L`œuvre de Richard Millet au regard de la mythocritique
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1. appuie sur la perspective par laquelle le protagoniste per oit le labyrinthe Il existe trois perspectives et chaque roman de la trilogie on peut attribuer une dominante Le motif du labyrinthe sert donc de ciment pour le cycle Avant d aborder le motif du labyrinthe dans la trilogie il est n cessaire de trouver les l ments mythiques dans les romans Pour ce faire nous suivons les trois tapes de la m thode de P Brunel La m thode tr s efficace dans le traitement des uvres satur es par le mythe se heurte pourtant des limites si les motifs mythiques apparaissent implicitement Et si la strat gie de l incorporation 106 TH SES des myth mes chez Millet volue il est important que nous commencions par le cas le plus simple savoir Lauve le pur o tous les motifs mergents sont bien identifiables Le deuxi me roman L Amour des trois s urs Piale satur par le mythe est beaucoup plus d licat parce qu y mergent aussi des motifs qui mettent les lecteurs sur de fausses pistes Finalement le premier roman de la trilogie est le plus complexe Tout ce qui rel ve du mythe est cach et ambigu Dans le dernier chapitre nous expliquons les cons quences que le choix de diverses m thodes d analyse peut engendrer tout en montrant leur impact sur l interpr tation des textes de Richard Millet Nous essayons aussi de saisir la fonction des l ments mythiques dans le texte litt raire et leur valeur esth ti2. femmes laides 2005 s impose Le roman Ma Vie parmi les ombres ach ve le cycle et nous l interpr tons comme un roman mode d emploi Peu apr s en 2007 Millet publie D voration o se retrouvent encore des motifs mythiques ou archa ques mais l auteur semble rompre avec Siom La narratrice qui d vore l crivain est n e Siom village o elle n avait jamais mis les pieds et o il ne m emm nerait pas ayant rompu avec tout a ne parlant plus de ce qu il avait t M me souvent les autres narrateurs d clarent que les apparences sont trompeuses il ne reste d sormais qu croire le personnage qui est une autoprojection subs quente de l auteur L analyse des six romans du cycle siomois constitue la partie centrale de notre th se Elle est subdivis e en six sous chapitres Nous recourons la terminologie tablie par Pierre Brunel et Andr Siganos tout en nous r servant le droit de la modifier et d ajouter d autres notions th oriques Nous y sommes autoris s par une remarque de Pierre Brunel qui dit que sa mythocritique n est ni une introduction ni un manifeste Sa recherche devrait tre une aventure d pourvue de tout dogmatisme Chaque outil th orique ouvre d autres possibilit s de s interroger sur de nouveaux aspects de l uvre Nous adoptons la terminologie d Umberto Eco pour les consid rations sur la typologie des lecteurs et nous nous servons aussi de sa
3. tre consid r s comme esth tiquement sup rieurs L enrichissement des romans par des occurrences explicites du mythe dans le cycle siomois peut avoir plusieurs causes Qu il s agisse de l auteur qui se rend progressivement compte de la port e mythique de son uvre o qu il s agisse d un proc d conscient par lequel Millet initie son lecteur le lecteur na f meurt pour rena tre comme lecteur critique capable de d chiffrer la port e du mythe dans les romans d autant plus que la motivation mythique devient l un des principes d organisation de l uvre 107 CHO DES TUDES ROMANES Revue semestrielle de linguistique et litt ratures romanes Publi par l Institut d tudes romanes de la Facult des Lettres de l Universit de Boh me du Sud esk Bud jovice ISSN 1801 0865 Print 1804 8358 Online L article qui pr c de a t t l charg partir du site officiel de la revue WWW 0er cz Num ro du volume Vol VII Num 2 2011 Indications relatives au volume th matique Titre M tamorphoses du texte
4. TH SES Titre L UVRE DE RICHARD MILLET AU REGARD DE LA MYTHOCRITIQUE Auteur J n Drengubiak Directrice de th se doc PhDr Zuzana Malinovsk Salamonov CSc Universit de Pre ov Co directrice de th se prof Sylviane Coyault Dublanchet PhD Universit Blaise Pascal Clermont Ferrand Rapporteurs Prof Michel Quereuil PhD Universit Blaise Pascal Clermont Ferrand Prof PhDr Stefan Povchani CSc Universit des Sciences conomiques Bratislava doc PhDr Jana Truhl ov PhD Universit Comenius Bratislava Lieu de la soutenance Universit de Pre ov Pre ov Slovaquie Date de la soutenance 22 septembre 2009 Notre recherche porte sur l uvre de Richard Millet Son m morable recueil d essais intitul Le Sentiment de la Langue paru en 1992 lui assure une place incontestable parmi les grands crivains contemporains fran ais Malgr la renomm e de l auteur les critiques litt raires restent traditionnellement discrets au sujet des crivains vivants Nous pr sentons cet auteur contemporain mais aussi des approches critiques d origine fran aise inconnues en Slovaquie Nous abordons l uvre de Richard Millet sous un angle mythocritique Ce terme est employ pour la premi re fois dans les ann es 70 par Gilbert Durand mais il s est g n ralis plus tard engendrant une v ritable cole de critique Nous avons choisi la mythocritique comme point de d part de notre recherche
5. d finition des mondes fictifs Nous montrons en m me temps le processus de mythisation tel que le d crit Mircea Eliade A Nothrop Frye nous empruntons la classification de diff rents types de langues Nous d ployons aussi la conception de la sym trie chez Frye parce que c est elle qui d crit le mieux la forme du mythe La pertinence de la sym trie est ensuite v rifi e par le sch ma quinaire de Greimas que nous visualisons graphiquement Les trois premiers sous chapitres sont destin s l analyse des trois uvres que Millet a ajout es plus tard la trilogie Nous y abordons les probl mes partiels dans le roman Le Renard dans le nom nous examinons les rapports entre la structure de l histoire mythique et la composition du monde romanesque dans Le Go t des femmes laides nous nous effor ons de montrer le caract re particulier de la langue du mythe et ses implications pour la litt rature Le roman Ma Vie parmi les ombres occupe une place minente dans le cycle gr ce son statut de roman mode d emploi Ici Millet porte son comble l exploitation des motifs mythiques qui deviennent de plus en plus explicites Il semble que Millet essaie d y r unir tous les romans et r cits portant sur Siom Millet utilise le motif du labyrinthe que nous consid rons comme la cl de vo te de notre analyse de la trilogie La conception du labyrinthe dans l approche siganosienne de l criture archa que s
6. non seulement en raison de la saturation des l ments mythiques dans l uvre de Richard Millet mais aussi pour l int r t que les critiques litt raires slovaques accordent au mythe aujourd hui Dans la premi re partie de notre th se nous pr sentons les uvres th oriques d origine fran aise Nous consid rerons l volution des approches th oriques dans le contexte historique Si l influence de Roland Barthes et de Claude L vi Strauss est d favorable l gard du mythe litt raire nous essayons de retracer la r habilitation du mythe dans la litt rature par Philippe Sellier Le mythe comme source d inspiration et partie int grante de la litt rature regagne finalement sa vigueur avec les th ories de Pierre Brunel et d Andr Siganos De surcro t nous modifions les approches existantes Nous largissons ainsi la conception siganosienne du labyrinthe La notion de labyrinthe nous semble extr mement productive parce que le motif r appara t dans des cultures constitu es ind pendamment Apr s la partie th orique nous pr sentons la biographie et l uvre de Richard Millet Nous avons choisi pour les besoins de notre analyse six romans du cycle siomois dont chacun retrace l histoire d une famille Le choix de La Gloire des Pythre 1995 L Amour des trois s urs Piale 1997 Lauve le Pur 2000 Le Renard dans le nom 2003 Ma Vie parmi les ombres 2003 et Le Go t des 105 TH SES
7. que Dans la conclusion nous constatons que tandis que la fr quence des traits caract ristiques du mythe litt raire reste constante dans tous les romans analys s les traits du mythe ethno religieux disparaissent progressivement La mythisation gr ce aux motifs de la nature la passivit du texte et le narrateur collectif diminuent proportionnellement l augmentation de l occurrence explicite des motifs mythiques Il en d coule que les traits du mythe ethno religieux sont plus prononc s dans les textes qui ne manifestent pas ouvertement leur motivation mythique Lorsqu un texte est conscient de sa dimension mythique il ne s agit que d un mythe litt raire Outre le fait que la variabilit des perspectives propos es dans le cycle assure son objectivit chaque lecteur peut choisir sa perspective pr f r e Le lecteur critique s miotique trouvera que les premiers romans du cycle sont les plus stimulants Dans La Gloire des Pythre Millet semble ne pas envisager la dimension mythique tandis qu elle est la plus profonde de toute son uvre Contrairement au lecteur critique le lecteur na f s mantique se contentera de chercher la motivation mythique dans les uvres ult rieures qui sont de plus en plus explicites Cependant la simplicit des romans n est pas n cessairement un d faut rappelons que plusieurs perspectives signifient plus d objectivit bien que dans la r ception ces textes puissent
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