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1. Basilique pierre de taille ils ont pas m got eux Sophie B TIMENT D HABITATION Ancien le parquet a d j craqu sous aujourd hui les jeunes le pied d autres gens a porte pr f rent l ancien quelque chose Immeuble ann es 70 de mes murs bien blancs tout bien kitsch d pass parents nickels moquette Lucien REIMS CROIX ROUGE UNIVERSIT B timents modernes bien de consommation pas fait pour durer courante B timents anciens solides restent dans le temps Fran oise La ville en parcours et en discours 68 REIMS CROIX ROUGE B timents anciens ann es 70 Par ex vous avez fait vos tudes en Fac de Droit Sciences Eco vous avez un b timent o vous avez t prendre des cours vous aimeriez bien que vos enfants voient o vous tes pass e les racines important pour les g n rations futures Ces nouveaux b timents modernes pas de m moire Fran oise La sacralisation de l ancien n appara t pas une valeur absolue au contraire les parcourants ne comprennent pas les compromis faits par exemple avec la conservation de l ancienne mairie de Saint Denis laquelle une nouvelle aile a t rajout e ou avec la conservation des anciens frigos dans la Zac Rive Gauche Nos informations tant bien trop peu nombreuses pour en tirer un tat de l opi nion il conviendrait d approfondir par des enqu tes ult rieur
2. Lyc en Non Il n y a personne O est ce qu il y a des gens Lyc en Herlon La ville en parcours et en discours 65 Jouant au concours du palmar s annuel des villes de France les plus agr a bles vivre un lyc en opposant syst matiquement ambiance et archi tecture confirme l opinion g n rale classant en t te et Lille etToulouse celle ci tant la seule cumuler une appr ciation positive de l architecture et l am biance Reims Rouen Le Havre et Amiens faisant mauvaise figure pour leur ambiance Reims AMBIANCE 19h 20h plus personne dehors ARCHITECTURE Rouen Le Havre Amiens AMBIANCE encore tristes que Reims ARCHITECTURE a bouge pas mal m me plein hiver j ai bien aim Lille ARCHITECTURE re AMBIANCE je pr f re pour l ambiance Toulouse ARCHITECTURE diff rente briques tout rose m me les cath drales Sami gt quartier Pon ardin Reims ce que je trouve fou Reims c est qu il y a un centre ville c est vraiment l hyper centre hyper anim hyper intense dense et hyper commercial Et c est vrai qu on fait cent m tres il n y plus une banque plus un commerce et tant mieux d ailleurs Clotilde La ville en parcours et en discours 66 Les incertitudes de la datation C est un immeu
3. a me gonfle le bruit des machines et puis les gens parlent facilement dans l espace de photocopieuse ils pensent tout d un coup qu ils sont dehors Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle brune q la tablette en L et Les rares places tre devant un mur d enh la vue plongeante sur Les passants depuis La tablette en L gt d en b la vue sur la fa ade sud de biblioth que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 138 En g n ral Marianne travaille galement sur l une des tables de quatre c t de la baie vitr e parce que c est plut t a r surtout pour vue qui lui permet de voir reste de la biblioth que dont le mur ext rieur blanc baigne dans les rayons de soleil Une vue qui lui apporte de la luminosit et aussi une intervisibilit entre les salles par le jeu des transparences En fait l bas que l on voit sur la fa ade sud c est le d partement art la salle rose Et j aime bien a Et c tait rigolo parce que pendant le mois de juin il faisait tr s chaud et le mec le point information de la salle art c est lui qui g re les stores d ici et je trouvais a sympa si tu veux qu il ait juste lever la t te pour regarder ici si on avait trop de soleil ou pas et baisser les stores Marianne L inconv nient pourtant de ces tables de quatre c est que souvent il en a une qui
4. de lumineuse En outre c est la salle pr f r e de la biblioth caire la plus belle ses yeux Parce qu elle est grande parce qu elle est ouverte sur la ville et que cette salle dispose des livres sur les tudes f minines qu elle d vore On peut y acc der de trois fa ons diff rentes soit par les portes vitr es qui la relient la salle brune et l escalier menant au hall d accueil acc s le plus direct pour ceux qui viennent d entrer dans la biblio th que soit par les portes vitr es qui la relient la salle bleue acc s moins utilis que le premier et moins vident pour certains comme pour Louise qui avait ou dire que l on pouvait passer par l sans en tre totalement convaincue soit par l escalier qui monte de salle violette Utilis principalement par les tudiants qui font des va et vient entre les deux salles pour des questions de proximit entre disciplines cet escalier s av re galement peu visible pour ceux qui ne connaissent pas tous les coins et recoins de la salle rouge Une vue sur la banlieue Une grande rang e de tables le long de la baie vitr e profite d une vue panoramique et surplombante sur l entr e du m tro ainsi que sur la ville qui s tend en un tissu distendu Alternant tours HLM et v g tation ce paysage est embl matique d une banlieue parisienne ouvri re Il pla t alors ceux qui sont fiers d y voir install e une universit Pour Ya
5. M diath que Cath drale gt Vue frontale de cath drale depuis l int rieur 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 208 de la m diath que Les touristes m me s en r jouissent qui viennent prendre des photos depuis ce belv d re insolite Quant sa fa ade ext rieure le b ti ment se pr sente comme un difice miroir refl tant de jour comme de nuit la cath drale gothique clair e depuis le toit de la m diath que sugg rant pour reprendre les termes de la critique architecturale sa propre disparition tout s affirmant par le contraste des mat riaux savoir la structure m tallique noire supportant de grands panneaux de verre ce que j aime bien c est la cath drale la vision de la cath drale Parfois je monte expr s pour voir la cath drale sous cet angle l qui me para t tr s judicieux parce qu en fait la voyait pas de cette fa on l On perspective tr s int ressante n importe quel tage Surtout quand il fait beau C est tr s joli Enfin vous avez d le remarquer M Boutet UY Cette vue sur la cath drale depuis l int rieur et ce reflet de la cath drale sur la fa ade ext rieure rassemblent l unanimit des usagers biblioth caires et journalistes locaux dont les propos sont tous dith yrambiques Pourtant la r ception d une telle greffe celle d un b timent si moderne sur la place la 8 Archis
6. MINIST RE DES FINANCES BERCY Intention Entr e dans Paris monumentale Perception insignifiant pas au sens de petit mais au sens que a n a vraiment aucun sens Marianne MINIST RE DES FINANCES BERCY Intention entr e dans Paris Perception pas choisie par le citoyen c est pas parce qu ils ont fait ce b timent que tout coup la ville commence ici Marianne Minist re des Finances quai de la R p e Paris XIII arch Chemetov et Huidobro 1986 La ville en parcours et en discours 82 Parcourant la Zac Rive gauche Laurent d nonce le trop d intention qui lui semble vouloir guider ses pas dans des espaces dont par ailleurs voir supra il d nonce l exc s de surveillance et ici l exc s de sollicitude assez typique de l ironie de la petite bourgeoisie intellectuelle et politis e qui on ne la fait pas Bourdieu 1978 ZAC RIVE GAUCHE JARDIN GEORGES DUHAMEL a le banc il y a un c t qui on va mettre des on va nous on voit trop des parents qui est fait pour se arbres comme a dire que m me comment s est vont discuter en reposer un c t quand il fait du pens surveillant leurs pour le passage soleil c est bien enfants on va mettre un prot g etc c t pour les enfants on va mettre un c t pour ceci pour cela Laurent Ce qui n emp che pas le m me Lau
7. Pr sentation QUESTIONS POS ES 1 Probl matique Les r f rences de notre recherche en mati re de probl matique sont doubles mais cette dualit ne recouvre pas celle de notre approche plus unitaire que ce que la m thode laisserait penser Il s agit du courant de recherches sur la perception esth tique d une part sur les pratiques de l espace d autre part tandis que l apport la s mantique venait appuyer notre appareil m thodolo gique En f vrier 2004 paraissait l article de Rosi Huhn et Alain Morel dans les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine Huhn amp Morel 2004 dans lesquels les auteurs rendaient compte d une enqu te sur la perception de l archi tecture dans le tr s boulevers treizi me arrondissement de Paris Auparavant en mai 2003 nous ignorions l existence au moment de la r daction du projet ayant conduit au pr sent travail la parution de l importante recherche conduite par Jean Fran ois Augoyard sur L exp rience esth tique ordinaire de l architec ture Augoyard 2003 anticipait notre propre travail l ambition de Jean Fran ois Augoyard tant par son laboration th orique que par son tendue m tho dologique tant incontestablement sup rieure la n tre et nous obligeant nous situer par rapport elle Une des contreparties au sentiment que nous avons ressenti apr s Augoyard la messe est dite est qu il s agissait d une grande messe cardinal
8. avec des yeux o finalement je me pose la question qu est ce qu a voulu faire l architecte Mais c est pas vident de se poser cette question l Lucien Cependant Lucien est le seul avoir t amen se poser cette question l car il est amateur d architecture Son int r t pour les r alisations architecturales s est d velopp travers ses tudes d anthropologie et la rencontre d un ami tudiant en architecture qui l aurait initi Les autres interview s ont davantage explicit leurs go ts formul leurs impressions objectiv leurs usages et leurs 1 Pr cisons que l chantillon est loin d tre repr sentatif de la population fr quentant la biblioth que les tudiants d fa voris s d origine populaire et habi tant une banlieue difficile pour qui la biblioth que tait prioritairement adress e n ont pas pu tre interview s l exception des quatre lyc ens avec lesquels nous avons fait un entretien informel Les interview s sont de couches sociales moyennes voire sup rieures pour l un d entre eux ayant grandi soit l tranger Alg rie soit en province soit Paris 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 88 rapports aux diff rents espaces de la biblioth que sans se poser la question des intentions de l architecte Mais pour l un des interview s il a t plus difficile de lui faire parler des diff rents espaces
9. Abrams GOFFMAN Erving 1991 Les cadres de l exp rience 1974 trad de l anglais par Isaac Joseph Paris Minuit GROSJEAN Mich le THIBAUD Jean Paul dir L Espace urbain en m thodes Marseille Parenth ses p 173 19 Guide Vert Champagne Ardenne Paris Michelin Ed des Voyages 2004 HUHN Rosi MOREL Alain 2004 La qualit architecturale selon des habitants du 13 arrondissement de Paris Les cahiers de la recherche architecturale et urbaine n 15 16 juillet Savant populaire p 97 104 JAUSS Hans Robert 1978 Pour une esth tique de la r ception Paris Gallimard coll Tel KAUFMANN Jean Claude 1997 L Entretien compr hensif Paris Nathan LAHIRE Bernard 2004 La culture des individus Dissonances culturelles et distinction de soi Paris La D couverte LAPIERRE 2000 Fran ois Le C ur 1864 1937 in LAPIERRE dir Identification d une ville Architectures de Paris Paris Picard L Arsenal p 104 109 LEFEBVRE Henri 1958 Critique de la vie quotidienne Paris l Arche LEGER Jean Michel 1990 Derniers Domiciles connus Enqu te sur les nouveaux loge ments 1970 1990 Paris Cr aphis LEMOINE Bertrand 2000 Guide d architecture France 20 si cle Paris Picard 2000 LYNCH Kevin 1969 L image de la Cit 1960 Paris Dunod PAREYSON Luigi 1992 Conversations sur l esth tique 1966 trad de l ital et pr fac par Gilles A TIBERGHIEN Paris Gallima
10. bloc ferm m tallique Donc si les portes elles taient comme a a ne donnerait pas envie d entrer Hors on voit que des fen tres donc voil Les vitres vous trouvez a accueillant De l ext rieur je ne trouve pas a particuli rement accueillant mais de l int rieur a a tout son int r t au niveau de la luminosit De l ext rieur elles ne d gagent pas grand chose dans le sens o elles refl tent et elles ne font pas entrer quelque chose en fait Sinon on voit l int rieur et puis a donne envie d entrer quoi Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 279 n y a pourtant pas que des fans de cette architecture puisque d autres jugent les mat riaux non seulement froids mais aussi d suets C est dire que bon les mati res sont quand m me tr s froides c est quand m me tr s froid Alors c est bien fait je veux dire ce n est pas laid mais les mati res sont froides C est clair que si y avait mis peut tre petit peu plus de bois a manque peut tre le bois Quelles sont les mati res les plus froides Eh bien vous avez quand m me bon les vitres quand m me qui sont a fait quand m me des grands espaces assez froids puis les lettres M diath que rouges l a fait un petit peu strict Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny D U Parfois la transp
11. inaccessible Cin ma entr e immense trop UGC Mac Do terminal 2 Biblioth que haute a roport BNF hall billetterie mus e poteaux moquette rouge Immeuble fils d acier des balcons minist re de la Culture d habitation rue St Honor Zac RG Paris Soler arch Univers des r f rences formalistes ou symbolistes La mer et ses paquebots constituent quelques unes des r f rences atten dues bien que l image du paquebot puisse tre valorisante m diath que de Chalons ou n gative Conservatoire de Reims S y ajoutent les classiques Gr ce antique Rome antique Renaissance et l exotique le Japon appliqu l esth tique des Goldstein ce qu ils ne renieraient pas la pagode pour un d tail de l annexe de la mairie de St Denis Etonnante aussi est la r f rence Paul Klee et Malevitch pour Saint Denis la Bourse du Travail de Roland Castro lequel citait explicitement dans ce b timent l architecture constructiviste russe des ann es 1920 Comme quoi les citadins ordinaires ont l il juste ARGUMENT S R RENCE ERICE SIGNIFI M DIATEUR POSITIVE N GATIVE M diath que escaliers et paquebot de Chalons en mezzanines en bois Champagne mobilier clair Conservatoire Reims crasant paquebot volume livres superpos s M diath que forme pointue la mer Croix Rouge Reims ar tes et pans aigus contraire l tre humain rond Goldorak Reims high
12. sous espaces qu elles comportent Si la plupart sont lumineuses quelques unes sont sombres une partie des salles orange rose et des p riodi ques Il y a des salles plus ou moins bruyantes les espaces ouverts sur le hall d accueil ceux proches des circulations et des photocopieuses sont par exemple expos s au bruit Le bruit et ou l animation ambiants incitent alors les lecteurs ne pas se g ner pour parler fort et avoir des comportements tr s d tendus ils se l vent et se rassoient plus souvent ils discutent debout ou assis sur une table D autres espaces s av rent bruyants l usage la salle violette la salle verte ou encore le fond de la salle orange sont des espaces pris s par les groupes bavards et quelque peu dissip s Il a les salles o il r gne une ambiance tr s studieuse aussi le fond de la salle rose une partie de la salle bleue Certaines salles sont fra ches l t salle orange salle violette voire gel es l hiver salle violette d autres chaudes salle rouge salle bleue Il a des salles entour es de livres le fond de la salle rose de la salle orange d autres o l on sent moins la pr sence des livres une partie de la salle bleue de la salle rose et de la salle des p riodiques Certains espaces offrent un alignement long et r gulier de tables une partie de la salle bleue et tous les espaces longilignes de la biblio th que d autres sont plus intimes salle brune
13. 28 Cf le chapitre 2 dans le pr sent rapport sur cette m diath que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 237 ch meurs comme M Boutet on y vient chercher de la compagnie des occasions de rencontres non l isolement Pour tous ceux qui n ont plus acc s aux socia bilit s du travail cette salle est comme devenue un nouveau lieu de sociabilit s par ailleurs plut t masculines Le samedi la proportion de retrait s et d inac tifs se r quilibre au profit des personnes actives toujours plus masculines qui utilisent galement cette salle comme un lieu de sociabilit s tel le caf C est assez fid lis Il y a des gens qui viennent r guli rement c est une salle assez conviviale en fait remarque ainsi une biblioth caire Aussi ses habitu s pr f rent ils se mettre des places qui font face d autres lecteurs et avec une vue sur les gens qui rentrent Je pr f re avoir la vue sur les gens qui rentrent Parce que parfois je rencontre des gens donc je me permets de relever la t te et a peut tre l occasion de les voir M Boutet 3 3 4 Les salles benjamins et juniors une ambiance familiale Ces deux salles sont reli es l une l autre par un escalier central En bas se trouve la salle benjamins pour les enfants de 0 8 ans et en haut la salle juniors pour les plus grands La premi re est organis e suivant les diff rents ges tout
14. 306 le bruit En 15 jours les pr ts on atteint la moiti de ce qu ils taient en un an Carnegie 30 d entre eux concernant la vid o et la musique Plusieurs facteurs jouent le rush de 13 heures dont les usagers profitent en venant se recharger pendant leur pause d jeuner bonne int gration des automates qui fournissent un ticket avec la date de retour la liste des emprunts 1 5 des abonn s les utilisent pour 28 des pr ts le service Internet m me si la consultation des sites est limit e 30minutes et s ac compagne de l interdiction d utiliser des services de mails jeux et de mp3 On remarque toutefois que Les habitu s de la biblioth que Carnegie ont en effet du mal retrouver la M diath que Cath drale le cocon des salles de lecture en parti culier au 1 tage qui voit se m ler public studieux et centre CD Vid o L Union 26 06 2003 M diath que Croix Rouge en chrome et noir Patricia Buffet Evoque les journ es portes ouvertes de Croix Rouge qui pr c dent l inauguration officielle de ce b timent r solument contemporain magnifiquement ins r dans son environnement urbain ce n est pas le seul article qui fait r f rence ces notions d in t gration ou d insertion assez probl matiques toutefois si regarde de pr s part le titre qui reprend une des phrases de l article et les noms des architectes il n y a rien d autres s
15. Mais pour d autres telle Marianne c est ce qui constitue l un des attraits de la biblioth que tel point qu elle n aime pas sortir la biblioth que au cours d une journ e de travail J aime pas trop sortir parce que comme justement c est un univers clos qui circule vachement bien du coup a circule aussi dans la t te tu vois Il y a un truc comme a O les mati res ne sont pas tanches Que tu puisses passer de art p riodiques droit etc que tu puisses circuler comme a aussi entre les mati res Parce que par exemple c est clair que pour le doctorat c est vachement transversal comme recherches Marianne Cette architecture ne posera it aucune entrave physique l clectisme elle tendrait r duire les distances entre disciplines elle inciterait le lecteur l tu diant le chercheur tirer profit des connaissances accumul es dans d autres domaines que le sien sans tre intimid Cette ouverture et cette fluidit permet traient chacun de ne plus se sentir tranger dans aucun espace de savoir dont les fronti res sont pourtant d finies par les champs universitaires avec un b mol pour la salle verte comme nous l avons vu plus haut dans la description des salles une par une Le propos tenu par Marianne tir de ses propres usages de la biblioth que embrasse la conception de Riboulet Les salles de lecture sont con ues comme un ensemble de volumes int rieurs ouverts
16. c est rationnel mais pas rigide quoi Oui du l escalier il prend un plus son sens que quand on est l int rieur quoi Mais alors peut tre qu il faudrait pourquoi pas mais qu il n y ait pas de vitres entre l escalier et les salles quoi C est peut tre a T De l ext rieur l c est bien mais de l int rieur c est dommage qu il n y ait pas une circulation plus facile plus fluide quoi Marianne Au contraire les lignes les arrondis les courbes de la fa ade rappellent Nathalie ce que lui voque le b timent du cin ma MK2 pr s de l autre biblio th que du quartier la BNF un navire avec cette esp ce d avanc e mais en beau coup plus doux puisque ici les lignes sont arrondies et non rectilignes N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 192 Pour d autres comme Fran ois le dessin des lignes des deux fa ades cher chent les effets d un contraste entre elles on marie la courbe avec un pan carr rectangulaire oui a fait un effet de contraste tout fait voulu Je pense a doit correspondre des effets recherch s pour le regard C est une courbe irr guli re voyez courbe et d un seul a se referme Oui alors a je ne sais pas que c est exactement ce panneau avec cette ferraille Un tas de ferraille 3 quand on le voit de c t mais de face c est un panneau Je suppose que c est fait pour que je su
17. ciatif S il prend des biblioth ques celle de la Sorbonne pour l ancien et la M dia th que Jean Pierre Melville pour le moderne il se r f re galement d autres b timents tous issus d une architecture publique et monumentale du c t de l ancien le Minist re de l Int rieur et l H tel Matignon du c t moderne le Minist re des Finances J ai voqu l autre Bercy parce que a aussi c est un monument C est grand c est quelque chose de majestueux aussi en comparaison avec la Sorbonne mais c est moderne Par exemple si l on prend le Minist re de l Int rieur c est pas la m me chose Vous prenez l H tel Matignon c est tout fait diff rent C est deux styles d architecture tout fait oppos s je pense qu il n y a aucune comparaison faire entre les deux Mais seulement entre Paris 8 et le Minist re de l conomie et des Finances il y a des similitudes Sa d Ces similitudes ce sont les fa ades vitr es qui constituent chez lui le signe distinctif d un m me mod le d architecture regroupant la biblioth que de Saint Denis la M diath que Jean Pierre Melville et le b timent du minist re des Finances Mais s il pr f re l ancien au nouveau c est surtout pour l histoire dont le premier est charg et le prestige dont il jouit Ainsi en est il du masto donte qu est le b timent de la Sorbonne majestueux et gigantesque pour lequel cet tudian
18. l espace audiovisuel 50 places constituait pour Pierre Riboulet le point fort du projet de la biblioth que et occupe pour cette raison une position centrale dans la configuration du b ti ment Riboulet 1998 Son volume circulaire sur lev par rapport toutes les autres salles et d passant le toit du b timent tel un d me est comme suspendu au dessus du hall et de la salle des p riodiques pr t d coller telle une soucoupe volante ou une mongolfi re engins de d placement a rien auxquels les interview s ne manquent pas de faire r f rence Si la mongolfi re semble un peu d su te aujourd hui la station radio des a roports mieux encore la soucoupe volante ou la tour de contr le du vaisseau spatial sont des vocations videntes d une certaine modernit technologique qui fascine et fait r ver Un truc o il y a plein de t l a va signifier la modernit quoi qu il fasse C est vrai qu il en rajoute avec la soucoupe volante Yann Sa forme particuli re et sa configuration int rieure donnent l impression d un espace compl tement autonome par rapport au reste de la biblioth que Il est par ailleurs le seul espace ferm de la biblioth que avec la salle noire l int rieur plong s dans semi p nombre sous le volume convexe du plafond Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle audiovisuelle Vues ext rieure et
19. la poste o je vais je vois la cam ra de s curit les gens qui rentrent pas int ressant No mie Autant la description de toute fa ade conduit souvent des hypoth ses sur l int rieur et parfois sur les usages autant il n est pas possible de s parer la description d un hall de cin ma de son utilisation surtout que le cin ma est H tel des Postes rue C r s Reims arch Fran ois Le C ur 1923 1931 La ville en parcours et en discours 54 pratique suffisamment commune pour que chacun puisse exprimer sa comp tence dans l usage et donc dans la conception des salles obscures et de tout qui dor navant les pr c de Le cin ma MK2 Biblioth que sign Jean Michel Wilmotte illustre particu li rement bien l intrication des dispositifs architecturaux de l usage et du service le cin ma ayant en soi la particularit d tre selon l expression consacr e art et par ailleurs une industrie contradiction partag e par Laurent Le service 2 marchand des salles est plus ou moins affich et plus ou moins diversifi selon les circuits de distribution Les trois jeunes Parisiens un tudiant deux enseignants du secondaire ici sollicit s peuvent dons se livrer la discussion tr s parisienne consistant d terminer si les cin mas UGC sont plus vendus au capital que les salles MK2 la cin philie r put e plus exigeante Les points de vue sont part
20. ne sais pas si c est par magie pas si on avait calcul tout a si on avait anticip sur l espace Sa d Les cassures Pour un autre interview ce qui est surtout appr ciable dans cette biblio th que c est ce qu il appelle les cassures les d calages les espaces hach s ou encore coup s C est dire tous ces volumes ouverts et d une grande vari t de formes qui s imbriquent et se d multiplient pour recr er de nouveaux agencements int rieurs et dont on ne s en lasse jamais Ces volumes qui font que l espace n est jamais tout simplement orthogonal rectangulaire flanqu s de quatre murs Il compare ces espaces la marge d un livre tout aussi inspirante que de voir le jeu du vide et du plein en architecture Tu vois tr s bien quand tu lis un livre des fois il y a des livres o il y a pas tellement de marge C est comme si la marge tait un espace pour ton imaginaire o tout d un coup c est ta chambre qui devient l imaginaire Quand tu lis un livre t as toujours l esprit critique et quand c est troit machin c est comme si t avais pas de marge pour moi Le fait que a casse contrairement ce qu on pourrait croire a laisse un espace de rien tu vois ton cerveau ne pas d j rang dans la t te vois que je veux dire peux tr s bien lever la t te et rien voir Quand t es devant tu l ves la t te a ferme c est quelqu
21. rants sont en effet acquis l id e que l espace urbain est une collection d ob jets qui prennent leur sens de diverses relations de voisinage La ville euro p enne d fendue par Krier Rossi ou Huet semble vaciller et l int gration ch re aux instances de planification urbaine est aussi n gativement per ue que Conclusion 294 l homog n it de l espace int rieur d un grand quipement On pr f re donc des objets architecturaux qui trouvent une partie de leur appr ciation dans le contraste qu ils entretiennent avec les alentours comme on est mieux dans les espaces polymorphes d un m me quipement C est ainsi l introuvable esth tique du grand ensemble qui fait jaillir l clat de la M diath que Croix Rouge les Fr res Goldstein habitu s de La Courneuve ayant une fois de plus vu juste en tapant fort entre le ch teau d eau ann es 1970 de R my Butler et un Quick qui se croit sur le Strip de Las Vegas Les usagers de cette m diath que dig rent ses formes ahurissantes un meilleur estomac qu on l aurait attendu Certes ses qualit s architecturales int rieures pratiqu es ou imagin es ou ext rieures en extension vers le ch teau d eau sont pour quelque chose Mais parcourants et usagers semblent aussi pratiquer cette approche que B Lassus 2005 qualifiait de paysag re pour insister sur les liens qu elle tablissait entre des objets appa remment isol s aux habitants paysagistes Lassus 1
22. stigmati sante de personnes ayant certains handicaps notamment vis vis de la lecture difficult s d apprentissage la lecture malvoyance la m diath que int gre ainsi un ensemble de rayonnages de livres et autres supports plus faciles d acc s que la moyenne crits souvent plus gros que le personnel nomme la Passerelle Il en a pas beaucoup mais ils sont rep rables quoi Passerelle c est le nom qu on a voulu donner parce qu on se disait pas les premi res lectures pour ado mais des livres un peu faciles un peu accrocheurs sur les probl mes de soci t Personnel biblioth caire Ce qui caract rise ici ce dispositif particulier qu est la Passerelle c est ce souci d ouverture et d acc s des supports culturels au plus grand nombre On retrouve ce m me souci dans l quipement bien particulier des Bibliobus dont deux bibliobus scolaires et un bibliobus urbain tous rattach s la M dia th que Croix Rouge le d cloisonnement et le lien sont pouss s dans leurs ultimes retranchements la m diath que va la rencontre des habitants qui ne peuvent s y rendre personnes g es non motoris es en rupture de culture etc et l quipement se fait plus service qu architecture Derri re la modestie de ces bibliobus c est la coh rence de la politique de lecture publique que nous avons d j voqu e qui montre qu elle ne s en tient pas de g n reuses inten tions g n r
23. 107 SITE 530 108 et en pratiques parcours 3 Les m diath ques en EX HET tabs ce cr 1 TAGE FLAN OU 3 w 2 E 5 ls 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 109 AOL el NO 7 un 1 SIDVNNOANU SIG 10 M 0 T ris i 110 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques FOL 530 NOLLNIBIHLE HO AHOHd OA Y Hd EIEL UE an ALL 3190710MHL3 ane nm 5 30 5 ANWET SN EH LD SU bal 51 sinon 111 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 19V13 S134N220 S12V 1d SJA 311134 OEHSL 0EHYL 090 87 Pre GH60 S LH60 70 90 81 IOIHONTA ss O HLL 0EHOL 0 90 ZL 03 SIA3134 13 ILYA juan WIHOYDIN NVHD3 33100 319 1 chu 3N0IH19373 351 33100 3191 t 1 SIO4 5714 SIO4 5104
24. 1969 faisait encore r f rence dans le milieu des architectes Par la suite Augoyard a institutionnalis le courant de recherche sur les ambiances urbaines r unissant outre Thibaud et Petiteau des chercheurs f conds comme Pascal Amphoux Augoyard 2001 Amphoux 2001 Nous partageons avec tous ces chercheurs les hypoth ses selon lesquelles a le jugement esth tique entre en interaction avec d autres comp tences b la technique de description in situ est la mieux adapt e pour t moigner de l exp rience esth tique Une telle description qui est elle m me situ e dans les condi tions de sa performance n est qu une restitution de la perception esth tique elle est cependant la restitution la plus capable de t moigner de l exp rience esth tique des citadins Ce questionnement rencontre ainsi ceux de la perception architecturale et de la r ception esth tique dont l abondante litt rature prolixe sur la r ception savante est trangement muette sur la r ception profane Notre hypoth se m thodologique originelle pr voyait de prendre pour point de d part les usagers de biblioth ques m diath ques interrog s sur leur pratique de ces quipements de les solliciter ensuite sur l architecture de leur ville au moyen de parcours comment s La longueur des entretiens respectifs une heure en m diath que deux trois heures pour les parcours a oblig s parer pour partie l enqu te sur les m diath
25. Un des tudiants acceptant de faire l entretien pensait ainsi qu il n aurait rien dire que cela ne durerait qu un quart d heure Or durant plus de deux heures il nous commentera en d tail chacune des salles s tonnant lui m me d avoir finalement autant de choses dire Avec l entretien et le parcours comment de chacune des salles les usagers interview s cumulaient leur r le courant celui d usager et un nouveau r le qu on leur demandait d avoir celui de spectateur voire de consommateur d un objet culturel Non seulement ils expli citaient et objectivaient leurs usages mais ils portaient aussi un regard nouveau pour la plupart celui du jugement esth tique Ainsi un des interview s ailleurs le seul qui n aime pas travailler dans cette biblioth que remarque En fait ne l ai jamais per u aussi beau qu aujourd hui rires Non parce que l tu me fais porter un jugement esth tique etc Mais en fait quand t es usager etc tu l utilises mais tu le juges pas enfin tu le juges en fonction de sa fonctionnalit seulement tu le juges pas selon des crit res esth tiques Tu te dis pas qu est ce qu il a voulu faire Et finalement c est pas mal fait Et en fait ce que tu prends en compte maintenant les inventions qu il pu faire toutes ses cr ations je les ai pas vues J ai toujours vu ce sur quoi butais en fait ce qui m emb tait Et maintenant tu me fais regarder l es
26. dire visibles Personnel biblioth caire Et vous trouvez qu elle remplit son r le dans le quartier Oui moi je trouve que c est super int ressant Au d but a m a un peu tonn e et tout parce que je pensais que m diath que a serait biblio th que et tout Donc ne pensais pas voir beaucoup d enfants du quartier venir et tout et en fait tous les week ends c est bien anim Je vois plein de jeunes du quartier venir autant que ce soit pour les disques pour rester pour faire leurs devoirs enfin je trouve que a remplit bien son r le oui Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge ER 3 4 3 Son adoption du point de vue de son architecture On pourrait sans doute synth tiser les diff rences et les contrastes des propos recueillis en relevant le fait que m me si du point de vue de l architec ture la m diath que semble assez d cal e par rapport au style architectural des autres b timents alentour style ann es 70 essentiellement et aussi cause de son architecture audacieuse cela ne l emp che nullement d tre reconnue pour ce qu elle repr sente et d tre accept e pour ce qu elle est Et qu est ce que vous pensez des formes g om triques Oui Eh bien a c est la marque aussi de l architecte quoi Il faut que a se voit une certaine poque c tait plus a plus la reconnaissance physique des b timents il fallait les re
27. je trouve que a illumine un Personnel biblioth caire Mais moi sur le principe je trouve que c est bien quand m me tout n tant pas du tout sp cialiste de l architecture C est pas du tout ma partie Mais bon maintenant que je la pratique comme je vous le disais tout l heure j en fais la publicit M Boutet Ainsi la familiarisation avec une architecture aussi contemporaine soit elle ainsi que son usage suffisent ils faire changer les go ts et le jugement que l on porte cette r alisation et ou son int gration dans la ville si tant est qu elle soit bien r alis e Et m me parfois d inverser les chelles de valeurs esth tiques en effet M Deschamps qui dit pourtant ne pas aimer le style moderne ce d une mani re visc rale trouve aujourd hui que le b ti ment de l ancien H tel de Police dont il pr f re le style dans l absolu jure avec l architecture la m diath que et non plus l inverse Si vous voulez vous vous y faites bien ce b timent de la m diath que moderne d ext rieur etc vous le trouvez bien et quand vous regardez c t bein a change tout C est moche le classique l bas la limite oui quand vous commencez par la partie moderne M Des champs 3 De la r alisation l usage le b timent en tant que m diath que II suffit pas de la regarder il faut entre
28. petit peu de couleurs parce que vous voyez tout est noir blanc et l haut c est une esp ce de ou ne sais pas quoi donc peut tre un petit peu plus de couleurs parce que la moquette est quand m me assez p le si on veut avec le blanc Enfin c est tout quand vous me dites a moi a me fait penser a Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Parmi les qualit s essentielles chacun rel ve la g n rosit des lumi res naturelles gr ce la pr sence de nombreuses baies vitr es et insiste sur le m lange dit harmonieux des lumi res naturelles et artificielles l int rieur du b timent La vue depuis salle de lecture du premier tage permet de mesurer proximit du ch teau d eau et son effet en terme d attrait ou de r pulsion en tous cas d une pr sence forte 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 259 Et au niveau de la lumi re de l ambiance comment vous trouvez Elle est juste bien discr te on n a pas de flash dans les yeux Personnel biblioth caire Et puis il y aussi que c est super lumineux super accueillant M me par temps de pluie il y a toujours beaucoup de lumi re et le fait que ce soit blanc le renvoie bien aussi C est super Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge a au premier tage des puits de lumi re notamment autour de l es calier par de simples vasistas
29. s ARR Konben Place Royale XVIIIe s Dumont J Bl haut Place du Forum vestiges gallo romains 9 Le Petit lyc e rue Voltaire ann es 1930 importante rue pi tonne 10 Ecole Saint Joseph rue des et commer ante du Capucins contemporain centre ville sur laquelle sont difi s plusieurs m nn appel rue des b timents significatifs de Moulins contemporain reconstruction d apr s 1918 12 Immeuble d habitation Goldorak rue des Moulins arch Serge et Lipa Goldstein pour L Effort R mois 1993 notice dans Le Guide d architecture France 20 si cle Lemoine 2000 48 13 Immeuble d habitation avenue de Laon arch Serge et Lipa Goldstein pour L Effort R mois 1998 14 Palais des Congr s arch Vasconi 1994 notice dans le Guide d architecture France 20 si cle Lemoine 2000 49 15 Ancien Op ra aujourd hui cin ma art d co Questions pos es 19 Parcours en p riph rie sud de Reims M diath que Croix Rouge arch Serge et Lipa Goldstein 2003 Complexe sportif G o Andr salle multi sports halle d athl tisme CREPS patinoire etc ann es 1990 Campus universitaire notamment Facult de Droit et de Lettres arch Dubard de Gaillarbois 1974 notice dans le Guide d architecture contemporaine de l Architecture d aujourd hui dition de 1974 biblioth
30. ville c est un travail particulier On tudie diff remment la ville qu la campagne C est dire L environnement est important Eh bien pour moi oui je ne fonctionne pas de la m me fa on quoi C est dire qu un paysage statique de campagne a am ne au calme alors c est peut tre une pens e du coup plus pos e qu on prenne plus son temps Dans la ville tre dans la ville c est tre dans le mouvement en permanence bon celui des autres et puis le sien propre etc c est dire que pour aller la biblioth que il faut prendre le m tro etc etc c est une d marche quoi Je 3 pense qu on est plus passif la campagne C est autre chose Et donc l on est dedans on est dans mouvement l en plus c est un carrefour donc c est encore mieux Marianne N L espace revue du rez de chauss e visible depuis la rue qui semble remplir une fonction de pr sentation sinon de repr sentation du b timent en faisant totalement partie de la fa ade Les images de terrasse de caf ou m me de place pour parler de cet espace important la fois int rieur et ext rieur confirment bien la r ussite de l int gration dans la ville Alors je trouve a agr able comme espace d autant plus que l on est vraiment compl tement quasiment sur la place Il y a juste cette vitre entre les deux Oui Qu est ce que a donne comme impressions d tre quasiment sur la place
31. C est convivial on a envie d y rester a fait bient t une heure qu on est l Install c te c te dans deux gros fauteuils Odile et son fils Martin cinq ans et demi lisent ensemble une bade dessin e Marne Hebdo 21 ao t au 27 ao t 2003 n 48 M diath que razzia sur Le rap C H Rien de particulier relever L Union 22 08 2003 Quatre p les d attraction r partis sur trois secteurs reli s par Le site propre non sign Affirme que ces constructions produisent un impact consid rable sur les menta lit s la M diath que Croix Rouge tant une des constructions voqu e avant de d ve lopper le site propre qui doit relier diff rents quipements Annexe La r ception par la presse 309 VRI septembre 2003 p32 33 M diath ques Le succ s est L non sign M diath que Cath drale un nouvel inscrit toutes les deux minutes Ru e sur les nouveaux supports plus d un tiers des documents emprunt s sont des CD DVD CD ROM casettes D but ao t 2003 la r partition des pr ts se fait ainsi 71 pour les documents imprim s 14 pour les Vid os documentaires et CD ROM 14 Croix Rouge 19 Cath drale pour la musique 10 Cath drale 15 Croix Rouge pour les films Le Figaro 2 septembre 2003 Reims plein cadre sur Le gothique Francis Rambert Nouveaux espaces du lieu contemporain qui tirent profi
32. LA VILLE LIVRE OUVERT Lectures d architectures et parcours en m diath ques Jean Michel L ger Beno te Decup Pannier Jennifer Hasae Rainier Hodd Ipraus cole nationale sup rieure d architecture de Paris Belleville Mission l Ethnologie minist re de La Culture et de la Communication Subvention du 26 novembre 2003 Affaire suivie par Alain Morel LA VILLE LIVRE OUVERT Lectures d architectures et parcours en m diath ques Les parties 1 et 2 ont t r dig es par Jean Michel L ger sociologue La partie 3 t r dig e par Jennifer Hasae ethnologue biblioth que de l Universit Paris 8 Saint Denis et M diath que Cath drale Reims et Beno te Decup Pannier sociologue m diath ques Jean Pierre Melville Paris et Croix Rouge Reims La conclusion a t r dig e Rainier Hodd architecte sociologue et Jean Michel L ger La revue de presse en annexe t constitu e par Rainier Hodd et Charles Louis Alibert Sens architecte La mise en pages a t con ue et r alis e par Jennifer Hasae Remerciements Nous remercions chaleureusement tous ceux qui ont t nos informateurs pour cette recherche qui nous ont donn de leur temps et sans lesquels cette recherche n aurait pas eu de mati re vivante les directeurs directrices et biblioth caires des quatre tablissements tudi s les lecteurs et lectrices
33. Lucien pensait alors que tous les b timents de l universit celui de Pierre Riboulet compris avaient t construits en m me temps lors du relogement de l universit de Vincennes 1974 Il ne s tait pas dout qu il s agissait d une intervention post rieure tentant de rattraper les conditions d favorables qui dans les ann es 70 avaient t impos es par le pouvoir dans le but d carter cette universit trop contestataire En fait loin de faire oublier la contrainte le b timent la rappelle Il avait une contrainte forte au d part qui tait il y avait une route qui passait au milieu et on l impression qu il essay de faire un truc pour rattacher cette partie l de l universit et celle l Et bon c est vrai qu il avait au d part une contrainte forte et que c est pas du tout agr able comme espace je veux dire comme situation globale qu il y ait des voitures qui Biblioth que universitaire de Paris 8 Le b timent pont 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 96 passent en dessous on peut dire c est la ville rires etc mais moi la fa on dont je con ois une universit id ale ce serait pas cheval sur d partementale Lucien Il compare alors cette forme particuli re aux restoroutes ceux l m me qui enjambent les autoroutes o les automobilistes d jeunent en regardant d filer les voitures sous leurs pieds Il f
34. Non non c est simple c est clair Comme il y a des grandes baies vitr es tout a l on voit l c est les magazines la litt ra ture c est bon Par contre non c est bien con u Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny 2 4 1 Une autonomie tous les ges Certains sociologues explorent cette dimension apparemment contra dictoire qui caract rise les mani res de cohabiter tre ensemble s par ment concernant les relations entre parents et enfants l int rieur de la famille contemporaine aussi cette architecture contemporaine propose un dispositif spatial favorisant ces deux dimensions de la cohabitation le partage et l auto nomie dans un b timent public Les concepteurs ont par exemple pris le risque de faire cohabiter deux espaces Adulte et Enfant sur un m me niveau Un p re de famille t moigne de son aisance d ambuler l int rieur du b timent en expliquant le sentiment de libert qu il prouve non seulement se rep rer facilement ce que l on a d j voqu mais galement vis vis de sa fille de onze ans qu il n a plus besoin d encadrer Il peut alors avoir un usage diff rent de celui de l enfant qu il accompagnait et profite de ce gain d autonomie pour sa fille comme pour lui Quand vous accompagnez votre fille vous montez l haut et vous voyez un peu avec elle ou pas du tout Chacun son truc et puis apr s elle me montre ce
35. Quand tu dis une atmosph re positive c est positif par rapport au travail Par rapport la concentration Parfois le probl me c est qu il y a l envers de cela C est dire que ce qu on peut trouver au caf qui est une ambiance propice la convivialit o on peut lire dans la convivialit mais qui ne se trouve pas dans la biblioth que Quand on a envie de lire dans la convi vialit va pas dans la biblioth que jamais C est dire que l envers existe Laurent synth tise son point de vue en disant Donc il y a plein de choses positives La petite restriction c est l agen cement BD a c est clair et ces quelques points lecture qui sont int gr s d autres points de passage et qui moi me d rangent Maintenant je comprends tr s bien que ce soit aussi une logique de fonctionnement et qu on puisse m langer les genres mais personnellement je n en fais pas partie Laurent Finalement ne s agit il pas de deux genres d usage et donc de consom mations d espace diff rents l un profitant directement des qualit s du lieu pour se concentrer l autre r pondant aux diff rentes propositions de consultation et d emprunt Si Laurent est pass d un registre l autre au fil du temps Marianne elle r pond sa mani re au probl me propos de la coursive en t moignant de la souplesse de l usage d un tel espace Donc a c est une chose la lumi re Ensuite le fait d
36. avait pr vu de faire r pond elle Champ co titre illisible F vrier Mars 2003 n 21 Les m diath ques cr ent une trentaine d emplois Catherine Rivi re Rappelle le budget de Cath drale 15 M d euros 55 ville 26 Etat 11 r gion et 8 d partement et surtout qu il y a eu la m me exigence de qualit Croix Rouge ces chiffres concernant l engagement de l tat sont diff rents de ceux annonc s par L Union s d M diath que le co t de construction valu cent millions de francs L Union 03 mars 2003 D m nagement de la biblioth que Ch teau d eau Mode d emploi pour le retour des livres dans cette p riode partir du 21 mars Annexe La r ception par la presse 303 Ville de Reims information avril 2003 n 198 Les biblioth ques de Reims entrent dans le nouveau mill naire M diath ques mode d emploi pp 14 18 Cinq pages illustr es de sept photographies replacent les deux m diath ques dans le r seau de lecture publique dor navant organis autour de trois p les Cath drale direction du r seau et animation culturelle gr ce auditorium et ses salles d ex position Carnegie tude de conservation du patrimoine et Croix Rouge services de m me qualit qu Cath drale remplit en outre des missions socio ducatives les quatre biblioth ques de proximit ayant aussi t modernis es et r nov es celle de C
37. bas et haut a d pend par rapport quoi Si le hall tablit ind niablement le niveau z ro cette biblioth que offre m me dans certaines salles en bas les salles verte et violette la possibilit de se sentir malgr tout sur lev gr ce au jeu de demi niveaux Mais par exemple en droit c est plus bas il y a deux ou trois tables peu sur lev es donc dans cet espace l si tu est ces deux ou trois tables t as l impression aussi d tre peu sur lev Louise Une place urbaine Le hall a t con u par Riboulet comme une place urbaine cit dans Zimmermann 2001 78 La vue surplombante que les salles du deuxi me tage longeant le hall offrent sur celui ci le transforme en une sc ne vivante o les usagers deviennent tour tour figurants et spectateurs Marianne par exemple aime bien regarder cette sc ne depuis la salle bleue Riboulet s explique Bien s r j ai transgress le normes ce hall qui tait pr vu pour 50 m occupe en fait 200 Dans un b timent de 15 000 m il faut de la g n rosit cit dans Zimmermann 2001 78 Une g n rosit qui ne semble pas d mesur e Il y a de l espace Je trouve a bien parce que tu circules beaucoup c est normal parce qu il y a plein d entr es partout Et puis c est normal aussi parce que quand il y a la queue pour emprunter c est bien qu il y ait un peu d espace que tu puisses t
38. croise des connaissances pendant qu on est dans file d attente pour emprunter ou pendant qu on le traverse et cela prend du temps puisqu il est long on quelques mots et l espace est assez grand pour qu on se le permette sans g ner le passage des autres Aussi ce hall peut il appara tre comme une place publique celle de son quartier par exemple o passent des anonymes mais aussi des connaissances Le personnel de la m diath que peut para tre aussi comme ces commer ants et autres prestataires de service install s UY M diath que Cath drale Le hall avec ses comptoirs d accueil en bois clair ses poutres m talliques et ses brise soleil Un grand volume qui contraste avec la taille de l entr e 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 233 autour la place qui on s adresse pour une transaction de mani re plus ou moins conviviale plus ou moins famili re Certes c est bien tout le regret de certains biblioth caires de cette m dia th que comme nous le verrons plus en d tail la relation au public s appau vrit dans les grandes structures comme celle ci compar e l ancienne biblio th que Carnegie ou la nouvelle M diath que Croix Rouge Quant la caf t ria il semble remplir une fonction de coulisse la fois par rapport la sc ne qu est le hall et par rapport au spectacle ext rieur que l on peut voir travers les vitres
39. des gens qui font du droit et qui devront apprendre mentir Yann Biblioth que univresitaire de Paris 8 Salle verte gt q l espace de travail en d caiss donne l impression d tre sur une p niche d le sous espace avec estrade offrant les rares places de biblioth que faire face une vue ext rieure 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 122 Alors ici je ne me suis jamais install e C est peut tre un petit a priori sur le droit Marianne J aime moyen Et puis j aime pas le droit Louise Comme on peut le constater ces trois tudiants n aiment pas le droit et c est d abord pour cette raison qu ils n aiment pas cette salle La biblioth caire elle m me semble la redouter Alors l je ne suis pas tr s l aise avec le droit dit elle une premi re fois en faisant tout de suite demi tour pour l viter Lorsque nous y retournons Donc il y a droit qui est un petit peu au bout l mais ils y sont bien aussi je crois Au bout Vous dites a comme si vous l aimiez moins Non non non Mais c est au fond de biblioth que quand m me Oui c est vraiment le fond l La biblioth caire M me l aspect des livres ici semble d testable ils sont moins beaux ils sont aust res ils ressemblent des dictionnaires Discipline qu ils consid rent loign e de la leur la sall
40. des tables qui sont voisines de celles d j occup es par leurs cong n res Cet effet de regroupement li un ge o vit toujours en groupe mais aussi l intimidation sans doute que provoque la biblioth que peupl e de vieux de retrait s fait que tout ou partie de la salle est v ritablement monopo lis par ces lyc ens Les salles les plus courues sont celles qui sont au bout de la biblioth que et en bas comme la partie la plus excentr e de la salle orange ou la partie basse de la salle verte La salle violette qui poss de ces deux qualit s est dot e d une troisi me savoir d tre grande elle doit par cons quent tre plus abordable parce que plus anonyme compar e d autres salles plus intimistes Dans le courant du mois de juin cette salle se transforme en un v ritable lieu de vie anim jovial et tumultueux au point que nous pouvons entendre une jeune tudiante expliquer son amie comme il est absolument inutile d avoir des scrupules pour travailler en groupe dans cette salle puisqu ici c est salon de th Le paysage est fort diff rent de que l on peut observer ailleurs ou dans une autre p riode de l ann e les affaires sont tal es sur toute la surface des tables tandis que les vieux auraient tendance tre plus discrets pas empi ter sur l espace de l autre et partager l espace commun de travail on pos
41. fait L on est devant cette Cour d appel Vous connaissez ce b timent Je suis pass e devant parce que je vais souvent la l mais je n y ai jamais pr t attention C est pas tr s gai mais il a quelque chose d assez int ressant par rapport ces colonnes il y a les colonnes de b ton et puis ensuite il y a cette esp ce d int rieur C est assez int ressant le recouvrement de verre autour Je trouve que dans sa tristesse il n est pas si d plaisant en fait Cette base plus troite que le pav du haut a all ge le b timent et puis tout de suite on sent qu il y a une s paration des r les en fait du pav sup rieur et du hall Et en m me temps on a l impression que a a t construit un tiers deux tiers Enfin le pav c est un tiers et ensuite a t divis en trois Et il y a un dynamisme vertical sur ces hauteurs avec ces piliers et ces vitres et ensuite une dynamique horizontale m me pas du fait du d cou page en damier des fen tres G n ralement l utilisation de vitre miroir comme a c est pour des b timents hauts lanc s alors que l on l impression qu on tronqu une tour et qu on est venu poser a sur un autre b timent On a vraiment quelque chose de tr s g om trique et tr s compact Clotilde La ville en parcours et en discours 34 Devant le Petit Lyc e C tait un lyc e qui fait maintenant pa
42. le lieu du savoir qui pour certains est plac tellement haut dans notre syst me culturel qu il peut tre apparent un lieu de culte un endroit o m diter est possible parce qu il y a du silence de la douceur de la politesse des sensations physiques ce qu exprime un usager simplement en disant on peut ressentir certaines sensations comme une cath drale finalement De l autre c est le lieu du savoir partag qui peut alors ressembler un des espaces de convivialit les plus chauds qui existent dans nos soci t s individualistes le caf En d autres termes c est un endroit de chaleur o l on peut go ter tout m me ce qui ne pla t pas parce que l acc s aux savoirs quel que soit le support ob it une logique d accessibilit annonc e et r elle notamment par la gratuit Un lieu de d mocratie o comme l exprime encore cet interview l on peut d fendre des int r ts divergents sans emp cher la cohabitation ou la discussion un peu la mani re des d bats dans des caf s philosophiques o l on peut lancer de grandes id es et puis les gens assis ou debout discutent prennent la parole etc Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Une m diath que serait donc en m me temps un espace sacralis et sobre et un espace politique et bruyant un espace d mo videmment cratique o le savoir est accessible tous parce qu il n y a p
43. non lire elle s installe dans la salle LITT et si elle est seule elle va fl ner dans les rayonnages de romans avant de s y mettre Enfin quand elle vient avec sa petite s ur elles vont dans la salle juniors o elles restent lire des BD Julie semble s approprier totalement cette m diath que en instaurant ainsi des pratiques circonstancielles mais pr cises et diff renci es en fonction des moments et des personnes avec qui elle y vient Dani le plasticienne Le vendredi 30 septembre 2005 de 17h 18h entretien enregistr en partie retranscrit de m moire pour le reste Dani le une femme d une quarantaine d ann es habite en centre ville avec son mari graphiste et sa fille g e de douze ans Elle conna t bien les biblio th ques municipales parce que non seulement elle en est une fid le usag re et qu elle fr quentait auparavant la biblioth que Carnegie mais parce qu elle anime des ateliers d art plastique pour enfants en dehors la ville de Reims A la M diath que Cath drale elle y vient pied peu pr s une fois toutes les trois semaines les jours o elle ne travaille pas soient le mercredi ou le samedi matin plus calme que l apr s midi accompagn e parfois de sa fille mais tr s rarement en famille car les disponibilit s de son mari ne correspondent pas aux siennes et celles de sa fille Sa fille maintenant assez grande vient aussi seule la m diath que Dani le a un usa
44. 2005 Une modernit partag e Aalto Siza et leurs habitants in TAPIE Guy dir Maison individuelle architecture urbanit la Tour d Aigues l Aube 110 122 HUET Bernard 1981 Anachroniques d architecture Bruxelles Archives d Architecture Moderne JEUDY Henri Pierre 2003 Critique de l esth tique urbaine Paris Sens amp Tonka LASSUS Bernard 1977 Jardins imaginaires Paris Les Presses de la Connaissance LASSUS Bernard 2005 Couleur lumi re paysage Paris Monum Ed du Patrimoine PERIANEZ Manuel 1985 Jeu test APM architecture psychanalyse morphologie Paris CSTB PERIANEZ Manuel 1999 D sir plaisir et convention d architecture comparaison de leur perception chez les citadins de Paris Amsterdam et Venise proposition de recherche en r ponse la consultation Qualit s architecturales Significations conceptions posi tions SEGAUD Marion 1988 Esquisse d une sociologie du go t en architecture Th se pour le doctorat d Etat s Lettres et Sciences humaines Universit de Paris X Nanterre TERRIN Jean Jacques 2005 Ma trise d ouvrage ma trise d uvre et entreprise De nouveaux enjeux pour les pratiques du projet Paris Eyrolles THEVENOT Laurent 2006 L action au pluriel Sociologie des r gimes d engagement Paris La D couverte Conclusion 298 Annexe La r ception par la presse des m diath ques Cath drale et Croix Rouge Reims Avertisseme
45. 40 COLL GE ELSA TRIOLET SAINT DENIS Pour un b timent class 2 avec des enfants qui ne sont pas toujours faciles des profs un peu exigus tr s larges en arc de cercle extr mement difficiles pour circuler et pour surveiller passerelles assez hautes on a toujours peur que quelqu un tombe pas Forme salles de cours colombe beau B timent spacieuses c est vraiment salle de assez joli musique belle forum salle rentr e l ves CDI tr s joli et familles ici grand jardin repr sentations de danse Usage bureaux salle couloirs pas forum pas toujours fonctionnel toujours facile Prof du coll ge D autres nonc s d plorent ou prennent acte de l opposition Fr d ric se r signant l in vitable laideur de tous les quipements sportifs apr s quoi il conviendra de poser l opposition en ses termes contraires c est dire laid utile une telle opposition tant aussi une hypoth se retenue par Laurent lors qu il d clare tre satisfait de l architecture minimaliste de la qu il aurait fr quent quand m me s il ne l avait pas aim e REIMS CROIX ROUGE HALLE D ATHL TISME beaucoup d athl tes parisiens viennent Ext rieur s int gre mal au paysage pas original laid champs bois jolie montagne de Raz les halles se res
46. Actualit emploi formation ne voit pas tr s bien la signa l tique mais les gens savent o aller maintenant On la consigne d tre tous disponibles et puis voil M me si il faut on n h site pas accompagner quelqu un l ou l s il ne trouve pas Les gens vous sollicitent beaucoup Ils vous connaissent ils ont leurs habitudes Oui a va ils nous sollicitent Oui ils nous connaissent et puis il y a des habitu s Et il faut entretenir tout a Personnel biblioth caire 2 4 2 La m diath que comme lieu de sociabilit Nous nous sommes demand s si la m diath que repr sentait un lieu de rencontres pour les diff rents usagers de la m diath que visiteur lecteur habitu ou habitant du quartier Si cela reste difficile valuer travers notre enqu te nous retiendrons toutefois deux choses La premi re est l id e selon laquelle tant donn le travail en amont de l quipe de biblioth caires la M dia th que Croix Rouge cherche activement d finir et d velopper le maximum de relations et de liens de collaborations avec les partenaires associatifs et les habi tants du quartier Certaines personnes profitent donc de cette impulsion et de ces initiatives comme par exemple des nourrices qui viennent avec leur b b chaque semaine La seconde dans le travail de m diation qui est mis en place et qui permet effectivement de d passer certains conflits entre
47. Je ne trouve pas que ce soit un coin lecture Et pour tant il y des gens qui s asseyent et qui lisent Mais moi jamais a trop de passage Il y a trop de passage c est trop pr s de l ascenseur il y un peu trop de bruits et puis c est pas un coin qui est fait un lieu de lecture c est bizarre L haut quand on va monter il y a des lieux qui sont identifi s Ce sont des espaces qui sont r serv s L j ai l impression que ce n est pas un espace qui est r serv c est un espace qui est plut t ouvert et la limite j ai l im pression que c est un espace qui est r serv l emprunt de livres et pas espace r serv la lecture Et a mis des tables en plus pour permettre ventuellement aux gens de lire Je ne trouve pas a tr s bon Pour moi je n identifie pas a comme un espace de lecture la limite tout l heure avec les revues quand on a vu les petites chaises pour lire a peut se conce voir que quelqu un vient dix minutes et s en va d accord Mais l moi ne le ressens pas comme tel C est plus un lieu de rencontres ou bien d emprunt de livre C est plus un lieu de passage pour moi c est un lieu de passage mais ne sont pas des gens qui lisent Ce sont plus des gens qui viennent pour trouver un peu de chaleur ou des choses comme a Laurent On rejoint alors l id e selon laquelle on vient ici plus pour le coin que pour l espace ou le document
48. Personnel biblioth caire ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 258 Au del du noir et blanc seul le rouge basque marque une certaine distinc tion dans le style pur et sobre qui confirme ici encore son bon go t du style int rieur le juste ce qu il faut dit une biblioth caire Les couleurs le blanc le noir le rouge basque rires Ah oui Ca a me pla t norm ment Ce sont des couleurs qui vont bien avec ces volumes Oui enfin Je ne sais pas comment ne peut plus mettre d autres couleurs on n a pas l il agress et malgr tout c est une bonne couleur Il y en a peu mais juste ce qu il faut C est un espace public et pour moi les espaces publics il faut que ce ne soit pas que a vieillisse pas trop vite pas trop de modernit de modernit ou de couleurs Personnel biblioth caire ER Seul un expert en couleur fait entendre quelque d saccord quant la discr tion des couleurs choisies Alors au niveau de la lumi re c est comment La lumi re c est pas mal Bon les lumi res blanches au dessus l peut tre qu on pourrait comme elles servent pas clairer pourquoi pas mettre l g rement tamis a mettrait un peu de couleur Je suis sensible la lumi re je suis pr parateur de couleurs donc les couleurs moi a conna t Donc de fait ici c est trop opaque voil a manque peut tre
49. Que c est v ritablement un espace public quoi Je veux dire que biblio th que n est pas coup e de l espace public de rue quoi silence Non et puis il y a ce c t c est vrai lumineux de cette biblioth que par rapport aux autres parce que les autres biblioth ques municipales ont toutes un espace comme a pour lire le journal avec des revues etc mais l a ressemble plus c est plus comme une terrasse de caf plus de cet ordre l Dans les autres d habitude il y a beaucoup moins de place c est plus petit I a quelques tables Je trouve que c est bien parce qu il y a quand m me une concentration on les voit l Donc en fait c est le caf mais avec concentration Enfin a ressemble un caf dans la mesure o ils ne sont pas coup s de rue quoi comme une vitrine enfin dans un caf mais c est pas forc ment un lieu de rencontres Marianne Ou encore Chaque fois que je passe de l ext rieur tous les gens qui lisent et tout c est vrai que c est hyper clair Alors je sais pas au niveau du confort des si ges je ne sais pas ne m y suis jamais install e mais je trouve que c est marrant parce que tu vois beaucoup de gens qui viennent et qui lisent les journaux et tout et je trouve a sympa en fait Nathalie Int gration aussi dans le tissu urbain les diff rences de couleurs ou de hauteurs les d crochements pour Marianne ces changements ne sont pas
50. Sophie d clare ST DENIS Logements commerces m lange des fonctions vivant agr able bureaux Que des logements assommant horrible Sophie elle ne parle pas d architecture mais de programmation urbaine ce qui nous laisse pas indiff rents Le parcours dans la Zac Rive gauche r active le discours conventionnel sur toutes les urbanisations nouvelles quelle que soit l poque grands ensem bles villes nouvelles Zac jug es par ceux qui ne les habitent pas et qui leur reprochent d tre lisses carr es froides sans me qui regrettent la disparition du petit commerce etc Il est vrai que le regard ext rieur de celui qui parcourt la Zac Rive gauche est proche de celui qui spectateur du Play Time de Jacques Tati 1967 se dit que rien n a chang depuis quarante ans m mes fa ades de verre rigoureusement align es m mes rues vides 11 aurait fallu que l enqu te croise le regard des visiteurs avec celui d habitants de ce quartier et alors comme dans les grands ensembles et comme dans les villes nouvelles de l int rieur on aurait sans doute entendu un autre discours Plus int ressante para t en un premier temps l observation selon laquelle ce discours n gatif sur le quartier est toujours oppos un discours positif sur les habitations auxquelles le regard ext rieur suppose des qualit s d habitabi lit gr ce aux ouvertures aux terrasses et aux rev tements de fa ade
51. a toujours des gens qui discutent quand m me C est pas le silence absolu Clotilde Quant Julie elle proc de une distinction d usages entre la salle l tage du dessus o elle travaille et cette salle o elle ne vient que pour emprunter de la musique ou pour lire souvent accompagn e de ses amis Elle a ainsi son parcours o elle se retrouve devant son rayon celui des livres de design Avec ses amis ils pr f rent se mettre dans un coin o ils seront entre eux dans l intimit Cette salle le leur offre il s agit du creux un peu bizarre donnant sur la cour int rieure o sont seulement dispos s quatre fauteuils C est rigolo parce qu on est vraiment l cart Et puis comme on est souvent quatre a tombe parfait du coup on prenait les quatre fauteuils au passage on est tous all s dans nos rayons pr f r s puis on a tous pris nos livres et on allait lire l Et le temps passe tr s vite quand on est l est plong dans nos lectures UY 27 Bien qu l inverse pour une lyc enne cette m diath que lui semble embl matique des biblio th ques d tude La M diath que Cath drale a fait plus biblioth que o vraiment on parle pas beaucoup Alors que M diath que Croix Rouge c est plus cool M diath que Cath drale Le creux un peu bizarre de la salle ISA 3 Les m diath ques en parcours et en pra
52. cath drale de l autre une composition complexe coinc e entre un ch teau d eau et un Quick Les directeurs de ces tablissements ainsi que des membres de leur personnel ont t interview s eux aussi car cette recherche exploratoire vise galement identifier les conditions de travail des diff rents personnels de ces tablissements dans des espaces architecturaux novateurs dont autant que les b n fices attendus on conna t les risques et les contraintes Tous ces entretiens usagers et personnels ont t soumis une analyse th matique Celle ci fait l hypoth se sociologique de l existence et du fonction nement de groupes sociaux l int rieur desquels les acteurs ont des conduites homog nes des pratiques sociales identiques Il s agit donc d identifier la trans versalit des questions et des r ponses de l enqu teur du sujet l int rieur d un corpus d entretiens par leur analyse transversale ou horizontale par oppo sition l analyse verticale entretien par entretien Le th me est d fini par le cher cheur en croisant ses hypoth ses et le discours rencontr C est un noyau de sens Blanchet Gotman 1992 c est dire une unit de discours qui fait sens pour le chercheur que ce sens soit explicitement exprim par le locuteur ou non Entretiens m diath ques Usagers Directeurs Usagers Usagers au d tour et entretiens entretiens du membres Total
53. ceux de Paris en fait Moi je trouve a plut t positif Julie Dans les rayonnages de romans la posture la plus courante est celle du corps dessinant un zigzag la t te pench e l horizontale l on peut comprendre par l que les lecteurs de romans et majoritairement des lectrices d ailleurs ne cherchent pas une cote c est dire un livre qu ils ont en t te et dont ils ont v rifi au pr alable l emplacement mais fl nent la recherche d un livre dont le titre leur sera vocateur Dani le explique ainsi qu elle ne v rifie jamais les cotes avant de chercher un livre car cela se r duirait la recherche d un emplacement et l emp cherait de regarder autour Les m thodes d une autre interview e sont encore plus radicales En effet Julie qui g n ralement va vite faire un tour dans les romans avant de se mettre au travail raconte comment elle proc de UY Je passe et puis je prends vraiment au hasard J ai vraiment pas d auteur particulier Je lis un peu l int rieur j essaye de m y int resser en vraiment deux secondes et puis je verrais chez moi Je prends vraiment n importe quoi Je choisis en fonction de la couverture Et du titre aussi J aime bien parce qu en fait on ne sait pas ce qu on va lire Le principe des livres en libre acc s d veloppe ainsi de nouvelles prati ques de lecture populaire en contradiction avec les pratiques de la lecture cultiv e o l on conna t le
54. complexera les publics intimid s par le savoir ou fra chement socialis s aux pratiques li es la culture l gitime Cependant comme l indique Anne Marie Bertrand si le monumental revient ainsi dans les choix architecturaux c est peut tre aussi que le processus de d mythification des biblioth ques est d sormais bien entam et qu il est plus important aujourd hui d affirmer leur place dans la ville 8 UY 17 Anne Marie Bertrand Les biblio th ques municipales Acteurs et enjeux Ed du Cercle de la Librairie Paris 1994 18 Pour des biblio th ques implant es dans des quartiers sensibles telle la M diath que Croix Rouge le probl me se pose bien s r tout autrement Voir ce propos le chapitre consacr M dia th que Croix Rouge dans ce pr sent rapport 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 218 Julie rel ve galement un autre l ment peu accueillant de cette m dia th que lorsque l on se tient l ext rieur l entr e En fait je pense qu on doit tout de suite entrer dans la m diath que Le hall est grand c est pour dire restez pas dehors entrez Parce que en fait l entr e elle n est pas agr able du tout la petite fosse l Du a incite pas les gens rentrer Enfin ils ont pas beaucoup pens aux gens qui viennent devant mais qui ne rentrent pas en fait Je trouve a dommage aussi ils ont pas pens aux citoye
55. d un objet architectural qui passe pour n cessaire et intentionnel et dont on se soucie peu sa dimension culturelle la diff rence des revues professionnelles on n attend pas que le b timent soit termin pour en parler et on accorde la parole ses usagers en train de l investir alors que le b timent n existe dans la presse professionnelle qu au moment de son inauguration la presse locale l inscrit dans une temporalit beaucoup plus large en t moignant de son d ve loppement assez loin en amont et en suivant quelques primo usagers al a toires en aval On suit enfin les d rives des co ts et des d lais et le t moignage de certains acteurs du projet permet de comprendre les intentions politiques pr alables comme le terrain sociologique du projet qui ne se r duit jamais un quipement isol ou un b timent sans dessein parfois m me on voque quelques incidents de parcours et cela ajoute aux diff rences entre les quoti diens r gionaux et l actualit des revues d architecture En rappelant la commande initiale en rendant au projet le temps de son d veloppement en d finissant le b timent comme lieu habit autant que comme i partie prenante d enjeux plus soci taux et de jeux plus collectifs d acteurs ces Bon articles enrichissent ou interrogent l id e que l on se fait de la critique architectu Rainier Hodd Andr rale travers ses m dias privil gi s que sont les revues d architecture La conve
56. diath ques en parcours et en pratiques 210 b timent s int grerait mieux Paris c est s r parce Paris a me fait plus penser la ville moderne plus que Reims C est normal Paris a bouge En fait Reims a bouge pas Reims on est toujours rest classique et dans les maisons il y a tr s peu de maisons qui sortent de l ordinaire Julie Si cette jeune tudiante semble ainsi tre attach e cette image d pinal li e Reims pour d autres comme pour cette lyc enne le b timent apporte une fra cheur laquelle elle semble adh rer Moi j aime bien a fait moderne Parce que quand on fait le tour a fait un vieillot c est face la cath drale donc c est tout qui est patrimoine c est tout ce qui est ancien bon les maisons ne sont pas tr s modernes Et puis a donne un peu de jeunesse dans la ville en fait rajeunit tout a Non moi j aime bien Une lyc enne Les lyc ennes remarqueront aussi que gr ce ce b timent un qui libre s est instaur sur cette place o la cath drale est vraiment imposante visuellement mais surtout peut tre symboliquement Comme si la ville allait enfin pouvoir s manciper de ce lourd h ritage Mais au tout d but la destruction en partie de ce qui appartenait l h ritage de la ville marqu e par les bombardements bien que le b timent de l H tel de Police datant d avant gue
57. du b timent de l ext rieur ce dans un processus de s duction depuis l attirance qu il exerce pour faire venir jusqu la naissance du besoin qu il cr e une fois dedans Les membres du personnel sont l a vu plus nuanc s sur le principe g n reux du d cloisonnement qui impose ses contraintes voir supra Un b mol l espace de travail du personnel mais il ne soulignent pas moins l effet de l ar chitecture sur les relations de travail soit entre coll gues soit entre le personnel et les lecteurs Et puis la transversalit entre les espaces le fait qu il n y ait pas de cloisons pas de murs On communique mieux avec les coll gues on se d place d un espace l autre sans et tout a a cr une ambiance de convivialit la M diath que Croix Rouge Le fait aussi qu il n y ait pas de niveaux Tout a fait je trouve que a a t bien tudi bien pens Personnel biblioth caire ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 274 3 L architecture ext rieure et l image 3 1 Une m diath que parmi d autres b timents En p riph rie de la ville de Reims dans un quartier assez h t rog ne regroupant habitat pavillonnaire et grand ensemble la M diath que Croix Rouge annonce sa vocation de proximit en se pr sentant d abord comme un b timent accessible Taill sur mesure ce b timent s est ajust aux contraintes g ographi que
58. e en haut car comme Louise elle pr f re tre en hauteur Ainsi quand la salle brune devient vraiment infernale elle part s installer dans la salle bleue dans la partie que l un des interview s appelle la salle des j suites cf 3 L int rieur description pas pas c est un espace au mur blanc qu elle appr cie pour tre apaisant notamment pour les yeux Ensuite une fois qu elle atteint un bon niveau de concentration elle part s installer dans la partie sombre de la salle rose pour maintenir sa concentration Elle aime ainsi changer car elle se lasse de la place Marianne a ainsi d velopp une pratique nomade des diff rents espaces de la biblioth que Elle a aussi ses pr f rences pour certains usages particuliers de la biblioth que c est dans la salle rose par exemple qu elle aime consulter le catalogue sur les ordinateurs parce qu ils sont install s dans un coin lumi neux ou encore dans la salle rouge car situ s devant le comptoir d accueil de la salle les ordinateurs sont sous la surveillance du personnel emp chant des usages abusifs Elle jongle ainsi entre plusieurs salles chacune ayant un r le particulier dans la gestion du temps de travail au cours de sa journ e Etant une connaissance personnelle nous l avons contact e par t l phone pour un entretien L accord a t imm diat l entretien a dur deux heures Yann 32 ans tudiant en licence de lettres
59. en parcours et en pratiques 196 La M diath que Cath drale Reims Reims s est dot e 2003 de deux nouvelles m diath ques l une centre ville la M diath que Cath drale faisant partie de l une des douze BMVR biblioth que municipale vocation r gionale dont les projets ont t retenus par le minist re de la Culture et de la Communication l autre la M diath que Croix Rouge implant e dans un quartier populaire ayant une vocation de proximit On n avait rien et tout d un coup on eu deux m diath ques a c est bien C est bien s exclame ainsi Julie une jeune tudiante r moise Pourtant la ville comptait dores et d j dans son r seau de biblioth ques une biblioth que centrale Carnegie dont une partie de ses collections et le personnel sera trans f r la M diath que Cath drale et quatre biblioth ques de quartier Holden Chemin Vert Saint R mi et Laon Zola Mais seuls 10 de sa population tait inscrite alors que la moyenne nationale des grandes villes fran aises affiche les 20 La municipalit voulait ainsi rattraper ce qu elle appelle un retard de trente ans en mati re de politique de lecture publique L dition sp ciale du journal local L Union consacr e l ouverture des deux m diath ques annonce fi rement que la ville de Reims est dor navant entr e dans le palmar s des villes de France les mieux dot es en mati re de lecture 2
60. ext rieur du b timent Nous verrons comment ce principe est mis en uvre notam ment travers le traitement des espaces publics le traitement de la relation entre l int rieur et l ext rieur du b timent le discours sur la fa ade et enfin si ces t moignages en termes de jugements et de perceptions suffisent pour conclure une relation r ussie du b timent avec le quartier 3 2 Un espace public soign le parvis Le traitement des espaces publics qui sert construire une relation directe entre les passants et leurs espaces concerne le parvis per u positivement par la plupart des habitants qui ont suivi les travaux et qui connaissaient les lieux avant la construction de la m diath que En effet les personnes rencontr es avaient une image et parfois m me un usage de ce lieu en allant par exemple la biblio th que municipale du Ch teau d eau ou en s y retrouvant devant entre amis Comme peut l imaginer ils taient en attente d un plus en qu te de nouveau La dimension historique du contexte dans lequel la M diath que Croix Rouge a vu le jour puis a t re ue par les habitants et les usagers renvoie simplement la question de la m moire des lieux sur laquelle nous reviendrons plus bas ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 275 En arrivant le pi ton est presque accompagn depuis la rue dans sa mont e vers l entr e du b timent gr ce au traitement du sol l orient
61. forc ment g nants pour l int gration d un b timent tandis que pour Nathalie autant la fa ade photo va dans un ensemble continu d une fa ade l autre parce que ce sont les m mes genres de couleurs qui dominent peu importe le contenu autant la hauteur des b timents la diff rence de couleurs renvoient un style diff rent pour chaque b timent alentour nuisent l harmonie d en semble 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 191 Une int gration urbaine qui ne va pas de soi En tous les cas Carolina parle d une deuxi me jeunesse pour la m diath que lorsque celle ci sera reli e au r seau de la BNF et que la ligne M t or facilitera l acc s des usagers ces deux quipements publics majeurs dans un m me quartier de la capitale J ai l impression qu elle est l et que ce qui est autour Int gr Non je sais pas Ceci dit maintenant qu on va avoir la BNF et qu il va y avoir un deuxi me m tro l on va avoir une deuxi me jeunesse hein rires C est vrai mon avis a va changer compl tement la physionomie Carolina Un b timent moderne Tout le monde est d accord pour qualifier ce b timent de moderne m me si cela rev t une signification diff rente pour chacun Pour Laurent la modernit est quelque chose de n gatif lorsque c est une donn e en soi ventuellement munie de l intention progressiste de faire changer les choses ou serait ce alors l il
62. l autre en partie pr existant il s agissait pour eux d un m me corps de b ti d un m me continuum spatial En terme de distribution des collections les plus volumineuses ont t plac es dans les grands plateaux c t cath drale savoir le fonds multim dia images et sons au premier tage dans la salle ISA qui accueille galement la collection de l ESAD soit les livres d art et le fonds litt rature au deuxi me tage dans la salle LITT galement d di e l apprentissage des langues Les petits plateaux c t rue accueillent au premier tage les domaines scientifiques et techniques salle ST et au deuxi me tage les livres de sciences humaines et sociales salle HUM Ces derniers s av rent ainsi plus scolaires et scientifiques en terme de fonds que les grands plateaux lesquels sont davantage d di s une culture artistique et litt raire voire de loisir et de divertissement En terme de fr quentation cela a des cons quences sur la r partition des publics En effet les activit s de s jour dans les salles c t rue sont essen tiellement le fait des tudiants notamment des tudiants en m decine et de fili res professionnelles ainsi que des lyc ens dans salle ST au 1 tage et des tudiants en droit dans la salle HUM au 2 tage Ces salles s av rent donc UY 20 Marion Segaud La petite monumen talit rapport pour la DGRST Lassau IERAU 1984 21 Voir l article A
63. l universit Paris 8 et en fr quentant sa biblio th que Avec ceci de particulier qui est que cette biblioth que est construite sur un terrain cristallisant certains enjeux sociaux et politiques entre autres celui de revaloriser l image d une universit populaire implant e dans une banlieue diffi cile et celui de soutenir la d mocratisation de la lecture ainsi que l galisation des moyens d acc s la culture notamment universitaire Son capital symbo lique est ainsi fond non pas sur un prestige social mais sur un engagement politique et social Cependant l existence de ce b timent semble tout fait naturalis e pour certains tudiants tout simplement habitu s jouir d un tel quipement Et surtout pour la plupart de ceux qui sont en dehors de l architecture ce b timent n est a priori rien d autre qu une plus ou moins bonne biblioth que universitaire aux espaces plus moins agr ables selon les go ts Ses usagers ne se doutent pas qu il s agisse l d une uvre architecturale sur laquelle tout un milieu sp cia lis serait en train de gloser Son valuation s av re d autant plus int ressante puisque les usagers sont vierges de tout a priori positif ou n gatif sur le b timent en tant qu objet architectural leurs paroles d nu es de toute influence li e l image d un b timent connu ou la renomm e d un architecte m diatique Ah bon Elle a quelque chose de particulier cette biblioth que
64. la fois pr vu pour certains usages et adaptable ou non en vue de ceux ci Une cloison coulissante en fer forg cach e dans le mur juste avant le hall d escalier permet en effet de s parer en cas de r ception la partie accueil de l entr e d avec la partie acc s aux salles du rez de chauss e et du premier tage Ce sous espace tr s souple permet donc de recevoir des invit s autour d un verre d un cocktail l occasion d un vernissage ou d une conf rence Un membre du personnel de 1 A g L espace Presse vu de chaque c t de la vitre de s paration d avec Le hall d entr e et escalier Les couleurs noir et blanc ses formes rectilignes contribuent la sobri t que l on retrouve dans l ensemble des espaces de la m diath que d L espace Presse est Le premier espace identifi ou visible d s l arriv e hormis l espace d accueil comme dans Les autres m diath ques tudi es les Lecteurs de l espace Presse repr sentent tr s majoritairement une population masculine 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 269 la m diath que d crit les usages de cet espace si particulier que l on pourrait presque dire qu il a t trop pr vu Et ce c t aussi mais a c est rigolo parce qu on ne le fait jamais comme quoi on n aime pas cloisonner Parce que a la grille couliss
65. mairie et annexe 5 Int rieur lumi re qui vient par le haut impression que le toit est d tach du b timent chapelle de Le Corbusier cath drale d Evry pointue pagode comme la gare Montparnasse s il n y avait pas une pendule dessus ne saurait pas que c est une gare pourrait tre la gare Montparnasse pierre agraf e Op ra Bastille pas d inconv nient ressortir Galeries Lafayette boxes ridicules curies Garage St Denis pav s de verre lignes crasent le volume carr mastoc H tel Moscou Moscou stalinien Fac de M decine rue des Saints P res Trocad ro architecture fasciste G nes et Rome architecture totalitaire ann es 30 pav s de verre ternes salle de dentiste empilage des voitures comme des livres BNF Immeuble d habitation haussmannien bd de la Bastille Paris fen tres petits carreaux ch teaux en Normandie pas sensible ce genre gt immeuble d habitation haussmannien bd de la Bastille Paris XII La ville en parcours et en discours 78 UNIVERS DES R F RENCES UNE AUTRE TYPOLOGIE D DIFICE ARGUMENT R F RENCE OBJETS SIGNIFI M DIATEUR POSITIVE N GATIVE Minist re des Finances normes poteaux Ille Reich Brazil Bercy norme espace mais minuscules 2 ouvertures aust re compartiment ferm
66. manque d argumentation en d pla ant l argumentation de l objet d crit par la r f rence un autre objet La m taphore ou la comparaison surviennent parfois apr s une description dont le lexique peine ou s puise mais elles ne sont pas seulement des roues de secours elles largissent le champ de la signification soit vers l univers personnel du locuteur soit vers celui des m mes signifi s que ceux partag s par le signifiant qui est l objet de la comparaison C est ainsi que Lucien bien que profane en architecture et ignorant le nom de Francis Soler per oit des similitudes entre l immeuble de cet architecte qu il est en train de commenter dans la Zac Rive gauche et le b timent du minist re de la Culture que le m me Soler a r nov rue Saint Honor Zac Rive gauche Immeuble de Soler Les fils d acier des balcons a ressemble peu enfin tr s vaguement ce qu ils ont fait c t du Louvre o ils ont r habilit je ne sais plus ce que c est comme b timent d ailleurs c est un ancien b timent et par dessus ils ont mis une sorte de grille b timent du minist re de La Culture r nov par Soler Lucien La ville en parcours et en discours Les r f rences d immeubles d habitation d autres immeubles tion sont peu nombreuses et positives alors que l vocation d autres typologies est davantage n gative que positive Le recours au a f
67. on quitte alors sa table et on engager la conversation dans ces fauteuils On revient sa table une fois la conversation puis e Comme les lecteurs qui empruntent les romans tr s rares sont ceux qui lisent sur place ne viennent essentiellement que les samedis et sont dans tous les cas moins nombreux que les amateurs de musique et de films qui vont dans la salle ISA cette salle s av re tr s calme les jours de la semaine Les tudiants pr parant leur concours de m decine ont bien compris cet avantage qui y ont tabli leur territoire les trois derni res tables au fond de la salle Tellement calme que les tudiants ont parfois tendance penser que cet espace leur appartient et tol rent mal que puisse y faire ne serait ce qu un peu de bruit a devrait tre sp cifi zone silencieuse r le ainsi Marc Julie qui ne travaille que dans cette salle y a sa place habituelle c t de la baie vitr e l o elle avait commenc travailler dans cette m diath que Depuis elle a gard cette m me place qui lui tait devenue famili re C est aussi dans cette m diath que qu elle a appris travailler avec d autres qu elle ne conna t pas et qui ne travaillent pas sur les m mes sujets qu elle Dans biblioth que on apprend en effet tre en co pr sence d autrui cohabiter et partager un m me espace avec des gens qui ne font pas partie de son cercle familial intime et familier C
68. onze ans qu il accompagne r guli rement la M diath que Croix Rouge En r alit sa consommation est telle qu il est oblig de revenir presque chaque semaine pour renouveler ses emprunts en livre musique ou vid o L image d une abeille qui butine illustre parfaitement l usage qu il de la m diath que mettant l accent sur l aspect peu on reux de l abonnement qui rend accessible et qui permet la curiosit intellectuelle et culturelle Plut t que de suivre une visite lin aire du b timent nous avons pris le parti de nous int resser au point de vue des usagers propos de l architec ture des espaces int rieurs comme ext rieurs en d gageant quelques th mes transversaux Apr s avoir esquiss les contours d une repr sentation id ale de m diath que nous aborderons dans un premier temps la mani re dont les personnes rencontr es parlent des espaces int rieurs du b timent en reprenant leurs mots en traduisant leurs sentiments Nous verrons ensuite comment les m mes usagers per oivent l architecture des espaces ext rieurs au regard de la relation que la m diath que entretient avec son environnement depuis la rue propos de la fa ade jusqu son inscription dans le quartier ER 2 L architecture int rieure l usage 2 1 Dualit de la m diath que id ale Deux visions extr mes qui se contredisent illustrent assez bien la repr sen tation que les gens se font d une m diath que D un c t
69. pendant ni du contexte social le service rendu ni du contexte environnemental quartier dans lesquels ceux ci sont inscrits les pr f rences en mati re d architecture ne sont pas strictement li es la position de classe certes c est dans les couches intellectuelles sup rieures que l on trouve le plus grand nombre d amateurs d art et d architecture mais aujourd hui il faut aller au del de cette vidence et comprendre ainsi qu on l a constat dans l habitat pourquoi des sujets appartenant d autres cat go ries sociales d veloppent un go t pour les arts plastiques et pour l architec ture contemporaine diff rent de celui de l esth tique populaire pr f r e par la majorit Lahire 2004 n y a pas de synth se du conflit entre le beau et l utile c est la mani re de se situer dans la culture architecturale qui fait que l usager accepte ou n ac cepte pas la balance entre le registre du beau et celui de l usage qui n ont pas les m mes fins 3 M thode dire l architecture in situ La recherche a combin plusieurs m thodes d approche de terrain et d ana lyse de contenu Les enqu tes aupr s d usagers de m diath ques ont t effec tu es au moyen d entretiens trait s par des analyses th matiques les parcours urbains ont t construits partir de la m thode des parcours comment s puis leur discours a t soumis une m thode sp cifique l analyse des relations par opposition
70. pour Julie par exemple il n est pas particuli rement chaleureux cause de la structure m tallique apparente les grandes barres l toutes ces verticales c est clair a fait peu usine d saffect e Et d autres il appara t triste aust re par manque de couleurs tout comme aux autres tages c t cath drale et ce titre le fait qu il soit vitr offrant donc une vue color e et anim e sur l ext rieur et le choix du mobilier en bois clair sont UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 231 appr ci s pour contrebalancer ces effets l Mais l inverse pour ceux qui appr cient cette esth tique de l alliage du verre et du noir ce mobilier leur para t tre en d calage certains auraient pr f r un mobilier en verre ou de couleur noire pour que a repr sente l ext rieur Sami ou pour rappeler ce qu il y avait au dessus Justin Ce hall se pr sente comme un grand couloir o de part et d autre sont situ s les comptoirs d accueil et de retour des documents droite et les comptoirs et automates de pr t gauche c est une organisation tr s simple acquiesce Clotilde Seulement pour les nouveaux venus et ceux qui ne se sentent pas encore l gitimes dans ce type d quipement public ce grand hall s av re d routant ainsi qu en t moigne une lyc enne C est gros spacieux on a peur de se perd
71. rieur elles apparaissent comme le premier endroit pour eux selon Carolina La salle de lecture serait alors un second choix pour les jeunes usage privil gi par leurs a n s pour son ambiance calme et concentr e En r alit ce premier aper u est vite contredit par une observa tion plus fine des usages dans chacun des espaces N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 187 Sur la coursive le travail individuel domine peut tre sugg r par les tables de quatre et l espace de circulation relativement r duit Peu de gens travaillent en groupe et l ambiance est presque plus calme que dans la salle de lecture qui fait tr s salle de travail m me travail de moines selon les interview s Comme le remarque Nathalie la salle de lecture est investie par une majorit de jeunes qui se retrouvent l dans la salle des vieux faute de mieux au risque d tre pris pour des retrait s en plein banquet de fin d ann e En fait 3 cette configuration spatiale o de grandes tables accol es par trois et formant de grandes rang es en plein centre d une pi ce au plafond bas se pr te sans doute mieux aux comp tences scolaires demand es aujourd hui aux jeunes coliers ou tudiants savoir travailler ensemble changer communiquer constituent les ma tres mots d un savoir exig ensuite dans le monde de l entreprise autre ment nomm le d veloppement personnel Le face face individuel avec le
72. rieure n a rien de particulier part cette impression de grandeur c est grand c est large c est tout Tous ces ensembles l modernes font penser une usine parce qu ils se ressemblent tous Sa d Usine ou pas usine et contre l intention de l architecte cf citation plus haut ce b timent de l ext rieur appara t aux yeux de quelques uns comme tout fait ordinaire la fa ade est qualifi e de quelconque ni moche ni laid ne donnant aucune impression particuli re Elle n a pas quelque chose d assez sp cial on la remarque pas La biblioth que semble fondue dans Biblioth que universitaire de Paris 8 gt L entr e du b timent et de l universit avec son criteau 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 98 l existant dans ce paysage de banlieue garni d immeubles modernes d HLM a fait comme le reste Je sais pas a fait comme le reste avec du mat riel pas de tr s grande qualit je sais pas me trompe peut tre Mais Ils n avaient sans doute pas les moyens de mettre de la pierre de taille Je sais pas rires La biblioth caire rapport la ville de Saint Denis l impression vraiment qu ils ont respect le paysage global a donne une impression d HLM quoi rires Et tu vois je sais pas que c est la mati re de la fa ade comme a 1 mais C est pas du ma
73. savoir le manque de visibilit du personnel pour l usager et r ciproquement d la configuration spatiale c est dire la disposition des comptoirs d accueil dans les espaces de la m dia th que que ce soit dans le hall ou dans les salles ces comptoirs sont dispos s retrait par rapport au parcours et donc au champ de vision de l usager qui entre et pour les biblioth caires assis derri re leur comptoir les trav es de rayonnages entravent la vue d une bonne partie de la salle dont ils ont la charge Dans les salles du petit plateau les usagers sont v ritablement cach s donnant peut tre l impression d une salle d shumanis e pour le personnel qui passe ses journ es Dans les salles du grand plateau si le comptoir d accueil donne sur un premier grand espace libre de rayonnages hauts pour pouvoir admirer la cath drale depuis l entr e des il y a des endroits qu on ne voit absolument pas loignant physiquement et visuellement les rapports entre le personnel et le public Le contr le social tacite dans ces espaces anonymis s de fait se fait alors non plus travers l institution mais entre usagers eux m mes qui ne sont li s les uns aux autres par aucun contrat sinon celui de partager un m me espace public et collectif ce qui peut ventuellement tre l origine des comportements ne respectant pas les codes de conduite en vigueur comme nous le verrons plus loin dans cet ar
74. tement dissoci s comme si la fa ade n tait qu une enveloppe 3 Nous verrons dans le d veloppement sur l int rieur de la biblioth que qu un des interview s cependant beaucoup de mal s orienter malgr les rep res Biblioth que universitaire de Paris 8 Une fa ade simple Le rez de chauss e accueille l entr e de l universit 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 95 ind pendante comme s il ne s agissait pas d une m me conception architectu rale Le dedans et le dehors c est vraiment autre chose L int rieur d ici c est une autre chose C est une autre paire de manches Le b timent pont comme r v lateur d un site inappropri Si Pierre Riboulet en d cidant de construire un b timent pont au dessus de la route a tent de transformer la contrainte celle d un terrain situ de part et d autre d une route en atout pour certains interview s ce b timent leur r v le avec encore plus d acuit que le terrain n tait pas adapt l installation d une universit Le principe de de la passerelle enfin je ne sais pas comment appelle a qui est au dessus de la route comme a a donne l impression que le site il n est pas adapt Alors je sais pas comment a s est fait histo riquement le truc mais a donne l impression qu on avait un site au d part qui n tait pas adapt une universit Lucien
75. tout comme le b timent lui m me est trou de partout par des patios ext rieurs et int rieurs le lanterneau ainsi que toutes les doubles hauteurs qui permettent de placer les escaliers salle rouge salle violette salle brune salle orange C est un espace trou Et d ailleurs en fait je per ois tellement mal cet espace en gruy re que je pourrais m me pas te dire ce qu il y a en dessous alors que je suis s r que j y suis d j all J arrive pas vraiment faire le lien entre les deux tages Il y diff rents liens que j arrive pas faire il y a le lien entre cette portion l et cette portion l de part et d autre de l es calator et puis il y a les liens entre les niveaux Lucien Et il n est pas le seul ne pas pouvoir faire ce lien entre les diff rentes parties de la biblioth que et entre les tages Loin d tre repr sent e par blocs associant deux salles superpos es cette biblioth que est davantage comprise par ses usagers par plateaux en haut il a telle et telle salles en bas telle et telle autres Ils semblent se rep rer essentiellement partir du niveau du hall mi hauteur et par rapport la position centrale qu il occupe dans la biblioth que En revanche Lucien est le seul parmi les interview s en ressentir un g ne J ai besoin de comprendre en fait Et je pense que les gens plus ils comprennent plus ils sont contents Donc c es
76. tr s lentement contrastant avec l atmosph re appliqu e et studieuse qui mane des tables dispos es plus loin Ce temps est pourtant r volu les fauteuils qui y taient install s ont en effet t dispers s un peu partout dans la salle et remplac s par des vitrines vides et absolument inutiles pour les lecteurs car encore une fois cet espace avait t l objet d une appropriation g nante et cette fois par des SDF au cours de l t 2005 Une des biblioth caires explique ainsi qu ne pouvait plus y acc der Nous avions en effet remarqu la pr sence de deux SDF au mois de mai l un lisant une pile BD l autre somnolant utili sant ainsi un espace prot g et gratuit de surcro t non stigmatisant gr ce cette atmosph re d oisivet Les fauteuils qui ont ainsi t dispers s notam ment deux par deux dans des lieux de passage sont aujourd hui utilis s par des M diath que Cath drale gt L espace d exposition de la salle ISA quand il n y a pas d exposition un vide auquel les biblioth caires semblent pallier en y am nageant quatre fauteuils dont l agencement n a pas encore trouv sa stabilit En effet chacune de nos visites leur emplacement avait t modifi 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 245 couples ou des amis qui peuvent y discuter sans g ner les autres l cart des tables de travail par exemple on rencontre un ami
77. tre vraiment contre la vitre enfin c est pas une fen tre c est un mur de verre tre quasiment dans le vide c est agr able Oui a donne une impression de l g ret quelque part a permet de r ver aussi Je veux dire qu on n est pas oblig d avoir toujours son nez sur ce qu on est en train de faire quand on l ve la t te il se passe quelque chose contrairement un mur Et ce quelque chose c est l animation de la Moi je suis persuad e que le mouvement alentour le mouvement de la ville est bon pour la concentration c est une mulation pour le travail intellectuel quoi Et du coup le mouvement des voitures le mouvement des gens N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 195 On pourrait penser que a peut d concentrer par rapport la concentra tion du travail d tre confront ce mouvement en permanence a peut veiller mais a peut aussi d sorienter Non parce que la diff rence d une terrasse de caf le fait qu il y ait une vitre c est un cran entre l ext rieur et la concentration on sent bien ici que c est un espace concentr a la fen tre c est une ouverture et une ferme ture a permet de voir ce qui se passe sans tre y a pas le bruit donc n est pas pris par l agitation quoi C est le mouvement c est pas l agitation voil on voit le mouvement ne voit pas l agitation Marianne 3 N 3 Les m diath ques
78. triques BPI Beaubourg n ons agressif supermarch La r f rence une autre typologie est souvent autant positive que n ga tive un m me b timent pouvant tre charg de connotations positives et n ga tives de la part d un m me parcourant surtout lorsque celui ci s attache une description d taill e ce qui est le cas de Sophie devant et dans l annexe de mairie de Saint Denis C est aussi le cas Goldorak le surnom officiel de cet immeuble d habitation construit par les Fr res Goldstein Reims ne fait plus de la r f rence Goldorak une image son c t high tech amuse Clotilde qui est par ailleurs navr e que le b timent puisse aussi bien sembler une caisse d al locations familiales En r alit la m taphore ou l image est moins int ressante que l ensemble des arguments qui conduisent elle en l occurrence le choc que procure quiconque la premi re vision de Goldorak appelle souvent des m taphores contradictoires l vocation de l a roport devant le Centre commercial de l Hippodrome dans le quartier Croix Rouge Reims est positive pour Fran oise et Henri mais n gative pour Marianne commentant le cin ma MK2 Biblioth que et pour Clotilde face au Lyc e St Joseph Reims L clectisme La ville en parcours et en discours 14 des r f rences ne suppose pas moins son inscription dans le paradigme d un modernit parall le les haubans
79. voir avec les questions de transpa rence de sens de sentiment de d mocratie que nous aborderons plus loin 11 met en tout cas l accent sur le r le du vide dans l architecture et renvoie naturel lement l espace architectural moderne qui s oppose la bo te entour e de ses murs et d nonc e par Kahn 1901 1974 l escalier int rieur quasi monu mental de Croix Rouge aspire vers le haut comme le hall g n reux de Saint Denis qui ajoute les perspectives horizontales Le constat ne manque pas de piquant un si cle apr s les premiers essais d espace moderne de Wright 1869 1959 Mackintosh 1868 1928 ou Saarinen 1873 1950 Si les usagers sont toujours r ticents la modernit ext rieure inspir e de cubes blancs ils semblent acquis cet espace moderne int rieur l espace moderne parce qu il peut unifier le regard des usages fragment s se fait accepter C est un acquis tr s inattendu de ce travail sur quelques m diath ques publiques qui ouvre des pistes int res santes pour les concepteurs qui il semble indiquer ce que serait une modernit n goci e et partag e Hodd L ger 2005 On comprend que ce point soit peu pr sent dans les parcours comment s puisque les parcourants sont rest s la plupart du temps en dehors des quipe ments Mais cette appr ciation de l espace int rieur moderne la fois unitaire et fragment semble toutefois trouver une quivalence urbaine Les
80. 1 Entre l espace Adulte et l espace Jeunesse Les concepteurs innovent en prenant le risque de d cloisonner des espaces de consultation et de lecture destin s des publics tr s diff rents notre grande surprise nous avons recueilli peu de commentaires au sujet de cette cohabita tion forc e entre des populations d ges divers un m me tage Les r sul tats sont donc fond s sur une observation des pratiques d un p re et de sa fille qui ont bien compris l int r t d une telle disposition en termes d autonomie r ci proque et d veloppe un comportement relativement contemporain que nous avons voqu plus haut voir supra Un lieu lisible vecteur d autonomie que nous pouvons r sumer de cette fa on partager un moment ensemble proximit spatiale ne se contredit pas avec le fait de marquer une diff rence sinon une distance entre soi et l autre marquer son espace son territoire L autre r sultat attendu est d ordre ducatif car il s agit de faciliter le passage des enfants d un univers un autre au sens spatial au sens symbolique d un ge de la vie un autre en veillant toutefois conserver quelque souplesse ces passages Cette ouverture aussi entre les salles Ah oui oui alors sans se poser des questions parce qu on a plus l habi tude de il y avait un secteur jeunesse avant et c est vrai qu on ne m lan geait pas trop les publics mais a aussi c est important
81. 3 1 SIOHLJAITIH f COR apiapi HET EEL H reee 112 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 1913 S134N220 S12V Id SJA STE ESS ET CE DR EEEE aroi PER RES ei tie E a p LI Lun CE OEHSL OEHY 0 90 82 IANNT S7H60 SLH60 0 90 81 1 OEH L L OEHOL 0 90 1 IGINVS 1 SIA 13 INTAOHDIN NV421 Q 3310 T18VL 1N0IH19373 351 33100 TI4VL SIO4 5014 SIO4 19 SIO4 Z AIT SIO4 L AIT latine esse PTIT 113 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 3 1 Une place publique pour hall d accueil L accueil comme il se doit occupe une place centrale distribuant la biblioth que dans les quatre directions La clart du plan est ici essentielle La situation mi hauteur au milieu des p les de consultation permet au lecteur de comprendre d un seul d il l ensemble des salles et leurs articulations L accueil est aussi l endroit le plus clair du b timent l aplomb de la plus grande verri re z nithale Riboulet 1998 46 Depuis la gale
82. Comme les biblioth ques de quartier une biblioth que universitaire est un lieu de retrouvailles Les tables qui en d but de matin e n taient occup es que par des tudiants pars gonflent au fil de la journ e avec l arriv e d autres tudiants venus rejoindre les premiers Ce sont maintenant des groupes de cinq ou six qui partagent la m me table Certains parmi eux se l vent partent manger ou assister un cours lls sont bient t remplac s par d autres amis Ceux de tout l heure reviennent une fois le d jeuner ou le cours termin s 11 a une sorte de roulement Les salutations se succ dent Les discussions montent parfois quand le sujet devient passionnant Puis le silence retombe pour se concentrer dans le travail La biblioth que est aussi un lieu o l on croise des connaissances Ceux qui marchent dans la biblioth que la recherche de quelqu un d un livre ou d une place saluent rapidement ceux qu ils voient install s sur leur chemin leur demandent quelques nouvelles font des petites remarques sur les places que les uns et les autres ont choisies tu as chang de place moi je suis l bas etc C est aussi un lieu o l on vient chercher de la compagnie d autant que nombreux vivent seuls dans de petits studios voire un partenaire amou reux 11 est sans doute inutile de rappeler qu une biblioth que est aussi un haut lieu de dragues 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques
83. De mani re plus ou moins dominante elles sont certes fr quent es par des tudiants mais aussi par des publics de proximit si bien qu elles sont le lieu de conflits d usage entre tudiants et non tudiants adultes et enfants travail individuel et espace de rencontre En premier lieu une observation de type ethnographique a not les conditions d accessibilit les d placements des lecteurs dans les espaces d accueil les salles et les annexes caf t ria salle d exposition le choix des places en fonction des qualit s spatiales et des ambiances les postures corpo relles les gestes les rythmes les rencontres les interactions avec le personnel etc Puis entre 4 et 6 usagers de chacune de ces biblioth ques ont comment les s quences d usage du b timent en rapport avec l espace pr sentation accessi bilit ambiance confort commodit formes mat riaux et couleurs etc et en relation avec la qualit du service rendu Apr s quoi les usagers ont t invit s un parcours dans leur ville pour commenter des difices publics familiers ou ignor s tr s peu ont accept d o la relative disjonction entre l chantillon m diath ques et l chantillon parcours urbains Les m diath ques objet d enqu tes sont les suivantes Paris et Saint Denis M diath que Jean Pierre Melville Marguerite Durand Atelier Canal archi tecte 1989 Paris XIII son ouverture sur la ville au moyen d une fa
84. Je la trouve un peu sombre Mais a apr s c est parce que moi j aime Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rose Le premier espace de travail Le long de baie vitr e dans passage pour aller au fond de la salle rose et dans la salle audiovisuelle dont l entr e se situe apr s Les quelques marches monter ouvert sur La double hauteur du hall 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 140 bien tre dans des endroits lumineux Mais a peut tre bien aussi que dans une biblioth que il y ait des endroits sombres et des endroits lumi Je trouve que c est bien qu il y ait les deux en fait Louise D autant que cette obscurit peut s av rer pratique pour ceux qui vien nent avec leur ordinateur portable car elle permet de ne pas avoir trop de lumi re sur l cran C est dans cette salle que Marianne l habitude de venir une fois atteint un bon niveau de concentration Elle jongle ainsi entre les diff rents espaces de la biblioth que en fonction de son tat de l ambiance qu elle recherche elle commence dans la matin e par la salle brune elle part ventuel lement en salle bleue si la premi re devient trop bruyante une fois qu elle est concentr e pour viter de perdre cette concentration surtout quand elle se sent peu nase vers trois heures de l apr s midi elle migre dans la salle rose dont l obscurit la tient en ve
85. Marc d autre part parce qu elles sont trop loign es des fauteuils Certains usagers les rapprochent alors de leur place pour y poser leur pile de revues ou leurs affaires A proximit des ordinateurs d o l on peut consulter l internet ces fauteuils l sont galement pris s par ceux qui attendent leur tour un emplacement id al pour surveiller du coin de l il tout en feuilletant un magazine qu un poste se lib re La biblioth caire de cette salle passe d ailleurs tout son temps surveiller son tour que les usagers qui doivent s inscrire sur une liste pour l utilisation de l internet ne sautent pas le tour des autres Deux rayonnages de taille moyenne dispos s en travers de la salle d li mitent ces deux espaces lls sont souvent utilis s par les lecteurs qui pr f rent lire debout leurs p riodiques qu ils peuvent ainsi taler sur le rayonnage Une posture de lecture qui ne semble pas avoir t prise en compte dans le choix du mobilier alors qu il l est dans d autres biblioth ques telle la M diath que Jean Pierre Melville quip e de comptoirs de 23 D autres fauteuils tournent cette fois le dos la salle et font face la cour Ceux l ainsi que les fauteuils noirs en cuir align s le long du mur en pav s de verre s av rent moins que les autres places en effet dans cette salle majoritairement fr quent e en semaine par des retrait s et parfois par des UY
86. Paris 8 C est la deuxi me fois que Yann reprend ses tudes la premi re fois Rennes et depuis deux ans Saint Denis d abord inscrit en licence de philoso phie aujourd hui en lettres apr s tre pass par des tudes de psychanalyse C est un habitu des biblioth ques car quand il a arr t les tudes il venait lire en biblioth que pour apprendre en autodidacte 1 a v cu dans plusieurs r gions de France principalement en Bretagne Il habite Paris depuis deux ans Marx Dormoy Il fr quente cette biblioth que depuis deux ans en moyenne trois fois par semaine deux fois par semaine en d but d ann e pour emprunter des livres presque tous les jours fin d ann e pour rester travailler car il n ar rive pas travailler chez lui il y a toujours l objet qui t appelle divertir pas travailler te l ves tu te fais un th t appelles dix fois tes potes t coutes de la musique Mais aussi parce qu il pr f re travailler quand il y d autres gens qui travaillent 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 92 La premi re fois qu il est entr dans cette biblioth que il s est dirig d abord dans la salle bleue pour regarder ce qu il avait comme livres de philosophie sa mani re lui de jauger les qualit s d une biblioth que Comme il tait inscrit dans cette discipline il est rest dans cette salle pour travailler Cette salle s tant
87. Parmi les volutions positives tangibles l ouverture de ces deux m diath ques s est accompagn e d un doublement la fois du personnel et des cr dits d acquisition de livres de documents Et il ne faudra que six mois apr s leur ouverture pour atteindre l objectif affich la moyenne nationale de 20 De plus elles ont r quilibr la proportion d adultes chez les inscrits apr s avoir long temps connu davantage de jeunes inscrits que d adultes cette proportion tait de 53 pour les adultes 47 pour les jeunes l ouverture aujourd hui la tendance s est bien invers e plus de 60 d adultes et moins de 40 de jeunes inscrits ce qui permet une fois encore au r seau de la biblioth que municipale de Reims de s aligner sur la moyenne nationale Ceci gr ce la modification des horaires d ouverture avancent les directrices des deux m diath ques afin de mieux s adapter aux emplois du temps de la population active en effet la m me amplitude a t gard e faute de moyens pour ouvrir plus c est dire 35 h mais elles ouvrent moins le matin plus en continu et notamment durant UY 1 Sur la M dia th que Croix Rouge voir l article qui s y consacre dans le pr sent rapport 2 Sans qu il n y ait par ailleurs aucune mention sur les crit res entrant en compte pour ce palmar s 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 197 les pauses d jeuner et plus tard dans
88. Raymond est autant m thodologique que th orique puisque c est sa m thode d analyse des entretiens que nous avons utilis e pour comprendre les discours des parcours comment s C est la suite des travaux du linguiste Noam Chomsky 1964 que des sociologues comme Pierre Bourdieu et Henri Raymond avaient introduit les notions d habitus de comp tence appliqu es par Raymond 1984 tant l es domestique qu l espace urbain la grammaire g n rative la comp tence permettant chacun d exercer les performances que sont les pratiques La comp tence du citadin qui est diff rente de la comp tence profession nelle est engag e d s lors que celui ci est confront l espace urbain et tout b timent dont il a l usage Les sociologues sont divis s sur l appropriation des lieux publics par les citadins on admettra n anmoins que le rapport avec un difice n est pas le m me selon l institution qu il repr sente et selon l usage que le citadin en a ou n en a pas Il y a bien un rapport de familiarit avec l cole de ses enfants la poste de son quartier et ventuellement une biblioth que un cin ma etc r guli rement fr quent s Pour chacun de ces b timents de ces quipements selon le vocabulaire technocratique familiarit ou l ext rio rit est une variable d terminante dans le rapport que le citadin entretient avec leur architecture du moins est ce une de nos hypot
89. Un tel La ville en parcours et en discours 60 discours est propre la Zac Rive gauche donc mais il a aussi t entendu propos du centre r nov mais d grad de Saint Denis quoique dans le cas cit le jugement sur l habiter des logements soit divis entre l int rieur et les prolongements ext rieurs ZAC RIVE GAUCHE 2 Quartier trop neuf cloisonn pas de chaleur trop carr tout se ressemble pas de petits commer ants pas la patine du temps Appartements spacieux int ressants que notre fonctionnels aux normes appartement Laurent ZAC RIVE GAUCHE Se balader par curiosit comme j aime bien lieu de passage bois balcon grandes c est quand m me fen tres verdure g nial je pourrais beaucoup de bonnes id es si ce n tait pas ce quartier l Habitations l immeuble de Soler terrasses assez vertes tages hauts Y habiter avec perspective int ressante sur verre de couleur il n y a jamais a reste tr s froid personne je ne je ne sens pas Dans les rues pourrais pas sortir le vie je ne pourrais soir absolument pas m imaginer Marianne Immeuble d habitation derri re le jardin Georges Duhamel quai Fran ois Mauriac Zac Rive gauche Paris XIIIe arch Philippe Gazeau 1997 La ville en parcours et en discours 61 NOUVEAU ST DENIS l ascenseu
90. a m int resse pas enfin juste ment c est pas la ville c est quasiment du toc Et ici je me suis inscrite Saint Denis sachant que j allais tre oblig e de rester Cr teil pendant plusieurs ann es Et du coup a paysage a fait partie de ce choix l Marianne Pas assez de recoins Dans cette salle il y a une petite table solitaire quatre places la seule tre ainsi isol e des autres dans toute la biblioth que C est un petit recoin comme le d finit Yann et qui de ce fait est tr s convoit par les usagers des soli taires la recherche de l isolement mais aussi des petits groupes qui trouvent la table id ale pour le travail collectif Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rouge une vue surplombante sur bouche de m tro et panoramique sur banlieue 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 148 Une table que moi j ai jamais utilis e mais que j avais remarqu e et qui est pas mal c tait celle l Parce que les gens s y mettent pour pr parer leurs expos s en commun et tout a Et c est une des seules tables o quand tu parles a g ne personne a aussi il pourrait y en avoir plus Le travail en commun c est bien aussi de pouvoir lui donner des conditions Marianne Il s agit en effet d un regret formul plusieurs reprises par les interview s qui auraient aim que leur biblioth que soit dot e davantage de r
91. as circul dans toute cette biblioth que parce que c est le seul espace qui est peu pr s ferm O tu dis ouah je me repose C est vrai c est important Au niveau fonctionnel les avis sont partag s Louise est tr s satisfaite c est bien quip t as acc s facilement aux documents il a toujours de la place Elle l est galement de la lumi re que laisse filtrer les vitres tein t es ainsi que de la configuration g n rale de la salle qu elle compare la salle 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 143 audiovisuelle de l universit de Toulouse Le Mirail dont elle a galement t habitu e L c est super agr able alors qu Toulouse c tait tr s d sagr a ble par rapport ici la salle tait dans le noir complet avec des volets les postes taient tous isol s par des esp ces de paravents c taient des petits blocs o chacun tait dans son casque Or c est justement tout ce qu aurait pr f r Marianne qui trouve que cette salle n est pas extr mement bien faite parce qu il y a quand m me encore beaucoup de lumi re et qu elle entend les autres parler Lucien se dit g n aussi d entendre les autres pour sa propre concentration Aurait il fallu pr voir deux types de configuration dans cette salle comme dans les autres salles de cette biblioth que 3 10 La salle bleue La sal
92. au moins et donc une simplement l int rieur montrer l espace recherche comme l int rieur voir un Beaubourg ce n est pas espace comme non plus un tendu n importe lieu d expo comme o sition en ville ce n est d j pas courant un espace c est autre priv chose 3 2 De l accueil au service La langue fran aise ne manque pas de termes qui d signent d abord l acte ou la pratique sociale avant l espace correspondant cette pratique Entr e accueil en faisant partie il n y a pas de glissement s mantique entre la forme et l usage puisque le mot contient les deux sens la fois service et espace La ville en parcours et en discours 51 Au terme d une description du hall de la nouvelle mairie de Saint Denis Sophie r v le parfaitement la double articulation linguistique de l accueil En plus n est pas maltrait on est toujours assez bien accueilli a compte aussi ce n est pas la faute du b timent ni gr ce lui mais a fait partie de sa vie Auparavant son discours effectue un parcours alternant des jugements de go t formalistes et d autres associant la forme et l usage 2 J aime bien l entr e J aime bien le hall j aime bien le verre et le m tal l inox je trouve a assez pur Ah les portes ne sont pas trop lourdes alors l je trouve a important souvent les portes comme a c est impossible manipuler Le hall est
93. autour de l es calier un coin b b s lecteurs pour les 0 3 ans un coin pour les 3 5 ans un coin pour les 5 8 ans Elle accueille galement un coin audio et un coin heure du conte en retrait et qui peut tre isol du reste de la salle par un pais rideau de couleur ainsi qu une salle p dagogique C est un espace pens commente la biblioth caire charg e de cette salle tout fait satisfaite notamment en compa raison avec l ancienne salle jeunesse de la biblioth que Carnegie enfants ont la place pour s panouir Si la moquette gris clair ou les murs tout blancs peuvent ne pas para tre tr s accueillants pour des petits enfants le mobilier de couleurs des fauteuils de formes patato des et des chaises Jacobsen dont les pieds ont t raccourcis ainsi que les illustrations aux murs rattrapent ce c t pas tr s joli et W M diath que Cath drale La salle benjamins avec du mobilier bas de couleurs Au fond un espace d di l heure du conte qui peut tre s par par un pais rideau rouge 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 238 aust re en mettant un peu de fantaisie Au d part raconte la direc trice de la m diath que sans le mobilier c tait vraiment l espace le plus triste Mais maintenant les gens nous disent plut t que c est gai C est une salle dont on comprend bien l affectation elle es
94. autre d une salle une autre c est dire encore d une discipline une autre se fait en douceur gr ce au syst me de demi niveaux de rampes d ouverture des salles et de transparence que permettent les baies vitr es Les espaces bien qu ils correspondent chacun une discipline ne sont pas cloisonn s on voit que tout communique biblioth caire De n importe quelle salle on peut toujours voir non seulement le monde ext rieur on donne sur l universit on est vraiment englob la biblioth caire mais aussi une partie du reste de la biblioth que C est rare de ne pas avoir de vue sur le dehors d j c est tr s rare et vue sur l autre Ce qui frappe c est que tu peux voir partout Tu peux trouver quelqu un facilement tu le vois l quand t es l tu le vois l quand t es en bas tu le vois l bas quand t es y a tout le temps ce c t regard sur un autre espace Yann C est donc ce qui pla t aussi Yann le fait de pouvoir ouvrir comme a sans que a fasse hall de gare La gare est ainsi prise comme l exemple d un vaste b timent organis autour d une place centrale et dont les multiples sous espaces sont tous ouverts les uns sur les autres pour permettre une visibilit permanente qui aide les usagers se rep rer tr s vite Mais ici au contraire de la gare a arrive faire salle Parmi les usagers de la biblioth que ceux qu
95. av r e bruyante il a ensuite chang pour la salle rouge puisqu il faisait aussi de la psychanalyse Maintenant qu il est en lettres il travaille uniquement en salle brune Il choisit donc ses salles en fonction de ses tudes des salles o il pourra retrouver ses amis qui sont dans le m me cursus que lui Je vais toujours dans la salle qui me concerne o je connais les gens une biblioth que l apr s midi c est aussi un lieu de rencontres Dans la salle brune il a quelques places o il a l habitude de s asseoir Je change souvent J aime bien changer Alors il choisit en fonction des connais sances qu il y trouve et de ce qu il veut faire discuter avec elles ou travailler s rieusement dans lequel cas il s isole dans un recoin ou choisit des extr mit s C est parce que j ai au moins une personne qui ne se mettra pas c t de moi a sa place du matin aussi quand ses amis ne sont pas encore arriv s Quoi qu il en soit ce sont toujours des places d o il peut voir les autres en train de travailler il aime regarder les gens surtout les filles dira t il bien plus tard l inverse il aime qu il n y ait personne derri re son dos qu il n y ait rien qui l appelle par derri re Durant nos observations nous l avions remarqu travailler dans la salle brune assis face la route sur la tablette en U muni de boules intervenant aupr s d un tudiant
96. biblioth que soit en traversant la salle des p riodiques soit par la rampe qui m ne depuis le hall Elle donne ainsi l impression d tre au fond au bout la fin de la biblioth que Son principal espace de lecture en d caiss et dissimul derri re le muret faisant office de nages accentue cette impression que la biblioth que finit l Les salles rouge et violette occupent galement une des extr mit s du b timent sa partie est elles ne donnent pourtant pas cette impression d tre au bout car elles sont grandes donc autonomes Toute sa largeur est ouverte sur l ext rieur de la grande baie vitr e on peut voir une partie de l universit le b timent la passerelle ext rieure qui relie les deux terrains et des voitures faisant des cercles autour l chan geur Une autre baie vitr e plus petite donne sur le patio rectangulaire plant d arbres C est pas transcendant quand m me C est pas la Biblioth que nationale Mais cette id e de regarder sur un patio Il est pas tr s joli Un peu Les trucs qui d goulinent en voyant les traces de pluie sur les plaques d aluminium laqu es blanc de la fa ade C est pas mal si tu veux mais a reste un espace ferm Et puis il y a ma banque l Donc fait c est pas un bon coin rires Marianne Cette partie de la salle du c t de la cour arbor e et de
97. caract ristiques de la M diath que Croix Rouge soulign e et appr ci e par Les lecteurs aussi bien de l int rieur que de l ext rieur d Les tables de travail du premier tage sont souvent occup es par des tudiants en qu te de lieu de travail 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 260 et puis cette qualit Je pense que d avoir mis la m me qualit c est du cuir par exemple qu la M diath que Cath drale a pour moi c est parfait quoi C est pour apprendre aux gens et ils les ont respect s a eu une fois parce qu il y a eu un bout de verre qui s tait cass sinon c est respect le mat riel est respect il y a l usure un peu normale mais bon Personnel biblioth caire Du point de vue du personnel habitu des d cors et mobiliers de b timent public les fauteuils en cuir signe de qualit et m me de luxe sont tr s appr ci s et aussi respect s par les usagers tandis que les chaises chrom es autour des tables en bois massif ne font pas l unanimit Qu avez vous pens du mobilier par rapport vos habitudes du mobilier d autres biblioth ques o vous avez pu travailler ou de collectivit s locales le mobilier administratif Sombre Moi ce qui m a frapp e sur les chaises en chrome c est d j c est froid et tout Au d part j ai pens au c t le temps a va tenir dans le temps a va durer c est du mat riel s
98. ces salles leur sont d di es de l autre toute une palette de consommateurs culturels qui viennent l pour le plaisir seuls entre amis ou en famille avec des petits enfants qui courent et qui rient des connaissances que l on rencontre avec qui s change les derni res nouvelles l angle d un Cette m diath que s av re ainsi doublement bic phale par l architecture et par la r paration de ses fonds et donc de leur usage Un usage ment studieux dans les salles c t rue et une plus grande mixit d activit s d usages dans les salles c t cath drale Pour compl ter cette distribution des salles au rez de chauss e et au niveau mezzanine de la partie r nov e sont plac es respectivement les sections benjamins et juniors reli es entre elles par un escalier central On retrouve toujours cette m me blancheur des murs et du plafond caract ristique des salles c t rue et la m me moquette gris clair et les m mes rayonnages de la m dia th que dans son ensemble Seule la salle benjamins s en d marque avec son mobilier de couleurs adapt la taille des enfants que l on ne retrouve nulle part ailleurs Au rez de chauss e de la partie moderne recouvert au sol de lino gris clair en retrait du vaste hall dont elle est s par e par un mur en pav s de verre se trouve la salle des actualit s Enfin toujours au rez de chauss e du b timent moderne
99. coutant de la musique sur son ordinateur portable pour lui demander de baisser le son Nous le revoyons la sortie de la biblioth que nous en avons profit pour le solliciter L entretien convenu pour un jour de la semaine a dur deux heures Sa d 33 ans tudiant en ma trise de lettres l universit de Cergy Sa d est un tudiant alg rien inscrit en ma trise de lettres Il a toujours v cu en Kabylie o il a fait des tudes de lettres dont il a obtenu une licence en 1996 Tizi Ouzou puis enseign le fran ais Cela fait depuis la rentr e universi taire 2003 qu il est en France pour reprendre ses tudes Il habite Boulogne Bien qu tant inscrit l universit de Cergy il pr f re fr quenter la biblio th que de Saint Denis il y trouve une bonne documentation c est spacieux il y retrouve aussi des amis inscrits l universit Paris 8 Il la fr quente donc depuis d cembre 2003 il vient entre trois et quatre fois par semaine avec son ordinateur portable Il consulte des ouvrages de litt rature salle brune d histoire salle violette de linguistique et d ethnologie salle rouge mais pas syst matiquement Son crit re principal pour choisir une salle est le calme C est pour cette raison qu au d but il fr quentait la salle bleue Mais celle ci ayant perdu de son calme il a chang pour la salle verte Pour les places il doit choisir une table avec une prise le
100. d en bas C est assez agr able Et puis je trouve a assez intelligent d avoir choisi cet espace l parce que le moment o tu fais tes photocopies tu peux regarder un peu En effet cet espace photocopie est un peu comme une cabine suspendue tout en verre surplombant l entr e de la biblioth que Il s agit du seul espace photocopie offrant une vue int ressante Plus loin sont plac s les ordinateurs o elle aime venir consulter le catalogue parce qu ils sont juste c t du bureau et que du coup c est un petit peu r glement l usage d Internet Dos aux ordinateurs on aper oit d ici la partie centrale de la salle avec sa grande rang e de tables Alors l je ne me suis jamais install e parce que c est trop grand il y a trop de tables Les deux fois o elle s est install e dans cette salle c tait alors derri re les rayonnages de psychologie sur les m mes tables que Yann devant le couloir qui m ne la salle bleue fois dans un sens avec vue sur la ville l autre dans le sens inverse face au couloir inconv nient c est il y a beaucoup de passages des va et vient entre la salle bleue et la salle rouge Par contre moi j aime bien passer ici C est chouette se r jouit elle T es vraiment en hauteur il y une super lumi re Effectivement le couloir surplombe la cour carr e ext rieure pour traverser ensuite le pont arqu comme si lui m me tait un pont
101. d espace interm diaire plus pour le personnel de la m diath que que pour les habitants par leurs initiatives et animations qui contribuent une vie de quartier Je vous dis on fait beaucoup d animations parce que a c est important C est pour faire vivre nos fonds en premier mais aussi faire conna tre d autres publics des publics diff rents etc C est le lien c est clair qu entre toutes les associations il y a quelque chose qui s est cr Personnel biblioth caire Mais en rendant lisible une certaine g n rosit architecturale certains parleraient m me d offrande les architectes contribuent d velopper un sentiment de s curit sinon de confiance Ainsi certains se souviennent de ce que repr sentait ce lieu avant la nouvelle construction et la r habilitation du ch teau d eau toutes deux ayant largement contribu revaloriser l endroit sans effacer de la m moire les traces du souvenir histoire d un viol d gradations de la biblioth que municipale changes de drogues etc Parce qu il fait vieillot quoi Et puis c est assez sale l poque c tait coupe gorge avant qu il y ait la m diath que ici Ah oui oui c tait un petit 3 4 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 271 peu la zone L c est plus beau depuis qu ils ont fait la m diath que ils ont mis des bancs des beaux lampad aires bon ils ont r habilit un peu l en droit Ma
102. d extraits de musique Ces bruits sont d autant plus intenses qu ils sont encourag s par la circulation des personnes dans l escalier particuli rement ouvert M me si autour de l escalier l esth tique des mat riaux un beau bois des couleurs et des lumi res niches vasistas pla t son ouverture sur une double hauteur fait l objet de critiques essentiellement cause de la circulation des bruits qu elle autorise et aussi du manque d intimit du c t presque trop b timent public qui d note avec le reste de l architecture int rieure ER gt Vue depuis Le hall du rez de chauss e d o l on devine Les possibilit s d changes notamment propos de l espace Musique derri re petit muret au fond gauche de l entr e mais aussi Le degr de nuisance sonore li e aux ouvertures et la multifonction des espaces 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 271 Pour moi le hic comme je vous dis c est a c est cet espace l hall esca lier qui fait que les bruits sont d multipli s Personnel biblioth caire Les espaces ouverts et vastes ne sont pas les seuls faire l objet de telles critiques auxquelles certains coins comme celui d di l coute des CD n chappent pas l a vu Ici a des endroits qui sont plus bruyants que d autre c est peut tre un petit peu plus bruyant voyez il y la rec
103. d introduire ces quelques l ments patrimoniaux s ils n avaient pour but que de s duire les habitants Toute fois si leur pr sence n est pas remarqu e peut tre leur absence l inverse l aurait t ou du moins aurait suscit une plus grande r ticence chez certains En revanche l intention formelle de ces l ments est plut t bien accueillie que ce soit pour la pierre Ce m lange de pierre le chaud de la pierre et le froid de la vitre oui j aime bien Personnel biblioth caire Pour moi c est d coratif je ne sais pas pour aller contre les lignes verticales M Des champs ou pour la modernisation de la fa ade du b timent ancien dont on a enlev le toit deux pentes ce qui aurait pu tre re u comme une mutilation venant d naturer son authenticit il faut que a aille dans la continuit du nouveau b timent approuve ainsi m me le plus anti moderniste des interview s Et le fa adisme d cri Le Figaro ne constitue pas un objet d opprobres c est bien a donne un petit caract re ancien au b timent M Boutet peut tre aussi parce qu on ne voit pas que seule la fa ade a t conserv e UY La transformation douce que l architecte propose donc avec son b ti Le Figaro dat ment qui bien que moderne ne provoque pas un trop grand contraste ni une a a trop grande dissonance semble aujourd hui bien re
104. de lecteur De m me les magn toscopes et lecteurs DVD des postes audiovisuels qui taient en libre acc s sont aujourd hui scell s et n cessitent l intervention du personnel de la m diath que pour les faire fonctionner suite des abus r p t s li es aux consultations En effet seuls les films pour lesquels on n a pas acheter les droits d auteur sont consultables sur place or ces films sont souvent UY 24 Anne marie Bertrand Les biblio th ques Paris d La D couverte coll Rep res 1998 2004 p 91 25 Idem M diath que Cath drale gt La mixit d usages dans salle ISA au 1 tage des tudiants qui travaillent sur les tables des amateurs de musique sur Les fauteuils devant les postes d coute des crans qui attendent des amateurs de films des ordinateurs pour acc der l internet 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 242 des classiques en noir et blanc et de nombreux jeunes pas ceux qui vien nent faire des tudes mais ceux qui viennent chercher un coin tranquille comme les d crit Marc ayant trouv l un lieu de sorties diurnes entre amis tr s attrayant magouillaient pour rester regarder les films de leur choix ils demandaient un casque en montrant au biblioth caire un film consultable puis son insu ils mettaient la place un film non consultable sur place mais plus de leur Bien que les vols
105. de politesse Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 272 2 5 4 Un b mol l espace de travail du personnel Une r partition entre les espaces partag s et les espaces individuels entre les parties communes et les espaces de travail entre les espaces du personnel et les espaces destin s au public dont on a relev certains inconv nients ne semble pas toujours homog ne comme si la priorit tait donn e si l on en croit les membres du personnel aux espaces collectifs d accueil de circulation et de consultation au d triment des espaces pour le personnel Le manque de m tres carr s attribu s aux bureaux rel ve toutefois moins d un d faut de conception que du propre succ s de la m diath que qui a vu augmenter son effectif en personnel pour s adapter la croissance des usagers Les bureaux pr vus pour deux personnes apparaissent aujourd hui sur occup s et n autorisent aucune r organisation invitant une appropriation plus personnelle et plus individuelle dans un contexte de cohabitation forc e Eh bien l on est dans les bureaux Ce qui est clair c est ce qui a t fait c est pour les espaces publics parce qu on est deux parfois dans les bureaux Mais bon on se contente a va c est pas insurmontable Parce qu on peut quand m me travailler sur les postes publics quand c est ferm au public Donc c est vrai qu on
106. de se montrer comme le b timent je sais pas Le b timent ne vais pas dire qu il s inscrit dans le quartier mais il n est pas imposant non plus Moi je trouve pas Je trouve m me qu il est un peu cach quand m me Dans son coin En m me temps il n effraie pas Donc c est bien Pas inscrit dans le quartier C est pas les m mes architectures c est pas la m me chose Mais c est un plus ne dis pas a en mal en fait Il serait dans le m me style que le quar tier des immeubles qui ont plus de trente ans a serait dommage quoi Donc a fait un plus mais il est un peu l cart quand m me Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Au regard des t moignages cette perception double qui para t si contradic toire trouve peut tre ses racines dans la mani re dont les architectes ont con u le b timent en relation au site avec une ouverture en biais vers la rue une dispo sition des plus remarqu e par rapport l alignement On peut donc conclure une adaptation spatiale parce que physique et sociale du b timent dans son quartier que confirme cet habitant d un quartier voisin lorsqu il voque son plaisir venir r guli rement la m diath que alors qu il n avait aucune connais sance des mani res de faire li es l usage d un tel quipement Moi j ai t assez surpris quand c est ma femme qui m a dit il y a une m diath que parce que par rappor
107. de ses appropriations de ses usages Que pouvez vous me dire de cet espace Ah oui c est spacieux Il de l espace et impossible malgr toute l artillerie de relances dont nous dispo sions de lui faire dire davantage Mais quelqu un pour un architecte qui tudie les fa ades comment on appelle a les perspectives vue d en haut vue d en bas il aura une id e peut tre je dirais plus sp cialis e que la mienne Moi je suis un n ophyte je dirais quelqu un qui est tout fait ext rieur je suis en dehors de l archi tecture donc j ai un go t artisanal Sa d Un go t artisanal qui leur est donc parfois difficile d expliciter manque de moyens pour parler d architecture mais aussi par intimidation Et peut tre aussi par un certain manque d int r t pour les r alisations architectu rales c est dire par m connaissance du r le des architectes dans la conception d un b timent En effet il nous sembl que plus les interview s relevaient qu il y avait un travail d architecte qu il s agissait d une architecture r fl chie plus ils taient volubiles Au point que l une d entre eux nous dise Si c est pour qu on construise d autres biblioth ques comme je veux bien faire d autres entretiens Parler des espaces et de ses propres rapports l espace rel ve d une comp tence sociale et culturelle Le principe ici adopt de l entre tien qui
108. des d couvertes quand on vient avec toi mais dans l usage est peut tre tellement format par des fa ons de faire qui nous sont impo s es par des b timents traditionnels on peut pas d couvrir tout seul quoi Lucien Il est certain que les diff rents espaces de cette biblioth que ne se d voi lent pas du premier coup Ses usagers ont beau travailler des mois et des mois durant des journ es enti res en se promenant un peu partout dans la biblio th que il reste toujours des salles d couvrir des passages d nicher C est ce qui fait dire Yann que cette biblioth que reproduit l espace du savoir tel qu il est aujourd hui intarissable d acc s libre et dot d une multitude d entr es Ce qui est bien c est que c est cass partout Tu n as pas en t te compl te ment le plan de la biblioth que dans sa totalit il y a toujours des endroits o t as pas t a reproduit un peu l espace du savoir il a toujours endroit o aller voir aller lire Yann Comme si Yann avait fait sien le propos de Riboulet qui rapprochait la vari t des espaces et des vues int rieures l immensit des connaissances accumul es conserv es dans la biblioth que Ce faisant on prouve je l esp re des sensations un peu tranges monter ou descendre de fa on subreptice revoir un endroit d j vu tout l heure mais tout autrement d autres encore Le monde est in puisable
109. deux heures trente 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 94 2 L ext rieur une perception en situation 2 1 Une fa ade ordinaire La biblioth que ne doit pas tre un difice ordinaire Elle ne doit pas tre fondue dans un groupe d immeubles Elle doit exister pour elle m me tant bien visible dans la ville C est un composant majeur de la ville capable de donner du sens l ensemble Riboulet 2004 108 Pierre Riboulet a voulu donner la fa ade l allure d un b timent simple et modeste comme pour d montrer que la complexit architecturale ne doit pas tre de fa ade mais r elle 11 n est qu voir le plan ou parcourir l int rieur pour nous rendre compte de cette complexit une complexit qui cr e des espaces diversifi s tout en donnant quelques rep res vidents pour que les usagers puissent circuler sans se perdre On voit que l int rieur du b ti ment est d une grande complexit alors que l enveloppe ext rieure est des plus simples Riboulet 2004 115 Si ce soin apport pour l int rieur du b timent semble largement porter ses fruits puisque la plupart des interview s appr cient l espace int rieur de la biblioth que la fa ade est loin de rallier les go ts lls la d testent pas mais c est plut t une question de pr f rence au profit de l int rieur L ext rieur et l int rieur la biblioth que semblent m me pour certains compl
110. dirait Marc que seule Dani le semble appr cier par une certaine position esth tique qu elle tient avoir je ne crois pas qu il faille toujours tout arranger L c est comme des friches c est bien de voir a de voir les coulisses Aucun document de cette salle ne pouvant en sortir ceux qui d sirent lire les quotidiens et autres p riodiques sont assign s sur place et contraints d y s journer En revanche si elle n est pas tr s attrayante d un point de vue spatial et architectural ses habitu s appr cient son calme ce qui peut para tre en HE BE R 2 a M diath que Cath drale gt La salle des actualit s Le mur en pav s de verre qui s pare la salle du hall d accueil 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 236 contradiction avec le fait d entendre le bruit du hall mais ne l est pas car de mani re endog ne cette salle est calme dans le sens o elle est davantage un lieu de s jour que de passage et son c t pratique M Boutet et Marc M me Julie qui n est pourtant pas une habitu e de la salle et qui la d couvrait pour la premi re fois commente on sent qu il y a un effort pour que les gens s y sentent bien dans l organisation des meubles chaque fois ils ont mis une petite poubelle ils ont mis le bon nombre de fauteuils il y en a pas trop pour Les journaux sont faciles d acc s on circule faci
111. dis arr tez Yann Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle brune q Le fond de la salle avec ses grandes tables de 8 et ses petites tables de 4 places d la place c t de l escalier qui permet de surveiller fosse aux lions 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 137 Yann a un autre endroit o s isoler lorsqu il veut travailler dur il s agit des places dans le L face au D apr s les endroits que j ai vus c est le seul recoin qu il y a dans biblio th que C est l un des reproches que je lui ferais c est qu il n y a pas de recoin pour ceux qui veulent vraiment travailler Yann En revanche lorsqu il est plut t oisif il s installe dans l autre partie du L celle qui lui offre une vue sur la galerie pont pour regarder les gens passer Pour se d tendre galement il va dans les rayonnages de livres Je viens souvent regarder les ouvrages l a m vite de travailler soit debout soit assis par terre malgr l troitesse des espaces entre les rayonnages En effet ayant atteint leur saturation d s l ouverture les rayonnages de la salle brune sont parmi les plus serr s de la biblioth que Les poteaux obliques emp chent galement de circuler normalement il faut enjamber la biblioth caire S il a donc ses places il a aussi des places o il ne se met jamais pr s des photocopieuses
112. du c t des espaces de distribution Ce manque delisibilit dans un espace aussi vaste organis en couloir c est dire con u davantage comme un lieu de passage un lieu fait pour traverser que comme une place o l on reste un lieu fixe de rassemblement produit alors un effet hall de gare avec ses guichets ses circulations ses va et vient Dani le Quand on arrive dans le hall je trouve que a fait tr s hall de gare Je pense qu on doit se sentir perdu et se dire o est ce que je dois aller Vers qui je dois aller Personnel biblioth caire Par cons quent le comportement de ceux qui entrent semble corres pondre la majorit des gens rentrent baissant la t te ou en faisant autre chose que regarder autour d eux regrette la m me biblioth caire qui dit passer son temps sourire pour tenter d avoir des changes bonjour avec les usagers Car il est vrai qu tant donn la configuration de ce hall on peut tr s bien se diriger vers les salles sans avoir eu aucun change de regard ni aucun contact avec le personnel de la m diath que Il suffit de passer d aller tout droit si tant est que l on ait rien rendre au comptoir de retour Ce hall s av re ainsi propice au passage anonyme En revanche les va et vient nombreux aux heures d affluence notam ment le samedi apr s midi font aussi de ce hall un lieu de rencontres entre usagers on
113. du travail personnel et de la curiosit intellectuelle dans les tudes universi taires La biblioth que est devenue le centre de l universit Elle en sera bient t la marque Riboulet 1998 54 avait anticip esp r Pierre Riboulet Il semble que cela soit d j le cas pour certains Pour le personnel en premier qui semble vouer pour ce b timent et pour l architecte une admiration affective sans bornes c est le paradis sur terre dira la biblioth caire interview e mais aussi pour l une des tudiantes interview es Marianne s est en effet surprise prouver une certaine fiert vis vis de la biblioth que lors d une conversation anodine avec une amie qui lui racontait qu elle fr quentait cette biblioth que bien que n tant ni inscrite l universit Paris 8 ni habitante de la ville de Saint Denis Et en fait me suis sentie vachement fi re Tu vois t es fi re Ah oui oui oui moi j y vais souvent Et a je crois que c est important pour les tudiants d tre fiers de a Mais je crois que c est important cette image et c est vrai que la biblioth que sert norm ment revaloriser cette univer sit C est vident Marianne 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 87 Le b timent de Pierre Riboulet peut alors tre appr ci autant pour ses qualit s architecturales que pour le capital symbolique dont les tudiants peuvent jouir en tant inscrits
114. duit ou plus exactement aurait pu le s duire une poque o il tait plus jeune et o il pensait devenir crivain elle lui fait penser aux souterrains lui donne l impression d tre en dessous Elle lui voque alors tous ces crivains du dessous que sont Dosto evski ou Nietzsche Tu ferais partie de ces gens l ou a corrobore avec l criture que tu cherches En observant les volumes imbriqu s et les formes discontinues de cette salle ce m me interview commente C est tr s bien l il y a pas ce c t tude comme l autre la salle des j suites cf salle bleue parce que c est vaste parce que c est ouvert l sous la verri re z nithale Il y a un autre d calage C est coup quand m me c est peu hach Yann 3 4 La salle verte Au fond de la salle des p riodiques la salle verte 100 places d di e uniquement au droit se pr sente comme une bande occupant toute la largeur de la fa ade ouest On y acc de de mani re frontale apr s avoir parcouru une Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle verte q La salle verte se trouve au bout de cette rampe d acc s qui part du hall gt d une fois arriv la salle verte par la rampe Le fond de salle en d caiss est cach par Le muret faisant office de rayonnages 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 120 grande partie de la
115. e sur les tag res L Union 14 ao t 2003 Service actualit information de Vogue l Expresso Patricia Buffet m diath que cath drale des fauteuils rouges bleus et jaunes confortables Les journaux ne sont consultables que sur place Quatre postes Internet en perma nence occup s et deux postes de recherches L Union 15 ao t 2003 Espace image et musique un des plus recherch s Patricia Buffet Ce service est le plus demand de la m diath que Les tag res ont connu la ru e Le stock a disparu en deux semaines Fauteuils confortables et t l vision disposi tion plus casque pour un moment de tranquillit et un public plut t jeune et adolescent masculin pour la musique noter que le prix des DVD et vid o est plus important que dans le commerce car il int gre les droits d auteurs Ces m dias sont souvent ray s et constituent une part importante du budget L Union 16 ao t 2003 Langues et litt rature six labos en libre service Patricia Buffet Rien de particulier signaler Annexe La r ception par la presse 308 L Union 19 ao t 2003 Du Jardin la M decine Patricia Buffet la M diath que Cath drale le fond m decine cuisine et jardinage est tr s demand indique Marie Pierre Rabat coresponsable du service avec Denise No l Les visiteurs viennent en famille chacun trouve son compte compl te Jea
116. en parcours et en pratiques 157 Autant la simplicit et l accessibilit de la biblioth que de Saint Denis peuvent mettre certains l aise ceux l m me qui ont l impression de ne pas m riter leur acc s dans d autres biblioth ques cf Marianne propos de la Sorbonne autant ces m mes qualit s peuvent constituer l une des raisons pour lesquelles d autres socialis s dans d autres milieux sociaux sans doute plus familiaris s aux pratiques litistes et au luxe ne tiennent pas particuli rement cette biblioth que 4 2 L ouverture la fluidit la mise en sc ne de l interdisciplinarit La biblioth que occupe les deux tages sup rieurs du b timent sur lesquels sont distribu s les diff rentes salles toutes ouvertes les unes sur les autres et communiquant entre elles de diff rentes mani res Un des interview s compare la configuration de cette biblioth que une autre qu il fr quente gale ment celle de Cergy comparaison qui lui permet de pr ciser en quoi il pr f re la premi re 11 raconte que dans la biblioth que de Cergy occupant trois tages les espaces sont compartiment s et que l on est oblig d emprunter l as censeur pour se d placer d un tage l autre Tandis qu ici c est presque sur le m me niveau Et vous avez des salles pour chaque discipline C est dire qu ici on ne ressent pas les diff rences de niveaux le passage d un tage l
117. enseignants Mme Mallebay Vacqueur inspectrice Taillefert pour les 2 Pour le Quick rien n est pire que les terrains vagues actuels et tout ce qui peut amener de l activit est bienvenu Louis a en outre une allusion un article pr c dent du 21 mars qui recueille le t moignage des biblioth caires Petites Affiches Matot Braine 18 07 1997 n 6581 M diath que centrale de Reims d but des travaux en 1999 non sign Evoque les deux m diath ques la relation entre celle de Cath drale et la r nova tion de Carnegie deux biblioth ques municipales vocation r gionales BMVR ainsi que d autres projets de cette envergure en Champagne Ardenne Ch lons sur Marne et Troyes Puis la parole est Jean Paul Viguier architecte de renom et qui a sign entre autres r alisations le Pavillon Fran ais de l Exposition de S ville qui d clare ar riv e de la modernit sur ce site tellement beau du parvis de la cath drale ne devrait pas entra ner un clatement de l architecture mais au contraire une transformation douce et un r glage fin qui fasse que le b timent r siste la co visibilit avec la cath drale dans le silence Le journaliste conclut en disant que le toit en verre permettra de voir la cath drale sur toute sa hauteur ce qui ne sera pas le cas comme on peut le constater maintenant que le b timent est r alis la poutre de rive paisse sectio
118. espace de travail ou un espace de consom mation Pour la plupart des personnes interrog es les espaces propos s dans une biblioth que ou une m diath que renferment toujours un certain nombre de N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 194 contraintes plus ou moins fortes qu il s agisse de contraintes li es au travail et la concentration qu il exige ou bien de contraintes li es aux diff rentes activit s propos es comme lire un livre un quotidien consulter une revue couter des CD ou m me visionner un film le tout dans un m me lieu Il appara t alors une contradiction int ressante dont les termes posent v ri tablement le probl me la conception d un tel quipement soit les espaces sont trop formels sinon solennels parce que trop diff renci s trop marqu s et donc trop ferm s les uns par rapport aux autres soit les espaces ne sont pas adapt s parce que trop ouverts autorisant une circulation des corps des lumi res des bruits et des activit s qui d concentre largement de que l on est venu chercher dans une logique de l effort propos du second tage Donc a donne une atmosph re d attention qui me pla t et d attention et de coh rence parce qu il n y que des livres il n y a pas de DVD pas de CD pas de cassettes tout il n y a pas de t l vision comme 4 tage et tout a Donc tout a cr e une atmosph re positive
119. est d cr t e travail en commun Parce que comme elles sont petites ils se mettent quatre et voil c est parti Parce qu ils font pas a sur les grandes tables Dans ces cas l elle s installe sur la derni re table de huit quand elle ne d cide pas carr ment de changer de salle pour aller en salle bleue cf plus bas qu elle consid re plus calme Avant il lui arrivait aussi de s installer autour du vide central pour profiter de la vue frontale sur le paysage urbain mais probl me justement c tait vraiment le bruit qui remontait de la salle orange Les places situ es dans le L bien qu elles soient bon poste d observation pour mater c est bien si t es amoureuse t attends ici ton amoureux qui passe c est cool attirent peu Marianne pour travailler cause du mur haut de la galerie pont qui assombrit toute cette partie de la salle En fait de l ext rieur j aime bien regarder parce que j aime bien lire les inscriptions d Oulipo mais de l int rieur c est pas tr s agr able Enfin durant son ann e de DEA o elle venait travailler avec son ordinateur portable elle se mettait c t des photocopieuses En fait l avantage ici c est que t as les usuels l bas juste c t de l esca lier qui monte du hall t as la photocopieuse juste c t et en fait quand tu viens avec l ordi tu peux pas partir trop loin tu vas pas le d brancher chaque fois que t
120. est la somme des inten tions manifest es par la BNF qui force la perception de Laurent de Lucien et de Marianne lesquels on l a vu ne partagent l opinion commune de l chec de l objectif du b timent C est grand et pas trop grand en m me temps c est proportionn On l impression d un espace qui reste quand m me dimension humaine Ce ne sont pas des tours qui s l vent ind finiment et qui seraient trop impo santes qui est bien c est qu on per oit l ensemble l il per oit d un coup deux livres par deux livres si on regarde sur la largeur On per oit l ensemble d un coup C est pas comme si le regard tait pris et happ vers des colonnes qui n en finissaient pas Il a quelque chose qui est embrass directement par le champ de la perception humaine Il un esprit de proportion qui tient l architecte qui bien fait son travail et a fonctionne bien Lucien BNF Intentions Le bois le rouge des tapis le gris du m tal le verre des baies vitr es l architecte a voulu cr er des sensations Perception ces sensations sont produites dans le visiteur ou dans l usager de mani re assez forte on sent qu il y a un projet d architecte derri re on comprend ce qu il a voulu faire son id e est incarn e c est un espace que je me suis vraiment appropri Lucien gt Biblioth que nationale de France Zac Rive gauche Paris XII
121. et en pratiques 186 Alors l c est encore un autre stade parce qu on est plus en hauteur alors donc c est encore un autre stade de la pens e rires Eh bien on est plus loin du mouvement donc on est plus c est plus large il y a plus de ciel l ouverture se fait plus vers le haut L j aurais tendance lever la t te permanence quoi alors que l tage d en dessous j aurais regard que dans la rue donc j aurais plus baiss les yeux Marianne Ou encore Oui donc l tu disais que c tait un peu plus d cal par rapport la rue un peu plus en hauteur Eh bien rien a surplombe peu plus c est tout Tu vois d un plus loin tu as une perspective un peu plus lointaine Tu prends un peu de champ avec voil il n y a rien d extraordinaire Simplement la salle trouve un peu plus coh rent Laurent Bien que Laurent juge coh rente la conception de la salle de lecture il lui reproche son aspect contraignant typique d un espace de travail collectif II rel ve notamment en ce qui le concerne le paradoxe selon lequel dans un tel espace collectif le souci de ne pas d ranger les autres par le bruit ou par le mouvement exerce sur lui une telle contrainte qu il le dissuade de s y installer alors que dans les caf s le bruit et le mouvement ne g nent pas sa pratique de la lecture Il ne veut pas se soumettre aux imp ratifs du lieu silence immobilit
122. et travail obliga toires tout en reconnaissant qu ils sont n cessaires l objet du lieu Oui le bruit et le mouvement Les gens peuvent ne pas faire de bruit et bouger et dans ces conditions a me g ne Mais c est paradoxal parce que c est parce que moi la biblioth que a D ailleurs je lis beau plus au caf o ils bougent beaucoup plus qu ici mais je trouve que le lieu est adapt je trouve que le lieu n est pas adapt donc voil C est typique N est pas adapt quoi Aux bruits et aux mouvements L il y a un jeune homme qui entre avec une glace moi a me soule dans une biblioth que Alors qu il ne fait pas de bruit il ne d range personne mais en m me temps quand on est plong dans un livre ou une tude de dossiers on fait vraiment attention a ll ne faut pas exag rer non plus Laurent Quel que soit l endroit la gestion du bruit d pend des moments de la journ e le matin tant bien videmment plus calme que l apr s midi de la semaine le mardi mercredi et samedi tant les jours de grande affluence de l ann e les mois d t juin juillet tant bien moins charg s que le restant de l ann e comme si la m diath que vivait au rythme de la vie scolaire et univer sitaire Un partage des espaces entre g n rations Les tudiants et les lyc ens vont en priorit sur les coursives puisqu elles sont ce que l on voit de l ext
123. et une esth tique ext rieure L ensemble a va bien avec le b timent en lui m me dans les noirs Il n y a pas de contrastes au niveau du modernisme entre guillemets C est dire Eh bien le mobilier il est assez moderne et puis il n est pas imposant donc il n effraie pas Comme le b timent Oui comme le b timent je ne sais pas Le b timent je ne vais pas dire qu il s inscrit dans le quartier mais il n est pas imposant non plus Moi je ne trouve pas Je trouve m me qu il est un peu cach quand m me Dans son coin En m me temps il n effraie pas Donc c est bien Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge ER 3 3 3 Qualifier le modernisme du b timent Le style moderne de la fa ade fait l objet de jugements ambigus la fois signe d un progr s d un pas vers le futur au risque une trop grande distance avec des signes d humanit cause d une esth tique froide de mat riaux froids Mais bon le b timent en lui m me n est pas laid mais Par exemple quelque chose que j aime pas voyez c est les poteaux avec le petit carre lage l alors l ces petits trucs a fait a fait tr s ann es 70 quoi Et peut tre que des petites briques rouges aurait peut tre t plus chaleureux on aurait pu mettre le M diath que Croix Rouge peut tre en rouge Mettre un tout petit peu plus de couleurs Patrice p re de trois enfan
124. faire trop aussi C est sobre je trouve comme b ti ment et c est honn te Il n y a pas de folie des grandeurs enfin il n y a pas de c t pr tention je trouve du b timent Enfin justement il respecte un peu par une sobri t la cath drale il va pas compl tement l touffer Il reste quand m me en regard et pas en opposition ou en touffement Clotilde Je trouve que la hauteur a va l Je pense qu ils ont voulu une unit oui avec les autres immeubles D j que a d nature peu le c t centre ville avec Et puis en bas ils ont laiss ils ont mis une couleur pierre un peu blanche enfin blanche jaune beige quoi tout en laissant les vitres ils ont r ussi mettre des lignes qui rappellent la pierre du centre ville ils ont voulu faire un b timent moderne mais pas qui se remarque de trop quand m me Ils ont laiss des arbres Julie Du point de vue de la r ception par le public donc l uvre de Viguier est d abord appr hend e par rapport la cath drale et son cadre comme si ce qui tait admirer tait non pas l uvre de l architecte contemporain mais l difice gothique ce titre cette phrase que lance un des habitu s de la m diath que est vocatrice Je prendrais pas une photo de la m diath que je prendrais une photo de la cath drale si je viens ici M Boutet Cependant et peut tre tonnamment l usage de la pierre de Co
125. fluides et communiquant entre eux de multiples mani res Cette conception est en accord avec la libert d acc s au livre comme elle l est avec la libre circulation des id es Riboulet 2004 46 48 Mais dans cette circulation si fluide la m me interview e rel ve une aber ration l existence de portes vitr es l entr e des salles rouge et violette Justement la porte de la linguistique salle rouge ne comprends pas Il y a une porte entre la linguistique et la litt rature salle brune je trouve a d bile Entre philo salle bleue et linguistique aussi Cette porte je trouve a dommage parce que a n a pas de sens Justement entre ces mati res l je trouve a d bile Marianne 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 159 Si l on oublie les portes vitr es des salles rouge et violette impos es par les r glements s curit incendie l architecture de cette biblioth que r aliserait physiquement l id al interdisciplinaire Marianne n est pas la seule faire ce rapprochement entre architecture et champs disciplinaires Yann rel ve gale ment que toutes les salles communiquent entre elles comme tous les savoirs participent les uns avec les autres Je pense que c est assez en ad quation avec la repr sentation que l on du savoir maintenant c est dire quelque chose de l ordre de la globa lit c est dire que les salles sont ouvertes les unes sur les a
126. fois de ne pas avoir de rayonnages En fait derri re en d signant la salle au lanternau c est plus commun On retrouve un peu partout en fait C est des tons chauds des tag res Puis c est un peu le bordel au niveau visuel en fait Marianne La vue sur les salles de cours du b timent participe galement l af fection qu elle prouve pour cette salle qu elle transformait en quelque sorte poste d observation a c est mon b timent Cette ann e en fait j y allais beaucoup parce que c tait mon b timent qu on avait une salle de pr paration expr s pour nous qui est juste sur le c t l Donc des fois quand j allais pas en cours j allais les regarder rires Je les Alors que j aime bien c est enfin ce qui me fait marrer c est que tu vois les petites fen tres l haut l c est les bureaux de profs Ce qui me fait marrer c est qu ils doivent avoir trop chaud Que pour une fois c est les profs qui sont mal log s Et en m me temps quand t y vas les bureaux sont super sympa C est pas du tout impersonnel c est tr s organis Et l inverse donc comme on avait cours dans cette salle juste en face l j aimais bien aussi pouvoir regarder ce qui se passait dans la biblioth que pendant les cours 3 11 La salle rouge La salle rouge 242 places est une grande salle que les interview s quali fient de spacieuse
127. formels informels parcours du urbain personnel 5 4 2 11 Denis Paris Melville ii 2 Reims Cath drale 9 Reims Croix 4 4 8 Rouge Total 40 Questions pos es Bibliographie AMOUROUX D CRETTOL M MONNET J P 1974 Guide d architecture contemporaine France Paris l Architecture d aujourd hui AMPHOUX Pascal 2001 L observation r currente in GROSJEAN Mich le THIBAUD Jean Paul dir L Espace urbain en m thodes Marseille Parenth ses 153 169 AUGOYARD Jean Fran ois avec LEROUX Martine AVENTIN Catherine et AUGOYARD Erwin 2003 L exp rience esth tique ordinaire de l architecture Parcours en espace public rapport du Cresson pour le minist re de la Recherche action Ville 2 t mai 2003 AUGOYARD Jean Fran ois 1979 Pas pas Essai sur le cheminement quotidien en milieu urbain Paris Le Seuil coll Espacements AUGOYARD Jean Fran ois 2001 La conduite de r cit in GROSJEAN Mich le THIBAUD Jean Paul dir L Espace urbain en m thodes Marseille Parenth ses 173 196 BEHAR Mich le SALAMA Manuelle 1985 Paris nouvelle new Architecture Paris R girex Techniques et architectures BLANCHET Alain GOTMAN Anne 1992 l Enqu te et ses m thodes l entretien Paris Nathan BOURDIEU Pierre 1979 La Distinction Critique sociale du jugement Paris Minuit FRAMPTON Kenneth 2002 Le Corbusier Architect of the 20 Century New York Harry
128. gauche de l entr e une salle d exposition ferm e par rapport au hall et droite une caf t ria ouverte sur le hall Dans tous ces diff rents espaces du rez de chauss e on retrouve la r sille noire au plafond caract ristique des salles c t cath drale Quant au sous sol il accueille un auditorium auquel on acc de par un escalier situ dans le hall pr s des comptoirs d accueil UY 22 Nous remarquons par ailleurs qu il y a proportionnellement moins de lyc ens sans doute encore intimid s par la taille de ces salles c t cath drale moins propice l appro priation o l on est plus expos au regard des autres notamment celui des adultes qui y sont plus nombreux ainsi que par leur aust rit comme ont pu d crire certains En outre peut tre se sentent ils plus leur place dans les salles c t rue o se trouvent plus bas les salles benjamins et juniors 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 229 Salle Juniors niveau mezzanine gt Le hall d entr e au rez de chaus e La salle des actualit s au rez de chaus e W M diath que Cath drale gt Les salles benjamins et juniors reli es par un escalier central ont les m mes attributs que les autres salles c t rue espaces confin s plafond bas blancheur des murs et du plafond M diath que Cath drale gt Le hall et la salle des actualit s on y retro
129. groupe ou des ateliers p dagogiques sont en revanche peu accessi bles Enfin les espaces du personnel se situent en arri re des espaces de consul tation et de lecture se r servant m me une entr e part La r alisation de la M diath que Croix Rouge ne saurait se limiter au nouvel difice Elle s inscrit en effet d une part dans un programme guid par la politique du livre o il s agit pour la ville de Reims de moderniser et accro tre son r seau de lecture publique et d autre part dans un programme de d velop pement urbain des quartiers sud de la ville la composition urbaine fort h t rog ne avec des pavillonnaires des logements collectifs un centre commercial construit d ailleurs par les m mes architectes En comparaison la M diath que Cath drale la M diath que Croix Rouge propose un ensemble de services rela tivement nouveaux qui s inscrit dans une d marche particuli re et forte Investie d une mission de conqu te et d accueil de publics vari s parfois peu familiers des quipements culturels elle donne acc s des documents et des services sur l emploi les concours et les m tiers et propose un service d aide la forma tion et l insertion Elle est charg e de d velopper des missions socio duca tives en collaboration avec un certain nombre de partenaires du quartier asso ciations Education nationale centres sociaux Dans le cadre de la conqu te de publics vari s et surtout peu m
130. il peut avoir un effet aquarium g nant pour certains Moi je ne me mettrais pas l J aurais pas envie qu on me voit en train de travailler Tu peux pas mettre ton doigt dans le Non mais tu vois quand tu lis t as tes trucs t as tes motions ou pas tu te fais chier tu non j ai pas envie parce que l ils sont vraiment juste c t de toi Je pense pas avoir tant de choses cacher si tu veux mais c est sur le principe Moi c est l effet aquarium T es regard e Et de toutes fa ons en g n ral l justement comme il y a de la mate et de la drague les gens qui se mettent l c est pas innocent Donc si tu te mets l tu t exposes aussi a Marianne Dans la salle du fond l effet aquarium est att nu du fait de l obscurit de la salle En revanche le mouvement des passants est tout aussi pr sent pour ceux qui sont l int rieur C est le march de Saint Denis lance Sa d d sap probateur pour qui toute cette animation est source de d concentration Pour un autre ce flux continu qui produit par un tonnant jeu de lumi re un l ger scintillement peut apporter un certain agr ment Je sais pas a peut divertir et pas dans le bon sens Mais l je sais pas t es assis l a peut tre au contraire agr able une sensation o C est pas aust re tu vois c est un lieu de travail mais en m me temps c est pas aust
131. jamais retrouv ailleurs 2 Portrait des interview s Laurent 42 ans mari p re de deux enfants Laurent est originaire de Chatou en banlieue parisienne passe son enfance avant de venir habiter Paris Il fait des tudes en histoire de l art la facult de Tolbiac puis en cin ma dont il obtiendra respectivement la ma trise Actuellement il exerce le m tier de Conseiller p da gogique d orientation dans un coll ge public parisien et habite un appartement de trois pi ces g r par l OPAC dans le XIIIe arrondissement de Paris Grand consommateur de biblioth ques parisiennes il fr quente depuis longtemps la M diath que J P Melville plus de 10 ans celle ci r pondant des besoins diff rents chaque moment important de son volution Ainsi lors qu il tait tudiant en histoire de l art la facult de Tolbiac puis habitant dans le arrondissement tudiant en cin ma puis enfin devenu p re de famille et r sidant dans le XIII non loin de l il partage aujourd hui son int r t avec sa fille de 10 ans et l usage r gulier pour cette m diath que Il a toujours fr quent plusieurs biblioth ques la fois parmi lesquelles Picpus la biblioth que Sainte Genevi ve ou encore la biblioth que Fran ois Mitterrand N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 171 Aujourd hui il vient r guli rement pendant les grandes vacances scolaires c est un rend
132. l apr s midi Quant l origine r sidentielle des populations inscrites les deux m diath ques comptent une grande majorit de R mois soit 92 les 8 restant venant des environs de la ville De Carnegie Cath drale un changement d chelle Pour ce qui est de la seule M diath que Cath drale quipement central du r seau de lecture publique r mois elle met disposition du public pr s de 100 000 documents sur tous supports livres disques vid os c d roms dont 58 000 livres adultes 400 titres de journaux p riodiques 30 000 livres jeunesse 15 000 disques et 5 000 vid os VHS et DVD et c d roms Quant la r partition des salles elle comporte quatre d partements adultes th matiques images sons art loisir salle ISA langues et litt rature salle LITT sciences et techniques salle ST et sciences humaines et soci t salle HUM un d partement jeunesse salles benjamins et juniors un espace actualit information un auditorium de 200 places au sous sol et des espaces d exposition un principal au rez de chauss e et deux espaces annexes l un dans la salle ISA et l autre en sous sol c t de l auditorium Sa superficie totale est de 6716 m2 SHON dont 4 000 d espaces publics tandis que la biblioth que Carnegie n en comptait que quelques 300 m2 Elle offre 700 places assises dont 400 pour la lecture tandis que la biblioth que Carnegie n en offrait que 80 Elle dispose en plu
133. l espace photo copie expos e au passage et au bruit des machines s av re moins calme que le reste de la salle verte En contrebas se trouve le principal espace de lecture de cette salle toute longiligne Une fois assis dans cette salle le muret de rayonnages coupe la visi bilit du reste de la biblioth que Etre au fond en bas et l abri sont sans doute les trois qualit s qui attirent les lyc ens tumultueux durant le mois de juin Ils ont foutu tout un march C tait un march la cri e m me grogne Sa d Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle verte gt g l espace de travail c t du coin photocopies la bo te vitr e droite et donnant sur patio arbor Il b n ficie de la lumi re z nithale provenant de la faille d vue sur Le patio arbor 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 121 En dehors de cette p riode cet espace est calme raison principale ayant motiv cet tudiant en lettres s installer ici La configuration de cet espace tout en longueur donnant enti rement sur l ext rieur avec ces tables align es perpendiculairement la baie vitr e voque pour Yann un restaurant sur une p niche L a fait restaurant l Tu vois tr s bien tu serais bord d un truc et il y aurait les tables du restaurant au bord c est la terrasse La v randa du restaurant Ou une p niche tu sais une p niche o tu mange
134. l institution tant au demeurant toute relative comme on le sait ce que d plore notre interview e Les places 5 euros je n ai jamais compris comment a fonctionnait Le Conservatoire national de musique rue Gambetta Reims arch J L Roubert H Dumont J Bl haut La ville en parcours et en discours 49 hiatus est d autant plus ressenti que le nouveau b timent a modifi les attentes vis vis d une institution qui continue de proclamer haut et fort d mocratisa tion de son acc s Op ra Bastille on ne voit pas ce qu il y a l int rieur pas du tout accessible chauss e on voit ce qui s y passe dans les tours Beaubourg quand on est sur la place o salles d exposition il y a les sculptures de Niki de compl tement transparentes Saint Phalle on peut voir les expositions de l ext rieur j aime bien BNF panneaux ouverts au rez de para t quand m me un peu accessible Marianne Op ra Garnier j ai d y aller 4 fois avec des touristes on peut entrer dans le hall on va pour le voir devant on se donne RV devant les Op ra Bastille marches dedans on n y va pas pour le voir Marianne Op ra Paris Bastille on n y va pas pour le voir Op ra Naples on peut le visiter Marianne gt Biblioth que nationale de France Zac Rive gauche Paris XIII arch Dominique Perrault 1996 La
135. la fa ade renvoie l image d un b timent bon march pour Marianne au contraire elle renvoie une image positive elle montrerait qu il y a de l argent La fa ade ainsi redorer l image de l universit C est pas ce que je pr f re je pr f re l int rieur qu l ext rieur quand m me Mais c est pas mal Par rapport au b timent l en briques rouges et tout je trouve que a redonne un petit peu de a donne quelque chose de plus moderne aussi de plus neuf Disons que a donne une bonne image de l universit quoi Si tu veux quand tu dis que tu es l Uni versit de Saint Denis en fait les gens ils s imaginent que voil c est la banlieue donc c est moche etc Et l c est lumineux Marianne Cette interview e se soucie beaucoup de l image que l universit Paris 8 figure m tonymique de la banlieue renvoie au monde ext rieur Son juge ment sur la fa ade de la biblioth que se porte davantage sur son signifi et sa r ception que sur son aspect purement esth tique Pour elle cette fa ade toute 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 102 blanche et toute neuve est comme la partie merg e de l iceberg qu est le b ti ment dans son ensemble issu d une architecture r fl chie et concourt donc d montrer au monde ext rieur que l universit n est pas abandonn e et aller ainsi l encontre des pr j
136. le plus souvent dans les biblioth ques universitaires proches de l endroit o il donne des cours et sur l internet Hannah en qu te de culture savante est en terminale dans un des lyc es prestigieux de la ville de Reims Elle habite Croix Rouge une maison avec son p re professeur dans le secondaire et sa m re travaillant dans une association ainsi que ses jeunes fr res Elle vient parfois la m diath que pour travailler mais aussi pour emprunter des disques de jazz et autres genres de musique ER 1 Cette enqu te a t r alis e aupr s d usagers lecteurs et d usagers membres du personnel que nous avons rencon tr s au printemps 2005 pour les premiers de fa on spontan e dans le b timent pour les seconds de mani re plus convention nelle en prenant rendez vous Nous les avons accom pagn s chacun dans leur itin raire habituel l int rieur de la m diath que leur demandant la fois de d crire et de qualifier les espaces dans lesquels nous d ambulions et de parler de leurs usages habituels des lieux 2 Pour des raisons de confidentialit nous n avons pas d taill Les portraits des personnes rencontr es lors de l enqu te membres du personnel de la m diath que Nous en profitons pour les remercier pour leur disponibilit et Ji 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 255 Patrice d origine rurale est p re de trois enfants dont une fille a n e de
137. lecteurs CD m me chose pour la vid o et l a manque quoi Parce que du coup c est vraiment un lieu de passage le lieu de recherche de CD Alors que dans l autre biblio th que s arr tait et du coup c est vrai qu on demandait des r f rences aux gens on avait un contact avec les gens de l accueil puisqu il fallait leur demander pour utiliser ces machines l Marianne 3 3 Le second tage Au second tage deux entr es sont possibles l une par les ascenseurs qui une fois l ouverture de leurs portes placent le lecteur en prise directe avec l am biance de travail de la salle de lecture l autre par l escalier h lico dal s par par une porte et dont le silence contraste singuli rement d avec le bruit tourdissant N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 185 de la climatisation l tage comme de l ensemble du b timent Au franchisse ment du seuil un criteau sur la porte pr cise que l on entre dans une salle de lecture qui pour tous les interview s rappelle les espaces des grandes biblio th ques universitaires dans son aspect le plus strict et le plus solennel Cependant d autres soulignent plut t la coh rence des espaces cet tage r serv s plus au travail et la concentration parce qu on ne sollicite pas le lecteur avec des crans des disques et les logiques de circulation qui vont avec comme aux autres tages a des tables de travail qui sont
138. livre n est donc plus l unique mani re d apprendre La gestion des bruits s en ressent Fran ois pour qui la salle de lecture est le seul endroit o il peut pr tendre trouver sa place l extr mit d une table c t rayonnage au fond de la salle pour avoir une vue panoramique sur la tota lit de la salle se plaint beaucoup des bruits qui non seulement circulent mais semblent tre amplifi s par une r sonance importante de la salle Il change place une fois sur deux N C est vrai qu il y a une tr s grande r sonance D s que quelqu un parle tout petit peu on les entend Regardez on les entend d ici alors qu ils parlent tout bas Fran ois 4 Une lecture transversale de m diath que 4 1 Que montre la fa ade Transparence de la fa ade veut dire une intention explicite de montrer ce qui est en g n ral cach on voit tout ils font tout pour qu on voit bien ce qu il se passe l int rieur que d autres appellent jouer la carte de l int gra tion ou m me autoriser entre le monde de la biblioth que et celui de la rue Mais la transparence c est peut tre aussi l intention de fondre le b timent dans le paysage urbain avec l id e pour Fran ois de ne pas attirer l il a ne frappe pas a n attire pas l il La fa ade une invitation Il est tonnant de constater comment certains lecteurs reprennent sans m me s en do
139. m diath ques en parcours et en pratiques 226 la r sille noire du plafond a voque quand m me les grilles d gouts dira Dani le au manque de couleurs l absence de d coration l alignement rigide des rayonnages m talliques anthracites et la nudit de la structure m tallique noire qu on n a pas essay de camoufler Le go t pour le noir ainsi que pour une certaine esth tique industrielle a fait penser une usine diront certains n est pas encore parvenu un stade de diffusion g n ralis e Et l usage ces salles se sont r v l es pesantes pour la biblioth caire qui passe ses journ es en accusant essentiellement la r sille du plafond qui donne une impression de tassement malgr la grande hauteur sous plafond et litt ralement froides pour Marc qui dit avoir du mal y enlever son manteau Enfin ces salles ne conviennent pas tous ceux qui veulent y travailler C est comme une grande salle de s jour Je sais pas c est une terrasse C est dire ils ont fait un b timent qui pr te regarder au loin alors qu en fait on est pas l pour regarder a aurait t tr s bien si c tait un mus e d di la cath drale machin Les biblioth ques c est ferm Quand va Carnegie c est ferm c est silencieux c est feutr Marc De l ext rieur c est bien mais quand on est l int rieur c est dur de travailler justemen
140. me chauds le bois c est quand m me pas mat riau design avec des d coupes qui peuvent l tre quand m me un peu mais en m me temps pas tant que a ce qui fait qu elle garde une esp ce de neutralit il y a une douceur Elle en jette pas Elle est douce Tu vois elle est jamais agressive il y a jamais quelque chose qui vient te happer Mais en m me temps il a ces esp ces de cassure mais je sais pas si cassure c est bienvenu parce qu il y un c t raide mais de multiplication de l es variation qui fait que t es jamais dans quelque chose d aust re Yann Une biblioth que douce qui n en jette pas et qui garde une neutralit Une biblioth que modeste qui ne cherche pas tre ostentatoire Une biblioth que accessible faite pour tout le monde non litiste Et qui se pr te mal un usage social distinctif parce qu elle est situ e dans une banlieue populaire parce qu elle n a pas t construite par une star parce qu elle n est pas spectaculaire parce qu elle ne d ploie aucun signe de prestige En dehors des questions purement architecturales c est sans doute l une des raisons pour lesquelles Lucien n aime pas cette biblioth que pour qui les qualit s relev es par les amoureux de cette biblioth que sont pr cis ment ce qui en constitue les d fauts En effet outre le fait qu il n arrive pas comprendre le plan de la biblio th que nous y reviendrons plus ba
141. me de concours N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 172 Elle insiste sur son statut pr caire qui fait socialement la diff rence Socia lement seulement parce que du point de vue des lecteurs comme de celui de l organisation du travail entre coll gues planning en a peu En effet chaque membre du personnel quel que soit son statut magasinier adjoint administratif ou biblioth caire adjoint alterne par tranche d une heure et demie d un poste l autre au cours de la journ e de la discoth que coursive audiovisuelle du 1 la salle de lecture du second ou encore au pr t retour ou inscriptions du rez de chauss e On peut donc occuper au moins trois postes dans une m me journ e sans compter la charge d une partie du fonds dont seulement les biblioth caires titu laires s occupent travail se d roulant alors dans les petits bureaux Marianne Marianne a 26 ans et est originaire du Calvados o elle a v cu toute son enfance Elle fait des tudes sup rieures de Lettres Modernes Caen et vient Paris l ge de 22 ans d abord travailler dans une compagnie de danse puis reprendre des tudes sup rieures Elle obtient un DEA de th tre et un CAPES de Lettres Elle pr pare actuellement un doctorat de th tre Elle a habit dans plusieurs quartiers de l Est parisien XI X toujours en location et fr quente diff rentes biblioth ques et m diath ques paris
142. n est pas comme les autres Enfin il n y a aucune qui est comme les autres mais Mais je me demande ce c t bar comme a au fond je me demande si on la retrouve beaucoup Yann Au regard du plan elle est effectivement unique dans le sens o toutes les autres il y a la m me chose en haut Tandis qu au dessus de la salle verte le 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 123 plan est occup par les bureaux de l administration inaccessibles au public Les usagers ne connaissent donc pas la partie ouest du b timent autrement qu oc cup e par la salle verte Pour ceux qui n avaient jamais mis les pieds dans cette salle elle est donc toute nouvelle Il y a ce c t quand on des maisons quand les gens ont des maisons assez grandes et qui ont toujours une salle en plus tiens on va faire a dedans Souvent c est un d barras mais on va faire a dedans Moi il se trouve que quand j tais m me on a atterri dans une baraque qui tait immense et il y avait toujours une pi ce qu on ne connaissait pas tu sais Et tout d un coup tu la d couvrais et c tait celle o tu venais tout d un c tait nouveau o tu venais jouer et machin Il y a un c t comme a peut tre Tu sais c est toujours li son histoire Elle est atypique quand m me sais au grenier C est m me pas le grenier c est la salle neuve aussi celle qui n a jamais t fin
143. ne s ouvrent pas pour des questions de s curit plus pr cis ment de vol qui ont norm ment nuit l image de m diath que comme en t moignent les propos des usagers Enfin l architecte ne s est pas occup du mobilier et a simplement fait savoir qu il voulait du noir Ce sont d ailleurs les biblioth caires qui ont ajout les fauteuils de couleurs primaires pour gayer un peu cette atmosph re qui s est av r e quelque peu aust re voir le propos des usagers dans la troisi me partie Cependant n ayant pas interrog la partie adverse savoir ni l architecte ni le chef de projet il serait tout fait partial de nous tendre davantage sur ces nombreuses critiques et amertumes Ce qui en ressort toutefois c est que cet difice semble avoir t davantage pr occup par son image et sa place dans la ville en tant que nouvel l ment du paysage urbain pour les habitants que par le service qu il offrira ses usagers L uvre de Viguier avec sa fa ade vitr e tourn e vers le parvis de la cath drale Notre Dame de Reims offre ainsi aux usagers de la m diath que ou simples visiteurs un point de vue grandiose et in dit sur ce monument historique class patrimoine mondial par l UNESCO combien admir des R mois D ordinaire regard la t te vers le ciel cet difice majestueux est devenu dor navant l objet possible d une contemplation frontale depuis le premier et le deuxi me tages UY
144. on reste tr s vigilant aux chariots des retours les samedis apr s midi partir de 16 h lorsque les pr ts de la semaine ont t rendus et que le chariot remonte dans la salle il se forme une v ritable ruche autour de cette offre pr l gitim e 4 Ces documents que d autres ont d j emprunt s cons tituent en effet une pr s lection de la collection disponible une prescription anonyme des meilleurs musiques et des meilleurs films De m me parce que cette salle accueille un public vari et parmi celui ci un public pas sp cialement lecteur dont la motivation essentielle est la collection de CD de films et ou l usage d un espace public bien quip et qui sans cela n aurait sans doute pas mis les pieds dans une biblioth que munici pale cette salle a connu quelques probl mes d ajustement entre les services qui y sont offerts et les usages appropriations que ce public particulier de non habitu s indiff rents au contrat tacite cens orienter les codes d usage au sein d un tel tablissement public voulait en faire La salle est aujourd hui stabi lis e comme le dit la biblioth caire mais cela au prix de quelques renonce ments du climat de confiance Ainsi suite de nombreux vols les casques pour les postes audio et audiovisuels qui taient en libre acc s sont ils aujourd hui nich s derri re le comptoir d accueil on doit dor navant pr senter sa carte d identit ou sa carte
145. pas mal J aime bien le m lange des mat riaux J aime bien ce sol luxueux avec des colonnes un peu brutes et le plafond en bois j aime bien le bois oui du sycomore c est pas du faux plafond c est du vrai plafond qui est l pour tre beau je trouve que c est assez r ussi Et j aime bien le c t atelier avec la baie vitr e au plafond la lumi re qui tombe d en haut J aime bien le gris de l escalier j aime bien les briques de verre l aussi c est quelque chose que j aime bien de toutes les fa ons Sinon ils ont mis des esp ces de petits boxes un peu ridicules a fait un peu curie non ne va pas jusqu au plafond quand on est dedans on se sent pas sp cialement abrit on sent que a circule derri re que les gens vont faire des papiers derri re Quand il n y a pas du tout de s paration et que tout le monde traite de ses affaires personnelles en m me temps c est vrai qu on est g n par le bruit C est pour a que l id e je suis pour mais le r sultat n est pas tout fait convaincant C est assez accessible ne se perd pas il n y a pas des kilom tres de couloirs Quand on cherche un truc les gens vous l indiquent facilement c est bien fl ch et tout a Cette mairie elle est plus r ussie l int rieur qu l ext rieur c est que j en pense En plus on n est pas maltrait est toujours assez bien accueilli a compte aussi ce n est pas la faute du b timent ni g
146. petit etc alors qu ici Voyez on peut pas se tromper c est une biblioth que Et je pense que si y avait pas cette baie vitr e il y aurait des lecteurs qu on aurait perdus Je pense que c est une invitation entr e a En plus elle fait l angle Mais vous verrez il y a d autres b timents qui ne sont pas tr s bien identifiables alors que l on ne peut pas se tromper On passe devant on est curieux on se dit tiens qu est ce que c est Carolina 4 2 L espace des relations Le jour et la nuit o F Une biblioth caire interview e raconte comment ses yeux l espace Erving Goffman 2 js d crit certaines ble de la m dia Ho change selon la pr sence ou l absence du public dans l ensemble de la m dia situations detela th que tions en face face Ferm au public chez soi l espace du personnel dans l ouvrage inti Ouvert au public on se retire l espace des lecteurs son lieu lui r e 5 22 ne 7 2 Elle emploie elle m me la m taphore th trale qu Erving Goffman avait public d de Minuit invent e et assimile le public lecteur des spectateurs qui lorsqu ils arrivent 1973 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 193 la m diath que obligent les com diens biblioth caires se retirer de la sc ne et entrer en coulisses pour les laisser s approprier les lieux Lors de l inventaire par exemple l espace la bib
147. plates en angle rat probl me de perm abilit avec l ext rieur suivraient la forme du b timent Fen tres cintr es en angle Ft je sais pas si techniquement on peut fabriquer des fen tres rondes qui ne transforment pas la vue Sophie ARCHI FORME USAGE REFERENCE Immeuble petites fen tres j imagine l int rieur m voque les petits d habitation petits carreaux les grandes salles ch teaux dans haussmannien bd de manger les petites ma campagne en la Bastille berg res Normandie tr s bourgeois un peu que bourgeois d ailleurs je ne suis pas sensible ce genre de b timent gt g Clinique boulevard Anatole France Saint Denis Marianne gt d annexe de la mairie Saint Denis arch Henri Gaudin 1993 Devant une fa ade Le discours sur l usage peut pr c der Le discours sur forme Qu est ce que vous pouvez dire sur La nouvelle mairie l int rieur c est bien sauf qu ils ont trop chaud il Quand on t l phone ils disent oh l l on cr ve de chaud derri re nos carreaux Mais sinon c est bien La ville en parcours et en discours 36 Le second type d nonc associant la forme l usage est celui o nota tion d un espace en g n ral non d crit est l objet d une connotation imm diate Parmi les exemples possibles ceux des formes urbaines comment es par L
148. population des emprunteurs est jeune En effet la plus grande proportion concerne les gar ons et les filles g s de 20 24 ans qui repr sente 15 contre 12 9 pour les 25 30 ans et 10 4 pour les 30 34 ans Au del les proportions passent en dessous de la barre des dix pour cent progressivement eY a t il plus d hommes que de femmes Contrairement que nous avons observ in situ une majorit mascu line r partie dans certaines zones de la m diath que notamment au rez de chauss e ce sont les femmes qui sont les plus nombreuses parmi les usagers inscrits emprunteurs Est ce dire qu elles lisent coutent et visionnent plus volontiers chez elles tandis que les hommes sont plus enclins consommer sur place plus l aise dans les espaces publics 3 2 M diath que J P Melville gt la fa ade d angle Les photos plans et l vation sont tir s de A livre ouvert M diath que J P Melville Bilioth que M Durand Paris Techniques et architecture 1989 n 384 pp 62 69 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 170 quelles cat gories socioprofessionnelles appartiennent ils Un autre l ment corr latif au premier est la forte proportion d tudiants et l ves ils repr sentent 31 1 filles et gar ons confondus Les autres cat gories socioprofessionnelles importantes concernent les cadres professions intellec tuelles sup rieur
149. pourvu de qualit s aux yeux des usagers des qualit s en terme d ambiance spatiale les espaces plus confin es et plus ferm es par exemple qui plaisent certains dans les salles c t rue ou des qualit s en terme de convivialit et de sociabilit s la salle des actualit s par exemple En effet lorsqu on utilise un espace on le per oit pas seulement suivant des crit res architecturaux ou esth tiques mais aussi en fonction de ce que font les gens dans cet espace un lieu de rencontres un lieu d oisivet un lieu de fl nerie Et la nature des collections que telle ou telle salle accueille influe aussi et pour une tr s large part sur la perception que l on peut en avoir la salle juniors par exemple Cette m diath que semble tre une r ussite en tant qu objet architectural puisque m me de simples curieux viennent le visiter et s extasier pour la vue sur la cath drale et puisque m me ceux qui n aiment pas l architecture moderne en g n ral appr cient la fa ade de ce b timent qu ils trouvent aujourd hui fois habitu sa pr sence bien ins r dans le paysage En tant que b timent soumis l usage cette r ussite peut tre contestable elle ne pla t pas tout le monde ou tout ne pla t pas mais cela n emp che pas les usagers d en tre devenus des habitu s Il aurait t int ressant en effet que la ville de Reims soit dot e d une autre m diath que de m me ampleur et en centre ville
150. proches des intentions de l architecte lui m me que l on est presque tent de 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 155 se demander si elle n aurait pas lu les crits de Riboulet un autre interview Yann qui travers l objectivation de ses usages prenait conscience des qualit s de la biblioth que tient des propos similaires qui embrassent les intentions de l architecte C est que l architecture du b timent pour ceux qui la pratiquent intens ment est lisible compr hensible Les principes et les valeurs qui sont contenus dans la forme s av rent int rioris s par les habitu s qui en devien nent les promoteurs Bien s r c est avec l entretien que tout a t formul sans doute pour la premi re fois Dans la citation suivante on peut par exemple assister au moment pr cis o l un des interview s Yann se rend compte que la biblioth que est bien en le r p tant trois reprises comme pour effacer ses derniers doutes avant d exprimer quelques qualit s g n rales On le dit pas entre amis mais parce que je pense que a va de soi Parce que c est vrai qu elle est bien cette biblioth que Elle est vraiment bien Ouais elle est vraiment bien Parce que en m me temps elle arrive garder quelque chose de neutre elle est pas moderne tu vois moi j aimerais pas elle est pas design il y a un c t elle est pas design Le fait d avoir pris des mat riaux qui sont quand m
151. que Il y a bien quart d heure de chariot Biblioth caire Atouts et probl mes de la complexit 4 1 Une biblioth que humble une biblioth que pour les humbles Rien ne nous autorise avec notre petit chantillon tablir des g n ralit s h tives Cependant et d une mani re tout fait empirique il nous semble que les principes et les valeurs mis en jeu par l architecture des biblioth ques divisent Biblioth que universitaire de Paris 8 Espaces de circulation q acc s la salle bleue depuis la salle rose Le choix est offert entre prendre les escaliers ou rampe gt d rampe de la salle rose menant la salle bleue et rejoignant la rampe qui descend dans le hall Id al pour faire des tours inutiles en profitant des vues int rieures qu offre son parcours 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 154 le public en deux cat gories id ales et antagonistes Les autres biblioth ques cit es par les interview s semblent d finir les deux p les il a ceux qui aiment les biblioth ques telle la BPI de Beaubourg ouverte sur l ext rieur et facile d acc s et il a ceux qui aiment les biblioth ques telles la BNF introverties et solennelles Les premiers aiment la biblioth que de Saint Denis ils y passent leurs journ es pour eux le travail en son sein devient agr able Les seconds le pluriel est peut tre abusif car nous n en avons inte
152. que dans Mon Oncle qui est un film qui a fortement influenc mon regard cette fameuse sc ne avec le hublot o il y a le personnage qui se d place Depuis j ai beaucoup de mal voir des b timents avec hublots sans penser a et donc pour moi c est a La ville en parcours et en discours 67 5 Ancien moderne plus compl mentaires C est sans surprise que recueille la pr f rence pour les b timents anciens plus durables et plus charg s de sens mais on pourra tre tonn de la valeur patrimoniale acquise par des b timents universitaires des ann es 70 par exemple Dans ce cas pr cis il s agit des Coquilles ces amphis de la Facult de droit et sciences humaines de Reims dans le quartier Croix Rouge dont la forme en coquillage a amplifi la valeur symbolique du lieu de ses tudes univer sitaires qui pour cette parcourante repr sentaient son arriv e en France et une tape dans la formation de son identit culturelle La sauvegarde en cours de ces amphis tr s d grad s apr s bient t trente ans d usage sans maintenance est pour cette ancienne tudiante un v ritable enjeu m moriel ST DENIS Nouvelle mairie pierre agraf e ils auraient pu construire en pierre de taille c est pour d corer a fait Op ra Bastille quand on construit du neuf autant construire pour longtemps de bonne qualit
153. que est r serv aux majeurs Biblioth que universitaire de Paris 8 Le pont arqu qui m ne l entr e de la biblioth que depuis la galerie pont 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 114 Au fond le personnel de la biblioth que nous attend derri re un long comptoir De part et d autre l avant et l arri re des escaliers et des rampes dispersent les nouveaux entrants vers les salles situ es diff rents niveaux rassemblent ceux qui s appr tent sortir avant de les acheminer vers les portes battantes de s curit Je me rappelle du sentiment que j ai eu la premi re fois C tait ce c t ouvert De clart d espace Yann Mais quand Yann s tait retrouv pour la premi re fois dans ce hall il avait t quelque peu d sempar par rapport ce qu il attendait d une biblioth que universitaire Quand je suis entr me suis dit c est un endroit pour prendre des livres mais pas pour travailler Quand tu entres tu vois rien o t asseoir pour travailler tu vois sur le coup le premier truc que tu vois c est un espace et je me suis dit il n y a pas de livres o sont les livres Yann Car le principe de la libre consultation est aujourd hui ce point assimil par les usagers des biblioth ques que si les rayonnages de livres ne sont pas visibles on en conclut qu il s agit d une biblioth que d emprunt Mais sans doute Yann est il habitu aussi de
154. que l acc s Internet l ascenseur le fait de pouvoir accueillir un grand nombre de lecteurs Moderne mais dat Lucien trouve que le b timent a mal vieilli et que la fa ade est moche S il ne l aime pas c est encore pour d autres raisons que celles avanc es par Sa d Lucien aime l architecture moderne il aime aussi ce qui se fait aujourd hui comme dans le quartier de la ZAC Rive Gauche qu il prend comme premier exemple d architecture contemporaine adore aussi la biblioth que qu il fr quente le plus parmi celles qu il conna t Sans doute parce qu il pensait que tous les b timents de l universit avaient t construits d un bloc lors de son d m nagement en 1974 il trouve que le b timent de Pierre Riboulet fait vieux comme les styles d immeubles qu on construisait dans les ann es 70 avec des galets sur le devant Or il n aime pas l architecture des ann es 70 C est vieux et c est pas beau Les ann es 70 c est vraiment la p riode enfin j en sais rien mais c est peut tre la p riode o l on a construit les b timents les plus laids Lucien Il ne s tait pas dout que sa construction tait aussi r cente 11 reconnais sait les signes d une architecture moderne mais une modernit d j dat e Les mat riaux sont plut t modernes je veux dire le verre c est mainte nant la base de l architecture avec le b ton Mais tu vois cette forme cylin
155. que soient les moments de la journ e sans oublier le fait que certains usagers montent s installer sur coursive du premier tage munis de leur revue ou de leur quotidien Plusieurs hypoth ses peuvent tre avanc es pour expli quer cette dominante 1 les hommes ont plus de temps libre que les femmes parce que moins de charges d ordre domestique ou familial 2 et surtout les individus sans occupation professionnelle dits inactifs sont plus souvent des hommes que des femmes ce qui explique qu on les retrouve plus souvent dans les b timents publics et gratuits Usagers des lieux plus que des documents Outre cette pr dominance masculine il est int ressant de regarder comment les usagers du rez de chauss e sans faire de cat gories abusives parce que peu construites sociologiquement utilisent et donnent sens leurs pratiques de ces espace coins Par exemple les quotidiens les magazines et puis galement l le coin des bandes dessin es c est un peu le m me type de lecteurs Vous voyez c est des personnes qui viennent pour utiliser les lieux plus que les docu ments Bien s r c est important d avoir Le Parisien du jour je ne dis pas le contraire mais il y a aussi le lieu Carolina Mais qui sont ils De quels usagers s agit il Constituent ils une cat gorie part Une bonne partie des lecteurs de bandes dessin es ou de magazines reste facilement une demi journ e au m me tage sinon la
156. que vieux J me dis qu il y a des gens qui sont venus bosser dans cette biblioth que avant moi et qui sont devenus peut tre des grands personnages des savants Alors c est vrai qu ici tu as moins ce genre d vocation parce que c est plus moderne d j mais m me temps y a pas besoin de lumi re artificielle pour bosser c est ce que je te disais tout l heure c est aussi plus agr able Mais c est aussi beau coup plus moderne donc la limite tu te dis oui c est peut tre plus r serv aux jeunes et tout Bon nous on est moins jeunes on doit un peu d tonner l dedans C est peut tre pour les tudiants de fac ou autre Parce que c est vrai que la biblioth que de fac c est vrai qu mon poque c tait pas sp cialement agr able ou accueillant Par contre tu n as pas beaucoup de place Tu as beaucoup moins de place que dans les biblioth ques r serv es aussi l emprunt uniquement pour les salles de travail Nathalie c t la coursive sur rue pr sente d autres qualit s qui ne s opposent d ailleurs pas mais qui sont parfois mises en concurrence par certains lecteurs Le fait qu elle surplombe sur la rue un peu plus que celle de l tage du dessous donne aux usagers qui la commentent quelques impressions tu as plus de perspective de champ comme si cela permettait de prendre un peu de distance d une fa on g n rale et pour la pens e N 3 Les m diath ques en parcours
157. ques et celle consacr e aux parcours urbains ce qui ne modifie pas la d marche le continuum entre usage des m diath ques et perception de l architecture urbaine tant davan tage une commodit m thodologique qu un concept En revanche le conti nuum dans l usage des biblioth ques envisag lors de la r daction du projet recherche s est v rifi C est pour ne pas alourdir l enqu te que dans le projet final nous ne pr voyions pas d enqu ter sur des tablissements autres que les quatre s lectionn s or plusieurs de nos interview s sont ou ont t usagers 1 Parmi les derni res livraisons le Cahier th matique n 2 La r ception de l archi tecture dit par les deux laboratoires de l Ecole d architecture de Lille en ao t 2002 chez Jean Michel Place ne donne aucune place la r ception populaire probablement par manque d auteurs et en amont par manque d enqu te Questions pos es 14 de biblioth ques de Paris et de Saint Denis Melville Sainte Genevi ve Saint Denis Paris 8 BNF ce qui a combl nos attentes sur la comparaison entre ces tablissements Par exemple ailleurs usagers de la BNF lors des parcours comment s dans la Zac Rive gauche nous avons accompagn dans la BNF un lecteur de Melville et un autre de Saint Denis l un et l autre tant par ailleurs usagers et tr s amateurs de BNF 1 3 1 2 Le choix des itin raires Paris Reims et Saint Denis C e
158. si elles taient implant es ailleurs ou que l clectisme de Reims fait penser Eurodisney tout en tant int ressant Ce n est pas de l observation parti cipante mais ce n est pas non plus une enqu te d opinion r duite aux images Ce sont des entretiens qui en faisant du cadre son objet d enqu te tablissent la consubstantialit des deux objets L application de la m thode d analyse des relations par opposition y retrouve toute son efficacit en sollicitant la rela tion image usage aupr s des parcourants Le parcourant voque d autant plus l usage r el ou suppos de l difice qu il y est invit par l enqu teur l interaction enqu teur enqu t tant le moteur d un discours qui sans cela resterait sans voix que ce soit pour la premi re ou pour la centi me fois qu un parcourant voit tel difice ce n est que dans la situation d enqu te qu il verbalise une exp rience qui jusque l restait dans son for int rieur et muet Nous retrouvons ainsi le concept d exp rience esth tique repris par Jean Fran ois Augoyard 2003 proche de celui de comp tence esth tique tel que l avait pos Marion Segaud 1988 l un comme l autre rendent compte de la mani re dont le citadin dispose d un habitus percevoir d crire et juger une forme architecturale En suivant l enqu t sans lui imposer le d cor de la mise en sc ne nous avons mis toutefois le geste avant la parole choix m thodologique pr
159. tableau Brochure dit e par ville de Reims sans date Fait une bonne pr sentation des deux ouvrages brochure grise carr 20x20environ 12 pages Annexe La r ception par la presse 312 Conclusions d un d pouillement de presse l exception des deux articles de Livre hebdo du seul article d un quoti dien national Le Figaro et des deux publications professionnelles contempo raines de l inauguration que nous avons ajout es Archiscopie Architecture int rieure CREE en avril mai 2003 la soixantaine d articles que nous avons lu porte essentiellement sur les m dias locaux On peut s tonner d une r elle redondance de l information d une conception de l architecture qui se limite des surfaces et des fonctions ou de l absence de r f rence la culture archi tecturale Mais cela t moigne de la m diatisation des projets des m diath ques r moises au niveau local telle qu elle est et constitue un indicateur int ressant et peu habituel de ce que l on dit de l architecture c est dire de la repr sentation que des journalistes non sp cialis s et locaux s en font point de critique comparable celle qui constitue les revues d ar chitecture illustrations en couleurs comprises Ce n est pas l uvre d un auteur qui est pr sent en la situant soigneusement dans le champ des professionnels publi s et de ses jeux de concurrence et de distinction mais on suit la production
160. tech Daft Punk La ville en parcours et en discours 19 DIFICE ARGUMENT SIGNIFI M DIATEUR R F RENCE POSITIVE N GATIVE Immeuble d habitation rue de Laon Reims Goldstein arch tr s calme sobre hyper simple compos quilibr graphique souci d unit et d harmonie s v re mais l gant oriental asiatique japonais Facult de Droit Sciences Eco Reims coquilles Botticelli La Naissance de V nus Un immeuble centre Reims fleurs grappes de raisin Rome antique Int rieur H tel des postes Reims frises Gr ce antique Coll ge Elsa Triolet St Denis courbes formes de bec d ailes colombe Bourse du Travail bien proportionn Paul Klee Malevitch St Denis int rieur bien rythm fen tres en impostes BNF Paris tours quatre livres ouverts immeuble d habitation avenue de Laon arch Serge et Lipa Goldstein 1998 La ville en parcours et en discours 80 7 La perception de l intention Baxandall distingue les intentions de l auteur de l uvre des intentions de l uvre elle m me Baxandall 1991 car on comprend bien que pour le domaine qui nous int resse un b timent agit sur celui qui le contemple ou l utilise sans que celui ci ne se pr occupe tout coup des intentions de son concepteur C est m me le contraire qui se produit ce qui obl
161. tous ne multiplient pas comme ici les variables qui diff rencient ces pi ces et sous ensembles Car outre l espace qui se diff rencie par la taille la distribution les dimensions dans les trois directions les architectes de ces quipements utilisent une palette de conception des plus larges clairages naturels z nithaux des diff rents points cardinaux par des fen tres diff rentes etc ou artificiels vues int rieures et ext rieures mat riaux couleurs mobilier Ces l ments objectifs finissent par se combiner pour des usagers qui n ayant pas toujours les mots des professionnels pour le dire parlent d ambiance s fluidit n a jamais t prononc par exemple A l inverse de ces grands espaces qui offrent leur propre red coupage certains quipements publics proposent des int rieurs plus conventionnels les niveaux sont nettement marqu s les pi ces sont plut t tanches Cath drale voire Jean Pierre Melville Marguerite Durand sont de ce type La comparaison peu flatteuse avec la Fnac vient l esprit des usagers de Cath drale mais elle ne les emp che nullement de red couper l espace de la m diath que en fonction de leurs engagements du moment Mais l architecture offrant beaucoup moins de possibilit s qu Saint Denis ce red coupage se r v le plus pauvre et plus contraint Quant au personnel il se plaint dans de tels espaces de l isolement Ce point a peut tre quelque chose
162. tre tous les deux de gros lecteurs Nous venons voir tout ce qui est informatique et ce qui a trait aux nouvelles technologies et puis aussi ce qui est propos en rayon science fiction Des biblioth caires nous avons gonfl s le fond rap et reggae qui est particuli re ment demand Claire 34 ans je suis surtout venue voir l espace emploi L endroit est tr s convivial je le trouve m me moins froid que la m diath que centre ville Annexe La r ception par la presse 307 Marne Hebdo 24 juillet au 30 juillet 2003 n 45 Les M diath ques attirent un millier de nouveaux lecteurs par semaine Fr d ric Aubert n y a rien de particulier dans l article dont seul le titre claque comme un slogan publicitaire Marne Hebdo du 31 juillet au 06 ao t 2003 n 46 Tout pour l emploi et la formation la M diath que Croix Rouge Fr d ric Aubert Croix Rouge dispose d un espace emploi formation actualit Responsable Dominique Abassi amp Julie Eboudit qui g rent ce p le unique Reims service plac dans un secteur frapp par le ch mage De nombreux liens ont t s tablis entre la M diath que Croix Rouge l ANPE la mission locale le Greta l Association Nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes et la Chambre de Commerces et d Industrie Non loin de l espace emploi formation actualit qui semble s appeler plut t emploi fo
163. ue par ceux qu il restait plein cadre sur le apaiser et s duire les anti modernistes gothique M diath que Cath drale gt L usage de la pierre de Courville 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 213 Mais le b timent en lui m me aujourd hui bon c est peu a fait un peu moderne quand m me Mais je ne ressens pas cet aspect moderne qu a priori je pas parce que je pr f re moi les vieilles pierres mais l a me g ne pas En fait comme beaucoup de R mois j ai t tr s surpris de ce qu ils ont fait et j ai trouv a j ai trouv que c tait bien au niveau architectural M Boutet Alors d ext rieur je trouve que a fait bien part le fait que ce soit juste c t de la cath drale c est ce qui m avait choqu au d part Et c est vrai que l ext rieur c est pas mal Je pr f re a comme moderne plut t que l usine Pompidou Paris hein Vous voyez que je veux dire Qu est ce qui ressemble une raffinerie et qui a t construit Paris du temps de Georges Pompidou M Deschamps En revanche chez les modernistes qui appr cient la fois l architec ture contemporaine et l h t rog n it le contraste qu il provoque est loin de poser un quelconque probl me puisqu ils l ont dores et d j int rioris comme une valeur esth tique m liorative Je trouve que c est contradic
164. un tas de choses les voitures qui passent l tout a mais je pense que le mouvement il fonctionne pas tr s bien parce que c est trop du gruy re C est dire que si on veut cr er du mouvement il faut aussi cr er des endroits o il est stopp Lucien Pour d autres interview s le mouvement peut aussi tre une source de distraction ind sirable Il les incite devenir des spectateurs Yann avoue par exemple que lorsqu il s assoit face la baie vitr e donnant sur la galerie pont dans la salle brune il ne travaille pas tellement Je les regarde passer L tu vois vraiment les d marches en plus a peut t inviter te demander ce qu ils sont en train de se dire etc L c est vrai des fois a peut trop te divertir Yann Mais ces places l Yann les choisit lorsqu il est oisif C est dire lors qu il cherche justement cette distraction qui se transforme alors en divertisse ment Marianne explique d une mani re tr s pragmatique ce besoin de divertis sement dans un lieu qui peut pourtant para tre inappropri Dans une biblioth que t es concentr e je sais pas finalement 70 temps Le reste du temps il faut de l animation parce qu il faut que a bouge Marianne Cependant le mouvement peut s av rer aussi chez certains propice au travail D une part parce qu il rendrait les espaces de travail au contraire agr ables une sensation o c est pas
165. une partie de la salle bleue la 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 106 salle orange Certaines salles accueillent une grande diversit dans les formes et dans l am nagement des tables et des rayonnages salle brune une partie de la salle bleue salle violette Cette diversit se retrouve galement dans les diff rents types de places que la biblioth que offre ses lecteurs Il a des tables de quatre de six ou de huit cr ant des degr s d intimit variables Il a les tablettes individuelles qui permettent de travailler sans vis vis Il a quelques recoins certes pas assez aux yeux des interview s A l int rieur de la biblioth que l ambiance g n rale s av re d tendue les lecteurs semblent l aise et se mettent l aise en t il n est pas rare de voir certains enlever leurs chaussures et travailler avec le contact direct de la chair sur le parquet Certains tudiants travaillent avec leur walkman d autres n h sitent pas couter de la musique sur leurs ordinateurs portables ce qui peut provoquer parfois des conflits Ils font comme chez eux Les usagers quit tent facilement leur place en y laissant leurs affaires vestes et sacs compris parfois m me leurs ordinateurs portables La biblioth que n est l objet d aucune d gradation Le b timent est respect tout comme les usagers se sentent en confiance entre eux Une sorte de familiarit mane de ce lieu
166. une salle qu elle appr cie pour sa convivialit qui mane non seulement de l espace lui m me cf plus haut ce que disent les usagers propos des salles c t rue mais aussi de son affectation la fois objective le fait qu elle soit acc s sur la jeunesse et subjective c est une salle o elle ne vient que pour s asseoir et passer Les tag res de BD Le Long des fen tres gt Les tables de travail gt Un coin salon face l entr e de la salle se trouvant Les deux postes de t l vision permettant de visionner gauche et contre le parapet de l escalier reliant cette des films sur place salle la salle benjamins droite UY M diath que Cath drale La salle juniors 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 240 un bon moment lire des choses divertissantes Elle s assoit alors dans les fauteuils plac s juste devant la fen tre et jamais sur les tables Comme beau coup d autres elle pr f re rester sur place pour lire plut t que d emprunter les ouvrages et rentrer la maison En fait j ai l impression ici tous les gens ils viennent c est pour la m me chose c est pour les livres c est pour la culture Et le fait qu ils soient tous en train de lire a donne envie moi je trouve que a donne envie de lire de rester avec eux de partager J aime bien venir ici pour lire Julie Les samedis apr s midi lorsque l on vi
167. usagers entre les lecteurs et le personnel ce qui d bouche sur le changement d habi tudes acquises Une biblioth caire raconte ainsi comment dans les repr senta tions d habitants d origine musulmane la m diath que repr sente un lieu public que les femmes peuvent s approprier au niveau de l utilisation Il a beaucoup de jeunes gens qui viennent mais au niveau des emprunts de livres et autres mais c est plut t les jeunes filles Du coup c est le lieu les parents laissent aller la biblioth que C est le lieu propre clean hallal comme ils disent Voil il n y a pas de probl mes je viens la m diath que pour tudier comme en plus ici on met en place plein d outils pour tudier bon c est clair Personnel biblio th caire De m me l espace Enfant situ au premier tage est parfois d tourn et devient tout simplement un espace d accueil On verra que lorsque nous avons cherch conna tre la mani re dont fonctionnait l espace Jeunesse nous avons observ sa cohabitation l tage avec l espace Adulte Mais une seconde remarque sur cet espace tient au contexte et la composition sociolo gique du quartier et annonce les effets de conditions sociales d existence diffi ciles pour certains enfants Ah oui ce que je voulais dire aussi c est qu il y en a beaucoup qui vien nent tout seul mais il y a quand m me alors le mercredi c est tr s profs avec les g
168. ville en parcours et en discours 50 Op ra Bastille je n y suis jamais all e places 5 euros je n ai jamais compris comment a fonctionnait pas du tout accessible pour moi Op ra de Naples tarifs compl tement accessibles Marianne 2 Que le b timent de l Op ra Bastille et que l institution et le service qu il repr sente soient triplement opaques produit une forte frustration partir de laquelle l interview e dresse pour conclure un tableau argument de l exigence de transparence des lieux du service public apr s avoir nonc sous forme pr dicative trois des points de l architecture publique qui ne manquent pas de rappeler les cinq points de l architecture moderne Le Corbusier Qu est ce qui caract rise l architecture d espace public La transparence de la fa ade l escalier d acc s et la hauteur sous plafond Transparence Escalier Hauteur de plafond architecture d espace public Marianne AXE S MANTIQUE DE LA TRANSPARENCE DE L ESPACE PUBLIC SELON MARIANNE un espace on a envie pas parce iln y a puisque pour c est une public de voir ce qu il y a peut tre c est un lieu satisfaire question qui se passe quelque rien voir qui a une une de transpa l int rieur chose voir mais il y a architecture curiosit rence comment quelque peut tre particuli re c est fait chose
169. vitr Il est immerg dans la lumi re qui vient la fois de l ouverture sur la cour et de la verri re z nithale 3 12 Les espaces de circulation La biblioth que est immense 16 500 m2 Elle semble d autant plus immense que l architecte a con u le b timent pour qu il le soit davantage cr ant de longs parcours Plus on fait de pas plus l espace para t grand on doit marcher dit il Riboulet 1998 53 interjection laquelle une des inter view es r pond par un c est long de parcourir d un endroit un autre Certains regrettent alors que l architecte n ait pas t plus soucieux de trouver le chemin le plus court pour se d placer d une salle l autre Cependant tous appr cient que pour aller dans une salle il y ait le choix entre au moins deux itin raires possibles choix qui se d cide souvent entre un escalier ou une rampe Ce choix offert permet chaque usager de se d placer diff remment de composer sa fa on ses trajectoires n y a pas une mani re d aller d un point x un point C est comme dans vie dit l un d eux on ne peut pas emprunter chaque fois le m me itin raire Ce serait monotone Il faut parfois changer de chacun alors de s approprier les lieux de dessiner son usage Le b timent n impose pas il propose quant aux usagers ils ne font pas qu emprunter ils participent Certains sont alors port s par un usage cono mique des par
170. vous ici est que vous vous retrouvez entre copains Non pas trop Il y en a qui le font il y en a plein qui le font Mais moi je ne le fais pas Vous venez pour tre tranquille Oui voil Baptiste lyc en en formation professionnelle r side Croix du Sud certains moments de la journ e ce micro espace d changes entre cependant en contradiction avec un autre coin fortement marqu qui appartient cette fois l espace Actualit emploi formation Non loin de l entr e face la banque des renseignements une table de travail pour six constitue elle seule un espace extr mement convoit e et par les usagers de la m diath que et par le personnel qui l utilise d ailleurs tr s souvent comme table de r union lorsque la m diath que est ferm e au public ce qui confirme bien le manque cruel d espaces de travail r serv s au personnel Un membre du personnel de la m diath que exprime l int r t de ce sous espace et son invention spontan e Est ce qu il a des gens qui choisissent des places particuli res vous pensez qu il y a des gens qui ont leurs habitudes ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 268 Oui je pense Oui parce qu il y en a qui viennent que dans l espace en bas rez de chauss e et l on une seule table nous il y a effectivement beau coup d habitu s enfant ou adulte qui s installent cette table plus
171. 03 Croix Rouge Les lus ne savent toujours pas la date exacte de son ouverture La m diath que ouvrira fin juin Situ e entre le ch teau d eau et le Quick sa forme triangulaire ne peut chapper aux regards pr c de une fois de plus des comparaisons quantitatives nombre d ouvrages etc entre les deux m diath ques L Union 08 06 2003 Le conseil municipal visit la m diath que de Croix Rouge T moignages d lus int gration au paysage et une statue type victoire de Samothrace souhait e description de l int rieur par fonctions remise en situation de l quipement dans le quartier et ses divers handicaps culturels G Cilice n cessit de repeindre le ch teau d eau constat de la prouesse technique des architectes et que l ext rieur est beau regret d horaires trop troits 28 h hebdo M Guillaudeau PC et sp cificit du point emploi J Domice L Union 16 juin 2003 Plus de 6000 nouveaux inscrits la m diath que Fran oise Kunz A M diath que Cath drale dans le cahier des dol ances une seule remarque La r ception par la presse Annexe pimasz BE el re se ni Est ar La Emera dibe man Si lt br il BAUN ERA
172. 245 253 253 256 256 257 262 262 263 265 2 5 Du lieu aux lieux et la cohabitation a marche 2 5 1 Entre l espace Adulte et l espace Jeunesse 2 5 2 Les coins 2 5 3 Un d faut d ambiance per u par tous 2 5 4 Un b mol l espace de travail du personnel 2 6 Le d cloisonnement un principe d mocratique 3 L architecture ext rieure et l image 3 1 Une m diath que parmi d autres b timents 3 2 Un espace public soign le parvis 3 3 propos de la fa ade 3 3 1 Un jeu avec l espace des formes et des couleurs 3 3 2 La relation entre l int rieur et l ext rieur 3 3 3 Qualifier le modernisme du b timent 3 4 Int grations r ussies 3 4 1 Sa relation au site 3 4 2 Une adaptation r ciproque 3 4 3 Son adoption du point de vue de son architecture Conclusion Images et usages des architectures vues et v cues La juste mesure de l architecture image surd termin e par ses usages 2 L espace moderne adopt int rieurs polymorphes et parcourants paysagistes 3 Des fa ades modernes adapter les formes transparentes de d mocratie 4 Du geste parole ou Les Le ons d enqu tes in situ Annexe La r ception par la presse des m diath ques Cath drale et Croix Rouge Reims 266 266 267 270 273 273 275 275 275 278 278 279 281 282 282 286 288 290 291 293 295 296 299 Pr sentation la suit
173. 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 215 des cr ches puis les enfants du primaire qui passent faire leurs devoirs apr s l cole et enfin partir de 18h les personnes actives sortant du travail venant surtout emprunter de la musique et des films de quoi se faire plaisir le soir avant de reprendre le travail le lendemain Les salles benjamins et juniors se remplis sent les mercredi apr s midi et les samedis jours o les coll giens et les lyc ens sont les plus pr sents aussi Les samedis sont par ailleurs vraiment particu liers apr s une premi re vague d affluence le matin notamment dans les salles benjamins et juniors le calme revient pendant les heures de d jeuner avec des tudiants qui viennent petit petit remplir les salles tandis qu partir de 15h la m diath que commence se transformer en une v ritable ruche atteignant son point culminant entre 16h et 17h C est dire que ce n est pas une activit qu on pr serve pour la fin de journ e s il nous reste du temps c est une activit principale on lui r serve et consacre donc le milieu de l apr s midi Les rythmes d animation de la m diath que se calquent sur ceux du centre ville On vient seul mais plus souvent entre amis en couple ou en famille parfois m me trois g n rations la m diath que faisant partie d une s rie de s quences d activit s on va en ville on fait des courses et on passe la m diath que C es
174. 977 claquemur s dans leurs jardins en partie imaginaires ont succ d des parcourants paysagistes aptes d crypter les nouvelles formes qui s installent dans la ville 3 Des fa ades modernes adapter les formes transparentes de la d mocratie Ni les parcours comment s qui sillonnent le paysage urbain ni les utili sations d un quipement collectif qui n y sont jamais compl tement enferm s n chappent la question de la fa ade On la sait d une grande difficult pour les architectes aux prises avec sa composition et on sait que les critiques s y arr tent plus que de raison puisqu elle devient la synecdoque du b timent On pensait les profanes loin de ces soucis mais on les voit ici confirmer cet enjeu du projet en le d signant explicitement la fa ade les int resse et les interpelle et surtout en le qualifiant puisqu ils disent ce qu elle devait tre Commen ons par les usagers des m diath ques 11 ne suffit pas que l es int rieur soit la fois unitaire et offre le retrait et l individuation que d autres dimensions de l ordre la bienveillance le sous tendent Encore faut il que l espace s associe une aspiration sociale plus large que l on pourrait qualifier de d mocratique Un espace est public mais il est plus que cela en tant reconnaissance voire valorisation de celui qui l utilise Un enqu t parle d offrande Mais si l on fait le lien entre ce que l on entend dans l
175. C est dire quand le terrain est ouvert c est un appel c est comme un appel d air C est quelque chose de plut t accueillant o tu te sens libre C est dire tu rentres tu n es pas assailli par quelque chose qui ferme l entr e au contraire l entr e c est fait pour tre le plus ouvert possible apr s tu y trouves ou pas mais au moins tu sais que tu peux circuler sur deux trois m tres sans rencontrer un livre sans rencontrer une personne sans rencontrer un bureau Bon c est d j positif Et puis tu as envie d aller un peu plus loin C est comme premier accueil comme un lieu interm diaire entre le dehors et le derri re dirais je Quand je dis que c est ouvert c est ouvert aussi ton regard c est dire quand tu rentres tu peux indiff remment tu vois les nouveaut s tu vois en arri re fond la litt rature polici re et de science fiction tu vois les N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 175 bureaux tu vois les petites tables tu vois l ordinateur tu vois les revues qui sont visibles de l ext rieur Tu n es pas loin de deviner les vid os Tu as quand m me une marge de man uvre te laisse le choix C est dire que tu rentres et on te dit voil choisissez un peu o vous voulez aller on ne vous agresse pas vous tes libre Vous pouvez m me repartir si vous voulez Et le fait de pouvoir repartir eh bien a permet de rester Voil voil Laurent Marianne elle aus
176. C est l o se r fugient les nouveaux visiteurs mais aussi certaines personnes venues seulement trouver un peu de compagnie un de soci t dans un espace prot g et gratuit C est l bien videmment o viennent les tudiants pas tr s nombreux toutefois faire une pause peut tre pr f rent ils prendre l air surtout les fumeurs et c est l o les enfants et les coll giens apr s leurs devoirs viennent discuter trouvant l un lieu o parler tranquillement avant de se dire au revoir en attendant que leurs parents vien nent les chercher les vitres leur permet ainsi de surveiller l arriv e de la voiture mais aussi de faire des commentaires sur les camarades qu ils voient passer dans rue sans tre vus 3 3 M diath que Cath drale La caf t ria 3 3 2 Les espaces de distribution simplement fonctionnels Les espaces de distribution se trouvent la connexion entre les deux types de plateaux entre la partie moderne et la partie r habilit e On a le choix entre prendre l ascenseur ou les escaliers mais les usagers interrog s disent utiliser plus souvent sinon exclusivement les escaliers tant donn le peu d tages qu ils ont monter ou descendre ils ont trait les escaliers comme si on n allait pas les utiliser souvent mais c est tout fait le contraire s ex clame Dani le Car en effet ces escaliers ne donnent pas envie comme dirait Julie ils sont d criv
177. C est un lieu de passage C est un lieu de passage Oui Entre les BD les gens qui rentrent les vid os etc forc ment a peut pas tre un lieu fixe Marianne N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 178 Des usagers masculins D apr s nos observations confirm es par une personne interview e le rez de chauss e est majoritairement investi par des hommes d ges vari s m me si la tranche d ge 25 35 ans domine Alors que l espace revue tout comme l espace CD du 1 tage int resse une majorit d hommes les femmes elles se trouvent plus souvent au rayon litt rature ou romans dans la p nombre des rayonnages du fond comme dans une arri re boutique Par exemple ici ce sont les magazines et puis les quotidiens Il a des hommes ma s il a beaucoup plus d hommes que de femmes ou d enfants vous avez remarqu Donc si on fait le tour ici c est le lieu des hommes petits rires Enfin bon D ailleurs en g n ral le rez de chauss e c est l o il y a le plus d hommes Carolina En effet si l on rend compte du taux d occupation de cet espace coin revue toutes les chaises sont occup es principalement par des lecteurs mascu lins relev s effectu s lors de cinq passages au mois de juillet et octobre 2004 13 hommes pour 2 femmes 10 hommes pour 4 femmes 13 hommes pour 3 femmes 16 hommes pour 1 femme 14 hommes pour aucune femme et ce quels
178. S 299 0071 TANLJALIHJY Y a W S EL uT d ON _ SIN SIVALNAO 1 FU M o i 1 4 7 221 parcours et en pratiques 3 Les m diath ques en 222 SANLLOLLIHOM VO VS YANMA I d NYA WU parcours et en pratiques 3 Les m diath ques en Le ef 223 TANLJALIHJAY A V S SHIN ATVALNAO ANOAHLVIQIMN A 3 A F r E EE zo VA AIN 00 HOT RUES 1 VS HINDIA TV d NVAT HAIIIHOM j P at 19 x lt 1 L RES giie TES r Fei T rs al Et LEZ AZ A Mk LL PE i OI TTIE T 224 parcours et en pratiques 3 Les m diath ques en respectivement Dani le et Julie en commentant les salles c t rue ou m me le b timent dans l ensemble ici c est toujours la m me chose c est une grande salle c t une plus petite Julie Ce qui lui fait regretter par ailleurs que cette biblioth que ne soit pas dans un b timent ancien avec plein de n
179. UGC cin mas de en sous sol je ne supporte pas quartier Lucien MK2 Biblioth que Grandes colonnes la lumi re le gris le sol confiserie en recul on va si on veut on se sent pas agress sollicit impos UGC Ecrans avec projection on nous impose les on se sent agress bandes annonces cochonneries Lucien CIN MA MK2 BIBLIOTH QUE Intention concept du si ge deux lieu de rencontre d accueil Sur le papier personnes Perception Dans la vie entr e immense trop haute salles d sagr ables lumi re froid norme UGC Mac Do terminal a roport d bile loup pour le quartier Marianne Cin ma MK2 Biblioth que avenue de France Zac Rive gauche Paris XIII arch Jean Michel Wilmotte La ville en parcours et en discours 57 CIN MAS MK2 Biblioth que hall lieu de passage place immense pas d attente qui est la moiti du plaisir du film galerie marchande ne marche pas occupation de cet espace n est pas tellement justifi e a me met en col re pendant que vous tes l achetez en attendant le film stand confiserie intimidant tout le monde te voit acheter des bonbons c est horrible pas caf caf t ria d a roport Nouveau MK2 Quai de Loire petits bancs mieux pens librairie accol e au cin ma plusieurs caf s c t UGC Cin cit s Halles sofas ca
180. Y 26 Anne Marie Bertrand Les biblio th ques municipales Acteurs et enjeux Ed du cercle de la Librairie Paris 1994 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 243 travers les casques lorsque les auditeurs augmentent le volume on peut y voir c toyer des badauds et autres visiteurs venus simplement contempler la cath drale transformant la salle en site touristique et de mani re g n rale on y ressent une ambiance d contract e tourn e vers le plaisir et le loisir qui peut tre g nante pour celui qui recherche la concentration s rieuse et studieuse Aussi Marc ne dit il s installer ici qu en dernier recours lorsqu il ne trouve aucune place ailleurs Cependant les tables de cette salle bien qu elles semblent tre prises moins rapidement qu l tage l ouverture ne sont pas moins occu p es durant la journ e sans doute parce qu il n y a pas tant de places que cela dans cette m diath que mais aussi parce que la cohabitation peut ne pas poser de probl mes d autres ou qu on y vient quip de boules Justin et ses amis par exemple ont fait de cette salle leur espace habituel de travail tout simplement parce que c est au premier Cette animation contraire l ambiance solennelle des biblioth ques d tude peut m me tre appr ci e C est tr s agr able parce que c est une ambiance en m me temps c est pas le calme plat c est pas froid il
181. a photographie aux tudiants en histoire de l art pour tester leur aptitude l identification Nous proposons ainsi de recueillir la parole de citadins sur des b timents non pas partir de leur image mais partir de leur usage ou bien quand ces b timents ne sont pas l objet d un usage partir d une mise en situation Cette m thode de description in situ s apparente celle des parcours comment s mise au point par Jean PaulThibaud 2001 Ces commentaires ne concernent pas seulement l ext rieur des b timents mais galement l int rieur dans le cas o les sujets sont des utilisateurs de ces b timents publics on a sollicit leur parole en acte emprunt ou lecture d un livre dans une biblioth que mais aussi attente dans un bureau de poste une mairie Le parcours partag m le deux types d difices d une part des b timents choisis pas les parcourants d autre part des b timents s lectionn s par nous sur la base d une liste d difices reconnus comme remarquables par les guides touristiques Michelin et les guides d archi tecture contemporaine Paris nouvelle new architecture B har Salama 1985 et Guide d architecture France 20 si cle Lemoine 2000 Pour ce qui rel ve de la m thode pr f rer la technique de l entretien celle du questionnaire c est s appuyer sur la comp tence de l habitant lequel co conduit l entretien selon sa propre logique selon son propre cheminement La d marche
182. ables les plus proches du rayonnage face au reste de la salle en fonction des gens qui sont d j install s j irais plus me mettre l o il y a un trou Si elle d cide de rester en biblioth que pour travailler elle part s installer dans la salle rouge qu elle trouve plus agr able elle s assoit sur les tables les plus proches des rayonnages de sociologie d ethnologie et de linguis tique qui l int ressent pr s de la grande baie vitr e pour la lumi re et pour la vue et face au reste de la salle Nous l avions rencontr e par hasard l universit Paris 8 lors de l une de nos journ es d observation Etant une connaissance personnelle il n a pas t difficile de la solliciter pour un entretien la semaine suivante qui a dur deux heures Marianne 26 ans doctorante en th tre et pr parant le Capes de lettres Paris 8 Marianne est originaire du Calvados o elle a v cu toute son enfance Elle fait des tudes sup rieures de Lettres Modernes Caen et vient Paris l ge de 22 ans d abord travailler dans une compagnie de danse puis reprendre des tudes sup rieures l universit de Paris 8 o elle obtient un DEA de th tre 2002 2003 Cette ann e 2003 2004 elle est en premi re ann e de doctorat de th tre et pr pare le Capes de lettres Elle habite pr s du jardin de Belleville 75020 Cela fait donc deux ans qu elle fr quente cette biblioth que deux jours par semaine en m
183. actions avec le dehors Lucien Un des interview s remarque que toutes les tablettes dans la biblioth que ont l inconv nient in vitable d tre expos es la circulation Non mais vous savez dans ce genre de cercle ce qui d range le plus c est lorsqu on tra ne les chariots c est tout Vous voyez comment a fait un bruit C est parfois assourdissant chaque fois qu il y ces tables je ne sais pas comment ils les appellent cette forme l elles sont expos es elles sont devant les portes g n ralement vous voyez Donc elles sont expos es au bruit C est a l inconv nient qu elles pr sentent g n ralement Elles sont forc ment forc ment c t des rayonnages 1 y a une pollu tion je dirais Sa d Mais en soi c est dire pour sa forme en L originale Yann appr cie Ce qui est bien c est qu ils arrivent en cassant le truc faire autre chose autre Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rouge la rampe de lancement faisant le tour double hauteur de l escalier dont l acc s est situ face baie vitr e et qui s av re peu visible 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 150 chose qu une simple ligne devant un mur autre chose que ce que l on l habi tude de voir Quelques habitudes Quand Louise tudiante en danse veut rester en biblioth que pour travailler c est en priorit dans cette salle
184. ade vitr e a repr sent un v nement lors de son ouverture son public est parti culi rement partag entre tudiants et non tudiants Biblioth que de l Universit de Paris 8 Saint Denis Pierre Riboulet architecte 1998 consid r e comme un chef d uvre par la critique architecturale et comme une r f rence majeure par la profession des biblioth caires Reims M diath que Cath drale Jean Paul Viguier architecte 2003 davan tage encore qu Jean Pierre Melville sa spectaculaire fa ade vitr e face la cath drale l a fait autant remarquer que son double r le dans la lecture 2 Quelques entretiens courts et informels ont permis gale ment de diversifier l chantillon 3 Inversement lorsque les biblioth ques m diath ques objets d enqu tes se trouvaient sur l itin raire du parcours urbain les parcourants ont t invit s commenter ces derniers sans toutefois entrer l int rieur Questions pos es 21 publique Reims et dans la revitalisation d un quartier pourtant central M diath que Croix Rouge Serge et Lipa Goldstein architectes 2003 la livraison presque simultan e des deux m diath ques de Reims repr sente un cas d cole d un c t un grand tablissement central et m diatique de l autre une petite m diath que difi e dans le quartier Croix Rouge r put difficile d un c t un cube nu face un monument reconnu par l Unesco
185. ag s sur la conception de ce cin ma les argu ments ne faisant pas d faut pour expliquer l agacement devant la pr sence de la pourtant courte galerie marchande renvoyant la r vision d une concep tion sacralis e du septi me art 11 ne s agit pas seulement de choix tablissant gt Cin ma MK2 Biblioth que avenue de France Zac Rive gauche Paris XIIIe arch Jean Michel Wilmotte La ville en parcours et en discours 55 des distinctions culturelles puisque ces cin philes ont des id es sur tout commencer par l emplacement de la vente de confiserie les cochonneries qui doit rester discr te jusqu la sc nographie du grand hall bien examin e par nos passionn s dans ses dimensions esth tiques et fonctionnelles notamment la lisibilit des proc dures de file d attente et des points de vente billets confi serie servis par des couleurs contrastant avec l ensemble CAISSES CIN MAS Les gens n ont pas fonctionne bien bien agenc es l impression d h siter pas de cohue pas pour aller voir un film d agressivit ils se pr sentent a se passe tout une caisse c est libre tranquillement c est d acc s on ne doit simple pas attendre dehors dit avec une certaine Cin ma MK2 c est l int rieur qu il ironie Biblioth que fasse beau ou pas beau et puis apr s ils peuvent se diriger vers la personne qui contr le leur billet Ona les billets on passe directemen
186. ail et la concentration m me si le silence n y est pas garanti Pour Baptiste par exemple le coin l tage o il retourne chaque fois pour lire un livre sur sa passion le sport est un v ritable havre de paix comparativement aux bruits li s la sur occupation de ment familial qu il partage avec sa m re et ses six fr res et s urs Cependant la perception n est pas la m me pour les membres du personnel qui accusent la conception architecturale de ne pas avoir suffisamment pris en compte les bruits l tage En haut c est plus bruyant qu en bas Oui oui et puis ils re oivent des publics un peu plus bruyants Voyez ils sont 3 4 parler pas beaucoup mais tout de suite voil des enfants commencent descendre l escalier et nous sommes en bas dans le hall d entr e de la m diath que C tait cens absorber mais Personnel biblioth caire Au del des nuances observ es on retiendra l id e que m me si le silence ne rev t pas les m mes crit res pour tout le monde un contr le implicite l entre tient la M diath que Croix Rouge en t moigne cet extrait d entretien les gens ils lisent voyez a parle tout doucement ils respectent aussi ils font respecter le silence c est vachement important parce qu il y a des jeunes qui arrivent des fois ils sont un peu bruyants et en m me temps ils font respecter souvent a se passe tr s bien Et il y a plein
187. aire des murs de la biblioth que de Saint Denis correspondent les boise ries bien plus prestigieuses et on reuses de la BNF Je pense que a co te cher quand m me un truc comme a enfin je veux dire si je voulais acheter un truc comme a pour ma maison a reviendrait vachement cher Je serais content d avoir un truc comme a Mais la biblio th que t attends autre chose que du mobilier de maison C est cher mais pas encore assez cher Ouais voil il faudrait que ce soit encore plus cher Il faudrait que ce soit design par comment il s appelle le barbu Starck Alors qu la BNE le mobilier en tout cas il est pas baroque mais il est sp cial et je sais pas il y a une ambiance qui se cr e avec le mobilier C est avec boiserie et la BNE quand j y pense c est des boiseries Et en fait ici il y a pas mal de bois et ce quoi on pense c est mur blanc Au c t trop sage de la biblioth que de Saint Denis correspond le spectacle ostentatoire de la BNF L architecte il est trop sage quoi S il veut impressionner il faut des effets beaucoup plus gros quoi pour des mecs comme moi Il faut que ce soit le spectacle la biblioth que Tu vois voil ouais pour moi il faut que ce soit le spectacle Il faut pas que a m emp che de travailler tout a mais il faut que j ai l impression d tre dans un espace tu vois sp cial 3 Les m diath ques
188. ait est souvent p jo ratif il appara t comme on l a dit faute d arguments descriptifs ce qui veut dire que le tableau des r f rences ne doit pas tre lu comme repr sentatif du tableau des connotations C est m me le contraire pour Sophie en train de d crire l in t rieur de l annexe de la mairie de Saint Denis dont elle d taille en les appr ciant les espaces les mat riaux la lumi re et le service rendu regrettant seule ment les boxes de r ception des visiteurs ces esp ces de petits boxes un peu ridicules a fait un peu curie non On notera toujours chez Sophie la finesse de la comparaison de l op ra tion de Ciriani Saint Denis avec celle de Pouillon Boulogne Le Point du Jour en termes formels dedans dehors jeux d ombre g om triques et sociaux r si dence chic ce qui est juste Pouillon et Ciriani ayant l un et l autre certes chacun leur mani re cherch concevoir des compositions urbaines et pas seulement construire des immeubles d habitation m me si en r alit la Cour d Angle est un immeuble HLM et Le Point du Jour une copropri t R F RENCE D AUTRES EXEMPLES DE LA M ME TYPOLOGIE R F RENCE OBJETS He SIGNIFI M DIATEUR POSTIVE eue La Cour d angle porte bien sa longueur diff rent des barres St Denis Moscou r sidence chic Point du Jour un dedans etun Boulogne Pouillon dehors jeux d ombre arch g om
189. alade dans la biblioth que dans la journ e c est que je suis super excit e un truc C est pour a que j aime bien je bouge avec comme pr texte aller faire pipi regarder l ordinateur ou chercher des bouquins mais a participe aussi de a Marianne Elle s amuse alors faire des d tours changer d itin raires passer certains endroits plut t que d autres juste histoire de se balader J aime bien la fa on dont a communique C est dire que des fois quand je fais des recherches je peux faire le tour de la biblioth que sans jamais passer au m me endroit Parce que c est vrai qu il y a plein de lieux diff rents et puis plein d espaces entre les plantes vertes en histoire l dans salle bleue avec ce puits Donc ouais j aime bien faire des parcours M me quand je vais aux toilettes dans la journ e tu vois des trucs comme a des fois je passe l l escalier qui descend dans la salle orange ou je descends par l par l escalier qui descend dans le hall ou je fais le tour par la salle rose et les rampes qui descendent dans le hall Marianne Elle explique alors qu elle vite de repasser par le hall car avec tous ses bruits qui r sonnent et le fait qu il ne soit pas le lieu du travail la d concentre L on comprend l que ses promenades sont v ritablement des promenades pour stimuler le travail et non pour faire une pause Une pratique de rec
190. ales 2 5 2 Les coins Alors que les architectes ont con u une fragmentation des espaces int ri eurs en prenant soin d quilibrer diverses fonctions structurantes et une certaine homog n it spatiale les usagers de la M diath que Croix Rouge ajoutent une deuxi me d coupe la premi re Ainsi au rez de chauss e l espace Image et musique qui donne acc s des documents sur la musique le cin ma et les spectacles sous diff rents supports livres films VHS disques couter re oit plusieurs usages qui se contredisent parfois L espace destin couter des extraits de disques autour d une petite table basse entour e de quatre fauteuils de cuir proche de l entr e espace qui n est d ailleurs pas r pertori dans la brochure architecturale devient ainsi un coin fortement appropri ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 267 principalement par de jeunes gens Certains d ailleurs plus g s imaginent un d cor plus intime encore qui rappellerait les marques d un chez soi Oui par exemple je vois dans ce coin l l je veux dire au bout de la table table basse dans le micro espace destin l coute musicale vous mettez une grosse plante verte je pense que d j a personnalise un petit l en droit et a serait tr s beau avec les fauteuils en cuir d ailleurs Bon sinon les grandes baies vitr es c est parfait Tr s bien Vous ai
191. algr les d placements d usagers qui depuis le rez de chauss e viennent s y installer pour lire quotidien revue ou livre de litt rature trang re profitant de l aspect plus convivial sinon confortable du lieu Un relev des objets et affaires qui accompagnent les lecteurs permet de recenser cette diversit ordinateur magazine roman bande dessin e livre d art polycopi de cours de maths ou de droit quotidien ou encore livre dont on devine de loin la calligraphie chinoise walkman C est ce sens sans doute qu il est l espace le plus f d rateur de la m diath que les autres espaces salles ou coins tant plus identifi s autour d une seule fonction d un seul usage Pour Laurent c est un espace ouvert hyper agr able lumineux et surtout r serv la lecture o il a spontan ment envie de s installer pour lire ou pour travailler D j parce qu il n y a quasiment pas d emprunts il n y a pas de gens qui circulent Ensuite il y a une visibilit qui est tr s importante fa ade bais vitr es sur rue Quand on veut se reposer on peut regarder les gens marcher c est bien Et puis le dernier point c est comme c est relativement silencieux on peut quand m me se concentrer Moi je peux venir ici pour lire ou pour tudier enfin tudier des textes li s ma profession ou d ven tuels concours Donc quand je vais ici pour tudier si j ai du silence je peux me concentrer donc a c est posi
192. all de grand h tel avec les plantes vertes l au milieu comme a Mais bon c est pas d sagr able C est pas jardin d hiver quand m me on est bien d accord a fait aussi faux patio tu sais dans certains immeubles d affaires ou dans les a roports o des fois tout d un coup t as une baie vitr e qui donne sur un truc comme a Et en fait c est un faux patio c est dire c est patio o tu ne peux pas aller on d cor a il y un trou au milieu d un truc on a d cor a avec Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle violette q Le principal espace de travail de la salle violette Le long de la baie vitr e qui fait plus grande biblioth que d les trois tables c t patio carr 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 127 plein de trucs comme Un vrai patio c est o tu peux aller l int rieur o tu prends le frais tu sais comme en Espagne Et l a fait enfin j appelle a comme a a doit avoir un nom un faux patio Tu sais le truc normalement tu as des vitres l t as m me des la place t as des vitres translucides tu sais paisses des pav s de verre j aime pas du tout a alors l C est pas que j aime pas les plantes mais l a fait vraiment C est pas terrible Mais l la voit elle est vide Comme c est vide a fait salle de r union l Yann 3 Finalement ce
193. amins Donc ils en ont trop sur les paules c est clair ils ont une vie difficile Donc eux ils viennent plut t faire quoi comme espace de travail espace de loisirs pour donner rendez vous des copains ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 265 Eh bien ils viennent parce que c est un endroit pour l hiver et oui aussi comme espace de loisirs Alors aussi oui a c est pour les plus grands les rendez vous Mais les 7 8 ans je vous parle de ceux qui se d brouillent tout seul alors eux ils viennent on est l on peut discuter avec eux ils sont tout seul la maison Bon je pense voil il y a de la lumi re et ils sont rentr s enfin c est une caricature Oui voil c est a Personnel biblioth caire 2 5 Du lieu aux lieux et la cohabitation a marche La m diath que apparaissant comme un lieu g n reux et fluide lisible et libre on pourrait craindre que cette unit int rieure ne rime avec mouvement et fasse obstacle la concentration Les qualit s du grand volume int rieur que chacun reconna t se retourneraient alors en inconv nients et l quipement risquerait de perdre son me dans un espace trop ambitieux C est ce risque ou cet quilibre qu il s agit maintenant d explorer m thodiquement travers la mise en question de la notion d unit spatiale int rieure et la traque d une ven tuelle fragmentation de celui ci 2 5
194. ancis Rambert est aussi journaliste dans une revue professionnelle d architecture raison pour laquelle son propos figure en d tail L Union 10 septembre 2003 La M diath que Cath drale victime de son succ s Sophie Pergament Rien de particulier et d in dit dans cet article Marne Hebdo du 4 octobre au 10 octobre 2003 F Eiden ducateur Musical non sign Un ducateur qui est biblioth caire au rayon musique conseille et fait d couvrir les musiques aux jeunes L Union 13 12 2003 La visite utile du ministre de Culture J F Scherpereel et Jean Jacques Aillagon Reims La Lecture et ses hiatus Fabrice Littam Il a deux articles le m me jour pages 3 et 12 Le premier porte plut t sur la visite d un ministre porteur d ventuels moyens financiers en r gion et il voque les deux m diath ques en m me temps Le second ne parle en revanche que de la M diath que Cath drale et des intermittents et arch ologues trublions lors de la visite minist rielle La double inauguration par J J Aillagon le voit se f liciter de l int gration de la biblio th que Cath drale C est magnifique quand une uvre du si cle coexiste avec un b timent ancien Annexe La r ception par la presse 310 Marne Hebdo 31 12 2003 au 07 01 2004 n 67 M diath ques Cartonnerie parvis tram Reims se m tamorphose non sign Sur l inauguration
195. ans des espaces classiques et qu on se soit constitu une culture architecturale partir de l assi milation de ces espaces Mais je pense que tu vois le probl me il tient en partie au b timent et en partie aux habitudes mentales que tu d veloppes dans d autres b timents Et que les ill res tu les as d j en partie quand tu arrives ici C est pas que de sa faute C est la faute des autres qui travaillent toujours dans des espaces classiques Lucien Toutefois le jeu de l analyse auquel il s est pr t pour l entretien lui a fait comprendre certaines choses qu il n aurait jamais pu comprendre s il n avait t qu un usager et non un spectateur Et en fait ce que tu prends en compte maintenant les inventions qu il a pu faire toutes ses cr ations je les ai pas vues J ai toujours vu ce sur quoi je en fait ce qui m emb tait Maintenant je rep re tout C est dire il y a une structure globale qui est on va faire des trous et on va mettre de la lumi re et des plantes en dessous et a va traverser l tage quoi Lucien Il comprend donc qu il a deux l ments qui concourent relier les diff rents espaces entre eux les circulations rampes et escaliers et les trous qui sont cens s donner une impression de mouvement et d interaction entre le haut et le bas S il comprend maintenant le principe abstrait il n est gu re pour autant convaincu l e
196. ans doute ce c t j suite qui attire Marianne C est ici qu elle vient s installer lorsque la salle brune devient trop bruyante C est un petit espace o elle est s re de ne croiser personne parmi ses connaissances car il n y pas grand monde qui vient ici Elle vient chercher la solitude et le calme Et elle s assoit justement devant le mur blanc Parce que l t es contre le et en m me temps t es pas en montrant la vue qu offre la baie vitr e t es pas coinc Parce que a reste lumineux fait un peu comme si t tais dans ta chambre universitaire rires Marianne Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle bleue champ et contre champ sur la salle des j suites avec Le mur blanc une ambiance architecturale calme o les Lecteurs pr f rent se mettre face au mur de l autre c t une ambiance chaleureuse et plus anim e que l on retrouve plus souvent dans Les autres salles de la biblioth que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 146 Lorsque cette table est prise et c est souvent le cas elle se trouve une place la table du centre et toujours tourn e vers le mur blanc Ainsi assise cette salle est apaisante parce qu elle peut profiter d un espace tr s parti culier au niveau de la lumi re tr s clair tr s blanc tr s lumineux et d pourvu de livres c est bien aussi des
197. ante trois quarts de hauteur avait t pens a se rabat jusque l parce que quand on fait des expositions ou quand on inaugure pour emp cher quelqu un de d rober mais en fin de compte chaque fois on boit du champagne et tout et la table se trouve l donc les gens entrent jusque l et a reste ouvert Personnel biblioth caire D U 2 5 3 Un d faut d ambiance per u par tous La M diath que Croix Rouge n est pas une biblioth que d tude souligne une biblioth caire pour expliquer les conflits d usage qui apparaissent certains moments de la semaine concernant la gestion des bruits Il s agit effet d un quiproquo un cart entre les intentions dict es par la conception des espaces int rieurs rendre accessible tous faciliter la communication et les usages de publics peut tre trop diff rents auxquels ils sont destin s La ques tion reste pos e titre d exemple des tudiants et lyc ens viennent s installer l tage certains moments de la semaine dans les espaces de travail et de lecture autour des tables et font r gner le silence n cessaire une bonne concentra tion ce qui contraste fortement avec les modes de comportement habituels des usagers dans l ensemble du b timent Alors l haut c est assez bruyant l tage il y a une hauteur sous plafond qui est cens e absorber les bruits mais et parfois on des tudiants qui viennent travailler parce
198. arence et son mat riau oblig interf rent avec d autres mati res et formes pour esquisser une modernit polys mique D j toutes les vitres qu il y a c est que des vitres des vitres comme a qui servent rien est bien en angle droit il n y a rien d arrondli Et puis a joue avec les mat riaux l il y a du fer l il y a du b ton a vous pla t le fait qu il y ait un m lange de mat riaux Oui Eh bien a fait tout moderne C est bien moderne a se voit que c est neuf Les formes angle droit comme vous dites ou angle aigu qu est ce que vous en pensez Vous trouvez a beau laid Ah c est beau Moi j aime bien Apr s c est chacun ses go ts mais Qu est ce que vous trouvez beau qu est ce que a vous voque Eh bien le modernisme Tout ce qui est moderne et tout Compar aux vieux blocs l immeubles r sidentiels du quartier en face Baptiste 17 ans en formation professionnelle r side Croix du Sud Les discours sur les mat riaux Les couleurs et Les formes constituent les ingr dients d un jugement ambigu propos de la modernit du b timent 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 280 Le jugement esth tique de la fa ade annonce d j un ensemble de discours sur le modernisme de la M diath que Croix Rouge notamment l occasion de cette correspondance entre une esth tique int rieure
199. arr ter et discuter en fait C est interdit norma lement mais on le fait IIs viennent peu t emmerder parce qu il y a des tables l haut donc a fait du bruit Mais c est souvent l qu on croise les profs par exemple et qu on croise les autres tudiants Marianne Malgr les indications contraires du r glement int rieur ce hall remplit donc le r le de place publique c est dire de rencontres et de discussions tel 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 117 que Riboulet voulait lui assigner Les usagers se le sont appropri s tout naturelle ment surtout que partout ailleurs dans le reste de la biblioth que aucun endroit n a t pr vu pour les sociabilit s auxquelles n cessairement dans un espace collectif l absence regrettable d une caf t ria par exemple plusieurs fois t voqu e par les interview s Cependant ce qui semble tre appr ci de ce hall comme lieu de rencontres d interactions impr vues de sociabilit s fortuites c est qu il demeure dans la continuit du parcours de l usager la diff rence d une caf t ria qui provoque une rupture dans le temps et dans l espace 3 2 Un blanc sur salle noire 3 3 La salle des p riodiques En contrebas du hall d bute la salle des p riodiques dont la partie prin cipale s tend l arri re En partie ouverte sur le hall et accueillant encore des lecteurs de toutes disciplines confondues elle
200. as de discriminations facilit largement le par l argent parce qu il largit au del du livre la diversit des supports et outils bon d roulement des de culture et aussi parce que le partage de moments d changes entre usagers OD eyan ornes entretiens avec les est possible sinon encourag usagers 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 256 c t des contradictions d un discours id al quelles repr sentations se font les usagers de la M diath que Croix Rouge Certains ne manquent pas de nous surprendre lorsqu ils voquent le c t administratif de son architecture int rieure parce qu elle n a pas assez personnalis ou m me habill ses diff rents espaces Mais allons voir de plus pr s au regard de leurs usages 2 2 Un lieu g n reux et soign qui valorise Ce qui frappe en arrivant que l on soit simple visiteur lecteur habituel ou encore travailleur quotidien ce sont les qualit s des espaces d accueil que les usagers qualifient de g n reux ou de spacieux accueillant m me de novateur et enfin de lumineux comme en t moigne cette lyc enne J ai trouv que c tait super spacieux c tait accueillant c tait nouveau J ai bien aim Accueillant qu est ce qui vous donne ce sentiment Eh bien oui Eh bien il y a de l espace Et puis on arrive on voit directe ment on sait qu on va pas tre perdu parce que justement il y a
201. ath que atteint son objectif donc Pour moi a renvoie toujours ce sentiment d accessibilit en fait rend les choses accessibles Quelqu un qui viendrait pour regarder des magazines la base comme c est pas clo tr c est qui rend les choses accueillantes On a envie de d couvrir de voir les choses puisque tout est ouvert tout nous est ouvert pourquoi pas y acc der Moi je pense qu en fait l architecture elle rejoint l accessibilit de la m diath que et la m diath que en elle m me en tous cas dans mon esprit ou ce que je crois percevoir dans l esprit des gens par rapport la m diath que C est dire que l architecture accompagne la fonction du b timent Oui exactement Qui est la culture pour tous D accueillir les gens De rendre accessible un espace et une culture des personnes qui n y feraient pas forc ment attention en g n ral Oui je pense que la m diath que elle donne d abord envie et une fois qu on y est elle devient un besoin quelque part peu peu Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge En explicitant l int r t d un des principes cl de cette architecture cette lyc enne va encore plus loin et t moigne de l importance de la relation entre l in t rieur et l ext rieur du b timent En effet il existerait bien un lien fort et puissant entre la visibilit des diff rents espaces entre eux l int rieur et la visibilit
202. ation du b timent Il traverse un espace qui cherche encore son identit red finissant un lien entre un b timent qui sert de rep re g ographique au site et de m moire au lieu le ch teau d eau et le nouveau b timent de la m diath que Le terrain n est donc pas neutre et les quelques personnes rencontr es lors de l enqu te parlent de place de place de la m diath que et de parvis comme s il s agissait d un lieu devant un monument Une jeune lyc enne de dix sept ans raconte ses premi res impressions lorsqu elle se rend la m diath que comme au Ch teau d eau Habitu e des biblioth ques et surtout en qu te de culture savante elle raconte combien le mobilier urbain et les am nagements du parvis lui procurent un sentiment de s curit presque d intimit de ce lieu auquel elle peut s identifier Elle se projette alors comme future tudiante Moi je sais que quand j ai atterri ici pour la premi re fois je me suis sentie un peu comme sur un campus en fait Je me suis dit oui cool je suis grande Avec les bancs et tout les poubelles les lampadaires a avait l air d un endroit o on peut se poser tranquille voil Et puis c est assez moderne c est super accueillant donc je sais pas Donc a donne envie Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Elle n est d ailleurs pas la seule voquer la r f rence au mode de vie tudiant lorsqu elle d crit le parvis La percep
203. ativise la description dans sa dimension d exp rience esth tique bien que nous croyons nous aussi que cette description ne peut tre coup e de son contexte perceptif Son exemple de description de la grande entr e du Louvre est clairant c est le cas de le dire tant la lumi re les sons et la foule se m lent la perception des formes architecturales La dimension esth tique de l architecture appara t bien s r dans de tr s nombreuses valuations de la production architecturale et dans de nombreux travaux th oriques Toutefois soit les enqu tes sont r alis es sous forme de tests photographiques technique que dans notre proposition de recherche nous avons r cus e soit la probl matique de l esth tique architecturale n est qu une dimension de l environnement construit comme chezThibaud et Petiteau Nous convenons tout fait de l impossibilit d isoler l exp rience esth tique des autres perceptions encore faut il se donner les moyens m thodologiques d tre l coute de cette exp rience Pour sa part Jean Fran ois Augoyard en est venu l interrogation sur l esth tique apr s avoir inaugur avec le d sormais clas sique Pas pas Augoyard 1979 la compr hension du cheminement urbain avec des r f rences anthropologiques appropriation lieu non lieu imaginaire etc qui la distinguaient de l approche s miologique Kevin Lynch dont traduction tardive de The Image of the City parue
204. aul Viguier architecte parisien laur at en 1997 du concours lanc par la ville de Reims le b timent de la M diath que Cath drale dont les travaux ont commenc en juillet 2000 a ouvert ses portes en mai 2003 L ouverture avait en fait t pr vue pour la rentr e scolaire 2002 mais les r serves qui s levaient plus de cent au moment de livraison et les travaux qui s en suivirent l ont retard e Le b timent aura co t 15 millions d euros TTC le financement ayant t r parti entre la Ville 55 8 l Etat 25 7 la R gion 10 5 et le D partement 8 Le programme avait t labor par les biblioth caires et notamment l an cien directeur de la biblioth que Carnegie Bien que le choix final du laur at revenait aux lus les biblioth caires formaient une commission technique consultative et avaient mis un avis favorable au projet de Viguier parmi les cinq propos s Ce choix semble avoir t pris par les biblioth caires sans grande h sitation puisque les directrices actuelles des deux m diath ques disent avoir t tr s tonn es par les quatre autres projets qui taient beaucoup plus ferm s par rapport la cath drale voire qui ne la regardaient pas du tout Le projet de Viguier apparaissait donc non seulement comme celui qui tait le M diath th dral plus fonctionnel et esth tiquement le plus r ussi mais surtout le seul qui Eea el a b ti
205. aust re Yann compar des salles de biblioth que plus introverties o l on se retrouve travailler devant un mur et face l immobilisme des lecteurs studieux D autre part parce qu il pourrait devenir une source d inspiration comme dans les caf s o certains ont l habi tude de travailler a d pend de ton tat de concentration parce que cette circulation l a peut tre une mulation a peut tre super C est comme marcher dans la ville il y a un c t excitant qui fait que t es vraiment dans le mouvement aussi Quand t es dans un caf tout simplement a revient au m me Tu vois les gens passer a a ce c t l Si tu es concentr a peut t em porter Comme je n aime pas le bruit comme par exemple dans les caf s je trouve qu ici pour a c est pas mal Marianne 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 167 Bibliographie BAUDELOT Christian 2000 Pr face in Agn s CAMUS Jean Michel CRETIN amp Chris tophe EVANS Les Habitu s Le microcosme d une grande biblioth que Paris Biblio th que publique d information CAMUS Agn s CRETIN Jean Michel amp EVANS Christophe 2000 Les Habitu s Le micro cosme d une grande biblioth que Paris Biblioth que publique d information CHAMPY Florent 1998 Les architectes et la commande publique Paris PUF DAVOINE Gilles 1998 Biblioth que de l universit Paris 8 in Le Monit
206. aux rayons de passer au travers Sa d En fin de journ e tandis que les stores se l vent pour laisser la salle s ouvrir la ville le soleil change son tir et entre par le patio carr A ces heures l en t les tables en plein soleil s av rent d sert es Depuis les places autour du second jardin int rieur o s lancent des bananiers l on peut divaguer regarder passer ceux qui montent et descendent 5 C est aussi que cette tablette comme toutes les autres est enti re ment en bois tandis que les tables sont recouvertes d un lino fonc sans doute plus difficiles graf fiter que ce soit au cutter ou au feutre Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle violette 9 Le premier jardin int rieur d Les tr s rares places de la bilioth que faire face un mur ici un muret 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 126 l escalator Certains s assoient ici pour surveiller l arriv e de leur camarade Marianne se souvient s y tre assise une fois Je crois justement que je regar dais les gens passer d ailleurs j ai pas d faire grand chose ce jour l rires Ce qui ne l emp che pas d appr cier ce jeu de regards int rieur ext rieur C est sympa d tre hauteur des gens qui arrivent T as plusieurs hauteurs en plus Parce que t as ceux qui arrivent l par l escalator et que l on voit travers les bananiers apr s t a
207. bien oui c est un b timent public c est ouvert tous Et c est marrant parce que je dirais plut t qu un b timent comme celui l il donnerait plus envie d entrer parce que c est moderne c est ouvert sur la rue Personnel biblioth caire Ce b timent serait il particuli rement intimidant Ou est ce tout simple ment une certaine m connaissance des principes d une biblioth que publique savoir l ouverture tous qui produirait cette impression En bref l architecture de cette m diath que a t elle une incidence La grosse poutre elle fait un peu peur Marc Ce qui m a fait peur peu c est le fait que ce soit grand imposant et tout Oui il y a quand m me un c t aust re C est gros et puis c est rectiligne C est noir Une lyc enne Il semblerait ainsi que la fa ade de cette m diath que fait peur parce qu elle est imposante et massive par son grand volume rectiligne et droite par sa forme et son dessin noire et opaque par ses tonalit s Il s en d gagerait une impression d aust rit Ce sont d ailleurs ces attributs qui voquent la fonction de cet difice pour Julie le c t s rieux du travail 11 est remarquer que ce sont les usagers les plus jeunes parmi les interrog s qui d crivent ainsi l aspect ext rieur de ce b timent Il semblerait donc que ce n est peut tre pas avec la fa ade de cette m diath que que l on d
208. ble de quelle poque l immeuble d angle L immeuble d angle Oh 70 60 70 Enfin je ne sais pas c est les hublots qui me font dire a mais oui peut tre oui je ne sais pas Vous ne Le croyez pas plus ancien Oui c tait ce que j tais en train de me dire que a pourrait tre une esp ce d avant garde des ann es 20 30 Non je ne sais pas Ou alors toutes les fen tres ont t refaites je sais pas Et pourquoi vous dites avant garde des ann es 20 ou 30 Parce que ce n est pas un immeuble d habitation classique de logement Ne serait ce que cet angle et les hublots il y a un peu de recherche un petit peu d originalit qui n est pas folle folle Ce n est pas a qui serait ann es 30 Les hublots et l angle comme a Je ne sais pas ou vraiment je ne m y connais pas assez Non Vous avez quand m me dit ann es Oui je dis ann es 30 parce que ce sont plut t les poteaux qui me font dire ann es 30 Oui les poteaux Oui puis l angle arrondi a peut faire un petit peu aussi art nouveau Mais ces hublots a me fait toujours penser au film de Tati Mon Oncle C est pour a Qu est ce qui vous a fait penser que c tait ann es 60 70 Les hublots justement A cause de Tati Effectivement les hublots a s est refait dans les ann es 70 alors que c est un b timent des ann es 30 Oui d accord mais ce que je disais c est
209. ce qui offri rait un choix aux usagers Sur quels crit res feraient ils ce choix Par exemple beaucoup disent pr f rer l architecture et l ambiance de la M diath que Croix Rouge qu ils trouvent plus chaleureuses mais ne la fr quentent pas parce qu elle est situ e en p riph rie Et cela nous permet d voquer un dernier aspect de la M diath que Cath drale et nous terminerons l dessus que certains biblioth caires et usagers n ont pas manqu de constater c est comme la Fnac Cette nouvelle m dia th que appara t effectivement aux yeux de certains comme un lieu non plus de services publics mais de consommation culturelle bien que le rapport marchand et mon taire en soit absent Les usagers interrog s se d signent d ailleurs plus souvent par le terme de consommateur voire de client un lapsus combien r v lateur que par celui usager Et ceci ne fait que corroborer une phrase de la directrice sur la conception de cette m diath que e public est roi Comme l on dit plus souvent que le client est roi Cette volution UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 249 semble tre la contrepartie du changement d chelle dont nous avons parl en introduction tout comme elle refl te les tendances des biblioth ques munici pales davantage s attacher au service du public qu au service public favorisant par exempl
210. comme le sont les collections ici rassembl es Riboulet 1998 53 Or ce qui peut tre une qualit pour les uns peut s av rer un handicap pour d autres En effet Lucien comme pour beaucoup d autres sans aucun doute n arrive pas reconstituer mentalement le plan de la biblioth que Mais si pour certains cela ne constitue aucune entrave peut tre ont ils adopt le propos de Riboulet C est un b timent qui se lit et se comprend en se d pla ant cit dans Zimmermann 2001 78 pour Lucien cela l emp che de se d placer correctement Car il a besoin de comprendre la logique d ensemble qui r git l articulation des diff rents espaces entre eux Par exemple la biblio th que Sainte Genevi ve c est un espace assez simple explique t il C est une grande salle les livres sont sur les c t s du rectangle et sinon il y a les deux 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 162 endroits o tu peux aller demander les livres Autre exemple la BNF dont la structure est contraire celle de la pr c dente C est dire que l espace central est creux il y a le jardin et on est sur les c t s du rectangle et les salles sont dispos es par mati res C est pas du tout la m me chose c est vachement plus segment Lucien Pour la biblioth que de Saint Denis il n arrive pas faire de m me Il plein de trous quand il essaye de visualiser le plan
211. contr s Croix Rouge et Saint Denis sont des m diath ques r v latrices de cette aspiration et de ce plaisir des usagers La g n rosit de l espace laisse penser qu on per oit la totalit et que l on embrasse tous les livres en arrivant Mais l espace int rieur est aussit t red coup en sous ensembles des pi ces ou des coins s autonomisent et l on peut s installer dans une ambiance ou dans son contraire D s lors l espace offre aux usagers des interactions multiples qui sont autant de cadres correspondant leurs diff rents engagements du moment Th venot 2006 Ces m mes usagers semblent ainsi rappeler aux architectes qu ils veulent des espaces la fois g n reux et des lots de la fluidit et des coins Bref l unit et la diff rence vont de pair comme le sentiment collectif de partager le m me espace s accompagne de l usage individuel ou quelques uns d une de ses parties On ne vient pas toujours en biblioth que seulement pour avoir acc s gratuitement la culture mais aussi pour tre avec d autres ges cultures disci Et le d fi aux concepteurs r side dans la r solution de cette double contrainte que chacun doit pouvoir r gler sa fa on selon le moment Conclusion 293 On r torquera qu l exception des halls de gare et encore tous les espaces ouverts au public de nos grands quipements sont constitu s de pi ces et de sous ensembles Mais
212. copie n 32 plus prestigieuse du centre ville historique n tait pas un pari gagn d avance mai 2003 14 16 M diath que Cath drale gt Un difice miroir 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 209 2 2 Un enjeu public pour l image de la ville Avant d tre jug pour sa r alisation architecturale ou pour sa fonction nalit le projet de Viguier a t remarqu en tant que projet de la ville et dans la ville mobilisant des associations locales et nourrissant les colonnes de la presse ainsi que les conversations ordinaires des habitants Il s agissait d abord d un projet public objet de d bats publics Si d ordinaire l architecture passe inaper ue aux yeux du passant pour qui elle fait partie d un paysage familier ici le projet a connu une telle couverture m diatique que tout le monde sait qu il s agit bien l d une uvre architecturale et a m me pu se faire une id e du b ti ment avant m me de l avoir vu construit d couvert fr quent Je n ai pas d couvert parce que c tait dans les m dias depuis tr s long temps M Boutet Sa proximit et m me plus sa co visibilit avec la sacro sainte cath drale de Reims et son implantation dans le secteur sauvegard n ont pu que nourrir les controverses et autres pol miques par lesquels les acteurs associations mais aussi tout citoyen de la ville prennent position les uns pour la pr serva tion du cadre architect
213. cours possibles 115 empruntent les chemins plus courts 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 153 qui permettent de ne pas perdre de temps Pourquoi faire ce petit tour alors qu on pourrait aller directement Il faut rentabiliser le temps D autres au contraire en profitent pour faire des d tours se promener dans la biblioth que Ces trucs l c est bien quand tu veux faire des tours inutiles dit l une des interview s propos des rampes Mais que les chemins par les rampes soient plus longs ou plus courts ils semblent pour tous plus agr ables c est aussi d autres fa ons de monter de descendre dit Marianne c est plus l ger pour les pieds dit Sa d plus pragmatique qui les emprunte quand il est un peu fatigu En revanche outre le fait que les chariots de livres font beaucoup de bruit sur ces rampes elles constituent le parcours du combattant pour les handi cap s et dans une moindre mesure pour le personnel poussant les chariots Ce qui est dur c est pour les handicap s C est le point faible de biblioth que Vaut mieux pas tre en fauteuil parce que c est presque impos sible Moi je sais parce que souvent je viens avec des chariots Quand je suis en salle noire pour venir ici en salle rouge c est vraiment tr s tr s gal re Entre la salle ici il faut pratiquement faire tout le grand tour biblioth
214. ctrique c est donc en fonction de la disponibilit tant donn que les tables avec prise lectrique sont peu nombreuses dans cette 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 93 biblioth que Mais il choisit toujours une place o il y a le moins de monde loin des rayonnages qui provoquent n cessairement des va et vient et loin des espaces de circulation il vite ainsi la proximit des rampes car les chariots font du bruit et les tablettes dont il remarque qu elles sont toujours plac es c t des passages N aimant ni la lumi re ni les vues qui le distraient il vite gale ment les places pr s des baies vitr es Une fois la place choisie il en devient un habitu y reste pas tant parce que cette place l lui pla t mais parce que premi re fois que je me suis install l je me suis mis cette place C est ainsi que nous l avions remarqu lors de nos journ es d observation tous les jours la m me place dans la salle verte de droit lisant pourtant un livre d histoire Nous sommes all e sa rencontre pour lui demander un entre tien qu il nous a accord pour un jour dans la semaine L entretien a dur deux heures Lucien 24 ans tudiant en ma trise d anthropologie Paris 8 Lucien est inscrit Paris 8 depuis sa licence d anthropologie Auparavant il a t l ve des classes pr paratoires hypokh gne kh gne du lyc e Henri IV puis en licence de le
215. cun livre par ailleurs pour travailler ses polycopi s lui suffisent I n emprunte pas non plus les documents de cette m diath que pour le plaisir aucun livre aucun disque aucun film soit il a d j ce qu il veut soit a tourne entre amis Bien qu il existe galement un espace de travail dans son cole il pr f re venir travailler dans cette m diath que proche de chez lui parce qu ils sont plusieurs coles sur un m me campus et qu il n y a donc pas assez de places Son rythme de fr quentation d pend des sessions d examen l j ai un partiel je suis venu tous les jours I vient toujours avec des copains ils se retrouvent dans la salle ISA M Boutet ch meur Le mercredi 13 octobre 2004 de 16h30 17h entretien enregistr M Boutet ancien habitu de la biblioth que Carnegie est aujourd hui au ch mage il tait auparavant contr leur de gestion Comme il a du temps il en profite pour faire ce qu il appelle des visites dans les deux m diath ques Cath drale et Croix Rouge mi chemin desquelles il habite pour lire essentiel lement des journaux et emprunter des CD et des DVD S il fr quente les deux il a tabli des rep res pour chacune d elles ainsi pr f re t il venir les mercredis Cath drale plut t qu Croix Rouge o c est plus bruyant parce que c est UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 200 un quartier
216. curieux C est d autant plus curieux qu trois minutes pied il y a la mosqu e donc pourquoi venir ici La biblioth caire Et il y a dans cette salle tous ces jeunes tudiants de premier cycle qui viennent en groupe Ils font des tudes de sciences de droit de gestion bref de tout sauf de langues 115 se donnent rendez vous ici comme s ils l avaient rig en rep re Des groupes plut t non mixtes avec les filles d un c t et les gar ons de l autre jouant de temps en temps au jeu de la s duction Elle est assez bruyante cette salle je sais pas pourquoi Il y a un c t m me pu ril quoi enfin bon ils se chamaillent l pour le coup a dragouille Yann Mais qui surtout parlent voix haute laissent sonner leur portable y r pondent sans scrupule rigolent joyeusement se racontent la pluie et le beau temps monopolisent des tables enti res Des groupes tr s Blacks Blancs Beurs des filles cocot es des gar ons sportwear plut t charnus ou muscl s et frimeurs Ainsi certains usagers de la biblioth que ont ils d cr t la salle orange et en particulier cet espace du fond comme le lieu du travail en groupe Par exemple l existence de cet espace est l une des principales raisons pour lesquelles les trois lyc ennes rencontr es viennent travailler ensemble dans cette biblioth que on peut travailler en collectivit Certes est il bruyant cet espace mais un des interview s y tro
217. d autres biblioth ques la tablette en L qui fait le tour de l escalier reliant la salle rouge la salle violette Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rouge gt Un des rares recoins de la biblioth que une table solitaire de 4 places propice au travail en commun 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 149 Elle fait penser une rampe de lancement pour Yann Mais beaucoup parmi les interview s n avaient jamais remarqu ces places car ils n taient jamais all s jusqu au bout de la salle ils les d couvraient pour la premi re fois 115 ne connaissaient pas non plus l escalier m me Lucien qui pourtant s assoit habi tuellement dans le coin de la tablette Ces places font face un mur blanc trou de deux ouvertures verticales et troites laissant apercevoir le b timent de briques rouges et un peu de ciel Le fait d tre en face du mur le manque d ouverture sur l ext rieur l existence des deux poteaux qui g nent le champ de vision l alignement rectiligne des places comme une table de moines le fait de tourner le dos au reste de la salle sont autant de raisons pour lesquelles ces places d plaisent presque tous les interview s s ils devaient s y installer pour travailler Pour Lucien au contraire ce sont les seules places o il se sent bien dans cette salle Je me suis senti d embl e plus l abri l bas dans le coin il y avait moins d inter
218. d tourne ment ont trouv dans cet espace r siduel d des contraintes de s curit leur coin t l phone lui assignant ainsi une fonction qui n avait pas t pr vue M diath que Cath drale Les espaces de distribution gt La cage d escaliers gt Le palier l tage Un usage d tourn Le coin t l phone 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 235 mais qui s av re bien utile Espace l cart c est un coin appr ci de certains pour la vue qu elle offre sur les arbres on n est plus avec les livres on n est plus dans la m diath que mais on n est pas encore dans ville Dani le 3 3 3 La salle des actualit s une salle peu attrayante mais conviviale de fait La salle des actualit s au rez de chauss e est attenante au hall dont elle est s par e par un mur en pav s de verre Peu isol e du hall dont on entend les bruits c est une salle qui en soi n est pas tr s agr able en effet aucun usager interrog n a manifest d enthousiasme d bordant pour cet espace qu un ses habitu s qualifie m me un peu sinistre Le plafond de r sille noire est beaucoup plus bas que dans les autres salles c t cath drale et cela est accentu par le contraste provoqu par la hauteur du hall les ouvertures ne donnent que sur une cour accueillant l entr e du parking de la m diath que une vue pas forc ment tr s jolie comme
219. d une sociologie compr hensive Kaufmann 1997 sachant retrouver les structures sociales dans la profondeur des mat riaux concrets est de plus en plus reconnue elle ne fait que suivre les m thodes de l ethnologie et de l anthropologie dans lesquelles le chercheur conduit un aller et retour nent entre ses descriptions et son cadre conceptuel 3 1 Les parcours urbains comment s 3 1 1 Origine de la m thode l usage de la m thode des parcours comment s pour appr hender la perception ordinaire de l espace architectural et urbain est encore peu r pandu On doit Jean Yves Petiteau Jean Paul Thibaud et Jean Fran ois Augoyard de l avoir de mani re plurielle fond e prouv e et th oris e Pour Jean Yves Petiteau 2001 l itin raire est non seulement un parcours comment mais plus fondamentalement l itin raire du chercheur construisant sa probl matique en relation avec le questionnement de l interview Petiteau hisse au plus haut le concept de comp tence de l habitant l itin raire tant aussi le parcours individuel de l habitant l histoire de sa vie Quant Jean Paul Thibaud 2001 il s attache plus largement aux interactions sociales entre le milieu sensible et la perception des ambiances sonores lumineuses olfactives et kinesth siques de l espace Questions pos es 13 public la multiplicit des variables qu il prend en compte et mesure y compris au moyen d instruments rel
220. dation avanc e On a ainsi confront un parcours familier et choisi par le parcourant un itin raire conduisant devant des difices historiques et contemporains connus f r P LOE FFT T gt Fr d ric parcourant et Beno te intervieweuse devant le centre commercial de l Hippodrome quartier Croix Rouge Reims Questions pos es 15 ou inconnus de cette personne en sollicitant une description une perception des significations d architectures embl matiques anonymes en relation avec la lecture de l espace urbain et des images sociales des quartiers Le choix le citadin sollicit d un itin raire et de b timents commenter n est donc que la premi re s quence du parcours tabli galement en fonction des b timents remarquables de la ville Dans son enqu te portant sur un grand nombre de sites Augoyard dresse les crit res de s lection des sites enqu t s Pour notre part nous avons retenu dans les villes choisies des b timents r pertori s par les guides touristiques et les guides d architecture comme figures de repr senta tion de la ville auxquelles nous avons ajout des difices susceptibles de poser une interrogation l informateur par leur non conventionalit leur modernit ou le d bat public qu ils ont suscit Le r pertoire des difices incontournables s est ainsi vu augmenter de b time
221. de critique des revues d architecture au moins sur deux aspects le commentaire des journalistes porte essentiellement sur le projet d tablis sement missions de la m diath que service rendu horaires organisation aspects quantitatifs et le projet d architecture espace lumi re mati res occupe une place tr s r duite On peut parler des m diath ques sans parler de leur architecture utiliser quelques qualificatifs g n raux comme moderne ou int gr voire citer les noms des architectes mais on ne dispose que rarement de donn es plus li es l architecture trouve des commentaires d usagers qui pr cis ment parce qu ils parlent peu ou pas d architecture constituent de pr cieux t moignages En cela ces articles apportent un clairage in dit sur ces m diath ques et ils se diff rencient fortement des articles auxquels architectes et sp cialistes sont habituellement confront s On est dans deux univers de la r ception distincts et si la critique professionnelle labellise les b timents dignes d tre consid r s comme de l architecture cf les travaux de Ch Camus la critique locale ou sp cialis e gu re plus critique d ailleurs vise plut t annoncer un nouvel objet sans se prononcer sur son statut son architecturalit Pr cisons que nous avons suivi un ordre chronologique dans la pr sen tation de ces articles et que nous ne disposons pas de suffisamment d info
222. de Paris nouvelle new architecture B har Salama 1985 163 Mairie difice XIXe et annexe de la mairie arch Henri Gaudin 1993 R novation de Saint Denis notamment immeubles de Ren e Gailhoustet Bernard Paurd et Roland Simounet ilot Basilique 1976 1985 notices dans le guide Paris nouvelle new architecture B har Salama 1985 168 170 et dans le Guide d architecture France 20 si cle Lemoine 2000 105 et si ge de L Humanit arch Oscar Niemeyer 1987 Garage rue des Chaumettes arch Christian Devillers 1983 Prix de l Equerre d Argent 1984 notice dans Le guide Paris nouvelle architecture B har Salama 1985 164 165 et dans Le Guide d architecture France 20 si cle Lemoine 2000 106 Coll ge Elsa Triolet rue Paul Eluard arch Ricardo Porro 1990 Immeuble d habitation La Cour d Angle rue Auguste Poullain arch Henri Ciriani 1982 notice dans le Guide d architecture France 20 si cle B har Salama 1985 164 165 Questions pos es 18 Parcours en centre ville de Reims ex Galeries Lafayette Rue Talleyrand cours J B Langlet H tel des Postes rue C r s arch Fran ois Le C ur 1923 1931 hote dans Le Guide d architecture M diath que Cath drale si cle arch Jean Paul Viguier emoine 2000 47 2003 8 Conservatoire municipal de musique rue Gambetta Cath drale
223. de la baie vitr e on se dit dites donc ce que c est beau rires Oui oui on se dit vraiment que c est beau je sais pas vous Alors certains viennent la biblioth que en pensant que c est la BNF rires Nous a nous fait plaisir mais bon c est un honneur mais alors on leur explique que la BNF est plus loin Carolina Fiert pour ce b timent qui de l ext rieur est beau par sa luminosit ses reflets par la transparence de la fa ade qui laisse voir la r gularit des tables et des chaises qui montre ce qui est de l ordre du cach comme une invita tion tudier Sauf pour Laurent pour qui ce n est pas la fa ade qui attire propose une quelconque invitation ni sa transparence ni sa beaut Ce sont les qualit s d espace int rieur l entr e par exemple qui peuvent contribuer donner envie Une fiert qui grandit au fur et mesure qu on entre dans le d tail Cette beaut du b timent elle est presque luxueuse tel point que les gens demandent parfois si il y a des salles de travail ici si ils ont le droit d y entrer pour y travailler C est peut tre r serv des chercheurs exemple des travailleurs de la t te qui bossent dans de bonnes conditions eux Carolina Je pense que c est la plus belle image j allais dire du savoir de l tude parce qu en m me temps les gens travaillent et puis c est beau Donc c est beau on se dit on a plais
224. de les m langer qu il n y ait pas de cloisons qu ils ne se sentent pas et que le passage pour un enfant puisse se faire sans probl mes quoi C est pas une salle ferm e Donc le jour o il aura envie de lire des livres adultes voil que a se passe ce sont les flux Il faut que a puisse se passer sans probl mes Personnel biblioth caire On pense alors la circulation des bruits entre l espace Adulte et l es Jeunesse qu aucune cloison ne s pare et qui font pourtant l objet de si peu de plaintes ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 266 J avais commenc travailler de ce c t l et puis apr s j ai chang suis all e du c t adulte parce que c est triste mais le samedi apr s midi c est bruyant Mais moi je trouve que c est bien qu il y ait le coin enfant et puis il y a aussi les arbres ils font vraiment partie du d cor Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Ce d cloisonnement op re m me au sein d un m me espace ce quoi personne ne trouve redire l usage des postes multim dia est ainsi fix l quipement alors que les livres se r partissent peu pr s sur la totalit de l tage l espace Jeunesse dont les publics sont pourtant d ges diff rents jeunes enfants adolescents encore tudiants Le m me principe de d cloi sonnement permet aussi d assurer la prise en compte discr te et
225. des deux m diath ques l une mod le d originalit architec turale Des angles et des formes bizarro des l autre aussi belle de l int rieur que de l ext rieur avec deux citations de leurs architectes r ciproques Marne Hebdo 12 au 18 Mai 2004 L anniversaire de tous les records Sur le r seau des biblioth ques municipales 41556 adh rents dont 94 de R mois C est un bon r sultat apr s un an d ouverture 20 de la population de la ville qui est assez inattendu On est pass de 30 d adultes 64 au bout d un et la modification des horaires d ouvertures pour les personnes actives est avanc e pour expliquer cette inversion de tendance noter cependant que la fragilit des supports CD DVD qui ne durent que trois emprunts environ sera prendre en compte pour le bon fonctionnement de ces quipements L Union 19 Mai 2004 Sucess story pour Les deux M diath ques Patricia Buffet Ouverture de la M diath que Croix Rouge 14 mai 2003 ouverture de la M dia th que Cath drale 01 juillet 2003 Avril 2003 18574 abonn s mai 2004 41556 abonn s dont 65 d adultes 35 de jeunes les adultes se sont empar s des M diath ques En un an 670 000 entr es sur les deux m diath ques 572 000 la M diath que Cath drale 98 000 la M dia th que Croix Rouge ce qui fait 2 000 3 000 personnes par jour Cath drale et 500 1 000 pour Croix Rouge Sur le r s
226. dre de l escalier de secours avec les petites briques le carrelage blanc comme a je trouve que a fait vieux a fait vieux et moche Lucien Si le b timent donne cette impression d tre vieux ce n est pas seule ment pour ces quelques signes d une architecture moderne mais dat e mais aussi parce qu il est mal entretenu C est blanc blanc c est sale dit il avant de se reprendre c est sale tout de suite Quant aux vitres dans tout le b ti ment elles sont d go tantes Le manque de moyens pour l entretien et le nettoyage du b timent nuit effectivement son image 11 serait tellement mal entretenu qu il aurait rattrap la vieillesse des autres b timents de l universit concourant faire penser qu il a t construit dans les m mes ann es 70 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 101 M me sa forme para t alors d su te Nous l avons vu plus haut le b ti ment pont lui fait penser aux resto route un concept qui n est gu re plus vogue aujourd hui je ne sais pas si a existe encore et le long parall l pi p de soulev par les colonnes lui fait penser un vaisseau spatial c est dire un engin futuriste mais comme on s imaginait le futur dans les ann es 70 Ce long volume sur pilotis et la r gularit de ses ouvertures en fa ade lui font galement penser au Minist re des Finances Mais a me fait aus
227. du Stade de France renvoient au Port de G nes les Coquillages des amphis de la fac de Reims au Futoroscope la pierre agraf e de l annexe de la mairie de St Denis la pierre agraf e de l Op ra Bastille etc D autres rapprochements sont plus inattendus cette mairie et Ronchamp ou totalement inattendus parce que fond s sur une r alit ignor e par le parcourant les deux b timents Soler Sur le versant du n gatif on remarque l inversion entre un immeuble d ha bitation Goldorak qui voque une institution cause de son verre miroir et une institution le Conservatoire de musique de Reims qui voque un immeuble d habitation cause de sa pierre agraf e ces deux mat riaux tant toujours rejet s comme on vu par ailleurs Le n gatif s exprime au moyen d une image d valorisante du moins dans la bouche du locuteur ni Eurodisney ni la Ville utopique de Edward aux mains d argent ni les grands magasins se sont n gatifs en soi en revanche renvoyer un bureau parisien une CAF un garage une usine des curies ou une salle de dentiste n est pas un compliment quoique pour le m me immeuble la r f rence une manufacture anglaise soit positive Mais c est la convocation de l architecture totalitaire qui surprend d cha nant l imaginaire pour des b timents qui n en demandent pas tant S agis sant du minist re des Finances comme de tout difice m diatis la locutrice ne peut pas ign
228. e Et ces couleurs le noir et le blanc Oui des couleurs modernes souvent c est comme a maintenant noir blanc ou des couleurs neutres comme la fac de m decine l en face a ressemble a C est tout en verre et noir et blanc Donc le noir et le blanc c est des couleurs modernes Eh bien je trouve tout ce que je vois de r cent c est peu pr s dans ces tons l M me les immeubles les maisons modernes c est comme a main tenant Reims en tous les cas Le cr pis blanc ou beige tr s clair coquille d uf et puis voil a vieillit mal d ailleurs je trouve Jean universi taire habite les Hauts de Murigny 3 3 2 La relation entre l int rieur et l ext rieur La transparence des portes et des cloisons qui caract rise aussi l ext rieur du b timent sert de peau entre l int rieur et l ext rieur Cette m me transpa rence en permettant de voir de l autre c t donne selon certains usagers l envie d entrer La fa ade s duit le public sensible aux signes d ouverture m me si la plupart lui reproche cet aspect froid li la mati re du verre Et c est attirant en m me temps Oui Mais parce qu on sait que la m diath que est l que quand on se trouve devant on a envie d y entrer c est tout nouveau tout beau comme on dit et c est accueillant aussi parce que la porte elle est ouverte M me quand elle ne l est pas c est des vitres C est pas comme
229. e cherche pas les choses En g n ral soit je viens je regarde et je prends ce qu il me pla t soit si j ai vraiment une recherche je demande directement aux personnes parce que a m effraie un peu entre guillemets Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Et puis il y a jamais la queue pour emprunter des disques j attends pas Je prends un disque hop je donne ma carte et puis c est Mais pas longtemps non Parce que je sais ce que je veux quand je viens donc je le prends et je rentre chez moi Jean universitaire habite les Hauts de Murigny Il n est pas question ici de consum risme mais bien de reconna tre deux qualit s compl mentaires qui vont aussi dans le sens d une certaine g n ro sit de la conception un dispositif spatial qui prend en compte le cheminement ou l itin raire de l usager en plus d un dispositif technique simple d usage mat rialis une carte d abonnement le tout permettant de prendre sans attendre 2 4 Un lieu lisible vecteur d autonomie Une certaine facilit lire les diff rentes cat gories d espace appara t comme une vidence lorsqu on demande aux usagers s ils ont quelques soucis ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 262 d orientation dans l ensemble du b timent D s l arriv e le sentiment de trouver sa place avec une certaine aisance s appuie sur plusieurs observations D une part il y a un e
230. e chose que tu connais qui te rappelle toi Tandis que l c est pas agenc Yann La promenade architecturale Ces deux tages qui communiquent entre eux de multiples fa ons sont trait s selon le principe de la promenade architecturale cher Le Corbusier En marchant l int rieur dans les salles sur les rampes nombreuses qui relient sans couper dans les escaliers on voit se d rouler un paysage 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 165 int rieur sans cesse diff rent Cet espace unique est fait de multiples sous espaces correspondant des ambiances particuli res que j ai cherch es ou au d coupage des rayonnages par disciplines Riboulet 2004 p 115 Si le principe de la promenade architecturale laisse certains pantois Est ce qu une biblioth que c est vraiment fait pour circuler il s av re pour d autres l objet d une appropriation tout fait efficace Ainsi pour Marianne la promenade l int rieur de la biblioth que est comme un excitant dans l avancement de ses id es En g n ral quand je marche comme a dans la biblioth que c est aussi que je suis super concentr e Enfin pour moi la recherche a fait partie de la concentration il y une esp ce d excitation comme a tu vas chercher ton bouquin ou t as des associations d id es donc il faut que t ailles sur l ordi pour essayer de savoir etc Du coup en g n ral quand je me b
231. e des diff rentes actions engag es par le minist re de l Equipe ment et du Logement PCA puis Puca et poursuivies par celui de la Culture et de la Communication en vue de rapprocher l architecture de ses diff rents publics et compte tenu des acquis dans la d finition et la compr hension des qualit s architecturales nous avons propos de poursuivre l interrogation sur la r ception de l architecture publique sous la forme d une approche deux composantes L hypoth se centrale d une relation structurante entre forme et usage dans la perception de l architecture nous a conduits la comparaison de deux mani res de percevoir l architecture publique une perception de relative ext riorit vis vis des difices de la part du passant ordinaire plus ou moins familier de sa ville perception dont on a suppos qu elle n est s parable ni du service rendu dans l difice de l image pr con ue que le citadin a de l institution repr sent e par l difice la perception d int riorit d un type d difice singulier la biblioth que m diath que telle que peuvent l exprimer ses usagers r guliers Si la perception d un b timent public ne peut se limiter celle de son archi tecture celle de l architecture urbaine n est pas pure non plus ni s parable de toutes les perceptions associ es la pratique de la ville Notre incomp tence nous a fait d laisser la perception des ambiances qui fait l objet de rec
232. e la constitution de collections plus actuelles et davantage tourn es vers la satisfaction du public au d triment de collections plus duca tives et p dagogiques C est bien qu accuse Marc pour qui le fonds dont dispose cette m dia th que para t trop populaire ses yeux citant alors des films tels Rocky ou Star Wars et pas assez scientifique ce qui conduirait selon lui les usagers venir emprunter comme dans des cin banks La m diath que devient ainsi un lieu de va et vient c est dire de consommation Paris il y a plusieurs Fnac bon l a remplace a quoi Marc Une des biblioth caires qui a travaill auparavant la biblioth que Carnegie accuse elle le b timent Mais je dirais que ce genre de b timent a engendre beaucoup de r flexes de consommation de consommateurs Je veux dire on rentre c est un peu comme la Fnac Donc des fois c est peine bonjour C est allez on navigue on prend Alors en bas il y a un automate de pr t alors on l automate de pr t Vous voyez Je crois qu il faut beaucoup plus des petites structures pour bien conna tre son public Personnel biblio th caire Parmi les changements constat s compar au temps de Carnegie cette biblioth caire est particuli rement sensible l appauvrissement des rela tions entre le personnel et le public Il aurait une certaine anonymisation des rappo
233. e la salle bleue encore tr s proches du hall d accueil 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 129 nervements contre le bruit sont fr quents pour le mois de juin de m me pour le mois de janvier autre p riode d examens cette fois non pour les lyc ens mais pour les tudiants des deux premiers cycles La salle violette retrouve son calme partir de 19h les lyc ens retrouvant le chemin de leur maison respective C est mort ici j ai envie de me tailler peut on entendre de la bouche d un des lyc ens une heure o ses cong n res commen aient rentrer chez eux La f te est finie La salle retrouve son calme jusqu au lendemain matin avant le d barquement des lyc ens 3 6 La salle orange Autre salle appr ci e des groupes et des bavards la salle orange situ e dans la partie pont du b timent Comme les autres elle est au premier tage en dessous du niveau de la mer qu est le hall d accueil Se pr sentant comme une succession de trois espaces de lecture en enfilade chacun s par s par trois rayonnages elle donne l impression que l on s loigne de plus en plus du centre pour finir dans un coin compl tement l cart Cette salle suscite une r action n gative chez Marianne qui ne l aime pas Alors a j aime pas J aime pas cette salle M me mis part le bruit et tout C est tr s sombre M me la fa on dont les rayons sont pos s Que ce soit pa
234. e lecteurs mais est ouverte aux consommateurs d autres types de culture savoir musicale et cin matographique D ailleurs les usagers nous racontent qu l ouverture de la m diath que cela avait t une v ritable ru e et qu il ne restait plus rien dans les rayonnages de CD et de films M me aujourd hui apr s deux ans d ouverture et donc un certain tarissement on pourrait le croire de l engouement fr n tique des usagers les CD et les films connaissent toujours un aussi grand succ s si pendant les vacances d t peut tre s r de trouver ce que l on cherche durant l ann e cela est beaucoup moins probable Un tel usage collectif de la collection d veloppe alors des prati ques de recherche particuli res on a abandonn toute id e de pouvoir trouver ce que l on cherche et place on chine en passant dans tous les rayonnages et regardant un par un ce qui est disponible Cela permet notamment de d cou vrir des albums des musiciens et des films que l on ne connaissait pas Ou m me d couter des musiques qu on n aime pas Ce sont des pratiques de recherche tout fait diff rentes de celles que l on pourrait avoir dans un magasin de disques UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 241 Dans un magasin de disques je sais que je veux j ach te le disque s il y est bien entendu Alors qu ici je peux fl ner M Deschamps En outre
235. e livre n est pas auto rit Et c est en m me temps du sens aussi Marianne Ainsi certains habitu s et adeptes de la biblioth que de Saint Denis s av rent ils tre les meilleurs promoteurs des valeurs et principes d fendus par les concepteurs des biblioth ques publiques 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 104 gt Le hall de l universit au rez de chauss e du b timent de Riboulet gt L escalator central qui m ne la galerie pont gt La vue sur l int rieur de la biblioth que la mont e de l escalator La galerie pont Biblioth que universitaire de Paris 8 Le b timent de la biblioth que est aussi l entr e principale de l universit qui organise la connexion entre Les diff rents b timents existant sur le site gt La galerie pont permet d acc der au b timent gt Le second pont arqu permet d acc der au b timent 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 105 3 L int rieur description pas pas quoi elle te fait penser un Vaisseau spatial Parce que le hall d accueil a fait central et apr s il y a des tendues des prolongations diff rents coins un peu en toile Et puis peut tre aussi parce qu il y a diff rents niveaux qui donnent du volume comme a Peut tre aussi parce qu il n y a pas de fen tres ouvertes Louise cette fa ade simple finalement trop simple pour certain
236. e logement les espaces ext rieurs dits interm diaires ici le parvis accompagnent la mont e du visiteur jusqu l entr e du b timent dans ce passage d licat de l espace public un lieu moins public L observation de comportements divers laisse ainsi entendre que l entr e n est pas per ue ni utilis e de la m me fa on selon l origine sociale Est ce une affaire de codes sociaux Une biblioth caire raconte diff rentes r actions face l entr e quelque temps apr s l ouverture de la m diath que J insiste beaucoup l dessus la gratuit parce que je pense que c est tr s important Souvent l entr e il y a des gens qui demandent l autorisa tion on peut rentrer Ou alors de gens qui accompagnent les enfants et n osent pas entrer ils restent dehors et les attendent Donc au d but c tait pas vident aussi ce niveau l Personnel biblioth caire Une fois l int rieur les formes rectilignes des espaces le choix du blanc et noir sont re us avec tonnement par le personnel et par les lecteurs Le noir et blanc et l angle droit que l on croyait r serv s aux int rieurs de bureaux ou de mus es tristes et poussi reux voque ici la modernit dans le bon sens du terme Qu est ce que vous trouvez joli Eh bien je ne sais pas les contrastes blanc le fait que ce soit recti ligne je veux dire en g n ral ce qui est super enfin moi j aime bien la couleur et to
237. e parfois les pieds des va et vient incessants entre les tables rythment une cadence rapide l ambiance g n rale de la salle des portables sonnent les gar ons draguent ouvertement et taquinent les filles qui en r ponse rigolent crient se f chent Certains se l vent pour aller chercher des copains l en tr e de la biblioth que comme pour introduire les non invit s une f te priv e ou aller saluer des camarades install s dans d autres salles comme encore fois on fait le tour de la f te pour voir qui est l 11 se choisissent des places d o l on a une bonne vue sur le reste la salle c est dire une bonne vue sur les filles pour les gar ons et vice versa Un lyc en raconte ainsi que quand il d cide de travailler il s en va dans la salle bleue l bas il n y que des vieux tu travailles mieux parce qu en salle violette il y a trop de filles qui passent L ambiance sonore atteint son apog e en fin d apr s midi partir de 16h 16h30 tel point qu l tage dans la salle rouge on entend le tumulte qui remonte par les ouvertures des deux jardins int rieurs Des annonces r gu li res demandent le respect du silence Quant au cahier des r clamations les 6 Entretien informel avec un lyc en 7 Autre crit re celui d tre expos au bruit ambiant manant des lieux plus publics comme la premi re partie de la salle orange ou la partie autour du lanterneau d
238. e peut comprendre qu en trois dimensions en volum trie ou en coupes ce qui est pratiquement impossible pour un non architecte Il est comme d muni face un tel espace Dans les espaces qu il comprend le jeu avec l architecture il fonctionne plein Je sais ce que l espace induit et je sais comment r agir il n arrive pas anticiper II n y a pas les indices Il faudrait des signa l tiques des signal tiques non seulement typographiques d ailleurs parfois confuses dans cette biblioth que mais architecturales que les formes elles m mes indiquent les directions prendre Le mouvement si on r fl chit bien il faut qu il soit suscit par quelque chose qui le sugg re dans le regard C est dire il faut qu il ait une pers pective ou quelque chose comme a qui fait que hop Et l en fait c est a qui marche pas trop c est dire que tu d couvres des trucs mais tu les per ois pas l avance Il y a pas projection du regard l avance vers le lointain En fait c est une biblioth que o on anticipe pas enfin j anticipe pas beaucoup Lucien qui est certain c est que l espace invent par Pierre Riboulet pour cette biblioth que est un espace tout fait nouveau 11 demande ce que l on circuler dans un espace que l on renouvelle nos modes compr hension de l espace si tant est qu on ait t socialis d
239. e que je trouve beau peu de poids valeur que J b timent raster d c est pas le b timent 5 tant que tel Centre commercial de fr quenter le quartier ne Grand ensemble l hippodrome contribue de Croix Rouge l embellissement Reims Les restes du quartier il n y avait rien centre commercial du quartier qui en a besoin La Rafale d moli remplac par le centre commercial Fran oise l Hippodrome arch Serge et Lipa Goldstein 2002 La ville en parcours et en discours 44 3 Une transparence qui ne serait pas de fa ade Le discours sur l ouverture fermeture des fa ades est prendre comme un discours sur la transparence qui s impose comme un des grands objets de pr oc cupation des interview s d autant plus que n importe quel parcours dans n im porte quelle ville offre aujourd hui une grande diversit de fa ades et de types de vitrage Les modalit s du vitrage donnant ou privant de la vue de l int rieur la transparence est automatiquement articul e avec l hospitalit du b timent c est dire avec son accueil par l am nagement de l espace et la relation de service et plus largement l accessibilit de l institution repr sent e dans le b timent public poste mairie cole coll ge biblioth que conservatoire b ti ment universitaire salle de sport palais des congr s op ra minist re etc A l oppos le
240. e qui donnait de belles lettres de noblesse une pr oc cupation commune Accessoirement Augoyard nous lorsqu il affirmait que aucun travail n avait t fait sur la perception in situ de l architecture et encore moins sur la dimension esth tique susceptible d intervenir dans cette perception Augoyard 2003 5 En effet l immense champ de r flexion sur la r ception esth tique non seulement ne s adresse pas seulement l univers des formes architecturales mais d laisse compl tement la perception par le public Nous pla ons dans le m me courant sociologique les travaux d Isaac Joseph sur la dimension sc nographique des espaces urbains notamment Prendre place espace public et culture dramatique 1995 Enfin sur l exp rience esth tique Jauss avait rappel que le sens premier de la jouissance tant l usage l usufruit d un bien la jouissance esth tique est une mani re de s approprier le monde Jauss 1978 Pour Jauss la diff rence entre le conna tre et le construire Questions pos es telle qu elle a t illustr e par Val ry dans Eupalinos ou l architecte Val ry 1921 ne s applique pas seulement l artiste mais aussi au r cepteur de l uvre lequel se r alise reconstruisant le monde et en se reconstruisant lui m me Avant Jauss Pareyson avait redit que la contemplation n tait pas une condition de passivit et d abandon mais supposait un mouvement tr s actif d in
241. e qui l accueille est galement loign e de leurs salles habituelles dans la configuration de la biblioth que Comme si l architecture venait confirmer ou conforter leurs a priori Plac e au bout du b timent surtout au regard de leurs propres pratiques de la biblioth que cette salle repr senterait un autre espace de savoir Non mais dit le fait que ce soit droit je plaisante hein a joue pas sur le truc Ceci dit c est marrant t as cette impression que c est un autre espace de savoir De toutes fa ons a peut pas tre les autres parce que j y ai d j t c est aussi pour a mais Tout d un tu entres dans un autre espace de savoir Peut tre par le fait d j que a se termine avant par le muret de rayonnages Yann Le muret accentue l loignement que l on peut ressentir vis vis de cette salle c est dire de cette discipline la p riph rie de leurs centres de pations Je me sentirais peu isol e C est un peu l extr mit tu vois alors que par exemple dans la salle de socio la salle rouge t as l entr e du m tro t as un grand espace enfin c est un grand espace Alors que quand t es assis ici t as cette tag re qui t emp che de voir au dessus Ouais c est peu isol Louise Si la discipline rend cette salle m connue c est aussi sa configuration particuli re qui la rend trang re Elle
242. eau les m diath ques Cath drale Croix Rouge Laon Zola Holden Saint R mi Chemin Vert 366 000 documents Livres CD DVD Revues 1 160 000 documents emprunt s probablement pendant la p riode avril 2003 mai 2004 100 personnes travaillent sur le r seau 46 Cath drale 24 Croix Rouge Mario Rossi adjoint la culture la mairie de Reims confie qu ils ont Rattrap un retard et qu ils sont d sormais bien quip s Budget de fonctionnement des m diath ques 2004 1 4 million d euros dont 500 000 euros en acquisition soit 22 de plus que l an dernier 3 Les articles sans date Marne Hebdo sans date apr s l ouverture Des vigiles la m diath que F A Les usagers esp rent que le calme r gnera dans la m diath que Le personnel et les usagers formules en effet des plaintes contre les jeunes Certains jeunes confon dent la cour de r cr ation et cet tablissement Le mercredi apr s midi et le samedi apr s midi sont deux p riodes de la semaine particuli rement difficile pour les 2 000 abonn s et deux hommes de s curit de Cath drale viennent Croix Rouge Christine habite non loin de l hippodrome Depuis que la M diath que Croix Rouge existe elle lit bien plus qu avant Mais elle essaye de venir pendant les heures de cours Sinon les jeunes parlent fort galopent s interpellent crient se disputent c est vraiment p nible On observe une effer
243. ec des trucs en n on Les mat riaux l le bois le m tal la moquette a participe ce confort l cette impression de confort dans cette biblioth que On a un peu l impression d tre chez soi Dans le hall avec cette moquette rouge et ces poteaux vraiment l impression d tre dans un mus e Il a quelque chose de cet ordre l Je pense que le bois y participe vraiment ce mat riau l y participe les salles petites les lampes personnalis es sans doute la moquette La moquette a absorbe le bruit aussi donc on n entend jamais personne marcher on l impression d tre en chaussons dans lieu L accueil aussi d ailleurs l accueil tel qu il est organis dans les salles participe aussi Donc c est plut t a qui fait qu on est chez soi Marianne Autrement dit ce discours s organise selon la cha ne s mantique suivante tant entendu que pour Marianne l impression d tre dans un autre monde n est pas en contradiction avec celui de se sentir chez soi pr cis ment parce que la BNF modifie les rep res habituels c est un lieu public avec un service public dans lequel on est chez soi c est un lieu solennel dans son acc s mais intime dans son usage CHA NE S MANTIQUE DE L ACCUEIL DE L IMAGE ET DE L USAGE DE LA BNF SELON MARIANNE ENTR E ACCUEIL MATERIAUX SALLES LUMI RE IMAGE IMPRESSION Solennelle on est pris moquette conditions tamis e pas celle mus e en compte rouge boi
244. ecoins pour s isoler dans le travail et de salles d di es au travail en commun En fait il faudrait une salle qui soit d di e qu a Parce qu il y a des salles o les tudiants d cr tent que c est le travail en commun par exemple en langues la salle orange en langues tout en bas l bas Mais genre c est d cr t travail en commun Et du coup si toi tu as envie de travailler avec des dictionnaires de langues t es oblig de te taper le travail en commun des autres Alors que ce serait bien qu il y ait des tables o ce soit dit voil l c est pour le travail en commun Marianne Effectivement la salle orange en particulier la salle du fond ou encore la salle violette ainsi que l espace au lanterneau de la salle bleue sont des lieux de pr dilection pour ce type d appropriations comme nous l avons d crit plus haut Pour certains il semble m me tabli que ces salles sont faites pour le travail en groupe Derri re les rayonnages de linguistique et d ethnologie dans la salle rouge c t de l tag re basse o sont rang s les atlas il n est pas rare de voir un lecteur assis sur une chaise rapport e se servant parfois de l tag re comme d un accoudoir ou d une tablette pour prendre quelques notes Un usage d tourn des espaces de la biblioth que qui manifeste l encore un d sir d iso lement de recoins La rampe de lancement Autre particularit de cette salle par rapport
245. elle est fr quent e par norm ment de gens aussi Salle orange Sa d Le dernier espace dans l enfilade o Les langues se l chent plong dans la p nombre 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 133 Parmi le public de cette salle que Sa d aime qualifier de cosmopolite quelques solitaires munis de leurs dictionnaires d autres plus g s avec leurs ordinateurs portables 1 a aussi les lecteurs de langue arabe galement plus g s que la moyenne qui ont leur table celle du fond devant les rayonnages de livres s mitiques Ils sont install s ici venant tous les jours dont un groupe majoritairement compos d hommes travaillant assid ment sur les volumineux dictionnaires de l Islam Leur pr sence alimente des bruits des histoires Comme 3 cet l ve de terminale qui d signe cette salle comme la salle des clando des sans papiers Comme cette histoire qui a fait le tour du personnel 1 Alors on m a dit aussi qu au fond il se passait des choses pas tr s r gle mentaires tout au fond tout au fond Parce que c est vrai qu il y a moins de surveillance tout au fond l Alors ne sais pas quelqu un l a vu mais ne peux pas le certifier qu il y aurait eu des tudiants faisant la pri re des tudiants musulmans Elle se met derri re les tag res de langue arabe Voil On se met par l on s agenouille et direction La Mecque rires Donc c est
246. elle vue d co trop uniforme trop chaud Rachel Durupt 34 ans sans emploi vaste belle vue jolies couleurs coin enfant pas trop loin de chez moi Fran ine Maquel 55 ans professeur de Lettres table de travail bien clair es manque un garage v lo une caf t ria dommage qu elle ne soit pas ouverte le dimanche L Union sans date M diath que Le co t de construction valu cent millions de francs Parick Ceghi coup D cline le foncier les deux op rations Croix Rouge tant pr sent comme une d centralisation de Cath drale et les estimations et participations 40 Etat pour Cath drale pour Croix Rouge ces chiffres concernant l engagement de l tat sont diff rents de ceux annonc s par Champ co titre illisible F vrier Mars 2003 n 21 Les m diath ques cr ent une trentaine d emplois Ville de Reims information sans date Pour r ussir louverture des m diath ques 62 63 Insiste sur la fermeture et l op ration de Carnegie partir de 2003 jusqu en fin 2004 en am liorant le confort des lecteurs et les conditions de conservation des collections cet article contrairement Livre hebdo dat du 8 mai 2002 pense au confort des lecteurs Carnegie et donne les d tails de l ensemble des op rations qui touchent aux m diath ques qu il faut consid rer en r seau on donne les horaires sous forme de
247. emps il s tait vite rendu compte que ces places taient assez bruyantes C est ici galement que Lucien s tait install la premi re fois parce que leur configuration lui tait au contraire famili re ces places ressemblent en effet celles des mezzanines de la Quant au lanterneau l ment architectural remarquable aux yeux des architectes il semble passer inaper u aux yeux de certains usagers de la biblioth que C est pas a En fait on le voit pas Alors que comme a c est plut t charmant a vient renforcer l id e de vaisseau spatial Lucien La salle des j suites L autre partie de la salle bleue est architecturalement plus calme il s agit d un grand rectangle dont le fond est occup par un mur blanc Une large baie vitr e permet d avoir une vue sur les salles de cours des autres b timents de l universit Alors ou bien c est tr s calme ou bien les gens se l chent compl tement je veux dire ils parlent voix haute ils mettent leur musique enfin c est n importe quoi Marianne Aux heures calmes bien plus fr quentes que les heures tumultueuses lors de nos observations cette salle est trangement peupl e d tudiants qui pr f rent tourner le dos la sc ne c est dire au reste de la biblioth que en se mettant 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 145 face au mur blanc Cet espace est d ailleurs dot au fo
248. en finalement c t d un quartier qui est je veux dire c est les jeunes qui habitent ici et je trouve que c est formidable a parce que je pr sume que c est pas toujours facile d aller ville c est pas toujours facile d j financi rement je veux dire les DVD les 7 a co te vachement cher Et donc l les gens ils peuvent venir louer des bouquins tout a et c est un petit peu des fois un paradoxe avec des fois les quartiers quoi enfin je pense je trouve que c est bien La preuve je viens ne suis m me pas d ici Donc non c est une bonne id e Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Sans exag rer la r ussite de son adaptation pr cisons que si la M dia th que Croix Rouge fonctionne aussi bien c est aussi parce que les personnes qui s en occupent ont pris un certain nombre d initiatives en amont un impor tant travail de concertation avec plusieurs associations de quartier d fendant ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 287 des valeurs d mocratiques fortes dans le cadre d un v ritable travail d quipe dont cet extrait d entretien avec une biblioth caire parle bien voquant des d buts difficiles Il y a quand m me eu des probl mes au d but les jeunes nous testaient On est arriv sur leur territoire et ils nous ont tenu la drag e haute pendant un moment On a tous tenu le m me discours et surtout on tait pr sent l c est
249. en amont il a la volont des institutions celle de l universit et celle du Conseil g n ral du d partement doter leurs tudiants habitants d une biblioth que respectable il semble ind niable qu elle concourt sa fa on Ainsi si une fa ade n est qu une surface visuelle sur laquelle on ne 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 103 pourrait porter qu un jugement de go t elle cristallise aussi toute une myriade de significations politiques et d enjeux sociaux dont les usagers peuvent s ap proprier Si au d but de ses commentaires sur la fa ade son jugement esth tique tait plut t mitig c est pas mal elle finira par en avoir une bonne appr cia tion Ainsi propos de la fa ade nord C est vrai que tu vois c est beau l que voit d ici les rayons les gens qui travaillent Ouais ouais c est un beau truc et c est vrai que a va quand m me bien avec ces deux b timents et l C est harmonieux a reste l ger Ca reste quilibr au niveau des couleurs C est pas discordant on passe pas d un b timent un autre en se disant ah bien l on a eu une nouvelle id e Marianne est la seule aussi parmi les tudiants interview s appr cier les inscriptions oulipiennes de la fa ade du b timent pont Tandis que Lucien ne saisi t pas l int r t de ces inscriptions qu il trouve affreuses que Yann pe
250. en pratiques 168 La M diath que Jean Pierre Melville Marguerite Durand Paris XIIIe 1 Une m diath que de carrefour La M diath que Jean Pierre Melville est situ e l angle de la rue de Tolbiac et de la rue Nationale implantation pertinente au carrefour de deux art res importantes du XIII arrondissement de Paris Ce b timent l architec ture remarquable et remarqu e ne laisse pas indiff rent avec sa fa ade de verre Sans faire l objet politiques majeurs son architecture sert souligner l importance civique et le caract re public d un tel quipement dans ce quartier du sud est parisien en pleine mutation Mais son int gration dans un tissu urbain assez composite proximit des tours de b ton des Olympiades des tours de la facult deTolbiac des immeubles d habitation HLM des ann es trente et autres immeubles des ann es soixante dix n est pas une vidence Sa fa ade de verre qui permet la fois la transparence et la lisibilit de l int rieur depuis l ext rieur repr sente elle l vidence toute sa force d attrac tion et m me plus en proposant d effacer sinon d att nuer les fronti res entre l int rieur et l ext rieur entre le b timent et la ville Depuis son ouverture en 1989 la m diath que pr te en moyenne 600 000 documents par an enregistre 23 000 personnes inscrites au r seau et re oit en moyenne 2 500 personnes par jour Parmi les usagers il a ce
251. en un d calage Je ne saurais pas dire ce qui fait que je peux dire que a c est vieux et que a c est moderne C est quelque chose que j ai acquis et que je ne sais pas expliquer C est pour a que je disais tout l heure c est pas ancr dans le quartier et c est cach Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge 3 4 Int grations r ussies Un des enjeux importants d un tel b timent public r side dans sa capacit s adapter le mieux possible au quartier pour remplir sa fonction Prendre en compte sa relation l environnement la fois urbain et social est donc essen tiel pour r aliser et r ussir ce processus d int gration Nous nous proposons de regarder sa relation au site son adoption par les habitants et par les usagers et enfin son inscription du point de vue de son architecture partir de nos obser vations et des points de vue recueillis 3 4 1 Sa relation au site La M diath que Croix Rouge donne du sens au quartier en apportant une nouvelle attraction au site qui jusque l n avait re u qu un ch teau d eau c l bre par son histoire et un fast food tous deux entour s d un terrain vague propice des pratiques illicites et dangereuses pour la population du quartier Le Ch teau d eau qui a permis longtemps de s orienter dans la ville quar tier sud de Reims est aussi un lieu de m moire pour les habitants parce qu il a h berg l ancienne biblioth que municipale q
252. ens informels dont deux enregistr s depuis le comptoir d accueil o elles sont assises Ces trois entretiens se sont d roul s le samedi 1 Octobre 2005 Pour des raisons de confi dentialit nous ne d taillerons pas leur portrait mais retenons que deux d entre elles avaient auparavant travaill la biblioth que Carnegie Les biblioth caires partagent leurs 35 heures de temps de travail entre le bureau dans les parties r serv es l administration et le service dans les espaces ouverts au public celui ci se d roulant tour tour dans la salle dont ils ont la charge et dans le hall aux comptoirs des inscriptions ou des pr ts et retours 1 2 Entretiens formels avec six usagers de la m diath que avec parcours comment dans le b timent Justin tudiant en deuxi me ann e de Sup de Co cole sup rieure de commerce Le mercredi 13 Octobre 2004 dans la matin e entretien enregistr de 30 minutes Justin est un Parisien il habitait dans le 16 arrondissement Son p re est expert comptable sa m re dirige une mutuelle Paris il fr quentait la biblioth que Sainte Genevi ve et sa biblioth que de quartier au Trocad ro un b timent galement ancien Cela fait un an qu il habite Reims en centre ville pour faire ses tudes Cet tudiant n utilise la m diath que que comme un espace de travail venant avec ses propres cours il ne consulte aucun ouvrage de la m diath que il n apporte au
253. ent la m diath que en famille cette salle peut devenir aussi une sorte de garderie en effet il n est pas rare de voir des parents y laisser leurs enfants le temps d accomplir leurs propres acti vit s aux tages sup rieurs apr s s tre assur s qu ils ne s ennuieront pas en leur faisant choisir quelques BD ou en les installant devant un dessin anim Bien que les crans de t l vision soient plac s c t des fen tres le reflet ne semble pas g ner ces enfants qui se partagent souvent un m me fauteuil deux entre fr res et s urs tellement captiv s par les animations 3 3 5 La salle ISA une mixit d usages La salle ISA image son art loisirs au premier tage c t cath drale est une salle qui accueille une multiplicit d usages entre travail et loisir Des postes d ordinateur pour l internet un espace audio pour couter des un espace audiovisuel pour regarder des films des tables de travail des fauteuils pour la lecture notamment de revues d art de culture devant lesquelles ils sont install s un totem d coute musicale o sont s lectionn s des CD le soin des biblioth caires mais rarement cout un espace d exposition au fond de la salle pas toujours utilis des rayonnages de CD de DVD et VHS o viennent fl ner et chiner les amateurs enfin des rayonnages de livres Cette salle attire beaucoup de monde puisqu elle n est pas r serv e au seul public d
254. ent Cet cart fait partie du jugement sur l objet l nonc c est beau mais pas pratique tant m me devenu un lieu commun apr s bient t un si cle de modernit dans les arts plastiques et leurs applications industrielles ici propos de la m diath que de Chalons en Champagne de la nouvelle mairie de Saint Denis de la gare RER du Stade de France ou toujours Saint Denis du coll ge Elsa Triolet architecte Ricardo Porro qui se distingue par une architecture m taphorique figurant une colombe la courbe tant la r gle dans les salles de cours dans les distributions et dans les espaces communs sans compter de nombreux d tails singuliers M DIATH QUE DE CHALONS Esth tique escaliers en bois mezzanines paquebot espaces clairs tr s en bois mobilier clair beau Usage Fr je ne sais pas Hubert ST DENIS ANNEXE MAIRIE pour l esth tique a fait un peu le b timent n en avait Petits poteaux tubes d eau de pas besoin m talliques qui p uieiratees tiennent les ailettes usage je ne sais pas si a sert quelque chose Sophie GARE RER STADE DE FRANCE Forme quais en bois assortie au stade jolie j aime bien quand il pleut casse gueule pas malin Usage hyperlarge con u pour les la sur dimension a des foules faut faire 300 m tres inconv nients pour aller acheter son ticket Sophie La ville en parcours et en discours
255. ent les interview s neutres communs et font 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 234 penser ceux des des parkings souterrains Les l ments qui concourent ces impressions sont le manque de luminosit ce sont des cages ferm es avec certes dans les deux premiers escaliers une fen tre donnant sur le hall puis sur la salle ISA l usage de mat riaux communs tel le lino et la pr sence de grilles m talliques noires qui montent jusqu au plafond et qui servent de garde corps Je ne sais pas pourquoi mais ils font peur a fait trange C est vrai ment l o on passe le moins de temps raconte Julie et on peut se demander en effet comment ont t con us ces escaliers quand on sait que les usagers de la m diath que passent fr quemment d un tage l autre ne serait ce que parce qu ils peuvent venir en famille avec alors des besoins qui ne peuvent tre assouvis dans une seule salle Tout comme ces paliers dont la blancheur clinique et sans qualit s esth tiques particuli res aussi bien au niveau architec tural que dans le choix des mat riaux fait penser un peu un h pital Marc se montre bien compr hensif il y a peut tre les co ts de construction chaque palier un petit couloir en cul de sac m ne vers la baie vitr e la fa ade d o l on peut acc der l escalier de secours les usagers par
256. eraient la proximit entre le personnel et le public Concomitant la taille de l quipement son organisation interne savoir le syst me d tages qui rend certes plus efficaces les services offerts mais UY 29 Anne Marie Bertrand Les biblio th ques municipales Acteurs et enjeux Ed du Cercle de la Librairie Paris 1994 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 250 cr e un tiolement et une atomisation des relations avec le public pour qui les biblioth caires travaillent C est dire que tous les pr ts et retours se font au rez de chauss e donc c est assez anonyme si vous voulez Par exemple quand vous avez conseill un lecteur dans votre espace vous le revoyez rarement vous avez rarement le retour de vos conseils Si la personne ne revient pas la m me heure au moment o je suis ce poste je n ai jamais de retour sur le conseil que j ai pu donner Donc au niveau relationnel a beaucoup appauvri les relations avec les lecteurs par rapport La biblioth caire se demande alors est ce que la rentabilit et la qualit c est compatible ne sais pas Elle aurait ainsi pr f r que ce soit comme la M diath que Croix Rouge o les retours sont faits dans les secteurs et le pr t en bas donc je trouve a beaucoup plus quilibr Bon nous c est pas m me chelle donc Un autre l ment peut tre imput
257. ert le serait moins que son sym trique dit ferm Ces notations ordinaires elles aussi renvoient au discours sur le retour la rue en tant que seul v ritable espace d mocratique Joseph 1995 AXE S MANTIQUE DU JUGEMENT D URBANIT LOTS ZAC RIVE GAUCHE RUE PARISIENNE SELON LUCIEN OBJETS COMMERCES D PLACEMENTS ESPACE PUBLIC VIE DE QUARTIER LISIBILIT on circule de mani re James Joyce dre Panne indiff rente sp cial perte coiffeur rer dans des Lit ag de rep res papar 1 espaces qui compl te je A qui fait aussi ouvert le llots Zac Rive sont tout n aimerais pas SIGNIFICATIONS boulangerie fai priv dispara t morts 5 gauche mai t ait des espaces h vivre ais qui son de commerces M TAS on se positionn s sg 1 Sent observ ni tout fait int ressant Ain des espaces quand m me J de r sidence privatifs rep res pour moi un habituels je Rues SIGNIFICATIONS coiffeur c est animation suis habitu dans une rue vivre dans des rues OBJETS COMMERCES D PLACEMENTS ESPACE PUBLIC VIE DE QUARTIER LISIBILIT gt lot coordonn par Christian de Portzamparc Zac Rive gauche Paris XIIIe La ville en parcours et en discours 64 Les diff rents parcours dans le centre ville de Reims ont t r alis s en partie avec des lyc ens et des tudiants qui opposent f
258. es la hauteur de 16 8 et celle des professions interm diaires de 13 5 et enfin les employ s 10 5 La population de l enqu te compos e de cinq personnes dont une appar tenant au personnel de la m diath que ne pr tend videmment aucune ambi tion de repr sentativit 11 s agit d informations rapport es par les personnes rencontr es lors d entretiens d une heure environ qui proposaient un parcours comment l int rieur du b timent comme l ext rieur Au del des portraits esquiss s deux cat gories d usagers apparaissent ceux qui empruntent et qui travaillent m diath que et ceux qui empruntent mais qui n y travaillent pas Une seule remarque d ordre m thodologique propos du discours recueilli et qui notre avis d termine en partie sa construction Fort de leur exp rience ancienne d tudiant l exception d une personne pour qui cette situation est actuelle tous nos interlocuteurs ont montr une certaine distance critique dans leurs descriptions des espaces et de leurs usages comparant ceux ci avec ceux d autres b timents comme des biblioth ques ou m diath ques de quartier ou bien le Centre Georges Pompidou la BNF ou encore la biblioth que Sainte Genevi ve La premi re observation qui en d coule est que tous reconnaissent au b ti ment des architectes Daniel et Patrick Rubin les qualit s spatiales d ouverture de luminosit de grandeur de clart qu ils n ont
259. es une perception froide de l ext rieur fond e sur le jugement esth tico social port sur tout difice dont le parcourant se fait une id e de l int rieur de l usage et une perception chaude inform e par un usage r gulier du b timent qui va d un usage ti de t moign dans les parcours urbains poste mairie un usage br lant des m diath ques qui pour certains usagers repr sente m me une certaine On aurait pu s attendre que l usage approfondi d un b timent finisse par en dissoudre l image au sens non seulement o l on dit que n a plus d yeux pour l tre aim mais que dans la relation avec l difice les gestes la pratique et le service l emportent sur un jugement esth tique souvent consid r dans une contemplation que tort au demeurant on consid re comme une attitude passive Il n en est rien la familiarit avec un difice n puise pas le regard esth tique comme le dit aussi le second adage plus confiant dans la relation amoureuse En revanche il nous est apparu que les citadins distinguent tr s bien le domaine esth tique de celui de l art d o notre doute vis vis des processus d artiations tels que les reprend Jean Fran ois Augoyard pour qualifier le processus selon lequel tout environne ment urbain ordinaire peut devenir artistique et plus fr quemment esth tique Augoyard 2003 t Il 335 la diff re
260. es crois s plusieurs fois chang s quelques phrases et nous en profitions pour lui poser quelques questions d une mani re tout fait informelle sur ses usages de biblioth que Trois lyc ennes 18 ans pr parant un Bac STT au lyc e Suger entretien informel Elles habitent toutes les trois c t de leur lyc e lui m me voisin de l uni versit Elles viennent la biblioth que pied Toute leur classe vient galement r viser le Bac la biblioth que que ces lyc ennes pr f rent au CDI de leur lyc e parce qu elle est grande qu elle est ouverte jusqu 20h et qu peut travailler en collectivit La salle o elles vont le plus souvent est celle qui est en bas au fond savoir la salle orange comme beaucoup d autres qui cherchent un lieu o pouvoir travailler en groupe o on peut discuter Nous sommes all e leur rencontre tandis qu elles taient en train de discuter dans la salle violette assises la tablette face au muret ces places tant galement convoit es par les groupes bavards Louise 25 ans tudiante en DEA d arts du spectacle Louise vient de Toulouse et habite Paris depuis trois ans rue Keller 75011 Elle est inscrite l universit Paris 8 depuis sa ma trise qu elle a faite en deux ans apr s avoir commenc ses tudes l universit Toulouse Le Mirail Cette ann e elle est DEA d arts du spectacle Cela fait donc
261. es de travail en groupes en atelier p dagogique en salle polyvalente ou bien encore en heure de conte Un d coupage la fois pr cis et souple caract rise la r partition de ses espaces Partout on trouve des places pour une lecture d tente ou une lecture travail fauteuils ou tables et des postes multim dia le plus souvent situ s au centre des espaces de consultation Au rez de chauss e en plus des espaces d accueil et de circulation l espace Actualit emploi formation et l espace Image et musique partagent le m me niveau De la m me fa on le premier tage permet une cohabitation entre l espace Adulte et l espace Jeunesse offrant d un c t un espace de consulta tion et d tude l espace dit Adulte de l autre un espace dit Jeunesse qui comprend divers supports d information r partis finalement sur tout l tage livres pour enfant vid os cassettes audiovisuelles livres et B D pour adoles cents De fait cette division entre adulte et jeune reste formelle puisque ces deux publics se m langent diff rentes occasions Des animations sont en outre r guli rement visibles dans l ensemble du b timent notamment sous forme de 3 4 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 253 petites vitrines qui marquent quelques fronti res entre les espaces et surtout dans la salle d exposition du rez de chauss e D autres espaces r serv s au travail en
262. es la question de la conservation d molition qui nous est apparue dans les discours recueillis plus nuanc e que nous l attendions ZAC RIVE GAUCHE FRIGOS Soit tout garder coh rent Soit tout casser moderne coh rent Garder et casser il faut quand m me penser un peu au pass donc on va garder a du pass une case pour chaque lobby Laurent amphith tres de la Facult de Droit et de Lettres campus de Croix Rouge Reims arch Dubard de Gaillarbois 1974 La ville en parcours et en discours 69 ARCHI VILLE ANCIEN MODERNE ST DENIS RUE JEAN JAUR S Rome Il y a des endroits Rome des b timents incroyables o on a reconstruit sur des ruines et o on voit toutes les strates et o il n y avait pas du tout un rapport sacr au patrimoine c est partout du patrimoine il faut bien habiter quelque part et on va pas s emmerder avec des vieilleries du coup les ruines continuent vivre Rue Jean Jaur s les vieilles pierres c est artificiel a ne marche pas Sophie ST DENIS Rue Jean Jaur s Paurd arch des rues troites l ancienne avec de l architecture moderne a ne marche pas tr s bien Sophie ST DENIS MAIRIE Ancienne mairie nouvelle mairie disjonction entre sacr et administratif sacralise l ancienne mairie Rase
263. es m dia th ques et ce que les parcours comment s notent on est frapp par la pr sence mais aussi les ambivalences de la transparence ou plut t de ses diff rentes mat rialisations Les espaces semi publics cours jardins et parvis que traversent les parcours comment s doivent pr server d un trop pr sent contr le social et offrir quelque intimit ce que n attend pas de l espace public Vitres claires ou translucides verre blanc ou pav s de verre voire reflets m mes incertains doivent dire quelque chose de l int rieur d un quipement de jour et de nuit Conclusion 295 et apprivoiser l entr e du visiteur Le b timent doit annoncer que l on peut entrer voire inviter entrer et m me rassurer avant d entrer parce que l on voit l int rieur de dehors parce que l on arrive anticiper l espace et poser quel ques rep res avant m me de le d couvrir physiquement Cette appr hension anticipation de l int rieur permet d y entrer d un pas plus assur de ne pas se sentir perdu d contenanc intimid toutes choses d autant plus importantes pour des usagers non familiers des biblioth ques D une certaine fa on ces transparences et translucidit s se substituent la convention plus ma onn e ch re Huet 1981 174 qui n h site pas cr er un effet monumental partir de mobilisation r interpr tation d l ments n oclassiques comme les colonnes et les frontons Et ce son
264. espaces ses usagers peuvent s approprier des places en fonction de leurs go ts mais aussi des diff rents moments de la journ e et de la nature de leur travail sur place Yann et Marianne qui connaissent bien cette salle ont chacun d velopp leurs petites habitudes et pr f rences Le matin Yann s installe sur l une des trois petites tables de quatre du fond de la salle parce que c est vide il y a un c t espac Le seul inconv nient tant l installation lectrique dont le gr sillement devient obsessionnel Lors qu il retrouve des amis il se met sur l une des tables de huit qui favorisent le regroupement Lorsqu il d cide de travailler dur il choisit de s isoler s installe l une des places autour du vide central qu il appelle la fosse aux lions et qui lui permettent de n avoir personne en face 11 s assoit soit face la vue soit c t de l escalier qui m ne la salle orange dont il explique les avantages me mets souvent l bas aussi c t de l escalier je vais te dire truc dans la fosse aux lions J aime bien parce qu il y vue sur le bas et une vue sur le haut J aime bien me mettre l parce que souvent il y a du bruit en bas et donc a me permet de leur demander de se taire facilement sans avoir me lever Je dis s il vous pla t Des fois je descends aussi a d pend Des fois y en a qui se cham aillent carr ment alors je leur
265. est dire quand je ne vais pas en bas ce n est pas le m me type de journ e je ne pourrais pas vous expliquer mais c est pas le m me type de journ e Parce qu il n y a pas le m me contact Non voil Alors que l c est un contact assez continu en haut c est beau coup plus al atoire Donc c est pas le m me type de journ e c est pas la rigueur m me je dirais que quand je ne fais pas de poste de pr t et retour j ai l impression de ne pas avoir de contacts avec les lecteurs voyez C est assez trange mais est ce que c est parce que le contact avec le lecteur se fait via avec le document alors qu ici 2 t c est du renseigne ment Carolina Finalement selon les postes occup s alternativement au cours de la journ e les biblioth caires peuvent vivre une diversit de situations aux rela tions et aux pratiques d espaces tr s diff rents On a beaucoup plus de contacts avec les gens quand on fait du pr t et du retour puisque ce sont des habitu s ils viennent souvent donc il y a toujours c est peu crescendo dans les relations sans que a n aille plus loin que a mais au d but c est bonjour et puis apr s quand ils commen cent nous conna tre ils commencent nous parler donc on a beaucoup plus de rapports avec ce type de lecteurs En revanche ici salle au deuxi me non c est beaucoup plus difficile Carolina 4 3 La m diath que un
266. est comme un deuxi me sas avant de se reclure dans l un des espaces de lecture plus confidentiels t es pas dedans dira l une des interview s cf plus bas Son ouverture sur le reste de la biblioth que sur le hall la salle verte et la rampe et la multiplicit des usages et appropriations possibles qu elle offre aux usagers concourent donner cette impression Il s agit d une tr s grande salle 242 places 1931 m situ e au milieu de la biblioth que plus sonore et lumineuse pr s du hall plus sombre et silen cieuse vers le fond Lieu de s jour elle est aussi un lieu de passage pour ceux qui veulent se rendre la salle verte Ses usagers sont proportionnellement plus g s que dans les autres salles sans doute parce que les doctorants et chercheurs sont plus nombreux lire les articles de p riodiques sp cialis s que les tudiants de premier cycle En dehors des lecteurs de p riodiques quotidiens et autres magazines il a ceux plus Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle des p riodiques gt g premier espace de travail Le long du hall dont on per oit le garde corps droite et en contrebas gt d du centre de la salle on per oit au fond Le grand volume lumineux du hall 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 118 jeunes et souvent en groupe qui viennent travailler leurs cours et qui semblent pr f rer les tables le long de la baie vitr e pr
267. este les salles c t cath drale et trouvent trop classiques ou normales les salles c t rue ce qui pourrait en appa rence sembler vident cette appr ciation est loin d tre partag e pour des questions de go ts mais aussi d ambiances propices la lecture et au travail un espace peut ne pas tre une uvre architecturale et convenir aux usagers et inversement En effet si tout le monde s accorde sur l extraordinaire vue qui est offerte depuis les salles c t cath drale gr ce ces grandes vitr es plus belle encore au 2 tage avec la verri re du plafond nombreux tant ceux qui y montent expr s s asseoir sur les fauteuils pour la seule contemplation ces salles apparaissent certains comme aust res impersonnelles et froides d UY 19 Voir Le texte de J P Viguier cit plus haut M diath que Cath drale La r sille noire du plafond et Les poutres m talliques noires qui voquent une esth tique industrielle 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 225 M diath que Cath drale Les salles c t cath drale des espaces ouverts hauts de plafond noirs gt Salle LITT c t cath drale au 2 tage M diath que Cath drale gt Les salles c t rue des espaces confin s au plafond bas blancs gt Salle ST c t au 1 tage Salle HUM c t rue au 2 tage 3 Les
268. et les abus ne soient certainement pas le fait des m mes personnes il s agit toujours du m me probl me celui de faire appliquer par tous qu ils soient des habitu s ou des nouveaux usagers de ces quipements les comportements avoir dans un lieu public Personnel biblioth caire Et les biblioth caires particuli rement dans cette salle sont attentifs faire respecter l ordre avertissant haut et fort de leurs voix l gitimes ceux qui entra vent les r gles de conduite Quant ces jeunes qui ont pu poser des probl mes la question semble close depuis ces quelques modifications du dispositif non parce que ces jeunes ont appris respecter les r gles mais parce qu ils ne vien nent plus Ces postes de visionnage s av rent alors moins utilis s aujourd hui car pour beaucoup ils ne sont pas tr s attrayants ouverts sur la salle ils se sentent expos s au regard des autres comme nous l expliquent M Deschamps Marc ou M Boutet qui pr f rent donc emprunter et visionner chez eux Parmi les interview s seule Dani le qui n est pas quip e chez elle de tous les appareils n cessaires visionne des films ici une activit qu elle fait partager sa fille ce dispositif ne la g ne pas car le casque isole suffisamment donc pour pouvoir se concentrer Il en est de m me pour les postes d coute musicale que seule Clotilde parmi les interview s utilise r guli rement Cette tudiante qui reste
269. et pour elle m me celle ci ne renvoie rien d autre qu elle sans r f rence ce qui ne veut pas dire sans signification La ville en parcours et en discours 32 Sophie parcourant l op ration de Roland Simounet Saint Denis a c est beaucoup plus l gant le blanc c est classe les lignes c est classe les petits retours qu on retrouve en bas Et puis je trouve que c est vachement chiad la ligne en fa ade avec un petit creux de chaque c t Oui je trouve que c est tr s quilibr tr s r gulier Je trouve a joli par rapport au faux truc de la mairie Sophie 2 Sophie parcourant la Bourse du Travail Saint Denis arch R Catro C est int ressant que les fen tres soient en retrait qu elles ne soient pas tout droit mais qu il y ait un angle un peu coup qui donne un peu plus de lumi re peut tre oui qui est joli qui cr e de la perspective a lui donne diff rents plans la fa ade Le fait que les colonnes soient plus fines en haut qu on revienne au premier niveau sur la fen tre par rapport au point de d part de la colonne que les balcons soient en retrait a fait une fa ade anim e a fait un effet de perspective Ce qui est rat c est les colonnes elles sont carr es Le balcon autour du cylindre il est carr il pouvait assumer les angles son b timent est cons truit sur des angles sur des jeux d angles coup s alors pourquoi De toute fa on il est dispropor
270. ette atmosph re l d anonymat dans le travail collectif lui donne l impression d une biblioth que parisienne notamment la de Beaubourg qu elle avait visit e une fois avant l ouverture de celle ci et o c est que des tables et des tables et des gens qui travaillent Mais elle su s y faire sans probl mes et appr cie ces conditions de travail dans un espace public et collectif qu elle transforme habilement en lieu de rencontres C est rigolo g n ralement Quand je tombe sur des gens sympa table j aime bien Parce que j aime bien discuter on va dire et g n rale ment je me retrouve parler avec des gens que je ne connais pas a m ar rive assez souvent Julie Et en tant qu tudiante ce changement d chelle pour la salle de travail lui semble tre un signe plut t positif UY M diath que Cath drale gt L espace BD de la salle LITT un espace d oisivet o certains SDF venaient se pr lasser gauche les fauteuils ont t remplac s par 1 suite par des vitrines droite 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 246 C est pas du luxe mais on sent qu il y a quand m me un effort sur le mat riel sur tout a mis disposition que c est pas une petite biblioth que qu on trouverait Ils ont voulu montrer qu Reims on pouvait aussi avoir des tudiants comme Paris les tudiants sont plac s au m me niveau que
271. eur architecture AMC n 92 p 40 43 DESMOULIN Christine 2000 De volumes en volumes dossier biblioth ques in D Ar chitecture n 99 p 18 35 JULLIEN Madeleine 1993 La Biblioth que de l Universit de Paris 8 Saint Denis in Construire une biblioth que universitaire sous la dir de Marie Fran oise BISBROUCK et Daniel RENOULT Paris Editions du Cercle de la Librairie 128 145 LORIERS Marie Christine 1998 Passage du livre Biblioth que de Paris 8 Saint Denis in Techniques et architecture n 436 p 34 39 PIANO Renzo amp ROGERS Richard 1987 Une machine ouverte in Du plateau Beau bourg au Centre Georges Pompidou Entretien avec Antoine Picon Paris d du Centre Georges Pompidou RIBOULET Pierre 2004 Un parcours moderne Paris ditions du Linteau RIBOULET Pierre 2003 Ecrits et propos Paris ditions du Linteau RIBOULET Pierre 1998 Penser b tir La biblioth que de l universit Paris 8 Paris Univer sit Paris 8 RIBOULET Pierre 1996 Le caract re du b timent in Bulletin des biblioth ques de France Tome 41 n 5 72 79 SEGAUD Marion 1984 La petite monumentalit rapport pour la DGRST Lassau IERAU SEGAUD Marion 1981 Code et esth tique populaire en architecture IERAU ZIMMERMANN Annie 2001 Pierre Riboulet Saint Denis la biblioth que de Paris 8 ou le gai savoir in Urbanisme n 317 p 77 78 3 Les m diath ques en parcours et
272. eut m me s en maner la vue des lecteurs travaillant avec leurs lunettes de soleil A c t de ce jardin int rieur une rang e de tables le long de la rampe et qui se termine par une tablette trois places dispos e contre un muret Ce sont les rares places de la biblioth que faire face un plan vertical il en existe deux autres dans le coude de la salle brune et trois autres dans la salle des j suites de la salle bleue Si dans ces deux derni res salles ces places s av rent convoi t es par des bosseurs ici les trois places face au muret sans doute parce qu elles sont au milieu la salle qu elles sont expos es aux va et vient inces sants et autres animations physiques et sonores et qu elles sont abrit es de surveillance du personnel de la biblioth que et du regard des autres lecteurs attirent des groupes de deux ou de trois plut t jeunes et bavards trouvant l un Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle violette gt g l entr e de la salle violette au fond situ e sous Le pont arqu s av re peu visible Une telle configuration donne l impression que cette salle est de l autre c t de la biblioth que gt d pourtant on la voit travers Les vitres depuis l entr e de la biblioth que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 125 lieu o parler librement sans trop g ner les autres C est d ailleurs la seule table de la bibl
273. eux un point central qui distribue toutes les salles partir duquel on peut comprendre la mani re dont celles ci sont articul es au premier et l interdisciplinarit qui donne la possibilit de ne pas repasser par ce centre et de circuler entre les salles de mani res multi ples propos du hall Riboulet crit L accueil comme il se doit occupe une place centrale distribuant la biblioth que dans les quatre directions La clart du plan est ici essentielle La situation mi hauteur au milieu des p les de consultation permet au lecteur de comprendre d un seul coup d il l ensemble des salles et leurs articulations Riboulet 1998 46 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 161 Mais propos de l espace int rieur qui s organise autour de hall il crit aussi Impossible de trouver ici un point partir duquel on peut tout comprendre Riboulet 1998 53 Un paradoxe apparent qui nous am ne voquer la complexit du plan 4 3 La complexit du plan et de la volum trie on ne peut avoir une connaissance du b timent qu en le parcourant en tous sens la diff rence de l espace classique qui peut tre enti rement compris partir d un seul point ou selon un seul axe Riboulet 2004 p 115 C est bien parce que c est un espace qui ne se livre pas tr s vite pas tr s facilement rires Mais je dirais que c est bien parce qu on peut faire
274. exemple les bouches d a ration au sol tr s contraignantes pour l implantation des rayonnages et la modulabilit des espaces D autres difficult s sont apparues aussi comme les normes de s curit qu il a fallu appliquer a posteriori Ils se sont par exemple retrouv s avec des circulations en cul de sac pour le public parce qu il fallait acc der des escaliers de secours avec des espaces tr s cloisonn s pour le personnel o il est chaque fois n cessaire d utiliser un badge pour passer de l un l autre 7 Cit dans Le Figaro encore avec des espaces de circulation d multipli s pour des questions d acces sibilit 115 ont eu des surprises aussi des radiateurs qui n taient pas pr vus au plein cadre sur d part et qui ont t ajout s en fin de chantier g nant les biblioth caires pour gothique 6 Cit plus haut 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 207 pr voir l implantation des rayonnages L architecte semble avoir t davantage pr occup par des questions esth tiques que fonctionnelles il en est ainsi de la r sille noire du plafond qui provoque une surconsommation d lectricit Bref les probl mes survenus durant le chantier semblent avoir t mal solutionn s aux dires des directrices comme encore des probl mes de fuites mais aussi d odeurs dus au syst me de climatisation aggrav s par le fait qu une biblio th que est un b timent dont les fen tres
275. ez vous annuel avec la m diath que au cours duquel il emprunte une dizaine ou quinzaine de romans Dans le courant de l ann e il vient r gu li rement emprunter des livres des nouveaut s et aussi des CD parfois des vid os ou DVD mais uniquement pour les enfants Par ailleurs il vient expr s pour lire la m diath que le plus souvent un livre en cours en alternance avec un caf du quartier aussi pour travailler lorsqu il pr parait des concours Son itin raire habituel consiste d poser au retour des CD ou livres emprunt s pour s en lib rer regarder nouveau sur le panneau des nouveaut s ainsi qu la table pr s de l escalier les livres qui l in t ressent puis pianoter sur l ordinateur pour faire une recherche Soit il repart apr s avoir emprunt soit il monte pour lire sur la coursive en priorit celle du second tage comme les jeunes tudiants familiers des lieux Nathalie 33 ans mari e m re de deux enfants Nathalie est galement originaire de Chatou en banlieue parisienne Elle fait des tudes de sociologie Paris V Sorbonne et apr s la licence fait une formation de professeur des coles en IUFM m tier qu elle exerce aujourd hui dans une cole publique de la banlieue parisienne Nathalie a un usage tr s ponctuel et fonctionnel de la m diath que n prouvant aucun plaisir sinon m me une certaine r pulsion fr quenter les lieux repr sentatifs de la culture savante o
276. face sans forc ment jouer la carte de la distinction et en jouant celle de l int gration Oui a c est vraiment super de surplomber comme a silence Oui et puis c est vrai que dans ce quartier o quand on arrive on passe entre les tours etc c est aussi coh rent ce niveau l quoi On est la hauteur des habitations on se rend compte qu on n est pas seul C est pas la tour d ivoire pour le coup Voil a communique au niveau de la hauteur surplombe mais on n est pas en dehors ville quoi C est important a que la biblioth que ne soit pas un lieu part o quand on est en hauteur voil l esprit voltige au dessus du peuple rires Enfin dans un esprit peu r publicain Les choses restent li es entre elles Oui les choses restent li es et plein de niveaux en fait Que m me au niveau du regard on n chappe pas au regard parce qu on serait en hauteur que l tude soit au m me niveau que l habitation par exemple Voil donc un tel fait sa cuisine en face et moi je lis Elle est bien inscrite l dedans quoi cette biblioth que Marianne L int gration dans la ville L hypoth se d une peau vitr e de la fa ade qui permet une douce int gration du b timent dans la ville est largement reprise et ce de diff rentes mani res 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 190 Enfin c est la ville quoi Voil c est la ville Et dans
277. fait lui m me penser un commercial ou un a roport Comme on vale voir infra dans les pages consacr es la rh torique des r f rences ce n est pas tant la r f rence la connotation qui donne le contenu que son argument qui fait que la r f rence une manufacture ou un a roport est selon les parcou rants contradictoirement gratifiante ou La ville en parcours et en discours CHA NE S MANTIQUE DE LA MONUMENTALIT DIFICES ARGUMENTS SIGNIFI S M DIATEURS SIGNIFICATION DE MONUMENTALIT POSITIVE N GATIVE Cath drale Reims chaque statue a son histoire on jamais tout vu M diath que cath drale Reims respect du parvis Place royale Reims XVIIe s pas de forme rectiligne trop carr pas int ressant rien regarder pas de foule Conservatoire Reims pas de parvis crasant paquebot H tel des postes hauteur sous plafond donne de l importance Reims int rieur spacieux frises int rieures confirment l importance Centre commercial de pr au pas laid gare a roport l hippodrome Reims Tour Pleyel St Denis jaunasse hou l l impressionnante Gare RER Stade de France St Denis hyperlarge con u pour les foules la sur dimension a des inconv nients coll ge Elsa Triolet St Denis hauteur sous plafond colombe heureusement qu on ne gare pas nos gosses comme on traite
278. feu qui cloisonnent Les espaces 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 160 que s articule tout l espace au lieu de voir un espace s organiser autour de ce trou c est un espace s par en deux par ce trou qu il per oit Ce qui est un peu emb tant c est ce truc l ce trou au milieu et puis j ai l impression que c est peu pr s voulu que ce soit s par en deux comme a parce qu il y a des portes des cloisons qui s parent On n a pas l im pression que l espace il ait voulu l exploiter comme a de mani re tour billonnaire autour du truc l impression qu il y ce trou au milieu aimerait bien voir l espace se construire autour parce que c est peu pr s le centre autour duquel il est construit et en fait il y a pas la belle sym trie qu on voudrait tu vois petit sourire d autod rision Lucien Il aurait ainsi un sch ma d organisation spatiale acquis dans d autres b ti ments partir duquel il r interpr te tous les nouveaux espaces qu il d couvre pour chaque partie plus ou moins autonome d un b timent il une entr e un sas un espace fixe central qui sert de rep re et qui commande les autres espaces qui lui sont rattach s Pour chaque partie il a un espace de distribution par lequel tout usager doit passer pour acc der aux autres espaces C est dire encore que tout espace int rieur est devrait tre centralis To
279. fficacit du dispositif puisqu l usage il ne faisait aucun lien ni entre les tages ni entre les salles 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 164 4 4 Des qualit s architecturales propices au travail sur place Pour ceux qui aiment travailler dans cette biblioth que elle rec le de qualit s singuli res propices la r flexion En voici quelques unes Un espace spacieux Un des interview s Sa d vient sp cialement travailler la biblioth que de Saint Denis alors qu il est inscrit Clichy et qu il habite Boulogne Il nous explique que l espace en tant que lieu est devenu chez lui une sorte d obses sion peut tre cause de ses tudes litt raires car pour le d roulement d une histoire explique t il on choisit toujours un lieu partir duquel va se d ployer la cr ation Sa d a donc choisi son lieu pour le d roulement de sa propre histoire le temps de terminer ses tudes Ce qu il appr cie par dessus tout dans cette biblioth que c est l immensit de l espace int rieur Plus l espace est grand plus je me sens libre je me sens l aise compare alors cette biblioth que celle de La Sorbonne o il se sent dans l exiguit dans l troitesse c est vraiment un cagibi tandis qu ici c est comme un oiseau qui s envole Pour cet interview cela rel verait peut tre de la magie Tous les espaces sont spacieux Oui
280. ffrent une vue frontale sur la route et le paysage urbain De l autre c t de cette tablette en une autre tablette cette fois forme de L dans le renfoncement et derri re les tag res Elles offrent pour la plupart une vue plongeante sur les activit s qui se d roulent dans la galerie pont Ah c est chouette ici Tu peux observer et tout c est cool C est point de vue que j aime Personne te voit mais tu vois les gens Je crois que j aimerais bien Sauf que les vitres ont l air peu crades Louise Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle brune gt g Le premier espace c t des photocopieuses bo te vitr e gauche Le Long de la baie vitr e d la tablette en U 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 136 Toute la partie qui est dans le coude de cette tablette en L assez sombre semble tre le coin des s rieux de ceux qui viennent l pour r viser les cours juste avant un examen et peut tre plus f minin qu ailleurs L c est renfonc on peut s isoler Certains tudiants aiment bien s isoler la biblioth caire Elles s av rent syst matiquement occup es Enfin au fond de la salle les lecteurs peuvent s asseoir sur l une des grandes tables huit places ou sur l une des trois tables plus intimes de quatre places le long de la baie vitr e Choisir sa place Avec une telle diversit de sous
281. fin le lieu c est un lieu de passage Voyez Alors que certains viennent vraiment chercher les coins Voil rires Oui parce que j imagine qu on peut pas vraiment r ver ou cr er dans sa t te quoi sinon lina Carolina va m me jusqu qualifier ces coins de sacr pour expliquer en quoi ils sont des espaces de la r verie selon l expression de Bachelard des espaces fixes selon une personne interview e qui de ce fait autorisent s envoler dans la r verie ou l abstraction L escalier une transition avec le premier tage M me si l on retrouve certains lecteurs dans l espace de la coursive du premier tage munis de livres provenant du fonds asiatique du rez de chauss e ou de revues de quotidiens Marianne rappelle bien la distinction entre ces diff rents espaces les espaces coins du rez de chauss e sont plus adapt s une activit l g re et ponctuelle de la consultation ceux de l tage sont plut t r serv s l tude et la concentration nous y reviendrons dans la partie 4 3 intitul e La m diath que un espace de travail un espace de consommation Dans une biblioth que comme a c est plus de l ordre du butinage disons Du coup une table comme a elle est adapt e puisque je ne suis pas l pour me concentrer forc ment je pose mon sac et puis je vais regarder un peu selon les moments Marianne l escalier situ au centre du hall d entr e orien
282. fondie que nous tentons travers ce travail Annexe 3 Sur cette question voir Christine Detrez Marie Cartier et Christian Baudelot Et pourtant ils lisent Paris Seuil 1999 4 Pour une approche de ce type du travail des journalistes voir Cyril Lemieux Mauvaise presse Une sociologie compr hensive du travail journalistique et de ses critiques Paris M taili 2000 La r ception par la presse 314
283. ge la fois personnel et professionnel des collections de la m diath que elle fr quente ainsi pour sa consommation personnelle la salle ISA pour la musique les films et les livres d art tout en regrettant qu il y ait aussi peu de livres d art contemporain la salle LITT pour les romans et plus occasionnellement les salles ST et HUM pour les livres de cuisine et de jardi nage ainsi que les guides de voyage et les livres de p dagogie Enfin pour ses besoins professionnels elle fr quente les salles benjamins et juniors Il ne reste donc que la salle des actualit s qu elle ne fr quente pas UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 202 Si en g n ral elle ne fait que passer pour emprunter des documents et ventuellement s asseoir le temps de feuilleter un ouvrage et dans ce cas uniquement dans les salles c t cath drale devant la vue exceptionnelle il lui arrive aussi de rester regarder un film avec sa fille car se disant cin phile mais n tant pas quip e chez eux en magn toscope ni en lecteur DVD sauf sur l ordinateur ils ne peuvent pas regarder les films de la m diath que la maison M Deschamps prof de sciences conomiques et sociales au lyc e Le samedi 1 octobre 2005 de 17h 17h40 entretien enregistr M Deschamps faisait partie du Centre culturel Saint Exup ry o il y avait une m diath que Celle ci a d fermer depuis l ouverture de la M d
284. gissent D o les quatre pistes que nous retenons pour cette conclusion et qui confirment le statut exploratoire de ce travail tant il reste faire en mati re d valuation des b timents publics en France et plus encore en mati re de perception des constructions qui font le paysage urbain quotidien La premi re apporte une contribution au d bat g n ral sur l appr ciation de l architecture que celle ci soit constat e de l ext rieur ou fr quent e de l in t rieur elle ne laisse jamais l usage de c t Ce point est essentiel mais cette surd termination ne dissout pas que l on peut dire de sp cifique sur l archi tecture des difices tant dans l espace qu ils offrent que dans la fa ade qu ils pr sentent c est ainsi que des cat gories de perception de l int rieur comme de l enveloppe semblent s isoler et prendre sens chez les profanes ce qui dessine ainsi une architecture qualifiable non sans quelque surprise On pourrait penser que l affaire est conclue s il ne restait quelque chose d indicible moins qu il ne s agisse de quelque chose qui semble ne pas avoir de sens ce dernier et quatri me point oblige faire retour sur les questions de m thodes qui litt rale ment r v lent l importance la question esth tique Conclusion 290 La juste mesure de l architecture image surd termin e par ses usages Notre intention premi re tait de confronter deux types de perceptions architectural
285. gr gation d nonc s aux signifi s identiques de quoi sont constitu s les mondes oppos s de la conven tion et de la modernit de la fermeture et de l ouverture l univers de la monu mentalit celui des jugements d urbanit Quand les discours n expriment pas d opposition il sera plus juste de nommer cha ne s mantique ces suites de La ville en parcours et en discours 31 signifiants associ es un seul signifi C est ainsi que l on identifiera une cha ne de l architecture monumentale une cha ne de l architecture totalitaire dont on nommer les r f rences Point d axe du mal pour autant ni d axe du beau tant ces paradigmes recouvrent des objets trop diff rents noter que pour des raisons de mise en page les axes et cha nes s mantiques devront tre construits verticalement les signifiants tant align s les uns en dessous des autres Un exemple est donn par Lucien lorsqu il livre un r cit de l usage la Le parcours de son r cit oppose la BNF la biblioth que Sainte Genevi ve en progressant des dispositifs techniques intimit de l clairage bruit des tourni quets de la conception des salles segment es vaste et unique la population des lecteurs int r ts communs m lang s pour s achever sur l expression de sa perception concentration pr f rence mouvement bruit g ne Le d ve loppement tr s argument du discours de Lucien s
286. h que on s y perd grand magasin Cath drale Reims Soubassement pierres ajour es garage M diath que Cath drale Reims Un immeuble centre brique manufacture anglaise de Reims manufacture Centre commercial pr au gare a roport l hippodrome Reims Goldstein arch Conservatoire pierre agraf e r sidence moderne musique Reims Goldorak Reims verre miroir caisse d allocation familiale gt immeuble d habitation Goldorak rue des Moulins z arch Serge et Lipa rm Goldstein 1993 La ville en parcours et en discours 76 UNIVERS DES R F RENCES UNE AUTRE TYPOLOGIE D DIFICE R F RENCE OBJETS PRES SIGNIFI M DIATEUR GATE CREPS Reims miroir bureau parisien Bow window clinique permet d habiter la Angleterre 2 St Denis fen tre H tel des postes escaliers Cannes Palais des Reims Festivals M ts et haubans du bateau filins maritime port de G nes Stade de France Piano arch Stade de France arch Macary et Zublena 1998 CREPS Campus Croix Rouge Reims La ville en parcours et en discours 71 UNIVERS DES R F RENCES UNE AUTRE TYPOLOGIE D DIFICE OBJETS ARGUMENT SIGNIFI M DIATEUR R F RENCE POSITIVE N GATIVE Annexe mairie St Denis 1 Esp ce de coursive vitr e en haut 2 Partie fa ade 3 Rev tement fa ade 4 Passerelle reliant
287. h ses Et quand il n y pas de rapport pr existant avec le b timent regard pour la premi re fois par le citadin l occasion du parcours sollicit par l enqu teur sur quoi le discours se fonde t il Le citadin se trouve alors renvoy dans les seuls jugements de go t Questions pos es 10 r gis par les fameuses logiques de distinction d crypt es par Pierre Bourdieu 1979 Cela ne veut pas dire que le rapport de familiarit est d nu de toute logique de distinction puisque les pratiques y sont soumises cela veut dire que le jugement esth tico social sur des b timents n a pas l argument de l usage pour s y appuyer mais seulement et ventuellement l argument de l usage suppos Il n est que de se reporter la recherche de M Segaud sur la petite monumentalit pour se convaincre que les b timents parlent autant que leurs commentateurs 2 Hypoth ses Consid rant acquise la d monstration d Henri Raymond sur la nature esth tico sociale qui associe la valeur esth tique et le syst me des relations sociales Raymond 1984 185 nous ajoutons quatre hypoth ses in dites mais cependant toujours v rifier Le jugement sur les objets architecturaux varie selon que ces objets appar tiennent un usage familier cole mairie biblioth que h pital etc ou que le citadin n a avec eux qu un regard d ext riorit le jugement sur les objets architecturaux n est ind
288. h teau d Eau tant dor navant transf r e dans la m diath que de Croix Rouge Le tout s inscrit dans une politique de lecture publique rappel e dont les tarifs d inscription sont rappel s Puis pour les deux m diath ques qui nous int ressent on d taille les horaires le nombre de documents de places assises et les surfaces des diff rentes parties qui les composent L Union 02 avril 2003 M diath ques Les architectes face leur uvre Sophie Claeyens Pergament Jean Paul Viguier re dit que le lecteur doit voir la cath drale et le passant dans la rue doit voir le lecteur et ajoute la structure est enti rement soud e 11 n y a aucun boulon c est ce qui donne cet aspect de l g ret Puis on passe au t moignage du journaliste sur Croix Rouge Etonnamment l endroit para t comme plus sophistiqu Des lumi res des couleurs une certaine chaleur se d gage Peut tre un peu plus que la M diath que Cath drale Mais il est vrai que la parure ext rieure n est pas la m me pas de cath drale mais le ch teau d eau vis vis duquel les architectes vont travailler et auquel ils vont en quelque sorte s ancrer 2 Articles parus depuis louverture des deux m diath ques mai et juillet 2003 Le journal des paroisses avril mai 2003 Les nouvelles m diath ques Guy Baudrillart Parle d un difice miroir de son l gante sobri t son caract re accueillant l ha
289. herche d ins piration qu elle ne peut v ritablement assouvir que dans cette biblioth que c est vachement mieux ici parce qu Beaubourg c est plat Ici elle peut tourner changer de chemins monter ou descendre de diff rentes mani res tout autant de d placements physiques vari s qui l en croire seraient propices la circulation des id es Le mouvement La biblioth que est la fois ouverte sur le mouvement ext rieur la circula tion automobile et sur le mouvement int rieur la circulation des passants dans la galerie pont et celle des lecteurs l int rieur de la biblioth que Le mouvement dans un truc comme a a doit tre tr s sp cial mon avis c est unique dans cette biblioth que Enfin je connais pas d autres biblioth ques sur ce mod le Lucien 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 166 En effet on aurait peut tre tendance penser que le mouvement est peu propice la concentration dans une biblioth que Lucien par exemple qui a besoin de faire le vide autour de lui ne peut pas travailler dans un tel envi ronnement Pour lui par ailleurs les effets voulus le mouvement sublim seraient m me pas r alis s car il est omnipr sent Or pour que le mouvement produise des effets esth tiques il aurait fallu plus de contraste selon lui C est pas qu on est happ par le mouvement c est plus insidieux Je pense que tu per ois
290. herche des CD bon c est un endroit un petit peu plus rock amp roll si on veut parce que les gens on loue de la musique voyez c est du jazz du rock du reggae alors finalement a correspond aussi ce qu on nous offre On ferait les bouquins a serait beaucoup plus calme Au fond au premier tage donc a c est la lecture La lecture c est quelque chose de beaucoup plus calme les feuilles a ne fait pas de bruit quand on tourne un livre donc oui j aime bien le livre j adore a d ailleurs je suis fou de livres je suis un grand lecteur Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny ER Et vous n avez pas envie de venir lire des bouquins des journaux Non je pr f re tre chez moi lire chez moi tranquillement Surtout qu il y a souvent des gens qui sont un peu bruyants et a me d range donc je pr f re lire chez moi Des familles des jeunes Oui si vous voulez la base la m diath que elle tourne beaucoup pour le quartier pour les locations de DVD et les CD un petit peu les livres beau coup moins bon c est beaucoup les DVD et les CD Oui donc les gens rentrent et prennent un truc Eh bien a leur arrive de rester non pas pour travailler non Non quand ils rentrent souvent c est pour discuter pour parler du film qu ils viennent de regarder Jean universitaire habite les Hauts de Murigny l tage est un espace plus propice au trav
291. herches passionnantes d velopp es par le Centre de recherche sur l espace sonore et l environnement urbain au moyen de m thodologies sp cifiques Grosjean et Thibaud 2001 mais nous avons pris en compte les jugements d urbanit qui sont associ s parles citadins la perception de l architecture des b timents d une ville Au demeurant les travaux sur les ambiances nous ont fourni un pr cieux apport m thodologique en adaptant la m thode des parcours comment s pratiqu e par Jean Paul Thibaud notre propre probl matique Enfin entre les perceptions de b timent rapidement dites ext rieures et l exploration approfondie de l architecture de l usage des m diath ques l enqu te a pris en consid ration l architecture et l usage de b timents familiers des enqu t s autre biblioth que poste ou cin ma dans la mesure o comme on le verra les parcours ont propos des itin raires mixtes compos s de rues et de b timents familiers et non familiers aux enqu t s Pr sentation Pourquoi avoir choisi les biblioth ques m diath ques comme exemples d architecture publique soumise l preuve des usages Parce que ce sont des quipements de proximit modestes et anonymes soutenus par une poli tique coh rente et continue du minist re de la Culture en faveur du livre Mais aussi parce que les biblioth ques et les m diath ques sont l objet d importantes commandes publiques avant d tre so
292. i y restent travailler appr cient donc qu elle ne soit ni une succession de salles ferm es les unes aux autres ni un espace totalement ouvert comme la gare ou pour comparer avec une autre biblioth que la et ses plateaux 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 158 Et par rapport Beaubourg parce que je vais souvent Beaubourg aussi en fait comme les espaces sont plus restreints ici t as pas ces grandes tables l Beaubourg a fait un peu usine o tout passe n importe quel bruit n importe quel portable etc C est vrai qu ici c est quand m me mieux Marianne La configuration particuli re de cette biblioth que parvient cr er des volumes int rieurs qui ont leur propre identit leur propre ambiance tout en permettant un parcours fluide de l un l autre C est un univers clos qui circule vachement bien Marianne Malgr le fait qu elle soit ouverte elle arrive cr er une int riorit Certains auraient d ailleurs pr f r qu elle ne soit pas un monde clos C est vrai que des fois t as un peu l impression d tre dans quelque chose d un peu confin malgr que ce soit un grand espace etc Effectivement tu ne peux pas aller dehors t as aucun acc s avec l ext rieur T es oblig de sortir et tu te retrouves dans la fac o il faut encore que tu fasses je ne sais pas combien de pas pour trop de pas pour trouver de l air Louise
293. iath que Cath drale qui tait devenue beaucoup plus comp titive C est moment l qu il a commenc alors fr quenter les deux nouvelles m diath ques Cath drale et Croix Rouge en quelque sorte par d faut Non je ne suis pas venu par curiosit non C est quand j ai voulu reprendre des disques que je suis venu M Deschamps ne vient aux deux m diath ques que pour emprunter des CD Se d pla ant en moto les questions de proximit ne semblent pas entrer dans ses crit res En revanche s il fr quente les deux c est parce que c est pas les m mes personnes qui viennent prendre des disques il peut donc trouver Croix Rouge des CD qu il a du mal trouver Cath drale Il n est pas r gulier dans ses fr quentations Je vais par exemple venir sept ou huit fois en l espace d un mois et je vais rester par exemple trois quatre mois sans venir En ce moment je viens un peu plus souvent depuis la rentr e scolaire vient les jours o il ne travaille pas l apr s midi soient les jeudis et les samedis Souvent il v rifie chez lui par internet si les CD qu il a cibl s sont bien disponibles Si j ai cibl des disques et que je sais qu ils sont l et que je les trouve je vais rester 10 minutes sinon je vais rester une demie heure trois quarts d heure allant au hasard Et parfois quand il trouve les journaux sur le pr sentoir de L Union plac dans le hall i
294. ie Tu vois celle qu on peint mais on s est arr t l Yann Quant Marianne elle essaie de mettre de c t ses priori pour analyser d un point de vue plus architectural ce qui dans cette salle lui d pla t ou pourrait ventuellement lui plaire C est la premi re fois que je la regarde en fait Donc elle peut tre tr s bien Elle est moins haute J aime bien tre en hauteur fait Mais elle n a pas l air d sagr able Les plafonds sont plus bas aussi Oui a c est assez d sagr able en fait Marianne 3 5 La salle violette A l extr me oppos de la salle verte l est se trouve la salle violette qui avec ses 246 places est l une des trois plus grandes salles de la biblioth que avec la salle rouge son corollaire l tage du dessus et la salle des p riodiques Elle donne l impression d tre de l autre c t Yann de la biblioth que rapport au hall d accueil qui sert comme toujours de rep re et par rapport au trou de l escalator pour Lucien Elle peut m me sembler cach e pour ceux qui ne la pratiquent pas Pourtant on la fr le de pr s puisque les toilettes et les photocopieuses sont juste c t ne savais pas comment y acc der parce qu il y un c t ne la voit pas presque quand on est en bas Je m tais arr t aux photocopieuses Yann Pourtant elle est expos e la vue puisqu elle constitue une attraction v
295. iennes dont celle de son quartier de r sidence Quand elle vient la M diath que J P Melville souvent elle papillonne au rez de chauss e passant d une zone de consultation l autre avant de venir ventuellement s installer dans coursive l tage Fran ois Fran ois une trentaine d ann es et a enseign la philosophie dans le secondaire comme vacataire Parisien d origine puisqu il est n Paris XVe il a v cu en banlieue et aujourd hui r side dans un h tel social du XV arrondisse ment Fran ois vient la M diath que J P Melville depuis quatre ans tous les jours ouvrables ou presque avec une interruption d un an et demie p riode durant laquelle il fr quentait plut t la biblioth que de Beaubourg Il fr quente la m diath que pour plusieurs raisons Parce que l dition de Platon en fran ais et grec ne se trouve pas partout parce que c est 20 minutes de m tro de son domicile aussi parce qu il n y a pas de file d attente l entr e quand il arrive habituellement vers 13 h 30 14 h m me le samedi La situation de Fran ois est particuli re vivant depuis quelques ann es une certaine forme de pr carit sociale Ancien tudiant ancien enseignant du secondaire il m ne une vie intellectuelle intense travaillant dans diverses biblio th ques la philosophie et ou la ph nom nologie Son itin raire habituel la m diath que consiste entrer dans le hall aller sys
296. ier g om trique math matique angle droit aucune d coration me pla t norm ment qui introduit un discours sur un usage pass et suppos de grandes r ceptions avant de s achever sur une r f rence celle du palais de Chaillot Le commentaire de Clotilde sur le Petit Lyc e suit ainsi les trois tapes du parcours type d abord formaliste puis pragmatique enfin m ta phorique La s quence du passage de la forme l usage repr sente ainsi un des modes de discours les plus fr quents par exemple le passage de la description la notation de ce qui est per u l usage suppos cette forme tant la plus fr quente lors de la description d une fa ade propos de laquelle Sophie met des hypoth ses sur l usage ou pour le moins sur l espace int rieur gt 9 Cour d appel rue des Mouiins Reims d Petit lyc e rue Voltaire Reims La ville en parcours et en discours 35 ST DENIS CLINIQUE Bow window en trois deux parties troites a fait un coin fen tre j aimerais parties de chaque c t et un o tu as la place pan plat au milieu d habiter la fen tre surtout en Angleterre ou dans le XVIe j aime beaucoup de l int rieur c est super 2 Bow window en deux triangulaire angle a me d range c est rat parties coup Sophie ST DENIS BOURSE DU TRAVAIL casse le rond ni rond ni hexagonal ou octogonal Fen tres
297. ier modernes que l on dit mais c est fonctionnel le mais excusant la laideur qui est imput e cet espace ou ce mobilier Un des usagers dira par exemple propos des c est pas moche parce que c est fonctionnel Alors c est pour a je dis que c est pas moche mais c est pas joli Et un autre dira toujours propos des rayonnages Le noir c est peu triste Mais bon je n en attends rien d autre C est des bacs de rangement C est pas d une qualit visuelle exceptionnelle M Boutet UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 248 Mais en g n ral les usagers disent que l on y circule bien qu il y a de la place que c est bien organis par rapport un parcours que l on y fait qu il y plein de documents qu on les trouve facilement etc Seuls le manque de signa l tique l troitesse des toilettes sont signal s par les usagers comme n tant pas pratiques Et les biblioth caires elles signalent que la moquette au sol et les fauteuils en tissu non d houssable s av rent de mauvaises id es pour des questions d entretien De m me l une d entre elles se plaignait des rayonnages dont les tag res du bas sont trop basses ce qui faisait mal au dos quand on range les livres Nous avons vu aussi que ce qui n est pas forc ment remarquable d un point de vue architectural et esth tique pour la critique n est pas moins d
298. ieur de la biblioth que les interview s ont parfois recouru des comparaisons avec d autres architectures cela concernait soit des b timents de programme iden tique d autres biblioth ques qu ils ont l habitude de fr quenter La Sorbonne la biblioth que Sainte Genevi ve mod les type d une biblioth que clas sique solennelle et litiste la BNF mod le type d une biblioth que moderne solennelle et litiste mod le type d une biblioth que moderne d con tract e et d mocratique soit des arch types d un espace correspondant un programme un h tel un bureau une cantine etc sans r f rences pr cises un b timent Mais jamais ils n ont voqu la question d un quel conque style architectural regroupant des r alisations aux programmes divers Comme si l int rieur d un b timent ne pouvait s extirper du programme dont il d coule et l inverse pour cet interview comme si la fa ade repr sen tait avant tout un style Surface d pourvue d usages la fa ade est avant tout une forme visible Elle favorise le discours sur l architecture en tant qu objet esth tique elle suscite donc un jugement de go t Ainsi cet interview distingue t il dans l histoire de l architecture deux styles l ancien et le nouveau E ancien est accr dit d un jugement m lioratif sans r serve le nouveau ou le moderne d un jugement d pr
299. ieurs ou seul pour travailler ou lire ou faire le point au rez de chauss e elle sert aussi beaucoup au personnel quand c est ferm au public Personnel biblioth caire L espace Presse occupe une place importante dans l espace Actua lit emploi formation l image de ce que les concepteurs imaginaient une douzaine de fauteuils en cuir rendant effectivement le lieu convivial On remar quera une majorit d hommes parmi les usagers cet endroit comme c est le cas g n ralement dans les espaces r serv s la presse dans les autres biblio th ques autre coin joue un r le similaire l tage D apr s nos observations plusieurs jeunes venus chercher du calme ou de la compagnie trouvent au fond de la salle au premier un coin form de fauteuils en cuir noir particuli rement agr able pour lire face la vue sur l ext rieur et assez en retrait pour papoter entre copains ou copines Eh bien les fauteuils l bas parce qu ils sont juste en face des mangas et puis il y la fen tre il y a le soleil on est bien Il y de grandes fen tres c est super bien fait Alors ce coin est agr able Oui alors moi je prends un manga l et puis je m assoie et puis super Parce que j ai la lumi re dans le dos donc par exemple la lumi re vient sur mon livre c est super Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Enfin un dernier coin joue double jeu en tant
300. ige se demander dans quel cas l usager remonte au concepteur Les quelques l ments dont nous disposons nous portent croire que le parcourant voque le concepteur dans les situations oppos es d un grande satisfaction ou d un profond agacement Encore faut il pr ciser que nous entendons par vocation la simple mention dont l uvre est dite pens e car il est exceptionnel que le parcourant cite l architecte Dans le cas de Sophie d crivant avec force d tails la Bourse du Travail de Saint Denis l vocation de l architecte n intervient qu au terme d une exasp ration devant l incompr hension de la composition de l architecte qu elle exprime dans un discours purement formel Ce qui est rat c est les colonnes elles sont carr es Le balcon autour du cylindre il est carr il pouvait assumer les angles son b timent est cons truit sur des angles sur des jeux d angles coup s alors pourquoi De toute fa on il est disproportionn par rapport aux autres proportions du b timent il n est pas du tout dans le m me rythme Cette partie l est rythm e par les colonnes des fen tres et tout a et puis l hop Ce qui aurait t joli d apr s moi a aurait t ventuellement de faire un cylindre s il y tenait absolument mais avec le m me balcon carr enfin la m me coursive carr e en haut mais beaucoup plus fin beaucoup beau coup plus fin Que ce soit au
301. il Parce que pour le coup comme c est vachement ferm qu il n y pas d ouverture l je r vasse pas du tout Je suis vraiment concentr e dans mon truc et c est pas mal Bon souvent elle est assez calme Marianne Pour Louise tudiante en danse la salle rose est la salle qu elle fr quente le plus Elle a son petit coin derri re les sp cialis s dans les arts du spectacle o elle peut s isoler C est un petit coin que j aime bien parce que c est derri re derri re l tag re Je m accroupis devant l tag re je sors le bouquin je regarde s il peut m int resser vois c est bien c est assez large en m me temps t as un peu de lumi re t es l abri en m me temps tu sais que si t es assis personne ne va venir te faire chier Louise Elle y reste entre un quart d heure et une demi heure En g n ral si elle besoin de travailler longtemps en biblioth que elle ne reste pas dans cette salle qu elle trouve trop sombre et pr f re s installer dans la salle rouge Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rose g du c t des ordinateurs un espace tr s lumineux d Le fond la salle rose entour de livres Les ouvertures troites font de cet espace un des plus sombres de la biblioth que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 141 3 9 L espace audiovisuel Parce qu il symbolise la modernit
302. im quai Fran ois Mauriac arch Philippe Gazeau 1996 Biblioth que nationale de France arch Dominique Perrault 1996 Cin ma MK2 Biblioth que avenue de France arch Jean Michel Wilmotte Secteur d limit par le boulevard Vincent Auriol quai Fran ois Mauriac la rue de Tolbiac l avenue de France arch coordinateur Roland Schweitzer en particulier une cole des immeubles d habitation arch Maurios Gangnet Ripault Barth l my etc le jardin Secteur d limit rue de Tolbiac Le quai Panhard et Levassor la rue L onard Fouijita l avenue de France arch coordinateur Ch Portzamparc en particulier un coll ge des immeubles d habitation des immeubles de bureau jardin Georges Duhamel Les anciens Frigos Avenue de France Immeubles ann es 1960 rue du Ch teau des Rentiers Immeuble d habitation rue du Ch teau des Rentiers arch Architecture Studio RPA rue du Ch teau desRentiers arch Ch de Portzamparc Questions pos es 17 Parcours Saint Denis 1 5 ya gt Stade de France arch Macary et Zublena 1978 notice dans le Guide d architecture France 20 si cle Lemoine 2000 105 Clinique boulevard Anatole France ann es 1930 r nov et rehauss ann es 1990 Bourse du Travail boulevard Anatole France arch Roland Castro 1983 notice dans le gui
303. init par compatir mais alors le pauvre il avait un site pourri Mais il n est pas besoin de conna tre l histoire de l universit de Vincennes pour avoir l impression en voyant le b timent pont que le terrain n tait pas adapt Ainsi en est il d un autre interview Tu sais pas ce que c est au d but Tu sais pas que c est une biblioth que Tu te demandes que c est Et tu te dis aussi qu ils font avec les moyens du bord que c tait un espace qui leur tait assign que c tait pas vident Mais je ne connais pas l histoire de la fac la fac ne la connaissais pas Yann Pour Yann le b timent de la biblioth que lui semblait alors tre une r ha bilitation d un b timent pr existant plus pr cis ment d un b timent industriel C est pas un compliment en g n ral ajoute t il et l on comprend que cet euph misme ne signifie rien d autre que sa d pr ciation de la fa ade Mais pas la biblioth que pas l int rieur pr cise t il il pensait donc que l on avait gard l enveloppe ext rieure et reconfigur l int rieur Quand je suis arriv je me suis dit voil ils ont pris un b timent existant ils en ont fait une fac Je me suis m me pas dit a si tu veux c tait comme a a me paraissait C est super industriel J avais une vision un peu industrielle du truc D avoir une rampe comme a un pont qui soit aussi b timent Mais c est pareil c est quand
304. ins s y sentent ils mieux ou comme Julie distinguent ils les usages c t cath drale pour travailler parce que c est plus froid ce qui lui permet de se concentrer c t pour s as seoir et passer bon moment l absence pr sum e la critique architec turale de qualit s architecturales ne l est pas pour autant aux yeux des usagers qui y trouvent des qualit s spatiales d ambiances Si on a pu parler de greffe propos de cette r alisation l impression qui s en d gage pourtant est plut t celle d un collage ou d une juxtaposition tant les deux parties s av rent d tach es l une de l autre et oppos es en terme d ambiance comme nous venons de le voir L l ment spatial de liaison en est le bloc de distribution un palier blanc carrelage murs et plafond blancs avec un jeu de deux ascenseurs et une cage d escalier C est plein de bo tes qu on a mises les unes c t des autres et il y a ces espaces de circulation qui les relient Dani le Seuls la moquette gris clair ponctu e de bouches d a ration et le mobilier identiques dans les deux parties semblent rappeler qu il s agit bien de la m me m diath que Cependant bien que tous les usagers interrog s aient relev cette h t rog n it voire cet antagonisme entre les deux parties de la m diath que certains ne l avaient pas identifi e comme provenant de l as semblage de deux b timents l un neuf
305. int rieure de la secoupe volante 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 142 acoustique les spectateurs munis de casques regardent silencieusement des films confortablement assis dans des fauteuils dispos s deux par deux devant chaque cran Un anneau aux vitres teint es situ en haut de cet espace permet d apporter un peu de lumi re De la salle bleue l on peut voir l aspect ext rieur de ces vitres teint es le ciel s y refl te c est assez beau dit Marianne De l int rieur travers cette m me vitre teint e seul le ciel parsem de nuages est visible cela donne l impression d tre ailleurs au milieu de nulle 3 peut tre m me dans un d sert ou encore dans un univers fictionnel dans un film de Tarkovski Mais la fonction qui lui est conf r e concourt videmment 1 cette impression d sir d tre ailleurs que sur sa table de travail C est la premi re fois que j y vais Et si j y vais c est terrible je vais plus travailler Tu te rends compte il y a plein de films d ments que tu peux voir C est vachement bien Et puis l regarde a c est super a c est super Ce c t qui fait que le ciel n a pas la m me couleur tu vois c est teint O t as l impression l d tre vraiment ailleurs L tu pourrais tre en pleine nature dans un plein champ Yann Si pour tous cet espace semble tre d territoria
306. ints d horizon immeubles se ressem entreprises blent toutes avec verre Impos centre Quai de la cubes noms se que tours SIGNIFICATIONS lisses r fl chis sible de se d affaires R p e pos s l le terminant de bureaux 1 sant 2 rep rer anonyme regard ne en is ou peut pas s y os attarder OBJETS ARCHITECTURE MAT RIAU IMPLANTATION TYPE MIXIT LISIBILIT IDENTIT FA ADES FA ADES B TIMENTS D ENTREPRISES FONCTIONS QUARTIER QUARTIER Natexis quai de R p e Paris XIIe Tous les immeubles se ressemblent d j les entreprises ont quasiment toutes le m me nom et se terminent en is donc je ne peux pas me rep rer c est opaque c est des cubes pos s c est compl tement anonyme Marianne La ville en parcours et en discours 63 Un second parcourant re oit parfaitementles deux conceptions urbaines suivies respectivement par les deux coordinateurs de la Zac Rive gauche Roland Schweitzer et Christian de Portzamparc le premier ayant privil gi des lots pi tonniers le second ayant appliqu sa conception de l lot ouvert d limit des rues traditionnelles Si cet interview d clare pr f rer l lot ouvert c est parce qu au premier il manque la rue et ses commerces que sa conception autour de jardins contraint une trop grande visibilit et un risque de surveillance Ainsi l lot dit ouv
307. io visuelle m me si ce ne sont pas forc ment les m mes comme elle nous l explique le type de lecteurs qui regarde les vid os et souvent aussi qui coute les CD j ai remarqu aussi que c tait souvent des gens un peu pudiques plus renferm s qui tendent le CD ou qui tendent la vid o Il y a quelque chose de pudique qu il n y a pas chez les gens qui demandent des rensei gnements ou qui sont beaucoup plus s rs d eux Carolina 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 184 La coursive audiovisuelle un espace obsol te Selon Christine Orloff la coursive audiovisuelle est un espace technique ment obsol te qui ne r pond d j plus la demande des usagers l coute d ex trait de CD pouvant s effectuer directement chez soi La question de l adaptabi lit de cet espace devenu inutile se pose pourrait on le convertir en un espace capable d offrir l acc s l Internet via des ordinateurs tel que le cybercaf qui depuis la rentr e 2004 a t ferm au public faute de personnel Car vouloir des espaces usage trop sp cifique on y perd en souplesse et en capacit d adaptabilit l volution spatiale n irait pas aussi vite que l volution technologique selon la conservatrice Ajout au fait que cet espace contredit les repr sentations qu ils ont de la biblioth que et de ses usages plus li s la pratique de la lecture qu celle de l image la plupart des per
308. ioth que tre graffit es Un demi niveau au dessus s tend la plus grande partie la salle un espace tr s vaste face une immense baie vitr e C est globalement agr able comme endroit a fait plus grande biblio th que C est moins cosy disons que les petites tables m me par rapport l haut C est quand m me un tr s grand espace Ce qui est agr able c est qu il y a quand m me les plantes de loin c est quand m me enfin de loin cette pr sence l est sympa C est quand m me clair haut de plafond il y a quand m me cette ouverture sur l ext rieur Il y a aussi le passage les gens c est sympa en montrant les baies vitr es qui donnent sur l int rieur du b timent Marianne La grande baie vitr e offre une vue sur la sortie du m tro mais la salle tant expos e l est les stores restent baiss s jusqu au milieu de l apr s midi les jours de beau temps et ou de grande chaleur C est le probl me de toutes les places qui sont situ es de ce c t l regrette Marianne avec le store ferm la lumi re elle est pas tr s belle Les verri res z nithales constituent une autre source de lumi re naturelle pour compenser cette lumi re feutr e d un gris perle obtenue avec les stores baiss s Avec ces ouvertures l a embellit l espace a embellit les lieux a l illu mine Je sais pas la toiture doit tre faite de verre de glace permet
309. ir tudier on se dit on est en s curit Caro lina Un sentiment de s curit En effet la transparence de la fa ade sugg re aussi un sentiment de s curit Le fait de voir tout l agencement r gulier des tables et chaises dans un espace simple et d limit pr sente quelque chose de tranquille s curisant s rieux mais dans la vie les gens et leur ordre ou d sordre repr sentent aussi pour certains des petites sayn tes de la vie ordinaire visibles depuis la rue sans pudeur et sans ostentation Quand vous parliez de s curit je pense que quand on travaille quand on tudie par exemple dans certaines Facult s l architecture n est pas N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 189 adapt e en r alit parce que l origine peut tre c tait des locaux destin s d autre chose et alors il y a des va et vient c est sombre et l on ne se sent pas en s curit Parce que quand on tudie quand on est tudiant m me plus tard chercheur on a quand m me besoin de se dire tiens l je vais avoir tant de temps de silence tant de temps Si on sait qu on va tre interrompu n importe quel moment on s en va on reste pas Donc je pense que les gens qui viennent sur la coursive c est ce qu ils viennent chercher Carolina 3 Quand j tais petite moi les biblioth ques c est des endroits poussi reux enfin pas r fl chis l on se
310. ire des recher ches et c est vrai que je trouve a tr s agr able On voit souvent des gens qui sont l en pleine journ e qui s endorment devant un DVD Enfin il y a vraiment un c t comme la maison C est assez sympa des petits vieux il y a des gens un peu bizarres qui chantent tout seul ceux qui coutent des CD etc C est marrant Enfin moi je m y sens bien en tous cas Clotilde 3 1 Ce n est qu une fa ade attirante mais imposante Comme on le sait une des pr occupations majeures des biblioth ques municipales aujourd hui et ce depuis le mouvement de modernisation de ces UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 216 quipements initi e la fin des ann es 60 demeure l largissement de leur acc s processus qui doit passer par une d sacralisation de la culture livresque et une familiarisation de ces tablissements aupr s des publics les moins socia lis s ces pratiques Anne Marie Bertrand charg e de mission la Direction du livre et de la lecture explique ainsi que la politique de la pierre lanc e partir des ann es 1960 prenait en compte la volont des biblioth caires de mettre disposition des citoyens des b timents clairs accueillants vastes et fonction nels 15 pour attirer des publics peu familiers cassant l image aust re r barbative 6 li e aux biblioth ques ce titre le b timent et nota
311. is a distrait de sa concentration Fran ois La lumi re naturelle peut devenir une agression le bruit galement Fran ois change de place une fois sur deux et semble avoir privil gi ces deux crit res principaux pour construire sa place id ale dans la salle de lecture du second tage l extr mit d une table si possible l extr mit oppos e au bureau des renseignements et surtout faisant dos la lumi re naturelle qui ce c t l est de fait importante Au contraire pour Laurent ces m mes attributs donnent la coursive tout son attrait la luminosit l ouverture sur l ext rieur la proximit avec la vie ordi naire la mise l cart de cet espace un peu coup par rapport au corps du b timent contribuent en partie d mythifier l usage la m diath que de son caract re solennel sacr silencieux isol et m me litiste Sinon l coursive sur il y a un espace de lecture o j aime bien me rendre Donc c est un peu coup Alors l il n y a que de la lecture comme on voit L il y a des petits emprunts de livres de consultation ou d emprunt mais c est la marge et les gens viennent ici plut t pour lire et c est plus ou moins tranquille Avec vue sur le Do d en face qui est quand m me assez sympathique comme a on allie deux cultures diff rentes Laurent Contrairement la salle de lecture du second qui cumule certains incon
312. is enfin avant c tait pas terrible Ils pourraient remettre un coup de peinture ou je sais pas mais c est pas beau Enfin moi je ne trouve pas a beau Jean universitaire habite les Hauts de Murigny Cet espace public est aujourd hui un lieu respect d apr s les termes des personnels biblioth caires qui se sentent collectivement responsables de son usage comme s il faisait un peu partie de la nouvelle construction Oui respect Il n y a rien d crit l Oui ici c est respect et alors je pense c est parce qu on mis du beau et qu il n y pas de raison qu on n ait pas du beau dans un quartier populaire Je ne vois pas moi Voil c est a Personnel biblioth caire 3 3 propos de la fa ade Si le b timent est d abord per u dans son contexte le parvis est certes un espace part enti re support d usages sp cifiques mais il annonce aussi l quipement comme la fa ade en quelque sorte mais horizontalement Avec la fa ade on touche moins aux usages on s engage sur le jugement du moins la qualification plastique m me si le sens que l on conf re rappelle en perma que la fa ade est plus qu un plan vertical entre le dehors et le dedans 3 3 1 Un jeu avec l espace des formes et des couleurs C est un jeu avec l espace qui par un jeu des formes d abord par un jeu des couleurs ensuite dit comment lire cette relation entre l int rieur et
313. is parce qu on peut tout de suite intervenir en cas de probl mes Chose qui est moins vidente Cath drale Personnel biblioth caire Finalement m me lorsque la m diath que dans son aspect formel renvoie une description plut t critique de son architecture ext rieure ses formes ou ses mat riaux elle semble largement appr ci e parce qu elle est v ritablement adopt e par les usagers habitants des environs 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 289 Conclusion Images et usages des architectures vues et v cues Que conclure d un tel travail foisonnant et exploratoire la fois Comment identifier ce qui fait sens partir de si peu d exemples de tant d information Comment faire ressortir ce qui est flagrant et saillant Comment trouver les convergences entre une enqu te qui s en tient l int rieur d un quipement et qui se circonscrit ceux qui le fr quentent et la d rive dans l architecture fami li re ou plus m diatis e que la ville offre ceux qui l habitent Moins que des r ponses cette conclusion voudrait baliser le chemin encore fragile entre ce qui revient de multiples reprises dans les enqu tes et ce qui peut ouvrir le d bat avec le milieu des professionnels La recherche que nous avons choisi de produire vise en effet autant le questionnement et l ac croissement des connaissances que l volution des questions partir desquelles les professionnels a
314. isme y compris en sociologie Tarde Goffman nous avons appel ce discours pragmatique parce qu il est orient vers la pratique de l espace Ces trois types de discours formaliste pragmatique et m taphorique pourraient qualifier de mani re exclusive des nonc s et pourraient tre class s ainsi par des linguistes mais tel n est pas notre propos partir du moment o nous nous int ressons leur progression et leur passage successif d une cat gorie l autre Prenons les exemples de deux commentaires de Clotilde devant deux difices de Reims le premier devant la Cour d appel est uniquement forma liste en ce sens que Clotilde ne parle que de forme ainsi que pourrait le faire un critique d architecture colonnes de b ton recouvrement de verre base b ti ment all g pav sup rieur hall dynamisme vertical hauteurs piliers vitres dynamique horizontale d coupage des fen tres en damier vitre miroir b ti ments hauts et lanc s tour tronqu e g om trique compact Une telle descrip tion n emp che pas une connotation d ailleurs contradictoire comme souvent le jugement esth tique n tant jamais d finitif y compris au moment de son nonciation Ainsi la Cour d appel est elle jug e la fois pas tr s gaie avec cependant quelque chose d assez int ressant par rapport ces colonnes de b ton si bien que le b timent dans sa tristesse il n est pas si d plaisant
315. isuelle l entr e de la biblioth que travers la baie vitr e En fait je l avais vu cet espace puisque je l avais vu de l ext rieur mais j avais jamais vu le lien par rapport mes rep res spatiaux l int rieur de la biblioth que Louise Si en t cette salle a l avantage d tre fra che en hiver par contre elle est gel e comme l attestent les nombreuses demandes de r paration du chauffage dans le cahier des r clamations et ce propos de la biblioth caire 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 124 Quand je vais en violette il me faut un bon pull En hiver je prends le manteau Mais carr ment j ai travaill en manteau en violette Un premier espace l entr e de la salle est quelque peu d savantag par la proximit des photocopieuses bien qu install es l ext rieur de la salle les portes vitr es ne se refermant pas automatiquement leur bruit p n tre dans la salle a fait un fond sonore tr s tr s nuisible C est curieux les usagers font du bruit en photocopiant Ils parlent tr s fort ils commentent ce qu ils photocopient je ne sais pas La biblioth caire On se trouve ensuite devant un premier jardin int rieur autour duquel on peut s installer et qui profite de la lumi re z nithale venant de la verri re l un ses angles aux heures matinales d t baigne dans un bain de soleil un petit air de vacances p
316. itique et un projet d tablissement 1989 la m diath que Jean Pierre Melville Marguerite Durand est la premi re r alisation de la nouvelle g n ration d une politique du Livre particuli rement attentive Paris depuis trentaine d ann es Et ni la Biblioth que de Saint Denis ni la M diath que de Croix Rouge ne suivent une programmation standard pour tre pens es dans le contexte social qui les entoure en fonction de l action que l on envisage sur celui ci l quipement appara t ainsi comme un cadre mat riel au service d un projet plus large et soci tal Le processus de conception n est pas hach et cons titu de moments tanches il a des relations et des interactions entre ces moments Certains acteurs y jouent les relais la directrice de Saint Denis est l origine du projet et s implique dans la programmation comme dans concep tion celle de Croix Rouge ouvre un dialogue direct avec les architectes Dans un Conclusion 292 tel bricolage conjoncturel on est encore loin de l ing nierie concourante venue du secteur industriel Midlet et Girard inTerrin 2004 15 Concevoir de fa on syst matique int gr e et simultan e les produits et les processus qui leur sont rattach s y compris les enqu tes et besoins des usagers mais la rupture avec les tapes normalis es et bureaucratiques voire avec les accidents impos s est consomm e Et lorsque comme Jean Pierre Melville
317. iveaux plein d tages des salles peu grandes des fois petites Pour l il avis des sp cialistes en architecture l int r t de cette r alisation r side alors essentiellement dans les espaces c t cath drale Et d ailleurs l architecte lui m me pr sentant son ne dit pas mot des espaces c t rue qu il a pu am nager pour les usagers Dani le le note galement quand m me s il y a uvre d architecture c est cette partie l C t c est juste arrangement de l ancien b timent Les tudiants interrog s qui y ont lu leur lieu de travail vantent les qualit s de ces espaces c t cath drale spacieux tr s pur s tr s sim ples o ils se mettent le plus pr s possible de la baie vitr e la fois pour la lumi re qu aucun par ailleurs ne trouve trop intense signalant l inverse qu la tomb e de la nuit cet angle tout vitr et tant couru s av re pas tr s bien fourni en clairage artificiel et pour la Le fait qu elle soit en verre je la trouve tr s chaleureuse C est hyper contra dictoire mais c est un endroit agr able Je vais pas dire cosy parce que c est pas le cas mais a reste chaleureux Enfin on y est bien Justin On est moins enferm dans un b timent normal comme les salles c t o il y a des petites fen tres Clotilde Si certains pr f rent sans cont
318. j tais m me l o j tais il y avait des trucs comme a Yann Biblioth que universitaire de Paris 8 q Lien avec le b timent existant en briques d lien avec le b timent B existant 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 97 Le b timent pont donnerait donc l impression que le site n est pas adapt ce qui est tout fait r el mais aussi que le b timent lui m me au d part n tait pas pr vu pour am nager une biblioth que l int rieur Une usine un bref un b timent bon march Ainsi l apparence ext rieure de la biblioth que ne correspondrait elle pas l image que l on se fait d une biblioth que Le programme n est pas inscrit sur la fa ade ne l identifie pas Yann n est pas le seul prendre ce b timent pour un b timent industriel Vous avez seulement l Universit de Paris 8 Peut tre s il n existait pas a on aurait dit que c est quelque chose d autre c est usine quoi Mais comme je sais que c est Paris 8 en face il y a le m tro etc Sa d Si le b timent la biblioth que fait penser une usine ce n est pas que l usine repr sente pour cet interview un style d architecture particulier mais qu elle est l embl me moderne d une architecture normale c est dire quelconque appliqu e aux b timents de grande envergure la fa ade ext
319. journ e enti re Ces lecteurs ont donc du temps Usagers des coins plus que de l espace Ces diff rents espaces coins prennent ici toute leur importance lorsqu on comprend que leur fonction n est pas tant de permettre la circulation des id es N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 179 d un espace l autre partir de lectures diverses que de permettre d tre l et d y rester ventuellement m me en bonne compagnie Le sentiment d tre en terrain connu la fois familier pour soi et reconnu par les autres s inscrit donc exactement dans une logique de construction d un lien social et s oppose celle de l exclusion qui va jusqu rendre invisible l individu dans l espace le plus public Je me disais justement que probablement c est des endroits importants beaucoup plus que les endroits de passage voyez les escaliers o c est anonyme en fin de compte Carolina Carolina fait r f rence la diff rence culturelle entre les tats Unis et la France pour expliquer la diff rence de conception des am nagements int rieurs des biblioth ques o l existence de coins et d espaces de travail individuels semble r pandue chez le premier alors qu elle est encore rare chez le second ny qu regarder les biblioth ques universitaires fran aises pour en tre convaincu D ailleurs que disent les anthropologues de l espace concernant la signification du coin L espace en
320. l et tout notamment pour les recherches scolaires c est plus accessible pour ceux qui sont au coll ge ou au lyc e plut t que de se d placer loin On est tous au moins une fois all s la m diath que pour observer ce que c tait ou pour emprunter un CD un DVD on sait qu il y a les livres et on n est pas perdu pour faire une recherche pour l cole autre Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 286 En prolongeant les espaces de la m diath que le bibliobus repr sente galement le moyen d aller au devant des besoins des diff rents publics du quar tier Ce sont les personnes les moins mobiles qui en profitent le plus souvent g es et heureuses de pouvoir entretenir une relation r guli re ainsi que des habitudes avec des personnes ext rieures la sph re domestique la lecture tant l occasion aussi de rompre les moments de solitude qui tirent vers la mort La M diath que Croix Rouge re oit une marque de distinction vis vis de sa concurrente du centre ville la M diath que Cath drale toutes deux ouvertes au public la m me ann e Gr ce sa dimension plus humaine les sorties et retours des documents tournent plus vite qu ailleurs ce qui produit le fait que de plus en plus d usagers viennent Croix Rouge chercher ce qu ils ne trouvent pas Cath drale En t moigne cet extrait d un membre du personnel M me to
321. l Masini espace emploi etc On conclut sur les regrets de la part du directeur de ne pas avoir r ussi instaurer la gratuit totale et largir les horaires seule la ville assure le fonctionnement la diff rence de l investissement o il y a Etat et R gion L Union 7 mai 2003 n 17951 Ces quatre pages centrales du quotidien font l objet sous forme d un tir part en couleur et noir et blanc tr s illustr d une dition sp ciale sur laquelle toutefois ne figure aucune date En fait seules les deux pages centrales informent chacune tant r serv es une m diath que Nombre de documents et animation pr sentation des acteurs l adjoint la culture l quipe et son directeur et mention de l architecte mais rien sur ses autres r alisations ou son architecture en particulier lorsqu on voque les chiffres et calendriers du b timent rappel des missions mode d emploi et cinq usagers hypoth tiques entre 17 20 ans ce qui n est pas tr s repr sentatif pour Cath drale Les commentaires sur le b timent portent en fait sur sa situation urbaine Au del d un parti pris architectural engageant se faire face d sormais pass et futur qui l un l autre se mirent et s imposent par le verre tendu dans une m me inspiration gothique On retrouve les m mes rubriques pour Croix Rouge mais adjoint la culture et usagers hypoth tiques sont remplac s par l accent sur la formation et l empl
322. l accueil entrant Donc directement si on a peur de quoi que ce soit on peut entrer et puis voil c est super bien Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge L ensemble de ces qualificatifs positifs ne concerne pas seulement l entr e mais aussi les autres espaces l int rieur du b timent et contribue effectivement faire de la m diath que un lieu appr ci parce que de qualit Le sentiment de se donner les moyens domine la fois travers la conception des espaces et aussi le choix des mat riaux Les visiteurs r agissent fort exprimant un senti ment de surprise devant les intentions plut t g n reuses des concepteurs Une seule remarque critique nuance quelque peu l opinion g n rale tr s positive vis vis des espaces d accueil le volume presque trop important de l entr e et la double hauteur de l escalier en risquant la comparaison avec les espaces d di s en g n ral l entr e de b timent administratif a fait grand b timent a fait grand b timent Mais c est la mesure du quartier Et pourquoi pas et au contraire C est dire a fait grand b timent par rapport des b timents de proxi mit vous voulez dire Oui voil Vous avez la circonscription en face bon vous rentrez il y a des bureaux partout enfin il y a une autre conception dans la mesure o il y a une autre demande d j Tandis qu ici non non c est et puis cette quali
323. l du b timent Ainsi l entr e de la m diath que marqu e par un auvent blanc appara t elle en concordance plut t qu en concurrence avec celle du ch teau d eau 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 283 Un autre extrait t moigne d une adaptation r ussie au site mariant contraintes du terrain et contraintes architecturales li es aux autres b timents d j existants Alors quand j arrive je prends cette route l qui arrive du rond point et franchement on voit toute l architecture du b timent et juste derri re le Ch teau d eau et vraiment on a l impression que c est mari ensemble Oui vraiment Mon sentiment c est qu ils ont r ussi C est une prouesse architecturale parce que dans les m tres carr s qu on leur laissait il fallait r ussir Personnel biblioth caire Le fast food qui longe la route occupe lui aussi une place importante notamment aux yeux des jeunes m me si la plupart des personnes qui voque sa pr sence en parle en termes r probateurs Vue de loin le contraste des styles ou des images des deux b timents d un c t la m diath que ce qu elle repr sente culture savante de l autre le fast food et ce qu il repr sente culture jeune pour ne pas dire ordinaire s annule progressivement au fur et mesure que l on s en rapproche pas pas En effet le fast food en offrant un espace aux pratiques de sociabilit entre jeunes gens est vite de
324. l en prend un et va le lire dans salle ISA dans un fauteuil en contemplant la vue sur la cath drale 1 3 Entretiens formels avec cinq R mois au d tour du parcours urbain Clotilde tudiante ESAD Ecole sup rieure d art et de design Le mercredi 13 octobre 2004 entretien enregistr Clotilde fr quente assez souvent cette m diath que qui a entre autres avantages importants d tre proche de son cole et surtout de contenir les collec tions de son cole qui y ont t transf r es bien que tout ne soit pas encore organis et disponible La salle qu elle fr quente le plus assid ment est donc la salle ISA c t cath drale o se trouvent les livres d histoire de l art de design Elle va galement de temps en temps fouiller dans les livres pour enfants salle juniors et regarder les livres de cuisine salle ST car elle a un atelier UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 203 design culinaire dans son cole Comme tous les tudiants de son cole vien nent dans cette m diath que pour emprunter les livres il faut tre le premier mettre la main sur les livres concern s quand il y a un nouveau th me qui est donn car les livres partent en dix minutes ils tournent ensuite l cole de mains en mains Il peut lui arriver de rester lire les livres pour son travail et dans lequel cas elle s installe dans la salle ISA sur les tables pr
325. l ext rieur du b timent tout le monde est d accord pour reconna tre des ruptures de lignes dans des continuit s de lumi res En effet les expressions relev es utilisent les termes cassures ou brisures de lignes pour d crire l agen cement des formes du b timent que l on identifie depuis l ext rieur Eh bien a ressemble quoi a ne sais pas comment je le oui a fait peu un triangle au sol C est deux tages qui se superpo sent comme a et il y a beaucoup de verre et a fait un peu une forme de triangle Moi c est comme a que je vois Bon l entr e est tr s originale il y a des formes tr s g om triques tout a c est tr s perpendiculaire voyez les formes qu ils ont donn es c est d coup quoi Mais ne vois pas trop comment je pourrais d crire a autrement Jean universitaire habite les Hauts de Murigny Les formes dites g om triques ressemblent des carr s triangles ou autre parall l pip de Ces formes sans forc ment annoncer la tonalit de l ar chitecture int rieure ne la contredisent pas non plus Il s agit l int rieur comme l ext rieur des m mes verticales et des m mes horizontales qui caract ri sent le style du b timent Il y a pas de contradiction avec l ext rieur Pourquoi Voil Parce que il y ce jeu avec l espace toujours les m mes horizon tales les m mes verticales et pui
326. la m dia th que plus pour le plaisir que pour le travail dans lequel cas elle pr f re rentrer chez elle apr s avoir emprunt des livres raconte que pour elle comme pour d autres c est un peu l activit du samedi C est vrai que moi je passe pas mal d heures me prends un bon stock de CD j coute tout et apr s je ram ne chez moi une ou deux heures Et c est assez agr able en plus on a une belle vue donc vraiment Elle appr cie ainsi cette m diath que o elle peut se sentir comme la maison o elle peut couter de la musique pour le plaisir dans la cohabitation avec d autres qui ne partagent pas forc ment la m me activit Cette coexistence d activit s et d usages le travail et le loisir le s jour et le passage le bruit et le silence d lib r ment choisie par le programme qui avait t labor aurait pu s av rer probl matique d ordinaire en effet les biblioth ques ont tendance s parer les parties d di es au travail o l on reste concentr dans le silence et celles d di es aux livres o l on vient d ambuler ou encore elles isolent les espaces d di s la discoth que Dans cette salle on entend continuellement en bruit de fond certes des amplitudes variables suivant les heures d affluence le cliquetis des bo tes de CD que les fouineurs passent entre leurs doigts on peut y entendre parfois le gr sillement de la musique U
327. le arch Dominique Perrault 1996 Comme d habitude le verre c est assez attrayant L aluminium l est moins mais au moins on ne peut pas se suicider n est pas beau mais le verre est assez beau et les arbres aussi Voil cet espace l me pla t j y suis bien Le lieu est sympathique C est un lieu qui est pens c est un lieu qui est vaste c est un lieu qui est vert c est un lieu qui est ouvert Je ne viendrais pas que pour le lieu si je viens ici videmment c est pour lire mais tant qu faire autant que ce soit dans un lieu agr able Eh bien l le lieu est plut t agr able Laurent La ville en parcours et en discours 84 Bibliographie BOURDIEU Pierre 1979 La Distinction Critique sociale du jugement Paris Minuit CHOMBART de LAUWE Paul Henri et al 1960 Famille et habitation t 2 Un essai vation exp rimentale Paris CNRS JOSEPH Isaac dir 1995 Prendre place Espace public et culture dramatique colloque de 2 Cerisy Paris Ed Recherches Plan urbain LAPIERRE Eric 2000 Fran ois Le C ur 1864 1937 in LAPIERRE dir Identification d une ville Architectures de Paris Paris Picard L Arsenal p 104 109 RAYMOND Henri 1984 L Architecture les aventures spatiales de la Raison Paris G Pompidou SEGAUD Marion 1984 La petite monumentalit rapport pour la DGRST Lassau IERAU La ville en parc
328. le b timent en lui m me dans les noirs Il n y pas de contrastes au niveau du modernisme entre guillemets C est dire Eh bien le mobilier il est assez moderne et puis il n est pas imposant donc il pas Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge 2 3 La synergie espace organisation Prendre sans attendre La M diath que Croix Rouge est r put e pour faire circuler rapidement ses documents tous supports confondus tel point que les gens viennent cher cher Croix Rouge ce qu ils n ont pas trouv par exemple Cath drale t moigne cet extrait d entretien aupr s de biblioth caires de la M diath que Croix Rouge a des tas de gens qui viennent Croix Rouge pour les films et la musique parce que Cath drale ils ne trouvent rien Il n y a rien sur les rayons parce que tout est emprunt Personnel biblioth caire Tout le monde se f licite du temps d attente particuli rement court aux banques de pr t presque toujours libres selon nos observations C est dans ce contexte que nous avons not une expression qui revient tr s souvent et illustre combien la M diath que Croix Rouge comble aussi un besoin de poss der et ou de consommer qui s ajoute sa fonction Toutes les personnes interview es ont mentionn le plaisir qu elles ressentaient s approprier m me provisoire ment les objets emprunt s Eh bien en g n ral je n
329. le bleue 122 places occupant la partie nord du b timent et faisant face la salle rose comporte deux sous espaces de lecture dont les formes et les ambiances sont totalement diff rentes voire dichotomiques ou du moins compl mentaires L un droite en montant l escalier depuis le hall est ouvert sur le reste de la biblioth que en particulier sur le hall et comporte des l ments g om triques tr s vari s dont un lanterneau l autre gauche de l escalier surnomm la salle des j suites par un des interview s est plus introverti et assez uniforme du moins orthogonal La salle au lanterneau Cette partie de la salle bleue malgr sa petite taille contient beaucoup d l ments Pour une interview e il a m me trop de choses pour tre au calme et travailler surtout compar e l autre partie de la salle Une rampe un w Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle bleue gt les palces sous le lanterneau d les palces Le long de la tablette qui donne sur la double hauteur du hall Les m diath ques en parcours et en pratiques 144 acc s vers la salle rouge des rayonnages dispos s dans les quatre coins un lanterneau et trois typologies de places diff rentes des grandes tables align es contre la rampe une tablette triangulaire sous le lanterneau une tablette longi ligne face au vide du hall d accueil Si les places sous le lanterneau en plein
330. le code de l architecture publique La r ponse par la fa ade vitr e est autant technique qu id ologique que le mat riau verrier soit opaque r fl chis sant ou transparent la fa ade vitr e manifeste un refus de la monumentalit puisque en montrant soit le reflet de son environnement soit son int rieur la fa ade n exprime plus rien ni du point de vue de l architecture ni du point de vue de l institution que traditionnellement elle repr sentait Cet vanouissement de la fa ade abondamment comment e depuis trente ans par la critique architec turale comme par le moindre observateur n est cependant pas ici le propos des citadins qui se r jouissent seulement du remplacement dans la production la La ville en parcours et en discours 45 plus r cente du verre miroir par le verre transparent au point que tel immeuble de bureaux sur l avenue de France peut en raison de la transparence de sa fa ade passer pour un immeuble d habitation Op ra Bastille vitres r fl chissantes on voit le ciel on voit la circulation on ne voit pas ce qu il y a l int rieur Marianne SAINT DENIS Annexe mairie c est pas du verre fum sic transparent r ussi veut dire verre miroir on voit travers Bourse du Travail verre fum si ge de L Humanit Sophie gt annexe de la mairie Saint Denis arch Henri Gaudin 1993 gt si ge de L Huma
331. le que les salles pour enfants soit des salles particuli res personnalis es en quelque sorte comme chez eux o la chambre de leur enfant est pleine de jouets de couleurs d affiches etc la lecture ou l tude sont des activit s individuelles et l on aurait envie m me dans espace public de se sentir comme la maison comme le disait Clotilde Cependant si les biblioth caires disent parfois j aurais pas fait comme a ou j aurais pas mis a en se projetant ainsi dans cet espace de la m diath que les usagers eux ne se l approprient pas ce point et gardent des distances Alors les crit res qui demeurent pr dominants dans le jugement d une biblioth que se portent sur les aspects fonctionnels pratiques commodes utilitaires crit res importants pour un espace domestique mais non exclusifs A tel point qu un des habitu s de la m diath que a pu dire Je pr f re avoir quelque chose qui ne me plairait m me pas comme archi tecture dans laquelle je trouverai tout ce que je veux plut t que quelque chose de tr s beau tr s chaleureux etc o je trouverai rien M Des champs Et ici tous les usagers s accordent pour dire que la m diath que est fonc tionnelle ou pratique bien que parfois ces qualit s semblent s attacher des r alit s bien vagues En effet c est souvent lorsqu on n appr cie pas l esth tique d un espace ou d un mobil
332. lement les fauteuils l bas pour ceux qui pr f rent des fauteuils plus confortables Je trouve que si il y a un petit effort Une fois qu on est l on comprend que les quotidiens c est l bas Julie En terme d organisation des places il y a tout d abord un espace avec des tables o les lecteurs de quotidiens pr f rent s installer non seulement parce que ces documents sont rang s juste c t mais parce que le quotidien s tale sur la table comme dirait M Boutet surtout qu ils sont tenus au milieu par une barre qui permet de les accrocher sur le rayonnage et qui rend inconfortable leur lecture s il n y a pas de table o les poser Pour ces lecteurs les fauteuils aussi confortables soient ils ne leur conviennent pas tellement contraint de s asseoir sur un fauteuil un jour o les tables taient toutes prises un lecteur avait ainsi pris le soin d enlever la barre le temps la lecture Peut tre ils auraient trouver un style interm diaire entre les tables bureaux et carr ment le canap regrette ainsi Marc Ce sont donc plus souvent des lecteurs de revues et de magazines qui s assoient sur les fauteuils Certains de couleurs primaires sont dispos s vis vis comme un coin salon au milieu de la salle Des petites tables basses sont dispos es entre les deux alignements de fauteuils mais s av rent peu utili s es d une part parce qu elles sont trop basses comme nous l explique
333. les c t cath drale bien qu l inverse elle puisse tre parfois trop chaude avec ses fen tres basses elle a l avantage par rapport aux autres salles c t de ne pas avoir le soleil dans les yeux et en terme d affluence en dehors des mercredis et des samedis UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 239 il sait qu elle est tranquille comme je sais que les tudiants du sup rieur ils ont tendance monter l haut je sais que si c est une heure creuse si c est un jour d cole il y aura de la place s r Or lorsqu il pr parait le concours de m decine il allait s asseoir comme les autres tudiants dans la salle LITT o ils ont lu leur territoire il ne vient donc travailler dans cette salle que depuis qu il a chou au concours comme s il y avait donc trouv un refuge loin des autres Parfois pourtant des enfants s installent en groupe et commencent bavarder la cohabitation entre enfants et tudiants dont les modes de travail peuvent diff rer n est pas toujours vidente Alors dans ces cas l Marc monte aux tages sup rieurs mais condition qu il y ait de la place parce qu il y des jours tout est blind Julie fr quente cette salle pour p cher des id es dans les livres lors qu elle fait des baby sittings mais aussi pour y rester lire des BD lorsqu elle vient avec sa petite s ur ou parfois m me avec des amies C est
334. les commentaires des uns et des autres 115 multiplient les initiatives pour y cr er des manifestations continuit avec celles qui se d roulent l int rieur la m diath que comme si une appropriation nouvelle tait en train de na tre essentiellement autour de deux choses des manifestations culturelles en lien avec la m diath que et un espace o se retrouver entre jeunes En somme comme s il s agissait ici de faire du lien social Vous disiez a fait vie de quartier Eh bien en fait c est sous utilis mais bon c est utilis quand m me Il va y avoir les fl neries musicales dans tous les lieux publics et on va accueillir un groupe de jazz ici Non et puis il y a eu il n y a pas tr s longtemps f te dans le quartier et ils ont d but d ici avec les majorettes etc Donc voil c est a il y a une vie de quartier Bon par rapport l espace Emploi Formation on accueille avec l ANPE on fait des journ es de pr sentation et d embauches Pour vous c est un espace qui fait vie de quartier Oui voil malgr le fait que dans ces cit s on n ait pas beaucoup de centres il n y a pas de centre c est important pour se retrouver dit partout qu on ne se retrouve pas Donc l c est un lieu qui permet Bon c est ponctuel de temps en temps Personnel biblioth caire Entre les usages possibles et les usages r els cet espace public ne fait il pas office
335. lioth que qui est ferm au public semble envahi par une ambiance toute particuli re proche d un vide ou d un non sens o les lecteurs manquent Quand cette personne est responsable de la salle de lecture qu elle est aux commandes selon son expression lorsque tout le monde est sa place elle sent bien combien sa pr sence est utile sinon importante et que l espace n est pas le m me parce que l ambiance n est pas la m me cause des bruits des odeurs des Parce que l espace n existe pas sans les relations qu il renferme sa descrip tion des diff rentes mani res d entrer en relation avec le lecteur selon les lieux appara t int ressante Non mais par exemple quand on est en poste donc on peut tre au pr t retour donc c est l o se font les op rations on prend les livres on les rend Et puis les inscriptions donc l on est en contact avec le lecteur mais un contact oblig j allais dire C est impossible de ne pas voir le lecteur la discoth que aussi mais c est un contact qui est beaucoup plus al atoire n est pas s r on peut avoir trois ou quatre personnes en m me temps et le t l phone comme on peut avoir personne pendant cinq minutes voyez Au deuxi me tage c est un peu la m me chose mais j ai remarqu que je n avais pas le m me type de journ e quand je faisais par exemple que la salle du deuxi me ou quand ne faisais que du retour du pr t C
336. lis de son contexte g ographique la biblioth que Saint Denis pour Yann cet ailleurs n est pas le ciel du futur mais la campagne Mais tu vois c est ce c t super futuriste avec tout d un coup un ciel bleu l teint justement a met en valeur le ciel a affirme une esp ce de nature Je le sens plus comme a Dans l opposition qui fait que tout d un coup c est le lieu de la technique quand m me c est la t l on va voir des films l c est le truc anti nature et tout d un coup t as un trait qui vient l affirmer D autant plus C est pour a tu penses pas qu on pourrait penser qu on est au milieu des champs Que ce b timent est au milieu des champs Yann Si le volume cylindrique de l espace audiovisuel visible de l ext rieur pla t Lucien parce qu il reconna t sa forme et qu il s en sert comme d un rep re dans la biblioth que l int rieur lui pla t tout autant II montre m me une sorte d mo tion esth tique la vue de ses d tails qu il n avait pas remarqu s auparavant 11 s en rappellera encore la fin de l entretien Mais alors c tait vraiment tr s joli cette petite couronne de lumi re dans la salle de visionnage Avec la rotonde invers e enfin je sais pas comment appeler a mais c tait tr s joli Et surtout c est une salle o il se sent l aise qui lui semble tre un refuge Tu vois c est un espace qui fait plaisir voir quand t
337. ll Carnegie porte un regard plus neuf Tout est donc mis la disposition du public pour qu il en fasse un bon usage c est le help yourself mais l gitim par des pr occupations de rentabilit conomique mais par des soucis d ga lit Mais une des biblioth caires place encore une fois le relationnel avant toute chose notamment le mat riel Justement fid liser un public peut tre un peu difficile a demande beau coup de disponibilit en fait Je crois que c est pas le c t mat riel qui va fid liser les gens Personnel biblioth caire Tout est fait galement pour que l usager ne se sente pas intimid dispo sition des comptoirs d accueil en retrait permet de ne pas se sentir surveill ou jug d s l entr e sous le regard autoritaire du ma tre des lieux qu est le biblio th caire l usager peut s approprier plus librement de l espace qui lui est offert ne pas avoir l impression qu il s agit d un lieu qui appartient non pas lui mais une institution Elle lui permet de se sentir l aise et l gitime dans l usage de ce lieu public ne pas se sentir un intrus Ainsi tous ces l ments participent ils de l volution in luctable des biblio th ques municipales vers un largissement de leurs publics voire leur massifi cation qui va de pair avec leur modernisation croissante leurs qualit s sont donc reconnues et d fendues Reims devient ou veut devenir une g
338. lle orange qui font penser des mouettes Une cantine versus des souterrains Pour moi a ressemble m me pas une biblioth que dit l une des interview es en riant mais presque une cantine Parce que c est grand avec plein de tables avec des tag res de livres qui ne sont pas tellement pr sentes parce qu elles ne sont pas hautes D autant que ces livres des Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle des p riodiques q La vue sur Les deux rampes ainsi que sur Le bandeau donne l impression d tre sur un paquebot gt d l espace de travail sous la salle rose peu lumineux 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 119 num ros de revues reli s par ann e dont les tranches sont quasi identiques les unes des autres paraissent faux Comme c est grand les bouquins ne sont pas port e de mains T es pas dedans C est peut tre pour a que a ne ressemble pas une biblioth que C est un espace trop l che et en m me temps c est sombre donc a n a aucun int r t Marianne Un autre l ment qui concourt sans doute ne pas se sentir dedans dans cette salle est sa proximit des espaces publics notamment du hall dont on entend le brouhaha Mais un autre interview cette salle justement parce qu elle est en partie sombre et qu elle est situ e en contrebas par rapport au hall le s
339. lusion de la modernit ce que refl te aussi la photo en tant qu objet absurde dont on ne voit pas l int r t ni imm diat ni au ni me degr Pour Fran ois a se veut d un style moderne dont le meilleur indica teur est le verre comme mat riau Il explique qu on retrouve la modernit aussi dans l effet de transparence des fa ades vitr es comme si la transparence tait caract ristique de nos soci t s modernes avec un certain sarcasme on voit tout comme chez le coiffeur Alors que pour Marianne le c t moderne du b timent s oppose l ancien qui lui comme style correspond mieux l image que se fait d une biblioth que En r alit l effort de modernit concerne surtout le plaisir des yeux le plaisir esth tique perceptible notamment l ext rieur du b timent Le sens de la courbe Pour Marianne l escalier h lico dal a plus de sens de l ext rieur que de l int rieur puisqu il remplit sa fonction de d nominateur commun de fil conduc teur entre les tages alors que de l int rieur il ne remplit pas sa fonction de circulation La courbe li e l escalier vient contredire sans contrarier r gula rit des lignes de la fa ade sur la rue Tolbiac l agencement des tables et chaises donnant aussi un c t rationnel s rieux Oui c est vrai que a a un c t rationnel quoi Ce qui peut para tre normal pour une biblioth que mais comme en m me temps il y a cette courbe l
340. lution suivant la couche grise Marianne La salle brune malgr sa petite taille par rapport d autres salles n offre pas moins une grande diversit de sous espaces D abord l entr e quand vient de l escalier qui la dessert depuis le hall trois grandes tables contre la baie vitr e dont une quip e d une prise lectrique c t de l espace photocopie Des places qui sont agr ables en soi parce qu elles sont c t des vitres mais expos es au bruit provenant du hall et des photocopieuses ainsi qu aux passages Ce sont souvent des groupes de deux qui s installent ici pour pouvoir travailler ensemble en discutant parfois devant l cran d un portable D autres ne se g nent pas pour couter de la musique que les haut parleurs de l ordina teur diffusent Certains s y assoient aussi en attendant que le d sir ou la n ces sit de travailler se fassent sentir Apr s ces trois tables des places le long de la tablette en forme de U autour du vide central C est pas comme un espace vide ce rectangle commente Louise parce qu il y ces lampes au milieu qui font un lien avec la salle orange en dessous Pour Sa d cette configuration lui fait penser un labyrinthe Vous voyez vous montez vous descendez vous remontez vous redes cendez a fait des cheminements des itin raires a fait penser aux laby rinthes Un d dale Sa d Certaines de ces places o
341. m taphore avec le retour de l image plus inconscient que conscient En tant invit choisir des b timents avant d avoir les mots pour les d crire dans leur architecture comme dans les usages qu ils en font le parcourant Conclusion 297 comme l usager se retrouve face sa pulsion Il faut bien alors qu il tente d y revenir par les mots d o ces m taphores qui n ont pas toujours de sens qui font court circuit qui surgissent L association libre r pond la dimension esth tique Nous avons gagn tout au long de ce travail en compr hension du r le de l usage dans l appr ciation de l architecture nous avons compris que l espace architectural et la fa ade pouvaient signifier pour les profanes mais il reste un niveau plus profond qui a voir avec l motion et l inconscient Bibliographie AUGOYARD Jean Fran ois avec LEROUX Martine AVENTIN Catherine et AUGOYARD Erwin 2003 L exp rience esth tique ordinaire de l architecture Parcours en espace public rapport du Cresson pour le minist re de la Recherche action Ville 2 t mai BONNIN Philippe 2004 La Ville japonaise l ordinaire de l esth tique in NAHOUM GRAPPE V ronique et VINCENT Odile Le Go t des belles choses Maison des sciences de l Homme Mission l ethnologie coll Ethnologie la France n 19 11 34 BOUDON Philippe 1992 Introduction l Architecturologie Paris Dunod HODD Rainier L GER Jean Michel
342. mage d architecture tient une place impor tante comme chez l architecte On sait la place des revues de d coration dans la constitution des r f rences du public en mati re d architecture d int rieur on conna t moins le passage de l imaginaire au r el quand le cin ma la publicit et la mode utilisent des paysages urbains empruntant la bande dessin e l ur banisme vertical des quartiers d affaire d cor favori des pub pour automobiles ou aux clich s de l architecture du moment les immeubles Bofill il y a vingt ans puis la Grande Arche la BNF ou le Guggenheim de Bilbao selon les royal ties exig es par l architecte au nom du droit de l image Pour toutes les cat gories sociales on est cependant en droit de poser la question de l image d architecture la diffusion de ce type d image dans la publi cit ou m me dans les jeux vid os ayant largi le repr sentation de l architecture au del de la presse surtout celle de d coration et des livres sp cialis s Puis qu une partie des repr sentations architecturales existe gr ce la repr sentation par la photographie pour le grand public comme d ailleurs pour les architectes eux m mes ne peut on utiliser ces photographies pour des tests ainsi que le pratiquent certains chercheurs C est parce que nous sommes conscients de la force de l image telle qu elle est utilis e en psychologie clinique dans les tests projectifs celui de Murray par exemple
343. mbine la monumentalit de l difice avec la r p tition de petites ouvertures qui lui sugg rent un compartimentage des bureaux renvoyant lui m me celui des relations entre les employ s le tout incarnant une institution inaccessible voire totalitaire le passage sous l norme b timent jug aveugle manquant la double chance de la transparence d une institution peu populaire et de l entr e dans Paris MINIST RE DES FINANCES BERCY la fa on dont a Attention on s avance sur la Seine s avance sur la Seine je suis l normes poteaux lourd plombant compl tement ferm inaccessible De l ext rieur norme espace mais compartiment pas de c est entre minuscules ouvertures communication l architecture du Ille Reich et le film Brazil noir aust re vraiment pas une belle image du minist re des Finances l int rieur j imagine petits bureaux ferm s l impression que tout avec petits secr taires est compartiment Marianne MINIST RE DES FINANCES BERCY Intention je traverse Bercy il n y a pas se veut d mocratique je d ouvertures il n y a pas de traverse l espace public de fen tres il y a un trou dans le d cision je participe la mur et c est tout lumi re politique Perception on n est pas dedans on ne a ne fonctionne absolument participe pas pas Marianne minist re des Finances quai de la R p e Pa
344. ment de l ancien H tel de police qui t conserv 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 206 assumait vraiment d tre face la cath drale et qui permettait de la voir bien La directrice s explique On s est peu battu pour qu elle soit construite l devant la cath drale malgr une emprise au sol qui n tait pas norme c tait pas pour pas la regarder Ce rapport la cath drale a donc constitu un crit re d terminant dans la s lection du projet et l inverse pour les autres concurrents un crit re discri minant Comme le texte de pr sentation de son projet l explicitef l intention de l ar chitecte s est essentiellement focalis e du moins au niveau communication sur le site patrimonial respecter le cadre laisser harmonieux le tissu urbain reconstituer et la cath drale honorer Il pr sente ainsi son b timent comme s inscrivant dans la continuit et non dans la rupture proposant une uvre consensuelle forte valeur symbolique et esth tique J P Viguier dira d ailleurs Je n ai jamais consid r ce b timent comme un geste architectural mais comme un assemblage de plusieurs partis UY Dans ce texte de pr sentation l absence de communication par l architecte quant la fonction que remplira cette uvre une fois r alis e para t loquente Il s agit bien d un lieu d di la lecture p
345. mez Oui oui il y a beaucoup de lumi re c est bien on voit le temps qu il fait dehors quand il pleut quand il neige c est vachement beau Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Cet espace se situant proximit de l entr e devient naturellement un micro espace de rencontres d changes entre jeunes entre inscrits et non inscrits On peut donc sans s engager plus avant comme lecteur retrouver des amis et partager un moment ensemble Enfin il est aussi un lieu de n gociations entre agents de m diation il s agit du personnel charg de veiller l ordre dans la m diath que et petits rigolos qui viennent perturber l ambiance plut t conviviale de la m diath que Selon nos observations les quelques jeunes qui viennent plusieurs s ins tallent le plus souvent dans l espace coin de l espace Musique et galement aux postes internet ou multim dia du rez de chauss e Cela reste malgr tout assez marginal et peu de jeunes se donnent rendez vous l int rieur de la m dia th que Eh bien a m arrive de venir plusieurs avec des amis et puis je viens seule aussi des fois Quand je viens travailler c est seule en g n ral Mais ne dirais pas quelqu un ah tiens si allait la m diath que moins qu on ait un expos faire l cole ou autre Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Est ce que vous vous donnez rendez
346. milieu de la salle sont expos es la circulation les places donnant sur la double hauteur du hall sont quant elles expos es au bruit Il en r sulte que cette partie de la salle bleue n est effectivement pas la plus silencieuse de la biblioth que et peut attirer des petits groupes qui s installent aux places les plus publiques sous le lanterneau ou face au hall et des groupes plus grands qui s installent sur les grandes tables contre la rampe C est trop au centre la biblioth que donc en fait c est encore une fois trop pr s du hall d accueil Mais voil ces espaces l je trouve que c est tr s bien regarder enfin que ce soit l c est super mais c est pas l que moi je me mettrais pour travailler Marianne Les premi res fois c est dans cette partie de la salle bleue que Yann avait d cid de s installer parce qu il n avait jamais rencontr une telle configura tion dans les nombreuses autres biblioth ques qu il avait fr quent es auparavant Ce qu il avait trouv frappant c taient ces places individuelles qui donnent sur le vide du hall d accueil et qui offrent une vue sur les gens qui passent et sur le travail des autres install s dans la salle rose en face Ainsi la confi guration originale et insolite de certaines places peut elle attirer des usagers qui d sirent alors exp rimenter de nouvelles postures de travail Cependant Yann n y tait pas rest tr s longt
347. mment la fa ade de l ancienne biblioth que centrale de Reims la biblioth que Carnegie sont pr sent s par les biblioth caires comme embl matiques d une biblioth que litiste et ferm e 11 s agit d un difice Art D co construit entre 1921 et 1928 par l architecte Max Sainsaulieu aujourd hui inscrit l inventaire des Monuments historiques et qui reprend son compte les modes de composition classiques notamment celui du temple antique fronton colonnes sym trie etc interpr tant la biblioth que comme un temple du savoir Je pense que pour une personne qui n a pas l habitude des biblioth ques Carnegie c tait d j une forteresse D j il fallait avoir le courage d entrer dans cette biblioth que qui est quand m me assez majestueuse m me si je la trouve tr s belle Mais je pense que pour un public particulier les gens d j qui n ont pas l habitude des biblioth ques moi je trouve que c est d j assez impressionnant d entrer dans cette biblioth que et peut tre moins maintenant depuis sa r novation et son ouverture en 2005 parce que la 15 Anne Marie Bertrand Les biblio th ques Paris d La d couverte coll Rep res 1998 2004 35 16 Idem p 37 La biblioth que Carnegie arch Max Sainsaulieu 1921 1928 une architecture qui voque un temple du savoir 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 217 grande porte est ouverte Alors
348. mprendre comment fonctionne cet espace Cette petite table tout en remplissant sa fonction premi re qui est de mettre disposition du public des informations concernant les activit s culturelles de la ville sert aussi se donner de la contenance Autre point d accroche possible la caf t ria install e dans un coin du hall pr s de l entr e Les badauds venus visiter pour la premi re fois la m diath que semblent appr cier ce petit espace pourtant pas tr s accueillant comme le remarquent certains usagers interrog s Ouvert sur le hall ce poste d observation permettrait cependant de se reposer des motions provoqu es par la d couverte d un endroit inconnu et de voir ce qui s y passe Mais c est surtout savoir o aller c est peu indiqu mais il n y pas assez de contraste pour le voir en fait note Marc Ce manque de lisibilit d ailleurs et en particulier de signal tique est relev par les usagers pour la m diath que en g n ral La directrice explique qu en effet ils n ont pas pu mettre de signal tique suspendue au plafond parce qu il n est pas assez haut ce qui se comprend pour les petits plateaux mais non pour les grands Or cela peut tre ennuyeux quand on ne voit pas o sont les toilettes par exemple comme Julie UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 232 qui affirme avoir pass un an sans les conna tre apr s avoir men des recher ches infructueuses
349. n nelle les tages les m le nombre de document les parkings de 40 places sans stationne ment public et le co t Croix Rouge chantier d but en mars 2001 fin pr vu septembre 2002 et Carnegie travaux pr vus d but 2003 sont aussi voqu es L Union 25 01 2002 Les deux m diath ques ouvriront ensemble en janvier 2003 Sophie Claeyens Pergament Fait un tat de l avancement des travaux et rappelle quelques chiffres habituels nombre d ouvrage co t etc en insistant sur le hasard de calendrier des deux ouver tures moins facile que si on avait pu g rer un d calage et un temps de rodage entre les deux quipements ce dont la direction des travaux neufs se dit bien consciente On peut remarquer que la direction des services culturels qui devraient a priori se sentir concern s ne semble pas sollicit e ou ne se manifeste pas dans ce d bat Livre hebdo 8 mai 2002 Reims dresse sa cath drale de livres Laurence Santantonios Rappelle le contexte des autres Biblioth que municipale vocation r gionale entre Chalons et Troyes et fait une allusion la pol mique chez certains R mois horrifi s de voir aussi intimement juxtapos s cath drale gothique et b timent high tech pol mique sur laquelle curieusement ne t moigne aucun document de la revue de presse Est ce parce qu elle tait ant rieure au d but de la revue de presse avant que le projet ne soit vraiment cr dible donc s
350. n s par la clart des baies vitr es ont attir davantage que les salles gagn es par la r affectation de l ancien commissariat goii chute Enma Hausse is ni JO Brita ri 4 dian Firma oi Miya i a Ceni Spiiss 1 krii i 30 Le Connu pr De DURS venu pue cuil de pornos Cet modara Ge le r pond Des dans a Can milite i ECM g Pen rit baii par 1 chape de liri damien ai Les CAS D ia d arar prdi molles CO nomme berite b e Dila w arret el DAD Tout Cas fur Moon pankuiir El lea bu vma ape brami breraa La L Union 14 05 2003 M diath que Croix Rouge l ouverture est retard e non sign Relate les incidents de parcours en particulier des travaux suppl mentaires concer nant la fissuration de la dalle b ton du logement du gardien et anticipe les questions de parrainage d inauguration Marne Hebdo Reims 28 mai 4 juin 20
351. n Marie Mirof le troisi me agent de l quipe Huit postes multim dias Une des installation originale de ce service l espace science et technique consiste en une salle de travail en groupe compos de six places et dans laquelle les gens peuvent s isoler notamment du bruit du reste de la m dia th que L Union 20 ao t 2003 Plus de 1000 inscriptions au cours du premiers mois Patricia Buffet La M diath que Croix Rouge a ouvert ses portes fin juin Durant le mois de juillet quelques 1016 inscriptions ont t enregistr 40 par jour J ai le sentiment que nous avons touch un public proche de la m diath que Croix du Sud Pays de France surtout chez les jeunes Muriel Masini directrice Quelques chiffres 450 entr es jour 900 pr ts jour Pr ts 42 d adultes 58 de jeunes 58 documents imprim s 22 DVD et cassettes film 175 CD et cassettes audio Adultes imprim s 1 place 2 place musique Jeunes imprim s 1 place 2 place films Les espaces pr sents Croix Rouge Espaces actualit emploi information Espace image et musique Espace adulte Espace jeunes Atelier Deux points particuliers relev s Traitement d air appr ci Des espaces pour tous animations expos conf rences et spectacles L Union 21 ao t 2003 IL n y a pas d age pour aller la m diath que Sophie Santoni Espace jeunes de 0 14 ans
352. n assez long d veloppement de mani re ce que le lecteur puisse entrer dans le mode de d coupage des nonc s et comprendre la seule lecture des tableaux de d cou page les relations de significations contenues dans les nonc s La ville en parcours et en discours 27 SIGNIFIANT SIGNIFI M DIATEUR X SIGNIFI X Espace objet acteur situation etc argument de la signification explication exemple l appui image repr sentation valeur expression de jugement de go t etc SIGNIFIANT B SIGNIFI M DIATEUR Y SIGNIFI Espace objet acteur situation etc argument de la signification explication exemple l appui image repr sentation valeur expression de jugement de go t etc Prenons l exemple de l nonc suivant a fait un peu hors sujet un vieux garage en ruine face la belle m dia th que toute moderne avec des belles vitres j adore aussi les vitres et les couleurs l int rieur le rouge le bleu et le jaune des fauteuils j adore Oui a rajeunit moi j aime bien a fait moderne Parce que quand on fait le tour a fait un peu vieillot C est face la cath drale donc c est tout ce qui est patrimoine c est tout qui est ancien les maisons ne sont pas tr s modernes Et puis a donne peu de jeunesse dans ville a rajeunit tout a moi j aime bien Am lie En consid rant le sch ma de
353. n enregistr Une des lyc ennes explique qu elle ne va pas travailler dans la M dia th que Cath drale parce qu elle fait plus biblioth que o vraiment on parle pas beaucoup elle pr f re donc aller travailler la M diath que Croix Rouge o c est plus cool Le gar on raconte que lui il va pour travailler et qu il s ins talle dans les salles c t o il se laisse moins divertir par l ext rieur UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 204 2 Du projet r alisation b timent tant qu objet culturel visible dans la ville Face la cath drale et d une superficie de 6 500 m la m diath que s inscrit sur un terrain jusque l occup par l H tel de Police Conserver la fa ade de l H tel de Police s est impos e non pas par crainte d avoir la reconstruire mais par respect pour Reims meurtrie d truite un attachement r el pour ce qui subsiste s est transform au cours de l tude en n cessit L arriv e de la modernit sur ce site tellement beau du parvis de la cath drale doit pas entra ner un clatement de l architecture une autonomie de rupture dans la forme urbaine mais au contraire une transformation douce et un r glage fin qui fassent que le b timent r siste la co visibilit avec la cath drale dans le silence l harmonie de cette co visibilit sera assur e la proportion classique obtenue partir d une ba
354. nalement la soci t toute enti re se repr sentent le futur Finalement quels temps fait 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 281 r f rence cette architecture quelle position adopte t elle par rapport au temps qui passe De quelle p rennit s agit il La question se pose avec d autant plus de force qu une m diath que m me si elle ne sert pas uniquement conserver des documents mais plus les diffuser travers une diversit de supports elle ne peut que s inscrire dans un temps relativement long puisque l crit promet de durer encore un peu Et pourtant ne sommes nous pas dans une p riode de transition entre une logique de transmission par l crit une autre celle de la consommation imm diate par l image A partir d une lecture de la fa ade une personne interview e explique l effet de contraste que produit la m diath que vis vis des autres b timents du quartier datant des ann es 70 produits de la politique de la ville et de la concep tion esth tique moderne de cette poque Qu est ce que vous appelez modernisme Eh bien C est qui n est pas archa que rires Je ne sais pas Voil voit les b timents du quartier qui sont quand m me bleus marron et vert c est pas forc ment super joli qui ont bien plus de trente ans De l ext rieur on voit que c est super vieux ne sais pas on voit bien ne serait ce qu l architecture on sent bi
355. nap s pour s asseoir EEK Gaumont pour attendre Marianne Avec sa grande dimension son architecture de centre commercial chic sa luminosit et sa transparence le cin ma MK2 Biblioth que prend contre pied et la salle traditionnelle du Quartier latin et le multiplexe de p riph rie A partir de quoi le jugement sur sa forme et sur son usage rencontre les m mes obsta cles que la confrontation avec tout objet nouveau avec lequel le commentateur se livre des comparaisons avec ce qu il conna t et des r f rences auxquelles l objet appelle La proximit sociologique du point de vue des cat gories d ge de dipl me et de profession sinon des origines sociales des socialisations premi res qui les diff rencient des trois interview s exprimant des points de vue diff rents est l image du jugement sur toute nouvelle r alisation architecturale voca tion culturelle et possiblement marchande Il n est que de voir par exemple l embarras et les errements de l opinion publique et de la critique architecturale vis vis du mus e du quai Branly quand chaque point de vue s applique arti culer les jugements sur le b timent le projet mus ographique et la pr sentation des objets Le mus e du quai Branly peut tre consid r comme la derni re r f rence de l actualit r v lant l impossibilit d isoler l architecture de la destin e du b timent et plus largement la difficult de juger les p
356. nce tant pr cis ment dans le glissement entre l esth tique et l artistique que l auteur prend pourtant en compte Dans tous les difices comment s lors des itin raires urbains ou lors des parcours dans les m diath ques il se trouve que l assiduit envers un difice porte le plus souvent vers un jugement esth tique positif alors que si l on croit les opinions rapport es par les m dias les jugements mis de l ext rieur sur les b timents sont bien s r oppos s sans parler pour le moment de la pol mique autour de la BNF Est ce parce que l usage quand il est positif contamine de sa positivit le jugement esth tique ou est ce parce que l usage tablit une relation autre qui permet l usager de sortir d une double relation d extran it extran it avec un difice jamais ou peu regard encore moins contempl auparavant mais surtout extran it avec une comp tence esth tique souvent confondue par l usager ordinaire avec une comp tence savante L usage serait ainsi ce qui permet d acc der au jugement et d abord l motion esth tique l appui de l usage permettant une mise distance de l objet qui sans usage n est qu un objet esth tique La contradiction lorsque appara t le couple laid mais utile de nos hypoth ses pr supposait qu il n y a pas de synth se du conflit entre le beau et l utile deux des piliers du tripode vitruvien En r ali
357. ncien contempo rain entre greffe et clonage in D Ar chitecture n 96 oct 1999 26 39 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 228 studieuses bien qu elles soient fr quent es aussi par des bricoleurs et jardiniers du dimanche des gourmets des jeunes mamans ou des retrait s s int ressant aux questions de sant et autres amateurs d automobile d astronomie ou de technologies des transports pour la premi re par des f rus d histoire ou de voyage pour la seconde Mais dans l une et l autre salle ceux l sont peu nombreux en semaine et empruntent les ouvrages plus souvent qu ils n utilisent les lieux sauf le samedi o l on peut les voir assis dans les fauteuils lisant profitant de la compagnie des autres de ces tudiants et lyc ens travaillant atta bl s ou tout simplement n tant pas inscrits la m diath que contraints alors de lire sur place Si les tables dans les salles c t cath drale sont comme partout occup es par des tudiants les fauteuils qu ils soient devant les revues dans les espaces audio audiovisuel ou BD sont l occup s par un public plus diversifi En outre non seulement les activit s de s jour s av rent ainsi r parties entre diff rents types d usagers mais les activit s de passage y sont plus fr quentes m me en semaine a donc d un c t les tudiants qui travaillent et qui deman dent plut t le silence en pensant parfois que
358. nd la seule table de toute la biblioth que faire face un mur tout en ayant les autres derri re son dos Comme si cette table d finissait elle seule le comportement des usagers dans cette salle comme si elle en tait l embl me C est blanc c est vide c est super sym trique d crit Yann qui ne s est jamais install dans cette partie de la salle pr f rant travailler dans des espaces plus irr guliers aux formes multiples Pour lui cet espace avec ses tables dispos es la queue leu leu fait trop salle dans l id e que l on a d une salle d tudes telle qu elle est trait e dans les b timents publics scolaires para scolaires J aime pas du tout Parce que celle l du coup a me rappelle les salles municipales o c est une salle dans la salle Et l pour le coup c est ni un recoin o tu te dis bon l je vais bosser Il y un c t tude tu sais tu te rappelles l tude enfantine trouves pas que a jure par rapport au reste Yann qualifie m me cette salle aust re un c t mise l cart qui est bizarre tu as l impression que tu es puni que tu es colle L bas tout d un coup a rend le travail p nible Non mais tu vois ce que je veux dire L bas tout d un coup il y a quelque chose qui te dit tu travailles C est comme s il y avait un appel Il y a un c t j suite C est s
359. ne biblioth que ni pour un lieu public au c ur de la ville Je crois d ailleurs que si je n avais pas su avant de venir que ces quatre tours l symbolisaient des livres ouverts je n aurais pas devin toute seule pour moi a ne ressemble vraiment pas une biblioth que a pourrait tre compl tement autre chose pour le coup presque un centre d affaires centre de conf rences des choses comme a priori ce n est pas tellement l image qu on se fait d une biblioth que Du coup c est surprenant et c est agr able pour a a permet de changer un petit peu de point de vue sur la biblioth que le travail en biblioth que Les conditions de lecture sont tr s tr s agr ables Les salles de travail sont tr s grandes il y a beaucoup pace les tables sont immenses La taille des salles est tr s bien on ne se perd pas et en m me temps ne se sent pas du tout touff on n est pas emb t par son voisin On l impression qu on prend soin de nous quand on vient ici en tant que lecteur ou en tant que chercheur On a l impression d tre pris en compte ce qui n est pas mal La lumi re est vraiment parfaite elle est tamis e et en m me temps pas quivoque Tu peux te mettre un peu plus de lumi re si tu en as envie mais en g n ral la lumi re de la salle suffit Tu as peu de lumi re du jour aussi C est pas agressif comme Beaubourg par exemple o on a l impression d tre dans un supermarch av
360. ne contradiction entre les membres du personnel dela m dia th que qui doivent trouver une solution dans cette n gociation entre les codes de comportement attendus dans une biblioth que silence et concentration li s 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 270 la lecture et au travail et l interpr tation de ces codes adapt e un contexte h t rog ne pluriel compos de publics culturellement diff rents Y aurait il des bruits autoris s et d autres moins l gitimes Les donn es d un quiproquo se situent ils au niveau des usages attendus dans une biblioth que d tude qui se distinguent de ceux attendus dans une biblioth que de quartier dite de proximit Cet extrait rend bien compte d une certaine ambigu t quant aux usages dont les fronti res semblent de plus en plus floues d pend c est assez frustrant d tre Carnegie une biblioth que de style Art D co en centre ville et d entendre que le bruit des pages c est g nant aussi d tre en plein travail et d entendre des enfants courir dans tous les sens mais bon a d range pas outre mesure si on est bien concentr a va Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge L espace destin la lecture des p riodiques concentre un certain nombre de bruits venant des divers sous espaces aux fonctions diff rentes du rez de chauss e recherche d emploi avec accompagnement formation Internet coute
361. ne place depuis laquelle il ressent une certaine humilit face au monde N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 183 Au niveau de la hauteur on surplombe mais on n est pas en dehors de ville C est important a que la biblioth que ne soit pas un lieu part o quand on est en hauteur voil l esprit voltige au dessus du peuple rires Enfin dans un esprit peu r publicain Les choses restent li es entre elles Oui les choses restent li es et plein de niveaux en fait Que m me au niveau du regard on n chappe pas au regard parce qu on serait en hauteur ou que l tude soit au m me niveau que l habitation par exemple Voil donc un tel fait sa cuisine en face et moi je lis Elle est bien inscrite l 3 dedans quoi cette biblioth que Marianne N Comme nous le remarquons plus haut pas besoin d en avoir l usage pour avoir un avis La coursive visible depuis l ext rieur est d j connue du grand public du public de la rue du quartier ou d ailleurs Elle peut contribuer la fabrication d un appel ou d une invitation entrer dans l univers de la culture ou du savoir mais elle peut aussi impressionner en montrant le travail intellectuel l uvre C est le cas pour Nathalie Parfois a lui son mari arrive de venir bouquiner ici Mais lui il n a pas de probl me de rapport avec la biblioth que Moi c est un rapport personnel tout ce qui e
362. nit Saint Denis arch Oscar Niemeyer 1987 La ville en parcours et en discours 46 ZAC RIVE GAUCHE on voit les lumi res on voit a fait habit l int rieur Immeuble de bureau ou d habitation Marianne L emploi du verre est justifi par la transparence de celui ci Aux yeux d une habitante de Saint Denis le pire est atteint par le fameux garage construit par Christian Devillers en verre mais en pav s de verre non transparents la syst matisation extr me de l emploi de ce mat riau dans ce b timent original tant la premi re brique de verre partir de laquelle cette habitante reconstruit une vocation de souvenirs totalitaires ST DENIS GARAGE DEVILLERS Pav s de verre carr tages pas lignes crasent le me fait penser fasciste pas transparents assez hauts volume mastoc H tel Moscou totalitaire pas l gers Moscou comme dans les stalinien ann es 30 Fac de M decine rue des Saints P res Trocad ro architecture mussolinienne G nes Rome Sophie gt g immeubles de bureaux rue Emile Durkheim Zac Rive gauche Paris XIIIe d garage parking rue de la R publique Saint Denis arch Christian Devillers 1983 La ville en parcours et en discours 47 M me motif m me punition inflig s au minist re des Finances de Bercy devant lequel une autre interview e co
363. nn par exemple la pr sence de ces 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 147 tours visibles depuis l int rieur de la biblioth que produit un contraste bienvenu Un contraste qui venait lui rappeler lorsqu il fr quentait cette salle ce truc bizarre qui est d tre en train d tudier dans un lieu de culture assez norme qu est l universit Paris 8 tout en tant en plein milieu d une banlieue dont lui qui venait de la Bretagne il n avait entendu parler que comme d une banlieue difficile Les couleurs assez bizarres que prenait le ciel le soir venaient renforcer voire dramatiser cette impression bizarre ce quelque chose de pas habituel C est bien qu il ait une fac ici Ainsi une vue cadr e sur paysage de banlieue avec ses tours HLM visible depuis l int rieur d une biblio th que d autres architectes auraient peut tre cherch cacher ce paysage devient elle une all gorie du savoir pour tous Marianne aussi aime bien ce paysage avec ses tours de loin comme a c est toujours plus facile vient lui rappeler qu elle est Saint Denis mais surtout son choix celui de s tre inscrite Paris 8 pour tre au plus pr s des r alit s sociales elle qui se destine devenir professeur du secondaire J ai choisi Saint Denis en particulier pour le Capes c est clair que j aurais pu m inscrire Paris mais la Sorbonne
364. nnant visuellement le panorama vertical escompt Mairie infos Journal interne du personnel de La mairie de Reims novembre 1999 n 108 M diath ques leur ouverture pr par e activement Evoque les cr ations de poste qui accompagnent l ouverture programm e la constitution des collections 60 000 livres et 25 30 000 documents audiovisuels sont acqu rir le traitement des documents CD en particulier et les avancements de travaux notification pour la Cath drale et appel d offres pour Croix Rouge L Union 7 01 2000 Le secteur Ch teau d eau Entrefilet sur la pr paration du site apr s r sultat du concours Annexe La r ception par la presse 301 L Union 08 09 2000 Reflets d une m tamorphose l architecture des biblioth ques Nancy Gouin Retour sur l histoire de ces quipements et l volution de leurs fonctions en insis tant sur le r le charni re de Beaubourg laboratoire du d veloppement des nouveaux services tout en acc s libre sans inscription et en voquant la biblioth que Holden cr e en 1887 par un industriel pour promouvoir la lecture public Reims Ville de Reims information avril 2001 Tous les projets avancent Trois paragraphes sur les trois biblioth ques dans l article L Union 31 05 2001 La m diath que sort de terre Virginie Ducornez Evoque surtout la M diath que Cath drale en faisant une description fonctio
365. nom de l auteur et le titre de son uvre avant m me de l avoir lu et o ne les lit que parce qu on les conna t et qu on reconna t leur int r t Non seulement on n a plus besoin de conna tre avant d entrer dans une biblioth que mais ce dispositif constitue en soi un mode d appren tissage Julie explique en effet que devant les rayonnages consacr s au design dans la salle ISA elle regarde les livres un par un parce que j aime bien j ai une bonne m moire visuelle et comme a je vois des noms des mots et je les retiens Et cela implique que l on lise debout ou plus souvent assis par terre devant le rayonnage des modes de lecture eux aussi nouveaux au regard de l histoire 8 t moignant d un rapport d sacralis au livre que l on ne tient plus pr cieusement entre ses mains et pos sur une table et d une disposition libre et individuelle de son corps Une biblioth caire faisait remarquer la fr quence laquelle elle observait ces comportements et ajoute que normalement on leur demande de ne pas le faire parce que a peut d ranger pour le passage Bien s r ceux qui s y adonnent en sont bien conscients 28 Histoire de la lecture dans le C est vrai que c est dommage je suis oblig e de m asseoir par terre enfin monde occidental a ne me d range pas mais des fois a g ne les gens parce que je suis sous la direction de assise par terre Mais bon je ne peux pas faire autrement J
366. nos bagnoles Garage en pav s de verre St Denis carr hyper mastoc H tel Moscou Moscou stalinien Fac de M decine rue des Saints P res Trocad ro architecture fasciste G nes et Rome architecture totalitaire ann es 30 Ancienne mairie de St Denis R f rences Renaissance Annexe mairie de St Denis disjonction entre sacr et administratif sacralise l ancienne mairie Minist re des Finances Bercy lourd plombant norme aust re compartiment inaccessible entr e dans Paris pas choisie par le citoyen Ille Reich Brazil pas une belle image n a aucun sens Op ra Bastille Escalier hauteur sous plafond arche imposant sur une place a une t te d op ra La ville en parcours et en discours 72 CHA NE S MANTIQUE DE LA MONUMENTALIT i AGUNG SIGNIFICATION DE MONUMENTALIT SIGNIFI S M DIATEURS S POSITIVE N GATIVE S quence approche Plancher bois solennel monumental BNF escaliers esplanade escaliers Cin ma entr e immense trop terminal a roport 2 Biblioth que haute Transparence b timent public architecture d espace Escalier public Hauteur de plafond 6 La rh torique des r f rences On dira que le discours est m taphorique lorsque le locuteur appelle un autre terme comme analogie ou comme r f rence parfois pour combler un
367. nouveau art d co entre deux guerres modernes ann es 1950 1960 contemporain verre et acier nous avons sur repr sent les b timents modernes et contemporains qui sont un enjeu important de la culture architecturale compte tenu du durcissement de l opposition entre patrimoine et modernit dans les repr sentations communes et savantes Devant des b timents qui embarrassent la critique architecturale elle m me qu est ce que le citadin ordinaire peut il bien dire Nous indiquons sur les cartes pr sent es pages suivantes la liste des b timents et rues comment s par un ou plusieurs interview s enrichie au fur et mesure de l largissement de l chantillon Questions pos es 16 Parcours Paris 12 13 selon les parcourants 10 12 13 14 15 16 17 Op ra Bastille arch Carlos Ott 1989 Immeuble d habitation haussmannien bd de la Bastille Immeuble d habitation ann es 1950 bd Bourdon Direction des affaires sociales de la Ville de Paris quai de la R p e arch Christian Hauvette Immeuble de bureau angle bd Diderot quai de la R p e ann es 1930 Immeubles de bureau quai de la ann es 1970 1980 Minist re des Finances quai de la R p e arch Chemetov et Huidobro 1986 Immeuble d habitation rue Emile Durkheim arch Francis Soler 1996 Immeuble d habitation angle rue Emile Durkhe
368. ns de Reims je ne sais pas comment les appeler les gens qui circulent dans Reims Qui passent Car effectivement la M diath que Cath drale est devenue un rep re dans ville un lieu de rendez vous On peut donc venir sans avoir rien faire l int rieur Et dans ce sens Julie aurait aim que ce soit une r elle place publique avec des bancs o s asseoir et attendre des amis un pr au o se r fu gier lorsqu il pleut Or cette entr e n incite pas les gens se l approprier Cette m diath que n est pas tellement ouverte sur la rue Elle est un peu centr e sur elle m me explique Julie qui semble vouloir dire qu elle est en quelque sorte exclusive faite pour des usagers qui connaissent d j les lieux et qui ont quelque chose y faire mais non pour les autres ces citoyens de Reims qui ne sont que de passage qui se donnent ventuellement rendez vous devant la m diath que et qui sont tous des usagers potentiels Mais cette entr e par sa petite taille concourt l inverse rendre le b ti ment moins intimidant qu il ne pourrait para tre elle est vraiment taille humaine l par contre dit Dani le En plus quand on passe devant la porte s ouvre tout de suite Personnel biblioth caire La transparence de la fa ade en verre concourt aussi contrebalancer le c t imposant et intimidant du b timent Je vois quelque chose o les gens s agitent on les voit c e
369. nsant qu elles taient l uvre des tudiants trouve qu elles ont un c t adolescent faux art engag mais peu importe le contenu que Sa d ne s est jamais donn la peine de les lire Marianne porte un r el int r t litt raire ces inscriptions objet d un plaisir quotidien Quand tu arrives le matin a t accueille T as jamais fini de les d couvrir parce qu apr s t as les petites inscriptions J ai une copine qui avait m me fait une citation de ces trucs l dans une dissertation Marianne Si elle les appr cie c est aussi parce qu elle embrasse les m mes valeurs d fendues par l architecte et son b timent celles d une pratique d mocratique de la lecture et qu elle comprend la place que l architecte voulait assigner la biblioth que dans son rapport avec la ville J aime bien parce qu il y a vraiment un lien entre la biblioth que et le reste enfin tout ce qu il y a autour C est dire que m me si les gens savent pas que c est une biblioth que a a un lien avec la lecture et qui est accessible tout le monde Les scolaires les crieurs machin c est un truc la premi re fois tu vois peut tre pas mais tu passes la deuxi me fois tu comprends Et du coup a inscrit vraiment la lecture au centre pour le de circulation J aime bien cette id e l Mais en m me temps c est quelque chose de ludique C est dire que l
370. nt concernant le d pouillement de la presse Nous avons pens que notre recherche sur les usages des deux m dia th ques de Reims inaugur es conjointement Cath drale et Croix Rouge devait certes s alimenter des enqu tes in situ que nous menons mais aussi se pencher sur la r ception de ces quipements par les m dias En ce qui concerne les m dias professionnels ces deux m diath ques ou seulement l une d entre elles ont fait l objet de trois articles en fran ais entre greffe et clonage dossier in D A D architec tures octobre 1999 n 96 pp 26 39 _ QUERRIEN Gwenael Reims 2 m diath ques 2 monuments in Archis copie Bulletin dit par l Institut fran ais d architecture mai 2003 n 32 14 16 Anne Laure Dialogue urbi et orbi pour la M diath que Cath drale de Reims in Architecture int rieure CREE avril mai 2003 n 308 pp 32 35 Elles ont en revanche t l objet d un suivi attentif des m dias locaux dont la pr sente annexe r alis e les 12 et 13 octobre 2004 rend compte Elle recense le dossier de presse constitu par la directrice de la m diath que de Croix Rouge Madame Muriel Masini dossier qui tient plus du hasard que d une d marche syst matique aux dires m me de son initiatrice Nous avons cependant trouv un grand nombre d articles une soixantaine dont la teneur est fort diff rente
371. nt fait expr s ne sais pas Mais en tout cas c est clair quoi Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 288 Malgr les mati res jug es parfois froides comme on l a d j vu il s agit pas tant d appr cier ou non les aspects formels du b timent que de recon na tre de fa on unanime la dimension du soin de la qualit port e l attention des visiteurs des habitu s ou des habitants du quartier Croix Rouge perceptible aussi de l ext rieur Pour autant l inscription de l architecture du b timent dans le quartier semble d autant mieux r ussie que l quipement marche bien Cet extrait d entretien pose bien les donn es du probl me en se demandant quelle est la part de l architecture dans la mani re de recevoir un b timent public Cette forme de biblioth que avec les couleurs et tout c est comme si 4 a joue sur le public Et le public le public respecte le lieu quand m me Le public a adopt la m diath que et du coup il n y pratiquement pas de d gradations On avait craint que les fauteuils en cuir par exemple Croix Rouge qu il y ait des coups de cutter mais jusqu aujourd hui il n y a presque pas eu Mais elle est taille humaine Elle est taille humaine donc c est vrai qu on ne s y perd pas les rencontres y sont plus faciles elle est plus g rable Les personnels on n a pas de souc
372. nt qu il y a un effort Et pour une biblioth que municipale c est important quoi Ce n est pas parce que c est municipal qu il n y a pas de plaisir esth tique parce qu elle est belle quoi Elle est belle Alors qu est ce qui est beau Oui elle est belle Oui bien les tables de travail l comme a je trouve a vachement beau moi Pourquoi Eh bien d une parce que je m imagine rires assise la table C est aussi parce que de pouvoir voir de l ext rieur les gens qui travaillent c est bien a d mythifie peut tre peu aussi le travail l tude ce n est pas quelque chose de cach inaccessible bon l on peut tout voir On peut voir que les gens quand ils travaillent ils l vent la t te ils regardent dans la et puis c est r gulier quoi Elles sont les une en dessous des autres peut d limiter l espace en m me temps il y a les autres immeubles qui se refl tent donc c est pas des crans quoi a fait partie a s inscrit quand m me dans une continuit au niveau du volume c est bien inscrit quoi Marianne N Et puis tu vois peu pr s chaque tage c est ce qu on disait Ton regard peut continuer Tu peux rentrer dans la biblioth que sans tre l int rieur C est marrant oui Nathalie Finalement la fa ade a une double fonction la fois elle montre l int rieur et par son reflet montre aussi l ext rieur les immeubles d en
373. nt qu ils y voient m me un accord parfait entre le site g ographique et les formes du b timent la m diath que c est elle qui a pous le terrain la forme du terrain Alors voyez Il fallait quand m me oser le faire c t Et a se marie bien quoi donc c est vraiment la prouesse d int grer a c t d un ch teau d eau Personnel biblioth caire Et c est un b timent qu on remarque dans le quartier Oh oui oui moi je trouve On peut pas le rater quand on passe c t sur le rond point l haut on voit tout de suite que a se d gage du reste Surtout l vous avez le ch teau d eau qui est juste l c est pas tout fait le m me type de construction donc a se voit Apr s je sais pas si ce que je remarque c est le ch teau d eau ou si c est a la m diath que mais a attire le regard quand m me Jean universitaire habite les Hauts de Murigny Les avis divergent cependant concernant la relation que le b timent entre tient avec le site Certains jugent que la m diath que est trop en retrait et qu elle Vue depuis Le rond point la m diath que en premier plan s embo te ou se marie avec le ch teau d eau dont on aper oit le sommet l arri re plan 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 285 n en impose pas assez tandis que d autres soutiennent l inverse en estimant qu elle attire l il comme si elle faisait expr s
374. nt saisis les sociologues ont bien entendu r duit l effet pour s attacher tous les facteurs pr disposant recevoir l effet Lucien t moigne bien de l effet p ripat ticien de la d ambulation dans les couloirs de la BNF dont l intention architecturale tait bien celle du d ambulatoire d un Immeuble d habitation La Cour d Angle rue Auguste Poullain arch Henri Ciriani 1982 La ville en parcours et en discours clo tre la deuxi me s quence de l usage du couloir tant la pause devant le paysage de la for t travers les baies Le r cit de Lucien de son travail intellec tuel serait ainsi celui d un moteur deux temps alternant la compression la d tente compression dans la marche et d tente dans l arr t Le d ambulatoire a c est quelque chose qui marche vraiment fond pour moi Je suis en train de penser et en m me temps j ai une perception qui est en m me temps qui est pas du tout prenante c est une perception assez floue mais de l espace En m me temps je suis en pleine concentra tion etc en m me temps j ai le sentiment de parcourir C est difficile d ex pliquer L espace il est pr sent mais d une fa on qui est subtile Il s impose pas comme a Le mouvement qu on peut faire dans ce couloir la longueur du couloir la perspective qu on Souvent c est l o j ai le plus d id es en marchant L il peut m arriver sur une travers e du couloi
375. ntiel de l Etat d clencheur surtout d un travail en r seau et les sujets plus communs aux trois BMVR de Champagne Ardenne Annexe La r ception par la presse 302 L union 10 09 2002 Croix Rouge la ville dans la ville Fran oise Knuz Long entretien avec Eric Qu nard le plus jeune conseiller g n ral socialiste de la Marne sur la M diath que Croix Rouge il dit qu elle va rapprocher la culture des quar tiers les plus difficult mais il note avec regret qu aucune prospective n a t faite avec le milieu scolaire ou associatif Marne Hebdo 26 septembre au 02 octobre 2002 La M diath que Croix Rouge met Le cap sur l emploi Fr d ric Aubert Le co t des travaux est estim 4 46 millions d euros dont 71 de la ville de Reims 15 de l tat 14 r gion La M diath que Croix Rouge dimensionn e la taille de la population vis e soit 30 000 Habitants Elle s affiche comme un l ment d anima tion pour le quartier et se donne une mission de conqu te de nouveaux publics Notre quipement de proximit aura pour enjeux de parvenir la d mocratisation culturelle Muriel Masini directrice de M diath que Croix Rouge 30 000 livres Croix Rouge plus 25 000 pi ces pour la jeunesse occuperont quel ques 2 100m acc s Internet possible mais restreint 7000 CD 2 000 cassettes amp DVD 300 400 CD ROM Importance du p le information documentation sur les m
376. nts en nombre variant aussi selon l itin raire sachant que le long de celui ci le sujet interview pouvait tout moment s arr ter pour un commentaire non pr vu Le parcours comment c est donc le menu plus la carte avec le risque d une indigestion d architecture pour l infor mateur comme pour l interviewer Nous avons maintenu notre hypoth se m thodologique de ne pas s parer a priori patrimoine historique et b timents modernes ou contemporains de mani re saisir l association ou l opposition entre ces deux classes d autant plus qu Reims ville reconstruite 80 apr s la Premi re guerre mondiale les b timents art d co ou clectiques appartiennent au patrimoine historique Contrairement ce que nous attendions le commentaire sur les b timents est relativement ind pendant d un discours sur l image de ville selon Lynch c est dire sur l orientation l opposition entre centre et p riph rie etc discours que nous supposions indissociable de celui tenu sur les objets architecturaux Il est s r en revanche que certaines rues voire certains quartiers repr sentent une ambiance architecturale unitaire et toujours li e des pratiques sociales c est l vidence le cas des centres villes Enfin dans le corpus des b timents repr sentatifs de typologies et de styles architecturaux immeuble de faubourg immeuble haussmannien petite monumentalit IIIS R publique cole poste art
377. obable ment plus d terminant On se souvient en effet de la surprise de l quipe du Jeu test architecture psychanalyse morphologie Perianez 1985 qui consistait laisser des habitants d op rations de Ricardo Boffil classer des images en les commentant dans un second temps Ces chefs d uvre taient bien reconnus comme ayant des qualit s en commun malgr leur grande diversit formelle le jugement ordinaire s av rait donc de nature psychiquement complexe car si la parole du public consciemment l architecture moderne le geste de la main qui choisit le discernement de l il qui voit eux ne se trompaient pas inconsciemment sur les qualit s des images pr f r es par le jugement savant des architectes Perianez 1999 Vingt ans plus tard et sans s inscrire dans la th orie psychanalytique comme l auteur nous faisons un constat similaire Et l encore la m thode d analyse des relations par opposition trouve une r elle pertinence la description du b ti est parfois h sitante faute de comp tence langagi re pour des op rations de description qui sont hors du discours quoti dien alors que la r f rence aux usages se fait plus pr cise et prend diverses significations ou fait r f rence divers contextes Dans d autres cas on est au contraire surpris par la capacit de verbaliser de mani re in dite un discours esth tique dans lequel surgit assez impr vu l ordre de la
378. obiles trois bibliobus municipaux que la m dia th que h berge desservent les quartiers p riph riques de la ville de Reims ainsi ER La m diath que Croix Rouge Reims livr e au printemps 2003 arch Lipa et Serge Goldstein 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 254 que les coles avec un stock de documents sp cifique 3000 documents Une vingtaine de personnes constitue ainsi l quipe de cette m diath que chacun tant convaincu comme le dit un des membres du personnel de la mission socio ducative qu il est venu remplir Croix Rouge treize personnes sont dans le b timent sept affect s aux services hors les murs enfin trois personnes de fait deux pour les bibliobus Le dossier de presse que nous avons constitu sur les deux m diath ques de Reims a montr que les habitants ont longtemps attendu la M diath que Croix Rouge qu ils ont t tr s r guli rement inform s de son avancement et qu ils lui ont r serv un succ s public inattendu Notre enqu te compos e d entretiens semi directifs a pour but d esquisser la mani re de percevoir l ar chitecture d un b timent public de la d crire travers ses usages Deux types d usagers ont donc t rencontr s D une part quatre visiteurs lecteurs ou habi tants des quartiers environnants qui viennent la M diath que Croix Rouge inscrits ou non pour consulter travailler ou tout simplement lire e
379. oi l es pace actualit emploi formation c est son nom ainsi que les partenaires du quartier La m diath que port d attache des services aux collectivit s pour toute la ville compte 13 personnes plus 7 pour les services hors le murs et 3 pour les bibliobus La m diath que est taille humaine et on y trouve Partout des places confortables pour la lecture et la d tente Les surfaces vitr es laissent passer un maximum de lumi re L Union 09 05 2003 Parrain ou marraine de m diath que des id es non sign Porte sur les noms des parrains ou marraines donner au b timent et conclut ces propositions spontan es des choix de c ur montrent combien les habitants se sentent concern s par cette m diath que L Union 10 mai 2003 Tout pour la musique m diath que tout que vous avez toujours voulu Rien de particulier relever le titre dit tout Annexe La r ception par la presse 305 L Union 11 mai 2003 Le public conquis par la m diath que J F Scherpereel Portrait amp remarques d usagers concernant la M diath que Cath drale intitul Agr ablement surpris Source Marne Hebdo 26 septembre au 02 octobre 2002 Ils viennent de toute l agglom ration participer son ouverture lecteurs amateurs de multim dia simples curieux Lors de l ouverture les plateaux faisant face Notre Dame baig
380. ojet la r alisation le b timent en tant qu objet culturel visible dans la ville 2 1 Un b timent d di la cath drale 2 2 Un enjeu public pour l image de la ville 2 3 Le face face d un difice moderne et d un monument gothique une confrontation douce qui rassure 3 De r alisation l usage le b timent en tant que m diath que 3 1 Ce n est qu une fa ade attirante mais imposante 3 2 Description g n rale d un int rieur bic phale 3 3 Description pas pas des usages sp cifiques 3 3 1 Le hall un hall de gare 3 3 2 Les espaces de distribution simplement fonctionnels 3 3 3 La salle des actualit s une salle peu attrayante mais conviviale de fait 3 3 4 Les salles benjamins et juniors une ambiance familiale 3 3 5 La salle ISA une mixit d usages 3 3 6 La salle LITT un espace de travail valorise les tudiants r mois Chapitre 4 La M diath que Croix Rouge Reims 1 Le b timent sa mission et notre enqu te 2 L architecture int rieure et l usage 2 Dualit de la m diath que id ale 2 2 Un lieu g n reux et soign qui valorise 2 3 La synergie espace organisation Prendre sans attendre 2 4 Un lieu lisible vecteur d autonomie 2 4 1 Une autonomie tous les ges 2 4 2 La m diath que comme lieu de sociabilit 188 188 193 194 197 199 199 203 205 206 210 212 215 216 220 231 231 234 236 238 241
381. olide c t fonctionnel Sur le c t confort les chaises non Mais les fauteuils en cuir si C est confortable est bien Le noir para t fragile ou salissant Oui on aurait pens Mais curieusement le cuir il est propre a s ab me pas Il est bien Personnel biblioth caire Signe qu on se donne les moyens le mobilier d tag re des tables et des fauteuils est en ad quation avec le b timent parce qu il est en accord avec le style architectural du b timent avec son modernisme Au m me titre que son aspect ext rieur l int rieur de la m diath que ne produit pas de r actions de peur ou de rejet il n impressionne pas 3 4 La salle du rez de chauss e compos e de l espace Actualit emploi formation au premier plan de l espace internet en second plan la suite des espaces tant destin e la Lecture et l coute de CD audio Int rieur jug sobre et serein par ses couleurs ses lumi res et son mobilier dont les fauteuils de cuir noir symbole de reconnaissance et de qualit renforcent encore ces premi res impressions 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 261 Eh bien j aime bien parce que c est ni trop haut ni trop bas et c est pas trop imposant donc a fait pas peur et en m me temps c est assez moderne Je veux dire ce n est pas de grosses armoires c est des rayonnages L ensemble a va bien avec
382. oncep tion architecturale c est qu il avait beaucoup de chemin faire pour sortir dehors pour aller fumer Marianne vient galement dans la salle rouge pour prendre des livres consulter les ordinateurs et se balader comme elle le fait travers toute la biblioth que Elle s y est install e aussi deux fois Ici elle a son parcours habi tuel tout trac Elle entre toujours par les portes vitr es qui la relient aux salles brune qui est la sienne cette ann e et rose qui tait la sienne l ann e derni re En fait il y a des trucs pas mal dans la salle rouge et en premier lieu la table solitaire de quatre places juste l entr e de la salle cf plus haut Elle passe devant pour aller dans les rayonnages de linguistique et d ethnologie o elle Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rouge gt Les deux verri res z nithales clairent g n reusement la salle Sous celle du fond on voit pousser Les feuilles de bananier du jardin int rieur de la salle violette en dessous 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 152 prend des livres mais o elle n aime pas trop se balader entre car c est trop sombre De l elle aime passer gauche du trou o il y a une belle lumi re sur les bois du parquet et des rayonnages de statistiques Elle longe ensuite l espace photocopie qu elle appr cie ll y en a deux des photocopieuses et il est moins sombre que celui
383. ons ensuite dans le b timent en tant que m diath que pour d crire ses espaces et les usages qui s y d ploient 1 Pr sentation des interwiew s 1 1 Les biblioth caires Nous avons d une part rencontr les directrices des deux nouvelles m dia th ques avec qui nous avons eu un entretien formel de deux heures enregistr le 7 Mai 2004 d autre part sollicit trois biblioth caires en salle durant leurs 3 3 3 La directrice de la M diath que Cath drale explique ainsi qu il y a des choses qu on t oblig de sacrifier aussi notamment les bureaux D s le d part on savait qu on n aurait pas un bureau par personne On est un pour deux ou trois Sur le papier a fonctionne en vrai c est pas tr s bien v cu Les biblio th caires avaient pens en effet que les membres du personnel pourraient se partager les bureaux puisqu ils n y sont pas aux m mes moments du fait du roulement entre les heures de bureaux et les heures de service au public or ils avaient sous estim l importance d avoir un coin soi 4 Marion Segaud La petite monumen talit rapport pour la DGRST Lassau IERAU 1984 ceci sera confirm par nos propres entretiens 5 Cinq journ es d observations ont eu lieu r parties sur un an entre Mai 2004 et Octobre 2005 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 199 heures de service avec qui nous avons fait des entreti
384. ontres o l on peut 5 quelques mots sans g ner Les lecteurs 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 116 lisibles de loin C est ainsi que beaucoup ne connaissaient pas certains passages entre les salles D autre part le syst me d une couleur par salle pr terait confu sion Pour ne prendre qu un xemple alors que l on est dans la salle rouge tombe sur la banni re rose qui indique la direction de la salle rose mais la fl che tant discr te certains en concluent qu ils sont dores et d j dans ladite salle Ce hall mi hauteur dans le volume de la biblioth que est aussi le niveau 3 z ro partir duquel appr hende ses diff rents niveaux y a les salles en bas et celles en haut La biblioth que r partit alors les tudiants en deux 1 groupes partir de ce niveau z ro il a ceux comme Marianne ou Louise qui pr f rent tre en hauteur vers laquelle ils pourraient m taphoriquement s lever par l tude Baudelot 2000 J aime bien tre sur lev e en fait C est un peu comme quand t es petit et que t as un lit superpos T as toujours envie d tre en haut De dominer peut tre Louise Et ceux qui semblent plus l aise en bas notamment les jeunes tudiants et les lyc ens Mais c est juste titre que Louise joyeusement fait la remarque suivante concernant ce b timent fait de multiples demi niveaux
385. orer tout ce qui en a t dit une bonne partie de la presse de l poque s tant lev e contre le stalinisme de cette barre d un architecte parfois aimablement qualifi lui m me de stalinien Il tait moins facile de perce voir la filiation du garage de Saint Denis construit par Christian Devillers UNIVERS DES R F RENCES UNE AUTRE TYPOLOGIE D DIFICE ARGUMENT R F RENCE SIGNIFI M DIATEUR OBJETS POSITIVE N GATIVE Ville de Reims clectique h t roclite Eurodisney surabondant int ressant Murigny p riph rie de maisons m me ville utopique de Reims couleur m me style Edward aux mains d argent Petit lyc e Reims sym trie rigide bloc Chaillot grandes ouvertures piliers espaces int rieurs normes 1 H tel de ville Reims clocher symbole en glise haut Lyc e St Joseph partie sup rieure a roport Reims t le ondul e nu triste prison 1 Sorti de son contexte l nonc semble n gatif alors que l interview e trouve au contraire le b timent sublime La ville en parcours et en discours 15 UNIVERS DES R F RENCES UNE AUTRE TYPOLOGIE D DIFICE R F RENCE GE SIGNIFI M DIATEUR _ POSITIVE N GATIVE Facult de Droit coquillages Futuroscope Sciences Eco Reims Croix Rouge 2 M diath que taille humaine petit magasin Croix Rouge Reims M diat
386. organise partir d objets et d acteurs qui concourent sa perception oppos e des deux biblioth ques AXE S MANTIQUE DES AMBIANCES BNF STE GENEVI VE SELON LUCIEN DISPOSITIFS CONDUITES OBJETS CONCEPTION SALLES TYPE POPULATION PERCEPTION TECHNIQUES POPULATION isolement centres concentration tudiants d int r ts r duction de A segmentation BNF SIGNIFICATIONS clairage intime l espace lettres ou en communs l interaction P sociologie m me id e de avec l tude l ext rieur je pr f re mouvement 7 tudiants en des gens on bruit des tout le monde 9 Sainte SIGNIFICATIONS vaste unique droit ou s entend tourniquets est m lang Genevi ve m decine pas on est g n DISPOSITIFS CONDUITES OBJETS CONCEPTION SALLE TYPE POPULATION PERCEPTION TECHNIQUES POPULATION 2 De forme l usage du beau l utile Invit s d crire des b timents choisis par eux ou par nous les parcou rants ont pour la plupart d entre eux associ une description plus ou moins longue de ce qu ils percevaient de la fa ade une vocation de l usage r el ou suppos r el quand ils avaient un usage du b timent ou dans le cas contraire suppos sous forme d hypoth ses d usage Toutefois il ne faut pas n gliger certains discours que l on dira formalistes parce que en d crivant la forme en elle m me
387. ours 28 pour les op rations de classement du discours signifiant et de classement du discours signifi H Raymond privil giait un seul mot clef pour viter la r p tition de l nonc dans un corpus qui repr sentait alors plusieurs milliers de tableaux Travaillant sur un corpus plus r duit et appliquant la m thode une s lection d nonc s nous pr f rons quant nous mentionner plusieurs mots clefs pour une possible utilisation multiple d un nonc Pour l nonc ci dessus on choisit de le coder d abord par architec ture de mani re le distinguer du deuxi me champ principal de discours de notre enqu te celui sur la ville Le deuxi me mot clef est site parce que l objet de cet nonc est celui de la m diath que dans son site Le troisi me mot clef est couleur qui est ici un signifi m diateur dans la mesure o c est notamment la couleur qui signifie la modernit de la m diath que et o l on sait que la couleur est un signifiant r current Le quatri me mot clef est celui du signifi ancien moderne Le choix des mots clefs est affaire d interpr tation du corpus car notamment pour la d termination du signifi la grande disper sion des discours doit faire l objet d une tentative de r duction si l on cherche des coh rences dans les significations de ce corpus Une premi re exploration de celui ci r v le la r currence assez vidente sur une telle th mati
388. ours et en discours 85 LES M DIATH QUES EN PARCOURS ET EN PRATIQUES La Biblioth que universitaire de Paris 8 Saint Denis La M diath que Jean Pierre Melville Marguerite Durand Paris 13 La M diath que Cath drale Reims La M diath que Croix Rouge Reims La Biblioth que universitaire de Paris 8 Saint Denis 1 Un monde clos ouvert au monde D s la sortie du m tro Saint Denis Universit l uvre de Pierre Riboulet s impose par sa rigoureuse frontalit marquant dor navant l identit du site de l universit Paris 8 Un grand parall l pip de d coll du sol blanc simple comme pour att nuer la cacophonie des constructions anachroniques et anar chiques alentours Un b timent pont prolonge ce grand volume au sud pour traverser les 32 m tres de l avenue de Stalingrad importante art re pour acc der au centre de la ville de Saint Denis Les automobilistes doivent ainsi passer sous ce b timent pour continuer leur chemin Quant aux tudiants ils n ont qu traverser la grande place la sortie du m tro puis la rue Guynemer pour entrer dans ce b timent de la biblioth que accueillant au rez de chauss e l entr e prin cipale de l universit Cet difice est ainsi la fois le portail de la ville et celui de l universit Se d ployant sur toute la profondeur du terrain la biblioth que centrale dans le site de l universit s av re omnipr sente et semble affirmer la primaut
389. oximit du hall d accueil il y a ceux qui viennent pour les nombreux mais n anmoins insuffisants ordina teurs avec connexion Internet install s dans cette salle attendant sur les tables en face qu un poste se lib re et des tudiants en droit qui viennent d border dans cette salle lorsque la leur la salle verte est pleine Les tables situ es sous la salle rose plac es entre la circulation et les rayonnages dot es de prises lec triques et d crans microfilms sont la plupart du temps occup es par des utili sateurs d ordinateurs portables et par ceux qui aiment curieusement se cacher derri re les crans microfilms Derri re les rayonnages dans le couloir troit qui longe le mur il n est pas rare de voir une chaise rapport e par un lecteur qui trouve l un coin tranquille loin des autres L ouverture sur les deux rampes reliant le hall la salle verte d une part et la salle rose d autre part offre une vue int rieure sur les passants Depuis les tables install es ici pr s de la rampe la vue sur la fa ade du patio rectangulaire donne l impression d tre sur un paquebot Marianne Cette th matique du paquebot ou du bateau ch re Riboulet depuis la conception de l h pital Robert Debr a t relev e plusieurs reprises par les interview s propos de quel ques d tails les garde corps en structure m tallique et c bles la signal tique en toile de voilier ou encore les lampes de la sa
390. oyant un agent de s curit rires Non rires C est louche c est louche Non et puis tre soup onn d s le d part que le pr suppos c est qu on puisse voler quelque chose c est assez nervant Oui il devrait y avoir une relation de confiance surtout dans une biblioth que parce que c est pas un super march Du coup quand il y a un agent de s curit en plus l a fait vraiment mal quoi Forc ment a donne moins envie de rentrer qu un espace qui serait compl tement ouvert a rappelle l espace de consommation qu il est aussi Oui oui Oui qu il est mais sur un syst me d emprunt Et on prend quand m me plus son temps dans une biblioth que que voir les enfants l haut Voil une petite fille pied nue qui regarde comme dans un supermarch c est autre chose a donne un peu cette impression Marianne Le sas d entr e r cup re quelques critiques d ordre pratique qui lais sent deviner que les all es et venues des uns et des autres au moment de l en tr e comme la sortie ne sont pas toujours sans surprise comme l explique Nathalie Eh bien elle est assez elle fait claire et spacieuse mais en m me temps sais que dans l utilisation tu vois souvent les portes c est assez tu vois pas forc ment l hiver si il y a quelqu un qui va sortir pour peu qu il y ait un peu de soleil ou autre la lumi re est renvoy e par les vitres et a fait une es
391. oyenne durant l ann e scolaire une fois toutes les deux semaines pendant les vacances Durant son ann e de DEA elle venait plus souvent emprunter des livres de th orie qu elle lisait chez elle que travailler sur place Lorsqu elle venait y travailler elle venait avec son ordinateur portable et y restait toute la journ e Cette ann e elle avait besoin des usuels exclus du pr t pour pr parer l oral du Capes elle restait donc en biblioth que de 9h 20h Les livres qu elle consulte sur place qu elle emprunte chez elle sont des livres disponibles dans les salles brune et rose principalement mais aussi dans les salles violette bleue et rouge 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 91 Lorsqu elle vient travailler en biblioth que elle s installe toujours et d abord dans la salle laquelle correspond sa discipline la salle rose lorsqu elle tait en DEA de th tre la salle brune cette ann e pour pr parer le Capes de lettres Elle y cherche alors une place calme o si possible il n y a personne c t ni rien d autre pas de poteaux par exemple Elle se dit bruitophobe et vient toujours avec ses boules mais qui ne suffisent pas Si elle n est pas avec des amis elle change alors souvent de salles au cours de la journ e en fonction du niveau sonore et de l ambiance qu elle recherche suivant l tat de concentration dans lequel elle se trouve Il s agit toujours d une salle situ
392. p ce de contre jour et souvent tu as des petites surprises quoi Ah pardon Oui a m est d j arriv e C est pas dramatique non plus mais tu as un effet de surprise quoi L impression d espace et de libert de circulation dans le hall rappelle certains l entr e du Centre G Pompidou 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 176 Les gens vont et viennent Alors que m me certaines m diath ques comme a acc s uniquement par l ascenseur aux diff rents tages alors qu ici vous avez l escalier central l qui me rappelle oui le centre Georges Pompidou Enfin l c est pas un escalator mais c est surtout a Et puis sinon j ai trouv que c tait grand Carolina En plus de ces impressions g n rales Carolina s interroge sur le face face biblioth caire et lecteur au guichet d accueil et traduit certains de ses sentiments Peut on en d duire des informations sur le lien tiss entre le lieu et l identit de la personne qu elle soit sociale familiale ou professionnelle Caro lina voquera plusieurs reprises ce sentiment du chez soi qu elle ressent dans certaines situations au cours de sa journ e de travail Des fois je vais pour enregistrer un document je me rapproche l au comptoir guichet des et tout coup je me dis ce n est pas le m me regard on se sent non pas surveill mais c est impressionnant Et ce moment l je comprends l a
393. pavillon un syst me id ologique tel que le pavillon apparaisse comme le signifiant d un syst me de repr senta tion de la vie sociale et morale Haumont amp Raymond 1966 115 se proposaient de voir comment l organisation d un syst me op rait dans le cadre d un univers mat riel le logement Or les entretiens avec les habitants rendaient compte tr s explicitement d un parcours discursif o l espace s opposait l espace et o l l ment symbolique x associ s opposait l l ment symbolique y lui m me associ B selon le sch ma suivant bien connu jardin de devant x public B jardin de derri re y priv L hypoth se d une forte qualification symbolique de l habitat trouvait son origine dans La Po tique de l espace de Bachelard 1957 et dans les travaux ethnologiques de Marcel Griaule 1948 et de Marcel Granet 1968 mais il fallait passer du commentaire de symboles distincts la recherche de la coh rence d un syst me H Raymond dit avoir t aid par les crits de Claude L vi Strauss sur le tot misme quand celui ci d nomme le rapport logique entre l esp ce animale x et le clan A oppos s respectivement l esp ce y et au clan B C L vi Strauss d crit la mani re dont les groupes sociaux se caract risent dans leur rapport aux r gnes animal et v g tal il expose le fonctionnement du tot misme comme La ville en parcours et en discours 26 sys
394. plac es soit contre la vitre soit l int rieur m me de la salle o tous les gens qui sont l sont plut t concentr s sur leur travail Donc a donne une atmosph re d attention qui me pla t d attention et de coh rence parce qu il n y que des livres il n y a pas de DVD pas de CD pas de cassettes tout a il n y a pas de t l vision comme au quatri me tage et tout a Laurent De l y trouver sa place id ale La salle de lecture contre la coursive des qualit s mises en balance Si la salle de lecture rappelle la plupart des lecteurs les grands espaces collectifs des biblioth ques traditionnelles ce n est pas tant cause de ses qualit s lumi re plus g n reuse d une pi ce petite dimension d un mobilier et des couleurs que par opposition aux autres espaces de travail que propose la m diath que Eh bien a fait tr s salle de travail dans une biblioth que parce que par exemple moi je sais qu avec Laurent on allait bosser la biblioth que Ste Genevi ve donc biblioth que tudiante et tout Alors c est diff rent parce que la limite celle ci est quand m me mieux parce qu elle est beau coup plus claire La biblioth que Ste Genevi ve c est vraiment ferm Tu travailles la lumi re artificielle Alors c est tr s beau hein tu es dans bois et tout machin c est splendide c est splendide tu trouves Ah Oui C est splendide parce
395. populaire l inverse les samedis Croix Rouge plut t qu Cath drale parce qu il y a beaucoup plus de monde cette derni re ce jour l Il va donc Croix Rouge les mardis les jeudis et entre midi et deux heures les samedis Cath drale les mercredis jeudis ou vendredis Il en est de m me pour les collections Cath drale il lit les Echos de l conomie qui ne sont pas disponibles Croix Rouge et cette derni re il s oriente plut t vers des choses g n riques tel le quotidien local L Union la M diath que Cath drale il fr quente donc essentiellement la salle des actualit s mais monte de temps en temps l tage pour admirer la vue sur la cath drale et regarder les CD et les DVD qu il pourrait emprunter Marc tudiant en classes pr paratoires de kin sith rapie Le mercredi 13 octobre 2004 de 17h30 18h30 entretien enregistr Marc est l espoir de la famille dit il avec un petit sourire sa m re est secr taire et son p re devenu invalide d arr ter son travail II habite centre ville et vient la m diath que au moins deux fois par semaine Lorsqu il pr parait le concours de m decine la M diath que Croix Rouge tait sur son chemin alors il passait pour emprunter des CD et des DVD avant d aller travailler la M diath que Cath drale Il diff renciait ainsi l usage des deux m diath ques l une pour le fonds plus rock et plus con
396. ppose quand on est l int rieur on voit les b ti ments en face et peut tre que les gens du b timent d en face ne voient pas l int rieur Mais le panneau est mis du c t de la petite rue alors que la grande principale elle est du c t arrondi un peu terne y a rien Fran ois N Photo Qu il s agisse de cadre de photo ou de dessin m me cette pr sentation la fa ade c t rue Nationale reste difficile justifier pour tout le monde certains allant m me plus loin dans l expression de leur incompr hension ou d sint r t Comme si les efforts de la fa ade qui donne sur la rue risquaient d tre annul s par les grossi res erreurs de conception c t rue nationale Oui moi j aime pas trop ce cadre l En fait il y a un dessin Je crois que de l ext rieur c est difficile justifier De l int rieur a se justifie parce que a fait l ombre quoi Mais de l ext rieur a j aime pas je pr f re quand c est plus simple quoi Et puis cette photo a donne un aspect un peu sale en fait Marianne C est crit peut pas se tromper Etrangement il n existe pas de consensus propos de la lisibilit du b ti ment Pendant que certains expliquent combien on peut passer c t de l entr e du b timent sans comprendre de quoi il s agit d autres d montrent l vidence de sa fonction et de son acc s Parce que souvent c est crit en tout
397. principe ci dessus figurant le d coupage d une double relation de significations oppos es l nonc est ventil dans le tableau de la mani re suivante ARCHI SITE COULEUR ANCIEN MODERNE SIGNIFIANT SIGNIFI M DIATEUR X SIGNIFI X M diath que Cath drale Reims belles vitres fauteuils rouge bleu jaune fait moderne donne un peu de jeunesse dans la ville j adore SIGNIFIANT B SIGNIFI M DIATEUR Y SIGNIFI Y c t autour de la m diath que vieux garage en ruine maisons pas tr s modernes ancien patrimoine fait vieillot Explication du mode de d coupage Am lie oppose la M diath que Cath drale signifiant avec son environ nement signifiant La M diath que fait moderne donne un peu de jeunesse dans la ville signifi x gr ce deux arguments les signifi s m diateurs les belles vitres et les fauteuils rouge bleu jaune Au contraire l environ nement de la biblioth que consid r comme de l ancien du patrimoine fait vieillot signifi la faute d un vieux garage en ruine et de maisons pas tr s modernes signifi s m diateurs y L indexation de l nonc Am lie On choisit d indexer ce tableau de plusieurs mots clefs extraits des signi fiants et des signifi s ces mots clefs tant utilis s ult rieurement on y reviendra La ville en parcours et en disc
398. privil gie le discours d autres formes d expressions nous a amen op rer une s lection des usagers interviewer fond e sur cette comp tence Portrait des interview s Une biblioth caire La biblioth caire que nous avons rencontr e travaille dans cette biblio th que depuis trois ans Les biblioth caires travaillent un tiers du temps dans les salles de lecture et deux tiers du temps dans les bureaux sauf le samedi ils sont d astreinte samedi sur cinq o ils travaillent toute la journ e dans les salles de lecture Les horaires de pr sence dans ces derni res varient en fonction du planning pour l exercer tour de r le chacun passe environ 1h30 deux fois par jour 115 doivent travailler un soir par semaine jusqu 20 h dans lequel cas ils restent en salle de 17 20h Ils ne vont pas toujours dans les m mes salles mais ils se sp cialisent un peu Nous sommes all e sa rencontre un jour o elle tait en salle rouge derri re le comptoir Elle a tout de suite accept un entretien qui a dur une heure trente Le parcours comment dans les diff rentes salles de la biblioth que d tre court pour qu elle retourne son poste 2 Pour cet interview en effet le r le de l architecte semble sous estim ainsi propos de la dispo sition du b timent Je ne sais pas si l architecte avait pens ou propos de l espace je ne sais pas si c es
399. qu elle vient s installer au lieu de rester dans la sienne la salle rose Elle s tait trouv un coin aimailt bien qu elle appellera spontan ment le hall tant il est vaste il s agit de la grande rang e de tables quatorze places le long de la baie vitr e o elle s assoit du c t de la vitre Ce sont des places qu elle appr cie parce que c est un grand espace lumineux avec une vue sur la salle c est dire sur les gens qui travaillent et un gros panoramique sur le dehors notamment sur la sortie du m tro qu elle aime observer Je vois les gens passer Eventuellement je regarde s il n y a pas des gens que je connais Elle aime bien aussi ce qu elle appelle le carr cet espace d limit par les rayonnages de m decine et de psychologie avec ses trois grandes tables quatorze places C est un peu l cart par rapport au reste de la salle et il y de la lumi re des deux c t s Yann qui s tait d abord inscrit en psychanalyse dans cette universit fr quent cette salle avant la salle brune o il s installe aujourd hui de mani re exclusive Il se mettait toujours la premi re table que l on rencontre lorsqu on vient de la salle bleue proximit des rayonnages de psychologie psychana lyse Il dos au couloir afin de voir la salle car il aime regarder les gens pour ne pas avoir l impression d t
400. qu tes sur la perception ordinaire du paysage urbain Mais en pr f rant un r el construit un r el photographi et en proc dant par le suivi de l usager d un quipement ou de l habitant d un quartier nous avons engag deux ques tions m thodologiques Y revenir nous semble d autant plus pertinent que ces options permettent de rompre avec quelques pr suppos s d enqu te et renou vellent l approche de la r ception de l architecture En adoptant une m thode de description in situ nous avions en effet cru r solue une premi re question m thodologique La mise en situation laquelle nous avons proc d si elle est plus proche des situations de perception que celle offerte par les tests iconiques n en repr sente pas moins un artefact Plus r aliste la mise en situation n en est pas moins une mise en sc ne la verbali sation du discours apparaissant comme une reconstitution d une perception que Conclusion 296 nul n atteint dans son intimit hors des conditions d enqu te Le temps donn l enqu t va alors de soi si l on veut permettre cette d couverte propre la situation d entretien Les assez fr quentes contradictions dans les nonc s r v lent bien que les jugements ne sont pas d finitifs que par exemple les juge ments n gatifs de la part des parcourants sur les formes urbaines de la Zac Rive gauche sont temp r s l expressivit d habitations qui font envie ou qui feraient envie
401. qu avant il fallait passer par la petite entr e qui tait sur le c t et l entr e on n a pas l impression que c est ouvert au public Personnel biblioth caire De l ext rieur donc la fa ade d une biblioth que aujourd hui se doit d tre incitante engageante de donner envie au lecteur potentiel d entrer dedans Mais avant tout elle doit signifier au passant ordinaire qu il s agit bien d un b ti ment public ouvert tous d dramatisant le rapport la culture crite Concernant la nouvelle M diath que Cath drale son caract re public et accueillant beaucoup de monde semble tre compris de tous Parmi les l ments qui concourent cette assignation et cit s par les usagers interrog s la taille du b timent son rapport la voie publique notamment l entr e qui est situ e juste devant un passage pi tons facilitant ainsi son acc s non seule ment aux pi tons qui traversent la rue mais aussi ceux qui se font d poser en voiture l existence de quelques arcs pour accrocher les v los et le fait qu il y ait toujours plein de gens devant En revanche tout le monde ne semble pas comprendre qu il s agit d un b timent ouvert tous En t moigne une biblioth caire les gens ne savent pas qu un b timent public est ouvert tous Et quand je suis l accueil la question qui est pos e c est est ce que si je ne suis pas abonn je peux entrer quand m me Je dis Eh
402. qu elle a lou Des fois je lui demande parce que des fois elle prend elle m attrape aussi des CD que j ai lou s bon elle de son c t elle loue ses trucs de son ge mais non je ne suis pas je ne vais pas lire bon je ne m int resse pas trop 3 4 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 263 chacun son trip quoi Je pense que c est un petit peu la caract ristique c est que chacun trouve ce qu il a envie quoi Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Ce m me p re de famille est d autant plus sensible cette impression d aisance et de compr hension des lieux qui en permettent l appropriation qu il ne conna t pas les codes de comportements Qu il fallait rapidement que je comprenne comment que a marche parce que moi je suis tr s long la d tente Voil Parce que moi au d but voyez je suis un je tourne un peu en rond j ose pas trop prendre je sais pas trop comment on fait pour la carte je suis un peu comme a donc en fait c tait d une il me faut toujours un petit peu de temps pour m int grer Et bon a a t rapide Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Cela va dans le sens d un service rendu par un quipement culturel acces sible tous la diff rence de la conception ancienne des biblioth ques qui marquait justement combien il s agissait d un espace r serv Ici les usage
403. qu on peut ou ne pas faire face au patrimoine que le citoyen r actualise apr s les avoir int rioris es de gr ou de force l occasion d une confrontation personnelle avec les services de l urbanisme UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 211 2 3 Le face face d un difice moderne et d un monument gothique une confrontation douce qui rassure Avant de pouvoir appr cier le b timent en soi il fallait donc que les habi tants tout simplement l acceptent Et malgr ces manifestations d incompr hen sion ou de crainte au d part voire de sentiment d in galit de traitement plus les habitants d couvraient le b timent en train de prendre forme tout au long du chantier plus ils taient rassur s Les l ments qui rassurent sont effet miroir de la fa ade qui permet au b timent impertinemment moderne de faire le cam l on et de s effacer ainsi devant la cath drale sa sobri t ainsi que la taille du b timent qui viennent contredire les craintes quant une ventuelle d monstration m galomane de l architecte osant braver la cath drale enfin l usage de la pierre de Courville qui vient introduire un l ment de continuit par rapport l histoire architecturale de la ville Les vitres c est pas opaque donc a permet de s int grer avec le reste C est comme si c tait un miroir c est pas juste mur Un lyc en II n a pas voulu en
404. que s par s l un de l autre par des espaces de consultation et de circulation tels que les rayonnages vid o DVD et tous les petits espaces autour de l escalier derri re les ascenseurs etc Ces zones coins ou encore territoires correspondent chacun des usages ou s quences particuli res d un lecteur id al consulter un magazine lire un quotidien ou bien lire une BD d ambuler dans les rayons vid o DVD ou romans Carolina observatrice plus qu avertie par sa fonction de biblioth caire annonce l id e d un d coupage des lieux d une fa on la fois simple et directe C est dire que moi j identifie la biblioth que et les lieux l usage que les lecteurs en font Par exemple pour moi la biblioth que il y a diff rents endroits diff rents lieux et pour chaque lieu il y a un type de public enfin c est pas toujours rigide mais on va retrouver les m mes types Caro lina Le hall d entr e un petit Centre Georges Pompidou Plus que l ext rieur et ses efforts esth tisants ce sont les qualit s int rieures de l entr e qui pour Laurent repr sentent ou constituent un quelconque appel la lecture la culture un espace vierge ouvert spacieux libre telles sont les qualit s d un espace d accueil qui contribuent donner envie d entrer et peut tre m me envie de rester comme un appel d air selon son expres sion Justement a donne envie d investir un terrain vierge
405. que de l op position ancien moderne sans que l on sache encore au moment du d cou page si elle sera structurante ou pas Un nonc qui se termine par j aime ou j aime pas est un nonc pauvre car l important est bien s r de conna tre les raisons d un tel jugement de valeur raisons qui font d faut quand quelles que soient les raisons absence ou impossibilit d une relance qui brisera it la continuit d une nonciation manque d argument du locuteur celui ci ne livre pas d argument C est donc faute de mieux que j aime ou j aime pas figu reront en signifi le s signifiant s m diateur s fournissant dans de tels cas la les seule s signification s Cette remarque est l occasion de faire observer l implication de la m thode d analyse de la parole du mode de recueil de cette parole dans l entretien L interviewer rompu cette m thode d analyse aura coeur pendant la conduite de l entretien d anticiper sur le d coupage et d viter le plus souvent possible les sous entendus qui font que le tableau de la relation de signification reste incomplet Comme exemple regardons l nonc suivant ARCHI TRANSPARENCE ST DENIS Garage Devillers tr s terne pas l ger mastoc a se voit pas que c est du verre Halle du march bd rien voir Sophie L enqu teur aurait pu relancer Sophie m me de la mani re la plus sobre possible vous dites que le ve
406. que nous estimons pr f rable de ne pas l employer pour valuer les r f rences du grand public en mati re d architecture Nous avons en m moire des recherches men es exclusivement partir de tests iconiques qui n ayant pas du tout affront la question de l artefact caract ristiques la prise de vue format de la photographie disent davantage sur la photographie d architecture que sur les objets architecturaux ou urbains repr sent s Prenons l exemple de la chapelle de Ronchamp Le Corbusier 1950 Ses fa ades nord et ouest sont radicalement diff rentes des fa ades sud et est dont on ne conna t souvent que la fameuse coque renvers e s levant vers le ciel ic ne vidente d une chapelle au double visage C est donc la fa ade ouest que sans doute pour se d marquer du commun Kenneth Frampton ou son diteur a choisi en couverture de son dernier livre sur Le Corbusier Frampton 2002 Pr sent e au Questions pos es grand public cette vue ne serait reconnue que par ceux qui ont fait le tour de la chapelle Or c est peut tre la fa ade nord qui figure le mieux le tournant que Ronchambp repr sente dans l uvre de Le Corbusier Tous les difices ne sont pas aussi complexes que celui ci mais la repr sentation de chacun pose cepen dant la question de l angle de vue de la lumi re etc dont savent bien user les architectes et leurs photographes Les b timents ne sont pas des tableaux dont on soumet l
407. que nous y avons rencontr s les parcourants qui nous ont fait partager leur ville Table des mati res Pr sentation 6 PARTIE 1 QUESTIONS POS ES 8 1 Probl matique 9 2 Hypoth ses 11 3 M thode dire l architecture in situ 11 3 1 Les parcours urbains comment s 13 3 1 1 Origine de la m thode 13 3 1 2 Le choix des itin raires Paris Reims et Saint Denis 15 3 2 Les enqu tes sur l architecture et l usage des m diath ques 21 PARTIE 2 LA VILLE EN PARCOURS ET EN DISCOURS 25 Une m thode d analyse des entretiens 26 1 1 Origine 26 1 2 Mode d emploi 27 2 De la forme l usage du beau l utile 32 3 Une transparence qui ne serait pas de fa ade 45 De la transparence l accessibilit 45 3 2 De l accueil au service 51 3 3 Dans l espace public la transparence c est aussi surveillance 58 4 Les jugements d urbanit 60 5 Ancien moderne plus compl mentaires qu oppos s 68 6 La rh torique des r f rences 73 7 La perception de l intention 81 PARTIE 3 LES M DIATH QUES EN PARCOURS ET EN PRATIQUES Chapitre 1 La Biblioth que universitaire de Paris 8 Saint Denis 1 Un monde clos ouvert au monde 2 l ext rieur une perception en situation 2 Une fa ade ordinaire 2 2 Trois perceptions d un b timent moderne 3 L int rieur description pas pas 3 1 Une place publique pour hall d accueil 3 2 Un blanc sur la salle noire 3 3 La salle des p riodi
408. que universitaire ann es 1970 1980 Immeubles HLM ann es 1970 1980 Centre commercial de l Hippodrome arch Serge et Lipa Goldstein projet nomm l Equerre d argent 2002 Ch teau d eau Croix Rouge arch R my Butler ann es 1970 Dominant l ensemble du campus le groupe des sept amphith tres dont trois sont actuellement construits cr e un signal et propose des formes architecturales inhabituelles de vastes coquilles Celles ci ont t r alis es en lamell coll pour les nervures et en panneaux de bois pour les remplissages L acc s se fait par des escaliers lat raux ou par une ceinture int rieure de circulation Elles reposent sur des pieds en b ton arm par l interm diaire de plots m talliques L utilisation de formes souples organiques ne modifie cependant ni la traditionnelle disposition monumentale des salles ni leur am nagement au moyen d un mobilier r barbatif Amouroux et al 1974 173 Questions pos es 20 Entretiens parcours urbains Total Saint Denis 1 Paris XIIIe 3 Reims 7 A Saint Denis Sophie a r alis deux parcours auxquels s ajoute la visite Total 11 du coll ge Elsa Triolet avec un de ses professeurs 3 2 Les enqu tes sur l architecture et l usage des m diath ques Nous avons choisi des biblioth ques et des biblioth ques m diath ques qui sont toutes des uvres remarqu es par la critique
409. que visiblement les biblioth ques univer sitaires c t sont pleines alors eux ils sont intraitables c est eux qui font la police Chut Oui alors que nous on n interdit pas aux gens de parler On peut parler comme nous parlons actuellement ce n est pas une biblioth que d tude C est l o il faut d marquer Les gens On vient aussi pour communiquer par opposition la sacralisation valable la M diath que Cath drale Personnel biblioth caire Nous remarquons une certaine prudence teint e de culpabilit dans les discours des lecteurs comme du personnel revendiquer le silence dans certains endroits de la m diath que sans en r clamer la dimension sacr e qui va souvent avec a plus d enfants l tage Le seul truc qu on pourrait reprocher m diath que c est que par rapport la biblioth que Carnegie par exemple c est vrai que les gens n ont pas acquis ce mode de silence mais c est pas c est un reproche sans en tre un C est vrai que ici on entendra plus souvent les portables sonner ou des choses comme a mais c est quelque chose qui n est pas encore acquis dans les mentalit s mais on peut pas le repro cher quelqu un en particulier C est bien que a s ouvre des gens qui sont pas forc ment habitu s venir dans des biblioth ques et voil Peu peu on s y fait Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge note aussi u
410. ques 3 4 La salle verte 3 5 La salle violette 3 6 La salle orange 3 7 La salle brune 3 8 La salle rose 3 9 L espace audiovisuel 3 10 La salle bleue 3 11 La salle rouge 3 12 Les espaces de circulation 4 Atouts et probl mes de la complexit 4 Une biblioth que humble une biblioth que pour Les humbles 4 2 L ouverture la fluidit mise en sc ne de l interdisciplinarit 4 3 La complexit du plan et de la volum trie 4 4 Des qualit s architecturales propices au travail sur place Chapitre 2 La M diath que Jean Pierre Melville Marguerite Durand Paris XIII 1 Une m diath que de carrefour 2 Portrait des interview s 3 Des espaces bien hi rarchis s Les sous espaces du rez de chauss e 3 2 Premier tage 3 3 Le second tage 86 87 87 95 95 99 106 114 118 118 120 124 130 135 139 142 144 147 153 154 154 158 162 165 169 169 171 175 175 182 185 Une lecture transversale de la m diath que 4 Que montre la fa ade 4 2 l espace des relations Le jour et la nuit 4 3 La m diath que un espace de travail ou un espace de consommation Chapitre 3 La M diath que Cath drale Reims 1 Pr sentation des interwiew s 1 1 Les biblioth caires 1 2 Entretiens formels avec six usagers de la m diath que avec parcours comment dans le b timent 1 3 Entretiens formels avec cing R mois au d tour du parcours urbain 2 Du pr
411. qui laissent tomber les rayons du soleil jusqu en bas des marches Regardez la lumi re ils ont r ussi Il n y a pas que les baies vitr es il y a cette ouverture l bas c est lumineux quoi Personnel biblioth caire Pour d autres certaines lumi res artificielles sont en accord avec les formes tranchantes des divers espaces int rieurs jugeant la couleur blanche de cette luminosit agressive par opposition celle jaune plus chaude de la lumi re naturelle Donc c est un peu opaque Peut tre un peu trop opaque il manque peut tre aussi quelques plantes vertes des grosses plantes vertes m me pas beaucoup mais Tout est tranchant il n y a rien de part les lumi res au dessus l mais c est des lumi res blanches des lumi res relativement agressives peut tre qu on pourrait tamiser peut tre enfin a l est tamis mais c est le c t tran chant il y a le c t angles aigus rectangles carr s c est pas c est bien mais en m me temps c est assez cassant Peut tre que a manque un tout petit peu de rondeur Un petit peu de rondeur Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Enfin une fois explor e ce qui dans l architecture valorise l usager celui ci porte son attention au mobilier qui appara t consubstantiel l architecture et aux valeurs qu elle affiche ER g La g n rosit des ouvertures est une des
412. r Sauvage La gence entre ces diff rents univers de m dias est en revanche totale autour de la critique architec dimension a critique souvent constat e au sujet de la critique et probablement a questions ronti res desseins inh rente la critique architecturale Mais dans chacun des cas cette conver Paris Les ditions de gence n a probablement pas le m me sens Alors que la critique professionnelle La Villette parution vise essentiellement s parer ce qui est digne d tre connu et reconnu comme AA de l architecture et qu elle publie et ce qui ne l est pas qu elle ignore alors la 5 critique professionnelle parle de ce qui se fait localement sans trier pour Nos empruntons ces analyses Chris rait on dire La logique territoriale l emporte ici sur la logique culturelle et elle tophe Camus Lecture int gre toute la production alentour alors que la critique professionnelle produit sociologique de une ligne de d marcation Pour l une tout est bon prendre alors que l autre l architecture d crite Comment b tir avec vise l exact oppos discerner Mais l une comme l autre se dispensent de mots Paris L Har pr ciser leurs crit res mais dans les deux cas cela nous ram ne la critique mattan 1996 Annexe La r ception par la presse 313 architecturale telle qu elle se fait en dehors de tout toute posture d noncia trice envers une pratique qui ne
413. r ce lui mais a fait partie de sa vie Sophie Il en est de m me pour Marianne commentant la BNF dans un parcours de locution qui la conduit en boucle de l accueil aux dispositifs architecturaux et aux conditions de travail les uns allant avec les autres pour un tout qui serait le comme chez soi Cette fameuse histoire que les livres sont en haut et les lecteurs en bas gt Hall d accueil annexe de la mairie Saint Denis arch Henri Gaudin 1993 dans l ombre a nerve un peu mais sans trop comprendre les probl mes La ville en parcours et en discours 52 j tais assez contente de cet espace qui incite vraiment la concentration On rentre ici on arrive il n y a personne il y ce vent c est d j silence on entre dans quelque chose d un peu solennel Solennel oui pour ce que j ai y faire c est bien c est important pour moi de le dire En plus on a rendez vous pour avoir sa carte de chercheur on sent qu on ne met pas les pieds n importe o a donne un peu de poids au travail En m me temps on peu l impression de rentrer dans un mus e surtout en bas cette moquette rouge le hall la billetterie on un peu cette impression l Et puis en m me temps c est ce c t un peu sauvage de cette pseudo for t au milieu qui est trange a l impression d tre un peu dans un autre monde quand on est ici Ce ne sont pas du tout les rep res habituels ni pour u
414. r d avoir maximum d id es Par exemple je fais une pause je vais fumer une ciga rette ou je suis all prendre un verre et je fais le trajet du retour en pensant mon sujet ce qui m attend dans la salle etc et l en parcourant les id es viennent C est dire la perception que j en ce n est plus du tout un regard que je porte sur l espace c est un espace qui est int rioris c est le mouve ment que je fais dans l espace qui compte l ce moment l Un couloir aussi long c est un couloir qui permet un mouvement la fois de d ambu lation et de d ambulation int rieure un mouvement int rieur qui est fort C est difficile d exprimer et d expliquer pourquoi a marche mais c est vrai que c est quelque chose que j ai ressenti En fait il y a diff rentes fa ons pour moi d tre dans ce couloir Il y a le moment o je fais des d ambula tions comme a je suis vraiment dans une perception motrice de l espace Ce qui compte c est le mouvement Et il y a le moment o je sors de salle je peux rester juste sortir et regarder Et l ce qui compte c est plus du tout cette dimension l longitudinale et de mouvement c est cette dimension l de baie vitr e qui est norme comme a et avec les arbres Et l c est le paysage Ce n est plus le mouvement c est le tableau Donc il y a deux fa ons de vivre dans le couloir il y a le tableau et puis il y a le mouvement Et c est pas du tou
415. r dedans 1 Cette m diath que nous explique l une des biblioth caires conna t deux saisons en terme d affluence haute saison qui d marre au mois d octobre avec la rentr e universitaire et se termine au mois d avril basse saison qui commence au mois de mai comprenant surtout les deux mois de vacances scolaires d t et qui se termine fin septembre Mais au quotidien elle vit v ritablement aux rythmes de la ville et des emplois du temps de sa population Elle est ouverte de 13h 19h les mardis jeudis et vendredis de 10h 19h les mercredis de 10h 18h les samedis En semaine entre 13h et 14h les personnes actives profitent de leur pause d jeuner pour venir emprunter quelques documents ils ont une d marche d cid e l en tr e d contract e la sortie les salles ne commencent se remplir que vers 14h 14h30 apr s le d jeuner par des tudiants qui restent travailler jusqu la fermeture ou des retrait s et ch meurs qui restent lire les quotidiens ce sont donc majoritairement des activit s de s jour et de passage et ce n est qu en fin de journ e que la m diath que conna t de nouveau un peu plus de passages avec d abord les mamans accompagn es de leurs enfants qui passent la sortie UY 14 Phrase d une connaissance de M Deschamps rencontr e durant l interview tandis qu il nous commen tait la fa ade de la m diath que
416. r l ancienne mairie et en reconstruire une nouvelle d aller chercher sa carte d identit et d aller se marier au m me endroit a va bien ensemble Sophie logements Jean Jaur s Saint Denis arch Bernard Paurd 1980 Et ce que je trouve rat c est les esp ces d arcades enfin le passage couvert je le trouve mesquin Enfin il est trop troit n est pas l aise a fait une all e pi tonni re d sagr able Sophie La ville en parcours et en discours 70 ZAC RIVE GAUCHE Frigos vieux trucs qui servent rien Est ce que a tient la route de les garder je suis pas pour Lucien Le paradigme de la monumentalit Le concept de monumentalit est tr s pr sent chez les parcourants qui attribuent de nombreux b timents une bonne ou une mauvaise monumenta lit La grande dimension qui crase le citoyen passant ou usager est d con sid r e ce qui surprendra pas Conservatoire de Reims Tour Pleyel gare RER Stade de France et garage Saint Denis minist re des Finances et Cin ma MK2 Biblioth que Paris XIII celui ci pour un des parcourants sur trois cependant On notera cependant qu elle est demand e pour les programmes culturels de prestige m diath ques BNF Op ra Bastille Quant l int rieur de la rotonde de l H tel des Postes de Reims due Le C ur un des h rauts du rationnalisme construc
417. r langues Bon d j je suis pas d accord avec le rangement si tu veux D une qu il n y ait que trois rayons par langue je trouve a vraiment nul Ils pourraient faire un peu d effort Deux que quand tu cherches mais bon a c est vraiment interne au syst me de rangement de biblioth que Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle orange gt une enfilade de trois sous espaces 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 130 mais quand tu cherches un auteur tranger il faut que tu viennes dans le rayon langues C est dire qu il n existe pas en double dans le rayon litt rature C est dire qu il y a vraiment un compartimentage Et qu en plus tu trouves pas grand chose rarement en fran ais et comme il y a quand m me pas mal de langues que je lis pas donc voil Et puis je sais pas ces trois rayons c est trois trois trois a m nerve Marianne Comme on le voit configuration spatiale et usages personnels se m lent 3 dans la construction d une appr ciation subjective d un espace pratiqu La d ception vis vis de ses attentes quant ce qu une biblioth que devrait pouvoir 1 lui fournir provoque une vive r action contre certains dispositifs spatiaux un alignement r p titif de rayonnages qui plus est contre la baie vitr e ce qui bouffe l ouverture sur le c t sur la galerie pont Car en effet cette salle a la particularit par rapport aux autres de donner su
418. r le perp tuel va et vient qui anime galerie pont l ext rieur de la biblio th que dans le m me b timent L autre mur lat ral ne compte que quelques ouvertures verticales et troites qui laissent peine deviner qu il s agit l d un b timent pont surplombant la route Cette salle est donc davantage tourn e vers la galerie pont qui se donne voir depuis les tables accol es la baie vitr e Les gens passent c est marrant il n y presque pas de fronti re quoi ils sont visibles les gens c est marrant Non l id e est pas mal je trouve moi a pla t bien Il y a pas de fermeture La biblioth caire L effet diff re selon que l on se trouve dans l espace du milieu lumineux ou l espace du fond plus sombre Dans le premier la luminosit incite le passant regarder ce qui s y passe Cet espace est alors comme une fen tre ouverte sur la biblioth que Biblioth que universitaire de Paris 8 A A Salle orange Ce qui est pratique c est que si tu veux savoir si la biblioth que est ouverte g une fen tre etc tu regardes Je regarde toujours ici C est bien d avoir cet il l quand ouverte sur l int rieur tu arrives avant d entrer la biblioth que Marianne de la biblioth que depuis la galerie pont gt d de l int rieur cela peut avoir un effet aquarium 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 131 Mais de l int rieur
419. r pue la pisse ilya glauque Quartier plein de boutiques ferm es je me suis fait agresser ext rieur qui a trois super terrasses c est quasiment un jardin suspendu en elle a 2 la vue Appartements je connais l int rieur il n y a pas assez vraie gal re quelqu un qui habite ici de pi ces a fait un truc norme mais il a plein de murs arrondis donc peut pas mettre de meubles il n y a presque pas de porte Sophie En r alit l opposition entre le quartier et les habitations est elle m me typique de toutes les formes d urbanisation nouvelle dans lesquelles encore aujourd hui l heure de la d molition des grands ensembles les habitants oppo sent les qualit s int rieures des appartements aux carences de la forme et de l urbanit du quartier Henri Raymond avait bien montr comment l irr ductibilit de ces deux mondes ext rieur et int rieur tenait l impossibilit pour l habitant d intervenir sur l ext rieur alors qu il pouvait modifier l int rieur en le soumettant la conformit de sa demande Raymond 1984 Avant lui Paul Henry Chombart de Lauwe avait expliqu que la d fense de l int rieur relevait de la construction identitaire de l individu rejet dans les p riph ries Chombart 1960 Certains interview s ont cependant la subtilit d entrevoir des diff rences entre les Zac et m me l int rieur de la Zac Rive gauche Que les tours miroirs t
420. ranchement les quar tiers historiques et les quartiers commer ants la ville de Reims tant effective ment marqu e davantage que d autres par la sanctuarisation d un centre ancien pr serv des bombardements de la premi re guerre mondiale compos notamment de la Reims antique et m di vale porte Mars forum cath drale et des monuments rig s du XVII au XIX place Royale h tel de ville palais de justice ce centre monumental s opposent dans le quartier de la reconstruc tion les rues commer antes qui ont videmment la faveur des jeunes l addition des crit res rue pi tonne commerces foule d finissant le centre qui pour les jeunes est peut tre le centre historique mais pas le centre monumental de Reims REIMS Place d Herlon on peut marcher magasins gens c est le centre Place Royale voitures pas de magasins touristes c est rien c est personne loin hors sujet No mie REIMS Hyper centre ou sandwiches anim intense dense ou boutiques pour on trouve tout notables 100 de l hyper plus une banque plus tant mieux c est fou centre un commerce Un peu loin petits boucherie coiffeur centres ville tabac bistrot Clotilde gt place Royale 9 monumentale XVIIIe s et place Drouet d Herlon d commer ante reconstruite apr s la Premi re guerre mondiale C est le centre de Reims ici
421. rande ville et le temps des sociabilit s villageoises des bonnes vieilles biblioth ques de quar tier est peut tre r volu Et la biblioth caire de se r signer En m me temps il faut que les choses bougent UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 252 La M diath que Croix Rouge Reims 1 Le b timent sa mission et notre enqu te La M diath que Croix Rouge s est ouverte au public au cours du prin temps 2003 Elle met sa disposition environ 70000 documents tous supports confondus dont 30 000 livres Adultes 25 000 livres Jeunesse 7 000 disques 3 000 vid os et c d roms ainsi qu une centaine de titres de p riodiques C est une m diath que taille humaine selon l expression d une personne inter view e Elle s organise sur deux niveaux qui donnent acc s tous les supports d informations Un choix presque politique selon les intentions des concepteurs qui contribue rendre accessible l crit au m me titre que l image le livre docu mentaire comme la vid o ou le multim dia les outils d information sur l emploi et les moyens de se d tendre les loisirs La m diath que offre en effet sur 280 places assises 110 places de travail et de lecture autour de tables ou fauteuils 21 places multim dia avec acc s internet consultation de catalogue c d roms et documents num ris s 16 places audiovisuelles et enfin 133 autres places r parties dans des espac
422. ratiques de biblioth que publique avec l ouverture de la M diath que Cath drale Son cursus l y encou rage puisque les collections de l ESAD Ecole sup rieur d art et de design ont t transf r es UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 201 Elle fr quente aussi le CDI de son cole une fois par semaine et la M dia th que Croix Rouge parce qu elle a une amie qui habite c t Elle y vient en g n ral une fois par semaine ou deux trois fois par mois si elle n en a pas le temps car comme la m diath que est grande cela prend du temps on ne peut pas y rester juste cinq minutes compar e d autres biblioth ques plus petites Quand j ai des trous assez importants dans semaine j ai le temps de venir mais sinon c est le samedi Chaque usage qu elle fait de la m diath ques correspond alors des temps et des contextes diff rents le samedi matin de 10h midi elle vient pour travailler en quipe dans la salle ISA o elle reste lire avec ses amis le samedi apr s midi si elle est avec des amis qui elle donne rendez vous pr f rentiellement devant la m diath que plut t qu en face du McDonald s on fait que passer pour rendre des livres si on a des livres rendre en semaine elle vient plut t seule soit pour rendre ou prendre des livres soit pour faire des recherches pour l cole Si elle reste travailler sur place
423. rbre a c est s r a fait peu plastique tu vois Lucien La blancheur immacul e de la t le d aluminium laqu e objet d opprobres l poque de la r alisation certains auraient dit que c tait donner de la confi ture aux cochons semble loin de repr senter une certaine id e de luxe certes avec peu de moyens et de beaut chez ces interview s Carton p te ou pr fabriqu c est ainsi que les plus durs dis qualifient le b timent partir de son aspect ext rieur La fa ade donnerait ainsi l impression chez certains que le b timent a t construit avec tr s peu de moyens pour des pauvres l instar des les indicateurs tant essentiellement l absence de mat riaux nobles et ou classiques marbre pierre de taille et la pr sence de mat riaux bon march les briques blanches c est dire le carrelage blanc qui rev t la partie basse de l difice 2 2 Trois perceptions d un b timent moderne Trop moderne Pour exprimer son opinion sur la fa ade un des interview s s est mis tout naturellement voquer la question des styles architecturaux inscrivant ainsi le b timent de la biblioth que dans une histoire de l architecture avec ses Biblioth que universitaire de Paris 8 Le paysage urbain alentours 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 99 mod les caract ristiques d une poque Certes pour commenter l int r
424. rd coll Biblioth que de Philosophie PETITEAU Jean Yves PASQUIER Elisabeth 2001 La m thode des itin raires r cits et parcours in GROSJEAN Mich le THIBAUD Jean Paul dir L Espace urbain en m thodes Marseille Parenth ses p 63 77 RAYMOND Henri 1984 l Architecture les aventures spatiales de la Raison Paris G Pompidou Questions pos es 23 SEGAUD Marion 1984 La petite monumentalit rapport pour la DGRST Lassau IERAU SEGAUD Marion 1988 Esquisse d une sociologie du go t en architecture Th se pour le doctorat d Etat s Lettres et Sciences humaines Universit de Paris X Nanterre THIBAUD Jean Paul 2001 La m thode des parcours comment s GROSJEAN Mich le THIBAUD Jean Paul dir L Espace urbain en m thodes Marseille Parenth ses 79 99 VAL RY Paul 1921 Eupalinos ou l architecte Paris Gallimard Questions pos es 24 LA VILLE EN PARCOURS ET EN DISCOURS Une m thode d analyse des entretiens 1 1 Origine Con ue par Henri Raymond m thode de d pouillement et d analyse de contenu appliqu e aux entretiens non directifs Raymond 1968 2001 appel e plus tard par nous analyse des relations par opposition L ger amp Florand 1985 fut labor e au cours d une recherche sur l habitat pavillonnaire Nicole Haumont et Henri Raymond avaient formul l hypoth se qu une liaison de type symbolique devait associer les espaces du
425. re Yann La salle des langues bavardes Le premier espace dans l enfilade le plus proche du hall et servant de passage pour ceux qui d sirent se rendre vers le fond de la salle ou emprunter Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle orange gt l escalier reliant la salle orange la salle brune Les lampes mouettes donnent du mouvement double hauteur Cet espace inoccup Lors de notre enqu te est aujourd hui am nag de tables de consultation du catalogue comme on peut Le voir sur cette photo 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 132 l escalier qui m ne la salle brune est expos la circulation et au brouhaha ambiant Comme dans les autres espaces de ce genre il s av re souvent occup par des groupes mais aussi par des tudiants solitaires en langues plong s dans leurs dictionnaires volumineux qu il est difficile de transporter ailleurs Le second espace de lecture en partie en double hauteur est de loin le plus lumineux des trois puisqu il profite de la baie vitr e de la salle brune Les lampes mouettes des lampes encadr es par deux ailes blanches d hauteurs diff 3 rentes descendent de la salle brune pour venir survoler cet espace Quand on est en bas on voit vraiment plus la dimension de volume parce que c est tout 1 en d cal commente Louise toute enchant e Sous ces mouettes un grand espace vide comme placette accueille l e
426. re C est intimidant comme c est grand Ce hall s av re donc intimidant parce qu il est grand mais aussi parce qu on ne sait pas o aller il produit une certaine confusion Certains usagers disent effectivement avoir eu du mal se rep rer au d but notamment par manque de signal tique seules de petites pancartes grises accueil retour et pr t sont pos es sur les comptoirs et de points pour le regard Et une biblioth caire le confirme sa fa on propos du hall gens qui entrent dans le hall ne savent pas o est l accueil Souvent ils s adressent au premier poste qui est celui du pr t Or il est vrai que le comptoir d accueil est plus en retrait par rapport l entr e et le comptoir de pr t l inverse plus imm diat Entre autre la biblioth caire avance le fait que les comptoirs d accueil sont toujours occup s par ceux qui veulent s inscrire Et puis je trouve que a fait pas accueillant point accueil ajoute t elle pointant du doigt la contradiction et donc un certain dysfonctionnement Alors pour certains nouveaux entrants la petite table install e juste l entr e o sont d pos s brochures flyers et autres affichettes annon ant des v nements culturels semble la bienvenue en d couvrant ce vaste hall certains trouvent refuge lisent les informations qui sont disponibles en attendant de s acclimater au lieu de co
427. re seul travailler Et aussi parce qu il n aime pas qu il y ait des gens derri re son dos car il serait sans cesse tent de se retourner pour voir ce qui s y passe Si ces deux places lui convenaient il n aimait pas pour autant venir dans cette salle qu il s tait oblig en quelque sorte fr quenter Biblioth que universitaire de Paris 8 Salle rouge la grande rang e de tables d le sous espace c t du couloir qui m ne la salle bleue 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 151 Parce que je m tais dit je travaille en psychanalyse machin mais j aimais pas du tout parce qu il y avait les gens de psychanalyse qui venaient aussi bosser l et j accrochais pas avec les tudiants en psychanalyse Et aujourd hui il ne l aime toujours pas car elle ne lui a pas laiss de bons souvenirs Il y a aussi l tat dans lequel t es du moment les tudes de psychanalyse c tait assez dur pour moi Et donc c est un moment o j allais pas tr s bien donc bon j aime pas cette salle Mais a vient pas de la salle a vient de que j prouvais au moment o j y tais J adore salle de litt rature o les gens sont beaucoup plus vivants j ai ador le d partement de litt rature Si les principales raisons pour lesquelles il n aime pas cette salle sont donc affectives et psychologiques il pointe n anmoins un d faut li la c
428. rent parcourant le MK2 Biblioth que de reconna tre la mani re dont a t pens l quilibre des couleurs appli qu es aux diff rents dispositifs du hall malgr son ironie voqu e supra sur la fonctionnalit du lieu et sur sa marchandisation ENTR E 2 BIBLIOTH QUE Ensemble du hall neutre repose apaise m lange judicieux intelligemment pens pas neutres attirent l il contraste Confiserie lumi res vives jaune rouge rose Barri res rouges caisses jaunes vifs Laurent Le jugement tr s positif port sur un difice porte lui aussi un discours sur les intentions par exemple en terme d efficacit du reflet de la M diath que Cath drale Non je ne connais pas l architecte de la m diath que Mais c est un b ti ment enfin mon go t personnel que je trouve assez beau Et enfin ce qui me pla t surtout moi c est la nuit quand on regarde la m diath que il y le reflet de la cath drale dans cette immense surface vitr e Enfin je pense que a a t pens mais a marche tr s tr s bien Clotilde Mais c est la BNF qui rallie les suffrages des trois parcourants la Zac Rive gauche les trois tant ou ayant t des usagers de cette biblioth que du symbole monumental des quatre livres ouverts au choix des mat riaux La ville en parcours et en discours 83 en passant par le confort des conditions de lecture c
429. res sur la rue sont cependant basses comme adapt es la taille des enfants quand on est enfant a doit tre g nial de pouvoir se coller la vitre comme a et de regarder le dehors Dani le C est une salle qui n est pas utilis e uniquement par des enfants de l cole primaire ou du coll ge qui y viennent faire leurs devoirs sur les tables seuls ou entre copains ou lire quelques BD seuls ou avec leurs fr res et s urs dans les fauteuils voire par terre lorsque les places sont toutes prises le samedi apr s midi Y viennent galement des parents la recherche de livres pour leurs enfants mais aussi des personnes comme Dani le Julie ou Clotilde qui ont besoin de s inspirer des livres de cette section pour leurs activit s Et parmi ceux qui restent travailler il y a tous ces lyc ens nombreux qui sans doute pr f rent encore tre dans cette salle plut t que dans les salles o il a des plus grands qu eux et m me quelques tudiants du sup rieur C est le cas de Marc par exemple dont la place habituelle est situ e pr s des fen tres pour pouvoir s isoler des va et vient et pour la vue que cette salle offre sur les passants quand je m ennuie je regarde le carrefour a fait une animation comme un aquarium Si Marc travaille dans cette salle c est qu il trouve plusieurs avantages elle est proche du rez de chauss e ce qui lui vite de monter plus haut elle est plus chaude que les sal
430. reux et de mobilier tout cela constituant une ouverture sur le monde Le coin des tables carr es Le coin des tables carr es est un espace particulier parce qu ambigu Doit il tre identifi comme un espace de lecture ou plut t comme un espace de convi vialit Tout le monde s accorde pour dire combien il est d abord un lieu de passage ou de circulation par opposition un lieu fixe qui lui serait plut t d fini comme espace de lecture Pourtant des tables de lecture d limitent des sous espaces dont l usage reste d finir proximit des ascenseurs de l escalier qui drainent toutes sortes de gens En somme ce n est pas un espace propice la lecture au travail et la concentration mais plus favorable au butinage la discussion et au rassem blement d individus qui ne se croisent jamais ailleurs dans ville C est un lieu qui est un peu plus convivial et qui rassemble des gens qui sont pas forc ment dans les cat gories socioprofessionnelles de ce qu on pourrait attendre des gens tr s tr s pauvres qui viennent ici s asseoir et qui discutent un peu fort des clochards Donc on n est pas vraiment dans une ambiance de tranquillit et propice la lecture Je ne me suis jamais assis l a fait tr s longtemps que je viens Melville et jamais jamais l Il y aussi une esp ce de pyl ne comme a derri re lequel on se trouve je ne sais pas je n aime pas du tout
431. rie pont du b timent de Pierre Riboulet un second pont arqu m ne l entr e de la biblioth que L stationnent quelques tudiants pars attendant un camarade ou sortis de la biblioth que pour fumer une ciga rette passer un coup de fil ou casser la cro te Les baies vitr es de part et d autre donnant une vue plongeante sur l int rieur de la biblioth que permettent aux curieux de contempler ce qui s y passe ou de chercher des connaissances l en tr e de la biblioth que une barri re automatique contr le l acc s en ne laissant passer que ceux qui poss dent une carte Ceux qui en sont d pourvus doivent se plier la v rification de leur carte d identit par le gardien post sur le c t Aux yeux de certains cette barri re appara t en contradiction avec l esprit de la biblioth que toute enti re d di e la fluidit et l ouverture Une fois pass la barri re un immense espace s offre nous qu accen tuent les quelques marches qu il faut encore descendre pour tre v ritablement dans le hall Le plafond est en double hauteur sa verri re inonde cet espace de lumi re En t le personnel d accueil se voit m me contraint de porter des lunettes de soleil dans hall qu ils ont baptis le solarium Le bruit r sonne Celui des portes automatiques de contr le celui des pas des discussions des machines bipant l entr e et la sortie des livres emprunt s 4 L acc s de la biblio th
432. rieur tu vois tous les gens qui lisent et tout et c est vrai que c est hyper clair Alors je ne sais pas au niveau du confort des si ges je ne sais pas je ne m y suis jamais install e mais je trouve que c est marrant parce que tu vois beaucoup de gens qui viennent et qui lisent les journaux et tout et je trouve a sympa en fait elle regarde les revues Nathalie Pour Laurent cet espace n est pas agr able Parce qu il n est pas lecteur de quotidiens parce qu il n aime pas lire debout ou sur de petites chaises m tal liques peu confortables et surtout souvent peu libres En effet quel que soit le moment de la journ e c est un espace suroccup qui fait v ritablement l objet d un assaut d s l ouverture de la m diath que Les relev s effectu s lors de nos observations r guli res permettent de confirmer le fait que cet espace est presque toute heure de la journ e occup cent pour cent mais galement qu il s agit bien d un territoire essentiellement masculin N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 177 En revanche pour Marianne c est un endroit agr able en ce qu il permet de s ouvrir un monde divers et diff rent presque par principe parce que l as pect public de cet endroit qu elle assimile une place pour ne pas dire une place publique ou une terrasse de caf domine Il l attire aussi pour ses qualit s d ouverture sur la rue de luminosit d espace g n
433. ris XIIe arch Chemetov et Huidobro 1986 La ville en parcours et en discours 48 l inverse l extr me transparence de la fa ade en verre pourtant fum de la M diath que Cath drale Reims est avanc e par les interview s comme une invitation y entrer contre une certaine aust rit des formes la vue du mouvement des lecteurs et du mobilier de couleurs excitant la curiosit REIMS M DIATH QUE CATH DRALE Fa ade noire rectiligne imposant aust re fait peur on voit des fauteuils de sympa attractif donne envie Int rieur couleur on voit les choses de d y entrer l int rieur comme de l ext rieur No mie REIMS Conservatoire musique meurtri res ferm pas tr s avenant M diath que Cath drale vitres transparente Clotilde Lorsque la fa ade d un difice public n est pas enti rement vitr e de grandes ouvertures sont attendues ce qui n est pas le cas du Conservatoire de Reims ni celui de l Op ra Bastille derri re le manque d accessibilit l Op ra Bastille une interview e entend celle de l institution qu elle repr sente Le para doxe de la comparaison avec l Op ra Garnier est que l difice de la nouvelle institution est moins accessible que celui de l ancienne puisque tout visiteur peut entrer dans la salle des pas perdus de Garnier ce qui n est pas le cas Bastille ou l Op ra de Naples par exemple l accessibilit de
434. rma tions sur le champ de l dition locale appartenances politiques formation des auteurs des diff rents articles etc ou de crit res de classement construits Livre hebdo revue des professionnels du livre Ville de Reims information le journal de la municipalit ou L Union le quotidien r mois se trouvent ainsi sur le m me registre pour proc der autrement Annexe La r ception par la presse 300 Outre leur t moignage direct ces articles pourraient faire l objet d un commentaire par les concepteurs des deux b timents pour qui ils constituent la fois la m moire chronologique de l op ration et un retour sur la r ception sp cialis e 115 pourraient aussi faire l objet d une comparaison syst matique de certaines des informations qu ils livrent parfois tr s contradictoires c est le cas de la ventilation des co ts de cet quipement en particulier la part de l Etat mais aussi parfois myst rieusement identiques c est le cas des rares citations des architectes Articles parus avant louverture des deux m diath ques 1997 mai 2003 L Union 13 05 1997 M diath que Croix Rouge des r actions tr s positives non sign Une enqu te sur ce que le b timent apporte aupr s des structures voisines l as sociation Ethnic s l Education nationale l Association pour le d veloppement de la ZEP et le restaurant Quick Enthousiasme de l association Ethnic s D Mansuy des
435. rmation insertion si l on suit l article en mai 2001 n 78 M dia th que Croix Rouge se trouve l espace presse o la consultation est un plaisir dans les 18 fauteuils install s dans cet espace convivial et fonctionnel On note galement une prise en charge des personnes g s gr ce un nouveau manuel Gros Caract res pour personnes g s Notre Temps les malvoyants dispo sant de leur c t d un appareil de lecture adapt L Union 13 ao t 2003 Plus de 133000 entr es depuis l ouverture Patricia Buffet Site magnifique et climatis emprunts les DVD et la vid o font un carton calibr e pour accueillir entre 1000 et 4000 personnes lit on au sujet de la M diath que Cath drale dont son conservateur Richard Roy constate Nous avons galement cons tat que beaucoup de personnes qui viennent la m diath que n empruntent pas forc ment Ils utilisent beaucoup les services libre acc s sans pour autant s inscrire La climatisation offre surtout en ce moment des conditions de s jour agr able pour reprendre l expression de J P Viguier Certains se r galent du paysage de la cath drale d autre profitent des chauffeuses D autre encore pr f rent le calme de la salle sciences et techniques Les visiteurs se plaignent d un manque de disponibilit des cassettes ou DVD En septembre la signal tique sera galement compl t
436. rmonie des couleurs impression de confort et d efficacit puis d crit les regrou pements et fonctions on y retrouve la citation int grale de Viguier sur la transforma tion douce in Petites Affiches Matot Braine 18 07 1997 n 6581 et cette redondance de citations incite prendre connaissance du dossier de presse envoy aux journalistes par le ma tre d ouvrage Livre hebdo 2 mai 2003 Reims la cath drale bis Laurence Santantonios Le titre est bien emphatique mais l article reprend mot pour mot un article de la m me journaliste paru dans le m me m dia un an avant pol mique chez certains R mois horrifi s de voir aussi intimement juxtapos s cath drale gothique et b timent high tech mais cette fois c est pour les places du toit que l on se bagarrera peut tre car voit la cath drale sur toute sa hauteur on reprend le discours de l architecte sur son respect pour Reims meurtrie d truite pour justifier la conservation de l h tel de police cf Petites Affiches Matot Braine 18 07 97 n 6581 et Le journal des paroisses avril mai 2003 Le parvis sera rendu au public et on ne pourra plus acc der en voiture ce qui montre le r le majeur jou par les m diath ques dans ces cit es dans leur fonc tion de mise en valeur du centre ville Troyes mais aussi de f d rateurs socioculturels Orl ans V nissieux ou pour ouvrir la ville centre Toulouse Montpellier Pari
437. rojets d architecture nouvelle 3 3 Dans l espace public la transparence c est aussi la surveillance Deux de ces trois visiteurs de la Zac Rive gauche refusent la conception s curitaire des espaces publics ext rieurs ouverts pour mieux assurer leur surveillance ce qui place ces espaces l oppos des quipements publics pour lesquels on a vu combien la transparence tait revendiqu e au nom de la d mo cratie On peut y voir le paradoxe selon lequel l exigence d mocratique impli querait davantage d intimit donc de fermeture dans les lieux publics ouverts et davantage d ouverture dans les lieux publics ferm s La ville en parcours et en discours 58 ZAC RIVE GAUCHE RUE PARISIENNE Int rieur des lots espaces am nag s privatifs mais compl tement visibles parce qu il y a des grilles partout en plus il y a des cam ras tout est ouvert sans faire de parano on se sent un peu observ c est un espace o finalement le priv dispara t un peu en m me temps c est assez fascinant Rues ouvert et ferm a n existe plus Lucien Une situation singuli re rencontr e par les deux interview s est celle d une cole l mentaire rue Franz Kafka dont la cour est bien visible depuis la rue dont elle est s par e seulement par des grilles ce qui laisse nos visiteurs perplexes ils condamnent cette transparence au nom du respect des enfants
438. ronqu es du quai de la R p e soient rejet es ne surprendra pas mais on peut s tonner de la mani re avec laquelle le quartier de bureau d en face quai d Aus terlitz appartenant la Zac Rive gauche est per u comme proposant un urba Deux poques deux 7 formes urbaines face nisme diff rent partir m me d une nouvelle conception d entreprises ce face quai de la R p e ann es 1970 1980 et quai d Austerlitz fin ann es 1990 La ville en parcours et en discours 62 qui reste bien entendu le point de vue de cette interview e comme le sugg re le tableau suivant construit partir du commentaire extr mement bien argument de Marianne pourtant citadine ordinaire AXE S MANTIQUE DU JUGEMENT D URBANIT QUAI D AUSTERLITZ QUAI DE LA R P E SELON MARIANNE OBJETS ARCHITECTURE MAT RIAU IMPLANTATION TYPE MIXIT LISIBILIT IDENTIT FA ADES FA ADES B TIMENTS D ENTREPRISES FONCTIONS QUARTIER QUARTIER proches les uns nouvelle des autres conception mieux mixte d entre ins r s i habitations quartier Quai casse verre prises ensemble SIGNIFICATIONS Fe dans le bureaux gt insertion d Austerlitz r gularit transparent espaces coh rent dans ville ouverts donne publics changes d autres p possibles po
439. rre 1920 f t pas class et son remplacement un difice moderne en rupture stylistique avec le cadre existant ont donc natu rellement fait surgir des craintes chez certains des associations locales pour prendre que leur exemple avaient en effet protest contre ce qui leur semblait tre une aberration et une d figuration la fois du quartier et du parvis de Notre Dame Une p riode de conflits s tait ainsi ouverte qui s tait toutefois une fois le projet valid par le Minist re et la l gitimit ainsi acquise Cependant certains habitants suivaient attentivement la progression du chantier d un il quelque peu circonspect voire sceptique Comme cette biblioth caire Au d but a m a sembl une aberration pr s de la cath drale m me si j adore tout ce qui est moderne et tout a mais a m a sembl un peu bizarre de mettre un b timent comme a devant la cath drale Moderne par rapport l ensemble architectural qu il a tout autour En plus moi j ai fait construire dans un petit village o il y a une glise class e XF XIIe XIIE et quand j ai construit on n avait pas le droit de faire certaines choses la couleur du cr pi les tuiles etc Et c est vrai quand j ai vu b ti je suis dit mais c est pas possible Personnel biblioth caire Comme on peut le voir ce sont l des valeurs normatives prescrites par l Etat quant ce
440. rre du march n a rien voir avec le verre du La ville en parcours et en discours 29 garage quoi Sophie aurait sans doute r pondu qu il tait plus l ger et plus transparent ce que la technique de d coupage laisse entendre en creux La relation typique de signification en deux fois trois unit s oppos es est le cas de figure le plus exemplaire de la relation de signification mais il n est pas le seul Lorsqu il n y a pas d opposition manifeste dans l nonc ce qui est r alit le cas de la plupart des nonc s d o la s lection op r e dans le corpus de mani re privil gier les structures en oppositions la relation se r duit trois termes ARCHI DEMOLIR CONSERVER ZAC RIVE GAUCHE Frigos vieux trucs qui ne servent plus est ce que a tient la route de rien les garder je suis pas pour Lucien Mais la structure en opposition peut comprendre trois propositions et le d veloppement de l argumentation peut exiger deux colonnes soit quatre colonnes ou plus comme on le verra et trois lignes en tout ARCHI TRANSPARENCE ACCESSIBILITE Op ra Bastille dans ce rez de on ne voit pas ce qu il pas du tout accessible chauss e cach par y a l int rieur les colonnes tous ces panneaux l int rieur derri re chaque vitre rez de chauss e Beaubourg quand on est sur la on peut voir les j aime bien place o il y les expositions de
441. rs sont pris au s rieux Elle la fille a la libert Ah eh bien elle fait ce qu elle veut absolument ce qu elle veut Si elle veut louer il y l aussi ce c t je vous disais tout l heure que si a ne nous pla t pas a co te rien quoi a co te rien a je trouve a super Parce que maintenant la soci t est tellement bas e sur le fric alors que l on voil on a la culture on la d couverte gratuites Et moi je trouve a bien quoi l air de bien tourner Voil Je vais aller m assombrir Leclerc Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny La m diath que s adresse effectivement tout le monde aux enfants comme aux adultes aux personnes g es seulement un tage comme aux jeunes rayons musique et multim dia bien fournis aux habitu s comme aux non habitu s des biblioth ques qui insistent parfois sur le fait de ne pas avoir demander de l aide aux biblioth caires dans leur parcours ou lors d une A l tage la cohabitation entre l espace Jeunesse et l espace Adulte favorise la fois Le croisement entre les g n rations et une autonomie des usages des diff rents espaces coins de la m diath que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 264 recherche Seul l espace Actualit emploi formation fait l objet d une r serve d un enqu t sur ce point Pour l
442. rtie de l Universit qui est assez grand et je trouve a sublime C est l architecture que j adore pour sa sobri t cette esp ce de sym trie assez rigide qui donne une impression de volume de bloc Et puis toujours un tr s beau travail je trouve entre des grandes ouvertures de fen tres et ces esp ces pas de piliers mais ces esp ces de plinthes g antes je dirais qui sont compl tement en proportion avec a a l impression que tout a les m mes proportions les m mes largeurs c est dire autant les bords que les fen tres il y a ce c t tr s r gulier tr s g om trique math matique je dirais Que des angles droits aucune d coration moi a me pla t norm ment Et en m me temps ce qui me pla t c est qu on sent que c est pas un b timent pour y vivre J ima gine toujours comme quand je vais Chaillot des grandes r ceptions des esp ces d espaces normes avec des vues comme a travers ces grandes fen tres Il une esp ce de c t hyper chic Pour moi c est chic ce c t sobre mais hyper sophistiqu a me fait penser des poques de f tes de cocktails Pour moi ici c est le petit Chaillot Clotilde Devant le Petit Lyc e le discours de Clotilde commence lui aussi par une description formelle sobri t sym trie assez rigide impression de volume de bloc grandes ouvertures de fen tres esp ces de piliers plinthes g antes en proportion largeurs r gul
443. rts humains et de l usage de la nouvelle m diath que Le public semble rait la plupart du temps indiff rent la pr sence du personnel des fois c est peine bonjour comme le d plore la biblioth caire Carnegie l ambiance tait plus conviviale et intime plus famili re et personnalis e Elle arrivait bien conna tre son public et l on voit bien par l usage du pronom possessif le rapport affectif qu elle aurait voulu maintenir avec les usagers tandis qu ici aucune relation interpersonnelle ne semble et s tirer au del du simple change occasionn par les demandes de renseignement ponctuelles Aujourd hui les gens qui viennent me dire bonjour ce sont des gens que j ai connus Carnegie Du c t des usagers aussi les vieilles personnes ayant bien connu Carnegie constatent cette anonymisation avec regret et disent aux biblioth caires que c est froid dans cette m diath que Une autre biblioth caire raconte elle aussi qu elle passe tout son temps sourire aux usagers qui entrent et attirer ainsi leur attention pour qu ils gent cette formalit qu est le bonjour pour que la pr sence du personnel soit reconnue une m diath que comme n importe quel lieu de services publics ne peut pas tre assimil e un lieu impersonnel quelconque Ces biblioth caires renvoient tout d abord la taille du b timent les petites structures favoris
444. rview qu un seul dans ce cas n aiment pas la biblioth que de Saint Denis ils vitent d y rester travailler et ne font qu emprunter des livres Ceux qui aiment la biblioth que pointent peu pr s tous les m mes qualit s architecturales l espace la clart les grandes baies vitr es la diver sit des formes des ambiances et des places l ouverture aussi bien sur l int rieur que l ext rieur la visibilit permanente l intercommunication des salles la fluidit les espaces de circulation sous forme de rampes et de passerelles Le mobilier en bois le parquet le blanc des murs les lampes qui font penser des mouettes les jardins int rieurs la signal tique en couleur sont autant d l ments d coratifs qui plaisent galement Quelques d fauts fonctionnels sont relev s tels l absence d une caf t ria d une salle d di e au travail de groupe d une salle de lecture plus d contract e avec des fauteuils ou encore le fait qu il n y ait pas assez de recoins pour travailler isol Certains auraient pr f r qu il y ait encore plus de passages reliant les salles entre elles et au hall d accueil il aurait parfois trop de d tours faire Certaines salles sont trop chaudes l t d autres trop froides l hiver Enfin cette biblioth que malgr les nombreuses rampes s av re difficile d acc s pour les handicap s Mais dans l ensemble ceux qui aiment travailler dans cette biblioth que adh rent au
445. s la baie vitr e mais la plupart du temps elle emprunte les livres pour pouvoir scanner et se constituer ainsi une iconographie elle travaille donc rarement sur place Elle y vient g n ralement seule mais on croise toujours beaucoup de monde ici pr cise t elle Elle fr quente aussi cette m diath que pour le plaisir pour emprunter des CD et des DVD ou rester une heure ou deux couter de la musique en s ins tallant confortablement l un des postes d coute et contemplant le paysage c est son activit du samedi En revanche elle n aime pas emprunter les romans parce qu elle n aime pas avoir lire un livre dans les d lais qu on propose et qu elle pr f re s acheter son livre Entretien avec Sami Le mercredi 13 octobre 2004 entretien enregistr Sami qui habite en centre ville venait travailler dans cette m diath que lorsqu il r visait le BAC toujours avec des copains et toujours la m me place dans la salle ISA c t cath drale c t de la baie vitr e C tait leur biblio th que eux leur lieu de ralliement mais aujourd hui il ne la fr quente plus du tout ni pour travailler ni pour emprunter des CD ou des DVD caril ne conna t plus les personnes avec qui il y venait du temps o il tait lyc en C est donc un lieu qu il ne fr quentait que en groupe Entretien avec trois lyc ens deux filles et un gar on Le 13 juillet 2005 entretie
446. s me suis dit oui c est qu une fa ade 3 2 Description g n rale d un int rieur bic phale Ce b timent se pr sente l int rieur comme un b timent bic phale et compartiment d un c t les grands plateaux situ s dans la partie moderne de la m diath que avec sa grande hauteur sous plafond ses grandes baies vitr es offrant une vue splendide sur la cath drale son plafond de r sille noire ses poutres m talliques noires ses grandes tables de travail pour huit en bois clair de l autre les petits plateaux situ s dans la partie r habilit e de l ancien H tel de Police avec ses espaces plus confin s ses murs blancs et ses fen tres donnant sur la rue son plafond bas et blanc ses tables plus intimes pour quatre Ce qu on distingue ici par les appellations c t cath drale et c t rue Les espaces se diff rencient ainsi essentiellement par leur rapport l ext rieur non en fonction des affectations ou des tages Il s en d gage d ailleurs une impression de redondance c est exactement la m me chose elles se ressemblent vraiment c est les m mes je pense Presque les m mes disent UY M diath que Cath drale gt Les fauteuils de couleurs primaires choisies par Les biblioth caires visibles depuis la fa ade qui gaient l atmosph re aust re de m diath que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 220 RE
447. s c est aussi la trop grande accessibilit sociale culturelle conomique de cette biblioth que tout comme qui lui fait pr f rer et de loin la BNF dont il est un adepte Il Pierre Riboulet a essay de faire quelque chose un peu dans l esprit de Saint Denis C est dire C est quoi l esprit de Saint Denis Un peu le bordel frires Tu veux dire qu il a respect l esprit libre de Saint Denis rires Oui on peut appeler a de libert c est vrai Lucien Beaubourg c est pas une biblioth que que j aime beaucoup cet espace qui est vraiment norme et les gens qui bouffent partout C est pour a BNE c est vraiment le cocon Lucien Je pense peut tre les gens qui utilisent le plus cette biblioth que c est 9 Ce qui n emp che pas d tre fier de la biblioth que comme Marianne cf propos de la fa ade 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 156 des gens qui habitent Saint Denis C est dire les trois ou quatre tudiants qui sont s rieux et qui habitent Saint Denis rires Lucien En mettant en parall le ces trois citations de Lucien on pourrait un peu cerner sa position ce qui ne lui pla t pas entre autres c est le laxisme et l clec tisme dont fait preuve la biblioth que de Saint Denis tout comme et auxquels concourt son architecture Chaque point de la biblioth que de Saint Denis e
448. s de lecture parfaite d une silence on prend agr ables biblio confort soin de on n est pas th que concentra nous emb te pourrait tre tion son voisin centre de chez soi conf rences autre monde La ville en parcours et en discours 53 Apr s l accueil l attente c est la bonne distance physique entre l usager et le guichetier On sait que La Poste a exp riment toutes les formes possibles de guichets dans ses tablissements l ouverture de ceux de l h tel des postes de Reims ne peut que plaire au public o les demandes y sont moins confiden tielles la diff rence de celles effectu es la mairie de m me que le spectacle des frises peintes repr sentant diverses all gories REIMS GUICHETS Poste centrale c est ouvert caissiers sic accessibles on a plaisir y entrer Poste Croix Rouge guichet ferm pas de contact avec les employ s Annette REIMS ATTENTE la Poste centrale Les grappes de raisin le vin le champagne Les f tes en Italie a a doit tre le bapt me de Clovis les frises elles retracent la vie de Reims a c est la cath drale le vin le champagne l c est la place Royale la cath drale la place de la R publique Comprendre chaque dessin ce que a repr sente pourquoi ils ont mis a l et pas ailleurs je rentre on me dit restez a me distrait
449. s tudiant ou travaillant dans des domaines artistiques et ou des Parisiens ce b timent ne leur para t pas tre un chef d uvre d architecture mais s en contentent tr s bien il est beau il est de bon go t on chappe au pire le classicisme 13 Enfin moi je pr f re largement avoir un b timent comme a assez sobre que moi je trouve assez beau plut t qu un b timent plus classique oui Tant qu reconstruire un b timent public autant construire quelque chose de moderne et dessin par des gens qui ont du go t rires Clotilde UY 12 Car parmi ceux qui appr cient chitecture moderne certains craignent le contraste comme l une des biblio th caires ou Sami le seul parmi les interview s trouver encore que la m dia th que est belle mais pas sa place deux rues plus loin il n y a pas de probl me 18 Comme le note Marion Segaud le style classique ne se r f re pas dans le langage ordinaire un mod le histo rique mais une norme en opposition la modernit comme rupture Cf La petite monu mentalit rapport pour la DGRST Lassau IERAU 1984 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 214 Quant ceux qui taient sceptiques ou r fractaires ils sont aujourd hui sous le charme Et en fait maintenant je trouve qu il va bien dans le d cor R ellement En plus le soir quand c est clair
450. s Ce c t on est au bord de l eau Non mais c est pas d sagr able Yann Aux deux extr mit s de cette p niche se trouvent deux petits espaces avec une estrade et des tables dispos es parall lement la baie vitr e Ce sont les rares places de la biblioth que qui peuvent offrir une vue frontale sur l ex t rieur Or loin de vouloir profiter de cette vue les tudiants volon tiers dos la baie vitr e Si certains appr cient de travailler face une vue telle Marianne qui dans les diff rents logements qu elle a occup s installe toujours son bureau face une fen tre pour de nombreux lecteurs comme pour Sa d par exemple la vue frontale est une source de d concentration va me distraire Quant l estrade elle s av re inexploit e sauf pour s y asseoir rare ment le temps de feuilleter un livre pr s du rayonnage A discipline abhorr e espace d pr ci En dehors de Sa d les autres tudiants interview s d couvraient cette salle pour la premi re fois Certes ils taient pass s devant plusieurs fois pour aller la salle des p riodiques depuis le hall en empruntant la rampe mais sans jamais y pr ter attention Leur premi re r action pour trois d entre eux a t n gative J aime pas du tout celle l le trou l bas On est en salle de droit Non je rigole Non mais c est des tudiants en droit quoi Il n y a pas plus terrible
451. s La petite taille des chantillons due en partie la difficult de recruter des personnes acceptant de r aliser des parcours urbains de deux heures l une d entre elles ayant m me accept d effectuer deux parcours de Questions pos es plus de deux heures chacun r serve un caract re provisoire nos r sultats dont la validation doit davantage tre re ue sur l identification des significations mises en vidence que sur leur quantification A la suite de ce que nous apprennent les habitants des p riph ries et en d voyant quelque peu Goffman l architecture appara t d abord comme un cadre d exp rience esth tique et sociale Goffman 1991 avant d tre une pratique culturelle de consommation dans la mesure o chacun de nous est confront des b timents dans sa vie quotidienne sans pr juger en rien de leur qualit d uvre architecturale ou de leur qualit de simple objet construit avec ou sans architecte avec ou sans architecture Les recherches sur des op rations d habitat g n ralement s lectionn es pour leur caract re architectural remar quable ont montr que l architecture appartenait intrins quement l univers l espace habit dans lequel les logiques de la pratique et de l esth tique peuvent s affronter contradictoirement sans pouvoir cependant tre s par es l une de l autre pour leur compr hension L ger 1990 Dans la culture de l usager comme concepteur il est s r que l i
452. s ce modernisme C est super bien Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge 3 4 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 278 Un jeu avec l espace l ext rieur qui se joue aussi au niveau des couleurs qui annoncent le ton ou l ambiance l int rieur du b timent Autrement dit les couleurs de la fa ade ne sont pas per ues comme le moyen de s duire le passant non averti mais elles entrent en harmonie ou en correspondance avec le noir et le blanc de l int rieur de la m diath que Apr s quand je regarde de l ext rieur ouf Il a toujours ce jeu de l es Tout n est pas les lignes sont bris es en fait a donne un sentiment de profondeur et d espace et tout Il y a d j ce jeu sur le noir et le blanc a donne avant go t en fait Quand on voit l ext rieur on ne se dit pas je sais ce qui m attend l int rieur mais quand on voit l int rieur on dit ah oui a colle avec l ext rieur c est pas Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge ER Autrement dit le noir et le blanc sont les couleurs de la modernit et repr sentent avant tout autre chose cette projection vers le futur vers le progr s ou vers le mieux en m me temps que l tranget et la froideur de l inconnu Ce sont toujours des couleurs qualifi es de froides on en oublie le rouge basque qui sont jug es de la m me fa on que certains mat riaux comme le verr
453. s de 55 postes multim dia acc s internet consultation du catalogue de c d roms de documents num ris s 18 places de consultation vid o 14 places d coute audio et 8 places de consulta tion de m thodes en langues M diath que Cath drale Vue d ensemble depuis Le parvis de cath drale Notre Dame de Reims 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 198 Elle emploie aujourd hui quarante sept personnes tandis qu Carnegie ils n taient que vingt avant le d m nagement Le changement d chelle est donc radical par rapport l ancienne biblio th que Carnegie ce galement pour le personnel qui jouit aujourd hui de bureaux beaucoup plus vastes l espace consacr aux bureaux a en effet doubl bien qu on n ait pas pu leur assurer un bureau pour chacun Partant d un b ti ment tr s compact o le personnel travaillait dans une grande promiscuit la biblioth que Carnegie avait t con ue dans les ann es vingt pour une douzaine de personnes avec la nouvelle m diath que on allait globale ment vers du mieux nous assure la directrice malgr quelques r serves sur les nouvelles conditions de travail que ce nouveau b timent implique beau coup plus de circulations et un clatement des espaces le personnel se sentant aujourd hui isol les uns des autres C est vrai qu apr s le personnel n explose pas forc ment de joie parce qu il y a eu le trauma
454. s r pond un int rieur bien plus complexe et foisonnant que nous allons tenter de restituer ici pas pas d une salle l autre S y m leront nos propres observations effec tu es du mois de juin 2004 la mi juillet et les habitudes impressions et juge ments des usagers recueillis au cours des entretiens ces derniers ayant consist en un parcours comment l int rieur de la biblioth que La biblioth que est constitu e de dix salles la salle des p riodiques la salle noire ou salle des r f rences la salle verte ou salle de droit la salle orange ou salle des langues la salle violette o sont repr sent es l histoire la g ographie la gestion et autres la salle rose ou la salle art la salle audiovi suelle la salle brune ou salle de litt rature la salle bleue o sont repr sent es la philosophie et les sciences la salle rouge o sont repr sent es les sciences sociales et la m decine cf Plan Distribution des salles Si les salles ainsi d sign es correspondent au d coupage th matique et disciplinaire des biblio th caires et sont d limit es par des murs chacune d entre elles comporte des cloisons faits de rayonnages et qui d limitent de v ritables salles l int rieur de ces salles Ainsi non seulement l ambiance s av re t elle diff rente d une salle une autre mais aussi l int rieur de chacune des salles entre les diff rentes sous salles
455. s Tobliac Annexe La r ception par la presse 304 ce qui trahit au passage une int ressante typologie urbanistique qui n a pas grand chose voir avec celles que font habituellement les revues d architecture L article parle du classicisme de la m diath que qui se retrouve l int rieur mais il s agit en fait de distribution plus que d ambiance esth tique et hormis les chauffeuses en couleur de l int rieur sobre et l gant voulu par le directeur du livre qui se m fie des fantaisies et autres initiatives contemporaines pour un b timent fait pour durer On conclut que tant de sobri t risque cependant d intimider des publics qui ne vont jamais la biblioth que discours qui remarquons le est strictement le sym triques invers de celui qui avait accompagn l inauguration du Centre Puis on passe Croix Rouge aussi asym trique et originale que la M diath que Cath drale est g om trique et sage Le b timent suscite la curiosit par son entr e ses vitrines facades et le souci du d tail impressionne beau mat riaux couleurs l gantes et douces une extr me luminosit extr me luminosit tant valoris alors m me que tout lecteur sait que pr cis ment une telle ambiance ne convient plut t pas car on ne peut lire dans un espace ainsi surexpos avec un retour sur une programmation adapt e par sa directrice Murie
456. s ajoute dans l impr vi sion et l improvisation un fonds Marguerite Durand qui vient occuper l espace initialement pr vu pour le personnel rien ne va plus Il faudra toutefois faire avec pendant des d cennies et on comprend l enjeu de ce continuum dont voit les effets positifs ou les m faits lorsqu il est rompu L enjeu du continuum s tend d ailleurs la gestion du b timent l espace et le temps se conjuguant alors travers le b timent Jean Pierre Melville a plus de quinze ans et renvoie au temps des premiers CD qui taient alors mis en valeur Leur banalisation aurait d entra ner une redistribution des espaces une suppression de ces fauteuils confortables qui leur taient d volus et qui d sor mais sont vides Mais il n y a pas de cr dits de ce type entre ceux de fonctionne ment et d entretien courant et ceux de r novation lourde Il faudra donc attendre que le b timent soit tr s us tr s obsol te avant d engager des travaux qui leur tour seront verrouill s pour de nombreuses ann es On est loin des d mar ches de space planning qui accompagnent le changement organisationnel dans le secteur tertiaire 2 L espace moderne adopt int rieurs polymorphes et parcourants paysagistes Ces quipements qui se pr sentent d abord comme des objets architec turaux clairement identifi s aux int rieurs que l on s imagine homog nes sont plut t polymorphes pour les quelques usagers que nous avons ren
457. s b timents d habitation ont un statut priv clairement d fini et reconnu Entre les deux les interview s ont t confront s deux types de b timents repr sentant d autres rapports entre le priv et le public les immeu bles de bureaux priv s mais sans exigence d intimit et un cin ma le MK2 Biblioth que de statut priv mais recevant du public selon la d finition de la r glementation de s curit anti incendie Les attentes vis vis de la transpa rence varient ainsi en fonction du statut plus ou moins public ou plus ou moins priv des b timents l effet pervers de la transparence tant que celle ci rel ve aussi d une exigence de surveillance de la part des ma tres d ouvrage et des gestionnaires des espaces publics si bien que de d mocratique l usage de la transparence peut se retourner comme un gant et venir signifier la pire des surveillances g n ralis es de type orwellien selon le sch ma suivant accessibilit espace public b timent public communication d mocratie transparence privation de vie priv e lieu public ext rieur surveillance totalitarisme 3 1 De la transparence l accessibilit Depuis la Renaissance la fa ade repr sentait l institution qu elle incarnait Ce sont autant l mergence de nouveaux programmes que la dilution des r f rences monumentales traditionnelles qui partir du mouvement moderne ont dissous
458. s biblioth ques qui n ont pas une v ritable entr e dissoci e des salles de lecture des biblioth ques o l on est imm diatement dedans En fait quand tu arrives quand t as fait ta pause par exemple a te pr pare bien enfin tu rentres pas directement dans la salle de travail C est quand m me comment dire un sas Marianne Ce hall d entr e joue ainsi le r le d un sas Il r gne ainsi une ambiance particuli re compar e aux salles de lecture Une ambiance d tendue comme Biblioth que universitaire de Paris 8 gt L entr e et Le hall de la biblioth que sous la grande verri re z nithale Les comptoirs d accueil sont situ s sous le volume de la salle audiovisuelle 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 115 un moment en suspens qui pr c de ou suit le travail o se superposent et se croisent des rythmes diff rents li s chaque usage particulier Certains sont au comptoir d accueil pour demander des renseignements rendre des livres ou emprunter D autres ne font que traverser cet espace D autres encore s arr tent pour discuter avec un ami qu ils viennent de croiser sur leur chemin Quel ques uns sont sur les ordinateurs install s gauche du comptoir d accueil pour rechercher les cotes des ouvrages qu ils sont venus chercher la biblioth que Un plateau de distribution Le hall est comme un plateau de distribution qui rassemble et dispatche les
459. s ceux qui remontent pour entrer la biblioth que qui prennent le pont arqu et que l on voit toujours travers les bananiers et apr s ils arrivent l haut devant l entr e de biblioth que et que l on voit par la baie vitr e perch e en haut l entr e de salle violette tu vois c est dire qu il y a en a vraiment dans tous les sens a c est bien Marianne Les plantes hall d un grand h tel versus Gare de Lyon Les deux jardins int rieurs constituent n en pas douter les l ments les plus remarquables de cette salle C est vers eux en premier que se porte le regard lorsqu on d couvre cet espace Ce sont eux qui nourrissent les premiers commentaires sur la salle Elle est verte contrairement aux autres Yann ils sont l l ment distinctif de la salle par rapport toutes les autres salles de la biblioth que Si pour Lucien le premier jardin avec son sol qu une diagonale divise en deux triangles l un recouvert de lierre et l autre de graviers ne lui voque qu un jardin zen mal dig r pour d autres la r f rence au patio espa gnol est plus vidente A tel point que l absence d une fontaine ou d un jet d eau est spontan ment regrett e par certains Sa d Louise Et cette possibi lit en quelque sorte avort e d tre patio am ne Yann qualifier ces jardins int rieurs de faux patio Donc l il y a un petit c t hall d h tel h
460. s du site et ouvre son entr e large et accueillante sur la rue coinc entre un ch teau d eau imposant d suet et un fast food moderne et son parking qui longent la route Plusieurs t moignages pointent le fait que la m diath que n est pas tout de suite rep rable lorsqu on arrive sauf qu elle est situ e proximit de deux b timents qui servent de rep res g ographiques importants Une biblioth caire raconte Souvent on encourage beaucoup les gens aller sur l ensemble du r seau donc on les envoie aussi sur la m diath que pour ne pas les priver d un service puisqu ils payent un abonnement l ann e et souvent les r actions des gens c est ah oui le b timent entre le ch teau d eau et le Quick Voil a c est la m diath que Personnel biblioth caire Et au d part beaucoup de gens et moi le premier quand je suis arriv Croix Rouge on croyait que la m diath que tait l le centre social a t cr en m me temps qu on parlait du projet de la m diath que Vous pensez qu un jour on dira que le Quick est c t de la m diath que ou du Ch teau d eau Eh bien on le souhaite Personnel biblioth caire Le principe du don cher aux concepteurs d une architecture g n reuse qui donne acc s des espaces comme des outils la formation l insertion professionnelle la culture est visible l int rieur on l a vu comme l
461. s jardins int rieurs ne lui voquent rien d autres que ces sembpiternels l ments de d cor factice totalement banalis s qui agr mentent 1 quasi syst matiquement les halls d h tel d a roport de b timent de bureaux Du faux cr ant l illusion du vrai un ersatz se substituant au bonheur r el ces jardins int rieurs lui font penser ces piscines teint es de bleu imitant le reflet du ciel dans la mer les jours de beau temps Il y a des trucs comme a comme la couleur bleu ciel des jouets d enfants des piscines en plastique j ai horreur de cette couleur les objets en plas tique bleu ciel je trouve a triste Et a aussi les plantes je trouve a triste C est la plante enferm e C est vraiment ces esp ces de truc quand t es dans ces b timents glauques o il y a un trou ils foutent une plante je sais pas pourquoi je n ai jamais aim a moi I ne manque plus que la poussi re Yann Mais pour d autres il n y a pas douter de l agr ment qu apporte cette pr sence v g tale comme l ment d coratif insolite dans un espace int rieur Bon a les plantes c est plaisant c est clair c est assez agr able mais m me temps je me mettrais pas l pour travailler Parce que a reste quand m me ferm T as rien sur l ext rieur fait ce genre d espace je pr f re le voir de l ext rieur comme un d cor peu comme la gare de Lyon tu vois Donc c e
462. s usagers interrog s sont ceux qui n y avaient pr t aucune attention ou y demeurent indiff rents Julie elle s tonne d une telle disproportion ne comprends pas pourquoi l entr e ils l ont faite si basse le hall si haut L je trouve qu il y a un d calage c est s r tandis que la directrice de la m diath que la trouve elle trop basse s inqui tant notamment de l augmentation des personnes de grandes tailles Le grand volume du hall avec ses fa ades vitr es s ouvre ainsi sur la ville et laisse la lumi re du jour clairer g n reusement l int rieur Ces deux qualit s sont unanimement appr ci es par les usagers et biblioth caires interrog s Si la partie haute est enti rement ouverte la partie basse est prot g e de la rue par les lignes horizontales que dessinent les brise soleil sur la fa ade ext rieure tout en laissant filtrer le regard au travers Ce qui fait dire Dani le que L on entre dans une bo te et en m me temps c est bien parce que c est pas une bo te ferm e Le rapport int rieur ext rieur semble donc bien fonctionner Je trouve que c est bien prot g Et c est vrai que d avoir le parvis devant qui est donc un espace tr s ouvert o il n y a rien a marche bien Evidem ment si on avait un vis vis trois m tres de l entr e ce serait moins agr able Clotilde En revanche ce qui n est pas partag de tous est l esth tique g n rale de ce hall
463. scalier qui relie les deux salles superpos es Celui ci s av re tr s utilis des tudiants en lettres soit pour venir picorer des livres dans cette salle soit pour sortir de la salle brune L usage de cet escalier semble transformer le d placement en promenade L j aime bien au moment o tu marches o tu te ballades Yann a j aime bien comme lieu de passage j aime bien prendre cet escalier l Marianne Le troisi me et dernier espace de la salle orange est peut tre l espace le plus bruyant de la biblioth que d autant plus frappant qu il est totalement isol du reste de la biblioth que C est une salle plus exigu plus ferm e plus comment on dit pas exil qualifie Louise qui remarque que le plafond est plus bas aussi Retranch dans le fond du b timent loin de la surveillance du personnel ferm par les rayonnages et plong dans p nombre un des espaces les plus sombres de la biblioth que avec l espace du fond la salle rose cet espace s av re tr s anim l exception des samedis et des heures matinales o au contraire il mane un calme monacal Mais en semaine partir de onze heures jusqu la fin la journ e les langues se l chent comme si entrait dans une sph re prot g e o la parole est reine Biblioth que Cette salle parlons vrai Elle est un peu bruyante Elle est un peu tumul universitaire de Paris 8 tueuse parce qu
464. sculptures de Niki de l ext rieur salles Saint Phalle d exposition compl tement transparentes BNF panneaux ouverts au on voit ce qui s y para t quand m me un passe dans les tours peu accessible Marianne Dans l nonciation du locuteur la relation de signification et l ventuelle expression de cette relation en oppositions est parfois incompl te parce que l ar gumentation du locuteur est incompl te et que l interviewer n a pas cru n ces saire de proc der la relance qui permettrait de compl ter le tableau lorsque la relation est incompl te les termes sous entendus sont indiqu s par un symbole tel que La ville en parcours et en discours 30 ARCHI ACCUEIL REIMS GUICHETS H tel des postes c est ouvert caissiers sic on a plaisir y entrer accessibles Poste Croix Rouge guichet ferm pas de contact FR avec les employ s Aline Enfin dans l nonciation il faut distinguer l opposition s mantique et l ex pression d une contradiction Par exemple commentant le b timent de la BNF et la for t Lucien oppose l univers urbain et l univers sauvage tout en n tant pas dupe de cette opposition au moment m me o il On a choisi de faire figurer cette contradiction au sens d un m me nonc en pla ant la proposition sous pointill noter aussi dans cet exemple la pr sence d un seul signifi final puisque le loc
465. se carr e et d clin e selon les principes de l Art de la Construction Cette r f rence g om trique fera dispara tre la haute toiture deux pentes de l H tel de Police pour en r gler la hauteur sur celle du nouveau b timent 15 m tres et en m me temps permettre une modernisation de son image tout en lui conservant son apparence famili re aux R mois Le b timent neuf appara t ainsi comme un prolongement naturel du volume dont les fa ades en verre clair ouvrent l Architecture sur la ville ces baies sont possibles gr ce une structure nervur e faite de poutre et de colonnes m talliques toujours trac es sur la m me base g om trique 3 3 M diath que Cath drale Dessin de perspective 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 205 Cette ossature m tallique repose sur un socle constitu en pierres de Courville fondateur du b timent et qui pour le pi ton assure une continuit absolue des mati res traditionnelles Ainsi urbain est reconstitu dans l id e d une certaine force classique uniquement lisible par les lignes de m tal noir Depuis l int rieur de la m diath que le vitrage de rive horizontale de la toiture permet de voir la fa ade de la cath drale sur toute sa hauteur et de cr er un moment inoubliable pour le lecteur Texte de pr sentation du projet par Jean Paul Viguier 2 1 Un b timent d di cath drale Construit par Jean P
466. semblent toutes Int rieur hiver vent froid et humidit hiver tr s pratique Fr d ric REIMS CROIX ROUGE HALLE DES SPORTS Forme mat riaux blocs de b ton pav hangar usine massif laid installations sportives rarement belles Usage multisports pratique Fr d ric La ville en parcours et en discours 41 42 Complexe sportif G o Andr ext rieur d un gymnase ext rieur et int rieur de la salle multi sports int rieur de la halle d athl tisme quartier Croix Rouge Reims La ville en parcours et en discours 43 ARCHI BEAU UTILE BNF Forme j aime plut t ce qui est minimaliste a aurait t une biblioth que que n aimais pas du tout j y serais all quand m me Usage je viens dans une biblioth que en fonction de sa proximit et de 2 son int r t Laurent L nonc le plus pertinent est celui qui d centre le jugement esth tique en d pla ant le jugement du beau laid vers la beaut de l intention politique d em bellir le quartier en d molissant le centre commercial La Rafale des ann es 70 et en en construisant un autre avec les m mes commer ants 100 m de l an cien Cette biblioth caire de Croix Rouge d place avec justesse l enjeu du juge ment esth tique vers un enjeu urbain et social REIMS QUARTIER CROIX ROUGE donne au quartier un c
467. serait pas souhaitable Au final c est naturellement nos propres pr suppos s sur une presse r gionale qui serait incapable de parler d architecture que nous revisitons Pr ci sons en pr alable que si les travaux tardifs sur la critique architecturale ont permis de comprendre les fonctions sociales la critique des revues d architec ture la presse locale n a pas m me t l objet d une telle investigation Elle est donc encore plus m connue dans nos milieux professionnels et elle fait l objet d un jugement qui n est pas sans rappeler celui de certains lettr s qui assimilant la lecture la familiarit avec les seuls textes classiques en d duisent que les jeunes ne lisent plus sans voir qu ils lisent peut tre de plus en plus mais hors de l troit chenal r serv de la culture la plus l gitime lci la critique r gio nale n a pas non plus la l gitimit des revues qui font non seulement l actualit de l architecture mais aussi l architecture tout court Mais elle donne n anmoins une v ritable lecture la fois triviale et quotidienne de l architecture Alors que la premi re se situe plut t du c t du couple de la l gitimation et de l esth tique la seconde serait plut t sur le registre du domestique de l information Toutes deux participent donc d une r ception m diatique que nous avons voulu marquer d une approche compr hensivef et que vient utilement compl ter l valuation plus appro
468. si rel ve les qualit s d un espace accueillant parce que 3 ouvert ouvert au regard ouvert tous ouvert la lumi re parce que non r serv c est dire qu on peut rentrer comme a jeter coup d il Le ton perd de son enthousiasme lorsqu elle en vient voquer une r alit qui contredit largement encore les repr sentations ordinaires d un espace comme celui d une biblioth que En effet en plus des poteaux antivol qui d corent le seuil d entr e la pr sence d un vigile post l entr e n est pas sans cons quence Toutes les personnes interview es s en tonnent et sont choqu es possible ment m me nerv es par cette logique s curitaire car elle assimile l entr e du b timent celle d un espace de consommation de masse type supermarch ou galerie commerciale et s oppose farouchement aux impressions premi res d ouverture de mise en confiance voire de libert N C est bien parce que comme c est un espace ouvert c est accueillant n est pas un endroit r serv On sent qu on peut rentrer comme a jeter un coup d il Bon part que souvent il y un agent de s curit je trouve tr s aga ant Bon j ai vu a l heure de la fermeture par exemple Bon ils sont un peu stressants C est aussi le coup des antivols ce qui est normal mais je trouve que a reste choquant dans une biblioth que Vous ne vous sentez pas forc ment en s curit en v
469. si penser au Minist re des Finances le truc de Chemetov l a fait aussi le vaisseau sorti de la Guerre des toiles quoi C est peu pr s le m me effet Lucien Enfin s il n aime pas cette fa ade c est aussi parce qu il est hyper clas sique dans ses go ts comme il se d finit lui m me J aime bien quand c est bien nickel ajoute t il y joignant un petit rire d autod rision Alors il analyse la fa ade de la partie pont dont il trouve affreux le principe d coratif avec les inscriptions Mais d un point de vue architectural ce qui ne lui pla t pas c est la gestion des volumes de verre Il double le volume fin c est a Pourquoi il a pas maintenu ce volume l de fen tres sur tout l ensemble Lucien En effet la hauteur des ouvertures n est pas la m me sur toute la largeur du pont Au lieu d une bande r guli re la baie vitr e pouse la forme d une querre Or il aurait pr f r que ce soit r gulier limite a aurait t mieux Dans la perception de l ext rieur parce que de l int rieur peut tre c est tout fait logique Ses go ts classiques en architecture avec lesquels il value les b timents qu ils soient anciens ou modernes concourent comme nous le verrons plus loin propos des espaces int rieurs d pr cier la biblioth que dans son ensemble Moderne donc bonne image Si pour la plupart des interview s
470. sonnes interrog es jugent cet espace mal con u m me maladroit un espace avec des crans en bord de fa ade expos la lumi re naturelle dont le syst me d occultation n a pas fait ses preuves et ven tuellement m me expos aux regards tant donn le vis vis tout cela para t bien contradictoire Je n arrive pas investir la biblioth que comme une vid oth que enfin comme un espace o l on peut regarder des vid os Pourquoi Parce que pour moi c est reli la lecture C est la vieille id e selon laquelle dans une biblioth que on emprunte ou on lit ou on tudie ou on emprunte des vid os la limite Mais venir consacrer un temps pour regarder t l Faut dire que je ne regarde pas t l j ai pas le r flexe t l non plus Laurent Par ailleurs cet espace qui manque consid rablement d int r t laisse pantois ou fait m me dire certains je ne vois pas si ce n est peut tre lieu pour faire la sieste Une anecdote concernant la coursive audiovisuelle du premier tage pousse l extr me cette sensation lorsque demandant Marianne de nous d crire ce qu elle voyait elle avoue son sentiment qui ne manque pas de nous surprendre Ce qui me manque toujours pour moi dans les rayons CD c est un espace o on pourrait couter les CD Je viens de Caen en Normandie dans notre biblioth que municipale on avait a on avait cinq six
471. space qui sert accueillir qui est visible de l ext rieur et lisible l int rieur du point de vue spatial puisque le sentiment non seulement d tre au bon endroit mais aussi d tre attendu rend d autant plus accessible un b ti ment public dans ce qu il repr sente et dans ce qu il propose D autre part le fait que les espaces soient visibles entre eux contrairement aux espaces de travail cloisonn s du personnel on voit directement disent les usagers att nue la peur de mal faire puisque une fois franchi le premier pas une fois d pass e la peur sociale le lecteur se sent presque accompagn par une signalisation qui renforce sa confiance Et vous n avez pas eu de probl mes de rep rage l int rieur Aucun non vraiment c est pour a que je disais tout l heure que c tait fonctionnel c est que d s que je suis arriv j ai tout de suite rep r la struc turation des rayons a m a pos aucun probl me pour trouver ce que je voulais trouver Jean universitaire habite les Hauts de Murigny autre extrait Justement au niveau de l orientation dans le b timent est ce que vous avez eu des probl mes au d but pour vous orienter J allais dire que oui parce que moi je ne suis pas tr s malin la base quand j arrive dans un endroit que ne connais pas Mais rapidement rapidement j ai vu que c tait des id es bon c est marqu il a pas de souci faut vraiment
472. ssi comme une esp ce de colonne qui supporte cette terrasse ou que ce soit plus dans les proportions de l autre partie de l immeuble Sarah Une autre exasp ration est celle de Marianne irrit e d un c t par la marchandisation du MK2 Biblioth que de l autre par la pr tention du minist re des Finances de repr senter une entr e dans Paris CIN MAS MK2 Biblioth que Hall lieu de passage place immense pas d attente qui est la moiti du plaisir du film pendant que vous tes l achetez en attendant le film stand confiserie intimidant tout le monde te voit acheter des bonbons c est horrible pas caf caf t ria d a roport occupation de cet espace n est pas tellement justifi e galerie marchande ne marche pas a me met en col re Nouveau MK2 Quai de Loire petits bancs librairie accol e au cin ma plusieurs caf s c t mieux pens UGC Halles Gaumont sofas canap s pour s asseoir pour attendre Marianne La ville en parcours et en discours 81 MINIST RE DES FINANCES BERCY Intention je traverse Bercy il n y a pas se veut d mocratique je d ouvertures il n y a pas de traverse l espace public de fen tres il y a un trou dans le d cision je participe la mur et c est tout lumi re politique Perception on n est pas dedans on ne a ne fonctionne absolument participe pas pas Marianne
473. st compar la BNF chaque d faut soulign de la premi re corres pond une qualit la seconde Certains points rel vent alors de l usage social distinctif que peut avoir de l architecture la fois comme espace collectif et comme objet culturel Lucien semble en effet appr cier outre les qualit s formelles et fonctionnelles de la le caract re sacr s par et s parant de la culture l gitime Bourdieu repr sent e par cette institution du livre et dont les indicateurs sont notamment le luxe et la solennit Ainsi la mixit disciplinaire sociale et ou culturelle cr e par les espaces ouverts de la biblioth que de Saint Denis et galement de la biblioth que Sainte Genevi ve correspond la diff renciation maintenue par les espaces cloi sonn s de la C est dire les tudiants sont r partis par discipline la BNF C est vrai quand m me c est des trucs qui jouent Si tu te retrouves c t d un tudiant en m decine il y a des chances que la cohabitation se passe mal Des tudiants qui se retrouvent en salle de litt rature ou en salle sciences sociales la BNF c est des gens qui ont peu pr s les m mes envies etc C est peut tre peu caricatural mais en g n ral les tudiants en mati res scientifiques ils sont plus bruyants enfin moi je trouve Lucien Au mobilier standard et abordable qui dispara t derri re la blancheur ordin
474. st culture et autre c est Mais souvent quand je me balade l ext rieur eh bien tu le vois a de l ext rieur Et tu le vois bien enfin tu vois les gens bosser et tout Et c est vrai que c est assez comment dire Quand tu passes l ext rieur c est assez impressionnant Impressionnant c est dire Tu vois toutes ces personnes qui travaillent et autre et puis ce b timent il est malgr tout imposant Enfin tu ne peux pas ne pas le voir de l ext rieur Nathalie L espace CD ou la discoth que Cet espace ouvert au centre de l tage fait l objet de bien peu de commen taires m me si il semble plut t appr ci gr ce au caract re fonctionnel du mobi lier pour CD dessin par les architectes designers eux m mes C est dispos de fa on ordonn e on peut s y retrouver assez facilement c est bien class enfin Il fait ses choix en chanson fran aise a y est La musique c est moins r gulier que les livres Oui beaucoup moins Les livres c est la raison pour laquelle je viens la biblioth que les CD j me dis ah oui c est vrai il y a des CD Et a m int resse Et ne parlons pas des DVD qui ne m int ressent pas Je les ach te s ils m int ressent mais je ne les emprunte pas Laurent aussi selon la biblioth caire ceux qui consultent et qui empruntent les CD sont plut t des hommes du coup on les retrouve plus souvent usagers de la coursive aud
475. st int ressant on voit qu il y a du monde qui tourne l dedans il y a en fait une vision de l ext rieur vers l int rieur qui est int ressante qu on aurait pas dans tablissement traditionnel On voit les gens tout a a donne envie d entrer De voir ce qu ils y font M Boutet M diath que Cath drale l entr e eu D 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 219 C est attractif parce que quand on voit de l ext rieur on se dit ah c est cool on a envie d y aller a rejette pas a donne plut t envie d y entrer Une lyc enne Ainsi cette vision sur les gens l int rieur donnerait elle envie de voir ce qu on fait dans cette micro soci t voire d en faire partie d tre avec et de partager le lieu et le moment avec les autres En outre cette transparence permet de focaliser le regard sur le seul et unique l ment visible venant contredire l aust rit qu inspirerait le lieu les fauteuils de couleurs gaye Et puis a donne un aspect peu plus ludique l endroit M Boutet C est d ailleurs ce qui a donn le courage l une des lyc ennes pour faire son premier pas l int rieur de la m diath que Eh bien j ai pris sur moi Je me suis dit j habite Reims je vais pas rester l sans rentrer dans la m diath que ce serait nul Et puis il y avait les fauteuils de toutes les couleurs l int rieur alor
476. st sans surprise que notre hypoth se sur la diff rence de percep tion entre l architecture connue et inconnue sera v rifi e Dans un champ o le discours profane est l gitimement assez muet la familiarit avec les b ti ments connus rend compte de la relation de pr f rence ou de rejet qui donne du sens au discours au del du moteur la verbalisation qu elle repr sente Le droit l indiff rence l gitime lui aussi risquerait en effet de faire de notre objet de recherche un non objet Commencer par un itin raire choisi l inter view c est entrer dans son territoire de r f rence et de pr f rence avec lequel il tablit des liens Le parcours est alors un d placement sur le territoire de l autre comme dit Petiteau ce qui introduit une autre relation interviewer interview le second emmenant le premier le premier accompagnant le second On peut faire confiance au citadin pour r server des surprises par l nonciation de commen taires inattendus sur des b timents que l on croyait sans histoire Par ailleurs l initiative en une premi re phase de parcours laiss e l interview conduit des commentaires sur des lieux que l on n aurait pas choisis ainsi cet ensei gnant de Reims qui nous conduit dans une visite in dite du campus universitaire de Croix Rouge notamment dans des amphith tres aujourd hui insalubres mais dont le souvenir heureux de ses ann es d tudiant masque l tat de d gra
477. st un truc insolite Mais c est pas forc ment un truc devant lequel j ai envie d tre pendant une journ e tu vois Et j aime bien quand je Biblioth que monte les escalators regarder les bananiers l bas Marianne universitaire de Paris 8 Salle violette 9 Le premier jardin int rieur aux airs de jardin zen gt d Le second jardin int rieur d o s lancent des bananiers 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 128 L invasion lyc enne ou les lieux propices l appropriation de groupe Bien isol e des parties publiques de la biblioth que la salle violette est g n ralement une salle tr s calme d o mane une ambiance des plus studieuses Cependant la fin de l ann e scolaire lorsque les preuves du bacca laur at approchent cette salle est v ritablement prise d assaut par les l ves de terminal des trois lyc es professionnels alentours La plupart sont majeurs mais une toute petite minorit semble profiter de la carte des tudiants celle des grands fr res et s urs vraisemblablement inscrits l universit pour go ter avant ge l gal au confort de la biblioth que Les lyc ens n ayant pas encore int rioris les r gles du travail individuel et silencieux en biblioth que leur pr sence est plus que flagrante dans les salles o ils ont lu r sidence 115 se mettent par groupe de deux ou trois plus souvent de sept ou huit et s installent
478. t ce magnifique voisinage difice de verre et de m tal Carnegie fond anciens M dia th que Cath drale ouvrages modernes livr e avec un an de retard cause arch olo gique J P Viguier a jug bon de maintenir en place ce b timent le vieux commis sariat sans grand int r t flagrant de fa adisme pour faire co ncider les planchers avec les anciennes fen tres Je n ai jamais consid r ce projet comme un geste architectural mais comme un assemblage de plusieurs partis J P Viguier La cath drale ouverte vers le soleil se plait ainsi se refl ter dans les fa ades de verre de la m diath que orient nord ouest elle s invite en permanence dit joliment l architecte qui r ussit l mettre la modernit en communication avec le chef d uvre gothique vis vis stimulant yeux viss s sur cran d ordinateur Un travail arachn en sur la structure souligne J P Viguier planchers pais ont aussi une l gance de se montrer fins en fa ade traitement de la toiture tonnement d pourvue de caf t ria parvis refait en 2006 Remarque cet article ne figurait pas dans le dossier de presse constitu Croix Rouge mais dans celui de la M diath que Cath drale qui reste ventuellement explorer plus exhaustivement Par ailleurs Fr
479. t Je pense que d avoir mis la m me qualit pour les mat riaux enfin voyez a pour moi c est parfait quoi Personnel biblioth caire La plupart des personnes rencontr es parlent des sensations physiques de calme de s curit et m me de paix pour dire combien la conception de l in t rieur donne envie autorise m me se sentir l aise Les expressions telles que c est assez harmonieux on se sent l aise a ne m agresse pas donne envie de se poser confirment bien les l ments constitutifs d une ambiance plut t sereine ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 257 Et puis ce qui est tr s bien la M diath que Croix Rouge ce que personnellement je ressens c est quand y rentre c est l int rieur C est tout de suite on une impression de paix C est comme si on est apais Alors je ne sais pas quoi c est d Est ce que c est le vert est ce que c est la couleur je n en sais rien Ou la lumi re J ai l impression que la lumi re joue a l impression d une a calme tout de suite on se sent bien Personnel biblioth caire Mais bien que les architectes aient t particuli rement attentifs aux espaces d accueil tout le monde n entre pas la m diath que L entr e ne commence effet pas exactement au seuil du b timent marqu de deux double portes vitr es chapeaut es d une cam ra Comme dans l
480. t gentille comme la qualifierait Dani le parce que le mobilier est bas le plafond aussi a se voit que c est pour des enfants Si pour la biblioth caire l escalier lui para t trop grand et trop raide pour des enfants il y a beaucoup de marches sans compter qu il lui occulte une partie de la salle cr ant un angle mort depuis le comptoir d accueil o elle est assise il est tr s appr ci de Dani le par exemple qui y voit un c t familial C est bien parce qu on peut laisser les petits fr res les petites s urs bas et aller en haut Il y a un c t familial C est comme dans une maison Dani le Se trouvant dans la continuit de la marche qui nous am ne depuis l entr e vers l int rieur de la m diath que ceux qui veulent se rendre la salle juniors pr f rent emprunter cet escalier plut t que l autre peu attrayant qui dessert toutes les salles La salle juniors mis part le fait que son plafond soit bas n arbore rien de particulier qui puisse faire penser qu elle est d di e des enfants trouve notamment le m me mobilier que dans les autres salles pour adultes L les tag res sont hautes pour dire qu on devient grand Mais le plafond est bas pour dire que c est pour les enfants commente Dani le qui l che apr s inspection de la salle C est triste de grandir non trouvant qu elle fait trop s rieux Les ouvertu
481. t la gamine et tout et moi au d part j ai t surpris surpris finalement d avoir a ne fr quentais jamais viens de la campagne Donc j ai jamais fr quent une biblioth que ou du moins les m diath ques et l j ai t surpris et je prends plaisir venir tout seul aussi voyez Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny 3 4 2 Une adaptation r ciproque Au del de l effet de surprise devant la construction d un quipement culturel au c ur d un quartier o les habitants sont faiblement dot s culturelle ment la r alit montre qu un lien est en train de se tisser entre les usagers au sens large de la m diath que et les habitants du quartier le fonctionnement du b timent depuis son ouverture r pondant de r els besoins de la popula tion D une part l espace Actualit emploi formation propose des outils et un accompagnement plus qu utiles dans un quartier o le taux de ch mage est relativement lev D autre part l effet de d centralisation en installant un qui pement en p riph rie vite pour beaucoup le d placement et son co t sachant que sortir de son quartier ou aller en centre ville reste une v ritable d marche que tous les habitants ne partagent pas Vous savez ce que les gens vos voisins pensent de la m diath que dans le quartier ne sais pas j en ai pas parl mais je pense que les gens sont super contents qu elle soit
482. t le conflit qui est pos est celui opposant la laideur l utilit Les installations sportives du campus de Croix Rouge Reims sont laides mais il ne peut visiblement tre autrement De m me que le jugement esth tique devant le nouveau centre commercial du m me quartier n a pas de sens pour une parcourante devant Conclusion 291 l utilit qu il apporte au quartier Sa beaut est au contraire son utilit par une fusion des deux approches dans cette p riph rie comme dans tant d autres face des barres HLM typiques des ZUP des ann es 1970 on ne parle pas plus d esth tique que ne parle de corde dans la maison d un pendu Entrer dans les m diath ques confirme cette sorte d int gration des points de vue dans la r ception et cette surd termination de la perception formelle de l architecture Les m diath ques appr ci es positivement le sont certes pour leur architecture mais aussi pour ce que l on pourrait d finir comme un accom pagnement global L architecture ne prend son ampleur ou son sens pour les destinataires et usagers que parce qu elle s accompagne d horaires d ouvertures adapt s ou d un personnel qui voit les lecteurs tels qu ils sont parfois en tant tout simplement des non lecteurs et non tels qu ils devraient tre bons lecteurs comme on dit bons l ves Contrairement aux critiques qui ne voient que l ar chitecture les usagers semblent percevoir par contamination des q
483. t de biais mais parall le au sens de l arriv e propose une certaine continuit entre le rez de chauss e et le premier tage Il accueille les d placements des usagers et du personnel avec une vraie l g ret gr ce la transparence de ses marches et semble bien int gr N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 180 1 M diath que J P Melville gt en h l espace CD gt en h l espace BD gt en b une salle de lecture gt en b d la coursive en fa ade 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 181 3 2 Premier tage Cette sensation d ouverture en arrivant l tage est semble t il entre tenue d une part par la largeur g n reuse de l escalier ajour et d autre part l arrondi des angles des murs du fond qui comme chaque tage contribue rendre l espace plus agr able par opposition aux angles droits qui mettraient le lecteur en bo te Le premier tage est compos de trois espaces cl s la coursive sur rue la discoth que et la coursive audiovisuelle C est bien entendu le premier qui attire toute l attention et devient objet de nombreux discours des plus enthou siastes La coursive une place de choix quand on a Le choix D apr s nos observations la coursive est un endroit o l on vienttravailler souvent muni d j de ses propres affaires L ambiance est plut t studieuse m
484. t r ali s es depuis le champ de l habitat se voyant compl t par des domaines aussi diff rents que la pratique de la dot en Gr ce Shapiro 1980 les motivations des tudiants en psychologie L ger amp Florand 1985 ou les pratiques d h ritage Gotman 1988 En d pit de son informatisation partielle cette m thode requiert une grande exp rience et demeure tr s longue dans son application ce qui rend difficile son application l int gralit d un corpus d entretiens Pour cette recherche ci elle t effectu e sur les nonc s des parcours urbains dont l occurrence ou perti nence ont sembl structurer les discours et nous ne restituons que la partie la plus significative des r sultats 1 2 Mode d emploi Depuis les travaux de Raymond nous avons fait voluer la m thode d analyse des relations par oppositions en modifiant les r gles de d coupage des nonc s l informatique facilitant la fois le d coupage et le classement de ceux ci Nous avons d une part mieux identifi le r le du signifi m diateur voir ci dessous et d autre part nous estimons possible de regrouper plusieurs termes signifiants ou signifi s appartenant un m me paradigme ex extrait de l exemple ci dessous la fa ade vitr e et les fauteuils de couleur de la M dia th que Cath drale de Reims les uns et les autres exprimant rajeunissement et modernit l expos de la m thode va maintenant tre l objet d u
485. t l ouverture entre les espaces de travail les espaces de circulation les espaces de consultation et les espaces multim dia m rite notre attention d autant que ces ouvertures font syst matiquement l objet d un discours fort la part des personnes rencontr es Mais comment peut on valuer la part de l architecture dans la r alisation du projet ambitieux que le personnel de la m diath que tente de mettre en uvre Croix Rouge Autrement dit en quoi la d mocratisation ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 273 par l espace participe t elle d une d mocratisation culturelle selon l expres sion m me de la conservatrice On a vu que la compr hension des lieux constituait une introduction favo rable l utilisation de l quipement voir supra Un lieu lisible vecteur d auto nomie On a aussi constat voir supra Du lieu aux lieux Et la cohabitation a marche qu en privil giant l ouverture et la porosit des espaces entre eux on facilite l acc s la diversit des supports de la culture la diversit des cat go ries de savoir aussi Du point de vue des usagers cette conception donne envie attise leur curiosit en encourageant des pratiques de t tonnements d essai erreur les usagers parlent m me de butinage En ce sens pour cette jeune lyc enne citoyenne la conception de l architecture int rieure participe r elle ment au projet d mocratique et la m di
486. t matiquement aux toilettes avant de monter au premier tage prendre les livres de philosophie puis monter au second prendre les dictionnaires et s ins taller dans la salle de lecture o il trouvera sa place id ale pour travailler N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 173 M diath que J P melville gt plans et l vation 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 174 3 Des espaces bien hi rarchis s 3 1 Les sous espaces du rez de chauss e Apr s avoir franchi le seuil de la m diath que compos d un sas d entr e fait de deux doubles portes vitr es et d un portillon central coinc entre deux poteaux antivols de la taille d un homme s ouvre un large espace d accueil d o l on peut distinguer plusieurs sous espaces Sur la gauche un long comptoir ou bureau d accueil r serv au retour pr t et aux inscriptions suit le lin aire mur du fond Cette zone mouvement e et parfois bruyante plus ou moins pleine selon les heures d affluence n attire pas sp cialement l attention du visiteur qui entre pour la premi re fois A droite c est une autre aventure celle du d coupage des lieux en diff rents sous espaces qui laisse deviner une dr le de cohabitation entre deux espace coins lecture l espace revue situ le long la baie vitr e qui donne sur la rue et l espace tables carr es situ derri re les ascenseurs proxi mit des BD et du fonds asiati
487. t me symbolique structur L vi Strauss 1962 Ainsi de la m me mani re que dans certaines soci t s les rapports entre les hommes et les animaux ou les plantes servent qualifier des syst mes de parent l espace de l habitat sert qualifier des relations sociales et familiales La m thode structurale s appuie sur les r cits en oppositions constitutives de la fonction symbolique des r cits qui en fondent la pertinence Le symbole se reconna t son contraire la lumi re et les t n bres le cru et le cuit le pur et l impur le public et le priv Mais l antonymie et les structures de significations ne sont caract ristiques de l univers des grands symboles ni des pratiques de l habiter Au m me moment dans le m me h ritage de la linguistique saussurienne et dans le courant de recherches de l analyse structurale des r cits qui faisait la r putation de l Ecole pratique des hautes tudes Roland Barthes achevait l cri ture de son fameux Syst me de la mode Barthes 1967 pour lequel il mettait lui aussi au point une m thode d analyse s mantique qu il appliquait aux crits des journaux de mode Chacun des deux auteurs mettait en correspondance le discours signifiant et le discours signifi les notions de d notation et de conno tation etc quoique l approfondissement de Barthes sur les outils linguistiques f t beaucoup plus pouss D autres applications de l analyse des relations par opposition ont
488. t on n a pas les billets passe aux caisses Souvent au cin ma on ne sait pas si on doit attendre droite ou gauche ou bien ceux qui ont leur billet et ceux qui ne l ont pas les gens sont m contents Laurent CIN MAS MK2 Biblioth que accueil petite caf t ria on ne se marche pas dessus on peut s asseoir on peut boire un caf tranquille accueil sympathique lumineux spacieux librairie DVD quand on vient au cin ma on n a pas forc ment envie de faire autre chose jouent sur les deux tableaux marchand et artiste logique marchande sous vernis culturel d plac cin ma comme activit commerciale tout fait compr hensible Cin mas d art et d essai on rentre il n y a rien d autre si on veut faire quelque chose autour il a quelque chose pas marchand marchand parce que le cin ma est dans la marchandise Laurent La ville en parcours et en discours 56 ENTR E 2 BIBLIOTH QUE Ensemble du hall neutre repose apaise Confiserie lumi res vives jaune rouge rose Barri res rouges caisses jaunes vifs pas neutres attirent l il contraste m lange judicieux intelligemment pens Laurent Cin mas MK2 Biblioth que pas enti rement sous terre bien quai de Seine quai de Loire avec lumi re naturelle Complexes
489. t t appr ci parce qu il est insolite et surprenant la vue effective sur une circulation automobile et des r seaux routiers caract ristiques des p riph ries urbaines n est pas en soi tr s all chante pour la plupart c est mieux que rien juge Louise mais des voitures qui passent c est pas agr able Cependant si peu esth tiques soient les r seaux routiers a priori le simple fait de les cadrer en une vue contribue rait leur esth tisation Donc l on voit bien bon c est presque une autoroute c est pas tr s joli une autoroute mais on voit tout Et c est lumineux quand m me Je trouve que a rend presque beau l environnement Oui a fait de l autoroute vrai paysage Oui je l aime bien cette salle Oui c est une passerelle hein parce qu elle est carr ment au dessus au dessus de l autoroute elle est curieuse Biblioth caire D s lors ce paysage banal fa onn par les am nageurs se transfigure en un paysage quasi pittoresque embl matique de la ville moderne Biblioth que J aime bien cette vue C est la ville T as des voitures a veut dire universitaire de Paris 8 qu il y un mouvement a c est bien aussi que ce soit pas compl tement Salle brune vue cadr e sur Le paysage urbain 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 135 un truc immobile Et puis t as la ville t as les immeubles tu vois dans quel tat est la pol
490. t alg rien a une admiration sans bornes La Sorbonne on dit c est le temple du savoir fran ais etc a renvoie quelque chose dans le pass a renvoie quelque chose de symbolique Pas comme ici l tranger par exemple on conna t plus la Sorbonne que Paris 8 que Paris 13 Et tout a c est un facteur qui La Sorbonne a une histoire Sa d 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 100 Le moderne semble attach chez Sa d une architecture utilitariste mais non esth tique Si vous voulez par exemple Paris c est ancien Il y de l esth tique Or Saint Denis il n y que du moderne L ancien ne c toie jamais le moderne dit il et l on peut comprendre par l qu il n y trouve aucune qualit esth tique Si la biblioth que semble se fondre dans les b timents alentours c est qu entre autres la belle architecture avec un grand demeure associ e l usage de mat riaux nobles et classiques Sa d donnera galement l exemple de la pierre de taille comme indicateur de la belle architecture celle qui r pond ses go ts dont les r alisations constituent notre patrimoine national ancien et donc prestigieux Par pr suppos le moderne ne peut tre beau ses seules qualit s se r sument la fonctionnalit L architecte d construire ce b ti ment en fonction des exigences du moment a se voit Des exigences de modernit telles
491. t avec les vitres Je me laisse beaucoup attirer pour regarder vers l ext rieur un lyc en Si donc comme le d crit une biblioth caire d un ton enthousiaste on a l impression que l espace s ouvre sur l ext rieur cette m me impression peut tre nuisible pour d autres lorsqu il s agit de se concentrer pour travailler pr f rant eux des configurations plus ferm es comme dans les salles c t rue o on se laisse moins divertir et qui correspondent mieux l id e que l on peut se UY M diath que Cath drale Salle c t cath drale une terrasse qui pr te regarder au loin 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 227 faire d un devoir tre architectural 2 d une biblioth que les biblioth ques c est ferm ou qui du moins a fait plus biblioth que ici Dans le sens classique dans le sens des fen tres C est plus classique Justin En effet c t rue s il n y a pas cette belle vue et ces grandes baies vitr es et si elles paraissent neutres normales classiques d nu es de recherche esth tique les salles peuvent tre appr ci es pour leur clart c est dire leur blancheur leur intimit cr e la fois par les murs la taille de l espace plus petite et la hauteur du plafond plus basse ce qui les rend conviviales et plus chaleureuses Ainsi certa
492. t ces transparences qui feraient aujourd hui le monu ment ou l quipement de proximit Ces transparences plurielles n ont rien voir avec la transparence affirm e et affich e et l dans son absolu du logement au Palais de justice des bureaux priv s ceux des conseils r gionaux La diffi cult est l et l hypoth se m riterait quelques investigations compl mentaires Ce qui concerne les perm abilit s et les opacit s des fa ades rejoint ainsi l appr ciation l espace architectural moderne fluide et non claquemur que nous notions plus haut Ce constat peut alors tre mis en perspective avec une aspiration plus large qui renvoie ce que l on entend par d mocratie et ce que l on en attend On nous a dit tout est ouvert tout nous est ouvert comme si voir tous les livres se d placer librement et en comprenant le mouvement que l on fait traverser les disciplines et les savoirs c tait vivre dans monde apparemment plus simple et plus accessible dans lequel chacun semble avoir les m mes possibilit s l espace moderne et la fa ade contemporaine encore en qu te d elle m me semblent se rejoindre et inviter nos concepteurs de fruc tueuses explorations 4 Du geste la parole ou les le ons d enqu tes in situ c t des brillants essais sur les repr sentations de l esth tique urbaine Bonnin 2004 Jeudy 2003 nous nous sommes donc inscrits dans le mince filet des en
493. t la m me chose que a inspire Et comme a le tableau avec la vue sur la for t on est dans la pause Alors que dans le mouvement quand je d ambule je suis dans les id es qui se multiplient qui viennent Quand je suis l dans le paysage c est le break c est la pause Lucien Ce qui peut se r sumer ainsi BNF Couloir quand d ambule je mouvement suis dans les id es qui se multiplient Baies avec vue sur la for t sortir de la salle et regarder pause tableau paysage il y a deux fa ons de vivre dans le couloir Lucien Sans conna tre Vitruve et sa distinction entre la venustas et l utilitas la plupart des parcourants sont p n tr s du couple beaut utilit ou plus exac tement de l opposition beaut incommodit puisque c est sous forme sition que les deux termes dominent le sens commun de la culture mat rielle De mani re g n rale la rupture provoqu e par la modernit des ann es 20 a exacerb l opposition entre l esth tique et le pratique dans la production des objets et des b timents la contradiction entre les deux qualit s tant auparavant La ville en parcours et en discours 39 r gl e par la convention Aujourd hui la question de l cart possible entre l es th tique et le pratique est abord e par tout le monde propos de tout objet ou tout b timent qu il s agisse d un si ge d une lampe ou d un b tim
494. t par magie ou pas si on avait calcul tout a si on avait anticip sur l espace 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 89 Des usagers Un lyc en 20 ans pr parant un Bac professionnel au lyc e Maurice Utrillo entretiens informels Cela fait deux semaines qu il fr quente la biblioth que Par d faut car il aurait pr f r aller au CDI de son lyc e parce que l bas il conna t Mais toute sa classe aurait t interdite de CDI pour avoir renvers une tag re chahutant C est leur professeur de comptabilit fr quentant lui m me la biblio th que qui leur aurait conseill de venir ici Il habite Garches et vient tous les jours en voiture d s le matin avec une bande de copains tous lyc ens comme lui Quand le professeur de comptabilit passe la biblioth que il en profite pour surveiller ses l ves qui il conseille de se mettre telle ou telle place isol e loin du tumulte et des copains Les salles qu il fr quente sont la salle violette o il s installe une place qui lui offre un panorama sur le reste de la salle pour regarder les filles la salle bleue lorsque lui et ses copains d cident de travailler et la salle verte pour saluer d autres copains qui ont pour habitude de s installer dans cette salle C est lui qui a engag la conversation la premi re fois nous demandant ce que nous faisions dans cette biblioth que Depuis nous nous somm
495. t pour a qu il faut pas que soit trop compliqu Lucien Pour comprendre il a besoin alors de formes bien reconnaissables Quand je peux me rep rer gr ce aux formes l espace pour moi il est lisible et je peux circuler comme je veux Lucien Les formes qu il reconna t alors dans biblioth que lui procurent un certain plaisir Comme cet encastrement de dans salle violette qu il appr cie plut t appr ciation li e non pas un go t esth tique mais une certaine satis faction pour une fois que j avais une compr hension du truc Il en est de m me de l espace audiovisuel C est b te mais qui me pla t c est le fait qu il soit vraiment le centre Dans un espace o je comprends rien eh bien moi je suis content de me rep rer par rapport a Voil une forme que je comprends le rond parce que c est pas trop compliqu Lucien Mais de mani re g n rale l espace de la biblioth que est pour lui illi sible comme l est la position du couloir de la salle rouge pos au dessus de 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 163 la galerie pont Pff Non mais c est un peu fou comme espace Tellement illisible tellement incompr hensible qu il y a des choses qu on voit m me pas il n avait ainsi jamais remarqu un exemple parmi tant d autres que la salle orange passait au dessus de la route C est un plan que l on n
496. t qui fait ressentir que les tudiants sont bien centre des pr occupations c est un b timent qui les respecte Alors ce que j aime bien aussi c est qu au rez de chauss e on voit des bureaux qui sont dans un esp ce de cercle comme a et a j aime bien aussi parce qu en fait tu vois les gens qui travaillent qui travaillent pour nous en fait a c est bien aussi parce que a veut dire que l tudiant est au centre de ce qui se passe y compris de la biblioth que Tu vois c est pas un truc auquel a droit auquel on acc s c est un truc qui est fait pour nous Du coup il y a des gens aussi qui bossent et a globalement dans l ambiance de la biblioth que a se ressent aussi C est dire que les gens qui te font les emprunts et tout a ce sont des gens pas tu vois qu ils sont pas en train de te faire sentir que attention l t as acc s la culture Que c est compl tement normal enfin tout le monde est tr s tr s poli toujours l pour t aider a c est chouette aussi Je me rappelle la Sorbonne c est horrible parce que tu demandes un livre t as l impression que tu le m rites pas Non seulement le comportement du personnel s en trouverait infl chi mais aussi celui des usagers puisque l int rieur de la biblioth que s av re pargn de toute d gradation Si l architecture ne doit pas tre la seule influencer ainsi le comportement humain puisqu
497. t s informer D autre part nous avons b n fici de la disponibilit de trois des membres du personnel qui ont un usage quotidien du b timent Les personnes rencontr es ont t les suivantes Baptiste habite le quartier depuis toujours Lyc en en formation profes sionnelle il a dix sept ans et vit dans un appartement dans le quartier de la Croix du Sud avec sa famille sa m re et ses cinq fr res et s urs Il conna t les jeunes qui participent la vie du quartier notamment la vie associative Il a lui m me particip un projet dans le cadre d un programme d changes avec l associa tion Ethnics Avant de fr quenter la M diath que Croix Rouge il venait r gu li rement la biblioth que municipale situ e dans le Ch teau d eau du m me nom Les l ves des coles du quartier sont tous venus faire leur initiation dans cette biblioth que avant qu elle ne devienne le terrain de jeu de quelques pertur bateurs parfois violents Jean p re d une petite fille de 5 ans est venu habiter apr s son divorce un appartement dans les hauts de Murigny non loin de la m diath que Il a pu suivre les premiers jours d ouverture du b timent apr s son inauguration laquelle il tait invit Depuis un an environ il vient r guli rement emprunter des disques de jazz mais il ne reste pas pour les couter m me pour lire Universitaire grand consommateur de livres scientifiques souvent en anglais il s achalande
498. t une acti vit qu on partage et qui fait partie de la sortie du samedi ces heures l les comptoirs de pr t et de retours sont submerg s les allers et venues sont inces sants les voitures s arr tent pour d poser ou prendre quelqu un et repartent aussit t En saison haute que ce soit au moment de la rentr e universitaire ou durant les p riodes d examens la m diath que affiche complet Si l on veut tre s r d avoir sa place habituelle mieux vaut aller d s l ouverture pour la r server D s midi les tables sont bien remplies et dans l apr s midi on peut entendre des oh putain c est bond fait chier et des ouh la ouh la la de la bouche des nouveaux arrivants d couvrant les salles En fin d apr s midi lorsque l preuve du bac s approche on peut voir les lyc ens pourtant habituellement intimid s par certaines salles occuper n importe quelle table de la m diath que pourvu qu elle soit encore libre que ce soit dans la salle benjamins malgr son mobilier un peu bas pour d aussi grands enfants ou m me salle des actua lit s pourtant tr s adulte en temps normal Ou ils soient l ou ailleurs ils sont partout accept s par les autres usagers et les biblioth caires Il mane ainsi une ambiance familiale o cohabitent toutes les g n rations Mais aussi tous types d usagers comme le d crit une habitu e on ne voit pas que des gens pour travailler ou pour fa
499. temporain l autre pour le travail parce que c est plus spacieux et plus chaleureux c est mieux chauff entendait il cette poque il allait dans la salle LITT o d autres tudiants en m decine se retrouvent Depuis qu il a chou au concours il pr f re aller dans la salle juniors o il trouve de nouveaux avantages Bien qu il ne fr quente plus aujourd hui que la M diath que Cath drale il a t galement un lecteur de la biblioth que municipale Laon Zola et de la biblioth que univer sitaire de la Facult de m decine Lorsqu il vient donc dans cette m diath que il passe de temps en temps dans la salle des actualit s lire les p riodiques puis monte travailler dans la salle juniors au niveau mezzanine en empruntant l escalier qui la relie la salle benjamins Venant travailler pour ses tudes il regrette que le fonds ne soit pas adapt aux besoins des tudiants Julie tudiante en premi re ann e d arts appliqu s BTS design d espace Le samedi 14 2005 de 14h 15h20 entretien enregistr Julie habite en centre ville la M diath que Cath drale est donc bien pratique puisqu elle peut y venir pied Et de son cole elle ne met que dix minutes en v lo Enfant elle fr quentait la biblioth que Carnegie mais avait quasiment cess d y aller ensuite parce que ce n tait pas pratique pour les coll giens et les lyc ens Elle a ainsi renou avec les p
500. terpr tation au point que la contemplation apparaisse comme un r sultat et une conqu te Pareyson 1992 Bref le concept de r ception est replacer dans un syst me de division du travail qui n est pas celui d une opposition entre production et consommation La lib ration de l individu par l exp rience esth tique est un vieux th me h g lien repris par Henri Lefebvre dans sa Critique de la vie quotidienne Lefe 1958 ce qui nous conduit une autre grande filiation de ce travail celle de L Ecole de Nanterre repr sent e par Henri Lefebvre puis Henri Raymond et Marion Segaud Les contributions th oriques de Marion Segaud commencer par sa th se d Etat Esquisse d une sociologie du go t en architecture 1988 s inscrivent dans la pens e de Raymond sur la relation entre l habitant l ar chitecture notamment sur la comp tence de l habitant penser produire pratiquer l espace de sa vie quotidienne Toutefois la th se de M Segaud sur la comp tence esth tique et sa recherche cons cutive sur la petite monumen talit Segaud 1984 ont t r alis es partir de discours nonc s sur des photographies alors que comme Augoyard nous estimons que le commen taire in situ est davantage capable de rendre compte du processus perceptif de l architecture et de la ville nous y reviendrons plus tard lors de la pr sentation de la m thodologie La r f rence importante aux travaux d H
501. ticle Dans cette m diath que o le public est roi tout est ainsi fait pour laisser le champ libre aux d placements de l usager qui peut alors d ambuler de mani re fluide et continue sans tre interrompu ni physiquement absence de portes par exemple pour entrer dans les salles toutes ouvertes sur les paliers ni par des rites d interaction avec le personnel on peut ne jamais croiser son regard et donc ne jamais dire bonjour si on n a aucun renseignement lui demander Tout est ainsi pr par l avance pour que l usager puisse tre autonome et c est un principe qui est aujourd hui fermement d fendu par les profession nels en rejetant le regard autrefois condescendant que portaient les biblioth ques populaires sur ses lecteurs qui croyait on avaient besoin d un tutorat ici les catalogues sont informatis s les rayonnages sont en libre acc s et il y a m me des automates de pr t Dani le appr cie d ailleurs cet outil parce UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 251 qu on n a pas toujours envie d entrer en contact avec d autres Parfois on est un peu grognon Et c est bien tout que d plore une biblioth caire qui prend ces machines comme l embl me de cette anonymisation des rapports Mais pour les jeunes c est bien ici ils ont plus l habitude de se d brouiller tous seuls dit une autre biblioth caire plus jeune elle aussi et qui n ayant pas travai
502. tiers l emploi la forma tion les concours que Marne Hebdo du 31 juillet au 6 ao t 2003 appelait emploi forma tion actualit et que l article identifier en mai 2001 M diath que Croix Rouge appelait emploi formation insertion cela n existait pas Reims dit Muriel Masini directrice de la M diath que Croix Rouge Ville de Reims information f vrier 2003 n 195 Deux m diath ques Reims p 62 63 non sign Tr s quantitatif sur Cath drale avec des reprises videntes ou entre guillemets du discours de l architecte pour Croix Rouge r solument contemporain qui se signale par l importance des surfaces vitr es et d crit mat riaux et mobilier Les deux papiers sont tr s descriptifs et quantitatifs et n aident en rien se faire une opinion architecturale voire simplement comparer deux b timents contemporains remarquer la photo de Cath drale qui fait la couverture du magazine l article Croix Rouge qui l int rieur est le plus court des deux alors que trois images illustrent ces deux articles une de l ext rieur tr s h ro que de Croix Rouge et deux photos int rieures de Cath drale L Union 25 02 2003 Les derni res questions du conseiller municipal Michel Guillaudeau non sign Demande que si l on pr voit une uvre d art avec la M diath que Cath drale il faut alors en programmer aussi une Croix Rouge Ce que la municipalit
503. tif Laurent Si pour certains ces qualit s spatiales donnent la coursive tout son attrait au point d y choisir sa place favorite pour Fran ois elles sont au contraire tout ce qu il redoute dans un espace de travail 11 est alors int ressant de peser le pour et le contre des arguments des deux usagers qui bien des gards se ressemblent Pour l un la lumi re la vue sur l ext rieur la diversit des activit s des lecteurs repr sentent tout ce qui peut le faire d vier du chemin de la concen tration qu il est venu chercher en travaillant quotidiennement la philosophie la m diath que une concentration int rieure par le travail Par contre l ici tr s d sagr able parce que comme on a une pleine vue dehors on tend tre tr s facilement d concentr On travaille on regarde et finalement on regarde on regarde des gens on regarde les bus qui N 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 182 passent et finalement on ne travaille plus C est pour a que je pr f re aller au deuxi me tage l on n a pas de vue sur l ext rieur Mais c est diffi cile de se concentrer parce qu on tend avoir le regard fix vers l ext rieur Pour tre concentr il faut tre tr s int rioris alors que l c est plus diffi cile Il y de l animation le regard est curieux donc a attire Et le fait d avoir beaucoup de lumi re par l ext rieur Oui voil Oui ma
504. tif la Perret constructeur de nombreuses constructions pour le minis t re des Postes dans l entre deux guerres Lapierre 2002 il soul ve un enthou siasme inattendu de la part de lyc ennes qui en revanche se d sint ressent du centre monumental de leur ville dont la perception n est pas s par e du juge ment d urbanit opposant deux centres l un populeux et commer ant l autre d sert et monumental voir ci dessus Pas plus que l enqu te de M Segaud sur la Petite monumentalit Segaud 1984 la n tre ne permet de d gager le devoir tre de chaque typologie une cole c est une mairie c est ce qui remet place la pr tendue immuabilit des typologies c est bien le couplage entre la forme et l usage qui fait reconna tre une mairie 1880 comme telle une gare 1925 comme telle etc sachant que les grandes vagues de cons truction des mairies et des gares ont t respectivement Ille R publique et l apr s Seconde guerre mondiale ce qui suffit formaliser architecturalement et identifier sociologiquement des types appel s voluer avec l architecture la technologie et les usages Une nouvelle typologie n est reconnue par le public qu apr s usage l vident bouleversement des codes d architectures publiques domin es par l acier et le verre produisant l interchangeabilit qui fait dire nos parcourants que tel centre commercial ressemble un a roport ou que tel cin ma
505. tion de cet habitant du quartier habitu de la m diath que fait r f rence au m me objet Vous la la m diath que trouvez finalement comment Oui elle est jolie non c est bon elle est grande mais elle est moderne aussi avec ces lampes l on se croirait en Am rique Dans les campus l Baptiste 17 ans en formation professionnelle r side Croix du Sud D Le parvis dont on remarque Le traitement du sol le type de mobilier urbain ainsi que les couleurs semble relier les deux b timents l architecture audacieuse IL est per u comme un espace jeune et moderne en rapport avec Le style de la m diath que 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 276 Nous retrouvons cette r f rence l espace universitaire l am ricaine dit campus dans plusieurs discours propos de l ext rieur comme pour certifier conforme la modernit ou le modernisme du b timent Mais ce modernisme a son revers Une personne d crivant la fa ade d nonce son c t d suet en faisant r f rence au style des ann es 70 telle une faute de go t par rapport l ensemble du b timent nous reviendrons dans la partie 3 3 A propos de fa ade Bien videmment les membres du personnel rencontr s lors de l enqu te n ont pas le m me regard sur cet espace public possiblement utile mais de toute fa on jug sous occup si l on en croit nos observations et
506. tionn par rapport aux autres proportions du b timent il n est pas du tout dans le m me rythme Cette partie l est rythm e par les colonnes des fen tres et tout a et puis l hop Ce qui aurait t joli d apr s moi a aurait t ventuellement de faire cylindre s il y tenait absolument mais avec le m me balcon carr enfin la m me coursive carr e en haut mais beaucoup plus fin beaucoup beau coup plus fin Que ce soit aussi comme une esp ce de colonne qui supporte cette terrasse ou que ce soit plus dans les proportions de l autre partie de l immeuble Sophie g Immeubles gt bs u de logement rue de Strasbourg lot Basilique Saint Denis arch Roland Simounet 1990 gt d la Bourse du Travail Saint Denis arch R Castro 1983 La ville en parcours et en discours 33 Clotilde devant la M diath que Cath drale Reims M diath que Cath drale cube nu moderne Cath drale tr s charg e hyper travaill e ma Architecture de Reims farfelue Le plus souvent le discours qui appara t formaliste au d but de son nonciation soit glisse vers l usage r el ou suppos discours pragmatique soit donne lieu une comparaison ou une m taphore dans un discours que l on peut qualifier alors de m taphorique En d pit de la multiplicit des r f rences du pragmat
507. tiques 244 L avantage ici c est qu ils ne sont jamais d rang s parce que les gens ne viennent jamais l Et c est un avantage que Marc ne comprend pas si l on est seul il faut vraiment aimer la solitude a fait vraiment bizarre de prendre un livre et de se mettre tout seul l car pour lui une biblioth que n est pas un lieu o l on vient chercher la solitude et l isolement mais au contraire co pr sence des autres Comme ce creux un peu bizarre l espace d exposition fond de la salle para t trange lorsqu il n y a pas d exposition en cours c est un espace qu occupent seulement quatre fauteuils exposant celui qui s y installe au regard des autres et donnant l impression d un vide J ai l impression que c est de la place perdue regrette Julie r fl chissant ainsi en terme de rentabilit des espaces UY 3 3 6 La salle LITT un espace de travail qui valorise Les tudiants r mois La salle LITT langues et litt rature au deuxi me tage c t cath drale est occup e pour une large part par les rayonnages de romans et les tables de travail Quelques cabines l entr e permettent ceux qui veulent apprendre une langue de s exercer haute voix toutefois elles s av rent peu occup es Le fond de la salle isol du reste par les rayonnages accueille un coin BD pour adultes o l on sentait une atmosph re agr able d oisivet o le temps s coule
508. tisme du changement d chelle Le d m nagement La directrice La directrice ajoute par ailleurs qu avec le v ritable succ s public qu a remport cette m diath que le personnel s est retrouv avec une charge de travail norme qui a g ch joie de l ouverture Cependant une des biblioth caires admet sans h siter Carnegie on tait vraiment dans des conditions tr s pr caires Bien s r l c est quand m me beaucoup plus ambi tieux et les conditions de travail se sont nettement am lior es Mais surtout l le public est roi comme l affirme la directrice Il est vident alors que pour les amateurs de biblioth ques municipales l ouverture de cette m diath que ainsi que celle de Croix Rouge ne pouvait tre accueillie qu avec enthousiasme quelle que soit l architecture dans laquelle elles se sont concr tis es Comme l importance de la cat gorie fonctionnel le prouve dans les appr ciations d un b timent public par ses usagers une m diath que plus qu un objet architectural est avant tout un lieu de services et en ce sens la satis faction est unanimement partag e Dans ce compte rendu de nos et des appr ciations du public aupr s duquel nous avons men des entretiens semi directifs nous pr sente rons d abord la r ception du b timent en soi dans sa perception premi re en tant qu objet culturel visible dans la ville Nous entrer
509. toire mais que a marche vraiment bien Souvent en opposant des choses comme tr s oppos es aux anti podes des fois il se passe quelque chose qui marche bien et l pour le coup c est vraiment C est un bel ensemble enfin c est un beau face face Clotilde J aime bien ce b timent j aime bien en plus par rapport la cath drale j aime bien ce c t vitr et lisse qui est compl tement en opposition avec la cath drale Moi je trouve que c est un super beau lieu Et a va bien avec le lieu parce qu il a beaucoup de gens qui disent Ah ne doit pas un b timent moderne avec un b timent ancien comme a Moi j aime bien justement Enfin il a un contraste j aime bien l id e du contraste rires g n s Enfin ce sont des go ts personnels Justin Chez ces amateurs d architecture contemporaine ce b timent peut m me sembler un peu trop sage ou un peu mou comme le qualifie Dani le Clotilde le d crit comme simple mais beau ce qui serait peut tre distin guer du simple et beau sous entendant par l pouvons nous penser que cette simplicit l n est pas une simplicit remarquable tout comme Julie qui constate En fait elle est cubique quoi elle est assez Ils auraient pu faire des morceaux qui s avancent par rapport d autres mais non pas du tout C est peut tre la simplicit Chez ces derniers et ce sont tous des personne
510. tout en admettant que le spectacle de ceux ci dans la cour anime ce quartier encore peu remuant ZAC RIVE GAUCHE COUR D COLE OUVERTE Passants il n y a pas tellement de vie voient quelque chose qui dans le quartier bouge Parents peuvent surveiller leurs bien enfants Professeurs pas contents de voir que les pas bien parents peuvent surveiller leurs enfants Enfants ne sont pas des animaux en g n s cage et Laurent cole cour ouverte sur 1 rue Franz Kafka Zac Rive gauche Paris XIIIe La ville en parcours et en discours 59 ZAC RIVE GAUCHE COUR D COLE OUVERTE maintenant tout est transparent toute cette transparence fait un Ouverte PES PERLE assez agr able de voir des enfants comme a Ferm e l espace des enfants ne regarde pas le passant Lucien Ce qui nous am ne aux jugements d urbanit 4 Les jugements d urbanit Est appel e jugement d urbanit l valuation des qualit s urbaines telle qu elle est effectu e par les interview s en conservant du discours seule ment ce qui implique l architecture et les formes urbaines En effet la percep tion de l urbanit rel ve aussi de relations non spatialis es les sociabilit s bien s r le travail ou d autres dimensions du mode de vie qui pour former le senti ment d urbanit ont un rapport plus distant avec l espace En revanche lorsque
511. travaille quand m me beaucoup sur l ordi nateur quand on rentre les livres on les catalogue etc mais bon Bon il y aurait eu un peu plus de place a aurait t oui de partager un bureau on peut le faire mais c est vrai qu il y a toujours peu de g ne toujours voil Personnel biblioth caire Le manque d espaces de travail individuel ou partag est parfois trahi lorsque les biblioth caires investissent les espaces collectifs destin s au public pour r aliser un travail individuel ordinateur partager ou pour diriger une r union de travail par exemple chaque semaine dans la salle de lecture autour de la table six Par contraste les espaces de circulation semblent particuli rement a r s et propices la communication interne en t moigne les notes de service et autres informations nombreuses sur les panneaux pr vus cet effet Mais le principe d ouverture des espaces reste d fendu comme t moigne cet extrait d entretien avec un membre du personnel Eh bien voil alors franchement quand les gens arrivent il y a de quoi circuler et a c est important c est important Si on veut qu il y ait je vous dis je trouve que c est une bonne chose d avoir privil gi les espaces publics qu il y ait cette ouverture Personnel biblioth caire 2 6 Le d cloisonnement un principe d mocratique Le parti pris des architectes de d cloisonner au maximum en favorisan
512. trois ans qu elle fr quente la biblioth que au moins une fois par mois Mais elle n a pas l habitude de venir travailler ici il ne lui est arriv que cinq ou six fois de rester vraiment de trouver un coin de sJ installer pour travailler au calme En 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 90 g n ral elle vient pour regarder des films dans la salle audiovisuelle feuilleter des livres en emprunter et pour se connecter Internet ou imprimer des textes sur les ordinateurs Les livres qu elle feuillette ou emprunte sont des livres d arts du spectacle salle rose de linguistique de psychologie de sociologie d ethno logie salle rouge et un peu de philosophie salle bleue Elle a aussi emprunt une ou deux fois des livres de litt rature salle brune Elle fr quente galement la salle des p riodiques moins cette ann e davantage durant sa ma trise pour lire des revues de danse En g n ral elle aime les endroits lumineux avec une vue sur l ext rieur et s assoit face au reste de la salle pour ne pas se sentir isol e Elle pr f re tre en hauteur c est dire aux tages sup rieurs Dans cette biblioth que elle a son petit coin dans la salle rose derri re le rayonnage des arts du spectacle l abri des autres o elle s assoit par terre pour feuilleter les livres de danse Si elle veut lire le livre plus attentivement elle s assoit sur l une des t
513. trouver quoi Eh bien parce qu ils ont un peu une architecture audacieuse quoi Et qu est ce que vous pensez de cette architecture audacieuse Vous aimez comment Eh bien si si j aime mais je vous dis c tait la prouesse d int grer a c t d un ch teau d eau nous changeons de place et nous nous de la fa ade Alors voyez Il fallait quand m me oser le faire c t Et a se marie bien quoi Bon ceci dit on voit pas bien M diath que Croix Rouge mais ce n est pas tr s grave Enfin voil les gens l ont identifi e c est tout Personnel biblioth caire Des avis contrast s du point de vue des formes mais plut t convaincus dans le fond Alors a c est sp cial c est dire que l c est horrible et en m me temps c est beau quoi C est dire que bon c est un truc il faut le prendre comme il est quoi Mais en m me temps il est original quoi une esp ce de ch teau d eau l je sais pas quoi En fait je sais m me pas quoi a sert a Oui c est l ancien ch teau d eau Alors bon c est original l ce qui manque aussi Qu est ce qu il y a d original Eh bien c est parce que justement l l inverse voyez c est rond quoi Donc tout est rond l Donc vous avez finalement un truc qui est compl te ment carr d angles dans tous les sens c t d un truc qui est extr me ment alors est ce que les architectes o
514. ts artisan habite Murigny Nous avons relev un ensemble de qualificatifs n gatifs tels que froid clair aigu rectangle saillant qui pouss s jusqu l extr me devien nent tranchant cassant et m me agressif Ils s opposent un autre ensemble de termes plus doux tels que tamis rondeur arrondi Qu est ce que vous pourriez dire propos des espaces de la m diath que des diff rents endroits que vous connaissez Je pense que c est un endroit qui est moderne il est clair ce n est pas forc ment dans les angles aigus que j appr cie bon a manque un tout petit peu de rondeur C est dire C est dire que tout est tranchant Tout est tranchant il n y rien de part les lumi res au dessus l mais c est des lumi res blanches des lumi res relativement agressives peut tre qu on pourrait tamiser peut tre enfin a l est tamis mais c est le c t tranchant peut tre il y a le c t angles aigus rectangles carr s c est pas C est bien mais en m me temps c est assez cassant Peut tre que a manque un tout petit peu de rondeur Jean ma tre de conf rence habite les Hauts de Murigny Quand le modernisme renvoie une projection dans le temps on se pose alors tout naturellement la question des diff rences de temporalit s en se demandant comment les usagers mais aussi les ma tres d uvre et fi
515. ttitude parfois de certains lecteurs si on est un peu trop agressive ou si on ne prend pas le temps d expliquer Voyez exemple nous va dire mais oui c est vident c est tel pr t tel docu ment mais quand on est de l autre cot tout est multipli tout ce qui est dit va tre il y aura toujours un peu plus d agressivit quand on le re oit que quand on dit Et moi je m en suis rendue compte quand j tais c est dire de l autre c t du guichet c t client et je me disais ah il faut faire attention parce que quand tu es assise a l air d tre chez toi mais de l autre c t Ah fais attention parce qu ils n ont pas le m me regard D ailleurs on voit certaines personnes qui n osent pas approcher qui disent excusez moi Carolina L espace revue D une fa on g n rale l espace coin revue est d abord un espace connu du public parce que visible depuis la rue 11 a sans doute une fonction de repr sentation sorte de carte de visite du b timent dans la mesure o il fait partie int grante de la fa ade et pr sente la m diath que D ailleurs les personnes interview es ne sont pas des lecteurs de quotidien la m diath que Pour eux ce n est pas un endroit o l on va lire le journal et difficilement des revues Pour autant ils ont tous un avis sur cet endroit et la question de son usage c est bien enfin chaque fois que je passe de l ext
516. ttres modernes la Sorbonne La biblioth que c tait un mode de vie dit il propos des six ann es qu il a pass es depuis son bacca laur at Il y allait tous les jours la biblioth que Sainte Genevi ve quand il tait Henri IV mais surtout la Biblioth que nationale o il ne manquait pas d aller d s que les cours taient finis sans compter les week end C tait un rituel la de Beaubourg aussi lorsqu il vivait non loin de l la premi re il va chercher des ouvrages pr cis la seconde une ambiance la derni re la commodit la proximit depuis son domicile Mais c est la Biblioth que natio nale qu il pr f re et de loin La biblioth que de Saint Denis il ne la fr quente que pour faire son march il n aime pas rester travailler car les espaces ouverts blancs lumi neux ne lui conviennent pas Il y vient donc plusieurs fois par semaine mais essentiellement pour emprunter des livres Cependant lorsqu il avait quelques heures combler entre deux cours il s installait dans la salle rouge pour lire Bien qu ayant essay plusieurs places pr s du trou donnant sur l un des jardins int rieurs de la salle d en dessous ou encore pr s la baie vitr e celles qu il pr f re sont le long de la tablette en L faisant le tour de l escalier menant la salle violette Etant une connaissance personnelle il a t facile de le solliciter pour un entretien qui a dur
517. u moi quand j y allais petite la biblioth que je regardais bien le mur d escalade et puis quand je suis arriv e en primaire il y avait des activit s pour aller faire de l escalade donc c est bien donc c est bien que la m diath que soit c t du ch teau d eau parce que ce sont des espaces culturels mais diff rents en m me temps parce que ce ne sont pas les m mes activit s Le Ch teau d eau visiblement c tait un v ritable rep re dans le quartier tout le monde connaissait le Ch teau d eau comment les gens consid rent la m diath que aujourd hui Non elle n a pas pris la place du Ch teau d eau justement Elle est inscrite dans les mentalit s mais il n y a pas une pour remplacer l autre Ce sont deux choses part enti re l une n a pas remplac l autre mon sens Oui elles auraient pu entrer en concurrence ou l une effacer l autre Non elles sont trop importantes l une et l autre Et puis le Ch teau d eau est trop ancr dans les mentalit s pour tre effac et en m me temps la m diath que c est quelque chose qu on vu se construire comme n im porte quel grand b timent Pour moi a a donn une importance en plus Croix Rouge Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge ER gt On devine l entr e imp rieuse du ch teau d eau sur Le c t gauche constitu e de deux escaliers parall les p n trant dans Le ventre centra
518. u scolaire Elle vient parfois pour emprunter des CD ou vid os pour les enfants venait pour profiter des livres pour enfant l tage jeunesse avec le dernier et ponctuellement profite du fonds bien fourni dans certains domaines pour se documenter et trouver des illustra tions pour son travail Elle arrangera une convention avec la m diath que et son cole pour l emprunt de livres pour les enfants de sa classe Son itin raire habituel dans la m diath que consiste entrer et apr s s tre d barrass des CD cassettes VHS emprunt es ult rieurement au retour emprunt soit elle reste au rez de chauss e pour consulter des cassettes ou DVD pour les enfants et tournicote pr s des BD pour elle soit elle monte directe ment l tage jeunesse avec le plus petit M me si elle n a aucune difficult pour se rep rer dans l organisation int rieure de la m diath que jugeant m me la lisibilit de la signal tique assez sobre mais color e Nathalie ne conna t pas l tage du second Carolina Carolina c libataire g e de 38 ans habite Villejuif depuis quelques ann es Elle a une ma trise de Lettres Modernes et a enseign le fran ais comme ma tre auxiliaire au coll ge puis en lyc e Puis elle change d orientation travaille dans plusieurs CDI Aujourd hui elle travaille la M diath que J P Mel ville comme biblioth caire vacataire depuis deux ans recrut e de fa on priv e sans passer par le syst
519. u t en vas C tait assez pratique 3 8 La salle rose La salle passage Le premier espace de la salle rose 136 places tr s lumineux se pr sente comme une large coursive longeant le vide du hall d accueil 11 permet d acc der l espace audiovisuel au fond de la salle rose Lieu de passage ouvert sur le hall ce premier espace est expos au bruit qui remonte d en bas et au mouve ment des passants ainsi qu leurs regards balayant les lecteurs install s sur les tables align es le long la baie vitr e Toute cette animation g n rale incite les tudiants discuter sans baisser leurs voix sans compter que cet espace s av re strat gique pour qui veut draguer L une des interview s confirme nos observa tions L haut l juste en face de nous dit elle en d signant cet espace a mate pas mal 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 139 Pour ceux que nous avons interview s ces places sont agr ables en soi parce qu elles sont pr s de la vitre qu il y a beaucoup de lumi re Mais aucun n y travaille parce qu il y trop de bruit surtout pendant les p riodes d examens o le hall est archi plein parce que c est un endroit de passage parce que ce n est pas proche des livres et parce qu il y a c t o es pas encore L o y serait c est dans l espace sombre du fond plus ferm qui constitue en quelq
520. ualit s qui se d placent librement d un domaine l autre le b timent est beau parce que mais aussi les gens sont polis ou l ambiance est humaine On pr te l archi tecture si elle est riche certes encore faut il qu elle ne soit pas isol e Le service public ne se r sume pas l quipement public mais les deux s tayent r ci proquement et les usagers ne tracent pas une fronti re tanche entre les deux Les premi res pierres que nous avons pos es en mati re d valuation de quatre m diath ques et d approche d une cinqui me la BNF combien contest e par la critique et la pr tendue rumeur populaire mais louang e par trois de nos informateurs pourraient tre l amorce d un programme d valuation de l archi tecture publique quivalent celui dont le logement social fait l objet au depuis trente cinq ans l enjeu n est il pas aussi celui de la d mocratie participa tive ou au moins d un autre mode de relation entre la conception architecturale et la demande sociale d architecture L int gration de la r ception pourrait ainsi renvoyer une approche de la conception largie et non r duite la mise la mesure du projet cf Boudon 1992 En interrogeant les espaces des quatre m diath ques nous avons en effet crois deux dimensions immat rielles que le b timent incorpore ou du moins qui lui sont consubstantielles D une part un projet architectural public suppose un projet pol
521. ublique mais la mani re dont il a con u le b timent pour cet usage l ne semble pas avoir t prioritaire pour promouvoir son uvre et s duire le public Ce constat semble tre corrobor ce qu vo quent les directrices des deux m diath ques quelque peu am res son endroit dont les propos sont donc manier avec pr caution lorsqu elles disent avoir eu du mal par exemple le convaincre d aller visiter des biblioth ques r cem ment construites et qu en outre l int rieur n tait r ellement pas son int r t Face l enthousiasme du d but au moment la s lection du projet la suite des v nements va ainsi d cevoir les biblioth caires charg s du suivi du projet La phase d ad quation entre le programme la proposition de l archi tecte n a pas t men e avec satisfaction du point de vue des biblioth caires L architecte s est av r absent sur le terrain ils ne le verront que quatre ou cinq fois y compris le jour de l inauguration De m me pour le chef de projet peu attentif semble t il aux probl mes que soulevaient les biblioth caires tandis que le chantier avan ait grands pas c tait extr mement tendu entre le chef de projet et le directeur de l poque Bien que le projet ait paru au d part plut t r ussi au niveau fonctionnel le peu de choses r cup rer se sont av r es difficiles r cup rer comme on le souhaitait comme par
522. ucien jardin mort il t carc ral ZAC RIVE GAUCHE 2 Jardin Georges Duhamel grilles petits carr s trop cage prison mort parall le structuration pesante de l espace manque de touche de vie Luxembourg Buttes Chaumont pas la m me conception tendu Lucien ZAC RIVE GAUCHE Schweitzer pas de rues rE llots Portzamparc espace de ce qui va tre une on se rep re on sent la rue modernit mais on est dans les rep res traditionnels je me sens mieux Lucien gt Jardin Georges Duhamel Zac Rive gauche Paris XIIIe La ville en parcours et en discours 37 ZAC RIVE GAUCHE llots Schweitzer univers pesant carc ral lots Portzamparc d crochage des volumes alternance des couleurs cr ation d espace univers de libert clectique r ussi Lucien ST DENIS LA COUR D ANGLE Balcon sur rue pas chez soi n embellit pas la rue pour autant sont ferm s expose endroits faits pour tre au calme maison invers e b tard Balcon sur cour au calme abrit je pr f re Sophie Enfin la pratique de la forme c est dire de l espace modifie l usage autrement dit la forme un effet sur l usage La question des effets de l espace sur les pratiques tait une question trop s rieuse pour tre laiss e aux seuls architectes quand ils s en so
523. ue sorte le c ur de la salle rose puisque s y trouvent r unis le comptoir d accueil les ordinateurs et les rayonnages de livres La salle sombre Du c t du comptoir d accueil et des ordinateurs les trois premi res tables sont encore assez lumineuses Le reste de cet espace en revanche entour des trois c t s sur quatre par les rayonnages de livres est l une des deux parties les plus sombres de la biblioth que avec l espace du fond de la salle orange Cet espace de lecture est quasiment ferm sur l ext rieur seules deux fen tres verticales et troites laissent percevoir l environnement ext rieur si tant est que l on se soit install juste devant 11 semble propice au travail pour tous ceux qui d sirent tre plong s dans l atmosph re studieuse d un cabinet de travail Elle est calme en tous cas Ouais ouais elle est bien Elle est bien on voit les livres C est vachement bien de voir les livres Celle l je l aime bien Il aurait un mur blanc ce serait pas du tout la m me salle Le fait qu on voit les livres j aime bien C est que t as l impression que t es dans le savoir bon c est une illusion mais Yann Suivant l heure et la m t o les trois tables peuvent tre v ritablement plong es dans la p nombre qu clairent faiblement les lampes individuelles Il y r gne toujours une ambiance des plus s rieuses seuls quelques chuchotements viennent peine troubler le mutisme ambiant
524. ug s courants autour de l image d une universit accueillant des tudiants d favoris s Cette fa ade dit aux autres que les privi l ges ne sont pas l apanage des lites parisiennes ayant acc s des b timents class s du patrimoine ancien et prestigieux mais que les tudiants de banlieue eux aussi ont droit de la belle architecture C est pas parce que t es Saint Denis t as des b timents de merde mais par contre t es la Sorbonne donc la Chapelle de la Sorbonne c t tu vois Marianne Le seul reproche que Marianne aurait faire concerne le manque d en tretien du b timent la limite si c tait lav ce serait encore mieux parce que l avec les vitres il y a quand m me une toute petite id e d abandon Un reproche formul contre le manque de moyens octroy l entretien mais aussi contre une ventuelle inad quation des mat riaux utilis s dans un contexte o l argent est rare Ce choix de vitres c est g nial mais c est jamais lav Alors me posais la question est ce qu ils r fl chissent au budget m nage quand ils ont une proposition des architectes Franchement a m nerve Marianne Pour l instant ses yeux le b timent est plus neuf que mal entretenu 11 parviendrait donc renvoyer une image valorisante de l universit mais pour combien de temps non seulement l ext rieur mais aussi aux tudiants eux m mes C est un b timen
525. ui se nommait d ailleurs biblio th que Croix Rouge et d autres quipements culturels sportifs et associatifs Il tait l attraction culturelle du quartier Croix Rouge Or depuis la construction et l ouverture de la m diath que le ch teau d eau a subi des transformations profi tant d une r habilitation dans le cadre d un projet de Renouvellement urbain qui ont modifi son statut sinon sa place Certains se souviennent des alentours du ch teau d eau comme d un endroit malfam d autres au contraire comme ER 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 282 le lieu de bons souvenirs d enfance comme aller la biblioth que avec l cole ou s y rencontrer entre copains C est aujourd hui un b timent f d rateur qui rassemble un certain nombre d associations de quartier donc de publics diff rents et qui plut t que de lui faire concurrence accompagne la m diath que dans son inscription dans le quartier Et vous vous avez connu la biblioth que Ch teau d eau comment c tait Le Ch teau d eau c est diff rent mais en m me temps c est bien que la m diath que soit c t parce qu ils se rejoignent par le fait quand dit on va au Ch teau d eau on lui demande pour y faire quoi Parce que le ch teau d eau c est l escalade c est les jeux c est la musique la biblio th que enfin c est aussi un centre culturel lui tout seul Donc quand on va au Ch teau d ea
526. uivi ou est ce parce que seule la journaliste de Livre hebdo la per oit voire la porte Au sujet de l angle en verre sans colonne on voque les heureux lecteurs pour lesquels on a d j pr vu ces emplacements privil gi s et chaque niveau des places de lecture Il y a l architecte du Bauhaus Mies van der Mies Van Der Rohe conjugu avec la conservation de l ancien h tel de police qui aboutit une facture plut t classique Mais ce n est pas tant l innovation architecturale qui va faire bouger la ville de Reims et ses 200 000 habitants que la cr ation soudaine d un qui pement de lecture publique qui lui faisait cruellement d faut le directeur de biblioth ques de la ville parle en effet de trente ans de retard avec peine 10 d habitants inscrits et ajoute nous allons passer 4800 13800 la moiti de la moyenne nationale et lecture publique avant ces projets La BMVR occupe en fait deux sites Cath drale et Carnegie qui apr s travaux retrouvera sa fonction de biblioth que d tude et de recherche permettant la conservation optimale des collections patrimoniales et leur mise en valeur aupr s du public contrairement l article de Ville de Reims information s d Pour r ussir l ouverture des m diath ques il n y ici pas un mot sur le gain de confort pour le lecteur dans la nouvelle biblioth que de Carnegie l article conclut sur le r le esse
527. ulie Guglielmo Cavallo et Roger Chartier Ed 2 du Seuil Paris 1997 T t ou tard les nouvelles biblioth ques devront sans doute prendre en 1995 pour l dition compte ces nouvelles postures de lecture italienne 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 247 En conclusion de ces observations s ach ve notre visite pointilleuse de cette m diath que Comme nous l avons vu tout le monde ne semble pas adh rer cette esth tique pr dominante qui consiste en cet assemblage d l ments plut t froids et aust res le m tal le verre et le noir Mais cela est peut tre une ques tion de go ts qu ici l architecte a voulu imposer une population non encore pr par e cette esth tique La directrice qui elle semble adh rer se d fend en retournant les critiques Ce qui leur manque globalement c est la couleur Alors c est amusant et ils s en rendent pas compte parce que eux m mes participent de cette tonalit noire parce que apr s tout la couleur a peut tre apport par les gens mais ils s habillent tous en noir et blanc Et puis les plantes vertes Les gens ne comprennent pas qu on ait pas plus de plantes vertes Les gens s attendent ce que ce soit comme chez eux Bien qu il s agisse d un b timent public les usagers semblent en effet avoir une pr f rence pour des espaces qui se rapprocheraient de leur espace domestique familial ils attendent par exemp
528. ur l architecture mais on voque les horaires l ensemble de l organisation les missions de la m diath que etc L Union 29 juin 2003 M diath que Croix Rouge allez y aujourd hui non sign Outre la l gende de deux photos Le personnel tr s disponible fournit beaucoup de renseignement et Les journaux tous les jours en consultation on peut lire le commentaire architectural suivant Les premiers visiteurs ont t s duits par les lignes contemporaines de ce nouveaux lieu magnifiquement ins r dans son environnement urbain et dont les concepteurs sont Lipa amp Serge Goldstein Interbibly juillet 2003 n 58 Reims met les bouch es doubles et le public suit Ricard Roy La M diath que Cath drale 1 900 m face la cath drale 15 m de haut Marne Hebdo juillet 2003 m diath que ouvert ses portes mardi L article propose plusieurs point de vue sur la M diath que Croix Rouge Une jeune architecte 28 ans Britt Lamotte dont l il connaisseur vient admirer le travail de perspective et des volumes de l architecture c est innovant vraiment pas mal et surtout lumineux Fran ois Lheutre un habitant du quartier g de 60 ans un peu perdu tait entour de tout le personnel de la m diath que je viens avec int r t voir notamment tout le rayon sciences qui m int resse particuli rement Jean et Martine Dequenne qui avouent
529. ural ancien les autres pour une dynamisation du centre ville historique tout cela dans un contexte o l on se pr pare l arriv e du TGV pr vue pour 2007 qui modifiera sans doute consid rablement le statut et le r le de la ville de Reims l chelle nationale De toutes fa ons Reims a va devenir une des banlieues parisiennes je pense avec le TGV projette une tudiante L enjeu premier de la ville tait de revitaliser ce secteur sauvegard et mus ifi autour de la cath drale tourn essentiellement vers le tourisme la construction d un tel quipement d di aux habitants locaux permettant la r actualisation des significations et usages attribu s jusqu alors au parvis de la cath drale ainsi que sa r appropriation Et par l m me de changer l image qui lui tait associ e celle d une ville conservatrice et endormie en redynamisant la ville enti re 3 3 9 Voir ce propos la revue de presse tablie dans le pr sent rapport pr sent e en annexe 10 En effet la ville avait tout d abord lanc en 1991 un concours interna tional d id es pour le r am nagement des abords de la cath drale avant de se d cider pour la construction d une m diath que Reims entre masse et sacre in D Architecture n 39 oct 1993 p 40 45 M diath que Cath drale Champ et contre champ rapport la cath drale et au b ti ancien de la ville 3 Les m
530. urville et la conservation d une partie de l ancien H tel de Police ne semblent pas si s re ment entrer parmi les crit res qui ont su apaiser les craintes des habitants Et pourtant ils constituaient un argument majeur pour l architecte de l inscription du b timent moderne dans une certaine continuit avec l architecture de la ville La pierre de Courville avait m me t ajout e au projet initial la suite des plaintes mises par les associations Certains habitants interrog s en effet n avaient pas remarqu que l ancien H tel de Police avait t en partie pr serv r habilit et int gr la m diath que D autres n avaient pas vu que les brise soleil du niveau bas la fa ade taient UY 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 212 en pierre ils voyaient du parpaing du b ton cellulaire Ou d autres encore comprenant bien qu il s agit d un clin d il patrimonial semblent plut t lass s que r jouis Ah oui La fameuse pierre de Reims on nous la met toutes les sauces Finalement donc ce que l on appr cie de cet difice ou du moins que l on remarque c est sa modernit peu importe qu elle soit dans la continuit avec la tradition non Pour Justin par exemple ces pierres cassent un peu l architecture et aurait pr f r des brise soleil en b ton plus moderne plus actuel 11 semble alors avoir t vain
531. us les lecteurs qui connaissent Cath drale qui viennent mainte nant Croix Rouge on eu beaucoup de gens qui pr f rent Croix Rouge effectivement parce que c est plus accessible Comparez les grands maga sins les petits magasins eh bien les gens ils viennent vers les petites struc tures plus humaines plus chaudes plus amicales je pense Personnel biblioth caire Progressivement la m diath que devient aussi un lieu de sociabilit de rencontre entre les membres d associations de quartier qui viennent se r unir ou exercer par exemple une activit organis e par atelier Des nourrices agr es regroup es en association b n ficient par exemple d une apr s midi semaine et viennent profiter accompagn es des b b s dont elles s occupent des services de la m diath que Enfin un contraste plus dans les repr sentations l extrait d entretien qui suit illustre assez bien l cart qui existe dans les repr sentations entre les prati ques attendues d usagers habitu s des biblioth ques et celles des habitants du quartier qui la m diath que offre de nouvelles pratiques Voil Il y a un contraste mais il marche quoi Donc c est bien C est ce qu il faut Un contraste entre quoi et quoi finalement Eh bien un contraste entre un b timent donc une m diath que quoi qui m a l air d tre c est ouvert tous c est propre c est bien c est nickel en plus bon le principe il est bi
532. us les trajets que tu me fais faire c est des trajets nouveaux Et on se rend compte qu il y a plein de passerelles etc que c est un espace o on se rend compte la circulation elle peut tre vraiment multiple etc mais en fait on se rend pas compte Parce que les habitudes c est de se rep rer par rapport un espace fixe etc Et pourtant tu vois moi je pratique l interdis ciplinarit Lucien L interdisciplinarit qu il pratique de mani re assidue est entre l anthropo logie salle rouge et la philosophie salle bleue Or comme il se r f rait essen tiellement par rapport au hall d accueil qui est une esp ce de truc tentaculaire partir duquel tu peux te rep rer peu pr s il repassait toujours et inlassa blement par le hall pour se rendre d une salle l autre Si je l avais su qu il avait un passage direct entre la salle rouge et la salle bleue c est s r que je ne l aurais pas fait Et en fait tu vois tout communique mais rien communique dans son truc Et du coup on est oblig de se r f rer des centres bien pr cis bien clairs qui sont ceux des espaces traditionnels qu on reconna t et partir desquels on peut se d placer etc Mais on est toujours oblig de repasser par le hall ce qui fait que l intercommunication des trucs flop S il voulait viter de faire un point de centralisation c est plant Lucien Riboulet a sans doute tent de concilier les d
533. usagers dans les salles articul es en toile Il est une esp ce de truc tenta culaire partir duquel on peut se rep rer peu pr s Car d ici on a une vue sur tout l espace horizontal et vertical qui s organise autour Et inversement parcourant la biblioth que le hall et le volume cylindrique de l espace audiovi suel sont de v ritables rep res visuels Autant en empruntant les passages reliant les salles entre elles l articula tion d ensemble peut se brouiller autant depuis le hall tout semble clair Aussi aucun n a eu du mal se diriger dans la bonne salle la premi re fois D autant plus que les usagers ou du moins ceux que nous avons interview s semblent s orienter essentiellement partir de la signal tique ces longues banni res de couleur en tissu suspendues depuis le plafond qui indiquent la direction de chacune des salles J ai tout de suite appr ci ces indications l Yann Cependant certains endroits non dans le hall mais dans les salles cette signa l tique ne serait pas tr s claire D une part les banni res sont parfois mal plac es pas toujours bien visibles les critures parfois trop petites pour tre Biblioth que universitaire de Paris 8 Le hall g la visibilit des banni res color es de signal tique pour acheminer Les usagers soit en bas soit en haut par rapport au niveau du hall d Le hall est un lieu de renc
534. ut a mais l je trouve que le fait que ce soit carr je ne sais pas comment dire Je me suis surprise aimer ce genre de choses alors qu en g n ral c est pas le genre de choses qui m attraient mais l je trouve que c est vraiment bien C est la fois le blanc et le noir les formes carr es vous dites rectili gnes Oui les formes rectilignes en g n ral moi je pr f re tout qui est courbe etc tout ce qui n est pas carr ma s l l ensemble c est assez harmonieux a me choque pas a ne m agresse pas le regard Donc on se sent l aise Il y de l espace C est surtout a Hannah lyc enne habite le quartier Croix Rouge Cette dominance de couleur blanche et noire a l impression que a ne plaisait pas tout le monde on peut le comprendre d ailleurs Oui Au d but on a beaucoup critiqu quand on construisait la m dia th que Je me rappelle moi je travaillais la biblioth que X ce moment l avec d autres coll gues en parlait on avait des appr hensions sur la couleur On se disait oh ils ont pris des fauteuils noirs il n y que du noir et blanc est ce que ce sera Mais finalement entre la lumi re et les dispositions comme a t dispos et tout a a rentre tellement bien voil Et j ai comme l impression que a joue sur le public cette forme aussi rires Peut tre que je d lire l
535. uter quelqu unes des id es ma tresses des auteurs du b timent Marianne par exemple semble en accord parfait avec l hypoth se selon laquelle voir de l ext rieur ce qui se passe l int rieur montrer ce qui est en g n ral cach La M diath que en l occurrence le travail intellectuel l uvre pourrait amener les n ophytes Jean Pierre d mythifier le rapport la culture en la rendant accessible Accessible diff Melville in Bulletin rents niveaux d ailleurs celui du regard celui aussi de l envie du d sir de des biblioth ques R de France t 41 n 5 l accessibilit physique m me etc Paris Orloff 1996 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 188 Alors que se passe t il quand on travaille Des attitudes de l homme ordinaire Parfois a peut tre g nant d tre expos la lumi re et la vue des autres depuis la Pas du tout Non non la vue des autres je ne suis qu un type qui lit dans une biblioth que quoi c est pas mon intimit n est pas viol e Je ne le ressens pas comme a Laurent Un b timent beau Ce rapport int rieur ext rieur est caract ris par un processus de s duc tion qui videmment suscite des r actions diff rentes On devine un sentiment de fiert partag par les membres du personnel Parfois quand on sort avec les coll gues pour aller manger et qu on regar
536. uteur nonce non pas une opposition mais un accord entre l architecture la for t signifiant respectivement l univers urbain la nature sauvage mais finalement produisant une sorte de r conciliation ARCHI JARDIN on voit bien qu il y a on est dans l illusion BNF Architecture ERR univers urbain arbres qui vivent leur nature sauvage accord magique entre vie d arbre les deux cr ation Bokt o o oo y I nage a a aa cotes re humaine image po tique des c bles qui tiennent mais a marche les arbres Lucien La derni re op ration avant l interpr tation est celle du classement des nonc s En suivant certains linguistes tant Henri Raymond que Roland Barthes avaient pratiqu deux classements celui du discours signifiant et celui du discours signifi Barthes opposant la Rh torique du signifiant la Po tique du v tement et la Rh torique du signifi le monde de la mode Barthes 1967 239 264 En classant les signifiants on approche la dispersion ou au contraire la convergence des significations des objets signifiants ici que signifie telle typo logie de b timent tel type de fa ade telle forme d ilot tel mat riau etc De son c t le classement du discours signifi r unit les discours aboutissant des cat gories identiques de sens appel s axes s mantiques qui structurent donc des ensembles paradigmatiques form s par l a
537. utres les diff rents savoirs s interv n trent se recoupent un peu comme Internet tout le monde peut y participer Mais Internet il y a plus le fait que la personne m me chez elle elle va pouvoir elle amener quelque chose de l ordre du savoir Et bon l c est pas tellement L c est plus le c t interdisciplinaire Yann Cependant une telle repr sentation de l espace de la biblioth que n est possible qu une fois connues les multiples liaisons qui relient les salles entre elles En effet pour Lucien qui ne les a d couvertes qu en parcourant la biblio th que avec le guide dont nous faisions office il en allait tout autrement La biblio th que telle qu il se la repr sentait tait scind e en deux d une part le hall avec les salles qui donnent directement dessus d autre part la salle violette qu il percevait comme une salle fonctionnellement autonome avec son propre comp toir d accueil enfin la salle rouge qu il n arrivait pas rattacher la logique d ensemble et qu il percevait comme un appendice La cause tant l escalier m canique qui passe au milieu de l difice a m a toujours sembl tre l originalit de l endroit Une originalit g nante l escalier m canique creuse un puit dans le volume int rieur la biblioth que c est l en gros Biblioth que universitaire de Paris 8 Les portes vitr es coupe
538. uve bien des avantages L t d j c est super parce que t as une impression de fra cheur C est un endroit c est vrai que je suis peut tre pas assez dans le tiens je vais travailler tout a mais je trouve que c est un endroit pas mal pour 8 travailler Et j aime bien le fait que ce soit ferm par des livres vois Certains semblent il y a des livres L il y a un c t recoin quand m me M me si c est grand cependant avoir un m me si il y a de la place En plus il y a du monde et tout Mais c est vrai cours optionnel de que c est pas mal Yann langue arabe 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 134 3 7 La salle brune La salle brune 210 places cumul es avec la salle orange se trouve dessus de la salle orange dans la partie pont du b timent Avec sa large baie vitr e donnant sur l avenue de Stalingrad elle jouit pleinement du prin d tre au dessus d une route Au loin l on peut voir l changeur avec ses routes sur piliers qui se croisent Et plus loin des immeubles 3 C est pas que je l aime particuli rement la vue sur la circulation j aime 1 le fait qu elle soit une vue J aime bien le fait aussi qu on soit en train de bosser au dessus d une route C est un autre espace il a quelque chose C est un tu vois cet endroit Yann Si le principe d tre au dessus d une route est plu
539. uve la r sille noire et Les poutres m talliques noires des salles c t cath drale 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 230 3 3 Description pas pas des usages sp cifiques Comme dans notre chantillon d usagers aucun d eux pratiquaient les salles ST et HUM sauf pour emprunter quelques livres mais jamais pour y rester et que par cons quent leurs propos n ont port que sur la perception g n rale qu ils portaient sur ces espaces nous luderons ces deux salles de cette descrip tion pas pas l essentiel la fois de leurs propos de nos observations venant d tre restitu s pr c demment 3 3 1 Le hall un hall de gare On p n tre dans l enceinte de la m diath que par une entr e basse pour d couvrir alors un tr s vaste volume celui du hall d accueil Ce qui est bien c est qu il est grand ce volume l je le trouve tr s agr able et puis coh rent avec le reste des tages il est assez vaste pour pouvoir circuler dans tous les sens a permet de se reposer par rapport l animation de ville Le fait qu il soit aussi grand ne semble donc pas disproportionn ni injustifi bien que certains peuvent y voir du g chis ce surplus d espace aurait pu tre utilis disent ils pour des salles de lecture En baissant ce point la hauteur de l entr e l architecte voulait sans aucun doute produire un effet de surprise Si nombreux parmi le
540. uvent celui d une forte reconnaissance de la part de la critique On pense celles de N mes par Norman Foster 1986 1993 de Saint Quentin en Yvelines par Stanislas Fiszer 1986 1993 de Rez par Massimiliano Fuksas 1987 1991 de l Universit de Paris VIIl par Pierre Riboulet 1998 sans compter la tumultueuse BNF par Dominique Perrault 1989 1997 Celle de Reims Cath drale r alis e par Jean Paul Viguier a t nomm e au prix de l Equerre d argent 2003 celle de Troyes r alis e par Dominique Lyon et Pierre du Besset re u le Prix de l Equerre d argent 2002 la m me quipe ayant r alis auparavant la m diath que d Orl ans ville qui se distingue aussi par la biblioth que universitaire de Lipsky et Rollet prix de l Equerre d argent 2005 Auparavant les biblioth ques avaient magistralement contribu l his toire de l architecture Biblioth que nationale par Labrouste biblioth ques de Vijipuri Sein joki et Rovaniemi par Aalto de Berlin par Scharoun de Exeter par Kahn de Clamart par l Atelier de Montrouge de l Universit d Aveiro et de l Ecole d architecture de Porto par Siza etc Notre connaissance de ces difices nous permettait par ailleurs d interroger et de comparer diverses interpr tations de cette typologie la biblioth que nous est donc apparue comme un bon exemple de ce qu une typologie d architecture publique peut offrir tant du point de vue de la qualit architecturale que de celui de l usage
541. ux qui viennent emprunter ceux qui ne font que passer ceux qui viennent emprunter et travailler seul ou plusieurs d cli naison est presque infinie Avant de pr senter quelques l ments concernant la population de notre enqu te Voyons ce que peuvent nous apprendre les statistiques tir es du rapport d valuation Parmi le public des emprunteurs quelques chiffres m ritent d tre mentionn s m me si ils ne permettent pas de r pondre toutes nos questions e Par exemple quel est le lieu de r sidence de toutes les cat gories d usa gers Habitent ils proximit de la m diath que dans le quartier dans le XIIIe dans Paris en banlieue en province N 1 Interview aupr s de la conservatrice de la m diath que J P Melville Christine Orloff en juillet 2004 2 Statistiques 2003 Rapport de synth se Fonds pr ts acquisitions et emprunteurs Mission valuation et prospective Service scientifique des biblioth ques avril 2004 3 L expression relev e d emprunteurs d signe les usagers inscrits la M dia th que J P Melville ventuellement au r seau dont on conna t quelques caract ristiques socio d mogra phiques ce qui ne doit pas nous faire oublier part impor tante d usagers inscrits galement usagers des lieux dont on ne sait rien 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 169 En revanche nous savons que la
542. v nients notoires tels que la proximit des corps des bruits des mouvements des objets et m me des lumi res dans un espace trop collectif l esprit un peu retir et apaisant de la coursive s duit la plupart des lecteurs rencontr s Alors justement quand c est pris ici coursive sur est ce que a t ar rive d aller dans la salle Oui je peux aller l bien s r mais j aime moins J aime moins parce que l dans les salles au centre donc il y a des rang es de trois tables on est un peu les uns sur les autres Alors c est tr s silencieux tr s s rieux et est oblig de faire attention son voisin Son voisin existe beaucoup dans ces cas l C est dire qu il est pr sent il se gratte le nez il tourne les pages etc il chuchote avec le voisin d en face il bouge ses papiers un peu bruyam ment il fait des sciences alors qu on aime pas les sciences il est blond alors qu on aime pas les blonds enfin tu vois Il a une vraie pr sence du voisin qui peut tre g nante Laurent La coursive une figure de l esprit r publicain Pour Marianne une des qualit s majeures de la coursive en plus de celles d j cit es prend une autre dimension encore Il s agit d un espace qui pr sente et repr sente l esprit de la m diath que ce sens qui soutient un certain nombre de valeurs telles que le principe d galit des chances l esprit r publi cain et se faisant propose au lecteur u
543. venu plus qu une simple attraction un v ritable support d identit dans le quartier Tr s voisin de la m diath que il concourre donc rendre l quipement culturel non seulement visible physiquement mais aussi vivant et r el m me si cela ne correspond pas l image id ale des alentours d une m diath que Il faut d ailleurs noter que beaucoup des personnes rencontr es ont eu une r action de surprise devant la D U Deux b timents l architecture audacieuse dont on devine la proximit spatiale d avec le fast food gr ce sa signalisation remarquable et relativement d cal e par rapport aux couleurs et aux mati res dominants 3 Les m diath ques en parcours et en pratiques 284 construction de la m diath que une telle initiative municipale renvoyant ce que Bourdieu expliquait travers le ce n est pas pour nous des ouvriers Vous avez t surpris de la situation de la localisation Oui puis du s rieux finalement de la municipalit d avoir fait quelque chose finalement de bien dans le quartier quoi Et je ne suis pas toujours d accord mais sur ce principe l par contre je trouve a vraiment bien plus je ne suis pas oblig d aller ville et puis bon c est bien Patrice p re de trois enfants artisan habite Murigny Quant au choix du site certains habitants manifestent leur contentement 4 ce nouvel quipement tel poi
544. vescence autour des CD DVD et des ordinateurs Des Actes d incivilit s la M diath que Croix Rouge sont mentionn s dans l article Mario Rossi adjoint au maire charg de la culture savait bien qu en installant une m diath que Croix Rouge il aurait plus de travail de proximit faire Les mesures voqu es sont l ajout de personnes de s curit et des r unions avec association de quartier Annexe La r ception par la presse 311 Sans titre sans date probablement apr s l ouverture Nouveau phare du p le culturel non sign Evoque le service de la nouvelle m diath que sans un mot sur l architecture c est un arch type NDLR L Union sans date apr s l ouverture Un lieu incontournable pour les m lomanes H C La M diath que Cath drale St phane Joly pr sident de Radio Primitive c est un endroit tr s agr able a donne envie de se poser dans un coin et de se mettre lire Une s rie de portraits intitul s que pensez vous de la m diath que Fran ois Thiers 18 ans tudiant tr s spacieuse d co trop stricte judicieux d y placer des plantes vertes Amida Bosch 58 ans documentaliste la fac de Lettres l architecture la vue imprenable sur la cath drale la rende tr s belle plus il y a un effort de recherche sur les mat riaux Michel Luka 40 ans fonctionnaire vaste bonne luminosit b
545. x principes et aux valeurs qui sont mis en uvre dans la conception du b timent La biblioth caire carr ment dithyrambique aurait eu un coup de foudre pour la biblioth que lorsqu elle l a visit e pour la premi re fois Je la trouve tr s belle Et c est d ailleurs pour a que j ai voulu y travailler Elle compare m me la biblioth que un paradis terrestre surtout en comparaison avec les CDI v tustes o elle a travaill auparavant Sans la biblioth que ce serait moche autour s exclame t elle L int rieur de la biblioth que embellirait ainsi le paysage de banlieue que l on voit travers les baies vitr es Marianne raconte aussi qu elle tait convertie avant m me d entrer dans la biblioth que La premi re fois je me souviens surtout que lui il me disait avant de venir tu vas voir elle est g niale cette biblioth que Elle venait d tre faite apparemment Et donc je me souviens plus de qu il m a dit que mon impression moi J tais tellement amoureuse de lui que forc ment tout ce qu il disait c tait ce que je ressentais Marianne Par la suite depuis qu elle s est inscrite l universit Paris 8 elle a pratiqu elle m me cette biblioth que et s est forg bien videmment sa propre opinion Une opinion qui fait l loge de la mani re dont le b timent lui permet de s ap proprier son architecture Appropriations et discours les explicitant tellement

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