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1. Pour saisir l ampleur du mouvement M Beaud s interroge sur l volution des logiques de reproduction qui ont marqu l humanit 236 La logique communautaire elle a marqu la reproduction des soci t s dans les premi res p riodes de l humanit Plusieurs l ments la caract risaient un syst me de places de fonctions d insertion et d obligations et un quilibre homme milieu de vie tenant la fois la faiblesse des capacit s techniques la faible dynamique d mographique et au n cessaire quilibre en tre une communaut et son milieu de vie Au cours des derniers mill naires cette logique s est maintenue dans des cadres spa tiaux circonscrits famille large village monast re Pour M Beaud elle a sous tendu le projet d une soci t socialiste qui s affirme face l industrialisation capitaliste au 19 me si cle Et au 20 me si cle elle a inspir aussi bien les programmes so ciaux d mocrates et la mise en place d tats Providence que les diverses tentatives de construire le socialisme Deux autres logiques se sont progressivement affirm es en liaison avec plusieurs facteurs comme le d veloppement de la division du travail des religions et du pouvoir religieux des castes militaires et du pouvoir des armes le d veloppement des villes la logique marchande c est la logique de l change mon taire et donc de l avoir en argent Terreau du d veloppement du capi talis
2. Bernard SIONNEAU Professeur Senior Kedge Business School Habilit Diriger des Recherches en Science Politique Docteur en Sciences de Gestion Docteur en Etudes Nord Am ricaines 2014 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 dans les ann es 1990 internationalistes g ographes et conomistes atypiques fran ais ont fourni des cl s indispensables la lecture de notre monde et de ses fractures Un document produit en version num rique par Jean Marie Tremblay b n vole professeur de sociologie au C gep de Chicoutimi Courriel jean marie_tremblay uqac ca Site web p dagogique http www uqac ca jmt sociologue Dans le cadre de Les classiques des sciences sociales Une biblioth que num rique fond e et dirig e par Jean Marie Tremblay professeur de sociologie au C gep de Chicoutimi Site web http classiques uqac ca Une collection d velopp e en collaboration avec la Biblioth que Paul Emile Boulet de l Universit du Qu bec Chicoutimi Site web http bibliotheque uqac ca Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 2 Politique d utilisation de la biblioth que des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite m me avec la mention de leur provenance sans l autorisation for melle crite du fondateur des Classiques des sciences sociales Jean Marie Tremblay sociol
3. 110 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 38 30 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 75 L oc an de la finance dans la mondialisation l argent crit Moreau Defarges est essentiel d sacralisant tout en attribuant cha que chose un prix parmi d autres 111 Tout peut tre vendu et achet V ritable langage universel 1l int gre toute chose toute activit dans une chelle unique de valeurs Combien a co te Face l argent les valeurs ternelles se changent en contraintes irrationnelles Cinq facteurs en interaction se sont cumul s selon notre auteur pour provoquer cette mondialisation de la finance a L explosion des masses d argent et de cr dit qui chappent au contr le des Etats L apparition de l euro dollar en est l origine Elle remonte la d cision de deux pays communistes qui en 1949 pour la Chine et dans les ann es 1950 pour l Union Sovi tique craignent que leurs r serves en dollars ne soient frapp es par des mesures de blocage aux tats Unis et transf rent alors ces sommes vers un lieu neutre une banque europ enne Ainsi na t la premi re eurobanque 112 Mais c est partir des ann es 1960 que se constitue un v ritable march des eu rodollars cette poque en effet les Multinationales am ricaines pr f rant effectuer des d p ts en dollars hors des tats Unis
4. Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 144 Pour viter de s enfermer dans des impasses crit notre auteur l analyse de la mondialisation exige que l on cherche raison ner la fois en termes politiques et conomiques Selon lui les pi ges de ce qu il nomme conomicisme ne peuvent tre d jou s qu en maniant simultan ment plusieurs types de cat gories celles de la science politique l tat dans ses fonctions et ses d terminations multiples celles des relations internationales comprises comme rela tions de rivalit de coop ration et conflit entre tats mar qu es entre autres par de profondes asym tries dans la capa cit de certains tats d influencer la conduite des autres no tamment dans le domaine cl des r gles des institutions et de la politique conomique celles de l conomie entendues comme mouvement de mise en valeur du capital dans ses diff rentes figures D finition et r alit s de la mondialisation Retour la table des mati res D finition de la mondialisation le choix du terme mondialisa tion du capital est selon Chesnais celui qui correspond le plus la substance du terme anglo saxon globalization 257 Note n 5 in F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 33 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 145 Dans la s
5. quents souvent commis par de tr s Jeunes gens voire des en fants La bande y constitue le groupe de sociabilit et de so lidarit L urbanit y est absente Ce sont avec des diff ren ces li es aux cultures et aux populations des situations que l on rencontre dans des quartiers populaires de Medellin des bidonvilles de Lagos ou de Karachi des quartiers noirs ou chicanos de Los Angeles ou Washington Ces lieux sont en fait de nouveaux ghettos de l exclusion urbaine L installation de minorit s marginalis es par le ch mage contribue acc l rer le d part de r sidents initiaux dont la vie devient de plus en plus difficile avec l ins curit qui y r gne Elle entra ne l abandon progressif des commerces et des servi ces Des pans de villes tombent ainsi dans une informalit souvent violente Si la nouvelle carte du monde que se propose de tracer O Dollfus ambitionne de repr senter les pavages voqu s pr c demment l auteur pr cise toutefois qu il existe des limites difficiles repr sen ter Elles concernent notamment les divisions et les coupures introdui tes par les diff rentiels entre la richesse et la pauvret des l ments qui sont largement indiff rents aux fronti res des tats 5 Dans la plupart des pays du monde d velopp s ou en d veloppement les ca t gories dirigeantes des populations ou celles qui disposent de revenus lev s partagent
6. Une polarisation internationale elle creuse brutalement l cart entre Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 148 les pays situ s au c ur de l oligopole mondial ceux qui leur sont associ s les pays situ s sa p riph rie Si les ann es 1990 voient une reprise des investissements directs hors de la zone ODCDE ceux ci restent tr s concentr s et s lec tifs 263 La Chine attire plus du tiers du total des IDE et les pays op rant des privatisations majeures prennent une large part du res te les pays restant en marge de l IDE ne pr sentent pratiquement plus d int r t ni strat gique fin de la guerre froide ni cono mique pour les pays et les firmes de l oligopole mondial Ils ont fait l objet d une d connexion forc e du syst me des chan ges Ce sont crit Chesnais reprenant ici une expression d O Dollfus les angles morts du syst me monde zones de pauvret o les guerres autant que les maladies sont indissocia bles du tr s fort recul de l IDE et des transferts de technologie Les pays qui en font partie ont t gravement atteints par la conjoncture mondiale et par les bouleversements technologi ques survenus an centre du syst me Ces bouleversements ont en effet substitu aux mati res premi res traditionnelles des produits interm diaires industriels r sultant d industries inten sives en R amp D nouveaux
7. d autre part l existence d une dynamique conomique capita liste mondiale n implique pas tant s en faut que toute situa tion locale ou nationale soit d termin e par elle Ainsi les tats nationaux dont le nombre s est fortement accru avec le r cent processus de d colonisation peuvent aussi bien constituer des lieux privil gi s de recherche d ind pendance ou d autonomie nationale que contribuer l int gration dans le syst me mon dial Ainsi l conomie mondiale dont le SNMH constitue une grille de lecture est locale r gionale nationale internationale multinationale Elle est capitaliste mais aussi fatiste marchande fributaire com munautaire et domestique 2 C est dire pr cise M Beaud que les noeuds de contradiction sont multiples et que m me dans les situations de plus extr me d pendan ce des marges de manoeuvre existent C est dire aussi que chaque fait chaque situation aux niveaux local r gional national interna tional multinational doit pour tre comprise tre analys e dans son contexte mondial 2 247 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 81 248 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 81 249 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 82 Bernard
8. la lib rali sation et la d r glementation des changes de l investissement et des mouvements de capitaux tait de remettre l conomie capitaliste mondiale sur une trajectoire de croissance soutenue Les travaux de POMC 1965 1994 crit F Chesnais indiquent toutefois que le pas sage la mondialisation a eu comme toile de fond le ralentissement r gulier de la production et de la croissance mondiale Ces travaux montrent galement que cette tendance ne s est pas renvers e la suite de la lib ralisation et de la d r glementation et cela malgr le recours pour les conomies de l OCDE au mod le lib ral de croissance tir par les exportations exported led growth 266 De fait si le taux de croissance du commerce mondial s est accru de 5 par an entre 1984 et 1994 le taux de croissance de la production n a t que de 2 En revanche durant cette p riode le taux de profit s est r tabli Seuls les grands groupes oligopolistiques ont r ussi tirer parti de la situation gr ce des op rations d IDE de fusions acquisitions et des strat gies de localisation et d approvisionnement 265 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 40 266 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 42 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 151 Syst mique pens e politique et conomique pour appr hender la mondialisation Retour la tab
9. 1l d place les enjeux autour desquels s empoignaient les acteurs traditionnels Le dernier point inclut nous dit M Merle une part d appr ciation subjective et la r f rence un syst me de valeurs Il se formule ainsi l tat pr sent du monde est insatisfaisant 1l peut et doit tre am lior pour faire pr valoir le bien commun universel sur la d fense des par ticularismes et des go smes de toutes provenances Ce discours n est pas nouveau ajoute Merle il ne conduit pas la proclamation d un message proph tique ni un programme m me modeste de r formes Tout simplement il invite le chercheur dont la fonction n est pas de soigner le patient fournir les l ments d un diagnostic partir du quel les th rapeutes professionnels prescriront le traitement appropri Il ne s agit donc pas d esquiver ses responsabilit s personnelles mais de favoriser par une analyse rigoureuse une prise de conscience des distorsions malformations l sions qui affectent le cours de la vie internationale Ce bilan devrait selon l auteur inciter les responsables agir en profondeur sur les causes du mal plut t que de s vertuer en conjurer les effets 70 M Merle plaide ainsi en faveur de la r habili 69 M Merle Sociologie des relations internationales Paris Dalloz 4 me dition 1988 p 526 70 M Merle Sociologie des relations internationales Paris Dalloz 4 me dition 198
10. Et ce monde est d autant plus difficile lire et vivre qu il est pour Beaud irresponsabilit illimit e 252 Nul n est responsable ajoute notre auteur Il n y a que des logiques implacables lois du march comp tition entre individus concurrence internationale tra fics d influence corruption institutionnalis e Les vaincus n ont qu s en prendre eux m mes trop vieux trop faibles incapables de s adapter Faut il se r signer pour autant au basculement qu entra nent les forces qui pr dominent aujourd hui s interroge M Beaud 253 Faut il c der la domination des logiques de l argent et du march jusqu un nouveau totalitarisme Au creusement des in galit s jus qu au point extr me o s tablirait un nouvel apartheid la fuite en avant irresponsable dans des croissances mat rielles jusqu laisser aux g n rations futures une plan te profond ment d grad e Le pro bl me est que les grands acteurs n assument pas leurs responsabilit s les OIG sont prises dans la logique de marchandages courte vue du fait qu elles sont pluri tatiques les firmes travaillent pour les seuls d tenteurs de pouvoir d achat les gouvernements d tats affaiblis par les mutations en cours choisissent de ne rien faire et se r fugient dans l acratie qui accentue encore leur impuissance 254 Si l on veut reprendre le contr le d une dynamique et d une trajectoir
11. ciales la recherche interdisciplinaire implique confrontation change de m thodes concepts et points de vue in M Grawitz M thode des sciences sociales 10 me dition Paris Dalloz 1996 p 305 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 177 ments de mani re simplifi e mais en respectant leurs caract ristiques perceptibles Les angles d approche changeaient en fonction de la sp cialit des auteurs et de la probl matique de leurs travaux N anmoins un fil rou ge les reliait le constat qu il tait impossible de consid rer s par ment les dimensions de l action internationale politique conomie culture technique id es etc pour en comprendre la r alit les muta tions et les ruptures diff rents chelons de l espace Les hypoth ses retenues par les auteurs pour traiter du syst me in ternational ou mondial rattachaient leurs crits au courant pluraliste non dominant des lectures de l international 324 M Beaud proposait tout d abord la grille d analyse du Syst me Na tional Mondial Hi rarchis SNMH pour rendre compte des diff rences de reproduction entre les capitalismes 325 Le syst me tait selon lui structur par une ou des puissances dominantes 1l tait hi rarchis conomies nationales dominantes domin es interm diaires mais 1l restait h t rog ne d autres logiques conomiques que la logique capitaliste perdu
12. dition 1988 1 re dition 1980 18 C Zorgbibe Les relations internationales Paris Th mis Presses Universi taires de France 3 me dition 1983 1 re dition 1975 19 P Moreau Defarges Les relations internationales dans le monde d aujourd hui Paris Editions STH 4 me dition 1992 l re dition 1981 20 P Renouvin J B Duroselle Introduction l histoire des relations interna tionales Paris Armand Colin 4 me dition 1991 J B Duroselle Tout empire p rira th orie des relations internationales Armand Colin 1992 1 re dition 1981 21 P F Gonidec R Charvin Relations Internationales Paris Pr cis Domat Montchrestien 1981 R Charvin A Marouani Les relations internationa les des Etats socialistes Paris Th mis Presses Universitaires de France 1981 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 23 Deux auteurs fran ais parmi les p res fondateurs de la discipline en France ont t retenus pour introduire ce propos sur la discipline des Relations Internationales en France Il s agit de R Aron et M Merle Ces deux auteurs dont les probl matiques diff rent mais que nous avons choisi de r unir sous la m me rubrique de la Sociologie des relations internationales occupent en effet une place particuli re dans le champ disciplinaire que nous examinons R Aron appartient au courant r aliste des relations internationales et il est
13. la syst mique de ne pas avoir fourni de nouveaux paradigmes la th orie des relations internationales 336 ils reconnaissaient cepen Z La di Un monde priv de sens Fayard 1994 p 248 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 38 41 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 241 La plus grande confusion crivent ils a marqu les diff rentes tentati ves men es pour int grer la notion de syst me dans la th orie des relations internationales Les oeuvres de ceux qui s y sont illustr s Kaplan Aron Hoffmann Rosecrance Waltz Haas Mc Clelland Young Merle Brecher sont disparates et peu cumulatives Chacun propose son angle d approche sa d finition et sa typologie L analyse des syst mes internationaux s est d velopp e dans des directions parall les plus que convergentes entre a Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 182 337 338 dant qu elle tait un langage et une m thode de recherche utiles pour conceptualiser les rapports internationaux 7 Les notions d ouverture de complexit flux int gration r troaction toutes h rit es de l approche syst mique crivaient ils sont maintenant d usage courant Elles pr sentent un double int r t permettre un questionnement et fournir des instruments pour tenter de reconsti tuer certaines interactions afin de les d crire et si possible
14. nement du monde Paris Presses de la FNSP Dalloz p 1992 6 La di Z Sens et puissance dans le syst me international in La di Z sous la direction de L ordre mondial rel ch Paris Presses de la Fonda tion Nationale des Sciences Politiques 2 me dition 1993 La di Z Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 La di Z Apr s les guerres la m l e g n ralis e Le Monde Diplomatique Janvier 1996 p 20 7 Moreau Defarges P La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 Moreau Defarges P L ordre mondial Paris A Colin Paris 1998 Moreau Defarges P La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 8 Beaud M partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde in Bidet J et Texier J sous la direction de Le nouveau syst me du monde Paris Presses Universitaires de France 1994 Beaud M Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 9 Dollfus O Le monde est un chaos qui se d chiffre Affiches de la g o graphie La g ographie situer valuer mod liser Grands colloques de prospective Minist re de la Recherche et de la Technologie Novembre 1990 Dollfus O L Espace Monde Paris Economica 1994 Dollfus O La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 10 Durand M F Levy J Retaill D Le monde espaces et syst mes Paris Press
15. Elles introduisent une re o l on apprendra ac coler des repr sentations ou des cat gories que l on opposait jusque l La vogue des mots valises glocalisation en est une illustration La 3 me hypoth se consiste admettre que toute explication n est ni stable ni univoque 150 Comme illustration du propos Z La di voque la question des polarit s du syst me internatio nal Pour interpr ter la r alit internationale pr cise ce dernier plut t que de tenter d en d gager le nombre de p les exacts mieux vaudrait poser qu elle est simultan ment unipolaire mul tipolaire et dans bien des cas apolaire quitte r fl chir sur le croisement et l interaction de ces polarit s Dans l tude des relations internationales poursuit l auteur l enjeu sera moins de classifier et de simplifier que d interpr ter le mouvant et le contradictoire La r flexion sur l h g monie et plus particuli rement sur l h g monie r gionale constitue une illustration Classiquement la 149 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 31 150 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 32 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 99 pr tention h g monique d un acteur se mesurait sa capacit contr ler un espace national d gager des ressources mat rielles ou symboliques indi
16. Les quarante derni res ann es ont t marqu es par une prolif ra tion d mesur e de travaux th oriques formalis s sur les march s les quili bres les choix et les strat gies L tude des r alit s conomiques contempo raines est d sormais consid r e comme une activit de deuxi me rang ratta ch e la pr c dente par quelques passerelles in La Pens e Economique Depuis Keynes Paris Seuil 1993 pp 205 210 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 19 tes des relations internationales dont les crits ont marqu la produc tion scientifique des ann es 1990 R alis s dans le courant de cette d cennie particuli rement productive en France les travaux de B Ba die et M C Smouts 5 ceux de Z La di 6 de P Moreau Defarges 7 de M Beaud 8 d O Dollfus de M F Durand J L vy et D Retaill 10 et ceux de F Chesnais partagent deux points communs tout d abord celui de se f conder mutuellement la plupart des auteurs malgr parfois une appartenance des disciplines diff rentes font r f rence leurs travaux respectifs qui se compl tent ensuite celui d avoir fourni d j cette poque un nombre significatif de cl s d analyse qui nous paraissent essentielles non seulement pour faire 5 Badie B et Smouts M C L International sans Territoire Cultures amp Conflits L Harmattan septembre 1996 Badie B Smouts M C Le retour
17. dans les soci t s humaines de l tats Nation mais galement en raison de l importance du cadre national non seu lement pour l tatisme mais aussi pour le capitalisme 245 M Beaud A partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 80 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 137 il est mondial principalement cause de la dynamique du ca pitalisme laquelle s exerce dans tous les domaines conomi que mon taire et financier bien s r mais aussi technologique et culturel et finalement en mati re de besoins de consomma tion d information de sant de mode de vie de mode d organisation sociale D veloppement capitaliste et renforcement de l tat Nation ont concouru deux ph nom nes la formation d conomies nationales capitalistes dans celles ci les autres formes d activit s sont secondes parfois subordon n es aux activit s capitalistes le d bordement de leurs territoires nationaux de ces conomies du fait de leur logique de reproduction largie travers les re lations conomiques mon taires et financi res internationales et par la constitution d espaces multinationaux de firmes et de banques Chaque conomie capitaliste dominante constitue son espace conomique mondial espace conomique que Beaud qualifie de national mondhial La structure de ce syst me national
18. els qui imposent plus ou moins leur logi que par l cole l imp t l arm e le drapeau Cependant les liens les croyances les r f rences d autrefois subsistent Ainsi dans l Occident form par la Chr tient la modernit se traduit par la s paration du religieux et du politique le premier appartient la sph re priv e le second la sph re publique Cette s cularisation est finalement assu m e par tous tats glises individus Hors de l Occident la la cisa tion se heurte des traditions diverses diff rentes Dans le Moyen 134 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 90 135 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 100 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 92 Orient arabe et Perse l Islam ne se r duit pas un lien spirituel mais reste imbriqu dans les pratiques quotidiennes et politiques 156 II de meure donc un enjeu de pouvoir et d identit Ce faisant il est possi ble d observer que les h ritages du pass ne s effacent pas Ils sont repris r interpr t s en fonction des exigences du pr sent et travers les sch mas occidentaux tat nation parti individu exister face un Autre per u tort ou raison comme une menace Islam face Occident Indiens hindouistes face aux Indiens musulmans La modernit
19. est pas reproduite et on peut encore trouver des relations sociales de nature communautaire qui entretiennent des all geances multiples et entravent le processus de construction d un monopole de la violence physique l gitime par l tat Dans ces conditions la chan ce de voir se constituer un pacte de type hobbesien entre l individu et l tat est d autant plus faible que le premier place une confiance limi t e dans le second et pr f re rechercher des prestations de s curit au sein de son r seau communautaire d appartenance 193 C est ce ph nom ne que l on retrouve dans les tats tribaux de la Mauritanie jusqu au Yemen Mais galement dans l ensemble de l Afrique noire contemporaine comme dans les pays du Proche Orient D un point de 190 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 14 191 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 15 192 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 15 19 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 14 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 114 vue international 1l bouleverse l ordre inter tatique en impliquant une diss mination non seulement des fonctions politiques mais aussi de la violence et des prestations s curitaires L universalisation du mod le tatique se heurte donc des diff rences de culture que l on ne retrouve pas dans les cat gori
20. l tat Nation constitue en cette fin de si cle une structure universelle L Organisation des Nations Unies 1945 reprenant et largissant l id e de Soci t des Nations 1919 est compos e d tats souverains tirant leur l gitimit de la repr senta tion des peuples 133 Comme l illustre entre autres le fait palestinien toute communaut humaine voulant se r aliser pleinement aspire devenir un tat Nation et tre reconnu comme tel par les autres tats Nation d j tablis L ach vement politique de la mondialisation consisterait en la coexistence pacifique et la coop ration entre les peuples de la terre chacun s exprimant par le canal d un tat La convention sur laquelle repose ce syst me implique ainsi le partage de la plan te entre un certain nombre d entit s chacune dot e d un terri toire Telle est bien la vision lib rale tout comme chaque propri taire est ma tre chez lui chaque tat est souverain chez lui Ici note Mo reau Defarges se retrouvent les contradictions d j voqu es dans 132 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Du nod 1993 p 113 114 133 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 99 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 91 son chapitre 2 entre deux logiques essentielles 134 la logique politi que qui repose sur le quadrillage territoria
21. les r sistances puissantes les catastrophes toujours pos sibles Le niveau mondial conquiert progressivement son autonomie Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 68 en entra nant laborieusement une machinerie lourde composite et fra gile Aussi la constitution d une soci t monde est elle probable non parce qu elle serait la meilleure mais parce qu elle est la solution la plus conomiques pour traiter les probl mes mondiaux La difficult de pr voir l avenir m me proche d une totalit aussi complexe appelle la prudence mais aussi l imagination Le do maine des relations internationales dans l optique de nos g ographes semble jusqu ici ne pas s tre montr apte relever le d fi Il corres pond selon eux davantage un champ qu une v ritable discipline scientifique on y d crit des choses les rapports inter tatiques plut t qu on explore une probl matique 101 Une science pr cisent ils ne se contente pas de constater ou de recenser les seules permanences elle cherche d monter les logiques de d veloppement de son objet Aus si se prononcent ils en faveur d une approche dynamique visant ex pliquer et comprendre non seulement les mouvements tendanciels seulement bauch s mais galement les repr sentations individuelles et collectives notamment vers l avenir des membres des soci t s Pour aborder le monde qui se met en pla
22. sp ciali t Prospective et Strat gique des Organisations 2000 p 139 LIEN Zorgbibe C Les relations internationales Paris Th mis Presses Universitaires de France 3 me dition 1983 1 re dition 1975 Fin du texte
23. tats qui constitue pour R Aron la sp cificit des relations in ternationales 34 32 KR Aron Paix et Guerre entre les nations op cit p 14 33 Ibid pp 16 17 34 R Aron Paix et Guerre entre les nations op cit p 29 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 29 Quatre niveaux de conceptualisation pour un milieu international domin par le recours l gitime la force Retour la table des mati res Les trois niveaux de conceptualisation que notre auteur retient pour mener cette enqu te globale sur les relations internationales sont les suivants th orie sociologie histoire Un 4 me niveau intitul prax ologie examine les probl mes thiques et pragmatiques qui se posent l homme d action Th orie Dans cette rubrique l auteur se livre une analyse inspi r e de Clausewitz des rapports mettant aux prises des unit s politi ques les tats jalouses de leur ind pendance vou es au soup on r ciproque et condamn es chercher la s curit dans un quilibre tou jours pr caire des forces Il en tire un ensemble de propositions sur la diplomatie et la strat gie la nature de la puissance l quilibre ainsi que des mod les de syst mes internationaux Aron part ainsi de la plu ralit des centres autonomes de d cision donc du risque de guerre et de ce risque d duit la n cessit du calcul et des moyens C est l alternative de la paix
24. tats postcoloniaux Le march r duit les relations humaines et sociales des relations d argent Retour la table des mati res La recomposition en cours de l quilibre entre ces logiques socia les est principalement domin e par le passage un monde o pr do mine la logique marchande elle m me sans cesse retravaill e et exa cerb e par les dynamiques de reproduction largies du me 237 marchandisation de l homme sant commerce du sang des organes de la procr ation avec pour demain le march de la gestion g n tique de toute l existence d un individu 238 _ marchandisation des fonctions sociales ducation loisirs in formation connaissance et gestion de l opinion avec les mar ch s de la gestion de la d cision politique des tensions et des conflits 237 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 77 238 M Beaud Le basculement du monde op cit p 198 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 133 marchandisation des activit s humaines sup rieures recherche scientifique laboration des savoirs des uvres intellectuelles et artistiques avec d j l exploitation marchande des sentiments humanistes et humanitaires des principes et valeurs _ marchandisation des relations la nature antipollution pro duction et urbanisation non polluantes avec les
25. 22 Ces processus et r alit s ont une importance de plus en plus grande pour les tats Nations les fir mes les groupes sociaux les familles et les individus Pr ciser la na ture et le moteur de cette r alit mondiale appara t donc essentiel M Beaud L objectif est en effet pour lui d attirer l attention sur un en semble de p rils et de risques qui s accumulent et de permettre de trouver temps les r ponses aux dangers qui menacent 222 Notre au teur n h site pas d ailleurs dans l un de ses derniers ouvrages par ler de basculement du monde pour exprimer tout la fois 221 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde in J Bidet et J Texier sous la direction de Le nouveau syst me du monde Presses Universitaires de France 1994 p 74 222 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 7 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 126 l ampleur exceptionnelle des mutations en cours et la gravit des en jeux 223 223 224 225 226 Mais qu est ce que le Monde l heure actuelle Pour M Beaud le monde c est le couple Terre Humanit 224 La Terre elle est entendue non seulement comme une r alit physico chimique mais galement comme porteuse de diff ren tes formes de vivant comme espace et espaces et comme temporalit et temporalit s L Humanit ell
26. Cit l tat crit P Moreau Defarges est d abord l gislateur L tat fixe souverainement les r gles du jeu social dans un ter ritoire donn La mondialisation remet en cause cette puissance l gislative de trois mani res qui sont troitement li es 127 x elle cr e tout d abord des tensions entre les r gles nationales et internationales tablies et les pratiques des acteurs indi vidus entreprises et m me tats Dans le domaine mon tai re la l gislation solitaire d un tat n a plus grande valeur si elle ne s inscrit pas dans un ordre global associant un grand nombre d tats et d acteurs non tatiques organismes fi nanciers banques ensuite les flux de la mondialisation constituent des contraintes instables pour l tat l gislateur qui doit les ap privoiser tout en sachant qu ils sont impr visibles La loi tout en se pr sentant toujours comme l expression du peuple souverain tend tre con ue en fonction des exigences de 126 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 57 127 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 57 58 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 88 l ext rieur ne pas dissuader l investissement tranger Elle fait l objet d une comparaison permanente avec les l gisla tions des autres Etats Ja l gislation inchang e dans
27. Le point le plus critique pour organiser l apr s guerre froide reste donc pour Z La di le probl me du sens Les foyers de la puissance qu il s agisse des Etats des entreprises ou des individus n ont plus de sens proposer Aucun d entre eux n aspire reconstruire un sens global Chaque acteur social vite de prendre ses ou des responsabili 172 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 84 173 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 209 174 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 209 175 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 210 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 107 t s car en l absence de projet de sens il ne mesure celles ci qu en termes de co ts La puissance par exemple se con oit de moins en moins comme un processus de cumul des responsabilit s mais plut t comme un Jeu d vitement cf Chesnais Beaud infra vitement d engagement collectif chez les individus vitement de responsabili t s sociales pour les entreprises vitement de responsabilit s plan taires pour les tats Chaque acteur social vite de prendre ses respon sabilit s ou des responsabilit s car en l absence de projet de sens il ne mesure celles ci qu en termes de co ts 176 Cette situation a une triple cons quence elle fragilise tout d abord les soci t s occidenta les qui ne
28. ME DE COUVERTURE Retour la table des mati res Dans les ann es 1990 internationalistes g ographes et conomis tes atypiques fran ais ont fourni des cl s indispensables la lecture de notre monde et de ses fractures En ce d but de troisi me mill naire les enseignements classiques dispens s en Economie Gestion ou Finance n int grent toujours pas dans leurs cursus de pr paration la lecture d un environnement in ternational non r ductible aux seules dimensions du march C est pour tenter de pallier en partie ce manque que cet ouvrage a t fait Pr sentant tout d abord les apports incontournables et ant rieurs de Raymond Aron et de Marcel Merle il encha ne avec les contributions ult rieures d internationalistes de g ographes ou d co nomistes atypiques r alis es dans les ann es 1990 Le tout est destin permettre l actuel ou futur manager de dis poser de grilles de lecture compl mentaires non seulement pour com prendre notre monde mondialis mais aussi pour en valuer tant les opportunit s que les risques op rationnels et soci taux induits Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 9 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 PR SENTATION DE L AUTEUR Retour la table des mati res Bernard Sionneau est professeur Senior Kedge Business School Habili t Diriger des R
29. Management Pr sident de European Fund and Asset Management Association Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 17 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 AVANT PROPOS Retour la table des mati res En ce d but de troisi me mill naire les enseignements classiques dispens s en conomie Gestion ou Finance n int grent toujours pas dans leurs cursus de pr paration la lecture d un environnement in ternational non r ductible aux seules dimensions du march Or dans la r alit op rationnelle logiques politiques techniques id ologi ques et sociales interf rent en permanence avec des logiques cono miques et financi res diff rents rythmes et niveaux de l espace contribuant fa onner une sc ne internationale qui ne se laisse pas facilement appr hender ni pratiquer Organisant la mondialisation ces 1 Par logiques nous entendons ici les logiques d action d signant les ambitions modes de relations et d interventions types associ s aux indivi dus engag s dans diff rents registres et situations de l action internationale par l interm diaire d organisations qui leur en donnent la possibilit in B Sionneau Risque Pays et Prospective Internationale Th orie et applica tion la R publique Socialiste du Vi t Nam Th se de Doctorat du Conser vatoire National des Arts et M tiers CNAM sp cia
30. Sens et puissance dans le syst me international op cit p 16 142 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 27 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 96 la probl matique post moderne comme moyen d interpr ter le sens du syst me international lui semble tre une voie plus fructueuse Deux l ments sous tendent le raisonnement Tout d abord dans l hypoth se d un syst me international en transition le niveau pertinent de l analyse se situe moins au plan de la distribution statique du pouvoir qu celui des inte ractions liant les acteurs entre eux Il importe donc selon notre auteur de s int resser davantage aux articulations aux proces sus aux tendances parce que les rapports internationaux ob is sent plus une logique de flux qu une logique de stock 143 Ensuite le concept de multipolarit est insuffisant parce qu il voque l id e classique d un syst me international r ductible aux seuls tats o ces derniers sont de force comparable pour suivent les m mes buts et se livrent des jeux d alliance m ca niques d s que l un d entre eux tente de prendre un avantage d cisif sur les autres 144 Pour La di cette approche n est plus valide dans la donne internationale actuelle le d couplage en tre sens et puissance interdit de penser la comp tition entre tats sous la forme d une lutte
31. Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 140 Savoir lire pour dire un monde irresponsabilit illimit e Retour la table des mati res L exercice est d autant plus n cessaire juge notre auteur que sou dain tout semble se d faire ensemble L effondrement de l ordre de Yalta la diss mination de la puissance l affaiblissement du sens si gnifient la fin du pr c dent ordre mondial L tat Nation l espace privil gi au sein duquel s est op r le passage de l ordre marchand l conomie de march o se sont op r es les grandes mutations tech no conomiques et ont t institu es les syst mes modernes de redis tribution cet tat National voit s effriter sa capacit d action 250 Les chocs successifs d une grande mutation mon taires nerg tiques conomiques financiers etc font monter par paliers le ch mage et dans le m me temps progresser la pauvret le d sarroi l inqui tude face au lendemain La mondialisation conomique et financi re a limi t les capacit s strat giques nationales affaibli les tats conduit nombre de grandes entreprises et de banques surfer sur les vagues des taux d int r t des taux de change et les d ferlantes de l incertitude Ces ph nom nes crit M Beaud n engendrent pas pour autant le nouvel ordre international annonc ou souhait dans les ann es 1970 Ils ne signifient
32. ce que certains conomistes appellent la dictature des cr anciers 2 8 en lib ralisant et en d cloisonnant leurs syst mes financiers nationaux en transformant les circuits de financement de la dette publique ce qu on nomme la tion 2 en laissant les march s fixer le niveau des taux d int r t long terme 300 mais aussi les taux de change souvent sur valu s et corrig s parfois brutalement par les march s Le r gime est particuli rement favorable pour les institutions fi nanci res non bancaires Fonds de retraite 301 Fonds Mutuels am ri cains Assureurs priv s etc qui acc dent alors aux march s en tant que pr teurs L importance du volume de leurs actifs 302 en fait rapi 296 Nous avons pr sent dans la premi re partie de cette th se les cons quen ces des d cisions politiques am ricaines sur la premi re crise de la dette cf la section intitul e La premi re crise de la dette 297 F Chesnais la mondialisation du capital op cit p 64 298 J P Fitoussi Le d bat interdit monnaie Europe pauvret Arl a 1995 Pour F Chesnais le coup d tat fondateur de la dictature des cr an ciers de la tyrannie du march est redevable la politique men e par tir de 1979 par P Volcker la t te de la FED comportant simultan ment une politique mon taire restrictive une politique budg taire laxiste la titri sation des bons du Tr sor la garantie donn e
33. de France 1994 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 28 O Dollfus Le monde est un chaos qui se d chiffre Affiches de la g o graphie La g ographie situer valuer mod liser Grands colloques de prospective Minist re de la Recherche et de la Technologie Novembre 1990 O Dollfus L Espace Monde Paris Economica 1994 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 29 MF Durand J Levy D Retaill Le monde espaces et syst mes Presses de la FNSP Dalloz 1992 Pour un compl ment d analyse on lira gale ment D Retaill L imp ratif territorial in B Badie et M C Smouts Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 25 sieurs points communs tout d abord celui de se f conder mutuelle ment la plupart des auteurs font r f rences leurs travaux respectifs qui se compl tent celui ensuite d avoir pris du recul par rapport aux paradigmes dominants et d avoir fait appara tre leurs limites ce lui d avoir fourni galement un certain nombre de cl s d analyse qui paraissent essentielles pour faire voluer en les combinant la lecture des relations internationales et des risques pays Terminons en indi quant que ces travaux contiennent tous des l ments syst mique jeux d acteurs incitation la pro activit qui font de la prospective strat gique un compl
34. de les expliquer La notion de syst me tait selon eux particuli rement adapt e la r alit des relations internationales Quelle que soit la d finition retenue 338 pr cisaient ils elle impliquait toujours l id e d un ensemble d l ments situ s dans une structure et li s par des interactions selon un certain processus Badie et Smouts identi fiaient plusieurs avanc es redevables l approche syst mique elle avait tout d abord permis de sortir de l analyse traditionnelle des relations internationales en termes de comportement des acteurs et de politique trang re On savait maintenant que la vie internatio nale n tait pas d termin e seulement par les caract ristiques des acteurs et des forces en pr sence mais galement par la fa on dont ces forces et ces acteurs taient reli s entre eux le syst me tait plus ou moins comme le remarque E Morin en tous cas autre que la somme de ses parties Le deuxi me avantage de la lo gique syst mique tait selon nos auteurs de supprimer la notion de cause premi re Effets et causes taient en perp tuelle interac tion l int rieur du syst me consid r ce qui tait particuli rement utile en relations internationales o les ph nom nes avaient tou jours plusieurs niveaux de causalit et r troagissaient en perma construction de mod les id aux M Kaplan et ses 6 tats d quilibre du sys t me international K Walt
35. des caract ristiques les plus fondamentales de la mondialisation sociale et l un des bouleversements des rapports sociaux entre le Nord et le Sud l Est et l Ouest apr s la guerre froide 172 Tout en se durcissant la comp tition internationale tend devenir de plus en plus fluide La puissance se r sume de moins en moins la gestion d un acquis que l on cherche prot ger qu des prises de gages technologiques successives o la vitesse joue un r le fon damental 173 Parce que la clef de la comp tition est celle de l innovation technologique et que la march de l innovation est d sormais mondial les b n fices n augmentent pas avec le nombre de participants C est le premier arriv qui gagne 174 de sorte que m me ceux qui souhaitent l imiter n y parviendront pas l innovation sera d j diffus e et les d penses effectu es pour rattraper le concur rent ne g n reront aucun revenu C est la raison pour laquelle malgr le d veloppement de l interd pendance conomique le jeu classique de la hi rarchie tre le premier reste fondamental Autrement dit la transformation des conditions de la comp tition ne modifie nullement la pertinence de l id e de puissance Simplement cette derni re se d finit en des ter mes plus fluides que statiques qui avantagent les nations ou les espa ces souples Am rique Asie au d triment des espaces rigides Euro pe 175
36. des combinaisons possibles multipolari t mais plut t dans des combinaisons pr minentes dans certains processus ou espaces g opolitiques Cette approche combinatoire in fl chirait la probl matique de la polarisation de deux mani res 147 d abord en soulignant que la puissance na t plus que jamais de l interaction des acteurs plut t que des acteurs s par ment ensuite en soulignant que ce sont les enjeux ou les processus qui structurent les combinaisons et non l inverse Les limites de la multipolarit tant pos es La di entend lui substi tuer une nouvelle probl matique c est la probl matique post moderne qui est selon lui un bon moyen d interpr ter le sens du sys t me international de l apr s guerre froide Ce choix ob it un souci de la part de l auteur comprendre les situations nouvelles que les grilles de lecture classique ne permettent d lucider Pour autant il ne s agit pas comme il le pr cise d interpr ter l ensemble du syst me international selon une grille post moderne Le chercheur ne s autorisera qu analyser certaines de ses dynamiques partir de cet te probl matique Cela signifiera pour lui l obligation d essayer de r fl chir tout ce qui para t aujourd hui caract riser de fa on empiri que l ordre mondial rel ch le transitoire l instable le d sarticul l ambivalent L obligation donc de r cuser l univoque et de
37. des ma fias des gangs 0 D autres lieux moins troubl s sont laiss s leur mis re et sont victimes d une exclusion douce dans l oubli Les chaos born s dans ces territoires crit O Dollfus les populations sont les proies de groupes insurg s de bandes ar m es qui se combattent et qui prennent en otage les habi tants l Les services publics disparaissent les infrastructures se d sagr gent la notion de centre de capitale perd de son int r t Les populations sont pressur es agress es par des bandes ou parfois les arm es et polices r guli res d un tat qui se d composant peut enclencher le cycle violences r pressions Les populations victimes pratiquent alors des strat gies de sur vie mais elles sont sensibles plusieurs facteurs les maladies et pid mies qui ne peuvent tre contr l es les variations cli matiques influant sur les r coltes et qui peuvent entra ner diset tes ou famines Ces populations sont nombreuses quitter 89 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 46 90 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 81 91 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 82 83 92 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 83 Bernard Sionneau Relations in
38. des modes des consommations communs et commu 9 4 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 87 95 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 107 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 58 niquent facilement entre elles au travers des fronti res nationales Il existe ainsi une forte int gration mondiale entre lites dirigeantes sur tout lorsque l appartenance cette lite est li e un bagage technique et intellectuel commun ses membres Ainsi s tablissent des r seaux mondiaux de relations entre les lites alors que la communication de vient difficile ou n existe pas avec des voisins d une classe sociale diff rente Partout des foss s s approfondissent entre les pauvres et les riches d un m me pays Ainsi crit Dollfus toutes les chelles les mosa ques des diff rences et des disparit s continuent de marquer la carte d un monde dont la globalisation ne contribue en rien l homog n isation 2 2 M F Durand J L vy D Retaill observer les types de connexion des lieux du monde Retour la table des mati res Dans un ouvrage paru au d but des ann es 1990 trois g ographes et ma tres de conf rences l Institut d Etudes Politiques de Paris con oivent un mode d emploi pour penser le monde de l apr s guerre froid
39. drogue trafics d armes blanchiment de l argent L exclusion tant dans le cadre national qu l chelle interna tionale l exclusion affecte aussi bien les tats que les indivi dus Elle r sulte de la formidable acc l ration technico conomique qui rejette tous ceux qui ne s adaptent pas sa dy namique Elle met en vidence 2 ph nom nes la polarisation des activit s conomiques ainsi que la concentration des popu lations dans des constellations urbaines qui n ont ni coeurs ni bornes 122 Auparavant pr cise l auteur la ville tait un centre organis dominant des campagnes En cette fin de 20 me si cle villes et campagnes se m lent le paysan dispara t et le citadin galement Reste le banlieusard cat gorie ouverte ind termi n e Dans cet univers rurbain d termin par la mondialisa tion se juxtaposent alors des lieux et des activit s ins r es dans la mondialisation et des populations int gr es ou camp es la lisi re du progr s Les fonctions de l tat pris dans les flux de la mondialisation l tat entit territoriale demeure Mais ses fronti res se trouvent brouill es par plusieurs facteurs les carts entre le droit affirmant la souverainet de l tat et une r alit marqu e par l invasion d images de signes ainsi que les migrations plus ou mal ma tris es Dans ce P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res o
40. du monde et d agir sur ses princi paux d ficits la th orie des relations internationales s av re incapa ble selon nos deux auteurs de proposer des paradigmes qui rendraient compte de l explosion du syst me mondial sous l effet de la trans formation des acteurs et du choc des cultures 208 Pour Badie et de Gemeinschaft o la communaut se fonde sur une solidarit naturelle et spontan e unissant ceux qui s aiment et se comprennent Commu naut et Soci t PUF 1944 p 15 16 et 50 cit in B Badie et M C Smouts op cit p 113 205 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 114 206 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 144 207 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 144 208 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 145 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 119 Smouts en effet d velopp e dans les pays occidentaux et domin e par les interrogations des tats Unis sur leur propre devenir 2 elle reste tributaire des concepts et outils d analyse forg s pour r pondre aux pr occupations sp cifiques des pays du Nord guerre froide dans les ann es 1950 et 1960 interd pendance conomique dans la d cennie 1970 mondialisation des changes et globalisation financi re dans la p riode r cente Sur ces trois sujets crivent Badie et Smouts un mi nimum de r gularit dans les compor
41. e l uvre d Aron est que l on ne peut restreindre les relations internationales aux seules rela tions inter tatiques Le type id al du milieu international conflictuel n glige un certain nombre de processus notamment les relations poli tiques transnationales 38 Par rapport ces observations 1l est int ressant de voir comment R Aron valuait lui m me son travail Dans une pr sentation critique de Paix et Guerre entre les Nations sur laquelle notre auteur travaillait au moment de sa mort en 1983 il tentait ainsi de r pondre aux objec tions faites certaines de ses conclusions 3 voquant entre autres la place du syst me inter tatique dans la soci t internationale Aron soulignait que dans l tude des relations internationales il lui parais sait in vitable de mettre aujourd hui encore au premier rang le syst me inter tatique M me si les rivalit s conomiques se poursuivaient entre tats industrialis s selon lui l hostilit de bloc bloc de r gi me r gime l avait emport sur ces rivalit s La guerre conomique ne brisait pas l alliance atlantique Les raisons du syst me inter tati que l emportaient selon lui sur les heurts que suscitait le syst me conomique Regardant le monde en 1983 et le comparant avec la situation en 1961 Aron reconnaissait malgr tout avoir surestim la logique ou implicite rationalit des acteurs crivant comme si un tat pre nait des
42. en parti culier sur la place financi re de Londres pour chapper aux r gle mentations nationales l3 111 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 41 112 Les autorit s sovi tiques d plac rent donc leurs avoirs en dollars sans les convertir dans deux tablissements situ s l un pour la Moscow Narodny Bank Londres et l autre pour la Banque Commerciale pour l Europe du Nord Paris 113 Parmi lesquelles la r glementation Q qui interdisait aux banques am ricai nes de r mun rer les d p ts court terme au del d un certain plafond elle e t pour effet de faire se d placer ces d p ts des tats Unis Londres pour b n ficier de la hausse des taux d int r t dans ce pays Ce sont les filiales des banques am ricaines en G B qui encourag rent leurs clients d placer Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 76 L explosion financi re ne survient toutefois v ritablement pour Moreau Defarges que par une combinaison de changements majeurs Le r gime des taux de change fixes est abandonn pour un r gime de changes flottants le r gime de taux de changes fixes fond par les accords de Bretton Woods en Juillet 1944 est pro gressivement abandonn dans les ann es 1971 1976 pour tre remplac par un r gime de taux de change flottants accords de Kingston du 8 janvier 1976 partir de cette poque les mon nai
43. espaces tablis l espace national dont la coh sion est pourtant fond e sur de multiples facteurs histoire citoyennet communes m canismes de protection et de solida rit se d forme et parfois se disloque sous la pression de la mondialisation Moreau Defarges d crit le ph nom ne comme suit tandis que dans un pays des zones le plus souvent de passage et d changes s int grent dans l espace mondial d autres ne suivent pas Des f lures se dessinent alors par exemple entre Inde moderne et Inde rurale Chine c ti re et Chine de l int rieur mais aussi au sein de l Union europ enne entre ex Lotharingie axe de prosp rit et ses p riph ries La 119 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 53 120 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 54 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 85 121 mondialisation a en outre besoin de zones d anarchie d espaces qui chappent plus ou moins toute autorit l gitime Il peut s agit de morceaux de continents Asie centrale P rou Colombie Corne de l Afrique de r gions sud de l Italie de quartiers dans d immenses agglom rations sans limites Ces zones accueillent la part cach et inavouable de la mondialisa tion d chets pour les tats poubelles qui obtiennent ainsi quelques revenus production et raffinage de la
44. et les taux de change des principales monnaies mondiales 88 On peut y ajouter note Dollfus d importants laboratoires dont sor tent les principales d couvertes et o se d veloppent les innova tions technologiques majeures Dans leurs centres urbains les quartiers d affaires aux grandes tours pr sentent des analogies comme leurs p riph ries les plates formes a roportuaires qui 87 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 43 88 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 43 44 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 55 permettent liaisons grande distance et trafic r gional 89 Les dirigeants lisent des presses semblables re oivent des informa tions trait es par les m mes grandes agences dont pour le do maine financier celles fournies par Reuter Ils ont des revenus et des loisirs comparables Les cadres sup rieurs fr quentent les m mes trains rapides les m mes avions pour leurs affaires et ont des appareils de communication semblables Cependant au c ur m me ou proximit des centres de d cision les exclus ou marginaux sont pr sents et l ins curit existe Mais la carte du monde comporte aussi des zones d ombre Ce sont des r gions o l autorit l gitime des tats ne s exerce plus o sa violence institutionnalis e s efface devant celle des groupes
45. et de ses fractures Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 lt a Lix Clos spaca de ocaeca 25cm Chicoutimi Qu bec Les Classiques des sciences sociales 2014 Premi re dition Texte in dit Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 Table des mati res Quatri me de couverture Pr sentation de l auteur Pr face de Christian Dargnat Directeur G n ral de BNPP Asset Management Pr sident de European Fund and Asset Management Association AVANT PROPOS INTRODUCTION 1 SOCIOLOGIES DES RELATIONS INTERNATIONALES 1 1 R Aron et le risque de guerre centrale thermonucl aire Quatre niveaux de conceptualisation pour un milieu international domin par le recours l gitime la force Les limites de l approche et l usure du discours 1 2 M Merle une probl matique et une m thode pour aborder le risque pays Sociologie et syst mique pour localiser les mutations d cisives Renverser la d marche d Easton et dire la sp cificit et les dys fonctions du syst me international Trois partis pris m thodologiques ouverture disciplinaire exis tence d un Tout r f rence un syst me de valeurs 2 DEUX LECTURES GEOGRAPHIQUES DU MONDE ET DE SES FRACTURES 2 1 Pour O Dollfus le monde est un chaos qui se d chiffre Le monde un syst me structur p
46. et des populations int gr es ou camp es la lisi re du pro gr s 315 L aggravation de ces fractures sociales menace aujourd hui directement la coh sion nationale de nombreux pays riches ou pau vres Dans la mesure o les populations exclues ne votent plus que leurs int r ts ne sont pas repr sent es dans les Parlements et qu elles n ont pas les moyens de se faire entendre dans les assembl es o se d cide le sort de l conomie mondiale OCDE Commission de Bruxelles FMI etc la d mocratie ne remplit plus sa fonction int grative par le biais de la participation de tous les citoyens aux scru tins et le mot se vide de sens Int gration des march s et d mocratie pluraliste ne co ncident pas Ces fractures sociales qui sont autant de risque pays majeurs ne rev tent pas le m me sens pour les Etats et les grands op rateurs de l conomie internationale 314 O Dollfus La nouvelle carte du monde Presses Universitaires de France 1995 p 106 107 315 P Moreau Defarges La mondialisation vers la fin des fronti res op cit p 55 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 172 Pour les grands investisseurs internationaux FMN BMN Fonds de Pension ou Fonds Mutuels les chelles de temps le tr s court terme financier les espaces g ographiques sur les quels ils interviennent la Triade et ses p riph ries associ es ou fonctionnalis es leurs respons
47. et non pas en 1989 chute du mur de Berlin ou en 1991 effondrement de l Union Sovi tique que se situe le moment o les forces politiques engagent le processus de lib ralisation d r glementation et de privatisation De fait l arriv e au pouvoir des gou vernements Thatcher en Grande Bretagne et Reagan aux tats Unis se traduit par un mouvement offensif qui vise mettre un terme aux entraves sociales principalement syndicales limitant l expansion du capital depuis Roosevelt aux tats Unis et la victoire sur le nazisme en Europe Mais c est par le biais de la lib ralisation et de la d r glementation financi re et en raison de la place unique de Wall Street et de la City que les gouvernements am ricains et britanniques peuvent projeter les 269 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 33 270 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 33 271 Cf B Sionneau La Construction du Conservatisme Moderne aux tats Unis Paris coll Pouvoirs Compar s L Harmattan 2012 LIEN Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 153 effets de la r volution conservatrice sur le reste du monde et cr er les bases d un r gime d accumulation dominante financi re En l espace de quelques mois en raison des besoins immenses de financement du gouvernement Reagan et en particulier le tr s co teux programme de la guerre des toiles et avec l aide
48. g opoli tique est devenu n cessaire tout honn te homme du XXI me si cle Comment en effet comprendre l volution du monde contemporain sans s int resser aux relations internationales qui elles m mes sont fa onn es par de multiples facteurs interd pendants Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 13 Qu elle soit politique conomique ou sociale locale ou internatio nale toute situation contemporaine ne saurait tre interpr t e sans une analyse attentive des grandes tendances qui ont marqu le dernier quart du si cle dernier La globalisation du monde d une part autoris e par la chute du Mur de Berlin et par la conversion de la Chine au capitalisme la r vo lution technologique d autre part et enfin le puissant mouvement de d r glementation des ann es 80 ont t les principales matrices de l volution du monde des trois derni res d cennies Le simple nonc de ces moteurs de l Histoire suffit illustrer la n cessit d appr hender le monde via des approches transversales et multidisciplinaires au nombre desquelles l analyse des relations internationales figure Trois ph nom nes de nature diff rente politique technique r glementaire l origine d volutions conomiques et financi res aux cons quences majeures auront donc dessin notre environnement in ternational contemporain l extraction de plusieurs centaines de mil lions d individus de la
49. hors tat sont propices tous les trafics et aux productions de plantes drogue dont les pro duits d riv s sous un faible volume ont une grande valeur marchan de D o la fois des possibilit s de rente pour les chefs de bande d argent pour obtenir des armes D o aussi les connexions avec les mafias urbaines Dollfus illustre ici son propos avec plusieurs exem ples le Triangle d Or en Asie orientale les pavots de la Bekaa au Li ban la vall e du Huallaga au P rou Au c ur des villes des lieux d exclusion et des foyers de vio lence La violence poursuit O Dollfus n est pourtant pas l apanage de quelques campagnes du Tiers Monde Elle 933 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 86 87 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 57 s installe dans les villes des pays d velopp s comme dans celles des pays en voie de d veloppement Des quartiers ajoute l auteur se placent hors de la l galit les services municipaux comment ceux de l tat finissent par en dispara tre 94 Les for ces de l ordre y font des raids des op rations coup de poing sans assurer une pr sence permanente La gestion du quotidien et le contr le des habitants sont assur s par des asso ciations de quartiers voire des gangs L illicite r gne drogue prostitution trafics de toutes sortes Vols et meurtres sont fr
50. l tude des relations interna tionales reste ce jour l une des tentatives les plus abouties en France et aux tats Unis Non seulement l auteur s est employ tr s t t dans les ann es 1970 largir la d finition de son objet de recherche en y incluant les ph nom nes transnationaux mais 1l ne s est pas content d appliquer de fa on m canique une d mar che celle de D Easton utilis e pour analyser un autre objet la vie politique interne des tats En chercheur pris de rigueur et non en mule 1l a adapt une approche la sp cificit m me de son objet d tude les relations internationales con ues en termes de syst me dont il s est employ d gager de fa on particuli re ment claire les principales caract ristiques Comme l a crit D Co lard L effort de r flexion clair et pr cis est remarquable 339 La robustesse de la probl matique et de la m thode est contenue dans leur capacit traverser les d cennies malgr les boulever sements que la sc ne internationale a connus dans les ann es 1990 Nombre d explications fournies dans les ouvrages de l auteur sur les forces et les acteurs en pr sence m me si depuis les Pension Funds Mutual Funds ou autres Hedge Funds et assureurs an glo saxons ont fait une perc e tout comme les Multinationales du Crime etc leurs relations sur cette sc ne particuli re restent toujours pertinentes pour
51. la forme est attir e dans des dispositifs juridiques internationaux plus ou moins pr cis et contraignants normes communautaires pour les tats mem bres de l UE dispositions de POMC etc Dans ces conditions s interroge Moreau Defarges l tat peut il reconqu rir une authentique volont l gislative Pour notre auteur une telle volont n cessiterait de sa part qu il se coupe des circuits internationaux Mais rappelle t il les tats qui se sont lanc s dans cette entreprise taient pour la plupart des tats totalitaires Union Sovi tique de Staline Chine mao ste La solidarit l tat moderne par ses principes d galit de droit pour chacun au bonheur est une machine cr er et entre tenir au sein d une communaut la nation en principe la soli darit entre riches et pauvres actifs et non actifs personnes ayant un emploi et ch meurs bien portants et malades 128 Budget fiscalit s curit sociale tous les m canismes de redis tribution contiennent cette dimension de solidarit En outre cette solidarit ne saurait tre la mission exclusive de l tat El le doit se manifester dans d autres cadres familles d abord et aussi communes r gions entreprises etc Par rapport ces l ments la mondialisation est une fois de plus l origine de profondes transformations Elle affecte radicalement tous les syst mes de solidarit fondamentalement parce qu elle pr
52. la mise au point des armes atomiques modifie la moralit traditionnelle de l action diplomatico strat gique une esquisse de strat gie qui donnerait l Occident les meilleures chances d atteindre les buts qu il s est donn s ne pas livrer une guer re totale ne pas succomber les aspects proprement militaires puis politiques de la strat gie enfin une remise en question des fonde ments m mes de l ordre ou plut t du d sordre international Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 31 Si R Aron peut tre qualifi d auteur r aliste dans la mesure o la base de sa th orie est le type id al de l tat de nature le milieu in ternational non int gr sa d marche intellectuelle est toutefois diff rente de celle adopt e par l am ricain H J Morgenthau 35 Comme lui il cherche tablir un cadre th orique g n ral permettant d clairer les relations internationales dans leur ensemble Mais la diff rence de Morgenthau Aron ne cherche pas de concept cl capa ble de rendre compte de toute relation politique 6 Il cherche plut t identifier ce qui constitue la sp cificit des relations internationales un l ment qu il trouve comme nous l avons d j pr cis plusieurs fois auparavant dans la l gitimit et la l galit du recours la for ce arm e de la part des acteurs Sa r flexion d ensemble a donc pour but de montrer dans q
53. la vie collective constituent de trop nombreux obstacles entre l individu et la soci t mondiale pour que l on puisse envisager de faire de l humanit un cadre de r f rence pertinent Ces l ments posent le probl me majeur de l ordre international de l apr s guerre froide l impossibilit de rep rer de fa on certaine les unit s constitutives de la soci t mondiale et les r gles organisant leurs relations 2 La sc ne internationale dans son organisation autour d une poign e d tats industrialis s et d op rateurs conomiques omnipr sents appara t en effet davantage comme un l ment perturbateur que correcteur Ces acteurs crivent Badie et Smouts semblent en effet incapables d anticiper sur rien Ils se concertent pourtant de fa on permanente discutent en vase clos proposent leurs solutions aux r gles du monde mais g rent les crises au jour le jour apr s qu elles ont clat 2 Cette navigation vue dont les ma tres mots restent prudence pour chacun et m fian ce l gard de tous peut difficilement passer pour une r gulation La cl des d s quilibres internationaux se trouve donc pour Badie et Smouts essentiellement dans le comportement de ces acteurs la fois li s et antagonistes L anomie s entretient de leur rivalit 207 Un l ment s ajoute aux difficult s d j voqu es qui emp che d expliquer la nouvelle dynamique
54. les forces conomiques s parent de plus en plus la soci t en deux ceux qui ont de bons emplois et dont le revenu augmente et ceux qui ont comme perspective soit des revenus en baisse soit un ch mage plus ou moins permanent En fin de compte il reste difficile de pr voir l effet des disparit s conomiques croissantes sur notre sant conomique et sociale mais il est peu probable que ce soit agr able 322 L conomisme ou conomicisme cf supra dont les princi pales d clinaisons th oriques avait r duit l activit humaine des choix individuels et des calculs de maximisation tait alors et reste incapable de faire le lien entre la mondialisation les fractures nationa les susmentionn es et d en concevoir l impact en termes de risques pays et de risques pour les pays Dans ces conditions quelles hypoth ses et quels mod les taient d j contenus dans les propos des chercheurs fran ais pr sent s dans cet ouvrage pour en rendre compte Nous aborderons maintenant ce point 322 P Krugman L Europe sans emploi 1 Am rique sans le sou Futuri bles Septembre 1995 p 64 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 176 5 2 Syst mique un choix commun pour lire le monde Retour la table des mati res 323 La syst mique est le choix que faisaient pratiquement tous les au teurs pour dire et comprendre le monde dans ses
55. matique de l ouvrage pr cit Merle regrettait dans cette publication les h sitations de Mo reau Defarges qui disait 1l 1l l amenait en r aliste fid le la pro bl matique aronienne consid rer comme d terminants le facteur politique et le r le de l tat tout en admettant quand m me en conclusion que le syst me international n tait pas constitu seule ment d tats mais aussi d autres forces entreprises multinationales mouvements organisations sans toutefois d velopper ces points 106 Les chapitres de l ouvrage que nous pr sentons maintenant illustrent l volution d une probl matique servie comme toujours chez Mo reau Defarges par une ma trise remarquable des donn es et de leur agencement En ne retenant dans cette pr sentation des auteurs fran ais des re lations internationales que le petit opuscule que P Moreau Defarges a consacr la Mondialisation 107 nous avons conscience de ne pas faire justice l tendue de ses travaux Nous en sommes d autant plus conscients que nous ne conservons de cet effort que le chapitre 2 qu il consacre la mondialisation technique conomique et financi 104 Les relations internationales dans le monde d aujourd hui dont la premi re dition date de 1981 ainsi que La Politique Internationale Paris Hachette 1990 105 T de Montbrial Pr face la 3 me dition de Les relations internationa les dans le mond
56. n abolit pas le pass elle le reformule sans cesse Nation territoire Nation ethnie ou Territoire Nation tat et D mocratie crit P Moreau Defarges sont cens s co n cider Les faits indiquent pourtant des rapports mouvants contradictoires Dans le sillage des r volutions des Lumi res de la fin du 18 me si cle France tats Unis la nation se d fi nit par un territoire nation territoire Celui ci est un espace d limit par des fronti res soumettant tous ses habitants des r gles uniformes Plusieurs facteurs viennent pourtant remettre en cause cette d finition Dans ce monde en mouvement les fron ti res sont tout d abord variables d un domaine l autre co nomique financier culturel En outre ces fronti res sont po reuses 137 Alors s interroge Moreau Defarges que signifie l enracinement territorial de l tat O s ancre l identit L tat nation serait il un interm de entre les loyaut s enchev tr es du Moyen Age et les loyaut s floues de la mondialisa tion En cette fin de 20 me si cle la nation territoire souffre ainsi des distorsions qui existent entre son fondement territorial et les flux de toutes sortes La nation ethnie faite d un peuple ayant des origines une parent une culture commune pourrait se pr senter comme une identit s accommodant de la disper sion g ographique de ses membres Dans les faits on constate pourtant qu il n e
57. nationaux fra gilisent leur coh sion et sont autant de sources d ins curit donc de risque pays Les m gapoles si les villes multimilionnaires ont plus de pro babilit s de se trouver dans des tats fortement peupl s ces derniers n en ont pas l exclusivit On le constate avec Taipeh qui avec 7 millions rassemble le tiers de la population de Tai wan mais aussi avec Hong Kong et Singapour Cependant la majorit des tr s grandes villes se localisent dans des tats for tement peupl s Chine Inde Br sil Mexique Indon sie 86 L influence que ces villes exercent sur leur tat est li e au ras semblement dans une m me agglom ration du pouvoir politi que et administratif des services sup rieurs financiers et indus triels avec les si ges des grandes entreprises des universit s et 84 O Dollfus La nouvelle carte du monde Presses Universitaires de France 1995 p 65 85 O Dollfus La nouvelle carte du monde Presses Universitaires de France 1995 p 35 86 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 39 41 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 54 des centres de recherche D o dans ces tr s grandes agglom rations la concentration des plus grandes fortunes du pays et des classes moyennes qui vivent dans leur sillage Ces grandes villes ont t et sont encore des lieux d int gration sociale par l col
58. notre auteur semble im poser des organisations beaucoup plus flexibles et mobiles ce sont les firmes r seaux dans lesquelles l externalisation joue un r le impor tant Elle permet en effet ces derni res de se d faire de tout ce qui ne constitue pas le noyau dur de leur activit au profit de petites entre prises de sous traitance intervenant tant en amont fabrication d l ments qu en aval commercialisation Le syst me pr cise tou tefois l auteur n est pas nouveau les marchands des villes de l univers pr industriel commandaient eux aussi des travaux aux paysans occup s pendant l hiver Pourtant ce qui change ici c est l largissement des aires impliqu es ainsi que la complexit des dis positifs Autre illustration extr me de la globalisation des entreprises la firme virtuelle r seau temporaire d entreprises exploitant en commun une occasion suscit e par le march Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 83 Les d s quilibres de la mondialisation technico conomique Retour la table des mati res Comme le pr cise P Moreau Defarges l instar d autres auteurs que nous avons pr sent s et allons introduire Dollfus Badie et Smouts Beaud etc la mondialisation des changes est profond ment in gale non seulement en termes financiers mais galement en termes de diff rences de rythmes d mographiques de densit des moye
59. objectif crit notre auteur est donc de mettre en forme tant t sur des cartes tant t par des sch mas de syst mes les tendances lour des des espaces g ographiques Il est galement de localiser les points chauds existants et potentiels pour voir comment ils peuvent interf rer avec les tendances lourdes On prend ainsi ajoute Dollfus la mesure de leur localisation sur leur lieu m me comme en fonction de leur position dans le Monde C est la prise en compte dans l espace du temps long et de l v nement Quelques ann es plus tard O Dollfus prolonge cette d marche d identification et de formalisation spatiale des mutations du Monde par deux r flexions compl mentaires 77 Dans la mesure o elles se recoupent nous en exposerons ici les grandes lignes en combinant leurs apports Archipels de la mondialisation et chaos born s le monde ressemble une peau de l opard Retour la table des mati res L espace Monde poss de une particularit seul dans sa cat gorie il constitue l environnement de tous les autres espaces 78 Mondial et plan taire il est fini C est l espace de transaction de l humanit tiss par les changes de toute nature biens informations hom mes 79 Un espace de diffusion d id es de cultures de r gles de pra tiques d objets qui articule pavages et r seaux et qui est ani m par des centres hi rarchis s Cette
60. opposant des unit s qui poursui vent les m mes objectifs ou empruntent les m mes voies pour maximiser leurs positions La puissance r siderait moins dans la domination sur tous les registres que dans le choix combin et s lectif de certains d entre eux L vitement de certaines res ponsabilit s serait aussi d cisif que leur cumul En outre si les tats demeurent des acteurs importants du champ interna tional leur monopole d impulsion est tr s s rieusement rod dans le champ conomique Le caract re inadapt de l quilibre de puissance dans ce champ la pr sence de firmes qui d velop pent leurs propres logiques la nature fragment e des enjeux de la politique internationale l imparfaite co ncidence des champs de souverainet conomique et politique sans oublier l h t rog n it politique des principaux p les tous ces l 143 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 27 144 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 28 145 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 28 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 97 ments r duisent l usage op ratoire du terme de multipolari t 146 En v rit on est en droit de se demander si les sources de la puis sance ne devraient pas tre recherch es non pas dans des p les dont on a du mal d terminer
61. ou dans une r gion que de la circulation rapide de certaines valeurs Alors conclut Z La di sur quelles bases et partir de quels fon dements reconstruire ce sens Une piste lui semble int ressante suivre il faut penser le sens non plus par rapport une finalit ext rieure mais travers une re formulation des enjeux et des institutions puis es en quelque sorte avec la fin de la guerre froide Dans cette perspective une red finition en profondeur du rapport traditionnel au travail et la guerre est concevoir Le premier comme le second ayant puis non pas leur r le mais leur fonction de distributeur exclusif d identit et de s curit le travail pour les soci t s et la guerre pour les tats il importe de les red finir par rapport l mergence d une nouvelle r alit un sys t me social mondial structur par les tats les jeux de l interd pendance conomique et les flux de l interp n tration des so ci t s qui vient se substituer au syst me international renvoyant au seul monde des tats Par le jeu de l interd pendance conomique et de l interp n tration culturelle le monde a cess de ressembler un jeu de billard o cha que boule serait un Etat nation Il s apparente une somme de proces Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 109 sus sociaux mondialis s et fluides drogue commerce environne ment march s fina
62. p 79 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 136 de l autre le capitalisme a sa propre logique de reproduction Elle le rend en partie autonome par rapport aux logiques de re production des formations sociales nationales Elle l am ne ain si partir de bases nationales et travers le triple processus d internationalisation de multinationalisation et de mondialisa tion d border les espaces conomiques et sociaux o 1l s est d velopp Ainsi et pour revenir l id e cl dans son analyse d autoreproduction M Beaud pr cise le point suivant ni l conomie mondiale ni l conomie nationale ne constituent des totalit s en ce sens qu aucune n a la coh rence de l autoreproduction Chacune est soumise deux logiques de reproduction celle des capitalismes nationaux mondiaux celle des soci t s des diff rents pays Pour mieux saisir cette complexit M Beaud propose un crible la grille d analyse du Syst me National Mondial Hi rarchis S SNMH Selon lui elle peut permettre d en rendre compte d une ma ni re rigoureuse Le SNMH pour lire les contradictions entre la logique de reproduction de l Humanit en soci t s distinctes territorialis es et du Capitalisme Retour la table des mati res Le syst me est national et mondial il est national la fois cause de la forme aujourd hui pr do minante
63. proches des crit res de Maastricht en termes de rapport dette publi que PIB que la majorit des pays europ ens L argument occulte les effets de dimension en termes absolus de la dette am ricaine et leurs cons quen Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 156 toujours jou par le dollar dans le commerce et les r serves mondiales De m me la dimension et la vari t des formes d investissement li es son secteur financier sont directement l origine de la prosp rit dont jouissent certains secteurs de l conomie et de la soci t am ri caine Plusieurs l ments permettent aujourd hui aux Etats Unis de concevoir sinon dicter les nouvelles r gles du capitalisme mondial qui sont celles aussi qui leur conviennent le mieux leur sup riorit dans le domaine de la finance internationale qui se traduit par la mise en uvre de politique mon taire de leur choix sans se soucier des r percussions sur les autres pays et par leur capacit financer leurs emprunts en attirant l pargne de la plan te l ad quation plus achev e que dans tout autre grand tat de leurs rapports de classe de leur syst me politique et de leur philosophie sociale aux ressorts fondamentaux de la valorisa tion du capital la diffusion d un r ve mondial celui du capitalisme et de la marchandisation totale des activit s humaines gr ce en particu lier au r le de l angla
64. r alit n en limine pas pour autant les zones d exclusion elles voient pour certaines la violence institutionnalis e de l tat s effacer devant celles des groupes des mafias ou des gangs elles connaissent pour d autres une marginali 717 O Dollfus L Espace Monde Paris Economica 1994 et du m me auteur La nouvelle carte du monde Presses Universitaires de France 1995 718 O Dollfus L Espace Monde Paris Economica 1994 p 15 719 O Dollfus L Espace Monde Paris Economica 1994 p 5 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 52 sation plus douce mais n anmoins inexorable car n tant ni des en jeux politiques ni des march s leurs territoires et populations se trou vent hors des lieux d int r t des puissants Les cartes du monde crit notre auteur ont ainsi des dessins de peaux de l opard les noyaux de croissance sont entour s de nappes de pauvret d exclusion et d anomie partout et pratiquement tous les niveaux spatiaux Ces dessins marquent aussi bien les grandes agglom rations des soci t s d velopp es que les r gions de Chine 80 Si les grands r seaux lignes a riennes voies maritimes routes lectroniques des aires de march permettent la mondialisation de certains flux Dollfus fait en effet remarquer que ce qui caract rise leur localisation c est leur in gale r partition en fonction de plusieurs l ments les densit
65. radicalement nouvelle l id e de temps nouveaux l re qui s ouvrait pouvait se penser comme qualitativement sup rieure la pr c dente l histoire a un sens et la chute du communisme ex primait les capacit s des peuples faire l histoire ce sont les peuples qui font l histoire 159 Mais progressivement crit La di les chemins de la d construction du communisme ne se sont pas tous r v l s qualitativement sup rieurs On a compris alors non seule ment que le parach vement des Lumi res n tait plus aussi bien ga ranti mais galement que leurs r f rends 60 taient inadapt s pour comprendre une r alit in dite D o l in vitable pauvret conceptuel le qui marque l apr s guerre froide 161 Depuis la chute du mur de Berlin la rupture exceptionnellement forte dans l ordre du monde se double d une incapacit tout aussi grande l interpr ter Il devient de plus en plus difficile de donner un sens 162 aux bouleversements actuels la d mocratie de march 158 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 15 159 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 55 160 En sociologie le terme r f rend renvoie une norme par rapport la quelle on appr cie l objet in M Grawitz Lexique des Sciences Sociales 5 dition Paris Dalloz p 331 161 Z La di Un monde priv de sens Fayard 1994 p 56 162 P
66. s d occupation des territoires les niveaux de vie et le r le de direction et de commandement mondial des centres La mise en place de ces r seaux demande en effet la mobilisation de capi taux importants pour les financer donc d entreprises puissantes ou d tats pour les promouvoir avec des corps techniques pour mettre en uvre et g rer des flux suffisamment importants pour permettre leur rentabilit Dans ce contexte tous les territoires et leurs populations ne sont pas galement pourvus Il y a ceux qui sont branch s sur les r seaux pour le meilleur et pour le pire et il y a ceux qui sont l cart des r seaux qu elle qu en soit la nature innovations t l communications transports finances etc parce qu ils ne constituent pas de client les rentables ou des march s suffisamment attractifs 82 cet gard crit Dollfus l anneau d or qui ceinture la plan te dans son h misph re nord entre Asie orientale tats Unis et Europe Occidentale marque deux choses l intensit des relations fortes entre les grands centres de l conomie mondiale et l intensit des flux inter nes aux m gapoles 83 Plus de 90 des flux financiers dans le monde circulent entre les centres et l int rieur de ces p les de la finance mondiale En revanche d autres ensembles r gionaux du Monde sont 80 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 5 8
67. sont plus en mesure de discuter ce qui les fonde et donc ce qui les l gitime Elle les met en difficult sur le plan international pour engager le d bat avec ceux qui dans le monde contestent la th matique de la mondialisation d mocratique La seconde cons quence de cette crise du sens est de penser la transmission des identit s et des valeurs en termes troits voire r gressifs Enfin cette difficult se situer par rapport un r f rend fort conduit une sorte d immobilisme de m fiance l encontre de toute id e de transforma tion 177 Pour La di le divorce du sens et de la puissance semble donc du rablement install 178 Le processus par lequel des significations fini ront par s inscrire dans un nouvel horizon d attente collectif sera se lon lui long et largement in dit Comment justifie t 11 cette hypoth se L apr s guerre de 1945 crit notre auteur apparaissait comme une rupture forte avec un ordre politique pr existant Il s agissait d assurer la paix entre les nations ONU de mieux prot ger les ci toyens contre les al as sociaux du changement conomique tat Pro vidence et de pr munir les nations contre les exc s du lib ralisme mal contr l Bretton Woods Mais pour l essentiel l h ritage des Lumi res tait pleinement assum tout en tant stimul par l effondrement du nazisme Il y avait ainsi un h ritage revaloriser une r serve de sens disponible et ce
68. souverainet Retour la table des mati res Menac dans son universalisme l tat l est aussi dans sa souverai net et dans son identit d acteur d cisif de la sc ne internationale Les raisons en sont les suivantes de plus en plus de groupes priv s revendiquent avec succ s cette identit se dotent de moyens d action adapt s voire se substituent l tat dans l accomplissement de fonc tions relevant traditionnellement de la diplomatie Ce faisant les rela tions internationales renvoyant au sens le plus classique du terme aux relations entre tats se doublent de relations transnationales ma t rialis es par des flux d mographie culture conomie violence etc qui se r alisent en dehors des tats ignorent les fronti res et ba fouent les souverainet s 202 Le monde des tats et le monde multi centr ob issent ainsi des principes de plus en plus contradictoi res la recherche de l autonomie sa protection et son approfondissent inspirent principalement l action au sein du second alors que le pre mier continue tre anim par le couple souverainet s curit 203 Le d calage grandissant entre les dynamiques sociales l uvre dans le monde et les tats a selon Badie et Smouts plusieurs cons quences majeures les soci t s entendues comme mode d organisation sociale d limit e par des fronti res ethniques ou natio nales ne sont plus les unit s princ
69. suppose rait un accord pr alable l ensemble du genre humain Le syst me international reste un corps sans t te 61 Il ne faut donc pas s tonner que se membres r agissent de fa on instinctive pour sauvegarder leurs int r ts imm diats et que les rapports qui s tablissent entre eux demeurent le plus souvent conflictuel Les rela tions internationales ne peuvent donc traduire que le dysfonctionne ment d un syst me o les r les ne concordent pas avec les fonctions 62 explication du risque pays et du risque de syst me En 1996 M Merle estime d ailleurs que la dynamique du progr s technique l uvre dans tous les compartiments de l activit internationale ne comporte aucun m canisme d autolimitation Elle risque ainsi selon lui de provoquer si elle n est pas ma tris e autant de d sastres sou vent irr versibles que d avantages bien souvent 1llusoires En l absence d un gouvernement mondial qui rel ve de l utopie il n est pas d autre autorit que celle des tats pour endiguer les d borde ments d un syst me d pourvu de pilote 63 59 Jbid p 482 60 Jhid p 534 61 M Merle Sociologie des relations internationales op cit p 482 62 Ibid p 482 65 M Merle L international sans territoire in B Badie et M C Smouts L International sans Territoire Cultures amp Conflits L Harmattan sep tembre 1996 p 305 Bernard Sionneau Relation
70. t s 3 le mode d organisation des espaces 4 le type de construction de la vie sociale propre chaque soci t 5 la production de mondialit c est dire la contribution qu apporte chaque syst me la configuration du monde Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 64 Caract ristiques des mod les Source Durand L vy Retaill Distance change inter Espace Type de Production inter soci tale soci tal l intra soci tal construction l chelle mentaire type soci tale mondiale Mod les Ensemble de S paration Horizont Communautai mondes re Champs de for D1 D2 Domination Pays Imp riale G opolitique ces D3 R seau Hi rar d n Transaction Network Marchande D veloppe chis ment in gal Soci t monde En Communi Syst mique Soci t cation 1 Distance inter soci tale dans chacun des mod les les valeurs de la distance s parant les soci t s sont les suivantes a ensemble de mondes les mondes segment s sont infini ment loign s les uns des autres b champ de forces chaque Etat acteur d finit sa propre hi rarchie des proximit s amies ou ennemies sans qu on puisse concevoir une m trique commune c r seau hi rarchis dans l conomie monde une distance unifi e mais diff renci e se construit en fonction des hi rarchies existant dans le r seau d soci t dan
71. table des mati res L expos synth tique des lectures fran aises du monde et de ses fractures dans les ann es 1990 r v le un certain nombre d analyses et de choix th oriques communs diff rents auteurs Dans la mesure o ces analyses et options paraissent int ressants pour contextualiser et reformuler une probl matique du risque pays con ue non plus seulement par rapport aux op rations des grands investisseurs interna tionaux mais galement par rapport aux risques per us ou r els que ces derniers font courir avec le soutien actif de certains gouverne ments aux pays qu ils s lectionnent ou vitent nous nous efforce rons maintenant d en dresser un inventaire 5 1 Recompositions et ruptures du monde Les diff rentes recherches qui ont t pr sent es ont en commun plusieurs id es l effondrement de l ordre de Yalta l expansion de la mondialisation conomique et financi re sont l origine d un nouvel ordre international Loin toutefois de contribuer homog n iser les Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 163 espaces du monde il semble en accentuer l h t rog n it r v lant des disparit s croissantes entre les tats et l int rieur des tats Ces l ments amoindrissent en retour les capacit s de ces derniers ainsi que celles du syst me international pr server l ordre g rer les rapports de puissance et imp
72. taient donc pas les d coupages du monde que nos trois g o graphes allaient rechercher mais les diff rents types de connexion des lieux du monde Pour eux en effet la singularit de chaque ai re se d finissait par la mani re dont s y combinaient les diff rents plans 2 Z La di voquait lui une situation internationale o le divorce du sens et de la puissance semblait durablement install s o chaque acteur social tats entreprises individus vitait de prendre des responsabilit s car en l absence de projet de sens il ne mesurait celles ci qu en termes de co t Pour reconstruire ce sens travers une reformulation des enjeux et des institutions puis s par la guer re froide travail guerre il pr conisait de les red finir par rapport l mergence d une nouvelle r alit un syst me social mondial structur par les tats les jeux de l interd pendance conomique et les flux de l interp n tration des soci t s qui venait se substi tuer au syst me international renvoyant au seul monde des tats Le monde indiquait il avait cess de ressembler un jeu de bil 332 M F Durand J Levy D Retaill Le monde espaces et syst mes op cit p 231 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 181 333 334 333 336 lard o chaque boule serait un tat nation il s apparentait une somme de processus sociaux mondialis s et fluides drog
73. tats parfois pr teurs souvent d biteurs des tablissements financiers grandes banques commerciales etc des structures sp ciales charg es de n gocier le r chelonnement des det tes Club de Paris ou de Londres et enfin des organisations interna tionales FMI Banque Mondiale Malgr la crise du Mexique de 1982 des stabilisateurs sont mis en place qui emp chent de faire tom ber les banques cr anci res et l ensemble du syst me Ils r v lent ainsi que l crit P Moreau Defarges une forme de solidarit financi re internationale les acteurs banques tats Institutions Internatio nales se souvenant des faillites en cha ne des ann es 1929 1932 et reconnaissant un int r t commun que le syst me conomique mon dial ne s croule pas c L invention et la fluidit financi res Dans les ann es 1970 et 1980 l amplification l acc l ration des transactions financi res s accompagnent de modifications destin es les rendre aussi fluides que possible et les globaliser La titrisation securitization en anglais en est une Ce m ca nisme qui permet de transformer des avoirs financiers en ti tres n gociables sur les march s noue des rapports beaucoup plus mobiles entre acheteur et vendeur pr teur et investisseur La titrisation peut tre mobilis e pratiquement pour n importe quelle donn e conomique ressources d entreprises immeu bles terrains for ts det
74. trangers ouverture de la Bourse aux entreprises trang res etc le d cloisonnement interne entre diff rentes fonctions financi res et diff rents types de march s change cr dits actions obligations 304 Les gestionnaires de fonds en ont besoin pour 2 raisons tenir leurs enga gements de paiement des pensions et attirer de nouveaux participants 305 Ces op rations financi res effectu es sur les march s financiers incluent les profits sp culatifs suivants plus values immobili res plus values sur stocks sp culations sur titres profits mon taires ventes de certaines cat go ries de services financiers etc toutes rentes trouvant leur origine dans la ma trise du march plus que dans la production Mais ce n est pas tout la participation au capital et la gestion d une entreprise et au partage de ses r sultats financiers sans avance de capital qui est une nouvelle forme d investissement NET est une expression de plus de cette capacit que pos Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 168 sur diff rents march s changes march s terme de produits d riv s etc mais galement d op rations de fusions acquisitions Ces derni res ne visent pas l extension de la production au moyen de la cr ation de capacit s nouvelles mais sont l origine de restructurations et de d graissages dont la mise en uvre permet de mieux r mun rer les pro
75. 1 O Dollfus L Espace Monde Paris Economica 1994 p 18 82 O Dollfus La nouvelle carte du monde Presses Universitaires de France 1995 p 65 85 O Dollfus L Espace Monde Economica 1994 p 18 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 53 m diocrement desservis comme une grande partie de l Asie centrale de l Afrique au sud du Sahara Les trois r seaux pr c demment voqu s combin s un proces sus de d r glementation de privatisation et de lib ralisation des changes ont contribu l interd pendance accrue des conomies et au gommage progressif des fronti res entre tats ou leur transgres sion En bref ils ont contribu la mondialisation Pour autant com me s attache la d montrer Dollfus le ph nom ne introduit plus de diff rences plan taires et d h t rog n it qu il n a produit d homog n it 84 Il polarise l activit conomique autour de grands centres urbains tout en oubliant des pans entiers des territoires natio naux Pour O Dollfus la nouvelle carte du monde doit ainsi faire fi gurer deux types d agglom rations qui n existaient pas dans le pass la m gapole la tr s grande ville multimillionnaire et la m galopole ensemble de villes importantes qui entretiennent entre elles des rap ports fonctionnels tr s troits 85 Elle doit galement faire appara tre les zones d ombre qui se d veloppent dans les espaces
76. 22 262 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 30 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 147 Plusieurs processus cumulatifs autorenfor ants se conjuguent avec la crise fiscale des gouvernements et la pression incessante du n oli b ralisme pour la r duction des d penses publiques la s lectivit des investissements leur forte tendance s agglom rer autour de sites privil gi s notamment les villes globales les effets induits de ces mouvements sur l emploi et la r parti tion des revenus Ces processus cumulatifs d bouchent crit F Chesnais sur une diff renciation conomique croissante entre pays classes sociales entre cat gories de salari s et de ch meurs l int rieur de chaque tat La s lectivit des op rations du capital est tr s lev e Elle est le r sultat des m canismes particuliers des temps sp cifiques et des di mensions spatiales de valorisation propres aux trois formes fondamen tales du capital le capital productif le capital engag dans l industrie au sens large le capital commercial le capital engag dans le n goce et la grande distribution le capital financier la fraction du capital se valorisant en conservant la forme argent L une des caract ristiques essentielles de la mondialisation du ca pital est donc un double mouvement de polarisation tant internationa le qu interne
77. 267 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 32 33 268 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 32 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 152 gouvernements Mais pr cise Chesnais les march s n imposent pas leur volont tous les tats dans les m mes formes ni avec le m me degr d intensit La mondialisation du capital n efface pas l existence des tats nationaux Elle modifie simplement les facteurs de hi rarchisation entre les pays 262 Penser la fois le politique et l conomique L histoire de la formation du r gime d accumulation mondialis dominante financi re rel ve autant de la politique que de l conomie Ce n est crit F Chesnais que dans la vulgate n olib rale que l tat est ext rieur au march et qu il est r duit n tre qu un reflet de l conomique Le triomphe actuel du march n aurait pu se faire sans les interventions r p t es des instances politiques des tats capitalistes les plus puissants 270 en premier lieu les membres du G7 C est l articulation troite entre le politique et l conomique qui ont cr les conditions propices l apparition des m canismes et des configurations dominantes de ce r gime Chesnais en attribue la mont e en puissance et l origine au succ s de la r volution conservatrice de la fin des ann es 1970 271 C est cette poque
78. 3 Deux id es commandent pour F Chesnais cette r dition 256 la premi re c est qu il faut partir de la sph re financi re et non des seules op rations du capital industriel pour comprendre le mouvement contemporain du capitalisme mondial la seconde c est que les soci t s sont confront es un nouveau r gime d accumulation dans lequel le mouvement de cr ation de richesses est nettement ralenti alors que les pr tentions des d tenteurs d actions et d obligations sur le partage du revenu n ont jamais t aussi grandes et leur moyen de les imposer aussi forts Le probl me qui pour Chesnais est le plus important les causes de la cr ation insuffisante de richesses ne sont pas chercher du c t de la r volution technologique elles sont rechercher dans les ressorts d un nouveau r gime d accumulation qui p nalise des mil lions de personnes ch meurs vie jeunes parqu s sans papiers sans toits et sans droits Il importe donc selon lui de s interroger sur les fondements sociaux d un syst me qui ne cr e ni ne r partit plus la richesse d une fa on permettant des dizaines de millions de person nes de satisfaire leurs besoins l mentaires Dans cette tentative F Chesnais juge indispensable de supprimer les barri res isolant les dis ciplines et d en conjuguer les apports 256 F Chesnais Avant propos La mondialisation du capital op cit p 18
79. 4 80 transports a riens la finance 7 les r gles limitant la concurrence tant interne qu externe La comp tition doit tre g n ralis e Cette d marche s interroge Moreau Defarges r sulte t elle d une option doctrinale d un lib ralisme pur et dur Ou est elle impos e par la force des choses Pour notre auteur il semble que les tats tr s en gag s dans les changes commerciaux et industriels n aient gu re eu le choix les dispositifs de contr le de changes les lois reposant sur la pr f rence nationale risquaient de dissuader les partenaires et les in vestisseurs trangers Or l pret de la lutte conomique imposait de ne n gliger aucune carte et de favoriser toutes les formes d internationalisation La d r glementation stimule elle aussi la mondialisation en facili tant la circulation des services des capitaux en promouvant des espa ces largis de concurrence La globalisation des entreprises la fin du 20 me si cle la globalisation des entreprises repr sen te selon Moreau Defarges une nouvelle phase de leur internationali sation Elle d finit un effort de leur part visant les rendre pr sentes sur l ensemble des march s per us comme strat giques Cependant estime notre auteur les dimensions du ph nom ne modifient profon d ment les conditions du jeu conomique La globalisation 18 des entreprises est un ph nom ne complexe Il touche de mani re t
80. 52 Legitimating Corporate Global Irresponsibility Origins Contexts and Vectors of the Market Modern Newspeak Journal of Global Responsibility Vol 1 Iss 2 2010 pp 330 365 2011 Awards for Excellence Winner at the Emerald Literati Net work for the paper published in the Journal of Global Responsibility LIEN Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 12 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 PR FACE Christian Dargnat Directeur G n ral de BNPP Asset Management Pr sident de European Fund and Asset Management Association Retour la table des mati res L ouvrage que nous propose Bernard Sionneau est p dagogique et ambitieux P dagogue l auteur l est en synth tisant les principales analyses de l volution des relations internationales labor es en France dans la deuxi me moiti du XX me si cle Ambitieux car Bernard Sionneau propose d int grer ces r flexions et m thodes dans la formation des managers d entreprises Pour ceux qui partagent la conviction de Dollfus que le monde est un chaos qui se d chiffre la lecture des v nements internationaux est un pr alable indispensable toutes d cisions et actions entrepre neuriales Dans un monde qui change massivement et rapidement non seulement la transversalit des approches que nous propose Bernard Sionneau est essentielle mais l apport des concepts d analyse
81. 8 p 527 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 45 tation du politique C est l homme qu il appartient pr cise t il de ma triser son destin et de se donner cette fin les outils d analyse et la capacit de d cision 71 T1 M Merle L international sans territoire in B Badie et M C Smouts L International sans Territoire Cultures amp Conflits L Harmattan sep tembre 1996 p 306 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 46 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Chapitre 2 Deux lectures g ographiques du monde et de ses fractures Retour la table des mati res Au d but des ann es 1990 plusieurs g ographes se sont efforc s de traduire les mouvements de recomposition et de fragmentation l uvre sur la sc ne internationale O Dollfus con oit ainsi une grille de lecture du monde en termes d interf rence entre les champs de l international et du transnational de syst me et de sous syst mes elle actualise la probl matique d ve lopp e par M Merle tout en lui donnant une interpr tation spatiale A partir de cette grille Dollfus interpr te en effet l Espace Monde comme une peau de l opard une m taphore particuli rement uti le pour saisir l ampleur des ph nom nes d in galit s et de d composi tion nationale internationale en
82. Chesnais appuy s par les moyens consid rables de l tat F d ral multiplient les initiatives au FMI la Banque Mondiale l OCDE et maintenant l OMC Leur objectif est en effet d imposer l ach vement du processus de d r glementation et de lib ralisation commerciale et financi re dans des domaines qui y chappent encore partiellement services publics culture environne ment etc mais aussi et surtout pour la flexibilisation du travail et la d r glementation salariale Car dans les rivalit s oligopolistiques mondiales les groupes industriels am ricains ont largement r cup r une partie de leur comp titivit perdue gr ce aux restructurations bru tales du reengineering et une gestion du raport salarial selon les pr ceptes du n olib ralisme pur et dur 80 Et ce sont ces pr ceptes que les lobbies entendent faire valoir l ext rieur des fronti res Les effets pervers de la mondialisation du capital Retour la table des mati res Deux ensembles de m canismes sont l origine de ce que Ches nais appelle les encha nements cumulatifs vicieux de la mondialisa tion 281 le niveau et la structure de l investissement industriel manufac turier et services priv ou public mais finalit imm diate de profit 279 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 37 280 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 37 281 F Chesnais La mondialisat
83. Le choix d installation g ogra phique de ces holdings d pend des avantages fiscaux offerts par les pays d accueil D finition de r f rence d taill e des investissements directs inter nationaux 2 me dition OCDE 1992 in F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 78 79 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 150 d localisation se cumulent avec ceux de la d connexion forc e voqu s plus haut pour renforcer le mouvement de polarisation entre les pays Au plan interne elles ne sont pas trang res au mouvement de polarisation sociale et de diff renciation au sein du salariat de cha que pays 26 Comme l explique Chesnais lorsque le facteur capital conna t une tr s forte mobilit mais que le facteur travail est largement immobile d un pays l autre une articulation troite s instaure entre la lib ralisation des changes et des IDE et la mont e des in galit s dans les pays riches tant au plan du revenu qu celui de l emploi Mais la mise en concurrence directe des salari s des pays capitalistes avec ceux des pays bas salaires ne se limitent pas aux ouvriers faible qualification Elle s tend en effet tous les salari s dont le travail peut tre mis en r seau au moyen de la t l informa tique Il n y a potentiellement plus de secteur salari prot g Une croissance tr s lente l un des objectifs assign s
84. On peut donc ajoute t 1l prendre le Monde comme un syst me form d un nombre lev de sous syst mes chacun formant une unit Ces dermiers inte ragissent les uns sur les autres sont in galement hi rarchis s enche v tr s et se recouvrent Le Monde s auto organise dans une constante volution Il fonctionne gr ce des flux d informations reliant ses unit s aux diff rents niveaux L interconnexion est l un de ses fonde ments 72 Le lecteur trouvera dans cette section un d veloppement consacr aux r flexions de M Beaud et de Z La di sur les th mes mentionn s 73 Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 5 74 O Dollfus Le monde est un chaos qui se d chiffre Affiches de la g o graphie La g ographie situer valuer mod liser Grands colloques de prospective Minist re de la Recherche et de la Technologie Novembre 1990 p 48 50 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 48 Le monde un syst me structur par les flux de l international et du transnational Retour la table des mati res Les diff rents flux structurant le monde sont les suivants id es transactions marchandes ou financi res changes diplomatiques in formation etc Ils se disposent pr cise Dollfus dans deux champs l international et le transnational Ces espaces avec leurs sp cificit s interf rent ent
85. abilit s rendement des capitaux investis par les principaux actionnaires ne sont pas de m me nature que ceux des dirigeants des tats territoire national moyen terme lectoral missions et biens publics Ces grands op rateurs peuvent donc s accommoder des fractures profondes qui divisent les pays les plus riches comme les plus pauvres apartheid social li au diff rentiel de revenus et d employabilit et tirer profit de ces fractures la mont e du ch mage et la constitution d une arm e de r serve industriel le permet de peser sur les salaires et les conditions d embauche tant qu elles n amoindrissent pas de fa on imm diate la rentabilit de leurs op rations r volutions politiques conomiques restrictives ou discriminatoires crise profonde de la demande Il est alors possible de comprendre pourquoi l Economie et ses principaux agents se permettent d ignorer court terme les fractures du monde et des soci t s risques pays majeurs mais dont les effets sont diff r s dans le temps Les ph nom nes de paup risation croissante et de fracture sociale observ s dans les pays riches commencent pourtant inqui ter s rieu sement des supporters et sp cialistes m mes de la mondialisation Ces ph nom nes ne semblent donc pas tre le produit d une interpr tation biais e ou id ologique de la part de quelques chercheurs fran ais en qu te de publicit Ils font l objet d une v ritable
86. alisme Avec le capitalisme crit Beaud l conomie se distingue fortement des autres dimen sions des soci t s Les motivations li es la recherche du profit et les dynamiques d accumulation d innovation et d largissement de l aire marchande lui conf rent 2 propri t s non seulement une capacit forte d autoreproduction mais en core une capacit de reproduction largie 235 C est cette derni re qui l am ne d border bien au del des soci t s o il a pris racine Au d part lorsque le capitalisme d marre dans un pays il est fragile il a besoin de l tat et des couches entreprenantes de la soci t Mais au fur et mesure qu il prend de l ampleur il fait preuve d autonomie en s int ressant d autres march s en recherchant d autres alliances et soutiens Sa reproduction tend ainsi s autonomiser progressivement par rapport la so M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 op cit p 53 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit 75 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 op cit p 54 55 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 130 ci t dont il mane Aujourd hui ajoute M Beaud le capita lisme n est plus enferm dans les deux dimensions de ses pre miers temps le national et l international 1l est de pl
87. ance ne s est pas impos seul Sa force tout comme celle du ca pital industriel sont la r sultante de politiques lib rales engag es par les dirigeants des grands pays industrialis s qui ont d r glement les changes internationaux de marchandises de services et de capitaux privatis les services publics et remis en cause le r le de l tat Provi dence C est donc une analyse compl te du ph nom ne de mondiali sation du capital que se livre F Chesnais en examinant successive ment les points suivants la d finition des termes globalisation et mondialisation le r le pivot de la finance l investissement direct l tranger IDE la firme multinationale aujourd hui le r le de la technologie dans le d ploiement mondial des groupes le r le des ser vices celui des groupes industriels dans la mondialisation financi re etc Cet expos des m canismes de fonctionnement du capitalisme contemporain nous appara t essentiel pour comprendre les formes ac tuelles du risque pays risques de march et risques de syst me mais galement risques politiques et sociaux dans les pays riches comme dans les pays pauvres Il compl te dans sa ma trise du sujet les pro pos de M Beaud P Moreau Defarges et O Dollfus cf supra 255 F Chesnais La mondialisation du capital Paris Syros nouvelle dition actualis e 1997 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 14
88. ar sens La di se r f re la triple notion de fondement d unit et de finalit De fondement c est dire de principe de base sur lequel s appuie un projet collectif D unit ensuite c est dire de rassemblement d images du monde dans un sch ma d ensemble coh rent De finalit enfin c est dire de projection vers un ailleurs r put meilleur ibid p 15 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 103 triomphe en apparence mais se montre incapable de soutenir le d bat sur ses fondements les d r glements politiques conomiques et fi nanciers se pr tent de moins en moins une grille de lecture commu ne alors qu ils n ont jamais t aussi interd pendants enfin la n cessit de se projeter dans l avenir n a jamais t aussi forte alors que nous n avons jamais t aussi peu arm s sur le plan conceptuel pour penser cet avenir 163 Une interrogation philosophique fondamentale appara t ainsi la crise du sens consacre t elle la fin d une probl ma tique du sens ce qui laisserait supposer que nous finirons par en trou ver une ou bien annonce t elle de mani re plus profonde la fin de tou te probl matique du sens de toute repr sentation finalis e de notre devenir 164 Avec la disparition de l URSS aucune nation crit La di ne sem ble pr te relever le pari hasardeux d une nouvelle transcendance id ologique Aucun
89. ar les flux de l international et du transnational Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 6 Tendances lourdes territorialis es et v nements localis s deux cl s de lecture Archipels de la mondialisation et chaos born s le monde res semble une peau de l opard 2 2 M F Durand J L vy D Retaill observer les types de connexion des lieux du monde Culture g opolitique conomie trois fa ons dont les groupes humains se rencontrent Cing crit res pour valuer les caract ristiques de chaque mod le et leurs points de friction TROIS LECTURES INTERNATIONALISTES DU MONDE DE L APRES GUERRE FROIDE 3 1 P Moreau Defarges origines et d s quilibres de la mondialisation Les origines de la Mondialisation Les d s quilibres de la mondialisation technico conomique L tat une structure universelle cartel e entre plusieurs logiques politique conomique culturelle 3 2 Z La di le divorce du sens et de la puissance Trois axes pour penser le rel chement du monde L puisement des Lumi res la mondialisation comme seul hori zon 3 3 B Badie M C Smouts crise de l Etat nation et dialectique de lint gration exclusion Crise et remise en cause de l Etat nation L Etat menac dans sa souverainet Dialectique de l int gration exclusion Bernard Sionneau Relations intern
90. aract ristiques paradoxales Plus diffus en termes de pouvoir et plus dispers en termes d action il mancipe les individus et les groupes 216 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 238 217 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 238 218 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 239 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 123 mais restreint les souverainet s il lib re les particularismes mais en trave leur institutionnalisation Pour expliquer ces tensions sympt mes d une transition quelque peu chaotique vers un autre type de sc ne internationale Badie et Smouts se r f rent la coexistence des deux mondes identifi s par J Rosenau le monde multicentr et celui des tats 219 Ce paradigme leur semble utile pour comprendre les op positions pr cit es et valuer les possibilit s de b tir un ordre interna tional qui les int grerait Dans cette tentative crivent ils les popula tions ne pourront faire l conomie d une red finition de leurs valeurs et d une r flexion sur la personne humaine Car le jeu international estiment nos deux auteurs sera d termin par le choix des valeurs au tours desquels s organiseront ou se d truiront les soci t s220 d o l importance de r v ler et de replacer dans leur contexte les choix thiques contenus implicitement dans les crits de certains th or
91. as seule ment indique l auteur cause de mauvais choix ou de mauvaises politiques mais pour d autres raisons les connexions entre syst mes pouvaient provoquer des effets inattendus trop d informations taient n cessaires qui saturaient les possibilit s d analyse des bifurcations discr tes pouvaient avoir plus tard des r percussions tr s importantes Ce syst me monde tait donc un syst me sensible par suite d encha nements impr vus de ph no m nes mal r gul s d information mal interpr t es Sa dynamique produisait des in galit s majeures M F Durand J L vy et D Retaill utilisaient aussi la syst mique pour rendre intelligible un monde qu ils jugeaient complexe Sou cieux de d passer les lectures simplificatrices du type Est Ouest Nord Sud ou les d marches explicatives uniques les auteurs choi sissaient de retenir l hypoth se du syst me de syst mes Elle leur permettait selon leurs mots de traiter les l ments tudi s s par ment par d autres comme entrant par certains de leurs as pects au moins dans une dynamique contradictoire mais unique dans une logique complexe mais structurante dans une possible commune mesure 331 Les trois auteurs proposaient donc d interpr ter le monde comme un syst me fait de quatre syst mes correspondant la mani re dont les groupes humains entraient en relation Ces mod les poss daient une double validit synchroni que
92. at Nation ou m me un continent c est s enfermer dans une forte resse assi g e et le plus souvent d j envahie Pour nombre d entreprises l internationalisation se limite une r gion l Europe Press 1986 Kenichi Ohmae Triad Power The Coming Shape of Global Competition The Free Press New York 1985 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 82 Am rique du Nord Mais l apparition de concurrents ext rieurs l imp ratif de pr sence imposent d largir sans cesse l implantation internationale D o par exemple l explosion dans les ann es 1980 des flux d investissements entre les trois p les de la Triade Am ri que du Nord Europe occidentale Japon L internationalisation impli que toutefois la mutation des entreprises qui s engagent dans cette voie Les multinationales classiques indique Moreau Defarges sont en g n ral des soci t s solidement ancr es dans leur nation d origine Plusieurs l ments les caract risent elles se d veloppent l ext rieur par des filiales qui parfois acqui rent un poids consid rable et une certaine autonomie Leurs strat gies et choix fondamentaux sont con us dans des si ges sociaux peu ouverts aux trangers et elles se caract risent par une int gration verticale et des structures lourde ment hi rarchiques Mais ce type de firmes ne domine plus elles seules les march s La globalisation pr cise
93. ationales pour les managers 2014 7 4 DEUX LECTURES DU CAPITALISME MONDIAL ET DE SES EF FETS PERVERS 4 1 M Beaud logique marchande et irresponsabilit illimit e Pour penser le monde il faut penser la complexit Le march r duit les relations humaines et sociales des relations d argent Le SNMH pour lire les contradictions entre la logique de reproduc tion de l Humanit en soci t s distinctes territorialis es et du Ca pitalisme Savoir lire pour dire un monde irresponsabilit illimit e 4 2 E Chesnais nature acteurs et risques de la mondialisation du capital D finition et r alit s de la mondialisation Syst mique pens e politique et conomique pour appr hender la mondialisation La place et le statut des tats Unis Les effets pervers de la mondialisation du capital 5 BILAN ANALYTIQUE ET THEORIQUE UNE LECTURE DYNA MIQUE DU MONDE ET DE SES FRACTURES 5 1 Recompositions et ruptures du monde Un nouvel ordre international L expansion de la mondialisation conomique et financi re Les risques pays Supporters et sp cialistes de la mondialisation s inqui tent fin des ann es 90 5 2 Syst mique un choix commun pour lire le monde BIBLIOGRAPHIE Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 8 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 QUATRI
94. ations publiques de jouir de taux d int r ts r els positifs in La mondialisation du capital op cit p 298 274 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 35 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 154 La place et le statut des tats Unis Retour la table des mati res Comme ne cesse de le rappeler F Chesnais la mondialisation du capital n efface ni l existence des Etats nationaux ni les relations de domination et de d pendance politique Elle modifie simplement les facteurs de hi rarchisation entre les pays en m me temps qu elle en redessine la configuration et en ac centue l intensit L ab me qui s pare les pays appartenant aux p les de la Triade ou ceux qui leur sont directement associ s se creuse tou jours plus par rapport aux pays qui subissent la domination du capital sans tre associ s aux circuits de valorisation internationaux ou aux pays qui n int ressent plus du tout le capital 27 Mais la mondialisation du capital s accompagne galement d une modification dans les rapports politiques internes aux classes dirigean tes des pays capitalistes avanc s La perte s rieuse et dans certains cas peu pr s totale d autonomie de d cision dans le domaine co nomique est d autant plus difficile supporter politiquement qu elle contraste avec la capacit de certains pays peser sur les d cisions des autres e
95. ats Unis et URSS s taient pr sent s com me des producteurs de sens capables d apporter une r ponse globale et coh rente l nigme du monde La structure bipolaire reposait donc sur une relative coh rence entre la capacit produire du sens d livrer un message universaliste et celle g n rer de la puissan ce 140 Or aujourd hui crit La di ces grands principes se trouvent branl s par deux processus compl mentaires mais distincts la fin du conflit id ologique entre l Est et l Ouest et la transformation sensible des r gles du jeu international Ces observations conduisent le chercheur poser l hypoth se du rel chement du syst me international et organiser sa r flexion au tour de trois axes 140 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 15 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 95 Trois axes pour penser le rel chement du monde Retour la table des mati res 1 Le premier axe de sa r flexion concerne la validit et la viabilit d un syst me international fond sur le d couplage po tentiel entre sens et puissance 4 L un des enjeux fondamentaux du nouvel ordre mondial est de proposer ou d imposer une nouvelle hi rarchisation de la puissance avec la disparition de URSS la menace nucl aire s est estomp e la comp tition conomique s est exacerb e et le primat politico militai
96. au cours des 15 derni res ann es in Sociologie des relations internationales Paris Dalloz 4 me dition 1988 p 520 M Merle Les acteurs dans les relations internationales Paris Economica 1986 p 89 90 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 34 les nouveaux types de combinaison qui se produisent entre les facteurs la multiplication du nombre des acteurs en qu te d un r le jouer sur la sc ne internationale l imbrication inextricable de l interd pendance et de la conflic tualit C est une probl matique qui tente de saisir le mouvement dialecti que d une sc ne internationale en pleine mutation Rigueur et clart d finissent peut tre le mieux l uvre entreprise par ce juriste Dans son ma tre livre intitul Sociologie des relations internatio nales 4 M Merle introduit son sujet par une remarque il n existe pas en France de rubrique figurant dans les programmes officiels des dipl mes nationaux qui porte le titre de son ouvrage Elle lui four nit l occasion de poser deux questions introductives pourquoi d s lors concevoir une Sociologie des relations internationales Pourquoi depuis la synth se magistrale de R Aron les sociologues fran ais se sont ils tus sur le probl me Sociologie et syst mique pour localiser les mutations d cisives Retour la table des mati res Pour M Merle la sociologie app
97. aux capitalistes financiers d tenteurs des obligations publiques de jouir de taux d int r ts r els positifs in La mondialisation du capital op cit p 298 299 Cf Bernard Sionneau L entreprise et ses menaces conomiques en 2008 Une tentative de bilan in 300 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 35 301 Cf sur un sujet encore mal compris l poque en France l ouvrage de J Nikonoff La Com die des Fonds de Pension Arl a 1999 302 En 1994 le TIAA CREF le fond de pension des enseignants du Michigan g rait 100 milliards de dollars d actifs soit 1 fois et demie l ensemble des imp ts directs per us l poque par l tat fran ais R Farnetti Le r le des fonds de pension et d investissement collectifs anglo saxons dans l essor de la finance globalis e in F Chesnais sous la direction de La mondia lisation financi re gen se co t et enjeux Syros 1996 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 167 dement des forces d intervention majeures Au niveau national et in ternational leur irruption sur des compartiments du jeu financier aux quels elles n avaient jusque l pas acc s 303 a des cons quences sur l investissement des entreprises les d penses publiques la consom mation priv e Dans la mesure o la logique guidant les op rations de ces institutions est la recherche du montage qui procure le meilleur rapport co t risq
98. c un but rassembler tous les l ments pars qui vont dans cette direction mais ne peuvent entrer par d finition dans les trois autres mod les explicatifs Avec ces autres mod les nos trois auteurs proposent en fait quatre syst mes aussi ind pendants les uns des autres que possible destin s pr senter un tat du monde intelligible Ils veulent galement construi 99 J Levy Espaces monde mode d emploi in J Bidet et J Texier sous la direction de Le nouveau syst me du monde Presses Universitaires de France 1994 p 56 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 60 re un syst me de syst mes 100 permettant de situer le moment actuel dans une perspective historique avec un avant et des apr s Pour met tre en communication ces diff rents points de vue ils optent pour un point de vue f d rateur que l on n est pas surpris de trouver chez des g ographes celui de l espace L explication de ce choix est pr sen t e non pas comme une pr tention une nouvelle orthodoxie mais comme un recours une r alit que les auteurs tiennent pour univer selle la lutte des hommes contre la distance traverse l ensemble des ph nom nes de soci t sans en puiser la richesse L espace est donc pr sent comme un outil irrempla able pour approcher dans un m me mouvement la distance comme s parateur des soci t s l inter soci tal et la distance comm
99. cadre national a constitu un espace privil gi soit pour se prot ger contre les pressions du capitalisme mon dial soit pour construire un syst me conomique alternatif autre part la logique capitaliste qui a pris force et vigueur au sein de capitalismes nationaux tait porteuse d une n cessit de reproduction largie Elle ne pouvait rester enferm e dans les limites d un ensemble social ni dans les fronti res d un tat Nation Elle a contribu ainsi travers les relations et les mar ch s internationaux les dynamiques des firmes multinationales la cr ation d espaces nationaux mondiaux et une mondiali sation de l conomie Le r sultat s est traduit par l mergence de contradictions entre deux formes de reproduction la reproduction de l Humanit la reproduction du Capitalisme Ces contradictions se sont manifest es tr s t t au premier niveau o s est affirm le Capitalisme celui de l tat Nation Elles consti tuent une source majeure des tensions et crises tant au plan mondial qu au plan national et peuvent tre formul es de la fa on suivante 2 d un c t comme tout ensemble social coh rent chaque forma tion sociale nationale a sa logique de reproduction l conomie en est une composante et le capitalisme peut y jouer un r le ma jeur 244 M Beaud A partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit
100. ce mieux vaut ainsi selon nos auteurs se donner tous les instruments utiles Les constructions th oriques qui par leur condensation du r el font progresser les rai sonnements en s offrant la critique remplissent ce r le Et dans ce domaine la complexit la prospective et la prise en compte de la di mension thique ch re aux id alistes doivent selon nos g ographes l emporter sur les discours r alistes non parce qu elles proc dent d intentions sympathiques mais parce qu elles sont selon eux plus m me de rendre compte du monde tel qu il est Le syst me monde crivent ainsi M F Durand J L vy et D Re taill doit ainsi tre compris comme une m thode d observation L espace des tats celui des r seaux conomiques celui des aires culturelles ne se recouvrent pas Ils s articulent Ce ne sont donc pas les d coupages du monde que nos trois g ographes vont rechercher 101 M F Durand J Levy D Retaill Le monde espaces et syst mes op cit p 31 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 69 mais les diff rents types de connexion des lieux du monde 102 Pour eux en effet la singularit de chaque aire se d finit non par son ex tension territoriale mais par la mani re dont s y combinent les diff rents plans 102 M F Durand J Levy D Retaill Le monde espaces et syst mes op cit p 231 Bernard Sionneau Relations internationale
101. ciales qui pouvaient r sulter de l aveuglement et de l go sme de ses coll gues entrepreneurs multimilliardaires en dollars les grands millionnaires s empressent de licencier des cadres moyens quinquag naires Nous ressemblons de plus en plus au Mexique et au Br sil o les riches vivent derri re des barbel s cf la conclusion de notre chapitre 4 comme ils le font Hol lywood L tat et les municipalit s sont au bord de la faillite et pendant ce temps tout l argent est concentr entre les mains d une poign e de gens fortun s qui ne donnent pas un sou 316 cit in I Ramonet G opolitique du chaos Galil e 1997 p 58 317 D Rodrik Has globalization gone too far Institute for international eco nomics 1997 p 69 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 174 C est dangereux et pour eux et pour le pays On risque de voir clater une r volution similaire la R volution fran aise Il y aura une autre Mme Defarge cette femme qui tricotait en re gardant les charrettes se diriger jusqu la grand place et bang les t tes tomberont 318 R Moss Kanter ancienne directrice de la Harvard Business Review crivait il faut cr er la confiance chez les salari s et organiser la coop ration entre les entreprises afin que les col lectivit s locales les villes et les r gions b n ficient de la mon dialisation Sinon nous assisterons la r surg
102. comprendre aujourd hui les tensions et dysfonctionnements du syst me international et de ses ensembles nationaux 339 D Colard Les relations internationales de 1945 nos jours Paris Masson 5 me dition 1993 p 58 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 184 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 BIBLIOGRAPHIE Retour la table des mati res Amblard H Bernoux P Herreros G Livian Y F Les nouvelles approches sociologiques des organisations Paris Seuil 1996 Aron R Paix et guerre entre les nations Paris Calmann L vy 8 me dition 1984 1 re dition 1962 Badie B et Smouts M C L International sans Territoire Cultu res amp Conflits Paris L Harmattan septembre 1996 Badie B Smouts M C Le retournement du monde Paris Presses de la FNSP Dalloz 1992 Beaud M et Dostaller G La Pens e conomique Depuis Keynes Paris Seuil 1993 Beaud M partir de l conomie mondiale esquisse d une ana lyse du syst me monde in Bidet J et Texier J sous la direction de Le nouveau syst me du monde Paris Presses Universitaires de Fran ce 1994 Beaud M Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 Belletante B Dictionnaire de la Bourse et des march s Paris Initial 1996 Boltanski L Th venot L De la justification Paris Es sais Gallimard 1991 Be
103. ction l chelle mondiale chaque syst me muni des caract ristiques pr c demment d finies donne au monde un type pri vil gi de production a ensemble de mondes aucune production pour les commu naut s s par es b champ de forces la g opolitique pour les empires c r seau hi rarchis le d veloppement in gal pour le march mondial d soci t de la soci t pour la soci t monde Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 67 Pour Durand L vy et Retaill le syst me de syst mes dans lequel nous vivons ne survit que pour autant qu il rend possible la coexisten ce de ces diff rentes productions Toutefois et comme il a d j t pr cis si les quatre mod les propos s sont vrais simultan ment ils le sont galement successivement l hypoth se des trois g ographes est que le d veloppement humain engendre des interd pendances crois santes qui tendent produire une coalescence des soci t s en unit s de plus en plus grandes Pourtant l une des tapes de ce processus a selon eux consid ra blement perturb son d roulement une fois trouv le bon quilibre entre pr l vement des richesses et encouragement de la production sur leur territoire les tats sont devenus ces structures rigides qui ont eu tendance bloquer l volution vers des soci t s plus vastes Et tant qu un seul niveau spatial identitaire s est impos
104. ctionnement et la puissance des capacit s techniques l oc an de la finance la globalisation des entreprises La puissance et le perfectionnement des capacit s techni ques ces l ments sont les vecteurs du d veloppement des moyens de transport mais aussi de la transmission de mots d images et de donn es qui concourent la mondialisation des changes 10 Si le train l automobile et l avion sont d sormais universels crit Moreau Defarges c est l avion qui selon lui illustre le mieux l unification et le r tr cissement de la terre par les r seaux Dans le domaine des r seaux du transport a rien dynamiques techniques et conomiques se sont conjugu es pour imposer leur mondialisation croissance vertigineuse du trafic et engorgement des a roports d r glementation et f rocit de la concurrence entre industriels mais aussi entre compagnies de transport Quant la r volution dans la transmis sion des mots des images elle s est appuy e sur la rencontre d inventions venues de l lectronique et de l informatique mais ga lement sur le d veloppement du satellite et du c ble Par ces r seaux tout individu peut en th orie communiquer en permanence avec tous les autres individus aussi proches et distants soient ils Les fronti res et les contr les subsistent mais leur imperm abilit est atteinte de multiples fa ons des cassettes pass es en fraude aux antennes para boliques
105. d une r valuation brutale du dollar doublement du taux de change les taux d int r t r els long terme atteignent le niveau tr s lev de 15 et inaugurent une nouvelle re de domination d un capital financier caract re rentier 2 Et en l espace de quelques ann es les gouvernements britanniques et am ricains vont jeter les fondements de ce que l conomiste J P Fitoussi appelle la dictature des cr anciers en lib ralisant et en d cloisonnant leurs syst mes financiers na tionaux en transformant les circuits de financement de la dette publique ce qu on nomme la titrisation en laissant les march s fixer le niveau des taux d int r t long terme 274 272 Nous avons pr sent dans la premi re partie de cette th se les cons quen ces des d cisions politiques am ricaines sur la premi re crise de la dette cf la section intitul e La premi re crise de la dette 2713 J P Fitoussi Le d bat interdit monnaie Europe pauvret Arl a 1995 Pour F Chesnais le coup d tat fondateur de la dictature des cr an ciers de la tyrannie du march est redevable la politique men e par tir de 1979 par P Volcker la t te de la FED comportant simultan ment une politique mon taire restrictive une politique budg taire laxiste la titri sation des bons du Tr sor la garantie donn e aux capitalistes financiers d tenteurs des oblig
106. d cisions et non pas une ou plusieurs personnes Il admettait galement avoir sous estim l envers de l action ext rieure et les changements conomiques sociaux psychologiques ind pendants des d cideurs qui pouvaient tre imputables aux ph nom nes transna tionaux Toutefois 1l insistait sur la validit de son analyse de la situa tion internationale le syst me demeurait selon lui bipolaire m me si les rapports militaires entre les deux grands avaient chang au profit de l Union Sovi tique Les Europ ens et plus encore le Japon avaient rattrap leur retard conomique par rapport aux tats Unis Ces der niers avaient perdu la capacit ou la r solution d assumer le fardeau imp rial Malgr ces transformations le rapport des forces entre 38 Ibid 39 Pr sentation de la huiti me dition in R Aron Paix et Guerre entre les nations Paris Calmann L vy 8 me dition 1984 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 33 l Union Sovi tique et les tats Unis structurait toujours la soci t in ternationale Si la probl matique de R Aron s articule autour des relations inte r tatiques et du risque de guerre plus particuli rement d apocalypse nucl aire celle de M Merle poursuit d autres objectifs elle s efforce de saisir les relations internationales dans la pluralit de leurs dimensions et acteurs dans le refus de dissocier ordre interne
107. des facteurs reste indispensable pour analyser ensuite la part de contraintes qui p sent sur le comportement des acteurs La m thode permet en outre de construire des sous ensembles ou des mod les partiels gr ce auxquels on peut atteindre une compr hen sion du syst me global 54 On peut ainsi construire des mod les relationnels r gionaux fonc tionnels le premier type mod le relationnel permet de repr senter le r seau d interaction entre plusieurs niveaux d activit subna tional national intergouvernemental transnational qui met en jeu les strat gies d acteurs priv s et d acteurs publics Cette 52 Ibid p 142 53 Ibid p 144 54 M Merle L international sans territoire in B Badie et M C Smouts L International sans Territoire Cultures amp Conflits L Harmattan sep tembre 1996 p 302 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 39 abstraction permet de souligner la complexit des flux verti caux entre les diff rents paliers de l activit internationale le deuxi me type mod les r gionaux permet d valuer le de gr d int gration ou de tension l int rieur d un espace g ogra phique plurinational UE CEI leurs rapports etc le troisi me type mod les ou sous syst mes fonctionnels re groupe les acteurs concern s par l exercice des m mes fonc tions conomique s curitaire culturell
108. ditions plus attractives Une derni re pr ci sion il importe de distinguer les eurodollars d p ts en dollars effectu s hors du territoire des tats Unis des eurodevises d p ts en monnaies convertibkes effectu s en dehors du pays de la devise consid r Des francs fran ais d tenus par une banque am ricaine en Australie sont des eurodevi ses euro francs cf B Belletante Dictionnaire de la Bourse et des mar ch s Paris Initial 1996 p 108 109 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 77 lourdes de populations vieillissantes Le ph nom ne explique l importance croissante des transactions de titres impliquant des trangers sur les principaux march s des changes de devises ou les march s financiers aussi bien obligataires que d actions ainsi que sur les produits d riv s et les diff rents march s des mati res premi res l Il s ajoute d autres v nements que Moreau Defarges va noncer pour expliquer le bouleversement des ordres de grandeur des transactions financi res internationa les b L explosion des besoins La multiplication de l offre de capitaux crit notre auteur accom pagne celle de la demande La croissance des entreprises leur interna tionalisation et leur restructuration n cessitent des capitaux tr s im portants Mais l endettement des tats contribue lui aussi la mon dialisation du syst me financier Il devient une possibil
109. doivent int grer dans leurs analyses leurs modes op rationnels et dans leurs d cisions Dans tous les cas de figure le sens et la finalit de leurs d cisions et actions sont remis en cause Alors que nous vivons une nouvelle phase historique dans laquelle pour reprendre la formule de Pierre Joseph Proudhon seule la transi tion est ternelle les concepts d instabilit de d sarticulation et d ambivalence sont loin d tre des notions exclusivement philoso phiques ils sont devenus vitaux pour l appr hension et l anticipation du monde dans lequel le manager volue Les interf rences des logiques politiques techniques id ologiques et sociales avec celles conomiques et financi res diff rents ni Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 16 veaux spatiaux et selon des rythmes variables sont au c ur des pro bl matiques auxquelles est confront le manager Leur compr hension s av re donc indispensable pour tre efficace dans son mode op ra toire Pour cette raison et de multiples autres que le lecteur d couvri ra ce manuel p dagogique est une uvre salutaire Au del du sup port conceptuel qu elle sugg re formulons le v u qu elle puisse au moins dans l univers manag rial nous aider d mentir William Sha kespeare pour qui Life was a tale told by an idiot full of sound and fury signifying nothing Christian Dargnat Directeur G n ral de BNPP Asset
110. du syst me politique Easton met l accent sur deux l ments l importance tout d abord de la relation entre le sys t me et son environnement au moyen d un sch ma circulaire de type cybern tique m canisme des inputs demandes et soutiens en prove nance de l environnement outputs r ponse globale du syst me feedback nouveau circuit de r action qui modifie l environnement le deuxi me l ment que retient Merle c est l importance de la r gu lation du syst me par une autorit capable d apporter une r ponse ad quate aux d fis provenant de l environnement De ces postulats Merle en tire la d finition suivante un syst me est un ensemble de relations entre un certain nombre d acteurs com pris dans un certain type d environnement et soumis un mode de r gulation ad quat 50 D s lors l utilit du concept de syst me pour une meilleure com pr hension des relations internationales et du risque pays se con oit comme suit si l on part de l hypoth se selon laquelle les relations internationales constituent un syst me cela suppose plusieurs cho ses 48 Ibid p 121 49 D Easton A system analysis of political life 1965 trad fran aise A Colin 1974 50 M Merle op cit p 133 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 37 51 cela suppose tout d abord que soit distingu le syst me de son environnement cela su
111. du territoire elle reste souligne Moreau Defarges au c ur de l id e nationale Pour autant afin de sur vivre cet imp ratif de d fense a besoin la fois d un sentiment de menace et peut tre d une opacit de ce territoire pour l tranger Or deux ph nom nes viennent transformer la don P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 56 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Dunod 1993 p 113 115 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 56 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 87 ne de la multiplication des interd pendances et l vanouissement l antagonisme Est Ouest font qu aujourd hui les menaces sont multiformes A la fois proches et lointaines elles vont du ch mage l immigration de la concurrence trang re la per sistance de haines anciennes entre peuples en passant par les trafics de toutes sortes capitaux armes drogue L tat nation pourtant d limit par ses fronti res se trouve ainsi raill entre 2 pr occupations contradictoires garder pr server cet espace dont il est responsable mais ne pas perturber les mouvements de marchandises d argent de touristes d images d id es qui sont sources essentielles de prosp rit et de vitalit 126 La l gislation pour la tr s longue liste des philosophes de la
112. e 229 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 50 230 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 50 51 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 129 231 232 233 La reproduction de l Humanit elle n a pas le m me type d unit que celle de la Terre Pendant une tr s longue dur e l Humanit s est reproduite dans des soci t s distinctes li es des aires territorialis es Tout au long de l re pal olithique les humano des puis les premiers hommes se sont reproduits en bandes familles groupes troupes communaut s de chasseurs cueilleurs La ma trise du feu l invention du langage articul le d veloppement de la conscience r fl chie ont marqu l volution de ces premi res soci t s Puis la r volution n oli thique a ouvert la voie aux premi res grandes civilisations 231 Avec l essor du capitalisme la puissance technique et la capaci t transformatrice des hommes se sont accentu es de fa on consid rable aboutissant une situation o l Humanit interf re de plus en plus avec les reproductions du vivant et de la Ter re Toutefois m me si l on a pris conscience de l Humanit celle ci estime M Beaud continue de se reproduire travers des soci t s territorialis es distinctes plus ou moins s par es ou li es plus ou moins hostiles ou alli es 222 La reproduction du capit
113. e Ambitionnant de d passer les lectures simplificatrices du type Est Ouest Nord Sud ou les d marches explicatives uniques d cid s tenter de d chiffrer un monde qu ils jugent complexe ils pro posent quatre mod les qui selon eux correspondent quatre mani res dont les groupes humains de diff rents lieux du monde entrent en rela tion Ces mod les pr cisent ils poss dent une double validit syn chronique et diachronique Ils sont vrais tous les quatre en m me O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 106 97 O Dollfus La nouvelle carte du monde Paris Presses Universitaires de France 1995 p 107 98 M F Durand J Levy D Retaill Le monde espaces et syst mes Presses de la FNSP Dalloz 1992 Pour un compl ment d analyse on lira gale ment D Retaill L imp ratif territorial in B Badie et M C Smouts L International sans territoire Cultures et Conflits n 21 22 Prin temps Et 1996 p 21 40 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 59 temps chacun offrant une grille de lecture irr ductible aux autres mais 1ls sont galement vrais successivement et sont r unis par diff rentes liaisons causales fortes Trois de ces mod les empruntent diff rentes disciplines scientifi ques dont les membres crivent nos g ographes communiquent diffi cilement Chacun explique J Levy d
114. e mondial demeurait fondamentalement europ en d immenses zones Am ri que Union Sovi tique chappait cette emprise de l Europe et poursui vaient un destin quasi autarcique in P Moreau Defarges La mondialisa tion vers la fin des fronti res op cit p 11 290 Z La di Sens et puissance dans l apr s guerre froide op cit p 15 16 291 P Moreau Defarges La mondialisation vers la fin des fronti res op cit p 11 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 164 ce et une capacit produire du sens d livrer un message universa liste 292 La fin du conflit id ologique entre l est et l ouest et l expansion de la mondialisation modifient ces principes actifs tout comme les r gles du jeu Avec l effondrement du syst me est ouest en deux ans chute des r gimes communistes d Europe orientale en automne 1989 et liquidation de l URSS en d cembre 1991 la menace nucl aire s estompe de nouveaux tats apparaissent les syst mes de significa tion recouverts par la bipolarit retrouvent leur autonomie la comp ti tion conomique s exacerbe et le primat politico militaire s rode Les sph res de la politique et de l conomie voluent des rythmes diff rents un facteur qui joue contre la formulation de valeurs de r gles et de projets collectifs Dans ce nouveau monde la structure inter tatique est bouscul e de toute part elle a
115. e par les m dias radios t l vision par les sports les spectacles et ont t pendant les p riodes de forte croissance des foyers de promotion universitaire gr ce aux formations scolai res et universitaires Elles se sont toutefois tendues dans la transgression des normes d urbanisme et sont g r es par des municipalit s sans gu re de moyens et aux finances limit es La mis re y est tr s pr sente dans de nombreux quartiers o r gne souvent l ins curit Les m galopoles ces syst mes de villes comme les appelle O Dollfus sont devenus les grands centres d impulsion et de commandement de la globalisation Elles sont unies par des rapports fonctionnels tr s troits et sont tr s bien reli es entre elles par des r seaux de communication grande vitesse et de t l communications c bles 87 Les flux massifs d informations qui manent entre les villes d un m me archi pel et entre archipels donnent naissance ce que notre au teur appelle l archipel des m galopoles mondiales On trou ve rassembl s sur leurs territoires plusieurs l ments cl s de la richesse et de la puissance mondiale les si ges des plus gran des entreprises qui d ploient leurs activit s l chelle de la pla n te des gouvernements et institutions internationales dont les d cisions peuvent engager le destin de pans entiers de l humanit les bourses qui r gissent les march s financiers
116. e sanitaire etc Chacun de ces sous syst mes regroupe des acteurs tatiques inte r tatiques priv s et publics sub nationaux et transnationaux Rien n interdit donc de d monter et de remonter les pi ces des syst mes pour faire appara tre les diff rentes combinaisons possibles partir de finalit s communes Renverser la d marche d Easton et dire la sp cificit et les dysfonctions du syst me international Retour la table des mati res Pour acc der au stade du syst me global il reste toutefois des obs tacles franchir qui s expliquent de la fa on suivante si l analyse syst mique pr sente des avantages M Merle pr cise n anmoins que son utilisation n implique pas l adoption m canique du sch ma easto nien En effet contrairement Easton qui estimait que le syst me in ternational r pondait quelques nuances pr s aux caract ristiques du syst me politique interne Merle estime que c est en renversant la d marche d Easton que l on peut esp rer d couvrir la sp cificit du syst me international 55 Ce dernier tire en effet son originalit de trois traits fondamen taux 55 M Merle Sociologie des relations internationales op cit p 451 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 40 56 ST 58 Le syst me international est tout d abord un syst me concret physiquement inscrit dans les limites de la plan te ter
117. e ce que les acteurs font exp rience et ce quoi ils aspirent le projet L exp rience se trouve en permanence retourn e par la vitesse laquelle les savoirs et les m tiers se trouvent frapp s d obsolescence Il contraint les individus les entreprises et les soci t s se projeter en permanence dans l avenir non pas pour d fendre un projet mais pour pr venir leur exclusion 170 Cette situation a des cons quences sociales importantes elle d veloppe dans tous les m tiers une perception g n ralis e de la pr cari t sociale Elle para t galement affranchir les tats de toute perspec tive politique et fait dispara tre la promesse sociale ou politique d un avenir meilleur garanti par l tat Providence ou par un combat aux r gles stables et codifi es Par l m me elle oblige les individus prendre en charge une double d fection dans le but de pr venir leur exclusion celle de l tat protecteur et celle du temps prometteur tout en ne garantissant en rien qu ils assumeront directement ou indirecte ment cette carence 171 169 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 57 170 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 25 171 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 26 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 106 Pour La di cette transformation du rapport l espace et au temps est l une
118. e d aujourd hui conflits et interd pendances Paris Les ditions STH 1987 p 7 8 106 M Merle La probl matique de l tude des relations internationales en France Revue Fran aise de Science Politique Vol 33 n 3 Juin 1983 ci t in M Merle Les acteurs dans les relations internationales Paris Eco nomica 1986 p 75 76 107 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 73 re 108 ainsi que les r flexions qu il fait sur l tat Nation au chapitre 4 Ces choix se font sur la base d un argument simple Moreau Defarges en internationaliste et non en conomiste fait ici uvre de p dagogie Il parvient pr senter de fa on transparente les princi pales composantes de la Mondialisation et ses cons quences en termes de d s quilibres notamment au niveau des tats Dans la mesure o ces d s quilibres transforment la probl matique du risque pays nous en r sumerons les grandes lignes tout en souli gnant deux points tout d abord nous compl terons plus loin l approche de Moreau Defarges sur la Mondialisation par le travail d analyse particuli rement approfondi qu a engag l conomiste F Chesnais sur les m canismes et les acteurs de ce ph nom ne 10 En suite nous tenons pr ciser que Moreau Defarges inscrit son propos dans une r flexion d ense
119. e de ces m canismes affecte directement l emploi et ce faisant la demande mais ils enclenchent aussi des processus cumula tifs qui cristallisent les traits de l investissement contemporain la baisse des revenus du travail salari se traduit en baisse de la consommation des m nages le montant des destructions d emploi industriels est nettement sup rieur aux cr ations de fortes pressions la baisse p sent sur les emplois sauv s ou cr s l largissement signi ficatif de l ventail des salaires dans un nombre croissant de pays ne venant pas compenser la tendance d ensemble Tous ces l ments exercent une influence d primante marqu e sur la conjoncture Cette influence d primante est accentu e par un accroissement de la tendan ce pargner de la part des m nages revenus moyens Ce faisant l effet sp cifique de la mondialisation du capital est d accentuer le 282 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 303 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 159 poids des m canismes de propagation internationale des relations d pressives ainsi que d en acc l rer le jeu de sorte que ces relations macro conomiques classiques fa onnent la conjoncture mondiale leur image Le r tablissement de la rentabilit du capital obtenu par la forte pression la baisse sur les salaires et par la forte pression la baisse sur les prix de beaucoup de mati re
120. e des tats et des groupes d tats OIG et d acteurs non tatiques qui se constituent autour de multiples p les de solidarit divi sant les tats eux m mes Le syst me international est d pourvu de mode de r gulation ad quat ce qui permet d expliquer et de localiser les dysfonc tionnements risques pays risques de syst me qui l affectent s Face des probl mes dont la gravit n ont fait que s accro tre on aurait pu croire crit M Merle que les peuples auraient pris conscience de leur solidarit et se seraient d cid s b tir les r Ibid p 452 459 Ibid p 460 463 Ibid p 463 481 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 41 gles et les institutions n cessaires l exercice des responsabili t s communes qui leur incombent 5 Or souligne notre auteur en ce domaine et malgr de nombreuses tentatives aucun pro gr s d cisif n a t accompli ni dans le droit ni dans les faits Force est de constater comme il le pr cise que le droit interna tional ne r git qu une partie de l activit des tats et demeure embryonnaire encore face l activit des acteurs non tati ques 60 Or comme l avaient bien compris les anciens il n y a pas de soci t l o il n y a pas de loi commun ment admise Ubi societas Ibi Jus S il n y a pas de soci t il ne peut y avoir a fortiori de communaut puisque celle ci
121. e doit tre n cessairement prise dans son de venir historique dans son interaction avec la Terre est ses l ments nature ressources environnement Mais elle doit tre aussi saisie dans ses espaces ses temporalit s la diversit des soci t s qui la constituent avec leurs savoirs leurs capacit s techniques leurs attitudes coop ratives dominatrices ou pr da trices leurs interactions leurs relations de domination ou de coop ration Le monde crit notre auteur c est donc d sormais le couple Terre Humanit port travers l volution humaine un tr s haut niveau de complexit avec le r le croissant jou par le savoir la technique l industrie haute utilisation d nergie les tats les grandes firmes les march s les organismes internationaux la technoscience 22 les projets et les strat gies d innombrables acteurs leurs actions r ac tions concours et conflits 226 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 37 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 46 C est pour Beaud la science orient e vers les applications technologiques et de plus en plus syst matiquement mobilis e par les grandes firmes Elle est au c ur de mutations qui affectent la quasi totalit des activit s sociales et de pratiquement tous les aspects de la vie par le recours de nouveaux produits quipements et proc d s fa onn s par l int gration
122. e dont beau coup pensent qu elles sont devenues folles il est n cessaire estime notre auteur de s arracher ces comportements Car m me si les ten dances lourdes sont inqui tantes des marges de man uvre et des al ternatives existent Les valeurs des humanistes et des diff rentes civi lisations peuvent encore guider des actions pour endiguer les princi paux dangers et ouvrir ou largir d autres voies 251 Cf supra notre pr sentation des travaux de Z La di 252 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 84 253 M Beaud Le basculement du monde op cit p 59 254 M Beaud Le basculement du monde op cit p 60 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 142 4 2 F Chesnais nature acteurs et risques de la mondialisation du capital Retour la table des mati res Dans la deuxi me dition de son ouvrage intitul La mondialisa tion du capital F Chesnais sp cialiste d conomie industrielle inter nationale et d conomie de l innovation technologique Professeur l Universit Paris XIII invite le lecteur prendre la mesure des bou leversements apport s depuis une dizaine d ann es par la mont e en puissance de la logique financi re qui s impose de plus en plus aux entreprises industrielles et aux tats 255 Comme l auteur le rappelle toutefois fort utilement ce pouvoir de la fin
123. e l extension de la marginalisation de masse et de la dislocation de certaines soci t s 242 Aussi pour analyser les relations complexes entre ces trois entit s majeures la Terre l Humanit et le Capitalisme relations qui cons tituent le Syst me Monde la prise en compte de la dimension na tionale est aujourd hui n cessaire mais videmment pas suffisante 243 Entre le local et le mondial les tats Nations ont t au cours des si cles des lieux de plus en plus importants de la reproduction so ciale D o l importance de l tude des formations sociales nationales des conomies nationales des tats Nationaux En outre au cours des quatre derniers si cles c est dans le cadre de certains tats Nations sur la base de march s nationaux avec le soutien d tats Na tionaux que la logique capitaliste a trouv des espaces favorables d implantation et d affirmation 240 M Beaud Le basculement du monde op cit p 141 241 M Beaud Le basculement du monde op cit p 137 242 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 78 243 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 78 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 135 Dans le m me temps deux ph nom nes oppos s se sont produits d une part le
124. e pour compl ter la formation des managers fran ais la lecture du monde une formation organis e essentielle ment autour des Sciences conomiques et de Gestion 13 Quelques pr cisions doivent tre apport es ici concernant le d ploiement fran ais de la discipline des Relations Internationales Lorsque l on confronte la production fran aise et la production am ricaine trois remarques s imposent tout d abord la recherche 12 Cf sur ce point M Dusclaud et B Sionneau Th ories Am ricaines des Relations Internationales Aux Origines des Controverses et des Paradigmes Fondateurs Revue d Histoire Diplomatique n 4 2012 pp 373 413 13 Le risque pays concerne le risque li l enjeu que repr sente pour tout agent conomique un engagement sur un ou plusieurs territoire s d op ra tion s ext rieur s Mais il concerne aussi et de fa on peut tre moins tra ditionnelle le risque li l enjeu que repr sente pour divers pays la pr sence souvent indispensable d investissements trangers sur leur territoire risques pour les pays in B Sionneau Risque Pays et Prospective Inter nationale Th orie et Application la R publique Socialiste du Vi t Nam Th se de Doctorat du CNAM Paris 2000 p 1 LIEN Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 22 fran aise en relations internationales est fortement marqu e par une approche juridique et institutionne
125. e principe d organisation de leur vie in t rieure l intra soci tal Il s agit donc d un regard interdisciplinaire de g ographe qui aborde les probl mes avec un point de d part et des outils de base g ographiques mais sans volont de s y tenir Culture g opolitique conomie trois fa ons dont les groupes humains se rencontrent Retour la table des mati res Le d tail des quatre mod les con us par Durand L vy et Retaill pour penser le monde est le suivant Le monde comme ensemble de mondes le mod le emprunte aux travaux des anthropologues et leur concept cl de cultu res Ce monde est la part de la r alit qui renvoie la situation les plus ancienne de notre histoire celle qui juxtapose des uni t s sociales s ignorant pour l essentiel se rencontrant pas ha sard et n imaginant aucune communication entre eux Dans ce monde la distance entre les soci t s est infinie Contrairement 100 Les auteurs d finissent l hypoth se du syst me de syst mes comme celle consistant traiter tous les l ments tudi s s par ment par d autres comme entrant par certains de leurs aspects au moins dans une dynamique contradictoire mais unique dans une logique complexe mais structurante dans une possible commune mesure in Le monde espaces et syst mes op cit p 35 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 61 aux apparences ce
126. echerches en Science Politique Docteur en Sciences de Ges tion Docteur en Etudes Nord Am ricaines Ses travaux de recherche et publications interrogent les Pouvoirs l uvre derri re l Economie r elle Ayant cr un enseignement de Sociologie des Relations Interna tionales en cole de Management partir de 1990 ESC Bordeaux et d velopp une r flexion th orique appliqu e l valuation des ris ques pays projets image et la construction de sc narios sur ces dimen sions l une de ses sp cialit s a t de faire travailler des promotions d tudiants du programme grande cole ESC et Sciences Po Bor deaux niveau Master 2 sur des projets r els d investissements directs trangers IDE ou de d veloppement international de grandes banques ou entreprises cot es de fonds d investissement et d ONG Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 10 Une facette compl mentaire de ses travaux porte sur l valuation de l attractivit durable des territoires la refondation des coles de management autour de l imp ratif de solidarit et l valuation de leur performance soci tale Derni res publications Sionneau Bernard with Rabasso Carlos and Rabasso Javier How European Business Schools can find their way Journal of Global Responsibility accepted for Publishing October 2014 Sionneau Bernard Business school governance and management is ripe for change Financ
127. ence de mouve ments sociaux comme nous n en avons jamais vu depuis la se conde guerre mondiale 319 P Barnevik ancien dirigeant de Asea Brown Boveri multina tionale su do suisse l une des principales compagnies mondia les dans le secteur de l nergie grand restructurateur assez peu port l origine sur la prise en consid ration des probl mes sociaux nationaux 20 poussait un cri d alarme si les en treprises ne rel vent pas les d fis de la pauvret et du ch mage les tensions vont s accro tre entre les poss dants et les d munis et il y aura une augmentation consid rable du terrorisme et de la violence 321 Tous les experts pr cit s partageaient donc d j une vision assez pessimiste du creusement sans pr c dent des in galit s dans les pays les plus riches et cela malgr les performances conomiques positives que certains Etats enregistrent en mati re de croissance ou d emploi 318 319 320 321 M Dowd The New York Times in Le milliardaire Ted Turner veut faire payer les riches Courrier International n 311 du 17 au 23 Octobre 1996 Cit in I Ramonet G opolitique du chaos Galil e 1997 p 58 En 1992 Barnevik alors dirigeant d ABB d clarait If you are going to run a global group and you have to consider national interests all the time it doesn t work Sa soci t avait ainsi licenci 50 000 personnes au cours des 4 ann es pr c dentes se co
128. enser l ordre contemporain crivent Badie et Smouts la notion d int gration est de plus en plus utilis e Elle implique l id e de liens d passant le cadre de l tat nation d adh sion volontaire de transformation pacifique 211 Elle est par e de grandes vertus par l interm diaire des ph nom nes actuels de r gionalisation et la mon dialisation elle est cens e permettre de maintenir la paix en contenant les violences des particularismes de reconstruire des identit s de re d finir les r les sur la sc ne internationale d augmenter les capacit s de chacun cette vision quelque peu idyllique Badie et Smouts opposent cependant un certain nombre d observations la r gionalisation si elle rapproche certains acteurs sur certains plans suscite des r actions de rejet et de frustration ailleurs Elle ne supprime ni les nationalismes ni les fronti res culturelles et permet souvent aux tats membres les plus forts d imposer par l interm diaire des institutions et des m ca nismes mis en uvre des strat gies de contr le de leur environne ment r gional Quant la mondialisation impuls e par la lib ralisa tion des changes l interconnexion croissante des march s et des technologies elle est pr sent e comme favorisant l apparition d un nouveau syst me l chelle de la plan te Elle sous estime cependant pr cisent nos auteurs un l ment la force des demandes adress es au polit
129. ente une singularit majeure il ne repose plus sur un principe essen tiel capable d ordonnancer de mani re conjointe et simultan e la hi rarchie et le sens comme cela a t imparfaitement le cas pendant la guerre froide Si la production de sens l chelle mondiale reste mal gr tout l affaire des dominants son interpr tation et ses usages chappent de plus en plus ses metteurs C est ici qu appara t la notion de Temps Mondial dernier l ment cl de la grille de lecture que nous propose La di Elle exprime pour lui une ambivalence post moderne relative l exportation du sens Les raisons en sont les suivantes moins de deux ans apr s l effondrement du mur de Berlin la revendication du socialisme planifi de parti unique est devenue ill gitime et quasiment excep tionnelle La d mocratie de march constitue d sormais la matrice du monde la probl matique l gitime du syst me international 153 Dans cet esprit le temps mondial c est non seulement la l gitima tion de l id ologie de march et de son corollaire politique la d mo cratie mais c est encore l affirmation qu ils sont organiquement as soci s au point qu il existe une relation circulaire vertueuse entre mar ch d veloppement et d mocratie 54 Cette norme dominante s impose dans un contexte exceptionnel puisqu il ne subsiste ni d alternative globale la d mocratie de march n
130. er sous nos yeux M Merle Sociologie des relations internationales op cit p 135 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 38 La distinction entre facteurs et acteurs pose cependant un probl me que M Merle entend clarifier 5 Comme le pr cise notre auteur de nombreux facteurs comme l espace ou la richesse ont d j fait l objet d une appropriation par certains acteurs tats ou Firmes d autres font l objet d une tentative permanente de r cup ration par le jeu des m canismes de r troaction Faut il alors renoncer isoler les facteurs et les traiter comme autant de propri t s des acteurs Pour l auteur la r ponse est n gative car l observation des faits lui montre que ni les tats ni les autres acteurs ne parviennent contr ler tous les flux et que certains de ceux qu ils croyaient pouvoir maf triser leur chappe mouvements de population communications conomie progr s technique Et si les facteurs n existent pas en soi et que derri re eux on trouve presque toujours des acteurs la contrainte conomique traduit les man uvres que d ploient les entre preneurs les d tenteurs de capitaux et les forces sociales il ne faut pas non plus oublier que la somme des initiatives prises un moment donn cr e une situation qui s impose aux g n rations suivantes comme une donn e objective et incontournable 5 Aussi l examen
131. ernational il facilite en fin le d cryptage de ph nom nes comme l essor ambigu des nationa lismes et celui du poids grandissant du sacr dans le fonctionnement de la sc ne internationale 196 Pour illustrer le propos l id e d une nation arabe ne rel ve pas simplement d une construction tactique que l opportunit dicte tel ou tel dirigeant pour l gitimer son action elle renvoie aussi une si gnification durable qu on trouve dans le discours et la pratique au moins depuis le si cle dernier elle conduit des strat gies politico diplomatiques qui ne peuvent tre simplement interpr t es en termes 19 4 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 15 195 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 27 196 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 23 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 115 d ing rence dans les affaires du pays voisin 197 Ainsi en intervenant activement au Liban Khomeiny affirmait agir chez lui au sein m me de l Umma l o la force des Nations Unies au Liban tait au contrai re interpr t e par lui comme une force d occupation De m me faut il tenir compte de l impact exerc sur la politique trang re am ricaine par la conception messianique que les lites nourrissent de leur propre action et qu elles puisent dans la tradition et les mythes fondateurs des tats Uni
132. es tatiques mais qui construisent une conception de l ordre international qui s en distingue la priorit peut ainsi tre donn e aux cultures endog nes r publique islamique d Iran ou faire en sorte que la classe dirigeante d un pays fasse sienne les pratiques politiques occidentales en courant le risque de ne pas tre comprise des masses et de voir se constituer des sous entit s autonomes qui vont tenter de jouer leur propre carte sur la sc ne inter nationale Touaregs au Sahel Kurdes au Proche Orient tribus rebel les du Nord du Yemen Par rapport ces r alit s l erreur a donc t de postuler l existence d un syst me de significations commun ment partag es par tous les gouvernants de la plan te et donc de n gliger les carts de repr sentation qui les s paraient 195 L o l hypoth se d un ordre rationnel l gal universel confortait l id e d une communaut d tats capables de se comprendre d ob ir aux m mes normes de promouvoir les m mes r gles la culture intro duit particularisme et relativisme Dans ce domaine le recours la sociologie a un triple int r t il permet d interpr ter la strat gie des acteurs extra occidentaux en ayant recours un mod le de conduite diplomatique s inscrivant dans le registre de plusieurs rationalit s il aide comprendre la pluralit des ordres politiques qui en d rivent et d rangent le mod le uniforme de syst me int
133. es de la FNSP Dalloz 1992 Pour un compl ment d analyse on lira galement Retaill D L imp ratif territorial in Badie B et Smouts M C L International sans territoire Cultures et Conflits n 21 22 Prin temps Et 1996 p 21 40 Levy J Espaces monde mode d emploi in Bidet J et Texier J sous la direction de Le nouveau syst me du monde Paris Presses Universitaires de France 1994 IT Chesnais F La mondialisation du capital Paris Syros 2 me dition aug ment e 1997 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 20 2m voluer la formation la lecture de notre monde mondialis mais aussi pour en valuer tant les opportunit s que les risques op ration nels et soci taux induits Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 21 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 INTRODUCTION Retour la table des mati res L apparition de la discipline des relations internationales est dans notre pays relativement r cente si l on compare avec les Etats Unis Dans ce pays elle se constitue en Science autonome apr s la Premi re Guerre mondiale 2 En France il faut attendre les ann es 1950 1960 pour lui voir prendre des marques troites entre la Science Politique et le Droit Jusqu aujourd hui cette production n a pas notre connaissance t sollicit
134. es deviennent des biens comme les autres subissant la loi de l offre et de la demande Le dollar c ur et symbole de l ordre mon taire international de 1945 1971 est galement soumis aux march s Le premier choc p trolier de 1973 largit le syst me financier international d clench en octobre 1973 par le quadruplement du prix des hydrocarbures il accro t brutalement les revenus des pays exportateur qui vont devoir placer recycler ces res sources Ce premier choc largit donc le syst me financier in ternational de deux fa ons tout d abord en y faisant rentrer de nouveaux acteurs Arabie Saoudite Kowe t etc mais aussi en facilitant les possibilit s d emprunt pour des pays revenu interm diaire tats d Am rique Latine Dans les pays occidentaux Les caisses de retraite drainent vers les march s financiers des sommes consid rables Leurs ges tionnaires doivent en effet placer aussi judicieusement que pos sible l pargne qui paie ou paiera les pensions de plus en plus leurs capitaux pour en profiter La seconde r glementation est la Interest Equalization Tax IET qui pr voyait un imp t sur les revenus financiers des am ricains Comme sur ce march les pr teurs exigeaient un rendement plus lev pour maintenir leur r mun ration apr s imp t les emprunteurs vi rent s lever le co t de leur cr dit et d cid rent de s adressera au march de l eurodollar pour obtenir des con
135. es premi res tradi tionnelles dont ils taient pour certains fournisseurs des produits in term diaires industriels r sultant d industries intensives en R amp D nouveaux mat riaux et biotechnologies ou les exportations de nou veaux intervenants sur le march mondial Ils ont pu inciter certains de ces pays ou r gions opter pour de nouvelles activit s r mun ra trices accueil des d chets polluants en provenance des pays riches production et raffinage de drogue trafics d armes blanchiment d argent Leurs populations fr quemment agress s et pressur es par les forces de s curit charg es de leur protection ou par des bandes arm es pratiquent alors des strat gies de survie qui peuvent les conduire l exode en 1995 40 millions de personnes originaires de quatre continents taient r fugi es dans le monde dont la moiti dans leur propre pays 312 Le risque de fracture sociale la s lectivit des investis sements leur forte tendance se concentrer autour de sites privil gies m gapoles ou m galopoles les effets induits de ces mouvements sur l emploi et la r partition des revenus tous ces l ments sont l origine d une diff renciation conomique croissante entre pays mais galement entre classes sociales cat gories de salari s et de ch meurs l int rieur de chaque tat 313 312 Cf la carte et les proportions par pays in Atlas des conflits fin de si cle Edition
136. et externe et ce faisant elle offre un cadre conceptuel stimulant pour aborder les notions de risque pays et de risque de syst me 1 2 M Merle une probl matique 40 et une m thode pour aborder le risque pays Retour la table des mati res M Merle est en France l origine d une probl matique des rela tions internationales qui met l accent sur plusieurs l ments 40 41 la multiplication des flux internationaux et transnationaux l importance des interp n trations entre les domaines de l interne et de l externe C est en partie sur la base de cette probl matique des relations internationa les mais avec d autres r f rences sociologiques que nous avons propos une th orie g n rale du risque pays Cf B Sionneau Une Th orie du Risque Pays I re Partie G o conomie n 18 t 2001 pp 145 176 et Une Th orie du Risque Pays me Partie G o conomie n 19 automne 2001 pp 159 196 Du manuel intitul Sociologie des relations internationa les Merle disait il est et restera vraisemblablement la pi ce ma tresse de mes travaux universitaires Il est le point d aboutissement de nombreuses re cherches effectu es au long d une vingtaine d ann es dans divers compar timents de la discipline droit histoire science politique notamment Mais il a t aussi le point de d part ou la source d inspiration d autres travaux qui se sont succ d s
137. et de la guerre qui permet selon lui d laborer une th orie de type rationnel en allant des concepts fondamentaux strat gie et diplomatie moyens et fins puissance et force gloire et id e aux syst mes et types de syst mes internationaux syst mes ho mog nes et h t rog nes syst mes pluripolaires et bipolaires etc Sociologie dans cette partie Aron s int resse aux causes et aux d terminants de la conduite internationale Il s efforce d identifier les circonstances qui influent sur les enjeux des conflits entre les tats sur les objectifs que s assignent les acteurs sur la fortune des nations et des empires Il montre comment varient les d terminants espace nombre ressources et les sujets nations r gimes civilisations des relations internationales Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 30 Histoire le troisi me niveau de la r flexion d Aron se traduit par un effort pour relier th orie et sociologie au syst me international de puis 1945 Ce qu Aron appelle la conjoncture actuelle vise d abord mettre l preuve le mode d analyse qui se d gage des deux premi res parties Pour notre auteur cette conjoncture celle des ann es 1950 et du d but des ann es 1960 pour la parution de son ou vrage est certains gards sans pr c dent en raison de l extension du champ diplomatique et de la mise au point des armes thermonucl ai res E
138. et diachronique ils taient vrais tous les quatre en m me 330 O Dollfus Le monde est un chaos qui se d chiffre op cit 331 M F Durand J L vy D Retaill Le monde espaces et syst mes op cit p 35 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 180 temps chacun offrant une grille de lecture irr ductible aux autres mais 1ls taient galement vrais successivement et taient r unis par diff rentes liaisons causales fortes Trois de ces mod les em pruntaient diff rentes disciplines scientifiques la distance cultu relle des anthropologues apparaissait dans le syst me Ensemble de mondes le mod le Champ de Forces prenait en compte la domination g opolitique des sp cialistes des relations internationa les le mod le R seau Hi rarchis int grait le concept d conomie Monde Le quatri me et dernier mod le celui de la Soci t Monde leur permettait de montrer pourquoi et comment ces trois dimensions du r el cohabitaient Retenant l espace comme point de vue f d rateur de ces quatre mod les la distance s pare les soci t s elle tait aussi un principe d organisation de leur vie int rieure Durand L vy et Retaill uti lisaient ainsi le syst me monde comme une m thode d observation l espace des tats celui des r seaux conomiques celui des aires culturelles ne se recouvraient pas Ils s articulaient Ce n
139. eurs qui d terminent les contours de la mondialisation financi re Ils ont en effet le pouvoir de d cider quels agents conomiques de quels pays y participeront et pour quels types de transactions R alit s de la mondialisation ce sont des grands op rateurs qui conservent une nationalit qui restent tr s s lectifs dans leurs inves tissements et dont les arbitrages se traduisent par un double mouve ment de polarisation tant interne qu internationale Un capital qui conserve une nationalit contrairement l id e re ue les soci t s dites transnationales demeurent quel ques exceptions pr s des groupes industriels adoss s un tat pr cis qui puisent dans les potentialit s d un syst me technolo gique national Quant aux fonds de pension et soci t s de pla cement financier leur enracinement reste tr s fort 262 Les groupes construisent leurs strat gies mondiales sur la base de leurs avantages pays Ils appr cient galement les diff rences nationa les et savent les exploiter Loin d avoir adopt le mode de gestion globale consistant vendre le m me produit partout dans le monde et de la m me mani re leur strat gie consiste toujours plus nettement conjuguer le continental et le local Cette strat gie va de pair avec la segmentation des march s et le ciblage accru des consommateurs en fonction du niveau de revenu 261 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p
140. faisant un nouvel horizon ex plorer 176 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 33 177 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 33 34 178 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 34 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 108 C tait pour La di toute la diff rence avec le monde d aujourd hui qui consacre l puisement d un processus historique et non pas une rupture parce qu il n y a plus de r serve de sens Se d finir par op position au communisme n a plus de sens et revendiquer l h ritage des Lumi res semble difficile La construction d une nouvelle identit n gative pose probl me car il ne suffit pas de d busquer un nouvel ennemi pour refonder une identit Si le d fi sovi tique avait une fonction identitaire pour les soci t s occidentales c est parce qu il faisait sens non seulement sur le plan g ostrat gique mais aussi sur le plan politique id ologique social voire culturel Aujourd hui ajoute La di il n y pas d ennemi assez grand pour prendre en charge m me n gativement l identit complexe des nations Les nouveaux en nemis qui n ont plus cette fonction globale stimulent les peurs sans forger de nouvelles identit s Les menaces les plus d stabilisantes viendront estime notre auteur probablement moins d un tat aux pr tentions h g moniques dans le monde
141. gag s aujourd hui M F Durand J Levy et D Retaill d finissent quant eux quatre mod les cens s repr senter quatre niveaux d organisation et quatre logiques pour expliquer le monde actuel Influenc e par la notion de mondes de repr sentation propos e par la sociologie des conven tions L Boltanski et L Th venot ainsi que par de nombreuses autres r f rences dont nous faisons tat dans ce travail Merle Beaud Doll Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 47 fus etc leur lecture du monde comme un syst me de syst mes est particuli rement stimulante pour en appr hender la complexit et les risques pays syst me 2 1 Pour O Dollfus le monde est un chaos qui se d chiffre Retour la table des mati res La fin du 20 me si cle est marqu e par un basculement du mon de et un rel chement de l ordre mondial crit O Dollfus citant ici M Beaud et Z La di 72 Une nouvelle carte du monde doit ainsi rendre compte de ces changements qu ils concernent les statuts poli tiques les limites des tats comme les modes d organisation des so ci t s 73 Le Monde crit Dollfus c est l ensemble des peuples des soci t s humaines dans leurs aires culturelles leurs religions leurs id ologies leurs activit s leurs march s C est aussi la trame des tats des d coupages territoriaux et les maillages des r seaux 74
142. gouvernementaux sans v ritable autono mie Les amorces de solidarit r gionale que l on voit se dessiner ici et l pr figurent la nouvelle configuration venir des all geances poli tiques mais elles sont encore en gestation Les organisations non gou vernementales p sent d un poids nouveau dans les relations mondia les mais elles sont loin d tre affranchies de toute d pendance 212 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 204 215 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 215 214 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 237 215 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 237 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 122 l gard des financements publics Elles sont galement loin de tisser des r seaux transnationaux suffisamment solidaires pour ne pas repro duire les clivages Nord Sud sinon les clivages nationaux de la sph re diplomatique 216 Les progr s fulgurants de la transnationalit l mergence des biens communs les nouveaux modes de regroupe ment font appara tre des donn es nouvelles d o peuvent jaillir autant de dysfonctions que d innovations Le changement le plus vident met en concurrence selon Badie et Smouts une souverainet de plus en plus entrav e et des individus de plus en plus mancip s th se de J Rosenau cf chap 4 Tout concourt donc pour nos auteurs fa
143. hanis tan Caucase Am rique centrale Afrique de l Ouest ou des grands lacs Pakistan territoires de la Russie et de l ex Empire Sovi tique les populations sont les proies de groupes insurg s de bandes arm es qui se combattent et prennent en otage les habitants 311 308 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 187 309 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 187 310 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p38 39 311 O Dollfus La nouvelle carte du monde Presses Universitaires de France 1995 p 82 83 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 170 L h t rog n it des acteurs qui s y affrontent ou s y allient organisa tions terroristes sans soutien populaire groupes mafieux factions re belles potentats locaux etc la faible couverture m diatique dont ils font l objet en raison des risques lev s qu ils repr sentent rendent difficile leur lecture et leur r int gration dans les circuits formels de l change international Les services publics disparaissent les infras tructures se d sagr gent la notion de centre de capitale perd de son int r t Les pays ou les r gions concern s par le ph nom ne ont t gra vement atteints par l volution de la conjoncture mondiale et par les bouleversements technologiques survenus au centre du syst me Ces bouleversements ont parfois substitu aux mati r
144. i re peut donc s effondrer et n avoir gu re plus de valeur que des chiffons de papier Tant que l accumulation n est pas interrompue par de graves crises secouant simultan ment la production les changes et les march s fi nanciers ou tant que n interviennent pas des v nements politiques majeurs conduisant un moratoire voire la r pudiation des dettes tatiques le ca pital financier b n ficie d un flux de revenus ponctionn s directement sur les revenus primaires constitu s dans la production de valeurs et de richesses nouvelles in La mondialisation du capital op cit p 291 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 161 et le rythme de l investissement ni de la configuration de la r parti tion du revenu l int rieur de chaque pays aussi bien qu entre pays Beaucoup de sp cialistes financiers pensent ainsi que c est de la sph re r elle que vont venir les faits conduisant une correction s v re du march des actions industrielles dont 1ls esp rent qu elle ne se transformera pas en krach majeur 258 288 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 309 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 162 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Chapitre 5 Bilan analytique et th orique une lecture dynamique du monde et de ses fractures Retour la
145. i d obstacles techniques sa diffusion mondiale Elle fait prendre conscience aux 152 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 37 153 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 38 154 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 39 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 101 hommes qu ils partagent les m mes aspirations tout en g n rant une culture universelle de l instantan it qui l gitime les impatiences les plus irr alistes Pour autant si ce symbole du temps mondial qu est la d mocratie de march est universellement dominant elle est loin d tre mondia lement effective Il faut nous rappelle La di compter avec deux l ments non seulement la longueur des processus de transition mais galement la vitalit des r sistances que l effondrement du socialisme n mousse pas m caniquement 55 Vu sous cet angle le temps mon dial devient alors moins spectaculaire et plus incertain Il ne garantit jamais lui seul l avanc e d mocratique ou la logique de march Il a toutes les chances de se d composer s il n est pas repris et encod localement La probl matique du temps mondial conclut La di n abolit donc pas l autonomie du temps national D autant qu entre ces deux temps viennent souvent se greffer des temps r gionaux ou transr gionaux
146. ial Times September 1 2013 Sionneau Bernard with Jean Marc Figuet Boosting then Tram pling the Moral Contract How Financialized Globalization Gave Birth to Corporate Social Irresponsibility 20p in H Bonin and P Thomes dirs Old Paternalism New Paternalism Post Paternalism 19th 21st centuries Peter Lang Sionneau Bernard with Jean Marc Figuet New Paternalism Welfare and Moral Contract Capitalisms in the United States of Ame rica 14p in H Bonin and P Thomes dirs Old Paternalism New Paternalism Post Paternalism 19th 21st centuries Peter Lang LIEN La Construction du Conservatisme Moderne aux Etats Unis Paris coll Pouvoirs Compar s L Harmattan LIEN avec Michel Dusclaud Th ories Am ricaines des Relations In ternationales aux origines des controverses et des paradigmes fonda teurs Revue d Histoire Diplomatique n 4 2012 pp 373 413 avec Jean Marc Figuet Acteurs Strat gies et Impasses des Pa radis Fiscaux Annales de l Universit Toulouse 1 Capitole Presses de l Universit Ts1 mars 2011 pp 309 348 avec Jean Marie Cardebat Quelle valuation de la durabilit des territoires Enjeux et pistes de proposition in Jean Marie CAR Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 11 DEBAT et Dimitri UZUNIDIS coordination Territoire vert entre prises institutions et innovations March et Organisations n 16 2012 pp 21
147. iciens 219 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 241 220 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 241 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 124 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Chapitre 4 Deux lectures du capitalisme mondial et de ses effets pervers Retour la table des mati res Nous terminerons cette pr sentation des lectures fran aises du monde et de ses fractures faites dans les ann es 1990 en voquant les travaux r alis s par deux conomistes M Beaud tout d abord part d un constat mondialisation justification scientifique du tout march et g n ralisation de la logique marchande r duisant les relations hu maines et sociales des relations d argent sont l origine d un recul de l tat Providence d un d litement du tissu social dans presque tous les pays et de l extension de la marginalisation de masse Pour saisir la dynamique de ces processus l uvre l chelle internatio nale et attirer l attention sur l accumulation des risques qui les accom pagnent cologiques conomiques sociaux Beaud privil gie les notions d auto organisation et d autoreproduction largissant ainsi une lecture de l conomie mondiale abord e en termes de Syst me National Mondial Hi rarchis SNMH F Chesnais quant lui s attache d monte
148. ie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 144 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 165 L expansion de la mondialisation conomique et financi re Retour la table des mati res La croissance des entreprises leur internationalisation l interconnexion des march s boursiers et des march s obligataires nationaux l endettement des tats tous ces l ments concourent la mondialisation du syst me financier Cette situation qui voit les capi taux se d placer en quelques fractions de secondes d une entreprise une autre d une monnaie une autre d une place boursi re une au tre par le biais de transactions sur diff rents march s qui se nourris sent des plus petites diff rences a t voulue par les acteurs politiques les plus puissants du syst me international Les tats du G7 et plus particuli rement les tats Unis avec la r volution conservatrice de la fin des ann es 1970 sont l origine de ce mouvement 2 C est en effet cette poque entre 1979 et 1982 et non pas en 1989 chute du mur de Berlin ou en 1991 ef fondrement de l Union Sovi tique que s engage le processus de lib ralisation d r glementation et de privatisation L administration Rea gan initie un mouvement offensif qui vise mettre un terme aux en traves sociales principalement syndicales limitant l expansion du capital depuis Roosevel
149. il a t difficile de construire durablement l exception des tats f d raux et de la construction de l Europe communautaire des ensembles int grateurs Dans le m me temps le processus d internationalisation des changes est parvenu contourner le probl me et cr er un syst me monde Ce dernier reste cependant partiel et s appuie sur les diff ren ciations existantes y compris celles produites par les tats La ren contre provisoirement efficace entre ces deux logiques a donn l imperium qui se d ploie aujourd hui encore avec force dans les pa triotismes conomiques associant entreprises et tats Malgr cela la toile d araign e des r seaux hi rarchis s du d veloppement se tisse sans que rien ne semble pouvoir l arr ter et sans que la puissance des tats o elle s installe joue n cessairement un r le d cisif On assiste donc selon nos trois g ographes une volution faite de pouss es contradictoires affirmation des soci t s mais aussi repli sur les particularismes ouverture sur le monde mais aussi d con nexion vis vis du syst me des changes globalisation des probl mes mais aussi diff renciation des situations Une complication suppl mentaire provient du fait qu il n existe pas d volution standard que chaque soci t devrait n cessairement emprunter L volution vers une soci t monde n est donc pas in luctable Les mouvements sont d sordonn s
150. ion du capital op cit p 301 302 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 158 les d penses publiques et les cons quences en cha ne de l endettement des tats de leur d pendance l gard des mar ch s financiers et de l impossibilit dans laquelle ils sont de contrecarrer les tendances de l investissement priv et leurs ef fets sur l emploi et les composantes de la demande Le raisonnement dont il retranscrit la dynamique l aide d un sch ma g n ral est le suivant Les destructions d emploi industriel tr s sup rieures aux cr ations ne sont pas le seul fait d une sorte de fatalit attribuable la technologie Elles r sultent au moins autant de la mobilit d action peu pr s totale du capital industriel que de la lib ralisation des changes L impact de ces facteurs est son tour accentu par les formes que prend l IDE et qui ne sont pas synonymes de cr ation de capacit s nouvelles c est coup d acquisitions fusions transfronti res que les grands groupes cherchent gagner des parts de march l int gration s lective de sites de production et de relations de sous traitance situ s dans plusieurs pays accro t leur capacit r aliser des conomies d chelle et de b n ficier mieux que les firmes plus peti tes des avantages des conomies d envergure et de la vari t stan dardis e L ensembl
151. ionaux nous en cha nerons par une pr sentation d taill e de plusieurs auteurs venus des relations internationales mais aussi de la g ographie et de l conomie R alis s dans le courant des ann es 1990 les travaux de B Badie et M C Smouts 24 ceux de Z La di 25 de P Moreau Defarges 26 de M Beaud d O Dollfus 28 de M F Durand J L vy et D Retaill 2 et ceux de F Chesnais 0 partagent en effet plu 23 Cf B Sionneau Une Th orie du Risque Pays I re Partie G o conomie n 18 t 2001 pp 145 176 et Une Th orie du Risque Pays me Par tie G o conomie n 19 automne 2001 pp 159 196 Cf aussi Bernard Sionneau Risque Pays et Prospective Internationale Th orie et Applica tion la R publique Socialiste du Vi t Nam op cit 24 B Badie M C Smouts Le retournement du monde Paris Presses de la FNSP Dalloz p 1992 25 Z La di Sens et puissance dans le syst me international in Z La di sous la direction de L ordre mondial rel ch Paris Presses de la Fonda tion Nationale des Sciences Politiques 2 me dition 1993 Z La di Un monde priv de sens Fayard 1994 26 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 27 M Beaud A partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde in J Bidet et J Texier sous la direction de Le nouveau syst me du monde Presses Universitaires
152. ipales de r f rence D sormais ce n est plus cet chelon mais celui de la plan te que se traduisent grand nombre d volutions et de changements structurels Comme dans tout groupe social d cisions et actions s agr gent au niveau mondial puis se combinent jusqu former un ensemble l int rieur duquel viennent s inscrire les choix de chacun des acteurs Cette situa tion incite donc nos auteurs parler de soci t mondiale 204 dans 202 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 69 205 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 71 204 Badie et Smouts pr cisent qu ils utilisent ici le terme au sens de Gesellschaft que lui donnait F T nnies pour qui la soci t est une somme d individus naturels et artificiels dont la volont et les domaines se trouvent dans des as sociations nombreuses et demeurent cependant ind pendants les uns des au tres et sans action int rieure r ciproque Ils ne l utilisent donc pas au sens Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 118 la mesure o chaque d cision s inscrit selon eux dans un syst me international d action r action d terminant les contraintes et les op portunit s s offrant aux acteurs Pour autant pr cisent B Badie et M C Smouts l clatement cultu rel la multiplicit des all geances individuelles et la diversification des regroupements et des formes de
153. ique pour red finir pr cis ment une identit collective un enra cinement social des valeurs morales En outre la construction d un syst me international pr tendant l umification cr e pour eux les conditions de l exclusion Elle rejette la p riph rie tous ceux qui n ont pas la capacit de s ins rer dans les r seaux internationaux et de peser sur leur orientation tats marginalis s sur la sc ne mondiale et populations marginalis es dans le monde en d veloppement et dans le monde d velopp cf Supra Dollfus et Moreau Defarges Tout se passe donc crivent Badie et Smouts comme si l ordre in ternational reposait sur une division bipartite entre deux mondes un 211 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 187 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 121 monde utile et un monde inutile 2 2 Redoutable quation ajoutent ils pour des gouvernements pour lesquels la recherche de l avantage im m diat l emporte sur la volont d investir de mani re co teuse pour un long terme dont ils ne conna ftront pas l ch ance Cette r alit contrarie la recherche de solutions portant sur l mergence et la n ces saire protection des biens communs cf infra F Chesnais sur l impossible extension du r gime d accumulation dominante finan ci re Le probl me peut tre nonc de la fa on suivante comment concilier l parpi
154. ire de la sc ne interna tionale contemporaine un ordre de la souverainet limit e 217 Les param tres se multiplient sur lesquels les diplomaties n ont que peu de prise flux migratoires ou de capitaux circulation des id es ou des hommes d gradation de l environnement ou diss mination des ar mements Dans un tel contexte crivent ils la politique ne s labore plus dans un lieu unique mais se trouve clat e en centres multiples de production internationale dont la coordination para t de moins en moins assur e L id e d int r t national ne r siste pas cette volu tion 218 acteurs conomiques groupes de pression acteurs culturels villes partis politiques leaders d opinion chacun met sa politique ext rieure et dispose de moyens plus ou moins performants pour en initier la mise en uvre La plasticit des all geances li es l atomisation des politiques trang res contribue d faire les cadres nationaux les fragmenter dans des processus de d sagr gation sans fin Cette revanche de l acteur sur le syst me accro t pour Badie et Smouts la fluidit de l ordre international Les interactions qui s y d veloppent sont plus volatiles moins pr visibles et donc plus diffici les coordonner alors que dans le m me temps la lourdeur et la complexit des enjeux augmentent Le retournement du monde s alimente de cette nouvelle donne et offre l ordre international des c
155. ire des remparts pour contenir les barbares aux limes fronti res et des barbel s autour de leurs ghettos int rieurs 329 O Dollfus avait galement recours la notion de syst me pour lire le monde en localiser les points chauds et les tendances lourdes dans leurs interactions et leurs effets Le monde tait selon lui un syst me structur par des flux id es transactions marchandes ou financi res changes diplomatiques information etc se dispo M Beaud Le basculement du monde op cit F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 32 33 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 306 307 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 312 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 179 sant dans deux champs le champ de l international qui mettait en relation des tats ou des OIG et o fonctionnaient la plupart des r gulations officielles le champ du transnational qui mettait en re lation des firmes des op rateurs financiers ou des organisations criminelles et o la plupart des grandes r gulations de l international restaient sans effet 330 Ce syst me monde comme il le pr cisait tait form d un nombre lev de sous syst mes in galement hi rarchis s chacun formant une unit qui interagissait avec les autres Le pilotage de ces syst mes aux logiques et nature diff rentes chappait parfois aux acteurs principaux p
156. is comme langue v hiculaire mondia lement dominante mais gr ce aussi l emprise am ricaine presqu in gal e sur l ensemble des industries des m dias et des t l communications 278 leur leadership militaire la guerre du Golfe mais galement la d pendance des autres pays par rapport aux d cisions ou non d cisions des Etats Unis le rappellent chaque jour leur poids diplomatique illustr par la pr dominance de leurs positions dans les grands d bats internationaux GATT OMC ONU etc mais aussi par la fa on dont ils aident leurs grands groupes d crocher d importants contrats ces sur la structure des flux internationaux de capitaux et les niveaux des taux d int r t in La mondialisation du capital op cit p 65 278 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 125 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 157 Ce sont donc ces facteurs qui ont permis aux tats Unis d imposer en raison de leur pr pond rance au FMI et la Banque Mondiale les politiques d ajustement structurel de lib ralisation et de d r glemen tation aux pays les plus faibles Mais secteur apr s secteur 1ls dictent galement les r gles du jeu qui leur agr ent aux pays avanc s trans ports a riens t l communications etc Soutenus et relay s en Euro pe par le Royaume Uni et des secteurs de la Commission europ enne les lobbies am ricains crit F
157. it d action et un monde irresponsabilit illimit Pour analyser la mondialisation F Chesnais estimait lui aussi n cessaire d avoir recours des outils conceptuels permettant de sai sir ce qu il concevait en termes de totalit syst mique Comme il le pr cisait ces outils taient indispensables pour comprendre les relations hi rarchiques qui font syst me et qui donnent tant au syst me monde qu au r gime d accumulation leur configura tion contemporaine particuli re 327 La finance et les march s fi nanciers occupaient dans son analyse le sommet du syst me On retrouvait chez cet auteur des l ments de l analyse de M Beaud contenus dans la r f rence son interpr tation du r gime mondial d accumulation financiaris comme une totalit diff renci e poli tiquement et conomiquement hi rarchis e compatible avec des conjonctures nationales ou sous continentales r gionales qui pouvaient voluer de fa on distincte 8 La mondialisation du capi tal rappelait t il n effa ait pas l existence des tats nati onaux El le modifiait simplement les facteurs de hi rarchisation entre les pays et l int rieur de leurs fronti res Elle r v lait l existence d un syst me qui tendait se replier sur lui m me et s installait dans le dualisme un syst me dont les dirigeants suivis par une partie de l opinion publique avaient entrepris de constru
158. it pour un nombre croissant d tats Les tats Unis financent gr ce au dollar qui est une monnaie privil gi e de transaction et de r serve et par le recours aux pargnes trang res leurs d ficits publics qui se creusent sans cesse dans les ann es 1980 Dans le grands pays europ ens en France en Allemagne en Italie la dette publique financ e par des missions d obligations vendues en partie l tranger s alourdit Les tats du Tiers Monde empruntent eux aussi souvent en raison de co teuses politique de d veloppement Moreau Defarges illustre cette remarque par trois exemples l Iran du Shah l Alg rie de Boumedie ne le Mexique des ann es 1977 1982 qui pour lui constituent autant d illustrations du pi ge du p trole ressource miracle qui entra ne des d s quilibres profonds en 1982 le Mexique est en cessation de paie ment Dans ces conditions ajoute l auteur le march des dettes publi ques est lui aussi boulevers Les banques parfois leur risque et p rils sont des partenaires essentiels dans le placement des emprunts la gestion et ventuellement le recyclage des cr ances Les dettes pu 114 Nous avons ajout ces pr cisions sur les march s pour rendre ici le propos de Moreau Defarges plus concret Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 78 bliques cristallisent ainsi un champ des rapports internationaux qui ont pour protagonistes des
159. it menac par le chaos absolu ou le d mant lement de toutes les contraintes A bien des gards ajoute t il cet ordre de vient de plus en plus norm et contraignant L extr me puissance des ph nom nes de globalisation conomique et culturelle en t moigne En outre les acteurs du syst me international moderne n ont selon lui jamais pouss aussi loin l effort de ses penser collectivement et ce au del du champ des rapports inter tatiques Les concepts 151 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 32 33 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 100 d autonomie ou de choix sont ensevelis sous la charge des interd pen dances 152 Pour autant il importe selon La di d viter de tirer de ces l ments des cons quences univoques sur l organisation du monde La vision diplomatico l gale demeure trop formaliste pour permettre d appr cier la complexit du syst me international Tout comme la vision diplomatico strat gique classique qui tablit un rapport direct entre le pouvoir de domination et la capacit de contr le Dans la p riode de transition que traverse le syst me international le strict rap port des forces entre nations d terminera beaucoup moins que par le pass le degr de stabilit du syst me international Et cela d autant plus crit Z La di que l ordre mondial de l apr s guerre froide pr s
160. ivil gie le mouvement le d placement le flux sur l enracinement Dans ce contexte l tat est une fois de plus pris entre deux exi gences contradictoires adapter d un c t son espace la com p tition all ger les r gles et les charges pesant sur les agents conomiques de l autre c t faire vivre la solidarit nationa 128 Nous tenons pr ciser ici qu il s agit d une conception bien fran aise de Etat dans laquelle les pays anglo saxons ne se retrouveront pas Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 89 le 129 Ses institutions cl s subissent de ce fait une crise profon de l cole doit elle privil gier l identit nationale l attachement la patrie ou la pr paration de l enfant un monde ouvert mouvant Quelle part accorder aux d penses sociales etc L internationalisation et son point extr me la mondialisation ap profondissent crit Moreau Defarges le divorce entre flux et structu res tablies La multiplication et l intensification des flux ne remettent pas directement en cause les institutions entreprises syndicats tats Mais elle les oblige se placer dans une autre perspective Ce ne sont plus des entit s coh rentes ma tresses de leur destin mais des ensembles sans cesse bouscul s qui tentent de s adapter et se trouvent la plupart du temps en d calage face ces mouvements im pr visibles capables de con
161. l un des premiers avoir introduit et fait conna tre en France les travaux am ricains dans ce domaine Il est galement l un des rares auteurs avoir comme M Merle investi dans le domaine de la th orie et de la sociologie conceptuelle M Merle quant lui peut tre rang dans le courant des auteurs pluralistes et il s est distingu en proposant une analyse globale et syst mique des ph nom nes internationaux 22 Leurs ouvrages majeurs s imposent toujours aujourd hui comme des classiques avec malgr tout une diff rence de taille organi s e autour du face face sovi to am ricain dans un monde domin par les relations inter tatiques et soumis au risque majeur d apocalypse nucl aire la probl matique de R Aron a moins bien vieilli victime de la disparition de l Union Sovi tique de l essor de la mondialisation et du recul provisoire de la guerre comme mode de r glement des diff rends entre les grandes puissances A l inverse celle de M Merle dans son effort initial pour viter de dis socier affaires int rieures et ext rieures et pour int grer l tude des flux transnationaux dans la probl matique des relations internationa les reste une source d inspiration pour th oriser la sc ne mondiale et 22 Pour une pr cision sur ce que nous entendons par paradigmes r aliste et pluraliste des relations internationales cf M Dusclaud et B Sionneau op cit En r
162. l matique de l ordre tabli D autres lui reprochent de ne fournir aucune probl matique et de n avoir qu une faible valeur explicative 66 Pour autant derri re ce d bat pist mologique notre auteur estime qu il s en profile un autre 64 M Merle Les acteurs dans les relations internationales Paris Economica 1986 p 87 65 M Merle La probl matique de l tude des relations internationales en France extrait de la Revue fran aise de science politique Vol 33 n 3 juin 1983 in Les acteurs dans les relations internationales Paris Economica 1986 p 88 A cet endroit du texte M Merle faisait une pr cision en note qu il nous semble important de mentionner dans la mesure o notre travail de th se de doctorat s est fait dans le cadre de la Chaire de Prospective du CNAM le recours l analyse syst mique appliqu e l tude des rela tions internationales commence se r pandre chez les conomistes cf les travaux de Jacques Lesourne Les syst mes du destin Paris Dalloz 1976 et le rapport nterfuturs de l OCDE largement inspir par le m me auteur et chez les strat ges cf la revue Strat gique et les Cahiers de la Fondation pour les tudes de d fense nationale 66 M Merle Les acteurs dans les relations internationales Paris Economica 1986 p 89 90 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 43 qui est peut tre moins innocent c est
163. l de la plan te et la logique conomique exprim e dans la dynamique de flux divers marchandi ses services argent hommes id es Apparaissent galement ajoute l auteur les contradictions entre un sch ma politique universaliste et la diversit des cultures cf Infra B Badie et M C Smouts L tat Nation fiction et r alit Les peuples emport s par la mondialisation sont contraints de se penser ou de se repenser en termes d tat Nation C est la condition de la reconnaissan ce L tat Nation constitue le meilleur outil pour exister plei nement l chelle internationale galit au moins en droit avec les autres tats En outre l tat Nation cristallise une per sonnalit collective autonome distincte tant face aux loyaut s anciennes famille tribu ethnie que face des r f rences aux fronti res plus floues religions cultures Enfin l tat Nation demeure la machine la plus efficace pour r aliser certai nes missions soci tales faire la guerre collecter l imp t pro mouvoir des r gles qui sont respect es assurer des solidarit s automatiques 135 Si en Asie l tat Nation se greffe parfois sur des peuples tr s an ciens Japon Chine Vi t Nam Cambodge Iran il est plaqu par l Europe dans d autres r gions Am rique Afrique Moyen Orient Aussi artificiels soient ils aussi arbitraires que soient leurs fronti res ces tats sont des cadres r
164. l int grit territoriale des tats pour enjeu Cette logique engendre selon eux des configura tions qui produisent structurellement de la violence malgr la m diation diplomatique car chaque tat r el ou virtuel poss de sa propre approche de l espace des autres et tend accro tre sa puissance en conservant ou en augmentant son territoire r servoir de ressources d hommes et de richesses potentielles Le monde comme r seau hi rarchis l unification du monde par l Occident et l inclusion des productions humaines dans un syst me mondial d changes a abouti cr er deux types d l ments des centres actuellement constitu s de l Am rique du Nord de l Europe de l Ouest du Japon et de quelques autres Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 62 pays et des p riph ries Ils sont li s entre eux par des flux dis sym triques qui maintiennent l cart p riph ries exploit es l accroissent p riph ries d laiss es ou abandonn es ou le r duisent p riph ries int gr es ou annex es Ces flux ne se d ploient pas pour autant au hasard Dans la sph re financi re ils sont soumis aux d terminismes mobiles mais puissants que leur imposent la distribution des facteurs de production et les contextes r gissant la rentabilit du capital L universalit du syst me s accommode de l existence d aires culturelles mod les 1 et d
165. le des mati res Syst mique l analyse de la mondialisation suppose le recours des outils conceptuels permettant de saisir ce qui est une totalit sys t mique Ils sont indispensables estime Chesnais pour comprendre les relations hi rarchiques qui font syst me et donnent tant au syst me monde qu au r gime d accumulation leur configuration contemporaine particuli re 267 Aujourd hui pr cise ainsi notre au teur on trouve la finance et les march s financiers au sommet du sys t me C est partir de la sph re financi re que se constitue l unicit internationale du mode d accumulation actuel Cette unicit en forma tion repose sur plusieurs l ments 268 existence d un march des changes proprement mondial m me s il est situ dans des places financi res pr cises J interconnexion des march s boursiers et surtout des march s obligataires nationaux des m canismes puissants de transfert international de richesses dette publique des pays du Tiers Monde mais aussi des pays de OCDE L une des expressions de cette unicit est la convergence des taux d int r t r els long terme dont les investisseurs institutionnels principaux d tenteurs des titres de la dette publique des tats fixent les niveaux C est de ces m canismes que r sulte l autonomie dont jouissent ces puissants op rateurs face l crasante majorit des
166. le fait que l approche syst mi que r duit sans pourtant l abolir la sp cificit g n ralement attribu e aux relations internationales De ce fait elle irrite aussi bien les sp cialistes de ce champ d tude que ceux qui concentrent leurs recher ches sur la face interne des soci t s politiques 67 Pluridisciplinaire et multidimensionnelle l analyse syst mique d range beaucoup d attitudes acquises C est sans doute pourquoi elle a encore selon M Merle quelque peine se voir reconna tre droit de cit parmi les pro bl matiques dominantes Trois partis pris m thodologiques ouverture disciplinaire existence d un Tout r f rence un syst me de valeurs Retour la table des mati res Les sciences sociales ne peuvent pr tendre la rigueur et l uniformit des sciences dures o la d couverte d une loi peut tre l objet d une validation universelle et le socle d un processus d accumulation des connaissances 68 Chacun sait crit Merle que les loi sociales n ont qu un caract re tendanciel et sont souvent frapp es de pr carit leur capacit pr visionnelle est galement r duite Mais ces handicaps affectent tous les niveaux de la recherche C est pour quoi l auteur estime que l infirmit inh rente notre perception de la r alit doit inciter le chercheur ne pas s enfermer dans un champ d investigation trop troit pratiquer syst matiquemen
167. lecture en termes de risque pays par des personnalit s trang res qui pour certaines ont contribu uvrer en faveur de la mondialisation Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 173 Supporters et sp cialistes de la mondialisation s inqui tent fin des ann es 90 Retour la table des mati res Le professeur K Schwab fondateur du forum de Davos d cla rait alors la mondialisation est entr e dans une phase tr s cri tique le retour de b ton se fait de plus en plus sentir On peut craindre qu il ait un impact fort n faste sur l activit conomi que et la stabilit politique de nombreux pays 316 D Rodrik professeur d Economie politique internationale la Kennedy School d Harvard concluait la suite d un travail de recherche sur les effets de la mondialisation il existe un dan ger r el celui de voir la mondialisation contribuer la d sint gration sociale les nations tant divis es selon des lignes de fractures partageant leurs populations en fonction des revenus de la mobilit du lieu de r sidence et de travail ou d autres cri t res socialement discriminants Rodrik ajoutait m me sans r action protectionniste brutale une victoire de la mondia lisation obtenue au prix d une d sint gration sociale serait une victoire vide de sens 317 Ted Turner fondateur de CNN s inqui tait des cons quences so
168. ler le plus grand nombre de ph nom nes de rep rer les plus signifi catifs d entre eux et de saisir les interactions o se joue l avenir de la soci t humaine Le risque pays est donc contenu ici dans la notion de mutations d cisives ruptures recompositions que Merle situe l interface de l interne et de l externe Comment saisir ces mutations L auteur va nous fournir une piste Sans un minimum d outillage conceptuel crit il le chercheur se trouve devant une masse indistincte de faits dont il ne peut se ser vir 46 Afin de sortir de cette impasse il peut toutefois utiliser un mo d le sch ma synth tique et abstrait qui ordonne dans une construc tion rigoureuse les l ments de la r alit 4 7 La construction d un mo d le part comme le pr cise Merle d une s rie d observations concr tes ou exp rimentales qui portent sur des faits ou des donn es pr ala 45 Ibid p 6 Cf galement Le triomphe apparent du mod le tat comme mode de gouvernement des soci t s crit M Merle ne doit pas masquer la r alit suivante le pouvoir tatique est soumis la double contrainte des aspirations internes et des pressions externes Face aux revendications des populations qui aspirent l gitimement plus de bien tre et de s curit et aux initiatives d autres acteurs tats concurrents organisations intergou vernementales forces transnationales les gouvernements apparaissent au jo
169. liqu e l tude des Relations In ternationales pr sente plusieurs avantages 4 4 elle permet de projeter un clairage syst matique sur une masse confuse d v nements et de ph nom nes qui ne peuvent tre appr hend s convenablement lors qu on les saisit isol ment les uns des autres elle invite galement le chercheur jeter un pont entre des sp cialit s qui s ignorent elle part enfin du principe qu une discipline ne progresse vraiment que par un 42 M Merle Sociologie des relations internationales Paris Dalloz 4 me dition 1988 La premi re dition est parue en 1974 43 Ibid p2 44 Ibid pA Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 35 dialogue permanent entre recherche empirique et sp culation th ori que La dimension du risque pays est conceptualis e dans les propos de l auteur les relations internationales crit il sont devenues le cadre qui englobe la quasi totalit des ph nom nes sociaux Bien que non r ductibles les unes aux autres les affaires du dedans et les af faires du dehors sont maintenant tellement imbriqu es qu on peut situer l interface de l interne et de l externe le lieu privil gi o les mutations d cisives sont en train de s accomplir par la violence ou sans la violence 45 Seule une approche sociologique ajoute t il qui passe forc ment par un certain niveau d abstraction permet de r capi tu
170. listes G ographes et Economistes atypiques fran ais ont fourni des cl s indispensables la lecture de notre monde et de ses fractures Chicoutimi Qu bec Les Classiques des sciences sociales 2014 Premi re dition Texte in dit L auteur nous a accord le 25 mai 2014 son autorisation de diffuser lectroni quement ce livre en acc s libre et gratuit tous dans Les Classiques des sciences sociales re Courriel Bernard Sionneau bernard sionneau kedgebs com Polices de caract res utilis e Pour le texte Times New Roman 14 points Pour les notes de bas de page Times New Roman 12 points dition lectronique r alis e avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh Mise en page sur papier format LETTRE US 8 5 x 11 dition num rique r alis e le 27 mai 2014 revue le 17 juin 2014 Chicoutimi Ville de Saguenay Qu bec L Fait avec Macintosh Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 4 Bernard SIONNEAU Professeur Senior Kedge Business School Habilit Diriger des Recherches en Science Politique Docteur en Sciences de Gestion Docteur en Etudes Nord Am ricaines Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Sous titre dans les ann es 1990 internationalistes g ographes et conomistes atypiques fran ais ont fourni des cl s indispensables la lecture de notre mon de
171. lit Prospective et Strat gique des Organisations 2000 p 139 LIEN Le propos de sociolo gues fran ais impliqu s dans la mise en valeur des logiques d action dans de nouvelles approches des organisations est l origine de ce choix Cf Dubet F Sociologie de l exp rience Paris Seuil 1994 Amblard H Ber noux P Herreros G Livian Y F Les nouvelles approches sociologiques des organisations Paris Seuil 1996 Lallement M A la recherche des logiques d action Sciences Humaines n 66 Novembre 1996 p 23 27 Boltanski L Th venot L De la justification Paris Essais Gallimard 1991 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 18 logiques dont l origine et les effets sont toujours localis es territoria lement rendent ainsi indispensables des analyses de contextes op ra toires qui vont au del de la recherche d informations fiables sur la croissance des PIB l tat de la balance des paiements courants des pays la situation r elle de leur dette interne et externe leurs avanta ges comparatifs ou leur syst me de fixation des prix Ces analyses incitent d passer le caract re r ducteur de la simple prise en consi d ration de th ories ou d indicateurs macro ou micro conomiques et financiers pour rentrer dans la complexit de l valuation des oppor tunit s et des risques de nature diverse associ s aux op rations de d veloppement interna
172. lle ensuite l inverse de la d marche am ricaine peu d auteurs fran ais parmi les fondateurs ten tent le pari de la th orisation enfin jusqu au d but des ann es 1980 un certain nombre d auteurs choisissent de d velopper une interpr ta tion marxiste du milieu international On peut essayer de r pertorier les principaux axes de recherche re tenus par les fondateurs sous les intitul s suivants tout en pr cisant que les probl matiques retenues par les auteurs inscrits sous une m me rubrique peuvent tre diff rentes les approches sociologiques des relations internationales avec R Aron 4 et M Merle 15 les ap proches juridiques et institutionnelles avec C A Colliard 6 P Reuter et J Combacau 17 les approches empirico descriptives avec C Zorgbibe 18 et P Moreau Defarges 1 les approches historiques avec P Renouvin et J B Duroselle 2 et pour finir les approches marxistes avec P F Gonidec R Charvin et A Marouani 21 14 R Aron Paix et guerre entre les nations Pris Calmann L vy 8 me di tion 1984 1 re dition 1962 15 M Merle Sociologie des relations internationales Paris Dalloz 4 me dition 1988 1 re dition 1974 16 C A Colliard Institutions des relations internationales Paris Dalloz 9 me ditions 1990 1 re dition 1960 17 P Reuter J Combacau Institutions et relations internationales Paris Th mis Presses Universitaires de France 4 me
173. lle comporte des situations qui se pr tent l analyse par mod les C est pourquoi Aron estime que cette troisi me partie un ni veau moins lev d abstraction contient la fois une th orie rationa lisante et une th orie sociologique de l ge plan taire et thermonu cl aire Elle constitue galement selon l auteur une introduction la derni re partie normative et philosophique Prax ologie ce quatri me niveau de la r flexion d Aron est une interrogation sur les implications normatives de la th orie pr c dem ment d velopp e Il repr sente un essai pour formuler la fois une th orie normative qu est ce que le but des tats devrait tre et une s rie de prescriptions pour la conduite au niveau international com ment est ce que les tats devraient agir pour accomplir ces buts Le paradoxe des Relations Internationales souligne une fois de plus Aron est que ces relations sont des relations sociales que comman dent le recours possible et l gitime la force D s lors l essence des Relations Internationales soul ve deux probl mes prax ologiques que l auteur appelle le probl me machiav lien celui des moyens l giti mes et le probl me kantien celui de la paix universelle Pour traiter ces questions il passe en revue les th mes suivants l opposition clas sique dans la litt rature am ricaine entre r alisme et id alis me la question de savoir si
174. llement des int r ts particuliers et la n cessaire r ponse collective des menaces pesant sur l cosyst me englobant l humanit toute enti re 215 En l absence de certitude scientifique sur l volution venir d autorit l gitime pour d finir les int r ts de l humanit chaque acteur impliqu propose sa conception des l ments prendre en compte selon la position qu il occupe C est de cette tension entre la conscience d un devenir commun et la pr domi nance des consid rations particuli res que proc de estiment Badie et Smouts la trag die des biens communs Les deux auteurs concluent ce propos consacr au retournement du monde en reprenant le fil conducteur de leur argumentation des trois principes sur lequel reposait la repr sentation classique de l ordre international territorialit souverainet s curit aucun n a r sist l irruption des soci t s dans le jeu mondial 214 La structure inter ta tique est bouscul e de toute part Elle assure de moins en moins la fonction s curitaire qui lui conf rait sa l gitimit Elle ne r pond en outre que tr s partiellement aux demandes de r gulation sociale et de progr s conomique adress es par les populations Pourtant elle n a t remplac e jusqu pr sent par aucune autre forme d organisation politique durable et identifiable 215 Les organisations internationales restent des instruments inter
175. march s de l eau de l air du vivant et de la gestion de la nature et de la plan te Devenu la source et la matrice du syst me le march autor gula teur r duit les relations humaines et sociales des relations d argent l existence en tant qu homme femme ou enfant dans la soci t passe d sormais par l argent dont on dispose La justification intellectuelle du ph nom ne a t assur e par le champ de la science conomique universitaire Cela d bute estime M Beaud avec l largissement de l analyse n oclassique avec sa rationalit calculatrice consid r e comme commune tous les agents des champs nouveaux qui se situent dans la proximit des champs traditionnels de l conomie le capital humain et l information 239 Gommant l homme et r duisant l individu le concept de capital humain permet crit notre auteur d analyser les choix individuels en mati re d ducation de formation et de sant sur la seule base du calcul conomique standard De m me pour l information d un agent conomique d s lors qu on la r duit au couple avantages qu elle procure co ts qu impliquent sa recherche et son acquisition Mais le pas majeur a t franchi pr cise Beaud lors que G Becker et J Mincer ont entrepris d largir l application de l approche r ductionniste du postulat de la rationalit calculatrice de l agent une tr s large gamme de comportements humains Les ac
176. mat riaux et biotechnologies Une polarisation interne pour comprendre cette dimension 1l importe de consid rer les implications des d localisations vers les pays faibles co ts salariaux ainsi que les flux commerciaux qui en r sultent Il existe deux formes de d localisations 263 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p38 39 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 149 celles qui supposent un investissement direct c est dire un in vestissement tranger visant acqu rir un int r t durable d fi nition FMI 1977 de l ordre de 10 ou plus des actions ordi naires ou des droits de vote dans une entreprise locale 264 celles qui reposent sur les nouvelles formes d investissement brevets et licences de technologie conseils en management ou garantie des d bouch s commerciaux qui r sultent de l attribution de parts de capital sans mise de fonds en contrepartie d apports dits immat riels Elles peuvent galement se traduire par de simples relations de sous traitance L initiative de ces d localisations IDE ou nouvelles formes d investissements appartient aux groupes industriels et commerciaux qui constituent l oligopole central Le march mondial du travail n tant pas un march int gr les firmes peuvent exploiter leur gui se les diff rences de r mun ration et mettre en concurrence les sala ri s d u
177. mble qui d passe l aspect conomique et financier de la mondialisation Il passe en effet en revue plusieurs th mes compl tant cette dimension et qui sont la formation d un monde fini l environnement comme p le de cristallisation de la mondialisation les id ologies cultures mentalit s et leur rapport avec la mondialisation et pour terminer l impossible tat Mon dial Terminons cette pr sentation en indiquant que nous avons ajout en notes ou dans le texte des pr cisions techniques sur cer tains vecteurs financiers de la mondialisation la veille du 21 me si cle crit cet auteur tandis que les relations politiques internationales restent centr es autour de l tat nation la Mondialisation se caract rise par l explosion et l acc l ration des changes de toutes sortes marchandises services id es images in formations etc Cette r alit provoque selon notre auteur de pro fonds d s quilibres tant internationaux que nationaux 108 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 37 59 109 F Chesnais La mondialisation du capital Syros nouvelle dition actuali s e 1997 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 74 Les origines de la Mondialisation Retour la table des mati res Elles sont pour Moreau Defarges rechercher dans le cumul de trois ph nom nes le perfe
178. me elle a avec le prodigieux essor de ce dernier conquis de nouvelles sph res et de nouvelles vitalit s Le d veloppe ment du Capitalisme l chelle mondiale fait qu il touche maintenant l ensemble des continents et des soci t s ravivant partout les zones d activit marchande en cr ant d autres nou velles bases pour de nouveaux d veloppements du capitalisme 236 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 76 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 132 la logique de l all geance c est la logique de la d pendance informelle du client lisme elle s organise autour de centres de pouvoir et de richesse Elle a sans doute t au c ur de la cons titution de l tat Nation mais elle s est galement affirm e au tour de nouveaux p les de pouvoir et de richesse en fonction d une assez grande diversit de r seaux solidarit s religieuses ethniques r gionales diasporas diverses Elle a servi de ter reau une nouvelle logique socio conomique dans laquelle pr domine l tat et que l on a d abord appel collectivisme d tat puis tatisme Elle a connu dans la p riode contemporaine un renouveau et des d veloppements divers en relation ici avec le couple grandes firmes tats intervention nistes l avec l tatisme et le parti unique ailleurs avec les
179. ment naturel leur op rationnalisation L International sans territoire Cultures et Conflits n 21 22 Prin temps Et 1996 p 21 40 J Levy Espaces monde mode d emploi in J Bidet et J Texier sous la direction de Le nouveau syst me du monde Pa ris Presses Universitaires de France 1994 30 F Chesnais La mondialisation du capital Paris Syros 2 me dition aug ment e 1997 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 26 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Chapitre 1 SOCIOLOGIES DES RELATIONS INTERNATIONALES Retour la table des mati res Les ann es 1960 et 1970 voient deux auteurs fran ais que nous avons class s parmi les fondateurs tenter le pari d une th orie et d une sociologie des relations internationales autour de deux probl matiques diff rentes R Aron construit son raisonnement autour de la sp cificit du milieu international qui implique le risque de la part des tats souverains de recourir la violence arm e M Merle choisit de travailler sur l imbrication de l interd pendance et de la conflictualit pour saisir les interactions violentes ou non o se jouent l avenir des pays et des soci t s En proposant chacun une lecture particuli re et des angles d approche du milieu international les crits de ces deux auteurs traitent d j du risque pa
180. mondial elle peut tre consti tu e par l espace national mondial de la puissance h g monique quand une seule pr domine ce qui est exceptionnel l articulation sur la base d alliances et de conflits entre les es paces nationaux mondiaux des puissances dominantes Ces configurations constituent en chaque p riode la structure d un syst me national international multinational mondial porteur d unit et de diversit de coh rence et de discordances Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 138 Ce syst me est m rarchis En effet en son sein les conditions de reproduction des diff rentes formations sociales nationales sont dispa rates et in gales les conomies nationales dominantes elles se d ploient hors du territoire national d origine et impulsent une dynamique struc turante dans l espace mondial o elles pr dominent 246 les conomies nationales domin es elles subissent ces dyna miques et ne concourent que partiellement la reproduction de leurs formations sociales les conomies nationales interm diaires elles participent des 2 cat gories et correspondent une gamme tr s vari e de situa tions Cette classification ajoute M Beaud permet de rendre compte de situations types Mais en m me temps on peut observer dans chaque cat gorie des situations et des dynamiques tr s dissemblables notam ment du fait du caract re plu
181. mportante pour tre rationnellement tri e et elle sature les possibilit s d analyse des bifurcations inattendues ou discr tes des v nements qui ne donnent lieu qu une information limit e lorsqu ils se produi sent peuvent enfin avoir plus tard d immenses cons quences Le Monde crit O Dollfus est donc la fois structur et fragilis par les grands flots d information Et certains acteurs sont trop sensi bles l information imm diate peu raisonn e les oscillations des march s en sont un exemple Le Monde est ainsi un syst me sensible 76 O Dollfus Le monde est un chaos qui se d chiffre op cit Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 50 par suite d encha nements parfois inattendus de ph nom nes mal r gul s d informations mal interpr t es Il est fragile aussi parce que trop de variables en jeu sont incontr l es ou mal rep r es Sa dynami que produit des in galit s majeures qui peuvent engendre de nom breux ph nom nes d anomie chez ceux largu s qui ne peuvent suivre son mouvement Tendances lourdes territorialis es et v nements localis s deux cl s de lecture Retour la table des mati res Pour d chiffrer ce Monde notre auteur sugg re de prendre en consid ration deux l ments les tendances lourdes territoriali s es et les v nements localis s lorsqu ils cr ent des probl mes localisa
182. n est rien comme le montrent les conflits de 136 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 100 137 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 101 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 93 l ex Union Sovi tique et de l ex Yougoslavie Tout peuple veut un territoire clairement tabli Modernit et mondialisation conclut P Moreau Defarges dans ce chapitre 4 sont indissociables La modernit tient en quelques termes finalement simples progr s technique bonheur d mocratie indivi du La mondialisation ne cesse de diffuser de la modernit Mais la modernit n a rien d un bloc monolithique C est un enjeu manipul par les soci t s les peuples les hommes et cette manipulation trans forme ces soci t s ces peuples ces hommes 158 3 2 Z La di le divorce du sens et de la puissance Retour la table des mati res Au d but des ann es 1990 Z La di chercheur au CNRS et ensei gnant l Institut d Etudes Politiques de Paris propose une relecture originale du syst me international Organis e sous la forme d une in terrogation autour des th mes du sens et de la puissance elle aboutit dans deux publications qui se compl tent 139 un constat leur d couplage et le rel chement cons cutif de l ordre mondial Pour parvenir cette analy
183. n pays un autre d une r gion une autre comme au sein de PUE d un continent un autre Les d localisations ont pour cons quence d autoriser la mise en place et la g n ralisation de r seaux de sous traitance cf Le syst me Nike rendus possibles par les nou velles technologies n es de la fusion entre les t l communications et l informatique Ce faisant sur le plan international les effets de la 264 En revanche un investissement tranger inf rieur 10 sera comptabilis comme un investissement de portefeuille in F Chesnais La mondialisa tion du capital op cit p 78 79 Autres pr cisions utiles pour le lecteur non initi la diff rence entre filiales soci t s affili es et holdings Une soci t A est consid r e comme filiale d une soci t B si la soci t B a le droit de d signer ou de r voquer la majorit des membres du conseil d administration de la soci t A ou bien si elle poss de plus de la moiti des droits de vote de ses actionnaires Ue soci t A est une soci t affili e d une soci t B si cette derni re poss de moins de 50 des droits de vote des ac tionnaires de la premi re soci t mais participe activement la gestion de la soci t A Une soci t constitue un holding soci t financi re si elle a comme r le de d tenir des investissements ou des cr ances d autres soci t s dans le m me pays ou dans des pays tiers
184. nales Paris Pr cis Domat Montchrestien 1981 La di Z Apr s les guerres la m l e g n ralis e Le Monde Diplomatique Janvier 1996 La di Z Sens et puissance dans le syst me international in La di Z sous la direction de L ordre mondial rel ch Paris Pres ses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques 2 me dition 1993 La di Z Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 186 Lallement M A la recherche des logiques d action Sciences Humaines n 66 Novembre 1996 p 23 27 Levy J Espaces monde mode d emploi in Bidet J et Texier J sous la direction de Le nouveau syst me du monde Paris Pres ses Universitaires de France 1994 Merle M L international sans territoire in Badie B et Smouts M C L International sans Territoire Cultures amp Conflits Paris L Harmattan septembre 1996 Merle M Forces et Enjeux des relations internationales Paris Economica 2 me ed 1985 Merle M Les acteurs dans les relations internationales Econo mica Paris 1986 Merle M Sociologie des relations internationales Dalloz 4 me dition Paris 1988 1 re dition 1974 Moreau Defarges P L ordre mondial Paris A Colin Paris 1998 Moreau Defarges P La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 Moreau Defarge
185. nciers m dias etc que les tats nations n ont plus vocation dominer totalement d amont et aval mais sur les quels ils cherchent plut t avoir prise de la mani re la plus avanta geuse pour eux Dans ce syst me social de plus en plus complexe la notion d architecture mondiale se trouve d valoris e Il ne s agit plus de construire une sorte de M cano plan taire dont les plans auraient t pr alablement tablis avec minutie par les chancelleries mais plu t t et au mieux de r guler des processus sociaux mondialis s dans lesquels interviennent les tats les entreprises les groupes sociaux organis s et les individus 179 Dans ces conditions la notion de nouvel ordre mondial change de sens Il ne s agit plus pr cise La di de construire une architecture stable des rapports mondiaux capable de durer mille ans Il s agit plu t t de r guler des flux en perp tuel mouvement de donner sens des r alit s et des processus dont le d roulement ne parvient plus tre incarn m taphoris par un acteur donn identifiable dans l espace et le temps L heure est donc la prise en compte des situations des opinions et des enjeux caract ris s par une tr s grande fluidit Il faut alors renouer avec des id es r gulatrices qui permettront de d gager une perspective tout en l associant la r alit pr sente Dans cette perspective La di invite prendre de la di
186. nctions en tre l espace public et l espace priv entre le domaine de la guerre et celui de la paix mais la formule voque aussi la g ne des tats occidentaux de vant le flou qui se d gage de l identit m me de ces partenaires internationaux d doubl s la difficult d entrer en contact avec eux par les r gles institutionnelles admises et donc de construire une n gociation internationale 200 Le jeu est d autant plus complexe qu il accroit gravement les rela tions d incertitude du moins pour le partenaire occidental Jouant ga lement de ce d doublement les acteurs du monde musulman s efforcent de se placer sur le terrain qu ils per oivent comme tant le plus favorable contraignant alors leurs interlocuteurs les rencontrer sur un terrain qu ils auront choisi 201 En projetant sur la sc ne internationale la diversit des significa tions issues d histoires sociales diff rentes et irr ductibles les unes aux autres le facteur culturel consacre d j la revanche des soci t s r elles et concr tes sur un ordre tatique assez abstrait Mais le retour du social ne s arr te pas l 19 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 31 200 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 31 201 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 31 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 117 L Etat menac dans sa
187. nde priv de sens Paris Fayard 1994 p 20 165 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 20 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 104 abusif ou r pr hensible 166 Contrairement l internationalisme du 19 me si cle et du d but du 20 me si cle qui correspondait une as piration n e d une m moire douloureuse et d un espoir partag la mondialisation se vit avant tout comme une contrainte Elle peut tre plus ou moins gratifiante conqu rir de march s ou opportune acc der plus ais ment des biens culturels import s mais se vit tr s ra rement comme une esp rance Le grand d fi de la mondialisation crit La di d coule ainsi de no tre difficult nous la repr senter y investir personnellement ou collectivement autrement que par n cessit conomique La mondia lisation est tat elle n est pas sens De surcro t ajoute l auteur aucun acteur politique social ou conomique ne se porte volontaire pour nous en proposer une interpr tation pour avancer un projet capable de nous aider vivre dans la s r nit pour nous permettre de l int grer un projet collectif pour lui assigner une certaine positivit Face el le l tat se trouve d sempar 167 Il se montre incapable de nous dire si elle constitue un bien un mal un danger ou un atout alors que la demande de sens est tr s forte Il en est r duit formuler
188. nformant au principe strat gique et orgnisation nel retenu lean and mean Cette strat gie faisait d ailleurs dire l un des directeurs de Mitsubishi They are as aggressive as we are I mean this as a compliment They are sort of super Japanese in C Rapoport How Barnevik makes ABB work Fortune June 29 1992 p 25 Cit in I Ramonet G opolitique du chaos Paris Galil e 1997 p 58 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 175 Le probl me expliquait alors P Krugman c est qu aucune raison purement conomique n emp che l conomie de continuer cro tre alors qu une fraction substantielle de la population voit son niveau de vie baisser La th orie conomique ne sugg re aucun lien particulier entre l quit ou la justice et la croissance et aucune preu ve n existe que l in galit des revenus ait de grands effets sur le taux de croissance conomique que ce soit en positif ou en n gatif Alors o se situe la crise La r ponse est qu elle se situe dans la soci t et finalement dans la sph re politique Quelqu un qui se trouve dans le quintile sup rieur de revenus n a pas de raison de s int resser parti culi rement la progression de la pauvret en Am rique ou du ch mage de masse en Europe dans la mesure o ces ph nom nes ne me nacent pas directement son niveau de vie De chaque c t de l Atlantique
189. ns de communications etc Dans ce mouvement les Etats sont soumis plusieurs types de ph nom nes int gration fragmentation et ou exclusion red finition des fonctions L int gration Les flux de l int gration commerce investis sements changes techniques monnaie et mouvements de personnes n abolissent pas la substance m me des tats leur enracinement dans un territoire un peuple Ils rendent toutefois leurs fronti res poreuses en dissociant limites tatiques et r alit s conomiques sociales cultu relles Ils soumettent l tat un type de logique bien particulier une logique de comp tition diff rente de la logique de puissance plus classique Dans la logique de puissance la guerre tant l arbitre ulti me il faut tre le plus fort et le prouver par les armes Dans la logique de comp tition la situation est diff rente l tat est confront d autres acteurs entreprises opinions publiques auxquels il doit montrer qu il est le meilleur dans plusieurs domaines l gislation fis calit routes t l communications et m me capacit d adaptation de sa main d uvre L amplification de cette logique de comp tition est l origine d une difficult la cr ation d espaces coh rents Le ph nom ne s explique par les contradictions existant entre la logique conomique et la logique politique entre la logique des entreprises et la logique Bernard Si
190. ns une industrie ou dans un complexe d industries technologie g n rique commune ac qu rir et conserver le statut de concurrent effectif au plan mondial L oligopole est un lieu de concurrence f roce mais aussi de collaboration entre groupes Les rivaux oligopolistiques sont ceux qui sont effectivement capables de soutenir une concurrence globale men e simultan ment sur leur propre march sur ceux de leurs rivaux et sur les march s tiers in F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 112 114 259 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 28 260 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 29 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 146 o il veut et en ayant supporter le moins de contraintes possibles en mati re de droit du travail et de conventions sociales 261 Dans la sph re financi re crit Chesnais la m me chose est vraie L int gration internationale des march s financiers r sulte certes de la lib ralisation et de la d r glementation Ces deux l ments ont abouti au d cloisonnement des march s nationaux et permis leur in terconnexion en temps r el Mais notre auteur pr cise que le contenu effectif de cette int gration r sulte de fa on concr te des d cisions prises et des op rations effectu es par les gestionnaires des portefeuil les les plus importants et les plus internationalis s Car ce sont ces op rat
191. nt Les tendances lourdes ce sont celles dont on mesure les r sultats partir d un pas de temps qui est approximativement ce lui d une g n ration c est dire 25 30 ans C est en 25 ans que Taiwan et la Cor e ont merg comme puissances indus trielles Une premi re t che consiste donc pour notre auteur rep rer les tendances lourdes qui concernent les populations dans leurs territoires en sachant que la dimension des territoires intervient sur les pas de temps celui de la Chine continentale n est pas le m me que celui de Taiwan Un premier travail est donc le rep rage et la mise en forme syst mique des tendances lourdes que l on mod lise lorsque c est possible et utile Les v nements localis s La deuxi me t che consiste rep rer les v nements localis s significatifs qui cr ent des probl mes localisant Ici intervient la prise en compte des donn es culturelles et politiques situation g ographique par situation g ographique Pour illustrer cette d marche Dollfus cite l exemple suivant les probabilit s de l clatement de l URSS il crit ici en 1990 ou de l Union indienne sont plus grandes que celles de la R publique helv tiques et pourtant dans cha Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 51 que cas 1l y a pluralit religieuse et linguistique Mais ce ne sont pas les m mes et elles sont r gul es diff remment L
192. nt du poids budg taire du service de la dette la boule de neige de la dette La crise fiscale des tats n affecte pas simplement leurs capacit s d intervention pour soutenir la demande elle d multiplie galement les attaques qu ils subissent de la part des chantres du lib ralisme Au del d un certain seuil la crise fiscale de l tat conjugu e avec l effet des politiques n olib rales conduit la r duction de l emploi dans le secteur public et l acc l ration des privatisations et des d r glementations 254 285 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 304 284 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 305 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 160 Ni le caract re mondial du r gime d accumulation financiaris ni la progression du capitalisme anglo saxon aux d pens des autres for mes de capitalisme n entra nent une uniformisation des conjonctures nationales Nous sommes en face crit F Chesnais d une totalit dif f renci e politiquement et conomiquement hi rarchis e qui est compatible avec des conjonctures nationales ou continentales r gionales qui peuvent voluer dans le court moyen terme de fa on non uniforme et distincte 285 cf supra la grille de lecture de M Beaud SNMH Beaucoup de chercheurs mais aussi de praticiens reconnaissent que la fragilit financi re le risque syst mi
193. nt imbriqu s et renvoient tous la p n tration en profondeur de la logique de march 83 Instantan i t urgence et fluidit conclut notre auteur tendent ainsi s entretenir D o la n cessit de rompre cet encha nement en agissant sur trois registres en red finissant le rapport entre sph re marchande et non mar chande red finir le travail et revaloriser l Etat en rompant avec l urgence en enrichissant par une mise en d bat des mots auxquels on reconna tra une signification stable 181 Un terme comme la subsidiarit pr cise ainsi La di aura t expuls du d bat public aussi vite qu il avait t introduit 182 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 264 183 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 265 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 111 3 3 B Badie M C Smouts crise de l Etat nation et dialectique de l int gration exclusion Retour la table des mati res Au d but des ann es 1990 Badie professeur de science politique PIEP de Paris et M C Smouts directeur de recherche au Centre d tudes et de recherches internationales CERI du CNRS crivent en collaboration un ouvrage consacr au retournement du mon de 1 4 Appliquant les enseignements de la sociologie comparative l tude des relations internationales et articulant leur propos autour de trois g
194. ogue Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle tre h berg s en fichier ou page web en totalit ou en partie sur un serveur autre que celui des Classiques servir de base de travail un autre fichier modifi ensuite par tout autre moyen couleur police mise en page extraits support etc Les fichiers html doc pdf rtf jpg gif disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propri t des Classi ques des sciences sociales un organisme but non lucratif com pos exclusivement de b n voles Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnel le et en aucun cas commerciale Toute utilisation des fins com merciales des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est galement strictement interdite L acc s notre travail est libre et gratuit tous les utilisa teurs C est notre mission Jean Marie Tremblay sociologue Fondateur et Pr sident directeur g n ral LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 3 Cette dition lectronique a t r alis e par Jean Marie Tremblay b n vole pro fesseur de sociologie au C gep de Chicoutimi partir de Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Sous titre dans les ann es 1990 Internationa
195. ologie histoire prax ologie Les Relations Internationales pr cise R Aron sont devenues l objet d une discipline universitaire Par rapport elle les cher cheurs se sont fix un but ils n ont pas voulu prendre la suite des his toriens qui avaient d crit ou racont les relations internationales plus qu ils ne les avaient analys es ou expliqu es Ils ont essay la ma ni re des savants d atteindre des propositions g n rales et de cr er un corps de doctrine Seule la G opolitique s int ressait aux relations internationales avec ce souci d abstraction et d explication Mais la g opolitique allemande avait laiss de mauvais souvenirs En outre la r f rence au cadre spatial ne pouvait constituer le but d une th orie dont la fonction tait de saisir la multiplicit des causes qui agissaient sur le cours des relations internationales Il restait donc pour Aron 31 R Aron Paix et Guerre entre les nations Paris Calmann L vy 8 me di tion 1984 1 re dition 1962 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 28 tenter une th orie des Relations Internationales qui remplirait trois fonctions mise en ordre des donn es s lection des probl mes d termination des r gularit s et des accidents C est ce qu il s est efforc de r aliser dans Paix et Guerre entre les Nations 2 Pour d finir les Relations Internationales Aron pose troi
196. onneau Relations internationales pour les managers 2014 84 des tats 11 En effet dans la logique de comp tition la plan te cons titue le terrain d op ration des entreprises Ces derni res d cident de leurs implantations en fonction de facteurs pr cis co t et qualit de la main d uvre proximit de march s porteurs pr sence d infrastructures etc Mais cet espace plan taire s il est un par la mo bilit des flux exportations investissements est in gal et h t rog ne Il est fait d tats plus ou moins riches ou pauvres et les entrepri ses et les individus se d placent en fonction de ces carts La question que pose Moreau Defarges est alors la suivante est il possible de concilier int gration conomique de la terre et existence de soci t s in gales Si la notion d espace r gional Union Europ enne para t proposer une r ponse en regroupant des tats en principe gaux en termes de conditions de concurrence salaires protections sociales comparables etc cette qu te de l espace pertinent est sans cesse per turb e en raison notamment de son int gration dans les courants co nomiques mondiaux 120 Fragmentation et ou exclusion Les flux de la mondialisation traversent les fronti res tatiques gommant les s parations entre l int rieur et l ext rieur D o deux cons quences sources aussi de d s quilibres cf supra O Dollfuss La fragmentation des
197. ou l insertion d un nouveau savoir technique base scientifique in Le basculement du monde op cit p 194 195 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 46 47 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 127 Comment penser cet ensemble qu est le monde couple Terre Humanit Ce ne sont pas les savoirs qui manquent pr cise Beaud Mais penser le monde ne peut se r duire la collecte de connaissances ponctuelles ou cloisonn es et d clairage partiel Pour penser le monde il faut penser la complexit Retour la table des mati res Penser la mati re l univers le vivant l homme le social impli que crit notre auteur de penser la complexit 227 Deux raisons le poussent la suite d I Prigogine d H Atlan d E Morin d Y Barel faire ce choix Ja complexit fait prendre conscience que le d coupage de la r alit en tranches par champs ou disciplines handicape plus le travail de la connaissance qu il ne le facilit 228 elle enseigne qu il n y a pas plus d explication ultime qu il n y a de brique premi re et invite identifier points nodaux et pro cessus structurants Cruciaux 227 M Beaud Le basculement du monde Paris La D couverte 1997 p 42 228 M Beaud A partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 75 cf ce sujet les remarques
198. ous les autres centres financiers de la pla n te Les autres bourses New York Francfort Tokyo suivent alors le mouvement L espace et le temps se trouvent brutale ment unifi s contract s L existence de programmes d arbitrage automatis amplifie le ph nom ne Ils permettent en effet de d clencher automatiquement des ordres de vente ou d achat d s que les titres atteignent un certain cours Ils sont l origine de transactions incessantes qui se nourrissent des plus petites diff rences En quelques secondes en quelques minutes les capitaux se d placent d une entreprise une autre d une monnaie une autre d une ville une autre d La d r glementation Elle accompagne ces bouleversements techniques Tout au long des ann es 1980 les tats occidentaux la suite de la Grande Bretagne et des tats Unis mettent en uvre des politiques de d r glementation Ils vont ainsi d manteler dans des domaines interna tionalis s ou appel s l tre comme les t l communications les 116 Le Financial Service Act de 1986 abolit toute r glementation ouvre le mar ch aux soci t s commerciales et aux institutions financi res britanniques et trang res et une concurrence absolue est instaur e notamment en mati re de commissions in B Belletante Dictionnaire de la Bourse et des march s Paris Initial 1996 p 184 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 201
199. p cit p 55 122 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 55 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 86 contexte estime P Moreau Defarges les fonctions majeures de l tat s curit l gislation solidarit sont perturb es 123 La s curit la centralit de l tat dans ce domaine vient de ce que par de longs processus historiques 1l dispose du monopole de la violence l gitime Max Weber 124 Il est ma tre de la po lice ordre interne et de la guerre rapports externes En cette fin de 20 me si cle l tat garde bien cet atout d cisif Il reste la seule entit capable de mobiliser des ressources des hommes une grande chelle 125 L tat Nation rappelle l auteur repose sur deux piliers com pl mentaires un ordre transparent sur le territoire national la pro tection de ce territoire 123 124 123 L ordre sur le territoire national il r sulte d une combinai son instable entre autorit venue d en haut et l acceptation par la population de r gles de modes de surveillance Deux fac teurs viennent en perturber l efficacit la porosit des fronti res et la diversit des modes d int gration conomique Ils sus citent des espaces d anarchie travail au noir dans les pays d velopp s r gions hors tat au Moyen Orient en Afrique en Am rique latine La d fense
200. pas non plus ajoute notre auteur que l on va revenir la case d part des repliements d antan Car le monde a chan g la mar e des rapports d argent transforme en paves les nouveaux pauvres des pays riches Elle continue corroder les coh sions socia les traditionnelles dans les pays du Sud Elle entra ne dans ses tourbil lons des fragments des ex soci t s de type sovi tiques Elle a effac les limites entre cadeaux d affaires financements politiques et corrup tion comme elle a balay les distinctions entre public et priv et m me entre politique affaires et activit s mafieuses Les coh sions des tats Nations comme celles des villages s effritent De nouveaux es paces se dessinent petites r gions ou grands ensembles plurinatio 250 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 83 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 141 naux De nouveaux peuples luttent pour leur reconnaissance ou pour leur survie Le poids de nouveaux acteurs se r v le diasporas mafia clans r seaux L ensemble est porteur de mutations fortes Perte de sens rosion de l h g monie diss mination de la puissance C est crit M Beaud citant ici Z La di 251 un rel chement de l ordre mondial que l on assiste o tendent pr dominer le transitoire l instable le d sarticul l ambivalent
201. pauvret qui influence les rapport de force co nomiques et g opolitiques la d sinflation pluri d cennale qui modifie les flux financiers de redistribution entre cr anciers et d biteurs et qui d stabilise la fois les quilibres sociaux et les rapports entre facteurs de production que sont le travail et le capital la mont e irr sistible de l endettement de l ensemble des acteurs conomiques entreprises m nages et tats qui aboutit enfin la plus grave crise conomique et financi re depuis celle de 1929 Les impacts en sont multiples Ils changent le cadre dans lequel les managers voluent les obligeant faire voluer leur approche du risque La compr hension de notre poque et du monde dans lequel les ci toyens voluent et dans lequel les managers doivent prendre des d ci sions requiert donc une approche multidisciplinaire et une compr hen sion des principaux ressorts des relations internationales Bernard Sionneau offre quelques clefs de lecture et de compr hension qui permettront aux lecteurs managers ou pas de b n ficier de cadres conceptuels et d une trousse outils pour reprendre l expression de Miche Serres bien utile dans ce monde complexe o l histoire semble s acc l rer et la g ographie se r tr cir D finir les relations froides qui caract risent les rapports inter ta tiques en reprenant les tudes de Paix et guerres entre les nations de Bernard Sionneau Relations interna
202. ph re de la production et de la commercialisation de marchandises biens et services il traduit la capacit strat gi que du grand groupe oligopolistique 28 d adopter une approche et une conduite globales 25 Cette approche et cette conduite portent simultan ment sur les march s demande solvable sur les ressources en mati res premi res de base en capacit de production industrielle en capacit d innovation technologique o qu elles soient situ es sur les strat gies des principaux concurrents nationaux ou trangers sur les v nements politiques qui peuvent affecter la valorisa tion du capital Pour ces groupes le terme globalisation signifie une concep tion de l organisation de la plan te en logique manag riale d organisation des groupes 260 Pour illustrer cette logique on peut reprendre la d finition que donne le patron d un des plus grands grou pes europ ens et cit e par Chesnais la globalisation ce serait la libert pour mon groupe de s implanter o il veut le temps qu il veut pour produire ce qu il veut en s approvisionnant et en vendant 258 C est un groupe qui selon Chesnais appartient l oligopole mondial Il d finit ce terme de la fa on suivante l oligopole mondial est un espace de rivalit d limit par les rapports de d pendance mutuelle de march qui lient le petit nombre de grands groupes qui parviennent da
203. ppose ensuite que l environnement sp cifique du syst me international soit d fini et inventori cela requiert encore que les l ments constitutifs du syst me acteurs ou sous syst mes soient identifi s et que le m canis me de r gulation soit localis et valu dans sa capacit de fonctionnement cela suppose enfin que les rapports entre les entit s constituti ves du syst me fassent leur tour l objet d une investigation Les avantages que pr sente l analyse syst mique sont multiples pour M Merle elle est tout d abord neutre et de ce fait n incline ni l optimisme ni au pessimisme En mettant l accent sur la notion d ensemble elle oblige isoler et examiner les diff rents facteurs qui p sent sur le cours des relations internationales 5 l espace les hom mes d mographie mouvements migratoires etc le progr s technique les int r ts conomie les passions syst mes de va leurs elle oblige galement d signer les acteurs individuels ou col lectifs dont les d cisions s enchev trent en un r seau tr s com plexe Etats OIG ONG FMN opinions publiques elle oblige enfin dresser la topographie et tenter la radiogra phie des conflits risques pays qui mettent ces acteurs aux pri ses avant que puisse tre port un jugement de valeur sur la na ture sinon sur l existence m me du syst me international tel qu il essaie de fonctionn
204. pri taires du capital des entreprises donc de les fid liser et d attirer de nouveaux actionnaires l annonce de ces op rations a sou vent pour effet de faire bondir la c te boursi re des actions des soci t s concern es Ce r gime d accumulation dominante financi re d sinterm di e qui aboutit l mergence d une espace financier mondial ne suppri me pas pour autant les syst mes financiers nationaux il ne fait que les int grer de fa on incompl te dans un ensemble qui offre les parti cularit s suivantes il est fortement hi rarchis le syst me financier am ricain domine les autres autant en raison de la place du dollar que de la dimension de ses march s obligataires et boursiers il est aussi fortement excluant dans la mesure o il p nalise les pays en d veloppement qui ne poss dent de march financier mergent pouvant tre int gr dans les portefeuilles des grands gestionnaires n1 de firmes capables de se porter sur les march s obligataires ou boursiers des pays industrialis s 306 il est galement marqu par une carence des instances de su pervision et de contr le 307 incapables d enrayer les bulles sp culatives et leurs cons quences d pressives il est enfin profond ment in galitaire et brutal dans ses effets SOCIAUX s de le capital concentr de s accroitre en se nourrissant d une composante renti re F Chesnais La mondialisation du capi
205. que financier sont le ta lon d Achille de la mondialisation L hypoth se centrale du livre de Chesnais est propos e pour en saisir les causes profondes le capital financier pur contribue imprimer au r gime d accumulation ac tuel un rythme lent de croissance fond e sur une formation lente de capital productif ce faisant les causes de fragilit financi re ont leur racine dans l conomie r elle 256 L hypertrophie de la sph re financi re les nombreux facteurs qui aiguisent la concurrence l int rieur du secteur financier et obligent les op rateurs prendre des risques accrus Banque Barings les chocs r sultant des modalit s particuli res de la mondialisation finan ci re tous ces l ments ne participent pas seulement de la fragilit du syst me financier 287 Ils ne peuvent tre dissoci s du mouvement g n ral de l accumulation dont le principal indicateur concerne le niveau 285 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 306 307 286 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 309 287 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 309 Les actifs finan ciers obligations actions crit F Chesnais ont une double dimension fic tive ils ont une vie propre sur les march s secondaires de titres o ils connaissent des mouvements de hausse de valeur aussi longtemps que les op rateurs financiers sont d accord sur leur valuation Leur valeur bours
206. que font E Mo rin et A B Kern in Zerre Patrie Paris Seuil 1993 p 181 Parlant de l Economie ils crivent l Economie qui est la science sociale math mati quement la plus avanc e est la science socialement et humainement la plus arri r e car elle s est abstraite des conditions sociales historiques politi ques psychologiques cologiques ins parables des activit s conomiques C est pourquoi ses experts sont de plus en plus incapables d interpr ter les causes et cons quences des perturbations mon taires et boursi res de pr voir et pr dire le cours de l Economie m me court terme Du coup l incomp tence conomique devient la probl matique m me de l conomie in Terre Patrie op cit p 181 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 128 Parmi les processus structurants l uvre dans le monde la repro duction pr cise Beaud est un l ment crucial Elle permet d identifier les entit s complexes et diff renci es qui sont l uvre cette chelle b n ficient de cette facult et pour cette raison peuvent tre qualifi es de syst mes L auto organisation et l autoreproduction ont t cruciales pour les volutions du vivant des soci t s humaines et de l Humanit La prise en compte de l auto organisation et de l autoreproduction est donc pr cise M Beaud la cl de la connais sance de ces r alit s 22 L hypoth
207. que les tats Unis sont le seul pays pouvoir abaisser le taux de parit de sa monnaie et donc jouer fond le jeu de la d valuation comp titive sans subir imm diatement la sanction des march s du fait de la dimension de sa dette publique 40 de la dette publique mondiale 77 ainsi que du r le 276 Les tats Unis crit Chesnais ont pu ainsi exercer les privil ges r sultant 217 de leur place unique dans le syst me mondial pour mener une politique mo n taire de liquidit s au syst me bancaire taux d int r t tr s bas d un genre qui est interdit aux pays plac s sous la surveillance troite et m fiante des march s Le r le particulier du dollar dans le syst me financier et com mercial mondial l absout de la n cessit de penser en permanence la cr dibilit de sa monnaie Entre 1991 et 1994 la FED a pu mener sa politique d int r ts tr s bas sur l argent au jour le jour en laissant filer son taux de change Ce n est qu apr s l clatement de la crise mexicaine et le plan de sauvetage de f vrier 1995 qu elle a d intervenir pour rassurer les d tenteurs d actifs financiers libell s en dollars in La mondialisation du capital op cit p 306 39 du total de la dette publique des pays de l OCDE selon le FMI 1994 et 50 selon une tude de Mc Kinsey 1994 Certains auteurs comme J Sachs crit Chesnais ne manquent pas de rappeler que les tats Unis sont plus
208. qui jouent avec le temps mondial un jeu ambiva lent 156 En r sum d couplage entre sens et puissance probl matique postmoderne pour interpr ter le nouveau syst me international ambi valence du Temps Mondial tels sont les trois principaux l ments d une grille de lecture que Z La di propose pour poser l hypoth se d un rel chement de l ordre mondial dans cette re de l apr s guerre froide L auteur prolonge cet effort de r flexion dans un autre ouvrage 157 Il part du constat suivant la fin de la guerre froide n a pas seulement enterr le commu nisme 155 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 41 156 Sur la probl matique du Temps mondial on lira la note n 13 in Z La di Un monde priv de sens Fayard 1994 p 270 272 157 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 102 elle a galement enseveli deux si cles de Lumi res et r v l un profond mouvement de remise en cause de toute conception en globante lin aire et annonciatrice 158 L puisement des Lumi res la mondialisation comme seul horizon Retour la table des mati res Avec la chute du mur de Berlin explique Z La di les trois grands principes des Lumi res paraissait avoir trouv un terrain d accomplissement la chute du communisme introduisait une donne
209. r gis par les contraintes de la globalisation concurrence technico conomique virulente tensions entre l importance des investissements de renouvellement et l obsolescence rapide des nouveaux quipements Les d cisions de modernisation des r seaux t l phoniques de construction d autoroutes ou d a roports appartiennent toutefois des autorit s publiques tats ventuelle ment r gions ou communes qui ont leurs exigences leurs pr jug s souvent leurs normes La globalisation doit s accommoder de la frag mentation du monde en entit s politiques m me si l ouverture des march s publics est l ordre du jour dans les n gociations commer ciales internationales Les secteurs de consommation de masse au tomobile lectronique oscillent entre r alit s nationales continenta les et mondialisation Pour ces produits certains march s tats Unis Europe occidentale japon restent encore d cisifs Ils ont les consommateurs les plus riches de la plan te les mieux ins r s dans la modernit industrielle ou post industrielle Etre pr sent sur ces mar ch s c est tenir le monde solvable Cet espace favoris devient ce pendant de moins en moins clos Des concurrents arrivent et la rapidi t du progr s technique facilite la redistribution des cartes Pour de nombreuses entreprises l internationalisation est ainsi une ambition et une n cessit Car se limiter un espace privil gi un t
210. r s in gale les branches Il existe ainsi peu 117 Dans le domaine financier la d r glementation a pour cons quence d effacer les fronti res entre interm diaires financiers de d cloisonner les march s et d acc l rer les innovations d j mentionn es 118 Parmi les premiers th oriciens de la globalization don t les crits ont t port s par la Harvard Business Review on retiendra Theodore Levitt The globalization of markets Harvard Business Review Harvard May June 1983 Cf Michael E Porter Competitive Advantage Creating and Sustaining Superior Performance New York The Free Press 1985 Com petition in Global Industries Boston Mass Harvard Business School Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 81 d entreprises ou de marques qui comme Coca Cola soient naturel lement mondiales Si des secteurs comme l a ronautique ou l espace raisonnent en termes de march mondial c est parce qu un certain nombre d l ments leur imposent un espace plan taire unifi la natu re de produits ou des activit s les caract res de l acheteur ou du consommateur la lourdeur des investissements r alis s l pret de la comp tition Des secteurs sont emport s dans une dynamique de mondialisa tion mais butent sur une vidence le partage du monde entre des tats souverains Ainsi les armements les t l communications et les travaux publics sont
211. r les ressorts de la logique financi re leurs fon dements primaut du march profit consum risme productivisme et en exposer les dysfonctionnements croissance tr s lente sur le Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 125 long terme 1965 1994 double mouvement de polarisation creusant l cart entre les pays situ s au c ur de l oligopole mondial et les pays situ s la p riph rie et d autre part cart croissant entre les salari s de tous les pays in galit s de revenu et d emploi Cette logique qui valide un syst me s installant dans le dualisme et fractionne les solidarit s les espaces nationaux n cessite pour en prendre toute la mesure d viter ce que Chesnais appelle les pi ges de l Economicisme en maniant simultan ment plusieurs types de cat gories celles de la science politique des relations internationales et de l conomie 4 1 M Beaud logique marchande et 1rresponsabilit illimit e Retour la table des mati res Cet conomiste professeur l Universit de Paris VII part d un constat Dans la p riode contemporaine des r alit s et des processus se d veloppent l chelle mondiale dans diff rents domaines finan cier et mon taire id ologique et culturel technologique productif environnemental ainsi qu en mati re d information de mode de vie de sant de d fense et de s curit
212. raient tatiste marchande tributai re communautaire domestique tout en tant plus ou moins sous l influence du capitalisme les situations locales ou nationales ne sont pas forc ment d termin es par cette logique et pouvaient constituer des lieux de recherche d ind pendance ou d autonomie nationale Dans ce contexte les n uds de contradictions taient multiples mais des marges de man uvre existaient ce faisant chaque situation devait pour tre comprise se voir replac e dans son contexte local r gional national international multinatio nal cette premi re grille mais toujours dans l id e de prendre en compte la Totalit Beaud ajoutait quelques ann es plus tard d autres l ments il s agissait cette fois en partant de l interd pendance et de l interaction des trois grands processus de reproduction qui structuraient le monde Terre Humanit Capita lisme de faire appara tre les contradictions majeures qui les oppo 324 Cf M Dusclaud et B Sionneau Le pluralisme tente une sortie du para digme stato centr op cit p 395 325 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 81 83 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 178 326 327 328 329 saient et d identifier les crises tensions insuffisances qui en r sul taient 326 des Etats qui voient s effriter leur capac
213. rands th mes l irruption des soci t s la perte des rep res collectifs ruptures et recompositions ces auteurs proposent un fil conducteur pour se rep rer dans l entrecroisement de deux mon des celui des soci t s et celui des tats Pour d rouler ce fil conducteur Badie et Smouts partent d un ph nom ne qu ils estiment majeur la remise en cause et la crise de l tat nation l origine selon eux du d sordre et de l instabilit tou chant le syst me international 185 Crise et remise en cause de l Etat nation Les deux auteurs expliquent le ph nom ne de la fa on suivante dans la th orie comme dans l action l ordre international ne se concevait qu travers l intervention volontaire des tats Or l hypoth se ne r siste aujourd hui ni l analyse socio historique ni la prise en compte des donn es contemporaines Les relations interna tionales expliquent ils sans chapper compl tement aux tats sont aussi le fait de nombreux autres acteurs entreprises multinationales groupes de pression transnationaux Eglises migr s clandestins 184 Badie M C Smouts Le retournement du monde Paris Presses de la FNSP Dalloz p 1992 185 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 11 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 112 consommateurs etc 186 L tat n tant plus la composante exclusive e
214. re 56 C est donc un syst me clos d pourvu d environnement externe si la plan te terre est un l ment du syst me solaire elle n entretient avec lui que des rapports purement physiques et non des relations sociales L environnement du syst me inter national est et ne peut donc tre qu un environnement intra soci tal Cette particularit a une cons quence sur les relations qui s y d roulent les contradictions accumul es dans un sys t me clos prennent faute de pouvoir tre export es un caract re hautement conflictuel sources potentielles de risque pays et de risques de syst me surtout un stade o l homme a explor et mis en exploitation la quasi totalit des ressources disponi bles Le syst me international est un syst me h t rog ne cette sp cificit r sulte non seulement du nombre et de la diversit des acteurs en pr sence mais galement de la multiplicit des sous syst mes L identification du syst me international au jeu des rapports entre tats constitue donc une r duction abusive et un appauvrissement du contenu de la r alit Pour en comprendre la teneur il faut ainsi prendre en consid ration l h t rog n it de ses composantes qui sont la fois des tats pr tendant tous la souverainet mais tr s diff rents en taille ressources et puissance des acteurs non tatiques FMN et BMN Fonds de Pension ONG etc chappant plus ou moins au contr l
215. re eux et sont des l ments constitutifs de l espace mondial dans sa configuration actuelle 75 15 Le champ de l international il repose sur le pavage des quelques 180 tats actuels en 1990 Sa base est donc territo riale et il se fonde sur les flux qui au travers des fronti res marquent les changes entre les tats Ce champ est celui des relations officielles entre tats Elles sont norm es r glemen t es par des accords comptabilis es sous forme de bilans et de balances conventions internationales balances commerciales ou des paiements changes de monnaies qui sont contr l es migrations r glement es etc C est dans le champ de l international que fonctionnent la plupart des r gulations offi cielles des r gles du droit international au syst me des Na tions Unies En rel vent aussi les relations entre Grands fon d es sur les rapports de force de type oligopolistique les conf rences des grands argentiers les n gociations de celles du GATT celles du d sarmement Le FMI devient aussi une r gulation majeure qui intervient chez les pauvres en d s quili bre mais est sans poids sur les d s quilibres aux cons quences mondiales de l endett le plus riche et le plus puissant de la plan te Le champ du transnational interagissant avec l international c est celui des flux qui passent les fronti res comme si elles n existaient pas ou qui les contournent Il est O Dollfu
216. re s est rod Ce faisant les gains accu mul s par un acteur sur un registre particulier diplomatico strat gique ne sont pas forc ment transf rables sur un autre registre conomique et commercial Il existe donc une tension croissante en tre ces 2 p les de la puissance que sont l conomique et le politique puissance conomique et puissance politique voluent des rythmes diff rents et empruntent tendanciellement des trajectoires de moins en moins corr l es L volution asym trique des facteurs de puissance emp che la formulation de mod les universalistes producteurs de va leurs communes et de projets collectifs Cette situation complexifie la hi rarchie des nations accentue le d couplage entre sens et puissance et contribue au rel chement de l ordre mondial 2 Le deuxi me axe de r flexion porte sur les m thodes les plus appropri es pour tudier un syst me international complexe vo latile et ambivalent o les logiques d unification et de fragmentation se recoupent en permanence Dans cette perspective Z La di estime que le concept de multipolarit th se acquise dans les ann es 1970 dans le triple contexte de la d tente sovi to am ricaine du rappro chement sino am ricain de l mergence des puissances p troli re de l OPEP s il a une valeur descriptive est d un maniement difficile tant sur le plan de la m thode que de l analyse 142 Le recours possible 141 Z La di
217. recompositions et ses ruptures elle r pondait leur volont de saisir une r alit mondiale qu ils concevaient comme un ensemble hi rarchis dont les princi paux l ments flux et acteurs taient en position d interd pendance et ne pouvaient tre isol s les uns des au tres elle r pondait galement leur souhait compl mentaire de d passer les lectures unidimensionnelles et disciplinaires et de choisir linter ou la pluridisciplinarit 323 afin de pouvoir re placer chaque probl me crises krachs etc dans cet ensemble La syst mique revendiqu e par ces auteurs ambitionnait donc d articuler le tout et ses parties le global et le particulier en un aller retour incessant simple m taphore pour certains elle repr sentait pour d autres un moyen de construire des outils de pens e capables de lier entre eux les savoirs sp cialis s On observera que certains mod les voqu s plus bas rentraient dans la cat gorie des mod les explicatifs ou descriptifs ils pr sentaient les ph nom nes ou v ne Une pr cision faite ici par J Piaget sur le sens des termes inter pluri et trans disciplinarit peut tre utile la recherche pluridisciplinaire impli que la collaboration de plusieurs sciences chacune conservant sa sp cifici t la recherche fransdisciplinaire qui se situe a un niveau d abstraction lev utilise des th ories et des concepts communs toutes les sciences so
218. rimer une mod le normatif acceptable par tous Ces l ments sont l origine de risques pays dont le sens et les effets ne sont pas les m mes pour les tats leurs populations et pour les grands op rateurs de l conomie internationale ainsi que nous le pr CISerons Un nouvel ordre international Retour la table des mati res De l apr s Hiroshima jusqu la chute du mur de Berlin trois grands principes ont r gi un syst me bipolaire qui peut tre consid r comme le premier ordre international authentiquement plan taire 28 la dissuasion nucl aire est l ultime instrument de r gulation entre l Est et l Ouest le facteur politico strat gique l emporte sur les contraintes conomiques les conflits du th tre p riph riques sont subordonn s ceux du centre 2 Ce syst me bipolaire est clairement hi rarchis au sommet les deux superpuissances l chelon interm diaire les al li s la base le Tiers Monde 2 Pendant cette p riode les tats Unis et l URSS se pr sentent non seulement comme des superpuis sances militaires mais aussi comme des acteurs capables d apporter une r ponse globale et coh rente l nigme du monde La structu re du syst me bipolaire repose ainsi sur une relative coh rence entre une capacit de la part des principaux acteurs g n rer de la puissan 289 P Moreau Defarges pr cise en effet que dans l entre 2 guerres l ordr
219. rnard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 185 Braillard P Th ories des relations internationales Paris Presses Universitaires de France 1977 Charvin R Marouani A Les relations internationales des tats socialistes Paris Th mis Presses Universitaires de France 1981 Chesnais F La mondialisation du capital Paris Syros 2 me di tion augment e 1997 Colliard C A Institutions des relations internationales Paris Dal loz 9 me ditions 1990 1 re dition 1960 Dollfus O Le monde est un chaos qui se d chiffre Affiches de la g ographie La g ographie situer valuer mod liser Grands colloques de prospective Minist re de la Recherche et de la Techno logie Novembre 1990 Dollfus O L Espace Monde Paris Economica 1994 Dollfus O La nouvelle carte du monde Paris Presses Universi taires de France 1995 Dubet F Sociologie de l exp rience Paris Seuil 1994 Durand M F Levy J Retaill D Le monde espaces et syst mes Paris Presses de la FNSP Dalloz 1992 Duroselle J B Tout empire p rira th orie des relations interna tionales Armand Colin 1992 1 re dition 1981 Dusclaud M et Sionneau B Th ories Am ricaines des Relations Internationales Aux origines des controverses et des paradigmes fondateurs Revue d Histoire Diplomatique n 4 2012 pp 373 413 Gonidec P F Charvin R Relations Internatio
220. rompre avec les mod les de types lin aires et construits la guerre froide fond s sur la causalit directe et pr visible 148 146 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 28 29 147 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 30 148 Z La di Sens et puissance dans le syst me international op cit p 30 31 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 98 L auteur justifie un choix qui l entra ne loin des pratiques habituel les de la typologie et de la classification l aide de trois hypoth ses 149 La l re hypoth se repose sur l id e suivante la complexit du monde actuel ne se r duit pas une nouvelle nigme dont on peut d chiffrer le sens cach au prix d un effort intellectuel soutenu Tout ce que nous observons aujourd hui des r alit s qui flottent des processus qui se contredisent des agencements qui se chevauchent ne repr sente pas une r alit provisoire qui finira par se stabiliser ou se clarifier On peut imaginer une transition tr s longue dont le sens ne pourra tre fig de sit t La 2 me hypoth se compl te la premi re en pr cisant un l ment les dynamiques internationales que l on voit se juxtapo ser coexister S interp n trer et s entrechoquer ne pr figurent pas n cessairement une recomposition des enjeux en termes classiques
221. runt des g o graphes allemands traduit la fluidit des transhumances et des migrations mais aussi dans un tout autre contexte les espaces flous intra urbains b champ de forces dans ce monde le Pays est la forme ac complie de la territorialit L Etat proc de une occupation en surface jusqu des limites clairement tablies Les r seaux caract risent le monde d organisation de l espace dans les deux derniers mod les Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 66 Les r seaux ils peuvent tre plus ou moins vastes plus ou moins denses plus ou moins hi rarchis s c r seau hi rarchis comme pour les territoires les limites des r seaux peuvent tre franches telles les relations inter villes les aires de diffusion des entreprises audiovisuelles d o le terme de network d soci t ou au contraire les limites des r seaux peuvent en tretenir avec l ext rieur un rapport ind termin comme c est le cas pour les r seaux de relations individuelles ou dans un tout autre contexte pour la mamlaka musulmane c est le rhizome 4 Les types de construction soci tale les unit s de base des diff rents mod les poss dent un principe structurant adapt aux rela tions avec l ext rieur a ensemble de mondes Communautaire b champ de forces Imp rial c r seau hi rarchis Marchand d soci t Syst mique 5 Produ
222. s L Espace Monde Economica 1994 p 29 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 49 souvent a territorial c est dans ce champ qu op rent les gran des id ologies les religions les cultures C est aussi l espace des firmes mondiales des op rateurs financiers ou encore des monnaies non r gul es officiellement les eurodollars en sont un exemple Le transnational c est aussi le clandestin les contrebandes et trafics illicites comme ceux des drogues ou de la prostitution Ce champ a ses n uds se r seaux ses syst mes d information souvent r serv s aux seuls initi s et cach s aux autres La plupart des grandes r gulations de l international sont sans prise sur ses flux et sur les d s quilibres qu il peut provo quer sources potentielles de risque pays L int r t du raisonnement de Dollfus pour l analyse du risque pays et du risque de syst me est contenu dans les trois propositions qui sui vent la stabilit ou l instabilit de ce syst me monde ne sont pas li es aux seules man uvres de ses acteurs majeurs gouver nants et peuples Le pilotage de syst mes aux logiques et aux natures diff rentes leur chappe parfois pas seulement cause de mauvais choix ou de mauvaises politiques mais parce que les connexions entre syst mes peuvent provoquer des effets inattendus 76 la masse d informations qui circulent dans le monde est en ou tre trop i
223. s cf F Dulles ou R Reagan pour l URSS vue comme Empire du Mal Il faut donc insistent Badie et Smouts tenir compte du sens particulier que chaque acteur conf re aux cat gories fondamentales du jeu international Chaque culture poss de un princi pe de s lectivit conduisant les acteurs relevant de diff rentes cultu res ne pas op rer face aux enjeux les m mes classements ni donc d finir les m mes priorit s Si l on consid re galement la lecture qui a t faite de la guerre du Golfe par les parties en conflit on retrouve les m mes distorsions l Occident lui donnait d abord la signification d un conflit dont l enjeu tait de sauvegarder le droit international donc la souverainet et l int grit territoriale de l ensemble des tats membres des Nations Unies La partie irakienne et ceux qui la soute naient avaient une lecture diff rente ils n gligeaient la question des fronti res et d valorisaient le droit des tats au profit de la solidarit de Umma et du r tablissement de l quit entre fractions de l Umma Cette lecture tait en m me temps infl chie par la propen sion des acteurs irakiens jouer simultan ment des r f rences au droit international 1 Le d calage entre les deux discours ne doit pas tre tenu pour un simple artifice Il est galement un moyen de convaincre et de mobiliser et plus encore de satisfaire des demandes de sens mergeant autant au sein des ma
224. s Autrement 1997 p 26 27 313 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 38 39 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 171 Le ph nom ne traverse les fronti res et se traduit de la fa on sui vante de Lagos Karachi en passant par Mexico Delhi New York ou Los Angeles il existe une forte int gration mondiale au niveau des lites dirigeantes qui partagent des modes de consommation et de vie un bagage intellectuel et technique communs mais ne communiquent plus avec des voisins d une classe sociale diff rente 314 Ces voisins ce sont les ch meurs de longue dur e les travailleurs pr caires ou les populations en marge du syst me de production mondial On voit ainsi appara tre au c ur des centres de commandement de la mondia lisation m gapoles m galopoles des zones d exclusion et de vio lence nouveaux ghettos repr sentatifs des fractures nationales Dans ces quartiers d laiss s par des gouvernements qui h sitent de plus en plus investir de mani re co teuse pour un long terme dont ils ne connaftront pas l ch ance les services municipaux comme ceux de l tat finissent par dispara tre l urbanit y est absente et des pans de ville finissent par tomber dans une informalit souvent violente Dans cet univers rurbain d termin par la mondialisation se juxtaposent ainsi des lieux et des activit s ins r es dans la mondialisa tion
225. s P Les relations internationales dans le monde d aujourd hui Paris Editions STH 4 me dition 1992 1 re dition 1981 Morgenthau H J Politics among Nations The Struggle for Power and Peace 4th ed New York A Knopf 1957 1 edition 1948 Renouvin P Duroselle J B Introduction l histoire des relations internationales Paris Armand Colin 4 me dition 1991 Retaill D L imp ratif territorial in Badie B et Smouts M C L International sans territoire Cultures et Conflits n 21 22 Prin temps Et 1996 p 21 40 Reuter P Combacau J Institutions et relations internationales Paris Th mis Presses Universitaires de France 4 me dition 1988 1 re dition 1980 Rosenau J N Turbulence in world politics a theory of change and continuity Princeton University Press 1990 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 187 Sionneau B La Construction du Conservatisme Moderne aux tats Unis Paris coll Pouvoirs Compar s L Harmattan 2012 LIEN Sionneau B Une Th orie du Risque Pays 1 re Partie G o co nomie n 18 t 2001 pp 145 176 et Une Th orie du Risque Pays me Partie G o conomie n 19 automne 2001 pp 159 19 Sionneau B Risque Pays et Prospective Internationale Th orie et application la R publique Socialiste du Vi t Nam Th se de Doc torat du Conservatoire National des Arts et M tiers CNAM
226. s comme l gitimes 189 186 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 12 187 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 13 188 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 13 189 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 13 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 113 Le principe de souverainet a une double transposition internatio nale il rige en postulat que le pouvoir ultime r side dans l entit tatique nationale celle ci dispose du monopole de la violence physique l gitime sur son propre territoire 10 Le principe de s curit a une cons quence l Etat agira de mani re l gitime sur la sc ne internationale en vue de maximiser sa s curit envisag e comme la marque premi re de l int r t national Or tous ces l ments composant le mod le tats principes de ter ritorialit souverainet et s curit ne sont pas n cessairement univer salisables Ils renvoient une histoire politique sociale et culturelle qui n a rien d universel et se heurtent des diff rences culturelles 191 La construction d un tat suppose une diff renciation minimale avec la soci t civile la constitution d un march et de solidarit s associa tives qu on ne retrouve pas dans toutes les trajectoires du d veloppe ment 192 En Afrique en Asie et m me en Am rique Latine cette aventure ne s
227. s internationales pour les managers 2014 42 Pour M Merle les avantages de l analyse syst mique sont multi plest elle r cuse non seulement les hypoth ses d terministes qui r sultent de l isolement d un facteur ou de l agr gation arbitraire de tel ou tel d entre eux Mais elle r fute galement les hypoth ses vo lontaristes fond es sur la position dominante conf r e un acteur parmi d autres et sur l attribution cet acteur d une autonomie de la volont et d une capacit d cisionnelle illimit e En outre si la d marche privil gie au moins dans un premier temps la dimension syn chronique elle n exclut pourtant pas comme le pr cise M Merle la comparaison dans le temps entre divers stades d volution du syst me analyse diachronique Elle n exclut pas non plus la pr vision dans la mesure o elle permet d valuer partir du constat de dysfonction nement la probabilit des ruptures risques pays ou syst mes et l mergence de combinaisons nouvelles entre les acteurs en pr sen ce 65 Tel est l objet des sc narios construits comme des hypoth ses probabilistes qui se substituent selon M Merle assez avantageu sement aux d terminismes inh rents d autres probl matiques Dernier point que note M Merle et qui m rite d tre mentionn l analyse syst mique crit ce dernier est fr quemment critiqu e Certains soutiennent qu elle est une prob
228. s la soci t monde la distance est par d fini tion nulle puisque tous les points de la terre appartiennent une m me soci t Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 65 2 change inter soci tal l mentaire dans chacun des mo d les les types dominants de relations entre soci t s sont les sui vants a ensemble de mondes s paration b champ de forces domination c r seau hi rarchis transaction d soci t communication 3 Espace intra soci tal type l opposition entre territoire et r seau constitue nous disent les g ographes le couple permettant d identifier le mode d organisation des espaces int rieurs dans cha cun des mod les La territorialit elle est typique du mode agricole d occupation des sols avec une pr sence permanente sur toute la surface et une par tition entre les exploitations Il existe une similarit entre espace agri cole et espace tatique L tat proc de lui aussi une occupation en surface jusqu des limites clairement tablies Cette similarit pr sente dans la proximit des termes territoire et terroir exprime l alliance sur une longue p riode historique entre paysans et princes les uns et les autres produisent et consomment du territoire de mani re compl mentaire La territorialit est centrale dans les deux premiers mod les a ensemble de mondes l Horizont mot emp
229. s ou moins fort de l autoreproduction de chaque formation sociale les formations sociales dominantes elles disposent de la plus grande autonomie dans leurs dynamiques id ologique politi que sociale conomique etc de reproduction Mais la force de ces dynamiques d pendra n anmoins fondamentalement du degr de coh rence propre de ces formations sociales dominan tes les formations sociales d pendantes elles subissent les in fluences venues d ailleurs dans tous les domaines id ologique politique social conomique etc Mais elles y sont plus ou moins perm ables et y r sistent plus ou moins selon leur degr propre de coh rence 246 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 81 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 139 La dynamique du SNMH n est donc pas pour M Beaud monoli thique Elle est multiple diversifi e et souvent clat e et contradictoi re 247 le fait que la logique capitaliste pr domine la fois dans de nombreuses formations sociales et l chelle mondiale ne si gnifie pas loin de l que les autres logiques conomiques aient disparu Inversement le fait que d autres logiques conomiques et sociales fonctionnent de par le monde ne signifie pas qu elles fonctionnent d une mani re autonome elles sont plus ou moins sous l influence du capitalisme
230. s pour les managers 2014 70 Relations internationales pour les managers L apport fran ais des ann es 1990 Chapitre 3 Trois lectures internationalistes du monde de l apr s guerre froide Retour la table des mati res Au d but des ann es 1990 plusieurs internationalistes se sont efforc s de d crire et d interpr ter l ordre international de l apr s guerre froide P Moreau Defarges a tout d abord fait uvre de p dagogie dans deux chapitres de l un de ses ouvrages il a pass en revue de fa on syst matique les origines de la mondialisation technico conomique ainsi que ses cons quences pour les tats en termes d int gration mais aussi de fragmentation exclusion et de perturbations de leurs fonctions majeures s curit l gislation solidarit Z La di quant lui a choisi d organiser sa probl matique de re cherche autour de la relation entre sens et puissance et aboutit au constat suivant l h g monie de la logique de march la d l giti mation des mots susceptibles de constituer des r f rences pour l action collective la mont e en puissance pour les acteurs tats en treprises individus de l instantan it et de l urgence qui rendent ca duques toute id e de projet tous ces l ments sont autant Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 71 d obstacles une r gulation des proces
231. s premi res ne se traduit pas n cessairement par une reprise de l investissement Elle peut simple ment en accentuer les traits actuels propension aux acquisi tions fusions priorit aux investissements de restructuration et de ra tionalisation forte s lectivit dans la localisation et le choix des sites effet d attraction pour les investissements financiers qui offrent des rendements sup rieurs et sauf accident plus faciles que l investissement dans la production Le r sultat net crit F Chesnais est un investissement au dynamisme moyen ou faible hautement s lectif sur le plan spatial dont il appara t peu r aliste d attendre qu il joue un r le de locomotive d une reprise mondiale soutenue 283 Face ce r sultat les tats estime Chesnais se trouvent d munis Deux m canismes sont l uvre qui se nourrissent cumulativement pour produire cette situation le premier a pour origine la diminution de l assiette de l imp t direct et indirect du fait du ch mage d abord et de la stagnation de la consommation ensuite S y ajoute la tendance plus marqu e dans certains pays que d autres l all gement de l imp t sur le capital et sur les revenus r sultant des placements finan ciers du fait de l vasion massive permise par la lib ralisation et la mondialisation financi re le second m canisme r sulte de l action des taux d int r t positifs dans le sens de l alourdisseme
232. s ques tions l tude de ces relations comporte t elle un centre propre d int r t Vise t elle des ph nom nes collectifs des conduites hu maines dont la sp cificit soit reconnaissable Ce sens sp cifique des Relations Internationales pr te t 1l une laboration th orique L auteur y r pond de la fa on suivante les Relations Internationa les sont les relations entre des unit s politiques qui sont les tats 33 Ces relations s expriment dans et par des conduites sp cifiques cel les du diplomate et du soldat qui agissent en tant que repr sentants des collectivit s auxquelles ils appartiennent Si la science des Rela tions Internationales ne peut m conna tre les liens multiples entre ce qui se passe sur la sc ne diplomatique et ce qui se passe sur les sc nes nationales il subsiste tout de m me une diff rence essentielle entre politique int rieure et politique trang re la premi re r serve le mo nopole de la violence aux d tenteurs de l autorit l gitime et la se conde accepte la pluralit des centres de forces arm es Dans ce contexte la conduite du diplomate strat ge est domin e par l alternative paix risque de guerre chaque unit politique revendi quant le droit de se faire justice elle m me et d tre seule ma tresse de la d cision de combattre ou de ne pas combattre C est donc cette no tion de l gitimit et de l galit du recours la force arm e de la part des
233. se La di rappelle tout d abord les prin cipaux l ments qui ont organis le syst me international entre 1945 et 1980 Trois grands principes r gissaient le syst me bipolaire et vertical issu de l apr s Hiroshima jusqu la chute du mur de Berlin 138 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Paris Dunod 1993 p 102 139 Z La di Sens et puissance dans le syst me international in Z La di sous la direction de L ordre mondial rel ch Paris Presses de la Fonda tion Nationale des Sciences Politiques 2 me dition 1993 p 13 44 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 94 la dissuasion nucl aire comme instrument ultime de la r gula tion entre l Est et l Ouest le nucl aire et la culture commune de la dissuasion prot geaient le syst me international contre les exc s de la guerre conventionnelle la pr valence du facteur politico strat gique sur les contraintes politico conomiques la solidarit politique contenait les diff rends conomiques la subordination des conflits du th tre p riph rique ceux du centre le th tre central commandait les conflits p riph riques Ces principes hi rarchiques taient nous dit La di sous tendus par une relative coh rence entre l id ologique l conomique et le politi que D s le d but les t
234. se de travail laquelle s arr te alors notre auteur une hypoth se qu il lui a fallu une vingtaine d ann es pour exprimer selon ses pr cisions est qu il existe dans le monde trois r alit s qui ont cette capacit de participer activement leur propre reproduction la plan te terre l humanit le capitalisme Auto organisation et autoreproduction ont t cruciales pour leur vo lution La reproduction de la Terre avant que n y apparaisse le vi vant la reproduction de la Terre tait essentiellement physico chimique L apparition du vivant son d veloppement se sont inscrits dans ce milieu l eau et le rayonnement solaire les sols et les airs La protection assur e par la couche d ozone contre les rayons ultraviolets et l effet de serre naturel qui est l origine des climats et temp ratures ont galement jou un r le majeur 230 En se d veloppant le vivant est devenu un acteur de la reproduction de son milieu comme en t moignent les cy cles de l eau du carbone et de l azote Des biotopes les mieux circonscrits la globalit plan taire d innombrables interd pendances lient les processus physiques chimiques et biologi ques dans des mouvements d auto co organisation qui produi sent de la coh rence et de l autonomie Ainsi d sormais crit M Beaud le vivant issu de la Terre marque profond ment la reproduction de la plan te et en est une dimension omnipr sen t
235. spensables l exercice d une strat gie d influence durable dessiner un projet politique mobilisateur de soutien 15 Cette probl matique de la puissance reste pertinente dans bien des cas Dans le cas du jeu r gional turc on assisterait ainsi un mod le tabli de mont e en puissance o r ussite conomique et d sint gration bi polaire agiraient de fa on cumulative comme des r ducteurs d inhibitions politiques aupr s d acteurs tardivement mancip s Il n est pas tabli d sormais que ce chemin balis de la puissance consti tue la modalit la plus courante et la plus pertinente d affirmation r gionale Du Nig ria l Inde en passant par le Br sil l Iran la Chine on voit s esquisser crit La di une structuration post moderne de l h g monie fond e sur des d sarticulations plut t que sur des proces sus coh rents s exprimant au travers d un pouvoir de nuisance plut t que de redistribution une structuration lubrifi e par des acteurs so ciaux infra tatiques autonomes plut t que par des chancelleries por t e par des strat gies partielles plut t que par un dessein global 3 Le dernier axe de r flexion d gag par Z La di porte sur l ambivalence fondamentale du rel chement du syst me interna tional et la place qu occupe le Temps Mondial dans ce proces sus Comme le pr cise l auteur le rel chement de l ordre mondial ne signifie pas qu il so
236. sses que parmi les lites frus tr es par la domination du mod le culturel occidental C est ainsi que d une mani re g n rale la nature hybride de tous ces syst mes politiques faits en m me temps d importation du mod le tatique dominant et de r f rences un syst me socio politique endo g ne aboutit le plus souvent un v ritable processus de d double ment dans lequel coexistent des appareils diplomatiques officiels parfaitement adaptables aux circuits institutionnels trangers et des 197 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 27 198 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 27 28 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 116 structures de d cision para tatiques qui chappent plus ou moins la compr hension des partenaires occidentaux et qui ne s int grent pas dans les circuits internationaux institutionnalis s 19 On peut prendre comme exemple celui des tats terroristes d sign s comme tels par des praticiens occidentaux Syrie Iran Lybie etc et qui recouvre plusieurs r alit s cette simplification sugg re d abord l extr me vari t des usa ges internationaux de la violence par ces syst mes politiques c t d un emploi l gitime et conforme au droit international des tats figurent des manipulations qui ne sont pas internationa lement codifi es et qui r cusent notamment les disti
237. ssure de moins en moins la fonction s curitaire que lui conf rait sa l gitimit et ne r pond que tr s partiellement aux de mandes de r gulation sociale et de progr s conomique qui lui sont adress es par les populations Pourtant cette structure n est pour l instant pas remplac e par aucune autre forme d organisation politi que durable et identifiable 2 les OIG restent des instruments inter gouvernementaux sans v ritable autonomie les amorces de solidarit r gionale que l on voit se dessiner ici et l sont encore en gestation les ONG p sent d un poids nouveau mais sont loin d tre affranchies de toute d pendance l gard des financements publics La sc ne in ternationale est aujourd hui organis e autour d une poign e d tats industrialis s et d op rateurs conomiques ommipr sents Ils se concertent de fa on permanente discutent en vase clos proposent leurs solutions au reste du monde mais semblent incapable d anticiper sur rien 2 La cl des d s quilibres internationaux crises politiques ou financi res locales r gionales ou internationales se trouve dans le comportement de ces acteurs la fois li s et antagonistes partenaires et rivaux qui g rent les crises au jour le jour apr s qu elles ont clat 292 Z La di Sens et puissance dans l apr s guerre froide op cit p 15 16 293 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 237 294 B Bad
238. stance par rapport aux projets grandioses de refonte de l ordre mondial sous la houlette des Nations Unies 150 Deux raisons motivent ce choix ces projets rel vent de ce que l auteur appelle une strat gie d architecte qui ne correspond plus la r alit du monde ac tuel en outre cette gestion mondialis e semble trop vaste pour s enraciner durablement dans la conscience individuelle des gens 179 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 248 180 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 264 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 110 Notre auteur propose alors de privil gier la r gionalisation surtout en Europe comme unit de sens pour g rer cette m diation entre l universel et le particulier entre le besoin de changement acc l r et celui de s curit Z La di voit n anmoins trois obstacles qui peuvent contrecarrer ce projet tout d abord l h g monie conomique sociale et culturelle de la logique de march et la d valorisation sans pr c dent de tou tes les logiques qui s efforceraient d chapper son emprise ensuite la mont e en puissance de l urgence en tant que cat go rie centrale du politique enfin la d l gitimation sans pr c dent des mots suscepti bles de constituer des points de d part symboliques l action collective 182 Ces trois enjeux sont profond me
239. sum en mettant Etat au centre de la r flexion sur l international les auteurs r alistes vont marquer de fa on d cisive la disci pline des relations internationales aux Etats Unis Un seul paradigme est ca pable partir des ann es 1960 de concurrencer s rieusement cette interpr tation c est le paradigme pluraliste des relations internationales Les chercheurs dont les travaux peuvent tre regroup s sous ce libell estiment que les relations internationales ne correspondent pas au mod le conflictuel et inter tatique du paradigme r aliste Ils font remarquer que d autres forces supranationales transnationales ou sub nationales s imposent sur la sc ne internationale et tendent limiter la marge de man uvre des Etats en pesant directement sur leurs politiques publiques Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 24 ses risques induits Ce dernier facteur a guid un autre choix celui d accorder plus de place l expos de la probl matique de M Merle qu celle de R Aron un choix que d autres chercheurs conteste ront dans la mesure o elle a aliment notre r flexion th orique et m thodologique sur l appr hension de la dynamique mondiale et du risque pays 2 Apr s avoir expos les probl matiques de ces deux fondateurs de la discipline des relations internationales en France et fait ressortir leurs pr occupations par rapport aux risques internat
240. sus sociaux situations opi nions enjeux mondialis s Cette section se refermera en voquant l analyse faite par B Badie et M C Smouts du syst me international Attribuant l instabilit qui touche ce dernier la crise de l tat nation bouscul dans ses attributs territorialit souverainet s curit par l irruption des soci t s les deux auteurs ont vu dans la coexistence des souverainet s limi t es monde des tats et des acteurs hors tats monde multi centr individus entreprises ONG etc un paradigme utile pour comprendre les tensions internationales actuelles et valuer les possi bilit s de construire un ordre les int grant 3 1 P Moreau Defarges origines et d s quilibres de la mondialisation Retour la table des mati res C est au d but des ann es 1990 que P Moreau Defarges praticien pourvu d une solide exp rience au Minist re des Affaires Etrang res et Charg de Mission aupr s du directeur de l IFRI a consacr un ou vrage la Mondialisation Avant d en exposer certains l ments nous dirons quelques mots sur ses contributions ant rieures L auteur n est l poque pas un nouveau venu dans la discipline des Relations Internationales Ce n est pas un th oricien non plus In terpr tant sa t che comme un travail de d chiffrage de cette lutte sans fin pour la s curit et la puissance 1 que sont les relations in terna
241. t reporter vers eux des difficult s de conjoncture conomi que Cette asym trie dans la capacit de certains tats d influencer la conduite des autres dans le domaine conomique n est pas propre la phase actuelle Dans le pass l extension du capitalisme comme sys t me mondial a comport la projection asym trique de r gles institu tions et normes de politique conomique dict es par les pays les plus puissants G B France au 19 me si cle Toutefois cette r f rence ne doit pas r duire la port e du r le jou actuellement par les tats Unis 275 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 35 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 155 En cette fin de 20 me si cle les tats Unis ont accentu leur poids non seulement en raison de l effondrement de l URSS et de leur position militaire in gal e mais galement du fait de leur position sur le plan du capital fi nancier qui est bien sup rieure celle qu ils gardent sur le plan industriel Les performances am ricaines en termes de croissance ou d emploi sont souvent voqu es Mais rares sont ceux nous dit Chesnais qui pensent les rapporter au caract re hi rarchis de l conomie mondia le et aux positions exorbitantes que les tats Unis d tiennent dans le domaine mon taire et financier 276 Si l on prend l am lioration de leur d ficit ext rieur celle ci tient au fait
242. t d gag e l acc l ration d une volution en ce sens redevable l ubiquit des m dias et la convergence des modes de vie la construction progressive d une sc ne politique mondiale avec ses partis le Pape ou Amnesty International ses institutions gouvernemen tales ONU le G7 le FMI et quand les cinq sont d accord Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 63 l embryon d un monopole de la violence l gitime Malgr ces avanc es nos trois auteurs pr cisent qu il y a encore quand m me beaucoup de bricolage et d h sitation L essentiel reste cependant pour eux que l usine produire de la l gitimit poli tique mondiale tourne la fin de la guerre froide rend possible des affrontements thiquement plus clairs moins asservis des vis es g opolitiques qui certes n ont pas disparu mais brouil lent moins facilement les d bats portant sur le destin de la pla n te et les valeurs de la vie en soci t Cinq crit res pour valuer les caract ristiques de chaque mod le et leurs points de friction Retour la table des mati res Nos auteurs s emploient ensuite pr senter dans un sch ma et l aide de cinq crit res un certain nombre de caract ristiques propres chacun des mod les Les crit res retenus sont les suivants 1 les valeurs de la distance s parant les soci t s 2 les types dominants de relations entre les soci
243. t et la victoire sur le nazisme en Europe Mais c est par le biais de la lib ralisation et de la d r glementation finan ci re et en raison de la place unique de Wall Street que le gouverne ment am ricain suivi par les Britanniques projette les effets de la r volution conservatrice sur le reste du monde et cr e les bases d un r gime d accumulation dominante financi re En l espace de quelques mois en raison des besoins immenses de financement du gouvernement Reagan et en particulier le tr s co teux programme de guerre des toiles et avec l aide d une r va luation brutale du dollar doublement du taux de change les taux d int r t r els long terme atteignent le niveau tr s lev de 15 et inaugurent une nouvelle re de domination d un capital financier 295 Cf Bernard Sionneau La construction du conservatisme moderne aux tats Unis op d j cit Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 166 caract re rentier 2 La relance de l conomie d armement ce que Z La di appelle le keyn sianisme militaire et le financement du pro gramme de guerre des Etoiles aux tats Unis se font ainsi par l accroissement de la dette f d rale et cela malgr le discours reaga nien sur l orthodoxie mon taire et budg taire 297 En l espace de quel ques ann es les gouvernements am ricains et britanniques cr ent donc les fondements de
244. t la comparai son et la confrontation des exp riences dans le temps comme dans l espace chercher la validation de ses r sultats sous d autres cieux et d autres climats C est ce prix selon lui que l effort de synth se de vrait au moins permettre de rep rer les constantes et les variables et de discerner les signes des volutions en cours 67 Ibid p 90 68 Ibid p 525 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 44 La d marche pr suppose l adh sion un axiome nonc par Pas cal Je tiens pour impossible de comprendre les parties sans com prendre le tout mais je tiens aussi pour impossible de comprendre le tout sans comprendre les parties Le fondement du deuxi me postu lat est donc l existence d un tout Il repose poursuit notre auteur sur l observation des faits qui r v le un conditionnement universel le progr s technique a permis l av nement d un march conomique et financier mondial la cr ation d un champ informatique unique per met l information de circuler imm diatement d un point l autre du globe les progr s de la balistique permettent des missiles d atteindre des objectifs d un point l autre du globe de fa on tr s rapide etc Le poids de ce conditionnement universel modifie les r gles classiques du jeu international il augmente le nombre et la vari t des acteurs concern s par la comp tition
245. t souveraine du syst me international ce dernier est comme frapp d anomie d ficit de r gles Livr l effet corrosif de la d multiplica tion des acteurs il perd de plus en plus sa capacit de pr server l ordre de g rer les rapports de puissance et d imprimer une mod le normatif acceptable par tous Une d finition rigoureuse de l tat l tat suppose deux l ments 187 une diff renciation du public et du priv une sortie du politi que de la soci t civile en m me temps qu il implique centralisation et institutionnali sation de l espace politique En tant qu Etat nation il est territorialis pour entretenir un senti ment d appartenance commune et solidaire de citoyens conscients de constituer une seule et m me entit De fait nous rappellent Badie et Smouts la construction de l tat pr c de l invention de l ordre international moderne Ce faisant les crises qui affectent le syst me international dans sa configuration et ses capacit s rel vent avant tout des checs du mod le tatique 188 Les principaux attributs de la logique tatique se retrouvent en ef fet comme composantes du jeu international contemporain territoria lit souverainet s curit La g n ralisation d un ordre territorial homog ne conduit l universalisation du mod le national un d coupage de l espace en territoires finis institutionnalis s et pr sent
246. tal op cit p 103 306 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 54 55 307 F Chesnais La mondialisation du capital op cit p 49 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 169 Les risques pays Retour la table des mati res La mondialisation impuls e par la lib ralisation des changes l interconnexion croissante des march s et des technologies cr e les conditions de l exclusion 308 elle rejette la p riph rie tous ceux qui n ont pas la capacit de s ins rer dans les r seaux internationaux et de peser sur leur orientation tats marginalis s sur la sc ne mondiale et popu lations marginalis es dans le monde en d veloppement et dans le monde d velopp elle r v le un ordre international reposant sur une division bi partite entre deux mondes un monde utile et un monde inuti le 309 Le risque de d connexion certains pays ou certaine r gions l int rieur de grands pays n ont plus d int r t ni strat gique fin de la guerre froide ni conomique pour les pays et les grands investis seurs de l oligopole mondial Ils font ainsi l objet d une d con nexion forc e du syst me des changes 310 Ce sont des zones de grande pauvret o les guerres autant que les maladies sont indissociables du tr s fort recul de l IDE et des trans ferts de technologie Dans ces pays ou ces r gions Lib ria Afg
247. tat ne para t dispos jouer au Timon le leader capable de nous guider vers un nouveau Telos la finalit C est ce qui explique d ailleurs le peu de valeur de la th se unipolaire Car la fin de la guerre froide a sonn le glas des superpuissances Nous nous trouvons aujourd hui priv s de leader et de finalit Il n y a plus de centralit occidentale m me si la modernit occidentale n a jamais t aussi pr sente Il n y a plus galement de finalit l action collecti ve 165 Pour la stabilit du syst me international cette double absence ni centralit ni finalit constitue un redoutable d fi Les tats gardiens traditionnels du sens depuis deux si cles accusent une perte d autorit sous les coups de la mondialisation Mais ils ne sont pas les seuls vivre la fin du sens collectif Les syndicats les Eglises les associa tions internationales et m me les entreprises multinationales se trou vent confront es la fragmentation des int r ts des passions et des repr sentations En fait le socle commun toutes ces pertes de sens reste celui de la mondialisation Toutefois parce qu elle n a aucune vertu prescriptive et encore moins pr dictive en dehors de l efficience marchande la mondialisation se pr te tous les d voie ments sans qu aucun acteur puisse en d noncer efficacement l usage 163 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 16 164 Z La di Un mo
248. tats mod le 2 Elle s y adapte et en tire parti car la diff renciation hi rarchique fonctionne dans ce syst me comme une compl mentarit qui renforce sa stabilit Dans ce mod le on se trouve donc loin d une logique de la puissance territorialis e comme dans le cas des tats Il s agit plut t d un r seau fait de points galement accessibles par les transports et les communications modernes o l enjeu est non pas d occuper des aires mais d activer des points et des lignes ou d en cr er de nouveaux La d territorialisation est une notion essentielle pour comprendre ce syst me Le monde comme soci t c est au fond crivent Durand L vy et Retaill la combinaison r ussie l chelle mondiale des trois autres mod les l identit la coh sion et l change Selon les trois g ographes une approche froide de la mondialit contemporaine leur permet d affirmer la pertinence au moins partielle de ce mod le Il existe en effet des probl mes mon diaux radiations nucl aires missions de CFC et de CO2 Sida qui ne respectent pas les fronti res La question reste de savoir si probl me mondial il y a traitement mondial Pour nos au teurs dans certains domaines au moins la r ponse tend tre positive Leur observation se fonde sur plusieurs l ments l observation de crises Indochine Alg rie Vi t Nam au cours desquelles une opinion publique internationale s es
249. te pollution Elle appartient ces m canismes de cr ation de march s qui facilitent la mobilit des choses des dettes des patrimoines et les int grent dans les cir cuits de l change mondial Cette r volution des finances entra ne la multiplication de nou veaux instruments Ce sont partir des ann es 1970 l extension la syst matisation des march s d riv s de deux 115 Nous avons pris la libert d apporter un certain nombre de pr cisions sur les march s d riv s et leurs contrats dans ce paragraphe Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 79 types organis s et de gr gr et des contrats qui leur sont associ s futures forwards options swaps Ils permettent de multiples op rateurs qui ont une aversion naturelle au ris que de se prot ger contre la variation des cours risque de prix de multiples actifs jus d orange concentr actions pomme de terre taux d int r t etc et de sp culer sur ces variations L innovation financi re est port e facilit e par la technique l informatique joue ici un r le majeur C est en 1986 que la Ci ty de Londres en m me temps qu elle d clenche son Big Bang Financier 16 r alise galement sa r volution technique D sormais les transactions ne se font plus de personne personne mais d ordinateur ordinateur gr ce des crans fonctionnant en continu et reli s t
250. tements et de convergence dans les aspirations a permis d esquisser des cadres d analyse Mais le monde a chang et la discipline des relations internationales doit en tenir compte Bouscul e par l irruption de nouvelles probl matiques elle se trouve aujourd hui oblig e de repenser ses concepts les plus anciens historiquement puissance syst me conflits s curit car ils sont li s une repr sentation devenue insuffisante des rapports inter nationaux Dans cet effort Badie et Smouts estiment que la tentative faite par J Rosenau est la plus aboutie de ces derni res ann es 210 La dialectique de l int gration exclusion et l mergence des biens communs figurent parmi les derniers th mes que nos deux auteurs retiennent pour illustrer les ruptures et recompositions l uvre sur la sc ne internationale 209 Cf M Dusclaud et B Sionneau Th ories Am ricaines des Relations In ternationales Aux origines des controverses et des paradigmes fondateurs Revue d Histoire Diplomatique n 4 2012 pp 373 413 210 J N Rosenau Turbulence in world politics a theory of change and conti nuity Princeton University Press 1990 Pour une pr sentation des th ses de Rosenau cf supra M Dusclaud et B Sionneau op cit pp 405 411 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 120 Dialectique de l int gration exclusion Retour la table des mati res Pour rep
251. ternationales pour les managers 2014 56 leurs villes villages et champs pour entamer de longues mar ches ponctu es de souffrances de toutes sortes Leurs p riples s ach vent souvent dans des camps install s proximit des fronti res par des organisations internationales et elles devien nent alors des populations d plac es Les fronti res ajoute Dollfus jouent souvent un r le important dans ces situations chaotiques Elles restent plus ou moins bien contr l es par les pays voisins qui essaient d viter les d bordements des trou bles sur leurs territoires Mais elles sont aussi les passoires au travers desquelles transitent armes et renforts des bandes en conflit C est l existence des fronti res entourant ces territoires de violence Afghanistan Soudan Somalie etc qui en font des chaos born s Ces cas ajoute O Dollfus ne sont jamais li s une seule cause mais l enchev trement d interventions et de conflits divers an ciens pions de la Guerre Froide avec des changements de joueurs comme en Ethiopie qui de pion am ricain devient un pion sovi tique parfois l intervention d alli s de certains blocs comme Cuba dans les conflits angolais ou encore de mouvements religieux de grande am pleur comme les appuis des pays arabes au Soudan dans son conflit avec les populations christianis es du Sud 9 Mais interviennent aussi les trafiquants de drogue Car ces lieux
252. ti vit s criminelles les d cisions telles que celles de se marier avoir des enfants mettre fin au mariage par un divorce aussi bien que le parta ge des t ches l int rieur d un m nage peuvent s analyser simple ment comme r sultant de la comparaison rationnelle des co ts et b n fices L id e sous jacente est donc que toute dimension de la r alit sociale peut se r duire des relations l mentaires que sait traiter la 239 M Beaud Le basculement du monde op cit p 138 140 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 134 science conomique Bel exemple ajoute Beaud de n gation de la complexit 240 Aujourd hui avec la mondialisation et les progr s de l id ologie scientifiquement justifi e du tout march on assiste ainsi s inqui te notre auteur plusieurs ph nom nes une g n ralisation du march qui p n tre toutes les dimensions des soci t s un affai blissement des 1lots base communautaire y compris la famille un recul de l tat Providence Secteur public et int r ts priv s crit M Beaud milieux politiques mafieux et criminels mondes des affaires des sports des spectacles des m dias des trafics et du crime interf rent et s interp n trent sous la houlette de l argent roi 2 Et c est dans ces ph nom nes que r sident selon Beaud les sources de d li tement du tissu social dans presque tous les pays d
253. tional C est donc pour atteindre cet objectif et compl ter par l m me la formation des futurs ou actuels managers trop souvent nourris de macro ou de micro conomie de th ories ou de techniques financi res mais sevr s de Relations Internationales que cet e book a t fait Comme le lecteur le d couvrira il fait la part belle au courant de la Sociologie des Relations Internationales port en France par l uvre de M Merle dans les ann es 1970 2 et qui n a pas pris une ride Nous l opposerons la somme th orique d un R Aron qui a moins bien vieilli et pr senterons galement les travaux de nom breux auteurs fran ais conomistes atypiques car attach s l tude des r alit s contemporaines 4 g ographes sociologues ou sp cialis 2 Merle M Sociologie des relations internationales Dalloz 4 me dition Paris 1988 1 re dition 1974 Merle M Les acteurs dans les relations in ternationales Economica Paris 1986 Merle M Forces et Enjeux des rela tions internationales Paris Economica 2 me ed 1985 Merle M L international sans territoire in Badie B et Smouts M C L International sans Territoire Cultures amp Conflits Paris L Harmattan septembre 1996 3 Aron R Paix et guerre entre les nations Paris Calmann L vy 8 me di tion 1984 1 re dition 1962 4 M Beaud et G Dostaller crivait dans le domaine de la science conomi que
254. tionales il se situe dans la mouvance r aliste L objectif qu il poursuit dans ses principaux ouvrages n est cependant pas de livrer une th orie g n rale ou partielle ni de d gager les lois gouvernant le comportement des principaux protagonistes de la sc ne internationale Il est plut t de fournir des points de rep res historiques des cl s d analyse permettant au lecteur de d chiffrer la conduite des princi paux acteurs de la sc ne internationale 103 P Moreau Defarges Les relations internationales dans le monde d aujourd hui Entre globalisation et fragmentation Paris STH 4 me di tion actualis e et augment e 1992 p 12 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 72 Cette ambition mesur e explique d ailleurs le succ s de ses publi cations les plus connues 04 T de Montbrial saluait d ailleurs ainsi dans la pr face la 3 me dition de Les relations internationales dans le monde d aujourd hui la qualit d un ouvrage qui selon lui n a toujours pas de concurrent et peut tre consid r ainsi comme une r ussite compl te Il ajoute galement que son auteur s est af firm comme l un des meilleurs g n ralistes fran ais des relations in ternationales 105 M Merle est quant lui plus r serv sur la contri bution de P Moreau Defarges la discipline Au d but des ann es 1980 il critiquait ainsi le flou de la probl
255. tionales pour les managers 2014 14 Raymond Aron et identifier les moteurs sous jacents au d veloppe ment des relations internationales en pr sentant avec clart les princi paux apports en ce domaine de la pens e fran aise voil incontesta blement le grand m rite de cet ouvrage L auteur nous invite appro fondir la connaissance de ces uvres et les enrichir par la d cou verte d autres apports th oriques ou pratiques en militant pour cette transversalit d approches et pour cette multiplicit d outils sans la quelle un manager ne ferait que creuser son propre sillon sans perce voir le tableau d ensemble dans laquelle son activit s inscrit Le manager sera interpell au fil des pages par la convergence entre les approches th oriques pr sent es et leurs illustrations dans sa vie professionnelle Comment en effet ne pas tablir de parall le par exemple entre les concepts s appliquant aux tats qui ont moins d motions que d int r ts aux thiques de conviction et de responsabi lit qui interpellent le manager au moment de prendre des d cision aux cons quences sociales et conomiques contrast es Comment ne pas mettre en vidence la similitude de la description des relations internationales d peinte par Merle avec l environnement comp titif dans lequel volue la grande majorit des managers Le syst me international est un syst me h t rog ne qui r sulte du nombre et diversit des acte
256. tourner les barri res qui leur sont oppo s es 130 Nous terminerons cette pr sentation par les pr cisions tr s utiles que P Moreau Defarges fait sur l tat nation au chapitre 4 de son ou vrage consacr aux relations entre les id ologies cultures mentalit s et la mondialisation 131 129 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 58 59 130 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res op cit p 59 131 P Moreau Defarges La Mondialisation Vers la fin des fronti res Du nod 1993 p 99 102 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 90 L tat une structure universelle cartel e entre plusieurs logiques politique conomique culturelle Retour la table des mati res Le cadre politique de la mondialisation pr cise l auteur est d abord l tat nation Il demeure le premier point d ancrage des hommes cet gard aucune structure contemporaine multinationa le organisations internationales mouvements humanitaires ne peut revendiquer ce lien d identit qui s tablit entre lui et l individu d s l instant o la naissance de ce dernier est enregistr e par l tat civil La classe sociale autrefois l entreprise ou l humanit aujourd hui sont des patries bien floues et intermittentes n apportant ni droits ni devoirs bien fix s 132 Produit d origine occidentale
257. tte situation pr cisent nos auteurs n a pas disparu Malgr le d senclavement offert par les moyens de transport et de communication ce qu on appelle aires cultu relles d finies l chelle mondiale selon des crit res reli gieux ou linguistiques mais aussi tous les particularismes communautaires qui rendent difficile de v ritables changes avec l ext rieur rentrent dans cette dimension Vivant sur le registre dominant de l identit et de la diff rence leur prise en compte permet de mieux comprendre notre rapport au monde vitant ainsi de briser les univers que l on c toie et de se briser sur eux Le monde comme champ de forces le mod le fait r f rence aux travaux des sp cialistes des relations internationales et leur concept cl de puissance M me s il mobilise les res sources du pr c dent Durand L vy et Retaill pr cisent qu il en diff re fondamentalement La tendance au regroupement d ensembles humains de plus en plus importants a t confor t e mais aussi bloqu e par la formation des tats Ces derniers sont parvenus capter une part tr s importante des ressources de la soci t et apparaissent progressivement comme une struc ture territorialement rigide qui soit incorpore les ensembles non tatiques soit s ajuste en force aux autres tats Nos auteurs appellent donc logique g opolitique l ensemble des processus qui ont pour enjeu l existence et
258. ue com merce environnement march s financiers m dias etc que les tats nations n avaient plus vocation dominer totalement d amont et aval mais sur lesquels ils cherchaient avoir prise de la mani re la plus avantageuse pour eux Dans ce syst me social de plus en plus complexe la notion d architecture mondiale pr ci sait l auteur se trouvait d valoris e Il ne s agissait plus de cons truire une sorte de M cano plan taire dont les plans auraient t pr alablement tablis avec minutie par les chancelleries mais plut t et au mieux de r guler des processus sociaux mondialis s dans lesquels intervenaient les tats les entreprises les groupes sociaux organis s et les individus 333 D autant plus ajoutait La di reprenant ici avec d autres mots un th me d velopp par Beaud Chesnais ou m me par Badie et Smouts avec les diff ren ces culturelles que le temps mondial contenu dans l association proclam e du march et de la d mocratie n abolissait pas l autonomie des temps nationaux il avait toutes les chances de ses d composer concluait l auteur s il n tait pas repris et encod localement 334 B Badie et M C Smouts voyaient comme nous l avons pr cis plus haut dans la coexistence du monde multicentr et du monde des tats un paradigme f cond pour comprendre la fluidit et les tensions de l ordre international actuel 335 S ils reprochaient
259. ue rendement tats ou entreprises vont pour les atti rer s efforcer d assurer une r mun ration de leurs investissements aussi int ressante et peu risqu e que possible Des taux de change et d int r t attractifs des dividendes lev s 304 deviennent la condition requise avec les effets suivants les d tenteurs de titres de cr ances publique ou priv es obligations de titres de propri t actions se voient attribuer par le biais de la march isation titrisation des ef fets publics de la privatisation de leurs prises de participation dans le capital des entreprises IDE investissement de portefeuille une frac tion croissante des ressources publiques et priv es pour r mun rer leurs investissements par le canal de l imp t ou des dividendes au d triment de l investissement collectif et du salariat Cette situation aboutit placer les responsables d institutions fi nanci res non bancaires en position de dicter les termes de leurs poli tiques des tats ou des entreprises corporate governance Notons toutefois que les grands groupes industriels tirent eux m mes une part croissante de leurs ressources d op rations financi res 305 r alis es 303 Deux initiatives leur ont donn acc s des syst mes financiers nationaux auparavant ferm s et compartiment s Il s agit du d cloisonnement externe lib ralisation des flux de change ouverture du march des titres publics aux op rateurs
260. uel cadre se situe la conduite des principaux ac teurs des relations internationales que sont le diplomate et le soldat une conduite qui peut prendre deux formes selon qu il y a paix ou guerre Les limites de l approche et l usure du discours Retour la table des mati res Parmi les critiques formul es l encontre du travail d Aron lui a t reproch le choix d un type id al sp cifique comme fondement de sa conceptualisation L opposition entre d un c t l ordre politique caract ristique des soci t s dites int gr es tats nations et de l autre le d sordre pour ne pas dire l anarchie du syst me des relations inte r tatiques est pour certains une simplification abusive de la r alit 37 L argument est le suivant l int rieur des soci t s int gr es il existe des dimensions conflictuelles se rapprochant de celles caract risant le milieu international de m me dans les syst mes internationaux 1l n y a pas seulement conflit et anarchie mais galement coop ration et 35 Cf H J Morgenthau Politics among Nations The Struggle for Power and Peace 4th ed New York A Knopf 1957 1 edition 1948 36 P Braillard Th ories des relations internationales Paris Presses Universi taires de France 1977 p 72 37 P Braillard op cit p 73 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 32 organisation Une autre critique adress
261. une r ponse banale cela d pend Ce faisant on peut dire que la mondialisa tion d poss de pour une bonne part l tat de son pouvoir d objectivation de la r alit sociale mondiale Il n est plus ce r duc teur d incertitudes qu il tait autrefois ce qui conduit associer crise de l tat et crise du sens Le r sultat c est que tout se passe comme si cette mondialisation acc l r e porteuse de d racinement territorial perte des rep res na tionaux et id ologique perte de la finalit nous projetait dans un es pace sans relief et sans attente 168 C est cet espace que Z La di appelle Temps Mondial la fois croisement de la mondialisation et de la fin de la guerre froide o trois dynamiques se renforcent les d constructions id ologiques 166 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 22 167 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 23 168 Z La di Un monde priv de sens Paris Fayard 1994 p 24 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 105 accentuation de la mondialisation et acc l ration des changements technologiques constat e depuis la fin de la guerre froide 16 R v lant l incapacit des tats de lire et dire l avenir pour leurs ci toyens ce Temps Mondial les enferme dans une logique de l instantan it qui rend caduque l id e m me de projet Il n y a plus de distance entr
262. urd hui tout au plus comme des arbitres qui doivent tenir la balance gale entre des demandes contradictoires et n ont le plus souvent d autre choix que celui de d cider dans quelles colonnes de la balance des comptes finan ci re mais aussi bien politique et strat gique inscrire les d ficits in M Merle Sociologie des relations internationales Dalloz 4 me dition 1988 p 511 46 M Merle Sociologie des relations internationales op cit p 119 47 Jbid p 121 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 36 blement quantifi es Sur la base de ces observations on tablit l existence de rapports entre certains l ments significatifs de l existence de ces rapports on d duit un sch ma explicatif qui peut tre ensuite appliqu des situations comparables il permet ainsi de rep rer les constantes et les variables propres chaque cas tudi 48 Parmi les mod les en circulation que l auteur passe en revue th o rie des jeux mod le de la communication mod les d cisionnels mo d le du linkage le syst me est celui qui retient son attention Se lon lui ce mod le fournit un cadre d analyse particuli rement appro pri pour l tude des relations internationales Dans les tentatives fai tes pour appliquer la th orie syst mique en sciences sociales Merle choisit de retenir l apport de David Easton pour les raisons suivan tes dans la construction
263. urs et de la multiplicit des sous syst mes qui le composent est ce l une description exclusive d un contexte g opoli tique ou bien peut elle s appliquer galement au monde de l entreprise globalis e L absence de mode de r gulation ad quat au niveau des relations internationales d nonc e par plusieurs auteurs n est il pas un constat qui s applique d autres activit s conomiques Il est int ressant d observer que pour se pr venir de d convenues une des approches propos es savoir l application d une analyse syst mique reposant sur des scenarii comme hypoth ses probabilistiques est celle l m me qu adoptent diverses industries comme cadre de r flexions et de d ci sions par exemple les mod les de pr visions de taux de changes dans l industrie financi re ou encore les sch mas d arbres d cision naires Au fil des analyses pr sent es figure galement un concept qui constitue d sormais un enjeu majeur de notre poque et dont les con tours sont pourtant encore difficiles appr hender la compr hension Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 15 et la ma trise des flux d informations Qu il soit au c ur d un gouver nement d une entreprise publique ou priv e le manager est confront l importance strat gique que rev tent les diff rents flux d informa tions qu il re oit Comme l illustre Dollfus le monde est structur se lon diff rents flu
264. us en plus multinational et mondial C est dans ces quatre dimensions qu il impulse ses puissantes dynamiques cr ation de richesses de marchandises pour les d tenteurs de pouvoir d achat et mo bilisation cette fin de puissants moyens techniques intellec tuels mat riels et financiers mais aussi norme capacit de destruction des ressources et d ignorance de la pauvret et de la mis re Avant que ne se d ploie le capitalisme l Humanit s tait repro duite sans lui Avant que n apparaissent les hommes la Terre se reproduisait ga lement sans eux Mais aujourd hui ces trois processus de reproduction de la Terre de l Humanit du Capitalisme sont profond ment interd pendants interagissant 234 par ses pr l vements et ses rejets l Humanit interf re de plus en plus avec la reproduction de la Terre mettant en danger cer tains quilibres vitaux 235 par sa dynamique transformatrice et les soubresauts de ses cri ses le Capitalisme impose de plus en plus sa logique et ses rythmes la reproduction des soci t s humaines l Humanit d stabilisant nombre d entre elles 234 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 76 235 M Beaud partir de l conomie mondiale esquisse d une analyse du syst me monde op cit p 76 Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 131
265. veloppe sa logique et ne puise qu en cas d urgence dans l arsenal explicatif du voisin Pour nos trois auteurs cependant la compl mentarit de ces visions est viden te ainsi qu en t moigne leur choix d ins rer tout au long de la d monstration des textes appartenant des auteurs issus de diff rents champs de recherche g ographie relations internationales conomie etc Aussi posent ils comme pertinents ces diff rents mod les en crivant que chaque s rie poss de sa valeur la distance culturelle des anthropologues existe selon eux et appara t dans le mod le Ensemble de Mondes la domination g opolitique des sp cialistes des relations internationales est prise en compte dans le mod le Champ de Forces enfin le concept d conomie monde est int gr dans le mod le R seau Hi rarchis Une fois ces trois mod les pos s il reste nos auteurs montrer pourquoi et comment ces trois dimensions du r el cohabitent Ils ont alors recours un quatri me mod le celui de Soci t Monde destin leur permettre d unifier leur d marche en n gatif et en positif En n gatif parce que le monde n est pas encore une soci t mais seule ment un agr gat de soci t s en positif parce que la tendance est l augmentation des interactions sociales entre les habitants de la pla n te D signer la constitution d une soci t monde comme horizon historique probable r pond don
266. x id es transactions marchandes ou financi res changes diplomatiques informations qui interf rent entre eux in d pendamment des fronti res Le d cisionnaire est ainsi confront une masse d informations tr s voire trop importante dont l analyse devient pourtant d terminante pour la qualit de la prise de d cision Un des int r ts de ce livre est de rappeler la contribution pratique de certaines des approches th oriques voqu es La confrontation avec la r alit sur le terrain de concepts de relations internatio nales comme ensemble de mondes de champs de forces et de r seaux hi rarchis s Durand Levy Retaill met en vidence nombre de points communs que le manager avis saura mettre profit dans son action quotidienne E pouser les flux ne serait ce pas la meilleure d finition propo ser pour expliquer le succ s formidable de quelques entreprises dans les r seaux sociaux en ce d but de XXI me si cle travers les enjeux qu il traite cet ouvrage invitera le lecteur manager s interroger sur la finalit de son action La mont e en puis sance de l instantan it et de l urgence relev e par La di les logiques de comp titions multi factorielles l apparition d acteurs majeurs non tatiques l mergence d entit s g ographiques ou politiques fragmen t es recens es par Moreau Defarges sont autant d l ments nouveaux ou ressuscit s que le Politique et le Manager
267. ys au sens large du terme risque de mat rialisation d un sinistre politique conomique social territoriali s non formul en tant que tel mais contenu dans leur raisonne ment Nous nous efforcerons maintenant d en restituer les principaux l ments Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 27 1 1 R Aron et le risque de guerre centrale thermonucl aire Retour la table des mati res Une interrogation obs de R Aron et le guide dans la r daction de Paix et Guerre entre les Nations son ouvrage majeur sur les relations internationales 3 en raison de la puissance destructrice des armes thermonucl aires puissance jamais gal e auparavant dans l histoire l humanit peut elle continuer de vivre dispers e en tats souverains qui se d finissent eux m mes par r f rence l ventualit de la guer re L uvre entreprise au d but des ann es 1960 par cet auteur pro fesseur de sociologie la Sorbonne et au Coll ge de France est mo numentale double titre il y fait non seulement la synth se des crits majeurs parus dans le domaine des relations internationale un domai ne l poque marqu par les crits am ricains mais il y pr sente galement une analyse des relations internationales articul e autour d un type id al sp cifique l tat de nature du milieu international et qu il d veloppe en quatre points intitul s th orie soci
268. z et son hymne au bipolarisme la reconstruc tion de syst mes historiques afin d en tirer des lois g n rales sur l quilibre et la stabilit R Rosecrance E Luard la r flexion sur la nature et les cau ses des contraintes ext rieures pesant sur les acteurs S Hoffman Par ail leurs beaucoup d auteurs se sont engag s dans une qu te sans fin de la par faite rigueur s mantique et m thodologique in Le retournement du monde op cit p 161 B Badie M C Smouts Le retournement du monde op cit p 156 160 Les auteurs citent J Lesourne M Crozier et E Friedberg un conomiste et deux sociologues mais oublient assez curieusement M Merle qui notre connaissance reste en France le pr curseur en mati re d application ri goureuse de la syst mique l analyse des relations internationales Bernard Sionneau Relations internationales pour les managers 2014 183 nence Dernier apport de l approche syst mique elle est cri vaient Badie et Smouts un outil indispensable pour penser le temps et la totalit Elle mettait donc la disposition de l internationaliste des concepts utiles dont il n appartenait qu lui de savoir faire usage M Merle Dans la mesure o nous avons pr sent en d but de chapitre et de fa on d taill e la probl matique et la m thode rete nues par M Merle nous n ajouterons que ceci l application par cet auteur de l analyse syst mique

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