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pdf, 448 k. - Ecole Doctorale 74

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1. 1 page 1 dessin 1 page 3 colonnes 14 lignes 13 lignes 1 page 15 lignes 3 colonnes V2 page 4 colonnes 4 colonnes LIBERATION 17 janvier 20 janvier 22 23 janvier 25 janvier 27 janvier 4 f vrier 9 f vrier 15 f vrier 18 f vrier 24 f vrier 25 f vrier 1 mars 4 5 mars 8 mars 25 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 1 2 3 4 19 16 1 2 3 4 22 5 6 7 17 21 19 16 16 17 52 53 17 21 24 3 mois 18 num ros ERRER ERRER ERRER 4 pages 5 photos 3 colonnes 1 photo 1 page 1 photo 1 page 1 photo 4 pages 2 dessins 1 graph 4 colonnes 3 pages 6 photos 3 colonnes 4 colonnes 1 photo 1 page 4 colonnes 1 page 1 photo 1page 1 photo 1 page 1 photo 2 page 2 photos 4 colonnes 5 colonnes 1 photo 4 colonnes 1 photo L HUMA NITE 3 mois 4 num ros 21 janvier p 1 4 5 6 4 pages 3 photos 22 23 janvier p 14 15 2 pages 5 photos LV VE V 17 f vrier p 1 4 5 6 4 pages 5 photos LV VE V 6 mars p 14 15 2 pages 2 photos LA CROIX 3 mois 14 num ros 17 janvier p 9 3 colonnes 18 janvier p 3 9 3 5 colonnes 1 photo 20 janvier p 2 10 lignes 21 janvier p 2 10 lignes 28 janvier p 2 10 lignes LV VE V 1 f vrier p 9 2 3 de page 1 photo 4 f vrier p 8 34 de page 1 photo 9 f vrier p 27 2 3 de page 17 f vrier p 9 2 3 de page
2. Pr sidente de l association Trait d union depuis trois ans 29 ans enseignante en philosophie membre du bureau de la Maison de la Nature et de l Environnement avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et quelles en furent vos impressions Donc je l ai lu sa sortie bon j en ai pens que y a des choses qu on per oit que l on sait en fait quand on volue un peu proche du milieu en coutant des faits pr cis racont s au quotidien par les familles ou par les d tenus qui sortent Donc videmment l on est devant un discours qui est circonstanci donc videmment qui est pas plus fort mais qui est diff rent et qui est aussi l gitim par sa position elle Donc pas de grosses surprises en fait parce que videmment la Sant c est autre chose que la maison d arr t de Loos mais la maison d arr t de Loos est tr s est dans un tat vraiment pitoyable au niveau des b timents etc Donc ce qui avait choqu l poque les m dias ce qui faisait les gros titres ou les petits titres l int rieur des articles c tait les rats c tait les viols c tait la promiscuit donc tout a on le sait on le sait Donc moi je l avais lu mais je l ai pas re u comme des gens qui sont trangers la prison ou pas re u non plus comme des gens qui travaillent en prison et qui disent vouloir am liorer les choses et qui l ont parfois assez mal pris en disant si elle avait vu a avant elle aurait r agi autrement
3. Prison ustice 59 40 ans cadre dans l industrie membre de la maison de la nature et de l environnement MNE membre de la F d ration des Associations R flexion Action Prison et J ustice FARAPE pourriez vous m indiquer quand et comment vous avez pris contact avec l association Prison ustice 59 J e suis rentr par le biais du carrefour du volontariat dans une association qui s appelle Trait d union et donc a c tait en 1996 et donc cette association fait de l accueil de familles de d tenus la maison d arr t de Loos J ai progress au sein de l association j ai m me fait partie du bureau et nous avons su qu une prison allait se construire Sequedin et comme l association Trait d union n avait pas d objectif priori pour Sequedin nous avons d cid le pr sident de Trait d union et moi m me j tais donc accueillant et tr sorier de d missionner et de cr er notre propre association et donc cette association a t cr e en juin 1999 L ancien pr sident Pierre Delmas est le secr taire actuel de Prison J ustice 59 et moi j en suis le pr sident on est environ dix douze dont cinq personnes actives quelle est l action de votre association Donc nous voulons faire de l accueil de familles la maison d arr t de Sequedin qui n est pas encore construite j ai rencontr le directeur r gional de l administration p nitentiaire samedi il y a hu
4. c est une d cision qui est issue de la r daction en chef et notamment d un journaliste qui s occupe de la coordination des pages horizons d bats donc qui lui a d prendre contact avec l diteur a d estimer que c tait un bon sujet et donc a n goci les bonnes feuilles Donc a c est une technique assez courante dans le journal depuis quelques ann es de publier en avant premi re les bonnes feuilles d un bouquin qui va sortir et qui pourrait faire v nement Donc l l id e c est de mettre en exergue le contenu d un livre de fa on pouvoir lancer quelque chose videmment l diteur et l auteur ont un int r t direct a a multiplie les ventes et nous ont a un int r t cr er un v nement pour pouvoir ensuite remettre en sc ne qui pourra faire sens sur une th matique pr cise En sachant que le d bat sur la prison il commen ait peine merger avant la pol mique Vasseur y avait eu tout un truc autour le contr le externe de l administration p nitentiaire y avait une pol mique dans une maison d arr t Beauvais o le directeur d tablissement avait fait quelques exactions y avait aussi une r flexion sur la baisse des lib rations conditionnelles pour les d tenus longues peines donc tout a tait sous jacent a commen ait merger et c tait relativement un d bat de sp cialistes Donc la publication de ce truc l a permis de sortir la th matiq
5. tomber et reprendre avez vous t l ann e derni re contact par des journalistes la suite du livre Euh ouais oui on a t pas mal sollicit s Alors concr tement qui On est intervenus sur des radios on est intervenus sur des cha nes de t l je vois ici France 3 la r gion Nord avec Martin Higi qui nous a fait venir pour parler de ce qui se passait actuellement en prison et puis des retomb es et puis j ai pas mal de coll gues qui ont t interview s par les m dias est ce qu avant cette m diatisation vous pouviez faire entendre votre parole aupr s des m dias Beaucoup plus rarement si ou alors c tait un journaliste je vois par exemple Ouest France avait en 99 toute une s rie d enqu tes sur plusieurs jours sur les prisons c tait un gros travail ce qu ils avaient fait l c tait int ressant et puis le gars qui travaillait c tait un type dont j ai gard un bon souvenir ce qui fait que l an 2000 a t un peu riche par rapport a Parce qu apr s Vasseur y a tout de m me eu les commissions d enqu te au S nat et l Assembl e Nationale qui se sont mises en route et y a eu l tout un travail on a tenu les gens en haleine c est peut tre un peu audacieux de dire a parce que les gens se sont tout de m me pas pr cipit s mais y a quand m me eu des petits mouvements une certaine volution et c est vrai que l ann e a t assez la prison a a t un th
6. a casse plut t qu autre chose L hygi ne au niveau de l accueil c est inadmissible c est inadmissible Sophie LEF VRE mercredi 30 mai 2001 R dactrice pour la Voix du Nord Lambersart 25 ans 1an de pr pa HEC DEUG de lettres modernes cole de journalisme de Toulouse dans quelles circonstances as tu t amen e crire des articles sur la prison En fait moi a faisait longtemps que j y pensais parce que je voulais faire un article sur les conditions carc rales depuis assez longtemps mais y avait pas d ancrage d actualit et dans ces cas l vaut mieux un ancrage un fait ponctuel qui se rattache un sujet magazine puisque on est en presse quotidienne Et y a eu le bouquin de V ronique Vasseur donc l c tait parfait pour moi a faisait une semaine que j essayais de prendre contact d avoir les autorisations et tout a s est fait tr s tr s vite et l j avais de l actu donc c tait un pr texte parfait Mais cela dit c est un sujet qu est toujours d actualit mais comme on l avait d j trait auparavant il fallait un pr texte plus marqu que les autres as tu lu l poque le livre et qu en as tu pens Bah j en avais entendu parler sur l AFP agence fran aise de presse avant qu il soit sorti Y a eu des extraits publi s dans le Monde donc je les ai lus j ai fait des revues de presse donc y avait l Express le Nouvel Obs qu a sorti un dossier juste avant mon reportage donc j
7. a contribue v hiculer un certain nombre de clich s etc puisque le clich c est d j de prendre toujours les choses sous l angle de l hygi ne sous l angle des conditions et pas vraiment sous un angle plus g n ral plus th orique a d j c est le probl me Mais bon pour autant je trouve que le bouquin est salutaire en soi par l impact qu il a eu mais c est dommage qu il fallait un bouquin comme a un peu approximatif sans doute voire un petit peu d pass le petit bout de la lorgnette pour que a bouge Je suis content qu il y ait un impact mais le livre ne vaut pas norm ment en tant que tel s il n y avait pas eu cet impact l il serait oubli bien vite Je trouve pas qu il ait une qualit exceptionnelle pourquoi tu ne l as pas achet Justement avec tout le battage autour du bouquin j avais pas envie de participer a d tre un acheteur comment dire command finalement c tait achetez le bouquin c est un livre chouette j avais pas envie de faire a Pour moi c tait pas priori un bouquin vraiment s rieux vraiment carr J avais peut tre un priori en tout cas Mais enfin j en avais entendu parler dans les m dias et compagnie et ce que j en ai lu a confirm cet avis ce pr avis que j avais sur le livre je renie pas le bouquin il remue assez les choses il est assez courageux je trouve qu elle est assez courageuse cette bonne femme d avoir fait a parce que ensuite elle a eu l
8. d volution du quidam par rapport aux conditions en prison mais l au niveau de l ext rieur les gens et la prison c est on devrait enfermer plus de gens la violence la d linquance La prison c est le seul rem de la prison apr s ce qui se passe derri re tout le monde s en fout c est ils sont en prison ils ont fait quelque chose bien voil L hygi ne les probl mes de comportement tout a ils s en foutent pour eux on veut pas savoir et c est un peu dommage croyez vous que les gens savent ce qui se passe en prison Ce qui s y passe je suis pas vraiment s re c est vrai que a a t tr s m diatis mais maintenant ils sont pris avec Loft story a leur prend bien plus la t te mais apr s ce sera autre chose on devrait travailler plus profond ment sur l ouverture m diatique quelles seraient les volutions n cessaires la prison Pr parer la sortie et avoir un r el travail d insertion l int rieur de la prison pour certains profiter de ce temps ne rien faire justement pour se former pour trouver une orientation et une d finition d un projet quand y en a pas et utiliser ce temps intelligemment parce que l c est du temps g ch a sert rien Pour moi la prison a sert rien c est du temps d oubli t as fait une b tise et puis on t oublie et tu reviens peut tre plus mal qu avant et voil tu r cidives et tu repars en prison La prison telle que c est a sert rien
9. de l article du Monde avec le m me titre quasiment c tait voyage au bout de l horreur ou je sais pas quoi enfin des trucs en plus en mettant une photo du quartier disciplinaire plut t avantageuse pour nous parce qu il y avait un rayon de soleil c tait tr s clair on voyait une cellule qui venait d tre refaite C tait pas franchement voyage au bout de l horreur y a certains mitards oui c est voyage au bout de l horreur mais l en l esp ce a l tait pas Il y a eu une sorte de furie sur laquelle on s est jet s qui moi m a sembl compl tement ridicule votre avis est ce que le travail journalistique s est modifi l occasion de la sortie du livre Non c tait pas meilleur avant qu apr s m me apr s qu avant plut t Ce qui a t le plus important dans cette affaire c est en terme de quantit c est vrai que l on a vu tous les m dias Les m dias ont une rubrique sport une rubrique soci t une rubrique cuisine il y avait une rubrique prison et fallait qu on parle de la prison On constate que le soufflet est d ailleurs plus ou moins retomb y compris de la part des hommes politiques moi jJ assimile la r action des politiques la r action des m dias c est m me encore pire On a toujours eu des m dias qui se sont int ress s la prison qui ont d nonc qui ont relay qui ont essay de savoir essay de comprendre Je pense Lib ration je pense au Monde qui ont toujours t des jo
10. l ments nous chappent et on a une interdiction stricte de communiquer par rapport a Donc qui fait dire ils veulent pas communiquer donc ils ont des choses cacher Savez vous comment ont r agi les personnels p nitentiaires cette m diatisation Bah ouais je crois que dans un premier temps c est r flexe de corps c est dire on nous agresse donc on confond la fois mais a c est tout fait vrai des milieux ferm s et en particulier de la prison on confond la fois les b timents les personnels et les d tenus et on jette tout a en disant tout a c est tr s n gatif donc il faut faire tr s attention et c est un peu le reproche que je fais l OIP c est que pour l opinion publique je suis pas s r qu faire l amalgame de tout et pr senter tout noir on rende v ritablement service aux d tenus dans leur probl matique propre Donc dans un premier temps c est r flexe de corps et puis apr s c est plut t de dire y a des dysfonctionnements et des d rapages du personnel mais c est plut t la marge du travail global qui est effectu Donc y a maintenant l id e que le regard qui est port est moins une critique des fonctionnaires que v ritablement une critique globale de la prison et d objectifs qui ne sont pas ni bien d finis ni bien atteints avec un manque de moyens vident dans vos discussions personnelles quelles sont les interrogations dont les gens vous font part au
11. l Assembl e Nationale et l oui y a eu un change d un tr s bon niveau avec les parlementaires les rapports de l association avec l administration p nitentiaire ont ils volu depuis le livre Du tout rien voir je suis lapidaire mais n en a m me peut tre jamais t question entre nous et l administration p nitentiaire De toute fa on l administration p nitentiaire c est un peu comme l tat c est difficile d en parler globalement entre l administration p nitentiaire Paris qui est elle m me distincte du minist re cabinet c est pas toujours pareil c est pas toujours la m me longueur d onde l administration p nitentiaire r gionale les directeurs de prison les surveillants les services d insertion et de probation dix mille discours possibles dix mille comportements possibles c est difficile a aussi a contribue diluer les effets une volont politique m me tr s forte le temps que a arrive dans les cent et quelques cinquante prisons de France alors c est au rythme d tre ravitaill s par les corbeaux c est presque a C est dire que c est une administration assez complexe g rer parce que les choses sont extr mement miett es notre association aussi l est forc ment et donc a a un effet diluant tr s fort pour toutes les choses m diatiques pour toutes les politiques qu on dit de mani re tr s centralis e J e dirais m me que paradoxalement on a beaucoup plus pa
12. lentes mettre en place c est compliqu mon avis c est assez retomb mais bon a peut resurgir aussi mais c est vrai que ce qu on avait un peu pr vu l effet Vasseur je pense qu il est assez largement retomb Bon on voit toujours les m mes sur Lille moi je suis bahi si a touche 50 personnes c est le maximum M ais l la particularit de cette p riode c est que a a t repris par les parlementaires et que a va d boucher sur une loi p nitentiaire La nouveaut c est que a d clenche une r flexion des parlementaires et apparemment sur les objectifs de lib ralisation du syst me on peut l appeler comme a tous les groupes politiques seraient d accord Mais on va voir au moment des d bats et des votes parce que a intervient au moment de la campagne lectorale donc a aussi c est un probl me En tout cas la nouveaut c est a d un d bat m diatique on aboutit un vote de lois Un autre l ment qui est peu abord mais qui est mon avis tr s important c est qu on est quand m me dans l impact europ en et que la France ne peut pas rester compl tement la tra ne comme elle l a t actuellement sur ces probl matiques l parce que elle a rendre des comptes au niveau europ en et qu elle a s inscrire dans un mouvement qui lui sur un certain nombre de pays est beaucoup plus avanc chez nos voisins europ ens St phane EVRARD mercredi 10 mai 2001 Pr sident de l association
13. pourquoi je raconte la prison Alors l c est vrai que de mani re un peu brutale ils ont lu des chose ou moi je leur ai racont des choses un peu violentes donc au moins leur regard sur les personnes qui sont en prison a pu peut tre voluer Parce que on se pose maintenant plus la question de mani re g n rale est ce bien utile de mettre tous ces gens en prison II y a pas forc ment des gens qui disent il faut supprimer la prison mais est ce que toutes les personnes qui sont en prison y ont leur place C est un milieu tellement violent tellement difficile que est ce bien utile de mettre des voleurs en prison par exemple Donc a moi parmi les gens que je connais qui sont pas forc ment des amis proches j ai pu sentir un l ger changement ou un int r t plus grand pour les manifestations Par exemple dans la famille y a des gens qui disent qu ils ont peut tre pris conscience que a pouvait peut tre aussi leur arriver la prison je pense l alcool au volant par exemple des choses comme a Et puis d un seul coup la prison c est pas forc ment y avait encore une image de la prison 4 toiles c tait encore pr sent y a pas si longtemps que a ouais de quoi ils se plaignent ils ont bouffer ils ont des douches le discours non document Donc c est s r l ils se prennent en pleine poire des t moignages un peu violents moi je crois que ce qui avait beaucoup choqu les gens c tait la parution d
14. 1 photo 23 f vrier p 1 4 1 page 2 photos EAn 6 mars p 6 2 page 7 mars p 8 1 4 de page 24 mars p 22 23 2 pages 1 photo 30 mars p 9 2 3 de page 1 photo 17 janvier 19 janvier 17 f vrier 6 mars 21 mars p 8 p 1 8 p 1 10 p 9 3 mois 5 num ros 1 page 2 photos 2 colonnes V2 page 1 photo V2 page 1 photo 2 colonnes LE FIGARO 21 janvier 23 24 janvier 30 31 janvier 1 f vrier 3 f vrier 10 mars 15 mars 21 mars 26 1 3 14 18 3 mois 8 num ros LA VOIX DU NORD 4 colonnes 1 photo 4 colonnes 2 photos 5 colonnes 1 photo 5 colonnes 1 photo 5 colonnes 1 photo 3 colonnes 1 photo 5 colonnes 1 photo 3 colonnes BAI LLY J ean Pierre BOCQUET Karine BONDUEL Mathieu BONTE Rapha l CHANTERAINE Gilles CHESNEL Martine CLEMENT Bruno COCHETEUX Pierre DELMAS Pierre DUFLOT Pierre EVRARD St phane FERRARI Sabine GOUI LLARD Nathalie LEFEVRE Sophie PRI EUR C cile SANGUINETTE Caroline SIMONNOT Dominique ENTRETIENS pp 146 pp 153 pp 159 pp 167 pp 173 pp 177 pp 182 pp 193 pp 198 pp 203 pp 209 pp 215 pp 221 pp 225 pp 231 pp 238 pp 243 152 158 166 172 176 181 242 247 SQUELBUT Charlotte pp 248 251 VIGNEAU J ean Hubert pp 252 255 J ean Pierre BAILLY vendredi 25 mai 2001
15. 1996 195 pages SCHNEIDERMANN Daniel du journalisme apr s Bourdieu Fayard 1999 143 pages SEYLER Monique la prison immobile Descl e de Brouwer 2001 160 pages THIVARD Elodie les m tiers du journalisme Jeunes Editions 1999 196 pages TOURNIER Pierre Victor amp KENSEY Annie French Prison Population Some Features CESDIP Etudes amp Donn es p nales hors s rie SCERI Travaux amp Documents n 55 1998 131 pages VANISTENDAEL Stefan le bonheur est toujours possible Construire la r silience Bayard 2000 220 pages VANNESTE Charlotte les chiffres de la prison des logiques conomiques leur traduction p nale logiques sociales L Harmattan 2001 229 pages VASSEUR V ronique m decin chef la prison de la Sant Le Cherche Midi diteur 2000 201 pages VEIL Claude amp LHUILIER Dominique sous la dir la prison en changement trajets r s 2000 303 pages VEY Fran ois les m tiers du journalisme dominos Flammarion 2000 127 pages WACQUANT Lo c les prisons de la mis re Raisons d agir ditions 1999 189 pages WELZER LANG Daniel MATHIEU Lilian amp FAURE Micha l sexualit s et violences en prison OIP Editions Al as 197 276 pages WOLTON Dominique penser la communication Flammarion 1997 402 pages Au pied du mur 765 raisons d en finir avec les prisons L insomniaque diteur 2000 288 pages Le nouveau guide du prisonnier Observatoire International de
16. Mais ce directeur l il est pas arriv depuis tr s longtemps mais celui qui tait avant mon chef d agence bossait la r gion avant il tait en contact r gulier avec lui il a fait plusieurs reportages mais les cellules taient pas ouvertes je crois Cela dit au niveau national le livre de V ronique Vasseur a fait bouger beaucoup de choses l y a pas de probl me C est pas la cas de Loos du tout mais quand on est en voyage de presse on parle pas mal et effectivement y a des maisons d arr ts qui se sont ouvertes suite la sortie du livre C est l o on se dit qu on a un r le jouer mais que enfin c est dommage parce que du coup y a une suspicion terrible parce que on se dit mais comment a se fait qu un simple bouquin que des rumeurs puissent ouvrir alors qu avant c tait non non vous comprenez il faut prot ger les d tenus alors que tout d un coup ils les prot gent plus parce que y a deux cents pages Et justement on se pose des questions sur la relation directeur m dias selon toi pour quoi ce livre en particulier a retenu l attention des m dias M ais il est tr s tr s choc c est un m decin a c tait pas arriv encore l c est justement l institution qui s attaque l institution c est pour tout pareil quand un ministre de l int rieur parle de quelque chose tout le monde s affole quand un policier de proximit dit ah l l les banlieues c est affreux tout le monde s en fou
17. Oh non pas trop en tant que pr sidente moi j aime pas trop le titre pr sidente le titre je m en fous je suis l pour faire avancer une cause Donc oui l association avait t sollicit e et a nous avait permis de nous ouvrir un peu plus Les femmes sont quand m me fort oubli es en r gle g n rale Du coup a nous a permis indirectement de faire une campagne avec la ville de Lille au niveau de barreaux blancs a nous a donn des opportunit s parce que la prison tait plus m diatique du coup on a essay de savoir qui travaillait avec ce genre de population a nous a permis de monter des op rations Au niveau des financements du coup c est peut tre plus facile mais bon c est vicieux parce que c est facile maintenant qu on en parle beaucoup mais quand on en parlera plus les cr dits seront plus l Notre difficult actuellement c est qu on vit sur des fonds publics principalement et c est de plus en plus dur On aimerait bien pouvoir p renniser une op ration telle que la n tre et tre aid pour la gestion administrative a demande beaucoup beaucoup d investissement c est tr s lourd c est tr s long et on est oblig s de prendre des salari s pour faire ce genre de choses quand on sait que nous notre objectif c est quand m me d tre aupr s des femmes et cette partie l est au d triment de tout ce qui est montage de dossiers recherche de subventions c est pesant avez vous not un changement dans vos
18. a n a plus rien voir Parce que y a vingt ans c tait encore un monde compl tement clos compl tement ferm aujourd hui y a norm ment de curiosit par rapport a a toujours suscit beaucoup de curiosit la d tention la prison mais c tait un monde compl tement clos En fait cette ouverture surtout les dispositifs de droit commun a a une quinzaine d ann es tout ce qui est formation culture sport a a quinze ans l entr e de tout a dans les prisons donc tout a a a permis en fait des gens qui avaient jamais pens travailler en prison simplement faire entrer les dispositifs de droit commun en prison a a une ouverture tr s tr s importante Et puis je pense tous les formateurs les professeurs les fonctionnaires qui aujourd hui rentrent dans les prisons tous les gens du monde associatif qui rentrent aujourd hui en prison et qui font donc v hiculer tout ce qui se passe dans les prisons a a a quand m me beaucoup modifi mon avis l opinion publique quelles sont les interrogations ou les questions qui surgissent quand des personnes apprennent que vous travaillez dans la p nitentiaire Oui a suscite toujours beaucoup de curiosit ah tu vas en prison On est toujours soit dans la caricature de toute fa on ils sont bien ils ont la t l ils font du sport ils peuvent tre pay s ou alors des gens qui sont quand m me dans le questionnement comprendre comment a
19. avec le GENEPI et Trait d union quand et comment tes vous rentr e en contact avec l association Parcours de femmes Moi je l ai connue il y a deux ans puisque j y travaille depuis octobre 98 bah tout b tement parce que il y a une offre d emploi qui est arriv e jusqu moi via des personnes que je connaissais donc voil comment j ai fais connaissance avec Parcours de femmes aviez vous d j eu un contact avec le milieu p nitentiaire avant l association Avec la prison non enfin dans l adolescence quand mon petit copain est parti faire un stage d un mois en prison et sinon apr s au centre social du vieux Lille o je travaillais o je m occupais d un public en insertion et par deux fois j ai d donc filer un coup de main des personnes qui sortaient de prison une femme et un homme Et c est vrai que c est a que j ai eu l esprit quand j ai vu l annonce pour ce boulot la situation de ces deux personnes m avait quand m me fortement branl e donc j tais tr s int ress e par a depuis votre arriv e dans l association votre regard sur la prison a t il chang Avant je me posais pas trop de questions en fait je veux dire la prison existait quelque part a me r voltait parce que y a plein d autres trucs qui me r voltent mais j y avait pas vraiment r fl chi Oui aujourd hui mon regard a compl tement chang je suis devenue une anti prison primaire avez vous lu le livre de V ronique
20. but du si cle dernier 1906 surpopulation extr me conditions de d tention abominables enfin bon tout ce que vous voulez donc c est une r alit A c t de a vous allez voir d autres tablissements qui sont neufs dans lesquels vous trouvez des douches en cellule avec des activit s pour les d tenus qui sont tr s d velopp es et c est vrai que quand on parle de l administration p nitentiaire faut qu on parle des deux Alors les m dias pendant un moment ont beaucoup v hicul la prison 4 toiles et puis l subitement ont v cu l autre image de la prison Alors moi si vous voulez v hiculer l image de la prison 4 toiles a me g ne parce qu on sait tr s bien que d une part la question s curitaire a envahi le d bat politique et qu on a plut t tendance les camps politiques ont plut t tendance faire assaut de qui sera plus s curitaire que moi on voit bien dans le discours de la gauche aujourd hui le fait que tout le monde s est converti la vrai s curit un discours assez r aliste m me si moi je pense qu ils font fausse route mais a c est leur probl me Donc si vous voulez la s curit a vraiment envahi le champ politique et les fran ais sont quand m me par nature tr s r pressifs et c est vrai que l ins curit quotidienne les incivilit s commises dans les grands centres urbains appellent une r ponse de la soci t donc on a tendance aller la r ponse la plus rapide et la plus simple c est
21. c tait la premi re fois qu ils faisaient ce truc l et en plus la Sant qu tait un lieu avant cette pol mique quasiment ferm aux m dias Moi j avais fait deux demandes de reportage on me les avait refus es syst matiquement alors que les autres quand j ai fait des demandes de reportage ailleurs ou sur d autres th matiques ont toujours accept II est faux de dire que l administration p nitentiaire c tait un lieu ferm aux m dias avant l affaire Vasseur c est pas vrai du tout la Sant y avait un probl me c est clair y avait un probl me parce que c est la seule prison parisienne c est une prison o passe la plupart des grands criminels o y a beaucoup de personnalit s politiques qui passent et puis c est une des prisons les plus v tustes de France une des plus anciennes a fait un lieu de fantasmes assez important Donc voil tout a a fait que pouf ils ont ouvert les portes et c est l un peu qu est n e l affaire Vasseur un peu aussi toujours aid e par le journal qui grattait le filon sur lequel il avait d j donc qu a titr le samedi matin l affaire Vasseur ou je sais pas quoi et y avait un dessin de Plantu assez odieux pour l administration p nitentiaire Et donc moi neuf heures du matin j tais donc sur cette fameuse visite guid e et on a fait lundi un papier sous l angle visite m diatique la prison de la Sant et tout le week end parce ce que c tait en plus un week
22. clench non seulement une prise de conscience de l opinion publique mais galement une prise de conscience de la part des pouvoirs publics par rapport aux questions des droits de l homme en prison et il a t galement un peu le catalyseur des deux rapports qui ont suivi aussi bien le rapport de l Assembl e nationale que le rapport du S nat qui eux m mes relatent un certain nombre de propositions tr s int ressantes sur les questions des droits de l homme en prison Notamment par exemple la question du numerus clausus y a d autres propositions int ressantes entre autres la mise en place des unit s de vie familiale plus commun ment appel es parloirs d amour ou bien la mise sous surveillance lectronique quoique c est un sujet encore d licat la formation des personnels Enfin a a donn lieu tout un tas de prises de conscience qu on ne peut qu applaudir des deux mains Quoi vous dire d autre Si plus r cemment l administration p nitentiaire s est crue oblig e de consulter sa base et son personnel y a eu une large consultation fran aise dont d ailleurs l OIP a rendu les r sultats publics r cemment et qui montre galement que m me au sein des personnels p nitentiaires y a une prise de conscience relativement importante puisque plus de 70 des personnels interrog s dans la maison d arr t de Loos notamment estiment qu il est important de veiller aux droits de l homme dans la maison d arr t de Loos et so
23. homme en prison et donc ce sont des questions de type mais qu est ce qui se passe pourquoi les droits de l homme sont pas compl tement mis en application dans les prisons fran aises Ou bien ce sont des r actions plut t agressives qui vont l encontre de l OIP qui sont tout aussi compr hensibles du genre la plus b te et la plus ridicule c est si ils sont l c est bien fait pour eux y a qu pas s en occuper Mais on peut comprendre que des gens qui ont eu dans leur entourage ou qui ont vu des gens commettre des actes atroces et abominables aient une envie de vengeance ou en tous les cas un sentiment de haine vis vis de ces personnes Au del de ce premier mouvement qui est tout fait humain et tout fait naturel on peut quand m me s interroger sur le devenir des gens qu on met en prison La prison est je vais reprendre l une phrase qui n est pas de moi qui est d un journaliste fran ais qui est l auteur de Paroles de d tenus la prison est la cl de vo te de la soci t c est ce qui fait tenir ensemble toutes les charni res de la soci t Je dirais la prison n est utile que dans la mesure o elle est l comme un spectre qui peut vous tomber dessus partir du moment o on est l int rieur c est d j que la prison n a pas su r pondre son r le Donc il est int ressant la fois de voir pourquoi cette cl de vo te ne fonctionne pas toujours
24. l qu est ce qu il a fait comment il se comporte est ce que j ai peur de lui c est vraiment des questions comme a Et les surveillants c est vrai qu ils les frappent tous les st r otypes ressortent vraiment et ils attendent une confirmation ce niveau l quels sont ces st r otypes Les st r otypes c est les surveillants les matons le d tenu qui est toujours compl tement d fonc qui passe ses journ es dealer qui est l pour vol de voiture en fait c est soit le voleur de voiture soit le grand criminel assassin y a pas d interm diaire le p dophile le p re incestueux etc Sinon les gros st r otypes les gens pensent que c est dangereux ils nous demandent si on se fait agresser ceci cela Moi je me souviens la derni re visite que j ai faite avec de nouveaux G n pistes on est sortis et on s est dit on est plus respect s et a se passe mieux avec les d tenus qu avec les surveillants Y avait tout ce c t l o ils avaient une grosse crainte de la rencontre avec les d tenus et ils pensaient tre rassur s par les surveillants alors qu en fait les surveillants ont vu d barquer des filles et c est fini ils en pouvaient plus ce qui a abouti ce que les filles sortent en disant les surveillants c est catastrophique mais les d tenus c est vraiment les mieux Donc voil les st r otypes j en ai pas vraiment beaucoup mais ouais sur le danger Mais y a aussi des gens qui d
25. les surveillants c est tous des cons c est scandaleux et puis les pauvres d tenus ils pensent qu se suicider ce que je me souvienne dans le livre de V ronique Vasseur y a un suicide toutes les trois lignes et c est vrai qu ils pensent qu se suicider alors que les suicides y en a pas non plus y enac est vrai et des tentatives faut savoir que y en a beaucoup qui font des fausses tentatives de suicide pour avoir un peu d attention de la part du personnel administratif et a on le dit pas II y a un c t vraiment o on a l impression qu ils passent leur temps se battre et tenter de se suicider enfin dans le livre c est un peu a est ce que le GENEPI a modifi son action envers les m dias Le probl me c est que le GENEPI a toujours un train de retard dans le sens o y a trois personnes Paris qui g rent toute la France un petit peu et d s qu il se passe quelque chose ou que y a une grande loi eux sont consult s mais nous on le sait six mois apr s On a deux trois r unions au niveau national et le temps de rassembler tout le monde c est trop tard Donc on va essayer d avoir un charg de com qui serait la t te d une commission commission de veille et de r flexion ou de veille et d information j ai oubli le nom qui va en fait s organiser de fa on ce qu il y ait vraiment une trame de fond au niveau du GENEPI sur les prises de position officiellement qu est ce que le GENEPI a vot etc Co
26. notre mani re de travailler ensemble quelles sont les demandes des m dias qui vous contactent Bah les demandes sont toujours plus ou moins les m mes la demande qui revient le plus fr quemment et laquelle syst matiquement on est oblig de dire non c est pouvez vous nous permettre de rencontrer des familles de d tenus ou des anciens d tenus qui pourraient nous dire ceci ou cela donc a c est une demande laquelle on peut pas r pondre Sinon c est plus une demande informative qui tourne soit autour de la question des droits de l homme soit autour d un v nement pr cis qui s est d roul dans un tablissement comme par exemple r cemment le suicide et la tentative de suicide au CD centre de d tention de Loos Ou bien c est carr ment l OIP qui provoque la confrontation avec les m dias la confrontation c est pas le bon mot qui provoque les m dias et qui provoque l v nement par exemple avec la divulgation des r sultats de la consultation Ou bien lorsque l on fait un communiqu de presse pour dire eh bien dans tel tablissement de la r gion il s est pass quelque chose qui d rape au regard de la loi fran aise ou de la loi europ enne ou des circulaires de l administration Les demandes sont en g n ral plut t de cet ordre l Le regret que l on peut avoir c est que souvent que ce soit d ailleurs avec la presse crite ou avec la presse audiovisuelle s
27. on de dire je veux pas tellement te le dire mais est ce que tu es s r qu il est vraiment opportun de voil je sais pas vraiment comment interpr ter ce genre de r action Et puis y a ceux qui disent bravo tr s bien etc quelles sont les images de la prison aupr s des gens Plusieurs Une premi re image qui y a quelques uns qui disent t as jamais eu peur d tre agress par une personne d tenue bon je r ponds non mais je comprends qu ventuellement notamment des femmes aient pu avoir eu peur Deuxi me image compte tenu de la gravit des faits commis est ce que toi a te fait pas une g ne d aller les voir moi je r ponds non certains visiteurs r pondent oui pour certains on est tr s sensibilis aux crimes et d lits sexuels Comme souvent ces faits suscitent videmment une r probation g n rale tr s souvent effectivement dans la question t es pas g n par les gens que tu vas voir on pense ce genre de choses parce que l aussi les m dias y sont tr s sensibles L derni rement c est assez calme et y a pas eu de petite fille trangl e et viol e par une personne mais j avoue que je crains ce genre de choses bon d abord parce c est horrible sur le fond mais aussi parce que chaque fois que y a ce genre de chose a suscite un durcissement de l opinion publique sur les questions de prison et que si on fait un peu d historique les fameuses peines incompressibles qui sont m
28. que moi mon discours envers les m dias c est un discours qui est d essayer de leur dire mais c est vrai que pour eux c est extr mement difficile parce que a va vite ils viennent deux heures faut qu ils montent tout de suite faut que a passe tout de suite enfin bon c est un peu la loi du genre Mais je leur dis essayez de vous garder d un discours trop manich en c est ni la prison 4 toiles c est ni un pourrissoir si on s arr te cinq minutes Donc voil faut essayer d avoir une vision un peu plus quilibr e des choses est ce que la suite de la sortie du livre vous avez not une volution dans l appr hension par les individus de la prison Oui et mon avis c est le c t minemment positif du livre c est que alors il faut tre prudent parce que le st r otype que pouvaient v hiculer les m dias a a t longtemps la prison 4 toiles faut pas l oublier quand m me Et puis tout coup boum ils ont vers dans une esp ce de retournement cette description de prison soi disant 4 toiles pour nous parler des prisons pourries scandaleuses etc comment on peut garder des gens l dedans Ils sont pass s en quelque sorte d un st r otype un autre Et bien videmment la v rit est au milieu C est s r que si vous venez Loos on est plut t dans le st r otype c est m me pas un st r otype c est un type tout court dans le type prison pourrie et c est vrai c est vrai un vieil tablissement du d
29. r conditionnel viole une petite fille et on va repartir quoique l Rouen y a eu ce mec en permission de sortie y a pas eu une flamb e s curitaire apr s a mais comme la flamb e s curitaire elle est aussi tr s reprise par le discours politique on est dans une ambiance qui est tr s contradictoire En m me temps avec des hommes politiques qui disent que les prisons sont trop pleines et qui d un autre c t r clament qu on mette les mineurs en prison donc c est un peu n importe quoi votre avis la connaissance de la prison s am liore ou reste fig e Ah non je trouve que a va dans le bon sens je suis assez optimiste De toute fa onils le savent l administration quand tu leur en parles ils savent que a ne peut pas continuer comme c tait avant ils sont oblig s de changer d voluer donc a va aller IIs le savent parfaitement quand maintenant moi j tais maudite la p nitentiaire jusqu peu ils me d testaient mort Maintenant je peux leur parler normalement on s engueule toujours mais ils reconnaissent qu il faut normaliser les rapports que a ne peut pas durer La loi du silence parce qu il faut voir ce que c est que la p nitentiaire c est une administration o on parle de l arm e c est pas de vague pas de vague je suis bien plac e pour en parler Ce quils veulent ce qui leur soucie le plus c est pas qu il n y ait pas de scandale l int rieur mais c est qu on les co
30. s ce que j ai pens sur sa parution c est que c est bien qu il soit paru j ai trouv bizarre que la presse s en empare comme a enfin toute la presse puisque y a toujours eu des articles sp cialis s prison dans Lib ou dans le Monde par exemple mais enfin qu apr s tous les quotidiens r gionaux fassent des titres l dessus c est assez sp cial c est assez nouveau Et puis c est bien a fout un grand coup pied dans le bazar tout le monde en parle et c est bien d en parler qu avez vous pens du traitement par les m dias du sujet prison Ah j ai pas tout suivi y a eu boire et manger y avait des choses int ressantes avec des t moignages de personnes y avait un article qui me revient en t te d une dame dont le fils qu tait maire l poque avait souhait s int resser la prison qu tait sur sa commune et qu avait l poque pas pu faire son boulot la visiter J ai lu quand m me quelques articles qu taient int ressants et document s apr s j ai lu aussi des choses banales qui faisaient ventuellement que reprendre une interview de V ronique Vasseur C est pas l que j ai appris le plus de choses sur la prison de toute fa on Donc je crois pas que le grand public ait t compl tement inform travers ces diff rents crits Maintenant a a g n r d autres crits y a eu V ronique Vasseur et apr s y a eu des interviews d autres personnes Par exemple sur la Voix du Nord y ava
31. technique assez r cente une politique assez r cente a date de y a deux trois ans maximum avant ce truc l et surtout sur la prison c tait un traitement relativement p p re institutionnel mou M oi je regarde ce qu on crivait avant sur la prison c tait clairement pas l enjeu majeur sur le minist re de la justice c est vident a le sera jamais vraiment compl tement On arrivera jamais plus un pic comme avec Vasseur on est dans la d crue pour quoi cette nouvelle politique de cr er l v nement Parce ce que justement pour pas se retrouver c est une politique ditoriale clairement y a un enjeu commercial derri re c est de faire des lecteurs cr er l v nement c est aussi faire du feuilleton On cr e un v nement les autres le reprennent donc nous on le reprend y a des commentaires qui se font et a cr e de l information en boucle J e voulais vous dire aussi que cr er l v nement c est pas que pour des raisons commerciales c est aussi pour ne pas tre dans l agenda institutionnel c est dire que la tendance de ce m tier c est de suivre ce qui se passe dans les gouvernements et on peut tr s facilement s endormir l dessus Donc r fl chir sur ce qui se passe mais aussi cr er d autres probl matiques parall les c est pour nous une mani re de se d caler par rapport ce que nous imposent les gouvernements du coup de leur envoyer un truc et de les obliger se positionner sur des p
32. Directeur d partemental du Service P nitentiaire d Insertion et de Probation du Nord depuis la date de ce service en 1999 51 ans mari deux enfants rentr dans l administration p nitentiaire en 1975 a d but comme psychoth rapeute en h pital psychiatrique a eu tr s longtemps une activit syndicale avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens J ai lu un petit peu en diagonale pour tre franc le livre de V ronique Vasseur bon parce que tout le monde en parlait j ai lu le livre de V ronique Vasseur qui m a pas apport grand chose J e dirais parce que ce qui est d nonc n est pas tout fait inexact tout p nitentiaire tait au courant Alors ce qu on a pu reprocher au livre de V ronique Vasseur c est un vrai reproche mais la limite c est un compliment pour elle et pour son diteur c est en effet d avoir fait un concentr enfin une unit de temps et de lieu l o y avait pas de raison d tre Alors c est bien je veux dire m diatiquement c est a qui a marqu c est a qui a percut sinon a n aurait pas marqu les esprits si a avait t un vrai t moignage a aurait t un ouvrage de sociologie qui aurait t lu par une petite minorit Donc moi j ai trouv tr s bien qu elle joue ce coup de gueule pour d noncer des faits qui ont tous exist quand elle dit qu la Sant y a des rats qui courent dans les couloirs c est plus vrai maintenant c tait vrai y
33. J ai l impression que gr ce ce truc l mais a c est mon avis peut tre que les pr jug s sur les conditions mat rielles de d tention peut tre que l a va bouger Mais je pense que les pr jug s sur les d tenus eux m mes en gros la stigmatisation des d tenus les d tenus danger social ennemis a a va pas bouger enfin j ai pas du tout l impression que a va bouger j ai plus de pr jug s sur les conditions mat rielles mais j en ai encore largement sur le plan moral pseudo moral Mais je sais pas si a a un lien au GENFPI quels sont vos moyens d acc s la m diatisation En fait dans chaque groupe local on s arrange pour faire ce qu on appelle de l ISP de l information et de la sensibilisation du public c est la 2 mission du GENEPI qu est pas dans le sigle mais c est la 2 mission qu on donne on va en d tention donner des cours et cot de a notre but c est d informer et de sensibiliser Et apr s suivant les gens suivant ce qu on a d cid dans un groupe local ce sera plus sensibiliser qu informer ou l inverse Ce qu est assez frappant au GENEPI c est que y a peu de militants purs et durs et g n ralement y a plus un souci d informer les gens et de dire voil ce qui se passe l int rieur et il faut le savoir avec parfois un peu d indignation mais pas norm ment en fait Au GENEPI l ambiance n est pas hyper militante Nos moyens ensuite enfin entre nous soit dit c est assez arti
34. Vasseur et qu en avez vous pens Je l ai lu j en ai pens que d un point de vue litt rature c est assez mauvais c est un peu incoh rent dans les dates enfin y avait des choses d avant d apr s des notes des renvois des choses qu taient pas tr s claires et donc j imagine que quelqu un qui n a pas trop de connaissance sur le fait que l administration p nitentiaire ne s occupe plus de la sant depuis 1994 c tait pas forc ment tr s clair au premier abord Apr s j tais tr s tr s surprise d un certain nombre de t moignages dont je doute telles les cha nes aux pieds un moment elle d crit des d tenus qui sont emmen s avec des entraves aux pieds alors a je suis quand m me tr s tonn e j ai jamais vu a j ai jamais entendu parler de a Apr s j ai lu des choses que j ai pu v rifier de ce que les filles m ont racont de ce que certains intervenants en d tention m ont racont aussi et notamment sur toutes les tentatives de suicide r p tition c est ce qui m a le plus frapp e dans ce bouquin c est le nombre d automutilations le taux de tentatives de suicide r elles ou cri de secours mais qui nous ont montr qu il y avait un vrai probl me en prison que c tait extr mement difficile d y vivre Et puis apr s je trouvais que a d crivait de mani re assez flagrante la quasi impossibilit de travailler en quipe quand on est pas du m me minist re en fait Voil en gros ce que j en ai pens Apr
35. a beaucoup de mal faire passer c est les individus derri re les cat gories je pense qu on focalise beaucoup aujourd hui sur les d linquants sexuels et que derri re a l individu transpara t un peu moins Bon on le voit sur le d bat de Patrick Henry et la lib ration m me si je pense que si il y avait pas eu tout le d bat sur la prison on aurait eu alors l un d cha nement beaucoup plus important sur sa lib ration moi a me para t assez vident Ceci tant on a eu encore J coutais m me si c est un peu gonflant entre guillemets mais j coutais les r actions basiques sur les missions style Europe 1 ou RTL et les auditeurs qui appellent bon on en est encore et ce salaud c est compl tement inadmissible ou oh cette pauvre victime il fallait l accompagner mais le d bat sur la peine de prison la dur e la r insertion etc c est assez difficile aborder On est plut t sur la r activit et les r actions basiques et je dirais que les journalistes accompagnent assez bien a et se posent peu le probl me de la finalit de la peine estimez vous que l int r t pour la prison est rest le m me qu il y a un an Oh non on est retomb pour moi c est assez clair qu on est retomb de ce point de vue l parce que y a eu la vache folle d autres th mes plus porteurs et mon avis c est un des probl mes c est qu on est dans l v nementiel et que int resser des gens sur des probl matiques plus
36. a c est un truc qui il y a dix ans n aurait pas exist c est le journal t tu c est un journal de la communaut gay et lesbienne ils sont venus faire un reportage en prison sur la sexualit en prison et ils sont venus la maison d arr t de Loos Je pense qu il y a dix ans on les aurait pas autoris s venir jusque l Alors on en prend plein la gueule mais bon voil Savoir qu ils ont eu l autorisation de venir alors qu on est dans un canard o on trouve ce type de photos d autres types d articles c est vrai que c est quand m me un peu particulier et je pense qu il y a quelques ann es on l aurait pas vu a Donc y a eu probablement une ouverture mais en m me temps c est vrai que bon c est toujours pareil vous savez il y a pas beaucoup de chefs d tablissement qui acceptent de s exprimer donc on demande toujours aux m mes est ce que vous pensez que l administration p nitentiaire arrive s exprimer Non tr s tr s mal Mais je dis deux choses les chefs d tablissements que moi j ai trouv plut t bons pendant cette p riode c est pas une absence de modestie en plus a me concerne pas seulement collectivement je trouve qu on a pas t trop mauvais quand on a eu l occasion de s exprimer sur ces questions l et d ailleurs on a t assez pargn s par les m dias je trouve En revanche l administration p nitentiaire en tant qu administration centrale a t tr s tr s mauvaise mes yeux Y a pas de
37. a dix ans ou quinze ans De dire que les d tenus n acc dent pas quand elle raconte les acc s aux soins tr s difficiles elle a raison Alors c est pas vrai partout non plus mais c est vrai qu la Sant un d tenu qui a un abc s dentaire et si vous en avez eu vous savez quel point la douleur est intol rable et que les anti douleurs classiques ne la ma trisent pas c est vrai qu un d tenu qui a un abc s dentaire peut attendre 48 heures trois jours pour tre soign et c est vrai que y a vingt ans il pouvait attendre une semaine mais c est pas vrai non plus partout et toujours mais le fait que a existe c tait bien de le d noncer avez vous suivi l poque ce qui tait crit dit ou montr dans les m dias sur la prison et avez vous not des tendances dans le traitement m diatique En d tail non bon c est vrai qu on est un peu curieux de voir quelles sont les r actions ext rieures Moi ce qui m int ressait c tait de voir les r actions de grands quotidiens comme le Monde etc de voir les analyses qui pouvaient tre faites de voir la r action autour des m dias de voir ce qui pouvait tre racont J e suis pas all acheter toute la presse je suis pas all acheter ci Paris ou des tablo ds que je lis pas d habitude Quant la tendance forte c tait de me dire moi j tais tr s tr s content Si on fait les colonnes les aspects positifs les aspects n gatifs alors dans les aspects
38. avaient peut tre besoin de quelqu un de l int rieur qui le dise et que le c t m decine contre administration p nitentiaire le c t antagoniste des deux les a sans doute int ress s pour traiter de la question a c est s r avez vous t contact e par des journalistes la suite du livre Bah dans le mois qui a suivi partir de fin janvier m me de mi janvier je sais plus quand c est sorti exactement dans la semaine qui a suivi nous on avait l assembl e g n rale de l association m me dans les jours qui ont suivi avant l assembl e g n rale qui devait tre vers le vingt vingt deux janvier y a eu le premier c tait la Voix du Nord et pendant toute la semaine y a eu cinq articles un article par jour sur Trait d union dans la page r gionale Donc a a t le premier contact et puis ensuite effectivement on a eu ensuite d autres journalistes bah toujours pareil du coin et puis aussi des choses tr s diff rentes des journaux sp cialis s pour les m decins donc aussi bien la Voix du Nord que Nord clair et puis apr s des magazines je dirais r gionaux ou autres Mais c est vrai que a a dur peu pr s un mois surtout y a eu aussi une interview pour la radio une radio locale mais c est vrai que dans le mois qui a suivi y a eu un engouement on a t beaucoup contact s et puis apr s c est retomb videmment c est retomb Bon nous c tait bien parce que a nous a permis de faire pa
39. avec le placement disciplinaire on le sort quoi qu il ait fait pourquoi l administration p nitentiaire ne r agit pas ce genre de propos Parce que je pense que l administration p nitentiaire d abord il y a une culture du silence pendant des ann es et des ann es a a t la chape de plomb on pouvait pas parler on communiquait pas etc Et puis parce que je consid re que l administration p nitentiaire n est pas organis e de fa on intelligente pour avoir une bonne politique de communication Le service de communication c est peanuts la direction centrale c est trois personnes qui ont des tas de choses faire qui sont pas en cause mais bon parce que personne n est communiquant dans cette direction a c est un norme probl me La communication c est pas quelque chose d abord il faut aimer a il faut aimer le d bat d id es il faut aimer discuter avec les journalistes c est un m tier aujourd hui Moi par exemple je comprends pas pourquoi l administration p nitentiaire n a pas de porte parole Il me semble qu il aurait t int ressant cette occasion l devant le d ferlement auquel on a eu faire face d avoir une cellule de communication avec une ou deux personnes identifi es servant de porte parole au niveau central pour la direction de l administration p nitentiaire qu on aurait envoy es sur les plateaux de t l On envoie Martine Viallet qui est une brave femme qui est la directrice mais moi j
40. cet lan que les m dias ont aujourd hui avez vous t contact plus souvent depuis cette p riode Oui oui tout fait les sollicitations sont de plus en plus importantes et chose tr s importante aujourd hui c est que les lyc es et coll ges mettent leur programme annuel je veux dire la prison A l exposition on a re u je sais plus dix douze coll ges et lyc es ils avaient mis comme th me pendant toute une semaine le mot prison J ai fait une intervention dans un lyc e Vannes y a pas tr s longtemps c tait pour la tol rance et contre l exclusion et pendant quinze jours a a t ce th me l IIs ont fait intervenir plein d associations qui uvrent dans et autour la prison Donc oui a a chang vos rapports ont il aussi volu avec l administration p nitentiaire Oui tout fait ils sont beaucoup beaucoup plus ouverts non pas qu ils n taient pas ouverts avant mais maintenant c est pas une question d ouverture mais de disponibilit ils sont beaucoup plus disponibles J e vous dis il y a maintenant une semaine on a quand m me re u le directeur r gional de l administration p nitentiaire un samedi matin faut quand m me le faire d placer un jour o il ne travaille pas il a quand m me accept de venir donc a a prouve bien quand m me une certaine disponibilit cette disponibilit selon vous est elle due aux m dias ou un changement plus profond jJ
41. comprendre parce que c est vivant qu il fonctionne un peu comme un roman un peu comme du cin ma parce que l on est l heure actuelle dans une conjoncture sociale qui fait qu il pouvait tre entendu parce qu on est beaucoup et c est une chose sur le respect des droits sur le respect des singularit s parce qu on est sur la banalisation de ce qui tait v cu comme des d viances que a soit l homosexualit pour citer un exemple parall le J e pense aussi qu l heure actuelle on peut prendre en compte l opinion je sais pas si a existe l opinion publique et beaucoup de gens dans leur t te peuvent prendre en compte le fait que d accord le d tenu c est un d linquant c est quelqu un qui a fait du tort mais c est peut tre pas quelqu un de forc ment extraordinairement dangereux c est peut tre quelqu un qui est arriv l non pas cause du c est la faute la soci t qui ne veut rien dire c est un destin un peu singulier qui l a plac dans cette situation l c est peut tre parce que a peut tre entendu du fait du mouvement social de la conjoncture sociale Y a vingt ans de a quand on vous parlait des d tenus la repr sentation qu en avaient les gens l imaginaire c est des gens dangereux qui volent beaucoup d argent alors que la r alit de la prison vous avez vu Loos la r alit de la prison c est qui c est des pauvres des rat s c est des gens qui passent c t du d veloppement normal d
42. d tention il para t que c est comme a est ce que c est vrai plus des v rifications par rapport ce qu ils ont entendu as tu le sentiment que le d bat s est largi au del de consid rations purement mat rielles Pas seulement les conditions de d tention a c est s r parce que l enjeu de la future loi p nitentiaire d passe le cadre des conditions de d tention Les d bats entre militants associatifs chercheurs conseillers strat giques du minist re etc d passent le cadre tous ces d bats l d passent le cadre des conditions de d tention Ensuite est ce qu il est resitu au sein de la soci t II est resitu au sein de l ensemble des mesures et sanctions p nales s rement au sein de l ensemble des politiques conomiques sociales et culturelles s rement moins quelles sont les fausses v rit s que tu combats sur le monde carc ral Bah que c est peut tre pas un lieu de r insertion que c est pas fait pour a que sa place dans la soci t c est pas de r ins rer c est d j pas mal d essayer de faire comprendre a C est une question structurelle pas conjoncturelle a c est d j plus compliqu faire comprendre Martine CHESNEL mercredi 30 mai 2001 Membre de l association Parcours de femmes s occupe des relations avec la presse 59 ans mari e deux enfants cole de journalisme de Lille a fait du journalisme d entreprise de la communication institutionnelle est
43. dans un impens de la justice de la criminalit en France J e trouve que justement le public si tant est qu il existe a fait preuve d une certaine maturit ou c est la presse qui a fait preuve d une certaine maturit sur l histoire de Patrick Henri avec sa lib ration conditionnelle a a peut tre permis le m rissement de la r flexion sur a sur que y a un apr s condamnation un apr s crime un apr s peine et qu on fige pas les gens dans leurs gestes Par contre si on pense que les gens sont un peu humanistes ils plaident tous pour l am lioration des conditions de prison je pense que l id e de la prison quatre toiles c est quand m me largement pass Mais tout a s arr te aux exemples concrets donc tous les proc s de monstres comme Guy Georges tout a remet sur le tapis l id e de la prison vie de la prison pour toujours Sur l id e de criminalit les gens sont pas tr s m rs et ils ont pas envie de m rir aussi parce que s exprime dans le proc s une esp ce de catharsis tr s forte et donc on a envie de lire le journal et de se dire ah quelle horreur que ce type est immonde Caroline SANGUINETTE mercredi 2 mai 2001 Salari e de l association parcours de femmes 33 ans vit maritalement sans enfant adh rente et militante de l atelier populaire d urbanisme A PU sur le quartier de Moulin L association intervient dans les coles les lyc es dans les associations qui les invitent
44. de dire encore une fois on est sali on est accus de tous les maux et donc on se recroqueville sur soi en disant mais en fait on nous insulte on nous m prise voil grosso modo la r action de l institution Alors ce qui avait pas t pr vu dans ces r actions premi res est tout le cheminement que a allait amener notamment le fait que les parlementaires travers ce livre d couvraient la prison et que bon nous en particulier en tant que syndicalistes a faisait des mois et des ann es qu on abreuvait les gens de remarques sur la r alit p nitentiaire ce qu elle tait ce qui faudrait faire etc D un seul coup avec je dirais une convergence assez visible entre le politique et sa volont de changement prenant un peu pr texte de ce bouquin pour dire c est tellement noir que on est oblig de s en occuper Bon donc voil on tait pas Et puis a a d clench un mouvement beaucoup plus int ressant de mon point de vue qui est le mouvement des parlementaires des commissions d enqu te et finalement le fait que les parlementaires se saisissent de cette question que a entra ne au niveau de la justice et de l administration p nitentiaire une obligation de se poser les probl mes g n raux sur la prison Bon voil on en est l un peu maintenant donc le livre de Vasseur mon avis m ritait pas cet exc s d honneur ou cette indignit parce que si on lit a moi forc ment quand je lis a comme je connai
45. en g n ral de r flexion de sentiments des familles ou autres alors qu avant c est parce que y avait un fait pr cis et a les int ressait dans l instant et quand on les sollicitait ils ne venaient pas J ai l impression que depuis un an peu pr s quand on les sollicite bien l avance bon on le faisait d j avant y a peut tre plus d cho plus d coute Donc pour nous c est positif Savez vous comment le livre et la m diatisation de la prison ont t per us au sein de l association N on je peux pas vraiment dire parce que on a parl du livre videmment sa sortie parce que comme y avait eu pas mal d articles de presse sur Trait d union dans le mois qui a suivi on s en est expliqu on s est dit qu on n avait pas sollicit les journalistes c est eux qui nous avaient sollicit s je pense qu assez peu ont lu le livre en fait Beaucoup se sont content s des articles dans le Monde dans Lib ce qu est d j pas mal et puis en disant le reste on le sait Maintenant on en a beaucoup parl avec les surveillants de l accueil certains d ailleurs avaient travaill la Sant ou connaissaient le docteur Vasseur et n taient pas contents de ce qui avait t crit en disant soit elle exag re c tait peut tre vrai il y a dix ans ou quinze ans mais c est plus le cas aujourd hui donc un discours assez critique J en avais aussi parl avec Monsieur Cl ment le directeur de la maison d arr t l
46. en gros comment tu fais pour t int resser tout a en gros il y a aussi les victimes videmment a a n a pas chang on continue de poser ce type de questions morales mais pas vraiment et ce qu on dit au niveau national et dans la presse et la t l est ce que c est vrai est ce qu il y a des rats la maison d arr t de Loos on me demande pas a Donc moi j en parle apr s j explique que toutes les maisons d arr t sont pas les m mes que ce que dit Vasseur c est un peu diff r c est d cal dans le temps puisque c est un t moignage qui est r troactif que les choses se sont am lior es Enfin moi on m interroge pas plus sur a s il y a des st r otypes sur la prison quels sont ils a d pend des cat gories de population des ges L ce matin j ai t dans un coll ge pour parler un peu de a et ce qui m a frapp c est que les gens sont en gros obs d s par le mod le am ricain par le fonctionnement du syst me am ricain Donc ils croient que c est aussi dur que les Etats Unis a veut pas dire que c est pas dur l image mentale de la prison c est celle qu ils voient dans les films a c est tr s clair Donc ce matin j ai pos un peu la question pour voir un peu est ce que les surveillants sont arm s en France n g me aux coll giens de que j avais devant moi et y a eu quand m me pas mal de r ponses oui ou alors au minimum ils ont une matraque alors qu ils ont ni l un ni l aut
47. en sortir Mais tout a c est assez compliqu pour obtenir de l information non pas objective parce que une information n est jamais objective mais au moins honn te qu on voit pas qu un c t de la chose Mais c est vrai qu un bouquin comme celui de Vasseur a s rement t un agent moteur tr s fort et m me s il n avait jou que ce r le s il n avait t lu que par des journalistes qui en auraient parl c est d j quelque chose d assez extraordinaire Son livre se lit comme un roman comme un journal et les gens ont t sensibles au fait que a avait l air vrai mon avis a raisonnait vrai pour les gens elle l a fait pour elle au d marrage pour t moigner elle avait besoin de sortir ce qu elle avait v cu et du coup a avait une authenticit Bruno CLEMENT mercredi 11 avril 2001 Directeur de la maison d arr t de Loos 38 ans dipl me d tudes approfondies DEA en sciences criminelles en 1985 rentr l administration p nitentiaire en septembre 1987 en 1988 Lyon pour 2 ans puis 2 ans la maison centrale de Moulin puis 5 ans directeur du centre national d observation de Fresnes de 1992 1997 puis directeur de l h pital p nitentiaire de Fresnes 1997 1999 et depuis janvier 1999 directeur de la maison d arr t de Loos quel est votre sentiment sur le livre de V ronique Vasseur Bon alors vous parlez du livre de V ronique Vasseur videmment il y a eu des cons quences en a eu parce
48. end o il se passait que dalle c tait un d but janvier c est vraiment des p riodes super creuses en actualit et donc l France Info tout le monde a repris gningningnin tout le week end a a t a parce que tous les m dias taient pr sents on tait trente on s est tous retrouv s neuf heures devant la prison de la Sant trop contents de pouvoir rentrer Voil c tait marrant et c est a qu a vraiment lanc le truc C est le second effet Vasseur ou c est le vrai effet Vasseur je sais pas mais c est l administration p nitentiaire qui s est tir e une balle dans le pied clairement en disant on va d samorcer la pol mique en ouvrant les prisons alors m me qu ils n ont fait que rajouter de l huile sur le feu et ils paraissaient minemment suspects en faisant ce truc l Mais a voulait dire que vraiment ils avaient des choses se reprocher puisqu ils ouvraient les portes et puis en plus on a vu une prison vide de tout d tenu balay e poussi re dans les coins Et apr s les politiques s en sont m l s la droite a dit que c tait insupportable Badinter a dit qu il fallait une commission d enqu te et apr s voil c tait parti Apr s c est un truc qui s est auto g n r y a eu moult reportages on a fait une demande de reportage pour la Sant on est rest s une semaine l bas et depuis l effet Vasseur l administration p nitentiaire a t oblig e de se doter d un service de com
49. et qu est ce qui fait que malgr une soci t avec je dirais des rep res et des normes assez coh rents qui fonctionne la plupart du temps bien comment se fait il que pour certains individus ces rep res ne fonctionnent pas et qu est ce qu on va en faire Et je crois que c est la question de fond que nous pose la prison L OIP dit dans ses positions les plus avanc es mais il serait presque temps d abolir la prison parce que quelque part la prison est la fois utile et inutile ou en tous les cas n est utile que si elle est vide C est clair que le premier mouvement humain est de dire ces gens qui sont en dehors de la soci t il faut les punir et c est normal que parfois quand on a t victime de ces gens on ait besoin d exprimer sa col re sa haine et qu on souhaite que justice soit faite a n est que naturel En m me temps on peut pas se contenter que de a et si on veut que la soci t fran aise et europ enne reste une soci t humaine qui fonctionne il est utile de s interroger sur ce qui se passe en prison et sur les raisons qui font que la prison peut devenir elle m me parfois inhumaine alors qu elle est cens e faire fonctionner la soci t On tombe dans un paradoxe qui est le paradoxe de la prison que j aime assez nommer le complexe de l ange qui ne fonctionne plus et qu il est int ressant d observer et de d monter pour aller plus loin votre avis qu est ce que
50. eu le plaisir de voir les r sultats pouf page soci t les suicides des d tenus avec en interne mais oui t inqui te pas au moins t es s r que ce sera lu alors que clairement non les gens ils regardent les lections et ils jettent le truc apr s Voil un exemple sur la maltraitance de cette th matique l avant que a devienne un enjeu politique Si vous voulez y a des sujets sociaux qui sont des enjeux politiques et donc a toute la place leur est accord e et puis y a les sujets qui ne le sont pas pour des raisons de timing qui ne le seront jamais qui l ont t mais qui ne le sont plus et donc videmment portion congrue pour ces trucs l En interne des logiques internes rejaillissent sur le traitement de l information c est in vitable surtout dans un quotidien comme a qui font qu il y a des sujets qui s rigent ou qui s rigent pas a veut pas dire qu on fait pas notre boulot mais on peut pas matraquer un truc dire aux gens mais regardez comment c est int ressant si ils veulent pas s y int resser nous on est que des moyens d alerte pour que l opinion publique se saisisse d un truc Donc en l occurrence l sur la prison clairement a l a pas fait pendant des ann es Et puis aussi on a peut tre p ch par d faut de parce qu on monte des v nements par exemple r guli rement on monte en pingle des trucs pour cr er l v nement ce qu on a fait avec Vasseur par exemple C est une
51. fait deux semaines d intervention de conf rences y a pas eu foule du tout on a fait une conf rence de presse y avait personne Y a pas une mobilisation plus forte de la presse maintenant sur ce sujet en tout cas Lille et pour nous et un int r t pour le GENEPI sp cialement je sais pas pourquoi exactement Mais nous on n a pas vu tout d un coup le choc est peut tre plus parisien qu autre chose c est un peut rapide de dire a peut tre que a a fait beaucoup de remous dans les r dactions Paris mais est ce que a en a fait dans les r dactions locales dans la Voix du Nord rien permet d en conclure est ce que tu as vu un int r t plus particulier pour la prison dans les m dias cette poque Non j ai trouv qu il y avait rien de nouveau sur le fond mais j ai vu qu il y avait une multiplication des articles j ai vu qu il y avait un impact mais j ai pas suivi compl tement la presse j ai pas lu chaque article parce que je trouvais que voil il y a un choc un v nement mais comme d habitude a va tre un sorte de petit impact pendant 15 jours en gros on va parler de a a va tre la bombe et puis apr s a va repartir dans l oubli je me suis dit a va tre un piph nom ne donc je me suis pas plus pench sur la prison dans ces moments l qu avant ou apr s Mais peut tre que d autres eux ont t sensibilis s ce moment l et gr ce au travail de la presse se sont pos un certains nom
52. famille l insertion professionnelle et sociale quand on sort et qu on a plus rien plus d enfant plus de famille a c est dur a c est l ext rieur parce que l int rieur on ne pense pas on ne fait rien c est quand m me dur psychologiquement mais c est l ext rieur quelles r actions doivent faire face les femmes dont votre association s occupe Bah la prison c est d j une grosse tiquette les femmes en prison pour beaucoup une femme ne peut pas tre emprisonn e parce que y a pas de femme en prison parce que c est forc ment crime c est d autant plus difficile parce que je pense que pour la majorit des gens les femmes ne sont pas emprisonnables Elles sont m res elles ont des enfants elles ne sont pas emprisonnables y a quelque chose de cach on veut pas que a se sache Moi je vois ici dans l insertion professionnelle les jeunes femmes qui sortent de prison a laisse des traces Mais la soci t n a plus lui mettre cette tiquette de sortante de prison et a a me d plait C est pas mettre en avant et c est pas une maladie quand on sort de l h pital on dit pas sortante de a les g ne au niveau de l insertion parce que c est elles qui n ont pas eu d appui et c est dur quels sont vos moyens d acc s aux m dias Bah moi j ai une relation particuli re avec France 3 parce que je connais un journaliste qui me conna t bien donc pour nous France 3 c est plus facile apr s c est touj
53. fonctionne et puis essayer d analyser un peu plus finement Mais c est vrai qu on oscille assez souvent sur des questions assez extr mes je trouve On se situe quand dans un volet de la soci t assez extr me dans les prisons on arrive quand m me en bout de course c est dire qu il y a eu chec de toutes les autres prises en charge prise en charge de l cole de la famille de la vie sociale et compagnie et tout a t mis en chec quand on arrive en prison donc a implique quand m me D un autre c t il faut quand m me toujours dans l id e des gens je sais pas si c est dans l id e ou dans l inconscient il faudra jamais que la prison soit mieux que le monde ext rieur J e pense des r flexions bah eux ils peuvent travailler alors que mon fils qu a jamais fait de conneries il trouve pas de travail l ext rieur des choses comme a y a toujours ce d calage ou bien si ils sont en prisonils l ont m rit on entend quand m me toujours a pensez vous que le traitement m diatique ait eu un impact sur cette fa on de voir la prison Oui je pense qu il est important et puis y a eu un tas de choses c est vrai que y a beaucoup plus de respect de la personne l individualisation des peines mon avis a a quand m me t port par le traitement m diatique par rapport aux exc s qu on pouvait voir Aujourd hui la personne d tenue elle a des droits elle a des recours je crois que c e
54. ils ont raison et puis enfin en sachant que ces deux l ments pr c dents en font un sujet d licat et peu vendeur et que par cons quent en tous cas aupr s des m dias c est pas quelque chose de forc ment gratifiant ni int ressant Pierre DELMAS mercredi 16 mai 2001 Secr taire g n ral de la F d ration des Associations R flexion Action Prison Et J ustice FARAPE 54 ans mari 3 enfants professeur de droit au lyc e technique Gaston Berger de Lille section BTS membre de la Ligue des droits de l homme depuis 1980 comment et quand tes vous rentr en contact avec la FARAPE J tais avant militant de la Ligue des droits de l homme et en 1983 y a eu un congr s sur la d linquance un tract a t diffus aux portes de la maison d arr t de Loos pour monter une association de familles de d tenus dans le but d am liorer l accueil de ces familles et c est alors l que c est form e l association Trait d union dont je suis devenu le pr sident avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens Deux r ponses Premi re r ponse j ai lu attentivement les quatre pages qui ont t publi es dans le journal le Monde par contre je n ai pas t tent de lire le livre lui m me dans la mesure o d apr s ce que m en avaient dit des amis qui l avaient lu bon c est un recueil d impressions propos d un tablissement p nitentiaire impressions qui ont t d aille
55. images Moi je l ai v cu comme a quand vous parlez de clich s vous entendez ce mot dans son sens visuel ou comme un st r otype J e veux dire simplement des images avez vous lu regard ou cout ce qui traitait de la prison dans les m dias d alors J ai regard les revues de presse ce qui passait la t l vision j ai essay de tout suivre avez vous discut de ce livre au sein de l association Chaque membre l a lu tous ont t unanimes sur le manque de conclusion de propositions la fin certains n ont pas vu les clich s que moi j ai vus travers ce livre par contre je peux dire que 60 70 des personnes de l association y ont vu des clich s d autres c tait plut t pour eux des t moignages clich s t moignages a se rejoint peut tre un peu quelque part avez vous t contact l poque ce sujet par les m dias Non enfin oui Le livre de V ronique Vasseur est sorti en d but de l ann e 2000 ensuite y a eu la sortie du rapport de l Assembl e Nationale et des s nateurs c tait en juin 2000 et on peut dire quand m me que depuis juin 2000 y a une certaine effervescence autour du monde carc ral qui heureusement j ai cru un moment donn que a allait se calmer et puis se terminer qu on en entendrait plus du tout parler mais je m aper ois que y a une certaine synergie qui s est engag e l et a continue encore aujourd hui Ce que je peux pr ciser
56. j ai trouv quelqu un de tr s ouvert et vraiment on a pu aller dans les cellules qu on voulait moi j aurais pu faire cinq pages l dessus puisque y avait des t moignages tr s forts Une femme d tenue aussi qui nous a parl de la condition particuli re des femmes parce qu on y fait pas tr s attention mais elles sont dans un quartier part c est quand m me une population minoritaire par rapport aux autres Les jeunes aussi les mineurs qu arrivent l qui sont m lang s tr s vite et puis les conditions le quartier mineur j y suis rest e tr s peu bon mais sinon ils sont quatre dans huit m tres carr s c est n importe quoi c est d gueulasse on a vu des trucs vachement insalubres On a t au mitard aussi et l en revanche c est comme dans les films et pour de vrai y a pas enfin y a vraiment un gros gros travail faire Mais a tout le monde en est conscient les gardiens de prison moi ce qui m a tonn e c est que j ai pas vraiment trouv d aigreur j ai trouv des gens qui aimaient beaucoup leur boulot pour la plupart pourtant y a de quoi tre c ur vraiment et qui ont envie que a change qui ont envie d avoir des fonds Et c est pour a aussi qu ils sont parce qu ils ont besoin que l on parle d eux c est toujours un change de bons proc d s en tous les cas quelle tait ta marge de man uvre pour travailler en prison Compl te ouais vraiment mais c tait une condition sino
57. la r ponse ultra s curitaire tr s r pressive Alors quand on v hicule une image de prison 4 toiles on en rajoute dans le sentiment d ins curit car les gens se disent non mais attends non seulement ils nous font chier toute la journ e dehors rayer nos bagnoles cambrioler nos maisons ils sont arr t s et il faut attendre dix fois avant que le juge les mette en prison et en plus quand ils les mettent en prison c est dans des prisons 4 toiles Donc on en rajoute dans ce sentiment d ins curit et d absence de r ponse la d linquance Donc moi je pr f re que les m dias v hiculent l image de prisons pourries j ai eu un sentiment quand m me que il y avait alors on va tre prudent un d but de retournement de l opinion publique qui disait de mani re tr s majoritaire alors l c est pas possible ces prisons ces 4 toiles c est honteux et qui dit maintenant peut tre davantage d tenir des gens dans des conditions si indignes c est pas la hauteur d un grand pays riche et industriel comme la France Alors si vous voulez a je pense que c est quand m me un effet positif m me si travers a nous les p nitentiaires on en a pris plein la gueule parce que les d bordements qui ont consist dire que on a beaucoup parl un exemple du nombre de suicides en prison qui effectivement est un vrai probl me pour nous Ceci dit faut pas oublier de le ramener la r alit tragique de la France q
58. le lendemain de la sortie du livre ou quelques jours avant la sortie du livre je ne sais pas mon avis le livre ne conna t pas la fortune qu il a connu Moi je me souviens j tais Paris le jour o Le Monde est sorti je descends d une bouche de m tro et je tombe sur un kiosque journaux Le Monde placarde voyage au bout de l horreur la prison de la Sant je me demande tiens qu est ce que c est que ce truc Et voil et en fait mon sens tout est parti de l Donc il y a eu un traitement de la presse qui apr s il y a eu des th ories qui ont t chafaud es par les uns par les autres sans vraiment qu on sache si elles correspondaient la r alit par exemple moi j ai entendu dire et a m a t confirm par des journalistes et pas des moindres parce que des gens qui sont assez bien int gr s dans le milieu des prisons et qui travaillent dessus en permanence notamment je pense Dominique Simonnot du journal Lib ration qui m a dit que de toute fa on on sait tr s bien que V ronique Vasseur elle a t soumise avec la b n diction de la ministre parce que la ministre elle consid re que les choses n avancent pas assez vite dans les prisons donc elle s est dit on va sortir le livre etc Vrai pas vrai j en sais rien je ne suis pas dans l intimit des conversations entre Elisabeth Guigou et V ronique Vasseur pour savoir ce qu elles se disent si m me elles se sont d j rencontr es je sais pas M
59. le temps dans les prisons bon donc c est vrai moi quand je vais en prison je trouve pas a tellement fascinant et on porte un regard simplement la prison on la voit plus c est une bonne chose on voit les hommes enferm s Donc y a beaucoup d autres gens qui ont tr s bien parl Moi le discours p nitentiaire qui m a choqu l poque c est le discours des p nitentiaires qui se sont sentis attaqu s a a m a profond ment choqu parce que moi j tais content et je disais aux gens la presse c est une chose les gens autour de moi en ont parl alors qu est ce que c est que cette affaire Enfin on vient de dire quelque chose d important c est que l Etat la soci t ne donnent pas les moyens permettant de faire respecter les droits de l homme Les p nitentiaires y a des salauds y a des abrutis y a des tordus y a des pervers qui quelquefois ont fait toute leur carri re sans tre inqui t s mais a c est une toute petite minorit J e veux dire que si vous tes directeur de la Sant la maison d arr t de la Sant et que vous voyez des rats courir dans les couloirs a vous fait pas plaisir Qui pourrait tre fier de diriger un d potoir Quand certains quartiers de la maison d arr t de la Sant sont encore dans un tat d plorable on a m me pas les moyens pour passer un coup de peinture ou y a pas les moyens pour faire des choses pour lesquelles on aura jamais les moyens parce que quand vous avez une str
60. les pr parait les pages et elles finissaient par passer mais elles restaient en soute dans les ordis un mois un mois et demi deux mois mais toujours des pages qui taient y avait pas de frein ce truc l mais c tait vraiment des pages qui passaient force de volont de la personne qui s occupe de ce truc l dans la rubrique relay e parfois par les sous chefs les chefs interm diaires Mais y avait pas de demande de la grande hi rarchie en tout cas de demande ditoriale sur le mode il faut s int resser ces questions l pas du tout au contraire Si j avais laiss tomber ces trucs l on m aurait dit mais tu fais mal ton boulot mais si j avais bombard le sujet on m aurait dit mais tu nous gonfles avec tes d tenus c est clair Deux exemples marrants enfin l un en particulier j avais pr par un truc sur le suicide des d tenus c tait en 97 au tout moment o on commen ait se rendre compte qu il y avait une sur suicidit carc rale je pr pare une page certes pas dr le c est clair elle est rest e un mois un mois et demi et elle est pass e le jour des lections l gislatives tout simplement parce que c tait une page qu tait pr te depuis des lustres et que tant donn que le jour des lections ici c est on monte les pages les plus chaudes des r sultats le lundi matin il fallait enquiller le reste du journal avant donc on a balanc la page la plus frigo qu on avait et donc j ai
61. livre ci en particulier a t tant m diatis M ais parce que c est celui l o y avait du sexe du sang c est a qui a t lu c est vrai qu au niveau de la population tout le monde se l est arrach et en plus il se lit vraiment tr s tr s facilement c est pas de la litt rature c est de l criture facile moi a m a pas plu du tout J e lui laisse le courage d avoir su le faire et puis d avoir affront tous les professionnels en face d elle elle a quand m me eu beaucoup d opposition la sortie de son bouquin elle a eu le m rite de faire face a mais je trouve que c est un travail individuel qui tient pas du tout compte de tout le travail collectif en plus y a pas que Madame Vasseur qui travaille en prison Et puis y a des choses qui me paraissent tonnantes quand elle circule seule en d tention la nuit j ai jamais vu un m decin qui circulait mais j ai pas l impression que a se passe comme a mais bon a apr s J ai discut avec un m decin qui tait m decin chef dans les prisons o travaillait V ronique Vasseur apr s le bouquin et qui tait outr aussi en disant c est facile en fait de ne faire que restituer des faits sans analyse et puis on en avait discut tr s tr s longuement et elle tait tr s tr s virulente au point o je lui ai dit mais pour quoi vous avez pas demand un droit de r ponse puisque vous aviez un tas d arguments et puis une exp rience dans les m mes pris
62. me souviens d un ditorial dans le journal le Monde il disait en substance le livre vient point il met en valeur le travail courageux des associations k dont les visiteurs de prison qui taient cit s sans que les m dias en parlent il y a un peu une phrase de ce style C tait tout fait a en effet Bon je pense que la culture de l association des visiteurs de prison la porte pas tellement m diatiser son action en plus c est une association tr s tr s d concentr e parce que c est une association de terrain donc le niveau national a pas forc ment les m dias les moyens pour le moment d en faire beaucoup Alors pour votre information quand m me on est en train de recruter un emploi jeune dont l une des t ches serait justement de travailler l aspect m dias et ces questions l Alors on y pensait vaguement depuis deux trois ans on se disait quand m me l on est pas tr s bons l affaire du livre a effectivement contribu peut tre une prise de conscience de notre part Faut dire que ni au niveau local ou national on fait norm ment de publicit aupr s des m dias moi je suis au bureau national et je l tais l poque on n a pas vu grand chose l association a t elle t contact e par les parlementaires Oui l d j plus a oui Alors effectivement la pr sidente et la secr taire g n rale de l ANVP sont intervenues devant les commissions parlementaires la fois au S nat et
63. moi personnellement et peut tre l institution D abord tr s honn tement on peut peut tre parler de moi on n a pas senti imm diatement les r percussions que a allait avoir un tel niveau donc je l ai lu On a pens d abord dans un premier temps j ai pens que c tait un livre de plus sur la prison on connaissait d j Madame Vasseur qui tait intervenue sur d autres probl matiques bon c tait un t moignage de plus sur la prison Moi j ai pens que c tait la vision de V ronique Vasseur c tait une vision tr s tr s noire du monde dans lequel elle exer ait sa fonction que c tait un m lange d anecdotes et de r activit que donc travers les anecdotes y avait une vision juste des dysfonctionnements majeurs mais que c tait pas a qui permettait une analyse globale de la prison de ses enjeux de vers quoi on devait aller et quelles r formes on devait porter Avec donc me semble t il pour elle une incompr hension de ma part sur ce qu elle venait y faire et y chercher et que c tait un tableau noir qui refusait de voir d une certaine mani re les volutions et en particulier dans le domaine de la sant qui taient port es depuis 94 Mais bon un t moignage respectable par del ce t moignage mais au del de a bon Alors bon on a insist c est peut tre la r action de l institution et peut tre apr s toutes les r percussions que a a entra n r percussions de l institution qui taient plut t
64. on fasse de plus en plus a Donc je pense entre guillemets qu il faut que l administration p nitentiaire et la prison se banalisent c est un service public qui est certes un peu particulier et dans lequel on r ve pas de se rendre tous les jours mais c est un service public D j quand nous on aura fait cet effort l aujourd hui on est dans une culture de parano a une culture de m fiance d s qu on voit un journaliste arriver on a l impression qu on va se faire avoir Moi je suis d sol j ai eu des exp riences avec des journalistes qui ont pas t tr s heureuses mais globalement je me suis jamais senti trahi par ce qu ils disaient de mes propos je me suis jamais senti flou et j ai plut t eu des interlocuteurs qui taient int ressants m me si parfois ils crivaient des choses dures sur ma pratique ou sur l tablissement dans lequel j tais bah oui il suffit de la regarder la maison d arr t de Loos on peut en crire des choses dures l dessus C est une r alit Malgr tous les efforts qu on peut faire c est quand m me un tablissement qui va pas bien Donc a je pense que c est tr s important Et quand on arrivera avoir un discours j allais dire d complex on arrivera avoir un autre mode de communication Mais effectivement des journ es portes ouvertes une ouverture plus grande arrivez Vous communiquer sur des exp riences positives L sur le bracelet lectronique a marche tr s tr s bi
65. on a eu g rer a c est ce qu on a fait On a sur la r gion un certain nombre de gens qui ont pu s exprimer alors bien videmment Bruno Cl ment dans le droit fil de ce que faisait J ean Louis Daumas o les m dias ont tr s vite focalis car la parole de la direction r gionales part donner des chiffres peut tre d avoir telle r ponse sur tel point ponctuel mais ce qui int resse plus les m dias c est on fait des images sur la prison sur telle prison et Loos c est un peu caricatural de ce point de vue l II y a la fois la v tust la probl matique propre du SMPR service m dico psychiatrique r gional des mineurs des femmes la surpopulation enfin bon tout a et puis un chef d tablissement qui a les capacit s J e dirais presque que j ai t plus sollicit quand j tais chef d tablissement que l au niveau administratif o on attend plus de nous des autorisations d entr e dans les tablissements qu une r ponse institutionnelle par rapport au d bat de la prison on parle de culture du secret concernant l administration p nitentiaire qu en pensez vous Moi je pense que culturellement alors on peut dire par rapport un caract re propre ou par rapport ce qu on nous demandait aussi y avait cette forme de secret constant qui existait sur la p nitentiaire Alors certainement par rapport au caract re des gens il faut pas oublier quand m me que cette administration a fonctionn sur l
66. on pr sentait le GENEPI mais ils veulent quand m me pour la plupart un peu de sensationnel genre qu est ce qui se passe et qu on ne sait pas et que vous pourriez m apprendre en d tention Mais bon il faut savoir g rer le fait que l on ne vas pas forc ment parler de choses personnelles par rapport nos d tenus on va pas expliquer comment a se passe on va pas parler de sa vie de sa famille etc Ou m me on essaye de ne pas rapporter forc ment une petite anecdote qui va plaire aux auditeurs mais de parler plus du quotidien et du concret Moi par exemple j ai eu Nord clair la Voix du Nord RTL J avais fais une interview avec Europe 1 aussi sinon y avait eu aussi Radio France Urgence et puis voil Et dans l ensemble on s attendait pire on avait fait extr mement attention pas dire de phrases qui pouvaient tre mal interpr t es et dans l ensemble a a t Bon dans l ensemble a allait au niveau de la presse crite apr s pour la presse orale euh la radio RTL ils voulaient vraiment une petite anecdote je lui avais dit moi au d but quand il m a t l phon non ce ne sera pas des anecdotes c est pas possible ce sera vraiment du quotidien ce sera du concret et lui il m avait dit bon d accord Et je suis all e avec une autre G n piste qui elle tait un peu plus d butante et qui a donn une petite anecdote et forc ment elle est pass e la radio illico presto Mais l aussi disons que
67. opinion publique bon il semblerait que quand on prend des initiatives au sujet des prisons elles aient pas toujours le succ s escompt cette exposition arr t sur maison d arr t tait accompagn e de pr sentation de films notamment un film de Daniel Karlin qui est venu Lille et on tait un peu g n s parce que dans la salle on tait cinq Bon alors peut tre que c tait le jour qui convenait pas le lieu mais enfin bon Par contre y a une autre initiative qui s appelle barreaux blancs qui a donn lieu une exposition la mairie de Lille ainsi que quatre conf rences et l le public tait venu y avait 150 personnes semblerait qu on puisse attirer des gens nouveaux qui s int ressent un peu ce qui se passe dans les prisons mais enfin bon je peux pas dire de fa on tranch e que a marche de mieux en mieux ou que a marche de pis en pis II y a des initiatives qui ont un cho et d autres moins est ce que vous pensez que la prison a sa place aujourd hui dans la pens e collective J e sais plus quel chroniqueur du Monde qui disait que si l occasion d une soir e la conversation tombe il suffit d utiliser le mot prison pour qu aussit t les conversations reviennent donc c est vrai que se sera toujours un sujet de d bat passionnel parce qu on ne peut pas la fois se tenir dans diff rentes positions autour de la prison On a rencontr il y ade a quelques ann es l association des parents d enfant
68. pas choisies et avec tout le confort que vous souhaitez et puis on rediscute ensuite de ce que peut tre cette exp rience C est une m taphore bien s r faut pas tirer dessus trop fort sinon on la casse mais oui dans l ensemble je pense que l opinion publique est encore tr s mal inform e de ce que peut tre en r alit la prison Je vais tre encore plus m chant et m me peut tre plus utopique je dirais que m me moi qui ai fr quent les prisons fran aises pendant plus de dix ans comme visiteur qui suis depuis plus de dix ans l int rieur de l observatoire des prisons qui ai quand m me une connaissance assez importante de ce qu est la prison m me moi je pense que j ai une image d form e de ce que peut tre la prison tout simplement parce que je n ai pas v cu en prison et que donc m me si je peux avoir une id e de ce que a peut tre de vivre enferm 24 heures sur 24 dans un espace confin quelque part une partie de cette exp rience m chappe De nouveau un paradoxe comment sensibiliser l opinion publique aux questions des droits de l homme pour les gens qui sont en prison en sachant que c est une exp rience extr mement difficile faire partager en sachant que y a toute cette haine ou en tous les cas cette envie de vengeance l gitime des familles des victimes mais plus largement des gens en g n ral qui se disent mais des gens sont en prison c est pas sans raison et souvent
69. plus donc c est bien je veux dire a c est acquis Les questions immobili res me paraissent tre derri re nous En revanche pourquoi on enferme quelqu un qu est ce qu on lui fait comment on pr pare sa sortie le fait qu il y a 25 ans y avait 150 d tenus qui purgeaient une peine de r clusion perp tuelle et qu aujourd hui y en a pr s de 600 a c est des vraies questions de fond et elles doivent tre trait es celles ci Le Monde s exprime l dessus les autres m dias assez rarement quand m me Lib aussi le fit suivant cette id e de spectaculaire estimez vous que vous avez t plus sollicit que votre coll gue du centre de d tention compte tenu des conditions de d tention Ah oui oui y a pas eu de reportage sur le CD centre de d tention Mais alors attention les journalistes sont malins ils savent tr s bien qu avec tel chef d tablissement ils vont pouvoir travailler nous on a eu moi depuis que je suis ici j ai eu tous les sujets de merde on a eu M6 qu a fait un truc sur les relations sexuelles entre d tenus donc vous imaginez a c est un sujet qui est tr s difficile j ai eu le suicide en prison avec RFI radio France international et puis tout ce qui a consist une prison pourrie boum on va Loos Voil c est aussi pour a qu on est beaucoup sollicit vous savez c est toujours les m mes chefs d tablissement qu on voit la t l vision C est parce que d abord on nous apprend pa
70. prison Ma marge de man uvre elle est toujours pareille c est dire qu elle est trop grande pour moi toute seule Le d faut du journal en mati re p nitentiaire c est de sous couvrir alors m me qu on suit la loi mais on sous couvre par d faut de personnel parce qu on a pas le temps Donc y a eu un probl me les six derniers mois mais encore une fois c tait une cons quence interne c est que dans notre bureau de dix personnes on est pass s six en quelques mois pour des raisons de mutation etc Les renforts ne viennent seulement que d arriver et donc on tait plus que deux moi pour l institutionnel et un reporter on s occupait de toutes les questions de justice autant dire que c tait limite impossible Dans ces cas l on pr voit de faire des sujets prison et puis on les d cale on les d cale parce qu on est accul faire du petit quotidien de merde ce qui fait qu on a l impression de faire mal son boulot c est hyper frustrant et en m me temps on ne peut pas ne pas le faire parce que c est le minimum basique Donc on va enfin sortir de cette p riode l mais les d g ts sont d j un peu pr sents donc l je projette de faire un reportage pour faire parler les surveillants et c est bien le minimum que je puisse faire alors que a fait au moins six mois que je suis pas rentr e en prison ce qu est pas nor mal pour une rubriquarde prison comme moi Surtout avec l imp ratif qu on a o qu on veu
71. quantit de pages et une analyse qualitative aurait trouv exactement les m mes choses Alors c est pour a que je peux pas r pondre en disant est ce que les m dias ont fait leur boulot je crois que chacun a fait en fonction de ce qu il estime tre son boulot ou de ce qu il a pu Alors je parle pas du journaliste de base parce qu il y a s rement dans tel ou tel journal un journaliste de base qui aurait pu se dire merde on aurait pu faire deux pages ou un reportage on aurait pu ne pas interroger seulement le directeur mais aussi des prisonniers ou enfin bon Alors l c est toujours la diff rence entre ce que l on peut faire et je crois que c est la m me chose dans les prisons avez vous t contact e par les m dias sur le sujet de votre action au sein de l association Personnellement non non avez vous not une volution de votre action apr s la sortie du livre Alors l en terme statistique y a peut tre eu mais moi je suis incapable de vous dire de mon point de vue je suis l qu en tant que b n vole et membre du CA conseil d administration je suis pas vraiment sur le terrain c est possible que Mais j ai l impression que comme notre mission principale elle est l gard des personnes qui sortent de prison et non pas l gard du grand public en m me temps je crois que pour le grand public a a t b n fique et je crois que quelque part Parcours de femmes aura
72. que tout le monde sait que c est le livre de V ronique Vasseur qui provoque la constitution de deux commissions parlementaires Donc d j c est l des r percussions lourdes et importantes On sait tr s bien que y avait pas eu de commissions parlementaires en France sur l tat des prisons depuis 1875 Donc cela repr sente le d sint r t que la classe politique a toujours montr l gard de ses prisons et c est vrai qu ce titre l le livre de V ronique Vasseur c est un v ritable d clencheur A mes yeux d ailleurs il n a pas d autre vertu parce que d une part sur le bouquin lui m me il est extr mement mal crit il est pas tr s int ressant en plus le proc d est contestable car il s tale sur une longue p riode je crois de 7 ou 8 ans Des choses qu elle d nonce ont t r gl es enfin c est pas tr s int ressant et puis surtout c est pas nouveau parce que tout ce qu il y a dans ce livre les mauvaises conditions mat rielles de d tention la promiscuit et la surpopulation dans certains tablissements l hygi ne d plorable enfin bon tout cela a d j t d nonc d une part et m me d nonc et on essaye de le combattre quand on est chef d tablissement p nitentiaire Si vous voulez c est pas le livre en soi qui est int ressant Vous me demandiez aussi comment les Journalistes avaient r agi mais c est les journalistes qui en ont fait sa gloire je pense que s il n y a pas la double page dans le monde
73. r gionale surtout quand on est en local et on a vu notamment un d tenu qui nous a parl tr s librement il tait tout seul face nous deux le photographe et moi et il nous a parl des conditions de d tention Et suite l article o j ai eu plein de retours et notamment un d tenu qui m avait donn un num ro de portable sans que les autres le voient sans que le directeur le voit il m avait dit j ai plein d infos vous donner gardez le c tait vachement myst rieux vous appelez tel num ro vous donnez tel nom de code Moi je m en rappelle c tait un truc il avait vu des films Et en fait c tait assez int ressant parce que j ai fait apr s d ailleurs ce mec il fait un proc s la maison d arr t a va tre le prochain article un article qui est venir Il a dit en fait c est dix fois pire que ce vous avez d crit enfin tout y est peu pr s mais bon il se passe ceci a a et a des suicides dont on parle pas J e pense qu il en a rajout ce mec parce que le directeur est vachement bien et puis c est un mec qu a envie de communiquer c est plus parce que dans les maisons d arr t m me dans les prisons c est ce que d non ait l auteur du bouquin l enfin les passages que j ai lus c est que c est un monde tr s clos qui communiquait pas et a ressemblait un peu l arm e enfin elle comparait a V ronique Vasseur comparait a dans un entretien la grande muette et l
74. re un peu diff rente du souvenir que j en ai j ai l impression qu avant on parlait des prisons que quand y avait un incident le mot est trop faible on va dire quelque chose de dramatique comme y a eu Fresnes o quand y avait une vasion ou quand y avait un d bat sur faut il les lib rer ou pas les lib rer L on parlait peut tre mais la prison du point de vue des prisonniers du point de vue humain de ceux qui y sont plus ou moins malgr eux je crois qu on en parlait assez rarement enfin pas d une mani re aussi g n rale et pas d une mani re aussi ouverte J e crois que y avait des prisonniers qui de temps en temps parlaient on voyait un article dans un journal o un livre qui avait t crit par un prisonnier mais une parole de prisonnier bah apr s tout il n avait pas qu y tre C est pas la m me parole que quelqu un y a le toubib et puis il tait du c t de la barri re en tant dedans a donnait une cr dibilit soudaine que de mon point de vue y avait pas avant Moi c est ce que je ressens le plus et partir de l dans tous les canards que j ai lu que ce soit le Nouvel Obs que ce soit Lib la t l y a eu des droits de savoir 52 minutes sur la Une je sais plus le titre enfin ces grandes missions documentaires d information de d bat y a eu un truc avec Michel Field C est devenu un sujet qui fait qu on s est mis en parler toutes proportions gard es et c est p
75. reste et a perdure Alors le d bat qui est difficile aborder c est le d bat sur le numerus clausus qui est bon en tout cas le respect de l int grit physique des d tenus leur intimit pour moi a passe par l encellulement individuel Donc oui j ai suivi qui est essentiellement men sur le plan m diatique par Lib ration donc relais un peu de les autres m dias me paraissant suivre Ayant fait de V ronique Vasseur l g rie des missions d bats la t l o on la voyait sur chaque cha ne o alors le discours qu elle portait m a paru tr s en de de celui qu elle portait dans le bouquin c est dire que sa r flexion sur la prison tombait tr s tr s vite et que sortie de oh ces pauvres malheureux les conditions de d tention sont infectes bon mais de solution il n en mergeait aucune Hormis ces missions l je dirais que les missions grand public alors y a eu l mission de France 2 que je connais bien car a ciblait les prisons de Lyon mon avis sur commande politique tr s express ment pour dire on est parfaitement conscient de la v tust et on va construire une nouvelle prison Lyon je suis bien au fait de tout a car j ai dirig la prison de Lyon pendant quatre ans en occultant tout le travail qu on avait pu faire avec un prisme tr s particulier qui tait de cibler ce qu il y avait de plus moche ou de plus horrible sur l tablissement l annonce politique tant de di
76. salari e de l association du Papillon blanc Roubaix Tourcoing depuis 10 ans charg e de la communication externe et interne adh rente de nombreuses associations comment et quand tes vous rentr e en contact avec l association Parcours de femmes J ai connu quelqu un qui tait en prison quelqu un qui a t en relation avec une des cr atrices de Parcours de femmes qui tait elle m me visiteuse de prison et c est cette visiteuse de prison qui est venue me contacter parce que la jeune femme que nous connaissions toutes les deux d une mani re diff rente lui avait donn mon nom Elle m a racont son projet et puis j ai trouv que c tait un projet int ressant et c est pour a que j y ai adh r et que j ai fait partie du groupe de ceux qui ont cr e Parcours avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens Alors je ne l ai pas lu non pas parce que je ne voulais pas le lire un peu un hasard de circonstance je suppose qu cette poque l j avais beaucoup de boulot je fais aussi un journal de critique de bouquins mais sur des autres th mes compl tement et quand m me j ai lu norm ment de choses j ai vu norm ment de choses qui sont n es de ce livre quelles choses Bah je sais pas partir de a a t un agent d clenchant pour que les m dias en g n ral s emparent d une mani re plus ouverte plus forte on va dire du th me des prisons d une mani
77. son motion et a se sentait dans la fa on dont l article tait crit Bon apr s moi Je vois avec France 3 Nord Pas de Calais alors eux avaient fait un tr s bon reportage je l avais trouv tr s bon justement pas manich en en essayant de montrer les forces et les faiblesses et j tais plut t satisfait du r sultat selon vous quel est le niveau d analyse de la prison par les m dias Vous savez je crois que c est comme pour tous les sujets il y a de bons m dias et de mauvais m dias Quand Le Monde parle de la prison c est pas seulement les conditions de d tention y a souvent des articles qui ont trait aux longues peines alors a c est pas tr s spectaculaire on voit pas tr s bien ce que a recoupe c est pas de la surpopulation La surpopulation on est tous capable d imaginer qu on est enferm dans 9 m et qu on vit en permanence avec deux autres personnes mais les longues peines pfffff le d sespoir qui s instaure l volution psychologique n gative l absence de porte de sortie on voit pas bien ce que a repr sente donc et Le Monde crit souvent l dessus et je trouve que c est bien c est int ressant C est vrai que les conditions mat rielles de d tention sont d plorables mais bon Jospin l che un milliard cette ann e on l che dix milliards sur un plan pluriannuel dans dix ans on reconna tra plus les prisons fran aises je pense que dans dix ans l tablissement dans lequel on est il n existera
78. traitement donc y a pas que la prison On arrive maintenant int resser les gens sur cette notion d alternative mais a se vend toujours mal avez vous r ussi vendre a mieux aux politiques gr ce cette m diatisation Si vous voulez les parlementaires dans cette affaire l ils sont un peu comme l aveugle et le paralytique c est dire que J e vous parlais tout l heure des affaires de lobby c est tr s int ressant ce qui se passe vous avez deux corps de direction dans l administration p nitentiaire et je vous demande de l entendre comme une tentative d analyse politique et non comme une revendication personnelle c est pas du tout a Le corps de direction des directeurs de prison et le corps de direction des directeurs de la r insertion si j ose dire par effet de lobby les directeurs de prison voient leur carri re compl tement c est leur chelonnement indiciaire compl tement boulevers c est ph nom nal Et au milieu il y a le discours des parlementaires qui disent la prison il faut l am liorer plus de droits en prison moins de gens en prison et donc porter l accent sur l alternative l incarc ration et donc il faut qu on d veloppe consid rablement les alternatives l incarc ration IIs sont clairs dans leur discours m me si c est pas chiffr c est de dire il faut diminuer de moiti ou des deux tiers le nombre de d tenus et que les d linquants soient trait s en milieu ou
79. tre dans l actualit et puis de pouvoir quand m me donner un sujet porteur aux gens je veux dire ce sont pas des enseignants ce sont pas des chercheurs La presse est assez peu engag e finalement Les journalistes sont finalement des citoyens et du public comme les autres ce qui les touche ils peuvent en parler Je pense que livre fera date pour l volution des mentalit s au niveau de la prison je pense que a a fait quand m me voluer les choses dans le sens o on peut en parler plus facilement y a moins de tabou et que a a aussi lev l id e des prisons quatre toiles Mathieu BONDUEL jeudi 12 avril 2001 Membre du Groupement tudiant national d enseignement aux personnes incarc r es GENEPT 23 ans une ma trise de droit pr pare le concours de l cole nationale de la magistrature rentr au GENEPI en octobre 1999 parce qu il a vu des affiches la fac donne des cours de droit N a pas l impression de se frotter la r alit carc rale dure quel a t ton sentiment vis vis du livre de V ronique Vasseur Ce que j en ai pens de toute fa on je l ai lu rapidement la FNAC mais bon je l ai lu grosso modo c est que c est int ressant d un point de vue empirique mais a manque beaucoup de recul etc ce que j en ai pens aussi c est que c est pas mal pour le grand public ce genre de vision de la prison tr s empirique tr s anecdotique etc mais moi a me laisse un peu sur ma faim parce que
80. type l a commenc copieusement insulter mon coll gue en disant que c tait de sa faute que c tait les matons qui l avaient pendu aux barreaux que l administration tait complice Un type qui s exprime en plus avec la douleur qui est la sienne d avoir perdu un tre cher nous c est tr s difficile de r agir et Field le mena ait en lui disant arr tez je vais vous couper le micro et en m me temps il lui collait le micro sous le nez pour qu il en rajoute bien voil Et a si vous voulez tout ce type d missions les surveillants l ont extr mement mal v cu et vous en avez beaucoup discut avec eux Ah oui on a beaucoup parl notamment de mani re informelle ou alors quand ils me voient la t l vision ah tiens hier on vous a vu la t l vision ce que vous avez dit c tait bien ou pas bien La derni re fois que je suis all la t l vision j ai pas parl des surveillants j ai parl des travailleurs sociaux alors tous les travailleurs sociaux taient ravis mais les surveillants l taient pas trop Ils sont tr s sensibles ce que l on dit d eux vous savez c est une profession pour laquelle une des grandes explications de leur malaise c est quand m me l absence de reconnaissance Alors en revanche ils ont tr s bien pris les commissions d enqu te parlementaire parce que les parlementaires en tout cas ceux que j ai vu Loos je sais pas si a a t partout le cas mais les parlementaires
81. un impact assez important dans la soci t fran aise et je pense que c est un l ment majeur dans l opinion populaire fran aise propos de la repr sentation de ce que peut tre la prison Le livre de V ronique Vasseur a t comme un esp ce d lectrochoc au niveau de la soci t et a t le catalyseur d une prise de conscience assez importante de l opinion publique l ann e pass e En tous les cas en tant que membre de l OIP et ayant suivi l OIP depuis quasiment ses d buts on constate qu il y a un avant et un apr s le livre du docteur Vasseur Alors comment se fait il que ce livre ait eu un tel impact sur l opinion publique alors que ce que dit le docteur Vasseur l int rieur de son livre n est rien d autre rien de plus que ce que dit l OIP depuis plus de dix ans a c est un myst re Probablement est ce d la personnalit m diatique du docteur Vasseur probablement aussi est ce d au fait que pour la premi re fois quelqu un de l int rieur a un discours critique sur ce qui se passe l int rieur de la prison d une mani re m diatique Ce qu on peut constater en tous les cas c est que depuis les sondages montrent que un fran ais sur deux en moyenne ne se dit pas compl tement indiff rent ce qui peut se passer en prison et a c est quelque chose de relativement nouveau et de plut t int ressant en tous les cas du point de vue de l observatoire des prisons Ce qui est int ressant aussi c est que ce livre a d
82. une photo d une radio o on voyait une fourchette ou une cuill re dans l estomac d un mec et a je crois que a a fait r agir violemment parce que l image est assez violente Aujourd hui ils ont l image de crasse de surpopulation et d un milieu violent ce qu est pas forc ment repr sentatif C est ni l enfer ni le paradis On essaie d apporter une image la plus vraie possible quels sont vos moyens de faire passer cette image aupr s des m dias et des personnes On r pond aux sollicitations et on invite la presse quant on organise une manifestation un peu plus cons quente Alors il nous est arriv de nous exprimer dans la presse avec l OIP observatoire international des prisons par exemple sur un sujet pr cis En tout cas je me suis jamais sentie trahie dans mes propos Bon c est vrai qu en t l on retient que les images les plus fortes les mots les plus forts y a une fois j avais t un peu chaud e parce que on m avait demand pourquoi il n y avait que des femmes qui travaillaient l association et moi j avais dit qu il y aurait tr s bien pu y avoir des hommes mais il se trouve qu il y en avait pas c tait pas interdit aux hommes mais il se trouve que les hommes sont moins repr sent s dans les associations tout a a t jet et il a juste gard c est vrai que les femmes comprennent peut tre mieux ce que c est que d tre s par de son enfant donc il avait gard que a ce qui tait assez r duct
83. uvre Nathan 1991 215 pages AMOSSY Ruth amp HERSCHBERG PIERROT Anne st r otypes et clich s 128 Nathan 1997 128 pages AUBENAS Florence amp BENASAYAG Miguel la fabrication de l information les journalistes et l id ologie de la communication sur le vif La D couverte 1999 110 pages BADINTER Robert l abolition Fayard 2000 325 pages BALLE Francis pour comprendre les m dias Mac Luhan Hatier 1972 80 pages BALLE Francis amp PADIOLEAU Jean sociologie de l information textes fondamentaux sciences humaines et sociales Librairie Larousse 1973 372 pages BEAUD St phane amp WEBER Florence guide de l enqu te de terrain rep res La D couverte 1997 328 pages BERGER Peter amp LUCKMANN Thomas la construction sociale de la r alit r f rences sociologie Armand Colin 1996 288 pages BERTRAND Jean Claude sous la dir m dias introduction la presse la radio et la t l vision Ellipses 1995 318 pages BIZEUL Daniel le r cit des conditions d enqu te exploiter l information en connaissance de cause Revue fran aise de sociologie 1998 volume 4 BLANCHET Alain amp GOTMAN Anne l enqu te et ses m thodes l entretien 128 Nathan 1992 128 pages BLUMLER Jay G CAYROL Roland amp THOVERON Gabriel la t l vision fait elle l lection Paris Presses de la FNSP 1978 288 pages BOUCHERON Jean Michel carnets de prison mars 19
84. ventre c est dire le papier le plus important que l on puisse faire en r gion aujourd hui peux tu faire des reportages quand tu veux ou faut il de l v nement C est mieux parce que on est s r que a va passer tr s vite l c est pass le lendemain et c est le genre de sujet o la fra cheur est indispensable parce que a peut pas rester a bouge beaucoup dans la maison d arr t puisque c est une maison d arr t les gens y restent pas longtemps donc ce genre d article faut que a passe tout de suite Et c est comme la prostitution comme les faits de soci t c est toujours d actualit Et l c tait dommage dans tous les cas s il y avait pas eu le livre j aurais fait un article mais l a a donn une impulsion a a boost tout le monde L j ai eu un photographe j ai eu une journ e a aurait peut tre t plus difficile si il y avait pas eu de sujet d actualit as tu aussi travaill sur le centre de d tention de Loos Non non je m y suis pas int ress e comment expliques tu ce choix Mais parce que parce que ce que je voulais voir je savais que les conditions taient particuli rement difficiles l et donc je voulais voir jusqu o a pouvait aller par moi m me parce que c est vachement important et je te dis on a un responsable qui est ouvert et a tourne beaucoup a c est int ressant parce qu on voit vraiment des gens qui arrivent de partout qui vont repartir d
85. visiteuse de prison moi je ne connais que la prison de Loos et je sais que le quartier femmes c est pitoyable La cour est petite les chambres sont minuscules l accueil des enfants a n existe pratiquement pas des conditions pouvantables donc oui des conditions extr mes je pense que a doit vraiment exister ce qu elle a racont II y a beaucoup de choses faire la prison est un milieu secret a commence s ouvrir a commence mais c est trop long avez vous suivi l poque ce qui tait dit crit ou montr dans les m dias sur la prison Oui de loin enfin je suis pas Mais je pense que a a t bien couvert parce qu il y avait les VIP very important personality je crois que si y avait pas eu tous ces gens qui sont pass s par la case prison on en aurait pas trop parl ils ont fait beaucoup de choses Mais bon c est m diatique on en a parl beaucoup c tait des pointes peut tre qu on a fatigu les gens et puis a retombe et puis maintenant les retomb es on les a pas trop Donc je pense que c est une pression qu il faut maintenir parce que c est quelque chose qui est important C est comme tout effet de mode entre guillemets on en parle beaucoup et puis apr s on oublie Les gens qui y sont ont peut tre beaucoup d attentes mais pas beaucoup de r ponses ou alors des lenteurs sur leurs conditions aviez vous t contact e par les m dias en tant que pr sidente de l association
86. 01 J ournaliste Lib ration chef ajointe du service g n ral charg e de la justice et de la prison 48 ans douze ans ducatrice l administration p nitentiaire syndiqu e pr sidente de la soci t des r dacteurs et du conseil de surveillance avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens C est plusieurs niveaux comme question parce que bien s r je l ai lu je trouve que c est pas le meilleur livre loin de l qui ait t crit sur la prison Je le lui ai dit d ailleurs mais il en demeure pas moins que je lui l verais volontiers une statue voil parce que 11 y a toujours un myst re autour de ce livre c est pourquoi il a d clench alors que d autres livres avaient t crits avant pourquoi il a d clench cette furie J e trouve a assez je trouve que a en dit long sur notre mani re d appr hender les choses Y a eu un livre il y a quelques ann es qui avait t crit par un m decin qui tait beaucoup plus r fl chi moins sensationnel et qui n a pas eu cet cho Donc voil je pense que ce n est pas un tr s bon livre mais c est un livre g nial parce que a a permis ce que a a permis qu entendez vous par appr hender les choses Nous tous les m dias ce livre a mu je sais pas si c est parce que c tait une femme un m decin peut tre aussi parce que c est paru dans le Monde Ces choses sur la prison Lib est historiquement le journal q
87. 97 octobre 1998 Arl a 2001 200 pages BOUDON Raymond effets pervers et ordre social sociologies PUF 1977 286 pages BOURDIEU Pierre sur la t l vision Liber Raisons d agir 1996 95 pages BOURDIEU Pierre questions de sociologie Les ditions de Minuit 1984 277 pages BOURDIEU Pierre l opinion publique n existe pas Les temps modernes n 318 janvier 1973 pages 1292 1309 BOURDON J r me introduction aux m dias clefs Montchrestien 1997 160 pages BRETON Philippe la parole manipul e La D couverte 2000 221 pages CACHOT Jean RENAUDIN Herv amp VIGNEAU Jean Hubert a peine et le pardon Les ditions de l Atelier 2001 99 pages CAYROL Roland les m dias PUF 1991 481 pages CHAMPAGNE Patrick faire l opinion le nouveau jeu politique le sens commun Les Editions de Minuit 1990 312 pages CHARON Jean Marie la presse en France de 1945 nos jours points Seuil 1991 416 pages CHARON Jean Marie cartes de presse enqu tes sur les journalistes au vif Stock 1993 356 pages CHARON Jean Marie sous la dir l tat des m dias M diaspouvoirs CFPJ La D couverte 1991 461 pages CHARRON Jean a production de l actualit Montr al Bor al 1994 446 pages CLIGMAN Olivia amp HANOTEAU Jean Christophe droit en prison Dalloz 2001 300 pages COHEN Samy sous la dir l art d interviewer les dirigeants politiques d aujou
88. EPT une association politique Une question qu on se posait pas avant peut tre qu on se la pose plus maintenant parce que le sujet est politis lui m me quand on sait que certains d put s se l approprient Un des projets de ces commissions c est d allonger le mandat du charg de communication du GENEPI national pour que en gros il ait beaucoup plus de stabilit Donc on a bien senti collectivement que sur ce plan l le GENEPI avait quelque chose faire parce que on entendait pas assez alors qu on parle beaucoup des prisons on parle de l OIP observatoire international des prisons on parle ventuellement des visiteurs de prisons finalement on entend assez peu le mot GENEPI Ca g nait beaucoup de militants beaucoup d adh rents disons justement est ce que militant c est le bon mot a nous g nait pas mal au point que du coup on pr voit de doubler le mandat du charg de com et d ailleurs il me semble aussi qu on voulait sortir un num ro sp cial de notre on a une sorte de petit journal interne la lettre du GENEPI que a s appelle et on voulait faire un num ro qui tait plus destination de l ext rieur que simplement des adh rents c est dire un num ro qui aurait fait le point en gros sur l action du GENEPI depuis 25 ans car le GENEPI a 25 ans En gros y a une sorte de souci d une m diatisation plus forte au niveau national mais a au niveau local je le vois pas du tout Mais au niveau national clair
89. J e suis aussi pass M6 le six minutes Lille c est tout et quelqu un de l association qui est pass une radio qui tait Fr quence Nord Voil c est tout que pensez vous de la reprise de vos propos dans les m dias Bah vous comme moi savez que les journalistes ne retranscrivent pas toujours ce que vous dites c est vrai que certains articles j ai t tr s tr s d u parce qu ils taient tr s superficiels d autres articles j ai t tr s content parce qu ils ont retenu ce qui tait important Le six minutes par exemple moi je suis pass peut tre une trentaine de secondes la t l vision et j tais content le message qu tait pass tait celui que je voulais faire passer pour quand m me deux heures d audition donc le journaliste a tr s bien compris ce que je voulais faire passer comme message et l j tais tr s satisfait quels sont vos prochains projets Au niveau de la population de Sequedin y aura des interventions faire Mais aussi Alaines car c est par l que y aura l entr e de la prison A Alaines y a une association anti prison qui s est cr e mais qui n a pas du tout march Donc c est vrai que y a un m contentement de la population de Sequedin Quand j ai rencontr les gens de Sequedin leur plus grande inqui tude y en avait deux d inqui tudes La premi re c est que par cette route donc devant chez eux allaient transiter tous les jours des centaines et des centaines de p
90. Loos mais les gens sont unanimes pour nous dire mais c est quand m me pas comme a Loos eh si c est comme a Loos Donc voil ce que je pense c est que les m dias ne faisaient que ressortir ne montraient que ce que je vais appeler des prisons mod les et modernes et qui ne refl tent pas du tout l tat du parc actuel des prisons fran aises avez vous not un changement dans le regard des individus sur la prison depuis le livre Moi je le vois bien dans mes relations qu elles soient professionnelles ou amicales les gens savaient que je faisais partie d une association o je m occupais des familles et des d tenus c est tout a n allait pas au del Maintenant c est les questions qui tombent qui tombent qui tombent qui tombent Oui je pense que le regard des gens dans mon entourage en ce qui me concerne a chang et vous pensez que le regard des m dias a chang lui aussi Oui oui tout fait Je pense qu on voit quand m me de plus en plus d missions qui refl tent la d tresse des d tenus la d tresse des familles J ai vu une mission y a pas tr s longtemps je sais plus je crois sur la Cinq qui montrait comment se passaient les parloirs c est quand m me quelque chose de tout nouveau on voyait pas a avant Donc le regard des m dias pour moi oui a chang Maintenant est ce qu ils entretiennent pas ce qu on dirait un effet de mode c est pourquoi nous on essaye de ne pas faire retomber
91. UNIVERSITE LILLE II Droit et Sant Facult des sciences juridiques politiques et sociales M moire de Dipl me d Etudes Approfondies Science Politique Pascal D CARPES Octobre 2001 PRISON ET MEDIAS UNE RELATION AMBIVALENTE ET CONFLICTUELLE QUI STIGMATISE ou dans quelle s mesure s le livre de V ronique Vasseur a t il modifi l environnement p nitentiaire Directeur de m moire Monsieur DERVI LLE Gr gory Volume 2 2 BIBLIOGRAPHIE CORPUS DE PRESSE 2000 ENTRETIENS CONDENSE DE LA REVUE DE PRESSE CONDENSE DES ENTRETIENS REVUE DE PRESSE 2001 CONSEIL D ORIENTATION STRATEGIQUE PROPOSITIONS DE L AFC LETTRE DES ARCHIVES CONTEMPORAINES pp I X pp 1 145 pp 146 255 p 256 pp 257 259 pp 260 PP 261 262 pp 263 268 P 269 BIBLIOGRAPHIE ACCARDO Alain initiation la sociologie l illusionnisme social une lecture de Bourdieu Le Mascaret Bordeaux 1991 210 pages ACCARDO A ABOU G BALBASTRE G amp MARINE D journalistes au quotidien outils pour une sociologie des pratiques journalistiques Le Mascaret Bordeaux 1995 258 pages ACCARDO Alain journalistes pr caires Le Mascaret Bordeaux 1998 413 pages AKOUN Andr sociologie des communications de masse les fondamentaux Hachette sup rieur 1997 157 pages ALBOUY Serge marketing et communication politique L Harmattan 1994 343 pages AMOSSY Ruth les id es re ues le texte l
92. a presse sur le dos Mais en tant que tel je trouve pas a formidable ton avis pourquoi cet ouvrage en particulier a eu un cho aupr s des m dias et du grand public A mon avis parce que a faisait d j un moment que cette prise de conscience tait en germe et l en plus on sait qu on est dans une p riode d incarc ration des hommes publics c est peut tre le moment o jamais d une prise de conscience relay e par un certain nombre de personnes d ailleurs apr s dans la presse se sont relay s Lo c Le Floch Prigent ce genre de personnes qui ont fait encore plus d cho au livre Enfin voil je pense que seul un livre comme a aussi simplificateur et b tement prosa que enfin prosa que pouvait avoir cet impact D un point de vue a m emb te un peu est ce que le livre te semble alors original Non pas vraiment Je trouve qu il s inscrit dans la s rie des t moignages en g n ral sur l institution vue de l int rieur je trouve pas a sp cialement original Y a pas de construction th orique autour est ce que tu estimes que le traitement m diatique de l ouvrage fut quilibr Je trouve que le traitement m diatique qui en a t fait amplifie ce c t empirique prosa que choc du livre le livre a t vendu comme un truc choc par les m dias J imagine mais aussi par la presse La presse l a pr sent comme a au sein du Monde Le Monde avait pris les bonnes feuilles du bouquin et c t
93. a question J en pense qu elle a eu je crois la chance entre guillemets d avoir un support m diatique impressionnant pour lancer ce livre c est le Monde qui en a parl le premier avant m me la parution du bouquin qu elle a sorti plusieurs pages Dans ce livre on a retrouv tout ce que nous aum neries et autres organisations disions depuis des ann es autrement dit on a rien appris en lisant ce livre qu elle l ait crit c est bien c est courageux c est parfait Q uand on l a dit a n a pas t entendu elle elle le dit elle a de la chance a a t entendu et a a tout de m me eu des cons quences assez importantes J e pense que si aujourd hui il y a la r daction d une loi p nitentiaire alors que la derni re loi p nitentiaire en France a remontait autour de 1850 donc c est l impact de ce bouquin on ne peut pas ne pas dire qu il n a pas t important m me si encore une fois a n tait pas nouveau m me si c tait nouveau pour les gens qui l ont lu on entend que ce qu on veut bien entendre votre avis pour quoi ce livre en particulier a eu cet cho m diatique J e sais pas est ce qu on est dans un moment d volution des mentalit s plus favorable entendre a est ce que a a t la derni re tape de toute une s rie de tentatives pour faire entendre ce qui se passe en prison c est possible qu avez vous pens du traitement m diatique qui a t fait sur la prison J e pense q
94. aient les feuilles les plus significatives si on peut dire C est pas terrible en g n ral j aime pas tellement qu on simplifie les enjeux comme a a m a pas beaucoup plu Je trouvais que le livre tait pas terrible mais par l m me les m dias ont contribu aussi cette prise de conscience peut tre pr cis ment en mettant le doigt sur ces aspects du livre que je trouve pas extraordinaires parce que encore une fois sans recul mais disons efficaces par l m me les m dias ont amplifi cette prise de conscience a me para t tenir debout tout a est ce que toi ou le GENEPI sur Lille ont t contact s par les m dias Non je ne pense pas Je sais qu on a donn une interview l an dernier une radio qui a pris les choses sous l angle tr s prosa que en gros la petite anecdote sur les d tenus mais je veux pas faire le lien exact avec le livre ce serait de la sp culation de dire que le journaliste est venu nous interroger parce qu il avait lu le livre Mais bon c est une sp culation raisonnable que dire si tout d un coup c tait une radio nationale en plus je crois c tait une radio importante si elle s int ressait a et qu elle est venue nous contacter c est qu il y avait une raison Mais bon apr s tout a aurait pu se faire d autres moments En tout cas nous ici Lille on n a pas du tout ressenti que tout d un coup les journalistes se pr cipitaient dans nos manifestations l ann e derni re on a
95. ais toujours est il que a a fait beaucoup fantasmer C est vrai que la presse elle a eu l dedans un r le norme Alors que moi je suis d sol suite au livre de V ronique Vasseur on a vu des images terribles la t l on a vu des reportages mais ces reportages ils taient ant rieurs son bouquin la plupart d entre eux Je me souviens notamment sur France 2 20 h sur la maison d arr t de Toulouse St Michel o on voit des rats se balader en pleine journ e dans la cour enfin bon des choses absolument pouvantables et le reportage tait ant rieur au livre de V ronique Vasseur et avait d j t diffus sur France 2 Moi j ai eu l occasion de participer une mission de t l en pleine affaire enfin affaire entre guillemets Vasseur qui s appelle Arr t sur images c est int ressant car c est un peu le travail de la t l le sujet c est comment les m dias travaillent en prison je pense avoir d montr que les m dias travaillent relativement bien en prison et que elles travaillaient bien en prison avant le livre de V ronique Vasseur C est toute la caisse de r sonance m diatique qui a fait que ce livre a en r alit une importance capitale Je le relisais hier le rapport d enqu te parlementaire de l Assembl e nationale dans la partie annexes c est toutes les auditions que les parlementaires ont fait et la directrice de l administration p nitentiaire le dit un moment Je crois qu il y a eu en 1999 270 demande
96. ais o on avait une journaliste qui suivait toutes les questions p nitentiaires et qui tait vraiment notre interlocutrice au niveau r gional et au niveau local et je compte plus le nombre de reportages qu on a effectu s sur l tablissement que je dirigeais je vais vous dire on avait trois reportages par an comme je suis rest six a fait une vingtaine de reportages sur la prison de Maubeuge Alors a c est bien avant le livre de Vasseur et la remont e Ce qui passait pour les m dias nationaux eux ils avaient des interlocuteurs au niveau de la direction de l administration p nitentiaire et l c tait tr s bloqu dans la forme d autorisations donc a a amen cette image relay e par tous les m dias que on pouvait pas rentrer en prison qu il tait impossible Donc je dirais que les autorisations actuellement apr s la phase euphorique on veut tout faire on veut rentrer etc je dirais que les autorisations sont revenues un niveau pas ant rieur mais pas tr s loin et que je pense que si on questionne maintenant les m dias qui ont eu toute cette p riode de pouvoir rentrer ils vont dire encore la m me chose c est dire on est encore dans le secret etc ce qui est plus compliqu g rer c est les v nements c est l v nementiel o l on est peut tre pas tr s bon on est pas bon sur la gestion froid donc sur la gestion chaud a pose d autres probl mes D autres probl mes parce que d abor
97. al L ils vont tre en campagne pour tre lu ou maire ou d put est ce qu ils sont pr ts aller devant leurs administr s pour dire les peines en France sont trop longues ils auront ce courage Parce ce qu est c est une des vraies difficult s de l administration p nitentiaire C est pas des probl mes d immobilier les probl mes de l administration p nitentiaire les probl mes immobiliers sont la limite m me pas les plus importants Le vrai probl me c est la longueur des peines or la longueur des peines a signifie qu on ait d abord le courage de le reconna tre et ensuite de faire des lois moins r pressives Vous croyez qu ils ont la capacit de faire des lois moins r pressives et puis d aller dans des r unions publiques avec leurs administr s et puis de dire coutez moi quand je serai l assembl e nationale je soutiendrai je proposerai je ferai une proposition de loi consistant dire il faut supprimer la p riode de s ret il faut supprimer la r clusion criminelle perp tuit pour la transformer en une peine 20 ou 30 ans comme a existe dans certains pays europ ens ils le feront a Mais jamais de la vie Donc moi ce que je crains si vous voulez c est que le discours s curitaire une fois de plus reprenne le dessus et alors bon a on sait pas encore on verra Mais ce qui est vrai c est que j ai l impression qu on est quand m me un peu plus cout un peu plus respect et je pense
98. ans le Monde ou dans la Voix du Nord bon c est quand m me un peu limit comme fa on de voir les choses on a eu la radio donc mon bout de lorgnette est un peu troit quand m me J ai eu le sentiment que quand m me c tait une vision plut t humaniste qui ressortait et pas une vision avant tout r pressive dans la fa on d en parler donc a a m a plut t r joui 4 4 avez vous t l poque contact par des m dias Pas du tout non pas du tout et en fait a nous a frapp s aussi au niveau de notre association c est parce que bon l poque on avait m me publi un communiqu qu tait paru mais dans l indiff rence g n rale a nous a frapp s parce que si vous voulez on s est dit on est peut tre pas tr s bons dans ce c t l quand m me puisque l impression donn e par le succ s d un livre tait de se dire comme toujours par les effets m dias qui sont grossissants y a un avant et un apr s Donc moi quelques mois apr s y a beaucoup de gens qui m ont dit ah ben maintenant qu on en a parl vous avez s rement vu plein de changements pas du tout en fait C tait significatif d un tat d esprit soudain y a eu comme un coup de marteau sur la question de la prison qui a r veill et qui a r veill pour des bonnes et des moins bonnes raisons Et puis ce qui est int ressant c est qu apr s y ait eu des commissions d enqu te parlementaires a c est bien parce que toutes tendan
99. antagonisme surveillant d tenu elle a fonctionn comme a culturellement et historiquement Moi je suis dans l administration depuis vingt ans je me rappelle de mes d buts Bois d Arcy en 81 o on a eu Elisabeth Ch melat du Nouvel Obs qui est venue pendant toute une semaine faire un reportage sur Bois d Arcy alors je dirais pas sur commande politique mais pas tr s loin dans l id e de Badinter pour pr senter les r formes la r alit de la prison Moi en tant que chef d tablissement j ai pas m moire cela a d arriver pour des demandes on veut voir tel d tenu l on est assez ferme et on dit non par rapport aux m dias mais de toutes les demandes que j ai eues en tant que chef d tablissement donc en vingt ans de carri re j ai pas un exemple o j ai dit non Donc je crois aussi que les m dias donnent une image de la p nitentiaire en disant on peut pas rentrer c est pas possible or au niveau central y avait aucune politique de communication au niveau r gional y avait comme la centrale pas de volont au niveau des tablissements c tait beaucoup plus facile qu on ne le pensait du c t des m dias d avoir cette possibilit d entrer e me souviens j ai fait beaucoup de reportages quand j tais sur Nantes avec Ouest France ou France 3 mais je me souviens encore plus de ma p riode maubeugeoise o on avait la fois du c t de la Voix du Nord et encore plus du c t de France 3 Nord Pas de Cal
100. anvier p 9 1 colonne 25 janvier p 11 7 lignes VV V 2 f vrier p 14 1 page 5 f vrier p il 4 colonnes 6 7 f vrier p 1 8 9 12 2 pages 1 photo 11 f vrier p 7 3 colonnes 12 f vrier p 1 6 15 1 page 1 dessin 17 f vrier p 14 l2 page 18 f vrier p 8 1 page 1 dessin 1 graph 26 f vrier 07 3 colonnes VV 3 mars p 39 5 lignes 4 mars p 13 4 colonnes 8 mars p 14 4 colonnes 9 mars p 12 3 colonnes 10 mars p 11 8 lignes 11 mars 19 20 mars 22 mars 30 mars 31 mars 4 avril 13 avril 14 avril 19 avril 20 avril 14 15 mai 18 mai 21 22 mai 3 juin 9 juin 11 12 juin 20 juin 22 juin 25 26 juin 29 juin 12 30 13 32 10 13 1 12 13 14 15 10 2 1 8 515 10 10 10 4 colonnes 2 colonnes 12 lignes 1 page 1 photo 3 colonnes 2 colonnes 2 pages 2 photos 1 dessin 2 pages 3 photos 8 lignes 6 lignes 1 page 1 dessin 14 lignes 3 colonnes 4 colonnes 16 lignes 15 lignes 7 lignes 4 colonnes 1 page 1 dessin 2 colonnes 6 juillet 7 juillet 8 juillet 18 ao t 6 septembre 25 septembre 29 septembre 6 octobre 11 octobre 13 octobre 15 16 octobre 17 octobre 5 6 novembre 10 novembre 31 d cembre 1 janvier p 1 8 9 14 p 10 p 13 p 7 3 pages 7 lignes 7 lignes 7 lignes
101. aradoxal mais c est comme a Par exemple moi j ai dirig l poque ce qui tait le CPAL comit de probation et d assistance aux lib r s de Paris donc on peut pas trouver un plus gros tribunal en liaison avec Madame Ezratti qui tait premi re pr sidente de la cour d appel l poque donc elle s int ressait beaucoup la prison et pour cause elle avait t directrice de l administration p nitentiaire On avait dit qu il serait important qu on organise une deux fois par an pour les magistrats de la correctionnelle un s minaire d une journ e o on pourrait donner les l ments sur ce qu est la suite des condamnations p nales Donc on a organis ce premier s minaire o tous les magistrats taient invit s je sais pas combien y a de magistrats correctionnels Paris y en a au moins deux cents il y a eu cinq personnes L objet tait tr s clair a les concernait mais ils sont pas tr s int ress s ce qui les int resse c est le moment du jugement Donc ceux qui s int ressent un tout petit peu plus c est les juges d application des peines o l encore la connaissance de la prison est tr s tr s lointaine m me si ils sont suppos s contr ler ce qui s y passe I Is y contr lent rien du tout faute de comprendre un syst me qui en lui m me est relativement difficile comprendre et pour lequel les professionnels o un certain nombre de professionnels de l administration p nitentiaire prennent plaisir embr
102. as comme un partenaire important et incontournable ce qui fait que de plus en plus quand il y a un v nement important qui se passe autour de la prison on peut dire qu on est largement consult pas suffisamment mon go t mais largement consult Au niveau plus national chaque fois qu une mission se pr pare qui tourne autour du sujet de la prison g n ralement l OIP est contact pour pr parer l mission donc a ce sont des points positifs Ce qu on peut d plorer ou trouver dommage c est que l OIP ait encore besoin d exister pour que l on s int resse la question Ceci dit la mission de P OIP est aussi quelque part une mission utopique et je pense qu il est int ressant qu un organisme comme celui l qui est un peu le poil gratter de l administration existe et sensibilise galement les m dias cette question votre rapport avec les m dias a t il volu depuis le livre Au niveau r gional je peux pas dire que a ait chang quelque chose on tait consult s avant la parution du livre du docteur Vasseur on l est toujours apr s Sur la r gion en tous les cas le groupe local de l OIP dans le Nord Pas de Calais est r cent et date de 1999 on est donc un jeune groupe et depuis le d but nos rapports avec la presse r gionale avec la t l et les radios locales ont toujours t plus que corrects et satisfaisants L v nement l en particulier na pas chang grand chose
103. as du tout le m me sujet a avait un petit peu un effet Loft Story on en parlait au boulot on en parlait a devenait aussi un sujet de conversation c est ce que j ai ressenti qu avez vous pens du traitement m diatique effectu sur le milieu p nitentiaire Alors l je serais bien incapable de le dire ou de le juger J e crois que y a eu comme toujours dans ce type de d bats y a le probl me de ceux qui sont libres de leur parole c est dire un certain nombre de gens qui sont ext rieurs ou les avocats ou les associations comme l observatoire des prisons ou la Ligue des droits de l homme enfin disons des gens qui ont d une part un point de vue pr cis sur la chose et une parole libre Et de l autre c t y a l administration p nitentiaire qui sont un peu coinc s qui osent pas enfin qui n ont pas le droit ils sont fonctionnaires c est un peu de leur faute tout ce qui arrive parce qu ils sont dedans en m me temps je crois que y a plein de gens corrects en tant qu tres humains dans les prisons et qui essayent de faire les choses peu pr s bien Mais les choses sont j ai l impression qu il y a quelque chose de tr s coinc dans ce qui est p nitentiaire de tr s ferm bon a para t logique mais du coup c est vrai que je crois qu un journaliste qui va interviewer admettons cinq anciens d tenus un toubib une infirmi re un psycho qui travaillaient en prison tous ces gens l un visiteur de prison i
104. aussi c est que l administration p nitentiaire ne m a pas parl du livre de V ronique Vasseur mais j ai souvent l occasion de rencontrer Bruno Cl ment le directeur de la maison d arr t de Loos Monsieur Duflot qui est le directeur r gional adjoint de l administration p nitentiaire et d autres personnes bien s r de l administration p nitentiaire qui sont pr ts travailler avec nous et qui travaillent avec nous Par exemple l exposition dont je vous parlais tout l heure n a pu tre mont e que gr ce l aide de l administration p nitentiaire parce qu ils nous ont fourni un certain nombre d l ments on a reconstruit une cellule c est l administration p nitentiaire qui nous a fourni la cellule un tas de documentation c est aussi l administration p nitentiaire Et ils sont pr ts travailler avec nous et j oserais dire qu ils sont tr s satisfaits que l on fasse toutes ces d marches parce que c est le maire de Lens qui m a dit je sais plus c est un maire qui m a dit que ce sont les associations qui font le travail que les politiques ne font pas Et donc aujourd hui l administration p nitentiaire est tr s contente qu il y ait cette phase de sensibilisation de l opinion du commun des mortels au monde carc ral Donc c est tr s positif depuis la sortie du livre de Vasseur effectivement et avant la sortie du livre aviez vous le sentiment d un silence autour du monde carc ral ou non Du commun des mortels vous vo
105. aut qu ils restent encore eux m mes avec des id es Les gens ils se rendent pas compte que tout a c est des choses qui sont insupportables Oui mais il n avait qu pas alors il n avait qu pas d accord moi je veux bien il n avait qu pas mais y a quand m me des moments o le il n avait qu pas c est petit m me sans vouloir banaliser les actes des personnes incarc r es est ce que votre activit d aum nier s est ext rioris e la suite de cette m diatisation CONDENS DE LA REVUE DE PRESSE Nombre de Le Monde Lib ration L Humanit Le Fi Mois 12 3 3 3 3 Janv F v Mars Num ros 55 18 4 5 26 Pages 44 27 12 7 24 sans entrefilets Articles 59 30 12 29 sans entrefilets Unes 7 2 2 2 4 dont 2 principales pas prin Journalistes 11 11 5 5 7 Photos VV 2 3 0 1 2 Editos 4 2 1 C 3 Interviews VV 0 1 0 1 mais deux pages Ah oui mais a on a toujours t tr s sollicit s pour parler de la prison Ce qui change chez nous d abord dans notre fonctionnement et surtout depuis un an c est que on dit plut t aux gens on vous propose d couter des d tenus d couter ce qu ils disent et laissez vous interroger par ce qu ils disent Alors a c est une affaire qui est en train de bouger e suis galement aum nier g n ral pour l ensemble de la France et c est vrai qu il y a dans l aum neri
106. avais des chiffres j avais des noms j avais des points de comparaison c tait vachement important et nos archives perso enfin celles de la bo te sur la maison d arr t de Loos Mais j ai pas lu le livre parce qu en presse quotidienne c est tr s particulier comme conditions de boulot c est pas des magazines on a pas le temps de on prend pas le temps parce que on doit dormir aussi et on a une vie personnelle heureusement Quand on fait des sujets long cours comme a on appelle a des sujets long cours on se documente tr s vite pour avoir des questions relativement pertinentes et apr s on passe autre chose Alors moi je sais plus ce que j ai fait apr s mais j tais plus du tout dans la maison d arr t j tais en h pital psychiatrique donc c tait plus du tout pareil On court beaucoup c est pas un mythe depuis cette p riode as tu de nouveau crit des articles sur ce sujet Bah en fait quand j y tais all e y avait un truc dont m avait parl un d tenu qui m avait sembl int ressant c tait justement l cho des cellules et l je les ai re contact s quand j ai eu le temps et quand j ai eu envie de m y int resser parce que a m a vraiment beaucoup marqu e a et l h pital psy justement c est des reportages que j oublierai pas parce que c tait affreux Et m me pourtant je suis all e l bas avec un photographe on y a pass la journ e ce qui est exceptionnel en PQR presse quotidienne
107. avait sa place dans cette m diatisation ce moment l au moment de la sortie du bouquin Ah non bah non Moi je pense que son bouquin non vraiment J ai pas aim du tout du tout il a quand m me eu le m rite de faire parler des prisons de lancer le groupe de travail parlementaire qui a travaill sur les prisons donc a a quand m me eu le m rite d interpeller Et ce moment l on a parl des conditions extr mement difficiles dans les prisons mais je trouve qu on est rest s sur tout l aspect extr mement difficile des prisons Moi J arrive pas imaginer pourtant J y suis depuis longtemps et J ai un travail de travailleur social donc on est quand m me dans le suivi individuel dans l accompagnement dans l am nagement de peine dans la recherche de solutions une r insertion possible mais j imagine quand m me pas une soci t sans prison Alors les prisons doivent voluer par exemple une autonomie de la vie quotidienne des d tenus mais d un autre c t on a besoin quand m me de l enfermement comme r ponse sociale pour un certain nombre de enfin moi j ai pas d autres solutions proposer pour un certain nombre de d lits et de crimes La question de l insertion si je crois qu on en parle et puis la r forme des SPIP a a t quand m me tr s tr s important mais c est pas a qui fait vendre les journaux ce sera pas sur un projet de r insertion des d tenus ou sur une action pr v
108. blic la t l vision etc et que en gros la position dominante au GENEPI c est que il faut pas qu on se vende non plus trop facilement faut pas qu on renie notre discours faut pas qu on aille dans le racoleur On se m fie en plus y a d j eu des interviews qu ont t tronqu es et dont le journaliste n a gard que la dimension encore une fois prosa que machin donc on se m fie y a une attitude de m fiance vis vis de a Grosso modo V ronique Vasseur quand on l voque entre nous c est pas compl tement n gatif mais c est pas extraordinaire personne n en a un avis g nial Elle a pas tr s bonne presse au sein du GENEPI mais elle a pas non plus mauvaise presse mais en gros c est une attitude de m fiance un peu sceptique On n a pas cherch l inviter par exemple ce qu on aurait pu faire la limite on aurait pu organiser une conf rence sur la sant l volution de l hygi ne en prison et tout a Voil on aurait pu imaginer une redistribution de nos pr occupations et que finalement on s attaquerait moins aux aspects socio politiques et plus aux aspects m dicaux mais pas du tout est ce que vous avez une cellule de communication au sein du GENEPI Non enfin si au niveau national y a un charg de com comme ils disent et d ailleurs on a pr vu a c est int ressant par rapport au sujet en gros la derni re fois aux assises du GENEPI y avait une commission de r flexion laquelle j assistais c tait le GEN
109. bre de questions donc je ne dis pas que tout a puisse pas avoir un c t positif a a un effet positif mais d une certaine mani re c est un peu consternant en quelque sorte de se dire qu il faut tout a il faut tout ce battage lourd et simplificateur pour que les gens ventuellement se posent des questions si tant est qu ils s en soient pos je sais pas du tout si depuis on a constat dans des sondages d opinion que les gens avaient chang d avis ou s y int ressaient plus est ce que tu penses que les deux commissions parlementaires ont voir avec le livre Oui a je pense c est pour a que je trouve le livre positif quand m me encore une fois dans ses cons quences Je suis certain puisque les politiques eux m mes citaient le livre y a eu un ph nom ne je trouve a tr s bien qu il y ait des commissions parlementaires je trouve a tr s bien qu il y ait une loi p nitentiaire ensuite le contenu on verra ce qu il en est mais a c est tr s tr s bien que penses tu du travail des journalistes sur la prison Je sais pas trop le probl me c est plus structurel c est pourquoi les journalistes vont s int resser aux aspects les plus enfin pas tous je les mets pas tous dans le m me panier donc la logique en gros sensationnelle du journalisme de la presse enfin pas toute la presse mais m me Le Monde qui priori n est pas r put pour a avait pris les bonnes feuilles dans le truc de Vasseur qui
110. c tait comique certains disent que le livre que le livre tait une commande de Guigou je sais je connais cette th orie mais je sais pas quoi en penser parce que Elisabeth Guigou n a rien fait sur les prisons strictement rien alors moi je veux bien qu on me dise apr s qu elle a voulu se faire aider pas Vasseur on en a jamais rien su y a toujours cette th se qui tra ne Si tu veux a ne m a pas int ress e parce que si a m a int ress e mais a m a fait marrer elle a tellement manqu de courage sur le sujet que si vraiment elle a eu besoin de se faire aider par V ronique Vasseur pour arriver balbutier deux trois trucs qui sont m me pas rentr s en application c est encore plus lamentable que ce que je pensais voil C est tout ce que j ai en dire elle n a eu aucune politique p nale sur la prison aucune je trouve a scandaleux Elle a annonc il y a trois ans les UVF les unit s de vie familiale qui sont toujours pas je trouve a consternant depuis que vous tes une famili re du milieu carc ral dans quelle mesure diriez vous que le regard ext rieur sur la prison a volu J e pense qu il a chang en ce sens qu on entend moins les prisons quatre toiles parce que sont sorties toutes ces histoires qu on a vu les gens entass s qu on a compris que c tait pas vraiment la vie de palace J e sais que l opinion elle est assez fluctuante et qu il suffit que demain un lib
111. c tait un peu litigieux elle expliquait en fait que son d tenu lui avait confi un jour qu il tait triste de rentrer en prison parce que son fr re et son p re venaient de sortir donc le journaliste en a profit pour montrer que en g n ral c tait toute la famille c tait pas dit clairement mais c tait un peu sous entendu a d pend vraiment des radios et du public qu ils cherchent toucher aussi quand c est du grand public on peut pas rentrer dans les d tails il faut tout de suite du sensationnel quand c est des missions un peu plus sp cialis es ne serait ce qu au niveau national l on peut vraiment plus parler Les personnes qui posent les questions sont aussi beaucoup plus inform es que un type qui pr sente sept minutes tous les jours sur la r gion lilloise est ce que votre rapport aux m dias a chang On a eu une p riode o on s est dit qu il fallait vraiment s ouvrir un petit peu mais l je pense qu on commence se refermer dans le sens o J ai oubli de dire tout l heure qu on a t contact s par M6 aussi et France 3 France 3 a a pas pu aboutir parce qu ils nous demandaient qu un intervenant d une conf rence vienne sur place sur le plateau de t l vision et l intervenant pouvait pas parce que c tait le m me jour Et M6 voulait filmer le match de foot et a s est pas tr s bien pass le directeur a refus Et on a un peu chang c tait a la question on est en
112. ce que je ne connais pas quelles sont les r actions des gens quand vous leur dites que vous travaillez pour le milieu p nitentiaire Bah j vite parce que moi dans mon domaine en tant que conseill re d insertion professionnelle je suis toujours vis e double casquette J vite parce que c est un terrain porteur et j ai pas du tout envie qu une grosse institution nous chapeaute ou nous magouille pour reprendre tout ce qu on fait et qu on se fasse noyauter Moi j en ai pas envie donc je reste discr te par rapport a y a d j eu des piques qui ont t lanc es donc je veux garder mon int grit par rapport a J vite d en parler Mais sinon c est chaque fois oh tu t occupes de la prison a doit tre dur a doit tre p nible c est pas plus dur ou p nible que de s occuper des gens et puis nous c est apr s la prison c est la pr paration la sortie Donc c est vrai que c est dur c est p nible mais on est quand m me pas en prison comme a pour rien mais il faut pas stigmatiser y a eu un d lit y a eu une peine et puis voil le mieux c est de red marrer Pas oublier parce qu on peut pas oublier mais essayer de red marrer pour tre plus fort pour appr hender ce qui arrive derri re c est l ext rieur qu est dur C est vrai qu on a toujours l image de la prison la prison c est vrai que c est pouvantable M ais y a l apr s c est l apr s qu il faut regarder les retrouvailles avec la
113. ce que vous faites mais les victimes vous y pensez a c est quelque chose qu on vous envoie tr s souvent la figure parce qu on s occupe des personnes en prison alors on s occupe pas des victimes donc on s int resse pas aux victimes et on serait plut t contre parce que pour beaucoup de gens on peut pas tre des deux c t s en m me temps c est impossible parce que pour eux s occuper des d tenus c est prendre partie pour eux Q uand je dis que ces gens je les aime beaucoup traduisent que je cautionne ce qu ils ont fait mais il s agit pas de a aider quelqu un a veut pas dire qu on cautionne les conneries qu il fait il faut que tout le monde soit un peu lucide Mais y en a qui ont de la peine faire ce car pour beaucoup les gens qui vont en prison ils trouvent qu on est tranquille ils sont derri re des murs on les voit plus c est fini mais on se pr pare des r veils douloureux le jour o les gens vont sortir parce qu on aura pas chang d attitude vis vis d eux et on se pr pare des moments difficiles I y a aussi des gens qui d couvrent qui s int ressent qui discutent qu est ce que les gens pensent votre avis de la prison qu en savent ils J e crois que y a peut tre quelque chose qui est en train de bouger c est par exemple cette id e qu tait fort ancr e dans les mentalit s que la peine est inflig e comme on dit la sanction qui est prise si a entra ne pas de la souffrance c e
114. ces politiques confondues y a eu effectivement des commissions d enqu te m me s natoriales qui ont parl d humiliation pour la R publique alors qu au S nat c est quand m me pas des avant gardistes fracassants en g n ral j ai trouv a tr s int ressant Finalement la reprise du sujet par les lus m a r joui aussi Par contre de toute vidence l administration p nitentiaire et le minist re de la J ustice ont jou l dredon sur ce dossier au point que les parlementaires s en sont plaints Bon est ce la pression malgr tout des parlementaires qui explique que maintenant on reparle de la loi d orientation p nitentiaire peut tre j en sais rien difficile de savoir parce que les temps des administrations sont pas ceux des m dias Alors y a peut tre une loi en pr paration qu a t acc l r e apr s sa sortie ou peut tre m me pas du tout acc l r e ou bien au contraire est ce que le livre a quand m me contribu ce que politiquement on se soit dit qu il faut faire quelque chose et sortir une loi p nitentiaire mais en m me temps dans la sortie de la loi p nitentiaire le gouvernement n a pas sembl m me de mani re allusive parler beaucoup du livre de V ronique Vasseur alors bon C est assez curieux L on tait dans un contexte qui permettait pas une reprise forte de la question Alors pour revenir l association des visiteurs de prison bon on a t un peu surpris comme tout le monde effectivement je
115. d on peut pas se d multiplier que le chef d tablissement quand il a g rer une situation que a soit des suicides une mutinerie il a d j son boulot propre r aliser donc il a pas forc ment du temps consacrer ce qui faudrait pour expliciter ce qui se passe Et puis y a des formes de protection qui sont de toute fa on assez l gitimes qui sont la protection des personnels par rapport des v nements et on est pas oblig de dire et a les gens ont du mal le comprendre quand un fonctionnaire d rape a peut arriver on a pas forc ment vocation aller dire le fonctionnaire lambda a d rap Donc y a ce r le de protection et puis y a le r le de protection vis vis des d tenus qui est un r le qui doit exister galement Bon voil on est au c ur de la difficult par rapport aux v nements chaud expliciter a Les d tenus qui sont la base de a et on a pas porter des jugements sur des d rapages et donc c est difficile donner une communication l dessus c est toujours difficile Et pour la probl matique propre des suicides on a une obligation claire de la part du parquet de ne donner aucune information Donc on est bloqu aussi par rapport ce positionnement juridique qui est de dire vous ne dites rien ni sur les circonstances de la mort parce que partir du moment o y a suicide y a videmment l autorit judiciaire et les parquets qui sont pr venus et la fois les
116. d un coup toutes les portes sont ouvertes tout le monde on est tent e de prendre un peu de recul on se dit qu on va pas se pr cipiter avec la meute c est un peu aga ant toutes les prisons taient bourr es de journalistes juste apr s a me d plait toujours un peu a arrivez vous encore aujourd hui faire parler de la prison a retombera jamais vraiment au niveau o on tait jamais je pense que l on a fait un grand pas D j la p nitentiaire une r flexion est engag e et puis y a plus cette fracture les m chants matons les gentils d tenus y a pas d ang lisme moi j ai des tas de sources qui sont des surveillants je sais que c est un boulot affreux tr s dur un boulot m pris en plus Oui le soufflet est retomb certes c est pas le sujet phare l mais je pense pas que a retombera a va devenir un sujet plus normal voil comme l ont t les sans papiers les sans logis en leur temps J e pense que a va devenir un lieu de reportage plus facile d acc s et que on va en parler de fa on moins myst rieuse Y a toujours eu un myst re qu est ce qui se passe dans ces endroits a va peut tre tre de moins en moins myst rieux peut tre Savez vous comment les personnels p nitentiaires ont v cu cette m diatisation Les surveillants tr s mal tr s mal parce qu ils se sont sentis mis en cause et souvent raison ils l ont v cu tr s mal elle s est fait agonir d ins
117. des trucs moins bien de toute fa on a n a pu qu tre b n fique a a suscit l int r t de tout le monde y a une foultitude de films qui se pr parent et qui ont d j t faits de documentaires c est devenu un sujet la mode Donc voil a a les d fauts et les qualit s d un sujet la mode quand c est des gens qui n y connaissent rien c est nul et quand c est des gens et y en a beaucoup qui s y connaissent et qui se donnent la peine de bosser le sujet c est tr s bien c est vraiment assez vari Souvent y a des inexactitudes mais c est pas dramatique c est assez compliqu comme sujet g rer puisque c est pas un endroit o on peut faire vraiment du reportage et faut demander des autorisations Tr s souvent on est amen parler de choses qu on nous rapporte c est la complication de l exercice et quand on nous autorise aller en prison on sait jamais si c est comme en temps normal quand on y est Moi je sais que j avais demand depuis des ann es aller passer quinze jours en prison a m avait toujours t refus a a t miraculeusement accord tout de suite apr s le livre de Vasseur et depuis vous avez de meilleures facilit s pour intervenir en prison Oui oui oui tout le monde a se manifeste par le fait que si je demande une autorisation de reportage je l aurai a a m a l g rement agac e juste apr s parce que quand on demande depuis cinq ans un reportage et que tout
118. ds une histoire dont j ai entendu parler la derni re fois que je suis all e Parcours en respectant l anonymat parce que les gens c est par une histoire qu ils peuvent tre accroch s pas par une th orie Mais c est vrai qu on sent tr s bien que c est quelque chose qui est loin loi des gens le fait que a soit loin entra ne t il des erreurs sur la r alit que les gens ont de la prison Sur la prison elle m me oui enfin j ai l impression que j entendais plus quand m me oui mais de toute fa on ils ont la t l des choses comme a que c tait pas si terrible Mais je crois quand m me que y a moins l id e de l h tel quatre toiles ils ont la belle vie de toute fa on j ai un peu l impression que a a volu Par contre ce qui reste toujours parmi les gens que je rencontre qui sont pas repr sentatifs de la population l id e du doute sur quoi a sert mais en m me temps c est la n cessit qu il y ait quand m me quelque chose m me si ce quelque chose doit pas forc ment ressembler la prison d aujourd hui il y a la notion qu il faut quand m me qu il y ait une prison l id e qu il doit y avoir une prison quelque part je crois Et puis apr s y a comme toujours les choses que chacun ne supporte pas si j voque le fait qu on peut aider une femme qui a t une infanticide ou qu a battu ses enfants ou quelque chose comme a l dans l ensemble c est tr s mal per u pensez vous
119. e Badinter qu on est dans le temps d une fen tre comme on dit en mati re de tir de fus e donc il faut que les choses avancent tr s rapidement sinon on risque tr s fort un effet de balancier il suffirait qu il y ait un crime particuli rement horrible qui se produise ou une meute sanglante dans un tablissement p nitentiaire pour que l opinion dise bon on arr te l affaire des prisons le fric c est pas l qu on doit le mettre etc etc On a appr ci que les parlementaires aillent visiter des tablissements p nitentiaires enfin des parlementaires pas les parlementaires on esp re que le souvenir qu ils en ont gard est suffisant pour faire avancer la situation Bon l il semble m me que les s nateurs aient voulu aller plus vite que Madame Guigou notamment en ce qui concerne la proc dure disciplinaire la dur e des peines de cellules etc donc moi j ai encore bon espoir mais il faudrait pas que les choses tardent trop depuis cette vague m diatique les associations au sein de la FARAPE et la v tre ont elles plus de facilit s travailler Avec l administration p nitentiaire dans la mesure o on est une association qui date de plusieurs ann es et qu on vit en partenariat avec l administration p nitentiaire m me si c est un partenariat critique qui ne nous prive pas de d noncer tout ce qui se passe dans les tablissements bon avec l administration p nitentiaire les choses n ont pas chang Avec l
120. e des gens qui seraient plut t du style on va parler des pauvres petits d tenus y en a beaucoup de plus en plus Faut pas faire d ang lisme il faut tre vigilant l dessus Mais sinon c est un peu pareil on a une grande autonomie on peut pas dire qu on nous emb te pour exercer notre activit d une mani re g n rale on peut dire que a se passe tr s bien m me si les locaux d activit sont un peu troits pour l aum nerie comme pour d autres associations Contact Appellation Notes view avec les Cons quences par la Dur e effet concernant Mots autoi m dias profession m diatique VV et ou son docteur livre 4 0 a e eaa Wait amp see 3 1 Retomb es Un br lot Une r v 1 X E 5 3 cho m d engou 4 0 N A E a va repartir dans Un truc choc Impact 1 l oubli bombe pi battage simplif R veille j 4 FORGE publi a fait be bn 1 I E E Fr n sie m 1 tapage m Agent d c agent 1 Soufflet retomb es Affaire V R percu une sorte battage m diat effet de d ferlement Soufflet retomb es soufflet m diatique Impact r lectri cataly d cler Contact Appellation Notes view avec les Cons quences par la Dur e effet concernant Mots autoi m dias profession m diatique VV et ou son docteur livre 0 x 4 polis ss Vague m diatque Cataclysme MAS souff
121. e femmes comment en es tu venu travailler sur la prison dans le cadre de tes tudes J e suis arriv y travailler un peu par hasard la sociologie de la d viance c est toujours ce qui m a int ress donc par la sociologie de la d viance et de la sociologie du crime et sa r pression bon c est toujours ce qui m a branch ai eu une opportunit la fin de mon m moire de ma trise on m a propos de participer un rapport de recherche un prof cherchait un tudiant de DEA dipl me d tudes approfondies pour faire un rapport de recherche sur les prisons j ai saut sur l occasion De l j ai pu rentrer en prison faire ce rapport de recherche et faire un DEA l dessus Depuis ce temps l je travaille l dessus as tu lu le livre de V ronique Vasseur et qu en as tu pens Je l ai lu pas tout de suite plut t apr s que une fois que la fr n sie m diatique s tait mise en route Bon mes impressions par rapport au livre c est un t moignage donc en tant que t moignage c est int ressant ensuite c est absolument pas un travail sociologique donc mais comme t moignage il peut tre int ressant M me comme t moignage aurait t plus int ressant de dater un peu plus les observations de donner des dates parce que a s tale pas mal dans le temps finalement t es tu int ress ce que les m dias ont dit alors sur la prison Bah peu en fait Les articles du Monde les tous pre
122. e le dis sans aucun embarras elle est pas bonne en mati re de communication c est tout elle est pas bonne voil Quand on est sur le plateau de t l et qu on entend Vasseur dire a surtout que Vasseur bon elle a crit un livre qu tait dur mais en tant que personne elle est pas tr s c est quelqu un qui s exprime tranquillement c est pas une passionaria d cha n e avec qui on sait que si on va r pondre a va tre tout de suite la foire d empoigne et un plateau style Dechavanne Pas du tout c est quelqu un de tr s pos je comprends pas comment on a pu la laisser dire une chose pareille qui est fausse mais vraiment Je dis pas qu il peut pas y avoir une bavure et que un chef d tablissement ait pris la d cision de passer outre un certificat m dical mais l il assume tant pis pour lui Mais je veux dire globalement c est un comportement qui n existe pas On a un certificat m dical bout Et a date pas de la loi de 1994 et de la cr ation des unit s m dicales c est quelque chose qui a toujours exist est ce vous avez une marge de man uvre totale pour mettre en uvre votre communication Non pas totale parce que nous on est sollicit s par les m dias si ils nous donnent pas l autorisation d y aller on peut pas y aller Donc notre marge de man uvre n est pas totale L dans la mesure o peut tre ils avaient besoin de nous clairement ils avaient besoin de nous justement pour d fendre leur politique et p
123. e notre soci t a aussi a commence tre per u qu en prison y a une toute petite partie de gens qui sont des vrais mafieux des gangsters tels que les a incarn Delon au cin ma et que 99 des d tenus c est pas Delon C est les m mes du quartier c est ceux qu ont loup y en a plein qui savent pas lire ils sont pas instrument s socialement J e crois que cette conscience l commence merger en plus de l exigence du droit pensez vous que les m dias aient relay cette conscience naissante Non c est pas a qu ils relayent c est pas a qui les int resse nous on int resse pas les m dias les gens qui font de l insertion a int resse pas les m dias parce que l insertion c est un travail pas tr s visible un petit peu souterrain qui est long Bon puisque on a des gens qui sont tr s d glingu s on va pas se mettre ah si on serait relay s dans les m dias si on prenait des gens qui n ont jamais t scolaris s et qu on en faisait tous des ing nieurs ou des m decins a a int resserait les m dias le grand contraste Nous on int resse pas les m dias on a mis en place sur le d partement du Nord titre exp rimental je suis en train de mettre en place le placement sous surveillance lectronique ce qu on appelle le bracelet lectronique a a t tr s m diatis Moi j ai jamais vu un journaliste non jamais ce qui int resse les journalistes c est le c t d tenu prison le brac
124. e par la r insertion c est le truc fort qui sort des m dias aurais tu des critiques formuler sur le travail des m dias Bah c est qu ils taient enracin s dans le pr sent sans voir ils s int ressaient plus aux discours habituels qui sont attach s l institution carc rale qu ses fonctions sociales dans la soci t Donc attach s dire bon elle r ins re pas ou peu les gens qu est ce qu il faudrait faire pour qu elle r ins re les gens sans s int resser aux fonctions sociales qu elle a dans la soci t qui n a rien voir avec la r insertion as tu d j t contact par les m dias Oui j ai d j eu des appels de journalistes ind pendants qui souvent font un sujet sur un th me qu ils essaient de vendre apr s donc qu taient pas attach s un seul canard Donc l on m a d j demand si je travaillais avec des d tenus si j avais des anecdotes croustillantes lui donner pour faire un article un peu choc sur le choc des prisons des trucs comme a mais a c tait avant Vasseur estimes tu qu il y a eu un changement de regard des individus sur la prison jJ e pense ouais je pense que y avait certaines personnes qui savaient pas qui ne connaissaient pas tr s bien les conditions de d tention et qui l ont d couverte avec l onde de choc m diatique qui a suivi la sortie du bouquin lors d interventions comme la conf rence sur la p nalisation de la mis re quelles so
125. e pense qu il y a un changement plus profond de politique de nouvelles orientations politiques qui sont d finies mais je pense aussi que l administration p nitentiaire de tout temps a dit que l tat des prisons fran aises tait lamentable et je pense qu ils se servent aujourd hui de l outil m diatique pour donner plus d importance ce qu ils disaient avant parce que de tous temps ils l ont dit mais ils avaient pas d outil pour l amener au commun des mortels chose qui est faite aujourd hui comment entrez vous en contact avec les m dias C est nous qui les sollicitons II est tr s rare que les journalistes me t l phonent pour avoir un entretien c est d j arriv mais par rapport ce que nous on d veloppe comme nergie pour rentrer en contact avec eux a reste quand m me tr s faible de leur part Mais bon c est toujours pareil je veux dire pour faire venir des journalistes faut qu il y ait quelque chose au bout de votre canne p che si y a rien ils vont pas se d placer Donc chaque fois qu on organise un colloque une exposition par exemple l exposition chaque fois on fait un vernissage et chaque fois on invite les journalistes Donc l la Voix du Nord d j quatre ou cinq fois je crois l exposition a commenc en novembre 2000 donc la Voix du Nord a d j d venir cinq fois Nord Eclair trois quatre fois la Croix du Nord quatre cinq fois donc chaque fois ils se d placent quand m me
126. e sens de la peine quelles doivent tre les missions de l administration p nitentiaire etc donc a c est quelque chose de tr s positif Alors on pourrait se dire c est bien y a eu tout ce battage politico m diatique et donc on d bouche sur sauf que c est quand m me le rapport de Monsieur Canivet 1 pr sident de la cour de cassation qui l occasion du rapport qu il effectue sur le contr le ext rieur des tablissements est le 17 r clamer une loi p nitentiaire et c est six mois avant que le livre de V ronique Vasseur ne sorte Donc si vous voulez je sais pas si a a eu un effet positif a a eu un effet acc l rateur Probablement parce que les politiques sont tellement r actifs a que les m dias parlaient des prisons bon bah on va voir ce que c est que la prison vous dites que l id e de la loi p nitentiaire est ant rieure au livre de V ronique Vasseur 9 Oui le 17 l voquer c est le rapport Canivet et le rapport Canivet si ma m moire est bonne doit dater du milieu de l ann e 1999 vous semble t il que des st r otypes sur la prison sont diffus s par les m dias Bah moi le message que j essaye de faire passer c est que la prison quand on veut en parler r clame un traitement un peu particulier il faut un petit peu s impr gner de la fa on dont elle fonctionne et il ne faut jamais perdre de vue quelle est la client le qu elle re oit et quel moment elle la re oit Je veux dire par l
127. elet qu on fixe etc alors que le bracelet lectronique pour nous et c est clair pour ce d partement moi j ai dit je veux bien le mettre en place titre exp rimental mais je ne veux pas entendre parler de prison domicile c est dire des gens on leur dirait voil vous mettez le bracelet vous restez chez vous au lieu d tre en prison mais y a pas d autre projet ce qui veut dire la limite que le type il continue chez lui avec son t l phone faire ses petites affaires son trafic de stups non Nous on dit le bracelet c est un am nagement de peine comme un autre a doit permettre de sortir de prison pr matur ment parce qu on a un projet et tous les plac s qu on a sous bracelet si on regarde leur emploi du temps parce que c est nous qui leur fixons leur emploi du temps les magistrats sur notre proposition ils auront tous un objectif ils sont sous bracelet pour avoir un objectif La m re de famille on l a mise sous bracelet pour que ses m mes ils soient pas plac s l autre on l a mis sous bracelet pour qu il puisse conserver son boulot un autre il est sous bracelet mais il a des objectifs en termes de formation professionnelle cela veut dire aussi que tous ces objectifs d insertion s ils n taient pas respect s on demanderait la r vocation on demanderait la suppression du bracelet En plus 75 des plac s sous bracelet sont des gens qui ne sont pas en prison c est dans le cadre de l am nagement des co
128. elle aurait d le signaler avant etc Nous on s est dit qu elle savait un tas de choses comme plein de gens qui travaillent diff rents niveaux dans l administration p nitentiaire m me si elle en tant que m decin elle est ind pendante mais bon a nous a pas beaucoup surpris qu avez vous pens du traitement fait par les m dias de ce sujet Bon on l avait d couvert dans le Monde je crois le livre moi je l avais lu un petit peu apr s donc a avait t per u comme une r v lation quelqu un de courageux qui l ve le voile ce qui est vrai Bon elle a lev le voile au moment o elle a d cid de partir a a surpris beaucoup de gens et c tait effectivement vu comme un br lot son livre et donc l cho m diatique c tait effectivement a si je me souviens bien surtout ce qui avait t crit dans le Monde et qui avait t repris ensuite c tait des r v lations c tait cette id e l de r v lations Bon maintenant si les gens si les journalistes s taient un peu renseign s avant y avait pas vraiment de r v lations c est dire c est ce que clament plein d organismes plein d associations les conditions d plorables de d tention etc Bon elle accentue surtout l dessus maintenant y a plein d autres probl mes qui sont effectivement que la prison a pour but premier de r ins rer et qu elle ne r ins re pas Quelques mois avant la sortie de ce livre on parlait de la prison on en parlait
129. ement on s est pos la question il y a l id e que le GENEPI on l entend assez peu alors que c est le moment finalement au niveau national j ai pas fait gaffe tout l heure parce que je parlais au niveau local y a cette id e qu il faut qu on se fasse entendre un peu plus peut tre parce qu en gros c est le moment ton avis est ce qu on peut lier ce c est le moment avec votre plus grand nombre d adh rents Je sais pas trop c est difficile Moi je vois une explication toute b te au fait qu il y ait plus d adh rents Lille cette ann e c est que en gros les affichages ont t mieux faits on a mieux fait le travail de recrutement je suis pas du tout certain que a soit li au ph nom ne Vasseur c est plut t li au fait qu on se soit mieux organis s L on n a pas l sin on a mis des affiches partout En fait quand je parle avec les nouveaux c est a m int resse depuis un petit moment et pas des convertis tout neufs qui auraient en gros subi l impact du bouquin de Vasseur Mais videmment c est un peu flou ce que je dis j ai pas interrog chaque g n piste quelles sont selon toi les mesures qui rapprocheraient la prison de la soci t Les volutions les choses am liorer je sais pas trop Je pense d j que l administration p nitentiaire fait assez peu de travail l dessus et qu elle devrait en faire plus et qu en gros le GENEPI fait de la suppl ance de l administration p nitent
130. en octobre 2000 soit juste avant qu elle se tire Guigou du minist re de la justice que elle est oblig e parce que les d put s sont l apr s les vacances mais alors nos deux rapports vous en faites quoi qu elle est oblig e d annoncer la cr ation d une loi p nitentiaire alors que vraiment clairement c est pas son truc Donc apr s elle se tire J ospin a l intelligence l intelligence politique de prendre une nana comme Lebranchu qu a pas du tout le m me profil pour une deuxi me partie de minist re de la justice qu est pas du tout le m me que le minist re qu on a eu Guigou entre Guigou et Lebranchu c est le jour et la nuit Et donc il va r cup rer la donne d une fa on tr s maligne ils ont bien fait sinon on leur serait tomb s dessus mais il est clair qu ils ont pas du tout anticip ce mouvement l en quoi votre marge de man uvre pour crire et publier vos articles s est elle modifi e avec la m diatisation de la prison La libert elle tait totale le probl me c tait l int r t du lectorat pour ce truc l qui du coup se traduit par un int r t de la r daction en chef pour ces th matiques l et donc l int r t que on accorde une rubriquarde qui dit j ai un formidable sujet sur l intimit des d tenus par exemple Donc on nous dit g nial vas y donc on a fait des pages sur la sexualit des d tenus sur les femmes en prison sur les jeunes en prison sur la sant on
131. en sur Lille on a fait l dessus une bonne communication Avec essentiellement mais m me pas que les m dias locaux parce qu on a eu le Figaro mais l y a pas longtemps on a fait trois reportages y a eu le Figaro la Voix du Nord y a eu Radio France Bleue a a t relay sur France Info il me semble aussi Oui les m dias sont assez r ceptifs L on va faire un truc avec France 3 Nord Pas de Calais sur les mineurs Oui effectivement on y arrive je pense qu on peut valoriser nos exp riences Chacun a un pas faire les m dias sont tr s m fiants vis vis de nous parce que nous pendant tr s longtemps on a aussi cach des choses il faut le reconna tre Donc faut qu on s apprivoise un peu mutuellement Pierre COCHETEUX mercredi 27 juin 2001 Pr sident du groupe local d observation du Nord Pas de Calais de l Observatoire nternational des Prisons OI P 34 ans mari psychoth rapeute clinicien consultant en ressources humaines avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens Non je ne l ai pas lu parce que je n ai pas eu le temps de le lire donc je peux pas vous dire ce que je pense directement du livre de V ronique Vasseur e peux vous dire ce que je pense de l impact qu a eu ce livre au sein de l OIP des r percussions que a a eu aussi bien aupr s de l OIP que dans l opinion publique mais le contenu du livre je l ai pas lu donc je peux pas vous en parler En fait ce livre a eu
132. encore mais il faudrait pas qu on y arrive Donc du sensationnel je sais pas des choses qui doivent tre chang es certainement Apr s la diff renciation avec le centre de d tention moi je sais pourquoi j ai choisi la maison d arr t le centre de d tention c est sur mon secteur je vais s rement y venir un jour Mais moi mon niveau je sors une page d enqu te par mois donc c est tr s peu et des sujets de soci t qui m int ressent y en a plus que douze donc le centre de d tention j y reviendrai certainement mais pas tout de suite Parce que justement c est mieux de commencer un truc j en ai pas fini avec la maison d arr t j en aurai jamais fini videmment mais il y a encore beaucoup de choses creuser y a beaucoup de sujets d cliner c est tr s tr s riche Une fois que j aurai eu l impression de faire le tour de la question l j attaquer ai autre chose as tu eu l occasion de traiter le sujet de la r insertion des sortants de prison Comme d habitude j ai une masse d infos j ai pas pu tout crire la r insertion on en a parl avec les d tenus avec le directeur ils ont de plus en plus de programmes mais bon je pense que tu connais les chiffres ils sont tr s mauvais ils ont un taux de r cidive mais bon c est normal Les gens qui arrivent l un mineur qui arrive l pour vol de sac main c est pareil c est un lieu commun mais c est quand m me vrai et c est pas normal ils sont m lang s des g
133. ens qu ils devraient jamais croiser Et quand justement le d tenu que j ai vu m a expliqu que y avait une bonne dans chaque cellule qui faisait office qu avait tous les traumatismes qu on rackettait qui on faisait faire le m nage qu on violait r guli rement qui devait se taire a donne une id e de l ambiance es tu contact e par des associations ou des institutions ou par l administration p nitentiaire Des associations oui le d tenu dont je t ai parl tout l heure qui m appelle r guli rement mais ensuite le probl me toujours ce probl me de hi rarchie En fait moi j ai commenc faire j ai fait l article et ensuite c est la r gion qui a tout repris donc je suppose maintenant que quand Bruno Cl ment a quelque chose dire il les appelle eux directement Parce que lui encore une fois il a envie de communiquer donc mon avis tu sais il y a des concerts des trucs comme a qui se passent dans les prisons il doit les appeler et puis ils ont un service com qui est tr s bien fait en plus selon d autres journalistes qui crivent sur Loos est ce qu il y a eu des changements dans leur relation avec l administration p nitentiaire depuis le livre de V ronique Vasseur Non non non non Et c est l qu on voit que leur d marche est honn te c est plus de notre faute nous parce que c est quand m me un truc suivre tr s r guli rement je pense o y a plein de sujets faire et
134. ention sant a va tre sur les suicides sur les agressions sexuelles Savez vous comment vos coll gues ont per u le livre C est assez divers quand m me enfin bon y a des gens qui taient un peu comme moi dire en tant que professionnel on n a pas le droit de ne montrer que le c t n gatif des choses et oublier en fait tout ce qui est fait au quotidien Et puis je trouve que y a pas d analyse y a une restitution de faits de situations mais y a pas d analyse quand y a des automutilations quand y a des tentatives de suicide et tout a y a des parcours Moi je trouve que ce qui est int ressant c est de comprendre pour quoi la personne qui est d tenue elle arrive jusque l et c est pas d seulement au fait d tre incarc r c est parce que y a eu une d ch ance sociale et personnelle pendant des ann es pour en arriver l J e trouve que y a pas d analyse dans son bouquin elle restitue les plus noirs les plus sordides Par contre y en a d autres qui ont dit qu elle a eu le m rite le courage de dire ce qu existait dans les prisons et de montrer le c t le plus n gatif et puis elle a au moins eu ce m rite l IIs ont pas la m me analyse que moi c tait assez partag quand m me est ce que le regard sur la prison a volu ces derni res ann es Ah oui moi j y suis depuis longtemps a fait vingt ans que je suis dans l administration p nitentiaire donc je crois que depuis vingt ans
135. epr sentations l tude des images sociales Vies sociales Presses Universitaires de Grenoble 1996 276 pages NEVEU Erik une soci t de communication clefs Montchrestien 1994 158 pages NIAUSSIAT Michel les prisons de la honte Descl e de Brouwer 1998 140 pages PADIOLEAU Jean sous la dir l opinion publique examen critique nouvelles directions Mouton diteur 1981 392 pages PADIOLEAU Jean l ordre social principes d analyse sociologique logiques sociales L Harmattan 1986 222 pages P NOMBRE Association chiffres en folies petit ab c daire de lusage des nombres dans le d bat public et les m dias La D couverte 1999 226 pages PLENEL Edwy un temps de chien Stock 1994 187 pages RAMONET Ignacio la tyrannie de la communication Galil e 1999 201 pages ROBERT Philippe amp FAUGERON Claude la justice et son public les repr sentations sociales du syst me p nal collection d viance et soci t M decine et Hygi ne Masson Gen ve 1978 293 pages ROY Albert du le serment de Th ophraste l examen de conscience d un journaliste Flammarion 1992 233 pages RUSCHE Georg amp KIRCHEIMER Otto peine et structure sociale Les Editions du CERF 1994 399 pages SAILLANT Jean Michel comprendre la dimension m diatique Ellipses 1996 127 pages SALLENAVE Christian trompe l il de l information et de la formation ditions Frison Roche
136. ersonnes que c taient des familles de d tenus et qu encore une fois le mot d tenu c est comme le mot prison c est encore tabou des familles de d tenus mon dieu ce sont des gens qui vont nous voler qui vont nous agresser Or ils savent pas que a peut leur arriver demain que quelqu un de leur famille y soit pour une raison quelconque et pas toujours un crime je veux dire y a aussi des d lits Donc a c tait la premi re inqui tude les familles et le comportement des familles que des gangsters de toute fa on Et la deuxi me inqui tude des gens c tait les vasions quel est votre sentiment sur la p riode qui suivit le livre de V ronique Vasseur Je suis tr s content qu une loi p nitentiaire va sortir a je suis tr s content Je suis insatisfait des rapports qu ils soient de l Assembl e Nationale ou des s nateurs c est bien de dire des belles choses de dire qu on va faire mais qu est ce qu on a fait des rapports parlementaires On va faire une loi p nitentiaire alors qu il y avait je pense des actions imm diates qui pouvaient tre entreprises Donc l c est le c t amer tout de m me de toute cette affaire Vasseur Alors pourquoi c est V ronique Vasseur qui a allum cette m che Parce qu elle tait m decin chef la Sant parce ce que c tait un m decin qui tait en prison mais je vois pas pour quoi on a pas cout les associations comme la LDH ligue des droits de
137. eur Mais globalement c est le seul incident vraiment et encore qui tait pas dramatique Bon apr s faut pas tre na f non plus on sait que la presse a besoin de faire de l audience et que pour faire de l audience il faut prendre des raccourcis et a quand on le sait on s tonne moins de lire quels sont votre avis les moyens pour faire conna tre la prison Tout tout est bon faut rien jeter faut tout faire Nous on esp re fortement effectivement que a va pas retomber aussi vite que c est mont l int r t soudain pour la prison J ai rencontr un historien y a pas longtemps qui m a dit de toute fa on c est foutu d avance a a toujours t comme a y a toujours eu des moments o l opinion s est mobilis e et apr s c est retomb aussi sec Donc faut s attendre ce que a retombe II faut que nous on soit vigilants le tissu associatif est riche vous savez au moment de la sortie du livre vous int ressiez vous aux reportages sur la prison J essaye au maximum de regarder tout ce que je peux regarder En fait on a une adh rente qui nous fait une revue de presse qui nous d coupe tout ce qu il y a sur la prison et qui nous l envoie donc je me tape pas tous les journaux y a quelqu un qui le fait ma place quels sont selon vous les changements apporter au milieu p nitentiaire actuel J e pense que changer la prison c est une chose mais si a s accompagne pas d une r flexion sur q
138. fais plus attention je mettrais rien couper en disant y a eu un changement C est une impression mais je sais pas parce que ce qui s est pass y a trois ans si il y a eu des colloques c est derri re je sais pas quelles sont les r actions ou questions qui surgissent quand les gens savent que vous faites partie d une association d aide aux sortantes de prison Les gens d abord sont tonn s bon c est comme tout j ai plus d amis de relations de gens avec qui je parle facilement qui ont on va dire d une mani re relativement g n rale les m mes mani res de penser que moi que des gens qui pensent totalement le contraire de ce que je pense En g n ral on va dire que les gens que je vois travaillent dans le social aussi ont une optique aussi Y a une curiosit les gens sont tonn s les gens savent pas l aspect des femmes les tonnent et puis au d marrage ils demandent pourquoi j ai fait a mais les gens disent c est bien Y en a certains qui disent je me demande je viendrais bien mais je me pose des questions sur ce que je pourrais faire sur ce quoi a sert tout a mais c est plus je crois que les gens sont tonn s que a existe d j qu on puisse et ensuite qu une association comme celle l dure alors que le niveau d efficacit de rendement il est pas terrible les gens les nanas qui font appel Parcours de femmes faut pas esp rer non faut esp rer quand m me sinon o
139. grand qu ils peuvent pas laver leur linge des choses comme a A pr s c est des ah bon on a vraiment l impression que le d tenu est nourri log blanchi aux frais de l tat et puis que finalement on s occupe de tout pour lui et qu il est dans une position couv e par l administration p nitentiaire un peu la position d un enfant On explique que a se passe pas comme a y a l id e que n importe qui peut aller n importe quand en promenade Donc finalement on est enferm mais dans des conditions correctes a c tait ce qu il y avait beaucoup maintenant c est vrai les gens sont revenus un petit peu l dessus comme je le disais tout l heure les accueillants qui ont parl autour d eux de la prison suite au livre de V ronique Vasseur se sont pas heurt s finalement une fin de non recevoir de la part des gens Les gens taient plus curieux parce qu ils avaient d couvert des choses et est ce que c est vrai que Bon maintenant pour les enfants on fait beaucoup d actions dans les coles dans les coll ges et lyc es mais aussi dans quelques coles primaires et l c est diff rent suivant le quartier o on est On a des quartiers o les enfants ont des grands fr res des p res des oncles qui ont t incarc r s donc l ils connaissent bien ils coutent ils questionnent ils essayent de nous coincer c est plus un jeu Dans d autres coles a a t fait suite des travaux des exposi
140. hin a c tait le dernier en date c tait il y a deux jours Mais a fait peut tre sept reportages huit c est pas norme sur un an mais parce que y a d autres sujets et puis c est un travail de tr s longue haleine je peux pas mettre tout le temps le paquet sur la maison d arr t et puis c t de a n gliger d autres sujets qui sont en pleine volution et qui sont tout aussi int ressants de toute fa on que penses tu de la critique qui est de dire que c est principalement la maison d arr t qui est trait e parce que c est l qu on trouve du sensationnel Mais je pense pas parce que pour Loos Bah du sensationnel moi je l ai plut t vu comme quelque chose qu il faut changer tr s vite parce que c est plus possible c est plus possible de voir des gens vivre dans des conditions comme a c est c urant moi j en ai pas dormi de la nuit c est vraiment affreux Q uand on en parle l on se rend pas vraiment compte tout de suite parce que c est des mots a met de la distance mais de voir des gens quatre dans des conditions d gueulasses qui En plus ils ont un syst me c est pas la cantine si je crois que c est la cantine j ai oubli le terme ils peuvent acheter des produits de la vie quotidienne comme nous mais c est vachement plus cher donc y a une s gr gation l aussi y a une hi rarchisation au niveau des m tiers enfin ils sont pas pay s comme ils devraient c est pas le syst me am ricain
141. i a t appel participer cet organe de r flexion En ce qui concerne les m dias la situation est toujours semblable on a pas un acc s facile aux m dias l heure actuelle c est clair on n est pas aussi visibles que d autres organisations y a l ANVP association nationale des visiteurs de prison notamment qui a une relative bonne image aupr s de la presse FARAPE les gens comprennent pas tr s bien quoi l OI P bon la position est claire elle se situe dans le cadre d un contre pouvoir alors que la FARAPE rassemble 51 associations en France et nous effectuons un travail soit aupr s des d tenus soit aupr s de leur famille donc on est oblig s d tre partenaire de l administration p nitentiaire donc on a une image qui est moins caract ris e que celle d autres organisations On se pr tend des g n ralistes en mati re p nitentiaire on s occupe non seulement de la prison elle m me et de ce qui s y passe mais aussi des sortants de prison de la pr vention de la d linquance et de la r cidive on a un territoire tr s vaste quand vous aviez fait votre revue de presse avez vous not des tendances dans le traitement du sujet C est le cas aussi pour les rapports parlementaires c est ce que disait Bruno Cl ment l occasion du colloque sur les longues peines ce qui nous semble avoir marqu le plus l opinion publique c est la situation dans les grandes maisons d arr t bon ce qui constitue c est vrai un
142. i est la loi p nitentiaire ils sont assez m fiants ils se demandent un petit peu quelle sauce eux ils vont tre arrang s dans tout a ce qui est aussi parfois plein de bon sens m me si quelques fois c est je trouve exag r est ce que vos activit s au sein de la prison ont t modifi es depuis cette forte m diatisation Non non par contre dans les r seaux o on se trouve donc ceux de l glise des glises c est s r que y a des choses a devient une r alit On est r partis en secteurs pastoraux et Loos Aubourdin c est un secteur pastoral donc les prisons de Loos sont dans ce secteur g ographique et pendant des ann es a s arr tait l les paroisses du coin n en avaient rien faire Aujourd hui on commence voir des choses qui existent on voit des petits groupes de chr tiens qui se forment et qui viennent la prison et qui tablissent des liens avec l ext rieur a c est int ressant a marque aussi un changement dans les mentalit s quelles sont les premi res questions ou interrogations qui surgissent quand des personnes apprennent que vous tes aum nier des prisons Y a des r actions qui m agacent oh c est beau ce que vous faites et tout de suite on se sent sur son petit nuage mais je pense que c est pas plus beau qu autre chose que de se pr occuper d tres humains Alors apr s une fois pass es ces r actions l un peu admiratives ou certaines c est bien gentil
143. iaire L administration p nitentiaire communique assez peu et finalement c est des associations comme les n tres quoi sont cheval avec l administration p nitentiaire par la force des choses mais ind pendantes juridiquement qui font tout ce travail de sensibilisation Or en fait nous on est un peu cantonn s au r le de militant forc ment orient gauche par exemple et du coup notre discours est catalogu Si l administration p nitentiaire communiquait davantage elle aurait peut tre le sentiment de l impartialit dans le grand public Ensuite faudrait que les m dias arr tent pas qu ils fassent leur boulot en gros qu ils continuent de prendre des nouvelles de la prison de temps en temps et qu ils continuent de lutter contre les pr jug s la fonction p dagogique du journalisme etc Mais bon ils ont fait peu pr s leur boulot l et comme les politiques se sont empar s de la question maintenant j ai plus leur proc s faire avant j aurais pu les trouver attentistes mais l a y est ils se sont boug s Moi j ai mis l accent sur l administration p nitentiaire parce que tous les autres font peu pr s leur boulot correctement Ce que je veux dire c est que y a une esp ce d opacit de l administration p nitentiaire qui pla t pas aux d tenus et qui donne aux associations l impression de faire de la communication sur le monde carc ral la place de l administration p nitentiaire Rapha l BONTE vendredi 1 ju
144. in 2001 Membre de l Association Nationale des Visiteurs de Prison AN VP 35 ans mari trois enfants cadre administratif responsable des march s publics la communaut urbaine de Lille visiteur Loos pr sident de la section de l ANVP sur Lille membre du conseil d administration et du bureau national de l ANVP comment et quand tes vous rentr en contact avec l association Alors l association des visiteurs de prison je suis rentr en contact en 1993 je suis sympathisant depuis novembre 91 Savoir comment je suis rentr c est toujours plus facile de r pondre apr s coup Donc des lectures tr s pr coces et un go t affirm pour tout ce qui est questions conomiques et sociales et politiques depuis tr s longtemps de ma part je me souviens notamment il y tr s longtemps c tait le journal Okapi et bon ils avaient fait un jour un num ro sur la prison et par ailleurs quand j tais tudiant je lisais beaucoup le journal Lib ration l poque y avait des pages taulards dans le journal Lib ration et les d tenus qui le souhaitaient pouvaient gratuitement mettre des messages ou mettre des correspondances dans le journal Je pense que c est en partie suite a que je me suis int ress aux questions li es la prison et j ai eu envie de devenir visiteur de prison et j y pense depuis on va dire que j ai vingt ans avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et quelles furent vos impressions son su
145. in c est difficile de savoir exactement on a mont l ann e derni re une grosse op ration qui s appelait barreaux blancs avec des conf rences une exposition etc qui a fait fort parler de nous mais et du coup on a t aussi fort contact s mais est ce que c est le bouquin et l expo plus l op ration c est difficile de faire un lien cette op ration barreaux blancs fut elle mont e en r action au livre ou non Nous on y pensait depuis longtemps alors est ce que on a eu plus de facilit s depuis la sortie du bouquin c est possible parce que par exemple la mairie de Lille s est fortement impliqu e dans cette op ration au niveau aide logistique et financi re et c est vrai que c tait peut tre pas un sujet porteur il y a quelques ann es de a ne serait ce que deux ans alors que l a l est plus Mais moi je trouve un net changement quand je suis arriv e en 98 on avait beaucoup de difficult s faire un pas parler de la prison obtenir des aides obtenir des salles entrer m me en prison monter de nouveaux projets et je trouve que a a beaucoup chang depuis mais est ce que c est le bouquin J e pense que a y a contribu depuis le livre avez vous not des changements dans le regard des femmes que vous accueillez sur la prison Non pas vraiment mais je m y suis pas vraiment int ress e y a peut tre des changements mais j ai pas forc ment fait le lien donc c est une question
146. intime tr s intime c est videmment une force exceptionnelle J ournalistiquement je pense que c est nul mais au niveau du t moignage et de ce que a a pu avoir comme impact j applaudis mais a je pouvais pas le savoir sur le moment Mais c est vrai que quand y a eu la publication dans le journal j tais atterr e Mais apr s vu comment nous au service on a pu r cup rer ce truc d essayer de faire notre propre machin on tait super contents C tait pour moi et les gens avec qui je bosse l occase ou jamais de pouvoir balancer des trucs apr s par exemple typique on a pu monter une double page qui s appelait voyage en horreur p nitentiaire qu on est arriv faire un titre de Une l dessus o on fait toutes les histoires horribles qu on avait accumul es depuis des semaines et des mois que de temps en temps on passait en petits papiers mais bon qu taient dernier coin derni re page et que l plaf on pouvait mettre le viol de machin le suicide de truc le d faut de soin et patati patata avec un papier qui chapeautait le tout pour bien expliquer les enjeux a a a t possible parce que y a eu Vasseur et parce que y a eu mon avis cette esp ce de d rapage journalistique qui fait qu on a pr sent des faits comme actuels alors que c taient des faits qui datent de y a huit ans et qu aujourd hui la prison de la Sant c est pas a quelle est aujourd hui votre marge de man uvre pour crire sur la
147. isent ils sont log s nourris blanchis ils vivent bien ils ont une cour de promenade l t ils sont tous bronz s parce que ils se sont promen s tout l apr s midi en fait ils ont pas se plaindre ils ont une salle de sport ils peuvent reprendre leurs tudes quasiment gratuitement alors qu il y a des tudiants dehors qu ont rien fait de mal et qui sont oblig s d aller travailler pour payer leurs tudes etc tous ces clich s l Mais ils voient pas c t que si ils font a c est un peu parce qu ils ont rien d autre faire les d tenus que c est s occuper pour pas devenir fou et que malgr tout il leur manque quand m me un truc c est la libert et le pouvoir d action et de pens e de faire ce que je veux et a les gens s en rendent vraiment pas compte On leur dit mais si tu veux on va faire un petit test tu vas rester enferm dans neuf m tres carr s je vais venir t ouvrir une heure par jour rester quasiment tout seul ou avec des gens que tu ne connais pas mais t auras le droit de faire de la muscu t auras le droit de faire tout ce que tu veux et puis on verra si vraiment t es si heureux que a et situ te plains pas Les gens comprennent pas pourquoi les d tenus se plaignent estimes tu que le livre de V ronique Vasseur a modifi ce regard Bah maintenant ils ont un petit peu piti y a des personnes qui l ont lu et qui disent oh oui les pauvres mais apr s a tombe dans l extr me
148. ison donc on en parle ces moments l Mais on en parle pas que comme a et bon y a eu quand m me peut tre que je suis trop optimiste la loi pr c dente p nitentiaire qui limite quand m me un peu l incarc ration avec un nouveau dispositif sur l instruction par rapport actuellement dont j attends avec curiosit les r sultats mais bon il semble que y ait d j des r sultats parce qu on en discutait entre visiteurs de diff rentes r gions et il semble que dans la majorit des juridictions le nombre d incarc rations baisse semble qu au niveau national le nombre de d tenus baisse d un niveau non n gligeable et a c est parce que le regard a peut tre un petit peu chang et que on a eu un regard plus divers sur la prison que celui qu on avait y a quelques ann es certainement oui Savez vous comment les d tenus que vous rencontrez ont v cu cette m diatisation C est pas un sujet dont on a forc ment beaucoup parl avec les personnes d tenues c est pas venu tr s spontan ment dans la conversation de ma part non plus d ailleurs Gilles CHANTERAINE jeudi 17 mai Th sard 3 ann e en sociologie de la d viance 25 ans DEUG d histoire DEA de sociologie dont le m moire eut pour sujet le rapport l enfermement de multir cidivistes th se avec une probl matique subjectiviste sur le rapport l enferment membre de l Association Fran aise de Criminologie membre de l association Parcours d
149. istent Que les personnes qui ont travaill dans un tablissement p nitentiaire ont vu des coins sordides des rats des souris des chats des tas d immondices et compagnie on l a vu on y a tous travaill mais en faire un bouquin moi je trouve que c est il fallait que y ait l autre volet de ce qu tait la d tention et la prise en charge de la population p nale qu avez vous pens du traitement m diatique du livre et plus largement de la prison Je trouve que c est comme tous les faits divers ou les ph nom nes de soci t on prend le sexe le crime pour faire la Une des m dias et puis parce que c est a qui ram ne de l audience de l audimat de la vente de presse Elle a eu le courage de faire ce que d autres n avaient pas fait c est vrai que tous les gens qui ont travaill j y ai travaill treize ans avant de travailler en milieu ouvert mais elle n a trait que le c t n gatif des choses Et je pense aussi que les m dias mon avis n ont pas donn la r ponse aux gens qui voulaient apporter le c t je vais pas dire optimiste ou positif des choses parce que la prison a sera jamais ni optimiste ni positif mais tout le travail qui est fait au quotidien dans les prisons et qui est extr mement important 4 4 est ce que vous ou le SPI P a t l poque contact par les m dias M oi non et le SPIP je sais plus je pense pas estimez vous que le th me de l insertion ou de la r insertion
150. it des interviews de l aum nier de Loos des interviews de travailleurs sociaux des choses comme a qui l taient plus dans la v rit dans le concret dans le r el avez vous discut de ce livre autour de vous notamment avec les femmes qui viennent vous voir Ah tiens donc pas avec les femmes Ah si si je l ai pr t si si autant pour moi je l ai pr t d ailleurs deux filles qui l ont trouv tr s bien et qui ont trouv que c tait tr s bien crit m me si des fois elles ne se reconnaissaient pas trop mais enfin y avait des choses qu elles ont reconnues comme tant r elles Dans l association a a m me t un sujet presque pol mique carr ment pol mique dans le sens o certains disaient que c tait n importe quoi que c tait une op ration mont e que ce bouquin il tait pas sinc re Tout le monde s accorde dire que c tait pas un livre de tr s haute qualit mais bon y avait des gens qui trouvaient que c tait bien que a soit paru d autres qui trouvaient que a faisait une pol mique suppl mentaire que a traitait pas des sujets de fond oui on en a quand m me pas mal parl a a t quand m me un v nement avez vous rencontr des journalistes apr s la sortie du livre Nous on est r guli rement contact s par des journalistes par des tudiants journalistes par des tudiants tout court donc j ai pas trouv qu on ait t contact s plus apr s qu avant Enf
151. it jours qui mauvaise nouvelle pour nous nous a dit que l ouverture n est pas pr vue avant 2003 donc a nous m ne quand m me assez loin m me si c est du court terme donc pour une association 3 ans c est beaucoup Donc l ce que nous faisons actuellement j organise des colloques des manifestations et aussi des expositions D ailleurs on a actuellement une exposition qui tourne qui s appelle arr t sur maisons d arr t et donc on avait pr vu de boucler cette exposition enfin son itin rance pour fin 2001 et puis bonne nouvelle on est d j pris pour sa r servation jusqu juillet 2002 elle ira dans la r gion lyonnaise dans six mois ou trois mois je sais plus enfin elle est encore prise Donc pour l instant on organise des colloques des manifestations et on fait aussi des interventions dans des lyc es et des coll ges sa sortie en janvier 2000 avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et quelles ont t vos impressions son sujet Oui je l ai lu II est tr s bien ce livre malgr cela j ai deux critiques n gatives la premi re c est qu la fin y a aucune conclusion y a rien y a aucune proposition de la part du docteur Vasseur et l autre critique qui pour moi compl te un peu la premi re c est que le livre n est qu une succession de clich s Elle cite des faits elle voque des circonstances particuli res sans jamais prendre aucune position sans proposer quelque chose et c est une suite d
152. ition relativement lib rale propos des tablissements p nitentiaires au nom du combat pour les libert s pour le respect des droits de l homme ils se sentiraient assez proches de ce qui pourrait tre fait pour am liorer les sort des d tenus Et puis il y a ceux que j appellerais les petits blancs enfin entre guillemets tout a qui eux se montrent extr mement durs envers ce qui concerne les d tenus bon c est un peu ce qui avait t aussi rep r par les sociologues dans les enqu tes d opinion dans la mesure o ce sont des gens qui de par leurs efforts ont r ussi en d pit de tous les handicaps qu ils pouvaient avoir au d part ils supportent mal que les gens de leur milieu tombent dans la d linquance et avec vos tudiants montrent ils un int r t nouveau pour la prison Bon y a un int r t qui se manifeste c est aller visiter une prison cette sorte de voyeurisme style loft story chaque ann e y a des tudiants qui me demandent mais pourquoi on va pas visiter un tablissement p nitentiaire Bon je leur explique que s agissant d une prison bon bah on y va pas comme a pour une visite si on veut intervenir dans un tablissement p nitentiaire il faut avoir un projet dans le cadre d un projet on peut ventuellement y aller donc y a un change entre les tudiants de l int rieur et les tudiants de l ext rieur puisque y a des tudiants qui se trouvent l int rieur des prisons Autrement y a
153. ives criminologiques Presses de l Universit de Montr al amp Presses de l Universit d Ottawa amp De Boeck Universit 1996 368 pages FOUCAULT Michel surveiller et punir Gallimard 1981 315 pages FREUND Andreas journalisme et m sinformation La pens e sauvage 1991 365 pages GANDY Oscar beyond agenda setting Norwood Ablex 1982 243 pages GANS Herbert deciding what s news New York Vintage Books 1982 395 pages GERSTL Jacques la communication politique PUF 1992 128 pages GOFFMAN Erwing asiles tudes sur la condition sociale des malades mentaux le sens commun Les ditions de Minuit 1969 447 pages GOFFMAN Erwing stigmates les usages sociaux des handicaps le sens commun Les ditions de Minuit 1975 175 pages HALIMI Serge les nouveaux chiens de garde Liber Raisons d agir 1997 111 pages HALIMI Serge un journalisme de r f rence mis re des m dias en France Le Monde Diplomatique f vrier 1995 n 491 HAYE Yves de la journalisme mode d emploi des mani res d crire l actualit La pens e sauvage amp ELLUG Grenoble 1985 216 pages KAUFMANN Jean Claude l entretien compr hensif 128 Nathan 1996 128 pages KENSEY Annie amp TOURNIER Pierre Victor lib ration sans retour devenir judiciaire d une cohorte de sortants de prison condamn s une peine temps de 3 ans ou plus CESDIP Etudes amp Donn es p nales n 69 SCERI Travau
154. je pense bon et comme j ai travaill sur Lyon j ai bien vu tout ce mouvement l Et d ailleurs comme a touchait tous les bords politiques et la droite et la gauche forc ment a a aliment au sein de ces politiques une r flexion et il faut bien le dire si y avait pas eu ces l ments l de remont s la situation du maghr bin lambda des Minguettes int ressait pas grand monde Donc voil je crois qu y a a et puis que peut tre le th me des libert s alors c est un peu particulier parce qu on revient presque au d bat de 80 de 79 sur s curit et libert et on sent bien qu il y a la fois une app tence dire tol rance z ro s curit maximum dans une soci t et en m me temps de dire il faut un d veloppement des libert s Donc on n est pas encore sorti v ritablement de ce d bat l qui pose d ailleurs mon avis des probl mes de contradiction assez vidente par exemple sur la gestion des mineurs incarc r s On sent tr s bien qu au sein d une soci t on est de moins en moins tol rant suivant en cela l exemple am ricain on serait sur une r pression et a choque pas alors qu on pousse des cris d orfraie quand on voquait a sur des formes de r pression sur des moins de treize ans maintenant on commence voquer a Et en m me temps on pointe du doigt l archa sme de l enfermement Mais bon on peut critiquer et dieu sait qu il faut critiquer la v tust la surpopulation l enco
155. jet Je l ai pas lu donc on va tre prudent je n ai lu que les deux pages parues dans le journal le Monde en son temps enfin d j l poque c est int ressant c est que c est la m diatisation par le journal qui a fait conna tre le livre parce qu il se publie plusieurs livres sur la prison chaque ann e quand m me Donc j ai lu les pages du Monde et j ai eu comme beaucoup des sentiments partag s savoir que globalement j ai jug plut t positif que l on parle de la prison qu on r veille un peu l opinion publique et qu on parle de la prison dans une philosophie plut t humaniste que r pressive Par contre y a deux choses qui m ont un peu g n d abord le t moignage de V ronique Vasseur remonte d j quelques ann es et sur une prison bien sp cifique qu il ne faut pas consid rer comme repr sentative des prisons fran aises a n a peut tre pas t assez dit Alors on pourra r torquer qu montrer plus noir on incite les gens se r veiller partout bon a c est tout un d bat Le deuxi me aspect c est que ce livre met le doigt sur les r alit s mat rielles de la d tention ce qui est certes important mais certainement pas le plus important Et troisi me point alors l c est plut t dans la fa on m me d crire de ce que j en ai lu en tout cas dans l extrait du journal ce qu est peut tre pas repr sentatif je trouve que la fa on dont elle parlait des personnes d tenues tait un peu pr sen
156. l homme ou l OI P observatoire international de prisons avant quels sont les apports majeurs de cette derni re ann e et demie dans la soci t Les gens resituent le d tenu dans la soci t sauf pour un seul et unique cas qui est les attouchements sexuels et le viol sur mineur Mais sinon les gens veulent bien des droits pour les d tenus J e sais par exemple que depuis d but 2000 y a des rideaux devant les toilettes dans les cellules ce qui y aura aussi Sequedin et a c est pas le livre de V ronique Vasseur qui a fait a Par contre pour les gens y a encore deux types de prison y a la prison taudis et y a la prison quatre toiles Sequedin pour les gens c est un h tel quatre toiles parce que y aura un patio de la verdure des grandes baies vitr es alors que l architecte l a expliqu la lumi re ne peut faire qu apaiser les esprits Alors les prisons quatre toiles non Les gens pensent que le d tenu doit payer sa dette a veut dire faire sa peine le faire souffrir et c est lui donner aucun avantage aucune faveur aucun droit J e pense que c est le public qui a construit cette image de quatre toiles Sabine FERRARI lundi 11 juin 2001 Responsable du groupe GENEPI sur le Nord membre depuis septembre 1999 22 ans ma trise de psychologie du travail avec pour sujet de m moire le stress professionnel des surveillants de prison et la motivation au travail membre de l Association fran aise de crimin
157. l va recevoir des choses tr s riches je veux dire foisonnant du vrai du faux de l exag r du v cu enfin Et puis de l autre c t il va recevoir une parole officielle coinc e o y a quelqu un qui mesure tous ses mots en disant faut pas que je dise a sinon si je dis a je vais me faire taper sur les doigts De sorte que je crois qu on est pas dans un d bat juste c est un peu comme si moi ici je me disais toujours il va aller l utiliser il va aller le donner mon patron et je vais tre vir e cause de a bah je vous parlerais s rement autrement si j tais dans ces conditions l J e crois que en quelque sorte a fausse le d bat on a s rement pas tous les l ments en m me temps je crois que V ronique Vasseur elle de son point de vue l endroit o elle tait elle tait dedans elle tait professionnelle je crois qu elle a dit ce que elle personnellement elle voyait percevait ressentait et observait de son poste estimez vous que les m dias avaient les moyens ou se sont donn les moyens pour traiter d un sujet aussi herm tique que la prison a d pend ce qu on appelle les m dias je crois que c est comme tout Y a des canards type admettons la Voix du Nord o c est pas un journal d investigation alors ils ont repris les d p ches de l AFP agence fran aise de presse y a peut tre quelqu un qu a lu le bouquin et qu en a fait une critique et puis on a envoy un ou une journali
158. laire on parle jamais des trains qui arrivent l heure C est le sordide c est le calamiteux c est le mis rable qui frappent plus l opinion les r ussites ne font pas de belles images Je me souviens d un journaliste de la Voix du Nord qui je parlais d une initiative qu on comptait prendre propos de la lutte contre la r cidive non c tait pas de la Voix du Nord c tait de FR3 bon il m a dit quelles images nous pr senter bon l image d un gars qui sa sortie d un tablissement p nitentiaire retrouve une vie ordinaire quel int r t a pr sente pour le t l spectateur On est un peu g n par a dans vos relations personnelles avez vous per u un changement dans le regard pos sur la prison Moi je suis enseignant enseignant de droit donc chaque ann e j voque le probl me de la prison avec mes tudiants et je note une diff rence de sensibilit suivant le milieu social des tudiants et suivant leur origine aussi ethnique s agissant d tudiants maghr bins que je peux avoir il y a une tr s grande sensibilit au sort des d tenus leurs conditions de vie etc et bon en r gle g n rale j apprends de fa on allusive en cours d ann e qu il a un cousin qui est Loos ou bien un fr re m me ou quelqu un du quartier y a une proximit quoi S agissant de ceux que j appellerais les bourges les tudiants qui viennent de milieux bourgeois bon on sent pour la plupart des tudiants une pos
159. le soufflet retombe vite et que la question des droits de l homme en prison ne reste que quelque chose de trop banal ou en tous les cas de pas int ressant pour les m dias Il est clair que agiter le spectre des droits de l homme dans les prisons en France en tous les cas a suscite des r actions pol miques assez importantes en tous les cas des r actions pidermiques de la part de gens qui ne sont pas sensibilis s la question de la prison donc c est pas un sujet vendeur c est donc pas non plus un sujet qui va faire de l audience et c est pas avec a que la presse les m dias vont faire du chiffre Ce qu on constate depuis un an c est que y a eu un gros soufflet m diatique pendant quelques mois ce soufflet est un petit peu retomb et que depuis sauf dans les cas tr s pr cis notamment ces derni res semaines suite la r v lation par l OIP des r sultats de la consultation du personnel ou bien quelques jours apr s suite au d c s par suicide d une personne au centre de d tention de Loos et de la tentative de suicide dans la m me journ e d un autre d tenu les m dias en tous les cas au niveau r gional ne s int ressent que tr s rarement ce que l on a dire ou en tous les cas aux questions des droits de l homme avez vous t contact l poque par des journalistes Oui bien s r L OIP a entre guillemets bonne presse et en tous les cas est consid r par les m di
160. les gens savent de la prison Tr s peu de choses tr s peu de choses et mon opinion est que le quidam lambda qui n a jamais mis les pieds en prison et qui ne conna t la prison que par les images de la t l vision ou des conversations de couloir a une repr sentation tr s d form e de ce que peut tre la prison dans la r alit On entend des choses comme la prison trois toiles ils ont la t l le frigo des choses pas vraies en partie mais elles ne suffisent pas d peindre un univers qui est un univers confin qui est univers du non droit de la non information qui est quelque chose de cach La prison reste quelque chose de cach aux yeux de la soci t rares sont les gens qui rentrent en prison et qui en ressortent autrement que comme d tenu y a bien des visiteurs de prison une cinquantaine la maison d arr t de Loos y a bien quelques personnes qui y travaillent des intervenants une aum nerie des gens qui s int ressent la prison des association telles que Trait d union mais a reste un petit groupe assez minoritaire G n ralement les gens s imaginent la prison ou bien comme un lieu idyllique o les gens ont toutes les facilit s ou bien comme l enfer a n est vrai ni dans un sens ni dans l autre Quand je dois expliquer ce qu est la prison je dis souvent imaginez que vous deviez vivre une semaine enferm dans votre salle de bains avec deux personnes que vous n avez
161. let 1 4 1 aa M On est retomb s Effet V R percu 5 d clen mouye la rem d bat m 1 Synergie qui continue Effervescer 1 0 1 2 1 an ne pas faire retomber de sensibi d blocage p effet de l 1 0 1 Dole oiite I faut que la r flexion Pol n 2 se prolonge 1 1 4 nr a retombe a commen pas de retomb es faut que a dure a fait Les gens oublient vite D tonateur 4 EM a a a D crue et pic Pol mique Fait ce 14 affaire impact d effet choses qui DS MT MN EEE TELE Retomb es Op ration Grand cot 2 mont e dans le pol m d bloquer Contact Appellation Notes view avec les Cons quences par la Dur e effet concernant Mots autoi m dias profession m diatique VV et ou son docteur livre 1 4 1 EE a va changer D clenche 2 vag 4 0 0 Tu Faire p 3 inter 1 4 1 o qu Encore wait amp see Battage RECAPITULATIF Lu le livre Avis sur le livre Oui 11 Bien 2 Parcouru 3 Moyen 3 Non 5 Pas bien 9 Appellation par la profession Cons quences docteur Positives 16 Dit docteur 3 Moyennes 1 Parle de VV 14 Aucunes 2 Parle pas de VV 2 REVUE DE PRESSE 2001 LE MONDE J ANVIER 2001 3 janvier 3 lignes suicide 4 janvier 6 lignes faits divers 6 janvier 8 lignes va
162. ller comme a pour une visite moi a me semblerait ind cent quelles images ont vos tudiants de la prison J ai pas eu l exp rience d aller avec une classe en prison par contre on a r alis ici sur Lille en collaboration avec la Ligue des droits de l homme la maison de la nature et de l environnement Prison ustice 59 l exposition arr t sur maison d arr t et j ai fait venir une classe de mon lyc e pour voir cette expo Y avait notamment la reconstitution d une cellule et bon a a t un choc pour les tudiants certains m ont dit vraiment voir les t moignages de d tenus sur les murs les photos qui ont t r alis es la maison d arr t de Loos ce lieu clos o on imagine que deux trois d tenus peuvent vivre ensemble ils m ont dit que leur image de la prison avait t chang e alors qu avant c tait plut t oh la privation de la libert qu est ce que c est ils ont la t l ils sont log s nourris blanchis Mais bon c est ce que j essaye de faire comprendre aux tudiants que la privation de libert n est pas faite pour a a atteint beaucoup de choses c est Giscard d Estaing qui avait dit I a prison doit tre la privation de la libert rien que a de fait la privation de libert c est tout un monde qu on te aux d tenus estimez vous que l opinion publique a la moindre id e de cette r alit Bon j ai l impression que les choses ont un peu boug mais je dirais comm
163. mbrement ceci tant il faut savoir ce qu on veut ou on enferme les gens ou on les enferme pas Donc a mon avis y a des contradictions ce niveau l avez vous suivi l poque ce qui tait crit dit ou montr dans les m dias sur la prison et qu en avez vous pens J ai tout suivi j ai tout suivi Ce qui a merg assez largement c est de dire ce qui est maintenant un peu dans la loi p nitentiaire c est de dire on applique l emprisonnement un tas de cat gories j emploie toujours le mot entre guillemets de d viants qu est pas forc ment le mot adapt alors qu il faut se poser le sens de la peine pour un certain nombre de cat gories pour les mineurs et de fa on encore plus critique c est les cas psychiatriques mon avis l on est l aune de ce d bat l sur comment enfermer des gens qui pr sentent des troubles du comportement tels qu ils ne peuvent pas rester au sein d une soci t Donc a c est le premier point Le point de la v tust des quipements me paraissait clairement pos en sachant que de ce point de vue l l opinion publique est assez partag e notamment parce que mais c est moins le d bat qu tait introduit l mais c est mon exp rience de chef d tablissement et notamment quand j ai dirig l tablissement de Maubeuge ou j ai fait visiter cet tablissement aux normes de 1990 et j ai eu des r actions de population tr s disparates sur l id e de prison 4 toiles etc a
164. me assez porteur encore maintenant d ailleurs on donne tout de m me une image de la prison qui montre que ce sont pas des barbares ce sont des gens qui Savez vous comment les d tenus ont v cu le fait que l on parle d eux dans les m dias Avec beaucoup de m fiance parce qu ils en ont vu d filer des gens avec des cam ras t l dans les coursives des missions la t l ils ont vu tout a Mais l important c est quoi c est que les conditions de vie elles changent que la r insertion a ne soit pas qu une belle expression en l air que la remise en cause des longues peines des p riodes de s ret que la lib ration conditionnelle soit de nouveau quelque chose qui soit possible Les gens en prison ils s excitent pas c est wait and see savez vous aussi comment le personnel de surveillance a lui r agi Alors l c est plus mal plus mal parce que il a une fois de plus l impression d tre oubli dans cette op ration I y a un gros manque de personnel les entendre c est ce qu ils disent ce qui n est pas totalement faux d ailleurs parce qu ils ont obtenu en 97 ou 98 le fameux cinqui me c est dire cinq ann es travaill es compt es pour six pour la retraite Et donc quand cette loi a t mise en application du jour au lendemain toute une s rie de gens ont eu la retraite donc on s est retrouv s devant un vide et un manque de personnel tr s r el a c est s r Bon alors sur tout ce qu
165. ment de par sa fonction Oui beaucoup de curiosit y a de la fascination beaucoup d images toutes faites de violence de gardiens sadiques ce genre de choses IIs taient tr s surpris parce qu il y a les d tails de dire ah oui le lavabo marchait pas alors ils se d brouillaient comme a le fait que y ait une bonne par cellule a les gens imaginaient pas penses tu que le regard des gens sur la prison a chang Mais les gens oublient vite c est a qui est marrant je sais pas je pourrais pas te dire C cile PRIEUR mercredi 20 juin 2001 J ournaliste au Monde rubrique J ustice 29 ans depuis 5 ans au Monde Institut d tudes Politiques Rennes cole de journalisme Strasbourg comment tes vous arriv e traiter du sujet de la prison En fait par le jeu des rubriques au journal donc c est un journal qui est tr s rubriqu c est dire que chaque journaliste a une th matique bien pr cise sauf des reporters qui sont un peu volants sur tous les sujets Moi je m occupe de Justice et de prisons c est dans ce cadre l que je m occupe des prisons priori je suis la seule dans tout le journal A m occuper de ce qui est institutionnel prisons et peu pr s la seule faire du reportage en prison comment est venue l id e de publier en double page des extraits du livre de V ronique Vasseur Alors a c est pas une d cision qui est issue du service soci t
166. miers en fait oui je les ai lus ensuite j ai suivi a un peu de l int rieur de la prison en fait Moi j tais en plein sur le terrain quand y avait ce tapage m diatique donc je le voyais un petit peu de l int rieur les gens avec qui tu tais en contact en prison ont ils r agi au livre A l poque je pense ouais je pense qu ils en ont beaucoup discut as tu eu des discussions personnelles l dessus Si j ai fait un entretien avec un directeur d une grande maison d arr t du Nord de la France et c tait un des th mes que j ai abord s en entretien donc il me faisait part de il me faisait part de son ressentiment en fait savoir que l administration p nitentiaire passait un peu pour les dindons de la farce alors que lui se pr sentait avec ce qu il pouvait faire avec les sous que les politiques voulaient bien lui donner c est dire qu il rejetait la faute sur les politiques alors que Vasseur critiquait fortement l administration p nitentiaire En gros c tait a pour r sumer tr s fortement tes proches t ont ils interrog sur le sujet l poque On m a demand ce que j en pensais a a d arriver oui Euh je r fl chis si j ai des exemples pr cis de discussion pas sp cialement j ai pas d exemple pr cis mais je sais que j ai d j d donner mon avis des copains propos de ce bouquin est ce que a a chang ta fa on de travailler vis vis des m dias et de l administratio
167. mme on se renouvelle norm ment chaque ann e toutes les infos sont perdues Donc sur les prises de position sur le fait que chaque G n piste devrait tre inform ou du moins chaque responsable de groupe sur ce qui se passe en temps et en heure au niveau national et qui a rapport avec la prison enfin tout ce qui gravite autour pour que y ait vraiment un lien entre chaque groupe et le niveau national Parce que pour l instant au niveau organisation c est catastrophique Donc le charg de com devrait s occuper de a et aussi faire para tre des articles aussi des livres sur en fait y a la lettre du GENEPI qui para t plus depuis six mois je crois ce qui fait qu on avait une petite base sur laquelle on pouvait travailler a le charg de com devrait s en occuper Et puis videmment tout ce qui est contact au niveau national avec la presse de nous dire nous voil ce qu on doit dire voil ce qu on ne peut pas dire parce que a va d vier de nous former un petit peu ce niveau l Selon toi est ce que la prison est devenue maintenant un sujet disons banal Non parce que c est toujours le m me probl me la plupart des gens pour eux les m dias c est surtout la t l vision la t l vision elle a besoin d images et d images choc de phrases choc donc c est toujours les st r otypes les clich s les anecdotes qui ressortent et toujours pas la vraie vision de la d tention Et l ce qui va ressorti
168. munication digne de ce nom et de plus refuser les demandes de reportage elle peut juste arguer comme toujours que il faut du temps gningningningnin mais voil c est fini Et y a un truc qu est tourn y a une page qui s est tourn e dans le rapport de cette administration au grand public et puis bon a a d clench beaucoup de choses en interne dans l administration sur le r le des surveillants sur leur avenir etc que pensez vous de l hypoth se qui pr sente le livre de V ronique Vasseur comme une commande politique de la part du minist re de la justice C est une connerie totale connerie moi je la connais V ronique Vasseur non L id e elle court peut tre mais elle est tay e sur quoi Moi je pense que c est une vraie connerie Le minist re de la justice il tait dans la merde a les a foutus dans le caca Guigou elle voulait pas de cette commission d enqu te sur les prisons on tait encore sous le minist re Guigou la Lebranchu elle a r cup r la mise et elle va nous faire une pseudo loi p nitentiaire pour nous dire que c est formidable c est pas a On en tait un minist re qui tait focalis sur les questions de pr somption d innocence d ind pendance de la justice donc tout ce qui tait d linquance col blanc patati patata qui avait absolument rien faire de la prison qu avait balanc une esp ce de truc programmatique qui tait plein de bonnes intentions comme d habit
169. n Y a trois questions Mon rapport aux m dias non pour ce que j en suivais j ai essay de voir la fa on dont c tait trait j ai trouv qu ils taient un peu le nez dans le guidon de l actualit sentiment d autant plus fort que moi j tais en train de j tais plong dans l histoire et que cette crise p nitentiaire si elle est prise avec un peu de recul historique elle est tr s int ressante analyser et bon j avais l impression que les journalistes taient vraiment le nez dans le guidon du pr sent Donc a a chang mon rapport avec les m dias non pas sp cialement je les prends toujours avec scepticisme Ensuite la deuxi me question est ce que a a facilit mes rapports avec l administration p nitentiaire a les a ni facilit s ni compliqu s puisque j tais sur la fin de mon terrain j avais plus de n cessit de n gocier mes entr es elles taient n goci es je terminais point Est ce que a a facilit mes recherches Euh a les a complexifi es c est dire que y a eu beaucoup de bouquins savants et non savants qui sont sortis apr s a apr s les rapports parlementaires donc a a augment mon travail bibliographique de mille pages as tu relev des constantes dans l analyse de la prison par les m dias Bah ils taient toujours obnubil s par la question de savoir si la prison r ins re ou ne r ins re pas c tait la probl matique de la prison elle tait toujours envisag
170. n es qu on le disait elle a rien invent Mme Vasseur c est toujours peu pr s ce jugement l Souvent d ailleurs on occulte le fait que a a eu un effet salutaire Souvent c est en gros elle s est fait un coup m diatique en disant des choses qu taient dites depuis longtemps En fait a vaut tant pour les chercheurs qu on invite qui relativisent tous le bouquin de Vasseur parce qu il est pas rigoureux et pour les praticiens qui trouvent aussi que elle a pas vocation repr senter les praticiens en g n ral est ce que le livre a modifi l action du GENEPI On en a discut mais on en a pas tir de nouvelles m thodes de travail Tout le monde en discute un peu tout le monde est assez critique sur le bouquin il y a ceux comme moi qui reconnaissent que a a un effet positif m me si c est pas en soi terrible et puis il y a les autres qui encore une fois se sentant d pouill s en gros du discours sur la prison trouvent que c est beaucoup de bruit autour d un truc qui est au GENEPI depuis longtemps m me pour des jeunes g n pistes c est marrant Et puis il y a ceux qui l ont pas lu bien s r Mais nous apr s plus techniquement on en a rien tir de sp cial On a pas cherch en quelque sorte rebondir ou surfer sur la vague qui a t faite par ce truc l pas du tout puisqu encore une fois y a des tensions des r flexions internes sur les rapports qu on doit avoir avec la presse particuli rement la presse grand pu
171. n d une mani re quilibr e car soit on tombe dans le versant d une prison 4 toiles qui est une image ou un clich soit on tombe dans l autre clich Alors la r alit elle est pas aussi simple que a moi je le vois tous les jours heureusement pour certains d tenus qui arrivent ici la prison existe parce que le processus qu ils ont adopt l ext rieur est un processus qui les conduit tout droit la d ch ance physique et la mort et c est vrai que parfois la prison vient stopper a En prison quand on est d prim on met pas une journ e pour rencontrer un psychiatre dehors quand on est d prim quand on vit dans la situation dans laquelle vivent la plupart de nos d tenus on en a qui rencontrent jamais de psychiatre Donc voil si vous voulez les choses sont pas aussi simples que a Et a les m dias l expriment tr s tr s mal parce qu elles vont tout droit au point qui va faire de l audimat qui va attirer avez vous l impression que depuis le livre votre message est diff remment per u Moi si vous voulez je consid re que ma pratique et la pratique de l administration centrale par rapport moi en ce qui concerne ma relation avec les m dias n a pas t modifi e apr s le livre de Madame Vasseur C est vrai qu on a eu davantage tendance nous envoyer sur les plateaux t l parce que on s est dit qu il faut quand m me que la p nitentiaire soit pr sente Moi je vais vous donner un exemple tr s simple
172. n ferait rien mais je veux dire que y en a au moins une sur deux qu on a des chances de revoir Et c est vrai que c est quelque chose qui peut sembler d sesp rant on rame et puis faut re ramer parce qu on repart en arri re et a je crois que les gens a leur fait un petit peu peur et puis pour beaucoup aussi c est l ignorance m me si c est des gens qui ont une ouverture sur le plan intellectuel et humain y a quand m me une grande ignorance du type de population de ce qu elle a pu vivre de o elle sort Moi quand je donne un petit peu le portrait type des jeunes femmes qu on re oit Parcours et qu on essaye d aider les gens disent hein quand je dis que y en a une sur deux ou une sur trois qu a soit t battue ou qu a subi de l inceste soit que et l c est plus que une sur trois c est quasiment neuf sur dix qu a pas t plus loin que de merdouiller jusqu en classe de 5 Toutes ces choses l et qu elles sont pour beaucoup dans la drogue et que a leur enl ve de leurs capacit s tout a et qu elles ont d j un gosse d un p re un autre d un autre bon ce qui est le quotidien de Parcours les gens disent ah oui mon dieu c est vrai Mais d habitude comme ce sont des gens avec qui on ne parle pas d habitude on n a pas de raison on les conna t pas pour de vrai tout d un coup cela devient vrai et c est par a souvent que les gens sont accroch s Souvent quand les gens me demandent je repren
173. n j y serais pas all e Enfin je dis a c est tr s dur j y serais all e si parce que ce qui s tait pass je sais pas si tu te rappelles apr s la sortie du livre de V ronique Vasseur ils avaient fait op ration portes ouvertes donc la maison d arr t ils avaient invit je sais pas combien de journalistes dont celui de T l rama c tait pas mal ce qu il avait fait Et l quand t arrives en groupe qu on te choisit les cellules qu on va ouvrir c est dire c est pas toi qui les d signe on les choisit ensuite le d tenu le pauvre d tenu qui est interrog il a parl cinquante fois devant les cam ras c est tout juste si c est pas un attach de com et il dit les choses qu il a r p t es c est beaucoup trop lisse mon sens Le temps de mettre l autre l aise que y ait un rapport de confiance qui se cr e qu il sente qu on est pas l pour le juger et qu il va tre prot g a c est hyper important parce que y a des retours apr s dans les cellules bon c est pas possible c est pas vraiment du reportage y a trop de barri res le dialogue est mal install a c est vachement g nant c est pas des conditions de journalisme Mais c est tr s rare qu on les ait vraiment l on a de la chance je pense enfin j ai pas fait mais y en a une Toulouse de prison aussi une prison qu on a visit e et l j tais encore tudiante c tait avec l cole et l pareil c tait super cadr le parco
174. n publique sur la d tention est ce que le GENEPI de Lille a eu l occasion d inviter V ronique Vasseur pour des d bats Avant elle venait au GENEPI tous les ans on a une formation nationale pendant une journ e avant elle venait r guli rement Mais en fait maintenant ils peuvent plus vraiment l inviter parce sinon les autres professionnels n accepteraient pas de venir avec elle de participer une manifestation en sa pr sence J e pense que c est la m me chose que moi ils trouvent que elle d crit certaines choses qui d apr s certains d entre eux sont pas vraies dans ce qu elle dit J e pense qu il y a des choses vraies mais qu elle a oubli de dire que c tait pas aussi courant que a et je pense que c est pour a que a passe vraiment pas Et puis elle a un regard vraiment tr s critique sur beaucoup de choses Moi je le trouve par exemple enfin je me souviens plus exactement du livre mais c est vrai qu elle critique un peu de fa on g n rale tout ce qui est l administration p nitentiaire et donc forc ment tous les professionnels qui interviennent se sentent peut tre un peu critiqu s a les force r agir mais je pense que y a un peu une part de d fense de leur part mais je pense aussi qu elle a t peut tre un peu trop loin dans ses critiques est ce que l action de votre association a subi des volutions depuis la sortie du livre Disons que oui Y a des personnes qui l ont lu et qui peut
175. n univers ditorial qui publie r guli rement sur la prison Ce que je voulais vous pr ciser parce que vous n tes pas le premier me poser la question mon sens y a eu le coup de projecteur que le journal a mis sur ces deux pages mais le vrai d tonateur de l affaire Vasseur c est pas Vasseur elle m me ni son bouquin ni le journal le Monde c est l administration p nitentiaire Ce qui s est pass c est que les bonnes pages sont sorties dans le journal un jeudi apr s midi dat du vendredi ou alors un mercredi dat du jeudi silence total de tout le monde et des confr res qui se sont bien gard de le reprendre et de l administration p nitentiaire rien du tout Et puis videmment les gens ils ont pris le temps de le lire on a commenc avoir des retours des gens qui nous appelaient mais qu est ce que c est que ce truc C est absolument odieux alors m me que nous on pouvait d j d crire cette r alit l dans nos reportages dans nos papiers th matiques depuis pas mal de temps Mais l c tait une forme de parole qui avait soudain plus de l gitimit ou en tout cas plus d impact pour les lecteurs donc on avait des retours qui taient tr s sensibles de la part du lectorat et alors que continuait un silence institutionnel assez marrant le vendredi soir 18 heures l administration p nitentiaire balance un communiqu vengeur pour dire tout ce que raconte Madame Vasseur est faux et d ailleurs no
176. nnaisse pas et a je pense que a va changer doucement mais a va changer Charlotte SQUELBUT lundi 25 juin 2001 Travailleur social au Service P nitentiaire d Insertion et de Probation SPIP 44 ans mari e trois enfants syndiqu e avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens Alors je l ai commenc a m a exasp r e je suis pas all e jusqu au bout parce que je trouve que c est une suite de faits observ s dans un tablissement p nitentiaire o on sait que le c t sordide et le c t difficile de la d tention est pr sent dans tous les tablissements et moi je trouve qu c t y a un tas de choses qui sont faites pour essayer de sortir de ces difficult s de cette promiscuit des probl matiques li es l incarc ration et qu elle en fait pas tat alors qu il y a des centaines de personnes qui essayent de travailler l humanisation des prisons et puis une r ponse individuelle aux probl mes tous les niveaux Donc je sais que la d tention a reste extr mement difficile et puis que y a norm ment de choses faire mais moi je trouvais qu une professionnelle n a pas le droit de se cantonner a il fallait que y ait l autre partie qui soit voqu e Je trouve que c tait annuler un travail qui est fait depuis trop longtemps pour am liorer les conditions de d tention pour couter un peu le d tenu et qui sont r elles qui sont pas satisfaisantes mais qui ex
177. nonciateur sur la prison J e crois que la grande majorit des visiteurs de base peut tre un peu moins des visiteurs comme moi qui sont responsables d quipe alors le visiteur de base il a tr s tr s peu suivi a avez vous discut du livre au sein de l association On en a quasiment pas parl tort peut tre si j ai peut tre voqu en r union mais sans soulever d cho quasiment mon avis c est un exemple type o y a effectivement un dialogue direct m dias opinion et o les habitu s pas p jorativement bien s r ceux qui sont dans le domaine ont eu le sentiment que a se passait c t d eux Y avait un sentiment ambivalent au sein de l association le peu que j en ai entendu y avait effectivement ce sentiment de g ne un soup on de pudeur ou de discr tion peut tre dans vos discussions personnelles quelles sont les r actions ou les questions qui surgissent quand les gens apprennent que vous tes visiteur de prison Je dirais que y a trois types de r ponses une partie vraiment une minorit quelques uns disent c est pas r aliste ils ont que ce qu ils m ritent c est de l utopie etc a c est un premier type de r action nettement minoritaire Le deuxi me type de r action ah c est bien ce que tu fais mais moi je pourrais jamais faire a y a d j une ambigu t est ce que c est une fa on de dire moi je serai jamais la hauteur ou est ce que c est pas une fa
178. nseil d administration de Trait d union y a eu pas mal de choses qui ont chang on avait fait une conf rence de presse on avait eu une jeune fille qui tait stagiaire Nord clair et qui avait fait un article plein d erreurs Elle tait venue c tait son premier jour genre c tait le premier juillet donc on tait venus on tait trois ou quatre elle tait toute seule on est rest s tr s longtemps parler avec elle on a r pondu ses questions elle n y connaissait rien on lui a fait plein de distinctions maison d arr t centre de d tention etc donc c tait y a deux ans maintenant et en fait dans l article y avait plein d erreurs et on avait fait publier un rectificatif Donc y avait pas d cho je dirai Ensuite dans la m me ann e on avait fait une journ e nationale prison on avait demand aux journalistes d tre l ils n taient pas venus Entre temps en janvier dernier y a eu le livre de V ronique Vasseur l ann e derni re au mois de novembre 2000 on a fait une journ e nationale prison comme tous les ans et l on a eu beaucoup de journalistes par contre enfin quatre ou cinq qui sont venus faire des articles pas mal assez approfondis sur ce qui avait t fait Donc je dirais que m me la fin de l ann e je sais pas si y a un v ritable lien de cause effet mais je pense quand m me c est qu avant on sollicitait des journalistes pour annoncer des manifestations ou autres ils
179. nt quelques uns d entre nous disaient mais l gitimement force d entendre des choses pareilles ils vont quand m me finir par se manifester eux aussi et ils ne se sont pas manifest s Faut dire que y a de plus en plus d individualisme y a une population p nale qui a chang c est une des raisons pensez vous pouvoir mieux travailler depuis ou une inertie est elle retomb e Non y a pas d inertie qui est retomb e on a incontestablement maintenant davantage d coute on a une prise en compte de nos probl mes qui est plus forte donc non y a pas d inertie Je crois que il y a eu l un mouvement qui s est initi et qui mon avis est irr versible Maintenant je pense qu il ira pas aussi rapidement qu on a bien voulu nous faire croire et notamment parce que les hommes politiques sont malheureusement toujours soumis aussi la pression de l actualit un truc chasse l autre voil Et en plus ils vont rentrer en campagne quasiment enfin ils y sont ils y sont rentr s avec les municipales et l a va faire tr s mal Moi je fais partie du comit d orientation strat gique que la ministre a cr pour r fl chir sur la loi p nitentiaire et c est ce que j ai dit j ai eu l occasion de le dire les hommes politiques ils sont rigolos parce que ils parlent de la prison etc mais bon un des probl mes qu on a c est quand m me les p riodes de s ret qui allongent consid rablement la dur e des peines Ca c est le code p n
180. nt entendu parler la t l le livre en lui m me ils l ont pas lu j en ai parl avec des familles elles ne l ont pas lu elles n ont pas lu les articles qui sont parus dans le Monde ou autres Simplement comme y a eu des missions qui en ont parl ensuite sur des grandes t l s ou alors m me M6 au niveau local qui avait fait un petit reportage sur la maison d arr t a on a eu des chos en disant tiens ils en parlent donc on a expliqu bah oui ils en parlent parce que il y a eu telle chose mais le livre en lui m me je pense que la plupart des gens sont pass s c t d j pour des raisons culturelles et puis ensuite pour des raisons qui sont que la prison elles la vivent elles la connaissent m me si elles sont pas directement incarc r es Donc c est tr s difficile ensuite de se plonger dans un ouvrage qui va les mettre encore plus en difficult en douleur finalement donc c tait un int r t plus par rapport l acc s plus facile aux m dias comme la t l mais c est vrai qu on en a entendu parler tiens y a quelqu un qu a sorti un livre ils en ont parl au journal etc Mais le livre en lui m me pas tellement mais apr s ce qui tait dit c tait il est temps qu ils s y int ressent ils d couvrent les choses ou alors c tait ce qui tait retenu dans les m dias les rats les viols etc c tait j en ai parl mon fils lui heureusement y a pa
181. nt ex cuter les lois de la R publique Par exemple l acc s au t l phone pour tous ce qui serait relativement logique dans le cadre des relations familiales sauf ce que l heure actuelle certains d tenus acc dent au t l phone ceux qui sont condamn s de relativement longues peines Demain vous tes pr venu vous tes pr sum innocent vous ne pourrez pas t l phoner votre famille pourquoi Alors sauf si un juge l interdit alors l c est la d cision d un juge alors cette d cision elle peut tre attaqu e devant l ex chambre de mise en accusation etc Mais c est pas aux p nitentiaires de dire untel peut t l phoner ou autre c est la R publique de dire les citoyens sont gaux ils acc dent au t l phone c est un des multiples exemples Donc c est bien que les p nitentiaires soient exclus de a et que les parlementaires les lus de la R publique disent le droit parce que c est les lus de la R publique qui disent le droit avant les magistrats l aussi il faut que les magistrats s en souviennent de temps en temps votre avis pourquoi ce livre parmi tant d autres a d clench de tels ph nom nes d actualisation de la probl matique p nitentiaire C est toutes les qualit s de ce livre dont on a dit que c taient des d fauts parce que livre il est accrocheur il joue cette unit de lieu et de temps il se lit bien c tait pas un discours doctoral parce que c est facile
182. nt les questions qui te sont pos es La conf rence o on s est rencontr s c tait ma premi re conf rence donc t as vu un peu tout ce qu on a pu me demander J ai pas eu d autre intervention avec des publics non initi s pas si non initi s que a en fait parce que j ai trouv que le niveau des questions tait pas si n ophyte que a J ai pas d autre intervention publique encore dans tes discussions priv es quelles sont les interrogations soulev es par ton sujet Quand moi je parle de ma th se pour la premi re fois quelqu un on va dire souvent c est comment a se passe comment tu fais pour rentrer en contact avec les d tenus souvent c est a la m thodologie concr te de l enqu te comment je fais quand j arrive en t le et entre le moment o j entre en prison et le moment o j ai n goci un entretien biographique avec la personne Concr tement c est comment je fais souvent y avait des questions qui revenaient l dessus Plus rarement quelle est la th se de ma th se l id e que je voulais d fendre en fait les gens me le demandent peu ce qui tombe bien d ailleurs vu que je l ai pas encore Et qu est ce qu on me demande d autre Y en aurait des questions Souvent c est des bribes d anecdotes qu ils ont entendues au cours de cette onde de choc m diatique et ils me demandent v rification en fait est ce que j ai vu a a peut tre des questions de viol de temps en temps ou des conditions de
183. ologie AFC b n vole au SAMU social as tu lu le livre de V ronique Vasseur et qu en as tu pens J e sais plus quand est ce que je l ai lu exactement mais j en ai pens que Bon d j y a un c t positif dans le sens o a a fait parler des prisons Maintenant ce qui y a d crit dedans c est un peu g n raliser certaines choses on a l impression que tout ce qu elle dit chaque v nement pour elle c est du quotidien alors que peut tre que la prison de la Sant a se passe comme a je sais pas parce que moi j y vais pas alors que en tout cas Loos a reste du domaine vraiment tr s rare tout ce qu elle raconte dans son livre Peut tre qu la Sant c est comme a mais je retrouve pas tellement tout ce qu elle dit dans son livre au quotidien mais bon apr s enfin moi c est vrai je vois qu un seul d tenu je peux pas trop critiquer mais je n aurais pas crit la m me chose as tu suivi ce qui fut dit crit ou montr sur la prison par les m dias l poque et quelles en furent tes impressions Sur le livre pas sp cialement mais j ai vu qu il avait t beaucoup critiqu ne serait ce qu au sein des professionnels qu on rencontrait c est vrai qu il tait pas forc ment appr ci parce qu ils taient pas super contents de ce qu elle avait crit Non j ai vu qu il y avait une pol mique aupr s des professionnels mais que le c t positif c est que a avait un peu alert l opinio
184. on d un autre c t l OIP est un peu le poil gratter de l administration et un peu la mouche du coche on est ceux qui disons haut et fort ce que tout le monde pense tout bas Je peux comprendre que a soit tr s d sagr able pour le personnel p nitentiaire donc c est aussi de bonne guerre et plut t int ressant que nos relations ne soient pas toujours amicales Si les relations devenaient trop amicales et trop cordiales entre l OIP et l administration p nitentiaire je pense que l OIP passerait c t d une partie de sa mission et que ce moment l on aurait nous des questions se poser sur la justesse de rapports aussi bons avec l administration quelles sont les premi res interrogations ou questions qui surgissent lorsque vous faites savoir d autres personnes que vous tes membre de l OIP La premi re la r action la plus naturelle c est mais qu est ce que vous foutez l pourquoi s int resser au devenir de gens qui ont commis des actes r pr hensibles par la loi voire pour certains des actes horribles et inhumains qu est ce que quelqu un d intelligent peut bien trouver d fendre ces gens l a c est la r action la plus fr quente Apr s les questions sont assez diversifi es a va d pendre des positions qui sont g n ralement tr s binaires ou bien les gens se disent ah oui il y a l un sujet int ressant donc sont ouverts aux questions des droits de l
185. on avis une monstruosit par rapport une certaine id e de l humanisation et m me par rapport la pr vention de la r cidive sur le plan de l efficacit c est monstrueux et bien c est suite a que y a quelques ann es le gouvernement a fait les peines incompressibles suite des faits de ce type Donc voil pour en revenir effectivement cet aspect certaines remarques du style t es pas g n de voir tel ou tel type de personne moi je dis non mais y a quelques visiteurs qui sont g n s par rapport aux crimes et d lits sexuels En tant que visiteurs on n a pas se prononcer sur la gravit des actes on oublie pas non plus les victimes bien s r Derni re question qu on me pose on est souvent tonn quand je dis que les d tenus sont nourris et log s mais pas blanchis par exemple et que pour leur petit quipement quotidien rien n est pr vu que donc ils doivent cantiner selon le terme en usage que s ils ont de l argent tr s bien mais enfin que s ils n en ont pas alors l a devient vraiment difficile parce que leurs conditions mat rielles de vie sont particuli rement pr caires sauf entrer dans un cycle de d pendance par rapport d autres d tenus ce qui peut tre tr s dangereux pour eux Donc voil et a c est tr s peu connu on croit que les d tenus sont nourris log s blanchis qu on leur fournit tout l quipement n cessaire et que ils ont m me les t l s encore qu on commence savoir q
186. onc qui ont encore un pied c est tr s particulier comme situation et puis y a la pr somption d innocence y a plein plein de choses la d tention provisoire plein de questions donc c est un sujet qui peut se d cliner sur plein plein de th mes C est beaucoup plus facile de voir des gens dans la maison d arr t que dans le centre de d tention qui sont d apr s ce que j ai pu comprendre parce j en ai discut avec d autres journalistes qui sont beaucoup plus aigris qui ont moins envie de parler qui n ont plus le pied qu ont les autres dans la vie quotidienne Parce moi ceux que j ai rencontr s notamment dans l cho des cellules y en avait m me un qui esp rait devenir journaliste alors qu il tait je sais plus quoi boulanger ou boucher qui avait des projets des ouvertures qui avait des projets trois quatre mois ce que n ont pas les autres C est pour a que a m int ressait mais l c est moi y a aussi d autres journalistes qui iront en centre de d tention parce que y a aussi des choses d noncer qui y a un syst me qui est moyen geux y a pas assez de chambres Mais sinon j y retourne pour les faits divers aussi j ai fait des manifs de gardiens de prison des suicides des feux de matelas et chaque fois on nous appelle et on rentre en contact avec eux Et sinon y a eu aussi videmment Fresnes savoir o ils en taient dans le syst me de s curit savoir s ils avaient pas peur que a retombe mac
187. ons Et elle dit le droit de r ponse on l a demand mais en fait a n int ressait pas les m dias qu on parle de pr vention ou de r insertion a allait pas faire d audimat Donc des faits divers croustillants c est quand m me a qu ils ont aujourd hui les m dias ont besoin de a pour gagner de l argent a c est quand m me un peu triste J e pense quand m me que toutes les actions d insertion et de r insertion elles font voluer les choses alors a n a pas eu l impact d un livre comme celui l mais dans le long terme c est quand m me a qui restera je pense plus une volution lente mais r elle de la prise de conscience de ce qui se passe dans les prisons J e pense qu on va quand m me chez les politiques et les professionnels vers un souci d humaniser la prison J ean Hubert VIGNEAU vendredi 29 juin 2001 Aum nier la maison d arr t de Loos aum nier g n ral des prisons 62 ans pr tre du dioc se de Lille aum nier d Action Catholique Ouvri re membre de la Ligue des droits de l homme avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens J ai lu le bouquin de Madame Vasseur parce que je vois pas comment on aurait pu faire autrement parce qu on a fait tellement de battage autour de ce bouquin que a aurait t inconvenant quand on intervient en prison d ignorer ce livre bon a c est une premi re chose Deuxi me chose c est qu est ce que j en pense c tait a l
188. ons de corps elles ont objectivement r ussi elles ont b n fici l int r t priv l heure actuelle il y a une revalorisation du taux indiciaire du corps de direction en partie si on fait l analyse gr ce au livre de V ronique Vasseur Des directeurs de prison qui sont des gens recrut s des petits niveaux universitaires avec des tudes extr mement modestes vont se trouver r mun r s au m me niveau que des administrateurs civils que des narques Moi je dis bravo chapeau C est une victoire mafieuse entre guillemets c est la victoire du corporatisme mais bravo C est dire que ces gens l dans six mois vont tre beaucoup mieux pay s alors que on a encore rien fait dans les prisons J aimerais que quelqu un crive un bouquin l dessus sur ce ph nom ne l a c est de la perversion du syst me Et une fois de plus c est pas les d tenus qui seront servis c est pas la cause d nonc e qui progresse en premier c est la cause des personnels mais a je vous disais c est la logique corporatiste C est la logique des lobbys qui fait qu on continue assassiner des millions de personnes au travers du tabac de l alcool et compagnie a fait des millions de morts mais c est un lobby et on peut pas toucher sinon c est la logique mafieuse de la d mocratie c est consubstantiel estimez vous malgr tout qu il y ait eu d autres b n fices que ceux de corps Pour l instant je sais pas wait and see Y a e
189. ont t voir le personnel Ils sont pas arriv s comme a dans un zoo ils sont all s voir les surveillants discuter avec eux a a a t bien re u enfin ils s int ressent nous Mais par rapport aux m dias y a une tr s grande m fiance mais qu est pas propre aux surveillants d ailleurs qui est partag e par Alors c est pas propre l administration p nitentiaire d ailleurs on accepte difficilement d tre remis en cause et on accepte difficilement que la presse joue ce r le c est vrai qu ils sont pas l pour nous encenser ils sont l pour d crire une r alit Il faut que ce soit le plus objectif possible c est tout suite ce traitement m diatique les d tenus ont ils chang leur regard sur la prison De mani re surprenante non C est dire que a a eu tr s peu d impact Nous un moment moi j ai pas t de ceux l mais enfin mais je me suis interrog mais j ai beaucoup de coll gues qui m ont dit mais de toute fa on les d tenus vont bouger parce que comment vont ils pouvoir tol rer si vous voulez quasiment longueur de m dia on disait ils vivent dans la merde bon bah attendez moi je dis vivre dans la merde c est intol rable on accepte plus Et ils n ont pas boug Alors il y a eu des facteurs aussi il y a eu la baisse de la population p nale assez importante qui a fait que bon c est peut tre une des raisons Mais ils n ont pas boug Nous on s y attendait vraime
190. ouiller les pistes pour qu on en per oive encore moins le fonctionnement Personne n aime tre contr l donc il faut que le contr leur soit la fois plus savant et plus malin que le contr l Donc voil le monde judiciaire je pense pas que a ait chang grand chose Avec les autres je sais pas vous savez je l ai dit c est pas un d bat c est pas un reproche qu on pourrait faire Vasseur parce qu elle a fait ce qu elle a pu c est un reproche qu on peut faire au d bat c est que le d bat il porte sur la prison et la vie qu on a l int rieur de la prison il porte pas sur le probl me de fond que constitue la d linquance que constitue la r insertion encore que a soit un grand mot C est quel est le sort qu on r serve aux d linquants quel est le sens de la peine c est tr s important ce d bat l on ne l ouvre qu en n gatif c est dire a nous a apport a si a nous a apport a maintenant on parle d alternatives Les alternatives la prison c est a qui nous fait vivre on en parle diff remment d avant c est dire que avant on disait il faut absolument envoyer en prison parce que sinon c est pas une vraie punition maintenant on commence dire que la prison comme c est un peu mauvais on commence croire un peu aux alternatives alors a l je vois cette ouverture l qui est offerte pour nous Si ce d bat peut faire comprendre que la peine ok c est une peine mais c est aussi un
191. our faire le boulot de communication qu ils n ont pas effectu Moi je sais que quand j ai t contact par un m dia et que je disais oui l administration p nitentiaire m a jamais dit non derri re Avez vous eu mettre des droits de r ponse sur des articles qui taient consacr s Loos Non pas ces occasions l si vous voulez parce que l on a eu quand m me une sorte de d ferlement m diatique et a a t tellement vite que a se succ dait moi j ai pas jug utile de relancer Ce que je fais en revanche j appelle le journaliste ou le r dacteur en chef parce que l article de la Voix du Nord par exemple la Voix du Nord m a clairement dit qu ils avaient fait l erreur d envoyer une jeune stagiaire qui a fait cette occasion l son premier reportage en prison et qui a pris a boum faut avoir un peu de recul et un peu de distance et elle elle a t compl tement paralys e par ce qu elle a d couvert parce que c est vrai que la premi re fois qu on met les pieds dans une prison on comprend pas tout ce qui se passe Alors je dis pas qu il faut tre un vieux routier blas parce que sinon on fait peut tre pas un bon article non plus mais l clairement la Voix du Nord ils m ont dit on a fait une erreur d envoyer cette journaliste l Effectivement on sentait travers son article ce qu elle crivait tait pas faux mais on sentait qu elle tait impressionn e par son sujet et qu elle ne ma trisait pas
192. ours l effet d actualit les gens appellent parce qu il s est pass quelque chose et on a besoin d un avis On devrait s ouvrir plus aux m dias mais on ne le fait pas parce que c est manque de temps et manque de connaissance aussi et parfois a peut desservir aussi Y a eu au d but de l association une action qui avait t faite envers une dame et tout de suite parce que c est assez extravagant a avait t pris en pingle et on a eu une mauvaise image les propos qui avaient t tenus n taient pas forc ment les propos qui Donc on vite d avoir comme vitrine la mis re d une personne c est plut t une action globale C est vrai qu on devrait plus s orienter mais c est manque de temps estimez vous que votre association parvient faire entendre son action Ah oui oui de plus en plus maintenant on est reconnus d utilit publique et au niveau de la m tropole et plus loin que la m tropole le d partement on est connus On est connus on fait du bon travail et maintenant on a les r sultats de ce qu on a sem on a volu on a pris beaucoup d ampleur et c est de plus en plus lourd g rer C est vrai qu actuellement il nous manque facilement un mi temps que pensez vous de cette m diatisation de la prison depuis un an et demi On en a parl beaucoup et c est retomb et maintenant au niveau du concret moi je ne crois pas grand chose j ai pas observ que les choses ont beaucoup boug J ai pas trouv
193. ouvent la pr paration d entretiens ou d articles ou d interventions t l vis es ou radiophoniques semble tre assez costaud et la plupart du temps le message final est d form ou en tous les cas tronqu d un certain nombre de choses importantes C est probablement d la mani re dont les m dias fonctionnent et je pense que c est difficile de faire autrement n anmoins c est quelque chose d assez frustrant surtout quand on a un message important faire passer et la question des droits de l homme en particulier au sein de l univers carc ral est un message la fois ingrat et passionnant Il faut s y plier dans l ensemble on a affaire des gens qui quand m me ont les pieds sur terre qui r fl chissent et qui je pense sont honn tes dans la mani re dont ils travaillent est ce que cette m diatisation de la prison a fait voluer vos relations avec administration p nitentiaire J aimerais bien j aimerais bien L encore pas franchement Ce qu on a pu constater c est qu une fois de plus le livre de V ronique Vasseur a t une sorte de catalyseur qui a permis au moment du battage m diatique en tous les cas des rapprochements entre l administration p nitentiaire et OIP C est tr s vite retomb et c est tr s regrettable parce que d une part a serait int ressant d avoir en face de soi des interlocuteurs avec lesquels r fl chir et parler et dialoguer et entrer en confrontati
194. personnellement les questions sont surtout qu est ce qu ils ont fait Les gens s int ressent beaucoup l interaction avec notre d tenu et sur comment on g re la relation par exemple homme femme la diff rence d ge comment il parle est ce qu il te respecte ce genre de choses C est vraiment ce qui int resse les gens apr s uniquement vient comment a se passe qu est ce qu il fait des ses journ es M me si les gens savent un petit peu comment a se passe le fait que nous on rentre en d tention ils on un peu l impression qu on va leur apprendre d autres choses on sent qu ils s int ressent notre exp rience du milieu et ils se r f rent beaucoup ce qu on leur dit IIs sont assez critiques je pense sur les m dias enfin a d pend des personnes aussi mais ils s int ressent surtout notre vision des choses et la relation qu on entretient avec les d tenus enfin moi c est ce que j ai constat crois tu que l int r t des personnes que tu rencontres a volu de par cette m diatisation de la prison Disons que quand on m en parle le nom de V ronique Vasseur sort automatiquement au bout de cinq ou dix minutes dans la conversation mais je suis pas s re que ce soit vraiment des gens qui aient lu le livre je pense plut t que c est des gens qui en ont entendu parler parce que c est vrai qu elle est pass e dans toutes les presses qui en ont entendu parler et qui ont retenu qu elle d non ait bea
195. politique de communication on ne r pond pas on vend pas les projets quand ils sont int ressants on n est pas pr sent on n est pas pugnace on laisse dire des choses qui sont compl tement fausses et on ne r agit pas suffisamment fort Moi j ai entendu V ronique Vasseur dire par exemple sur le suicide si les chefs d tablissements suivaient un peu plus nos certificats m dicaux quand on dit qu un d tenu ne peut pas tre plac en quartier disciplinaire parce qu il est suicidaire y aurait mois de suicides dans les prisons fran aises En 13 ans de carri re j ai jamais connu un chef d tablissement qui se permettait de ne pas suivre un avis m dical lorsque cet avis disait que l tat de sant du d tenu est incompatible avec la mise au quartier disciplinaire j ai jamais rencontr a je dis pas que a existe pas parce qu il y a toujours des gens qui sont plus mauvais ou qui sont moins conscients que d autres mais moi je dois dire que j ai jamais rencontr a Elle a dit une ineptie Sur le plateau il y avait la directrice de l administration p nitentiaire elle a pas t d mentie vous savez j aurais t sur le plateau elle faisait pas le poids Vasseur parce que c est une ineptie que de dire a Moi je peux vous dire que quand on prend une d cision de placement au quartier disciplinaire y a un m decin qui va au quartier et si le m decin signe le certificat m dical disant que l tat de sant de ce d tenu est incompatible
196. positifs moi j tais tr s tr s content de voir d un seul coup que des choses que nous on d non ait depuis des ann es des analyses que nous on faisait depuis des ann es taient d un seul coup partag es par des gens qui nous disaient c est un scandale Moi j ai eu un moment fort dans ma carri re qui tait dans les ann es 80 un moment on s est battus pour r nover la fois les prisons r nover l esprit qui y r gnait d noncer les atteintes aux droits de l homme Et cette poque on avait une presse en face de nous qui nous disait vous tes en train de faire des prisons 3 toiles y a eu ce grand d bat o nous on disait c est normal que les d tenus aient des douches dans les cellules Moi je suis celui qui a fait rentrer les frigos en prison l poque je travaillais aux Baumettes et les d tenus ils peuvent cantiner on leur vend des produits et aux Baumettes en t dans les cellules il fait jusqu 40 degr s et on vendait ces d tenus du beurre et le beurre fondait dans les cellules De qui se moque t on Bon on a fait rentrer les frigos moi j ai lu la presse et j ai toujours des coupures o on d non ait voil ces fonctionnaires qui font des prisons 3 toiles alors qu on apportait simplement on ornait un petit peu la vie des gens en disant les gens sont punis ils sont enferm s on voit pas pour quoi on leur vendrait du beurre qui fond quinze minutes apr s qu ils auraient des p
197. probl me fondamental mais a ne constitue pas l ensemble de la situation p nitentiaire notamment il y a eu ce probl me qui n a pratiquement t abord nulle part tout ce qui tait centres de d tention et centrales n a pas t examin par les m dias Bon ce qui choquait le plus c tait la promiscuit la mis re de l tablissement plus que les peines elles m mes qu avez vous pens du travail journalistique Il semblerait qu en France il y ait quatre journalistes qui d tiennent pratiquement le pouvoir en mati re d information p nitentiaire la journaliste du Monde je sais plus le nom le Journaliste Lib le journaliste au Figaro et le journaliste au Nouvel Observateur Y a ce petit c nacle de journalistes qui chaque fois lance des informations propos de ce qui se passe dans les tablissements Alors est ce que le message qui est v hicul par les m dias est conforme la r alit de ce que nous connaissons j ai l impression qui est transmise par les m dias mais c est une r alit parmi d autres il y a certaines qui sont compl tement laiss es de c t notamment il y a assez peu d articles logieux propos de ce qui se passe dans les tablissements p nitentiaires les exp riences qui seraient innovantes Bon il y a parfois quelques br ves dans la presse mais on n y consacre bien videmment beaucoup moins de place qu tout ce qui va mal dans les tablissements parce que c est moins spectacu
198. que la prison a maintenant trouv sa place dans les m dias Moi je crois que c est comme tous les sujets on en reparle chaque fois qu il y a Les m dias ils fonctionnent avec une actualit on en a parl et on en reparlera sous l angle de la s curit l partir de ce qui est arriv Fresnes apr s quand y aura un suicide dans une prison on en parlera du point de vue du prisonnier et puis une autre fois quand y aura la nouvelle prison qui va se construire on en parlera du point de vue architectural conception humain machin et tout a quand y a une gr ve des gardiens on parle du point de vue des gardiens Je crois que a ne deviendra jamais un sujet quotidien a me para t normal et logique que cela ne le devienne pas a ne concerne pas quand m me la majorit de la population heureusement Alors apr s je crois que ce qui est important c est l angle d attaque du sujet si l v nement l incident la victime c est le gardien de prison le regard des gens va revenir dire mais c est bien on avait bien fait de les mettre en prison ce sont des tueurs ce sont des violents Je crois que les journalistes les m dias les gens qui font des documentaires ce qui les inspire c est la r alit et on ne peut tre inspir que par une r alit qui merge qui sort de la prison et on en revient comme c est un lieu ferm qui tient pas toujours faire savoir ce qui se passe l int rieur on en sait que ce qui peut
199. r rapport ce r le d ex cution On peut pas laisser cette administration ce qu on a fait trop longtemps c est peut tre l le n ud du probl me la fois d finir les conditions de d tention les appliquer et les contr ler Donc ce discours que je porte que certains diraient intellectualis par rapport la prison les m dias a les int resse pas trop Ce qui les int resse c est on va interviewer le syndicaliste lambda qui va dire oh l l ces salauds on va interviewer les tenants bon allez les d tenus ou les familles de d tenus qui ont tout fait alors l dieu sait que pour les familles des d tenus j ai un tr s grand respect qui ont tout fait leur logique mais qui sont dans une vision miroir qui est une vision d extr me J e sais pas si j exprime bien mais c est peu pr s ce que je comment votre administration a g r cette m diatisation de l institution p nitentiaire J e dirais que la r gion Nord Pas de Calais a d abord essay de r fl chir et je dirais trop tard sur ventuellement une structuration administrative de r ponse des questionnements qui se posent On a eu g rer moins sur l aspect questionnement genre qu est ce que vous pensez de la situation actuelle des prisons on a eu g rer par contre un tr s grand nombre de demandes de visite des m dias sur les tablissements de questionnement des m dias par rapport telle ou telle question tr s ponctuelle Donc
200. r bient t c est qu on construit des prisons quatre toiles donc apr s a va d pendre des gens qui pensent apr s tout faut pas une prison quatre toiles apr s avoir fait quelque chose de mal et que c est le punition d avoir des conditions dures et y en a d autres qui vont peut tre tre un petit peu sensibilis s par les conditions de d tention et qui finalement vont peut tre dire que c est bien J e pense que le plus important au niveau de la politique nationale est de pas trop exclure les prisons des centre villes de fa on ce qu elles soient vraiment int gr es au fonctionnement de la ville et de la soci t qu on l loigne moins qu avant qu on la stigmatise pas Tout a je pense que c est le plus important a devrait venir on verra II faut que la r flexion qui a commenc se prolonge Le probl me c est qu il faut faire voluer les mentalit s pour que y ait pas une autre sanction la sortie leur sortie qu on dise pas ah il a fait de la prison donc non on en veut pas C est se dire que officiellement il est sorti de prison il a un papier j ai pay ma dette et je peux revenir faut me faire confiance a a va tre encore plus dur je pense Nathalie GOUI LLARD lundi 14 mai 2001 Pr sidente de l association Parcours de femmes 40 ans mari e 3 enfants salari e de la mission locale dans l insertion professionnelle militante au planning familial de Lille comment et quand avez vou
201. rd hui PUF 1999 277 pages COLTICE Jean Jacques comprendre la presse informer hier et demain Chronique sociale Lyon 1995 123 pages COMBESSIE Philippe sociologie de la prison rep res La D couverte 2001 121 pages COMBESSIE Philippe prisons des viles et des campagnes Les Editions de l Atelier 1996 234 pages CORCUFF Philippe les nouvelles sociologies Nathan 128 1996 128 pages C TE JALLALE Marie Fran oise RICHARD Michel amp SKRZYPCZAK Jean Fran ois penseurs pour aujourd hui collection synth se Chronique sociale Lyon 1985 197 pages CROZIER Michel amp FRIEDBERG Erhard l acteur et le syst me les contraintes de l action collective points Seuil 1992 1977 500 pages DAUMAS Jean Louis la Zonzon de Fleury Calmann L vy 1995 205 pages DE CONINCK G rard la formation des surveillants de prison mission impossible L Harmattan 2001 313 pages DERVILLE Gr gory le pouvoir des m dias Mythes et r alit s Grenoble Presses Universitaires de Grenoble 1997 158 pages DERVILLE Gr gory le combat singulier Greenpeace SIRPA la comp tition pour l acc s aux m dias lors de la reprise des essais nucl aires fran ais Presses de Sciences Po octobre 1997 n 5 volume 47 DURANDIN Guy l information la d sinformation et la r alit PUF 1993 296 pages FAUGERON Claude CHAUVENET Antoinette amp COMBESSIE Philippe approches de la prison perspect
202. re on va construire un nouvel tablissement sur Lyon Au jour d aujourd hui cette annonce politique elle date de deux ans quand m me au jour d aujourd hui on sait toujours pas o on va construire si on va construire etc Donc l on est dans l motionnel et dans le traitement de l motionnel donc faut bien que le politique colle cette forme d motion Ce qui me para t plus int ressant c est la commission d enqu te parlementaire la visite des parlementaires dans les tablissements m me si a avait un c t un peu pub mais a c est normal et puis maintenant un travail plus en profondeur sur la loi p nitentiaire avez vous t contact par les m dias sur cette p riode r cente Oui mais je dirais le discours un peu serein et un peu raisonnable que je suis amen porter tr s vite int resse moins les m dias Ce qui int resse les m dias c est le conflit le clash les positions tr s tranch es donc l opposition qui revient nous dire alors c est un positionnement par rapport au personnel le personnel ou bourreau ou victime On a du mal en sortir Et parall lement les d tenus ou bourreau ou victime De ce sch matisme l on a beaucoup de mal sortir Donc quelqu un qui essaye de resituer a dans la vision qu on a en disant aussi que l administration p nitentiaire est une administration d ex cution des d cisions de justice que donc partir de l il faut qu on nous dise ce qu on veut faire pa
203. re Ca c tait assez amusant Les pr jug s de base c est encore une fois comme je disais d ordre moral qu un d tenu c est quand m me pas un type vraiment recommandable en quelque sorte et pourquoi nous l GENEPI on va vers ces gens l et pourquoi on s int resse pas davantage aux victimes Et les questions ce matin c tait aussi et est ce qu ils sont agressifs etc donc il y a des pr jug s sur les d tenus eux m mes Mais finalement depuis quelque temps mais je sais pas si a a un lien je peux pas l affirmer avec le bouquin de Vasseur on ne me sort plus la prison 3 toiles Y a plus l id e quand m me qu ils sont log s nourris lav s gratuitement moi je l ai pas entendu trop Mais c est pas tr s repr sentatif Les pr jug s c est sur les d tenus eux m mes sur les surveillants leur appareillage si on peut dire Quand je dis les d tenus eux m mes c est quel genre de d tenus pour quel motif pour quelle infraction a c est frappant les gens s imaginent vraiment que c est pour des choses extr mement graves ils imaginent pas du tout que le d tenu moyen n est pas un violeur un meurtrier a c est assez fascinant a ils se rendent pas bien compte G n ralement ils sont tr s impressionn s par le fait qu ils soient 2 ou 3 par cellule une cellule de 9m a a les impressionne toujours donc l y a personne pour dire que c est normal que c est bien C est a les pr jug s ouais Y en a encore c est clair
204. relations avec vos partenaires Oui oui on a eu de bons contacts avec le SPIP service p nitentiaire d insertion et de probation oui c est ouvert mais il faut que a dure que a tienne et que chacun puisse montrer son savoir faire Mais oui a a t positif Apr s on a eu plus d ouverture on a t plus reconnus dans le travail qu on faisait a a d certainement jouer Mais j ai pas l impression que sinon le reste a chang les conditions non la construction de la prison de Sequedin se fait sans transparence on sait pas comment a va se faire on est pas vraiment impliqu s et puis le mouvement associatif on est pas consid r s comme des voix assez pr pond rantes certains oui dans le travail de terrain oui mais pas dans ce qui est prise de d cisions c est un peu dommage avez vous not des volutions dans le regard de votre entourage professionnel ou priv sur la prison Bah la prison j en parle je parle plut t de ce que je connais vrai dire je connais pas grand chose je connais plus la d tresse des femmes de leur apr s de la pr paration la sortie a je connais La prison en tant que telle c est quand m me quelque chose que je ne connais pas trop et j vite de parler de ce que je ne connais pas Donc c est vrai que c est assez poignant son livre a retourne les tripes on se dit que c est la prison du XIX si cle a existe encore voil moi j en reste l je vais pas aller porter
205. rl du livre de V ronique Vasseur en r union de famille etc que dans l association estimez vous qu il y a un regard critique des familiers de la prison vis vis d un livre sur la prison D abord combien l ont lu a je serais int ress de le savoir je suis pas un bon exemple je l ai pas lu ou alors je suis un bon exemple au contraire Parmi les visiteurs que je connais Lille je suis pas s r que beaucoup de monde l ait lu parce que sinon on en aurait entendu des chos Le livre a concern l opinion mais pas le petit monde de la prison mon avis parce que la fois l administration et les associations en tout cas les visiteurs de prison y a des associations plus je dirais pas militantes c est pas le bon mot mais y a des associations plus revendicatrices plus d nonciatrices m me genre l OIP observatoire international des prisons et d ailleurs ils sont peut tre plus forts que nous dans la relation aux m dias parce que d s qu il sort un bouquin sur la prison y a un petit dito sur l OIP ils sont vraiment forts Mais je pense l administration p nitentiaire ou notre association ou d autres associations qui interviennent aupr s des familles par exemple on a une culture un peu pragmatique quand m me a veut pas dire qu on n est pas des citoyens des militants mais on a une culture plus pragmatique et on a une approche du temps et de la dur e ce qui fait qu on est culturellement assez loin d un livre d
206. robl matiques sur lesquelles ils ont parfois pas envie de se positionner de les obliger remettre en d bat des choses qui pour eux seraient plus ais es pendant les campagnes lectorales de mettre sous boisseaux D j on est trop souvent accus dans ce canard de faire le journal officiel que pensez vous du proc d journalistique consistant publier des bonnes feuilles Moi j tais furieuse de la publication de ce truc si il n y avait eu que moi y aurait pas eu ce truc ou alors si on y avait t associ parce que l on n y a absolument pas t associ donc on l a d couvert dans le journal quelques heures avant on aurait peut tre ici fait un minimum d information autour de ce truc l en disant que ce qu elle raconte a se passe en 92 avant la r forme de la sant en prison que des gardes de nuit dans ces conditions l plus personne n en fait que c est un prisme de soignant qui ne voit qu une certaine r alit carc rale alors qu elle affirme que c est partout comme a donc on aurait pu mod rer des tas de conneries qu elle dit dans son bouquin y a un gros tas de conneries dans son truc Et en m me temps y a une r alit qu elle exprime en termes vivants en termes humains qui est r elle et donc sur laquelle il est utile de pouvoir t moigner dans ces termes l Et des t moignages persos bruts comme a sans que a soit un journaliste qui la sollicite que c est issu d un journal
207. roduits p rim s qu ils s intoxiqueraient qu ils auraient pas droit a Alors moi j tais tr s content du d bat cette poque l c tait tr s tr s bien c tait les pucelles qui d couvraient l amour donc tant mieux a ne peut faire que progresser m me si pour beaucoup de p nitentiaires le d bat qui tait men apparaissait quand m me un peu na f C tait l aussi le discours des pucelles sur l amour Voil un peu comment moi j ai vu le d bat m diatique l poque avez vous t contact par des journalistes N on non comment expliquez vous cela Parce que je d abord parce que comment j explique a D abord parce que je ne recherche plus la m diatisation y en a plein d autres qui font a mieux que moi Parce que aussi le discours qui tait tenu tait un discours univoque c est le discours sur les d tenus sur les prisons et que moi le discours sur la prison a m int resse puisque je vous dis sur le traitement de la d linquance de la r insertion qu est mon m tier la prison et les prisonniers c est un tiers Alors c est fort c est un symbole fort mais c est un tiers alors qu on s int resse aux discours sur la prison d ailleurs la prison c est l objet qui fascine C est fascinant la prison on peut comprendre a d ailleurs en essayant de se projeter soi m me comment voyait on les prisons avant d y avoir travaill apr s a se r analyse Moi j ai travaill tout
208. rs que la suite Nous quand on parle d injustices je sais pas y a eu l histoire de la prison de Beauvais o le directeur tait un dingue et il martyrisait la fois les d tenus et les surveillants et que personne n osait parler si a les gens ils se demandent comment a peut se passer ai remarqu on essaye toujours d crire des articles de fond sur la prison eh bien j ai remarqu que mieux vaut les accompagner d un article qui raconte une histoire comme dans tous les sujets d ailleurs tu racontes une histoire et c t tu fais le papier de fond Les gens ils s accrochent cette histoire et apr s ils iront vers le fond et pas le contraire sauf pour quelques uns pour qui le sujet est important votre avis la maquette d un quotidien se doit aussi de raconter des histoires Situ veux on s adresse des lecteurs donc souvent on se dit qu on est pas le bulletin de la Cour de cassation Moi j aime beaucoup faire du fond j en fais beaucoup sur la prison ou la justice mais c est un truc qui est comme a t ach tes pas non plus le journal pour lire des th ses et donc c est une r gle tu le sais a tu vas avoir une petite histoire racont e et comme a peut tre que le mec il va aller l article de fond qu il y a c t que pensez vous du proc d employ par le Monde c est dire publier les bonnes feuilles en exclusivit Bah aujourd hui je te dirai oui c est une bonne chose je vais pa
209. rtie du livre Je sais pas Non c est vraiment li notre pugnacit enfin pas la mienne sp cialement Vraiment je sais pas si vraiment les gens et les institutions sont plus ouverts au sujet qu avant Encore une fois y a eu cet article dans la Voix du Nord a c est tr s bien parce que peut tre pas mal de gens l ont lu mais au niveau de l assistance aux manifestations qu on a organis es a n a rien chang enfin j ai pas l impression que a ait chang quoi que ce soit y avait pas beaucoup de monde Et quant aux relations qu on a avec l administration p nitentiaire elle m me elles ont pas volu depuis ce livre elles se sont pas tendues sp cialement je crois savoir mais je suis pas responsable de groupe qu un moment donn avec l administration p nitentiaire y avait pas des tensions mais un peu de saturation au moment du bouquin fallait pas la ramener trop Mais on continuait nos interventions mais Je sais qu ce moment l y avait une sorte de m contentement a filtrait plus ou moins mais a n a pas compromis nos relations on continuait d inviter des surveillants des directeurs d tablissement sans aucun probl me il y a rien qui change Tout le monde se r f re a c est devenu un passage oblig ce bouquin c est dire chaque fois que y a une conf rence au bout d un moment le mot le nom de Vasseur appara t il appara t souvent peu pr s de la m me mani re pour dire que a faisait des an
210. s communiquer c est pas dans notre formation c est pas dans notre culture voil donc c est pour a qu apr s y a ceux qui veulent bien et qui aiment a et y a ceux qui veulent pas avez vous not des changements au sein de votre quipe notamment chez le personnel de surveillance Les surveillants ont incontestablement t d stabilis s parce que si vous voulez ils se sont sentis vid s et ils ont pas support que l opprobre soit jet e comme a sur leur profession donc a a a eu un effet extr mement n gatif Autant nous personnel de direction on est capable d expliquer on sort un peu pargn de a les surveillants y a des choses qui leur ont fait mal Moi y a des surveillants qui m ont dit attendez nous on a pas des insignes nazis sur nos uniformes on n est pas l pour faire suicider les mecs Y en a qui ont tr s tr s mal r agi parce qu il y a eu des images trop fortes trop choc Moi je me souviens par exemple de l mission de Michel Field absolument scandaleuse apr s le bouquin de Vasseur ou dans les jours qui ont suivi y en a une Grenoble et Grenoble y a une maison d arr t dont je connais comme a le directeur sans plus mais enfin je le connais un petit peu Il tait l et on essaie de composer des plateaux o on sait que la pol mique va tout de suite on met une famille de d tenu et puis tant qu faire on met le fr re ou le cousin d un d tenu qui vient de se suicider et donc ce
211. s Prisons section fran aise Editions de l Atelier 2000 512 pages Prisons un tat des lieux Observatoire International des Prisons section fran aise L esprit frappeur 2000 315 pages Prisons quelles alternatives Panoramiques dirig par Florence Raynal ditions Corlet 2000 207 pages Les m thodes au concret d marches formes de l exp rience et terrains d investigation en science politique Centre Universitaire de Recherches Administratives et Politiques de Picardie CURAPP 2000 326 pages La politique ailleurs Centre Universitaire de Recherches Administratives et Politiques de Picardie CURAPP PUF 1998 420 pages A l ombre du savoir connaissances et repr sentations des Fran ais sur la prison Etude r alis e par le Groupement tudiant national d enseignement aux personnes incarc r es Direction de l administration p nitentiaire SCERI Travaux amp Documents n 52 1996 121 pages Communication et politique Herm s n 17 18 CNRS Editions 1995 http afc assoc orq http www assemblee nationale fr http www cesdip msh paris fr http www conflits ort http europa eu int http www multimania com genepi LE MONDE 12 mois 55 num ros 11 janvier p 7 4 colonnes 14 janvier p 1 14 15 2 pages 5 photos 16 17 janvier p 1 13 28 4 colonnes 18 janvier p 10 1 page 19 janvier p 10 3 colonnes 20 janvier p 14 2 3 de page 22 j
212. s de rats lui il s entend bien avec ses co d tenus il nous cache rien Donc c tait plut t aller voir le d tenu en disant bon alors toi est ce que c est comme a est ce que tu ne me caches pas des choses Donc c tait plut t de reprendre pour soi ce qui est tout fait l gitime de se dire est ce vraiment que a se passe comme a lors de vos actions de sensibilisation quelles sont les premi res questions ou interrogations qui viennent du public C est d abord pourquoi vous travaillez b n volement aupr s des prisonniers parce que ce ne sont pas des victimes c est d j une interrogation par rapport nous une mise en cause par rapport nous donc derri re y a un jugement videmment et ensuite une curiosit un peu pour quoi finalement on s int resse a donc on commence expliquer un peu les conditions d incarc ration que les gens qui sont incarc r s sont aussi des personnes comme les autres Et apr s ce qui vient en second l je parle pour les adultes ce sont les conditions de d tention c est dire que les gens se font une repr sentation de la prison qui est compl tement obsol te soit prison quatre toiles soit les prisons am ricaines travers les films Donc ils d couvrent qu on ne peut pas ramener de quoi manger au d tenu ils d couvrent ce qu est la cantine cantiner ils ne connaissent pas ils d couvrent que les repas sont pas collectifs dans un
213. s de reportages et il me semble que le chiffre c est 223 ou 233 je ne sais plus qui ont t accept es Donc les m dias enfin moi je suis chef d tablissement depuis 12 ans ma pratique ne s est pas modifi e apr s l affaire Vasseur au contact que j ai avec les journalistes l ouverture qui est la mienne j ai jamais refus de montrer un mitard j ai jamais refus de montrer ce qui n est pas montrable Mais on m a dit lors des auditions quand m me quand faut aller au mitard faut demander au directeur et on y va accompagn oui quand on p n tre dans une entreprise ou qu on va dans une centrale nucl aire et qu on va voir un endroit sensible qui en plus est ferm par plusieurs cl s on donne pas les cl s la personne et on lui dit vas y d merde toi visite fouille vas y tout seul Non elle est accompagn e Qu on passe par le chef d tablissement cela ne me para t pas des contraintes propres au milieu carc ral Avez vous t sollicit plus amplement apr s la sortie du livre par les journalistes Ah oui c tait incroyable c en tait m me un peu ridicule C est ce que je leur disais bon coutez moi je vous re ois parce que je le fais d habitude mais l la limite j ai pas trop envie de vous recevoir parce que vous vous jetez comme une meute sur le morceau de viande qu il y a ronger je trouve a proprement ridicule Ils sont venus tous ensemble La Voix du Nord a fait un article copi coll
214. s dire le contraire vu ce que a a d clench Nous on le fait pas a parce que nous on paye pas les bonnes feuilles Lib donc on fait pas a et j aurais probablement pas choisi ces extraits parce que je sais que ce qui est sorti c est pas la v ri c est ce qu elle a vu de la prison mais c est tr s sensationnel a n est pas la r alit c est une r alit qu elle a vue la sienne Y a des choses qui m ont choqu e dans ce qu elle a crit par exemple elle parle de certains d tenus ils sont parfaitement reconnaissables a a me choque je trouve qu un m decin il a pas a faire a J e trouve qu elle a une mani re de se mettre en sc ne un peu trange y a des choses que je trouve un peu d plaisantes Cela n emp che qu elle a t tr s tr s courageuse elle est tr s critiqu e dans le milieu faut voir les autres m decins ce qu ils en pensent d elle comment ils t en parlent et tu peux pas t emp cher de penser que y a une petite jalousie derri re qui est cette violence de la part du corps m dical Eux ils ont vu des choses et ils les ont pas d nonc es en se disant nous on continue de bosser de l int rieur ceux qui la critiquent ils se sentent peut tre un peu b tes de pas l avoir fait c est facile de critiquer aussi J e te dis encore ce livre reste tr s anecdotique y a peu de r flexion mais n emp che il a d clench ce quil a d clench et voil C est sur la soci t que a nous pose des ques
215. s et nous on va s en occuper dehors au cous de vos discussions priv es quelles sont les r actions ou les interrogations qui surgissent quand vous mentionnez votre activit p nitentiaire Si je fais une nouvelle rencontre et que je dis que je travaille dans la p nitentiaire on va me poser essentiellement des questions sur la prison tu vas en prison c est tout Le regard port sur la d linquance a chang on n est plus sur cet aspect gangsters de haute vol e o ils sont tous riches en revanche ce qui est beaucoup plus inqui tant ce qui est inqui tant et qui reste inqui tant c est que le regard que l on porte l heure actuelle sur la d linquance est un regard raciste a c est pr occupant On peut constater on est tous racistes moi aussi je suis raciste d une certaine fa on y a une diff rence entre tre raciste malgr soi et raciste qui fait de la discrimination Donc a ce regard c est un peu inqui tant mais c est le probl me c est le regard de toute la soci t y a des sociologues qui disent qu on est en fin de ph nom ne que a va dispara tre Mais c est le fait de dire oui les prisons c est pour les Arabes le mauvais c est l Arabe dans les banlieues c est l Arabe bah non c est pas l Arabe c est le pauvre Bon maintenant il s appelle l Arabe dans l entre deux guerres c tait l Italien donc maintenant y a ce regard l qui a un peu mais enfin Karine BOCQUET mardi 19 juin 2001
216. s gens d j int ress s d j inform s d j sensibilis s Alors l dessus il y a des vell it s du GENEPI pour tre plus radicaux pour toucher un plus grand public voire simplifier quasiment bon l y a des d bats parce que il y a plein de gens comme moi qui veulent pas r duire le discours du GENEPI des anecdotes pour que en gros le grand public s y int resse Y en a qui disent si on veut vraiment se mettre au niveau du grand public si on veut vraiment attirer la presse il va falloir qu on simplifie nos discours et a nous pla t pas on pr f re toujours cet angle d une conf rence d un cin d bat donc sous l angle un peu culturel donc dans quel cadre tait ton intervention aupr s des coll giens Ca c tait dans le cadre de l ISP information et sensibilisation donc on en avait d j fait avant mais a avait pas trop fonctionn parce que les coll ges avaient pas donn leur accord au dernier moment enfin je sais plus trop a avait pas march Et cette ann e a marche tr s bien enfin l moi j ai trouv a tr s tr s bien donc on va dans une classe normalement deux un g n piste et un membre d une autre association li e au monde carc ral j Trait d union i Paroles de femmes etc mais l ce matin on tait deux g n pistes parce qu il fallait remplir y avait pas d autre personne et on leur montre une petite cassette de 20 minutes et apr s il y a une s ance de questions ouvertes e
217. s le monde p nitentiaire j ai forc ment un regard pour dire d abord c est tr s anecdotique c est tr s parcellaire et puis a n apporte aucune forme de r solution et je crois que le probl me on est un peu au c ur du d bat sur la soci t Y a les tenants de l abolition de la prison alors qu ils le disent pas forc ment aussi cr ment mais on sent tr s bien que c est a leur vision et puis les tenants de la r forme de la prison et les tenants de son maintien absolu presque sous sa forme presque ancestrale Bon y a bien un clivage un positionnement vous parlez de pr texte de convergence y voyez vous le seul fruit du hasard Oh non parce quand je prenais le mot y avait un peu d humour je crois pas la co ncidence J e crois aux co ncidences qui ont que peut tre mais le livre de Vasseur il tait dans un courant autour de l OIP observatoire international des prisons de remise en cause de la prison sous sa forme actuelle avec l id e que les tablissements taient des zones de non droit partir de ce moment l bah voil c tait dans ce courant l Q ue l dessus peu ou prou il faut le dire les hommes politiques et les parlementaires se sont int ress s la prison parce qu ils risquaient de y aller et y avait un certain nombre de politiques qui taient en prison et qui ont vu Bon je pense au pr sident du conseil g n ral du territoire de Belfort je pense certain nombre de maires
218. s pris part l association Parcours de femmes A l poque j tais salari e de la Maison de la Nature et de l Environnement et je travaillais beaucoup avec les associations des droits de l homme sociales ou environnementales et j avais connaissance de l association Trait d union pour les familles de d tenus et j ai rencontr son pr sident On s tait dit c est bien y a des choses qui se font mais surtout pour les hommes pas beaucoup pour les femmes il faudrait essayer de faire quelque chose C tait il y a six ans six ans et demi parce que j attendais mon troisi me enfant Donc j allais tre en disponibilit puisque j allais avoir un troisi me enfant et que j allais prendre un cong parental d ducation je me suis dit pourquoi pas essayer de faire quelque choses pour les femmes destination des femmes Donc voil on a eu comme projet de monter une association Moi la prison c est un domaine que je ne connaissais pas moi c tait plut t la femme la condition f minine plut t que la prison en tant que telle parce que et puis l action a t mont e et on a d pos les statuts aupr s de la pr fecture sa sortie avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et quelles en furent vos impressions Oui oui je l ai lu bah c est effrayant c est effrayant e pense que a se passe un peu partout pareil Moi tout ce qui est quartier hommes je ne connais pas je ne suis jamais all e voir je ne suis pas
219. s victimes bon il est clair qu on ne peut pas quelles que soient les bonnes intentions des uns et des autres tenir exactement le m me discours S agissant d un gars dont la fille a t viol e et tu e une douzaine d ann es bon c est vrai que le sort des d tenus m me si il y est sensible il y est moins sensible que nous sur cet aspect des choses Donc y a ce probl me des victimes tout moment chacun de nous peut l tre ce risque plus on le per oit plus on peut tre r pressif C est clair que quand on parle avec des habitants de certaines zones de Lille de ce que peut tre la condition d un d tenu leur premi re pr occupation c est bien videmment une pr occupation de s curit pour eux m mes C est pour a aussi que je disais s agissant de gens modestes ils sont plus r pressifs que des bourges parce que l ins curit ils la vivent au quotidien nous dans nos beaux quartiers on ressent moins ce probl me Pierre DUFLOT vendredi 18 mai 2001 Directeur r gional adjoint de l administration p nitentiaire 49 ans mari une fille ma trise de droit concours externe de l administration p nitentiaire a particip trois ouvertures d tablissements p nitentiaires depuis 18 mois la direction r gionale de Lille a cr la CFDT p nitentiaire sa sortie avez vous lu le livre de V ronique Vasseur et qu en avez vous pens Je dirais que j aurais une r ponse deux niveaux je veux dire
220. sanal on essaye de convoquer la presse mais c est ce que je disais tout l heure j ai pas l impression que la presse soit plus int ress e par a maintenant qu avant on n a pas vraiment d cho aupr s de la presse si ce n est quand m me que l cette ann e on a eu un article dans la Voix du Nord bon on a eu un article quand m me qu tait en bas de page avec une accroche en Une en plus On peut dire que l on avait mis le paquet pendant deux semaines on a fait plein de choses donc le fait qu on avait un truc cons quent pr senter parce que c est nouveau l an dernier on avait pas fait autant de choses l on avait organis des d bats des conf rences des expositions Voil c est a nos moyens de m diatisation de la chose on fait pas trop dans le pros lytisme direct on va pas voir les gens dans la rue je crois que cette ann e 1l y a quand m me une partie du groupe qu est all e sur le march de Wazemmes et qu a fait une sorte de petit show en diffusant des tracts mais on va pas dans la rue discuter avec les gens de la prison en leur disant a vous int resse la prison qu est ce que vous en pensez on a un support toujours culturel quasiment et puis c est plus informatif c est plus de l information que de la sensibilisation en fait D ailleurs l ennui c est que finalement on touche toujours le m me genre de public on a un peu de mal s ouvrir au public y a peu de monde qui vient on a l impression qu il y de
221. sion 7 janvier 2 colonnes Action Directe 11 janvier 17 lignes Patrick HENRY 17 janvier 5 lignes vasion MARS 2001 6 mars 9 lignes Philippe MAURICE 18 19 mars 11 lignes faits divers 24 mars 6 lignes Maurice PAPON LIBERATION JANVIER 2001 15 janvier Une La prison malade de ses fous 25 janvier 2 colonnes Action Directe FEVRIER 2001 12 f vrier 1 page PCF et r forme p nitentiaire 19 f vrier 1 page JAP MARS 2001 23 mars 2 page d tenu tu
222. sser un certain nombre de choses qu on voulait dire a a t un clair en tout cas pour nous Maintenant je pense que le livre a marqu les esprits et a va faire date dans le regard sur la prison il ne peut plus tre tout fait identique J e me souviens que c est aux grandes vacances de l ann e derni re au mois d A o t je crois y avait un sondage qui tait paru et je crois que c tait historique pour la premi re fois en France le nombre de personnes pour la peine de mort est tomb en dessous de 50 Alors c tait pas tout fait dans la ligne de ce que faisait Vasseur c tait pas le m me discours c tait pas un discours contre la peine de mort c est plus contre les prisons mais les mentalit s avaient para t il volu C est vrai que a a permis des gens de l association qui ne parlaient pas beaucoup de l association o qui n arrivaient pas en parler avec des gens autour d eux famille proches fr quentations de travail ou autres bon bah l ces personnes ont eu des questions ont eu des interrogations Donc y a eu un large cho m diatique qui a pu favoriser le fait qu on en parle en quoi votre rapport aux m dias a t il volu Moi je peux parler a fait que trois ans que je suis pr sidente de l association donc trois ans la limite que je fr quente un peu les m dias avant je le faisais pas On a eu des difficult s nous auparavant par exemple y a trois ans donc on a chang le co
223. st pas une vraie sanction c est pas une vraie peine Faut que le gars qui soit en prison il souffre Et m l s tout a il y a des instincts de haine et de vengeance et on confond tout la justice la Vengeance a fait une grande salade et on sait plus quoi au bout Donc l dessus c est en train de bouger d voluer de d couvrir que la sanction ce n est pas quelque chose qui doit faire souffrir les hommes la sanction elle est faite pour permettre l homme de se reconstruire et de retrouver sa place dans la soci t et a automatiquement celui qui fait cette d couverte l il d couvre aussi que a l engage lui m me a le compromet cette affaire Et que le jour o le gars il sort de prison Et je vous le dis il suffit qu il y ait une affaire un peu triste et grave qui se produise pour que a se resserre quels sont les clich s auxquels vous avez faire face Ah bah y a le clich traditionnel de la prison trois toiles ou quatre parce que eux ils ont la t l en cellule je dis venez voir vous serez pas d us il y a limage de la prison tout confort M me que a serait une prison dor e ils savent pas ce que c est tre priv de libert ne peut pas et ne saurait pas justifier la privation d autres droits Y a rien faire on dirait que c est coul dans le b ton C est peut tre encore les bastions r duire les plus durs cette id e l Si la majorit des gens est bien au clair ils f
224. st une bonne chose quand m me mais il faudra toujours quand m me par rapport la soci t pour qu il y ait un quilibre qui reste que la prison reste un lieu de Je crois que dans l inconscient collectif a doit rester un lieu de punition au sens large du terme punition Bon c est un peu mon analyse c est assez personnel quand m me C est vrai que quand nous travailleurs sociaux on pr sente tout l accompagnement social et individuel qu on propose les r actions elles sont toujours assez pidermiques par rapport a pour la population que vous suivez comment ont ils v cu cette m diatisation de leur condition pr sente ou pass e C est positif dans ce sens que y a quand m me une reconnaissance des difficult s qui transpara t par ce qui est dit dans les m dias mais ils sont aussi stigmatis s quand ils sont dans les journaux parce que le d lit commis il a t retranscrit et qu on sait qu ils sont incarc r s A ce moment l le fait de mais c est plus leur situation individuelle qui les stigmatise c est pas quand on parle des prisons en g n ral des conditions de vie en d tention du milieu carc ral de la vie carc rale et tout a a mon avis c est quand m me v cu positivement par les d tenus Et puis a a fait avancer les choses je crois que c est pas des bouquins comme V ronique Vasseur y a eu des analyses plus fines qui ont bien plus fait avancer les choses Votre avis pourquoi ce
225. ste interviewer le patron de la maison d arr t par exemple et puis c en est rest l Par contre si vous prenez un canard comme Lib ou comme le Nouvel Obs ce sont d abord des canards qui ont les moyens et puis qui ont une politique d information ils ont recherch des gens ils ont contact des associations ils ont enqu t ils ont pris le temps a demande un gros boulot donc faut avoir les moyens faut avoir d j l envie de mettre les moyens pour traiter a faut avoir un lectorat on va dire que le lecteur moyen d un canard classique n a pas forc ment envie d tre bassin par le sujet des prisons parce qu il a l impression que a le concerne pas ou si peu il veut bien donner de temps en temps dans l humain mais faut pas abuser des bonnes choses J e crois que y a de a et je crois que tout patron de journaux ou d mission de t l c est pareil ou de radio tout patron il a des comptes financiers quelque part en fin d ann e il a un lectorat il a des auditeurs il a des t l spectateurs et l audimat le machin le tirage II suffit de trois lettres de lecteurs qui disent a suffit et nous on se fait pas autant de souci des victimes que des salauds qui sont en prison bah on met la p dale douce sur le sujet Le lecteur de Lib c est pas le m me que le lecteur du Figaro et je pense pas qu on ait lu la m me chose moi je sais pas je lis pas le Figaro je crois pas que quelqu un qui aurait fait et de l analyse de
226. stion et trouver a hypocrite mais en m me temps il tait oblig de consid rer quand on en discutait que tout a c tait pas plus mal Mais sinon pour le reste j ai rien vu de diff rent parce que a reste toujours la m me routine p nitentiaire donc j ai rien vu bouger par ailleurs mais je suis pas tr s comp tent pour voir ce qui bouge vraiment parce que j y vais qu une fois par semaine j ai des contacts formels avec les surveillants on m a pas fait d allusions j ai pas senti plus d hostilit apr s le bouquin qu avant dans ton entourage personnel as tu t davantage questionn sur la prison D apr s les gens qui ont lu quand m me le livre j en ai entendu parler en gros parfois quand je dis que je suis GENEPI et que je donne des cours en prison on me fait comprendre mais pas du tout ironiquement que c est un peu la mode et qu en ce moment on en parle beaucoup Le reproche qu on a faire c est tout de suite ah oui on en parle beaucoup et on en parle beaucoup c est le bouquin de Vasseur en grande partie auquel les gens font r f rence peu pr s certainement Ils ne me posent pas plus de questions si il y a un truc qui me fascine c est qu on me pose assez peu de questions quand on dit qu on travaille en prison enfin c est un travail b n vole quand on va en prison on nous pose assez peu de questions sur les conditions de d tention Souvent c est plut t tout de suite des questions d ordre moral
227. sujet de la prison Bah je crois que c est toute la difficult de la loi p nitentiaire c est que c est la fois attirance et r pulsion Les questionnements sont assez basiques et quelquef ois assez ahurissants sur mais que fait un d tenu quel est son emploi du temps la base comme a et puis tr s vite y a les dysfonctionnements comment on peut les expliquer et puis tr s vite aussi y a le probl me de la r insertion c est dire comment r int grer les gens et quelles sont les choses positives qu on peut faire Donc c est assez m lang mais c est assez basique mais je trouve que c est normal et en plus les gens n ont l image de la prison qu travers les m dias J e veux dire sion n est pas capable institutionnellement d apporter un discours plus raisonn et raisonnable on a forc ment cette vison propos des personnels et des d tenus c est dire bourreau ou victime et on a du mal sortir de a depuis 20 ans que vous tes dans la p nitentiaire pensez vous que le regard sur la prison a chang Peut tre ces derniers temps une attention plus particuli re mais sur le d bat un peu basique et un peu non je crois qu on en est toujours l Bon on peut dire aussi que ce qu on a pu faire sur les tablissements 13 000 on a fait beaucoup de visites je pense Maubeuge o j ai fait visiter 5 000 personnes donc partir de l l image qui est renvoy e Mais pour les m dias ce qu on
228. surtout que de plus en plus les m dias comprennent un petit peu la difficult qui est la n tre c est dire que on re oit une population pour laquelle tout a chou on nous demande de les r ins rer enfin bon L ils voient que c est quand m me une sacr gageure quelles sont selon vous les mesures entreprendre pour d cloisonner la prison Je pense qu il faut plusieurs choses il faut d abord que nous m me on fasse notre r volution culturelle c est dire que nous fonctionnaires p nitentiaires on se vive comme faisant partie d une administration peut tre pas quelconque faut pas exag rer mais d une administration qui n est pas extraordinaire Or aujourd hui ce n est pas a Aujourd hui et c est une autocritique que je formule m me si moi je me sens pas je fais pas partie de ce courant mais moi j ai mes coll gues qui sont toujours dans un discours un peu mortif re c est dire on fait un m tier hyper difficile on est pas compris on en prend plein la gueule on souffre on v hicule une souffrance permanente alors qu il faut aller voir un petit peu c t de nous La souffrance n est pas notre apanage et moi a m nerve ce discours Donc je pense qu il faut d j que nous on arrive tre normal aller au contact Moi je sais ce que j ai fait en allant vous voir il faut qu on multiplie ce genre d initiatives moi je vais dans des lyc es partout o on m invite j y vais Il faut qu
229. t c est pareil Mais c est effectivement question de pouvoir c est l que tu vois que les m dias et le pouvoir que c est tr s li c est tr s dommage bien s r Mais le livre je l ai pas lu et puis il a t tr s controvers les psys se sont pas tous reconnus ceux que j ai vus m ont dit que c tait n importe quoi notamment un de la maison d arr t de Loos qui avait boss l o elle tait qui m a dit non mais c est pas vrai du tout elle se fait mousser elle a envie de faire conna tre Donc V ronique Vasseur super mais elle aurait pas t l que j y serais all e quand m me Mais le bouquin il est pas arriv comme a y avait un contexte c est pas ah oui on pensait que tout allait bien et tout d un coup mais justement le directeur expliquait que a faisait des ann es qu il tirait la sonnette d alarme que a faisait des ann es qu il se plaignait et que donc voil c est pas un qui est arriv tout d un coup et qui a remis en question le syst me a faisait tr s longtemps a a t un d tonateur mais y avait une grosse charge explosive derri re dans tes discussions personnelles quelles sont les r actions ou les questions qui surgissent quand les personnes d couvrent que tu travailles parfois sur la prison C tait comment alors c est comme la t l Ouais mais bon y a une certaine fascination c est vident parce que c est un milieu qui peut pas s ouvrir tout le monde forc
230. t e comme des cas comme en m decine et elle tait pas forc ment tr s tr s humaine selon la fa on d en parler J arrive un contraste entre l affichage humaniste la d nonciation vigoureuse des conditions de d tention et la fa on de parler des exemples de personnes d tenues vous dites que de nombreux livres sont publi s chaque ann e sur la prison votre avis pour quoi celui l eut un tel cho m diatique Myst re vraiment myst re vraiment myst re parce que apr s tout quelqu un comme Robert Badinter qui publie de temps en temps des livres sur la prison et qui est pourtant une personnalit tr s connue ses livres se vendent pas forc ment norm ment pourtant Et puis voil effectivement que le m decin chef elle tait peut tre pas m decin chef j ai lu apr s enfin bref la prison de la Sant sort un livre et puis effectivement a fait beaucoup de bruit et qui se vend norm ment je sais pas quelles ont t les ventes mais probablement sup rieures ce qui se vend actuellement sur la prison Bon j en sais rien et ne lisant pas moi m me norm ment de livres sur la prison je dois l avouer je serais bien en peine de dire pourquoi celui l et pas un autre de ce que vous avez vu lu ou entendu dans les m dias sur la prison qu en pensez vous Oui j ai regard mais bon moi ici je suis abonn aucun journal au bureau on a des revues de presse donc j ai lu des choses parues d
231. t nous donner de la part de la direction d tre les leaders sur nos propres questions l id e c est donner le la sur C est chiant d tre dans une structure qui en th orie a les moyens ditoriaux de soutenir des positions qui fait pas de censure interne et qui justement se donne pas les moyens d exprimer a parce que la censure c est le fait de mettre peu de journalistes dans un truc pr cis peut tre C est peut tre une politique de la p nurie qui est dict e par des choses pas tr s avouables mais je crois pas parce qu ils ont int r t ce que l on soit le plus inform qu on sorte un maximum de choses c est vident quelles sont les interrogations ou questions qui surgissent quand des personnes apprennent que vous crivez entre autres sur la prison Je le dis pas beaucoup d j j aime pas beaucoup parler de mon boulot dans ma vie priv e et parce que c est l tiquette le Monde qui cr e une focale assez d plaisante vivre a cr e toute une esp ce d motion de filtre de barri re qui se cr e entre vous et les gens qui est difficile parfois re franchir Et la justice les prisons a cr e encore plus de fantasmes Le public volue toujours entre la compassion pour le pauvre d tenu quand ils ont le courage de regarder un reportage la t l le soir et beaucoup qui ont pas le courage et beaucoup qui s en foutent compl tement et qui ils ont que ce qu ils m ritent On est quand m me encore
232. t on r pond J ai remarqu que les questions taient assez juridiques aussi on voit qu il y a une m connaissance du droit assez ph nom nale enfin beaucoup de questions sur qu est ce qu un crime qu est ce qu un d lit mais enfin l les 57 que j avais ce matin taient vraiment passionn s par le truc C est vraiment dans cette optique l mais l pareil on essaye de pas trop simplifier la cassette qu on montre c est une cassette qu est absolument pas racoleuse qu est limite aust re en fait mais o en fait on a des entretiens de d tenus entretiens de juges d instruction de juge d application des peines de directeur d tablissement d assistante sociale voil et a pr sente les choses d une mani re assez r aliste Et apr s on r pond de la mani re la plus rigoureuse possible de la plus claire et objective afin de pas dire n importe quoi Voil a c est ce qu on fait dans le cadre de l information Mais cette ann e Lille on a vraiment fait des efforts on a r ussi faire des coll ges et des lyc es on a r ussi faire des conf rences des cin d bats on a vraiment fait beaucoup de choses Mais c est pas du tout li au fait qu on soit plus mobilis cause du livre c est vraiment li au fait qu on soit plus nombreux cette ann e il y a des l ments plus motiv s plus militants quand tu dis on a r ussi penses tu que il y ait une plus grande ouverture des milieux institutionnels depuis la so
233. taient pas les meilleures feuilles justement enfin pas les plus significatives donc bon je ne sais pas s ils sont tr s comp tents le probl me c est que par exemple en gros il faudrait peut tre qu ils interrogent les gens qui ont un regard plus objectif je dis pas forc ment le GENEPI encore que la pr sidente du GENEPI a serait pas mal enfin maintenant c est un pr sident Finalement attendre qu il y ait des r v lations faites par un type de l int rieur y a pas trop d investigation je vois pas trop o est le r le du journalisme d investigation en gros l ils suivent simplement un ph nom ne ils le pr c dent pas a je trouve a un peu dommage as tu not une volution de ton contact avec les personnes que tu rencontres dans ton action de membre du GENEPI Non les d tenus que moi je fr quente dans le cadre de mes cours m ont parl du bouquin enfin surtout celui que j avais avant lui quand il a vu le bouquin il tait content et en m me temps pareil il trouvait que c tait un peu limit que le contenu du livre tait un peu limit enfin il l avait pas lu mais le peu qu il en avait entendu mais il tait content qu on se pr occupe de a bon il avait un c t d sabus bon il disait encore plus d sabus que moi pour lui c tait peut tre parce que les politiques avaient t eux m mes confront s au monde carc ral parce que certains d entre eux avaient t en prison on peut se poser la que
234. tion p nitentiaire on a trouv que l y avait un travail s rieux qu tait fait propos des prisons Autrement aussi le Monde diplomatique qui a sorti un article sur les trangers en prison qui me semblait bien fait aussi avez vous t alors contact par diff rents m dias Le pr sident de la FARAPE a t interview par le journal le Point bon l interview qui en a r sult tait particuli rement br ve il y a d y avoir aussi un contact avec la t l vision un bout d intervention l aussi mais bon c est s r que l association qui a t le plus en point de mire pendant toute cette p riode a a t l OIP l observatoire international des prisons qui a un acc s privil gi un certain nombre de m dias C est une structure qui a de bons contacts avec le milieu journalistique d autant plus que son fondateur tait lui m me journaliste ce qui explique qu il a un carnet d adresses des relations dont nous ne disposons pas nous arrivez vous tout de m me vous faire entendre Bon il faut diff rencier en ce qui concerne l administration p nitentiaire elle m me bon c est clair que notre action nos pr occupations ne laissent pas l administration indiff rente parce que l occasion de la constitution du comit d orientation strat gique par Madame Marylise Lebranchu dans le cadre de la pr paration de la loi p nitentiaire il y a des repr sentants d associations dont le pr sident de la FARAPE J qu
235. tions donc ils s y connaissent un petit peu donc les questions sont assez pertinentes ce sont des questions plus orient es vers les mineurs en d tention Mais de la part du grand public les questions sont tr s na ves et rel vent surtout d une curiosit pas vraiment d une r flexion Maintenant quand on fait des classes de recrutement quand on va dans des salons ou autres pour retrait s o les gens pr sentent leur association on a beaucoup vu les gens ils s approchent Trait d union qu est ce que c est et puis comme y a le mot incarc ration ils s en vont qu est ce qu voquait pour ces personnes le mot incarc ration Donc c tait finalement punition l gitime tort caus la soci t victimes donc les choses sont assez simples dans la t te des gens qui ne pensent pas les m dias ont beaucoup parl par exemple de ce que c est que les conditions d incarc ration mais en m me temps sans montrer que tout ce qui est probl me de promiscuit pouvait tre am lior par les travaux d int r t g n ral par d autres m thodes En France le grand truc c est transgression de la loi n importe quel niveau que ce soit gale incarc ration alors que y a plein d autres choses qui peuvent tre mises en place Donc on a beaucoup ax sur la prison et les gens se sont dit sans doute bon d accord c est scandaleux ce sont des tres humains il faut qu on respecte leurs droits donc au mieux une pens e
236. tions sur ce go t de sensationnel c est l dessus que a nous pose des questions finalement plus que sur elle J e pense pas qu elle pr voyait qu elle allait d clencher a la suite du livre est ce que le minist re de la justice et l administration p nitentiaire ont mis en place une politique de communication sur le sujet Elle a t ridicule leur r action parce qu est ce qu ils ont fait le soir m me ils nous ont tous appel s et ils nous ont dit on ouvre toutes grandes les portes de la Sant et vous allez voir que tout ce qu elle crit c est pas vrai je leur ai dit je vais y aller mais vous tes grotesques a fait quarante fois que je vous demande y aller vous me laissez pas y aller voil c est bien fait pour vous c est bien fait pour vous ce qui vous arrive Parce que si on avait pu y aller librement en prison les articles on aurait pu dire coutez l c est vrai l c est pas vrai elle raconte n importe quoi parce que le probl me de ce livre c est que c est ramass sur sept ans et que t as l impression que a se passe encore aujourd hui or depuis y a eu des trucs chang s y a eu des trucs repeints Y a un probl me chronologique Et bien ce qui leur arrive c est bien fait tant pis pour eux j tais ravie de pouvoir leur dire a ils m ont appel e j ai clat de rire vous ouvrez les portes de la Sant mais vous vous foutez de nous On a d barqu cent cinquante
237. train de faire demi tour dans le sens o se dit est ce que a nous apporte vraiment quelque chose de passer la radio c est pas vraiment s r que a touche plus les gens Bon y a le c t qu on va peut tre recruter plus de b n voles mais est ce que vraiment a sera des b n voles de qualit qui vont tre int ress s pour donner des cours et pour s int resser au monde carc ral ou juste pour dire bah moi je vais en prison toutes les semaines je peux vous dire que a se passe comme a ou est ce que vraiment l information qui est apport e aux gens enfin est ce que l interm diaire de la radio et de la t l transmet vraiment le message qu on veut faire passer nous c est pas forc ment s r Apr s a d pend des personnes mais l on est un petit peu en train de faire marche arri re en se disant que finalement a nous sert pas grand chose concr tement c est plus dans les conf rences o dans les choses comme a qu on fait passer un message dans ces conf rences quelles sont les questions r currentes sur la prison En fait a d pend chaque conf rence elle a un th me L on en avait fait une sur la p nalisation de la mis re y avait deux philosophes qui venaient parler de la d tention un architecte un sociologue enfin on essaye vraiment de prendre des personnes assez diff rentes pour qu elles imposent leur vision de la d tention Donc les questions en fait quand on s adresse nous
238. tre de ce fait commencent un petit peu s int resser aux conditions de d tention alors peut tre que nous on arrive les toucher ce niveau l dans le sens o si ils voient qu on organise une conf rence ou je ne sais quoi peut tre qu en ayant lu le livre avant a leur a donn l envie de venir Mais on va pas forc ment leur d crire ce qu ils ont trouv dans le livre donc apr s faut voir a aussi Sinon les m dias sont peut tre plus int ress s qu avant par notre action on est peut tre plus sollicit s mais quand m me en grande partie quand ils nous sollicitent c est pour voir ce qu ils aiment c est un tudiant qui rencontre un d tenu une fois par semaine et comment a se passe etc Donc je pense pas que y ait beaucoup plus de r percussions que a as tu t personnellement contact e par les m dias On a t contact s quand on a organis une semaine d information et de sensibilisation du public c tait en mars avril 2001 en fait c est nous qui les avons contact s la base on avait envoy des fax avec toutes les manifestations qu on organisait et puis une pr sentation de l association On a fait une conf rence de presse et y a la Voix du Nord et Nord clair qui sont venus que ces deux l en fait c est des journaux importants ils ont un certain impact ce qui fait que le jour o les articles sont parus on a eu coup de t l phone sur coup de t l phone pour des missions de radio o
239. ttribu parce qu elle osait prendre la parole dans ce milieu difficile qu en plus c est une tr s jolie femme etc Donc y a des tas de trucs comme a qui ont permis que la publication de ce bouquin la personnalit de son auteur ont fait boule de neige de fa on ce que a merge I est clair que si a avait t crit par le m decin chef Pierre Paul J acques un peu terne qui aurait peut tre eu plus de retenue dans l expression plus de recherche de construction de son bouquin parce que c est un bouquin qui est construit n importe comment y a pas de datation a passe de l un l autre c est le foutoir le plus total Donc si on avait eu un vrai boulot de t moignage un peu construit a aurait pas fait ce foin l Donc mon sens le paradoxe du bouquin de Vasseur c est que c est un tr s mauvais bouquin mais c est parce que c est un regard que moi je porte de connaisseuse entre guillemets sur la prison mais par contre c est un instrument id al de je dirais pas de lobbying mais en tout cas de fracture d un esp ce de mur de verre quil y avait comme a entre cette r alit l et l opinion publique qui de tous temps s est toujours foutue royalement du sort des prisonniers Donc voil des esp ces de trucs comme a qui ont fait que ce bouquin l un moment donn en plus projet par le Monde parce que c est clair que si y avait pas eu les deux pages a aurait coul a aurait une publication de plus dans u
240. u les rapports des parlementaires a c est b n fice au moins on pourra plus dire qu on savait pas alors y a au moins a c est crit alors c est pas grav dans le marbre mais enfin c est crit le S nat a dit que c tait une honte pour la R publique a fait 25 ans que je partage cet avis l sur les prisons et que je dis effectivement ce que je vous disais quand on est chef d tablissement on est honteux mais c est bien que cette honte soit externalis e et que ce soit une honte pour la R publique On nous parle l d une loi p nitentiaire les p nitentiaires ont t exclus entre guillemets de sa r daction c est une tr s bonne chose je ne partage pas l avis des p nitentiaires qui ont dit c est honteux puisque y avait eu des d clarations de d put s d ailleurs de droite ou de gauche on avait parl de celle de Mam re qui ont dit mais attendez les lois c est nous qui les r digeons II faut exclure la p nitentiaire de la r daction de cette loi parce que sinon la p nitentiaire elle va influencer sur la r daction de cette loi dans son sens dans son int r t J e vois tr s bien les arguments qui vont resurgir c est oh tel dispositif on peut pas le mettre en place cause de la s curit et nous p nitentiaires la s curit c est nous a c est du pipeau Le Parlement doit dire aux p nitentiaires voil comment vous devez agir voil comment vous devez traiter les gens et les p nitentiaires doive
241. ucoup de choses et que en gros la prison c tait catastrophique les conditions sanitaires etc Mais je sais pas trop je peux pas vraiment r pondre ce niveau l Mais en g n ral ils demandent mais est ce que c est vrai ce qu elle dit parce qu ils savent qu elle a t un peu critiqu e aussi donc en g n ral ils demandent toi tu vois la m me chose qu elle est ce que dans ton entourage les gens t ont interrog e davantage propos de la prison Ouais carr ment D s qu on en parle a interpelle vraiment les gens et j ai vu tr s peu de personnes qui posaient pas de questions suite au fait qu ils apprennent que je faisais partie d une association et que je rentrais surtout en d tention c est vraiment a qui int resse les gens c est le fait de rentrer dans la prison Vraiment a interpelle les gens j ai l impression qu ils sont un peu impressionn s par a a les intrigue c est un peu de la curiosit aussi J e ne me souviens m me pas quelqu un qui n a pas dit ah bon comment a se passe Les gens demandent pourquoi y a des gens qui disent mais pourquoi ils ont d j la t l c est bien suffisant ils le m ritent pas y a des gens qu on pas manger qu on pas de logement pour quoi tu t occupes pas d eux Ou alors y a des gens qui disent ah bon c est bien mais y a vraiment une part de curiosit savoir qui on rencontre est ce qu il est c l bre est ce qu il est pass la t
242. ucture une infrastructure qui s croulent on comprend aussi que l Etat ne va pas d penser des millions de francs les millions du contribuable pour coller des rustines qui co tent des millions Vous tes pas content de diriger a quand vous tes directeur je sais pas ce que vous en a dit Bruno Cl ment mais je le connais bien vous tes directeur de la maison d arr t de Loos vous tes pas content de diriger un pourrissoir a vous fait pas plaisir Et de dire y a des droits de l homme dans l tablissement que je dirige y a des droits fondamentaux de l homme qui ne peuvent pas tre respect s parce qu on a pas les structures et qu on a pas les moyens Donc moi j ai pas compris les p nitentiaires qui se sentaient attaqu s par le bouquin de Vasseur vous semble t il toutefois explicable que des professions r agissent une mise en question de leur m tier Ah oui qu il y a eu des r actions de corps mais les r actions corporatistes sont toujours mauvaises elles font avancer les int r ts priv s au d triment de l int r t collectif Ah oui moi j entends bien surtout chez les p nitentiaires vous savez c est une petite administration relativement confin e o les r actions de corps sont justement tr s tr s fortes mais les r actions de corps sont pas des r actions intelligentes aurait fallu peut tre mais a a pas t les r actions de tout le monde d ailleurs faire une avanc e Les r acti
243. ude mais sans fond Le seul truc peu pr s valable qu avait tent de faire Guigou elle avait t oblig e de le faire sous la pression de la presse c tait les unit s de vie familiale pour les d tenus elle a lanc une exp rimentation apr s un an et demi de r flexion donc c tait clairement une mani re d enterrer le truc l exp rimentation elle est toujours pas en place ils en sont encore la ma onnerie les mecs donc c est une catastrophe Clairement Guigou la prison c tait no way donc ce serait pas le minist re o on toucherait quoi que ce soit Et donc elle s est retrouv e accul e dans ce truc l mais les commissions d enqu te parlementaire c tait pas un truc sympa pour eux parce que les d put s et les s nateurs ils sont partis avec leurs petites voitures et puis ils ont dit toc toc toc vous nous ouvrez Bon y a des choses qu ils ont vues des choses qu ils ont racont es dans les rapports d enqu te parlementaire c est pas un boulot qu est nul et non avenu loin s en faut et y aurait pas eu a y aurait pas eu de loi p nitentiaire aujourd hui m me si on peut pas attendre de la loi p nitentiaire un changement radical du quotidien des d tenus mais y aura videmment des choses qui vont bouger l dedans en terme de droits d obligations de recours potentiel des tas de petites choses qui vont permettre aux gens de s inscrire l dedans et de pouvoir transformer un peu l avenir Et c est ensuite
244. ue c est pas gratuit mais enfin on entend encore ce discours du style mais ils sont pas plaindre alors qu en fait l sur le plan strictement mat riel y aurait beaucoup redire sur le sort qui leur est fait m me ind pendamment de l tat des prisons des douches des murs etc Les simples conditions de vie mat rielle du quotidien sont quand m me tr s tr s p nibles en tout cas pour les d tenus indigents votre avis vous qui tes dans l association depuis dix ans est ce que le regard des gens sur la prison a volu notamment depuis la sortie du livre a volue quand m me positivement mon avis Votre enqu te m int resse parce que j ai beaucoup de mal appr cier dans l opinion publique aujourd hui je dirais si on devait faire la part tr s grossi rement entre ceux qui veulent avant tout la r pression et ceux qui veulent lib raliser la prison comment se r partit l opinion Franchement j en ai pas l id e claire et a m int resserait de la savoir quand m me J ai quand m me l impression qu on est pass d une id e o en gros on avait d un c t les forces de l ordre et de l autre les malfaiteurs et o donc les malfaiteurs c tait normal qu on les mette en prison qui tait le lieu o on enfermait avant tout et o on parlait des prisons essentiellement lors des vasions lors des mutineries mais y en a pas eu ces temps ci c est peut tre un signe lors des mouvements de surveillants de pr
245. ue du d bat de sp cialistes dans lequel elle est confin e depuis on va dire la fin des ann es 70 et de relancer une question p nitentiaire qui n avait pas fait lieu d un d bat public depuis des ann es votre avis pourquoi ce livre en particulier fut tellement m diatis Pour des raisons mon avis toutes simples bon d abord c est une femme donc a porte peut tre plus qu un homme issu de l administration c est une femme qui est externe l administration p nitentiaire c est un t moignage totalement subjectif sur sa vision de la prison elle parle d elle elle se met en sc ne etc et puis y a des faits b tement on va dire je sais pas si vous avez lu le bouquin sensationnalistes du bouquin Donc c est un bouquin qui veut faire sensation et qui a r ussi tr s bien faire sensation donc elle h site pas parler de sang elle h site pas violer le secret m dical plusieurs reprises y a plein de questions de fond et de forme qu elle s est pas pos es c est un esp ce de carnet de bord je jette mon cri vous en faites ce que vous voulez Donc y a eu tout ce truc l qui en fait permettait d avoir une parole tr s facile d acc s avec des mots qui frappent du sang des suicides etc et qui parlent aux gens qui parlent de chair de corps dans un univers qui est fascinant qui est clos par une personne de l ext rieur cet univers En plus une femme avec tout le caract re courageux qu on lui a a
246. ue y a eu un r el effort de fait pendant toute l ann e derni re et qui mon avis tout de m me ouvert les yeux d un certain nombre de gens Nous on avait pendant toute l ann e alors le bouquin est sorti en janvier 2000 et nous dans le m me temps on avait lanc nous l aum nerie catholique des prisons en novembre toute une enqu te intitul e lib rez les captifs c tait l ann e du jubil et dans les textes bibliques le jubil c tait entre autres la lib ration des captifs Donc sur ce th me l on avait lanc une enqu te aupr s de tous les d tenus qui fr quentent l aum nerie pour que en groupe ils travaillent ce dossier et qu ils puissent s exprimer prendre la parole Donc le bouquin de Vasseur est sorti pendant ce temps l c est une co ncidence notre travail a donn a un ouvrage a a pas eu le m me impact parce qu videmment or c est la parole des d tenus on s est dit que la prison demande la parole aux personnes incarc r es on a fait ce pari l Alors je r ponds pas totalement votre question mais je pense que de toute fa on y a eu un r el effort de fait je pense qu on a un petit peu d pass le voyeurisme classique o on montre des choses y a tout de m me des missions qui ont t une possibilit pour les gens de changer leur regard C est quelque chose qui est toujours fragile et le moindre v nement fait que tout se retourne tout s croule donc c est toujours
247. uhaiteraient voir mise en place la r gle du numerus clausus Loos en particulier Donc voil un livre important qui marque le paysage p nitentiaire fran ais et partir duquel on peut dire qu il y a une r elle prise de conscience de tout un chacun des questions qui peuvent se poser propos de que se passe t il l int rieur de ces lieux un peu curieux dont on ne voit que les murs qu avez vous pens du traitement m diatique de la prison apr s la sortie du livre Le traitement m diatique a t int ressant dans la mesure o pendant un temps relativement important et pour la premi re fois les m dias se sont int ress s de pr s aux questions de la d tention de l univers carc ral Pour la premi re fois aussi en France en tous les cas des quipes de t l vision ont pu p n trer dans certains lieux notamment Loos et ont pu filmer des choses de la vie courante des d tenus qui est quelque chose d aussi l impact du livre du docteur Vasseur Jusqu auparavant l administration p nitentiaire n accordait que tr s frileusement des possibilit s d interview directement en d tention Donc par rapport a un aspect videmment tr s int ressant et tr s positif puisque tout d un coup l information qui n tait disponible qu une lite ou en tous les cas qu quelques initi s en France devenait accessible au quidam lambda N anmoins une crainte de la part de l OIP c est que
248. ui disait que finalement c tait bien que a fasse parler de la prison mais qu elle exag rait sur un certain nombre de points qu elle mentait sur un certain nombre de points si je me souviens bien enfin c est pas qu elle mentait mais qu elle n tait pas assez pr cise dans les dates elle rapprochait dans le temps comme si a se passait en quelques mois alors que a r sumait vingt ans de pratique Mais pour les membres de l association on en a surtout parl par rapport ce que a pouvait nous apporter nous parce que l un de nos buts en plus d accueillir les familles c est aussi de faire la sensibilisation du public Nous on en a parl surtout dans cette optique l ce qui nous a permis de rebondir puisque on s tait dit c est peut tre l ann e o faire une grande action destination du public et c est comme a qu on avait lanc barreaux blancs parce qu on s est dit c est l ann e o jamais parce que y a des choses qui se font a peut int resser les gens avez vous discut avec les familles de d tenus de la fa on dont elles ont v cu cette m diatisation On n a pas eu vraiment d cho je pense que les familles de toutes fa on la plupart des gens qui sont en prison sont des gens qui sont en grande d tresse financi re psychologique morale ce sont des gens qui viennent en fait de couches populaires tr s d favoris es Donc je pense que le livre leur est pass c t en fait ils en o
249. ui est que le suicide des jeunes en France pour la classe d ge 15 25 est la deuxi me cause de mortalit et on est avec le Danemark je crois le pays d Europe o les jeunes se suicident le plus proportionnellement Donc y a beaucoup de suicides en prison y a beaucoup de suicides dans la soci t fran aise et y a probablement un lien entre les deux C est pas une raison pour ne pas combattre le suicide l int rieur de la prison quand on est responsable d une prison c est vrai mais ceci dit il faut le rapporter l tat global de la soci t Et on en a beaucoup parl de cette question du suicide et quand on en a parl on a assist des d bordements j ai entendu des gens dire quasiment sans tre d mentis par moment que c taient presque les surveillants qui accrochaient les d tenus aux barreaux des cellules j ai entendu ce type de choses Or si l on prend par exemple la maison d arr t de Loos je peux vous dire que 3 tentatives de suicide sur 5 ne vont pas jusqu au bout parce qu il y a une intervention du surveillant parfois au p ril de sa vie quand il faut rentrer dans une cellule enfum e parce que le gars a incendi son matelas ses affaires etc pour le sortir de l 3 suicides sur 5 en prison ne sont pas r ussis parce que le surveillant intervient Mais a on l a pas entendu parce qu il y avait pas la place pour tenir ce type de discours et c est l que je dis qu il est extr mement difficile de parler de la priso
250. ui parle le plus de la prison bien avant ce bouquin et ces choses l on les a crites aussi mais sans d clencher jamais cette vague votre avis yat il d autres raisons au succ s de ce livre Les raisons politiques on les conna t aussi c est que exactement comme apr s la lib ration quand des gens riches et des hommes politiques avaient t envoy s Fresnes sous l Occupation quand ils sont sortis ils ont dit mais a va pas du tout et il y a eu une grande r forme ce moment l bon bah l on est arriv s une poque o effectivement de plus en plus de bourgeois et d hommes politiques connaissent la prison donc c est s r que y a de toute fa on une motion autour de a c est quand m me eux qui changent les lois Et puis c est vrai qu l Assembl e Nationale depuis un moment et avant le livre de V ronique Vasseur y avait des gens qui gueulaient sur les conditions de d tention des d put s des parlementaires avant le livre comment tait trait le sujet de la prison Il tait trait assez ponctuellement pas beaucoup pas beaucoup vraiment Lib ration mais depuis sa cr ation depuis toujours Lib s occupe des prisons donc mais c tait pas tr s tr s trait de temps en temps quand y avait un fait divers que pensez vous du traitement du sujet par vos coll gues journalistes a a t une d ferlante alors il y a eu de tout y avait des trucs tr s bien et y avait
251. ulez dire Non un grand silence non Mais le mot prison est un mot tabou il faut pas en parler et si on en parle les gens veulent pas couter Pour eux la prison ils s en font une id e travers les m dias et les films qu on peut voir et je me rends compte que quand vous faites des interventions que ce soit un adulte un coll gien un lyc en chaque fois c est la grande d couverte Et je pense j ai le sentiment qu aujourd hui y a quand m me un d blocage de la population qui fait que maintenant les gens coutent quand on parle de la prison et plus qu couter ils posent des questions et ils d couvrent un monde qu ils connaissaient pas ou qu ils connaissaient mal et chaque fois c est la grande surprise votre avis quelle est cette image que v hiculent les m dias Le c t je veux dire les prisons fran aises mais pas en r gle g n rale certaines prisons sont dans un tat vraiment lamentable a on ne le savait pas avant on avait beau le dire mais les gens ne nous croyaient pas Pour les gens chaque fois qu on voyait des prisons la t l je veux dire c tait des prisons comme Fleury M rogis qui sont des prisons qu on va appeler modernes donc quand on parle aux gens moi je veux dire j ai pas vu de rats Loos mais j ai vu des cellules qui sont vraiment dans un tat lamentable les gens ne savaient pas qu Loos c tait comme a A l exposition y a 50 ou 60 photos de la maison d arr t de
252. ultes y a eu des tracts diffamatoires c tait dur C est tr s dur pourquoi les gens ont peur de d noncer ce qu ils voient c est parce que ils savent que si ils d noncent ils vont avoir du mal de continuer travailler l int rieur c est tr s difficile comme milieu tous ces milieux clos c est assez malsain comme ambiance M ais la parole se lib re les directeurs les surveillants ils nous parlent plus librement mine de rien maintenant c est plus facile chacun je crois a fait des pas les uns vers les autres Comme je vous le disais comme tous ces mondes clos y a une esp ce de fascination r pulsion pour la prison c est un milieu tr s dur y a pas que les surveillants qui sont durs les d tenus c est pas marrant entre eux c est pas marrant J e pense que a a permis de mieux appr hender tout a la r alit de ce que c est comment r agissent les personnes qui d couvrent votre int r t pour la prison J avais plus de questions quand j tais la p nitentiaire finalement que maintenant je me rends compte J tais ducatrice dans un tribunal je travaillais la r insertion des d linquants et les gens me disaient toujours a doit tre un m tier tr s dur a doit tre terrible c tait des questions sur mon m tier Maintenant j ai toujours du mal comprendre si c est un sujet qui passionne ou pas les lecteurs ou les gens que je rencontre Ce qui les passionne c est plut t les faits dive
253. un peu chr tienne mais sans remise en cause de la prison mon avis les m dias veulent bien parler de la prison mais sous un certain angle c est dire toujours qu il y ait une l gitimit de la parole de celui qui s exprime J e pense que les m dias ont eu raison de faire cho au livre de V ronique Vasseur mais d une certaine mani re c tait une position quand m me confortable parce que la plupart des gens pouvaient s y retrouver diriez vous que le regard sur la prison a chang Oui oui je pense que a reste quand m me un petit peu je pense que y a eu un changement effectivement c est dire que les gens se d tournent moins quand on parle de la prison c est moins un sujet tabou et que si on dit que son voisin est incarc r on pense que peut tre il va en souffrir m me si il a fait souffrir des gens que les choses sont pas aussi simples Maintenant je pense pas que y ait eu bouleversement de fond parce que on l a encore vu avec une affaire m diatique r cente l affaire Patrick Henry est ce qu il devait sortir ou pas sortir Y a pas eu de d bat de fond ce qui peut faire changer la mentalit des gens a on en parle peu Moi je reste mon id e que les choses qui sont facilement critiquables on les met au devant de la sc ne et puis ce qui est finalement plus lourd et ce qui demanderait une vraie p dagogie une vraie information de fond a ne se fait pas Et je pense que c est le r le des m dias que d
254. un peu difficile Je vais prendre Sandrine c est celle que je connais le mieux peut tre y a eu a par exemple elle a crit elle a os crire un article puisqu on publie un petit bulletin qui s appelle entre nous qui est destin aux adh rents et aux associations partenaires et tout le monde peut crire dedans et c est vrai qu on avait jamais eu jusque l d article de personnes qu on suivait Ouais peut tre quand m me que tout a a d bloqu des choses dans le fait de t moigner dire qu on pouvait dire des choses qu on pouvait crire des choses y compris des choses dures parce que ce qui est crit dans ce bouquin c est m me bien dur des fois Peut tre mais est ce que c est le bouquin qui a d bloqu je ne m tais pas pos la question c est possible qu avez vous pens du traitement de la prison par les journalistes Nous on rencontre deux types de journalistes y a ceux qui sont r ellement int ress s par le sujet et qui s y sont toujours int ress s avant le bouquin et apr s le bouquin apr s y a aussi tous les journalistes qui font de l information g n rale et puis la prison c est un sujet porteur plus porteur donc peut tre que l y a des changements dans votre entourage proche avez vous remarqu une volution quant au regard port sur la prison Dans le cercle de mes amis de mes connaissances c est vrai que des fois les gens ont un peu de mal comprendre de quoi je m occupe en fait
255. une image globalement plus positive partir de toutes ces informations parpill es qui ont pu merger depuis la sortie du bouquin Q ue quelque part c est quelque chose qui entre autres argumente si on devait argumenter et peut justifier le bien fond de l association parce que cela montre que la prison ne pouvant pas jouer toute seule un r le qui est de mettre les personnes sur des bons rails sur le bon chemin c est bien que d autres prennent le relais un certain moment J e crois que a a pu jouer ce r le l mais de mani re a change un environnement l environnement est plus favorable Mais faut dire aussi que ce moment l Parcours de femmes n a pas cherch raccrocher saisir ce qu on aurait pu imaginer comme une opportunit par exemple si a avait t une de nos priorit s de nous faire conna tre davantage mais on n a pas fait non plus des choses extraordinaires Si aujourd hui il y a plus de colloques aussi parce qu il y a pas que les m dias grand public y a aussi la r flexion des professionnels qui je pense a chang aussi avez vous des exemples de ce changement d environnement Moi j ai l impression mais c est peut tre totalement erron qu il y a davantage justement de ces colloques s minaires trucs comme a qui reprennent plus ou moins une demi journ e y a le th me de la sant qui est pris en compte davantage Alors est ce que c est un hasard ou c est parce que j y
256. uoi sert la prison a sert rien de vouloir la changer C est l enfermement la notion de vouloir enfermer quelqu un de le priver de libert pour le punir qu est assez sp ciale Faut r fl chir sur la sanction alors bien s r faut r fl chir sur l tat des prisons mais si on se focalise tout le temps sur l tat des prisons personne se posera la question de savoir pour quoi on envoie un certain nombre de gens en prison Mais sinon ce qu il faut changer en prison il faut une vie sociale en prison qui ressemble le plus possible celle du dehors Or le d faut principal de la prison c est qu elle ne ressemble en rien ce que les personnes vont retrouver en dehors La prison ne leur apprend rien tout est artificiel le r glement est artificiel le lever est artificiel la mani re dont on ach te les objets est artificielle on g re pas son argent y a que le ca dat qui est vrai en prison Et j ai lu peu de choses la dessus C est vrai que tout le monde s accorde dire qu il faut changer les conditions de d tention c est vraiment horrible ce qu on fait ces pauvres d tenus mais j ai pas vraiment lu de choses sur l utilit de la prison et tr s peu de choses sur les peines alternatives C est de l information en fait ce qu ils ont fait le journalisme c est de l information c est pas de l investigation alors on informe de ce qui se passe C est nous associations de les guider Dominique SIMONNOT jeudi 28 juin 20
257. urnaux assez sensibles l tat des prisons qu on soit d accord ou pas avec ce qu ils crivent c est autre chose en tout cas on peut leur rendre hommage l dessus c est pas pour eux un sujet nouveau Lib ration on sait tr s bien qu ils relaient l OIP observatoire international des prisons depuis la cr ation de l OIP d s que il se passe quelque chose un peu trouble dans les tablissements soit une affaire de violence sexuelle entre d tenus ou un suicide qui peut sembler ne pas tre compl tement transparent si Lib ration tombe dessus Lib ration crit dessus a c est clair En revanche moi y a un m dia que j aime bien par exemple c est le Nouvel Observateur le Nouvel Observateur parle tr s peu des prisons et l ils ont ouvert leurs colonnes en faisant un manifeste que j ai trouv proprement ridicule sign par l ensemble des VIP very important person qui sont pass es dans les prisons fran aises alors que chacun sait que le probl me c est pas a Donc si vous voulez il y avait un peu l effet de mode il fallait qu on parle des prisons votre avis y a t il eu une volution dans l appr hension de la prison Je dirais oui et non Oui vous prenez l exemple de la loi p nitentiaire qui est en cours d laboration qui est un point videmment positif parce que le parlement va enfin se pencher sur le fonctionnement de l institution carc rale va enfin dire au nom du peuple fran ais car c est son r le quel est l
258. urs est trac par avance on a vu que les institutionnels le directeur les responsables de quartier interdiction de voir les d tenus videmment Et l ce qui est bien c est que y a eu un autre retour aussi un des mecs que j avais vus dans le cadre de mon reportage sur le journal l cho des cellules il m a appel e sa sortie et l il est entrain d intenter un proc s contre le service sant de la maison d arr t parce qu il a perdu cinquante kilos il a demand se faire soigner mais c est ses dires j ai pas encore v rifi c est le tout d but du reportage alors j en parle l mais si a se trouve a va se d gonfler Y a un si cle de retard quand le directeur dit que ce sont des conditions inhumaines il a compl tement raison qui avait pris la d cision de faire de la prison un sujet de reportages C tait suite mon article en fait eux ils avaient pas eu l id e la r gion on est d coup s en hi rarchie y a les infos r gionales m tropolitaines et locales et il est relativement rare a arrive quand m me plusieurs fois dans le mois qu un journaliste de local fasse un sujet pour toute la r gion M oi j y tenais j avais eu l id e eux ils n y avaient pas pens et l ils ont dit videmment la maison d arr t de Loos est pas loin donc ils ont fait une s rie d articles as tu pu par la suite proposer d autres articles Le journal a fait un ventre enfin ce qu on appelle un
259. urs r colt es diff rentes poques et bon a ne comportait pas d l ments nouveau propos de ce qu on pouvait avoir sur les conditions dans un tablissement p nitentiaire donc j avoue ne pas avoir eu d int r t particulier lire ce livre vous tes vous int ress ce qu il en a t dit dans les m dias l poque Bah l c est clair on assist un cataclysme m diatique on a r alis nous m mes une revue de presse cette occasion avec tous les m dias quels qu ils soient m me les journaux f minins ont fait tat de la situation dans les prisons fran aises bon a nous a sembl int ressant important qu il y ait cet cho Alors ce qu on craignait l poque c est que la vague retombe et bizarrement on continue parler des prisons j avoue que c est une bonne chose que le soufflet ne soit pas retomb Notamment la t l vision fait sortir a fait para tre des reportages sur les tablissements p nitentiaires qui semblent tout fait int ressants Alors y a un journal qui me semble sp cialement bien fait lorsqu il parle des prisons c est T l rama notamment y a eu un reportage propos de la prison de Bois d Arcy o des journalistes de T l rama ont pu rester plusieurs semaines dans cet tablissement p nitentiaire de la r gion parisienne c tait tout fait int ressant un recueil de non seulement de la parole de jeunes d tenus mais galement de personnels de l administra
260. urtes peines c est dire c est pour leur viter d aller en prison donc a int resse peu le journaliste partir du moment o il peut pas filmer avec la cam ra la porte de la prison qui s ouvre le bonhomme qui sort le bonhomme quand il vient ici bon vous avez vu l immeuble le journaliste il a pas envie d aller passer la porte parce que l ancien d tenu ou le sursitaire il vient l il voit un travailleur social qui contr le le respect des obligations et puis qui va lui apporter des opportunit s d insertion C est normal la presse s int resse avant tout ce qui int resse les lecteurs c est dire un petit peu de spectaculaire Mais c est pas un reproche du tout je crois d ailleurs que je sais pas si a apporterait quelque chose si a ferait avancer les choses que la presse parle de cette r insertion je suis pas s r que a fasse avancer quoi que ce soit est ce que cette m diatisation a apport des changements dans vos activit s Avec le monde judiciaire le monde judiciaire est assez indiff rent la prison donc je pense pas que le monde judiciaire les magistrats ils r agissent comme le citoyen lambda Moi j ai remarqu que les magistrats de correctionnelle ceux qui si gent dans les tribunaux correctionnels c est donc ceux qui envoient les gens en prison ils sont dans leur tr s grande majorit tr s tr s peu int ress s par les suites aux condamnations qu ils prononcent a peut para tre p
261. us allons vous le prouver derechef nous vous ouvrons les portes de la prison de la Sant samedi matin 9 heures soyez tous l patatras machin Et l videmment nous on tombe des nues parce que l administration p nitentiaire c est quand m me une des grandes muettes de ce pays que le communiqu il a t repris in extenso dans le journal il est c est vraiment ils sont piqu s au vif donc y a vraiment un esp ce de truc comme a mais enfin on nous accuse des pires horreurs c est pas vrai c est pas vrai on va vous le montrer Y a un effet boomerang qui est l tr s fort d une administration qui l habitude de se prendre des coups sur la gueule c est quand m me de tous temps qu on a accus les matons des pires horreurs le minist re de la justice de couvrir ces horreurs etc etc Donc l a nous a paru totalement disproportionn compl tement inhabituel et surtout une visite organis e en prison y en avait jamais eu jusqu pr sent c tait une grande premi re y avait eu un pr c dent qu on a d noter dans le journal puisqu on avait fait des recherches o un procureur pas content qu on ait pu voir un directeur d tablissement p nitentiaire y a quelques ann es pas content qu un journaliste ait pu crire des horreurs sur sa t le sur la foi de ce que pouvaient dire des ex d tenus ou des surveillants a ouvert les portes de sa prison ce journaliste l Mais bon c tait relativement restreint donc l
262. venaient pas Et l bon la derni re journ e nationale prison ils sont venus alors que l ann e d avant ils ne sont pas venus donc je me dis que peut tre effectivement il y a l quelque chose qui s est jou c est dire que la prison on peut crire un article dessus les journalistes ne seront pas vus finalement dans leur r daction comme des personnes qui sont pro d tenus et anti victimes J e pense que le regard quand m me un peu chang Mais nous depuis on a pas eu norm ment de contact avec les m dias si cette ann e on a fait une op ration avec Parcours de femmes qui s appelle barreaux blancs avec des interventions de sociologues criminologues m decins a s est fait en trois fois dernier trimestre 2000 et l on a eu pas mal de journalistes qui sont venus notamment France 3 qui ont fait un reportage de quelques minutes sur l ouverture de barreaux blancs IIs sont revenus et ils ont m me invit le peintre qu on avait invit de janvier f vrier exposer dans le hall de la mairie de Lille ils sont venus ils ont fait un reportage assez long sur lui Donc c est vrai que j ai l impression que pour les associations en g n ral pas pour Trait d union en particulier que maintenant contacter des journalistes a va tre plus facile Auparavant on tait contact s quand il y avait des choses pr cises du style un suicide alors que maintenant c est peut tre plus pour des articles sur la prison
263. vert par les services d insertion personne n a jamais parl de revaloriser la carri re des directeurs des services d insertion C est dire que l o on met l effort on ne revalorise pas l image et le r le des hommes et c est une analyse symbolique voil symboliquement ce qui se passe on continue d tre fascin par la prison avez vous eu cependant des moyens ou des marges de man uvre cons quents ce r le largi Non tr s clairement on n a pas eu de moyens suppl mentaires li s cette publication et aux travaux parlementaires on a eu quelques moyens suppl mentaires qui arrivent depuis deux ou trois ans mais qui taient li s au plan pluriannuel pour la justice le PPJ qui avait t initi par Toubon Mais sinon des moyens ou un int r t li s aux travaux parlementaires d ailleurs je ferais remarquer une chose c est que quand les parlementaires ont fait leurs investigations ils ne se sont int ress s qu la prison Nous on est un certain nombre avoir crit aux parlementaires qu il serait int ressant qu ils s int ressent aussi cet aspect r insertion on a t totalement cart s des d bats lisez les rapports parlementaires je suis m me pas s r que parmi les auditions si il y a d y avoir un des SPIP qui a t entendu mais avec des questions exclusivement sur la prison et aucune question sur Nous on a certainement des choses dire sur comment on peut d velopper des alternati
264. ves Le placement sous surveillance lectronique j avais t interview moi j avais t entendu par une commission parlementaire qui tait dirig e par Cabanel le s nateur de l Is re et l initiateur du PSE placement sous surveillance lectronique c est ma connaissance le seul moment o les parlementaires nous ont entendus Et l poque pour le placement sous surveillance lectronique d ailleurs ce qui lui a t dit se r v le ce que j ai pu lui dire l poque mon analyse se r v le exacte savoir que c est pas une mesure de nature diminuer le nombre de personnes incarc r es a c est un autre d bat pourquoi les juges incarc rent en France on incarc re beaucoup on a ce r flexe comme quoi la prison c est la r f rence mais que a profiterait essentiellement la mise en uvre du d cret 49 1 c est dire la mise ex cution des courtes peines pour viter la prison comment vos services ressentent ce peu d int r t port la probl matique de l insertion J e pense que les gens sont tr s d sabus s par rapport a parce qu ils ont effectivement l habitude qu on ne parle pas o qu on ne mette pas en valeur leur travail a fait sourire on continue comme avant y a que la prison qui int resse c est tellement habituel que a a pas Vous avez eu des r actions de ce type l c est dire on va encore investir des sommes folles dans les prisons alors que faites sortir les gen
265. x amp Documents n 47 octobre 1994 127 pages LE BOHEC Jacques les rapports presse politique l Harmattan 1997 254 pages LE CAISNE L onore prison une ethnologie en centrale Odile Jacob 2000 388 pages LE FLOCH Patrick amp SONNAC Nathalie conomie de la presse rep res La D couverte 2000 123 pages L VY Thierry justice sans Dieu Odile Jacob 2000 235 pages LHUILLIER Dominique le choc carc ral survivre en prison Bayard 2001 309 pages LHUILLIER Dominique amp AYMARD Nadia l univers p nitentiaire Du c t des surveillants de prison Descl e de Brouwer 1997 280 pages LIVROZET Serge de la prison la r volte L esprit frappeur 1999 1973 182 pages MANNONI Pierre les repr sentations sociales que sais je PUF 1998 126 pages MARCHETTI Anne Marie perp tuit le temps infini des longues peines terre humaine Plon 2001 500 pages MARCHETTI Anne Marie en collaboration avec Philippe COMBESSIE la prison dans la cit Descl e de Brouwer 1996 315 pages MATHIAS Paul a cit internet Presses de Sciences Po 1997 135 pages MATHIEN Michel les journalistes et le syst me m diatique Hachette 1992 367 pages MBANZOULOU Paul la r insertion sociale des d tenus de l apport des surveillants de prison et des autres professionnels p nitentiaires logiques juridiques L Harmattan 2000 320 pages MOLINER Pascal images et repr sentations sociales de la th orie des r
266. y avait d j eu quelques missions c est vrai que la sortie de ce livre a encore donn plus d cho la question mais c tait vraiment per u comme des r v lations ce qui nous nous avait tonn quand j en parlais avec d autres gens du milieu associatif parce que tout a c est connu C est connu des associations c est connu videmment des familles des d tenus et c est connu de l administration p nitentiaire je veux dire la maison d arr t de Loos y a des probl me d hygi ne incroyables pendant longtemps les trois douches par semaines maintenant encore c est probl matique n taient pas assur es tout a tout le monde le sait tr s bien J ai l impression que les journalistes ont eu ce d clencheur ils en ont profit mais que qui se questionnait sur la question ne pouvait pas ignorer que a se passait comme a Donc y a eu un cho retentissant mais j ai l impression qu on a un petit peu jou les prudes ou les gens qui d couvrent alors qu en fait tout le monde le savait J e pense que y avait une certaine hypocrisie dans le traitement journalistique l poque Mais a a t positif par que y a plein de journalistes qui de ce fait l ont demand rentrer en prison faire des reportages que ce soit la t l vision ou la presse crite donc a c est positif Mais les choses se savaient et se disaient avant pour qui avait le courage peut tre de le mettre sur la place publique maintenant les journalistes

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