Le militaire français face au droit
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1. Le militaire fran ais face au droit IHEDN par Oriane BARAT GINIES Doctorante en droit public l Universit de Poitiers Laur ate du programme de soutien financier aux doctorants de l IHEDN 2010 Juriste au Centre interarm es de concepts doctrines et exp rimentations CICDE Auteur de L engagement militaire fran ais en Afghanistan 2001 2011 L Harmattan 2011 http www editions harmattan fr index asp navig catalogue amp obj numero amp no_ revue amp no 34240 Le code de la d fense dans son article L 4111 1 pr voit que l tat militaire exige en toute circonstance esprit de sacrifice pouvant aller jusqu au sacrifice supr me Entre ses droits et devoirs le militaire n est pas tout fait un citoyen comme les autres Il est amen intervenir et se d ployer dans des zones difficiles pour r tablir la s curit souvent dans un cadre multinational accompagn d un dispositif juridique extr mement dense De ces situations exceptionnelles et tr s complexes peut na tre chez le soldat un sentiment d ins curit juridique pouvant entra ner des effets n gatifs voire d sastreux tous les chelons de la cha ne de commandement La premi re des difficult s rencontr e porte sur la complexit des engagements multinationaux et la diversit des missions ext rieures dans lesquelles il intervient Les op rations qu il m ne s effectuent de plus en plus hors du champ habituel du droit des2. finis dans les r gles op rationnelles d engagement Ces ROE ne constituant certes pas une disposition l gislative ou r glementaire s imposant au juge taient r dig es de telle sorte respecter le droit des conflits arm s L emploi de la force arm e tait donc jug au regard de la l gitime d fense et de l tat de n cessit seulement sans prendre en compte au niveau de la justice p nale fran aise l existence de ces ROE Aujourd hui les ROE ne sont toujours que des moyens de faciliter l action mais ne sont pas reconnus devant les tribunaux fran ais En revanche cet alin a permet de prot ger pleinement le soldat qui use de la force dans le cadre de la mission cr ant ainsi un espace de protection largi ce cas particulier de l engagement ext rieur o l utilisation de la force peut tre faite rapidement comme une fracture dans la phase de stabilisation men e par exemple par le gouvernement afghan soutenu par les membres de l OTAN La protection dans l accomplissement de sa mission est une avanc e pour les soldats engag s L ad quation entre la r alit du terrain de l engagement et le droit fran ais permet de limiter les difficult s pouvant tre relev es lors d une action men e par la force Cependant la meilleure protection dont ils b n ficient depuis 2007 ne les exon re pas de la possibilit de se retrouver devant la justice en cas de faute grave et de non respect du droit 14 Qua
3. rieures consultable sur le site armees com http www armees com info articles analyses Audition du general d armee Jean html publi le 21 f vrier 2010 consult le 7 02 11 7 Secr tariat g n ral pour l administration direction des affaires juridiques Transfert des comp tences du tribunal aux arm es de Paris une formation sp cialis e du TGI de Paris consultable en ligne http www defense gouv fr sga rubrique actualites transfert des competences du tribunal aux armees de paris a une formation specialisee du tpi de paris language fre ER mise jour le 26 juin 2010 consult le 4 02 11 Idem Le tribunal compte une vingtaine d instructions en cours dont les plaintes des familles de victimes de l embuscade d Uzbeen en ao t 2008 les bombardements de Bouak en 2004 et la responsabilit de l arm e fran aise dans les v nements du Rwanda L tat reste tenu de prot ger les militaires contre les menaces et attaques dont ils peuvent tre l objet l occasion de l exercice de leurs fonctions et de r parer le pr judice qui en est r sult Il est galement tenu d accorder sa protection au militaire dans le cas o il fait l objet de poursuites p nales l occasion des faits qui n ont pas le caract re d une faute personnelle Toutefois le nombre d affaires jug es crimes et d lits commis par les militaires l tranger au TAP reste assez limit Sur
4. arm es Jean Louis Georgelin face aux r actions ventuelles d inqui tude s agissant de la reconnaissance de la sp cificit militaire celui ci a affirm que les dispositions g n rales du code de justice militaire et du code de la d fense restant inchang es la sp cificit militaire sera pr serv e L ancien ministre de la d fense Herv Morin a galement souhait que le contexte des op rations ext rieures et la complexit li e aux engagements dans le cadre du droit des conflits arm s soit pris en consid ration et surtout pr serv Il a indiqu galement que cette r forme va mettre fin une particularit qui n avait plus aucun sens aujourd hui Trois l ments illustrent cette volont l existence d une formation sp cialis e unique au sein du TGI de Paris le maintien de l avis consultatif pr alable du ministre de la d fense avant toute poursuite p nale hors cas de flagrance la confirmation de l exception proc durale selon laquelle 1l est impossible pour la victime d une infraction commise par un militaire de faire citer directement ce militaire devant une juridiction de jugement Article LI al 1 titre pr liminaire du code de justice militaire Modifi par Loi 2007 289 2007 03 05 art 2 1 JORF 6 mars 2007 en vigueur le 12 mai 2007 16 Audition du g n ral d arm es Jean Louis Georgelin chef d tat major des arm es sur la situation en op rations ext
5. conflits arm s ce qui peut mener certaines confusions dans la r alisation de la mission lorsque les mandats sont impr cis et les r gles op rationnelles qui en d coulent trop nombreuses ou peu adapt es La superposition l imbrication voire la contradiction entre les diff rents corpus juridiques d engagement de la force au niveau international national et local imposent au soldat un degr de complexit suppl mentaire La seconde difficult concerne la judiciarisation du th tre des op rations et la place croissante du droit dans la responsabilit qui incombe au militaire de r pondre de ses actes devant la justice p nale internationale ou nationale Au vu de ce corpus juridique dans lequel est plong le militaire au c ur de son engagement sur un territoire tranger la question pos e est celle de savoir si celui ci est suffisamment prot g par le droit Afin d apporter une premi re r ponse la question de l tendue de la protection accord e au soldat il est n cessaire de pr senter la complexit du cadre juridique de l engagement des L ins curit juridique pourrait correspondre l absence de protection de l individu par le droit du manque d encadrement de sa mission et de la recherche automatique de sa responsabilit p nale Cette notion est aliment e par une incompr hension du ph nom ne de judiciarisation des th tres d op ration et parfois de mauvaises connaissances des s
6. fran ais a pris conscience de l importance du droit dans sa mission C est un aspect qui ne peut plus tre vit dans les op rations et avec lequel les forces arm es doivent composer Bien qu il soit difficile de conna tre et appliquer l ensemble des dispositions le r le du conseiller juridique appel commun ment LEGAD legal adviser soutient le commandement dans ses prises de d cisions et forme galement au droit op rationnel Les diff rentes directions sp cialis es en droit des conflits arm s sont galement pr sentes pour apporter leurs expertises Il est indispensable de remplacer la m fiance de certains militaires vis vis du droit par une meilleure connaissance de celui ci ce qui repr sente un effort constant des professionnels du droit op rationnel Article 15 al 2 du statut g n ral du militaire 7 Article 15 al 4 du statut g n ral du militaire 1 Samantha LILLE Le tribunal aux arm es de Paris mode d emploi consultable en ligne http www defense gouv fr actualites articles2 le tribunal aux armees de paris mode d emploi mise jour le 23 juillet 2010 consult le 02 02 11
7. la force 10 Le terme employ dans le langage militaire est OPLAN l L usage de la force s entend de l emploi de mesures coercitives jusqu au recours la force l tale dans le cadre de la n cessit de l accomplissement de la mission en respectant le droit international et les exigences de proportionnalit 3 unies Il permet sans doute parfois avec quelques difficult s de qualifier le conflit pour permettre une application directe du droit international humanitaire Cependant ce cadre assez solide au niveau institutionnel qui temporise galement la volont politique ne prot ge pas le soldat de la responsabilit qui lui incombe dans la mission qu il coordonne ou r alise A tous les niveaux de commandement chaque militaire a des devoirs et des responsabilit s dans les ordres qu il peut donner et ou recevoir Dans sa mission il ne peut agir comme il le souhaite Il est regard contr l surveill et finalement encadr La perception d ins curit juridique semble t elle fond e au regard de la sp cificit m me du statut de soldat Les militaires doivent ob issance aux ordres de leurs sup rieurs et sont responsables Pan Re j re de l ex cution des missions qui leur sont confi es Dans l organisation hi rarchis e de l engagement militaire servir et d fendre son pays la cha ne de commandement reste assez rigide L ob issance est une donn e fondamentale de la fonct
8. 1600 affaires par procureur que traite le tribunal par an contre 4000 en moyenne par procureur pour un tribunal classique 1300 sont class es sans suite 90 d entre elles rel vent du droit commun Un militaire auteur d une infraction de nature p nale reste seul responsable de ses actes La faute p nale est toujours individuelle dans sa condamnation En revanche si la faute n est pas d nu e de lien avec le service elle peut entra ner la responsabilit p cuniaire de l tat Tout se joue sur l interpr tation du lien avec le service Si la faute est commise pendant le service mais sans lien avec celui ci la responsabilit p cuniaire de l tat peut tre recherch e Cette faute p nale peut galement tre intentionnelle c est dire qu elle doit tre caract ristique d une volont de commettre un acte illicite Ainsi les cas d intervention en l gitime d fense ou en tat de n cessit ne sont pas punissables Ceci est donc appr ci selon le contexte et la situation particuli re dans laquelle se trouve le soldat Il faut que cette ill galit paraisse vidente En cas de doute le soldat peut toujours demander un ordre crit pour avoir la certitude de la l galit de son action Mais la possibilit d utiliser une telle proc dure reste exceptionnelle remettant en cause le lien de confiance entre le chef et son subordonn et pouvant parasiter la mission en cr ant de nombreuses inerties Le militaire
9. ciences juridiques L exemple de l Afghanistan est une des r f rences les plus actuelles Le conflit arm a t qualifi de non international CANI cependant la France n intervient qu en soutien de l Etat afghan comme tous les autres Etats membres de la force internationale d assistance et de s curit FIAS C est un r gime de temps de paix qui s applique aux soldats En revanche ils sont tenus de respecter sur le th tre les r gles relatives aux CANI 1 forces arm es pour ensuite valuer les avanc es du droit au regard de la sp cificit du statut de soldat pour enfin d velopper sa responsabilit p nale I Le cadre juridique de Pengagement Pour ne citer que le plus r cent th tre des engagements fran ais qui depuis 10 ans occupe l esprit des politiques et militaires sur la mani re de traiter un tel conflit l Afghanistan est le symbole m me de la mission pr sentant de multiples caract ristiques juridiques complexes D s l automne 2001 plusieurs r solutions du Conseil de s curit des Nations unies vinrent pr ciser le cadre juridique de l engagement et du d ploiement des forces des nations membres La r solution 1368 ouvrait le droit la l gitime d fense la r solution 1386 cr ait la Force Internationale d Assistance la S curit FIAS dont le mandat limit et circonscrit la r gion de Kaboul s est petit petit largi tout le territoire afghan L
10. ements de ses subordonn s lorsque ceux ci sont directement issus des ordres donn s Le statut du tribunal p nal international pour le Rwanda TPIR nonce dans son article 6 al 3 que les actes commis par le subordonn n exon rent pas son sup rieur de sa responsabilit p nale s il savait ou avait des raisons de savoir que le subordonn s appr tait commettre cet acte ou 12 Article 8 abrog au 30 mars 2007 du chapitre II obligations et responsabilit s de la loi du 24 mars 2005 portant statut g n ral des militaires 13 Toute personne ayant des responsabilit s de commandement depuis les commandants sup rieurs jusqu aux chefs de peloton n ayant que quelques hommes sous leurs ordres conf rence diplomatique sur la r affirmation et le d veloppement du droit international humanitaire applicable dans les conflits arm s CDDH T S RS50 Gen ve 1974 1977 4 l avait fait et que le sup rieur n a pas pris les mesures n cessaires et raisonnables pour emp cher que ledit acte ne soit commis ou en punir les auteurs R cemment quatre militaires fran ais ont t poursuivis pour le meurtre d un civil ivoirien en 2005 dans le cadre de la force Licorne d ploy e en C te d Ivoire sous le mandat de l ONU Firmin Mah est mort touff par un sac plastique pos sur sa t te Les militaires pr sents ont vue leur responsabilit engag e Un adjudant chef r pondra en 2011 d homicide volontaire celui qu
11. es de l OTAN de l OTAN le conflit a t qualifi de conflit arm non international au sens des conventions de Gen ve de 1949 les forces arm es soutenant le gouvernement en place dans la stabilisation du pays Ainsi le Comit international de la croix rouge CICR a pr cis que le droit international humanitaire droit des conflits arm s devait s appliquer entra nant pour les forces une obligation de respecter l article 3 commun aux quatre conventions de Gen ve ainsi que l int gralit du protocole additionnel II de 1977 Dans certaines zones de r elles actions de guerre taient conduites dans le cadre de l op ration libert immuable dans d autres des missions de s curisation du territoire Ces derni res r alis es par les forces internationales de s curit pouvaient aller de la participation aux La l gitime d fense est autoris e par la Charte des Nations unies l article 51 Une loya jirga grande assembl e en Pachto form e d un millier de repr sentants provenant des 37 r gions du pays s est r unie entre le 11 et le 19 juin 2002 La constitution a t adopt e en janvier 2004 et les lections pr sidentielles ont eu lieu quelques mois plus tard Karza a t lu avec 55 4 des voix 2 shuras des actions de coercitions lorsque cela tait n cessaire ce que l on appelle dans le ee LE 6 2 Y monde militaire la contre insurrection Tout ceci e
12. es missions actuelles s effectuent pour toutes les forces engag es sous mandat onusien dans le cadre du Chapitre VII des Nations unies autorisant l emploi de mesures coercitives Lors des premi res frappes a riennes lanc es par les am ricains le 7 octobre 2001 dans le cadre de l op ration libert immuable l engagement pour les tats Unis tait clair Les talibans pr sents en Afghanistan avaient agress directement les int r ts am ricains la riposte a donc t r alis e dans le cadre de la l gitime d fense Lorsque les tats membres de l OTAN sont intervenus en Afghanistan par solidarit affich e envers les alli s am ricains les missions se sont tourn es vers un objectif de s curisation du territoire et de soutien au nouvel tat afghan Or la situation sur le terrain s est tr s vite complexifi e en raison d une part du nombre croissant d acteurs pr sents et d autre part de la d gradation progressive de la s curit sur le terrain Une mission qui devait s occuper prioritairement de l aide au peuple afghan de la stabilisation et de la reconstruction du territoire apr s la chute du r gime taliban s est ainsi transform e dans certaines r gions en v ritables actions de combat La question s est ainsi pos e de savoir dans quel cadre juridique les soldats engag s au nom de l OTAN se trouvaient Pour toutes les missions de s curisation men es par les forces des tats membr
13. i tenait la victime de complicit de meurtre par aide et assistance et le chauffeur qui conduisait le v hicule blind pendant l acte d omission d emp cher la r alisation d un crime 4 Le colonel responsable de la mission qui aurait donn un ordre manifestement ill gal est lui poursuivi pour complicit par instigation du meurtre En revanche le g n ral Poncet commandant de la force Licorne mis en examen en d cembre 2005 pour complicit d homicide volontaire b n ficie actuellement d un non lieu Le soldat reste donc p nalement responsable lorsque l ordre prononc est manifestement ill gal ou contraire aux r gles de droit international applicables dans les conflits arm s N est pas p nalement responsable le militaire qui dans le respect des r gles du droit international et dans le cadre d une op ration militaire se d roulant l ext rieur du territoire fran ais exerce des mesures de coercition ou fait usage de la force arm e ou en donne l ordre lorsque cela est n cessaire l accomplissement de sa mission L alin a 2 de l article L 4123 12 du code de la d fense prot ge ainsi les soldats engag s sur des th tres ext rieurs dans lesquels ils pourraient user de leurs armes pour l accomplissement de l objectif demand Avant la r daction de cet alin a en 2007 les soldats engag s dans des th tres ext rieurs r pondaient directement aux ordres d
14. ion de soldat c est un devoir nonc l article L 4122 1 du code de la d fense On comprend ais ment qu au c ur de l action il serait d licat qu un des op rationnels sur le terrain discute voire conteste l ordre donn D ailleurs tout refus d ex cuter un ordre constitue une faute disciplinaire voire une infraction p nale Cependant deux contraintes impos es au commandant sont li es cette ob issance sans failles que l on impose au soldat La premi re concerne l interdiction d ordonner ou de faire accomplir des actes qui seraient contraires aux lois et coutumes de la guerre ainsi qu aux conventions internationales Celui qui ordonne a le devoir de ne donner que des ordres l gaux et celui qui re oit l ordre de pouvoir ne pas l ex cuter si celui ci est manifestement ill gal Cet quilibre pr caire entre le devoir d ob ir et celui de pouvoir contester est tr s d licat pour le subordonn d autant plus que des param tres ext rieurs tels que le stress en condition op rationnelle la mauvaise compr hension d un ordre ou encore la rapidit de l action peuvent brouiller la perception de l individu La seconde contrainte qui n est qu une cons quence directe de la premi re nonce que la responsabilit propre des subordonn s ne d gage pas leurs sup rieurs de leurs propres responsabilit s Il doit galement assumer les cons quences de ses d cisions ou des agiss
15. ntervenir lors de sa mission ne l exon re pas de sa propre responsabilit p nale en cas de faute grave IL Les avanc es du droit national au regard de la sp cificit du statut de soldat Le ph nom ne de judiciarisation est commun tous les m tiers et touche galement celui de soldat Le droit est pr sent comme on l a vu supra dans le cadre d engagement de la force Il l galise l intervention le plus souvent par une r solution du Conseil de s curit des Nations R unions avec les Maleks maires gouverneurs ou chefs de guerre La contre insurrection COIN est l ensemble des activit s politiques sociales militaires juridiques et psychologiques institutionnelles ou non n cessaires pour neutraliser une insurrection et r pondre aux principaux motifs d insatisfaction de la population D finition tir e de la doctrine interarm es de contre insurrection du CICDE DIA 3 44 accessible en ligne sur le site du CICDE http www cicde defense gouv fr spip php article630 mise en ligne le 16 11 2010 7 Les missions qui ne sont pas sous mandat onusien concernent par exemple l vacuation des ressortissants 8 Le terme employ est caveats Les ROESs n ont aucune valeur juridique elles sont consid r es comme des directives d usage de la force r dig es lors de la planification de l op ration et avalis es au niveau politique Elles servent autoriser limiter ou interdire cet usage de
16. st encadr par un mandat otanien assez large et des r gles op rationnelles d engagement vari es selon les nations L exemple du conflit afghan est r v lateur des difficult s juridiques li es au cadre de l engagement Une intervention militaire d pend dans un premier temps d une volont politique claire et d une strat gie coh rente qui doit s inscrire dans une dur e d termin e Cette intervention doit ensuite tre l galis e le plus souvent par un mandat international r sultant du Conseil de s curit des Nations unies Cependant ces r solutions bien que d finissant le cadre juridique de r f rence sont issues de n gociations politiques donc parfois assez larges dans leur r daction L engagement peut galement tre men par une organisation multinationale telle que l OTAN ce qui accro t les difficult s et les n cessit s d interop rabilit Ensuite chaque nation a la possibilit de pr senter des restrictions dans l emploi de la force ou m me des restrictions plus large dans leur engagement ce qui rend le travail en multinational parfois p rilleux Enfin les r gles op rationnelles d engagement ROE attach es au plan d op ration sont extr mement nombreuses souvent pr sent es sous forme de catalogues et encadrant l usage de la force Au centre de ce dispositif le soldat a une mission effectuer Cependant le cadre exceptionnel dans lequel il est plac pour i
17. tre ex militaires fran ais poursuivis pour meurtre in Le Monde samedi 24 juillet 2010 p 6 III La responsabilit p nale du soldat Pour que la responsabilit du militaire soit engag e il faut qu une faute de nature p nale et non simplement une faute disciplinaire ait t commise Les op rations ext rieures actuellement sont de nature diverse La France qui envoie des troupes pour assurer des missions de s curit ne se trouve pas en temps de guerre mais bien en temps de paix Elle signe des accords de d fense pr voyant qu en cas de poursuites p nales les tribunaux de l tat fran ais seront comp tents pour y juger ses propres ressortissants Dans le cadre d une intervention en tant que membre de l Otan le m me processus s applique portant le non de status of forces agreement SOFA La justice militaire est rendue sous le contr le de la Cour de cassation en temps de paix et pour les infractions commises hors du territoire de la R publique par le tribunal aux arm es de Paris TAP et en cas d appel par la juridiction d appel comp tente en faisant application en mati re criminelle Un projet de loi visant supprimer le TAP et transf rer ses comp tences une juridiction sp cialis e du tribunal de grande instance de Paris sera soumis prochainement l examen du parlement pour une effectivit pr vue en 2011 Lors d une audition de l ancien chef d tat major des
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