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inspecteurs du travail (les) aux prises avec l`evaluation des risques

1. approprier d y associer les salari s leurs repr sentants Je crois que c est pour eux pour elle galement et pour nous quelque chose de tout fait nouveau comme d marche d o effectivement leurs dif ficult s mettre a en uvre Ils manquent ef fectivement de m thodologie pour y arriver Interviewer Donc tu as prescris tu disais dans une entreprise dans quelques entrepri ses Serge Dans quelques entreprises oui Sou vent ils s en sont sortis en faisant appel un intervenant ext rieur Je pense que a va tre de plus en plus la pratique beaucoup d entre prises font appel un consultant ext rieur Je pense que l valuation des risques va tre un fromage consid rable pour les organismes qui se sont lanc s l dedans et qui vont tre capa bles effectivement d apporter un plus aux en treprises qui le demandent Interviewer a te pose un probl me Serge Non Pas particuli rement Je crois qu on sera de moins en moins amen faire le contr le direct et de plus en plus effectivement avoir ventuellement ce qu on peut appeler une politique de mission dans les entreprises d impulsion vis vis des entreprises Donc moi a ne me d range pas que les entreprises prennent en charge leur propre probl me et qu partir de l elles mettent en place un cer tain nombre d l ments pour arriver mieux ma triser les risques qu elles g n rent Je
2. inspecteur est autre chose que prescripteur il est n gociateur p dagogue pr ven teur Mais il adopte cette posture le plus souvent son corps d fendant En effet 80 des inspecteurs vont r cuser cette image de n gociateur ou d animateur tandis qu un tiers seulement se d finit comme pr venteur et un peu moins de la moiti valorisent l activit de convaincre les employeurs parmi les attraits du m tier DossiER Imaginons un contr le l entreprise tant une entreprise comme on les conna t tous savoir avec plein de probl mes que ce soit des pro bl mes en mati re d hygi ne et de s cu ou des probl mes sur d autres aspects du Code du tra vail On va se retrouver avec une liste la Pr vert qu est ce qu on en fait de cette liste la Pr vert Voil donc je crois qu il faut hi rarchiser un peu nos th mes d intervention si on veut arriver avancer quoi parce que si tu mets tout sur le m me plan mon avis il y a un grand risque parce que dans trois ans les choses seront toutes en l tat Parce qu on n a pas su par quoi commencer voil Ran On comprend d s lors que cette accommodation rel ve d un mode de r gulation que l on pourrait qualifier de d cision clair e SAGLIO 2001 dans laquelle l employeur reste assujetti au Code du travail et les salari s prot g s par l Inspection Il n y a pas le p
3. Les agents des CRAM se sont vus enjoindre par leur institution de se d marquer de l inspection et de l image du contr leur au profit de celle du technicien et du gestionnaire des risques 56 maniant le recours aux incitations financi res Les m decins cultivent le registre de la confiance au ser vice de laquelle ils mettront leur expertise m dicale le colloque singulier avec les salari s et leur discr tion D s lors les coop rations qu ils nouent sont le Dossier plus souvent informelles voire clandestines et ils ne saisissent l inspection qu en derni re extr mit Une action publique tardive et h sitante en mati re d valuation des risques Depuis le d but des ann es quatre vingt dix le mi nist re charg du travail et la plupart des acteurs ins titutionnels pr sentent l valuation des risques comme une pi ce ma tresse et novatrice de la d mar che de pr vention des risques professionnels Pour autant la concr tisation sur le terrain se fait longue ment attendre Nous avons analys plus haut les obs tacles auxquels la profession des inspecteurs se heur tait pour s emparer spontan ment de cette obligation D s lors on peut s interroger sur l existence d une v ritable action publique en mati re d valuation des risques professionnels et notre regard se dirige vers les dimensions normatives cognitives et les jeux d acteurs L action normative en mati re d valuation des
4. Selon le sens qu on lui donne l valuation des risques pro fessionnels peut ainsi laisser plus ou moins de place 36 La pr vention des risques professionnels voie principale pour am liorer les conditions de sant et de s curit des hommes dans l en treprise et pour r duire le plus possible le co t des accidents du travail et des maladies professionnelles est un investissement dont il est at tendu un retour la fois aux plans humain social et conomique in troduction de la plaquette Les priorit s pour demain la politique de pr vention des risques professionnels CNAM mars 1997 40 pages Par approche gestionnaire nous entendons une approche qui prend en compte la rationalit conomique dans la pr vention et qui r cuse la notion de risque z ro Nous aurions pu opposer les approches d terministes tendant l radication du risque et probabilistes tendant g rer l quilibre entre des risques concurrents cf DOURLENS VIDAL NAQUET et Dupuis 2002 Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 79 e au d bat social et la subjectivit des salari s ou au dire d expert Elle peut aussi accr diter une ap proche gestionnaire des risques en rupture avec la th se ant rieurement dominante de l radication des risques La toute r cente expression d une doctrine du minist re du travail dans sa circulaire du 18 avril 2002 57 devrait uvrer
5. e d un inspecteur de deux con tr leurs et d un secr tariat Nous avons fait le choix de ne pas inclure les contr leurs du travail dans notre enqu te pour deux raisons d une part le minist re ne dispose pas d une base de donn es sp cifique aux contr leurs du travail en section d inspection qui nous aurait permis d appr cier la repr sentativit de l chantillon des contr leurs qui nous auraient r pondu les contr leurs en section constituent moins d un tiers du corps des contr leurs du travail d autre part leurs diff rences avec les inspecteurs en ce qui concerne le statut carri re et pouvoirs diff rents et le milieu d intervention les contr leurs interviennent quasi exclu sivement dans les entreprises de moins de 50 salari s auraient introduit des biais dans les r ponses une enqu te unique Pour autant nous consid rons que les inspecteurs de par leur pass de contr leur pour la moiti d entre eux par leur proximit avec les contr leurs en section et par les interventions qu ils op rent aussi dans des petites entreprises disposent d une connaissance des entreprises qui donne nos analyses une pertinence qui d passe celle du cercle des inspecteurs et des grandes entreprises pour embrasser l ensemble des agents de contr le et des entreprises Nous sommes confort s dans notre point de vue par le fait que l analyse des questionnaires n a pas fait merger de diff rence significative de
6. employeur qui renforce leur l giti mit particuli rement n cessaire pour justifier ult rieurement leurs prescriptions et notamment l valua tion des risques pour laquelle ils sont peu outill s ju ridiquement et conceptuellement Un diagnostic confront aux limites de l expertise technique L inspecteur est parfois confront des difficult s pour se forger une conviction et constater les risques qu il pressent Sa charge lev e de travail les multi ples plaintes et demandes d enqu tes qu il re oit l incite alors zapper Il espace ses visites sans pour autant se donner les moyens de se forger un ju gement travers le recueil d avis des autres acteurs de la pr vention ou la prescription d une valuation des risques C est notamment le cas des entreprises haute technologie DossiER Par contre l en mati re d valuation des risques j ai en t te une autre boite dans la quelle je n ai pas dans laquelle je n ai pas re mis les pieds depuis un certain temps Et alors cette bo te quand je suis arriv j ai fait une visite de l entreprise Bon je ne veux pas dire que c est une visite touristique parce que j y ai quand m me pass une journ e Euh mais qu est ce que j ai identifi comme risque au bout de cette journ e franchement pas grand chose Mais quand m me euh leur leur produit est dangereux On n a pas vu grand chose quand on visite
7. inspecteur en interrelation non normative il se pose et pose des questions avec son environnement mais ils sont aussi cons titu s de rappels normatifs qui anticipent la contes tation dont font l objet ses prescriptions Ainsi il va 23 PPSPS plan particulier pour la s curit et la protection de la sant Ces plans labor s par les employeurs lors des op rations de construc tion ou de sous traitance d crivent les mesures de pr vention adopt es r sultant de l analyse des modes op ratoires et des risques Les inspec teurs reprochent aux employeurs de photocopier les plans d un chantier l autre o 74e Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 24 Le film Evaluer pour pr venir auquel fait r f rence l inspec teur est un outil p dagogique con u par le groupe de travail r gional sur l valuation des risques en PACA financ et distribu par le minis t re du travail tester la faisabilit des prescriptions qu il envisage de formuler en conclusion de son contr le 2 N DopiER 1986 a montr comment les inspec teurs du travail op raient dans leurs prescriptions une accommodation de la loi prenant en compte les pro bl mes techniques conomiques et sociaux de l en treprise Cette accommodation se concr tise par le choix de relever les infractions par proc s verbal ou d exprimer un simple avertissement par l intensit du suivi de l entreprise par l agent ou par une h
8. s par un accident pour aller vers les textes Mais sa perception du concret la lecture qu il en fait est la plupart du temps la transposition des textes qui ont ainsi fa onn sa connaissance techni que Si son exp rience lui a appris rep rer de nom breuses situations risque elle lui a aussi appris qu en cas de conflit avec le chef d entreprise son autorit ne l emporte que pour les situations o il dis pose d un pouvoir de sanction p nale fond sur un texte On a tendance m couter parce qu il y a toujours toujours la carotte et le b ton quoi Et surtout le b ton ce n est pas parce que je suis plus convainguant qu un autre c est parce que Hum hum on se dit que quand m me l autorit r galienne qu on a in t r t faire ce qu il dit parce que sinon a va c des bulles quoi hein L arme p nale pos sible est quand m me un argument tr s fort Christian Pour conomique que soit l invocation d un texte pour clore une discussion avec l employeur la quali fication juridique du risque travers le rapproche ment d une situation risque d un r glement la d fi nissant comme telle constitue un travail de recherche continuel et parfois tr s co teux pour les agents Les inspecteurs sont attach s au constat des non conformit s constitutives d autant d infractions car comme les accidents du travail elles constituent une d faillance de l
9. travail Que dire pourtant des rapports de v rifications d appareils de levage d installa tions lectriques ou d installations du BTP im pos s par les vieux d crets du 23 ao t 1947 du 14 novembre 1962 et du 8 janvier 1965 que les plus anciens d entre nous ont mani pen dant des d cennies sans se douter tel M Jour dain qu ils participaient ainsi de la d marche d valuation des risques Gazette sociale Ile de France f vrier 2002 En effet lors de leurs visites les inspecteurs s ef forcent de proc der une identification des situations dangereuses et un classement de leur importance Le sens qu ils donnent l valuation des risques cor respond cette activit pour les deux tiers d entre eux elle consiste mettre en vidence les non conformit s 17 et mettre plat l cart entre le travail prescrit et le r el pour 80 d entre eux elle consiste hi rarchiser les risques fixer des priorit s et pour 90 faire appara tre des ris ques cach s ou non reconnus Interviewer Qu est ce que c est pour toi l valuation des risques Jo lle Je pense que c est quelque chose qu on a toujours pratiqu valuer les risques et les hi rarchiser m me si on ne le faisait pas de mani re tr s tr s formelle nous en tant que service on a toujours pratiqu Ainsi l agent s lectionne et hi rarchise les ris
10. apprentissages individuels et col lectifs D s lors la notion d valuation des risques de mande tre refond e La pratique de diagnostic peut tre assimil e une valuation partielle comme dans cet extrait d entre tien L valuation des risques pour moi c est ef fectivement analyser les risques au poste de travail en associant les op rateurs et les re pr sentants du personnel Enfin moi je lai toujours pr conis e et pratiqu e Quand je vais dans une entreprise j interroge les op rateurs sur leur poste de travail s il y a eu un accident ou si j ai des doutes sur une machine ou si mais enfin c est pas une analyse tr s ap profondie d un poste On va privil gier des ris ques m caniques on va privil gier des risques tangibles quoi vidents Apr s on va pas s at tarder sur les postures de travail ou des choses comme a je pense pas Jo lle Ou bien elle se confond avec l enqu te accident du travail Certains disent qu on faisait d j des valua tions des risques c est vrai que j ai men pas mal d enqu tes d accident du travail l occa sion desquelles j ai pu tre amen e une sorte de reconstitution d une r alit donc finale ment on le faisait sans le savoir quelque part Mais enfin bon la prescription en elle m me de l valuation des risques je le fais depuis que j ai pris conscience travers le travail qu on a fait dan
11. crois que la d marche elle est tr s s duisante La faible capacit de prescription de l valuation des risques Paradoxalement les inspecteurs prescrivent peu l valuation des risques Cette situation est li e la difficult de mobiliser les ressources juridiques co gnitives et coop ratives Jusqu l entr e en vigueur de la p nalit sanctionnant le d faut d valuation 2 les inspecteurs du travail r clamaient peu aux entre prises la mise en uvre de cette d marche Un tiers d entre eux n avait aucune pratique dans ce domaine Sur 122 interventions d inspecteurs en entreprise centr es sur les questions de sant s curit 22 nous en avons identifi 6 relatives un suivi ou une pres cription de l valuation des risques Et elles n ont t le fait que de la moiti seulement des agents concer n s Le faible investissement des inspecteurs dans l valuation des risques est ainsi mettre en relation 21 Le d cret du 2 11 2001 a institu une contravention applicable compter du 2 11 2002 22 Constituant la moiti environ des interventions en entreprise de ces agents Enqu te sur l activit de 6 inspecteurs durant les mois de jan vier f vrier mars 2002 Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 73 e avec l absence de p nalit qui a longtemps pr valu puisque pr s de 50 des inspecteurs se disaient dans l incapacit d agir faute de sanction p nale La fa
12. e if JAMONS 1973 DoDIER 1989 D un autre cot cet empi risme de l agent l expose une critique sur ses choix individuels et sur la perte d efficacit collective d une inspection dont l action n est de ce fait pas rationalis e Un diagnostic assimil une valuation des risques un point de vue controvers Si le Code du travail et l ensemble des agents at tribuent l obligation d valuer les risques aux seuls employeurs il n en reste pas moins que les deux tiers des agents consid rent depuis toujours valuer les risques l occasion de leurs contr les Issue en tota lit du corps une partie de leur hi rarchie partage ce point de vue Ainsi Louis TRIBOT Directeur Regional du travail de l emploi et de la formation profession nelle crivait en f vrier 2002 11 La remise en cause de l quation un risque un dommage est en core plus v rifi e en ce qui concerne les atteintes la sant En g n ral les relations entre travail et sant ne s explicitent pas sur une base monocausale D CRU et S VOLKOFF 1996 12 Daniel LEJEUNE directeur du travail Actes du colloque r gional cinquantenaire de la m decine du travail du 17 d cembre 1996 p 15 13 Pr s d un tiers des inspecteurs interviennent dans la formation ini tiale ou continue de leurs coll gues 14 Ce constat est r current et confronte le minist re du travail un di lemme laisser l
13. est aussi orient par la repr sentation des risques qu ont les agents qui as socient de mani re privil gi e les questions de sant s curit l activit industrielle et aux chantiers de construction Aussi le choix de l entreprise contr l e oriente le diagnostic qui sera accompli Un autre fac teur de choix est constitu par la demande sa voir les interpellations parses de ses propres coll gues et des autres pr venteurs institutionnels les plaintes qu il a re ues des salari s ou de leurs repr sentants et les demandes des employeurs Face cette demande l tablissement de choix strat gi ques individuels ou collectifs par les agents l exis tence d une politique de service sous forme de priorit s ne p sent pars lourd Nous avons constat que dans la grande majorit des cas la s lection de l tablissement et du th me de la visite constituait une r ponse une demande ponctuelle 1 Cette ind termination de l action de l agent cons titue pour lui tout la fois les bases d une l gitimit fond e sur la disponibilit et l adaptation et une ma ni re ludique et discontinue d acqu rir la ma trise ju ridique et technique du code du travail C est aussi un moyen de s opposer au contr le de son ac tivit sachant que la pr servation de l autonomie est une constante dans cette profession qui jouit d une ind pendance statutaire controvers
14. inspection assurer une r gulation de proximit en r pondant aux multiples demandes ou bien rendre lisible l action de l inspection en se donnant les moyens de l accomplissement des prio rit s d finies e 70 o Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 15 N DODIER a montr aussi comment une grande partie de l activit des inspecteurs est faite de l exploitation des opportunit s constitu es par les informations qui leur parviennent des repr sentants du person nel et dont ils tirent parti pour se constituer des relais d action dans l entreprise dont ils pourront avoir besoin dans le cadre de leur action g n raliste ajouterions nous N DODIER Mod les d entreprises et pr vention des risques professionnels l action des inspecteurs du tra vail in Cahiers du centre d tude de l emploi n 30 1987 16 Les controverses sur l ind pendance portent sur l tendue de l autonomie et l interpr tation de la convention n 81 de l OIT qui la pr voit La haute hi rarchie la limite la libre d cision de l agent sur les suites donner un contr le la majorit des agents y ajoute le choix des entreprises visit es si ce n est aussi des axes des contr les Le d bat sera sans doute vif entre nous sur le r le que l inspection du travail doit jouer dans cette probl matique qu on nous pr sente comme tellement novatrice et qu on nous pro pose comme r ponse universelle aux risques du
15. la CRAM le m decin du travail Chantal Non je ne les ai pas rencontr s mais toutes mes interventions ont donn pr a lablement lieu des contacts ce que je ne fai sais pas avant C est dire que je contacte le m decin du travail et l agent de la CRAM pour avoir leur point de vue sur l entreprise savoir s ils seront pr sents au CHSCT m me propo ser ventuellement une visite ensemble alors avec parfois des r actions n gatives comme l autre fois un m decin du travail qui manifes tement ne le souhaitait pas Donc j ai beau coup plus qu avant cette approche un peu plus pluridisciplinaire disons de l intervention Je prends soin quand m me de savoir qui est le m decin du travail et quelle est son action dans l entreprise si tant est qu il y ait une L on a d j organis deux r unions avec les m decins du travail du secteur et avec le ser vice de pr vention de la CRAM pour chan ger les informations pour un peu cibler les en treprises et puis pour aussi essayer de tra vailler ensemble sur des domaines o je pense que c est difficile de travailler seul L absence de vision strat gique de la majorit des agents sur les coop rations avec les autres acteurs est aussi partag e par les associations d inspecteurs qui s expriment peu sur les coop rations avec les profes sionnels de la pr vention L une incline vers le d ve loppement de coop rations pr con
16. la construction d un r f rentiel tant pour les inspecteurs du travail que pour les autres acteurs de la pr vention Durant les ann es quatre vingt dix le minist re charg du travail a t polaris par les questions d emploi et de modernisation des entreprises avec l organisation du travail comme levier d action C est cet objectif qu il a invit ses services et lANACT uvrer en priorit au cours des derni res ann es Si l valuation des risques est appr hend e depuis la fin des ann es quatre vingt dix dans les circulaires comme un axe structurant des d marches de pr ven tion que les inspecteurs doivent encourager et contr ler la politique du minist re demeure h sitante 58 L absence de politique de formation des agents ce sujet et une r cente circulaire invitant un trai tement all g de l obligation nouvellement insti tu e attestent du d ficit de portage socio politi que de la pr vention et en particulier de l va luation des risques Souffrant d une absence de v ritable politique de pr vention des risques professionnels l institu tion de pr vention de la s curit sociale n est gu re mobilis e sur la question de l valuation des risques Pour avoir proc d pendant des ann es la place des entreprises aux analyses de risques les ing nieurs techniciens et contr leurs de pr vention qui la composent ont du mal ro
17. les repr sentants du personnel les inspecteurs ont n anmoins leur gard un sentiment de convergence en mati re de sant s curit Mais les collaborations avec les m de cins du travail et agents de la CRAM pour tangibles qu elles soient se limitent le plus souvent des changes lors des rencontres en CHSCT Mais ces rencontres sont rares Sur les 250 r unions de CHSCT auxquels les inspecteurs sont invit s chaque ann e ils ne participent qu une vingtaine dans les quelles l agent de la CRAM n est pas toujours pr sent et ils constatent bien souvent la position de re trait du m decin du travail plus l aise dans le col loque singulier que dans le forum du comit Pour autant chaque inspecteur aura l exp rience isol e et plus ou moins sophistiqu e d une action construite en commun avec la m decine du travail ou la CRAM La plupart des inspecteurs ne d veloppe pas de v ritable coop ration strat gique avec ces acteurs Le simple change d informations l emporte large ment sur la d finition de positions communes Les re lations sont informelles personnalis es et se nouent le plus souvent dans l urgence quand il y a un pro bl me et se pr tent peu une construction collective Les m decins ils nous appellent quand ils n y arrivent plus et nous on les appelle 35 Selon les termes de N DODIER articles pr cit s Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 TT e qua
18. n y connais rien C est tr s simple je suis tr s modeste l dessus je n y connais rien Christian Cette situation r sulte entre autres d une difficult prendre le temps de se documenter et d changer avec les autres experts Ainsi par exemple un tiers des inspecteurs n avaient toujours pas lu attentive ment les nouveaux textes relatifs au risque canc ri g ne six mois apr s leur parution 1 La moiti des IT consid rent n cessaires des formations lourdes 9 Dans cette citation comme dans les suivantes les phrases en carac t re gras ont t soulign es par nous 10 Les donn es quantitatives que nous donnons dans notre texte sont issues des r ponses notre questionnaire Travail et Emploi n 96 Octobre 2003 e 69 e pour la compr hension et l utilisation des textes rela tifs l hygi ne et la s curit Seul un quart d entre eux ont des entretiens fr quents avec les experts in ternes aux directions r gionales du travail que sont les ing nieurs de pr vention ou les m decins inspec teurs Notre enqu te tablit que les questions de sant au travail d organisation du travail de prise en compte du travail r el sont jug es complexes ou tr s complexes par pr s des trois quarts des inspec teurs r v lant ainsi les difficult s cognitives auxquel les ils sont confront s En effet ces notions rompent avec ce que l essen tiel des text
19. positions qui pr c dent Elle d nonce le fait que le concept de l valuation des risques est utilis pour pr ner la transformation fondamentale du r le de l inspection du travail l loignant de sa mission de contr le au profit d une d marche d accompagne ment des employeurs dans leur analyse des risques lt il est plus que temps que l INTEFP cesse de former des inspecteurs du travail au comportement aseptis assistants en valuation des risques pr venteurs de conflits et partenaires de l entreprise 5 Elle d plore aussi que l valuation des risques devient ainsi un instrument d auto r gulation qui permet l employeur d exercer une discr tion certaine pour d cider quelle est la marge de risque acceptable et ce faisant il va devenir fort difficile aux repr sen tants de l Etat d affirmer la force de la loi et d obte nir son application 6 La th se que nous d fendrons dans cet article 7 est que la vigueur de ce d bat interne l inspection 1 Directive du conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en uvre de mesures visant promouvoir l am lioration de la s curit et de la sant des travailleurs au travail 89 391 CEE dite aussi directive cadre 2 Statuts de l association Villerm 3 Avis de l Association Villerm publi dans Interd Its janvier 2000 le bulletin de liaison de l association 4 Rapport remis au BTS par Villerm Inter
20. r ponses selon que les inspecteurs sont pass s ou non pr alablement par le grade de contr leur du travail puise sa source dans l interrogation de la pratique des inspecteurs du travail que suscite l valuation des ris ques 8 En effet cette obligation interpelle la posture et l expertise des inspecteurs dans les activit s de diagnostic premi re partie et de prescription deuxi me partie qu ils d ploient dans les entrepri ses L valuation des risques r v le aussi les difficul t s et enjeux pour l inspection de coop rer avec les autres acteurs de la pr vention et nous interroge sur l effectivit d une action publique en mati re d va luation si ce n est de pr vention des risques profes sionnels troisi me partie L activit de diagnostic des inspecteurs du travail une forme d valuation des risques La visite de l entreprise couramment appel e le contr le constitue la pratique de base de l inspecteur du travail Elle occupe autour d un tiers de son temps C est elle qui motive l agent de contr le et constitue la partie visible de l activit que valorise la hi rarchie des inspecteurs Au cours de sa visite l agent constate une situation C est ce que nous appelons en r f rence l approche clini que que tentent d avoir les inspecteurs de l entre prise le diagnostic A l issue de sa visite il noti fie quasi syst matiq
21. CGT oscillent entre les postures d nonciatoire et gestionnaire Elles d nonceront les n gocia tions sur la sant au travail mais acceptent la pr sidence d agences pa ritaires r gionales pour l am lioration des conditions de travail Elles revendiquent la participation aux CHSCT mais r cusent la co ges tion des risques 47 De nombreux m decins sont impliqu s individuellement et le plus souvent la demande de l employeur dans une valuation des risques Ils ne le sont collectivement qu travers leur participation des enqu tes pid miologiques ou du type de l enqu te SUMER risques Mais la m decine du travail atomis e en pr s de 450 services inter entreprises g r s par les employeurs et sous un contr le formel des orga nisations syndicales de surcro t largement d mobi lis es ne peut susciter l lan qui fait d faut aux plus hauts niveaux D e une insuffisance structurelle aux ressorts de l exp rimentation Ainsi malgr les professions de foi de chacun de ses acteurs l action publique en mati re d valuation des risques et au del en mati re de pr vention des risques appara t encore largement balbutiante Ce d ficit structurel constitue un cadre institutionnel et po litique peu incitatif pour les pratiques individuelles et collectives qui sont logiquement conduites arbitrer entre les bricolages individuels et une d mobilisation largement partag e e
22. DossiER Les inspecteurs du travail aux prises avec l valuation des risques Vincent Tiano La loi dispose que les inspecteurs du travail sont charg s de veiller l application des dispositions du code du travail et des lois et r glements non codifi s relatifs au r gime du travail ainsi qu celles des conventions et accords collectifs de travail Ils sont galement charg s de constater s il y chet les infractions ces dispositions art L 611 1 du code du travail Malgr une d finition claire de ses attributions l inspection du travail s interroge depuis des ann es sur son identit sur sa mission gendarme ou ins tituteur contr leur ou pr venteur GAUDEMET 1984 La nouvelle obligation d valuation des ris ques pr vue par les articles L 230 2 et R 230 1 du Code du travail et dont les partenaires sociaux se sont empar s dans l accord national interprofession nel sur la sant au travail du 13 septembre 2000 re lance le questionnement cf annexe 1 La notion d valuation des risques professionnels est en France relativement r cente Elle appara t dans la r glementation avec la loi du 31 d cembre 1991 qui retranscrit la directive cadre europ enne du 12 juin 1989 1 Cette notion introduite par les britanni ques lors de la n gociation de la directive n tait pas usuelle chez les pr venteurs fran ais Elle a suscit de 1997 2000 au sein de l inspe
23. SToRPER M SALAIS R 1993 Les mondes de produc tion Ed de l EHESS SUPIOT A VACARIEE l 1993 Sant s curit et libre circulation des marchandises r gles juridiques et normes techniques Droit Social janvier Dossier Annexe 1 L obligation d valuation des risques Extrait relatif l valuation des risques de l article L 230 2 Le chef d tablissement prend les mesu res n cessaires pour assurer la s curit et prot ger la sant des travailleurs II Le chef d tablissement met en uvre les mesures pr vues au ci dessus sur la base des principes g n raux de pr vention sui vants a viter les risques b valuer les risques qui ne peuvent pas tre vit s c combattre les risques IIl Sans pr judice des autres dispositions du pr sent code le chef d tablissement doit compte tenu de la nature des activit s de l tablissement a valuer les risques pour la s curit et la sant des travailleurs y compris dans le choix des proc d s de fabrication des quipements de travail des substances ou pr parations chimiques dans l am nagement ou le r am nagement des lieux de travail ou des installations et dans la d finition des postes de travail la suite de cette valuation et en tant que de besoin les actions de pr vention ainsi que les m thodes de tra vail et production mises en uvre par l employeur doivent garantir un meilleur niveau de pro
24. T VACARIE 1993 des entreprises 25 Constatant l absence de protection p riph rique de la toiture d un b timent en exploitation l inspecteur au cours de la visite va voquer l obligation de gardes corps l employeur qui l accompagne lui r pon dra que personne ne circule dans cette zone Dans sa lettre d observa tion l inspecteur omettra de prescrire les gardes corps 26 Exemples d observations sommaires Lors de ma visite du j ai constat que les fum es de soudure n taient pas capt es vous vous conformerez aux dispositions de l article R 232 5 7 qui dispose que gt Suite ma visite du je vous rappelle les prescrip tions suivantes du code du travail J ai constat que votre per sonnel travaillait Il court un risque de Vous vous conformerez aux dispositions de l article qui dispose que 27 Elle a aussi un co t pour la profession des inspecteurs qui est in terrog e sur la coh rence d ensemble des accommodations individuel les auxquelles ont proc d les agents Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 75 e et de la revendication par les partenaires sociaux d une pr minence du conventionnel 28 Dans un mouvement de r sistance cette dynami que une minorit seulement d inspecteurs s oppose frontalement l valuation des risques par l em ployeur Selon notre questionnaire moins de 10 des ins
25. aire tablit que 53 des inspec teurs consid rent que l valuation des risques est l occasion d envisager une nouvelle mani re de tra vailler pour l inspection du travail Pour ces agents prescrire l valuation des risques permet d outiller l entreprise l gard des risques venir qui seront cr es par l implantation d une nou velle machine d un nouveau mode op ratoire La prescription de l valuation des risques parce que c est une d marche et qu elle part du postulat que l identification des risques n cessite des investiga tions est l occasion de valoriser la participation des salari s et d inciter l entreprise s adjoindre des ex pertises ext rieures peu sollicit es jusqu pr sent comme celle du m decin du travail d ergonomes d organismes de v rifications Enfin la prescription de l valuation constitue une nouvelle position de l inspection en retrait sur les prescriptions techni ques mais en avant sur l impulsion d une d marche dont l Etat se veut le garant C est une posture d Etat situ parmi les acteurs de l entreprise plus que d un Etat surplombant les acteurs Interviewer Quel int r t accordes tu l valuation des risques Serge L int r t c est qu on place l entre prise vis vis de ses propres responsabilit s avec l obligation pour elle de mettre en uvre DossiER une d marche de se l
26. areil hein Les plans de pr vention ils de vraient faire une valuation des risques aussi quand on voit ce que sont les plans de pr ven tion aujourd hui il n y a rien dedans quoi ces documents sont vus comme des contraintes administratives Simone Alors s ils sont tent s d en parler tous les CHSCT ils ne prescrivent v ritablement l valua tion des risques que dans les rares entreprises o ils estiment que l employeur ou le CHSCT sont m me de porter dans la dur e ce qui est une d marche et non une simple mesure correctrice Donc l autre jour au CHSCT je leur ai dit Bon ben l vous avez votre plan de l ann e 2002 tout fait Il faut absolument que tous en semble vous travaillez ce plan de circula tion Maintenant je ne suis pas s re que je vais r ussir obtenir quelque chose je ne sais pas je vais voir Mais c est vrai que l valuation quand on regarde pf Je sais pas j ai cin quante soixante CHS J ai une cinquantaine de CHSCT Si on dit qu il y en a pff Trente qui fonctionnent Silence Sur les trente qui fonc tionnent si tu veux essayer de trouver lesquels ils s impliqueront dans la d marche Je dirais que je les compterai sur les doigts d une main de deux si je suis positive quoi G ralde Parce que j ai pas le temps de suivre vrai ment fond il n y a pas un C HS C T o je parle pas d valuation des risques Hier encor
27. autres r gions qui se sont reconnues dans cette approche 31 Les outils p dagogiques destin s aux entreprises et aux agents produits par les diff rentes r gions rendent compte des efforts de d fi nition de la notion d valuation des risques et de diff rentes approches Ainsi la diff rence de l acception pr c dente certaines r gions d fi nissent l valuation des risques conform ment la doctrine dominante au niveau europ en combinant identification et hi rarchisation des ris ques Au sujet d une r futation d une dissociation de l tablissement des faits auquel la DRT a assimil l valuation de leur valuation voir notam e 76e Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 ment Steve RAYNER et Robin CANTOR Quand le risque acceptable est il socialement justifi in La soci t vuln rable J L FABIANI et J THEYS coord presses de PENS 1987 32 Notre questionnaire fait appara tre que moins de 10 des IT consi d rent les organisations patronales comme de bon vecteur de la pr ven tion des risques et ils sont 50 consid rer qu elles pourraient le de venir Le score des organisations de travailleurs est un peu meilleur 35 des IT les consid rent comme de bons vecteurs et 80 pensent qu elles pourraient le devenir 33 Circulaire n 6 DRT du 18 avril 2002 prise pour l application du d cret n 2001 1016 portant cr ation d un document relatif l valua tion des
28. ction du travail un d bat vigoureux traversant et opposant ses deux prin cipales associations professionnelles Villerm et L 611 10 L une et l autre mettent au centre de leur pr occu pation l application effective du droit du travail con u comme un droit de d fense des tra vailleurs 2 Elles divergent dans leurs missions la premi re se d finit comme un lieu d change et de r flexion sur les pratiques professionnelles la seconde comme un lieu de r sistance aux attaques visant d valoriser la mission de contr le de l inspection L association Villerm s est empar e d s 1993 de la question de l valuation des risques Pour elle le dispositif de l valuation des risques repr sente une ouverture consid rable pour l inspection Cette nouvelle obligation permet de faire merger des ris ques que les contr les traditionnels de l inspection limit s dans l espace dans le temps et dans la connaissance des modes op ratoires ne permettaient pas de d celer Elle estime que les inspecteurs doi vent en sus de leur activit de contr le mener une activit de persuasion et tisser des coop rations performantes car l valuation de l valuation et les suites qui y seront donn es n cessiteront des comp tences techniques m dicales organisationnelles que l inspection ne peut avoir seule 4 L association L 611 10 s est constitu e en r action aux
29. d Its janvier 1997 5 Communiqu de l association L 611 10 du 23 janvier 2002 L IN TEFP Institut national du travail de l emploi et de la formation profes sionnelle est le centre de formation du minist re du m me nom 6 Les missions de l inspection du travail critiques et suggestions pour l avenir Collectif de membres de l association L 611 10 Revue Pr venir n 40 1 semestre 2001 7 Les risques professionnels qui font l objet de cet article sont les ris ques d atteintes la sant et la s curit des salari s Cet article cons titue un travail d tape dans une th se de sociologie men e au L E S T sur les inspecteurs du travail face la pr vention des risques profes sionnels Je remercie le minist re charg du travail pour la totale ind pendance en m me temps que les facilit s qu il m a accord es pour r aliser cette th se qui s int gre dans une action collective des services de l inspection du travail men e en r gion PACA Cet article est la version remani e d une communication faite au congr s de la Soci t d ergonomie de langue fran aise SELF des 25 26 27 septembre 2002 et publi e dans les actes du congr s Les vo lutions de la prescription SELF 2002 GREACT Aix en Provence 2002 Directeur adjoint du travail doctorant au LEST 35 av Jules Ferry 13626 AIX EN PROVENCE CEDEX mail vtiano univ aix fr Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 67
30. e Encadr 1 Notre enqu te Les donn es que nous rapportons concernant les inspecteurs du travail sont issues d une enqu te men e sous la forme d un questionnaire et d entretiens semi directifs collectifs et individuels aupr s d une vingtaine d inspecteurs des r gions Auvergne Languedoc Roussillon PACA et Rh ne Alpes Les entretiens d une du r e d une heure une heure et demi chacun ont eu lieu entre mars 2001 et juin 2002 Le questionnaire a t adress en juin 2001 individuellement par pli postal et par courrier lectronique chacun des 403 inspecteurs du travail en poste en m tropole et relevant du minist re du travail A l issue de deux relances lectroniques et d une relance postale nous avons re u au premier septembre 2001 185 questionnaires compl t s soit 46 des agents Par croisement avec l annuaire des services nous avons pu tablir que cet chantillon tait repr sentatif du sexe de l ge de l anciennet et de l affectation en pe tites ou grosses unit s de travail La r gion le de France et les d partements du Nord et du Rh ne sont l g rement sous repr sent s Les agents de terrain de l Inspection du travail sont constitu s d inspecteurs mais aussi de contr leurs du travail plac s sous l autorit de ces derniers au sein d une section d inspection qui constitue l chelon terri torial et op rationnel d intervention dans l entreprise La section est constitu
31. e doctrine publique pour la pr vention des risques professionnels Sans la construction d un cadre d ac tion collective l inspection du travail confront e l valuation des risques ne pourra que se partager entre le repli et le d couragement qu illustrent la dis solution de la principale de ses associations profes sionnelles et le conflit des contr leurs du travail re vendiquant la reconnaissance de leurs comp ten ces 48 Citons titre d exemple Conf rence r gionale du travail en f vrier 2001 Montpellier Assises de la pr vention 2000 et R seaux de veille et de pr vention Marseille 49 L association Villerm a pris la d cision de se dissoudre en juin 2002 et les contr leurs du travail en section d inspection ont durant les deux ann es de leur mouvement revendicatif 2000 2002 adopt comme forme d action le refus d accomplir les taches qualifi es pour lesquelles ils ne s estimaient pas r mun r s Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 81 e Bibliographie ANACT 2000 Agir sur l exposition aux risques professionnels juin AccHiaRDI C et al 1999 Evaluation des risques et programmation des actions de pr vention Actes de la semaine europ enne sant s curit au travail 13 23 octobre 1998 Cru D Vorkorr S 1996 La difficile construction de la sant au travail La revue de PIRES n 20 Doper N 1986 L inspection du trava
32. e au VVE j ai parl de l valuation des risques je leur ai envoy ce matin la plaquette mais je vais pas les suivre Evelyne Ainsi pour mettre en uvre la prescription d va luation des risques les inspecteurs apparaissent le plus souvent d pendants du dynamisme des repr sentants du personnel susceptible de les relayer C est un CHSCT que je suis parce que c est une entreprise o il y a beaucoup de probl mes avec des conditions de travail tr s tr s dures avec beaucoup de manutention manuelle J ai prescrit une d marche d valuation des risques il y a trois ou quatre ans une prescription lourde c est dire que j ai d cid de consacrer beaucoup de temps suivre prati quement tous les CHSCT M me au d but al ler aux premi res r unions de mise en place des groupes de travail qui avaient fonctionn sur les premiers postes qui avaient t d cid s en mati re d valuation des risques et en ter mes de pr sentation j avais pr sent le film habituel 24 Roland Evaluation des risques et accommodation de la loi Dans l activit de l inspecteur le diagnostic et la prescription sont li s En effet lors de sa visite en entreprise l inspecteur est en interlocution PA RAGE 2001 avec l employeur et les salari s qu il rencontre afin d identifier les dangers et les situa tions d exposition ces dangers Ces dialogues faits de questions placent l
33. e a priori des risques M Monreau et M Favaro 1990 distinguent en 1990 deux types d analyse de risque une premi re consistant identifier les carts par rapports la norme ou les modes de fonction nement de syst mes pr judiciables l int grit de leurs composants dans la logique de l approche ergo nomique orient e vers la suppression du risque et laquelle s apparente l analyse des risques pr vue dans le code du travail une seconde est orient e vers la d finition du niveau de risque acceptable et la ma trise des risques mise en uvre dans les installations hauts risques et dans la continuit de laquel le figure la conception dominante de l valuation des risques Les d finitions dominantes de l valuation des risques ANACT 2000 limitent celle ci soit la phase de jugement de valeur qui suit l identification ou l analyse des risques ou bien int gre les deux phases d analyse et de jugement Le Minist re du Travail afin d assurer une coh sion entre les diff rents courants d inspecteurs gommera dans la circulaire du 18 avril 2002 la dimension de jugement de valeur ou de hi rarchisation assimilant de fait valuation des risques et analyse des risques d inspiration ergonomique Serge Je ne suis pas convaincu cette globa lisation que l on a est quand m me assez r cente Sur les visites on focalisait sur tel ou tel probl me pr cis que l on voyait ou que l on p
34. e champ des conditions de travail Leur faiblesse est une donn e bien connue Ils se sont re mobilis s avec la r paration en parti culier l gard des victimes de l amiante et la re lance de la politique conventionnelle trouvant dans le champ de la sant et de la s curit un terrain moins conflictuel et fortement encourag par le minist re en charge du travail Pour autant le concours qu ils peuvent pr ter la mise en uvre de l valuation des risques dans les entreprises est limit par la faiblesse des moyens leur disposition pour mobiliser leurs repr sentants syndicaux dans les entreprises Il n cessiterait aussi de leur part de clarifier leur implica tion dans la construction du compromis sur la pr vention des risques 46 Les m decins du travail sont nombreux 4 concevoir l int r t d une d marche d valuation des 37 Circulaire DRT du 18 avril 2002 prise pour l application du d cret du 5 11 2001 portant cr ation du document unique d valuation des ris ques 38 La DRT consid re que les exp rimentations r gionales men es partir du milieu des ann es quatre vingt dix constituaient une strat gie de sa part Mais force est de constater la lecture des circulaires an nuelles adress es aux services d concentr es que l initiative de l exp rimentation n a pas t impuls e d en haut 39 Note circulaire DRT du 4 novembre 2002 adress par le Directeu
35. ercevait mais on n essayait pas effectivement de mettre en place cette d marche d valuation des risques Refonder la l gitimit du diagnostic retour aux sources ou d l guer La l gitimit du diagnostic des inspecteurs est ainsi affect e par les difficult s d ordre normatif co gnitif et organisationnel 18 qu ils rencontrent L valuation des risques pour autant que les agents s accordent sur son sens peut constituer une ressource pour tablir un jugement sur les d faillan ces de l entreprise Mais renfor ant la l gitimit de ses acteurs internes elle affaiblit le jugement propre de l inspecteur D s lors les agents sont tent s d op rer un repli sur les risques les plus visibles ou les mieux encadr s d un point de vue r glementaire les chutes de hauteur dans le b timent les modalit s de retrait de l amiante sur lesquels leur expertise ne sera pas prise en d faut Ils sont r ticents l id e de d l guer aux autres acteurs via une valuation des risques le jugement sur les risques pr sents dans l entreprise A l extr me oppos ils pourraient tre tent s par une fuite en avant proc durale dont la ca ricature pour eux est l homme de dossier 1 et l image qu ils se font des inspecteurs de la DRIRE 29 contr lant sur pi ce et d une mani re bu reaucratique les tudes de dangers r alis es par les entreprises Dans ces conditions la l gitim
36. es m decins du travail leur sem blent davantage investis dans cette d marche c est Dossier bien souvent sur la demande expresse de l employeur et en outre ils ne solliciteront que tr s rarement l inspecteur Pour la grande majorit des inspecteurs la mise en uvre d une activit d valuation et de pr vention des risques qui reposerait sur le d ploiement d un r seau de comp tences institutionnelles et profession nelles rel ve largement d une vue de l esprit Les difficult s de coop ration des inspecteurs avec les autres acteurs G n ralistes dans leurs attributions et petits experts en mati re technique 35 les inspecteurs ne sont pas tent s par le mod le nordique et anglo saxon d une inspection sp cialis e dans les questions de sant et de s curit Notre questionnaire tablit que 10 seulement des IT consid rent comme une qua lit indispensable pour le bon inspecteur la com p tence technique Mais ne devraient ils pas alors mobiliser l expertise des autres acteurs pour d passer les limites de leurs diagnostics et mieux asseoir la pertinence de leurs prescriptions Les inspecteurs ressentent un besoin fort de coop ration avec dans un ordre d croissant les repr sen tants du personnel les m decins du travail et les agents des CRAM les charg s de pr vention en en treprise et enfin les repr sentants syndicaux Si ces acteurs les sollicitent peu hormis
37. es r glementaires a enseign l inspec teur savoir l association d un danger bien identifi et d un seul un risque d accident et une prescrip tion de s curit Elles rompent aussi avec le re gard instantan port sur l entreprise par l inspec teur lors de sa visite et dict par une conomie de son temps Or le concept d valuation des risques a mis en vidence l importance des mesures organisationnel les formation proc dures quipements de protec tion individuelle qui bien que prises en consid ra tion par le concept de s curit int gr e avaient t parfois perdues de vue au profit d une confiance peut tre excessive accord e aux seules mesures techniques 12 Un diagnostic orient par l agent et par les circonstances Dans son activit de diagnostic l agent effectue une s lection des domaines observ s contr l s qui est fond e sur ses comp tences techniques un temps donn et sur l outillage juridique dont il dis pose Ainsi tel inspecteur ne pr tera pas attention aux conditions de circulation dans l entreprise qui bien qu elles occasionnent un tiers des accidents ne font l objet que d une obligation de r sultat dans le code du travail Tel autre ayant acquis une comp tence sur le bruit par son activit de formateur aupr s de ses coll gues identifiera le risque bruit dans la plupart de ses visites Ce choix
38. formations chang es en une action collective permettant de capitaliser des pratiques parses et de leur donner un caract re structurant Voil un moment donn il y a eu une conjonction favorable des plan tes ce qui fait que l action a pu se mettre en place presque spontan ment Et la C R A M est arriv e der ri re C est peut tre un probl me chez nous c est que pour l essentiel ce genre d actions reposent sur les relations personnelles que l on peut avoir avec le contr leur pr vention de la C R A M qu on peut avoir avec les m de cins du travail qu on peut avoir avec Dieu sait qui Et a malheureusement a y fait plus que tout Imaginons que le contr leur de la CRAM nous ait dit ah ben moi coutez votre pro bl me de soudure j en ai rien faire foutre moi je suis int ress par je ne Sais pas quoi Et ben l action ne se serait pas mise en place comme a C est un peu tu vois beaucoup d al as il y a beaucoup d al as et seules les conjonctions favorables de plan tes font qu o 78 o Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 un moment donn on va pouvoir travailler de cette fa on l Ran Notre questionnaire tablit que l adh sion des ins pecteurs la d marche d valuation des risques se conjugue avec des coop rations plus importantes avec les m decins du travail et la CRAM Mais ces inspecteurs n ont pas l exclusivit des coop rati
39. i rar chisation implicite ou explicite des prescriptions for mul es au chef d entreprise Je crois qu on est forc ment amen on est oblig de faire des compromis dans les entre prises de fixer ou de se fixer des priorit s ventuellement aux entreprises Parce qu il est clair que si dans un certain nombre de domai nes les textes sont clairs et d application facile on a par exemple sur un texte tel que la manu tention beaucoup de difficult arriver une application absolue de ce texte Il ne peut y avoir qu une application tr s progressive dans les entreprises La notion de manutention peut tre abord e de fa on extr mement diff rente en termes d quipement en termes de forma tion ce qui fait que n cessairement il y a des compromis trouver et avec les employeurs et au sein de l entreprise Serge Les observations 26 qui constituent dans le langage de l inspection le rappel des obligations r glementaires formul es par l agent l issue de son contr le sont parfois explicitement assorties de d lais mais aussi de commentaires qui en d finissent la port e qui les personnalisent au regard des caract ristiques de l entreprise Cette activit a un co t pour l agent de contr le 27 La posture n gociatoire l expose une dilution de son identit fond e sur l autorit de la loi et elle peut tre chronophage Dans cette activit d accommodation l
40. ible prescription de l valuation est aussi li e aux diffi cult s cognitives son gard puisque pr s des deux tiers des inspecteurs expriment des difficult s en cerner le contenu et l expliquer Alors m me que l approche globale des conditions de travail constitue l innovation essentielle de l va luation des risques nous avons constat que les ins pecteurs avaient tendance prescrire l valuation d un seul risque En op rant cette s lection ils affir ment leur capacit identifier le risque et orienter l entreprise ils limitent aussi l incertitude relative leur expertise et celle de l entreprise enfin ils s ap puient sur des d crets particuliers sanctionnant de mani re plus lourde le d faut valuation La nature proc durale de l obligation d valuation rend les inspecteurs d pendants pour son accomplis sement de l implication des acteurs internes de l en treprise En effet les inspecteurs redoutent le forma lisme de l valuation des risques tel qu ils ont pu l observer dans d autres obligations caract re pro c durale comme les plans de pr vention tablis lors des op rations de sous traitance ou les PPSPS dans le b timent 23 Je pense qu effectivement a ne vas pas ap porter grand chose quoi Les documents on sait comment ils sont trait s on conna t les plans de retrait on conna t les PPSPS c est p
41. il les al as de la men e son terme par l entreprise de la d marche d valuation des risques leurs propres dif ficult s cognitives la crainte d un d saccord sur leur hi rarchisation des risques et celle laquelle aura proc d l entreprise dans son valuation et enfin l conomie de leur temps L inspecteur du travail est un homme ou une femme d action Dans de nombreuses circonstances l valuation des risques lui para t tre une non d ci sion et m me une action dilatoire Il opposera l ac tion de soustraction du salari au risque dont les ef fets esp r s sont imm diats au d veloppement de la connaissances sur les risques qui ouvrent sur des d bats au terme ind fini D s lors la proc duralisation 28 l identification pratique et l valuation a priori des risques sont insuffisamment r alis es Elles devront se d velopper et orienter les po litiques de pr vention Extrait du pr ambule de l accord national in terprofessionnel sur la sant au travail et la pr vention des risques pro fessionnels du 13 09 2000 29 Association L 611 10 revue Pr venir n 40 1 semestre 2001 ar ticle cit 30 Notamment les agents de l inspection de la r gion Provence Alpes C te d Azur Evaluer les risques et programmer les actions de pr vention Mode d emploi DRTEFP PACA 1998 Les ditions ult rieures de ce document portent aussi l ent te des
42. il face la di versit des entreprises rapport de recherche Minis t re de la recherche et de la technologie et Centre d Etudes de l Emploi Donier N 1987 Mod les d entreprises et pr ven tion des risques professionnels l action des inspec teurs du travail Cahiers du Centre d Etudes de l Emploi n 30 Doper N 1989 Le travail d accommodation des inspecteurs du travail en mati re de s curit in BoLransKkI L TH VENOT L Justesse et justice dans le travail Cahiers du CEE n 33 DourLens C Vinac NaQUET P 1987 Vers une ges tion probabiliste du risque in La soci t vuln ra ble FaBIANI J L THEYS J sous la coord Presses de l ENS e 82 o Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 GAUDEMET Y 1984 Une contradiction entre la conciliation et la r pression Droit social juillet ao t JAMOUS H 1973 Professions ou syst mes auto perp tu s in Rationalisation mobilisation so ciale et pouvoir Centre de sociologie de l innova tion Paris MonTEAU M Favaro M 1990 Cahiers de notes do cumentaires n 138 139 INRS PARAGE P 2001 L analyse de l activit dans les sys t mes dynamiques humains le cas des contr leurs du travail M moire de DEA sous la dir de P Pastr CNAM septembre SAGLIO J 2001 Les relations professionnelles dans l arm e un mod le fran ais CNRS Christo note dactylographi e juin
43. ins de 5 des inspecteurs tan dis que l homme de terrain recueille le plus haut score 44 20 Les Directions r gionales de l industrie de la recherche et de l en vironnement sont charg es du contr le des installations class es pour la protection de l environnement La controverse sur la nouveaut de la prescription de l valuation des risques Ici encore les inspecteurs ont le sentiment que l valuation des risques n est pas si nouvelle 70 des inspecteurs consid rent l avoir depuis toujours de mand e aux entreprises Pour autant ils n utilisaient pas le terme d valuation et m me assez peu celui d analyse des risques Les inspecteurs contr laient et prescrivaient les v rifications p riodiques des instal lations et quipements Ils rappelaient l obligation de proc der des enqu tes sur les accidents du travail d tablir le rapport annuel au CHSCT ou la fi che d entreprise du m decin du travail Mais certains agents revendiquent une rupture ou une novation dans leur action prescriptive Ils pr nent une n cessaire r novation de nos pratiques de pr vention qui ne se fera pas en un jour et re quiert plusieurs conditions reposer sur des concepts actualis s et valid s s appuyer sur une pratique de terrain dans les entreprises associer l ensemble des acteurs internes et externes de l entreprise AC CHIARDI et al 1999 Notre questionn
44. is es par le minis t re l autre limite les coop rations aux experts inter nes des directions r gionales du travail les ing nieurs de pr vention et m decins inspecteurs et d nie le statut de partenaire aux autres pr ven teurs institutionnels Les inspecteurs du travail qui sont dans l ensem ble favorables aux coop rations dans le champs de la sant et de la s curit fond es sur l change d infor mations et l appui ponctuel apparaissent prudents l gard de coop rations rig es en principe d action et dont ils seraient les moteurs Ainsi parmi les qua lit s n cessaires au bon inspecteur ils rangent en avant dernier rang celle de bon animateur et l image du chef d orchestre est tr s discut e D une mani re sym trique les agents des autres ins titutions de pr vention CRAM M decine du travail ne sont ils pas aussi frileux l gard de coop rations effectives Tous partagent l imp ratif de protection des salari s Mais les uns et les autres d fendent leurs identit s sp cifiques et leurs ressources propres Les inspecteurs valorisent le respect de la loi qui se concr tisent dans les textes r glementaires Ils se reconnaissent pour pr s des deux tiers d entre eux dans l image du contr leur plus que dans celle du pr venteur et concevront les coop rations en termes de recherche de relai une action qu ils auront pr d finie
45. it du dia gnostic de l inspecteur du travail est refonder Une mise en cause de l activit de protection des salari s de l inspection du travail La prescription de l valuation des risques par les inspecteurs du travail les confronte trois types de difficult s Une premi re difficult r side dans la fai blesse des ressources normatives cognitives et coo p ratives leur disposition pour s assurer du succ s de la mise en uvre de l valuation Une seconde consiste dans la remise en cause de leur l gitimit revendiquer l exclusivit de l accommodation de la loi qu induit l accomplissement par l entreprise de l valuation des risques La troisi me difficult r side dans l opposition entre connaissance et action la quelle les soumet la prescription de l valuation Avant d aborder ces difficult s observons le senti ment qu ont les inspecteurs du caract re novateur de la prescription d valuation des risques 18 Lorsque sous la contrainte d une demande d bordante et d une or ganisation inadapt e l urgent devient l important alors la l giti mit de l action est affaiblie Voir dans ce sens le texte de Michel BERRY Le chercheur et son agenda Ecole de Paris du management mars 1994 19 Parmi les qualit s indispensable d un bon inspecteur l homme de o 72 o Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 dossier est jug indispensable par mo
46. l entreprise ou alors je suis compl tement con ou incomp tent ou aveugle c est possible parce qu on se pose quand m me des questions Mais au bout d une journ e de visite o j avais pourtant t ac compagn par quelqu un du CHSCT le bilan en terme de risque possible tait tait prati quement tait pratiquement gal z ro Bon il fallait bien que je fasse une lettre d ob servation quand m me il fallait quand m me bien que je facture mon d placement je pre nais le stylo la main pour faire une lettre d observation Je leur ai trouv deux ou trois conneries quoi Et moi ce qui m emb te beau coup dans cette entreprise dans ce type d en treprise c est de partir en ayant fait finalement peu d observations et de me dire que a risque de p ter le lendemain Silence Et si a p te le lendemain est ce que quelque part je n aurais pas failli ma mission de pr vention a ne m emp che pas de dormir hein Mais bon c est quand m me une question c est une inter pr tation Christian De m me la complexit accrue des questions de sant au travail et notamment la th matique des ris ques effets diff r s met en difficult cognitive les inspecteurs alors que les maladies professionnel les sont en forte croissance Il y a une chose dans laquelle moi je n ai strictement rien dire c est les risques effets diff r s parce qu alors l moi je
47. lie Pichon Obli gation de s curit et faute inexcusable de l employeur Droit Social Septembre Octobre 2002 Fran ois FiLLon Ministre des affaires sociales du travail et de la solidarit a pris acte devant le Conseil sup rieur des risques professionnels lors de sa s ance pl ni re du 31 mars 2003 de l importance de ces arr ts pour en valoriser l impact sur la r paration l volution de la jurisprudence sur la faute inexcusable de l employeur est plus qu un changement juridique Elle correspond un changement de notre soci t qui ne tol re plus le risque et qui escompte une indemnisation compl te des pr judices subis Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 83 e
48. lus souvent de v ritable n gociation entre l employeur et l agent de l Etat ni de valida tion par l inspecteur d un compromis conclu entre les acteurs de l entreprise Le CHSCT constitue un lieu dans lequel l inspecteur peut adopter cette posture de mise en d lib ration de la pr vention mais rares sont pour les inspecteurs les entreprises dot es d instances s y pr tant Au plus pr s du travail on constate que des compromis se concluent au quoti dien entre employeurs et salari s concernant le res pect de r gles de s curit mais ils restent dans le do maine du non dit L valuation des risques va peser en faveur d une n gociation interne l entreprise Elle est porteuse de la mise au grand jour de risques voire de non conformit s et de solutions par l entreprise elle m me et dont la l gitimit sera susceptible de l em porter sur celle de l inspecteur De plus la d finition actuellement dominante de l valuation des risques associe l identification des dangers et des risques l estimation et la hi rarchisa tion de leur importance et la d finition de priorit s D s lors l valuation renforce la l gitimit de l entre prise et en particulier de l employeur disputer aux inspecteurs la ma trise de l accommodation de la loi Cette dynamique n est pas sans inqui ter les inspec teurs dans le contexte de mont e de l auto r gle mentation SUPIO
49. mpre avec la logi que d une expertise technique ext rieure aux entre prises Les pouvoirs publics h sitant dans leur vo lont de mobiliser l inspection du travail sur la ques tion de l valuation des risques n ont pas exerc leur pouvoir de tutelle pour uvrer une mobilisation des services de pr vention des CRAM dans ce domaine La faiblesse de l impulsion des pouvoirs publics est pour partie le produit de l attitude des organisa tions professionnelles Les organisations patronales voient dans l valuation des risques la charge du chef d entreprise la reconnaissance de l autorit de celui ci et le moyen d une auto r glementation de la pr vention Cependant leur hostilit aux contrain tes r glementaires la moindre importance accord e aux questions de sant s curit au travail en m me temps que leur faiblesse sur le terrain ne les dispo sent pas jouer un r le actif dans la mise en uvre de l valuation des risques Outre les difficult s conceptuelles de l valuation des risques qu ils parta gent avec les autres acteurs les employeurs redoutent aussi les cons quences judiciaires lors de leur mise en cause en cas d accidents du travail ou de maladies professionnelles de l aveu de leur conscience des risques dont attesterait l valuation laquelle ils auraient proc d 4 Les syndicats de salari s ont d laiss depuis le mi lieu des ann es soixante dix l
50. nd on n y arrive plus ou quand on a besoin d aide dans les cas normaux ou on fait une visite dans les entreprises ou on arrive se faire ob ir dans 80 des cas on ne demande l aide de personne Pas plus de la CRAM que de l OPPBTP que la m decine Je nai pas le r flexe CRAM et puis euh silence bon c est vrai qu on parle toujours du trio CRAM DP Inspection Je crois que c est bien darri ver travailler ensemble sur un certain nom bre de projets C est bien aussi d tre chacun autonome Je ne veux pas tre la solde de la CRAM ou la remorque de la CRAM Comme la CRAM ne sera jamais la remorque de l Inspection du travail Christian Le caract re informel et improvis des rencontres incite lui aussi peu la d finition d une strat gie commune Moi je nai jamais eu de r union avec les m decins du travail c est vrai que je n y ai jamais r fl chi la CRAM et l OPPBTP on les conna t on d jeune r guli rement ensem ble donc c est vrai qu on se passe beaucoup d informations quand on mange ensemble et voil quoi Ca se passe plus comme a Enfin peut tre la limite c est que bon mes contr leurs bon sont moins associ s en fait cet Voil a se limite a limite la chose Patricia Informelles les relations reposent sur des indivi dualit s et sont soumises une forte incertitude quant leur capacit convertir les in
51. oercitif et de l autre la mise en d bat des risques Etat surplombant versus Etat si tu cf STORPER SALAIS 1993 4 partie chap 1 Mais ces positions rel vent en grande partie de la rh torique et sont le reflet de la faiblesse de l inves tissement du champ de la sant s curit par les orga nisations syndicales 32 En effet dans la r alit l inspecteur d fenseur de l ordre public absolu conc dera l expression des risques des partenaires sociaux dynamiques tandis que l inspecteur anima teur se fera coercitif faute d acteurs en mesure d investir le d bat Les uns et les autres se sont retrouv s dans l la boration de la circulaire minist rielle du 18 avril 2002 33 qui gomme toute dimension de jugement dans l valuation au profit d une approche compr hensive et proc durale de l valuation des risques Priorit donn e aux actions imm diates et tension entre la connaissance et l action Pour les deux tiers des inspecteurs la prescription d valuation des risques passe en second apr s l ac tion de suppression des risques imm diats et celle destin e faire respecter les r gles techniques car ter protection contre les chutes etc Plusieurs circonstances incitent les inspecteurs diff rer la prescription de l valuation des risques l ampleur des non conformit s et des risques s of frant leur regard dans certains lieux de trava
52. ons et ne parviennent pas toujours les d velopper Ainsi Roland membre actif d un groupe de travail sur l valuation des risques et convaincu de la n ces sit d un partenariat aura des difficult s structurer ses relations avec les m decins du travail Si tu veux le probl me des m decins c est qu il y en a que je ne vois jamais et puis il y en a que je vois beaucoup tr s fr quemment Pourquoi Ce n est pas un choix personnel c est que a correspond des CHSCT o je vais et qu ils suivent Et c est vrai que c est compl tement disproportionn Le Dr G c est quelqu un que je dois voir une fois par mois Interviewer Paradoxalement c est les autres qu il faudrait voir Roland Oui mais c est parce que a ne r sulte pas d une strat gie Cela r sulte du subi je les vois parce que je les vois D autres agents comme Chantal fortement impli qu e dans la mise en uvre de l valuation des ris ques investissent dans la recherche de partenariat avec les m decins et les agents de la CRAM Simone d veloppe aussi une approche strat gique des rela tions avec la m decine du travail et la CRAM consis tant identifier des cibles et mettre en uvre une d marche commune tout en tant critique l gard de l valuation Interviewer L tu as balay un mois et demi au cours de ce mois et demi tu n as ja mais rencontr l agent de
53. pecteurs sont d accord et plut t d accord pour consid rer que l valuation des risques est dange reuse pour les salari s Ils sont alors porteurs d un discours de repli coercitif la l gitimit dont dis pose l inspection du travail face un employeur ne r side ni dans ses comp tences techniques fort heu reusement ni dans une soi disant capacit de per suasion ou d orchestration mais bien dans la mis sion qui lui a t confi e de faire appliquer la r gle mentation y compris en utilisant ses pouvoirs coer citifs 2 D autres attribuant l valuation des risques des potentialit s d cisives pour la pr vention m nent une bataille du sens Et si l expression para t vigoureuse elle rend n anmoins compte de l intense activit de formation communication et production d outils concernant l valuation des ris ques de la part de certaines r gions Ils dissocient le processus de reconnaissance ou d identification des risques qu ils assimilent l valuation destin e tre accomplie consensuellement par l employeur et ses salari s du processus de jugement ou de hi rarchisation des risques assimil la gestion du ris que et attribu au seul employeur tant il est vrai pour les inspecteurs que la notion de risque acceptable est inacceptable 51 Deux points de vue s opposent au sein de l inspec tion d un c t le repli c
54. ques Ce faisant il entre en contradiction avec sa mission consistant veiller l application de la to talit des prescriptions du code du travail D s son diagnostic ses comp tences technique et juridique personnelles sa strat gie l gard de l entreprise les demandes qui lui sont adress es de la part des acteurs internes de l entreprise et les directives mi nist rielles d terminant des actions prioritaires le mettent dans une logique d accommodation qu il est souvent tent de r cuser au nom de l galit devant la loi La continuit entre les pratiques ant rieures de dia gnostic et l valuation des risques n est parfois re vendiqu e que de mani re partielle Ainsi tel agent caract risera son activit d valuation de peu ap profondie un autre r servera ses enqu tes sur les x accidents du travail l assimilation une valuation Dossier D autres agents r cusent la continuit entre les deux en consid rant que les diagnostics de l inspection n embrassaient pas la globalit des conditions de tra vail ni ne constituaient une d marche de nature caract riser l valuation des risques Cette dispersion dans le sentiment de continuit nous para t s expli quer par le flou de la notion d valuation des risques par la diversit des pratiques des inspecteurs desti n es s adapter celles des entreprises et enfin par les difficult s des
55. r des relations de travail l ensemble des agents du champs travail des services d concentr s 40 Selon les termes de J MARIMBERT DRT in Actes du s minaire des 10 12 juin 1998 Evaluation des risques et nouvelles logiques d inter vention INTEFP 41 Rapport sur la gestion du risque accidents du travail et maladies professionnelles de la Cour des comptes de f vrier 2002 42 Il s agit pour l essentiel de la Commission AT MP de la CNAM des CRAM et de l INRS 43 Notamment dans le cadre des contrats de pr vention pr vus par la loi du 21 01 1987 44 Les arr ts de la Cour de cassation du 28 f vrier 2002 cf notre e 80 o Travail et Emploi n 96 Octobre 2003 annexe 2 p 83 alimentent largement leurs craintes En m me temps le d faut d valuation des risques constitue pour eux une p e de Da mocl s en cas d accident du travail D s lors la crainte d un accom plissement formel de l obligation n est elle pas justifi e 45 Le minist re du travail a fait le choix pour satisfaire la demande pressante de la Commission europ enne d achever la transcription de la directive cadre du 12 juin 1989 de r former la m decine du travail D s lors dans une sorte de n gociation administr e il a fix aux organisations professionnelles des lignes directrices d cliner dans un accord interprofessionnel qui sera conclu le 13 09 2000 46 Ainsi des organisations comme FO ou la
56. risques a t tardive et peu contraignante En effet le d cret d application de la loi du 31 d cembre 1991 n est paru qu en novembre 2001 et la p nalit qui en sanctionne le non respect n est qu une simple contra vention encourue partir de novembre 2002 La n gociation collective particuli rement faible en ce qui concerne les conditions de travail a int gr la ques tion de l valuation des risques dans l accord sur la sant et la pr vention des risques professionnels conclu le 13 septembre 2000 Mais l accord ne pr voit rien de contraignant hormis la consultation obli gatoire des repr sentants du personnel sur la d mar che d valuation des risques envisag e par l em ployeur et sur les d cisions qui en d coulent L valuation des risques demeure encore large ment polys mique et souffre de la faiblesse de l ap proche pr ventive des risques professionnels La de mande sociale l gard des risques professionnels est encore domin e par la question de la r paration apport e aux victimes Si les diff rentes catastrophes sanitaires sang contamin amiante ont soulev le probl me de la pr vention elles ont aussi mis en exergue la n cessit du d bat social autour des ris ques sur la distinction entre leur valuation et leur gestion ainsi que sur l articulation entre les savoirs dits experts et ceux dits profanes mobilis s dans chacune de ces dimensions cf annexe 2
57. risques pour la sant et la s curit des travailleurs pr vue par l article L 230 2 du code du travail et modifiant le code du travail 34 Le directeur d partemental de Haute Garonne rendant compte de l activit des inspecteurs l gard des entreprises haut risque crira que l valuation des risques rencontre des difficult s d appro priation et ou de mise en uvre par les agents de l inspection du tra vail les employeurs mettant volontiers en avant un seuil de risques acceptables Les agents de l inspection donnent priorit aux contr les de conformit Document interne du 29 10 2001 de la controverse dans le cadre d une refondation de l valuation des risques est n cessaire pour garantir la formation d un jugement d bouchant sur l action L enqu te sur les accidents graves du travail est un moment fort et oblig de la pratique de l inspecteur A l gard de la prescription de l valuation des ris ques la dramatique de l accident du travail est ambivalente D un cot la recherche d infractions simples dans un d ploiement limit d investigations de l inspecteur n incitera pas l agent approfondir ses enqu tes diminuant d autant la l gitimit d une valuation des risques De l autre les d faillances r v l es par l accident constitueront pour certains ins pecteurs des points d appui pour justifier la prescrip tion de l valua
58. s le groupe de travail de l int r t de ce texte Chantal D autres refusent d assimiler le diagnostic l va luation Interviewer Certains coll gues disent qu ils ont toujours pratiqu l valuation des risques dans les entreprises moi je le fais depuis tou jours 17 A titre d exemple le non tiquetage d un produit chimique dange reux l absence de protection d organes de transmission d une machine l absence de captation d une vapeur incommode ou dangereuse Les non conformit s peuvent donner lieu de la part de l employeur le plus souvent au cours m me de la visite des contestations juridiques et techniques Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 e 71 e Encadr 2 De l analyse l valuation des risques Si le terme d valuation est r cent dans la r glementation celui d analyse remonte la fin des ann es soixante dix L analyse des risques est alors prescrite pour les op rations importantes de construction et cel les de sous traitance chez un donneur d ordre D crets du 19 ao t 1977 et du 29 novembre 1977 Elle con stitue un pr alable l tablissement d un plan de s curit Elle constitue aussi une mission du CHS D cret du 20 mars 1979 et ses r sultats apparaissent dans le rapport annuel sur les risques professionnels pr sent par l employeur suivi d un programme annuel de pr vention Dans leur tude Bilan des m thodes d analys
59. t quasiment rationnelle N anmoins ici et l 4 encourag s par le minis t re du travail et la Commission Europ enne des ser vices d concentr s du minist re du travail ont pris des initiatives rassemblant les diff rents acteurs de la pr vention dans des configurations les plus varia bles ponctuelles ou durables centr es sur un th me ou vocation plus globale locales ou r gionales DossiER dans lesquelles les participants conviennent plus ou moins explicitement et avec des variantes d un r le tenir pour la puissance publique Non sans d bat la majorit des inspecteurs ont t impliqu s ponctuel lement dans ces initiatives quand ils ne les ont pas eux m mes b ties D s lors la fa on dont les diff rents acteurs et en premier lieu compte tenu de l objet de cet article les inspecteurs du travail apprennent au cours de ces ex p riences devient essentielle pour la construction du sens d une action publique destin e se d cliner lo calement L valuation des risques par les interrogations et les diff rences de pratiques qu elle suscite chez les inspecteurs met en jeu leur identit professionnelle et rend cruciale l tude des ressources mobilis es par ces exp riences et les apprentissages individuels et collectifs qui ont pu en r sulter Cette tude reste faire afin d en capitaliser les r sultats pour en tirer ventuellement quelques fondements d une nouvell
60. tection de la s curit et de la sant des travailleurs Loi du 31 d cembre 1991 Extrait de l article R 230 1 L employeur transcrit et met jour dans un document unique les r sultats de l valuation des risques pour la s curit et la sant des travailleurs laquelle il doit proc der en application du paragraphe III a de l article L 230 2 D cret du 5 novembre 2001 Annexe 2 La jurisprudence nouvelle amiante Extrait d un des arr ts amiante du 28 f vrier 2002 sur l obligation de s curit Mais attendu qu en vertu du contrat de travail le liant son salari l employeur est tenu envers celui ci d une obligation de s curit de r sultat notamment en ce qui concerne les maladies professionnelles contract es par ce salari du fait des produits fabriqu s et utilis s par l entreprise que le manquement cette obligation a le caract re d une faute inexcusable lorsque l employeur avait ou aurait d avoir conscience du danger auquel tait expos le salari et qu il n a pas pris les mesures n cessaires pour len pr server Cass Soc 28 02 02 na 838 FP PI SA Eternit c Chavatte et autres La Cour de cassation a confirm sa jurisprudence en avril 2002 en l tendant aux accidents du travail Cass Soc 11 04 02 Hachadi c Camus industrie et autre De nombreux commentaires de ces arr ts on t publi s dont Matthieu Bas n et Natha
61. tion des risques La coop ration des acteurs de la pr vention au secours de l action publique en mati re d valuation des risques Les difficult s d expertise et de posture de lins pection l gard de l valuation des risques sont par tag es par les autres acteurs de la pr vention La fai blesse des coop rations entre les uns et les autres ne permet pas de conjurer ces difficult s Elle exprime une faiblesse g n rale de l action publique en ma ti re d valuation des risques La difficult d laborer une action collective La faible cr dibilit des autres acteurs de la pr vention et l incertitude de la coop ration inter institu tionnelle rendent peu probable une dynamique et li mitent l action propre de l Inspection du travail La faiblesse des autres acteurs de la pr vention aux yeux des inspecteurs du travail Pour les inspecteurs la tr s grande majorit des employeurs y compris dans les entreprises dot es de CHSCT n ont ni la connaissance ni la volont re quise pour proc der l valuation des risques Ils es timent que les organisations syndicales sont peu in vesties dans les questions de sant s curit et que l activit des repr sentants du personnel membres de CHSCT refl te trop souvent l absence de dynamisme de leur institution De m me ils consid rent que les agents de la CRAM sont insuffisamment mobilis s par l valua tion des risques Si l
62. uement par crit des observa tions qui constituent autant de rappel la loi dont il a constat le non respect Ce sont ces obligations de faire ou de mise en conformit que l inspec tion nomme couramment les prescriptions La l gitimit du diagnostic a un fondement juridique Pour l inspecteur le diagnostic des situations de non conformit la r glementation et celui sur les risques encourus par les salari s sont intimement 8 Les interviews dans la presse des tracts et d clarations des lettres adress es la hi rarchie des articles de journaux et enfin un arbi trage officiel de la Direction des relations de travail DRT dans la circulaire du 23 02 2000 attestent de la vigueur de ce d bat En ex terne les syndicats fran ais et europ en ne manifestent pas d hostilit l gard de l valuation des risques Ils y voient un point de d part e 68 o Travail et Emploi n 96 e Octobre 2003 d une v ritable pr vention Le Peuple du 13 12 2000 et une oppor tunit pour le renforcement de l intervention des travailleuses et des travailleurs dans les activit s de pr vention L valuation des risques sur les lieux de travail guide pour une intervention syndicale Per Boix et Laurent VOGEL Bureau technique syndical europ en pour la sant et la s curit Bruxelles 1999 li s L inspecteur part des risques qu il per oit ou qui sont r v l

inspecteurs du travail (les) aux prises avec l`evaluation des risques

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