Home

DossierDocumentaire_TarynSimon PDF

1. INVENTAIRE ETTAXINOMIE I cj Simon fait preuve d une intelligence remarquable en choisissant la Picture Collection comme sujet puisque celle ci est l image de son uvre jusqu ce jour elle d montre l chec in vitable des tentatives d organiser le monde en images et en texte tout tant riche d implications quant l organisation plus g n rale de la soci t Si la Picture Collection a pris des dimensions sociologiques c est galement le cas ici de la m thodologie adopt e par Simon Comme Hal Foster l crit dans An Archival Impulse en s interrogeant sur le d sir de divers artistes de fouiller dans l histoire singuli re de l art moderne et de la philosophie pour trouver de nouveaux modes d ordonnancement de la civilisation et de l exp rience Peut tre que comme la biblioth que d Alexandrie toute archive est b tie sur une catastrophe ou sur sa menace en pr vision d un an antissement qu elle est impuissante d jouer C est pr cis ment cet an antissement ou ces effacements qui sont sans doute les plus intrigants Comme Simon l a d clar propos de son travail sur les archives Les manques et les glissements pr sents dans toute information collect e ont quelque chose nous dire Tim Griffin Une futurit improbable Taryn Simon et la Picture Collection in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris J
2. Le photographe et l histoire Eug ne Atget in Nouvelle histoire de la photographie Paris Adam Biro Larousse 2001 p 401 403 I Elle L id e de document photographique appara t dans la litt rature sp cialis e d s le XIX si cle o elle est d embl e pr sent e comme consubstantielle au m dium En aucun cas cependant avant les ann es vingt il n est question qu elle d finisse une esth tique un quelconque genre artistique Attach e la valeur scientifique ou archivale des images le mot a jusque l son sens premier d apport d informations de t moignage ou de preuve S il appara t dans la litt rature artistique ce n est que comme antonyme du terme art les deux cat gories s excluant l une l autre Toute la tradition de la l gitimation de la photographie comme art cherche ainsi pour loigner d elle le soup on d enregistrement purement m canique s parer de fa on tanche l usage cr atif d un m dium transcender la r alit savoir s lectionner de ses vulgaires fonctions documentaires se soumettre la r alit et dans 30 APPROFONDIR L EXPOSITION l id al tout perdre Avant les ann es vingt non seulement le documentaire ne constitue pas un genre esth tique mais il en est la n gation Or subitement autour de 1930 ces deux p les jusqu alors inconciliables se trouvent d lib r ment associ s dans de nombreux projets de photographes vis e artistique co
3. Godeau de nouveaux organes tels October ou Afterimage ainsi qu un champ largi de r f rences incluant la th orie marxiste la litt rature et le cin ma travers Jean Luc Godard Chris Marker ou Jean Rouch notamment Ils reviennent en particulier sur la tradition documentaire qu ils attaquent sur plusieurs fronts pour mieux la r former et la faire revivre On prend soin surtout de d monter le mythe de la transparence du document d un acc s innocent et naturel aux faits pour souligner au contraire que la photographie documentaire est toujours une construction discursive ma rqu e comme tout discours par un contexte historique social et institutionnel par un cadre de r ception ainsi que par des strat gies s mantiques et rh toriques qui d passent de beaucoup les limites de l image pour mettre en jeu l accompagnement textuel et les dispositifs de pr sentation partir de l il s agirait pour ces artistes d laborer des strat gies documentaires qui tout en poss dant la force de description ou de d nonciation de la photographie sociale traditionnelle rendraient dans le m me temps constamment attentif ses propres codes et produiraient chez le spectateur un effet de distanciation emp chant toute lecture naive de l image comme double de la r alit Dans cette recherche d une construction complexe et par l manifeste du sens ces artistes et Allan Sekula en particulier vont r activer
4. I Taryn Simon m prisesy entretien avec Eleanor Heartney Art press n 397 f vrier 2013 p 40 en ligne http www alminerech com dbdiles mfile 80300 80362 20130123_ France _1 pdf Ressources en ligne I Site Internet de l artiste tarynsimon com I Site de la galerie Almine Rech http www alminerech com en artists 77 Taryn Simon I Site du Point du Jour Centre d art diteur Cherbourg qui pr sente du 22 f vrier au 24 mai 2015 l exposition de Taryn Simon A Living Man Declared Dead and Other Chapters lepointdujour eu Le site TED propose des captations de conf rence d artistes accompagn es de sous titres dans plusieurs langues I Taryn Simon Photographs of secret sites conf rence de Taryn Simon juillet 2009 17 min 32 s vostfr htip www ted com talks taryn simon photographs secret sites I Taryn Simon The stories behind the bloodlines conf rence de Taryn Simon novembre 2011 17 min 595 vostfr http www ted com talks taryn_ simon the stories behind the bloodlines Le site de la galerie Gagosian pr sente plusieurs vid os li es au travail de Taryn Simon http www gagosian com artists taryn simon artist media I Entretien de Taryn Simon avec Aaron Swarz 2012 I Vid o de Taryn Simon sur A Living Man Declared Dead and Other Chapters 2012 I Vid o r alis e l occasion de son exposition au MoMA de New York Behind the Scenes Taryn Simon A Living Man Declared Dead and Other Chap
5. ces hommes sur des sites qui ont jou un r le d terminant dans leur condamnation ill gitime le lieu o un t moin les a identifi s celui de arrestation la sc ne du crime ou l emplacement de Palibi Pour les sujets chacun de ces endroits rec le des significations contradictoires Le lieu de l arrestation marque le point de d part d une r alit fond e sur une illusion Celui du crime est la fois arbitraire et crucial cet endroit o ils ne sont jamais all s a chang leur vie pour toujours Dans cette uvre Taryn Simon examine la facult de la photographie brouiller la fronti re entre v rit et fiction une ambigu t qui peut avoir des cons quences graves et parfois m me fatales 7 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES 8 D COUVRIR L EXPOSITION Charles Irvin Fain Sc ne du crime Snake River Melba Idaho Incarc r 18 ans la suite d une condamnation mort pour meurtre viol et enl vement The Innocents 2002 Les Innocents Tirage jet d encre 121 9 X 157 5 cm Larry Youngblood Emplacement de l alibi Tucson Arizona Avec Alice Laitner sa compagne et t moin lors du proc s Incarc r 8 ans la suite d une condamnation 10 5 ann es de prison pour agression sexuelle enl vement et abus sexuel sur mineur The Innocents 2002 Les Innocents Tirage jet d encre 1219 x 157 5 cm 9 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES AN AMERICAN INDEX
6. se trouvent les textes qui informent sur le sujet de la photographie Sont ils visibles Font ils partie de l uvre Tous les textes sont ils dans le cadre ou hors du cadre tudier plus particuli rement la photographie intitul e Nuclear Waste Encapsulation and Storage Facility Cherenkov Radiation Hanford Site U S Department of Energy Southeastern VVashington State page de gauche En quoi cette photographie est elle nigmatique Quels effets esth tiques peut elle susciter chez le spectateur avant qu il n ait lu le texte qui l accompagne Que peut r v ler ce d calage entre la beaut graphique de l image et la menace du contenu Dans quelle mesure le dispositif de pr sentation peut il interroger le spectateur sur son rapport aux risques que pr sente l nergie nucl aire Peut on tablir un lien entre cette forme graphique et celle de la carte g ographique des tats Unis Que peut on en conclure I Poursuivre l analyse autour de la s rie A Living Man Declared Dead and Other Chapters I XVII 2011 KALMDD met l accent sur un motit que l avais d j trait par le pass savoir la relation entre le texte et l image Les textes ici utilis s sous trois formes la liste le r cit et l annotation sont pr sent s dans des cadres donnant l impression de pouvoir les faire d filer Les images sont trait es par la technique du collage la fois de mani re al atoire dans les pann
7. toiles seraient tr s nombreuses m me si nous n existions pas L artiste qui tente ne serait ce qu une num ration partielle de toutes les toiles de l univers veut en quelque sorte faire penser cet infini objectif l infini de l esth tique est un sentiment qui d coule de la pl nitude finie et parfaite de la chose que l on admire tandis que l autre forme de repr sentation dont nous parlons sugg re presque physiquement l infini car de fait il ne finit pas il ne se conclut pas dans une forme Nous appellerons cette modalit de repr sentation liste ou num ration ou catalogue Umberto Eco Vertige de la liste Paris Flammarion 2009 p 17 18 I Les listes de Taryn Simon sont galement ludiques et absurdes l image de celles de l Oulipo L Ouvroir de litt rature potentielle c l bre groupe litt raire fond en 1060 par Raymond Queneau et Francois Le Lionnais fonctionne aujourd hui encore comme un laboratoire permanent de recherche et d innovation Les auteurs oulipiens de Georges Perec Jacques Roubaud inventent et s imposent des r gles sur la base desquelles ils cr ent leurs textes Malgr les apparences ces r gles ne sont pas des limitations mais sont en fait susceptibles de produire toutes sortes de possibilit s auparavant inconcevables des potentialit s de production litt raire de cr ation de ce que l oulipien am ricain Harry Mathews a appel incidents de fiction absolument inima
8. 2011 I Identit s de Disd ri au photomaton Paris Centre national de la photographie Paris Le Ch ne 1985 PHOTOGRAPHIE ET PRATIQUES ARTISTIQUES CONTEMPORAINES I BAQU Dominique La Photographie plasticienne un art paradoxal Paris ditions du Regard 1998 I BAQU Dominique Photographie plasticienne l extr me contemporain ditions du Regard Paris 2004 I BOURRIAUD Nicolas Topocritique l art contemporain et l investigation g ographique in GNS Paris Palais de Tokyo Cercle d art 2003 p 34 37 I CARERI Giovanni RUDIGER Bernhard dirs Face au r el thique de la forme dans l art contemporain Paris Archibooks 2008 I Foster Hal Le Retour du r el Bruxelles La Lettre vol e 2005 I Foster Hal Archives de l art moderne in Design amp Crime Paris Les Prairies ordinaires 2010 LKiHM Christophe SouLER mile MUNTADAS compte rendu de la conf rence Muntadas L art comme dispositif de connaissances Fondation d entreprise Ricard Paris 2007 en ligne http fondation entreprise ricard com conferences entretiens art muntadas I LAVOIE Vincent Strat gies critiques contemporaines La Recherche photographique n 19 automne 1995 p 40 42 I LUGON Olivier Apr s la forme tableau l exposition contemporaine de la photographie Art press 2 n 34 La photographie un art en transition 2015 I Poivert Michel La Photographie contemporaine Pari
9. C est comme si ces blancs et ces points aveugles cr aient une nouvelle invisibilit qui prive l image de son ancrage visuel et de son v ritable sujet Soudain au lieu d assister une r v lation ou une apparition nous sommes jet s dans l obscurit en plein midi L insistance subtile et cruciale de Simon sur l mergence de l occlusion ou de l obscurit au moment m me o nous attendons une visibilit compl te et sans entraves qui nous fera d couvrir le secret des choses prend de multiples formes Homi Bhabha Au del de la photographie in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 201 5 P 224 I Parmi les crits th oriques r cents sur l art l un des passages les plus r jouissants doubl d une belle le on d humilit se trouve au d but du recueil de Douglas Crimp On the Museum s Ruins 1993 o cet historien d art raconte que sa 27 INDEX TEXTE CONTEXE grand m re install e dans l Idaho avait demand lire un de ses essais S ex cutant contrecceur car il ne voyait pas ce qu elle pourrait bien tirer de sa prose de sp cialiste Crimp lui donna un texte sur Degas et la photographie qui se termine par un commentaire particuli rement important d une image de sa ni ce par l artiste Cette image crit l auteur r sume la perfection la r flexi
10. Dominique Pa ni et la restitution sans d lai entre les moments de l enregistrement et sa repr sentation T G Qu est ce qui s interpose Une criture des strat gies narratives dans tous les cas des choses qui n existent que parce qu il y a un auteur La communication tablie la t l vision m int resse parce que c est un chemin court entre deux consciences celle du spectateur et celle de l auteur un niveau plus global et l c est de la politique il s agit de la communication d une population avec ses savants ses artistes ou avec elle m me Communication qui suppose un troisi me terme C est ce troisi me terme qui m int resse D P Quand on dit documentaire on pense quand m me la fen tre sur le r el Quand on l coute le documentaire semble plut t correspondre un support opaque et une mall abilit des images T G C est peut tre le passage du visible au pens Le documentaire ne serait pas une machine voir mais une machine penser une restitution synth tique dans une dur e donn e d une exp rience de connaissances complexes que l auteur restitue travers son langage Machine penser aussi pour le spectateur qui fait une exp rience du monde qui n est pas litt rale qui n est pas li e au direct ou la transparence du monde mais au temps de la pens e C est pourquoi l exp rience du documentaire d finie de cette fa on est pour le spectateur une e
11. aux diff rentes conceptualisations de l archive par Foucault et par Derrida La Bo te en Valise dans laquelle Duchamp a install son uvre d j existante sous la forme de reproductions l h t rog n it des dispositifs curatoriaux du D partement des Aigles ou le commentaire perp tuel de Richter sur la photographie comme objet mm monique deviennent et forment une logique de domiciliation et de consignation regroupant les signes qui d signent l uvre de l artiste aussi bien que la condition mat rielle des propositions faites par chacune de ces uvres le r cit qu elle doit v hiculer l archive a priori de la pratique de l artiste Okwui Enwezor rapproche cette m thode de ce que Hal Foster identifie comme une compulsion d archive caract ristique des pratiques artistiques actuelles Les artistes interrogent la pr tention l auto suffisance de l archive 40 APPROFONDIR L EXPOSITION en la lisant contre courant Cette interrogation peut s en prendre aux principes structurels et fonctionnels qui sous tendent l usage du document d archive comme il peut r sulter de la cr ation d une autre structure d archive comme un moyen d tablir une relation arch ologique l histoire l vidence l information et aux donn es qui veulent imposer leurs propres cat gories interpr tatives Dans ce descriptif de la g n alogie et des proc dures qui s inscrivent sous cette d nomination d archive Enwez
12. les Sarracena les Cephalothus ouvrant de voraces cornets capables de dig rer d absorber de v ritables viandes enfin le N penth s dont la fantaisie d passe les limites connues des excentriques formes Il ne put se lasser de tourner et de retourner entre ses mains le pot o s agitait cette extravagance de la flore Elle imitait le caoutchouc dont elle avait la feuille allong e d un vert m tallique et sombre mais du bout de cette feuille pendait une ficelle verte descendait un cordon ombilical supportant une urne verd tre jasp e de violet une esp ce de pipe allemande en porcelaine un nid d oiseau singulier qui se balan ait tranquille montrant un int rieur tapiss de poils Celle l va loin murmura des Esseintes Joris Karl Huysmans rebours chapitre 8 Paris Charpentier 1884 en ligne https www hs augsburg de harsch gallica Chronologie 1osiecle Huysmans huy_aroo htmi Quelles relations entretient le personnage principal sa collection Par quels moyens stylistiques l auteur rend il compte de l envergure de la collection tudier les descriptions de ces plantes en classant les mots par nature grammaticale tudier l tymologie des noms des esp ces v g tales R fl chir au spectacle qu offre une telle collection Retrouver les diff rentes classifications des esp ces v g tales et les principes sur lesquels elles reposent initier des projets de r
13. ologie du savoir 1960 Paris Gallimard 2008 I FrZOT Michel August Sander 1876 1064 in Histoire de Voir De l Instant l Imaginaire 1930 1970 Paris Centre national de la photographie 1080 I HAGELSTEIN Maud M moire et Denkraum R flexions pist mologiques sur la Kulturvvissenschattliche Bibliothek Warburg Conserveries m morielles n 5 2008 en ligne http cm revues org 104 I KiHM Christophe Ce que l art fait l archive in Critique n 750 760 Paris 2010 I L GER Nathalie dir Questions d archives Saint Germain la Blanche Herbe IMEC coll Inventaires 2002 I PEREC Georges D nicher l ordinaire in Ellis Island Paris P O L 1995 I PEREC Georges Penser Classer Paris Le Seuil 2003 I PERRET Catherine Politique de l archive et rh torique des images Critique n 750 760 Paris 2010 I VERHAGEN Erik Penser classer l inventaire photographique in Qu est ce que la photographie aujourd hui Paris Beaux Arts ditions 2000 p 37 38 I l Image d j l Usages de l objet trouv photographe et cin ma Les Carnets du Bal 2 Paris Le Bal Marseille Images en man uvres 2010 I Les Artistes contemporains et l archive actes du colloque Rennes Presses universitaires de Rennes Archives de la critique d art 2004 PISTES DE TRAVAIL Les pistes de travail se veulent des propositions ouvertes qui s articulent autour de notions et de questi
14. poque par d autres artistes am ricains photographes comme Friedlander ou Winogrand La diff rence principale tient un usage constant chez Huebler du langage comme premier outil de formalisation de l exp rience et de ce fait sa d marche voisinait surtout avec celle de Robert Barry ou de Lawrence Weiner Jean Fran ois Chevrier Les d veloppements s riels et leur capacit analytique in Photo Kunst Stuttgart Graphische Sammlung Staatsgalerie Stuttgart 1989 p 67 I Au d but des ann es 1970 parmi les nombreux artistes de la p riode qui s emparent de la photographie certains comme Allan Sekula ou encore Martha Rosler ne se contentent plus de s en servir des fins instrumentales pour documenter des performances des installations extra mus ales ou pour mettre en cause de fa on g n rale l objet d art et les codes de la repr sentation mais se prennent peu peu d int r t pour le m dium lui m me sa th orie et son histoire Issus de fili res universitaires l o les photographes d fendus par Szarkowski manaient des milieux professionnels et maniant la plume autant que l appareil ils se mettent interroger de l ext rieur les pratiques et les discours qui avaient jusque l structur cette histoire Ils sont soutenus dans cette entreprise de d construction par une nouvelle g n ration d historiens Benjamin Buchloh Rosalind Krauss Christopher Phillips Sally Stein ou Abigail Solomon
15. 7 24 ainsi que sur les l gendes des uvres Constituer une liste des verbes qui r pertorient les diff rentes actions du processus d enqu te Rep rer le contexte socio politique et la dur e d investigation les tapes le nombre de lieux fr quent s la collaboration avec des personnes des institutions Avons nous acc s toutes ces informations uniquement en observant les uvres Quel r le joue la photographie dans les cinq s ries de Taryn Simon souvenir trace document preuve interrogation nigme interface Vous pouvez vous r f rer aux questions qui composent l uvre de Muntadas intitul e Projecte Proyeto Project 2007 Qui Quoi Pourquoi Comment O Quand Pour qui Combien Vous trouverez des informations sur le projet et la pratique de Muntadas en suivant les liens ci dessous Christophe Kihm extrait du compte rendu de la conf rence Muntadas L art comme dispositif de connaissances Paris Fondation d entreprise Ricard 2007 en ligne http fondation entreprise ricard com conferences entretiens art muntadas Dossier enseignants de l exposition Muntadas Entre Between en ligne sur le site du Jeu de Paume dans la rubrique ducatif Ressources I Revenir sur l histoire et les projets d enqu tes photographiques comme outil de d nonciation sociale Vous pouvez vous appuyer sur les extraits des textes suivants E
16. Bijl Belgique 1046 Thomas Demand Allemagne 1964 C line Duval France 1974 Hans Fijkelboom Pays Bas 1949 Hans Peter Feldman Allemagne 1941 Erik Fens Pays Ba Pays Bas 1943 Pierre Leguillon France 1969 Val rie Mr jen France 1969 Eduardo Paolozzi Ecosse 1924 Peter Piller Allemagne 1968 Gerhard Richter Allemagne 1932 Batia Suter Suisse 1067 Akram Zaatari Liban 1966 Fondation Arabe pour l Image Sacs a main Louis Vuitton contrefaits Contraband 2010 Contrebande 16 tirages jet d encre dans 3 bo tes en plexiglas 23 5 X 113 x 6 4 cm 1 2 23 5 X 76 2 X 6 4 cm 3 I Analyser les dispositifs de repr sentation et de pr sentation l uvre dans Contraband Contrebande 2010 de Taryn Simon Je consid re Contraband Contrebande 2010 comme une performance J ai v cu l a roport JFK pendant toute une semaine durant laquelle j ai photographi tous les objets saisis par les agents du Service des douanes et de la protection des fronti res dans les bagages des voyageurs et dans le courrier express entrant sur le territoire am ricain J ai travaill sans dormir durant cinq jours Je faisais une sieste entre le dernier vol et le premier vol du matin sur un matelas gonflable que je partageais avec mes assistants dans la salle des saisies Il y avait des contrefa ons de sacs Vuitton de lunettes de solei
17. DE CLASSEMENT Tit for Twat censored from Bucharest Biennale qui est une photographie de Kaucyila Brooke dans la rubrique Photography Organiser un d bat avec les l ves sur les raisons provoquant ces cas de censure sur la censure elle m me et sur l outil de recensement des censures l uvre Living Man Declared Dead and Other Chapters I XVIII de Taryn Simon dont le Chapitre V a t censur voir ci dessus n appara t pas encore dans The File Room de Muntadas Quelle strat gie a t elle d velopp e pour rendre visible cet acte de censure Chapitre V censur Vue d installation Ullens Center for Contemporary Arts P kin Chine 2013 Plusieurs uvres destin es l exposition de A Living Man Declared Dead and Other Chapter IL XVIII ont t retenues la douane parmi lesquelles les panneaux de textes pour chacun des 13 chapitres pr sent s Chapitre I Inde panneau de notes de bas de page Chapitre XV Chine panneau de notes de bas de page et Chapitre V Cor e du Sud dans son int gralit A Living Man Declared Dead and Other Chapters L XVIII 2011 Un homme vivant d clar mort et autres chapitres I XVII Peinture noire mat sur mur 213 36 X 301 63 cm RENDEZ VOUS I mercredi et samedi 12h30 les rendez vous du Jeu de Paume visite comment e des expositions en cours I samedi 15h 30 sauf dernier du mois les rendez vous en famille un parcours en images po
18. Jeu de Paume Disponible sur demande le dossier documentaire est galement t l chargeable depuis le site Internet du Jeu de Paume document PDF avec hyperliens actifs CONTACTS Pauline Boucharlat charg e des publics scolaires et des partenariats 01 47 03 04 95 paulineboucharlat jeudepaume org Marie Louise Ouahioune r servation des visites et des activit s 01 47 03 12 41 serviceeducatif jeudepaume org Sabine Thiriot responsable du service ducatif sabinethiriot jeudepaume org conf renciers et formateurs ve Lepaon 01 47 03 12 49 evelepaon jeudepaume org Benjamin Bardinet 01 47 03 12 42 benjaminbardinet jeudepaume org professeurs relais C line Lourd acad mie de Paris celinelourd jeudepaume org C dric Montel acad mie de Cr teil cedricmontel jeudepaume org SOMMAIRE 25 26 27 27 28 32 36 36 37 40 46 48 48 52 58 D COUVRIR L EXPOSITION Pr sentation de l exposition et des uvres Bibliographie s lective APPROFONDIR L EXPOSITION Index texte contexte Introduction Le document en question Photographie et discours Collecter classer agencer Introduction De l identification l archive Inventaire et taxinomie Orientations bibliographiques th matiques PISTES DE TRAVAIL Pratiques artistiques enqu tes et investigations Images et textes Formes et syst mes de classement D COUVRIR L EXPOSITION aeee sn Me Cadavres d animaux inter
19. au lyc e http eduscol education fr cid85207 liberte de conscience liberte d expression outils pedagogiques pour reflechir avec les eleves himl liena libert de conscience libert d expression outils p dagogiques pour r fl chir et d battre avec les l ves http eduscol education fr cid85207 liberte de conscience liberte d expression outils pedagogiques pour reflechir avec les eleves himl I Taryn Simon tout en incarnant cette figure de l artiste en journaliste d joue certaines normes photojournalistiques en reconfigurant les relations texte image telles qu on les rencontre dans la sph re m diatique Chez Simon le texte 55 IMAGES ET TEXTES n explique pas l image mais participe mettre en lumi re sa construction et ses limites narratives Ce faisant Taryn Simon redonne l image photographique une cr dibilit et au spectateur un r le actif face son processus de perception Mirna Boyadjian Les rapports entre la photographie et le texte chez Taryn Simon 1976 r v ler l invisible r imaginer l invisible p 11 en ligne https independent academia edu MirnaBoyadjiani tudier comment certains artistes contemporains explorent diff rentes mani res de rendre compte d un v nement d un fait ou d une histoire en d jouant les codes du photoreportage et en tentant de proposer une alternative au traitement de l actualit dans les m dias d information Il s a
20. buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 74 I Dans l uvre intitul e An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Taryn Simon propose au spectateur une image et un texte Ces notices descriptives empruntant l apparente objectivit de l criture encyclop dique pr cisent la nature de ces espaces autrement imp n trables bien qu int ressants d un Site d entreposage et de compactage des d chets nucl aires effet Tcherenkov Complexe de Hanford d partement de l nergie des tats Unis Sud est de l tat de Washington Le complexe de Hanford abrite 1 936 capsules de d chets nucl aires en acier inoxydable immerg es dans un bassin d eau et renfermant chacune du c sium et du strontium Ensemble elles contiennent plus de 120 millions de curies de radioactivit Selon les estimations il s agitait de la plus forte concen tration aux tats Unis La lueur bleue r sulte de l effet Tcherenkov qui mat rialise les radiations lec tromagn tiques mises par une particule charg e quand celle ci lib re son nergie et passe plus vite que la lumi re travers une mati re transparente La temp rature des capsules atteint jusqu 165 C Le bassin d eau sert de bouclier sans cette protection un tre humain plac 30 centim tres d une capsule recevra
21. ces diff rentes images l occasion de classement Comment les disposer et les pr senter Prolonger cette s ance en proc dant l inverse partir d un th me sujet etc demander aux l ves de rechercher des images dans des banques d images libres de droits sur Internet Stockvault Photl Everystockphoto Flicker freeimages ou directement depuis la collection virtuelle de la New York Public Library Vous pouvez vous reporter au chapitre Rassembler du livre jeunesse con u par Julie Jones et Michel Poivert Histoires de photographie Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur 2014 p 08 115 I Dans la s rie The Picture Collection ci dessus Taryn Simon explore les classements iconographiques et les principes de catalogage des images rassembl es dans la Biblioth que publique de New York Quels effets produisent ces agencements th matiques Quelles peuvent tre les provenances et les usages de ces diff rentes images En lien avec Dossier Paniques financi res revenir sur la repr sentation des v nements et leur m diatisation Qu est ce qui caract rise la majorit de ces repr sentations de paniques financi res Aujourd hui lorsqu un v nement a lieu qui produit les images 2 Comment circulent elles 2 Dossier Paniques financi res The Picture Collection 2013 La Collection d images Tirage jet d encre 119 4 X 157 5 cm avec cadre I Cr
22. choix du point de vue narratif t Pour mile Zola la photographie laquelle il s adonne seulement dans les ann es 1800 appara t comme un moyen suppl mentaire de saisir le r el mais c est par l criture que selon lui la v rit peut tre trouv e Comme l explique l universitaire Charles Grivel crire est pour mile Zola casser le document justement parce qu il se d place sur le terrain en biblioth que et ailleurs voir ses carnets d enqu te et parce qu il fiche ce qu il rep re Faire du roman consiste certes r unir du mat riau d observation mais signifie surtout en laminer en raturer voire m me en liminer la donn e brute Faire du roman c est s tablir bonne distance du clich d observation pr paratoire si exact si fid le et si d taill soit il justement parce que cette exactitude cette fid lit et ce d tail font obstacle l expansion l gitime du r cit l gitime puisqu il remplit une fonction d monstrative Charles Grivel Zola photogen se de l uvre tudes photographiques n 15 Paris novembre 2004 en ligne htip etudesphotographiques revues org 304 Voir aussi la pr sentation de l ouvrage l adresse suivante http www inafr video PACo1005974 En quoi peut on dire que les photographies de Taryn Simon Larry Mayes Sc ne de l arrestation The Royal Inn Gary Indiana La police a trouv Larr
23. ci voient aussi la prolif ration de d marches cherchant indexer des images de seconde main Des typologies absurdes de Hans Peter Feldman aux diff rentes archives regroup es par Christian Boltanski il s agit effectivement nouveau pour des photographes amateurs ou amateurs de photographies de convertir des m thodes de classement d ordre scientifiques sociologiques ou journalistiques des fins cr atrices 42 APPROFONDIR L EXPOSITION Servant par moments de sources d inspirations et de bases de donn es l laboration de travaux ult rieurs les archives et collections d images photographies extraites d albums de famille reproductions d coup es dans des sources imprim es etc rassembl es par ces artistes peuvent en outre dans une optique ready made tre d contextualis es et instrumentalis es telles quelles au c ur de leurs d marches Un cas exceptionnel constitue cet gard l Atlas de Gerhard Richter ce r pertoire photographique qui comporte la fois des images glan es par le peintre ou r alis es par ses propres soins tant simultan ment la source principale de son uvre officielle et un work in progress d ploy dans le temps et l espace Les bases pos es dans les ann es 1060 et au d but des ann es 1970 ne cesseront de s tofter dans les d cennies venir la passion du classement et de l archive se maintenant avec une constance et un souci de renouvellement jamais d mentis Des li
24. cola mangue okra fruits de la passion museau de porc l vres de porc porc volaille crue poulet t te de cochon sud am ricain tomates en arbre d Am rique du Sud citrons verts asiatiques atteints de chancres citriques canne sucre poaceae viandes crues plante subtropicale non identifi e en terre I Les listes de Taryn Simon sont galement ludiques et absurdes l image de celles de l Oulipo L Ouvroir de litt rature potentielle c l bre groupe litt raire fond en 1960 par Raymond Queneau et Fran ois Le Lionnais fonctionne aujourd hui encore comme un laboratoire permanent de recherche et d innovation Les auteurs oulipiens de Perec Jacques Roubaud inventent et s imposent des r gles sur la base desquelles ils cr ent leurs textes Hans U Obrist L a roport jamais Londres Heathrow mai 2010 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 P 115 116 Exp rimenter diff rentes formes de classement en r digeant des textes qui respectent les contraintes d finies par les membres de l Oulipo l inventaire consiste relever et pr senter sous forme de liste un certain type de mots dans un po me donn substantits ou verbes ou adjectifs ou substantifs et adjectifs etc On peut ainsi voir se dessiner comme un sch ma
25. commune Le r sultat de cette d marche solidement ancr e sur des profits financiers a t un mouvement g n ral qui a tabli droite un discours l gitim sur la photographie incluant une esth tisation et donc une formalisation du sens et un d ni du contenu un d ni de l existence d une dimension politique D s lors la relation dialectique dont je parlais supra celle qui unit l image au monde contemporain et plus particuli rement l id ologie est bris e Martha Rosler Pens es au c ur autour et au del de la photographie documentaire in Sur sous le pav Rennes Presses universitaires de Rennes 2006 p 189 191 L Thierry Garrel Pour moi l essai est un des vrais grands horizons du documentaire L essai en tant qu il est une configuration construite d images de sons de pr sences de pens es est un des domaines majeurs du documentaire Donc il y a peut tre une confusion sur les mots dans la mesure o on a tendance penser que le documentaire restituerait simplement la r alit visible des choses alors que pour moi le documentaire envisage l ensemble des questions humaines qu il s agisse de la vie actuelle ou des productions du pass ou de la capacit de l homme r fl chir sur son humanit Cela peut vouloir dire que tout documentaire est un essai Il s oppose au direct de la t l vision l vidence du plateau l vidence de pouvoir noncer le monde
26. conomie celle de l art A LIVING MAN DECLARED DEAD AND OTHER CHAPTERS 1 XVIII Living Man Declared Dead and Other Chapters 1 XVIII Un homme vivant d clar mort et autres chapitres I XVIII 2011 est le r sultat de quatre ann es de recherche 2008 2011 durant lesquelles Taryn Simon a voyag travers le monde pour recueillir des histoires associ es diff rentes lign es Dans chacun des dix huit chapitres qui composent l uvre des forces ext rieures li es des questions de territoire de pouvoir de circonstances ou de religion se heurtent celles int rieures des h ritages physiques et psychologiques Dans A living Man Declared Dead je me suis efforc e d articuler certains syst mes mod les et codes travers la forme et le r cit J tudiais alors les questions auxquelles il est pourtant impossible de r pondre quant aux rapports entre le hasard les liens du sang et d autres facteurs de la destin e Les checs et les formes de rejet qui ont ponctu ce processus ont fini par constituer une partie importante de ce travail Il y a plusieurs portraits vides qui repr sentent des membres vivants d une lign e qui ne pouvaient cependant tre photographi s pour diverses raisons notamment la dengue la prison le service militaire et les restrictions culturelles d ordre sexuel Mais certains ont tout simplement refus parce qu ils ne voulaient pas faire partie du r cit Les vides constituent
27. contemporaines de la repr sentation et plus pr cis ment de ce qui peut tre vu l esth tique politis e de Schiller prolong e par Jacques Ranci re travers sa formule de partage du sensible est convoqu e conjointement l administration bureaucratique et l encadrement de la photographie qui d terminent l galement notre acc s et notre recours actuels aux images Tim Griffin Une futurit improbable Taryn Simon et la Picture Collection in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 308 309 I J appelle partage du sensible ce syst me d vidences sensibles qui donne voir en m me temps l existence d un commun et les d coupages qui y d finissent les places et les parts respectives Un partage du sensible fixe donc en m me temps un commun partag et des parts exclusives Cette r partition des parts et des places se fonde sur un partage des espaces des temps et des formes d activit qui d termine la mani re m me dont un commun se pr te participation et dont les uns et les autres ont part ce partage Le citoyen dit Aristote est celui qui a part au fait de gouverner et d tre gouvern Mais une autre forme de partage pr c de cet avoir part celui qui d termine ceux qui y ont part L animal parlant dit Aristote est un animal politique Mais l es
28. de catalogage complexe de plus de 12 000 rubriques th matiques D s le d but en 1015 les images collect es ont t associ es des termes sp cifiques Cette collection dont se sont abondamment servis crivains historiens artistes r alisateurs cr ateurs de mode et publicitaires constitue la plus grande biblioth que de pr t d images au monde Mais The Picture Collection fonctionne comme un dispositif de nivellement dans lequel des images encens es et ratifi es par l histoire se retrouvent aux c t s d autres qui ne l ont pas t Les agencements de photos coupures de presse et autres associations propos es par Taryn Simon se chevauchent en masquant certaines parties des images et en emp chant le spectateur de les voir en entier Dans cette uvre Taryn Simon questionne les hi rarchies qui permettent de cat goriser les mat riaux visuels et culturels Elle voit dans cette immense archive un pr curseur des moteurs de recherche sur Internet et attire l attention sur les mains invisibles l origine de syst mes de collecte apparemment neutres The Picture Collection a t labor e en r ponse la base de donn es virtuelles Image Atlas 2019 cr e par Taryn Simon en collaboration avec le programmeur Aaron Swartz Image Atlas www imageatlas org indexe les premiers r sultats trouv s sur des moteurs de recherche locaux travers le monde pour de m mes termes et prend ainsi la forme d une enqu te sur les
29. de ciel peut tre 1 6 de mon champ visuel Bien entendu Eco rend hommage la m re supr me de toutes les listes Internet et il n est pas anodin ici que Taryn Simon inclue Google parmi ses sources d inspiration majeures L hyperlien cr e des trajectoires l int rieur de cet espace liste sans bornes des micro listes l int rieur de la m re de toutes les listes Hans Ulrich Obrist L a roport jamais Londres Heathrow mai 2010 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 114 115 I Hom re a pu construire imaginer une forme close parce qu il avait une id e claire de ce qu tait une civilisation agricole et guerri re son poque Le monde dont il parlait ne lui tait pas inconnu il en connaissait les lois les causes et les effets et c est pourquoi il a su le mettre en forme II existe toutefois un autre mode de repr sentation artistique quand on ignore les confins des choses que l on entend repr senter quand on ne sait pas combien il y en a et qu on en pr suppose un nombre sinon infini du moins astronomiquement grand ou encore quand on ne peut donner de quelque chose une d finition par essence et que pour parler de ce quelque chose le rendre compr hensible plus ou moins perceptible on en num re les propri t s et nous le
30. de d cision Henri Van Lier Le non acte photographique in Les Cahiers de la photographie n 8 1982 en ligne http www anthropogenie com anthropogenie locale semiotique non_acte_photographique pdf I Dans la mesure o la photographie fait partie de la classe de signes ayant avec leur r f rent des rapports qui impliquent une association physique elle fait partie du m me syst me que les impressions sympt mes traces indices Les conditions s miologiques propres la photographie se distinguent d une mani re fondamentale de celle des autres modes de production d image celles qui d signent le terme d ic ne et c est cette sp cificit s miologique qui va permettre de faire de la photographie un objet th orique au moyen duquel les uvres d art peuvent tre vues en termes de leur fonction comme signes Rosalind Krauss introduction in Le Photographique Pour une th orie des carts Paris Macula 1990 p 13 I Alors que Krauss mobilise la notion d index pour d gager l id e d une relation physique entre le signe et sa source ce sch ma s av re plus proche de la conception traditionnelle 29 INDEX TEXTE CONTEXE des simulacres par Lucr ce que du comportement r el du flux lumineux En faisant comme si le rayon atteignait directement le support elle oublie le r le d cisif du dispositif optique Comme l indique Jean Marc Levy Leblond la transparence d un milieu ou son
31. de la circulation des biens et des marchandises des d sirs et des peurs de la soci t contemporaine I Exercices de vocabulaire Comment pourrait on classer les verbes qui suivent cataloguer classer classitier d couper num rer grouper hi rarchiser lister num roter ordonnancer ordonner ranger regrouper r partir lls sont ici rang s dans l ordre alphab tique Ces verbes ne peuvent pas tous tre synonymes pourquoi aurait on besoin de quatorze mots pour d crire une m me action 2 Donc ils sont diff rents Mais comment les diff rencier tous Certains s opposent d eux m mes tout en faisant r f rence une pr occupation identique par Poup es russes contrefaites Contraband 2010 Contrebande 5 tirages jet d encre dans 1 bo te en plexiglas 23 5 X 94 6 cm exemple d couper qui voque l id e d un ensemble r partir en l ments distincts et regrouper qui voque l id e d l ments distincts rassembler dans un ensemble D autres en sugg rent de nouveaux par exemple subdiviser distribuer discriminer caract riser marquer d finir distinguer opposer etc nous renvoyant ce balbutiement initial o s nonce p niblement ce que nous pouvons nommer le lisible ce que notre activit mentale peut lire appr hender comprendre Georges Perec Penser Classer Paris Le Seuil 2003 p 152 1 Regrouper les verbes en sous ensembles s mantiques e
32. de la neutralit Hans Ulrich Obrist L a roport jamais Londres Heathrow mai 2010 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 116 117 I Taryn Simon Le projet que nous avons labor permet d tudier les diff rences et les similitudes culturelles en indexant un mat riau visuel issu de diff rents pays Ce mat riau r sulte de syst mes de filtrage Notre projet concerne la mani re dont les analyses statistiques cens ment neutres fabriquent en fait la vision que nous avons de nous m mes Aaron Swartz Ce quoi l on pr te aujourd hui davantage d attention c est la fa on dont ces outils pr tendument neutres comme Facebook ou Google affirment donner une image quasi non m diatis e du monde gr ce aux statistiques aux algorithmes et aux analyses alors qu en fait ils sont programm s et nous programment Nous voulions trouver un moyen de rendre cela visible d exposer quelques uns de ces jugements de valeur totalement fabriqu s AS En termes plus techniques ce que nous avons essay de faire c est d utiliser l outil de recherche d images de diff rents moteurs de recherche locaux pour extraire les images que ces moteurs font appara tre en premier dans leurs classements de r sultats les images les plus repr sentatives d un sujet Puis nous avons
33. de travail S il existe diff rentes versions selon les ditions la parution allemande la plus r cente de Kriegsfibel propose 69 planches plus des annexes le po me r dig selon la forme antique du quatrain pigramme se trouvant syst matiquement plac sous l image le tout sur un fond noir Le texte n agit pas comme une l gende ou un titre mais comme une voix faisant proprement parler l image une sorte de ch ur L ensemble constitue ce que Brecht appelle des photo pigrammes Cigarettes Shuangxi Chine interdites D tail de Cigarettes amp tabac abandonn s ill gaux interdits Contraband 2010 Contrebande 25 tirages jet d encre dans 5 bo tes en plexiglas 23 5 X 94 6 X 6 4 cm chaque Ce dispositif de montage texte image se comprend dans la succession des planches comme une suite de tableaux au sens th tral reprenant le principe esth tique du th tre pique de l auteur Michel Poivert L v nement comme exp rience in L v nement les images comme acteurs de l histoire Paris Jeu de Paume 2007 p 18 Autour de Kriegsfibel de Bertolt Brecht voir notamment Michel Poivert L v nement comme exp rience les images comme acteur de l histoire avec des reproductions des pages du journal en ligne sur le site ditions papiers publications http www editionspapiers org publications l evenement comme experience Georges Didi Huberman Qu
34. fictionnelle des faits l heure o le fonctionnement des institutions civiles et la circulation de l information sont de plus en plus li s aux images les interpr tations autour de notions telles que le droit d acc s la connaissance la compr hension et la v rit se multiplient Forte de ce constat Taryn Simon pointe dans son travail les erreurs d interpr tations auxquelles invite la photographie Elle convoque souvent la forme de l archive pour appliquer une illusion d ordre structur sur la nature chaotique et ind termin e de ses sujets Sa collection d images et de donn es d bouche sur les questions abstraites qui hantent nos nuits que faisons nous ici La vie a t elle un but Qui la dirige En m me temps Taryn Simon reconna t que les archives existent parce que ce contenu insaisissable qui ne s exprime pas forc ment par des mots s nonce dans les intervalles existant entre les informations recueillies Un futur improbable se tapit au fond des r cits qu explore Taryn Simon Dans son travail l histoire ses modes de classification ses contenus semble tre le support d une projection THE INNOCENTS Plus ancienne s rie de Taryn Simon The Innocents Les Innocents 2002 documente plusieurs cas de condamnation ill gitime aux tats Unis et pose la question de la cr dibilit de la photographie en tant que t moin et arbitre de justice Taryn Simon y met en vidence la facult de cette technique bro
35. guerte dont l influence participa faire de la ville un centre artistique et culturel Collectionneur d art abstrait Vincent Melzac tait le directeur administratif de la Corcoran Gallery le plus important mus e d art de la capitale Depuis sa cr ation en 1947 la CIA particip ouvertement ou dans le secret diff rentes actions de diplomatie culturelle au niveau international Selon certaines th ories l engagement de la CIA dans le domaine artistique avait en partie pour objectif de contrer le communisme sovi tique par la promotion indirecte de sensibilit s esth tiques ou d une pens e consid r es comme pro am ricaines Un tel engagement dans la diplomatie culturelle et dans le m c nat a suscit une interrogation historique quant certaines formes ou styles artistiques susceptibles d avoir veill l int r t de la CIA l expressionnisme abstrait notamment 26 APPROFONDIR L EXPOSITION An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Un index am ricain du cach et du m connu Tirage chromog ne 94 6 X 113 7 cm avec cadre INDEX TEXTE CONTEXTE INTRODUCTION I Dans An American Index of the Hidden and Unfamiliar l une des images hyperr alistes de Simon nous introduit dans l un des lieux les moins visibles et les plus mythiques du psychisme am ricain le si ge de la CIA Langley La photographie au format tableau du hall d entr e est un mod le de sym trie formelle et d q
36. instant l imaginaire 1930 1970 Paris Centre national de la photographie 1989 I La photographie est comme une mosa que qui ne devient une synth se que quand elle est pr sent e en masse avait d clar Sander cette phrase pourrait aussi bien s appliquer au travail de Simon Ayant r alis des milliers de portraits entre 1924 et 1033 Sander voulait pr senter un panorama complet du peuple allemand sous le titre Hommes du XX si cle cens pr senter les visages d une poque un moment Sander pr voyait d organiser l ensemble en sept sections correspondant des villes et comprenant environ quarante cinq portfolios de douze photographies chacun Cet ordre impos est ce qui inscrit dans le champ des sciences sociales des images par ailleurs tr s vari es Comme le dit Benjamin Il faudra s habituer ce que les gens cherchent lire sur votre visage d o vous venez L ouvrage de Sander est plus qu un livre d images c est un cahier d exercices Les personnages de Sander sont caract ris s selon des d finitions sociales Le Ma tre carreleur Le Mendiant La Femme de la soci t L Artiste et plac s dans une taxonomie o ils repr sentent une identit g n rique plut t qu eux m mes En cons quence la m me personne peut entrer dans plusieurs cat gories l artiste provocateur dada Raoul Hausmann par exemple appara t sous diff rents aspects dans diff rentes
37. lobe d une oreille ou une attaque d hyst rie Une photographie d architecture est donc un document de m me qu une chronophotographie un clich d identit judiciaire ou une radiographie Toutes ces images ont en commun de servir un usage concret Mais dans cette perspective il appara t que le document n entretient pas avec le savoir un rapport normal ou banal Ces photographies n exploitent pas la simple relation mat rielle entre le motif et son r f rent en refl tant innocemment des donn es En fait le document fait intervenir des relations conventionnelles non seulement entre lui et son motif mais aussi entre lui et une r alisation ult rieure La photographie devient ici autre chose qu un miroir de la nature elle ressortit un autre niveau de la communication Tandis que le document met en place les nouveaux sch mas modernes de relations entre l image et le savoir on peut dire que la photographie p n tre dans la sph re du langage Le document n est pas une fin mais un d but les parcelles de savoir qu il renferme produisent ensuite un savoir plus labor pr sent la plupart du temps sous une autre forme Pour exister un document a besoin d un spectateur et d un emploi car il se d finit sur un mode dialectique un spectateur d chiffre dans l image certains indices que l image doit se r v ler capable de fournir Ces deux conditions sont n cessaires pour faire d une image un document Molly Nesbit
38. m prises entretien avec Eleanor Heartney Art press n 307 f vrier 2013 en ligne http www alminerech com dbfiles mtile 80300 80362 20130123_ France_1 pdf L artiste adopte une d marche qui s apparente celle d un enqu teur charg de d busquer et d acc der des mondes secrets dans l objectif de les d voiler au public Pour concevoir les 62 photographies l gend es qui composent la s rie An American Index of the Hidden and Unfamiliar l artiste doit solliciter des autorisations et se soumettre des formalit s pouvant se montrer laborieuses et parfois m me aboutir des refus comme ce fut le cas pour la Maison Blanche le Camp 48 PISTES DE TRAVAIL David le Judge Rotenberg Centre et la compagnie Walt Disney Il n existe pas de formule passe partout et cons quemment chaque enqu te demande un processus sp cifique d o l exigence et la longue dur e du projet D apr s l artiste la phase pr paratoire de recherche repr sente 90 pour cent du temps consacr la constitution du projet Le travail de collaboration avec des experts la r alisation d entretiens la prospection des lieux l criture des textes descriptifs que l artiste produit avec des chercheurs et des r dacteurs renvoient des proc dures du journalisme d investigation celui ci en d clin depuis les ann es 1000 Mirna Boyadjian An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2003 2007 d une arch ologie du soci
39. n 3 2008 p 89 07 I HERSCHDORFER Nathalie Jours d apr s quand les photographes reviennent sur les lieux du drame Londres Thames amp Hudson 2011 I LUGON Olivier Le r el sous toutes ses formes in Andr Gunthert et Michel Poivert dirs L Art de la photographie Paris Citadelles amp Mazenod 2007 I LUGON Olivier Le Style documentaire D August Sander Walker Evans 1920 1945 Paris Macula 2011 r di I MARESCA Sylvain Les apparences de la v rit ou les r ves d objectivit du portrait photographique Terrain revue d ethnologie de l Europe n 30 1998 p 83 94 46 APPROFONDIR L EXPOSITION I MircHeu W J T Que veulent les images Une critique de la culture visuelle Dijon Les Presses du r el 2014 I Nesar Molly Le photographe et l histoire Eug ne Atget in Nouvelle histoire de la photographie Paris Adam Biro Larousse 2001 I PAINI Dominique Thierry Garrel le documentaire machine penser Art press n 264 Paris janvier 2001 p 48 40 I Parce Charles S crits sur le signe Paris Le Seuil 1978 I RANCI RE Jacques Le Partage du sensible La Fabrique Paris 2000 I ROSLER Martha sur sous le pav Rennes Presses universitaires de Rennes 2006 I Sekula Allan crits sur la photographie Paris Beaux Arts ditions 2013 I SONTAG Susan Sur la photographie 1083 Paris Christian Bourgois 2008 I Document 2 Croiser des mondes Par
40. ont admir s comme vous les admirez en ce moment Cela lui a fait beaucoup d honneur et ne lui a pas valu un liard Le gouvernement qui avait beaucoup trop donn M Daguerre a dit ne pouvoir rien faire pour M Bayard et le malheureux s est noy Oh Instabilit des choses humaines Les artistes les savants les journaux se sont occup s de lui pendant longtemps et aujourd hui qu il y a plusieurs jours qu il est expos la morgue personne ne l a encore reconnu ni r clam Messieurs et Dames passons d autres de crainte que votre odorat ne soit affect car la t te du Monsieur et ses mains commencent pourrir comme vous pouvez le remarquer Observer tout d abord la photographie sans la l gende Que peut on dire de cette image Comment peut on la d crire quoi peut elle faire r f rence lire ensuite le texte qui accompagne l image et reprendre les questions pr c dentes Quel r le a le texte pour Hippolyte Bayard et pour les spectateurs Vous pouvez vous appuyer sur l analyse qu en donne Andr Gunthert dans son texte intitul Les autoportraits d Hippolyte Bayard sur le blog Culture visuelle en 2013 http culturevisuelle org icones 2865 En quoi le texte d Andr Gunthert et le rapprochement qu il propose avec l iconographie du berger endormi contribuen t ils r orienter la compr hension de cette image I Travailler partir de l image de Taryn
41. ou ja HE n E Le 4 UT TEES oo ME n O ba ce d a E EN Far ja a T ar RL RS Li Yi Le ce pi Leu e ERP PE mor nis Tdi m En ET NN E D CT ER Ru Jul kin N a Ke e Br ra j COR he PE Er Srrrr im PE mt nds TS IT ESS SN RNESS s ss EEF e PFPrErr m m m m m hi sa E Ammers mc Paris Pr E mr E i a l mm P Fa LES l me E Hiie PI EIS F r T nii ij pe a iai Tigre blanc Kenny levage s lectif Refuge et fondation Turpentine Creek pour la faune sauvage Eureka Springs Arkansas Aux tats Unis tous les tigres blancs en vie sont le r sultat d un levage s lectif en captivit qui permet de recr er artificiellement les conditions g n tiques n cessaires l obtention d une fourrure blanche d yeux bleus et d un museau rose Kenny est n le 3 f vrier 1999 du travail d un leveur de Bentonville dans l Arkansas Fruit d un croisement consanguin il est mentalement retard et affiche d importantes d ficiences physiques son museau enfonc l emp che de fermer la m choire ou de respirer correctement ses dents pr sentent de graves malformations une structure osseuse anormale des membres sup rieurs le fait boiter Les trois autres tigres issus de la m me port e que Kenny ne sont pas consid r s de qualit du fait de leur fourrure jaune de leur strabisme et de leurs genoux en X An American Ind
42. par Taryn Simon et le programmeur Aaron Swartz Image Atlas Atlas d images indexe les premiers r sultats trouv s sur des moteurs de recherche locaux travers le monde pour de m mes termes Le projet prend ainsi la forme d une enqu te sur les similitudes et les diff rences culturelles Les visiteurs ont la possibilit d affiner ou d tendre leurs comparaisons partir des 57 pays actuellement disponibles pour ensuite les trier selon le Produit int rieur brut ou par ordre alphab tique Image Atlas interroge la possibilit d un langage visuel universel et remet en question l innocence et la neutralit pr sum es des algorithmes dont d pendent ces moteurs de recherche Image Atlas 2012 y in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 257 partir de cette interface Image Atlas imageatlas org effectuer des recherches en utilisant les deux variables mots cl s et pays que l on souhaite observer Certains th mes ou sujets apparaissent de mani res diff rentes en fonction des pays On examine plusieurs types de remont e d images Dans certains pays on observe peu de diversit et ou une homog n it dans les images dans d autres des images qui paraissent tr s loign es des th mes concern s Observer et changer autour des r sultat
43. portraits DEVAUX clement cheroux exposition derriere le rideau E2 80 03l esthetique Photomaton musee de l elysee lausanne video 2012 04 asp I Proposer aux l ves de mener une enqu te sur une question de 51 PRATIQUES ARTISTIQUES ENQU TES ET INVESTIGATIONS d veloppement durable au sein de l tablissement par exemple le gaspillage alimentaire et les d chets Mettre en place le protocole pour obtenir les autorisations aupr s de l administration et des quipes d agents travaillant dans les services de restauration Mener une recherche sur les logiques d laboration des menus scolaires et les techniques de traitement des d chets tri s lectif R aliser des prises de vue dans les cuisines dans les salles de restauration et dans les locaux de poubelle Organiser une s ance de photographie des d chets alimentaires produits chaque d jeuner installer le temps de l enqu te un mini studio de prise de vue appareil sur pied fond gris neutre source de lumi re artificielle qui permettra de r aliser une s rie photographique homog ne en termes de point de vue de cadrage et d clairage R diger des l gendes pour expliquer les enjeux du probl me mis jour par les photographies Exposer les photographies dans l tablissement I S approprier des documents d archives et re constituer une histoire Choisir l tablissement scolaire comme sujet d enqu te Organi
44. pouvoir suivie d une investigation dans la base de donn es Gallica Jeu de Paume 80 inscription 01 47 03 04 95 Biblioth que nationale de France 80 inscription sophie pascal bnf fr I parcours sp cifiques Des parcours sp cifiques associant plusieurs parcours crois s peuvent tre con us en fonction des projets de classe et d tablissement afin de permettre aux l ves de d couvrir diff rents domaines de connaissances et de pratiques artistiques dans le cadre d un parcours culturel coordonn Ces parcours sont structur s par les quipes ducatives et les institutions scientifiques et culturelles tant en articulant le contenu de leurs activit s qu en ajustant leurs m thodes de travail renseignements 01 47 03 04 95 ou paulineboucharlat jeudepaume org ACTIVIT S JEUNES PUBLICS HORS TEMPS SCOLAIRE I les rendez vous en famille Un parcours en images pour les enfants 7 11 ans et leurs parents le samedi sauf dernier du mois 15h30 gratuit sur pr sentation du billet d entr e et pour les moins de 12 ans inclus r servation 01 47 03 12 41 ou rendezvousenfamille jeudepaume org I les enfants d abord Visites ateliers pour les 7 11 ans en lien avec l exposition Florence Henri et autour du th me Exp rimentations photographiques et autoportraits samedis 28 f vier 28 mars et 25 avril 2015 15h30 gratuit sur inscription 01 47 02 04 95 ou lesenfantsdabord jeudepaume org
45. r el repr sent dans la photographie ne peut tre qu un indice parmi d autres l ments En effet des deux grandes cat gories de preuves valides d duction et induction seule l induction qui part du cas particulier pour en tirer une r gle g n rale est applicable l image Par cons quent la repr sentation particuli re figurant sur la photographie ne sera la preuve d une r alit g n rale qu avec une certaine probabilit dont l valuation d pend de l ensemble des autres connaissances dont dispose le spectateur au moment de l induction notamment le lieu et les modalit s de prise de vue l absence de manipulation l existence d autres photographies ou d autres t moignages les convictions personnelles du spectateur comme sa confiance ses croyances etc En d autres termes la valeur probante de l image variera compte tenu des autres connaissances individuelles ou collectives avec ou sans l appui d une preuve photographique les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune apparaissent aujourd hui pour une majorit plut t av r s alors que l existence des fant mes est plut t discut e Toutefois comme une image vaut mille mots elle dispose dans nos soci t s m diatiques d un impact et d une force dont ni l crit ni le discours ne disposent plus C est pourquoi la puissance probante de l image conduit in vitablement au risque de son m susage avec la d sinformation la manipulation ou la propaga
46. sections Sander se r duit lui m me un type Le Photographe et r alise m thodiquement des images qui vitent d exprimer un style ou une personnalit artistique il cherche comme il le dit voir les choses telles qu elles sont et non telles qu elles devraient ou pourraient tre Comme chez Simon chaque individu ne peut tre d fini qu en relation avec l ensemble de la taxonomie ce qui remet en question toute distinction entre la personne et son milieu social Simultan ment la taxonomie est rendue visible elle appara t comme quelque chose d artificiel de pos d id ologique Le projet de Simon reprend sous diff rents aspects celui de Sander en nous proposant une version possible des Hommes du XX si cle Du moins pousse t elle la logique de son projet l extr me en pr sentant des images plus nombreuses et apparemment plus m caniques que celles de son pr d cesseur et en les inscrivant dans l architecture conceptuelle de l ethnographie les types nationaux la grille comparative des images la l gende informative et neutre Cette logique appara t telle quelle directement sur le mur M me l espace de l exposition est transform en une sorte de laboratoire les murs sont peints avec un blanc Super White plut t qu avec le blanc cass habituel et l clairage est port la demande expresse de l artiste sept fois son niveau normal Mais alors que Sander met toute son nergie repr
47. similitudes et les diff rences culturelles Texte du petit journal de l exposition 2015 Pages suivantes sur fond cr me d tails des uvres pr sent es dans l exposition Les titres et les l gendes syst matiquement compos s dans la police de caract re Garamond sont indissociables des images qu ils accompagnent Ils font partie int grante de l uvre THE INNOCENTS The Innocents Les Innocents 2002 documente l histoire d individus qui ont t incarc r s pour des crimes violents dont ils n taient pas coupables La question pos e ici est celle de la cr dibilit de la photographie en tant que t moin et arbitre de justice Les erreurs d identification sont la premi re cause de condamnation ill gitime Une victime ou un t moin oculaire d signe un suspect partir des photographies et lors des s ances d identification auxquelles les forces de l ordre ont recours Cette proc dure repose sur l hypoth se d une m moire visuelle pr cise Toutefois face aux portraits robots aux photos d identit polici res aux polaro ds ou lors des s ances d identification la m moire peut varier Dans les affaires pr sent es la photographie a fourni au syst me judiciaire un instrument de transformation qui a fait de citoyens innocents des criminels Ces images ont permis aux policiers de recueillir des t moignages incriminants et aux procureurs de parvenir des condamnations Taryn Simon a photographi
48. un signe d absence et de pr sence Les r cits fonctionnent comme des pisodes arch typaux qui proviendraient du pass ont lieu aujourd hui et se r p teront l avenir Je pensais la notion d volution et je me demandais si nous d roulions effectivement un r cit ou si nous n tions pas plut t comme un disque ray des fant mes du pass et de l avenir CUTAWAYS la fin d une interview vid o r alis e Moscou pour l mission Prime Time Russia il a t demand Taryn Simon de rester assise en silence et de fixer les pr sentateurs pendant quelques minutes On lui expliqua que c tait une 6 D COUVRIR L EXPOSITION pratique habituelle et que les images seraient utilis es au moment du montage pour les plans de coupe que pr sente Cutaways Plans de coupe 2019 Cette vid o empreinte d absurdit t moigne d un pisode kafka en et signale les manipulations invisibles l origine des pr sentations factuelles en apparence de l information THE PICTURE COLLECTION Taryn Simon explore les capacit s et les lacunes de la taxonomie dans The Picture Collection La Collection d images 2013 ensemble de quarante six uvres repr sentant les dossiers des archives iconographiques de la Biblioth que publique de New York Parmi le 1 2 million de tirages affiches cartes postales et autres clich s qui s y trouve la plupart ont t d coup s dans des publications et organis s selon un syst me
49. verrons les propri t s accidentelles d un quelque chose depuis les Grecs jusqu nos jours sont consid r es comme infinies Non que la forme ne puisse sugg rer l infini toute l histoire de l esth tique est l pour nous le r p ter mais il ne faut pas jouer sur les mots L infini de l esth tique est le sentiment subjectif de quelque chose qui nous d passe c est un tat motif en revanche l infini dont nous parlons ici est un infini actuel fait d objets peut tre d nombrables mais que nous n arrivons pas d nombrer et dont nous craignons que la num ration et l num ration soit sans fin Lorsque Kant per oit le sentiment du sublime en admirant un ciel toil au dessus de lui il prouve la sensation subjective que ce qu il voit d passe sa sensibilit et c est pourquoi il postule Un infini que nos sens ne parviennent pas saisir mais que m me notre imagination ne r ussit pas embrasser en une intuition unique D o un plaisir inquiet qui nous fait prouver la grandeur de notre subjectivit capable de vouloir quelque chose que nous ne pouvons avoir Or infinit de la sensation que Kant prouve est un mouvement passionnel et d un point de vue esth tique on pourrait la repr senter m me si l on ne peignait ou ne nommait po tiquement qu une seule toile en revanche la non num rabilit des toiles est un infini que nous dirons objectif 44 APPROFONDIR L EXPOSITION les
50. 1939 in uvres lll Paris Gallimard Paris 2000 I CH ROUX Cl ment Diplopie L Image photographique l re des m dias globalis s essai sur le 11 septembre 2001 Cherbourg Le Point du Jour diteur 2000 I CHEVRIER Jean Fran ois Entre les beaux arts et les m dias photographie et art moderne Paris L Arachn en 2010 I CHRISTOLHOMME Michel La Photographie sociale Arles Actes Sud 2010 I Comou Jean Louis Voir et pouvoir Paris Verdier 2004 I Frizot Michel Toute photographie fait nigme Paris Maison europ enne de la photographie Chalon sur So ne mus e Nic phore Ni pce Winterthour Fotomuseum Paris Hazan 2014 I GROINOWSKI Daniel Photographie et langage Paris Jos Corti 2002 I GUNTHERT Andr L empreinte digitale Th orie et pratique de la photographie l re num rique in Giovanni Careri et Bernhard R diger dirs Face au r el thique de la forme dans l art contemporain Paris Archibooks 2008 p 85 95 version pr print en ligne sur http www arhv lhivic org index php 2007 10 03 506 l empreinte digitale I Krauss Rosalind Le Photographique Pour une th orie des carts Paris Macula 1990 I Krauss Rosalind L Originalit de l avant garde et autres mythes modernistes Paris Macula 1993 I Lavoe Vincent Le fardeau des mots le choc des photos l criture photojournalistique ou la pr s ance de l image sur le texte Prot e vol 36
51. 6 37 I D s avril 1871 ces pouvoirs publics versaillais ont pris conscience du r le que cette technique la photographie pouvait jouer dans les op rations de contr le et d identification des communards notamment par la duplication des portraits photographiques des insurg s et leur envoi aux polices des d partements Le 1 mai le ministre de l Int rieur en r ponse aux demandes du Procureur de la R publique du Havre et du Pr fet de police autorise ainsi la reproduction et l envoi en province de portraits photographiques des hommes qui se sont particuli rement fait remarquer pour leur participation l insurrection de Paris Cette initiative reste toutefois ponctuelle m me si apr s l crasement de la Commune le recours la photographie pour identifier les suspects s intensifie Confiscations et d nonciations mettent la disposition des autorit s une multitude de documents photographiques portraits carte de visite comme images de rues et de barricades prises pendant la Commune Le 21 juillet Le Charivari note que la photographie rend de grands services la police c est au collodion que l on doit toutes les arrestations que 38 APPROFONDIR L EXPOSITION l on fait en ce moment Trois mois apr s le 16 octobre Le Moniteur de la photographie reprenant un article paru dans plusieurs journaux la m me p riode souligne qu on ne se doute gu re combien la photographie rend chaque jour d
52. Arles 2010 Le Regard facettes blog culture visuelle en ligne http culturevisuelle org regard archives 259 I BON Fran ois Convention Steppenwolf Taryn Simon D un index des choses cach es ou inhabituelles Le tiers livre litt rature amp invention num rique 2007 en ligne http www tierslivre net spip spip php article823 I BOYADJIAN Mirna Les rapports entre la photographie et le texte chez Taryn Simon r v ler l invisible r imaginer l invisible m moire de master sous la direction de Vincent Lavoie universit du Qu bec Montr al 2014 plusieurs articles issus de cette recherche sont consultables en ligne http independent academia edu MirnaBoyadiian I GuiuorT Claire Taryn Simon diss que en image les liens du sang Le Monde 30 mai 2011 I HERSCHDORFER Nathalie Jours d apr s quand les photographes reviennent sur les lieux du drame Londres Thames amp Hudson 2011 I SALMERON Fran ois Taryn Simon A Living Man Declared Dead and Other Chapters 1 XVIIly Paris art com en ligne http www paris art com galerie photo a living man declared dead and other chapters i xviii simon taryn 7740 html 25 BIBLIOGRAPHIE S LECTIVE I SALMERON Fran ois Taryn Simon The Picture Collection Paris art com en ligne http Wwww paris art com graff the picture collection simon taryn 70984 html I SCHUMAN Aaro Taryn Simon Aperture n 205 2011 p 10 11
53. Bodoni Garamond en ligne sur http nvxfranceculture fr sacres caracteres Cette proposition s inspire de la s quence p dagogique d velopp e par Jean Marie Baldner de l universit Paris Est Cr teil IUFM de l acad mie de Cr teil l occasion de la s ance de la formation continue des enseignants autour de l exposition Soci t R aliste Empire State Building http www jeudepaume org index php page article amp idArt 141602 58 PISTES DE TRAVAIL FORMES ET SYST MES DE CLASSEMENT Ainsi l existence du collectionneur est elle r gie par une tension dialectique entre les p les de l ordre et du d sordre Elle est naturellement li e bien d autres choses encore une relation fort nigmatique envers la possession sur laquelle il conviendra de dire quelques mots encore ult rieurement Ensuite une relation envers les choses qui loin de mettre au premier plan chez elles la valeur fonctionnelle donc leur utilit leur usage possible les tudie et les aime au contraire comme la sc ne ou le th tre de leur destin C est le plus profond enchantement du collectionneur que d enclore l exemplaire dans un cercle envo t o parcouru de l ultime frisson celui d avoir t acquis il se p tritie Tout ce qui rel ve l de la m moire de la pens e de la conscience devient socle cadre reposoir fermoir de sa possession L poque le paysage l artisanat le propri taire do
54. I 12 15ans jdp Investigation et cr ation stage d exp rimentation et de pratique pour les 12 15 ans pendant deux demi journ es cons cutives en lien avec les expositions Taryn Simon et Florence Henri mardi 21 et mercredi 22 avril 2015 14h30 17h30 gratuit sur pr sentation du billet d entr e tarif r duit inscription obligatoire 01 47 03 04 95 12 15ans jdpOjeudepaume org Programme complet des activit s destination des enseignants scolaires et publics jeunes 2014 2015 disponible l accueil du Jeu de Paume et sur WwW jeudepaume org Programme 2015 2016 disponible partir de fin mars DOSSIER DOCUMENTAIRE MODE D EMPLOI Con u par le service ducatif en collaboration avec l ensemble du Jeu de Paume ce dossier propose aux enseignants et aux quipes ducatives des l ments de documentation d analyse et de r flexion I se compose de trois parties D couvrir l exposition offre une premi re approche du projet et du parcours de l exposition de l artiste et des uvres ainsi que des rep res chronologiques et iconographiques Approfondir l exposition d veloppe plusieurs axes th matiques autour du statut des images et de l histoire des arts visuels ainsi que des orientations bibliographiques et des ressources en ligne Pistes de travail comporte des propositions et des ressources p dagogiques labor es avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris au
55. OF THE HIDDEN AND UNFAMILIAR Dans An American Index of the Hidden and Unfamiliar Un index am ricain du cach et du m connu 2007 Taryn Simon tablit un inventaire de ce qui demeure cach et soustrait au regard l int rieur des tats Unis Elle se livre l examen d une culture au moyen d exemples tir s des domaines de la science de l organisation tatique de la m decine du divertissement de la nature de la s curit et de la religion T moin de l cart entre les individus auxquels l acc s au savoir est accord et le reste de la population ce travail refl te et r v le les l ments constitutifs aussi bien des fondations de la mythologie que du fonctionnement quotidien de l Am rique 10 D COUVRIR L EXPOSITION Explosion de missile Zone d essai C 80C Base a rienne d Eglin Floride Voici un test de missile MK 84 IM Insensitive Munition r alis au Centre d armement de la base a rienne d Eglin par le 780 escadron de la 46 escadrille d essais afin de rassembler des donn es sur la v locit du souffle et de la fragmentation d une nouvelle t te explosive exp rimentale Ce centre est responsable du d veloppe ment de l exp rimentation et du d ploiement de toutes les armes a roport es con ues aux tats Unis Pour l op ration Libert en Irak il a tripl sa production de bombes JDAM Joint Direct Attack Munition Ces images ont t prises au moyen d un s quenceur d
56. Simon repr sentant Troy Webb qui fait partie de la s rie The Innocents 2002 ci dessus Commenter l image sans sa l gende puis avec En quoi le texte r dig par Taryn Simon permet il d interpr ter diff remment cette photographie 2 tudier le contraste entre l image et la l gende Quelle valeur a la l gende informative illustrative 2 Comment cette l gende est elle compos e et quel vocabulaire est utilis 2 Para t elle plut t objective ou subjective Quels effets produisent le d cor la pose du sujet et la lumi re dans la mise en sc ne 2 quel genre la mise en sc ne se rattache t elle habituellement Le documentaire la fiction En quoi la mise en sc ne entre t elle en contradiction avec la l gende Comment peut on interpr ter cette distance cet interstice 2 tudier la s rie The Innocents dans sa globalit Comparer cette mani re 56 PISTES DE TRAVAIL de t moigner d une situation et d une r alit v cue avec les entretiens que Taryn Simon a men s avec ces m mes personnes Cette vid o est visible dans l auditorium du Jeu de Paume et sur le site de l artiste en anglais Comparer les m diums choisis les dispositifs de prise de vue la qualit de l image le montage Dans quelle mesure peut on dire que les photographies de la s rie The Innocents sont cin matographiques Observer les choix d angle et d axe de la cam ra par rapp
57. TARYN SIMON VUES ARRI RE N BULEUSE STELLAIRE ET LE BUREAU DE LA PROPAGANDE EXT RIEURE REAR VIEWS A STAR FORMING NEBULA AND THE OFFICE OF FOREIGN PROPAGANDA 24102 17 05 2015 nn nn nn nn 0 000 ee eee ee 0 0 0 ee 0 ee 0 nan ns aa at ntatn ee ee ee CO 0e SS KOS eee eee U a 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 P Sp i Bi e e ES DOSSIER DOCUMENTAIRE ACTIVIT S DUCATIVES F VRIER MAI 2015 ACTIVIT S SCOLAIRES I visites pr par es pour les enseignants Lors de chaque nouvelle exposition les quipes p dagogiques et ducatives sont invit es une s ance de pr paration L objectif est de pr senter l exposition aux participants d envisager ensemble les axes de travail pour les l ves et de pr parer la visite des classes ou des groupes cette occasion est pr sent et transmis le dossier documentaire de l exposition I visite pr par e des expositions Florence Henri et Taryn Simon mardi 10 mars 2015 18h30 ouvert gratuitement tous les enseignants et aux quipes ducatives r servation 01 47 02 O4 95 I visites conf rences pour les classes Les conf renciers du Jeu de Paume accueillent et accompagnent les classes ou les groupes dans la d couverte des expositions tout en favorisant l observation et la prise de parole des l ves Ces visites permettent aux publics scolaires de s approprier les uvres d tre en position active et document e devant les images ta
58. achine collecter Il en r sulte comme dans toute photographie un espace de v rit s multiples Taryn Simon m prises entretien avec Eleanor Hearthey Art press n 397 f vrier 2013 en ligne http www alminerech com dbfiles mfile 80300 80362 20130123 France _1 pdf 36 APPROFONDIR L EXPOSITION I L uvre de Taryn Simon donne voir des agencements multiples d images provenant de ce d partement de la Biblioth que publique de New York et accompagn es dans le livre The Picture Collection de reproductions de dossiers de notes et de correspondance des biblioth caires ainsi que de demandes des visiteurs r pertori es au fil des ans Fid le ses habitudes Simon pr sente ce mat riau sous une forme relativement brute voquant la pulsion archivistique qui pr valait dans l art peu apr s le tournant du mill naire particuli rement ici o elle rassemble des documents dont la simple existence peut d fier la raison en semblant superposer fait et fiction ou mieux souligner les dimensions fictionnelles d information factuelle n est pas rare que l artiste pr sente ainsi son travail dans des syst mes organisationnels qui semblent ancr s dans une m thodologie scientifique mais qui se r v lent n tre qu arbitraires ou sortis de sa propre imagination De ce point de vue il faut noter que Simon est la seule parmi ses pairs fr quemment m nager une sorte d interface entre diff rentes notions
59. aircir ou r aliser la parole c est la parole qui vient sublimer path tiser ou rationaliser l image mais comme cette op ration se fait titre accessoire le nouvel ensemble informatif semble principalement fond sur un message objectif d not dont la parole n est qu une sorte de vibration seconde presque incons quente autrefois l image illustrait le texte le rendait plus clair aujourd hui le texte alourdit l image la gr ve d une culture d une morale d une imagination il y avait autrefois r duction du texte l image il y a aujourd hui amplification de l une l autre la connotation n est plus v cue que comme la r sonance naturelle de la d notation fondamentale constitu e par l analogie photographique on est donc en face d un proc s caract ris de naturalisation du culturel Autre remarque l effet de connotation est probablement diff rent selon le mode de pr sentation de la parole plus la parole est proche de l image moins elle semble la connoter happ en quelque sorte par le message iconographique le message verbal semble participer son objectivit la connotation du langage s innocente travers la d no tation de la photographie il est vrai qu il n y a jamais d incorporation v ritable puisque les substances des deux structures ici graphique l iconique sont irr ductibles mais il y a probablement des degr s dans l amalgame la l gende a probablement un effet de connot
60. al une esth tique du d voilement p 6 t l chargeable en ligne https independent academia edu MirnaBoyadiian Parmi les modes de production majeurs aujourd hui on peut noter que l investigation l enqu te l exp dition prennent une importance proportionnelle l infigurabilit et l opacit du monde contemporain Leur objet l information C est le savoir en tant que mat riau qui fonde la pratique de ces artistes topocritiques qui explorent les s dimentations sociales ou les archives cach es I 1 l essentiel de cette topocritique contemporaine concerne les conditions sociales conomiques ou politiques des contextes dans lesquels nous vivons Il ne s agit donc pas uniquement d interpr ter des images ou des textes mais aussi de se livrer de v ritables fouilles arch ologiques l int rieur des savoirs des objets et des espaces qui d terminent notre quotidien de r unir et d exposer le produit de ces recherches Nicolas Bourriaud Topocritique l art contemporain et l investigation g ographique in GNS Paris Palais de Tokyo Cercle d art 2003 p 34 37 I Travailler autour des d marches d enqu te qui caract risent les projets de Taryn Simon Pour chacune des cinq s ries pr sent es au Jeu de Paume distinguer les proc dures d investigation qui ont t n cessaires leur r alisation Vous pouvez vous appuyer sur les textes accompagnant chaque s rie voir p
61. ale et discuter des choix op r s par les l ves Choisir une image extraite d un site ou d un journal d information qui t moigne d un v nement faits divers gr ve conflit exploit sportif et la distribuer aux l ves en en masquant la l gende Demander chacun d en concevoir une inciter les l ves porter leur attention sur le vocabulaire employ le 54 PISTES DE TRAVAIL registre de langue la fonction du texte illustratif critique et la typographie Analyser ensuite avec tous les l ves les effets obtenus En quoi l ajout d un texte transforme t il l interpr tation de l image Comparer avec la l gende initiale R aliser une manipulation technique recadrage de l image d multiplication agrandissement d formation L image conserve t elle sa fonction documentaire Ces manipulations changent elles le sens des images Ces exercices permettent de sensibiliser les l ves aux diff rentes interpr tations que l on peut avoir des images en fonction des textes qui les accompagnent et du contexte de leur r ception Dans le cadre de ce travail on pourra notamment pr senter aux l ves le Kriegsfibel ABC de la guerre de Bertolt Brecht publi en 1055 Ce livre entam durant l exil danois de Brecht est un album construit partir de photographies d coup es dans la presse internationale et de po mes de l auteur Brecht exp rimente ce proc d d s 1938 dans son Journal
62. alisation d herbiers R colter et classer des plantes selon un ordre pr alablement d fini Travailler autour des photographies de Karl Blossfeldt 1865 1939 photographe et professeur l cole d arts appliqu s de Berlin qui concevait ses photographies de plantes comme outils et ressources pour ses tudiants dans le domaine de l ornementation Vous pouvez notamment consulter ses ouvrages Urformen der Kunst et VVundergarten der Natur publi s respectivement en 1928 et en 1932 ainsi que le site Internet de la 59 FORMES ET SYST MES DE CLASSEMENT Karl Blossfeldt Archiv http www karl blossfeldt archiv de7 et l article en ligne de Catherine Auguste Blossfeldt 1865 1932 un ouvrier des formes http www galerie photo com karl blossfeldt ornemaniste html I Au travers de ses uvres et de ses s ries peut on dire que Taryn Simon constitue des collections Que collectionne t elle Pourquoi dans le cas des rassemblements de Taryn Simon la photographie est elle un m dium adapt leurs constitutions En quoi collectionner est ce aussi tenter d organiser de contr ler ou de questionner notre relation au r el I Proposer aux l ves de choisir l un des artistes ci dessous et d effectuer des recherches sur les sp cificit s de leurs collections leurs proc dures de r colte et leurs modalit s d installation Bernd et Hilla Becher Allemagne 1931 2007 et 1934 Guillaume
63. and les images prennent position L C il de l histoire 1 Paris Les ditions de Minuit 2000 I voquant la difficult des Alli s croire en l existence des chambres gaz la fin de la Seconde Guerre mondiale Claude Lanzmann cite une remarque du philosophe Raymond Aron sur cet aveuglement Je l ai su mais je ne l ai pas cru Et parce que je ne l ai pas cru je ne l ai pas su Claude Lanzmann Le Rapport Karski 2010 49 min Voir croire savoir quelles diff rences tablir entre ces trois verbes 2 En quoi entretiennent ils des relations de compl mentarit ou d opposition Dans quelle mesure la l gende d une image modifie t elle la mani re dont s articulent voir et savoir I Ressources et liens Internet autour des m dias et de la libert d expression Le site Internet du Centre de liaison de l enseignement et des m dias d information www clemi org Ressources pour les classes de seconde programme de fran ais dans le cadre du baccalaur at professionnel autour de la construction de l information http cache media eduscol education r file Programmes o4 0 RessourcesBacPro Constructioninformation_109040 pdf Comment parler d un drame de l actualit aux l ves 2 http eduscol education fr cid85207 liberte de conscience liberte d expression outils pedagogiques pour reflechir avec les eleves himl lieno Construire la r flexion et organiser le d bat au coll ge et
64. ation moins vident que le gros titre ou l article titre et article se s parent sensiblement de l image le titre par sa frappe l article par sa distance l un parce qu il rompt l autre parce qu il loigne le contenu de l image la l gende au contraire par sa disposition m me par sa mesure moyenne de lecture semble doubler l image c est dire participer sa d notation 33 INDEX TEXTE CONTEXE Il est cependant impossible et ce sera une derni re remarque propos du texte que la parole double l image car dans le passage d une structure l autre s laborent fatalement des signifi s seconds Quel est le rapport de ces signifi s de connotation l image Il s agit apparemment d une explicitation c est dire dans une certaine mesure d une emphase en effet le plus souvent le texte ne fait qu amplifier un ensemble de connotations d j incluses dans la photographie mais parfois aussi le texte produit invente un signifi enti rement nouveau et qui est en quelque sorte projet r troactivement dans l image au point d y para tre d not Ils ont fr l la mort leur visage le prouve dit le gros titre d une photographie o l on voit Elisabeth et Philip descendre d avion cependant au moment de la photographie ces deux personnages ignoraient encore tout de l accident a rien auquel ils venaient d chapper Parfois aussi la parole peut aller jusqu contredire l image de fa on produ
65. bserver le d crire relever les indices qui en r v lent l aspect factice et le photographier R aliser des interviews de passants et d habitants du quartier en les questionnant sur ce b timent sans leur d voiler sa v ritable identit Imaginer en associant les r sultats de l enqu te et les interviews une mise en forme qui mettra en vidence le caract re trompeur de cette fa ade Poursuivre l enqu te en recherchant d autres difices parisiens qui bien que n tant pas des immeubles d habitation en pr sentent l apparence 52 PISTES DE TRAVAIL IMAGES ETTEXTES Taryn Simon se sert du texte comme peu de photographes Celui ci est non seulement un titre ou une l gende mais fait aussi partie int grante de son travail II y a des images qui ne r v lent leur sens que lorsqu on a lu le texte comme cette photographie des dunes de sable mouvant de Gadalupe Nipomo en Californie sous lesquelles nous dit elle se trouve enseveli un des plus extraordinaires d cors de cin ma jamais construit la Cit du pharaon de la version muette de 1923 des Dix Commandements de Cecil B DeMille volontairement enterr e ici pour emp cher d autres producteurs de s approprier ses id es et d utiliser ses d cors y a des cas rares o curieusement le texte est plus int ressant que l image Salman Rushdie Avant propos extrait de An American Index of the Hidden and Unfamiliar in Vues arri re n
66. bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 201 5 P 9 I Taryn Simon juxtapose en effet le visuel et le textuel en une sorte de montage qui n est ni totalisant ni t l ologique Sa critique du progressisme la conduit d crire dans les termes suivants sa concat nation d images et de textes II n y a pas de r sultat final II n y a que d sorientation ou inconnue C est une quation qui se replie constamment sur elle m me Y n est gal rien pas m me l infini l quation se transforme simplement en une autre question Cette affirmation est difficile concilier avec un art qui a fait preuve d un int r t formel soutenu pour les listes les catalogues les index les collections les tudes de cas et les assemblages Ces modes d assemblage peuvent ils conduire une ind termination extr me de la forme ou cet abandon de l ordre auquel Simon d clare son all geance La dynamique du d placement souligne l importance de l it ratif et de l interstitiel Chez Simon il n y a pas de cl ture dans l association de l image et du texte autrement dit X Y n est gal rien Cet espace liminal et signifiant entre le bord de la photographie et l mergence d autres formes de repr sentation s ouvre au d sir de traduction Et en diss minant le mode de signification de la photographie dans d autres m dias esth t
67. clave s il comprend le langage ne le poss de pas Les artisans dit Platon ne peuvent s occuper des choses communes parce qu ils n ont pas le temps de se consacrer autre chose que leur travail Ils ne peuvent pas tre ailleurs parce que le travail n attend pas Le partage du sensible fait voir qui peut avoir part au commun en fonction de ce qu il fait du temps et de l espace dans lesquels cette activit s exerce Avoir telle ou telle occupation d finit ainsi des comp tences ou des incomp tences au commun Cela d finit le fait d tre ou non visible dans un espace commun dou d une parole commune etc y a donc la base de la politique une esth tique qui n a rien voir avec cette esth tisation de la politique propre l ge des masses dont parle Benjamin Cette esth tique n est pas entendre au sens d une saisie perverse de la politique par une volont d art par la pens e du peuple comme uvre d art Si l on tient l analogie on peut l entendre en un sens kantien ventuellement revisit par Foucault comme le syst me des formes a priori d terminant ce qui se donne ressentir C est un d coupage des temps et des espaces du visible et de l invisible de la parole et du bruit qui d finit la fois le lieu et l enjeu de la politique comme forme d exp rience La politique porte sur ce qu on voit et ce qu on peut en dire sur qui a la comp tence pour voir et la qualit po
68. crimes qu ils n avaient pas commis Dans leur cas la photographie a fourni au pouvoir judiciaire un instrument de transformation qui a fait de citoyens innocents des criminels elle a permis aux policiers de recueillir des t moignages qui bas s sur la m moire visuelle incriminaient les mauvaises personnes et a aid les procureurs obtenir les condamnations Le syst me n avait pas su reconna tre les limites d un processus d pendant de l image Taryn Simon Avant propos extrait de The Innocents 2009 in Taryn Simon Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 13 I Euclide a rappel l importance rh torique de la preuve Ce qui est affirm sans preuve peut tre ni sans preuve Consid r e a priori comme un enregistrement neutre du r el la photographie a t par cons quent utilis e depuis son invention comme pi ce conviction ou t moignage permettant de prouver d noncer convaincre ou mobiliser Qu il s agisse de documenter et rappeler les exactions commises par les nazis de d noncer les tortures inflig es des prisonniers irakiens ou l irresponsabilit des essais nucl aires ou plus trivialement de prouver l existence des fant mes ou des lutins la photographie devient la pi ce conviction permettant d tayer l argument Pourtant le 37 COLLECTER CLASSER AGENCER
69. crire jamais que les horizons les plus lointains 2 Ne lui faut il pas se rapprocher le plus possible de cette positivit laquelle elle m me ob it et de ce syst me d archiv qui permet de parler aujourd hui de l archive en g n ral 2 Ne lui faut il pas clairer ne serait ce que de biais ce champ nonciatit dont elle m me fait partie L analyse de l archive comporte donc une r gion privil gi e la fois proche de nous mais diff rente de notre actualit c est la bordure du temps qui entoure notre pr sent qui le surplombe et qui l indique dans son alt rit c est ce qui hors de nous nous d limite y Michel Foucault L Arch ologie du savoir 1969 Paris Gallimard 2008 p 177 179 I L autre forme de r inscription topique de l image est la forme archive Je veux d signer par ce terme cette modalit de l art qui est apparue dans les ann es 1960 avec l art conceptuel Ed Ruscha puis Dan Graham ont t les premiers l laborer la suite de Marcel Duchamp avant d tre suivis par de tr s nombreux artistes Elle est devenue depuis une dizaine d ann es une des modalit s majeures de la forme art Dans le catalogue de pr sentation de son exposition Archive Fever qui fut montr e au MoMA en 2005 Okwui Enwezor note ainsi Les termes de r f rence pour la Boite en Valise de Duchamp le Mus e d Art Moderne D partement des Aigles de Broodthaers et l Atlas de Richter correspondent pr cis ment
70. d Taryn Simon de rester assise en silence et de fixer les pr sentateurs pendant quelques minutes On lui expliqua que c tait une pratique habituelle et que les images seraient utilis es au moment du montage Cutaways Plans de coupe 2012 de Simon pr sente ces images 20 D COUVRIR L EXPOSITION Cutaways 2012 Plans de coupe Vid o pour un cran 3 min 04 s Dimensions variables 21 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES THE PICTURE COLLECTION Au troisi me tage de la Biblioth que de Mid Manhattan division de la Biblioth que publique de New York situ e au croisement de la 5 Avenue et de la 40 Rue se trouvent 1 29 million de tirages cartes postales affiches et images d coup es avec soin dans divers livres et magazines Organis e selon un syst me de catalogage complexe de plus de 12000 rubriques il s agit de la plus grande biblioth que iconographique de pr t au monde Depuis sa cr ation en 1915 la Picture Collection est une ressource importante pour les crivains les historiens les artistes les cin astes les designers et les agences de publicit Diego Rivera qui s en servit pour sa fresque murale du Rockfeller Center L Homme contr leur de l Univers 1934 remarqua que ces vastes archives continueraient sans doute longtemps d influencer les visions contemporaines de l Am rique fa on de sugg rer que les accidents d aujourd hui pourraient bien tre le fondem
71. d Room de l A roport international John F Kennedy nous apparaft elle Quels qualificatifs peut on choisir pour d crire cette pi ce Que finissent par produire les restrictions et r glements d finis par le syst me de contr le des a roports et des douanes Que donne voir cette image de la circulation des marchandises dans le monde et particuli rement vers les tats Unis Quels choix esth tiques a fait Taryn Simon pour la composition de cette image point de vue cadrage lumi re En quoi cette photographie fait elle r f rence au genre pictural de la nature morte 2 Vous pouvez rechercher des reproductions de tableaux de natures 60 PISTES DE TRAVAIL mortes et comparer les choix de composition et mise en sc ne Envisager ensuite comment la performance et l installation de l ensemble des images constituant Contreband prolongent diff remment ces questions et ces pr occupations Comment Taryn Simon choisit elle de rassembler et de pr senter les diff rents objets saisis la douane Selon vous pourquoi les photographie t elle les uns apr s les autres et les dispose t elle align s dans des bo tes en plexiglas Quel effet cela produit En reprenant les objets inventori s par Taryn Simon et apr s avoir effectu des recherches sur leurs usages initiaux leurs provenances et les raisons de leur interdiction sur le territoire am ricain interroger ce que l ensemble donne voir
72. de la vie Plus la crise actuelle de l ordre social s tend plus ses moments singuliers s entrechoquent avec raideur dans un antagonisme total plus la cr ation dont le caract re fondamental est la variabilit la contradiction le p re et la contrefa on la m re devient un f tiche dont les traits ne doivent l existence qu au remplacement des clairages la mode Le monde est beau telle est sa devise En elle se dissimule la posture d une photographie qui peut installer n importe quelle bo te de conserve dans l espace mais pas saisir les rapports humains dans lesquels elle p n tre et qui annonce y compris dans ses sujets les plus chim riques leur commercialisation plut t que leur connaissance Mais puisque le vrai visage de cette cr ation photographique est la publicit ou l association son v ritable rival est le d voilement ou la construction La situation dit Brecht se complique du fait que moins que jamais une simple reproduction de la r alit n explique quoi que ce soit de la r alit Une photographie des usines Krupp ou AEG n apporte peu pr s rien sur ces institutions La v ritable r alit est revenue la dimension fonctionnelle La r ification des rapports humains c est dire par exemple l usine elle m me ne les repr sente plus Il y a donc bel et bien quelque chose construire quelque chose d artiticiel de fabriqu Walter Benjamin Petite histoi
73. de substances antigel avant d tre rapidement refroidi une temp rature stoppant net la d composition physique Le processus co te 28 000 s il a t pr vu bien l avance 35 000 s il doit tre r alis dans un d lai plus court An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Un index am ricain du cach et du m connu Tirage chromog ne 94 6 X 113 7 cm avec cadre suit une description factuelle d un ph nom ne li au contexte de la personne Mirna Boyadjian A living Man Declared Dead and Other Chapters 2008 2011 archive de la disparition p 10 en ligne htips independent academia edu MirnaBoyadiian Plus particuli rement dans le Chapitre XI de A living Man Declared Dead and Other Chapters dont vous trouverez le texte p 18 19 relever les diff rentes places et utilisations des textes Qui a r dig ces textes 2 Pouvons nous le savoir 2 Quels types de documents images et textes l artiste a t elle rassembl s Quelles sont selon vous leurs provenances Comment qualifier les textes narratifs informatits 2 Quelles relations entretiennent ils avec les images Comment sont ils pr sent s et o apparaissent ils En photographiant la famille de Hans Frank que met au jour Taryn Simon 2 Que nous racontent les cases vides et les portraits de dos Quelles informations nous donnent les l gendes en liens avec ces photographies Est il facile de m
74. dits membres d animaux interdits squelettes d animaux interdits animaux empaill s interdits papillons interdits escargots interdits Contraband 2010 Contrebande 15 tirages jet dencre dans 6 bo tes en plexiglas 23 5 X 57 8 x 6 4 cm 1 3 4 23 5 x 76 2 X 6 4 cm 2 23 5 X 21 X 6 4 cm 5 6 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES L uvre de Taryn Simon n e en 1075 New York est le r sultat d un processus de recherche et d investigation rigoureux centr sur la structure et le poids du secret ainsi que sur la pr carit des m canismes de survie M lant photographie texte et graphisme ses projets conceptuels traitent de la production et de la circulation de la pens e comme des politiques de repr sentation Sont ici pr sent s des extraits de ses principaux travaux dont The Innocents 2002 An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Contraband 2010 A living Man Declared Dead and Other Chapters I XVIII 2011 Cutaways 2019 et The Picture Collection 201 3 Les images et les textes de Taryn Simon r v lent l espace invisible entre le langage et le monde visuel un espace o se construisent des v rit s et des fantasmes multiples o le d calage et la d sorientation sont constamment l uvre En attirant l attention sur la relation complexe entre texte et image elle met en lumi re des habitudes de d duction et de jugement tout en d voilant la dimension
75. document artistique se s pare ainsi de l intention qui a pr sid sa production autant que de la fonction documentaire qui lui a t assign e par ses usagers On retrouve le principe d impersonnalit si souvent revendiqu par les po tes et les artistes modernes qui a conduit Walker Evans mettre en avant l id e anti expressive et surtout anti fonctionnelle du style documentaire distinct de la fonction documentaire Jean Fran ois Chevrier Le tableau et le document d exp rience in Entre les beaux arts et les m dias photographie et art moderne Paris L Arachn en 2010 p 147 I D s les ann es soixante I Sander et Evans sont red couverts par une nouvelle g n ration de photographes et de conservateurs Le d partement des Photographies du MoMA en particulier avec John Szarkowski les rige en champions et fid le leur position place l id e du document comme forme au c ur de son programme allant jusqu tendre cette grille de lecture toute l histoire de la photographie L autorit que l institution va incarner pendant plusieurs d cennies ne fera que renforcer l emprise de cette position et l ascendant de Sander et d Evans Des tenants du Nouveau Document dans les ann es soixante aux Nouveaux Topographes des ann es soixante dix tous retiennent leur le on de r serve formelle de neutralit apparente ou de travail en s rie Dans leur sillage c est travers des pho
76. doit se contenter d une formule visuelle qui se r p te jusqu l puisement En termes d organisation Contraband ob it donc la proc dure qui permet de conserver les secrets La formule l objet saisi est photographi sur un fond neutre est r p t e l infini jusqu cr er une taxonomie autonome qui pr tend apporter ordre et clart Nous cherchons discerner un sens dans ces agencements photographiques en perdant de vue le fait qu il s agit d une sous section de l information o r gne la mise en sc ne La taxonomie devient une formule rituelle qui en r alit emp che la clarification de m me qu un secret construit souvent des r cits pour cr er un monde parall le qui n a de la r alit que l apparence Daniel Baumann Ce trou noir in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 368 I Cette s rie de photographies propose un r cit exhaustif de l a roport et du trafic a rien travers quelque chose dont la forme se rapproche de celle minemment impersonnelle et administrative de la liste destin e tre pr sent e c t des listes concr tes d objets confisqu s Le travail de Taryn Simon s inscrit ainsi dans la longue histoire du d ploiement par des artistes de la forme de la liste des listes tablies par Gilbert amp George celles de Hans P
77. du po me en question voire des tendances de l auteur Voici un exemple dont on taira le texte souche cigale t bise morceau mouche vermisseau famine fourmi voisine grain saison ao t foi animal int r t principal fourmi d faut temps emprunteuse Ab c daire Texte o les initiales des mots successifs suivent l ordre alphab tique Exemple Inventaire brader cinq danseuses en froufrou grassouillettes huit ing nues joueuses kleptomanes le matin neuf onze peut tre quadrag naires rabougries six travailleuses une valeureuse walkyrie x yuppies z l es Ces d finitions sont accessibles en ligne sur le site de l Oulipo htp oulipo net fr contraintes inventaire Quel int r t peut on trouver crire des textes en se donnant une contrainte initiale Quels effets de sens peut on produire par ce proc d d criture m thodique Vous pouvez vous r f rer au site Internet du groupe Oulipo http oulipo net fr contraintes et l ouvrage de Raymond Queneau Exercices de style Paris Gallimard 1982 I partir d un corpus d images r colt es aupr s des l ves et provenant de divers sources archives personnelles magazines publicit s reproduction d uvres cartes postales r fl chir aux classifications possibles couleurs 62 PISTES DE TRAVAIL formats th mes motifs sujets g ographie paysages portraits Que provoque le rapprochement de
78. e de visibilit et d archivage attach s d embl e la photographie ne pouvaient qu inspirer les pouvoirs r pressits policiers et judiciaires D s 1854 Ernest Lacan formulait la proposition d un service photographique pour la police le portrait carte des ann es 1860 diffusait entre autres curiosit s le portrait des assassins les plus notoires Troppmann par Appert 1869 Richebourg avait photographi ses victimes Ce sont les v nements de la Commune de 1871 qui d clench rent comme la guerre de S cession aux tats Unis une pr sence plus massive de la photographie rest e jusque l d emploi occasionnel Appert photographie dans les prisons de Versailles les communards g n ralement de face mi corps Les intentions ne sont pas tr s franches les d tenus peuvent cependant acqu rir leur portrait et ces effigies servent l vidence constituer un fichier pr ventif consultable l occasion de toute r cidive Le premier service photographique de la police d rive de cette pratique il est cr en 1872 En 1882 le Service d identification de la pr fecture de police dirig par Alphonse Bertillon s engage dans l exploitation du signalement anthropom trique et l atelier de photographie est plac sous sa responsabilit en 1888 l id e de base d un tel service suppose les notions de r cidive et de repris de justice qui sera forc de se reconna tre dans cette image accusatrice Tou
79. e qu il lui faut chercher un chemin d acc s Dans le m me temps les magazines illustr s com mencent orienter son regard Dans le bon sens o dans le mauvais peu importe Avec ce genre de photos la l gende est devenue pour la premi re fois indispensable Et il est clair qu elle a un tout autre caract re que le titre d un tableau Les directives que les l gendes donnent celui qui regarde les images d un magazine illustr vont se faire plus pr cises encore et plus imp rieuses avec le film o la perception de chaque image est d termin e par la succession de toutes celles qui la pr c dent Walter Benjamin L uvre d art l poque de la reproductibilit technique derni re version de 1939 in uvres lll Paris Gallimard Paris 2000 p 285 286 I lci trois remarques D abord ceci le texte constitue un message parasite destin connoter l image c est dire lui insufiler un ou plusieurs signiti s seconds Autrement dit et c est l un renversement historique important l image n illustre plus la parole c est la parole qui structurellement est parasite de l image ce renversement a son prix dans les modes traditionnels d illustration l image fonctionnait comme un retour pisodique la d notation partir d un message principal le texte qui tait senti comme connot puisqu il avait pr cis ment besoin d une illustration dans le rapport actuel l image ne vient pas cl
80. eaux d volus aux notes de bas de page et de mani re stricte et d finie dans les panneaux de portraits Cela me permet de jouer sur diff rentes fa ons de lire de r sumer de se rappeler et d oublier Il n y a aucun point d entr e aucun point de sortie Tout est con u pour que chaque l ment renvoie continuellement un autre Taryn Simon m prises entretien avec Eleanor 53 IMAGES ET TEXTES Heartney Art press n 307 f vrier 2013 en ligne http www alminerech com dbfiles mfile 80300 80362 20130123_ France_1 pdf C est bien travers le rapport texte image ou pour le dire plus justement travers les rapports texte image texte texte et image image qu il devient possible d interpr ter l histoire des lign es et de p n trer d un peu plus pr s l univers des personnages Or c est au moment de la lecture des l gendes et du r cit regroup s dans le deuxi me panneau que la r alit des personnages s exprime Chaque l gende num rot e selon l image correspondante indique le nom complet la date de naissance l occupation et le lieu de r sidence de la personne Cette identification demeure n anmoins assez superficielle car elle ne permet pas d clairer notre appr hension des personnages si ce n est que de d signer le lien qui les unit soit l h r dit g n tique Cependant les l gendes tout comme l ensemble des portraits photographiques du premier panneau acq
81. elle je n ai pu m opposer on ne s oppose pas deux millions d individus c est moi qui ai fait mettre les fascines pour pr voir les d g ts et les brisures et j tais tellement s r de mon action que j ai crit M Jules Simon si on peut me prouver que j ai d truit la colonne je me charge de la relever mes frais Cette preuve les Versaillais ont tent de la trouver dans la photographie Le doute est instill en particulier par une photographie de Bruno Braquehais montrant la statue de Napol on terre situ e initialement en haut de la colonne Vend me Dans le premier tiers droit de l image l arri re plan figure un homme barbu et coiff d un k pi de soldat S agit il de Courbet Pour certains l identification ne fait aucun doute et aurait permis de confondre le peintre lors de son proc s Pour d autres la ressemblance est trop hasardeuse pour permettre de le reconna tre deux reprises en 1871 puis en 1874 les tribunaux d lib rent sur la responsabilit du peintre dans la chute de la colonne Vend me Le 2 septembre 1871 le peintre est jug responsable de la chute de la colonne Cette condamnation est l g re six mois de prison et 500 francs d amende alors que d autres sont condamn s mort ou perp tuit Il ira Sainte P lagie en prison et s acquittera de l amende Mais en 1873 les ennuis recommencent pour Courbet suite la d cision de redresser la colonne L tat l atta
82. ent de la compr hension collective de demain Andy Warhol fut lui aussi un usager r gulier de ce fonds avec un int r t particulier pour les images publicitaires dont beaucoup ne furent jamais rendues Les dossiers de la Picture Collection et leur classement suivent une forme d alsgorithme voluant selon des donations les int r ts des biblioth caires et les demandes sp cifiques des usagers L ensemble constitue un espace au sein duquel des documents la valeur historique confirm e en c toient d autres qui n ont pas un tel statut Ce nivellement des hi rarchies rapproche des images publicitaires g n riques de photographies de Weegee ou de Steichen la reproduction d un Rauschenberg ou d un Malevitch d une carte postale ou d une oeuvre d artiste anonyme Dans les ann es 1930 Romana Javitz conservatrice de la collection de 1929 1968 engagea 40 artistes par le biais de la Works Progress Administration pour aider d couper trier et cataloguer les images Une dizaine d ann es plus tard Roy Stryker de la Farm Security Administration fit don de 40 000 tirages photographiques l institution inquiet de leur pr servation face un Congr s susceptible d en d sapprouver le contenu Ce n est que dans les ann es 1990 que ces images dont certaines de Walker Evans et Dorothea Lange furent retir es des dossiers de consultation de la Picture Collection pour tre conserv es de mani re plus s re a
83. er Geoffrey Batchen Daniel Baumann Homi Bhabha Tim Griffin Tina Kukielski Hans Ulrich Obrist Salman Rushdie Taryn Simon Elisabeth Sussman Philip Tinari entretiens de l artiste avec Brian de Palma et Aaron Swarz Jeu de Paume 7 Le Point du Jour diteur Tate 15 X 27 cm 306 pages 200 ill 35 version anglaise publi e par la Tate RESSOURCES EN LIGNE Les enseignants et les quipes ducatives peuvent consulter le site Internet du Jeu de Paume pour plus d informations sur les expositions mais aussi sur l ensemble de la programmation pr sente pass e ou venir Retrouvez galement dans la rubrique ducatif Ressources des documents des interviews des enregistrements sonores de s ances de formation de conf rences colloques et s minaires www jeudepaume org Des entretiens film s et des articles se trouvent galement sur le magazine en ligne du Jeu de Paume lemagazine jeudepaume org INFORMATIONS PRATIQUES 1 place de la Concorde Paris 8 M Concorde 33 1 47 03 12 50 mardi nocturne 11 h 21 h mercredi dimanche 11h 10h fermeture le lundi et le 1 mai expositions I plein tarit 10 7 tarif r duit 7 50 billet valable la journ e I programmation Satellite acc s libre I mardis jeunes acc s libre pour les tudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois de11h 21h I adh rents au laissez passer acc s libre et illimit rendez vous I da
84. er la valeur cultuelle sur toute la ligne Cette derni re pourtant ne c de pas sans r sistance Son ultime retranchement est le visage humain Ce n est en rien un hasard si le portrait a jou un r le central aux premiers temps de la photographie Dans le culte du souvenir d di aux tres chers loign s ou disparus la valeur cultuelle de l image trouve son dernier refuge Dans l expression fugitive d un visage d homme sur les anciennes photographies l aura nous fait signe une derni re fois C est ce qui fait leur incomparable beaut pleine de m lancolie Mais d s que l homme est absent de la photographie pour la premi re fois la valeur d exposition l emporte d cid ment sur la valeur cultuelle L exceptionnelle importance des clich s d Atget qui a fix les rues d sertes de Paris autour de 1900 tient justement ce qu il a situ ce processus en son lieu pr destin On a dit juste titre qu il avait photographi ces rues comme on photographie le lieu d un crime Le lieu du crime est lui aussi d sert Le clich qu on en prend a pour but de relever des indices Chez Atget les photogra phies commencent devenir des pi ces conviction pour le proc s de l histoire C est en cela que r side leur secr te signification politique Elles en appellent d j un regard d termin Elles ne se pr tent plus une contemplation d tach e Elles inqui tent celui qui les regarde pour les saisir le spectateur devin
85. es d une pratique qui permet aux nonc s la fois de subsister et de se modifier r guli rement C est le syst me g n ral de la formation et de la transformation des nonc s Il est vident qu on ne peut d crire exhaustivement l archive d une soci t d une culture ou d une civilisation pas m me sans doute l archive de toute une poque D autre part il ne nous est pas possible de d crire notre propre archive puisque c est l int rieur de ses r gles que nous parlons puisque c est elle qui donne ce que nous pouvons dire et elle m me objet de notre discours ses modes d apparition ses formes d existence et de coexistence son syst me de cumul d historicit et de disparition En sa totalit l archive n est pas descriptible et elle est incontournable en son actualit Elle se donne par fragments r gions et niveaux d autant mieux sans doute et avec d autant plus de nettet que le temps nous en s pare la limite n tait la raret des documents le plus grand recul chronologique serait n cessaire pour l analyser Et pourtant comment cette description de l archive pourrait elle se justifier lucider ce qui la rend possible rep rer le lieu d o elle parle elle m me contr ler ses devoirs et ses droits prouver et laborer ses concepts du moins en ce stade de la recherche o elle ne peut d finir ses possibilit s que dans le moment de leur exercice si elle s obstinait ne d
86. es du procureur et des avocats la pr sentation des chefs d accusation de la condamnation la peine les raisons de la r vision du proc s le r le des nouvelles connaissances scientifiques tests ADN par exemple Vous pouvez vous appuyer sur l article en anglais Life After Death Row de Sara Rimer publi le 10 d cembre 2000 dans le New York Times Magazine et dans lequel Taryn Simon pr sente des portraits de personnes innocent es suite une erreur judicaire accessible en ligne sur http partners nytimes com library magazine home 2000121omag deathrow html Le th me de l erreur judiciaire est tr s fr quent dans le cin ma am ricain Retrouver des films dans lesquels ce th me est un l ment principal de l intrigue et qui traitent du r le complexe jou par les jurys Fury de Fritz Lang Autopsie d un meurtre d Otto Preminger Le Faux coupable d Alfred Hitchcock 12 hommes en col re de Sidney Lumet Pr sum innocent de Alan Pekula En quoi la composition des jurys peut elle poser probl me 2 Quels types d arguments utilisent les jurys lors des d bats qui les animent quoi servent les reconstitutions des crimes Quels types de suspects sont mis en sc ne dans ces films Quelle image de la justice ces films donnent ils 2 I Poursuivre les recherches autour des usages de la photographie en tudiant les proc dures d identification les photographies d identit et les portraits robots KA Liv
87. es fonds num ris s de la Biblioth que nationale de France Rep rer les diff rents types de documents conserv s la BnF et renseignez vous sur l histoire de ses collections Inventorier les types de documents disponibles la consultation en ligne laborer une recherche autour d un th me Jouer sur les sectorisations du moteur de recherche avanc titre auteur contributeur table des mati res l gende ann e d dition type de documents collection num rique th me et comparer les r sultats Que peut on en d duire du r le de l indexation 2 Comment sont d termin s les secteurs et les terminologies 2 Engager une r flexion sur l organisation des connaissances et les effets produits par les modalit s d indexation I En faisant la liste des denr es confisqu es entrepos es dans les locaux de la douane am ricaine et du service de protection contre la contrebande aux fronti res de l a roport John F Kennedy Taryn Simon compose une sorte de fugue surr aliste une ode au fruit d fendu et la viande qui surpasse m me la corne d abondance de sa photographie Rats des roseaux infest s d asticots ignames dioscorea tubercules des Andes plants de courges du Bangladesh viande de brousse ch rimole feuilles de curry murraya corces d orange s ch es oeufs frais escargot g ant africain coiffe en cr ne d impala graines de jaquier prune de Cyth re noix de
88. es services l instruction des affaires judiciaires Dans les poursuites intent es aux communaras c est la photographie qu on a d de reconna tre un grand nombre de d fenseurs de la Commune Aussit t l entr e des troupes Paris on a saisi toutes les photographies repr sentant la chute de la colonne Vend me les f d r s sur les barricades etc et ces tableaux faits sur nature agrandis par d habiles op rateurs donnent des portraits on ne peut plus ressemblants de ceux qui se sont mis aux premi res places Comment les chefs f d r s pourront ils nier avoir pris part la Commune alors qu on leur repr sente leur personne sur les barricades reconnaissable sans m me l aide de la loupe 2 Il a t fait ainsi pr s de quarante planches qui vont se trouver dans les dossiers du Conseil de Guerre L exp rience faite cet gard n a pas t inutile et c est ce moment que l on a install la Pr fecture de police un atelier photographique qui permet de prendre le signalement irr cusable des malfaiteurs ajoute Maxime du Camp Exp rience d cisive donc qui malgr les difficult s et les al as d un syst me encore balbutiant marque une tape importante dans l tablissement de la photographie comme instrument d identification et de r pression Quentin Bajac Une image sous contr le La Commune photographi e Paris R union des mus es nationaux 2000 P 9 I Les notions d indice de preuv
89. esque aussit t la photographie Immigrants arrivant Ellis Island 1904 et il y consacra d sormais toute sa vie Ses images de jeunes enfants au travail et celles de la construction de l Empire State Building sont universellement connues Michel Christolhomme La Photographie sociale Arles Actes Sud 2010 N p Pour beaucoup des photographies r alis es en int rieur avec les familles d habitants notamment dans les lots insalubres il appara t impossible que le photographe n ait pas t introduit par un enqu teur ou un correspondant l usage du flash accentue ce caract re 49 PRATIQUES ARTISTIQUES ENQU TES ET INVESTIGATIONS intrusit de l op rateur qui acc de l intimit familiale en donnant un coup de projecteur sur ce qui est habituellement cach derri re les fa ades 1 Le r alisme ici est bien d enregistrer rapidement une sc ne chez des personnes qui acceptent car l am lioration de l habitat laquelle doit conduire l enqu te a probablement t voqu e par l accompagnateur Didier Mouchel Une uvre commune in Photographies l uvre Enqu tes et chantiers de la Reconstruction 1945 1958 Cherbourg Octeville Le Point du Jour Paris Jeu de Paume 2011 p 131 La Farm Security Administration est un organe de soutien la petite paysannerie cr par l administration Roosevelt en 1935 dans le cadre du New Deal arsenal de mesures d inspiration socia
90. eter Feldmann et de Christian Boltanski dans les ann es 1970 listes portraits d individus tels que r v l s par leurs effets personnels Lost Property Tramway 1994 de Boltanski rassemblait quelque cinq mille objets perdus par autant de personnes dont il me disait que chacune a sa propre histoire chaque personne est diff rente chaque visage est diff rent chaque aventure est diff rente L histoire de la liste se prolonge de nos jours avec Vertige de la liste la s rie d v nements et la grande exposition propos s par Umberto Eco au Louvre en novembre 2009 un projet qui a rassembl de nombreuses formes de listes des reliquaires antiques des collections d objets en tant que listes rendues tangibles aux listes produites par des peintres de Bosch Boltanski des crivains d Aristote et Diog ne la rce Rabelais jusqu Borges et Perec Eco dresse des listes de cat gories de listes listes des infinit s listes pratiques et listes po tiques comme les listes de livres de Calvino des changes de listes pratiques et de listes po tiques comme les inventaires et les itin raires de Perec Des slogans fugitifs De l autobus je regarde Paris De la terre du gravier tass et du sable De la pierre la bordure des trottoirs une fontaine une glise des maisons De l asphalte Des arbres feuillus souvent jaunissants Un morceau assez grand
91. ettre en relation les diff rents l ments textes et images Quelle d marche nous oblige faire Taryn Simon si nous souhaitons avoir l ensemble des informations disponibles dans l uvre partir de ces l ments que savons nous de la vie de Hans Frank de sa personnalit de ses agissements de son r le pendant la Seconde Guerre mondiale I Travailler autour des relations image et information dans la presse et les m dias partir d une s lection de journaux quotidiens extraire des images illustrant le m me sujet et envisager avec les l ves les r ponses aux questions suivantes Que donnent voir les images s lectionn es de l v nement Les images donnent elles des l ments ou des informations suppl mentaires par rapport au texte de l article Quel est le r le des l gendes qui accompagnent les images Que peut on dire de la diversit ou de la similitude de ces images Peut on analyser et comparer les formats et les contextes de publication et de diffusion Avons nous diff rents points de vue sur les faits Choisir un article de journal une chronique sur le web ou une page de livre illustr associant photographie et l gende Faire une photocopie de la page en masquant les images et en donner un exemplaire chaque l ve II s agit alors pour eux d inventer les images sous forme de croquis ou de photographie en fonction du texte Comparer ensuite avec la page initi
92. eu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 317 IKA l extr me fin des ann es vingt l analogie entre photographie et collection commence tre discut e en Allemagne Si les d bats autour de la photographie d avant garde restent domin s par les questions de perception ou d expression les vertus taxinomiques du m dium sont d sormais compt es parmi ses sp cificit s au moment o cro t l int r t pour des approches plus documentaires Dans son article Le lien aux choses VValther Petry souligne la capacit de la photographie retenir extraire collectionner Paraissent galement dans les revues sp cialis es des articles incitant l amateur entreprendre des inventaires typologiques sur divers sujets tir s de la nature de l histoire ou de l arch ologie Il pourrait avoir plaisir se lancer dans une v ritable collection comme on le fait avec des timbres ou des m dailles mais partir d objets inamovibles les derniers moulins vent les anciennes installations de chasse en for t les croix lev es au bord des routes J 1 Mais c est Evans qui va le mieux th oriser ce rapport la collection La place qu il attribue dans American Photographs sa Vitrine de photos un penny v ritable found collection lui conf re une valeur embl matique Elle constitue la deuxi me illustration du livre juste apr s la vue d un studio o la fa on d un g n riq
93. eur Londres Tate 2015 p 308 I Les images photographiques parce qu elles nous sont si famili res parce qu elles sont partie prenante de notre espace visuel passent pour imm diatement accessibles et intelligibles Mais chacun aura prouv ce bref sursaut d tonnement qu elles suscitent la suspension des mouvements le rendu des couleurs les co ncidences inattendues les expressions brutalement fig es d s lors que nous y portons attention provoquent le sentiment que nous sommes devant une interrogation tout autant que devant une forme d vidence Du reste lorsque nous pouvons regarder une photographie aussit t apr s l avoir prise nous prouvons d embl e la distance entre ce que nous rapporte l image et ce que nous avons pu observer de visu dans l instant qui pr c dait Et le constat de cette divergence assum e chaque instant est propre au ph nom ne photographique Nous reconnaissons toute photographie une part de v rit mais nous en soup onnons l ind termination nous en pressentons les contradictions Nous lui reconnaissons un ancrage temporel univoque son appartenance un ge r volu et nous en prouvons l anachronisme et la perte de nos propres rep res La longue observation de photographies de toute poque entra ne cette conviction la photographie n est pas d abord une transparence par laquelle nous acc dons une r alit av r e elle suscite au contraire l quivoque e
94. ex of the Hidden and Unfamiliar 2007 Un index am ricain du cach et du m connu Tirage chromog ne 94 6 x 113 7 cm avec cadre 13 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES CONTRABAND Contraband Contrebande 2010 se compose de 1075 photographies prises dans le Service f d ral d inspection des douanes et de protection des fronti res des tats Unis ainsi qu au Bureau des changes postaux internationaux des tats Unis tous deux install s l a roport John E Kennedy New York Durant une semaine enti re Taryn Simon est rest e sur place pour photographier en continu les objets retenus ou saisis introduits dans le pays par des voyageurs ou via des envois postaux depuis l tranger 14 D COUVRIR L EXPOSITION PART ti Pi i ddiidi adi des Cigarettes amp tabac abandonn s ill gaux interdits Contraband 2010 Contrebande 25 tirages jet d encre dans 5 bo tes en plexiglas 15 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES 23 5 X 94 6 X 6 4 cm chaque Har LIVING MAN DECLARED DEAD AND OTHER CHAPTERS I XVII A Living Man Declared Dead and Other Chapters IL XVII Un homme vivant d clar mort et autres chapitres L XV IIT 2011 est le r sultat de quatre ann es de recherche 2008 2011 durant lesquelles Taryn Simon a voyag travers le monde pour recueillir les histoires associ es diff rentes lign es Dans chacun des dix huit chapitres qui compose
95. f des syst mes judiciaires fran ais et am ricains propos sur Docablog http lewebpedagogique com docablog files 2011 05 justice francoamerica doc Dossier l identification des criminels sur le site de la chaine 13 me RUE http www 13emervefr dossier lidentitication des criminels Historique de la Police Scientifique http www police scientifique com historique Article Un portrait robot d apr s l ADN 2 http www pourlascience fr ewb_ pages a actu un portrait robot d apres adn 26485 php Bertillon bertillonnage et polices d identification httb criminocorpus revues org 341 La photographie judiciaire animation propos e par le mus e fran ais de la Photographie Bi vres http expositions museedelaphoto fr mod_webcms content php CID LQ_ REGARDEUR C Julie Jones Michel Poivert Photos d identit in Histoires de photographie Jeu de Paume Point du Jour 2014 p 81 p 89 Martine Kaluszynski Alphonse Bertillon et anthropom trie judiciaire l identification au c ur de l ordre r publicain article en ligne http criminocorpus revues org 2716 Dossier p dagogique de l exposition Derri re le rideau L Esth tique Photomaton mus e de l Elys e Lausanne 2012 en ligne sur le site de l institution Du photomaton l art interview de Cl ment Ch roux co commissaire de l exposition http www artnet fr magazine
96. g Man Declared Dead and Other Chapters 1 XVIII 2011 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 237 I Simon tend mettre en vidence l impossibilit de la photographie et ce malgr ses qualit s indicielles et sa valeur descriptive de saisir l individualit et d atteindre une quelconque v rit concernant les personnes repr sent es I 1 Chez Simon la suppos e transparence de la fonction indicielle devient une forme d opacit de la visibilit L artiste proc de en quelque sorte un contre emploi de la fonction indicielle de la photographie en la rendant opaque une proc dure qui est d ailleurs labor e dans les autres s ries photographiques Mirna Boyadjian A Living Man Declared Dead and Other Chapters 2008 2011 archive de la disparition p 5 6 en ligne https independent academia edu MirnaBoyadiian I Les photographies et en particulier les photographies instantan es sont tr s instructives parce que nous savons qu certains gards elles ressemblent exactement aux objets qu elles repr sentent Mais cette ressemblance est due aux photographies qui ont t produites dans des circonstances telles qu elles taient physiquement forc es de correspondre point par point la nature De ce point de vue donc elles appartiennent la seconde clas
97. ginables propos de l interaction continue de l ordre et du d sordre en po sie de la dialectique po tique oscillant sans cesse entre soumission un syst me de r gles et cart par rapport celui ci Mathews est loquent Toutes les formules m triques et les stances alt rent le langage et les formules les plus strictes les plus arbitraires la formule du limerick par exemple produisent des textes qui frisent l absurde et parfois basculent par dessus bord Mais au lieu d viter ces formules les crivains les adoptent De la m me fa on les photographies et les textes rassembl s par Taryn Simon dans Contraband mettent au jour le d sordre et l al a qui r gnent au sein m me des contraintes qu impose un syst me d termin par les concepts d ordre et de contr le absolus contr le tant logistique de l a roport ses rythmes ses structures les questions d acc s d autorisation et d exclusion que juridique des restrictions impos es certaines cat gories d objets trangers p n trant sur le territoire am ricain Les images et les listes de Taryn Simon englobent la fois l ordre et le d sordre et ouvrent un troisi me espace dans les interstices de ces formes de contr le un espace du subreptice de l oubli du bizarre et du banal objets expos s sous la lumi re froide de l appareil photographique et tous dispos s sur un immuable fond gris la couleur de l administration et
98. git aussi pour eux et pour les spectateurs de questionner les relations entre voir et savoir entre image texte et r alit Sur le site du Jeu de Paume dans expositions archives expositions vous pouvez notamment consulter la pr sentation des uvres d Aernout Mik Harun Farocki Guillaume Herbaut Sophie Ristelhueber Bruno Serralongue Natacha Nisic voir aussi la rubrique Educatif Ressources le dossier enseignants accompagnant cette exposition et la partie Rapporter et repr senter le r el des pistes de travail p 34 38 I D velopper la question des relations entre image et texte autour de la mise en sc ne du r el partir de la photographie d Hippolyte Bayard Sac main Louis Vuitton dissimul contrefait D tail de Sacs main Louis Vuitton contrefaits Contraband 2010 Contrebande 16 tirages jet d encre dans 3 bo tes en plexiglas 23 5 x 113 x 6 4 cm 1 2 23 5 X 76 2 X 6 4 cm 3 Autoportrait en noy qui date de 1840 et est accompagn e de la l gende suivante Le cadavre du Monsieur que vous voyez ci derri re est celui de M Bayard inventeur du proc d dont vous venez de voir ou dont vous allez voir les merveilleux r sultats ma connaissance il y a peu pr s trois ans que cet ing nieux et infatigable chercheur s occupait de perfectionner son invention L Acad mie le Roi et tous ceux qui ont vu ses dessins que lui trouvait imparfaits les
99. go t comme crit re de s lection le photographe comme le collectionneur n amasse et ne montre que des objets qui l int ressent se faisant pour reprendre la formule d Evans un titre d avoir vu En second lieu elle s efforce toujours de constituer un dispositif relationnel et se fonde ainsi contrairement au geste de Duchamp sur la recherche du nombre Evans lui m me a relev l aspect compulsif d une telle pratique et ses cons quences psychologiques b tir une collection par nature infinie peut vite relever de l obsession rendre vraiment un peu fou comme il le note propos de son travail sur le m tro new yorkais c est compulsif et vous pouvez difficilement arr ter Olivier Lugon Le Style documentaire D August Sander Walker Evans 1920 1945 Paris Macula 2011 r d p 309 311 I Le premier t moignage crit chez Evans d un vaste projet couvrant la soci t am ricaine remonte au d but de 1934 En amont ce programme renvoie son article de 1931 appelant l application aux tats Unis de l ambition de Sander en aval il annonce American Photographs de 1938 qui en sera la concr tisation Je sais que le temps des livres de photos est maintenant venu Une ville am ricaine est le meilleur sujet I La ville am ricaine est ce que je recherche Je peux en utiliser plusieurs en gardant les choses typiques Les gens de toutes classes entour s de groupes de nouveau
100. imentation de toutes les armes a roport es con ues aux tats Unis CONTRABAND Contraband Contrebande 2010 dresse l inventaire des articles saisis par les douaniers am ricains l a roport international John F Kennedy de New York Du 16 au 20 novembre 2009 Taryn Simon est rest e sur place pour photographier en continu 1 075 objets interdits d entr e aux tats Unis propos desquels elle a galement rassembl des informations Les images qui r sultent de cette d marche constituent une archive des perceptions du danger et des d sirs l chelle mondiale Je consid re Contraband comme une performance J ai travaill sans dormir durant cinq jours Je faisais une sieste entre le dernier vol et le premier vol du matin sur un matelas gonflable que je partageais avec mes assistants dans la salle des saisies Il y avait des contrefa ons de sacs Vuitton de lunettes de soleil Chanel de pilules de Viagra et d Ambien tout le monde poursuit les m mes fantasmes recherche les m mes vasions J avais imagin collecter des photographies d armes d h roine d animaux et c est bien ce que j ai eu Mais les douaniers sont avant tout focalis s sur la protection de l image des marques lls font face un flux ininterrompu de copies J ai r alis une copie de copie Ces marchandises taient interdites aux tats Unis mais la photographie gardait son droit d acc s J ai ensuite int gr la photographie dans une autre
101. ing Man Declared Dead r unit 922 portraits se trouvant dans la premi re section de chacun des chapitres R alis s l aide d un appareil num rique de haute r solution tous ces portraits photographiques de format moyen r pondent des crit res clairement d finis et similaires qui r sultent d un contr le des param tres de la prise de vue La r alisation de ces conditions au moment de la prise de vue entra ne une standardisation des portraits tant sur le plan du contenu que de la composition esth tique Assis sur un tabouret de hauteur identique devant un arri re plan de couleur ivoire les personnages aux visages impassibles fixent l objectif Les photos pr sentent un fond neutre un clairage uniforme une clart descriptive un cadrage moyen et une vue frontale De cette utilisation de la photo d coule un vocabulaire formel lequel tend rappeler les portraits photographiques vocation scientifique ou documentaire portrait d identit photographie criminelle et anthropologique etc qui devaient et dans le cas du portrait d identit doivent encore respecter des protocoles bien tablis lors de la prise de vue Sans s tendre sur ce sujet il n est pas vain de mentionner que la mise en place de protocoles photographiques la fin du XIX si cle visait avant tout atteindre l obiectivit celle ci source de v rit En limitant l intervention du photographe on croyait alors garanti
102. interpr ter non point de d terminer s il dit vrai et quelle est sa valeur expressive mais de le travailler de l int rieur et de l laborer elle l organise le d coupe le distribue l ordonne le r partit en niveaux tablit des s ries distingue ce qui est pertinent de ce qui ne l est pas rep re des l ments d finit des unit s d crit des relations Le document n est donc plus pour l histoire cette mati re inerte travers laquelle elle essaie de reconstituer ce que les hommes ont fait ou dit ce qui est pass et dont seul le sillage demeure elle cherche d finir dans le tissu documentaire lui m me des unit s des ensembles des s ries des rapports Il faut d tacher l histoire 32 APPROFONDIR L EXPOSITION de l image o elle s est longtemps complu et par quoi elle trouvait sa justification anthropologique celle d une m moire mill naire et collective qui s aidait de documents mat riels pour retrouver la fra cheur de ses souvenirs elle est le travail et la mise en uvre d une mat rialit documentaire livres textes r cits registres actes difices institutions r glements techniques objets coutumes etc qui pr sente toujours et partout dans toute soci t des formes soit spontan es soit organis es de r manences Le document n est pas l heureux instrument d une histoire qui serait en elle m me et de plein droit m moire l histoire c est une certaine mani re pour une soci t de donne
103. iques et d autres pratiques culturelles la traduction garantit la survie de l image Simon a raison de laisser entendre qu il est dans la nature de la photographie de muter en d autres questions et d autres discours Homi Bhabha Au del de la photographie in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur 7 Londres Tate 2015 p 228 COLLECTER CLASSER AGENCER INTRODUCTION I Avec l art conceptuel l esth tique du multiple de la r p tition de la quantit se r f re aux sch mas de l investigation scientifique de l accumulation des connaissances du traitement de l information voire aux r gles administratives ou juridiques La repr sentation l h g monie du visuel contest es par Duchamp r ha bilit es par le pop art font place aux notions de projet de programme de processus La collection rig e en principe de d signation de r currence et d archivage fait uvre En 1967 Sol LeWitt en r action au caract re intens ment personnalis de l expressionnisme abstrait nord am ricain donne cette d finition de l art conceptuel Quand un artiste adopte une forme conceptuelle d art cela signifie que tout est pr vu et d cid au pr alable et que l ex cution est affaire de routine L id e devient une machine qui fait l art 1 L art doit engager l esprit du regardeur plut t que
104. ire une connotation compensatoire une analyse de Gerbner The social anatomy of the romance confession cover girl a montr que dans certains magazines du c ur le message verbal des gros titres de couverture de contenu sombre et angoissant accompagnait toujours l image d une cover girl radieuse les deux messages entrent ici en compromis la connotation a une fonction r gulatrice elle pr serve le jeu irrationnel de la projection identification Roland Barthes Le message photographique Communications n 1 Paris 1961 p 127 138 en ligne http www persee fr web revues home prescript article comm 0588 8018 1961 num 1 1 921 I Un discours peut alors se d finir en termes assez formels comme l ensemble des relations gouvernant la rh torique d nonciations proches Au sens le plus large le discours se constitue d un contexte nonciatit les conditions qui assujettissent et soutiennent sa signification et qui d terminent son objectif s mantique I Cette d finition suppose galement que la photographie constitue un nonc incomplet un message dont la lisibilit repose sur une matrice externe de conditions et de pr suppos s C est dire que la signification d un message photographique est n cessairement d termin e par un contexte Nous pourrions d finir cette position comme suit une photographie communique au moyen de son association avec un texte cach ou implicite c est ce texte ce sy
105. ires et les intellectuels puis fermer les coles et tablissements denseignement sup rieur augmenta les r quisitions alimentaires pour l Alle magne affamant ainsi les habitants de la Pologne proc da des d placements forc s de population notamment en d veloppant des quartiers juifs imposa le port de signes vestimentaires distinctifs aux Juifs ainsi qu d autres minorit s et initia leur extermination Le 4 mai 1945 en Bavi re du Sud Hans Frank est captur par des troupes am ricaines Il tente alors de se suicider En prison puis lors de son proc s il renoue avec la foi catholique Dans sa d position Nuremberg Hans Frank affirme avoir pr sent quatorze lettres de d mission Hitler toutes refus es A Living Man Declared Dead and Other Chapters I X VTI 2011 Un bomme vivant d clar mort et autres chapitres I X VIII Tirages jet d encre en trois parties 213 36 X 301 63 cm l ensemble avec cadre 18 D COUVRIR L EXPOSITION D tail Chapitre XI a Relief sur une chemin e de l ancien bureau d Hans Frank chez lui Schoberhof Schoberhof Schliersee c Timbre poste officiel l effigie dAdolf Hitler son imitation avec le portrait dHans Frank Le timbre Hitler fut imprim en 1941 pour le deuxi me anniversaire de la fondation du Gouvernement g n ral de Pologne et resta en circulation jusqu la fin de la Seconde Guerre mondiale Le service du renseignement britannique cr a une c
106. is Jeu de Paume 2006 I Document 3 Statut de l auteur dans l image documentaire Paris Jeu de Paume 2006 I L Image document entre r alit et fiction Les Carnets du Bal 1 Paris Le Bal Marseille Images en man uvres 2010 PHOTOGRAPHIE ET USAGES JUDICIAIRES I ARMENGOL Th r se Entre le droit et la fiction L erreur judiciaire travers quelques grandes affaires criminelles dans le cin ma fran ais Criminocorpus revue hyperm dia 2007 en ligne http criminocorpus revues org 200 I BAJAC Quentin Une image sous contr le La Commune photographi e Paris R union des mus es nationaux 2000 I CASTRO Teresa Une cartographie du crime les images d Alphonse Bertillon Criminocorpus revue hyperm dia mai 2011 en ligne criminocorpus revues org 354 I FrizOT Michel Corps et d lits Une ethnophotographie des diff rences in Nouvelle histoire de la photographie Paris Adam Biro 7 Larousse 2001 p 263 264 I GIRARDIN Daniel Pirker Christian Controverses une histoire juridique et thique de la photographie Arlesi Lausanne Actes Sud Mus e de l lys e 2008 I PH LINE Christian L image accusatrice Les Cahiers de la photographie n 17 Paris 1985 p 11 12 I Piazza Pierre dir Aux origines de la police scientifique Alphonse Bertillon pr curseur de la science du crime Paris Karthala 2011 I Fich s Photographie et identification 1850 1960 Paris Perrin
107. istance qui a fait exploser le missile depuis un bunker de contr le Elles proviennent d un film du gouvernement marqu d un point rouge An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Un index am ricain du cach et du m connu Film Kodak 72 mm 1 min 8 s en boucle Dimensions variables 11 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES PLAYBOY nn NS mu Playboy dition en braille Playboy Enterprises Inc New York Etat de New York Division de la Biblioth que du Congr s des tats Unis le Service de la biblioth que nationale pour les aveugles et les handicap s physiques NLS offre l chelle du pays un service de pr t gratuit d ouvrages en braille et de documents enregistr s Le choix des magazines propos s est fond sur l int r t d j manifest pat les lecteurs La publication et la distribution d une dition en braille de Playboy sont comprises dans ce programme Environ 10 millions d adultes am ricains lisent Playboy chaque mois pour 3 millions d exemplaires vendus Ce magazine a publi des articles d crivains tels que Norman Mailer Vladimir Nabokov Philip Roth Joyce Carol Oates et Kurt Vonnegut ainsi que des entretiens avec Salvador Dali Jean Paul Sartre ou Malcolm X An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Un index am ricain du cach et du m connu Tirage chromog ne 94 6 X 113 7 cm avec cadre 12 D COUVRIR L EXPOSITION ss m E ga j
108. it une dose de radiation mortelle en moins de 10 secondes Hanford est l un des sites les plus contamin s des tats Unis An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 Un index am ricain du cach et du m connu Tirage chromog ne 94 6 X 113 7 cm avec cadre point de vue esth tique en raison de leur aspect nigmatique Ces textes d environ 120 150 mots d rogent la concision habituelle des l gendes qui accompagnent g n ralement les ceuvres tant par leur contenu exhaustif que par leur forme L artiste privil gie un ton objectif un vocabulaire pr cis et sp cialis fournit des chiffres et des dates Tous ces d tails et autres faits sp cifiques attribuent au texte une valeur documentaire une v ridicit crit semble exempt de subjectivit ou de proc d s stylistiques tout comme l image d ailleurs Or le texte pourrait contenir des donn es fictives mais on s en remet l acc s privil gi de l artiste son expertise Mirna Boyadjian An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2003 2007 d une arch ologie du social une esth tique du d voilement p 0 en ligne https independent academia edu MirnaBoyadjiani I Que donnent voir les images de cette s rie Sont elles pr cises nettes informatives descriptives t Comment a t on connaissance du sujet de la photographie Quelles informations livrent les textes que la photographie ne peut nous fournir O
109. itante dont l objet est de t moigner en faveur des victimes et de contribuer la r solution des probl mes On parlera de photographie sociale pour des reportages des s ries ou des ensembles photographiques Mais il peut s agir exceptionnellement d images uniques particuli rement percutantes y Michel Christolhomme La Photographie sociale Arles Actes Sud 2010 n p L histoire de la photographie sociale remonte aux premi res d cennies suivant l invention m me de la photographie Les images de l asile de Vincennes de Charles N gre ou des bas fonds de Glasgow de Thomas Annan par exemple peuvent en effet entrer dans un panorama historique Comme pourraient galement y figurer celles des rues de Londres de John Thomson et celles de la famine dans le bassin de la Volga de Petrovitch Dmitriev dans les ann es 1890 Mais le premier v ritable repr sentant de la photographie sociale est la fin du XIX si cle l Am ricain Jacob A Riis 1849 1914 cause de l importance de son uvre et de l influence qu elle a eue Avec ses images de la mis re New York il a provoqu un changement des consciences de ses concitoyens et il a contribu de fa on d cisive la naissance d une politique du logement et de la scolarisation de sa ville Deuxi me figure arch typale Lewis Hine 1874 1040 Cet enfant de pauvres du Wisconsin fit des tudes de sociologie et devint lui m me enseignant Il se mit pr
110. l Chanel du Viagra de contrefa on du faux Ambien tout le monde poursuit les m mes fantasmes recherche les m mes vasions J avais imagin collecter des photographies d armes d h roine d animaux et c est bien ce que j ai eu Mais les douaniers sont avant tout focalis s sur la protection de l image des marques Ils font face un flux ininterrompu de copies BDP Et vous en tant que photographe vous faites pourtant une nouvelle copie TS Oui Une copie de copie Ces marchandises ne peuvent entrer aux tats Unis mais la photographie le peut J ai ensuite int gr la photographie dans une autre conomie celle de l art Blow up Discussion entre Taryn EEU Simon et Brian de Palma in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 P 134 1 La photographie intitul e US Customs and Border Protection Contraband Room John F Kennedy International Airport Queens New York issue de la s rie An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 a t le point de d part de la r alisation de la s rie Contraband Vous pouvez comparer ces deux approches diff rentes d un m me sujet Observer tout d abord la photographie de 2007 reproduction en ligne sur http mmk frankfurt de en the collection werkdetailseite werk 2007 2F73 Comment cette Contraban
111. la baisse pour deux raisons qui sont la fois de droite et de gauche Les institutions sociales sont au service d une classe elles l gitiment et renforcent sa domination tout en la maintenant cach e derri re la fausse couverture de l galit universelle Pour attaquer cette situation il faut frapper en premier sur le mythe culturel et monolithique de l objectivit et sur ses complices la transparence et la non reconnaissance de la m diation Ce mythe concerne non seulement la photographie mais aussi tout le champ journalistique les m dias dominants utilisent la soi disant objectivit de leurs reporters et journalistes pour clamer leur d tention de la v rit Par opposition la droite r ussit utiliser pour ses propres fins la remise en cause de la cr dibilit et du principe de v rit La droite voit les gens comme fondamentalement in gaux et consid re l lite comme une formation naturelle compos e des personnes les plus aptes comprendre la v rit et go ter aux plaisirs et la beaut d objets nobles plut t que vulgaires Jouer avec cet ordre naturel rel ve pour elle du suicide social c est pourquoi elle souhaite mettre la main sur une partie de la pratique photographique s en assurer la paternit et l isoler dans les r seaux des galeries mus es et autres march s de l art Ce faisant elle dissocie la compr hension de l lite et de ses objets de la compr hension
112. la science de l organisation tatique de la m decine du divertissement de la nature de la s curit et de la religion Pour reprendre ses termes ce travail d couvre le foss entre les individus auxquels l acc s au savoir est accord et le reste de la population l ments constitutifs aussi bien des fondations de la mythologie que du fonctionnement quotidien de l Am rique les objets les lieux et les espaces r pertori s par l artiste demeurent n anmoins inaccessibles ou inconnus Parmi ses sujets se trouvent une dition en braille de Playboy un corps humain en putr faction dans un centre de recherche d anthropologie l gale de l Universit du Tennessee des uvres d expressionnisme abstrait conserv es la CIA un tigre blanc n d un levage s lectif en captivit une unit de cryoconservation conservant le corps de l pouse du pionnier de la cryog nisation et des c bles sous marins de t l communications arrivant sur le sol am ricain La vid o Exploding Warhead est galement expos e dans le cadre de An American Index of the Hidden and Unfamiliar R alis e sur un film 72 mm fourni par le gouvernement am ricain elle montre en silence le test d une bombe fragmentation non guid e Mk 84 r alis au Centre d armement de la base a rienne d Eglin en Floride Construite pr s de la for t nationale Choctawhatchee lors de la Seconde Guerre mondiale cette base sert au d veloppement et l exp r
113. le d mocrate destin r pondre la Crise r gulation de l conomie de march lancement de vastes programmes publics et dans le domaine agricole contr le de l exploitation des sols cr ation de coop ratives paysannes de bourses et de pr ts aux m tayers Pour sensibiliser l opinion publique et la classe politique la situation dramatique des fermiers et promouvoir ses r formes l agence int gre un service photographique Olivier Lugon L esth tique du document 1890 2000 le r el sous toutes ses formes in Andr Gunthert et Michel Poivert dirs L Art de la photographie Paris Citadelles amp Mazenod 2007 p 388 1 I tudier les photographies suivantes Jacob Riis Home of an Italian Ragpicker vers 1800 Dorothea Lange Migrant Mother 1936 Walker Evans Famille de m tayers Alabama vers 1935 Nicol s Muller Famille Il France 1038 voir le dossier documentaire de l exposition en ligne sur le site Internet du Jeu de Paume Henri Salesse photographies extraites de l enqu te sociologique pour le mus e de l Homme Petit Quevilly novembre 1952 pr sent es dans l exposition Photographies l uvre notamment la photographie n 5 en ligne httb images developpement durable gouv fr 2012 01 le petit quevilly Le dossier documentaire accompagnant l exposition est t l chargeable sur le site Internet du Jeu de Paume rubrique Educatif
114. lors du V Congr s international de photographie Bruxelles en 1910 et elle voque uniquement un ventail d options tirable l infini Une image documentaire doit pouvoir tre utilis e pour des tudes de nature diverse d o la n cessit d englober dans le champ embrass le maximum de d tails possibles Toute image peut un moment donn servir des recherches scientifiques Rien n est d daigner la beaut de la photographie est ici chose secondaire il suffit que l image soit tr s nette abondante en d tails et trait e avec soin pour r sister le plus longtemps possible aux injures du temps Si l on prend ces termes un document constitue un objet d tude sa beaut ne vient qu au second rang derri re son utilit Cela veut dire que le document n ob it aucune contrainte plastique et que dans l absolu c est une sorte d espace vierge rempli de d tails Par extension on peut dire qu il s agit d une image impersonnelle destin e montrer quelque chose le degr z ro de l image qui prend forme quand son emploi se pr cise Comme l explique Albert Londe photographe l h pital de la Salp tri re la photographie fournit de bons documents parce qu elle est vraie exacte et rigoureuse et elle s applique aussi bien l art qu la science ou le document vu compl te le document crit Elle nous dit la v rit sur une feuille d arbre une porte un animal en mouvement le
115. manifester une ind pendance illusoire la matrice de pr suppos s qui d terminent sa lisibilit Rien ne semble plus naturel qu une photographie de presse o encore quelqu un sortant un instantan de son portefeuille et disant c est mon chien Nous sommes r guli rement inform s que la photographie d tient son langage propre exc de le discours qu elle repr sente un message la signification universelle en bref que la photographie est un syst me de signes ou un langage universel et autonome Ce qui repose sur l id e quasi formaliste selon laquelle la photographie d tient ses qualit s s mantiques de conditions intrins ques l image Mais si nous acceptons le postulat fondamental selon lequel l information est l aboutissement d une relation culturellement d termin e nous ne pouvons plus attribuer une signification intrins que ou universelle l image photographique Allan Sekula Sur l invention du sens dans la photographie 1974 in crits sur la photographie Paris Beaux Arts de Paris ditions 2013 p 68 69 I C est bien s r avec le cubisme que des l ments de langage l h ritage de Mallarm apparaissent syst matiquement dans le visuel pour la premi re fois dans l histoire de la peinture moderniste et qu un parall le s tablit entre le commencement d une analyse structurelle du langage et l analyse formaliste de la repr sentation Mais les pratiques conce
116. mations des messages en fonction des polices choisies Dans un quartier pr alablement d limit autour de l tablissement scolaire ou sur une place relever sur papier ou photographier tous les crits inscriptions sur les b timents affichage et informations officiels panneaux d information panneaux routiers panneaux d indication enseignes affiches publicitaires Trier les relev s en fonction des polices ou du type de police s rif sans s rif utilis s Si certaines polices sont identifi es en rechercher l histoire sur Internet et en dresser une carte d identit invention caract ristiques utilisation Rechercher aussi l histoire de leurs inventeurs Geoffroy Tory Claude Garamond Guillaume Leb John Baskerville Giambattista Bodoni Firmin Didot Hermann Zapt Roger Excoffon Adrian Frutiger Max Miedinger Stanley Morison Georges Peignot Paul Renner etc Ressources Cavanaugh Sean Les Polices de caract res La Typographie la port e de fous les graphistes Simon amp Schuster Macmillan 1906 Garfield Simon Sales caract res petite histoire de la typographie Paris Le Seuil 2012 Tschichold Jan Livre et typographie essais choisis Paris Allia 1994 KSacr s caract res ly webs rie de 12 films courts imagin e par Thomas Sipp et produite par Les Films d lci et Radio France qui racontent les histoires de polices courantes Times Futura Helvetica
117. mes et les logiques de classification vous pouvez consulter Enseigner la classification et l volution du vivant site Internet du Mus um national d histoire naturelle http plateforme depf mnhn fr course view php id 192 Imaginer comment pourrait tre organis le classement des objets perdus dans un a roport 2 titre d exemple le syst me des a roports de Paris http www aeroporisdeparis fr passagers services services pratiques objets trouves I Proposer une liste de trente livres pour constituer une biblioth que id ale Les classer en adoptant diff rents principes alphab tique g n rique mat riel th matique chronologique par diteur par date de consultation etc Quel ordre para t le plus int ressant ou pertinent Le plus efficace Le plus esth tique Le plus intuitif e Comparer ces principes de classement ceux utilis s dans les biblioth ques Dewey Rameau en vous aidant du site Internet suivant http www bnif fr fr professionnels anx catalogage indexation a referentiels_sujet html Le principe d organisation des livres de la biblioth que d Aby Warburg est particuli rement int ressant envisager Comme on le sait le caract re v ritablement in dit de la biblioth que priv e imagin e par Warburg tient son organisation non 61 FORMES ET SYST MES DE CLASSEMENT conventionnelle Les ouvrages n y sont pas class s chronologiquement ils ne s
118. mme l affirme Beaumont Newhall en 1938 Pendant la derni re d cennie un certain nombre de jeunes photographes sont cit s plus loin Berenice Abbott Walker Evans Ralph Steiner Margaret Bourke VVhite Ansel Adams et Willard Van Dykel sentant la force artistique de tels documents photographiques sont cit s plus haut des noms du XIX si cle et du d but du XX si cle Henri Le Secq Mathew Brady Alexander Gardner Charles Marville Eug ne Atget Lewis Hinel ont vu dans cette approche mat rialiste les bases d une esth tique de la photographie Apr s des d cennies de photographie d art loign e du r el par le travail en studio que ce soit dans les mises en sc ne du portraitiste professionnel dans les retouches des pictorialistes ou les exp rimentations des avant gardes le documentaire pr tend se confronter de nouveau avec la r alit la plus brute Olivier Lugon Le Style documentaire D August Sander Walker Evans 1920 1945 Paris Macula 2011 r di p 25 927 I Si la photographie s affranchit du contexte que fournissent un Sander une Germaine Krull ou un Blossfeldt si elle s mancipe des int r ts physiognomoniques politiques ou scientifiques alors elle devient cr atrice L affaire de l objectif devient le panorama l ditorialiste marron de la photographie entre en sc ne L esprit surmontant la m canique interpr te ses r sultats exacts comme des m taphores
119. n explicitant les traits communs des verbes retenus Leur donner une d finition et tenter de les distinguer en rep rant au mieux la particularit de leur action tablir une liste d objets ou d espaces permettant de d crire l tablissement scolaire puis classer les termes pour rendre ce lieu lisible au sens o l entend Perec R diger une l gende qui explique le principe d organisation de chaque rubrique I Quels sont les grands principes d organisation de L Encyclop die ou Dictionnaire raisonn des sciences des arts et des m tiers de d Alembert Lire l extrait de la pr face et tudier en quoi le choix des entr es et leurs d finitions ne sont pas neutres et constituent un discours argument en faveur des valeurs des Lumi res Ressources l Encyclop die disponible en ligne sur http gallica bnf fr ark 12148 bpt ks505351 f2 image http www lexilogos com encyclopedie diderot alembert htm I Rechercher les d finitions des termes suivants Index Classification Nomenclature Syst matique Taxinomie Th saurus Tr sor Typologie quels domaines de connaissances ou quelles disciplines ces termes sont ils associ s partir de ces termes distinguer les diff rents principes sur lesquels repose l activit de classer d composer en unit s minimales ordonner selon un crit re classer en groupes Pour r fl chir sur les syst
120. n un sens on peut consid rer que le travail de Simon recoupe et recycle une sorte de pratique photographique d investigation qui remonte la Works Progress Administration durant la Grande D pression et m me au del jusqu aux enqu tes visuelles in dites men es par Jacob Riis et Lewis Hine sur des injustices sociales m connues l or e du XX si cle Mais loin de pratiquer ce que l on entend aujourd hui par photojournalisme ou photographie documentaire Simon d tourne les aspects les plus riches et les plus sophistiqu s de ces diverses approches vers le champ de la pratique photographique postconceptuelle Car sans perdre de vue des sujets politiquement brolants comme les erreurs judiciaires les secrets d tat ou la porosit des fronti res internationales elle manifeste aussi un int r t soutenu pour la nature rh torique de l image impliqu e dans ce genre de questions produisant des uvres textuelles et iconographiques qui traitent autant du potentiel singulier des images que de leurs limites Simon Baker Refuser les fluctuations loin de l origine et de la destination in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 8 La photographie sociale est la photographie d investigation et de communication sur les probl mes sociaux C est une photographie mil
121. nde comme en t moigne les faux charniers de Timisoara Mais nous empi tons ce faisant sur les autres th mes ceux du Vrai et du Bien confirmant l impossibilit perecquienne des classifications Tellement tentant de vouloir distribuer le monde entier selon un code unique Malheureusement a ne marche pas a n a m me jamais commenc marcher a ne marchera jamais Christian Pirker Par del les apparences in Controverses une histoire juridique et thique de la photographie Arles Actes Sud Lausanne Mus e de l lys e 2008 p 15 I Les faveurs r publicaines et communardes de Courbet ainsi que sa r ticence face au symbole imp rial de la colonne Vend me taient connues D s septembre 1870 le peintre propose la Commission des arts de d boulonner la colonne afin d en transf rer les bronzes au palais de la Monnaie ou aux Invalides Sa responsabilit dans la chute de la colonne ne fait semble t il pas de doute Cependant lorsque la d cision de d molir le monument est d finitivement prise le 12 avril 1871 Courbet n est pas pr sent Sa participation aux assembl es de la Commune ne d bute que le 16 avril pour se terminer officiellement par sa d mission le 11 mai 1871 soit cinq jours avant la d molition effective de la colonne le 16 mai suivant Lors de son proc s en septembre 1871 il ne cessera d affirmer son innocence J ai sauv la colonne m me dans sa chute laqu
122. nent ainsi du statut incertain et fluctuant de certaines uvres historiques qui au gr des tendances champs de r ceptions et axes interpr tatifs ont su voluer d un registre un autre Quant August Sander auteur d une entreprise ambitieuse visant dans une perspective sociologique inventorier les diff rents types allemands de la R publique de Weimar et du llle Reich il est consid r depuis les ann es 1960 comme l une des figures les plus influentes de la photographie plasticienne certains travaux de cit s au hasard Fiona Tan ou Rineke Dijksta de Charles Fr ger ou Arne Svenson s inscrivant une chelle la fois plus modeste et orient e dans sa continuit Or la d marche de Sander contrairement celle de ses h ritiers ne revendiquait pas de dimension esth tique le photographe se contentant d pouser un credo dont l objectif tait de se plier en toute neutralit aux types photographi s Une rupture cons quente s op re dans les ann es 1960 avec l mergence des arts minimal puis conceptuel ces deux tendances tant plus enclines s approprier les pr tendues objectivit et neutralit inh rentes aux op rations de classement Le mod le d archivage scientifique dans sa froideur et distanciation ses absences d affect et d implication personnelle refl te d s lors un nouvel axiome auquel s identifie une famille d artistes r fractaire aux d bordements en t
123. nocent I En litt rature s int resser au processus de travail des romanciers du XIX si cle qui se sont attach s rendre compte de la r alit par le moyen de descriptions pr cises inspir es de faits de personnages et de lieux r els Je pense que les documentaristes sont les romanciers de notre temps Je faisais la comparaison avec l apparition du romancier au XIX si cle et comment le travail d un certain nombre de romanciers on pourrait dire naturalistes partant de la description de la r alit sociale faisaient merger autre chose que le discours des ma tres Je pense Zola Balzac etc Ils rendaient compte des complexit s sociales et psychologiques de la trajectoire de personnages Cette mergence du personnage au XIX si cle est concomitante de l mergence du lecteur lequel fait fonctionner le texte lui donne du sens car le sens est entre les mots Et bien je pense que le documentaire constitue aujourd hui un spectateur car le spectateur du documentaire a conscience que les images le regardent L homme est un animal qui s int resse aux images et qui s int resse aux images quand bien m me il sait que ce sont des images Le spectateur du documentaire est conscient qu il s agit d une construction et pas seulement d une impression qui absorberait compl tement le regard et cr erait une vision instantan e hypnotique et jouissive Le spectateur du documentaire a conscience d
124. ns la limite des places disponibles I acc s libre sur pr sentation du billet d entr e aux expositions ou du laissez passer I sur r servation les rendez vous en famille rendezvousenfamille jeudepaume org les enfants d abord lesenfantsdabordOjeudepaume org 12 15ansjdp 12 15ans idp jeudepaume org I lecture performance acc s libre Retrouvez la programmation compl te les avantages du laissez passer et toute l actualit du Jeu de Paume sur WwW jeudepaume org http lemagazine jeudepaume org Commissaire de l exposition Ami Barak Cette exposition a t r alis e en partenariat avec ANOUS PARIS AA IN marie claire nova 101 5 FM Couverture Cutaways 2012 Plans de coupe Vid o pour un cran 3 min 04 s Dimensions variables Toutes les photos Courtesy de l artiste Taryn Simon Traduction de l anglais Yves Alexandre Jaquier Graphisme Sandy Hattab et Beno t Cannatferina Jeu de Paume Paris 2015
125. nt provient ledit exemplaire tout cela se rassemble aux yeux du vrai collectionneur en chacune de ses possessions pour composer une encyclop die magique dont la quintessence n est autre que le destin de son objet Walter Benjamin Je d balle ma biblioth que Une pratique de la collection Paris Payot amp Rivages 2000 P 42 431 L enregistrement est une mani re de conserver ce qui va dispara tre Evans tait collectionneur il s tait sp cialis dans les Americana Il photographiait comme on collectionne Il aimait les choses reproductibles c est dire celles qui pr sentaient d j un caract re d image affiches fa ades vitrines Photographier une maison c est peut tre faire son portrait selon la parent faceffa ade c est aussi une mani re de la r duire pour s en emparer En 1971 il remarquait au cours d une rencontre avec des tudiants Ann Harbor Mon il s int resse aux rues o il n y a que des maisons en bois Je les trouve et je les photographie I find them and do them Je les collectionne Jean Fran ois Chevrier Walker Evans American Photographs et la question du sujet in Walker Evans dans le temps et dans l histoire Paris L Arachn en 2010 p 158 1 I laborer une s quence autour de la collection partir de l uvre litt raire rebours de Joris Karl Huysmans Le personnage principal du roman s installe Fontenay aux Roses dans un endroit car
126. nt l uvre des forces ext rieures li es des questions de territoire de pouvoir de circonstances ou de religion se heurtent celles int rieures des h ritages physiques et psychologiques Parmi les sujets abord s se trouvent un criminel de guerre qui fut le conseiller juridique personnel d Adolf Hitler une famille s lectionn e pour repr senter la Chine par le Bureau d information du conseil d tat de ce pays des victimes du g nocide en Bosnie ou encore des paysans d poss d s de leur terre en Inde la fois coh rente et arbitraire la collecte de Taryn Simon dresse une cartographie des rapports entre le hasard les liens du sang et d autres facteurs de la destin e Chaque chapitre de A Living Man Declared Dead comprend trois sections gauche se trouvent un ou plusieurs grands panneaux de portraits r pertoriant un certain nombre d individus unis par les liens du sang La s quence pr sente de mani re ordonn e les ascendants et descendants vivants d un seul individu Dans le panneau situ au centre l artiste constitue des r cits et introduit des informations suppl mentaires droite finalement les notes visuelles de bas de page correspondent certains l ments de la narration et apportent des preuves photographiques Les portraits laiss s vides repr sentent des membres de la lign e qui n ont pu tre photographi s Les textes pr cisent les raisons de leur absence au nombre desq
127. nt par rapport son activit de photographe mais aussi l int grer son uvre Trois ans avant sa mort en 1979 il r alise Yale une exposition pr sentant c te c te des objets r els en l occurrence des pancartes publicitaires ou des panneaux routiers et leurs images Le dispositif met en relief ce qui rapproche sa doctrine photographique de l activit du collectionneur D une part l id al de transparence absolue l image est explicitement d sign e comme un quasi quivalent de la pr sence r elle de l objet la seule alt ration signifiante reconnue la prise de vue tant comme dans la collection l arrachement de cet objet son contexte D autre part l importance du rassemblement une fois d tach de sa position originelle cet objet peut gr ce la photographie comme la collection tre int gr un syst me comparatif et acqu rir une signification nouvelle 41 COLLECTER CLASSER AGENCER On a beaucoup cherch ces derni res ann es rapprocher la photographie documentaire celle qui pr tend s en tenir un pur constat du ready made artistique le geste de l artiste semblant dans les deux cas se borner l acte de s lection Deux particularit s la distinguent cependant du ready made pour l apparenter plut t comme l affirme Evans l art de la collection En premier lieu loin de la volont d indiff rence esth tique pr n e par Duchamp elle maintient un facteur de
128. nts un projet r alis directement en r action au pouvoir propre la photographie de faire d un innocent un coupable nombre de ceux qui figurent dans The Innocents ont t accus s tort sur la base d une documentation photographique erron e mais cautionn e par des t moins oculaires Reconnaissant les pi ges que rec le le pouvoir de s duction de l image ou les risques que l on court la sortir de son contexte Simon associe m thodiquement l image et le texte Utilisant l aptitude de la photographie l gend e susciter l int r t du public et l informer elle transforme ce qui est inaccessible ou ind tectable en une forme visible et intelligible mesurant ainsi l tendue du clivage qui s pare l acc s privil gi d une minorit et l acc s limit du public Elisabeth Sussman amp Tina Kukielski Introduction extraite de An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2007 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume 1 Cherbourg Le Point du Jour diteur 7 Londres Tate 2015 p 78 79 I Au del de l aspect convaincant des recherches qui nourrissent le travail de Simon au del de la rh torique complexe de sa pr sentation et au del m me de la valeur d usage finale des uvres proprement dites il y a 35 INDEX TEXTE CONTEXE la qualit ind niable des photographies dont la pratique de l artiste tire sa pui
129. oger Dambron le Jeu des photos robot en ligne sur Internet http issuu com elysee lab docs else 4 Portrait robot et identification par groupe de deux l ves rechercher une photographie d une personne c l bre dans un magazine ou sur Internet Apr s l avoir observ e attentivement chacun des deux l ves l aide l application flashface http flashface ctapt de r alise un portrait robot Confronter les deux repr sentations en proposant aux autres l ves d identifier la personne ainsi portraitur e puis changer sur les similitudes et les diff rences des deux portraits robots et leurs capacit s permettre l identification Comment je me vois proposer chaque l ve de r aliser son autoportrait robot l aide de l application flashface Apr s impression accrocher les images dans la classe et demander aux l ves d identifier leurs camarades On pourra poursuivre en r alisant un diptyque associant une photographie d identit de l l ve scann e et agrandie et l autoportrait robot voir le travail de L andro Berra n ligne sur http www leandroberra com autoportraits robot IA voir exposition Images charge La construction de la preuve par l image Paris Le Bal 13 mai 30 ao t 2015 I Ressources Vid o pr sentant l organisation de la justice en France http www justice gouv fr organisation de la justice 10031 Tableau comparati
130. oix pr cis Un aiguillage plut t qu un miroir On ne voit pas en vertu de quel argument on pourrait refuser la photographie digitale le caract re d empreinte Ce caract re ne se d duit pas d une quelconque contiguit spatiale ou s miotique Il est tabli par le protocole d enregistrement d fini comme un stockage d informations dans des conditions contr lables La fiabilit des produits de ce dispositif est la cons quence du respect des conditions du protocole qui garantissent son interpr tation ult rieure Cette v rit est donc fragile facile contrefaire ou alt rer Mais lorsque les conditions du protocole ont t respect es elle est aussi tr s puissante car indiscutable Loin d tre propre la photographie cette facult est partag e par toutes les formes d enregistrement du fossile au microsillon en passant par la main courante de police Andr Gunthert L empreinte digitale Th orie et pratique de la photographie l re num rique in Giovanni Careri et Bernhard R diger dirs Face au r el thique de la forme dans l art contemporain Paris Archibooks 2008 p 85 95 version pr print en ligne http www arhv lhivic org index php 2007 10 03 506 l empreinte digitale L ll est difficile d appr hender la notion de document d un point de vue g n ral alors que sa sp cificit r side dans son caract re extensible ind fini et flou La meilleure d finition a t donn e
131. ons li es aux images expos es au Jeu de Paume Elles ont t con ues avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris Il appartient aux enseignants et aux quipes ducatives de s en emparer pour concevoir dans le contexte particulier de leurs classes ou de leurs groupes la forme et le contenu sp cifiques de leurs cours Afin de pr parer ou de prolonger la d couverte de l exposition les pr sentes pistes sont organis es en trois th mes mettant en perspective les contenus d velopp s dans les parties pr c dentes de ce dossier et compl t s de ressources p dagogiques Pratiques artistiques enqu tes et investigations Images et textes Formes et syst mes de classement PRATIQUES ARTISTIQUES ENQUETES ET INVESTIGATIONS Ces dix derni res ann es Taryn Simon a men une s rie d investigations autour de th mes aussi divers et tonnants que la police criminelle la s curit a roportuaire les liens du sang et le secret en leur associant une multitude d aspects issus de la vie contemporaine Elle pr sente ses travaux sous une forme volontairement d passionn e en contradiction avec la charge motionnelle sociale et politique de ses sujets Les combinaisons de textes et d images qui en r sultent situ es mi chemin entre la science la litt rature et le journalisme constituent des r cits ouverts des carrefours aux multiples embranchements Taryn Simon
132. ont pas non plus regroup s par noms d auteurs L ordre alphab tique risquerait de cacher les relations entre les livres et de rendre les regroupements artificiels Warburg choisit de se d barrasser des vieilles cat gories de classement qui ne correspondent pas ses perspectives de recherche et se laisse guider par ses int r ts du moment Chaque chercheur son chelle pourrait expliquer ce qui l incite regrouper les textes sur lesquels il travaille Dans l intimit de leurs bureaux les th oriciens favorisent entre les ouvrages des regroupements qui correspondent au travail du moment l argument qu ils pensent par exemple d ployer dans un article etc L originalit ou la folie de Warburg est d avoir voulu tendre ce principe subjectif une biblioth que enti re Une telle ambition exigeait une incroyable d pense d nergie un investissement si important qu il nous pousse aujourd hui consid rer la Kulturvvissenschattliche Bibliothek de VVarburg comme l une de ses uvres part enti re peut tre m me sa r alisation scientifique la plus d terminante Maud Hagelstein M moire et Denkraum R flexions pist mologiques sur la Kulturwissenschaftliche Bibliothek Warburg Conserveries m morielles n 5 2008 en ligne http cm revues org 104 LA partir du site Internet et moteur de recherche Gallica http gallica bnf fr qui met disposition du public en libre acc s l
133. opacit I r sultent d un tr s complexe m canisme les photons lumineux incidents sont absorb s par les charges lectriques du milieu et les mettent en branle ces charges r mettent alors de nouveaux photons etc C est donc seulement le bilan de ces processus d absorption et de r mission it r s qui permet d tablir si et comment le corps laisse passer la lumi re ou la bloque En d autres termes Les photons qui entrent dans une plaque de verre ne sont pas ceux qui en sortent Il y a bien eu un renouvellement complet de ces constituants de la lumi re au sein du mat riau Cette observation suffit ruiner le f tichisme de la continuit de mati re entre les choses et les images sur quoi reposerait la photographie argentique M me dans le cas d un signal analogique pas plus le dispositif optique que le support d enregistrement ne constituent des interm diaires neutres d un flux manant de l objet Au contraire les photographes savent bien qu en changeant d objectif ou de film ils disposent au moment de la prise de vue d une marge de man uvre importante qui leur permet de modifier l aspect la g om trie ou les couleurs d une sc ne On ne saurait d crire un appareil photographique comme un m diateur transparent du r el il doit plut t tre compris comme une machine s lectionner des interpr tations selon un ensemble de param tres aux interactions complexes qui requi rent des ch
134. opie du timbre avec une image d Hans Frank et l introduisit en Pologne afin de pro voquer des tensions entre le Gouverneur g n ral et Hitler Henry Gitner Pbilatelists Inc New York e La Dame l hermine de L onard de Vinci saisie par les troupes allemandes dans la collection Czartoryski lors de la Seconde Guerre mondiale D abord accroch dans l appartement de Hans Frank Wawel le tableau fut ensuite transport dans sa maison familiale Schoberhof Apr s l arrestation du gouverneur g n ral il fut restitu au mus e Czartoryski o il fait d sormais face au cadre vide destin au Portrait d un jeune homme de Rapha l qui lui n a toujours pas t retrouv Mus e Czartoryski Cracovie f Paysage avec le Bon Samaritain de Rembrandt saisi par les troupes allemandes dans la collection Czartoryski lors de la Seconde Guerre mondiale Une des huit seules peintures Thuile de Vartiste repr sentant un paysage elle fut restitu e au mus e Czartoryski la suite de l arrestation d Hans Frank Mus e Czartoryski Cracovie 7 Frank Norman 6 mars 1928 Directeur des studios de la t l vision bavaroise retrait Schliersee Allemagne 8 MJK 24 mai 1958 Informations non communiqu es envoy des v tements en guise de repr sentation 19 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES CUTAWAYS la fin d une interview vid o r alis e Moscou pour l mission Prime Time Russia il a t deman
135. or sou ligne d une part la mani re dont les proc d s d archivage artistique cherchent rendre justice l opacit du document et d autre part l a priori de l archive son statut de condition pist mologique dont il s agit ventuellement de souligner les limites La forme archive qui s impose aujourd hui est issue de cette double perspective Mobile extensive compos e de reproductions ou encore m ta m morielle chez ceux qui l instituent dans la tradition de Duchamp Broodthaers Richter cette forme archive prend chez leurs successeurs une tournure plus d monstrative Elle se d die soit la critique du positivisme dominant dans les sciences humaines comme l histoire et l arch ologie soit la question non moins th orique de la trace et de sa r inscription l criture de la m moire question psychanalytique d un c t et les technologies d information et de communication l analyse des techniques d inscription de l autre Quelle que soit la teneur des documents qui sont archiv s il appara t alors vident que l enjeu de cette forme archive est de leur donner place symboliquement dans la soci t un moment o l id e de cette place et l imaginaire qui la figure sont repenser C est ainsi que la forme archive s impose peu peu comme une arme nouvelle dans la politique de l art Catherine Perret Politique de l archive et rh torique des images Critique n 750 760 Paris 2010 p 704 705
136. ort aux personnes les valeurs de plan des photographies Quel r le l clairage joue il dans la mise en sc ne Quel sens peut on donner au regard que les innocents lancent l objectif I En prenant appui sur la photographie repr sentant Larry Mayes ci contre et sa l gende extraite de la s rie The Innocents proposer aux l ves de construire et r diger des r cits Un premier exercice pourrait consister r diger des textes de genres diff rents journalistique policier fictionnel Un second permettrait de travailler la question du point de vue R diger un texte adoptant le point de vue de la victime de l erreur judiciaire racontant son retour sur les lieux o il a t arr t le personnage narrateur inspir par Larry Mayes raconterait pourquoi et comment il s est retrouv cach sous le matelas de sa chambre en exprimant aussi son sentiment d incompr hension et d injustice Troy Webb Sc ne du crime The Pines Virginia Beach Virginie Incarc r 7 ans la suite d une condamnation 47 ans de prison pour viol enl vement et vol The Innocents 2002 Les Innocents Tirage jet d encre 121 9 X 157 5 cm R diger un autre texte adoptant le point de vue du procureur qui a conduit l enqu te le r cit devra introduire comme dans une nouvelle polici re des pistes ou des indices que le procureur a jug s n gligeables mais qui auraient pu viter d accuser un in
137. ous genres de l expressionnisme abstrait Sander constitue ce titre une r f rence absolue pour le couple de photographes allemands Bernd et Hilla Becher qui reprend la fin des ann es 1950 avant de le transmettre tant bien que mal ses tudiants de l cole de D sseldorf le flambeau de la Nouvelle Objectivit Mais tandis que l op ration de Sander tait pour ainsi dire rest e lettre morte due un contexte la fois politique et artistique peu favorable les sculptures anonymes des Becher s attachant classer et archiver diff rents types de vestiges industriels b n ficient d s le milieu des ann es 1960 de l attention que leur portaient les minimalistes am ricains Insensibles des variations qualitatives leurs polyptyques sont exclusivement tributaires des motifs class s Ce culte de l archivage et du classement les Becher n en auront bien entendu pas l exclusivit de nombreux artistes tant en Europe qu aux tats Unis citons Ed Ruscha ou Lewis Baltz ayant adopt parall lement la trajectoire du couple des strat gies similaires sans pour autant atteindre le degr d exhaustivit et de pers v rance propre leur incomparable parcours Les Becher sont les auteurs de leurs propres photographies respectant ainsi une forme d originalit qui fait d faut certains de leurs confr res Car si les ann es 1960 et 1970 sont synonymes d un engouement pour la taxinomie celles
138. plac ces images les unes c t des autres pour voir laquelle tait donn e par tel pays celle qui lui correspondrait dans tel autre et ainsi de suite Pour cela il a bien s r fallu traduire les requ tes dans la langue de chaque pays Et de la m me mani re que nous avons compos des images nous avons compos ces outils de recherche pour traduire les requ tes d une langue vers une autre et ainsi de suite pour qu on puisse voir le mot dans telle langue tel pays et traduit en une s rie d images Discussion entre Aaron Swartz amp Taryn Simon New Museum of Contemporary Art New York Conf rence Rhizome Seven on Seven 14 avril 2012 Image Atlas 2012 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 270 271 45 COLLECTER CLASSER AGENCER ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES TH MATIQUES IMAGE R ALITE ET FICTION HISTOIRES ET APPROCHES DE LA PHOTOGRAPHIE I BARTHES Roland La Chambre claire Note sur la photographie Paris Cahiers du Cin ma Gallimard Le Seuil 1980 I BARTHES Roland Le message photographique in Communications n 1 1961 p 127 138 en ligne http www persee fr web revues home prescript article comm 0588 8018 1961 num 1 1 921 I BENJAMIN Walter L uvre d art l poque de la reproductibilit technique derni re version de
139. port leur condamnation ill gitime le lieu de l erreur d identification le lieu de l arrestation le sc ne du crime ou l emplacement de l alibi non pris en compte Autrement dit ces images renvoient et nous renvoient au point de d part d une r alit brutale fond e sur une fiction Les photographies de Simon ont cette aptitude estomper la diff rence entre v rit et fiction elles nous montrent parfois un sujet qui pose conscient de son image sur le lieu du crime qu il n a pas commis comme pour montrer que la non fiction de la photographie peut d passer la fiction de l accusation de la police L encore le jeu de r les se substitue la r alit On retrouve ce jeu malais entre fiction et non fiction dans un ouvrage plus r cent de Simon An American Index of the Hidden and Unfamiliar Un index am ricain du cach et du m connu 20071 qui nouveau dans une symbiose loquente de l image et du texte dresse un inventaire de ce qui est cach et non visible l int rieur des fronti res des Etats Unis Simon y exploite les diverses significations du mot index depuis index associ un travail exhaustif de catalogage jusqu l indice souvent consid r comme un attribut propre la photographie sa fonction indicielle le fait que via le proc d chimique de l enregistrement le monde produit lui m me sa propre empreinte visuelle Geoffrey Batchen Le revenant A Livin
140. ptuelles allaient au del d un rapprochement entre le mod le linguistique et le mod le perceptuel plus loin que la spatialisation du langage et la temporalisation de la structure visuelle Inh rente l art conceptuel tait la proposition consistant substituer une d finition linguistique l uvre en tant que proposition analytique l objet d une exp rience spatiale et sensible ce qui constituait l assaut le plus lourd de cons quences contre la visualit de l objet son statut de marchandise et sa forme de distribution En outre les pratiques conceptuelles exprimaient une r flexion sur la construction et le r le ou la mort de la notion d auteur autant qu elles red finissaient les conditions de r ception de l art et le r le du spectateur Benjamin Buchloh De l esth tique d administration la critique conceptuelle aspects de l art conceptuel 1962 1969 in Essais historiques ll Art contemporain Villeurbanne art dition 1992 p 157 I Pour de nombreux artistes la fin des ann es 1960 la valeur de l uvre autonome comme finalit n cessaire d un projet artistique semblait relever de la valeur d change du travail r ifi I fallait suspendre ou mettre entre parenth ses cette finalit pour retrouver la v rit du processus d exp rience et de recherche L art devait se rapprocher de la vie comme action et transformation expression et communication La photographie devint extr mement
141. que nouveau en indemnisation En juin 1874 il est condamn aux frais faramineux de reconstruction de la colonne Ses biens et ses tableaux saisis il s exile La Tour de Peilz en Suisse Ruin Courbet finit ses jours en exil et meurt en 1877 La colonne perd son otage crit Jules Vall s la mort de Courbet ce jour les historiens ne sont pas parvenus d terminer avec pr cision si le portrait de groupe r alis par Bruno Braquehais avait t utilis lors du proc s du peintre ni si Courbet a effectivement particip la destruction de la colonne Vend me En 1960 Helmut Gernsheim rapidement suivi par d autres reconna t Courbet sur la photographie de fa on cat gorique Il compare le visage agrandi d autres portraits du peintre afin de prouver son assertion D autres sp cialistes mettent cependant en doute cette identification soulignant en particulier inad quation du k pi et de l uniforme que Courbet ne portait pas cette poque Aujourd hui la question n a toujours pas t lucid e et le r le de la photographie comme preuve reste ambigu Une identification de Courbet sur cette image permettrait de d terminer avec certitude sa pr sence lors de la chute de la colonne mais en rien sa responsabilit dans sa destruction Daniel Girardin et Christian Pirker Controverses une histoire juridique et thique de la photographie Arles Actes Sud Lausanne Mus e de l lys e 2008 p 3
142. r duire la nature son essence g om trique Il devenait alors vraisemblable que l archive fournisse un indicateur physiognomonique standard du criminel et assigne chaque corps criminel une position relative et quantitative l int rieur d un ensemble plus vaste l archive n a pourtant pas tenu ses promesses cause du monceau de contingences de la photographie et cause de la quantit d images Les composantes des archives photographiques ne sont pas des unit s lexicales conventionnelles elles sont plut t soumises au caract re circonstanciel de tout ce qui est photographiable Ainsi est il absurde d imaginer un dictionnaire de photographies moins d carter la sp cificit des images individuelles en faveur d un mod le typologique comme celui qui sous tend l iconographie de l anatomie de V sale ou la plupart des planches qui accompagnent l Encyclop die de Diderot et d Alembert Il est clair que la transformation du circonstanciel et de l idiosyncratique en quelque 39 COLLECTER CLASSER AGENCER chose de typique et d embl matique est une mani re de domestiquer la photographie Ce qui s accomplit habituellement par un d cret stylistique et interpr tatit ou par le pr l vement d un cas repr sentatif parmi ceux que l archive propose Une autre m thode consiste inventer une machine ou plut t un appareil administratif un syst me de classement qui permette l op rateur chercheur diteu
143. r d extraire le cas individuel de l immense quantit d images contenues dans l archive Ici la photographie n est pas vue comme n cessairement typique ou embl matique de quoi que ce soit mais seulement comme une image particuli re isol e pour les besoins de l inspection Ces deux voies s mantiques sont tellement fondamentales dans la culture du r alisme photographique que leur existence m me est habituellement ignor e Allan Sekula Le corps et l archive in crits sur la photographie Paris Beaux Arts de Paris ditions 2013 p 242 243 I L archive c est d abord la loi de ce qui peut tre dit le syst me qui r git l apparition des nonc s comme v nements singuliers Mais l archive c est aussi ce qui fait que toutes ces choses dites ne s amassent pas ind finiment dans une multitude amorphe ne s inscrivent pas non plus dans une lin arit sans rupture et ne disparaissent pas au seul hasard d accidents externes mais qu elles se groupent en figures distinctes se composent les unes avec les autres selon des rapports multiples se maintiennent ou s estompent selon des r gularit s sp cifiques ce qui fait qu elles ne reculent point du m me pas avec le temps mais que telles qui brillent tr s fort comme des toiles proches nous viennent en fait de tr s loin tandis que d autres toutes contemporaines sont d j d une extr me p leur l archive ce n est pas ce qui sauvegarde malgr sa fuite imm dia
144. r l authenticit du portrait Mirna Boyadjian A living Man Declared Dead and Other Chapters 2008 2011 p 4 5 archives de la disparition t l chargeable en ligne https independent academia edu MirnaBoyadiian Faire des recherches sur Alphonse Bertillon la photographie anthropom trique et la mise en place du service de l identit judiciaire en 1893 la pr fecture de police de Paris Pourquoi para t il n cessaire d imposer un protocole de prise de vue dans le cadre des usages judiciaires du portrait photographique Peut on r sumer l application de ce protocole 2 Travailler sur les photographies d identit leur histoire leur sp cificit leur fonction et leur d tournement possible tudier l apparition et l volution des machines de photographies automatiques et en libre service Photomaton Quelles sont les particularit s du photomaton prises de vue installations contraintes Prolonger cette s ance en cherchant des artistes qui ont eu recours au photomaton qui ont utilis ou d tourn les codes de la photographie d identit les surr alistes Thomas Ruff Philippe Bazin Mathieu Pernot Proposer chaque l ve de la classe d apporter une photographie d identit Apr s les avoir scann es et agrandies les imprimer en noir et blanc sur du A4 et r aliser un jeu des photos robots Vous pouvez vous r f rer l article de Cl ment Ch roux R
145. r statut et laboration une masse documentaire dont elle ne se s pare pas Michel Foucault L Arch ologie du savoir 1969 Paris Gallimard 2008 p 14 15 PHOTOGRAPHIE ET DISCOURS IKA travers un important corpus inaugur avec The Innocents Les Innocents 2002 et s tendant jusqu A Living Man Declared Dead and Other Chapters 2011 et au del Simon a constamment cherch avec une d termination jamais d mentie inclure et domestiquer les l gendes d crites par Walter Benjamin comme des tincelles produisant une uvre qui refuse obstin ment de transiger avec la volont de situer les images photographiques dans des contextes sociaux politiques thiques et personnels travers l emploi maitris de textes et d un design graphique qui lui sont propres chaque pr sentation de son travail qu il soit sp cifiquement con u pour l accrochage ou mis en page dans une publication Simon exerce un contr le implacable et une attention aigu sur le moindre d tail signe qu elle porte autant d int r t son sujet qu aux moyens de pr senter ses r cits Simon Baker Refuser les fluctuations loin de l origine et de la destination in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 8 9 I Dans la photographie la valeur d exposition commence repouss
146. re de la photographie 1931 tudes photographiques n 1 1996 en ligne http etudesphotographiques revues org 99 I Tout document est document de culture mais sa singularit n a pas l vidence du fait brut Dans le monde de l art on associe souvent la singularit du document un effet de surprise un choc visuel ou au caract re idiosyncrasique dont il a t rev tu La singularit d un document visuel tient surtout l environnement discursif dans lequel il est produit au r glage minutieux du contexte dans lequel il est reproduit ou expos Il faut toutefois ajouter que la pr cision de ce r glage ne pr juge en rien de l int r t du document lui m me c est dire de la valeur des interpr tations qui pourront en tre donn es ult rieurement La dur e d un document artistique comme celle d un document historique n est pas celle de l information m diatique m me si l obsolescence acc l r e de l art contemporain tend masquer cette diff rence C est ici qu intervient le crit re de l uvre Tout document est un document de culture Mais son importance qui va g n ralement de pair avec sa singularit et sa raret l apparente l uvre dont un des traits distinctifs dans le vaste domaine des artefacts est la permanence transculturelle c est dire la multiplicit d interpr tations auxquelles elle donne lieu de la part de publics h t rog nes loign s dans le temps Le
147. ressources S interroger avec les l ves sur le th me ou le sujet que l on retrouve dans ces images Pour chacune tudier le cadrage et le point de vue Imaginer les conditions de la prise de vue ainsi que le rapport entretenu entre le photographe et son mod le Entamer ensuite une r flexion sur l intention que pouvait avoir chacun de ces photographes en r alisant ce type d image Aupr s de quel public et sur quel support ces photographies peuvent elles tre diffus es livres expositions conf rences journaux Pourrait on d terminer un usage ou une fonction pour ces images Prolonger le d bat sur la question du document photographique Peut on dire que ces images sont strictement documentaires Peut on imaginer que certaines d entre elles int grent une part de fiction ou de mise en sc ne 2 Si oui cela remet il compl tement en cause leur valeur de t moignage Quels points communs et quelles diff rences entre ces images et celles produites par Taryn Simon pour la s rie The Innocents I Brian De Palma Mais The Innocents 2009 ne traitait il pas pr cis ment de la photographie comme agissante pas simplement comme un document mais comme un objet ayant un effet 2 Taryn Simon Dans ce travail j ai abord l ambigu t de la photographie et ses dangers Les hommes que j ai photographi s taient victimes d une erreur d identification On les avait condamn s pour des c
148. rif 80 r servation obligatoire 01 47 03 12 41 ou serviceeducatif jeudepaume org I parcours crois s En associant la visite conf rence d une exposition au Jeu de Paume avec l activit d un autre lieu ces parcours TA 1 permettent d explorer des th matiques en croisant les approches de diff rentes institutions culturelles Avec le Centre Pompidou Paris 4 En r sonance avec les pratiques de l image le Centre Pompidou propose des visites dans les collections d art moderne et contemporain Au travers de parcours th matiques sp cialement con us pour accompagner l enseignement de l histoire des arts ou d autres labor s en regard des expositions pr sent es au Jeu de Paume la richesse et la diversit des collections permettent de contextualiser ou de prolonger la d couverte des uvres Jeu de Paume 80 inscription 01 47 03 04 95 Centre Pompidou 70 inscription aupr s du Jeu de Paume Avec la Biblioth que nationale de France BnF Le site gallica bnf fr met disposition pr s de trois millions de documents libres de droit qui refl tent la richesse des collections de la BnF livres cartes revues manuscrits estampes photographies partitions enregistrements sonores En regard de l exposition Taryn Simon et de son exploration d archives la BnF propose une visite de l exposition Fran ois l image d un roi printemps 2015 qui questionne les repr sentations de cette figure du
149. rimes qu ils n avaient pas commis sur la foi d un mat riel visuel de portraits robots dessin s de s ances d identification mais surtout de photographies Des victimes et des t moins oculaires ont identifi ces hommes d apr s des photographies que la police leur avait pr sent es Leur identification reposait sur des souvenirs visuels pr cis Mais avec la r p tition des confrontations et des manipulations sciemment ou inconsciemment les photographies ont remplac le souvenir du v ritable 50 PISTES DE TRAVAIL auteur du crime pour autant qu il y en ait eu un BDP Mais alors ensuite vous introduisez comme un rebondissement dans l intrigue en amenant l auteur du crime d sign par une erreur d identification sur le lieu du crime qu il n avait jamais vu TS La sc ne du crime repr sente cet endroit o ils n avaient jamais mis les pieds mais qui avait chang leur vie pour toujours Les hommes photographi s avaient imagin ce lieu durant le proc s en prison en r ves mais il tait d pourvu de point d ancrage visuel r el Blow up discussion entre Brian De Palma et Taryn Simon in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 5015 piga tudier des cas d erreurs judiciaires et leurs mises jour Analyser le contexte la constitution des jurys les r l
150. s Flammarion 2010 I Qulros Kantuta Imhoff Aliocha Antiphotojournalisme strat gies du visible et de l invisible in Mutations Perspectives sur la photographie Paris Paris Photo G ttingen Steidl 2011 P 274 280 COLLECTION ET ARCHIVE CLASSEMENT ET AGENCEMENT I B NICHOU Anne Ouvrir le document enjeux et pratiques de la documentation dans les arts visuels contemporains Dijon Les Presses du r el 2010 I BENJAMIN Walter Je d balle ma biblioth que Paris Payot amp Rivages 2000 I BOISSIER Jean Louis La collection l uvre La Recherche Photographique n 10 juin 1991 p 83 I CHEVRIER Jean Fran ois Les d veloppements s riels et leur capacit analytique in Photo Kunst Stuttgart Graphische Sammlung Staatsgalerie 1989 I CHEVRIER Jean Fran ois Walker Evans dans le temps et dans l histoire Paris L Arachn en 2010 47 ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES TH MATIQUES I DERRIDA Jacques Mal d archives Paris Galil e 1995 I DERRIDA Jacques Trace et archive image et art Paris INA dition 2014 I DIDI HUBERMAN Georges Atlas ou le gai savoir inquiet L C il de l histoire 3 Paris Les ditions de Minuit 2011 I ECO Umberto Vertige de la liste Paris Flammarion 2000 I ENVVEZOR Okwui Archive Fever Uses of the Document in Contemporary Art G ttingen Steidl 2008 I FARGE Arlette Le Go t de l archive Paris Le Seuil 1989 FOUCAULT Michel L Arch
151. s obtenus Que mettent ils en vidence Que peut on analyser de la production et de la circulation des informations visuelles sur Internet I En culture num rique travailler sur le principe de fonctionnement des moteurs de recherche classement des pages de r sultats des recherches proc d PageRank m thodes d indexation sur la place pr pond rante de Google sur l identit num rique la s curit des donn es priv es l valuation et la validation des informations la cyber censure Quelques ressources p dagogiques Les fiches tre O Nety propos es par le Groupe TICE documentation de l Acad mie d Orl ans Tours 2010 2011 http documentation ac orleanstours fr politique educative education medias et_information_emi tudions Google scoop it de MDD http www scoop it t etudions google internet responsable et usages raisonn s du num rique blog propos par Valentine Favel Kapoian C line F dou et Vincent Ruy http lesjeunesetinternet blogs laclasse com Journ e mondiale contre la cyber censure site de Reporters sans fronti res http 19mars rsf org 2014 r I Choisir un v nement de censure dans la pi ce The File Room http www thefileroom org de Muntadas comme par exemple Modigliani nudes r pertori dans la rubrique Painting de la recherche par m dium ou Name Kaucyila Brooke s photo collage 63 FORMES ET SYST MES
152. sciplines conjointes En termes de structure l archive est la fois une entit paradigmatique abstraite et une institution concr te Dans les deux sens l archive est un vaste ensemble de substitution fournissant une relation d quivalence g n rale entre les images En comparant la fin des ann es 1850 les photographies aux billets de banque le physicien et essayiste Oliver VVendell Holmes produisait une m taphore p n trante de l archive en d p t encyclop dique d images changeables La capacit de l archive r duire toute vue possible un seul code d quivalence tait fond e sur l exactitude m trique de l appareil photographique C tait un m dium dont on pouvait extraire des donn es math matiques exactes ou comme l a formul en 1830 le physicien Fran ois Arago un m dium dans lequel les objets pr servent leur forme math matiquement Pour les positivistes du XIX si cle la photographie r alisait doublement le r ve d un langage universel des Lumi res le langage universel mim tique de l appareil photographique produisait une v rit plus haute plus c r brale une v rit qui pouvait tre articul e dans le langage universel abstrait des math matiques De ce fait la photographie pouvait tre adapt e une vision galil enne du monde comme un livre crit dans le langage des math matiques La photographie promettait plus que la richesse des d tails elle promettait de
153. se de signes les signes de connexion physique Un indice est un signe ou une repr sentation qui renvoie son objet non pas tant parce qu il a quelque similarit ou analogie avec lui ni parce qu il est associ avec les caract res g n raux que cet objet se trouve poss der que parce qu il est en connexion dynamique y compris spatiale et avec l objet individuel d une part et avec les sens ou la m moire de la personne pour laquelle il sert de signe d autre part Charles S Peirce crits sur le signe Paris Le Seuil 1 978 p 151 et 158 I On le voit le fran ais nous est ici d un grand secours Il nous permet d exprimer fermement quelle est la structure de la photographie Nous disposons en effet de deux mots indice et index tr s diff rents et cela d s le latin L index est un signe il montre du doigt de l index intentionnellement et conventionnellement selon les cultures il d signe au sens strict et indique au sens fort C est ce que font les index ventuels non obligatoires d une photo que sont certains cadrages des choix particuliers de focales de temps d exposition de r partition et de direction de lumi re et d ombre lors de la prise de vue certaines insistances des r v lateurs le burning in et le dodging quand on d veloppe ou imprime Par contre les indices que peuvent tre ventuellement non obligatoirement les empreintes lumineuses ne sont pas des signes ce sont des effets phy
154. senter la soci t laquelle il appartient et donc lui m me en tant qu tre social Simon englobe dans son regard l ensemble du monde et semble premi re vue 43 COLLECTER CLASSER AGENCER ne regarder que la vie des autres L o chez Sander le choix des sujets et de leur position tait d cid sur la base de hi rarchies sociales suppos es chez Simon les sujets sont stratifi s en fonction de cat gories comme le sang l appartenance ethnique et la nation Cette diff rence m rite qu on s y arr te d autant qu elle semble marquer un tournant important pour Simon dont les uvres ant rieures se concentraient sur les syst mes sociaux de sa propre culture celle des tats Unis Geoffrey Batchen Le revenant A Living Man Declared Dead and Other Chapters 1 XVIII 2011 in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 p 235 237 I Contraband est aussi un exercice de r p tition pour la photographe qui prend mille soixante quinze images pour le douanier qui une fois de plus d couvre une cache de khat stimulant analogue aux amph tamines et pour le spectateur qui une fois de plus se retrouve face une bo te de comprim s Contrairement An American Index on ne sait rien ici des histoires qui entourent ces objets on ne voit pas derri re le rideau et on
155. ser le travail des l ves pour tablir un protocole de recherche le plus complet possible histoire date de construction mat riaux mode de fabrication plans etc Il s agit donc de solliciter tous les intervenants concern s intendance de l tablissement fournisseurs institutions entreprises etc pour obtenir des copies des documents retra ant les tapes de la conception et de la construction de l tablissement bordereaux plans factures etc Organiser et agencer les diff rents documents avec des textes titres l gendes crits par les l ves en vue d en faire une pr sentation qui construirait un r cit des transformations et des volutions de l tablissement I N avez vous jamais t au num ro 145 de la rue Lafayette 2 J avoue que non Un peu hors de port e entre la gare de l Est et la gare du Nord Un difice d abord indiscernable Seulement si vous l observez mieux vous vous rendez compte que les portes semblent en bois mais sont en fer peint et que les fen tres donnent sur des pi ces inhabit es depuis des si cles Jamais une lumi re Mais les gens passent et ne savent pas Umberto Eco Le Pendule de Foucault 1088 en ligne http www libros am book read id 360553 slug le pendule de foucault Proposer aux l ves d enqu ter sur l immeuble du 145 rue Lafayette Apr s avoir effectu des recherches sur l histoire et la fonction de ce lieu l o
156. ses yeux ou ses motions Les id es peuvent s noncer par des nombres des photographies des mots ou tout autre moyen peu importe L artiste s riel ne cherche pas produire un bel ou myst rieux objet mais fonctionne comme un archiviste qui catalogue les r sultats de ses pr misses Il doit suivre ses principes pr d termin s jusqu leur conclusion en vitant toute subjectivit Jean Louis Boissier La collection l uvre in La Recherche photographique n 10 juin 1991 p 83 I Dans ALMDD A Living Man Declared Dead and Other Chapters l XIII je me suis effectivement focalis e sur des mod les structurels afin d englober le sujet sous sa forme la plus contraignante J ai cherch r aliser un inventaire que je ne pourrais ni publier ni mettre en sc ne un inventaire la fois orient et absolu C est la raison pour laquelle j ai opt pour le th me des liens du sang J ai ensuite voulu opposer l ordre et la certitude propres un tel sujet au d sordre et au chaos des r cits qui fondent chacun des chapitres L aspect esth tique de l uvre est fond sur des mod les structurels des codes et des syst mes I 1 On peut observer dans mes s ries un mouvement vers le texte au d triment du privil ge de l image unique Avec le temps mon usage de la photographie s est fait de plus en plus brut d pouill Je l emploie comme un outil dans sa forme la plus pure une m
157. seulement d tablir un catalogue des divers professions mais de parvenir pour chaque sujet choisi une uvre compos e r fl chie qui renvoie la fois ses caract res personnels bar la physionomie l attitude et sa fonction sociale son r le dans la hi rarchie C est en portant attention l environnement du sujet au fond sur lequel se d tache le personnage et qui lui sert en quelque sorte de commentaire ou des accessoires de travail que Sander r ussit faire de chaque individu une unit typologique Montrer le sujet dans un environnement correspondant chaque individualit En 1920 Sander publie la premi re partie de sa vaste entreprise sociologique Antlitz der Zeit puis six autres publications jusqu en 1934 consacr es des r gions mais son premier livre est saisi par la police nazie August Sander dont l influence fut grande aupr s de la jeune photographie apr s la Seconde Guerre mondiale voulait transmettre un point de vue critique sur la soci t allemande hi rarchis e et non faire une d su te apologie de types pr con us soulevait ainsi des questions fondamentales qui retentissent aupr s de Robert Frank ou Diane Arbus la capacit de sauvegarder une expression personnelle dans les apparences physiologiques l aptitude de l individu isol repr senter le groupe humain Michel Frizot August Sander 1876 1964 Histoire de voir De l
158. siques per us comme tels et pour autant renvoyant leur cause l empreinte indice ne d signe pas au sens strict elle signale comme le fait tout autre effet physique elle indique au sens faible Un indice sans index n a pas de r f rent il n est pas ce quoi renvoie un signe linguistique dans la r alit Larousse ni a thing that a symbole a sign stands for Webster Le signe a un r f rent il se r f re ou est r f r avant coup du dedans Un indice ne peut tre r f r et jamais se r f rer qu apr s coup du dehors Le signe a un destinateur L indice ne peut avoir qu un destinataire quand celui ci s en est fait le destinateur Peirce n a pas tabli ces distinctions On pourrait dire que la langue anglaise qui n a que le mot index ne favorisait pas son attention sur ce point Mais la raison pour un esprit comme le sien est videmment plus fondamentale II n avait pas besoin de la distinction pourtant frappante car son r alisme m di val lui faisait consid rer l univers comme un r servoir d intentions divines o donc les indices taient originairement des signes Nous n avons pas les m mes raisons que lui de ne pas voir cette articulation fondamentale de la photographie qui d j inqui te l acte photographique L acte ne se meut jamais aussi bien que dans les signes qu il fait et les r f rents qu il vise intentionn L empreinte indice de la photo induit moins de mattrise et
159. ssance Car dans un certain sens cette uvre doit son impact autant l esth tique labor e et profond ment s duisante d ploy e pour exprimer visuellement des id es qu son contenu lui m me ce sujet il faut noter aussi que l uvre de Simon s inscrit dans le sillage persistant de la d qualitication de la photographie associ e l art conceptuel dans les ann es 1060 et 1970 Mais l o les artistes de la g n ration pr c dente recherchaient des images photographiques techniquement m diocres pour b tir des uvres critiques envers le syst me social et sa politique de repr sentation Simon elle adopte les normes techniques et formelles les plus exigeantes de la pratique photographique Ses images de sc nes de crime d aberrations et d injustices sont compos es calibr es et pr sent es avec une remarquable attention l histoire d un m dium dont le travail de Simon remet souvent directement en question les principes Avec rigueur retenue et une attention aux d tails y compris techniques Simon a produit un ensemble photographique stup fiant qui va du moins en termes de genres conventionnels du portrait au paysage la nature morte aux images d actions et d accidents et m me la pure abstraction sans jamais s carter d une signature visuelle bien identifiable Simon Baker Refuser les fluctuations loin de l origine et de la destination in Vues arri re n buleuse stellaire et le
160. st me de propositions linguistiques cach es qui porte la photographie dans le domaine de la lisibilit j utilise le mot texte dans son sens le plus l che nous pourrions imaginer une situation du discours dans laquelle les photographies sont envelopp es du seul langage parl le mot texte sugg re simplement le caract re institutionnel et pesant du syst me s miotique qui se cache derri re toute ic ne Envisageons pour l instant une situation de discours rudimentaire concernant des photographies L anthropologue Melville Herskovits montre une femme africaine de la for t quatoriale un instantan de son fils Tant qu on ne lui a pas d sign les d tails de la photographie cette femme est incapable de reconna tre une image Une telle incapacit semble correspondre un comportement logique dans une culture o la concordance d une cartographie bidimensionnelle et de l espace r el tridimensionnel n a pas cours une culture d nu e de m canismes r alistes Pour cette femme la photo est vierge de tout message c est un non message tant qu elle n est pas linguistiquement cadr e par l anthropologue Une proposition m talinguistique telle que voici un message ou ceci vaut pour votre fils sera n cessaire pour d chiffrer l instantan I La lecture photographique est un acquis Et pourtant dans le monde r el l image elle m me semble naturelle et appropri e et para t
161. t sans voisins dans ce pays peu ravag par les Parisiens pour y jouir d une qui tude absolue et solitaire Il collectionne toutes sortes d objets dont des plantes Des Esseintes regardait effar coutant sonner les noms r barbatits des plantes vertes l Encephalarios horridus un gigantesque artichaut de fer peint en rouille tel qu on en met aux portes des ch teaux afin d emp cher les escalades le Cocos Micania une sorte de palmier dentel et gr le entour de toutes parts par de hautes feuilles semblables des pagaies et des rames le Zamia lehmanni un immense ananas un prodigieux pain de Chester plant dans de la terre de bruy re et h riss son sommet de javelots barbel s et de fl ches sauvages le Cibotium Spectabile ench rissant sur ses cong n res par la folie de sa structure jetant un d fi au r ve en lan ant dans un feuillage palm une norme queue d orang outang une queue velue et brune au bout contourn en crosse d v que Mais il les contemplait peine attendait avec impatience la s rie des plantes qui le s duisaient entre toutes les goules v g tales les plantes carnivores le Gobe Mouche des Antilles au limbe pelucheux s cr tant un liquide digestif muni d pines courbes se repliant les unes sur les autres formant une grille au dessus de l insecte qu il emprisonne les Drosera des tourbi res garnis de crins glanduleux
162. t souvent la perplexit L image photographique est un complexe d interrogations pour le regard car elle propose au regardeur des formes et des indices qu il n a jamais per us sous cette apparence l et qui sont en d saccord avec son registre de vision naturelle l nigme serait donc constitutive du fait photographique en soi Il ne s agit ni d un jeu d esprit ni du myst re induit qui proc derait d un effet esth tique d un style d un talent particulier d une incongruit d lib r e toutes choses qui adviennent aussi dans les photographies l nigme ontologique inh rente au processus photographique r sulte de la distance irr ductible entre les sens humains et la captation photosensible d un appareil elle na t de la rupture entre la perception visuelle et le processus photographique Toute photographie fait nigme pour le regard Le regard humain adress la photographie d voile de l nigme qui est l cho en retour de ses interrogations Michel Frizot Toute photographie fait nigme Paris Maison europ enne de la photographie Chalon sur Sa ne mus e Nic phore Ni pce Winterthour Fotomuseum Paris Hazan 2014 P 7 I En fait ce caract re nigmatique des images tend appuyer la proposition de l artiste r pondant une logique tautologique qui pourrait se traduire en ces termes voici l inconnu le cach Si au moyen de la photographie l artiste fournit une visibilit ces r alit s enfo
163. t pr venu est soumis l tablissement d une fiche signal tique et anthropom trique dans laquelle la photographie n apporte qu une partie des indices La fiche cartonn e comprend des photographies de face et de profil obtenues par un dispositif immuable distance codifi e et selon des principes fixes de telle sorte que le visage soit r duit au 1 7 avec des conditions de pose et d clairage constantes le syst me face profil n a d ailleurs pas vari depuis lors En 1890 Bertillon annon ait un fichier de qo ooo photographies d ores et d j impossible confronter dans la pratique l image d un individu appr hend c est donc le rep rage des diff rences leur qualification leur classification et en dernier ressort leur quantification qui permettait d attribuer un inconnu une identit figurant au fichier et de le confondre comme r cidiviste Michel Frizot Corps et d lits Une ethnophotographie des diff rences in Nouvelle histoire de la photographie Paris Adam Biro Larousse 2001 p 263 264 I L institution de l archive photographique a re u sa premi re et sa plus compl te articulation en conjonction pr cise avec une m thode de travail de la police de plus en plus professionnalis e et technologique et avec la science mergente de la criminologie Cela s est produit dans les ann es 1880 et 1890 Pourquoi le mod le de l archive a t il t d une telle importance pour ces di
164. te l v nement de l nonc et conserve pour les m moires futures son tat civil d vad c est ce qui la racine m me de l nonc v nement et dans le corps o il se donne d finit d entr e de jeu le syst me de son non abilit L archive n est pas non plus ce qui recueille la poussi re des nonc s redevenus inertes et permet le miracle ventuel de leur r surrection c est ce qui d finit le mode d actualit de l nonc chose c est le syst me de son fonctionnement Loin d tre ce qui unifie tout ce qui a t dit dans ce grand murmure confus d un discours loin d tre seulement ce qui nous assure d exister au milieu du discours maintenu c est ce qui diff rencie les discours dans leur existence multiple et les sp cifie dans leur dur e propre Entre la langue qui d finit le syst me de construction des phrases possibles et le corpus qui recueille passivement les paroles prononc es l archive d finit un niveau particulier celui d une pratique qui fait surgir une multiplicit d nonc s comme autant d v nements r guliers comme autant de choses offertes au traitement et la manipulation Elle n a pas la lourdeur de la tradition et elle ne constitue pas la biblioth que sans temps ni lieu de toutes les biblioth ques mais elle n est pas non plus l oubli accueillant qui ouvre toute parole nouvelle le champ d exercice de sa libert entre la tradition et l oubli elle fait appara tre les r gl
165. ters I XVII 2012 I Vues de A Living Man Declared Dead and Other Chapters Neve Nationalgalerie Berlin 2011 8 min 37 s muet I Vid o r alis e l occasion de son exposition la Tate 2011 2012 I Rencontre avec Taryn Simon r alis e l occasion de l exposition elles centrepompidou Centre Pompidou Paris 2009 1 min 30 s vostfr http fresques ina fr elles centrepompidou fiche media AriFemoo271 taryn simon html APPROFONDIR LEXPOSITION En regard de l uvre de Taryn Simon les pages suivantes de ce dossier abordent deux domaines th matiques li s l histoire de la repr sentation et aux arts visuels index texte contexte Collecter classer agencer Afin de documenter ces champs de r flexion et de questionnement sont rassembl s ici des extraits de textes d historiens d artistes et de th oriciens que les visiteurs et les lecteurs pourront mettre en perspective Les orientations bibliographiques permettent de compl ter et de prolonger ces approches th matiques Central Intelligence Agency Art Si ge d origine de la CIA Langley Virginie La Commission artistique de la CIA est charg e de l acquisition d uvres pour les b timents de l Agence Sa s lection inclut deux toiles de Thomas Downing photographi es ci dessus pr t longue dur e de la collection Vincent Melzac Thomas Downing tait membre de cole coloriste de Washington un groupe de peintres d apr s
166. tionn es simultan ment de nouveaux rapports et des cacophonies apparaissent Pourtant les positions physiques des bo tes demeurent fig es selon un ordre hi rarchique strict Mouvements de bo te musique en inox et rable teint 84 5 x 38 1 x 12 7 cm BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE Monographie I Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour diteur Londres Tate 2015 Livres de l artiste I The Picture Collection Paris ditions Cahiers d art 2015 I Birds of the West Indies Ostfildern Hatje Cantz Verlag 2013 I A Living Man Declared Dead and Other Chapters I XVIII cat xp Londres Tate Modern 7 Berlin Neue Nationalgalerie Berlin Nationalgalerie Staatliche Museen Londres Mack 2011 2 d Londres Wilson Center of Photography New York Gagosian Gallery 2012 I Contraband G ttingen Steidl New York Gagosian Gallery 2010 2 ed Ostfildern Hatje Cantz Verlag 2015 I An American Index of the Hidden and Unfamiliar cat exp New York Whitney Museum of American Art G ttingen Steidl 2007 2 d G ttingen Steidl 2008 3 d Ostfildern Hatje Cantz Verlag 2012 I The Innocents New York Umbrage Editions 2003 2 d New York Umbrage Editions 2004 Essais sur l uvre de Taryn simon I BERTHOU CRESTEY Muriel Taryn Simon Prix D couverte des Rencontres d
167. tographes qui vont rompre avec les signes de la photographie d auteur pour r investir une esth tique documentaire que le m dium fera son entr e d finitive dans le monde et dans le march de l art au cours des ann es quatre vingt rejouant un sc nario paradoxal vieux d un demi si cle Mais l influence de ces images ne s est pas limit e la photographie elle a rayonn dans bien d autres champs du cin ma aux arts plastiques L uvre d Evans en particulier son int r t pour le lettrage la publicit l architecture vernaculaire ou le d chet son travail sur la frontalit l effa cement du sujet la s rie ou l dition a trouv de nombreux chos dans l art am ricain d apr s guerre du pop art la mouvance conceptuelle de Jasper Johns Dan Graham 31 INDEX TEXTE CONTEXE elle a marqu dans les ann es soixante dix les diverses strat gies de documentation et de critique politique cherchant chapper aux codes du photojournalisme qu on pense Martha Rosler ou Allan Sekula elle plane enfin comme celle de Sander sur les innombrables travaux contemporains fond s sur la collection l archivage et le montage des images photographiques Olivier Lugon Le Style documentaire D August Sander Walker Evans 1920 1945 Paris Macula 2011 r d p 408 I La cr dibilit de l image comme trace explicite de ce qui est intelligible dans le monde vivant a t revue
168. u d partement art images imprim es et photographies de la biblioth que ce changement tait une cons quence directe de la hausse des prix de march pour ces artistes Dans The Picture Collection La Collection d images 2013 Taryn Simon met en lumi re le besoin irr pressible d archiver et d organiser les informations visuelles et r v le les mains invisibles l origine de syst mes de collecte apparemment neutres Elle voit dans cette immense archive un pr curseur des moteurs de recherche sur Internet Ce futur autrefois des plus improbables appara t aujourd hui au c ur de la Picture Collection L analogique y pr figure le digital et l histoire sa classification sa mati re semble faire l objet d une projection 22 D COUVRIR L EXPOSITION Dossier Autoroutes The Picture Collection 2013 La Collection d images Tirage jet d encre 119 4 X 157 5 cm avec cadre 23 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES 24 D COUVRIR L EXPOSITION A K RHEE E E E i E n m E i mi cr E ES E BES REBRU j i 1 u Anthem 2015 Hymne Taryn Simon a produit 50 mouvements de bo te musique chacun r alis sur mesure pour jouer l hymne national de l un des 50 premiers pays du monde class s selon leur produit int rieur brut PIB Anthem transforme des airs nationalistes tonitruants en quelque chose de plus calme et fragile Alors que diff rentes bo tes sont ac
169. u statut d image des compositions qui se d roulent devant lui et donc entretient avec ces images une relation de dialogue Le temps de la vision du documentaire est un temps actif pour le spectateur En m me temps tout instant il sait que ce qui est en jeu dans les r cits organis s par l auteur ce sont des tres humains r els qui apparaissent physiquement l image ou dont on pr sente les productions mat rielles artistiques ou intellectuelles Dominique Pa ni Thierry Garrel le documentaire machine penser Art press n 264 Paris janvier 2001 p 48 40 l crivain mile Zola rassemblait les mat riaux n cessaires l criture de ses romans Vous trouverez des extraits de ses carnets d enqu tes documents r alis s par l crivain et citations de L Assommoir correspondantes ainsi que des pistes de travail aux adresses suivantes http emile simonnet free fr sitfen narrat maison htm http expositions bnf fr brouillons ecrivains assom index htm http wwvw lettres ac versailles fr spip php article303 Vous pouvez aussi vous r f rer l ouvrage d Henri Mitterand mile Zola Carnets d enqu te Une ethnographie in dite de la France par mile Zola Paris Plon 1986 57 FORMES ET SYST MES DE CLASSEMENT Etudier les descriptions contenues dans les carnets et les descriptions romanesques Quelles diff rences dans la construction des descriptions Quel r le joue le
170. ue le mot photos appara t plusieurs fois comme pour annoncer le th me g n ral du recueil Cette vue d images accumul es semble d signer la collection comme la condition essentielle de la photographie ici consid r e et partant comme le r gime auquel le livre se soumettra Dans ses textes et ses entretiens ult rieurs Evans reviendra de nombreuses reprises sur la question Le photographe est un collectionneur insens qui collectionnlel les choses avec les yeux Le photographe l artiste prend une image symboliquement il d place un objet ou une combinaison d objets et par l m me se fait un titre de cet objet ou de cette combinaison et un titre de l avoir vu sa premi re place Je pense que les artistes sont m taphoriquement des collectionneurs La proximit est telle que au fil des d cennies Evans devient collectionneur au sens propre qu un objet l int resse et indiff remment il le ramasse ou le prend en photo D apr s Kirstein cette passion de collectionneur pour les produits ph m res am ricains Evans l a d j au moment de leur rencontre au d but des ann es trente poque o il amasse bo tes d allumettes portraits de joueurs de base ball images collectionner dans les paquets de cigarettes vieilles cartes de v ux bo tes tabac sacs publicitaires en papier ficelle Evans va non seulement th oriser la signification d un tel pencha
171. uelles emprisonnement le service militaire la maladie dengue ou l interdiction faite aux femmes d tre photographi es pour des motifs sociaux ou religieux Par sa forme m me l uvre r v le la d finition conflictuelle des codes et des sch mas inh rents aux r cits document s par Taryn Simon qui apparaissent alors comme autant de variations nouvelles versions traductions adaptations de situations arch typales pr sentes pass es et venir En contraste avec le classement m thodique des lign es les l ments au centre des histoires relat es violence r silience corruption et survie perturbent l apparence extr mement structur e de l ensemble A Living Man Declared Dead and Other Chapters IL XVIII met en vidence l espace entre texte et image absence et pr sence ordre et anarchie 16 D COUVRIR L EXPOSITION Principe de classement Les portraits sont dispos s en ligne Ils se lisent de gauche droite et de haut en bas Chaque ensemble de portraits se fonde sur la g n alogie restreinte d une seule lign e La filiation part d un individu la personne centrale et ne comprend que des vivants Le classement de chaque lign e d bute par les ventuels ascendants vivants directs de la personne centrale Puis vient cette derni re si elle est toujours en vie Ce sont alors ses descendants qui apparaissent en commen ant par la plus ancienne g n ration encore repr sent e Ce
172. ui rent une signification apr s la lecture du r cit qui renseigne le regardeur sur l histoire et le contexte de la Personne de r f rence Dans un style que Aaron Schuman qualifie of non fiction of respectable journalism les textes au ton neutre d pourvu d expression subjective s laborent semblablement pr sentation d un cas en particulier se rapportant dans la plupart des chapitres la Personne de r f rence laquelle Unit de cryoconservation Cryonics Institute Clinton Township Michigan Cette unit de cryoconservation conserve les corps de Rhea et d Elaine Ettinger m re et premi re pouse du pionnier de la cryog nisation Robert Ettinger Auteur de L homme est il immortel et de Man into Superman ce dernier est toujours en vie L Institut de Cryog nie propose des services de cryostase cong lation intervenant apr s la disparition de personnes ou d animaux domestiques Ce proc d est pratiqu dans l espoir que les progr s futurs de la science de la technologie et de la m decine permettront de prolonger la vie Le cas ch ant les membres de l Institut esp rent tre r veill s pour mener longtemps encore une existence en parfaite sant sans tre affect s par la maladie ou le processus du vieillissement La cryostase doit d buter imm diatement apr s le constat l gal du d c s Le corps de la personne ou de l animal domestique re oit alors une injection
173. uies ce n est que pour exacerber les limites de leur appr hension l acc s limit de notre regard puisque prises seules elles ne permettent pas de d couvrir ces mondes de les comprendre de les rendre signifiants Les photos sont d in puisables incitations d duire sp culer et fantasmer et pourrait on ajouter dans le cas qui nous concerne d payser Somme toute l aspect nigmatique des images intrigue le spectateur et l incite d couvrir ce qui est repr sent Mirna Boyadjian An American Index of the Hidden and Unfamiliar 2003 2007 d une arch ologie du sociale une esth tique du d voilement p 8 en ligne https independent academia edu MirnaBoyadliian LE DOCUMENT EN QUESTION I Son premier ouvrage The Innocents Les Innocents 2003 se composait d interviews et de photographies d m ricains condamn s pour des crimes violents qu ils n avaient pas commis Critique forte de la justice am ricaine ce projet tait aussi un commentaire critique sur la capacit de la photographie d former les souvenirs et entra ner des erreurs d identification Beaucoup de ces hommes avaient en effet t condamn s sur la base de t moignages visuels les t moins ayant cru les reconna tre sur les portraits de suspects pr sent s par la police Simon a photographi ses sujets 28 APPROFONDIR L EXPOSITION dans des lieux qui avaient une signification particuli re par rap
174. uilibre spatial Si l on divisait l image en deux dans le sens de la hauteur chaque moiti ressemblerait un reflet en miroir de l autre En effet une ligne centrale inscrite dans le dallage du sol et visible au premier plan coupe l image en deux C est elle qui aligne le spectateur dans le champ qui prescrit la profondeur correcte de l arri re vers l avant et qui assure un juste quilibre entre les deux parties sym triques Ce point de vue souligne la perspective hyperr aliste il fournit un ancrage visuel et le sujet qui regarde l uvre sous le bon angle est frapp comme le dit magnifiquement Salman Rushdie par la beaut noire que Taryn Simon r v le si brillamment et avec tant de clart Mais la lumi re blouissante qui r v le dissimule aussi La sym trie sombre des colonnes espac es cr e des surfaces r p t es de r flexion la mise en abyme des lumi res du plafond se fond progressivement dans un lointain fait d images en miroir des sections de lumi re aveuglante s talent comme un flot de peinture brouillant la nettet de la sym trie et cr ant un effet atmosph rique de voile blanc l exc s de lumi re cr e son propre aveuglement Le sujet qui regarde est alors d plac de sa position centr e et stable au milieu de la photographie il n est plus le monarque de tous les points de vue Sa vision de Langley est entrav e par un motif de points aveugles cr par le trop plein de lumi re
175. uiller la fronti re entre v rit et fiction une ambigu t qui peut avoir des cons quences graves et parfois m me fatales J ai parcouru les tats Unis pour photographier et questionner 5 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES des hommes et des femmes punis pour des crimes qu ils n avaient pas commis Dans leur cas la photographie a fourni au pouvoir judiciaire un instrument de transformation qui a fait de citoyens innocents des criminels elle a permis aux policiers de recueillir des t moignages qui bas s sur la m moire visuelle incriminaient les mauvaises personnes et a aid les procureurs obtenir les condamnations Le syst me n avait pas su reconna tre les limites d un processus d pendant de l image The Innocents s accompagne d une vid o du m me nom qui montr e dans l auditorium du Jeu de Paume pr sente les entretiens de l artiste avec les sujets qu elle a photographi s et dans lesquels ces derniers d crivent les circonstances de leur arrestation le processus de l identification erron e et l impact de leur condamnation ill gitime AN AMERICAN INDEX OFTHE HIDDEN AND UNFAMILIAR Dans An American Index of the Hidden and Unfamiliar Un index am ricain du cach et du m connu 2007 Taryn Simon tablit l inventaire de ce qui demeure cach et soustrait au regard l int rieur des fronti res des tats Unis Elle se livre l examen d une culture au moyen d exemples tir s des domaines de
176. une forme photojournalistique que Szarkowski avait contribu d manteler au profit du tirage autonome l essai photographique dans lequel les images s agencent en s quences descriptives ou narratives et s augmentent de plusieurs niveaux de textes l gendes succinctes paroles rapport es r cits ou commentaires d velopp s aucun moment le spectateur lecteur ne peut ainsi croire une quelconque vidence photographique l crit en particulier acquiert une importance pr pond rante comme une forme de rempart aux s ductions imm diates des images et comme une fa on de rappeler toujours au regardeur leur propre nature de signe Olivier Lugon Le r el sous toutes ses formes in Andr Gunthert et Michel Poivert dirs L Art de la photographie Paris Citadelles amp Mazenod 2007 p 416 419 I Le scepticisme qui gr ve l efficacit politique des images depuis les ann es 1970 a remis en question l aptitude du documentaire intervenir face l esth tisation Contest e par les artistes et critiques Martha Rosler et Allan Sekula l objectivit tait interrog e quant sa valeur morale et son thique suppos e Cherchant un moyen de sortir de ce dilemme insoluble des photographes de cette poque ont int gr l image et le texte dans un contexte conceptualiste quoique r solument sociopolitique Le retentissement de ces d bats sur la cr ation artistique est patent dans la pratique de Simon depuis The Innoce
177. ur les 7 11 ans et leurs parents I samedi 28 f vrier 28 mars et 25 avril 2015 15h30 les enfants d abord visites ateliers pour les 7 11 ans autour du th me Exp rimentations photographiques et autoportraits avec cr ation d un portfolio I mardi 31 mars et 28 avril 2015 18h mardis jeunes visite comment e des expositions en cours I samedi 11 avril 14h30 carte blanche Taryn Simon lecture performance suivie de la projection de Pulgasari Cor e du Nord 1985 vo st ang de Shin Sang ok I mardi 14 avril 18h visite de l exposition par l artiste et Ami Barak I mardi 21 et mercredi 22 avril 2015 14h30 17h30 12 15 ans jdp Investigation et cr ation stage d exp rimentation et de pratique autour de la production et l dition d images pour les 12 15 ans Retrouvez nous sur les r seaux sociaux Ci TarynSimon Le Jeu de Paume est subventionn par le minist re de la Culture et de la Communication Libert galit Fraternit R PUBLIQUE FRAN AISE Minist re Cultura ommunication Les Amis du Jeu de Paume soutiennent ses activit s Les activit s ducatives du Jeu de Paume b n ficient du soutien de Neuflize Vie m c nes privil gi et d Olympus France Neuflize Vie OLYMPUS ABN AM RO Your Vision Our Future PUBLICATION I Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Textes de Simon Bak
178. ur dire sur les propri t s des espaces et les possibles du temps Jacques Ranci re Le Partage du sensible Esth tique et politique Paris La Fabrique 2000 p 14 15 DE L IDENTIFICATION L ARCHIVE I K J ai d regarder les photos de plusieurs hommes J ai d sign celle de Ron car dans mon esprit c est lui qui ressemblait le plus mon agresseur Mais ce qui s est pass en r alit c est que j avais fait un portrait robot et que c est ce dernier et non mon agresseur que la photo ressemblait Au moment de proc der la s ance d identification la police m a demand si je pouvais le reconna tre en chair et en os J ai d sign Ronald car inconsciemment dans mon esprit toujours il ressemblait la photo la photo ressemblait au portrait robot et le portrait robot ressemblait au coupable Toutes ces images se sont fondues en une seule qui s est transform e en Ron et Ron est devenu mon agresseur Jennifer Thompson propos du processus d identification de l homme qui l avait viol e Lors de l t 2000 j ai r alis pour le New York Times Magazine les portraits d hommes qui avaient t injustement condamn s incarc r s et par la suite lib r s du couloir de la mort Apr s ce travail de commande j ai entrepris d enqu ter sur le r le de la photographie dans le syst me judiciaire J ai parcouru les tats Unis pour photographier et questionner des hommes et des femmes punis pour des
179. utile en tant que technique d enregistrement et support d information Produisant de simples documents et non des uvres 34 APPROFONDIR L EXPOSITION autonomes elle renvoyait n cessairement le spectateur ou regardeur l id e l action au processus d velopp s par l artiste L image n tait plus propos e en elle m me ni pour elle m me la jouissance du public et sa libert de perception ou d interpr tation elle tait produite pour que celui ci retrouvat et reconstitu t travers elle une d marche une exp rience au sens de l exp rimentation scientifique une proc dure un syst me Douglas Huebler par exemple qui fut le premier artiste employer la photographie dans un projet conceptuel partir de 1068 r alisait des images bien faites dans le sens dit il d une perfection technique mais il pr cisait Leur beaut proc de de la strat gie laquelle je recours et qui consiste lib rer les choses pr sentes dans le monde du poids et de la pression de leur sp cificit j invente des syst mes me permettant de soumettre les choses un mod le de pens e I En travaillant partir d une pr d termination conceptuelle et d un syst me pos comme cadre arbitraire d une action Huebler a men des exp riences voire des campagnes de prises de vues dont les r sultats ne sont finalement pas sans analogies avec les images de rue produites la m me
180. ux qui la composent se succ dent du plus g au plus jeune chacun suivi imm diatement de ses propres descendants et ainsi de suite Ce sch ma se r p te jusqu aux derniers descendants en vie Si un membre d une lign e cons cutive la personne centrale est d c d ses successeurs vivants sont plac s avant le prochain repr sentant le plus g de sa g n ration 17 PR SENTATION DE L EXPOSITION ET DES UVRES Chapitre XI Hans Frank fut le conseiller juridique personnel d Adolf Hitler et le gouverneur g n ral de la Pologne occup e Lors du proc s de Nuremberg il fut reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l humanit puis ex cut le 16 octobre 1946 Lors de l ascension de Hitler Hans Frank repr senta les int r ts du Parti national socialiste des travailleurs allemands dans plus de 2000 affaires Il fut ministre de la Justice de Bavi re pr sident de PAssociation des juristes allemands nationaux socialistes et directeur de l Acad mie de droit allemand qu il fonda Il r digea et promulgua plusieurs lois au service des ambitions id ologiques ou territoriales du IIe Reich comme celle de la mobilisation pour la guerre Fin 1934 Hitler le nomma ministre du Reich sans portefeuille Sous la direction de Hans Frank et avec Heinrich Himmler la t te des SS le Gouvernement g n ral soumit les ressortissants polonais au travail obligatoire en Allemagne fit arr ter les universita
181. vit moderniste de Degas en raison de correspondances visibles entre l arri re plan en dentelle de la sc ne la robe de dentelle de la fillette et d tail significatif le sourire aux dents cart es de celle ci pr texte un jeu de mots entre dentelle et dent qui fournit une subtile m taphore de l entrelacement singulier du positif et du n gatif de la pr sence et de l absence dans le m dium photographique Contentons nous de dire que ce calembour derridien chappa l a eule de Crimp laquelle lui fit cependant une remarque essentielle les v tements de l enfant n taient pas orn s de dentelle mais de broderie ceillets Et Crimp comprenant que sa construction linguistique s effondrait cause de l il exerc d une experte en tapisserie capitonnage et galonnage en tira pourtant une conclusion qui lui permit de passer d une r flexion sur le modernisme une r flexion sur le postmodernisme et plus important encore une conception postmoderniste d gag e de th orisations totalisantes Sa phrase est rest e fameuse Ce que nous voyons d pend de notre histoire personnelle de notre subjectivit construite diff remment d un individu l autre Tim Griffin Une futurit improbable Taryn Simon et la Picture Collection in Vues arri re n buleuse stellaire et le bureau de la propagande ext rieure uvres de Taryn Simon Paris Jeu de Paume Cherbourg Le Point du Jour dit
182. vres de Sol LeWitt ceux de Claude Closky du Uncanny de Mike Kelley aux Collections de Barbara Bloom aes Certified Ray Guns de Claes Oldenburg aux Couchers de soleil de Fischli amp Weiss innombrables sont les ramifications taxinomiques qui se sont d velopp es ces trente derni res ann es Et quand bien m me les diff rentes propositions semblent pouser un large ventail d esth tiques force est de constater que la pulsion classificatoire est l une des rares caract ristiques infiltrer les multiples et divergentes tendances de la photographie contemporaine Erik Verhagen Penser classer l inventaire photographique in Qu est ce que la photographie aujourd hui Paris Beaux Arts ditions 2009 p 37 38 I Sander a travaill presque toute sa vie jusque dans les ann es cinquante son uvre magistrale Hommes du XX si cle qui devait tre une sorte de recensement photographique de la soci t germanique mais ce projet typiquement inspir par la pens e d artistes engag s des ann es vingt sombra sous les coups du nazisme Sander avait pour objectif de fixer en images une analyse des cat gories sociales des artistes aux fonctionnaires des ch meurs aux aristocrates Commenc e avec les paysans de la r gion de Cologne o il s tait install en 1910 son enqu te avait t poursuivie plus syst matiquement aupr s de repr sentants de toutes les classes sociales Il ne s agissait pas
183. x clocharas Les automobiles et le paysage automobile L architecture le go t urbain am ricain le commerce la petite chelle et la grande chelle l atmosph re des rues en ville l odeur de la rue les choses repoussantes les clubs de femmes la fausse culture la mauvaise ducation la religion en d clin Le cin ma Les signes de ce que les gens de la ville lisent mangent voient pour se divertir font pour se d lasser sans y parvenir Le sexe La publicit Olivier Lugon Le Style documentaire D August Sander Walker Evans 1920 1945 Paris Macula 2011 r d p 113 I T moin privil gi de l invention et de l expansion du mus e moderne le m dium photographique s tait cependant vu d s ses origines annex des t ches d inventaires puis la mise en place de r pertoires de formes destin s aux tudiants lui assurant ainsi un enracinement progressif dans la sph re des Beaux Arts Des sculptures du British Museum photographi es par Roger Fenton dans les ann es 1850 aux fameuses planches botaniques de Karl Blossteldt divulgu es au grand public la fin des ann es 1920 nombreux sont les exemples permettant d attester cette connivence Consid r es aujourd hui comme des classiques de la photographie plasticienne les planches de Blossfeldt comment es par Walter Benjamin et admir es par Georges Bataille n aspiraient pourtant initialement aucune autonomie et t moig
184. xp rience forte et m morable qui s inscrit dans sa vie l gal d autres exp riences Dominique Pa ni Thierry Garrel le documentaire machine penser Art press n 264 Paris janvier 2001 p 48 I En fait ce sont les m mes probl mes qui se sont pos s ici et l mais qui ont provoqu en surface des effets inverses Ces probl mes on peut les r sumer d un mot la mise en question du document Pas de malentendu il est bien vident que depuis qu une discipline comme l histoire existe on s est servi de documents on les a interrog s on s est interrog sur eux on leur a demand non seulement ce qu ils voulaient dire mais s ils disaient bien la v rit et quel titre ils pouvaient le pr tendre s ils taient sinc res ou falsificateurs bien inform s ou ignorants authentiques ou alt r s Mais chacune de ces questions et toute cette grande inqui tude critique pointaient vers une m me fin reconstituer partir de ce que disent ces documents et parfois demi mot le pass dont ils manent et qui s est vanoui maintenant loin derri re eux le document tait toujours trait comme le langage d une voix maintenant r duite au silence sa trace fragile mais par chance d chiffrable Or par une mutation qui ne date pas d aujourd hui mais qui n est pas sans doute encore achev e l histoire a chang sa position l gard du document elle se donne pour t che premi re non point de l
185. y Mayes cach sous le matelas de sa chambre d h tel Incarc r 18 5 ans la suite d une condamnation 80 ans de prison pour viol et vol The Innocents 2002 Les Innocents Tirage jet d encre 121 9 X 157 5 cm participent elles aussi de cette d marche romanesque Vous pouvez tudier plus largement les rapports entre les photographies de Paris Charles Marville Eug ne Atget et les descriptions r alistes de Paris dans les romans d mile Zola Ressources Dossier p dagogique r alis par le mus e Carnavalet http www carnavalet paris fr sites default files editeur d peda le paris _ demile zola mars _2013 pdf Fran ois Bon Lire crire photographier Kerteszi Zola Paris Jeu de Paume 2010 I La typographie choisie par Taryn Simon dans ses uvres se nomme Garamond Rechercher l origine de la police Garamond Par qui est elle utilis e 2 Quelles sont ses particularit s 2 Selon vous pourquoi Taryn Simon a choisi sp cifiquement cette police pour les textes de ses uvres Comment interagit elle avec les images Prolonger cette tude sur l histoire des polices leurs r les leurs usages au travers de trois exemples Futura Fraktur Antiqua Observer les conditions et les contextes de choix d utilisation d une police lisibilit suppos e valeur esth tique informationnelle politique Expliciter les significations et les transfor

DossierDocumentaire_TarynSimon PDF

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents