Licenciement pour faute grave
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1. 12 L article L 1225 71 dispose en son alin a 2 Lorsque en application des dispositions du premier alin a le licenciement est nul l employeur verse le montant du salaire qui aurait t per u pendant la p riode couverte par la nullit 13 Cass Soc 7 juillet 1976 n 75 40044 14 Cass Soc 10 avril 1991 n 89 42751 RJS 5 91 n 567 Cass Soc 10 novembre 1993 n 89 42302 Dans le m me sens Cass Soc 16 juillet 1987 n 84 45052 15 Cass Soc 30 septembre 2010 n 08 44340 16 Plus largement sur le sujet de la sanction en droit du travail Manuela Gr vy La sanction civile en droit du travail Droit social 2001 p 603 ainsi que du m me auteur R flexions autour de la sanction des droits fondamentaux en droit du travail Dr Ouv 2006 p 110 disp sur le site de a Revue et La nullit de la rupture du contrat de travail une jurisprudence chaotique Dr Ouv 2007 p 209 17 J M Verdier Au del de la r int gration et de indemnisation des gr vistes vers une protection sp cifique des droits fondamentaux des travailleurs Droit Social 1991 p 713 18 En l absence de demande de r int gration la Cour de cassation applique le principe de la r paration int grale Cass Soc 17 d cembre 2002 n 00 44660 Dr Ouv 2003 p 493 n P Darves Bornoz et P Tillie l indemnit allou e la salari e doit r parer le int gralement le pr ju2. article 9 du Code civil Peut on attraire un tiers la relation de travail devant le Conseil de prud hommes pour engager sa responsabilit En mati re de licenciement collectif pour motif conomique on sait que la responsabilit d une soci t tierce la relation de travail peut tre engag e lorsque les agissements de celle ci ont caus la cessation d activit de l employeur et par cons quent la perte des emplois 30 Qu en est il lorsque c est le droit au respect de la vie priv e qui est en cause Sur quel fondement Dans l arr t comment la Cour se juge comp tente sur le fondement du principe de la pl nitude de juridiction en mati re prud homale et en mati re civile principe selon lequel une juridiction a comp tence pour conna tre d une affaire qui rel verait d une autre juridiction 31 De prime abord cette solution n tait pas vidente En effet les articles L 1411 1 du Code du travail et suivants qui d limitent la comp tence mat rielle du Conseil de prud hommes tout litige n l occasion de 28 CA Paris 12 janvier 2012 M c Soci t G n rale Dr Ouv 2012 p 556 CPH Tours 4 avril 2012 V c TLD Europe CPH Versailles 26 juin 2012 P c Messier Bugatti 29 Sur la reconnaissance d un pr judice moral distinct en r paration des conditions vexatoires de la rupture Cass Soc 25 janvier 1989 n 86 40 688 Cass Soc 31 mars 2010 n 09 41016 Cass S
3. e contestant les faits d s la notification du licenciement ainsi que l absence de d bat contradictoire sur les faits reproch s avant le licenciement alors m me que la salari e avait refus de se pr senter l entretien pr alable En l absence d l ment probant il n est donc plus n cessaire de s interroger sur la justification de la sanction disciplinaire et c est la raison pour laquelle la Cour fait d lib r ment l impasse sur cette question La faute grave n tant pas caract ris e le licenciement est jug nul et la Cour ordonne en cons quence la r int gration de la salari e dans son emploi et des dommages et int r ts en r paration du pr judice subi La Cour n a pas estim utile de rappeler les fondements des sanctions prononc es tant les solutions sont d sormais constantes en la mati re Mais comment oublier que si la nullit du licenciement est pr vue par les textes 5 la r int gration des femmes enceintes dans leur emploi est le fruit d une longue lutte issue de la jurisprudence Il a fallu attendre plus de trente ans apr s le c l bre arr t Rev t Sol rendu en 1972 ordonnant la r int gration d un salari prot g 6 pour que la Chambre sociale tende une telle sanction la nullit du licenciement d une femme enceinte 7 l origine de cette solution des d cisions de juges des r f r s ordonnant la r int gration 5 Le fondement de la nullit est double il repo
4. uvre de mesures visant promouvoir l am lioration de la s curit et de la sant des travailleuses enceintes accouch es ou allaitantes au travail 25 Cass Soc 11 juillet 2012 n 10 15905 FS P B RJS 10 12 n 784 Dr Ouv 2012 p 802 n M Bonnech re Sur la cons cration du droit la sant et au repos comme comptant au nombre des exigences constitutionnelles Cass Soc 29 juin 2011 n 09 71107 Dr Ouv 2011 p 723 n 6008 n E Richard 26 Cass Soc 29 mai 2013 n 11 28734 27 Cass Soc 20 mars 2013 n 11 23388 nullit du licenciement la Cour ordonne la r paration du pr judice moral et familial caus par les circonstances particuli rement vexatoires du licenciement Une telle indemnisation fond e sur l article 1147 du Code civil si elle est admise m me en l absence de nullit du licenciement n a pas de caract re automatique et n cessite d apporter des l ments justifiant d un tel pr judice 29 En pratique le pr judice moral n est pas facile valuer mais la somme obtenue 10 000 soit 5 mois de salaire sans tre tr s lev e n est pas n gligeable Enfin et fort logiquement la Cour exclut les dommages et int r ts pr vus par l article L 1225 71 d s lors que ceux ci ne peuvent tre octroy s qu en l absence de demande de r int gration 2 Sur la condamnation de la Soci t CA Consumer Finance tiers la relation de travail sur le fondement de l
5. a du Code du travail alors en vigueur devenu l article L 122 30 alin a 2 puis l art L 1225 71 ne souffrant aucune restriction il my avait pas lieu de d duire les salaires qui auraient t per us aupr s d un autre employeur pendant la p riode de la nullit 13 Cette m me solution a t adopt e concernant les indemnit s journali res et les indemnit s vers es par l assurance ch mage 14 Certains ont pu voir un revirement de jurisprudence mettant en cause cette solution dans un arr t de 2010 qui s appuie sur le principe de la r paration int grale du pr judice pour op rer des d ductions sur les salaires dus pendant la p riode couverte par la nullit 15 notre sens il ne faut pas surestimer la port e de cet arr t non publi au Bulletin et qui ne tient pas compte des crit res rappel s ci dessus La d cision de la Chambre sociale de 2010 comme l arr t comment font en effet la confusion entre le principe de la r paration int grale et la r paration octroy e lorsqu il est port atteinte une libert fondamentale sanctionnant un comportement illicite Le principe de la r paration int grale commande que l on r pare tout le pr judice mais rien que le pr judice En cas de violation d une libert fondamentale la r paration ordonn e a quant elle une double fonction la fois de r paration du pr judice subi et de sanction de la violation d une norme protectrice 16
6. article 700 du Code de proc dure civile Condamne la Soci t CA Consumer Finance payer Mme J la somme de 1 000 titre de dommages int r ts pour violation de sa vie priv e D boute Mme J de l int gralit de ses autres demandes Condamne la Soci t HSBC France payer l Union locale CGT de Chatou les sommes suivantes 1 500 titre de dommages int r ts 500 sur le fondement de l article 700 du Code de proc dure civile Ordonne la capitalisation des int r ts Mme Dintilhac pr s M Dadi Bo ssonnade Laussucq Villalard av Note Le contrat de travail de la femme enceinte fait l objet d une protection exorbitante du droit commun Le licenciement est interdit sauf faute grave ou impossibilit de maintien dans l emploi le motif invoqu devant tre tranger l tat de grossesse d faut le licenciement est nul et sanctionn par la r int gration de la salari e dans son emploi si celle ci en fait la demande C est ce que rappelle bien l arr t comment rendu par la Cour d appel de Paris le 23 avril 2013 Une salari e de la Soci t HSBC France a t licenci e pour faute grave alors que l employeur avait connaissance de son tat de grossesse le licenciement a t notifi avant le d but du cong maternit La lettre de licenciement faisait reproche la salari e d avoir falsifi ses bulletins de paie et de les avoir remis un
7. logique la solution est critiquable D abord cette d duction ne s appuie sur aucun texte et certainement pas sur le fondement de l article 8 Avis de M l Avocat g n ral J Duplat RJS 7 03 p 557 r f rence faite la jurisprudence communautaire issue des arr ts Von Colson et Doris Hartz du 10 avril 1984 Rec CJCE pp 1891 et 1921 9 Cass Soc 19 mai 2010 n 08 44481 sur le principe de r paration int grale rappel en mati re de discrimination syndicale ce qui est nul ne produit aucun effet 10 La r int gration doit se faire dans le m me emploi ou d faut dans un emploi quivalent lorsque celui ci a disparu l employeur devant dans ce cas justifier de la disparition de l emploi Cass Soc 15 octobre 2003 n 01 44503 Si la salari e ne demande pas sa r int gration ou si l employeur fait obstacle celle ci la salari e est bien fond e demander des dommages et int r ts Cass Soc 6 octobre 2010 n 8 43171 sur la base de l art L 1225 55 CA Paris 12 janvier 2012 M c Soci t G n rale Dr Ouv 2012 p 556 11 Cass Soc 7 juillet 1976 n 75 40044 673 Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 n 783 L 1225 71 du Code du travail qui ne pr voit aucune d duction 12 Ensuite cette solution est contraire la jurisprudence de la Cour de cassation En 1976 la Cour de cassation jugeait d j que les dispositions imp ratives de l article 29 V 3 alin
8. notifier son licenciement pour faute grave par lettre recommand e du 1 f vrier 2010 au motif qu elle aurait falsifi deux bulletins de paie aux fins d obtenir un pr t aupr s de la Soci t Sofinco SUR CE Sur la recevabilit de l appel Sur les demandes de dommages int r ts li es ce premier moyen Sur l exception d incomp tence soulev e par la Soci t HSBC France concernant les demandes form es sur le fondement du marchandage Outre le fait qu aux termes des dispositions de l article L 1411 1 du Code du travail le Conseil de prud hommes r gle les litiges qui peuvent s lever l occasion de tout contrat de travail soumis aux dispositions du code susvis et que Mme J qui tait li e la Soci t HSBC France par un contrat de travail pouvait saisir cette juridiction si elle estimait avoir t victime de marchandage dont avait b n fici son employeur il convient de relever que la Cour d appel investie de la pl nitude de juridiction tant en mati re sociale qu en mati re civile et saisie par l effet d volutif de l appel form par Mme J est tenue de statuer sur les demandes L exception soulev e par la Soci t HSBC France doit tre rejet e Sur les demandes de communication de pi ces Sur le licenciement Aux termes des dispositions de l article L 1225 4 du Code du travail l employeur ne peut r silier le contrat de travail d une salari e lorsqu elle est en t
9. violation des r gles protectrices de la maternit Sur le fond l enseignement de l arr t est double il donne un mode d emploi pour obtenir la nullit et la r int gration il permet galement de rechercher la responsabilit d un tiers en cas de d nonciation Sans surprise la salari e obtient la nullit du licenciement et sa r int gration Classique la sanction de la r int gration s inscrit dans la ligne de la jurisprudence initi e par l arr t de la Chambre sociale du 30 avril 2003 1 La solution n est donc pas nouvelle Toutefois la d cision comment e pr sente un int r t p dagogique vident tant certains juges semblent r ticents imposer une obligation de faire l employeur Plus originale est la r paration du pr judice obtenue en raison d une d nonciation d un tiers l organisme de cr dit 1 La r int gration mode d emploi La protection de la femme enceinte doit permettre de prot ger la sant et la s curit tant de la m re que de l enfant na tre exigence pos e par les textes internationaux 2 3 et reprise en droit interne notamment par l article L 1225 4 C Tr Elle s impose galement pour assurer le principe de l galit de traitement des hommes et des femmes au travail impliquant l absence de toute discrimination fond e sur le sexe 4 Lefficacit de la protection exorbitante de la femme enceinte commande une appr ciation stricte des cas de naissance de
10. 000 titre de dommages int r ts pour perte de l emploi raison de multiples fautes dont la violation du secret bancaire 50 000 titre de dommages int r ts pour violation de la vie priv e La Soci t CA Consumer Finance soul ve l incomp tence ratione materiae de la Chambre sociale de la pr sente Cour d appel en faisant valoir que les demandes form es par Mme J ne relevaient pas de la comp tence prud homale dans la mesure o elle n tait pas son employeur Toutefois la pr sente cour saisie par l effet d volutif de l appel de l ensemble du litige que le premier juge avait tranch au fond et investie de la pl nitude de juridiction en mati re prud homale et en mati re civile doit se d clarer comp tente pour statuer sur les demandes form es par Mme J l encontre de la Soci t CA Consumer Finance Pour s opposer ces demandes la soci t CA Consumer Finance soutient qu il lui appartenait de proc der la v rification des documents suspects pr sent s par la personne sollicitant un pr t et que s agissant de fiches de salaire tablis par la Soci t HSBC elle ne divulgua t aucune information confidentielle Cependant en demandant la Soci t HSBC de proc der la v rification des fiches de salaires tablies au nom de Mme J la Soci t CA Consumer Finance a port atteinte la vie priv e de cette derni re en informant son employeur de ce qu une de ses salari es a
11. 1 858 66 Compte tenu de l anciennet des faits la Soci t HSBC sera condamn e verser Mme J une indemnit provisionnelle de 35 000 valoir sur le paiement des salaires susvis s sans qu il y ait lieu d ordonner la consignation sollicit e par l employeur Aucune consid ration ne justifie que Mme J b n ficie avant sa reprise du travail des cong s pay s qu elle n aurait pu utiliser du fait de son exclusion de l entreprise Les salaires vers s devront faire l objet de la d livrance de bulletins de salaire aff rents sans qu il soit n cessaire d assortir cette mesure d une astreinte mais il ny a pas lieu remise d attestation P le emploi ni de certificat de travail La r int gration tant ordonn e il n y a pas lieu de faire droit la demande de dommages int r ts form e sur le fondement des dispositions de l alin a 1 de Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 n 783 670 l article L 1225 71 du Code du travail En revanche il est tabli que le licenciement nul intervenu alors que la salari e tait enceinte dans des circonstances particuli rement vexatoires lui a caus un pr judice moral et familial particulier justifiant qu il lui soit allou la somme de 10 000 titre de dommages int r ts Sur le non respect des droits de la d fense et de la proc dure de licenciement Sur les manquements la loyaut et la bonne foi contractuelle La Soci t HSBC France
12. DISCRIMINATION Femme enceinte Licenciement pour faute grave Falsification de bulletins de paie en vue de obtention d un pr t Charge de la preuve Faits tablis non Nullit de la rupture R int gration Tiers pr teur Atteinte la vie priv e Indemnisation SYNDICAT PROFESSIONNEL Action en justice Intervention volontaire Violation des r gles protectrices de la maternit Atteinte l int r t collectif de la profession Dommages et int r t COUR D APPEL DE PARIS P le 6 4 ch 23 avril 2013 J contre SA HSBC France et SA CA Consumer Finance ex Sofinco Mme J employ e par la Soci t T l ressources dans le cadre d un contrat dur e d termin e du 25 mai au 13 juillet 2005 affect e pendant cette p riode sur le site de la Soci t CCF a t engag e par cette derni re aux droits de laquelle se trouve la Soci t HSBC aux termes d un contrat dur e ind termin e du 1 ao t 2005 prenant effet le 2 septembre 2005 en qualit de t l conseiller technicien moyennant une r mun ration brute mensuelle qui s levait en dernier lieu 1 79766 les relations contractuelles tant soumises la convention collective nationale des banques et l entreprise occupant titre habituel au moins onze salari s lors de la rupture du contrat de travail Apr s convocation par lettre du 15 d cembre 2009 un entretien pr alable fix au 6 janvier 2010 Mme J s est vu
13. ans l emploi en cas de violation de cette protection par l employeur Les tiers qui ont contribu la violation de cette protection doivent galement r parer le pr judice subi Pauline Le Bourgeois Avocate au Barreau de Toulouse priv e ouvre droit r paration Civ 1 5 novembre 1996 n 94 14798 34 Exemples cit s par L Gratton ibid Cass Soc 28 septembre 2011 n 09 43374 Cass Soc 17 octobre 2012 n 10 14248 Cass Soc 29 juin 2011 n 10 12884 Cass Soc 17 mai 2011 D 2011 901 obs P Lokiec et J Porta Dr Ouv 2011 p 677 Avis B Aldig obs C Saltzmann Et aussi Cass Soc 11 juillet 2012 n 11 11709 35 Cass Soc 16 janvier 2008 n 07 10095 GREVE Responsabilit civile Action judiciaire dirig e contre le seul d l gu syndical 1 Blocage des v hicules Participation personnelle Preuves non Absence de d sorganisation de l entreprise 2 Discrimination COUR D APPEL DE CHAMB RY Ch Soc 23 mai 2013 SAS Loomis France contre Abdelkader B Faits proc dure et pr tentions des parties Abdelkader B a t embauch par la SA S curipost pour occuper un emploi de convoyeur garde agent de production class au coefficient 130 de la grille de classification de la convention collective nationale des transporteurs routiers et activit s auxiliaires du transport compl t e par le protocole Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 e n 783 676
14. at de grossesse m dicalement constat et pendant l int gralit des p riodes de suspension du contrat de travail auxquelles elle a droit au titre du cong maternit qu elle use ou non de ce droit ainsi que pendant les quatre semaines qui suivent l expiration de ces p riodes sauf faute grave ou impossibilit de maintenir le contrat pour un motif tranger la grossesse ou l accouchement En l esp ce la Soci t HSBC qui avait adress le 1 d cembre 2009 une lettre Mme J lui indiquant que son cong de maternit s tendrait sur la p riode du 30 avril au 19 ao t 2010 inclus compte tenu de la date pr sum e de son accouchement savoir le 11 juin 2010 avait donc connaissance de son tat de grossesse lorsqu elle l a convoqu e le 15 d cembre 2009 un entretien pr alable avant de lui notifier son licenciement pour faute grave par lettre dat e du 1 f vrier 2010 Dans cette lettre de licenciement pr sent e le 5 f vrier 2010 qui fixe les limites du d bat judiciaire la Soci t HSBC France apr s avoir voqu les raisons pour lesquelles l entretien pr alable n avait pu avoir lieu indique Mme J que les faits qui lui sont reproch s et qu elle souhaitait lui exposer lors de cet entretien sont les suivants Le service Paie de HSBC France a t contact par une des soci t s du Groupe Sofinco qui a t tonn e par le taux non actualis d une cotisation figurant sur un bulletin de pai
15. ble de faux et d usage de faux ainsi qu elle l indique dans la lettre susvis e le fait de falsifier des documents officiels remis par HSBC et a fortiori d en faire usage l gard d un tiers afin de tenter d en tirer avantage ne peut tre tol r tant il constitue un manquement la probit la Soci t HSBC France verse aux d bats l exclusion de toute autre pi ce les copies des fiches de paie litigieuses dont il n est pas contest qu elles ont t falsifi es un courriel adress par Mme Latona DRH Juridique Social le 8 d cembre 2009 Mme Tr buchet salari e de la Soci t Sofinco ainsi libell Je me permets de vous contacter suite votre appel t l phonique notre service Paie concernant un de nos salari s qui aurait falsifi ses bulletins de paie Nous vous avons t l phon ce jour et il nous a t r pondu que vous ne seriez joignable qu partir du jeudi 10 d cembre Nous vous rappellerons car nous souhaitons vous poser quelques questions sur le dossier de Mme J Je vous laisse nos coordonn es si vous souhaitez nous joindre Ces seuls documents produits par la Soci t HSBC France qui a la charge de la preuve des faits qu elle invoque sont insuffisants pour tablir non seulement que Mme J serait l auteur ou l origine de la falsification et qu elle aurait fait usage de ces faux pour solliciter un pr t aupr s de la Soci t Sofinco mais galement que c
16. canisme qui vient alourdir la responsabilit de l auteur classique en droit civil a t d clin en d autres mati res dont le droit du travail o on le retrouve fr quemment lorsque l employeur ne respecte pas une obligation impos e par la loi irr gularit de la proc dure disciplinaire de la proc dure de licenciement de la d livrance tardive des documents permettant au salari de faire valoir ses droits l assurance ch mage de l absence de mention la priorit de r embauche dans la lettre de licenciement pour motif conomique de l absence de visite m dicale d embauche du non respect du salaire minimum l gal de l absence de mise en place des institutions repr sentatives du personnel 34 Dans le m me sens il a t jug que la violation par l employeur d une obligation r sultant d un accord collectif cause n cessairement un pr judice l int r t collectif de la profession au sens de l article L 2132 3 du Code du travail ce qui rend un syndicat m me non signataire recevable demander r paration du pr judice n cessairement subi 35 Conclusion Les points retenus dans le pr sent commentaire ont ceci de commun qu il ne suffit pas d avoir des normes qui prot gent encore faut il des sanctions pour les activer Il n est pas d autre sanction plus efficace et dissuasive pour assurer la protection de l emploi d une certaine cat gorie de salari s que d ordonner la r int gration d
17. dice r sultant du caract re illicite du licenciement dont le Selon la formule de la Cour de cassation la d duction est cart e titre de sanction de la nullit du licenciement et l indemnisation ordonn e est alors sup rieure aux seuls revenus perdus Mais on voit bien que la question est pineuse En effet le r gime de l indemnisation de la nullit du licenciement est fait de paradoxes et de contradictions 17 Reposant sur une construction jurisprudentielle il diff re selon la cause de la nullit du licenciement et pour une m me cause il diff re encore selon que le salari demande ou non la r int gration dans son emploi Nous n voquerons ici que l indemnisation octroy e dans le cadre d une demande de r int gration 18 Lorsque sont en cause des libert s fondamentales telles la libert de la gr ve la libert syndicale ou le droit la repr sentation collective 19 la jurisprudence est constante 20 la r paration octroy e ne souffre d aucune d duction la r paration tant alors en m me temps sanction Ici deux crit res se d gagent pour justifier une telle solution la violation d un principe valeur constitutionnelle 21 et galement la violation de l interdiction de toute discrimination 22 Mais lorsque la nullit du licenciement repose sur l absence ou l insuffisance de plan de sauvegarde de l emploi l indemnisation est prononc e d duction faite des revenus de re
18. e HSBC que vous leur aviez communiqu l appui d une demande de cr dit Reprenant les documents en notre possession nous avons constat que le taux FNGS figurant sur le bulletin de paie du mois d octobre 2009 en possession de l organisme de cr dit n tait pas le m me que celui figurant sur le bulletin de paie du m me mois que nous vous avons communiqu Nous avons alors proc d un examen comparatif des documents bulletins de paie des mois d ao t 2009 septembre 2009 et octobre 2009 qui a imm diatement r v l la falsification des informations et rubriques suivantes adresse postale l ments de la r mun ration brute brut imposable revenu imposable Vous avez ainsi ajout votre r mun ration brute sur deux des trois bulletins de paie une prime dite rem compl cent appel d un montant de 946 02 dans l intention vidente de tromper l organisme de cr dit sur la structure et le montant r els de votre r mun ration Ces falsifications ont t r alis es de mani re extr mement minutieuse puisque quasiment ind tectables et particuli rement r fl chie compte tenu de la parfaite coh rence constat e entres les diff rents l ments falsifi s Ainsi et titre d exemple votre brut imposable a t valoris afin de tenir compte de la modification op r e sur les l ments de votre r mun ration brute Nous vous rappelons que le bulletin de paie est un document ob
19. e Mme J de sorte que son licenciement intervenu pendant la p riode de protection l gale due sa grossesse doit tre d clar nul Sur les cons quences de la nullit du licenciement Le licenciement de Mme J tant nul il convient de faire droit sa demande de r int gration qui devra intervenir apr s avoir t pr c d e d une visite m dicale de reprise dans son poste ou un poste quivalent dans un d lai de deux mois compter de la notification de la pr sente d cision Mme J ayant galement droit au paiement d une somme correspondant la totalit du pr judice subi au cours de la p riode qui s est coul e entre son licenciement et sa r int gration dans la limite du montant des salaires dont elle a t priv e il convient de condamner la Soci t HSBC France lui payer sous r serve des indemnit s journali res per ues pendant ce temps l int gralit des salaires dus pour la p riode allant du 6 f vrier 2010 date de la notification de son licenciement jusqu au jour du pr sent arr t puis au del jusqu au jour de la r int gration effective en tenant compte des augmentations de salaires l gales ou conventionnelles auxquelles la salari e pouvait pr tendre sans qu il soit n cessaire d tablir un panel des salari s de la m me cat gorie engag s depuis 2005 ni d assortir cette mesure d une astreinte tant rappel que la moyenne mensuelle du salaire en 2009 doit tre fix e
20. es faits auraient caus un pr judice l image de marque de l tablissement tant pr cis que d s la pr sentation de sa lettre de licenciement le 5 f vrier 2010 Mme J a d pos une main courante aupr s du commissariat de police de Courbevoie avant d adresser le 8 f vrier 2010 une plainte au procureur de la R publique pr s le Tribunal de grande instance de Nanterre dans laquelle elle indique avoir t victime d une fraude Il doit en effet tre observ qu il n est ni tabli ni m me all gu que la Soci t HSBC France inform e d une difficult concernant les pi ces jointes une demande de pr t lors d un entretien t l phonique intervenu avec la Soci t Sofinco aurait voqu avec Mme J les griefs form s son encontre avant de proc der son licenciement aucune allusion aux motifs de la sanction envisag e n tant faite ni dans la lettre du 15 d cembre 2009 convoquant la salari e l entretien pr alable ni dans celle du 14 janvier 2010 concernant les circonstances de cet entretien tant pr cis que le seul fait que la salari e ait refus d assister l entretien pr alable et n ait pas saisi la commission paritaire de la banque ou la commission de recours interne HSBC France ne saurait nullement tablir que celle ci tait n cessairement coupable des faits qui lui taient reproch s Compte tenu de ces l ments aucune faute grave n est tablie l encontre d
21. fets des actes nuls doit tre effac e ce qui oblige placer celui qui a fait l objet d un acte nul dans la situation o il se serait trouv si le comportement dommageable n avait pas eu lieu 9 Si la r int gration est ordonn e sans difficult par la Cour le licenciement de Mme J tant nul il convient de faire droit sa demande de r int gration 10 on peut regretter toutefois que celle ci mait pas t ordonn e sous astreinte seul moyen contraignant d assurer une obligation de faire sauf encourir l inertie de l employeur Il est vrai qu aucune demande ne semble avoir t faite au juge dans ce sens Pour la r paration du pr judice la Cour s appuie sur deux fondements distincts la violation de l article L 1225 4 du Code du travail et les conditions vexatoires de la rupture du contrat de travail 11 En premier lieu la Cour condamne l employeur en application de l article L 1225 71 du Code du travail au paiement d une somme correspondant la totalit du pr judice subi au cours de la p riode qui s est coul e entre son licenciement et sa r int gration sous la forme d une indemnit provisionnelle valoir sur les salaires dans l attente de la r int gration effective Mais surtout la Cour op re une d duction des revenus de remplacement la r paration tant octroy e dans la limite du montant des salaires dont la salari e a t priv e Derri re son apparente
22. gr viste la suite d un licenciement nul quelle indemnisation Revue de droit du travail 2006 p 42 22 Article 1132 1 du Code du travail 23 Cass Soc 3 juillet 2003 n 01 44522 B Reyn s R paration du pr judice n de la nullit du licenciement pour nullit du plan social Recueil Dalloz 2004 p 180 Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 e n 783 674 du sexe soit les deux objectifs poursuivis par les directives 76 207 et 92 85 CEE du Conseil prot geant la maternit justifient assur ment la nature sp cifique de l indemnisation accord e 24 Dans un arr t du 11 juillet 2012 25 publi au Bulletin la Chambre sociale a jug que la r paration accord e en cas de licenciement nul en raison de l tat de sant du salari en violation de l article L 1132 1 du Code du travail ne souffre d aucune d duction des revenus de remplacement R f rence est faite par la Cour de cassation l atteinte au droit la protection de la sant garanti par l article 11 du Pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 confirm par celui de la Constitution du 4 octobre 1958 Cette solution a t confirm e dans un arr t du 29 mai 2013 galement publi 26 Elle doit pouvoir tre transpos e la nullit du licenciement de la femme enceinte au regard de la finalit poursuivie par la protection pos e par l article L 1225 4 du Code du travail En effet on ne voit pas pourquoi la salar
23. i e enceinte serait moins bien trait e que le ou la salari e engag e dans la lutte syndicale On ne voit pas non plus pourquoi l employeur devrait indirectement tirer b n fice de l indemnisation ch mage support e par la collectivit alors que la Cour de cassation juge impossible la condamnation de l employeur restitution de ces sommes en cas de nullit du licenciement la diff rence de l absence de cause r elle et s rieuse du licenciement 27 Notons que les sommes allou es ne sont pas de m me nature alors m me que la nullit du licenciement serait prononc e raison de la violation d une libert fondamentale Concernant la femme enceinte il sagit dun rappel de la lettre de l article L 1225 71 du Code du travail logique de restitution 28 alors que les sommes allou es au salari prot g ont un caract re indemnitaire logique d indemnisation salaires conform ment Ce qui explique que dans l arr t comment la Cour a ordonn la fourniture des bulletins de salaire rectifi s En second lieu outre la r paration du pr judice li la 24 Directive 76 207 CEE du Conseil du 9 f vrier 1976 relative la mise en uvre du principe de l galit de traitement entre hommes et femmes en ce qui concerne l acc s l emploi la formation et la promotion professionnelles et les conditions de travail Directive 92 85 CEE du Conseil du 19 octobre 1992 concernant la mise en
24. l enfant et ses suites ou l allaitement incombe l employeur 3 Directive 76 207 CEE du Conseil du 9 f vrier 1976 relative la mise en uvre du principe de l galit de traitement entre hommes et femmes en ce qui concerne l acc s l emploi la formation et la promotion professionnelles et les conditions de travail Directive 92 85 CEE du Conseil du 19 octobre 1992 concernant la mise en uvre de mesures visant promouvoir l am lioration de la s curit et de la sant des travailleuses enceintes accouch es ou allaitantes au travail 4 Art L 1132 1 du Code du travail interdisant toute discrimination raison de la situation de famille ou de l tat de grossesse Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 n 783 672 recours autoris s au licenciement au moyen des r gles de proc dure de la charge de la preuve et d un contr le de proportionnalit des faits En l esp ce les faits invoqu s par l employeur pour justifier la faute grave provenaient de la d nonciation par un tiers falsification pr tendue de bulletins de salaire pour obtenir un pr t et relevaient de la vie personnelle de la salari e obtention d un pr t La Cour carte la qualification de la faute grave au seul motif que les l ments apport s par l employeur sur lequel p se exclusivement la charge de la preuve n tablissent pas la r alit des faits invoqu s Elle rel ve en outre le d p t d une plainte par la salari
25. ligatoire et officiel qui constitue un l ment fondamental et incontournable de toute relation de travail 669 Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 n 783 D s lors le fait de falsifier des documents officiels remis par HSBC et a fortiori d en faire usage l gard d un tiers afin de tenter d en tirer avantage ne peut tre tol r tant il constitue un manquement la probit Enfin par votre comportement inadmissible vous avez port atteinte l image de marque de notre tablissement ainsi qu celle des collaborateurs que nous employons Votre comportement ne nous permet en aucun cas d envisager votre maintien dans l entreprise y compris pendant la br ve p riode du pr avis D s lors nous n avons d autre choix que de proc der votre licenciement pour faute grave Il convient de rappeler que la faute grave r sulte d un fait ou d un ensemble de faits imputables au salari qui constitue une violation des obligations r sultant du contrat de travail d une importance telle qu elle rend impossible le maintien du salari dans l entreprise m me pendant la dur e limit e du pr avis sans risque de compromettre les int r ts l gitimes de l employeur tant pr cis qu il appartient ce dernier qui s est plac sur le terrain disciplinaire de prouver les faits fautifs et de d montrer en quoi ils rendaient n cessaire l viction imm diate du salari Pour tablir que Mme J se serait rendue coupa
26. mplacement 23 Quel fondement pour l absence de d duction des sommes dues en cas de violation des r gles protectrices de la femme enceinte Le droit la maternit d clinaison du droit une vie familiale mais galement le droit la protection de la sant et le principe de non discrimination raison montant est souverainement appr ci par les juges d s lors qu il est au moins gal l article L 122 14 4 du Code du travail art L 1235 3 actuel 19 Articles 6 7 et 8 du Pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 20 Cass Soc 10 d cembre 1997 n 94 45254 Cass Soc 3 mai 2001 n 99 43815 Cass Soc 2 f vrier 2006 n 03 47481 Dr Ouv 2006 p 540 n J L Borie Cass Soc 2 juin 2010 n 08 43277 Dr Ouv 2010 p 608 n J Guyon Cass Soc 10 octobre 2006 n 04 47623 Mais attendu que le licenciement d un salari prot g prononc sans autorisation administrative ou malgr un refus d autorisation administrative est nul et ouvre droit pour le salari qui demande sa r int gration pendant la p riode de protection au versement d une indemnit gale au montant de la r mun ration qu il aurait per ue entre son licenciement et sa r int gration qu il n y a pas lieu de d duire de cette indemnit les revenus qu il a pu percevoir d un tiers au cours de cette p riode Cass Soc 11 juin 2013 n 12 12738 21 O Leclerc La r int gration du salari
27. ne saurait se voir reprocher de s tre fait objectivement le complice du fraudeur qui a usurp l identit de Mme J et d avoir donn le temps au fraudeur d chapper jusqu pr sent aux foudres de la justice et d obtenir aupr s de la Soci t GE Monnaie Banque un pr t de 28 000 au nom de Mme J pour l achat d un v hicule qui a lui m me disparu alors qu elle a au contraire engag la proc dure de licenciement quasi imm diatement apr s avoir eu connaissance des faits litigieux sans m me examiner si Mme J tait l auteur des faux Sa demande en paiement d une indemnit de 10 000 faite ce titre sera rejet e Sur le marchandage Sur les demandes form es l encontre de la Soci t SA Consumer Finance Bien que les appelants aient express ment port dans leur d claration d appel du 8 juillet 2011 la mention suivante Notez que Mme J et l Union locale CGT de Chatou acceptent la d cision implicite des premiers juges de mise hors de cause de la Soci t SA CA Consumer Finance et donc qu ils ne forment aucune demande contre elle en cause d appel de sorte qu il n est pas n cessaire de convoquer cette Soci t Mme J demande la cour l encontre de la Soci t Consumer Finance n cessairement pr sente l instance pour avoir t appel e dans la cause en premi re instance outre la communication de diff rents documents sa condamnation lui payer les sommes suivantes 200
28. oc 1 d cembre 2011 n 10 19234 30 Cass Soc 28 septembre 2010 n 09 41243 CA Versailles 31 octobre 2011 affaire Klarius sur cette question on se reportera E Peskine La responsabilisation des soci t s m res Dr Ouv 2013 p 157 P F Legrand Licenciement pour motif conmique et responsabilit des groupes de soci t s Dr Ouv 2012 p 433 31 Tribunal des conflits 5 juillet 1951 Avranches et Desmarets n 01187 675 Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 n 783 tout contrat de travail ne permettent pas d attraire un tiers devant le Conseil de prud hommes Seuls les litiges opposant l employeur et ses salari s ou les salari s entre eux sont vis s En s appuyant sur le principe de la pl nitude de juridiction la volont de la Cour tait donc de simplifier de mani re efficace l acc s au juge en concentrant le litige sur une seule juridiction galement dans un souci de bonne administration de la Justice Sur le fond la salari e faisait valoir un pr judice caus par le tiers l origine de la divulgation des l ments motivant le licenciement distinct du pr judice li la rupture imputable l employeur La Cour a fait droit sa demande Elle a jug que la demande de la soci t de cr dit avait port atteinte la vie priv e de la salari e au sens de l article 9 du Code civil et que cette atteinte a n cessairement caus un pr judice la salari e sans q
29. organisme de cr dit la Soci t CA Consumer 1 Cass Soc 30 avril 2003 n 00 44811 Dalloz 2004 p 178 B Lardy P lissier Droit r int gration du salari dont le licenciement est nul Dr Ouv 2003 p 494 n P Tillie et P Darves Bornoz 2 Conventions OIT sur la protection de la maternit n 3 1919 n 103 1952 n 183 2000 r dig e au visa de la D claration universelle des droits de l Homme article 8 Il est interdit l employeur de licencier une femme pendant sa grossesse le cong vis aux articles 4 ou 5 ou pendant une p riode suivant son retour de cong d terminer par la l gislation nationale sauf pour des motifs sans lien avec la grossesse la naissance de l enfant et ses suites ou l allaitement La charge de prouver que les motifs du licenciement sont sans rapport avec la grossesse la France ex Sofinco l appui d une demande de cr dit l employeur consid rant que ce manquement constituait un manquement la probit et qu il avait port atteinte l image de marque de l tablissement ainsi qu celle des collaborateurs L arr t de la Cour d appel m rite l attention plus d un titre Sur le plan de la proc dure on notera m me si ce n est pas nouveau que le syndicat intervenant volontaire a obtenu des dommages et int r ts en r paration du pr judice subi du fait de l atteinte l int r t collectif de la profession raison de la
30. se est nul Ordonne la r int gration de Mme J dans son poste ou d faut dans un poste quivalent Dit que la Soci t HSBC devra proc der cette r int gration dans les conditions l gales notamment au regard de la visite m dicale de reprise dans un d lai de deux mois compter du pr sent arr t Condamne la Soci t HSBC France payer Mme J sous r serve des indemnit s journali res per ues pendant ce temps l int gralit des salaires dus pour la p riode allant du 6 f vrier 2010 date de la notification de son licenciement jusqu au jour du pr sent arr t puis au del jusqu au jour de la r int gration effective en tenant compte des augmentations de salaires l gales ou conventionnelles auxquelles la salari e pouvait pr tendre la moyenne mensuelle de la r mun ration per ue en 2009 s levant 1 858 66 Condamne la Soci t HSBC France payer Mme J une indemnit provisionnelle de 35 000 valoir sur le montant des salaires dus 671 Le Droit Ouvrier e OCTOBRE 2013 e n 783 Dit que les salaires vers s devront faire l objet de la d livrance de bulletins de salaire aff rents Condamne la Soci t HSBC France payer Mme J les sommes suivantes 10 000 titre de dommages int r ts en r paration du pr judice moral li au licenciement 500 titre de dommages int r ts au titre de la clause d exclusivit 1500 sur le fondement de l
31. se sur l article L 1225 71 sanctionnant l inobservation des dispositions de l article L 1225 4 et galement sur l article L 1132 4 du Code du travail sanctionnant toute mesure discriminatoire raison du sexe de la situation de famille ou de sa grossesse 6 Cass Soc 14 juin 1972 n 71 12508 arr t Rev t Sol Dr Ouv 1972 p 276 Jean P lissier Antoine Lyon Caen Antoine Jammeaud Emmanuel Dock s Les Grands arr ts de droit du travail Dalloz 3 dition p 562 Ch mixte 21 juin 1974 n 71 91225 arr ts Perrier Dr Ouv 1974 p 189 et 320 J M Verdier Au del de la r int gration et de l indemnisation des gr vistes vers une protection sp cifique des droits fondamentaux des travailleurs Droit Social 1991 p 713 7 Cass Soc 30 avril 2003 prec Voir les arr ts pr curseurs rendus en r f r Cass Soc 16 juillet 1997 n 95 42095 Cass Soc 19 novembre 1997 n 94 42540 dans le cadre de leur pouvoir de faire cesser un trouble manifestement illicite mais galement les conclusions plaidoyer de M Duplat Avocat g n ral soutenant que la sanction de la violation du r gime protecteur devait tre ad quate et non symbolique et avoir l gard de l employeur un effet dissuasif r el afin d assurer une protection juridictionnelle effective et efficace 8 La sanction de la r int gration est en outre conforme la th orie des actes nuls l int gralit des ef
32. ue soit pour autant retenu un lien de causalit directe entre la demande faite par l organisme de cr dit et le licenciement pour faute grave de celle ci D ordinaire le droit au respect de la vie priv e du salari est invoqu dans le contentieux du licenciement l occasion des discussions sur la recevabilit de la preuve ou du contr le de la cause r elle et s rieuse du licenciement Ici il sert caract riser une faute d lictuelle permettant d engager au sens de l article 1382 du Code civil la responsabilit du tiers au contrat de travail S agissant de l atteinte un droit de la personnalit on voit que le m canisme de la responsabilit d lictuelle est am nag 32 L existence du dommage est ainsi d duite du constat de la faute et il n est donc plus n cessaire de 32 L atteinte la vie priv e cause n cessairement un pr judice ce principe peut plus forte raison tre invoqu par le salari l encontre de son employeur CA Versailles 15 chambre 26 janvier 2011 RG 09 04475 un employeur f t il avocat passionn d astrologie ne peut se faire d livrer une copie de l acte de naissance d un salari pour conna tre son th me astral 33 L Gratton Le dommage d duit de la faute RTD Civ 2013 p 275 sur les distinctions avec la formule retenue en mati re civile selon laquelle Ja seule atteinte la vie rapporter la preuve du dommage 33 Untelm
33. vait sollicit un emprunt contrevenant ainsi aux dispositions l article 9 du Code civil Cette atteinte a n cessairement caus un pr judice Mme J sans que soit pour autant retenu un lien de causalit directe entre la demande faite par l organisme de cr dit et le licenciement pour faute grave de celle ci Compte tenu de ces l ments la Soci t CA Consumer Finance sera condamn e verser Mme J la somme de 1 000 titre de dommages int r ts pour l ensemble de ce pr judice La demande form e par la Soci t CA Consumer Finance sur le fondement de l article 32 1 du Code de proc dure civile sera en cons quence rejet e Sur les demandes de l Union locale CGT de Chatou En ne respectant pas les r gles protectrices li es la maternit la Soci t HSBC France a port atteinte au del du cas de Mme J l int r t collectif des salari es Il convient de lui allouer la somme de 1500 titre de dommages int r ts en r paration de ce pr judice PAR CES MOTIFS Infirme le jugement d f r et statuant nouveau Se d clare comp tente pour statuer les demandes form es l encontre de la Soci t CA Consumer Finance Rejette les demandes de communication de pi ces et d boute Mme J de sa demande de dommages int r ts pour r tention d l ments de preuve Dit que le licenciement de Mme J pour faute grave prononc en violation des dispositions protectrices li es la grosses
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