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L`ennui au lycée, en classe de seconde.

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1. l enseignement des SES Ainsi la motivation passe par une certaine libert et une exigence permanente L objectif est d organiser tout un ensemble plus ou moins coh rent mais surtout VARIE pour que l l ve le cas ch ant puisse accepter une activit ponctuelle qui va lui para tre ennuyeuse parce qu il pourra gr ce d autres activit s d autres moments faire quelques choses qui le motive plus a laisser un espace de libert et de responsabilit aux l ves A quoi les adolescents aspirent le plus Sans faire de la psychologie de comptoir il semble que les adolescents aspirent la libert Il faut donc essayer de r pondre en partie leurs exigences de libert Pour cela il faut leur donner un espace o celle ci puisse s exprimer Ensuite la libert rime avec responsabilit et il est de notre devoir de professeur de faire prendre conscience aux l ves de cet tat qui pour eux semble priori contradictoire J ai mis en place en classe de seconde ce que j appelle le coup de gueule Les l ves doivent s exprimer sur un sujet qu ils ont choisi devant la classe Cette intervention doit ob ir certaines r gles de pr sentation notamment ne doit durer que cinq minutes Il est vrai que cinq minutes de libert d expression semblent compl tement d risoires et m me d magogiques Mais il est apparu travers l enqu te que ce minuscule espace appris de lPimportance aux yeux de
2. couter donner envie d apprendre conseiller et aider les l ves r ussir Il faut qu il se fasse respecter et doit tre comp tent mais surtout 1l doit tre disponible Les l ves selon eux m mes ont pour mission d couter le professeur de le respecter de laisser ses camarades couter et donc de ne pas faire du bruit en classe et d apprendre ses le ons Le lyc e est vu comme un lieu de rencontre donc les l ves dans la majorit des cas sont plut t satisfaits En effet voici une r ponse qui r sume le sens de la majorit j ai du plaisir venir au lyc e pour voir mes amies et du monde Je pr f re venir au lyc e plut t que de regarder la t l surtout quand il fait beau Donc je le r p te mais le lyc e n est pas en lui m me ennuyeux car c est un lieu de vie c est le lieu de rencontre des jeunes Ce qui semble plut t dur c est d y aller et de subir les 8 heures de cours par jour mais on peut y apprendre des choses int ressantes quand m me Le lyc e est vu dans la majorit des cas comme un lieu plut t agr able pour apprendre des choses int ressantes Mais la motivation est tr s variable en fonction des cours du sujet de humeur et du prof L attitude des l ves en allant au cours de SES est dans l ensemble plut t positive car les sujets les int ressent Pour certains l ves la mati re n a aucun int r t les horaires de fin de journ e n aident pas
3. e est un lieu qui permet de construire et de concr tiser son projet professionnel gr ce l orientation Etre lyc en aujourd hui n est pas un m tier aussi facile et aussi descriptible que cela puisse para tre En effet j ai pos la question suivante quel est le r le selon vous d un l ve mes l ves de seconde A priori mes l ves sont des lyc ens et vivent donc au quotidien leur m tier d l ve mais pour eux ce m tier n est pas aussi vident que cela L l ve doit apprendre tre s rieux couter et travailler quel programme Voici la vision des lyc ens sur leur m tier Cette vision n est pas si erron e que cela puisqu ils ont compris dans l ensemble ce qu on attendait d eux Mais il appara t tr s difficile de rentrer dans le d tail pour expliciter ce r le c est dire qu un l ve doit travailler oui mais comment Il s av re que si les crit res d un bon l ve sont plus ou moins int gr s il n en va pas de m me pour les moyens d y arriver Ainsi le manque de motivation l apathie de certains l ves peuvent trouver leur origine dans les frustrations que provoque divorce entre les aspirations tre un bon l ve ou un l ve dans la norme et le syst me scolaire c est dire les possibilit s r elles qui sont offertes aux lyc ens de devenir cet l ve normal Les l ves connaissent les objectifs les buts atteindre les missions du lyc en ma
4. en lui disant tu verras plus tard quoi cela va te servir Exemple 14 J ai voulu aborder la relation croissance ch mage emploi en faisant appel des notions complexes qui sont le taux de flexion et le cycle de productivit Face au travail que cela exigeait les l ves ont eu deux r actions la premi re a t un refus de s impliquer dans ce raisonnement c est trop compliqu laissez tomber monsieur ne m emb tez pas avec a je n y comprend rien apr s la premi re phase qui consistait mettre le cadre de la r flexion en place ci explication d une relation entre la croissance conomique et la baisse du ch mage L objectif tant de nuancer cette relation Les l ves ont commenc rentrer dans le raisonnement et se sont accroch s m me les l ves qui ont de faibles r sultas Ceci prouve que les l ves ne sont pas compl tement oppos s toute r flexion complexe mais que cela repr sente un grand danger puisque c est une remise en question Les l ves ont plus ou moins bien compris puisqu Pissu des explications ils devaient produire une synth se Mais je crois que cela a permis d envisager leur m tier d l ve autrement en tant plus acteur Un bon cours est un cours o un l ve est actif o il participe l laboration de son savoir Mais si la libert la responsabilit la vari t et l exigence peuvent motiver les l ves ne
5. et doit se faire dans la confiance pour qu il soit le plus valorisant possible afin que l l ve ne redoute pas ce moment et qu il finisse par l viter 20 Cette pratique peut donc motiver l l ve dans la mesure o il est actif face son travail o il peut prendre conscience de chose qu il n a pas per u et o il se sent accompagn la fois dans l analyse et la compr hension de la note et dans la mise en uvre des moyens pour y am liorer ses r sultats L valuation doit tre la fois dans le cadre de la classe sommative et formative elle fait le bilan juge les comp tences acquises ou non et doit tre un point de d part de nouvelles r flexions sur les connaissances et les m thodes de travail mise en uvre Enseigner c est stimuler le d sir d apprendre mais on ne peut d sirer savoir communiquer en langue trang re savoir que les relations entre la croissance et l emploi ne sont pas si simples que cela que si l on se repr sente ces acquis et leurs usages C est parfois tr s difficile notamment lorsque les pratiques et les r gles du jeu sont opaques Enseigner c est aussi renforcer la d cision d apprendre En effet la relation entre le d sir de savoir et la d cision d apprendre ne va pas de soi M me les l ves les plus convaincus de l int r t de savoir peuvent craquer face au travail requis pour mettre en uvre ce projet Si l envie de savoir est une condi
6. on fait un petit bilan du cours pr c denton corrige les exercices ici se sont les l ves qui corrigent mise en activit des l ves ce qui me permet de v rifier la prise de notes d aider un l ve si la correction n a pas t prise cela permet aux l ves qui sont en difficult de rattraper et de me demander des explications sur ce qui n ont pas os me demander avant puis correction puis bilan C est dans tous les cas le sch ma que j essaie d adopter car il y a de la r gularit ce qui rassure les l ves mais aussi de la vari t car les activit s sont diff rentes Je crois que cela peut contribuer lutter contre la monotonie et donc peut contribuer lutter contre l apathie puisque j essaie de rendre actif et de solliciter les l ves le plus possible Mais l exigence se situe aussi au niveau des savoirs et savoir faire En effet l exigence au niveau des savoirs et savoir faire est une n cessit car cela va permettre de donner de la cr dibilit du sens de la rigueur la mati re et au travail que Pon va faire et va permettre l l ve de visualiser l objectif et donc de donner plus de signification son travail N anmoins l exigence s accompagne de transparence c est dire que j ai d cid de dire aux l ves voil on va tudier cette notion qui est difficile appr hender pour cela on va tudier a et a on va utiliser telle ou telle d march
7. ves qui d crochent Martine FOURNIER dans Sciences Humaines 36
8. choix du sujet En effet lors de s ances de travaux dirig s dont l objectif tait d exp rimenter la synth se les consignes fournies taient des consignes de m thodes sur les diff rents documents mais les l ves taient libre de choisir le sujet Cette libert qui est certes modeste peut permettre aux l ves de s investir plus dans l apprentissage dans la mesure o la production qu ils doivent r aliser est personnelle C est un travail de recherche d analyse des documents de synth se qui peut para tre ennuyant mais le th me sur lequel on va passer deux s ances de travaux dirig s a t choisi Le fait d avoir choisi un sujet et de travailler priori sur un th me qui nous plaise favorise sans aucun doute l apprentissage des m thodes de recherche et de synth se Ainsi leur donner un espace de libert va permettre de donner un sens plus ludique et plus volontaire lapprentissage Mais la libert rime aussi avec responsabilit La motivation peut notamment passer par la prise de conscience de leur responsabilit au niveau de leurs travaux J ai instaur pendant quelques s ances une division du travail Nous avions tudier les diff rents types d entreprises la classe a t divis e en groupes qui devaient travailler sur un type d entreprise Le travail prend ici une autre dimension il est la fois pour soi pour le groupe et pour la classe Cela permet toujours de mani
9. faut il pas valuer toutes ces activit s propos es pour que justement elles provoquent un changement d attitude des l ves au lyc e Autrement dit faut il noter pour motiver 2 Noter pour motiver L objectif de l enseignant est que la motivation devient interne et se transforme en d sir d apprendre Mais ce d sir peut se manifester de mani res diff rentes pour chaque l ve et susciter ce d sir implique d tudier les diff rentes strat gies d apprentissage que les l ves mettent en place Il est vrai qu aujourd hui les nouveaux lyc ens sont des t l consommateurs d cole qui ont besoin de stimulation et de r compenses imm diates de salaires pour pouvoir se motiver Il appara t que l valuation et la note remplissent en partie se r le l Que l on 15 regrette cet tat de fait ou pas il s av re que la note en l absence de toutes autres motivations ou bien la crainte du z ro est la seule pouvoir motiver Ainsi la motivation peut passer par la note mais l effet pervers de cette motivation peut tre un instrumentalisme accru qui dissout les autres motivations Mais la note ne constitue pas elle seule le moyen d valuer le travail de l l ve pour que celui ci puisse tre reconnu de mani re officielle L valuation joue sans aucun doute un r le important la question est de savoir comment valuer pour motiver Que faut 1l privil gier dans P va
10. le mythe de la r ussite sans efforts Mais il y a deux types de touristes celui qui ne veut pas qu on lui colle l tiquette du bosseur qui est peu valorisante et qui donc fait semblant de ne pas travailler tout en revendiquant norm ment la libert de l inspiration et du jugement personnel Ce touriste se balade dans le syst me scolaire et lorsqu il se plante de chemin c est souvent avec la certitude d avoir t mal compris par les enseignants Mais le touriste recouvre aussi un autre type d l ves qui comme le dilettante laborieux des bonnes classes cit plus haut joue sur l impression de facilit qu il donne mais ne ma trisant pourtant pas du tout le syst me comme le premier Cette deuxi me figure du touriste qui fait preuve d instrumentalisme notamment en ayant recours la tricherie qui revendique du non travail comme le premier se complet dans l illusion de la ma trise du syst me le temps de r action entre la baisse du volume du travail et celle des r sultats permet de faire illusion un petit moment L impression de s en tirer moindre frais se m le chez lui avec la certitude de ne s en tirer que tr s provisoirement dans un parcours en apparence correct mais construit sur du sable Ainsi la figure du touriste qui joue avec les r gles qui se balade est bic phale La premi re figure est plut t une strat gie de distinction scolaire la deuxi me figure es
11. mieux vaut tre un d viant normal qui a des mauvaises notes de mani re occasionnelle que de devenir un d viant tout court jug irr cup rable L l ve moyen a donc besoin pour consolider sa motivation pour exister et affirmer sa place au lyc e d tre visible tout simplement f le for at l aider dans sa m thode de travail Le for at a besoin qu on l aide dans son organisation du travail Une fois ce type d l ves d tect s il faut mettre en uvre des mesures qui vont l aider sortir de cette souffrance quotidienne qui met mal leur immense mais pas in puisable capacit tenir bon et s auto motiver Une action que je suis en train de mener avec ce type d l ve est la mise en place de fiche d un cours sur l autre Les consignes sont simples tu fais une fiche le soir m me du cours tu l apprends tu la relis avant de revenir en cours tu me la montres le cours suivant Cette action est tr s modeste et n a pas la pr tention de r gler le probl me de cet l ve Mais j essaie de lui apporter une structure une organisation de travail Je lui donne un cadre lui de le respecter C est d ailleurs le souci majeur de ce type d l ve qui pour tre trop d bord sont toujours en retard et la bourre Rien que le fait de tenir des fiches du cours du lundi pour celui de vendredi semble tre une preuve insurmontable pour cet l ve Mon avis est
12. motivation des lyc ens qui attendent de leur travail ou de leur non travail une r ponse chiffr e Les lyc ens s identifient compl tement la note qui est source de sanctions positives ou n gatives Mais si la note joue un r le fondamental dans la motivation surtout pour des l ves moyens qui attendent une reconnaissance de la bonne note elle n est pas le seul crit re d valuation Le commentaire et l auto valuation sont aussi des moyens de motiver par l valuation a valoriser le commentaire 18 La note c est le jugement mais il ne faut pas oublier l importance du commentaire Je crois que le commentaire peut justement relativiser l impact de la note en explicitant ce r sultat chiffr qui n est pas tr s bavard Le commentaire touche directement l l ve puisqu il s adresse lui Il contrebalance donc la note Dans ce cas la note comme jugement de la personnalit sera peut tre moins ressentie car le commentaire vient remplir un besoin de reconnaissance de l l ve travers son travail Je crois que de mani re implicite une note seule est tr s facilement interpr t e comme un jugement moi je vaux tant alors que si elle est accompagn e d un vrai commentaire la note perd un peu d importance du moins en tant qu outil de jugement de la personne Le commentaire montre l l ve que derri re son travail bon ou mauvais on a vu qu il tait l C est pourqu
13. passe apr s b Et apr s L l ve a besoin de reconnaissance il a besoin d tre vu et regard avec empathie sans que cela entra ne du laxisme ou de la d magogie Le professeur doit tre disponible et profiter de l avant ou l apr s cours pour tablir une autre relation a tre disponible Cet instant apr s le cours notamment est un instant privil gi qui permet de r pondre en partie aux attentes de certains l ves ce qui peut ensuite changer positivement leur attitude par rapport au cours 24 Ce lapse de temps est un moment o je crois il faut couter l l ve qui d sire vous dire quelque chose tout simplement parce que cet l ve s exprime et comme nous l avons d j vu quand on s exprime et qu on est cout on existe C est aussi un moment o l l ve peut nous apporter quelque chose c est donc un moment o la relation professeur l ve change Je crois qu il est important de valoriser cet instant car pendant ces minutes l l ve nous montre que dehors il a utilis le cours En effet j ai par exemple un l ve qui a trouv chez lui un r cit sur le ch mage au d but du si cle une autre m a montr un document sur la famille qu elle avait trouv Ici les l ves d veloppent leur esprit critique et donne du sens et de l utilit au cours C est pourquoi il me semble qu il est important de valoriser cet instant o l l ve apporte une pierre perso
14. pour s valuer doivent poss der les outils de cette auto valuation De plus l int r t de cette pratique va tre de donner un nouveau statut l erreur L auto valuation peut videmment prendre plusieurs forme correction du devoir crois e par les l ves eux m me reprendre l exercice en classe et comparer les deux productions construire un nouvel exercice et pourquoi pas un devoir etc L objectif de l auto valuation est de permettre l l ve de prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses c est donc un retour sur soi une remise en cause ce qui n est pas vident mais c est aussi un moyen de comprendre ce que l on attend d eux En effet le fait de s valuer implique que l on connaisse les crit res d valuation Ainsi le commentaire et le bar me jouent un r le central dans le processus d auto valuation puisque comme toutes pratiques l l ve fera l effort de s valuer si et seulement s il y trouve un int r t En effet le commentaire va permettre de guider l l ve dans son 19 cheminement en soulignant les aspects positifs n gatifs et en lui donnant une piste de travail Donner le bar me de correction et lui mettre chaque question les points qu il a obtenu est essentiel En effet le bar me constituer un l ment primordial dans lauto valuation Puisque pour valuer et a fortiori s auto valuer il appara t vident qu il faut conna tr
15. que si je tiens mes exigences et mes consignes cela peut permettre T l ve petit petit d am liorer son organisation de travail Mais si et seulement si cet l ve veut bien jouer le jeu car il mest tr s difficile voire m me impossible de contr ler le moment de la r daction et de l apprentissage de la fiche le fumiste lui refaire d couvrir le sentiment de r ussite L image du fumiste est l image de l l ve qui face ses difficult s et ses lacunes d cide pour se prot ger de ne plus travailler Dans ces conditions il est tout fait normal de se ramasser des taules il s agit pour le fumiste d assumer son choix et son image de paresseux Cette attitude est une protection contre la remise en cause de son identit scolaire et personnelle Les mauvais r sultats s expliquent par le non travail et non pas par des difficult s 30 travailler voire m me de l incapacit seulement par un manque de travail Cette explication offre dans une certaine mesure une chappatoire face ses difficult s si je suis nul c est parce que je ne travaille pas mais si je m y mets alors Ici ce type de lyc en gagne de mani re subjective m me s il se retrouve perdant objectivement mais au moins son identit est prot g e L abandon du travail n est pas totalement d finitif dans le cadre des fumistes Il y a parfois un soubresaut volontariste qui h las est vite abandonn pour ne pas
16. r le dans la soci t Il doit dire aux lyc ens les r gles du jeu et doit assurer leur formation pr sente mais aussi donner des perspectives d avenir en permettant aux l ves de construire ces perspectives l Il ne faut plus laisser seul les l ves face au lyc e et aux enjeux qu ils repr sentent L cole en tant peut tre plus transparente peut en partie lutter contre les in galit s qu elle reproduit et qu elle cr e La l gitimit du lyc e se construit aussi travers les savoirs enseign s En effet les cours par les savoirs et savoir faire enseign s doivent justifier selon les l ves de leur utilit JB le savoir utile L une des composantes pour qu un cours soit stimulant est toujours selon les l ves que ce cours soit utile Il faut qu en sortant de la salle de cours les l ves aient l impression d avoir appris Mais la notion d utilit est relativement complexe aborder car elle ne signifie pas toujours la m me chose que l on soit l ve ou professeur Les l ves d veloppent dans un premier temps une relation tr s utilitaire avec les savoirs et savoir faire Pour eux une mati re ou une notion doit servir imm diatement les projets de l l ve Mais il arrive souvent que l utilit d une mati re ou d une notion soit appr hend e par le corps enseignant sur le long terme il n y a pas de n cessit d utilit imm diate instantan e mais plut t
17. re tr s modeste de motiver les l ves dans la mesure o l on doit partager avec les autres son travail De plus un autre moyen qui permet de pondre en toute modestie aux exigences de participation et de motivation des l ves est la mise en place de travaux personnels individuels ou collectifs Les l ves doivent r guli rement produire Leur production n est pas forc ment longue mais elle permet l l ve d tre actif J int gre leurs travaux dans mon plan de cours et ce sont les l ves eux m me qui exposent et corrigent Ici je change les r les c est moi qui coute ce sont eux qui font le cours Ainsi les l ves produisent donc ils agissent voire m me interagissent si le travail est un travail en groupe s ils ont un projet mener bien et pr senter Mais ce qui change aussi c est que j essaie de temps en temps de ne pas venir corriger proprement dit ce travail ou dans tous les cas tout le dossier par exemple En effet par exemple mes l ves avaient construire un petit dossier sur la f minisation du monde du travail l aide de documents et de consignes claires L objectif tait qu ils fassent eux m me la s ance sur ce ph nom ne Ainsi pendant cette s ance j ai t au fond de la classe et je me suis content de distribuer la parole Les l ves ont t surpris de cette configuration car les connaissances venaient des autres l ves d autant plus que je n ai p
18. rencontrent De mani re implicite les l ves r clament que le professeur d veloppe une d marche d valuation formative relativement individualis e Il est vrai que les l ves font souvent r f rence au travail de groupe pour am liorer mes cours Le travail en petit groupe l aide quasiment individualis e ou le fait de valoriser le travail sur document en SES qui de fait met en place de nouvelles relations de proximit dans la classe soulignent que les l ves envisagent des dispositifs qui rel vent de ce que nous appelons la p dagogie diff renci e Un cours r ussi est aussi un cours dans lequel du fait de la position de guide du professeur l l ve pourra sans trop prendre de risque d voiler ses failles et ou incertitudes ou rien de ce qu il dira ne sera retenu contre lui Un bon professeur est un professeur qui installe la confiance le respect tout en ayant de l autorit pour viter que la classe ressemble un march Cette partie qui insiste sur la partie relationnelle a justement pour objectif de souligner que les l ves ne sont pas des machines apprendre et qu un climat de confiance est un l ment important pour former en vitant le plus possible l ennui Mais comment instaurer ce climat de confiance mutuelle Une des piste et de changer son langage En effet parmi les professeurs qui ressentent du mal tre dans leur m tier l agressivit verbale des l ves constitue avec la rou
19. respecter Ainsi le professeur pour accomplir sa t che doit sans cesse motiver ses l ves ou plus pr cis ment doit faire attention ne pas nuire leur motivation et doit enseigner non pas 21 qu un collectif classe mais aussi et surtout des individus Tout ce travail de motivation d individualisation de l enseignement se passe dans l interaction dans le relationnel c est pourquoi il est difficile de l appr hender 1 Ne pas nuire la motivation La motivation est un processus qui s entretien et qui s alimente chaque heure de cours La motivation est tr s instable et une seule parole ou une seule non parole peut soit provoquer un d clic vers la motivation ou au contraire c est dire bloquer ce processus Il est important pour le professeur de ne pas nuire la motivation et aux soubresauts de motivation Le professeur doit donc tr s vigilent pendant le cours mais aussi et peut tre apr s le cours a Pendant les cours Nous avons vu qu un bon cours est un cours o l l ve n est pas tent de regarder par la fen tre de regarder sa montre tous les dix secondes Un bon cours est un cours o la fin les l ves ont l impression d avoir appris des choses Le cours r ussi est le cours qui se prolonge dans la cour Mais un bon cours n cessite une atmosph re une ambiance la fois de travail de confiance mais aussi de d tente Pour tendre vers cela le prof
20. L ennui au lyc e en classe de seconde Sommaire p 1 Introduction p 3 D De l implicite l explicite p 5 1 A la recherche du sens perdu a La construction d une l gitimit perdue a le lyc e oui mais pourquoi le m tier de lyc en mode d emploi le projet d orientation B le savoir utile utilit ou utilitarisme utilit et r flexion b R flexion sur mes propres pratiques p 9 a laisser un espace de libert et de responsabilit permettre l l ve de s exprimer le coup de gueule permettre l l ve de produire B une activit exigeante au niveau des comportements au niveau des savoirs 2 Noter pour motiver p 15 a Oui mais attention au danger de l instrumentalisme a la note et les consommateurs d cole la perte de sens la perte de l int r t intellectuel B la note et le jugement de la personnalit la note et l tiquette la mauvaise note et la d valorisation de soi b Evaluer oui mais d une certaine fa on p 18 a valoriser le commentaire valoriser les r ussites et les aspects positifs guider l l ve B l auto valuation la nouvelle place de l erreur outils d auto valuation ID Le bon cours ne peut se faire sans un bon prof p 21 1 Ne pas nuire leur motivation a pendant le cours a un bon prof et un guide le prof accompagnateur t la confiance B le pa
21. a question de la place et du r le des professeurs dans la construction d un projet professionnel Si l orientation est une affaire de tous il est tr s difficile pour un professeur de trouver sa place c t d l ves souvent perdus et ind cis Ce qui n est pas vident je crois est justement de trouver une nouvelle place c t des l ves avec les conseill s avec de nouveaux r les qui ne sont plus forcement des r les de transmission de savoirs mais d aide la recherche et au d veloppement de l autonomie L initiative du lyc e Charles GIDE sur ce point me semble int ressante Dans cadre des heures de vie deux professeurs travaillent avec les l ves sur l orientation L objectif de ces s ances n est pas de remplacer le r le technique des conseill s d orientation et psychologues COP mais d amorcer avec les l ves une r flexion sur le monde du travail sur leurs souhaits leurs strat gies Il s agit plus de d velopper l autonomie des l ves en cr ant des d buts de r flexion sur l orientation Cette r flexion passe par plusieurs phases qui consistent amorcer au niveau de chaque l ve une r flexion sur leur devenir Puisqu ici l enjeu n est pas tellement de fournir aux l ves des informations techniques sur tel ou tel dipl me mais d agir amont de ce besoin En effet la majorit des l ves en seconde et m me plus g n ralement au lyc e n
22. ager et pers v rer dans son accomplissement afin d atteindre un but fix La notion de motivation est li e celle d engagement Un l ve comme un adulte ne s engagera dans un processus d apprentissage que s il per oit le projet les comp tences acqu rir d une part et d autre part que s il a un sentiment de confiance et de contr le Ainsi l ennui est li un manque de motivation Face ce constat comment moi professeur de sciences conomiques et sociales je peux lutter contre cette absence spontan e de motivation Comment travers mes pratiques je peux faire na tre et stimuler cet int r t intellectuel Ce qui semble important o dans tous les cas n cessaire pour que l int r t de l l ve puisse tre stimul est le fait qu il prenne conscience du projet dans lequel il s engage pour que l l ve puisse donner du sens ses activit s en les inscrivant dans un parcours global m me si celui ci reste vague afin que les diff rentes tapes de leur vie scolaire puissent gagner en cr dibilit et devenir des choix personnels explicites L l ve comme tous les adolescents vit au pr sent cela signifie que la relation au temps est tr s diff rente de celle d un adulte En effet pour l l ve un mois repr sente une ternit ce qui signifie que la construction d un projet parait certes n cessaire mais pas suffisante pour alimenter et stimuler la motivation dans l apprenti
23. as not le dossier Ce travail et surtout son exploitation ont permis d allier libert et responsabilit et de souligner que la parole vient r compenser ceux qui ont quelques choses dire et donc dans ce cadre l ceux qui ont choisi de travailler Laisser l l ve une certaine libert et des responsabilit s peuvent permettre de lutter contre l ennui De plus pour que l l ve soit actif et donc motiv il faut qu il ressente le besoin de s investir pour r ussir telle ou telle activit Il faut que les activit s propos es 11 puisse dans une certaine mesure mettre l l ve l preuve et l oblige utiliser diff rentes strat gies pour cela il faut que les activit s soient exigeantes JB des activit s exigeantes L exigence doit tre un crit re permanent dans la mise en place de la vari t L exigence doit se situer au niveau des savoirs et savoir faire tant qu au niveau du comportement En effet une des raisons souvent invoqu e pour essayer d expliquer l ennui et l apathie des l ves est que les savoirs et savoir faire qu on enseigne sont trop lourds trop dfficiles et qui induisent par cons quent le d sint r t car trop compliqu s Mais ne peut on pas envisager le contraire La source de l ennui n est elle pas aussi le r sultat d un apprentissage de savoirs qui parait trop simple et sans aucun sens m me pour les l ves faibles Cette interrogatio
24. aucun doute tre relativement p nible et difficile g rer Mais si la classe comme tout collectif a une ambiance un comportement propre il ne faut pas la r duire ce collectif l La classe est avant tout un ensemble d individus qui recherchent une reconnaissance tre visibles tre vus et reconnus dans la masse que repr sente la classe Cette demande des lyc ens va pousser le professeur individualiser son regard et ses pratiques a la classe un ensemble d individus la recherche d une reconnaissance Dans la classe il existe plusieurs types d l ves celui qui travaille et qui r ussi celui qui travaille mais qui ne r ussi pas celui qui ne travaille pas pour mieux l gitimer ses mauvais r sultats et donc se prot ger celui qui ne sait pas ce que travailler veut dire celui qui attend patiemment ses 18 ans pour partir etc 26 Tous ces l ves forment un groupe une classe mais revendiquent leur individualit et cherchent tre reconnu non pas comme membre de la classe mais comme l ve qui a ses propres probl mes J ai choisi d exposer trois id aux types d l ves que nous pouvons retrouver dans chaque classe et qui d veloppent des strat gies diff rentes pour tre vus et reconnus a le for at L image du for at est l image d un l ve qui n a aucune ma trise du travail scolaire et qui subit sans cesse un conflit provoqu par la perception de son propre investisse
25. autant plus que la relation entre les l ves et le professeur sera une relation de confiance de respect Les l ves reconnaissent que l enseignant joue un r le important dans la construction d un savoir gai qui les fasse progresser et s panouir 32 Si le cur n est pas bon les paroissiens ne vont plus la messe disait Fran ois DUBET ce qui montre que bien entendu de mani re modeste chaque professeur joue un r le dans la motivation des l ves et que ce r le n cessite de la technicit mais aussi du relationnel et de l affectif ce qui est tr s d stabilisant car le fait qu on ne peut pas jouer au professeur mais qu on est professeur et que dans une classe on rentre avec toute notre individualit ce qui peut tre aussi source de souffrance Ainsi les missions du professeurs si vastes et si nombreuses peuvent se r sumer en un seul mot le sens Il est de notre devoir d accompagner nos grenouilles de b nitier pour devenir pourquoi pas petit prince 33 Annexe 1 Enqu te sur la motivation Consignes R pondez avec sinc rit D veloppez vos r ponses afin que je puisse en tirer des le ons Cette enqu te est anonyme 1 De votre point de vue comment d finiriez vous un cours r ussi 2 3 4 5 6 7 8 9 Faire un texte qui exprime votre point de vue Quelle est votre vision du lyc e Quel est le r le selon vous du professeur Que
26. blement les choses M me si les lyc ens ne savent pas tr s bien dire en quoi ces relations jouent un r le ils n en reste pas moins que dans le travail concret ces relations sont un l ment essentiel de la motivation des lyc ens Les questions Les SES sont elles une mati re qui vous int ressent Avez vous la m me attitude en cours de SES que dans les autres Pourquoi issues de mon enqu te soulignent l importance du relationnel au profit m me parfois de la p dagogie En effet pour ceux qui ont r pondu positivement la premi re question et qui ont avou changer d attitude selon le cours la justification fait tr s souvent r f rence aux relations que je peux entretenir avec les l ves le prof est sympa le prof donne envie d tudier les sujets sont int ressants etc Ainsi un bon prof est un prof qui motive les l ves gr ce un cours qui captive par sa forme son contenu et ses enjeux Mais un bon cours c est aussi un cours ou l on se sent libre de s exprimer o 1l y a une ambiance de confiance La dimension technique de l enseignement est mise de c t pour souligner que l enseignement est une affaire de relations et que les apprenants adolescents dans le cadre 31 du lyc e ou adultes dans le cadre d une formation continue ont besoin pour s investir dans l apprentissage d un contexte affectif favorable Conclusion g n rale M me si l ennui es
27. colaire il paye donc un prix subjectif lev pour son investissement scolaire m me si son s rieux peut adoucir l ins curit et le sentiment de nullit transmis par la note Ce qui conduit cet l ve traverser r guli rement des p riodes d apathie de d motivation voire m me de d couragement Leur acharnement au travail et le diff remment perp tuel des gains qu il devrait permettre d obtenir cr e un sentiment tr s fort d injustice et de d valorisation personnelle JB le fumiste et le touriste Le fumiste est un l ve qui consid re le lyc e comme le seul lieu de travail se rapprochant ainsi des normes du travail salari En dehors du lyc e il se laisse compl tement 27 d vorer par ses loisirs Ce d viant scolaire nourrit une image de lui capable de fournir d un coup des efforts intenses qui provoqueront de suite leur r ussite Le fumiste se prot ge par son absence de travail des blessures li es au verdict scolaire il est la figure de l int riorisation de l chec scolaire et sa remise imaginaire au travail toutes les chances de commencer deux mois avant le conseil de classe ou le baccalaur at Mais pendant ces deux mois cet l ve va devenir une figure tragique invoquant sans cesse les lacunes accumul es pour justifier ses contre performances Le fumiste r ve pour demain la ma trise du travail qui obs de au pr sent la figure du bosseur Le touriste quant lui se complait dans
28. de nos pratiques et en rendant ce savoir faire plus explicite en cessant de le consid rer comme de vagues recettes de cuisine 1 A la recherche du sens perdu Tout tre humain a besoin de motivation pour apprendre pour se lever le matin et aller travailler Nous avons tous v cus des moments de d motivation d ennui et si nous faisons fonctionner notre m moire nous pouvons ressentir nouveau la souffrance v cue pendant cette p riode de non sens L adolescence est une phase de doutes r currents de questions sur tout et rien Alors pourquoi dans cette p riode de recherche de sens ne pas expliciter le r le du lyc e et des savoirs enseign s De plus il est vident que l heure de cours est pour un professeur une heure d intense action mais cela justifie t 1l une non r flexion sur nos pratiques Nos pratiques doivent devenir conscientes pour pouvoir tre partag es et cess es d tre des bouts de ficelles m me s il existe videmment une grande part de bricolage dans notre m tier a La construction d une l gitimit perdue Pour essayer de r veiller la motivation qui sommeille dans nos l ves il faut dans un premier temps leurs faire d couvrir le lyc e et leurs montrer que les savoirs appris sont utiles a le lyc e oui mais pourquoi Redonner du sens au lyc e signifie entre autre donner aux l ves le mode d emploi de leur m tier de lyc en Mais c est aussi montrer que le lyc
29. e Je crois que le fait d aborder dans leur complexit et leur globalit des concepts qui sont au programme ou qui permettent le cas ch ant d expliquer et de donner plus de sens la notion tudi e peut stimuler l l ve car il peut percevoir l int r t de ce concept en prenant conscience de la difficult pour le comprendre et le ma triser ce qui stimule son int r t intellectuel et aussi d appr hender le cas ch ant son utilit pour comprendre le monde de dehors Je crois qu il est important de pr senter la complexit pour donner plus de sens notre travail d analyser Bien tendu cela n est peut tre pas toujours faisable pas toujours utile et cela ne r ussit pas tous les coups mais je crois qu il est important de ne pas trop simplifi les savoirs pour laisser aux l ves la possibilit de comprendre la complexit des notions et leur permettre de d velopper un esprit d analyse et de construire leur propre structure mentale Attention il n est pas question ici de laisser les l ves seuls face leurs difficult s mais d avancer avec eux dans la complexit ce qui leur laisse m me s ils sont perdus au d but une marge de man uvre pour se construire mentalement Je crois que si on place l l ve devant un vier qui fuit et qu on lui explique les diff rents outils cela sera peut tre plus productif que de lui pr senter Es outils comme objet final de l enseignement
30. e en concurrence avec d autres lieux de rencontre et de savoirs comme les caf s la rue Internet Or ces lieux sont attractifs car ils sont libres d acc s on y apprend des choses utiles et surtout on ne s y ennuie pas et lorsque c est le cas tout simplement on zappe ce lieu Le lyc e a la fois un caract re plus eccl siastique car c est un lieu qui semble incontournable comme l glise le dimanche pour ses paroissiens c est un lieu sacr dans lequel on apprend tre mais plus tard C est un rite de passage vers la vie active mais c est aussi un lieu de rencontres d changes un lieu dans lequel on peut souffrir donc un lieu de vie mais une vie pass e sous silence Aujourd hui les nouveaux paroissiens d noncent l inconcevable au lyc e on souffre car on s y ennuie Face cette souffrance des paroissiens manifestent leur mal tre en d sertant les lieux par exemples d autres se transforment en grenouilles de b nitier et consomment du lyc e en entendant de devenir pourquoi pas petit prince plus tard dehors Tous ces comportements ont pour origine l absence de motivation et de sens La motivation est un processus qui r sulte de l interaction entre l individu et son environnement En effet c est un tat dynamique qui a ses origines dans la perception qu un l ve a de lui m me et de son environnement qui l incite choisir une activit s y eng
31. e les crit res d valuation De plus cela suscite l int r t l ment intournable pour amorcer un processus de retour sur son travail qui n est je le r p te jamais vident Lors de la correction d un devoir j essaie le plus possible de la personnaliser gr ce au commentaire bien sur mais aussi en laissant du temps environ 20 minutes aux l ves pour qu ils red couvrent leur travail Pendant ce temps je passe et j explicite mes remarques puis je privil gie un exercice pour une correction collective Pendant ces 20 minutes les l ves me sollicitent norm ment ils comparent leurs copies et donc font une d marche d auto valuation certes modeste mais ils se r mvestissent dans la travail d j fait pour comprendre leur note Ainsi lors d une correction une l ve m a appel car sur une question de lecture d un chiffre elle a eu z ro point alors que sa voisine a eu tous les points et pour elle les deux r ponses taient justes La question de lecture portait sur un tableau o les unit s taient en milliers ce que j exige c est que les l ves lisent et comprennent c est dire ici qu ils retranscrivent cette unit en trois z ro pour montrer qu ils ont assimil la signification du terme milliers Or cette l ve m a r pondu 340 milliers alors que sa voisine m a r pondu 340 000 J ai demand cette l ve quelle diff rence voyait elle entre les deux r ponses et p
32. e savent pas o aller et dans ce cas les l ves sont seuls et souvent stigmatis s ce qui cr e de la souffrance et provoque un rejet de l institution Ainsi dans le cadre des heures encore trop peu nombreuses consacr es l orientation les l ves travaillent sur leurs repr sentations du monde du travail sur les diff rentes fili res sur l apr s bac sur des parcours d insertion sur des exp riences v cues l aide d enqu te par exemple Tout ce travail a me semble t il pour objectif dans un premier temps de d dramatiser le choix du m tier de la fili re qui parait pour les l ves comme irr vocable ce qui provoque une angoisse qui fait que souvent les l ves refusent d aborder le probl me Ainsi travers des enqu tes des t moignages les l ves peuvent prendre du recul face lapr s et ils peuvent ainsi se rendre compte que la vie professionnelle n est pas fig e En outre ce travail permet dans un second temps notamment travers des recherches des dossiers de d velopper l autonomie des l ves et de mettre en route une r flexion un travail de longue haleine ce dont ils ne sont pas du tout habitu s qui d bouchera sur la mise en place d un projet concret sur la mise en place de perspectives qui rendent le futur moins lointain et le pr sent plus clair Pour gagner aux yeux des lyc ens plus de l gitimit et surtout d int r t le lyc e doit clairement d finir son
33. effet il devait s intituler l ennui du lyc e Or 1l appara t que le lyc e n est pas en lui m me un lieu insupportable c est un lieu de vie et de convivialit mais c est aussi un lieu o l ennui envahit les esprits et les corps d s que sonne le glas pour rentrer en salle de classe Ce n est enfin de compte pas tellement l institution et le lieu qui provoquent l ennui mais pour beaucoup d l ves se sont les cours qui se succ dent et qui n en finissent pas Contrairement Fernand BUISSON p dagogue de la troisi me r publique ce n est pas dans la cours que les visages expriment l ennui et le mal tre mais plut t dans les salles de cours m me si parfois pour certains l ves l ennui provoque une telle souffrance que le meilleur moyen d y chapper et de ne pas r guli rement venir au lyc e mais tout de m me un lieu de vie Ainsi la qu te du sens pour lutter contre l ennui nous envoie directement dans les salles de classe Dans ces lieux qui peuvent appara tre aust res comment motiver les l ves La note peut tre un moyen de motivation mais elle a des effets pervers qu il faut prendre en compte et att nuer gr ce notamment au commentaire qui l accompagne Mais les l ves soulignent avec la lucidit d un expert en p dagogie que un cours o ils sont actifs et o ils s exercent des activit s vari es et un cours int ressant voire m me r ussi Ce cours le sera d
34. es ridicules de banalit s Pourtant cet l ve voudrait bien tre reconnu comme s rieux voudrait bien tre visible et exister au milieu des bosseurs des fumistes des touristes qui agitent le collectif classe qui accaparent l espace de reconnaissance Pour maintenir l quilibre fragile de l l ve moyen il faut le rendre visible il faut lui montrer qu il existe qu il a une identit qu il peut avoir confiance en lui et en son travail Le professeur doit rentrer dans cet empire du milieu dans ce ventre mou et flou de la classe pour faire ressurgir les identit s propres aux l ves L l ve moyen va se r duire au silence dans la plupart des cas Or je l ai d j nonc s exprimer tre cout et participer est le signe qu il y existe une reconnaissance ext rieure que le fil de la communication n est pas rompu et repr sente une condition n cessaire la naissance ou au maintien de la motivation Le s rieux que fait preuve ce type d l ve m me si ses r sultats restent tr s moyens et parfois deviennent m me mauvais doit tre soulign et valoris car la confiance en soi passe par une reconnaissance positive de son travail 29 L indiff rence est le vecteur d un d ficit d existence pour l l ve moyen qui par peur de voir se durcir le stigmate de la nullit au fil des mauvaises notes accidentelles mieux vaut tre invisible que d tre vu et reconnu en tant que nul
35. es des lyc ens Ce qui me fait penser que peut tre d buter l ann e avec ce chapitre peut permettre d asseoir la l gitimit et d tayer la motivation des l ves aussi bien voire m me mieux que le chapitre de la famille dans la mesure o il existe d j plus de distance entre les l ves et l emploi du fait d une r flexion semi consciente d j amorc e en troisi me et dans le cadre de la famille Mais l utilit ne se r sume pas l utilitarisme Il est vrai que cette dimension ne doit pas tre occult e car elle permet de donner du sens imm diat Mais elle n est pas suffisante il faut aussi amener les l ves construire un raisonnement et prendre conscience du chemin et du temps que cela peut prendre De plus il convient de partir de leur r alit et de les amener prendre conscience d une r alit plus vaste Ce qui m a frapp lorsqu on a abord le th me du ch mage s est l int r t des l ves pour les modalit s des indemnisations Cela m apparu peu important par rapport ce que je voulais apporter mais face aux questions persistantes j ai pr sent de mani re tr s succincte et g n rale ces modalit s pour arriver leur justification et leur cons quence notamment en cas d absence Ainsi on a pu partir de leur v cu et ensuite analyser le ph nom ne du ch mage d exclusion l aide de concepts tel que celui de d saffiliation sociale En outre j ai remarqu que
36. esseur doit toujours selon les l ves tre un guide plus qu un juge De plus il doit tre accessible et bienveillant pour cela il est parfois n cessaire d abandonner son parler chacal pour utiliser un autre moyen de communication qui est le parler girafe a un bon prof est un guide Le professeur doit tre un guide plus qu un juge car il doit accompagner l l ve dans sa qu te du savoir Etre accompagnateur ou guide est une dimension importante du m tier Un professeur n est pas ou n est plus mon sens un ma tre c est dire la fois un chef et un juge que suivent les l ves dans une marche intellectuelle quasi militaire Aujourd hui le professeur pour accomplir ses missions doit tre c t de l l ve et non plus devant Il doit toujours selon les l ves faire preuve de clart de rigueur de logique au niveau des savoirs enseigner il doit tre comp tent et doit savoir r pondre aux questions des l ves Mais aussi un bon professeur doit fasciner doit transmettre sa passion son amour de la mati re Cette relation de proximit implique la mise en avant de ces exigences Le prof doit raconter doit vivre son cours plut t que de nous balancer des connaissances c est en r sum ce qui transpara t de l enqu te 22 De plus la notion de guide implique que le professeur soit l coute des l ves il doit tre attentif au probl me qu ils
37. f est de faire semblant d tre s rieux int ress attentif pour que cela au final puisse payer en terme de bonne note L int r t intellectuel a bien du mal survivre la mauvaise note J ai une l ve qui la question avez vous chang d avis sur les SES m a r pondu qu au d but cette mati re lui plaisait bien mais depuis un mois ou deux ce sentiment avait tendance se d grader dans la mesure o elle avait plus de mal comprendre et qu elle y arrivait moins Ce sentiment de d motivation est li ses r sultats qui ont connu une baisse sensible pendant cette p riode D ailleurs son comportement en classe changer aussi cette l ve est moins attentive plus distraite Ainsi sa relation affective et intellectuelle aux mati res enseign es et elle aussi compl tement instrumentalis e a me plait si j ai des bonnes notes et que mon travail est efficient Cela ne me plait plus lorsque je dois fournir des efforts plus importants et que cet investissement ne se traduit pas dans les r sultats L instrumentalisme que provoque la place et le rapport qu ont les l ves par rapport aux notes induit une perte de sens surtout pour les l ves qui sont en difficult s comme les for ats qui sont constamment assomm s et par cons quent d motiv s malgr des efforts et une volont r elle de s en sortir De plus l instrumentalisme ou l hyper instrumentalisme est une ma
38. is ignorent les moyens pour y parvenir Cette situation cr e par son caract re implicite de la d viance scolaire et avec elle des modes d adaptation comme l vasion ou la r bellion qui ont pour manifestation du rejet des valeurs l ennui et la d motivation qui mettent en avant lmcapacit de l l ve trouver les normes implicites qui permettraient de devenir un vrai lyc en Les h ritiers ne forment plus de nombreux bataillons et l cole qui s est dans une certaine mesure d mocratis e doit non seulement ouvrir ses portes mais doit aussi permettre aux l ves de les franchir avec succ s en leur fournissant les moyens d y parvenir Le lyc e est aussi un lieu o il existe une multitude de portes et o il convient d aider les l ves trouver les bonnes cl s qui ouvrent les bonnes portes sur un avenir qu ils ont choisi En effet le lyc e est un lieu o l on construit un projet professionnel un projet d orientation La construction d un projet professionnel ou d orientation semble tre un moyen pour donner plus de sens et plus de l gitimit au lyc e et au travail scolaire Ceci tant dit le travail du lyc e et des professeurs pour am liorer la mise en uvre de ce projet est relativement limit En effet l orientation est souvent abord e succinctement par les professeurs qui laissent malgr eux cette lourde charge aux l ves et aux conseill s d orientation Ainsi se pose l
39. l est le r le de l l ve Avez vous du plaisir venir au lyc e Pourquoi Le lyc e est il un lieu o l on prend du plaisir apprendre Pourquoi Etes vous motiv s lorsque vous allez en cours Pourquoi Quelle est votre attitude lorsque vous devez aller en classe de SES Pourquoi Avez vous changer d avis sur les SES Pourquoi 10 Les SES sont elles une mati re qui vous int ressent Pourquoi 11 Avez vous la m me attitude en classe de SES que dans les autres cours Pourquoi 12 Comment selon vous rendre plus motivant et int ressant le cours de SES 13 Qu est ce que les SES vous ont apport Merci de votre rigueur et de votre participation 34 Monsieur PRAT Arnaud professeur de SE Annexe 2 R sultats de l enqu te Un bon cours pour les l ves est un cours o ils sont actifs o ils peuvent changer des points de vue en toute confiance un cours o ils ont compris ce qui vient de ce passer et qui se d roule dans un certain calme Le lyc e est un lieu de vie c est dire est un lieu qui permet de rencontrer ses amis et amies Il est aussi per u comme un lieu d apprentissage et de formation indispensable pour le futur Mais cette mission du lyc e est relativement vague et floue pour les l ves qui l voquent sans grande conviction Ce qui leur semble important c est que le lyc e est un lieu de rencontres et d changes Pour la grande majorit le professeur doit motiver
40. la classe sup rieure car notre projet est la premi re scientifique et qui parle s rement de ce qu on conna t d j Face cette vision les SES ont un avantage consid rable c est justement d tre conscientes des ces repr sentations et d apporter des pistes de r ponses pour comprendre le monde dans lequel les l ves vivent et dont ils n ont pas forc ment conscience Le premier th me que j ai abord est celui de la famille Ce th me qui est tr s d licat aborder puisqu il touche directement les l ves et aussi un excellent moyen pour construire de la l gitimit En effet il s agit d abord de montrer que cette mati re est une science qui n cessite de la rigueur qu ensuite elle permet dans une certaine mesure en prenant du recul d analyser la r alit et donc de comprendre un peu mieux le dehors Ainsi la question avez vous chang d avis sur les SES la majorit des l ves ont r pondu de mani re affirmative Au d but le cours n avez pas d int r t puis il a commenc tre utile car selon les l ves interrog s il permet de mieux comprendre la r alit J aimerai souligner le fait que cette r ponse a t tr s souvent accompagn e par des exemples relatifs au ch mage Cela peut s expliquer par le fait que le questionnaire venait juste apr s la fin du chapitre sur l emploi mais aussi que les questions relatives au monde du travail restent tr s nombreuses dans les t t
41. la motivation dans ce cours non plus La plupart des l ves affirment avoir la m me attitude dans tous les cours d autres soulignent que leur attitude change en fonction du sujet tudi et du professeur Les SES ont apport dans l ensemble une meilleure compr hension du monde qui les entoure ce qui leur donne une certaine l gitimit et un certain int r t toujours selon les l ves Pour rendre les SES plus int ressantes il faudrait tre auteur de nos propres statistiques aller voir un ch meur etc les l ves revendiquent une plus grande participation encore faire des recherches travailler sur des documents n est pas suffisant 1ls veulent pratiquer les SES 35 Bibliographie ouvrages les enseignants au travail Anne BARRERE les lyc ens au travail Anne BARRERE former sans ennuyer Bruno HOURST au bon plaisir d apprendre Bruno HOURST sociologie de l cole Marie DURU BELLAT et Agn s VAN ZANTEN articles se placer de l autre c t du savoir entretien avec Philippe MEIRIEU dans les cahiers p dagogiques l ennui l cole un sujet creuser Pierre Henri TAVOILLOT dans la lettre de P ducation ennui l cole Le Monde _ cole ennui en plein jour Lib ration ennui fait des ravages l cole Le Figaro les dix d fis pour un formateur PERRENOUD ces l
42. le r p te n ont pas une influence capitale sur la motivation mais pourtant il est tr s rare que pendant l inter classe je reste seul dans ma salle Ce moment comme l apr s cours repr sente une parenth se un espace de libert aussi minuscule qu il puisse tre mais au moins il a le m rite d exister Il appara t relativement vident que les l ves par tous ces petits c t s cherche une reconnaissance 1l cherche exister et surtout montrer qu il existe Tout simplement les l ves par des moyens diverses cherchent tre vus 2 Les rendre visibles J ai eu beaucoup de mal au d but enseigner des individus En effet on me disait regarde leur prise de note fais attention ceux qui parlent regarde s ils ne dessinent pas sur les tables s ils ne jouent pas avec le portable s ils suivent ton cours ou pas et interroge ceux qui ne suivent pas etc Mais comment faire tout cela en m me temps que son cours si je ne suis m me pas capable de voir les visages des l ves Au d but je voyais une masse un tas d individus qui taient l sans expression comme si une fois rentrer en classe mes l ves perdaient leurs individualit s pour former un collectif classe Cette position et vision de la classe sont tr s perturbatrices dans la mesure o 1l y a la classe d un c t et moi de l autre et que le rapport qui peut s installer et tout simplement un rapport de force qui va sans
43. lorsque je pr sente des ouvrages sur le sujet lorsque les l ves me posent des questions et que je leur fourni le livre ou la revue dans laquelle figure la r ponse j ai l impression que cela ajoute du r el aux objets qu on tudie j ai l impression que les l ves ne consid rent pas ces revues annexes de la m me fa on que les textes qu on travaille m me s ils proviennent pour la plupart de ces revues C est un peu comme si l ext rieur venait justifier le travail accompli Mais il est vrai parfois que le sens n est pas toujours apparent et que l utilit imm diate n existe pas Le faucheur ne regarde pas le bout du champ sinon il se coupe les pieds disait le philosophe Alain Cela signifie que l on ne peut trouver d application imm diate telle ou telle notion et que leur sens et justification viendront plus tard dans le raisonnement il faut donc apprendre aux l ves la temporalit qui est li e la r flexion Il semble n cessaire que les l ves puissent de temps en temps exp rimenter cet ennui qui fait parti dans une certaine mesure de l apprentissage Mais ce qui semble important est tout de m me de s arr ter parfois de faucher pour voir l tendue qui a t faite et l tendue qui reste faire S il est parfois difficile de motiver les l ves en disant qu il faut ma triser ce concept pour analyser plus tard tel ph nom ne nous pouvons par nos pratiques trouver un sens e
44. luation pour que celle ci redynamise l int r t de l l ve a Noter oui mais il existe un danger l instrumentalisme accru La note a une position centrale dans le syst me scolaire Les professeurs ainsi que les l ves se disent tr s attach s la note qu ils estiment tre la premi re source d int r t dans le travail L valuation chiffr e est profond ment inscrite dans l institution scolaire En effet selon Anne BARRERE les l ves de l enseignement secondaire ont peu pr s une centaine de notes par an Ce qui fait en moyenne une note tous les deux jours Il devient dans ce cas compr hensible que la note prenne une place pr pond rante dans l exp rience scolaire Les lyc ens vivent au rythme des notes de contr les de fin de mois de fin de trimestre de fin d ann e Un jour une semaine d cole se r sume parfois de simple r sultat la note finie par tre l objectif du travail scolaire et par tre la seule exister r ellement dans le quotidien scolaire jusqu en perdre de vue des horizons plus larges Ainsi une motivation centr e sur la note cr e un danger du point de vue du sens de l apprentissage puisqu elle cr e un instrumentalisme forcen que manie avec habilit les consommateurs d cole De plus la note du fait d un rapport quasi pidermique et ressentie par les l ves comme un jugement de la personnalit de son individualit ce qui peut avoir des cons q
45. m me en classe Qui n a jamais dit ses l ves comment vous ne savez pas cela Mais ce langage l peut tre destructeur et peut d motiver certains de nos l ves Mais heureusement les chacals ne sont que des girafes qui ont un probl me de langage En effet la girafe parle autrement elle observe sans juger elle exprime ses sentiments sans rendre l autre responsable elle exprime ce qui est important pour elle ainsi que son besoin Les principes du parler girafes sont Observer sans juger c est dire sans faire r f rence aux motifs d une personne ses sentiments o ses pens es Exprimer ce que nous ressentons Exprimer ce qui a de l importance pour nous Exprimer clairement ce que nous souhaitons Exemple de parler girafe je n aime pas lorsque vous arrivez en retard Jaime tre l heure et j appr cie que les autres le soient Alors que le parler chacal donnerait vous tes en retard L utilisation du parler girafe notamment au lyc e et particuli rement en classe change consid rablement les relations peut permettre de guider les l ves dans le travail et donc de les motiver plut t que de les braquer de les vexer voire m me de les blesser ce qui tuerait sans aucun doute leur motivation Mais le cours n est pas le seul lieu o l on doit susciter l int r t La relation ne s arr te pas lorsque la cloche sonne Le tout est de savoir ce qui se
46. ment dans la scolarit et les r sultats objectifs de cet investissement Le for at est souvent un mauvais l ve mais la dimension subjective du travail est ici importante Le for at travaille et m me travaille beaucoup il renouvelle constamment sa croyance en la possibilit de r ussir par le travail Mais il est cras par une rupture de l quivalence entre travail et bon r sultat Face cette situation le for at va camoufler cette inad quation ces checs sous la masse de travail Les for ats travaillent souvent tort ou travers contretemps peu importe l objectif est d craser par la masse de travail l chec Ce type d l ve est toujours d bord ce qui souligne sa difficult s organiser dans le travail Il va d abord rattraper ce qu il n a pas pris en classe puis recopie r sume reformule etc Il utilise mal ses connaissances ce qui entra ne une d ception r currente face aux mauvais r sultats qui persistent Le for at est subjectivement bon l ve puisqu il se conforme aux demandes de linstitution mais il est objectivement mauvais Cette image du lyc en va valoriser le travail et va chercher faire reconna tre son travail par les professeurs Le for at donne norm ment d importance la reconnaissance de son travail et l image que peuvent avoir les professeurs d eux Le for at se caract rise par le peu de distance qu il met entre sa personne et son travail s
47. mettre mal la protection qu offre le statut de fumiste puisque le travail fournit de mani re ponctuelle ne va pas imm diatement s incarner se mat rialiser dans une reconnaissance institutionnelle c est dire la note Ainsi il est de notre mission de professeur de saisir cet instant de mise au travail pour valoriser imm diatement de mani re officielle et officieuse ce travail fourni Il faut redonner ce type d l ve le go t du succ s du travail il faut qui ressente nouveau le sentiment de r ussite pour que leurs efforts soient continus Ces l ves l demandent une attention permanente un suivi constant car ils sont vite d motiv s face au travail accomplir et rattraper et dans ce cas ils zappent vite pour retrouver leur situation plus stable et moins dangereuse de glandeur L effritement de la culture gratuite comme support de l engagement au travail et la n cessit d envisager une poursuite d tudes nous am ne nous poser le probl me du sens des tudes Si les l ves s accordent de mani re tr s provisoire sur le projet de base de l obtention du baccalaur at ils ont TOUS besoins des enseignants pour les motiver Il appara t que les relations interpersonnelles qu arrivent instaurer l enseignant avec ses l ves que les sentiments que ses derniers ont quelque soit leur types de fonctionnement par rapport au travail scolaire changent consid ra
48. n vaut pour les l ves mais aussi pour les professeurs En effet ce que je redoute le plus c est l ennui ou plus pr cis ment le fait que je puisse n ennuyer en classe ce qui aurait automatiquement pour effet d ennuyer les l ves qui ressentent la lassitude et demandent des professeurs passionn s Ce qui souligne au passage que l aspect affectif joue un r le important dans notre m tier Pour viter cet ennui J ai d cider d tre exigent aussi bien au niveau des savoirs et savoir faire qu au niveau des comportements mon travail est d amener l l ve ce niveau d exigence et non le contraire Pourquoi avoir choisi l exigence comme un moyen de lutte contre l ennui J utilise l exigence pour donner du sens au travail scolaire pour que les l ves s investissent dans cet apprentissage et pour qu ils respectent certaines normes et valeurs Toutes d viances par rapport ces normes donnent lieu des sanctions n gatives De plus j utilise ce moyen car au bout de quelques mois d enseignement j ai eu tendance simplifier gt mes cours Ce que le programme ne dit pas explicitement je ne le fais pas Cette relation est trop difficile je vais les embrouiller je vais les d courager Et pendant cette p riode j ai eu l impression de m ennuyer en cours car pour moi je perdais le sens et l int r t de mon enseignement 12 A ce moment j ai beaucoup r fl chi sur la voie
49. ni re pour les l ves de rationaliser le lyc e de se doter d un semblant de ma trise qui vient camoufler des lacunes insurmontables et des d couragements chroniques Le travail scolaire et la valeur scolaire ne deviennent plus source de d couverte de sa personnalit mais viennent juger pour les l ves en difficult s de mani re n gative une personnalit scolaire relationnelle pour autrui si l on fait un parall le avec la typologie des identit s de Claude DUBAR qui vient en dissonance avec l identit pour soi biographique Ce qui provoque une identit hors travail une identit de retrait selon SAINSEAULIEU qui provoque une exclusion du monde de l cole Noter c est aussi pour les l ves juger leur travaux mais aussi et surtout leur personnalit ce qui peut tre source de souffrance f la note et le jugement de la personnalit Travailler pour la note pour les devoirs les plus importants travailler pour remonter une moyenne implique que l l ve soit plac en situation d examen potentiel avec la tension qui s y rattache Le travail scolaire met l preuve la personnalit pour une grande partie des lyc ens car cette majorit fait un amalgame entre les performances et celui ou celle qui les obtient L l ve se sent alors rabaiss humili et cras par une mauvaise note Mais la note qui fait le bon et le mauvais l ve p se aussi bien sur le bon le moyen que sur le ma
50. nnelle la construction de son savoir et o il montre sa motivation et son int r t pour la le on C est aussi un instant de conseil sur le travail la maison par exemple Monsieur j ai eu 5 20 pourtant je travaille Que dois je faire C est l occasion de d couvrir les repr sentations des l ves sur leur m tier leurs m thodes de travail Cela va permettre de dire ce que travailler veut dire et le dire honn tement est un pas important pour l l ve dans sa prise de conscience de comment faire au mieux son m tier de lyc en Bien entendu ce comportement peut tre analys comme le r sultat d un instrumentalisme accru qui aurait pour seule fonction d amadouer le professeur Le professeur peut aussi avoir un int r t qui est celui de conserver une paix sociale dans sa classe Mais peut tre que ce moment est aussi l occasion de remettre en cause les pr notions les id es arr t es que les professeurs ont sur certains de leurs l ves Pure strat gie ou lan d int r t intellectuel cet instant entre deux sonneries reste un instant informel et privil gi pour d battre modestement sur un th me pour couter pour conseiller parfois mais c est un moment o l l ve est roi c est lui qui nous dit ce qu il attend de nous parler argumenter quand l l ve a juste besoin d tre cout ne sert strictement rien C est un moment de convivialit et ce peti
51. oi un commentaire doit tre constructif et tr s respectueux du travail qui a t fait mais doit aussi diriger l l ve pour lui donner des axes de travail qui lui permettent d am liorer ses r sultats Le commentaire doit souligner les aspects positifs du travail il ne faut pas h siter valoriser l l ve Il doit aussi montrer une ou deux grandes faiblesses et doit tre accompagn d un axe de travail qui souligne encore qu on s int resse leur individualit leur personnalit Je crois que le commentaire est l occasion de montrer l l ve que le professeur que la note n est pas que juge du travail mais aussi guide La notion de guide plut t que de juge donne un sens nouveau l valuation ainsi qu au r le que joue les professeurs Il s agit ici de ne pas laisser les l ves seuls devant leurs copies devant leurs notes devant leur sentiment d chec et de nullit Le commentaire est ce guide qui apr s avoir justifier la note renvoie l l ve un autre niveau de l valuation ok tu as eu deux mais voil ce que tu peux faire C est le r le du commentaire qui donne une piste pour ne pas casser la motivation et qui donne de lespoir l l ve pour sortir de ce sentiment d chec et de d valorisation de soi B l auto valuation L auto valuation est une fa on de diminuer l aspect violent de la note qui est souvent ressenti par les l ves Les l ves
52. ourquoi il y avait une diff rence Elle a fini par r pondre qu elle avait juste lu et qu il lui manquait l interpr tation Il m appara t vident que la prochaine fois elle lira et interpr tera le nombre correctement L auto valuation permet aussi de donner un nouveau statut l erreur L erreur devient source de r flexion d information sur les connaissances qui ont t acquises mal acquises ou pas acquises du tout Et l erreur au lieu d tre l issue finale et noire d un processus d apprentissage devient un l ment part enti re et positif de l apprentissage on peut apprendre des ses erreurs C est lorsque l on a la possibilit de faire des erreurs en toute confiance sans avoir le sentiment d tre puni par exemple que l on peut d velopper la confiance en soi et accepter de prendre des risques Mais ce qui me semble important est qu il ne faut pas laisser l l ve seul face ses erreurs il faut un guide un autre camarade le professeur pour que l l ve puisse prendre le recul motionnel suffisant afin qu il puisse analyser son travail avec pour objectif d en retirer des informations utile son apprentissage L auto valuation est un travail qui ne se fait pas seul C est un travail qui n cessite de la bienveillance de la confiance mais de la non complaisance C est aussi un travail qui doit se faire rapidement pour que l erreur ne s ossifie pas
53. profond et a permis de donner du sens au m tier d l ve En effet dans ma classe un l ve doit tre actif pour cela il doit avoir fait ses exercices quand un l ve participe on l coute attentivement c est une marque de respect de la personne et de son travail d autant plus que si la r ponse est juste ou la remarque pertinente il faut la noter et pour cela il faut l avoir comprise voila quelques exigences qui figurent dans le contrat Je crois que ce contrat m me si tout n est pas gagn m me si s l ves ne s coutent que peu par exemple a permis de mettre en place une ambiance de travail plus calme plus structur e et peut faire comprendre aux l ves que la libert s accompagne aussi de r gles ce qui peut leur para tre paradoxal Mais en respectant ces r gles les l ves peuvent se sentir plus libres de parler et avoir aussi un sentiment de justice En effet ce sentiment est tr s important pour des adolescents 15 16 ans qui se sentent victimes d injustices en permanence J ai pu constat que les sanctions taient aussi beaucoup mieux accept es et qu elles taient moins v cues comme une injustice De plus en classe mon exigence porte aussi sur le rythme de travail 13 Je ne laisse pas respirer les l ves j essaie d avoir un rythme soutenu avec des activit s vari es pour viter la routine et l apathie Ainsi le cours est peu pr s structur de la fa on suivante
54. que je prenais ce qui me plaisait dans les sciences conomiques et sociales Il s est av r que c est entre autre leur complexit qui permet d appr hender le monde d une mani re relativement critique qui me pla t Et ce moment l j avais l impression de ne plus communiquer cet aspect l des SES En analysant mes pratiques et en r fl chissant sur l identit professionnelle que je voulais me construire j ai pris conscience que J tais pour les l ves un outil qui leur permettaient de mettre en place un raisonnement d largir leur environnement Pour tre ou essayer d tre un bon outil il faut je crois transmettre l exigence que n cessite tout raisonnement C est pourquoi j ai d cid de garder mes exigences Comment concr tement cela se passe t il dans mes classes Dans un premier temps au niveau du comportement J ai tabli une sorte de r glement c est une sorte de contrat voil ce que j exige Ce qui est tr s important c est la transparence je leur est distribu le r glement donc ils sont au courant que tel comportement implique telle sanction Le plus difficile est en fait de se tenir ces sanctions et de les appliquer car l exigence ne pourra tre reconnue et accept e que si et seulement si elle n a pas de faille Ce contrat a permis de mettre les choses au clair de stabiliser l ambiance qui tait une ambiance de non travail de chahut anomique symbole d un ennui
55. r car on s expose ce qui provoque certaines r sistances Mais toutes les demandes des lyc ens mettent l accent sur l activit du sujet qui se sent alors partie prenante dans la construction et l acquisition du savoir ou plut t de son savoir Se cr er une relation plus personnelle et un sentiment de responsabilit vis vis du savoir Mais concr tement comment rendre au quotidien les l ves actifs et lutter ainsi contre lennui Je vais exposer ici deux m thodes de travail qui ont permis d instaurer le fait qu un l ve dans tous les cas en classe de SES doit participer la construction de son savoir Pour qu une personne veille s investir dans un cours il faut qu elle ait le sentiment d une certaine libert d expression et de production De plus il faut tout de m me une certaine permanence pour cadrer le travail J ai d cid de faire rimer permanence avec exigence Mais avant de d velopper ces deux points j aimerai juste faire une remarque sur le recours aux documents en classe pour aider construire un raisonnement En effet cette m thode est aussi au c ur du processus qui permet l l ve d tre plus acteur car elle implique des temps vari es des activit s vari s un cours qui n est pas lin aire dans lequel se succ de au crayon gris la r flexion de l l ve ensuite la r flexion collective etc mais je ne vais d velopper cette m thode car elle est inh rente
56. rler girafe le parler chacal le parler girafe observer et exprimer b Et apr s p 24 a tre disponible couter tout simplement conseiller parfois B tablir une autre relation souligner leur individualit changer de point de vue 2 Les rendre visibles p 26 a la classe un ensemble d individus la recherche d une reconnaissance a le for at une non ma trise du syst me scolaire une d motivation r currente B le fumiste et le touriste le fumiste et l chec scolaire les touristes et le mythe de la r ussite sans effort l l ve moyen objectif la moyenne mission rester invisible b Individualiser son regard et ses pratiques p 29 a le for at l aider s organiser B le fumiste lui faire red couvrir un sentiment de r ussite l l ve moyen y faire attention Conclusion p 32 Annexe 1 p 34 Annexe 2 p 35 Bibliographie p 36 Introduction Le lyc e ne se r sume pas un ensemble de b timents scolaires c est aussi un lieu o les adolescents apprennent et vivent dans les couloirs les cours de r cr les escaliers les coins et les recoins les pelouses le cas ch ant le CDI les cantines et m me les salles de classe Si le lyc e est un lieu de savoirs il n est plus possible de nier l vidence le lyc e n a plus le monopole des apprentissages n cessaire la vie Bien au contraire le lyc e rentr
57. s l ves J ai d ailleurs pu exp rimenter leurs r actions lors d une s ance o J ai grignot le temps r serv ce coup de gueule Il est vident que ce dispositif ne suffit pas lui tout seul pour motiver les l ves dans leur apprentissage et lutter contre leur apathie Mais ces cinq minutes font partie d un dispositif qui vise instaurer de la vari t De plus ces cinq minutes repr sentent une mise en danger pour l l ve et elles sont assez r v latrices des techniques mises en place pour liminer le stress li cet intervention Ce qui peut nous permettre d avoir un regard dff rent sur les l ves et peuvent permettre d individualiser sa m thode pour accrocher l ve Cet espace de libert m me s il ne change pas fondamentalement les rapports s il ne constitue pas une r volution peut permettre de modifier le regard des l ves sur mon cours et de modifier leur comportement pendant les s ances La prise de parole fait peur mais elle fait peut tre moins peur lorsqu on a v cu le stress d tre devant les l ves lorsqu on r alise que l espace de libert ne se situe pas que pendant ces cinq minutes et que la parole est libre et m me souhait e pendant les s ances traditionnelles Ces cinq minutes peuvent permettre de changer les repr sentations des l ves sur leur m tier 10 En outre un autre moyen de motiver les l ves est par exemple de leur laisser le
58. sont tout simplement bless s par la note qui vient remettre en cause leur personnalit La mauvaise note ou plut t les mauvaises notes accumul es blessent profond ment l l ve d autant plus lorsqu elles viennent remettre en cause leur esquisse de projet Se b tir une identit un futur pour donner du sens au pr sent est une t che relativement difficile surtout pour des adolescents alors quand notre projet notre futur est balay d un coup par la note il ne peut en d couler que de la souffrance Il y a une dissonance cognitive entre d un c t celui que je veux tre maintenant pour devenir quelqu un et de l autre c t la note qui remet en cause ma capacit construire mon futur moi et donc remet en cause par la m me occasion ma personne en tant qu identit mon moi pr sent Si le lien entre travail note et personnalit est douloureux une des solutions est de se soustraire au jugement en ne faisant plus d effort et en revendiquant ce comportement Ne pas travailler prot ge des agressions ext rieures Ainsi la note est v cue par les l ves comme un moyen de juger leur personnalit Mais si ce ressenti peut aboutir des comportements d viants l valuation ne se r duit pas qu la note et peut donc constituer tout de m me un moyen de motiver les l ves b Evaluer oui mais d une certaine fa on La note a une position centrale dans le syst me scolaire elle est souvent la premi re
59. ssage Ce qui permet encore une fois de souligner que le lyc e se vit au pr sent et c est pourquoi il faut donner du sens et stimuler l int r t intellectuel des l ves non pas uniquement en se raccrochant des projets plus ou moins flous mais en mettant l accent sur le sens imm diat des savoirs que l on enseigne Et ce sens imm diat passe pour beaucoup d l ves par l affectif Le pourquoi du savoir n est plus suffisant dans le temps imm diat ce qui prend de l importance c est le contexte de cette transmission comment ce savoir a t transmis et cela qu on le veuille ou non fait appel l affectif au relationnel La motivation est un processus tr s fragile qui est donc d pendante des relations affectives que l l ve peut avoir avec le professeur le savoir et lui m me La croisade contre l ennui semble difficile mener car touche tous les aspects de notre m tier Mais c est une croisade n cessaire dans la mesure o elle fait partie de nos MISSIONS D De l implicite l explicite Pour que les l ves puissent tre motiv s il faut qu ils sachent pourquoi ils sont au lyc e o cela m ne et comment y arriver Pour cela il faut dans un premier temps expliciter la place du lyc e son r le ainsi que ce qu on y apprend Ensuite une fois que le cadre global est saisi il faut susciter l int r t des l ves en prenant conscience nous professeurs de l importance
60. strat gies diff rentes face au travail scolaire Ainsi il appara t important de rep rer ces diff rents comportements ces diff rentes attitudes face aux savoirs et l cole pour justement motiver les diff rents individus Pour cela il est n cessaire d individualiser son regard et ses pratiques b Individualiser son regard et ses pratiques En fonction des strat gies que l l ve d veloppe en fonction de son rapport au travail scolaire en fonction de son auto tiquetage motiver l l ve ne va pas n cessiter les m mes actions ni le m me comportement de la part du professeur Selon si l l ve est plus dans la cat gorie de l l ve moyen du for at du bosseur ou du fumiste son attente vis vis du professeur n est pas du tout la m me Il s agit pour remotiver l l ve de r pondre ses demandes qui ne sont pas explicites et parfois m me contradictoire avec son comportement ce qui explique la difficult pour mener bien notre intervention dans ce domaine complexe L enseignant doit donc tudier les strat gies d apprentissage de chaque l ve et doit tenter de s y adapter a l ves moyens ou scolaires les rendre plus visibles L l ve moyen est face un conflit cognitif il tend devenir invisible par peur du jugement par timidit 1l reste dans cette normalit d pr ciative qui entra ne via les bulletins par exemple des appr ciations sans m
61. t plut t le produit d un syst me scolaire d r gul dans lequel l hyper instrumentalisme peut permettre aux l ves de donner l illusion de s en sortir l l ve moyen L l ve moyen c est cet l ve qui peut mieux faire C est un l ve qui valorise son apparence de s rieux pour attester d un travail plus soutenu qu il ne l est en r alit Cet l ve moyen mais en place un travail intermittent qui ne travaille que lorsqu il y a des valuations M me si le travail fourni par ce type d l ve est tr s souvent irr gulier il n en est pas moins r el c est alors qu il rejoint le v cu du for at Mais cet l ve par un travail modeste va prendre de la distance par rapport aux notes et va tre moins d go t que le for at L objectif de ces l ves est la moyenne ni plus ni moins L l ve moyen est une combinaison instable entre le for at et le touriste tout en chappant aux satisfactions illusoires de la fausse ma trise des touristes des mauvaises classes et tout en chappant l puisement du for at 28 L l ve moyen est particuli rement difficile cerner il forme un l ve la fois stable qui a des notes autour de dix mais aussi un l ve amorphe L objectif est bien d finit avoir la moyenne passer r ussir son baccalaur at et puis voil Cet chantillon d id aux types d l ves montre que la classe est bien une r union d individus qui ont des
62. t rien ces trois minutes sont des instants tr s positifs et n cessaires la construction d un climat de confiance et de travail en classe Pourquoi un tel instant qui peut appara tre futile se r v le tre un moment d une importance n ayons plus peur des mots capitale Tout simplement parce que l l ve peut affirmer son individualit et tablir une autre relation avec son professeur B tablir une autre relation Le c t relationnel joue bien entendu une importance capitale dans notre m tier et ces relations sont fragiles et se construisent avec des petits riens qui sont en fait des signes relativement importants pour les l ves Pourquoi rester dans sa classe pendant la r cr ation entre deux s ances de cours 25 Tout simplement pour tre disponible au cas o Pour tre l quand les l ves viennent plut t car ils savent que pendant trente secondes je vais m int resser eux Pourquoi demander quelques l ves bronz s la rentr e des vacances de f vrier s ils ont bien ski s ils se sont bien amus s Cela ne change fondamentalement pas les choses et ne d coince pas les situations difficiles mais a repr sente un petit plus qui peut para tre compl tement futile et inutile mais qui peut de mani re tr s modeste et de mani re ponctuelle d coinc une situation cr e un autre espace o d autres relations l ves professeurs s tablissent Ces moments je
63. t un sentiment qui selon Philippe MEIRIEU est n cessaire dans l apprentissage et qu il n est donc pas souhaitable ni possible de bannir du lyc e il n en reste pas moins un probl me qui joue sur la motivation et l apprentissage des l ves Que l on explique que l ennui a toujours exist que c est seulement son expression qui a chang ne r sout en rien ce probl me qui met mal les relations savoirs l ves professeurs Si l ennui peut para tre utile de mani re ponctuelle il devient un ennemi combattre lorsqu il est r current Pour essayer de comprendre et d appr hender cette lassitude quasi permanente chez certains l ves nous nous sommes interrog sur le sens de leur pr sence au lyc e L mcompr hension de ces r gles implicites qui participent la reproduction sociale est un des l ments qui font que le lyc e le travail scolaire n a plus de sens Les l ves ne comprennent pas et ne savent pas ou pas de mani re explicite ce qu est le lyc e ce qu est le travail scolaire et quoi cela peut leur tre utile L enqu te r alis e au pr s de mes l ves de seconde souligne que les l ves essaient de donner du sens ce lieu d apprentissage qu est le lyc e Pour la majorit d entre eux le lyc e est un lieu de relations humaines heureusement qu il y a les copains et les copines pour supporter ce calvaire C est pourquoi j ai chang le titre de ce m moire En
64. t une l gitimit notre enseignement L utilit du savoir ne va pas suffire pour motiver les l ves car m me si les lyc ens savent pourquoi ils sont l ils sont pris dans une routine qui cr e de la monotonie qui est une source vidente d ennui et de d motivation Les pratiques des enseignants doivent permettre de cr er une dynamique qui va contribuer rendre le cours plus attrayant car plus vivant b R flexion sur mes pratiques une vari t permanente Selon les l ves un bon cours est un cours dans lequel ils ne s ennuient pas c est dire dans lequel ils sont actifs Ils entendent par l d en tre les acteurs partir notamment d activit s concr tes ou de mises en recherche Leur participation prend plusieurs formes Les l ves peuvent s impliquer en posant des questions mais en leur nom de mani re personnelle et libre Les l ves revendiquent notamment pour am liorer le cours de SES de faire des d bats pour s exprimer encore davantage De mener des raisonnements ou plut t d exp rimenter des raisonnements en partant de documents Les l ves doivent avoir envie de s impliquer de s investir dans le cours pas seulement en r pondant aux questions du professeur mais aussi en exposant certaines des leurs id es de leurs r flexions de leurs arguments sur le m me sujet Nous voyons tr s bien ici que participer qu tre actif sous entend aussi une mise en dange
65. tine l une des causes de ce mal tre Alors si le langage des l ves peut blesser les enseignants ne peut on pas dans ce cas envisager le contraire Pour montrer la force du langage Bruno HOURST utilise une question qu un juge a pos un grand criminel de guerre nazi comment avez vous pu envoyer la mort tant de personnes Le criminel r pondit notre langage rendait cela facile vous devez c est un ordre sup rieur Le langage a donc une importance capitale dans la communication et sur nos actes ce qui parait vident mais qui pourtant pas si simple que cela B le parler girafe Marshall ROSENBERG met en avant le r le du langage dans le conflit Le langage serait en partie porteur du conflit Changer ce langage et le conflit sera en voie de r solution Pour sch matiser son id e Rosenberg fait appel deux personnages qui sont le chacal et la girafe Le chacal hurle pour communiquer C est un langage fait de critiques d interpr tations qui amplifient le conflit ou qui parfois m me le cr ent 23 C est le langage qui vient couramment c est lui qui juge qui tiquette La salle des professeurs est pleine de parler chacal ils sont tous nuls je ne peux rien pour eux c est tous les m mes etc Le parler chacal est un parler qui pousse l autre un comportement de dominer ou aboyer tout en exaltant les conflits Ce langage est largement utilis
66. tion n cessaire la motivation des l ves elle n est pourtant pas suffisante face aux co ts de cet apprentissage La motivation est donc un processus qui s entretient au fil des heures des contacts avec les l ves Il appara t que la motivation reste relativement li e aux relations qui s tablissent entre le professeur et les l ves Un bon cours qui motive qui int resse ne peut se faire qu avec un bon prof ID Le bon cours ne peut se faire sans un bon prof Comme nous l avons d j expos la motivation n est pas un tat de fait c est un processus fragile qui est fortement li aux sentiments et au bien tre de l l ve Il est important de ne pas occulter la dimension humaine ou plut t intime de notre m tier Aujourd hui communiquer des savoirs est une t che qui n cessite de construire des modalit s de participation des l ves et de stabiliser un ordre scolaire acceptable Cela implique de mani re vidente mais implicite qu il faut avoir les capacit s de mettre en place de bonnes relations avec les l ves A la question quel est le r le du professeur beaucoup d l ves ont soulign le fait que le professeur avait un r le important jouer au niveau de l affectif Un bon prof c est quelqu un de motiv et c est quelqu un d humain qui coute les l ves qui les int resse quelqu un qui est sympathique accessible tout en se faisant
67. uences f cheuses sur la motivation des l ves a la note et les consommateurs d cole Je consomme de l cole je travaille pour avoir de bonnes notes tel est la logique pratiquement inconsciente des lyc ens aujourd hui L effort d apprendre est constamment ajust sa rentabilit suppos e Ce qui provoque une perte de sens et de l int r t intellectuel Si la note est LA motivation centrale celle pour laquelle on se couche pas d heure pour laquelle on trime comme un malade sa sur importance sa sacralisation tend inexorablement faire de l chec une d motivation profonde sur laquelle il sera tr s difficile d y revenir Dans ce cadre l la r ussite scolaire c est dire le fait d avoir de bonnes notes est une r alit tellement forte que se soit pour les l ves que pour les professeurs et les parents qu elle g n re elle seule du go t et de l int r t Ce ph nom ne n est certes pas totalement absurde puisqu il parait logique que lorsqu on travaille bien on soit r compens Cela est tout fait humain et peut tre une source certaine de motivation Mais lorsque la scolarit se transforme en qu te de la bonne note et que cette qu te du graal conditionne compl tement le comportement des l ves cela 16 devient particuli rement dangereux et destructeur en particulier pour les l ves fragiles En effet tout devient alors un immense calcul ou l objecti
68. une utilit qui se r v lera plus tard De ces deux visions plus compl mentaires qu oppos es du savoir utile r sultent des incompr hensions qui parfois mettent mal la motivation de l l ve et du professeur Pour un l ve priori un cours est utile si et seulement s il peut lui servir pour son projet et s il peut lui tre utile dehors En effet l utilit est li e ici la n cessit Un th me abord en cours pourra int resser l l ve si par exemple c est un outil qui permet de r pondre ses questions si ce cours peut lui permettre de montrer dehors sa culture g n rale Les lyc ens vivent dans l imm diat dans le pr sent et une connaissance n est utile que si elle sert les int r ts imm diats de l l ve Les math matiques peuvent avoir de l int r t car sans les maths on ne passe pas dans la classe sup rieure Mais tel ou tel chapitre ou notion peuvent suscit s l int r t de l l ve si dehors cela peut lui servir Ainsi l enseignement des SES en classe de seconde doit faire face un cruel manque d utilit et de n cessit Cette mati re qui est nouvelle pourrait priori susciter l int r t de la nouveaut Mais soyons r alistes pour les trois quart de nos l ves en classe de seconde l option SES est une option qui a un caract re obligatoire Comment tre motiv par une mati re qu on n a pas choisi qui ne nous servira pas pour passer dans
69. uvais l ve En effet derri re l image de la bonne note se met en place tout un syst me de repr sentations L image du bosseur sans jeunesse sans vie juv nile normale est une possible version n gative de la r ussite Pour les l ves m diocres et ceux qui sont en difficult s 17 l univers scolaire devient un monde d preuves qui a pour objectifs d exacerber leur sentiment d inf riorit La t le la claque la piteuse le carton d signe surtout l tat de celui qui la re oit Assomm s et honteux tel est bien le plus souvent la condition de celui qui travail sans succ s Tout l ve surtout l l ve moyen a peur d tre rep r comme m diocre Il a peur de voir s installer l tiquette de la nullit scolaire au fil des notes La somme des mauvaises notes accumul es cr e une image d chec et provoque ainsi un sentiment d chec Une fois cette tiquette imprim e et coll e elle provoque un stress et un mal tre profond d autant plus qu il appara t tr s difficile de casser cette image Ainsi les l ves pr f rent ne plus trop exister dispara tre pour viter cette souffrance que cause la mauvaise note De plus lors de la remise des copies le fait que certains lyc ens pleurent jettent leur copies en guise de r volte contre le professeur contre eux m me ou les deux met en avant le manque de recul des l ves face leurs difficult s ils

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