Home

Télécharger - Odéon, théâtre de l`Europe

1. WILLIAM SHAKESPEARE THOMAS JOLLY HENRY VI LES COULISSES DE LEXPLOIT MARIVAUX LUC BONDY LES FAUSSES CONFIDENCES tre N 15 LE JEU DE LAMOUR ET DU MARIAGE FERENC MOLN R JEAN BELLORINI LILIOM LE TH TRE EST UNE ARME DOUCE sommaire p 2 QUAND ON S EN PREND A L ART p 3a5 LES COULISSES DE LEXPLOIT HENRY VI William Shakespeare Thomas Jolly p 648 LE JEU DE L AMOUR ET DU MARIAGE LES FAUSSES CONFIDENCES Marivaux Luc Bondy p 9 12 N LES BIBLIOTH QUES D 0 30 MON BORGES ISABELLA ROSSELLINI Bestiaire d amour CONCERT LISA SIMONE l vidence Lisa est la fille de p 13 15_ LE THEATRE EST UNE ARME DOUCE LILIOM Ferenc Moln r Jean Bellorini p 16 et 17 ADOLESCENCE ET TERRITOIRE S JOUER LA FICTION CONTRE LA FIXATION p 18 N LE BAL FETE SES CINQ ANS AVANTAGES ABONN S Invitations et tarifs pr f rentiels p 19 ACHETER ET RESERVER SES PLACES p 20 LANCEMENT DE SAISON 2015 2016 SOUTENEZ LA CR ATION THEATRALE LE CERCLE DE L OD ON SUIVEZ NOUS Twitter TheatreOdeon HenryVI Faussesconfidences Liliom HBibliodeon Facebook Od on Th tre de l Europe Retrouvez la lettre et son contenu augment entretiens sons vid os sur theatre odeon eu le magazine Quand on s en prend l art par Luc Bondy Le 18 d cembre 2014 M Laurent Fabius ministre des Relations ext rieures a promu Luc Bondy au
2. Spectacles Th tre de l Od on 6 Ateliers Berthier 17 s rie 1 s rie2 s rie3 s rie 4 Henry VI Cycles 1 et 2 Liliom Contacts Plej if Groupe d adultes amis association ein tari 38 26 16 12 60 34 comit d entreprise Moins de 28 ans tudiant b n ficiaire du RSA 01 44 85 40 37 Public en situation de handicap 19 13 8 6 30 17 collectivitesOtheatre odeon fr Demandeur d emploi 20 16 10 6 40 20 Public de l enseignement l ve d cole de th tre 2h avant la repr sentation 6 6 6 6 20 6 01 44 85 40 39 41 18 l enseignement theatre odeon fr Lever de rideau 2h avant la repr sentation 6 gt T Public de proximit des Ateliers Berthier Pass 17 dates sp cifiques SE 17 Justificatif indispensable lors du retrait des places Liliom 31 mai 15h 3 juin 20h 11 juin 20h Les Biblioth ques de l Od on Th tre de l Od on 6 public du champ social et public en situation de handicap 01 44 85 40 47 alice herve theatre odeon fr Tarifs exceptionnels Bestiaire d amour Lisa Simone Plein tarif uniquement Carte Les Biblioth ques de l Od on Grande salle Roger Blin s rie 1 s rie 2 s rie3 s rie 4 Carte 10 entr es 50 Plein tarif 10 6 38 26 16 12 l exception de Bestiaire d amour Carte les Biblioth ques de POd on 28 19 12 6 me
3. 31 janvier Berthier 17 29 janvier 1 mars 7 avril 3 mai Od on 6 4 mars 2 avril Berthier 17 11 29 mars Od on 6 2 17 mai Berthier 17 15 mai 27 juin Od on 6 28 mai 28 juin Berthier 17 octobre 2014 juin 2015
4. O Pascal Victor assassinats de janvier Mais c est vrai que la violence de Liliom et celle du fils de notre temps r sonnent avec notre poque Liliom tombe dans la d linquance et finit par se d truire Le h ros de Horv th est un enfant perdu qui croit trouver le sens de la vie et sa place dans le monde en rev tant un uniforme pour servir une cause et qui se rend compte trop tard que cette cause est abjecte Dans les deux cas les auteurs nous font tou cher du doigt des vies dans l impasse Ces vies beaucoup de jeunes dansle public les reconnaissent Pourtant je n ai pas l intention de leur tendre un miroir C est m me plut t le contraire j ai toujours peur d tre trop dans le reflet de la situation Je veux bien pro poser un miroir mais pas un miroir direct La r alit sociale n a pas a nous imposer quoi que ce soit Quels principes devraient donc guider votre programmation au TGP J ai l impression qu il faut raconter des histoires J prouve le besoin si tant est que je refl te quelque chose d tre ou de redevenir le reflet d une reconstruction la fois sens e et sensible Et donc dans mes choix de textes si je prends deux de mes cr a tions pr c dentes comme p les entre lesquels je circule je me sens en ce moment plus loign du p le rabe laisien et plus proche du p le hugo lien Pourtant nous sommes dans suite page suivante 14 Liliom pue e une situation c
5. Sc ne nationale vreux Louviers Festival d Avignon TNT Th tre National de Toulouse Midi Pyr n es TAP Th tre Auditorium de Poitiers Quai des Arts Argentan dans le cadre des Relais Culturels R gionaux Th tre d Arras Sc ne conventionn e musique et th tre Centre Dramatique National de Haute Normandie Petit Quevilly Rouen Mont Saint Aignan avec le soutien du Minist re de la Culture et de la Communication et de ODIA Normandie Office de Diffusion et d Information Artistique de Normandie La Piccola Familia est conventionn e par la DRAC Haute Normandie la r gion Haute Normandie la ville de Rouen et soutenue par le d partement de Seine Maritime Cycle 1 17 janvier 2012 au Trident Scene nationale de Cherbourg Octeville Episode 3 7 novembre 2013 au TNB Th tre National de Bretagne Rennes Int grale 21 juillet 2014 a la Fabrica Festival d Avignon LES FAUSSES CONFIDENCES Un classique est une uvre qui se laisse revoir en continuant nous tonner Une com die est une pi ce dont on sait qu elle finira bien Et Les Fausses Confidences est une grande com die classique C est une com die nous savons bien que Dorante va pouser Araminte C est un classique nous n en revenons toujours pas qu il y parvienne Et quand le plaisir des retrouvailles avec l un des plus subtils dramaturges de l amour se double de celui que donne une telle distribution quand les
6. brent la n cessit d une forme pour dire le chaos du monde pour reprendre la belle formule du cin aste iranien Abbas Kiarostami Mark Lewis que nous exposons en ce moment en donne un bon exemple Il choisit un plan fixe ou un mouvement minimal sans coupe et sans montage Il proc de par pr l vement d un fragment de r el avec un minimum d intervention Sa forme consiste laisser un temps long se d ployer et nous forcer concentrer notre attention sur les micro gestes du quotidien Nous attachons beaucoup d importance nos programmes pour les jeunes Parmiles jeunes de 16 17 ans qui habitent en banlieue et qui parti cipent nos programmes une grande majorit n est jamais venue Paris Ils se sentent exclus et pensent qu ils n ont pas les codes Pour d passer cela nous proposons La Fabrique du Regard pour former des regardeurs citoyens Soit cinq programmes du trimestre l ann e enti re pour 2000 jeunes de 6 18 ans dans 66 tablissements Ces programmes cr atifs leur permettent de reprendre pied et de s inscrire dans un territoire commun une histoire commune L ducation l image n est pas une fin en soi L image est un moyen Par elle on essaie de dire Vous appartenez un espace commun et votre expression de cette appartenance a un sens Propos recueillis par Daniel Loayza Paris 6 f vrier 2015 RE i y i _ E al ar y k AA mms RE l Le e pa mE DAPR O Alexandre Schl
7. et la beaut qui l entoure depuis sa naissance dans une petite ville au bord de la mer de Barents au nord de la Russie nouvelodeon com Se Monde 2 T2015S AIRFRA 8 Les Fausses Confidences Isabelle Huppert et Yves Jacques Pascal Victor photo de r p tition Une invisible fluidit Luc Bondy vu par Dani le Thompson J aurais voulu pouvoir assister quelques r p titions des Fausses Confidences un spectacle que j avais trouv particuli rement r ussi J adore voir Luc r p ter C est presque ce qui me passionne le plus assister des r p titions puis lais ser passer un peu de temps et reve nir voir le r sultat du travail On voit les choses se transformer jusqu un moment parfait qu on voudrait pou voir figer puis a se red glingue parce que ce sont des r p titions et qu il faut que a reste en mouve ment et finalement quand on voit le r sultat on comprend apr s coup pourquoi Luc tenait tant ce que a bouge encore c est qu il avait d j la vision de ce qui se passerait plus tard Quand Luc r p te et qu il est content d une trouvaille il se retourne vers les autres personnes pr sentes dans la salle et il leur sourit avec son regard bleu comme pour les prendre t moin de ce qui vient de se pas ser et leur dire alors vous avez vu c est formidable hein ce qu ils font l haut Il y a chez lui un m lange presque enfantin de fiert et d admi ration devant le
8. Il Henry IV premi re partie Henry IV deuxi me partie Henry V T J Ah je r verais de voir a avant de mourir Peut tre pas de le faire parce que quand m me Mais bon l chelle d une ville par exemple tous ces rois d Angleterre quel beau parcours ce serait Et quel r ve de th tre Propos recueillis par Daniel Loayza et Val rie Six Paris 23 25 f vrier 2015 Nicolas Joubard HENRY VI LES S RIES T L VIS ES Cl ment Combes pourquoi s int resser aujourd hui aux amateurs de s ries t l vis es Pensez vous que les pratiques aient beaucoup volu Elles ont connu des changements notables ces derni res ann es en France en particulier avec les ser vices offerts par le num rique le streaming la vid o la demande en plus du dvd et sans parler du t l chargement illicite Le support le m dia ont une place tr s importante dans notre rapport aux uvres Il y a l gitimation des s ries alors m me qu elles deviennent des contenus audiovisuels part enti re c est a dire alors m me qu on peut les extraire de la grille t l visuelle tra ditionnelle du flux t l visuel N an moins la s rie de qualit n est pas une nouveaut d s les d buts de la t l vision et la faveur de l objectif de d mocratisation cultu relle qui caract rise la France d apr s guerre certaines s ries avaient beaucoup d ambition On n h sitai
9. Voyages en litt rature Michel Strogoff 18h jeu 14 Henry VI 14h ven 15 Les Fausses Confidences 20h sam 16 Les Fausses Confidences 20h Henry VI 14h dim 17 Les Fausses Confidences 15h Henry VI 14h lun 18 XXI Sc ne Lancelot Hamelin et Philippe Malone 18h Exils Jorge Luis Borges Hugo Santiago 20h mar 19 Les Fausses Confidences 20h mer 20 Les Fausses Confidences 20h jeu 21 Les Fausses Confidences 20h ven 22 Les Fausses Confidences 20h Adolescence et territoire s 20h sam 23 Les Fausses Confidences 20h Adolescence et territoire s 20h dim 24 Les Fausses Confidences 15h lun 25 mar 26 Les Fausses Confidences 20h mer 27 Les Fausses Confidences 20h jeu 28 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h ven 29 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h sam 30 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h Politique de la pens e Marx comment tre mat rialiste 15h Les petits Platons Diog ne l Homme Chien 15h dim 31 Les Fausses Confidences 15h Liliom 15h JUIN Les Biblioth ques de l Od on 6 Od on 6 Berthier 17 Grande salle salon Roger Blin studio G mier lun 1 Concert Lisa Simone 20h30 mar 2 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h mer 3 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h jeu 4 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h ven 5 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h sam 6 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h dim 7 Les Fausses Confidences 15h Lil
10. d autres plus tragiques Il crit une poque o il n a pas un public assis aussi docile et silencieux qu il l est depuis la fin du XIX si cle Henry VI se jouait dans des salles bruyantes et r actives Shakespeare devait donc avoir les m mes pr oc cupations que le cr ateur d une s rie qui sait par exemple que le spectateur pr pare en m me temps son diner qu il discute avec son conjoint ou surfe sur internet Il y a des astuces sc naris tiques par exemple on mise sur le son plut t que sur l image De ce point de vue oui les s ries reprennent en par tie les codes de Shakespeare Thomas Jolly a raison L inverse mettre des codes de s rie dans le th tre ne fonc tionnerait peut tre pas Le fan de s rie qui partage son plaisir sur les r seaux serait un amateur de Shakespeare qui s ignore alors Peut tre La t l vision va peut tre s emparer de Shakespeare La BBC le fait d j avec la s rie des pi ces historiques de Shakespeare qu elle a enregistr e sous le titre The Hollow Crown et ca marche tr s fort S rement Pour revenir au partage de l motion en commun qu on a au th tre il y a aussi de plus en plus d v ne ments qui sont organis s autour des s ries en g n ral dans des cin mas les s riphiles se d pla ant pour regar der ensemble un certain nombre d pi sodes par exemple 24h chrono toute une nuit C est du binge watching orga nis a se r pand
11. de 18 heures se compose de deux cycles de 9 heures sur deux dates Entractes et pauses repas sont pr vus sur chaque cycle Pour vous restaurer Uniquement sur r servation une formule 14 est propos e pour la pause repas d 1h30 entr e plat dessert boisson non comprise Cycle 1 18h 19h30 Cycle 2 17h30 19h R servation imp rative de votre plateau repas d s le 25 mars theatre odeon eu 01 44 85 40 40 D autres modes de restauration vous seront propos s le bar des Ateliers Berthier sandwichs boissons un Food Truck install devant le b timent sp cialit s asiatiques CYCLE 1 9h les 2 8 9 16 mai pisode 1 4h La Course de Mars 1h45 14h 15h45 entracte 30 min 15h45 16h15 Le Festin de Mort 1h45 16h15 18h PAUSE REPAS 1h30 18h 19h30 Episode 2 3h30 Le Carrousel de la Fortune 1h45 19h30 21h15 entracte 30 min 21h15 21h45 La Plainte de la Mandragore 1h15 21h45 23h CYCLE 2 9h les 3 10 14 17 mai pisode 3 3h30 La Contagion des T n bres 2h 14h 16h entracte 30 min 16h 16h30 La Dent de la vip re 1h 16h30 17h30 PAUSE REPAS 1h30 17h30 19h Episode 4 4h Le Pourpre du Sang 2h 19h 21h entracte 30 min 21h 21h30 L Hiver du D plaisir 1h30 21h30 23h Un bracelet sera remis au d but de chaque cycle aux spectateurs pour faciliter le retour en salle apres les pauses Certains fans de s ries
12. de s exprimer et de se lib rer Au del de ce projet de cr ation accrochent Cette tranget l n est pas forc ment inqui tante il suffit qu il y ait d placement du rapport au r el Une modification de la situation du corps dans l espace peut d ja d clencher une exp rience Mais ce qui est int ressant dans Adolescence et territoire s c est que le th tre qui est d j un lieu h t rotopique se soit lui m me d plac dans certains espaces urbains et que ces espaces se soient th tralis s Le programme circuleeneffetentre Paris Clichy Saint Ouen Saint Denis pour engager les adolescents se construire une autre cartographie plut t que d tre confirm s en un lieu bien connu Ce n est donc pas seulement leur situa tion mais celle du th tre lui m me qui est modifi e elle aussi et cela sur plu sieurs registres La fiction pour moi est quelque chose qui se structure toujours ainsi sur une stratification de diff rentes couches d exp rience Et parmi elles le corps Il faut qu il y ait inscription cor porelle dans un r el qu on puisse recon na tre au sens exploratoire du terme Vousavezparl toutal heure d engendrer des exp riences partir de singularit s L une des particularit s d Adolescence et territoire s c est que le groupe d adoles cents tout en constituant un collectif ne cesse cependant jamais d tre compos d individus singuliers Pouvez vous rev
13. enthousiasme cette excitation la nous ont encourag s pendant les quatre ans de cr ation Dix huit heures de spectacle c est une performance sportive Comment fait on pour tenir le choc Flora Diguet Ca d pend des r les et des temp raments Avec Jeanne d Arc j ai une entr e en mati re tres physique d s le d but Je dois donc tre tr s aff t e Comme j ai un tem p rament sportif je me pr pare en fai sant du footing Pour le jour J j ai un programme tr s pr cis du pilates un chauffement sp cifique pour la voix mis au point avec une orthophoniste Et pendant les repr sentations F D Il faut respecter une organisation logistique tr s concr te On n a pas le temps de remonter en loges Au loin tain cour et jardin on a d brico ler des mini loges on les appelle des cases avec du scotch de gaffeur et nos noms Chacun a sa chaise son portant pour les v tements parce qu il y a beaucoup de changements rapides Une loge commune de maquillage se trouve pr s du plateau pour les rac cords minut s Nous passons tous par plusieurs personnages grands ou petits il faut se faire une autre figure Moi je suis Jeanne d Arc mais c t d elle je suis charg e d une vingtaine de personnages et de silhouettes Jeanne la sorci re la p titionnaire le page la fille de joie Holland l Estafette mes sag re d York En fait je ne sais plus combien exactement Sans parler de
14. grade d officier de la L gion d Honneur cette occasion le directeur de l Od on Th tre de l Europe a prononc quelques mots sur une question qui lui tient particuli rement c ur la culture ce besoin d tre humain Ci dessous un extrait de son allocution Aujourd hui au fond il y a plus d un th tre de l Europe Paris est devenu un grand centre th tral europ en Je pense au Th tre de la Ville je pense la Colline je pense Nanterre j en passe et j en oublie Bien s r tout le th tre de France ne se fait pas Paris et tout le th tre europ en ne se fait pas en France Mais c est une question d attitude un certain esprit une mani re de produire des signes esth tiques et thiques Chaque th tre essaie de communiquer sa mani re une cer taine conception de notre art La Colline privil gie le th tre contem porain et fait d couvrir les nouveaux auteurs d aujourd hui et de demain Le Th tre de la Ville privil gie la diver sit et son registre va de la danse aux projets qu on appelle aujourd hui cross over Et l Od on dans l esprit de Strehler essaie de d fendre un th tre d art une certaine id e des grands textes et de la mise en sc ne qui est aussi une certaine id e de l unit culturelle de notre continent Bref quand on vit a Paris on ne dirait pas que le th tre connaisse une grande crise Car quand on consid re les formes du th tre actuel les
15. m me ils l affichent chez Shakespeare c est York contre Lancaster dans la s rie c est Stark contre Lannister Mais il ne faut pas inverser le rap port Beaucoup de gens ont fait le lien entre Henry VI et les s ries mais l ont fait l envers On a souvent dit que j ai mont les trois Henry comme une s rie Je ne suis pas d accord Ce sont les s ries qui reproduisent les sch mas narratifs qu on trouve chez Shakespeare J ai plac les entractes aux moments pr vus par le drama turge Bien s r je suis d une g n ra tion o la conduite du r cit le sens du rythme la mani re de poser une attente la fin d un acte pour main tenir la tension pendant l entracte ont certainement t faconn s par l criture s rielle Mais cette criture Shakespeare la pratiquait d j et ce sont les sc naristes anglo saxons qui se sont mis son cole ce n est pas moi qui me suis mis la leur D ailleurs vous aviez commenc votre travail sur Henry VI avant T J Oui Merci de le dire On a atta qu le projet en 2010 alors que Game of Thrones n est arriv en France qu en 2012 Et depuis on n arr te pas de me dire Ah tu devrais voir Game of Thrones ca ressemble trop Henry VI ce qui fait que justement j ai vit d aller y voir Et a ce jour je n en ai toujours rien vu Quelle suite donner a cet Henry VI Le public d Avignon scandait Richard III Et pourquoi pas Richard
16. par le Collectif In Vitro Le Collectif In Vitro va travailler avec le groupe l improvisation Je trouve incroyable de les voir travailler par le biais de cette m thode J ai beau coup d admiration pour les gens qui prennent des risques se ques tionnent explorent des terrains inconnus C est mes yeux un v ri table d fi et pour le Collectif et pour chacun d eux Le projet de documentaire r alis par Yannick Muller avec la soci t de pro duction Ketchup Mayonnaise nous semble tre un outil suppl mentaire et pr cieux qui enrichit et aborde le projet sous un angle diff rent et laisse la parole aux jeunes la parole sur sc ne la parole dans le blog la parole par l image Nous souhaitons enfin mettre en valeur les projets que nous soutenons gr ce la r alisation de pastilles audiovisuelles de quelques minutes produites par OffTV soci t de production de Vivendi quirendent visibles concr tement ces projets captation des ateliers repr sen tations interviews des jeunes des artistes Propos recueillis par Alice Herv et Pauline Rouer Paris mars 2015 COLLECTIF IN VITRO Julie Deliquet Gwendal Anglade Julie Jacovella cr ation collective avec Kenza Acherchour Walid Addad Wadid Bourhlem Alhana Demoulin Katia Devillers Juliette Gauthier Marius Gouttes Iris Hubert Selim Kerrou Clarisse Landeau Emma Laufer Marine Lefevre Iris Madeline Lauranne Marfaing Sophie Osmond Marin
17. qu il y a de plus utile La culture est a la fois inutile et indispensable La culture est intangible et elle nous fait ce que nous sommes Gr ce elle nous savons que nous avons exist nous sentons que nous sommes et ce que nous sommes Gr ce elle je pense l avenir Elle relie mon temps celui de mes semblables vivants et morts Elle me parle de langage de communication de silence aussi La culture est aussi vitale pour nous que l air que nous respirons Sans elle nous touffons nous sommes aveugles Ce magnifique pays dont m me les paysages sont des uvres d art C est la culture de la France qui attire tant de visiteurs dans ce magnifique pays dont m me les paysages sont des uvres d art Ce sont les traces de la cr ativit de ses artistes de ses peintres de ses po tes de ses pen seurs qui font de la France un pays d une telle richesse La cr ation ce besoin d expression qui est aussi un besoin de nouveaut de partage de beaut a laiss tant de traces en France Et pourquoi Parce que la France ce pays que j aime tant a toujours eu le sens de la conqu te de l inutile comme disait l alpiniste Maurice Herzog Et Cyrano de Bergerac l avait dit avant lui Cyrano ce h ros tellement francais qui est mont encore plus haut qu Herzog puisqu il a voyag dans la Lune Cyrano qui disait Non non c est bien plus beau lorsque c est inutile D valoriser la cu
18. re saison la t te du Th tre G rard Philipe de Saint Denis les liens de votre th tre avec l Od on notamment par le biais du pro gramme Adolescence et territoire s auquel vous avez vous m me particip personnellement Commen ons l o nous sommes Le th tre est cinquante m tres de la mai son natale de Paul luard Saint Denis est une ville bouillonnante populaire pleine de vie Il y a des chantiers un peu par tout Trouver le mode de pr sence et de permanence du th tre dans des quar tiers pareils ce n est pas simple Liliom a t une tr s bonne entr e en mati re Le sujet m me de la pi ce finalement c est le rapport la langue Et c est la d fini tion de ce que j essaie d impulser au TGP l ducation le fait de pouvoir grandir hauteur de ce que l on est impose une certaine attention de chacun la langue qui est la sienne Que dire encore de Liliom plusieurs mois apr s la cr ation Au moment o nous r p tions le spec tacle je ne pensais pas forc ment que je parviendrais faire partager l ensemble des spectateurs tout ce que la pi ce me fait ressentir m me si j esp rais videm ment toucher certains jeunes On avait mis l accent sur les groupes scolaires leur accueil tait une priorit affirm e Eh bien ce sont ces publics l qui ont donn au spectacle sa r sonance juste actuelle La fable estextr mement simple et claire Beaucoup
19. rentiels invitations nombre de places restreint Des propositions labor es avec les partenaires culturels de POd on Th tre de l Europe proches des Ateliers Berthier SEINE SAINT DENIS HAUTS DE SEINE SAINT DENIS Th tre G rard Philipe SAINT OUEN LICHY Espace 1789 T2G Th tre de Genevilliers Ateliers Berthier 17 PARIS 17 LE BAL PARIS Od on 6 Parmi nos partenaires culturels situ s dans le voisinage des Ateliers Berthier LE BAL lieu d di la repr senta tion du r el par l image est un de ceux avec lequel l Od on d veloppe des projets ducatifs transversaux notamment aupr s d l ves de troisi me du p le Arts et Cr ation du coll ge Mallarm entretien avec Diane Dufour directrice du BAL Carrefour de transversalit de disponibilit LE BAL est d di l image document Une maison o d jeuner boire un coup changer d couvrir s ouvrir aux rencontres et aux discussions acheter des livres Un lieu pour tous public penseurs cr ateurs diteurs graphistes Ses locaux sont charg s d histoire populaire Avec Raymond Depardon pr sident fondateur du BAL nous avons eu le coup de foudre pour cet endroit formidable ouvert sur un jardin avec un acc s g n reux lumineux Le lieu a dict ce qu on voulait en faire une plate forme ouverte de r flexion de cr ation de p dagogie autour des images de tous types pourvu qu elles c l
20. travail des interpr tes qu il a su diriger Diriger certains n aiment pas ce mot mais moi je le trouve magnifique Diriger c est dire un com dien va par l surprends moi montre moi quoi je n aurais pas pens Luc est un grand direc teur d acteurs d une subtilit et d une douceur immenses Il y a dans ses mises en scene une qualit que j appr cie par dessus tout de ma part c est peut tre une d formation professionnelle c est qu elles sont cin matographiques II a une mani re qui m le en quelque sorte l esprit du cin ma et celui du th tre Chez lui les personnages sont toujours occup s autre chose Je n ai vu Les Fausses Confidences qu une fois mais il y avait des d tails inoubliables comme la s ance de shiatsu d Isabelle Huppert au d but du spectacle Luc poss de l art de nous faire d abord entrer dans l in timit d un personnage avant de nous faire entrer dans l intimit de la pi ce Il remet tout de suite l Araminte d Isabelle au centre de l intrigue sans lui faire dire un seul mot sim plement en nous la pr sentant ainsi On retrouve la m me id e avec l Ivanov de Micha Lescot un peu recro quevill devant le rideau de fer dans une position quiraconte d j quelque chose de tortueux de compliqu de renferm L image d Isabelle sugg re aussi une h ro ne un peu l cart dans son propre monde Le shiatsu op re comme une isolation du per sonnage et des
21. 0148137000 ou reservationOtheatregerardphilipe com gt Th tre G rard Philipe 59 boulevard Jules Guesde 93207 Saint Denis CIRQUE MINUIT DE YOANN BOURGEOIS Jeudi 21 et vendredi 22 mai 20h Tentative d approche d un point de suspension avec la compli cit de Laure Brisa Marie Fonte et J rg M ller Acrobate magicien trampoliniste danseur Yoann Bourgeois lie d anciens et de nouveaux num ros mi chemin entre le cirque la performance la po sie et le th tre Minuit inter roge le point de suspension celui juste avant la chute Les objets trampoline roue chaises table sont les alli s des danseurs acrobates qui ne touchent le sol que de la pointe des pieds d fiant ainsi les lois de l apesanteur Yoann Bourgeois invite au ravissement et au surprenant gt Tarif pr f rentiel a 11 avec le code Od on 2 places maximum par abonn gt R servation au 0140117072 avant le 30 avril sur pr sentation de la carte abonn Minuit O Magalie Bazi FESTIVAL TJCC TR S JEUNES CR ATEURS CONTEMPORAINS 4 6 juin 19h La huiti me dition du festival initi par Laurent Goumarre est entre les mains de l auteur et metteur en sc ne Joris Lacoste artiste asso ci au T2G En compagnie d lise Simonet et de Gr gory Cast ra il a imagin trois soir es marathon exceptionnelles Au programme per formances de po sie et de th tre lectures de textes rares one man shows improvisations virt
22. Pourquoi on aime se plonger dans la dur e Il y a sans doute comme disait Umberto Eco le besoin infan tile d entendre la m me histoire mais aussi l excitation de l intrigue le sus pens renouvel Les producteurs ont fini par comprendre que le specta teur est moins idiot qu on a voulu le croire qu il pl biscite les sc narios bien ficel s et complexes Donc les s ries se permettent des intrigues de plus en plus audacieuses fourmil lant de d tails Ici encore on est plus proche dela litt rature que du cin ma Il en est de la fin de l pisode comme de la fin du chapitre De m me qu on ne peut pas lire en une seule soir e du C line ou du Balzac on prend du temps pour regarder une s rie Dans les enqu tes les s riphiles font d ailleurs r f rence la litt rature De m me qu il est difficile de lire un livre deux une s rie se regarde souvent seul pour des questions de tempora lit diff rente suivantles spectateurs Le film de cin ma est une pratique plus collective Vous dites en m me temps que les r seaux sociaux font voluer le fan de s rie qui passe d une pratique solitaire une pratique plus collec tive Est ce que la g n ration Y ne serait pas aussi go ste et autocen tr e qu on a pu la d crire Le go t culturel en passe toujours par notre entourage et les critiques Savoir si on a aim une uvre est un processus collectif Au cin ma comme au th tre on parle d
23. a Avec All is Well la chanteuse au doux sourire radieux nous d voile une histoire que l on sent toute en rete nue sous l ombre de son phenix une m re star triste et r volt e Huit de ses compositions personnelles auront attendu des ann es avant d tre grav es comme Child in Me crite il y a vingt ans et qui r sume elle seule la complexit d une exis tence et la tristesse des mots man qu s Des reprises finement choisies enrobent le propos Plus qu un disque un document d intimit et une qu te Nina aura toute sa vie recherch la libert Lisa l aura trouv e en trans formant la peine en espoir Long temps Lisa n aura pu accoler son pr nom son nom de sc ne trop li une jeunesse en demi teinte Apr s un parcours jalonn de rebondisse ments et la reconnaissance artis tique de ses pairs aux tats Unis Lisa tombe amoureuse de la France comme en son temps sa m re lors d un s jour magique Paris o elle vient jouer dans le cadre du Paris Jazz Festival Le concert est magistral Devant 2 500 personnes conquises une v ritable communion s instaure entre elle et ce public entre elle et la France Son merveillement survenu suite a la visite du Mus e du Louvre deux jours plus tard concr tise le lien avec ce pays qui deviendra le sien En 2013 elle s installe d finitivement en Provence avec mari et enfant dans la maison ou Nina v cut la fin de sa vie et rouvre des vol
24. a com die du d doublement ayant fait son uvre il n a plus qu s effacer Je trouve presque dommage que Marivaux lui redonne la parole in extremis Mais le fait important est que Dorante qui est d abord l un des termes d un individu d doubl finit par incarner l individu total Au d but il est le pur amoureux L un des probl mes dans l histoire de l amour c est justement cette puret de l amoureux ce c t absolument hors la loi sociale Le mythe fondamen tal de l amour c est qu il a lieu hors cit Tristan et Iseult s aiment dans la for t etnes aiment quel Mais un moment il faut bien que l on redevienne des tres sociaux et donc que l on rentre dans un espace qui n est plus ce hors lieu de l amour D o le probl me o et comment finir le r cit des histoires d amour Si elles s arr tent sur un baiser comme dans presque tous les photos romans on est encore hors du social on esquive la difficult Marivaux lui l affronte et cela est d cisif Son couple ne reste pas l or e du social dans l illusion d avoir chapp au monde Si ce n tait que cela la pi ce serait moyenne L il y a une part r aliste une transaction franche le h ros dit Voil comme je suis voil ma totalit et l h ro ne r pond Soit je prends le tout C est la plus belle d finition de l amour selon moi celle qui r integre le social et qui le r int gre au social Cette r int gration ne
25. acteurs et le metteur en sc ne mettent leur art au service d un tel auteur le classicisme de l un la classe des autres s exaltent mutuellement wi gt 2 lt lt z r m m LR r A r e dl de Cr en janvier 2014 le spectacle s est tr s vite jou guichets ferm s avant de partir E pour une tourn e internationale Si vous n avez pas eu la chance de le d couvrir alors b m fiez vous nombreux seront les spectateurs qui reviendront cette saison v rifier quelles surprises leur r servent encore Marivaux et les interpretes r unis par Luc Bondy Louis Garrel O Thierry Depagne photo de r p tition LE JEU DE L AMOUR ET DU MARIAGE Fran ois de Singly qu est ce qui a suscit votre curiosit de sociologue dans Les Fausses Confidences Je m int resse beaucoup au mariage et celui de Dorante et d Araminte n est quand m me pas banal C est ce qui a guid ma lecture de la com die Mais il faut d abord que je vous donne mon propre cadre d analyse Vu ma sp cialit j ai situ la pi ce dans une histoire multis culaire de l amour En tant que figure relationnelle l amour est invent vers le XII si cle ou un peu plus t t et il s invente explicitement contre le mariage L amour courtois car c est de lui qu il s agit est un cer tain type de relation entre des femmes mari es d une part des femmes qui sont des filles de et dont le mariage a t arrang entr
26. ainsi tous ces noms de h ros de dieux de lieux tous ces incidents Mais Funes est aussi une m taphore du cauchemar Borges dit tr s exactement une m ta phore de l insomnie Le cauchemar habite Borges ll en parle souvent etje crois que sa litt rature son criture se nourrissent aux m mes sources que le cauchemar la r p tition le cercle qui se referme sur lui m me le petit d tail inqui tant qui revient et vous obs de jusqu devenir mons trueux Le cauchemar ce n est pas le monstre mais l ordinaire qui par une espece de mouvement circulaire de sym trie va tout ravager Voila le monde de Funes Borges a trouv le moyen de le sugg rer de communi quer cette ambiance dans un r cit de type apparemment normal Il est d abord question d une premi re rencontre avec un jeune homme un peu trange qui vous donne toujours l heure exacte sans avoir de montre C est juste une petite bizarrerie une curiosit Quelque temps plus tard on le retrouve il est devenu infirme la suite d un accident Il ne peut plus bouger Mais pr sent il se souvient de tout Il lui faut toute une journ e Une larme de plus Une seule Mais tout le monde s arr te juste avant pour se rem morer toute une jour n e avec chaque rayon de soleil sur chaque feuille de chaque arbre Ce m lange de documentaire et d ru dition merveilleuse int gr dans un r cit est extraordinaire Une nouvelle de Borg
27. ais la maison des chiens et chats errants comme nous Mals avec Sa mais aussi des vers de terre grenouilles insectes J ai beaucoup lu sur le sujet et suivi des cours A debiera Parce que ce sont mes carri res de mannequin puis d actrice qui ont pris le devant cet int r t est rest longtemps inconnu du grand public Mais lorsque j ai commenc crire et r aliser des films l tude de la nature est devenue mon inspiration principale Encourag e par l acteur r alisateur Robert Redford qui soutient avec beaucoup d enthousiasme les films exp rimentaux et ind pendants et est galement tr s concern par l environnement j ai r alis quelques courts m trages comiques sur les animaux GREEN PORNO sur leur reproduction SEDUCE ME sur leurs techniques de s duction et MAMMAS sur leurs diff rents comportements maternels C est Jean Claude Carri re qui a cr cette conf rence sur la rencontre des sexes version sc nique de mon travail sur les animaux L toile de mer peut se reproduire avec ou sans sexe Les hippocampes se font Avec le sexe elle fait comme la cour en dansant les oursins de mer Sans h wo berc s par un orchestre sexe elle se divise tout J inoia hle Les den simplement et laisse une 4 partenaires se tiennent na l par la queue Apres partie d elle m me devenir une autre toile de mer Pa cette gracieuse danse nuptiale la femelle d pose ses ufs dans la poche abdomin
28. ale du m le Et c est le m le qui est enceint N Illustrations Charlotte Klein TADEUSZ KANTOR 17 UN ARTISTE DU XXI SIECLE C L BRATION DU CENTENAIRE DE SA NAISSANCE LUNDI 13 AVRIL 19H30 Peintre sc nographe metteur en sc ne auteur th oricien l artiste polonais Tadeusz Kantor aurait eu cent ans en avril 2015 Pour f ter cet immense cr ateur et la parution en fran ais de ses crits l Od on Th tre de l Europe lui consacre une grande soir e orchestr e par Michelle Kokosowski et Jean Pierre Thibaudat en pr sence de Marie Th r se Vido Rzewuska traductrice des crits Avec des archives sonores et visuelles des textes in dits lus par Marcel Bozonnet Ariel Garcia Vald s et Micha Lescot et en seconde partie la projection de La Classe morte Autour de ce salut sont rassembl s le Centre de documentation de l Art de Tadeusz Kantor Cricoteka Les Solitaires Intempestifs l Institut M moires de l dition contem poraine la Soci t Historique et Litt raire Polonaise Biblioth que polonaise de Paris l Institut polonais l Od on Th tre de l Europe et France Culture Caroline Rose 12 Les Biblioth ques de l Od on Lisa Simone Franck Loriou l vidence Lisa est la fille de Auteur compositeur interpr te Lisa Simone sort son premier album All is Well Pour transformer deux lettres d un pr nom en identit singuli re il aura fallu Lisa faire ses armes att
29. autre par la force des mots R duite la proximit et l imm diat la parole renonce ainsi au pouvoir de cr er un temps de sereine n gociation lin guistique seule capable d viter le passage l acte violent et l affrontement physique Cette parole devenue ruptive n est le plus souvent qu un instrument d interpellation brutale et d in vective qui banalise l insulte et pr cipite le conflit plus qu elle ne le diff re La violence est souvent directement li e l inca pacit de mettre en mots sa pens e en y mettant de l ordre car seuls les mots organis s apaisent une pens e sans cela chaotique tumultueuse qui se cogne aux parois d un cr ne jusqu l insupportable et qui finit par exploser dans un acte incontr l de violence Le flux contr l des mots la succes sion tranquille des phrases peut diff rer le passage l acte ils donnent une chance deux intelligences d en rester aux mots plut t que d en venir aux mains Reconna tre nos diff rences les explorer ensemble recon na tre nos divergences nos oppositions nos haines et les ana lyser ensemble ne jamais les dulcorer ne jamais les banaliser mais ne jamais leur permettre de mettre en cause notre com mune humanit voil a quoi doit servir une langue dont nous devons garantir la ma trise tous les citoyens Voil pourquoi cette langue est r gie par des conventions syntaxiques et lexi cales non n gociables
30. availler ensemble Il fallait des lors que je me d place aussi et que je quitte mon propre terrain celui de l univer sit de la th orie pour les rejoindre sur cet autre territoire J ai donc crit un texte qui n est pas d ordre savant mais bel et bien une fiction et quand j ai donn une conf rence sur notre projet cette conf rence a aussi t une perfor mance La galerie a t l espace o nos d placements s articulaient pour l ex p rience d un change possible C est cela une h t rotopie une zone d tran get commune Entre th orie et pratique elle ouvre un intervalle de jeu tous les sens du terme L une des inspirations d Adolescence et territoire s consiste inviter les jeunes se r approprier par le jeu diff rents lieux de la ville les habiter activement L tranget peut en effet travailler contre l ali nation Car l exp rience a lieu l o il y a tranget l o se pro duisent de petits d calages qui vous ticiper au recrutement et est entr dans l aventure N ayant jamais pratiqu le th tre il n tait pas sp cialement pr t s investir dans un tel projet Ces six mois de th tre ont t les moments les plus importants de sa vie dit il d autant plus qu ce moment l il signait un premier contrat l Institut National des Jeunes Sourds en tant que sur veillant et d couvrait l amour les premi res copines Le th tre lui a permis
31. ctionner des jeunes de dif f rents quartiers sans int r ts communs a priori les faire se rencontrer et essayer d initier une alchimie et des notions de collectif a s duit les membres du Conseil de Create Joy Il leur semblait int ressant d apporter ces adolescents de terri toires et d origines diff rents un projet de qualit hautement professionnelle et humaniste Cet aspect professionnel s est confirm tout au long des ateliers stages r p titions repr sentations aux quels nous avons assist Chaque dition est une histoire singu li re marqu e par la personnalit des dif f rents metteurs en sc ne charg s de la direction artistique et par les jeunes qui auront t choisis Ceux ci semblent s panouir v ritablement et c est une des finalit s du programme Create Joy Ils sortent de ce projet conscients de leur volution personnelle c est ce quien fait pour nous la toute premi re r ussite J ai t frapp e de voir que lors de la reprise en juin dernier de 2013 comme possible mis en sc ne par Didier Ruiz dans le cadre de la deuxi me dition d Adolescence et territoire s les jeunes taient pr sents un an apr s sans avoir retravaill ensemble Beaucoup d mo tion s est d gag e de cette repr senta tion Ils se montraient dans leurs fa ons d tre plus ouverts l autre plus sou riants plus confiants Qu est ce qui a suscit votre int r t pour cette 3 dition port e
32. da a e aak tes rl Abonn Od on 6 6 28 19 12 6 A R servation fortement conseill e Moins de 28 ans tudiant b n ficiaire du RSA Public en situation de handicap 6 6 19 13 8 6 Attention pour Bestiaire d amour un tarif Demandeur d emploi 6 6 20 16 10 6 pr f rentiel est cependant consenti aux z abonn s Od on et aux d tenteurs de la Carte El ve d cole de th tre 2h avant la repr sentation 6 6 6 6 6 6 Justificatif indispensable lors du retrait des places Les Biblioth ques de l Od on cf tarifs exceptionnels voir ci contre LANCEMENT DE SAISON 2015 2016 Luc Bondy et l Od on Th tre de l Europe seraient heureux de vous accueillir le lundi 11 mai 19h soir e durant laquelle sera pr sent e la saison 2015 2016 Merci de bien vouloir confirmer votre venue partir du mardi 21 avril 2015 01 44 85 40 40 theatre odeon eu Dans la limite des places disponibles A A LANCEMENT DE LA CAMPAGNE D ABONNEMENT SAISON 2015 2016 L Od on Th tre de l Europe innove cette ann e le lancement de la campagne d abonnement individuel en exclusit sur Internet des le mardi 5 mai 11h Par courrier au guichet du Th tre de l Od on des le lundi 11 mai 19h ME E 3 octobre 21 novembre Od on 6 9 octobre 14 novembre Berthier 17 3 14 d cembre Od on 6 10 d cembre
33. de jeunes specta teurs tout particuli rement ici m ont dit qu elle pourrait tre la leur Liliom est une pi ce d une grande pret L criture donne entendre ce qu est une parole entrav e une personnalit pouss e par ses difficult s d border violemment de soi m me Et la po sie de la sc ne la musique l incarnation un peu lunaire de ce Liliom perdu cette esp ce de d tresse tendre visait faire ressentir cette violence plus profond ment que si le protagoniste avait redoubl la cruaut des situations par sa propre brutalit Il a fallu que les salles se remplissent de jeunes pour que cette pret po tique se d ploie et qu on l prouve physiquement Nous avons ouvert notre projet au TGP avec un drame qui raconte la fois la joie de la f te foraine et la mis re d un homme avec trop peu de mots et j ai l impres sion que ma fa on d articuler les temps du th tre a t partag e par le public on vient dans la salle comme on est avec son propre pass sur le coup on rit on pleure et puis on s appr te y repen ser plus tard L motion pr pare et nour rit la r flexion Est ce que ces jeunes spectateurs de Liliom reviennent au th tre Je l esp re mais il faut tre tr s honn te Certains objectifs sont tr s long terme une g n ration ou plus Dans la grande salle du TGP le but est de proposer des spectacles qui seront de la mati re m moire D offrir des
34. de plus en plus Il y aurait peut tre des ponts faire avec le th tre pour y ramener un public un peu plus jeune C est une interrogation Quand on est dans le temps long au th tre on est aussi vraiment dans autre chose que dans le th tre classique Propos recueillis par Juliette Caron Paris 2 mars 2015 2 17 mai Berthier 17 HENRY VI William Shakespeare Thomas Jolly Cie La Piccola Familia Line Cottegnies Julie Lerat Gersant Alexandre Dain Thomas Joly L ry Ch demail Antoine Travert Thomas Jolly Cl ment Mirguet Manon Thorel Sylvette Dequest Marie Bramsen Sylvain Wavrant Johann Abiola Damien Avice Bruno Bayeux Nathan Bernat Geoffrey Carey Gilles Chabrier ric Challier Alexandre Dain Flora Diguet Anne Dupuis Antonin Durand meline Fr mont Damien Gabriac Thomas Germaine Thomas Jolly Nicolas Jullien Pier Lamand Martin Legros Charline Porrone Jean Marc Talbot Manon Thorel Cycle 1 pisodes 1 et 2 9h Cycle 2 pisodes 3 et 4 9h spectacle voir en deux cycles propositions de dates non dissociables voir d tail p 19 La Piccola Familia TNB Th tre National de Bretagne Rennes Le Trident Sc ne nationale de Cherbourg Octeville Les G meaux Sc ne nationale Sceaux Com die de B thune Centre Dramatique National Nord Pas de Calais Th tre de l Archipel Sc ne nationale de Perpignan Le Bateau Feu Sc ne nationale de Dunkerque
35. e La c cit comme la c l brit m est venue un peu tard Cette l gance c est tout MON BORGES a fait Borges Mais il ne faut pas s y fier car s il parle ainsi c est pour ne pas attrister sa m re Borges semble penser qu au fond la signature est une illusion il n y a pas de bon et de mauvais crivain nous crivons tous un seul et m me interminable livre Ce n est qu une question de temps Accordez l infini n importe quel individu il en vien dra lui aussi crire l liade L id e d crivain int resse moins Borges que l id e de livre L id e que le livre d une fa on ou d une autre finisse par se faire Il a crit plusieurs nou velles ce sujet Je me souviens d une arm e antique en d route Un mer cenaire sort d une bourse et montre son voisin une pi ce de monnaie l effigie d Alexandre le Grand Il ne se doute pas que ce voisin est Alexandre lui m me redevenu un simple soldat anonyme C est cela qui fas cine Borges et c est l qu il est son affaire les tres et les choses n arr tent pas de tourner dans l im mensit du temps Alexandre a connu la d cadence mais il n est que d attendre il redeviendra Alexandre Voil l infini selon Borges Tout ce qui para t abstrait et intel lectuel chez lui vient de choses tr s r elles C est ce qui fait sa force C est aussi ce qui le rend inimitable Les gens croient qu il raconte des para doxes alors que tout ce qu il dit
36. e nir sur cette notion de singularit Le singulier c est ce qui ne se produit qu une fois non r p table non soluble th trale il revient sur ses souve nirs les plus marquants la cr a tion de la troupe d adolescents et leurs changes chaque semaine les moments de retrouvailles les caf s ap ros apr s les ateliers La relation s est tiss e tr s simple ment comme l cole primaire On tait tous ensemble dans la m me cour d cole Que nous venions de Paris ou d Asni res a n avait pas d importance dans un pluriel C est donc aussi en m me temps ce qui reste trange ce qui vous accroche puisque cela r siste la dissolution dans la g n ralit Or les artistes ne travaillent pas dans la g n ralit Ce sont des gens qui nergisent la singularit L h t rotopie permet en tant qu espace de rencontre de fabriquer un nous quelque chose comme une constella tion de singularit s N est ce pas l l une des raisons pour lesquelles les jeunes sont souvent si sensibles aux pratiques artistiques L adolescence est l tape o l indi vidu commence prendre la mesure de sa singularit face au groupe Et o cette singularit peut tre per ue comme menacante puisqu elle pour rait l en exclure La pratique th trale h t rotopise la singularit en per met une autre exp rience Je suis en train de lire la biographie de Roland Barthes par Tiphaine Samoyau
37. e Nicolas Grimaldi salon Roger Blin LES PETITS PLATONS L OD ON a partir de 8 ans samedi 30 mai 15h avec Yan Marchand samedi 13 juin 15h avec Jean Paul Mongin Grande salle FESTIVAL JAZZ SAINT GERMAIN DES PR S PARIS lundi 1 juin 20h30 Grande salle VOIX DE FEMMES pr sent par Jean Birnbaum lundi 15 juin 20h salon Roger Blin CHACUN SA ROUTE CHACUN SON CHEMIN lecture collective samedi 20 juin 15h et 17h Grande salle LES INATTENDUS lundi 29 mardi 30 juin 20h d apr s la s rie Green Porno lecture conf rence TARIFS Grande salle Plein tarif 10 Tarif r duit 6 Salon Roger Blin Tarif unique 6 Tadeusz Kantor Plein tarif 10 Tarif r duit 6 Concert Lisa Simone 38 26 16 12 s ries 1 2 3 4 plein tarif uniquement Bestiaire d amour CARTE LES BIBLIOTH QUES DE L OD ON Carte 10 entr es 50 l exception de Bestiaire d amour et du concert Lisa Simone date limite d utilisation 30 juin 2015 01 44 85 40 40 theatre odeon eu de 6 a 38 XXI scene entr e libre sur r servation SUIVEZ NOUS daniele girones orange fr Bibliodeon CENTRE DES isismivemaus _esad MOMDMENTS MATIOHAUH zJ mt LIVRESS E LE TH TRE EST UNE ARME DOUCE entretien avec Jean Bellorini Nous avons au moins trois sujets aborder Liliom votre prochain spec tacle aux Ateliers Berthier vos impres sions apr s une premi
38. e Pereira Canelle Sita Boulat Tsantsarov Chlo Vieyra Gabriel le a 17 ans et vit dans la banlieue nord de Paris Gabriel le a t retrouv e mort e accidentellement dans des circons tances myst rieuses Qui sait quoi Qui tait pr sent ce soir l Nous allons interroger ses amis sa famille et ses camarades de classe afin de remonter le fil jusqu au fameux soir du drame Ces adolescents amateurs de th tre dirig s par le Collectif In Vitro vont crire au plateau partir d improvisa tions collectives La partition de chacun d pendra de celle des autres ils partiront de leur r el pour ensemble donner vie une fiction L adolescent et le personnage le r el et improvisation chercheront ne faire qu un 22 23 mai 20h 01 44 85 40 40 theatre odeon eu 6 juin 20h30 01 47 15 98 50 51 15h 20h reservation rutebeuf ville clichy fr 13 juin 20h 01 48 13 70 00 reservationOtheatregerardphilipe com 18 juin 20h 01 40 11 70 72 resa0espace 1789 com 25 juin 20h30 en pr sence de Didier Ruiz Jean Bellorini Julie Deliquet Une rencontre d bat sous forme de retrouvailles pourtous les participants de ce projet ambitieux qui depuis trois ans donne des adolescents la possi bilit de jouer des pi ces sous la direc tion de grands metteurs en sc ne TH TRE RUTEBEUF Clichy la Garenne 01 47 15 98 50 51 15h 20h Avantages abonn s Tarifs pr f
39. e deux familles cher chant s allier et d autre part des chevaliers servants ou des trouba dours qui s imposent de consid rer ces femmes comme dot es d une valeur absolue en elles m mes et non plus en tant que filles de li es un patrimoine mat riel ou symbo lique autrement dit un capital social Marivaux arrive quelques si cles plus tard un moment o l amour va com mencer entrer dans le mariage Un nouveau probl me se pose d s lors comment les concilier Alors comment Marivaux s y prend il J ai deux id es D abord premi re lecture j ai fait comme la plupart des gens je suppose je me suis centr sur Dorante d ailleurs Araminte ne fait son entr e que plus tard Si elle est la dame Dorante est son troubadour en quelque sorte Mais alors que vient faire Dubois dans cette relation La proposition que je vous soumettrais c est que Dorante et Dubois sont un seul et m me personnage mais d dou bl Car la logique de l identit sociale impose selon moi de distinguer dans chaque individu deux couches La premi re est externe elle comprend votre statut professionnel ou juridique votre appartenance de classe votre niveau de fortune et ainsi de suite Elle vous d finit du dehors comme membre du corps social Mais l in t rieur cach sous ces apparences sociales il y a un noyau qu on appel lera soi m me abstraction faite et ind pendamment de l iden
40. e l amour avec un n gre sans se fatiguer Install a Miami au d but des ann es 1990 Dany Laferri re compose son autobiographie am ricaine soit une dizaine de romans publi s au Qu bec marqu s par ses souvenirs d enfance et d adolescence ainsi que par ses diff rents s jours en Am rique du Nord Revenu vivre Montr al il renoue avec la presse crite et l criture de sc narios en adaptant plusieurs de ses romans pour le cin ma En 2009 il obtient le Prix M dicis pour L nigme du retour o il raconte son retour a Ha ti apr s trente ans d exil En 2010 il publie Tout bouge autour de moi ouvrage t moignage sur le tremblement de terre qui a d vast l le le 12 janvier 2010 M moire d encrier puis Grasset 2011 Toujours chez Grasset para t son Journal d un crivain en pyjama en 2013 et L art presque perdu de ne rien faire en 2014 Le 12 d cembre 2013 il est lu l Acad mie fran aise Les Biblioth ques de l Od on 11 Il existe un poisson Pseudocilabrus ue Multicolor dont la femelle remplit sa bouche d eufs pour les faire fertiliser par le m le C est une incubatrice buccale Le m le fait gicler son sperme directement dans la bouche de la femelle pour fertiliser ses ufs Elle ne tombe pas J ai toujours aim les animaux toujours t fascin e par la diversit de la nature Ma famille en sait enceinte avec son ventre quelque chose Dans ma plus tendre enfance je ramen
41. e qui n est jamais tout fait referm e C estcommesile concept lui m me faisait ce qu il dit il circule et invite au d placement il joue la fiction contre la fixation L h t rotopie est la fois une fiction et un lieu un lieu fiction g n rateur d exp riences Un contre espace qui branle les identit s urbaines fig es pour faire surgir d autres possibilit s J ai d ailleurs t frap p e du titre d un des programmes d Adolescence et territoire s 2013 comme possible Marin Madeline 21 ans tudiant en Licence d Histoire G ographie l Universit Paris IV Sorbonne habite Clichy la Garenne Il a par ticip la 2 dition du programme Adolescence et territoire s avec Jean Bellorini et la Compagnie Air de Lune Marin avait assist la r union d in formation en novembre 2013 unique ment pour accompagner sa petite s ur fortement int ress e mais qui pour diverses raisons n a pas pu s inscrire Il a donc d cid de par Qui se retrouve dans ces contre espaces C est le deuxi me point Parmi les possibilit s ouvertes il y a en effet la constitution de collectifs in dits J ai mont Marseille une exposition dans une galerie qui est un lieu h t ro topique une galerie l est d j en soi mais celle l occupe les locaux d anciens bains douches J ai invit des artistes y produire une fiction commune ils sont donc sortis de leur pratique d atelier pour venir tr
42. ec Adolescence et territoire s Ce n est pas du nomadisme pour le nomadisme il s agit de d cloisonner de faire circuler de casserles fronti res de banlieue ban lieue et celles qui les s parent de Paris et dans les deux sens du TGP l Od on et vice versa C est pareil avec les petites formes comme Un fils de notre temps un spectacle con u pour tre jou n importe o hors les murs En une demi journ e on monte un vrai petit th tre avec une bo te noire et des projecteurs Par exemple la maison de quartier Flor al L o les spectateurs ne connais saient que des tables de ping pongetdes n ons ils ont d couvert le th tre avec son apparat Et ce geste l cette irrup tion de la sc ne hors de sa coquille institu tionnelle a provoqu ce qui est pour moi la d finition m me du th tre qui pour moi est un humanisme des hommes parlent aux hommes ensemble ils r fl chissent ensemble ils r vent Je ne suis pas s r qu on gagne imm diatement du public comme a mais a n en est pas moins salutaire Vous n esp rez m me pas que ce genre d actions am liore la fr quen tation du TGP Le fait est que sur le plan de la fr quentation tout se passe bien Le public semble avoir adh r aux pro positions de la premi re saison et nous en sommes tous tr s heureux Mais de l programmer des actions dans les quartiers pour gagner des spectateurs Ce
43. endre la reconnaissance temporiser prouver les ann es et patienter pour ce pre mier album si personnel C est en juillet 1999 au Guinness Blues Festival de Dublin en Irlande que Nina Simone appelle pour la premiere fois Lisa a la rejoindre sur une scene Je voudrais vous pr senter ma fille et c est une sublime reprise deux voix de Compensation Paul Laurence Dunbar Nina Simone 1968 qui est offerte ce soir l un public bloui Lisa na t en 1962 Mont Vernon pr s de New York Durant ses sept pre mi res ann es Lisa vit au milieu de gouvernantes lorsque ses parents s absentent pour les tourn es c est Betty Shabazz sa tante et veuve de Malcolm X qui la prend sous son aile avec ses six filles Elle a huit ans quand ses parents se s parent Une grande douleur qui perturbera Nina sur le plan personnel et professionnel et marquera le d but d une vie faite d instabilit de moral en berne de d racinement continuel de d m na gements successifs et d incessants changements Femme singuli re et magnifique n e pendant les ann es de crise du New Deal des luttes sociales et en butte aux r alit s de la pauvret et aux pr jug s raciaux Nina Simone respi rait la musique malgr une premi re douleur d avoir t refus e au Curtis Institute de Philadelphie pour cause de couleur de peau La vie de cette immense artiste faite de f lures et de fragilit s crayonnera le destin de Lis
44. es raconte les efforts d un apprenti magicien pour trouver le ma tre qui lui enseignera l art du miracle Il finit par le trouver tudie longuement mais le miracle ne se produit pas Alors le disciple quitte le ma tre sort s en va Et c est alors qu il claque des doigts et de ce cla quement des doigts surgit la rose Th rese de Lisieux a dit que le miracle est donn ceux qui ont plus pleur que les autres Ne serait ce qu un peu plus Une larme de plus Une seule Mais tout le monde s arr te juste avant C est ce que me dit Borges Nous nous arr tons juste avant que la rose apparaisse Mais en v rit tout le monde est un magicien en puissance Ou un magicien tout court ll n a peut tre manqu qu une larme Ou alors dites a vos spectateurs qu ils partent toujours trop t t Propos recueillis par Daniel Loayza Paris 2 mars 2015 Grande salle EXILS pr sent par Paula Jacques Jorge Luis Borges Hugo Santiago lundi 18 mai 20h textes lus par Denis Podalyd s soci taire de la Com die Fran aise Dany Laferri re N en 1953 Port au Prince Ha ti Dany Laferri re d marre sa carri re dans les ann es 1970 comme journaliste culturel Radio Ha ti puis au sein de l hebdomadaire Petit Samedi soir La situation politique en Ha ti sous le r gime de Jean Claude Duvalier le contraint fuir son pays pour Montr al C est dans cette ville qu il publie en 1985 son premier roman Comment fair
45. est vrai Etce queje dis l n est pas du tout un paradoxe Les gens qui l imitent et qui s imaginent qu il suffit de faire des m taphores un peu complexes en choisissant des adjectifs saisis sants ou en faisant des hypallages la Borges se trompent compl te ment Borges est un enfant qui tente de dire la v rit parce que sa m re lui a appris qu il fallait toujours la dire Quand vous dites la v rit vous ne vous souciez pas tellement des figures de style Voil Borges C est le fondement de son affaire Mainte nant bien entendu cette v rit il a sa mani re de la dire Mais d abord tout est vrai C est le premier principe pour le comprendre la diff rence de ses imitateurs il n est pas d coratif Il est s rieux Borges est un enfant qui tente de dire la v rit Borges est d abord un lecteur qui crit Un enqu teur plus qu un critique On retrouve beaucoup d auteurs dans ses pages dont quelques uns qu il a invent s Comme c est aussi un snob il prend un peu ses distances avec ses coll gues sud am ricains Il a dit de Cent ans de solitude qu il n y en avait que quatre vingts et que les vingt der ni res taient l pour faire nombre Tr s peu de gens en Am rique latine ont trouv gr ce ses yeux Neruda un peu mais certainement pas toute l uvre Il aimait Juan Rulfo et a quali fi Pedro P ramo de laconique chef d uvre Ceux qu il appr cie c est celui qu il appe
46. ets trop longtemps fer m s Lisa sort donc son premier album sur le label francais LABORIE Jazz Un album tendre comme un clair de tous les possibles sous le regard d une toile protectrice qui scintille plus que les autres L histoire des Simone n a pas fini de s crire All is Well d apres LABORIE Jazz Records paroles Lisa Simone guitare compositions arrangements Herv Samb basse doublebasse Reggie Washington batterie percussions Sonny Troup Far yes me A BRIHT GERMAIE HEG FREE Le Festival Jazz Saint Germain des Pr s Paris est organis par l association L esprit Jazz AVRIL Grande salle lundi 13 avril 19h30 C l bration du centenaire de sa naissance MAI JUIN salon Roger Blin VOYAGES EN LITT RATURE mercredi 13 mai 18h de Jules Verne texte lu par Thomas Matalou mercredi 17 juin 18h de Jack London texte lu par Luc Antoine Diqu ro studio G mier XXI SC NE NOUVELLES VOIX CONTEMPORAINES une proposition de Sophie Loucachevsky avec la participation des acteurs de PESAD lundi 18 mai 18h Grande salle EXILS pr sent par Paula Jacques lundi 18 mai 20h textes lus par Denis Podalyd s soci taire de la Com die Fran aise lundi 8 juin 20h textes lus par velyne Didi Grande salle POLITIQUE DE LA PENS E pr par et anim par Rapha l Enthoven samedi 30 mai 15h en pr sence de Florian Nicod me samedi 13 juin 15h en pr sence d
47. exp riences qui sont tent es on peut dire que notre art est aujourd hui d une for midable vitalit Pourtant du point de vue cono mique tout le th tre toute la culture en France sont en crise Et cette crise reflete un grand manque de confiance On doute du sens de la culture On remet en cause ce que la culture peut apporter a notre existence toutes les dimensions de notre vie Y com pris croyez moi de notre vie politique On confond trop souvent culture et distraction culture et loisirs On sup pose donc trop souvent que la culture est une chose un peu inutile un luxe Mais qu est ce qui est utile qu est ce qui ne l est pas Baudelaire disait tout homme bien portant peut se pas ser de manger pendant deux jours de po sie jamais Baudelaire tait un po te bien s r et il avait un certain go t de la pro vocation Mais aujourd hui on dirait qu tre bien portant cela consiste plut t a se passer de po sie et pen dant bien plus de deux jours Comme si seuls comptaient les biens mat riels tangibles aussi tangibles que les aliments ou que les frigidaires pour les conserver ou que les voi tures pour aller les acheter La culture est elle tangible est elle mat rielle Est elle mesurable comme un bien de consomma tion parmi les autres Bien s r que non Si on adopte ce point de vue l elle n est bonne a rien sans valeur parfaitement inutile Mais cette inu tilit la est ce
48. g rer entre 400 et 500 costumes et 300 ou 400 accessoires Au niveau sc no graphique nous avons deux d cors un par cycle L ensemble tient dans deux semi remorques pas plus Tout a t con u pour pouvoir se d mon ter pour liminer les charges lourdes pour tre rapide ranger d placer Tous les accessoires sont d mon tables con us pour s embo ter pour occuper le moins de volume possible pendant le transport Question mon tage il faut compter deux jours plus une journ e de raccords et de d cou verte de l espace avec les com diens Les camions doivent donc arriver comme on dit J 3 ou J 4 Combien de techniciens pour assurer la r gie O R Pour les int grales il faut compter neuf postes au son a la lumi re au plateau aux costumes et aux accessoires Plus quatre postes techniques fournis par le TNB o Tho mas est artiste associ Et depuis Avignon Mika l Bernard et Mathilde Carreau interviennent aussi pendant les int grales pour nous soulager lis prennent en charge les plannings l or ganisation le catering les questions de transport Ils s occupent aussi des enfants aller les chercher les rassurer aider ales habiller leur tenir compagnie en coulisses Leur pr sence rassure beaucoup les com diens et je les com prends sans eux on aurait du mal suite page suivante 4 Henry VI Mode d emploi du spectateur Le spectacle d une dur e exceptionnelle
49. hier 17 Kristina R dy Alexis Moati Stratis Vouyoucas LI LI O M sc nographie et lumi re F Jean Bellorini de Ferenc Moln r l costumes S Laurianne Scimemi Jean Bellorini musique Jean Bellorini Lidwine de Royer Dupr Hugo Sablic S bastien Trouv avec Julien Bouanich Amandine Calsat Julien Cigana Delphine Cottu Jacques Hadjaje Clara Mayer Teddy Melis Marc Plas Lidwine de Royer Dupr Hugo Sablic S bastien Trouv Damien Vigouroux e E production Th tre G rard Philipe centre dramatique national de Saint Denis 070o golo U o3 d o p Compagnie Air de Lune Printemps des Com diens Montpellier Od on Th tre de l Europe Th tre des Quartiers d lvry La Cri e Th tre national de Marseille avec l aide de l ADAMI et de la SPEDIDAM avec la collaboration de Philippe Dav que Jessie Fabulet et du Bureau Formart dur e 2h texte publi aux ditions Th trales 2014 Pascal Victor recr ation au TGP Th tre G rard Philipe centre dramatique national de Saint Denis le 25 septembre 2014 version plein air cr e le 5 juin 2013 au Printemps des Com diens Montpellier gt repr sentations avec audiodescription dimanche 31 mai a 15h mardi 2 juin 20h l rama LT ANA inter ADOLESCENCE ET TERRITOIRE S 2015 3 DITION Cette troisi me dition t moigne du travail men depuis 2012 par des metteurs en sc ne profession
50. ics tout ce que la culture c est dire tout ce que la peinture la litt rature le cin ma la danse la musique et aussi le th tre cet enfant un peu b tard ont repr sent pour l histoire de ce pays et de ce conti nent Tout ce qu ils peuvent et doivent repr senter encore Luc Bondy Od on Th tre de l Europe 18 d cembre 2014 Nicolas Joubard HENRY VI LES COULISSES DE L EXPLOIT entretien avec Thomas Jolly metteur en sc ne Flora Diguet com dienne Henry VI 3 et Olivier Leroy r gisseur g n ral membres de la Compagnie La Piccola Familia Les repr sentations de Henry VI suscitent une tr s forte attente du public Thomas Jolly J en suis d autant plus conscient que c est le public qui a ent rin cette aventure depuis le d but A la premi re int grale de huit heures en janvier 2012 ma grande angoisse tait y aura t il des gens qui vont rester est ce que ca int resse d autres personnes que moi etquelques aficionados du th tre Non seulement ils sont rest s mais ils se sont lev s la fin et ils en vou laient encore En novembre 2013 on est pass a 13 heures et les gens sont rest s aussi Et puis l t dernier en Avignon on est mont 18 heures L on basculait dans l exceptionnel Et pourtant la fin on peut voir sur le DVD que des spectateurs applau dissent en scandant Richard III Richard Ill Is r clamaient encore la suite Cet
51. il dit peu pr s J ai voulu faire soixante dix ans ce qu a fait un jeune homme de vingt trois ans qui avait du g nie j ai tent de faire comme lui avec un peu de m tier Et il le dit sin c rement Onsent dans ses entrevues combien il tente de dire des choses tr s complexes dans ce style simple presque oral Quels th mes Le courage Borges est un jeune homme un peu bour geois quand m me qui a toujours t impressionn par les joueurs de couteau des quartiers sud de Buenos Aires et il aime bien citer ses anc tres militaires qui se sont illus tr s dans telle ou telle bataille Les miroirs Il est fascin et effray par leur pouvoir de multiplication Il est effray par tout ce qui multiplie par exemple la copulation il n a pas eu d enfants Les labyrinthes Naturelle ment L aussi on sent l effroi C est un aveugle On voit bien que c est un homme habitu t tonner dans sa maison ou dans les biblioth ques qu il fr quente ou qu il a dirig es Il dit quelque part que la ligne droite est le plus s r labyrinthe C est bien une remarque d aveugle Il a pass sa vie minimiser sa c cit alors qu elle l a toujours afflig Il a crit un po me magnifique Le Don o il raconte qu il a re u en m me temps les livres et la nuit il ne voyait d ja plus quant il a t nomm directeur de la Bibliotheque natio nale Cet aveugle a crit le plus joli d but d autobiographi
52. iom 15h lun 8 Exils Ovide Marie Darrieussecq 20h mar 9 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h mer 10 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h jeu 11 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h ven 12 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h sam 13 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h Politique de la pens e Le d senchantement 15h Les petits Platons La folle journ e du Professeur Kant 15h dim 14 Les Fausses Confidences 15h Liliom 15h lun 15 Voix de femmes Mona Ozouf 20h mar 16 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h mer 17 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h Voyages en litt rature La Croisi re sur le Snark 18h jeu 18 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h ven 19 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h sam 20 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h Chacun sa route chacun son chemin 15h 17h dim 21 Les Fausses Confidences 15h Liliom 15h lun 22 mar 23 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h mer 24 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h jeu 25 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h ven 26 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h sam 27 Les Fausses Confidences 20h Liliom 20h dim 28 Les Fausses Confidences 15h Liliom 15h lun 29 Les Inattendus Bestiaire d amour 20h mar 30 Les Inattendus Bestiaire d amour 20h vacances scolaires ZONE Zone B ZoNe C Spectacle pr sent en deux cycles D tail des repr sentations voir ci contre Repr sentations avec audiodescription
53. la figuration des masses collectives des scenes de guerre Beaucoup de moments que je ne compte pas Beau coup d autres aussi o on est actifs en restant invisibles On d place du d cor on donne un coup de main en r gie A un moment par exemple je suis avec les techniciens dans la coulisse cour tout juste costum e en fille du peuple et guinde en main je tire des especes d animaux en carton Est ce que vous vous alimentez pendant le spectacle F D On se r serve plut t pour les entractes Pendant les int grales le plus important c est de fractionner le r gime pour viter le coup de pompe digestif Sur 18 heures a Avignon ona tenual nergie maisilfautquand m me alimenter la machine Mon petit secret antifatigue j ai toujours une banane de secours dans ma case C est hyperpro t in a cale ca se dig re bien Ca ou alors des petites madeleines Et puis bien s r la fameuse potion magique d meline Elle nous pr pare chaque fois un norme thermos Je ne connais pas la recette exacte et je crois qu elle varie en fonction des saisons Elle va chercher des plantes dans des herbo risteries bio de la badiane de l euca lyptus du thym et elle m lange le tout avec du miel Il y a des ingr dients pour l nergie d autres pour la voix d autres pour la digestion Tout le monde en boit Et techniquement comment pilote t on un projet aussi hors normes Olivier Leroy Nous devons
54. la viendra peut tre pas forc ment tout de suite mais ce n est pas le but premier Dans bien des th tres si a se trouve on pense trop rembplir la salle pr senter des chiffres mirobolants au risque que le public se sente instru mentalis et du coup le rapport de confiance peut se renverser d un seul coup Le long terme sur tous les ter rains la constance dans l engage ment sont au moins aussiimportants que les variations imm diates de la fr quentation D ailleurs les effets du th tre ne sont pas tous mesu rables Sur quelle chelle appr cier en termes de b n fice social la qua lit d un change le sentiment de ne pas tre laiss pour compte Sentir qu on a droit la beaut l motion la r flexion qu on y a acc s et que ce droit est fait pour tre partag c est une grande fiert Et je suis convaincu que tous devraient pouvoir l prouver Propos recueillis par Daniel Loayza Saint Denis Th tre G rard Philipe 26 f vrier 2015 Pierre Dolzani IMPUISSANCE LINGUISTIQUE ET VIOLENCE Forg e dans le silence et l indiff rence tr s rarement sollici t e pour l analyse et la probl matisation la parole de certains enfants est condamn e l approximation et la confusion S expliquer devient aussi difficile qu incongru et certains jeunes perdent peu peu cette capacit sp cifiquement humaine d ins crire leur pens e dans l intelligence d un
55. lle le Normand Flaubert et presque plus pour le personnage pour l id e de la litt ra ture qu il incarne que pour l uvre r elle Paul Val ry aussi m me s il La ligne droite est le plus s r labyrinthe le trouve un peu sec mais il l aime beaucoup Il admire Baudelaire dont il trouve quand m me qu il est tr s mauvais quand il est mauvais Il aime Hugo la mani re de Gide h las Il adore les Anglo Saxons Shakespeare qui est plus selon lui une biblioth que qu un individu Joyce qui conna t l me humaine comme la grand m re du diable Ce compliment de Borges est l un des plus beaux que j ai entendus faire un crivain Par contre il se pla t taquiner les Espagnols De la philo sophie espagnole il dit que l adjectif est de trop C est prendre avec un grain de sel Borges est trop amateur de bons mots pour qu on les prenne tous au premier degr Il avait un grand sens de l amiti Un jour la m re de Bioy Casares lui a ainsi pr sent son fils qui tait beau coup plus jeune que lui Voila mon fils faites en quelque chose Borges aurait pu mal le prendre mais non Au contraire il tait pr t a apprendre de Bioy Le seul crivain fran ais capable de croire comme a qu un coll gue plus jeune pourrait tre son ma tre c est Cocteau Bioy va introduire son ami dans le domaine qui deviendra le sien Beaucoup des textes de Borges parlent de Bioy j tais hier
56. lt o il est question de son rapport au th tre et j ai repens la d finition qu il en donne c est la place regar d e des choses C est une tr s belle formule Elle indique tres justement et tr s discr tement ce qui fait la sin gularit du th tre Il est comme un espace d gag une zone lib r e lib ratrice Ou encore comme l a dit Foucault dans une conf rence devant un public d architectes un contre emplacement Il ne s agit pas pour se lib rer de fuir ailleurs mais de retourner en quelque sorte la place sur place Le th tre est l un des espaces o ce devenir autre du lieu est situ localis avec la plus grande clart et o la puissance fic tionnante peut se mettre au travail Quelles traces tout ce travail laisse t il apr s coup Vous voulez dire que reste t il d une exposition part des catalogues et des uvres arrach es leur contexte d invention Autant demander ce qui reste du th tre apr s la repr senta tion Ou ce qui reste d une exp rience dans la vie de chacun On peut esp rer qu il reste d autres fa ons de voya ger de se d placer de circuler dans la ville Et de se pr parer aux prochaines exp riences avec un regard un peu plus large et plus libre Propos recueillis par Daniel Loayza et Val rie Six Paris 5 mars 2015 Julie Deliquet O M lissa Boucher Sally Bonn Docteur en esth tique et commissaire d exposition Sall
57. lture est donc un sympt me inqui tant pour la France Le sympt me d un mal profond et grave Quand on appauvrit les institu tions culturelles et quand en particu lier onne respecte plus le th tre c est d j un signe de d cadence Quand on s en prend l art on s en prend ce qui fait l humanit m me de l tre humain Et cela est impardonnable La logique uniquement comptable telle qu on la pratique me fait penser au Roi Lear Rappelez vous Le vieux roi veut bien c der le pouvoir condition qu on lui garantisse une suite de cent cheva liers Ses deux filles Goneril et R gane la lui promettent Mais d s que le roi a renonc au tr ne elles reviennent sur leur promesse En quelques r pliques les cent chevaliers sont r duits de moiti puis encore de moiti Puis ils sont r duits cinq Et pour finir R gane ose demander son p re Qu avez vous besoin d un seul R gane a raison de son point de vue Les chevaliers de Lear ne lui servent rien Mais elle oublie l es sentiel Les chevaliers ne sont pas l pour servir de domestiques au vieux roi lls sont l pour lui faire honneur L honneur bien s r ne sert rien L honneur n est qu un luxe Comme la beaut quoi a sert Mais l tre humain a besoin de luxe de beaut Il a besoin d tre honor et respect C est pourquoi Lear a raison de r pliquer ses filles Ne raisonnez pas le besoin Malheureusement pour
58. lui Lear est un vieil homme trahi par ses filles Il ne sait pas se faire entendre Il ne sait pas leur faire comprendre quelle est cette raison plus noble que la raison comptable cette raison qui sait en quoi consiste ce qu il appelle le vrai besoin Le besoin d inutile Si l on perd de vue ce besoin on risque de perdre la raison Et c est justement cet instant l c est pr cis ment l instant o R gane meten question le tout dernier chevalier que Lear devient fou C est au moment o il tente de trouver les mots pour expli quer le vrai besoin qu il fuit dans la lande et va se perdre dans la temp te Mais il y a encore plus fou que Lear La folie du p re ne fait qu exprimer la folie de ses filles Ce sont elles qui sont folles folles d goisme d ingra titude et de cruaut Elles sont folles d inhumanit et elles ne le savent m me pas Il faut donc tre vigilants On dimi nue un peu ici un peu l Morceau par morceau on finit par toucher l es sentiel Et si ca se trouve on ne s en rend m me pas compte force de raisonner le besoin on ne sait plus reconna tre la beaut qu il y a dans la conqu te de l inutile Certains ont trop vite fait d oublier que notre pre On ne sait plus reconnaitre la beaut qu il y a dans la conqu te de l inutile mier besoin d tres humains c est le besoin d tre humain Il est urgent de leur rappeler de la part des artistes et de leurs publ
59. moments qui soient des points de bascule possibles o dans la salle les gens puissent se dire si c est a le th tre alors oui Mais pour quoi apr s tout Pour moi le th tre est l art de remettre la parole au c ur de la soci t Une arme douce qui rend leur force aux r cits partag s qui nous res titue la pluralit des sens et redonne la parole sa valeur po tique en renversant la trivialit en luttant contre les raccour cis permanents de notre soci t de slo gans Liliom montre cela en creux par ellipses et sous entendus Notre pro jet Horv th Un fils de notre temps le montre en relief de fa on tr s explicite Mais les deux disent la m me chose de ce que nous vivons la langue de beaucoup d entre nous est de plus en plus d sar m e d poss d e de ses ressources Et cette histoire d un pauvre type qui perd son emploi r ve d un ailleurs puis ce fan tasme d une r demption cette soif de jus tice cettelibert fantastique avec laquelle Moln r ose se demander avec nous ce qui se passe apr s la mort sont autant d as pects que les jeunes spectateurs recon naissaient qui leur parlaient directement et qu ils comprenaient qu ils prenaient avec eux Comme La Bonne me du Se Tchouan que vous avez pr sent aux Ateliers Berthier en 2013 la pi ce a des r so nances tr s actuelles Nous avons cr le projet et notre adaptation de Horv th bien avant les
60. n et la recherche ce ne sont jamais que deux fa ons d allumer la m me toile Tout commence par le d sir qu il faut faire na tre ou rena tre Mon premier souci a donc t de construire une troupe permanente de jeunes qu on a appel e la troupe ph m re Ils viennent de Saint Denis et de tout le d partement la majeure partie des week ends dans l ann e Nous pr parons un spectacle qui est programm dans la saison La charge est lourde mais j y attache beaucoup d importance C est une question d im plication de terrain surtout pas de communication Surtout pas Je suis la pour eux qu on le sache ou non et la limite mieux vaut que ca nese sache pas trop et que nous nous nous fas sions confiance et que nous sachions pourquoi nous sommes l Parfois l institution doit savoir rester invisible C est une vraie question L institu tion a quelque chose de monumental d inhibant Et puis quand on r p te on s enferme on s isole alors que le but final est toujours de donner voir Ici Saint Denis c est une n cessit absolue d exposer ce qui se passe l int rieur de faire sentir qu il n y a rien de cach De rendre le travail transparent sans se lais ser enfermer ni dans une tour d ivoire ni dans un ghetto L institution doit savoir se faire discr te voyageuse et se faire voir l o on ne l attend pas l o per sonne d autre ne la voit C est le cas av
61. nces quand Isabelle fait silencieusement sa gymnastique face nous dans une demi lumi re qui baigne toute la salle En entrant nous nous aper cevons qu il y a cette lumi re qu il y a quelqu un qui est d j l au pla teau avec nous Nous nous asseyons peut tre que notre attention flotte un peu et voil c est parti nous ne nous apercevrons pas du moment o la lumi re s en va nous ne sau rons jamais a quel moment cela aura commenc Pour moi ce moment qui nous chappe ce seuil qu on a d ja franchi c est un peule symbole m me de cet art de la mise en sc ne selon Luc l ger discret il vous a d ja pris il vous emporte et on s envole l air de rien Propos recueillis par Daniel Loayza et Val rie Six Paris 5 mars 2015 Dani le Thompson Apr s des tudes de droit puis d histoire de l art elle fait ses d buts en collaborant avec son p re G rard Oury l criture de La Grande Vadrouille 1966 Au cours du demi si cle suivant elle signe ou co signe plus d une trentaine de sc narios de films aussi divers que Les Aventures de Rabbi Jacob G rard Oury 1973 Cousin cousine Jean Charles Tacchella 1975 La Boum Claude Pinoteau 1980 La Reine Margot Patrice Ch reau 1994 Ceux qui m aiment prendront le train Patrice Ch reau 1998 Depuis 1999 elle r alise parfois elle m me ses sc narios apr s La B che 1999 et Fauteuils d orchestre 2006 co crits avec son fils Christo
62. nels avec des adolescents issus de la proximit des Ateliers Berthier Le Collectif In Vitro s empare de ce programme et travaille depuis f vrier 2015 avec 19 adolescents g s de 13 20 ans qui habitent Paris 17 Clichy la Garenne Saint Ouen et Saint Denis lls pr senteront une cr ation collective GABRIEL LE aux Ateliers Berthier au Th tre Rutebeuf l Espace 1789 et au TGP Centre dramatique national de Saint Denis partir du 22 mai 2015 Jouer la fiction contre la fixation Sally Bonn quand l Od on a lanc Adolescence et territoire s nous ne nous sommes pas rendus compte tout de suite quel point le projet recoupait des exp riences d artistes contemporains Puis il s est av r que le concept d h t rotopie avanc par Michel Foucault permettait en fait de saisir qu il existe des affini t s assez troites entre certains domaines de la cr ation actuelle et notre programme L id e tait d aider des jeunes par la pratique th trale acc der autrement l autonomie se r approprier les diff rentes dimensions de leur vie quotidienne territoire corps langage Vous m me quelle place l h t rotopie tient elle dans votre r flexion L h t rotopie est un peu difficile d finir mais c est aussi ce qui la rend int ressante Les exemples d h t ro topie que cite Foucault cimeti res th tres cin mas navires tournent autour d une notion la fois pr cise et intuitiv
63. nn s Si vous n avez pas choisi vos dates de spectacles Vous pourrez r server vos dates a tout moment de l ann e Merci de v rifier la disponibilit de la date choisie aupr s du service abonnement avant de retourner votre contremarque Nous vous conseillons de choisir vos dates avant louverture de r servation tout public afin que nous puissions vous placer au mieux Vous avez la possibilit de r server des places suppl mentaires aux dates d ouverture de location de chaque spectacle Vous b n ficiez d un tarif r duit pour Les Biblioth ques de POd on en grande salle CONTACT 01 44 85 40 38 abonnes theatre odeon fr Repr sentations HENRY VI CYCLES 1 ET 2 propositions non dissociables cycle 1 pisodes 1 et 2 cycle 2 pisodes 3 et 4 samedi 2 mai 14h et dimanche 3 mai 14h vendredi 8 mai 14h et Jeudi 14 mai 14h samedi 9 mai 14h et dimanche 10 mai 14h samedi 16 mai 14h et dimanche 17 mai 14h LES FAUSSES CONFIDENCES LILIOM du mardi au samedi a 20h le dimanche a 15h rel che le lundi Tarifs Calendrier MAI 2015 Les Biblioth ques de l Od on 6 Od on 6 Berthier 17 Grande salle salon Roger Blin studio G mier sam 2 Ivanov 20h Henry VI 14h dim 3 Ivanov 15h Henry VI 14h lun 4 mar 5 mer 6 jeu 7 ven 8 Henry VI 14h sam 9 Henry VI 14h dim 10 Henry VI 14h lun 11 Pr sentation de la saison 15 16 mar 12 mer 13
64. omparable celle de Rabelais nous nous tenons comme lui une poque charni re au bord d une transformation Mais Rabelais tait arm d une langue formidable vivante rudite Nous non C est aussi cela que raconte Liliom la pi ce est un discours sur le peu de langue l his toire d un c ur trop pauvre en mots Ici la richesse qu est la langue ne se laisse deviner que par l ombre po tique qu elle laisse sur le plateau en se retirant Mais justement le pla teau peut nous aider r armer notre langue Ce qui nous am ne Adolescence et territoire s C est la m me obsession mais par un autre versant Avec ma compa gnie j ai particip ce projet avant m me d tre nomm la t te du TGP j ai fait travailler 21 adoles cents de Clichy Saint Denis Saint Ouen Asni res et Paris autour de Dostoievski un auteur qui me pas sionne en ce moment et qui est jus tement un excellent exemple de ces raconteurs d histoires face au chaos dont je sens que la voix nous est aujourd hui si n cessaire Ma parti cipation Adolescence et territoire s s expliquait par mes convictions et elles n ont pas chang je souhaite que le TGP soit associ cette action Je crois d ailleurs que l Od on et le TGP ont ici une occasion magnifique de tra vailler ensemble de mettre en com mun leurs forces si diff rentes car cette diff rence m me pourrait bien tre une force de plus Mais pour en re
65. peut tre accord e que par Araminte En effet Et c est ma deuxi me id e malgr les apparences elle joue un r le central Si je me place mainte nant de son point de vue elle je note qu il y a d s le d but un homme un peu plus riche qu elle le Comte avec qui elle pourrait faire un mariage d int r t Qu il s agisse bien d int r t est plus que confirm par le personnage de la m re il est tout fait explicite qu en pousant le Comte Araminte se marierait en tant que fille de Avec l arriv e de Dorante voil que s es quisse une alternative possible elle a le choix entre deux unions l une en tant que fille de et l autre non Cette alternative lui permet d exprimer qu elle est en fait la ma tresse du jeu Et si l on vous posait la question que vous posez parfois vos tu diants quel avenir voyez vous pour ce couple Dorante a r ussi prouver Araminte qu elle tait aim e pour elle m me Et Araminte de son c t a r ussi pr server sa sup riorit objective Elle en vient lui avouer son amour ce qui au XVIII si cle est une sorte de d faite puisque cet aveu l signe une victoire de Dorante Mais en m me temps elle le tient sa place elle pr serve un certain rapport de forces qu il est pr t lui conc der Elle peut le maintenir une place inf rieure sans avoir besoin de le casser car c est l soit dit en passant l un des grands p
66. pher Thompson elle pr pare actuellement Les Ins parables dont les protagonistes seront Zola et C zanne komeades SS Un J ai lu Borges pour la premi re fois Montr al dans une petite librairie de la rue Saint Denis quis appelait Qu bec Am rique J ai pris entre les mains un recueil avec un titre trange qui fai sait un peu Barthes un peu cole de Tel Quel donc pas du tout mon genre Fictions Je me suis assis je l ai ouvert au d but La premi re nouvelle avait un titre encore plus trange Tl n Uqbar Orbis Tertius J ai commenc lire et d s les premi res lignes je ne sais plus ce qui s est pass dans la petite librairie parce que je n y tais plus J avais ouvert ce livre comme une fen tre dans un autre monde et je suis pass de l autre c t Me voila pris dans cette magie qui dure depuis quarante ans la lecture presque quo tidienne de Borges J avais ouvert ce livre comme une fen tre dans un autre monde Fictions est son livre le plus connu et avec raison parce qu il r sume un peu toute son ceuvre Mais le Borges que je pr f re c est plut t celui des conversations des interviews qu il donne ici ou l et qui ont ensuite t recueillies sous forme de livres C est la qu il m est le plus proche Il y remet en jeu son id al d criture Borges a toujours voulu mettre ses pas dans ceux de Kipling le Kipling des Simples Contes des Collines Je ne sais plus o
67. qui est pour ainsi dire magn tique un don qu ont les grands acteurs de devenir instan tan ment autres quand ils entendent moteur Isabelle a ce don la puis sance mille Tout ce qui a influenc Luc son c t allemand son c t fran ais son th tre son cin ma ses lectures ses passions tout cela hante son travail mais sans qu on puisse mettre le doigt dessus Son Tartuffe par exemple me donnait l impression d tre dans un univers bergmanien quelque part dansle Nord Richard Peduzzi lui avait cr sur mesure un int rieur puritain d une clart glac e Luc est trop raf fin pour dire il pr f re montrer sug g rer Il nous montre Araminte qui g re impeccablement son corpsetses affaires Voil son quotidien qu est ce qu une telle femme peut bien d si rer Il nous montre Orgon qui revient avec un cadeau pour Tartuffe une cra vate dans un petit sac noir Qu est ce que c est que cet homme l peut bien demander la vie Sans tra hir le r cit Luc ouvre des questions dedans pour mieux nous le raconter Et quand il le fait cela para t si simple J ai l impression d ailleurs que sa mani re s est encore simpli fi e avec les ann es Sa touche se fait encore plus l g re et fluide les trou vailles sont fondues dans le mouve ment on ne les sent plus Ses mises en sc ne sont d une extraordinaire harmonie J ai d j parl de ce magni fique d but des Fausses Confide
68. qui nous lient quelles que soient nos appartenances respectives Ce qui s pare l homme de l animal c est sa capacit d par gner celle ou celui qui affiche ing nument sa vuln rabilit Sa faiblesse parce qu elle est humaine devrait tre la meilleure garantie de sa survie Sa fragilit parce qu humaine devrait tre sa plus juste protection Sa parole parce qu humaine est sa plus s re d fense parce qu elle a la vertu de diff rer le pas sage l acte violent Hommes de paroles nous sommes de ce fait hommes de raison et hommes de paix Limpuissance linguistique r duit certains jeunes utiliser d autres moyens que le langage pour imprimer leurs marques ils alt rent ils meurtrissent ils tuent ou ils se tuent parce qu ils ne peuvent se r signer ne laisser ici bas aucune trace de leur ph m re existence La vraie violence se nourrit de l impuissance convaincre de l impossibilit d expliquer La vraie violence est muette Alain Bentolila Alain Bentolila Professeur de linguistique l Universit Paris V Ren Descartes Alain Bentolila a publi une vingtaine d ouvrages et de nombreux articles portant notamment sur l illettrisme rbarie Odile Jacob 2007 et Parle a ceux que tu n ain bel Odile Jacob 2010 Il a r cemment d nonc les cons quences catastrophiques d une ventuelle suppression de l apprentissage de l criture manuelle dans Comment traauction 28 mai 28 juin Bert
69. recque l ar ne J aime cette capacit m langer les diff rentes couleurs th trales La nettet de ses silhouettes me fait penser souvent l expressionnisme allemand Otto Dix ou Max Beckmann Dans vanov la m re de la mari e jou e par Christiane Cohendy est dessin e avec un trait satirique d une f rocit assez saisissante sa perruque en dit beaucoup Le contraste est d autant plus frap pant avec sa fille d une beaut ravis sante ou avec le personnage d Anna Petrovna incarn par Marina Hands qui est bouleversante Dans Les Fausses Confidences la carica ture est moins prononc e Bon il y a quand m me le personnage de la m re Bulle Ogier est transfor m e m connaissable et tellement dr le Luc a le sens de la charge Les figures de la haute soci t de la grande bourgeoisie il ne les rate pas Par contraste ses protagonistes sont d une l gance d une simplicit qui est la grande classe Isabelle sur ce plan est incomparable Dans sa tenue blanche et soyeuse tr s dif f rente des autres costumes elle para t parfois flotter sur la sc ne Elle se distingue sans en avoir l air ce qu on appelle pr cis ment la distinc tion Son apparence est comment dire d une faiblesse absolue elle est menue fr le diaphane et tout a coup c est une qualit qu elle a aussi bien au th tre qu au cin ma on ne voit plus qu elle Il suffit qu elle le veuille C est une force
70. robl mes que pose dans la logique de l amour la domination mas culine au sein du syst me traditionnel de repr sentation qui est encore lar gement en vigueur si la femme pour contrer la domination de l homme le casse alors elle le d valorise ce qui affecte du m me coup l union dont elle est partie prenante Et donc ce mariage l est bien parti Plut t oui Propos recueillis par Daniel Loayza Paris 5 mars 2015 Les Fausses Confidences 7 15 mai 27 juin Od on 6 LES FAUSSES eel 5X10 de Marivaux mise en sc ne Luc Bondy conseiller artistique Geoffrey Layton conseiller dramaturgique Jean Jourdheuil d cor Johannes Sch tz costumes Moidele Bickel lumi re Dominique Brugui re musique originale Martin Sch tz maquillages coiffures C cile Kretschmar avec Isabelle Huppert Manon Combes Louis Garrel Yves Jacques Sylvain Levitte Jean Pierre Malo Bulle Ogier Fred Ulysse Bernard Verley et Georges Fatna Arnaud Mattlinger production Od on Th tre de l Europe coproduction Les Th tres de la Ville de Luxembourg Ruhrfestspiele Recklinghausen C lestins Th tre de Lyon dur e 2h CARTE BLANCHE LUC BONDY mardi 19 mai 20h Leviathan d Andrey Zvyagintsev 2014 2h20 Prix du sc nario Festival de Cannes 2014 Oscar du meilleur film tranger Academy Awards 2015 Ce film raconte le combat sans rel che d un homme Kolia pour prot ger sa propri t
71. sine aussi une femme quireste tout le temps tr s ma tresse de son destin on n a qu voir la dis cipline de ses mouvements C estune id e formidable Avant que l intrigue ait commenc elle donne le a tout de suite On entre en douceur dans la pi ce sans rideau On oublie compl tement les notions d entr e de sortie d acte Les d cors qui glissent permettent de conduire le r cit par ellipses comme au cin ma Un personnage arrive res sort tant t l espace est peupl tan t t il se vide sans qu on sache trop comment mais c est l Le glisse ment la fluidit c est vraiment une qualit propre a cette mise en sc ne l Tout y contribue m me la robe blanche d Isabelle Luc nous emm ne d un lieu a l autre et cela para t tout naturel sans qu onremette en cause la permanence de l espace th tral Il lui suffit de quelques d tails le bureau d Araminte c t cour o le personnage que joue Isabelle traficote et concentre son petit bazar fait livrer ses fleurs glisse ses gros billets entre les pages d un agenda pose une coupe de cham pagne On ne se demande m me plus en quel si cle nous sommes Luc r ussit a prendre ces textes classiques et a leur faire ainsi nouer des liens entre leur temps et le n tre Quand par exemple la belle Araminte d couvre son portrait et comprend qu elle est aim e soudain on est tout pres d elle on ne regarde plus que la c est un gros plan comme si on a
72. soir chez Bioy Bioy et moi nous avons eu une conversation Ce Bioy est devenu un personnage de roman une fiction de Borges Leur amiti fid le a dur jusqu la mort Ils ont crit ensemble les Chroniques de Bustos Domecq et les enqu tes polici res de Don Isidro Parodi qui r sout les nigmes sans sortir de sa cellule quand on vient le consulter en prison Borges a pass sa vie a ne pas imposer son personnage ses com patriotes ses contemporains Il savait qu il tait Borges il ne l a jamais ignor mais il ne l a pas t tout le temps Quelqu un lui a demand un jour tes vous Jorge Luis Borges Il a r pondu Parfois Il est d un contact tr s facile ll r pond aux nombreuses demandes d entretien Dans La Prensa le grand quotidien de Buenos Aires il arrive qu on indique en encadr sur la premi re page du suppl ment culturel du dimanche Cette semaine pas d interview de Borges On ne fait pas plus hon n te C est un homme tr s ouvert Asseyez vous pr s de lui dans un restaurant de son quartier et il fait la conversation C est tout ce qu il aime jouer dans les labyrinthes du temps et de l esprit Le plus beau texte de Borges que j ai lu c est Funes ou la m moire dans la deuxieme partie de Fictions Cette nouvelle c est d abord un auto portrait Borges avait une m moire extraordinaire une m moire de grand aveugle Quand on lit l lliade on ima gine Hom re
73. t l vis es se repassent d une traite l int grale d une ou plusieurs saisons Avez vous le sentiment que la longue dur e m me au th tre provoque une sorte de mutation du regard T J Je ne sais pas quel besoin cela r pond mais c est une ques tion int ressante qu il faudrait poser un sociologue On voit bien depuis quelques ann es qu on assiste une renaissance des s ries mais aussi des sagas Harry Potter Twilight Le Seigneur des anneaux Je pense aussi au succ s de romans comme Hunger Games imm diate ment adapt s au cin ma M me au th tre on a commenc faire des exp riences d criture s rielle ou feuilletonesque Notre poque est une p riode de mutation de crise un peu comme celle qui a produit le th tre lisab thain J ai l impres sion qu ces moments pivots c est comme si nous avions besoin nous autres tres humains de revenir des formes de r cit assez larges pour embrasser le d sordre le chaos qui nous environnent Comme si ces r cits taient des arches pour nous faire traverser ensemble la mer troubl e du temps Est ce qu il y a de ce point de vue un parall le a faire entre le si cle de Shakespeare et notre poque J ai merais savoir ce qu un sociologue ou un historien aurait a en dire Vous ne citez pas Game of Thrones o les motifs shakespeariens sont omnipr sents T J L auteur et les sc naristes le reconnaissent volontiers et
74. t pas a y mettre les moyens financiers et humains Ce n tait pas le d sert souvent imagin aujourd hui Pensez vous qu il en est de la s rie t l vis e comme du feuilleton publi dans un journal au XIX siecle La l gitimation semble tre la m me entre la publication en feuilleton des uvres d Alexandre Dumas et leur dition en volumes Oui on a connu un ph nom ne assez similaire avec le roman feuille ton publi dans la presse on est pass d un objet hybride publi entre le courrier du c ur et la m t o un objet culturel qu on peut consommer distinctement et m me collection ner De ce point de vue la s rie t l contemporaine est davantage h ri ti re du roman feuilleton que du film de cin ma La sp cificit de la s rie par rapport au film c est sa dur e plus que sa p riodicit Quelle explication don neriez vous ce besoin de se plon ger pendant des heures dans une histoire En m me temps le cin ma est aussi friand des suites des sagas Sur le plaisir de se plonger dans la dur e on peut faire un peu de psychologie de comptoir et parler du plaisir de ren trer dans une fiction qui nous ferait oublier notre quotidien etc Je note surtout un largissement des types de formats on picore des s ries au format tr s court comme Kaamelott ET LOVERDOSE TEMPORELLE et par ailleurs on aime la longueur des feuilletons o chaque pisode se suit comme Game of Thrones
75. ti ment libre de ne jouer qu au seul jeu de l amour a l abri de la transaction sociale Du moins jusqu au moment ou il faudra a nouveau r unir les deux couches Est ce ainsi que vous interpr tez l aveu crucial de Dorante a Araminte Ah c est un moment strat gique extraordinaire Il faut en effet que Dorante avoue Araminte qu il y a eu manipulation Et qu en le lui avouant il la persuade du m me coup qu il y a un au del de la manipulation Qu il y a eu un coup mont mais pas seu lement Une fois encore en me pla cant de son point de vue a lui je crois qu il doit d montrer la v rit et la sin c rit de son amour pr cis ment en avouant qu il y a eu recours certaines man uvres On passe de la fausse confidence par Dubois la confidence de la fausset par Dorante La difficult que Dorante doit alors r soudre est bien connue des socio logues du couple quand on tombe amoureux de quelqu un de plus riche que soi comment lui faire comprendre qu on l aime ind pendamment de son capital C est un d fi permanent qui explique en partie pourquoi il est g n ralement plus facile d pouser quelqu un qui est du m me niveau social que soi Et donc si Dorante veut s engager tout entier dans l union matrimoniale il faut qu il se pr sente Araminte tout fait r unifi avec ses deux couches c est quitte ou double Quel r le reste t il d s lors Dubois Aucun justement l
76. tit sociale reconnue Ce soi m me ind pen dant est l objet de l amour et l amour est une des contributions majeures l invention de l individu au sens moderne du terme au sens o il est un self un soi singulier qui demande tre appr hend en dehors de toute norme sociale La difficult surgit des lors qu il s agit de coller l un l autre l amour et le mariage il faut alors que l individu r unifie ses deux couches le soi singulier et son identit sociale Il faut qu il satisfasse l une et l autre ou qu il minimise les tensions entre les deux De cepoint de vue ilfautdonc admettre que Dorante est la fois amoureux et int ress Mais s il s avoue int ress est ce que cela ne compromet pas la qualit ou la sinc rit de son amour S il est rou comment peut il tre sinc re Et s il est sinc rement amou reux comment peut il tre int ress C est bien le probl me et Marivaux en tire un beau parti en faisant de Dorante un personnage un peu nigma tique Mais c est aussi pourquoi je crois Marivaux d double d une cer taine fa on l individu C est comme si Dorante externalisait les fonctions d int r t en les laissant incarner par Dubois Le valet si vous voulez fait le sale boulot il emporte la couche ext rieure avec lui Il porte les habits sociaux dont Dorante se d pouille et le laisse expos dans sa nudit intime comme s il tait un pur tre de sen
77. u film ou de la pi ce quand on en sort avec les amis qui nous ont accompagn s Pour les s ries on est plut t seul Alors on essaye de retrouver la dimension collective par d autres biais Auto centr et goiste n est pas contra dictoire avec le fait de se raconter sur les r seaux sociaux comme on peut le voir Pas contradictoire non plus avec le fait de vouloir prendre le pouls de ce qu il faut lire ou regarder Rien de nouveau on atoujours besoin de l avis des autres pour se forger son propre go t La r sonance sur les r seaux sociaux d Henry VI est un peu l inverse on a v cu collectivement et on veut parta ger l exp rience On sort de Henry VI en ayant envie de twitter de partager son plaisir comme on le fait avec tout le reste On expose son ressenti Ou on d voile ce qu on pense tre un scoop M me si le texte d Henry VI est du domaine public combien connaissent lhis toire Donc il y a d couverte de l in trigue par le spectateur et envie de la partager Thomas Jolly avait t invit un col loque sur les s ries t l auquel j ai particip et alors qu on lui demandait comment il s tait inspir des codes de la s rie pour sa pi ce comme un pied de nez il a r pondu que ce sont au contraire les s ries qui ont repris les codes shakespeariens On sent que Shakespeare crivait en pensant son public bigarr son besoin de respirations d humour de moments l gers et
78. ub EXPOSITION IMAGES A CHARGE 13 mai 30 ao t Premi re exposition au BAL sans uvre ni artiste Images charge sera consacr e la photographie et la vid o en tant qu objets d termin s par des pro tocoles scientifiques d administration de la preuve Depuis Alphonse Bertillon pionnier de l invention de prises de vue a riennes de sc nes de crimes au XIX si cle jusqu la reconstruction d une attaque de drone par l arm e am ricaine au Pakistan en 2010 par Eyal Weizman et son quipe l exposition invitera le visiteur d crypter un dispositif visuel et sa capacit donner une image le statut de preuve gt Invitations gt R servation missions rp theatre odeon fr gt LE BAL 6 Impasse de la D fense Paris 18 TH TRE LES TROIS S URS 30 mars 19 avril Texte d Anton Tchekhov Mise en sc ne de Jean Yves Ruf Les trois s urs Olga Irina Macha Les trois Gr ces les trois Parques C est l histoire d une aristocratie ruin e s accrochant des valeurs p rim es philosophant avec candeur et opti misme dans un pays au bord du gouffre C est aussi un printemps d chirant qui travaille ces trois s urs elles se battent avec toute l nergie de leur jeunesse pour trouver un destin a la hauteur de leurs espoirs et pour ne pas perdre toute utopie gt Tarif pr f rentiel de 16 au lieu de 22 du 30 mars au 5 avril avec le code Od on trois s urs gt R servation au
79. uoses conf rences tr s pointues rap inat tendu discours politiques divers cours de yoga pour spectateur assis coaching d entreprise d plac vente la cri e de poisson frais Une trentaine d interventions de 2 minutes 2 heures chacune qui ont en commun cette trange situation quelqu un vient nous parler gt Invitations pour la soir e du 4 juin gt R servation missions rp theatre odeon fr gt Tarif pr f rentiel de 10 au lieu de 15 pour les pass soir e des 4 5 et 6 juin gt R servation au 0141322626 ou billetterie tgcdn com avec le code Od on gt T2G Th tre de Gennevilliers 41 avenue des Gr sillons 92230 Gennevilliers gt Espace 1789 2 4 rue Alexandre Bachelet 93400 Saint Ouen Christophe Couffinhal Acheter et r server ses places Ouvertures de location tout public HENRY VI repr sentations du 02 05 au 17 05 guichet t l phone 25 mars gt Attention Pas de vente de places sur internet LES FAUSSES CONFIDENCES repr sentations du 15 05 au 27 06 theatre odeon eu 1 avril guichet t l phone 8 avril LILIOM repr sentations du 28 05 au 28 06 theatre odeon eu guichet t l phone 15 avril LES BIBLIOTH QUES DE L OD ON D tenteurs d une carte Les Biblioth ques de l Od on pensez l utiliser d ici fin juin 2015 PAR T L PHONE 01 44 85 40 40 du lundi au samedi de 11h 18h30 AU GUICHET DU TH TRE DE LOD ON du lundi au samedi de 11h 18h Abo
80. vait chang de focale mais sans aucune technique cin matographique uni quement parce que nos yeux sont invit s suivre le mouvement C est magique Luc a ce talent rare de cr er ainsi la proximit entre les acteurs et le public Les Fausses Confidences et lvanov sont pareils des longs plans s quence Luc se lib re du carcan th tral Il y aurait beaucoup dire sur son sens si souple du montage Dans Les Fausses Confidences on passe par une nuit toil e un moment po tique d o Louis Garrel qui joue Dorante res sort dans un tat diff rent fait de fatigue et d exaltation Nous allons sans r pit de rebondissement en rebondissement C est merveilleux nous sommes dans une atmosph re d ivresse tout le temps dans l an ticipation d un happy end C est une attente qu il faut savoir finir par satisfaire On prouve une esp ce de jubilation anticiper comment les situations vont se d nouer mais jus tement Luc ne se contente jamais des solutions ordinaires Il n h site pas r inventer compl tement cer tains moments y compris en se ser vant des pouvoirs propres du th tre Isabelle peut se retrouver par terre ou se coucher surunlinteau de chemin e Ce sont des gestuelles qui chappent aux codes du cin ma et c est ce que j appelle le c t lyrique de la sc ne sa puissance d exc s Luc sait user des armes du r alisme sans perdre les ressources po tiques de la sc ne la trag die g
81. venir Adolescence et territoire s j ai la certitude que le plateau est un lieu irremplacable pour ressaisir ce que l on devient C est au plateau que les jeunes prouvent consciem ment qu habiter la parole c est r ha biliter l humain La pratique th trale vous d couvre vous met nu et vous C ous TT TE i ir FREE ITU ida e ER ESS 1 EHA A EE F lib re De ce point de vue le th tre est une entreprise de salut public Et selon moi le projet du TGP se joue aussi l Je croise dans les ateliers dans les classes th tre des talents des personnalit s magnifiques d une richesse humaine d une force vrai ment extraordinaires et pour trop de ces jeunes il est encore impensable de dire leurs parents en rentrant la maison qu ils voudraient tenter d tre com diens ou artistes M canicien a oui c est un vrai m tier On en est l Le champ artistique le champ culturel il faut qu ils se l approprient qu ils s en sentent le droit C est le principe qui pr side Adolescence et territoire s mais aussi notre Troupe ph m re du TGP Il faut qu ils montent sur le pla teau pour s y sentir chez eux en ter rain familier et qu ils ressentent que le th tre ce trait d union entre l in time et le monde leur appartient eux aussi et tout aussi enti rement Vous ne concevez d cid ment pas le travail th tral sans une part p dagogique La formatio
82. y Bonn enseigne la philosophie de l art et l esth tique l cole Sup rieure d Art de Lorraine SAL Metz o elle co dirige le Centre de recherche D E Image Dispositifs Espace et la revue Le Salon Elle est galement charg e de cours l Universit Paris Sorbonne et a co fond la revue exp rimentale Num ro Z ro NZ quelques publications L exp rience clairante Sur Barnett Newman La Lettre Vol e Bruxelles 2005 Les paupi res coup es Essai sur les dispo sitifs artistiques et la perception esth tique La Lettre Vol e Bruxelles 2009 le peuple des bords Une s dimentation d images sans image Le Mot et le reste Marseille 2014 ACCOMPAGNER L MERGENCE Le programme Create Joy lanc en 2008 par Vivendi vise soutenir des projets destin s des adolescents jeunes d favoris s g s de 12 25 ans et accompagner l mergence des talents Une trentaine de projets sont soutenus chaque ann e en France ainsi qu en Grande Bretagne aux USA et en Afrique partir de crit res bien d finis apporter du divertissement ceux qui y ont rare ment acc s et faire participer activement les jeunes concern s par les projets Il attache beaucoup d int r t ce que les salari s ou artistes de Vivendi soient impliqu s dans les projets soutenus et en deviennent des parrains Pourquoi avoir choisi de soutenir le programme Adolescence et territoire s depuis 2012 L id e de s le

Télécharger - Odéon, théâtre de l`Europe

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

T&eacute;l&eacute;charger - Od&eacute;on, th&eacute;&acirc;tre de l`Europe

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Télécharger - Odéon, théâtre de l`Europe