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1. 1985b Quand c der n est pas consentir Des d terminants mat riels et psychiques de la conscience domin e des femmes et de quelques unes de leurs interpr tations en ethnologie in Nicole Claude Mathieu dir L arraisonnement des femmes Essais en anthropologie des sexes Paris EHESS 169 245 1991 Les transgressions du sexe et du genre la lumi re de donn es ethnographiques in M C Hurtig M Kail et H Rouch dir Sexe et genre de la hi rarchie entre les sexes Paris CNRS 69 80 1991a L anatomie politique cat gorisations et id ologies du sexe Paris C t femmes MEILLASSOUX Claude 1975 Femmes greniers et capitaux Paris Maspero POULIN Richard 1995 Pornographie et rapports sociaux de sexe Quel corps 47 48 49 Constructions sexuelles 279 299 REYNAUD Emmanuel 1988 Les femmes la violence et l arm e Essai sur la f minisation des arm es Fondation pour la d fense nationale La Documentation fran aise 1981 La sainte virilit Paris Syros RIDDER Guido de 1982 Du c t des hommes la recherche de nouveaux rapports avec les femmes Paris l Harmattan ROGNANT Jean Yves 1981 Les belles images Types Paroles d hommes 2 3 Plaisirs 103 107 SIMMEL Georg 1989 Philosophie de la modernit Paris Payot 1 d 1923 100 SINGLY Fran ois de 1984 Les man uvres de s duction Revue fran aise de sociologie XXV 523 559 1986 Le
2. Les hommes scrutent nouveau les nouveaux arrivant e s de la plage LE Et au fond des dunes commence alors un trange dialogue o on va le lire s articulent dans les propos les questions et repr sentations masculines virilistes de la sexualit le phallocentrisme l tat brut quand les hommes mesurent leur valeur la taille de leur sexe les m connaissances du sida et de ses modes de transmission Le tout dans un langage masculin sexiste typique h rit de la pornographie et de la socialisation dans les groupes de pairs 35 Sylvie Tomolillo parlera dans son rapport de stage d ethnologie en milieu hostile pour qualifier son exp rience 88 On peut quand m me avoir des pr servatifs demande un homme petit assez brun une chemisette bon march au dos Nous distribuons Bernard interpelle de loin un gar on nous Lui il faut le conna tre c est le Libanais le maire des dunes C est lui qui Nous formons un cercle Les paroles fusent et les hommes n attendent pas toujours une r ponse Mais vous tiez d j l l ann e derni re fait remarquer un p tit rouquin circoncis Oui dit Bernard Elle aussi demande le Brun en d signant Sylvie Oui r pond Bernard Et Sylvie d acquiescer Sont l Bernard qui s affirme comme porte parole sorte de gardien de l thique des lieux Il y a toujours des hommes comme lui o comme Renard des sables dans les lieux de drag
3. la domination masculine et la conscience diff renci e qu en ont les dominants et les domin es Ce qui n est pas le cas des hommes prof ministes Tout homme scientifique ou non Grand Homme ou pas a forc ment int gr l androcentrisme des sciences sociales Androcentrisme qui consiste dit Nicole Claude Mathieu 1985a s p exclure les femmes des tudes historiques et sociologiques et accorder une attention inad quate aux rapports sociaux dans lesquels elles sont situ es Elle ajoute La non consid ration des rapports sociaux dans lesquels les agents femmes sont impliqu s veut dire que certains rapports sociaux cruciaux sont mal identifi s et d autres pas identifi s du tout Ceci pervertit n cessairement les arguments avanc s quant aux caract ristiques g n rales de la formation sociale et conomique en cause Par la suite propos des tudes sur les hommes avec Marie France Pichevin nous avons compl t cette d finition L androcentrisme consiste aussi participer d une mystification collective visant pour les hommes se centrer sur les activit s ext rieures les luttes de pouvoir la concurrence les lieux places et activit s o ils sont en interaction r elle virtuelle ou imaginaire avec des femmes en minorant ou en cachant les modes de construction du masculin et les rapports r els entre eux Welzer Lang et Pichevin 1992 11 hommes les Grands Hommes gra
4. ologie virile qu on leur impose Mais ils ne se r unissent pas simplement comme des amis lls se r unissent pour faire de la politique produire une analyse lutter Est ce que m me avec la meilleure volont du monde ces groupes ne sont pas amen s in vitablement d fendre leurs int r ts d oppresseurs puisque chaque homme reste un agent de l oppression m me s il la combat Il faudra attendre le colloque Les hommes contre le sexisme organis en octobre 1984 par Types et ARDECOM pour que des changes d id es entre femmes f ministes et hommes antisexistes r apparaissent L o les sociologues f ministes et de rares hommes li s aux groupes d hommes dressent un tat des rapports sociaux de sexe du sexage de la division sexuelle du travail dans l espace domestique et dans le monde industriel ou scolaire7 les participants Types ou ARDECOM ne peuvent que r pondre par leurs interrogations personnelles ou collectives Cette et Rognant 1985 Malgr tout cette poque cette rencontre et d autres moins publiques marquent l ouverture sur des travaux de d construction du genre effectu s dans la mixit Les apports des tudes sur les hommes Pour ma part largement influenc par les travaux de Nicole Claude Mathieu Christine Delphy Colette Guillaumin et Paola Tabet j ai choisi comme homme de travailler principalement sur la d construction du masculin pris comme genre h g monique et pr valent Cette positio
5. re pour aborder un autre registre avec Jean Paul Filiod Welzer Lang et Filiod 1993 nous avons montr que la chaussette qui tra ne en permanence dans l espace domestique d un couple h t rosexuel tout comme l absence d espace appropriable pour l homme ordinaire dans la maison sont les signes tangibles de la domination masculine I nous a t assez ais de montrer que en ce qui concerne le propre et le rang les hommes et les femmes suivent deux logiques deux symboliques diff rentes Les femmes par souci d tre reconnues comme de bonnes pouses et de bonnes m res par nes de l entourage et des normes nettoient avant que a ne soit trop sale On assimile les femmes leur int rieur psychique la propret ou au rangement ce qui revient ici au m me de l espace domestique Quand c est sale chez elles c est sale en elles en quelque sorte Pour les hommes en 79 tous cas ceux qui effectuent le travail domestique ceux qu on a habitu s ne pas trop d ranger quand on apprenait leurs s urs nettoyer ceux l nettoient quand ils voient que c est sale Chacun des sexes a son seuil plancher Les femmes sont pr ventives et les hommes sont curatifs Du moins dans les normes sociales habituelles li es la domination On pourrait multiplier les exemples de cette double construction des repr sentations et pratiques sociales Ainsi dans l tude que je viens de terminer sur l changisme les bo tes partouze
6. taill WELZER LANG Daniel et Marie France Pichevin 1992 Pr ambule in Daniel Welzer Lang et Jean Paul Filiod dir Des hommes et du masculin Lyon CEFUP CREA Presses universitaires de Lyon 7 11
7. L article se conclut sur le d voilement de notre strat gie inavou e le mythe du nouveau camp nous agite et nous parcourons d j tout le chemin qui va d une crise de la virilit l affirmation d une nouvelle masculinit Les hommes des groupes mecs comme ils s appellent l poque en sont boulevers s Et de nombreuses heures sont pass es discuter les positions de ces femmes f ministes qui n ont rien compris disent certains qui manifestent de justes craintes disent d autres Diff rents hommes r pondent alors cette ol mique qui tr s vite se termine en non d bat Pierre Colin et Claude Barillons aissent entendre que les d bats sont aussi compliqu s du c t des hommes Non r ponse pas de r ponse Y en a marre Y a plus d abonn s Parce qu on ne nous renvoie pas la bonne image celle de l homme pas macho pas phallo qui lutte et quel prix contre son encombrante virilit il faudrait r pondre coup de grands principes et de subtils distinguo Non seulement il nous faut des miroirs mais encore faut il qu ils ne soient ni concaves ni convexes MARRE On en cr ve de ces conneries de ce jeu de la reconnaissance du dis moi que tu m aimes que je suis diff rent surtout pas comme les autres r assure moi de ma singularit c est cela la logique m le c est ainsi que se reproduit la virilit obligatoire par rie de l image et du regard o l autre dans sa diff rence n a pas ieu
8. Nicole Claude Mathieu sur les travaux de Maurice Godelier j en partage certaines Godelier mais aussi Bourdieu ont eu acc s l information disponible aux dominants mais pas aux v cus des domin es10 Plus comme dit Mathieu 1985b 225 ils appliquent mais de mani re diff rente pour ces deux auteurs une conception de la violence entre dominants aux relations entre dominants et domin es Pression de l androcentrisme conjugu e une non connaissance pour l un et au refus de reconnaissance pour l autre ils g n ralisent information et interpr tations comme si l analyse des faits de domination n tait pas prise elle m me dans les rapports sociaux de sexe Comme si ces derniers ne conditionnaient pas la connaissance ne produisaient pas leurs effets jusque dans les sph res de la pens e sociologique Acceptons qu entre 1978 date des premiers articles de Godelier critiqu s par Mathieu et 1982 ann e d dition de La production des grands hommes les crits f ministes sur les femmes violent es soient pas ou peu connus Le premier article sur ce th me sign Jalna Hanmer Violence et contr le social des femmes para t dans Questions f ministes n 1 novembre 1977 p 69 90 Et m me si Guillaumin d s 1978 d crit tr s finement les contours et le contenu de l oppression des femmes comme classe de sexe dans laquelle la violence a un r le central les premi res militantes qui cr ent le centre Flor
9. ceux qui sont diff rents des femmes L homophobie assimile les non virils les faibles ceux que l on pr sente comme eff min s aux homosexuels des non vrais nommes L h t rosexisme est la discrimination et l oppression bas es sur une distinction faite propos de l orientation sexuelle L h t rosexisme est la promotion incessante par les institutions et ou les individus de la sup riorit de l h t rosexualit et de la subordination simultan e de l homosexualit Welzer Lang 1994 57 L h t rosexisme tient pour acquis que tout le monde est h t rosexuel sauf avis contraire 80 Nous travaillons sur des th mes li s la d construction du genre et de la domination masculine nous produisons des analyses f ministes et prof ministes dans une quipe mixte et dirig e par un homme Je dirige cette quipe dans le sens o c est moi qui propose les th mes de recherche obtiens les contrats de recherche oriente les travaux recherches th oriques et interventions de terrain d un point de vue th orique mais aussi m thodologique et pratique et paie les hommes et femmes engag s titre contractuel qui j ai propos de s associer avec nous Cela donne une quipe relativement soud e compos e d hommes et de femmes de jeunes f ministest8 qui ont la pr tention non seulement de produire de la connaissance mais aussi que cette connaissance aide changer le monde dans une perspective plus gali
10. d tre On pourrait pas r ver un peu de relations avec des femmes des hommes des enfants o chacun s accepte avec ses limites et accepte l autre dans son irr ductible alt rit Apparemment du c t des bonshommes ce n est pas pour demain Signalons pour conclure sur les d bats difficiles de cette poque et le foss entre f ministes et groupes d hommes antisexistes l interview de Simone de Beauvoir publi par La Revue d en face n 9 10 qui montre aussi que du c t des femmes comme des hommes les positions ne sont pas unanimess Simone de Beauvoir interview e par Ir ne Th ry S de B Je n ai jamais entendu parler de groupes d hommes Mais je connais quelques hommes effectivement f ministes videmment parmi les plus jeunes Si les hommes pouvaient parler entre eux avec autant d honn tet que les femmes parlent entre elles ce serait une tr s bonne chose car des quantit s d hommes ont aussi des probl mes sexuels des probl mes d impuissance de ceci ou de cela dont ils ne 5 Pierre Colin et Claude Barillon Non r ponse Types Paroles d hommes n 2 3 1981 p 111 6 Entrevue cit e par Jean Yves Rognant loc cit note 1 p 107 74 veulent ni n osent parler car il y a une censure tr s forte chez eux Peut tre que s ils faisaient des groupes d hommes ce serait une bonne chose LT C est en tout cas tout fait dans cette perspective qu ils se regroupent Pour lutter contre l id
11. end de l ann e ils sont de Montpellier S te B ziers Ouvriers employ s mari s Des habitu s qui connaissent les hardeurs et hardeuses sp cialistes des sexualit s collectives Le nouveau venu se renseigne Et le 268 Les om le couple belge Et la grosse qu est ce qu elle fait la grosse Les hommes lui r pondent un peu g n s de notre pr sence On a l impression qu ils n ont pas d autres mots que la porno pour parler et Sylvie est l Je suis ce moment l assez content Pour une fois nous allons pouvoir discuter avec ces hommes qui constituent aussi une population particuli re du CAN Hommes en g n ral de milieu populaire hommes souvent lourds insistants hommes consommateurs de pornographie ils repr sentent une population que j imagine assez proche de celles des clients et autres mateurs entrevus sur les trottoirs de Lyon Welzer Lang et al 1994 Mais de plus ici ces hommes du moins une partie d entre eux constituent une forme de main d uvre sexuelle se mettant la disposition des couples qui viennent s amuser Et je suis d autant plus heureux que je suis accompagn d une charg e d tude et qu il est rare que les hommes parlent aussi franchement en pr sence d une femme Les notes de Sylvie d crivent la m me sc ne en d autres termes 89 Extraits des notes de Sylvie Tomolillo Des jeunes cheval passent Un premier cavalier passe explique que sa mo
12. l a fait et bien fait M me si des d bats perdurent notamment avec Haicault 1992 ou Godelier 1995 sur l importance relative de l imaginaire et du symbolique Les reproches que lui font tous ceux et celles que cette question int resse est qu il n a pas travaill scientifiquement sur le concept de violences Les violences dans ses textes sont tout la fois une cat gorie descriptive une qualification des effets de la domination et l explicitation d un mode de r gulation Refusant d int grer les travaux des f ministes il r duit leurs critiques et celles des hommes qui comme moi ont travaill cette ge sans m me avoir ge le temps de les couter v ritablement odelier 1995 351 Les Baruyas sont une tribu d environ deux mille personnes qui vit dans une haute vall e des montagnes de l int rieur de la Papouasie Nouvelle Guin e qui fut d couverte par les Blancs en 1951 puis pacifi e par l administration coloniale australienne C tait une soci t sans classes ni castes et sans tat mais o existait une double i rarchie celle entre les sexes caract ris e par la domination g n rale des hommes sur les femmes et celle entre les clans reposant sur la primaut des clans conqu rants sur les clans autochtones l int rieur de chaque sexe existait une autre hi rarchie distinguant parmi les 12 77 des abus dits sexuels entre hommes hypoth ses que j ai d velopp es dans mes analyses sur la priso
13. les vitrines et encore plus les d fil s sur les terrasses de caf ou dans les clubs changistes reproduisent cette symbolique 33 Seul un club est ouvert tous publics et accueille les gais et les SM sado masos 86 pr vention C est l occasion de ces diffusions que nous nouons des contacts avec les gens Les difficult s sont multiples Certaines tiennent la surpopulation de la plage 800 personnes sur une plage de 300 m tres Si trouver une place pour nos serviettes et pour nos sacs remplis de pr servatifs n est pas toujours simple l autre difficult tient l omnipr sence de la sexualit en ce lieu Sentir ressentir le terrain ethnographi est parfois difficile J utilise ici des journaux de terrain pour illustrer mes propos Il s agit de notes que j ai r dig es moi m me mais chaque membre de l quipe crivait chaque jour ses propres notes qui ont ensuite t utilis es dans la recherche Notre observation et notre d marche de pr vention s tendaient aux dunes o malgr une chaleur touffante le vent ne p n tre pas dans des cuvettes nous avions pris l habitude de nous habiller En dehors des exhibitions massives les dunes se r partissent entre la population couples la journ e et les homosexuels qui surtout la nuit s en servent comme lieux de drague L apr s midi lors de nos diffusions une cinquantaine d hommes seuls et quelques couples arpentent les petits chemins Les codes du voyeurisme
14. me cat goriel hi rarchique qu impose la domination masculine Nous donnerons nous les moyens de construire un cadre probl matique et m thodologique qui partant des acquis des recherches f ministes prendra en consid ration et respectera positions et luttes des domin es analyses critiques des domin es et des dominants sur la domination Telle me semble tre une des questions actuelles d battre dans le champ des rapports sociaux de sexe Daniel Welzer Lang Ma tre de conf rence en sociologie Universit Toulouse Le Mirail 96 Annexe R seau europ en d hommes prof ministes Depuis plusieurs d cennies la domination masculine et le patriarcat ont t remis en cause par les femmes et le mouvement f ministe travers des groupes militants des tudes universitaires des r seaux de solidarit des actions positives des femmes f ministes ont d nonc l in galit conomique sociale et politique qu elles subissent en Europe et ailleurs les violences qui leur sont faites et la r clusion dans la sph re domestique Depuis une vingtaine d ann es des hommes de plus en plus nombreux se sont joints la lutte pour l galit entre femmes et hommes travers des groupes d hommes des centres pour hommes violents des revues des r seaux des actions contre la guerre et la virilisation des esprits ils ont affirm leur volont de parvenir en soutien aux femmes et leurs c t s une soci t non sexi
15. que nous avons appel la plan te changiste Cette recherche s est fix un double objectif comprendre et aider mobiliser C est ainsi qu aliment par nos travaux a pu se cr er Couples contre le sida organisme de lutte contre le sida en milieu dit non conformiste Le travail sur l changisme a t long fastidieux et passionnant L o notre quipe24 pensait trouver des restes de la pens e de Wilhem Reich des segments postcommunautaires nous avons trouv un groupe h t rog ne qui se d clare lib r libertin compos pour partie de commer ants proches de l extr me droite libertine racistes sexistes de couples dans la quarantaine ou pius voulant quitter l rotisme de l habitude de femmes et d hommes isexuels d hommes ayant r ussi convaincre leurs pouses de quelques femmes seules et de jeunes couples venus s clater ensemble Milieu en 20 Remarquons non seulement que ces d bats se posent collectivement entre hommes et femmes mais aussi que chaque homme ou chaque femme se trouve aussi aux prises individuellement avec ces questions 21 Les backrooms gais sont des pi ces sombres situ es dans les bars les saunas et autres lieux semi publics o les hommes entre eux les femmes y sont interdites se livrent des jeux sexuels deux ou plusieurs 22 Les er se pr sentent comme priv s et nous n avions pas vraiment le ook habituel de la client le 23 Les fon
16. sexe des capitaux Cahiers de l APRE n 5 15 24 1987 Fortune et infortune de la femme mari e Paris PUF TABET Paola 1986 Du don au tarif Les Temps modernes 490 1 53 VALLABR GUE Catherine 1981 Pour une ducation non sexiste Les Temps modernes 462 1367 1372 VOLKOFF Serge 1982 Ouvri res le degr z ro de l autonomie Les Temps modernes 462 1360 1366 WELZER LANG D 1987 Arr te tu me fais mal la violence domestique 60 questions 59 r ponses Montr al Le Jour VLB 1990 Les hommes violents Paris Lierre et Coudrier r dition en 1996 Paris ditions C t femmes 1994 L homophobie la face cach e du masculin in D Welzer Lang P J Dutey et M Dorais dir La peur de l autre en soi du sexisme l homophobie Montr al VLB 13 92 1997 La polygamie du d sir entre commerce du sexe et utopies rapport l Agence nationale de recherche sur le sida quipe Simone Toulouse Universit Toulouse Le Mirail WELZER LANG D en collaboration avec Lilian Mathieu et Micha l Faure 1996 Sexualit s et violence en prison ces abus qu on dit sexuels en milieu carc ral Observatoire international des prisons Lyon ditions Al as WELZER LANG D et J P Filiod 1993 Les rats la conqu te de l espace domestique Montr al Paris Le Jour VLB WELZER LANG D Lilian Mathieu et Odette Barbosa 1994 Prostitution les uns les unes et les autres Paris Anne Marie M
17. sont assez formels pour ne pas risquer d incidents qui seraient d nonc s comme graves et qui feraient fuir les couples exhibitionnistes Cela n emp che pas que les PRES d tude aient trouv les dunes tr s oppressives et lourdes de harc lements divers surnombre d hommes en qu te sexuelle regards pesants et commentaires insultants qui impriment d embl e et volontairement un rapport de pouvoir regroupements d hommes qui suivent font corps pour barrer le passage attouchements furtifs non consentis lors des regroupements Ainsi en d but de s jour nous nous sommes trouv s quasiment corps corps avec certains de nos suiveurs Voil pour l ambiance et le cadre de travail de notre ethnographie Contrairement ce que voulaient nous faire croire les personnes lues et les commer ants lors de la premi re r union consacr e la pr vention du sida la plage dite libertine n est pas fr quent e uniquement par quelques dizaines de personnes Le CAN est un lieu de tourisme sexuel On comprend alors facilement que les rapports hommes femmes les rapports sociaux de sexe soient centraux dans l analyse du lieu et dans les relations au sein m me de l quipe de travail que nous formons Pressions et violence de toutes sortes sur les femmes de l quipe sont omnipr sentes Et lors des r unions de bilan de l action en septembre 1996 notamment dans les groupes de discussion entre hommes d une part et entre femmes d autre part il a
18. sur le chemin troupe compos e de jeunes filles et gar ons ados et pr ados Bernard le somme de se taire Manifestement lui ne comprend pas Il s enquiert nouveau de la race d un cheval Arabe Il fait une remarque que je ne comprends pas sur les Arabes Tous ces jeunes sont v tu e s normalement il y a des chances pour qu ils elles ne soient pas naturistes tandis qu hormis Daniel et moi tous les hommes qui nous entourent et continuent d arriver par dizaines sont nus Mais le Montpelli rain ne daigne pas s carter du chemin et changer de registre malgr les protestations de ses coll gues Alors qu une fille d une douzaine d ann es passe il l interpelle carr ment Alors ma ch rie c est bien le cheval Elle est tr s g n e acc l re quelque peu la cadence J ai envie de cogner Tous les autres protestent Bernard hausse le ton Oh c est une gamine N emp che qu ils tol rent la pr sence de ce type parmi eux et dans les dunes Sylvie et moi sommes ensuite revenus vers la plage Moi j tais content Content d avoir pu approcher ces hommes content d avoir nou un contact content d avoir pu montrer Sylvie cet univers d hommes Et pour moi homme cela semblait vident qu elle devait tre dans les m mes dispositions d esprit Et pas du tout Sylvie tait en col re En col re contre le machisme de ces hommes en col re contre leurs allusions sur les cavali res en col re auss
19. 992 On trouve une recension des crits masculins de cette poque dans le premier num ro du Bulletin d informations et d tudes f minines BIEF consacr aux hommes et au masculin 1992 Quant aux textes des premiers groupes d hommes on les trouve sur un c d rom dit par le R seau europ en d hommes prof ministes acc s Internet http www menprofeminist org Voir l annexe 2a ditorial Types Paroles d hommes n 1 1981 p 2 3 La Revue d en face revue politique f ministe du mouvement de lib ration des femmes n 9 10 tee 29 47 4 Un ognant Ch res s urs trang res Types Paroles d hommes n 2 3 1981 103 73 Troisi me article Le m le de vivre Celui l pose la question de l int r t pour les luttes f ministes qu existent des groupes hommes Chacun ses int r ts dit en substance Th ry Il n y a pas de sym trie possible entre le mouvement des femmes luttes des opprim es et les b n ficiaires du patriarcat m me pourvus d une conscience malheureuse Pour Th ry Bref de quelque c t qu on se tourne dans l attirance pour les groupes hommes ce qu on retrouve toujours c est la volont de dire son malaise s approprier un discours dont on tait exclu de d noncer la norme se d responsabiliser d analyser les carcans de la Virilit se poser en victimes Moins l gamment dit a revient ceci envieux irresponsables simulateurs
20. 995 des hommes entrent assez timidement il est vrai dans les quipes de sociologues f ministes Ils en r alit je devrais dire nous probl matisent ce qui est d fini comme le prof minisme Et dans la soci t de mani re beaucoup moins timide des centaines de gar ons et de filles discutent de l antisexisme des luttes antihomophobie et antipatriarcales dans les collectifs mixtes antisexistes collectifs il n est pas anodin de le remarquer tr s impr gn s de culture libertaire Pour ma part je participe depuis plusieurs ann es comme chercheur et directeur de recherche des quipes mixtes d hommes et de femmes d orientation homosexuelle ou h t rosexuelle et d autres qui n arrivent toujours pas se ranger dans ces belles petites bo tes qui ont t r activ es par les luttes contre l homophobie et par les luttes contre le sida Ces quipes de travail successives ont d abord t mises en place Lyon autour du Centre de recherche et d tude anthropologique CREA puis autour de l quipe Simone Universit Toulouse Le Mirail 16 On rencontre l homophobie chez les femmes aussi mais ce n est pas mon propos ici 17 Homophobie et h t rosexisme sont deux r alit s diff rentes L homophobie valorise la virilit des hommes homosexuels ou non et stigmatise tout ce qui chez les hommes est valoris chez les femmes L homophobie au masculin impose aux hommes de ressembler aux vrais hommes c est dire
21. Article Travailler ensemble entre hommes et femmes mergence de la question et questions de m thode Daniel Welzer Lang Recherches f ministes vol 11 n 2 1998 p 71 100 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 058005ar DOI 10 7202 058005ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 06 19 Travailler ensemble entre hommes et femmes mergence de la question et questions de m thode Daniel Welzer Lang travers quelques l ments historiques li s au champ des tudes sur les hommes et partir des travaux de recherche que j ai r alis s au cours des dix derni res ann es je m interroge da
22. Barillon 1981 NON r ponse Pas de r ponse Types Paroles d hommes 2 3 Plaisirs 111 DAUNE RICHARD Anne Marie et Anne Marie Devreux 1986 La reproduction des rapports sociaux de sexe propos des rapports Sociaux de sexe parcours pist mologiques rapport pour l A T P Paris CNRS t 3 r d 19901 DELPHY Christine 1991 Penser le genre quels probl mes in M C Hurtig M Kail et H l ne Rouch dir Sexe et genre de la hi rarchie entre les sexes Paris CNRS 89 101 1998 L ennemi principal t 1 conomie politique du patriarcat Paris Syllepse DEVREUX Anne Marie 1985 De la condition f minine aux rapports sociaux de sexe BIEF 16 mai 1995 Sociologie g n raliste et sociologie f ministe les rapports sociaux de sexe dans le champ professionnel de la sociologie Nouvelles Questions f ministes 16 1 83 110 DORAIS Michel 1992 Tous les hommes le font parcours de la sexualit masculine Montr al Le Jour VLB 1995a La m moire du d sir des traumatismes de l enfance aux fantasmes d adultes Montr al VLB le Jour 1995b La recherche des causes de l homosexualit une science fiction in D Welzer Lang P Dutey et M Dorais dir a Lpo de l autre en soi du sexisme l homophobie Montr al VLB 92 14 DULAC Germain 1993 La paternit les transformations sociales r centes Qu bec tudes et recherches Conseil de la famille 1994 Penser le mascul
23. a Tristan ouvert en mars 1978 se d clarent elles m mes surprises de la pr gnance du ph nom ne Godelier est d ailleurs revenu sur ses positions dans son article Qu est ce qu un acte sexuel publi en 1995 dans La Revue internationale de psychopathologie Il d crit alors par le d tail les formes de violence physique Les violences imaginaires faites aux femmes dans les rites s accompagnent donc de violences r elles psychologiques physiques symboliques politiques mat rielles accomplies dans la vie quotidienne p 373 Cependant si l on peut accepter la non re connaissance des formes de violence faites aux femmes au d but des ann es 80 tout en notant que Godelier d crit par ailleurs tr s pr cis ment quelques formes de violence il est plus difficile de faire de m me dix ans plus tard Bourdieu 1990 pour sa part ne croit pas la violence physique comme obstacle l autonomie des femmes Pour lui c est l efficacit symbolique de la division naturalis e qui conduit les victimes se vouer et se d vouer au destin auquel elles sont socialement vou es notamment en effectuant les travaux les plus durs ceux qui sont consid r s par les hommes comme des t ches ingrates p 10 C est toujours l efficacit symbolique qui produit cette forme particuli re de domination qu est la violence symbolique violence qu on ne peut penser dit il qu condition de d passer l al
24. au sein de la recherche sur les rapports sociaux de sexe Et dans les quipes de recherche mixtes L exemple de l changisme Mon exemple de d bats entre hommes et femmes22 concerne une recherche sur l changisme Je veux dire quelques mots ici sur l historique de cette tude et son terrain Et ce afin de bien d crire le contexte des interventions de notre quipe mais aussi pour montrer comment celle ci articule travaux ex cut s avec les hommes ici les homosexuels masculins et travaux effectu s dans les milieux compos s d hommes et de femmes C est par hasard apr s avoir tudi les backrooms21 gais alors que nous voquions cette question aupr s de coll gues que nous avons appris l existence de ces backrooms h t ros que sont les clubs dits changistes Par curiosit et aussi pouss s par le d sir de poursuivre le travail commenc lors de l tude de la prostitution lyonnaise Welzer Lang et al 1994 nous sommes all s voir Et voir est bien le terme le plus adapt ici L tonnement fut total Lors de nos premi res visites une fois d pass es les difficult s d acc s22 outre l ambiance particuli re nous n avons vu aucune protection aucun pr servatif Gr ce la mobilisation de fonds publics3 l coute bienveillante des responsables de sant publique ainsi que des militantes et des militants de la lutte contre le sida nous avons pu r aliser une tude ethnographique de quatre ann es sur ce
25. couple De plus les femmes fran aises de lutte contre le sida peuvent aussi t moigner de ce type de difficult s Pour ma part j tais nettement moins l aise lors de mes premi res sorties sur le trottoir lyonnais ou lors de mes premi res incursions dans les backrooms gais salles compl tement noires que je ne connaissais pas auparavant ou m me lors de mes premi res visites sur cette plage accompagn d Isabelle Million 91 de l quipe se pr sentent souvent comme tudiantes devant des hommes parfois fort capital financier parfois ouvriers mais souvent faible capital scolairess Elles repr sentent donc des femmes qu il faut mettre au pas en leur montrant les vraies valeurs et notamment le pouvoir de la virilit phallique Les vell it s de ces hommes trouvent des modes d expression parfois paradoxaux notamment dans leurs interactions avec moi Ainsi sans doute certains ont ils pu cataloguer mon apparence vestimentaire et mon attitude g n rale comme typiquement homosexuelles Mais dans la mesure o cette supposition sur mon orientation sexuelle indiquait pour eux que mes coll gues femmes n taient pas appropri es par moi ils ne manifestaient pas de comportements agressifs mon gard Par contre si des paroles homophobes40 ont parfois fus contre moi sur ce style de terrain c est toujours lorsque nous nous sommes oppos s ou lorsque je me suis oppos aux d sirs d appropriation de ces hommes Leurs
26. d et surtout mais pas uniquement parce nous n tions pas trait s de la m me mani re par les hommes seuls La pression pornographique l ambiance du lieu font que l ensemble de ces hommes et chacun pris individuellement pense l gitime et normal de s approprier en paroles obsc nes regards et parfois gestes le corps de l ensemble des femmes et de chacune en particulier Y compris des charg es d tude Il nous est accord nous hommes charg s d tude ou de recherche un statut autonome sp cifique une reconnaissance de notre activit de pr vention Il n est pas grave que nous ayons des regards des discours des gestes en discordance avec ces lieux Entre hommes entre dominants on assiste un partage des pouvoirs De plus mon statut de chef de mission et d universitaire me fait apparenter aux Grands Hommes ceux qui l instar de ce qui se passe chez les Baruyas ont de l avis g n ral un pouvoir suppl mentaire aux autres Une des preuves de ce pouvoir consiste d ailleurs tre accompagn de jeunes femmes qui se pr sentent sur le terrain comme libres non appropri es distinctement mais dirig es par moi elles ces femmes charg es d tude on ne leur reconna t pas de statut particulier Bien qu elles soient encadr es par un homme elles restent comme l ensemble des femmes du CAN et l ensemble des femmes en g n ral la disposition de l ensemble des hommes seuls o en
27. donc en resituant les places des autres types de choix sexuels ou d identit de genre en probl matisant l h t rosexualit elle m me 2 en ouvrant les quipes de recherche aux chercheuses et aux chercheurs issus de ces groupes minoritaires qui seuls comme minoritaires sont m me de faire acc der leurs coll gues dont nous m mes la conscience qu elles et ils existent et vivent Ces personnes peuvent aussi nous aider d construire les m canismes de l articulation minorit s majorit Sans doute certaines et certains argumenteront contre le communautarisme ou le sectarisme de telles approches opposeront l universalisme de la pens e au cat goriel Parce que le f minisme et sa 45 Voir ce propos les d bats produits par l ATP Femmes f minisme recherche publi dans Hurtig et al 1991 et notamment les contributions de Christine Delphy et de Nicole Claude Mathieu 94 suite le prof minisme sont des universalismes et non une somme de revendications cat gorielles il importe de mettre plat l ensemble des divisions hi rarchiques que cr ent nos modes de pens e h rit s de plusieurs si cles de patriarcat Et pour cela de mettre en place de nouveaux outils m thodologiques seuls capables de rafra chir les visions masculines du monde Conclusion ne pas conclure L homme f ministe c est celui qui appuie les revendications des femmes qui dans la vie quotidienne tente de changer sa positi
28. ds proviennent successivement pendant les quatre ann es de l tude des organismes suivants de l Agence fran aise de lutte contre le sida AFLS de la Division Sida Direction g n rale de la sant du Minist re de la Sant de l Agence nationale de recherche sur le sida ANRS et la fin de la Communaut europ enne Direction g n rale V 24 D autres divisions sont aussi l uvre dans une quipe de recherche universitaire notamment sur les diff rences g n rationnelles Ainsi pour sch matiser dans cette tude une ligne de d marcation tr s nette est apparue entre les chercheurs et les chercheuses de m me que les charg s et les charg es d tude issus des mouvements post soixante huitards qui avaient t nourris au sein de Wilhem Reich et des utopies communautaires et les jeunes coll gues sceptiques devant les promesses non tenues de la r volution sexuelle et vigilants devant les r cup rations androcentriques de ces utopies 83 pleine expansion il repr sente n en point douter une volution contemporaine du commerce du sexe26 Je ne d velopperai pas plus nos analyses ici mais il faut pr ciser que l change et le partage des femmes mis en sc ne sur la plan te changiste pr sentent tous les aspects d un troc patriarcal o les hommes d cident du sens et des formes de l change et o les femmes ont en th orie en g n ral avec des pressions plus ou moins importantes le droit d acc
29. e des recherches mixtes Cependant soutenir l mergence de la parole ne suffit pas Encore faut il tre capable dans les quipes mixtes de dresser un cadre de d bat et de confrontation d articuler les analyses critiques de la domination masculine issues de femmes et d hommes Dans a recherche et ailleurs travers l exemple cit mais aussi travers la critique de textes de sociologues nous avons vu que si l adoption par des hommes d une analyse en termes de domination masculine est sans doute une condition n cessaire elle n est pas une condition suffisante pour garantir la prise en consid ration des paroles des analyses et des exp riences des femmes Si les femmes sont les premi res vis es les premi res s tre lev es contre la phallocratie et le sexisme qu elles subissent elles ne sont pas les seules Parce qu elle s impose dans l ordre de l vidence normative h t rosexiste la domination masculine classe les femmes entre elles et les hommes entre eux Et c est ainsi que de mani re diff rente mais articul e lesbiennes homosexuels femmes et hommes bisexuels transgenres queers bref tous ceux et celles qui n appartiennent pas au groupe des vrais hommes ou n y sont pas class s subissent aussi des degr s divers les effets des constructions diff renci s et hi rarchis s du genre Ces personnes ont aussi une place prendre dans les d bats actuels sur la d construction du genre et du syst
30. e j expose les difficult s concr tes rencontr es sur le terrain de recherche par un homme en l occurrence moi m me pour ne plus tre pris dans l androcentrisme et accepter valider et en d finitive int grer les v cus et les analyses critiques propos s par ses coll gues femmes et f ministes D autant plus quand ce qui est souvent le cas dans la recherche fran aise l quipe de recherche est dirig e par un homme f t il antisexiste I tait une fois des non d bats des ruptures bref des d bats compliqu s entre hommes et femmes 1 Il est rituel de remercier les personnes qui ont lu et critiqu les versions provisoires d un article propos pour une publication Mes remerciements l quipe qui a coordonn le pr sent num ro et Anne Marie Devreux qui a servi d interm diaire d passent de loin ce simple rituel J ai en effet re u de leur part une critique approfondie des premi res formulations qui partiellement int gr es non seulement m ont permis de modifier mon texte initial mais m ont aussi permis d approfondir des points d analyse encore peu discut s De m me je remercie Sylvie Tomolillo qui tout en ne souhaitant pas cosigner l article ni expliciter elle m me sa position m a propos des modifications que j ai tent apr s discussion d int grer l article N Q F vol 19 nos 2 3 4 1998 71 100 Recherches f ministes vol 11 no 2 1998 71 100 72 Il tait une fois des non d bats des
31. e le simple maniement de nos stylos ou que le cliquetis de nos machines crire nous fortifient dans une primaut que de toutes fa ons nous ne revendiquons pas Comme eux cette revue sera peut tre accus e de constituer une parenth se dans la vie sociale sans perspective militante sans ros lytisme organis Les questions que nous nous posons nous les aissons parfois sans r ponse c est vrai Nous ne sommes pas une avant garde masculine lib r e Nous sommes seulement d sireux d entrouvrir les carcans dans lesquels enfermants enferm s nous nous loignons d un changement potentiel2a Les r actions ne se font pas attendre Bien s r certaines femmes se f licitent des initiatives masculines D autres sont pour le moins sceptiques C est ainsi que La Revue d en face publie trois articles en r ponse au bulletin n 4 de Pas r le d hommes et au texte de l affiche de Types L ensemble des th mes luttes contre la virilit obligatoire ali nation des hommes d sir et mise en place de contraceptions masculines d sir de parler de soi de l intime du priv sont alors critiqu s comme autant de th mes participant une reprise de pouvoir m le pouvoir partiellement entam par les luttes f ministes Pour sa part Jean Yves Rognant les critique et conclut ainsi 2 Pilule pour hommes et m thode contraceptive bas e sur la chaleur seront exp riment es de 1979 1986 avec un demi succ s Welzer Lang 1
32. e viennent que voir ou consommer des images Et l est l autre difficult Autant dans les lieux gais entre hommes nous n avons jamais subi d agressions autant ici toute femme qui appara t comme seule c est dire qui n est pas prot g e et contr l e par un homme semble libre vacante donc prendre De plus si officiellement la r gle reconnue est que ce sont les femmes qui en dernier ressort d cident d une relation l attitude de certains hommes est lourde voire parfois harcelante verbalement et physiquement II nous a fallu souvent rappeler et parfois crier notre volont de ne pas participer aux sc nes sexuelles L encore seule la parole masculine la mienne en l occurrence est le v ritable rempart aux sollicitations agressions des hommes Tout homme qui ne manifeste pas des signes r p t s de liens d appropriation avec la femme qui l accompagne la livre en quelque sorte aux demandes masculines Dans la r gion Rh ne Alpes cette situation d enqu te particuli rement inconfortable a dur peu de temps Un milieu qui cultive le secret met aussi au point des strat gies de d fense et essaie de rep rer ceux et celles qui par leurs attitudes ne correspondent pas aux normes du lieu Dans la mesure o nous avons commenc expliciter le but de nos visites la pr vention du sida o j ai t reconnu comme sociologue lors de d bats publics notamment la t l vision et o nous avo
33. e violence que leurs compagnes Autrement dit nos cat gories de d finition de la violence sont aussi des pr notions qu il faut d construire Les hommes violents d finissent la violence qu ils exercent sur leur compagne comme un continuum de violence physique psychologique verbale sexuelle associ une intention intention de dire d exprimer un sentiment un d sir ou une volont C tait pour lui dire lui montrer disent ils Quant aux femmes violent es du moins celles qui n ont pas pris conscience des effets de la domination masculine elles d finissent la violence comme un discontinuum essentiellement compos de violence physique Les formes de violence physique sont elles m mes d finies de mani re restrictive comme des coups port s main nue ou poing ferm voire avec le pied associ s l intention de les faire souffrir J ai recueilli par la suite de multiples exemples de sc nes qualifi es par l homme de violence o la femme partir des regrets exprim s par son compagnon ou l invocation d excuses la perte de contr le l alcool le hasard l acte fortuit d qualifie les coups re us pour les d finir comme des trucs durs des actes douloureux mais pas de la violence La violence domestique est ainsi d finie de mani re plus large par ceux qui la contr lent et la mettent en uvre que par celles qui la subissent J ai appel cela le bin me de la violence domestique De la m me mani
34. epter ou de refuser les propositions masculines Dans l analyse quantitative des petites annonces changistes que diffusent les revues pour couples27 j ai montr que contrairement l image que sugg re le terme changiste couple couple la population qui fr quente ces lieux se compose d environ 50 p 100 d hommes seuls de 40 p 100 de couples de 2 3 p 100 d hommes travestis et de 3 4 p 100 de femmes seules les autres se distribuent entre des groupes d hommes ou des duos homme femme qui ne pr sentent pas dans l annonce de lien matrimonial ou rotique explicite En bref on peut consid rer que la population masculine h t rosexuelle client le traditionnelle des sex shops et des divers segments du commerce sexuel repr sente une partie importante de la population changiste cette derni re est toutefois composite et comprend aussi des couples de classe sup rieure qui ne fr quentent que les soir es tr s priv es La m thode utilis e En dehors du travail pendant l t au Cap d Agde naturiste l ethnographie sur l changisme s est effectu e deux en couple homme femme Avec une charg e d tude une grande partie de ce rep rage a t r alis e avec Isabelle Million28 nous avons visit les lieux dits changistes en observant les pratiques D s que la situation le permettait nous avons propos aux personnes rencontr es de faire avec elles des interviews leur domicile ou ailleur
35. erve com EMail msiimes kruuna Helsinki F1 Contact du R seau europ en d hommes prof ministes http www menprofeminist org 1 Maison de la Recherche 5 All e Machado 31058 Toulouse Cedex France T l 33 5 61 50 43 94 Fax 33 5 61 50 37 08 2 40 Rue d Espagne B 1060 BRUXELLES Belgique T l fax 32 2 5347735 3 P O Box 4 SF 00014 University of Helsinki Helsinki Finlande T l 358 9191 23395 Fax 358 9191 23315 E Mail Premiers signataires quipe Simone Toulouse Conceptualisation et communication de la recherche femmes France CITY amp SHELTER Bruxelles Belgique Nordic network of researchers on men and masculinities Christina Institute for women s studies Helsinki Finlande Association RIME Centre d accueil pour hommes violents Lyon France Association de recherche Les Traboules Lyon Toulouse France Revue STAR Lyon France Publications Montpellier France R F RENCES BOLTON Ralph 1995 Tricks Friends and Lowers Erotic Encounters in the Fields in Don Kulick et Margaret Willson dir Taboo Sex Identity and Erotic Subjectivity in Anthropological Fieldwork London New York Routledge 140 167 BOURDIEU Pierre 1990 La domination masculine Actes de la recherche en sciences sociales 84 septembre 2 31 CETTE Gilbert et Jean Yves Rognant 1985 Les groupes d hommes r flexions Les Temps modernes 462 1305 98 COLIN Pierre et Claude
36. es productions masculines li es aux rapports sociaux de sexe dans lesquels et par lesquels nous nous sommes situ s revient minorer ou occulter les analyses f ministes analyses de femmes qui montrent la domination subie mais aussi cela ne permet pas qu un d bat s engage D bat confrontations qui nous allons le voir sont riches d enseignements sur la sexuation du social et sur l int riorisation par les hommes sociologues eux m mes de sch mes qui roproduiseni ou peuvent reproduire la domination masculine dans les sciences sociales Mes recherches des exemples d tudes li es la probl matique f ministe Appartenant une autre g n ration d s le d but de mes recherches j ai essay de sexuer mon point de vue de relativiser l information que je recueillais en la confrontant aux travaux faits sur les femmes par les sociologues f ministes C est ainsi que la suite de Nicole Claude Mathieu j ai montr du c t des hommes la double d finition des faits sociaux le double standard asym trique l coute de plusieurs centaines de t moignages d taill s Welzer Lang 1991 1992 il m est apparu vident que non seulement les hommes violents et les femmes violent es ne parlent pas toujours de la m me chose lorsqu ils noncent les formes de violence mais en plus ce qui m a tonn d s qu ils quittent le d ni attitude d fensive premi re les hommes violents peuvent d finir plus de formes d
37. exemple de non prise en consid ration des effets diff renci s et hi rarchis s des constructions du genre dans la recherche J aurais pu en donner d autres L exemple cit est tout la fois personnel et collectif Parce qu il se pr sente comme personnel et en particulier parce qu il me re met en cause l expos en fut parfois difficile Avant tout il me fut surtout difficile d accepter d entendre donc d couter ce que disait ma coll gue et par la suite mes coll gues femmes Derri re cet exemple personnel je sais aussi que beaucoup de femmes et quelques hommes reconna tront ce que l on a trop vite tendance classer dans les vieilles lunes la r surgence dans cette quipe dite antisexiste chez les hommes de sch mes enfouis au plus profond des mani res de faire et de voir le monde Le pr sent article qui n appelle ni satisfecit ni autodaf se veut un constat r aliste La lutte en vue de la suppression de l androcentrisme dans les sciences sociales et dans nos soci t s est d j longue Dans cette lutte les hommes qui appellent la d construction du masculin et la fin de la domination masculine sont soumis un double processus D une part comme hommes donc dominants connaissant le mode d emploi de la domination ils doivent aider circonscrire le contenu de ce qui est appel LA masculinit et son cort ge totalitaire d homophobie de formes de violence masculines diverses et vari es subies par
38. i contre moi qui n avais pas remarqu les agressions verbales qu elle avait subies Que s tait il pass Malgr la diff rence d exp rience sur ce type de terrain37 j avais eu pour ma part acc s au verbal de ces hommes saisi les 36 Sexisme et racisme se c toient souvent dans les propos de certains hommes rencontr s 37 Dans les faits la formation la recherche ou l intervention sur les lieux de consommation sexuelle est longue parfois fastidieuse et toujours particuli re D autant plus que l Universit ou les coles de travail social semblent faire comme si le terrain tait souvent associ une partie de plaisirs exotiques Nos amis et amies de AIDES ou de ACT UP deux associations 90 tentatives effectu es pour tester Sylvie Comme souvent dans ce type de lieu je m tais surtout pr occup de s curit physique j avais fait attention qu aucun de ces hommes seuls ne transgresse les codes de bons usages entre chercheurs chercheuses et guetteurs que les codes de bonne conduite de ce style de lieu soient respect s Je n avais rien vu ni senti des regards que jetaient certains sur Sylvie des remarques humiliantes des gestes d appropriation etc et des r actions que cela pouvait provoquer en elle sentiments d humiliation d angoisse et de r volte Je m tais conduit en mec d cidant ce qui tait grave ou moins grave important ou moins important J avais fait passer l int r t de LA recherche a
39. ieux de drague ici demande t il ce moment pr cis nos coll gues f ministes et femmes espagnoles ont compris qu il y avait des diff rences Que nous ne travaillions pas sur les m mes th mes ni sur les m mes terrains Le second exemple se d roule dans la r gion toulousaine lors d une r union avec des lues et des responsables d associations f ministes Il est question de l gionnaires et d un futur projet de recherche sur la violence faite aux femmes dans les zones rurales fortement militaris es Apr s que les lus et lues et les travailleuses sociales nous ont d crit la zone sa composition sociale les probl mes de violence qu elles rencontrent brutalement sans doute mais sans avoir eu aucune volont de choquer je demande O sont les bordels dans cette zone o vivent des milliers de militaires tonnement g n ral de la part de l assistance f minine C est une question qu elles ne se sont jamais pos e et que personne n a jamais voqu e devant elles De ces exemples que peut on d duire Empiriquement on constate que les champs d investigation des tudes mises en place par des hommes et par des femmes sont souvent diff rents D une part la priorit des femmes sociologues a d abord t de probl matiser l oppression de d construire les 18 Le terme est employ ici au sens de femmes militantes n ayant pe connu le f minisme des ann es 70 autrement que par des textes mais qui profitant de ses acqui
40. il est le ma tre alors que la position de l esclave implique qu il n oublie jamais sa position Il ne faut pas m connai tre que la femme perd dans des cas infiniment plus rares la conscience d tre une femme que l homme celle d tre un homme Simmel 1989 71 Que l omnipr sence de cette violence n cessite un lieu o elle puisse tre discut e et cela sans crainte des regards et propos masculins qui ont souvent pour ne pas dire toujours tendance nier ou d valoriser les jugements des femmes du moins ne pas leur accorder autant de valeur qu d autres facteurs comme l int r t de la Recherche ou autres int r ts masculins J imagine que cette proposition en fera r agir plusieurs Permettez moi donc de pr ciser ma pens e Nous sommes dans un monde de transition o la domination masculine reconnue comme telle par de nombreuses personnes progressistes est tout la fois d nonc e par de nombreuses femmes et quelques hommes mais toujours en uvre dans les quipes de recherche Il appartient alors aux intellectuels et aux intellectuelles d tre capables d innover dans des formes m thodologiques qui permettent simultan ment de prendre en consid ration l tat actuel des rapports de pouvoir entre hommes et femmes et de penser leur d passement c est dire l int gration par les quipes mixtes des points de vue des femmes consid r s en g n ral comme minoritaires ou non pertinents et la relativisation des p
41. in Montr al INRS Culture et soci t GODELIER Maurice 1982 La production des Grands Hommes Paris Fayard 1995 Qu est ce qu un acte sexuel Revue internationale de psychopathologie 19 351 382 GUILLAUMIN Colette 1992 Sexe race et pratique du pouvoir l id e de nature Paris C t femmes HAICAULT Monique 1992 Le symbolique dans la complexit des rapports sociaux de sexe le travail de la doxa in Actes du XIV Congr s de l AISLE Groupe de travail Sociologie des rapports sociaux de sexe Toulouse Aix en Provence 16 44 HANMER Jalna 1977 Violence et contr le social des femmes Questions f ministes 1 69 90 99 HUET Maryse 1985 La gestion de l emploi f minin et masculin ob it elle des logiques diff rentes Les Temps modernes 462 1346 1360 HURTIG Marie Claude Mich le Kail et H l ne Rouch dir 1991 Sexe et genre De la hi rarchie entre les sexes Paris ditions du CNRS LAROUCHE Ginette 1987 Agir contre la violence Montr al Les ditions de la Pleine Lune LEBART L et A Salem 1994 Statistique textuelle Paris Dunod MATHIEU Nicole Claude 1973 Homme culture et femme nature L Homme XIII 3 110 113 1985a Critiques pist mologiques de la probl matique des sexes dans le discours ethno anthropologique Lisbonne ONU r union internationale d experts intitul e R flexion sur la probl matique f minine dans la recherche et l enseignement
42. insultes tentaient ainsi de me d qualifier comme homme et de r affirmer leurs pr rogatives sur mes coll gues femmes Sexisme contre les femmes et homophobie contre les hommes homophobie et viriarcat41 construisent entre hommes et femmes des rapports hi rarchis s et non sym triques de genre Des outils et des principes m thodologiques mettre en place Comment travailler ensemble entre femmes et hommes En tout cas sans m me toujours r fl chir aux pr suppos s de la possible ou impossible collaboration nous travaillons ensemble42 Il me semble donc important d essayer de tirer quelques principes m thodologiques qui puissent tenir compte de la mixit des quipes de recherche et des rapports sociaux de sexe qui s exercent entre chercheuses et chercheurs sur le terrain Si l on y r fl chit bien cette position est une suite logique de la position adopt e par l Association fran aise des anthropologues AFA en 198143 lorsque des femmes provoquant d ailleurs des remous dans la salle interrog rent le statut des femmes dans la discipline au cours du compte rendu de l atelier Anthropologie des femmes et femmes anthropologues Il s agissait alors de soumettre au vote la motion suivante Compte tenu du souci des anthropologues de l A F A ici pr sents 1 de respecter les droits et l autonomie des minorit s 2 de mettre en cause l emprise de l id ologie dominante sur la science anthropologique 38 Ces derniers sont
43. les femmes mais qui s exercent aussi contre les p tits hommes 46 Marc Chabot Des hommes et de l intimit Montr al ditions Saint Martin 1987 p 16 95 pour qu ils ressemblent par mim tisme aux portraits des Grands Hommes ceux qui sont donn s en exemple dans les stades de la virilit que ces stades soient sportifs scolaires conomiques ou politiques Les hommes prof ministes doivent d voiler les coulisses des sc nes o les femmes voient se d rouler les guerres entre hommes les luttes pour tre le meilleur le premier D autre part et en m me temps comme hommes ils ne doivent jamais oublier qu ils sont et resteront longtemps marqu s dans leurs mani res de faire de vivre et de voir le monde par le sceau de la virilit Conscients de cela ils doivent couter les personnes qui subissent cette domination seules capables de dire les effets court moyen ou long terme de la domination masculine et des rapports sociaux de sexe qui la structurent Cela concerne en premier lieu les femmes Les recherches et les luttes que m nent depuis pr s de 30 ann es les f ministes en France et ailleurs mettent la violence en t te des obstacles leur mancipation leur expression et leur vie autonomes c t des f ministes il faut offrir des espaces pour la mise en vidence de ces formes de violence que les hommes les consid rent comme importantes ou non Cela constitue sans doute un pr alabl
44. mps 98 et r actualis e Nous souhaitons que ce site puisse favoriser L change de r flexions et la circulation transversale des informations et des contacts qui aident concr tement la transformation des rapports sociaux de sexe notamment sur les th mes suivants violences sur les femmes les enfants les hommes sexualit s sant physique et mentale des hommes travail nouvelles valeurs des masculinit s pr vention du VIH paternit contraceptions masculines Le soutien international aux actions positives pour l galit des chances entre femmes et hommes L ouverture au niveau europ en d un d bat entre hommes ainsi qu entre femmes et hommes progressistes Ce d bat doit accompagner l closion d une nouvelle mani re de vivre les rapports hommes femmes en suscitant l mergence d initiatives 97 Peuvent s associer au r seau l ensemble des hommes et des femmes les groupes et r seaux les revues qui se sentent partie prenante d une soci t non patriarcale une soci t qui rejette violences et homophobie et toute discrimination bas e sur le genre Un bulletin bilingue fera r guli rement tat de l avanc e du r seau Daniel Welzer Lang Roland Mayerl Mika Simmes Sociologue Architecte Nordic network of researchers quipe Simone City amp Shelter on men and masculinities Universit Christina Institute for women s de Toulouse Le Mirail E Mail studies E Mail dwi univ tise2 fr rmayerl compus
45. n prise alors comme un segment particulier de la maison des hommes 1996 C est aussi partir des analyses de Fran ois de Singly qui lui aussi occulte les relations de violence entre hommes et femmes et travaille sur les femmes et le couple que jeune tudiant j ai commenc pouvoir entrevoir ce que pouvait tre une analyse masculine critique de la domination masculine et des rapports sociaux de sexe13 Bref si mes travaux sont largement redevables la sociologie f ministe ils sont aussi et d une autre mani re empreints des travaux pr c dents r alis s par des hommes4 Enfin ne sous estimons pas le pouvoir de l gitimit qu ont conf r aux hommes voulant travailler sur la domination masculine les publications de Godelier Meillassoux Singly et Bourdieu Il n est pas loin le temps o mon jury m expliquait six mois avant la sortie de l article de Pierre Bourdieu que ma th se sur les hommes violents 1990 tait obsol te car l ja domination masculine n existe plus et ce genre de travaux n int resse plus personnel On comprendra alors que m me critique je me f licite que des grands sociologues 15 aient commenc travailler sur ces th mes Il s agit en tous cas d une autre g n ration d hommes qui th oriquement et pist mologiquement notamment dans l attitude par rapport la pens e f ministe n a pas eu affronter ou n a pas voulu affronter les questions pratiques li es
46. n te changiste travers ses petites annonces qui vient de para tre dans Panoramique Le c ur le sexe et toi et moi n 34 1998 111 123 L tude quantitative des petites annonces a t men e sur la revue Swing n 24 par Yura Petrova avec le logiciel Lexico cr par A Salem Lebart Salem 1994 Jacques Laris s est astreint au traitement manuel de 1 000 petites annonces tir es de Swing n 38 C line Peyraud les a mises en forme et Claire Parichon s est plong e dans l tude qualitative de 230 lettres de r ponse aux petites annonces que nous a fournies un informateur 28 Isabelle Million est vid aste Apr s avoir collabor notre tude et notamment partir des mat riaux recueillis dans la recherche elle r alise aujourd hui un documentaire sur les hommes et les femmes qui travaillent dans la pornographie 29 Cette situation existait au d but de l tude Aujourd hui en France les clubs pour couples s affichent de plus en plus dans les journaux gratuits et les publicit s murales 84 essayer de rep rer ces lieux puis d y p n trer donc de trouver des tenues vestimentaires adapt es puis d arriver nouer des contacts Nous savions que le statut de voyeur exp riment dans le milieu gai est l gitime La sc ne changiste se compose de pratiquantes et de pratiquants o certaines personnes restent en couple quand d autres cherchent les contacts collectifs et d une myriade de personnes qui n
47. n conforte mes options politiques qui visent la suppression du genre et de toutes les dominations Nous allons l examiner ce qui n est pas pratique courante chez tous les hommes sociologues En dehors des groupes d hommes et des quelques rares tudes universitaires li es cette mouvance Reynaud 1981 Ridder 1982 d autres hommes sociologues se sont int ress s aux hommes et au masculin Leurs recherches ont aussi influ sur les tudes actuelles y compris sur celles que j ai men es de 1986 maintenant La position et les travaux de ceux que l on peut qualifier de Grands Sociologues par r f rence leurs positions dans l institution universitaires sont importants pour deux raisons D une part m me critiquables ils m ont permis 7 Voir ce propos les communications de Maryse Huet Catherine Vallabr gue Serge Volkoff reproduites dans le num ro 462 de la revue Les Temps modernes janvier 1985 8 Positions de pouvoir actuelles ou pass es dans les instances universitaires pour tous et dans les maisons d dition pour la plupart Pour se rendre compte des effets des positions diff renci es de pouvoir il n y a qu mettre en parnice le battage m diatique que nous avons connu durant l t 1998 propos du livre de Bourdieu sur la domination masculine pleines pages dans Le Monde diplomatique Le Monde Lib ration Le Figaro dans quatre num ros successifs de T l rama etc et les entrefilets quand ils existent
48. n entre recherche f ministe recherche sur les femmes et recherche sur les rapports sociaux de sexe Sans doute ce flou correspond il la dissym trie entre le nombre de chercheurs et de chercheuses sur ces th mes Souvenons nous qu la table ronde internationale de l Atelier production REproduction APRE en 1987 il y avait une centaine de femmes 74 communications dont 4 sign es ou cosign es par des hommes Et encore sur quatre communications seule une abordait pr cis ment les hommes comme cat gorie sociale Aujourd hui encore le nombre d hommes sociologues travaillant dans le champ des rapports sociaux de sexe en essayant d utiliser les rapports sociaux de sexe eux m mes pour analyser leur production scientifique et leur place dans le champ est minime Pour l instant cohabitent encore en France sous les m mes vocables rapports sociaux de sexe tudes sur le genre sur les femmes etc diff rentes conceptions de la mixit de la parit et des formes de d bat Une des questions qui se posent du moins qu essaie de poser le pr sent article est 19 Voir aussi par exemple les travaux de Richard Poulin sur la pornographie 1995 ceux d Emmanuel Reynaud sur l arm e 1988 de Michel Dorais 1992 1995a et 1995b ou de Germain Dulac sur la paternit 1993 82 sans doute de savoir quels sont les conditions et les moyens n cessaires pour aborder autrement les rapports entre dominants et domin es
49. nds guerriers grands chamanes ou ma tres des rituels d initiation des autres et parmi les femmes les Grandes Femmes particuli rement les chamanes ou les femmes ayant eu de nombreux enfants survivants du reste des femmes Godelier 1995 13 Tout en sexuant ses analyses 1984 1986 1987 Fran ois de Singly montrait les effets de la domination masculine sans jamais aborder de mani re critique et objective sa place d homme observateur Fran ois de Singly appartient un courant de la sociologie de la famille qui avec Michel Bozon Jacques Commaille a eu des d bats complexes avec une partie des sociologues f ministes Comme hommes et sociologues notamment lors de la pr paration du colloque de Beijing ao t 1995 on leur reprocha arguments l appui de s approprier de d former de minimiser et d invisibiliser les acquis f ministes en sociologie au profit d une sociologie dite g n raliste Devreux 1995 d essayer de prendre le pouvoir dans le champ des tudes sur les femmes bref de reproduire dans le champ des rapports sociaux de sexe ou de la sociologie de la famille des pratiques dominatrices li es aux rapports sociaux de sexe 14 Pour tre juste il faudrait aussi remercier Claude Meillassoux 1975 15 Ceux ci constituent dans le champ de la sociologie les figures des Grands Hommes ceux qui dominent les hommes qui eux m mes dominent les femmes 78 Comme homme ne pas situer ses analyses comme d
50. ngistes Plusieurs femmes nous ont fait savoir qu elles aussi avaient t agress es par le m me homme ou d autres Cependant pour que cette r action collective merge il a fallu auparavant ouvrir les d bats sur les formes de violence que vivaient les femmes membres de l quipe dans leur situation de travail J en viens donc maintenant l exemple que je voudrais pr senter plus en d tail Un exemple de d bat compliqu dans une quipe de recherche L exemple concerne les guetteurs Pendant la premi re ann e de notre tude sur la plage du CAN les guetteurs nous ont consciencieusement ignor s Il nous a t impossible de les approcher r ellement ou de discuter avec eux La sc ne que je vais commenter se passe en 1996 J y suis accompagn par Sylvie Tomolillo tudiante en ma trise d ethnologie l Universit Lumi re Lyon 2 d j ancienne collaboratrice de notre quipe de recherche et qui effectue cette ann e l un stage de terrain dans le cadre de son dipl mes et par Val rie Bourdin qui venait de nous rejoindre quelques mois auparavant J utilise des extraits de notre journal de terrain commun pour illustrer mon propos le style rel ch propre ce type d crit a t conserv Le samedi 6 juillet 17 heures nous arrivons sur la plage et de suite nous remarquons l absence de guetteurs La distribution de mat riel de pr vention se d roule comme l ordinaire La plage pourvue en mat riel de
51. ns crit des articles sur le VIH dans les grandes revues changistes assez vite il s est dit que Daniel et Isabelle comme on nous appelait o le professeur en r f rence mon statut universitaire et sa coll gue ne faisaient rien Il nous a alors t plus facile de continuer notre ethnographie quitte parfois nous abriter derri re les responsables de ces lieux pour ne plus tre importun s Une autre partie de notre travail de recherche s est effectu e au Cap d Agde naturiste durant l t Et l nous n tions plus seuls Nous f mes sr here de plusieurs charg es et charg s d tude Les d bats ont alors pu tre collectifs Le Cap d Agde naturiste CAN Le CAN repr sente sans doute la plus grande zone de tourisme sexuel31 d Europe int gr e la plan te changiste Au pied de tours de b ton entre la route nationale et la mer sous la protection des vigiles et entour s d immenses s parations naturelles des centaines de milliers de touristes de toutes nationalit s viennent chercher la valeur ajout e du lieu le sexe Si les naturistes naturalistes sont rares et sont souvent regroup s dans l immense camping les autres les naturistes libertins des deux sexes ann e apr s ann e viennent ici pour voir et se rencontrer C est ainsi que tous les soirs sur les terrasses des caf s dans les all es du CAN on peut assister de longs d fil s de v tements dits sexy port s
52. ns le pr sent article sur les cadres probl matique et m thodologique qui nous permettent d effectuer des tudes dans des quipes mixtes tout en remettant en question l androcentrisme de la sociologie et des sociologues m mest Dans la premi re Lies j essaie d analyser les processus par lesquels mergent aujourd hui en France des travaux prof ministes Les tudes critiques du sexisme r alis es par des hommes partent d une poque o les d bats entre hommes et femmes et plus particuli rement entre groupes d hommes critiquant la virilit obligatoire et les groupes f ministes taient compliqu s Comme ce non d bat cette rupture des ann es 1979 1984 que je vais exposer ici Avant et pendant la publication de mes travaux d autres hommes sociologues et notamment ceux que j appelle par r f rence aux travaux de Maurice Godelier des Grands Sociologues se sont pench s sur la domination masculine pour certains sur les rapports sociaux de sexe pour d autres Eux aussi de mani res diverses et parfois paradoxales ont influenc mes recherches Ensuite constatant l mergence de recherches mixtes entre hommes et femmes l asym trie des objets trait s par les hommes et par les femmes sociologues f ministes les questions qui traversent le champ des rapports sociaux de sexe en construction je propose une discussion sur la m thode Plus exactement travers l exemple d une recherche r cente sur l changism
53. nture est peureuse et demande donc l attroupement de s carter un peu Plusieurs hommes s exclament sur la beaut de la b te C est quoi comme race a demande le Montpelli rain Espagnol r pond le cavalier en se retournant Ah espagnol comme lui Et il d signe son coll gue Eh regarde tu vas croiser un autre cheval un Libanais lance t il faisant r f rence la taille du sexe du Libanais en questions Il a un d bit continu de paroles grasses d allusions malsaines sexistes encha ne D ailleurs il faudrait en mettre un de cheval ici les femmes elles aiment bien a hein II me prend t moin Tandis que je lui adresse un regard de travers une moue significative de la mani re dont j appr cie son humour Bernard le rappelle l ordre Bernard est le gardien de la biens ance il veille ce que tout le monde nous respecte Sur la plage ou dans les dunes il insiste syst matiquement pour que les personnes qui PARTIR gnent remercient chaque fois que nous leur donnons un pr servatif Cela change de ceux qui protestent parce nous n en donnons qu une par personne Le Montpelli rain se comporte de fa on compl tement maladive par rapport au sexe Sa pr sence permanente c t de moi me rend nerveuse m me si j essaie de faire abstraction du flux continu d obsc nit s et de provocations qui s chappe de sa bouche Alors que la suite de la troupe cheval s est engag e
54. objets ou au contraire volont s masculines de r duire les tudes quelques points que les femmes pourraient trouver mineurs au vu des conditions d oppression De m me faut il laisser des objets typiquement masculins aux hommes ou et les travaux d Anne Marie Devreux sur l arm e en sont une belle illustration ne devrions nous pas croiser les regards Si le dominant conna t le mode d emploi les m canismes conomiques les justifications id ologiques les contraintes mat rielles et psychiques utiliser et utilis es il ne conna t pas le v cu de l oppression dit Nicole Claude Mathieu 1985a 83 Si nous voulons comprendre une soci t mixte nous avons besoin et des tudes faites par les femmes et d tudes faites par les hommes Seule la somme de ces travaux articulant les v cus de l oppression et l information sur le mode d emploi de la domination traduit la complexit de la sexuation du social Ce qui naturellement ne veut pas dire que seuls les hommes doivent s adresser aux hommes De plus il y a tout lieu de s interroger sur le fait qu un m me discours dit par un homme ou une femme est cout de mani re diff rente par les hommes et les femmes On mesure ici combien ces questions sont riches de d bats venir pour la construction du champ des rapports sociaux de sexe qui nous allons le voir pr sente aujourd hui des contours flous Un flou existe actuellement sur les relations et l articulatio
55. oints de vue masculins qui doivent tre pris comme points de vue particuliers et non comme expression de la v rit g n rale et universelle de laquelle les chercheurs ont tendance se r clamer 44 Bulletin de l A F A n 8 juin 1982 p 36 cit par Mathieu 1985b 171 93 Pour notre part ayant subi l influence des mouvements des femmes et des hommes antisexistes nous avons depuis longtemps adopt notamment lors des bilans des actions de terrain le principe de groupes non mixtes o l expression de paroles autonomes est possible I existe certainement d autres modes Que les d bats sur l expression et le v cu des rapports sociaux de sexe dans les quipes de travail repr sentent une chance suppl mentaire de lutter contre l androcentrisme dans les sciences sociales La r elle mixit des d bats et des quipes de recherche est une occasion suppl mentaire pour les chercheuses et les chercheurs de mixer leurs points de vue sur le monde et sur les faits sociaux que ceux ci se pr sentent sexu s ou non De fait l ensemble des enseignements m thodologiques l universit oublient le genre et les points de vue en mati re de genre au profit d une position dite neutre g n rale bien souvent expression des points de vue du groupe dominant c est dire des hommes La lutte contre l androcentrisme devient alors une mani re y compris pour les hommes d adapter le regard et d apprendre lire une aut
56. on de m le dominateur Il admet que dans cette soci t le pouvoir appartient aux hommes Malgr ses principes et cette all geance sa position dans la soci t demeure privil gi e au travail en politique l gard de la sexualit Il ne peut d ailleurs pas dans les faits renoncer tous ses privil ges46 Nous avons vu comment progressivement le non d bat entre groupes d hommes et groupes de femmes a fait place l int gration par certains hommes des degr s divers des acquis de la recherche f ministe Cette affirmation ROBES d ailleurs nullement les risques de r cup ration d un pouvoir m le contest Un point de vue n est jamais neutre mais sexu La reconnaissance de cette sexuation le fait que dominants et domin es ne vivent pas les m mes r alit s sociales que les rapports sociaux de sexe traversent l ensemble de la soci t y compris les quipes de recherche est riche de sens et de perspectives pour envisager des travaux qui permettent de comprendre la domination masculine et ses effets Cependant m me en ayant int gr les postulats de base de la recherche f ministe nous avons vu aussi que le cadre m thodologique pour travailler ensemble entre hommes et femmes n est pas simple et en tout cas pas encore construit La reconnaissance de la domination masculine ne suffit pas garantir une r elle prise en consid ration du point de vue des femmes dans les quipes mixtes J ai donn ici un
57. pa du pied sur la marche de pierre Allez vous faire fiche dit il p 24 l italique est de moi Qu importent tous les t moignages de femmes sur la violence domestique le viol le harc lement et les effets de menace qu ils v hiculent en permanence qu importent les travaux qui expliquent que les femmes sous estiment cette violence Larouche 1987 Welzer Lang 1991 Bourdieu comme d autres mais avec des outils th oriques diff rents l gitime en permanence sa vision du monde qui parce qu il appartient au monde des dominants doit tre la bonne et l unique N emp che travaillant aussi sur les hommes ils ont su mettre en lumi re et faire partager d autres hommes y compris moi m me l analyse fine des m canismes de construction de l identit masculine C est ainsi qu partir des travaux de Godelier j ai pu analyser plus tard la maison des hommes comme creuset de l homophobie C est la lecture des rituels d ingestion de sperme chez les jeunes Baruyas12 que j ai commenc laborer des hypoth ses sur la place 11 Soyons juste En 1998 peut tre harcel par la na vet sic des remarques qui de conf rences en cours n arr tent pas de lui rab cher que sa position fait vraiment peu de cas des analyses f ministes y compris am ricaines il s explique je voudrais mettre en garde seulement contre les contresens les plus grossiers qui sont commun ment commis propos de la notion de violence symbolique e
58. par les femmes et quelques hommes souvent gais Le n goce du CAN est aussi centr sur le commerce du corps le commerce du sexe c t des bars restaurants et autres agences immobili res on trouve salons de beaut qui proposent des pilations compl tes boutiques de 30 Quand un club nous refusait l acc s la porte restait close malgr nos coups de sonnette nous ne savions jamais si cela tait d notre ook l existence ce soir l d une soir e priv e ou une r sistance au discours sur la pr vention du sida que nous laborions 31 Selon notre d finition cette formule ne connote pas ici de pratiques p dophiles 85 v tements coquins32 vente de bijoux poser sur le sexe et clubs Tous les mr s du site se d clarent non conformistes et r serv s aux couplesss Pendant la journ e c t de la plage naturiste familiale o hommes femmes et enfants appr cient la puret de l eau et la tranquillit du lieu et avant qu elle devienne la plage gaie se trouve la plage libertine une zone de plusieurs centaines de m tres prot g e par des dunes et gard e jusqu 18 heures par des ma tres nageurs CRS compagnie r publicaine de s curit Jusqu en 1997 lorsque les autorit s ont voulu radiquer la sexualit gratuite apr s le d part des CRS des centaines de personnes se livraient des sc nes de sexualit collective C est l entre 17 et 18 heures donc juste avant le d par
59. pr vention commence alors l interaction que j aimerais commenter C est alors qu un homme arrive des dunes assez vite C est un gar on connu lI tait d j l l ann e derni re Grand moustachu il a le sourire facile et ne manque jamais de nous saluer cordialement tout en venant chercher ses Kpotes Vite dit il en tendant la main On lui donne une Kpote en lui disant On vient II semble g n Et mes amis continue t il ll ny a pas de Kpotes pour mes amis je peux leur en amener Nous le ferons nous m mes et sur cette parole nous nous dirigeons vers les dunes en acc l rant le pas lui flanqu nos c t s Bernard c est son nom nous guide vers son groupe d amis Une grande partie des guetteurs piliers de la plage Ils sont une petite dizaine assez souriants d contract s Un grand brun nous dit alors Vous allez dans les dunes Alors allez la troisi me all e l il y a deux couples ils auront besoin de vous On va les guider dit l un deux Et nous voil parti e s une meute nos c t s Arriv s la troisi me all e juste avant la zone gaie c t du campin Oltra un homme seul nous attend c est fini elles sont parties depuis 3 min Bernard est d sol sinc rement d sol Nous nous retrouvons alors Sylvie et moi entour e s d une dizaine d hommes seuls Plus loin dans les all es l information sur le d part des couples est d j pass e
60. que conc de la presse lors de l dition d ouvrages que les tudes f ministes ou prof ministes consid rent comme majeurs comme les crits de synth se de Nicole Claude Mathieu 1991a et 1991b Colette Guillaumin 1992 ou derni rement Christine Delphy 1998 Les d bats qui ont suivi la parution de l ouvrage de Bourdieu sont aussi hautement significatifs de l effet Grand Homme La double page que lui consacre Le Monde des livres 28 ao t 1998 est exemplaire Sur douze colonnes quatre hommes dont deux sociologues dissertent sur le cas Bourdieu Seule la derni re colonne de droite de l article de Roger Pol Droit est consacr l expos critique du contenu du livre Manifestement les d bats intragenre entre dominants que l on peut aussi qualifier de joutes guerri res ont l air de plus exciter la pens e masculine manifestations de la ibido sciendi que les essais de Pierre Bourdieu pour d voiler sa mani re la domination des hommes 75 mais je ne suis pas le seul homme dans ce cas d voluer dans mes r flexions sur les mani res de d construire la socialisation masculine D autre part adoptant une position pr tendument ext rieure et objective par rapport leurs objets et en tous cas une position d sexu e et parfois androcentrique ils apportent a contrario des l ments pour r fl chir une autre posture des hommes dans les travaux sociologiques Je sais les critiques effectu es par
61. rares loger sur le site naturiste tant donn le prix des locations mais ils y sont visiteurs de mani re plus ou moins officielle 39 Remarquons cependant que l ventail des professions des naturistes libertins va du garagiste au procureur en passant par les petits commer ants et quelques professeurs d universit Les mateurs et autres guetteurs en tous cas ceux du groupe permanent qui se tient en haut des dunes appartiennent souvent eux des couches populaires 40 Daniel c est pas un vrai mec Regarde il ressemble un p d 41 Le viriarcat est le pouvoir des hommes vir qu ils soient p res ou non que les soci t s soient patrilin aires ou matrilin aires Le terme patriarcat employ par les mouvements sociaux est souvent incorrect d un point de vue anthropologique Voir ce propos les crits de Nicole Claude Mathieu 1985b d j cit s 42 Il n y a qu penser l ensemble important d quipes o chercheuses et chercheurs travaillent d j effectivement ensemble souvent sous la direction de chercheurs sans m me poser ces prol gom nes de discussion 43 Cela a eu lieu au colloque international du Centre national de la recherche scientifique CNRS La pratique de l anthropologie aujourd hui tenu S vres du 19 au 21 novembre 1981 92 3 de poursuivre des voies de recherche et de critique susceptibles de jeter une lumi re nouvelle sur les rapports humains et leur
62. re cartographie du monde Cette rupture pist mologique de la part des hommes j en suis persuad ne peut que renouveler les probl matiques et les m thodes Que la lutte contre l androcentrisme devrait aussi permettre la prise en consid ration des minorit s gais lesbiennes personnes bisexuelles transgenres queers etc Si les rapports de genre produisent la domination masculine ou si la domination masculine structure les rapports de genre les mouvements sociaux et l analyse approfondie des rapports sociaux de sexe nous montrent que contrairement ce que sugg rent les analyses biais es par l androcentrisme et l homophobie les genres ne sont pas si homog nes qu ils aiment se pr senter ou tre pr sent s Comme le d montre l analyse f ministe il n y a pas homog n it des cat gories de genre D autres minorit s sont inclusives du genre et en sont m me parfois le produit L h t rosexisme nous a habitu s consid rer comme normale une vision h t rosexu e du monde conforme la domination masculine exclure de nos analyses ce que vivent les gais les lesbiennes les personnes bisexuelles les transgenres et les queers de toutes sortes Une m thodologie scientifique qui accepte la subjectivit et la sexuation du point de vue des scientifiques devrait aussi reconna tre ces multiples segmentations du social 1 en r tablissant la place r elle de l h t rosexualit dans le social
63. ruptures Avant d aborder directement les questions de m thode pos es par le travail en commun entre hommes et femmes il nous faut faire un d tour historique Les recherches qui se font dans la mixit ne sont pas le fruit du hasard Nous sortons de plus de 25 ann es de cohabitation parfois difficile entre hommes et femmes o les tudes sur les hommes ou les critiques de la virilit obligatoire ont emprunt des chemins parall les aux tudes f ministes et pas au diapason Peut on dire aujourd hui que la situation a chang Peut on d gager les conditions qui pourraient permettre de d battre et de travailler ensemble sur la d construction de la domination masculine Un exemple de rupture entre positions de femmes f ministes et r flexions masculines critiques sur les hommes Nous sommes la fin des ann es 70 au d but des ann es 80 Quelques hommes se r clamant de l antisexisme cr ent tout la fois l Association pour la recherche et le d veloppement de la contraception masculine ARDECOM 2 et la revue Types Paroles d hommes qui apr s avoir t un bulletin ron otyp devient une vraie revue Les d bats entre femmes f ministes et hommes antisexistes sont alors peu ais s Les hommes en sont convaincus Comme les paupa hommes cette revue sera peut tre accus e de vouloir aider les hommes reconqu rir ou renforcer un pouvoir qui leur est contest Nous ne croyons pas quant nous qu
64. s et la pr vention du sida je montre facilement comment l rotisme masculin et f minin est construit diff remment et les cons quences que cela produit sur la re n gociation de formes rotiques communes notamment comment des femmes sont somm es de se soumettre l rotisme pornographique masculin Welzer Lang 1997 Des recherches communes entre hommes et femmes sur les rapports sociaux de sexe La question des tudes sur les hommes et le masculin volue Apr s de multiples appels travailler sur les femmes et les hommes Mathieu 1973 1985a et 1985b Devreux 1985 Daune Richard et Devreux 1986 etc nous commen ons travailler entre hommes et femmes entre dominants et domin es la d construction des ph nom nes qui oppriment les femmes et par voie de cons quence ali nent les hommes Nous commen ons m me pouvoir articuler oppression et ali nation avec toutes les pr cautions qui s imposent contre les tentatives masculines de d responsabilisation et de sym trisation des rapports de pouvoir J ai montr par ailleurs comment l homophobie ce contr le social permanent structure les rapports entre hommes en reprenant chez les hommes16 la division hi rarchis e entre hommes et femmes17 Non seulement nous commen ons d battre ensemble mais nous commen ons aussi travailler ensemble Dans les institutions c t de ceux qui utilisent les travaux f ministes sans presque jamais les citer Devreux 1
65. s Par la suite nous avons organis un certain nombre de rencontres publiques autour de la pr vention du VIH au cours desquelles les contacts se sont approfondis Les difficult s rencontr es ont t de deux ordres D une part dans ce milieu o l anonymat est la r gle et o les adresses des lieux sont peu accessibles une partie importante de notre nergie fut au d part consacr e 25 Au d but de notre tude 1993 1994 neuf lieux de rencontres changistes existaient dans la r gion lyonnaise Aujourd hui ils sont plus d une vingtaine Et le ph nom ne est europ en On a ainsi assist un d placement de la client le masculine de la prostitution issue des classes moyennes ou sup rieures vers ces lieux ma connaissance seuls deux ou trois clubs pour couples existent au Qu bec 26 Le commerce du sexe se d finit comme l ensemble des activit s o de la sexualit r elle virtuelle ou fantasmatique est vendue ou achet e sous une forme ou une autre Pour ma part reprenant en partie les analyses de Paola Tabet 1986 je pense que la prostitution n est pas en soi un objet sociologique Comprendre l volution surprenante des lieux changistes passe par le fait d analyser plus globalement le travail sexuel et le commerce du sexe o c est bel et bien le diff rentiel de valeur entre le corps et l acc s au corps des hommes et celui des femmes qui est tarif et achet 27 Voir l article La pla
66. s continuent probl matiser de mani re radicale les rapports sociaux de sexe 81 formes particuli res de domination que vivent les femmes Il n y a qu reprendre les th mes que propose majoritairement la sociologie f ministe pour le constater travail et scolarisation des femmes articulation public priv travail domestique hi rarchie professionnelle etc D autre part les priorit s des hommes prof ministes sont en partie diff rentes pornographie sexualit prostitution homophobie ou paternit t9 etc L o les femmes se centrent sur les formes d oppression et de discrimination les hommes travaillent d abord sur les formes sociales qu ils appr hendent comme premi res dans leur ali nation Alors sans aucun doute on trouve des th mes et des pr occupations communes violence discrimination sexuelle et ainsi de suite ce jour les recherches communes me semblent peu nombreuses dans les travaux publi s en France y compris d ailleurs sur ces deux th mes Ce constat empirique de l asym trie des objets est en lui m me riche de d bats Pour reprendre une critique faite la premi re version du pr sent article ce qui est v cu par les hommes comme formes d ali nation masculine n est il pas li leur sens commun N auraient ils pas plus int r t travailler sur les plans d galit professionnelle la sant des hommes des femmes et des enfants Y a t il r ellement sp cificit et sexuation des
67. ste Mais aujourd hui les hommes prof ministes sont encore isol s les uns des autres dans de nombreux pays d Europe parcellis s dans des groupes multiples et sans lien entre eux Cette situation emp che d bats changes et luttes communes entre hommes et avec les femmes C est pourquoi nous proposons de r unir l ensemble des hommes qui soutiennent sous une forme ou une autre la lutte contre le patriarcat et la domination masculine dans un r seau europ en d hommes prof ministes Soutenus par la Communaut europ enne nous voulons d construire le genre masculin affiner nos tudes critiques des modes de domination masculine comprendre comment les soci t s machistes et homophobes nous font hommes et dominateurs affirmer notre volont de vivre en paix sans violence sans guerre entre hommes sans oppression entre hommes et femmes Nous affirmons ainsi qu hommes ET femmes sont volontaires pour vivre une nouvelle soci t o le genre ne sera plus le discriminant central entre les individus qui doivent tre libres de choisir leurs modes de vie comme bon leur semble Dans un premier temps partir de l automne 1997 nous prenons l initiative de cr er une banque de ressources sur Internet pour visibiliser les groupes existants les revues les tudes sur les hommes et le masculin les r seaux et les hommes d j engag s dans des r flexions et actions antisexistes Cette banque de donn es sera disponible en CD Rom d s le printe
68. t facile de se rendre compte que m me si les contraintes et la pollution s exercent aussi sur les hommes par l imposition et la partielle adoption de mod les rotiques ou de comportements avec les femmes celles ci s exercent beaucoup plus violemment contre nos coll gues f minines dans la mesure o elles ne sont qu objets dans les regards pesants les propositions pornographiques les essais d achat34 La pollution peut alors se traduire par une perte d estime de soi ou au contraire par l acceptation des formes sexistes de valorisation Ces formes d agression ne se sont pas limit es au regard En 1997 lors d une distribution de pr servatifs sur la plage un guetteur s approche d une charg e d tude pour en obtenir plein Celle ci devant le ton mena ant et le peu de pr servatifs qui nous reste ce jour l refuse L homme ce moment l l agresse Il lui arrache les pr servatifs des mains tout en l insultant Nous avons alors arr t notre travail en distribuant un texte d non ant cette agression et qui se terminait ainsi Quels qu en soient le lieu et la forme la violence contre les femmes est inacceptable Et nous avons muni les femmes de l quipe de sifflets pour pr venir les agressions Par la suite ces faits furent largement comment s 34 Une charg e d tude s est vu ainsi proposer plusieurs milliers de francs pour accompagner un vieil Am ricain de passage 87 par de nombreux et nombreuses cha
69. t des CRS que jour apr s jour nous avons distribu pr servatifs et messages de pr vention Sur la plage des couples mais aussi quelques femmes seules et beaucoup beaucoup d hommes seuls ceux que l on a qualifi s de guetteurs ou de voyeurs Ces guetteurs ou voyeurs la pr sence pesante sont de deux types Les plus importants num riquement sont des hommes de 18 70 ans qui habitent la r gion et acc dent cette plage sans payer les droits d acc s la zone naturiste en passant par les dunes ou par la plage publique voisine situ e quelques centaines de m tres Souvent d origine modeste ils vivent en couple traditionnel et sont consommateurs de pornographie La r putation du lieu attire ainsi une quantit importante d hommes en qu te d images et de contacts sexuels Pour la plupart non naturistes ils restent en short la lisi re de la plage entre plage et dunes Tout lieu de drague ext rieur au CAN ou ailleurs en France semble attirer ces hommes seuls qui parfois en voiture ici pied par cercles concentriques balisent ces territoires Les guetteurs sont traditionnellement pr sents dans les lieux o s exhibe ou se consomme du sexe C est ainsi d ailleurs en tudiant leurs mouvements que nous avons pu rep rer des lieux d exhibition sexuelle dans des villes qui nous taient inconnues L autre cat gorie de guetteurs ou voyeurs est compos e de p res de famille naturistes q
70. t qui ont tous pour principe une interpr tation plus on moins r ductrice de l adjectif symbolique employ ici en un sens que Sy crois rigoureux et dont j ai expos les fondements th oriques dans un article d j ancien P Bourdieu Sur le pouvoir symbolique Annales n 3 mai juin 1977 p 405 411 Prenant symbolique dans un de ses sens les plus communs on suppose parfois que mettre l accent sur la violence symbolique c est minimiser le r le de la violence physique et faire oublier qu il y a des femmes battues viol es exploit es ou pis vouloir disculper les hommes de cette forme de violence Ce qui n est pas du tout le cas videmment Entendant symbolique par opposition r el effectif on suppose que la violence symbolique serait une violence purement spirituelle et en d finitive sans effets r els C est cette distinction na ve propre un mat rialisme primaire que la th orie mat rialiste de l conomie des biens symboliques que je travaille construire depuis de nombreuses ann es vise d truire en faisant sa place dans la th orie l objectivit de l exp rience subjective des relations de domination 1998 40 Et dans son livre une fois une seule fois 1998 38 il va mentionner la violence physique Les reproches que l on peut faire aux analyses de Pierre Bourdieu ne sont pas contrairement ce qu il pense qu il n a pas explicit scientifiquement l adjectif symbolique Il
71. taire et moins oppressive Des objets de recherche souvent diff rents et asym triques Au vu du nombre r duit en France de recherches effectu es dans la mixit dans le champ des rapports sociaux de sexe on a pour l instant laiss de c t un l ment qui devient central d s que le nombre d hommes qui font de la recherche augmente Dans une volont commune de lutter contre l oppression des femmes et l ali nation des hommes hommes et femmes f ministes et prof ministes ne travaillent pas toujours sur les m mes objets sociologiques ne d construisent pas forc ment les m mes th mes Sociologie et anthropologie sont mais qui en doutait des disciplines humaines sexu es Les priorit s scientifiques et sociales sont diff rentes Deux exemples le feront comprendre plus facilement Un tudiant de la fili re Rapports sociaux de sexe de Toulouse arrive en Espagne dans le cadre des accords Socrates Il est accueilli tr s chaleureusement par les coll gues femmes du groupe f ministe partenaire de Grenade Celles ci v rifient de vive voix qu il existe des hommes qui adoptent des probl matiques et des modes de perception proches des f ministes Elles s en d clarent enchant es et sont pr tes l aider Tout se passe bien tant que Gilles H tudiant travaillant sur les clients de la pornographie ne questionne pas ses coll gues sur les terrains o il pourra mener sa recherche Pourriez vous me dire o sont les l
72. ternative na ve de la contrainte et du consentement de la coercition et de l adh sion et surtout violence qui s exerce en dehors de toute contrainte physique l italique est de moi La violence symbolique impose une coercition qui s institte par l interm diaire de la 9 Mathieu 1985b reproche Maurice Godelier d avoir car homme dominant sous estim les effets de la violence physique du conditionnement des femmes pour privil gier une analyse du consentement la domination 10 oe ae reconna t d ailleurs explicitement Maurice Godelier voir sa conf rence du 24 avril 1998 oulouse 76 reconnaissance extorqu e que le domin ne peut manquer d accorder au dominant lorsqu il ne dispose pour le penser que d instruments de connaissance qu il a en commun avec lui et qui ne sont que la forme incorpor e de la forme de domination p 10 Pourtant dans le m me article il nous d crit des actes que toute personne connaissant la probl matique de la violence faite aux femmes reconna t comme des signes manant d hommes violents ceux l m mes qui cr ent la terreur quotidienne que vivent de nombreuses femmes Mrs Ramsay m nage contin ment son mari d abord acceptant l enjeu apparent de la sc ne de m nage au lieu de tirer argument par exemple de la disproportion entre la fureur de Mr Ramsay et sa cause d clar e l absurdit de l esprit f minin donn rent Mr Ramsay un acc s de rage II ta
73. transformations pass es pr sentes et futures Nous proposons qu l avenir tous les membres de l A F A lors de leur participation des rencontres scientifiques formelles et informelles accueillent avec le respect accord d autres courants minoritaires et d autres chercheurs qui parlent au nom de groupas opprim s les interventions manant d anthropologues f ministes et qu ils encouragent une attitude semblable de la part de tous leurs coll gues Motion pr sent e par Mona tienne chercheuse associ e la New School for Social Research de New York adopt e pour 60 contre 3 abstentions 15 S ance pl ni re du samedi 21 novembre dans l apr s midi 44 Il est temps pour la discipline d valuer l ensemble des travaux effectu s sur la violence faite aux femmes et d accepter Que dans nos soci t s machistes et viriarcales la violence faite aux femmes y compris aux chercheuses est omnipr sente Dans la recherche cette violence prend des formes particuli res violence impos e par les chercheurs qui m me inconsciemment reproduisent des sch mes ressentis comme violents par nos coll gues femmes violence et abus de pouvoir dans les rapports hi rarchiques violence sur nos terrains d enqu te Quelle que soit la perception des chercheurs de cette violence il serait normal d accepter la perception de nos coll gues femmes ll appartient aux privil ges du ma tre qu il peut ne pas penser qu
74. ue ses c t s le brun de Montpellier arriv depuis une heure Lui d bute sa saison et se demande si cela vaut le coup de rester tout le week end Y a rien Personne tirer faut attendre plus tard Et sur la plage comment cela se passe a Fous ou pas encore etc Ton et regards sur Sylvie sont lourds Plusieurs hommes sont quasi silencieux entre la quarantaine et la cinquantaine On les imagine facilement clients de sex shops lls demandent des renseignements sur les bo tes questionnent la fermeture de l Exquis apr s la fusillade trois mois de fermeture administrative pour notre partenaire de l ann e derni re il para t qu il y aurait 56 impacts de balles Comme quoi les exc s de virilit Eux commentent parlent de mafia citent des hommes politiques appr cient les strat gies des patrons de bo te leurs d bats virils IIs connaissent sans savoir et en d finitive distinguent assez mal les protagonistes et les enjeux lls colportent rumeurs et bruits Non leur territoire est ici entre plage et dunes L ann e derni re tous nos essais de discussions collectives avec eux avaient t des checs Ils fuyaient comme des lapins Prenaient une capote et pfuitt d talaient ed Aujourd hui la discussion commence Ou plut t se m lent plusieurs conversations les demandes de renseignements et les mises jour des informations entre guetteurs qui se retrouvent pour ce premier week
75. ui pr textant des rencontres entre copains laissent femmes et enfants sur la plage familiale pour se rincer l il comme ils disent Leurs pouses du moins celles avec lesquelles nous avons pu discuter ne sont pas dupes Elles expliquent le comportement de leur conjoint en invoquant la nature voyeuse de la sexualit masculine La m thode de recherche propre au CAN Une fois d couvert avec stup faction le lieu avec Isabelle Million nous nous sommes partag l animation des quipes mixtes charg es tout la fois de mettre en place la pr vention et de r diger les observations ethnographiques La saison fut d coup e en quinzaines et du d but de juillet la fin d ao t des groupes successifs de trois quatre personnes furent affect s ce travail Le recrutement des charg es et charg s d tude a t r alis dans nos r seaux universitaires et militants Ces personnes tant log es sur place dans un appartement commun travaillant ensemble dans un milieu potentiellement anxiog ne et en tous cas particuli rement sexiste d s le d part de cette action nous avions d cid de privil gier des collaborateurs et des collaboratrices ayant nettement des options galitaristes et des analyses antipatriarcales Chaque jour nous quittons notre appartement bureau vers 16 ou 17 heures pour aller diffuser des pr servatifs des lubrifiants et des d pliants de 32 noter que certaines enseignes chic et coquin
76. vant ceux de Sylvie Fort d un double statut hi rarchique responsable de la recherche l gard d une charg e d tude donc disposant de prime abord de l analyse l gitime des interactions homme par rapport femme dans ce milieu o l homme doit sur le terrain se montrer protecteur et o c est lui qui guide l action les all es et venues du couple faisant de la recherche j avais analys la sc ne travers mes propres filtres sans apercevoir l effet de cette m me sc ne sur ma coll gue Plusieurs ann es apr s je peux maintenant dire que si c tait moi qui avais ressenti ces m mes agressions j aurais sans doute trouv un subterfuge pour fuir cette sc ne anxiog ne Et ce jour l je ne comprenais qu moiti la col re de Sylvie ajoutant ainsi sans doute sa d tresse Bien s r l quipe tant mixte et les d bats sur la m thode omnipr sents cette sc ne fut vivement discut e et malgr mes premi res r sistances largement comment e Sylvie put d crire dans le d tail ce qu elle avait vu entendu et surtout ressenti Je crois d ailleurs que si nous n avons pas v cu nouveau des agressions de ce type c est gr ce aux d bats que cette sc ne a produits Il tait clair ce moment l aux yeux de tous et toutes que nous hommes et femmes m me si les hommes pouvaient d crire des formes qu ils assimilaient de l agression n avions pas les m mes r actions devant de tels v nements D abor

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