Français - Apothicom
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1. N AGENCE FRAN AISE DE D partement tube PA IM iola du Val de Marne E C2 1 CARE Conseil g n ral MAIRIE D IVRY SUR SEINE EVOLUTION DES COMPORTEMENTS DES PHARMACIENS D IVRY SUR SEINE ET DE LEUR CLIENTELE TOXICOMANE IMPACT D UNE CAMPAGNE DE PREVENTION DU SIDA Ivry avril 1992 Publi par l Institut Th ophraste Renaudot 23 rue de St Petersbourg 75008 PARIS et l Association pour la Formation et la Recherche M dico Sociale 64 avenue G Gosnat 94200 ivry Sur Seine 46 72 38 38 FEFEEFEFF Dr Marie Christine CHARANSONNET G n raliste Mission Toxicomanie de la ville d Ivry Dr Elliot IMBERT G n raliste Centre de Sant Municipal d Ivry Ginette LESPINE Psychologue Centre de Sant Municipal d Ivry Dr F lix POPOTTE Epid miologiste FIRST REMERCIEMENTS kkkkkk Nous remercions les dix huit pharmaciens d Ivry sur Seine et leur personnel pour le temps qu ils ont consacr ce travail et pour leur disponibilit Nous remercions les onze utilisateurs de seringues qui ont eu avec l quipe du Centre de Sant des entretiens en profondeur et qui ont accept de lever leur anonymat pour le cas o cette action tait poursuivre L A F L S la ville d Ivry le Conseil G n ral du Val de Mame ont financ l action Nous remercions sp cialement M Roger GREVOUL Vice Pr sident du Conseil G n ral Maire Adjoint d Ivry qui a soutenu ce projet2. 6 U D I V emballent syst matiquement la seringue avant de la jeter 6 ne l emballent pas 3 pensent que d sinfecter la seringue l eau de javel d truit le virus de h patite Les 12 ne d sinfectent jamais la peau ni avant l injection ni apr s Ils utilisent du citron ou d faut du vinaigre pour diluer la poudre quand elle est brune ceux qui utilisent la blanche ne font pas bouillir et n utilisent pas de citron 19 5 Le Toxicomane et le Sida 12 disent conna tre les modes de transmission du Sida par la seringue 10 pensent que dans l injection seule la seringue souill e pr sente un risque 5 ignorent que le partage du liquide de rin age du produit de dilution et du filtre coton pr sente un risque de contamination Un pense que le citron d truit le virus H I V en m me temps que la poussi re 12 disent s tre d cid s faire un test H I V cause de la d livrance du k pa en pharmacie Une autre motivation all gu e est associ e un partage de seringues ou de mat riel d injection r cent 3 cas consultation pour sevrage 2 cas gratuit 2 cas appel Sida Info Service 1 cas rapports r p t s non prot g s avec le partenaire s ropositif 2 cas apparition d un ict re 1 cas 9 avaient d j fait un test H I V r cent 8 depuis moins d un an 4 depuis moins de six mois 4 entre six mois et dix huit mois Les 8 se sont r v l s tre s ron gatifs Un avait eu un
3. eux et leurs employ s 5 pensent qu elle est perturbante pour la client le en g n ral 6 trouvent qu elle ne l est pas 14 Apr s la campagne Pour 13 pharmaciens l action n a pas modifi la tonalit g n rale de la relation toxicomane pharmacien Pour 5 pharmaciens l action a permis de faciliter le dialogue et la relation Au moment de la d livrance du message pour 8 pharmaciens celui ci suscitait la curiosit et am liorait le degr de confiance Pour 6 pharmaciens le message suscitait l indiff rence au moment de sa d livrance Pour 4 d entre eux l existence d un message provoquait la m fiance voire l agressivit 5 Le pharmacien et la pr vention du Sida Avant la campagne 17 pharmaciens sur 20 ont constat que l achat de pr servatifs ne se faisait jamais en m me temps que l achat de seringues 15 pharmaciens sur 20 pensent avoir une action sur la pr vention du Sida 5 pensent que cette action se fait par la vente de seringues 4 par la vente de pr servatifs Apr s la campagne 18 pharmaciens pensent avoir une action sur la pr vention du Sida 11 pensent que cette action se fait par la vente des seringues 12 par la vente des pr servatifs tS Avant et apr s la campagne les pharmaciens pensent jouer un r le dans la pr vention du Sida 7 A f r le dans la pr vention par la vente des pr servatifs apr s
4. 12 10 gd al e 2 A e ee Z avant i S ar la ven an p te des seringues apr s n 16 Il B LES TOXICOMANES GENERALITES 21 toxicomanes diff rents ont consult au Centre de Sant dans les cinq mois qui ont suivi le d marrage de l action 9 n ont pas t inclus dans l tude ne r pondant pas aux crit res d inclusion 3 venaient pour un conseil ne justifiant pas une inclusion 4 savaient tre s ropositifs et venaient pour une prise en charge m dicale trois venaient pour un sevrage Ceux inclus dans l tude sont au nombre de 12 Ils sont g s en moyenne de 26 ans le plus jeune a 17 ans le plus g 34 ans 2 sont de sexe f minin Ils ont fait l objet d entretiens semi directifs et en profondeur L anciennet de la toxicomanie est de 6 mois 14 ans moyenne 7 6 ans 1 Les toxicomanes et la campagne Sur les 21 toxicomanes ayant consult au Centre de Sant dans les cinq mois 20 avaient eu connaissance de l action Sur les 9 non inclus dans l tude 4 n achetaient pas leurs seringues Ivry et 3 de ceux ci ont eu connaissance de l action l un a vu le k pa un k pa a t offert chacun des deux autre par l entourage C est dans le premier mois qui a suivi son d marrage que les 20 toxicomanes ont eu connaissance de l action Sur les 12 inclus dans l tude 8 ont trouv le message positif complice sympa dr le 2 l ont
5. vention du Sida Sachant que le passage oblig du toxicomane est l officine pharmaceutique une campagne de pr vention leur a t propos e lors de l achat de la seringue Le projet a t valid par le comit de pilotage de l A F L S sur le d partement en f v 1991 Le comit de pilotage tait compos du Dr Daniel COEUR JOLY D S S A S Dr Fran oise DUMAY A F L S Dr Bernard ELGHOZI Cr teil Solidarit Dr Th r se HORNEZ D A S S Francis ILIEN Association Espoir Dr Elliot IMBERT Centre de Sant d lvry M P JOLY D A S S Dr Patrick de la SELLE S F T G Pr Alain SOBEL Coordinateur C 1 S L H Henry Mondor Dr Marie Claude LEROUX D S A S S Dr Fran oise QUITANCON Sant Scolaire Jacqueline RONDEPIERRE D S S A S MATERIEL ET METHODE 1 La population La ville d Ivry sur Seine compte 55 000 habitants 20 pharmacies 60 m decins g n ralistes 2 hopitaux de l Assistance Publique une clinique priv e un Centre de Sant Municipal Selon les donn es de l Observatoire R gional de la Sant de l Ile de France rapport es la ville d Ivry l estimation du nombre des toxicomanes se situe entre 150 et 300 sur la ville Le Centre de Sant re oit 300 consultants par jour A cot de ses activit s de soins il abrite une consultation M S T une consultation de planning familial et une consultation anonyme et gratuite d accueil de toxicomanes dans celle ci 90 dossi
6. ils appellent le K pa verlan de paquet En d ballant le k pa ils trouvent le pr servatif et le k pa lui m me comporte nouveau le message Une seringue comme un pr servatif ne s utilise qu une fois S ropo ou pas Ce k pa donne droit un test de d pistage gratuit au Centre Municipal de Sant suivent l adresse et le t l phone Le pliage des k pas a t r alis par d anciens toxicomanes dans le cadre de leur r insertion avec le club de pr vention le mode de pliage tant bien sp cifique et bien connu des toxicomanes En septembre 1991 nous avons nouveau r uni les pharmaciens dans le Centre de Sant partir du mois d octobre nous avons commenc la livraison r guli re aux diff rentes officines 5 Les toxicomanes Nous avons r alis un protocole d interview pour les toxicomanes que nous avons pr test et modifi lorsque les premiers toxicomanes sont venus Les toxicomanes porteurs d un k pa ont commenc consulter au Centre de Sant d s la premi re semaine Chacun tait vu une premi re fois en consultation le protocole d interview servait de guide l entretien l issue duquel tait r alis un test HIV Un deuxi me entretien avait lieu la semaine suivante au cours duquel tait remis le r sultat du test Nous avons eu avec eux des entretiens directifs semi directifs ou en profondeur Nous avons r assorti r guli
7. ne doit pas tre limit e dans le temps 1 souhaite une op ration coup de poing Les 6 autres ont manifest un doute quant l efficacit d un message de longue dur e L un d entre eux pense en effet qu un message r p titif peut entra ner une protestation de la part des toxicomanes _ non limit e Ea plusieurs mois quelques sem a as ren nn p Es ten C coup de poing Pa pete ME Le QUE s k CE Che per aN CET 7 Hp past irio h petils Stat AN pres A verront EEA NEAN A PES ini A o PEA Loue ia an Sanau x SEA PS re en ee HE cr aas ne at D Pr sis Te rer is He Ne Er FANS EAN Dur e souhait e de la campagne Les motivations exprim es lors des entretiens sont les suivantes r le de sant publique des pharmaciens attrait du dialogue avec les toxicomanes action sur un ph nom ne touchant la jeunesse pr vention et information Sida action utile processus d identification pense ses enfants Apr s la campagne 6mois plus tard 14 pharmaciens pensent toujours que l action a t int ressante et 4 qu elle a t int ressante et difficile r aliser A Opinion sur la campagne TRAITER e ee enikan Syy amp e i A He e SLA MER ORNE E TA IQ Nane te en ta r tow were ste o D vr esetet es o p sue 3 AE ee ae t 3e tele lois TT ES te ET EU g h GT s k a ERR EN SH euer Ahen Le ee nr Ha aih ia sge i amns ise si e
8. trouv indiff rent Un l a trouv frustrant j aurais voulu la poudre Un l a trouv discriminatoire pourquoi moi 11 sont pr ts participer une tude sur le comportement des U D I V Ils l vent l anonymat en donnant leur adresse et leur t l phone et souhaitent conna tre le r sultat de ce travail 17 2 Le Toxicomane et le pharmacien 8 toxicomanes pensent qu acheter une seringue en pharmacie n est pas facile g ne honte culpabilisation 3 d entre ceux ci ont une toxicomanie l V post rieure la loi de 1987 Les 8 U D I V dont la toxicomanie est ant rieure la loi de 1987 pensent que cette loi a t trop tardive 2 pensent tre s ropositifs de ce fait 6 ont eu un proche contamin avant 1987 9 ont not une am lioration de leur relation avec l officine depuis la campagne moindre culpabilisation assouplissement meilleur climat Tous connaissent les pharmacies de Paris ouvertes apr s 22 heures et apr s minuit Tous souhaitent que le pharmacien reste la principale source d approvisionnement de seringues et sept d entre eux souhaitent un syst me d approvisionnement compl mentaire pendant la fermeture des officines 6 ne souhaitent pas que ce syst me d approvisionnement soit un endroit o discuter et 6 ne savent pas 18 3 Le Toxicomane et la sexualit 7 vivent seuls 3 en couple 2 alternent ces deux modes de vie 4 savent que leur
9. 0 Et AT Re EH rte Rate pd ER 12 CR gt pi Deni ren te S FRERE Ati H ian ar make ar iaa an pana epr de Nombre de ventes hebdomadaires de seringues Dans 18 pharmacies ce sont les seringues insuline qui sont tr s majoritairement demand es par les toxicomanes 8 pharmaciens sur 20 vendent 5 F la seringue 4 la vendent 3 F 5 la vendent 2 50 F deux francs cinquante cinq francs trois francs Prix des seringues 13 Dans 18 cas la demande de seringue n est pas associ e la demande d un autre produit Dans un cas cette demande est associ e au n ocodion Dans 18 cas sur 20 il n y a pas d ordonnance Apr s la campagne 12 pharmaciens ne seraient pas oppos s ce qu il existe un distributeur de seringues sur la commune pour r gler les probl mes d approvisionnement lorsque les pharmacies sont ferm es L un d entre eux propose de g rer un tel distributeur s il tait mis en place 6 y seraient oppos s Distributeur local de serinques 4 Le pharmacien et son client toxicomane Avant la campagne 9 pharmaciens sur 20 re oivent 1 10 toxicomanes dans leur officine par semaine 8 en re oivent de 10 20 et 1 en re oit plus de 20 6 pharmaciens consid rent leur client le toxicomane plut t fid lis e 5 la consid rent plut t diversifi e 8 la consid rent mixte 9 pharmaciens sur 20 pensent que la fr quentation de cette client le est perturbante pour
10. d s le d but Les conseils des Docteurs Aim CHARLES NICOLAS et Didier TOUZEAU et l aide d Anne COPPEL nous ont t pr cieux SOMMAIRE INTRODUCTION MATERIEL ET METHODES 1 La population 2 Les pharmaciens 3 La campagne de pr vention 4 L outil de communication 5 Les toxicomanes 6 Les crit res d inclusion dans l tude II RESULTATS Les pharmaciens 1 Le point de vue des pharmaciens sur la campagne de pr vention 2 Attitude et comportement des pharmaciens 3 Le pharmacien et la seringue 4 Le pharmacien et son client toxicomane 5 le pharmacien et la prevention du Sida B Les toxicomanes 1 Les toxicomanes et la campagne 2 Le toxicomane et le pharmacien 3 Le toxicomane et la sexualit 4 Le toxicomane et la seringue 5 Le toxicomane et le Sida III DISCUSSION 1 Exp riences et tudes ant rieures 2 L officine pharmaceutique 3 L outil de communication et les toxicomanes 4 Les besoins d information des toxicomanes CONCLUSION INTRODUCTION Le D partement du Val de Marne a t d sign en 1990 par l AFLS Site Pilote pour la pr vention du Sida C est dans ce cadre que l quipe du Centre de Sant Municipal d Ivry sur Seine qui collabore avec les pharmaciens travers les prescriptions qu elle d livre une partie de leur client le et qui accueille depuis plusieurs ann es des toxicomanes a pr sent un projet de pr
11. ens de mieux conna tre les Centre d Accueil Sp cialis s pour toxicomanes 14 de conna tre l accueil sur la ville d Ivry Ed Ei FA ni j 5 12 O au i i ri 3 x E Ea gt d i Z p f HE L LA g avant campage apr s campagne Connaissance des Centres d Accueil 14 pharmaciens ont d j orient un de leurs clients au moins sur ces structures 11 estiment utile et 7 indispensable la r alisation d une plaquette d information sur les structures d aide et d accueil de la ville et du d partement 18 pharmacies souhaitent que leur personnel puisse b n ficier d une information gratuite sur ce th me Cette action a suscit chez 16 pharmaciens l envie d aller plus loin dans leurs connaissances et leurs r flexions sur le Sida et la toxicomanie 12 EE EREA 3 Le pharmacien et la seringue Avant la campagne 18 pharmaciens trouvent que la loi de mai 1987 sur la lib ralisation de la vente des seringues est une mesure adapt e la situation actuelle Une personne pense le contraire une autre n a pas r pondu la question 9 pharmaciens vendent moins de 5 fois par semaine des seringues 10 en vendent de 5 20 fois seul un d entre eux en vend plus de 20 fois par semaine PS Sen ein r ce zi AAA EAER A HAK ARRE ee paene rsttitsite C moins de 5 z Hii de 5 20 M ea ERP A inasi p Ed plus de 2
12. ers diff rents ont t ouverts depuis 4 ans 90 des toxicomanes sont utilisateurs de drogues intra veineuses U D I V Plus de la moiti des U D I V suivis en file active sont s ropositifs H I V Par ailleurs 25 s ropositifs d tiologies diverses sont suivis au Centre de Sant 3 Sida av r s sont d c d s en 1991 Dans le Val de Marne selon l enqu te men e aupr s des m decins de ville S F T G A F L S 1991 43 des s ropositifs suivis en ville sont des s ropositifs contamin s par la seringue 2 Les pharmaciens Les pharmaciens ont r pondu un premier questionnaire suivi d un entretien non directif I s agissait de mesurer le v cu des pharmaciens par rapport la loi de 1987 de savoir combien de seringues taient vendues comment elles l taient comment les pharmaciens vivaient cette client le s ils se sentaient concern s par la pr vention du Sida de mesurer le nombre de toxicomanes diff rents fr quentant les pharmacies de savoir si la vente des seringues permettait d amorcer un dialogue avec les toxicomanes enfin de savoir s ils taient pr ts participer de fa on active une action de pr vention du Sida Un deuxi me questionnaire suivi d un entretien non directif tait propos 6 mois apr s 3 La campagne de pr vention il s est agi lors de chaque vente par chaque officine de la ville d une seringue non d livr e sur prescription m dicale de donner une
13. fait la d marche du d pistage volontaire Or les connaissances des risques par cet chantillon suppos tre mieux inform que la population g n rale U D I V sont insuffisantes voire erron es et contradictoires Par exemple si tous sont d accord avec l id e qu une seringue ne s utilise qu une fois ils se piquent en moyenne 3 2 fois par seringue Le seul canal d information qu ils ont est celui donn par d autres U D I V v hiculant des id es fausses favoris es par le caract re illicite de la pratique intra veineuse que ce soit vis vis du Sida de l h patite de la candidose de la qualit des produits de l infection veineuse Les mieux inform s ont encore des comportements risque favoris s par la p nurie la nuit et le week end ceux qui voudraient garder leur seringue personnelle sur eux seule m thode radicale de protection en sont dissuad s par l attitude de la police La quasi totalit ont lev l anonymat et sont pr ts participer un travail de r flexion collectif Cette tude partant de leurs pr occupations de leur besoin de connaissance de leur langage permettrait de mettre en place un travail d information cibl sur la promotion de leur sant sans condition de sevrage pr alable par le canal de la distribution des seringues 23 CONCLUSION En France en 1992 les toxicomanes V constituent le second groupe H I V au plan national Le nombre de cas d clar s de S
14. he la recherche action men e Ivry se propose en plus d tudier l impact d une telle campagne sur les U D I V eux m mes et de rep rer avec eux les moyens mettre en oeuvre pour freiner la contamination par la seringue le fait que ce soit une structure d accueil et de soins locale le Centre de Sant qui m ne l action qu elle soit connue des pharmaciens du r seau local de pr vention et des U D I V autorisait cette approche 2 L officine pharmaceutique Les pharmaciens abordent quotidiennement la toxicomanie par le biais de la vente de nombreux m dicaments licites de substitution codeine et benzodiazepines Avec la vente des seringues les officines pharmaceutiques ont vu leur r le modifi par la loi de 1987 au d but r ticents se sentant devenir les complices du dealer et favoriser la toxicomanie I V leur opinion a volu Leur large adh sion la campagne de proximit men e Ivry sur Seine 18 pharmaciens sur 20 montre qu ils sont pr occup s par le probl me du Sida et sont pr ts par leur place privil gi e tre des acteurs de pr vention du Sida face l extension de l pid mie chez les toxicomanes 21 Lors des entretiens suivant les enqu tes 11 pharmaciens font des propositions spontan es sur les pr servatifs dont ils encouragent une plus large distribution Ils ne souhaitent pas avoir le monopole de la distribution des seringues et font des propositions sur le
15. ida s accro t plus rapidement chez les toxicomanes que parmi tous les autres groupes de transmission Si la loi de 1987 sur la vente libre a frein le partage des seringues elle ne l a pas stopp La volont d endiguer les contamination de la population toxicomane passe n cessairement par une campagne cibl e sur ceux ci A Ivry c est la pharmacie passage oblig du toxicomane qui leur a d livr un message au moment de la vente des seringues Le faible niveau de connaissances des modes de contamination H I V et l observation des comportements risques chez les toxicomanes interview s soulignent leur besoin d informations pr cises t A La rapidit avec laquelle les toxicomanes locaux ont t touch s l adh sion importante des pharmaciens cette action justifieraient que des campagnes de proximit grande chelle en direction des toxicomanes travers les pharmacies soient men es 24
16. information sp cifique sur le mode d emploi de la seringue assortie d une distribution simultan e d un pr servatif et de favoriser l acc s d pistage s rologique HIV local gratuit Apr s une premi re r union invitant m decins pharmaciens municipalit partenaires sociaux commissaire de police au cours de laquelle a t annonc le projet g n ral un groupe deux m decins une psychologue s est charg de rencontrer syst matiquement les pharmaciens et leurs personnels dans leurs officines 4 L outil de communication Un travail d laboration de l outil de communication a t men avec les toxicomanes eux m mes avec une cole de communication EMSAT Paris dont les l ves ge moyen 18 ans ont particip un concours Au gagnant du concours un mini jury compos par l quipe du Centre de Sant a propos la r alisation graphique du message Ce message simplifi au maximum s est av r tre le suivant Qui se pique s y frotte Une seringue comme un pr servatif ne s utilise qu une fois Le tout est accompagn d un graphisme de seringue fa on BD Le sachet dans lequel seraient vendues les seringues reprenait ce slogan affich sur les vitrines des pharmacies Dans le sachet en m me temps que la seringue un emballage original du pr servatif est r alis C est celui que les toxicomanes ont l habitude de reconna tre comme tant l emballage dans lequel ils ach tent la poudre qu
17. lorsqu ils entendent un message de pr vention adapt leur pr occupation et leur langage C est dans ce sens que le clin d oeil du k pa branch l int rieur et de l emballage pharmaceutique soft l ext rieur a march il a convenu aux pharmaciens qui n taient pas tenus d tablir un contact verbal qu ils jugent difficile et ceux des toxicomanes pr ts se responsabiliser vis vis de leur sant chez qui le message a fait tit Les r sultats expos s nous font consid rer qu en moins d un mois la quasi totalit des toxicomanes de la ville ont t touch s par le message Le message tait volontairement concis I ne comportait pas d information sur tous les comportements concrets risques li s la seringue et au mat riel d injection tels que ceux mis jour par les entretiens en profondeur que nous avons eus 22 4 Les besoins d information des toxicomanes Comme pr vu les U D I V qui ont t vus ne sont pas repr sentatifs de la population g n rale U D I V 8 d entre eux avaient fait des test it ratifs dans les deux derni res ann es le taux de s ropositivit 25 est inf rieur nos chiffres d U D I V s ropositifs suivis en file active gt 50 a contrario 2 des 3 qui n avaient jamais fait de test sont s ropositifs Ces trois donn es corroborent l id e que ce sont les mieux inform s des risques les plus responsabilis s sur leur sant qui ont
18. partenaire actuel est s ron gatif 2 savent qu il elle est s ropositif ve et 6 n ont pas de partenaire attitr Lors de la rencontre avec un nouveau partenaire 6 prennent toujours des pr cautions avec mon amie pour la prot ger depuis que je sais tre s ron gatif 6 n en prennent pas toujours dont 4 presque jamais 4 Le Toxicomane et la seringue 7 ont commenc se piquer entre 15 et 17 ans 5 l ont fait entre 18 et 22 ans Lorsque l on propose une seringue d j utilis e un U D I V en manque qui a la poudre en poche mais pas de seringue 7 la prennent et la d sinfectent 2 ne la prennent que si le propri taire est s ron gatif 3 peuvent la prendre sans la d sinfecter dans ces cas l on est d chir s l alcool et l ambiance cette heure l les pharmacies sont ferm es Lorsque l entourage d un U D I V lui demande sa seringue plusieurs r actions 7 donnent leur seringue usag e sachant tre s ron gatifs 1 c est leur probl me 5 s ils me donnent de la poudre en change apr s m tre shoot 1 5 ne la donnent pas dont un se savait s ropositif et un pensait l tre Une seringue est utilis e de une sept fois moyenne 3 2 Dans trois cas la seringue est syst matiquement jet e et d truite apr s usage Dans 9 cas la seringue est r utilis e parceque C est la nuit et c est dimanche 2 cas C est une question d argent 3 cas II me reste de la poudre 4 cas
19. pmsanee asesi s z m Akerra zs nm ant Et er cran 9 de rT LT rap een 4 mes cd z T Sey Ra Re ST miaa gt AIRES pr 1 E Le 4 she REED RES PART LATE pres pd gai ein e 1 7 00 0 MR 7 M an dm PB D mt nm PMU a a mn ee Cu SLA Birita i a AG 1 j indie nb LCD Panel 4 hi ariin Hi rT 1 int ressante 7 ont pu d livrer syst matiquement un message avec la seringue 11 n ont pu d livrer de message syst matique soit du fait du refus du toxicomane soit du fait du caract re r p titif du message soit du fait des conditions de d livrance non confidentialit D livrance du message 12 10 y 8 6 4 10 2 syst mat non syst mat B Pour 7 pharmaciens la campagne n a pas eu d impact sur le nombre de seringues et de pr servatifs vendus ni sur le nombre de toxicomanes fr quentant leurs officines Pour 11 d entre eux les nombres ont vari diminution des seringues et des toxicomanes dans 4 cas augmentation des seringues et des toxicomanes dans 3 cas augmentation des pr servatifs dans 4 cas 18 pharmaciens souhaitent conna tre le nombre des tests pratiqu s pendant la campagne les l ments d terminant l efficacit de l action tant selon eux le nombre de d pistages pratiqu s la modification du comportement vis vis de la seringue et ou du pr servatif l augmentation de la vente des seringues et ou du pr servatif 2 Attitude et comportement des pharmaciens 19 pharmaciens s
20. rement les pharmacies avec lesquelles nous sommes rest s en contact permanent En f vrier mars 1992 un questionnaire d valuation de la campagne a t soumis l ensemble des pharmaciens qui y avaient particip 6 Les crit res d inclusion dans l tude Pour les pharmaciens nous avons retenu les crit res suivants tre install sur le territoire de la ville d Ivry avoir donn son accord pour la campagne de pr vention accepter la vente des seringues aux toxicomanes Pour les toxicomanes nous avons retenu les crit res suivants tre toxicomane par voie intra veineuse se pr senter la consultation du Centre de Sant avec le k pa avoir obtenu le k pa dans une pharmacie de la ville d Ivry II RESULTATS GENERALITES 18 pharmaciens sur 20 ont accept de participer la campagne 2 ont refus l un ne vend jamais de seringues aux toxicomanes l autre r cemment install en officine pour des raisons de s curit ne souhaite pas attirer cette client le Il A LES PHARMACIENS 1 Le point de vue des pharmaciens sur la campagne de pr vention Avant la campagne 14 pharmaciens pensent que cette action est tr s int ressante 4 y adh rent mais pensent qu elle est difficile r aliser Concernant la dur e de l action 9 pharmaciens pensent que celle ci doit s taler dans le temps et ce sur plusieurs mois 4 pensent que cette action
21. s probl mes pos s par la p nurie nuit week end lis voquent les risques des seringues souill es tant pour la population g n rale souhait de mise en place de syst me de r cup ration et de destruction que pour les toxicomanes syst me d change des seringues ou de distributeurs I faut noter que la participation la campagne de pr vention du Sida am ne les pharmaciens revoir un probl me qu ils jugent difficile celui de la place du toxicomane dans l espace pharmacie et de leur r le de pharmacien face au toxicomane certains reconnaissent tre plus pr occup s aujourd hui par le Sida qu ils ne l taient jusqu alors par la toxicomanie leur r le dans la pr vention du Sida est v cu comme plus important apr s la campagne 20 que ce soit par le biais de la vente des seringues 120 des pr servatifs 200 que par la connaissance des structures d accueil 175 Tous souhaitent apr s la campagne am liorer leurs connaissances et celles de leur personnel dans ces domaines 3 L outil de communication et les toxicomanes Les possibilit s de communication dans la pharmacie avec les toxicomanes sont limit es En r gle g n rale ils posent peu de questions sont press s aux heures d affluences Acqu rir des techniques de communication pour des professionnels de la sant habitu s travailler sur la demande est difficile Mais des exemples montrent que les toxicomanes modifient leur comportement
22. test il y a cinq ans s ropositif il venait chercher une confirmation et une prise en charge m dicale h patite C 3 n avaient jamais eu de test 2 se sont r v l s tre s ropositifs pour le H 1 V ainsi que pour l h patite l un B l autre C 5 voquent spontan ment le probl me du port de la seringue et de l attitude de la police interpelletion des U D I V porteurs de seringues qu ils jugent contradictoire avec la vente libre et qui les incite ne pas la garder sur eux et en utiliser d autres souvent souill es 20 II DISCUSSION 1 Exp riences et tudes ant rieures Fr quentes l tranger Grande Bretagne Pays Basque espagnol Italie Suisse les tudes et actions men es aupr s des pharmaciens sont rares en France Notons l enqu te du G E D A S Malaises dans les officines G E D A S Grenoble nov d c 1990 l action men e la Goutte d Or Paris Association E G O et celles men es Marseille par l A M P T en 1990 91 aupr s des pharmaciens du quartier La Rose Aupr s des toxicomanes les tudes qui ont t men es sur les pratiques de partage des seringues des U D I V l ont t essentiellement autour des exp riences d changes de seringues 1 aupr s des toxicomanes incarc r s 2 des toxicomanes interpell s par la brigade des stup fiants 3 et par l I R E P 4 Par rapport l action marseillaise dont elle se rapproc
23. ur 20 pratiquent la vente de seringues dans leur officine Un refuse la vente syst matiquement car il rejette cette client le Dans un autre cas la vente est accept e ou refus e selon la personne mari ou femme qui tient l officine au moment de la demande 15 vendent des seringues depuis la loi de mai 1987 sur la lib ralisation de la vente 3 les vendent depuis 1989 Un les a toujours vendues Avant la campagne 14 pharmaciens vendent sans r serve les seringues 4 refusent occasionnellement la vente Les raisons invoqu es sont une demande r p titive la toxicit du produit l absence de correction et les demandes excessives d livrance de seringues 14 Se 10 sans r serve refus occas refus total 11 Le dialogue apr s l achat est souhait par la moiti des pharmaciens Il est rarement le fait du client 12 pharmaciens sur 20 ne connaissent pas les Centres d accueil sp cialis s pour toxicomanes 4 d entre eux y ont d j orient quelqu un Tous les pharmaciens de notre tude sont pr ts donner une information sur ces services 17 pharmaciens souhaitent l organisation de r unions inter professionnelles de formation 1 ne le souhaite pas 1 autre pense que la prise en charge doit tre m dicale La moiti des enqu t s pensent que le dialogue sur le Sida et la toxicomanie peut tre abord facilement avec la client le Apr s la campagne Cette action a permis 9 pharmaci
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