Revue française de pédagogie éditée par l`Institut national de
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1. son discours Le formateur est par ailleurs auteur ma tre et gardien du dispositif dans lequel s inscrit la vid o Il y a l un 38 pouvoir vident et normal qui peut tre limit et contre balanc par l inclusion dans ce dispositif de possibilit s par les form s de le contr ler de le contester de l inves tir en partie Tout dispositif de formation affiche aujour d hui cette intention et l enfer p dagogique en est pav S agit il seulement de fausses fen tres et de sur lendemains autog r s Deux indices me paraissent r v lateurs Le premier peut s exprimer en termes de position qui est devant la cam ra qui est derri re Qui soumet l autre l image de soi et qui s y refuse Il ne s agit pas non plus de croire qu on a bris la relation voyeur exhibi tionnisme alors qu on aurait seulement invers ies posi tions il s agit pour le formateur en se mettant de temps autre mais r guli rement en position d tre enregistr et analys par les form s et avec eux de sortir de ce type de relation de se mettre iui aussi dans la rotation des postes avec les avantages qu on en a signal s pour tous C est non seulement important mais indispensable dans une situation de formation d enseignants si on pr tend les rendre actifs et ma tres de leur formation comment cela serait il possible si le formateur s excluait de ce mouve ment se r fugiait toujours derri re le gardiennage du di2. Le deuxi me cueit r duit l outil vid o un l ment de base du processus stimulus r ponse dans une pers pective behavioriste On vise gr ce un conditionnement par lectro images imm diates ou peu diff r es li miner ou au contraire renforcer des traits dans un sens de conformisation sociale ou d efficacit profession nelte Un certain type de micro enseignement repose Sur ce conditionnement Ces deux extr mes pas totalement imaginaires mon trent la n cessit de dispositifs incluant la vid o dans une strat gie et des objectifs comme un outil privil gi d observation mais un outil parmi d autres Me r f rant parmi de nombreux documents ceux du CCE N 11 et de M dia Formation 12 et aux diff rentes pratiques de vid o exp riment es dans ces orga nismes il me semble possible de d gager quelques traits communs et n cessaires ces diff rents dispositifs L image de soi n est pas une variable isolable que le t te t te avec l cran permettrait de cerner Elle se manifeste dans et travers une t che une simula tion une s quence professionnelle C est alors que peu vent s att nuer les d fenses les simulacres conformatifs de l autoscopie individuelle et hors t che son c t tra vaux forc s angoissants aussi Ce sont alors des moments individuels de visionnement de la bande qui permettront apr s ou c t d un travail collectif l
3. LP sigle d sormais utilis 13 Cf Article de D Zay RFP n 63 avril 1983 14 Exemple l ouverture d un stage les cam ras enregistrent les arriv es les installations l incapacit du groupe s organiser spontan ment et ensuite on leur met le nez dans leur caca 40 15 Titre d un ouvrage d Aragon 16 Il y a deux modes dominants de l observation en sciences humaines Un mode de type sciences exp rimentales qui repose sur l utilisation d outits le recueil d informations l orientation par des hypoth ses et qui se propose de r per torier voire de faire varier et de quantifier les variables Cette perspective neutratise le sujet observateur au profit de l objet observ et de la m thode d observation Un mode qui centre l observation sur le sujet observateur l implication et la modification du sujet par son observation Ruth Kohn illustre cette deuxi me tendance Le dossier m dia formation apprendre observer mentionne ce point de vue mais est centr sur le premier mode 17 A la mani re de ce qui se passe dans les groupes Balint 18 Je ne crois gu re aux hypoth ses de J Beillerot cf M dia n 98 qui voit la vid o comme m moire sociale et transmis sible des petits collectifs A moins que comme dans la correspondance scolaire ou par cassettes on ne construise le message on ne le constitue l intention d un destinataire ll y alors mise an forme du docume
4. circonscrire et inventorier les imaginaires en esquisser un mode d emploi S il n est que m moire magn tique l enregistrement vid o est une belle au bois dormant I faut encore lui redonner sens et m moire vivante et active Ce sens peut tre un jeu de piste cybern tique mais aussi une perlaboration de groupe sur les images de soi du groupe et de l enseignement til POUVOIR l y a assonance de ce mot avec miroir et m moire mais dissonance de leur contenu et cependant on ne peut les dissocier en vid o formation Apparemment l objectivit du miroir exclut limine pr cis ment es rap ports et la notion m me de pouvoir La technique est neutre et le raffinement technologique supprime les faux conflits et fournit des soiutions qui ne peuvent que faire la clart et l unanimit la technologie rationaliserait har moniserait rendrait enfin efficace la formation On aurait alors avec la technologie de l ducation l quivalent de la technocratie dans le domaine conomique et politique Ce ne sont pas les personnes qui d cident tes techniques bien adapt es rationalisent tellement les choix qu il n y en a plus qu un seul Ainsi la bonne formation d coulerait elle naturellement de l emploi de techniques d une technologie appropri e G Mottet dans un pr c dent num ro 21 a fait liti re de cette tentation une technolo gie n est rien en dehors d une m thodologie On a heureusement auj
5. el et repr senta tion la non maturation du principe de r alit 5 L inspection est bien s r un retour d image mais tr s pi g par la situation la subjectivit et les d fenses 6 Cf Michel Lecointe S asseoir pour se regarder marcher fan tasmes et formation des enseignants Syros 1981 7 Cf L enqu te de Ada Abraham Le monde int rieur des ensei gnants r dition ERES 1982 M Giliy Ma tre l ve r les institutionnels et repr sentations PUF 1980 8 Ce genre de dispositif est utilis en th rapie mais avec la m diation individuelle d un th rapeute ou semi collective d un groupe autour d un th rapeute Cf Vid o formation et th rapie Geoffroy Accola ditions EPI 8 Le fantasme sous jacent est celui de l auto formation de l au tosuffisance jamais tr s loign de l autodestruction 10 Dans ce qu on pourrait appeler l autoscopie assist e il y a la m diation d une tierce personne Le probl me est alors celui du type d assistance cf infra 11 CCEN Comit de coordination des coles normales cen tralis de 1973 1979 les exp riences de vid o formation dans les coles normales cf les 5 tomes de Formation des Ma tres 12 M dia Formation A pris en 1980 le relais du CCEN Mission de la direction des coles qui entre autres op rations a conduit de 1980 1983 une recherche de vid o formation les laboratoires d essais p dagogiques
6. labor structur op rationnel comme dans les LP Le dispositif est un contenant une structure finalis e tendant l obtention d un certain effet d un r suitat joue le r le de r v lateur de catalyseur de cet effet autant par la prise d appui qu il permet que par l opposi tion qu il peut provoquer on pourrait retrouver ici un lointain et juste cho de Neil Postman 26 former c est r sister et le dispositif est bien l une des lignes de r sistance Mais ce dispositif peut se refermer compl te ment sur lui se boucler tre verrouill par le formateur L effet contenant devient effet de cl ture et effet de contenu excluant i interrogation sur la forme et le fond sur la th orie et la pratique du dispositif Le mythe de l objectivit de la vid o la place centrale du formateur dans l anaiyse l effet de cl ture de la micro institution se rejoignent alors pour recr er autour du formateur en vid o formation les Conditions du mythe de la toute puissance du formateur C est ce fantasme fondamental de la formation analys par Ka s 27 qu il faut rattacher ce que d nonce Monique Linard 28 la ma trise de la formation par la fonctionnalisation et l objectivation de l outil vid o Dans cette optique la relation formative s installe dans l illusion de part et d autre op rativit miraculeuse de la machine omniscience de son conducteur monopole de l utitisation de l outil et omniv rit
7. Des miroirs technologiques Aujourd hui en effet les miroirs technologiques autorisent davantage que la d couverte et la reconnais sance initiale de son image par l enfant davantage que le travail sur le visage et le maquillage sur la pose et quelques postures par les adultes et les artistes ils permettent l enregistrement 2 de longues s quences plusieurs enregistrements donc plusieurs images simulta n es ou plusieurs angles successifs d une m me presta tion Le miroir suit tout au long l action du sportif s attarde sur certains gestes de l homme politique enre gistre l endroit et l envers de la prestation de l ensei gnant son mission et sa r ception Cet usage professionnel du miroir dynamique tend se g n raliser et est souvent pr sent comme le nec pius ultra de l apprentissage et du perfectionnement H est vrai qu il offre la possibilit inconnue jusque t de refl ter longuement et durablement le mouvement et le cours d une action et par d calage dans le temps de travailler sur l image et le reflet pour am liorer la presta tion L o il n y avait jusqu maintenant que des simula tions devant des pairs ou des juges des bancs d essai devant des groupes t moins et un reflet ent ch de sub jectivit le professionnel peut aujourd hui avoir le reflet direct de sa simulation de son entra nement ou de sa prestation et sans liminer le regard d une tierce per
8. REVUE FRAN AISE DE P DAGOGIE VID O FORMATION MIROIR M MOIRE POUVOIR par Michel LECOINTE Et maintenant r fl chissez les miroirs J RIGAUT 1 De la n cessit de m diations du groupe du lan gage du formateur du dispositif dans la pratique de la vid o formation pour faire face des probl mes ci s l image personnelle et professionnelle de soi la lecture de bande et l analyse m moire l action du formateur et le contr le de celle ci l MIROIR Dans l histoire de l humanit comme dans l volution du petit enfant le r le du miroir est important pour la connaissance de soi la prise de conscience de son image L homme pr historique n avait que la surface de l eau Narcisse celle de la fontaine les belles du temps jadis que l argent d poli Aujourd hui les miroirs sont partout et l on a invent des techniques de fixation de l image statique la photo et de l image dynamique de soi N 72 juil ao t sept 1985 31 40 film vid o Cette inscription de l image personnelle sur un support permet de prolonger hors du t te t te avec je miroir le regard sur sa propre image on peut diff rer cette observation dans le temps peu ou beaucoup et dans l espace ailleurs que l o on l a enregistr e Non seulement la technologie contemporaine peut stocker fixer l image mobile mais elle en permet une utilisation dynamique recommen abie multipliable
9. a vraie dimension autoscopique L image vid o n est qu un feed back parmi d au tres une observation qui ne prendra tout son sens et toute sa valeur qu accompagn es d autres types d obser vations pr par e non pr par e focalis e sur tel ou tel aspect utilisant ou pas des utils L outil par lui m me apporte peu s il n est int gr un dispositif situ dans une m thodologie Une perspective techniciste ou audio visualiste enregistre pour enregistrer visionne pour visionner et le gadget perd vite tout int r t La m diation la plus importante d un dispositif me parait celle du groupe Une certaine utilisation du micro enseignement et de l initiation l image de soi ressembie au bordel de campagne chant par J Brei au suivant au suivant la vid o comme d puceleuse d images et le formateur comme adjudant de mes fesses Une des originalit s de la pratique des laboratoires d essais p dagogiques LP est de donner dans le dispo sitif une t che chaque normalien de 9 12 du groupe de vid o formation et de faire tourner ces t ches La rotation des t ches favorise ta fois implication et dis tance dans tous les r les puisque chacun opposera suc cessivement toutes les places et sera son tour cadreur observateur prestataire On n a plus un cobaye et un groupe de spectateurs critiques mais un groupe solidaire un groupe ressource et aide n y a plus alor
10. alors personnellement et professionnellement l image de chacun Echo n est plus seulement sa propre voix Echo est faite des voix du groupe et retentit en chacun et la discordance fait partie d Echo Dans l autoscopie solitaire l autoscop peut jouer avec son image comme avec un signifiant ind pendant de son signifi et de son contexte Pur plaisir comme celui du r ve cueil psychotique aussi comme dans le d lire du discours qui fonctionne de fa on autonome la place du moi r el Dans l h t roscopie les spectateurs non impliqu s peuvent imposer au prestataire par une verbali sation objective un signifi de son image qui ne sera qu agressivit rejet condamnation Dans cette sorte d autoscopie de groupe que cr e la rotation des t ches chacun et l autre est partie prenante peut tre reconnu comme moi et comme autre Les discours de r tro action la verbalisation des feed back le travail des m moires du dispositif ne visent pas tablir une v rit un sens unique une signification impos e S il y a d abord centra tion de l analyse sur la t che les objectifs le dispositif la prestation et donc r troaction en premier lieu sur ces r f rents et signifiants il y a aussi interaction entre les diff rents feed back entre les postes et les t ches S il y a construction d un sens relatif voire multivoque de la t che et de la prestation il y a aussi interaction de sens inter sign
11. d on consid re la vid o comme un outi d observation parmi d autres sources d enregistrement et de feed back une premi re approche consiste faire parler ces m moires juxtaposer com parer ordonner les traces et les indices pr lev s Si la pr paration des observations n a pas t assez pouss e et pr cise si les hypoth ses et outils ne sont pas bien domin s on va se trouver en face d une jungle de nota tions diverses d une accumulation de d tails partir desquels il ne Sera pas possible de proposer du sens Ou bien en face d une collecte pauvre et en rigueur de termes insignifiante Il faut donc s entra ner l observa tion apprendre observer 16 sans quoi il n y aura pas observation ni a fortiori mise en commun des observa tions Une attitude trop fr quente est de s en remettre pour l observation la seule vid o Or faut il le rappe ler la vid o n observe pas elle enregistre ce qui est tr s diff rent Et c est avec et gr ce aux autres observations que la tranche vid o trouvera sa pleine utilisation Que les observations soient de type exp rimental ou de type clinique ne change rien au fait que y compris pour l utili sation de l observation vid o c est le langage le discours qui rend compte de l observation qui va servir donner sens aux observations et aux images Nous retrouvons ici une m diation essentielle seulement mentionn e tout l heure Certes le seul re
12. de conscience et une volution la m diation verbale est indispensable Dans la pratique des LP le fait de demander au prestataire qui a t au centre de l action et de l enregis trement de parler en premier de faire m moire de sa prestation de commencer une verbalisation de son v cu des probl mes rencontr s des r actions manifest es a pour objectif de l installer comme premier analyste d inaugurer par lui le d calage d ensemble et multiple que le dispositif instaure Dans cette verbalisation r solution de probl mes le groupe ne devrait alors tre qu aide tiers aidant 17 S il se substitue s il est seulement normatif et juge il n y aura alors qu une parole externe et pas une parole per Sonnelle que renforcement des d fenses et pas d drama tisation C est un des probl mes propres aux observa tions de type scientifique et quantitatif d tre un retour Sec et brutal tandis que les observations de type clinique sont plus empathiques Reste que les retours agressants Sinon les retours agressifs sont in vitables et doivent entrer dans le processus Ce n est pas quand elle baigne dans la confiture qu une analyse fait avancer ses protago nistes Mais il faut que ces retours agressants soient pris en Charge par le groupe dans son entier comme interro geant chacun et non pas le seul prestataire ce qui est plus facile s il y a rotation des t ches et des r les Les m moires du groupe interrogent
13. de l analyse qu il permet irr cusa bilit conjugu e des pouvoirs de la machine et du forma teur ma trise absolue et d pendance aimante ou agres sive Dans les avatars historiques de ce fantasme de l omnipotence du formateur 29 on trouve les images du forgeron d tenteur des secrets du fer et du feu du potier qui forme fa onne et cr e partir de la terre de l alchi miste qui d tient les secrets et les pouvoirs de la mati re et du monde du golem qui fa onne dans l argile un humano de la machine vid o remplace ici la forge le four le creuset l prouvette Dans cette matrice techno logique s inventent et se cr ent s imagent et se configu rent par l il lectronique et le regard conformateur de celui qui s gale Dieu des cr atures son image Dans les douleurs de la gestation et de l incompr hen sion dans les affres et les marques de la transgression et de la culpabilit avec les risques de ia monstruosit des cr atures et de feur r volte contre leur cr ateur Du c t des images contemporaines on aurait celle de Frankens tein pour le si cle dernier celle du technocrate apprenti sorcier de l conomie celle du savant de science fiction et de ses robots ou celle du poor lonesome picture boy 30 L ennuyeux n est pas de fantasmer c est de ne pas le savoir ou de refuser de le voir k x Que le formateur ait du pouvoir en situation de for mation n est pas une
14. des dimensions de limage de soi sa dimension d illusion Le savoir faire image comporte toujours une part de savoir faire illusion qui peut tre perfectionn par la machine renvoi d image L un et l autre sont constitutifs de toute image de soi pour soi et pour autrui l image de soi Dans une perspective analytique qui ne contredit pas la perspective psycho g n tique l image de soi que se construit Penfant est li e au narcissisme c est dire l investissement de la libido sur le Corps comme objet dans un premier temps narcissisme primaire sur le moi ensuite narcissisme secondaire Ce deuxi me stade n abolissant pas le premier mais englobant le corps dans le syst me de liaison et d organisation de l ensemble des repr sentations et des images du corps et du moi entre elles A cet apport initial de Freud Lacan ajoutera l exp rience selon lui capitale du stade du miroir pour la construction de l image du corps bien avant que l enfant ait la ma trise de son corps te miroir lui renvoie une image globale et unifi e de son corps Exp rience fascinante et leurrante dit Lacan puis que l enfant s identifie une forme image alors qu il n est pas cette forme et que cette image n est qu un reflet une illusion M lanie Kiein soulignera j infiltration de ces images initiales par les fantasmes primordiaux et Fran oise Dolto met en vidence le r le du langage et particuli re
15. e et du passage auquel on recourt La lecture de la bande peut tre magistrale ou dirig e comme une explication de texte qui donne le sens En situation de micro enseignement d au toscopie assist e ou de LP la parole du formateur le sens qu il propose ou impose me para t relever du dis cours d importance qu analyse Bourdieu 25 li y a ce qui est dit et il y qui le dit le lieu et la situation d o il parle laura et l autorit que lui conf re ia machine utili s e l illusion de l objectivit de l outil renforce et peut redoubler l objectivit et l autorit du discours de d co dage du discours qui donne du sens l image La m moire humaine oublie relie ce qu elle a tri reconstruit un sens La m moire cathodique est une trace plus large et pas ou peu interpr t e Dans l op ra tion qui lui donne vie et sens la lecture la rem mora tion collective partir d une trace fixe l cueil de la m moire affective ne peut tre cart m me si on d cide d une lecture textuelle Celui qui anime et dirige l op ra tion de production de sens peut imposer sa grille et son programme d voiler et r v ler en fonction de sa trame affective ou de son imaginaire propre D autant plus faci lement qu il s est donn l illusion de les avoir vacu s avec d autant plus de force du fait de sa position centrale dans l op ration et de l autorit objectivit que l outil et la m thode conf rent
16. gard sur sa propre image ou l image de groupe peut apporter la compr hension de la presta tion par leffet m me du reflet L autoscopie peut tre silencieuse Mais ce que dit Fran oise Dolto de la parole maternelle qui accompagne la perception de l image de l enfant dans le miroir et aide la liaison narcissique fondamentale de ses l ments entre eux la construc tion et la constance de l image du corps et du moi me para t encore n cessaire la consistance de l image adulte la ma trise de l image professionnelle C est le groupe et ou le formateur qui prolongent ici ce r le et c est la parole du tiers aidant ou bloquant qui aide l exploration ta connaissance de ces images par la verbalisation la discussion la mise en commun et en question des observations et des hypoth ses Certes le langage est lui m me code symbole repr sentation du r el II fonctionne lui aussi comme reflet et comme leurre et peut donc ajouter une seconde ambi gu t une premi re Mais il est aussi et plus que l image outil d analyse et d intellection d organisation et de communication Une image vaut 10 000 mots dans pas mal de domaines y compris dans le fait de donner voir des pratiques p dagogiques mais elle ne supprime pas le poids des mots l importance du com mentaire Quand il s agit de faire choc l image suffit sans doute quand il s agit de faire comprendre de viser une prise
17. ification sens qui circule et interroge de l observation la prestation du prestataire l observa teur Certes cela n vite pas les blessures et agres sions narcissiques mais ce dispositif permet aussi les restaurations narcissiques la sauvegarde et le respect des d sirs des uns et des autres dans la mesure o ce travail sur les images pouse le mouvement natif de l image de soi dans son d sir d tre pour soi et d tre pour l autre 35 Ce qui pr c de n est pas propre aux groupes qui utilisent la vid o mais peut se passer dans tout groupe d analyse des pratiques qui implique ses participants Qu apporte de plus le feed back vid o la m moire iconique Quand il arrive par exemple qu on ne l utilise pas dans l analyse qui suit la s quence il est vident qu elle joue quand m me par effet placebo ventuelle ment mais plus certainement comme trace laquelle on sait pouvoir se r f rer pour re voir pour affiner des ana lyses d partager ou nuancer des points de vue C est ce r le de r f rent commun stable bien que partiel indis cutable bien que partial qui par sa pr sence et sa consultation possible m me si on ne l utilise pas acc l re l analyse Les autres feed back quel que soit l effort d objectivit qu on fasse dans une perspective exp ri mentale sont l vidence travers s de subjectivit et ressentis comme tels Le feed back vid o comme fa bande de magn t
18. l la bande ou dans une lecture quasi int grale cette utilisation est elle centr e sur le rep rage et le d codage des v n ments de la s quence sur l interpr tation de la dynamique et du fonctionnement de groupe Elle emprunte alors beaucoup aux techniques de la dynamique de groupe type Balint par exemple et ses objectifs la lecture de bande est un moment r tros pectif et introspectif de la vie de groupe Les tables rondes qui accompagnent ou suivent la lecture de bande peuvent elles m mes tre enregistr es comme un autre moment qui fera lui m me l objet d une lecture et d une interpr tation Ce type de lecture matura tion de groupe a souvent t utilis dans le traitement des demandes de formation 20 Il permet aussi partir d une situation pr texte d une simulation d un exercice de communication de travailler sur les r seaux le ieadership le pouvoir les effets de canal de cadre et de situation les statuts et r les les images individuelles et les images de groupe Le dispositif d ench ssement l effet gigogne jouent dans ce domaine et sur ces ph no m nes un r le de pr cipitant ll ne s agit pas d anamn se pure au sens de l analyse freudienne mais d une d marche du m me type qui par la m diation de la t che du groupe et de l analyse vise affranchir en partie les images de soi et de groupe des pesanteurs o des prisons de la m moire ali nante
19. la bande comme un tout comme un r f rent commun au groupe lecteur d en d gager la structure d ensemble les sous syst mes et le jeu des interactions dans chaque syst me et entre eux C est l aussi par m thode qu on s interdit les facilit s et j illimit de l amont et de Paval du texte visuel l en de et l au del des motivations et interpr tations Ainsi cadr le travail consiste partir d un sous ensemble qu on a d termin en commun par ex la passation des consignes les trois premi res minutes la fa on de questionner au cours d une prestation faire plusieurs lectures successives pour observer d monter le syst me des interactions des choix successifs qui ont t faits par les uns ou les autres entre plusieurs possibi lit s A la diff rence de la m moire humaine la m moire vid o enregistr tous les objets gestes et mouvements qui taient dans son champ le retour et l arr t sur ces plans permet par un examen minutieux et progressif d inventorier ces objets leurs positions leurs actions et r actions les diff rents possibles chaque moment et les choix faits de fait entre ces possibles jes interactions provoqu es par ces choix et qui en provoquent d autres Cela permet de s attacher la continuit aux chemine ments plus qu au r sultat au jeu des possibles plus qu au jugement sur le parti choisi La lecture autoscopique de groupe Sous forme de recours ponctue
20. ment l apport de la parole maternelle la liaison premi re que l enfant tablit gr ce elle entre les diff rentes images de son corps avant et pendant le stade du miroir Ce d tour par les sources n tait pas inutile pour nous permettre de mieux situer le statut de l image de vid o par rapport l image de sai comme par rapport l image professionnelle Tout d abord on retrouve la m me fascination la m me s duction r pulsion chez les adultes par rapport aux images cathodiques Les form s invit s se mirer sur cran en ont envie et y r pugnent rectifient la 32 m che le maquillage ou la pose S y pr parent avec angoisse La chose est particuli rement nette quand il s agit de focaliser l enregistrement Sur un prestataire un animateur On pourrait penser que des adultes ont par opposi tion l enfant la conscience spontan e qu il n y a rien dans et derri re le miroir que limage est une illusion un signifiant sans signifi une forme qui n est qu un reflet de la r alit On conna t bien la solidit massive du mythe de objectivit de ta photographie voire de sa r alit 4 Celui de l objectivit de la vid o est du m me ordre parce qu elle enregistre le son et l image l image et le mouvement on est tent de croire qu on a enfin l enregis trement total et global la mise en bo te compl te de la s quence ou de l action Et qu on va pouvoir faire sur cette r alit e
21. n uvre diff rents feed back dont la vid o mais il y a aussi d innombrables Variantes et am nagements possibles du dispositif C est la rigidit du dispositif son caract re formel la potentialit de ritualisation qui sont ici un indice n gatif de tels dispositifs de par leur structure m me figent les r les norment les pratiques installent le formateur au centre et pour toujours Si le gardiennage et le respect du dispositif sont un des r les du formateur une occasion et une garantie de formation il ne faut pas les confondre avec l intangibilit d un syst me C est dans son organi sation m me et l initiative du formateur que doivent se mettre en place les modalit s d association de participa tion et de r alisation autonome des form s dans un dis positif ouvert Il convient enfin de s interroger sur l effet propre du dispositif qu il soit ouvert ou ferm Je voudrais rendre attentif par l ce que les analystes appellent l effet cadre dans la cure le divan le sitence de l analyste le paiement le rythme des s ances et que les institution nalistes ont mis au centre de leurs pr occupations et analyses Tout dispositif p dagogique entre dans cette cat gorie de micro institutions qui ont par leur structure m me par leur cadre un effet une efficace Que ce dispositif soit tr s l che et simple M me s il ouvre des ab mes comme dans l autoscopie individuelle et solitaire ou tr s
22. nant ignore trop souvent son corps enseignant sauf pour le mettre l abri de la critique et de Ja plaisanterie en le normalisant en le neutralisant Ce que la vid o lui mettra sous les yeux c est ce qu il ne peut voir quand if enseigne son comportement ses attitudes ses mimiques son occupation de l espace sa gestuelle les relations tiss es entre voix regard atti tudes v tement C est ce n ud d images individuelles et sociales qui mod le son image professionnelle n ud dont on dit qu il est essentiel et qu on met entre parenth ses dans la formation Ce sont de fa on indirecte et masqu e au del des images corporelles et comportementales des traces de l image profonde du substrat inconscient qui travers les fantasmes et l imaginaire influencent pro gramment les conduites p dagogiques 6 Ce que la vid o laissera entrevoir et parfois de fa on insupportable c est l cart habituel et vital entre l image id ale de soi 7 et un certain nombre de traits de l image r elle de soi qu on s applique ne pas voir qu on a censur s ou refoul s et qu on conti nuera ventuellement nier justifier ou expliquer par des raisons externes soi Si la vid o permet une dis tance de soi soi si elle est un miroir d cal elle peut introduire la conscience et la relativisation de la diff rence de soi soi qui fait partie du d sir jamais insati
23. nfin capt e un travail objectif de mesure et d explication de compr hension et de ma trise Ce leurre fonctionne aussi chez les formateurs on le verra On ne peut nier en revanche que l image vid o ait encore et toujours de l influence et un r le sur fa prise de conscience et sur l image du corps adulte et du corps professionnel Si les marchands du show business et de la politique spectacle l ont rapidement compris et uti lis de fa on manipulatoire ce n est pas une raison pour se d tourner de l outil ou le refuser La vid o donne par exemple un enseignant le moyen de se voir parler de se voir bouger de se voir enseigner ce dont il n a pas d autre occasion 5 Le corps enseignant au sens pro pre et non au sens sociologique est l grand exclu de la r flexion de la formation et de l action p dagogique Non seulement cause de tabou relationnel le noli tangere de la d ontologie mais surtout parce que le champ p dagogique est organis par la parole crite les r gles et lois de l institution et en situation par la parole orale le cours encore tr s souvent le dialogue de temps autre le groupe quelquefois Certes la parole passe par le corps sort par la bouche mais la relation p dagogique se limite encore trop fondamentalement une relation de bouche oreille et secondairement une relation de regards qui exclut presque totalement le reste du corps Si bien qu un enseig
24. nouveaut et est vrai dans tout acte et avec tout objet p dagogique Reste que l outil vid o par ce qu il permet de nouveau et ce quoi il touche n est pas pour le moment un banal outil p dagogi que et qu ce titre il peut augmenter et masquer les pouvoirs du formateur L objectif alors n est pas de nier ce nouveau pouvoir pour mieux le conserver de ligno rer o de l abolir de fa on magique ou na ve mais de le reconna tre pour pouvoir le g rer d en inclure le contr le dans le dispositif lui m me et d en faire ainsi un l ment et un moment de la formation Michel LECOINTE Ecole Normale de P rigueux 39 Notes et r f rences 1 Publications posthumes Le Miroir 2 L volution du mot est int ressante La mise sur registre l inscription dans un registre tait est encore un acte solen nel et officiel irr versible et on reux concernant une d claration un bien un changement d tat La technologie du son et de l image ont banafis le ph nom ne mais il garde bien des traits de son origine 3 Cf L expression de d mocratie cathodique employ e dans Les Cahiers de la Communication n 4 5 1981 consacr s l analyse des prestations t l visuelles des derni res pr si dentielles 4 Ce n est pas seulement le fait qu elle est reflet durable d une r alit fugitive qui cr e l erreur aspect m moire du reflet c est la confusion primitive entre r
25. nt et pas transmission d un document brut aussi inutilisabte que des notes manus crites ou l enregistrement int gral d une discussion 19 Celle que pratique par exempte Louis Ang lini coordinateur p dagogique de l op ration LP 20 Cf Dans Formation des ma tres le compte rendu de diff rents dispositifs de ce type 21 RFP n 63 La technologie de l ducation pour une optique recentr e 22 Cf Perspective La technologie de l ducation revue de l Unesco n 3 1982 et sp cialement les articles de Micha l Clarke Angleterre et de Christian Brushing Su de 23 Qui voit tout qui contr le tout cf Foucault Surveiller et punir 24 La r gie choisit entre 2 ou 3 images d en retenir une seule Rappelons que l tymologie lointaine de r gie est rex regis le roi 25 Dans Ce que parler veut dire 26 Enseigner c est r sister Le Centurion 1981 27 28 Image du corps image de soi Narcisse et la formation par Vid o Connexions n 37 p 38 29 Cf Ka s D sir de former et formation du savoir pp 2 5 80 Lucky Luke mais aussi Zorro Ka s Fantasme et formation Dunod
26. o n est pas de m me nature Si son champ d enregistrement est limit si te choix des entr es est fait par le cadreur guid par le r gisseur et la pr pa ration et donc discutable et subjectif le corpus ainsi constitu et enregistr devient un document qu on ne peut plus toucher modifier interpr ter moins de mon tage et d enregistrement de commentaire a posteriori Tandis que les observateurs humains eux classent com mentent interpr tent leurs observations quand ils rendent compte au groupe C est donc son aspect document brut document d importance en longueur reflet de toute l action en contenu image mouvement et son qui conf re la bande vid o son statut de feed back privil gi Mais ce privil ge a un revers son utilisation pr cise pertinente fonctionnelie n est pas faciie En t moignent aussi bien sa non consultation que son visionnement int grai Celui ci est alors parcours compiet du document sauf l implica tion personnelle et l aspect autoscopique qu il peut avoir sa tecture exhaustive peut tre aussi fastidieuse que celle du cadastre de l annuaire ou du journal Un document ne se lit pas int graiement il se par court il se consulte il est utilis pour Il est facile avec un peu d entra nement de faire une lecture diagonale de l crit une lecture cr mage d un document imprim C est plus difficile d un document vid o qui ne peut se lire directement sur son supp
27. ort magn tique mais exige le recours un moniteur Le d fi lement acc l r ie retour en arri re l arr t sur image et l utilisation pour le visionnement d un script constitu l enregistrement facilitent cependant beaucoup la consul tation de la bande Voyons quelques techniques de lecture de bande 36 La lecture recours Il ne s agit pas d une r citation int grale mais dans un travail de rem moration de revenir sur des passages o des moments qu on a estim dans ja discussion ou dans l analyse pr alable du forma teur importants d cisifs significatifs L interpr tation ici se propose d isoler et de valoriser tel moment et sa trace sur la bande Le sens est ici propos par le groupe ou l animateur et confirm infirm modifi par le retour la bande Les d buts mise en place consignes les impr vus et tournants sont ainsi d s moments qui se rep rent facilement et o se constitue le sens Dans les situations de t che en particulier le fil qui remonte des r sultats aux consignes des consignes la situation de la situation la pr paration et de celle ci aux diff rents objectifs est un bon conducteur qui privil gie deux moments r v lateurs dans la bande la fin et le d but et qui catalyse une r flexivit r currente Un autre type de recours la bande s effectue pour arbitrer entre des feed back dissonants des interpr tations oppos es Ce type de recou
28. oupe d une construction d image la fois en tayage sur le groupe et en opposition diff rence lui Ceci vaut a fortiori pour l image professionnelle pour le moi professionnel qui articule les images person nelles et les images sociales et institutionnetles du r le La perlaboration en groupe sur les prestations profes Sionnelles des uns et des autres sert de r v lateur chacun du cocktail du patchwork qu est sa propre image interroge les mod les les mod les et les types d images professionnelles les nuance les relativise Cela peut aller de la simpie sensibilisation travers et l occasion d une analyse de t che de l observation d une d marche de fa r flexion sur les objectifs qu on s tait fix s un travail plus syst matique sur le groupe les mod les les r les la communication les pouvoirs Si Ja vid o formation peut n tre en mati re de formation des enseignants qu un outil de conformation aux mod les dominants elle peut aussi permettre de d couvrir et de voir fonctionner d autres mod les de les exp rimenter et de les assimiler au sein d un groupe C est en ce sens qu elle peut favoriser l innovation 13 mais elle n entra ne pas l innovation par elle m me La derni re et la plus importante des m diations dans le dispositif est celle du fangage de ia verbalisation des images et sur les images J y reviendrai plus loin Les effets du miroir vid o au sortir de cet
29. ourd hui dans le domaine co nomique un d bat de fond qui remet en question le rousseauisme des techniques et la th ologie du progr s ind fini qu elles devaient apporter La m me crise d iden 37 tit et de finalit a commenc dans le domaine de l du cation et des techniques appliqu es l ducation 22 La modernit de la vid o la place au centre de ce d bat au moins pour ce qui est de la formation des enseignants Dans l esprit de certains la vid o formation allait permettre de programmer et fa onner des ensei gnants hautement performants de suivre contr ler et corriger leur vol Formation programm e montage des comportements et cybern tique rassembl s dans et par un m me outil Pour que les exc s des uns n engraissent pas le scepticisme des autres pour sauver l outil des fantasmes de ses cat chum nes il importe d y voir clair et d ter au panoptique 23 ses pouvoirs imaginaires La premi re limite la toute puissance de l outil est constitutionnelle l image m me et son enregistre ment le cadre est timit un rectangle intransgressible et la mise en bo te est forc ment s lective Qui exerce ce pouvoir de s lection qui r git 24 l enregistrement Qui dans les limites de l outil d cide de ce qui restera inscrit Qui d cide et comment de la restitution au groupe ou l individu de l enregistrement Qui d cide du moment o on recours la band
30. out oublie D autre part elle n empile pas les infor mations m moris es mais les inscrit dans un ensemble en r organisant chaque fois l ensemble Enfin si le tri existe au niveau de la perception et du stockage il est renforc perturb par les ph nom nes psychologiques et les affects qui censurent d forment masquent valorisent La source ne choisit pas l image de Narcisse elle refl te ce que Narcisse ui pr sente La m moire artifi cielle qu est la vid o est elle un choix possible dans un faisceau de contraintes Narcisse est son propre cadreur compte tenu des limites de la surface de l eau L image vid o est cadr e par un autre que celui qu elle enregistre m me si par l interm diaire des cadreurs du r gisseur et des pertinences d enregistrement retenues dans la pr pa ration le Sujet enregistr a pu participer la d finition des plans des objectifs d s enregistrables La cam ra il faut le rappeler sans cesse contre les mirages renaissants de l objectivit et de l exhaustivit ne peut tout enregistrer elle est partielle et partiale On n en aura pleinement conscience que lorsqu on se sera exerc lon guement rep rer ses limites jouer avec les plans gros et larges mentir vrai 15 en images comme on peut le faire avec les mots Si l entr e en m moire vid o est s lective la restitu tion pose elle des probl mes de d codage de lecture de construction de sens Quan
31. pose une Structure se d gage on acc l re et on saute aux passages consid r s comme importants La lecture textuelle applique la bande vid o un certain nombre de techniques emprunt es la linguisti que Structurale et la critique litt raire dite textuelle On prend la bande vid o comme un message en soi ind pendamment de son contexte On la constitue en r f rant commun du groupe lecteur en excluant autant que faire se peut le renvoi la situation dont la bande est la trace C est dire qu proprement parler on ne la traite plus en feed back d une situation mais en document autonome sur lequel il s agit de produire du sens de faire sens ensemble en refusant les lectures subjectives et les lec tures a priori interpr tatives au profit des structures et des rythmes internes des ensembles et des sous ensem bles au profit de la textualit C est une des lectures possibles d une bande qui n a pas t enregistr e dans le groupe Hors de ce traite ment une bande trang re 18 le reste et elle ne circule pas moins de montage et de commentaire qui l inscrit dans un contexte et en fait un message structur La lecture interactioniste 19 emprunte la pr c dente Elle se place r solument au niveau de la fonction nalit et pas celui de l intentionnalit Son objectif n est pas non plus d analyser le v cu des enregistr s leurs intentions et motivations mais en prenant
32. rs souligne bien l ambigu t du statut de la bande entre r f rent objectif qui d partage et document d importance qu on consulte Le plus souvent en fait le retour la bande permet de d passer l antagonisme apparent et la recherche de la confirmation en faveur d un approfondissement d une relance de la probl matique d une relativisation des posi tions Le document alors fait bien fonction de r f rent fonction de r alit en ce qu il renvoie ia complexit et contrebat les simplifications et parti pris de la m moire subjective La lecture p riodisation d marre comme une lecture int grale et se termine par une lecture recours Son objectif est travers un d filement qu on arr te la demande de chacun de chercher les articulations de ce Corpus enregistr de structurer en message ce qui n est qu un document brut de constituer du sens et des articu lations de sens dans une suite de signifiants iconiques Il s agit bien de parcours interpr tatifs d mission et de v rification d hypoth ses de rep rage ou de souligne ment de moments cl s Travait collectif ou lecture dirig e par un conducteur d analyse il est souhait que ce sens sorte de la bande et de son visionnement sans principes pr alables et sans a priori Le groupe apr s avoir t acteur ou spectateur d construit son action travers un document trace Quand apr s une digestion lente et exhaustive des d buts du document un sens se pro
33. s d opposi tion entre autoscopie et h t roscopie le prestataire visionnera sa prestation en m me temps que les autres membres du groupe au sein du groupe ni entre auto scopie individuelle et autoscopie de groupe puisqu il y aura des enregistrements d individus et des enregistre ments de petits groupes L avantage de cette situation n est pas seulement d carter le nombrilisme individuel ou le voyeurisme col lectif elle correspond en fait la situation fondamentale d laboration de l image de soi d abord et de l image professionnelle n cessairement 33 Dans sa gen se l image de soi est pour l enfant image unifiante de son corps et de son moi mais elle est aussi image de soi pour autrui construite par autrui sa m re particuli rement et pour autrui I en reste ainsi pour l adulte Si l image vid o n est pas m diatis e par un tiers elle n a pas de sens ou peu de sens Si Ce tiers est seulement un technicien un spectateur individuel ou collectif voire un juge ext rieur la m diation est angois sante traumatisante II y a effraction voire viol et risque de d gradation ou de durcissement Quand la r ciprocit de la m diation est possible quand les r les tournent et qu on est successivement partenaire et observateur der ri re et devant la cam ra on diminue les risques conjoints d exhibitionnisme et de voyeurisme on offre la possibilit d un regard solidaire d un appui et d une aide de gr
34. sfait du drame existentiel Quand l cart est trop grand et prend des dimensions pathologiques tes d fenses et les refus devant la vid o les blocages apr s le visionnement manent de cette diff rence redout e ou entrevue C est qu il y a alors risque de d tiaison de l image de soi de rupture d unit et d identit par ta m diation de dispositifs L cueil qui guette l utilisation de la vid o en forma tion est double l autoscopie pure et nue Dans le dispositif O on plante le form devant une cam ra qui transmet son image un r cepteur plac c t de ia cam ra la diffusion et le retour d image sont imm diats L exercice n est pas inutile et peut durer aussi longtemps que celui du jeune enfant qui se fait des grimaces dans la glace c est effectivement une activit de jeu avec sa propre image qui vaut ce que valent les activit s ludiques sans jouets et sans partenaire on se lasse vite 8 De plus le jeu n est pas innocent s il peut tre exploration investi gation de l image de soi hors contexte d branch e de toute activit il peut comporter une sorte de fixation aveugle presque sans d calage sa propre image une fascination nombriliste un mirage solipsiste 9 L illu sion du p dagogue est ici que l outil vid o agit par lui m me suffit lui seul et que c est au form se d brouiller avec l image qu on le met en situation de recevoir 10
35. sonne peut se regarder lui m me agir parler ensei gner Se peut il cependant que cette image professionnelle de soi ce reflet de l activit adulte et sociale n aient rien voir soient totalement ind pendants de limage origi nale de soi de limage personnelle et de ses avatars dans l histoire de l individu L usage dominant aujour d hui de la quincaillerie vid o le laisserait penser dans la mesure o l objectif le plus souvent recherch est de pure forme et concerne l apparence physique les dents de F Mitterrand la coiffure de M Rocard la conformi sation un mod le social voulu par l acteur la gravit de J Chaban Delmas en 1974 ou privil gi par les r cepteurs Le travail sur l image professionnelle entre alors dans une strat gie de marketing et consiste en une optimisation de l offre par rapport la demande Cela peut ailer du simple am nagement de l image des dents ou des cheveux formel en effet pour l essentiel une 31 tentative de pure fabrication ou de remodelage quasi total de l attitude de l image du caract re ou de ia personnalit en passant par un dressage cathodi que 3 des r flexes conditionnants le sourire attrape clients ou au contraire le s rieux Cet usage d magogique ou mercantile de la vid o conformation ou vid o d formation pour superficiel factice et formel qu il apparaisse n en met pas moins en vidence une
36. spositif refusait de soumettre observation enregistre ment et analyse sa propre prestation sa propre anima tion on ne peut pas souhaiter l implication des form s sans s impliquer soi m me on ne peut pas souhaiter la prise en main par les form s du dispositif sans leur donner acc s aux cl s et au fonctionnement de la cl principale qu est l animation du dispositif et l analyse qu elle permet Apr s plusieurs analyses de prestation analyses au d part men es par le formateur seule une analyse de l analyse c est dire une lecture analytique de l enregistrement d une analyse et donc de la prestation propre du formateur peut permettre aux form s de s ini tier la conduite de l analyse de s y lancer et d accepter d y tre contr l s Le second indice tient au dispositif lui m me sa constitution Dans une structure de micro enseignement classique le formateur conforme le form un mod le canonique programm pour tre performant et n a pas faire lui m me la d monstration de ce mod le Dans un dispositif d autoscopie s il n est pas r duit un t te t te solitaire l intervention du formateur peut tre tr s vari e et aller du jugement brutal l assistance clinique et psychoth rapique Dans une structure de type LP il y a certes un mod le plus ou moins canonique bas sur une situation p dagogique am nag e un essai et une reprise suivis d une analyse mettant e
37. te interro gation peuvent tre r pertori s provisoirement de la fa on suivante L effet de conformisme conduit d une image artifi cielle une attitude artificielle C est un jeu de dupes la r ponse du berger la berg re L effet de renforcement est double direction renforcement des d fenses de l image id ale du mur de b ton s opposant au regard critique ou d veloppement de virtualit s affermissement confortation de traits posi tifs 34 L effet de distance de d doublement provisoire ouvre la possibilit d un travail d une perlaboration lente et longue d un faire avec L effet choc le coup de miroir dans ia gueule 14 entra ne la fuite et le blocage L effet placebo la vid o n a pas d action en soi I suffit de brancher la cam ra et de savoir qu elle va enre gistrer pour qu elle agisse sur les participants m me si elle ne fonctionne pas Comme tout leurre elle provoque des effets et qui vont dans le sens de l analyse et de l analyse m liorative puisqu on le dit li M MOIRE La vid o est un miroir qui enregistre l image qu on lui offre mais un miroir m moire un miroir qui peut r gur giter les images volont ponctuellement avec arr t sur telle image ou dans ia continuit du flux iconique La m moire humaine op re un tri norme imm diat et progressif Elle enregistre engramme mais aussi et Surt
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