Fait, tout fait… Quelques nouvelles frontières artistiques Marc
Contents
1. il peut devenir de la sorte au sens industriel du terme un producteur de mod les Warhol adopte donc pour nombre de ses uvres des m thodes de production commerciale et des techniques import es du monde manufacturier telles la s rigraphie qu il applique dans le cas de Brillo sur contreplaqu afin de cr er des structures semblables en tous points aux v ritables bo tes Il utilise cette m thode d imitation de l emballage original de nombreuses fois les demi p ches DelMonte les flocons de mais Kellogg la sauce tomate Heinz Apr s Duchamp et les objets industrialis s pris tels quels ce recours une imagerie inspir e de la publicit des m dias et de la grande consommation alt re la distinction qui existe entre l art et la culture de masse Brillo se pr sente donc comme une pile de caisses d exp dition orn es sur leurs flancs du logo de la marque rien cependant ne dit au spectateur qu il ne s agit pas d emballages de carton ondul mais de bo tes fabriqu es en bois L cart esth tique n est pas produit par leur aspect mais comme chez Duchamp par leur d placement du magasin au mus e les bo tes de tampon retir es de leur cadre habituel perdent leur aspect utilitaire fonctionnel Mais il y a ici une diff rence fondamentale avec le ready made duchampien la volont de rendre s duisante une marchandise banale et d attirer notre attention sur sa beaut D une certain fa on ce2. e et le grand magasin et ce lieu est introuvable Ainsi apr s Duchamp Brancusi ou Warhol Lavier continue de creuser une r flexion qui semble toucher aux principes fondamentaux de l art qu est ce qu une sculpture une peinture un objet d art un objet industriel ou commercial une r flexion dont le pouvoir d monstratif quasi d concertant semble tenir la simplicit radicale des propositions de sorte que les principaux enjeux de la modernit semblent ici pos s dans une extr me proximit avec les spectateurs le ici tant galement l espace pr cis en lequel ces propositions se d ploient le lieu d exposition 6 Swetana Heger et Plamen Dejanov de la mati re premi re au produit fini une gestion des stocks et leur utilisation On l a not si nous avons choisi Brandt et Haffner de Lavier comme exemple c est parce cette oeuvre ouvre une dimension qui est absente chez ses pr d cesseurs celle rendant caduque la d finition qui distinguait les arts visuels des arts appliqu s ou industriels la fonctionnalit l usage possible de l objet par le spectateur l architecture quant a elle ouvre sur des questions d une autre nature que nous n voquerons pas ici Nous terminerons donc notre expos en prenant l exemple de jeunes artistes qui appartiennent a une generation qui depuis la fin des ann es 1990 poussent cette logique de l usage dans ses plus extr mes limites En effet
3. nature mais une uvre d art etc Cet ensemble de preuves donner est encadr par des textes juridiques qui doivent permettre d tablir que l article est une sculpture ou une statue originale la production d un sculpteur professionnel r alis au titre de production professionnelle d un sculpteur non utilitaire Dans le verdict final rendu par le juge on peut lire une cole d art dite moderne s est d velopp e dont les tenants tentent de repr senter des id es abstraites plut t que d imiter des objets naturels Ce proc s gagn par Brancusi a fait jurisprudence aux Etats Unis Ainsi la reconnaissance juridique de l art abstrait dans ce pays se fit apr s qu une uvre d art ait t prise pour un produit industriel 4 Andy Warhol une uvre d art prend la forme d un objet industriel En 1964 Andy Warhol 1928 1987 r alise Boites de Brillo copi es d apr s l emballage original elles sont r alis es en peinture acrylique et s rigraphie sur bois grandeur nature 43 2x 42 2 x 35 6 Brillo est une marque de tampons r curer Lorsqu Andy Warhol d cide de fabriquer des bo tes de produits m nagers ses cartons ressemblent tel point ceux que l on trouve couramment dans les entrep ts de supermarch s qu il est impossible de les distinguer au premier coup d ceil ils ont les m mes dimensions les m mes couleurs l
4. une collection de mobilier de design historique Eames Vitosi etc En 1999 ils vont jusqu d l guer aux termes d un contrat exclusif la firme BMW le choix des objets venant tous de chez BMW qui seront expos s la galerie Meyer Kainer Vienne et l exposition sera sign e par eux Ainsi ces artistes recourent des formes d j produites par d autres artistes des designers des industriels ou des commer ants Ils ne s int ressent pas la cr ation de formes originales et autonomes mais leurs agencements Ils ne sont pas les seuls consid rer que la programmation pris le pas aujourd hui sur la cr ation dans l acception qu encore ce terme de nos jours Devant la quantit d objets produits et disponibles la fronti re entre productions artistiques industrielles ou marchandes ne leur semble plus pertinente il s agit proprement parler d un TAS accessible qui le souhaite comme dans une grande surface de vente l on se d place avec son chariot pour faire des courses L id e de stocks de donn es d outils d uvres manipuler combiner mettre en sc ne devient pour eux d terminante On ne part pas d l ments ou mati res ou mat riaux premiers qu il s agit de transformer ce sont des l ments d j transform s seconds qui deviennent premiers Cette approche est un hybride du post moderniste et de la pr minence des technologies de l information
5. une op ration mentale qui peut s emparer de tout produit de l industrie pour en transformer la destin e L une des cons quences en est de renouveler le regard port la fois sur l art et sur l industrie La fonctionnalit Duchamp affirmait qu il fallait d fonctionnaliser un objet pour qu il devienne une uvre mais cet objet le porte bouteilles par exemple garde visuellement techniquement et mentalement toutes les potentialit s de l usage sa fonctionnalit reste latente comme en sommeil Apr s lui des artistes vont plus loin ils consid rent qu une uvre un frigidaire chez Lavier par exemple doit pouvoir servir encore de frigidaire si le collectionneur le souhaite proposant donc une sculpture qui a une valeur d usage La place du spectateur Si l on combine les cons quences des propositions de Duchamp et de Lavier par exemple un nouvel acteur appara t comme d cisif dans le mode d existence des uvres le spectateur Chez Duchamp c est ce dernier qui termine l uvre c est le regardeur qui fait le tableau chez Lavier le spectateur peut l utiliser On passe donc du concept de contemplation admiration m ditation motion devant une uvre celui de participation d usage sans ce troisi me terme qu est le regardeur devenu acteur et se transformant petit petit en client l uvre ne prend pas sa place Dans le d veloppement actuel de l
6. Fait tout fait Quelques nouvelles fronti res artistiques Marc PARTOUCHE Professeur a l Ecole Nationale sup rieure de Cr ation Industrielle Conseiller aupres du d l gu aux Arts Plastiques 1 Argumentaire H riti res somptueuses du XIXe Si cle les formes d art qui caract risent le mieux le XXe et ce XXI Si cle naissant sont celles qui ont eu pour cons quences de brouiller m thodiquement et syst matiquement tous les reperes esth tiques r guli rement r actualis s par les producteurs de normes qu ils soient artistes crivains critiques philosophes marchands ou de nos jours universitaires Les coupures entre majeur et mineur haut et bas trivial et savant s rieux et humour ont maintes fois vol en clats faisant de la cr ation un territoire en mouvement permanent totalement r tif toute tentative d approche syst matique et ne pouvant tre th oris e qu a posteriori Quelques unes des nouvelles fronti res de l art passent aujourd hui par une interrogation renouvel e des rapports entre art et industrie art et conomie ou art et commerce cela ayant pour effet de contaminer r ciproquement en pleine mutualit chacun de ces champs et d appr hender les objets produits par eux de fa on in dite A travers des propositions artistiques pr cises nous voquerons des pistes de r flexion quelques observations et questions relatives la vie des uvres contextes normes r ceptions tra
7. art sous toutes ses formes aussi bien l art dit majeur celui des galeries et des mus es que celui dit mineur le design la publicit la mode la communication les technologies de l information les trois particularit s que nous venons d voquer se sont d velopp es jusqu brouiller les fronti res disciplinaires Ainsi de nombreux artistes c est l une des modalit s dominantes aujourd hui soit sont devenus des producteurs d uvres et les galeries mus es et centres d art des producteurs associ s ou d l gu s soit devenus des entrepreneurs au sens conomique du terme cr ation d entreprise Des artistes l instar de designers ou d entrepreneurs se proposent comme prestataires de services ou construisent des services Des artistes comme leurs homologues de la marchandise mettent au centre de leur approche le spectateur ou l usager Des mus es au m me titre que de l art exposent des objets venus de l industrie et des entreprises ou des grands magasins exposent au m me titre que leurs produits des objets venus de l art Principales r f rences bibliographiques Brancusi contre Etats Unis d Adam Biro Danto Arthur La transfiguration du banal d du Seuil Francblin Catherine Bertrand Lavier d Flammarion Jiminez Carmen Constantin Brancusi d Phaidon Partouche Marc Marcel Duchamp sa vie m me d Al Dante
8. ciation des douanes s est d plac e de l industrie vers le commerce A propos de ce qui permet le changement de statut d un vulgaire carton a bas prix en une uvre d art de valeur et s appuyant sur Warhol Arthur Danto dans La transfiguration du Banal esquisse une r ponse 1 la transfiguration est rendue possible parce qu un auteur en a d cid ainsi d cid de pr senter un objet banal comme une uvre d art Il est donc n cessaire que cette d cision soit sous tendue par un projet 2 il faut ensuite que le r sultat de cette d cision soit identifi et reconnu comme tel dans un contexte donn au sein d une atmosphere de th orie artistique une connaissance de l histoire de l art un monde de l art Mais Warhol m ditant la le on de Duchamp nous fait nous poser une autre question pourquoi ne s est il pas content de signer le vrai carton d emballage 5 Bertrand Lavier pour devenir uvre d art il faut que l objet industriel se multiplie Voici maintenant l exemple d une uvre r alis e par un artiste vivant ne en 1949 Bertrand Lavier Brandt sur Haffner 1984 Cette sculpture est un assemblage superposition d un r frig rateur blanc sur un coffre fort peint en jaune dont les dimensions sont 251 x 70 x 65 cm Il s agit de la premi re uvre de Bertrand Lavier o un objet est pos sur un autre Auparavant il s etait fait conna
9. e par un galeriste A la fin de sa vie Duchamp dira c est trop fort Ce damn Herisson est devenu un grand souci Il a commenc a devenir trop beau Nous ne reviendrons pas ici sur la port e du ready made et la rupture que le geste de Duchamp op re dans l histoire de l art Insistons cependant sur un aspect des conceptions de l artiste qui caract rise l ensemble des ses positions et de son uvre la beaut n est pas dans l objet elle est dans l il du regardeur Le ready made est le r sultat d une quadruple op ration faite par I artiste choix d un objet banal tout fait d placement de contexte appropriation signature le spectateur termine ou continue l uvre Elle n est complete que lorsqu un spectateur en l lisant l aura termin e C est cette op ration qui pour la premi re fois dans l histoire transforme en uvre d art un objet industriel D sormais tout produit fabriqu de fa on industrielle ou pas peut devenir une uvre d art 3 Constantin Brancusi une uvre d art devient un objet industriel L ceuvre que nous regardons maintenant est due Constantin Brancusi 1876 1957 Il s agit d Oiseau dans l espace de 1923 Ses dimensions sont 137x 22x 16 cm Il en existe plusieurs versions faites dans des mat riaux diff rents marbre et bronze En 1912 C Brancusi F L ger et M Duchamp visitent le Salo
10. es m mes inscriptions L illusion est parfaite Je peins ainsi parce que je veux tre une machine c est la description que fait l artiste de sa fa on de travailler en 1963 Non seulement cette attitude le conduit produire un nombre consid rable d uvres dans son atelier The Factory La Fabrique mais ces dates entre 1962 et 1964 il fait ex cuter ses uvres par des assistants Notons qu il est l un des premiers qui utilisant les moyens de reproductions m caniques d l gue le travail de r alisation d autres que lui Ce processus va devenir de plus en plus courant chez les artistes Pop mais aussi Minimal Sol Lewitt ou Conceptuel Laurence Wiener Richard Long qui d abord font r aliser par des assistants puis par des commissaires d exposition puis par l acheteur lui m me ils envoient un cahier des charges ou un mode d emploi ou un patron pour faire faire l uvre Cette pratique de la d l gation du travail ou de l ex cution par d autres que l artiste lui m me a certes connu des formes diverses au cours de l histoire en particulier la Renaissance quand les ma tres taient entour s d assistants r alisant qui les ciels qui les mains qui les fonds qui les visages mais avec Warhol elle se diff rencie par l usage in dit des nouveaux moyens de reproduction technique Ce type de r alisation m canique offre l artiste la possibilit de s absenter totalement
11. et de la communication En effet cette m thode d approche est comme un d marquage des outils informatiques des donn es en quantit gigantesque sont en sommeil il s agit de les activer Les objets sont endormis ils ne deviennent vivants que lorsqu ils sont consomm s Les notions de stock et d usages deviennent d sormais dominantes Le ready made appropriation et d tournement d un objet existant a inaugur cette lign e choisir peut suffire fonder une op ration artistique 7 Ouvertures Une partie notable de l art contemporain se construit donc aujourd hui autour d une red finition de ses fronti res celles existant entre art et conomie art et march art et marchandise art et production commencent voler en clat et sont le sujet d une approche in dite Jusqu pr sent les diff rentes d finitions de l art mettaient en avant plusieurs particularit s de ce dernier pour mieux tenter d en dire la singularit Le mode de production Le geste iconoclaste de M Duchamp avec le ready made a inaugur un nouveau r gime esth tique dans l histoire Choisir un objet industriel achet dans un grand magasin et tel quel le transformer en uvre d art par une s rie de d cisions dont nous avons relev les quelques principes g n rateurs rend d finitivement caduc tout r f rence au faire P unicit la technique etc L art est plus que jamais
12. h ritiers d un post modernisme exacerb certains artistes proposent d sormais des ceuvres produites a partir d ceuvres existantes ou de marchandises existantes dans One Revolution per minute 1996 Rirkrit Tiravanija incorpore des pi ces de Olivier Mosset Allan Mc Collum et Ken Lum son installation le m me expose un talage de produits vendre r ellement au prix auquel on trouve chacun d eux sur le march d o ils viennent Dans Plenty Objects of Desire Sweltana Heger et Plamen Dejanov exposent sur des plates formes minimalistes les uvres d art ou les objets de design qu ils ont achet s Arr tons nous sur cette derni re proposition Abondance d objets de d sirs 1999 2000 Il s agit d une plate forme un pr sentoir de bois laqu pr sentant des objets d art et de design On y voit une s rie de luminaires bleu jaune blanc bleu blanc jaune un v lo un cockpit arri re de voiture des photos sous verre deux cadres ce qui est devenu une table basse l ments de roues une valise Ce couple d artistes se pr sente comme prestataires de service ne produisant pas de formes personnelles con ues comme telles mais offrant leurs services selon la demande formul e par le client Ils peuvent incarner des r les multiples tre tour tour fleuristes serveurs dans un caf peintres en b timent exposants en galerie etc Ils constituent galement en tant que travail artistique
13. harles Ratton Paris En 1956 pour une exposition Dada qui souhaite pr senter le Porte bouteilles entre temps perdu il crit Georges Hugnet d essayer de retrouver le m me ou l quivalent si vous en trouvez un avec l id e que n importe lequel fera l affaire Au fur et a mesure que le succ s de Duchamp grandit on lui demande de plus en plus souvent d exposer des ready made parmi lesquels le Porte bouteilles La plupart du temps ils sont perdus ou d truits et remplac s par des objets dont la ressemblance avec l objet premier devenu un sorte d original manquant est tres lointaine Ce qui importe pour l auteur c est que ce qui vient prendre la place du ready made disparu rel ve de la m me cat gorie du m me genre Mais cette prolif ration d objets d une m me classe se termine en 1964 avec une dition de l ensemble des ready made faite a l initiative du galeriste milanais Arturo Schwarz avec l accord et sous le contr le de Duchamp qui se montre tr s scrupuleux sur la r alisation de chacun d entre eux Il exige par exemple que le Porte bouteilles ne soit pas galvanis comme tait le premier Un artisan ferronnier est charg de la fabrication de cette s rie limitee Ainsi l objet industriel anonyme fabriqu en centaines d exemplaires vendu en grands magasins fini par devenir une piece unique fabriqu e par un artisan dans une perspective artistique vendu
14. n est plus la sculpture de Warhol qui est une uvre d art puisqu elle est une reproduction de l original la bo te commerciale L uvre op re donc un double mouvement elle reproduit et donc transforme un objet industriel en uvre elle donne une aura la simple bo te industrielle qui devient son tour uvre Lorsque Bo tes de Brillo quitte les Etats Unis pour tre expos e pour la premi re fois au Canada les douaniers refusent de la laisser entrer librement comme la loi le stipule pour les uvres d art et la taxent comme produit commercial Toutefois le cas de Brillo est artistiquement et th oriquement different de celui de l Oiseau dans l espace de Brancusi cette derni re n imite aucun objet existant ce n est pas un trompe l il mais une cr ation originale Aux yeux des douanes am ricaines elle avait en particulier le tord de repr senter des id es abstraites plut t que d imiter les objets naturels La difficult du probl me pos par Brancusi venait de la rupture que cette uvre op rait avec le principe de la mim sis et son refus de la figuration Les Bo tes de Brillo quant elles sont certes r alis es manuellement mais elles imitent non pas la nature mais un objet manufactur utilitaire Incidemment ce que nous permettent de remarquer ces deux exemples pass s au tamis d une appr ciation fiscale et donc juridique c est que en presque quarante ann es l appr
15. n de la locomotion a rienne au Grand Palais 26 octobre 10 novembre le t moignage de Fernand L ger relatant cette visite est devenu l un des textes les plus fameux de cette p riode Avant le guerre de 14 je suis all voir le Salon de l aviation avec Marcel Duchamp et Brancusi Marcel qui tait un type sec avec quelque chose d insaisissable en lui se promenait au milieu des moteurs des h lices sans dire un mot Puis tout coup il s adresse Brancusi C est fini la peinture Qui ferait mieux que cette h lice Dis tu peux faire a Il semble que le d fi soit relev par Brancusi et finisse par atteindre une sorte de perfection dans Oiseau dans l espace Quelques ann es apr s la r alisation de la sculpture a lieu en 1928 un proc s Brancusi contre Etats Unis L uvre parmi une vingtaine d autres fait partie d un envoi pour une exposition personnelle de l artiste la galerie Brummer New York A la douane cette pi ce de m tal jaune polie comme un miroir provoque la perplexit des autorit s am ricaines La douane am ricaine exon rant des droits de douane les uvres d art qui entraient sur son territoire n y voit qu un objet manufactur Pour tre reconnues comme sculptures il faut que ces derni res soient taill es ou model es l imitation de mod les naturels et en avoir galement les proportions longueur largeur et paisseur av
16. nsformations et m nageront quelques ouvertures permettant d aborder l art dans ses relations l industrie la marchandise et l informatique 2 Marcel Duchamp un objet industriel devient une sculpture L objet choisi pour poser le premier rep re du territoire d limiter ici est une proposition de Marcel Duchamp 1887 1968 Il s agit du Porte bouteilles ou S choir ou H risson dat de 1914 il est en fer galvanis d une hauteur de 64 cm et de 42 cm de diam tre Ce n est pas le premier ready made de M Duchamp Il vient apr s Roue de Bicyclette 1913 un roue de v lo l envers fix e sur un tabouret tous deux l ments non fabriqu s par l artiste Au rayon quincaillerie du Bazar de l H tel de Ville l artiste choisit donc pour son indiff rence ce porte bouteilles constitu de cinq rang es de dix supports chacune Il le pr sente chez lui l g rement suspendu au dessus du sol pendu par le haut Au sujet de ce type de propositions il dit le choix de ces ready made ne fut jamais dict par une quelconque d lectation artistique Ce choix tait fond sur une r action d indiff rence visuelle assortie au m me moment une absence totale de bon ou mauvais go t en fait une anesth sie compl te Le Porte bouteilles sort de son atelier afin d tre montr publiquement pour la premi re fois en 1936 dans une exposition surr aliste la galerie C
17. oir t produites par des sculpteurs professionnels travaill es a la main ou coul es dans le bronze ou tout autre alliage et ne doivent pas tre interpr t es comme incluant des objets utilitaires Des uvres de Brancusi taient d j pass es la douane sans probl me y compris P Oiseau qui avait d j t montr en 1913 1 Armory Show Mais dans le transport de 1926 il est not qu elle pr sente une finition industrielle et elle est tax e par la douane C est pour b n ficier de l exemption concernant l art qu a lieu le proc s Sous un angle purement juridique ce proc s pose trois questions 1 quels sont les crit res qui d finissent une uvre d art 2 quels sont les crit res qui d finissent la qualit d artiste 3 qui est juge en la mati re Parmi d autres relevons quelques l ments figurant dans la retranscription des d bats qui contribuent qualifier une uvre d art il faut que l uvre soit originale et non une copie une uvre ne peut d passer deux exemplaires que la r alisation soit faite de la main de l artiste que la qualit d artiste soit reconnue par ses pairs par sa formation par les experts par la nature des lieux qui accueillent ses productions que la d cision de l artiste soit engag e il d finit qu il s agit d une uvre d art et que celle ci repr sente un oiseau qu une uvre peut ne pas ressembler la
18. tre en pratiquant le recouvrement de photographies de tableaux d objets ou de meubles par une couche de peinture de la m me couleur que la surface de l objet appliqu e par touches paisses la touche de Van Gogh qui procurait la pi ce un statut ind cis entre l art et le non art Avec Brandt sur Haffner une chambre froide prend appui sur une chambre forte Cette pi ce sur un socle joue comme une partie de billard fran ais elle est un hommage deux coups d abord une r f rence Marcel Duchamp aussi bien la Roue de bicyclette qu ses jeux de mots ensuite travers cette Roue un hommage la fa on qu a eu Brancusi de monter ses sculptures sur des socles qui taient eux m mes des sculptures Dans cette approche ce qu apporte d in dit B Lavier est le fait qu il conserve aux objets qu il a choisi leur valeur d usage re dispos s tels que sortis du magasin on peut encore les ouvrir et les fermer voire s en servir comme r frig rateur et comme coffre leur int rieur ne comportant aucun signe distinctif ou intervention de l artiste ils continuent m me tre d sign s par leur marque Objets neufs de consommation ils sont en posture de pr sentation commerciale Seule l tranget de cet assemblage die leur rencontre fortuite marque le limite entre l objet courant et l uvre d art L ariste crit ce propos Brandt sur Haffner est mi chemin entre le mus
Download Pdf Manuals
Related Search