 25 ans On en a fait cho dans le courant des d bats en matin e preuve que ces questions sont toujours d actualit et qu elles par ticipent un certain malaise dan
45. ale au m me titre qu un processus d acculturation Burgess Bogue 1964 Wirth 2006 Cette conception de l espace interd pendante des ph nom nes culturels op re une rupture pist mo logique en pla ant au centre de la d sorganisation sociale le processus d acculturation Ce n est pas le repli sur les traditions mais bien l acculturation qui est facteur de d sorganisation La d sorganisation comme pr liminaire la r organisation des attitudes et des conduites est presque invariablement le lot du nouveau venu en ville il n est pas rare que l abandon de ses habitudes souvent m me de ce qui a constitu sa morale s accompagne d un conflit int rieur et d un sen timent de d sorientation d une grande acuit Graf mayer Joseph 1984 139 Au niveau des populations migrantes bruxelloises deux marqueurs bien r pertori s par les sociolo gues de Chicago attestent l importance des ph nom nes d acculturation en cours l accroissement du nombre de divorces dans les familles migrantes h riti res des premi res g n rations plus soud es et plus traditionnelles Cet indice pointe un haut lieu de la d sorganisation familiale L absence d une Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 45 opinion publique agr geant une communaut migrante autour de valeurs communes est quant elle l indice d une d sorganisation communau taire Et effectivement il suffit de se pencher sur les intentions de vote des popu
46. ans l autre de ces registres Et le et est tr s important C est pas ou bien ou bien c est et et Cette ten sion renvoie ce que l on appelle le traitement de l individu versus le travail sur la soci t Il y a de nombreuses situations rapport es dans les r cits dans lesquelles ce qui se joue c est un renforce ment des capacit s des individus dans lesquelles les travailleurs sociaux vont t moigner que ce qui est important pour eux ce qui fait sens pour eux c est de renforcer les individus parce que l on fonc tionne dans une soci t qui est structur e par des rapports de force une soci t qui peut tre envi sag e comme un syst me de coop ration mais de nature concurrentielle Il faut y gagner sa place Il y a beaucoup de travailleurs sociaux qui t moignent de a qui expliquent Nous on essaie de donner des outils des personnes pour qu elles trouvent leur place dans la soci t Il s agit ici d une ap proche qui met en avant ce qu on a appel un souci fonctionnaliste C est dire que pour que la soci t fonctionne il faut rendre les personnes concurrentielles il faut qu elles soient en mesure de se livrer de la concurrence La concurrence appelle la capacit s y livrer Il s agit d s lors de mettre les gens en position de pouvoir se livrer cette comp tition Cela peut para tre un peu rude comme perspective mais il appara t videmment aussi que les
47. ant que ce que les jeunes ont racont dans le film Myriem AMRANI Les dimensions de l int gration sociale et de l ga lit des chances sont des notions cruciales et ma jeures dans un contexte o la comp tition fait rage sur les champs social et conomique Ce sont des enjeux fondamentaux pour le bien vivre ensemble dans notre r gion L autre dimension sur laquelle il me semble aussi important de travailler puisque le d cret y fait largement r f rence c est la notion d mancipation individuelle et collective Malheur reusement le quinquennat sortant a fortement fragilis tout ce qui avait trait au travail sur les dimensions d mancipation collective pour des raisons budg taires Il serait d ailleurs peut tre judicieux de s attarder sur cet aspect du finance ment et des moyens allou s la coh sion sociale en R gion bruxelloise C est une question dont on ne pourra pas faire l impasse l avenir compte tenu des enjeux de la pouss e d mographique en R gion bruxelloise Il faudra r interroger les don n es financi res et budg taires pour rencontrer tous les objectifs vis s par le d cret l mancipation individuelle et collective est un as pect fondamental et crucial du travail social men en coh sion sociale et le film que l on vient de voir l illustre parfaitement Au del d offrir un soutien un accompagnement scolaire ou social de l ap prentissage de la langue l enjeu est de permettre Acte
48. artager mais nous le partageons entre des univers culturels multiples et diff rents Actes du colloque du 17 novembre 2014 p13 INTRODUCTION DU FILM CECI N EST PAS DE LA COH SION SOCIALE Christian VAN CUTSEM CVB VIDEP qu on soit travailleurs sociaux membres du cabinet ou de l administration ou membres du CRAcs Dans ce film nous avons tenu aller un petit peu plus loin et nous avons pris le temps d in terroger douze participants pour qu ils puissent dans un cadre tr s libre tr s ouvert t moigner du travail qu on a fait avec eux en termes de la construction du film mais aussi au del en termes de vivre ensemble de cohabitation de voisinage Er son travail c est hyper important Ces ateliers vid o sont pour nous des espaces de libert Je pense qu il est important aujourd hui de laisser au public des espaces de libert o ils peuvent faire preuve de cr ativit o ils peuvent exprimer leur quotidien Construire des films en semble est la meilleure mani re de faire de l duca tion l image car cela nous permet d affronter les vrais enjeux citoyens et de cr ation de ce m dia Ces derni res ann es nous avons constat qu il est primordial de penser l apprentissage du fran ais en collaboration avec tous les partenaires alpha et les coles des devoirs sur base de vrais enjeux d expression Il me semble que quand un jeune ou quand une dame veut exprimer des choses qui sont vraiment tr
49. beek de souligner que cette politique so ciale n est pas un brol dont on peut d sormais se passer Je suis convaincu qu on a tendance sous estimer l impact que ce dispositif a dans le tissu social bruxellois Cette politique est aussi par Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 53 ailleurs trop souvent victime de raccourcis qui la tirent vers l urgence Or ce n est pas une politique con ue et pens e pour r pondre l urgence Les associations de coh sion sociale m me s il leur arrive de faire face des situations sociales d ur gence ne sont surtout pas l pour r pondre l ur gence Au contraire je crois que le travail qui se fait en coh sion sociale se r alise dans la dur e tout l inverse de l urgence Plus que jamais on a besoin d une telle politique sociale sur le vivre ensemble reposant sur les associa tions locales et le r seau de liens qui ont t tiss s Ce partenariat entre la Cocof les 13 communes concer n es et les associations reprises dans les diff rents programmes m rite bien d tre reconduit r fl chi et m me davantage soutenu et approfondi Plus pr cis ment ce qui donne du contenu cette politique traduite l chelle locale c est la mise en r seau des diff rentes expertises dont sont por teuses les associations les plus diverses Je pense que c est l un h ritage qu il ne faut pas n gliger Il est d s lors important de se demander comment alimenter cet
50. ccord de majorit 2014 2019 pr voit la r criture du d cret de coh sion sociale non pas pour tout changer mais pour apporter des am liorations Les recommandations que formule le CRAcs sont de nature alimenter notre r flexion Ce travail commencera en 2016 puisque nous allons d abord conclure les nouveaux contrats d marrant le 1er janvier 2016 et ensuite nous verrons pour le fu tur comment apporter les am liorations suffisantes au d cret Je vais maintenant apporter quelques commen taires sur certains sujets qui ont t abord s au cours de la journ e Une premi re remarque assez classique souligne que le dispositif de coh sion sociale vient s ajouter d autres dispositifs C est une r alit qui n cessite une attention particuli re Je le r p te depuis que j ai pris en charge cette comp tence au sein du cabinet Picqu et main tenant au cabinet Vervoort attention de ne pas tenter travers la coh sion sociale de remplacer d autres dis positifs qui sont ou que nous estimons tre insuffisants Si nous faisions cela tr s rapidement des mes bien intentionn es nous diront Mais en fait votre disposi tif ne sert rien donnez l argent d autres parce qu on le fera tr s bien dans l enseignement dans la sant dans le sport Le dispositif de coh sion sociale a une sp cificit qui n est pas de reproduire ce que les autres font mais de produire des actions et des activi t s qui v
51. ce d tudes la FGTB de Bruxelles et travaille actuellement au Service d aide la Jeunesse de la F d ration Wallonie Bruxelles Je suis donc heureux de vous la pr senter et en fin de colloque elle vous dira elle m me quelques mots Je passe maintenant la parole Rudi Vervoort Actes du colloque du 17 novembre 2014 p6 OUVERTURE DE LA JOURN E Rudi VERVOORT Ministre Pr sident de la R gion de Bruxelles Capitale et Membre du coll ge de la COCOF en charge de la coh sion sociale e suis ravi de vous voir si nombreux ce colloque aujourd hui Cela prouve bien la vitalit du sec teur associatif mais aussi la hauteur et l impor tance des enjeux que nous allons devoir expliquer puis rencontrer dans les cinq ans qui viennent C est effectivement une journ e importante pour moi et mon quipe sera d ailleurs pr sente aujourd hui Vous les connaissez Philippe Sterckx figure quasi inamovible du secteur Il a amen un petit jeune avec lui David Cordonnier parce qu il para t que Philippe prend de l ge Moi j ai du mal le croire parce que je ne le vois pas changer Et donc ce sera aussi l occa sion mais peut tre un autre moment de rendre hommage son travail qui ne s arr tera pas mais je sais que tu vas arriver l ge de la retraite J ai envie de dire malheureusement pour nous pas encore 67 ans Mais elle approche et il y a d s lors une transi tion qui se fait au niveau du Cabinet Je
52. ces enjeux souffrent de la comparaison lorsqu ils sont rappor t s au registre insertion sociale centr sur le ren forcement des capacit s individuelles et que d s lors ils manquent de s rieux et de consistance Aussi l gitimes que soient ces objections le CBAI soutient qu il est possible de doter ces pratiques essentielles la construction d identit s collec tives centr es sur le partage de valeurs communes d un cadrage et d une pond ration budg taire Par cadrage nous entendons la formulation par la Cocof d un ensemble d exigences auxquelles ces projets devraient satisfaire Ainsi la mise en place d un dispositif jury accueillant des experts m me de pouvoir appr cier les capacit s des projets candi dats r aliser les objectifs de vivre ensemble et de cohabitation permettrait aux Services du Coll ge de b n ficier d un avis consistant En outre les projets retenus au terme de la s lection devraient aboutir la production d un v nement accessible et rendu public qui donnerait lieu une valuation laquelle les membres du jury de s lection seraient associ s Par pond ration budg taire il s agit de d finir un seuil au del duquel le contrat communal et le volet r gional ne peuvent affecter de financements Par ailleurs il nous semble galement qu il est n cessaire de d finir une modalit de financement minimal par projet afin que ces derniers b n ficient d un cadre
53. coh sion sociale Il y a un mot que je n ai pas entendu prononcer au cours de ce colloque et que j entends d ailleurs tr s rarement prononcer C est un mot tr s politique et pourtant absent de tous les textes l gaux Il s agit du mot d mocratie Fouillez la Constitution fouillez toutes les lois que vous pou vez imaginer jamais le mot d mocratie n y figure Conna tre les demandes du public constitue peut tre un acte de d mocratie qui devrait faire partie de la politique de coh sion sociale Je vous remercie de votre attention Je vous remercie aussi de tout c ur pour votre bienveillance mon gard au moment o je quitte la pr sidence du CBAI et de toutes les paroles aimables qui ont t dites mon sujet En toute logique le moment est donc venu pour moi de donner la parole Angela Scillia la nouvelle pr sidente du CBAI Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 59 Angela SCILLIA pr sidente du CBAI erci Bruno Vous imaginez qu apr s 15 ann es de pr sidence du CBAI d une telle personna lit je ne peux tre qu honor e et tr s humble de lui succ der Donc je voudrais et je le ferai encore en cl turant remercier Bruno Vinikas et vous remercier vous de votre pr sence et du travail accompli J ai envie de partager avec vous quelques r flexions en vrac Pendant cette journ e j ai appris norm ment de choses et j ai vu l int r t toujours renouvel de ce questionnement et
54. critiques solidaires mais effectivement c est plus une auto socio construction des pouvoirs d o d coule l auto socio construction des savoirs Et il terminait de mani re synth tique en disant La pratique de la prise de parole passe par la prise de parole dans la cit et il disait dans l entreprise Maintenant je pense que la construction effective ment de l alphab tisation va dans ce sens l C est cr er des espaces de co construction tant au niveau de l accueil du public que de la formation J ai essay de faire l exercice de r pondre aux propositions de mani re dissoci e Mais je pense que tout s articule tout s interp n tre Il faut vraiment avoir une vision globale du public et le mettre en condition d tre reconnu et de se faire reconna tre Ce sont des pro c dures qui prennent du temps On est maintenant dans une approche de l apprentissage du fran ais ou de la formation linguistique dans tous les pays d Europe comme un fort marqueur d int gration avec une vis e Comme si l apprentissage d une langue se faisait de mani re d sincarn e par rap port la vie tout simplement Alors que pour nous la participation est sans doute un but mais c est aussi une condition pour pouvoir donner un sens l apprentissage Sinon c est un exercice intellectuel stylistique o on apprend quelques mots pour aller faire une visite touristique quelque part Mais la r a lit du public n est pas du tout c
55. d acculturation se rattache ses legs originels De peur de se perdre il vaut mieux se plier sur l invariant tandis qu l inverse d une opinion fort r pandue le repli sur les traditions et les coutumes signale une r activit des populations migrantes l encontre du processus d ac culturation C est en ce sens que Thomas recomman dait de renforcer les pratiques institutionnalis es visant reconna tre les traditions et coutumes des minorit s ethniques dans la ville Znaniecki Thomas 1917 L cole de Chicago a galement bien tudi le cycle des relations raciales Comp tition conflit accom modation et assimilation d finissent le processus naturel d impl mentation des minorit s ethniques dans la ville Ainsi on appr henda it mieux le conflit interethnique la formation des gangs qui venaient substituer la famille disloqu e par le processus d ac culturation Puis les gangs devenaient des clubs qui accommod rent les sources de tensions avant que Little Sicily se coule harmonieusement aux c t s de Little Ireland dans une vaste soci t am ricaine de consommation Toutefois ce cycle des relations ra ciales optimiste ne r siste pas une certaine r serve Effectivement les rapports de domination ne sont ni r versibles ni individuels mais ils sont peut tre bien s lectifs Frazier va remettre tout le mod le en ques tion la population noire am ricaine tait effective ment assimil e cu
56. d veloppement com munautaire C est pour moi une dimension impor Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 43 tante qui conforte en tous cas la n cessit de co construire ensemble des espaces o l on apprend conna tre ce public se faire conna tre de lui se laisser se faire conna tre dans une relation de confiance sur la dur e Je pense qu aucun de nous o qu on soit n a envie de se livrer comme a corps et me qui que ce soit C est vraiment une rela tion qui se construit dans le temps N oublions pas que nous sommes entr s l cole en tout cas pour beaucoup d entre nous avec des pr requis de la langue de notre langue maternelle Pourtant nous avons suivi rien que sur les six ann es primaires au moins 400 heures par an d apprentissage du fran ais alors m me qu on tait immerg s en perma nence dans cette langue l Donc que chacun effec tivement mette ses curseurs au bon endroit qu on ait une position positive de soutien par rapport l ensemble des acteurs du secteur qui travaillent et qui collaborent au d veloppement de cette dyna mique d alphab tisation Reconnaissons les d fis que se lancent les apprenants et surtout arr tons de se faire peur et d avoir peur Je pense que cela casse compl tement la dynamique alors qu on a beaucoup de choses faire ensemble Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 44 Territorialit et production de subjectivit Karim
57. de cette remise en question du sec teur associatif vis vis des pouvoirs publics Ce qui m a frapp e principalement c est que l histoire est un cycle et qu avoir la m moire des choses est crucial Tout l heure Bruno nous rappelait que nous tions le produit d une mancipation individuelle et sociale d une syndi calisation de l cole publique etc Nous qui avons v cu cette histoire nous tions les premi re deuxi me troi si me g n rations nous avons un devoir de m moire mais aussi d action de r activit et de r sistance Voici donc quelques r flexions personnelles par rap port tout ce qui a t dit aujourd hui Ce qui m a frapp e c est d abord la transversalit des question nements on a entendu parler de l cole de l duca tion permanente de la petite enfance de la jeunesse de l aide la jeunesse de la culture Et donc vraiment nous sommes au c ur d une vision de la soci t o toutes ces mati res s interp n trent et contribuent au d veloppement des individus et de la collectivit C est un r le crucial et un enjeu que nous avons d fendre nous en tant qu associations etquele politique a d fendre et porter Et ce que j ai entendu aujourd hui me rassure puisque nous avons et il faut le souligner un pouvoir politique qui va dans ce sens et qui d cide de politiques publiques qui vont dans ce sens Alors que peut on faire pour y contribuer en tant qu as sociation
58. de que cette priorit soutienne des actions qui a Mettent en uvre des modules d initiation la vie citoyenne accessibles des publics n ayant pas acc s au parcours d accueil des primo arrivants institu par le d cret du 18 07 2013 b Permettent au public d avoir recours une aide socio juridique individualis e La discussion Fred MAWET Je vais r agir ce que le CRAcs et Alexandre An say proposent Pour moi videmment oui a l id e d une priorit citoyennet interculturelle On a plaid dans ce sens au niveau du Cir Par contre l id e de permanences socio juridiques est une fausse bonne id e selon moi Peut tre d abord Alexandre il faut corriger les choses Aujourd hui il n y a pas de diminution de moyens par rapport ce type de service l les diminutions de moyens tr s fortes auxquelles le Cir a t confront sont des diminutions de moyens au niveau de l accueil des demandeurs d asile parce que le gouverne ment pr c dent a tant et si bien fait que le nombre de demandeurs d asile a fortement chut Donc forc ment ils ont ferm des places d accueil a me para t important pr ciser Alors si les per manences socio juridiques sont tr s importantes parce qu effectivement les migrants sont confron t s de gros probl mes de type socio juridique je pense que tout le monde ne peut pas faire tout que c est tr s pointu le droit des trangers Les migrants sont confront s des
59. derni re approche n entre pas dans la logique de processus et d objectif visant plus de mixit celle ci devant tre absolu ment soutenue dans le cadre des contrats de coh sion sociale J en viens la question que j abordais il y a quelques minutes Finalement qu est ce que la coh sion so ciale La coh sion sociale c est aider les individus renforcer leurs capacit s viser leur mancipation permettre un d but d ascension sociale J ai toujours maintenu que la coh sion sociale c tait la premi re marche de l ascenseur social En effet permettre des gamins de pouvoir s manciper dans le cadre du soutien scolaire Permettre des personnes d acqu rir une capacit de lire d crire de comprendre un certain nombre d l ments de leur environnement par l al phab tisation par l apprentissage du fran ais c est participer ce d but d mancipation Celui ci n est videmment pas termin lorsque l action de coh sion sociale aboutit mais il constitue un v ritable escalier la premi re marche de l escalier qui permet d avancer J ai bien aim l expression On rentre dans un autre monde on passe dans un autre univers Et je crois que pour toutes les personnes qui b n ficient des actions de coh sion sociale c est une r alit Il y a eu un d bat important ce matin encore sur l galit des chances avec des appr ciations va riables Est ce que la coh sion sociale r alise l galit des c
60. dois aussi pro fiter de l occasion pour remercier Philippe pour tout le travail qu il a et qu il effectue au quotidien Ce n est pas toujours un travail facile mais il le fait entour et il n a certainement pas perdu une chose sa force de conviction Et finalement c est ce qui fait qu il est aujourd hui toujours aussi sensible ces questions l qu il a pu l tre dans sa prime jeunesse La coh sion sociale est un projet que nous devons porter ensemble pour Bruxelles Les d fis que conna t notre r gion sont multiples je ne cesse de le r p ter aux quatre coins de notre r gion Un th me qui me touche particuli rement c est vi demment celui du vivre ensemble Notre r gion est multiple diff rente vari e m tiss e L enjeu pour moi consiste faire en sorte que ces diff rences puissent continuer dans le cadre d un vivre en semble Bruxelles est une r gion o les gens vivent certes les uns avec les autres mais parfois encore les uns c t des autres Et c est l am lioration de ce vivre ensemble qui nous permettra de relever les d fis de demain sans tre dans une tension perma nente A l heure o certains pr f rent relayer ce qui divise les Bruxellois le gouvernement que j ai l hon neur de pr sider la R gion et le Coll ge auquel je participe la COCOF ont pour ambition de soutenir ce qui les relie C est pour cette raison que le travail que vous effectuez est essentiel Mais videmment c est un t
61. du Ministre profiter de l oc casion qui m est offerte afin de remercier Bruno Vini kas pour tout ce qu il a fait jusqu pr sent la t te du CBAI Son int r t pour la coh sion sociale s est exprim travers son soutien ind fectible l quipe du CRAcs qui nous a apport tant d l ments de r flexion et tant de rapports de qualit tout fait remarquables Nous notons aussi son souci constant de mettre la question de l interculturalit l agenda des politiques qui touchent au vivre ensemble En fin je le remercie aussi pour son ind pendance par rapport aux pouvoirs politiques Je souhaite d s lors lui adresser nos plus vifs remerciements en esp rant pouvoir encore le rencontrer l occasion des futurs colloques organis s par le CRAcs Je voudrais galement souhaiter la bienvenue An gela Scillia qui prend maintenant les r nes du CBAI au niveau du Conseil d Administration et la f liciter pour son accession cette fonction Je formule le v u au nom du Ministre de pouvoir continuer tra vailler comme nous le faisions avec Bruno et avoir les meilleures relations possibles entre le cabinet et le CBAI Mais je suis rassur ce sera certainement dans ce sens l que les choses iront F licitations et bonne chance dans ta nouvelle fonction Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 57 Bruno VINIKAS erci Philippe pour les derni res choses que tu as dites mon sujet Je dois dire qu un des plu
62. e vit sur des clopinettes du FIPI dont on ne sait jamais tr s bien si on va les avoir et qui permettent p niblement de mettre un peu moins qu un temps de travail uniquement organiser cette r flexion collective et cette construction d une parole com mune des organisations migrantes ce serait peut tre bien de commencer par soutenir cette initia tive l Alexandre ANSAY Je voulais simplement indiquer qu il y a effective ment d autres recommandations qu on a formu l es notamment une recommandation relative la mise en place d un article budg taire sp ci fique pour les associations migrantes Nous avons aussi souhait dans une autre recommandation qu une section sp cifique primo arrivants soit ins titu e aupr s du Conseil Consultatif de la Cocof et que dans cette section soient accueillies des associations qui travaillent avec des migrants qui accueillent des migrants et des associations de migrants Pourquoi Parce que nous consid rons que dans cette politique qui a le m rite d exister la d cision qui est institu e l est sur le parcours et que c est une d cision courageuse Nous avons Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 26 parfois le sentiment que les d cisions politiques sont prises pour les migrants mais sans eux Et c est pour a que nous pensons qu il est important que dans des lieux institutionnels dans des remises d avis ces associations puissent aussi remettre un avis sur ce qui
63. e 2014 p 34 PANEL 3 L APPRENTISSAGE DU FRAN AIS L ALPHAB TISATION ET LE SOUTIEN LA SCOLARIT PR SENTATION DES RECOMMANDATIONS ET DISCUSSION Anne Chantal DENIS Coordinatrice g n rale du Centre r gional pour le d veloppement de l albphab tisation et l apprentissage du fran ais pour adultes et V ronique MARISSAL Coordination des Ecoles de devoirs Pr sentation de la recommandation Alexandre ANSAY 1 Une priorit Soutien la scolarit de maintenir une priorit portant sur le sou tien la scolarit en y apportant toutefois quelques ajustements e CRAcs recommande au Coll ge de la Cocof Comme en atteste l valuation r flexive r alis e par le CRAcs certains op rateurs de soutien sco laire consid rent que cette priorit dans la formu lation qui en a t donn e par la circulaire adminis trative souffre d un flou entourant sa d finition Nous consid rons pourtant que le cadre actuel m me s il met l accent sur l accrochage scolaire offre aux op rateurs associatifs des marges de ma n uvre qui leur permettent de se situer sur divers registres compl mentaires lesquels recoupent avec des nuances parfois importantes les axes structurant les pratiques qui rel vent du d cret de la Communaut fran aise du 28 avril 2004 relatif la reconnaissance et au soutien des coles de devoirs Nous pensons en effet que ces deux dispositifs sont relativement proches si on s
64. e cadre propos va permettre tout a Je suis donc ravie d entendre que le CRAcs met une grande attention cette question l en termes de moyens aussi C est pour a que je proposais un jumelage de cette politique avec l ducation permanente parce qu il y a des moyens affecter cela et a me para t fondamental et surtout possible Le tout est d y ame ner une population tr s diversifi e Ca para t possible par rapport aux grandes utopies dont je parlais tant t Autre chose est apr s d arriver les mettre disposi tion de tout le monde et c est pour a que l enjeu de faire a dans les coles secondaires me para t tout fait fondamental Par ailleurs il y a toute la question de l accueil des primo arrivants On parlait des arriv es de 110 130 000 primo arrivants selon les ann es il faut savoir que entre un tiers et deux tiers de ces gens sont des Europ ens Des Europ ens qui jusqu ici ne sont pas la cible de cette politique d accueil Moi j ha bite dans le fin fond de Schaerbeek et des Roumains des Bulgares sont de plus en plus pr sents Cela pro voque des chocs interculturels Pourtant ce n est pas loin c est des Chr tiens pour une bonne partie Com prendre alors comment on se parle de a comment on le travaille me para t tout fait fondamental Billy KALONJI Oui je partage tout fait ce que Fred vient de dire Mais je rappelle aussi qu on volue Il y a quelques ann es on avait fait re
65. e image un gar on qui dit On nous demande jamais rien on ne nous pose jamais des questions nous n avons que des obligations et jamais des droits Au fait nous n existons pas Et enfin pour le troisi me passage la jeune fille d origine marocaine dit qu elle vit dans un quar tier qui bouge beaucoup elle nous montreunim meuble occup essentiellement parles membres de safamille grands parents oncle sa famille res treinte etc et son propos est sans quivoque Dans notre quartier nous vivons entre nous uniquement entre personnes d origine maro caine J aurai souhait vivre ailleurs en contact avec les autres prendre en compte pour l laboration la mise en pratique et l valuation des politiques publiques aux niveaux local r gional f d ral et europ en e Soutient l mergence d une intelligence collec tive qui se nourrit des exp riences migratoires et des multiples expertises accumul es par les associations initi es par les personnes d origine migrante afin de tisser et porter une parole politique commune pour faire entendre les de mandes les besoins et les contributions de ces populations en Belgique e Encourage une citoyennet enti re et active qui prend racine dans les savoirs tre et les savoirs faire des personnes migrante et leurs familles afin qu ils elles soit des acteurs et des actrices pleinement engag e s dans la construction du bien tre collectif Les troi
66. e la Sant et du social de Bruxelles capitale 2006 IBSA Atlas des Quartiers de la population de la R gion de Bruxelles Capitale au d but du 21 me si cle 2005 e INSTITUT BRUXELLOIS DES STATISTIQUES ET D ANALYSE http www ibsa irisnet be set_language fr
67. e que j ai appris et v cu ici en Belgique Ca ne vient pas d Asie ou d ailleurs C est un apport que je fais ici en tant que citoyen belge Mais comme il a dit aussi cette soci t a du mal nous inviter autour d une table pour nous permettre de le dire et d apporter notre contribution Fred MAWET Aujourd hui du c t francophone on a peur du communautarisme Ali BENABID Je crois que outre le communautarisme on a peur des sous qui circulent dans le secteur de la coh sion sociale qui est lui m me en difficult finan ci re Fred MAWET Toi tu parles de la peur des acteurs moi je parle de la peur du politique Et la fois je peux comprendre L id e c est Oui mais si les gens restent entre eux alors comment on va faire soci t Mais je trouve que Share est un exemple vivant du fait que reconna tre aux gens une partie de leur identit c est permettre aux gens de participer pleinement la soci t Parce que comme le dit Amin Maalouf on a une identit multiple on n a pas qu une iden tit culturelle ou autre parce qu on vient du Congo ou d ailleurs Je pense que c est important de fran chir ce pas et que le risque de communautarisme c est autre chose Il faut oser avancer du c t fran cophone Et donc je le redis avant d aller donner des moyens pour financer des organisations de migrants la premi re question est comment faire comment reconna tre tout le chemin qui a d j t
68. e voir cette cat gorie administrative maintenue au rang de priorit organisant l appel projets 2016 2020 N anmoins il semble que le type d offre d velop p e par le secteur de la Coh sion sociale se doit d tre sp cifique afin de compl ter utilement les dispositifs d j existants Par ailleurs il convient galement d lever la comp tence pr alable des formateurs au rang de crit re de s lection des pro jets d alphab tisation et de FLE Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 37 La discussion Anne Chantal DENIS Par rapport la proposition g n rique du CRAcs qui est le maintien d une priorit relative l appren tissage du fran ais et de l alphab tisation on peut videmment aller dans le m me sens Mais avec quand m me un largissement du concept d alpha b tisation C est dire que je suis soucieuse qu il y ait une prise en compte des personnes adultes peu ou pas scolaris es en difficult avec la lecture et l criture dans la globalit de leurs projets dont l apprentissage du fran ais est une dimension qui leur permet effectivement de le mettre en uvre Ce qui pour moi fait peut tre la jonction entre la coh sion sociale et l ducation permanente L du cation populaire c est lorsque Jean Pierre Nossent inspecteur de la culture parlait de la participation citoyenne en disant Ce nest pas une obligation d tre des citoyens comme on met dans tous nos rap ports actifs
69. elle l Ce qui veut dire qu on a peu d interlocuteurs tant au niveau des d cideurs ou d autres fili res de formations et du grand public qui r alisent le d fi que repr sente pour les personnes le fait de s alphab tiser et d tre formateur dans ce secteur l Id alement s alpha b tiser est une d cision qui appartient l appre nant D o l importance d largir le panel des interlo cuteurs valables sur cette question l et de co construire des espaces de travail en commun Un formateur ne peut pas travailler de mani re isol e Les personnes qui assurent l accueil et l orientation du public non plus Sur le terrain bruxellois on d nombre 160 op rateurs de formations Sans comp ter les implantations de formations dans un environ nement polymorphe poly subventionn des tailles d associations diff rentes des types de reconnais sances diff rentes que ce soit la promotion sociale l ducation permanente la coh sion sociale l inser tion socioprofessionnelle dans un contexte o on a de plus en plus de public qui est contraint de suivre une formation Rien qu au niveau de l volution du public qui est inscrit dans les groupes de formations de Lire et Ecrire et des associations conventionn es on peut voir qu on est pass en quatre ans de 51 60 de notre public qui est soit usager de CPAS soit demandeur d emploi Les op rateurs de formation quels que soient leur fili re d intervention et leur condit
70. ement c est toujours le plus fort qui s en sort le mieux C est quelque chose qui est mes yeux inacceptable et je pense que vous serez d accord avec moi Alors bon travail et faisons en sorte que notre r gion reste ce qu elle est qu elle s am liore videm ment et qu tout le moins on puisse se dire nous Bruxellois que finalement c est pas si mal ici Actes du colloque du 17 novembre 2014 p8 DES ACTIONS AUX PRATIQUES Alexandre ANSAY Coordinateur du Centre r gional d appui la politique de coh sion sociale expos que je vais faire se base sur les lec tures des r cits que nous avons r colt s dans les rapports d activit s des associations Nous vous avons demand de relater des situations v cues des situations de coh sion sociale et nous avons effectu un travail d analyse assez impor tant que nous avons souhait vous restituer Vous vous tes donn la peine d crire ces r cits et bien nous nous donnons la peine de vous dire ce que ces r cits nous ont appris L article trois du d cret de coh sion sociale iden tifie ce qu on appelle des processus de coh sion sociale C est un article assez ambitieux on l a d j dit plusieurs reprises Au centre de cet article figure ce qu on a d sign comme tant des pro cessus Cette notion de processus fait cho des observartions formul es par de nombreux acteurs de la coh sion sociale avec lesquels nous avons travaill Je trouvai
71. end le D cret de 2004 comme date de d part depuis pr s d un quart de si cle si l on consid re ses pr misses le Fond Picqu puis le PIC au moment m me o se mettait en place la jeune R gion de Bruxelles capitale 8 Pour rappel la politique de coh sion sociale de la CoCoF a toujours t jusqu ce jour en charge de ministres socialistes alors qu Schaerbeek dans le m me temps a gouvern une coalition sans les socialistes Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 50 citoyens qui se sont mobilis s Une s rie d interven tions ont mis le doigt cet apr s midi sur cet aspect important S int resser s rieusement une association qui m ne une action d bouche n cessairement sur la ques tion de la reconnaissance du projet citoyen port par l association Il est en effet important de se demander comment est ce que l association r alise son action quel sens y met elle comment le fait elle I semble rait ainsi possible de rendre compte de ces fameux processus dont on parle tant en coh sion sociale Et peut tre m me ces processus renvoient ils un cer tain apport sp cifique du secteur une sorte de plus value particuli re du secteur de la coh sion sociale La proposition est donc ici d effectuer un d place ment du regard En effet nous nous focalisons habi tuellement sur les actions subsidi es ce qui est bien l gitime et nous nous int ressons aussi souvent la quest
72. entre enfants et parfois entre destinataires de la proposition et tra vailleurs sociaux Face ces situations de conflits les travailleurs ne sont pas toujours bien pr pa r s Ils trouvent parfois des ressources pour faire face ces conflits qui peuvent alors se d ployer de fa on constructive les acteurs sont alors as soci s la construction du conflit Dans d autres contextes les travailleurs sociaux n ont pas acc s des ressources pour faire face ces conflits et ces tensions aboutissent d s lors sur une rupture On ne prend pas le risque du conflit on veut viter le conflit soit la personne concern e s enfuit soit c est vous qui ne la rappelez pas Il existe d s lors plusieurs issues possibles face ces conflits Cela indique assez trangement que construire de la coh sion sociale peut aussi signifier construire des conflits 5 Solitude du je versus le nous r flexif J ai t amen dans ma vie professionnelle tra vailler dans d autres secteurs et j ai t frapp quand je suis arriv dans le secteur de la coh sion sociale de constater qu il existe me semble t il un d ficit assez important d espaces de supervision Il y a des r cits dans lesquels assez trangement le narrateur dit je I ne dit pas nous il dit je Je choisis de vous raconter une situation par fois difficile Le fait que la personne s exprime de cette mani re nous a tonn Cela signif
73. epuis un certain laps de temps n ont pas en core eu l occasion d apprendre le fran ais parmi les migrants issus de pays francophones certains n ont pu acqu rir dans leur pays d origine une ma trise suffisante de l criture et de la lecture Les t moignages des travailleurs sociaux m me actifs dans des domaines autres que ceux de l al phab tisation et du FLE attestent des difficult s exercer ses droits et ses devoirs dans un contexte de faible ma trise d une des langues officielles de la R gion Au del de ces l ments de contexte certes tr s g n raux plusieurs l ments plaident pour le maintien d une attention port e l apprentissage du fran ais et l alphab tisation dans le cadre du dispositif de Coh sion sociale e S il est vrai que le dispositif institu par le d cret portant sur la cr ation d un parcours d accueil Actes du colloque du 17 novembre 2014 p36 des primo arrivants va soutenir une offre en la ma ti re les donn es en notre possession illustrent le fait que le public requ rant une aide en mati re lin guistique est bien loin de se limiter au public vis par ce nouveau d cret demandeurs d asile immi gr s install s depuis plus de trois ans en Belgique mais aussi personnes n es en Belgique mais ayant eu un parcours scolaire chaotique ne seront pas pris en charge dans le cadre du parcours d accueil eII existe des dispositifs d apprentissage du fran ais s adr
74. ertains logiciels qui rend ceci possible Voici par exemple un premier graphique en radar propos d un de nos projets Harmonisation Sociale Schaerbeekoise le projet FLE et je vous montre tout de suite un deuxi me Projet FLE d HSS Emergence participation Cr ativit innovation Nombre d heures hebdomadaires de l action Engagement social b n volat Coaching personnalis Nombre public r gulier Professionalisation Nombre de groupes public Organisation gestion Montant subside coh sion sociale Maturit reconnaissance Par exemple pour la variable nombre de public r gulier nous avons dans notre projet de FLE 300 personnes accueillies en moyenne par an Notre activit maison Maison Dailly par contre est un projet de proximit qui accueille nettement moins de public nous accueillons l une cinquantaine d enfants qui sont suivis en soutien scolaire Cin quante personnes par an ce n est pas beaucoup en termes de quantit tout d pend comment on veut voir les choses mais le service propos est tr s personnalis parce que nous n accueillons que Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 52 Tableau des variables tir es des 6 tensions 12 indicateurs traduits en une chelle qualitative quantifi e de 0 5 5 4 3 2 1 0 1 Emergence participation Appr ciable Moyenne Faible Minimale Nulle 2 Maturit reconnaissance Appr ciable Moyenne Faible Minimale Nulle 3 Cr ativit Innovation Appr ciable Moyenne
75. essant tous cours de fran ais dispen s s par des organismes priv s organis s dans le cadre de l enseignement de promotion sociale etc Toutefois ces offres peinent s adresser de mani re optimale l ensemble des personnes qui b n ficieraient d un accompagnement dans l ap prentissage du fran ais frais d inscription lev s offre satur e modalit de cours pas ou peu adap t es etc Ainsi le secteur de l enseignement de promotion sociale semble ne pas tre en mesure d offrir en suffisance une offre destination des d butants les modules linguistiques dispens s dans le cadre de l ISP sont parfois organis s dans la perspective limitative d un acc s l emploi et ne s int grent donc que partiellement dans le projet personnel des b n ficiaires les dimen sions d accompagnement individuel ne sont plus soutenue dans par le Fonds social europ en FSE L offre de cours de FLE et d alphab tisation dans le cadre du dispositif de Coh sion sociale quand bien m me ces cours ne sont pas fr quent s de mani re exclusive par des primo arrivants est bien souvent satur e e Les op rateurs de Coh sion sociale ont la fa veur du deuxi me programme quinquennal d velopp des comp tences en mati re d appren tissage linguistique Il existe donc des demandes sp cifiques aux quelles le secteur de la Coh sion sociale semble tre en mesure de r pondre il est donc pertinent d
76. ettais de signaler que d j l poque c est dire au d but des ann es 1990 d autres groupes culturels ou d autres groupes ethniques taient en train de d bar quer en Belgique et en particulier Bruxelles et qu il fallait donc tre attentifs eux aussi Je dois ajouter que cette remarque n a pas t bien suivie Il y a en core beaucoup trop d absents dans ces politiques et je me r jouis qu une organisation comme Share soit apparue Cette organisation demande non pas des moyens pour faire son programme son organisation ou ses activit s mais simplement se revendique de pouvoir repr senter ces populations et d une mani re g n rale l ensemble des populations migrantes Et je cite une phrase de Billy Kalonji qui m a fort frapp Ce qui est fait pour les gens sans les gens est souvent fait contre les gens Soyons donc tr s attentifs ce genre de remarque Le deuxi me exemple concerne le vivre ensemble J ai t fort sensible une observation de Christine Schaut Est ce que le vivre ensemble concerne uni quement les populations pr caris es comme c est le cas dans le film que nous avons vu ici Ceci n est pas de la coh sion sociale Ou est ce que au contraire la coh sion sociale concerne tous les groupes pr sents dans notre ville et pas uniquement les populations pr caris es Cela implique cependant un certain nombre de difficult s la fois au sujet de la mise en place des polit
77. finale ment b ti par l ducation a passe par l cole En core faut il que l enseignant puisse aussi prendre sur lui d instaurer des lieux d changes Quand il Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 31 donne la parole aux l ves il doit pouvoir aussi tre capable de porter avec eux ce qui est discut Billy KALONJI Je voudrais juste rajouter une chose Les enfants entre 3 et 12 ans apprennent par mim tisme quand vous les suivez ils ont deux dieux Les parents et l instituteur ou l institutrice Donc leur existence passe par ces deux dieux Vous compre nez alors l importance de l cole et des parents dans leur apprentissage et leur ducation Fred MAWET Dans la continuit de ce que je disais tout l heure sur Soyons lucides et nommons clairement o et comment intervenir je pense qu on n a pas les moyens via la coh sion sociale d galiser les chances Par rapport au panel suivant qui reprend notamment la coordination des Ecoles de devoirs je crois qu il y a un malentendu possible Les Ecoles de devoirs soutenues par la coh sion sociale ne sont pas en mesure de changer le destin scolaire le d terminisme scolaire Les Ecoles de devoirs apportent des choses vraiment importantes Mais il ne faut pas qu elles servent de pr texte pour penser qu on fait ce qu il faut pour r aliser la r us site scolaire Statistiquement c est tout fait clair que les enfants de milieu populaire et d origi
78. fois op rateur de coh sion sociale Ecole des devoirs CEC et j en passe on est un petit peu en train de se dissoudre peut tre dans une logique de pouvoirs subsidiants La ville d l gue et la R gion bruxelloise ne fait pas exception a Elle d l gue ce que l cole ne sait pas faire ne sait plus faire Nous Couleurs Jeunes on n a pas envie de former des gens qui soient capables de s lectionner Moi je suis issu de l immigration maghr bine Ca fait 50 ans que je suis l et je vais laisser la place apr s d autres qui vont rencontrer les m mes m ca nismes donc c est dire de nouveau faire sa place tirer essayer etc quel prix quel bain de sang on va dire social Aujourd hui les places sont com pl tes Si on rentre dans le syst me dans lequel on est et qu on continue jouer avec a quelque part on forme des citoyens capables de s ins rer dans le march de l emploi capables de pouvoir essayer de trouver une strat gie d adaptation Parce qu on sait tr s bien que ceux qui sont les plus strat ges ce sont en g n ral les enfants de la classe moyenne les enfants de la classe litiste Donc on cr e en fait une nouvelle classe moyenne qu on reformate un petit peu pour qu elle puisse tre ins r e alors que l associatif c est justement qu il y ait des citoyens qui r fl chissent sur cette acc l ration qui s arr tent et qui disent Notre cole on veut la d fendre on est capables de le f
79. gorie Le journal de Culture et d mocratie juin 2013 et 2 Les migrants et le d fi de la Citoyennet Alexandre Ansay BIS Bruxelles informations sociales d cembre 2013 n 170 En outre cette position a t galement partag e par un collectif de signataires form de professionnels travaillant avec des primo arrivants qui ont adress une lettre ouverte plusieurs parlementaires r gionaux 4 Les migrants et le d fi de la Citoyennet Alexandre Ansay BIS Bruxelles informations sociales d cembre 2013 n 170 5 Par primo arrivant il faut entendre toute personne trang re s journant l galement en Belgique depuis moins de trois ans et inscrite au registre des trangers d une com mune de la r gion de Bruxelles Capitale disposant d un titre de s jour de plus de trois mois Article 1 du d cret de la Cocof relatif au parcours d accueil pour primo arrivants Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 24 giques et le volume horaire n cessaire En outre il nous semble important que les formateurs charg s de la mise en oeuvre de ces modules disposent des capacit s p dagogiques requises et qu ils b n fi cient d un espace d change de pratiques Enfin il conviendrait que les participants ayant suivi l ensemble de ce module b n ficient uniquement leur demande d une attestation reconnue qu ils pourront ensuite faire valoir dans la proc dure d ac c s la nationalit La mise en place d
80. haitable que le Coll ge de la Cocof lorsqu il lui re viendrait de d cider des priorit s orientant le troi si me quinquennat apporte une r ponse une interrogation que nous formulions alors dans les termes suivants Les pouvoirs publics bruxellois consid reront ils toujours que l enjeu interculturel m rite une politique sp cifique Cette question formul e au futur a d sormais toute son actualit Cela tant nous pensons qu il ne faut pas balayer d un revers de la main les appr hensions et les m fiances que soul vent ces projets structur s sur des objectifs de vivre ensemble et de cohabitation Ils suscitent selon nous deux objections qui ont trait la nature des actions d ploy es et au peu de vi sibilit de leurs effets La premi re objection met en avant l ind termination li e aux modes op ra toires mis en oeuvre de quelles actions concr tes s agit il quelles sont comp tences requises dans le chef des travailleurs sociaux qui les encadrent La seconde objection souligne le fait que les effets de ces pratiques l inverse de ce qui est observ par exemple pour un apprenant qui acqui rt la ma trise du fran ais ne seraient pas durables et qu ils souffriraient en outre de leur discr tion Il est vrai que souvent les ph nom nes sociaux d inco h sion se manifestent de fa on plus spectaculaire Ces deux objections alimentent le sentiment que les pratiques associatives agissant sur
81. hances A cet gard je partage l avis de Fred Mawet qui disait Mais non a n est pas l galit des chances Non bien videmment Car si c tait le cas ce serait formidable car nous aurions r ussi construire une v ritable galit Le constat n est pas celui l La Coh sion sociale constitue par contre un dispositif qui permet d avancer vers un peu plus d galit Traiter les individus c est aussi travailler sur la soci t Les deux vont de pair Agir dans le cadre de nos actions de coh sion sociale c est remettre en cause un certain nombre d quilibres c est bousculer les gens travers l apprentissage de la lecture et de l criture on refuse de classer les gens entre ceux qui sont capables et ceux qui ne le sont pas Agir dans le cadre de nos actions de coh sion sociale c est aussi apprendre se conna tre L interculturalit la vision d avancer ensemble dans le monde de cr er du lien du vivre ensemble a n cessite d apprendre se conna tre Et je pense que les deux aspects l indivi duel et le collectif vont de pair J en viens maintenant quelques l ments un peu plus sp cifiques des d bats que nous avons eus aujourd hui La professionnalisation du secteur qui a t voqu e ne signifie pas n cessairement qu il faille que tous les acteurs de la coh sion sociale soient des salari s Sinon nous allons effectivement au devant de difficult s insurmontables Vous le savez mieu
82. i tentent d entrer ou de rester dans le programme 2 Cr ativit innovation versus gestion organisation I ne suffit donc pas de cr er une association avec une forte dynamique de participation pour gagner une certaine reconnaissance Souvent il faut durer et pour cela tre cr atif et s organiser C est en effet Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 51 parce qu une association a quelque chose pro poser qu elle est pertinente cr ative novatrice qu elle peut esp rer gagner en reconnaissance Elle doit aussi perdurer et pour cela se stabiliser s organiser au mieux Il en r sulte en quelque sorte une permanente tension entre ordre et chaos dont l enjeu n est rien d autre que de continuer tre pertinent tout en assurant une certaine per manence adaptation voire un d veloppement de l association 3 Engagement b n vole social militant versus professionnalisation La troisi me tension fondamentale nous renvoie la dynamique militance professionnalisation bien connue dans l associatif Une association part souvent d un engagement humain important et mobilise parfois des ressources humaines consi d rables A terme elle aspire vite asseoir une permanence de ses services Par ailleurs la pres sion la professionnalisation des actions est forte et promue par les pouvoirs publics De b n vole professionnel le saut dans la salarisation par tielle ou compl te des quipes lentes ou
83. id rons que nous le faisons d j nous vivons d j ensemble C est pourquoi je pro pose plut t mieux vivre ensemble Pour que nos r flexions notre d marche s inscrivent dans l action d am liorer notre vie commune ensemble dans la soci t que nous constituons aujourd hui Ali BENABID Je suis assez touch par le t moignage de mon sieur Kalonji que je ne connaissais pas enchant donc Ce qui est important c est ce qu il disait au d part c est que vous ne connaissez pas Share alors qu apparemment ce collectif rassemble toute une s rie d organisations qui ne me laissent pas insen sible Je voulais revenir sur un l ment important dont on faisait un peu boutade tout l heure Ces dispo sitifs ont effectivement un pass Je pense que j y ai humblement contribu en partie Fred encore plus que moi Elle voquait les tout premiers rapports que j ai eus avec elle C tait en effet pour discu ter de la question de l interculturalit dans le cadre de la Cocof pour la circulaire Insertion sociale Vingt ans apr s on en est encore requestionner cette notion l Alors ce que j ai envie de dire par rapport aux priorit s li es la citoyennet intercul turelle c est peut tre de revenir sur ces questions essentielles qui ont t pos es par le pass Et j ai l impression pourtant qu elles restent d actualit J aimerais qu on puisse viter non pas la question de la lasagne in
84. ie d activit s Et entre cette cole Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 39 qui n y arrive plus et ces parents qui sont compl te ment affol s on a les associations qui proposent du soutien scolaire avec des animateurs volontaires b n voles ACS Article 60 tout ce que vous pouvez imaginer qui se trouvent face une t che excessi vement complexe Et la premi re difficult devant laquelle ils vont se trouver c est de pouvoir alors que l enfant a quitt l cole un moment donn faire en sorte que cet l ve puisse satisfaire aux exi gences du travail scolaire et un moment donn redevenir enfant avec ses besoins Pour finir je pense que s il y a quelque chose de posi tif dans la recommandation qui est faite c est qu ef fectivement le d cret de reconnaissance des Ecoles de devoirs par la Communaut fran aise parle de l enfant comme acteur au centre du projet et ne parle pas de l l ve Et dans les quatre missions qu il propose il ouvre une large opportunit d offrir aux enfants ce dontils ont besoin ne rien faire jouer d couvrir faire du th tre lire un livre et r pondre aux exigences de l cole en mesurant le temps qu on va y consacrer Je rappelle quand m me les quatre missions du d cret de reconnaissance des Ecoles de devoirs Il s agit du d veloppement intel lectuel qui entend notamment l accompagnement aux devoirs tout est dans le notamment le d ve loppement
85. ie que le travailleur est souvent esseul face aux situations qu il rencontre Il existe d autres situations dans lesquelles il y a des difficult s mais o les acteurs parviennent s appuyer sur des ressources collec tives sur des espaces de supervision dans lesquels les travailleurs peuvent faire un pas de c t un pas en arri re et revenir sur ce qui s est pass analyser d construire la situation appara t d s lors un je qui est dans la solitude versus un nous r flexif sur lequel les travailleurs peuvent s appuyer 6 Temporalit s longues versus traite ment de l urgence Il existe parfois des conflits entre temporalit s Un apprenant un jeune un enfant un primo arrivant qui arrive et qui est aux prises avec une situation extr mement difficile r clame souvent un traite Actes du colloque du 17 novembre 2014 p11 ment urgent Je suis dans une situation pas pos sible vous devez m aider vous devez me sauver En face il y a un projet institutionnel qui propose un cheminement sur la dur e Ces deux temporalit s rentrent d s lors parfois en collision Vous tes aux prises avec une situation difficile mais nous ce qu on a vous proposer c est un cheminement Bruno Ducoli disait Notre urgence c est la dur e Il peut aussi y avoir des conflits de temporalit en termes d effets du travail social Dans certaines si tuations les effets du travail associatif ne sont pas imm diats
86. iennent souvent renforcer d autres dispositifs Je pense que nous devons garder cet l ment l esprit Au sujet de la question qui a t pos e ce matin je pense par Myriem Armani qui disait L mancipa tion collective oui videmment c est une n cessit absolue mais elle doit s appuyer d abord sur une mancipation individuelle Comment pouvoir avan cer dans l mancipation collective avec des indivi dus qui ne sont pas eux m me mancip s Je ne pense pas qu opposer ces types d mancipation soit une bonne approche et je reviendrai plus loin sur la dimension qu Alexandre Ansay en a donn et qui me para t extr mement int ressante Actes du colloque du 17 novembre 2014 p55 Un autre l ment qui m a paru m riter d tre relev concerne la question de la mixit On a dit la mixit n est pas d cr t e Je suis d accord on ne peut pas la d cr ter On a dit la mixit n est ni un facteur ni un indicateur d valuation Je suis toujours d accord La mixit pour moi et je pense que c est ce que nous avons toujours essay de faire dans le cadre de la co h sion sociale c est un objectif atteindre C est un processus au cours duquel on va effectivement viser limposer d une mani re soft avec pour objectif une r elle mancipation des individus Par contre a ne signifie pas que nous puissions accepter le refus d accessibilit de projets de mani re distincte aux hommes ou aux femmes Cette
87. iff rente si on r fl chit depuis la piste que je vous propose ici il est possible de faire une sorte de croquis de chaque association et la mani re selon laquelle elle se positionne dans le cadre des six tensions identifi es Ainsi si l on reproduit ces tensions sous la forme d un graphique en radar en guise de tableau de bord nous pouvons obtenir un outil la fois indica tif et de ce fait comparatif de chaque association correspondant la mani re dont chacune com pose ses actions subsidi es en coh sion sociale au regard des tensions rep res identifi es La compa raison ne peut cependant pas tre normative dans la mesure o fondamentalement un projet n est pas comparable un autre L outil permet d s lors une sorte de radiographie de photographie Et per met partir de l la discussion l analyse l change Voici tr s rapidement ces six tensions 1 Emergence participation versus reconnaissance institutionnelle matu rit La premi re tension concerne l axe mergence reconnaissance Toute exp rience mergente mo bilise des processus de participation et cherche videmment se faire reconna tre C est au travers de cette reconnaissance qu elle peut ventuelle ment recevoir des subsides pour asseoir ne fusse qu une petite permanence et ventuellement terme assurer son d veloppement Cette tension est pr sente dans toutes les exp riences associa tives qui s organisent et qu
88. ifficult s Le 6 novembre des gens circulaient dans la rue et alors j ai vu un enseignant avec une affiche Je suis prof fain ant gr viste toujours malade et en vacances Je trouve qu il avait beaucoup de d rision sur son m tier mais a en disait long sur comment on peut se construire une identit profes sionnelle quand tous les regards se tournent vers l cole qui est incomp tente faire r ussir le maxi mum Derri re cette cole qui n arrive pas faire r ussir on a des parents Et les parents des enfants qu on dit parfois d missionnaires sont avant tout des parents excessivement d pass s angoiss s qui essaient vaille que vaille de rester dans la lutte de la comp tition Et ils sentent que s ils ne trouvent pas une place en soutien scolaire ils vont perdre cette course et ils en sont compl tement effray s Les parents ont aussi parfois un rapport l apprentis sage particulier apprendre c est r p ter c est reco pier c est faire des exercices Et donc ces parents l que vont ils demander aux animateurs d Ecoles de devoirs C est que le devoir soit fait termin cor rig et ils vont tr s r guli rement lat raliser toutes les activit s ludiques cr atives culturelles qu on pourrait proposer aux enfants et qui pour nous sont essentielles aux apprentissages On apprend l cole on apprend en famille on apprend dans le quartier mais on apprend dans les associations par toute une s r
89. ion d intervention sont confront s ces r a lit s l des publics qui ont des profils tr s divers qui ont des projets tr s diversifi s qui parlent une langue qui n est pas le fran ais Ce qui veut dire qu il faut avoir des capacit s et des comp tences tant relationnelles que p dagogiques Il faut donc effec tivement mettre l accent sur la formation de forma teurs et permettre ces derniers de pr parer leurs interventions avec les groupes sans devoir passer d un groupe l autre ou d une activit l autre dans l association C est pourquoi nous insistons aussi pour qu il y ait une reconnaissance des conditions de travail de tous les coll gues qui travaillent dans le secteur de l alphab tisation Bruxelles Voil c est vrai qu on attend beaucoup de l associatif presque des miracles mais sans donner les moyens qui sont n cessaires Et tant qu au niveau de Lire et Ecrire on forme des formateurs qui se retrouvent sur le mar Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 38 ch de l emploi sans pouvoir effectivement concr tiser leur formation en emploi salari parce que les associations n ont pas les moyens d engager c est d courageant pour tout le monde Tant pour l asso ciation qui forme les formateurs que pour la per sonne qui a fait tout ce parcours l V ronique MARISSAL Je vais commencer par vous dire que la coordina trice de la coordination des Ecoles de devoirs n a pas fait son devoir
90. ion des besoins Je vous propose ici de d placer le regard des actions vers l analyse de la mani re dont l association travaille A savoir comment est ce qu elle d veloppe ses actions en fonction des besoins qu elle identifie elle m me dans son environnement Recherche de l quilibre optimal Derri re cette question se glisse en fait une nou velle hypoth se Une hypoth se selon laquelle les associations quand elles se mettent en action sont toutes confront es la n cessit de se situer au mieux par rapport leur environnement dont elles ont une perception bien propre Il est tr s peu vraisemblable en effet que toutes les associations d codent l environnement de la m me mani re Autrement dit on peut supposer que chaque as sociation est une tentative en elle m me de re chercher un certain nombre d quilibres optimaux qu elle doit produire si elle veut tre pertinente r sister au temps et avoir quelque chose propo ser au quartier la commune la soci t Je pense qu il est possible de rendre compte de cette recherche d quilibre optimal autour de cer taines tensions internes et externes qui traversent les associations Je vais donc tenter de vous pr senter un outil qui tente de mod liser ces tensions internes et externes sp cifiques aux associations Bien qu il soit tr s difficile m me presque impos sible de comparer les associations parce qu il existe beaucoup de projets de nature d
91. ions pr caris es vaut elle pour tout le monde Et quand on oppose intercul turalit coh sion sociale mixit sociale au commu nautarisme est ce que cela concerne galement des populations qui ne sont pas pr caris es et pour les quelles aucun reproche de communautarisme n est jamais formul Malheureusement il y a une para doxe dans le d cret de coh sion sociale Uccle ne fait pas partie du territoire concern par la politique de coh sion sociale D s lors comment agir sur ce genre de probl mes Voil peut tre des r flexions pour un futur colloque sur la coh sion sociale Pour le troisi me exemple j ai pingl un l ment du panel tr s riche qui portait la fois sur les coles de devoirs le fran ais langue trang re et la lutte contre l analphab tisme Nous avons surtout entendu que l offre tait satur e Nous avons aussi entendu des l ments au sujet des difficult s rencontr es des objectifs des priorit s etc Mais la saturation de l offre revenait toujours Ce qui est curieux c est qu on pourrait aussi se poser la question Qu en est il de la demande Et je voudrais ici voquer une m saven ture qui nous est un jour arriv e lors d une audition publique devant la Commission des Affaires Sociales de la Cocof o une quipe du CBAI accompagnait le Ministre Picqu Diff rents sujets relatifs la poli tique de coh sion sociale taient trait s un certain moment une par
92. iques possibles mais aussi au sujet de la limite de la l gitimit et de la faisabilit de ces poli tiques Je vais vous donner un exemple de ces diffi cult s J ai t r cemment frapp par un livre de deux sociologues fran ais Michel et Monique Pin on sont la fois chercheurs et militants de la r duction des Actes du colloque du 17 novembre 2014 p58 in galit s sociales Ils disent il ne faut pas unique ment s int resser aux pauvres il faut aussi s int resser aux riches Parce qu il y a un rapport entre la mani re dont les riches deviennent riches et la mani re dont les pauvres restent pauvres Dans leur livre intitul La violence des riches ils s int ressent notamment la mani re dont un certain nombre de Fran ais for tun s viennent vivre en Belgique en particulier dans la r gion bruxelloise Il existe d ailleurs une revue destin e essentiellement aux Fran ais de Bruxelles qui s appelle Juliette et Victor en souvenir de Ju liette Drouet et Victor Hugo deux immigr s fran ais c l bres du 19 me si cle venus vivre un petit temps Bruxelles Juliette et Victor donne beaucoup de conseils rep r s par Michel et Monique Pin on sur comment vivre Bruxelles vers quelle banque se tourner etc Quand on lit a on comprend mieux la difficult d appr hender la question de Christine Schaut en disant Mais l obligation d interculturalit qui est faite aux populat
93. ise ces notions l une pour l autre On les confond m me carr ment S il existe bien un v ritable int r t distin guer l valuation du contr le de mani re bien pragmatique il faut souligner surtout que l un comme l autre peuvent nourrir et alimenter la prise de d cisions politiques Au final de facto les deux notions se rejoignent et se compl tent en pratique Du moins c est ce que l on peut souhaiter Pour un d placement du regard Revenons en notre question pourrait on mod liser d une certaine fa on cet ensemble d actions partant dans tous les sens De quel ordre seraient donc ces processus qui contribuent la fabrication des liens sociaux qui font la coh sion sociale Pour cela nous allons mobiliser une intuition Cette intuition je pense que chacun peut l accepter voire la partager c est tout simplement l id e qu valuer une action passe n cessairement par la compr hension de la mani re dont elle s inscrit dans son contexte Or comme nous sommes dans un programme qui finance des actions le regard du contr le a priori va tout naturellement se porter sur ces actions Risquant de se priver donc d en saisir les processus Le regard de l valuation devrait noter que le contexte d une action de coh sion sociale rel ve beaucoup de l association qui la m ne En effet derri re une action existe une association qui la porte Il y a le projet de 7 Depuis dix ans si l on pr
94. istre effectivement J accueille un enfant qui est aussi un l ve pris dans un stress dans des affects dans des formes de violences ins titutionnelles aussi On ne peut pas faire comme si a n existait pas Il faut faire avec Moi je suis im pressionn par les cadres du d cret ONE Quand on regarde tous les documents qui sont produits la r flexion est extr mement riche Et a montre pr cis ment qu il s agit de faire l un et l autre Ce qui est probl matique ici ce sont ces formes de pens es qui sont des pens es dualistes Ce sont des postu lats dualistes qui disent On ne peut faire l un qu la condition de ne pas faire l autre Je ne peux m occuper s rieusement des devoirs de cet enfant que si je ne fais pas autre chose avec lui Ca per sonnellement je ne pense pas que a soit construc tif dans la situation actuelle Et c est pourquoi nous ne pouvons pas nous satisfaire de fabriquer des comp titifs m ritants C est quelque chose qu on ne peut pas nous demander de faire car le mod le de soci t qui est sous tendu est un mod le de soci t qui prend acte que le monde est un espace concur rentiel Et donc sl faut travailler avec des enfants il faut aussi les consid rer comme des sujets poli tiques en devenir qui sont concern s par le monde dans lequel ils vont grandir dans lequel ils vont de venir des adultes et dans lequel ils vont devoir le ver des enfants Et on ne peut pas laisse
95. lations d origine ma ghr bine Bruxelles pour constater la versatilit et la labilit des opinions qui r gnent dans l opinion publique de cette communaut Les uns adh rent aux id ologies galitaristes de gauche d autres se replient sur leurs convictions religieuses elles m mes extr mement labiles et vari es d autres encore adh reront des courants de pens e dissi dents qui agr menteront des vecteurs narratifs et identitaires absents Pour exister il faut pouvoir se raconter enseignait Ric ur Mongin 1994 La ville quant elle renforce la d sorganisation spatiale et sociale trois niveaux compl mentaires Sur le plan individuel le citadin est confront une excroissance des interactions lors de ces d placements dans la ville Ces interactions ne peuvent tre g r es subjective ment et affectivement par un acteur social limit au risque de sombrer dans l ali nation L individu adopte alors une sorte de r serve qui fait cran cette excroissance des changes dans la ville et qui finit par rendre l acteur social indiff rent aux diff rences des stimuli chang s dans la ville Les relations deviennent alors superficielles et le tact substitue les relations authentiques entre les individus Sur le plan de l espace l am nagement de la ville ordonnance un cosyst me dont le quartier des affaires loop est le centre n vralgique Les r seaux de communications et de transports
96. le est vraiment n cessaire Parce que c est vrai que quelque part le vivre ensemble est un mot magique Je pense donc qu il faut un tout petit peu questionner la mixit et inversement questionner les entre soi Par rap port aux ghettos on pourrait discuter longtemps sur le fait de savoir si les quartiers populaires sont des ghettos au sens historique et fort du terme ce que je ne crois pas Mais je pense qu effectivement les entre soi c est aussi un moyen de collectiviser des ressources de type communautaire pour pou voir tre plus fort pour aborder la vie en g n ral et a moi j y tiens Effectivement je ne pense pas la pertinence des politiques qui auraient comme ob jectif de casser les ghettos parce que a cache plus que a ne montre Justement a cache d autres objectifs en termes de projets de ville de popula tion qu on veut soutenir de formes urbaines qu on entend soutenir On parle peut tre trop vite de la gentrification Mais derri re les cassages de ghet tos des quartiers populaires il faut bien le pr ciser il y a aussi des objectifs qui ne se disent pas tou jours qui ne me paraissent pas participer un pro jet de ville amplement d mocratique et soutenant la diversit bruxelloise Myriem AMRANI Je voudrais revenir sur une des interventions qui a trait la question du cadre des subventions pour soutenir des initiatives du vivre ensemble Effecti vement depuis un certain nombre d ann es elle
97. lementaire a pos la question sui vante C est assez curieux quand on lit des rapports sur l analphab tisme il y est dit que c est de l ordre de 10 Mais y a quelques ann es c tait d j de l ordre de 10 Est ce que a signifie qu on n a pas volu et qu on n a pas fait de progr s dans la lutte contre l analphab tisme R pondant moi m me cette question j ai d lui dire que ces 10 tait un chiffre purement symbolique qu on reprend depuis 30 ans parce qu on n a jamais fait de v ritables valuations quantitatives Apr s une discussion avec l quipe du CRAcs je voudrais formuler la proposition suivante adress e la F d ration Wallonie Bruxelles Celle de faire r aliser une tude scientifique sur la demande sociale en mati re de lutte contre l analphab tisme Cette tude poserait sans doute quelques s rieux probl mes m thodologiques mais nous para t im portante pour deux raisons au moins Premi rement parce que quand on veut moduler une offre par rapport une demande sociale il faut quand m me conna tre l tendue de cette demande Deuxi me ment quand on d finit une politique charg e de r pondre une demande il est important de pou voir valuer dans le temps comment cette demande a volu c est dire s il y a eu une certaine efficacit de la politique men e Voil donc quelques exemples sur ce fil rouge du pu blic concern ou de la demande sociale d une poli tique de
98. les a r unis peut tre parce que dans les deux la dimension ducative les r unit Nous ne sommes pas dans n importe quel contexte mais dans celui de la coh sion sociale et il faut sp cifier ce qui est attendu dans ce secteur l sp cifique Quel est le caract re propre dans ces mati res en coh sion sociale Je pense que c est celui de l apprentissage de comp tences qui permettent le vivre ensemble Quand on parle de sociabilisation il y a beaucoup de choses faire et a permet de pr ciser l objec tif et la nature du travail qu on attend des Ecoles de devoirs et des op rateurs en coh sion sociale qui est de travailler sur la question de comp tences qui permettent de participer la vie sociale Alexandre ANSAY Rapprocher a ne veut pas dire s aligner Il s agit pas de s aligner sur tous les prescrits sur toutes les dis positions Rapprocher a veut dire notamment en termes des productions des rapports essayer de converger un peu plus Qu on puisse se parler qu on puisse d finir des cadres d valuation qui soient un Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 42 peu plus proches les uns des autres pour viter ce travail tr s laborieux au mois de mars souvent o on doit produire quantit s de rapports Je trouve que la d finition actuelle qui est propos e en coh sion sociale est int ressante Pourquoi Parce qu elle permet aux acteurs de pouvoir se situer sur les deux registres Sur le reg
99. leur est propos C est juste pour que vous compreniez ce quoi Fred faisait allusion Billy KALONJI Je voudrais faire comprendre ce que c est le forum Share Est ce qu il y a dans cette salle des personnes originaires d Afrique subsaharienne Une au fond Y a t il des gens de la Pologne Mais oui D Asie Une D Am rique latine Trois Je pourrai donc continuer C est juste pour vous dire que si Share existe au jourd hui c est qu il y a r ellement un besoin J estime que nous sommes le cha non manquant en fait Ghandi avait dit Ce que tu fais pour moi sans moi tu le fais contre moi On ne peut donc pas parler des migrants sans les associer Et Share Veut uvrer pour une soci t quitable juste et plurielle fond e sur le respect des droits humains la solidarit et la reconnaissance de la diversit comme une richesse vivre au quotidien et Vous avez suivi le film Dans ce film trois passages m ont parl et sont pour ma part tr s instructifs 1 La femme marocaine voil e et les pr jug s qu on peut avoir son gard Et pourtant son propos nous indique que ses attentes par rapport cette soci t sont les m mes que celles d une autre femme autochtone Elle veut la libert elle est tr s heureuse d avoir appris le fran ais parce que maintenant elle peut communiquer avec les autres elle veut aussi vivre en paix sans distinction de religion etc Autr
100. li s l acquisition de la comp tence linguistique et aux dispositifs de traduction Ce que l on observe dans ces r cits c est combien l acquisition d une com p tence lingustique est un l ment fondamental pour que les personnes comprennent puissent acc der la complexit des situations administra tives Cela appara t tr s clairement dans les r cits et illustre le fait que les personnes sont aux prises avec un environnement social qui est parfois vrai ment hostile dans lequel il faut trouver son che min notamment dans les liens qui les attachent aux institutions Pour comprendre le langage des institutions et leur mode d emploi l acquisition d une comp tence linguistique est absolument essentielle Cela indique aussi qu acqu rir une comp tence socio linguistique revient passer d un univers culturel un autre rentrer dans un monde qui a ses codes qui a ses valeurs Passer d un univers un autre c est aussi a que permettent les dis Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 12 positifs de traduction Tobie Nathan disait que La culture est une organisation transportable de l univers Dans les situations qui sont relat es on peut formuler l hypoth se qu effectivement il existe quelque chose de commun partag et qui permet aux personnes d aller et venir entre des univers Et quand il existe un dispositif de tra duction c est possible Vous imaginez sans doute comment en termes de pr ve
101. lt s universitaires Saint Louis Myriem AMRANI Coordination locale de la coh sion locale de Saint Gilles Jamal YOUSSFI Directeur de la Compagnie des Nouveaux Disparus Pr sentation de la recommandation Alexandre ANSAY n non ant les imp ratifs op rationnels prio ritaires du deuxi me quinquennat le Ministre Charles Picqu qui tait alors en charge de la politique de coh sion sociale a donn ce disposi tif une orientation qui d finit les enjeux de coh sion sociale en termes d insertion sociale des individus Selon cette vision les actions mises en oeuvre dans le cadre du d cret doivent tre affect es au renfor cement des capacit s des personnes de fa on ce que ces derni res rejoignent le mainstream de la soci t principalement par l acc s une fonction nalit professionnelle En d autres termes il s agit de d velopper sur base d une g ographie prioritaire une politique territorialis e dont l chelle est la commune de distribution des chances celles et ceux qui sont les plus vuln rables d un point de vue social et conomique et qui doivent trouver leur place dans une soci t de plus en plus concurren tielle Comme en attestent les analyses contenues dans le rapport annuel d valuation du CRAcs ann e 2011 cette d cision rel ve d une conception distribu tive de la justice sociale laquelle est r guli rement oppos e des rem des dits de reconnaissance qui agisse
102. lturellement mais jamais sociopoli tiquement Frazier 1949 Son cycle racial tournait en boucle entre phase de conflit et d accommodation Le ghetto qui avait t prosp re et autarcique c dait la violence et les politiques am ricaines n avaient rien trouv de mieux que de privatiser la gestion de la violence En clair un jeune noir am ricain sur trois finissait et finit aujourd hui en prison Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 46 On connait quelques autres exemples de ce type d exp rience si l on d finit le ghetto comme suit Pour qu merge un ghetto il faut tout d abord que le confinement spatial soit impos et qu il englobe peu ou prou tous les domaines de l existence et ensuite que s y superpose une palette distinctive d institutions duplica tives qui permettent au groupe ainsi clo tr de se perp tuer dans les limites du p rim tre qui lui est assign Wacquant 2005 16 Duplication institutionnelle et r clusion forc e d un groupe en raison de son appartenance ethnique d ter minent l mergence du ghetto Si le sort des burakus japonais des Roms et des juifs de Varsovie rel vent tous des degr s divers de cette exp rience en est il de m me des quartiers rel gu s de Bruxelles Il y a certainement une dominante ethnique un ph nom ne de paup risation et une certaine r clusion dans les quartiers rel gu s de Bruxelles mais on ne saurait taxer l ensemble de ces ph
103. m emp cher non plus de dire un mot sur la politique d accueil des primo arrivants Elle est essentielle et Bruxelles a l intention de prendre pleinement sa part dans ce travail II faudra avan cer main dans la main avec toutes les communau t s pr sentes sur notre territoire pour faire un par cours qui puisse tre le plus efficace possible au b n fice du primo arrivant et de la soci t dans sa globalit Vous savez que nous allons bient t lancer un appel projets pour la mise en place d un premier bureau d accueil pour les primo arri vants Cela aura videmment un impact sur le tra vail associatif men en coh sion sociale Et je serai attentif la meilleure coordination entre tous les op rateurs Je serai galement vigilant ce que personne ne soit laiss au bord de la route Ce n est pas parce qu on n est plus un primo arrivant que les besoins en enseignement de la langue ou en citoyennet n existent plus Je souhaite galement dire un mot sur la multipli cit des actions qui sont men es et qui ont un ob jet de coh sion sociale important Faire des actions favorisant la rencontre le vivre ensemble le lien entre les citoyens en partie diff rents aux histoires de vies morcel es est extr mement difficile Et quand un moment donn la sauce prend c est un moment enrichissant pour tout le monde C est important de trouver la possibilit de soutenir toutes ces actions qui font participer les citoyens
104. marquer qu un des articles de la Constitution Belge tait discriminatoire parce qu il stipulait que tout Belge a droit Donc Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 29 d j c est article excluait une partie des personnes vivant ici Tandis qu en Hollande par exemple un article stipule que toute personne se trouvant sur le sol Hollandais droit Heureusement qu il y a eu des ajouts cet article belge On a fait un pas mais avancer exige au moins un autre pas Nous devons aussi nous interroger sur certains termes comme par exemple migration Qui est migrant Est ce que nos enfants n s ici sont aussi des migrants Aussi faire attention ce qu on en tend par g n ration premi re et deuxi me g n rations primo arrivants etc Et afin de construire une soci t plus juste et faire participer plus de personnes il faudra prendre des mesures permet tant d int grer ces diff rences Ali BENABID Je vais prolonger ce qui vient de se dire en tant peut tre un peu cru Il y a aussi l une r alit c est que la question de l accueil des primo arrivants c est un gros business prendre et je pense que beaucoup sont l aussi parce qu il y a de l argent prendre Et donc a demande galement pour le secteur je pense un peu d introspection Finale ment si cette politique est bonne mener est ce qu elle est bonne simplement pour p renniser mes propres actions et pouvoir tr
105. n cette premi re dualit de la R gion bruxelloise Dualit intra communale au sein d une m me commune d classement de certains p rim tres paup ris s par rapport d autres plus avantag s A cette chelle le taux de ch mage le taux de propri taires le taux de dipl m s du sup rieur l intensit du d m nagement et l volution du revenu moyen par d claration sur une dizaine d ann es r v lent ad quatement cette deu xi me dualit de la ville La territorialisation d intervention en injectant des moyens suppl mentaires dans les zones prio ritaires agit sur la seconde dialectique et peu ou prou sur la premi re 5 Territorialit et production de subjectivit Le rapport entre la constitution des aires morales et la production de subjectivit est manifeste lorsqu on se penche sur les repr sentations sociales des jeunes r sidant dans les quartiers rel gu s de Bruxelles La valorisation du dipl me par secteur statistique permet de mesurer le taux de ch mage compte tenu du niveau de qualification Ces r sultats ont t obtenus en comparant le profil de qualification des r sidents des secteurs statistiques au nombre th orique de ch meurs que ces zones r siden tielles sont cens es abriter compte tenu du taux de ch mage moyen r gional par qualification On constate alors qu on a huit fois moins de chance d tre recrut comp tences gales lorsqu on r side dans l un des secteur
106. nditions du conflit permettre le d bat contradictoire l expres sion de points de vue diff rents et sensibiliser ain si largement aux principes d mocratiques tels que la libert d expression d association de culte Et ainsi d construire toute une s rie d a priori de res sentiments de peurs qui sont pr sents et qui sont autant de menaces pour cette coh sion sociale Cr er des conditions pour l expression du conflit est fondamental aujourd hui pour que les choses puissent se dire dans le champ social Sinon ce sont d autres acteurs sociaux qui vont aller trouver l un terreau fertile pour d fendre un autre projet de soci t Jamal YOUSSFI Pour moi le vivre ensemble commence d abord par la rencontre entre les gens qui habitent au sein d un m me quartier les faire discuter ensemble II faut valoriser un quartier et faire dispara tre les d p ts clandestins Nous dans notre travail on voit des gens tr s diff rents de tous ge Mais les gens ne se rencontrent pas les gens ne se parlent pas Il faut cr er des moments trouver des processus pour que les gens se parlent La culture en fait est un l ment tr s important qu on met parfois sur le c t Parce qu on a l image d une culture litiste alors que la culture n est pas litiste La culture est vraiment un outil du vivre ensemble un outil qui peut cr er la rencontre Simplement un artiste de rue qui a des ballons qui fait de la jonglerie dans
107. ne trang re double marqueur n gatif sont signifi cativement plus en chec et donc sont rel gu s au fond des quartiers Ils n ont pas acc s au march de l emploi m me si d autres probl mes se jouent sur le march de l emploi D bat avec la salle Marc DE KOKER AMO rythme Anderlecht Je voudrais revenir sur deux choses d abord sur la probl matique de l cole En effet l cole est l endroit o passe peu pr s toute la population donc c est l outil primordial qui peut apporter au sens large la Culture c est dire les outils qui permettent de se positionner dans le monde et d analyser la situation dans laquelle on est amen faire des choix C est un r le mancipateur qui est fondamental Mais investir dans l cole et don ner des espaces de paroles ce n est pas suffisant On est confront aujourd hui un gros probl me c est que pour les enfants et les parents le sens de l cole n appara t plus L cole renforce les d termi nismes sociaux plut t que de servir d ascenseur social Et parfois des jeunes de 10 ans viennent nous trouver pour nous dire que l cole n a pas de sens Ensuite nous constatons un autre ph no m ne le repli communautaire est de plus en plus fort dans les familles et surtout chez les enfants Nous avons particip l ann e derni re la Zin neke parade et le public tait constitu d enfants d cole primaire Le th me de la Zinneke tait la tentation qu il
108. nom nes d l ments constitutifs du ghetto Les quartiers immigr s de Bruxelles ne forment pas encore un monde clos autarcique referm sur lui m me dans la ville fort d une organisation particuli re d institutions dupli catives d un isolement symbolique et mat riel orien t vers la dissimilation d une machine fabriquer de l identit collective g n rant une ambivalence entre le m pris de soi et le sentiment de fiert stigmatisa tion et renversement du stigmate Jusqu preuve du contraire les quartiers immigr s de Bruxelles restent ouverts sur la ville et permettent une ascension so ciale aux plus m ritants N anmoins il faut attirer l attention sur un ph no m ne plus discret plus pernicieux qui renforce ind niablement la ghetto sation des quartiers immigr s bruxellois les politiques de la ville qui soutiennent l litisation et la gentrification de l espace urbain Certes l litisation est davantage un ph nom ne de distinction qui ob it une logique de niveau et de rivalit intra groupale mais ses cons quences sur le droit la ville sont d sastreuses Confront s une praxis sociale embourgeois e et une augmenta tion des loyers les m nages modestes n ont d autre choix que de se rabattre sur des espaces d valoris s qui renforceront des associations d appartenance symbolique une identit collective de confrontation retournement du stigmate ainsi qu un retour du religieu
109. ns ce format d hommes tranquilles je me souviens bien de son pr d cesseur Fran ois Guillaume Devenu parlementaire r gional il est finalement arriv la t te du gouvernement de la R gion de Bruxelles Capitale en 2013 Cette escalade a t pr c d e d une autre en 2009 il a escalad tranquillement je suppose le Kilimandjaro Je vais lui passer la pa role dans quelques instants Mais auparavant je voudrais vous pr senter quelqu un d autre J ai pr sid le CBAI pendant une quinzaine d ann es et je me suis dit qu un certain moment il fallait certainement tourner la page Le 21 octobre dernier le Conseil d Administration a sur ma proposition d cid de porter la pr sidence du CBAI Angela Scillia Angela n est peut tre pas une echte zinneke Mais elle repr sente bien la multi culturalit bruxelloise elle est d origine italienne et m me pr cis ment comme beaucoup d Italiens immigr s en Belgique dans les ann es 50 et 60 d origine sicilienne Elle est n e dans une famille qui ressemble beaucoup la mienne on tait ouvriers au d part mais on souhaitait le meilleur pour les enfants c est dire si possible profiter de toutes les opportunit s existant l poque afin de mon ter un petit peu dans l ascenseur social Elle a fait des tudes de journalisme et a t effectivement journaliste d abord dans un grand quotidien et puis titre ind pendant Elle est ensuite pass e au servi
110. nt sur la production d identit s culturelles no tamment collectives Ce choix politique repose sur un postulat de type dualiste qui soutient que ces deux rem des sont exclusifs l un de l autre que les actions ne pourraient tre men es dans un registre qu la condition de ne pas l tre dans l autre Or si l on prend en consid ration l volution de cette politique en incluant dans cet examen l horizon histo rique de sa fondation force est de constater qu elle est un des rares dispositifs avec le FIPI d di s des projets qui outre le fait qu ils conjuguent ces deux dimensions permettent en outre de prendre en compte des enjeux de cohabitation A cet gard le CRAcs observait dans son rapport 2011 consacr l analyse de la transition du premier au second quinquennat que le Ministre en formulant une d finition de ce qui est prioritaire d fi nition assortie de crit res de ce qui ne l est pas a pos un geste de rupture par rapport une des dimensions historiques et sp cifiques de cette politique Cette d cision nous amenait nous interroger sur l avenir de ce d cret d s lors que ses principales prio rit s identifiaient des objectifs op ratoires le soutien scolaire alpha FLE accueil des primo arrivants rele vant d autres dispositifs sp cifiques le d cret de la Communaut fran aise du 28 avril 2004 relatif la reconnaissance et au soutien des coles de devoirs et le Plan bruxellois po
111. ntion il est vraiment tr s important d tre autoris aller et venir entre son univers et l univers dans lequel on doit rentrer Aller et venir Il y a aussi des r cits dans lesquels on ne peut pas aller et venir dans lesquels on n est pas autoris faire a On doit pour s inscrire dans un univers renoncer celui dans lequel on a t construit Pour terminer je vous dirais qu avec ces diff rents chapeaux nous avons tent de caract riser les processus de coh sion sociale On dit souvent que l on per oit le monde travers le regard de ceux que l on c toie Dans ces processus de coh sion sociale nous avons vu le monde travers votre re gard Enfiligranes en toile de fond de ces r cits il y a un monde qui appara t Et ce monde il se donne voir de trois fa ons tout d abord un monde dans lequel il faut trouver sa place acc der des droits et les conserver Un monde qui est essentiellement d termin par des m canismes concurrentiels de comp tition et duquel on est parfois totalement cart pas en mesure d acc der la ligne de d part Enfin le monde comme une r alit sociale construire mettre en partage et sur laquelle il est possible de produire des effets de transforma tion Cette vision est absolument essentielle pour donner du sens au travail social Enfin le monde comme incluant des univers culturels multiples entre lesquels il s agit d aller et venir c est un monde p
112. olloque qu il me faut utiliser un outil particulier afin de formuler une conclusion L outil que je vais utiliser est un fil rouge int ressant un l ment qui traversait les trois panels et m me d autres interventions qui ont t organis es ici Ce fil rouge est la place du public c est dire des usa gers des politiques de coh sion sociale En d autres termes la place de la demande sociale par rapport cette politique Cette place s est illustr e dans dif f rents domaines aujourd hui et je voudrais simple ment en prendre trois exemples Le premier exemple concerne la citoyennet intercul turelle Ce que j ai retenu et je suppose que comme moi vous avez tous t impressionn s c est la pr sence et le discours de Billy Kalonji Il nous a fait remar quer qu il y avait beaucoup d absents dans ces poli tiques y compris en ce qui concerne certains groupes ethniques En demandant Combien d Africains y a t il ici il en a fait une d monstration tr s rapide Cela me rappelle quelque chose qui m avait d j frapp il y a une vingtaine d ann es J avais t amen formuler lors d un d bat la remarque assez impertinente selon laquelle jusque l les politiques que l on appelait l poque les politiques des immigr s ou d int gration se basaient beaucoup sur les analyses de sociologues italiens qui regardaient comment il fallait travailler avec des travailleurs marocains et turcs Et je me per m
113. omique et non plus socio ethniques Une seconde tension se joue entre le maintien des traditions et le ph nom ne d acculturation La rel ga tion urbaine impactant d un style de vie o l immobi lit volontaire pr vaut o l entre soi est contraignant et o le syst me ducatif est en panne Donzelot 2004 les r sidents de ces aires urbaines se replient sur eux m mes et cherchent dans le respect des traditions parfois le religieux des espaces de recueillement et des formes de solidarit davantage centr s sur la simi litude Seul une politique de reconnaissance culturelle Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 47 volontaire peut alors irriguer ces expressions spatio culturelles hom ostatiques en veillant institutionna liser le particulier lui vitant ainsi de se cristalliser en stimulant l orthodoxie Lorsque ce gage de transition est garanti par la soci t d accueil les ph nom nes d acculturation sont soutenus et accompagnent l assi milation des minorit s ethniques entass es momen tan ment deux trois g n rations dans les quar tiers immigr s lesquels restent cependant des aires urbaines partageant des styles de vie ouvertes sur la ville en continuant garantir l ascension sociale Il faut alors conclure de ces observations que la coh sion sociale d une ville d pend de la reconversion dynamique des aires morales fa onn es elles par le processus naturel et organiciste de
114. ons et de collectifs qui vont s auto organiser qui vont d velopper des solidarit s sans liens sans nous sans la Cocof sans les associations institu es Je passe tous les jours devant un temple protestant avec mon v lo et je peux vous dire qu en hiver a cartonne Ils organisent de la solidarit Et heureu sement qu ils le font Pourquoi est ce que ils ne le feraient pas Et donc la question qui est importante et qui doit tre pos e en termes de coh sion sociale c est qu est ce qu on fait avec ces collectifs Est ce qu on discute avec eux ou est ce qu on pr f re les maintenir dans une zone de soup ons derri re un voile d hostilit en disant A e a e il y a du com munautarisme l ce sont des gens dangereux Il faut qu on puisse instituer des espaces et des lieux de discussion avec eux La deuxi me chose que je voulais aborder c est par rapport la citoyennet On a crit un article sur la citoyennet C est une notion qui nous semble as sez complexe dans le contexte actuel en Belgique f d rale Qu est ce que a veut dire proposer des migrants de devenir des citoyens quand la notion de citoyennet est elle m me tr s floue Il existe une approche fig e et restreinte du terme citoyen net qui fait d couler la citoyennet de l apparte nance l Etat Nation On va dire qu on va consid rer comme citoyens des gens qui disposent de la nationalit du pays o ils se trouvent C est le cas
115. ons qui se sont donn es la peine de faire le r cit de ces situations parfois difficiles mais combien riches en enseignements ainsi qu l administration de la Commission com munautaire fran aise sans l aide de laquelle ces pr cieux mat riaux n auraient pu tre r colt s Nous avons galement expos quelques unes des recommandations adress es par le CBAI au Col l ge de la Commission communautaire fran aise et certaines personnalit s ainsi que des coordina teurs communaux concern s par les enjeux sur lesquels portaient ces m mes recommandations ont accept de nous faire part de leur point de vue Nous tenons leur exprimer toute notre gratitude Enfin la politique de Coh sion sociale s appuie en grande partie sur des dynamiques locales C est la raison pour laquelle nous avons invit deux coor dinateurs communaux partager les analyses qu ils ont pu accumuler dans le cadre de leurs responsabilit s Nous souhaitons leur t moigner notre reconnaissance ainsi qu aux nombreux par ticipants ce colloque qui nous ont fait l honneur de leur pr sence 9h00 9h10 9h20 9h50 14h35 15h30 PROGRAMME DE LA JOURNEE Introduction Bruno VINIKAS Pr sident d honneur du Centre Bruxellois d Action Interculturelle Ouverture de la journ e Mr Rudi VERVOORT Ministre Pr sident de la R gion de Bruxelles Capitale Membre du Coll ge de la Commission communautaire fran aise en charge de la Coh
116. ouver le ni me bout pour avoir mon temps plein C est une chose qui est extr mement crue mais qui nous traverse Et je pense que l id e de revenir ce qui tait encore le Fonds d Impulsion la politique des Immigr s l poque a permis de soutenir effectivement les auto organisations qui se sont au fur et mesure autonomis es avec une action de plus en plus p renne Ce fond existe depuis 15 20 ans je pense Alors ne faudrait il pas revenir une r flexion sp cifique par rapport au soutien de ce qu on appelle les auto organisations La Flandre l poque l avait fait via les steunpunten et permettait aux associations d tre accompagn es galement par des professionnels pour les soutenir en vue de leur autonomie Alexandre ANSAY Je voudrais r agir par rapport ce qui a t dit et dire deux choses La premi re concerne la ques tion associations des migrants que nous avons trait e Je suis parfois frapp par les r ticences qui existent quand il s agit d inviter la table des asso ciations de migrants et les consid rer comme des interlocuteurs valables C est pourtant ce que nous proposons notre recommandation va dans ce sens l C est dire Vous travaillez avec des migrants vous les accueillez vous tes dignes de formuler une expertise sur ce que vivent ces personnes Et nous avons vous entendre Pourquoi Parce que si on ne le fait pas il va merger des formes d asso ciati
117. qu on a l impression que quand on a de la mixit on a du vivre ensemble et que quand on n a pas de mixit on n a pas du vivre ensemble et qu il y a alors une sorte de r gression sociale et politique Il faut donc d passer cela Jamal YOUSSFI Le film que nous venons de visionner est tr s int ressant et il donne des outils pour d battre sur le vivre ensemble un moment on voit des enfants la campagne face un cheval Pour les gamins il n y a tellement personne dans leur quartier qu en fait ils Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 19 parlent aux chevaux Alors ces gamins peuvent se dire Ah non je ne veux pas vivre ici C est pour quoi quand on parle de valorisation d un quartier on ne parle pas uniquement d un quartier popu laire d un quartier de logements on parle aussi des zones rurales Et il y en a Bruxelles Et ce qui est important c est un moment de faire venir les gens des zones rurales chez nous et invers ment C est vraiment tr s important de casser le c t ghetto quel qu il soit et o qu il soit Il faut cr er des proces sus qui font que dans un quartier il y ait une activit qui se passe et du coup inviter des gens tr s tr s diff rents y participer On peut prendre l exemple d un film on fait une projection du film en rue et on invite tout le monde venir le voir Myriem AMRANI J aime bien cette id e de territoire refuge de quar tier refuge d avoir des lieu
118. ques Mais toujours est il que le fait d tre volontariste en la mati re nous permettra peut tre de moins se situer dans les cueils v cus par le pass Fred MAWET Mais est ce que la question c est qui on parle ou est ce que la question c est comment on proc de et qu est ce qu on met en branle Pour moi dans le cadre de ces politiques il y a eu beaucoup de r ti cences par rapport aux politiques d accueil des primo arrivants et ces modules d initiation citoyenne parce qu on projetait une image qu on se fait de ce que les Flamands font Ces politiques sont ce qu elles sont certaines sont inqui tantes mais en tout cas en ma ti re d inburgering tous les migrants qui sont pass s par ces politiques s en f licitent plut t Donc ces mo dules peuvent aussi bien tre inint ressants et stricte ment normatifs comme des choses prodigieuses que j aurais aim es vivre et que je n ai pas v cues l cole et que je pense que tout le monde devrait vivre C est vraiment une r flexion sur ce qu est une soci t D o je viens De quoi je suis porteur O je tombe Voil comment je chemine l dedans dans le respect des valeurs que je rencontre sans forc ment adh rer toutes Parce qu il y en a de tr s discutables et de tr s contestables Donc toute cette richesse c est un point fondamental mais a demande de l outillage a de mande de la r flexion de la rigueur Et je ne suis pas s re que l
119. r le monde avec cette vision n olib rale hyper concurrentielle a n est pas possible En tous cas moi si c est le cas je ne pourrai plus travailler j irai faire autre chose je ferai de la r sistance V ronique MARISSAL Je remercie Mohamed pour son intervention parce que a t moigne effectivement de la difficult du travail qu on m ne a permet de voir le r sultat des checs de l cole sur la construction des futurs adultes sur la rapidit avec laquelle ils perdent confiance en eux en leurs comp tences Ils peuvent aussi porter un regard peu confiant par rapport leurs parents qui sont vus comme des mission naires Donc je trouve que dans tout ce syst me qui construit du manque de confiance il y a effective ment sur le terrain norm ment de comp tences que ce soit au niveau des parents au niveau des animateurs au niveau des enfants La question c est comment ne pas les briser comment leur apporter l eau n cessaire ce qu elles puissent pleinement se d ployer Je voudrais souligner la revendication que le secteur portait la veille des lections L en fant a le droit de grandir dans un syst me ducatif fond sur un travail de collaboration o chaque ac teur est reconnu et respect dans ses comp tences r les et missions Ce qui vise le parent l enfant l animateur l enseignant le biblioth caire et tous les acteurs qui peuvent tourner autour du projet Et donc on souhaite construire
120. r non pas seulement des quartiers populaires vers les quartiers r siden tiels mais l inverse aussi L entre soi en particulier d range Certains entre soi d rangent d autres entre soi ne d rangent pas du tout J ai fait une recherche sur la question de la culture Bruxelles Et quand on parle de communautarisme par exemple les op rateurs culturels et les acteurs institutionnels ont en t te une certaine forme de communautarisme En termes de projets culturels ils vont par exemple d velopper une forte r ti cence venir supporter des projets culturels qui ne mettraient pas en vidence la mixit culturelle qui manerait des quartiers populaires Pourtant une des recommandations indispensables selon moi c est de supporter sp cialement les projets culturels mergents dans les quartiers populaires dans une p riode justement o les r tr cissements identitaires dont on a parl sont particuli rement forts Comment un peu mieux cerner la question du vivre ensemble Peut tre en se mettant autour de la table et en d lib rant avec l ensemble des acteurs concern s sur des indicateurs qui pren draient en compte la diff rence de temporalit entre les projets les aller et venir J aimais beau coup cette expression utilis e par une dame dans le reportage qui rappelle qu il ne faut pas s arr ter des mots magiques comme celui de la mixit Je crois que c est un mot qui emp che de penser le vivre ensemble parce
121. ravail qui ne peut se faire sans balises sans coordination sans objectifs Je souhaite aussi saluer le travail effectu par Alexandre Ansay du CRAcs et l ensemble de son quipe Je remercie galement tous les op rateurs d avoir jou le jeu qui a permis l analyse qui a t r alis e Il faut souligner le travail de qualit qui d bouche sur un document solide des recom mandations particuli rement touffues et le point d orgue c est de mener une r flexion collective En tant que responsable de la coh sion sociale je suis videmment heureux de pouvoir disposer d un tel travail pour aiguiller nos visions et nos r flexions Nous ne sommes videmment qu l ouverture de ce colloque il n est donc pas encore l heure de tirer des conclusions Mais laissez moi tout de m me vous faire part de quelques r flexions qui suivent la lecture de cette analyse et de ces recom mandations Comme je l ai dit nous sommes un moment charni re de la politique de coh sion sociale En effet dans un an nous signerons de nouveaux contrats communaux et r gionaux Nous partirons pour un nouveau bail de cinq ans avec un grand nombre d op rateurs tant locaux que r gionaux Evidemment on a tous h te de prendre connais sance des projets qualitatifs qui mergeront de nos quartiers de nos communes de notre r gion Mais avant a il faut fixer avec le Coll ge de la CO COF les nouvelles priorit s Et je suis persuad que vous tes to
122. rdination locale de la coh sion sociale de Bruxelles Ville Pour un mod le participatif de l valuation en coh sion sociale Juan LATORRE Coordination locale de la coh sion sociale de Schaerbeek Regard sur la journ e Philippe STERCKX Cabinet du Ministre Rudi Vervoort Cl ture Bruno VINIKAS et Angela SCILLIA Pr sidente du Centre Bruxellois d Action Interculturelle Actes du colloque du 17 novembre 2014 p5 INTRODUCTION Bruno VINIKAS Pr sident d honneur du Centre Bruxellois d Action Interculturelle erci tous de votre pr sence merci aux diff rentes personnalit s responsables politiques locaux qui ont accept d assis ter ce colloque Je voudrais tout d abord vous pr senter David Lallemand qui va animer toute cette journ e Vous l avez bien connu vous vous souviendrez de son long passage la RTBF et no tamment lors de l mission Quand les jeunes s en m lent qu il animait avec brio Il est actuellement conseiller en communication et charg de projets pour Bernard Devos le D l gu g n ral aux droits de l enfant L objet du colloque organis par le CRAcs et le CBA est de faire le point sur la politique de coh sion sociale un moment charni re 2014 est en effet l avant derni re ann e de la deuxi me l gis lature de cette politique d finie par la COCOF et donc celle qui entame la pr paration de ce qui va se passer pour la troisi me l gislature qui com
123. re Mais l ins crire dans un d cret c est quelque part institution naliser que ce ne serait pas le r le de l cole Donc les animateurs d Ecoles de devoirs sont confront s la question de la rem diation Difficile d ailleurs puisque nous on pr ne un soutien scolaire collectif o les enfants apprendraient les uns des autres un syst me de solidarit Alors qu une fois qu on rentre dans le syst me de rem diation on voit davantage de cours particuliers au niveau des associations ce qui vient aussi contrer le projet de d part Donc oui la rem diation l cole Concernant la mise en concurrence des acteurs de terrains par rapport aux diff rentes possibilit s d in terpr ter le soutien la scolarit je ne pense pas que ce soit r ellement une mise en concurrence Je pense que les politiques de coh sion sociale et de l Ecole de devoirs ont instaur des tensions dans le projet m me savoir la politique de coh sion so ciale a t per ue comme un moyen pour atteindre des r sultats l enfant qui r ussit l cole alors que la politique d fendue par le d cret Ecole de devoirs est plus globale Et donc une des difficult s sur le terrain c est plut t de lib rer du temps pour sortir de ce travail sur le devoir qu on demande fait ter min corrig pour pouvoir aller vers des activit s o on pourrait travailler la langue autrement l ex pression orale l criture la lecture etc Et trouver le
124. re contexte De voir les jeunes autrement Il devient malheureusement extr mement difficile de porter ces projets parce qu en outre les normes des appels projets ne le permettent pas toujours Se pose galement la question des ressources en interne qui va le faire et quand Est ce qu il faut organiser la f te un samedi et des r unions en soi r e et compter des heures suppl mentaires etc Donc cette dimension de la coh sion sociale doit avoir un cadre norm Attention le cadre normatif doit tre bien r fl chi il faut que les normes soient en ad quation avec les objectifs vis s bien enten du Derni re chose il serait souhaitable de soute nir davantage les projets socioculturels dont on n a pas beaucoup parl Que ce soit en culture en sport en multim dia etc peu importe le support utilis ce sont des acteurs dot s d une expertise qui cr ent du lien et am nent cette dimension so cio artistique socio sportive compl mentaire au travail social Jamal YOUSSFI Lors du dernier quinquennat on a un peu mis tous les acteurs socioculturels sur le c t Pourtant moi je pense qu une f te de quartier c est simplement se faire rencontrer les gens et c est peut tre l qu est la question du vivre ensemble C est vrai que dans les quartiers ghettos il y a un norme travail faire Quartiers ghettos ou quartiers refuges parce que les gens se mettent en clan parce que c est plus facile de se
125. recommande au Coll ge de la Cocof d in viter les associations qui n en disposeraient pas se doter d un projet p dagogique Nous pensons en effet que certains op rateurs associatifs ne dis posent pas de ce type d outil pourtant essentiel car constituant un cadre de r f rence n cessaire la mise en oeuvre de leurs missions Le CRAcs recommande de maintenir la priorit soutien scolaire en y apportant toutefois quelques ajustements a Mettre sur pied un groupe de travail comprenant des associations soutenues dans le cadre du d cret relatif la Coh sion sociale et des responsables de la FWB sous la pr si dence de la Cocof afin de se r unir autour des probl matiques li es la mise en oeuvre des actions de soutien scolaire b Rapprocher les cadres d valuation de la Cocof et de ONE c Soutenir les formations pour les travailleurs sociaux et les b n voles et syst matiser les lieux de supervision des travailleurs d Inviter toutes les associations se doter d un projet p dagogique 2 Une priorit Apprentissage du fran ais et Alphab tisation Une s rie d l ments laissent penser que les actions portant sur l apprentissage du fran ais et l alphab tisation r pondent un r el besoin pour une frange non n gligeable de la population bruxelloise Les migrations actuelles concernent de fa on non n gligeable des personnes issues de pays non francophones des personnes ayant mi gr s d
126. retrouver avec une commur naut qui parle le m me langage avec des gens qui ont le m me montant dans le portefeuille Il faut pouvoir dire un moment Mais vous vivez dans une cit ouvrez vous la cit Mais avant cela nous de faire un travail pour s ouvrir eux et pour leur montrer ce qu est la cit C est a pour moi la plus grande des questions qu est ce que la cit C est facile un moment de les mettre dans un endroit de les enfermer Mais nous qu est ce qu on fait pour les int grer tout a On tombe vite dans le clich celui de la femme voil e par exemple Moi je pense que la meilleure mani re de banaliser un clich c est de le montrer tout haut il ne faut pas l enfermer car si tout le monde voit un clich cela n en est plus un Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 23 PANEL 2 LA CITOYENNET INTERCULTURELLE PR SENTATION DE LA RECOMMANDATION ET DISCUSSION Fred MAWET Directrice de la Coordination et initiatives pour et avec les r fugi s et exil s Ali BENABID Directeur de Lutte contre l exclusion sociale Billy KALONJI Share Pr sentation de la recommandation Alexandre ANSAY e CRAcs recommande au Coll ge de la Cocof de reformuler la troisi me priorit actuelle autour d une th matique d di e la r alisa tion de modules d initiation la vie citoyenne en Belgique Nous proposons de nommer cette prio rit citoyennet interculturelle En o
127. rgissement de l inattendu On a tendance consid rer selon une certaine conception qu un processus de coh sion sociale est un fleuve tranquille quelque chose qui se passe imperturbablement Or les r cits mettent en vidence que la coh sion sociale en tant que processus n est pas un fleuve tranquille il y a de la n gativit et des animateurs ou des formateurs qui peuvent passer par des moments d chec ou d impuissance Il existe parfois des situations qui sont extr mement difficiles et desquelles quelque chose d inattendu va surgir Certains r cits mettent en sc ne des travailleurs sociaux qui se trouvent face une situation qui n tait pas pr vue au pro gramme Par exemple une formatrice en alpha se Actes du colloque du 17 novembre 2014 p10 rend compte en cours de module qu un appre nant est en train de prier sous la table Cela va per turber le processus de coh sion sociale Je parle ici des perturbations que les destinataires provoquent Mais il faut aussi envisager que les tra vailleurs de coh sion sociale mettent en uvre des propositions qui vont bousculer les destinataires Il y a de nombreux t moignages qui montrent que dans certaines situations la proposition asso ciative peut provoquer une perturbation dans la fa on dont les apprenants vont se repr senter Je donne souvent l exemple d une femme dans un groupe d alpha Le fait que cette femme fr quente cette association qui est aussi fr
128. s I faut bien s r contribuer aux missions c est le but de nos financements Je tiens souligner aussi le n cessaire et hardu travail de longue haleine de chaque association pour se construire une p rennit Je pense aussi qu il faut se positionner pour pou voir objectiver les missions que l on remplit et pour professionnaliser nos contributions C est une interrogation parce que l on voit clairement que le champ d action est vaste et qu un certain moment on peut tre d courag s devant la t che accomplir et devant son recommencement Ensemble en tant qu associations misons sur notre potentiel de cr ativit d objectivation et de structura tion professionnelle Appuyons nous sur le regard dans le r troviseur sur la construction de notre histoire de notre m moire associative syndicale politique d mo cratique pour construire notre avenir dans la dur e Je vous encourage continuer et je vous remercie d ores et d j pour le travail que vous faites pour votre participation pour la parole que vous donnez pour l coute que vous avez inlassablement sur le terrain jour apr s jour et ann e apr s ann e Je voudrais vous remercier vous et vos associations pour votre participation remercier tous les intervenants qui nous ont apport diff rents clairages et diff rents supports Je vous incite aussi aller r guli rement sur le site du CBAI ainsi qu lire l Agenda interculturel o l ac tualit
129. s Il n est pas possible pour nous pour l administration ou pour le pouvoir politique de rencontrer toutes les associations de migrants existantes sur la place de Bruxelles Je lance aussi une perche l ensemble du secteur de la coh sion sociale structurez vous Nous avons souvent beaucoup de mal avoir en face de nous des interlocuteurs qui repr sentent v rita blement le secteur C est valable pour les migrants mais c est aussi valable pour le secteur de la coh sion sociale Un autre l ment qui nous paraissait important et qui a t abord est le fait que les projets r pondent aux v ritables besoins des gens On a parl notam ment de l enfant plut t que de l l ve dans le cadre du soutien scolaire C est videmment quelque chose de tr s important Restons pragmatique malgr tout ne r vons pas de l impossible m me si c est un vieux slogan de soixante huitard Ceci dit il faut r pondre aux demandes des publics concern s dans le cadre des priorit s C est videmment un l ment impor tant Je terminerai par un point qui concerne le budget On a effectivement voqu la question des moyens disponibles dans le cadre de la coh sion sociale Mon coll gue David Cordonnier est all ce midi en Com mission des affaires sociales pour d fendre le budget de la coh sion Ce que je peux d ores et d j vous dire c est que ce budget maintient videmment tous les moyens disponibles pour la coh sion sociale
130. s galement r alis une valuation r flexive laquelle ont particip au moins une vingtaine d associations sur la d finition du soutien scolaire Je tiens d ailleurs les en remercier elles sont pr sentes aujourd hui Je me dois aussi de les remer cier parce que nous avons beaucoup appris et notre travail de centre d appui consiste aussi se mettre l coute et essayer d apprendre du tra vail que vous menez sur le terrain Voici donc une exploration de ces pratiques 1 D signer les destinataires La premi re chose qui appara t dans ces r cits et qui nous a sembl int ressante c est la probl matique de la d signation des destinataires En coh sion sociale il y a des apprenants des pri mo arrivants des l ves des enfants que l on refuse justement de consid rer comme des l ves des enfants que l on accepte que l on accueille notamment parce qu ils transportent avec eux un devoir que l on essaie de traiter mais pas toujours Il y a en coh sion sociale et c est par fois plus tonnant des termes tels que clients qui sont aussi utilis s Des clients qui connaissent des difficult s avec les institutions avec les adminis trations et qui constituent une partie importante des r cits Dans ces situations les travailleurs so ciaux accueillent des personnes qui sont en conflit avec des administrations en prise avec la menace sur leurs droits Il exis
131. s sibilit s d acc s aux ressources tous les individus pour avoir un traitement gal Sans doute que le soutien scolaire et l alphab tisation rentrent com pl tement dans cet objectif De plus il me semble que la coh sion sociale c est aussi apprendre se conna tre et se reconna tre dans ses diff rences mais aussi dans tout ce qui nous rejoint tout ce qui nous accueille Je trouve aussi que le vivre ensemble c est le droit l indiff rence On parle souvent de droit la diff rence mais je trouve que le droit l indiff rence est un fondement essentiel de la coh sion sociale C est en fait dit autrement mais de mani re plus positive le droit ne pas tre stigmatis ou le droit ne pas tre point du doigt pour une raison ou pour une autre Bien souvent et c est ce qui est expliqu dans la recommanda tion on a tendance opposer cette double vision alors que comme le CRAcs je pense que ces deux visions sont compl tement compl mentaires Et toutes les demandes culturelles les demandes de reconnaissance me semblent aussi porter des de mandes d acc s aux ressources et des demandes de justice sociale et inversement les demandes de justice sociale elles portent aussi en elles des re vendications de reconnaissance culturelle et donc du droit exister comme on existe Je citerai ici Pierre Bourdieu lorsqu il nonce ce droit d exister comme on existe Je pense qu il dit l presque au t
132. s en tous cas dans les coles on s est arr t s Donc quand on s arr te effectivement on voit des fois passer les trains et c est ce que l cole peut vivre aussi c est de voir passer le train Mais est ce qu on est des acteurs qui sont des reproducteurs sociaux Est ce qu on est d j en train de se dire qu on essaie de faire le moindre mal Parce qu alors la coh sion sociale dans ce cas l c est quelque part quand le b timent s effrite mettre un petit peu sur les fissures une s rie d empl tres une s rie d l ments qui vont faire que a tient un peu plus longtemps Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 41 Mais en m me temps il y a l autre aspect C est l as pect du terreau associatif Parce qu une association au d part ne s est pas cr e pour avoir un d cret de coh sion sociale elle s est cr e parce qu il y avait des citoyens derri re On peut prendre plein d exemple de gens qui taient parents Des enfants qui ont grandi qui sont devenus ados qui se disent qu est ce qu on peut faire pour le quartier ici etc Et donc un moment donn cette initiative l elle va se professionnaliser elle va devenir un petit peu encadr e Et on se retrouve englu dans une s rie de choses et notamment dans r pondre des pro jets Et doncil y a des sp cialistes de a il y a des gens qui sont form s rentrer des dossiers aller un petit peu manger plusieurs r teliers Quand on est la
133. s se r duisent drastiquement On avait par le pass les Contrats de quartier les Quartiers d Initiatives qui contenaient un volet social pour promouvoir ce type d initiatives avec des projets participatifs dont on peut interroger la pertinence mais bon a a exist On avait aussi les Programmes Politiques des Grandes Villes et toute une s rie de dispositifs D sormais on est extr mement d munis quand on veut porter des projets vocation collective avec une dimension participative d implication des habitants comme les f tes de quartier Quand on d veloppe une f te de quartier la finalit n est pas l v nementiel la f te n est qu un pr texte pour travailler d autres choses l chelle d un quartier A titre d exemple depuis pr s de 15 ans nous orga nisons Saint Gilles des Projets Transversaux en partenariat avec les associations locales les habi tants les commer ants les services communaux les centres culturels o l on investit l espace public de fa on collective pour mettre en valeur toute la dimension participative des usagers des habi tants etc Mais il devient de plus en plus difficile de plaider dans ce sens car les moyens sont de plus en plus limit s alors m me que tout le monde Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 22 Saint Gilles est tr s content de dire Ah mais on a eu un beau Carnaval une chouette F te Bethl em o on a eu l opportunit de se rencontrer dans un aut
134. s beaux compliments que j ai jamais re us surtout de la part d un repr sentant de ministre c est de rendre hommage mon ind pendance par rapport au pouvoir politique C est effectivement une t che tr s difficile quand on est dans la proximit du pouvoir et c est donc un beau compliment Nous voici au terme de ce colloque Je vais tirer quelques conclusions personnelles Et d abord comme Philippe Sterckx l a d j fait je voudrais dire que j tais vraiment enchant et m me admiratif devant la richesse et la bonne organisation de ce colloque A cet gard je voudrais bien s r d abord remercier le public pour son apport personnel mais aussi bien s r toute l quipe du CBAI Plus particu li rement je voudrais remercier deux personnes D une part David Lallemand parce que j ai beaucoup admir le professionnalisme de son animation tout au long de la journ e et d autre part Sarah Van Doos selaere de l quipe du CRACSs pour tout ce qu elle a mis en uvre pour la pr paration du colloque Et puis pendant le colloque chaque fois qu il y avait un p pin un petit souci elle tait l et intervenait pour pallier les difficult s Pour tirer les conclusions d un colloque comme ce lui que nous venons de vivre je ne m essayerai pas vouloir en faire une synth se ce qui n est pas pos sible Tellement de choses importantes ont t dites dans les diff rents domaines envisag s et m me la limite survol s par le c
135. s d velopper ce type d aide sur cette priorit l dans le cadre du programme coh sion sociale L autre chose que vous proposez passer d un pu blic strictement primo arrivant un public migrant pour le module citoyennet me para t bien Mais je vous dirais qu il faut largir beaucoup plus que a Que ces modules d initiation citoyenne s ils sont r ellement bien men s sont n cessaires pour tous les citoyens Si ce ne sont pas une injonction l in t gration en disant II faut se comporter comme a il faut comprendre que a fonctionne comme a ici mais qu il y a r ellement un travail de r flexion collective riche fouill sur les questions de codes de normes de valeurs de positionnement personnel d identit en migration etc Il est n ces saire dans les coles avec les jeunes du secondaire et il est n cessaire dans l ensemble de la soci t et donc dans les quartiers aussi Donc l largir aux mi grants au del des primo arrivants c est bien mais moi je proposerais de porter de diffuser ce type de pratiques beaucoup plus largement avec toujours ce m me probl me de la lasagne coh sion sociale qui fait que c est aussi la mission de l ducation permanente de faire ce genre de choses Et on voit au fil des ann es une s rie de partenaires de l du cation permanente qui sont en difficult red finir leur objet de travail leur objet d action Ca serait bien qu une s rie d entre eux utilisen
136. s du colloque du 17 novembre 2014 p 17 chacun de pouvoir exprimer son point de vue son regard sur le monde de pouvoir donner des cl s de compr hension des enjeux qui traversent la soci t dans laquelle chacun vit C est ce qui appara t tr s fortement dans le film c est fonda mental pour permettre tout un chacun d acqu rir ces cl s travers le dialogue dans un change y compris avec les personnes qui ne partagent pas la m me vision du monde Le travail sur l manci pation collective reste quelque chose d assez fra gile dans le dispositif aujourd hui il faut absolu ment nous donner des moyens pour le renforcer Un autre point important c est celui de la mobi lit La mobilit sociale reste un enjeu majeur Au del l enjeu imm diat c est aussi la question de la mobilit spatiale Se mouvoir dans la ville s auto riser sortir de sa rue de sa commune pour aller l aventure rencontrer l autre dans toute sa diversi t C est aussi pouvoir s autoriser Quelqu un disait tout l heure Il est interdit on n autorise pas Malheureusement certains ne s autorisent pas d passer leurs fronti res mentales leurs peurs c est une forme d auto censure Cela doit faire l objet d un travail d un accompagnement social d un travail la fois individuel et collectif C est un processus long qui doit tre renforc en coh sion sociale Les enjeux d mancipation individuelle et collective
137. s images nous montrent et illustrent la phrase suivante vivre c est rencontrer la diff rence Le souci de tout un chacun c est faire partie et sur tout participer la vie sociale La citoyennet dont on parle aujourd hui c est justement a la volont de vouloir tout simplement exister Je ne pense pas que dans cette salle il y ait deux personnes exacte ment les m mes C est exactement a la sp cificit de la nature humaine Et la soci t est la r union de tous chacun avec sa nature sp cifique Nous sommes tous la fois uniques et diff rents Et c est ensemble que nous formons la soci t Je n ai ni choisi la couleur de ma peau ni le continent ni le pays d o je viens ni ma famille ni mes parents Et comme vous j ai besoin aussi de vivre comme tout un chacun Il s agit de a Depuis ce matin j ai compris que vous connaissez et maitrisez les th o ries c est pour cette raison que je choisis de vous parler de cette mani re une autre approche plus Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 27 directe plus imag e et plus pratique pour que vous compreniez pour que vous ayez l image de ce que nous ressentons Et c est ce qui a pouss Share se cr er pour apporter aussi la voix des sans voix ceux qu on n a pas l habitude d entendre et qu on n coute g n ralement pas Et cela pour mettre en pratique la phrase de Mandela qui a dit Si vous voulez le changement soyez acteur ou ac
138. s int ressant d envisager ces processus de coh sion sociale comme des ph nom nes sociaux qui peuvent tre appr hend s selon deux modalit s Soit en tant qu ils consti tuent des actions soit en tant qu ils constituent des pratiques Les actions renvoient la fa on dont une association va rendre compte du travail qu elle a effectu en fonction des cadres qui sont contenus dans les rapports d activit s des associa tions C est d une certaine fa on ce quoi vous tes tenus de r pondre notamment lorsqu on vous demande de produire des chiffres lorsqu on vous demande de r pondre des questions semi ouvertes C est une repr sentation administrative des processus qui sont mis en uvre sur le terrain et qui s inscrivent dans des modalit s qui ont t v rifi es par le Coll ge Aujourd hui nous n allons pas parler de ces actions Aujourd hui nous allons parler des pratiques d apr s ce que vous avez choisi vous dans vos rapports de mettre en vi dence C est dire ce que vous avez accept de nous montrer dans ces rapports Je vais d s lors vous inviter une exploration de ces pratiques de coh sion sociale Pour traiter ces nombreux mat riaux que nous avons r colt nous nous sommes appuy s sur des m thodes prouv es En sciences sociales il existe ce que l on appelle la grounded method theory la m thode d analyse ancr e qui nous a per mis d analyser de traiter les r cits Ensuite nous avon
139. s le secteur pour ne pas dire un agacement 1 Comment valuer cette politique sociale pro mouvant la cohabitation la mixit le vivre ensemble et l int gration sociale des diverses populations qui composent la d mographie bruxelloise 2 Comment rendre compte du travail et de l ac Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 49 tion des associations reconnues dans ce cadre Comment rendre compte de la plus value de ce secteur 3 Existe t il un secteur de la coh sion sociale Quelle est sa sp cificit son identit sa raison d tre Son ouverture de nouveaux acteurs mergeants Ces questions ou d autres dans le genre t moignent d une difficult manifeste rendre compte d une certaine coh rence d ensemble des projets de coh sion sociale En d pit des priorit s r gionales d finies il semble qu ils partent dans tous les sens puisant d ailleurs dans d autres poli tiques sociales le compl ment leurs modestes moyens Pourtant pour qui veut le voir et en croire de nombreux acteurs du secteur la transver salit pourrait bien sembler la caract ristique des projets de coh sion sociale et de vivre ensemble Pourrait on d s lors mod liser d une certaine fa on cet ensemble d actions port es par des di zaines d associations et partant dans tous les sens Nous y reviendrons Evaluation et contr le des projets etactions Il importe pr sent de s entendre sur les
140. s pour r pondre et g rer cette mixit Une autre inqui tude r side aussi dans le fait que quand je d pose mon enfant le matin l cole j ai conscience que pen dant 8 heures il apprendra les valeurs de ce pays Et pendant ce temps moi en tant que parent je suis chez moi ou je vais travailler mais ayant une autre culture personne ne m aide comprendre ce que mon enfant a appris l cole Donc je reste avec certaines valeurs qui vont peut tre certain moment tre en conflit avec celles que mon enfant re oit Donc l enfant a l impression de ne pas tre compris par moi et vice versa Vous voyez o cela peut aussi nous emmener Ali BENABID Au niveau local Molenbeek Saint Jean on m ne toute une s rie de r flexions avec mon coll gue Olivier Bonny et les op rateurs qui travaillent sur le soutien scolaire et sont en contact quotidienne ment avec les coles Ils partagent les m mes sou cis qu on formule ici C est qu il y a un foss qui s est v ritablement cr entre quelles sont les condi tions ad minima que je peux mettre en place dans la classe pour effectivement entendre la parole de l enfant tre accueillant l gard des parents Et j ai le souvenir qu il y a quelques ann es les direc tions d coles consid raient les parents comme tant des probl mes par rapport l ducation des enfants Une cole du r seau communal avait alors trac une ligne jaune disant qu partir de cet
141. s statistiques rel gu s de la commune secteurs Coin des cerises Saint Tho mas quartiers de logements sociaux Cette exp rience sociale n est pas anodine et impacte direc tement sur les visions du monde du rel gu Ainsi lorsqu on interroge les jeunes voluant dans les quartiers prioritaires de la Ville de Bruxelles quartiers rel gu s sur leur perception id ale du vivre ensemble on ne peut que constater les reli quats de l avanie En effet une soci t qui offre du travail et qui traite ses concitoyens quitablement et sans discrimination d terminent les deux l Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 48 ments s mantiques de la repr sentation sociale du vivre ensemble des jeunes voluant dans les quartiers prioritaires l inverse des jeunes voluant dans les zones p riph riques ou dans les communes de l est de la ville pour lesquels le d veloppement des savoirs et des connaissances la garantie des soins de sant et la citoyennet active d finissent le vivre ensemble L exp rience sociale l espace r sidentiel et la production de subjectivit dans une aire mo rale sont alors intimement intriqu s dans une unit discursive qui forme l cosyst me urbain 6 En guise de conclusion Une bonne politique du vivre ensemble doit alors tenir compte de cette thermodynamique de la ville et veiller d une part soutenir le partage des style de vie tributaires des aires morales de la ville r
142. social On a parl du vivre ensemble aujourd hui C est tout cet apprentissage vivre ensemble collaborer exp rimenter la solidarit qui parfois n est pas tr s favoris e dans la comp tition scolaire Le d veloppement culturel On en a parl ce matin Essentiel notamment au niveau de toutes les activit s qui peuvent amener les en fants vivre la langue non pas comme la langue de l cole pour avoir un dipl me mais comme langue de communication d expression de rencontre de l autre Et la quatri me mission est la citoyennet et la participation Donc je pense que ces quatre mis sions sont absolument compatibles avec le d cret de coh sion sociale et qu on a tout int r t effecti vement rapprocher et changer entre ces diff rentes politiques Par rapport la rem diation elle doit absolument retourner l cole et ce niveau l je tiens signa ler que le secteur des Ecoles de devoirs au moment de la r vision du d cret de 2004 a souhait que la rem diation sorte du d cret Alors il y a eu une r action parfois virulente de certains de dire oui mais vous n allez plus faire de la rem diation Alors je pense qu il faut envisager la question dans des temporalit s diff rentes Aujourd hui quand on pense que certains enfants ont du mal trouver une cole tout simplement avec le boom d mo graphique oui les Ecoles de devoirs de facto ont du travail parfois de rem diation fai
143. spara t on ne sait pas o elle est On essaye d aller sa recherche et on la retrouve dans la rue compl tement amoch e Ici on voit que la proposition associative butte sur les conditions concr tes dans lesquelles se trouvent les personnes Nous revenons donc au deuxi me chapeau de cette pr sentation le traitement de l individu ver sus le travail sur la soci t Dans la situation relat e ci dessus le travailleur social est mis en difficult Que peut signifier cohabiter vivre ensemble au sein d un projet que l on destine des personnes pour qui il s agit de survivre de gagner au jour sa journ e comme disait le sociologue Robert Castel C est l que la proposition associative butte par fois sur un en de a Ce qui fait que les gens sont de plus en plus expos s des situations de vie impossibles En fait les travailleurs associatifs rencontrent la conditionnalit Les travailleurs se retrouvent face des personnes qui ont acc s un moment donn des droits et qui doivent se battre pour maintenir ces droits Le fait que les droits deviennent de plus en plus conditionnels met les travailleurs associatifs dans des situations vraiment difficiles o leur propositions vient par fois butter contre cet en de a 8 Parler le monde Aller et venir entre des univers culturels multiples Un l ment qui est arriv assez tardivement dans notre analyse a trait l importance des enjeux
144. ssi qui permet je pense d accompagner et de pousser les coordina teurs communaux vouloir entrer en dialogue avec des associations D bat avec la salle Mohamed SAMADI Couleurs Jeunes Je suis membre du conseil d administration de l cole de devoirs Couleurs Jeunes Aujourd hui je suis formateur au CBAI Et j ai t professeur jusque l ann e pass e dans l enseignement D La ques tion porte sur qui on forme qui on accueille qui on accompagne dans le devenir de l enfant Quand il arrive chez nous on essaye de tenir compte du fait qu il est un enfant et quelque part un apprenant Mais quand on remet a dans un contexte plus glo bal on est peut tre aussi dans le jeu de la comp ti tion en train de former des comp titeurs Quelque part le terreau que les Ecoles de devoirs offrent n est ce pas la reproduction de ce qu on attend de nous dans la soci t Est ce qu on n est pas instru mentalis par l cole indirectement mais aussi par les pouvoirs subsidiants et les parents pour juste ment remettre sur des rails des l ves qui ont perdu le fil Parce qu ils ne sont pas adapt s parce que justement ils n ont pas n cessairement les comp tences du savoir tre Avant d tre un l ve il faut d abord tre dans un savoir tre Autrement dit tre d j pr par recevoir Aujourd hui les l ves ne sont plus l dedans On est dans une re de l acc l ration Et donc eux surfent l dessus et nou
145. stitutionnelle mais le saucisson nage les probl matiques et les individus Je crois que l esprit du d cret c est de tendre au vivre en semble quelle que soit la cat gorie dans laquelle on est et dans laquelle on s inscrit Donc par rapport l accueil des primo arrivants du parcours que l on a inscrit avec lui je pense que cela devrait tre une politique totalement d volue cette question l Pourquoi ne pas la sortir com pl tement des politiques de coh sion dans la me sure o si on regarde l histoire on est parti d une question li e au fait qu on avait rien mis en place du point de vue de l accueil on a donc r cup r la sauce par rapport ce qu on appelle l insertion puis l int gration et pr sent la coh sion On observe dans nos quartiers que le fil conducteur qui relie des populations c est la dualisation socio conomique J aimais bien le propos de la respon sable de Vie f minine qui tait un peu militant et auquel j adh re compl tement revenir effective ment la question du dominant domin Je pense que entre nous m mes parfois on est dans des Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 28 dynamiques stigmatisantes du fait qu on postule que dans les quartiers on doit n cessairement tre des citoyens exemplaires n cessairement tre propres et participer toutes les campagnes de propret Et si on n est pas l au barbecue c est qu on n est pas bon l gard des autres
146. t leurs moyens et leur temps de travail pour d velopper des mo dules riches int ressants et qui puissent vraiment permettre la population d avancer et de r fl chir Et de construire ensemble ce faire soci t aujourd hui dans un monde globalis qui est celui dans lequel on vit Je pense qu une politique de coh sion sociale ce sont des missions d l gu es de service public Il doit y avoir de l harmonisation dans l application de cette politique On ne peut pas pr senter des choses diff rentes en fonction des envies de l un ou de l autre des qualit s des animateurs et de leur quipement Donc oui un soutien m thodologique oui des contenus com muns a me para t tout fait important Sur la question de l article budg taire sp cifique pour les associations de migrants a me para t une bonne id e Mais c est de nouveau un retour Pensons la Communaut fran aise et l AMI Action en Milieu Immigr qui a t port e il y a bien longtemps par Th r se Mangot et Patricia G rimont C est une bonne id e mais telle que for mul e pour moi c est flou Je vous inviterais donc prendre en compte une initiative qui est port e depuis quatre ans par une s rie d organisations de migrants sur Bruxelles en Wallonie et m me en Flandre tabou on d passe les fronti res linguis tiques qui est Share et c est vraiment int res sant Share ne b n ficie pas de soutien Shar
147. te ligne les parents n taient plus les bienvenus l cole Je pense que cette ligne jaune est encore dans les cerveaux des personnes Et donc tout Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 33 le travail c est aussi de pouvoir d construire nos structures internes de pouvoir peut tre revenir l essence militante de nos actions Si on a peut tre rat le coche de mobiliser les parents je pense qu on a aussi rat le coche parfois d ouvrir notre bouche L esprit du d cret le permet C est un pro cessus qui permet le questionnement qui permet galement de rentrer dans les failles et quelque part de les questionner et de se positionner C est clair que sortir certains pans des politiques et les mettre en ducation permanente le bon sens le voudrait La deuxi me chose par rapport ces groupes de travail c est qu ils sont confront s eux m mes comme op rateurs cette n cessit de devoir atteindre des objectifs de r sultats je ne parle pas des personnes qui ont charge la ges tion des associations je parle des animateurs etc Si le gamin que je suis n a pas les comp tences en criture et en calcul c est que je suis moi m me en partie responsable parce que je suis sous la pres sion des parents qui veulent du r sultat et parfois des enseignants qui disent Mais tu trouveras l ext rieur suffisamment de r ponses que je n ai pas disposition maintenant Actes du colloque du 17 novembr
148. te d s lors plusieurs fa ons de d finir les destinataires de ces processus La fa on dont on va d finir les destinataires est importante elle donne des indications sur la proposition qui est formul e l adresse de ces destinataires Ce qui est aussi int ressant dans ces r cits c est qu un moment donn le qualificatif utilis s estompe Au d but on a affaire un apprenant dans un atelier Actes du colloque du 17 novembre 2014 alpha et puis dans ce r cit cet apprenant devient monsieur Untel madame Une telle Cela indique que le travailleur social va changer de position va envisager l apprenant d une autre mani re Cet l ve qu il faut faire r ussir un moment donn on va se rendre compte qu il est aussi un enfant qui est pris dans des rapports institutionnels et dans des stress affectifs de diff rentes natures Il est important de se demander qui sont ceux et celles auxquels nous adressons nos propositions et comment volue la mani re dont on les per oit 2 Traiter l individu versus travailler sur la soci t Cette diff rence entre traiter l individu et travailler sur la soci t me semble absolument fondamen tale C est sans doute une des plus importantes mon sens Elle fait appara tre une tension entre deux types de pr occupations deux types de sou cis Il ne s agit pas cependant de dire que c est l un contre l autre Il me semble que les travailleurs sociaux se situent dans l un et d
149. te mise en r seau comment soute nir davantage les associations pour qu elles pour suivent leur travail d actions et d veloppent encore des pistes innovantes en termes de participation et r ponses aux besoins en termes de coh sion sociale en partenariat avec les pouvoirs publics Enfin pour terminer j insiste sur le fait que le contr le et l valuation sont absolument l gitimes et n cessaires et ce d autant que nous nous trou vons dans le contexte d une enveloppe budg taire ferm e valuer contr ler a peut permettre de sortir certains projets du programme au b n fice de nouveaux dont pourquoi pas des projets mergents Voil tout Merci de votre coute Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 54 Regard sur la journ e Philippe STERCKX Cabinet du Ministre Rudi Vervoort vant d aborder les conclusions je voudrais remercier le CBAI et le CRAcs pour le rap port qu ils ont transmis au ministre et qui est d une qualit tout fait remarquable ainsi que pour l organisation de ce colloque Celui ci fut particuli rement int ressant et nous a permis aujourd hui d entrer dans le vif du sujet quelques ch ances du moment important de la red fini tion des priorit s du futur quinquennat de coh sion sociale Tirer les conclusions de ce colloque est un exercice particuli rement p rilleux Je ne vais donc pas ten ter d en faire une synth se exhaustive Je voudrais tout d abord vous
150. tique je rentre dans les st r otypes Il y a une r flexion mener pour comprendre cette tendance et com prendre quels sont les besoins de ces gens Virginie HUYBRECHIT Bouillon de Cultures Je voulais dire qu effectivement le vivre ensemble est une recommandation importante car pour ma part dans l association dans laquelle je tra vaille on travaille d j le vivre ensemble Sauf que ce n est pas de mani re p renne On obtient un subside de la Fondation Roi Baudouin Puis on essaie de rentrer dans un contrat de quartier pour pouvoir travailler d autres th matiques d autres Actes du colloque du 17 novembre 2014 p 20 situations insatisfaisantes que l on a identifi es mais qu on ne peut pas faire pour le moment Mais cette mani re de travailler ne la rend pas durable et la rend ph m re Ce qui veut dire qu chaque fois qu on retrouve un nouveau subside qui nous permet de travailler telle question on doit tout re commencer depuis le d but que a soit le contact avec le public l engagement d un personnel ou trouver quelqu un dans l association qui a les com p tences pour le faire On fait tout cela mais on ne le fait pas de mani re durable Et du coup on perd un temps fou et de l nergie toujours reproduire les m mes actions et d broussailler les choses traiter des questions qu on a d j trait es C est presque puisant Fred MAWET Cir J ai deux r actions par rapport ce que vo
151. travailleurs sociaux sont attach s une autre dimension Et une coordinatrice locale Sylvie pour ne pas la citer utilisait une expression qui disait Oui mais pas que On fait a mais on ne fait pas que a Il y a une dimension dans notre travail qui est absolument essentielle et significa tive qui constitue d une certaine fa on un horizon dont on ne peut se couper en tant que travailleurs sociaux Cet horizon de signification concerne le travail sur la soci t qui est souvent un enjeu dans les pratiques de coh sion sociale qui sont rappor t es ici Cela signifie On n est pas seulement l pour renforcer les personnes on est aussi l pour que ces personnes participent en tant que sujets politiques la construction de quelque chose qu il faut partager qu il faut mettre en commun Le deuxi me axe de cette tension c est donc le travail sur la soci t Il appara t clairement que l objet de chacun des deux axes de cette tension n est pas le m me dans le premier cas on travaille sur l indi vidu pour le renforcer alors que dans l autre on travaille sur le monde en tant que situation d ter min e concr te telle que des ateliers alpha une f te du quartier un espace de formation Il s agit d s lors dans ce deuxi me axe de produire un ef fet de transformation de la r alit Le syst me est quelque chose qui n est pas uniquement donn on peut aussi le construire 3 Perturbation et su
152. trice de ce changement Je pense donc que si vous tes l aujourd hui c est que vous voulez aussi comme nous que cela change La motivation de Share ici ce que Share poursuit comme objectif c est de faire en sorte que les migrants soient des citoyens part enti re Et que le terme m me de citoyennet soit inclusif qu il englobe aussi les personnes consid r es aujourd hui comme sans papiers car de main elles pourront aussi tre r gularis es Le Billy que vous voyez aujourd hui devant vous a une partie de son histoire et de sa culture construite ailleurs et une autre partie de son histoire et de sa culture acquise ici dans cette soci t qui l a adopt et qu il a adopt e La question est de savoir com ment faire disparaitre les craintes qui l emp chent de participer pleinement la vie de cette soci t qui aujourd hui est tout autant la sienne qu elle l est pour l autre d y apporter son v cu et de b n ficier de celui des autres C est ce que nous dit la femme d origine marocaine dans le film Je veux communiquer et partager avec les autres Pour communiquer il faut qu on se connaisse qu on puisse conna tre les normes et les valeurs de cha cun pour qu on puisse mieux se comprendre Et la demande de toutes ces personnes l est de vivre avec les autres Lorsque je regarde le th me de notre rencontre d aujourd hui je lis Vivre ensemble Mais dans Share nous cons
153. u elles ont refus e en expliquant que c tait trop dur d tre dehors devant le regard masculin et qu elles vou laient d abord se renforcer dans les salles de sport Saint Gilles pour tre entre femmes et ne pas tre l objet de discriminations Je pense que tout l en jeu de la coh sion sociale c est de travailler aussi avec des jeunes filles pour qu elles puissent se ren forcer pour pouvoir aller dans l espace public Un dernier l ment sur la question de l valuation du vivre ensemble Nous avons chez Vie F minine une m thode qui est simple et que nous pouvons partager qui est une grille de lecture f ministe o l on interroge les participantes un atelier sur leur volution individuelle et collective dans le groupe Cette grille analyse les diff rentes formes de pou voir au sens mancipateur du terme le pouvoir in t rieur qui correspond au renforcement de soi le pouvoir li l acquisition de connaissances et aux savoirs critiques et le pouvoir collectif de mobilisa tion pour changer son environnement proche et plus global celui de la soci t Christine SCHAUT Je suis tout fait d accord sur la notion de mixit c est ce que j ai essay de dire Je pense que faire de la mixit un indicateur de coh sion sociale c est se tromper Cela emp che de penser toute la com plexit de ce qu on veut faire quand on parle de vivre ensemble C est pour a que la d lib ration sur le sens m me de vivre ensemb
154. ue les autres et alors effectivement il ne faut rien bouger mais c est inacceptable comme pens e et videmment inexact Soit on ne le pense pas Et quand on voit statistiquement les chiffres au fil des ann es m me de mauvaises enqu tes parce que les crit res utilis s sont questionnables on a un probl me avec notre cole Ce probl me on ne va pas le r soudre en deux coups de cuill re pot C est vraiment un changement fondamental et une r flexion y compris des r seaux des ac teurs profs et autres protagonistes qu il faut arri ver Enfin c est toute une s rie de choses qu il faut penser si on veut un tant soi peu effectivement galiser les chances galiser la r ussite et donc donner un avenir et un autre v cu ces jeunes des quartiers pauvres de Bruxelles C est inacceptable que les gamins s emmerdent pendant des ann es sur les bancs perdent leur temps se bousillent et bousillent des profs Parce que moralement c est insupportable d tre en face et de ne pas pouvoir faire face C est l que se trouve le probl me num ro un selon moi Billy KALONJI Repenser l cole est videmment n cessaire Il y a des difficult s Si les jeunes qui vont l cole ont l impression de ne pas avoir des r ponses leurs questions leurs interrogations c est tr s f cheux et d licat C est pourquoi une organisa tion comme Share et d autres veulent que l on puisse donner aux professeurs des outil
155. une r elle alliance du cative qui rompe avec la pr gnance d une approche des apprentissages et de la r ussite scolaire qui ne n glige pas les circonstances et accepte la n ces sit que les apprentissages se fassent en diff rents lieux temps et contextes aux relations diversifi es A la coordination on se bat avec le collectif La Mar guerite on se bat avec Changements pour l ga lit Effectivement long terme on a notre pierre mener l difice pour que l cole change et qu on arrive une cole qui m ne tous vers la r ussite Anne Chantal DENIS Ce par quoi je voudrais terminer c est rappeler ce qui est un des fondements de la conception de l alphab tisation en tout cas de la n tre dans le cadre de l ducation populaire c est que l alpha b tisation n est jamais un but en soi mais toujours un moyen Un moyen pour accompagner effective ment ce public dans la r alisation de ses projets qui peuvent tre tr s diversifi s Ca peut effectivement tre pouvoir se d brouiller davantage dans la vie ou accompagner l enfant dans sa progression sco laire ou largir son r seau social s engager dans une action militante trouver un travail Mais en tous cas sans hi rarchie et sans a priori de la personne qui accueille sur ce qu est un bon projet ou un moins bon projet Et donc l je pense que je rejoins ce qui est dans la d finition de la coh sion sociale le fait qu elle pr ne notamment le
156. ur l alphab tisation auquel s ajoute d sormais le d cret de la Cocof relatif au parcours d accueil des primo arrivants A la lumi re de cet l ment les doutes formul s quant sa per tinence qui insistent sur le fait que sa seule utilit r siderait dans sa capacit renforcer des dispositifs qui sont insuffisamment soutenus par ailleurs ne semblent pas d nu s de tout fondement La diversit culturelle croissante de la R gion de Bruxelles Capitale si elle constitue un fait ind niable doit tre stimul e de fa on produire desinteractions dynamiques entre ses diff rentes composantes C est pourquoi il nous semble important que le Coll ge OIl s agit d un dualisme que la philosophe Nancy Fraser a qualifi de substantialiste et dont r sulte la constitution effective de deux t ches autonomes qui rendent n cessaires deux formes s par es de luttes politiques Nancy FRASER Qu est ce que la justice sociale Reconnaissance et redistribution Editions La D couverte Paris 2005 p 65 Actes du colloque du 17 novembre 2014 p15 de la Cocof l ve au titre de n cessit politique le fait de ne pas se satisfaire du caract re multiculturel de la population bruxelloise Ce dernier tant de l ordre du constat d crire ce qui est ne formule pas une attente normative qu est il souhaitable de mettre en oeuvre afin d enrichir cette r alit Nous indiquions dans ce rapport qu il tait sou
157. us avez dit D abord par rapport au d cret de coh sion so ciale et aux questions d galit des chances et de l acc s aux ressources Je pense que c est impor tant de faire tout ce qu on peut et d tre modeste et clair dans ce que l on veut atteindre Je ne pense pas que le d cret de coh sion sociale et que les ac tions men es depuis longtemps agissent significa tivement sur l galisation des chances a n enl ve rien l int r t l importance de ce qui est fait Mais je pense que les questions d galisation r elle des chances passent notamment par des changements fondamentaux sur les questions d enseignement Ca c tait ma premi re r action Ensuite je pense que le d cret peut peut tre avancer sur le fait de r unir les conditions pour l mancipation pour que les gens puissent s manciper effectivement et trouver les appuis pour a La question de la mobi lit spatiale me para t importante et je pense que l dessus il y a vraiment des objectifs atteignables Ensuite c est bien que vous reveniez avec l objectif du vivre ensemble Mais pour les vieux acteurs justement la coh sion ce n est pas nouveau du tout Je me rappelle quand j ai commenc la Mis sion Locale de Forest en 1992 avec Myriem notam ment on tait sur le d cret l poque qui s appelait Pour la cohabitation et l int gration harmonieuse des populations Cet enjeu tait l fondamental Et ce qui a t constat c
158. utes et tous d ores et d j impatients de les d couvrir Je ne d voilerai pas la teneur du projet pour l instant car il me semble important de pouvoir aussi entendre ce qui va tre dit au jourd hui N anmoins je ne crois pas qu il s agisse l d un myst re de dire qu il est primordial de ne pas d construire tout ce qui a t b ti en cinq an n es Par exemple je constate que le secteur du sou Actes du colloque du 17 novembre 2014 tien scolaire est important au sein de la coh sion sociale Il concerne presque la moiti des projets soutenus c est non n gligeable De plus il r pond un besoin que l ex cutif bruxellois a identifi comme prioritaire celui d aider nos enfants nos jeunes s investir dans leur vie leur donner toutes les cl s pour l avenir et leur permettre de surmon ter les d terminismes socio conomiques qui sont aujourd hui encore toujours trop contraignants pour les jeunes Bruxellois des quartiers modestes Il en va de m me pour la mission d apprentissage du fran ais l apprentissage de la lecture et de l criture A Bruxelles 9 des hommes et 11 5 des femmes n ont pas de CEB Ce sont des chiffres qui nous inter pellent Ils montrent galement combien nous ne pouvons pas abandonner ce travail essentiel qui m ne une meilleure int gration dans la soci t une galit entre les citoyens des opportunit s d emploi ou tout le moins une vie meilleure Je ne peux
159. utre nous pensons qu il est souhaitable que cette priorit ainsi requalifi e permette le soutien d actions des tin es des personnes migrantes et non primo arrivantes en leur offrant une aide individuelle sous forme de permanence socio juridique Le CBAI a soutenu plusieurs reprises que la ci toyennet malgr la complexit politique et ins titutionnelle que ce terme rev t dans le contexte politique belge actuel repr sente un enjeu central en termes de coh sion sociale pour toute soci t qui pr tend accueillir dignement les nouveaux arrivants sur son territoire car c est aussi avec eux qu il s agit de faire soci t En outre la citoyen net dans la mesure o elle constitue galement une invitation adress e aux migrants plus anciens prendre part la vie de la cit se reconna tre dans les institutions de cette derni re garantes de leurs droits et libert s doit galement concerner celles et ceux qui se trouvent exclus du spectre d fini 2 Cette priorit vise l accueil et l accompagnement des primo arrivants l article 1 lequel tablit une cat gorie de b n fi ciaires qui sera son tour appel e tre resserr e l aide d un arr t d application relatif aux publics prioritaires C est pourquoi le recours au terme migrants pour d signer les destinataires de cette priorit reformul e nous semble plus ad quat Le CBAI a soulign maintes occasions
160. x o l on se sent bien mais pas un quartier qui nous enferme Pas un quartier o l on est assign r sidence L enjeu du travail en coh sion sociale c est de pouvoir bien vivre dans son quartier et puis se sentir chez soi aussi un peu partout Parce qu il ne faudrait pas cr er du je en opposition un nous Du nous et du eux cette logique binaire qui est source de tensions Le travailleur social a un r le crucial jouer celui de passeur de m diateur celui qui transmet les codes Il s agit l d un processus de travail pour permettre aux personnes avec les quelles on volue d tre capables de passer d un univers l autre s ils le souhaitent leur permettre d avoir cette mobilit spatiale Et pouvoir ainsi se mouvoir que ce soit ici dans leur quartier dans leur r gion ou plus largement en Europe etc A l re de la mondialisation plein d opportunit s sont possibles Mais encore une fois nos publics s autorisent ils les saisir Sont ils inform s de tous les possibles Tel est l enjeu du travail social port au quotidien offrir toutes ces cl s tous ces outils pour que nos usagers puissent s en saisir s ils le souhaitent et les accompagner dans ce long pro cessus d mancipation individuelle et collective D bat avec la salle Capucine ANBERGEN CEM me Je voudrais r agir par rapport la question des tentatives politiques pour essayer de casser les ghettos
161. x per u juste titre par les domin s comme un artefact imperm able aux dominants Le ghetto remplacera alors le quartier immigr certes paup ris mais entrouvert sur le reste de la ville et offrant encore certains une ascension sociale tandis que les outsiders devront se confronter de plus en plus des pratiques anthropologiques effectivement racia lis es Le sch ma suivant peut alors restituer les axes de tension qui pr sident la coh sion sociale d une ville cosmopolite Ghetto duplication institutionnelle A Rel gation Gentrification Elitisation Tradition gt Acculturation Reconnaissance culturelle Assimilation Quartier immigr ascension sociale Commentaire une premi re tension d finit l axe ghetto quartier immigr L litisation et la gentrifi cation des espaces urbains entra nant le repli des m nages modestes vers les espaces paup ris s de la ville on peut estimer qu elles stimulent les pro cessus de ghetto sation en concentrant davantage la pauvret en soutenant les ph nom nes de replis identitaires D un autre c t ces m mes ph no m nes gentrification litisation en attirant des profils relativement semblables dans les quartiers revitalis s de la ville classes moyennes cultiv es fonctionnaires europ ens participent de l difica tion d espaces homog nes davantage accultur s et autarciques rassembl s sur base socio con
162. x que moi d ailleurs 50 des animateurs sont b n voles Ne faut il pas d s lors envisager pour ces personnes qui donnent leur temps dans les ac tions de coh sion sociale de pouvoir b n ficier de formations leur permettant d acqu rir des comp tences suppl mentaires La formation pour tous les acteurs et tous les travailleurs du secteur me semble tre un des aspects de cette professionnalisation C est une possibilit qui existe d ailleurs pour les sala ri s travers les budgets de formation pr vus dans les accords du non marchand C est galement une volont que nous avons toujours exprim e favoriser la formation dans le secteur et trouver des dispositifs qui rencontrent ces objectifs La cr ation d un cadre m thodologique a aussi t voqu e Il constitue un l ment important pour cr er les conditions d valuation et identifier les r sultats visibles dans le cadre du secteur La question de l association des organisations de mi Actes du colloque du 17 novembre 2014 p56 grants notamment en ce qui concerne les actions vi sant les primo arrivants mais aussi les actions visant l interculturalit a aussi t pos e Je pense que c est videmment quelque chose vers lequel nous devons tendre Nous devons effectivement voir comment les y associer De leur c t nous devrions pouvoir ren contrer des interlocuteurs qui repr sentent un cer tain nombre d acteurs d organisations de migrant

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