Extraits de l`entretien de Gabrielle Wambaugh avec Severine
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1. riaux que je vais lier la terre Pourquoi est ce que je lie des mat riaux la terre J ai tendance concevoir des mises en rapport donc pour voir quelque chose ou pour voir la limite de quelque chose je suis happ e par le d sir de rajouter autre chose c t pour que l on per oive le changement de rapport cette autre chose trang re Il y a ce rapport pluriel je vois davantage la c ramique lorsqu elle est couverte de craie de poudre Jadore les recouvrements jaime les empilements les embo tements Ce n est pas tout fait un rapport de contraste des mat riaux mais une mise en dialogue de la sculpture et de l espace Une seule et m me sculpture est constitu e par une pluralit de mat riaux Cela effraie certains et cela fait sourire d autres J aime les bosses et les plis je n aime pas quand tout est lisse La bosse me transporte et je cherche de quoi elle est constitu e J aime la tension du ballon j aime lair qui constitue la pouss e du ballon et qui lui donne un volume et une forme c est magnifique J aime les mat riaux al atoires polymorphes Le ballon change volue si tu lui mets un poids dessus SD Il n chappe personne que ton travail m me s il est ind finissable interroge le r el car on reconna t des mat riaux banals des vocations de cheveux ou de poils on devine des pattes ou des queues ou autre parties organiques qui constituent notre monde Quel est ce rapp2. Extraits de l entretien de Gabrielle Wambaugh avec S verine Duhamel mai 2011 GW Jamais n est nomm un point unique La sculpture est un perp tuel va et vient entre des points et des mises en rapport de ces points Je suis mue par ce qui vacille Fondamentalement ce qui est important dans la sculpture c est qu elle est entendue par tout ce qui nous constitue Moi qui suis parfois le chef d orchestre je me d place et je mets en forme pour que cela soul ve certaines questions La sculpture est ce que l on ne voit pas Il s agit de quelque chose mais que l on ne voit pas n cessairement Dans mon processus cr atif j additionne afin d laguer je vais au plus pr sent vers une chose que l on ne peut pas nommer comme la nature ou le noyau Comme le dit Pina Bausch quelque chose de sugg r Je voulais qu il y ait pr sence du poil pr sence du trait la craie qui par ajout lague on est face un rideau une pr sence poilue verticale qui r v le On retrouve ces questions de r v lation et d invisibilit qui me pr occupent et m int ressent fondamentalement dans la sculpture mais aussi dans la musique dans la danse dans la peinture Je n aime pas ce qui est circonscrit jaime avoir le temps de lire d entendre une uvre Lorsque tout est rep r j ai l impression que je wai plus de libert L art doit proposer Dans toute chose il y a une part de non vu de non compris Je vais aimer un
3. a discontinuit des valeurs de tonalit s et de plans J aime changer sur ces recherches Un jour j ai crois Pina Bausch elle m a dit discontinuit et je lui ai r pondu virgule J ai pas mal cogit apr s Puis je suis all e rendre visite Louise Bourgeois on a parl plus longtemps du passage de l tat des mat riaux on parlait de la Manufacture et de la blancheur du biscuit de S vres On a parl de l usage de l or aussi l usage d un mat riau qui g n re des chelles d espaces diff rents des id es chang es autour d influence de couleur et d tats Je suppose que nous tions au c ur de questions li es l id e de continuit ou discontinuit On appartient des familles de pens es moi mes cousins s int ressent ce qui dispara t Tous les artistes ne s y int ressent pas Je peux reconna tre un danseur qui fait un pas et le travail pour qu il disparaisse SD Les mat riaux que tu choisis d associer la terre sont multiples caoutchouc craie plastique or Qu est ce qui te pousse ces associations comment les d cides tu D abord je dois pr ciser que l unicit ne m int resse pas ceci est devenu un tat dans mon travail donc j ajoute Il faut que je d cide en amont pour savoir quel plastique je vais utiliser pour combler les trous avec quelle densit cela va constituer la taille du trou En amont je vais savoir quels sont les mat
4. bonbon par son odeur je vais reconna tre des gens que je n ai jamais vu Dans ces processus je ne sais pas de quoi pr cis ment il s agit Ce que je sais ce qui est fondamental c est que je suis en pr sence de ce que je peux ventuellement reconna tre SD s agit il de nommer ce que l on ne voit pas ce qui se cache Les uvres ont elles pour dessein de d voiler ou de cacher au contraire GW D voiler non r v ler plut t faire appara tre Il ne s agit pas de simuler mais de recouvrir J aimerais qu on envisage que le mot nommer soit flou entendu par des sommes d l ments que l on reconna t mais dont on ne pourrait pas n cessairement parler S il s agit de donner un nom alors non Est ce que nommer ce que l on ne voit pas Cest mettre un territoire p riph rique et laisser les sculptures faire sens Tout ce qui est cach est d une certaine mani re totalement d voil Plus on va unifier une compr hension plus elle va dispara tre SD Tu parles des limites du langage GW Non celles de l espace Je fais appel ce que je ne comprends pas sans mode d emploi Le langage est une mani re de mettre jour et d analyser Je pense que la pr sence qui m int resse ou la nomination qui m int resse me parle des espaces recouverts non perceptibles d un seul regard SD Tu es d abord plasticienne car tu ne te revendiques pas d une seule pratique artistique De plus la notion
5. d espace est tr s importante dans ton travail Pourquoi refuses tu de parler d installation GW Je suis sculpteur jaime la danse et suis int ress e par l architecture et par le design par les sons aussi et tout espace sonore Les mises en rapport d objets de volumes dans l espace m interpellent je suis happ e par la circonf rence Je ne les nomme pas comme des installations Souvent les installations sont mine de rien extr mement pr cises Les volumes sont plac s dans des endroits pr cis Dans une sculpture il y a des formes qui mergent je pr f re le mot poser au mot installer SD Le dessin a toujours t une pratique parall le ta pratique de sculpture dessin sur papier mais aussi sur tes sculptures ou en r sonance avec elles Qu est ce qu il t apporte selon les supports Comment s int gre t il dans les espaces que tu cr es GW Le dessin a toujours t une pratique parall le elle me permet maintenant de travailler aussi avec l espace Dans cette exposition avec le travail du dessin omnipr sent qui forme une paroi c est tout l espace qui se transforme Ma pratique de l image aujourd hui se place au niveau de la paroi du filtre du rideau que je dessine Je travaille principalement les recouvrements blanc ou noir afin de ne pas tre perturb e par des codes de couleur Comment un blanc mat retient le volume comment le noir mat le renforce Des questions autour de l
6. ent J aime voir ce qui se passe derri re la fen tre Il y a ce dont on ne peut pas parler et il y a la pr sence des mat riaux Le coton ne sera pas comme le caoutchouc et pourtant les deux sont mous Nous n avons pas assez de vocabulaire La traduction est int ressante elle m a toujours fascin e elle fait na tre de nouveaux mots de nouvelles questions de nouveaux espaces Je suis peut tre un peu traducteur C est dr le quand les choses n ont pas forc ment d quivalence Je crois que la langue dont je suis la plus proche c est la sculpture
7. ort au monde que tu choisis d exposer Cette question est difficile La pr sence de pattes animales est l car elles soutiennent les pattes deviennent la densit de ce qu elles vont soutenir Avec la lourdeur elles deviennent fatigu es fr les Mon seul lien au r el c est l espace et comment une forme transmet Il y a un peu de la Marie Madeleine l dedans d ailleurs la plus incroyable est celle d Erhart C Je fais de la sculpture car j aime les choses mall ables J utilise la terre que je cuis car elle est molle Je comble des interstices Le r el c est l espace On est tout le temps dans l espace et pour autant personne n en a la m me perception De quoi s agit il C est pour cela que les recherches que j entreprends depuis un certain temps que j appelle The power of losing control sont longues la puissance de pouvoir reconna tre en acceptant que l on ne sait pas Ce n est que lorsque l on lague ce n est que lorsque l on est en tat de r ception que les choses peuvent se faire Je n aime pas les sculptures dominantes Tout ce qui domine ne m int resse pas A partir du moment o les choses sont trop pr sentes je ne peux plus fl ner Il y a une sorte d acceptation sans rapport de puissance mais un rapport de dialogue et le plaisir d apprendre quelque chose ou de voir quelque chose sans que ce soit une image Les images m envahissent Avec la sculpture je circule librem
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