raisonnement et ecriture à propos d`activités expérimentales
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1. RAISONNEMENT ET CRITURE PROPOS D ACTIVIT S EXP RIMENTALES AU COLL GE Anne V rin La ma trise du raisonnement scientifique est attendue des l ves mais fait elle l objet d un apprentissage sp cifique en classe Une recherche a tent d explorer les possibilit s de travail sur la production de textes comme une entr e possible pour l apprentissage des op rations intellectuelles dont ils sont le support L analyse de quelques s quences d enseignement de la physique et de la biologie au coll ge d velopp es dans ce cadre montre que celles qui sont centr es sur la production de comptes rendus d veloppent la formalisation d tapes d un raisonnement expositif o la th orie est utilis e pour expliquer un ph nom ne exp rimental Celles qui s appuient sur la production de textes accompagnant la formulation d hypoth ses et la r alisation d exp riences ouvrent des possibilit s de mise en oeuvre de raisonnements heuristiques La question de l pist mologie scolaire sous jacente aux choix p dagogiques des enseignants est pos e l occasion de ces exemples Il est tr s largement admis que l apprentissage du raisonne des activit s de ment en relation avec la construction et l utilisation de classe connaissances scientifiques fait partie int grante de la for mation scientifique Cet apprentissage est rarement pris de front Le travail sur la r daction de textes autour d activit s exp rimentales peut2. chaque l ve de confronter son tra vail avec celui d un l ve voisin de fa on rendre manifeste tous la possibilit d interpr tations divergentes pour une m me s rie de donn es Ces interpr tations duelles sont permet de les alors affich es dans la classe et font l objet d un examen confronter et de comparatif M me apr s discussions et ajustements il constater que apparait que plusieurs fa ons galement plausibles de lire plusieurs sont la succession des photos subsistent Celles ci restent donc possibles toutes l gitimes alors qu il est par contre ill gitime ce stade et en l absence de donn es compl mentaires d aff cher une certitude interpr tative La bonne r ponse ce n est plus d avoir devin juste c est de disposer de plusieurs interpr tations alternatives et de conserver plusieurs ques tions en t te Le terme d interpr tation est pris ici dans un sens particu lier Il d signe le fait de rendre compte d un comportement observ de reconstituer un d roulement chronologique qui 120 prendre conscience que les certitudes h tives sont un obstacle la d marche heuristique les interpr tations propos es prennent le statut d hypoth ses qui seront confirm es ou infirm es par l observation se d roule de fa on trop rapide pour tre observ pr cis ment et de s aider pour cette reconstitution de suppositions sur les organes des sens en jeu dans le rep rag
3. d laborer une nouvelle explication La s quence sur la Vip re conduit les l ves un traitement des informations qui implique un choix parmi plusieurs explications pos sibles Ces s quences engagent les l ves dans une analyse r flexive de leurs d marches Les connaissances m tacogni tives que l on veut ainsi construire font bouger le cadre pis t mique des l ves tout en restant tributaire d une pist mologie constructiviste mais qui reste teint e de positivisme Les activit s de production de textes jouent un r le d cisif de facilitation de la distanciation n cessaire pour cette ana lyse r flexive Le petit nombre de dispositifs analys s leur caract re aty pique par la centration sur l apprentissage de comp tences m thodologiques la vari t des contenus et des niveaux de classe tous ces l ments rendent une g n ralisation impos sible L apport d une analyse de ce type r side dans le mode de questionnement qu elle permet de pr ciser Il est ici r a lis a posteriori mais pourrait tre repris au moment de la conception de dispositifs Celle ci gagnerait expliciter l pist mologie de r f rence qui organise les activit s dans lesquelles les l ves sont engag s et les raisonnements qu ils apprennent conduire Anne V RIN Equipe de didactique des sciences exp rimentales INRP
4. le l effet est pr vu Pour l l ve il a le statut d une observation surprenante En effet l effet est inattendu le bouchon saute et parait sans commune mesure avec ce qui l a provoqu mettre un comprim dans de l eau ne provoque rien de particulier dans l exp rience de tous les jours Il motive la recherche d une explication rationnelle On est l devant une situation transposant au cadre sco laire l activit du scientifique qui cherche prouver les mod les physiques dont il dispose pour voir s ils peuvent rendre compte de fa on satisfaisante de nouvelles classes de ph nom nes ce que Kuhn appelle la science courante Les l ves auront bien cette r f rence en t te au moment de la r daction du compte rendu puisqu ils chercheront pr ciser le but de l exp rience nous y reviendrons Mais dans le leur activit intellectuelle laborer une explication par un raisonnement d ductif partir du mod le connu l utilisation d une grille d valuation au moment de la r daction 107 contexte d apprentissage scolaire le ph nom ne est donn l l ve d j construit l l ve n a pas d hypoth se faire ni de d coupage de la r alit pour en retenir les l ments significatifs ni de raisonnement argumentatif On lui demande de produire une explication L explication n tant pas disponible imm diatement c est une d marche seconde n cessitant l utilisation d ductive du mod le
5. o tre le support d un tel apprentissage l apprentissage Quelles possibilit s offrent cette entr e particuli re quelles du raisonnement en sont les limites quels sont les aspects du raisonnement C ER EES qu elle permet d enseigner Une analyse des caract ris tiques de quelques activit s de classe construites dans cette perspective permet de pr ciser les apprentissages mis en jeu selon les t ches intellectuelles propos es aux l ves les est abord types de texte demand s et les modalit s de travail de ces travers la textes Elle apporte un clairage sur ces questions et ouvre production une r flexion sur le cadre pist mique sous jacent aux choix d crits p dago giques 3 ASTER N 14 1992 Raisonner en sciences INRP 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 104 le compte rendu d exp rience reconstruit le raisonnement argumentatif la fa on de l article scientifique expose les connaissances acquises la fa on du manuel scolaire 1 LA R DACTION D UN COMPTE RENDU D EXP RIENCE EST UNE T CHE COMPLEXE Le compte rendu d exp rience accompagn de dessins et de sch mas est un texte typique de la tradition scolaire dans l enseignement des sciences exp rimentales 1 La t che que l on propose habituellement aux l ves n est pas simple On y rel ve une divergence entre des objectifs concurrentiels divergence qui d ordinaire reste essentielle ment g r e par les l ves de fa o
6. aisee renke Vol on mek de Vean da cachet d arpiriru e en Qarma vike lo boze auec e cuverele ton laubee fondar cache smpliobbr Corea on n geune Aourrik creire que Paule GUCE can l agiteh n Quarunke om t th P ougrenke owe L aqior m d part P En rurude on sarott le rembre de pliculeo an fasant fondar Vera qua Lari hous eme a pri va Gun accrethe Grchunion P Car l membne de daus dence l bouchm Seule Un des textes d l ves analys s par la classe Ce dispositif est repris plusieurs fois au cours de l ann e Mais chaque fois selon les caract ristiques des productions des l ves le professeur privil gie une centration particu li re qui lui para t propre faire r aliser aux l ves un pro gr s significatif 110 qui ici conduit une r flexion m tacognitive sur les op rations en jeu dans le raisonnement propos d exp riences invention du protocole qui permettra d obtenir l effet demand Ici le professeur ayant not que le mot expliquer est utilis plusieurs fois par les l ves tant t avec le sens de d crire tant t avec celui d interpr ter choisit de centrer la r flexion sur le raisonnement propos d une exp rience scientifique en partant d une r flexion sur les op rations mentales d si gn es par ce terme Apr s un long d bat sur le sens de ces diff rents mots apr s recherche dans le dictionnaire le terme expliquer est l
7. d autres renseignements Mourat Dans l exp rience on ne sait pas s il voit s il sent ou s il entend Ce n est pas le travail demand On ne sait pas si elle veut parler de l ou e de la vue des exp riences que vous avez demand es Le professeur propose alors une r criture du document anticipatoire et cette deuxi me version sera galement sou mise la discussion collective Linda 116 ui j L lajam ut Uu pasihan dL qut che durmenti qui ou as TO un sera y Un exemple de la f lajm ya 2 l o baies u Mo premi re version ause du lun cote tefr du document anticipatoire Dalida dik que c est gu ce Loue qu il napi da nuit Vaque d que p et gr ce Vodnar eXY Te yue mrooh Aux gr a L odauar Jde Y pared que Vage te Boucha U ms dr Yon ds bs aetla Un exemple de la ekjecale fa deuxi me version Carno re du document anticipatoire et nouvelles analyses critiques pour aider une meilleure ma trise du raisonnement la mise en forme finale est propos e par l enseignant ou r sulte d une mise l preuve pratique des outils des l ves 117 On ira ainsi jusqu trois versions successives int grant progressivement les critiques de plus en plus affin es les derni res critiques portent sur la correction de la cha ne logique dans l exp rimentation et sur le statut de l hypo th se des r sultats et de la conclusion Il est noter que sans la
8. d une fa on telle qu elle permette l exposition d un savoir socialis d j disponible Il est demand aux l ves de 1 On peut noter surtout au coll ge une tendance la moindre fr quence de cet exercice au profit de l interpr tation de r sultats exp rimentaux donn s sur papier concommitante avec une diminu tion des activit s de manipulation 2 Liliane SPRENGER CHAROLLES La compr hension du lan gage in Signes et discours dans l ducation et la vulgarisation scientifiques Actes des 6 mes Journ es Internationales sur l Education Scientifique Chamonix 1984 Paris Univ Paris 7 Didactique des disciplines 1984 3 Le sch ma OHERIC Observation Hypoth se Exp rimentation R sultats Interpr tation Conclusion h tivement attribu Claude Bernard est encore souvent utilis dans la tradition scolaire pour d finir la forme d exposition attendue c est la phase de structuration logique de la d marche scientifique qui est privil gi e deux dispositifs centr s sur la mise en forme du raisonnement 105 combiner discours argumentatif et discours expositif dans un raisonnement logique rigoureux qui tablit des rapports entre la pens e et la r alit 4 La r daction d un compte rendu r pond ainsi deux fonc tions dans l apprentissage une fonction d appropriation et de consolidation des acquis correspondant au deuxi me objectif d crit plus haut et une fonction d appr
9. documents Bulletin de l APBG 3 1972 Babacar GUEYE L preuve crite de biologie au baccalaur at fait elle appel au raisonnement en sciences exp rimentales ASTER 8 1989 5 GOHAU Gabriel Deux esprits scientifiques Cahiers p dagogi ques 141 1976 6 Je reprends ici en me centrant plus sp cifiquement sur les com posantes de l apprentissage qui ont trait au raisonnement des s quences d crites dans Jean Pierre ASTOLFI Brigitte PETER FALVI Anne V RIN Comp tences m thodologiques en sciences exp rimentales Paris INRP 1991 chapitre 2 Apprendre crire des textes vari s fonctionnellement ins r s dans la formation scien tifique 106 r alisation des manipulations indiqu es pour provoquer un ph nom ne simple mais inexplicable sans le recours au mod le particulaire de la mati re le ph nom ne n est pas construit par les l ves c est un fait observ et des r gles formelles propres un compte rendu scienti fique et initiaient chez eux une r flexion de type m tacogni tif portant en particulier sur les raisonnements mis en oeuvre chaque tape Les t ches dans lesquelles les l ves sont successivement engag s d terminent la mise en oeuvre d un raisonnement que je tenterai de caract riser dans chaque cas J analyserai ensuite ce que le travail sur le texte apporte l apprentissage de comp tences de raisonnement 2 1 Un cachet
10. es aux l ves qu ils n ont pas eu faire de conjectures ce moment l il s agit donc d une reconstruction par les l ves du point de vue de l enseignant ou du point de vue d un chercheur fictif qui aurait imagin cette exp rience L l ve qui crit But Si on laisse T temp rature fixe ainsi que V volume et qu on augmente N nombre de particules on cherche savoir ce qui se passe pour P pression du gaz on cherche savoir si notre mod le permet d expliquer ce qui se passe propose un raisonnement argumentatif o les caract ris tiques de l exp rience sont d duites du mod le de fa on contr ler deux param tres en faire varier un troisi me M me s il est laiss en suspens si l effet pr dictible partir du mod le n est pas formul en bref m me si ce raisonne ment est incomplet je retiens ici l id e que l l ve tente de reconstituer le point de vue de celui qui a construit l exp rience Le dernier membre de phrase change de registre et revient l explication du point de vue de l l ve Les rubriques suivantes d finissent une exigence de d fini tion d un protocole d exp rience pr cis description organi s e de la suite des actions r alis es consignation des r sul tats observ s puis une exigence de r daction d une conclusion Pour un certain nombre de textes d l ves ces rubriques sont utilis es comme un plan type Le compte rendu adopte alors le sch ma
11. identique pour tous qui impose ses conditions aux vivants milieu subi 10 Le cas de la Chauve souris est int ressant parce que ses possibilit s sensorielles sont tellement diff rentes de celles de l homme que la d centration en est facilit e Le principe en est repris ici avec la mise en place d un plan d exp riences pour savoir avec quel s organet s des sens le Lapin rep re sa nourriture Cependant la th orisation qui pr side au choix des variables est faible La proximit de l animal choisi avec l homme per met aux l ves de se contenter d identifier implicitement le milieu du Lapin et ses possibilit s sensorielles avec ceux de l homme pour choisir les variables vue et odorat La variable ou e retenue galement pourrait ouvrir une remise en question conceptuelle mais elle est peu vraisemblable tant donn le r gime alimentaire du Lapin C est sur le raisonnement hypoth tico d ductif que l accent est mis et particuli rement sur l aspect pr dictif de la r a lit qui est le propre des hypoth ses la premi re t che des l ves consistera formuler des questions en des termes tels qu ils pourront orienter la construction d un dispositif exp rimental et qu ils inclueront une pr vision des r sultats attendus L id e est la suivante c est qu avant de lancer les l ves dans l exp rimentation proprement dite il est utile qu ils planifient aussi pr cis ment que poss
12. Gauthier Villars 1986 page 18 et dans la discussion page 57 vont apprendre ma triser la distinction entre textes descriptifs et explicatifs renvoie la relation entre th orie et exp rience les choix d enseignement d terminent des pist mologies scolaires diff rentes 123 La centration diff re n anmoins dans les deux premiers cas o c est une exp rience d j r alis e qui est d crite on cherche am liorer la communicabilit Dans la s quence sur le lapin le protocole anticipe l exp rience r aliser et les l ves r fl chissent aux conditions de d finition de ce protocole permettant la faisabilit de l exp rience et le contr le des variables choisies 4 3 D crire et expliquer les rapports entre th orie et exp rience La distinction entre les textes descriptifs et les textes expli catifs occupe une place importante dans les dispositifs que nous venons d analyser Une telle centration est caract ristique de l enseignement des sciences exp rimentales o le statut du r el appara t singulier Alors que le travail sur la langue ou de type math matique s effectue principalement sur le signe logique interne des propositions et de la cha ne d ductive qu on peut en tirer rapports entre signifiant et signifi le raisonnement exp rimental porte aussi et peut tre d abord sur les rapports entre r f rent et signe Il faut bien dire que la complexit de la relat
13. aidoyer pour un inductivisme mod r in Biologie G ologie Bulletin de l APBG 4 1985 14 Samuel JOHSUA Le rapport l exp rimental dans la physique de l enseignement du secondaire in Exp rimenter mod liser Aster 8 1989 page 34 124 ici la th orie est au point de d part le raisonnement hypoth tico d ductif privil gi l option est constructiviste avec des caract ristiques positivistes Les s quences pr sent es ici op rent un autre choix et pla cent la th orie au point de d part de l activit Dans les deux premi res la th orie a t construite pr alablement L exp rience est propos e comme un nou veau champ d application pour faire fonctionner cette th o rie C est un raisonnement d ductif qui permet de construire l explication du ph nom ne provoqu qui n a pas par ailleurs le statut d exp rience dans le deuxi me cas j y reviendrai Dans les derni res s quences la construction de l hypo th se avec son caract re anticipatoire est centrale Le degr de th orisation est faible on l a vu mais l accent est cependant nettement mis sur l aspect de construction intel lectuelle d explications plausibles et sur le r le argumenta tif conf r l exploration du r el De ce point de vue elles se d marquent d une option stricte ment inductiviste On rel ve cependant des caract ristiques que l on peut qua lifier de positivistes Ainsi dan
14. d aspirine et le bouchon saute expliquer d crire ou interpr ter L exp rience suivante est propos e une classe de Troisi me en d but d ann e On met un quart de cachet d aspirine effervescente dans un pilulier contenant de l eau On ferme celui ci et l on observe rapidement que le bouchon saute Les manipulations effectuer sont des plus simples le ph nom ne observ galement et ceci est d lib r Ce que souhaite l enseignant c est focaliser le travail des l ves sur ce qui peut faire ici difficult l interpr tation du ph no m ne et sa r daction par les l ves et il a pr f r pour cela une r alisation exp rimentale qui ne pose pas probl me par ailleurs Il est annonc d embl e aux l ves que l interpr tation du ph nom ne demandera de mettre en jeu le mod le particu laire de la mati re Une formulation en a t construite avec les l ves dans les cours pr c dents en relation avec les param tres caract ristiques d un gaz pression volume temp rature nombre de particules Je caract riserai deux t ches qui ne sont pas n cessaire ment successives pour les l ves mais qui me semblent dis tinctes la t che d laboration de l explication et la t che de mise en forme du raisonnement explicatif en respectant des normes Le ph nom ne consid r est pour l enseignant un fait exp rimental construit de fa on d ductive en rapport avec le mod
15. dans une seringue sans que l on touche au piston de cette seringue au moment de l ascension de l eau Ils ont assez rapidement trouv qu il faut cr er une d pression dans la seringue et pour cela boucher l embout avec le doigt et tirer le piston avant de plonger la seringue dans l eau L enseignant propose ici aux l ves un d fi technique II s agit comme dans l exemple pr c dent de produire un ph nom ne surprenant mais cette fois ce n est pas la marche suivre qui est donn e mais le r sultat recherch faire p n trer de l eau dans une seringue sans toucher au piston Du point de vue des l ves leur activit inventive porte sur la r ussite de l action dans ce premier temps et non sur 8 Une premi re analyse de ce travail conduit par Camille DURNERIN et Alain ROBERT a t publi e dans Anne V RIN Apprendre crire pour apprendre les sciences in Les l ves et l criture en sciences Aster 6 1988 r daction d une fiche de T P l intention d autres l ves la fiche est utilis e pour r aliser la manipulation ce qui met l preuve essentiellement le caract re reproductible du protocole d crit la r criture porte sur ia lisibilit et la distinction entre description et explication Pour arriver faire monter de l eau l int rieur d une seringue sans action ner le piston une fois que la seringue est dans l eau ler Avoir un cristallisoir re
16. e et c est justement ce qui fait d faut aux l ves dont il est question C est pourquoi les premiers outils produits sont tr s loign s de ce qu on pourrait appeler un plan exp rimental les l ves produisant plut t en majorit des monographies sur le lapin ou sur son ali mentation C est alors que survient un moment cl de cette strat gie didactique les documents imparfaits disons m me mau vais et hors sujet qui manifestent une incompr hension de l id e de plan exp rimental loin d tre cart s sont pris comme points d ancrage pour l laboration ult rieure Le professeur reproduit sur transparents quatre des docu ments d l ves qu il a s lectionn s comme repr sentatifs des productions de la classe et il les propose l examen cri tique collectif D s cette premi re projection les carts sont rep r s entre ce qui a t produit et la fonction que le docu ment tait cens remplir En m me temps est esquiss e une premi re prise de conscience des op rations intellectuelles en jeu dans la mise au point d un plan d exp rience choisir des variables pertinentes par rapport au probl me d finir l action que l on exercera sur elles pr voir l effet en fonction d un cadre interpr tatif Rabbah Malgr les dessins elle n a pas bien expliqu ce qui tait demand Fabrice Elle n a pas fait d exp rience Alain Vous avez demand comment il rep rait sa nourri ture le document donne
17. e de la proie Cette activit permet d attirer l attention sur la phase de construction d explications plausibles et sur l importance du doute pour imaginer des explications en rupture avec ce que l on croit voir ou ce que l on croit savoir Il n y a pas de r gle permettant de garantir la validit d une d marche inductive mais quelques principes dont celui du doute m thodique favorisent la f condit de la d marche Dans une deuxi me phase ces hypoth ses l gitimes vont tre confront es des donn es nouvelles par le visionne ment d un film scientifique Mais avant ce visionnement les l ves ont cocher une ou plusieurs cases d une fiche sur laquelle le professeur a r capitul des interpr tations propo s es pour trois des photos Il s agit par ce mode de travail d orienter le visionnement vers la confirmation ou l infirma tion des hypoth ses Chacun notera sur la m me fiche ce qu il a compris propos de chaque photographie Comme pour l exemple pr c dent on voit que ce qui est probablement le plus d cisif travers ce travail c est la modification du statut des propositions didactiques du ma tre L c tait la signification conf r e au tableau qu il proposait pour conduire l exp rimentation qui voluait ici c est l attitude face au document informatif qui se trouve transform e Si en effet le visionnement du film tait pro gramm d embl e en d but de s quence comme auparavant celui sur l
18. emploi des connec teurs par exemple et de la syntaxe ce qui donne lieu simultan ment une analyse des caract ristiques des textes explicatifs par rapport aux textes injonctifs 3 LE D VELOPPEMENT DU RAISONNEMENT EN RELATION AVEC LA PRODUCTION D CRITS ACCOMPAGNANT L EXP RIENCE OU L OBSERVATION Les s quences pr c dentes portaient sur la phase de r dac tion d un compte rendu Or il est possible de d velopper aussi des comp tences autour du raisonnement exp rimen tal en s aidant d crits qui accompagnent la mise au point la r alisation ou l interpr tation d une exp rience ou d une observation sans prendre n cessairement une bonne forme si ce n est dans la phase terminale du travail 3 1 Le lapin rep re sa nourriture mise au point d un plan exp rimental Deux caract ristiques font l originalit de cette s quence les l ves sont engag s dans l invention d un dispositif exp rimental pour r pondre un probl me et le travail r a lis autour de la production d crits a pour fonction d accompagner la d marche heuristique dans laquelle les l ves pr cisent le probl me d finissent des variables pr voient des dispositifs permettant d agir sur ces variables 9 9 Martine SZTERENBARCG Sur les traces du lapin blanc Cahiers P dagogiques 278 1989 et Elaborer l id e d exp rience Aster 12 1991 114 est enrichie par un film puis par les activit s d i
19. es Chauves souris les l ves conserveraient leur comportement standard de recherche d une bonne et unique r ponse C est le fait de faire pr c der ce visionne ment d un travail hypoth tico interpr tatif sur un classe ment de photos extraites du film qui probl matise ce vi sionnement et met les l ves en situation d y chercher des r ponses des questions qu il se sont pr alablement pos es de l utiliser pour trancher entre des modes de lecture alter natifs d j rep r s 4 LE PROJET DE FORMATION DE COMP TENCES DE RAISONNEMENT Nous sommes en pr sence de s quences limit es dans le temps nous n avons pas d l ments d information sur l organisation long terme d un apprentissage articulant des s quences de types diff rents Ce que nous caract ri sons ici ce sont bien pr cisons le les options pist molo giques mises en jeu dans ces s quences particuli res plut t que les conceptions pist mologiques des enseignants qui les ont conduites Les deux premiers dispositifs conduisent les l ves faire fonctionner une th orie Les deux derniers introduisent une la mise en forme du texte de compte rendu est dict e par des r gles de rigueur et de coh rence de la cha ne d ductive ii n y a pas de m thode ou de norme quivalente pour le raisonnement heuristique 121 d marche de pens e exploratoire On peut remarquer que ce sont des s quences d enseignement de la phys
20. ible le d roulement de leurs actions exp rimentales en rapport avec ce qu ils se proposent de montrer m me si en cours de r alisation ils 10 Brigitte PETERFALVI Guy RUMELHARD Anne V RIN Relations alimentaire Aster 3 1987 page 141 est soutenu par un outil graphique pr visionnel quatre productions sont analys es collectivement amorce d une r flexion m tacognitive en particulier sur la notion de variable r critures 115 d couvrent d autres aspects des choses qui am neront infl chir ce plan Pour aider la g n se de ce raisonnement anticipatoire avec mission d hypoth ses le professeur propose aux l ves de pr parer individuellement ou en groupes un outil graphique ou document qui permettra de pr voir la marche suivre et de noter les r sultats L emploi d un tel outil graphique est un exemple d un type particulier d utilisation fonctionnelle d un crit Celui ci se distingue par ses propri t s synoptiques puisqu il donne voir d un seul coup d oeil le processus exp rimental projet La signification des diff rents moments de la d marche peut plus facilement tre mise en relation avec l ensemble per mettant ainsi une visualisation globale porteuse de signifi cation D autant que ce document anticipatoire devra guider par la suite la d marche elle m me Mais pour anticiper il est n cessaire d avoir une certaine exp rience de la chos
21. imin Il est remplac soit par donner le but quand il s agit d une explication qui cherche finaliser l exp rience la question th orique pour laquelle l exp rience a t con ue soit par d crire quand l explication pr cise la fa on dont l exp rience est conduite le protocole d exp rience soit par interpr ter quand l explication rend compte avec des outils conceptuels th oriques du ph no m ne observ Ces distinctions seront reprises et affin es par la suite Une discussion s engage sur ce que peut tre le but d une exp rience r pondre une question com prendre explorer Ainsi dans ce d bat chacun par sa participation ou son coute cherche s approprier les objectifs comprendre preuves l appui le sens des rubriques de la grille con ues comme diff rents moments du raisonnement et pr ciser les diff rentes op rations intellectuelles auxquelles elles ren voient Ce travail d explicitation passionne les l ves et le professeur note une am lioration de la qualit des comptes rendus beaucoup plus rapide que les ann es pr c dentes 2 2 Seringue et pression atmosph rique distinguer puis articuler s quence descriptive et s quence explicative Les l ves d une classe de physique de Cinqui me viennent d imaginer et de r ussir une exp rience mettant en jeu la pression atmosph rique 8 On leur a demand d imaginer une exp rience dans laquelle l eau monte
22. ion entre th orie et exp rience 13 laquelle elle renvoie n est pas toujours per ue et que domine encore aujourd hui dans l enseigne ment scientifique une philosophie spontan e empreinte de positivisme on observerait avec pr cision les faits exp rimentaux on les interpr terait avec rigueur gr ce la mise en jeu d un raisonnement exp rimental on en conclu rait telle loi notion ou th orie Comme Samuel Johsua le souligne propos de l enseigne ment de la physique la situation didactique introduit une contrainte particuli re elle exige un d but et une fin qui n existent nullement en physique savante et selon le type de coupure que l on choisit on cr e une pist mologie scolaire tr s particuli re Si par exemple on d cide de partir de l exp rience on devra pr senter certaines des caract ris tiques de cette derni re comme des donn es ind pendantes au moins fictivement de la th orie que l on d veloppera son propos Des contraintes de nature didactique peuvent ainsi venir renforcer des options de nature clairement id olo giques 14 13 Il faut citer ici les analyses rigoureuses de Gabriel GOHAU et par ticuli rement Faut il raisonner logiquement actualit de la red couverte in Enseigner la biologie Cahiers p dagogiques 214 1983 Pour un popp risme relatif in Biologie G ologie Bulletin de l APBG 1 1984 Pl
23. ique qui met tent l accent sur le raisonnement d ductif partir de mod les formalis s et des s quences d enseignement de la biologie qui mettent l accent sur la construction d hypo th ses faisant une place l induction et ouvrant la possibi lit d erreurs et de doutes avec un faible degr de th orisa tion On peut se demander si cette tendance tait confirm e dans quelle mesure elle serait li e aux carac t ristiques des disciplines et dans quelle mesure elle serait significative d une tradition scolaire ce niveau d enseigne ment le coll ge 4 1 Mise en forme textuelle et m thode exp rimentale Il apparait de fa on centrale dans l exemple sur le cachet d aspirine mais galement dans le suivant que les l ves sont conduits exprimer leur activit manipulatoire et d ductive dans une bonne forme que le professeur s efforce de ne pas imposer de fa on norm e mais dont il se propose au contraire de leur faire saisir la signification et l efficacit Ces s quences centr es sur la r daction de comptes rendus d veloppent la formalisation d tapes dans le raisonnement Dans la premi re s quence l exp rience est ins r e dans une argumentation reconstruite a posteriori Des tapes sont d finies qui jalonnent le raisonnement non pas n ces sairement comme un plan lin aire mais comme un ensemble de raisonnements n cessaires expos du but de l exp rience description du protocole exp
24. isant chacune une des actions successives l explication r aliser Il perd du coup la composante explicative de la premi re version mais gagne en efficacit sur le plan injonc tif Pour arriver faire entrer de l eau l int rieur d une seringue Mat riel de l eau une seringue et un cristallisoir Mode d emploi remplir le cristallisoir d eau boucher l extr mit de la seringue Ensuite actionner le piston sans enlever le doigt de l extr mit de la seringue Puis la plonger dans le cristallisoir enlever le doigt de l extr mit de la seringue et vous verrez que l eau monte Texte 2 r criture du texte 1 par un groupe de 5 me B la mise A ce stade le probl me de l explication du ph nom ne reste l preuve entier Celle ci est certes complexe et seuls deux textes fonctionnelle ne d l ves font r f rence la pression de l eau Pour les met pas en autres l horreur du vide semble tenir lieu assez largement d faut l expli de principe explicatif cation non Principe inexact mais qui se r v le avoir une efficacit prati scientifique que dans ce cas Ce n est donc pas par un chec de l action que l explication est remise en question mais par un juge ment du professeur qui la r cuse au nom d un savoir scien tifique pr c demment construit avec les l ves et qui s est le professeur r v l performant sur d autres classes de ph nom nes ena L interm de de la ma
25. itaire mais celle ci conclut n anmoins le travail Cependant l accent est mis essentiellement sur la phase heuristique du raisonnement 11 qui n appara t pas dans les s quences pr c dentes Il est plus difficile de d finir une m thode et des normes pour un tel raisonnement L intro duction du doute m thodique peut tre consid r cependant comme une fa on de favoriser la f condit de ces raisonne ments et c est ce qui est d velopp travers les demandes d criture d explications multiples alternatives La mise en forme finale prend alors un autre sens pour les l ves 4 2 Rigueur dans la description de l exp rience Le souci de mise en forme rigoureuse porte par ailleurs sur la pr cision du protocole exp rimental Ren Thom 12 qui questionne l illusion de garantir l int r t de la recherche scientifique par le biais de la d finition de proc dures canoniques situe l apport de la m thode exp rimentale non du c t de l heuristique je ne pense pas qu il y ait une heuristique un art de trouver exp rimen tale qui soit en rien plus ais e ou plus facile que l heuristique th orique mais du c t d un ensemble de r gles d ontolo giques 1 Usage correct des instruments valuation objective des causes d erreur et des bornes globales de l erreur honn tet de la pratique et fid lit des r sultats 2 Scrupuleuse pr cision et exactitude des protocoles de pr paration et d exp
26. l on peut laborer son sujet ce qui consacre en d finitive la dichotomie sujet objet 15 Jacques D SAUTELS D veloppement conceptuel et obstacle pist mologique in BEDNARZ Nadine GARNIER Catherine dir Construction des savoirs Obstacles et conflits Ottawa Cirade Agence d Arc 1989 d passer la confusion synchr tique entre l explication et l observation le raisonnement scientifique articule les deux sans les confon dre la construction de connaissances m tacognitives participe cet apprentissage 125 Les sens permettent aux tres humains d avoir un acc s direct et imm diat la r alit L explication d un ph nom ne consiste ni plus ni moins en produire une description fid le Les situations particuli res n cessitent des explications particuli res Les ph nom nes dits naturels sont souvent intentionnels etc Par del les diff rences soulign es pr c demment les quatre s quences analys es ont pour point commun d initier les l ves un autre jeu de connaissance pour reprendre l expression de D sautels qui articule sans les confondre construction th orique et recours la r alit Ainsi dans l exp rience avec la seringue une des t ches des l ves est de faire le tri entre la description pr cise du d roulement des v nements successifs et l explication qu ils en donnent Ce tri permet de mettre en question l explication donn e et
27. lication mod lis e du ph nom ne r ponse la question scientifique La grille construite avec les l ves r sume ce que doit comporter un compte rendu d exp rience et joue le r le de r f rent pour guider la r daction Dans la deuxi me s quence l accent est mis sur l articula tion pr cise entre l explication th orique et les v nements successifs du ph nom ne L importance accord e cette bonne forme tient probable ment plusieurs raisons convergentes dont l une carac t re rh torique centr e sur la communicabilit des mes sages crits et une autre de type pist mologique relative l acquisition d une m thode exp rimentale Ce sont alors des r gles de rigueur logique et de coh rence qui garantissent la qualit du raisonnement d ductif et qui d finissent des tapes identifi es pour ce raisonnement D o l insistance souvent mise pour que soient m ticuleuse ment distingu s r sultats interpr tation et conclusion comme une phase de r organisation suivant une logique lin aire du raisonnement Les deux derniers exemples plus centr s sur la fonctionna lit d crits interm diaires que sur les normes d un produit achev ne travaillent pas cette bonne forme de fa on prio 122 sinon la vigilance critique et le doute une exigence de pr cision du protocole exp rimental que des dispositifs de mise l preuve et d analyse comparative des textes r
28. m diation de l crit ces changes entre l ves n auraient pas eu un caract re si interactif et intense L crit volutif a donc un r le cl dans l laboration puisqu il a t la fois le support de la la r flexion pr voyant l action et le support des changes relatifs cette pr vision C est l occasion des analyses collectives de textes que l enseignant a fait r fl chir les l ves au statut des hypoth ses et des exp riences dans la construction des connaissances A ce moment du processus l enseignant a substitu aux instruments que les l ves avaient labor s et qu il faut reconna tre encore bien imparfaits pour certains d entre eux un tableau qu il a lui m me construit et dont il a jug l emploi plus efficace pour organiser la r alit du travail exp rimental Il est int ressant de clarifier ce que les l ves ont appris dans ces conditions On peut en particulier faire l hypo th se suivante c est que le respect de ces phases assez longues d laboration de discussion et de r criture telles qu elles ont t d crites a modifi le statut du tableau introduit par l enseignant pour guider la conduite de l exp rimentation Celui ci aurait t per u bien diff rem ment par les l ves s il avait t propos d embl e comme une fiche guide comme un protocole canonique respecter Survenant apr s les phases d laboration individuelles et collectives il a pu tre per u
29. mplet de ces documents La fiche que les l ves ont remplir incite par exemple proposer deux interpr tations elle leur per met de conserver une trace de leurs doutes car les photos qui leur posent probl me doivent y tre coch es en rouge Les l ves sont ensuite invit s crire les questions que leur posent ces photos coch es document page suivante Ainsi la forme m me des crits sollicit s induit les l ves formuler des interpr tations alternatives et des doutes 119 w TEZ ke p a Ju aO e erme gt Questions crites par les l ves propos de la photo F Je me demande ce que fait la souris en l air Pourquoi elle saute Pour se d fendre se sauver Est ce qu elle saute pour se d fendre ou parce qu elle est projet e par la vip re Je ne comprends pas pourquoi elle saute dans la gueule de la vip re alors qu elle aurait pu se sauver On ne sait pas si la vip re a attrap la souris qui r agit ou saute ou si elle saute de peur et se fait mordre On ne sait pas si elle la l che et la laisse tomber ou si la souris sursaute La photo F m a pos probl me Je me demande pourquoi Je ne sais pas si la vip re attaque la bouche ouverte ou si la proie part Elle se jette dans sa bouche En se battant elle s est fait avoir parce qu elle se fait piquer Pourquoi la souris saute Avant d tre piqu e ou apr s de peur ou pour s enfuir On demande ensuite
30. mpli d eau et une seringue 2 me On bouche l extr mit de la seringue avec un doigt Ensuite on actionne le piston comme si l on aspirait de l eau pour avoir un vide qui permettra par la suite en plongeant la seringue dans l eau de faire monter l eau l int rieur de la seringue Ensuite on la plonge dans l eau et on l che l extr mit bouch e par le doigt sans l cher le piston et l eau montera 111 l laboration d une explication Celle ci interviendra au moment des activit s de production de versions successives du compte rendu La consigne leur est alors donn e d crire pour les l ves d une autre classe une fiche d crivant le comment et le pourquoi de cette exp rience Ecrivez pour les l ves de Cinqui me B comment il faut faire pour que l eau monte dans la seringue sans toucher au piston au moment de l ascension de l eau et pourquoi il faut le Jaire Un groupe d l ves r dige le texte suivant Texte 1 r alis par un groupe de 5 me A Chacun des groupes de la classe de 5 me B re oit l un de ces textes et l utilise pour r aliser son tour la manipula tion Le groupe doit ensuite r diger ses remarques l inten tion des auteurs et r crire le texte pour l am liorer en modifiant ce qui ne va pas et en rajoutant ce qui manque En ins rant la production du texte dans une situation de communication fonctionnelle on met l accent sur la descrip tion s quen
31. n priv e D une part le compte rendu doit d crire la suite des op rations conduites il doit fournir les donn es recueillies sur les ph nom nes provoqu s et indiquer les conclusions qui en sont tir es De ce point de vue il rejoint la super structure des articles de revues scientifiques dans les quels on reconna t une introduction pr sentant le pro bl me et la m thodologie l nonc de r sultats et une discussion Dans lesquels surtout on distingue une par tie r cit m thodologie et r sultats utilisant un mode d nonciation objectif absence de je tournures pas sives et une partie commentaire introduction et dis cussion caract re plus personnel nonciation sub jective laissant place l auteur 2 D autre part et simultan ment le compte rendu doit r pondre des exigences d exposition du savoir scientifique des programmes sous une forme codifi e 3 On s attend y retrouver sous la plume de l l ve la relation de faits scientifiques d j connus que l exp rimentation est l occa sion de red couvrir Il rappelle donc d une certaine fa on les textes que contiennent les manuels lesquels d crivent des exp riences et en induisent des lois ou pr sentent ces exp riences comme preuves de la valeur de ces lois Il s agit donc d un genre composite qui doit rendre compte des tapes d une d marche exp rimentale reconstruite logi quement
32. nipulation contribue cependant faire conho partager aux l ves le projet de construction de connais ant rieurement sance ainsi amen par l enseignant qui rendra utile la construites r daction d une explication satisfaisante C est par un retour dans la classe de 5 me A qu un troi si me temps centr sur l laboration d une explication du ph nom ne en termes de pression atmosph rique est orga nis Le texte r crit par les l ves de 5 me B est nouveau repris et r crit par les l ves auteurs du premier texte Pour arriver faire monter l eau l int rieur d une seringue sans activer le piston une fois que la seringue est dans l eau On prend une seringue dont le piston est pouss fond on bouche l extr mit de la seringue avec un doigt en gardant le doigt sur l extr mit de la seringue on actionne le piston comme si on aspirait de l eau pour que la pression qui est l int rieur de la seringue soit inf rieure la pression ext rieure ce qui per mettra par la suite l eau de monter dans la seringue Ensuite on plonge la seringue dans l eau en gardant toujours le doigt sur l extr mit de la seringue une fois qu elle est dans l eau on enl ve le doigt qui bouche l extr mit o l eau monte car la pression exerc e sur l eau est plus puissante que celle qui est dans la seringue donc l eau doit monter Texte 3 r criture par le groupe de 5 me A auteur du texte 1 la
33. nvention d un dispositif exp rimental le raisonnement hypoth tico d ductif Elle s adresse des l ves de Sixi me qui n ont pratique ment jamais b n fici jusque l d activit s de type scienti fique C est dire que l on part d une m connaissance presque compl te de ce qu est une exp rience Les l ves ont assist dans une pr c dente s quence la projection d un film qui relatait des exp riences sur le mode de rep rage sensoriel chez les Chauves souris Ce film suit une logique expositive et argumentative o des hypoth ses sont pr sent es des exp riences sont construites pour infirmer ou confirmer les hypoth ses les r sultats des exp riences permettent de valider des connais sances Le mod le de l activit scientifique du naturaliste propos ainsi malgr ses limites enrichit le mod le dont disposent les l ves qui on le voit la lecture de la majorit de leurs premi res productions est celui de la monogra phie sous la forme d une collection de renseignements des criptifs et non probl matis s faisant le tour des diff rents aspects de la vie d un animal Le raisonnement s inscrit sur le plan conceptuel dans une red finition du concept de milieu La question ne peut se poser que si l on admet de penser le milieu partir de l ani mal comme son environnement o les possibilit s ne sont offertes que si l animal peut les utiliser milieu agi et non comme un milieu
34. opriation d un des aspects de la d marche exp rimentale la recons truction a posteriori des fins de communication du raison nement effectu en relation avec l exp rimentation premier objectif C est toujours l esprit logique le deuxi me esprit scientifi que d fini par Gabriel Gohau 5 qui est privil gi dans cet exercice qu il soit articul ou non selon les cas avec des activit s relevant du premier esprit scientifique heuristi que 2 LE D VELOPPEMENT DU RAISONNEMENT EN RELATION AVEC DES ACTIVITES D APPRENTISSAGE DE L CRITURE DE COMPTES RENDUS Je me propose d analyser d abord deux dispositifs didac tiques construits dans le but explicite de favoriser des apprentissages m thodologiques l occasion de la r daction de comptes rendus 6 Les enseignants ont con u ces dispositifs en choisissant de mettre l accent sur des activit s de raisonnement et de mise en forme du raisonnement le compte rendu construit se rapprochant plut t de l article scientifique que du mod le scolaire habituel Les activit s mises en place conduisaient les l ves expliciter certains aspects de la superstructure 4 Plusieurs articles caract risent l preuve de biologie sur documents au baccalaur at comme la forme extr me de ce type de texte o par une pseudo argumentation rh torique les th ories sont inf r es des donn es exp rimentales par exemple Gabriel GOHAU A propos des preuves sur
35. par les l ves de fa on compa rative avec l tat des productions auxquelles ils taient par venus et une valeur d outil permettant d examiner la coh rence entre hypoth ses conditions exp rimentales et conclusions a pu lui tre attribu e Cette situation a t reprise avec une centration diff rente de l enseignant et dans des conditions diff rentes qui ont permis l utilisation effective des documents des l ves au moment de l exp rimentation La mise l preuve de ces documents a fait appara tre des insuffisances fonction nelles Les l ves ont t conduits r am nager les condi tions exp rimentales par exemple introduire une dimen sion statistique La prise de conscience par la mise en pratique a constitu une source de nouveaux progr s dans les comp tences en cours de construction 118 valoriser le doute comme une tape de la d marche scientifique crire des interpr tations alternatives 3 2 La vip re crire des questions pour construire une interpr tation Dans cette s quence l crit est utilis comme un moyen de fixer les doutes et les h sitations de les valoriser de les reprendre pour les confronter de nouvelles donn es et de montrer qu ils sont une tape de la d marche scientifique L obstacle que l on veut d passer est celui de l adh sion absolue la premi re impression Les l ves ont tendance liminer toute interrogation et fournir
36. qui donne la cl Le travail intellectuel de l l ve pour l laboration de cette explication comporte alors trois op rations successives dans un premier temps rep rer une suite d v nements observ s au niveau macroscopique puis s lectionner les l ments du mod le qui correspon dent aux l ments de la r alit enfin les utiliser pour nommer ces l ments et pour sup poser les m canismes non visibles qui expliquent le pas sage de l tat initial visible l tat d arriv e visible L interpr tation attendue est la suivante 1 les bulles sont l indice de la formation d un gaz 2 ce gaz est produit par la r action chimique de l aspirine avec l eau 3 le nombre de particules de gaz augmente et donc gale ment le nombre de chocs sur les parois du pilulier et le bouchon 4 en cons quence la pression augmente l int rieur du pilulier et le bouchon saute Au moment de la r daction individuelle du compte rendu les l ves r investissent le travail de d finition d une grille d valuation commenc au cours de la s quence pr c dente 7 on constate la reprise de certaines rubriques ou m me l utilisation par certains de la grille comme d un plan type organisant le compte rendu Certaines des rubriques de la grille pr cisaient des exi gences formelles mettre un titre faire des paragraphes s par s ou encore donner la liste du mat riel utilis faire
37. r laboration de l explication implique un raisonnement d ductif et argumentatif et une r flexion sur ce qu est une exp rience scientifique deux dispositifs o les crits sont des outils pour une d marche heuristique l id e d exp rience rudimentaire au d part 113 La r daction de cette troisi me version du texte vient au terme d une laboration de l explication qui a conduit les l ves identifier et travailler diff rentes op rations intellectuelles complexes telles que s lectionner un cadre interpr tatif th orique identifica tion parmi les connaissances disponibles de celles dont la mobilisation est utile dans la situation particuli re Les l ves r examinent leurs notes de cours dans cette pers pective tablir des relations entre faits et cadre interpr tatif ar ticulation entre les faits constat s ou produits pour les mettre au service d une chaine argumentative d ductive Apr s un temps de r criture distincte pour les parties injonctive et explicative il est demand aux l ves une r criture individuelle du texte int grant ces deux parties dans une criture continue C est l occasion en m me temps d un travail au niveau de la repr sentation que se font les l ves de ce qu est une explication scientifique organiser le raisonnement sous la forme discursive d un texte traduction de ces articulations dans le corps du texte gr ce aux ressources du lexique
38. rimentation afin de permettre la reproduction de l exp rience Ces aspects sont mis en avant dans les trois premiers exemples C est la s quence avec la seringue qui va le plus loin dans l exploitation p dagogique de la mise l preuve fonctionnelle du texte avec retour des utilisateurs vers les auteurs Mais dans les trois cas les textes sont crits par les l ves pour tre utilis s soit par d autres l ves soit par eux m mes Diff rents proc d s de travail des textes en particulier la comparaison de plusieurs textes et la r criture permettent de mettre en vidence les impr cisions les ambigu t s les implicites Ce qui est recherch c est une prise de conscience des conditions d criture du protocole qui ren dent possible la reproductibilit de l exp rience d crite 11 liane ORLANDI in Conceptions des enseignants sur la d mar che exp rimentale Aster 13 1991 caract rise deux pist mo logies diff rentes partir de la fa on dont les enseignants qu elle a interview s con oivent les d marches p dagogiques pour une m me s quence exp rimentale sur la digestion d un aliment par la salive la science comme un mod le de rigueur de m thode ou la science comme une d marche de t tonnement d errance 12 Ren THOM La m thode exp rimentale un mythe des pist mologues et des savants in Jean HAMBURGER dir La philosophie des sciences aujourd hui Paris
39. s les deux premiers cas la th orie fonctionne elle permet de rendre compte de fa on satisfaisante de ph nom nes nouveaux Mais son champ de validit n est pas envisag elle n a pas le statut de v rit provisoire L exp rience en d finitive a surtout pour fonction de permettre aux l ves de s approprier le mod le Dans les derniers exemples il n y a pas proprement parler de conflit cognitif la construction du savoir se pr sente comme un processus lin aire sans ruptures et sans remodelages L exp rience ou l observation jouent un r le de confirmation qui n est pas questionn 4 4 Modification du cadre pist mique des l ves L insistance mise dans ces dispositifs sur la distinction entre ce qui rel ve de la description de faits exp rimentaux ou de faits d observation et ce qui rel ve de la th orie a pour objectif de r pondre l obstacle d adh sion ce que l on voit Pour les l ves spontan ment l explication qu ils don nent d un ph nom ne est inscrite dans le ph nom ne lui m me ils ont tendance m ler syncr tiquement les deux Comme le dit Jacques D sautels 15 Les explications fournies par les jeunes enfants sont tributai res du cadre pist mique d origine sensualiste qui oriente leurs productions intellectuelles Celui ci sans doute large ment inconscient comporte des pr misses de la nature sui vante La r alit est ext rieure et ind pendante de la connats sance que
40. suivant proche de la superstructure des articles scientifiques but de l exp rience le probl me protocole la m thodologie les r sultats conclusion Cependant si l on examine pr cis ment les textes on constate que ces diff rents aspects sont m lang s l int rieur m me des paragraphes Le travail propos aux l ves sur ces textes s organise de la fa on suivante Le professeur en s lectionne trois les photocopie et les distribue tous en demandant la classe de les lire et de les analyser de fa on comparative La grille d valuation des comptes rendus scientifiques est utilis e dans cette t che d analyse comparative il s agit de la mettre l preuve et de la modifier chaque fois qu elle n appara t pas suffisamment pr cise univoque ou compl te Mais simultan ment l occasion de cette activit de d fini tion de crit res c est une explicitation des savoirs et des op rations mentales en jeu dans la r daction des comptes rendus analys s que l enseignant veut favoriser 109 emas Sims Ab exp rience Rio dun qu Qui Sion loire T Mpal fixe onai V volume a qu on le mmbre de parbiculan on cherche Q nanas Qumi gt pame pour Pepu du qaz on chache navor Ai notre mod le permet d expliquer qui Are pare Makaria Ge te plun en verne 201 Af de cach d aspirine un bouchon am Portique avez lo becl Uplkatigao On prend la botte on
41. tielle des actions Les l ves sont amen s d couper de fa on clairement identifiable plusieurs actions successives et d crire l effet obtenu Ce qui est mis l preuve lorsque ce texte est utilis comme fiche de travaux pratiques par d autres l ves c est d une part la lisibilit de l aspect prescriptif de la fiche d autre part le caract re reproductible de la suite d actions d crite Si les l ves utili sateurs comprennent la fiche et parviennent reproduire cette suite d actions ils doivent obtenir le r sultat attendu ce sera un crit re de r ussite du texte quelle que soit l explication qu on lui donne C est la pr cision du protocole exp rimental qui est recherch e La r criture par les l ves de la 5 me B porte alors essentiellement sur des modifications de forme suppression de mots superflus mais galement sur une meilleure dis tinction entre les aspects descriptifs explicatifs et injonctifs du texte initi e par la consigne d criture qui diff rencie comment et pourquoi L exemple ci dessus comporte par exemple une longue phrase de construction complexe o la description d une action ensuite on actionne est li e son effet futur qui permettra lors d une action ult rieure en plongeant la seringue 112 Les l ves lecteurs ayant eu du mal reconstituer la suite parfois au des actions r digent une seconde version faite de phrases d triment de courtes pr c
42. un ou des sch mas D autres nous int ressent plus particuli rement ici car elles font r f rence diff rents aspects du raisonnement expliquer le but de l exp rience ce qu on cherche expliquer ce qu on fait les consignes les tapes 7 La grille tait pr sent e aux l ves comme un outil construire et perfectionner progressivement Elle a jou un r le de support pour des activit s de r flexion m tacognitive sur la t che de r daction d un compte rendu scientifique Ce travail a t relat dans Anne GOUBE Ecrire en sciences au Coll ge une aide m thodolo gique in Les aides didactiques pour la culture et la formation scientifiques et techniques Actes des 1l mes Journ es Internationales sur l Education Scientifique Chamonix 1989 Paris Univ Paris VII Didactique des disciplines 1989 108 facilite la mise en forme du raisonnement et sa reconstruction sous la forme argumentative attendue mais la ma trise de la forme n est pas encore acquise l utilisation de la m me grille par la ciasse facilite une analyse distanci e des textes mettre les remarques sur ce qui se passe observations faire une conclusion Ainsi la premi re de ces rubriques expliquer le but de l exp rience ce qu on cherche place l exp rience dans un raisonnement argumentatif On a vu que les consignes per mettant de r aliser l exp rience taient donn
43. une interpr tation qu ils consid rent comme imm diatement juste Si celle ci se trouve remise en cause ils penseront simplement qu ils ont commis une erreur que sans doute ils n auraient pas d laisser passer Et telle est bien en effet la r gle du jeu commun ment en vigueur l cole que les l ves int riori sent on attend d eux des r ponses exactes De ce fait ils ont du mal entrer dans une d marche de type scientifique et comprendre qu une des choses qui la caract risent c est en acceptant des erreurs potentielles d avancer des interpr tations sans perdre de vue qu elles pr sentent un caract re hypoth tique En choisissant de faire travailler les l ves sur le repas de la Vip re on se place dans une logique o on veut les sensibi liser au fait qu il est pr f rable de se m fier En effet le comportement pr dateur de la Vip re est loin d tre vident puisque dans un premier temps l animal mord sa proie en lui injectant du venin et dans un deuxi me temps lorsque celle ci est morte elle la recherche puis la mange en com men ant l ingestion par la t te Les organes des sens en jeu dans le rep rage de la proie ne sont pas les m mes dans les deux temps Au cours de la premi re phase de la s quence le professeur demande aux l ves de classer et d interpr ter une s rie de photos qui d composent les phases du ph nom ne en insistant sur le caract re pi g ambigu et inco
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