Tower-Bridge de Marc Ducret : pour l`Histoire.
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1. Marc Ducret semble les avoir adopt s comme une r gle d or a contrario Car la musique du projet Tower est tout sauf aguicheuse Elle est parfois r peuse pre complexe propre d sorienter comme elle favorise l exaltation la jubilation le plaisir de faire vibrer le corps sans m nager le cerveau Pour l exprimer d une formule Marc Ducret ne prend pas ses auditeurs pour des idiots a change a change Par bonheur les cam ras d Arte Live Web et de Mezzo ont capt le concert P S Un moment magique parmi d autres Solo de Tim Berne au milieu de son improvisation il entonne une note dans l extr me grave de son alto la note r sonne de mani re curieuse dans la salle le son semblant rebondir et se prolonger avant de mourir rapidement Tim Berne bloque alors sur cette production sonore ne jouant plus que cette seule note en dessous de l ostinato ex cut par Marc Ducret et deux ou trois musiciens R sultat nigmatique envo tant prenant Tim Berne et Dominique Pifar ly Prochains concerts mercredi 14 11 Dijon Th tre des Feuillants jeudi 15 11 Strasbourg Jazzdor vendredi 16 11 Reims Jazz Festival dimanche 18 11 Marcq en Baroeul Festival Jazz en Nord mardi 20 11 Limoges Festival Eclats d Email Jazz mercredi 21 11 Nantes Salle Paul Fort Quintet Real Thing 1 samedi 17 11 Paris Radio France http www jazzmagazine com index php le jazz live 1 le2. ly violon Tim Berne sax alto Tom Rainey batterie Real Thing 3 Fidel Fourneyron Matthias Mahler Alexis Persignan trombone Antonin Rayon piano Sylvain Lem tre percussions Pas facile d crire un compte rendu de concert Je l ai d j dit certes mais j aimerais vous y voir La chronique de disque permet le recul la r coute la pause l impr gnation La musique de concert vous coule entre les oreilles comme de l eau aussit t coul e ou vapor e m me si v tre me en reste durablement ou pas du tout d salt r e Pas facile surtout quand sur le m me sujet Ludovic Florin et Philippe M ziat sont pass s avant vous De toute fa on c est chaque fois un challenge Et j ai beau retarder l ch ance par mille d tours comme ce pr ambule ou faire intervenir toutes sortes de r cits animaliers ou autres c est chaque fois le m me casse t te Je pourrais commencer par me fixer un objectif r diger ce compte rendu en trois quarts d heure entre mon d part de la gare de Reims et mon arriv e en Gare de l Est Paris presque un trajet de RER Chiche vrai dire j ai anticip ce pari et un peu trich Paller R coutant celui des orchestres d j publi s en CD mais que je n ai pas vu sur sc ne Real Thing 2 le plus pre j ai d j commenc r diger des choses Apre mais comme peut l tre l entr e en lecture d Ada ou l ardeur le roman de Nabokov qui a inspir toute
3. cette musique ce programme est facteur d garement O sommes nous Dans quel temps Pourquoi lorsque l on croit tre tel moment de la vie de l intrigue de l Histoire on se trouve tel autre et pourquoi l on n est jamais certain du lieu du pays du contient Et comme dirait l autre 1 qui parle C est un jeu Il faut l accepter Et ce jeu l on s y prend D avoir pris le temps de r couter ce Real Thing 2 aux dehors un peu r barbatifs de conna tre d j le Real Thing 1 on entre dans ce Tower Bridge donn Reims gr ce des souterrains et des passages secrets dont l on ne s tait pas dout auparavant Mais ce d but de compte rendu ne marche pas En tout cas pas tout fait J avais simplement oubli que Tower Bridge c est Real Thing 1 Real Thing 2 Real Thing 3 Or ce Real Thing 3 je n en sais rien puisqu il n a pas t encore enregistr et que je ne l ai jamais cout en concert Real Thing 3 joue des commentaires sur la musique d j jou e que ce soit sous forme de r criture de fragments de d veloppements d extrais ou de motifs qui donnent la musique des deux autres troupes un clairage nouveau livrant toutes les cl s harmoniques ou rythmiques des th mes entendus auparavant sous une forme radicalement diff rente Les trois formations se retrouvent aujourd hui pour jouer ensemble et faire fusionner les diff rents motifs et r alis
4. de moyens d gradants d mouvoir Schoenberg cit par Ludovic Florin On a connu a dans le roman dans la musique dans la peinture un peu partout dans le refus de la figuration quand dans le m me temps on valorisait le visage par ailleurs on en est revenu mais on y tient quand m me n allez pas caresser dans le sens du poil qui est celui par o l on tombe Et l revient bien s r Softly her tower crumbled in the sweet silent sun Tournons nous maintenant vers la musique qui d coule logiquement et formellement des bases qui ont servi son laboration C est la musique de Marc Ducret tendue prolong e clat e jusqu aux dimensions de trois orchestres jouant ensemble C est donc une musique dont on conna t les qualit s d criture instantan e quand il joue de la guitare mais qui r v le ici pleinement sa pl nitude et son originalit m me si sans vouloir jouer au jeu des influences on pourrait lui trouver des ant c dents et m me illustres Mais nous sommes dans ce temps o paradoxalement c est le troisi me courant Gunther Schuller John Lewis qui domine apr s qu on en ait annonc l effacement Rock pop music domaine contemporain jazz sont donc convoqu s dans le d sordre pour le pire souvent world music ici pour le meilleur C est fascinant jubilatoire cela proc de de la miniature et va jusqu l blouissement cela glisse de la musique de chambre pour s lever jusqu au concerto gr
5. jazz live 248 jean paul celea qyes ornette q marc ducret gtower bridgeq a strasbourg jazzdor Marc Ducret Tower Bridge Strasbourg Jazzdor Vendredi 16 Novembre 2012 07 07 crit par Philippe M ziat Il existe plusieurs entr es possibles au Tower Bridge de Marc Ducret on en soulignera quelques unes apr s Ludovic Florin qui a largement trait le sujet dans son compte rendu du concert de Nevers voir sur ce m me blog D abord le lien entre litt rature et musique ici marqu par la r f rence Nabokov plus pr cis ment Ada ou l Ardeur 1969 dont le guitariste cite des extraits dans la note d intention qu il fait distribuer avant chaque concert S y d voile un univers de r ves et d laborations enfantines o les v ne ments du monde sont rang s selon des cat gories la fois logiques et fantaisistes en choses things dont certaines sont dites vraies quand elles sont rares et inestimables real things les autres se rangeant selon des cat gories qui vont en se d gradant jusqu aux fant mes ou brouillards la mort constituant le dernier degr dans cette chute Ces choses peuvent ensuite s agr ger selon deux principes celui de la tour tower o elles sont empil es simultan ment et celui du bridge pont lorsqu elles se succ dent dans le temps La combinaison des deux cat gories cit es peut donc donner des vraies tours et des vrais ponts moments de joies intenses de la vie mais au
6. an n appr cient pas tous que le rapporteur d un concert d voile le r pertoire d un artiste en tourn e Ils ne veulent parfois recevoir que des effluves d une prestation pr c dant celle laquelle ils vont bient t se rendre mani re d chauffer un peu plus l ardeur d un d sir proche de son assouvissement Dans le cas de Marc Ducret nulle frustration craindre en r v lant le titre des pi ces interpr t es par son Tower Bridge Car indiquer que la premi re partie est compos e de Sur l lectricit et de Real Thing 3 et que la seconde donne entendre Softly Her Tower Crumbled in the Sweet Silent Sun puis les Real Things 2 et 1 c est en r alit ne rien pr ciser ou presque La musique est ce point changeante les m canismes l uvre s apparentent tellement un organisme en mutation que chaque concert est un moment unique qui ne ressemble aucun autre et l image galvaud e retrouve ici toute sa force Pour autant il est bon d avoir connaissance de ces informations Car ceux qui voudraient vraiment essayer de saisir les tenants et les aboutissants du travail de Marc Ducret il faut conseiller l coute et la r coute des trois volumes sortis chez Ayler Records Tower vol 1 et Tower vol 2 de 2011 ainsi que le r cent Tower vol 4 en guitare solo sur lesquels ont t grav es l int gralit de ces pi ces Une bonne partie du travail du guitariste repose sur l labo
7. atants clats d mail Jazz Limoges Samedi 24 Novembre 2012 13 02 crit par Pierre Henri Ardonceau Pas facile et surtout intimidant apr s les 3 comptes rendus haut de gamme de Ludovic Florin voir Jazz Live dat 14 11 de Philippe M ziat du 16 11 et de Franck Bergerot du 17 11 relatant les prestations du Tower Bridge de Marc Ducret la t te d un all stars de 11 musiciens de tenter d en proposer un quatri me Lisez donc les comptes rendus de mes coll gues Ils sont brillants et refl tent parfaitement le concert de Limoges du 20 11 Mais petit compl ment au travail de mes confr res le batteur que j aurais aim tre tout le monde sait que moult critiques sont des musiciens rat s tient signaler que la rythmique a fait tomber de l armoire Pas de contrebasse mais un ph nom nal saxo basse Fr d ric Gastard et deux batteurs compl mentaires Dont Tom Rainey imp rial compagnon de route de Marc Ducret et Tim Berne depuis deux d cennies au moins En tous cas de l avis unanime des musiciens ravis et d tendus apr s leur passage sur la sc ne du Th tre de l Union cet avant dernier concert de la tourn e d une dizaine de jours en France fut pour eux splendide Avis unanimement partag par les spectateurs dont de nombreux fans de Ducret venus de loin Albi Bordeaux Tarbes
8. er le parcours int gral de cette aventure Nous voil donc en possession des cl s de Tower Bridge cette citadelle qui pouvait sembler imprenable Peut tre pas toutes les clefs puisque je mai pas entendu Real Thing 3 Mais tout coup cete musique qui pouvait donner l impression d une coute en pointill comme une trame qui m aurait pas re u son tissage Real Thing 1 ou d un tissu qui n aurait pas re u sa trame Real Thing 2 je la trouve soudain soyeuse et souple comme une toffe Je ne vais pas faire le malin Mon voisin de rang aussi qui ne sait rien de tout a bien qu on ait pris le soin de lui distribuer l entr e un mode d emploi qu il n a pas encore eu le temps d assimiler et m me toute la salle pleine d un public qui suit passionn ment cette partie dont il ne conna t ni les tenants ni les aboutissants ne tarde pas entrer dans la Tower haume lev et pont levis baiss Alors faut il savoir Faut il conna tre ces r gles du jeu Faut il avoir lu le long et passionnant interview accord par Marc Ducret dans notre Sp cial guitare toujours en kiosque Faut il avoir entendu les trois orchestres s par ment Faut il avoir lu le roman de Nabokov Mon voisin de devant tr s communicatif il nous rappelle qu il a vu ici m me Ren Thomas ce quoi je lui r ponds que j y ai vu Jef Gilson avec Jacques Thollot et le Workshop de Lyon o ne jouait pas encore Louis Sclavis et qui s a
9. es d un troupeau de moutons ou de quelque labour un groove norme dans tout ce que le mot groove implique de polyrythmie et d quivalences ouvrant la porte sur de nouveaux grooves sournoisement immisc s ou sur de brutaux basculements par l nergie qui porte ces partitions et les initiatives qu elles suscitent Bref se laisser captiver par ces narrations qui ne racontent finalement rien d autre qu elles m mes Mais d s lors que l on a mis le doigt dans les engrenages de la pens e de Ducret comment ne pas tre en alerte lorsque la musique est soudain accouch e du palindrome de trois notes r p t es qui viennent nous rappeler le nom d Ada un autre moment l issue d un duo piano guitare se pr sentant comme un r sum acc l r de l histoire de la fugue comment ne pas voir au del de cet unisson qui n en est pas vraiment un le pas deux fragile de Van et Ada les deux amants du roman de Nabokov voire celui de Van et de la pauvre et perdue Lucette Et c est soudain le souvenir de Lucette qui me revient lorsque remontent du fond de Real Thing 1 les restes de Julie s est noy e que Ducret jouait vers la fin des ann es 80 en souvenir du suicide de Lucette O tel que la beaut du ciel Tower Bridge n est pas r serv l lite de quelques savants mais o l on en go tera d autant mieux le myst re que l on en aura quelque connaissance Quelle que f t sa connaissance le public reimo
10. http www jazzmagazine com index php le jazz live 1 le jazz live 244 tower bridge de marc ducret pour lhistoire avant qlameriqueq par baux et courtois Tower Bridge de Marc Ducret pour l Histoire Mercredi 14 Novembre 2012 15 42 crit par Ludovic Florin En accueillant le Tower Bridge de Marc Ducret la r union de ses trois groupes nomm s Real Thing les organisateurs du festival de D jazz Nevers Festival n ont pas seulement offert leur public la possibilit d couter l une des musiques les plus excitantes de ces derni res ann es ils ont galement fait acte historique Par la richesse du projet Tower Marc Ducret marque en effet d une empreinte essentielle l histoire de la musique cr ative europ enne comme cette interpr tation nivernaise a pu le confirmer La litt rature est encore pr sente mais de mani re plus explicite dans le spectacle tr s mouvant que le com dien Pierre Baux et Vincent Courtois ont donn le lendemain midi Tower Bridge de Marc Ducret Dominique Pifar ly vl Kasper Tranberg tp Fidel Fourneyron Matthias Mahler Alexis Persigan tb Tim Berne as Fred Gastard sax basse Marc Ducret g Antonin Rayon p Peter Bruun Tom Rainey dm Sylvain Lem tre perc Mardi 13 novembre 2012 D jazz Nevers Festival Maison de la Culture de Nevers salle Philippe Genty Nevers 58 21h00 Le Tower Bridge de Marc Ducret Les visiteurs du blog de Jazz Magazine Jazzm
11. is a r agi au quart de tour et rappel avec un enthousiasme auquel Ducret a r pondu d autant plus volontiers que son orchestre ne demandait pas autre chose que de prolonger ce puissant moment de musique Les premiers faubourgs parisiens d filent derri re la vitre du train Ne me reste plus qu rappeler que le Reims Jazz Festival et toujours bien vivant qu il attend ce soir au Centre Saint Exup ry Yves Robert et son spectacle L Argent nous est cher partir du 21 novembre il reprend de plus belle la Salle Louise du Domaine de Pommery avec Billy Hart premi re partie avec le jeune trio des Groove Catchers vainqueur du concours national de jazz de la D fense 2011 le 22 avec Bojan Z et le trio Covers de Manu Codjia le 23 avec le trio de Matthieu Donarier avec le m me Codjia et le trio de Giovanni Mirabassi le 24 avec le quartette de Mauro Gargano et celui de Nicolas Folmer et Daniel Humair Quant Marc Ducret et son Tower Bridge ils seront le 18 novembre Marcq en Bar ul Jazz en Nord le 20 Limoges festival clats d mail le 21 Nantes Salle Paul Fort Les hauts parleurs de la Gare de l Est me r veillent devant la page Word de mon cran d sesp r ment vide Je n ai pas tenu mon pari mon article reste crire Franck Bergerot 1 Qui parle est le titre d un disque de Marc Ducret http www jazzmagazine com index php component content article 262 eclatants eclats demail jazz limoges cl
12. osso et les moments d clatement avec trois trombones et percussions sont de fa on un peu r p titive quand m me autant de vraies tours et de vrais ponts marqu s par la joie qui s en d gage Ont particip ce magnifique concert Dominique Pifar ly vl Kasper Tranberg tp Fidel Fourneyron Matthias Mahler Alexis Persigan tb Tim Berne as Fred Gastard sax basse Marc Ducret g Antonin Rayon p Peter Bruun Tom Rainey dm Sylvain Lemetre perc Dates suivre ce soir Reims le 18 Marcq en Baroeul le 20 Limoges le 21 Nantes Ne ratez pas a ou l histoire vous rattrapera 1 Tower Vol 1 2 amp 4 sont disponibles d ores et d j sur www ayler com le vol 3 est para tre enregistrement pr vu P le Sud pr cis ment http www jazzmagazine com index php le jazz live 1 le jazz live 251 marc ducret et tower bridge a reims Marc Ducret et Tower Bridge Reims Samedi 17 Novembre 2012 16 34 crit par Franck Bergerot Septi me concert de la tourn e troisi me concert chroniqu dans ce blog apr s Nevers et Strasbourg le Tower Bridge de Marc Ducret fait un triomphe Reims Comment dire Centre Saint Exup ry Reims Jazz Festival 51 le 16 novembre 2012 Tower Bridge de Marc Ducret guitare et composition Real Thing 1 Kasper Tranberg tp cnt Matthias Mahler trombone Fr d ric Gastard sax basse Peter Bruun batterie Real Thing 2 Dominique Pifar
13. ppelait peut tre m me encore le Free Jazz Workshop de Lyon mon voisin de devant donc philosophe mais plein d app tit quelques minutes du concert commente peu importe tout a c est des pr textes Du moment que a fait de la bonne musique Il a probablement raison mais sans m me pr texter de mon m tier de journaliste j aimerais bien savoir Il reste que ce Tower Bridge dont les derni res notes soul veront tonnerre d applaudissements et clameurs me happe me soul ve me projette et que j en oublie l argument pour et mon compte rendu aurait pu commencer l et me laisser le temps de piquer un petit roupillon avant Paris Est me laisser conqu rir par la beaut des gestes solistes et collectifs des interactions captivantes comme de rapports de force entre personnages d un roman par les couleurs et les mati res qui naissent des alliages de timbres par ces timbres eux m mes g n r s sous l archet de Pifar ly lanche de Berne la sourdine de Tranberg la colonne d air in puisable de Gastard par ampleur de ces nappes sonores qui s paississent et se laminent jusqu dispara tre ces longues homophonies qui se d roulent perdre haleine ces polyphonies cuivr es massives ou tintinabulantes d o merge comme l on voit l horizon surgir d un nuage de poussi re un cavalier dont ne sait pas au d part s il s agit d une mirage d une simple brume d un feu de brousaill
14. ration de renvois entre ses morceaux Des transformations transpositions juxtapositions et superpositions engendrent ainsi une sensation de d j entendu reliant entre eux des morceaux pourtant bien diff renci s comme le pr cise Marc Ducret dans sa note de concert Il faut donc une coute tr s attentive pour en appr cier toute la saveur Alors qu il s est appuy sur sa connaissance profonde de l art de Nabokov on peut alors penser aussi aux tourdissants travaux de Georges P rec autant qu aux nigmes musicales les plus c l bres Bach Elgar Alban Berg Il para t d s lors bien illusoire de chercher d crire en quelques lignes les multiples irisations les strat gies labor es par Marc Ducret pour exciter les nerfs autant que les neurones de ses auditeurs D s lors pourquoi ne pas entrer dans la danse et fournir quelques pistes d coute personnelles aux futurs heureux auditeurs des concerts venir mais d une fa on peut tre plus explicite Matthias Mahler et Marc Ducret Alexis Persigan cach L une des r ussites de Marc Ducret consiste ne pas c der la tentation du moment celle de l clectisme affich Alors m me qu il s inspire manifestement de mod les aussi vari s que les chanteurs pop folk le rock ou la musique contemporaine la musique de Marc Ducret ne renvoie qu elle m me Aucune trace d imitation encore moins de zapping stylistique ou d pigonisme peine q
15. ssi bien s r des tours ruin es et autres ponts croul s quand les choses ne vont pas comme on aimerait A partir de l des correspondances formelles deviennent possibles entre construction litt raire et laboration musicale selon des lois formelles qu il suffit d appliquer Pr sumons ainsi qu un CD est une tour un empilement simultan es de morceaux qui s coutent cependant de fa on successive mais qu un concert est une tour pont puisqu l empilement s ajoute la succession imm diate On peut pr sumer aussi qu aux quatre CD actuels qui vont de Tower vol 1 au Tower vol 4 1 ne devrait pas s ajouter de Tower Bridge ce dernier tant r serv au concert A partir de trois formations diff rentes constitu es au gr des humeurs des voyages et des possibilit s musicales Marc Ducret a con u une mise en regard des th mes crits et arrang s pour l ensemble des trois formations et lui m me sans que cela constitue pour autant un grand orchestre unifi D o une circulation de la musique tout fait fascinante qui comprend et assume les effets de d j entendu lesquels ne manquent pas de se produire en effet Voil pour une partie de la th matique musique et litt rature On ajoutera le commentaire suivant la musique de Marc Ducret est de celles qui parlent mais ne racontent pas ce que d autres th oriciens de l art ont d fendu en ces deux derniers si cles sous le commandement de ne pas utiliser
16. uelques sensations d app tence mergent elles au cours du concert travers ces sonorit s de cloches ou tel passage dans Real Thing 3 combinaison sonore piano guitare vibraphone o l on per oit quelque chose du Sur incises de Boulez Autre tour de force alors que toutes les combinaisons instrumentales semblaient avoir t imagin es la formation de Marc Ducret pr sente une sonorit unique qui fonctionne parfaitement Cela parce que chaque musicien est un ma tre de son instrument Si l ensemble des interventions pourraient tre relev es soulignons seulement la prestation admirable d nergie et de pr cision de Fred Gastard au saxophone basse celle tr s imaginative et jouissive d Alexis Persigan celle de Dominique Pifar ly en ouverture de concert la fois lyrique et grin ante souha t ou encore la performance des deux batteurs tr s diff rents mais magnifiquement compl mentaires Peter Bruun d une finesse rare et Tom Rainey blouissant de groove et d imagination Parmi les passages en collectif le public de Nevers se souviendra sans doute de ceux trois trombones de ces nappes sonores en tutti voluptueusement dissonantes et des savoureuses tranget s de Sylvain Lem tre Quant au ma tre d uvre inutile de dire quel point il a t gal lui m me brillant de mille feux Fred Gastard Matthias Mahler et Marc Ducret Il existe des moyens d gradants d mouvoir Ces mots de Schoenberg
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