Médaille d`or
Contents
1. Ki rA S 6 AE de ie KETT k E me Gas nee EN PS Es D M daille d or d passer les fronti res CN RS 2008 La m daille d or du CNRS distingue chaque ann e depuis sa cr ation en 1954 l ensemble des travaux d une personnalit scientifique qui a contribu de mani re exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche fran aise JEAN WEISSENBACH Il figure parmi les deux ou trois meilleurs chercheurs au monde dans sa discipline Ses travaux ont permis a la g n tique de faire des pas de g ant depuis les balbutiements du s quen age jusqu au d cryptage du g nome humain Ce niveau d excellence lui vaut aujourd hui de recevoir la m daille d or du CNRS Jean Weissenbach Le pionnier du g nome LE PIONNIER DU G NOME Jean Weissenbach s est engag r solument dans la conqu te du g nome humain Le voici aujourd hui lanc dans une nouvelle aventure l exploration du monde des bact ries Parcours d un grand scientifique et d un chef d orchestre hors pair de la recherche Il est le Vasco de Gama de la science disait de lui Jean Bernard Mais la Terre inconnue et vaste quoique microscopique que Jean Weissenbach a contribu d couvrir est en r alit tr s proche Elle se situe tout simplement en chacun de nous puisque ce sont les 3 5 mil liards de lettres du code2. unicellulaire en 2005 66G Ce fut l un des premiers comprendre En 1990 sa technique est au point Reste l ap pliquer grande chelle C est alors que l AFM Association fran aise contre les myopathies responsable du T l thon parie sur les projets de cartes du g nome de Jean Weissenbach et de Daniel Cohen Gr ce ce financement un laboratoire est cr en quelques mois vry G n thon Et d s 1992 le futur m daill obtient une premi re carte g n tique publi e par la prestigieuse revue Nature Le succ s fut bien plus consid rable que je ne le pr voyais com mente t il l air s rieux Alors qu aux tats Unis les rivalit s entre diff rentes quipes provoquent des retards le chercheur fran ais a pris tout le monde de vitesse Les scientifiques du monde entier piochent dans cette carte am lior e en 1994 et 1996 et localisent gr ce elle de nombreux g nes responsables de maladies h r ditaires en quelques mois peine L impact est consid rable Jean Weissenbach qui re oit en 1994 la m daille d argent du CNRS pour l ensemble de ses travaux sur le g nome devient alors l un des chercheurs les plus cit s au monde dans la litt rature scientifi que et ce pendant plusieurs ann es Le projet Apollo la r volution g n tique et g nomique qui s annon ait gr ce la d tection du polymorphisme de l ADN En d cidant de g n rer la carte g n tique des c
3. g n tique humain Le fameux code qui d termine toutes les caract ristiques de notre organisme Le livre de la vie en somme Mais le chercheur de 62 ans directeur du Genoscope Centre national de s quen age CEA vry n est pas fan de ce type de formules emphatiques Mesur discret ce pion nier de la g n tique humaine accepte tout de m me de se pr ter au jeu m diatique dont il fait l objet depuis quelques semaines Et pour cause il vient de recevoir la m daille d or du CNRS I sera donc le troisi me g n ticien apr s Boris Ephrussi en 1968 et Piotr Slonimski en 1985 inscrire son nom au palmar s de la plus haute distinction scientifique fran aise D s que l on parle du laur at galement Grand prix de la Fonda tion pour la recherche m dicale en 2007 les m mes mots revien nent rigueur scientifique talents d organisation modestie C est un passionn qui sait accepter les critiques et coordonner les diff rents acteurs de grands projets comme un parfait chef d orchestre commente ainsi Jean Marc Egly directeur de recherche l Institut de Robot de repiquage de clones bact riens Le clonage d ADN dans les bact ries est une tape pr alable au s quen age g n tique et de biologie mol culaire et cellu laire de Strasbourg Avec plus de cinq cents publications dans les grandes revues internatio nales il fait partie des deux ou trois meilleurs chercheurs au monde
4. segments et appliquer des r gles de statistique Par exemple pour une maladie comme la chor e de Huntington on remarque que le parent malade transmet toujours un m me segment d ADN ses enfants atteints et jamais aux autres On en conclut que le g ne de la maladie se trouve dans ce segment De 1991 1996 Jean Weissenbach va analyser la transmission de ces microsatellites dans les familles du CEPH La version finale de la carte publi e en 1996 comporte cinq mille microsatellites points de rep re qui permettent d atteindre une pr cision sans pr c dent entre deux rep res il n y a en moyenne qu une dizaine de g nes Gr ce cette carte de haute r solution plus de sept cents genes responsables de maladies h r di taires seront localis s dans les ann es qui suivront parmi lesquels ceux responsables de parapl gies spastiques de surdit s de r tinopathies d ataxies c r belleuses de la maladie de Crohn du syn drome de Coffin Lowry de cardiomyopathies hy pertrophiques etc Pour les identifier pr cis ment reste ensuite lire lettre par lettre la r gion localis e sur le g nome Puis il faut comparer la s quence provenant de sujets normaux avec celle de sujets malades pour trouver la petite diff rence la fameuse mutation du g ne qui a provoqu la maladie Des dizaines de g nes sont ainsi identifi s au cours des ann es 1990 mais le proc d reste long et co teu
5. tude du polymorphisme humain e 1979 1989 Laboratoire Tiollais Institut Pasteur Inserm U163 e 1977 1978 Stage post doctoral Institut Weizmann Isra l Institut Pasteur e 1974 1977 Institut de biologie mol culaire et cellulaire du CNRS Strasbourg e 1969 1973 Laboratoire Dirheimer Facult de pharmacie Strasbourg Publications et ouvrages e 500 publications scientifiques dans des revues internationales e plus de 80 conf rences internationales invit es Comit s ditoriaux de revues scientifiques e 2007 Current Opinion in Microbiology diteur de la section g nomique e 2002 2004 Human Genomics e 2001 2006 Current Opinion in Genetics amp Development e 1995 2004 Genome Research e 1994 2002 Annals of Human Genetics e 1994 1998 Human Molecular Genetics e 1992 1997 Cytogenetics and Cell Genetics Prix et distinctions e 2008 M daille d or du CNRS e 2007 Grand prix de la Fondation pour la recherche m dicale e 2005 Membre associ de l Acad mie nationale de pharmacie e 2002 Prix international de la Fondation Gairdner Canada e 2001 Prix du Prince des Asturies 2001 pour la science et la technique e 2001 Prix de l Ordre national des pharmaciens e 1999 Platinum Technology 21 Century Pioneer Partnership Award de la Smithsonian Institution e 1998 Membre de l Acad mie des sciences correspondant de 1993 1998 e 1996 Prix de la Fondation Athena d cern conjointement p
6. CNRS Sarah Landel page 13 CNRS Phototh que Richard Lamoureux page 14 CNRS Phototh que Christophe Lebedinsky CNRS Phototh que Genoscope page 15 CNRS Phototh que Emmanuel Perrin page 16 CNRS Phototh que Hubert Raguet Cette plaquette de la collection Talents est dit e par la Direction de la communication du CNRS Directeur de la r daction Arnaud Benedetti Directeur adjoint de la r daction Fabrice Imp riali Coordination et recherche iconographique St phanie Lecocq R daction Charline Zeitoun Conception graphique et r alisation Sarah Landel Impression TAAG D p t l gal d cembre 2008 ISSN 1777 0378 Pour retrouver tous les Talents 2008 www cnrs fr fr recherche prix medaillesor htm Roger B Baron pour la Monnaie de Paris graphique Sarah Landel D apr s la M daille d or grav e par CNRS Conception
7. Il aime le d bat d id es et respecte celles des autres travailler avec lui est un authentique plaisir Il aime dire sa fiert d tre serviteur et quel serviteur du service public 99 il existe beaucoup de g nes codant des enzymes dont on ignore le r le C est l que le g n ticien et le Genoscope en trent en sc ne Comme 99 des bact ries sont impossibles cultiver l approche par s quen age est actuellement la seule qui permette d en savoir plus Jean Weissenbach a donc r in troduit l tude de la biochimie m tabolique dans son laboratoire Nous nous int ressons en particulier aux communaut s microbiennes des boues des stations d puration explique t il Mal connues et mal consid r es elles jouent pourtant un r le essentiel dans l cologie de la plan te puisqu elles d gradent les d chets dans la nature elles font le m nage Nous es sayons de r pertorier ces bact ries de recons tituer leur g nome et enfin d inventorier les g nes li s de nouvelles activit s enzyma tiques poursuit le chercheur Outre l int r t pour la chimie de synth se elles pourraient donc aussi permettre de d truire des polluants Christine Petit rebours de la conception habituelle je pense que les sciences du vivant peuvent apporter beaucoup la chimie J esp re que le prestige associ la m daille d or du CNRS m aidera uvrer en ce sens et faire des mul
8. Joliot biochimie Jean Marie Lehn chimie Roland Martin arch ologie 1980 1979 1978 1977 1976 1975 1974 1973 1972 1971 1970 1969 1968 1967 1966 1965 1964 1963 1962 1961 1960 1959 1958 1957 1956 1955 1954 Pierre Gilles de Gennes physique Pierre Chambon biologie Maurice Allais conomie Pierre Jacquinot physique Charles Fehrenbach astronomie Henri Cartan math matiques Raymond Castaing physique Christiane Desroches Noblecourt gyptologie Edgar Lederer biochimie Andr Leroi Gourhan ethnologie Jacques Oudin immunologie Bernard Halpern immunologie Jacques Friedel physique Georges Chaudron chimie Boris Ephrussi g n tique Claude L vi Strauss ethnologie Paul Pascal chimie Louis N el physique Alfred Kastler physique Robert Courrier biologie Marcel Del pine chimie Pol Bouin physiologie Raoul Blanchard g ographie Andr Danjon astrophysique Gaston Ramon immunologie Gaston Dupouy physique Jacques Hadamard math matiques Louis de Broglie physique mile Borel math matiques D Cr dit photos page5 CNRS Phototh que Christophe Lebedinsky page6 CNRS Phototh que Emmanuel Perrin page 7 CNRS Phototh que Christophe Lebedinsky page8 CNRS Phototh que Emmanuel Perrin page9 CNRS Phototh que Anne Fleury page 10 CNRS Phototh que Marie Jeanne Pillaire page 11 CNRS Phototh que Emmanuel Perrin CNRS Phototh que Thierry Mamberti page 12
9. Sans compter les nombreuses heures de manipulation biologique pour pr parer les chantillons lire Un travail de titan Et un v ritable combat pour la science et la libert Car l Am ricain Craig Venter menait au m me moment un projet priv identique I annon ait vouloir vendre l acc s aux donn es des s quences du g nome humain Une telle privatisation nous semblait extr mement dan gereuse t moigne le chercheur Seules les grandes soci t s priv es y auraient eu acc s S quen age au Genoscope il y a une dizaine d ann es pour accomplir le Projet g nome humain cela aurait t un ralentissement consi d rable pour la science En acc l rant le mouvement Jean Weissenbach et les autres chercheurs du consortium public parviennent terminer la s quence de l ensemble du g nome en 2003 Quant aux donn es de s quence elles ont t mises dans le domaine public au fur et mesure de leur production d s le d marrage du projet gt gt gt LE Jean Weissenbach Trois pas de g ant en g n tique humaine Et enfin le nombre de nos g nes La s quence de lettres de notre ADN a t r alis e pour pro c der l inventaire des g nes de notre g nome Pour ce faire Jean Weissenbach et ses collaborateurs ont port leurs efforts sur le g nome d un petit poisson d Asie le t traodon La s quence de c
10. al au terme d une course effr n e contre une quipe priv e italienne Il fallait tre les premiers dit il en souriant question de prestige Plus s rieusement ce r sultat fruit d une col laboration avec l Inra et une autre quipe italienne mais publique pourrait s av rer Jean Weissenbach et sa fille dans le vignoble de celle ci pr s de Narbonne riche de retomb es pour les c pages du futur La vigne est sujette de nombreuses ma ladies explique le chercheur alsacien les mains et les jambes ombr es de tanins noir tres Certaines esp ces sauvages non culti v es r sistent mieux que les c pages cultiv s En identifiant les g nes protecteurs on pourrait s lectionner des c pages r sistants et terme r duire l utilisation des pesticides 2 Colonies bact riennes destin es recevoir un fragment d ADN s quencer Avant tout s quen age s la tr s longue mol cule d ADN a t coup e en fragments ici contenus dans une bande de gel L environnement voil justement le nouveau cheval de bataille du chercheur qui profite souvent de ses moments libres pour s adonner au trekking ou au VTT en pleine nature Les probl mes d environnement sont maintenant au moins aussi urgents et cruciaux que ceux de sant publique insiste t il m me si les deux sont bien s r li s les premiers ayant des cons quences sur les seconds Dep
11. alit on ne sait pas encore assez bien comment fonctionne une cellule Se lancer dans des th rapies g niques avec des connaissances aussi fragmentaires me semble donc pr matur Restent des avan c es en g n tique absolument capitales sur la connaissance du vivant et de ses m canismes complexes nouvelles bases pour une nouvelle g n ration de chercheurs ET MAINT Jean Weissenbach Et maintenant la r volution verte BEM ENANT LA R VOLUTION VERTE Jean Weissenbach a tourn la page du g nome humain pour s int resser aux questions d environnement Son nouveau d fi Mieux connaitre l activit des bact ries qui jouent un r le pr pond rant dans l cologie de la plan te Domaine de Babio trente kilom tres au nord de Narbonne dans l H rault Short en jean et sweat shirt aux couleurs du Genoscope Jean Weissenbach s active de la cave au pressoir 66 J admire qu il ait entam apres tous ses succ s dans le domaine de la g nomique humaine un nouveau et passionnant programme sur les m tag nomes Jean Louis Mandel de populations bact riennes 99 de grands seaux dans les mains Le domaine appartient ma fille elle produit du vin depuis cing ans Au moment des vendanges je viens toujours donner un coup de main explique le laur at grand amateur de vins Il y a deux ans environ il a justement s quenc le g nome de la vigne fleuron de notre patrimoine nation
12. ar la Fondation Athena et l Acad mie des sciences e 1995 Prix Mauro Baschirotto European Society of Human Genetics e 1994 M daille d argent du CNRS e 1992 Prix Mergier Bourdeix de l Acad mie des sciences e 1988 Membre de l EMBO European Molecular Biology Organization e 1979 Prix Maurice Nicloux Soci t de chimie biologique e 1978 Prix de th se de la Facult de pharmacie de Strasbourg e 1978 Prix de th se du Lion s Club Universit de Strasbourg 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1991 1990 1989 1988 1987 1986 1985 1984 1983 1982 1981 Les laur ats depuis 1954 Jean Tirole conomie Jacques Stern cryptologie Alain Aspect physique Alain Connes math matiques Albert Fert physique Jean Jouzel glaciologie Claude Lorius glaciologie Maurice Godelier anthropologie Michel Lazdunski biochimie Jean Claude Risset informatique musicale Pierre Potier chimie Jean Rouxel chimie Claude Cohen Tannoudji physique Claude Hag ge linguistique Claude All gre physique du globe Pierre Bourdieu sociologie Jean Pierre Changeux neurobiologie Jacques Le Goff histoire Marc Julia chimie Michel Jouvet biologie Philippe Nozi res physique Georges Canguilhem philosophie Jean Pierre Serre math matiques Nicole Le Douarin embryologie Piotr Slonimski g n tique Jean Brossel physique Jean Pierre Vernant histoire vry Schatzman astrophysique Pierre
13. dans sa discipline tient aussi souligner Arnold Migus directeur g n ral du CNRS Un niveau d excellence qui force le respect Dans son bureau d o il dirige le Genoscope Jean Weissenbach revient sur son parcours et se souvient de ses premiers pas en science Des d buts en officine D abord il y a cet instituteur qui r alise des exp riences devant la classe par exemple pour distiller de l eau La reproductibilit de ces petites manips s duit le futur m daill Et puis dans l arri re boutique de son pharmacien de p re il respire les flacons hume les pou dres avant de s attaquer une fois adolescent la fabrication de pommades et autres pr pa rations magistrales Aucune h sitation donc apr s le lyc e il entre en facult de pharmacie Mais l univers de la recherche semble bien plus excitant que le travail en officine Trouver la r ponse des questions par une d marche exp rimentale entra ne dans un monde dont on ne conna t pas l issue mais procure aussi des certitudes C est vraiment fascinant com mente t il l air songeur En ce d but des ann es 1970 la biologie mol culaire connait une fan tastique envol e la suite de la d couverte de la structure de l ADN2 mol cule constituant les chromosomes et support de l information g n tique voir sch ma page 12 Cette efferves cence fera pencher la balance L aspirant pharmacien suit donc parall lement un cur
14. e lointain parent de l homme est huit fois plus courte que la n tre et donc bien plus rapide tudier Or on sait que les r gions conserv es au cours de l volution sont justement celles qui contiennent des g nes explique le laur at Comparer les deux s quences permettait donc de se faire rapidement une id e du nombre de nos g nes ce moment l seul un tiers de la totalit des s quences est disponible les donn es sont donc extrapol es et surprise En fait de 100 000 g nes l homme n en poss derait que 30000 C est moins que la param cie un micro organisme unicellulaire fort de 40 000 g nes Et moins que les 37 000 d un grain de riz La sur prise voire l incr dulit pr valent dans le monde de la g n tique Pourtant le chercheur alsacien a vu juste Le chiffre v rifi en 2001 gr ce une analyse plus d taill e est m me revu la baisse nous n aurions pas plus de 25000 g nes Cela a mis bas beaucoup de pr suppos s commente le directeur du Que Arnold Migus mais Jean Z ON A Des retomb es immenses Les travaux de Jean Weissenbach ont modifi de fa on d cisive notre approche des quelque six mille pathologies d origine g n tique La s quence a of fert aux g n ticiens la possibilit de d celer direc tement les mutations des g nes responsables de ces maladies Pr s de 2 700 de ces g nes ont ainsi t identifi s ce jour La qu te continue et e
15. es conclut Jean Weissenbach On l aura compris ces nouvelles disciplines tourn es vers l ing nierie du vivant et la chimie de synth se lui tien nent c ur Et il compte bien y briller une fois encore avant de tirer sa r v rence la science 1 Un m tag nome d signe l ensemble des g nomes des populations bact riennes d un milieu donn 2 Un catalyseur est une substance qui augmente la vitesse d une r action chimique Jean Weissenbach Curriculum vit N le 13 f vrier 1946 Strasbourg Formation e 1977 Docteur s sciences Universit de Strasbourg e 1969 Pharmacien Universit de Strasbourg Carri re e Depuis 2007 Chef de l Institut de g nomique du CEA e Depuis 2006 Directeur du laboratoire G nomique m tabolique Universit d vry CNRS CEA au Genoscope e 2000 2005 Directeur du laboratoire Structure et volution des g nomes Universit d vry CNRS CEA au Genoscope e Depuis 1997 Directeur g n ral du Genoscope Centre national de s quen age CEA e 1995 1997 Directeur du Laboratoire des maladies g n tiques humaines CNRS URA 1922 G n thon e 1991 1994 Directeur de l unit G nome des mammif res CNRS URA 1445 Institut Pasteur e 1990 1993 Directeur de l unit G n tique mol culaire humaine Institut Pasteur e 1990 1996 Directeur du projet Cartographie g n tique de l homme G n thon e 1990 Centre d
16. gie de l audition de Paris responsables de maladies 99 66 C est un homme d une exceptionnelle int grit doubl e d un sens aigu du bien public et du devoir envers la communaut scientifique C est tr s rare C est un v ritable scientifique Pour lui la d couverte de la v rit prime sur toute autre consid ration 99 jusqu alors Depuis cette poque j ai tourn la page de la g n tique humaine commente Jean Weissenbach La s quence une fois d voil e la recherche de g nes de maladies s est intensifi e explique t il Cela faisait beaucoup de monde sur ce th me et d ja enfant je n aimais pas faire la m me chose que les autres Les d couvertes se succ dent donc mais dans d autres domaines Le Genoscope r alise notamment seul ou en partenariat le S quen age des g nomes de l arabette une plante mod le de l anoph le un moustique vecteur du paludisme de la param cie un organisme unicellulaire et du riz Avec la m me marque de fabrique rigueur et pr cision Mais l homme a besoin de nouveaux d fis Ind pendant visionnaire et pragmatique Jean Weissenbach a depuis quelques ann es r orient ses recherches vers des organismes injustement d laiss s les bact ries Ces microbes qui font le m nage dans la nature en d gradant les d chets sont pourtant essentiels dans l cologie de la plan te Mieux les conna tre g ne par g ne pourrait co
17. hromosomes humains prenant appui sur les microsatellites il allait tre l initiateur d un v ritable bond en avant de la biologie S dans l isolement des genes Homme d une exceptionnelle int grit d un sens aigu du bien public et du de voir envers la communaut scientifique comme le d crit Bernard Dujon professeur l Institut Pasteur Jean Weissenbach r pond pr sent quand la France fait appel lui en 1996 Il s agit alors de participer ce qui sera surnomm le projet Apollo de la biologie la lecture de la totalit des lettres de l ADN de nos chromosomes Pour rejoindre les autres pays au Sein de ce Projet g nome humain la France cr e le Genoscope Centre national de s quen age Jean Marc Egly dont le rapport a conduit la cr ation du Centre est charg par le minist re de la Recherche de lui trouver un directeur II se souvient n avoir pas h sit longtemps Par sa renomm e internationale et l excellence de ses travaux Jean Weissenbach sortait du lot de fa on exceptionnelle Pari gagn son quipe charg e du chromosome 14 s acquitte de sa t che haut la main et la s quence compl te la suite de lettres du g nome humain est publi e en 2003 Le chercheur est aussi l origine en 2000 de la premi re estimation fiable du nombre de nos g nes 30 0008 au lieu des 100 000 suppos s Christine Petit directrice de l unit G n tique et physiolo
18. lle ne Ce petit poisson d Asie le t traodon a permis Jean Weissenbach et ses coll gues de r aliser la premi re estimation fiable du nombre de nos g nes 66 La communaut Scientifique fran aise des g n ticiens des phylog n ticiens et des sp cialistes de l volution lui est immens ment redevable 99 Christine Petit cesse de progresser Mieux elle concerne ga lement d autres maladies dites multifactorielles telles que le diab te l ob sit les maladies cardiovasculaires le cancer provoqu es non par la seule d faillance d un g ne mais aussi par des facteurs ext rieurs environnementaux etc Ces d couvertes furent aussi une premi re tape indispensable pour mettre au point des tests de diagnostic pr natal Et face aux nom breuses questions d thique qu elles soul vent Jean Weissenbach s est toujours voulu rassu rant Les craintes concernant l eug nisme sont fond es mais relativiser Un g notype risque pour une maladie ne garantit pas de tom ber malade et peut m me prot ger d une autre maladie I n y a pas de g nome id al Et ensuite Une fois les g nes identifi s et les malades d pist s peut on les gu rir Non on ne sait pas encore agir sur les g nes pour cela et les th rapies g niques sont encore bien loin l horizon Il reste beaucoup de choses comprendre Il y a de nombreux g nes dont on ignore la fonction et en r
19. n tique humaine mais aussi sur l histoire de Phumanit ou les diff rences entre les individus 9 9 Bernard Dujon Le g nome humain enti rement s quenc La carte g n tique haute r solution de Jean Weissenbach a donn un fantas tique coup d acc l rateur la g n ti que humaine Gr ce elle on dispose en effet de points de rep re et on peut d limiter une r gion donn e Devant ces succ s le vieux r ve de lire la totalit du g nome revient alors l ordre du jour C est le fameux Projet g nome humain auquel un consortium public international d cide de s attaquer Cha que grand centre de s quen age sera charg d une fraction du g nome En France Jean Weissenbach et son quipe s quenceront le chromosome 14 au sein du Genoscope lire encadr 2 ci contre Comme les machines utilis es les s quenceurs ne peuvent lire que des fragments de 600 1000 nucl otides ou lettres il a fallu d couper les chromosomes en petits bouts Pour reconstituer la s quence compl te restait en suite tous les recoller dans le bon ordre au sein d un gigantesque puzzle de millions de pi ces Au Genoscope comme dans les autres centres du consortium international les machi nes tournent jour et nuit Sept jours sur sept Il faut lire au moins dix fois chaque s quence pour un r sultat fiable et un seul chromosome hu main contient entre 50 et 300 millions de let tres
20. nduire toutes sortes d applications confie le laur at des projets plein la t te en particulier au service de l environnement Bernard Dujon professeur l Universit Pierre et Marie Curie et l Institut Pasteur 1 minent m decin fran ais 1907 2006 2 La d couverte de la structure en double h lice de la mol cule d ADN ou acide d soxyribonucl ique a valu le prix Nobel de m decine James Watson Francis Crick et Maurice Wilkins en 1962 3 Sur la structure des ARN de transfert de levure a l Institut de biologie mol culaire et cellulaire Strasbourg dans le laboratoire de Guy Dirheimer 4 Fragments d ADN qui correspondent chacun une instruction effectuer par la cellule 5 Au cours de la production des cellules sexuelles les chromosomes se chevauchent Souvent des morceaux se coupent et sont alors chang s 6 Fondateur du CEPH Paris en 1982 7 Prix Nobel de m decine en 1980 8 Le chiffre est aujourd hui estim environ 25 000 MITA Jean Weissenbach Trois pas de g ant en g n tique humaine TROIS PAS DE G ANT EN G N TIQUE HUMAINE Lorsque Jean Weissenbach se lance dans la g n tique humaine dans les ann es 1980 on pense que notre g nome contient plus de 100 000 genes Dans l immensit de ce g nome on ne sait pas localiser le g ne responsable d une maladie g n tique faute de carte assez pr cise D ailleurs on n a encore pratiquement
21. respon Jean Louis Mandel directeur adjoint de l Institut de g n tique et biologie mol culaire et cellulaire de Strasbourg sable de la d termination du sexe Il d montre aussi pour la premi re fois qu il se produit un change d ADN entre les chromosomes X et Y C est le temps des premiers succ s Il r ve alors de s attaquer la totalit de notre mat riel g n tique le g nome humain Et il a une id e Je voulais utiliser un nouveau type de marqueurs les microsatellites qui permettraient de mieux se rep rer le long du g nome et d en tablir une carte pr cise Mais il se trouve l troit l Institut Pasteur pour r aliser son vaste projet Il va donc commencer le pr parer au Centre d tude du polymorphisme humain CEPH o Daniel Cohen et Jean Dausset certains de la pertinence de son id e mettent un laboratoire sa disposition Rigoureux pos franc et direct le chercheur inspire confiance Ce qu il dit il le fait et ce qu il fait il le dit r sume aujourd hui son confr re Jean Marc Egly 66 Je suis fan de l homme et du scientifique J appr cie la chaleur humaine et la discr tion du personnage la rigueur et la d termination sans faille dont il fait preuve face de grands projets ss WYJ Jean Weissenbach Le pionnier du g nome Fe Image confocale coloris e d une param cie Le Genoscope a r alis le s quen age de cet organisme
22. rien lu du fameux support qui contient les g nes l ADN voir sch ma page 12 En une quinzaine d ann es peine le chercheur alsa cien va permettre de faire trois pas de g ant sur ces questions qui vont litt ralement r volution ner la g n tique humaine Les 3 5 milliards de lettres qui composent l ADN repr sentent l quivalent de deux mille livres de cinq cents pages Or pr s de 98 de ces let tres sont dites non codantes et 2 peine correspondent donc des g nes Comment Transmission de l ADN les trouver dans cette inextricable jungle Une carte g n tique r soudrait cette question Une premi re carte avait t tablie dans les ann es 1980 gr ce la banque d chantillons du Cen tre d tude du polymorphisme humain CEPH celui ci ayant rassembl l ADN pr lev sur des familles nombreuses sur trois g n rations Mais cette carte n tait pas assez pr cise se souvient Jean Weissenbach Il d cide de faire mieux Le principe de base sera le m me Il s agit d utiliser des groupes de lettres entre les g nes qui diff rent d un individu l autre et servent de points de rep re ce sont des mar queurs Mais ceux de la premi re carte taient peu nombreux ne diff raient que rarement entre les individus et de ce fait taient plac s approximativement Pour une carte de meilleure pr cision le cher cheur veut utiliser d autres marqueurs tr s nombre
23. sus en biochimie Et juste apr s sa th ses il part en post doctorat l Institut Weizmann Rehovot en Isra l centre de recherche mondiale ment reconnu en biologie Nous sommes en 1977 Et pour la pre mi re fois il aborde le domaine qui fera l essentiel de sa renomm e la g n tique humaine Il s agit d identifier les g nes d interf rons humains ces prot ines impliqu es dans la d fense contre les virus On savait cloner des petits bouts du mat riel g n tique tape in dispensable pour ensuite les lire mais on en tait encore loin se souvient il Il poursuit ce projet en France dans le laboratoi re de Pierre Tiollais l Institut Pasteur Paris Celui ci lui propose de constituer un groupe de recherche dans son laboratoire Nous sommes alors en 1982 La g n tique humaine est une discipline stagnante depuis des d cennies o l on se contente faute d outils d analyse directe de l ADN de rassembler les caract ristiques d individus d une m me famille pour tirer des conclusions sur la transmission des g nes Plus pour tr s longtemps Epeler le g nome La biologie mol culaire vient de fournir de nou veaux outils permettant d analyser les g nomes Gr ce eux Jean Weissenbach se penche sur les chromosomes sexuels humains et il fait mouche Avec son quipe il r alise en 1986 la premi re carte du chromosome Y II y localise en particulier la r gion qui contient le g ne
24. uis qu il a tourn la page de la g n tique humaine il y a cinq ans environ Jean Weissenbach a donc orient ses travaux dans une autre direction et mis le Genoscope sur une nouvelle orbite m me si le s quen age reste sa mission de base Les bact ries son nouveau d fi Le chercheur se penche d sormais sur de mi nuscules organismes les bact ries Leur int r t Tout d abord elles fabriquent des enzymes capables de catalyser des r actions chimiques Or ces enzymes pourraient remplacer avan tageusement les catalyseurs habituellement utilis s en chimie industrielle reprend Jean Weissenbach Par exemple les enzymes de bac t ries permettent de travailler sans solvants Or ces liquides n cessaires pour diluer les subs tances faire r agir entre elles sont g n ralement tr s polluants dans la chimie actuelle Et puis comme l action de ces enzymes est tr s cibl e la r action ne cr e pas de produits secondaires aussi fr quents que polluants dans la chimie traditionnelle Bref les enzymes sem blent les meilleures alli es de la chimie verte dont tout le monde parle sans encore investir assez sur les bact ries regrette Jean Weissenbach Elles com mencent tre utilis es certes mais 66 C est quelqu un qui allie doute et humour probit et lucidit Il est ind pendant mais pas rebelle Au plan scientifique il est la fois visionnaire et pragmatique
25. ux dans le g nome humain les micro satellites Ce sont des motifs de une quatre lettres par exemple CA TTA etc qui se r pe tent au moins dix fois la suite au milieu d une s quence ordinaire Chaque microsatellite cor respond une place unique dans le g nome Le nombre de r p titions d un microsatellite varie fr quemment d un individu l autre Et aussi chez un m me individu selon que l on consi l ADN se pr sente sous forme de chromosomes petits b tonnets pr sents en 23 paires dans nos cellules Les deux chromosomes de chaque paire portent deux versions des m mes g nes Elles peuvent avoir quelques lettres diff rentes et coder une information diff rente Chaque individu porte donc deux amp stocks d ADN dans chacune de ses cellules Seules les cellules sexuelles font exception celles de la m re et celles du p re ne contiennent chacune qu un seul chromosome de chaque paire Ce sont elles qui fusionnent pour concevoir un nouvel individu qui h rite donc d un stock d ADN issu de sa m re et d un autre issu de son p re Jean Louis Mandel d re le stock d ADN qui lui a t transmis par son p re ou par sa m re lire encadr 1 ci dessous On peut donc suivre la transmission d un microsatellite de g n ration en g n ration Et surtout identifier quels segments d ADN vien nent de chaque parent Ensuite il n y a plus qu suivre ces
26. x Un second pas de g ant en g n tique humaine va consid rablement simplifier la t che 2 Automate de pipetage de microvolumes Les chromosomes ici grossis cent fois au microscope lectronique contiennent tout notre patrimoine g n tique L ADN mode d emploi Nous avons 23 paires de chromosomes dans le noyau de chacune de nos cellules sauf les cellules sexuelles Ces chromosomes sont faits d une tr s longue mol cule en forme de double h lice l ADN l ADN est une succession de 3 5 milliards de nucl otides ou lettres de quatre sortes A T G et C Leur ordre d termine l information g n tique Un g ne est un fragment d ADN qui contient de quelques milliers de lettres plus de deux millions Un g ne correspond une instruction effectuer par la cellule Si une ou deux lettres d un g ne sont diff rentes par rapport la version normale on dit qu il a mut Il peut alors provoquer une maladie g n tique Le g nome est l ensemble du mat riel g n tique d un organisme S quencer un g nome c est lire la succession de toutes ses lettres 66 C est lui qui a permis la France de participer au programme international sur le g nome humain Et les retomb es de ce projet ne sont m me pas discuter C est la r f rence universelle qui permet tous les travaux de recherche non seulement en g
Download Pdf Manuals
Related Search