Suivre à la trace l`activité de deux co-acteurs :
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1. interactions en situations m di es nous r alisons une tude de cas d activit conjointe m di e via un artefact num rique compos de diff rents espaces num riques Leplat 2002 Nous tudions cette activit mise en situation selon une approche interactionniste de la cognition selon laquelle le sens d une situation merge des interactions entre utilisateurs et entre utilisateurs et environnement Nous r alisons une tude ethnographique des interactions ayant lieu entre acteurs et entre acteurs et espaces num riques et du r le des traces dans les interactions L ensemble de ce travail se positionne selon une posture non mentaliste de la cognition qui donne une grande place la mobilisation des artefacts dans les processus cognitifs Cette perspective rassemble Suchman et Hutchins et soutient que la cognition humaine est situ e Suchman 1987 dans la mat rialit de l environnement et distri bu e Hutchins 1995 entre les acteurs de la situation Brassac Fixmer Mondada amp Vinck 2007 Nous pr sentons premi rement dans cet article les objectifs de notre tude exp rimentale ainsi que l activit observ e une r daction conjointe et m di e Nous exposons ensuite les choix m thodolo giques que nous avons faits pour l observation de la mise en situation qui rel vent d une approche psycho ergonomique d inspiration ethnographique Le d tail de la mise en situation est alors donn principes pr pa2. 2008 volume 5 num ro 1 44 activites renee ontgue M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs teurs est enregistr e Tous les acteurs ont leurs actions l cran jeux de la vid o origami et actions discursives chat et diteur de textes Drew enregistr es par un logiciel de capture d cran Leurs ac tions discursives sont par ailleurs trac es par Drew lui m me Certains acteurs sont galement film s en plan large de mani re voir leur visage et leurs mains sur les p riph riques 3 2 tude exp rimentale Mise en situation La mise en situation a eu lieu en f vrier 2006 dans les locaux de l Icom de l Universit Lyon2 Nous pr sentons ci dessous l objectif de cette mise en situation la pr paration qu elle a n cessit e son d roulement l environnement utilis et les donn es qu elle a permis de capter L ensemble des documents du plan de l tude est largement d taill dans Ollagnier Beldame 2006 3 2 1 Acteurs Pour notre tude de cas et compte tenu des choix m thodologiques expos s ci dessus un seul cou ple d acteurs tait suffisant Cependant par pr caution nous avons d cid de convoquer quatre bin mes pour r aliser l activit afin d augmenter nos chances d avoir un lot complet de donn es pour les analyses la machinerie install e pour notre mise en situation ordinateurs cam ras vid o logiciel jouant de la vid o origami et lo
3. acteur est l origine c est dire des inscriptions de ses interactions avec l environnement ou avec son partenaire via l environnement Dans ce cas nous appellerons ces traces des traces propres Mais il peut galement s agir de traces dont le partenaire est l origine Dans ce cas nous dirons que ce sont des traces alter Par ailleurs selon l espace num rique chat priv chat publi diteur de textes dans lequel l acteur laisse et peut percevoir les traces nous identifions des propri t s diff rentes Premi rement nous proposons de consid rer le chat priv et l diteur de textes comme tant des aires de manipulation et de potentielle inscription des nonc s car les traces des productions y apparaissent d s que les productions sont saisies et elles peuvent aussi tre modifi es voire dispara tre c est syst mati quement le cas des traces du chat priv et cela peut l tre pour les traces de l diteur de textes l oppos nous consid rons le chat publi comme tant strictement une aire d inscription car dans cet espace les traces ne sont pas imm diates vis vis des productions ce sont des v nements et non des op rations c est dire qu il s agit de r sultat d op rations faites dans un autre espace Ainsi ces espaces ne pr sentent pas la m me labilit des traces qu ils offrent En effet nous pouvons qualifier les traces du chat
4. rique Nous pr sentons cette activit ci dessous et la mani re dont nous l avons mise en situation pour l tudier 2 2 Activit observ e une r daction conjointe et m di e L activit que nous observons est une r daction conjointe et m di e d un texte proc dural Bon nombre de recherches Kraut Egido amp Galegher 1990 Dillon 1993 Mitchell Posner amp Baecker 1995 Cerratto 1999 Cerratto amp Rodriguez 2002 Cerratto Pargman 2005 ont tudi la mani re dont les personnes crivent ensemble La plupart de ces travaux s accordent sur le fait que l cri ture collaborative implique des moments d criture et des moments de communication des p riodes d activit synchrone o le groupe travaille en m me temps et des p riodes de travail seul o les membres du groupe travaillent de mani re asynchrone Dans cette activit il est parfois difficile d identifier les productions de l activit de co r daction et de distinguer s il s agit du texte co crire ou de productions vis e communicative En fait chaque co auteur avance dans la production du texte commun bas sur sa perception des actions des autres La t che que nous proposons ici se rap proche de ce que Dausendsch n Gay et Krafft 1999 appellent les r dactions conversationnelles qui sont des situations o deux ou plusieurs personnes le syst me crivant se mettent autour d une table pour concevoir et r diger
5. entendons un accompli la r alisation d une chose L activit est un accomplissement continu de ces r alisations de choses C est galement une suite d entit s Par entit nous en tendons une ou plusieurs productions porteuses d un sens potentiel du point de vue de notre analyse a posteriori Les entit s sont constitu es d occurrences qui peuvent tre de diff rents types Dans notre transcription nous avons rapport tout ce qui a t chang sous forme discursive entre les actrices selon des conventions de transcription d taill es dans Ollagnier Beldame 2006 Nous pr sentons maintenant la m thodologie que nous retenons pour mener les analyses sur les donn es qui s appuie sur des principes ethnographiques ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 48 activ s renee ontgue M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs 5 Analyse d une session d activit conjointe et m di e Rappelons que pour mener nos analyses nous n avons retenu que l activit d un seul bin me Rastaban et Yildun Pour l analyse des interactions discursives nous consid rons que le statut d un nonc ne s accomplit pas par l usage m me de la scription mais qu il faut tenir compte du proces sus par lequel il est per u dans la r daction conversationnelle le sens de celle ci se construisant par n gociation entre les co actrices en mergeant des sens potentiels port
6. entra ne une transfor mation du statut de la trace dans l activit Nous supposons que cette trace est ainsi un interm diaire la conduite de l activit entre Yildun et l environnement de l activit Cette interm diation concerne ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 51 activ s renek OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs selon nous le versant situ de l activit cognitive de Yildun c est dire son ancrage mat riel dans le dispositif num rique Enfin par ce collage la phrase on obtient normalement un carr plus petit est maintenant dans l diteur de textes destin e au tiers adress C est la premi re phrase du mode d emploi qui contient un on Est ce parce qu elle a t copi e depuis le chat et qu elle n tait initialement pas destin e au tiers Ce on sera t il modifi dans la suite de la construction du mode d emploi Ce on marque t il un engagement des actrices qui se mettent la place du tiers Cache t il un vous Nous ne le savons pas cet instant de l analyse Seule l analyse de la suite des interactions peut le d voiler cette analyse pouvant tre lue dans Ollagnier Beldame 2006 5 2 2 Pr sentation des r sultats des trois extraits analys s De l analyse des trois extraits de la session d activit de Rastaban et Yildun Ollagnier Beldame 2006 nous obtenons des r sultats qui viennent l git
7. et la granula rit des donn es que nous avons choisi de retenir pour nos analyses 4 1 Montage en quadravision synchronis e des espaces discursifs Il a t n cessaire d laborer un corpus qui soit la p rennisation de l v nement labile qui s est d roul lors de l exp rimentation Puisque les actrices n ont pas parl ni exprim d oralisations justi fiant de conserver les films en plans larges pour le son nous avons d cid de monter en quadravision synchronis e les seuls espaces discursifs des actrices MQED chats et diteurs de textes en y ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 47 achive revne cc omique M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs ajoutant les vid os du pliage origami pour chaque actrice Figure 4 ci dessous pour avoir les actions sur ces films de mani re synchrone aux productions discursives Nous avons r alis ce travail avec un logiciel de montage vid o se Chat area bictu met exactemen ce ke Je mete sa nonte Rastaban gt ca va devenir une job boite a chaussure Allo Rastaban Rastaban joraiapn kelk choz lt rlidun lt Rastabans mdr Rastaban et pk on metrai po pllez maintenan le petit cares en 2 Rastaban gt nonc nul Ylidun gt ba parce qu il le plle pas wraimenten 2 Yiidun gt mais on peut fare une blague lt Rastaban oual e prize de tete Rastaban une blague super Rastaban ii von etr conten Rastaban lt
8. le de leur ap prentissage en tant que processus situ dans le temps et dans les espaces num riques propos s Nous pensons en effet qu en contexte d apprentissage les situations d activit s conjointes ont r ellement beaucoup gagner la mise en place d environnement num riques permettant l exploitation des traces informatiques d interaction en effet dans de telles situations la construction du sens est une n cessit explicite et nous imaginons que la n gociation argumentative peut tirer grand profit d un soutien par des traces explicites des interactions acteur acteur et acteur environnement informatique Dillenbourg 1999 En conclusion il nous semble que les perspectives de ce type de recherches montrant les processus d appropriation et d utilisation des traces informatiques d interactions par les acteurs compl t es par les recherches sur la mise en forme et la visualisation des traces semblent pouvoir s ouvrir vers une meilleure caract risation des situations de r gulation des situations d activit conjointes et m di es en particulier vers la compr hension des dynamiques d change entre acteurs R F RENCEMENT Beldame M 2008 Suivre la trace l activit de deux co acteurs Le cas d une r daction conjointe m di e par un artefact num rique ctivit s 5 1 pp 40 57 http www activites org v5n1 v5n1 pdf R F RENCES Brassac C 2001 R daction coop rative un ph no
9. me extrait comme exemple des analyses men es puis nous exposons une synth se des r sultats des trois extraits analys s 5 2 1 Exemple d analyse un fragment du troisi me extrait Afin de montrer comment l analyse des extraits s est d roul e de mani re concr te nous pr sentons sur la figure 5 un fragment du troisi me extrait d une dur e d une minute et quarante deux secondes De ce fragment d extrait nous ne nous int ressons qu trois secondes en particulier encadr noir pendant lesquelles se produisent les op rations entour es en rouge sur la figure Nous pr sentons ci dessous l analyse de ces trois secondes titre d illustration de notre m thode R8la fo encor plez les deux langles ki non Y30s lon obten normalement un carre po ete pliez plus petit Ysa on obtent normalement un carre plus petit Y80b publication F81b publication TABI f can piez les deuxangles li non po ete ES A pliez 0 24 08 0 24 09 c est plus cl r sion de les 47 Eno c est plus clair sion dR les 47 Y82b publication R83a ow publication on obtient plus petit Ima ton centrles mal dehmi 7 Figure 5 Fragment d extrait analys Figure 5 Analyzed activity fragment Si l on veut simplement d crire ce qui se passe entre les deux co r dactrices pendant ce fragment d extrait de trois secondes nous pouvons relater les l ments suivants Yildun revient
10. pr occupations des situations d apprentissage m di es nous pensons qu il est int ressant d imaginer des perspecti ves permettant l exportation des traces des utilisateurs vers les autres acteurs de l apprentissage une exportation supposant la capacit de transformer une trace priv e en cours en trace pour quelqu un d autre on peut imaginer alors des reformulations des traces utilisateurs Cram 9 Nous pensons aux syst mes informatiques qui enregistrent des s quences d informations relatives l utilisation qu un utilisateur en a fait et qui les mettent en forme intelligibles par l humain autres que des fichiers logs pour les lui pr senter que ce soit l utilisateur lui m me ou un analyste de la situation On trouvera dans Ollagnier Bel dame 2006 une classification de ces syst mes tra ants en quatre familles ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 54 achive revne TIR OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs Jouvin amp Mille 2007 ouvrant la voie d autres fa ons d changer sur les processus mobilis s dans l activit en cours Enfin concernant la mise en place de situations d apprentissage m di nous avan ons que le choix de dispositifs num riques offrant de facto une visualisation des traces d interaction peut permettre aux apprenants de prendre du recul quant leur activit et d avoir un meilleur contr
11. quer par internet via un chat C est une situation devenue tr s courante et qui donne lieu des modes d expression conversationnels nouveaux Les h sitations inh rentes toute production verbale sont ici gomm es par le filtre entre le chat priv et le chat public Bref un grand nombre de ph no m nes centraux dans la conversation classique sont ici absents La question est de savoir ce que ce type de situation induit pour la construction de significations Ceci a d j t largement tudi mais pas dans cette situation o simultan ment un espace d criture conjointe est pr sent sur chacun des deux crans Dans cette tude nous avons choisi trois extraits de la session d activit que nous avons analys s Ollagnier Beldame 2006 Choisir Le mode op ratoire du choix de chaque extrait a t le suivant nous avons constat que au fil de l activit la production du mode d emploi source de n gocia tion conjointe de sens se stabilise par paliers Nous avons en effet remarqu des stabilisations plusieurs moments dans la n gociation du sens s op rant au sein de l activit de production La fin de chaque extrait retenu est pr cis ment marqu e par des stabilisations de sens Pour rep rer le 8 Les acteurs doivent s affranchir des modalit s non verbales et para verbales La production d un nonc n est pas r alis e sous le regard de l autre et le scripteur n a pas la possib
12. traces informatiques d interaction et les connaissances en co construc tion ces traces constituent des supports de communication entre les acteurs et ce sont galement des moyens d interaction avec l autre et avec soi m me via une activit r flexive D un point de vue m thodologique cette tude a montr qu une investigation qualitative de type ethnographique per mettait de mettre en vidence des processus micro ayant lieu entre les individus de la situation Bien entendu cette mise en situation a pr sent de nombreuses limites en particulier au niveau de l tendue des analyses tant au niveau du nombre de participants tudi s que du point de vue de la dur e des extraits de la session consid r s Ce sont des occasions d imaginer de nouvelles mises en situation qui viendront compl ter les r sultats pr sent s dans cet article en particulier concernant la nature des propri t s des traces et de leur utilisation qui sont mises en vidence ici Une des volu tions futures de ce travail est ainsi naturellement de consolider nos analyses selon ces deux limites et en particulier la premi re Notre objectif est de poursuivre les analyses de notre corpus en leur donnant une paisseur suppl mentaire li e l interpr tation de sessions d autres bin mes Il est vident que les analyses que nous avons men es dans ce travail sont tr s co teuses en temps alors que nous n avons analys que quelques minutes d
13. EYWORDS Joint activity experimental situation mediation activity development numerical interaction tracks numerical environment 1 Introduction Contexte de la recherche et positionnement du travail Le travail pr sent dans cet article rel ve d une th matique de recherche commune aux quipes Co disant et Silex2 les activit s humaines conjointes support es par des dispositifs techniques L qui pe Codisant s int resse en particulier la production conjointe d artefacts comme tant une activit la fois sociale cognitive et instrumentale L quipe Silex se penche quant elle sur les syst mes informatiques pr sentant des traces des interactions entre acteurs et sur leur utilisation en situation d apprentissage m di Dans ces quipes nous pensons que la question de l appropriation par les utilisateurs des dispositifs techniques supportant l activit est centrale bien que peu de recherches tudient les l ments de la situation qui favorisent cette appropriation En effet les environnements informatiques et en particulier ceux pour l apprentissage humain sont souvent complexes et rare ment intuitifs malgr les efforts de leurs concepteurs La question de leur appropriation et de leur re comnaissance en tant qu instruments par les utilisateurs motive fondamentalement les recher ches men es dans ces quipes Dans le cas d une activit instrumentant les interactions comme c e
14. University Press Vygotski L 1978 Mind in society The development of higher psychological process Cambridge amp London Harvard University Press R SUM La recherche pr sent e ici s int resse une situation de r daction conjointe et m di e dans laquelle deux acteurs doivent co r diger un texte proc dural partir d un artefact num rique constitu de trois types de ressources une vid o donnant voir le contenu d crire un chat et un diteur de textes Lors de cette activit des traces informatiques d interactions entre acteurs et entre acteurs et espaces num riques apparaissent Nous qualifions les propri t s de ces traces qui rel vent soit de l acteur ou de l espace num rique qui en est l origine soit de l utilisation qui en est faite par les acteurs Nous d voilons ensuite en quoi l observation de la mobilisation de ces traces par les acteurs permet de suivre le d veloppement de l activit et l appropriation de l artefact num rique par les acteurs Nous discutons enfin des perspectives de ce travail et apportons quelques pistes de conception que nous pouvons tirer de nos r sultats pour la cr ation de syst mes tra ants MOTS CL S Activit conjointe artefact num rique d veloppement de l activit ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 56 M Beldame activit s renee ontgue Suivre la trace l activit de deux co acteurs exp riment
15. activites renek OMIQUe Suivre la trace l activit de deux co acteurs Le cas d une r daction conjointe m di e par un artefact num rique Magali Beldame mbeldame liris cnrs fr quipe Codisant COgnition DIstribu e dans les Syst mes Artificiels et NaTurels LabPsyLor EA 3947 Universit Nancy 2 quipe Silex Supporting Interaction and Learning by Experience Liris UMR 5205 Universit Lyon 1 ABSTRACT Tracking two co users activity The case of a joint writing situation mediated by a numerical artefact Our research aims at observing a joint and mediated writing situation In the activity we studied two users were asked to co write a procedural text with the help of a numerical artefact composed of three types of resources a video showing the content to be described a chat and a text editor During this activity numerical interaction tracks were rendered visible Tracks concern interactions between users and interactions between users and resources We qualified these tracks and their properties which concerned either the user or the numerical resource sparking off tracks or the use of tracks made by users Then we revealed how the observation of the mobilisation of these tracks by users allowed us to capture the development of activity and the appropriation of the numerical artefact by users Finally we discussed possible future works and we presented some design trails for tracing systems K
16. an el pk on metrsi po pllez maintenan le pett cares en 2 Rastaban none nul cot s ettouche la bordurs Puls retournez la feuille Etape n 3 Relevez un c te el pliez le ta momi du carro r p tes brabon du c oppos vous devez obtenir un joli rectangle avec au centre 2 petts triangles d une autrs couleur en opposition par la pointe Java Appii Window Figure 4 Montage en quadravision synchronis e des espaces discursifs et vid o origami Figure 4 Synchronised quadravision editing of discursive spaces and origami video L existence de trois zones de scription ne rend pas facile la transcription de ce corpus Nous avons opt pour la solution suivante 4 2 M thode de transcription du corpus Nous avons r alis une transcription des productions langagi res de Rastaban et Yildun lors de l ac tivit que nous pr sentons dans cette partie Notre transcription appara t sous forme de tableau dans lequel nous avons fait cinq colonnes voir Figure 5 la premi re colonne indique le temps la deuxi me correspond au chat priv de Rastaban la troisi me est le chat publi qui est l espace du chat qui est conjoint la quatri me colonne est le chat priv de Yildun et la cinqui me est l diteur de textes qui est aussi un espace conjoint Chacune des quatre derni res colonnes comporte une sous colonne de d signation des occurrences et une sous colonne de contenu des occurrences Par occurrence nous
17. ation traces informatiques d interaction RESUMEN Seguir de cerca la actividad de dos co autores el caso de redacci n conjunta mediada por un artefacto num rico La investigaci n presentada aqu indaga una situaci n de redacci n conjunta y mediada en la cual dos actores debes co redactar un texto procedimental a partir de un artefacto num rico constituido por tres tipos de recursos un video en el que se visualiza el contenido a describir un chat y un ed itor de textos Durante esta actividad aparecen huellas inform ticas entre actores y entre actores y espacios num ricos Calificamos las propiedades de esas huellas que tienen que ver ya sea con el actor o el espacio num rico que las origina o con la utilizaci n que los actores hacen de ellas Luego revelamos porqu la observaci n de la movilizaci n de estas huellas por los actores permite supervisar el desarrollo de la actividad y la apropiaci n por parte de los actores del artefacto num rico Finalmente discutimos las perspectivas este trabajo y aportamos algunas pistas de dise o que podemos extraer de nuestros resultados para la creaci n de sistemas de trazabilidad PALABRAS CLAVE Actividad conjunta artefacto num rico desarrollo de la actividad experimentaci n huellas inform ticas de interacci n Article soumis le 22 juin 2007 accept pour publication le 18 fevrier 2008 ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 57
18. davantage de caract ristiques de l utilisation des traces plut t que de propri t s qui leur sont propres Nous avons rep r deux utilisations distinctes des tra ces dans la session que nous analysons Premi rement la ou les actrice s peu ven t simplement consulter les traces en cours d activit Il s agit par exemple de lecture de l historique du chat publi que nous rep rons en tant qu analyste par des retours d ascenseur dans cet espace Dans ce cas nous qualifions cette utilisation des traces de consultatoire Deuxi mement la ou les actrice s peu ven t effectuer des op rations sur les traces Ces op rations peuvent tre du copiage du collage des traces Dans ce cas nous qualifions cette utilisation des traces d op ratoire R v l es par nos analyses ces diff rentes propri t s des traces informatiques d interaction et de leur utilisation constituent des indices ressources sur lesquelles nous nous appuyons pour mettre en vidence les r sultats suivants qui concernent le r le et le statut des traces informatiques dans le d roulement de l activit observ e 5 2 R sultats cons cutifs r le et statut des traces informatiques d interactions dans le d roulement de l activit La situation que nous avons tudi e est constitu e de deux personnes en situation de r daction conjointe plac es dans deux salles distinctes face un artefact num rique qui permet de communi
19. e compris comme synonyme de processuel 2 1 Objectifs de l tude exp rimentale Cette tude exp rimentale vise r pondre aux deux attentes expos es ci dessus qui peuvent tre op rationnalis es de cette mani re Premi rement nous voulons observer l utilisation des traces d interactions comme mine d exp riences op rations de retours ascenseurs de copier coller etc et ventuelle volution de ces op rations dans le processus d appropriation de l artefact num rique et pr ciser le r le et le statut de ces traces Deuxi mement nous voulons interroger la distribution de l activit entre co r dacteurs et rendre compte des caract res situ s ancr dans les espaces infor matiques distribu s entre les deux co r dacteurs et opportunistes par l interpr tation indexicale des v nements de la co r daction m di e et distance du mode d emploi Nous supposons que la visualisation de traces de l activit travers l histoire interactionnelle est source d un d veloppement potentiel des acteurs au sens de Vygotski Notre objet de recherche ne peut tre appr hend que par la mise en place de situations avec une certaine validit cologique et non par la manipulation de variables Ainsi nous avons mis en place une exp rimentation au sens ethnographique du terme qui met en situation une co r daction d un mode d emploi par deux acteurs distance via un artefact num
20. e l activit de deux co acteurs la percevoir Nous parlons bien ici de l adressage des traces et non de l adressage des nonc s pro duits Il s agit donc ici non pas d un adressage intentionn des actrices mais de la visibilit de facto des traces pour l une l autre ou les deux actrices Nous avons identifi deux types d adressage des traces Premi rement dans le chat priv les traces sont adress es l actrice qui est en train d crire une production En effet elle est la seule pouvoir percevoir la trace de ce qu elle est en train de pro duire Nous dirons qu il s agit de traces auto adress es Deuxi mement nous avons un adressage similaire pour les traces du chat publi et celles de l diteur de textes Dans le chat publi la trace est principalement adress e l autre actrice l autre r dactrice mais la productrice de cette trace est elle m me une adress e Dans ce cas nous avons donc un adressage double et nous dirons qu il s agit de traces h t ro adress es Enfin dans l diteur de textes la trace est destin e au bin me c est dire adress e aux deux actrices Nous dirons dans ce cas aussi qu il s agit de traces h t ro adress es 5 1 2 Qualification de l utilisation des traces Nous pouvons galement d celer des propri t s des traces en fonction de l utilisation qui en est faite par les co r dactrices Il s agit dans ce cas
21. e recherche peu explor L tude de l utilisation de ces traces infor matiques d interaction par les utilisateurs est au c ur des travaux de recherche de l quipe Silex qui consid re que la visualisation des traces informatiques des interactions entre acteurs et artefact num rique peut jouer le r le de facilitateurs d appropriation de ces artefacts par les acteurs La recherche que nous pr sentons dans cet article rel ve de la psychologie clinique de l activit et constitue l un des travaux fondamentaux de l quipe Silex en ce qu elle l gitime l orientation scien tifique des travaux de l quipe Cette recherche vise en effet tudier le r le et le statut des traces informatiques d interactions dans une activit humaine conjointe m di e et distance C est pr cis ment une situation d utilisation de traces informatiques d interactions par l acteur l origine des traces qui nous int resse dans le travail pr sent ici Nous voulons observer si lors d une t che m di e de co r daction les acteurs utilisent les traces informatiques d interactions tra ces apparaissant de facto l interface pour leur activit Si c est le cas nous voulons tudier la par ticipation de cette utilisation au ph nom ne d appropriation de l artefact num rique par les acteurs et au d veloppement de l activit Pour cela et en vue de comprendre quel peut tre le r le des traces d
22. er du sens une situation qui n en a pas Ce processus d appropriation se situe selon nous entre deux moments de stabilisations de sens dans des p riodes interm diaires et conduit une transformation de l indi vidu en m me temps que la transformation de la situation qui s op re par cet ajout de sens Pour cette tude nous nous sommes appuy s sur le cadre de la cognition situ e et distribu e pour mener une mise en situation avec les attentes suivantes Premi rement nous voulons caract riser le r le et le statut des traces d interactions entre acteurs et entre acteurs et artefact num rique dans le processus d appropriation de l artefact par les acteurs Deuxi mement nous souhaitons exploiter nos observations sur l utilisation des traces dans l activit pour mettre en vidence les propri t s de l activit concernant la distribution entre les acteurs et les propri t s d ancrage dans la mat rialit Nous pr sentons dans une premi re partie les objectifs de notre tude exp rimentale et l activit que nous observons une activit de r daction conjointe m di e par un artefact num rique Il s agit d une activit de co conception au sens premier du terme c est dire qu il s agit d une activit de production conjointe de forme ici discursive Ce type d activit est fr quemment propos des acteurs en situation mobilisant un artefact num rique pour l appre
23. es du chat publi Nous pr tendons que ces traces prennent le statut d objets interm diaires pour l activit tour tour dans les registres de la m diation c est dire comme des objets communicationnels entre les actrices et de la repr sentation c est dire comme ponctuation de la r daction du mode d emploi Nous voyons ensuite que les traces du chat priv sont utilis es de mani re consultatoire encore Puis vers le milieu de la session nous observons des op rations de copiage collage et montrons une utilisation op ratoire des traces propres du chat publi Ce passage de l utilisation consulta toire l utilisation op ratoire est selon nous un signe de l volution de la gen se instrumentale de l environnement Il s agit en particulier d un moment d instrumentalisation momentan e processus micro dirig vers l artefact et l origine de l enrichissement de ses propri t s telle que le d finit Rabardel un premier niveau l instrumentalisation est locale li e une action singuli re et aux circonstances de son d roulement L artefact est instrumentalis momentan ment Rabardel 1995 p 114 Dans la suite de la session ce sont des traces des productions de l autre qui sont mobili s es de mani re consultatoire En fin d activit des traces alter sont utilis es de mani re op ratoire Cette progression des traces propres vers les traces alter et de leur utilisati
24. giciel Drew pouvant tre l origine de bogues Ainsi huit acteurs ont r alis l activit tous tudiants en premier cycle l Universit en fili re In formation Communication Ils taient tous familiers de l utilisation d un ordinateur en r seau et en particulier du chat Les acteurs ont travaill en bin me sans conna tre leur partenaire de r dac tion pour viter toute g ne dans leur comportement ou leur expression Ces quatre bin mes ont t film s en plan large puis interrog s l issue de l activit Nous avons install sur les machines des acteurs un logiciel pour g n rer et diter des vid os de sessions d cran qui enregistre en continu les interactions l interface Six des huit acteurs ont t film s en plan large Apr s une d monstration des outils vid o origami et diff rents espaces de Drew les acteurs se sont r partis en deux salles bin mes s par s Ils ont r alis en cinq minutes une micro t che de co r daction faisant in tervenir les m mes ressources que l activit principale diteur de textes et chat Drew Ils ont ensuite eu r aliser l activit de r daction du mode d emploi pour r aliser un pliage de bo te en cinquante cinq minutes bin mes diff rents de la micro t che l issue de l activit nous avons demand aux acteurs de r pondre des questions par crit concernant en particulier les potentiels re
25. i re en termes d utilisation des espaces et en parall le la prise en main des espaces num riques et l utilisation des traces d exp rience Nous r v lons galement dans cette tude de cas le caract re opportuniste situ et distribu de l activit tudi e 6 Discussion des r sultats Dans ce travail nous avons observ des acteurs utilisant un artefact num rique pour r aliser la t che que nous leur avions assign e l interface de leur environnement des traces brutes de leur ac tivit apparaissaient au fil du d roulement de l activit Ces traces apparaissaient de fait comme des empreintes de l activit des acteurs inscrites par et dans l environnement Nous avons regard si les acteurs utilisaient ou non ces traces Nous avons observ qu il y avait en effet des utilisations des traces et que ces traces pouvaient tre qualifi es diff remment selon l acteur l origine des traces et selon l acteur qui les utilise et selon l espace num rique chat priv chat publi diteur de tex tes dans lequel l acteur laisse et peut percevoir les traces Ces traces informatiques d interaction se sont r v l es tre des objets supportant la n gociation de l activit objets en continuelle volution au cours du d veloppement de l activit D un point de vue fondamental cette tude nous a apport des l ments de compr hension de la relation qui existe entre les
26. ilit d int grer d assentiment ou de d sapprobation de l autre Le rire non visible doit tre explicitement exprim s il veut tre dit La demande d avis ou de pr cision le questionnement l tonnement doivent tre pr cis ment manifest s voire explicitement mis en avant pour tre per ceptible par l autre ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 50 iii M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs commencement de l extrait nous avons remont le fil des interactions jusqu au moment o selon nous la n gociation de sens s oriente vers la stabilisation qui marque la fin de l extrait Le premier extrait montre l accomplissement des pr liminaires la co r daction Ce premier extrait pr sente une utilisation consultatoire de traces propres et alter du chat publi Un deuxi me extrait expose l accomplissement de la r daction conjointe de la phrase introductive du mode d emploi et illustre utilisation consultatoire de traces propres du chat publi et du chat priv Troisi mement nous avons rep r un extrait dans lequel nous voyons l accomplissement de la r daction conjointe de la premi re tape du mode d emploi Ce troisi me extrait montre une utilisation op ratoire de traces propres du chat publi L analyse compl te de ces trois extraits peut tre consult e dans Ollagnier Beldame 2006 Nous pr sentons ci dessous l analyse d un fragment du troisi
27. imer nos attentes concernant le r le et le statut des traces informatiques d interactions en tant que facilitateurs d appropriation de l artefact num rique par les actrices Il n est pas ais de r sumer ces r sultats sans citer pr cis ment les extraits et rapporter les interactions entre Rastaban et Yildun Nous tentons cependant ci dessous de rapporter les principaux r sultats issus de nos analyses Nous soutenons que l utilisation au sein de l interaction des traces d exp rience supporte l intersub jectivit et le rapport l artefact num rique Nous affirmons que les mobilisations de l exp rience constituent des sources du processus de r daction conjointe car elles configurent les modes d ex pressions des individus Observant que les exp riences ne sont pas mobilis es de la m me mani re selon les moments de la session nous avan ons qu certains moments des traces peuvent jouer un r le de conjecture ou d interm diaire l activit Nous supposons que via l utilisation de traces une prise de conscience de niveau meta est possible pour les actrices Par ailleurs au fil de la session nous montrons que l utilisation des traces volue au d but de l activit les traces utilis es sont les traces propres c est dire celles de ses propres productions Les op rations de retours ascenseur que nous observons nous r v lent que leur utilisation est consultatoire et concerne les trac
28. ion speaker was interrupted indique que l acteur a t interrompu dans sa saisie par l autre acteur 1 lt indique que l action d criture est la ligne 1 et le lt indique qu il y avait d j un texte cette ligne production timeout indique que Pacteur a interrompu sa saisie car son curseur n a pas boug depuis plus de 5 secondes ou bien parce qu il a positionn son curseur ailleurs que dans l diteur de textes Ainsi dans l exemple suivant Figure 3 la ligne de trace Drew doit tre comprise comme suit huit minutes et sept secondes Yildun agit dans l diteur de textes la ligne 1 de l diteur il y avait d j d inscrit vous elle rajoute disposez d une feuille de papier carr e puis change d espace num rique ou bien fait une pause longue de plus de 5 secondes 0 08 07 1 lt vous Ares ire une feuille de papier carr e production timeout Figure 3 Extrait de la figure 2 Figure 3 Extract from figure 2 4 M thodologie pour le traitement des donn es Pour mener nos analyses l activit d un seul bin me a t retenue de pseudonymes Rastaban et Yildun deux jeunes femmes tudiantes l universit Lyon 2 Nous explicitons ci dessous les choix que nous avons faits sur la question de la mise en forme des donn es pour re pr senter les interac tions actrice s artefact num rique ces choix m thodologiques concernant la lisibilit
29. ivit s d veloppement pp 157 188 Toulouse Octar s Editions Corbel A Jaillon P Serpaggi X Baker M J Quignard M Lund K amp S journ A 2003 DREW Un outil Internet pour cr er des situations d apprentissage coop rant In Actes de la conf rence EIAH 2003 Strasbourg pp 109 113 Cram D Jouvin D amp Mille A 2007 Visualizing Interaction Traces to improve Reflexivity in Synchronous Collaborative e Learning Activities In The Proceedings of the 6th European Conference on e Learning Copenhague in press ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 55 activit s revne TIR omque M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs Dausendsch n Gay U amp Krafft U 1999 Environnement crivant et processus de mises en mots dans les r dactions conversationnelles Langages 134 51 67 Dillenbourg P 1999 What do you mean by collaborative learning In P Dillenbourg Ed Collaborative learning Cognitive and Computational Approaches pp 1 19 Oxford Elsevier Dillon A 1993 How collaborative is collaborative writing An Analysis of the production of two technical reports In M Sharples Ed Computer Supported Collaborative Writing pp 69 86 London Springer Verlag Dyke G 2006 Extension of the Musette framework for synchronous collective activities Masters Thesis EPFL Lausanne Switzerland Hutchins E 1995 Cognition in the Wild Cambridge MA MIT Pres
30. les interactions entre acteurs et entre acteurs et environnement et pour les pr senter l interface La litt rature et l exp rimentation montrent bien que le potentiel d utilisation est fort mais montrent galement les difficult s offrir des moyens appropri s d exploiter cette mine d exp riences pisodes d activit d cou vrir en cours d activit r utiliser partager capitaliser etc Nous songeons principalement la conception de syst mes qui renvoient l utilisateur en temps r el son histoire interactionnelle imm diate selon des points de vue ouvrant la voie la prise de recul sur son activit et aux processus de d veloppement humain associ s Selon nous il est tr s probable que le fait de rendre explicite l utilisateur son historique d interactions avec le syst me avec la possibilit d agir sur cet historique soit un l ment consid rer comme un principe suivre au sein du m me processus de conception anthropocentr e des artefacts num riques et en particulier de dispositifs pour l apprentissage Il nous semble alors que la question principale est celle de la visualisation des traces mformati ques d interactions En effet le format de re pr sentation des traces l utilisateur en particulier sa plasticit nous para t tre fondamental dans l utilisation que les utilisateurs auront ou non de ces traces Au sein de l quipe Si
31. lex nous r fl chissons au fait que l environnement informatique tragant doit offrir des outils associ s aux traces d interactions objets nouveaux disposition de l utilisateur pour son activit Le concept de transparence op rative de Rabardel 1995 p 150 qui d signe les propri t s caract ristiques de l instrument pertinentes pour l action de l utilisateur ainsi que la mani re dont l instrument les rend accessibles compr hensibles voire perceptibles pour l utilisateur doit selon nous modeler et figurer ces outils et les propri t s de ces nouveaux objets traces En particulier un syst me tra ant devrait selon nous mettre disposition de l utilisateur des moyens de se re pr senter ce qu il est en train de faire par des interactions sur les traces infor matiques d interactions Ceci suppose d inventer les mani res d interagir avec des traces Une piste est celle de la mise disposition des utilisateurs de moyens de comparer leurs traces diff rents temps d activit ou aux traces d autrui ceci des fins d argumentation de confrontation de construction de sens commun etc toutes choses permettant de sensiblement enrichir les possibilit s d activit s conjointes distance Pour ouvrir plus largement le d bat sur les usages possibles des traces d interaction dans la concep tion et l exploitation des environnements informatiques et se rapprocher des
32. m ne de cognition situ e et distribu e In M M de Gaulmyn R Bouchard amp A Rabatel Eds Le processus r dactionnel crire plusieurs voix pp 171 193 Paris L Harmattan Brassac C 2004 Action situ e et distribu e et analyse du discours quelques interrogations Cahiers de Linguistique Fran aise 26 251 268 Brassac C Fixmer P Mondada L amp Vinck D 2007 Interweaving objects gestures and talk in context Mind Culture and Activity An International Journal sous presse Brassac C amp Gr gori N 2003 Une tude clinique de la conception collaborative la conception d un artefact Le Travail Humain 66 2 101 127 Cerratto T 1999 Instrumenting Collaborative Writing and its cognitive tools In Proceedings HCP 99 Conference Human Centred Processes September 24 26 Brest France pp 141 147 Cerratto T amp Rodriguez H 2002 Studies of Computer Supported Collaborative Writing Implications for System Design In M Blay Fornarino A Pinna Dery K Schmidt amp P Zarat Eds Proceeding of 5th International Conference on the Design of Cooperative Systems Saint Raphael France 4 7 June pp 139 154 Amsterdam IOS Press Cerratto Pargman T 2005 Pour une conception des technologies centr e sur l activit du sujet Le cas de l criture de groupe avec collecticiel In P Rabardel amp P Pastr Eds Mod les du sujet pour la conception Dialectiques act
33. me Suivre la trace l activit de deux co acteurs sont de couleurs diff rentes e a marquer les diagonales puis rasserblez les 4 angles vers le centre ainsi n carr plus petit du centre vers l exterieur de facon a ce que la points des angles solent au milieu des A bare lol ban c tria Tere etape staban car on retourne la fewill estaban 2727777272727727 dun ou retournez la feuille dun yes dun atapa 37 gt o no levez un cot at piez le la maltis du carr oman on fai le numero mera bien voir la tete de la boite apr st le a va devenir une joli boite a chaussure q bars jorarapr kelk choz dure staban mar Rastaban et pk on metrai po pllez maintenan le petit cares er 2 Rastaban none nul Lave tapis window ii Figure 1 Interface en quatre espaces pour la mise en situation principale Figure 1 Four space interface for the main experimental situation e La vid o donnant voir le pliage qui est un espace priv Elle peut tre jou e paus e acc l r e ralentie ou stopp e souhait par les acteurs Elle dure environ deux minutes e Le chat du logiciel Drew d velopp pour tracer les interactions qui est compos de Un espace priv zone de saisie que nous appelons chat priv car il n est vu que par le r dacteur Les acteurs y crivent puis publient en appuyant sur la touche entr e 6 Un espace partag zone de publication que n
34. n particulier celles qui concernent l utilisation des traces d interactions Cette grille pourra constituer un outil utile pour qualifier l activit des bin mes restants Car m me si nous perdrons beaucoup en finesse d analyse elle pourra tre un moyen de rep rer des motifs d utilisation entre les bin mes Pour cette recherche de motifs il sera int ressant ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 53 activit s renee OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs d utiliser un outil logiciel de codage de vid os pour compl ter le traitement de nos donn es et ainsi de pouvoir faire des analyses automatiques sur celles ci en particulier sur les propri t s des moments d utilisation des traces 7 Conclusion et perspectives quelles recommandations pour la conception de syst mes tra ants supportant des activit s conjointes Cet article a pris le parti de consid rer les traces informatiques d interactions comme des supports potentiels la construction du sens telle qu elle est mise en uvre dans l appropriation d environne ments informatiques en particulier lorsque l activit est conjointe Malgr les limites de nos r sultats quelles pistes de conception pouvons nous en tirer pour la cr a tion de syst mes tra ants Ce type de syst mes dans lesquels les interactions n apparaissent pas de fait l interface sont explicitement d velopp s pour tracer
35. ntissage humain Dans cette tude les acteurs n accomplissent pas explicitement une t che d apprentissage mais nous pensons que l ac tivit qu ils effectuent est source d un d veloppement individuel Le d veloppement auquel nous r f rons est selon Vygotski li l apprentissage par une relation d unit mais non d identit et r f re au processus par lequel un individu conna t des transformations et des changements au cours du temps Il s agit du d ploiement de l engendrement des ph nom nes cognitifs survenant dans le ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 42 activites renee OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs rapport qu un individu entretient au monde et par lesquels ce faisant et se faisant il se transforme Il n est pas limit au d veloppement chez l enfant mais concerne l individu tout au long de sa vie et c est un processus dont la dur e peut tre de quelques minutes plusieurs ann es Dans son ouvrage Mind in society The development of higher psychological process Vygotski d crit cette tempo ralit micro du d veloppement Any psychological process is a process undergoing changes right before one s eyes The development in question can be limited to only a few seconds or even fractions of seconds Vygotski 1978 p 61 Ainsi nous pensons que dans l uvre de Vygotski l adjectif d veloppemental peut tr
36. ointe Objectifs de l tude exp rimentale et activit observ e Nous montrons dans Ollagnier Beldame amp Mille 2007 qu il existe diff rents niveaux d abstrac tion des informations trac es par les artefacts num riques et que ce niveau varie selon l usage qui est fait de ces traces Les traces informatiques d interactions peuvent en particulier tre pr sent es l acteur dans leur forme brute Nous pensons aux traces d interactions qui dans certains envi ronnements se trouvent de facto pr sentes l interface C est le cas de certaines interfaces pour les activit s conjointes et en particulier de certaines interfaces communicationnelles comme les diteurs de textes collectifs ou les chats o l acteur voit constamment l cran les traces brutes de ce qu il a fait pr c demment ainsi que les traces des actions des autres acteurs puisqu il s agit dans ce cas d activit s conjointes Il est important de remarquer ici que l on peut donc parler de traces informa tiques d interactions pour d signer des empreintes de l activit des acteurs inscrites par et dans l environnement alors que l environnement n a pas t d velopp pour cela Ce sont pr cis ment ces traces brutes que nous nous int ressons dans l tude exp rimentale pr sent e ici celles qui apparaissent de facto l interface de certaines applications d activit conjointe Nous croyons
37. on consultatoire vers leur utilisation op ratoire montre selon nous qu il y a eu une actualisation des proc dures d utilisation des traces Au plan micro nous exposons comment les co r dactrices sont parvenues de mani re conjointe produire une trace finalis e de leur activit le mode d emploi Nous signalons l impor tance de consid rer un ou plusieurs tours de scription pour interpr ter les nonc s et pr ciser leur r le dans l activit Enfin au plan macro nous identifions plusieurs moments participant selon nous la gen se instrumentale de l artefact num rique par les co r dactrices et de son volution Nous montrons que les traces ont un r le dans ces gen ses et qu ainsi elles favorisent l appropriation de l environnement Dans cette session d activit le mode d emploi a acquis au fil de l activit une forme stabilis e Cette forme est le fruit du travail de deux r dactrices qui ont t conduites via une dynamique cognitive collaborative r diger conjointement une production p renne Nous d voilons comment la production des actrices s est n goci e et stabilis e dans le temps par exemple via le jeu ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 32 actives renek OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs d alternance dans l utilisation des pronoms on et je et le r le de ces pronoms Nous exposons comment elle est devenue quasiment routin
38. ous appelons chat publi visible par les deux acteurs e L diteur de textes qui est un espace partag du logiciel Drew am lior pour notre exp rimentation par Dyke 2006 pour avoir deux curseurs au lieu d un seul Ainsi les deux acteurs y ont leur curseur et il est possible qu ils y crivent en m me temps 3 2 3 Donn es de la mise en situation Pour tudier l activit des acteurs nous retenons celles qui nous permettent de saisir le processus de co r daction m di e Ce sont les donn es qui rendent compte de la transformation de l activit au cours du temps et non celles qui montrent seulement le produit de l activit Il s agit des films d cran et des traces des interactions via Drew qui constituent la mati re premi re principale de nos analyses L ensemble des donn es de la mise en situation se trouve dans Ollagnier Beldame 2006 Voici sur la figure 2 un exemple de traces que Drew g n re selon Dyke 2006 6 Ainsi lorsqu un r dacteur construit son nonc il a le loisir d aller et venir dans sa phrase l effa ant rebours pour ensuite la r crire l identique ou non Il doit ensuite r aliser une action de validation pour publier l nonc ainsi finalement labor Ce faisant il sait ce qu il va donner lire son partenaire il peut contr ler si ce qu il adresse l autre contient bien ce qu il intentionne de lui signifier La captation que no
39. priv de traces ph m res car elles ne durent que le temps de la saisie de l nonc avant publication ou effacement Les traces de l diteur de textes sont quant elles des traces labiles car elles sont sujettes se transformer En effet l diteur de textes est un espace de manipulation et d inscription c est dire que les traces qu il offre ne sont pas ph m res elles peuvent durer mais on peut aussi les modifier Lorsqu elles sont produites elles ne sont pas inscrites dans le dur de l espace Enfin les traces du chat publi sont quant elles des traces persistan tes car elles restent inscrites dans cet espace sans aucune possibilit d tre modifi es Deuxi me ment les traces des diff rents espaces ne sont pas toujours perceptibles par tous les acteurs Nous abordons ici la propri t d adressage de la trace qui rend compte de la ou des actrice s pouvant 7 titre indicatif l ampleur des changes discursifs dans l activit de ce bin me ici scripturaux se r partit comme suit l activit a dur 55 minutes Environ 400 op rations ont t faites dont environ la moiti d op rations langagi res et la moiti d autres op rations Il y a eu 145 publications dans le chat publi et le volume verbal du corpus est d environ 1800 mots pour le bin me ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 49 activ s renek ontgue M Beldame Suivre la trac
40. que la pr sentation de ces traces aux acteurs peut favoriser leur appropriation des artefacts num riques Selon Millerand Giroux et Proulx 2001 l appropriation ne peut tre com prise que dans le cadre d un processus temporel impliquant des transformations de la situation par les utilisateurs Ainsi dans cette perspective l utilisateur choisit ou red finit les fonctionnalit s du dispositif pour donner un sens son usage jusqu ce que celui ci fasse l objet d une nouvelle d fini tion Et les d tournements d usage observ s peuvent alors tre compris comme des r v lateurs des dynamiques d appropriation diff renci e l uvre dans la formation des pratiques Selon ces auteurs c est dans l exp rience de l utilisateur avec le dispositif que l appropriation se joue c est dans la mise en objet de la technique Pour Rabardel 1995 l appropriation r sulte d un processus progressif de gen se instrumentale processus qui n est pas lin aire qui est difficile et qui engendre des tensions entre l objet de l appropriation et l usage fait de cet objet dans un contexte particulier Nous retenons cette d finition de Rabardel et rajoutons que pour nous l appropriation est un processus it ratif o la n gociation de sens qui se joue dans l utilisation d un objet par un individu autorise l adoption et l adaptation de l objet C est en quelque sorte l action de donn
41. ration d roulement de la session artefact num rique et espaces disposition des acteurs et donn es produites Puis nous expliquons la m thodologie que nous avons adopt e pour le traitement des donn es en justifiant les choix de montage vid o et de transcriptions que nous avons faits Nous pr sentons ensuite l analyse d une session d activit conjointe et m di e Cette analyse met en vidence des r sultats interm diaires qui sont des propri t s des traces informatiques d inte ractions et de leur utilisation au fil de la session Nous r v lons par la suite d autres r sultats sur le r le et le statut des traces informatiques d interactions dans le d roulement de l activit Un exemple d analyse par le commentaire d un fragment d extrait de la session est alors donn lire puis nous pr sentons les r sultats d analyses men es sur les trois extraits Une discussion des r sultats consi d re ensuite les limites de cette tude et la conclusion vient apporter quelques pistes de conception pour la cr ation de syst mes tra ants supportant des activit s conjointes 3 Contrairement aux fichiers logs traces des interactions utilisateur syst me que la plupart des syst mes produisent ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 41 activites at OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs 2 Traces informatiques d interactions et processus cognitifs en activit conj
42. ructiviste pour analyser le canevas fait de ces actions l origine de l activit des acteurs Ainsi nous cherchons tudier en profondeur l apparition de certains instants de l activit et la mobilisation de certains espaces comme signes de progression ou d tapes de l activit Pour nous et selon Brassac 2001 le processus de r daction conjointe est un processus cognitif collectif c est un cas particulier de conception distribu e d une inscription Il s agit d une activit intersubjective car les actions du r dacteur m me s il con oit en priv sont adress es d autres commanditaires destinataires co r dacteurs acteurs y compris lui m me etc Dans cette situation les acteurs doivent r diger un mode d emploi d crivant comment r aliser un pliage origami de bo te en papier Ce mode d emploi est destin un adulte que nous appelons le tiers adress Nous avons choisi la production de ce type de texte car il est de nature proc durale complexe et sans traduction textuelle unique Cette production de texte n est pas un probl me r soudre avec une solution unique Par ailleurs cette activit peut tre r alis e par des adultes sans comp tences professionnelles particuli res Les acteurs ont r diger de mani re conjointe le mode d emploi en bin me par le biais d un artefact num rique constitu de deux ordinateurs en r seau et de ressources n
43. s Kraut R Egido C amp Galegher J 1990 Patterns of communication in scientific research collaboration In J Galegher R Kraut amp C Egido Eds Intellectual Teamwork Hillsdale N J Lawrence Erlbaum Press Latour B 2001 L espoir de Pandore Pour une version r aliste de l activit scientifique Paris Edition La d couverte Leplat J 2002 De l tude de cas l analyse de l activit Pistes 4 2 1 31 http pistes uqam ca Millerand F Giroux L amp Proulx S 2001 La culture technique dans l appropriation cognitive des TIC Une tude des usages du courrier lectronique In Actes du colloque international ICUST 2001 Paris pp 400 410 Mitchell A Posner I amp Baecker R 1995 Learning to Write Together Using Groupware In Proceedings of CHT 95 pp 288 295 Ollagnier Beldame M 2006 Traces d interactions et processus cognitifs en activit conjointe Le cas d une co r daction m di e par un artefact num rique Th se de Doctorat Universit Lumi re Lyon2 France Ollagnier Beldame M amp Mille A 2007 Faciliter l appropriation des EIAH par les acteurs via les traces informatiques d interactions Rapport de recherche de l quipe du laboratoire LIRIS Rabardel P 1995 Les hommes et les technologies Approche cognitive des instruments contemporains Paris Armand Colin Suchman L 1987 Plans and Situated Actions Cambridge Cambridge
44. s en chaque nonc Bras sac 2004 5 1 R sultats interm diaires qualification des traces et de leur utilisation dans les extraits L artefact num rique que les actrices utilisent leur fournit de facto des traces de leur activit Elles les utilisent pour co r diger et nous montrons ci dessous en quoi ces traces et leur utilisation ont des propri t s sp cifiques en nous basant sur le montage MQED et la transcription des interactions que nous avons r alis s Les propri t s que nous pr sentons ici sont consid r es du point de vue des co r dactrices Il ne s agit en effet pas de caract riser les traces de mani re absolue mais de r v ler leurs propri t s en prenant comme r f rentiel l acteur qui les produit ou les utilise Nous distin guons deux types de propri t s Premi rement nous identifions celles qui sont inh rentes aux traces des interactions en lien avec la co r dactrice qui est l origine des traces ou en lien avec l espace de l environnement dans lequel elles apparaissent Deuxi mement nous pr sentons les propri t s qui sont en rapport avec l utilisation qui est faite des traces par les co r dactrices 5 1 1 Qualification des traces selon l acteur ou l espace l origine des traces Selon l acteur l origine des traces et selon l acteur qui les per oit ou les utilise les traces peuvent tre de deux natures Il peut en effet s agir de traces dont l
45. situation de re cherche les modes d emploi finalis s rendus par les co r dacteurs les traces d activit ancr es dans le support num rique les enregistrements vid os des interactions films des acteurs et des crans les r ponses aux entretiens et aux questionnaires transcrits Ces documents principaux mat riaux de nos analyses sont des donn es construites en cours de mise en situation Ces construits se rapprochent de ce que Latour nomme obtenues 4 Latour 2001 p 49 par leurs caract res non pr existant et mergeant partir de la situation Pour notre recherche nous avons choisi d adopter une approche ethnographique pour tudier les interactions enregistr es sous forme de films et de traces et pour interpr ter ces interactions qui concernent la production du mode d emploi via des re mobilisations d exp riences et des n gocia tions de sens Selon nous seule une m thode qualitative et capable de r v ler des processus interac tionnels de grain tr s fin entre humains et entre humain et artefact num rique peut convenir ici pour observer et analyser des processus aussi peu connus que ceux de l appropriation de l environnement via les traces informatiques d interaction Dans le cadre de notre mise en situation l activit des ac 4 Latour dans L espoir de Pandore 2001 p 49 D cid ment on ne devrait jamais parler de donn es mais tou jours d obtenues ctivit s
46. st le cas dans une situation d uti 1 COgnition DIstribu e dans les Syst mes Artificiels et NaTurels http www univ nancy2 fr pers brassac Codisant 2 Supporting Interaction and Learning by Experience http sliris cnrs fr silex ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 40 activites renek OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs lisation d un environnement informatique pour l apprentissage humain une partie de ces interactions devient tangible et susceptible d tre observ e la fois par l humain et par l environnement les traces de ces interactions pouvant donc naturellement tre r v latrices de cette appropriation Certains artefacts num riques permettent de conserver les traces informatiques d interactions tangibles pour un humain et dans un format qui fait sens pour lui utilisateur et ou analyste L utilisation de ces traces des fins d analyse est assez r pandue dans le domaine des activit s m di es tandis qu elle est peu fr quente lorsque l observateur en est le producteur lui m me Ainsi bien que les enjeux th oriques en termes de connaissances sur l activit humaine m di e par ordinateur et que les enjeux pratiques en termes de conception d environnements centr e utilisateur soient tr s importants le champ de recherches sur la r utilisation de l exp rience sous forme de visualisation des traces d interactions est un domaine d
47. sur ce qu elle avait publi dans le chat en Y80 avant que Rastaban ne formule une requ te de modification en R81 et re mobilise cette production qui lui est propre Elle en copie l inscription on obtient normalement un carr plus petit en Y84a puis la colle ensuite la troisi me ligne de l diteur de textes en E3 Y84b L analyse ethnographique plus compl te des occurrences Y84a et E3 Y84b met quant elle en vi dence les l ments qui suivent nous voyons que Yildun accomplit une utilisation op ratoire d une trace d interaction propre qui nous int resse pour plusieurs raisons Premi rement cette trace est une trace du chat publi elle est donc principalement adress e Rastaban mais Yildun en est une adress e aussi propri t d adressage Cette mobilisation de sa propre trace par Yildun propri t d appartenance montre selon nous une utilisation augment e de la trace une r p tition au del de la r p tition En effet la premi re production en Y80 tait une proposition formul e Rastaban dans le chat pour une suite possible donner au mode d emploi qui reste dans l espace conversation nel Mais au moment o Yildun la colle dans l diteur de textes elle prend un statut plus finalis car elle se trouve directement not e dans l espace d inscription qui est adress au tiers Pour le m me contenu de la trace nous voyons que le changement de son espace d inscription
48. tours arri re qu ils auraient pu faire utilisation de l historique du chat ou re visualisation du contenu de l diteur de textes Ensuite nous nous sommes entretenus de mani re individuelle avec les acteurs qui taient film s pour leur demander une nouvelle fois de s exprimer sur des ventuels retours arri re qu ils auraient pu faire Ces questions avaient pour objectif de revenir sur les points qui concernent nos attentes c est dire l utilisation de l exp rience pass e en cours d activit 3 2 2 Artefact num rique L artefact num rique disposition d une paire d acteurs se compose de deux ordinateurs connect s en r seau Concr tement chacun des deux acteurs est plac devant son ordinateur lui m me reli celui de son partenaire par internet Au fur et mesure de leurs frappes au clavier apparaissent donc des segments discursifs ce dans trois zones discursives bien diff renci es l cran Par ailleurs une quatri me zone leur donne voir le film du pliage film qu ils peuvent manipuler retour arri re arr t sur image etc loisir Les acteurs ne disposent par ailleurs d aucune autre ressource mat rielle Pour r aliser cette t che chaque acteur dispose ainsi de quatre espaces l cran de son ordinateur organis s selon l interface suivante 5 Institut de la COMmunication ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 45 activit s renek ontgue M Belda
49. um riques Ils sont distance et ne se connaissent pas Pour mener bien leur travail les co r dacteurs se servent de ressources une vid o o l on voit des mains r alisant le pliage qu ils ont d crire un chat pour communiquer avec l autre et un diteur de textes pour produire le mode d emploi Le chat et l diteur de textes que nous utilisons sont des composants de Drew d velopp l cole des mines de Saint tienne Corbel Jaillon Serpaggi Baker Quignard Lund amp S journ 2003 Cet outil a t d velopp pour proposer diff rents modules de support l argumentation dont le chat et l diteur de textes Notre choix a t motiv par le fait que Drew poss de un rejoueur d interactions post activit qui produit des traces sans interpr tation mais export es dans un tableur pour l analyse de la situation a posteriori 3 M thodologie pour l observation 3 1 Principes Nous tudions une activit m di e par le langage et par l artefact num rique la disposition des acteurs Les acteurs communiquent et r alisent l activit par le biais du clavier de l cran et de la souris de l ordinateur en r seau qu ils ont disposition Ils utilisent aussi la consigne papier qui leur est donn e en d but d activit L analyse de ce type de situation d activit conjointe peut se baser sur un ensemble de documents permettant de rendre compte de plusieurs aspects de la
50. un texte commun Dans ce type d activit les chercheurs ont montr qu il y a d abord une tape de construction de l espace interactionnel qui s op re pendant laquelle les acteurs identifient et d limitent l espace et le temps du travail collectif En parall le le rapport social les r les dans l interaction et la r alisation de la t che se mettent en place via l acti vit finalis e et les interactions De notre point de vue le couplage des cognitions individu es aux mondes social et mat riel est central Comme processus intersubjectif cette n gociation de sens rev t une dimension conjointe et une dimension individuelle Brassac amp Gr gori 2003 En effet l acteur interagit avec son partenaire de co r daction par et avec les espaces num riques sa disposition pour l activit Rabardel 1995 Il y a n gociation conjointe de sens avec l autre acteur pour la production du mode d emploi Mais il y a aussi n gociation r flexive de sens de nature meta au fil du d rou lement de l activit Dans cette recherche nous tudions cette activit lors d une mise en situation ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 43 activites renee OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs et cherchons observer les actions discursives et non discursives que les acteurs mettent en uvre pour r aliser l activit conjointe Nous adoptons une approche interactionniste et const
51. une seule session d activit Il s agira donc pour nous de trouver une d marche d analyse qui allie la finesse d interpr tation une r plicabilit des r sultats entre bin mes Nous avons les donn es de trois autres bin mes et nous ne pourrons pas les analyser toutes avec la finesse des analyses r alis es ici Mais nous pourrons en consid rer une ou deux par exemple en nous basant sur des r ponses des participants aux questionnaires ou aux entre tiens montrant des utilisations des traces d interactions Nous pourrons alors premi rement mettre en vidence des r gularit s dans l utilisation des traces entre les bin mes Les donn es dont nous disposons sont galement des traces de l activit des bin mes mais cette fois qui nous sont destin es en tant qu analyste de la situation Il sera possible d utiliser ces traces pour retrouver des motifs d utilisation similaire des espaces puis de centrer notre tude sur les morceaux de corpus correspon dant aux motifs Deuxi mement en vue d valuer si l utilisation des traces d interactions dans une activit conjointe et m di e est une activit largement situ e distribu e et mergente nous cherche rons voir si nous retrouvons les r sultats obtenus dans cette recherche vis vis des autres bin mes Nous envisageons de mettre au point une grille d observation de l activit comportant les actions des participants le plus souvent rencontr es et e
52. us avons mise en place per met de visualiser avec une granularit tr s fine l criture d un caract re cette micro histoire de la production d nonc dans la zone de chat priv ctivit s 2008 volume 5 num ro 1 46 activites at OMIQUe M Beldame Suivre la trace l activit de deux co acteurs 0 07 00 Yildun j essaie sur l editeur un truc genre vous hat e disposez d une feuille carr e 0 07 16 oht 0 07 49 0 07 49 dont les faces sont de couleurs diff rentes OoOo o a 1 gt vous production speaker was 0 07 50 intermpted textboard 0 07 54 0 08 07 hato DOS f 1 lt vous 1 gt vous disposez d une feuille de 0080 papier carr e production timeout Figure 2 Trace informatique g n r e par le logiciel Drew Figure 2 Numerical track generated by Drew software On trouve le temps en premi re colonne le nom de l acteur dans la deuxi me l nonc dans la troi si me colonne et le nom de l outil utilis pour l action dans la quatri me colonne Pour la colonne nonc begins writing indique qu un acteur positionne son curseur dans l diteur de textes 1 gt indique que l action d criture est la ligne 1 et le gt indique que l acteur commence crire cet endroit de la ligne Apr s le 1 gt on a la production de l acteur ajout e ce qu il y a d j dans l diteur le cas ch ant product
53. viidun cnut mar et nim en plus Rastaban moi ossi lt Rastaban 2777277272729227227279222777 Rastabano si ctes lt riidun gate semble clair Rastaban ji compran jarnai rien au mude dernploi lt Rastaban la pire Rastaban vou obtenez un joli rectangle avec deux triangles ki depasse lt Rastaban Il son de la mem couleur Rastaban pk lu mel exactemen ce ke je met c la honte lt Ylidun on pet faire plus compliqu m me nt de couleurs diff rentes sux de maniere a mar on obtient normalem es angle tles diagonales puis rassemblez antun carr plus petit ur de facon a ce que la pointe des angles soient au rn es 4 angles vers le centre ainsi rectangle avec au centre 2 petits triangles d une autre couleur en opposition par la pointe iava Appiet Window perse on s 1 lot a ana c tirta Pere etape Raslabar gt oui Rastaban vui Rastabar oui Rastaban car on retourne la full Rastaban 7979279797277279797797929797 lt vidun ou retournez la feuille syiidun yas sidi atapa 37 Rastaban oulo MIU relevez un cot at pilaz le la moiti du cams lt nidun bot Rastaban gt comen on fai le numero Wilduns j aimerai bien voir la tete de la boite apr st vilduns alt bulle Restaban cava devenir une joli boite a chaussure Restaban Rastabar jorsiapri kelk choz Yildun Rastaban mar Rastab
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