Home

Etude de la dimension environnementale dans les SEL

Contents

1. 28 Selon Loorbach ces domaines sont l conomie l cologie l institutionnel le technologique et le bien tre 42 institutionnels au sein de la soci t Ils sont imbriqu s les uns dans les autres s influen ant et se renfor ant mutuellement LOORBACH 2007 Ce processus de transition ne modifie pas la soci t du jour au lendemain c est un ph nom ne relativement lent qui peut s tendre sur une voire plusieurs g n rations Enfin selon ces pionniers de la th orie nous devons prendre en consid ration diff rents niveaux d tude qui donnent des visions int ressantes pour rendre compte des transitions il s agit des niveaux du paysage du r gime et de la niche qui sont eux aussi en perp tuelle interaction et que nous pouvons comparer des niveaux d tude macro m so et microscopique Les changements soci taux se produisent dans le r gime Nous reviendrons sur ces diff rents niveaux par la suite Multiplicit des phases Les transitions ne sont pas des ph nom nes lin aires elles traversent diff rentes tapes ou phases qui semblent tre communes toutes les formes de transitions Un mod le en S a t labor afin de rendre compte de mani re simplifi e de toute la complexit du processus de transition LOORBACH 2007 System indicator Figure 2 Les quatre phases de la transition source LOORBACH 2007 43 gt La premi re phase est le pr d velop
2. SEL francophones belges b L environnement pr sent mais peu d velopp Lorsque nous reprenons les crits produits par les SEL que ce soient des crits officiels ou non type forums d bats r unions etc l environnement y est g n ralement peu abord Il n est pas pr sent comme une dimension intrins que des SEL Bien que certains groupes semblent tout de m me pr senter les avantages du syst me d change pour pr server l environnement c est le cas du SEL des Saules en France ou encore le SEL Avie dans la r gion Rh ne Alpes en France cela n est pas le cas dans la majorit des pr sentations et des chartes des SEL La pr sence de r flexions environnementales est rare ou peu d velopp e N anmoins il est possible d extraire quelques points importants ainsi que les avantages des SEL en mati re d environnement A travers les crits nous pouvons d gager plusieurs th mes importants qui s inscrivent dans notre dimension environnementale Tout d abord ce que nous pourrions appeler le r seau de r utilisation En effet le r seau d change du SEL favorise le don et le r emploi des biens Le SEL est consid r comme un march de l occasion pas un march du neuf CLERC in ZANDA 1998 24 Cela peut se d cliner sous diff rentes formes 32 gt Le SEL permet entre autres de donner une deuxi me ou une troisi me vie un objet travers l change de biens que l on aurait jet
3. MESURE S SAVIDAN P 2006 Le dictionnaire des sciences humaines PUF Paris 1314p MIDDLEMISS L PARRISH B 2010 Building capacity for low carbon communities the role of grassroots initiatives Energy Policy Vol 38 pp 7559 7566 URL http www sciencedirect com ezproxy ulb ac be science article pii S030142150 9005114 consult le 20 juillet 2012 MONTOUSSE M RENOUARD G 2006 100 fiches pour comprendre la sociologie Ed Br al 234p URL http books google be books id G1zD3EeKswUC amp pg PT216 amp lpg PT216 amp dq cr 98 ise du lien social amp source bl amp ots 8dhhcXZ2yp amp sig L6 OnVsDpPhOtkWIAAnq6y5YGSg amp hl fr amp sa X amp ei TRkoUOrWLcL80QWLoYCgCg amp redir_e sc y v onepage amp q crise 20du 20lien 20social amp f false consult le 8 ao t 2012 MOREL A 2010 Note n 100378 Objet Services d change locaux SEL et LETS Direction r glementation du ch mage Bureaux du ch mage Bruxelles URL http www selchaumontgistoux be docs IDC_45BIS_LETS_AMOF_PlusAnnexes p df consult le 12 juin 2012 PAILLE P MUCCHIELLI A 2008 L analyse qualitative en sciences humaines et sociales 2 me Ed Armand Colin Paris 315p PREISWERK Y SABELLI F Sous la direction de 1998 Pratiques de la dissidence conomique R seaux rebelles et cr ativit sociale PUF Paris 202p QUIVY R VAN CAMPENHOUDT L 2006 Manuel de recherche en sciences soc
4. Je voulais rencontrer des gens et galement rendre service ainsi que demander de l aide sans devoir passer par la case Euro Marie SEL Coup d Pouce Je cherchais me refaire des relations dans le terme g n ral parce que notre ge j ai 78 ans et ma femme un de plus nos relations nos amis tout a sont ou disparus ou claqu s ou gaga Et donc on reste seul Je voulais me refaire des relations et j ai r ussi Ca se termine par des amiti s Luc SEL d Auderghem C est une adh sion id ologique Pour moi les SEL sont en petit quoique de plus en plus nombreux une mani re d explorer une alternative cette soci t qui ne me pla t pas en partant d une base citoyenne c est bottom up Mich le SEL Coup d Pouce Nous pouvons n anmoins d gager de nouvelles attentes de la part des membres qui n ont pas t identifi es au pr alable Certains voient en effet le SEL comme une structure qui permettrait de revenir une entraide naturelle ou une capacit de d brouille que nous avions dans le pass et que nous aurions perdues J en parle aussi dans mon lieu de travail des SEL je leur dis souvent Imaginons que demain ton argent ne vaut plus rien Qu est ce que tu fais comme services Comment tu aides les autres Comment est ce que tu peux te d brouiller pour essayer de te nourrir sans argent etc Mais Je m en veux moi aussi hein Mon grand p re mon p re faisaient des jardins
5. Par exemple Genappe ils ont l ambition de grandir et ils viennent de cr er une antenne dans leur commune Eux Genappe ils avaient l ambition de tr s vite constituer une quipe de 50 60 familles et ils y sont arriv s en moins d un an Ils ont une coordination de 4 5 personnes qui pilotent le SEL Genappe Donc pour eux ils fonctionnent d j comme un SEL maintenant au sein d un gros SEL nous Mais donc les gens de LLN peuvent quand m me aller changer avec les gens de Genappe et vice versa Tout le monde peut changer avec tout le monde ma s il y a quand m me des changes privil gi s qui se font au sein d un village par exemple quand j ai besoin d un truc j envoie un mail aux gens de mon village Parce que a a plus de sens d changer d abord localement quoi Bernard SEL Coup d Pouce Ainsi malgr l expansion qui semble appara tre dans le mouvement des SEL en Belgique francophone la taille sera peut tre une variable qui forgera l avenir de ces 86 structures Nous pouvons voir que de nombreux SEL voient le jour et que selon les coordinateurs les demandes d inscriptions sont plus fortes qu l accoutum e et cela sans faire de promotion de l organisation autre que le bouche oreille ou via le site Internet pour les plus gros SEL b Les b n voles de la coordination Un deuxi me crit re de viabilit est le syst me de b n volat propre aux coordinateurs qui se chargent de faire fonc
6. est pas rare de voir les SEL se lier aux communes ou certaines structures sociales comme les CPAS Ces organes semblent int ress s par les valeurs remises en avant au travers des SEL Certaines de ces structures subventionnent les SEL ou leur pr tent du mat riel une salle pour les assembl es par exemple Une difficult laquelle les SEL peuvent donc avoir affaire est l instrumentalisation politique Les SEL se veulent apolitiques car ouverts tous Certaines structures politiques utilisent en effet l image des SEL pour v hiculer certaines valeurs et mettre en place leurs politiques sociales BLANC amp FERRATON 2005 21 Interview de Mich le Gilkinet dans le DVD Plan te SEL 26 Lors d une r union r unissant 17 SEL en 2011 InterSEL soutenait que le lien entre le SEL et la commune peut avoir certains avantages cf Supra mais qu il faut tre vigilant par rapport ce risque de r cup ration ou d instrumentalisation politique ainsi qu au risque d tre d pendant aux services et aux subsides communaux INTERSEL 2011 27 1 5 Une place pour l environnement 1 5 1 Introduction Il n est plus d montrer que notre syst me conomique actuel met l environnement en p ril A tous les niveaux du cycle de production la nature subit les cons quences de notre mani re de vivre travers par exemple l utilisation trop intensive des ressources fossiles mais aussi par l utilisation de syst
7. la personne interrog e En effet un cadre de questions ouvertes sur diff rentes th matiques a t pr par au pr alable cf Annexe p104 N anmoins l objectif de l entretien est de laisser parler la personne qui r pond afin qu elle exprime naturellement avec ses propres mots son point de vue Les questions ne sont pas forc ment pos es dans un ordre pr cis L entretien reste cependant en partie contr l afin de recevoir l ensemble des diff rentes informations dont le chercheur a besoin pour la suite de son travail D s lors si certains points ne sont pas abord s par la personne interrog e le chercheur y reviendra de la mani re la plus naturelle possible QUIVY amp VAN CAMPENHOUDT 2006 Notre objectif via ce type d entretien est r ellement de laisser venir l interview et de s effacer de l entretien au maximum afin de le laisser dire ce qui lui vient par la t te sans tre influenc par nos questions Le point fort de cette m thode a t que nos intervenants se sont r ellement pr t s au jeu et ont r pondu avec leurs propres mots l entretien n tant quasi pas dirig De plus les selistes nous ont souvent bien expliqu s les diff rents contextes dans lesquels leur SEL ou leur propre exp rience du SEL s inscrivaient Cela nous a donn une perspective suppl mentaire et un mat riau plus complet qui nous a permis d aller vers une analyse plus pouss e b Pr cisions sur notre guide d entretien Dan
8. peuvent faire place comme r flexions dans ce type de syst me A l heure actuelle il est tr s difficile de voir dans quelles proportions ces profils particuliers font encore partie des SEL La difficult est galement de savoir dans quelle mesure les nouveaux SEL ceux de la deuxi me g n ration comme certains groupes de SEL les nomment sont eux aussi port s par des individus ayant les m mes origines contestataires 31 Seuls les noms et adresses ainsi que les demandes et les offres sont enregistr s et donc connus de tous Aussi tenter de construire statistiquement les caract ristiques ou profils de ces populations est tout simplement impossible Mais tant donn que la taille des groupes est toujours relativement limit e et que les coordinateurs de chaque LETS ont fr quemment une bonne connaissance empirique de leur communaut d adh rents on peut dire sans risque d erreur que les LETS ont t cr es et anim s au moins dans les premi res ann es par une classe moyenne verte pour reprendre l expression de Colin Williams LAACHER 2003 142 D s lors nous tenterons de r pondre au mieux cette question au cours de notre partie pratique dans le chapitre 3 En effet travers les entretiens men s dans quatre SEL diff rents aupr s de selistes mais aussi de coordinateurs nous essaierons d valuer les profils des membres et les raisons qui sous tendent la cr ation et la continuit des
9. re nous pouvons mettre en vidence le processus de r flexivit dans lequel le MTS pr conise de s inscrire En effet une r valuation permanente des objectifs choisis ainsi que des moyens mis en place pour parvenir plus de soutenabilit semblent tre l l ment pr pond rant dans ce processus Cet instrument permet de d gager les exp riences r ussies celles qui semblent tre des solutions aux probl matiques ou qui permettent un processus d apprentissage collectif Une fois ces exp riences d termin es l enjeu sera de les introduire dans d autres contextes ou sur une plus large chelle et voir si dans ces nouveaux cas leur effectivit restera tablie L valuation doit tre pr sente tous les niveaux durant la conceptualisation de la transition en cours mais aussi au niveau de la gouvernance de la transition elle m me BOULANGER 2008 La r flexivit est donc pr sente tout le long de ce processus cyclique Le MTS attache de l importance au double ph nom ne de l apprentissage par la pratique et de l volution de celle ci via l apprentissage Selon Loorbach et Rotmans ce serait l l essence m me du management de transition LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp WIECZOREK 2006 2 2 4 Limites de la th orie du MTS D innombrables critiques et remises en questions ont t adress es la th orie du MTS dont nous allons en exposer quelques unes Notre choix d en exposer l une plut t
10. s Au travers des BLE les bourses locales d changes il est possible pour les membres d changer des biens dont ils n auraient plus forc ment l utilit mais qui pourraient combler le besoin d un autre L un des int r t d une BLE est sa dimension de lutte contre le gaspillage SELIDAIRE 2009 42 gt Il faut aussi prendre en compte les pr ts entre membres qui vitent de devoir acheter plusieurs fois un m me objet C est le cas par exemple dans le SEL Coup d Pouce Villers la Ville dont un des membres poss de une b tonneuse qui est mise la disposition du SEL sous forme de pr t r mun r en Bon Heure Ainsi les autres membres ne doivent pas investir dans la location ou dans l achat d une autre b tonneuse ils savent qu ils en ont une en contrepartie d un bon de temps Le cas de la b tonneuse n est pas isol Nous aurions pu pr senter cet exemple avec d autres objets comme un karcher une camionnette ou des objets plus communs un plat pour un grand souper un appareil raclette etc Il existe certaines structures que les SEL exploitent afin d organiser ces pr ts et ces dons les pr teries et les donneries Ce sont des plateformes gr ce auxquelles les membres mettent disposition des informations sur ce qu ils recherchent ou ce qu ils offrent Ceci permet de grouper les offres et les demandes et ainsi avoir une meilleure visualisation des objets disponibles dans le SEL Cette d
11. veloppement dynamique des niches propos par Kemp Enfin apr s s tre arr t s sur les grassroots innovations et leurs apports notre tude nous valuerons l int r t d aborder les SEL dans le cadre de ce concept de niche au sein de la th orie du Management de Transition afin d atteindre des objectifs de soutenabilit Le dernier temps de notre travail se rapporte notre confrontation empirique vis vis des constats th oriques rassembl s dans les deux premiers chapitres de ce travail Nous commencerons par d crire la m thode que nous avons utilis pour guider nos entretiens notre proc d d chantillonnage et notre analyse Nous exposerons ensuite les r sultats collationn s dans nos interviews cette analyse portera donc sur la dimension environnementale et le mod le de Kemp Sur base de cette analyse et pour clore ce chapitre nous lancerons quelques pistes de r flexion pour valuer l avenir des SEL Nous cl turerons bien s r ce travail par une mise en perspective de nos diff rentes conclusions I LES SYSTEMES D ECHANGE LOCAL 1 1 Introduction D apr s Servet un syst me d change local est un regroupement de personnes qui sous forme associative et sur une base locale changent des biens et services par l interm diaire d un bulletin d information d une unit de compte interne des transactions et d un syst me de bons d change ou d une feuille personnelle de tenue des co
12. CASSIMAN 2011 Dans le cadre de notre travail nous verrons que les pionniers et les innovateurs se retrouvent principalement dans les niches Ils sont au c ur de notre probl matique et nous verrons quelle place ils ont dans les SEL analys s en tant que niches d innovations c Multiplicit des instruments Apr s avoir pr sent les concepts qui sous tendent la th orisation du MTS nous allons bri vement passer en revue les instruments ou activit s principales qu ils utilisent pour parvenir aux objectifs d j explicit s ci dessus travers un apprentissage collectif guid par des experts et des membres des organes politiques BOULANGER 48 2008 Ces instruments sont en r alit difi s sous forme d un processus cyclique et it ratif centr sur quatre phases qui prennent leur sens en fonction du contexte Ainsi chaque cas sera approch de mani re particuli re et le cycle prendra une certaine forme plut t qu une autre Nous pouvons n anmoins dire qu en r gle g n rale un cycle complet de transition peut tre achev sur une p riode de 2 5 ans en fonction du contexte dans lequel la probl matique se situe LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp WIECZOREK 2006 iijn and LLN gt Figure 4 Le cycle des diff rentes activit s ou instruments du MTS source LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp WIECZOREK 2006 Ces diff rents instruments cherchent an
13. Les SEL une utopie anticapitaliste en pratique Comptoir de la politique La Dispute Sn dit Paris 192p 97 LAACHER S 2002 Les syst mes d change local SEL entre utopie politique et r alisme conomique in Mouvements Ed La D couverte Paris n 19 176p pp81 87 URL www cairn info revue mouvements 2002 1 page 81 htm consult le 10 mai 2012 LIATARD B LAPON D 2005 Un Sel entre id al d mocratique et esprit du capitalisme Essai d analyse institutionnelle Revue du MAUSS n 26 pp317 338 URL http www cairn info revue du mauss 2005 2 page 317 htm consult le 16 juin 2012 LOORBACH D 2007 Transition Management New Mode of governance for sustainable Developpment Erasmus Universiteit Rotterdam 328p URL http repub eur nl res pub 10200 proefschrift pdf consult le 20 juillet 2012 LOORBACH D ROTMANS J 2006 Managing transitions for sustainable development in OLSTHOORNET X WIECZOREK A Understanding Industrial transformation views from different disciplines Environment amp Policy Vol 44 pp187 206 URL http www springerlink com content 978 1 4020 3755 9 section 404012 amp page 1 amp locus 52 consult le 20 juillet 2012 MANDIN D 2004 Monnaie et reconnaissance culturelles comme formes de contestations symboliques Soci t s 2004 n 84 pp57 63 URL http www cairn info revue societes 2004 2 page 57 htm consult le 17 mai 2012
14. Mons avec le Ropi Pour plus d information nous pouvons consulter http financethiquemons agora eu org 14 travers le monde Cette multiplication est le premier mouvement de l volution des SEL BLANC amp FARE 2010 Des personnes comme Linton v ritable th oricien et praticien des monnaies alternatives importeront leurs exp riences travers des conf rences dans diff rents pays et leur permettront ainsi de se r pliquer LAACHER 2003 D s 1984 le ph nom ne des LETS entre en Grande Bretagne facilit par un contexte de crise conomique importante Il en va de m me en Australie et en Nouvelle Z lande en 1987 Tr s vite le nombre de LETS dans ces pays va augmenter de mani re significative Entre 1994 et 1995 on d nombrait quelques 350 LETS pour la Grande Bretagne ce qui correspond plus de 20 000 membres 164 pour l Australie et 54 pour la Nouvelle Z lande WILLIAMS 1997 Les diverses conf rences et manifestations intellectuelles finissent par entrouvrir une porte aux LETS sur le continent europ en En 1994 le premier LETS fran ais na t en Ari ge On abandonne rapidement la consonance anglo saxonne au profit de l appellation SEL Cette traduction fait voluer le concept en se d lestant de l id e pr pond rante de march Trading plus importante dans la version canadienne et britannique que dans l id ologie latine Petit petit les SEL fran ais vont faire voluer leur fonctionnement et
15. SEL nous semble donc difficile d peindre dans ce sens o chaque SEL repr sente un cas particulier lui tout seul e Organisation M me si le SEL est une organisation citoyenne une certaine gestion est essentielle En effet certaines fonctions sont indispensables dans un SEL et doivent tre assur es afin de pourvoir au bon fonctionnement du syst me Pour ce faire une quipe de coordination est mise sur pied afin de prendre en charge ces fonctions fondamentales Selon le SEL mode d emploi sorte de guide pratique pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce mod le ou qui veulent en cr er un cette quipe doit tre 9 La route des SEL http route des sel org consult le 25juin 2012 10 compos e de 7 personnes choisies pour un an lors de l assembl e g n rale t Elles se partagent les t ches telles que la tr sorerie la repr sentation l gale ou statutt du SEL qui varie d un pays l autre mais aussi d un groupe l autre l accueil des nouveaux membres ou des personnes int ress es le bottin des contacts associ s aux offres et demandes l organisation des march s ou autres v nements sp cifiques au SEL le bulletin ou journal la gestion des assurances si le groupe a d cid d en prendre une elle peut se r v ler utile en cas d accident dans le cadre d un change la comptabilisation des changes etc SELIDAIRE 2009 Certaines de ces activit s peuvent sembler anodines mais
16. WIECZOREK 2006 gt Les programmes d innovation syst mique L innovation socio technique constitue le socle des recherches du MTS elle peut tre vue comme l ensemble des innovations techniques sociales m thodologiques etc qui vont introduire des transformations large chelle au sein des syst mes socio techniques Ainsi nous pouvons dire que suite l introduction de certaines innovations les syst mes socio techniques vont tre modifi s ce qui entra nera par la suite une transition au sein de la soci t Pour reprendre l expression de Boulanger nous pouvons dire que l innovation est le moteur du changement soci tal BOULANGER 2008 67 Comme nous l avons d j mentionn ci dessus les niches ont un r le pr pond rant dans leur formation Le r le des programmes d innovation sera d exp rimenter les innovations et de voir au travers de leur utilisation r elle au sein de la soci t dans quelle mesure elles sont r alisables et comment elles s influencent les unes les autres Ainsi il sera possible d acqu rir un certain enseignement pratique quant leur mise en uvre CASSIMAN 2011 Ici aussi un va et vient entre l exp rimentation et la cr ation des visions de transitions est pr conis par les chercheurs du MTS 51 gt Evaluation permanente et apprentissage Le dernier instrument du processus cyclique est constitu par l valuation et l apprentissage Au travers de cette derni
17. aussi int ressante que puisse tre l originalit de ce sujet c est donc bien son aspect novateur qui en fait sa faiblesse et la complexit de notre t che Notre travail est d velopp en trois parties distinctes Dans un premier temps nous pr senterons notre sujet central les SEL dont nous laborons un mod le canonique au vu des concepts et analyses rencontr s dans la litt rature scientifique sur ce sujet Cette tape nous permettra de bien pr ciser les caract ristiques de cette organisation particuli re Nous situerons le mod le SEL dans son contexte historique afin de pr ciser la filiation des SEL francophones belges et de pouvoir en identifier les diff rentes dimensions conomique sociale et id ologique Enfin gr ce une compilation des propos recueillis dans la litt rature grise nous d terminerons la forme et la place que prend la dimension environnementale dans les SEL La seconde partie de ce travail d crit le concept de niches de grassroots innovations dans le cadre de la th orie du Management de Transition vers la Soutenabilit Apr s une pr sentation de cette th orie nous reviendrons sur l utilisation du concept de niche et en d velopperons les parall les que nous pouvons faire avec les SEL Dans la mesure o il s agit d une th orie dynamique ax e sur l volution nous verrons dans quelle mesure les SEL peuvent voluer nous d velopperons cette fin le mod le de trajectoire du d
18. belges pour ne parler que d eux BLANC amp FERRATON 2005 1 3 2 Les SEL dominante marchande a Principes Selon Blanc qui est l initiative de ce concept ce type de SEL t moigne d un projet conomique fond sur l organisation d une circulation marchande des biens et des services notamment destination des personnes en situation de pr carit BLANC amp FERRATON 2005 3 La particularit de ce type de SEL se trouve directement li e l aspect conomique En effet le contexte dans lequel sont apparus ces syst mes est fortement li aux crises conomiques et aux offensives anti sociales des ann es 80 90 LIETARD amp LAPON 2005 D s lors le SEL a t mis en place et utilis comme un instrument afin de lever les difficult s d acc s au cr dit que la monnaie nationale g n re SAW B asbl 2010 127 dans le but de diminuer la pr carit et de pallier au ph nom ne de paup risation qui touchait les classes moyennes Au niveau de son fonctionnement propre la monnaie interne utilis e peut tre mise en relation avec la monnaie nationale Il suit un mod le tr s proche des premi res exp riences canadiennes Le prix pour chaque change que ce soit un service ou un bien se fait de gr gr c est dire sur l accord entre les deux acteurs de l change Cette mani re de fonctionner n admet pas forc ment une quivalence entre deux travaux diff rents Cette pratique
19. celui du courant principal de l conomie de march Les dimensions sociales conomiques et environnementales du d veloppement soutenable sont trait es diff remment puisqu elles ne cherchent pas tout prix l acc s ce march Ainsi si les grassroots innovations peuvent tre comprises comme ayant elles aussi les capacit s d instaurer une plus grande soutenabilit dans le futur elles seront plut t consid r es comme des sources de diversit cr atrice SEYFANG amp SMITH 2007 2 3 3 Un parall le possible avec les SEL Apr s avoir expos les diff rents concepts dans lesquels nous pensons que les SEL peuvent s inscrire nous nous efforcerons de montrer les parall les possibles entre ces notions Nous pensons en effet que les SEL peuvent tre consid r s comme des niches de grassroots innovations pour plus de soutenabilit Pour appuyer nos propos nous allons dans un premier temps montrer le parall le entre la niche et le SEL et par la suite son lien avec les grassroots innovations Nous le ferons au vu de ce qui a t expos au premier chapitre 59 a Le SEL vu comme une niche Les SEL sont selon notre analyse des niches o il s agit de communaut s ancr es dans un territoire local et qui fonctionnent hors du syst me dominant Ils utilisent une monnaie compl mentaire qui ne peut tre utilis e en dehors de cette communaut De plus les membres construisent ensemble leur gamme de valeurs et
20. cependant galement d montr de mani re th orique et de mani re empirique que cette dimension n est pas explicite au sein des SEL les selistes la vivent de mani re latente au travers de l ensemble des activit s de leur SEL Nous avons ensuite soulign l int r t d envisager le SEL comme un moteur pour vivre une part de la soutenabilit recherch e au sein de notre soci t Nous pouvons en effet ajouter que m me si cette dimension est latente les SEL constituent un terreau fertile pour la propagation des valeurs cologiques ne f t ce que par le profil de leurs membres leur dimension locale et leur principe d entraide sociale qui n est pas bas e sur la notion de profit financier et permet donc de r duire le consum risme Nous avons aussi mis les initiatives citoyennes que sont les SEL en lien direct avec la notion de niche de grassroots innovations Ces initiatives ont en effet t mises en place pour r pondre diff rents objectifs conomiques sociaux et id ologiques 92 Elles permettent l exp rimentation de nouvelles valeurs et de pratiques qui ont t vinc es ou sont peu pr sentes dans le syst me dominant Nous consid rons cependant bien des SEL comme des niches car ils voluent en marge du syst me dominant ce qui leur laisse plus de libert pour de telles exp rimentations Autrement dit travers cette conceptualisation de niches de grassroots innovations nous avons pu d terminer que
21. ciprocitaires est la cr ation de liens sociaux entre les gens D ailleurs cette id e est consid r e comme une des ambitions des SEL d apr s une note r dig e par la direction r glementation du ch mage belge en 2010 MOREL 2010 En effet dans une soci t en perte de liens entre les gens dans laquelle l individualisme et la recherche de profits personnels prennent souvent le dessus cette cr ation de contact est tr s importante Les SEL r pondent r ellement une demande de sortie de la solitude et du repli sur soi GUERIN MALANDRIN amp VALLAT in PREISWERK amp SABELLI 1998 A travers leur syst me d changes les SEL permettent de cr er un r seau au sein duquel on apprend conna tre ses voisins proches et moins proches avec lesquels on n aurait pas forc ment collabor sans l interm diaire du SEL PRIMAVERA in ASSOCIATION 4D 2004 On largit r ellement son r seau de relations qui tait souvent compos de personnes ayant des profils tr s similaires au n tre GUERIN amp VALLAT in ZANDA 23 1998 Les SEL cr ent des relations interg n rationnelles et interculturelles CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 Ils permettent de re d couvrir le principe fondateur du lien social qui forme le tout social la r ciprocit GUERIN MALANDRIN amp VALLAT in PREISWERK amp SABELLI 1998 53 On donne on re oit et on rend Ces principes permettent d entretenir les liens Dans le cadre du SEL cet
22. d changes qui seront renvoy s la comptabilit centralis e apr s avoir t sign s par les deux acteurs de l change D s la r ception du bon les comptes sont cr dit s et ou d bit s 2 Via une feuille d change ou feuilles de richesse partag e L aussi les acteurs de l change remplissent la feuille de leur partenaire et la signent Chaque feuille de richesse est renvoy e aupr s de la comptabilit centralis e apr s un certain d lai tous les mois par exemple afin de mettre les comptes jour 3 Enfin le syst me de carnet d change non centralis Les membres ont un carnet qui refl te l tat de leur compte C est dans ce dernier que les changes sont comptabilis s directement au cours de l change Le fonctionnement du SEL permet l instauration de relations de confiance gr ce une appartenance au groupe et la connaissance des membres du SEL au fur et mesure des changes et des v nements organis s en son sein BLANC amp FERRATON 2005 6 La transparence est la cl du bon fonctionnement du syst me Ainsi tous les comptes des membres sont ouverts et accessibles tous Ce fonctionnement renforce le sentiment de confiance car en voyant le compte de quelqu un il est possible de se faire une id e du profil de la personne avec qui nous comptons changer d Les diff rents types d changes Les changes peuvent tre tr s divers En nous basant sur les crits des s
23. de solidarit et de convivialit entre leurs membres BLANC amp FERRATON 2005 3 Cette d finition alors qu elle para t radicale vis vis du refus des changes marchands tente de montrer que ce mod le favorise le lien plut t que le bien pour reprendre une expression ch re de nombreux selistes Bien que la sph re conomique ne soit pas non plus inexistante nous restons dans le cadre d une monnaie compl mentaire cette dimension passe au second plan ce qui privil gie la cr ation de liens entre les membres Ces SEL s inscrivent dans un id al diff rent des SEL marchands Ici on recherche une meilleure qualit de vie ainsi qu une redynamisation des liens sociaux et de la solidarit CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 9 En effet par opposition aux SEL marchands nous pouvons dire que le but premier de ce type de SEL n est plus de sortir ses membres de la pauvret mais bien de les r ins rer dans un r seau social de remettre l humain au centre de l change CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 On va au del de l acte conomique et des relations marchandes via la cr ation de liens affectifs de rapports sociaux dont l change devient le pr texte BLANC amp FERRATON 2005 L objectif est de promouvoir un change affectif o celui qui fournit et celui qui re oit sont li s au del de l change et de son r glement SAW B asbl 2010 127 Dans ce type de SEL on recherche une al
24. de l conomie travers ses valeurs d galit de revalorisation et de transparence SERVET amp al in GENDRON 2005 On peut donc qualifier le fonctionnement du SEL comme horizontal dans le sens o toutes les activit s humaines doivent tre ma tris es de mains d homme et o l on se propose de lever un temps toute r f rence aux hi rarchies sociales en vigueur dans la soci t dominante BAYON in ZANDA 1998 39 21 On peut donc entrer dans un SEL par manque d argent pour arrondir ses fins de mois comme le dit si bien cette expression reprise quasi syst matiquement par nos intervenants lors de nos entretiens Mais il est possible d y adh rer aussi par recherche d alternatives aux services propos s dans le syst me dominant En effet certains services ne sont pas propos s facilement ou ne sont plus ou peu disponibles un professionnel qui est occup ou de mani re plus radicale inexistant D s lors certaines richesses culturelles en danger de disparition peuvent ainsi tre sauv es malgr le handicap du pas rentable REMY in SOLIDAIRE 2009 58 Limites Une limite qui est pr pond rante dans le SEL r side dans la peur de la dette En effet certaines personnes n osent ou ne veulent pas demander un service avant d en avoir offert un et donc d tre en positif Cette peur d tre en n gatif bloque la plupart des changes surtout chez les nouveaux adh rents Cette limite
25. de normes ainsi que leur mode organisationnel ce qui peut amener des r sultats forts diff rents de ceux pr sents dans l espace soci tal dominant Les SEL permettent des personnes motiv es de se r approprier des richesses collectives en changeant sans avoir recours l conomie de march traditionnelle BERNARD in ZANDA 1998 83 Le SEL est aussi cr ateur d un r seau social il est une sorte de structure qui permet le bon fonctionnement de l change au travers de diff rents outils comme un bottin une monnaie une charte une comptabilit ainsi qu une certaine coordination Via cette structure se forme un r seau de membres en liens directs les uns avec les autres Ici la relation producteur consommateur est directe et de type circuit court car il n y a pas ou peu d interm diaires entre les deux protagonistes de l change Les premiers SEL ont t fond s par des id alistes des personnes qui avaient des projets soci taux plus larges et qui travers les SEL voyaient la possibilit d exp rimenter leurs id es Pour certains selistes les SEL sont des laboratoires d exp rimentation vers une nouvelle soci t BERNARD in ZANDA 1998 82 Car le Sel est avant tout une mise en pratique un v cu Les fondateurs des SEL peuvent tre consid r s comme des pionniers dans le sens o ils croient en certaines valeurs et projets qui sont contre courant ou en tout cas alternatifs ceux pr sents
26. de profils au sein des SEL Les niveaux de conscience et d engagements sont multiples et diff rents MACKEPRANG in ZANDA 1998 68 L objectif ici est donc d explorer l ensemble de ces dimensions et d en extraire les probl matiques qui peuvent tre rencontr es en leur sein ainsi que les quelques r ponses trouv es et mises en place par les SEL 1 4 1 La dimension conomique La premi re raison pour laquelle on peut tre attir par l adh sion un SEL r side dans l aspect conomique particulier de ce syst me En effet comme nous l avons vu pr c demment le SEL permet de r pondre certains besoins sans d bourser d argent ventuellement une petite cotisation annuelle DELPECH in ASSOCIATION 4D 2004 L avantage du syst me SEL r side dans le fait qu il n est pas n cessaire d avoir un p cule initial une quantit de d part pour avoir acc s aux services Ainsi les personnes ont acc s une sorte de cr dit sans devoir payer des int r ts par la suite ce qui leur permet d acc der des biens et services auxquels ils n auraient pas forc ment eu acc s dans le cadre de l conomie capitaliste qui domine dans notre soci t REMY in SELIDAIRE 2009 Il s agit donc d un r el acc s la vie conomique pour certaines personnes qui en sont exclues Le SEL permet de casser les hi rarchies et les rapports in gaux qui laissaient certains individus pour compte Il incite cette r humanisation
27. elles permettent le bon fonctionnement du groupe Elles permettent galement d informer les membres de ce qui se passe en son sein via le bulletin par exemple Ce bulletin donne l occasion d avoir des nouvelles du SEL mais aussi des d tails sur les changes et activit s communes pass s et futurs Le bulletin peut servir aussi de canal d expression pour amener des r flexions et des solutions face des probl mes au sein du SEL SELIDAIRE 2009 Ces probl mes peuvent aussi tre discut s au cours des r unions de la coordination ou directement dans les assembl es g n rales qui appellent la r union de tous les membres Ces assembl es peuvent tre plus ou moins fr quentes une fois par an ou une fois par mois selon le fonctionnement du SEL Ces lieux de discussions sont importants et refl tent les principes de l autogestion et de la participation propre aux SEL Bien que nous parlions d un syst me local certaines cellules de coordinations r gionales ou m me nationales ont t mises en place afin d am liorer le partage d informations au sein de la communaut SEL En effet gr ce ces structures il est possible d changer entre diff rents r seaux type interSEL mais aussi de partager des pratiques des renseignements ainsi que de faire part de ses difficult s afin de transmettre son exp rience et ainsi faire voluer le syst me Nous pouvons citer entre autre SELIDAIRE pour le r seau fran ais qui organi
28. entre les diff rents syst mes l id e est de penser et de tester un nouveau syst me conomique qui pourrait tre en quilibre avec l environnement qui ne fonctionnerait pas son d pens et ne contribuerait pas sa destruction L id e est de voir l cologie comme la recherche des quilibres entre les hommes l environnement la politique le social etc Pour moi l cologie c est le respect des grands quilibres Ca c est l cologie et donc pour moi le SEL en tant que tel c est une petite exp rience modeste qui va dans le bon sens Dans le sens de se poser des questions et d essayer de cr er d autres quilibres C est une pratique qui va dans le sens de l cologie mais sans trop faire de blabla sur le sujet et qui permet donc la praticit de l cologie Bernard SEL Coup d Pouce En parlant de la dimension environnementale nous voulons aller plus loin en disant que cette diminution de la consommation concerne toutes les personnes qui font partie du SEL en ce sens qu elle permet chacun de r aliser ce pourquoi il est entr dans le SEL En effet si nous reprenons les trois dimensions qui poussent les selistes devenir membres nous parlons des trois dimensions conomique sociale et id ologique Or l change de type SEL qui permet cette diminution de la consommation 79 s inscrit dans ces trois dimensions il permet des conomies d argent travers la r paration ou la r utilisation il inc
29. est bien illustr e par Sabine du SEL d Auderghem Et alors il y a ce truc c est une croyance tr s tr s difficile puisque a fonctionne sur un syst me d change il faut bien un moment qu on demande un service puisqu il faut faire une demande Mais il y a des personnes qui ne veulent pas faire de demande tant qu elles n ont pas elles rendu un service Et parfois alors elles ne rentrent jamais dedans Il faut un moment tre en n gatif pour que cela fonctionne Et donc il faut accepter au d part de demander sans tre s r de pouvoir rendre Ca au niveau de la valeur c est pas vident pour certaines personnes Donc il y a ce c t de la dette qui n est pas toujours facile pour certaines personnes Alors si tout le monde se dit la m me chose le SEL ne fonctionne jamais 1 Sabine 55 ans psychologue en couple dans le SEL d Auderghem depuis 18 mois D Diff rentes solutions ont t envisag es et int gr es aux SEL afin de pallier cette probl matique Par exemple certains SEL offrent un capital de d part ou corne d abondance tout adh rent pour le pousser oser demander BERNARD in ZANDA 1998 D autres SEL ont recours une monnaie fondante qui est une sorte de taxe mensuelle que l on d bite de mani re r guli re BLANC amp FERRATON 2005 Ce pr l vement r gulier emp che les membres de th sauriser et les poussent changer d avantage LAACHER 2002 19 Entretien Sabi
30. exp rience soci tale et en saisir les nuances Pour cela nous voulions rencontrer des personnes concern es afin de comprendre la source et dans son contexte l objet de notre recherche Notons d ailleurs qu une approche de ce type via interviews de membres de SEL s est vite av r e indispensable en raison du peu de litt rature consacr e au sujet Loin de nous rebuter cette double approche th orique et empirique nous a enthousiasm e tout au long de ce travail En focalisant nos recherches sur les SEL nous avons d abord tent de d terminer si une dimension environnementale quelconque pouvait transpara tre en leur sein L environnement et son respect n tant pas affich s comme un objectif pr pond rant dans les SEL notre premi re intuition de d part tait qu une telle dimension devait pourtant bien tre pr sente au c ur m me de cette structure particuli re Par la suite et sur base de nos recherches nous avons pu avancer l id e que les SEL vus comme des niches de grassroots innovations pouvaient apporter des solutions de soutenabilit m me s ils n taient pas l origine pens s en ces termes par les cr ateurs du concept et par les membres des SEL eux m mes Afin d atteindre nos objectifs de recherche nous avons travaill avec une double m thodologie Les deux premiers chapitres de notre travail exposent les rendus sur les SEL mais aussi sur la th orie du Management de Transition pour les r dige
31. grands th oriciens du MTS comme Geels Loorbach etc celles ci sont en effet d crites comme des innovations pouvant s inscrire dans un march conomique comp titif n gligeant les th matiques de la consommation et de l innovation sociale dans la soci t civile SEYFANG amp LONGHURST 2012 Selon nous les SEL ne peuvent s inscrire dans ce courant C est pourquoi il nous semble int ressant de lier les SEL au concept de grassroots innovations Nous utiliserons cette notion dans sa version originelle en anglais car nous estimons qu elle a du sens N anmoins nous pourrions tenter de la traduire par innovations provenant de la base le peuple ou encore innovations citoyennes 57 Selon Smith et Seyfang le concept de grassroots innovations a t cr afin de d crire des r seaux d activistes et d organisations g n rant des nouvelles solutions bottom up pour plus de d veloppement soutenable Ces solutions r pondent la situation locale ainsi qu aux int r ts et aux valeurs des communaut s impliqu es Ce type d innovation prend sa source dans les ar nes de la soci t civile et implique des activistes engag s qui exp rimentent des innovations sociales aussi bien que des technologies et des techniques plus vertes SEYFANG amp SMITH 2007 Ces innovations pour le changement s appuient sur des personnes ayant un pouvoir des ressources et une capacit limit s pour influencer les autres De par leur nature ce
32. les r gles de vie du groupe Ces pratiques ne sont pas neutres elles sont r v latrices de la personnalit d un SEL SELIDAIRE 2009 25 Ces diff rences semblent logiques dans la mesure o les SEL prennent forme sous l gide de citoyens qui ont des profils des envies et des besoins vari s Elles sont galement fonction de la taille du groupe et du type de territorialit un SEL urbain n ayant pas forc ment les m mes perspectives et aspirations que celui implant en milieu rural SELIDAIRE 2009 Laacher sp cialiste fran ais des SEL nous rappelle que Si l esprit est fondamentalement le m me quels que soient le moment et le lieu de naissance les groupes varient n anmoins en terme d importance num rique de composition sociologique de politisation des adh rents de volume et de nature des transactions LAACHER 2003 38 12 Par cons quent il existe une base commune de valeurs Ces valeurs premi res comprennent la r ciprocit vis vis du groupe l galit la solidarit la coop ration plut t que la comp tition ainsi que la revalorisation de l tre plut t que de l avoir CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 On pourrait aussi mettre en avant la convivialit l entraide l autonomie et la confiance LAACHER 2002 Dans un certain sens nous pourrions aussi parler de libert individuelle car l change est libre le membre tant libre de choisir quel service il veut bien offrir
33. les transactions de biens et services Cette ind pendance conomique partielle permet d tre moins touch par la sp culation externe et donc de prot ger la population de l augmentation des prix Ainsi le but est que les biens et services restent abordables au plus grand nombre LAACHER 2003 Ils les SEL sont per us comme des moyens d atteindre un d veloppement conomique local durable 16 WILLIAMS 1996 87 N anmoins il faut garder l esprit que nous sommes dans un contexte de monnaie sociale et compl mentaire D s lors le SEL ne se veut pas tre une conomie part enti re mais bien un outil permettant de pallier aux manquements du syst me conomique dominant ZIEGLER in PREISWERK amp SABELLI 1998 La derni re dimension est l quit sociale On y retrouve directement le contexte de la cr ation des SEL les crises conomiques et le ch mage massif En effet la suite de cette situation difficile qui pr carise et exclut socialement un pan de la population il a fallu chercher des solutions alternatives pour lutter contre le non emploi un des moyens pour en sortir serait le recours l conomie informelle Celle ci comprend diff rents secteurs comme l conomie familiale ou domestique l conomie conviviale et l conomie souterraine Pourtant il semble que ce type d conomie est davantage mobilis par les populations conomiquement plus ais es de mani re plus gratifiante et autonome Au
34. marche profite tout comme les BLE au recyclage des objets et donc la pr servation des ressources environnementales Ces plateformes ne sont pas toujours li es un SEL mais si les changes de biens sont permis dans le SEL celui ci les utilisera gt Enfin travers les services propos s certains membres peuvent faire revivre des objets qu ils auraient peut tre jet s faute d avoir pu les r parer ou simplement parce que la r paration par un professionnel est trop ch re Ily a aussi une vision cologique ajouter l dessus On jette une machine laver qui ne 33 fonctionne plus alors que dans un SEL il y aurait s rement quelqu un qui sait la r parer COULON in ASSOCIATION 4D 2004 15 Ensuite nous pouvons exposer les conomies d nergie li es au c t local des SEL Comme nous l avons d j vu pr c demment lorsque l on fait appel au SEL on s inscrit dans un courant de relocalisation de l conomie Les membres utilisent les ressources et les comp tences locales Gr ce la proximit des membres il est possible de faire des conomies d nergie sur le transport Cette r duction de la distance peut tre compl t e par une r duction des interm diaires pr sents dans ce syst me d changes On peut donc parler ici de mise en place de circuits d changes courts La mobilisation des ressources territoriales a des avantages sur le plan cologique diminution des transports pollu
35. mes de production polluants travers le ph nom ne de mondialisation qui inclut l importation et l exportation des biens d un bout l autre de la plan te ou encore via le gaspillage et la prolif ration des d chets DE WASSEIGE amp DE WALQUE 2009 A chacune de ces tapes de production et de consommation nous polluons et d truisons notre foyer premier la Terre Ce ph nom ne est d autant plus intense que notre conomie nous pousse vers des modes de vie toujours plus gourmands en biens et en nergie L conomie capitaliste nous dicte une vision du progr s humain et du bonheur li s la consommation de masse DE WASSEIGE amp DE WALQUE 2009 Il y a confusion entre les termes de d veloppement et de croissance pour am liorer qualitativement ses conditions de vie il faut une croissance quantitative des biens et services Nous sommes donc plong s dans une soci t d abondance au sein de laquelle la suraccumulation des biens et services ainsi que la rentabilit du capital priment HARRIBEY 1998 L environnement peut tre d fini comme tout ce qui entoure une entit spatiale abiotique ou vivante RAMADE 2002 279 D s les ann es 60 le concept d environnement volue travers le temps et ce de mani re plus pointue recadrant ce terme qui est comme nous l avons d j montr particuli rement large Selon Ramade cette conception d signe la composante cologique du cadre de vie de l homme De facon so
36. moi je ne sais rien faire pousser C est con hein Patrice BruSEL Je vais dire je me suis inscrite dans le SEL pour proposer quelque chose de gratuit et quelque part de naturel qui devrait tre un instinct naturel mais qu on doit reconqu rir 81 parce qu on est dans un monde individualiste et dans lequel il faut authentifier facturer tout doit tre l galis Muriel SEL d Amay Cette volont de revenir aux valeurs du pass s exprime tr s bien dans une volont pass iste de la nostalgie des valeurs qui ne seraient plus C est parce que la soci t actuelle empreinte d individualisme croissant ne permet plus cette entraide ou en tout cas ne la favorise pas ROGEL 2003 que cette volont appara t Les attentes de l ext rieur vis vis des SEL ne peuvent tre valu es dans le cadre de notre enqu te de terrain car nous avons des donn es provenant uniquement de selistes et non de corps externes N anmoins nous clairerons le point de la relation des SEL avec le milieu politique selon les propos recueillis aupr s des selistes dans le point 3 4 3 ci dessous b L analyse du r seau social form Une des raisons pour laquelle les membres entrent dans le SEL est la recr ation de liens sociaux ils veulent largir ou recr er un cercle de connaissance Cette volont peut tre expliqu e par le ph nom ne de crise du lien social qui particuli rement ressenti dans notre soci t actuelle Cette c
37. ne de transition LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp WIECZOREK 2006 12 Ainsi cette tape regroupera des personnes dont la cr ativit et l imagination mises en commun permettront d identifier les probl mes et ainsi de d gager des objectifs de transition Ces ar nes privil gient l interaction entre des personnes ayant une certaine influence mais aussi une autonomie relative afin de favoriser la concr tisation de ces objectifs BOULANGER 2008 Ainsi des groupes de travail vont tre cr s afin de centrer la r flexion sur certaines th matiques bien pr cises avec une vision long terme C est donc dans un cadre m soscopique que des acteurs provenant de diff rents niveaux y compris des niches vont pouvoir se rencontrer et changer des connaissances afin d encourager des modifications aux seins des valeurs et des perceptions dans une vision bien plus large de la soci t Nous pouvons nouveau voir cette interaction continuelle entre les diff rents niveaux conceptualis s par le MTS gt Les visions de soutenabilit et les chemins de transition Apr s la d finition des principaux objectifs atteindre pour une plus grande soutenabilit dans la soci t diff rents acteurs tabliront des visions du futur qui traduiront les solutions envisag es pour l ex cution de certaines fonctions sociales Les visions sont tablies afin de servir d talon aux objectifs politiques court mais aus
38. que l autre n ob it pas une logique particuli re sinon celle de diversifier le type de critiques tout en pr sentant celles qui portaient sur nos concepts principaux de niches et de grassroots innovations Tout d abord il semblerait que les concepts de base avanc s dans la th orie aient d j t construits pr c demment Les chercheurs du MTS n auraient donc fait que les int grer leur th orisation via un processus de coproduction active pour reprendre les mots de Rotmans Loorbach et Kemp CASSIMAN 2011 52 Une autre critique importante est que l utilisation de la th orie du MTS semble tre pr sent e comme syst matique et indispensable pour r pondre aux objectifs du d veloppement soutenable D apr s ces auteurs les transitions peuvent et doivent tre dirig es vers cette finalit qu est la soutenabilit Or certaines critiques appuient l id e que lorsque nous observons le ph nom ne des transitions d un point de vue historique certains d veloppements qui sont l origine de ces modifications se sont produits sans avoir pu tre canalis s ou contr l s Les transitions ont en ce sens des caract res incontr lables que le MTS devraient prendre en compte CASSIMAN 2011 Nous pouvons voir que de nombreuses critiques portent galement sur la perspective de multiplicit des niveaux propos e par le MTS Selon certains auteurs les notions m mes des niveaux sont relativement floues Smit
39. recentrer l valuation des changes sur base du temps BLANC amp FARE 2010 En 2000 le total des membres des SEL est valu plus de 250 000 personnes travers le monde BLANC amp FERRATON 2005 Ils sont pr sents sur les diff rents continents comme en Asie Japon dans certains pays d Afrique S n gal C te d Ivoire Afrique du Sud etc 14 mais restent majoritaire en Europe de l Ouest Am rique du Nord et Oc anie Par la suite un deuxi me mouvement dans l volution des SEL se met en place celui de la diff renciation identifi galement par Blanc et Fare En effet chaque SEL ou LETS commence adapter les principes premiers du syst me en fonction de ses propres besoins ceux des membres mais aussi ceux de la r gion Bien qu ils aient souvent une base commune un texte initiateur on ne peut consid rer les SEL comme tant tous 14 SELIDAIRE Les SEL dans le monde www selidaire org spip rubrique php3 id_rubrique 62 consult le 30 juillet 2012 15 identiques Une certaine philosophie va donc prendre place et diff rer d un endroit l autre en fonction du d veloppement du syst me BLANC amp FARE 2010 Si chaque SEL est diff rent nous utiliserons la typologie avanc e par Blanc et ainsi regrouperons ces syst mes en deux cat gories distinctes Les SEL dominante marchande de type LETS anglo saxons et les SEL dominante r ciprocitaire qui est l apanage des SEL fran ais et
40. sa cr ation il y a 15 ans 58 ans mari 3 enfants Employ Habite Villers La Ville depuis 28 ans Raisons d entr e dans le SEL sociales conomiques et id ologiques Co Villgrs La Vilte 75 Offre Coordination travail manuel Demande Aide pour des travaux de bricolages petites r parations ancien demandeur de babysitting Mich le dans le SEL depuis sa cr ation il y a 15 ans 60 ans mari e 2 enfants Pensionn e ancienne parlementaire et charg e f d rale pour l emploi Habite Villers La Ville depuis toujours Raison d entr e dans le SEL id ologique Offre Aide administrative et chauffeur Demande Rien Marie dans le SEL depuis 6 mois mais y tait d j entr e une premi re fois pendant 2 ann es il y a 7 ans 32 ans c libataire un enfant Animatrice et formatrice dans un centre d veil l environnement Habite la r gion depuis 7 ans mais pas d endroit fixe Raisons d entr e dans le SEL conomiques et sociales Offre Tout ce qui touche aux plantes potagers conseils bio Demande Emplacement roulotte aide pour d m nagement et petites r parations 76 3 4 Analyse Dans le cadre de notre travail nous allons maintenant revenir sur diff rents points d velopp s dans les chapitres pr c dents Nous allons nous porter sur la dimension environnementale mais aussi sur le mod le de Kemp Enfin nous irons plus loin en identifiant de nouveaux crit res qui nous semblent d termi
41. sur la place d une vraisemblable dimension environnementale au sein des SEL il nous sera utile de la d finir avant de pouvoir l analyser au travers des crits propres aux SEL Enfin nous conclurons cette premi re partie avec l exposition de nos premi res hypoth ses suite ces diff rentes d couvertes 1 2 Fonctionnement et principes d un SEL 1 2 1 Fonctionnement g n ral de l change a Un exemple Dans le SELimaginaire chaque membre compl te son profil et propose un ou plusieurs services qui sont compil s pour cr er un catalogue des services et un bottin des membres Gr ce ce dernier Jacques peut t l phoner Martine pour lui demander de l aide afin de tapisser la chambre de la petite fille qui va tout prochainement agrandir la famille Une fois le travail termin Jacques compl te un bon d change qu il remet Martine ou lui transf re via le site s curis la quantit de monnaie SEL correspondant la dur e de leur change de service Quelques jours plus tard Martine est fort ennuy e en d couvrant que sa mobylette ne d marre plus En parcourant le catalogue du SELimagina ire elle trouve Christophe qui propose ses services pour la r paration de petite m canique Deux heures lui suffisent pour d monter nettoyer remonter le carbu et nettoyer la bougie La machine tourne nouveau et Christophe content d avoir pu rendre service repart avec un compte cr dit de deux heures Lorsque c
42. tout le moins canalis es BOULANGER 2008 D s lors il sera possible d aborder le changement et de le structurer afin de passer de l tat actuel du syst me un tat futur voulu gr ce la multiplication de micro changements Ceux ci seront identifi s et travaill s diff rents niveaux d tudes au travers d acteurs divers et gr ce une multitude d outils utilis s en fonction de la phase dans laquelle la transition se situe 44 a Multiplicit des niveaux Le MTS travaille avec le concept de multiplicit des niveaux pour parler de la soci t Ainsi s agissant de transition il est important d identifier les trois niveaux dans lesquels elle s inscrit Le niveau le plus large et associ une vision macroscopique est celui du paysage Il constitue une toile de fond de la soci t aux travers des changements environnementaux et d mographiques ainsi que des transformations dans les id ologies politiques les paradigmes scientifiques les larges restructurations conomiques et les d veloppements socio culturels SMITH VOSS amp GRIN 2010 Le paysage est un niveau dans lequel les transformations se font tr s lentement et est donc difficilement contr lable LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp WIECZOREK 2006 Ces facteurs chappent le plus souvent la ma trise des acteurs d un syst me sociotechnique donn ils les subissent et doivent s y adapter BOULANGER 2008 63 Cependant ce
43. 16 Ensuite du fait que la monnaie est bas e sur le temps les SEL apportent une vision diff rente sur la notion de travail et revalorisent ainsi des emplois ou des activit s d laiss s par le march traditionnel car n ayant pas d int r t pour celui ci Enfin l change multilat ral propre aux SEL permet d introduire une r ciprocit dans le groupe ceci aura non seulement des r percussions en termes de cr ation de capital social formation d un r seau social mais aussi d une citoyennet plus active SEYFANG amp LONGHURST 2012 Toutes ces caract ristiques appartiennent clairement l conomie sociale Les SEL fonctionnent avec des valeurs de solidarit d entraide de r ciprocit d galit de coop ration plut t que de comp tition etc cf point 1 2 2 p12 qui sortent du cadre des valeurs de la soci t dominante 63 Les dispositifs de monnaies sociales se positionnent fr quemment en opposition l gard du mod le conomique dominant Ce positionnement id ologique se traduit par des repr sentations collectives communes fond es sur l introduction de valeurs thiques sociales et ou environnementales comme fondement de la cr ation du dispositif de monnaie sociale BLANC amp FARE 2010 10 Ainsi de par l exp rimentation qu ils font de ces valeurs alternatives les SEL s inscrivent dans les grassroots innovations Suite cette comparaison nous pouvons affirmer qu au sein des SEL pe
44. 2012 BOULANGER P M 2008 Une gouvernance du changement soci tal le transition management La Revue Nouvelle 2008 n 11 pp 61 73 URL http www revuenouvelle be IMG pdf 061 073_dossierBoulanger 13p indd pdf consult le 12 juillet 2012 CASSIMAN S 2011 Le Management de Transition vers la Soutenabilit Kluwer Waterloo 160p COLANTONIO F 2011 Communication professionnelle en ligne comprendre et exploit s les m dias et r seaux sociaux Edipro Li ge 256p 95 URL http books google be books id XTICG_tmTEOC amp printsec frontcover amp hl fr v 0 nepage amp q amp f false consult le 8ao t 2012 COMMENNE V sous la direction de 2006 Responsabilit sociale et environnementale l engagement des acteurs conomiques Ed Charles L opold Mayer Paris 303 p CULTURE EDUCATION PERMANENTE Question sant asbl 2006 Les syst mes d change local une source de mieux tre Bruxelles 20p URL http www questionsante be outils sels pdf consult le 10 avril 2012 DE WASSEIGE Y DE WALQUE F 2009 L conomie au service des gens Ed Couleur livres Bruxelles 158p DEUBEL P MONTOUSSE M sous la direction de 2003 Dictionnaire des auteurs en sciences conomiques et sociales Br al Rosny 350p DEVILLE H 2010 Economie et politiques de l environnement Principe de pr caution Crit res de soutenabilit Politiques environne
45. AUKNECHT KEMP amp VOSS 2006 mais elles peuvent aussi concerner des styles de vie des nouvelles normes ou valeurs adapt es certains id aux BOULANGER 2008 La niche formera donc un r seau de support permettant des nouveaux syst mes exp rimentaux de prendre forme SEYFANG amp LONGHURST 2012 55 Les niches sont des lieux dans lesquels se construisent des r seaux sociaux et des fili res de production ainsi que des relations particuli res entre usagers et producteurs Ces diff rents acteurs ont des visions diff rentes de l utilisation et de l volution de la niche car leurs attentes et leurs envies diff rent en raison de leur situation conomique et sociale h t rog ne SMITH in BAUKNECHT KEMP amp VOSS 2006 Ces espaces que sont les niches tant relativement prot g s des pressions du syst me r gime dominant ils sont propices l introduction de ces innovations BOULANGER 2008 C est donc tout un ensemble d exp riences et d apprentissages collectifs qui vont se d velopper dans une niche et qui permettront d offrir des solutions radicales et des alternatives afin de modifier les faiblesses des r gimes dominants BOULANGER 2008 N anmoins selon diff rents auteurs il semblerait que l influence des niches se limite souvent une source d inspiration provenant de leurs id es novatrices et de leurs exp rimentations elles ne seraient donc pas reprises comme des plans ou des projets conducteurs SM
46. Dans tous les cas les intervenants n taient pas mis pr alablement au courant de la th matique de notre travail 3 2 3 Limites et biais possibles Nous en avons d cel diff rents car une analyse de ce type nous expose en effet certaines limites gt Tout d abord il est difficile de tirer des conclusions g n rales de ce type d enqu te qui veut surtout montrer la diversit de la r alit plut t que de d gager des grandes tendances gt Deuxi mement la qualit des donn es r colt es est souvent li e la volont des personnes de bien vouloir r pondre Le choix des intervenants est donc 38 SEL LETS be Les SEL francophones en Belgique www sel lets be consult le 30 juin 2012 71 important mais dans notre cas nous estimons que les participants se sont pr t s au jeu et nous ont fourni suffisamment de mat riau pour mener bien cette analyse Il se peut galement que notre enqu te comporte quelques biais qu il est bon de rappeler gt Le premier r side dans la taille de notre chantillon Nous n avons en effet interrog que 12 personnes ce qui est relativement peu pour une analyse qualitative gt Ensuite nous pouvons consid rer que cet chantillon est compos de personnes relativement actives car ayant bien voulu nous accorder leur temps pour partager leur exp rience Nous pouvons d s lors en d duire que ce sont des personnes fort int ress es par ce type de syst me ceci se tro
47. ELS 2002 in BOUTAUD amp JURY 2012 30 Bien que nous pr sentions la niche bri vement dans cette partie du travail nous reviendrons plus profond ment sur sa conceptualisation dans le prochain chapitre afin d en faire un parall le direct avec les SEL 46 Ce sch ma montre de mani re simplifi e les diff rentes origines des transformations qui peuvent exercer une influence sur le r gime au cours d une transition socio technique Les innovations socio techniques peuvent subvenir au sein du r gime ou dans ses marges au niveau des niches Dans l tape 1 o le r gime est encore stable on voit la formation de ces innovations mais celles ci n introduisent pas de changements significatifs dans le r gime BOUTAUD amp JURY 2012 L tape 2 montre l apparition du changement dans le r gime au travers d influences provenant des niches C est en effet au sein de ces derni res que nous trouvons les innovations radicales qui peuvent influencer le r gime lorsque celui ci laisse appara tre des fen tres d opportunit s Ces fen tres sont cr es par les tensions internes au r gime ou propag es par des tensions dans le paysage GEELS 2002 Enfin l tape 3 nous montre la fin de la transition et donc le passage une nouvelle forme de r gime qui a int gr sa mani re les innovations provenant des autres niveaux N oublions pas que toutes ces dynamiques font partie d un ph nom ne particuli rement lent pou
48. ITH VOSS amp GRIN 2010 Selon ces auteurs ce ph nom ne pourrait s expliquer par les structures plus puissantes qui leur font face Les niches sont de fait souvent plus instables et moins bien tablies ce qui peut entraver leur survie long terme Une niche r ussie doit par cons quent tre robuste et avoir un potentiel de croissance SMITH VOSS amp GRIN 2010 A travers la th orie du System of Niche Management Kemp identifie trois processus importants afin de d terminer la solidit et le potentiel d mergence et de croissance d une niche 1 Premi rement le processus de la gestion des attentes Il s agit ici d analyser l existence de cr ations partag es de visions et d attentes n goci es au niveau de la niche mais aussi avec les acteurs ext rieurs Dans le premier cas cela permettra de voir le potentiel de la niche pour recruter des participants et dans le lien avec l ext rieur afin de voir quel support externe existe A travers ce processus nous pouvons donc voir si la niche est la hauteur des performances et de l efficacit qu elle met en avant Les attentes doivent tre largement partag es sp cifiques r alistes et r alisables SEYFANG amp LONGHURST 2012 4 32 ROEP amp al 2003 GRIN amp al 2004 BOS amp GRIN 2008 in SMITH VOSS amp GRIN 2010 33 Traduction personnelle de expectations should be widely shared specific realistic and achievable 56 2 Le de
49. T 2012 car la langue en tant qu instrument de communication fa onne les r seaux des SEL le partage d exp riences et les collaborations entre SEL de langues diff rentes sont par cons quent relativement rares gt L apprentissage L apprentissage est difficile valuer et d finir dans le cadre des SEL En ce sens Seyfang et Longhurst disent que la plus grande partie de l apprentissage tacite est seulement partag informellement travers des activistes ou des coll gues et pas souvent captur SEYFANG amp LONGHURST 2012 10 L apprentissage de premier et second ordre est pr sent dans les SEL C est un outil de r flexion et de proposition alternative pour laquelle les SEL sont des exp riences pour largir ses r flexions sur la soci t HUBAUD 2002 81 Cependant selon ces m mes auteurs les SEL atteindront rarement les diff rents objectifs pr n s en leur sein nous pourrions parler de la relocalisation de l conomie de la cr ation d un r seau actif d change de la revitalisation des liens sociaux d une alternative la monnaie traditionnelle etc SEYFANG amp LONGHURST 2012 De ce point de vue l il semblerait qu il y ait peu d volution vis vis des objectifs de d part pos s par les premiers fondateurs des SEL 35 Traduction personnelle de much of the tacit learning is only shared informally amongst activists or colleagues and is not often captured 62 A nouv
50. Universit Libre de Bruxelles Institut de Gestion de l Environnement et d Am nagement du Territoire Facult des Sciences Master en Sciences et Gestion de l Environnement Etude de la dimension environnementale dans les Syst mes d Echange Local SEL au travers de la th orie du Management de Transition vers la Soutenabilit MTS Les SEL consid r s comme des niches de grassroots innovations Le cas des SEL francophones belges M moire de Fin d Etudes pr sent par CHATELLE Jeanne En vue de l obtention du grade acad mique de Master en Sciences et Gestion de l Environnement Finalit Gestion de l Environnement MA120ECTS ENVI5G T Ann e Acad mique 2011 2012 Promoteur Prof S NEMOZ et T BAULER ii RESUME Ce travail cherche d terminer s il existe une dimension environnementale dans les Syst mes d Echange Local ou SEL francophones belges Nous les d finissons en effet comme des SEL dominante r ciprocitaire dans lesquels trois dimensions dominent conomique sociale et id ologique Par les valeurs particuli res qui animent les SEL mais aussi les pratiques li es aux diff rents membres qui les composent nous exposons n anmoins l existence d une dimension environnementale Celle ci est toutefois latente dans ce sens o elle est pr sente mais n est pas v cue par les membres du SEL Dans le but de trouver des solutions pour rendre la soci t plus soutenable nous i
51. a charge de travail des b n voles au sein de la coordination Tant qu on n a pas trouv une solution pour le site moi je ne nous vois pas grandir plus Jacqueline BruSEL Un autre probl me relatif au site est la libert li e cet outil En effet la cr ation d un site Internet de ce type est un travail de titan qui ne peut se faire dans le cadre d un SEL sans r tribution Certaines personnes le font n anmoins sous la couverture de l int r t id ologique ou du b n volat Se pose alors la question de la libert d utilisation de l outil lorsqu un SEL veut modifier ou faire voluer son syst me le site pourra t il voluer Le webmaster en donnera t il l opportunit en sachant qu il s agit de sa cr ation Cette question se pose pour tous les outils Internet utilis s dans le cadre des SEL Dans le cas du syst me S GIS une charte propre au site est signer Elle emp che l change de biens dans le cadre de la fonctionnalit du site D s lors si un SEL veut faire voluer son syst me d change en y incluant les biens il ne peut le faire dans le cadre de cesite l Ainsi une part de la libert et des d cisions qui devraient revenir aux membres du SEL sont finalement li es aux volont s des cr ateurs des sites Nous pouvons donc conclure en rappelant les bienfaits d un outil aussi utile qu un site Internet pour permettre la continuit des SEL tout en soulignant ses effets pervers quand leur utilisation e
52. a permis d acc der au r seau des SEL de mani re plus directe et nous avons pu b n ficier de son aide pour construire notre objet de recherche Sur base de ses conseils nous avons donc d cid d largir notre terrain d entretien quatre SEL diff rents Nous avons choisi assez rapidement de choisir des SEL poss dant des caract ristiques diff rentes Nous voulions en effet confronter les r flexions de SEL diff rents de par leur taille nombre de membres leur anciennet date de cr ation et le type d espace dans lequel il s inscrivait rural semi urba in ou urbain Nous avons donc commenc par prendre des contacts dans la r gion bruxelloise La recherche s est faite dans un premier temps par mails via les coordinateurs qui nous ont ensuite redirig s vers diff rents selistes qui acceptaient l entretien Un contact par t l phone tait alors pris afin de trouver une date et un lieu pour notre rencontre C est cette d marche que nous avons utilis e pour nous trouver les 12 selistes que nous avons interrog s et c est de cette mani re que nous avons d abord pris contact avec les membres du BruSEL ainsi que du SEL d Auderghem 70 La personne ressource du SEL Coup d Pouce nous a alors conseill de prendre contact avec un SEL assez r cent en zone semi rurale le SEL d Amay Nous nous sommes alors rendu compte du fait que ce SEL s inscrivait dans un projet de ville en transition ce qui permettait d avoir une app
53. ace de l environnement On parle souvent de questions conomiques sociales ou philosophiques avec les SEL Que pensez vous de l environnement A t il une place au m me titre que ces autres th mes au sein de votre SEL ou des SEL en g n ral Quelle place a t il pour vous e Qu estce que le mot environnement recouvre pour vous e Comment parle t on de l environnement dans votre SEL o Est il un th me r curent ou au contraire un sujet tabou e Quelle a t l volution de ce sujet au cours du temps au sein de votre SEL e Avez vous certains exemples d changes ou d activit s qui ont t men au sein de votre SEL et qui sont en lien direct avec l environnement 5 Le SEL dans la soci t Voyez vous le projet des SEL comme un compl ment ou comme une alternative au syst me d change dominant Pouvez vous d velopper Pensez vous que les autres membres du SEL pensent de m me e Quelle est la relation du SEL avec l ext rieur avec les personnes qui ne sont pas dans le SEL mais aussi avec l Etat ou la politique par exemple e Pensez vous que tout le monde pourrait entrer dans un SEL 105
54. aiment un manque de b n voles de volontaires de combattants Surtout pour la structuration Parce qu il n y a rien faire mais il faut un structure minimale surtout pour des organismes qui fonctionnent avec des b n voles Non seulement les trouver mais aussi les coordonner entre eux pour que a fonctionne Christian SEL d Amay 41 SEL LETS be Les SEL francophones en Belgique www sel lets be consult le 30 juin 2012 87 Le SEL Coup d Pouce a trouv une solution modeste pour pallier ce manque de b n voles une part de la cotisation annuelle doit tre r tribu e en temps de services rendus pour le SEL Ainsi certaines t ches sont r parties dans l ensemble du groupe c Les outils technologiques Internet Internet est devenu un outil indispensable pour le bon fonctionnement d une structure comme le SEL De l avis de diff rents selistes qui ont v cu le passage du SEL l utilisation de cet outil les avantages en termes de dynamisation des changes sont vidents Depuis Internet le SEL a pris une expansion C est beaucoup plus facile d changer Je consulte mes mails quotidiennement et je r ponds donc aux gens qui m envoient des demandes Le nombre d changes que j ai faits durant mes 2 premi res ann es dans le SEL et ces 6 derniers mois a tripl gr ce Internet Marie SEL Coup d Pouce En Belgique diff rents outils Internet sont utilis s dont les syst mes SGIS et Communit
55. aines grassroots innovations d veloppent des pratiques bas es sur la r organisation des priorit s et des valeurs alternatives Middlemiss amp Parrish prennent l exemple du courant de la nouvelle conomie qui propose un syst me socio technique dont l objectif n est plus la croissance conomique mais plut t la qualit de vie 58 favorisant le local et l autonomie conomique plus soutenables pour des communaut s MIDDLEMISS amp PARRISH 2010 Les grassroots innovations vont voluer selon l influence de deux facteurs la capacit individuelle ou collective mener une telle initiative et la nature de la communaut laquelle l initiative s adresse Ces capacit s varient en fonction des opportunit s et des d fis propre chaque communaut particuli re MIDDLEMISS amp PARRISH 2010 Une limite expos e par Seyfang et Smith porte sur le fait que toutes les personnes faisant partie des grassroots innovations ne se retrouvent pas forc ment dans cette position marginale par choix mais pour des raisons d exclusion conomique ou sociale Ces individus pourraient n anmoins chercher s inscrire dans le mod le dominant et ne pas vouloir le remettre en question au m me niveau que les autres membres de la grassroots innovation SEYFANG amp SMITH 2007 Enfin nous pouvons terminer cette br ve caract risation des grassroots innovations en stipulant qu elles pratiquent une autre sorte de d veloppement soutenable que
56. and on veut se faire des contacts si on est dans une f te et qu on est 40 50 c est d j pas mal c est d j beaucoup de gens Il y en a certains que je connais de vue mais il y en a que je ne connais pas trop je n ai jamais vraiment parl avec eux je ne sais pas qui ils sont ce qu ils demandent et ce qu ils offrent donc Ca devient d j trop gros Patrice BruSEL Pour avoir une id e de l impact de cette variable nous pouvons d s lors faire r f rence au nombre de Dunbar qui d limite une capacit maximale dans les r seaux sociaux Dunbar nous dit qu au del de 148 personnes nous ne serions plus dans des relations de qualit s Plus le nombre de vos contacts augmente plus il est difficile d entretenir une relation de bonne qualit avec chacun d eux ne f t ce que du point de vue de la gestion du temps COLANTONIO 2011 47 D s lors nous pourrions conclure que lorsqu un SEL d passe un certain nombre de membres ceux ci risquent de ne plus retrouver certaines des valeurs pour lesquelles ils y ont adh r et des ph nom nes de d saffections de d motivation ou de perte de dynamise pourraient appara tre Le SEL de Villers La Ville qui est le plus large de ceux que nous avons approch s a pris les devants et s est organis en d ployant des antennes de coordinations dans chaque commune La r flexion sur une n cessit ou non de grandir reste n anmoins pr sente au sein de l actuelle coordination
57. ans un SEL vous n avez pas que les bobos du coin qui veulent s inscrire car l id e est originale et dans le vent Mais vous avez aussi des gens qui sont plus introvertis qui n osent pas se lancer qui aimeraient bien rencontrer des gens mais ils ne savent pas comment Donc c est bien de le faire connaitre un peu plus officiellement a ne met pas de barri res au contraire a les enl ve Les gens font plus facilement confiance si on sait qu on en parle la commune Christiane SEL d Auderghem L Etat semble avoir diminu sa m fiance envers ce syst me tout en ayant pos des r gles strictes envers certaines cat gories de la population cf point 2 3 1 p61 90 N anmoins certains selistes s interrogent sur la r action de l Etat si leur mouvement venait prendre plus d ampleur C est un peu d licat car c est une concurrence avec le syst me conomique hein Tous ces gens l tous les gens du SEL ils consomment moins donc euh ca pourrait d ranger Bernadette BruSEL L volution des SEL d pendra donc de ce contact avec les politiques mais aussi des opportunit s cr es via les partenariats communaux pour l aide au recrutement de membres par exemple Le SEL va voluer en fonction de ce que l Etat voudra bien laisser faire Christiane SEL d Auderghem Retenons de l analyse de ces quatre crit res que les SEL volueront dans le futur en fonction de variables qui leurs sont parfois externes et d a
58. ants et dangereux de marchandises LIPIETZ in ZANDA 1998 26 Il faut n anmoins souligner la limite de ce th me En effet aucune tude notre connaissance n a t labor e afin de quantifier ni de v rifier le r el impact de ce localisme des changes sur l conomie d nergie De plus ces conomies li es l aspect local peuvent parfois tre remises en cause comme lors des changes interSEL qui se font sur des distances beaucoup plus importantes SELIDAIRE 2009 ou dans le cadre de SEL plus dispers s comme le SEL Coup d Pouce qui s tend sur plusieurs communes Villers la Ville Chastre Ottignies Louvain La Neuve Sombreffe Mont Saint Guibert Court Saint Etienne et Genappe ou encore le BruSEL qui s tend sur les 19 communes bruxelloises La volont de rester local continue cependant rester une des valeurs essentielles dans un SEL Enfin le partage de connaissances et de bonnes pratiques en termes d environnement La circulation des connaissances se fait travers le partage de techniques de conseils dits propres pour l environnement Au sein du mod le type de la liste d offres des SEL nous pouvons par exemple relever quelques offres susceptibles d entrer dans notre dimension environnementale gt Dans la cat gorie Am nagement int rieur et d coration Conseils en isolation et am nagements clairages 22 Disponible sur les sites des SEL belges par exemple www selauderg
59. avis qu il serait utile d examiner comment on pourrait rendre possible une amplification et une p rennisation de ce type d organisation ceci pourrait faire l objet de travaux de recherches compl mentaires et s inscrire dans le bouillonnement de r flexion visant r former notre mode de vie en vue de le rendre soutenable 94 BIBLIOGRAPHIE Les ouvrages ASSOCIATION 4D 2004 Syst mes d changes locaux SEL et syst mes mon taires compl mentaires l exemple argentin et les exp riences fran aises r centes s l 20 avril 2004 URL http www association4d org IMG pdf Compte rendu_SEL JPP pdf consult le 27 mai 2012 BLANC J 2000 Les monnaies parall les unit et diversit du fait mon taire L Harmattan Paris 351p BLANC J FARE M 2010 Les monnaies sociales en tant que dispositifs innovants une valuation in RIUESS Elaborer un corpus th orique de l conomie sociale et solidaire pour un autre mod le de soci t Luxembourg URL http halshs archives ouvertes fr docs 00 51 83 49 PDF BlancFareRIUESSLux pdf consult le 12 juin 2012 BLANC J FERRATON C 2005 Une monnaie sociale Syst me d change local SEL et conomie solidaire in RASSELET G DELAPLACE M BOSSERELLE E L conomie sociale en perspective Presses Universitaires de Reims pp 83 98 URL http halinriafr docs 00 13 36 57 PDF BlancFerratonLame pdf consult le 12 juin
60. contraire les populations plus pr caires les utilisent beaucoup moins et lorsqu elles en font usage elles se retrouvent souvent exploit es et dans des conditions plut t d gradantes si bien que nous pouvons consid rer que les in galit s sociales s y trouvent reproduites WILLIAMS 1996 Les barri res l entr e des ch meurs dans cette conomie informelle sont li es un manque d argent pour acheter du mat riel mais r sident aussi dans un manque de comp tences et de connaissances C est l que le SEL peut entrer en action afin de r tablir un quilibre social A travers de son fonctionnement le SEL permet de 16 Traduction personnelle de They are seen as a means of achieving sustainable local economic development 18 construire un r seau donnant acc s aux biens et aux savoirs n cessaires leur introduction dans ce secteur De plus tout cela se fait sous forme de cr dits sans int r t qui ne leur serait pas octroy s dans l conomie dominante WILLIAMS 1996 Enfin le SEL tend augmenter l quit sociale en redonnant une certaine confiance une estime de soi aux ch meurs travers leur r seau d change dans lequel chacun peut tre valoris pour ce qu il est et ce qu il sait faire 1 3 3 Les SEL dominante r ciprocitaire Les SEL dominante r ciprocitaire mettent en avant une r ciprocit multilat rale excluent tout principe marchand et cherchent d velopper des liens
61. dans la soci t dominante Les objectifs au sein de cette exp rimentation ne prendront pas le m me sens dans les diff rents SEL car ils seront sous tendus par un contexte local singulier Ils diff reront aussi au sein des membres d un m me SEL en fonction de leur v cu de leurs exp riences ainsi que de leur situation socio conomique Comme nous l avons vu dans le premier chapitre trois dimensions majeures conomique sociale et id ologique sont imbriqu es dans le SEL Chaque membre qui entre dans le SEL peut se sentir plus proche de l une ou l autre dimensions ou valeur Ceci nous permet de pr tendre qu il y a bien un lien fort entre la niche telle que nous l avons d finie pr c demment et la mise en pratique des SEL 60 b Analyse de la trajectoire dynamique du d veloppement des SEL en tant que niche Kemp nous proposait un sch ma en trois parties afin de d terminer la port e et la viabilit d une niche Nous allons en d tailler quelques traits gt La gestion des attentes Les attentes vis vis de l int rieur sont difficilement analysables Il semblerait que les attentes soient forts diff rentes La coexistence d int r ts et d attentes parfois tr s diff rents au sein d une m me structure ne peut se maintenir et n tre maintenue qu au prix d un accord largement implicite sur l ind termination de la vocation des SEL ou ce qui revient au m me sur une multiplicit de d finition jug es aussi
62. dologie 3 2 1 Analyse qualitative L analyse qualitative constitue l outil utilis pour appr hender la partie empirique de notre travail Nous pouvons parler de recherche qualitative dans le cas o nous utilisons une m thode propice la r colte de donn es de type qualitatif Dans le cadre de notre travail nous avons eu recours des entretiens semi directifs afin de r colter les donn es n cessaires notre analyse Pour s inscrire dans cette d marche qualitative il nous faudra galement utiliser un proc d d analyse dit qualitatif en opposition quantitatif PAILLE amp MUCCHIELLI 2008 Au lieu de fournir des r sultats statistiques nous nous focaliserons d s lors sur l extraction du sens ainsi que sur l exposition de la diversit de la r alit de nos sujets d tudes Ce type d analyse nous permettra de saisir le point de vue des personnes interrog es et d avoir une contextualisation de leurs propos au travers d une approche plus naturelle L id e revient ici rendre intelligibles les propos des personnes interrog es au vu du contexte qui leur est propre 3 2 2 Proc d de r colte des donn es a L entretien semi directif Dans le cadre de notre enqu te de terrain nous avons choisi d interroger notre chantillon sous la forme d un entretien semi directif Cette m thode d interview est 67 tr s utilis e dans les sciences sociales afin de laisser une libert particuli re
63. e SEL est diff rent de part son exp rience locale mais aussi par les membres qui le composent N anmoins cette divergence dans leurs pratiques peut galement tre exploitable D s lors au travers de cette exp rimentation de nouvelles organisations conomiques sociales et m me environnementales se r f rer nos premi res conclusions dans le chapitre 1 les SEL peuvent et pourront certainement apporter un panel d id es et d exp rimentations au niveau des modes de gouvernance et des r flexions visant modifier les comportements au sein de la soci t pour la rendre plus soutenable Seyfang et Longhurst pr conisent qu afin de construire sur l exp rience acquise au travers de multiples projets locaux un travail d agr gation des connaissances est requis SEYFANG amp LONGHURST 2012 10 Ainsi il ne faut pas voir chaque exp rience s par ment mais faire une synth se de l ensemble des pratiques qui peuvent tre int ressantes pour amener plus de soutenabilit au sein de la soci t Comme expos ci dessus le MTS utilise diff rents instruments afin d arriver ses objectifs En ce sens il nous semble donc particuli rement int ressant de prendre en compte l avis et l exp rience des acteurs des SEL au sein des ar nes de transitions par exemple Comme montr ci dessus l avantage de consid rer les SEL comme des 36 Traduction personnelle de In nearly all the cases piche influence was limi
64. e quelque part et a c est encore bon de savoir qu on peut donner changer et vivre des moments d changes comme a quoi Murielle SEL d Amay Parfois cet apprentissage est plus difficile comme par exemple lorsqu il s agit de d passer cette peur de la dette que nous avons identifi e lors de notre premier chapitre cf point 1 4 1 p22 C est donc dans le cadre de nouvelles valeurs que les membres abordent l exp rience qu ils ont acquise dans ce nouveau cadre Cet apprentissage peut n anmoins tre soumis discussion car certains selistes interrog s nous ont fait part du fait qu ils pratiquaient d j l change et l entraide avec des voisins ou de la famille avant de rentrer dans le SEL D s lors certaines valeurs principales de la structure SEL taient d j acquises au pr alable Parce que je pense que a fait vraiment partie de ma nature de dire que si je peux aider je peux aider donc voil Mais c est des choses que je faisais d j avec des amis un cercle plus restreint Christine SEL d Amay Certains selistes appuient le fait que le SEL est un espace de mise en pratique et d apprentissage de diff rentes valeurs et d organisation humaine c est un pas plus loin que la th orisation Les SEL exp rimentent un nouvel usage de la monnaie une autre mani re de cr er une monnaie ensemble Mich le SEL Coup d Pouce Nous pouvons conclure ce point en disant qu analys s d apr s le m
65. eau nous verrons la mani re dont cette dimension de l apprentissage est pr sente ou non au travers de notre analyse qualitative c Les SEL sont des niches de grassroots innovations Au vu de notre description des grassroots innovations ci dessus nous pouvons d ores et d j exposer les similitudes constat es avec les SEL Ce sont en effet des communaut s de citoyens cr es par eux et pour eux Les SEL se sont mis en place afin de r pondre divers objectifs et peuvent ainsi tre d peints comme des solutions bottom up Le bon fonctionnement des SEL repose sur une quipe de coordination b n vole qui investira son temps et son nergie pour le groupe Pour reprendre l argumentation avanc e par Seyfang et Longhurst les SEL r pondraient diff rents objectifs conomiques et sociaux dans une vision plus large de soutenabilit Au travers de leur fonctionnement nous pourrions rencontrer les caract ristiques des grassroots innovations Tout d abord gr ce leur outil de monnaie locale les SEL permettent de r injecter de l nergie et des ressources dans l conomie locale ce qui contribue rencontrer certains besoins des populations locales Ce point nous para t cependant moins pr pond rant dans le cas des SEL belges lesquels la diff rence des SEL marchands de type LETS anglo saxons n ont pas pour objectif de donner un nouveau souffle conomique des r gions touch es par le ch mage cf point 1 3 2 p
66. elistes8 du SEL de Chartre nous les classerons en six groupes diff rents CHARTRES EN SEL 2012 gt Les services qu un membre propose ou demande Par exemple couper du bois raccommoder des v tements du babysitting des cours d informatique ou de cuisine toutes les activit s que les membres peuvent offrir ou demander Celles ci sont reprises dans une liste par th matique qui est accessible aux membres du SEL Le prix du service se fixe sur une valeur temps ou sur un arrangement entre les deux acteurs de l change en fonction du type de SEL auquel on appartient gt Les savoirs correspondent l ensemble des connaissances exp riences ou comp tences qui sont chang es dans l objectif d une transmission d un apprentissage Cela peut tre une recette de cuisine un point particulier de tricot une technique de tapissage etc gt Les biens rassemblent quant eux l ensemble des changes sur le long terme de type achat Le prix se fixe de gr gr dans la majorit des cas car il est difficile de l talonner sur une chelle de temps Les changes de biens peuvent aussi se faire travers des cellules particuli res comme le BLE Bourse Locale d Echange ou encore l occasion de rassemblement des membres lors de f tes ou d autres moments de convivialit gt Les pr ts peuvent tre compris comme les changes de biens sur le court terme Ils correspondent au mat riel qui est mi
67. en effet du constat qu une soci t est amen e se transformer de mani re fondamentale au cours du temps Ce processus de changement est appel transition et couvre tous les domaines soci taux 8 qui sont en perp tuelles interactions Lorsqu une transition se met en place c est tout un ensemble de structures de cultures et de pratiques existantes qui vont tre remplac es de mani re non lin aire par d autres LOORBACH 2007 Cet ensemble transform nous pouvons le d finir comme tant un syst me socio technique un ensemble d artefacts objets techniques ou technologies et d acteurs ce qui suppose des comportements des repr sentations culturelles des r gles sociales qui interagissent dans l optique de r pondre une fonction sociale pr cise BOUTAUD amp JURY 2012 3 De tels syst mes socio techniques sont dynamiques en mouvement perp tuel Comme nous le verrons la transition passe par diff rentes phases Ainsi lorsque la soci t se transforme elle passe d un tat d quilibre dynamique un autre BOUTAUD amp JURY 2012 Si la transition est r ussie nous aurons affaire une reconfiguration totale du syst me socio technique affect BOULANGER 2008 En 2000 Rotmans met en avant les caract ristiques propres ce ph nom ne de transition qui concernent des changements sur des chelles particuli rement larges comme les espaces techniques conomiques cologiques socio culturels et
68. ensions sociales conomiques et environnementales du d veloppement soutenable dont celui ci serait le point d quilibre ZACCAI 2004 ECONOMIQUE Rentabilit Croissance Efficience SOCIALE ENVIRONNEMENTALE Pauvret Pollutions Culture Ressources naturelles Consultation Biodiversit R silience Figure 1 Les trois dimensions ou piliers du d veloppement durable source ZACCAI 2004 En effet une conomie soutenable inclura une quit sociale dans le sens o en son sein il devrait y avoir une meilleure redistribution des revenus une meilleure gestion des emplois afin d assurer une certaines stabilit professionnelle ainsi qu une production de services de qualit Un lien peut aussi tre fait entre conomie et environnement Dans ce sens nous envisageons ici une redistribution quitable des ressources naturelles dans une dimension temporelle large de mani re intra et interg n rationnelle afin de permettre aux g n rations pr sentes et futures d avoir acc s la qualit de vie dont nous b n ficions actuellement Enfin entre les p les social 40 et environnemental nous pouvons voir un lien fort assurer une qualit de vie minimale chacun via de l eau potable de l air de qualit de la nourriture et un logement pour chacun DEVILLE 2010 En plus de l agencement de ces trois dimensions nous pouvons soulever d autres caract ristiques importantes des actio
69. envenue SEL idaire http www selidaire org spip consult le 20 juin 2012 SEL LETS Portail participatif des SEL francophones de Belgique http sel lets be consult le 20 juin 2012 UNION DES VILLES ET COMMUNES DE WALLONIES asbl Les fiches des 262 communes de Wallonie http www uvcw be communes 1 61003 cfm consult le 6 ao t 2012 102 Les Vid os Plan te SEL r alis par A Laurent et le SEL de Villers La Ville SEL coup de Pouce 2010 Nous on commence r alis par B Dumont et le SEL de Watermael Boisfort L Archidu SEL 2009 URL http www dailymotion com video xaoqdn_nous on commence l archidu sel news consult le 12 f vrier 2012 103 ANNEXE Guide d entretien 1 Pr sentation Pouvez vous vous pr senter bri vement e Pouvez vous vous pr senter bri vement Votre situation actuelle votre parcours vos activit s hobbies etc Travail famille activit ge situation g ographique 2 Parcours et perception personnelle au sein du SEL Pouvez vous me parler un peu de votre entr e dans le SEL Comment l utilisez vous dans votre vie e Depuis quand tes vous dans le SEL Est ce le premier dans lequel vous entrez Pourquoi y avez vous adh r Comment en avez vous entendu parler Quelles taient vos attentes pr alables e Cette ces motivation s sont elles toujours les m mes Comment vos attentes ont elles t renc
70. es SEL francophones belges pr sents sur notre territoire depuis 1996 Leur port e n est pas particuli rement vaste mais leur id ologie l est pourtant alternative criante au syst me conomique dominant en raison notamment de l adoption d une monnaie propre les SEL se revendiquent galement cr ateurs de liens sociaux et praticiens de valeurs choisies collectivement par leurs membres D s lors leur mode de fonctionnement nous paraissait effleurer cette volont d octroyer au monde un sursis dans l exploitation de son capital environnemental Le caract re modeste de l exp rience SEL confront la th orie nous a ensuite amen les consid rer comme des niches de grassroots innovations concept d velopp dans le cadre de la th orie du Management de Transition pour plus de soutenabilit l Tout au long de ce travail nous avons cherch savoir si les SEL d tenaient ce potentiel d apporter leur chelle locale leur part de soutenabilit la soci t 1 Transition Management for Sustainability dans sa version originelle Le type d organisation que sont les SEL nous ont vraiment intrigu s par leur mode de fonctionnement mais aussi par les valeurs qu ils v hiculent En effet disons le d embl e les SEL nous s duisaient travers leur originalit et nous confortait dans l id e que de belles d marches peuvent encore jaillir de la soci t civile D s lors nous voulions vraiment saisir la mouvance qui anime cette
71. est th oriquement diff rente de celle des SEL dits dominante r ciprocitaire dans lesquels la base des changes est le temps Cette diff rence fondamentale sera d taill e par la suite Une autre particularit de ce type de SEL est qu il peut inclure le travail professionnel des membres dans le syst me des services Il peut aussi y avoir des 16 groupes qui m lent les professionnels les particuliers mais aussi les entreprises individuelles BLANC 2000 Ce type de SEL est propre aux pays anglo saxons et se retrouve en majorit dans des pays comme le Canada la Grande Bretagne l Australie et la Nouvelle Z lande b Les diff rentes dimensions identifi es dans les SEL marchands M me si dans les LETS aussi les participants mettent l accent sur l enrichissement personnel et la rupture de l isolement l objectif utilitaire et conomique reste primordial LATOUCHE in ZANDA 1998 23 Trois dimensions majeures peuvent tre identifi es dans le syst me de LETS marchand Elles font r f rence aux objectifs et donc aux motivations d adh sions des ressortissants des SEL Nous les pr senterons en fonction de leur importance selon les membres Ces donn es refl tent les r sultats d une enqu te r alis e aupr s des adh rents et responsables de SEL en Australie en 1997 WILLIAMS 1997 Tout d abord la dimension li e la construction d une communaut d change En effet la reconstructio
72. ffre pr cis ment l occasion de r fl chir sur les avantages et les inconv nients respectifs de la mercantilisation g n ralis e l chelle mondiale d une part et de l change local d autre part GRENIER in ZANDA 1998 79 Le SEL offre en effet un cadre opportun pour d finir le monde partir des crit res d une taille humaine dont le terme local voudrait donner la juste mesure BIROUSTE in ZANDA 1998 57 Cela peut donc tre v cu par les SEL comme une r elle critique sociale politique et conomique LAACHER 2003 Les SEL permettent galement de prendre part un syst me dans lequel la d mocratie et la participation sont accessibles tous REMY in ZANDA 1998 Le fonctionnement du SEL est en effet r vis en assembl e g n rale par tous les membres Chacun est libre de proposer les r visions qui lui semblent pertinentes Enfin cette dimension recoupe galement le fait que le SEL peut tre un moyen pour les citoyens de reprendre en main leur destin et d essayer de cr er le mod le de demain On peut reprendre nous citoyens la main sur des outils qui nous permettront de d passer ces crises et de trouver d aborder le nouveau mod le celui de demain 21 Le SEL appara t d s lors comme un l ment concret de r f rence pour cr er un nouveau mod le de soci t L objectif est donc de recr er nos richesses notre propre syst me de valeurs en dehors du syst me dominant Limites Il n
73. h avance que dans la r alit la distinction entre niche et r gime n est pas aussi radicale que la pr sente le mod le du MTS SMITH 2007 Les relations entre les niveaux ne semblent pas non plus bien comprises Smith prend galement ses distances par rapport cette limite en exposant la relation parfois directe qui relie niche et paysage sans passer par le r gime SMITH 2007 Il pr conise d s lors de porter une attention plus importante ces relations Le r le des niches est aussi sujet critiques En effet certains auteurs pensent que leur utilisation trop pouss e emp che de discerner les transformations progressives au sein m me du r gime qui peuvent y amener des changements radicaux SMITH VOSS amp GRIN 2010 Les instruments du MTS sont eux aussi remis en question par de grands auteurs comme Rotmans Loorbach ou encore Kemp En effet si le MTS pr conise la participation et la coop ration de diff rentes sph res soci tales politiques conomiques citoyennes etc cette pr conisation reste un propos avanc au sein m me de la th orie En pratique cette multiplicit des intervenants n est toutefois pas assez pr gnante et la soci t civile semble laiss e pour compte au profit des intervenants du march conomique Cette multiplicit des acteurs est encore au stade des hypoth ses et n est pas encore appliqu e de mani re pr pond rante dans la pratique CASSIMAN 2011 Enfin nous ver
74. hacun aura remis son bon d change Sophie qui s occupe de la comptabilit ou que chacun aura effectu le transfert via le site s curis le compte de Jacques sera 5 celui de Martine 3 et celui de Christophe 22 Cet exemple qui ne porte que sur l change de services peut sembler tr s na f et sch matique mais il repr sente bien le fonctionnement d un SEL En effet le principe premier d un SEL est l change de biens et de services tr s vari s hors du circuit habituel de transactions travers une communaut dite locale et gr ce une unit de compte propre au groupe qui permettra de comptabiliser ces transactions BLANC 2000 Selon Mandin lorsqu un service ou un bien peut tre trouv dans le SEL il rend l utilisation de l conomie de march traditionnelle totalement superflue On parle alors d une pluralit d conomie MANDIN 2004 2 SEL LETS Belgique D finir les SEL http www sel lets be node 49 consult le 30 juin 2012 L exemple ci dessus illustre une caract ristique importante des SEL la non r ciprocit des changes permise par l introduction de cette unit de compte propre De fait le b n ficiaire de l change n est pas oblig de rendre directement un service celui qui lui en a rendu un L change est en effet multilat ral Le membre peut rendre un service diff rent un moment diff rent une personne diff rente appartenant la comm
75. hem be consult le 22juin 2012 34 Four solaire information sur la construction et l usage gt Dans la cat gorie Plantes fleurs et jardins Potager Conseils pour mare biologiques gt Dans la cat gorie Courses transports mailings D couverte de magasins de seconde main gt Dans la cat gorie cologie Eco conseils Factures gaz lectricit Id es concr tes pour une vie plus cologique avec d monstration gt Dans la cat gorie Art artisanat jeux et loisirs savoir faire Conduite v lo en ville conseils initiation accompagnement Cette liste est loin d tre exhaustive et ne refl te videmment pas la totalit des services rendus au sein d un SEL Chaque SEL en fonction de la particularit de ses membres proposent des services diversifi s Chaque SEL est diff rent car le SEL c est l inventivit c est un chaudron d id es diverses sur la d mocratie la solidarit et l cologie Il faut tout de m me rappeler que ces services propos s sont dans la majorit des cas amateurs Aussi il n y a pas d assurance que le service sera rendu parfaitement ou que le conseil donn sera du m me niveau d ordre que celui d un professionnel CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 1 5 4 Conclusions La dimension environnementale une dimension latente dans les SEL Pour conclure ce premier chapitre nous pouvons d j d gager quelques l ments de r ponses notre pr
76. i de Selidaire ou encore de sel lets be pour le cas des SEL belges Nous y avons analys toutes les fiches techniques destin es aux membres des SEL ou aux personnes qui d sirent cr er un tel groupe Cette litt rature nous a aid s entrer plus pr cis ment dans le sujet et apporter un autre clairage notre compr hension de la th matique Dans notre dernier chapitre nous avons analys les propos de douze selistes provenant de quatre SEL francophones belges de mani re qualitative Notre m thodologie s est alors centr e sur l analyse qualitative des r flexions mises par les individus interrog s en les contextualisant et en les regroupant selon les th mes tudi s Ce faisant nous avons cherch identifier les similitudes et les diff rences qui caract risent une r alit finalement tr s diversifi e Notre r colte de donn es s est faite au travers d entretiens semi directifs qui permettent au r pondant de laisser libre cours leurs id es tout en nous donnant la possibilit de cadrer un minimum l change Comme d j voqu l inexistence de litt rature relative la probl matique de la place de l environnement au sein des SEL constitue une difficult majeure la r alisation de notre travail il n y a donc pas d auteur ressource auquel nous aurions pu nous r f rer Nous avons donc d nous baser sur nos propres constatations et mises en vidence pour progresser dans notre analyse Tout
77. iales 3 me d Dunod Paris 256p RAMADE F 2002 Dictionnaire encyclop dique de l cologie et des sciences de l environnement Dunod Paris 1075p ROGEL T 2003 Le changement soci tal contemporain Ed Br al 128p URL http books google be books id xyqYj7m HskC amp pg PA43 amp lpg PA43 amp dq individualisme croissant amp source bl amp ots NrXaCKs 6fq amp sig NG11Z03uYDeyAc naNQw70Q5 YQQ amp hl fr amp sa X amp ei 5MUoUIGOK8TKhAe80YHICw amp redir_esc y v onepage amp q indivi dualisme 20croissant amp f false consult le 10 ao t 2012 SAW B Asbl 2010 initiatives citoyennes l conomie sociale de demain Les dossiers de l conomie sociale Monceau sur Sambre n 4 154p URL http www saw b be EP 2010 Etude2010_Web pdf consult le 12 juin 2012 SCHOT J sous la direction de 1999 Strategic Niche Management as a tool for transition to a sustainable transformation system SNMT Summary Final Report January 1999 Cordis 9p 99 URL http cordis europa eu documents documentlibrary 51667501EN6 pdf consult le 15 juillet 2012 SELIDAIRE 2009 SEL mode d emploi Ed septembre 2009 62p URL http www selidaire org spip IMG pdf SME edition sept2009 2 2 pdf consult le 12 juin 2012 SERVET J M 1999 Une conomie sans argent Seuil Paris 344p SEYFANG G LONGHURST N 2012 Desperately seeking niches Grassroots innovations and niche develo
78. icitement comme une dimension v cue l int rieur des SEL Cette dimension latente d coule d un objectif plus profond des Sel revisiter l conomie de mani re alternative et retrouver ainsi d autres valeurs que celles mises en avant par l conomie capitaliste et le syst me individualiste qu il pr ne Gr ce ce type de syst me alternatif les membres peuvent avoir acc s d autres valeurs d autres exp riences qui apportent des conseils des comportements plus profitables l environnement Nous tenterons dans le dernier chapitre de ce travail de v rifier ces propos de mani re pratique via l interview de plusieurs membres dans diff rents SEL Dans le cadre de ce travail nous nous sommes focalis s sur les aspects qualitatifs des SEL plut t que quantitatifs Il nous semblait en effet plus pertinent avant m me de mesurer l ampleur d un impact environnemental quelconque au sein des SEL d en d terminer l existence Nous pouvons ainsi conclure ce premier chapitre en d gageant la pr sence d une dimension environnementale latente au sein des SEL N anmoins nous n en chiffrerons pas les impacts r els dans le cadre du pr sent travail 37 I LE MANAGEMENT DE TRANSITION VERS LA SOUTENABILITE LE CONCEPT DE NICHE ASSOCIE AUX SYSTEMES D ECHANGE LOCAL 2 1 Introduction Cette deuxi me partie va nous permettre d approcher les SEL du point de vue d un concept particulier la niche d in
79. innovations Celles ci sont compos es de tous les acteurs les technologies et les pratiques qui une chelle locale en marge du syst me d veloppent des alternatives au r gime dominant CASSIMAN 2011 Ces alternatives sont permises par la situation propice dans laquelle est plac e la niche En effet son cadre la pr serve des pressions des tensions et des comp titions pr sentes dans le r gime dominant Comme l exprime bien Boulanger les niches offrent un abri l innovation radicale parce que les r gles de survie en leur sein diff rent de celles qui r gissent le monde conomique celui o r gnent les r gimes socio techniques BOULANGER 2008 63 Ainsi de nouvelles technologies mais aussi des techniques conceptions et pratiques sociales nouvelles peuvent tre imagin es et exp riment es au sein de ces espaces clos Le changement de r gime et donc l apparition d une transition peut provenir de deux sources diff rentes une volution du paysage et ou l apparition de diverses innovations au sein des niches BOUTAUD amp JURY 2012 Les sources de la transition peuvent en effet subvenir du paysage et des niches de mani re simultan e Paysage sociotechnique contexte exoa ne Industrie R gime sociotechnique Poitique N Niches d innovations Figure 3 La repr sentation sch matique de la dynamique des diff rents niveaux pr sente dans la th orie de la transition source GE
80. iol 83p Les Sites Web AMAY EN TRANSITION SEL comment cela fonctionne http www amayentransition be SEL html consult le 14 juillet 2012 101 BRUSEL Syst me d change local sur Bruxelles http brusel be consult le 14 juillet 2012 CHARTRES EN SEL Syst me d change local pour des changes conviviaux et solidaires au quotidien http chartresensel forumserv com index phphttp route des sel org consult 1 juin 2012 FINANC ETHIQUE MONS Monnaies compl mentaires http financethiquemons agora eu org spip php rubriques consult le 3 ao t 2012 IBSA INSTITUT BRUXELLOIS DE STATISTIQUE ET D ANALYSE Chiffres cl s par commune http www ibsa irisnet be fr chiffres chiffres cles par commune consult le 6 ao t 2012 INTERSEL BE Index du forum http intersel be consult le 20 juin 2012 NORD SOCIAL Les SEL une cole de l change http www nord social info _front Pages article php art 354 consult le 3 mai 2012 ROUTE DES SEL H bergements solidaires http route des sel org consult le 25juin 2012 SELAUDERGHEM Syst me d change local sur Auderghem http www selauderghem be consult le 14 juillet 2012 SEL COUP DE POUCE Syst me d change local Villers la V Court St Etienne Chastre Sombreffe Ottignies LLN Genappe Mont St Guibert http www selcoupdepouce be consult le 14 juillet 2012 SELIDAIRE Bi
81. ire dans la dur e De nombreuses variables peuvent ainsi faire voluer les SEL vers des organisations plus int ressantes pour atteindre notre objectif de soutenabilit Par contre les pressions que de telles variables pourraient faire subir aux SEL seraient susceptibles dans certains cas de provoquer l extr me leur dislocation Il nous semblerait d s lors utile de cr er des sc narios afin d valuer les possibilit s d volution des SEL De cette mani re nous pourrions valuer si et dans quelle mesure cette exp rience humaine bottom up est vou e dispara tre ou si au contraire elle pourrait 93 prendre une forme plus pr gnante dans notre soci t et pourquoi pas d passer la sph re de l conomie sociale Nous avons pu constater que la mouvance SEL reste une d marche modeste notamment en raison de son caract re tr s local et fragile car elle repose essentiellement sur l engagement b n vole et id aliste de ses membres moteurs Cette constatation n enl ve toutefois rien au fait que les SEL constituent une r ponse dynamique qui permet son niveau de faire voluer la soci t dans un sens positif en mettant en pratique des valeurs plus soutenables Notre recherche nous a donc permis de confirmer notre intuition de d part la dimension environnementale vers plus de soutenabilit est bien pr sente dans les SEL Pour que celle ci ait un impact r el sur notre soci t nous pouvons en conclusion mettre l
82. isant qu ses origines et serait aujourd hui plut t investi par des tendances plus vertes Cette tendance est peut tre li e au ph nom ne d peint par Zaccai et que nous avons pr sent dans notre premier chapitre cf point 1 5 1 p28 nous serions actuellement en pr sence d une volution g n rale de notre soci t dont une partie commence changer ses comportements ainsi que son mode de vie vers des tendances plus vertes ZACCAI 2011 3 4 2 La trajectoire du d veloppement dynamique de la niche Dans ce point nous allons confronter les r ponses des selistes pour d terminer la trajectoire du d veloppement de la niche qu est un SEL Pour se faire une id e de la solidit et de la capacit d mergence du SEL nous analyserons donc les trois processus d j pr sent s ci dessus 80 a L analyse de la gestion des attentes Lorsque nous parlons des attentes au sein des SEL il est difficile de parler d une voix unanime En effet comme nous l avons d j plusieurs fois mentionn chaque selistes a ses propres attentes qui diff rent entre les trois p les que nous avons identifi s au premier chapitre Ce qui semble commun tous ces membres est que leur SEL a r pondu leurs attentes Les trois p les identifi s pr alablement cr ation de liens sociaux avantages conomiques et pratiques de l change et enfin exp rimentation de nouvelles valeurs sont majoritairement pr sents
83. ite les membres se c toyer afin de cr er un lien et un r seau social dans lequel l change de proximit serait le moteur et enfin il permet aux id ologistes de mettre en pratique une exp rience dans laquelle le monde consum riste n est plus celui qui prime et dans laquelle on peut repenser les besoins premiers Cette diminution de la consommation travers le type d change et d entraide SEL est donc un moyen de vivre une dimension environnementale sans que les membres n en prennent forc ment conscience D apr s nous la dimension environnementale n est donc pas explicite dans le SEL mais malgr tout elle est d une certaine mani re v cue par tous des degr s diff rents et non d lib r e Nous dirons donc que cette dimension est latente Le moteur n est pas l C est pas un r seau pour faire de l cologie mais en m me temps dans le SEL la dimension environnementale elle transpire de partout Marie SEL Coup d Pouce x Pour terminer de r pondre notre question principale nous devons aborder l volution de la question environnementale dans les SEL travers le temps Pour les deux SEL plus r cents cette question ne s est pas r ellement pos e car leurs membres ne disposent pas encore du recul n cessaire En ce qui concerne les deux SEL plus anciens l volution n est pas particuli rement pr gnante Les membres du BruSEL interrog s pensent n anmoins que leur SEL est moins gauch
84. itions qui transforment notre soci t et de ce fait tenter de les conduire vers des situations plus soutenables Leurs recherches combinent un cadre th orique transition research b ti sur des concepts et des hypoth ses ainsi qu une tude plus pratique de ces transitions via le transition management le MTS Dans cette partie th orique le corps d analyse form permet d tudier les transitions et de comprendre leurs origines ainsi que leur fonctionnement Sur base de cette compr hension la partie plus empirique du management de transition tente de g rer les changements soci taux en formant des strat gies de gestion afin d orienter ces transformations vers des objectifs de soutenabilit Le MTS est donc un processus continu de co volution de la th orie et de la pratique ROTMANS LOORBACH amp KEMP in CASSIMAN 2011 108 2 2 1 La soutenabilit Comme d j explicit dans le chapitre pr c dent cf point 1 5 1 p28 la soci t dans laquelle nous nous trouvons volue d une fa on peu viable ne prenant peu ou pas en compte l environnement dans laquelle elle se d veloppe Le concept de d veloppement soutenable ou sustainable development est n la suite de cette prise de conscience par le monde politique et scientifique Bien que cette notion ait d j t utilis e dans le courant des ann es 70 ce n est qu en 1987 dans le rapport Brundtland rig la demande de l Assembl e Nati
85. justement Le d veloppement durable chez GDF Suez ne sera pas la m me que chez Greenpeace ZACCAI 2011 40 N anmoins malgr la faiblesse de ce concept nous pouvons tout de m me consid rer le d veloppement soutenable comme un cadre global un processus continu qui permet de fournir un r f rent pour discuter ses valeurs et objectifs les n gocier et trouver diff rentes innovations afin de l introduire au mieux dans la soci t D s lors 27 Traduction personnelle pour sustainable development is a complex long term multi level multi actor process 41 m me si son op rationnalisation porte critiques nous nous inscrirons dans sa mouvance lors de notre travail pour rester dans l inscription th orique du MTS Nous pouvons constater que les politiques actuelles ont des difficult s mettre en place des solutions efficaces pour faire face aux probl mes environnementaux Leur port e se heurte souvent la faiblesse de leurs ambitions focalis es sur le court ou le moyen terme D s lors les chercheurs du MTS se sont int ress s la question et se sont pench s sur de nouveaux outils exploitables afin de diriger au mieux la soci t vers des trajectoires d avenir plus soutenables 2 2 2 La notion de transition Ayant pr cis bri vement le concept de soutenabilit nous pouvons poursuivre dans la pr sentation du MTS qui centre sa recherche sur les dynamiques de transition Ce concept part
86. l On ne les a pas mises dans la charte ni dans le statut pour rester ouvert et faire en sorte que n importe quel citoyen dans le SEL puisse y entrer et sans que le SEL ait une image colo Bernard SEL Coup d Pouce N anmoins le SEL reste un endroit o la mise en pratique est possible Ainsi si un membre veut exp rimenter certaines techniques ou simplement vivre et non recruter son engagement cologiste il le peut Le SEL est donc avant tout un lieu de mise en pratique plut t que de th orisation sur cet aspect environnemental Ce sont r ellement des exp riences qui permettent de vivre des attitudes particuli res On peut mettre en pratique certaines choses qui sont annonc es cit es par d autres Mettre en pratique certaines choses comme l utilisation du v lo Moi c est un peu a que j essaie de favoriser Au lieu de dire faites du v lo faites du v lo faites du v lo et bien en m me temps je dis si vous avez un probl me de v lo on va pouvoir le r parer ensemble je vais essayer de vous apprendre le r parer vous m me si c est possible et vous saurez vous d brouiller et ainsi j aurai j esp re favoris l utilisation du v lo Patrice BruSEL La dimension environnementale est donc en partie fonction des membres du SEL car elle est aliment e par leurs int r ts personnels et leur place dans le SEL On a fait une sensibilisation pour les produits de nettoyage qu on fabrique soi m me etc Mais a c e
87. l gitimes les unes que les autres LAACHER 2002 83 N anmoins malgr cette pluralit de d finition il est important de savoir que les membres qui adh rent un SEL particulier le font en signant une charte reprenant des valeurs et les id es propres au SEL Elle est r vis e de mani re relativement r guli re par les membres en fonction d un r ajustement de leurs exp riences et des volont s des nouveaux arrivants au sein du SEL Ainsi nous pouvons d s pr sent dire que malgr les attentes certes diff rentes des membres ceux ci ont normalement l occasion d en faire part au niveau du groupe D s lors les attentes et les visions diff rentes peuvent tre consid r es comme partag es et sp cifiques puisqu elles sont d battues et int gr es dans la charte consid r e comme r f rence du SEL Si nous consid rons les attentes de l ext rieur vis vis des SEL il importe de pr ciser que celles ci diff rent dans le temps et s rement dans l espace en fonction du pays dans lequel nous nous trouvons En Belgique l Etat s est inqui t des pr misses de ce nouveau type d organisation car il avait peur du travail au noir qu elle pourrait cr er Des questionnements quant la l galit du fonctionnement des SEL ont t men s et depuis l Etat ne semble pas interf rer dans leur fonctionnement et leur organisation Si pour un ch meur actif au sein d un SEL il y a bien quelques pr cisions administrative
88. les SEL s inscrivent dans le domaine de l conomie sociale laquelle s int resse aux activit s laiss es pour compte par l conomie dominante D s lors c est tout un pan de recherche peu exploit dans le cadre de la th orie du MTS qui peut tre compl t des r flexions et de mises en pratiques provenant des SEL Nous ne pr tendons pas qu une transition de la soci t pens e gr ce aux SEL est aujourd hui possible car ces derniers se trouvent tre des niches beaucoup trop radicales pour transformer les r gimes en place Les SEL peuvent n anmoins selon nous servir de source d inspiration par leurs pratiques originales et enthousiasmantes Leur apport en terme d id es et d exp rimentations peut donner un clairage nouveau sur les modes de gouvernance ainsi que sur les modifications de comportements au sein de notre soci t afin de diriger ceux ci vers plus de soutenabilit De plus nous avons soulign le fait que les SEL par leur apport de r flexion et leur force cr atrice portent en eux une diversit qui est elle aussi exploitable pour amener des transformations de comportements plus g n rales Si les SEL francophones belges semblent donc bien pouvoir tre aujourd hui des outils exploitables dans le cadre du MTS nous avons estim important d ouvrir la r flexion sur l volution des SEL en tant que niche de grassroots innovations pour participer au changement soci tal les innovations doivent en effet s inscr
89. leurs savoirs car elle exigeront trop de changements structuraux SMITH 2007 Malgr ce paradoxe les niches peuvent jouer des r les importants dans l approche de la gestion de la transition comme sources d id es novatrices pour r soudre les tensions du r gime m me si elles ne deviennent pas un mod le ou des plans pour des transformations plus larges SMITH 2007 Dans certains cas l influence des niches s est limit e tre 64 occasionnellement l origine de la mise en forme de bonnes pratiques de la r alisation de guides ou de rapports techniques 6 SMITH 2007 437 Il faut tout de m me tenir compte de la radicalit de certaines pratiques propres aux SEL qui pourraient interf rer dans la diffusion de celui ci et de l contraindre ses capacit s instaurer des transformations dans les r gimes En effet certaines pratiques peuvent tre difficilement adapt es en formes acceptables pour les acteurs du r gime et pour d autres supports externes SEYFANG amp LONGHURST 2012 D s lors que nous pouvons envisager les SEL comme des niches de grassroots innovations nous pensons qu ils seront potentiellement plus utiles en tant que sources d information d imagination et de cr ativit plut t qu en tant qu exemple m me pour une transition de la soci t Si ce n est que par leur port e modeste et leur faible repr sentation dans la soci t actuelle nous pouvons galement rappeler que chaqu
90. llicit e qu une personne qui offre des traductions de texte en Hongrois 1 4 3 La dimension id ologique Pour certains individus nous sommes dans une crise syst mique de la soci t actuelle Cela se refl te tous les niveaux aussi bien politique conomique social qu environnemental COMMENNE 2006 Il nous faut donc nous interroger sur une transition sur une alternative au mod le actuel d faillant Certains voient l utilisation du SEL comme une v ritable opportunit pour vivre une exp rience alternative dans laquelle l tre humain est r tabli au centre de l conomie mais aussi dans laquelle certaines valeurs sont remises l ordre du jour Les SEL proposent un contexte int ressant pour prendre conscience et vivre ces questionnements vis vis des probl mes conomiques et soci taux MOREL 2010 Les SEL rompent en effet avec les id aux de l conomie marchande et des valeurs individualistes qui priment dans la soci t SAW B asbl 2010 Des nombreuses valeurs et sujets peuvent y tre r fl chis et r valu s en marge de la soci t Le SEL peut tre vu comme une utopie ou comme une sorte de contre pouvoir politique la mondialisation sp culative CULTURE EDUCATION 25 PERMANENTE 2006 15 Diff rents sujets peuvent ainsi tre port s la r flexion comme l argent la soci t de consommation le syst me conomique et mon taire DELPECH in ASSOCIATION 4D 2004 Le SEL o
91. lors il met en interaction des individus provenant du monde conomique du gouvernement du milieu acad mique mais aussi de la soci t civile Comme nous le verrons en fonction des instruments utilis s les acteurs auront un r le jouer dans la formation de ce nouveau type de gouvernance Une typologie des acteurs peut aussi tre cr e car au cours des diff rentes phases de la transition diff rents acteurs vont entrer en jeu Certains auront un r le crucial dans la formation de la transition Nous pouvons entre autres signaler le r le du pionnier ou pr curseur cet acteur qui tente certaines nouveaut s tout en prenant des risques Il remonte le courant sans avoir l appui de ses semblables c est donc au cours de la premi re phase le pr d veloppement qu il est possible de l identifier Viennent ensuite les innovateurs qui continuent dans la lanc e des pionniers en adoptant des comportements et des id es novatrices Ils surgissent principalement dans la seconde phase de d marrage Lors de la phase d acc l ration deux types d acteurs surgissent encore la majorit pr coce et la majorit plus tardive qui comme son nom l indique est compos e d individus suivant la tendance tout en tant pas toujours convaincus par les comportements qu ils suivent Enfin les retardataires et r fractaires finissent par accepter parfois contrec ur de suivre les innovations adopt es au cours de la phase finale de stabilisation
92. mentales L Harmattan Paris 297p DRAETTA L 2003 Le d calage entre attitudes et comportements en mati re de protection de l environnement pp 79 90 in GENDRON C VAILLANCOUR J G D veloppement durable et participation publique de la contestation cologiste aux d fis de la gouvernance Les Presses de l Universit de Montr al Montr al 408 p URL http books google be books id vAkPoX6BTnMC amp pg PA79 amp lpg PA79 amp dq Le d calage entre attitudes et comportements en mati re de protection de l environ nement amp source bl amp ots uh7WM4E8h amp sig Xwdsjow 1wE3ggNGboU5 RQPA amp hl fr amp sa X amp ei ERCTUNzjOcaAhQe384H4CA amp redir_esc y v onepage amp q Le 2 Od calage 20entre 20attitudes 20et 20comportements 20en 20mati re 20de 20protection 20de 20l environnement amp f false consult le 16 juillet 2012 ELZEN B GEELS F GREEN K 2004 System innovation and the transition to sustainability theory evidence and Policy Edward Elgar Publishing Cheltenham 315p URL http books google be books id IEb7LWOcQXsC amp printsec frontcover amp hl fr v onepage amp q landscape amp f false consult le 12 juillet 2012 96 FAVREAU L LEVESQUE B 1996 D veloppement conomique communautaire conomie sociale et intervention Presses de l Universit du Qu bec Qu bec 230p URL http books google be books hl fr amp lr amp id UcZzgOJIOvUC amp oi fnd amp pg PR7 amp dq con
93. mptes remise r guli rement l quipe d animation du groupe SERVET 1999 53 Cette d finition tr s g n rale est une premi re esquisse pour identifier ce qu est un SEL Or comme nous le verrons par la suite il n y a pas de d finition singuli re d un SEL chaque groupe ayant son propre fonctionnement ainsi que ses sp cificit s Un mod le canonique des SEL peut donc tre construit sur base d une synth se de la litt rature existante sur ce sujet Toutefois il ne correspondra pas la r alit de tous les Syst mes d Echange Local BLANC 2000 Nous commencerons par d tailler le fonctionnement g n ral d un syst me d change local en s appuyant sur un exemple Apr s avoir parcouru les diff rentes composantes de l change ainsi que son organisation nous survolerons les mots d ordre qui animent les SEL Nous continuerons avec une exploration spatio temporelle des SEL depuis leurs origines jusqu aujourd hui Cela nous semble particuli rement pertinent car dans le cadre de ce travail nous nous focaliserons sur le cas des SEL francophones belges D s lors afin de les aborder au mieux nous sugg rons de retracer leur histoire pour comprendre leur volution et leur filiation Une distinction entre deux mod les de SEL divergents sera ainsi pr sent e et compl t e par une esquisse des dimensions qui les meuvent Ensuite afin de r pondre la premi re partie de notre question de recherche qui porte
94. n couple dans le Sel Coup de Pouce depuis 15ans Ces p riodes plus creuses peuvent correspondre diff rentes choses comme un ralentissement du nombre d changes ou une diminution du nombre de membres due de mauvaises d cisions au niveau de l organisation ou des frictions au sein du groupe par exemple 20 Entretien exploratoir Lena SEL coup de pouce 7 juillet 2011 24 Un autre obstacle porte sur le risque de l isolement du groupe Le SEL mode d emploi met en garde contre ce type de d rive Si la pratique de l esprit du SEL induit le don sa pratique syst matique choisie par l ensemble des adh rents un moment donn tend transformer le SEL en un groupe d amis et produit une fermeture vis vis de nouveaux membres Il faut viter que le SEL ne devienne un Syst me d Enfermement Local SOLIDAIRE 2009 35 C est au groupe et surtout la coordination d tre vigilants pour ne pas tomber dans le pi ge du repli sur soi ou du ralentissement de la dynamique qui peuvent tre fatals pour tout le groupe Individuellement on peut aussi trouver des carts entre les personnes Certaines personnes vont cr er plus de liens que d autres qui se refl teront par la composition de leurs offres dans le syst me En effet tout le monde n est pas sollicit de mani re gale LAACHER in ZANDA 1998 Par exemple une personne qui offre des services de plomberies ou de couture dans le SEL sera s rement plus so
95. n d une communaut d un r seau est tort consid r e comme un ph nom ne humain naturel Au contraire selon Crow et Allen c est loin d tre le cas un effort une volont particuli re doit tre mobilis e pour construire et reconstruire en permanence ces communaut s Les SEL consid r s par Williams comme des structures interm diaires entre le foyer familial et les institutions de la soci t WILLIAMS 1996 permettent de cr er ces communaut s form es par des personnes qui partagent un m me lieu de vie des int r ts un attachement des valeurs ou toute autre exp rience ce qui cr e un sentiment d appartenance 15 WILLIAMS 1996 90 La deuxi me dimension et donc motivation est la dimension conomique Celle ci part d un constat selon lequel les banques n investiraient que dans certaines r gions int ressantes conomiquement emp chant d autres zones de cr er des richesses pour leur territoire M me si finalement l argent est r import au sein de ces 15 Traduction personnelle de common residence common interests common attachments or some other shared exp rience which creates a sense of belonging 17 diff rentes r gions celles ci perdent toute emprise sur leur conomie locale WILLIAMS 1996 Les SEL ont donc t cr s afin de relocaliser l conomie BLANC amp FERRATON 2005 de mani re plus interconnect e et moins d pendante des sources externes pour
96. n des diff rentes th matiques abord es travers le temps notre objectif tant bien de d terminer s il y a 69 du changement au sein des SEL et en particuliers vis vis de l environnement du monde politique et du lien entre le groupe du SEL et la soci t en g n rale c Choix de l chantillon Avant de mener bien cette enqu te nous avions r alis des entretiens exploratoires aupr s de selistes du SEL Coup d Pouce de Villers la Ville car nous y avions d j un contact personnel Notre objectif tait dans cette premi re tape de comprendre mieux le fonctionnement d un SEL au travers de diff rentes discussions avec des selistes Lors de ce premier contact nous avons rencontr une personne cl de ce SEL Mr Bernard Simon qui participe en outre de nombreuses activit s li es aux SEL de mani re plus large Cette personne est particuli rement active travers ses r flexions et ses actes pour informer sur le fonctionnement des SEL production d crits sur les SEL interventions dans des d bats et des conf rences etc Avec d autres selistes Mr Simon a la volont de cr er un r seau interSEL pour les SEL francophones belges ce projet est d ailleurs actuellement en cours de r alisation Nous l avons d s lors consid r comme une personne ressource afin de nous aider dans nos recherches Si nous n avons jamais vraiment abord la probl matique de notre m moire en sa pr sence il nous
97. nant pour analyser la viabilit et la trajectoire de d veloppement des SEL Pour chacune des th matiques abord es dans notre analyse nous d gagerons les propos communs nos 12 selistes et en d velopperons par la suite les nuances S il n existe pas de terrain commun entre nos interlocuteurs nous tenterons d en expliquer la raison 3 4 1 Approche de la dimension environnementale Nous commencerons par expliciter la vision environnementale et l interpr tation que les selistes en ont Dans quel sens nous parlent ils de cette dimension Comment est elle pr sente ou v cue dans leur SEL A chaque entretien la question qui abordait la probl matique environnementale a tonn nos intervenants ils n y avaient pour la plupart jamais r fl chi dans ce contexte malgr le fait que la majorit d entre eux soient des personnes fort int ress es par les pr occupations environnementales 9 personnes sur les 12 interrog es Ils consid rent n anmoins tous que l environnement est une pr occupation qui n est pas absente du SEL Les quatre SEL sont selon les selistes compos s de nombreuses personnes fortement int ress es par l environnement Ce th me n y est pourtant pas toujours revendiqu mais selon les personnes interrog es il transpara t par les services propos s ou par les discussions entre membres C est en effet la mise en pratique de certains services individuels qui est r v lateur de cet in
98. ne SEL d Auderghem le 24 juin 2012 22 Une autre limite li e l offre est le fait qu on ne trouve pas non plus tous les biens et services dans un SEL Chaque SEL un moment donn a un catalogue d offre Celui ci ne couvre pas toujours toutes les demandes Ce probl me peut tre r solu en partie via le syst me InterSEL bien que certaines personnes ne soient pas enthousiasm es par cette solution Les SEL anglo saxons par exemple pr conisent de rester local Restez local investissez votre nergie dans le local laissez les richesses partager dans un groupe taille humaine r servez les services rendre et demander votre secteur Si un service demand est inexistant dans votre SEL faites appel un sp cialiste d un autre groupe mais faites le de mani re exceptionnelle R tribuez le en unit s locales sur le compte de l association et attendez qu au cours de l ann e un autre service en sens inverse vienne quilibrer cette transaction C est simple souple mais doit rester exceptionnel CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 13 Mais bien que le catalogue d offre puisse tre agrandi et que l on y trouve une nouvelle gamme de biens et services les offres dans les SEL ne repr sentent qu une infime partie des activit s conomiques par rapport celles propos es dans l conomie dominante DUBOIN in ZANDA 1998 1 4 2 La dimension sociale Une dimension tr s importante pour les SEL r
99. niveau macro est important car les transformations en son sein ont de grands impacts sur les dynamiques des deux autres niveaux ELZEN GEELS amp GREEN 2004 Le r gime est agenc au sein de ce niveau macro qui le d passe Il est consid r comme un niveau m soscopique Geels le d fini comme l ensemble semi coh rent de r gles port es par diff rents groupes sociaux 2 ELZEN GEELS amp GREEN 2004 33 Lorsqu un syst me socio technique est en tat d quilibre il doit se reproduire l identique pour rester dans cet tat de stabilit Pour cela il faut que les acteurs sociaux qui en font partie aient des valeurs des techniques des attentes des comportements en commun Ainsi ils assurent la reproduction du mod le dominant en accomplissant certaines fonctions sociales de mani re identique BOULANGER 2008 Toutes ces formes d organisation partag es qui forment le mod le socio technique dominant dans la soci t un moment donn sont appel es r gimes Il constitue le courant principal et tr s institutionnalis des r alisations des fonctions soci tales un moment donn SMITH VOSS amp GRIN 2010 C est ce r gime qui va voluer et tre modifi au cours des transitions 29 Traduction personnelle de the term socio technical regimes to refer to the semi coherent set of rules carried by different social groups 45 Enfin le niveau microscopique est quant lui d fini par les niches d
100. novation En effet nous pensons que le syst me des SEL peut tre corr l cette notion La niche sera abord e dans le cadre du Transition Management for Sustainability2 un courant de recherche dont nous exposerons bri vement le fonctionnement ainsi que les objectifs Le MTS d veloppe un cadre th orique de recherche sur lequel nous ne nous attarderons pas mais dont nous pr senterons n anmoins les concepts fondateurs qui nous permettront de comprendre la partie plus pratique de ce courant le Management de transition en lui m me Nous pourrons ensuite d crire plus profond ment le concept de niche d innovation et l inscrire dans le mod le de trajectoire dynamique du d veloppement des niches avanc par Kemp Nous analyserons les communaut s des SEL au vu du concept assez novateur des grassroots innovations Suite la pr sentation de ces diff rentes notions nous en analyserons les points de concordances avec les SEL Enfin nous terminerons en discutant de l utilit de consid rer les SEL comme des niches dans le cadre du MTS 24 Tout au long de notre travail nous traduirons ce concept par Management de Transition vers la Soutenabilit ou MTS pour plus de facilit 38 2 2 Le Management de transition vers la soutenabilit Le MTS est un cadre de recherche th orique et pratique d velopp initialement aux Pays Bas par les membres du Dutch Research Institute for Transition DRIFT dans le but de comprendre les trans
101. ns men es pour un d veloppement de la soci t qui serait plus soutenable En effet lorsque nous parlons de soutenabilit un horizon long terme doit tre consid r typiquement la vision porte sur une p riode entre 25 et 50 ans LOORBACH 2007 Deuxi mement nous devons prendre en consid ration l chelle de travail Le d veloppement soutenable op re sur des chelles diff rentes qui seront trait es diff remment chelle locale r gionale nationale ou globale Le d veloppement soutenable est un processus complexe sur le long terme op rant de multiples niveaux et impliquant de nombreux acteurs 7 LOORBACH 2007 Une Limite importante du concept de soutenabilit Le concept de d veloppement soutenable est aujourd hui incontournable Cependant si les objectifs poursuivis par celui ci ne sont pas ou peu discut s les diff rentes actions mises en place afin de changer le d veloppement de la soci t actuelle dans un but de plus de soutenabilit sont souvent contest es DEVILLE 2010 Cette contestation provient de la faiblesse du concept En effet la d finition est large et vague Les interpr tations peuvent tre multiples et divergentes Nous utiliserons la notion de concept multi interpr t avanc e par Zaccai pour exprimer cette limite conceptuelle un concept pour lequel des dissensions porteront toujours de mani re inh rente ce concept sur un second niveau d op rationnalisation
102. nscrivons notre recherche dans la th orie du Management de Transition vers la Soutenabilit Nous mobilisons en effet leur concept de niche afin de pr senter les SEL comme un outil potentiel pour atteindre cet objectif de soutenabilit Dans la mesure o il s agit d une th orie dynamique ax e sur l volution nous pr sentons sous quels crit res les SEL peuvent voluer nous d veloppons cette fin le mod le de trajectoire du d veloppement dynamique des niches propos par Kemp en le mettant directement en parall le avec les SEL Ainsi la viabilit des SEL est fonction de la gestion des attentes de la formation d un r seau mais aussi de l apprentissage Enfin nous relions les SEL au concept de grassroots innovations afin d aborder leurs apports notre tude Finalement dans la derni re partie de ce travail nous confrontons de mani re empirique les diff rents points abord s dans les deux premiers chapitres Pour cela nous collationnons les r sultats des donn es r colt es aupr s de douze selistes de quatre SEL francophones belges diff rents gr ce une m thode qualitative Sur base de cette analyse et pour clore ce chapitre nous lan ons quelques pistes de r flexion pour valuer l avenir des SEL en d veloppant quatre variables d gag es dans nos entretiens La taille des SEL les b n voles de la coordination l outil technologique Internet et la relation avec les politiques Mots cl s S
103. nts Genappe Mont St Guibert 28 525 ha 95 083 habitants Nombre de 30 55 150 de 300 membre Monnaie 1 Selam 1h 1 Lavande 1h 100 Bl s 1h 1 Bon heure 1h Echange de Pas lors de nos Non Non Oui biens entretiens mais depuis d but ao t oui Recrutement Bouche oreille Bouche oreille Bouche oreille Bouche oreille Journal local Journal local Site internet Site internet Stand Flyers Flyers Site internet Site internet Cha ne d e mails Coordination 5 3 5 7 Proportion Plus de femme Plus de femme 2 3 de femmes 2 3 de femmes homme femme Sans pr cision Sans pr cision Moyenne d ge Entre 30 et 60 Entre 40 et 55 Entre 30 et 60 1 3 25 40 ans ans 12 40 60ans Type Individuelle Individuelle Individuelle Par famille d inscription Encodage des Via un Via un Via un Les selistes eux changes sur coordinateur coordinateur coordinateur m mes internet Volont de Oui Pas sp cialement Pas sp cialement Pas sp cialement croissance 39 Chiffres au 1er janvier 2011 73 3 3 2 Les interview s Pour chaque SEL nous avons interrog deux femmes et un homme Cette r partition s est faite totalement par hasard mais refl te bien les proportions hommes femmes au sein des SEL qui est de l ordre d un tiers deux tiers dans les quatre cas que nous avons rencontr Selon nous ceci renforce la repr sentativit de notre chantillon a Les Selistes du SEL d Amay M
104. obl matique Si les SEL l origine s inscrivent bien dans une mouvance proche de la culture hippie et cologiste des ann es 60 il reste que les pr occupations environnementales n y sont en effet pas pr pond rantes Les valeurs avanc es par les SEL au sein de leurs pr sentations et de leurs chartes ne reprennent 23 CHATELAIS Lutte contre le gaspillage et pour le d veloppement durable http www nord social info _front Pages article php art 354 consult le 3 mai 2012 35 pas d l ments en lien avec une quelconque dimension environnementale Nous pouvons n anmoins tout de m me d gager de nombreuses pratiques qui favorisent le respect de la nature ainsi que de ses ressources et par l m me le d veloppement soutenable travers la r cup ration et les pr ts qui permettent d viter les gaspillages par exemple Harribey nous dit qu Eviter le gaspillage et la destruction de la nature supposerait que l conomie des ressources soit entendue dans le sens de les conomiser HARRIBEY 1998 99 Or c est clairement dans cet tat d esprit que les SEL s inscrivent L conomie des ressources dans un SEL est pr sente gr ce la formation d un r seau qui permet de donner une seconde vie un bien De plus l aspect environnemental commence tre un sujet auquel on r fl chit dans certains SEL En effet entre tout autre choses nous pouvons citer les groupes se pr sentant sur leurs sites comme un
105. ociale 29 qui d pend de ses membres ainsi que du contexte historique et local Il est possible d en tablir les fronti res ou les concepts cl s mais pas d en faire un cas g n ral qui correspondrait tous les SEL Ainsi la construction de l environnement varie elle aussi en fonction des membres qui composent le SEL mais aussi de leurs exp riences travers le temps et du contexte local dans lequel ces membres se trouvent 1 5 3 L environnement dans les sources crites des SEL a Retour aux origines Afin de mieux percevoir la place des pr occupations environnementales au sein des SEL il nous semble important de revenir aux origines de ce type de syst mes et surtout des motivations et des id aux de leurs fondateurs En effet il semble que parmi les fondateurs de la premi re g n ration des SEL certaines valeurs particuli res certains modes de pens es s inscrivaient dans des courants alternatifs Selon Laacher les premiers groupes sociaux qui composent les SEL rassemblent des cologistes des anarchistes d anciens militants de gauche ou d extr me gauche ayant d sert les appareils politiques des n o ruraux des adeptes de l cole de Steiner et du new age LAACHER 2003 140 Ils ont en commun la volont et l aspiration une vie meilleure un style de vie alternatif Les premiers SEL fran ais qui ont fortement influ sur la cr ation et l organisation des SEL francophones belges on
106. od le de Kemp les SEL vus en tant que niches semblent tre des structures relativement viables En effet les trois points du mod le se trouvent remplis Cependant ce potentiel de viabilit des SEL nous semble modeste Nous ne pouvons en effet pas valuer les attentes non r alis es dans le cadre de cette enqu te car il faudrait les analyser aupr s d anciens membres qui ont quitt le SEL De plus la construction d un r seau se limite 84 souvent aux membres du SEL et ne fait par recours des partenariats ou un r seau puissant d changes entre syst mes Enfin nous ne pouvons pas tayer la force de ces propos car selon nous d autres facteurs peuvent entrer en compte dans la viabilit des SEL D s lors nous avons d cid d aborder d autres pistes afin d appuyer cette observation 3 4 3 Les SEL dans l avenir quelques pistes de r flexion Comme annonc pr c demment nous pensons qu il peut tre important de voir quelles raisons permettent la cr ation ainsi que la continuit dans le temps des SEL francophones belges Pour cela nous pr senterons quatre variables que nous avons d gag es de nos discussions avec les selistes En fonction de l volution de celles ci nous pourrions en effet imaginer que l avenir des SEL sera lui aussi modifi Ces variables sont l volution de la taille des SEL les acteurs qui les composent les outils technologiques Y Y YV V et enfin leur relati
107. omie sociale amp ots DYr13x Xv5 amp sig h 8p UKoj9qHYBfSSIVY2FCMsHw v onepage amp q conomie 20sociale amp f false consult le 2 ao t 2012 GEELS F 2002 Technological transitions as evolutionary reconfiguration processes a multi level perspective and a case study Research Policy n 31 pp1257 1274 URL http ac els cdn com ezproxy ulb ac be S0048733302000628 1 s2 0 S0048733302000628 main pdf _tid 66cf43c14b7ee5e4101905f8c379bb52 amp acdnat 1343510672 6101bf9f92717fc2752d99dc08f96c25 consult le 12 juillet 2012 GENDRON C sous la direction de 2005 Finance responsable 2 finance solidaire et monnaies sociales recueil de textes Chaire de responsabilit sociale et de d veloppement durable ESG UQAM Montr al 50p URL http www crsdd uqam ca Pages docs pdfSeminaires seminaire 6_28_2005 pdf consult le 18 juin 2012 GRAWITZ M 2000 Lexique des sciences sociales 7 e dition Dalloz Paris 424p HARRIBEY J M 1998 Le d veloppement soutenable Ed Economica Paris 111p HUBAUD M 2002 Une exp rience associative dans un syst me d change local Connexions n 77 pp 77 88 URL www cairn info revue connexions 2002 1 page 77 htm consult le 17 mai 2012 INTERSEL 2011 PV InterSEL 02 07 2011 Synth se des changes s l 2 juillet 2011 URL http www sel lets be sites default files 20110702PVIntersel pdf consult le 14 juin 2012 LAACHER S 2003
108. on avec les politiques Les trois premiers facteurs sont internes aux SEL la derni re plus externe Nous ne testerons pas ces variables mais en exposerons simplement les caract ristiques et les propos avanc s par les membres a La taille des SEL La taille des SEL est le premier crit re qui revient dans les paroles des selistes propos du futur de leurs SEL Except le cas du SEL d Amay qui se dit vouloir grandir encore les trois autres SEL sont arriv s une constatation la gestion de leurs membres devient vraiment difficile d s lors que leur nombre augmente Cette constatation va tre mise en lien avec d autres variables comme les acteurs des SEL ou encore l outil Internet Certains membres avancent un nombre critique ne pas d passer pour rester dans un groupe de membres actifs et en confiance les uns avec les autres 40 Nous nous focaliserons sur l outil qu est le r seau Internet qui a t le plus discut au cours de nos entretiens 85 Justement nous nous atteignons un peu la taille critique Quand on est 150 200 g n ralement on dit qu il vaut mieux en cr er un autre de SEL Parce que sinon si on devient 500 600 1000 etc Ca devient pratiquement toute une gestion informatique presque lourde pour avoir tout le suivi si ce nombre est norm ment plus ben on ne se conna t plus a devient s rement moins humain vu qu on essaye quand m me d avoir de l humain et des rencontres Qu
109. onale g n rale des Nations Unies qu il sera d fini pour la premi re fois de mani re officielle Le d veloppement soutenable est ainsi d crit comme tant un d veloppement qui rencontre les besoins du pr sent sans compromettre la capacit des g n rations futures r pondre leurs propres besoins 26 WCED s d 25 Dans le cadre de notre travail nous utiliserons la notion de soutenable plut t que de durable pour rester plus proche de la d nomination originelle sustainable 26 Traduction fran aise commun ment adapt e de Sustainable development is development that meets the needs of the present without compromising the ability of future generations to meet their own needs 39 Deux grands axes sont donc abord s ici travers une dimension temporelle relativement large l quit sociale et la protection environnementale ZACCAI 2011 A travers cette vision du d veloppement il est ainsi possible de concilier des objectifs vari s comme la conservation et la gestion de la nature et de ses ressources l radication de la pauvret mais galement les modifications comportementales au sein de la consommation et de la production CASSIMAN 2011 Au vu de ces objectifs nous pouvons donc dire que cette notion de d veloppement soutenable recoupe diff rents domaines qui sont en perp tuelles interactions et dont il faut tenir compte pour mener bien un projet Nous faisons bien s r allusion aux dim
110. ontr es e Comment utilisez vous le SEL quelle est sa place dans votre vie A quelle fr quence y avez vous recours e Qu avez vous appris au sein du SEL e Quels sont vos meilleurs souvenirs changes mais aussi les inconv nients difficult s que vous avez d j rencontr s en son sein 3 Le SEL et son fonctionnement Parlez moi un peu de votre SEL Comment fonctionne t il A t il toujours fonctionn comme cela Quel est sont son ses origine s Parlez moi un peu des autres membres du SEL Comment vivent ils cette exp rience e Comment fonctionne votre SEL e Connaissez vous des diff rences avec d autres SEL a t il des caract ristiques propres des sp cificit e A t il des ambitions et des limites e Comment par qui et pourquoi a t il t cr e Pensez vous que votre SEL volue dans sa mani re de fonctionner au cours du temps Y a t il des th matiques activit s que vous abordez plus ou bien que vous n utilisez plus du tout Pourquoi 104 e Combien de membres y a t il dans le SEL Quelles relations avez vous avec eux Les voyez vous en dehors des activit s du SEL e Y a t il des caract ristiques communes entre les membres Tout le monde adh re t il pour les m mes raisons e Pensez vous que votre SEL r pond aux attentes de tous les membres e Comment fait on pour entrer dans votre SEL e Comment le SEL recrute t il des membres Cela a t il toujours t comme cela 4 La pl
111. oots innovations Enfin au vu de ces d finitions nous t cherons de v rifier les liens pouvant exister avec les SEL Pour tayer cette v rification nous baserons notre argumentation uniquement sur les sources crites produites par et sur les SEL C est en effet au sein de notre troisi me et dernier chapitre que nous confondrons les th ories d velopp es et nos conclusions avec les entretiens r alis s et l exp rience acquise dans le cadre de ce travail 2 3 1 D finition du concept de niche Si la niche est un concept consid r comme flou et parfois difficile identifier la fronti re est quelquefois tr s mince entre les notions de r gime et de niche Certaines niches font en effet partie du r gime de mani re int grale ou partielle D autres en sont totalement distinctes et existent de mani re externe au r gime dominant CASSIMAN 2011 Il en ressort tout de m me un certain nombre de caract ristiques qui peuvent tre exploit es dans le cadre de notre comparaison avec les SEL Pour rappel la niche est compos e d acteurs individuels de technologies et de pratiques locales CASSIMAN 2011 Elle recouvre un espace particulier en marge du syst me dominant au sein duquel par cons quent un panel d innovations de configurations et d exp rimentations socio techniques pourra se mettre en place Ces innovations portent sur des technologies particuli res souvent simples et parfois pr existantes SMITH in B
112. ourtant comme nous le verrons les pr occupations environnementales bien que pr sentes au sein des SEL ne sont pas particuli rement d voil es de prime abord 1 5 2 Une d finition difficile de la dimension environnementale Il n est pas vident de rendre compte de ce que recouvre la notion de dimension environnementale En effet selon Zaccai les probl matiques environnementales sont larges souvent peu pr cises et mal d finies ZACCAI 2011 De plus pour appr hender ces probl matiques il faut prendre galement en compte les croyances des individus sur ce qu est r ellement une probl matique environnementale Il est d s lors difficile de les conceptualiser Nous consid rerons l environnement selon la compr hension de Draetta qui le voit comme un objet en construction L individu rige cette compr hension en fonction de ces origines socio conomique de son exp rience mais aussi du contexte dans lequel il se trouve Il est donc clairement question de subjectivit au sein m me de ce concept DRA TTA 2003 Chacun pourrait alors cr er sa propre d finition de ce que recouvre effectivement l environnement C est dans ce sens que nous penserons la dimension environnementale pour les SEL Il ne doit pas y avoir de d finition unique de ce qui requiert de l environnement et de sa protection comme il n y a pas une d finition unique de ce qu est un SEL Le SEL comme mentionn ci dessus est une construction s
113. paysanne et ouvri re dont la m moire et l identit s taient constitu es au fil des luttes sociales ont pu convertir une exp rience accumul e en investissant et en s investissant en nombre dans ces nouveaux p les de contestation l gitime que sont les SEL LAACHER 2002 82 En 1994 la suite des conf rences pr sentant le SEL et dans la continuit des id es import es des Etats Unis l Ari ge lance son premier SEL Les membres de ce premier groupe n taient pas tous des ruraux natifs de la r gion Il y avait une grande part de belges d allemands et de hollandais d j install s dans la r gion dans une id ologie de retour la terre Ce sont donc des n o ruraux particuli rement sensibles aux questions cologiques et environnementales comme la pr servation de l environnement l agriculture biologique et un retour la vie simple sans gaspillage et sans abondance mat rielle ils sont la recherche d un nouveau statut de l argent Leur ambition est d laborer des strat gies alternatives articulant conomie et cologie LAACHER 2003 39 Selon Blanc on retrouve galement au sein des SEL des sujets plus larges dans lesquelles peuvent s inscrire des pr occupations vis vis de l environnement et du mieux tre en g n ral Ainsi des th mes comme le d veloppement soutenable l thique de l change la prise en compte des n cessit s et des cultures locales BLANC 2000 240
114. pement A ce stade le syst me est dynamique mais stable Nous ne pouvons pas encore percevoir des changements apparents gt Ensuite le syst me commence se modifier s loigner de son tat de stabilit C est la phase du d collage take off gt Au cours de la troisi me phase certains changements structuraux deviennent r ellement visibles au travers de divers changements conomiques socio culturels cologiques et institutionnels qui s accumulent et s influencent les uns les autres C est pourquoi cette phase est appel e acc l ration breakthrough La cons quence de cette visibilit accrue est une amplification des processus de diffusion et d apprentissage collectif BOULANGER 2008 gt Enfin la derni re phase est celle de la stabilisation c est le moment au cours duquel les changements s estompent et laissent place un nouveau syst me dont l tat est nouveau en quilibre dynamique 2 2 3 Le fonctionnement du MTS Le MTS se veut tre une nouvelle m thode de gouvernance la fois it rative et participative pour aider produire plus de soutenabilit au sein de notre soci t Des transitions sont en effet n cessaires aux seins des syst mes socio techniques de la soci t pour approcher de tels objectifs de soutenabilit D apr s les chercheurs du DRIFT ces transitions ne sont pas totalement contr lables mais celles en cours peuvent n anmoins tre g r es ou
115. pment in the community currency field 3S Research Group Norwich Research Park 28p SEYFANG G SMITH A 2007 Grassroots innovations for sustainable development towards a new research and policy agenda Environmental Politics Vol16 n 4 pp 584 603 URL http grassrootsinnovations files wordpress com 2012 03 epgrassroots pdf consult le 2 juillet 2012 SMITH A 2006 Niche based approaches to sustainable development radical activists versus strategic managers in BAUKNECHT D KEMP R VOSS J P sustainability and reflexive Governance Edward Elgar Camberley URL http grassrootsinnovations files wordpress com 2012 03 smith 2006 reflexive governance book chapter_1 pdf consult le 2 ao t 2012 SMITH A VOSS J P GRIN J 2010 Innovation studies and sustainability transitions the allure of the multi level perspective and its challenges in Research Policy Elsevier n 39 p435 448 URL http ac els cdn com ezproxytest ulb ac be S0048733310000375 1 s2 0 S0048733310000375 main pdf _tid e3f32c5700e578e711b9a7e3f9a25003 amp acdnat 1344089146_e31ef77e0 2fbc9710195d968fb5fc86f consult le 2 ao t 2012 SMOUTS M C Sous la direction de 2005 Le d veloppement durable Les termes du d bat Armand Colin Paris 289p 100 VIVIEN F D 2005 Le d veloppement soutenable Ed La d couverte Paris 122p WILLIAMS C 1996 The new barter economy an app
116. r gionaux les community exchange de Vancouver city et de Vancouver Island se mettent donc en place Ces exp riences utiliseront le temps pour comptabiliser les changes BLANC amp FARE 2010 Une heure de travail quel qu il soit tait quivalente une autre heure de travail Dans une situation de r cession et de ch mage conomique massif d la fermeture d une importante industrie de la r gion Michael Linton va s inspirer de ces deux premi res exp riences et ainsi mettre au point le premier syst me d change local appel LETS Local Exchange Trading System en 1983 dans la vall e de Comox au Canada Ce syst me la diff rence des community exchange utilise une monnaie propre parit avec le dollar canadien elle servira comptabiliser les changes et sera baptis e green dollar Si le syst me finit par tomber l eau pour diverses raisons dont un endettement important de l un des membres le concept du LETS est lanc et se multiplie rapidement 13 Pour plus d information sur le sujet nous pouvons nous r f rer l ouvrage de LAACHER 2003 qui en fait une large pr sentation travers le temps et les pays Ces monnaies locales ont par exemple pris une grande ampleur en Argentine dans le milieu des ann es 90 avec les trueque fonctionnant via des bons d changes creditos ou encore l heure actuelle avec le lancement de diff rentes monnaies locales dans certaines villes belges comme
117. r nous nous sommes bas s sur la litt rature existante Cette d marche nous a pos des difficult s car la litt rature scientifique propre aux SEL est tr s peu fournie De plus elle ne traite jamais directement de notre th matique et elle est principalement ax e sur les aspects conomique et social de ces groupes Quelques ouvrages et articles traitent en effet de l historicit des SEL dont Laacher et Williams sont les auteurs ressources mais aussi de leur expansion travers le monde Diff rents auteurs comme Blanc et Ferraton Preiswerk et Sabelli ou encore Servet pr sentent par exemple le rattachement des SEL aux monnaies compl mentaires comme solution aux manquements du syst me capitaliste Les SEL sont galement mis en parall le avec l conomie solidaire Enfin diff rents liens sont fait avec des concepts tels que le syst me de don de Mauss ou encore celui de monnaies fondantes Ces diverses id es formul es par un ensemble de sp cialistes seront appliqu es directement dans ce travail Pour pallier au manquements de cette litt rature nous avons donc eu recours un autre type de donn e la litt rature grise comprise comme les sources crites non commercialis es et produites l intention d un public particulier Nous pensons en effet qu il tait important de prendre en compte des crits produits par et pour les SEL C est ainsi que nous avons tay nos recherches travers des sites ressources comme celu
118. r afin d expliciter clairement ses propos Nous cherchions voir si les pr occupations environnementales taient pr sentes dans le SEL travers les valeurs les services propos s ou les discussions au sein m me du SEL Il s agissait aussi de voir si l intervenant avait d j r fl chi la question ou pas et jusqu quel point 5 Le SEL dans la soci t Dans ce dernier th me nous cherchions voir comment l intervenant percevait l exp rience du SEL vis vis de l ext rieur Nous voulions savoir comment il concevait son SEL et comment il l imaginait dans le futur Par ces questions nous cherchions aborder la relation du SEL concern avec les politiques les autres SEL ou des exp riences de monnaies compl mentaires le monde hors SEL etc A travers ces diff rents th mes notre avons pos une ou deux questions larges afin d amener l intervenant parler sur ces diff rents sujets A l aide de sous questions plus pr cises nous avons approfondi certains points lorsque cela se r v lait tre n cessaire par exemple lorsque l interview tait bloqu ou lorsque qu il n avait pas abord certains points primordiaux pour le bon d roulement de notre analyse Pour rester dans le cadre de l entretien semi directif ces questions n taient pas fig es et voluaient en fonction de la discussion avec les intervenants A travers notre questionnaire nous avons cherch voir s il y avait eu une volutio
119. raisal of Local Exchange and Trading Systems LETS Cambridge University Press Journal of Public Policy Vol 16 n 1 Cambridge pp 85 101 URL http www jstor org discover 10 2307 4007641 uid 3737592 amp uid 2129 amp uid 2 amp uid 70 amp uid 4 amp sid 21100947807853 consult le 12 mai 2012 WILLIAMS C 1997 Local exchange and trading systems LETS In Australia A new tool for community development International Journal of Community Currency Research Vol 1 11p URL http ijccr group shef ac uk vol vol1 Local_ Exchange And_ Trading Systems htm consult le 12 mai 2012 WCED WORLD COMMISSION ON ENVIRONMENT AND DEVELOPEMENT Our common future chapter 2 towards Sustainable Development in WCED 4 42 427 Our Common Future Report of the World Commission on Environment and Development URL http www un documents net ocf 02 htm I consult le 18 juillet 2012 ZACCAI E 2011 25 ans de d veloppement durable et apr s PUF Paris 240p ZACCAL E 2004 De quelques principes et difficult s d un d veloppement durable in BOURDEAU P sous la direction de O va notre plan te Quels risques Quel d veloppement durable Cedil pp13 28 URL http homepages ulb ac be ezaccai Publications DD principes difficult E9s 04 pdf consult le 20 juin 2012 ZANDA D sous la direction de 1998 S lence hors s rie SEL Pour changer changeons Suppl n 229 Lor
120. rci TABLE DES MATIERE INTRODUCTION 1 CHAPITRE 1 LES SYSTEMES D ECHANGE LOCAL 5 1 1 Introduction 5 1 2 Fonctionnement et principes d un SEL 6 1 2 1Fonctionnement g n ral de l change 6 a Un exemple 6 b L unit de compte 7 c La comptabilisation des changes 8 d Les diff rents changes 9 e Organisation 10 1 2 2Valeurs et mot d ordre 12 1 3 Origines 14 1 3 1 Introduction 14 1 3 2 Les SEL dominante marchande 16 a Principes 16 b Les diff rentes dimensions identifi es dans les SEL marchands 17 1 3 3 Les SEL dominante r ciprocitaire 19 1 3 4 Quelques mots sur les SEL francophones belges 20 1 4 Les diff rentes dimensions dans un SEL r ciprocitaire 21 1 4 1 La dimension conomique 21 1 4 2 La dimension sociale 23 1 4 3 La dimension id ologique 25 1 5 Une place pour l environnement 28 1 5 1 Introduction 28 1 5 2 Une d finition difficile de la dimension environnementale 29 1 5 3 L environnement dans les sources crites des SEL 30 a Retour aux origines 30 b L environnement pr sent mais peu d velopp 32 1 6 Conclusion la dimension environnementale une dimension latente dans le SEL 35 CHAPITRE 2 LE MANAGEMENT DE TRANSITION VERS LA SOUTENABILITE LE CONCEPT DE NICHE ASSOCIE AUX SYSTEMES D ECHANGE LOCAL 38 2 1 Introduction 38 2 2 Le Management de Transition vers la soutenabilit 39 2 2 1 La soutenabilit 39 2 2 2 La notion de transition 42 2 2 3 Le fonctionnement du MTS 44 a Multiplici
121. rise est renforc e par le fait que l conomie x et l Etat sont incapables de pallier cette perte de liens qui d bouche souvent sur l exclusion l conomie car son fonctionnement est l origine de ce ph nom ne d exclusion et l Etat car il n est plus centr sur l humain et est donc incapable de recr er ces lien sociaux d truits MONTOUSSE amp RENOUARD 2006 Le mouvement associatif serait donc une structure permettant de cr er ce lien social manquant mais aussi des moteurs de lutte contre l exclusion En ce sens les SEL r pondraient une demande et permettraient la formation d un r seau social Tous nos membres ont r pondu que leurs r seaux s taient en effet largis Oui j ai augment le relationnel car j ai rencontr des gens que je n aurais jamais rencontr s autrement a c est certain Jacqueline BruSEL Oui en fait c est via le SEL que je me suis retrouv e l habitat group Ottignies C est via le SEL que j ai rencontr un petit copain aussi rire Oui non je pense aussi d autres gens que j ai rencontr s via le SEL et que oui je revois vraiment r guli rement Ou tout simplement des gens que je prends plaisir revoir dans le train Plein de fois a m est arriv Oui il y en a beaucoup que je vois en dehors du SEL Marie SEL Coup d Pouce 82 Ce r seau est aussi pr sent entre les SEL eux m mes M me si le r seau interSEL est encore en cours de formation des pratiq
122. roche diff rente et peut tre plus r fl chie pour notre probl matique Finalement nous n avons pas pris contact avec des SEL ruraux et cela pour une raison simple au vu de la densit de population particuli rement forte en Belgique nous avons estim que les SEL ruraux seraient trop loign s de la r alit des SEL en Belgique francophone En effet lorsque nous reprenons la liste de ceux ciff ils sont en majorit ancr s dans un cadre urbain ou couvrent diff rentes communes autour d une ville principale Si nous assumons cette omission d lib r e nous sommes bien conscients du fait qu elle peut tre consid r e comme une limite la pr sente tude et que nos r sultats pourraient tre nuanc s si nous devions les compl ter par une analyse qualitative r alis e aupr s de SEL ruraux Pour cl turer le choix de notre chantillon nous avons voulu interroger deux types de personnes les coordinateurs et les simples selistes Ainsi dans les limites du possible pour chaque SEL nous avons r colt les propos d un coordinateur et de deux selistes sauf pour le SEL d Amay o nous n avons pas pu rencontrer un coordinateur pour des raisons pratiques le coordinateur principal nous a d s lors mis en contact avec une personne tr s active au sein du SEL pr sente lors de sa cr ation de mani re ne pas biaiser notre chantillon Nous avons r alis l ensemble de nos entretiens au domicile des personnes interview es
123. rons par la suite que la cr ation du concept de grassroots innovations est une volution partie d une critique port e au MTS Certains auteurs sont 53 en effet d avis que l innovation et les id es visant aboutir aux objectifs de soutenabilit s ne se retrouvent pas uniquement dans les innovations socio techniques li es au march conomique mais peuvent aussi se trouver au sein des activit s de l conomie sociale Nous reviendrons plus en d tail sur ce point Apr s cette pr sentation succincte du MTS de la mani re dont celui ci tente de mettre en place une gouvernance dans des objectifs de soutenabilit ainsi qu un petit aper u de diff rentes critiques qui lui sont adress s nous allons revenir sur le concept de niche et son association au concept de SEL pr sent dans notre premier chapitre 54 2 3 Le concept de niche adapt aux SEL Rappelons ici que nous cherchons au travers de ce chapitre d terminer si un parall le peut tre fait entre le concept de niche d innovation et celui de SEL Dans un premier temps nous d finirons plus largement le concept de niche et mobiliserons le processus de Kemp pour saisir la viabilit et le potentiel de croissance et d mergence d une niche Ce processus nous permettra de comprendre si les SEL sont vou s perdurer en tant que niches Nous mobiliserons galement un nouveau concept pr cieux pour donner sens notre analyse des SEL en tant que niches les grassr
124. s rapporter l Etat5 les craintes de l administration semblent bien s tre dissip es par rapport aux premiers jours des SEL Quant un support externe financier politique etc la situation n est pas encore claire l heure actuelle les SEL belges ne semblent 34 Pour les ch meurs notamment une demande pr alable est introduire aupr s de l ONEM Voir directive de ONEM de juillet 2010 MOREL 2010 61 pas rattach s des partenariats quelconques Nous pourrons confronter cette impression lors de notre analyse qualitative au chapitre 3 gt La cr ation d un r seau social Le r seau social est un fait av r dans les SEL Il en est m me la base car c est lui qui alimente le bon fonctionnement des changes Suite l adh sion des membres le SEL est de fait un cercle un espace commun une communaut associative ou coop rative qui offre une appartenance et une s curit affective GENDRON 2005 14 Cette formation de r seau social peut tre interne un SEL ou s largir au sein de communaut s plus larges tel que l espace SELIDAIRE en France qui se pr sente comme une plateforme d change d informations et de pratiques entre SEL cf 1 2 1 p6 Un tel r seau n existe pas ce jour en Belgique de mani re officielle mais il est en cours de formation La barri re linguistique semblerait tre un obstacle important l expansion de ce r seau interSEL SEYFANG amp LONGHURS
125. s la disposition des autres membres Le 8 Membres des SEL pr t peut comme pour les autres changes se fixer sur le temps du pr t ou encore tre r gl de gr gr gt Les changes interSEL permettent un largissement du r seau des SEL Ce syst me auxquels tous les SEL n adh rent pas n cessairement donne la possibilit un membre d un certain SEL de demander ou d offrir un service dans un autre SEL Ainsi cela permet un membre d avoir acc s des biens et services qui ne se retrouvent pas dans son SEL Cela permet la promotion de l entraide et de la collaboration entre les SEL SAW B 2010 gt La route des SEL est un change interSEL mais particulier car son but est de favoriser la rencontre des membres de diff rents SEL dans le cadre de l h bergement Les adh rents h bergeants offrent toutes sortes d h bergement de courte ou de longue dur e allant de la chambre d amis du canap dans le salon l emplacement pour une tente en passant aussi par le g te voire la mise disposition de leur maison caravane ou bateau Ici une nuit e sera quivalente 1h de travail Tous les SEL ne con oivent pas d inclure tous ces diff rents types d changes dans leur fonctionnement Cela d pend de la philosophie du groupe et de son volution Chaque SEL a en effet ses propres particularit s et se construit sur les envies des membres au cours du temps Une typologie pr cise des
126. s ce point nous allons exposer la mani re dont nous avons construit notre guide d entretien Pour se r f rer l ensemble de nos questions nous vous renvoyons notre annexe en fin de travail Nous avons construit notre questionnaire autour de cinq th mes centraux 1 Pr sentation de l interview Cette partie nous a t utile afin de mettre la personne en confiance mais aussi pour construire le profil socio conomique des intervenants 2 Parcours et perception personnelle au sein du SEL Ici l objectif tait principalement de comprendre les raisons pours lesquelles l intervenant est rentr dans le SEL ainsi que la mani re dont il l utilise au quotidien Nous avons aussi cherch conna tre la place de l apprentissage pour l intervenant dans le SEL 68 3 Le SEL et son fonctionnement Cette th matique est port e directement sur le SEL que la personne interrog e c toie Nous cherchons ici conna tre les particularit s de son SEL ses valeurs ses r gles etc ainsi que l volution de ces l ments travers le temps Nous essayons aussi de percevoir la relation que notre interlocuteur entretient avec les autres membres de son SEL 4 La place de l environnement Cette partie s inscrivait directement dans notre th matique de m moire Il s agissait ici de confronter l intervenant avec la dimension environnementale M me si celui ci abordait ce sujet au pr alable nous lui demandions d y reveni
127. s etc Bernard SEL Coup d Pouce Alors il y a tout ce qui est les partis politiques qui aimeraient bien dire qu ils sont l origine de la cr ation du SEL Du genre Ecolo qui disent quand m me les choses qui cr ent du lien a c est tout fait bien pour nous Sabine SEL d Auderghem Les SEL francophones belges semblent donc tr s autonomes vis vis du monde politique Certains mettent n anmoins en place des partenariats avec la commune ou du moins ne seraient pas contre cette id e C est le cas du SEL d Amay qui voit ce soutien d un bon il afin d avoir acc s des structures pour organiser des v nements ou une aide pour le recrutement de nouveaux membres On n est pas vraiment en partenariat avec la commune mais bon comme toutes les initiatives communales a me semble de bon sens qu on ait des relations avec les autorit s communales qu elles nous donnent quelques facilit s au niveau des locaux Limite que quand ils font l accueil des nouveaux habitants que la commune fasse la promo du SEL Christian SEL d Amay Le SEL d Auderghem se veut tr s d tach politiquement mais accepte malgr tout d tre repris dans les activit s communales car cela permet de v hiculer une certaine confiance envers la structure SEL On est repris en tant que groupement citoyen parce que c tait une fa on de se faire conna tre et pour tout vous dire ca met beaucoup de personnes en confiance Parce que d
128. s grassroots innovations sont anim es par des b n voles enthousiastes qui souvent offrent leur temps et leurs ressources Ils sont donc en mesure de faire face aux d fis des grassroots pour atteindre ces objectifs de soutenabilit Par leur motivation et leur engagement il semblerait qu ils puissent contourner plus facilement l hostilit des populations locales ainsi que les difficult s obtenir un financement par exemple MIDDLEMISS amp PARRISH 2010 Les grassroots innovations s inscrivent dans l conomie sociale plut t que dans l conomie de march L conomie sociale est un type d conomie reprenant certaines r gles un fonctionnement d mocratique un Homme gal une voix une remise en cause du capital primaut de l Homme une volont d avoir un ancrage territorial et une certaine r partition du surplus dans un but non lucratif Elle touche principalement des activit s d laiss es par le capitalisme ou par l Etat FAVREAU amp LEVESQUE 1996 Ainsi l conomie sociale n agit pas sur le m me terrain que l conomie de march et fournit des services plus flexibles et mieux adapt s aux situations sur lesquelles le march traditionnel ne peut agir SEYFANG amp SMITH 2007 En ce sens les grassroots innovations sont conduites essentiellement par deux motivations le besoin social et l id ologie Leur objectif est de rencontrer les besoins sociaux et dans un second temps environnementaux Cert
129. s les transactions Ici aussi la quantification se fait selon le bon vouloir de l organisation des SEL Certains vont quantifier leurs changes en se mettant d accord sur la valeur du bien ou du service par exemple la r paration de mon lavabo quivaut 300 toiles D autres 3 Monnaie du Sel Coup de Pouce 4 Monnaie du Brusel 5 Monnaie du SEL d Auderghem 6 Monnaie du SEL d Amay 7 Ancienne monnaie du SEL Coup de Pouce vont comptabiliser leur change avec un talon en heures une heure prest e quivaut une heure b n fici e peu importe le type de travail Cela renvoie diff rentes valeurs comme l galit entre les personnes et entre les prestations Il y a une reconnaissance de toutes les comp tences et pas seulement celles valoris es dans le syst me conomique dominant BLANC amp FARE 2010 L originalit des SEL est donc qu ils constituent des communaut s en instrumentalisant la r ciprocit du don par l introduction de la monnaie Les fondateurs des SEL consid rent la monnaie comme un lien dans sa fonction de m diateur d changes PREISWERK amp SABELLI 1998 60 c La comptabilisation des changes Afin de savoir le niveau de solde des membres une comptabilit des changes est n cessaire Celle ci peut tre centralis e ou pas lorsqu elle se fait uniquement au niveau du membre Il y a trois mani res de comptabiliser SELIDAIRE 2009 1 Via des bons
130. se entre autre la route des SEL ou 10 nouveau ce chiffre est tr s th orique et ne correspond pas la totalit des cas Des petits SEL de 30 membres n auront pas besoin d une quipe de coordination si importante Parall lement certains SEL ne changent pas leur quipe de coordination chaque ann e 11 De type association de faits asbl etc 11 encore LETS VLAANDEREN en Flandre La partie francophone de Belgique n a pas encore de plateforme officielle de ce type Il n existe que des r seaux de type informels comme par exemple la plateforme InterSEL qui r unit certains SEL wallons CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 1 2 2 Valeurs et mot d ordre Bien que certaines personnes s occupent de la coordination du syst me les d cisions sont th oriquement prises de mani re d mocratique et participative Comme d j mentionn ci dessus chaque SEL poss de un fonctionnement propre quant la mani re de g rer les changes Selon le SEL Mode d emploi chaque SEL applique le fonctionnement du syst me et adapte la charte selon ses besoins et ses valeurs Celle ci repr sente le code thique de l association l esprit du SEL Toute personne d sirant entrer dans un SEL se devra de respecter cette charte ainsi que le r glement int rieur du SEL En effet la charte est compl t e par un r glement d ordre int rieur propre au groupe qui pr cisera les pratiques Ce r glement interne d finira en quelque sorte
131. si 31 Traduction personnelle de They need to be visionaries forerunners able to look beyond their own domain or working area and be open minded They must function quite autonomously within their organisation but also have the ability to convey the developed vision s and develop it them within their organisation s Apart from this they need to be willing to invest a substantial amount of time and energy in playing an active role in the transition arena process 50 long terme Un agenda peut donc tre cr dans le but de coordonner l ensemble des actions imagin es et ainsi d appliquer le chemin de transition esp r De multiples chemins de transition peuvent tre imagin s pour un m me probl me En effet il faut que les diff rents acteurs s entendent sur certains crit res et objectifs Or il est rare d arriver une d finition uniforme quant la mani re de rendre une fonction sociale plus soutenable C est pourquoi pour une probl matique particuli re il sera fr quent d avoir un panel de diff rentes visions du futur Les images de transition peuvent voluer et tre ajust es la suite de ce qui a t appris par les acteurs dans ces diverses exp riences de transition Le processus participatif de transition est donc un objectif important du mod le de recherche dans lequel les visions de transition ainsi que leurs objectifs se modifient au fil du temps LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp
132. sous quelles conditions et quel moment Parall lement il est libre de demander un service quand il le souhaite mais aussi d accepter ou non les conditions de l change qu il demande L id e premi re est donc bien de ne faire que ce que l on a envie de faire 2 Le SEL est donc beaucoup plus qu un simple moyen d obtenir des biens et des services il implique d autres valeurs qui favorisent v ritablement un autre rapport aux autres et aux choses 12 L archi du Sel Nous on commence 13 1 3 Origines 1 3 1 Introduction De tout temps les monnaies locales ont fait leur apparition afin de trouver des solutions locales des probl mes auxquels la monnaie nationale et ses propri t s ne savaient pas r pondre LAACHER 2003 Les syst mes d change local ne font pas exception L argent a en effet t mis en place en tant qu instrument pour simplifier les changes des biens dans l objectif de satisfaire les besoins des individus CULTURE EDUCATION PERMANENTE 2006 Les premi res exp riences se rapprochant du SEL proviennent du Canada dans les ann es 70 HUBAUD 2002 A cette poque la r gion de Vancouver est touch e par une crise conomique C est dans ce contexte qu en 1976 l initiative de David Weston deux communaut s d changes vont tre cr es afin de trouver une solution pour pallier aux manquements du syst me capitaliste qui n apportait pas de solutions concr tes aux probl mes
133. st parce qu on a un int r t c est pas sp cifique au SEL Tous les membres n ont 78 pas cet int r t Mais c est s r que les SEL sont des moyens de sensibilisation Ca d pend des personnes qui sont dedans Sabine SEL d Auderghem Le sens pris par la dimension environnementale diff re en fonction des selistes interrog s Deux tendances peuvent tre d gag es Pour la majorit des interview s ce qui touche l environnement sont tous les petits actes quotidiens qui peuvent s ins rer dans une diminution de l impact de l homme sur l environnement En ce sens la diminution de la consommation en est le ma tre mot A travers le SEL on peut donc dire que la dimension environnementale est pr sente car elle permet de sortir du monde consum riste travers la r utilisation et la r paration de certains objets usage de certaines pratiques comme le v lo ou la pr paration de repas bio pour ne citer que ceux l C est de la consommation qu on ne fait pas Quand on peut bricoler quelque chose avec du mat riel recycl en appelant quelqu un qui nous le fera plut t que d appeler un corps de m tier qui nous le fera avec du neuf ben c est de la r cup ration C est aussi la soci t de consommation qu on ne sollicite pas Murielle SEL d Amay D autres selistes pensent la question environnementale en terme d cologie Ainsi le cadre de r flexion est plus large et pens en terme d interactions et d quilibre
134. st soumise au bon vouloir des initiateurs de ces sites d La relation avec les politiques Le dernier crit re que nous avons relev au travers de nos entretiens avec les selistes est celui de la relation des SEL avec le monde politique Le lien tabli entre les SEL et le monde politique est assez superficiel dans ce sens o les SEL se veulent autonomes vis vis de ce dernier Il y a une peur tr s pr sente que le SEL soit r cup r par un parti politique Les selistes crient donc haut et fort que le SEL est apolitique ou plut t antiparti On dit apolitique pour dire non politicien non li une couleur politique Mich le SEL Coup d Pouce Les SEL ne veulent pas qu un lien se cr e avec les partis car cela pourrait rebuter certaines personnes d entrer dans un organisme color politiquement Ils veulent donc garder une ouverture la plus large possible afin d tre accessibles tous 89 Mais le SEL se veut apolitique On accepte tout le monde et on ne parle pas de politique Jacqueline BruSEL Certains partis semblent pourtant int ress s par le projet des SEL Des partis comme Ecolo ou le PS se penchent avec int r t sur certains groupes mais la m fiance reste de mise Depuis peu il y a l Agenda 21 une co conseill re qui s est mise dans le truc et moi je voulais le lier le SEL au projet de l Agenda 21 et beaucoup ont dit Non ne va pas l dedans Ca va tre r cup r par les Ecolo
135. stes de r flexion La taille des SEL Les b n voles de la coordination Les outils technologiques Internet La relation avec les politiques 67 67 67 67 67 67 68 70 71 73 73 74 74 74 75 75 77 77 80 81 82 83 85 85 87 88 89 92 95 104 vii INTRODUCTION Face au monde qui bouge il vaut mieux penser le changement que changer le pansement Francis Blanche Lorsque nous avons con u le projet de ce m moire nous sommes partis du triste constat selon lequel notre soci t actuelle est insoutenable Il nous semblait par cons quent important de partir la recherche de solutions qui permettraient d en restaurer la viabilit Les nombreuses recherches men es actuellement semblent se tourner vers les aspects techniques politiques et conomiques afin de r pondre cette situation Nous voulions nous aussi apporter notre pierre l difice Notre travail prend donc sa source dans une recherche cr ative ayant pour objectif de pr senter de nouvelles solutions pour apporter plus de soutenabilit au monde qui nous entoure Sur base de discussions pr paratoires notre regard s est tourn vers les Syst mes d Echange Local initiatives citoyennes voluant depuis une vingtaine d ann es sur diff rents continents Par souci de pr cision et en raison des exigences que nous impose un travail tel qu un m moire de fin d tudes nous avons toutefois limit nos recherches au cas d
136. syst me permettant de diminuer le gaspillage mais aussi les r flexions sur la division des SEL trop tendus pour garder un aspect local l inclusion du concept de d veloppement soutenable dans certaines publications des SEL etc Les services propos s bien que variant d un SEL l autre offrent des possibilit s de conseil et de formation une vie plus cologique Malgr la formation d un r seau qui permettrait de divulguer des pratiques b n fiques pour l environnement il semblerait que le SEL ne se d finisse pas comme un moyen pour r duire son impact environnemental car il n est pas pens en ce sens et qu il reste ouvert des personnes qui ne sont pas forc ment int ress es par cette th matique Selon nous il existe donc une dimension environnementale implicite dans les SEL Celle ci est cependant latente selon la d finition de Merton qui en parle comme tant un ph nom ne non encore manifeste GRAWITZ 2000 Ainsi partir du moment o une fonction sociale est remplie alors qu elle n est pas un objectif recherch nous pouvons parler de fonction latente S il y a des usages qui se maintiennent sans qu on leur reconnaisse apparemment une utilit c est qu ils remplissent en r alit une autre fonction que l on nomme fonction latente DEUBEL amp MONTOUSSE 2003 196 36 Il semblerait en effet que les membres n aient pas conscience de cette dimension Elle n est pas pr sent e expl
137. t des niveaux 45 b Multiplicit des acteurs 48 c Multiplicit des instruments 48 2 2 4 Limites de la th orie du MTS 52 vi 2 3 Le concept de niche adapt aux SEL 2 3 1 2 3 2 2 3 3 D finition du concept de niche Les Grassroots innovations Un parall le possible avec les SEL a Le SEL vu comme une niche b Analyse de la trajectoire dynamique du d veloppement des SEL en tant que niche c les SEL sont des niches de grassroots innovations 2 3 4 Les SEL une niche de grassroots innovations dans le cadre du MTS 55 55 57 59 60 61 63 64 CHAPITRE 3 ETUDE DE CAS MENEE AU COEUR DE QUATRE SEL FRANCOPHONES BELGES 3 1 Introduction 3 2 M thodologie 3 2 1 3 2 2 a b c 3 2 3 Analyse qualitative Proc d de r colte des donn es L entretien semi directif Pr cisions sur notre guide entretien Choix de l chantillon Limites et biais possibles 3 3 Pr sentation de l chantillon 3 3 1 3 3 2 Les SEL Les interview s a Les selistes du SEL d Amay b Les selistes du SEL d Auderghem c Les selistes du BruSEL d Les selistes du SEL Coup d Pouce 3 4 Analyse 34 1 3 4 2 a b c 3 4 3 a b c d CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXE Approche de la dimension environnementale La trajectoire du d veloppement dynamique de la niche La gestion des attentes L analyse du r seau social form L analyse de l apprentissage Les SEL dans l avenir quelques pi
138. t t fond s par des personnes qui taient souvent proches de l id ologie hippie et cologiste des ann es 70 Ces fondateurs ont t inspir s par certaines exp riences alternatives aux Etats Unis Une des filiations de ces SEL fran ais provient en effet des exp riences mon taires au sein de mouvements alternatifs am ricains des ann es 60 Ces monnaies alternatives r pondaient une critique de la soci t de consommation Il y avait donc dans ces SEL une remise en question importante du syst me capitaliste et de ses valeurs intrins ques LAACHER 2002 Que fait on avec notre argent A quoi doit il r ellement servir dans une soci t in galitaire comme celle dans laquelle nous nous trouvons Comment retourner une vie dont les besoins sont plus simples Etc Ces questionnements proviennent galement des r flexions sur la finitude des ressources naturelles men es par le Club de Rome dans les ann es 70 BLANC 2000 30 D s le d but des ann es 80 ces courants de pens es am ricains ont travers l Atlantique et ont attir l attention des fondateurs des premiers SEL fran ais en Ari ge et dans le Lot et Garonne Ces pionniers du mouvement SEL fran ais taient d j tr s proches de ces valeurs cologistes et hippies propres aux mouvements am ricains Ils faisaient d j partie de mouvements contestataires paysans comme le Larzac LAACHER 2002 Des militants cologistes et des groupes comme Alliance
139. t matiquement d apprentissages techniques mais plut t de nouvelles exp riences humaines ou id ologiques Certaines techniques ou pratiques vont tre transmises d un membre un autre au sein du SEL par ce que l on pourrait appeler change de savoirs L apprentissage de premier ordre est donc bien pr sent J ai appris norm ment de chose la technique du pl trage l argile J ai appris poser mes limites Je suis d ailleurs toujours en train d apprendre mais donc poser mes limites c est dire demander faire des changes correctement Bien savoir ce que veut dire faire un change juste etc J ai aussi appris rendre service Mais en tant vraiment l dans le service quoi J ai appris des recettes de cuisine Je ne sais plus l comme a mais il y a tellement de choses Marie SEL Coup d Pouce Comme d j mentionn pr c demment il est difficile d estimer l ampleur de l apprentissage 83 Les gens s changent des informations a c est s r Bien s r il y a des trucs qui passent a touche tous des th mes tr s diff rents Jacqueline BruSEL L apprentissage de second ordre s inscrit au travers des valeurs particuli res du SEL qui sont d j des remises en question de la soci t traditionnelle Gr ce au SEL on peut se sentir utile et a je vais dire sans avoir un rapport la sp culation et tout ce qui s engendre autour du fric On a une utilit gratuit
140. t r t pour l environnement et non pas les r flexions les d bats ou les actions collectives entreprises au sein du SEL Selon nos interlocuteurs les personnes sensibles l environnement font partie des membres les plus actifs au sein de leur SEL respectif 77 J ai pas dit que a ne rentrait pas du tout l int r t pour l environnement Il y a un groupe qui est tr s comme a C est d ailleurs le groupe le plus actif qui est aussi soin du corps de l esprit et tout Christiane SEL d Auderghem Ceux qui sont actifs dans le SEL c est ceux qui ont cette mentalit un peu de respecter d viter le gaspillage d viter le profit donc directement a doit tre dans leur mentalit de respecter la nature aussi C est chez eux que je retrouve cet esprit de mai 68 Bernadette BruSEL Nous ne pouvons n anmoins pas v rifier la v racit de ces informations car pour cela nous devrions avoir acc s aux statistiques et cr er des profils des membres ce qui d passe le cadre de ce travail Ces propos resteront donc de l ordre de l impression ressentie par les selistes Les SEL ne se revendiquent nullement cologique ni ne pr nent des valeurs en faveur de l cologie car ils veulent pouvoir rester accessible toute personne int ress e sans pour autant imposer des comportements particuliers pour entrer en leur sein Tout en sachant que dans le SEL il y a toute une part des gens qui sont porteurs de ces valeurs
141. te r ciprocit est dirig e vers le groupe et non vers un individu unique Cela permet directement une multiplication une densification des liens sociaux GUERIN MALANDRIN amp VALLAT in PREISWERK amp SABELLI 1998 Autrement dit cela entraine la formation d un r el tissu social au sein duquel on est reconnu et valoris pour ce qu on est les comp tences que l on mobilise SEL COUP DE POUCE 2010 On devient quelqu un par l interm diaire de nos changes successifs Les membres retrouvent ainsi une sorte de statut social Limites La r alit montre qu il est difficile d chapper un certain ralentissement de la dynamique des changes C est d ailleurs une plainte r currente dans de nombreux SEL SELIDAIRE 2009 Il est clair que le SEL ne fonctionne pas toujours de la m me mani re Il y a des temps mort des p riodes plus calmes pendant lesquelles les membres changent moins sont moins actifs Chacun a sa technique pour redynamiser les activit s du SEL D apr s Lena du SEL Coup de Pouce c est clair que le SEL n est pas toujours tr s actif Pour le moment le SEL fonctionne bien mais il y a bien s r des al as et des p riodes plus creuses Nous on le voit gr ce aux statistiques que l ont fait A ces moments l il faut rappeler les gens organiser une f te ou un v nement pour que les gens se retrouvent papotent et repartent avec des nouvelles id es d changes en t te20 Lena 25ans tudiante e
142. ted to an occasional source of good practice guides and technical reports 37 Traduction personnelle pour in order to build on the experience of multiple local projects knowledge aggregation work is required 65 grassroots innovations est que ceux ci peuvent s inscrire dans une conomie parall le l conomie de march et toucher ainsi des th matiques qui ne seraient pas reprises dans le cadre d une approche MTS classique Cette particularit peut tre un avantage non n gligeable pour le MTS Pour conclure nous avan ons donc que les SEL sont des alternatives qui permettent d utiliser de nouveaux outils et des nouvelles r flexions pour se diriger ver un autre type de soutenabilit plus proche des valeurs de l conomie sociale 66 II ETUDE DE CAS MENEE AU COEUR DE QUATRE SEL FRANCOPHONES BELGES 3 1 Introduction Dans cette troisi me et derni re partie nous nous attellerons comparer diff rents points abord s dans nos deux chapitres pr c dents sur base d entretiens que nous avons men s aupr s de 12 selistes de quatre SEL francophones belges Nous utiliserons la m thode qualitative pour refl ter la diversit de la r alit mais aussi pour souligner les similitudes entre les r ponses des interview s Cette d marche nous semble essentielle afin de sortir du cadre th orique et d aller voir la r alit du terrain en vue d illustrer les propos de notre travail 3 2 M tho
143. ternative au syst me de valeurs traditionnelles influenc par le mod le conomique dominant D s lors l quivalence entre la monnaie sociale et la monnaie nationale est inimaginable De plus l inclusion de 19 services bas s sur du travail professionnel ou semi professionnel n est majoritairement pas autoris BLANC amp FARE 2010 Ces SEL sont entre autres les mod les types des SEL fran ais belges italiens et allemands Ici aussi diff rentes dimensions peuvent tre d gag es Nous les d velopperons plus profond ment dans le point 4 1 3 4 Quelques mots sur les SEL francophones belges Les SEL que nous aborderons dans le cadre de ce travail se calquent sur le fonctionnement des syst mes r ciprocitaires de type fran ais En effet leur volont se porte principalement sur la relocalisation de l conomie la convivialit et la recherche de coh sion sociale L objectif principal n est pas comme pour les SEL dominante marchande de lutter contre la pauvret Ici il s agit vraiment de cr er du lien du collectif SAW B asbl 2010 L apparition des premiers SEL francophones sur le territoire belge suit de pr s ceux cr s en France Alors que le premier SEL belge est flamand le LETS de Leuven en 1995 l apparition de ce type de syst me en Belgique francophone date de 1996 avec le BruSEL SEL propre la capitale belge qui s tend sur les 19 communes Si au d part de nombreux SEL calc
144. ticiper les dynamiques des transitions ainsi qu former des strat gies pour les diriger vers des visions du futur Ces tapes se font parall lement un processus d valuation constante afin de revisiter les objectifs en fonction de la situation dans laquelle les transitions se fa onnent CASSIMAN 2011 gt Les ar nes de transition Le premier type d instrument est utilis comme base premi re dans le processus du MTS Comme leur nom l indique ces ar nes de transition suscitent le d bat la discussion autour de diff rentes id es Dans ce cadre les chercheurs du MTS envisagent des confrontations d id es et des changes de connaissances r guliers entre des acteurs de diff rentes parties prenantes Le choix de ces acteurs est important car ils doivent 49 refl ter la complexit de la situation tout autant que la n cessit de ma triser certaines comp tences requises en vue de remplir au mieux cet exercice Ils ont besoin d tre des visionnaires des pr curseurs capables de regarder au del de leur propre domaine ou zone de travail et d tre ouverts d esprit Ils doivent fonctionner en toute autonomie au sein de leur organisation mais aussi avoir la capacit de transmettre la ou les vision s d velopp e s au sein de leur s organisation s En dehors de cela ils ont besoin d tre pr ts investir un montant substantiel en temps et en nergie ainsi qu jouer un r le actif dans le processus de l ar
145. tionner au mieux le SEL En effet un travail non n gligeable est requis au niveau de la coordination M me si une partie du travail peut se faire r tribuer en monnaie locale il est impossible de comptabiliser l ensemble du travail fournit car cela coulerait s rement le SEL Selon les coordinateurs il est de plus en plus difficile de trouver des personnes qui veulent r ellement donner de leur temps et de leur nergie dans un tel poste Une fois que le SEL sera bien en place et tout j esp re qu on aura plus de co coordinateur et que les gens vont un peu prendre a en main Christiane SEL d Auderghem Cela peut tre fatal pour la viabilit des SEL surtout lorsque nous sommes dans des petits SEL coordonn s parfois par une seule personne ce qui peut remettre en cause les valeurs de participation citoyenne et de construction conjointe qu int grent les SEL Ce manque de candidats se trouve tre un r el frein pour les SEL pour Amay ce manque se retrouve au niveau de la coordination qui g re la structure SEL mais aussi dans les personnes qui sont pr tes donner de leur temps pour le recrutement qui fait d faut dans leur groupe Pour les deux gros SEL cela se retrouve dans un manque de membres motiv s pour trouver des solutions afin de dynamiser le groupe Enfin le SEL d Auderghem et d une certaine mani re le BruSEL lui aussi manque de personnes pour le travail de coordination en g n ral Nous on a vr
146. ues sont chang es entre les SEL Il est arriv de nombreuses reprises que des membres nous fassent part d une r flexion qui avait selon eux d j t test e dans un autre SEL Ce qu il est important de voir c est que le travail l n a pas t fait que chez nous Il a t fait aussi ailleurs et maintenant on a un niveau d interaction interSEL Mich le SEL Coup d pouce On va en discuter on va un petit peu s informer aupr s des autres SEL pour voir comment ils font et puis on va d cider Sabine SEL d Auderghem Ainsi les selistes principalement les coordinateurs entrent r guli rement en contact avec l un ou l autre SEL pour discuter d une pratique d une r flexion d une action mettre en place dans son SEL N anmoins cette mise en r seau interSEL n est pas unanime Donc il y a moyen de collaborer avec d autres SEL Donc nous on a essay avec le SEL X J ai essay c est toujours en cours mais on s est rendu compte qu ils taient quatre fois moins actifs que nous et qu on n avait pas grand chose y gagner et que c tait eux qui trouvaient que notre r seau tait fantastique car chez nous il y a un jardinier un plombier etc et donc voil on s est dit ben finalement quel int r t on a cr er de l interSEL Sabine SEL d Auderghem c L analyse de l apprentissage L apprentissage est pr sent sous diff rentes formes dans les SEL Les membres ne traitent pas sys
147. ulent leurs changes avec de la monnaie alternative valu e de gr gr progressivement le syst me de monnaie li e au temps prend place de mani re plus importante en Belgique marquant une diff rence avec leurs homologues fran ais A l heure actuelle selon un recensement fait en 201117 il y aurait 75 SEL francophones en Belgique Cela dit cette liste n est ni exhaustive ni mise jour r guli rement De ce fait il est difficile d valuer combien de SEL sont r ellement actifs et si d autres ont fait leur apparition ou ont disparu N anmoins il semblerait qu une nouvelle vague de jeunes SEL a fait surface r cemment D apr s les informations reprises par le fichier mis disposition sur le site de sel letst8 plus d un quart des SEL ont t cr ces deux derni res ann es 17 SEL LETS be Les SEL francophones en Belgique www sel lets be consult le 30 juin 2012 18 Ibid 20 1 4 Les diff rentes dimensions dans un SEL r ciprocitaire Comme pour les SEL dominante marchande il est aussi possible de d gager diff rentes dimensions qui animent les SEL r ciprocitaires et qui poussent les membres y adh rer Il est possible de les scinder en trois domaines diff rents Il est clair que chaque membre n adh re pas ces trois dimensions de mani re quivalente Chacun est libre d tre plus attir par l une ou l autre des degr s divers C est ce qui montre bien la pluralit
148. unaut du SEL SELIDAIRE 2009 12 C est ce que Mauss d finit comme tant une r ciprocit organis e En effet ici le syst me de don contre don lie l individu qui re oit l ensemble du groupe car selon ce principe la dette n est pas rendre celui qui a exerc le service mais l ensemble des membres du groupe dans ce cas ci du SEL GUERIN MALANDRIN amp VALLAT in PREISWERK amp SABELLI 1998 Ce principe diff rencie les changes au sein des SEL de ceux r alis s dans le cadre d un troc En effet lors du troc deux personnes sont amen es devoir changer un m me moment des biens dont la valeur doit tre quivalente b L unit de compte Pour permettre le bon d roulement des changes une unit de compte propre une monnaie sociale entre en jeu Ces monnaies sociales sont des dispositifs d changes locaux de biens services et savoirs organis s autour d une monnaie sp cifique permettant la fois d valuer et de r gler les changes BLANC amp FARE 2010 1 Qu il s agisse du Bon heure3 du BLE Bon Local d Echange de la Lavande ou du SelAm pour ne reprendre que les cas analys s par la suite ces monnaies servent de mesure pour quantifier les changes Elles sont une m moire de l change MANDIN 2004 59 Leur pr sence permettent le bon fonctionnement de ce rapport r ciproque entre les membres du SEL PREISWERK amp SABELLI 1998 Elles sont un interm diaire dan
149. urielle pr sente depuis la cr ation du SEL il y a1 an et demi 41 ans c libataire 1 enfant Elle travaille dans un institut d insertion socioprofessionnelle Habite Amay depuis 22ans Raisons d entr e dans le SEL sociales conomiques et id ologiques Offre Gardes de chiens petites aides diverses Demande Nettoyage et bricolage ainsi que tout ce qu elle n aime pas faire ou fait mal Christian pr sent depuis la cr ation du SEL il y a 1 an et demi 58 ans veuf deux enfants Pr pensionn ancien permanent syndical Habite Amay depuis 38ans Raison d entr e dans le SEL sociale Offre Petites r parations et bricolage Demande Rien de pr cis cela varie nourriture guide nature etc Christine 60 ans dans le SEL depuis 3 semaines c libataire sans enfant Pensionn e ancienne enseignante Habite Amay depuis 35ans Raison d entr e dans le SEL id ologique Offre Nettoyage et couture Demande Ne sait pas encore b Les Selistes d Auderghem Christiane coordinatrice du SEL et dans le SEL depuis sa cr ation il y a 2 ans 62 ans s par e 2 enfants Pensionn e ancienne secr taire Habite Auderghem depuis 25 ans Raison d entr e dans le SEL id ologique Offre Service de coordination Demande Rien 74 Sabine dans le SEL depuis un an 52 ans mari e 3 enfants Psychologue dans l aide la jeunesse Habite Auderghem ou le Sud de Bruxelles depuis toujo
150. urs Raison d entr e dans le SEL id ologique Offre Des massages des repas et des corrections de travaux Demande Petites r parations et bricolage Luc dans le SEL depuis 10 mois 78 ans mari 2 enfants Pensionn ancien ing nieur civil Habite Auderghem depuis 50 ans Raison d entr e dans le SEL sociale Offre Bricolage et plomberie Demande Massages aide pour faire les vitres aide informatique c Les selistes du BruSEL Jacqueline coordinatrice depuis 7 ans et dans le SEL depuis 10 ans 70 ans seule 2 enfants Pensionn e ancienne commerciale et psychologue Habite Molenbeek depuis 10 ans Raison d entr e dans le SEL id ologique Offre Aide pour l organisation de d m nagements des psychoth rapies et pr t de sa voiture Demande Petits travaux de type lectrique couture et pr parations de repas Patrice dans le SEL depuis 2 ans 54 ans s par un enfant Employ dans une banque Habite Bruxelles ville depuis 4 ans Raison d entr e dans le SEL id ologique Offre R parations v lo Demande Rien pour l instant Bernadette dans le SEL depuis un an 57 ans divorc e un enfant En incapacit de travail ancienne guide touristique Habite Uccle depuis 25 ans Raisons d entr e dans le SEL conomiques et id ologiques Offre Couture Demande Petites r parations bricolage d Les selistes du SEL Coup d Pouce EL Bernard Coordinateur et dans le SEL depuis
151. us jacente le terme d environnement est associ aux probl mes de d gradation de la biosph re toute enti re par suite de l action de la civilisation technologique sur la totalit des milieux naturels RAMADE 2002 279 Suite l engouement plus ou moins r cent pour la protection de l environnement travers diverses formes dont le concept de d veloppement soutenable en est souvent la base de nombreuses initiatives voient le jour quotidiennement De plus une part de la population commence changer ses comportements et son mode de vie 28 Des styles de vie dont les racines sont complexes et multiformes popularisent certains aspects de l cologie dans des franges croissantes de la population hausse des pratiques de jardinage mode locavore manger des produits de proximit et plus g n ralement attention accrue la provenance des aliments tourisme et sports immerg s dans des espaces naturels go t pour les mat riaux traditionnels etc ZACCAI 2011 166 D s lors notre r flexion consiste v rifier si les SEL peuvent s inscrire dans ce courant vert Comme nous l avons d j pr sent dans les premiers points de ce chapitre les SEL proposent modestement une alternative int ressante et originale au syst me capitaliste qui nous gouverne D s lors imaginer que leur mani re de fonctionner permet de r duire l impact environnemental ne nous semblait pas une id e si saugrenue P
152. ut se cr er une autre sorte de d veloppement soutenable que celui avanc dans le cadre de notre conomie capitaliste traditionnelle Ce d veloppement soutenable est bas sur une autre forme d conomie qui ne recherche pas l acc s au march mais cherche bien rester l int rieur des fronti re de l conomie sociale Enfin les SEL peuvent bien tre mis en lien avec les grassroots innovations car chaque communaut y est particuli re et y apporte ses avanc es et id es propres Pour reprendre le terme avanc par Seyfang et Smith nous pouvons dire que les SEL peuvent tre source de diversit cr atrice de par leur vari t due au contexte local et l exp rience des membres qui les composent SEYFANG amp SMITH 2007 2 3 4 Les SEL une niche de grassroots innovations dans le cadre du MTS Apr s avoir d velopp la mise en parall le entre les SEL et les niches de grassroots innovations nous conclurons ce chapitre en exposant l int r t que ce parall le peut avoir dans le cadre de la th orie du MTS Selon Smith les niches peuvent avoir des r percussions diff rentes sur les modifications des r gimes En effet une niche en phase avec le syst me en place ne demandera pas norm ment de changements dans les pratiques socio techniques tandis qu l oppos les niches radicales qui v hiculent des pratiques et valeurs totalement diff rente de celles pr sentes dans le syst me dominant ne diffuseront pas
153. utres qui au contraire r sulteront de leurs choix et r flexions Une tude approfondie de cette th matique nous semble pertinente afin de d gager de nouvelles variables ainsi que d approfondir celles d j identifi es dans le pr sent travail 91 CONCLUSION Pour ce qui est de l avenir il ne s agit pas de le pr voir mais de le rendre possible Antoine de Saint Exup ry L environnement est un syst me fini qui ne peut maintenir en son sein un sous syst me en perp tuelle expansion comme nous l impose notre conomie actuelle De ce fait celle ci doit voluer vers un mod le soutenable sous peine de rendre notre plan te invivable Il nous faut donc trouver de nouvelles id es afin de sortir du sch ma actuel qui compromet notre avenir tous Les syst mes de monnaies compl mentaires dans lesquels s inscrivent les SEL peuvent apporter leur niveau des l ments de solution ce probl me car ils mettent en avant des valeurs et des pratiques plus respectueuses de l environnement Tout au long de ce travail nous avons en effet vu qu il existe une dimension environnementale dans les SEL en nous basant sur les constatations recueillies aupr s des SEL francophones belges C est ainsi qu on la retrouve au travers du localisme des changes et de la mise en place d un r seau de r utilisation mais aussi dans le partage de pratiques et de connaissances li es au respect de l environnement Nous avons
154. uve d ailleurs confirm par la densit de nos entretiens entre 1h et 3h pour les plus long Nous n avons donc pas une vue d ensemble de tous les membres comme par exemple ceux qui sont peu actifs et qui pourraient nous apporter une autre perception du SEL par ses membres gt De plus nous sommes rentr s en contact avec les selistes via les coordinateurs Notre chantillon a donc t con u selon la volont de ceux ci nous indiquer une personne plut t qu une autre gt Enfin notre dernier biais concerne le SEL d Amay qui s inscrit dans une ville en transition contrairement aux trois autres SEL Nous pouvons donc supposer que la r flexion sur l environnement dans le SEL d Amay sera plus pr sente car les membres sont d j impliqu s dans une structure qui pr ne des valeurs qui se rapprochent de la soutenabilit Nous pourrons d ailleurs v rifier cette supposition au cours de notre enqu te 72 3 3 Pr sentation de l chantillon 3 3 1 Les SEL SEL SEL d Amay SEL BruSEL SEL Coup d Auderghem d Pouce Type Semi urbain Urbain Urbain Semi urbain Date de Mars 2011 Sept 2010 Sept 1996 Juin 1997 cr ation Zone couverte Commune Th oriquement 19 communes de Villers la Ville Superficie et d Amay la commune Bruxelles Court St Etienne habitants d Auderghem Chastre 2 700ha 16 140 ha Sombreffe 13 728 habitants 900 ha 1 119 088 Ottignies LLN 31 408 habitants habita
155. uxi me processus est celui de la construction d un r seau social utilis ici selon la d finition de Fors un ensemble de relations entre un ensemble d acteurs FORSE in MESURE amp SAVIDAN 2006 995 Pour Kemp il faut en effet un panel d acteurs diff rents qui permettront d alimenter les ressources de la niche afin de supporter son mergence 3 Enfin le dernier processus clef est celui de l apprentissage Pour Kemp deux types d apprentissages doivent tre pr sents au sein d une niche l apprentissage de premier et de second ordre Le premier ordre correspond aux connaissances et aux expertises que nous corrigeons et adaptons en fonction des normes en vigueur Le deuxi me ordre va un pas plus loin dans le sens o il am ne la r vision des normes en place travers le questionnement nous sommes amen s restructurer le cadre de r f rence questionner la viabilit et les tensions au sein du syst me Cela doit conduire les membres mettre des hypoth ses tous ensemble SEYFANG amp LONGHURST 2012 Ces trois processus constituent ce que Kemp nomme Ja trajectoire dynamique du d veloppement de la niche Nous les mettrons en parall le avec les SEL dans notre troisi me chapitre afin de voir leur potentiel d expansion et de viabilit 2 3 2 Les grassroots innovations Les SEL ne s inscrivent pas dans un syst me d innovations technologiques au sens premier donn cette notion Au sens entendu par les
156. vant s couler sur plusieurs d cennies Actuellement les r gimes sont de plus en plus confront s de nouveaux crit res de soutenabilit qui n avaient pas t pris en compte lors de leurs formations Cette prise de conscience environnementale est un d veloppement socio culturel qui peut tre consid r comme un processus du paysage et qui remet en cause la performance de ces diff rents r gimes SMITH VOSS amp GRIN 2010 Cette nouvelle tension peut g n rer la cr ation de niches propices l innovation socio technique pour pallier aux manquements des r gimes existants L objectif du MTS sera donc d influer sur le r gime en se focalisant sur l anticipation et l adaptation En effet le d fi dans ce cas est d anticiper le d veloppement d un niveau et ainsi de tenter de d terminer l influence qu il aura sur les autres Pour modifier le r gime les chercheurs du MTS se reposent sur une vision macroscopique de la soutenabilit ainsi que sur certaines initiatives bottom up que sont les niches du niveau microscopique LOORBACH amp ROTMANS in OLSTHOORNET amp WIECZOREK 2006 47 b Multiplicit des acteurs Le MTS est un processus utilisant une pluralit d acteurs car il fait participer les diff rentes parties prenantes dans une probl matique donn e En effet le MTS pr ne un mode de gouvernance participatif car il avance que les actions des individus influencent le changement soci tal CASSIMAN 2011 D s
157. y Forge sont les principaux Ceux ci restent incomplets dans le sens o il n en existe pas de parfaitement adapt un SEL particulier vu que chaque SEL a son fonctionnement et ses volont s propres Par exemple le syst me Community Forge permet aux membres d encoder eux m mes leurs changes dans le syst me informatique ce qui repr sente un progr s consid rable pour les coordinateurs Maintenant le gros avantage d Internet au niveau de la gestion des membres de la comptabilit de la base de donn e tout est automatique et donc a demande moins d nergie pour les organisateurs Bernard SEL Coup d Pouce N anmoins Community Forge ne poss de pas tous les outils pr sents dans d autres formes de sites comme un forum ou un syst me de messagerie celle ci se r v lant avantageuse dans le cas o l on veut discuter d un change L avantage de l encodage individuel est bien s r tr s pr cieux car il vite de devoir passer par les mains de la coordination Ce passage quand il est n cessaire alourdit en effet fortement la t che de travail lorsqu il s agit d un SEL relativement important comme le BruSEL ou actif comme le SEL d Auderghem L utilisation de tel ou tels outils Internet n est donc 42 SEL LETS be Les SEL francophones en Belgique www sel lets be consult le 30 juin 2012 88 pas neutre et peut avoir un impact direct sur l volution du SEL s il permet d all ger ou non l
158. yst me d Echange Local Management de transition vers la soutenabilit niche grassroots innovations environnement iii Si une id e ne para t pas d abord absurde alors il n y a aucun espoir qu elle devienne quelque chose Albert Einstein iv Pour bien commencer cette belle aventure il me faut remercier certaines personnes Tout d abord un grand merci mes promoteurs Sophie Nemoz et Tom Bauler qui m ont inspir une partie de ce travail et m ont guid e tout au long de cette p riode particuli re Bien videmment je voudrais saluer et remercier vivement tous les selistes que j ai pu rencontrer cette ann e et qui m ont ouvert leur porte et leur c ur pour me faire partager leur v cu et leurs r flexions Merci pour votre g n rosit votre temps et votre inspiration Je voudrais remercier certaines personnes pour leur aide qui m a t tr s pr cieuse dans l laboration de ce travail Antoine M Alice B Marc Henry R Anne F Jean C Marie et Bernard S Il m est aussi indispensable de saluer mes amis ainsi que ma famille qui m ont soutenue et encourag e au cours de la r alisation de ce travail Merci Feyrouz Juliette Nora ainsi que toute la bande des zizi coincoins pour votre soutien et votre aide qui m ont t tr s chers Enfin mes derniers mots vont directement vers mon p re qui a t pr sent du d but la fin pour m pauler et me ressourcer quand c tait n cessaire Me

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

  Global Century Spare Parts  Blu-ray Disc™ Player  Accesorios Sanitaria PAVCO  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file