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1. Claire 26 ans tudiante et Cela permet de s organiser et d anticiper sur le planning Elo se 27 ans salari e d un Centre social I me sert plut t des conversations courtes comme par exemple donner un rendez vous Lila 24 ans stagiaire dans un th tre Il nous semble ainsi que le dispositif relationnel s anime et se meut avec le soutien du dispositif technique principalement pendant les p riodes o le groupe premier en totalit ou en partie reste clat distant g ographiquement mais ni socialement ni affectivement Le dispositif technique para t lui m me organis et structur par l activit communicationnelle l int rieur du groupe premier comme les tactiques d appels l ont montr De mani re exceptionnelle un dispositif d ajustement surgit afin de pallier les manques provisoires et fortuits du dispositif technique et de pr server l int grit du dispositif relationnel le recours la cabine t l phonique par exemple ou l emploi du fixe pour appeler un portable sont les dispositifs d ajustement les plus rencontr s dans notre corpus Le dispositif technique all g par des tactiques d appels qui pourraient d ailleurs nous offrir une lecture de la structuration du dispositif relationnel a t int gr dans la vie du groupe premier en fonction de ses pratiques communicationnelles L id e centrale est bien celle de rester en contact avec le2. constituer une r ponse partielle Cependant il nous semble falloir conduire la r flexion diff remment puisque nous avons vu que l usage av r des Tic est en train de se stabiliser sur la base de composants autonomes qui aussi peuvent s associer logique de kit reposant sur la compatibilit l interop rabilit et l interconnectivit ce qui le conduit tre reconsid r en permanence dans une recherche permanente d optimisation des conditions technico conomiques de communication inter personnelle Ainsi une pratique de communication peut elle voluer au gr s d une opportunit technico commerciale L ajustement et la recherche permanente d une exploitation maximale de l offre technique et commerciale appartiennent la formation des usages des Tic num riques Comment donc contourner l usage prescrit qui se pr sente Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 11 sous plusieurs formes technique commerciale et sociale Les consommateurs sont r partis depuis longtemps par les acteurs de l offre selon une typologie qui montrent leurs attirances ou r sistances pour une des formes de prescription et produisent selon leur mode d appropriation des tactiques de contournement ou d adoption d une grande vari t Quelques comportements en t moignent les technophiles par exemple souscrivent sans concession au niv
3. l outil de r f rence ici l ordinateur connect en haut d bit mais galement par rapport l utilisateur Ma copine vit en Italie alors les grands appels du soir c est sur Skype puisque j ai le haut d bit Jean 24 ans tudiant La gratuit et l illimit p sent donc sur la prescription d usages il y aurait presque ici une incitation du fournisseur tr s forte tr s volontaire et ce au m me titre que les prescriptions restrictives incluses dans le contrat d abonnement souscrit aupr s du m me fournisseur La licence globale aurait pu par exemple s inscrire dans ce niveau de prescription Les fournisseurs d acc s de services et de contenus repr sentent donc une source de prescription d usages bien plus complexe saisir que celle des industriels Variable selon le comportement du march et des clients elle oscille entre des prescriptions sous forme de restriction limites du forfait ou d interdiction type de forfait et des formes d incitation voire de libert totale illimit gratuit Ce niveau de prescription nous para t constituer ce jour un l ment de poids dans la transformation de l usage prescrit car il permet de reconfigurer la baisse les sp cifications fonctionnelles d une m me TIC qui selon ce niveau conomique de prescription ne proposera plus la m me gamme d usages moins que le troisi me niveau de prescription ne vienne invalider les limit
4. le cam scope num rique Par contre l organisation des relations sociales de ces jeunes adultes aujourd hui repose sur un type de dispositif social qui valorise l usage des Tics sur un principe de pr sence absence et d espace temps potentiel commun tre joignable en permanence Autrement dit le niveau de prescription dont il est question ici n est absolument pas relatif aux discours commerciaux niveau pr c dent mais au dispositif relationnel dans lequel voluent les usagers communicants En effet leurs usages sont d finis en partie en r f rence aux autres membres du groupe sur des crit res li s la fois aux caract ristiques de l espace temps du destinataire au travail chez lui en d placement la nuit et aux conditions conomiques d exploitation des forfaits tactiques d appels J tais au d part chez SFR mais la fin de mon contrat je me suis aper u que les amis que j appelais le plus souvent taient chez Orange En plus j ai profit d un nouveau portable int ressant en souscrivant chez Orange Jean 24 ans tudiant La mise en dispositif fonctionne dans le groupe d usagers de r f rence avant tout Conclusion Suivant de De Certeau nous devrions nous interroger maintenant sur les tactiques de contournements ou de braconnage l uvre partir d une prescription d usages renforc e sur trois niveaux et les tactiques d appels pourraient d j d ailleurs
5. avec un double mouvement de concentration conomique des acteurs de l offre Bouquillion 2005 et d exploration tr s vives des synergies fonctionnelles Paquiens guy 2004 p 5 Il faut donc tenir compte d sormais dans l tude des usages d une transformation progressive de l offre sous la pression de plusieurs facteurs3 qui conduisent premi rement un d veloppement cons quent des contenus disponibles dans un format donn deuxi mement la multiplication des formats disponibles et enfin la multiplication des terminaux S il est peu probable que le m me terminal offre tous les services du t l phone du t l viseur et de l ordinateur il n est pas improbable en revanche que ces trois terminaux utilisent le m me r seau c est la multiplicit des terminaux qui favorise l essor Balle 2005 p 221 L volution de l offre technico conomique para t fortement soutenue voire anticip e par les strat gies et les campagnes marketing des op rateurs et des c blo op rateurs qui font des performances techniques des terminaux et des r seaux l atout premier de la technologie alors qu il reste central pour l analyse des usages de ne pas se focaliser sur ces caract ristiques fonctionnelles de la technique afin de toujours consid rer que l insertion sociale d une nouvelle technologie de communication d pend moins de ses performances techniques et fonctionnelles que des possibilit s
6. d tailler les sp cifications fonctionnelles l offre commerciale la mise en dispositif dans le groupe d usagers Ces niveaux fonctionnent comme autant de strates de prescriptions d usages visant contraindre limiter ou orienter les possibilit s d usages Aucun d eux ne nous semble prioritaire ni d finitif puisque les niveaux sup rieurs permettent parfois de contourner les prescriptions institu es par des niveaux inf rieurs En effet les traits particuliers de chaque usage s ils reposent sur une analyse des propri t s techniques et des t ches sont aussi marqu s par la situation d finie socialement L analyse technique se combine en effet une analyse sociale implicite dont tout humain en soci t est capable et qui lui permet de marquer dans l usage d un objet ses propri t s sociales du moment Boullier 1992 p 240 2 1 Sp cifications fonctionnelles Nous ne reviendrons pas sur la prescription d usages issue du niveau technique des TIC num riques Les sp cifications fonctionnelles d finies par le cahier des charges du constructeur ou de l industriel constituent les caract ristiques techniques de base de l outil Elles d limitent ses fonctions ses capacit s de connexion les formats utilisables Ce premier niveau provient donc des acteurs industriels des quipementiers sans qu il y ait forc ment un accord ou une continuit entre l appareil et les services autrement dit entre
7. est inscrit dans l objet qui porte justement la marque des contraintes ou des incitations d usages d finies par le designer La prescription d usages est alors form e par la configuration de l objet technique impos e par le constructeur elle r side dans l objet lui m me qu il s agisse de sp cificit s fonctionnelles d finies selon une logique technique conomique ou strat gique En effet pour discipliner l usage le constructeur peut proc der des prescriptions d interdictions comme l introduction dans le design de l objet d un dispositif contraignant Th venot 1993 p 100 102 Dans le prolongement de l objet lui m me son mode d emploi vient expliciter les utilisations possibles norm es 7 D finis comme des mouvements de r ciprocit de va et vient entre l objet et l usage qui constituent une v ritable dialectique d adaptation et d ajustement entre la conception et l utilisation des objets et dispositifs informationnels Ces mouvements aboutissent toujours provisoirement des cristallisations stabilisations des modes d usage Proulx 2000 p2 Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 7 dangereuses ou interdites et demeure un dispositif particuli rement r v lateur de la didactique des techniques le mode d emploi colle l objet et n en retient que ce qui peut se tra
8. groupe dans le journ e avant de se pr parer l activit la r union vesp rale faire vivre le Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 6 groupe par les changes d information pendant ses moments de dislocation elle transpara t tr s fortement dans les entretiens mais les propos de Nicolas 24 ans tudiant en L3 en alternance sont parmi les plus explicites Alors quand je suis l universit je m en sers peu en journ e je l utilise pour mon r seau d amis mais principalement partir de 19 heures Avant J envoie des textos pour entretenir le contact ou donner des petites infos et je r ponds quand j en re ois c est un r flexe si c est court j appelle aussi J ai besoin de joindre et de pouvoir tre joint tout moment de la journ e c est pratique et maintenant a me para t logique Si ces entretiens confirment que les objets et dispositifs techniques ne sont pas a priori stabilis s dans une forme d finitive Proulx 2000 p 1 nous pensons v ritablement qu il est n cessaire de prolonger le questionnement afin de voir comment les usages contemporains construisent cette instabilit et surtout dans quelle mesure ils emp chent une p rennisation des objets et des dispositifs Notre hypoth se ultime serait alors que la stabilisation progressive des usages7 que les tactiques d appels mat rialisen
9. html PROULX Serge 1994 En guise de synth se les diff rentes probl matiques de l usage et de l usager in A Vitalis d M dias et nouvelles technologies Pour une sociopolitique des usages ditions Apog e Rennes p 149 159 THEVENOT Laurent 1993 Essai sur les objets usuels Propri t s fonctions usages Raisons pratiques n 4 p 85 111 URRY John 2005 Sociologie des mobilit s Armand Colin Li ge chapitre 5 Temporalit s VENICA Catherine 20051 Dispositifs working paper ACI MSH Paris Nord http www observatoire omic org omic docsPres php docID 8 amp type 2 amp paralD 1 Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 13
10. qu elle offre une nouvelle int gration dans l ensemble des significations sociales culturelles symboliques et imaginaires des modes de vie des usagers Laulan 1995 p 1 La souplesse et la richesse de la gamme d usages des TIC num riques TICN vient en partie des terminaux qui poss dent tous des fonctionnalit s nombreuses comme c est le cas pour la t l phonie mobile 3G qu elles soient d ailleurs li es ou pas leur fonction centrale comme le r veil ou la calculatrice pour le t l phone mobile Ces fonctionnalit s seront exploit es diversement dans le cadre du forfait ou de l abonnement qui fournira les contenus et les conditions d exploitation de la TICN la fois pour l utilisateur et pour l op rateur ou le c blo op rateur Du point de vue de l offre il faut donc consid rer la gamme d usages sous tendue la fois par les nombreuses et variables fonctionnalit s des TIC num riques et l offre de services adjointe comme autant de chances pour le fournisseur de rencontrer un profil Nous renvoyons ici aux travaux traitant des mutations des industries culturelles conduits depuis 2004 par Philippe Bouquillion et Yolande Comb s ainsi qu l ouvrage para tre aux PUV qui les pr sente 3 Ces facteurs ont t pr sent s et discut s l Ecole d t du GDR Tics et Soci t Carry le Rouet en septembre 2004 lors de la communication De la convergence technique
11. toute une panoplie de fonctions de connexions et de fonctionnalit s param trables mais n en contiennent pas moins pour autant un niveau de prescription technique format et impos par les sp cifications fonctionnelles Par contre la liste des fonctions de base est plus longue et surtout plus complexe plus technique Pour un des derniers mod les de t l phonie 3G par exemple Sony Ericsson W8101 plus qu un mobile un v ritable juke box dans votre poche Contenu du coffret T l phone Batterie Chargeur Kit pi ton st r o MemoryStick 512Mo C ble USB avec CD Guide ou encore Les atouts du DREAMPHONE G500i i mode Haut debit Lecteur de musique MP3 Haut parleurs st r o Appareil photo 1 3 m gapixels Bluethooth TM TV Vid o Fonction cl USB Mais ce niveau de prescription industrielle n est pas le seul et ne nous para t pas aujourd hui le plus pr gnant dans la formation des usages En effet la large gamme d usages prescrits permet d all ger la contrainte de la prescription technique comme une cl USB qui sert aujourd hui d unit de stockage de MP3 de dictaphone De la m me fa on le dispositif contraignant constat par Th venot a tendance s att nuer les constructeurs faisant de la standardisation de la connectique et des accessoires un argument de vente elle est d ailleurs plus cons quente actuellement qu aux d buts des technologies num riques m me s
12. usagers se font travers les discours commerciaux et m diatiques des performances de la technique et des capacit s de l interactivit dans la formation des usages En effet au del de leurs performances techniques ces discours technico commerciaux des acteurs de l offre pr sentent ces appareils terminaux comme diff rentes pi ces d un dispositif proposant par exemple partir d un ordinateur portable sous windows XP d un t l phone fixe et d une connexion ADSL de faire un r seau Wifi pour la maison Cette premi re mise en dispositif bas e sur une logique de connectique et de compatibilit se trouve grandement facilit e par la comp tence technique des utilisateurs qui alli e la simplification des manipulations entra ne aujourd hui une meilleure ma trise des Tics utilis es l o les difficult s de maniement limitaient les usages d velopp s il y a encore peu Mi ge Bouquillion Paquiens guy 2003 Mais il nous faut aller au del de ce premier niveau mat riel et technique de la mise en dispositif qui ne saurait tre le seul car cette notion de dispositif tel que Peraya le d finit nous semble tre totalement op rationnelle dans l analyse des usages Le dispositif social form et forg par les utilisateurs constitue une part tr s importante nous ne saurions la quantifier des actes de communication pour lesquels les TICN servent de m diation Nous l avons d ailleurs per u dans un t
13. Entre gamme d usages dispositifs et personnalisation qu est devenu l usage prescrit Fran oise Paquiens guy Universit Paris8 Vincennes Saint Denis France L article de Lacroix Tremblay et Moeglin de 1992 sur Usages de la notion d usage marquait tr s clairement l ant riorit de l offre industrielle dans le processus de formation des usages Cependant il est bien entendu que les proc d s d innovation l uvre en amont de la mise en march dans les unit s de R amp D Defuans 2006 de prospective et d laboration de sc narii d usages inscrivent d j dans l objet technique venir la marque forte du social Chambat 1992 et concr tisent les volutions de la vie quotidienne et de ses pratiques culturelles communicationnelles informationnelles Moati 2005 qui nous int ressent ici C est pourquoi il nous semble aujourd hui falloir interroger la notion d usages au del des outils et objets techniques qui oeuvrent dans la sph re communicationnelle et m diatique pour y inclure galement les services les contenus transmis t l charg s archiv s lus cr s ou retravaill s par ces machines qui sont d sormais plus que des machines communiquer Nous le ferons ici en croisant deux approches l une qui passe de l offre industrielle et commerciale des Tic num riques l usage qui en est fait par l utilisateur et l autre qui cherche voir comment la prescription des
14. Environnements d usages COSADE document de synth se final convention Bouygues T l com amp Gresec diffusion recherche autoris e d cembre 2003 20p MOATI Philippe 2005 Nouvelles technologies et modes de vie ali nation ou hypermodernit sous la dir de La Tour d aigues Edition de l aube 284 p PAQUIENSEGUY Fran oise 2006a Les technologies d information et de la communication constat questionnements et hypoth ses in Ouvrage para tre BOUQUILLION Philippe COMBES Yolande Presses Universitaires de Vincennes PAQUIENSEGUY Fran oise 2006b L tude des usages en SIC aujourd hui bilan et perspectives in Actes du Congr s de la SFSIC Universit Michel Montaigne Bordeaux3 mai 2006 10p PAQUIENSEGUY Fran oise 2005 La formation des usages l re des TIC num riques in Enjeux et usages des TIC aspects sociaux et culturels Universit Michel Montaigne Bordeaux3 Gresic tome 2 septembre 2005 pp 129 138 PAQUIENSEGUY Fran oise 2004 De la convergence technique la migration des fonctions de communication Communication l Ecole d t du GDR Tic et Soci t Carry le Rouet 21 p PERAYA Daniel 1999 M diation et m diatisation Le campus virtuel in Herm s n 25 153 167 PROULX Serge 2000 La construction sociale des objets informationnels mat riaux pour une ethnographie des usages 6p http barthes ens fr atelier articles proulx2000
15. cial puisque ces tactiques et ces choix sont faits pour faciliter et entretenir quand c est gratuit l change entre les membres du groupe premier comme le dit Elodie 23 ans Charg e de production stagiaire mes contacts SFR savent que j ai le millenium du coup ils me bipent partir de 21h et je les rappelle tout de suite si je peux M me partiel cet inventaire permet d envisager le spectre des gammes d usages potentielles partir des composants disponibles dans l quipement des utilisateurs Au del de notre enqu te de juin 2006 d autres indices t moignent ainsi de modifications des pratiques contemporaines de m diation de la communication interpersonnelle comme par exemple Dell qui recherche une plus grande proximit avec ses clients le constructeur a mis en ligne depuis le 17 juillet 2006 son propre blog dellone2one com administr par certains de ses collaborateurs Ce blog en langue anglaise regroupe les billets d employ s du premier fabriquant mondial de PC On peut y trouver des vid os et des tests des nouveaux produits des retours d exp riences et tout ce qui a trait la strat gie aux technologies et aux v nements du fabriquant am ricain L objectif est de faire de one2one une communaut dont le moteur est la communication directe selon Lionel Menchaca directeur m dia du blog6 pour qui la communication directe a donc d j absorb la connexion et reste directe l image
16. de la mat rialit technique nous pensons plut t comme Peraya qu un dispositif se constitue d un ensemble de moyens mis au service d une strat gie d une action finalis e planifi e visant l obtention d un r sultat Nous proposerons donc les l ments de d finition suivants un dispositif est une instance un lieu social d interaction et de coop ration poss dant ses intentions son fonctionnement mat riel et symbolique enfin ses modes d interaction propres Peraya 1999 p 153 Cependant les strat gies d acteurs l uvre ici semblent galement prises dans un mouvement plus ample comme le remarque Jeanneret Tout dispositif m diatique est la construction complexe d un objet de nature symbolique et sociale On peut alors se demander si la technique est porteuse du symbolique de la soci t d information et de communication ou vecteur non dit de pratiques sociales ou si les deux mouvements sont plus compl mentaires qu exclusifs Jeanneret in ImodeMag mai 2006 p 10 Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 3 2005 p 50 S1 Il para t donc difficile d isoler les usages des Tic num riques dans un contexte sp cifique donn quel qu il soit sph res priv e professionnelle ou domestique par exemple et ce tout autant que tenter d loigner le poids des repr sentations que les
17. du face face malgr la pr sence de la m diation technique La question est retravailler sans doute dans le sillage th orique de Boltanski et Chiapello 1999 Urry 2005 ou Ascher 2005 qui ont bien saisi ce nouvel esprit du capitalisme fond sur les r seaux les projets la vision connexionniste du monde social et la place dominante accord e aux TIC num riques dans cette affaire 6 Atelier groupe BNP Paribas 17 07 2006 Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 5 Mais les conclusions les plus int ressantes pour nous ici sont les diff rentes formes de dispositifs qui s imbriquent les uns aux autres pour former un niveau d usage Niveau pertinent car il ne s agit pas ici de la consommation de l utilisation des terminaux de leurs fonctionnalit s ou de leurs forfaits mais de l exploitation souvent flexible des possibilit s des terminaux de leurs fonctionnalit s et de leurs forfaits par leurs utilisateurs des fins communicationnelles 2 2 Le groupe premier d changes Le dispositif le plus visible reste le dispositif relationnel Il concerne le groupe premier d changes dans lequel le jeune volue il est compos par les gens qu il appelle le plus avec lesquels il a des changes tr s fr quents Les plus fr quemment cit s sont le copain ou la copine les parents l employeur les amis les plus proch
18. duire en buts eux m mes r alisables gr ce l appareil Boullier 199 p 242 Ainsi dans une premi re d finition les prescriptions d usages sont incluses dans l appareil ou la technologie elles sont limit es et explicit es ce qui revient imposer une certaine utilisation de l objet l utilisateur les limites et possibilit s sont connues et d crites l achat Certains d calages s immiscent ou prosp rent entre les usages ainsi prescrits et les usages effectifs comme le magn toscope dont l adoption prioritaire dans sa fonction passive d enregistrement lecture fut une surprise pour ses concepteurs le micro ordinateur p n trant progressivement les domiciles et les organisations de travail gr ce la convivialit des interfaces le vid otex dont le Minitel est l application la plus r pandue depuis le Plan T l matique gouvernemental de 1979 qui a consacr la premi re alliance de l informatique et des t l communications ou encore le baladeur permettant un pas de plus vers l autonomie que le radio transistor le fax et le r pondeur instruments de p ri t l phonie qui permettaient d j une meilleure ma trise du temps Jou t 2000 tous ces objets techniques poss dant une gamme d usage restreinte focalis e sur deux ou trois fonctions de base qui caract risent d ailleurs l objet lui m me Les objets communicants contemporains et les TIC num riques proposent certes
19. eau technique cherchant presque v rifier la prescription D une autre fa on le piratage ill gal via le t l chargement en peer to peer avec des logiciels gratuits comme Emule ou Shareaza exploite au mieux les capacit s techniques pour ne contourner que le mode ditorial de commercialisation N est ce pas l aussi un usage av r BIBLIOGRAPHIE AKRICH Madeleine 1987 Comment d crire les objets techniques Technique et culture n 9 p 49 64 ASCHER Fran ois 2005 La soci t hypermoderne Editions de l Aube coll Essai La Tour d Aigues BOLTANSKI Luc et Eve CHIAPELLO 1999 Le nouvel esprit du capitalisme Paris Gallimard NRF BOULLIER Dominique 1992 Mode d emploi traduction et r invention des techniques in Sociologie des techniques de la vie quotidienne sous la direction de GRAS Alain JOERGES Bernard SCARDIGLI Victor Editions L Harmattan coll Logiques Sociales Paris BOUQUILLION Philippe 2005 The formation of Cultural and Communication Industry Poles between financial coups and the integration of industrial production lines working paper ACI MSHParisNord http www observatoireomic org omic docsPres php type doc 1 amp docID 49 amp theme amp paraID 1 CHAMBAT Pierre 1992 Communication et lien social Usages des machines communiquer sous la dir de Paris Cit des sciences et de l industrie Descartes CHAMBAT Pierre 1994 NTIC et repr se
20. es la fratrie L objectif des tactiques d appels reste de communiquer le plus possible dans les limites du forfait avec le groupe premier afin d tre en contact fr quemment quasi sans r serve via les SMS Ces changes brefs et multiples via les SMS font vivre les groupes en faisant circuler l information et lui offrent aussi un leur mode de fonctionnement et d organisation Les jeunes gens interrog s remarquent clairement que rien n est organis l avance on s envoie des textos et on d cide ce qu on fait Laurence 23 ans tudiante ce qui suppose de rester connect au groupe premier en permanence Je dois rester joignable pour ne pas perdre d opportunit pour le travail mais aussi avec mes potes Benjamin 24 ans Intermittent du spectacle Laurence dit d ailleurs que le t l phone mobile rend plus disponibles plus accessibles les individus entre eux il permet d tre en contact plus facilement avec les amis Le groupe premier dispositif relationnel assez stable s appuie sur le dispositif technique pour construire ses relations distance changes informationnels n cessitant une m diation technique Sur le portable les appels sont courts surtout des SMS pour les infos c est plus rapide Une grande partie de ces changes se bousculent quand on sort de cours Julie 25 ans tudiante car le t l phone mobile permet ainsi de s organiser et de gagner du temps
21. es pos es par l offre commerciale souscrite 2 3 La mise en dispositif Le terme de dispositif est manier avec beaucoup de pr cautions car il a t d fini de fa ons tr s diverses selon des approches techniques Lequeux Rallet 2004 sociale Peraya 1999 ou soci tale Foucault 1975 qui cherchent toutes cependant tudier la nature des mutations l uvre mais selon des angles sp cifiques Dans l ouvrage La soci t de l information Glossaire critique 2005 p 50 S1 Jeanneret dans la lign e de Foucault consid re que ce terme d crit des arrangements visant faire reconna tre la l gitimit et l autorit du pouvoir sur les corps et les esprits afin de les faire entrer dans un cadre social commun Dans cette perspective le dispositif s apparente une technologie du pouvoir Venica 2005 pense m me qu l inverse dans leurs r cents d veloppements les dispositifs de communication et d information s attribuent un r le d affranchissement des pouvoirs et des pratiques par la technologie et elle note que la l gitimit des dispositifs tant mat riels que r glementaires repose pour l essentiel sur la capacit affranchir les usagers des contraintes d acc s et sur la garantie de proposer aux consommateurs une apparente pluralit et une libert de choix Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communicat
22. il faut souscrire un abonnement qui le permette et qui autorise l acc s tous les services qui y sont li s de la m me fa on le choix d un c blo op rateur et d un bouquet satellitaire viendra limiter l offre de contenus alors que la parabole ou le c ble d un point de vue technique ne posent pas ces limites Il appara t donc que ce deuxi me niveau de la commercialisation des contenus et des Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 9 services y compris le simple acc s au r seau peut emp cher le d veloppement de certains usages que les sp cifications fonctionnelles avaient envisag s Il intervient dans la prescription d usages de mani re marginale ou forte dans le cas de certains abonnements qui offrent un service en illimit comme la t l phonie fixe dans les offres triple play ou l illimit en soir e dans le cas d abonnement mobile comme nous l a dit Jeanne J utilise beaucoup les sms que j ai en illimit car mon forfait est seulement d une heure trente mais surtout j utilise beaucoup beaucoup le fixe je lai gratuit avec Internet Jeanne 22 ans demandeuse d emploi De la m me fa on les offres commerciales totalement gratuites de mise disposition de logiciels de communication Msn Skype Orange Link par exemple peuvent largir ou renforcer une gamme d usages la fois par rapport
23. il y a toujours des concessions sp cifiques consid rables comme la compatibilit globale ou relative une concession Windows XP I Pode ou Palm par exemple Ainsi les sp cifications fonctionnelles des TIC num riques m me l int rieur d une concession contiennent moins de prescription d usage ou plut t proposent comme prescription la connexion la mise en dispositif via les branchements le t l chargement le transfert la concat nation autrement dit l usage ici prescrit se construit sur une logique d assemblage d ouverture de rapprochement des quipements et sur la synergie technique qui en r sulte Ce niveau de prescription a t la principale forme de prescription tudi e dans les ann es 80 dans la p riode des TICs analogiques prescription inscrite dans l objet Il est bien sur toujours pr sent mais uvre diff remment actuellement puisque l offre industrielle est pass d appareils d di s rattach s une famille clairement identifi e la t l phonie l audio visuel Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 8 l informatique le son la photo des appareils multi fonctions qui peuvent s interconnecter ce qui largit la gamme d usages disponisbles 2 les diff rents niveaux de prescription Nous rel verons donc principalement trois niveaux de prescriptions d usages que nous allons
24. in que chaque client puisse justement composer sa propre configuration pas forc ment stable ni p renne d ailleurs 2 Formation de dispositifs La mise en march des TICN s accompagne d un grand nombre d accessoires de connexion et d interconnexion de stockage ou de transfert qui viennent compl ter et modifier l offre premi re li e une famille de terminaux en constituant une cha ne technologique synergique la gamme d usages tant alors transform e ou r orient e C est le cas par exemple du c ble USB qui transf re les photos de la m moire d un t l phone appareil photo celle d un ordinateur lequel pourra selon la cha ne technologique dans laquelle il est inclus les exp dier dans un mail les imprimer les exposer dans un site web ou enfin les archiver sur un CD Les TICN ne fonctionnent pas seulement sur la r f rence d un terminal d di mais simultan ment sur l identification d une fonction centrale et d une aptitude intrins que former un dispositif num rique Paquiens guy 2005 Techniquement un dispositif peut se d finir comme une plate forme haut d bit raccordant des terminaux h t rog nes des services et de contenus diversifi s Lequeux Rallet 2004 ce qui montre d j qu il est une construction au sens technique mais aussi social puisqu il mat rialise les ambitions les volont s et les strat gies des acteurs qui l ont con u et promu Mais au del
25. ion Septembre 2006 10 Cependant m me si nous ne pouvons pas ici traiter totalement la notion de dispositif trois l ments majeurs croisent notre questionnement actuel Premi rement un dispositif doit tre consid r comme un syst me social deuxi mement l offre commerciale pr ne la mise en dispositif technique des Tics num riques et multim dias t l phonie clef USB m dia center triple play troisi mement les entretiens que nous avons men s ne montrent pas l adh sion des jeunes adultes au discours commercial de promotion de mise en dispositif En effet le dispositif actif r v l par l enqu te n est pas celui propos par le niveau pr c dent de l offre commerciale qui valorise la connectivit des appareils et la standardisation ou l interop rabilit des formats Les jeunes interrog s ne fonctionnent pas avec une logique de dispositif multim dia que ce soit partir du t l phone seul ou d un agencement technique de plusieurs terminaux Je ma trise une bonne partie des fonctionnalit s de mon t l phone mobile SMS MMS Wap enregistrements sonores Mais je n utilise que les fonctions qui me sont utiles SMS et voix Elo se 27 ans salari e d un Centre social Ils r pondent surtout consid rer le t l phone avant tout comme un t l phone et continuer comme leurs a n s pr f rer utiliser des outils d di s et ind pendants l appareil photo le lecteur MP3
26. la migration des fonctions de communication Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 2 d utilisateur ou dans un premier temps de consommateur comme l affirme le Directeur G n ral de LCI Jean Claude DASSIERA4 nous sommes pragmatiques Atawad anytime anywhere any device est notre credo Nous disposons de contenus de qualit qui ont vocation se trouver sur tout type de support nous voulons tre sur tous les supports et sous tous les formats car ainsi nous serons l o le march se d veloppera le mieux La gamme d usages peut donc s analyser comme une tactique de mise en march qui op re doublement Elle permet d optimiser et de suivre la consommation l o elle se fait car le consommateur rencontre une offre riche large et souple lui permettant de configurer l outil sa situation de consommation en choisissant le type de terminal d abonnement de contenus de dispositif de communication La gamme d usages n est plus seulement support e aujourd hui par les fonctionnalit s de l appareil terminal puisqu elle repose aussi sur le contrat souscrit avec le c blo op rateur qui en fixe les modalit s d utilisation et qui conditionne l acc s aux contenus Un des principes d exploitation du march par l offre est donc de faire une proposition mat rielle et commerciale g om trie variable af
27. les niveaux technique et conomique de prescription Notons tout de m me que les services de R amp D de ces acteurs industriels travaillent de plus en plus partir des donn es fournies par les usages av r s ou mergents des TICN d j mises en march et incluent dans la phase de conception et d innovation des traces d usages qui fonctionnent comme une prescription de renforcement de l usage Chambat 1994 le disait d j avec une vis e th orique montrant la r flexivit des changes entre technique et soci t et Defuans 2006 l a montr sur le terrain de la t l phonie dans son analyse de la notion de client dans la R amp D chez France T l com 2 2 Offre commerciale L acc s aux TIC num riques connect es se fait par une souscription forfait abonnement Pacte de contrat entre l acheteur et le fournisseur de contenus de service ou d acc s L offre d acc s d finit la possibilit d action du souscripteur elle s applique une sph re d limit e par le contrat Si elle n est pas totale si l abonn n a pas souscrit toutes les options toutes les fonctionnalit s dans son contrat les capacit s techniques de l outil nonc es dans les sp cifications fonctionnelles seront r vis es la baisse et certaines d entre elles inexploitables Les contrats d abonnement en t l phonie mobile le montrent bien pour profiter de toute la gamme d usages d un t l phone 3G
28. ntation des usagers in M dias et nouvelles technologies pour une socio politique des usages sous la direction de VITALIS Andr Editions Apog e Rennes p 50 De CERTEAU Michel 1990 Les Arts de faire Tome 1 L invention du quotidien Editions Gallimard coll Folio Essais DEFUANS Christine 2006 La notion de client dans le conception des services de t l communications Etude partir du cas de France T l com Recherche et D veloppement Th se de doctorat Universit Grenoble3 FOUCAULT Michel 1975 Surveiller et punir naissance de la prison Paris Gallimard JEANNERET Yves 2005 La soci t de l Information glossaire critique La Documentation Fran aise Paris JOU T Josiane 1993 Pratiques de communication et figures de la m diation R seaux 60 p 99 120 JOU T Josiane 2000 Retour critique sur la sociologie des usages in R seaux n 100 p 488 521 LACROIX Jean Guy TREMBLAY Ga tan MOEGLIN Pierre 1992 Usages de la notion d usage Les nouveaux espaces de l information et de la communication Inforcom huiti me Congr s de la SFSIC Lille p 241 248 Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 12 LEQUEUX Fabrice RALLET Alain 2004 Un Internet peut en cacher un autre R seaux n 124 p 210 MIEGE Bernard BOUQUILLION Philippe PAQUIENSEGUY Fran oise COncepts de Services ADapt s aux
29. ou MSN pour les conversations longues fr quentes et longue distance organiser les num ros favoris ou les num ros en illimit s en fonction de leur groupe premier biper ou envoyer un SMS pour tre rappel quand ils sont en num ros favoris dans le forfait d un ami basculer le plus d appels possibles sur une offre triple play Mais au del des pratiques mergentes ou d j connues la tactique la plus int ressante reste l exploitation maximale de leurs forfaits respectifs par des amis ou par les membres d un couple quand je veux lui son copain parler je le bipe et il me rappelle car je suis dans ses num ros favoris alors comme a c est gratuit Val rie 23 ans h tesse d accueil J ai un forfait 10 heures sur deux num ros pour mes deux meilleurs amis Comme a ils peuvent faire sonner mon portable et moi je les rappelle apr s Christopher 25 ans stagiaire en gestion Le dispositif constitu fonctionne donc ici sur trois niveaux technique puisqu il s agit des terminaux de m me famille t l phonie mobile ou informatique commercial d abord parce que la premi re tape de la tactique d appels consiste tre chez le m me op rateur afin de b n ficier de tarifs promotionnels pour les communications et ou l quipement offre triple play ensuite parce qu il s agit de choisir des forfaits qui vont se compl ter num ros favoris appels illimit s en soir e so
30. ravail men en juin 2006 sur la t l phonie mobile chez les 18 25 ansS Deux aspects de cette mise en dispositif de communication mergent les tactiques d appels et le groupe premier d changes 2 1 Les tactiques d appels Les tactiques d appels sont extr mement int ressantes Elles regroupent toutes les mani res de faire de pr voir et d agir des utilisateurs de TIC num riques qui sont bas es sur l optimisation des l ments constituant le dispositif technique de communication en fonction de quatre crit res principaux d importance fluctuante le confort le co t l quipement de leur correspondant la dur e de l change Les jeunes gens interrog s disent unanimement utiliser un dispositif d change d fini en fonction de ces crit res et d ailleurs leurs r ponses montrent qu ils activent d lib r ment et en permanence le dispositif technique le plus adapt l change qu ils vont avoir partir d un quipement initial polymorphe c est dire qu ils font le choix de la m diation technique chaque acte connexionnel ce qui leur permet de communiquer via une connexion un r seau C est gratuit par Skype avec mon copain et ma famille c est plus pratique Anna 25 ans tudiante Lorsque j appelle une relation professionnelle je pr f re attendre d tre au calme j attends d tre chez moi Jessica 24ans tudiante travaille mi temps Le fixe es
31. rteau l entend De Certeau 1990 p 60 61 persiste de mani re tr s forte et cohabite avec les nouvelles sources de prescription ce qui renforce en fait la prescription d usage 1 D usages seulement et non d usages sociaux au sens justement d fini par ces auteurs dans la suite de l article Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 1 Premi re partie Un contexte conomique en volution 1 Gamme d usages L offre industrielle dans le secteur des TIC num riques a volu elle comprend aujourd hui simultan ment les r seaux les terminaux les contenus les services et les contrats d acc s la connexion Elle est donc plus complexe lire Paquiens guy 2004 premi rement parce qu elle est tr s fournie t moignant l des strat gies actives d acteurs conomiques la recherche d un march et deuxi mement parce qu elle est en perp tuelle recomposition En effet elle est marqu e par plusieurs changements majeurs tudi s par une sous th matique de la MSH Paris Nord2 Ainsi les modalit s de conception et de mise en march se transforment et s acc l rent alors que dans un m me temps les contenus voluent se d clinent sur plusieurs familles de terminaux ou de r seaux et s adjoignent des services cette profusion renforce le d ploiement de l offre industrielle Celle ci s tend en effet
32. t en partie se fait sur la base d quipements techniques non stabilis s ou du moins en volution permanente du fait des industriels et des strat gies marketing de mise en march qu ils appliquent nouveaut No l prix attrayants la rentr e de septembre points fid lit s Deuxi me partie Transformation de l usage prescrit 1 la notion d usage prescrit Le sens de l expression usage prescrit a volu parall lement celui des objets techniques Nous avons pr c demment d j fait l hypoth se que les TIC num riques taient plus ouvertes plus souples que les technologies analogiques qui les ont pr c d es et que cette ouverture d multipliait les possibilit s d utilisation Paquiens guy 2004 p 7 ce qui produisait des usages plus diversifi s en aval de l insertion sociale et de l appropriation Il nous semble que la notion d usage prescrit le d finit toujours comme l usage ici compris comme utilisation ou pratique Jou t 1993 impos et impos initialement par le constructeur de l objet technique puis par son designer et force est de reconna tre que les patterns d usages effectivement stabilis s ne correspondent que rarement aux usages anticip s par les concepteurs Proulx 1994 p 152 Plusieurs textes des ann es 75 90 s inscrivent dans cette perspective qui ne porte pas encore sur l usage social d ailleurs Ainsi selon Akrich 1987 p 52 l usage
33. t r serv aux appels locaux parce que c est gratuit avec la free box Aur lie 25 ans tudiante salari e Pour les copains je fais surtout du SMS ils me permettent surtout d conomiser mon forfait et les SMS sont pratiques pour donner des rendez vous Benjamin 24 ans intermittent du spectacle Avec mon nouveau t l phone j ai la visiophonie mais je m en sers pas je connais personne qui l a Encore faut t il que la webcam ne le remplace pas Laurence 5 Enqu te qualitative conduite aupr s de 75 jeunes franciliens de cette tranche d ge pratiquant tous la t l phonie mobile depuis plus de 2 ans Colloque international Mutations des industries de la culture de l information et de la communication Septembre 2006 4 23 ans tudiante Jean 25 ans fonctionnaire dit utiliser son portable surtout quand il souhaite pr server l intimit de sa conversation En fait les utilisateurs de ces diff rentes m diations techniques paraissent avoir des pratiques communicationnelles tr s structur es et affectent toutes des utilisations sp cifiques qui les conduisent ensuite s exprimer sur leurs actes de communication de fa on tr s rationnelle en termes d objectif et de fonction Ils fonctionnent selon des r gles qu ils ont dict es et int gr es parmi lesquelles appeler un fixe depuis un fixe utiliser les SMS pour conomiser le forfait utiliser Skype
34. usages se manifeste aujourd hui Nous traiterons ici uniquement trois l ments discriminants pour l tude des usages dans un contexte qui t moigne de ces changements socio conomiques d j analys s par ailleurs Paquiens guy 2006 2005a 2005b Nous retenons donc dans une premi re partie l volution de l offre qui engendre l largissement de la notion de gamme d usages qui d passe d sormais les fonctionnalit s initiales du terminal L offre actuelle se positionne galement sur les capacit s de connectique des terminaux num riques des TIC elle cherche acc l rer la formation de dispositifs de communication reposant sur une appropriation des Tic num riques par un dispositif social nous nous appuierons pour l illustrer sur l exemple d un sous groupe des 18 25 ans utilisateurs de t l phonie mobile En effet d s lors que le t l phone mobile est pris dans un contexte social qu il est ing r la fois par l individu et le s groupe s sociaux qui l utilisent ou pas l usage prescrit ne l est plus seulement par l offre technique et nous tudierons cette notion d usage prescrit dans la deuxi me partie afin de d gager diff rents niveaux de prescription d usages Cependant certaines utilisations restent prescrites par l industrie ou la mise en march laquelle la l gislation ou la r glementation n est pas trang re d ailleurs et la prescription d usage telle que De Ce
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