ORLAN - Musée des Beaux
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1. les mots sont des starters et font partie du concept et de la m thode de travail Elle lit des extraits de textes comme introduction chacune de ses Op rations chirurgicales Performances En 1992 elle r alise une s rie de Petits reliquaires Des fragments de son corps chair sang peau retir s lors de ses op rations et conserv s dans un disque de r sine sont pr sent s au centre d un panneau et entour s d une phrase comme par exemple Le corps n est pas autre chose qu un costume Mon id e est d explorer le rapport entre la Chair et le Verbe ce n est pas le Verbe qui se fait Chair mais la Chair qui se fait Verbe Les mots de ses titres longs jouant sur le langage sont tr s importants ses yeux et confirment sa pens e Sciences m decine Certains des mots qu ORLAN soumet nos commentaires appartiennent au domaine de la science et de la m decine Le tissu color est imprim de repr sentations de bact ries virus et phages attestant de son int r t pour l interdisciplinarit l avant garde ne r side plus dans l art mais dans les sciences les biotechnologies Je crois que les artistes doivent aller puiser ailleurs Elle suit de tr s pr s les derni res avanc es dans le domaine des biotechnologies et en particulier les cultures de peau Un de ses projets est de faire pr lever des cellules de sa peau et de son derme pour les croiser avec des cellules de personne2. Installation in situ installation r alis e sur mesure dont la forme est totalement li e aux caract ristiques du lieu dans lequel elle a t con ue Les installations in situ sont par d finition ph m res ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Enseignants charg s de mission 2 degr ACETA 010 Pain 10 18109 Une approche plastique de l uvre d ORLAN L IDENTIT Interroger l identit f minine et les pressions qui s exercent sur les corps en particulier celui des femmes ORLAN Entre cr ation d une identit et la perte d identit le travail d ORLAN questionne dans cette notion ses fronti res ses paradoxes Quelle partie du corps est le plus emprunt la notion d identit Le visage la peau C est en tous les cas les lieux les plus travaill s explor s par l artiste Regardons ORLAN son visage notamment cet endroit o s imprime l identit crit Paul Ardenne dans L image corps p 420 Cette citation associ e la d finition suivante Identit donn es qui d terminent chaque personne et qui permettent de la diff rencier des autres nous permet de d couvrir l installation de la chapelle de l Oratoire sous cet angle particulier e Les mannequins dispos s dans la nef de la chapelle n ont pas de visage mais on peut les identifier par la position des corps et leur disposition mais galement par le tissus arlequin port diff remment et cachant
3. arte dont l habit us et rapi c de morceaux de tissus color s quelqu un qui bouge chante se d brouille Tissu en velours le tissu s duit et trouble la fois le visiteur quand il d couvre les images de virus et de cellules La parole Elle rel ve la fois de l artifice elle est attendue et de l improvisation le d bat par d finition comporte des incertitudes sur son volution et suppose une certaine r activit Le corps en d placement Peut on associer la visite de l installation d ORLAN une forme d interpr tation th trale d un r le sans texte Les mots dans l uvre une uvre hybride hybride compos de deux l ments de nature diff rente anormalement r unis qui participe de deux ou plusieurs ensembles genres styles Ici les mots mat rialis s susceptibles d tre saisis par les visiteurs sollicitent le spectateur la fois sur un plan sensible et sur un plan intellectuel La tradition picturale d utilisation des mots crits dans les tableaux pose la question des fronti res des genres Dans quelle mesure la lecture de ces mots est elle n cessaire pour acc der au sens de l uvre Ici les mots rendent compte des interrogations d ORLAN sur la place de l individu dans la soci t Quoi faire avec ces mots Dans la coh rence de l exposition il ne s agit pas d une expression cr atrice partir de libres associations d clench es par ces
4. je n ai jamais la peau de ce que je suis Il n y a pas d exception la r gle parce que je ne suis jamais ce que j ai Modifier son corps ou plut t son visage est une fa on de se l approprier de l augmenter de ne pas accepter ce qui est transmis par les g nes de mani re automatique inexorable et de faire bouger les barreaux de la cage Elle d nonce la chirurgie esth tique qui donne la m me apparence tout le monde et lors d une de ses Op rations performances se fait poser sur les tempes des proth ses cr es initialement pour les pommettes Si de nombreux artistes de sa g n ration ont utilis leur corps comme lieu d inscription ou mati re premi re de l uvre ORLAN reste la seule utiliser la chirurgie esth tique des fins artistiques Le corps le sien ou bien celui des mannequins de l installation reste au fil de sa carri re le sujet et l instrument privil gi de son travail ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Enseignants charg s de mission Les mots Les mots sont essentiels dans cette installation qu ORLAN veut lieu de libre change Brandis par les Corps sculptures imprim s sur le tissu Arlequin propos s la discussion aux visiteurs enregistr s puis retransmis dans une vid o qui s int gre l uvre l artiste soumet 20 mots notre r flexion Son travail d artiste a commenc par des textes po tiques et dans l ensemble de ses uvres
5. t Elle modifie par un rembourrage de mousse la silhouette de 12 mannequins aux mensurations id ales pour retrouver la diversit physique de notre monde r el Elle emploie pour la premi re fois le nom de Corps sculpture en 1964 au moment pr cis ment o elle commence travailler avec la repr sentation de son corps elle a 17 ans En tant que femme artiste la mati re de travail et la surface d inscription que j avais port e de la main tait ce corps qu il fallait que je me r approprie parce que j en tais en quelque sorte d poss d e par l id ologie dominante Elle se d tache alors de la peinture et passe la photographie A partir de 1974 l ORLAN Corps devient unit de mesure de rues d institutions Elle reprend litt ralement la th orie du sophiste grec Protagoras L homme est la mesure de toute chose Ses MesuRages t moignent de son refus de jouer le r le qu on veut lui imposer Dans le contexte propice des ann es 1970 elle multiplie les performances Dans S habiller de sa propre nudit 1976 77 elle d ambule dans un lieu public au Portugal la censure y est plus forte encore qu en France dans une robe imprim e de l image de son corps nu Elle vend sur les march s des photographies grandeur nature de morceaux de son corps en posant la question est ce que mon corps m appartient r ellement Puis en 1977 son uvre manifeste Le baiser de l artiste fait scandale D
6. extr mit d une haute estrade inclin e dont les flans sont tendus d un tissu bariol Ce velours compos de losanges comme le costume d Arlequin a t sp cialement cr pour l uvre et imprim de mots d images de virus de bact ries et de cellules Dans les bras du transept des projections vid o montrent deux uvres d ORLAN ainsi que les enregistrements des visiteurs commentant les mots de l installation Dans le ch ur table ronde et si ges modulables attendent que chacun d entre nous se lib re du b uf sur la langue en improvisant sur les mots ou en participant des d bats L activation par le public de cette installation est le but ultime de l artiste Tous les jeudis des mois de juin et septembre de 18h30 20h un m diateur conf rencier pr sente l installation et propose aux visiteurs commentant les mots choisis par ORLAN d tre film s et ainsi int gr s l oeuvre Le 23 juin de 18h30 20h ORLAN et ses invit s d battront de sujets de soci t et d thique Le 22 septembre de 18h30 20h le d bat portera sur les notions scientifiques et de m decine Bruno Latour sociologue fran ais anthropologue et philosophe des sciences ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Enseignants charg s de mission QUELQUES tErMEA CLEF Le corps A travers les Corps sculptures de l installation ORLAN poursuit son refus d un canon de beaut impos par la soci
7. un corps d form Enfin les mots qu ils brandissent les diff rent totalement apportant chacun une identit les sortant de l uniformit apparente li e l id e de mannequin moule identique bas e sur un mod le tendant vers un id al f minin e La silhouette forme ayant un contour et un int rieur sans particularit a priori d nu e d identit mais qui se diff rencie malgr tout des mannequins par ses dimensions imposantes son emplacement central et sa position e La vid o La cit Suture ORLAN passe de l anonymat son corps couvert d un tissu noir une identit d artiste par sa position par rapport au spectateur la mise en sc ne de l ensemble et l action de d couper dans le tissu afin de voir tre vu puis reconnu Elle a toujours fait don de son corps l art en r duisant l cart entre ce qu elle est et ce qu elle a Il s agit bien d un travail de reconstruction et non de destruction Par ailleurs son nom qu elle veut en majuscule ORLAN fait signe signature et accompagne son identit d artiste e Le tissu arlequin est compos de motifs des cellules souches et de bact ries profond ment li s l identit g n tique mais en m me temps totalement inidentifiable par ce grossissement L id e d hybridation que sugg re ce tissu questionne videmment l identit ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Enseignants charg s de mission J ai toujours c
8. ORLAN Saint Etienne 1947 ORLAN 2002 N e Saint Etienne en 1947 ORLAN vit entre Paris Los Angeles et New York Elle enseigne l Ecole Nationale Sup rieure d Arts de Paris Cergy et donne des conf rences et master class dans de nombreuses universit s fran aises et internationales S lection expositions r centes 2002 2007 2008 2009 2010 2011 R trospective au Frac des Pays de la Loire R trospective au Mus e d Art Moderne de Saint Etienne Exposition SUTURE HYBRIDATION RECYCLAGE l Espacio Artes Visuales en Espagne Participation La force de l Art au Grand Palais Paris Elle pr sente une sculpture interactive Pump Load au Mus e Gr vin Plusieurs de ses uvres font partie de l exposition collective Elles centrepompidou au Centre Pompidou Paris Exposition Unions mixtes mariages libres et noces barbares l abbaye de Maubuisson Saint Ouen lAum ne l Universit de Nantes choisit ORLAN pour la r alisation de Radiographie des Temps l uvre du 1 artistique dans le cadre de la construction du nouveau b timent de la facult de M decine Pharmacie et de la Biblioth que Universitaire de Sant www orlan net ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Enseignants charg s de mission UN D US SUF La LaNgUE Installation dans la chapelle de l Oratoire 1er Juin au 25 septembre 2011 Cette exposition fait cho l uvre ORLAN r al
9. ation Le titre conduit s interroger sur la place du spectateur qui doit d poser le b uf et r pondre l invitation parler La construction de l interpr tation L exposition ORLAN est une installation Cela implique une mani re particuli re de s approprier l uvre fl neur tonn il doit passer par le langage pour rendre compte de son exp rience de travers e de l uvre Une approche pluridisciplinaire de l installation au mus e des Beaux Arts est en ligne sur le site de l Action Culturelle tout fait transposable cette installation d ORLAN Cette analyse doit tre compl t e par la fiche Arts plastiques qui voque la place du corps celui du visiteur celui de l artiste Une invitation penser Les mots sont une composante essentielle de l uvre Un des objectifs revendiqu s de l installation est de faire naitre lib rer la parole de ceux qui viennent et qui ont d ailleurs le choix de se taire On peut r fl chir au paradoxe d une telle proposition dans une installation dans laquelle l individu peut se sentir petit La parole attendue improvis e rel ve la fois d une r action des termes des notions et d une r flexion construite argument e ventuellement au cours d un d bat contradictoire Dans quelle mesure ces changes d id es ces prises de position font ils partie de l uvre uvre ouverte en deven
10. bulant et intervenant sur les corps des autres acteurs et enfin en lisant face au public Pour l exposition Un b uf sur la langue le corps du public est galement utilis puisque l artiste cr e un espace de parole de d bat Il se mat rialise par la disposition de si ges dans le ch ur de la chapelle En dernier lieu il y a galement le corps d ORLAN dans l exposition participant aux soir es d bats enregistr es et diffus es dans l exposition e Le corps objet De la modification charnelle la modification par logiciel 1 de l cole de m decine de l int rieur du corps l ext rieur de sa pr sence physique la transmission ORLAN bouleverse tout L utilisation de proth se d une mani re compl tement d tourn e pour produire quelque chose qui ne soit pas reconnu comme beau Le corps devient un ready made modifi car il n est plus ce ready made id al qu il faut signer Son corps est donc un mat riau qu elle va fa onner sa guise Autosculpture car Pour ORLAN notre corps est un objet trouv qu il faut le transformer pour l adapter ce qu elle est l int rieur Il me faut forc ment le plier ce corps ma mesure mentale l adapter mes id aux de repr sentation L objet ORLAN est la mati re premi re de la m tamorphose avec le ph nom ne de d doublement de dichotomie Je est une autre Je est je sommes e L hybridation Biotechnolo
11. c est elle qui dicte les r gles mais bien que tr s dirig e l appropriation des mots par le public laisse place davantage d incertitudes contrairement aux soir es d bats o l artiste sera pr sente Le public tait galement invit d battre en donnant sa libre parole avant l exposition en la transmettant au mus e qui l a int gr l exposition L identit le corps et la relation entre l artiste l uvre et le public peuvent tre mis en relation avec d autres uvres du mus e comme par exemple Marina Abramovic Vid o Portrait Gallery 1999 vid o projection sur moniteurs d une s rie indissociable de 14 portraits de l artiste film s lors de performances r alis es entre 1975 et 1998 2 Paul Ardenne Un art contextuel Flammarion Paris 2002 p 65 3 Paul Ardenne L image corps figures de l humain dans l art du XX me si cle dition du Regard 2001 4 Olga Kisseleva Cyberart un essai sur l art du dialogue 1998 L Harmattan p 105 ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes l ments pour une r flexion p dagogique L implication du public dans l uvre est une des pr occupations d ORLAN qui permettra d aborder des questions telles que l interactivit la performance la mobilit de l uvre L art contextuel bouscule donc la relation traditionnelle entre uvre et public Il reconfigure la destination de l art qui d passe ainsi le champ de la se
12. erri re une reproduction de son corps nu transform e en distributeur automatique elle propose au public un vrai baiser d artiste contre quelques pi ces gliss es dans la fente Au d sir de provocation la revendication de son droit disposer librement de son corps se rajoute la d nonciation du syst me mercantile de l art En 1979 ORLAN doit subir d urgence une op ration chirurgicale alors qu elle organise un festival de performances Lyon Elle d cide d utiliser ce fragment de vie comme d un ph nom ne esth tique r cup rable Elle fait filmer l intervention et la pr sente comme performance Elle sait d s lors qu elle retravaillera avec la chirurgie esth tique d une mani re ou d une autre En 1990 la lecture de La robe de la psychanalyste lacanienne Eug nie Lemoine Lucchini est l l ment d clencheur qui conduit au Op rations chirurgicales Performances Elle en r alise neuf entre 1990 et 1993 qu elle nomme d un titre g n rique La r incarnation de sainte ORLAN ou Images nouvelles images En exergue toutes ces actions elle lit un extrait de la robe la peau est d cevante dans la vie on a que sa peau il y a maldonne dans les rapports humains parce que l on est jamais ce que l on a j ai une peau d ange mais je suis un chacal une peau de crocodile mais je suis un toutou une peau de noire mais je suis un blanc une peau de femme ma s je suis un homme
13. gie arlequin 1 Paul Ardenne L image corps figures de l humain dans l art du XX re si cle dition du Regard 2001 p 422 ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Enseignants charg s de mission 2 degr ACETA 010 71e 10 18109 L ACTE de PRESENCE je suis une artiste multim dia pluridisciplinaire et et ou interdisciplinaire L IMPLICATION ORLAN du PUBLIC L acte de pr sence d ORLAN s accompagne d une demande d implication du public 2 Elle engage un dialogue avec lui en proposant des mots qui se feront le relais de sa pr sence Ainsi ces mots d passent la seule contemplation via leur installation sur ces mannequins Le d bat est le prolongement des sculptures de l installation ou un d cor plant autour du lieu de parole Si le corps de l artiste est le lieu de d bat public en engageant la parole l installation imagin e par ORLAN l impose par sa sc nographie et son titre cf explication du titre A cette situation n chappent pas les questions suivantes ou s arr te l uvre qui fait l uvre Car quel statut donner aux vid os r alis es lors des soir es d bats puis install es et diffus es dans la chapelle Ces questions taient les m mes dans les ann es 1990 lorsque ORLAN entamait sa s rie d op rations et Paul Ardenne crivait ce propos le chirurgien est un technicien mais ORLAN est l artiste c est elle qui dicte les r gles 3 Ici aussi
14. ir ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes Une installation th trale L espace La chapelle de l Oratoire est un espace religieux propice de multiples mises en sc ne Il est int ressant de voir comment l artiste utilise le potentiel th tral du lieu Mais peut on parler de sc ne Cest dire d un espace contempler au centre dans le ch ur En fait on peut constater une confusion des espaces sc ne salle tout semble devenu la fois espace de repr sentation et espace de contemplation le spectateur tant aussi acteur son parcours est essentiel pour s approprier l uvre S ajoute ici la question du d placement de point de vue le visiteur peut avoir l impression de rentrer du c t des coulisses dans l envers du d cor et de d couvrir seulement quand il est dans le ch ur un point de vue achev fini Par d finition il n y a pas de juste point de vue sur l uvre Tout est signifiant Par ailleurs comme au th tre l installation agit sur les sens du spectateur impressionn par l trange voire inqui tante solennit qui s offre lui d s l entr e Et la dimension interactive instaure une relation plut t ludique complice Exp rience d abord motionnelle avant d tre intellectuelle engag e Arlequin Figure centrale et silhouettes sont recouvertes de tissu arlequin Le motif renvoie ce valet de commedia dell
15. is e dans le cadre du 1 artistique de la nouvelle Facult de M decine et de Pharmacie de l Universit de Nantes Nous avons un b uf sur la langue enlevons le b uf dit Bruno Latour lors d un de ses colloques lorsque le public n intervient pas dans la discussion Un b uf sur la langue ou l impossibilit d exprimer sa pens e ses sentiments Par ce titre clin d il l humour d dramatisant ORLAN invite parler d battre Elle transforme l espace de la chapelle de l Oratoire en lieu de libre parole autour de mots qui dans le temps pr sent peuvent stimuler la pens e le tout monde d r glement cellule souche ath e phagoth rapie surfemme emp chement action trouble symbiotique dire sensualit collectif singularit escronomie appartenance consentement responsabilit discordance radioactivit Dans cette installation in situ nouveau d veloppement de son travail ORLAN met en sc ne une douzaine de Corps sculptures de taille humaine comme autant de personnages portant brandissant jouant avec les mots Elle les r alise partir de mannequins qu elle m tamorphose par un rembourrage de mousse pour les loigner des st r otypes physiques de beaut qu ils incarnent dans notre soci t Une inqui tante silhouette de femme recouverte d un long tissu noir fait face au visiteur d s son entr e dans l installation Elle tr ne tel un personnage en majest l
16. l espace d exposition Et enfin l id e que le corps de l artiste comme celui du spectateur participent au f processus de l uvre Le corps dans l espace revient sur les propos ci dessus concernant la place du spectateur dans l uvre puisqu il y participe mais aussi parce qu ORLAN permet une mobilit de l espace et des l ments qui g le composent des mannequins et de l espace de d bat Le spectateur s approprie ainsi l espace de l uvre de l exposition pour mieux y participer ou s y projeter Sitographie http www orlan net site officiel d ORLAN http video google com videoplay docid 5762985072866220124 http telemaquetime free fr Orlan htm http telemaquetime free fr ArtCharnel htm Bibliographie Paul Ardenne Un art contextuel Champs arts Flammarion Paris 2002 Paul Ardenne L image corps figures de l humain dans l art du XX me si cle dition du Regard 2001 Franck Popper L art l ge lectronique 1993 Hazan ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes 2 4 qegr LOCLEOCS Approche de L EXPObitiON ORLAN UN D UF JUS L LANJUE OU L iMDOBDiDILit d EXHDIIMOL DA PENDE DED Sontiment s Comment un enseignant de lettres ne se sentirait il pas sollicit voire provoqu par ces mots mat rialis s saisir ce manteau d arlequin ce dispositif sc nique cette quasi injonction au d bat Certes le langage semb
17. le omnipr sent dans cette exposition d artiste sous des formes plus ou moins explicites et a priori les mots sont le domaine de pr dilection de l enseignant de lettres mais l appropriation de cette exposition stimulante reste complexe Plusieurs entr es sont envisageables adapter aux l ves et aux projets de classe Les niveaux les plus adapt s sont la 3 me et les classes de lyc e Titre et sous titre un programme vers une probl matisation Un questionnement le propos concerne le langage comme vecteur d une pens e d un affect et ce qui en limite l utilisation par l homme D fi de repr sentation plastique d une impossibilit L affirmation d un certain rapport la r alit au sens sens propre sens figur Dans l Antiquit on paye les d lateurs avec une pi ce d or frapp e l effigie d un b uf avoir un b uf sur la langue signifie donc d abord avoir re u de largent pour se taire Les significations des mots voluent avec l usage L expression peut tre employ e aujourd hui pour dire savoir garder un secret ou ne pas se confier ou simplement se taire ne pas parler Ainsi le mot fait image et cette image fait sens Le mot c est une apparence et une signification double approche qui fonde d ailleurs toute activit po tique Un mode d emploi de l exposition install
18. mots au potentiel po tique consentement tout monde escronomie mais plut t d une d marche argumentative autour de la question par exemple de la norme de ce qui constitue un individu Certaines des notions voqu es peuvent tre interrog es de fa on assez libre appartenance responsabilit d r glement qui par rapport quoi qui pour tre probl matis es ORLAN une r criture Cette installation est nourrie d auto citations de r f rences culturelles revisit es Elle s inscrit de ce fait dans une certaine conception de la cr ation en r f rence plus ou moins explicite d autres uvres d j l Ainsi en inscrivant dans les couleurs du tissu arlequin des mots des images de virus cellules et autres phages elle propose une nouvelle hybridation un d placement des fronti res de la sensibilit et des genres Bibliographie et sitographie http www pedagogie ac nantes fr 19877984 0 fiche ressourcepedagogique amp RH PE DA Michel Butor Les mots dans la peinture 1969 Champs Flammarion ORLAN juin 2011 mus e des Beaux Arts de Nantes
19. onsid r mon corps de femme mon corps de femme artiste comme le mat riau privil gi pour la construction de mon uvre Mon travail a toujours interrog le statut du corps f minin via les pressions sociales que ce soit au pr sent ou dans le pass o j ai point certaines de leurs inscriptions dans l histoire de l art LE CORPS Orlan conf rence dans De l art charnel au baiser de l artiste coll d Jean Michel Place Paris 1997 p 34 Dans la production artistique d ORLAN le corps est le sujet de l uvre mais peut galement tre le mat riau Son questionnement sur le corps en g n ral a men un bouleversement des fronti res entre ce qui rel ve de l art et ce qui rel ve de l individu du priv J ai donn mon corps l art e Le corps mis en sc ne Dans cette exposition la mise en sc ne du corps intervient plusieurs niveaux Le plus vident est sans doute celui des corps des mannequins mobiles dans l espace de la chapelle associ s la grande silhouette Ensuite celle du corps de l artiste dans la vid o la performance La cit Suture 2007 o l artiste se met en sc ne de diff rentes mani res elle se tient sur une haute estrade blanche qui contraste ainsi avec le drap noir qui la recouvre puis par ce pseudo anonymat li l impossibilit de voir son identit avant qu elle la d voile tout en sachant que le spectateur vient voir une performance d ORLAN en d am
20. s de couleur noire L hybridation est au centre de son travail Elle commence la s rie des Self hybridations en 1999 Elle recourt l imagerie num rique pour cr er des portraits photographiques m lant son visage des repr sentations ou masques de la civilisation africaine et pr colombienne Elle prolonge ainsi les transformations obtenues par chirurgie esth tique et confronte son image aux canons de beaut d autres cultures Le motif Arlequin inspir par Le Tiers Instruit de Michel Serres est r current dans son travail Ce tissu fait d un assemblage de fragments color s est une m taphore du m tissage GLOSDAITE Art corporel ou Body Art ensemble de pratiques artistiques performances sculptures ou uvres vid o effectu es sur et ou avec le corps comme objet principal Commence dans les ann es 1950 et se d veloppe dans les ann es 1960 et 1970 Performance action ou v nement pr sent e au public sous la forme d une action son objectif est de renouer le lien entre la vie et l art Elle s affirme la fin des ann es 1950 comme une forme artistique difficile classer conjuguant arts plastiques th tre danse musique et po sie Par essence ph m re l artiste peut en garder trace gr ce la photographie ou la vid o Installation uvre qui int gre l espace d exposition comme une composante esth tique Le spectateur est invit p n trer l uvre
21. ule contemplation et requalifie la notion d art public Paul Ardenne L art contextuel Flammarion Paris 2002 p 65 Questionnements soulev s Ce que l on peut travailler avec les l ves en lien avec les programmes e L entr e l espace l uvre et le spectateur permettra d aborder de fa on sensible l espace de l exposition incluant ainsi une r flexion propos de l espace de d bat Cela pourra tre l occasion pour l enseignant d aborder le r le n cessaire du spectateur dans l uvre d ORLAN allant bien au del de la th orie de Duchamp puisqu il y participe et constitue l uvre d bat film puis visible dans l exposition possibilit de d placer les mannequins ainsi que le mobilier de d bat FE A m w e Terminale enseignement facultatif Les l ves s interrogeront sur le statut d uvre o le public intervient de fa on active dans le processus de l uvre quelle reconnaissance artistique lui donner Jusqu quel point sa participation est possible dans une uvre Y e Terminale enseignement de sp cialit Deux entr es de ce programme peuvent tre exploit es le corps en action et le corps dans l espace Le corps de l artiste s engageant dans une action et laissant des traces vid o par exemple Mais aussi c le corps du spectateur confront l uvre et en faisant l exp rience voire m me participant l uvre enregistrement des d bats du public puis diffusion dans
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