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Le tournant hostile : plaidoyer en faveur des coups - Dumas

1. faire de l art se substitue un commettre Les coups bas et autres enfreintes commises au nom de l art sont typiques de l approche Commettre de l art qui se revendique au mieux de la dissidence au pire de la d viance Commettre de l art respecte certaines r gles et s oppose en cela au chaos ou encore l id e spontan e qu on se fait du d sordre C EST COMME faire ses griffes sur des meubles de choix tout en n ayant rien d un animal DISCRETION VOLONTAIRE LA par opposition au QUART D HEURE DE CELEBRITE MONDIALE LE d Andy WARHOL Par discr tion volontaire j entends caract riser une pr sence au monde qui ne se suffit pas de la c l brit ou pour tenter de l exprimer de fa on plus exacte qui fait en sorte r solument de ne pas lui tre d une quelconque fa on assujettie C EST COMME un d sir de r el clairement manifest DYS LE Le dys est acc s direct ce qui dans l individu est et restera irr solu un acc s direct ce qui fait de l individu un tre improbable et pourtant si capable de pertinence C est la prise de conscience qu en tout et partout existe un cart un irr conciliable dans lequel il est possible voire selon moi souhaitable de s investir Il y a du jeu c est exactement cela qui motive le dys C EST COMME r ussir tirer parti de ce qui semblait devoir fat
2. mais o NIETZSCHE Friedrich uvres Tome 2 Le cr puscule des idoles ou comment on philosophe au marteau 1888 Traduit de l allemand par Henri Albert traduction r vis e par Jean Lacoste coll Bouquins Paris 1993 ditions Robert Laffont page 947 Avant propos 19 LE CREPUSCULE D UNE IDOLE De la remise en question d une pr tendue immunit Description de cette immunit au travers de quelques exemples untouchable Suite a une longue entr e au travers de laquelle j ai tent de poser des rep res indispensables il me semble a pr sent n cessaire pour aller plus avant de tracer les contours de ce que serait la figure d mesur e de l artiste de la fa on la plus concr te qui soit Retour au terrain de la r alit quotidienne Contrairement nombre d autres passages de ce m moire que j ai tent d arrimer des conceptions th oriques emprunt es certains auteurs ayant eu sur moi une influence on retrouvera la majeure partie d entre eux dans les pages qui suivent il me semble qu il serait profitable cet endroit de mon texte de m en tenir quelques d ductions simples tir es de mon exp rience de la chose la plus imm diate eu gard au fait que j ai toujours eu d immenses difficult s parler de moi autrement que de fa on tr s indirecte Toutefois avant d entamer cela et de puiser dans une exp rience toute personnelle il me
3. v nement il a pourtant t maintes fois voqu que la Nuit Blanche v nement ayant la faveur du public depuis ses origines est en partie d di e la valorisation du patrimoine etc D velopper avec soin la fa on dont on communiquera sur ce projet Le bouchon pourrait tre pouss encore plus loin en faisant circuler dans la presse des messages de ce genre Fans de Mona venez l admirer au clair de lune gr ce la Nuit Blanche Au cas o supprimer la Joconde s av rerait irr alisable deux alternatives pourraient tre envisag es gr ce l activation du service Mentir Service N 22 Mentir Mentir d lib r ment On aura recours ce service chaque fois que se fera sentir le risque d une ali nation 1 alternative Il para t que le Louvre participera la Nuit Blanche sans que la Joconde y figure Or le Samedi 6 Octobre Salle 6 durant toute la nuit chacun peut constater que la Joconde est bien sa place 2 alternative On se contentera d un substitut de la Joconde l occasion de la Nuit Blanche 2012 Dans la Salle 6 de l aile Denon six m diateurs form s par Jean Baptiste Farkas certifient que la Joconde visible toute la nuit du 6 Octobre n est pas le chef d uvre authentique mais une reproduction photographique de celui ci L v nement tr s suivi qu est la Nuit Blanche repr sentant de trop grands risques pour le tableau l inestimabl
4. 21 Parce que rien importe comme le nom aux yeux de nombre de commanditaires qui agit sur leur mental comme un f tiche qui annihile d finitivement la vision critique qu il serait possible de poser sur l approche moins qu un scandale public la fasse ressurgir Concernant mes r cepteurs ensuite Ceux ci me semblent toujours trop complaisants toujours pr par s gober n importe quoi Au sein de l Industrie Culturelle qui a pour t che d entertainer ceux ci infatigablement rares sont ceux qui s offrent un d tour par de vraies interrogations Il faut galement ici voquer la couardise du r cepteur qui le pousse viter d aborder toute question de choc ou de fond en laissant supposer que l artiste aura forc ment des arguments de poids contre tout ce qu il pourrait avancer quand il ne croit tout bonnement pas que l artiste est tellement g nial qu il y a lieu d viter tout dialogue pour s viter la honte Et encore voquer la fain antise du r cepteur etc Tout cela est si connu que je ne pense pas qu il soit n cessaire de d velopper de telles observations davantage sous peine d ennuyer mon lecteur Concernant les critiques qui ont pu tre fa tes mon sujet pour finir A cet endroit l immunit me semble prendre une forme encore plus f cheuse et outranci re en ce sens que l o devrait se trouver de grands efforts d investigation et plus g n ralem
5. 47 figure de l artiste sa pr dominance De moins en moins de substance du c t de l uvre d art laissant merger une figure de l artiste de plus en plus agissante au sein des dispositifs artistiques Dans la perspective de ma recherche en grande partie ax e sur la figure de l artiste en qu te de reconnaissance ce constat prend beaucoup d importance Le fait que l uvre d art se d charge toujours plus d une partie de son int riorit des cons quences imm diates et se passe de grandes explications ceux ou celles professionnels ou amateurs qui seront amen s appr cier une production le feront de moins en moins en partant du pr suppos qu elle est autonome consid rant l uvre d art il leur faudra de plus en plus tenir compte de multiples aspects rattach s la nature du producteur l artiste mais aussi et surtout d un contexte de production largi associ un cadre dans lequel auront cours certains types d usages plut t que d autres En bref il leur faudra par exemple pour saisir les tenants et les aboutissants d une uvre d art faire avec des param tres ext rieurs celle ci prise pour elle m me la tentative d tudier une uvre d art en elle m me devra s ajouter toujours davantage l ventualit de devoir tenir galement compte d une personnalit celle du producteur dont les amateurs apprendront par tel ou tel biais l Internet
6. 7 COWLES Fleur Dali La vie d un grand excentrique Traduit de l anglais par Genevi ve M ker Collection Mappemonde dirig e par Gaston Bonheur ditions Ren Julliard Paris 1961 pp 113 115 L homme Fleur Cowles tait r dactrice en chef du magazine Look avant de devenir correspondante l tranger pour le m me magazine Elle tait galement peintre et avait d apr s le revers de la 1 de couverture du livre dont il est ici question des activit s civiques et politiques intenses 8 La chose Le pur moment d excentricit La saillie artistique 24 Quel dommage qu on ait pu ouvrir ce casque Dali La vie d un grand excentrique op cit p 114 86 scaphandre au casque solidement verrouill La situation est si ridicule qu elle semblerait devoir se passer de commentaires Avec Dali on est confront la figure de l artiste en ce qu elle pourrait avoir de plus pitoyable c est le pilier de comptoir suppliant un barman avec moult larmes pour tenter d obtenir un dernier verre alors que 2h du matin a sonn Dali en ce sens est une marionnette c est l homme des foules de Poe dont j ai largement parl dans ma seconde partie Ce qu il reste d art ce pantin n appara t plus que dans les diverses occasions ing nieuses qu il saura cr er afin de faire entrer son moi d miurgique en contact avec d autres moi plus discrets
7. crivains ou d artistes maudits ceux ci doivent en quelque sorte se maudire eux m mes pour accomplir leur uvre Le philosophe Francesco MASCI n avance t il pas un argument assez semblable dans Superstitions 62 Dans R volte consomm e Le mythe de la contre culture Joseph Heath et Andrew Potter chercheurs et universitaires canadiens usent d une position semblable celle tenue par Henri Pierre Jeudy et proposent une critique extr mement s v re de la notion de contre culture qui pour eux rel ve carr ment d une illusion il n y a ni alternative ni grand public alors d o vient l id e d alternative l id e qu il faille tre un auteur maudit pour tre authentique 7 Au travers d un grand nombre de pages les auteurs sabotent m thodiquement toutes les intentions l uvre dans le concept m me de contre culture il en va presque d un inventaire qui place toutes les m thodes d analyse sous le signe de l utilit pour Heath et Potter sur le plan du social et relativement la collectivit jug e dans son ensemble les projets contre culturels ne sont d aucune utilit et p chent par manque de modestie Une des faiblesses du livre r side dans le fait qu mon sens les auteurs id alisent la notion de participation chez beaucoup s abstenir de participer et l cher l agora pour l ombre peut avoir quelque chose de vital Mais le livre es
8. l origine je projetais dans cette nouvelle sous partie de Portrait de l artiste en homme des foules de traiter directement la suite de tout ce que j ai pu avancer relativement l id e d un abandon progressif de la dimension ontologique de l art qui reviendrait quelque part une forme d anti essentialisme appliqu l uvre d art et qui renforcerait comme une esp ce de contrepartie ou de suppl ment la figure de l artiste de traiter un exemple Celui d Yves Klein qui au travers des r gles rituelles imagin es par lui pour accompagner la Cession des zones de sensibilit picturale immat rielle prouverait d une certaine fa on en tous cas telle est mon hypoth se qu au centre d un dispositif artistique o figure une absence de que le r cepteur selon les cas pourra interpr ter comme un nihil ou encore un inaccessible ce second terme tant tr s probablement celui vers lequel Klein pr tendait vouloir renvoyer son public la figure de l artiste revient n cessairement en force et tient lieu de reste incompressible de prise incontournable sur laquelle l attention n en finira pas de vouloir s accrocher Pour agr menter cette hypoth se d s lors je comptais m appuyer sur un article de Michel Gauthier l erreur de Klein crit Gauthier est d avoir pens que l immat rialit tait la parade id ale contre la r ification
9. ni plus ni moins et Underground en dehors des circuits 60 fort pratiqu e en musique encore plus connue dans les mouvements contestataires de tout poil mais relativement ignor e du contexte de l art contemporain o les nergies sembleraient de nature moins offensive Pour ces sc nes favoriser l underground revient affirmer que la meilleure fa on de produire ne peut se faire qu contre jour de m me il n est question pour elles que d apparaitre contre jour ou pour les plus excessives dans une obscurit qui sera d autant plus fructueuse qu elle tendra tre totale le black de Black Metal Contre le r gime dominant ou mainstream ce qui importe le lance pierre de David contre Goliath autrement dit la cl de vo te de l approche c est attitude La premi re fois o j ai vu Black Flag ils trainaient apr s le concert et ils ont amen toutes ces id es toute cette philosophie Greg Ginn me parlait de r ussir mais a des fins non conomiques Ca m a scotch Je les voyais devenir l gendaires dans notre milieu et ils n en avaient toujours rien faire de l argent C est pourquoi j ai aim le Hardcore Ils avaient des guitares mais rien voir avec le Rock ils avaient de l attitude Une des devises les plus employ es dans la sc ne Hardcore a t puis e dans une chanson du groupe Bad Brains Don t care what they may say we got
10. tat de contenant d une substance suppos e celui de coquille vide en la poussant toujours plus incarner une esp ce d interface faite exclusivement de relations l artiste peut faire un choix entre plusieurs options Fr quents sont les cas o celui ci pr tend tout bonnement parfois en s illusionnant lui m me tre le centre du tout Dans ce cas de figure qui est probablement celui qu on trouve le plus souvent et qui renvoie l image des vases communicants plus l uvre d art semble d nu e d int riorit et plus l artiste a l opportunit d attirer sur lui toute l attention Il n est pas utile de mentionner que ce cas de figure qui revient un peu une aubaine entra ne fr quemment les amateurs des uvres de tels artistes ils en redemandent gravir quelques sommets sur les montagnes du narcissisme le plus exacerb Suivant une logique presque invers e nombre d autres artistes cherchent l encontre contrebalancer ou mieux faire parler le processus de d sontologisation de l uvre d art Par exemple en livrant la conception ou l ex cution de leur travail d autres relative passation de pouvoir ou encore en tentant d octroyer la notion de contexte le maximum de force ou encore pour parler de fa on beaucoup plus g n rale en profitant de ce beau coucher de soleil pour emmener l uvre d art l o elle n avait encore jamais m
11. Ce que j intitule discr tion volontaire indique donc l accession volontaire un autre r gime Dans celui l le litt ral devient rumoral et plus g n ralement le fait de s exposer dans tous les sens du terme perd son sens se voit frapp d obsolescence Dans celui l d autres r gles sont en vigueur tout s y fait mine de rien Tout y est entrepris diff remment des formes que prendra l adresse fa te aux man uvres d ploy es pour acc der outre les m dias de masse un niveau plus lev de pertinence Il y est plus question d un nouveau d coupage que d un rapport de force Pour tous ceux ou celles qui ont adopt l attitude que je d cris sous cette appellation appara tre comme Warhol l envisageait au travers de son image de quart d heure de c l brit mondial est rejeter pour de multiples raisons La plus imm diate est la suivante tenter de briller aupr s de personnes dont on ne partage pas ou plus les valeurs ne peut relever que du non sens sinon de quoi d autre Par discr tion volontaire je souhaite donc exprimer un d sir de scission d avec la visibilit prise dans son sens le plus conventionnel savoir de scission d avec ce que pouvait avoir d attirant de captivant de vampirisant le quart d heure de c l brit warholien Scission effective qui en passe non pas ou plus par des op rations r volutionnaires et massives ma
12. Pour r duire consid rablement le nombre d uvres stock es partout dans le monde on inviterait les d positaires propri taires ou responsables de ces stocks non pas les transformer en brasiers pour illuminer la f te de la Saint Jean ce qui reviendrait sans aucun doute mettre en forme de fa on par trop litt rale et festive ce que Freud apr s Caillois a appel le sacr de transgression mais les refiler contre un tout petit peu d argent des chineurs de mat riaux totalement insensibles l art et obnubil s par la recherche de certaines mati res premi res m taux conducteurs pi ces de bois d un certain type etc Pour r duire consid rablement le nombre d artistes en activit l tat d ciderait subitement de taxer la profession 75 En parall le celui ci ferait en sorte que les artistes par des voies d tourn es mais convaincantes soient contraints de livrer la plus grande partie des 25 restants d improbables interm diaires apparus sur le tard et repr sentant des caisses de retraite lointaines pr tendant s tonner de ne pas avoir per u tout ce qu ils leur devaient 42 0358 Nous pourrions passer comme cela en revue un tr s grand nombre d id es La meilleure r siderait certainement dans le fait que ce soit l artiste lui m me qui prenne go t sa disparition et lib re ainsi le monde d un poids superflu Choisissant de se consacrer bien d aut
13. appliquer davantage d crire la notion d amertume que nombre de cr ateurs apprennent bien conna tre leurs d pens Disons que ce n est que partie remise Sujet d une th se qu il reviendrait de lier l art Le crime comme r ponse un d faut de reconnaissance 219 C est le projet plus ou moins avou de toutes les avant gardes ayant vu le jour au 20 si cle 76 Toute l Industrie Culturelle appuie ses efforts sur l objectif d un art pour tous c est pourquoi la notion qui lui est la plus oppos e est celle d litisme Si l artiste choisissait de continuer travailler dans le contexte contraint qui est celui de l Industrie Culturelle j ai cris qu un tel contexte impose surtout celui l d tre perceptible mais cela dit rien ne l emp che de man uvrer ailleurs et d extraire son action de ladite Industrie pour se consacrer par exemple des strat gies furtives il pourrait n gocier deux conditions que lui soit donn e l enti re libert d agir loin des regards qu il ne subisse pas la contrainte de devoir s adresser tous Or dans les faits nous savons que l artiste par contrat ou non est syst matiquement somm d appara tre et doit faire en sorte que son offre soit aussi accessible que possible Ce que j appelle une pratique litiste de l art reviendrait donc pour le cr ateur a s inventer des fa ons d chapper au r gim
14. autres en prison L affaire du groupe norv gien Mayhem fondateur du style Black Metal est trop connue pour occuper une place ici 81 Please Kill Me L histoire non censur e du Punk racont e par ses acteurs op cit pp 598 597 suppl ment au livre original propos titre d dition augment e par les ditions Allia intitul Plus d adieux Mort cr dit Interview de Richard Lloyd Cassette 3 94 juin 1994 New York 65 que tout le monde va dans l autre direction qui peut te dire que ce ne sont pas eux les lemmings et que ta voie diff rente n est pas la voie la plus saine Tout part d une impression de peut tre que le troupeau marche dans la mauvaise direction C est vraiment le fil du rasoir Toi et moi on s en est sorti la fois avec beaucoup de douleur et pratiquement indemnes C est un paradoxe de l exp rience humaine aussi profond qu un autre C tait une exp rience religieuse de traverser tout a Ce qu voque Lloyd mon sens c est l id e qu il est possible en rendant son existence dangereuse il intitule cela non sans humour de l aventure de lui accorder un plus d intensit ce surcro t ayant clairement un prix L vocation d une boussole cach e aux regards par ailleurs ne me semble pas innocente dans ce contexte cette boussole c est l ombre Car ces sc nes alternatives dites extr mes revendiquent une forme d litisme p
15. crit contre Freud Le cr puscule d une idole c est pure co ncidence on peut imaginer l id e que je me fais de ce philosophe fran ais qui subit l ascendant lui aussi de tr s grosses moustaches Ghislain MOLLET VI VILLE m a transmis derni rement un texte d Herv BIZE reproduit dans le journal de l exposition Andr Cadere l Espace d art Le Moulin printemps 2013 dans lequel ce dernier cite ces propos de l artiste roumain pens es de CADERE qui ont clairement leur place dans ces pages Le h ros n existe pas Sa conscience son innocence en d finitive son r le central n a pas de place dans le travail qui est faire 1 juin 1978 et Dans cette perspective l id e du h ros est fausse 2 juin 1978 Propos que Bize interpr te ainsi Cadere a su inscrire dans son travail une distance et se d fier de tout caract re d miurge loin de l artiste auteur g nie h raut de l avant garde Dans la partie qui va suivre je dirais peu pr s la m me chose un h ros n a pas lieu d tre Plus de pages me permettrait bien entendu d tayer Pesons la chose et imaginons plusieurs ventualit s l artiste est devenu un f tiche et pour cette raison ne se voit plus Ou encore autre hypoth se il y a trop d artistes et en ce sens la voix de l artiste est devenue chose banale j voquais cela dans mon introduction g n rale Ou encore troisi me hypoth se
16. dire que l adoption rationnelle de la perspective d autrui aurait du point de vue du d veloppement de l enfant un r le absolument primordial tenant lieu de pr occupation Besorgnis toujours selon Honneth mot allemand qu on pourrait traduire par soucis Autrement dit on conviendra que je m arroge en l orientant vers mon propos la th se de l auteur la pratique de l art ne serait possible qu en adoptant la perspective d autrui qu en tenant compte du point de vue de l autre perspective de la seconde personne indispensable pour qu merge la pens e symbolique Accept cela on pourrait galement convenir sans mal que quelques unes des racines de l homme des foules pourraient avoir pouss cet endroit l artiste serait celui qui puise au fond de soi mais en adoptant la perspective d autrui dans une esp ce de double mouvement continu lui permettant de m ler via ses artefacts une suppos e int riorit un processus mental tout interrelationnel je souligne d o ce besoin de l autre en permanence d o cet incontournable besoin des autres dont la forme d grad e serait un go t immod r pour la visibilit et pour la foule dont la forme moche serait la d pendance n 7116 A n N Revenons sur terre dans Le mythe de la vie d artiste Essai Henri Pierre Jeudy d crit un curieux ph nom ne de soci t que nous con
17. extraire du Grand Tout s carter du quadrillage d un syst me Michel de Certeau pour s exprimer d autres au travers de z brures d clats de f lures de trouvailles Dans un des textes figurant dans l ouvrage collectif Les commensaux quand l art se fait circonstances voquant les approches artistiques pour lui les plus contemporaines les plus pertinentes celles qui pratiquent le mode furtif Patrice Loubier crit et ceci aura certainement le m rite d attirer notre attention au point o nous en sommes arriv s du d veloppement de notre hypoth se que pour de telles pratiques d tes furtives le r el est en passe de devenir un r el mat riau Le mode furtif Sans trop nous loigner de notre sujet nous pourrions facilement d gager de cet insert la certitude qu il existe un lien fort entre ce que j appelle la discr tion volontaire et ce qu on intitule g n ralement le mode furtif C est dire que la discr tion volontaire a besoin du furtif comme d un vecteur d un v hicule et que dans un avenir proche le mode furtif prendra tr s certainement de plus en plus d importance dans les consciences Je lai crit plus haut la discr tion volontaire est un type alternatif d approche qui vite quand il ne les d fait pas les modes d apparition les plus litt raux savoir ceux que permettaient les m dias de masse et qui sont
18. mais cette virtuosit prend elle aussi 151 l apparence d un d sastre complet puisqu elle a t soumise comme le reste au plaisir aristocratique de d plaire Le succ s du BM tient tout entier dans un paradoxe flagrant je dirais presque outrancier derri re son armada d effets plus affolants et baroques les uns que les autres obscurit violence mort la dimension l mentaire dans le sens de fondamentale essentielle du courant inspire la confiance On comprendra vite pourquoi pour donner acc s au monde qu il propose qui lui m me n est pas si complexe qu il n y para t le BM fournit un nombre extr mement limit de rudiments Bien que n faste nocif polluant en apparence il n en fait pas moins miroiter tout chacun un pacte honorable qui pourra tre conclu dans les plus brefs d lais et donnant acc s rien moins qu un monde Pour le dire autrement bien que l exp rience mystique par certains aspects que le BM propose semble infinie elle n en passe pas moins par l activation d une esp ce de pr t monter tr s concret offrant l opportunit d une tr s rapide appropriation Ainsi m me s il est clair qu il vaut bien plus que cela pour les amateurs du genre que nous sommes le BM peut tre per u comme une glise du Metal V ritable en version pr t monter Avec le BM chacun peut acc der au Metal et au Mal M me sans tre musicien N e
19. personnes plus ou moins dangereuses ou entr es en lice contre l establishment etc La premi re nuit que nous pass mes sur place faillit finir en drame un tranger au comportement extr mement bizarre avait lu domicile dans le dortoir et en plein milieu de la nuit avait commenc faire du grabuge Le tout finit par une bagarre dans le noir cette partie du b timent n tait pas aliment e en lectricit et la question fut ensuite de savoir comment ce malotru chass coups de poing avait pu se procurer la cl ce qui donna lieu une enqu te Seul Michel Chevalier avait v cu ce drame puisque Alexandre Gurita et moi avions plut t souhait lire domicile dans l appartement d une des g rantes de New Yorck im Bethanien situ proximit Mais le ton tait donn Tandis que le lendemain matin nous l quipe de La Biennale de Paris commencions r viser fort en vue d entamer les workshops et les pr sentations programm s on vint nous annoncer qu un groupe important de romanichels s tait invit de force New Yorck im Bethanien l aube ce qui eut pour effet imm diat de grandement d stabiliser le fonctionnement du squat Nous tions tr s tonn s on nous raconta alors comment la chose s tait fa te c est d abord une femme accompagn e d enfants qui avait demand New Yorck im Bethanien de l h berger or d s qu elle obtint un accord elle invita une quinzain
20. pouvait coller merveille avec le fait d interrompre brutalement le trafic durant toute la nuit sur les berges de Seine car l usage principal que l on fait de ces voies est bien d y circuler en voiture en camion en car ou en moto en les vidant on emp chait l usage qui en tait ordinairement fait Devant cette id e j tais videmment partag d une part titre de fournisseur il m est par d finition quasiment impossible de refuser il y a eu quelques exceptions on s en doutera la mise en pratique d un de mes protocoles puisque chacun est libre d activer les services contenus dans mon manuel Des modes d emploi et des passages l acte quand et o il le souhaitera De l autre cette id e me semblait trop servir la manifestation J avais la nette impression qu une telle activation ne pourrait que me laisser avec le sentiment d avoir aid par ma pr sence au mieux enclencher mettre en mouvement un rouage jusqu alors fig dans l incommensurable m canique institutionnelle opposant la Ville de Paris la Pr fecture Nous en rest mes l sans que j exprime de fa on franche que j tais d accord avec ce projet d activation et je promis Laurent Le Bon de lui donner rapidement des nouvelles De retour chez moi je me dis qu il me restait un peu de temps pour salir tout cela de fa on ad quate En 2007 avec Alexandre Gurita j avais invent un service me p
21. quoi pour faire valoir mon point de vue j aurais aim ajouter que Klein n avait certainement pas non plus pr sum que sa personne prendrait rapidement le pas sur l inaccessible mis en jeu soi disant dans la Cession des zones de sensibilit picturale immat rielle Ou alors tait il v ritablement conscient du fait que dans son cas l absence de tangibilit l endroit de l uvre d art tait seulement rendue possible par un dire presque int gralement fictionnel magnifiant la figure de l artiste 0 J aurais pu crire o figure un vide mais alors une confusion aurait pu s installer entre la Cession des zones de sensibilit picturale immat rielle que j voque et ce qu on a surnomm tort le vide 1958 chez Iris CLERT j y viendrai bri vement lorsqu il sera question de Laurent LE BON 1 GAUTHIER Michel Tino Sehgal la loi du live op cit Voici le passage sur lequel je souhaitais me pencher Automne 1959 une intention picturale puis une zone de sensibilit picturale non stabilis e 20 grammes d or fin contre un re u sign Toutefois Klein constate tr s vite que lesdits re us sont devenus les uvres certains des premiers collectionneurs les ont d ailleurs encadr s Aussi mettra t il au point des R gles rituelles de la cession des zones de sensibilit picturale immat rielle qui stipulent que l existence d un re u annule toute l authentique valeur
22. tablit parfois sur plusieurs d cennies Mais de fait effor ons nous d tre rationnels comment des id es hautement singuli res pourraient elles rapporter de l argent de fa on imm diate moins qu elles ne viennent contenter des besoins eux m mes imm diats Le fait de concevoir que cela soit possible ne nous laisse pas tranquilles puisque nous savons bien que certaines des plus belles inventions ont t boud es tr s longtemps avant d advenir dans les mentalit s et de prendre enfin vie sur un plan conomique si tant est que l on consid re qu elles doivent exister sur ce plan aussi c est un autre d bat qui n a pas sa place ici Nombre d inventions surprenantes ne peuvent pr tendre tre autre chose que des bombes retardement Ainsi la grande majorit des artistes est oblig e de composer avec ces deux tendances l une fond e pour simplifier sur le risque ou la prise de risque que repr sente fatalement toute RR Voir le glossaire qui figure au bout de ce m moire Fort de son exp rience C tait en 2004 dans son bureau l occasion d un de nos premiers entretiens 57 J ai pu observer la chose de tr s pr s lorsque j ai commenc diffuser ma conception du beaucoup plus de moins au travers de GLITCH d s 2001 la chose tait globalement tr s mal per ue Nombreux taient les cas je me rappelle d entretiens fumeux o mes interlocu
23. tat d esprit suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives invisuelles pour chaque s ance 4 1 La convivialit propos d Ivan Illich Intervenant ext rieur 4 2 Ce qu en faire moins signifie en terme de production 4 3 Les le ons de la soustraction S ance N 5 Ce qu il revient d oublier de l art du 20e si cle L exposition pr senter et faire conna tre suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives soustractives pour chaque s ance 5 1 loge fun bre Intervenant ext rieur 5 2 La destruction du lieu d exposition 5 3 L exposition un bien pour un mal S ance N 6 Ce qui pourrait lib rer l art du 21e si cle de l exposition Op rer dans la r alit quotidienne suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives soustractives pour chaque s ance 6 1 La Biennale de Paris 6 2 Des modes d emploi et des passages l acte 6 3 Pourquoi quitter l exposition n cessite de penser une conomie Intervenant ext rieur S ance N 7 Ce qu il revient d oublier de l art du 20e si cle Le spectateur suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives d op rations pour chaque s ance 135 7 1 Le spectateur comme probl me Intervenant ext rieur 7 2 Qu est ce que le public d indiff rence 7 3 Chevaux de Troie S ance N 8 Ce qui pourrait lib rer l art d
24. toutes les tranget s entra n es par le rattachement de la production symbolique au statut de m tier Moineau d construit la pertinence du geste artistique au point de rendre la figure de l artiste obsol te ou en tout cas hautement improbable Tandis que Bourdieu rabaisse je p se mes mots et c est justement cela ce rabaissement qui rel ve de la plus grande pertinence l artiste au stade de producteur dont les mains sembleraient d cid ment li es au champ dans lequel il lui est obligatoire d agir il n y a pas de hors champ chez Bourdieu Moineau semble tablir par un jeu de langage certains estiment qu il est trop artistique que l artiste comme figure forte n a plus sa raison d tre partir du moment o l art ne n cessite plus d tre identifi comme tel Exit la figure de l artiste Le d sir que j ai de l art crit Moineau ne saurait jamais tre que d u insatisfait me faisant la fois m priser l objet de mon d sir et aspirer encore davantage l appr hender la fois l art outrepasse toujours mon attente et l attention que je puis lui porter comme il outrepasse l intention de tout pr sum artiste et mon attente outrepasse toujours toute exp rience que je puis faire ou avoir de l art Tandis que Bourdieu revisite la figure de l artiste l aune des enjeux qui font rage dans le champ de la production artistique et qui demandent de permanents r ajust
25. 368 Le service a t cr par Ghislain Mollet Vi ville en 2005 Propri taire MJS 9 toute personne qui passera le seuil de l exposition confier ceci Rappelez vous que tout ce que vous allez voir est pr sent au point mort Catalogue de CONVIVIO ditions MIX Centre d Art Contemporain de l Onde Cneai Le beau maintien ou propos de table 2011 page 73 Cette phrase repr sente le point d orgue d une activation d nertie ayant pris pour point de d part l observation pour moi tr s frappante de Fabien Vallos Il ne peut y avoir de pr sent qu la condition qu on s abstienne de quelque chose 127 Acheter Casser Sur le lieu de son acquisition d truisez l article que vous venez d acheter N 37 Permissif S unir sans r serve ce qui nous r pugne N 49 Sur valu D terminer une p riode durant laquelle vous y mettrez le double du prix Ces deux identit s renvoient a deux gestes IKHEA SERVICES rompre l encha nement des actions efficaces Perturber contrarier Glitch Beaucoup plus de moins Il y a pl thore de tout Soustraire est donc LE geste qu il revient de favoriser 370 Le service a t cr par Olivier Vialaneix et Marie Nimier en 2009 Ceux ci ont tenu ce que d truisez ne soit pas crit l infinitif 37 Cr ation d IKHEA en 1998 Concernant la gen se du projet pourquoi diable un tel
26. 7 348 voluer un tant soi peu ces attentes Avec ce texte je souhaiterais laisser penser que nous devons nous refuser laisser les choses en l tat o elles sont Nous pourrions les faire empirer par exemple afin de tenter de les rendre plus significatives Aujourd hui nous devons franchir une nouvelle tape et enrichir notre PIRE ainsi pourrions nous investir l cart dont je tentais d esquisser les contours Mon objectif en crivant ce m moire tait donc avant tout celui ci dresser une perspective dans laquelle la pratique de l art ne serait pas aussi attendue qu elle l est ordinairement une perspective dans laquelle au lieu de tomber b tement sous le sens elle prendrait un tour inopin et surtout violent agressif l gard de ce que nous pr tendons g n ralement attendre de l art Pas de r confort L ombre de l ombre L cher l agora pour l ombre C est seulement pr sent maintenant que j en suis venu bout de mon sujet qu il m apparait que ce que je supposais tre un sujet en or n tait l que pour en occulter un autre bien plus important quoique nettement moins rutilant En d autres termes que mon 346 Cette belle saloperie laquelle nous tenons tant notre mani re 7 Comment fa onner en si peu de mots une artillerie lourde qui seule permettrait de renouveler une infime partie de ce que nous nommons thique l
27. Comment cela pourrait il tre insuffisant Pour nous assurer du fait que ce le soit observons d s pr sent combien nous apportent en terme de richesse int rieure toutes les situations o nous chappons ce qui semblait aller de soi et pr tendait avoir des chances de nous contenter Le d ploiement de cette nergie hostile dans le contexte de l art est tout le moins un acc s direct au D boulonnage du Grand Tout Et bien davantage un acc s direct ce qui dans l individu est et restera irr solu un acc s direct ce qui fait de l individu un tre improbable et pourtant si capable de pertinence insoutenable casse de l uvre impossible intenable irr solu relation humaine le sens des mots pour une communication non violente parasitage irr v rence mauvaise blague uvre service nocivit performance engagement onirisme coexistence absence absurde destruction espi glerie d rision attrait pour la violence d sir de reproduction rigolo rebelle conceptuel contradictoire base solide Voici les mots que je garderais syst me alternatif de pens e relation humaine nocivit engagement Les mots les mots jy reviens encore une fois c est gr ce ceux ci que toutes ces exp riences se pr servent 1 On racontait qu un Space P gant r alis Marseille avait rendu un visiteur tellement hyst rique qu il avait fini par se rouler dedans en vocif rant des insanit s
28. Dijon 2001 MUSIL Robert L Homme sans qualit s 2 vol Traduit de l allemand par Philippe Jacottet 1956 ditions du Seuil Poche Paris 2004 NIETZSCHE Friedrich uvres Tome 2 Le cr puscule des idoles ou comment on philosophe au marteau 1888 Traduit de l allemand par Henri Albert traduction r vis e par Jean Lacoste coll Bouquins ditions Robert Laffont Paris 1993 pp 931 1029 PARTOUCHE Marc La lign e oubli e Boh mes avant gardes et art contemporain de 1830 nos jours coll amp dirig e par Laure Limongi ditions Al Dante Romainville France 2004 POE Edgar Allan uvres en prose Traduit de l anglais tats Unis par Charles Baudelaire 1856 1865 Edition tablie et annot e par Y G Le Dantec coll Biblioth que de La Pl iade ditions Gallimard Paris 1951 RANCI RE Jacques Le ma tre ignorant Cinq le ons sur l mancipation intellectuelle coll Fait et cause Poche Librairie Arth me Fayard 1987 10 18 Paris 2004 RENARD Jules Journal 1887 1910 Texte tabli par L on Guichard et Gilbert Sigaux coll Biblioth que de La Pl iade ditions Gallimard Paris 1965 SCHMITT Carl La notion de politique 1932 Th orie du partisan 1962 Traduit de l allemand par Marie Louise Steinhauser coll Champs Classiques ditions Flammarion Paris 1992 SCHOPENHAUER Arthur Le monde comme volont et comme repr sentatio
29. Je cite I D finitions Aux fins de la pr sente Recommandation 1 On entend par artiste toute personne qui cr e ou participe par son interpr tation a la cr ation ou la recr ation d ceuvres d art qui consid re sa cr ation artistique comme un l ment essentiel de sa vie qui ainsi contribue au d veloppement de l art et de la culture et 142 Quitter ainsi mon plan a dans cadre un autre int r t celui de faire valoir l id e qu un artiste qui r dige un m moire peut s accorder quelques libert s 143 C est a dire le 16 janvier 2013 14 Je cite le d but du texte qu on trouve facilement sur Internet La Conf rence g n rale de l Organisation des Nations Unies pour l ducation la science et la culture r unie Belgrade du 23 septembre au 28 octobre 1980 en sa vingt et uni me session Rappelant qu aux termes de l article premier de son Acte constitutif l Unesco a pour but de contribuer au maintien de la paix et de la s curit en resserrant par l ducation la science et la culture la collaboration entre nations afin d assurer le respect universel de la justice de la loi des droits de l homme et des libert s fondamentales pour tous sans distinction de race de sexe de langue ou de religion que la Charte des Nations Unies reconna t tous les peuples Adopte ce vingt septi me jour d octobre 1980 la pr sente Recommandation 54 qui est reconnue ou cherche tr
30. La Charente Libre 2011 COMMENTAIRE L article reproduit permettra de constater une fois encore que pour beaucoup la destruction rev t un caract re hautement fantasmatique Tout n est pas accompli quand nous nous comportons comme des membres utiles lafsoci t IKHEA SERVICES 09 HOSTILE TURN 2 HAUT FARKAS Jean Baptiste Publicit IKH AOSERVICES photomontage 2006 COMMENTAIRE J ai obtenu ce montage en combinant une image emprunt e un film de jeunesse du r alisateur canadien David Cronenberg Frissons long m trage de fiction Canada 1975 et une formule c l bre du philosophe allemand Max Stirner emprunt e au texte Les faux principes de notre ducation 1842 GAUCHE BAS CLARKE Alan The Firm long m trage de fiction Angleterre 1988 impressions d cran obtenues partir d un DVD du film DROITE BAS ANONYME photographie d homme terre Archive Michael Beehlke 1982 COMMENTAIRE Trois visages de l hostilit Les r f rences pr cises de ce texte figurent dans ma bibliographie 10 ANGRY ENDING GAUCHE JACOPETTI Gualtiero PROSPERI Franco Mondo Cane long m trage documentaire Italie 1962 impression d cran obtenue partir d un DVD du film DROITE FARKAS Jean Baptiste D su tudes photomontage r alis a partir d images d archives EDF 1998 2003 COMMENTAIRE Je traduirais librement A
31. La premi re partie se propose de d sacraliser l idole que repr sente l Artiste avec un grand A Elle formule l hypoth se selon laquelle l artiste a tout int r t se d livrer du caract re exorbitant de son statut Dans une seconde partie est d montr en quoi il s av re indispensable dans l optique de cette d sacralisation d examiner avec soin ce qui est au centre m me de la figure de l artiste un moyeu sa volont de reconnaissance Cette nouvelle partie est l occasion de passer en revue divers types de reconnaissances pour tenter de dresser une typologie Enfin pour s extirper de l Industrie Culturelle asphyxiante proposition est fa te de tendre vers un nouveau r gime de visibilit symbolis par l ombre Dans cette optique sont d velopp es les notions d litisme populaire de discr tion volontaire de coups port s en dessous de la ceinture et plus g n ralement de tournant hostile Ce m moire est une contribution la r daction du livre noir de l artiste mais pas seulement il est galement un loge de tout ce qui a lieu l o on ne l attend pas MOTS CL S AGRESSIVIT ARTISTE D CROISSANCE DISCR TION HOSTILIT INDUSTRIE CULTURELLE RECONNAISSANCE TOURNANT GLOSSAIRE ARTISTE FIGURE DE L CAPTIVATION COMMETTRE DE L ART DISCRETION VOLONTAIRE DYS GENRE PAR TROP D POUILL DE L COLE SAUV
32. anonymes le plus souvent composant la foule des sans grade Dans le cadre de ce m moire d di la mise en question de la figure de l artiste et tentant d incliner cette figure vers l ombre pour tenter de la r investir diff remment quels fils pourrais je pr sent tirer de cette belle opposition Comment faire en sorte qu elle soit plus qu un J AIME CRAVAN J ABHORRE DALI Que pourrais je pr sent en faire d couler de plus Un constat principalement savoir que la figure inachev e et absente de Cravan artiste port disparu semblerait tre avec le recul dont nous disposons aujourd hui autrement plus saisissante pertinente aussi que celle rutilante et creuse de Dali Mais Cravan convient bien moins l Histoire de l art que Dali Tandis que Dali a t narr au travers de centaines de milliers de phrases plus ou moins heureuses tr s peu a t crit sur Cravan j ai voqu ce fait dans une de mes notes pr c demment Comment analyser cela Marc Partouche dans La lign e oubli e nous propose quelques cl s En occident les historiens de l art en particulier ceux du XXe si cle qu ils aient travaill sur leur poque ou qu ils aient tourn la lunette vers des temps plus loign s ont labor les uns apr s les autres une sorte d histoire sainte de la geste artistique des phares nous explique Partouche balisent le chemin tout tra
33. audace de prendre leurs croyances au s rieux consacre au final un livre entier sur le statut plus que jamais ambigu de la croyance Nous avons affaire aujourd hui une forme de croyance suspendue une croyance qui n existe qu condition de ne pas tre reconnue totalement publiquement une croyance qui n existe que comme secret personnel et obsc ne Contre cette attitude il faut plus que jamais souligner que la question vulgaire tes vous vraiment croyant oui ou non est une question importante plus importante peut tre qu elle ne l a jamais t On sait qu il est toujours fatal de tenter d imposer une option artistique la mani re de certaines coles philosophiques anciennes qui ayant souvent un caract re de secte religieuse tentaient d imposer une opinion philosophique Ce 31 L exaltation revient notamment ce fait prodigieux d tre pr alablement d accord avec un quelque chose avant m me d tre entr l int rieur si tant est que l image fasse du sens et de l avoir go t Tout en supposant tort qu en pr sence de ce quelque chose une partie de notre sens critique s tait rudement mise au travail Une indiff rence presque g n ralis e l gard de ce que l artiste pourrait tablir D coulant directement de ce que je viens d avancer la situation de blocage d crite par Gell et que j appelle pour ma part exaltation me semble avoir
34. cole de l extr me comme nous appelions parfois notre projet pour nous en amuser avoir t t ou tard affaire des artistes tels que Sarkis Boltanski ou Buren desquels je me sens loign pour le moins ne me semblait rien pr sager de bon et je pr sumais que nous aurions bient t leur devoir quelque chose ce qui ne manqua pas d arriver lorsque Buren se manifesta aupr s de Ghislain Mollet Vi ville qui nous soutenait corps et me pour essayer de ruiner l mergence de ce nouvel IHEAP la hache de guerre au moment o j cris ces lignes n tant pas encore enterr e Dernier sujet de mes r ticences mon go t immod r pour l ombre s opposait vertement au fait que l Institut doive obligatoirement se r v ler au grand jour de fa on manifeste ostentatoire m me au travers d effets d annonce diffus s un peu partout dans le champ de l Industrie Culturelle tandis que la force du Coll ge de La Biennale de Paris me semblait r sider l encontre dans son ind pendance totale vis vis du r gime de la visibilit et de la Muse Agoraphage coll ge de l enfreinte 314 On trouvera ce programme complet en annexe ce m moire Mon lecteur pourra comparer ce programme d origine avec celui l ayant remplac et qui est celui pour finir qui est entr en vigueur dans la Session VIII http www iheap fr fr menu Session VIII 2012 2014 programme html 315 De la m me fa on que le nom La
35. dans le fait que d une part l artiste semblerait avoir acc d sur le plan de son statut un niveau d immunit qui n a peut tre jamais t si exorbitant aussi maximal l heure actuelle l artiste est rien moins qu intouchable dans de tr s nombreux cas mais que d autre part tout un chacun n a peut tre jamais t aussi indiff rent la figure de l artiste et son suppos pouvoir amp Un travailleur Qui pointait le bout de son nez lorsque je citais METZGER pr c demment quilibre entre le risque et la rente 26 Pai voqu des raisons cela l indiff rence d une part presque g n ralis e l gard ce tout ce que l artiste pourra entreprendre et d autre part la n cessit pour l artiste de tenter d tablir un quilibre perp tuel ou RR entre le risque et la rente chose irr alisable ou presque qui le met en permanence en situation de danger B tise et monumentalisation Que cette figure soit devenue pr somptueuse n a pas emp ch qu elle ait t d autre part neutralis e vid e de son sens comme s il y avait l la pr sence de deux mouvements invers s antith tiques en apparence l un tendant vers la sacralisation l autre vers l absence totale de valeur vers l incons quence la plus morbide c est par expr s que je renvoie l id e d une non vie car il est bien question de cela mon sens Dit aut
36. demand de conclure l tudiant tentera de tirer des le ons des deux premi res phases tant un niveau th orique Qu est ce que tout cela a fait par rapport ma mani re d envisager une production Comment tirer parti d un positif mais aussi d un n gatif qu un niveau pratique Cela peut il changer des choses dans ma mani re de faire Comment maintenant aller plus loin dans ma pratique Quelles sont mes limites Enfin l tudiant sera amen faire des choix d cisifs concernant ses r alisations La seconde phase a t elle ajout quelque chose la premi re ou tait ce simplement du g chis Que faut il conserver de tout cela et pourquoi Comment apprendre tirer parti de tout ce qui s est fait jusqu alors L accident la rage ou les concours de circonstance peuvent ils apporter un surcro t de quelque chose ce que je fais 139 2 4 Ajouter Soustraire 2012 Jean Baptiste Farkas Du 3 au 14 d cembre 2012 1 Un coup d il citoyen sur ce qui est notre port e Dans le cadre de l atelier que je nommerai AJOUTER SOUSTRAIRE je souhaiterais convier l tudiant exercer son regard sur ce qui est sa port e celui ci prenant pour vis e l ambition d apporter ici ou l une correction signifiante y compris dans son environnement le plus imm diat Durant ces dix jours AJOUTER SOUSTRAIRE pourra tre pratiqu de
37. elle est construite bien qu immat rielle n en est pourtant pas moins un artefact et se distingue pour cette raison d une branche d arbre ou d un l gume quoi je r pondrai qu au l gume ou la branche d arbre aussi il a fallu conjuguer faire se croiser des h t rog nes L aventure que je narre dans cette sous partie de mon m moire ressemble un objet n ayant t fabriqu par personne en ce sens que bien que se trouvant au croisement d intentions tr s diverses elle ne s est pas origin e dans un dessein artistique je me paraphrase et que tout en s tant produite sans intention artistique elle a pu n anmoins r pondre aux attentes que nous avions de l art en nous communiquant la certitude d avoir t r form s Pour conclure ce passage je souhaiterais citer Ghislain Mollet Vi ville qui tait le grand absent de cet pisode berlinois qui dit voir l art de plus en plus l o a n est pas fait x 93 expr s Cette magnifique citation va m offrir l occasion de tirer une conclusion unique de toute cette premi re partie Si l artiste adoptait cette perspective voir l art de plus en plus l o a n est pas fait expr s en ce qui nous concerne nous la voyons comme salutaire plus d un titre sans doute serait ce l pour lui une fa on id ale de nuire la figure la fois exub rante et sans cons quences qu il est aujourd hui Une fa on
38. fragiliser etc L artiste d hier proposait des objets d art plus ou moins convaincants faisant en quelque sorte la promotion de sa vision de l art de la vie de l humanit En proc dant ainsi il remplissait continiment Mais aujourd hui la production d objets d art est devenue un ph nom ne de masse et chaque seconde qui passe voit dans le monde clore au minimum une vingtaine de nouvelles uvres Il en d coule que ce que l artiste peut faire de mieux est d all ger ce monde de le vider par son action Nous n en sommes plus au stade de la c l bre phrase de Douglas Huebler Je ne veux rien ajouter tout ce qui existe d ja Ce constat pour moi est crucial et doit nous entra ner accepter qu il ne soit plus possible de faire les choses comme avant Comme l art est un peu la tra ne au moins rendons le utile pour retirer et soustraire dans la joie Retirer et soustraire au nom de l art Selon vous qu est ce la Biennale de Paris sera devenue dans vingt ans Dans le meilleur des cas je pense que la Biennale dans vingt ans devrait avoir g n r sur le plan artistique mais aussi financier des conditions lui permettant de faire valoir sa diff rence un peu comme Fluxus peut tre mais sans le caract re d lur et sans le mauvais go t pour la multitude des ditions et des produits d riv s Pour survivre il faudra que la Biennale soit devenue conomiquement viable Mais ce
39. il rev tit pour prononcer cette conf rence une tenue compl te de scaphandrier que son ami lord Berners eut la complaisance de louer son intention la maison qui fournit l quipement ayant demand quelle profondeur Dali avait l intention de plonger lord Berners r pondit qu il irait jusqu au subconscient apr s quoi il ferait surface aussit t La conf rence commence Il fit son entr e dans la salle tra nant p niblement les pieds dans ses chaussures de plomb qu il soulevait grand peine d une main tenant en laisse deux magnifiques chiens loups de Russie au poil blanc soyeux et dans l autre main serrant une queue de billard Parvenu sur l estrade Dali voulait soulever le casque qui l emp chait de parler mais le casque refusa de bouger les boulons en avaient t soigneusement serr s afin de r sister la pression sous marine Gala et Edward James se pr cipit rent sur l estrade son secours on tenta de d verrouiller le casque avec un marteau l auditoire par ses clats de rire et ses applaudissements manifestait sa joie devant ce qu il prenait pour une plaisanterie Quand Dali il tait demi mort quand on put enfin le lib rer Conclusion de Fleur Cowles Pour une bonne partie du grand public Dali est toujours le conf rencier v tu d un 246 Le comit de s lection regroupait Andr BRETON Paul LU ARD Georges HUGNET et Man RAY
40. l un et l autre L Homme sans qualit s op cit p 41 6 KIERKEGAARD Soren Trait du d sespoir Traduit du danois par Knud Ferlov et Jean Jacques Gateau 1949 coll tel ditions Gallimard Paris 1990 page 386 On se rappelle de ce passage de Ren DE LASSUS que je citais au tout d but de ma premi re partie concernant le chiffre QUATRE correspondant l artiste L Enn agramme op cit p 162 Son attention premi re se porte sur ce qui manque l o il se trouve 107 ici pourrait devrait se produire telle ou telle chose et quand on lui dit d une chose qu elle est comme elle est il pense qu elle pourrait aussi bien tre autre L Homme sans qualit s op cit p 41 43 du possible de Musil tait dans les faits condamn devoir innover non pour lui m me mais pour les autres comme s il tait condamn uvrer dans le seul but de permettre un rapprochement avec les autres une proximit une liaison comme si tout cela se ramenait pour finir devoir n tre qu une infinie qu te de reconnaissance rendue en partie possible par le fait d innover L ros de l artiste pour reprendre le langage de Bataille h rit de la psychanalyse ce serait cette facult cr atrice lui permettant de projeter sa vision au dela de ce qui semblerait fini et qui pr tendrait personnifier une thique un ensemble de codes arr t s et pr tendument exemplai
41. la fois Il personnifie en cela un entre deux un cart impossible r soudre Il est l exercice d un dys notion que je tenterai de d finir tout au bout de mon m moire et qui qualifie un irr solu indispensable l acte cr ateur Mais avant tout afin de mettre imm diatement ma route au clair quelques mots sur les origines de ma motivation s imposent tant artiste sans en revendiquer toujours le statut et confront en permanence au milieu de l art je suis ce qu on pourrait appeler en ethnologie un observateur participant savoir que les observations multiples que j avancerai dans les nombreuses pages qui suivent s ancrent et trouvent place dans un v cu et c est titre d artiste que je tenterai d analyser ici la figure de l artiste Ma motivation concernant la Dans le cadre de cette recherche consacr e l artiste je me suis amus passer en revue ce qu on appelle en caract rologie les 9 types de personnalit ou Enn agramme Dans ce syst me apparemment tr s ancien le chiffre QUATRE correspondrait l ARTISTE force principale cr ativit sens artistique Voici comment un des sp cialistes et promoteurs de cette science Ren de Lassus d crit le QUATRE dans DE LASSUS Ren L Enn agramme ditions Marabout Paris amp Alleur Belgique 1997 p 162 Parce qu il cherche viter la banalit le QUATRE d sireux de marquer
42. la lettre par le plus grand nombre il nous a n anmoins sembl capital de l noncer et de le publier afin de rendre vident qu il y a tout int r t envisager la pratique de l art par des biais ne tenant nullement compte de pr suppos s jug s par tous comme lui tant indispensables l objet d art l exposition et le spectateur Dans La Biennale de Paris nous avons durant de longues ann es d fendu cette position Et celle ci a eu l avantage de mettre beaucoup de gens en col re Ce que devait tre une cole issue de La Biennale de Paris c est un contexte de travail o ce postulat serait act 0 TI y a un peu plus d un an l occasion d un tournage chacun des participants La Biennale de Paris se devait de r pondre quelques questions Voici mes r ponses trois d entre elles telles que j avais pu les formuler devant la cam ra de Sylvie CHAN LIAT Je n ai pas pris soin de les r crire mon lecteur pourra les accueillir comme des r actions spontan es qui pourront sans aucun doute apporter quelques pr cisions relatives aux types de contenus que nous souhaitions faire appara tre dans notre cole cet entretien pr c dant le travail entrepris sur VTHEAP de quelques mois Comment voyez vous le contexte actuel de l art Ses aspects n gatifs mais aussi positifs et dans ce contexte que permet La Biennale de Paris Premi rement il me semble que le contexte actuel de l ar
43. majorit des gens qui il est suppos s adresser dans le contexte offert par un v nement culturel de pr f rence de grande envergure ne percevra m me pas Pourquoi 2 Dixit Sophie POTELON qui avait encadr les m diateurs de Nuit Blanche 2012 et avait pu me faire par la suite des retours instructifs sur les rumeurs spontan es qu elle avait pu voir courir 214 La compilation des meilleurs crimes 25 Voir GOODMAN Nelson Langages de l art Traduction de Jacques Morizot ditions Jacqueline Chambon 1990 Hachette Litt ratures Paris 2001 partir de la page 146 Ce qu on ne peut contrefaire Tandis que dans tout art autographique une ceuvre particuli re existe seulement en tant qu objet unique la peinture dans l art allographique une uvre s obtient en deux temps la musique Ce qui fait crire cette belle phrase au philosophe L art allographique a conquis son mancipation par la notation op cit page 155 I6 J ai maints fois agi de cette fa on Par exemple toujours en 2012 et avant l exp rience Nuit Blanche dont je viens de parler lorsqu il s agissait d activer Perdre son temps N 24 variante voir Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 88 et Exposer Casser N 30 variante 2 voir dans le m me livre p 100 la Galerie Emmanuel PERROTIN a Paris Je projetai d voquer ici cette double r alisation mais je constate que les pa
44. nit en s abritant des regards Vheure actuelle et suite mon d part j uvre depuis trop longtemps dans La Biennale de Paris pour qu il soit d finitif l IHEAP a beaucoup volu et a inclus dans son sein nombre de nouveaux intervenants Au moment o j cris ces lignes seulement quelques jours nous s parent de l ouverture de la Session VIII laquelle j ai d cid de ne pas assister Suite aux r flexions que j ai pu avoir relativement cette exp rience par certains c t s d cevante je souhaite donner mon action au sein de l IHEAP une forme qui co ncide pleinement avec ma vision de la p dagogie quitte devoir jouer le r le d un l ment exog ne Mais dans le cadre de cette sous partie qui met un terme tout ce que j ai pu avancer sur l loge de l ombre et relativement ce que j appelle un tournant hostile pour rappeler mon grand titre encore une fois il me faut encore exprimer une derni re chose sur le de quoi VTHEAP tait le nom au moment o nous l avons d velopp tapes propos s ne sont pas forc ment prendre la lettre concevoir qu il y ait une certaine dose d humour dans tout cela ainsi qu une part non n gligeable de libert replacer parfois dans la perspective que 2 le r le des intervenants ext rieurs consistera poser des bases relatives des points extr mement pr cis apparaissant dans le programme par ex l
45. or nous aurions pris soin d ter La Joconde du caisson inviolable o elle s expose g n ralement afin de la voir dispara tre pour cette nuit l objectif tant de cr er vis vis du grand public et au moyen du vide laiss par le chef d uvre des chefs d ceuvre un complet tat de frustration En s appuyant sur cette id e initiale plusieurs sc narios se basant sur mes modes d emploi de services avaient t successivement voqu s et je remis promptement un document de travail en vue de pr figurer les contours de l activation programm e L nonciation d un service assez simple mettre en pratique et collant parfaitement l endroit o nous souhaitions tous emmener notre histoire chapeautait ce dossier de trois pages Soustraire N 32 Citer un passage de ce document ici aura certainement un int r t pour comprendre quelles pistes avaient t 1 La Kunsthalle de Berne avait elle aussi accueilli ce projet en 2009 Voir le catalogue de l exposition Vides Une r trospective Sous la direction de Mathieu COPELAND et John ARMLEDER Laurent LE BON Gustav METZGER Mai Thu PERRET Clive PHILIPOT et Philippe PIROTTE ditions du Centre Georges Pompidou Paris et JRP Ringier Zurich en collaboration avec Ecarts Publications Gen ve Tandis que l exposition tait assez ramass e et con ue en s appuyant sur un nombre d espaces absolument vides tr s limit six en tout le catalogue qu
46. par ex Stuart WOOD crit son propos dans Never Mind The Boll ocks publi sur http www cinemablend com features Uwe Boll Money For Nothing 209 html que the worse his movie does the better return Boll will get from his tax break Sp cialis dans les adaptations bacl es mais rapportant beaucoup d argent de jeux vid o pour le grand cran House of the Dead en 2003 Postal plus inopin en 2007 Boll cr la surprise g n rale avec la sortie de Rampage Sniper en libert non seulement le m trage aborde un sujet qui ne cesse malgr tout d tre pineux celui de la violence et du recours aux armes chez les jeunes am ricains issus de la middle class cf l activiste Michael MOORE dont les propos auraient en partie servis de base au r alisateur mais il est galement visuellement con u de fa on assez radicale exp rimentale en tous cas et repose en grande partie sur l improvisation totale des acteurs John CASSAVETES n est curieusement pas tr s loin quoique tout semblerait absolument opposer les deux cin astes D un c t le m trage put tre consid r juste titre comme un Elephant de Gus VAN SANT USA 2003 du pauvre mais de l autre force est de constater qu il a suscit l admiration d un nombre assez consid rable de d tracteurs d Uwe Boll Il semblerait vident tous que l origine allemande de Boll doive tre prise en compte dans l laboration de ce sc
47. qu elle le laisse pantois le d fasse lui d boulonne le cerveau Et je la trouve d autant plus pertinente qu elle occasionne des remises en question profondes 8 La pr sente version de ce texte est diff rente de celle figurant en introduction au livre de Gwenn Coudert Black Metal amp Art Contemporain voir bibliographie 40 L expression est de Stephen Wright 40 Service N 24 Slowmo Le ralentisseur Des modes d emploi et des passages l acte op cit pages 86 87 Tr s Sludge dans l me 142 Je cherche galement donner l uvre les moyens d agir sur le terrain de la r alit quotidienne la vie que l on vit me semblant autrement plus fertile que la sph re de l art que j assimile une re de jeu o tout geste perturbateur devient fatalement st rile ce d samor age tant une des exigences implicites du jeu Cela dit on comprendra pourquoi je ne juge pas n cessaire d exprimer violence et agressivit de fa on litt rale dans mes productions remettre en question la notion d uvre transgresser certaines des vidences que tout un chacun tient pour acquises en usant du suppos pouvoir de l art hors du champ qui lui est d di dans le quotidien ce que j appelle commettre de l art c est tout cela qui mes yeux tient lieu d agressivit et peut jouer le r le d une arme en de nombreuses occasions En art j aime la mise a distance la conceptualisa
48. qui se doit pour le moins d inspirer la morgue le d dain le m pris N cessaire serait de poser diff remment la question en lui conf rant davantage de subtilit Qu est ce donc qui vient avec le BM et qui rel verait de l art Une force Une envie de se prononcer d viter la mollesse en ce qui me concerne une fa on de me consolider Un d sir d tre dandy l gant impertinent apparent Une envie d en tre de participer quoi qu on n ait aucune des qualit s requises pour cela ni talent ni go t pour tout ce que saurait offrir le succ s Un app tit pour l inaccessible le lointain Certains des acteurs jouant un r le d cisif dans l actuelle phase du BM se gardent bien d id aliser cette force question de g n ration Comme l voquait dans un entretien Vindsval protagoniste central du groupe g om trie variable Blut Aus Nord propos que je n ai malheureusement pu retrouver sur un blog consacr au Metal fran ais mais dont j essaie de restituer ici la teneur il me maudira sans aucun doute Les acteurs du BM r crivent leur vie en prenant l aspect de h ros indestructibles et piques Mais tout finit t t ou tard devant la t l avec des potes de fortune r unis autour de canettes de bi re de mauvaise qualit Achevons cette digression portant sur la tendance qu le milieu BM s id aliser sur une observation de mauvais aloi si le tribalisme po
49. s en dessous de la ceinture Dans la premi re partie de ce m moire au travers du r cit de l pisode berlinois j voquais mon implication dans La Biennale de Paris r activ e en 2000 par Alexandre Gurita Souhaitant pr sent poser une derni re fois mon id e centrale savoir qu un horizon pour l artiste pourrait consister s exclure de la sph re de la visibilit pour choisir d uvrer dans l ombre j aborderai deux nouveaux exemples emprunt s la BDP Le Coll ge de la Biennale de Paris et l IHEAP ou Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques Arriv pour ainsi dire au bout de ma d monstration pour moiti th orique il m apparait que d autres l ments documentaires pourraient profiter ce m moire Or ces deux projets me semblent faire autorit ici en ce sens qu ils sont deux incarnations pour moi significatives dommage qu elles n aient t exemplaires de cet loge de l ombre qui donne son titre cette troisi me et derni re partie Mental Noir Coll ge R cemment un regain d int r t des acteurs du champ de l art contemporain en particulier des artistes pour les cr ations p dagogiques semblerait tre une vidence un peu partout se montent des coles dont certaines s av rent authentiquement innovantes N anmoins comme nous l avancions dans la rubrique Orientation du site de l IHEAP 1 nombres d coles d artistes sont d ce
50. s gr ce La Biennale de Paris il me semblait superflu Seg re faye 5731 de devoir pr sent r p ter ce geste d appropriation une nouvelle fois Ce que j appr ciais en revanche c tait de calquer un processus en tentant de lui faire dire autre chose ainsi le mode de recrutement des candidats serait le m me l envoi d un enregistrement audio au travers duquel le postulant nous ferait part de ses motivations pas de dossier artistique nous reprendrions les sessions exactement l endroit o l IHEAP de Pontus Hulten les avait laiss es soit en ce qui nous concernait faire la proposition d une VII session de travail Les mois qui suivirent furent difficiles tr s difficiles plus je me retranchais dans ma position h rit e du fait que je trouvais vraiment nuisible sur le plan p dagogique le projet de reprise de l Institut des Hautes tudes en Art Plastique plus Alexandre Gurita s enfon ait ardemment dans cette voie mordant la bride toujours davantage et acc l rant le galop Il nous tait de plus en plus difficile d accorder nos violons et tandis que nous affinions tout ce qui faisait les tripes de l IHEAP programme orientation glossaire chaque s ance de w 7 J ai moi m me agi de la sorte au niveau des projets que j ai pu d velopper en r cup rant pour les faire d vier e leur trac initial les noms Glitch et IKEA Voir ce sujet la g n alogie que j esqu
51. semble que la notion d immunit devrait en premier lieu tre observ e d un peu plus loin le temps de trois lignes en prenant du recul Il reviendrait pr alablement d en dire ceci que cette immunit est surtout et avant tout le synonyme d une impuissance mettre un point de vue critique d velopp Autrement dit elle revient au renoncement produire un authentique effort d analyse En tant que telle l immunit que j voque ici d passe de loin la seule figure de l artiste qui constitue ici mon sujet pour moiti Elle concerne galement les uvres d art et encore plus g n ralement le contexte de travail que repr sente l Industrie Culturelle contexte sacralis par les personnes qui le pratiquent de diverses fa ons et diff rents niveaux La figure de l artiste est rendue intouchable principalement en raison du fait que produire un ros x ros 43 ros x r v ritable effort d analyse s av re g n ralement hors de propos Ceci pos je peux pr sent revenir mes moutons En ce qui me concerne et partant du constat que j ceuvre en partie au sein de l Industrie Culturelle comment se manifeste cette immunit La question s av re aussi limpide que cela Il me semble important ici de se mettre au ras des p querettes afin de donner toute sa v racit cette mati re En surfant sur Internet je remarque que Michel ONFRAY a lui aussi donn pour titre son livre
52. senterions dans notre Q G titre d exposition ou pour tre plus pr cis en livrant aux visiteurs le fond documentaire ainsi constitu Michel Chevalier apr s moult n gociations avait r ussi obtenir un lieu admirablement bien we 280 plac pour ce que nous souhaitions faire Westwerk Comme il tait indispensable de pr senter des babioles au mur les tenanciers du lieu nous l avaient impos notre regret Michel Chevalier et moi avions d revoir quelque peu notre copie Il avait t d cid que l tablissement du projet Target Autonopop se ferait en deux phases marqu es labor es sur un peu plus d un mois l occasion de la premi re davantage exposition et tendant satisfaire un peu faussement le go t de nos h tes Michel pr senterait des cat gories qu il aurait rep r es d une fa on g n rale dans l histoire de l art moderne et contemporaine l histoire sainte Je me chargerais pour ma part de la seconde phase qui consisterait la fa on d un atelier d criture dans la cr ation chaud de cat gories exprimant des failles symptomatiques agies par des artistes la proposition n tait pas exempte d une bonne dose d humour et directement inspir es par la sc ne de l art hambourgeoise En d autres termes je souhaitais profiter de ce quartier branch central pour mettre un public fourni au travail le lieu
53. sobligeantes Swift Ferox Venons en maintenant il est grand temps a des choses encore plus s rieuses Puisque l artiste ne semblerait pas souhaiter de son plein gr entrer en veuvage et qu il para trait plus que jamais tent subjugu par les atours que lui pr sente la Muse Agoraphage c est la m me histoire d amour qui lie le toxicomane sa dose donnons nous pour finir des libert s et imaginons quelques adorables petites brimades que les artistes pourraient avoir subir bient t Nos vues sont aussi claires que l alcool br ler ou l acide et ont d j largement t voqu es d s l introduction ce m moire lorsqu il tait question du film Rampage puisqu il y a trop d artistes et que la production d uvres est si massive qu elle en est devenue absolument c urante il est aujourd hui plus que jamais loisible d interrompre cette production en attentant directement la cha ne de montage Seuls les artistes qui ne se seront pas fait conna tre chapperont ventuellement ces brimades on comprend d s lors l int r t qu ils auraient uvrer de fa on furtive loin de l approbation g n rale dans un Eden sous terre Pour arriver cette fin la baisse de la production plusieurs sc narios s v res pourraient tre 354 imagin s Aux artistes ayant une famille charge serait exig par d cret du Premier Ministre de ne subvenir a
54. sont tous superficiels Son v ritable combat n a pas lieu dans l art ou si peu peut tre uniquement l poque o l artiste avait form des quipes avec Breton ou Bu uel moments dignes d estime tr s brefs Un unique exemple suffira illustrer ce que j avance il en existe des dizaines mais quoi bon Apn e En 1936 Londres La Grande Exposition Internationale marque l apog e de l art surr aliste en Europe L exposition compte des milliers de visiteurs Des artistes issus de quatorze pays participent cet v nement de tr s gros calibre Pour Dali les conditions semblent particuli rement favorables il s agira cette fois encore d en mettre un s rieux coup d autant que la presse mais pas le grand public ayant beaucoup appr ci l exposition semblerait avoir pr sent le surr alisme principalement au travers de boutades et de sarcasmes Dans Dali La vie d un grand excentrique Fleur Cowles d crit en ces termes les ahurissants agissements de l artiste catalan bien d cid jouer un r le de premier ordre dans cette exposition Comme toujours c est sur Dali que les projecteurs de la publicit concentr rent leurs feux la chose ne se produisit pourtant qu au cours de la derni re semaine de l exposition l occasion d une conf rence de Dali intitul e Fant mes parano aques authentiques Ne pouvant r sister son go t du sensationnel
55. t le fait d tre avantageusement connu prime manifestement sur tout Mais creuser dans ce sens donnerait certainement cette recherche un tour anecdotique et quelque peu crapuleux laissant supposer que l auteur de ces lignes aurait lui aussi aim rester sur sc ne jusqu au bout du voyage Pour chapper cette perspective nous pourrions pr sent rebondir en nous penchant sur la notion d int r t en ce sens que la question on ne peut plus ardente de la qu te de reconnaissance aux yeux de l artiste serait la base de son int r t ferait tout l int r t de son rapport au monde Au fond pour le dire diff remment de quoi est fait l int r t qui se trouve au centre du fait que l artiste se sente en permanence dans l obligation d appara tre de tenter d pouser en permanence le r gime de la visibilit parfois m me au d triment de ce que son uvre pourrait avoir de plus pr cieux Pour le dire plus simplement quel int r t se cache derri re l homme des foules Pourquoi l artiste se pr occupe t il autant de passer des beaux jours dans les bras de la Muse Agoraphage Prol gom nes pour une th orie de la reconnaissance crire une suite L homme des foules dans laquelle le lecteur aurait suivi jusqu chez elle une des personnes pomp es par le d mon II Je ne dis pas qu un policier qu un enseignant ou qu un pompier est pa
56. 55 GAUTHIER Michel Tino Sehgal la loi du live Revue Les Cahiers du Mnam Mus e national d art moderne N 101 automne 2007 ditions du Centre Pompidou Paris 2007 GELL Alfred L art et ses agents une th orie anthropologique 1998 Traduit de l anglais Etats Unis par Sophie amp Olivier Renaut coll Fabula Les presses du r el Dijon 2009 GOODMAN Nelson Langages de l art Traduction de Jacques Morizot ditions Jacqueline Chambon 1990 Hachette Litt ratures Paris 2001 HEATH Joseph amp POTTER Andrew R volte consomm e Le mythe de la contre culture Traduit de l anglais Canada par Michel Saint Germain et Elise de Bellefeuille coll D bats ditions Na ve Paris 2005 HEBDIGE Dick Sous culture Le sens du style 1979 Methuen amp Co Ltd USA traduction de Marc Saint Up ry coll ZONES ditions La D couverte Paris 2008 HONNETH Axel La lutte pour la reconnaissance Traduit de l allemand par Pierre Rusch pour Les Edition du Cerf Paris 2000 coll Folio essais poche ditions Gallimard Paris 2013 HONNETH Axel La r ification Petit trait de Th orie critique Traduit de l Allemand par St phane Haber coll NRF essais ditions Gallimard Paris 2007 JEUDY Henri Pierre assist de GALERA Maria Claudia Le Mythe de la vie d artiste ditions Circ Paris 2011 121 KIERKEGAARD S ren Trait du d ses
57. Allemagne dans un lieu alternatif plut t dur appel New Yorck im Bethanien L La Biennale de Paris devait venir faire plusieurs pr sentations et deux workshops Nous tions quatre pour finir la base un programme plus vaste avait t imagin venant d horizons diff rents mais tous li s par la Biennale Fran ois Deck Michel Chevalier qui reviendra quand il sera question de son projet Target Autonopop l int rieur duquel j avais jou un r le important en troisi me partie Alexandre Gurita directeur de la Biennale de Paris et moi m me initiateur de Amicale de la Biennale de Paris 88 Pajoute au passage qu affubler du nom d art des choses ayant pouss toutes seules connait sans doute un pr curseur du genre en la formation anonyme intitul e IT revendiqu e si je ne me trompe peu apr s sa cr ation par les artistes de Vancouver Iain BAXTER amp INGRID Baxter quittera rapidement IT pour fonder N E THING CO plus connu des amateurs d art conceptuel Dans LIPPARD R Lucy Six Years The Dematerialization of the art object from 1966 to 1972 University of California Press Berkeley 1997 pour l dition que je cite la page 12 l auteure retranscrit ces quelques lignes extraites du manifeste du collectif IT on est en 1966 An artist with the need to create original and radical works must first get sick and tired of all the work he sees Only then is he left with a clear
58. Cravan reparait l horizon L sur la ligne intangible un pois grossit jusqu nous le faire appara tre tout entier comme il se doit sur l embarcation des plus l g res immortalis e par la courte 7 255 notice qu Andr Breton lui avait consacr dans son Anthologie de l humour noir Cravan l incivil a minci mais il est toujours plein d allant et ressemble encore une b te grande allure il se pousse jusqu la berge en s aidant du dos de sa rame et nous tend mauvais un trousseau de passe partout Celui ci nous confie t il permet d investir un lieu tenu secret Sur le passe partout qu il indique avec insistance figure le mot INDIFF RENCE crit de fa on maladroite mais en lettres capitales Et sa voix soudain vient jusqu nous au ralenti s tre mis strictement tout les milieux dos que ce soient ceux de l art du monde de la boxe de la Culture ou de la culture physique Rappelons qu il est d licat voire presque impossible d apposer sur CRAV AN le nom artiste le fait doit tre pris en consid ration Cravan est crivain et po te directeur d une revue pseudo scientifique et chercheur de peu de m rite appel s investir frauduleusement dans des colloques conf rencier naturiste boxeur athl te journaliste et j en passe Cravan DALI deux artistes n ayant peut tre rien en commun hormis un go t ce
59. Des modes d emploi et des passages l acte op cit En annexe j ose faire figurer un autre texte me semblant pouvoir clairer ce que je d veloppe dans ces pages Quelques phrases dites durant mon intervention 1 1 Suppl ment Des modes d emploi et des passages 2010 2012 Ce texte est une retranscription des propos que j avance souvent dans mes conf rences Pour thebigconversationspace org l entretien a t mis en ligne partir du 24 mai 2012 sur le site Dust Distiller http www dust distiller com art rencontres art de la pratique artistique entretien avec jean baptiste farkas Il a galement t reproduit dans KORTH Niki amp DE MONTGOLFIER Cl mence The Green Book of The Big Conversation Space Une conversation inefficace avec Jean Baptiste Farkas Self published through Lulu com ao t 2012 publication financ e par la r sidence d artiste de La Synagogue de Delme Lindre Basse 57 pages 106 121 8 Tl me semble que depuis que j ai entam la r daction de ce m moire j aurais du mal affirmer cela aussi fi rement Ou encore cette phrase devrait elle tre compl t e La c l brit n est pas un mal en soi mais il est indispensable de surmonter les attentes que l on peut en avoir La suite de ma r ponse faite Cl mence de Montgolfier me semble tre beaucoup plus en phase avec ce que je continue de penser l instant m me 40 faudrait n tre rien
60. Du 8 janvier au 28 juin 2013 Le cursus complet de l IHEAP se r alise en deux ann es session compos es pour la premi re ann e de deux cycles de dix semaines chacun raison de trois demi journ es par semaine consacr es un th me s ances Chaque th me abord est trait en trois s ances Premier cycle Janvier Avril 2013 S ance N 0 S ance d ouverture de la Session VIII 2012 2014 Pr sentation du cursus S ance N 1 Ce qu il revient d oublier de l art du 20e si cle L objet d art 1 1 Qu est ce que l objet d art Intervenant ext rieur 1 2 Splendeur amp mis re de l objet d art 1 1 3 Splendeur amp mis re de l objet d art 2 S ance N 2 Ce qui pourrait lib rer l art du 21e si cle de l objet d art L invisuel 2 1 Quand ce qui se fait voir se fait avoir Intervenant ext rieur 2 2 Qu est ce que l invisuel 2 3 Au nom de l art S ance N 3 Ce qu il revient d oublier de l art du 20e si cle La nouveaut le progr s la croissance suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives invisuelles pour chaque s ance 3 1 Les mus es racontent l histoire de nouveaut s qui ne sont pas r centes 3 2 Plut t deux fois qu une et quelques variantes 3 3 Apologie de la domination Intervenant ext rieur S ance N 4 Ce qui pourrait lib rer l art du 21e si cle de la croissance Le moins comme
61. Felipe Jacinto Dal i Dom nech 8 D une certaine mani re l uvre de Cravan a incarn la face la plus nihiliste et la plus n gatrice du dada sme L article de Charles SALA consacr l artiste dans l Encyclop die Universalis 2012 commence ainsi Cet autre passage m rite d tre cit La th se soutenant que tout art est superflu et m me dangereux car il est l expression d une soci t agonisante et que seule compte l intervention de la personne c est dire la vie au lieu de l art a fait de Cravan un exemple admir par la jeunesse de l poque La vie en soi sans sublimation a t de surcro t depuis le dada sme un des l ments de l action de certains groupes d avant garde 83 Pour servir mon objectif je force l opposition mais si peu dans la vie et l uvre de Cravan tout semblerait tendre vers une compl te disparition disparition motiv e par une rage profonde rage orient e contre la soci t Cravan est m tin d escapologie pour reprendre l expression de Stephen Wright tandis que tout dans la vie et l uvre de Dali semblerait tendre vers la qu te de multiples formes d approbation de l approbation rien que de l approbation quand bien m me celle ci s originerait dans d authentiques fourberies et autres foutages de gueule Cravan et Dali repr sentent clairement deux tendances qui n ont de cesse d tre repr sent es dans l a
62. Grumminger C B note de Charles Baudelaire 1 MUSIL Robert L Homme sans qualit s 2 vol Traduit de l allemand par Philippe Jacottet Editions du Seuil Paris 1956 pour la traduction fran aise et 2004 pour la r impression Tome 1 pages 40 42 4 S il y a un sens du r el il doit y avoir aussi un sens du possible L opposition que Musil d veloppe 1a entre un homme dou d un sens du r el et un homme dou du sens du possible je simplifie l image en cr ant appellation homme du possible je reconnais qu il y a l comme un raccourci mais qui m est indispensable pour aller plus avant dans mon hypoth se n est peut tre pas aussi loign e qu on pourrait le croire de la distinction homme ordinaire homme de g nie ch re de tr s nombreux crivains ou philosophes allemands de SCHILLER et G THE NIETZSCHE en passant par Schopenhauer dont on pourra citer ces quelques lignes proprement hallucinantes afin de corroborer ce que nous avan ons SCHOPENHAUER Arthur Le monde comme volont et comme repr sentation Traduit de l allemande par A Burdeau 1966 Presses Universitaires de France Quadrige Paris 2009 p 1116 L intellect de l homme normal rigoureusement li au service de la volont ne s occupe par suite que de la r ception des motifs et semble tre comme l ensemble des fils propres mettre en mouvement chacune des marionnettes sur le th tre du
63. La qu te de reconnaissance INTRODUCTION Lorsque j voquais pr c demment la n cessit pour l artiste de devoir tablir un quilibre durable entre le risque et la rente id alement il se devrait d tre perp tuel je faisais galement le suivant constat dans la plupart des cas l artiste ne r ussit pas trouver un juste quilibre Basculant trop du c t du risque il se pr carise grande vitesse basculant trop du c t de la rente il rend sa muse v nale pour reprendre l image de Baudelaire et en multipliant les compromissions se d cr dibilise grande vitesse Pour l artiste en perp tuelle recherche d quilibre il y aurait donc cette tentation devenir riche avec ses inventions La chose est trop connue pour s tendre dessus Voici donc o j aimerais en venir et qui m rite mon avis plus d attention la Muse V nale d crite par Baudelaire n est pas pour l artiste l exclusive tentation Celui l est aussi tenaill par un permanent besoin de foule C est ce point la qu te de reconnaissance chez l artiste et ce que j appellerais en faisant d vier l image du po te sa Muse Agoraphage ou pour simplifier Agoraphagie que je vais tudier tout au long de cette partie tude qui incontestablement devra commencer par un rapide examen de conscience me concernant sans recherche ni artifice comme l a crit Montaigne pour montrer patte
64. ancienne et notamment au travers de celle h rit e des auteurs romantiques exist sous la forme de la tour d ivoire Mais l est d autant moins mon propos que l litisme que j voque s il peut ventuellement tre synonyme de repli ne renvoie que tr s indirectement l isolement l artiste que je d cris on l a vu pourra s investir dans l Industrie Culturelle de fa on intelligente d autant plus pertinente qu il ne s interdira pas d tre nocif Cet litisme est une opposition ferme l id e d un art pour tous cl de vo te de toute la production ayant cours dans le r gime dominant 27 Mais bien s r gare l herm tisme 1 On se souvient de KAFKA qui avait choisi d tre lu de son vivant presque exclusivement par Milena JESENSKA et Max BROD Les exemples fourmillent de Samuel BECKETT au peintre Francis BACON qui disait n ceuvrer que pour trois ou quatre personnes vivant dans le monde de Fernando PESSOA Emmanuel BOVE etc 22 l origine l expression vient du Cantiques des Cantiques o collum tuum sicut turris eburnea voulait dire ton cou comme une tour d ivoire et comparait le long cou blanc d une femme une tour faite d ivoire Mais c est Charles Augustin Sainte Beuve qui en 1830 dans Les Consolations en a compl tement d tourn le sens alors que dans un po me il parlait d Alfred de Vigny et Vigny plus secret comme en sa tour d ivoir
65. artistes ou du propri taire d un objet il ne s agira pas d interventions sauvages l uvre r duite aura t montr e au moins une fois dans sa forme initiale non r duite les restes issus des r ductions ne seront pas recyclables tout ce qui tombera d une r duction sera syst matiquement d truit les r ductions pourront tre progressives mais un objet ne subira pas plusieurs types de r ductions J r me Guigue 2001 2003 moment o un tr s grand nombre d exp riences IKHEA a t par mes soins int gralement mu en notations ou encore remat rialis sous la forme d instructions destin es tre mises en pratique ce que j appelle des services car J r me GUIGUE et moi n tions d accord sur rien en dehors du fait d tre tous deux convaincus qu objets d art lieux d exposition et spectateurs m ritaient quelques gnons En 2004 alors que nous ne r ussissions pas renouer je choisis pour finir d ter Space P gant et R ductions de mon manuel 68 pages de passages l acte ditions Z d l Brest 2004 Je tournais m me J r me Guigue contre lui m me en crivant en quatri me de couverture de l ouvrage que 68 pages de passages l acte avait t r duit de 3 59 pourcentage obtenu en retirant les 2125 caract res qui avaient servi r diger Space P gant et R ductions dans ce manuel La vie est un long fleuve tranquille 8 Dosag
66. avant gardes et art contemporain de 1830 nos jours coll amp dirig e par Laure Limongi ditions Al Dante Romainville 2004 page 7 253 Pour tre tout fait pr cis et juste ainsi que pour faire preuve comme il se doit dans le cadre d une recherche d objectivit ceci me saute aux yeux en me relisant il revient toutefois de nuancer quelque peu ce que j apporte l une opposition qui serait trop en noir et blanc en pr cisant galement que ce go t du scandale est loin d tre tranger CRAV AN puisque nous savons que ce dernier avait mont en partie la revue Maintenant seule fin de scandaliser les intellectuels issus des milieux de l art et de la litt rature voir ce sujet BORRAS Maria Llu sa Arthur Cravan Une strat gie du scandale ditions Jean Michel Place Paris 1996 de leur ass ner litt ralement des coups de poing en pleine figure ce qu il r ussit si bien faire qu il semblerait au final 87 surprise est de m diocre qualit scaphandre ou tenue de soir e sur laquelle sont pingl es des coupes de champagne tout est heureux pareillement opportun Chez Cravan l uvre d art n aboutit pas et se mue en authentique disparition elle devient manifestation du vide absence et s av re de par l d autant plus cons quente Cravan semblerait tre l image de l ind pendance on pourrait percevoir dans son attitude quelque chose qui serait de
67. c est pourquoi dans la plupart des cas elle bascule du c t du d sagr ment Elle repr sente un poids d sagr ment qu un tat d immunit illusoire a tendance occulter apparence d un avantage Vaine la figure de l artiste est donc aussi d mesur e je mettrai cette curieuse contradiction l tude dans les pages qui suivent L absence de pouvoir que j voque trouverait elle son origine dans une esp ce d indiff rence g n ralis e l art ou aux uvres d art ces derni res n ayant depuis un bon bout de temps clairement plus les moyens d importuner ou m me simplement de d placer l tat de conscience de qui que ce soit Au 19 si cle comme nous le savons le public en venait aux mains pour des questions d art En 1888 la repr sentation d Ubu Roi avait occasionn un cassage int gral par les spectateurs en fureur de la salle de th tre o l uvre hautement blasph matoire d Alfred JARRY avait eu sa premi re Plus pr s de nous il n y a peut tre que Johnny HALLIDAY qui ait pu au d but des ann es soixante provoquer un tel carnage l occasion d un concert Y y donn l Olympia Ah damned De telles questions la plupart sont sans r ponses trouveront de multiples chos dans mon d veloppement L artiste J sus Et tout ce qui en provient a valeur de pain b ni L artiste Un Shaman On le sait depuis longtemps pour beaucoup la figure de l artiste a quelq
68. caract res et de la nature de l tre en soi renforce la figure de l artiste Ce discr dit qui nous d tourne de l uvre prise pour elle m me a galement pour effet de rassembler nos efforts ailleurs par exemple l endroit du contact que l artiste en tant que figure par certains aspects in dite saura tablir avec le monde On l aper oit clairement en abordant l exemple d Arthur Cravan autant que l uvre elle m me compte dans la balance ce qui lui est ext rieur Frapp e d obsolescence l id e que l uvre puisse avoir un en soi rassurant a t remplac e par ce qui en constituerait les contours ge 124 T sera beaucoup question de lui en partie 3 dans la sous partie intitul e Cravan pas Dali 125 Derni rement aux Laboratoires d Aubervilliers sous l intitul Des formes de vie une cologie des pratiques artistiques Franck LEIBOVICI s est propos au travers d un projet de longue haleine d interroger les artistes sur ce qui ne relevant que tr s indirectement de leurs modalit s de cr ation pouvait n anmoins avoir un impact d cisif sur celle l tandis que X fait syst matiquement ses six kilom tres de marche avant de p n trer son atelier et de se mettre au pied du mur Y fait en sorte de n laborer des projets qu l occasion de voyages en train la va vite sur des supports de fortune Z quant elle dans une esp c
69. celle d Yves MICHAUD l art aurait t vaporis de telle fa on que celui ci n aurait plus d pendre de la figure de l artiste Etc 20 Aupr s de mes commanditaires tout d abord voici ce que je per ois Dans le cadre de mes diverses r alisations il m est arriv de constater de multiples reprises que d s lors que mon nom et au travers de lui ce que je repr sente mes services avait franchi un premier barrage ou avait d pass un certain seuil de difficult s l int rieur d op rations culturelles il n tait d s lors plus possible pour mes commanditaires de me remettre fondamentalement en question En d autres termes pass ce premier barrage revenant une acceptation de principe un d verrouillage la partie tait gagn e d avance Concernant de tels cas de figure de quoi parler d autre que d une immunit Elle m a t octroy e en diverses occasions et me semblerait tre la cons quence directe de mon statut d artiste C est bon c est lui l artiste il sait ce qu il fait Ces formes de somnolence de distraction ou cette inattention dans le sens fort du terme autrement dit cette m fiance qui c de partir d un certain point assez t t m ont t d un grand secours lorsqu il fallait tenter d arriver co te que co te mes fins lorsqu il tait pour moi question principalement de b tir quelque chose contre la ou l
70. commet m me un impair chaque fois qu il se propose d employer ses comp tences ARTISTE en vue d op rer une rupture ou encore lorsqu il tente d chafauder un projet d mancipation Dans la soci t l artiste ne peut donc en aucun cas jouer ou investir le r le d un Lib rateur Il est au contraire en tout et pour tout un Trompeur un illusionniste qui vend du r ve le r ve d un Grand Jour n advenant jamais R ve qui a cela de nocif qu il maintient les superstitieux selon l expression de Masci dans une attente interminable Que quelque chose arrive par piti dans un bain o les signes du changement semblent appara tre en permanence La Culture serait ce bac sable dans lequel chacun croit ind finiment pouvoir se battre et largir le terrain de ses luttes tandis qu en r alit il n en serait rien D o la phrase imparable que Masci place au tout d but de son ouvrage et qui constitue sa griffe La culture fa onne par toutes ses expressions une pratique de l ob issance tre artiste une convention Ce que je trouve louable dans l ouvrage d Henri Pierre Jeudy sur lequel j aimerais venir pr sent outre une certaine s v rit qui met imm diatement fin l id e de sourire c est que le sociologue a choisi de faire l examen d un fait indubitable mais encore tr s peu admis nombre d artistes choisissent la voie de l ar
71. consomm e Le mythe de la contre culture Traduit de l anglais Canada par Michel Saint Germain et lise de Bellefeuille ditions Na ve coll D bats Paris 2005 16 L originalit ce petit plus vers dans la r volte dont tout artiste se pense dot est illusoire Illusoire parce que le syst me tout entier dans lequel chacun et donc l artiste galement est contraint d voluer reproduit non pas des individus forts et pleins mais des subjectivit s fictives selon l expression de Masci savoir des subjectivit s d r alis es et totalement improductives malgr les apparences l endroit des effets qu elles pourraient avoir sur le tangible l endroit de ce qu on tient pour r el En d autres termes et toujours selon le philosophe nous en sommes tous arriv s qu ter fi vreusement et en permanence des perspectives de grands changements qui n adviennent pas Et le syst me a pris une forme telle qu il a plac chaque effort subjectif dans une boucle o une guerre pour des id es ne peut plus avoir lieu que dans un bac sable En ce sens l artiste n a pas int r t se pr tendre r volutionnaire en suivre l exemple des avant gardes qui ont toutes chou subvertir le monde on pourrait m me se persuader du contraire et le geste artistique consolide ce qui est en place plut t qu il n apporte d authentiques changements Pour Masci l artiste
72. crime dans le syst me thique de HEGEL pour Hegel crit Honneth les sujets ne s int grent l entit collective que par des libert s n gatives c est dire par leur capacit rejeter les propositions de la soci t HONNETH Axel La lutte pour la reconnaissance Traduit de l allemand par Pierre Rusch Les Edition du Cerf 2000 coll Folio essais ditions Gallimard Paris 2013 page 37 Plus loin page 39 Honneth avance toujours selon Hegel que dans le crime les sujets font un emploi destructeur de la libert que leur garantit le droit et par laquelle ils ne participent que n gativement la coexistence sociale le crime en cela nous est pr sent comme une opposition l opposition en rapprochant de telles formulations de l ancienne conception de Hegel crit enfin Honneth on peut conjecturer qu Hegel rapporte l apparition du crime un d faut de reconnaissance le mobile profond du criminel r siderait alors dans le fait que tel niveau de d veloppement des rapports de reconnaissance mutuelle il ne se trouve pas reconnu de mani re satisfaisante Le crime comme r ponse un d faut de reconnaissance cette remarque en apparence quelque peu sch matique contient presque tout le sujet de ce m moire et aurait pu pour cette raison faire l objet ici d un long d veloppement ou m me d une partie enti re Sujet d une th se 2 Le crime
73. d artistes issus du mouvement Fluxus pourraient tre tudi s titre d exemple Disons le simplement les travaux de Robert FILLIOU sans ce que l on connait de son tat d esprit seraient beaucoup moins captivants sans aucun doute Et je ne parle pas de biographie 1233 Janvier 2013 48 Arthur Cravan qui ne laisse rien ou presque titre d art ou en guise d ceuvres d art mais norm ment comme corpus assimiler et tudier en profondeur fait pour moi partie de ces figures qui ont certainement aid abandonner progressivement l id e d une production de laquelle d couleraient des incarnations plastiques autonomes suffisantes par elles m mes sans n cessiter d tre reli es au terrain entier dont elles sont issues pour tre estim es leur juste valeur Si nous ne disposions que des traces artistiques ayant jalonn le parcours clectique et souvent d cevant de Cravan nous aurions plus d une raison d tre nettement insatisfaits car nous ne disposerions en tout et pour tout que de bribes un po me une revue une affiche et au mieux encore Pour appr hender Cravan il revient donc d accueillir beaucoup plus que sa production C est dire selon moi qu en art le discr dit qui semblerait cro tre sans cesse depuis la fin du 19 si cle jet sur l ontologisme soit une tendance d esprit favorable l ontologie entendue comme la recherche des
74. de Paris sur celui ci tait clairement stipul que l artiste remplissant et signant ce document officiel s engagerait ne perp trer aucun acte d lictueux contre la manifestation ou la Ville de Paris et je cite s engagerait ne pas porter atteinte l image de la Ville de Paris article 2 d autre part la ville de Paris a le droit de retirer de la manifestation tout moment temporairement ou d finitivement tout ou partie de l uvre si sa pr sence risque de compromettre le bon d roulement de Nuit Blanche ou de nuire l image de la Ville de Paris et enfin l artiste reconna t que la Ville de Paris soit seul juge de l opportunit d un tel retrait et renonce r clamer une indemnisation quelconque article 6 Il s av rait toutefois n cessaire de ne pas s avouer vainqueur en tentant de rester subtil Pour finir l annonce de l activation de mes deux services figura en tr s bonne place dans le guide de la manifestation On pouvait lire en page 7 pr s du texte de pr sentation de la Nuit Blanche par Laurent Le Bon En permanence IKHEA SERVICES et Glitch IKH AOSERVICE N 04 et Glitch N 35 Activations Pour redonner les voies sur berges aux pi tons Nuit Blanche active L Annulation d espaces Mode d emploi saisie temporaire d un espace physique ou virtuel que l on rendra impropre l usage Coll MJS Paris En parall le le service Glitch N 35 La par
75. de fa on assez s v re ce retour des artistes fran ais la peinture on comparait souvent la Figuration libre l mergence du courant italien et repr sent par des artistes tels que Sandro CHIA Francesco CLEMENTE Enzo CUCCHI intitul Trans avant garde par le critique d art Achille Bonito OLIVA On a compris que Combas sert ici uniquement d exemple puisque je me sens pour le moins tout fait tranger aux productions de cet artiste dont soit clarifi au passage la c te avait t divis e par six au moment o il nous parlait 58 mort au moment de ladite conf rence qui il aurait fait faire dans ce temps l un tour des bars drogues les plus extr mes de la capitale fran aise vir e qui aurait eu pour cons quence des d penses enti rement aberrantes C l bre Combas l tait encore certainement ce moment l Mais il m a sembl l occasion de cette conf rence que l auditoire tait touch par le peintre moins en raison de ses comp tences artistiques il avait d ailleurs montr tr s peu d uvres quelques diapositives je crois que pour le fait qu il incarne si bien une victime de la chienne de vie Riche et inconnu et suscitant l admiration d un r seau sp cifique Beaucoup d artistes se situeraient dans cette case qui marie d importants revenus une reconnaissance des plus modestes ou seulement perceptible dans des r seaux ultra sp cialis s rattach
76. de rompre le cercle magique l enchantement qui donne l artiste son titre de mage de sorcier de shaman ou de magicien Comme si l homme air grave sec pos que surpasse seul le s rieux des animaux incapables de rire Le g nie au contraire avec son intellect d gag de toute entrave fait l effet d un acteur vivant plac au milieu des grandes poup es du fameux th tre de marionnettes de Milan seul comprendre tout le m canisme il aurait plaisir s chapper un instant de la sc ne pour aller dans une loge jouir du spectacle c est la r flexion g niale La force de l opposition de Musil me semble t il consiste passer outre cette figure d mod e du g nie le possible qu il voque pourrait tre la r flexion g niale telle qu exprim e par Schopenhauer mais de laquelle on aurait gomm toute forme d exaltation et m me d au del 105 Sceptique devant l ternel Musil imagine presque imm diatement que ce sens du possible se devra d tre la cl d un travail global de r valuation du monde environnant m me de mettre en p ril ce que la soci t tient pour acquis notamment sur le plan de ses valeurs et de son thique On voit que les cons quences de cette disposition cr atrice peuvent tre remarquables malheureusement il n est pas rare qu elles fassent appara tre faux ce que les hommes admirent et licite ce qu ils interdisent ou indiff rents
77. des uvres qui mettraient fin ses jours dans l espoir de faire de la place d autres qui feraient des uvres susceptibles de mettre fin leurs jours etc Je reviens sur cette th orie scandaleuse et sur De Quincey plus loin dans ce m moire Y a trop d artistes tait le titre d une manifestation organis e Paris en 2006 D apr s le Journal du CNRS http www2 cnrs fr journal 4463 htm entre 1990 et 2005 le nombre de plasticiens aurait augment de 21 Des chiffres Dans son num ro 371 8 21 juin 2012 page 27 Le Journal des Arts qui s adresse une frange pour le moins conventionnelle d amateurs d art ancien moderne et contemporain annonce les chiffres suivants 20000 artistes inscrits en France La Maison des Artistes association agr e pour g rer les assurances sociales des artistes auteurs dont seulement 2300 auraient un poids sur le plan national et international d apr s l Artindex France propos par la soci t Artfacts Parmi ceux l Christian BOLTANSKI Pierre HUYGHE et Daniel BUREN occuperaient les trois premi res positions du classement en 2011 Il y aurait toujours selon Le Journal des Arts et la soci t Artfacts 70263 artistes vivants recens s dans le monde Si ces 70263 artistes produisaient chacun ne serait ce qu une cinquantaine d uvres au cours de leur carri re ce qui est une moyenne vue grandement la baisse on obt
78. des propositions monumentales impossibles r aliser dans un temps si court des maquettes des dessins ou 3D etc devront exposer au mieux comment et dans quel esprit celles ci pourront tre ventuellement accomplies un jour Les projets r alis s donneront lieu une documentation rigoureuse relatant les tapes l avant le pendant et l apr s de leur ex cution Un tudiant pourra faire plusieurs propositions surtout si celles ci sont assez modestes techniquement parlant Le mardi 4 d cembre Rep rages photo vid o dessin et laboration pas pas du ou des projets envisag s Descriptif de l intervention images du site ou de l objet ou de toute autre chose avant intervention esquisses pr paratifs L tudiant consignera dans un petit cahier le maximum de d tails pratiques concernant son intervention et le d roulement de sa r alisation On valuera au cours d entretiens la plausibilit et la pertinence des projets avant leur r alisation Du 4 au 7 d cembre R alisation de la ou des interventions AJOUTER Du 10 au 13 d cembre R alisation de la ou des interventions SOUSTRAIRE Le 14 d cembre La derni re journ e sera consacr e une pr sentation finale au cours de laquelle les tudiants ayant particip l atelier pr senteront leurs interventions l aide de diaporamas de commentaires et d autres formes de documentations Les projets et les r alisations seront comment
79. dommageable nocif d un art qui pourrait d t riorer la r alit qui pourrait s abattre sur elle au sens propre comme un coup de poing un coup de hache le fantasme d un art qui serait semblable au crime l enfreinte Elle ceci de remarquable qu elle rend volontairement floue la question serait de savoir si elle l amenuise la fronti re qui s pare ce qui est feint de ce qui survient r ellement de ce qui est pr sum authentique v ritable the real thing le mot real est lourdement employ dans des contextes artistiques extr mes musicaux et autres Plus la musique est extr me et plus il lui est n cessaire de se parer faut il y voir l une forme de justification d une aura d authenticit On va le faire en vrai voil le jeu qu il revient de jouer ce que le musicien extr me Hardcoreux Grindcoreux et bien s r Black Metaleux laissera souvent entendre son auditoire l attitude qu il lui plaira d afficher La question de l authenticit se pose donc en permanence dans le rapport que les musiciens extr mes entretiennent avec leurs fans Et la qualit de l authenticit conna t de tr s nombreuses fluctuations g n re tant t l approbation tant t la suspicion Pour exemple la sc ne post g n rique figurant dans le film documentaire Until The Light Takes Us une esp ce de conclusion flash qui commence 1 32 47 sur la galette am ricaine du film parue
80. en uvre de l hostilit rien n est dangereux comme ce qui chappe aux concepts du droit europ en de la guerre labor s dans le cadre du Congr s de Vienne 1814 1815 Car ce droit comporte des distinctions nettes principalement entre guerre et paix entre combattants et non combattants entre un ennemi et un criminel de sorte que la conclusion d une paix est possible et m me demeure l issue normale et toute naturelle de la guerre Or ce que Schmitt voit de n faste dans la figure du partisan figure de laquelle selon moi s approcherait Cravan j y viens c est le fait pr cis ment que celui l imagine mettre en uvre son hostilit au del d un cadre normatif la guerre demeure limit e en principe et le partisan reste en dehors de ces limites 11 s est d tourn de l hostilit conventionnelle de la guerre dompt e et limit e pour se transporter sur le plan d une hostilit diff rente qui est l hostilit r elle dont l escalade de terrorisme en contre terrorisme va jusqu l extermination Selon Schmitt le propre du partisan est de penser en irr gulier c est dire de tenter d agir en dehors des cat gories du droit tout en acceptant pleinement d encourir ce risque il se rapproche en cela d un pirate qui aurait lu domicile sur la terre quelques d tails d importance pr s C est pourquoi toujours selon Schmitt le partisan est synonyme d
81. en 2010 que j interpr te ainsi en balan ant un Satan relativement quivoque invraisemblable en ce qu il semble artificiellement produit pour la cam ra et d s lors consentant tout fait l Entertainment Fenriz du groupe Darkthrone montre la camera que tout le monde joue m me et surtout ceux qu on 2 Until The Light Takes Us d Aaron Aites et Audrey Ewell USA est peut tre le premier film documentaire mainstream consacr au Black Metal norv gien 144 supposerait tre des authentiques des true des real de la pire esp ce Le Black Metal du coup en la personne d un de ses repr sentants les plus dignes de confiance Fenriz rejoindrait sans doute contre toute attente l attitude show business telle que d fendue par un groupe proto Black comme Venom et vertement d cri e par Euronymous aux d buts de Mayhem il faut toucher l ignoble sans faire semblant faire et non contrefaire le Mal Le Black Metal est un genre A propos des genres j aimerais reprendre mon compte dans ces lignes la supposition c l bre d E H Gombrich Histoire de l art l auteur arguant qu il n existe pas d art avec un A mais uniquement des artistes d finissant tour tour ce que l art pourrait tre car de fait on ne peut que constater en fr quentant durablement des genres tels que le Black Metal qu il n y a pas de Black Metal en tant que tel mais des B
82. en irr gulier et donc quelque part en partisan en choisissant de s extirper du cadre plut t que de s en servir pour configurer ses diff rentes actions Nous pourrions tous agir ainsi Partir Nombre d artistes pensent que s opposer l Industrie Culturelle est de bon ton Pour ma part J aime l infinit de perspectives offertes par ce geste extr mement simple que j appelle un quant a soi hostile Il revient une position de retrait ni plus ni moins position on ne peut plus concr te de surcro t C est une posture qui demande beaucoup d ing niosit on peut chouer parfois dans la mise en uvre de ce quant a soi et qui doit tre adopt e en gardant a l esprit qu il n est pas utile en faisant cela de tenter d acc der un autre monde r v ou de tendre vers une nouvelle promesse Mais il revient d tre ici encore plus direct l agressivit qui vient dans le contexte de l art ne sera pas la cons quence d une rupture l ancienne a laquelle on ferait trop facilement porter l adjectif r volutionnaire Elle ne sera pas non plus la cons quence d une attaque par exemple anti institutionnelle Cette agressivit consistera dans un projet 70 SCHMITT Carl La notion de politique op cit p 244 71 SCHMITT Carl La notion de politique op cit p 259 On devine l un type d opinion int gralement fondamentalement oppos la notion
83. et celles qui la pratiquent abondamment je laisse tout jugement moral la porte d entr e Je demande la musique de me mettre en situation de confrontation Je lui demande d tre inique barbare d tre d loyale injustifiable brutale f roce Pourquoi s oriente t on vers ce type de musiques dites extr mes Faut il d ailleurs chercher le savoir Si tel tait le cas il serait impensable de ne pas tenir compte de cet aphorisme de Charles Baudelaire remarquable en son genre Le m lange du grotesque et du tragique est agr able a l esprit comme les discordances aux oreilles blas es uvres Compl tes Biblioth que de la Pl iade NRF Paris 1954 page 1199 Journaux Intimes Fus es 1851 environ On d veloppe une accoutumance aux sons lourds prodigu s par la musique extr me Lorsqu on entre un jour dans un univers tel que celui du Black Metal p tri de riffs scabreux et inoubliables il est inconcevable de revenir en arri re tout autre son para t fluet inconsistant oiseux La musique extr me Consid rant cette demoiselle cette vieille dame maligne deux fois id es et questions me viennent instantan ment en foule l esprit En en coutant quels types d tats cultive t on Avant tout celle ci nous permet de tester certaines dispositions en nous De la m me fa on qu il est possible de dire des films caract re pornographique et de ceux fond s sur la peur l indust
84. et des passages l acte op cit page 49 5 Je pense bien s r I homme z bre Daniel BUREN qui l on doit un des projets les plus vexants et irresponsables de ce d but de 21 si cle celui qui consistait placer ses rayures sur les gilets des gardiens de La force de l art OI v nement culturel de grande envergure rebaptis La Triennale en raison du fait que la Biennale de Paris renaquit un beau matin de ses cendres inopin ment On raconte que les gardiens se sont ligu s juste titre contre homme z bre ne souhaitant ni tre exploit s par celui ci ni tre captifs contre leur gr d une uvre d art Nous les soutenons Dans un texte qui m a t derni rement communiqu par Ghislain MOLLET VI VILLE CADERE Andr Waterloo For t des Landes ao t 1975 Cadere attaque Buren de fa on assez s rieuse Le texte tant rare on m indique toutefois qu il a r cemment t reproduit dans Documenting Cadere 1972 1978 catalogue d une exposition mont e en divers lieux par Lynda Morris en 2013 je m autorise le citer presque int gralement Tandis que certains z bres faisaient de la peinture par ci par l d autres discutaient politique dans les bistrots parisiens Malgr leurs divergences ils se sont tous fait s lectionner l occasion d Europalia France s y retrouvant ensemble log s la m me enseigne celle d artistes officiels du March Commun Des re
85. et imagin s par l homme par ex une branche d arbre ou un l gume car pour nous l intervention de l artiste fait partie du concept d art lui m me du point de vue de l anthropologie en revanche il ne s agit que d un point relatif qui nous sert comparer diff rents syst mes artistiques Or pr cise Gell L agentivit ne se r sume pas un faire mais englobe n importe quelle forme de relation o une chose en affecte une autre Il y a peu de d cennies encore cette ouverture d esprit ne tombait pas sous le sens et on tait en droit de s tonner qu un objet n ayant t fabriqu par personne le readymade quant a lui dans cette perspective stricte reste malgr tout un artefact et ne pourrait bien entendu tre pris pour Bien entendu d biliter pour rendre plus d terminant peut sembler relever d un paradoxe mais c est pourtant mon sens tr s exactement de cela qu il s agit Je garde le meilleur pour la fin de cette sous partie l observation fameuse du King ainsi surnommons nous Ghislain MOLLET VIEVILLE en raison du fait qu il ait tant apport notre mani re d aborder la pratique de l art dans La Biennale de Paris et ailleurs 83 Je reviens vers lui pr sent En crivant cela je me sens galement redevable de Jacques SERRANO j voque sa pens e dans mon introduction la premi re partie de ce m moire 85 Selon une vi
86. et je suis en tant qu inscrit la Maison des Artistes id alement plac pour discerner pos ment la chose depuis l int rieur matric par une double contrainte Ou tiraill encore entre deux machines qui peinent incroyablement fonctionner de concert il lui faut d une part tenter d employer toute son nergie cr er et faire valoir des id es hautement singuli res mais aussi r ussir mettre en place une conomie lui permettant de demeurer Inventeur il doit aussi organiser sa survie Il se doit d une part en tout cas pr sume t il que c est cela m me qu on attend de lui de formuler et d accompagner les plus improbables et vertigineuses hypoth ses Mais d autre part il y a de fortes chances pour que de telles hypoth ses du fait m me de leur tranget ou au mieux de leur hardiesse ne lui rapportent strictement rien sur le plan financier ou seulement des broutilles quand il aura fait la manche aupr s de quelque collectionneur un peu d pensier Et ceci cette contradiction de fond semblerait d autant plus av r e que comme l a maintes fois fait remarquer Ghislain Mollet Vi ville plus les id es sont bonnes et plus il leur est difficile de subsister ou m me de trouver place dans le monde de l art surtout d di repousser les obstacles qui pourraient g ner sa sempiternelle reproduction de lui m me l identique Certains voquent un effet retard qui s
87. et qui pourrait tre diff rent L artiste est celui qui nous fournit du possible quand manquer de possible signifie que tout nous est devenu n cessit ou banalit Mais cette vision pour qualifier l artiste semblerait nettement trop solaire ou d miurgique Pour obtenir une vision plus juste de ce que l artiste pourrait tre il me semblerait judicieux de combiner les deux visions propos es par Musil et Poe L artiste est la fois homme du possible et homme des foules Il mi chemin entre ces deux conceptions celle clatante de l homme du possible et non du r el selon la d finition qu en propose Robert Musil dans L homme sans qualit s et celle autrement plus effroyable d crite par Edgar Allan Poe sous l apparence de l homme des foules la fois incube assoiff et victime le souffre douleur d une addiction ou d un go t trop prononc pour la foule pour l nergie diffuse qu elle dispense Homme du possible l artiste l est en ce sens qu il est apte imaginer ce qui n est pas encore ce qui pourrait advenir mais qui n est pas encore l Homme des foules l artiste l est d s que l on consid re combien son app tence tre reconnu est intense immense illimit e au point que l homme du possible courra en permanence le risque d tre supprim annul par l homme des foules tant la qu te de reconnaissance risque tous moments
88. et repens mille fois sans cesse remis sur le m tier n en restait pas moins particuli rement flou quant ses tenants et ses aboutissants Il restait mental surtout et peinait bien se concr tiser Nous tions d j en 2009 Et peu d id es avaient pour finir t arr t es Une esquisse de m thodologie en quelque sorte renvoyant l approche caract ristique de La Biennale de Paris une ligne nous viterions absolument de prodiguer des cours l id e tant de surmonter l objectif de transmission d un savoir nous n lirions pas de lieu fixe exit le b timent au propre comme au figur personnifiant toute cole lieu de rendez vous incontournable et poids superflu pos sur les consciences mais d signerions des moments coll giaux jouant ainsi sur l id e de temporalit de section de temps qui pourrait avoir lieu n importe o et seraient l cole Les mati res seraient r parties dition revue et augment e ditions Les presses du R el Collection Mamco Gen ve 2008 RANCIERE Jacques Le maitre ignorant Cinq le ons sur l mancipation intellectuelle Librairie Arth me Fayard 1987 10 18 Collection Fait et cause poche Paris 2004 STIRNER Max Les faux principes de notre ducation 1842 Traduction de Marie Gu rin in GU RIN Daniel Ni Dieu ni Ma tre Anthologie de l anarchisme Tome 1 1970 ditions La d couverte p
89. exemple aux deux entretiens de et avec Stephen WRIGHT Quitter pp 18 26 et Partir sans laisser de traces pp 28 38 La notion d escapologie me vient des discussions que Stephen Wright et moi avons pu avoir en 2011 2012 au travers des rencontres du collectif lecoll ge Voici ce que l Encyclop dia Universalis dit de l escapisme soubassement en quelque sorte de l escapologie de Wright L escapisme si l on convient de d signer ainsi la d cision de se soustraire une soci t tenue pour ill gitime et pourtant trop forte pour qu on lui r siste est susceptible de prendre des formes diff rentes Il peut tre strictement individuel pour vivre heureux vivons cach s ou au contraire s tendre au comportement d un groupe tout entier qui cherche avec plus ou moins de bonheur se soustraire aux pressions d un milieu hostile par exemple en s y fondant au moins en apparence J attire galement l attention sur le retour de Christopher D ARCANGELO ayant apr s 2010 fait l objet de nombreux commentaires textes de Guillaume LEINGRE ou encore projet de S bastien PLUOT r alis en partenariat avec l Artists Space de New York avec Dean INKSTER entre le 11 septembre et le 16 octobre 2011 Anarchism Without Adjectives On the Work of Christopher D Arcangelo 1975 1979 Comme d une certaine fa on CRAVAN mais il est tr s int ressant que rien ne puisse tre affirm e
90. expresses lust for less as well when he states the motto for his company That s Painting Productions With less to look at there s more to think about Three special examples have left marks on my approach When he removes Romeo from Shakespeare s Romeo amp Juliet in 1976 Carmelo Bene commits a crime and reveals an obvious fact at the same time deleting one seemingly essential character to the story is a way to boost or to restart the story Romeo s disappearance reinforces another character Mercuzio With the Auto destructive art s manifesto written in 1959 Gustav Metzger pushes art practice under zero For him art practice is the best place to welcome human negativity auto destructive art is not simply the therapeutic instrument of a frustrated iconoclast but a coherent a necessary phase in the development of art Indeed it is remarkable that the idea emerged so late in the century In Tools for conviviality 1973 Ivan Illich criticizes fiercely the foundation of human modernity Better than everyone else he shows how in a near future it will be necessary to recognize natural scales and limits We must come to admit that only within limits can machines take the place of slaves beyond these limits they lead a new kind of serfdom He tackles our taste for the excess and proposes to quickly put an end to growth mania alas nothing changed since the seventies Against unlimited mass produ
91. field to look into You don t have to use accepted methods You can use anything that comes people things it s easy Un artiste ayant le go t pour cr er des travaux originaux et radicaux doit se sentir malade et us a chaque fois qu il croisera des ceuvres d art C est seulement ce prix qu il se projettera dans un champ vierge Il n est pas utile de recourir des m thodes convenues Tout ce qui vient pourra tre utilis des gens des choses c est simple L id e de GELL se retrouve ici pr cis ment dans ce YOU CAN USE ANYTHING THAT COMES qui revient a d signer comme ceuvres d art des choses qui poussent toutes seules et dans le cas de figure de IT le collectif il semblerait bien que ce soit la production d artefacts qui soit incrimin e qui semblerait par ces artistes devoir tre cart e afin de pouvoir tout accueillir sans restriction Concernant l origine de ce lieu ex industriel dont le modus operandi est l occupation sans titre consacr d une fa on g n rale aux associations motiv es par des causes sociales voici un historique succinct On June 11 2005 residents and collectives of the house project YORCK 59 squatted two floors of the southern wing of the BETHANIEN this happening just five days after being evicted violently by more than five hundred cops from the Yorck Street 59 Since then many new collectives and groups joined the project in
92. ge le qui commence J admire beaucoup les personnes qui sont capables jusqu la fin de se remettre en question et d voluer Ils sont peu nombreux ceux qui sont capables de dire non quand vient le bout de leur carri re On ne peut tre qu horrifi par ce que Metzger fait aujourd hui Plus tard dans l entretien la question Que pensez vous du paradoxe de la r cup ration des artistes subversifs au nombre desquels je semblerais appartenir par l institution je r pondais de cette fa on Ayant eu de nombreuses discussions avec Francesco Masci ce propos je pense comme lui que la r cup ration m me lorsqu elle serait de l ordre d un d sir inconscient fait toujours partie du jeu et qu il n y a pas d en dehors tout le monde en est d une certaine fa on m me et surtout les subcultures hardcoreux ou vampyres quand bien m me elles sembleraient frontalement s opposer la tendance g n rale Toute proposition connait par ailleurs une forme d usure qui fait qu on l int gre fatalement aussi d sagr able ou inopin e unexpected soit elle au d part le Black Metal C est un processus physique m canique comme la gravit par exemple tout finit un beau jour par tomber au sol in vitablement Pour tre irr cup rable il faudrait tre insignifiant dans un sens radical il Au sujet de ces prestations qui en passent par autant de protocoles je renvoie mon lecteur
93. grandes vis es de groupes tels que Napalm Death ou Bolt Thrower peu pr s au m me moment Et pourtant Il y a l les germes d un son et d une esth tique pour le moins extr me voir l image tr s larmes d Eros utilis e en couverture qui sera bient t reconnaissable entre tous Pour se faire une id e d un des morceaux les plus repr sentatifs de ce son tout fait unique le son BM sans recourir des titres ou des albums archi us s on coutera par exemple To Wear The Mark du groupe norv gien Aura Noir figurant sur la compilation Deep Dreams Of Hell publi e si mes souvenirs sont bons en 2005 par le groupe Plus necro dans le son tu meurs Bien qu on soit en droit de douter de la pertinence du projet BM quelque peu artificiel au moment ou il tait initi il n en reste pas moins dans les faits qu aujourd hui de Australie la Chine en passant par le Gr ce chaque pays m me ceux qui sembleraient les plus loign s de ce qu on pourrait non sans humour surnommer la doxa BM est fort de quelques groupes Black certains b n ficiant d ja dans le milieu du Metal d une indiscutable notori t Comment interpr ter ce d ploiement inimaginable cette mont e en puissance graduelle que rien n arr te Elle ne s effectue pas uniquement sur le plan esth tique Le d tail est essentiel Il faut se rappeler qu avant de r unir une foule de sympathisants il tait fr
94. groupe louang la prevailing trend le poussera certainement cesser de se revendiquer de celui ci L approche pourrions nous dire est puriste Pour un autre amateur issu celui l du milieu de l art contemporain rien n importera relativement l artiste qu il adule comme l omnipr sence de ce dernier sur la sc ne du march de l art dans les magazines et dans les institutions r put es l encontre du Black M talleux il est couru d avance que ce f ru d art contemporain abandonnera son artiste phare d s que celui ci ne tiendra plus le rythme continu des Solos Shows et autres expositions diversifi es Nombre d autres cas de figure pourraient tre list s Sport de combat o deux adversaires s affrontent coups de poing Dans cette nouvelle sous partie j aimerais comparer deux artistes n ayant aucun point commun hormis un go t certain pour l outrage Arthur Cravan et Salvador Dali Il m apparait que tous deux incarnent chacun leur fa on un mod le d artiste qui a sa place dans le cadre de cette recherche Cravan celui de l artiste incivil Dali l encontre celui de l artiste assujetti la Muse Agoraphage Les deux figures pourraient avoir valeur de paradigme 5 La tendance dominante 6 Arthur CRAVAN 1887 1918 de son vrai nom Fabian Avenarius Lloyd 7 Salvador DALI 1904 1989 de son vrai nom Salvador Domingo
95. l art qui revient s accorder la libert d uvrer uniquement pour quelques uns et non pour tous cette optique pouvant tenir lieu de principe Totalement trang re l litisme financier qui est assur ment cruel la pratique litiste de l art pourrait tre pour l artiste une fa on de se r approprier une marge de man uvre autrement plus grande que celle que lui alloue g n ralement l Industrie Culturelle La pratique litiste de l art rel ve d une logique pouvant permettre chaque producteur de probl matiser de fa on plus cons quente le choix des personnes qui il souhaite s adresser La pratique litiste de l art n est pas une contre culture Elle est la cl de vo te du tournant hostile C EST COMME le recouvrement d une certaine forme de contr le QUANT A SOI HOSTILE LE par opposition PARTICIPATION LA L artiste semblerait de prime abord fonci rement tranger la notion de quant a soi c est celui qui en est par principe et qui participe co te que co te celui qui en de tr s nombreux cas fusionne avec les normes que lui propose l Industrie Culturelle Caract ristique du tournant hostile le quant soi hostile revient un d tachement qui am ne l artiste agir en irr gulier quand bien m me rejetant la posture avant gardiste il ne s imagine pas incarner un combattant L artiste adoptant cette posture n
96. l ordre d un militantisme teint de misanthropie Dali l image de la d pendance parangon de ce que l artiste d di corps et me la Muse Agoraphage pourrait tre pur rejeton des conventions de la soci t talant tout bout de champ le paradoxe n est qu apparent les symboles tapageurs de l excentricit Dali celui que l histoire sainte retiendra Mais il faut conclure cette histoire sainte justement devrait tre remise en question beaucoup plus rudement Ce que r v le Arthur Cravan par ses actes c est le fait que je d fends selon lequel l artiste en s loignant peut avoir une action plus signifiante que lorsqu il tente tout prix d en tre et de participer Conclusion qui va m amener d velopper pr sent une nouvelle notion que j intitule le quant a soi hostile LE TOURNANT HOSTILE Le genre par trop d pouill de l cole sauvage Commettre de l art l oppos du v u de s adapter et de la qu te d une reconnaissance le d veloppement d un quant soi hostile d une r serve permettant l artiste de reprendre le contr le Et tous de demander O donc est Cravan dans son bateau Sur quoi tous de r pondre Il n a pas t d couvert Or l histoire inachev e pour finir connait un vif rebondissement Bon nombre de d cennies apr s ce qui semblerait avoir t son fatal loignement
97. la foire partout o figure le nom Galerie Emmanuel Perrotin un r a t t Perrotin pour faire Perotin Sur le stand une banni re impossible viter pr sente fi rement le nom de la galerie comportant cette faute La m me id e commanditaires pourraient exceptionnellement tre d truits loin de leurs regards Si cette perspective d activation alternative du service n avait pas t promptement rejet e voici comment nous aurions proc d l objet mettre hors service aurait t plac dans un sac accompagn d un sc nario soigneusement consign sur un bout de papier Entre telle et telle date de telle telle heure il aurait t possible de se rendre muni du sac telle adresse La porte close Pour se manifester il aurait donc fallu sonner la porte Quelqu un aurait ouvert peine souri pris le paquet et referm la porte Impossible de savoir ensuite ce que serait devenu l objet Les personnes en charge du lieu ont justifi leur refus en affirmant que proc der de la sorte revenait ne faire aucun cas du public tenu l ext rieur de l action en train de se r aliser De retour en France changeant avec une personne motiv e par l activation du service sous ces modalit s supprimer ce en quoi le service pourrait tre per u comme une exp rience partag e j ai imagin avec elle que le lieu d accueil pour cette activation pourrait revenir une esp ce de
98. le genre par trop d pouill de l cole sauvage l ennemi de l homme en tui soit une des nombreuses qualit s que Walter BENJAMIN conf re au caract re destructeur dans Le caract re destructeur texte publi en 1931 774 Tout cela est bien abstrait Fort heureusement ce m moire est riche de quelques exemples qui pourront faire r fl chir mon lecteur Je renvoie par exemple dans ma seconde partie ce que j ai nomm la pratique litiste de l art 91 de dissolution elle r sidera dans le v u de se d sagr ger Elle portera le mot de Cravan INDIFFERENCE Et Dali dans tout a Toujours a se faire d riveter un scaphandre qui nous mart le t on depuis un bon nombre de d cennies se devait d tre la manifestation m me de son originalit L exp rience Target Autonopop L artiste pris pour cible Michel Chevalier artiste d origine am ricaine n en 1965 Washington D C aux USA r sidant Hambourg en Allemagne en 2003 m avait impliqu dans la cor alisation d un projet de longue haleine labor en plusieurs phases sur une demi ann e qu il avait intitul Target Autonopop Le projet me semble faire beaucoup de sens dans le cadre de ce m moire et m rite d tre tudi Derri re ce nom singulier se cachait un objectif clair qui tait on l a compris la cible vis e par Michel Chevalier et moi celui de tenter de d v
99. les Gender Studies et qu il prend des formes multiples dans le cadre des recherches f ministes les plus contemporaines Jean Pierre Cometti traite les questions de ce qui est intrins que l uvre d art dans un autre de ses ouvrages L Art sans qualit s COMETTI Jean Pierre L Art sans qualit s ditions farrago Tours 1999 Dans ce livre le fait que l auteur aborde la pratique de l art mais aussi les produits qui en sont issus au travers de l ind termin ne fait rien pour arranger les choses puisque ce quoi il tente de nous familiariser ne semblerait comme son nom l indique pouvoir tre d crit de fa on pr cise d une quelconque mani re Plus quivoque mon sens qu Art et facteurs dart L Art sans qualit s pourrait faire figure d esquisse pr paratoire si l on n y d celait un go t formidable pour le n gatif presque gnostique dont est exempt Art et facteurs d art L anti essentialisme dans cet ouvrage de la fin du mill naire s exprime au travers de l emprunt que Cometti fait MUSIL et qui constitue le moyeu du livre L absence de qualit s l Eigenschaftslosigkeit mot qui signifie l absence de caract res propres peut tre v cue comme une mal diction une aspiration ou une chance en faire une aspiration c est se donner pour but un rapport au monde d barrass d sencombr des conventions et des attributs superflus qui s opposent comme autant d entr
100. m rite mineur de nourrir l art qui se fait depuis deux si cles au bas mot Je d tourne un passage du c l bre texte d Antonin Artaud Pour en finir avec les chefs d uvre reproduit dans Le th tre et son double op cit p 128 Je propose un th tre o des images physiques violentes broient et hypnotisent la sensibilit du spectateur pris dans le th tre comme dans un tourbillon de forces sup rieures 2 Cet ouvrage m a t conseill par un tudiant suivant comme moi le s minaire de PUFR04 mis en place par Yann Toma Avec raison voquant ce livre et la th se qu il renferme cet tudiant a tent de jeter un pav dans la mare de mon hypoth se pour tester si oui ou non elle tait solide Ye y in Hs fe L LOFT o eas jw OP vy IKHEA SERVICES ET GLITCH y IKH AOSERVICES BEAUCOUP PLUS DE MOINS Logotypes IKHEA SERVICE N 04 ET GLITCH N 35 ACTIVATIONS Ce qui nous frappe nous fait penser telle est la devise de Jean Baptiste Farkas initiateur des projets IKH AOSERVICES et Glitch recueillis dans Des modes d emploi et des passages l acte 2010 ditions MIX Paris un manuel partir duquel il est possible d interpr ter en se les appropriant des instructions d une nature singuli re Nuit Blanche 2012 activera le concept contenu dans l IKH AOSERVICE N 04 Lannulation d espaces 2001 Collection MJS Paris Mode d emploi saisie t
101. m attarderai dans les pages de ce m moire plus sp cialement sur le second projet l IHEAP car il est toujours d actualit et vraiment repr sentatif au d part il a beaucoup volu depuis de ce que nous souhaitions avancer sur le plan de l enseignement et de la p dagogie 31 Correspondant au chiffre 2 2 dans l annexe du m moire 302 Tl est probable que toute cole en partie mont e par des artistes ait eu souffrir de d rives de ce genre et ainsi fort malheureusement en a t il galement t de la n tre o finit l cole o commence l uvre d art et inversement D j dans le BAUHAUS on remarque en y regardant d un peu pr s que les objectifs d crits par ses instigateurs quoique tous articul s autour de la notion d innovation sont partag s au point d tre parfois antith tiques on a d un c t les tenants du symbolique pour qui de nouvelles formes d accomplissement de l uvre d art est le but atteindre au travers de l cole laquelle ceux ci donnent volontiers le statut de m ta uvre d art et de l autre ceux qui voient le Bauhaus comme incarnant plut t un outil terre terre m me d accompagner voire d aider la soci t progresser 303 Parmi quelques livres ou textes ayant retenu mon attention WRIGHT F Lloyd L avenir de l architecture Les origines du post modernisme 2 1953 Traduit de l am ricain par Marie Fran oise Bonardi e
102. mani re molle tant plus forte que la dure comme certains stratag mes chinois ont pu me le faire comprendre par la suite Pour clore cette sous partie j aimerais rappeler l importance qu il y a pour l artiste tenter de se passer des critiques des autres des critiques des critiques d art notamment en faisant surtout confiance ses propres vues La chose ne n cessite pas d tre d velopp e dans ces pages Du reste je soulignerai enfin qu au centre de Target Autonopop figurait le MOT Le mot le mot le mot l ext rieur de votre sph re de votre air m phitique de cette ridicule impuissance de votre sid rante satisfaction de vous m mes Loin de tout ce radotage r p titif de votre vidente stupidit Le mot messieurs le mot est une affaire publique de tout premier ordre 5 Nous ferons de grandes choses ensemble Beaucoup des personnes ayant contribu Target Autonopop avaient vu en moi un artiste appartenant clairement cette cat gorie J esp re avoir volu en dix longues ann es Cousine de celle l une autre cat gorie s intitulait Follow the Leader Suis le leader image qui en Allemagne n avait pas peu de poids 26 Survivant 7 Hugo BALL Zurich Premier Manifeste Dada le 14 juillet 1916 97 L IHEAP Reloaded une cole peut en cacher une autre deux checs et plaidoyer en faveur des coups port
103. menace un vif sentiment de d cadence Mais environ quarante ans plus tard il semblerait que ce soit cette fois le projet m me d acc der la c l brit par de telles voies les m dias de masse qui soit devenu beaucoup moins plaisant et partant nettement moins digne de fournir de grands efforts D aucuns tiendront les Reality Shows et autres v nements t l visuels pour principaux responsables de cette perte de prix d autres verront dans l Internet et sa constellation form e de millions de blogs sur lesquels tout un chacun pourra donner son avis la d sagr gation de toute pr tention d tenir une quelconque forme de monopole ne serait ce qu au travers d une apparition pure et simple durant quinze minutes En ce sens j aime imaginer qu il manquerait comme un morceau l image voqu e par Warhol Dans le futur chacun aura droit 15 minutes de c l brit mondiale Certes mais cet tat de fait chacun son quart d heure n aura t il pas pour cons quence irr m diable qu une c l brit de cette nature partir du moment o tous pourront la partager perde tout int r t Andy avait il aussi anticip cela Dans le futur chacun aura droit 15 minutes de c l brit mondiale mais plus personne ne se souciera plus de c l brit Discr tion volontaire Dans sa newsletter dat e de f vrier 2013 Ben Vautier rappelle assur ment ce d sint r t en crivant com
104. mises l preuve seulement Stephen Wright avait cr un moment coll gial en invitant Mathieu Potte Bonneville nous parler de l usage au travers de Michel Foucault de Pierre Bourdieu et de Michel De Certeau j animais en plusieurs temps et lieux saugrenus des le ons de la soustraction en conviant nos participants venir me confier des propositions de soustractions Ghislain Mollet Vi ville prit la parole au sein de l exposition Vides Une r trospective au Centre Georges Pompidou sans en avoir fait une demande d autorisation aupr s des conservateurs Tout cela en plus d tre passablement embryonnaire ne marchait pas tr s bien car nous tions trop nombreux vouloir prendre des d cisions et partant n arrivions pas nous mettre d finitivement d accord sur un certain nombre de points dont l issue s av rait capitale pour la suite des v nements Du coup les exp rimentations taient sporadiques et ne recevaient souvent pas ou peu l approbation des autres partenaires investis dans ledit Coll ge Pour finir il fut d cid l occasion d un tirage au sort une r f rence inconsciente Mallarm faut il esp rer que ce coll ge ne serait plus Le Coll ge de la Biennale de Paris mais plut t une autre entit dissoci e de La Biennale de Paris et intitul e lecoll ge Le groupe qui comptait alors environ une vingtaine de personnes au bas mot se divisa Plus
105. monde De l chez la plupart des hommes cet 42 tout esprit dont le travail consiste repenser ou m me seulement tudier celui ci je pense Hegel et Schopenhauer en particulier Robert Musil dresse une opposition cat gorique entre ce qu il appelle l homme du r el et l homme du possible l homme dou du sens du possible L homme du possible en opposition avec l homme du r el l homme du r el savoir celui qui vit en harmonie avec la r alit et est en quelque sorte mari avec l ordinaire mari avec ce qui est l directement sous ses yeux ce serait celui qui se projette au del du r el imm diat celui qui a la capacit de s extraire de la contingence en un mot celui qui pourra jouir de son imagination cr atrice et projettera de transformer le monde Comme l homme du possible consid re qu il n en a pas eu assez pour son argent le r el imm diat ne r pond pas ses attentes et g n re en lui un sentiment d insatisfaction continuel il est naturellement pr par transformer son environnement Cette d finition de l homme du possible semble tre une d finition peine masqu e de ce que saurait tre l artiste aux yeux de Musil un transformateur plein d imaginations de r veries et de subjonctifs fort de la continuelle insatisfaction qu il ressent r sultant de ce que le monde dans son tat lui donne voir
106. n est pas encore l En d autres termes l artiste est la fois homme des foules et homme du possible C EST COMME un couple ne sachant pas bien tirer parti de sp cificit s compl mentaires MUSE AGORAPHAGE LA ou AGORAPHAGIE L voir HOMME DES FOULES L La Muse v nale d crite par Charles Baudelaire n est pas pour l artiste le po te l unique menace susceptible de d vaster ses Id aux et de susciter en lui des tentations L artiste est tenaill par une immense faim pour la foule Il lui faut manger de la foule en permanence Perdre le contact d avec la foule a fr quemment pour cons quence de le plonger dans d pouvantables incertitudes Tenter de gagner la foule fera commettre a l artiste de tr s nombreux carts de conduite A tous ges l artiste subit l influence persistante d une Muse Agoraphage Faut il en d duire que l artiste n est rien ou presque hormis sa volont de reconnaissance C EST COMME une fa on d accueillir ce que l artiste porte en lui d authentiquement vuln rable NEGARECONNAISSANCE LA Ce que j intitule n gareconnaissance renvoie des formes de reconnaissances non soumises au r gime de l Industrie Culturelle r gime que le quart d heure de c l brit mondiale warholien semblerait particuli rement bien d crire Au bas mot la n gareconnaissance est une reconnaissance exc d e pa
107. n est pas gagn car le contexte de l art retardataire mais surtout conservateur n est pas le terreau le plus appropri pour assurer sa 104 Je me dois pr sent de d tailler un tout petit peu ceci un projet tel que l IHEAP tente de passer outre ce qui l endroit de l Art et de son histoire sainte ne semblerait pouvoir souffrir aucune remise en question de fond Hostile cet Institut singulier l est ou l tait s il a depuis quelques mois compl tement chang principalement vis vis de ce qui est g n ralement tenu pour acquis Au moment o nous l avons invent il tait suppos projeter l tudiant l inscrit le participant bien au del des objectifs musel s qui lui sont g n ralement propos s par les coles d art Il s agissait pour nous de tenter de donner l tudiant les moyens d imaginer la pratique de l art au del de l objet d art et de ce qui pourrait tre certes un peu trop rapidement consid r comme tant son corollaire la marchandise de poser les bases de ce que serait une pratique de l art rendue totalement ind pendante du lieu d exposition v ritable boulet dont m me les plus habiles ne savent plus vraiment quoi faire tant il a t visit sous toutes ses coutures et enfin d entrevoir ce que pourrait tre une pratique de l art s par e de l adresse faite au spectateur figure d su te que le mode d emploi et plus g n rale
108. nouveau 164 Le Suicidal Black Metal ou M tal Noir Suicidaire par exemple surtout d velopp au Japon Un voyage Oslo en Norv ge en hiver 2012 je donnais un workshop la Kunsth gskolen m a fait comprendre pourquoi une ville ainsi confront e massivement la nuit avait pu logiquement constituer la patrie du Black Metal La nuit est cousine du banditisme Qui oserait s en vanter 16 Steven BLUSH dans un entretien r alis en 2010 pour le site Gonza l occasion de la sortie de American Hardcore en fran ais aux ditions Camion Blanc http gonzai com steven blush american hardcore Rien faire de l argent ce point devrait tre scrupuleusement v rifi 17 BAD BRAINS Attitude in Bad Brains Lyrics 1980 Paroles reproduites dans les livrets associ s plusieurs des albums du groupe et que je traduirais ainsi Ne tiens pas compte de ce qu ils pourront dire on a cette attitude Ne tiens pas compte de ce qu ils pourront faire on a cette attitude Les Bad Brains nomment P M A Positive Mental Attitude la prise de distance guerri re vis vis des flux dominants Pour eux ils ont pass quelques nuits au poste de Washington D C cause de leurs id es l autonomisation radicale recoupe une qu te mystique par certains aspects Nombre d autres groupes issus des sc nes alternatives extr mes s av rent autrement plus nihilistes misanthropes ou simplement
109. ons a se fait comme cela Cela ou encore a se fait comme cela c est ce que j ai pu appeler ailleurs une interminable nuit des morts vivants 9 Un de mes services s intitule Empirer N 28 voir Des modes d emploi et des passages l acte op cit page 94 Empirer soit refaire ou poursuivre en tr s tr s moins bien 112 sujet tait moins la d sacralisation de la figure de l artiste qu une tentative de r tudier la pratique de l art dans un sens tr s largi en l loignant d artificielles contraintes Comme s il fallait pourrir pour faire plus que se contenter de rester gal soi m me c est exactement l o en est l artiste justement choisir de pourrir pour s extraire d usages devenus de tr s vilaines habitudes Un ch ur c l bre de l Antigone exalte l inventivit de l homme navigateur laboureur dompteur chasseur mais somm d ins rer dans ce savoir technique les lois de la terre et la justice des dieux faute de quoi il sera apolis c est dire hors la cit la cit tant elle m me le fait social par excellence par del toute participation la production Quelles formes prendra l art de cet homme apolis hors la cit l art de cet homme de la d liaison de cet asocial qui transformera l expression L cher la proie pour l ombre en L cher l agora pour l ombre Quelques propositions d
110. p 211 SCHMITT Carl La notion de politique op cit p 213 90 domaine de l irr gularit c est dire sans cesser d tre un partisan Et ceci pr sent va particuli rement nous int resser j avais amorc cette hypoth se plus haut en voquant le fait que Cravan s tait extirp intentionnellement du cadre convenu de la l gitimation en s opposant au formalisme des r gles nous dit Schmitt le partisan se fait le porte parole des forces individuelles Or toujours selon l auteur rien n est dangereux comme ce processus de diss mination lorsqu il est appliqu la mise en uvre de l hostilit car il s ouvre sur des forces explosives nouvelles et inattendues Le partisan tant pr cis ment celui qui non seulement s extrait des lois en vigueur mais aussi celui sur lequel il est impossible ou presque de mettre la main Sans croire le moins du monde au fait qu une gu rilla puisse tre men e sur le terrain de l Industrie Culturelle il me semble int ressant ici pour clore provisoirement ce passage de revoir la figure de Cravan sous l clairage du partisan Marcel Duchamp pour ce qui est des r gles en vigueur dans le champ de la sculpture avait agi en barbare Arthur Cravan pour ce qui est des r gles en vigueur l endroit de ce qu est la carri re et au del de ce qu est l id e m me de reconnaissance a lui aussi agi en barbare c est a dire
111. place qu ils occupent dans notre esprit comme figure titre de fantaisie et le fait que cette figure renvoie tr s directement de multiples formes de fictions qui pour tre peu r alistes n en sont pas moins quelque part nourrissantes Me relisant j aimerais toutefois ajouter ceci l envers de cette captivation ou exaltation que j voque ici consistera sans doute en une haine parfois presque g n ralis e tourn e contre toute production labellis e art contemporain 0 L image est un tantinet salace mais n y a t il pas vraiment de cela dans ce raidissement 32 art qui renvoie tout autant l artiste qu nos attentes afin d amenuiser cette figure artiste pour la d biliter ce qui reviendrait la rendre aussi plus authentique ou en tous les cas d terminante ne faudrait il pas en passer par un temps o aux uvres d art que nous proposerait celui ci nous pr f rerions des choses qui non imagin es ou fa tes par lui sembleraient n anmoins mieux pouvoir r pondre aux attentes que nous pouvons avoir de l art Soit l adoption d une approche toute Mollet V villienne Pour que l on me suive bien je r capitule deux des hypoth ses que j ai pu mettre jusqu pr sent J avance que l artiste ne se voit plus et qu il est devenu une esp ce de f tiche et que cette immunit contrairement ce que l on pourrait penser lui te tout pou
112. points de contact qui existent entre la pratique de l art et l action violente Nous devrions galement consid rer plus s rieusement le fait que l artiste porte la marque ind l bile de la qu te de reconnaissance Enfin les prouesses humaines sont g n ralement si d solantes que l on serait en droit de penser que la pratique de l art plut t que d aider l humanit se construire devrait peut tre l aider dispara tre une bonne fois Partout j ai regrett de ne pouvoir approfondir d avantage mais alors ce texte aurait t nettement plus long et comme tel aurait d r pondre d autres exigences Vis vis de ce que j ai pu crire par ailleurs je consid re ce m moire comme un authentique travail de recherche qui est pour cette raison volontairement inachev et fonci rement sp culatif Je souhaite que celui ci donne prochainement naissance la publication d un livre qui porterait le m me titre Le tournant hostile Me d passionner garder mon calme en explorant la figure de l artiste est certainement ce qui m a co t le plus d efforts lors de cette r daction comment m interdire d un bout l autre de mon texte de c der des platitudes accrocheuses typiques d crits pamphl taires Je crois globalement avoir r ussi surmonter ce genre de facilit s La figure de l artiste Je me r serverai la pratique de l art pour rouer cette idole de coups Jean Ba
113. propos une activation de O O Workshop quelque peu transform e Pour viter que l activation du service tourne au spectacle bas de gamme et tant par ailleurs tr s fermement oppos la performance donc consid rant le fait d op rer dans un tel endroit comme tant forc ment hautement probl matique j avais imagin que les objets apport s par les 129 T Ceinture Activation Loft 2010 8 Slowmo Activation Magasin 2010 9 S il fallait conclure 2008 1 2 Propositions fa tes la Galerie Emmanuel Perrotin Paris 2013 Jean Baptiste Farkas Activations de services Glitch et d IXKH AOSERVICES ART BRUSSEL 17 avril 21 avril 2013 N 01 Alcools intervertis est imagin e l occasion du cocktail d ouverture de la foire une activation massive du service N 07 B cler sur le stand de la galerie ART BRUSSEL un bric brac ind fendable est magnifi par un discours de haut vol N 09 Intervertir des contenus d tag res le service est appliqu des contenus de stands La galerie pr sente les uvres d une autre galerie et inversement L exp rience est d autant plus enthousiasmante que les galeries s av rent tr s diff rentes voire divergentes au niveau de leur offre par ex choisir une galerie d art ancien 386 x N 15 Corrections la main du monde qui nous entoure dans toute la communication de
114. qu au d but et qui est r sum de fa on remarquable d s la 4 de couverture La place de l art dans le contexte actuel de la culture rend de plus en plus improbable le postulat philosophique traditionnel selon lequel les arts jouiraient d un r gime ontologiquement s par les mettant l abri des contingences et des int r ts qui caract risent les autres pratiques humaines L autonomie artistique ne doit pas seulement faire face l ambigu t des rapports que l art a nou s avec l instance publique et le march il lui faut galement compter avec des modes de production et de reconnaissance qui exc dent de beaucoup la sph re propre de l uvre au sens traditionnel du terme C est cet exc s qui devrait nous conduire r int grer dans l usage du mot uvre la diversit des facteurs qui en conditionnent l mergence l efficace et la l gitimation dans le champ culturel et social En note de bas de page correspondant ce passage Cometti ajoute un commentaire plus d un titre clairant Les pratiques artistiques se laissent caract riser pour une large fraction d entre elles par une propension int grer la substance des uvres des l ments primitivement exog nes qui exc dent leur autonomie pr sum e Voici ce qui vient renforcer ce que j avan ais en tout d but de cette sous partie savoir qu artistes et amateurs d art ne peuvent plus en l tat actuel des choses
115. qu on consid re ordinairement dans l interminable colonne vert brale de la Culture comme tant le cha non hiss au dessus de tout soup on Je me suis d j expliqu l dessus l id e de donner quelques claques l artiste le tout venant pr f re g n ralement vilipender les critiques les conservateurs ou les commissaires ces derniers en particulier parce qu ils seraient les indignes repr sentants de l Institution forc ment d moniaque de surcro t ils ne seraient rien de plus que la petite main le simple ex cutant de l Industrie Culturelle Or le travail d analyse exigeant entrepris au travers de Target Autonopop nous montrait chaque jour combien l artiste est fragile faible notamment toutes les fois o il produit des gestes qui vont blesser plus ou moins mortellement sa pratique sa vision son approche Les raisons qui occasionnent ces gestes sont diverses et ne nous avaient pas forc ment int ress es besoin d argent qu te haletante de reconnaissance paresse etc ce que nous nous efforcions de faire Michel Chevalier je dirais avec une intelligence quasi scientifique tait de 8 imagine qu on peut reconna tre l sans mal ma fa on d op rer 283 l issue de la r alisation de ce projet une chose en particulier m a d u le fait qu au fond nous avions surtout r ussi attirer vers nous et Target Autonopop des personnes am res motiv es par un e
116. que je fais l parce que a ne va pas dans le sens de mes convictions originelles mais franchement crois tu que j ai le choix J ai mes gamins le loyer de mon appartement l heure qu il est je pr tends seulement tenter de survivre avec les moyens qui sont les miens savoir la production d ceuvres d art Ainsi s exprimera l artiste log dans cette cat gorie En essayant de nous tirer des larmes Beaucoup d autres cat gories invent es alors pourraient tre explor es ici mais il me semble qu on a d j compris de quoi il tait question savoir en tout et pour tout d une vanit Target Autonopop est une exp rience qui a montr j esp re par l exemple combien importante est la distanciation critique de l artiste vis vis de la production artistique en tant que telle bien entendu pouss e par le dada sme et Duchamp notre poque qui s alimente encore d un h ritage issu du d but du 20 si cle est peut tre plus consciente de cela que toutes les autres mais aussi et surtout l importance qu il y aurait pour l artiste oser d monter d boulonner le statut m me qu il exemplifie le monument pourrait on dire on sait ce que j en pense qu il incarne D autre part dix nouvelles ann es pass es dans le champ de l art m ont fait comprendre que la logique de Target Autonopop n tait peut tre pas la plus subtile mettre en uvre cet endroit la
117. rang d oignon dans le fond de la salle tandis que les hommes se pavanaient sur le devant de la sc ne en pleine lumi re une tape un coup de pied ou n importe quoi d autre c est comme une fa on pour eux de nous signifier qu ils nous aiment bien et que nous appartenons a leur clan Q Messieurs seriez vous pr t l cher totalement ce type d attitude sachant que ce sera la condition m me de votre h bergement R Bien s r tre un peu moins joueurs avec nos femmes ne changera rien pour nous Etc Une des deux personnes dormait la t te rejet e en arri re apparemment terrass e par une immense fatigue Apr s une heure de pr sentation environ quelques personnes issues du monde de la culture de Berlin ayant entendu parler de notre venue d barqu rent Elles furent prises de panique avant m me d ouvrir la porte de la salle o nous proc dions nos allocutions car les romanichels d s les escaliers montant nous avaient gentiment commenc les enquiquiner Notre boudoir le chien errant l ampoule de faible intensit qui ballottait au plafond en guise d unique clairage rappelant le final du film Psychose d HITCHCOCK tout cela joua en notre d faveur au point que ce fut la d bandade g n ralis e Notre pr sentation se fit dans le vide 36 S ensuivit une tonnante discussion permise par les traductions d Alexandre Gurita tr s efficaces De nombreux prob
118. retour incessant qu il est possible d effectuer entre la th orie et la pratique l un pouvant tout moment r ajuster les vis es de l autre et inversement C est pour cette raison qu il s av re pour moi indispensable de le remanier en permanence On me pose souvent la question de savoir si je consid re les activations de service qui me sont propos es par tout un chacun comme tant des uvres Voici comment je me suis bri vement exprim sur la question derni rement dans un entretien avec C cile Ripoll portant sur Des modes d emploi et des passages l acte Qualifier ceci ou cela du nom d uvre rel ve pour moi de la responsabilit de chacun L ceuvre n est pas autre chose qu un support propice l exaltation Un support parmi d autres Une fois cela admis comment ne pas s en remettre l vidence en concevant qu il n y ait au fond peut tre pas d ceuvres plus justes ad quates ou appropri es que d autres En cons quence je trouve tout fait justifi que chacun soit enti rement libre de s exalter pour ce qu il souhaite Et passe du temps rep rer ou exhumer ce qui saurait aussi parfaitement que faire se peut r pondre son attente pour le dire avec les mots de Jacques Serrano Voir comment Fabien Vallos s exprime sur cette question pour le moins de fa on radicale dans le Le beau maintien ou propos de table op cit Pour faire suite aux questions
119. s on reuses avait fini par d molir compl tement ses plans d investissement un pisode dantesque avec l artiste am ricain Jean Michel Basquiat d j 155 30 octobre 1938 diffusion de La Guerre des mondes d apr s le roman de H G WELLS L arriv e des Martiens captive neuf millions d auditeurs et d clenche une forte panique La c l brit est imm diate Orson Welles Rep res chronologiques dans Universalis 2012 156 1957 Prise dans le courant de la Figuration libre la peinture de Robert COMBAS fut l objet de d bats passionn s au tournant des ann es 1980 plus d un titre cependant cette uvre prot iforme se distingue du retour la peinture qui caract rise cette poque Robert Combas s est toujours m fi des tiquettes que l on a pos es sur son art De la Figuration libre il ne conserve que l pith te libre de l art brut il ne conserve que brut De l art brut il revendique la puret de la Figuration libre l impuret Bernard MARCADE article Robert Combas dans l Encyclop die Universalis 2012 Au moment o j tais tudiant l cole Nationale Sup rieure des Beaux arts de Paris ENSBA Combas incarnait de fa on brillante ostentatoire presque ce on l imagine bien malgr lui l exemple ne pas suivre Des artistes tr s influents alors sur la sc ne internationale comme Anselm KIEFER ou encore Jannis KOUNELLIS avaient critiqu publiquement
120. se faire d truire 1984 de Georges ORWELL n est pas loin 113 sur parole on pourra scientifiquement av rer que ceux ci subsistent exclusivement gr ce la pratique de leur art diffus e sous la forme d objets d art de pr f rence on reux Pour r duire consid rablement le nombre d artistes en activit on interdirait formellement ceux ci de recourir des pratiques classifi es ou potentiellement classifiables Ainsi chaque artiste surpris en train de faire de la peinture de la sculpture du dessin de la performance de la vid o etc serait imm diatement mis au cachot pour un temps ind termin Quand on r aliserait que deux artistes font peu ou prou le m me travail ce dernier serait valu auscult de fa on tr s rigoureuse par des experts on en supprimerait un des deux de fa on d finitive Pour r duire consid rablement le nombre d artistes en activit on d cr terait qu il serait au plus vite n cessaire sans voquer le moins du monde les questions pourtant ardentes de la parit qu il y ait trois fois moins d artistes homme que d artistes femme partant du principe que c est toujours un peu plus facile d tre artiste quand on est un homme mais cet tat de fait a bien s r beaucoup volu ces derni res ann es et peut tre que cette id e ne serait tr s bient t plus recevable Tous les artistes homme exc dant le nombre requis nombre de femmes divis par trois pour
121. sont les fans d un genre qui montent des groupes et 2 D autres fans montent eux aussi des groupes d s lors qu ils consid rent que les groupes qui les pr c dent imm diatement et dont ils taient fans se sont avachis au point de d voyer ledit genre Etc pour tourner en boucle le processus n en fonctionne pourtant pas moins bien et ce qui sort de ce boyau ce sont g n ralement des productions incroyablement rac es en ce sens qu elles ne font all geance rien hormis au genre qu elles pr tendent incarner Ce qui ne va pas sans pr senter quelques menus probl mes de consanguinit voir ce propos les innombrables d bats en ligne sur Internet ayant pour sujet le Black Metal comme genre qui se devrait ou pas d voluer Too Much Future op cit pp 10 11 66 Mais revenons nos f cheux moutons et tentons d clairer ici gr ce tout ce que nous venons d avancer la notion de reconnaissance d une nouvelle fa on dans le cas de figure v cu au quotidien par les musiciens Black Metal Punk ou Hardcore la question de la reconnaissance se voit investie de fa on clairement alternative et a en quelque sorte la t te invers e de la m me fa on que la croix chr tienne s est vue invers e pour devenir un des grands symboles de la musique Metal pour les adeptes de ces genres de musique dites extr mes trop appara tre ou appara tre au mauvais endroit est passible de discr dit l e
122. spite of repression and threats of eviction Il est situ Bethanien S dfl gel Die New Yorck im Bethanien befindet sich im Bethanien Siidfliigel am Mariannenplatz in Berlin Kreuzberg ganz in der Nahe vom U Bhf Kottbusser Tor und Ostbahnhof Ces l ments sont fournis en ligne par le site du lieu l adresse http www yorck59 net node 43 Concernant les friches industrielles investies ou r investies j aimerais au passage citer le texte fort int ressant d Elisabeth Lebovici intitul Culs et cubes blancs LEBOVICI lisabeth Culs et cubes blancs in Revue TINA N 05 ditions e coll There is no alternative Litt ratures Paris Janvier 2010 Dans ce texte l auteure d montre comment un m me lieu peut tre le d positaire d usages tr s divers surtout lorsque qu une m me poque en guise de lieux conna t tout autant le White Cube l espace d exposition tel que d crit par O DOHERTY que la Back Room une pi ce enti rement close et assombrie o des individus de m me sexe le plus souvent se donnent du plaisir sans se voir Pour revenir La Biennale de Paris im Bethanien je dirais que ce qui a import dans son action tait compl tement ind pendant de sa volont Concernant l Amicale voici ce qu il faut en savoir en peu de mots extrait du site www biennaledeparis org L Amicale de La Biennale de Paris est n e en 2006 Ex
123. sur la voie dans laquelle elle s est engag e au XIXe si cle ou encore incriminer la conspiration m diatique destin e faire taire la libre pens e ligne de conduite qui tend perp tuellement s effondrer sur elle m me par manque d adversaires les propos les plus d vastateurs tant presque imm diatement transport s dans un d bat public bien ordonn puis int gr s l offre culturelle par un double mouvement de marchandisation de produits d riv s et de c l bration officielle de leurs auteurs doit pour maintenir la croyance en elle m me s inventer des ennemis ou accorder aux ennemis qui lui restent une puissance qu ils ont perdue depuis longtemps 2 MASCI Francesco Superstitions ditions Allia Paris 2005 J attire galement l attention sur le livre tout aussi captivant de Masci qui fait suite Superstitions Entertainment Apologie de la domination ditions Allia Paris 2011 Masci reviendra plus tard dans mon texte 3 JEUDY Henri Pierre assist de GALERA Maria Claudia Le Mythe de la vie d artiste ditions Circ Paris 2011 Je reviendrai sur ce livre un certain nombre de fois Superstitions de Masci et Le Mythe de la vie d artiste de Jeudy pourraient tre associ s un troisi me ouvrage R volte consomm e Le mythe de la contre culture dont je parlerai ailleurs lorsqu il sera question des sc nes alternatives extr mes HEATH Joseph et POTTER Andrew R volte
124. t atypique d cal e c est dire sa lisi re en marge de celle ci tout en conservant la possibilit d y avoir une action et une force d impact Du reste la nature de mes activit s je m en tiens exclusivement proposer mes services et m interdis de produire des objets d art finis me permettent seulement de vivre tr s modestement puisque en l art le passage l immat riel est encore loin d avoir t effectu Il existe une posture faisant exception ce second cas de figure lorsque l artiste WARHOL par exemple fait volontairement son art des affaires Le point devrait tre tudi de plus pr s Je ne cesse de le dire la soci t avec son conomie de l immat riel a une petite quarantaine d ann es d avance sur l art contemporain Quelle honte Loin de moi par ailleurs l id e de d fendre une soci t de services injuste sous de tr s nombreux aspects 39 Dans mon approche de la reconnaissance c est dire consid rant de qui je souhaiterais tre reconnu j ai toujours favoris les personnes qui nouent ou tentent de nouer une nuance s impose car la chose n est pas obligatoirement facile un rapport authentique avec mon travail En d autres termes seules m importent les personnes avec qui il m est possible d entonner un dialogue Peu m importe d o viennent celles ci et qu importe si elles ont du brillant ou des influences etc Ce
125. t que d affirmer des faits de fa on p remptoire je chercherai plut t quelles pourraient tre les causes de cet abaissement assujettissement affaiblissement au travers de questions auxquelles nous pourrions tenter de r pondre de but en blanc Ici encore bien entendu le mode conditionnel s impose Ce serait parce que d autres corps de m tiers sont apparus r cemment le commissaire d exposition les m diateurs les organisateurs de tout poil C est mon sens seulement vrai en partie certes l artiste n est plus le seul d tenteur du sens d s lors que d autres agents et une multitude de nouveaux vecteurs vont travailler pour faire en sorte que l art apparaisse en bonne place dans la vie culturelle Ce serait parce que la critique v ritable hargneuse exigeante a d missionn ce qui aurait pour cons quence de laisser aux artistes la libert de se comporter en souris qui dansent sans qu un chat inassouvi les ait il Sans ennemi s rieux l artiste baisserait la garde ou tout simplement en prendrait son aide J aime cette hypoth se Il me semble en effet qu un contexte guerrier a toujours quelque chose de prolifique sur le plan de l art en tant qu il invite au repositionnement permanent Ce serait parce que La culture fa onne par toutes ses expressions une pratique de l ob issance et que cette ob issance en passerait par la figure irr pr hensible de l artiste sym
126. tard Wright monta une autre structure d di e ce qu il appelle l escapologie faut il y d celer une forme vanouissante d eschatologie ou d eschatologie tourn e en d rision un laboratoire th orique consacr tous les artistes ayant pour des raisons qui sont justement mises l tude dans ce cadre d cid s un moment de leur histoire de sortir de l art de tenter de SE 311 s en extirper non pas provisoirement mais une fois pour toutes Alexandre Gurita et moi tions rest s sur notre faim nous souhaitions monter cette cole pour le moins franche du collier c est dire v ritablement alternative et qui prendrait quelque part la suite de La Biennale de Paris un monde de l art souterrain et hors la loi en lui donnant un tour encore plus concret imm diat Au printemps 2012 nous nous mimes tous deux au travail environ deux ans s taient coul s depuis la dissolution du Coll ge de la Biennale de Paris rejoints bient t par Caroline Keppi Gurita Tandis qu Alexandre Gurita se chargeait de dessiner les contours administratifs de ce que pourrait tre une cole de cette nature la t che tait extr mement lourde et demandait de 308 Un des co fondateurs de la revue Vacarme sp cialiste de FOUCAULT et Ma tre de conf rences l cole Normale Sup rieure de Lyon 30 Voir Des modes d emploi et des passages l acte op cit pp 107 108 pour un ult
127. that attitude Don t care what they may do we got that attitude Cette attitude renvoie une position nette d lib r ment pour uvrer faire de la musique mais aussi beaucoup d autres choses il s agira pour les groupes se revendiquant des sc nes musicales extr mes de mettre pr alablement distance tout un r gime celui du mainstream Ce rejet est la base d un accord sans lequel il ne saurait dans ce cadre y avoir de production Un accord qui entrainerait derri re lui une multitude d autres rejets ceux de l argent et de la popularit principalement Il pose les fondations d une esp ce d Eden sous terre lieu dans lequel d autres r gles seraient en vigueur et seraient appliqu es l abri des regards commerciaux ordinaires d apr s le Larousse Cette opposition s origine dans les multiples tentatives de refus parfois cat goriques qui purent tre imagin es en guise d alternatives des modes de vie impos s au tats Unis par exemple au travers de la soci t de consommation tendant l h g monie soit l illustration la plus convenue de ce que saurait tre le mainstream Tenter de se soustraire ce qui est dominant dans une acceptation qui serait presque d ordre math matique est au c ur m me de la notion de n gareconnaissance que j avance dans cette sous partie Soustraction et non r bellion il me faut l crire de
128. tiquettes sur ce que font les gens aurait plut t tendance bloquer les choses 145 Mon go t va invariablement vers ce qui s annonce comme tant sombre et offensif Parmi des groupes de Hardcore contemporains tels que Punch Comadre et Loma Prieta j opte instantan ment pour Punch parce qu il me semble davantage incommodant d sagr able Parmi des sludgers patent s tels que Cavity Graves At Sea et Dystopia je choisis imm diatement Dystopia exactement pour les m mes raisons pas de d tours que de la col re Pr adolescent d j je m int ressais toutes sortes de musiques alternatives qualifi es alors comme tant hautement d pressives Avec du recul je dirais qu elles ne l taient pas tant que a c est une partie de l h ritage du Black Metal que de comprendre cela Elles d rogeaient surtout aux r gles musicales alors en vogue aux vis es ouvertement commerciales et mergeaient comme des anomalies mais ainsi n en va t il pas de m me pour tout ce qui s annonce comme tant r ellement diff rent divergeant dont les critiques de profession ne savaient pas vraiment quoi dire Il para t important de signaler qu l poque peu de journalistes rock fran ais ont compris le mouvement punk m me s ils ont fini le temps passant par l assimiler Quant la new wave et ses d riv s c est encore pire et l incompr hension devient souvent sous la plume de certains s
129. trier ces hommes on proc derait par ordre alphab tique seraient mis au cachot pour un temps ind termin Pour r duire fortement le nombre d uvres en circulation partout dans le monde on imposerait aux artistes de s en tenir toute leur vie une production limit e une s rie unique et de surcro t imm diatement reconnaissable Un artiste serait mis au cachot pour un temps ind termin d s lors qu il tenterait d emprunter un chemin de traverse en abandonnant ses modalit s de production c est dire d s lors qu il tenterait de diversifier la nature de sa production de fa on ind niable Pour r duire fortement le nombre d uvres en circulation partout dans le monde on imposerait des r gles de l art je parodie Bourdieu tellement compliqu es mais obligatoires la pratique de l art aurait t mise sous la haute surveillance une fois encore d experts d innombrables modes d emploi obscurs seraient envoy s continiment aux cr ateurs de tout poil par voie recommand e avec accus de r ception qu un artiste d s lors ne saurait plus comment s y prendre et ferait sombrer son art dans d interminables cafouillages Au bout de deux ou trois ans marqu s par le d sarroi la col re le d sespoir plus rien ne sortirait des ateliers 355 Par cachot on comprendra moment d interruption quand bien m me cette interruption prendrait un tour d finitif Entre les ann es 1960 et 19
130. trois fa ons diff rentes m me la production contexte de la cr ation l cole en ville contexte urbain chez soi contexte domestique L objectif apprendre tirer parti d une limitation extr me de ses modalit s d action et imaginer des strat gies Parall lement des suivis seront effectu s avec les tudiants pendant toute la dur e de l atelier 2 Une m thode de travail restreinte deux gestes l mentaires Je proposerai de restreindre la tournure de toutes les op rations qui seront men es dans l atelier deux gestes ajouter et soustraire en apparence oppos s mais proc dant d un m me Impetus Toutes les techniques pourront tre envisag es AJOUTER soit mettre en plus accro tre augmenter ou encore compl ter prolonger ou allonger voire renforcer consolider SOUSTRAIRE soit enlever retrancher supprimer ter effacer ou retirer voire affaiblir contredire ou invalider Actions l mentaires envisag es dans un sens ouvert aptes g n rer de tr s nombreuses perspectives de travail oscillant par exemple entre l humour l extr me potache Ceci n est pas assez bien corrigeons le sans plus attendre et le bon sens si l tudiant se propose par exemple de pallier un d faut s rieux dont il a fait l observation Actions dont voici pr sent quelques exemples QU OBTIENDRAIT ON En ajoutant un m tre de hauteur une palissad
131. une autre cons quence un effet que je dirais presque m canique et qui frappe non plus le r cepteur mais cette fois l artiste de plein fouet la captivation donne celui l l impression que son action est justifi e de facto qu elle est fatalement l gitim e ou pratiquement Plus n est besoin d s lors pour l artiste de s en remettre scrupuleusement la nature de son action et de la prendre entre quatre yeux avant de la servir La captivation accorde l artiste un s rieux titre de noblesse un passe droit pourrions nous dire qui lui laisse une marge de man uvre bien trop illimit e Pourquoi pas c est en posant cette question elle me semble moi rien moins qu abominable que nombre de r cepteurs s en tireront bon compte bloqu s malgr eux et qu ils empocheront les propositions in gales et extr mement vari es que pourront leur faire les artistes Exit d s lors l artiste tout juste tol r qu voquait nagu re un Henri Matisse puisque 1a o surnage la captivation tout est bon Il ne me reste suite cette br ve d monstration qu ajouter ceci l approbation n ayant plus en soi de v ritable importance la qu te reconnaissance va d serter l empire de l uvre d art pour aller chercher d autres appuis Les plus importants tant me semble t il la visibilit et l occupation du terrain Je reviend
132. vautier com Id es 1957 1970 on trouve ce texte de l artiste Rembrandt a trouv un truc pour la gloire Ingres a trouv un truc pour la gloire Duchamp a expos un porte bouteilles pour la gloire Cage a dit que tout est musique pour la gloire Donc cela ne change rien Que faut il faire pour apporter du neuf dans le fond Il n y a pas mille r ponses il n y en a qu une changer l Ego c est dire l homme Il y a plusieurs chemins partir de l application d une th rapeutique sexuelle nouvelle jusqu la destruction de la race humaine dans l espoir de voir celle ci c der la place une autre esp ce de vie non ego Vive l homme non ego Ben Vautier Williamson Williamson l activiste du film Rampage d Uwe BOLL m me combat Constater que nombre d artistes aux normes pr tendent renouveler int gralement le d bat a de quoi inqui ter Un peu de la m me fa on que BEN Christian BOLTANSKI annon ait dans le N 1 de la Revue Fa ade en 1975 Il faut d truire l id e d uvre l id e de g nie Et dans le N 15 de la m me revue en 2013 Je n ai plus envie de produire des uvres qui peuvent s accrocher Ben a renforc l ego et Boltanski inond le march avec ses objets d art Quelles conclusions tirer de cela l Ce serait le choix pragmatique Mais les choses se compliquent lorsque l on apprend que St phane MALLARM
133. 80 l art dans ses formes les plus avanc es et engag es a vu fleurir quelques belles tentatives s rieuses d interruption de l activit artistique souvent propos es par des artistes ne sentant plus un moment pr cis de leur carri re la n cessit de pousser plus loin une uvre personnelle Je pense en particulier la posture de Gustav METZGER alors qu il se proposait d abandonner l art pour un certain temps les years without art ou ann es sans art mais aussi nombre d artistes qui en France dans les ann es succ dant imm diatement aux v nements de Mai 68 avaient choisi tort ou raison comme le peintre Pierre BURAGLIO de quitter la pratique quotidienne de l art pour aller travailler en usine Le probl me c est qu on ne sait jamais vraiment au final ce que de telles ruptures ont pu leur apporter Le livre qui semblerait apporter le plus d informations pr cises ce sujet est pour beaucoup L tabli du sociologue Robert LINHART ditions de Minuit Paris 1978 pour la premi re dition narrant l exp rience qu il eut en int grant pour un temps l Usine Citro n de Choisy 6 Andy WARHOL avait dit que tous les tableaux devraient tre de la m me taille et de la m me couleur de sorte qu ils seraient interchangeables et que personne n aurait le sentiment d en avoir un bon ou un mauvais L uniformit pourrait tre pouss e jusqu ces extr mit s 114
134. AGE LE HOMME DES FOULES HOMME DU POSSIBLE MUSE AGORAPHAGE ou AGORAPHAGIE N GARECONNAISSANCE OMBRE PRATIQUE LITISTE DE L ART par opposition INDUSTRIE CULTURELLE QUANT SOI HOSTILE par opposition PARTICIPATION RR ou LE RISQUE ET LA RENTE SHEAP SHOTS ou COUPS BAS ou COUPS PORT S EN DESSOUS DE LA CEINTURE TOURNANT HOSTILE Apr s tout l objet ne subsiste que par ses limites c est dire par une sorte d acte d hostilit envers son entourage sans le pape il n y e t pas eu Luther et sans les pa ens point de pape c est pourquoi on ne peut nier que l homme n affirme jamais aussi r solument son semblable qu en le refusant Robert Musil L homme sans qualit s REMERCIEMENTS q j Hhaananineunes 6 NOTE INTRODUCTIVE gg j Gausssnsyeurvsetioasnversevianndsyes 7 INTRODUCTION GENERALE Rompace j T D j Henri 8 1 La figure d mesur e de Vartiste ices 12 LE CREPUSCULE D UNE IDOLE De la remise en question d une pr tendue immunit 22 20 Description de cette immunit au travers de quelques exemples untouchable En quoi celle ci est surtout fond e sur une pr somption les carts de conduite de l artiste L artiste au sommet de la cha ne alimentaire en apparence seulement METTRE DISTANCE CE QUI RENVOIE L ART OU AUX ARTISTES Une figure trop a
135. ANNIBAL FEROX UN FILM DE UMBERTO LENZI ATTENTION EN RAISON DE LA NATURE VIOLENTE ET CHOQUANTE DES IMAGES NOUS D CONSEILLONS FORTEMENT AUX PERSONNES SENSIBLES ET AUX MINEURS DE REGARDER CE FILM Bande annonce Filmographies C inverni aux moins oe 16 ANS Interdit la location r serv la vente H FX i DIG H FX RL AN com EDV 1436 les ivement destin es l usage priv dans le cadre du cercle familial Toute outre utilisation notamment reproduction pr t change diffusion en public t l diffusion exportation sans autorisation est strictement interdite sous peine 3 60066 100232 de poursuite judiciaire 14 SWIFT FEROX GAUCHE SWIFT Jonathan Modeste proposition et autres textes Traduit de l anglais par Emile Pons ditions Gallimard 1965 Paris Biblioth que de la Pl iade 2012 reproduction partielle de la 4e de couverture DROITE LENZI Umberto Cannibal Ferox long m trage de fiction Italie 1981 reproduction du dos de couverture de l dition fran aise DVD du film Neo Publishing 2003 COMMENTAIRE L horreur l humour noir extr me et la laideur r unis dans une planche unique Le film de Lenzi ne m rite aucunement l avertissement du dos de la jaquette de l dition DVD fran aise du m trage et reste un sous Cannibal Holocaust malgr quelques qualit s De Ruggiero Deodato Cannibal Holocaust est un long m trage de fiction italien sorti sur
136. Ailleurs une jeune femme avait agi de m me elle s tait litt ralement roul e dedans pour des raisons vraisemblablement plus difficiles exposer dans ce m moire On notera que l espace affectueux laissait derri re lui des d g ts monstrueux parfois impossibles r parer des murs aux couleurs claires macul s de traces quasiment ind l biles des objets de toutes sortes rendus poisseux un point tel que songer les remettre dans leur tat initial tait devenu impensable deux reprises il avait fallu d crasser les sols en louant de grosses machines de nettoyage chaque fois qu un Space P gant s achevait c tait qui fuyait le plus vite pour tenter d chapper ce genre de corv es qui taient parfois tellement massives qu elles s talaient sur plusieurs jours 2 Dont j ai eu seul l inspiration Voir les services intitul s Empirer N 28 dans Des modes d emploi et des passages l acte op cit page 94 D layer N 28 variante op cit page 95 ou encore Le tuning du collectionneur N 44 op cit page 124 qui s en inspirent de fa on lointaine chacun sa mani re Toujours Carl SCHMITT Th orie du partisan op cit page 291 On peut dispara tre dans l ombre mais transformer l ombre en un espace strat gique d o partiront les attaques qui d truiront le lieu o jusqu ici Vimperium s est manifest qui d mant leront la vaste sc ne de la vie publique officielle v
137. Audi intervention dont l vocation ici s est substitu e ce que je voulais dire sur les liens singuliers qui me sembleraient exister entre le vide et la reconnaissance je retiens principalement ceci que la notion de reconnaissance n a pas encore t assez mise au travail dans ces pages qu il est n cessaire d y revenir de nouveau pour d finir au mieux le terrain sur lequel pourra cro tre ce que j intitule le TOURNANT HOSTILE Dans la m me partie pr c demment Conduites et strat gies vampiriques l Agoraphagie 55 LA RECONNAISSANCE DE A C Une microtypologie des formes de reconnaissances Etre reconnu Was ist das Pour nombre d artistes rien ne semblerait importer comme la reconnaissance Nous supposons que cette nature homme des foules de l artiste trouve en partie sa source dans le fait que l artiste soit justement celui qui dans l ge adulte plus que tout autre juge qu il est capital voire in luctable de tenir compte du point de vue de l autre perspective de la seconde personne indispensable pour qu merge la pens e symbolique Or tandis que nous pourrions naturellement supposer que la majeure partie de l attention d un artiste doive tre capt e par son uvre en perp tuelle laboration il s av re en tudiant le terrain que celle ci est plus souvent monopolis e par l indice de popularit que cet artiste saura recueil
138. Biennale de Paris tait en quelque sorte tomb en d su tude et pouvait pour cette raison tre r cup r par des voies l gales l Institut des Hautes tudes en Art Plastique ou IHEAP n avait fait l objet d aucun d p t de nom et pouvait tre r appropri Pour un historique assez exhaustif concernant l Institut original voir les documents actuellement en ligne sur le site du nouvel IHEAP http iheap fr Il est noter qu Alexandre Gurita s est tout de suite mis en position de remplir le poste de directeur de l Institut tandis que je souhaitais tre le responsable du programme de ce dernier En ce sens nous tions vraiment compl mentaires et il est vraiment dommage que nous n ayons pu faire avancer cette barque ensemble jusqu au bout Je manque de place mais il me semble que pour faire au mieux il aurait t galement n cessaire dans ces pages de d crire pr cis ment le mode de fonctionnement de cette cole reposant pour finir en tout et pour tout sur des inscriptions payantes Autre point qui d pass certaines bornes avait s rieusement commenc me rebuter 316 Je te rappelle amicalement que le nom de cette supercherie n est pas comme tu l indiques le nouvel IHEAP mais bien et d finitivement l iheapbidon Je te prie de bien vouloir en prendre note Daniel BUREN dans un mail envoy Ghislain MOLLET VI VILLE le 08 d cembre 2012 101 Enfin au point o nous en tions arriv
139. Est ce de l art Qu est ce que l art ou encore Quand y a t il art j aimerais proposer un Pourquoi qualifier telle ou telle chose du nom d art prend il nos yeux autant d importance 35 L acquisition d un service et du mode d emploi qui lui est rattach ne modifie en rien le fait qu il soit toujours et partout enti rement libre d acc s Le d tail est capital 376 Photos Sloan Leblanc amp Corinne Lapp 2005 377 Photos Ghislain Mollet Vi ville 2001 2011 378 Photos Mathieu Harel Vivier 2008 3 Photo Sylvie Chan Liat 2011 O O Workshop ou Out of Order Workshop est engliche version d Atelier H S N 06 dont le FRAC Poitou Charentes est propri taire L image laquelle renvoie cette l gende est le fruit d une combinaison associant O O Workshop au service Mentir N 22 voir Des modes d emploi et des passages lacte op cit pages 20 80 et 81 le service a t cr par Paul Sumner en 2006 et a t acquis un an plus tard par Claire Dehove L anthologie figurant sur cette reproduction a t entaill e et photographi e New York en octobre 2011 alors que nous Alexandre Gurita Bernard Brunon Ghislain Mollet Vi ville et moi m me tions jusqu au cou dans le projet The Biennale de Paris in the U S Dans ce cadre j avais un lieu situ Brooklyn partenaire de la Biennale de Paris d di la performance
140. Jamais sans ses innombrables tentatives destin es le faire appara tre jamais sans un go t immod r pour la foule qui le fait homme des foules en plus d tre un homme dou du sens du possible Qu en serait il si nous tentions d tudier maintenant cela de plus pr s en inclinant la figure de I artiste vers l ombre PANIQUE SOUS LES SPOTLIGHTS L ombre comme cl possible pour survivre l re de la fin des grands discours Du quart d heure de c l brit warholien la discr tion volontaire mettre de l ombre au tableau En 2013 quoi de plus commun que l vocation du quart d heure de c l brit warholien L image est devenue tellement banale qu elle peine encore heurter ou m me effaroucher quand elle n choue tout simplement pas attirer l attention Tout le monde ou presque en a entendu parler Et ce n est pas tonnant car le quart d heure de c l brit warholien a v cu 1577880 quarts d heure En cela il n aura pas t victime de la m canique implacable que Warhol semblait d crire fi rement dans son image savoir que nombre de ces moments de c l brit sont de nature si fugace qu ils manquent se perp tuer plus d un quart d heure La 23 TANIZAKI Jun ichiro loge de l ombre 1933 Traduit du japonais par Ren Sieffert ditions Publications Orientalistes de France Paris 1977 Je reproduis le passage imprim en 4 de c
141. La substance g n ralement employ e pour produire Space P gant est de l eau sucr e pulv ris e Dans sa version id ale Space P gant recouvre les dessous de table et les claviers d ordinateurs Il doit tre entretenu pendant toute la dur e de sa r alisation entretien qui consiste r asperger de solution p gante l espace emp gu d s que celui ci devient sec et perd son pouvoir adh sif Space P gant doit rester un l ment d ambiance qui vient en option sur le cours ordinaire des choses C est une sensation pr gnante insistante qui trouve sa place tant bien que mal Id alement les spectateurs ne doivent pas rattacher Space P gant l art d une quelconque fa on Contre parent s un pr texte formel une uvre d art expos e pour elle m me dans un lieu vide ou sp cialement pr par pour la recevoir J r me Guigue 2001 2003 IKHEA SERVICE N R ductions Mode d emploi c est la diminution physique du travail d autres artistes Remarques on pourra choisir de r duire la taille le poids la hauteur ou encore la dur e de la ou des uvres s lectionn es Chaque campagne de r ductions constituera un travail autonome et sera autant que possible une r ponse strictement adapt e au contexte g n ral de sa mise en uvre On pr tera n anmoins attention quelques constantes le taux de r duction sera exprim en pourcentages les r ductions se feront avec l accord des
142. NERATOREN Face des artistes produisant des uvres qui jouent sur les bons sentiments et nous mettent l endroit d un jugement d ordre moral du bon c t de la barri re comment continuer de mettre en branle notre sens critique Ces uvres hautement motionnelles et g n ratrices de bonne conscience remplissent les biennales internationales et autres Documenta Dans ce type de production l artiste pr tend r v ler un drame humain ou social susceptible de tirer des larmes du public tout en lui renvoyant une bonne image de lui m me ouf il est du 285 Jai d s 2003 soit l ann e m me de sa cr ation int gr avec l accord de Michel CHEVALIER le Target Studio Atelier Cible mon propre travail voir ce sujet les pages que je consacre au projet auquel j ai donn comme il se doit la forme d un service dans Des modes d emploi et des passages l acte op cit pp 73 74 Je reprends dans cette partie du m moire exclusivement les cat gories figurant dans mon ouvrage Elles constituent une s lection assez s v re produite sur un grand nombre de propositions Dix ans apr s que nous les ayons crites ou recueillies je vois ces cat gories pour une grande part comme une exploration de la question de la reconnaissance qui est au c ur de ce m moire 286 Michel Chevalier avait beaucoup insist pour que soit faite cette association de noms d artistes aux cat gories propo
143. Pierre Les r gles de l art Gen se et structure du champ litt raire coll Libre examen Points essais Poche ditions du Seuil Paris 1998 BLUSH Steven American Hardcore ditions Camion Blanc Paris 2010 BRETON Andr uvres compl tes 1 ditions Gallimard Paris 1988 BRETON Andr Anthologie de l humour noir Jean Jacques Pauvert diteur 1966 Le livre de poche Paris 1970 COMETTI Jean Pierre Art et facteurs d art Ontologies friables Presses Universitaires de Rennes UHB Rennes 2 Campus de la Harpe Rennes 2012 COMETTI Jean Pierre L Art sans qualit s ditions farrago Tours 1999 COWLES Fleur Dali La vie d un grand excentrique Traduit de l anglais par Genevi ve M ker coll Mappemonde dirig e par Gaston Bonheur ditions Ren Julliard Paris 1961 CRAVAN Arthur Maintenant Texte int gral de la revue suivi de po mes chronique fragments et documents coll Petite Biblioth que Ombres Poche ditions Ombres Le Havre 2010 DECK Fran ois Mutualisation des comp tences et des incomp tences ditions Brouillon g n ral amp Deyi Culture Consultants Shanghai 2012 DE DUVE Thierry Faire cole ou la refaire Nouvelle dition revue et augment e Les Presses du R el Dijon amp Collection Mamco Gen ve 2008 0 Un ouvrage ayant servi de base pour une illustration ou figurant d une fa on ou d une autre dans le cahier d illust
144. S Jean Baptiste propos des nonc s d art Revue Critique N 759 760 quoi pense l art contemporain sous la direction de Laurent JEANPIERRE et d Elie DURING ditions de Minuit Paris 2010 4 Certes je tire Honneth par les cheveux Mais curieusement je vois entre MUSIL POE et Honneth aussi fou que cela puisse sembler un rapport de similitude tandis que j tudie sous toutes les coutures la figure de l artiste dans son rapport la question de la reconnaissance 15 La r ification op cit p 54 Honneth se r f re aux th ories du d veloppement de MEAD et DAVIDSON formulant que l acc s au symbolique et donc l art ne saurait exister sans l acc s la perspective d un autre sans que n existe dans cette relation aucun lien affectif Dans un texte plus ancien dat de 1992 HONNETH Axel La lutte pour la reconnaissance Traduit de l allemand par Pierre Rusch Les dition du Cerf 2000 coll Folio essais ditions Gallimard Paris 2013 j voque de nouveau ce livre dans ma conclusion la partie 3 Honneth d veloppe largement la notion de conditions intersubjectives directement li e celle de la perspective d un autre Dans ce livre l auteur crit que ce sont des conditions intersubjectives qui constituent les pr suppos s n cessaires de la r alisation individuelle de soi page 289 Plus loin page 290 l auteur crit qu
145. Void le label Dischord Records dirig par lan MacKaye des groupes tr s radicaux tels que Siege et Deep Wound ou United Mutation qui me servent encore de r f rence l heure actuelle lorsque j coute et suis l volution de formations repr sentatives des sc nes qu on appelle Fastcore Bruce Banner Das Oath Crucial Unit Nuclear Cult Noisecore Anal Cunt Noise rock Lightning Bolt Screamo hardcore Orchid Jeromes Dream The Red Scare The Kodan Armada Ampere Sludge Grief et Corrupted deux monuments mon sens etc Du Hardcore des multiples formes du Hardcore au Metal brutal il n y avait qu un pas faire J ai franchi une nouvelle tape avec Napalm Death entit essentielle que j aurais tendance ranger du c t de la musique contemporaine dont une des discr tes manies consistait rectifier avec maestria des morceaux de Black Flag en fin de concerts Le Metal partir de ce moment s est compl tement ouvert moi et j ai en quelque sorte adh r aux partis pris artistiques d un tr s grand nombre de groupes Parmi eux galement issus de la veine anglaise Grind Madness Bolt Thrower et Carcass J ai aussi bien s r suivi des groupes am ricains aujourd hui classiques tels que Morbid Angel Death Obituary Je songe aussi Nile sans doute parce que j adore l attitude tr s s v re du jeune Karl Sanders prodigieux jusqu au milieu de sa carri re Et pour voquer un pass pr
146. a figure de l artiste act e pr viendraient certains de la criminalit On peut toujours r ver 335 Artiste rencontr Besancon en 2001 par l interm diaire d une autre personne ayant pes de multiples fa ons dans mes projets Sloan LEBLANC auteur de l IKH AO SERVICE N 12 Upgrade 1 voir Des modes d emploi et des passages l acte op cit pp 54 56 pour l id e d augmentation originelle et ses variantes successives l une d entre elles figure dans le cahier d illustrations de ce m moire On m a dit que J r me GUIGUE n a aujourd hui plus rien voir avec l auteur des deux id es ma tresses que je pr sente dans ces pages J ose esp rer que c est faux 336 En particulier dans une s rie d ateliers ouverts au tout venant que j avais intitul e Viens m aider r aliser le contenu de mon exposition Voir ce sujet Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 147 337 Ces deux id es malgr qu elles aient jou un r le de premier plan dans l laboration de mon approche globale de la pratique de l art n entr rent pas dans la base de donn es IKHEA SERVICES ceci se passait en 2003 108 IKHEA SERVICE N Space P gant L espace affectueux Mode d emploi c est la s lection d un espace que l on rendra adh sif Remarques Marseille p guer voque l adh rence et ce qu une telle qualit peut avoir de d plaisant
147. ag res appartenant deux commanditaires qui ne se connaissent pas Le service peut tre tendu d autres types d interversions p 51 386 Alt rer au moyen d une correction discr te ce qui est incontestable pp 65 66 130 peut tre pr sent e comme une activation du service N 32 Soustraire Cette correction n est accompagn e d aucun commentaire N 18 La destruction du lieu d exposition au c ur d ART BRUSSEL le stand de la galerie a t endommag hauteur d un budget allou par ex casser pour mille euros Le 17 avril l ouverture de la foire le public se trouve en pr sence d un stand en partie d labr Le 20 avril des ouvriers commencent remettre le stand en tat Tandis que la foire ferme ses portes le stand est int gralement restaur Cette destruction reconstruction ne fait l objet d aucun commentaire N 22 Mentir raconter que Sur la foire faire courir une rumeur selon laquelle Pour manifester la pr sence d IIHEAOSERVICES le stand est vide moiti N 31 Au nom de l art une action prohib e sur la foire est commise au nom de l art Une voiture est gar e chaque jour sur un emplacement d fendu des uvres entrent et sortent d ART BRUSSEL d une fa on peu catholique etc Si des accusations se font jour est avanc e l id e que cette enfreinte est une uvre d art part enti re N 32 Soustra
148. ain MOLLET VIEVILLE Tout cela une multiplicit d auteurs pour plusieurs r alisations potentielles de chaque uvre on l a compris tant bien s r rendu possible gr ce l activation de l nonc ou mode d emploi 105 L exposition est un id al d pass qui doit faire place d autres modalit s d action telles que la man uvre ou l op ration Op rer caract rise une pratique de l art qui rel gue l art l arri re plan pour tenter de conqu rir le terrain de la r alit quotidienne CONCLUSION Le dys Dans la sous partie qui pr c de celle qui vient clore l ensemble de ce m moire j ai essay de montrer comment au travers de deux projets d cole nous avions tent 4 quelques uns de remettre en question certains acquis pr tendument intouchables ayant trait a la pratique de l art comme l objet d art une fois pour toutes achev le lieu d exposition ou encore le spectateur acquis suppos ment indispensables qui obligent l art de multiples fa ons Cette attitude nous a valu de nombreux ennemis D s 2001 quelqu un avait adress par courrier postal ce billet Alexandre Gurita tourn contre les activit s de la Biennale de Paris relev e depuis un an de ses cendres Vous tes les Talibans de la pens e unique et ce titre non seulement je ne soutiendrai pas votre d marche iconoclaste mais surtout je m y opposerai de toute
149. alement se mettre en travers de la route 35 Par ordre alphab tique Entre guillemets figurent les expressions invent es ou r cup r es 116 GENRE PAR TROP D POUILL DE L COLE SAUVAGE LE d apr s DE QUINCEY Thomas De l Assassinat consid r comme un des Beaux Arts 1827 ditions Gallimard coll L imaginaire trad Pierre Leyris 1963 Paris 1995 C est l approche qui blesse l approche rude C est le passage l acte Bien que r cup rant l expression de De Quincey je d forme le sens qu il lui accorde dans De l assassinat comme un des Beaux arts C EST COMME c est comme auquel on aurait donn l existence coups de hache HOMME DES FOULES L d apr s POE Edgar Allan uvres en prose Traduction de Charles Baudelaire 1856 1865 Edition tablie et annot e par Y G Le Dantec Biblioth que de La Pl iade ditions Gallimard Paris 1951 et HOMME DU POSSIBLE L ou HOMME DOU DU SENS DU POSSIBLE L d apr s MUSIL Robert L Homme sans qualit s 2 vol Traduit de l allemand par Philippe Jacottet ditions du Seuil Poche Paris 1956 pour la traduction fran aise et 2004 pour la r impression La figure de l artiste me semble tre particuli rement bien caract ris e par ces deux images h rit es de la litt rature elle est un combin savant de besoin de foule ou Agoraphagie et de besoin de faire advenir ce qui
150. an une autre figure embl matique de l art du 20 si cle J essaie de l opposer Dali les deux figures me paraissent bien d crire dans deux sens oppos s ce que peut tre l artiste Quoi Qui Cravante me r pondit elle 84 Cravan a crit d un ton m chant et amus Qu on le sache une fois pour toutes Je ne veux pas me civiliser Et Ayant sollicit par la voie de ma revue l envoi de cadeaux en nature ou en esp ces je m tonne de n avoir re u aucune somme d argent et je viens faire un nouvel appel aux gens qui ont de l imagination Dali aurait affirm de fa on p remptoire Avant tout et tout prix moi m me moi seul Moi seul Moi seul On se souvient aussi de sa d finition m galomaniaque du surr alisme r aie r L 1 243 elle a fait le tour du monde D finition du Surr alisme Le Surr alisme c est moi 244 Il est tonnant de constater qu Andr Breton dans sa brillante Anthologie de l humour noir pr sente Arthur Cravan et Salvador Dali dans le m me ouvrage une proximit qui semblerait avoir t occasionn e qu en de tr s rares cas les deux artistes tant justement si trangers l un l autre Cravan entame sa carri re en filant de vilains coups de tatane la Muse Agoraphage via le journal qu il avait cr dont la quasi int gralit du contenu tait fa te d attaques nominatives m l
151. an Luc LEON consacr aux NAHON Un marchand des artistes et des collectionneurs diffus en 1996 sur une grande cha ne une heure de grande coute 154 Je ne consid re pas qu il y ait une si grosse diff rence entre le Ben des d buts et celui d aujourd hui Ghislain MOLLET VI VILLE l occasion d une conversation que nous avons pu avoir sur Ben en avril 2013 57 sur lequel la critique cin matographique s entra ne boxer qui rentre tr s exactement dans ce cas de figure C l bre et suscitant la jalousie et donc ventuellement la d sapprobation C est l enclave des enfants g t s L se trouvent les personnes que d aucuns peinent respecter parce que pour celles l les choses ne sembleraient pas avoir t trop p nibles ou humiliantes entre le jeune ge et la r ussite Franck Stella Yoko Ono ou Louise Bourgeois Sophie Calle ou Jeff Koons Pauvre et c l bre et suscitant l admiration Ici un cas de figure notoire pourrait tre incarn par le cin aste am ricain Orson Welles 1915 1985 mondialement c l bre pour son brio intellectuel et son grand talent on lui a reconnu tr s t t du g nie mais par ailleurs relativement d muni tout au long de sa carri re improbable et devant parfois faire d infernales concessions comme jouer dans de mauvais films Welles pourrait tre rapproch en cela de John Cassavetes ou plut t l inverse Cassavetes venant bien plus tard que Wel
152. anc et Camion Noir Allia ditions MF PPT ditions ZONES etc ainsi que celui des nombreux blogs gr ce auxquels il est tout moment possible de b n ficier du travail t tu de vrais amateurs se donnant pour tache de rendre accessibles grace a leurs possessions et parfois m me leurs enregistrements des pans entiers de genres jusqu alors extr mement difficiles d acc s Post Punk produit en Allemagne de l Est au d but des ann es 80 musique Oi tomb e en d su tude Suicidal Black Metal nippon ayant fait l objet d ditions si fourbes qu elles en sont devenues outranci rement confidentielles d mos de groupes de Metal ou de Hardcore jusqu alors introuvables dont la valeur s av re parfois indiscutable si l on souhaite avoir la connaissance approfondie d un groupe j ai pour ma part t stup fait en d couvrant les premiers enregistrement autoproduits sur cassette de Darkthrone sous le nom de Black Death ou ceux de Society System Decontrol SSD le groupe de Hardcore de Boston contenant des versions alternatives du titre g nial Boiling Point ou ceux de Napalm Death qui en disent long sur l approche Punk et quelque peu Coldwave et Industrielle du groupe avant qu il se soit fermement arrim au Metal et aie clairement d fini son identit La musique extr me fait pour moi partie de ces choses dont je veux absolument avoir une connaissance approfondie C est un cosmos tumultueux sans lequ
153. ans Eunolie op cit pp 16 17 l attitude Black Metal telle que la v curent les pionniers se fondent sur la maladie mentale le d bordement dans les id ologies de fascination le bain de sang l anarchie du comportement les r f rences aux d mons les plus divers l indiff rence aux r actions d autrui le pros lytisme satanique les rythmes de vie invers s les vomissements les cris l introduction de soi par tous ces biais dans une armure haineuse o s abriter comme un bernard l hermite le gris surtout pas de visibilit peu de contrastes apparents et la ruse d une complexit hostile sous le geste qui fuit Quand elle s applique au champ de l art contemporain j appelle cette attitude dysart J voquerai cette notion la pratique de l art fond e sur le dys en conclusion de ma troisi me partie L id e de danger est au c ur m me de la conception qu Antonin Artaud se fait du th tre lorsqu il crit dans ARTAUD Antonin Le th tre et son double 1938 coll Id es Poche ditions Gallimard Paris 1964 page 137 le th tre ne vaut que par une liaison magique atroce avec la r alit et avec le danger Le danger comme l crit si bien l auteur serait quelque de l ordre d une esp ce de morsure concr te que comporte toute sensation vraie Le th tre et son double op cit page 133 180 Certains finissent assassin s d
154. ant lui tente d aborder le vide travers une infinit d actions d exp rimentations observ es dans Histoire de l art depuis une cinquantaine d ann es Le livre s ouvre avec La sp cialisation de la sensibilit l tat de mati re premi re en sensibilit picturale stabilis e uvre propos e en 1958 par Yves KLEIN la galerie Iris CLERT Paris je cite cette uvre pr c demment D tail amusant cf page 27 du catalogue hormis un titre la pr face de Le Bon est vide de texte 200 Sol LEWITT Dessins muraux de 1968 2007 jusqu au 29 juillet 2013 201 D autres commissaires d exposition travaillent dans ce sens Je pense Eric MANGION par exemple qui se fait un honneur de ne reculer devant aucune action d s lors que celle ci semblerait tre la manifestation de la posture engag e d un artiste D autres tel Jean Yves JOUANNAIS auteur du c l bre Artistes sans uvres I would prefer not to Pr face d Enrique Vila Matas Collection Verticales Phase deux ditions Gallimard Paris 2009 dont on ou pourrait pr sumer qu il n a de cesse d offrir des ailes au libre esprit s av rent au final pusillanimes lorsqu il s agit de faire des choix repr sentatifs de leur fa on d envisager l uvre d art Tentant d amenuiser cette dimension f te de la musique de Nuit Blanche Le Bon avait choisi de jalonner le parcours de la manifestation de quelques dis
155. ants l ves experts non experts 5 Il agit par r seaux avec ou sans affinit s 8 Variation sur Convertir chaque uvre d art d une collection en une description orale gr ce laquelle il sera possible de la refaire sans qu il soit n cessaire de l avoir eue un jour sous les yeux p 126 Variation sur Des conf rences proposant un regard sur les uvres invalidant ou relativisant les discours qu on en fait g n ralement pp 134 137 10 Variation sur Le service peut tre tendu d autres types d interversions p 51 11 Ce document avait t r dig et ou valid par un groupe de personnes important du nombre duquel j tais ayant tous pris part d une fa on ou d une autre aux tr s nombreuses activit s de La Biennale de Paris entre 2004 et 2009 date laquelle comme je l ai expliqu dans le m moire La Biennale de Paris s est scind e en plusieurs parties Voici dans le d sordre quelques unes des personnes ayant collabor l laboration de cette charte Fran ois Deck Manuela Manzini Hubert Renard Liliane Viala Nicolas P Ledoux Claire Dehove Ghislain Mollet Vi ville Pierre Montjaret Stephen Wright Alexandre Gurita Caroline Keppi Gurita ric L tourneau Karine Lebrun Sylvain Soussan Mabel Tapia Denis Chevalier Dans Des modes d emploi et des passages lacte op cit pp 107 108 j voque la formation du Coll ge relativement m
156. arcasmes et haine On a ainsi pu lire dans les principaux mensuels rock fran ais Best et Rock n Folk de l poque un journaliste qualifier Joy Division de lopettes synth tiques Fr d ric Th bault G n ration Extr me Camion Blanc 2005 page 13 En revendiquant une certaine absence de s rieux manifestation flagrante d une volont de se d tacher de l industrie du disque per ue comme tant normative et scl rosante ces courants musicaux alternatifs et souterrains formulaient l hypoth se que la technique n tait qu une petite partie de la question et que des choses vraiment importantes se situaient en r alit ailleurs posture que l on retrouve galement dans le go t pour le Low fi d une partie non n gligeable de la sc ne Black Metal voir les commentaires qu a pu faire Varg Vikernes sur la question du pr tendu bon son que la musique devrait avoir h las il affuble d un bon son toute sa production r cente La Coldwave anglaise surtout et europ enne m attira tr s t t Joy division justement Siouxsie amp The Banshees Public Image Ltd The Cure Fad Gadget Cocteau Twins Virgin Prunes Bauhaus D A F Crispy Ambulance puis la seconde vague repr sent e par des formations telles que Sisters Of Mercy The Wolfgang Press Red Zebra Attrition etc Elle sortait tr s nettement du lot pour les raisons qu on connait peu ou pas de concessions une vision hautement i
157. archives ouvertes Le tournant hostile plaidoyer en faveur des coups bas Jean Baptiste Farkas To cite this version Jean Baptiste Farkas Le tournant hostile history 2013 lt dumas 00926837 gt plaidoyer en faveur des coups bas Art and art HAL Id dumas 00926837 http dumas ccsd cnrs fr dumas 00926837 Submitted on 10 Jan 2014 HAL is a multi disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci entific research documents whether they are pub lished or not The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad or from public or private research centers L archive ouverte pluridisciplinaire HAL est destin e au d p t et la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche publi s ou non manant des tablissements d enseignement et de recherche fran ais ou trangers des laboratoires publics ou priv s LE TOURNANT HOSTILE Plaidoyer en faveur des coups bas Universit PARIS 1 Panth on Sorbonne UFR 04 Sous la direction de Yann Toma Master 2 de recherche art de l image et du vivant Jean Baptiste Farkas 2012 2013 VERSION NUM RIQUE AU FORMAT PDF R SUM Articul autour de la figure de l artiste ce m moire pose deux questions Oter l artiste son go t pour la reconnaissance pourrait il accorder ses actions plus de pertinence En art quelle forme prendra le geste agressif qui vient
158. artiste 4 BRETON Andr Anthologie de l humour noir op cit Arthur Cravan appara t la page 323 de cette dition Salvador Dali la page 408 Pour introduire Cravan Breton crit ces lignes m morables et souvent reproduites en guise de fin de CV cl turant l trange carri re de l artiste op cit p 325 On signale en 1919 son passage comme professeur de culture physique l acad mie athl tique de Mexico il pr pare une conf rence sur l art gyptien Sa trace se perd peu de temps de l dans le golfe du Mexique o il s est engag de nuit sur une embarcation des plus l g res Et pour introduire DALI op cit p 411 Son attitude en pr sence de ce qu il appelle les corps tranges de l espace est r v latrice de la non diff renciation infantile laquelle il se tient de la connaissance des objets et de celle des tres et caract ristique de l a rodynamisme moral qui lui a permis de r aliser cette rare fantaisie spectaculaire Louer une petite vieille propre au plus haut degr de d cr pitude et l exposer habill e en tor ador en lui posant sur la t te pr alablement ras e une omelette fines herbes laquelle tremblera par suite du branlement continu de la petite vieille On pourra aussi poser une pi ce de vingt francs sur l omelette la suite de quoi Breton d cide d ajouter cette note fort int ressante ibidem Il va sans dire que la pr sente notic
159. artiste Qu importe qu il soit capable de tout et n importe quoi ecce artiste et une vision plus exigeante Au fond de quoi l artiste est il vraiment capable Il s agissait pour nous de remettre en quelque sorte cette figure sous haute tension de la mettre s rieusement au pied du mur et de tenter de la faire passer aux aveux quitte lui pocher ses orbites ou m me la d molir 5 La ville am ricaine est tr s connue pour avoir vu na tre au tout d but des ann es 80 la premi re sc ne musicale Hardcore aujourd hui historique et comprenant des formations mythiques telles que Bad Brains j voquais quelques uns de leurs lyrics plus haut Void ou Minor Threat l origine du courant Straight Edge et du label Dischord Records Michel CHEVALIER avait pu suivre de tr s pr s l mergence de celle ci dans sa ville natale et avait t profond ment marqu par cette exp rience extr me Target Autonopop tait d ailleurs tr s certainement redevable de l tat d esprit Hardcore tant par sa nature DIY ou Do It Yourself Fais le toi m me que par des prises de position jug es par le grand public venu voir rien moins qu une exposition comme tant tr s radicales voire Punk dans l tat d esprit 776 Voire pseudo artistiques la dimension plastique de tels dispositifs n entrant que tr s tard ou pas du tout en ligne de compte dans ce contexte enti rem
160. atente de ses op rations ou de ses productions que pour ses performances incroyables comme des dizaines de milliers de pages d entretiens r alis s avec des centaines d artistes sur le sol d un pays diff rent tous les trois jours depuis quinze ans etc Il m avait t donn de le rencontrer en 2003 relativement au projet d une prise de contact avec Gustav METZGER 19 Concept et visibilit le fait que visibilit tende se substituer toujours davantage concept prend une importance singuli re en ces temps o l art s est tellement d d fini selon l expression c l bre du critique d art am ricain Harold ROSENBERG qu il en est arriv ne plus du tout tre d finissable ce qui ne lui enl ve pas d tre compr hensible par ailleurs S viter tout effort d analyse deviendrait la r gle ne resterait d s lors qu une perspective unique celle de chercher se contenter dans la visibilit je reprends l expression Reste savoir si s pargner tout effort pourrait tre rapproch de la situation de blocage d crite par Alfred GELL lorsqu il voque la notion de captivation Trop peu de place de nouveau A e a e 12 Pour le dire autrement et ce serait sans doute nettement plus appropri de s en acquitter ainsi nous pourrions crire la mise en crise des notions de substance d int riorit et d autonomie g n ralement presque
161. attend plus rien de qui que ce soit Il fait son Cravan il renonce l empathie et se tient distance C EST COMME augmenter ses chances de d serter l Envie tout en ne pouvant faire l conomie d avoir en passer par le traitement de cette question Et pourquoi diable voudrions nous vivre dans la nouvelle barbarie RR ou LE RISQUE ET LA RENTE D une part l artiste doit innover il doit prendre des risques et chercher se singulariser c est au fond ce que la soci t aurait tendance attendre de lui D autre part il lui faut trouver des moyens financiers lui permettant d assurer sa survie Il s ensuit que tout au long de sa carri re ou m me plus largement de son existence l artiste tentera d tablir un quilibre aussi solide et invariable que faire se peut entre le risque et la rente entre un pouvoir d invention et des moyens de subsistance Il est extr mement rare que cet quilibre soit pleinement r ussi ou durable J appelle RR l vocation du rapport de tension qui s tablit via l artiste entre le risque et la rente C EST COMME faire s pouser les figures de l aventurier et du travailleur SHEAP SHOTS ou COUPS BAS ou COUPS PORT S EN DESSOUS DE LA CEINTURE Plus de vaillance sans bassesse plus d h ro sme sans trahison 118 C EST COMME un match de boxe dont il eut t
162. au bon endroit peur d tre diff rent peur de n tre pas capable d attirer l attention ou de dispara tre Dans vingt ans j aimerais que la Biennale soit rest e ce lieu ou plut t ce moment o il est concevable d tre sauvage d tre barbare 321 Q Quel serait votre r ve le plus cher R Frapper quelqu un coups de pieds dans la t te Il y a certainement de cela mais le programme initial de THEAP me semble aller beaucoup plus loin encore Cette profession de foi que j utilise fr quemment lors de mes interventions en guise de pr ambule avait originellement t crite en r ponse aux questions qui m avaient t pos es dans le cadre du projet LES CHOSES DONT NOUS NE SAVONS RIEN ENCORE activations de protocoles appartenant la collection du Centre national des arts plastiques Minist re de la Culture et de la Communication par le Master 2 Pro de Paris IV Sorbonne au Point Eph m re Paris septembre octobre 2010 On trouvera la version int grale de ce texte en annexe 1 1 Il est fait de consid rations de fond apportant des cl s sur le pourquoi de mon approche A quelque moment de l Histoire qu on le prenne le monde de l art est ainsi fait qu il m rite d tre int gralement pass tabac C est vrai Il me semble toutefois qu il faille d passer l tat d indignation en d veloppant de vraies alternatives 3 La tournure est de Ghisl
163. au centre de l image formul e par Warhol d s 1968 Or je peux imaginer au vu de l immense pression exerc e sur tous par les m dias de masse que tout un chacun d veloppera une envie toujours plus grande de s extraire d un r gime s av rant oppressif celui de la c l brit et partant de la visibilit et optera pour l anonymat Dans un article post rieur celui que je viens de citer intitul De l anonymat contemporain entre banalit et forme r ticulaire aujourd hui assez couramment revendiqu Loubier d crit ce que serait peu ou prou le mode furtif en le reliant tr s directement au projet d investir le r el ou en tous les cas pour ce qu on tient pour tre le r el Mon hypoth se est de lier cet accent contemporain de l anonymat ce que je qualifie de d sir du r el la volont d intensifier l avoir lieu de l uvre au plus pr s de la circonstance v cue L incognito para t une simple condition de base de son efficace contextuelle dissimuler l identit de l auteur est moins une finalit qu un moyen de favoriser l usine souvent perte ils les faibles la faiblesse prend un je ne sais quoi de positif sous la plume de Michel de Certeau pr l vent quelque chose de l ordre du savoir pour y graver des r ussites artistiques et y creuser les graffiti de leurs dettes d honneur Peu de livres m ont autant appris que celui l Il y aurait un grand nom
164. aurait t aussi possible d tudier en quoi le BM r ussit et en quoi il choue Ou encore d essayer d tudier le BM en le privant de sa dimension musicale The Church Of Real Metal est le titre d un morceau r cent du groupe norv gien Darkthrone Church Real et Metal trois mots qui dispos s dans cet ordre pourraient laisser penser qu ils en disent long sur l id ologie du BM presque tout en r alit Sauf qu il est ardu de tenter de savoir de quoi parle exactement le morceau Oslo au tournant des ann es 90 quelques doigts de la main gauche b tissent leur empire sur le malheur Leur projet musical terroriste s il en est morbide et ouvertement autoritaire va contre toutes attentes avoir d immenses r percussions L histoire de cet engendrement a t tellement relat e qu il n est pas n cessaire de revenir encore une fois sur ses d tails Pour simplifier disons que Deathcrush de Mayhem date de 1987 et qu il constitue lui seul une porte d entr e vers tout ce qui s oppose au bien dans l embrasure de laquelle passeront des dizaines puis des centaines de groupes quoi j exag re appliquant le concept parfois presque la lettre c est pourquoi il n est pas vain de parler de disciples En coutant Deathcrush aujourd hui la quasi absence d ambition ou de pr tention de l opus sur le plan musical surprend si on la compare aux
165. aves un commerce plus authentique avec les tres les choses ou avec Dieu ce que marque l absence de qualit s dans ce cas pr cis est peu pr s l quivalent de ce que Musil appelait l amorphisme humain la vanit d une essence pr sum e quelque chose comme une ontologie neutre pouvant galement rappeler ce que Pascal crivait propos du Moi L Art sans qualit s op cit pp 10 11 Vanit d une essence pr sum e tant ici entendre dans le sens de ce qui est sans valeur 134 Par exemple au sein de La Biennale de Paris Dans les faits c est un peu plus compliqu 55 Le porte bouteille a t sign et Marcel DUCHAMP y a rajout des phrases ou des dates il n est pas expos au sol mais l g rement en l vitation Tout cela n est pas non plus anodin Ghislain MOLLET VI VILLE tandis que nous voquions ensemble ce passage de mon m moire 56 De nouveau j emprunte l expression Ghislain Mollet Vi ville 51 reconnaissance nous pourrions r capituler certains des points voqu s pr c demment en tentant de les ac rer quelque peu Concernant l uvre d art Discr dit e sur le plan de son autonomie de plus en plus d ni e sur le plan de son int riorit ou de ce qu elle aurait en propre l uvre d art nous demande d tre pr sent plus que jamais pens e dans un tout et nous enjoint de tenir compte d un tr s grand nombre de facteurs qui l
166. blanche c est dire pr senter les garanties n cessaires Voici donc pr alablement en quelques peu de mots ce que je pourrais dire de l tat de ma reconnaissance table Situ peu pr s au juste milieu entre l incognito et une reconnaissance non n gligeable je ne me sens pas infortun car j ai d une part l occasion de beaucoup travailler pour moi mais participe assez r guli rement d autre part des projets d envergure Mes deux identit s IH AOSERVICES et Glitch me permettent d agir sans n cessairement que ce soit au nom de ma personne point qui me semble capital La cl qui conf re mon difice une certaine viabilit au quotidien se trouve en la personne de Ghislain Mollet Vi ville Le rapport professionnel en plus d tre fonci rement amical que j entretiens avec lui depuis bient t dix ans me donne beaucoup d assurance chaque nouveau pas qu il m est donn de faire En rentrant r cemment gr ce lui dans la case Projects With de la Galerie Emmanuel Perrotin que beaucoup imaginent comme la tani re du Diable le pire lieu imaginable mais pour ma part je vois Perrotin comme un marchand il m a sembl que j avais trouv l une place acceptable sur la sc ne conventionnelle de l art je place Ghislain Mollet Vi ville compl tement hors de cette sc ne conventionnelle partant du constat comme je le fais que son approche du monde de l art a toujours
167. ble de la refaire sans qu il soit n cessaire de l avoir eue un jour sous les yeux p 126 395 S inviter ou tre l sans y avoir t convi p 138 6 Actions con ues dans le but d accro tre la quantit l intensit ou la valeur r elle de toutes formes de choses objets contextes etc p 54 131 N 12 Upgrade l activation du service revient ajouter une uvre ou plusieurs uvres au nombre de celles initialement pr vues N 12 Upgrade l activation du service revient un renforcement du dispositif artistique tel qu imagin par Motti par exemple cinq soldats surveillant l exposition devient dix soldats surveillent l exposition La m me id e peut tre pr sent e comme une activation du service N 32 variante 1 Ajouter N 12 Upgrade l activation du service revient une augmentation plus ou moins s rieuse du prix des uvres pendant toute la dur e de l exposition N 12 variante 2 Upgrades fatal du 20 avril au 15 juin Emmanuel boit plus que de coutume Ou ingurgite des drogues Ou s impose des objectifs notoirement plus extr mes Ou encore d cuple son nombre d heures de travail N 22 Mentir raconter que N 31 Au nom de l art arr ter la circulation rue Saint Claude pendant toute la dur e du vernissage Accorder cette action le statut d une uvre dart b 401 x N 37 Permissif durant to
168. bole et cl inoxydable de ce qui serait lev sacr religieux l artiste revenant un pr tre en somme dont personne ne devrait supposer qu il pr sente quelques failles notoires ceci tant quelque part de l ordre d une injonction Il y a certainement de cela Dans la vaste conjoncture de l Industrie Culturelle tandis qu il serait question d entonner un hymne forc l observance la figure suppos ment difiante de l artiste reviendrait une m lodie consolante elle jouerait le r le d une compensation Ce serait parce que a arrangerait bien les artistes de s en sortir comme cela sans grands efforts en se reposant sur leurs lauriers en s en tenant quelques succ s comme on dit C est l hypoth se qui me semble la plus juste et qui accuse l artiste au lieu d accuser toutes les personnes avec lesquelles il est en permanence amen travailler On a toujours trop vite Concernant ces questions je me range derri re la c l bre phrase de GOMBRICH que je cite de m moire L Art n a pas d existence propre Il n y a que des artistes En d autres termes point ne serait envisageable de tenter de faire muter un statut d s lors que serait admise l ventualit que chaque artiste pr sente un nouveau cas de figure et que d s lors aucune permanence ne pourrait tre trouv e 68 J ai cit cette phrase de Francesco MASCI pr c demment Matsushita Elect
169. bre d autres renvois faire relativement la notion que je tente de d velopper dans ces lignes je pense en particulier certains articles de Jean Claude MOINEAU 230 En guise d exemple on pourra suspecter qu il est faible ce que je ne pense pas 1 Si tant est que l on continue penser qu il puisse y avoir un en dehors j ai d j voqu ailleurs cette r serve 232 Pour faire suite la note pr c dente rien ne dit non plus que ce plus de r el ce r el d sir ne soit pas de l ordre d une fantaisie Ah mis re soit du scepticisme 23 Les commensaux quand l art se fait circonstances sous la direction de LOUBIER Patrice et de NIRACS Anne Marie SKOL Montr al Centre des arts actuels Qu bec 2001 C est Sophie LAPALU qui m a renvoy aux textes de cet auteur il y a d j quelques ann es J ai t enthousiasm par les th ses de Loubier tout en restant sceptique pour ce qui est des uvres d art propos es par lui pour tayer illustrer ses propos Trop de Belmontet et de Lamennais de J hovahs et de colonnes 234 Revue Parachute N 109 pp 61 71 Janvier Mars 2003 La revue a t fond e en 1975 Montr al 82 l panouissement des effets des sens pragmatiques de l intervention nomm ment son aptitude l irruption la plus polys mique Avant de revisiter les deux images que je viens de mettre sur le m tier celles du quart d heure d
170. c que nous sommes pri s d emprunter en bref conclue l auteur ces historiens classent les cr ateurs dans des cat gories d finies une fois pour toutes ils intimident leurs lecteurs et parfois les artistes eux m mes Cravan c est un pas fait de c t sans retour possible l int rieur du cercle un pas fait hors des attendus de la soci t hors de l histoire sainte Un ricochet fortuit qui bafoue toutes les attentes pas de carri re artistique savante ou sportive pas d uvres d art proprement parler si ce n est quelques num ros puis s d une revue acerbe et anticl ricale c est un cart de conduite d cisif d o le fait qu il ait pu inspirer certains des mouvements parmi les plus s cessionnistes de l art issu de la seconde partie du 20 si cle le situationnisme l actionnisme viennois en la personne d Otto Muehl Fluxus Dali l encontre c est le triomphe du lieu commun que je qualifierais volontiers d hont si la cadre scientifique de ce m moire me permettait d mettre un jugement tout personnel celui qui fait de l artiste un amuseur caract riel m galomane et totalement d pendant des effets qu il saura pisodiquement cr er sur la foule Chez Dali tout revient tenter d attirer l attention qu importe si l effet de Dali La vie d un grand excentrique op cit p 115 7 PARTOUCHE Marc La lign e oubli e Boh mes
171. c dans la vie quotidienne de tout un chacun Elles ne seront pas mises en sc ne Elles ne n cessiteront pas non plus d tre document es pas un des activateurs du service n aura un moment quelconque du processus besoin de fournir des preuves Un des objectifs poursuivis consistera tenter de faire grossir une rumeur destin e faire s accro tre en permanence le nombre des activateurs du service Devant tel ou tel acte de col re perp tr la maison ou au travail ou encore dans l espace public qui parmi ceux ayant eu vent de ce projet n imagineront pas assister une activation de Fight the Power J avais d j adopt une telle strat gie en 2010 pour activer un autre service Slowmo N 24 Inutile d ajouter pour clore ce paragraphe que ma fureur des zombies ayant pour objectif l embrasement de la ville de Fribourg fut imm diatement mise aux oubliettes 366 Le service a t cr par Sloan Leblanc en 2001 97 Propri taire Centre national des arts plastiques Minist re de la Culture et de la Communication C est la seconde variante de R pliques Doubler tripler quadrupler etc qui a t plusieurs fois mise en pratique en 2011 et 2012 Gen ve Montr al et Lille notamment D crire l odieux blasph me qu il nous a t permis de perp trer dans cette derni re ville reviendrait bien s r commettre une grave erreur Motus et mieux vaut qu on en sache rien
172. c les dommages que cela entra ne lieu un autre degr Burn the scene c est bien de l annoncer mais nous savons que la sc ne ne br le jamais et qu elle n a t d truite que dans de tr s rares occasions les exemples de cassages brutaux du lieu de pr sentation de l uvre seraient peut tre m me plus fr quents hors de la sc ne extr me somme toute bien r gl e je pense la premi re repr sentation d Ubu Roi Paris le 10 d cembre 1896 au Nouveau Th tre ou la c l brissime prestation du groupe Public Image Ltd au Ritz de New York en 1981 voir le commentaire d Ed Caraballo t moin de la sc ne abondement reproduit en ligne sous le titre The Infamous Public Image Ltd Riot Show The Ritz 1981 Comme l ont remarqu certains critiques de cin ma en abordant la question du genre au travers notamment du film catastrophe ou du film d horreur une des caract ristiques qui pourraient attirer tant de curieux vers la repr sentation de l extr me serait peut tre le fait qu on puisse profiter du spectacle sans y avoir sa part en se payant le luxe en quelque sorte d tre sauf malgr qu on se rince l il Une situation critique atroce montr e dans un film nous rappelle en la voyant que nous ne la vivons pas et paradoxalement nous tranquillise pour cette raison La musique extr me r ve de d g ts Mais en occasionne tr s rarement Elle v hicule le fantasme d un art
173. ces du grand public bye bye Sou zie Sou Les musiciens Black Metal ont galement su parfois tirer leur pingle du jeu et comme d autres vivre des jours gras sur le tard Satyricon ou Immortal ont depuis quelques ann es d j p n tr les hautes sph res de l industrie du disque ses strates les plus commerciales les clips d Immortal sont diffus s sur MTV exactement comme pourraient l tre des clips de Scorpions ou d Iron Maiden Mais contrairement leurs a n s pour acc der de telles sph res ces groupes n ont rien chang 5 On reconnaitra sans mal dans cette phrase tout ce que j ai pu d velopper relativement ce que j appelle l ombre dans ce m moire 148 de fondamental leur son Ils sont peu ou prou rest s identiques eux m mes La chose est rare C est comme si leur fa on d tre indiff rents au public avait donn envie au public de venir eux Pour mieux comprendre de quoi il en retourne il me semble pr sent indispensable de rentrer plus fond dans ce qu est ou serait le Black Metal n gation et croyance la fois Moisissure abjecte nous voici Prt 2 RAVISHING GRIMNESS Du Black Metal je le nommerai BM dans cette nouvelle partie de mon texte pourquoi Diable apr s un peu plus d une vingtaine d ann es d existence pass es dans la noirceur reste t il encore en crire quelque chose N a t on pas d ailleurs continiment crit et
174. ciens qui consacrent tous leurs efforts ce type d activit font justement partie du nombre de ceux qui prennent la violence v ritablement au s rieux ne serait ce que parce qu ils en acceptent pleinement l existence l vidence et l envisagent comme un mat riau part enti re l atteinte aux normes est le but je viens de l crire et c est en r alit aussi malgr tout le but poursuivi par le m me Haneke dans Benny s Video Le consommateur d une telle musique quant lui r ve peut tre d armes d actions offensives transgressives ou d actes d lictueux mais dans les faits il opte pour l achat d un disque d un film d un livre il se rend un concert dans lequel la violence aura fait le deuil de sa nature imm diate et sans phrases dans lequel la violence aura t surmont e et aura pris la forme d un phras qui la fera ventuellement acc der au statut d uvre On retrouve l le paradoxe inh rent tout art reprenant son compte la violence la feinte d un tel art consiste laisser supposer qu il est violence imm diate authentique passage l acte en musique un son brutal quivaudrait un acte brutal un riff un coup de poing tandis qu en r alit il se pose en complet d calage vis vis d un acte violent v ritable si l on se fie la d finition du mot qui s nonce ainsi comportements ou actions physiques employ es contre quelqu un ave
175. ckey 293 Fr res humains qui de nous formez une opinion N ayez les c urs endurcis Nous valons bien mieux que vous ne pouvez le supposer Mais vous nous connaissez encore trop mal On imagine difficilement INGRES tentant d attirer l attention de son public sur le fait qu il joue diablement bien du violon tandis qu il lui pr senterait sa Grande Odalisque 294 Mon corps est autrement plus cool que mon art 96 presque leur production artistique en tant que telle Les uvres que proposent de tels artistes sont pour ainsi dire occult es par leurs corps qui ne s arr te jamais de faire d immenses efforts de s duction Aux prises ou dans les filets de tels artistes ne subsiste au final se mettre sous la dent en guise d uvre qu une irradiation au sens fort du terme le souvenir d une pr sence physique frappante et tenant lieu en quelque sorte de message subliminal WE LL DO GREAT THINGS TOGETHER Cette cat gorie d crit les artistes qui vampirisent les nergies des autres et tra nent dans leur sillage une multitude de coll gues qui en place d tre de vrais partenaires servent surtout apporter de l eau leur moulin d une fa on ou d une autre Les artistes de cette sorte d veloppent g n ralement des projets ambitieux ne pouvant faire l conomie d afficher quelques mort d homme leur tableau de chasse SURVIVOR C est vrai c est moche ce
176. comme des consid rations anecdotiques de cette nature Cela dit le sujet de mon m moire m impose d en passer par de telles tudes concr tes au centre desquelles surgira en permanence la suivante question partir de quel moment peut on dire que quelqu un est reconnu et pourquoi Il s agit l en tout et pour tout de laisser saisir des tendances que chacun aura par la suite s il le souhaite le loisir de mieux d finir et d approfondir 50 Tl y a plus difficile que tenter de se d gager d une perspective morale c est laisser entendre qu une analyse pourrait se situer en dehors d une telle perspective Je reviens sans cesse sur cette affaire de morale consid rant que la chose est n cessaire puisqu il semblerait que je sois incapable de trouver les moyens de m en d barrasser 551 On l a devin pas un des exemples que je fournirai pour illustrer ces cat gories n aura valeur de paradigme Pour chaque cat gorie des dizaines d exemples pourraient tre promptement cit s Ce qui est av r c est que tout ceci devrait tre autrement plus fouill pour acc der l ventualit d tre d sopilant ou trange Tout ceci parle des destins ces forces que personne ne peut se vanter de bien tenir en main 152 Tl va sans dire suscitant ceci ou cela d une fa on g n rale Et c est tout aussi vrai des cat gories qui vont suivre 153 Tel qu il est pr sent dans le film documentaire de Je
177. comme r ponse un d faut de reconnaissance Oui mais l art 334 Si je m essayais appr hender la pratique de l art sous l angle du soin notion privil gi e par l UFRO4 de Paris 1 je ferais valoir l id e que des perspectives renvers es amoch es m me peuvent nous faire parfois plus de bien que des conceptions l nifiantes suppos es nous calmer pour s en assurer il suffira de miser sur le long terme de la m me fa on exactement qu Oscar WILDE lorsqu il faisait son paradoxal loge du mensonge Plus s rieusement en puisant dans ce qui vient imm diatement d tre avanc par Honneth interpr tant Hegel dans la note pr c dente nous pourrions esquisser sans peine ce curieux chemin de fer qui lui aussi parle de soin sa fa on a L acte criminel serait la cons quence d un d faut de reconnaissance Il r sulterait du fait qu un sujet ne se sente pas reconnu sa juste valeur b L artiste d autre part serait celui qui plus que tous les autres mettrait la reconnaissance au travail c D o cette question l artiste aura t il les m mes chances qu un autre de devenir un criminel dans le cas o il ne se sentirait pas reconnu 4 sa juste valeur Cr er pour sortir du rang des assassins l id e est noble et pourrait nous offrir une cl l ouvrage artefact l uvre d art mais aussi parce que c est ce qui anime le contenu de ce m moire l
178. consid rions sans jamais chercher le prouver de fa on scientifique qu il y a l heure actuelle beaucoup trop d artistes Et qu il serait int ressant la place de 5 Chose int ressante mon go t peut tre m me un peu trop vidente le protagoniste du film Rampage met en pratique l hypoth se esth tique aberrante du Second Manifeste du Surr alisme d Andr BRETON In uvres compl tes I ditions Gallimard Paris 1988 p 775 L acte surr aliste le plus simple consiste revolver aux poings descendre dans la rue et tirer au hasard tant qu on peut dans la foule L acte meurtrier comme revendication esth tique ou l esth tisation de tout acte la chose n est pas si nouvelle si l on se souvient de De l Assassinat consid r comme un des Beaux arts livre que Breton appr ciait justement et dans lequel Thomas DE QUINCEY voquait dans son avertissement ces hommes morbidement vertueux issus de clubs fond s au m pris de la morale courante et pr nant la propagation du meurtre on pense galement Sade Aujourd hui le probl me semblerait se poser de fa on toute diff rente ce n est plus la foule qui nous g ne et m rite d en prendre un coup mais la figure de l artiste repr sent e par un trop grand nombre d individus Aussi l acte surr aliste le plus simple devrait succ der une autre action ultime qui consisterait pour l artiste produire
179. consigne dans laquelle le commanditaire viendrait d poser son objet et confier son sc nario de destruction Apr s estimation par les bourreaux de ce que repr senterait en quantit de temps la mise hors service souhait e un rendez vous serait donn l occasion de celui ci l objet d truit selon le protocole indiqu serait pr sent par les bourreaux au commanditaire Puis jet partir du moment o ce dernier serait satisfait 380 Photos Andr Morin 2010 1 Photo Sophie Lapalu 2010 382 Selon des degr s divers Les num ros de pages renvoient Des modes d emploi et des passages l acte Ces activations n cessitent d tre finalis es ACTIVATIONS PERMANENTES ou ACTIVATIONS EN SERIES je trouverais pertinent qu Emmanuel Soizic ou d autres membres de l quipe de la galerie activent un ou plusieurs de mes services toute l ann e Ce afin d extraire ceux ci du temps de l exposition Ou encore qu une activation diff rente soit lanc e l occasion de chaque nouvelle exposition Objectif marquer une diff rence l endroit de l approche creuser un cart 383 Aucune des boissons servies lors d un vernissage n est contenue dans sa bouteille d origine p 37 384 B cler ignominieusement un ouvrage D fendre celui ci publiquement comme s il tait l aboutissement d une recherche de longue haleine p 49 385 Intervertir des contenus d t
180. consolide Elle me permet de tout endurer surtout lorsque a ne va pas fort J en coute au minimum deux heures par jour souvent plus beaucoup plus En marchant tout l coute je passe en revue et explore dans le d tail semaine apr s semaine mois apr s mois o que je sois des dizaines d albums emprunt s des genres offensifs aussi divers que le Hardcore le Power Violence le Fastcore le Metalcore le Brutal Death Metal le Grindcore le Black Metal le Crust Punk le Sludge le Doom et le Drone Metal Certains de ces albums me marquent durablement Je reviens fr quemment sur ceux ci auquel cas conjecturant juste titre qu il me sera possible de les saisir diff remment chaque nouvelle p riode de ma vie Au niveau de ma pratique en tant que telle je diffuse des services motiv s par deux gestes perturber et soustraire ce que j appelle un service est un ensemble d instructions destin es tre mises en pratique par exemple agir avec une lenteur exag r e les apports ne sont pas directs car je souhaite d velopper un projet froid ou plut t d passionn ou encore ouvert d une fa on telle qu il permette chacun d y projeter ce qu il souhaitera Fuyant tout ce qui pourrait s apparenter un pathos ce qui me lie la musique extr me se trouve plut t du c t de ma conception de l uvre Pour moi cette derni re doit cribler d inqui tude celui qui l exp rimente J aime
181. critiques hypoth se malais e a d fendre repr senter la troisi me vague du mouvement l appartenance un style univoque tendrait tre abolie A l oppos donc de attitude typique de musiciens Metal qu on pourrait dire fondateurs ce que sont des groupes comme Morbid Angel ou Death pour le Death Metal par exemple ou Carcass pour le Grindcore groupes travaillant d arrache 152 pied a se forger une identit claire la machine de guerre que j voquais pr c demment Locrian ou Gnaw Their Tongues cultivent a l endroit du BM auquel ils pr tendent pour une part appartenir un flou labor la crois e des styles Pour comprendre ce que j avance ici il suffit d couter des morceaux de Gnaw Their Tongues tels que And The Waters Shall Prevail Upon The Earth ou Blood Drenched Altars figurant sur l album Die Mutter W hlt Das Todtenkleidchen 2009 omnipr sent le son Black n en est pas moins rel gu au second plan et employ comme une esp ce de toile de fond solennelle sur laquelle vont survenir contin ment des v nements musicaux d un autre type Pour certains d entre ceux qui rejettent la tendance post Metal notamment parce qu elle cultive le flou et vite une opposition violente avec la soci t ter au BM ce qu il aurait de n faste reviendrait tenter d en ter ce qui en fait l essence m me Comme eux il me semble que l attitude BM tire en grande partie son in
182. ction which is responsible for unlimited tools he imagines austerity which paradoxically is not severe but convivial the word was chosen by Illich to designate the opposite of industrial productivity People must learn to live within bounds Survival depends on people learning fast what they cannot do They must learn to abstain from unlimited progeny consumption and use If as Illich does we consider that to decrease is an urgency it is obvious that art practices are moving about in the wrong way cultural spaces are today as filled with art objects as they were in the nineteenth Century or even more Each second about twenty works of art are created in the world according to an estimation realized by Caroline Keppi Gurita in 2009 as part of the Biennale de Paris Because of that at the start of this new Century isn t lust for less a justified desire I showed how the less has sporadically punctuated the History of the ideas I think that it is time to go further now by making the less a cause at the center of our continuous effort Until today artists have embellished the world with more or less convincing art products Today the best effort an artist can make is to lighten down the world And it costs less than you think 128 Privil giant l exp rience ces services trouvent leur sens majeur lors du passage de la sp culation l ex cution et cherchent faire un croche pied la rou
183. cun producteur d ceuvres ne saurait chapper celle ci tout fait si autonome soit il partir de l instant o il publie et p rennise sa vision Au fond l id e la question pourrait servir de conclusion cette premi re partie de mon introduction les musiciens Black Metal auraient ils r alis un dessein que les groupes Coldwave n avaient r ussi accomplir que partiellement A savoir mener bien un vrai projet d ind pendance fond sur le sombre sur l obscurit autrement dit sur le N gatif L hypoth se pour tre na ve n en m rite pas moins d tre tudi e A partir de 1984 le chantier ouvert par l album Pornography est d j ferm au public depuis belle lurette et les Cure ils seront par la suite au bas mot dix fois dissous et reform s par Robert Smith se contentent d un stade mental d passant rarement celui d imb ciles r gressifs Jeux de mains jeux de vilains New Order sublime en 1980 pour s en convaincre il suffit de go ter au titre Homage figurant sur les Western Works Studio Sessions enregistrement mythique qui avait fait l objet d une dition pirate sur cassette il y a de nombreuses ann es et qu on trouve aujourd hui facilement en version digitale sur des blogs consacr s au groupe amorce assez t t une chute libre m morable Nombre d artistes Coldwave ont accommod leur son de fa on attirer vers eux les m dias et satisfaire les exigen
184. d enchantement et Jean Pierre COMETTI celle d ensorcellement Peut tre n y a t il pas lieu de chercher comment l art a pris un aspect magique pseudo religieux si l on songe que la religion sous toutes ses formes est l une des sources et peut tre la principale source de l uvre esth tique Tous les arts disait Lamennais sont sortis du temple L histoire de l art grec celle de l art chr tien les tudes contemporaines de sociologie en pr sentent une foule d exemples LALANDE Andr Vocabulaire technique et critique de la philosophie 1926 coll R f rences Presses Universitaires de France Quadrige Paris 2002 op cit p 80 note de bas de page consacr e ART gt Remarque qui a son poids dans le cadre de cette tude Si nous souhaitions laisser de c t la dimension magique de la chose nous pourrions par exemple tenter de nous carter de la notion de captivation pour nous rapprocher de celle de monopole Dans une conf rence r cente le philosophe Yves MICHAUD faisait ce constat La critique est partout mais personne ne peut pr tendre d tenir le monopole de la critique SARTRE la fin des ann es cinquante au Caf de Flore livrait chaque apr s midi le mode d emploi du comment il faut penser la guerre d Alg rie la Chine Aujourd hui des dizaines de milliers de blogs exposent des points de vue critiques qui ne sont dans de nombreux cas pas m
185. d un m moire d une centaine de pages ne suffirait pas Et plut t que de perdre du temps pr tendre pouvoir recenser les d fauts qui composent ce f tiche d un genre singulier il nous para tra plus audacieux de tenter de d monter de fond en comble dans cette partie ce que la figure de l artiste repr sente pour le plus grand nombre savoir l objet d une admiration servile d une part mais galement celui d une esp ce de d dain qui s exprime dans l indiff rence profonde dont on fait preuve son gard ce sera l objet de mon m moire montrer en quoi l immunit d un statut pour cons quence l indiff rence le paradoxe n est qu apparent D froquer l artiste si l expression pouvait tre employ e le pr tre d froqu est celui qui a renonc l tat eccl siastique et ne l exerce plus est donc en partie le but que je me suis fix car l artiste me semble perp tuellement devoir incarner plus ou moins malgr lui ce moine psychiquement supplici disloqu parce qu il a vendu son me au diable l inconvenant tel que d crit par Matthew Gregory Lewis dans Le Moine 1796 Comme le moine de Lewis l artiste est la fois l objet de toutes les attentes de toutes les projections y compris les plus extravagantes mais est galement l origine des plus grandes d ceptions Il est celui qui faillit tout en r ussissant Il est l closion et le reniement tout
186. de la notion de passage l acte Il me faut donc faire en sorte d avoir de la reconnaissance mais on conviendra avec moi que ceci rel ve bien plus du hasard que d une intention en prenant garde en permanence que celle ci ne blesse jamais mon int grit Le comment je tente de g rer mon niveau la question de la reconnaissance revient l tablissement d un tat de tension qui me semble tre de par lui m me significatif Ce que j avance l a encore besoin de quelques pr cisions Nous pourrions trouver celles ci dans un autre entretien effectu pour un blog avec C cile Ripoll en 20117 quand une question enclenchant exactement ce type d argumentation m avait t pos e Ton but est il de ne pas pouvoir t int grer l institution je r pondais de cette mani re Cette issue rejoindrait pour moi une forme d opposition par trop rudimentaire Opposition ou int gration sont des mots qui ne correspondent pas bien mon approche comme tu peux l imaginer plus sournoise plus ambigu Car ce qui m importe dans la relation que j entretiens avec l institution au travers de l activation d un service c est de r ussir g n rer un tat de tension ou plut t un v ritable d s quilibre apte r valuer un certain nombre de choses qui pr cis ment importent dans la relation que j entretiens avec elle Ainsi en va t il de l IKH AOSERVICE N 18 par exemp
187. de fa on superbe page 9 chapitre De la n cessit d tre artiste vis e qui devrait fort nous int resser ici Tous les frontons de notre modernit portent la maxime SOIS ARTISTE en lettres si normes que nul ne la lit plus chacun l a grav e dans son c ur Et plus avant dans la m me page On peut ne pas aimer la philosophie on passera pour pragmatique On peut ne pas aimer la religion on passera pour la que ou d mod Mais l art celui qui le d teste il passera pour fou Page 33 cette assertion judicieuse compl te la vis e singuli re de l auteur en lui associant un argument car les gens qui tiennent leur dignit sont toujours ceux qui freinent le mouvement En employant de telles phrases certaines tendraient presque tre satiriques Mouton aurait certainement pu contribuer fi rement ce lent travail de sape dont l objectif consiste d socler une figure qu on sait trop bomb e pour tre honn te Mais le ton du livre souvent ironique justement a une part dans la discr ditation partielle d une tude qui aurait gagn e tre plus hargneuse et aussi peut tre plus exigeante quant son objet exigeante et resserr e Un exemple sans aucun doute qui montre combien il s av re ardu de tirer des coups de pistolet sur l artiste a fortiori quand on est artiste comme Joseph Mouton titre d alternative peu ou prou l approche de Mouton voquons l
188. de v ritables perles les A les du Diable une musique o des sons physiques violents broient et hypnotisent la sensibilit du spectateur pris comme dans un tourbillon de forces sup rieures d passant de tr s loin tout ce qui avait t fait auparavant Des joyaux alliant D Beat Crust Sludge Black Metal Blackened Hardcore Fastcore Speedcore Emocore Emo Violence Power Violence et bien d autres styles encore joyaux farcis d une rage immense d une tristesse incommensurable et faisant montre fr quemment d un tr s haut niveau d ex cution technique Des groupes Alpinist ou November 13th respectivement de M nster et de Hanovre Downfall of Ga a d Angleterre Punch et Ampere d Am rique DROITE HEATH Joseph et POTTER Andrew R volte consomm e Le mythe de la contre culture Traduit de l anglais Canada par Michel Saint Germain et lise de Bellefeuille ditions Na ve coll D bats Paris 2005 reproduction de la page titre du livre COMMENTAIRE En pleine r daction de ma sous partie d di e aux sc nes alternatives extr mes R volte consomm e qui d boula sans se faire annoncer mit en crise partiellement ce que j avais pu crire La contre culture est elle oui ou non un mythe Il me semble que si la contre culture n a eu aucun effet sur l volution de la soci t ce que j aurais tendance a penser malgr mon enthousiasme au moins a t elle eu le
189. des aiguilles d une montre Voil bien longtemps que de nombreux auteurs ont fragilis l image que tout un chacun pouvait se faire du cr ateur en r v lant ses bassesses en essayant de le d sacraliser ou m me de l occire de le mettre mort La chose n est pas nouvelle Parmi ceux ci en premi re ligne Jules Renard 1864 1910 ou Paul L autaud 1872 1956 ou Karl Kraus 1874 1936 ou encore avant eux l incontournable Honor de Balzac qui dans Les illusions perdues suivait les manigances parisiennes de Lucien de Rubempr po te de quelque talent il rimaille surtout qui passera des Belles Lettres aux pires turpitudes sous les yeux du lecteur au contact des tentations les plus basses l une d entre elle sera la critique th trale et litt raire raccourci qu empruntera Rubempr pour r ussir plus vite et cible privil gi e de l auteur de La Com die Humaine on l a compris sa d ontologie d j plus souple qu il ne faudrait ne tardera pas se briser et Lucien s avilira toujours davantage Balzac d autre part chose qui nous int resse galement dans le cadre de cette recherche oppose un autre personnage Si je ne m imposais d aller toujours plus avant dans le pass dans ces lignes je pourrais galement citer tr s bri vement des artistes comme Gustav METZGER ou encore Franck LEIBOVICI parmi d autres qui m ont int ress Ce dernier avec le projet forme
190. des artistes actifs dans le champ de l art contemporain le fait qu ils aiment appara tre en proscrits n occulte jamais bien longtemps un go t outr pour la Muse Agoraphage s ajuste assez mal aux groupes issus des sc nes alternatives extr mes justement parce que ceux ci pratiquent cette s paration jusqu au bout jusqu l impasse parfois et sembleraient vivre un tat de rupture autrement plus av r alternatives et responsable de cette publication BLUSH Steven American Hardcore Une histoire tribale Traduit de l anglais par Camion Blanc ditions Camion Blanc Paris 2010 Pour ce qui est du Punk et du Postpunk sujets plus souvent abord s parfois m me par des universitaires notons certains des plus frappants MCNEIL Legs amp MCCAIN Gillian Please Kill Me L histoire non censur e du Punk racont e par ses acteurs Traduit de l anglais par H lo se Esqui ditions Allia Paris 2006 BOEHLKE Michael amp GERICKE Henryk Too Much Future Le Punk en r publique d mocratique allemande Traduit de l allemand par Kelly Fourment ditions Allia Paris 2010 TEIPEL Jurgen Dilapide ta jeunesse Un roman documentaire sur le Punk et la New Wave allemands Traduit de l allemand par Guillaume Ollendorff ditions Allia Paris 2010 MARCUS Greil Lipstick Traces Une histoire secr te du 20 si cle Traduit de l anglais par Guillaume Godard ditions Gallimard Paris 2000 Indispensab
191. des descriptions qui en sont faites par le personnel de la galerie re 395 ty N 54 S inviter de diverses mani res durant le temps de la foire le personnel de la galerie se manifeste s impose ou s installe sans avoir t convi le faire EXPOSITION MOTTI JUST 20 avril 15 juin 2013 396 5 i x n a 4 z N 12 Upgrade l activation du service revient donner aux uvres pr sent es un plus un tant soit peu outrancier ou inutile ou superflu Encadrements chics dor s enflure 387 D voyer le budget allou pour une exposition et le proposer titre d exposition pp 68 70 388 Mentir d lib r ment pp 80 81 389 User du pr texte de l art pour enfreindre un ordre une loi ou une obligation p 101 0 Enlever retirer retrancher etc sans avoir pour projet d apporter ici ou l une am lioration p 104 1 D terminer ce qui ne devra ni cro tre ni diminuer S acharner le maintenir au point mort p 109 32 N tre pas stricto sensu la personne qui fait le boulot Affoler les fronti res entre les r les p 118 33 Dans un contexte marchand dresser le bilan scrupuleux de l tat des d t riorations d un des objets d art pr sent s tous faire conna tre ce bilan p 123 Variation sur Convertir chaque uvre d art d une collection en une description orale gr ce laquelle il sera possi
192. dont nous disposions tait galement en tr s bonne position dans le Galeries Mode d Emploi de Hambourg une aubaine eu gard la cible dans laquelle nous avions choisi de pointer notre viseur Mon dispositif rudimentaire tait d s lors le suivant dans le cadre d un atelier que nous avions intitul Target Studio Atelier Cible Michel Chevalier et moi avions con u des formulaires les Target Forms ou Formulaires Cible en allemand et en anglais 778 Qui pour nous tenait lieu d uvre le d tail est d importance 7 Personnellement la dimension pr tendument objective de la chose apr s coup me semblerait tre le point faible de Target Autonopop et l ouverture de ce projet une r alit imm diate forc ment anecdotique par certains aspects observ e sur la sc ne de l art de Hambourg aurait probablement d nous interdire de donner des pr tentions scientifiques notre approche Michel et moi dans notre adolescence avions t tr s marqu s par les crits de Pierre BOURDIEU on le devine La distinction Critique sociale du jugement notamment livre ayant eu une grande influence sur la pens e critique du milieu des ann es quatre vingt 289 Situ au 74 de la AdmiralitiitstraBe une des rues en 2003 il faudrait v rifier aujourd hui situ es au c ur de la vie culturelle de Hambourg Westwerk e V tait un lieu g r par des artistes la fa on des K nstle
193. e contre jour C est en m int ressant aux sc nes musicales alternatives violentes que j ai pu constater combien dans celles ci on voquait des formes de reconnaissance n ayant strictement rien voir avec celles requises dans l art contemporain ou r clam es voire exig es par ce champ pour un groupe issu de telles sc nes r ussir en grand c est dire aupr s du plus grand nombre reviendrait voir imm diatement jet sur soi le pire des discr dits Pour de telles sc nes autrement dit choisir d uvrer dans l ombre quivaut une strat gie qui ne pourra souffrir le moindre cart de conduite tout groupe tentant d acc der la norme sera banni de cette sc ne et ne pourra jamais y retourner Et cela curieusement n a rien voir avec une attitude qui si nous revenions pour un instant dans le champ des arts plastiques pourrait tre qualifi e d avant gardiste En plus d offrir une musique que le tout venant serait incapable de souffrir plus d une minute c est donc principalement en ce qu elles imposent une coupure une d liaison s rieuse un tat de rupture perp tuel que ces sc nes sont extr mes D s lors qu elles transigent d une quelconque mani re avec le pouvoir et essaient de trouver un arrangement avec les m dias en place elles s exposent au d dain le plus fatal et courent le risque d tre dissoutes par leur propre fratrie Or ce qui carac
194. e les individus ne se constituent en personnes que lorsqu ils apprennent s envisager eux m mes partir du point de vue d un autrui approbateur ou encourageant comme des tres dot s de qualit s et de capacit s positives l exp rience de l amour donne ainsi acc s la confiance en soi l exp rience de la reconnaissance juridique au respect de soi et l exp rience de la solidarit l estime de soi sans un certain degr de confiance en soi d autonomie l galement garantie et d assurance quant la valeur de ses propres capacit s on ne peut imaginer aucune forme r ussie de r alisation de soi si l on entend par l le libre accomplissement des buts qu un individu choisit de fixer sa propre vie Cet ouvrage revient ailleurs dans mon m moire 116 Op cit pp 66 67 46 La visibilit est devenue un indicateur de la reconnaissance publique Tel un leader en pleine ascension politique plus on le voit plus l artiste est connu et reconnu On parlera de son travail de son itin raire de son parcours pour lui donner une paisseur temporelle dans un monde o la c l brit demeure parfois ph m re Quel est le sens de cette qu te pour le moins obsessionnelle de la visibilit La reconnaissance publique offre l artiste la repr sentation de sa propre libert Il peut imaginer faire ce qu il veut et surtout jouer avec les interdits et les limites parce qu
195. e sa cr te d passant du coup la hauteur des yeux nous emp cherait d s lors de percevoir le spectacle navrant qui se trouve derri re en compl tant une affiche en partie an antie par les intemp ries en ajoutant trois places un parking Etc QU OBTIENDRAIT ON En tant tel tournant un passage clout estim trop p rilleux pour le pi ton en baissant le niveau d eau d une piscine municipale en repensant certains usages ayant trait la vie quotidienne l aune du moins en tant un petit ou un grand quelque chose aux dispositifs architecturaux que nous habitons en s appliquant en faire chaque jour de moins en moins Etc Concernant la production artistique de l tudiant toutes sortes d actions sacril ges y compris pourront tre imagin es et tous genres de postures ou encore d attitudes pourront tre invoqu s 17 Que pourrions nous changer cela Ceci a t il t bien con u Cela a t il t r alis au mieux je pr cise apporter une correction signifiante sans avoir pour projet d apporter une am lioration 140 3 Programme Le lundi 3 d cembre Matin lecture et pr sentation d taill e du programme AJOUTER SOUSTRAIRE Apr s midi mise en route de l atelier Recherche d id es et premiers rep rages op r s dans l environnement imm diat l cole autour En ce qui concerne
196. e avant midi rentrait d apr s http fr answers yahoo com question index qid 200705 11125603A AnSAnD 77 Pour clore ce passage j am nerai une derni re fois la chose diff remment la pratique de l art se doit d tre extr me Comme l extr me n a pas sa place dans le r gime de la visibilit qui est aussi celui de l Industrie Culturelle ou qui a t produit par elle c est ce r gime qui semblerait le mieux la servir l artiste pourra ventuellement voir dans l ombre une v ritable alternative Et c est de cela tr s exactement dont il va s agir pr sent de l ombre comme possible alternative 78 3 loge de l ombre INTRODUCTION L ombre pourquoi l ombre un laque d cor la poudre d or n est pas fait pour tre embrass d un seul coup d ceil dans un endroit illumin mais pour tre devin dans un lieu obscur dans une lueur diffuse qui par instants en r v le l un ou l autre d tail de telle sorte que la majeure partie de son d cor somptueux constamment cach dans l ombre il suscite des r sonances inexprimables Ces quelques lignes c l bres en disent long sur notre aptitude pouvoir tout envisager d une fa on in dite d s lors que notre regard s inscrit hors des endroits illumin s J interpr te ces lignes ainsi Tanizaki nous indique qu un lien fort existe entre l ombre et l originalit Et l artiste
197. e tant son art Chacun pourra tre en droit de se poser cette question Rien n est simple d s lors qu on discerne ou suspecte un ancrage quel qu il soit pr sent ou pass dans la figure de l artiste Autrement dit la figure de l artiste ne se d serte pas facilement C est sous le nom Les Rencontres Place Publique que Jacques SERRANO con oit toutes ces actions Voici une pr sentation en ligne de ce projet sur http www lesrencontresplacepublique fr web_acappella crbst_49 html Les Rencontres Place publique cr es en 1994 par Jacques Serrano ont d abord eu pour vocation d inviter des intellectuels fran ais et trangers transposer dans le champ de l art les syst mes de pens e propres leur discipline sociologie philosophie Aujourd hui Les Rencontres Place publique sont consid r es par un grand nombre d intellectuels et de professionnels du monde de l art comme des moments de r flexion sur l art qui comptent parmi les plus pertinents en Europe Elles ont t invit es la Columbia University de New York au Mus e Guggenheim de Bilbao la Sorbonne au Palais de Tokyo la Biblioth que nationale de France l Institut national d histoire de l art Paris et au Mus e d art contemporain de Montr al offrant ainsi Marseille et sa r gion une visibilit internationale dans le champ de la pens e sur l art En 2009 Jacques Serrano initie La Semaine de la Pop Philosophi
198. e un deux kilos de sucre au moins par litre d eau Application emp guer m thodiquement l espace choisi sol murs objets comme si ges tables etc raison d un litre de solution p gante pour dix quinze m tres carr s 33 On pourra s tonner de cette remarque qui demande une pr cision pour Guigue la beaut de la chose r sidait principalement dans le fait que les artistes consentent tre sabot s 0 Lorsque j avais pr sent Space P gant et R ductions dans le cadre du s minaire mis en place par Yann TOMA dans le cadre de l UFRO4 Paris 1 fin janvier 2013 ce dernier avait demand aux personnes pr sentes de qualifier ce quoi elles taient mises en pr sence au travers de chaque pr sentation par trois mots cl Bien qu en poss dant un assez grand nombre javais choisi de ne pas pr senter d images d activation des deux projets de J r me GUIGUE Pr f rant largement me fier l imagination des personnes constituant mon auditoire ce jour l Voici les mots qui me furent envoy s quelques jours apr s mon passage violence corrosion intellectualit syst me alternatif de pens e Hardcore sympa entre potes sans images mouvement d gradation 109 Relativement ce que j avais pu d velopper auparavant il y avait l dans cette approche et dans ces deux projets quelque chose de fonci rement hostile tant l endroit du spectateur malmen par cet espace affectueux cauc
199. e intitul e A propos d uvres d finitivement inachev es a t publi e en 2012 dans le N 4 de la revue Le Salon Dispositifs textuels S minaire III page 82 dit e par le Centre de recherche IDE de l Esal Metz sous la direction de Sally Bonn et d Alain Georges Leduc Selon moi l nonc ou mode d emploi ne doit surtout pas repr senter un geste artistique parmi d autres ce qui l apparenterait d une certaine fa on un m dium on noncerait t t ou tard comme on sculpte ou peint mais bien plut t comme une prise de position excluant tout ventuel retour en arri re l endroit de ce en quoi consiste le fait m me de produire une uvre Moderniste Qu importe C est beaucoup trop mou du ventre par ici 126 Fight The Power Ext riorisations de tensions r prim es esprit de r volte animosit haine Le service offre l assistance n cessaire cette extirpation N 06 Atelier H S Atelier de destruction d objets de valeur L objet apport est d truit selon un protocole imagin par son propri taire N 12 Upgrade Actions con ues dans le but d accro tre la quantit l intensit ou la valeur r elle de toutes formes de choses objets contextes etc N 13 R pliques S attribuer ou refaire le travail d autres artistes sans les citer N 21 Ceinture Dans une collection ne garder que les uvres sur lesquelles il est possible d int
200. e op cit p 111 74 pour tout au protocole strictement qui pr ne l closion sournoise et rejette pour cette raison les effets d annonce ou la divulgation Vheure actuelle encore je me suis bien gard de raconter qui que ce soit ce que j avais fait alors C est d autant plus dr le que des bruits ont couru d s que la nuit du 6 octobre 2012 fut pass e il se serait agit d une norme panne d lectricit survenue Ch telet Les Halles vers lh du matin interrompant une uvre vid o visible depuis la rue des Bergers et install e dans le Chantier des Halles Ou encore des multiples probl mes rencontr s ce soir l par les conducteurs de taxi totalement furieux qui avaient entendu parler d un hurluberlu d cid fermer les berges de Seine l occasion d une des nuits les plus mouvement es de l ann e de x gt r o 213 la pure folie et qui avait dress d autres pi ges contre la profession Au cours de la nuit du 6 octobre vers 4h du matin ayant accompli ce qui devait l tre du c t de La part de l ombre je me suis promen pendant une petite heure sur les berges totalement vides ou presque de l est de Paris jusqu au centre L gr ce Laurent Le Bon j ai eu le sentiment d tre en pr sence d une activation de L annulation d espaces de plusieurs kilom tres de long flanquant Paris de part et d autre de la Seine et faisant ainsi s aligner les deux rive
201. e synonyme de d sapprobation une certaine forme d hostilit En cela sur le plan pr cis ment de la qu te de reconnaissance qui faisait l objet de toute notre seconde partie je dirais qu il incarne une position nouvelle vis vis des artistes de nagu re car la grande majorit d entre ceux l si tant est qu il y ait toujours des exceptions avait b ti un horizon d attente sur des fondements qui partaient invariablement d une conception attendue de la reconnaissance 256 Pa a a a a a a a a as etc 257 Qui est aussi son uvre mais pas obligatoirement enfin qu importe 358 J aurais pr f r m en tenir un simple quant soi l appellation suffisant bien mon avis Mais comment r sister au plaisir de poivrer mon id e 25 T faut en passer sans aucun doute pr alablement par cette banalit pas de participation l art sa sc ne son milieu sans l adoption pr alable d un certain nombre de crit res ou encore de codes sans l accession une certaine forme de compr hension de ce qui dans ce contexte sp cifique tient lieu d attentes Autrement dit aussi r calcitrant soit il l artiste n en est pas moins oblig d ajuster son tir et en cela ne peut faire l conomie d une certaine quantit de volont d adaptation L hostilit que j voque dans ces pages est elle m me une forme d adaptation on pourrait m me affirmer qu elle est peut tr
202. e c l brit mondiale puis celle de discr tion volontaire au travers de deux artistes Salvador Dali et Arthur Cravan le premier plut t d cid par tous les moyens rendre illimit le quart d heure de c l brit warholien le second enclin symboliser ce que serait une absolue et authentique disparition j aimerais achever ce passage par un pastiche Nous sommes en 2050 Du noir complet s l ve la voix rauque d un artiste parfaitement inconnu Ma pr diction des ann es 2013 s est r alis e l avenir tout le monde fuira la c l brit comme la peste Cravan pas Dali L ombre pas l histrionnite Je viens d expliquer que la phrase fameuse d Andy Warhol ne serait peut tre plus au go t du jour En lieu et place d un 15 MINUTES OF FAME d aucuns pr f reront entamer une production imperceptible ou seulement perceptible par quelques uns Cas de figure o la production aura d autant plus de valeur qu elle s adressera un nombre restreint d individus J ai d montr pr c demment que l id e que l on se fait de la reconnaissance est beaucoup plus complexe qu il n y para t tudier d autre part les figures de la reconnaissance nous fait saisir que la notion renferme une infinit de possibilit s renvoyant des d ontologies vari es Pour un amateur de Black Metal rien n est douteux comme une reconnaissance mainstream la soudaine appartenance d un
203. e contrat des notions d conomie des notions de terminologie etc Nous proc derons en tentant de croiser th orie et pratique en permanence sans jamais les opposer Concernant la pratique il s agira pour faire vraiment tr s court de mises en application d id es hors des lieux d exposition Nous souhaitons d passer la notion de discipline et partant tenterons de vous habituer l id e que la pratique de l art puisse se satisfaire de gestes essentiels proches de ceux qu on dispense d j au quotidien mais comment dire charg s d un suppl ment de conscience m me de les rendre artistiques autres surtout En bref en tenant compte d une grille assez pr cise tout sera possible et nous tenterons de vous faire redoubler d efforts sur le plan de l imagination La seconde ann e nous vous demanderons de produire un document car nous voulons inscrire l IHEAP dans une logique de recherche exigeante L tat d esprit la philosophie nous pensons que la pratique de l art se transmet toujours un peu de la m me fa on Or notre poque le 21 nous enjoint formuler certains types de r ponses plut t que d autres ce n est h g lien qu en apparence Par ex peut on encore s rieusement chercher remplir le monde de l esprit d objets d art mat riels alors que nous savons bien qu il y a d j trop de choses Autre ex pourquoi chercher encore pr senter des objets d art l o i
204. e d effort de sp cialisation a d cid il y a un peu plus de dix ans de ne travailler qu en coutant un type de musique extr mement pr cis I faut comprendre que les usages a priori sans qualit s plastiques auxquels ces artistes recourent n ont de valeur qu en tant qu ils clairent la production artistique d une fa on singuli re et nouvelle quand bien m me ils sembleraient au premier abord ne pas informer la production des uvres D clin de l autonomie de l uvre d art largissement l endroit de ce qui doit tre pris en compte et valorisation d une mani re de voir o l artiste a plus que jamais un r le jouer en tant que personne la nuance est capitale immerg e dans un train quotidien fait d usages d lib r s J voquais une premi re fois le travail de Franck Leibovici au tout d but de ma premi re partie 6 J cris cela en ayant conscience que pour la majorit des personnes concern es par l art l uvre d art est toujours d tentrice d un en soi incontestable d une substance sans quoi elle reviendrait une coquille vide Cependant et je vais rapidement y venir au travers de Jean Pierre COMETTI certaines recherches contemporaines men es dans le champ de l esth tique me semblent clairement annoncer le d clin que je tente d esquisser dans cette sous partie celui de la dimension ontologique de l art pr cis ment qui d porte les discours de la sub
205. e d sacralisation d une idole Artiste avec un grand A D ploiement En premier lieu je tenterai de mettre la figure de l artiste l tude Ce qui ne reviendra jamais malgr les apparences venir manquer de respect l artiste bien au contraire d s lors que je montrerai en quoi c est pr cis ment le caract re exorbitant de son statut qui emp che celui ci d avoir une action pertinente dans de tr s nombreux cas Plus profond ment je montrerai en quoi le processus de d sacralisation de la figure de l artiste devrait galement en passer par une mise distance l endroit du mode 7 Artiste moi m me j ai tr s souvent t mis mal l aise par ce statut On sait qu l artiste le plus grand nombre semble octroyer un pouvoir quasi magique La figure semblerait tre exorbitante et porte une aur ole Or y regardant de plus pr s comment ne pas constater qu tre artiste si l on se place sur le plan de la soci t et je parle en connaissance de cause revient en tout et pour tout habiter une figure vaine vaine et de peu de pouvoir tre artiste c est tre neutralis par avance c est tre condamn devoir jouer le r le d un figurant Il en va donc d un paradoxe par principe on aime convenir du fait que la figure de l artiste se hisse au dessus de la norme et semble tre un avantage Mais d autre part cette figure est priv e d un pouvoir r el et
206. e de complices s installer dans les lieux Le second jour la situation empirait car d autres romanichels avaient investis le squat On les voyait en foule d ambuler dans les couloirs tous de tr s bonne humeur Face cet v nement qui fit basculer New Yorck im Bethanien dans le chaos nous ne pensions presque plus nos pr sentations et autres workshops D ailleurs toute l attention tait focalis e sur cette pr sence on peut comprendre pourquoi Nous tions au trente sixi me dessous Le second soir nous fimes une tentative de pr sentation mais celle ci s av ra tellement en d calage avec la situation v cue que nous d cid mes de l cher momentan ment concern es par des probl matiques communes L Amicale a t initi e par Jean Baptiste FARKAS pour renforcer des liens et faire fructifier des int r ts partag s elle repose sur la mise en commun de mani res de faire et de penser souvent trang res les unes aux autres Administr e par Claire FOUQUET jusqu en 2009 chaque Amicale consiste en changes de points de vue autour d un sujet pr cis Plus de quarante Amicales se sont d roul es jusqu a aujourd hui Tis n aimaient pas qu on les appelle squatters et se pr sentaient au tout venant comme des r sidents ponctuels ou vereinzeltresidente on m excusera d corcher ventuellement leur titre que je n ai pu saisir que d oreille au passage Notre public si mes souv
207. e de la visibilit impos par le contexte de l Industrie Culturelle et rejeter toute intention didactique Quand bien m me une pratique litiste de l art serait le pire sc nario imaginable il vaudrait mieux n anmoins que celui qui fait na tre chaque jour des uvres d art blafardes sur le terrain de l Industrie Culturelle des dispositifs et autres propositions plastiques qui tellement machin s par le souci pathologique de s adresser au plus grand nombre chouent pour finir attirer durablement l attention de qui que ce soit Relativement une pratique litiste de l art au moins deux certitudes sembleraient pouvoir tre relev es nous savons d une part qu une uvre d art peut advenir sans n cessairement chercher attirer l attention D autre part nous savons galement que point n est indispensable de tenter de faire reconna tre une production par le plus grand nombre Tout cela devrait bien entendu tre tudi de beaucoup plus pr s et je me sens seulement capable d esquisser pr sent quelques grandes lignes qui pourraient tablir sommairement la notion que je propose ici Eloge de l opacit loge de l ombre La notion d litisme en effraie plus d un On m objectera par exemple que cette pratique litiste de l art pourrait tre ressentie comme un retour en arri re d s lors que l on consid re qu elle a dans l histoire de l art plus
208. e dont la fr quentation en progression constante est l expression du rapport d complex la pens e contemporaine qu elle instaure Ayant eu l opportunit de r aliser avec lui un entretien concernant ces questions je me permets de restituer son point de vue de fa on tr s sommaire Interroger la notion de statut de l art n est pour Jacques Serrano pas une v tille La mauvaise sant de l art prescrit que soit dans les plus brefs d lais accomplie une reconfiguration Pour avoir des chances de lui donner jour devront tre pr alablement rejet es toutes les 15 D autres recensions S il nous fallait num rer d autres prises de position ou d autres propositions th oriques repr sentatives m me de construire un cadre ce m moire nous pourrions citer La L gende de l artiste Le Nouvel Esprit du Capitalisme Superstitions ou encore le plus r cent sa publication date de 2011 Le Mythe de la vie d artiste Ces trois derniers livres leur fa on mettent mal la figure de l artiste ou en tout cas la d cr dibilisent pour une part c est pourquoi nous souhaitons les faire figurer ici Je choisirai d insister en particulier ici bri vement sur Masci et Jeudy le livre de Boltanski et Chiapello ayant d j sans doute t trop comment depuis sa parution et La l gende de l artiste m ayant sembl trop loign malgr ses qualit s exceptionnelles de me
209. e histoire en cours d criture laquelle les participants pourront ventuellement prendre part Le cursus participe d un tat d esprit auquel il est souhaitable mais pas indispensable d adh rer Il s adresse ceux qui t moignent un int r t pour des d marches singuli res et extr mes mergeant actuellement de fa on sporadique dans le monde de l art et ailleurs ceux qui d sirent bouleverser leur pratique artistique ou leur activit professionnelle ceux qui apr s plusieurs ann es d cole d art souhaitent mettre mal un carcan ceux qui rejettent l art tel qu il est pratiqu commun ment ceux qui attendent d une cole qu elle soit plus qu un contexte de production artistique et ceux enfin qui dans des conditions intimistes et exp rimentales cherchent mettre des questions essentielles au travail Aucune limite d ge n est impos e par l IHEAP Le cursus complet de l IHEAP se r alise en deux ann es session compos es pour la premi re ann e de deux cycles de dix semaines chacun raison de trois demi journ es par semaine consacr es un th me s ances Chaque th me abord est trait en trois s ances La deuxi me ann e est consacr e la r daction d un rapport de trente pages exempt d illustrations faisant tat de l avancement de la recherche du participant L laboration de ce document fait l objet d un suivi approfondi par le personnel de l IHEAP Les s anc
210. e l artiste est partiellement responsable de l incons quence dans laquelle il surnage actuellement l endroit de son statut Et c est un artiste qui l crit Libre l artiste n est ce pas et bien que nous sachions que c est extr mement difficile j ai voqu quelques cas de figure r sultant du croisement risquer et survivre pas une partie ne saurait tre gagn e d avance de trouver les moyens de red finir son r le notamment en interrogeant de fa on plus s rieuse son commerce avec l Industrie Culturelle en s infligeant la contrainte de ne jamais pr tendre que celle l soit seulement un pi ge en tout et pour tout En d autres termes artiste couard continue nous fournir la preuve de ton nergie et r duis tes bagages vis vis du cuisant besoin de reconnaissance prend de la distance cette fois c est moi qui m adresse l artiste rejette aussi souvent que possible la faute sur toi m me et vite toutes les fois o tu le pourras de te mettre en position de victime METTRE DISTANCE CE QUI RENVOIE L ART OU AUX ARTISTES Une figure trop avou e L tude d un paradoxe qu on croit les yeux ferm s en un suppos pouvoir de la figure de l artiste lui 6te toute pertinence la captivation selon Alfred Gell On croit trop en I artiste pourquoi L id e de cette nouvelle sous partie d coule du fait que tout ce que j ai pu avancer pr c demm
211. e la contre culture ne me d stabilisa qu en partie Quoiqu on puisse dire de cet ouvrage on pourra toujours l ignorer en le tenant pour un pamphlet ultrar actionnaire il me semble difficile de nier qu il fait preuve de beaucoup de courage en dressant des pistes de r flexion tr s peu explor es Lou soit donc le duo canadien Si j avais eu connaissance de ce livre quelques mois plus t t il est tr s probable que j aurais crit cette sous partie tr s diff remment Pour clore cette note j aimerais pr ciser ceci que ce que je d veloppe relativement la n gareconnaissance ne s ancre aucunement dans une critique de la consommation mais bien dans une critique j esp re qu on l a compris de la reconnaissance Je me r serve un autre lieu pour d velopper cela Je termine cette note en exposant la th se de R volte consomm e qui revient pour moi je d tourne le sous titre de mon m moire un plaidoyer radical en faveur de la non radicalit Dans ce livre nous avan ons l id e que si des d cennies de r bellion contre culturelle n ont rien chang c est parce que la th orie de la soci t sur laquelle repose l id e contre culturelle est fausse Nous ne vivons pas dans la Matrice ni dans le spectacle En fait le monde o nous vivons est beaucoup plus prosa que Il est compos de milliards d tres humains dont chacun poursuit une conception plus ou moins plausible du bien essaie de co
212. e la r ponse la plus avanc e qui puisse r sulter d une conscience aigue de ce qu est le milieu de l art un leurre un pi ge un calmant une poubelle 20 J ai parl dans une note pr c dente de cette notion lorsqu il tait question de Stephen WRIGHT Ressemblant en cela la perversion Mettre sens dessus dessous sans renvoyer cette d finition vers des connotations morales Voir mon premier service Biais dans Des modes d emploi et des passages l acte op cit page 89 dont je libelle le mode d emploi ainsi Tous types d actions de r alisations s opposant de face 22 Ce qui me semble ici confirmer mon hypoth se percevoir une ind niable hostilit dans la majorit des agissements de Cravan c est le fait que la revue Maintenant con ue et r alis e par lui s av re en de tr s nombreuses pages revenir un coup de poing donn en pleine figure du lecteur Propos insultants arnaques hont es parfois grossi rement maquill es multiples formes d usurpation tous ces visages de l hostilit sembleraient trouver dans le cosmos d Arthur une place justifi e sinon naturelle 89 Cravan vis vis d eux poids lourd incontestable des artistes sans uvres combat en irr gulier il chappe ce qui est requis s extirpe intentionnellement du cadre convenu de la l gitimation invariablement rattach des forces normatives faisant montre au passa
213. e morale je souhaiterais d fendre la notion de pratique litiste de l art Je vais pr sent et ce en guise de conclusion cette seconde partie capitale dans la structure de mon m moire m expliquer en peu de mots ce sujet Pratique litiste de l art j ai choisi cet ajustage de mots moins pour son exactitude toute relative vis vis de ce que je souhaiterais avancer que pour ce quoi il renvoie savoir une objection la d mocratie pour tous aujourd hui plus que jamais embarrassante Il n y a me semble t il qu un litisme authentiquement nocif celui d ordre financier qui nous emp cherait d acc der telle ou telle sph re de la soci t pour tenter d y mener une action et clairement cela n est pas ce que je souhaite voquer litisme donc non pas comme perspective de favoriser les meilleurs loin de moi l id e d une aristocratie ou encore d une lite d autant que manifestement nul n a t en mesure de d signer qui furent les meilleurs un instant T mais comme pure opposition au projet d un art pour tous litisme non dans le sens de la constitution d une faction d artistes qui serait sup rieure aux autres mais comme prise de distance violente vis vis de ce que l artiste uvrant sous l gide de l Industrie Culturelle serait en devoir d offrir son public Ceci m rite encore quelques pr cisions f
214. e ne s applique qu au premier Dali disparu vers 1935 pour faire place la personnalit mieux connue sous le nom d Avida Dollars portraitiste mondain depuis peu ralli la foi catholique et l id al artistique de la Renaissance qui se pr vaut aujourd hui des f licitations et encouragements du pape d cembre 1949 5 Maintenant Texte int gral de la revue suivi de po mes chronique fragments et documents op cit p 187 Il s agit d un commentaire r dig par G BUFFET PICABIA extrait de son livre Aires abstraites ditions Pierre Cailler Gen ve 1957 85 Tout l oppos de Cravan Dali est la figure de l artiste surfant sur les attentes Celui qui gave le grand public des plus impitoyables chim res C est dire que Dali contrefait merveille l image extravagante que celui l se forge de l artiste un id al renvoyant au mieux au troubadour au pire au bouffon de cour toujours pr par rebondir de fa on saugrenue toujours sur le qui vive En Dali s agite un ph nom ne Il est l Agoraphage ultime un vrai diable celui qui place son nergie donner en permanence y compris et surtout dans son intimit rendue publique les preuves irr futables du fait qu il soit artiste Les preuves d une artisticit dirais je qui vit principalement d tre reconnue comme telle En apparence Dali m ne un combat acharn contre la norme mais ses champs de bataille
215. e portable de l un d entre eux ce nouvel arrivant inconnu de tous ne peut s emp cher d mettre une critique Il dit en s esclaffant C est vraiment improbable comme musique Franchement a ne tiendrait pas trente secondes la radio Imm diatement mis terre par le groupe le bonhomme est salement rou de coups La pratique litiste de l art Nuit Blanche 2012 Ce que je vais pr sent d crire est dirais je caract ristique de ma fa on d envisager la pratique de l art typique de mon approche L action se situe a Paris o il tait question que je participe la Nuit Blanche 2012 organis e le 1 samedi du mois d octobre Quelques mois avant le jour J Laurent Le Bon alors directeur artistique de la manifestation m avait fait part de son vif int r t pour l activation d un des services de ma base de donn es Ce qu il faut savoir de Le Bon sur le plan de sa perception de l art c est qu il a une passion 96 Un des morceaux les plus connus du groupe de Hardcore digital ATARI TEENAGE RIOT s intitule No Success En voici un extrait No Success I don t want to make a secret of it Your success is just a lie que je traduis librement par Pas de succ s Pas la peine d en faire un secret Ton succ s c est du pipeau Au nombre des alternatives radicales imagin es par des artistes ou des regroupements d artistes comment ne pas penser ici Ott
216. e reconnue en tant qu artiste qu elle soit li e ou non par une relation de travail ou d association quelconque Comme Audi le remarquait dans sa conf rence il semblerait d une part que le texte tienne assez rigoureusement compte de postures telles que celles de Marcel Duchamp participe par son interpr tation semblerait renvoyer tr s directement au readymade de Sherry Levine dans l approche initiale qu elle pouvait avoir laquelle semble bien renvoyer ce la recr ation d uvres d art on pense galement la notion aujourd hui de plus en plus usit e de reenactment ou encore d Allan Kaprow ou m me de Joseph Beuys pour ce qui est de sa cr ation artistique comme un l ment essentiel de sa vie Audi soulignait galement que qui contribue ainsi au d veloppement de l art et de la culture repr sentait la partie la plus sombre de cette d finition qui sous couvert d objectivit n en tentait pas moins de rattacher l acte cr ateur la culture ce qui pour le philosophe impliquait que l artiste voulant pouser au plus juste cette d finition doive en passer par l abandon d une grande partie de son autonomie une autonomie rudement gagn e comme on sait Mais le fragment qui nous int resse ici est bien entendu le suivant est artiste toute personne qui est reconnue ou cherche tre reconnue en tant qu artiste Comment d crypter au mieux ce passage Ce qui devrai
217. e se lie aux marques pour diffuser sur des sacs notamment des slogans tourn s contre les produits de grande consommation etc Immunit immunit Pas une question l artiste semblerait d tenir tous les droits Pourquoi jamais d interrogations de fond ou tellement peu Il me semble que si elles avaient t perp tr es sur le terrain de la gestion du politique par exemple ces b vues auraient sans aucun doute imm diatement soulev des d bats quelques commentateurs grognons seraient mont s au cr neau Commis par des artistes ces impairs ne sembleraient m me pas valoir la peine de s y attarder pour tenter ne serait ce qu une amorce d analyse C est comme si dans l art seules des questions renvoyant ouvertement l esth tique taient autoris es il est vrai que celles ci plus que toutes les autres sont susceptibles de cr er des conditions propices l enchantement du r cepteur de l uvre d art Ceci ayant pour cons quence imm diate de balayer hors de notre champ de vision tout ce qui constitue les pourtours de ces questions directement esth tiques et dont nous savons pourtant indubitablement qu elles pr sentent le plus vif int r t A pr sent allons plus avant dans le sens de ces deux derniers paragraphes et amusons nous essayer de rompre le silence que j voquais Analysons bri vement en quoi l immunit de l artiste repose avant tout sur une pr somption En quoi cel
218. e travail entrepris depuis de longues ann es par Jacques Serrano qui artiste au d but de son parcours s est progressivement orient vers l organisation de rencontres pouvant prendre la forme de conf rences ou m me de colloques De Serrano malheureusement n existent que tr s peu de publications MOUTON Joseph Sois artiste Trait de politique esth tique Aubier Paris 1994 Ce livre atypique qui semblerait ne pas avoir t r dit ou fait l objet de nouveaux tirages depuis sa parution m rite qu on y pr te une attention particuli re Apr s l avoir lu ce qu on en garde me semble t il est l impression d avoir t mis en relation avec l artiste en tant qu il est aveugle un tr s grand nombre de choses choses patiemment grain es une par une presque d un bout l autre de l ouvrage Sans dire que l ouvrage de Mouton va aussi loin dans les hypoth ses qu il forme que le livre de Jean Claude MOINEAU que j voquais plus haut il est clair que pour Mouton la figure de l artiste ne va pas de soi et c est pr cis ment cela qui rev t de l importance ici Le cas de Jean Claude moineau semblerait plus tranch d apr s un entretien que j ai eu avec lui tant artiste au d part il aurait progressivement abandonn l art pour se consacrer toujours plus la th orie Mais dans quelle mesure Moineau ne consid re t il pas cette production th orique comm
219. e valeur Vu le s rieux avec lequel il a tent d accomplir sa mission je ne pense pas que LE BON ait pu partager cette position avec moi C est surtout l id e d une grande absence qui l a motiv me semble t il tandis que je me r servais le plaisir de faire endurer mille et une vil nies au public 2 Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 104 2 Portrait de Lisa Gherardini pouse de Francesco del Giocondo dite Mona Lisa la Gioconda ou la Joconde 2 Des modes d emploi et des passages l acte op cit pp 80 81 71 r 120 D autres services encore venaient compl ter ce document de travail Pour organiser la chose Laurent Le Bon souhaitait recueillir un accord pr alable d Henry Loyrette Pr sident Directeur du Mus e du Louvre proprement incontournable selon ses mots D apr s ce qu il put me raconter par la suite il tenta sa chance l occasion d un vernissage au Centre Pompidou Metz auquel Henry Loyrette se rendit Mais l accueil de ce dernier relativement au projet de suppression de La Joconde effectu e dans le contexte de la Nuit Blanche 2012 fut extr mement mitig Il pr texta ne pas saisir le moins du monde 27 Voici d autres l ments qui figuraient parmi ces pr visions Je pense qu il est important d tre assez exhaustif pour rendre compte de la complexit des d marches qui nous guident bon an mal an vers une solution fina
220. ec les autres rien 1 C tait le quartier le plus malsain de Londres o chaque chose porte l affreuse empreinte de la plus d plorable pauvret et du vice incurable toute l atmosph re regorgeait de d solation de vastes bandes d hommes les plus inf mes parmi la populace de Londres se montr rent oscillants a et l L homme des foules op cit p 319 mesure que la nouvelle progresse le cauchemar grandit Le personnage de POE nous entra ne toujours plus loin dans un monde barbare Petit petit s installe un d cor la MAD MAX coiff par le d mon Gin qui rappelle le Djinn esprit tant t bienfaisant protecteur tant t malfaisant vindicatif et destructeur issu des croyances musulmanes 10 Je joue Je veux dire un parasite si ce n est que parasiter signifie vivre au d triment de tandis que l homme des foules ne semble rien ter ou soustraire ceux qu il c toie Son action chappe aux sens de ses victimes en sont elles du coup et surtout ne semblerait occasionner aucun dommage Poe aurait pu 44 Or voici o j aimerais pr sent en venir plus que tout autre l artiste porte la marque ind l bile de la qu te de reconnaissance C est cette qu te et elle seule qui le met en mouvement l anime et j oserais m me avancer que dans de tr s nombreux cas il y a bien s r des exceptions pas m me son uvre ne saurait le d tour
221. econnaissance Joseph Heath et Andrew Potter R volte consomm e Le mythe de la contre culture Traduit de l anglais Canada par Michel Saint Germain et lise de Bellefeuille na ve 05 BLOODY HARDCORE GAUCHE ANONYME Photographies de groupes de Hardcore am ricain en pleine action New York Boston Washington D C et Pittsburgh De gauche a droite et de haut en bas les groupes Bad Brains Void SSD Society Systeme Decontrol Charles Bronson et Punch COMMENTAIRE Hormis les deux derniers Charles Bronson et Punch les groupes pr sent s dans cette illustration sont embl matiques de la sc ne Hardcore mythique n e au tout d but des ann es 80 Nombre d amateurs des musiques Punk et Hardcore et plus g n ralement de musique extr me c dant la nostalgie ont tendance pr tendre que c est au moment de leur mergence que ces styles taient les plus pertinents et vigoureux Soit entre 1976 et 1983 p riode qui aux tats Unis irait de la naissance des Ramones Minor Threat en vitesse de croisi re et des d buts des Sex Pistols Discharge en vitesse de croisi re en Angleterre Pour ma part tout l encontre je consid re la musique extr me n a jamais t aussi sup rieurement honor e qu l heure actuelle tandis qu une g n ration de musiciens n s au milieu des ann es 80 s arroge tous les droits et s empare de tout ce qui est bon pour produire
222. ek end l exposition est ferm e malgr qu il ait t clairement annonc dans le programme qu elle devait tre ouverte Devant les portes du TRI POSTAL pendant deux journ es compl tes trois personnes voquent l exposition laquelle il n est plus possible d acc der qu au travers des descriptions plus ou moins habiles qui en sont fa tes f 409 r s rat r N 52 Conf rences contre courant pendant toute la dur e de l exposition les m diateurs engag s pour pr senter les uvres se basent sur le contenu d une autre exposition La m me id e peut tre pr sent e comme y sr x 410 une activation du service N 09 Intervertir des contenus d tag re 2 Bancs d cole et projets p dagogiques 2 1 Charte du Coll ge de la Biennale de Paris 2009 Collectif Coll ge de la Biennale de Paris Une cole de m thodologies d cr atives Un moment coll gial sans l ves sans enseignants sans toit sans cursus en rupture avec toutes les notions qui instituent l art et son enseignement L initiative accompagne les usages susceptibles d arracher l art lui m me 1 Ce coll ge a pour but d activer les pratiques sans finalit d art 2 Il revendique son exode institutionnel 3 Il se d ploie par propositions satellites qui sont la fois extradisciplinaires et d personnalis es 4 Il fonctionne sur la seule base d usagers r cusant toute opposition binaire entre enseign
223. el le monde dans lequel je vis n aurait pour moi strictement aucun int r t Mon exploration est m thodique je pr pare ce que je souhaite entendre d avance selon deux approches tude d un groupe au travers de plusieurs albums ou tude d un style repr sent par plusieurs groupes Je c de certaines facilit s j ai toujours l impression que les groupes sont meilleurs au d but de leur carri re ce qui s av re franchement stupide dans certains cas The Sound Of Perseverance du groupe Death est incontestablement plus abouti que Scream Bloody Gore pour ne donner qu un exemple m me si Scream Bloody Gore dans le milieu Death Metal b n ficie sans doute d une aura autrement plus grande nombre d amateurs consid rant qu il serait le signe avant coureur impeccable de ce que le Death Metal va devenir Chaque tude en appelant une autre j avance groupe par groupe passer en revue le Hardcore Old School ou Straight Edge va par exemple m imposer de d couvrir le Fastcore le Crust Punk r cent ou le Sludge et son cousin m tallique le Doom 3 Pai ailleurs dans ce m moire d j cit l id e de Gombrich qui a pour moi une grande importance En relisant ce texte Jean Claude Moineau m a fait part de sa d sapprobation de fond pour ce qui est de mon emploi abusif des tiquettes Sludge Grind Crust etc Pourquoi les agites tu si fi rement Tandis que coller des
224. elopper au travers de dispositifs artistiques un regard critique sur les agissements de l artiste Au del de cette cible nous projetions bien videmment d interroger de fond en comble le statut de l artiste et plus g n ralement la position que l artiste occupe dans le milieu de Part De fa on beaucoup plus concr te Michel Chevalier et moi tions d accord sur le fait que artiste quoi qu il fasse s en tire toujours trop bon compte j ai d j voqu pr c demment cette immunit et qu il aurait t pertinent mais aussi v ritablement justifi de prendre le temps de remettre cette figure de l artiste au travail en la critiquant sans bien s r nous exclure de cette critique tant nous m mes artistes l tait aussi bien entendu l int r t Le projet devait pour cela tel tait alors notre point de vue commun sur la question se d velopper dans un temps que d autres producteurs disons plus classiques pour ne pas dire conventionnels auraient consacr la sculpture l installation ou d autres formes h rit es de la pratique de l art telle qu on la fr quente dans les coles les ateliers ou les espaces d exposition Avec Target Autonopop nous souhaitions Michel Chevalier et moi m me que la dimension critique de la proposition creuse un cart significatif entre une conception apparemment embl matique mais conventionnelle voire n gligente de l
225. els que Luigi Nono ou Gy rgy Ligeti une aussi grande tristesse peut tre uniquement chez Henry Purcell ce n est bien s r que mon avis On dit de certains films qu ils ne doivent pas tomber entre toutes les mains Concernant le Black Metal et ainsi en va t il de toute la musique extr me je serais tent d affirmer le contraire en tombant entre les mains de tous le Black Metal pourrait donner conscience au grand nombre de tout ce qu il est loisible de faire en usant de son imagination et m me de sa folie Avant garde je tiens compte en crivant cela de tous les aspects d suets que cette notion colporte fatalement ayant choisi le terrain de la musique de genre plut t que celui des arts plastiques le Black Metal nous rappelle qu un des modes d existence de l uvre est le d passement de la limite l outrance l exc s Au contraire de la sc ne Coldwave qui a eu tendance se commercialiser toujours davantage et multiplier les concessions n h sitant pas renier tout ce qui pouvait ressembler un non conformisme lorsqu il tait question de faire de gros sous et soumise sur le plan stylistique ce que j appellerais un lent processus d euph misation le Black Metal est rest extr mement intransigeant et dur Impitoyable m me dans son esprit d ind pendance violente tourn e contre la tendance g n rale mais prenant part malgr tout l Industrie Culturelle quoiqu on en dise puisque au
226. ements ainsi que le d ploiement de strat gies montrant ainsi que pour ce qui est de sa carri re l artiste ne se distingue pas d autres op rateurs investis dans l Industrie Culturelle Moineau s loigne prend des distances vis vis de cette figure et plus encore s interroge indirectement sur la question de son ventuelle obsolescence Positionn s diversement mais portant chacun la marque du scepticisme sa fa on les deux ouvrages ont ceci de capital pour notre recherche qu ils nous aident redescendre expression que l on emploie apr s avoir ingurgit des drogues et qui caract rise le moment ou les effets de celles ci tendent s amenuiser revoir la figure de l artiste sous des auspices rationnels et surtout assez exacts me semble t il En bref ces 8 Cette premi re partie se doit d tre d ment introduite au travers de mon ressenti d une part mais aussi via quelques auteurs m ayant donn des directions des jalons qui feront parfois de multiples apparitions dans ma recherche Quitte d voyer l id e naturelle qu on pourrait se faire d une r partition quitable du volume de texte qui devrait figurer dans les sous parties d un plan cette introduction se doit d tre longue peut tre trop En ce qui concerne le passage en revue qui va suivre il me faut pr ciser qu art et artiste sont deux items si li s dans la t te de certains auteurs que j oublie parfois mo
227. emporaire d un espace physique ou virtuel que l on rendra impropre l usage Appli cation du mode d emploi annuler l espace des voies sur berge aux voitures pour le redonner aux pi tons En parall le le service Glitch N 35 La part de l ombre sera mis en pratique dans un des lieux r pertori dans ces pages 06 LANNULATION D ESPACES amp LA PART DE L OMBRE HAUT FARKAS Jean Baptiste fac simil d une page du programme de La Nuit Blanche 2012 commissariat de Laurent Le Bon dans lequel l activation de mes deux services a t annonc e Une victoire BAS FARKAS Jean Baptiste activation de VIKHEA SERVICE N 04 L annulation d espace dans le contexte de La Nuit Blanche 2012 photographies de Sylvie Chan Liat Paris 2012 COMMENTAIRE Il n existe aucun document relatif l activation du Service Glitch N 35 La part de l ombre et je me garde bien d en dire quoi que ce soit Selon certains lors de La Nuit Blanche 2012 elle aurait pris la forme d une norme panne d lectricit survenue Ch telet Les Halles vers 1h du matin 07 L ANNULATION D ESPACES FARKAS Jean Baptiste activation de VIKHEA SERVICE N 04 L annulation d espaces dans le contexte de La Nuit Blanche 2012 photographies de Sylvie Chan Liat Paris 2012 Confiez nous les objets de premier o auxquels vous d sirez mettre fin IKHEA SERVICE N 06 Atelier H S Atelier de destruct
228. en pour un fanzine intitul Legendary Fall Et aussi quelques morceaux de premier choix comme A Sunday Night in Biot 1974 1976 de Cabaret Voltaire ou le plus tardif sulfureux et monstrueusement g nial Lucifer Over London 1994 de Current 93 repris notamment par Rotting Christ morceau annon ant ce que le Black Metal pourra produire d extr mement pertinent dans une veine folk noir assez semblable dans la seconde partie des ann es 90 Le groupe Swans Filth 1983 Greed 1986 insolite par certains aspects et barbotant dans une noirceur sans fond Cette liste pourrait devrait tre infiniment plus longue Ce qui prouve combien chaque p riode est extr mement f conde Il ne me semble pas qu il n y ait d poques plus favorables la musique que d autres Chacune cristallise sa fa on une configuration un moment de la soci t qu elle crayonne gros traits Extr mement fertiles je dirais des ann es 80 et 90 qu elles ont amen le froid avec elles Et aussi le d senchantement Quoi qu on ait pu crire sur Oslo dans les ann es 90 relativement la gen se du Black Metal les ann es 80 un peu partout en Europe ont elles aussi t tr s frappantes et d rangeantes d viantes plus d un titre Pour le moins tout autant que put l tre la sc ne naissante du Black Metal En interpr tant Caucasian Walk de fa on discordante mais aussi d sinvolte les zombies de Virgin Prunes d
229. enirs sont bons tait compos de deux ou trois personnes en plus de deux organisateurs et d un chien errant chou sur un des canap s ventr de notre salle de conf rence de fortune 35 l affaire en donnant la main ce que les g rants du lieu tentaient d entreprendre pour carter les romanichels Mais avant de poursuivre une pr cision incontournable s impose les g rants de New Yorck im Bethanien s opposaient aux nouveaux arrivants uniquement pour deux raisons n ayant strictement rien a voir avec le fait qu ils soient romanichels tous d ailleurs ne semblaient pas l tre le fait premi rement qu ils soient trop nombreux les places libres se comptant par deux ou trois maximum par jour et secondement ce qui s av re autrement plus important le fait que tout le monde dans l immeuble avait remarqu que dans ce groupe les hommes maltraitaient ouvertement les femmes qui les accompagnaient en leur balan ant des baffes tort et travers ou encore en leur donnant un coup de genou quand quelque chose semblait ne pas convenir etc En outre la majorit des locataires avait t scandalis e par ces agissements et cons quemment il avait t convenu que de tels individus ne pouvaient tre accueillis moins de modifier du tout au tout leur comportement sur ce plan l Et justement c est alors que tout le monde en tait arriv ce point que l uvre d art ayant po
230. ent Il y a beaucoup de groupes qui sont techniquement BM mais dont l univers est positif qui incombe t il de dire C est contraire au mouvement c est mal personne me semble t il car la musique n appartient personne ou tout le monde ce qui revient au m me 153 Dire que le BM est contestation pure n gation ce n est pas en avoir assez dit encore Il est contestation et croyance la fois N gation et croyance la fois Des grands destructeurs tels qu ont pu l tre certains des acteurs du mouvement Dada ou Marcel Duchamp auraient ils pu tre Black Metal Je ne le pense pas car il leur manque et pour ma part je dirais heureusement l id e d un au del En ce sens le mouvement BM qui n en est pas tout fait un est moins destructeur et nihiliste qu il n y parait il contente ses adeptes autant qu il les chine la souffrance faisant partie du jeu et laissant entendre qu elle se muera bient t en satisfaction en une satisfaction sup rieure toute autre en une satisfaction d une port e immense Moisissure infame nous voila 7 Je pense essentiellement Fontaine 1917 Jean Claude Moineau m a aussi fait remarquer combien les artistes BM sont attach s la repr sentation point du plus grand int r t que j ai esquiv malgr moi 154 TRU PLAIDOYER EN FAVEUR DES COUPS BAS ILLUSTRATIONS LE TOURNANT HOSTILE Table de
231. ent de la recherche ou ce que l on supposerait tel surnage le plus souvent l indiff rence s agit il alors dans ce cas d immunit ceci devrait tre d fini sans doute de fa on plus pr cise La chose a maintes fois t stigmatis e cette indiff rence s exprime dans le fait que les cas sont extr mement nombreux o un article consistera en tout et pour tout en la r criture un peu chiad e de communiqu s de presse Ces r critures donnant elles m mes souvent lieu d tranges synth ses qui laissent entendre que de toutes les fa ons c est extr mement bien et que partant de l le mieux est d aller voir par soi m me Tr s concr tement quoi dire d autre de cette immunit Que c est tr s probablement elle qui est l origine du fait que les manifestes et autres professions de foi des artistes soient si rarement compar es toutes les actions que ceux ci auront pu perp trer par ailleurs ainsi tel artiste qui dans un temps pas si loign se proposait d radiquer la signature finit par poursuivre en justice quiconque s est rapproch m me 8 Jai trop peu de place ici pour bien distinguer ceux d entre eux qui per oivent mon offre depuis le cadre de la vie ordinaire de ceux qui me connaissent uniquement au travers de mes op rations au sein de l Industrie Culturelle Pai tourn cela en d rision dans l IKH AOSER VICE N 07 B cler voir Des modes d emploi
232. ent d di la r flexion 777 Pour tre tout fait honn te je dois ajouter ici que je n ai jamais vraiment compris ce que Michel Chevalier mettait exactement dans le mot Autonopop qui tait de son invention 92 Pour creuser cet cart nous avions projet de relever de recenser m me de fa on tr s scrupuleuse toutes les actions au travers desquelles celui ci semblait faillir et d faillir l endroit de ses pr tentions illimit es Il en allait donc de la production d une vanit r alis e partir d l ments collect s dans la r alit la plus imm diate Ces d fauts de l artiste seraient recueillis dans des cat gories Et c est un autre point d importance tout dans Target Autonopop s articulait autour de la notion de cat gorie j y reviendrai en donnant des exemples Il tait question dans les faits de mettre en place ce qu il serait possible d appeler une taxinomie savoir des cases pr sent es dans un ordre plus ou moins arrang dans lesquelles des failles symptomatiques pour ne pas parler de d fauts mot qui donnerait forc ment un tour plus moral a tout cela seraient susceptible d entrer Notre action sur le terrain avait t imagin e de la fa on suivante nous utiliserions un espace d exposition comme Q G pour mener une enqu te dans le quartier des galeries de Hambourg De cette enqu te nous tirerions des conclusions que nous pr
233. ent ne me semble pas encore suffire pour r pondre pleinement cette question Il faut y revenir encore cette fois en laissant de c t un ressenti individuel pour tenter d aller chercher de nouveaux l ments de nouvelles cl s aidant la compr hension de ce qui serait l uvre dans cette croyance 7 Contradictions insurmontables nous explique le dictionnaire G S N QUE Entretiens Lettres Lucilius dition tablie par Paul Veyne Soci t d dition Les belles lettres pour les traductions coll Bouquins ditions Robert Laffont Paris 1993 p 664 Lettres Lucilius Livre II Lettre 25 29 Dans le syst me complexe et extr mement ramifi qu il a cr pour mettre l tude les agents sociaux au travail dans l laboration et la circulation des artefacts Alfred Gell a d velopp une notion significative qu il intitule la captivation Selon Gell la captivation serait une forme de fascination et m me d intimidation le mot est fort et exceptionnellement bien choisi ressentie par l exp rimentateur d une uvre face au spectacle d une virtuosit incompr hensible La captivation c est crit Gell un tat de blocage qui survient lorsque le spectateur ne peut plus suivre les diff rentes tapes de la cr ation dont l uvre d art achev e est la trace objective C est crit il la complexit d
234. ent trouver une r ponse toute personnelle cette trange injonction Tu voudrais te d cupler Te centupler Tu cherches des partisans Cherche des 7 193 z ros Un exemple une preuve par choix on a compris qu il s agit avant tout d un choix de vie certains artistes issus de ces sc nes la plupart sont des musiciens mais il s av re d une fa on g n rale que leur r le d passe largement les limites impos es par cette figure ont effectu une rupture Celle ci leur permet de ne plus se sentir concern s par les r gles qu impose la notion de reconnaissance en vigueur dans le r gime mainstream ainsi le qualifient ils qui est celui dirions nous de l Industrie Culturelle Pour aller contre les auteurs que je citais pr c demment Heath et Potter dont l ouvrage est marquant et certainement radical plus d un titre il me suffirait d voquer une de leurs phrases Les rebelles contre culturels ont avanc que rien ne justifie les r gles Les r gles ne constituent peut tre qu une structure r pressive Or les sc nes alternatives extr mes que j invoque dans ces pages uvrent presque l oppos consid rant que les r gles en 10 Tbidem 1 Soustraction et non r bellion 9 Faute de place il m est malheureusement impossible d aborder dans ces pages les questions de l emploi abusif des codes et du cryptage dans les sc nes alternatives violentes On notera toutef
235. er en libert long m trage de fiction Allemagne Canada 2009 impressions d cran obtenues partir d un DVD du film DROITE DE QUINCEY Thomas De l Assassinat consid r comme un des Beaux Arts 1827 ditions Gallimard coll L imaginaire trad Pierre Leyris 1963 Paris 1995 Reproduction de la page titre du livre COMMENTAIRE Il m a sembl int ressant de montrer en associant ces deux sources que de vieux textes peuvent ressurgir sous des formes contemporaines inopin es Bien qu il ne l exprime pas en des termes pr cis Bill Williamson le personnage au comportement extr me mis en sc ne par Uwe Boll est persuad d tre le porteur d une uvre artistique authentique tandis qu il commet tous ses crimes abominables ELECTRONIC TICKET ITINERARY RECEIPT nm mme PILLET ELECTRONIQUE MED VOYAGE overt FARKAS JEAM BAPTISTE mmmn YEUISM tA mb m AIR FRANCE 7arz0sese04 r 00052009 IDEREF CHANGES CXR RESTRICTED 02 L PISODE BERLINOIS GAUCHE BUCHER Tom FARKAS Jean Baptiste GURITA Alexandre ANONYME montage d images diverses relatives au voyage de la XVIe Biennale de Paris Berlin dans le courant de l ann e 2009 reproduction du carton d invitation fac simil des billets d avion de Jean Baptiste Farkas photographies prise a Berlin et dans le lieu appel New Yorck im Bethanien COMMENTAIRE L assoc
236. er la statue de Michel de Montaigne qui flanque la Sorbonne Sinon une apparition p trifi e pour le moins douteuse qui retrouvera ses qualit s humaines et intellectuelles seulement lorsqu on aura fait l effort d aborder les crits du Personnage qu un sculpteur a tent de repr senter Tout monument n est il pas superflu d ailleurs Et n cessairement indigne des efforts qu untel ou unetelle aura d fournir pour acc der une digne parole Statue Statut Plus que tout autre champ l art contemporain pour faire valoir ses artistes marquants me semble recourir maladivement la production de statues C est comme si l art contemporain tait archi bourr de monuments d artistes et par l de coques vides mais non d artistes Comme si ces statues destin es tre immortelles mais priv es de pouvoir avaient t fictivement plac es au sommet de la cha ne alimentaire que constitue l Industrie Culturelle parce que pr tendre les placer cet endroit aurait t une fa on de s en d barrasser durablement en les magnifiant pour les neutraliser Je me permets d insister sur cet aspect peu app tissant parce qu il sert de point d appui ce m moire consacr comme on le sait la notion de reconnaissance et partant hautement concern par l id e qu il soit possible l endroit du statut de l artiste de donner quelques coups de canif pouvant aider faire sauter le
237. er mieux Je pressentis aussit t qu un mouvement dangereux et norme tait en marche Sa vibration myst rieuse mise de l tranger m appelait au r veil Une photo de deux punks londoniens sur King s Road connue l poque illustrait l article Je n avais jamais vu plus belles personnes que ces fantastiques cr atures La beaut et le danger s entrechoquaient Ce fut le coup de foudre La beaut et le danger s entrechoquaient La n gareconnaissance 182 C est en toute logique que ces sc nes se voient fr quemment accus es de se cantonner satisfaire leurs besoins en un certain type de production savoir un certain type de musique le plus souvent qui n int resse strictement personne en dehors d elles Ce quoi ces sc nes r torquent en g n ral qu elles produisent ce type d ouvrages pour l unique raison que personne ne le propose en dehors d eux une fa on de faire en sorte que le serpent se morde la queue 185 Dans la sous partie qui va succ der imm diatement celle ci j explorerai davantage la notion d litisme en puisant cette fois un exemple dans ma pratique Je profite de cette note pour apporter une pr cision quelle que soit la sc ne musicale dont il est question partir du moment o elle s impose d tre extr me sans toujours y r ussir elle suit un fonctionnement dont les variations sembleraient toujours h rit es du m me cas de figure 1 Ce
238. ermettant l artiste de reprendre le contr le L exp rience Target Autonopop L artiste pris pour cible L IHEAP Reloaded une cole peut en cacher une autre deux checs et plaidoyer en faveur des coups port s en dessous de la ceinture CONCLUSION G N RALE Swift Ferox oo rm 112 GLOSSAIRE OLERE EEEE 116 BIBLIOGRAPHIE ML a aa Mn 120 NINE a ah Maa ee 125 ILLUSTRATIONS inet et eee sceeeeecceeees CAHIER Je tiens remercier vivement YANN TOMA Pour ses lumi res p dagogiques sa brillance et le fait qu il ait incarn un contrepoint non seulement fameux mais aussi indispensable mon cheminement MICHEL VERJUX Pour sa causticit sans bornes qui a laiss sa marque dans les lignes qui vont suivre GHISLAIN MOLLET VIEVILLE Parce qu il est le Mollet Vi ville Sensei auquel je d die ce caillou dans la chaussure ALEXANDRE GURITA Avec qui j ai grandi ces douze derni res ann es il est partout pr sent dans ce m moire SYLVIE CHAN LIAT Pour une infinit de raisons et d autres qui ne pourraient tre expos es ici SIMON TEROY Pour son soutien ind fectible son amiti ses relectures En second lieu mes remerciements vont mes proches ceux qui m ont fait avancer et qui apparaissent parfois souvent ou pas une seule fois dans ce texte va Barto Aur lie Bousquet Briana Bray Michel Chevalier Muriel Fougeroux J r me Guigue Alexandre Jim nez Jim Caroli
239. ermettant d agir de fa on irr guli re ou non conforme tout en pr tendant r pondre pr cis ment ce qui 2 Pi tonisation des Berges de Seine acte IV sc ne 3 La pi ce qui voit s opposer depuis quelques semaines la Ville et l tat concernant le r am nagement des quais s est poursuivie lundi lors d un d bat agit au Conseil de Paris Alors que le premier ministre bloque la transformation de la rive gauche depuis le 12 janvier dernier arguant des risques de congestion de la circulation Bertrand Delano a r affirm son intention d honorer sa parole et de rendre les bords de la Seine aux Parisiens Prenant acte avec regret mais aussi d termination de la situation qui le contraint reporter son dispositif au printemps 2013 il a annonc que la Ville allait nouveau saisir les Ports de Paris propri taire des quais NDLR avant l t prochain d un projet de convention Extrait de cette tr s volumineuse affaire comment e dans le journal Le Figaro dat du 06 02 2012 sur http www lefigaro fr actualite france 2012 02 06 01016 20120206ARTF1G00732 les voies sur berges font encore parler d elles php 710 Par chance tr s peu de gens s en rendent compte 211 Alexandre GURITA dirige la Biennale de Paris depuis 2000 En partie 1 la sous partie intitul e En quoi c est de l art affaiblit la port e d une proposition l pisode berlinois lui tait grandement consacr e Je parlera
240. erri re elle une horde de hooligans londoniens enrag s prenant chaque tourn e comme une occasion inesp r e de se foutre mort sur la gueule Paris durant le On Tour 83 ceux ci d clench rent des rixes s v res avec vols la tire qui mirent fin une improvisation tr s pre propos e en fin de concert par Steve Severin et Robert Smith ce dernier ayant alors int gr le groupe temps complet Mais si la musique tait radicalement d senchant e elle tait moins dure l endroit de ses sonorit s C est le Metal qui mon avis avec le Punk et ce qu on appelle aujourd hui le D Beat parmi les groupes que je retiens Exploited extr mement agressif depuis la fin des ann es 90 Discharge Crass et Flux Of Pink Indians et encore le Hardcore j y viens imm diatement a apport avec lui ce vent de duret cette intransigeance que beaucoup jugent comme outranci re mais qui mes yeux est si importante si capitale Cette duret qui fait la diff rence Et donne son sens au mot extr me De passage Hambourg un ami de Washington D C avec lequel je partageais un grand int r t pour le groupe Devo le titre Penetration In The Centrerfold simplement stup fiant me fit d couvrir avec un bon paquet d ann es de retard la sc ne Hardcore am ricaine dont il avait t t moin de l apparition entre 1981 et 1983 Il me mit sur la voix de groupes ancienne cole tels que Minor Threat et
241. ervenir au d part pour leur r alisation et ensuite pour leurs actualisations dans l espace et le temps N 33 Inertie D terminer ce qui ne devra ni croitre ni diminuer S acharner a le maintenir au point mort N 30 variante 1 65 Propri taire MJS Pour mettre l preuve avec d humbles moyens une structure culturelle ayant diffus en 2011 un appel la cr ation reposant sur l id e de r intoxication de la soci t j ai propos l activation massive de Fight The Power dans la ville de Fribourg Voici un passage du texte fourni par mes soins ladite structure La soci t nous exhorte ranger nos lans les plus passionn s sous le signe de l euph misme Pour prot ger nous dit on la collectivit de l exc s et de la barbarie il sied d touffer tout fait la flamme qui br le au fond de chacun d entre nous Ainsi en va t il entre autres de la col re Ind sirable voire d gradante la col re doit tre civilis e Il faut la r primer partout en permanence et faire preuve de sang froid ce qui ne va pas sans frustration Je projette pour ma part gr ce l activation de Fight The Power de redonner les pleins pouvoirs la col re Je proposerai l activation de ce service au tout venant chaque journ e apportant son lot de rencontres fortuites et d aventures Les activations prendront place partout dedans dehors ind pendamment d un publi
242. es d affreux mensonges et autres arnaques qui ne pouvaient que lui mettre dos un maximum de personnalit s uvrant dans le champ de la culture Il l assassine ensuite tandis qu il n est plus possible pour quiconque de savoir ce qu il est en train de manigancer tant sur le plan de son existence que sur celui de sa production artistique les deux s intriquant souvent de fa on pour le moins perturbante chose rare l poque certains affirment que Cravan aurait anticip le happening d une cinquantaine d ann es Pour finir vient sa disparition qui est pr cis ment un geste ultime lanc contre la Muse dont il est abondamment question ici Personne ne sait ce que Cravan est devenu sans prendre la peine de dire au revoir il quitte le jeu tout fait ou plut t s absente d une fa on qui semblerait d finitive Apr s l armistice sa femme le chercha dans toutes les prisons et dans tous les pays du monde mais ne retrouva aucune trace de sa pr sence ou de son passage et il semble de plus en plus certain que le myst re qui entoure la disparition de ce personnage ne sera jamais clairci CRAVAN Arthur Maintenant Texte int gral de la revue suivi de po mes chronique fragments et documents ditions Ombres Petite Biblioth que Ombres Le Havre 2010 page 80 pour ces deux citations 5 R ponse au questionnaire du magazine Esquire reproduit dans de nombreux livres d di s l
243. es barbares Directement aussi mais sans doute n est il pas indispensable de le mentionner ce dys renvoie la notion d hostilit partout pr sente dans ce m moire Notion d hostilit que j imagine vers e dans l humour noir et violent plut t que dans le pathos Ce que je nomme dys dans ces pages sans avoir l ambition de pouvoir le d finir tout fait constitue l origine m me de ce que j appelle hostilit Le dys est ce d saccord pour une part m sentente pour une autre diff rend on l appellera comme on voudra qui te 37 Lorsque je me proposais d tudier la captivation selon Alfred GELL 328 I faudrait inventer des formats de m moires plus cons quents des m moires de 300 pages pour d velopper s rieusement ces points passionnants mais aussi extr mement ardus renvoyant aux questions de la morale et de l thique Durant la r daction de ce m moire je me suis retenu sans cesse de parler de cela me sentant vraiment trop inconsistant sur ces points Mais ressentant d autre part que ce qu il y aurait eu de plus crucial avancer aurait certainement pu r sider l 32 Au travers du projet Glitch Beaucoup plus de moins 330 Je renvoie le lecteur mes modes d emploi de services pour prendre connaissance de ce que j entends par humour noir et violent 1 Jacques RANCIERE 332 Jean Fran ois LYOTARD 107 l art tout ce qu il pourrait avoi
244. es choix que l artiste a fait production et v rification que le spectateur ne parvient pas a retracer Cette remarque me semble d autant plus pertinente que nous vivons certainement une des poques o le proc s d ex cution d une uvre est devenu plus trouble que jamais savoir qu il est devenu opaque et imp n trable au point qu un artefact pour reprendre la terminologie de Gell est aujourd hui tr s probablement beaucoup plus difficile saisir comme r sultat d une mise en uvre qu il ne l a jamais t auparavant Pour tre sans doute un peu na ve l hypoth se suivante n en pourrait pas moins tre tent e le temps o l exp rimentateur n a plus d acc s mental au proc s d ex cution d un artefact ne serait il pas galement celui qui le pousserait exag rer le pouvoir suppos de l artiste En situation de blocage l attention serait principalement capt e par la figure de l artiste n en devenant que plus magique Sans rep res pr cis renvoyant directement au proc s d ex cution de l uvre celui qui sera amen l exp rimenter ne sera t il pas particuli rement enclin accro tre consid rablement le pouvoir de l artiste En le faisant basculer une fois pour toutes du c t de l irrationnel c est dire du d miurgique Nous pourrions d un certain c t nous r jouir de cette assertion savoir du fait que des artefacts de plus en plus trouble
245. es de travail sont prises en charge par trois professeurs en alternance avec des intervenants venant d horizons vari s en moyenne dix par an tous sp cialistes dans leur domaine Pour la premi re ann e chaque s ance d bute par une phase Impetus pendant laquelle professeurs ou intervenants exposent leurs id es et forment des hypoth ses accompagn es d une documentation rigoureuse partir de la troisi me s ance et syst matiquement durant trente minutes s ensuit la phase Contribution pendant laquelle un ou plusieurs participants r gissent la s ance partir d interventions soigneusement labor es et document es portant sur la mise en pratique d une notion abord e pr c demment premier cycle ou sur l analyse et l argumentation de leur travail deuxi me cycle La tendance du premier cycle de rencontres de la premi re ann e est th orique sur fond de mises en pratique permanentes effectu es au travers des Contributions Le second cycle des rencontres met l accent sur l approfondissement des mises en pratique des participants accompagn par des moments th oriques intenses Le cursus de l IHEAP permet au participant de se forger un point de vue inattendu sur l art et d exp rimenter ce qu en est la pratique non conforme d envisager une activit artistique n cessitant des moyens financiers n gligeables ou nuls d appliquer des comp tences acquises tous les aspects de sa vie professionnelle e
246. es par le bien de tous L id e qu elles se font de la collectivit ne va pas sans restrictions sans bornages qui sont autant de r gles du jeu R gles d un jeu qui se joue l ombre des regards En clair on m excusera cette tournure de tels groupes ou de telles formations n apparaissent jamais ou s ils le font c est exclusivement pour la collectivit qu ils ont lu la tribu laquelle ils ont choisi de s adresser pour laquelle ils ont choisi d uvrer celle l ne fut elle compos e en tout et pour tout que d un nombre extr mement restreint de personnes d o l importance accord e par ces sc nes la gestion de r seaux blogs d initi s rendez vous pris en ville leurs m thodes de diffusion tant majoritairement virales 176 Comme celle de bien commun d ailleurs mais de fait depuis presque deux cents ans l art ne s est il pas presque toujours r alis dans l ignorance du bien commun en s av rant terriblement autoritaire Ce qui produit le bien g n ral est toujours terrible a crit SAINT JUST En 2002 Hakim BEY individu dont la v ritable identit est inconnue le texte que je vais citer navigue de fa on tr s al atoire sur Internet et est accompagn d un myst rieux Sans Copyright Hakim Bey Sans date a propos la notion de terrorisme po tique en tentant de faire se rencontrer les notions de vandalisme d activation de la vie quotidien
247. es personnes qui m invitaient mes commanditaires un cas de figure qui s est souvent pr sent Il est remarquer que lorsque l artiste est amen travailler en lien troit avec ses commanditaires il est extr mement rare qu il trouve de vrais partenaires A l encontre il est immerg le plus souvent dans un chaos dialectique m tin d urgence extr me o il est pour lui inimaginable de g n rer un dialogue qui trouverait sa source dans ce qui est en train de se faire Le d bat n a jamais lieu Les questions authentiques sont syst matiquement 46 A Oy refoul es Pourquoi Plusieurs r ponses pourraient tre envisag es Parce que personne ne souhaite se prendre la t te avec des uvres en laboration en d battre reviendrait perdre du temps ou encore d inutiles complications Mieux vaut laisser l artiste seul seul avec ce qui lui appartient en propre son univers sa cr ation Parce que tr s rares sont les commanditaires qui ont une connaissance respectable de l uvre de l artiste qu ils invitent D une fa on g n rale l encore on tiendra compte du fait qu il y a des exceptions les commanditaires se basent sur des souvenirs vagues sur un lot de rumeurs ou encore sur quelques pages de catalogues qui y regarder de pr s s av rent presque toujours d connect es de la r alit de la pratique de l artiste concern Pour attiser leur faim d ceu
248. facilite beaucoup les choses qu elle a abord l existence d une certaine fa on et que cette fa on m me si elle n est pas directement voir ou percevoir dans l uvre d art mise l tude v n r e ou mise en cause n en aura pas moins laiss sa marque Nous pourrions affirmer sans grand risque de se tromper qu il en va donc d une esp ce d largissement l endroit de ce que nous retirons de l art et que la mise en crise de la notion d ontologie appliqu e l uvre d art largit le champ de ce dont il nous faut tenir compte la figure de l artiste ayant pr cis ment cet endroit un r le d cisif jouer Ainsi uvrer fatalement dot d un sens vaste tendu se verrait de plus en plus remplacer uvre d art et a fortiori objet d art qui semblait tre le gage d une autonomie d une int riorit s par e du reste d un enroulement sur soi m me Perspective qui annonce un tournant l endroit de nos acceptions et qui nous enjoint citer Ghislain Mollet Vi ville de nouveau qui a crit dans un change d emails que nous avions eu et qui portait notamment sur ces questions 7 Je continue parler d uvre mais uniquement au sens premier du terme d tre l uvre puisque je consid re qu une uvre peut impliquer des r flexions des comportements et un tat d esprit qui ne d bouchent pas forc ment su
249. ferson USA Harris et Klebold retrouv e apr s leur suicide en 2000 cet v nement r el ayant bien s r pes lourdement sur le sc nario du film Un mal pour un bien en somme dans l esprit de Bill ou encore une hypoth se cruelle que celui ci ne tardera pas mettre en pratique Fort de ses convictions et bard d une artillerie lourde casque armure fusils mitrailleurs couteaux nombre de ces ustensiles de mort ont t con us et r alis s par notre personnage Bill passera une bonne moiti de Rampage le film bien nomm tirer dans le tas sans aucune indulgence pour les pauvres habitants de la petite ville qui l a vu grandir explosions mortelles et programm es d un commissariat notamment zigouillages bout portant aux coins des rues de braves gens crois s au hasard etc la logique est sans piti et Bill s av re implacable f roce mais aussi inventif en plus d tre rigoureusement insensible ses propres agissements Interpr tation obsc ne des th ories d Ivan Illich formul es il y a plus de quarante ans mais toujours peu mises en application comme nous le savons pour nombre de chercheurs s int ressant de pr s aux ressources nous en serions au stade o la destruction de la plan te terre par l homme ne peut plus tre vit e Rampage nous entra ne dans un d dale de violence dont seul Bill sortira indemne Bill avait un plan Trop d artistes Qu en serait il si nous
250. ge d un beau savoir faire en mati re de ruses et de d rivations Plus que cela il met ce cadre en cause par ses choix successifs avec la m me force sans doute que celle que Mallarm avait employ e pour tenter d abolir la notion d intentionnalit pour la mettre hors d anciens calculs avec Un coup de d s jamais n abolira le hasard 1897 Songeons y pendant plusieurs si cles la majorit des inventeurs toutes disciplines confondues semble avoir band l arc des ambitions les plus folles vers ce but dernier appara tre sous les regards co te que co te l encontre sur le plan de la qu te de reconnaissance Cravan incarne le genre par trop d pouill de l cole sauvage sa pr sence au monde est on ne peut plus brutale son app tit pour la notori t sans rien qu un os de gigot Aujourd hui nous devons franchir une nouvelle tape et enrichir notre PIRE Il en va de fait dans l optique que je propose tout au long de ce m moire exactement de cela du d veloppement d une r serve d un quant soi qui tiendrait lieu de r ponse R serve qui serait tr s largement suffisante R serve qui n est pas synonyme d isolement Qui se situe l oppos de ce qu on conna t de la r bellion Dans La th orie du partisan le juriste et th oricien du droit controvers Carl Schmitt voque l id e qu au sujet des conflits guerriers c est dire de la mise
251. ges 75 L Industrie Culturelle grandissant l artiste se voit domin toujours plus par un imp ratif celui de se rendre perceptible Cet imp ratif a sur l artiste d autant plus d empire que comme je l ai longuement expliqu pr c demment celui l entretient des liens amoureux avec sa Muse Agoraphage l attirance de l artiste pour cette inspiratrice faux jeton en faisant un damn contraint d errer le long des berges d un Styx command par l indice de popularit C est dire que l artiste d une fa on g n rale s av re totalement incapable de s inscrire au travers des modalit s de sa pratique artistique m me dans une conomie r putationnelle autre que celle que lui propose l Industrie Culturelle Il s av re incapable de d passer ce standard fond sur l imp ratif de se rendre perceptible Soyons encore plus cruels et supposons comme il m est arriv de le faire pr c demment pour enfoncer le clou une derni re fois que l Industrie Culturelle n est justement absolument pas le c ur du probl me mais que ce qui ferait obstacle une production plus audacieuse proviendrait de l artiste lui m me de son go t immod r pour la reconnaissance go t qui le contraint diaboliquement de diverses mani res Voici maintenant o j aimerais en venir dans une poque qui semblerait nous demander d appara tre toujours davantage contre la bonn
252. gle le lien de ces sc nes alternatives extr mes avec les philosophes gnostiques saute aux yeux Pour Jacques Lacarri re l histoire des gnostiques est en quelque sorte l histoire de l ombre une contre histoire dont les nappes successives tentent d sesp r ment de nier l histoire elle m me Rappelons nous des mots de Lloyd du groupe Television peut tre que le troupeau marche dans la mauvaise direction Et de ceux de Blush voquant l attitude Hardcore pour se dissocier de tout ce qui ne nous satisfaisait pas Et comparons les ceux de Lacarri re lorsqu il tente d analyser la perspective gnostique Notre univers est il un monde manqu L homme est il un tre v ritablement achev Et les institutions lois traditions qui nous gouvernent sont elles l pour nous lib rer ou au contraire pour maintenir l humanit dans une suj tion mill naire C est ces questions que r pondirent il y a dix huit si cles en Gr ce et en gypte les philosophes gnostiques Et ils propos rent une image du monde si nouvelle si libertaire que d embl e ils furent rel gu s parmi les premiers h r tiques les premiers philosophes maudits de l histoire A 4 189 La logique est la m me elle propose inversion des valeurs et des signes elle se donne pour t che rien moins que l exploration d une contre vie Pour Lacarri re les 85 Les caricatures en
253. glinguaient des cadavres d animaux sur sc ne pour subjuguer leur public en le tum fiant Pour ce qui est de leur apparence vestimentaire ils taient d s 1981 tr s Black avant le Black et tr s Doom avant le Doom Leurs fans d autre part percevaient leurs shows comme des moments de pure magie noire D une certaine fa on 146 le groupe annonce sans aucun doute le Black Metal non sur le plan musical quoi que tr s d rang e leur musique n est jamais exempte d un certain miel bien s r trompeur leur registre se situant plus du c t de la perversion que de celui de l agressivit que par la fa on qu ils ont d aborder l art et la vie au travers d une religiosit diffuse le paganisme est pr sent jusque dans les paroles de leurs morceaux et leurs performances extr mes t tes de cochon coup es torches et ambiances macabres pr c dent la messe Black Metal il faut galement avoir l esprit leur appartenance une soci t secr te dublinoise nomm e The Lypton Village Jetant des regards t n breux vers la fosse en d lire d une bo te de Jazz parisienne recycl e pour l occasion en club SM dans sa p riode la plus d pressive marqu e par des titres excellents comme Stares To Nowhere Lydia Lunch se masturbait sur sc ne avec un pistolet soi disant charg Siouxsie Sioux ne reniant jamais tout fait son pass politiquement tumultueux v cu au sein du Bromley Contingent tra nait d
254. hemardesque intitul Space P gant qu celui de la figure de l artiste rendue sinistrement d risoire et fragile au travers des R ductions le cr ateur en tant r duit pour finir sans faire de jeux de mots laisser ses uvres se faire irr versiblement cloper de fa on indigne En cons quence ces deux projets auraient pu figurer au tout d but de cette partie intitul e loge de l ombre car ils incarnent ravir ce que j entends par ombre et repr sentent d une certaine fa on un geste que j ai reproduit des dizaines de fois par la suite sous des formes extr mement vari es au travers de ce que j appelle des ou mes passages l acte R ductions d autre part a fait l objet de plusieurs remaniements R sumons les prouesses humaines sont souvent si d solantes que l on serait presque en droit de penser que la pratique de l art plut t que d aider l humanit se construire devrait peut tre l aider dispara tre une bonne fois L avenir sera guerrier en plus d tre sans piti pour les projets pr tentions r volutionnaires Mais quoi l ombre ce ne serait donc que cela Le d ploiement d une nergie hostile tourn e contre ladite bonne pens e un coup de matraque assen sur la nuque de quelques fondamentaux jug s par le plus grand nombre comme tant strictement intouchables Et ainsi au del serait ce seulement de la misanthropie
255. i ges et ces filets du temps o les hommes se laissent prendre Ce qu ils pr nent d une certaine fa on c est une fuite imm diate une d sertion hors du monde et des si cles Comment alors crire l histoire de ceux qui justement n en voulurent jamais tracer le portail fig d ombres qui fuient sans cesse On poursuit on effleure les gnostiques on ne les saisit pas Ce que j appelle n gareconnaissance reviendrait donc la tentative d inscrire l adresse faite ailleurs sur un autre plan lui m me soumis d autres standards et ob issant d autres r gles mais aussi la tentative de ficher cette adresse dans une autre temporalit Ailleurs et dans une autre temporalit en un sens nous renvoient peut tre moins qu on ne le pense vers l Utopie il me semble indispensable d insister sur ce point concr tes et viables les manifestations de la n gareconnaissance ne se suffisent pas du seul rejet En ce sens les sc nes alternatives musicales extr mes enrichissent consid rablement notre propos car elles nous fournissent un exemple vivant ou plut t une preuve vivante de ce qu il est possible de faire exemple ou preuve qui seraient certainement beaucoup plus difficiles observer si nous avions choisi de nous cantonner au seul champ de l art contemporain peut tre moins codifi crypt mais beaucoup plus h g monique et norm Elles semblerai
256. i de lui de nouveau dans ma partie finale lorsqu il sera question de L IHEAP Reloaded une cole peut en cacher une autre deux checs et plaidoyer en faveur des coups port s en dessous de la ceinture 73 m tait de demand Il s agit de La part de l ombre N 35 service Glitch dont le mode d emploi est le suivant Dans le cadre d une commande accompagner la livraison d un ouvrage d une action malveillante qui troublera l ordre auquel celui ci se destine Le cas de figure correspondait bien aux conditions d activation de La part de l ombre je me sentais contraint d accepter de laisser Le Bon pi tonniser les berges de Seine en activant L annulation d espaces mais a ne m emp chait pas par ailleurs d agir sous cape de fa on plut t cruelle en m appuyant sur l activation de La part de l ombre Il ne restait qu convaincre les assistantes de Le Bon de faire figurer non pas un seul mais deux services dans le programme de la Nuit Blanche 2012 L annulation d espaces et La part de l ombre Heureusement cette initiative ne rencontra aucune r sistance ce qui m tonna en premier lieu puisque le second service que je leur proposais exprimait tout de m me l id e que celui ci consisterait en une action malveillante tourn e contre le commanditaire Le Bon pour Nuit Blanche La chose est d autant plus int ressante que lorsque je re us le contrat que je devais passer avec la Ville
257. i m me de distinguer nettement ces deux termes bien qu il soit question d une activit d une part et d une figure de l autre renvoyant tr s directement un individu 1 BOURDIEU Pierre Les r gles de l art ditions du Seuil Poche Paris 1998 2 MOINEAU Jean Claude L art dans l indiff rence de l art ditions PPT Paris 2001 1 Voir ce propos tout ce qu il a pu d velopper par la suite dans MOINEAU Jean Claude Contre un art global ditions e Paris 2007 en particulier le chapitre intitul Pour un catalogue critique des arts r put s ill gitimes par ex p 132 L art sans identit est un art qui fait quelque chose mais quelque chose qui n a ni n cessairement caract re social ni m me tre catalogu sous le nom d art Un art sans cartel Moineau et moi avons beaucoup chang ces deux derni res ann es et avons choisi de publier ces changes au fur et mesure sur un blog que l on trouvera cette adresse http j c moineau j b farkas entretien blogspot fr L art dans l indiff rence de l art op cit page 88 14 deux livres nous offrent des bases d passionn es pouvant servir laborer une vision raisonn e de l artiste Froideur Car les gens qui tiennent leur dignit sont toujours ceux qui freinent le mouvement Dans Sois artiste Joseph Mouton tient des propos qui pourraient entrer en r sonance avec notre recherche Il crit par exemple
258. i me permettrait de m enrichir et d exploiter tout mon talent C est pourquoi j aimerais obtenir de plus amples renseignements sur l IHEAP et en particulier recueillir un aper u de la m thodologie prodigu e ainsi qu en apprendre davantage sur sa philosophie et l tat d esprit qu il propose faut il d ailleurs y adh rer ou pas Enfin quels seraient les profils recherch s Je vous remercie par avance de votre aimable collaboration bien cordialement XX 04 10 2012 Ch re XX Nous sommes tr s heureux que vous vous sentiez ainsi concern e par notre offre Voici quelques r ponses qui nous l esp rons sauront provisoirement vous contenter La m thodologie si vous ne l avez pas d j examin voyez sur notre site un d tail du programme que nous proposons pour les deux ann es qui viennent Nous nous y tiendrons globalement sachant que 1 le titre et les 102 travail me mettait de plus en plus en col re car du point de vue de l cole comme entit nous n tions plus d accord sur rien Tandis que sur le plan des id es que nous pouvions avoir sur l art nous partagions presque tout nous divergions radicalement pour ce qui tait de notre rapport au monde Alexandre Gurita souhaitait capter les regards et tendre une esp ce de pi ge injurieux au tout venant de mon c t j imaginais une cole rendue volontairement assez peu visible pour pouvoir perp trer des exc s en toute s r
259. iation charg e de g rer les comptes de New Yorck im Bethanien avait t catastroph e par le prix de ces billets r serv s au dernier moment Michel Chevalier qui avait sollicit La Biennale de Paris pour cette op ration tait venu de Hambourg ou il habitait en autocar DROITE ANONYME photographie d Alexandre Gurita dans la salle de conf rence de New Yorck im Bethanien durant une de ses prises de parole a titre de traducteur HOSTILE ye ee CREATIVE PRACTICES THAT RUIN ArT SPACES PEOPLE OR THINGS AN ANTHOLOGY OF TYRANNICAL STYLES FROM ALL OVER THE WORLD At whey Re Recommenpen New York e BERKELEY UNDERGROUND kon S 03 HOSTILE TURN 1 GAUCHE FARKAS Jean Baptiste Hostile Turn une couverture am ricaine photomontage 2012 COMMENTAIRE R vons un peu A quoi ressemblerait la couverture am ricaine d un ouvrage portant pour titre Hostile Turn Le tournant hostile Sur celle ci on lirait par exemple propos de pratiques cr atives qui ruinent l art des espaces des choses ou des gens Comme c est souvent le cas pour ce qui est des publications am ricaines la couverture de cet ouvrage serait orn e de quelques l gendes apolog tiques extraites de la presse Une anthologie de styles tyranniques natifs des quatre coins du monde Hautement recommand Le titre de cet ouvrage qui n existe pas encore contretype les publication
260. id ale parce qu exempte de douleur D di e au rel chement l impesanteur En faisant cela l artiste se contraindrait s inviterait lui m me devoir abandonner ses comp tences suppos es ce qui reviendrait d j faire un pas gigantesque vu l extr me lenteur laquelle il progresse l endroit de son statut ou des aptitudes qu il pr sume avoir Mais ce serait plus que cela 3 J ai tr s souvent entendu Ghislain MOLLET VIEVILLE en conf rence ou ailleurs exprimer cette id e qui est aussi une position de vive voix Pour en savoir plus sur le parcours qui l a amen cet endroit voir en particulier le livre documentaire selon ses mots que Nicolas P LEDOUX lui a consacr GMV Is There Any Ghislain Mollet Vi ville Information ou fiction Les Presses du R el Dijon 2011 Cette phrase Je vois l art de plus en plus l o a n est pas fait expr s est reproduite en bonne place dans le Catalogue de la XVIe Biennale de Paris ditions de La Biennale de Paris amp Paris Mus es Paris 2006 la page 1122 37 Devenu un observateur parmi les observateurs il ferait le plaisir d indiquer parmi toutes les choses qui existent d j celles d entre elles sur lesquelles il serait bien m rit de s attarder quelque peu MONSIEUR ARTISTE Quoi de cette premi re partie devrait tre express ment retenu Ceci r duisons la baudruche que nous sommes devenus 38 2
261. ience singuli re et souvent digne d int r t Mettre en question la figure de l artiste est ce qui a motiv l criture de ce m moire L Artiste avec un grand A doit tomber C EST COMME ce que nombre d observateurs nommeraient se tirer une balle dans le pied tandis qu il en va mon sens tout l encontre de l expression d un geste hautement profitable mais aussi et sans nul doute indispensable CAPTIVATION LA d apr s GELL Alfred L art et ses agents une th orie anthropologique 1998 Traduit de l anglais tats Unis par Sophie amp Olivier Renaut Les presses du r el coll Fabula Dijon 2009 Par captivation Alfred Gell d crit une situation de blocage psychique en partie occasionn e par le fait que le r cepteur d une uvre n ait pas t mis en relation directe avec le proc s de fabrication de celle ci Ce manque a pour cons quence de conf rer l uvre un quelque chose de magique interdisant son r cepteur d entreprendre un quelconque effort d analyse son endroit Lorsqu il songe l artiste je soup onne le commun des mortels de conna tre exactement la m me situation de blocage psychique C EST COMME s enorgueillir d avoir perdu un sens avant d tre arriv au bout de ses efforts COMMETTRE DE L ART Commettre de l art caract rise des fa ons hostiles d aborder la pratique de l art
262. iendrait sur quelques d cennies un volume totalement hallucinant de 3513150 uvres environ Le fait qu il soit impossible quiconque de passer en revue ou m me d appr hender toutes ces uvres devrait nous faire r fl chir sur l int r t qu il y a pour l artiste changer son fusil d paule en revoyant mais a n est pas tout les modalit s de sa production au travers du retrait et de la soustraction J ai annonc plusieurs fois que le pr sent nous demande de donner toute son importance l action de soustraire ou encore que until today artists have embellished the world with more or less convincing art products today the best effort an artist can make is to lighten down the world jusqu pr sent l artiste avait embelli le monde avec des productions artistiques plus ou moins convaincantes aujourd hui le plus bel effort qu un artiste puisse faire est d all ger le monde Dans le cadre de la Biennale de Paris nous avions calcul qu environ trente uvres d art voient le jour chaque seconde dans le monde leur tirer un bon coup de canon sci en plein visage ce qui serait la signature de Bill de tenter de remettre en question et de critiquer la figure de l artiste en partant du constat qu en g n ral dans le champ de l art celle l constitue un des derniers f tiches propos duquel on se garderait bien d mettre la plus infime des objections Dans l art pourtan
263. il demeure prot g par cette reconnaissance qui lui donne tous les droits Pour Jeudy il semblerait que c est son concept singulier original qui devrait l artiste donner ses lauriers et lui offrir une juste cons cration Mais en art le concept ne peut appara tre autrement que flou quivoque bigarr incomplet cf Kant Il s ensuit que la reconnaissance d un artiste ne pouvant pas reposer sur un concept une diff rence mis par l artiste au travers de son travail va chercher se contenter dans la visibilit Ainsi je tente toujours de suivre le raisonnement de Jeudy plus l artiste sera visible et plus il sera valable tandis qu en des auspices plus convenables il aurait plut t fallu probablement crire que plus le concept d un artiste est valable et plus ce dernier pourra s av rer valable L uvre d art en perte d ontologie renforce la figure de l artiste Quittons l homme des foules pr sent pour mettre l tude l artiste cette fois dans la relation qu il entretient avec l uvre d art Ou plut t biaisons pour revenir la figure qu est l homme des foules de fa on compl tement diff rente cet endroit de mon m moire en place de tenter de d velopper en profondeur un nouvel aspect inh rent ou relatif la qu te de reconnaissance qui on s en souvient est le sujet de cette partie j aimerais formuler une nouve
264. ilent et suppose que de nouvelles longues descriptions seraient franchement de trop rappelons nous Jules RENARD la place de cela je propose mon lecteur de retrouver en annexe ce m moire quelques propositions d activations de services que j ai pu faire derni rement la galerie et qui pourront servir de compl ment pour qui souhaiterait pleinement saisir mon approche l heure o j cris ces lignes le 27 f vrier 2013 aucune de ces propositions n a t valid e 217 Je reprends mon compte cette fa on de dire typique de Stephen WRIGHT 8 Beaucoup d artistes voient dans l Institution et plus g n ralement dans l Industrie Culturelle le grand m chant loup qui orchestre leurs pires cauchemars un L viathan tandis que je per ois le pire ennemi de l artiste l int rieur de lui m me C est lib r de sa Muse Agoraphage que l artiste pourra enfin doter son action d une puissance autrement plus grande On voit quel point les questions de la reconnaissance et de ce que j appelle une pratique litiste de l art sont intrins quement li es Par litisme au risque de simplifier beaucoup mon propos j entends indirectement l abandon par l artiste de son besoin d vorant de reconnaissance En l tat actuel des choses rappelons que toute non participation l agora g n re chez un artiste ressentiment tristesse et d ception J aurais aim dans ce m moire m
265. immat rielle de l uvre Le collectionneur devra br ler solennellement son re u ses nom pr nom adresse et date de l achat demeurant toutefois inscrits sur le talon du carnet souche des re us Parall lement l artiste doit en pr sence d un Directeur de Mus e d Art ou d un marchand d Art connu ou d un Critique d Art plus deux t moins jeter la moiti du poids de l or re u la mer dans une rivi re ou dans un endroit quelconque dans la nature o cet or ne puisse plus tre r cup r par personne Ghislain MOLLET VI VILLE et moi avons en 2010 pour la Revue Critique N 759 760 op cit longuement comment cet article J voque ce fait pr c demment dans mon m moire quelques peu de pages de l endroit o mon lecteur se trouve actuellement 53 Mais le d roul de mon m moire me parle et m indique qu il serait pr sent peut tre plus judicieux de faire un pas en arri re de choisir d abandonner Yves Klein pour revenir une fois encore ce que pourrait tre ou ne pas tre la figure de l artiste en reposant une nouvelle fois encore plus abruptement la question Qu est ce donc que cette figure cet endroit de mon d veloppement et compte tenu de tout ce que j ai pu avancer pr c demment en m appuyant sur un grand nombre d auteurs je r pondrais presque rien l artiste n est presque rien hormis sa volont de reconna
266. ion d objets de valeur L objet apport est d trui selon un protocole imagin par son propri taire EN gee Vi Voila ce que Jean Baptiste Farkas fait de vos objets sacr s Photo AFP Farkas fait de l art tout Casser Nous le r alisons pour vous Samedi 3 et Dimanche 4 D cembre de 11h a 18h FRAC Poitou Charentes g 2 Christelle LASAIRES ch lasaires charentelibre fr tes vous p rer d un objet auquel vous E Jean Baptiste Evidemment avec une telle d marche le risque est de ne pas tou jours se faire bien comprendre Ainsi lors d une deses prestations scotch ou en l encombrant d ob a limite de la fabrique de faus ses invitations pour entrer dans r Jean Baptiste Farkas a provoqu une biennale 63 bd Besson Bey 16000 Angoul me Prou Maseno Farkas se propose avertie scandale pendantun D autres encore la limite de l ab 05 45 92 87 01 itre de d truire les vernissage d exposition Il a de surde comme le service Cein IKHEA SERVICES www frac poitou charentes org Dans le cadre de Renouveau R alisme eux dans d atro an coup de mar teau fatal ou sous un mouvement de scie irr versible Si oui rendez vous demain et dimanche au Frac Fonds r gional d art contempo rain o vous attendra Jean Bap tiste Farkas invi rac pour uneexpo tr s particuli re ce week end baptis e Hors Service Jean Baptiste Farkas est un hy bride une so
267. ions Rappel de la s ance N 2 et Contribution th orique Arguments pour et contre la soustraction 12 1 Exp rimentation 12 2 Exp rimentation 12 3 Exp rimentation S ance N 13 Approfondissement des mises en application Op rer dans la r alit quotidienne au travail Rappel de la s ance N 3 et Contribution th orique Arguments pour et contre l op ration 13 1 Exp rimentation 13 2 Exp rimentation 13 3 Exp rimentation S ance N 14 Approfondissement des mises en application L invisuel au travail Rappel de la s ance N 4 et Contribution th orique Arguments pour et contre le public d indiff rence 14 1 Exp rimentation 14 2 Exp rimentation 14 3 Exp rimentation 136 S ance N 15 Approfondissement des mises en application Le public d indiff rence au travail Rappel de la s ance N 5 et Contribution th orique Trier commenter les arguments inventaire 15 1 Exp rimentation 15 2 Exp rimentation 15 3 Exp rimentation S ance N 16 Approfondissement des mises en application Le moins au travail soustractions Rappel de la s ance N 6 et Contribution th orique Arguments pour et contre un art lib r de l art du 20e si cle 16 1 Exp rimentation 16 2 Exp rimentation 16 3 Exp rimentation S ance N 17 Approfondissement des mises en application Penser l art c est aussi penser une conomie Rappel de la s ance N 7 et Contribution th
268. ire un l ment crucial ayant un lien direct avec l apparition de la galerie dans la foire est supprim par ex un r Perrotin chaque fois qu apparait le nom voir galement ci dessus ou plus extr me la galerie n appara t dans aucun des supports de communication de la foire galerie fant me N 35 Inertie sur le stand de la galerie ART BRUSSEL rien ne bouge Rien de rien Du 17 au 21 avril une photographie prise au tout d but de la foire sert de r f rence N 41 Substituts une activation de service Des modes d emploi et des passages l acte est int gralement pens e et r alis e par quelqu un d autre ma place Je m en tiens le plus s rieusement du monde ignorer tout de cette activation N 43 Bilan une des uvres propos e la vente sur le stand est accompagn e d un bilan d taillant son tat de d t rioration assez avanc se mettre en contact avec un des artistes de la galerie qui pourrait fournir l objet d art se pr tant cette activation L id e que cette d t rioration est un plus augmentant la valeur de cet objet d art sert d argument de vente r f rence est faite la patine du temps grandement appr ci e de certains collectionneurs ad D D 394 A N 45 variante 1 I suffit de s en souvenir pour qu elles existent sur le stand rien Remis es les uvres ne sont accessibles qu au travers
269. is c est chose difficile pr cis ment puisque l artiste s av re aujourd hui plus que jamais tre une esp ce d idole au point qu il ne puisse pour ce qui est de son statut et du n ud de religiosit diffuse qu il incarne plus ou tr s rarement tre sujet une critique frontale d aucune sorte L artiste ne se voit plus Comme un f tiche sujet d un culte ou d une idolatrie la figure de artiste est obstru e par du magique et pr sente d immenses difficult s d s qu il sera question de l analyser en toute conscience froidement constituer le c ur de ce m moire si celui ci avait t envisag sous l angle de la psychologie Triste figure en effet que celle de l artiste tortur e plus que toute autre par des probl mes d ego cuisants C est l ego qui pousse l artiste devoir t t ou tard et presque toujours embrasser le pire des n importe quoi qu il s agisse d uvres d art de groupes d artistes ou m me plus largement de m thodologies ou d inclinations l ego finit tr s souvent par prendre le dessus et par d fenestrer pour les mettre au rebus les plans les plus sublimes 16 S il fallait compter les coups de hache administr s au vieux tronc qu est l artiste on trouverait pour faire court d un c t une masse de propos renvoyant une vision extr mement id alis e h rit e entre autres de l Internationale lettriste ou situatio
270. is les pieds faute de s tre crue pleine 7 HARRISON Charles et WOOD Paul d Art en th orie 1900 1990 Une anthologie 1992 Traduction fran aise sous la direction d Anne Bertrand et d Anne Michel ditions Hazan Paris 1997 page 960 58 WARHOL et ses bo tes Brillo ou Campbell Tous ces cas de figure demanderaient tre scrupuleusement explor s ce qui ne sera pas envisageable ici faute de place L artiste conscient de ce gonflement de la figure du cr ateur provoqu par la mise en crise de len soi accord l uvre d art pourra tenter de r tablir un quilibre la boursouflure sera compens e par un l cher prise 52 pr sent que sont derri re nous ces consid rations abstraites sur le devenir de l uvre d art il serait profitable de nous en tenir un seul exemple J ai choisi celui d Yves Klein pour pr senter un cas de figure qui pourrait dans cette perspective consacr e la qu te de reconnaissance s av rer paradigmatique Je pense une uvre en particulier celle que Klein a intitul la Cession des zones de sensibilit picturale immat rielle dont activation d montre a mon sens que le vide laiss par l uvre d art d nu e de substance d int riorit ou d en soi s est rempli de l artiste et de la figure qu il incarne Le vide dans son rapport la reconnaissance quand Vt UNESCO se m le du statut de l artiste
271. is plut t par des agissements extr mement subtils et qui sont autant de ruses Pour ce qui est de chercher des exemples de mise en vie ou en mouvement de cette discr tion volontaire point n est besoin d aller plus loin que les mots formidables qu employait Michel de Certeau pour d crire ce qu il intitulait la pol mologie du faible dans son ouvrage capital L invention du quotidien une diff rence majeure pr s j oserai 77 On voit les liens que cette partie entretient avec ce que j appelais pr c demment n gareconnaissance en m inspirant des sc nes alternatives extr mes 78 La Muse Agoraphage 2 Ou art du faible dans L invention du quotidien Vol 1 Arts de faire coll Folio essais Poche ditions Gallimard Paris 1990 notamment page 48 Sans profit le profit est du c t du travail ex cut pour 81 avancer que la discr tion volontaire est plus qu une forme de braconnage ou de d tournement parce qu elle trouv les moyens de se tenir en elle m me distance dans une position de retrait de pr vision et de rassemblement de soi Enfin ce que j intitule discr tion volontaire renvoie nombre de dispositions singuli res sp cifiques que je ne puis ici d crire que de fa on sommaire en citant la principale un d sir de r el Une faim pour employer un autre mot qui a d j pouss certains tenter de s
272. issance La qu te de reconnaissance est le propre de l artiste Pas plus tard qu hier dans le cadre de I Interface s minaire organis la Sorbonne par Richard Conte et Jacinto Lageira le philosophe Paul Audi intervenait Visuellement un court bonhomme ayant tellement fait travailler ses id es dans tous les sens que l assembl e professeurs tudiants lettr s l issue de la rencontre alla jusqu pr tendre avoir t subjugu e par un si haut niveau de coh rence Rejetant le projet de lire une conf rence Audi avait demand ses h tes de lui poser durant deux heures des questions sur ses sujets de pr dilection Une m thode judicieuse qui conf ra un maximum de vie cette allocution Un des points importants soulev s l occasion de cette intervention portait sur un texte intitul Recommandation relative la condition de l artiste Dat du 27 octobre 1980 et agr seulement en 1997 ce texte avait t produit dans le contexte d un Congr s mondial sur l application de la Recommandation relative la condition de l artiste organis par l UNESCO et interrogeant le statut de l artiste en vue de prot ger ses int r ts Un extrait de ce texte doit figurer ici me semble t il pour la raison suivante il illustre merveille mon propos en ins rant la notion de reconnaissance au c ur m me de ce que serait la d finition de l artiste que propose l UNESCO
273. isse dans Des modes emploi et des passages l acte op cit pp 147 148 8 GLOSSAIRE ne session deux ann es n cycle dix semaines ne semaine un th me trois s ances ne s ance une demi journ e n participant personne ayant int gr l institut n professeur rattach l IHEAP prend en charge les s ances n intervenant le sp cialiste d un sujet en lien direct ou indirect avec la session n rapport document r diger par le participant avant la fin d une session Ah l l Je revois toutes ces heures de travail Et malgr tout je suis tr s loin de les regretter Une partie de notre boulot consistait r pondre des courriers qui nous taient envoy s et dont beaucoup manifestaient au vu du programme de l IHEAP index sur plusieurs moteurs de recherche incontournables une certaine forme de surprise Au risque d allonger un peu le contenu de cette ultime sous partie il me semble ici int ressant de faire figurer un de ces changes pour rendre tout ce que je pourrais crire sur l IHEAP beaucoup plus tangible Lva a cccccccc 02 10 2012 Madame Monsieur Je suis interpell e par l offre de l IHEAP que je d couvre Je suis fortement int ress e tant actuellement dans une forme d introspection quant mon parcours et imaginant par avance l impulsion que je voudrais mettre dans un futur proche j aimerais me projeter dans une aventure nouvelle qu
274. ist who does and does not make art Finally the French sociologist Michel DE CERTEAU in The Practice of Everyday Life 1980 encourages poaching which he describes as a perfect attitude an unquestionable state of mind De Certeau demonstrates how cheap shots represent a thrilling strategy for the weak a tactical approach intended for the re appropriation of the realm of the strong 326 En r ponse une demande de soutien Cette ann e l Alexandre GURITA avait fait suivre de telles demandes aupr s d un tr s grand nombre de personnes Il tait alors question de compenser de cette fa on l absence totale de budget de fonctionnent 106 R R Paris le 12 d cembre 2001 En ce qui me concerne et ceci aura clairement sa place pour mettre un terme cette troisi me partie enti rement d di e l ombre et au produire contre jour j ai d s le tout d but des ann es 2000 consacr une grande partie de mes efforts donner corps des guillemets s imposent puisque la plupart du temps je l ai fait de fa on strictement incorporelle vanescente provisoire en m intriquant de fa on subreptice dans des rouages ce que je nommerais un dysart il m est arriv d crire Dysart je n accorde que tr s peu d importance cette formulation incongrue obtenue faute de mieux savoir un art dont une des intentions fondamentales serait de se retourner contre lui m me de se mett
275. istoph Lichtenberg 1742 1799 car peu d auteurs sembleraient exprimer autant que lui un si grand m pris de l enthousiasme qu on peut avoir pour les productions de l esprit ce qui et le paradoxe s av re superficiel ne l emp che aucunement d avoir un penchant immod r pour les hautes id es Ce que des ironistes d un tel niveau nous apprennent c est que la mise en question stricte des uvres de l esprit qui est ici mon sujet de fa on moins indirecte qu il n y para t il consiste en la mise au pied du mur du caract re disproportionn de l id e qu on se fait du pouvoir pr tendu de artiste si elle veut d passer affections et pr jug s ne peut faire l conomie d abandonner tout sentimentalisme Lichtenberg en ce sens me semblerait tre l exemple parfait d un esprit qui serait lib r en grande partie de toute la b tise induite par les imaginations que nous pouvons avoir de l art et des artistes Aucune amertume d ailleurs plut t une rage la bastonnade du lundi laquelle l humour aurait donn les ailes de l inventivit Mais nous avons presque chemin rebours jusqu la pr histoire Et il est grand temps de franchir un chelon sup rieur en taillant dans le gras de ce que je me contentais seulement d voquer en parlant d une indispensable d sacralisation de la figure de l artiste Papa Nietzsche n avait il pas bidouill un br lot g nial sur le d c
276. it page 58 Masci en remet une s rieuse couche en crivant qu un espace statique et extr mement ordonn a pris la rel ve d un temps dynamique et r volutionnaire 35 Mine de rien le propos de JEUDY est dur mais on ne peut que reconna tre qu il est tr s r aliste ils les artistes forment cette communaut qui leur permet de croire en un art de vivre en marge des mod les de la consommation culturelle et leur fait choisir non point de se retrancher mais de ne point se mesurer ce qui les mettrait dans un tat d chec au point de les d courager Le Mythe de la vie d artiste op cit page 12 17 indirectement la figure de l artiste par un de ses flancs les plus retardataires Certes les Artistes de Belleville existent mais nous devinons sans mal que sur le plan de l art on m excusera cette g n ralit et il y a bien s r des exceptions le fait d habiter a Belleville n est pas un mal en soi quoique cette frange de l activit ne sera tr s probablement pas la plus repr sentative de ce que pourrait tre en terme d impact et d ing niosit la cr ation la plus contemporaine celle notamment qui se passe au bas mot depuis presque quatre d cennies d ateliers d expositions et tente une production en lien direct avec la soci t via notamment le monde du travail cette approche n a clairement rien d id alis Encore d autres recensions dans le sens inverse
277. je d cris le but encouru consistera deviner de nouvelles formes de viabilit Il n en va donc nullement du projet de faire valoir un anticonformisme Ennemis jur s de la Muse Agoraphage donc ceux qui op rent dans ces sc nes inventent leurs propres r gles l endroit de ce que la soci t nomme le m rite ou la valeur Hostiles je reviendrai bient t sur la notion d hostilit qui donne son titre mon m moire ceux qui s activent dans ces sc nes le sont en ce qu ils tournent le dos des valeurs qui en principe ne devraient pouvoir souffrir d tre remises en question de fa on radicale Pour clore cette sous partie je dirai enfin qu ils ont fait entrer davantage d homme du possible dans leur m lange r ussissant en cela interrompre un cours des choses l Histoire Il resterait savoir si cette rupture s av re permanente ou si elle reviendrait plut t une esp ce de mise entre parenth ses consid rant bien qu elle n est justement pas une illusion r volutionnaire de plus mais plut t l accomplissement d un tat d esprit qui ne r ussit plus se mettre en phase avec le donn Une anecdote Sur un coin de trottoir apparemment sans y avoir t invit un individu se joint un groupe de personnes dont l apparence vestimentaire et la fa on de parler pr sentent de fortes similitudes l coute d un morceau de musique diffus sur le t l phon
278. je d velopperai ce point en guise de conclusion l ensemble du m moire de savoir en quoi la figure de artiste peut encore nous apporter quelque chose en quoi elle aurait encore quelque chose nous dire partir du moment o nous choisissons de la relier l ombre plut t qu la lumi re La qu te de reconnaissance partie 2 1 J analyserai comment il me semble partag entre deux figures emprunt es la litt rature l homme du possible Robert MUSIL et l homme des foules Edgar Allan POE 12 loge de l ombre partie 3 5 Comme on a parl d un livre noir du communisme la fin des ann es 90 11 1 La figure d mesur e de l artiste INTRODUCTION La figure de l Artiste au risque de l incr dulit Pour p n trer dans le vif du sujet rien ne vaut cette simple question quoi dire des artistes qui soit plus qu une manifestation de pure all geance ou qui revienne autre chose qu un sourire b at et niais Aux artistes d embl e on pourra reprocher mille et une choses et stigmatiser un ensemble de caract ristiques comportementales quelque peu grossi res qui sont autant de facettes du kal idoscope constituant leur personnalit sauvage biscornue mais aussi et surtout convenue le manque d coute le narcissisme l incons quence la flagornerie l envie etc S en tenir l toutefois tandis qu il s agirait d entamer la r daction
279. jet consiste plonger le public non pas dans un noir r ussi la fa on des d ners dans le noir mais plut t dans une p nombre de mauvais aloi lui imposant de t tonner Service N 49 Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 131 Sur valu D terminer une p riode durant laquelle vous y mettrez le double du prix MISE EN PRATIQUE Un heureux Telle uvre de pr f rence monumentale figurant au programme de la Nuit Blanche 2012 fait l objet de frais de productions Au moment d tre honor s aupr s d un fournisseur ces frais sont pay s hauteur du double sans qu aucune explication ne soit donn e En cas de r clamation dire au fournisseur que c est au nom de l art que le montant des frais a t revu la hausse Aucune communication n est faite sur cette activation Service N 04 Des modes d emploi et des passages l acte op cit pp 40 42 L annulation d espaces Saisie temporaire d un espace physique ou virtuel que l on rendra impropre l usage MISE EN PRATIQUE Un vide colossal Dans Paris dans la nuit du Samedi 6 Octobre une tr s grande annulation d espace est effectu e Hors d usage la place de la Concorde un quartier parisien un tage du Centre Georges Pompidou ou la gare Montparnasse Pr ciser la fa on dont serait cl tur l espace saisi barri res gardes et rubalises voitures de police 8 L expositi
280. king For Fame In All the Wrong Places archive Oakland Tribune 25 ao t 2006 Ennuy par les questions r p t es a propos de cette affirmation Warhol essaya d lib r ment de d sorienter les journalistes en changeant son affirmation en Dans le futur 15 personnes seront c l bres ou Dans 15 minutes tout le monde sera c l bre 5 I y a 525960 minutes dans une ann e soit 35064 quarts d heure par an 45 ans sont pass s depuis que WARHOL a exprim son id e Si bien que le quart d heure de c l brit warholien a v cu 1577880 quarts d heure On m excusera ce petit calcul qui constitue un trait d gt humour 79 raison les m dias trop volages Ou encore les spectateurs trop inattentifs et veules Ou encore le mauvais temps qui tait au rendez vous J invoque dans ces pages ce quart d heure titre d exemple car il semblerait merveille illustrer ce que serait la reconnaissance prise par un biais purement affirmatif Autrement dit ce quart d heure ou plut t l ventualit de pouvoir vivre au moins une fois ce quart d heure au cours d une existence semblerait constituer pour une part l objet m me de toute qu te mu e par la volont de reconnaissance appara tre Mais de quelle c l brit Warhol parle t il exactement De celle sans le moindre doute qui fait appara tre dans les organes de presse la t l vision ou encore qui installe au devant de la sc ne e
281. l atelier Target Studio Hambourg Allemagne 2003 COMMENTAIRE Deux vues de l exposition l espace vide o l atelier s est tenu et une soir e anim e par mes soins dans le cadre de laquelle nous avons pr sent l tat d avancement de l atelier notamment au travers d un diaporama projet dans lequel les derni res cat gories cr es taient examin es publiquement N 12 variante 2 Upgrades fatals Renforcer au point de les rendre toxiques des plaisirs qu on s accorde des contraintes qu on s impose des peines qu on oo 7 sinflige des d fis qu on se lance 13 UPGRADES FATALS FARKAS Jean Baptiste IKHEA SERVICE N 12 variante 2 Upgrades fatals 2007 COMMENTAIRE Service dont le mode d emploi consiste renforcer au point de les rendre toxiques des plaisirs qu on s accorde des contraintes qu on s impose des peines qu on s inflige des d fis qu on se lance Service que j aurais mis en pratique l occasion de la r daction de ce m moire Upgrades fatals m a t inspir par une nageuse cela faisait bien longtemps qu elle n avait plus vingt ans qui s envoyait environ quatre vingt longueurs de nage au quotidien Des modes d emploi et des passages l acte op cit page 56 Jonathan Swift Modeste proposition et autres textes Traduit de l anglais par mile Pons F1 sm C
282. l mes furent soulev s et les deux partis r ussirent au final s accorder pr cis ment sur un certain nombre de points dont celui crucial du rapport entre hommes et femmes Quelques jours plus tard les romanichels avaient d sert les lieux et Gurita fut acclam comme un h ros Ce moment avait t v cu par tous de fa on tr s intense il semblait avoir t rien moins que d cisif et repr sentatif de tout le chemin qu il y a parcourir pour r ussir s entendre et son accomplissement nous plongea pour finir dans une esp ce de joie qui se convertit bient t en pot final quelques bouteilles de bon vin blanc allemand furent d bouch es Nous qui nous targuons dans La Biennale de Paris de d velopper depuis une bonne dizaine d ann es des uvres ne se distinguant pas ou si peu de situations observ es dans la vie ordinaire nous n aurions toutefois clairement pas t capables de g n rer une situation aussi int ressante en tout cas pas en nous basant uniquement sur les outils artistiques et th oriques d velopp s par nous Notre action BDP tait tomb e l eau Nous tions l devant notre branche d arbre ou notre l gume pour revenir l image de Gell tant les modalit s de cette situation inopin e sembleraient s tre g n r es d elles m mes de fa on incroyablement neuve directe et naturelle On m objectera juste titre qu une situation d s lors qu
283. l faut les voir tandis que nos a n s nous ont fait comprendre que le geste artistique pouvait avoir lieu en prise directe avec la soci t se familiariser avec ce que nous appelons des pratiques invisuelles c est dire des pratiques transformant l adresse fa te en pure activit recevable ou non comme tant artistique Notre philosophie revient tenter avec nos moyens de d finir ce que serait une pratique de l art v ritablement adapt e au pr sent Il est clair que c est chemin dont nous ne verrons pas le bout mais qui se doit d tre entrepris Pour r sumer l tat d esprit exigeant tonique toxique et nous l esp rons mancipateur Les profils recherch s nous nous int ressons aux personnes qui souhaitent prendre du temps se repenser Le pire sans doute pour nous serait de devoir tenter d laborer des projets avec des inscrits ne souhaitant pas se pr ter au jeu ou se remettre profond ment en question Cr pour remettre la pratique de l art profond ment en question l IHEAP est la recherche de personnes qui comme nous ne ferons pas l conomie d avoir t t ou tard se mettre en danger Bien vous J B FARKAS Alexandre GURITA amp Caroline KEPPI GURITA pour l IHEAP 319 C est ce que j appelle m faire en paix mode op ratoire 103 Quand bien m me le programme celui d origine annonc par l Institut n aurait pu tre mis en pratique
284. l ne me reste qu les d molir en faisant convenir mon lecteur qu on n a presque jamais vu une courbe de vie pouser une seule cat gorie l exclusion de toutes les autres Par soucis de r alisme plut t que d essayer de rattacher un e artiste l une d entre elle il conviendra donc plut t de mettre bout bout plusieurs de ces cha nons pour faire Pauvre et inconnu e puis Pauvre et c l bre puis Riche et c l bre Nan Golding ou Cindy Sherman Riche et c l bre puis Pauvre et c l bre puis Pauvre et mort dans l oubli et Suscitant aujourd hui plus que jamais l admiration Georges M li s ou Raymond Roussel Etc Pour mener bien le survol de ce que pourrait tre une microtypologie des formes de reconnaissance il est pr sent indispensable de nous extirper du champ de l art 157 BASQUIAT est mort en 1988 158 En gros le maniaco d pressif d crit par ses propres mots dans Les Carnets du sous sol de DOSTO EVSKI 1864 si celui ci avait encore quelque pr tention essayer de faire fructifier un hypoth tique talent 59 contemporain Car d un champ l autre il semblerait incontestable que les attentes vis vis de la reconnaissance ou m me de sa nature et de ses modalit s change du tout au tout les valeurs en jeu allant m me parfois jusqu tre totalement invers es La n gareconnaissance l exemple des sc nes alternatives appara tr
285. la m lancolie en ce qu il accorde aux tats de me une attention presque pathologique apports du futurisme parce qu il manifeste une m me volont de rupture se sert d une m me autorit arbitraire forme le m me v u de radicalit nous la table rase les v tements regrettables et le changement de paradigme apports de l expressionnisme quand il reprend son compte en les actualisant les ombres d goulinantes d un Emil Nolde ou les nus hypnotiques 149 adoptant des poses la fois hi ratiques et grotesques de Kirchner mais aussi quand il remanie en l outrant l esth tique de films tels que Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene qui dit toutefois que l illustre r alisateur n aurait pas lui aussi entendu parler de Corpse Paint ces peintures de guerre appliqu es sur le corps des guerriers et repr sentant ceux ci une fois mort le m trage expressionniste est sorti en Allemagne en 1920 apports du film d horreur pas forc ment gore parce qu en plus d un go t tr s prononc pour l esth tique de la r pulsion le BM conf re au choc un r le de premier plan parce qu il f tichise le spectacle de la peine et recoure tr s fr quemment au sadisme l auditeur devant tre rien moins que brutalis par ce qu il voit et entend le fait qu il y ait certainement autant de d prime que de raw power dans la musique BM conf re aux chocs qu elle ass ne
286. lack Metal une multitude de Black Metal Novateurs ou pens s pour faire perdurer le style dans sa forme initiale ces questions sont particuli rement br lantes en ce qui concerne le Black Metal qui plus que d autres courants musicaux tend a faire valoir des usages distinctifs une tradition et 4 placarder une doxa j y reviendrai dans la seconde partie de mon texte De la m me fa on nous pourrions dire qu il n y a pas de Crust Punk en soi mais qu il y a des groupes tels que Doom Alpinist ou Aus Rotten qui le repr sentent tout autant qu il n y a pas de Power Violence mais des groupes comme Infest Man is the Bastard Siege ou Charles Bronson tous repr sentatifs d un certain aspect du Power Violence On dira donc en voquant la production d un groupe de musique extr me qu il fait honneur au genre plus qu il ne le repr sente un genre tant toujours peint par une nu e de propositions dont aucune ne pourra pr tendre tre indubitablement canonique En red finition permanente la musique extr me n existe pas une fois pour toutes Elle est en ce sens peu saisissable mouvante et toujours renouvel e Par cons quent en musique les faits m int ressent beaucoup je me raccroche eux J aime appr hender des albums comme s ils taient des r cits en disposant de quelques rep res Je me documente m ne des recherches d o le r le d cisif d ditions ind pendantes telles que Camion Bl
287. le d ment valid e Service N 30 variante 1 Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 99 Acheter Casser Sur le lieu de son acquisition d truisez l article que vous venez d acheter MISE EN PRATIQUE Six fois Acheter Casser Six acheteurs dot s chacun d un capital de 50 euros sont form s par Jean Baptiste Farkas La soir e du 6 Octobre venue chacun d entre eux lit spontan ment un magasin parisien ayant des horaires d ouverture largis Dans ceux ci les acheteurs se procurent une marchandise qu ils r glent la caisse avant de la d truire sous les yeux des caissiers et ou g rants de l tablissement dans le magasin m me en prenant soin de ne rien endommager d autre que la marchandise acquise Il est fait mention de l activation du service dans le programme de l v nement Cependant aucune documentation des actions n est envisag e Le nombre d acheteurs peut tre revu la hausse Douze fois Acheter Casser Dix huit fois Acheter Casser Trente six fois Acheter Casser etc Service N 34 Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 110 clipse Obscurcir temporairement Par extension renouveler par l obscur MISE EN PRATIQUE Pour ce qui est de la fa on dont on va l clairer un des lieux les plus attendus figurant dans le programme de la Nuit Blanche 2012 est tr s nettement revu la baisse Le pro
288. le La destruction du lieu d exposition souvent mal assimil qui revient remettre la question du budget et donc de l argent au c ur d un processus de travail via la destruction et la reconstruction l identique d un lieu d exposition Mon optique ne peut se suffire d une attitude qui se r sumerait la simple opposition ou l int gration C est pourquoi j ai commenc un paragraphe en crivant Pour d passer V opposition Le but est il de ne pas pouvoir t y int grer dis tu mon objectif est de mettre mon offre disposition partout sans avoir imposer des distinctions nettes entre les personnes qui souhaiteront s emparer de mes services tous je propose d op rer c est une expression que je d cris ainsi Op rer caract rise une pratique de l art qui rel gue l art l arri re plan pour conqu rir le terrain de la r alit quotidienne Je d sire prendre position l amont d un processus de travail souvent tr s long et d di la collaboration toutes formes de collaborations aussi insens es ou pineuses soient elles Mon projet de fond tant bien s r d en venir aux mains tout en sachant que nous avons t moi le premier trop bien lev s pour aller jusqu ce genre d extr mit s Rien n est abrupt comme notre rapport au Je ne l ai pas retrouv sur Internet 10 T s agit d une r f rence un passage extrait de mon livre Des mode
289. le mode sexuelle Il y a comme dans le ph nom ne mode quelque chose qui s tablit dans notre soci t ne reposant plus sur la volont mais reposant sur la contamination C est quelque chose de l ordre de la viralit La mode c est du viral cela donne lieu des pid mies Il y a mon sens quelque chose de cet ordre qui se met en place dans tous les domaines L o l on devrait penser par soi m me on voit se constituer de petites entit s sectaires fanatiques s opposant les unes aux autres Cette autre mani re d tre va r investir des l ments que l analyse sociale avait laiss s de c t l motionnel et l affectuel L affectuel et l motionnel ce n est pas uniquement de l ordre de l motif ou de l affectif mais bien une ambiance sp cifique reposant sur les processus de contamination sur le fait que toute une s rie de transes macroscopiques parfois microscopiques souvent constituent le terreau de la vie sociale Si elle est frappante je doute que cette vision convienne toutefois pour d finir les fonctionnements l uvre dans les sc nes musicales alternatives extr mes D abord parce que ces sc nes s inventent des codes de vie et en cela d passent de loin le devenir mode ou l ambiance sp cifique Ensuite parce qu elles se d dient en g n ral enti rement la production d uvres et sont en cela tr s actives en permanence En outre il revient de ne pas rendre ces sc nes
290. le ci est surtout fond e sur une pr somption les carts de conduite de l artiste Pour le plus grand nombre la figure de l artiste est hautement respectable Pourtant y regarder de pr s le tableau n est pas franchement rago tant Il regorge g n ralement de vives contradictions D aucuns pourront toujours d fendre l artiste et argumenter en sa faveur en faisant valoir l id e que ses contradictions font pr cis ment le bonheur de la chose mais ceci n est pr cis ment pas l objet de ce m moire on l a compris Amusons nous plut t caricaturer le trait et tentons de produire un r sum de ce que serait le livre noir de l artiste d magogies sont utilis es fond Les petits Napol on les dictateurs de l Art en France s y sont tellement employ s qu aujourd hui par la logique des choses les voici arriv s quelques bornes de Waterloo Une situation radicalement diff rente ne peut appara tre qu partir d un travail ind pendant par rapport aux murs et protections des institutions Dans cette derni re phrase CADERE pense bien s r son travail 2013 exil de Buren Sainte H l ne Que celui qui a une meilleure solution proposer l ve la main Buren en cage avec des barreaux calqu s sur ses bandes gt Pai voqu ce fait et d autres ph nom nes tout aussi paradoxaux dans un article intitul Le cauchemar de Marcel Duchamp Tourn c
291. le d achever cette note en citant au passage les crits fameux de John SAVAGE r cemment traduits et publi s chez Allia de nouveau The England s Dreaming Tapes et England s Dreaming Les Sex Pistols et le Punk l heure actuelle les grands mouvements initiateurs qu ont pu tre le Punk Hardcore ou le Black Metal s apparentent quasiment des fili res le Punk ayant par exemple donn naissance des courants aussi divers que le D Beat ou le Crust le Hardcore s tant ramifi dans une multitude de sous genres tels que le Power Violence le Fastcore le Metalcore le Sludge le Blackened Hardcore etc Je reprends l intitul Philippe Auguste VILLIERS DE L ISLE ADAM L Eve future principalement parce que j en aime beaucoup l image on l aura per u ne lui faisant pas dire tout fait ce que son auteur avait imagin pour elle 7 De nouveau Steven Blush j ai galement extrait ce passage de l entretien cit plus haut 7 Dans Eunolie op cit p 170 en voquant la gen se du mouvement Black Metal Fr d rick MARTIN exprime la m me id e avec d autres mots ceux qui ont amorc le BM se donnaient comme contrainte d viter toute ressemblance avec quoi que ce soit 7 Le mythe de la vie d artiste Essai op cit p 78 au risque d user mon lecteur mais aussi pour lui faciliter la t che je cite une seconde fois ce passage Puisque la soci t contemporaine n a plus d
292. le que pour ce qui est de juger les artistes il faut que chacun voit midi sa porte MICROTYPOLOGIE DES FORMES DE RECONNAISSANCES Riche et c l bre et suscitant l admiration Au hasard Charlie Chaplin Joseph Beuys Gerhard Richter Ou encore Bret Easton Ellis Il n y a qu un Guy Debord pour d tester Chaplin Et que la revue artpress pour d tester Beuys Ces artistes font l unanimit en plus d tre riches et d tre en permanence cit s Riche et c l bre et suscitant la d sapprobation Arman pourrait tre cet artiste 1a On pense aussi Ben Vautier dit Ben en ce sens que la majorit de ses partisans d origine ont rejet vertement sa seconde carri re consid rant le fait trivial que celle ci aurait surtout t employ e retirer les plus gros b n fices imaginables d une signature Ben s est discr dit incontestablement il est c l bre vraiment loin d tre pauvre il faudrait v rifier mais rares a l heure actuelle sont ceux qui le tiennent en vrai respect Nombre d autres artistes de Damien Hirst Lady Gaga habitent cette seconde cat gorie qui va parfois jusqu marier le fait qu un e artiste vive dans le luxe tout en luttant contre une image de sa personne extr mement d grad e j voquais le cin aste d origine allemande Uwe Boll dans l introduction de ce m moire v ritable punching ball Rien ne ragoule n c ure
293. les De tr s nombreux artistes auteurs etc entrent dans cette cat gorie parmi lesquels nous pourrions citer tout autant l autrichien Otto Muehl que le fluxahuri Robert Filliou ou encore l crivain Robert Musil il prend beaucoup de place dans ce m moire qui n a connu de toute son existence qu un succ s commercial relatif ses d buts en 1906 l occasion de la parution de Les D sarrois de l l ve T rless et est petit petit tomb dans l oubli Pauvre et c l bre puis Pauvre et inconnu puis C l bre et suscitant l admiration lui conviendrait donc mieux Pauvre et c l bre et suscitant la compassion Je me souviens d une conf rence donn e par le peintre Robert Combas l Universit de Paris 8 dans les ann es 90 environ trois ans apr s une grande exposition de l artiste organis e au Mus e d Art Moderne de la Ville de Paris intitul e Du simple et du double soit autour de 1996 Je dirais que cet artiste ce moment l il me semble que sa situation a de nouveau consid rablement boug depuis entrait de fa on id ale dans la case cr e de mani re quelque peu artificielle ici Pauvre il l tait devenu en raison du fait de n avoir pas bien su g rer les gains immenses g n r s de tous c t s partir de sa production galeries de premier plan le vendant tour de bras salles des ventes etc Il avait confi l assistance que son usage habituel de drogues tr
294. les crans en 1980
295. li sans gal Vous entendez Ils demandent un rappel Nous le savons tous il ne faudrait pas faire de rappels Mais quand le public redemande des baffes chienne de vie comment ne pas tendre l autre joue n tre nous pourrions substituer intelligence technocratique par intelligence institutionnelle Surprise surprise quand tu nous coinces Mais Msieu en nous rendant cette expo on nous avait dit qu on s en mettrait plein les mirettes Or au final c est que des brimades et des coups de fouet C est cela m me mon petit la logique de l ombre C est seulement ses d pens qu il est possible d en faire une premi re fois connaissance En en devenant la proie 4 OMBRE Signe figure d une chose venir en ce sens il ne se dit que de l ancienne loi par rapport la nouvelle Les c r monies et le sacrifice du vieux Testament n taient que les ombres des myst res et des v rit s du nouveau Quand sera le voile arrach Qui sur tout l univers jette une nuit si sombre Dieu d Isra l dissipe enfin cette ombre Jusqu quand seras tu cach RAC Esth II 9 Littr On voit avec quelle peine je m extirpe d une logique avant gardiste L avant garde encore et encore tandis que je ne r ve que de mettre jour les modalit s de ma pratique 5 Derni re phrase ou presque du shokumentary documentaire fait pour choquer Mondo Cane 2 de Gualtie
296. lin des gris gris Oui da Il y a plus d idoles que de r alit s dans le monde c est l mon mauvais ceil pour ce monde c est l aussi ma mauvaise oreille Poser ici des questions coups de marteau et entendre peut tre comme r ponse ce fameux son creux qui parle d entrailles pleines de vent quel ravissement pour quelqu un qui derri re les oreilles poss de d autres oreilles encore pour moi vieux psychologue et attrapeur de rats qui arrive faire parler ce qui justement voudrait rester muet Papa Nietzsche nous voil 3 BRETON Andr Anthologie de l humour noir Jean Jacques Pauvert diteur 1966 Le livre de poche Paris 1970 in G C Lichtenberg pp 43 50 29 aphorismes traduits par Victor Bouiller et Albert B guin ditions du Sagittaire Paris 1950 je pense en particulier la reprise par Breton de l image aujourd hui c l bre Potence avec un paratonnerre LICHTENBERG Georg Christoph Le miroir de l me coll Domaine Romantique traduit de l allemand et pr fac par Charles Le Blanc ditions Jos Corti Paris 1997 p 543 fragment L 550 On le devine peut tre je criblerai mon texte d auteurs fonci rement sceptiques tels qu ont pu l tre Jonathan SWIFT 1667 1745 Thomas DE QUINCEY 1785 1859 que je citais d ja plus haut ou Edgar Allan POE 1809 1849 qui l on doit cette formidable remarque Demain je serai libre
297. lir aupr s du monde de l art et des m dias Jeudy n crivait pas autre chose Dans cette br ve sous partie je souhaiterais passer en revue quelques unes des formes de reconnaissance de l artiste mod les ou m me arch types qui abondent dans le champ de l art contemporain ou plus g n ralement dans celui de l Industrie Culturelle Autant dire une num ration qui nous permettra de mettre plat provisoirement ce qu on entend par tre reconnu tre reconnu d apr s le Larousse c est tre Admis comme ayant une vraie valeur Un crivain reconnu et selon le dictionnaire Universalis c est tre Admis comme ayant une vraie valeur pour le plus grand nombre Il est instructif de remarquer qu la seconde d finition d tre reconnu celle d Universalis s ajoute par le plus grand nombre qui mine de rien oriente la notion de reconnaissance vers celle de popularit Fait d tre connu aim du plus grand nombre pour le Larousse il semblerait donc qu une vraie valeur puisse s obtenir aupr s de quelques peu d esprits seulement tandis que pour Universalis il semblerait que la reconnaissance ne puisse s obtenir qu aupr s du plus grand nombre Premi rement la lecture de ces deux d finitions on reconna tra sans mal que l expression une vraie valeur pose d infinis probl mes qu est ce qu une vraie valeur Combien de temps perd
298. lle hypoth se Elle pourra tre per ue tout autant comme un saut fait hors de la lin arit de mon discours que comme une esp ce de compl ment ce que j ai pu essayer d tablir dans la sous partie qui pr c de Voici l hypoth se il semblerait que la mise en crise de la notion d ontologie appliqu e l uvre d art ait eu pour r percussion directe l apparition de plus en plus prononc e de la 7 Plus La chose ne me semble pas forc ment tr s claire dans les propos de JEUDY Pour ma part j aurais tendance penser qu en art l appr ciation et dans un second temps la reconnaissance n a jamais pu reposer sur le concept Ou bien Mais dans ce cas de quel concept Jeudy parle t il 118 Se contenter dans la visibilit d faut cette fois de prendre de nouveau exemple sur l artiste nous pourrions nous int resser d autres cas de figure uvrant dans l Industrie Culturelle Par exemple comment ne pas trouver dans la figure du commissaire d exposition ou du curateur mot ayant depuis peu int gr le dictionnaire une illustration exemplaire de ce que Jeudy stigmatise La figure la plus embl matique d une personnalit offerte en sacrifice la Muse Agoraphage ou al Agoraphagie est certainement Hans Ulrich OBRIST n en 1968 Zurich Obrist semblerait tre plusieurs fois entr dans Le Livre des Records moins pour l originalit p
299. m de ce que le Black Metal peut faire de plus Coldwave et aussi de plus nu de plus d pouill splendide est l album As The Wolves Gather je songe galement un des derniers opus produits par Forgotten Woods dat de 2007 brillant de simplicit Race of Cain on est frapp par l esp ce de similitude qu il pourrait y avoir entre une telle musique et celle jou e au d but des ann es 80 Face ce son comment ne pas penser a Cocteau Twins Garlands Dead Can Dance Spleen And Ideal XMal Deutschland Fetisch Qual morceau d cisif de l album signifie supplice The Wolfgang Press morceau Tremble 147 My Girl Doesn t Coil N est on pas en droit malgr d ind niables divergences d y d celer une quantit non n gligeable du m me tat d esprit La premi re fois que j ai cout du Black Metal c tait dans la seconde partie des ann es 90 chez un ami En fin de soir e nous passions un grand nombre de disques en revue vinyles Cds Puis vint l album le plus fameux de Mayhem Pour tre franc je me rappelle ne pas m tre beaucoup emball alors pour De Mysteriis Dom Sathanas Le son de l opus me semblait brouillon touff et plat La batterie surtout comme prisonni re de formes qui me semblaient tant t approximatives h sitantes tant t par trop syst matiques et machinalement plaqu es Un son triqu Mais bien entendu ce n tait l qu une premi re impression puis
300. m lique et suscite la nostalgie plus que l enthousiasme I M ALSO A DJ Cette cat gorie d crit des artistes qui usent abondamment d une strat gie celle pour faire court qui consiste d tourner l attention des r cepteurs de leur production en avan ant l argument que ce que ces derniers appr hendent l ne saurait tre qu une facette de leur personnalit un versant tout aussi crucial de celle ci s exprimant ailleurs au travers d autres disciplines et sur d autres supports En d autres termes la cat gorie proscrit un certain go t de l artiste pour la d responsabilisation qui lui fait dire non sans complaisance Ne me jugez pas trop durement car pour me juger il faudrait galement tenir compte de ce que je fais d autres fa ons en d autres lieux MEIN K RPER IST BESSER ALS MEINE KUNST Cette cat gorie d crit des artistes hommes ou femmes dont l apparence physique impressionnante d multiplie les chances d avoir du succ s et qui mettent pour cette raison tellement leurs belles lignes leurs charmes et leurs atours profit qu on en oublierait 28 Foutons nous du sens 0 Quelques artistes d j inscrits dans l histoire sainte ont suivi cette voie de fa on brillante Francis PICABIA et Martin KIPPENBERGER pour donner deux exemples de personnes aujourd hui d c d es 1 L Utopie en version basses calories 7 Je suis aussi disc jo
301. mais qu est ce que ce serait n mettre rien mais voil qui s av re bien impossible dans les faits Toute personne qui appara t est susceptible d tre t t ou tard r cup r e Seule une personne ayant trouv les moyens de ne pas appara tre pourrait se targuer de ne pas pouvoir tre r cup r e et encore ce serait oublier les francs tireurs de l exhumation Pour ma part j aime uvrer discr tement cela cr e moins de probl mes notamment au niveau juridique si les choses d rapent Je me sens bien dans l obscurit Trop peu de gens r fl chissent ces choses mon go t tandis qu elles nous machinent en permanence et p sent pour finir beaucoup plus que nous aurions tendance le pr tendre ce geste typique de protection qui nous fait s parer les probl mes de l art de ceux de la reconnaissance tandis que j aimerais poser l id e que ces deux types de dynamismes ou encore de r gimes sont intrins quement li s et qu ils ont tout voir l un avec l autre Me concernant et concernant l tat de ma reconnaissance et comment je la vois quelques choses restent encore dire Cela pourra tenir lieu d approfondissement je ne souhaite pas d une part tre corps et me impliqu dans ce monde que je rejette De l autre je ne peux concevoir mes proposition ind pendamment d un contexte il peut tre mental o elles se r alisent vu l importance radicale que j accor
302. malintentionn s CRASS MAYHEM NAPALM DEATH AUS ROTTEN etc 168 On ne peut pas annoncer car une telle affirmation reviendrait un jugement de valeur que les sc nes Black Metal Hardcore Punk Postpunk ou m me Crust sont moins importantes en terme de cr ativit que peuvent l tre celles l uvre dans le champ de l art contemporain Les groupes soud s qui composent ces ethnies se comptent par centaines dans le monde et sont extr mement productifs nous pourrions commencer cette partie en affirmant par contre que de telles sc nes sont encore moins connues du grand public que pourraient l tre l art contemporain en g n ral eu gard au fait que le grand public ne conna t justement presque rien l art contemporain et n en voit passer que des bribes prodigu es par de grosses machines culturelles Sur ces sc nes leurs modes d existence et leurs objectifs quelques ouvrages s imposent et font r f rence en la mati re la majeure partie de ce que j avance ici prend appui sur ceux ci MARTIN Fr d rick Eunolie L gendes du Black Metal Editions MF Paris 2007 ce livre m avait t indiqu par Bastien GALLET grand amateur des sc nes 61 D autres r gles ce qu il serait en somme galement possible d appeler une politique dans le sens de fa on concert e d agir voquant les labels les plus actifs dans le Hardcore un grand amateur du genre d crit de fa on vi
303. me il le fait toujours d une fa on qui n est l g re qu demi 26 Je reprends l id e d Yves MICHAUD 80 Il y a trop de sites Trop d objets culturels d avant garde Trop de gloire Trop de c l brit s Trop de mus es Trop de galeries Trop d artistes qui r vent de gloire Tous ces trop de tout se transforment en un rien du tout La preuve je n arrive pas m en souvenir Constat sarcastique sur lequel pourrait s appuyer la suivante hypoth se savoir qu la c l brit litt rale et nue mais digne d estime et portant encore la t te haute vers laquelle renvoyait Warhol en son temps en voquant son quart d heure ont succ d d autres modalit s d apparition Beaucoup plus pertinentes moins sch matiques ou frontales plus ambigu s parfois chirurgicales celles l sont volontairement furtives Elles d construisent la notion m me d apparition en proposant de nouveaux axes de nouvelles formes d adh rences d intrications Elles font appel de nouvelles strat gies Pour les caract riser je les r unirai sous l appellation de discr tion volontaire Encore plus de soustractions mortelles Par discr tion volontaire j entends caract riser une pr sence au monde qui ne se suffit pas de la c l brit ou pour tenter de l exprimer de fa on plus exacte qui fait en sorte r solument de ne pas lui tre d une quelconque fa on assujettie
304. ment et enfin plus pr s de nous non plus les apports mais cette fois le dialogue qui a pu s tablir depuis quelques ann es entre le BM et toutes sortes d exp riences extr mes observ es dans le champ de l art contemporain qui puisent leurs sources non tant dans la souffrance que dans un projet de d placement des limites l atteinte aux normes est le but Mettre le BM l preuve d autres formes d expression La t che s av re plus ardue lorsqu il faut admettre qu il ne sera peut tre jamais possible de savoir au final si ces influences ont eu autant d impact que des signes de surface pourraient le laisser penser l de m me rien de tr s clair rien d arr t une fois pour toutes Au fond de quoi parle t on D un style Qu il serait question de comparer d autres styles Revoir le BM sous l angle de l art et d autres moyens d expression Certes mais cette voie entrainerait notre embarcation d j fr le vers un r cif tristement c l bre celui consistant essayer d instituer le BM En ayant pour but plus ou moins avou de tenter de le faire acc der au Grand Art Qui nous le savons bien a t de tous temps rien moins qu une supercherie Rapprocher le BM de l art que nous connaissons serait au fond tous coups une fa on de l riger d en faire quelque chose de digne ce qui reviendrait adopter une posture qui serait en parfaite opposition avec l tat d esprit du BM
305. ment la notation a r ussi surmonter depuis bien longtemps C est tout cela que j appelle hostilit 7 Enfin je conclurai avec ceci Dans mes conf rences en guise d introduction j avance depuis 2010 mon point de vue global sur l art synth tis en quelques peu de points Je consid re que L objet d art nous encombre il est devenu superflu Le pr sent nous demande de donner toute son importance l action de soustraire La conception que l on se fait de l auteur est une illusion un raccourci commode qu il est pr sent indispensable de revisiter Il n y a plus un auteur unique pour une uvre unique mais une multiplicit d auteurs pour 7 on ogi 3 323 plusieurs r alisations potentielles de chaque uvre survie d autant qu elle ne produit pas d objets d art Dans vingt ans la Biennale pourrait donc avoir chang le contexte de son action laissant l art et les artistes de c t pour mieux se pr occuper de la soci t quelque chose du projet situationniste entrer en dialogue avec elle mais comment exactement c est cela qui m appara t encore tr s myst rieux Ce que je lui souhaite galement c est de ne pas s affadir si dans le sens de Glitch ce serait int ressant C est de rester mordante Il me semble qu ont a rarement v cu dans un sentiment de peur aussi vif qu il l est pr sent Peur de ne pas en tre ou de ne pas tre
306. mme qui naitrait quelques vingt ans apr s Chainsaw Gutsfuck et Pure Fucking Armageddon D o vient le l zard Le BM nord europ en projette depuis ses origines de s adresser uniquement des initi s et adopte en cela le fonctionnement de certains groupuscules ou de certaines sectes Par voeu le BM originel s oppose donc au grand public et agit contre la tendance g n rale Il souhaite tre la peste du Mainstream ce qui va rendre le Mainstream malade ce qui va le faire pourrir de l int rieur et lui refiler quelques bubons C est pourquoi la phase actuelle positive du BM plus acceptable suscitant davantage l approbation fragilise le milieu quand elle ne le divise tout simplement pas en deux camps en rangeant d un c t les gardiens d une doxa les true pour qui le BM tire sa force de la consanguinit de la reproduction d un mod le tabli une fois pour toutes par les groupes fondateurs et de l autre les progressistes qui con oivent leur action comme appartenant une volution pour ceux l le mod le reproduire bougerait en permanence et qui tentent de prouver qu il est possible de faire avancer ce type de Metal en l orientant vers la lumi re ou en lui faisant int grer des l ments ext rieurs en puisant sans culpabiliser dans d autres styles musicaux Tout cela pour avancer qu au centre du BM thique et style confondus se pose l ardente question de la fa on dont il revie
307. mment pour sa lecture singuli re de L homme sans qualit s op cit son introduction dans cet ouvrage pp 7 27 130 Art et facteurs d art Ontologies friables op cit p 35 c est le titre d une partie consacr e cette question 31 Art et facteurs d art Ontologies friables op cit ibidem On voit l ce que Cometti emprunte et doit L art comme exp rience de Dewey qu il cite d ailleurs juste apr s en le coiffant avec cette belle phrase Autrement dit exp rience de l art plaide contre l autonomie de l art 12 Concernant l acceptation de relatif que je fais dans ce passage je renvoie au sens C du mot tel que d fini de fa on quelque peu radicale par LALANDE dans son Vocabulaire technique et critique de la philosophie op cit p 910 Qui ne consiste qu en relations Lalande ajoute en note le mot relatif s oppose au mot absolu au sens C trop souvent dans le langage courant tout fait tort l on en vient fr quemment lui faire signifier ce qui n est pas int gralement intrins quement absolument connu c est confondre ind ment relatif avec inad quat ou m me avec implicite par opposition explicite ou exhaustif Relativement l hypoth se de Cometti je serais tent de pousser encore le bouchon en avan ant que l uvre d art qui s est lib r e de sa dimension objectale de sa dimension d objet fini ne consistera plus qu e
308. n Traduit de l allemand par A Burdeau 1966 Presses Universitaires de France Quadrige Paris 2009 SENEQUE Entretiens Lettres a Lucilius dition tablie par Paul Veyne Soci t d dition Les belles lettres pour les traductions 1992 coll Bouquins ditions Robert Laffont Paris 1993 STIRNER Max Les faux principes de notre ducation 1842 Traduit de l allemand par Marie Gu rin in GUERIN Daniel Ni Dieu ni Ma tre Anthologie de l anarchisme Tome 1 1970 ditions La d couverte Poche Paris 1999 SWIFT Jonathan Modeste proposition et autres textes Traduit de l anglais par mile Pons 1965 extrait de la coll Biblioth que de la Pl iade ditions Gallimard Paris 2012 TANIZAKI Jun ichir loge de l ombre 1933 Traduit du japonais par Ren Sieffert ditions Publications Orientalistes de France Paris 1977 123 TEIPEL Jurgen Dilapide ta jeunesse Un roman documentaire sur le Punk et la New Wave allemands Traduit de l allemand par Guillaume Ollendorff ditions Allia Paris 2010 TOMA Yann J ai vu des armes de destruction massive ditions Rayons bleus Bagdad 2001 TOMA Yann Les Crimes sur commande Traduit de l anglais tats Unis par G rard Durozoi ditions Strong Weather New York 2006 TOMA Yann Part de jouissance ditions Jannink Paris 2007 WRIGHT Frank Lloyd L avenir de l architecture Les origines du post moderni
309. n alors que nous nous participons cette volution pour sortir de l art fig dans lequel la soci t aime se complaire en avril 2013 Ghislain Mollet Vi ville m a envoy ce commentaire en r action a ce passage 143 S il est une violence dans la musique extr me elle ne d coule pas de quelques actes agressifs qui pourraient tre perp tr s dans une salle de concert en somme toujours anecdotiques mais plut t du fait que l objectif majeur d une telle musique revienne une atteinte aux normes en vigueur et c est en cela que je me reconnais pleinement dans la musique extr me au niveau de ce que je produis titre d uvres Par cons quent la musique extr me porte la violence imm diate son plus haut degr en m me temps qu elle la porte son degr le plus inoffensif Elle fait de la violence imm diate une affaire de repr sentation Voil pourquoi elle ne saurait tre au premier degr une menace contrairement ce qui est habituellement affirm Le fait que la musique extr me rende la violence imm diate inoffensive ne signifie en rien qu elle la rende par l m me anodine ou quelconque critique qui est souvent faite quand il est question d uvres excessives dans les m dias et th se improbable du film Benny s Video de Michael Haneke sorti en 1992 s immerger dans la repr sentation de la violence ferait perdre le sens des r alit s et rendrait meurtrier bien au contraire Les musi
310. n ce qui concerne Cravan D Archangelo a choisi de quitter l art en se donnant la mort 24 Pourquoi supposons nous toujours ou presque que l artiste devra produire dans le but d tre per u 1 Bien s r que Dali savait tr s bien dessiner et qu il tait capable d encha ner des centaines d id es saugrenues et amusantes il n en reste pas moins que dans le cadre de cette recherche il repr sente le type m me de l homme des foules image que j ai tudi e en amont Mon point de vue sur la question pourrait s appliquer beaucoup d autres artistes Yves KLEIN par exemple qui ic ne intouchable en fait presque toujours trop et trahit partout sa faim illimit e de reconnaissance Cravan Vs Dali r sultats des courses tandis que Cravan est inconnu du grand public la fin des ann es 90 il semblait plus connu en Allemagne ou en Angleterre qu en France la file d attente pour voir la r trospective DALI au Centre Georges Pompidou Paris en d cembre 2012 d passe de tr s loin les esp rances des organisateurs de cette exposition Plusieurs centaines de personnes se massent chaque jour pour venir assister aux pitreries peintes dessin es grav es ou film es du ma tre n dans la ville catalane de Figueras Pas plus tard qu hier je demandais une personne proche qui me parlait effar e de l immense popularit de l exposition Dali Tiens d ailleurs connais tu Arthur Crav
311. n relations Mais prendre la chose par ce bout l donnerait trop d importance la th se de Nicolas BOURRIAUD dont l vocation superflue sert clore Art et facteurs d art Ontologies friables 50 qu son stade d avancement la pratique de l art pourrait renoncer sa qu te d absolu admise sur la base d une conception de l uvre qui postulait qu elle tait autonome qu elle disposait naturellement d un en soi ou m me d une int riorit Au plus extr me en partant des propos que d veloppe Cometti dans Art et facteurs d art il s agirait de soutenir un anti essentialisme qui rejetterait tout ce que l uvre d art pourrait avoir d intrins que d en propre Cet anti essentialisme est en r alit sporadiquement depuis longtemps l uvre dans le champ de la cr ation contemporaine il s exprime au travers de postures globalement h rit es des avant gardes et qui se pr valent du processus contre l objet d art fini de l ph m re contre la permanence ou encore de la m thode aussi folle soit elle contre le message ou la signification Les fondements d une conception essentialiste de l art sembleraient s tre fissur s et ceci va concerner la partie qui va suivre d s lors que certains artistes ont propos des uvres qui manifestement semblaient totalement d nu es d int riorit ce type d uvres a toujours la fois quelque chose du supp
312. naissons tous et qui n arrange pas les choses 13 HONNETH Axel La r ification Petit trait de Th orie critique Traduit de l allemand par St phane Haber coll NRF essais ditions Gallimard Paris 2007 Le concept cl a t forg par Georg LUKACS dans Histoire et conscience de classe 1923 Dans le cadre de ce m moire la partie de l ouvrage de Honneth qui nous int resse s intitule Le primat de la reconnaissance La r ification op cit pp 52 70 Ghislain Mollet Vi ville et moi m me avions t amen s travailler sur ce livre lorsque nous avions pour la revue Critique souhait questionner l affirmation de Michel Gauthier selon laquelle le travail de Tino SEHGAL serait l antidote v ritable pouvant pr munir l uvre d art contre les effets n fastes et presque toujours in vitables de la r ification Contre la r ification Sehgal choisit la situation et non l objet il proscrit la documentation crite ou visuelle qui finit toujours par se substituer l uvre mais il mise galement sur la vie des corps Le corps est l objet ce que la discussion est l nonc crit l affirmation d un principe d animation au sens fort du vocable GAUTHIER Michel Tino Sehgal la loi du live Les Cahiers du Mnam Mus e national d art moderne Num ro 101 automne 2007 ditions du Centre Pompidou Paris 2007 Voir ce sujet MOLLET VI VILLE Ghislain et FARKA
313. nario rappelant pas de fa on toujours tr s adroite la solution finale le cin aste voquant plusieurs reprises dans des entretiens relatifs au film des th ses nihilistes nazies fascistes etc selon ses dires hautement dangereuses mais n anmoins extr mement s duisantes pour des jeunes gens totalement priv s d horizons d attente Rampage Sniper en libert Making of du film DVD Zone 2 Condor Entertainment 2010 On sait depuis peu l auteur dont je vais parler pr sent tant quasiment tomb dans l oubli en tous cas en France ce que tous ces film mettant en sc ne une violence irrationnelle pour ne pas dire gratuite doivent au magnifiquement enrag Elephant d Alan CLARKE 1988 Grande Bretagne produit par Danny BOYLE r alisateur aujourd hui plus connu du grand public que Clarke et qui l on doit notamment Trainspotting 1996 Grande Bretagne et qui avait servi en quelque sorte de mod le conceptuel au film ponyme de Gus Van Sant Sans concessions le moyen m trage d Alan Clarke nous confronte des sc nes de violence totalement exemptes d explications et partant qu il nous est extr mement difficile d analyser ou m me simplement de recevoir clairement Qui sont ces gens si simplement habill s Pourquoi agissent ils de la sorte si lourdement arm s L absence de musique le d cor plant toujours tr s ordinaire et souvent industriel d p t usine garage maga
314. ncontre de la figure de l artiste h rit e en droite ligne de l art contemporain majoritairement participante voire en certains cas franchement complaisante celle telle que d finie par les groupes issus de ces sc nes se doit d chapper toute mainmise incarn e par la notion floue de mainstream Il en va d une esp ce d honneur qui doit tre rendu la communaut ceux que ces sc nes rigent en h ros sembleraient s tre volontairement mis l cart de l Histoire pour s investir dans une histoire secr te pour reprendre l expression de Greil Marcus dans leur histoire b tie au plus juste pour exemplifier un cart authentique creus entre l existence telle qu elle leur a g n ralement t pr sent e et ce qu il leur sera possible de faire par ailleurs en tordant la perspective initiale Peut on alors toujours parler de reconnaissance Par n gareconnaissance le mot est sans aucun doute tr s insuffisant j entends pr cis ment laisser entrevoir ce que pourrait tre la notion de reconnaissance con ue ou tablie depuis l obscurit depuis cet cart creus entre une existence assujettie la norme et une existence possible comme si au lieu d tre solaire expansive frontale et naturelle en apparence nous tentions de l arrimer un p le n gatif ou lunaire de l inscrire sous l angle de la Divergence ou m me simplement de la Diff rence Sous cet an
315. nd pendante et souvent transgressive en plus d tre g n reuse en tout cas f rocement non complaisante sanguinaire Pornography du groupe The Cure sorti en 1982 ayant t pour des rejetons comme nous influenc s par leurs grands fr res un album non seulement choquant le son extr mement sourd de l opus en imposait la premi re coute on tait tent de penser que le vinyle avait peut tre un probl me ou que l amplificateur avait t malicieusement d r gl mais aussi ind passable un chef d uvre rendu la gloire de la sainte d pression ayant laiss sa marque quelque trente ans apr s et qui s av re au fond si prouvant qu il est seulement possible de l couter d un bout l autre qu en de rares occasions J avais alors galement le plus vif int r t pour la musique industrielle mena ante plus d un titre Je pense quelques tr s grands albums comme The Second Annual Report Of 1977 de Throbbing Gristle le g nial Genesis P Orridge dont la majorit des productions avait au minimum dix ans d avance sur tout ce qui se faisait alors galement remarquable est l influence qu il put avoir sur l album Closer de Joy Division Merzbild Schwet 1980 de Nurse With Wounds Nada 1985 de Death In June qui aurait pu en rester l ce disque d finissant d j int gralement l approche tr s originale du groupe Scatology de Coil dont avec un ami nous avions pu faire un entreti
316. ne Keppi Gurita Niki Korth Sophie Lapalu Sloan Leblanc Auguste Legrand ric L tourneau Maud Marique Francesco Masci Jean Claude Moineau C dric Mong Hy Cl mence de Montgolfier Soizic Oger Manuel Pomar Myriam amp Jacques Salomon Loup Sarion Jacques Serrano Sylvain Soussan Fabien Vallos et Liliane Viala Enfin je pense ceux ou celles assid ment cout s par moi notamment quand il fallait me donner du courage en crivant ce m moire Alpinist Gnaw Their Tongues November 13Th Punch et Staccato du Mal NOTE INTRODUCTIVE Deux ou trois choses que je sais d un saccage en r gle Dans son laboration presque quotidienne ce m moire a subi la marque de deux tendances distinctes et compl mentaires tandis que je tentais de faire acc der des intuitions fugaces au niveau d hypoth ses bien charpent es d une part je tentais de l autre de faire le point sur ma pratique artistique En plus d tre un travail de recherche ce texte est donc une mise l tude de ce stade de ma vie il est en ce sens comme la transcription d un s diment form d une multitude d exp riences accumul es durant une quinzaine d ann es Exp riences qui gr ce au langage se d ploient sous une forme nouvelle Pour r sumer le tout j crirais ceci l approche que je tente d noncer dans les pages qui vont suivre me semble ne pas assez avoir t prise en consid ration Nous devrions tre plus attentifs aux
317. ne et de po sie Malheureusement l image obtenue pourra exciter le rire Le Po te Terroriste se comporte comme un farceur de l ombre dont le but n est pas l argent mais le changement D guisez vous Laissez un faux nom Soyez mythique Le meilleur Terrorisme Po tique va contre la loi mais ne vous faites pas prendre etc 17 Dans les sc nes extr mes il est fr quent qu on voque la tribu par ex les tribus du Metal Au sujet des nouvelles formes de tribalisme voir ce que Michel MAFFESOLI a d velopp depuis la fin des ann es 80 notamment dans son ouvrage le plus c l bre Le temps des tribus le d clin de l individualisme dans les soci t s postmodernes 1988 Dans un entretien Soci t ou communaut Tribalisme et sentiment d appartenance accord en 1998 au num ro 3 de la revue Corps et culture consultable sur http corpsetculture revues org 520 Maffesoli nous d livre une synth se brillante de son point de vue que je me permets de retranscrire presque int gralement ici l id e d autonomie qui tait constitutive de la modernit laisse place autre chose On pourrait parler d h t ronomie d signant par l le fait que je ne suis plus ma propre loi Ma loi c est l autre Je n existe que dans et par l esprit de l autre que dans et par le regard de l autre Le devenir mode du monde est cet gard int ressant mode vestimentaire mode langagi re mode corporel
318. ner durablement de cette qu te qui est sa vraie qu te sa seule qu te Magn tis par elle aimant par elle pour rappeler cette id e de tropisme l artiste aussi talentueux soit il pourra tout lui sacrifier y compris son uvre En ce sens le spectacle de la d cadence que nous propose Poe dans sa nouvelle L homme des foules me semble particuli rement juste dans la perspective de ce m moire qui tente de mettre la figure de l artiste l tude drogu la reconnaissance il est fr quent que l artiste se pr pare froidement tout perdre pour la reconqu rir s il s av re qu il lait perdue en cours de route j avais pr c demment d j voqu Lucien de Rubempr personnage de Balzac qui sacrifie son talent la Muse Agoraphage Les exigences qui taient celles de l artiste au d but de sa carri re vont progressivement s estomper au point de dispara tre le but encouru ne revenant au final plus qu tenter par tous les moyens d appara tre Combien de grands artistes ont baiss leur garde ne serait ce que pour appara tre au bon endroit ou plus globalement pour relancer leur carri re ou encore pour la r nover quand leur motivation ne revient pas tout bonnement tenter d en mettre plein la vue au plus large public Wim Delvoye Bernar Venet il y aurait des dizaines d exemples Il serait dans ces pages possible d voquer des cas innombrables o la qu te de la notori
319. ngry Ending par Final de col re De nouveau l hostilit au f minin La couverture du pr sent cahier d illustrations a galement t r alis e partir de cette image extraite de Mondo Cane Je cite la suite de ce film Mondo Cane 2 la fin de ce m moire dans la sous partie consacr e au dys et tenant lieu de conclusion ma troisi me partie O94 Oe mt mmmmmlhnle pagide gu rison 11 HOSTILE TURN 3 CAVANI Liliana Portier de Nuit long m trage de fiction Italie 1974 jget Studio NEW CATEGORY Name DESCRIPTION IN ONE SENTENCE EXAMPLES FOR MORE DETAILS PLEASE USE THE BACKSIDE 12 TARGET STUDIO GAUCHE FARKAS Jean Baptiste Target Forms ou Formulaires Cible document r alis sur le logiciel Adobe Illustrator en 2003 COMMENTAIRE Grace ces formulaires les personnes qui nous visitaient durant exposition Target Studio pouvaient nous faire des propositions de cat gories dans lesquelles certaines aberrations observ es l endroit du comportement de l artiste pourraient entrer Traduction du contenu de l illustration Atelier cible Nouvelle cat gorie Nom Description en une phrase Exemples Pour plus de d tails veuillez utiliser le verso J voque ce formulaire dans ma sous partie consacr e ce projet DROITE FARKAS Jean Baptiste CHEVALIER Michel photographies de
320. nniste et de l autre des pamphlets dont la qualit m diocre vues trop affect es gratuit des vis es revenant une succession de r glements de compte souvent path tiques fait que ce second type d ouvrages chouent nous convaincre quant la dimension pr tendument critique de leur contenu J exclue donc de l affirmation ayant occasionn la pr sente note les critiques faites l artiste comme figure revenant de purs actes d amertume j appelle ainsi les divers pamphlets satiriques impr cis gratuits qui ont surtout vu le jour dans les ann es 90 en France notamment sous l impulsion d un Jean CLAIR d un Jean Philippe DOMECQ ou encore d un Jean BAUDRILLARD si les propos de ce dernier n avaient t sujets a interpr tation et n avaient t r appropri s tr s librement par les jeunes artistes am ricains en vue de commenter leurs propres uvres Coups de hache d composition de la figure de artiste t che d autant plus d licate que je la souhaiterais exempte de col re mon projet tant moins de salir l image qu on pourrait se faire de l artiste j aurai parfois recours l ironie que de voir en quoi notre vision d lirante de l artiste g ne la production de ce dernier et paradoxalement le contraint sur un plan symbolique devoir subsister dans l indiff rence Je profite de cette note pour reposer la question diff remment pourquoi renonce t on si souvent in
321. nom et le passage d IKHEA IKH AOSERVICES voir Des modes d emploi et des passages l acte op cit pp 147 148 37 Cr ation de Glitch en 2002 Objectif Progresser sans cro tre 37 Voir comment Jean Claude Moineau d construit la notion sur le blog que nous animons http j c moineau j b farkas entretien blogspot com Blog 15 Intercalaire 2 2011 Je m explique sur ce que j appelle le moins dans The less une conf rence donn e New York en 2011 et Oslo en 2012 dont voici peu pr s une moiti The abundance of everything disturbs me This is why the less plays a central vital role in the approach I have gradually elaborated In my opinion the less is a way out an exit or even maybe THE way out This is why in the present context removing is a major gesture This idea than can be summarized in a few words Too much of everything Lust for less The history of the ideas presents several episodes of this lust for less Adolf Loos expresses lust for less when he claims I have freed Humanity from the superfluous ornament 1930 Fred Sandback when he inspires sculpture with the less is more spirit during the sixties Douglas Huebler when he announces in 1968 The world is full of objects more or less interesting I do not wish to add any more I prefer simply to state the existence of things in terms of time and or place Nearer to us in the nineties Bernard Brunon
322. nous atteint de fa on visc rale presque exclusivement de fa on visc rale Nombre de ceux qui essaient de penser le BM consid rent que pour respecter son int grit il est indispensable d viter de le soumettre une quelconque forme d analyse J y reviendrai bri vement Nous laissant incapables d en dire quelque chose d achev de d finitif le BM prend ses distances s loigne invariablement d s lors que nous tentons de le rapprocher de ce qui rel verait de la connaissance C est peut tre cela d ailleurs finalement qui fait qu on l assimile naturellement quelque chose qui serait de l ordre du p ch Admis le BM est blasph me en tant qu il insulte ce qui est respectable Le BM est p ch en tant qu il pr tend transgresser la loi divine et d une fa on g n rale l autorit Or nous savons comme il est difficile de doter le p ch d attributs conceptuels de se le repr senter de fa on intellectuelle S ren Kierkegaard a crit dans Le concept de l angoisse 1844 ditions Gallimard Collection tel Paris 2010 page 172 vue qui apporte sans doute une cl vis vis du caract re d finitivement ind m lable de ce courant musical Parler par exemple du p ch comme d une maladie d une anomalie d un poison d une disharmonie c est en fausser galement le concept Au fond le p ch ne rel ve d aucune branche de la connaissance Il est l objet du serm
323. nt de reproduire un mod le R sumons le BM est porteur d une promesse qui lui conf re une grandeur une int grit toute preuve mais d autre part cette promesse pourrait le condamner devoir toujours rester identique lui m me dans une plus ou moins grande mesure ventualit que la nouvelle g n ration BM ressent comme un danger propos de ce courant qui n a pas fini de nous surprendre j avancerai pour finir que ce qu il faut en retenir principalement sur le plan th orique c est qu il est l expression d un grand NON dont les mises en forme successives sont jusqu aujourd hui presque toutes n es sous le signe du blasph me et donc de la croyance Le BM est l expression d un grand NON associ une mystique id al et exaltation C est pourquoi le BM compar d autres formes d expression pourra d une part tre per u comme un pisode particuli rement long issu de la saga amalgamant toutes les fois o l art a incarn un grand NON Mais aussi comme Le mouvement ayant tent sur le plan de l art d associer ce NON un au del un inaccessible Pour saisir en quoi toutes ces consid rations concernant l appartenance ont finalement beaucoup plus d importance qu on pourrait le supposer je renvoie vers Du paganisme Nietzsche Se construire dans le m tal Camion Blanc 2011 de Nicolas Walzer Dans un mail celui ci m crivait r cemm
324. o Muehl et son projet d utopie communautaire Je pensais avoir eu une enfance heureuse jusqu au moment o trente trois ans je commengai l actionnisme quarante cinq ans tout craqua tout ce que j avais ambitionn et r ussi s croulait ou s av rait absurde malgr l art malgr la psychanalyse malgr le mariage j tais arriv au point z ro mon r le dans la petite famille tait un chec puis je d cidai d inviter des amis et fonder une communaut plus tard notre groupe fut devenu l aao MUEHL Otto Sortir du bourbier 1977 Traduit de l allemand par Fran oise Hirtz Les presses du r el Dijon 2001 pages 16 131 133 et 136 197 Vu dans la r alit et non la t l En guise de conclusion cette sous partie 1 J avais d j particip deux fois cette manifestation en 2002 en proposant mon IKHEA SERVICE N 06 intitul Atelier H S puis en 2003 avec des Bi res coup es l eau labellis es Glitch 69 presque abusive pour le vide ce sujet ou plut t cette notion l ayant motiv s impliquer en 2009 titre de co commissaire au Centre Georges Pompidou Paris dans un paradoxalement fort g n reux projet d exposition intitul Vides Une r trospective Il est d autre part particuli rement r ceptif l art minimal et conceptuel on lui doit entre autres une r trospective des Wall Drawings de S
325. obscurit la clandestinit et l ombre sont ses armes les plus fortes auxquelles il ne saurait honn tement renoncer sans quitter le La premi re expression est emprunt e Jean Yves JOUANNAIS La formule qui lui succ de est emprunt e Carl Schmitt auteur indigne dont la th orie du partisan va nous int resser ci apr s 64 J ai caract ris ce cadre convenu de la l gitimation en l illustrant par l image fameuse du quart d heure de c l brit form e par Andy WARHOL en 1968 Nous savons bien s r que cela a voir avec l apparition de la signature Une longue histoire J aurais aim ici mais en cons quence ce passage aurait forc ment t trop long tent d analyser bri vement les rapports tr s sp ciaux que les maudits et les dandys entretinrent avec la notion de reconnaissance Ceux ci comme ceux l sembleraient avoir su faire clore de leur prise de distance une dimension rien moins qu esth tique 26 TOMA Yann Part de jouissance ditions Jannink Paris 2007 page 29 Je subvertis sans doute le sens de cette phrase 27 SCHMITT Carl La notion de politique Th orie du partisan Traduit de l allemand par Marie Louise Steinhauser coll Champs Classiques ditions Flammarion Paris 1992 La pens e de Schmitt int resse actuellement nombre de philosophes de gauche Le texte en question est dat de 1962 28 SCHMITT Carl La notion de politique op cit
326. oche Paris 1999 pp 19 22 propos du Maitre ignorant j avais sur une invitation par Liliane VIALA d taill ce livre dans une conf rence donn e l cole d Art Sup rieure de Rueil Malmaison Pour nous renseigner autant que possible sur les coles alternatives existantes nous avions entre 2009 et 2010 travaill avec une tudiante am ricaine issue du MIT Massachusetts Institute of Technology USA qui avait constitu une archive des coles mont es par des artistes de par le monde l archive en comptait des dizaines voire des centaines Jean Claude MOINEAU et moi m me avons plusieurs fois d battu de la n cessit qu il y aurait ou non fonder une cole projet stupide ses yeux Voir ce sujet sur le blog que nous avions tous deux mont j en ai d j parl au d but de ce m moire les passages concernant ce sujet http j c moineau j b farkas entretien blogspot fr 304 Sur une invitation de Caroline CROS inspectrice au Minist re de la Culture et de la Communication critique et commissaire elle a t derni rement nomm e au Palais de Tokyo mais a jug pr f rable de quitter ce poste fin 2012 Cette conf rence me semble avoir t une des meilleures que nous ayons pu donner en duo sur la Biennale de Paris Les tudiants extr mement r ceptifs y taient pour beaucoup 35 Fran ois DECK a r cemment initi un nouveau projet p dagogique le mot est prendre dans un sens large inti
327. oche au tandem Sunn O amp Boris qui a pondu Etna un morceau ahurissant figurant sur Altar Mais revenons a mes d buts la Coldwave la musique sombre Le Black Metal a naturellement pris place dans cette filiation l univers obscur et fantomatique splendidement d crit par la Coldwave le Black Metal ajoute une charge massive d agressivit Ce que Coldwave et Black Metal partagent indubitablement c est le mot Cold qui revient un go t immod r pour le froid intense On remarque d ailleurs que certains des groupes Black Metal qualifi s d irr prochables par les amateurs du genre reprennent des morceaux Coldwave leur fa on s loignant souvent beaucoup des originaux Parmi les exemples notoires figurent en t te de liste les reprises de Love in a Void de Siouxsie amp The Banshees par Darkthrone certains des sons du groupe dans sa phase actuelle Black n Roll fait penser du Cabaret Voltaire live voir Live in Sheffield 1982 ou du Swans groupes que connait forc ment Fenriz et d A Forest des Cure par Carpathian Forest l coute de Blut Aus Nord par exemple The Plain Of Ida sur Ultima Thul e ou Chapter I sur MORT de Paysage d Hiver K lte sur Kristall amp Isa ou de Forgotten Woods groupe norv gien form en 1991 que j aime particuli rement quoique passant assez inaper u sur la sc ne Black Metal il me semble vraiment repr sentatif avec Burzu
328. oila ce qu une intelligence technocratique ne saurait organiser Pour bien peser la chose depuis le point de vue qui est le 110 L loge de l ombre est l loge de ce qui est fonci rement diff rent et qui a le don de nous inqui ter en premier lieu L loge de ce qui advient l o on ne l attend pas L ombre dans le sens que je lui accorde et en la rattachant la pratique de l art ce n est pas le Mal Ce n est pas non plus l absence de lumi re ou de soleil L ombre et ceci pourrait certainement tenir lieu de conclusion tout ce que j ai pu avancer parfois de fa on un peu trop intuitive dans ce m moire c est une mani re extr mement singuli re de participer d en tre vigoureusement tout en s accordant le pouvoir d tre souverainement d gag L ombre est une r solution La volont de s investir dans un cart celui qui supposons nous se doit d exister entre ce que le monde dans lequel nous vivons nous demande et ce que nous souhaitons lui donner Un cart la fois gigantesque stimulant et inqui tant Cet cart est un temps futur Pour l artiste impossible d acqu rir la ma trise de cette ombre sans en passer par quelques phases douloureuses dont seules les personnes qui il s adresse seront en droit de se plaindre eu gard cette stup fiante bizarrerie l interminable masochisme du r cepteur constitue pour l artiste hostile un al
329. oins engag s que ceux du philosophe c l bre Critiquer est donc toujours possible mais il n est sur ce plan presque plus possible de pr tendre d tenir un monopole de ceci ou de cela chacun en pensera ce qu il voudra il faut se faire une raison Selon le philosophe pour uvrer aujourd hui l artiste ne pourrait plus recourir qu ces seules possibilit s et ceci pourrait galement concerner ma partie finale intitul e Eloge de l ombre le mince et le fragile l invisible le conceptuel le parasite le commercial Or me semble t il toutes ces cat gories parlent d indiff rence d une certaine fa on Enfin dans le contexte de travail offert par l Amicale de la Biennale de Paris je d cris bri vement celle ci rattach e tr s directement comme son nom l indique La Biennale de Paris dans les pages qui suivent lorsqu il sera question de ce que j intitule l pisode berlinois une rencontre effectu e le 23 novembre 2007 fut consacr e au mot DOGME choisi pour 22 sujet Voici toujours en vue d tablir ce que seraient ou pourraient tre les contours de l exaltation ayant pour certains un caract re pseudo religieux ou de la captivation une compilation d observations crites par plusieurs et qui avait circul e avant la rencontre Dans l art le mot Dogme semblerait indissociable du mot Croyance ce mot ayant lui m me des connexions videntes a
330. ois que pour aller contre des codes qui ne se voient pas ou plus ceux distill s par l Industrie Culturelle ils sembleraient aller de soi ces sc nes bardent leurs chemins de codes outranciers de signaux encod s qui sont autant de jalons Vus de l ext rieur ces paysages apocalyptiques peuvent avoir quelque chose de ridicule cf l infinit d artifices grossiers d ploy s dans le monde Black Metal 13 Le cr puscule des idoles ou comment on philosophe au marteau op cit Maximes et pointes page 951 194 Fictive ou r elle Cette question m riterait beaucoup de place dans ces pages si je projetais de la traiter dignement L est le trick l astuce qui avancera que cette rupture est r elle devra quelque part galement concevoir qu il puisse y avoir un en dehors or nous savons que cette vision dedans dehors est tant sur le plan de la politique que sur celui de l Industrie Culturelle en grande partie frapp e d obsolescence 15 R volte consomm e Le mythe de la contre culture op cit page 89 68 vigueur ne leur conviennent pas bien elles en cr ent d autres leur mesure et en faisant cela d cha nent des forces cr atrices jamais sollicit es dans le flux ordinaire de la vie Elles laborent des situations riches d imaginations de r veries et de subjonctifs Musil Pr cisons contrevenir aux normes sociales traditionnelles appartient au pass Dans l optique que
331. oit passer par la voie d un grand danger avec la possibilit de se faire des blessures s rieuses Mais c est l que se trouve le secret cach tu sais Je ne dis pas que a n arrive pas que les gens se perdent mais si tu poss des une boussole cach e aux regards et ce lien avec le genre il me semble qu Hebdige n utilise pas une seule fois ce mot dans son livre appara t de plus en plus clairement elle approche de son an antissement car alors les gar ons qui se mettent du rouge l vres sont juste des gosses qui se d guisent et le filles en robe latex ne sont pas diff rentes de vos propres filles Sous culture Le sens du style op cit p 98 Autrement dit une sous culture jouerait elle un r le significatif uniquement dans sa phase d incubation Apr s POTTER amp HEATH ce passage pourrait sembler quelque peu id alis La contre culture nourrit l art voil tout et ce n est peut tre qu en cela qu elle contribue changer un tant soit peu la soci t 8 DE QUINCEY Thomas De l Assassinat consid r comme un des Beaux Arts op cit page 35 J emploie cette superbe image dont je m approprie le sens plusieurs fois dans mon texte L expression figure galement dans mon glossaire 19 Comment ne pas entrevoir un go t immod r pour le danger dans cette description de ce que serait l attitude Black Metal authentique ou True Black que nous fait Fr d rick MARTIN d
332. ol LeWitt organis e en 2012 au Centre Pompidou Metz Institutionnel de haut vol donc n cessairement contraint par de multiples obligations inh rentes ce genre de t ches les mains li es pourrait on dire l usine gaz Le Bon n en essaie pas moins de d bloquer les choses Il redouble d efforts pour tenter de d voyer les r gles du jeu en accompagnant les grandes manifestations qu il met en place d c t s pour le moins tranges et d cal s C est dans cet esprit d ouverture qu il fit sans aucun doute appel mes services tandis qu il travaillait charpenter cette Nuit Blanche 2012 l occasion d un rendez vous Laurent Le Bon une de ses assistantes Jacques Salomon collectionneur de certains de mes services notamment les N 04 et 21 consacr s tous deux au fait de d semplir je reviendrai dans deux pages sur le N 04 L annulation d espace qui a jou un r le crucial dans cette aventure celui d une fa ade permettant d attenter ailleurs au bon esprit de convention de la manifestation et moi m me avions tent d chafauder des id es qui pourraient tre pertinentes dans ce cadre que je trouve pour ma part a priori beaucoup trop r jouissant voire festif pour tre honn te La meilleure mais nous nous trouvions autour d une table avec du bon vin tait de faire en sorte que le Mus e du Louvre ouvre ses portes cette nuit l
333. ologique op cit Chap V 5 2 p 88 75 C est bien s r un peu plus compliqu partir du moment o l on conc de apr s KANT id e souvent voqu e par Jean Claude MOINEAU qu en art il ne nous est possible d mettre un jugement qu en absence de crit res comme si l on tait en permanence contraint naviguer dans le flou quand bien m me on fournirait les preuves d une grande exigence en mati re de go t 75 Comment ne pas se le rappeler A le maudit en r f rence M Eine Stadt sucht einen M rder M le Maudit film allemand r alis par Fritz LANG et sorti en 1931 pot de colle impossible radiquer suit l artiste comme son ombre depuis des centaines d ann es 30 C est un ph nom ne mental qui prive la conscience de l exp rimentateur de l uvre d une mise en critique approfondie de ce qu il prouve qui lui te une majeure partie de sa facult de juger et tend ainsi le rendre passif Pour ma part j appelle ce blocage exaltation 7 L uvre n est pas autre chose qu un support propice l exaltation Un support parmi d autres dans un entretien avec C cile RIPOLL dont l extrait cit est reproduit dans Mani re et Protocoles Journ e d tude 4 Ouvrage Collectif sous la direction de VALLOS Fabien ditions MIX amp EBABX Bordeaux 2012 page 41 Francesco MASCI nomme cela superstition Pierre BOURDIEU invoque la notion
334. on 1917 qui s est tenue l du 26 mai au 24 septembre 2012 72 l int r t de l id e et balaya nos espoirs en un tour de main quatre ou cinq phrases sembleraient avoir suffi pour tout an antir Quelques semaines plus tard Laurent Le Bon revint vers moi pour imaginer sous la forme d activations de services Glitch ou d IKHEA SERVICES d autres hypoth ses Nous primes un second rendez vous il tait cette fois encadr par deux assistantes du plus grand s rieux Entre temps me confia t il et apr s avoir pris connaissance du dossier que je lui avais envoy il avait pu imaginer une autre activation qui serait son go t aussi bonne que la premi re Dans l laboration de son projet pour la manifestation il avait imagin que les gens puissent d ambuler tout le long de Paris en empruntant les berges de Seine qui seraient pi tonnis es pour l occasion Or la Pr fecture pour des raisons complexes lui barrait la route depuis des mois s opposant apparemment un Paris plage permanent Il vint alors l id e de Laurent Le Bon que si cette pi tonisation tait pr sent e depuis la Ville de Paris la Pr fecture comme une uvre d art cette seconde aurait certainement beaucoup plus de mal l vacuer Un service se pr tait particuli rement bien cet exercice L annulation d espaces N 04 Son mode d emploi en effet consistant rendre un espace impropre l usage
335. on un raccourci commode qu il est pr sent indispensable de revisiter Il n y a plus un auteur unique pour une uvre unique mais une multiplicit d auteurs pour plusieurs r alisations potentielles de chaque uvre L exposition est un id al d pass qui doit faire place d autres modalit s d action telles que la man uvre ou l op ration Op rer caract rise une pratique de l art qui rel gue l art l arri re plan pour tenter de conqu rir le terrain de la r alit quotidienne Au travers de deux identit s IKHEA SERVICES et Glitch je diffuse des services Par service j entends des instructions qui attendent d tre mises en pratique N 05 Les documents qui vont suivre me semblent avoir tout int r t figurer dans ces pages car ils apportent des pr cisions essentielles sur certains des points que je n ai pu aborder que de fa on sommaire dans le corps du m moire faute de place 363 l issue de cette pr sentation y aurait il une question poser Jean Baptiste qui ne pourrait souffrir aucun d lai En r coutant l enregistrement de cette journ e d tude effectu e l cole d Enseignement Sup rieur d Art de Bordeaux j ai imagin qu il serait plus judicieux de fournir la place d une retranscription quelque peu r crite de ma conf rence un choix restreint de textes et de documents ayant figur dans celle ci savoir quelques phrase
336. on o l Isol seul seul s adresse l Isol Grandiose Au travers d entr es cet ouvrage se propose pour le dire vite de revisiter le BM sous l angle de l art autrement dit de mettre le BM l preuve d autres formes d expression Comme l a tr s justement observ Gwenn Coudert force de fr quenter ce milieu Revoir l art sous l angle du BM aurait t sans aucun doute un projet davantage BM dans l me Mettre le BM l preuve d autres formes d expression La t che est simple si elle revient tablir des comparaisons au travers desquelles il est possible de constater quel point l art a d une fa on g n rale apport au BM apports du folklore parce que le BM s alimente partir de racines profond ment enfouies tant pour produire sa musique que pour s inventer une apparence invoquant des croyances des rites des l gendes souvent d j pr sentes dans les arts populaires et dont il va s amuser massivement noircir le trait apports du roman gothique parce que le BM tire parti de l effroi et adopte le ton du revenant apports de quelques mandarins du frozen North Munch Strindberg le Dreyer de Vampyr pour en citer trois apports du romantisme parce qu il r fute l ordre classique pr ne le retrait ou m me le complet an antissement Merci Werther parce qu il s invente un refuge dans la d pression ou
337. on peut d couvrir l offre en permanente volution dans Des modes d emploi et des passages l acte ditions MIX Paris 2010 Dans les conditions offertes par la pr sente publication consacr e au Black Metal style en partie musical seulement que j appr cie norm ment il me semble vident que le v u d appara tre sous un jour autre en m imaginant un visage diff rent ainsi que de nouvelles qualit s aurait pu revenir une fa on opportuniste et v n re de signer ce texte se rebaptiser constituant comme on le sait un des pr alables indispensables la cr ation d un groupe de musique a fortiori de m tal noir familier du masque et du role play du jeu de r le En m inventant un double teigneux exit mon moi et mes affaires personnelles Mais voila Nicolas Walzer qui conduit l ouvrage m a souffl d voquer mon rapport direct ce courant et d en faire mon affaire Qu est ce qu il te fait ce Black Metal Il me faut donc enfreindre mon code et produire un cart avant de me lancer dans le vif du sujet qui consistera en respectant l approche virale qu a pu proposer Gwenn Coudert tenter d valuer en quoi il serait clairant de mettre ce style t n breux l preuve d autres formes d expression Voici donc comment j en suis venu au noir Et ce que le noir me fait Je suis un grand amateur de musique extr me La musique extr me me recharge Elle me
338. on service N 32 variante 3 Les le ons de la soustraction qui avait t imagin pour celui ci Enseignement comme communication de mani res d agir et de penser fonctionnant sur le mode peer to peer ou d usager usager et non comme transmission d un savoir Ce mode d emploi a t r dig pour Le Coll ge de la Biennale de Paris dont il est un des satellites Les le ons de la soustraction n cessitaient la cr ation d un champ nouveau Mode d valuation et d une modalit exceptionnelle NOUS LE R ALISONS ENSEMBLE Pour comprendre de quel bois est fait ce Coll ge il est indispensable de faire ici figurer sa charte Le service dont il est question ici a le mode d emploi suivant op cit ibid c est un enseignement articul autour de gestes soustractifs envisag s comme des alternatives au productivisme Ce point crucial avait t propos par Claire Dehove 133 2 2 Orientation et programme de l Institut des Hautes tudes en Arts Plastiques 2012 Alexandre Gurita Caroline Keppi Gurita et Jean Baptiste Farkas Institut des Hautes tudes en Arts Plastiques Orientation L Institut des hautes tudes en arts plastiques IHEAP dispense un cursus qui offre ses participants l opportunit de se lib rer des acquis h rit s de l histoire de l art du 20e si cle Il propose galement de mettre en vidence certains des enjeux l uvre dans l art du 21e si cle un
339. ontre le PRIX MARCEL DUCHAMP et r dig en 2006 le texte a t reproduit notamment dans Contre attaques Perspective 2 Ouvrage collectif sous la direction de ROUILLAN Jean Marc coll Collectif ditions Al Dante Marseille 2011 pp 425 432 Que l artiste d boule et plante n importe quoi dans le d cor lieu d exposition espace public qu importe C est l artiste C est dire pas grand chose Pierre BOURDIEU rencontre Ghislain MOLLET VIEVILLE On verra plus loin en 3 partie lorsqu il sera question du projet Target Autonopop comment de telles tentatives de remise en question de la figure de l artiste ont pu pendre place titre d ceuvres dans une exposition 23 L artiste dont il est question ici n est ni l crivain ni le r alisateur de films mais bien celui qui uvre de toutes sortes de fa ons dans le champ des arts plastiques Risquer et survivre le risque et la rente L artiste aujourd hui plus que jamais sans doute et bien davantage que toute autre figure renvoyant un corps de m tier plus clairement identifi est d chir voire disloqu par son tat C est dire de fa on plus concr te qu il est condamn tre un inventeur soumis en termes de cr ativit de tr s hautes exigences mais qu il est par ailleurs g n ralement priv de rentr es d argent contrairement beaucoup d autres chercheurs L artiste est pourrait on avancer
340. op rer avec les autres et y parvient divers degr s Aucun syst me unique et global n int gre tout cela On ne peut brouiller la culture parce que la culture ou le syst me n existent pas Il n y a qu un fatras d institutions sociales provisoirement r unies par le hasard qui distribuent les bienfaits et les fardeaux de la coop ration sociale de fagons que nous trouvons parfois justes mais qui en g n ral sont manifestement in quitables Dans ce genre de monde la r bellion contre culturelle n est pas seulement inutile elle est carr ment contre productive Elle d tourne une part de l nergie et des efforts qui pourraient tre consacr s 4 des initiatives permettant d am liorer concr tement la vie des gens mais elle encourage aussi le m pris syst matique l gard de ces changements progressifs 174 R volte consomm e Le mythe de la contre culture op cit p 26 175 Je propose cette expression dans ma conclusion g n rale 63 R v lant des collectivit s leur puissance sombre Or la notion d utilit qui sert d talon Heath et Potter est particuli rement difficile faire coincider avec les objectifs des sc nes extr mes que je tente de d crire ici Car celles l choisissent la dissidence pour se positionner vis vis de tout ce qui ne les satisfait pas Et je ne vois l aucune gratuit Car celles la le point est capital ne se sentent justement pas concern
341. opper dans les ann es 90 principalement motiv e par le projet de cr er un style in dit aussi int gral fonctionnel et coh rent que saurait l tre une machine de guerre pour reprendre une fa on de dire c l bre Le Metal se propose aujourd hui de passer au del des influences je reprends l aussi une expression tr s souvent employ e sur les blogs consacr s au Metal sur Internet et d viter de s inscrire dans une forme qui serait trop typ e artistiquement Hate c est vraiment tr s typ ce sujet est ce tort ou raison que certains qualifient en parlant du Metal l re musicale qui est la n tre comme tant post Metal c est dire comme ayant d pass une phase de l histoire de la musique populaire o le Metal semblait avoir une pertinence ne pouvant en aucun cas tre remise en question raison si l on consid re que certains groupes pr f rent ne plus mettre le Metal au centre en choisissant de l expatrier tout en le conservant de le rel guer dans une p riph rie o il agit la fois comme une citation et une des voix pouvant contribuer l laboration d une polyphonie Repr sentatifs d une telle approche sont sans aucun doute des formations comme Locrian ou Gnaw Their Tongues dont on entend parler ces derniers temps Chez ces deux groupes qui n ont pas grand chose a voir en dehors du fait qu ils se revendiquent pour une part du BM et sembleraient selon certains
342. oraphagie L artiste cheval entre l homme du possible et l homme des foules Le personnage invent par Edgar Allan Poe dans sa nouvelle L homme des foules semblerait tre une repr sentation parfaite de l artiste captif de ce que j intitule une Muse Agoraphage L homme des foules c est celui qui ne peut se passer des foules qui recherche la foule comme un aliment vital C est un tre en partie vide qui la fa on des parasites ne peut subsister en autarcie Ce vieux homme me dis je la longue est le type et le g nie du crime profond Il refuse d tre seul est l homme des foules Il serait vain de le suivre Car je n apprendrai rien de plus de lui ni de ses actions Le pire c ur du monde est un livre plus rebutant que le Hortulus animae et peut tre est ce une des grandes mis ricordes de Dieu que es laest sichi nicht lesen qu il ne se laisse pas lire Dans L Homme sans qualit s suivant en cela nombre de philosophes qui avaient d une fa on ou d une autre mis en relief la relation d licate au monde que conna t fatalement M1 Le genre pin up 102 POE Edgar Allan uvres en prose Traduction de Charles Baudelaire 1856 1865 Edition tablie et annot e par Y G Le Dantec Biblioth que de La Pl iade Editions Gallimard Paris 1951 Nouvelles Histoires Extraordinaires L homme des foules pp 311 320 103 De
343. orique Arguments pour et contre un art lib r de l art du 20e si cle 17 1 Exp rimentation 17 2 Exp rimentation 17 3 Exp rimentation S ance N 18 Approfondissement des mises en application Un autre art n cessite une autre conomie Rappel de la s ance N 8 et Contribution th orique Arguments pour et contre un art lib r de l art du 20e si cle 18 1 Exp rimentation 18 2 Exp rimentation 18 3 Exp rimentation S ance N 19 Approfondissement des mises en application Rappel de la s ance N 9 et Contribution th orique Arguments pour et contre un art lib r de l art du 20e si cle 19 1 Exp rimentation 19 2 Exp rimentation 19 3 Exp rimentation S ance N 20 S ance de cl ture de la Session VIII 2012 2014 R capitulation g n rale LA DEUXIEME ANNEE DE LA SESSION VIII Du 9 octobre 2013 au 27 juin 2014 La deuxi me ann e de l IHEAP est consacr e la r daction d un rapport de trente pages exempt d illustrations faisant tat de l avancement de la recherche du participant L laboration de ce document fait l objet d un suivi approfondi par le personnel de l IHEAP Le document est assujetti cinq contraintes 1 La retranscription de l enregistrement envoy par le participant avant d avoir int gr le cursus de l IHEAP figure titre de pr ambule 2 Le document contient des extraits de trois entretiens effectu s par le participant avec trois
344. ort et de la d pouille et peut tre per u soit comme le symbole d un essor ou au contraire comme le signe d une mort imminente ou d j consomm e En premi re ligne le readymade bien entendu pourrait faire figure de parangon sans Marcel Duchamp et la connaissance dans les moindres d tails et dans une acceptation tr s large du terrain qu il a choisi pour mener ses actions le porte bouteilles serait un s che bouteilles et rien d autre autrement dit il serait d tenteur de rien d autre que de sa fonction que de son utilit et serait sur le plan de l art en quelque sorte vide parce que d nu de qualit s artistiques Face au readymade n est on pas en droit de convenir que rien de ce qui fait son myst re si myst re il y a ce qui n est pas gagn ne peut tre puis dans son int riorit Semblant totalement d nu de qualit s intrins ques le readymade nous renvoie fatalement vers ce qui lui est associ Vers ce qui lui est extrins que Cometti crit exog ne savoir les modalit s de sa conception de sa r alisation de sa circulation de sa r ception et j en oublie tr s probablement Pour revenir maintenant l hypoth se qui donnait son sens cette sous partie et qui trouve son utilit dans mon d veloppement g n ral d di la figure de l artiste en qu te de 13 Rappelons que l anti essentialisme est une tendance massivement repr sent e dans
345. oute litt rature on peut dire que c est trop long Journal op cit p 508 ou encore J ai confiance dans mon toile p le Journal op cit p 575 Renard c est l ombre 38 Le Journal de LEAUTAUD publi entre 1954 et 1964 regorge de saillies irrespectueuses lev es contre les artistes les crivains ou plus g n ralement les auteurs surtout ceux qui sont convaincus de devoir exercer leur art de fa on toute professionnelle pour ne pas dire docte L autaud le saligaud 18 Rubempr Daniel d Arthez qui pour l crivain semblerait personnifier l arch type ou un arch type possible du cr ateur int gre et pugnace sans doute Balzac tentait il de se repr senter lui m me ou de personnifier en d Arthez un autre crivain qu il aurait massivement tenu en estime celui qui jusqu au bout envers et contre tous mais aussi en bravant la mis re et les critiques injustes tourn es contre lui s acharnera laborer patiemment son uvre qui finira par s imposer aux yeux de tous il deviendra par la suite d put et fera son plein de reconnaissance Venant s ajouter au mastodonte Balzac d autres critiques f roces aptes corroder l id e que nous nous faisons de la figure de l artiste et plus g n ralement du cr ateur pourraient tre d busqu es bien en amont Je pense au cas de figure litt raire hors norme qui avait beaucoup int ress Andr Breton celui de Georg Chr
346. ouvant aller souvent jusqu offusquer c est l application forcen e d un contre mod le on uvre on appara t j ai d j voqu l image plus haut contre jour l ouest de ce qu on pr sumerait tre la norme Pour les qualifier juste titre on pourrait voquer l id e d un litisme populaire dans le sens qu il appartient au peuple expression qu on emploie parfois dans des milieux libertaires qui projetterait non pas de tenter de se rattacher au flux dominant mais de s accorder la libert de choisir soi m me les personnes auxquelles on souhaite s adresser Dans une autre partie du monde un acteur de la sc ne Punk Est allemande martyris e par les chiens de garde du pouvoir en place voque de fa on aussi manifeste cette fascination pour le danger En 1978 la lecture d un bref article dans un magasine quelconque de propagande mon c ur se remit battre Dans le jargon habituel pros lyte et parano aque on expliquait qu Londres des jeunes gens mal influenc s se paraient des symboles des pires r gimes de l Histoire s entretuaient sur sc ne jetaient les cadavres dans les gouts et se nommaient punks Le punk tait repr sent comme une mode occidentale anticapitaliste une forme de contestation d cadente et condamn e a l chec puisqu elle ne reposait pas sur la doctrine marxiste l niniste Pour affoler un adolescent ils ne pouvaient pas trouv
347. ouverture de cette dition 224 Sur WIKIPEDIA l encyclop die libre voici un article qui a t consacr cette expression consultable sur http fr wikipedia org wiki Quart_d 27heure_de_c C3 A9I1 C3 A Ybrit C3 AY Quart d heure de c l brit 15 minutes de c l brit ou quart d heure de c l brit 15 minutes of fame en anglais est une expression invent e par l artiste am ricain Andy Warhol Elle d signe la c l brit fugace de ceux qui sont l objet de l attention des m dias de masse attention qui passe un autre objet d s que l int r t du public s affaiblit L expression est souvent employ e dans l industrie du spectacle et d autres champs de la culture populaire Elle est la paraphrase d une affirmation d Andy Warhol reproduite dans le catalogue d une exposition effectu e au Moderna Museet de Stockholm de f vrier 4 mars 1968 cf Ralph Keyes The quote verifier who said what where and when Ed The Pen is Black 2006 Dans le futur chacun aura droit 4 15 minutes de c l brit mondiale In the future everyone will be world famous for 15 minutes Warhol photo exhibition Stockholm 1968 Kaplan Justin Ed Bartlett s Familiar Quotations 16th Ed 1992 Little Brown amp Co p 758 En 1979 Warhol r it re sa d claration ma pr diction des ann es soixante s est r alis e l avenir tout le monde sera c l bre pendant quinze minutes cf Candace Murphy Loo
348. penseurs issus de n importe quels domaines et champs d action que celui ci value comme tant non conformes Les entretiens complets figurent dans une annexe 3 Le document exprime la position du participant Celle ci est tay e par de nombreuses descriptions de mises en pratiques effectu es pendant la Session VIII 137 4 Le document fait l objet d une soutenance devant un jury constitu de cinq personnes et dont la date est fix e par l IHEAP dans le courant de la seconde ann e de la session 5 Le participant fournit un exemplaire tapuscrit du document aux archives de l IHEAP Il d cide par ailleurs de la fa on dont il sauvegardera et diffusera son document mani res de proc der qui d couleront imm diatement de l approche d velopp e par celui ci durant la Session VIII 2 3 uvrer D s uvrer R uvrer 2008 2010 Jean Baptiste Farkas Du 8 au 19 novembre 2010 De 8h30 17h00 Le laboratoire se r alisera en trois sessions d activit intense r parties sur deux semaines Phase 1 UVRER UNE OU PLUSIEURS UVRES PAR JOUR Phase 2 DESCEUVRER SABOTAGE Phase 3 RECEUVRER RECOMPOSITION amp SYNTHESE 1 Objectifs L objectif des deux premi res phases du laboratoire travailler dans l urgence improviser pratiquer sans penser restreindre passag rement sa pratique des gestes l mentaires pour gagner en spontan it Tirer parti de productions ne semblant pas
349. phases de travail pr sentation et atelier trois journ es de rencontres furent organis es dans l espace dont nous disposions Westwerk nous avions donc choisi d inviter nos partenaires engager un d bat partir des cat gories invent es par eux Les nouvelles cat gories pour la majorit pr sent es sous une forme manuscrite avaient t progressivement affich es au mur cet accrochage plastiquement pauvre tant la seule chose voir dans la seconde phase de Target Autonopop hormis des instruments de musique ayant servi des concerts exp rimentaux Noise Bruit ou Hardcore Dans l axe le plus relationnel de notre projet construire s av ra relativement difficile Pour notre quipe son noyau tait form de cinq personnes l encontre traquer les failles symptomatiques de l artiste pendant de nombreux jours releva paradoxalement du plus grand des plaisirs Un bien tre authentique nous faisait chaque jour l honneur de sa pr sence port par la d sacralisation syst matique de tout ce que l Industrie Culturelle tentait par tous les moyens et avec tant d efforts de faire reluire Beaucoup de personnes issues du public il faut savoir que le milieu de l art hambourgeois n est pas tr s grand avaient t heurt es par notre attitude car comme je l ai crit dans l introduction ce m moire rares sont les attaques vives port es contre les artistes
350. philosophique d v nement qui revient une rupture et advient en exc s telle qu elle a pu tre d velopp e ces trente derni res ann es en France notamment par Alain BADIOU Schmitt semblerait au fond affirmer que rien n est craindre comme un Grand Inattendu 77 Cette gu rilla serait forc ment burlesque D autre part cette observation est tr s personnelle je ne connais pas d activisme en art revendiqu comme tel qui soit int ressant Je crois au biais je viens de l crire Francesco MASCI de nouveau s exprime bien ce sujet dans un entretien qu il m avait accord en 2007 et qui avait t publi quelques temps sur le site de l association Synesth sie Si l art ou la culture avaient une quelconque vertu r volutionnaire Paris mais aussi Berlin ou New York on vivrait un octobre 1917 ininterrompu Ce n est videmment pas le cas La grammaire de la r volution d clin e d sormais dans plusieurs versions parmi lesquelles le nouveau la r cup ration la n gation est la seule autoris e par la soci t pour articuler un discours culturel C est la grammaire de l v nement et c est une grammaire impos e ou en tout cas tr s bien tol r e par le syst me social 75 CRAVAN est d pense et agit presque forc ment en pure perte soulignons le Il est en ce sens et ceci concorde bien avec l expression de DE QUINCEY que j utilisais plus haut
351. plus passives qu elles le sont L optique Black Metal par exemple a dans la t te de ses initiateurs le r le d un outil c est comme l voque MARTIN dans Eunolie op cit p 170 un substitut aux valeurs qui semblaient dispara tre du monde Dick HEBDIGE par exemple va plus que Maffesoli dans le sens de ce que je voudrais affirmer savoir que ces attitudes sont beaucoup moins superficielles qu on aurait tendance le penser Dans Sous culture Le sens du style ditions La D couverte coll ZONES Paris 2008 ouvrage initialement paru en 1979 chez Methuen amp Co Ltd traduit de l anglais par Marc Saint Up ry Hebdige voit dans les styles Punk Reggae Skinhead etc l opportunit de d ployer l infini certains usages subversifs En cela les sous cultures seraient aptes mettre en danger pour un temps seulement les discours id ologiques impos s saturant la vie quotidienne Pour l auteur lorsqu une sous culture correspondant un style renvoyant lui m me pour une part aux questions du genre c est moi qui fait ici 64 Ils r ussissent en cela se soustraire souvent d finitivement la vue de ce qui est dominant Mais ils le font c est ma th orie qui va contre Jeudy moins pour se maudire que pour vivre selon une thique qui leur est personnelle le genre par trop d pouill de l cole sauvage selon un code de vie singulier qui n aurait coup
352. poir 1848 Traduit du danois par Knud Ferlov et Jean Jacques Gateau 1949 coll tel ditions Gallimard Paris 1990 KORTH Niki amp DE MONTGOLFIER Cl mence The Green Book of The Big Conversation Space Une conversation inefficace avec Jean Baptiste Farkas Self published through Lulu com publication financ e par la r sidence d artiste de La Synagogue de Delme Lindre Basse France 57 ao t 2012 pour la premi re publication pp 106 121 KRIS Ernst amp KURZ Otto La L gende de l artiste 1934 Traduit de l allemand par Laure Cahen Maurel ditions Allia Paris 2010 LACARRI RE Jacques Les gnostiques coll Id es Poche ditions Gallimard Paris 1973 LALANDE Andr Vocabulaire technique et critique de la philosophie 1 dition 1926 coll R f rences Presses Universitaires de France Quadrige Paris 2002 LEBOVICI lisabeth Culs et cubes blancs in Revue TINA N 5 janvier 2010 coll There is no alternative Litt ratures ditions e Paris 2010 LEDOUX Nicolas P GMV Is There Any Ghislain Mollet Vi ville Information ou fiction Les Presses du R el Dijon 2011 LEIBOVICI Franck Des documents po tiques coll Forbidden Beach ditions Al Dante amp Questions th oriques Marseille 2007 LICHTENBERG Georg Christoph Le miroir de l me Traduit de l allemand et pr fac par Charles Le Blanc coll Domaine Romantiq
353. positifs enti rement consacr s au projet de communiquer des savoirs La nuit des savoirs conf rences expos s p dagogiques rencontres d bats Il en a r sult que cette dition de Nuit Blanche aux yeux de beaucoup a sembl autrement plus s rieuse et blind e de connaissances que les pr c dentes 70 envisag es alors l activation imagin e a t plusieurs fois remani e Les buts envisag s consistant en plus de confronter le public l absence l Absence et donc au vide du plus grand des chefs d uvre le plus absolu essayer de r v ler ce qui est g n ralement attendu d un v nement culturel de cette envergure Dans les cas o il n aurait pas t possible de faire provisoirement dispara tre pour de vrai La Joconde il avait t convenu que Soustraire pourrait tre combin avec un second service Mentir N 22 Service N 32 Soustraire Enlever retirer retrancher supprimer ter effacer etc sans avoir pour projet d apporter ici ou l une am lioration Mise en pratique Un Louvre sans Joconde La Salle 6 ou Salle de la Joconde situ e au 1 tage de l aile Denon est ouverte durant toute la nuit du 6 Octobre Mais cette occasion la Joconde contre toute attente n y figure pas Sans l ombre d une explication le chef d uvre a t t du mur o il devrait se trouver Dans toutes les communications faites autour de l
354. pour rester vraiment bref je citerai ce passage emprunt son livre phare METZGER Gustav Damaged nature auto destructive art Coracle Press London 1996 page 49 The artist does not want to give his work to a society as fool as this one So auto destructive art becomes a kind of boycott The artist refuses to embody his finest values in permanent works to be bought enjoyed and appropriated by the class whom he detests and who is largely responsible for the catastrophe in which we exist L artiste ne souhaite pas livrer son travail une soci t aussi folle que la n tre C est pourquoi l art auto destructif a valeur de boycott L artiste refuse de mettre en forme ses valeurs les plus subtiles dans des ceuvres permanentes faites pour tre achet es appr ci es et appropri es par la classe qu il d teste et qu il tient pour largement responsable de la catastrophe dans laquelle il vit En n gatif Metzger n esquisse t il pas un portrait de l artiste irresponsable Mais dans ce cas n adopte t il pas quelque part le point de vue d un moralisateur 7 Je pense essentiellement son journal qui a tout fait sa place ici puisqu on y trouve d aussi belles phrases que Le plaisir de se d senthousiasmer RENARD Jules Journal 1887 1910 Texte tabli par L on Guichard et Gilbert Sigaux coll Biblioth que de La Pl iade ditions Gallimard Paris 1965 p 348 ou De presque t
355. pr f rable qu il n e t jamais lieu TOURNANT HOSTILE Par cette appellation je souhaite caract riser le visage de l agressivit qui vient Il m est par ailleurs impossible de d finir ce visage tout a fait L hostilit que j voque n est pas belliqueuse c est une relation au monde fond e dans le dys et qui d passe ou ignore l opposition Le tournant hostile s apparenterait de l indiff rence s il n tait bourr jusqu la gueule d une nergie immense C EST COMME accepter que le prochain tournant puisse nous chapper compl tement tant il s av rera furtif dans son d ploiement et ses modalit s d existence 119 BIBLIOGRAPHIE ARTAUD Antonin Le th tre et son double 1938 coll Id es Poche ditions Gallimard Paris 1964 BIENNALE DE PARIS Catalogue de la XVIe Biennale de Paris OUVRAGE COLLECTIF sous la direction de GURITA Alexandre ditions de La Biennale de Paris amp Paris Mus es Paris 2006 B HLKE Michael amp GERICKE Henryk Too Much Future Le Punk en r publique d mocratique allemande Traduit de l Allemand par Kelly Fourment ditions Allia Paris 2010 BOLTANSKI Luc amp CHIAPELLO Eve Le nouvel esprit du capitalisme coll NRF essais ditions Gallimard Paris 1999 BORRAS Maria Lluisa Arthur Cravan Une strat gie du scandale ditions Jean Michel Place Paris 1996 BOURDIEU
356. ptiste Farkas Mai 2013 Entre novembre 2012 et fin avril 2013 Je pense une th se dont le titre pourrait tre Art Orient Action Violente A O A V Des modes d emploi et des passages l acte ditions MIX Paris 2010 principalement INTRODUCTION G N RALE Rampage Soustractions mortelles Dans Rampage Sniper en libert Bill Williamson jou par Brendan Fletcher am ricain de vingt trois ans moiti loser perdant moiti surhomme va tre l origine d un v ritable massacre perp tr dans la ville fictive de Tenderville Oregon USA Cette tragicom die un brin insolente a fait couler pas mal d encre sur les blogs de cin ma de genre La raison en est simple Rampage voit Bill Williamson formuler une th se pour le moins ignominieuse puisque la plan te terre surpeupl e et outranci rement pomp e par la fourmili re humaine fonce droit dans le mur elle s teindra selon lui bien plus vite que nous l imaginons liminer par la violence une partie de la population choisie au hasard pourrait tre un moyen de donner une cinquantaine d ann es de rabiot aux g n rations futures on se rappelle au passage de l argumentation tout aussi radicale des deux responsables du carnage Uwe BOLL Allemagne Canada 2009 Il faut savoir que Boll n en 1965 Wermelskirchen en Allemagne est un cin aste mal aim de nombreux articles en ligne le disqualifient ouvertement
357. qu en la pratiquant on constate au contraire que la musique Black Metal orn e tr s relev e pr sente de nombreuses subtilit s qui n apparaissent l oreille qu apr s plusieurs coutes comme s il fallait passer derri re des effets de surface pour acc der au morceau de bravoure strat gie du retrait typique du genre La voix tait peu cr dible au premier abord frisant presque le ridicule en ce qu elle semblait vouloir plonger le tout d j franchement improbable dans une atmosph re moyen geuse d un go t douteux Dans quel but produire une musique si haute en couleur si d cal e et si barbare Me poser cette question tait d j en soi attirant j ai expliqu plus haut mes raisons voila qui me donnait envie d en savoir plus et de creuser Avec le recul n cessaire je vois les choses ainsi ce qui m a imm diatement frapp dans le Black Metal c est de ressentir l impression qu il incarne justement un genre de musique sauvage et il est logique que ce que j avance l soit beaucoup moins vrai aujourd hui le Black Metal subissant lui aussi les effets redoutables de l usure soucieux de bouleverser durablement son auditoire Il radicalise la volont de d plaire Il red finit aussi la musique sombre et explore des failles qui taient certainement rest es vierges jusqu son av nement on trouve d aussi grandes inqui tudes peut tre seulement chez certains musiciens contemporains t
358. que l artiste habite rarement une case unique et c est pour cette raison m me qu il faudrait voquer l image d un montage en permanente reconfiguration Effort de pers v rance continu l artiste choisit de risquer le tout pour le tout pour ce qui est de sa production et souhaite ardemment que la gloire ou la tr s forte renomm e r gle t t ou tard ses probl mes y compris ses probl mes d ego Recherche d un c t l artiste accomplit une t che professionnelle parall lement sa production en lien ou non avec celle ci Cr ation d une conomie dans ce cas de figure l artiste peut aller jusqu g n rer un projet conomique plus global que pourrait l tre sa production et tentera ventuellement d y faire entrer celle ci d une fa on ou d une autre il en va d une logique de l embo tement Effort d adaptation l artiste se r sout tailler sa production au format de l Industrie Culturelle et du march pour faire en sorte qu elle soit plus imm diatement assimilable et surtout rentable jusqu la compl te compromission l artiste fournit de gros efforts pour tenter de s int grer Etc 58 Tout artiste dans la bataille qu il doit mener pour tenter de survivre a quelque chose d un aventurier de Koh Lanta sauf que son s jour sur l le de malheur dure beaucoup plus que 40 jours 5 Ce serait le choix id aliste Sur le site www ben
359. quent qu on juge dans la presse sp cialis e notamment le BM comme une esp ce de tour de force affect labor dans l unique but d attirer l attention Pour s en convaincre il suffit de constater qu l heure actuelle encore de nombreux critiques reintent Darkthrone en faisant notamment valoir l id e r currente jusqu l absurde sur le Net absurde en ce sens que ce que nous donne la musique ne passe pas uniquement par la musique mais aussi par bien d autres choses qu une trop grande attention accord e l image que celui ci v hicule un discours une attitude aurait en quelque sorte port atteinte aux qualit s musicales du groupe qui seules devraient entrer en ligne de compte reproche que l on faisait d j de nombreuses formations Punk ou Hardcore Que de la gueule trop d attitude et pas assez de technique ce n est pas assez de la musique En r alit comme l a justement constat Fr d rick Martin dans Eunolie L gendes du Black Metal ditions MF Paris je me r f re la seconde dition revue et augment e de l ouvrage parue en 2009 la majorit des groupes BM font montre d une virtuosit technique impeccable voire parfois nettement au dessus du commun pour s en convaincre il suffira d couter comment Hellhammer manie la batterie au sein de Mayhem cette batterie avec laquelle j avais justement beaucoup de mal en l entendant pour la premi re fois
360. ques Black Metal beaucoup consid rent que le mouvement revendiqu comme tel est n en 1991 et celles issues de l Art Contemporain La t che me semblant trop grande je me limitais pour finir introduire le livre Black Metal et Art Contemporain crit par Gwenn COUDERT et paru en 2012 aux ditions Camion Noir Intitul e Fondu au noir cette introduction assez cons quente m a permis de faire le point sur mon rapport aux musiques extr mes Voici donc comment j en suis venu au noir Et ce que le noir me fait Je tente d y r gler partiellement la question du traitement de la violence qui est au c ur de l ensemble de mes pr occupations J ai trouv important de faire figurer ce texte malgr sa longueur dans l annexe ce m moire C est un compl ment indispensable tout ce que j aurai pu avancer dans cette sous partie 161 On compte des dizaines d exemples de ce genre cas de figure o des groupes mythiques d go tent leurs fans de fa on irr parable alors qu ils arrondissent leur style pour tenter d ouvrir leur musique un public plus large BURZUM ou DARKTHRONE pour le Black Metal BOLT THROWER ou CARCASS pour le Death Metal En crivant ceci je me place sur un horizon d attentes qui n est pas celui de la consommation 13 Pr cisons ces mots en nous appuyant sur ce qu en propose le dictionnaire car ils sont g n ralement employ s tort et travers Mainstream dominant
361. qui avait opt pour cette position il avait choisi d enseigner l avait fait vraisemblablement pour tenter de pr server son uvre et pour pouvoir la maintenir dans un id al si le R ve tait d flor et abaiss o donc nous sauverions nous nous autres malheureux que la terre d go te et qui n avons que le R ve pour refuge O mon Henri abreuve toi d id al Le bonheur ici bas est ignoble Il faut avoir les mains bien calleuses pour le ramasser dans un lettre Henri CAZALIS dat e de 1863 cit e par Paul Lidsky dans LIDSKY Paul Les crivains contre la Commune ditions La D couverte Paris 2000 page 34 On sait galement que le Divin Ludwig WITTGENSTEIN avait choisi d tre instituteur Les exemples foisonnent et s av rent toujours plus complexes analyser qu on ne le pensait au d part Cr ation d une cha ne de t l vision priv e d un magazine ou encore d une cole 25 De ces quilibres pr caires que l artiste tente d tablir entre ces deux tendances risquer et survivre d coulera une multitude d carts de conduite carts vis vis des buts que l artiste s tait fix au d part Et c est cet endroit pr cis ment que la figure que beaucoup tenaient pour un must thique va en prend un vilain coup Toute tentative authentique d analyse des conduites de l artiste s ach ve dans la plus abominable des d routes tandis que tout laissait c
362. qui compte mes yeux c est qu elles puissent employer autant que faire se peut l outil exp rimental que j ai cr au travers de mes prestations de services Dans un entretien r cent avec Cl mence de Montgolfier la question qu elle me posait Est ce que devenir c l bre c est tre r cup r je lui faisais la suivante r ponse Je pense que la c l brit n est pas un mal en soi parce qu elle permet de s adresser beaucoup de gens Le probl me c est que souvent on est c l bre pour de mauvaises raisons Beethoven et sa Sonate au clair de lune le cas de figure est coutumier Hormis le fait d offrir une re de jeu de grande envergure cela apporte t il quelque chose d tre c l bre Ou au contraire la c l brit ne d truirait elle pas quelque chose dans le fait de figer une pratique De la rendre par trop identifiable C est une discussion que j avais eue en 2001 avec Paul Ardenne Celui ci m avait dit alors qu il tait bon selon lui que les artistes soient reconnus le plus tard possible parce qu partir du moment o on les reconna t pour quelque chose en particulier ils deviennent les sp cialistes de ce qu ils font Et finalement l Industrie Culturelle les presse toujours plus pour fournir cette chose pr cis ment et fournir dans la balance devient presque plus important que cr er et alors adieu les opportunit s de se remettre v ritablement en question C est la
363. r crit son sujet En avan ant parfois qu il tait sublime Parfois qu il tait bouffon Ou pire qu il tait peut tre simplement futile insignifiant si on le compare tout ce quoi devrait pr tendre l excellence cette sup riorit si ch re l esprit du Metal la pertinence et surtout la musicalit Sublime bouffon futile Mettre bout bout ces qualifications r v le une des propri t s qui font du BM un mouvement on le sait qui n en est qu imparfaitement un si caract ristique et lui conf re en quelque sorte une ind niable valeur ce fait justement de ne jamais pouvoir se laisser d finir tout fait de fa on rationnelle bien qu on per oive d une part qu il soit indiscutablement symptomatique de quelque chose et malgr qu il redouble d efforts paradoxalement d autre part en tant que mouvement qui n en est qu imparfaitement un pour se diff rencier de tout ce qui existe d autre pour sembler univoque et distinct tout fait exempt d ambiguit s Avant toute autre chose le BM est pr gnant Il poisse et progresse en poissant Il ne nous propose pas seulement de faire un voyage au c ur de l opacit l o ne filtre aucune lumi re l o tout lieu en retrait Il rend galement collant tout ce quoi il se transmet et tout ce par quoi il passe Plus qu il ne vient distinctement l esprit il prend contact avec l piderme C est dire comme il
364. r de rassurant et qui l loigne d finitivement de ce que d aucuns appellent le contentement C est une mise en uvre de la partie exclue Ce que j appelle hostilit est un irr conciliable fond dans le dys Un cart Du dys provient l ombre La pratique de l art me semble devoir tendre vers cette ombre pour se red finir se r inventer m me et retrouver des dents Mais pourquoi des dents Quand la pratique de l art au contraire suivant la conception par exemple que Matisse pouvait s en faire et avec lui d autres artistes mu s par le projet de ravir au sens fort leur auditoire pourrait se charger de nous faire du bien R trospectivement j affirmerai que mon go t pour le dys m est apparu un beau jour en la personne pour le moins malintentionn e de J r me Guigue Tous deux pendant un peu plus de trois ans dans le cadre de mes activit s IKH A nous avions abondamment pratiqu certains de ses projets chiens dont Space P gant et R ductions 33 Je reprends en la modifiant une expression emprunt e Georges BATAILLE une science de la partie exclue figurant dans le N 788 789 de la Revue Critique ditions de Minuit Paris 2013 Georges Bataille D un monde l autre page 180 Ce que j appelle ici mise en uvre de la partie exclue renvoie tr s directement l analyse qu Axel Honneth fait de la place que prend la notion de
365. r l objet d art l exposition et le spectateur figures que nous abhorrions litt ralement et que nous bastionnions all grement dans La Biennale de Paris depuis presque une d cennie L id e de ce programme tait d intriquer th orie et pratique d une fa on tr s personnelle en lan ant deux chantiers parall les se faisant cho l un l autre chaque notion correspondrait un point de vue singulier incarn par un intervenant Il avait t d cid par nous que chaque intervenant pourrait tre hargneusement remis en question en cours de programme aucun des intervenants propos s nous y compris n tant absolument repr sentatif de ce que serait la ligne dure de cette cole un tat d esprit bien plus qu une id ologie C est alors que vint une id e Alexandre Gurita celle de faire rena tre l Institut des Hautes Etudes en Art Plastique de ses cendres en se l appropriant J tais pour ma part plusieurs fois sceptique il me semblait trouver l un geste n faste une posture ni plus ni moins cr ant une confusion entre 1 ce qui relevait d un projet d cole authentique int gralement d di des issues p dagogiques innovantes et tr s exigeantes et 2 ce qui renvoyait trop manifestement coup d clat d artiste destin capter l attention D autre part l Institut original ne convenait pas bien l id e que je me faisais de ce que pourrait tre une
366. r la reconnaissance telle qu on la voit apparaitre dans les m dias de masse La n gareconnaissance est typique des sc nes alternatives extr mes qui sont motiv es par le projet de tenter d instaurer de nouvelles formes de visibilit associ es 4 d autres r gles 4 d autres facons de se distinguer et de se faire valoir C EST COMME choisir de s installer a ombre en s tant pr alablement quip de quelques arguments de choc OMBRE L Par ombre j entends tout ce qui peut branler un rapport la visibilit qui semble aller de soi mais qui limite grandement l esprit d invention L ombre c est la ruse 117 C EST COMME mettre la main sur une source d une extr me vitalit l o tout semblait indiquer qu on se casserait le nez PRATIQUE ELITISTE DE L ART LA par opposition INDUSTRIE CULTURELLE L L Industrie Culturelle n est ni le Diable personnifi ni un L viathan hobbesien C est un lot de conventions obtenues l usure un consensus savoir de multiples formes d agr ments qui permettent un tr s grand nombre de personnes d uvrer de concert dans le champ aujourd hui devenu illimit de la culture Or cette industrie a contract une f cheuse habitude elle impose l artiste de devoir appara tre continuellement Pour d jouer modestement durablement cette obligation je propose la notion de pratique litiste de
367. r plusieurs Il y a la fois de l Inox et de la souplesse dans cette Biennale Je consid re que le contexte actuel de l art fonctionne sur des bases tr s anciennes dont il pourrait ais ment s affranchir pourquoi pers v rer ainsi je dirais presque aveugl ment dans un cadre qui est celui de l exposition ou faire syst matiquement aboutir le processus artistique l objet d art Je trouve tonnant que la majorit des artistes ne ressentent pas l heure actuelle un sentiment d usure vis vis de fa ons de proc der qui sont tr s dat es Ce que je serais tent de voir comme positif dans le monde de l art c est le fait qu on puisse y faire actuellement tout ce que l on souhaitera En m me temps le fait qu il soit possible d y faire tout et n importe quoi relativise toute proposition Par cons quent il me semble l heure actuelle plus que jamais n cessaire de prendre parti pour un type d approche sp cifique d tre partial Le monde actuel de l art contrairement ce que la p riode dite postmoderne favorisant l esprit d clectisme a pu en dire a surtout besoin d engagement Il faut se prononcer Selon vous qu est ce qui dans l art ou sa pratique devrait tre tenu pour essentiel La soustraction Essentiel mes yeux aujourd hui est d entrevoir la pratique de l art sous l angle de la soustraction il faut retirer ter diminuer mais aussi amoindrir minimiser
368. r principe insensible au fait d tre reconnu mais que l artiste est particuli rement soumis cette question et plus qu il est certainement celui chez qui cette question est mise au travail de la fa on la plus ardente 12 Kees VAN DONGEN pourrait ici faire figure de parangon Incontestablement dou comme coloriste Van Dongen restera enferm jusqu sa mort dans les limites id ologiques et formelles d une peinture agr able et d sinvolte pour laquelle il sacrifia les fascinantes outrances de son talent Encyclop die Universalis 2012 article de Charles SALA Or qu en serait il d artistes ayant sacrifi la grandeur leur carri re en toute conscience Francis PICABIA ou Jeff KOONS Les verrions nous au m me titre que Van Dongen comme des victimes L de nouveau une figure se dessine celle du cynique comme repr sentant du m pris des servitudes ext rieures et de la morale commune Picabia tait fortun et reconnu il faisait des pieds de nez une soci t qu il trouvait stupide Koons vient du milieu des traders et a appliqu leur tat d esprit au sein du milieu de l art dont il a tr s bien compris les d sirs 45 Dans un excellent ouvrage consacr la question de la r ification Axel Honneth tente de probl matiser la notion relativement floue d attitude participante et engag e Selon l auteur la reconnaissance pr c derait la connaissance C est
369. r quelque chose d artistique Etre l uvre par exemple ne signifie pas produire une uvre d art ou fabriquer un objet d art cela signifie bien tre dans l action Une action qui n a rien voir avec ce que peut prendre en charge le march de l art instinctivement associ es l uvre d art a pour r percussion directe le renforcement de la figure de l artiste Au sujet du terme ontologie le Vocabulaire technique et critique de la philosophie LALANDE Andr op cit pp 714 716 nous en fournit la d finition suivante L ontologie sp cule sur l tre en tant qu tre selon l expression d Aristote Le sens B op cit p 715 tel que d fini par Lalande nous instruit encore mieux tude ou connaissance de ce que sont les choses en elles m mes en tant que substances par opposition l tude de leurs apparences ou de leurs attributs Le terme pour tre bien saisi ne peut faire l conomie de sa mise en relation avec d autres termes comme relatif Vocabulaire technique et critique de la philosophie op cit pp 910 911 ou attribut op cit p 96 121 Je n ai pas de point de vue moral sur la question Pour moi le fait que l uvre d art perde en int riorit est une bonne chose il s av re que si elle a t un jour remplie c est surtout de d combres et de poussi re 122 Pour illustrer ce que je souhaite expliciter l nombre
370. ra pouvoir bon escient tre sauvegard choix fondamentaux cr ation de nouvelles issues sp culation responsabilisation films r alis s en un temps record autour d une id e unique fictionnelle ou documentaire happenings events ou actions perp tr s alentour document s ou non par l criture le film la parole ou la photographie cr ations de scripts pouvant donner lieu des actions protocoles nonc s et hypoth ses pouvant tre activ s cahiers des charges s rieux ou d lirants auxquels on d cidera de s assujettir provisoirement Les tudiants en manque d inspiration pourront r pliquer des uvres d j existantes Je propose dans l optique qui est celle du laboratoire ax sur la spontan it que les techniques auxquelles les tudiants auront recours soient aussi rudimentaires que possible Il n y aura donc dans le cadre de cette recherche ni mat riel sp cifique ni concentration sur un m dium particulier On uvrera avec les moyens du bord 1 J entrave certaines de ces uvres Au cours de la seconde phase du laboratoire l tudiant s appliquera d monter tout ou partie de ce qu il aura fait dans la premi re en vue de se lib rer par le jeu Ce que j entends par sabotage c est l usage en conscience de proc dures soustractives auxquelles l tudiant plut t pr occup par le bien faire a g n ralement peu conscience ce stade de son
371. ra r sum de l exp rience 310 Paj d j parl de cette exposition dans mon m moire lorsqu il tait question de Laurent LE BON et de la Nuit Blanche 2012 1 De nouveau une remarque suffira j ai voqu l escapologie deux reprises dans ce m moire Et bien d autres choses relatives de pr s ou de loin Stephen WRIGHT le Tortionnaire de la Place des F tes c est dans ce quartier qu il habitait en 2009 3 L expression est d Alexandre GURITA 3 Pour moi le g nie d Alexandre Gurita r side dans le fait qu il r ussisse rendre concret et op rationnel ce que tous ou presque auraient tendance prendre pour une supercherie Respect J ajouterai d autre part qu il est assez ing nieux pour faire se rejoindre ce type de t ches et sa pratique artistique administrer un projet d cole devenant une esp ce d uvre d art Mais comme je l ai affirm en introduction cette sous partie cet abord de la chose a toutefois des aspects extr mement n fastes J y viens 100 combiner en les d tournant plusieurs mod les de structures d j existantes afin d en cr er un nouveau je me chargeais des contenus et en particulier du programme de celle ci Con u avec un certain humour celui ci tentait de tout d molir Plus s rieusement je me proposais au travers de celui ci de d monter minutieusement tout ce qui sur le plan de l art semblait d cid ment acquis savoi
372. rai tr s longuement sur cela dans ma seconde partie lorsqu il sera question d tudier de pr s la qu te de reconnaissance qui selon moi est le propre de l artiste En quoi c est de l art affaiblit la port e d une proposition l pisode berlinois Il y aurait beaucoup gagner dans le fait d aider faire se d bander la figure de I artiste Je n insisterai pas une nouvelle fois sur ce point puisqu il me semble avoir t plus qu abondement trait dans les paragraphes qui pr c dent et d une fa on g n rale dans cette partie Pour clore celle ci un dernier aspect corr latif la figure de l artiste me semblerait n anmoins devoir tre abord et bri vement trait dans ces pages celui de la d nomination qui n emp che pas me semble t il que rien ne soit dans les faits aussi injuste et peut tre aussi autoritaire et peu d mocratique que l art dans son fondement y compris dans ses formes ouvertes actuelles qui dans tous les cas et malgr les apparences ne sauraient tre autrement que porteuses d id ologies Artiste Fasciste le peuple aura ta peau 78 Matisse est un salaud Paul SUMNER un proche n oublie jamais de me le rappeler Peut tre est il utile d y revenir une nouvelle fois pour insister on ne peut que remarquer l indiff rence qui frappe les artistes Qu importe ce qu ils peuvent avoir dire ce qui importe avant tout c est la
373. rations est indiqu par un ast risque entour de deux crochets 120 DE LASSUS Ren L Enn agramme ditions Marabout Poche Paris amp Alleur Belgique 1997 DE QUINCEY Thomas De l Assassinat consid r comme un des Beaux Arts 1827 Traduit de l anglais par Pierre Leyris 1963 coll L imaginaire ditions Gallimard Paris 1995 FARKAS Jean Baptiste Des modes d emploi et des passages lacte coll Noirs ditions MIX Paris 2010 FARKAS Jean Baptiste Le cauchemar de Marcel Duchamp in Contre attaques Perspective 2 OUVRAGE COLLECTIF sous la direction de ROUILLAN Jean Marc coll Collectif ditions Al Dante Marseille 2011 pp 425 432 FARKAS Jean Baptiste Suppl ment Des modes d emploi et des passages l acte in Mani re et Protocoles Journ e d tude 4 OUVRAGE COLLECTIF sous la direction de VALLOS Fabien ditions MIX Paris amp EBABX Ecole d Enseignement Sup rieur d Art de Bordeaux Bordeaux 2012 pp 31 59 FARKAS Jean Baptiste MOLLET VIEVILLE Ghislain A propos des nonc s d art in Revue Critique N 759 760 A quoi pense l art contemporain sous la direction de JEANPIERRE Laurent amp de DURING Elie ditions de Minuit Paris 2010 pp 719 734 FARKAS Jean Baptiste Fondu au noir Introduction in COUDERT Gwenn Black Metal et Art Contemporain ditions Camion Noir Paris 2012 pp 19
374. re sauv es bien plus facilement qu on ne le pense STOP MAKING SENSE Les artistes d crits dans cette cat gorie pr tendent qu on se prend toujours trop la t te et que faire n importe quoi sans avoir se charger du sens est la fa on de proc der la plus sympa mais aussi la plus en ad quation avec le monde contemporain Ceux ci se revendiquent de la postmodernit et ne s effraient pas d avoir manier des lieux communs Productions types un fourre tout innommable et d hi rarchis dans lequel tout ce qui appara t plus ou moins valeur de d bris Ce qui tait incrimin ici soyons plus doux mis en question dans cette cat gorie tait l aptitude de l artiste mettre en uvre un certain esprit de d rision lui permettant de fourguer tout et n importe quoi au nom du renoncement au sens UTOPIA LIGHT Autant l id e d utopie dans l esprit du plus grand nombre se devrait pour le moins de tenter le Diable autant nombre d artistes s emparent de l utopie en la limitant n tre plus qu un effet d annonce qu une accroche mise en forme avec des moyens plastiques Tout en continuant d une fa on g n rale dans leur discours revendiquer l impossible les artistes d crits dans cette cat gorie limitent leur production s incarner exclusivement sous la forme d euph mismes On parle toujours d utopie mais celle ci est devenue spectrale fa
375. re en question de fa on radicale au travers de ses manifestations m mes Selon mon point de vue et fascin comme je le suis par la notion de passage l acte qui donne son nom mon manuel Des modes d emploi et des passages l acte la pratique trouve un souffle neuf dans le dys De dys pour commencer le dictionnaire Universalis dit ceci Interjection Pr fixe grec r f rant au manque De dis voisin Pr fixe r f rant la diff rence la s paration la n gation Le Littr pour sa part caract rise dys de cette fa on Pr fixe qui vient du grec et qui exprime que la chose est difficile mauvaise Ce dys pr cis ment me semble repr senter un territoire laiss en jach re l int rieur m me de la pratique de l art C est un continent aux apparences inqui tantes proche et lointain la fois d o l exaltation et sa suite de faux semblants j ai montr pr c demment en quoi celle ci bloquait les choses semblerait avoir t exclue C est a dire que le dys pr suppose en quelque sorte ou induit pour tre plus pr cis une posture sceptique trang re la morale Le dys renvoie galement tout ce que j ai pu d velopper autour de la notion de moins depuis 2002 Manque retrait disparition privation diff rence s paration n gation qu en sera t il de la pratique de l art d s lors que nous l entreverrons en v ritabl
376. relative vitesse laquelle le BM s est globalement int gr la soci t environ quinze ans soit beaucoup plus vite que Jean S bastien Bach qui est rest si je ne me trompe une bonne cinquantaine d ann es dans les oubliettes lui qui souhaitait offrir ce qu il y a de plus c leste de plus beau C est un peu comme si la soci t int grait avec de plus en plus d aisance ce qui s oppose violemment elle ce qui la contredit et m me la maltraite l abolition des tours jumelles a donn naissance une superproduction cin matographique qui rapporte comme rapporte Ground zero le m morial b ti sur les d combres du World Trade Center et le Black Metal commence avoir un petit succ s dans les comit s de direction de certaines grandes entreprises o il est parfois utilis comme un outil dans le cadre de formations dont l objectif consiste tenter de redevenir sauvage ce sujet voir le second pisode pour le moins inqui tant de la s rie Black Mirror que Nicolas Walzer avait eu l id e lumineuse de me faire voir avant que j entreprenne la r daction de ce texte et bien s r les textes infiniment pessimistes de Francesco Masci en particulier Entertainment aux ditions Allia Paris 2011 Notre soci t est ainsi faite que c est pr cis ment le geste apparemment le plus en rupture avec son thique qu elle va faire valoir et peut tre m me glorifier De fa on assez classique il
377. rement la figure de l artiste est la fois maximis e comme elle ne l a jamais t sans doute ou presque mais d autre part elle est vigoureusement d cr dibilis e rendue inop rante et vaine plus que jamais En sens inverse la figure de l artiste n a dans l histoire peut tre jamais g n r autant d indiff rence tandis qu en parall le elle semblerait plus que jamais incarner le c ur m me de l Industrie Culturelle qui redouble d efforts pour la hisser en toute situation m me la plus saugrenue sur un formidable pi destal On m excusera pour finir de devoir outrer quelque peu la chose l artiste serait comme le symbole de l impuissance la plus absolue port la plus infinie sacralit On est l de fa on av r e face un double processus de transformation de transfiguration ou m me de transcendentalisation qui renvoie selon moi irr vocablement l id e m me de monumentalisation dans le sens de transformation en monument produire la statue d une figure digne de m moire et la ficher sur une place publique n est il pas le pire moyen qu on ait imagin pour tenter de p renniser un symbole il e t exist pourtant bien d autres fa ons de proc der l une d entre elles consisterait par exemple placer sa confiance dans la transmission orale ainsi Hom re serait il venu jusqu nous n est ce pas quoi peut bien renvoy
378. res son thanatos ce serait d tre dans l impossibilit d autonomiser cette facult cr atrice d tre incapable de la faire advenir ind pendamment de la ge le que repr sente le regard des autres Pas d artiste sans la foule s il fallait simplifier Ainsi en plus d tre cr ateur producteur reproducteur inventeur l artiste serait Agoraphage l aussi j invente l expression j aurais galement pu crire Agoravore si nous admettons qu il se conduit en v ritable drogu l endroit de son app tit pour la foule Le g nie du crime profond Pour tudier cet app tit de plus pr s revenons la c l bre nouvelle am ricaine Poe dans un d lire dont lui seul avait la recette moiti cauchemar moiti fable philosophique il fallait des dizaines de litres d alcool fort l crivain pour en arriver l d crit son indigne h ros P homme des foules en choisissant de faire saillir chez lui deux caract ristiques ostensibles dans chacun de ses gestes le tropisme et la nature absolument non s lective de son action En clair l homme des foules a quelque chose d un animal ou m me d un v g tal qui est aspir absorb subjugu par une volont qui le d passe Par une volont ext rieure qui d cide de son orientation dans l espace et le temps C est comme si ses agissements ignoraient toute intention toute intelligence Son corps se tend en
379. res choses crire un m moire par exemple 357 C est ainsi que j ai en 2002 liquid un stock d objets d art assez consid rable 338 Pen propose quelques unes de plus sous la forme de services dans Des modes d emploi et des passages lacte op cit par ex pp 96 97 Chevaux de Troie N 29 ou encore pp 142 143 C est bien assez que d tre N 58 Relativement au projet de faire massivement participer les collectionneurs pour ce qui est d occire les uvres voir dans le m me livre par ex p 124 Le tuning du collectionneur N 44 je citais ce service une premi re fois quelques pages plus haut lorsqu il tait question des R ductions Jonathan Swift veille a l ex cution de ce final Comme lui pour mettre un terme ce m moire j aimerais crire que je suis pr t accueillir d autres solutions propos es par tout bon esprit si elles s av rent innocentes bon march faciles et efficaces SWIFT Jonathan Modeste proposition et autres textes Traduit de l anglais par Emile Pons ditions Gallimard 1965 Paris Biblioth que de la Pl iade 2012 pour l dition de poche laquelle je me fie ici page 34 115 GLOSSAIRE ARTISTE FIGURE DE L Le comment nous percevons la figure de l artiste se doit tout prix d voluer Au lieu d accuser qui que ce soit l artiste devrait commencer par interroger la figure qu il incarne en s aidant de son exp r
380. revenant rester sur son quant soi Pour se pr server tout autant que pour se d truire le quant soi hostile revient donc en tout et pour tout une prise de distance con ue en toute intelligence L expression appelle l escapisme en cela qu elle laisse d autres l option r volutionnaire mais il n est pas possible de la r duire cela Nous pourrions galement avancer que le quant a soi hostile est une sorte de strat gie qui tout en faisant le proc s du monde privil gie les man uvres non frontales d veloppe des tactiques indirectes et biaise continuellement Cravan je ne peux qu insister est une possible mat rialisation de ce que j appelle ici quant a soi hostile on ne le saisit pas Volontairement il est sans tre il se d robe il se soustrait sans cesse nos app tences se joue de nous et pousse le bouchon jusqu nous d cevoir irr m diablement Il n est rien de ce que nous serions en droit d attendre de quelqu un qui avait rendue publique notamment au travers de sa revue la d cision d inscrire ses actions dans le cadroir troit de la culture Il nous nargue puis ne se soucie plus de nous pr f rant tre seul pour fomenter ses coups bas puis il nous vite et enfin il dispara t compl tement irr versiblement Il nous maltraite en ce sens et manifeste notre endroit et au travers d une attitude distant
381. ric chantait le personnel de lusine au complet 28 fait de positionner l artiste en victime tandis que c est lui seul de trouver les moyens de se d fendre contre les grands m chants loups qu on dit pulluler l endroit o il uvre Aussi voqu ce dernier point qui mes yeux s av re autrement plus crucial qu il n y para t l accusation de l artiste et de lui seul ou presque je souhaiterais clore cette partie de fa on provisoire avec la suivante pr cision que je formule en d vastant la phrase superbe de Musil que j ai choisi de faire appara tre en exergue ce m moire on excusera ma barbarie ad 5 7 70 Apr s tout l artiste ne subsiste qu en ayant pleinement conscience de ses apories c est dire en commettant une sorte d acte d hostilit envers lui m me l artiste ne s affirme jamais aussi r solument qu en se refusant Aussi mon sens ce serait l surtout que se trouverait un authentique talon d Achille dans ce fait extr mement banal que l artiste s en remette si fr quemment et aveugl ment au monde ext rieur sans inventer lui m me les pourtours mais aussi bien entendu les tenants et les aboutissants de ce que pourrait tre son action Se rendant ainsi terriblement vuln rable et devenant fatalement toujours plus gouvernable L argument peut para tre ch tif mais je ne crois pas qu il le soit comment ne pas convenir qu
382. rie des shockers ind pendamment du fait qu ils puissent occasionnellement remplir certaines des fonctions incombant typiquement aux uvres d art qu ils prouvent litt ralement certains de nos tats fondamentaux Ai je du d sir en ce moment m me O en suis je ce soir vis vis de mes peurs etc il est possible d entrevoir l usage qu on fait de la musique extr me comme une opportunit de tester sur le champ ce qu il y a d agressif de bouillant de non r sign en nous Tester le d sir la peur Et tester la hargne O en suis je en ce moment m me vis vis de ma fureur La musique extr me a sur le plan des activit s humaines donc indubitablement sa voix au chapitre Elle est vitale en ce sens qu elle agit comme un cadre consolant dans lequel la violence est pr sent e sous une forme telle qu il ne sera plus question de la subir mais plut t de disposer d elle j aimerais dire en toute libert de la manier de l interroger et ventuellement d en jouir pourquoi pas C est tout cela que le Black Metal et la majorit des autres courants musicaux extr mes permet Tu critiques l art sans pr ciser duquel il s agit le conforme Tu es pourtant un artiste et en art tu aimes la distance donc ta position n est pas claire tu sembles oublier que par nature l art a une d finition mouvante et que la soci t ne prend pas en compte cette volutio
383. rn innen Gesellschaften ou Soci t s d Artistes et b n ficiant d un vrai renom Par ses dirigeants le projet initial avait t plut t ti dement adopt mais des n gociations nous permirent finalement de faire ce que nous avions imagin ce qui n emp cha pas que tout s labora dans un relatif tat de tension Aux c t s de Michel Chevalier Rahel PUFFERT sa compagne avait fait sur le plan intellectuel des apports consid rables 281 Un Formulaire Cible figure dans le cahier d illustrations de ce m moire 93 permettant aux personnes qui passeraient et s en empareraient d aller faire un tour des galeries avec ceux ci afin d y retranscrire les conclusions qu ils auraient pu tirer de leur parcours et nous faire part l aide de notations pouvant aller jusqu au dessin de cat gories dans lesquelles certaines des uvres expos es et analys es par eux pourraient entrer Deux modalit s avaient par nous t propos es remplir une des cat gories d j recens e en plus de ce Formulaire Cible nous fournissions une liste de cat gories ou nous faire la proposition d une nouvelle cat gorie Ce qui importait avant tout nos yeux tait de cr er des conditions propices au regard critique de l observateur Allez y mettez vous dans la peau d un requin Votre proie c est l artiste avec ses tics nombreux et ses contradictions Pour faire s accomplir au mieux ces deux
384. ro JACOPETTI et Franco PROSPERI Italie 1963 Une image du premier Mondo Cane est reproduite dans le cahier d illustrations de ce m moire 111 CONCLUSION G N RALE Swift Ferox Cette recherche n en est qu son d but La figure de l artiste est si mouvante qu elle semblerait glisser entre les doigts d s qu on tente de la tenir ne serait ce qu un instant D autre part tenter de d m ler les multiples questionnements relatifs ce que pourrait tre une pratique de l art loign e des attentes instinctives que nous pouvons en avoir s av re particuli rement ardu il faudrait des centaines d ann es me semble t il pour mouvoir ne serait ce qu une pierre de l immense difice qu on appelle Art Enfin traiter de la pratique litiste de l art me semble presque impossible en peu de pages Il y avait donc bien trop exprimer sur chacun des points soulev s dans ce m moire Ce que je pourrais en dire et que je n ai peut tre pas assez expos ici de fa on claire c est qu il est n d un sentiment d usure que je ressens chaque fois que j imagine quelqu un pratiquer l art savoir peu pr s toujours de la m me fa on et dans l incapacit de surmonter durablement ce qui serait de l ordre de modifications de d tails l endroit de la diffusion de l art c est exactement la m me chose tout se r p te et il s av re que nous sommes au fond presque incapables de faire
385. roire qu en pr sence de l artiste on serait en pr sence d un intr pide on se trouve le plus souvent face un actif en situation de grande d pendance vis vis des personnes pour lesquelles il travaille face un auxiliaire dans de tr s nombreux cas prol taris tentant par tous les moyens de rester la t te hors de l eau L important me semble t il dans cette analyse est d viter absolument d adopter un point de vue moral a priori tel RR n est pas moins recevable que tel autre Ce que je souhaite stigmatiser c est bien autre chose C est le fait j y reviens qu la place de la figure de l artiste en symbole fort et inattaquable se trouve en r alit un figurant qui observ depuis le contexte de la soci t n est en rien sup rieur n importe quel autre figurant Il revient donc ici dans cette partie de ma d monstration de rendre manifeste que la figure de l artiste captive et qu elle d ploie un imaginaire qui va bien au del de ce qu elle est en r alit Autrement dit la soci t fantasme largement sur elle et se compla t fabriquer une idole Or de cette idole bien la contempler l analyser dans le d tail ne reste au final qu un montage plus ou moins r ussi assemblage dont j ai voqu plus haut certaines des formes Ajustage l int rieur duquel nous pouvons tre d avance persuad s que nous trouverons une certaine proportion de chacun de
386. rt depuis des si cles Le cas Cravan est d autant plus int ressant qu il est par ailleurs difficile de lui faire porter le qualificatif d artiste maudit car son parcours n a de cesse d invalider cette hypoth se Cravan choisit l ombre Dali l clat des feux doux trop doux Sur le plan de la production artistique Cravan se range du c t de ce qui est peu discernable en quoi consistent exactement ses uvres d art en des agissements Dali quant lui s efforce par tous les moyens de rendre son travail hautement identifiable il le race l affuble de caract ristiques imm diatement rep rables ce qui ne va pas sans recourir continiment une tr s grande efficacit la figuration et ce qui va d ranger juste assez c est dire avant que cela ne porte atteinte ce qu une uvre d art saurait tre dans la t te du plus grand nombre Le cas Cravan a quelque chose d insoluble d impossible r soudre on peine norm ment le circonscrire tant il se d lite et chappe globalement l analyse chez Dali i y a quelque chose de convenu on le situe rapidement il nous fait la proposition d un style Voir ce sujet R v rences Strat gies du retrait comme geste artistique Ouvrage collectif sous la responsabilit de Corine PENCENAT Cahiers Chroniques N 20 ditions de l Universit de Strasbourg Strasbourg 2012 Je me r f re par
387. rtain pour l outrage NATUREL chez le premier Vs GRANDILOQUENT chez le second 254 Seul la limite le cr ne d un homme un portrait en nature morte ferait un vrai portrait non non en crivant cela tr s loin de moi l id e de me ranger derri re un certain jans nisme h rit de Port Royal ou de je ne sais quel Philippe de CHAMPAIGNE que j adore par ailleurs mais qui dirait Allez hop il est temps de faire un gros m nage Bien au contraire il me semble que choisir le camp de Cravan revient souscrire la plus grande des immoralit s car c est un choix qui nie l uvre d art en tant que telle 5 BRETON Andr Anthologie de l humour noir op cit J ai fait figurer le passage en question dans la sous partie qui pr c de 88 pas dit il une exemption selon le raisonnement mais le v u de se mettre distance pour se pr server tout autant que pour se d truire INDIFF RENCE comme qui dirait un quant soi Ce lieu tenu secret en conviendrions nous r siderait donc dans l adoption d une attitude Cravan mieux que nombre d autres artistes est au travers de sa vie l expression d une nouvelle notion que je souhaiterais pr sent bri vement mettre plat celle de quant soi hostile Par cet intitul j entends voquer l id e d une attitude distante synonyme de d sapprobation ou encore d une opposition
388. rte de croisement en tre l artiste et le chef d entreprise L entreprise quia dit unlivreca quotidien Lui par exempl Son entreprise fictive est une cr a p 7 ice talogue propose 80 autres services tion Il l a appel rendre service de cetypeavec leur mode d emploi e ne produis pas d objet d art fait participer le public la cons truction du meuble Moi je di mande au public de m aider r a liser le contenu de mon exposi tion Demain tous ceux qui am neront leur objet devront aussi venir avec aainsi d j coup une robe en ban objets auxquels vous tenez ce week end au Frac Ce n est pas une exposition d art E Il appelle a des de 10 centim tr mande de sa propri une guitare en mille m dissous du courrier e et un lecteur de DVD d un coup de massue Je ne veux pas faire de la psychologie deux bal les mais tout cela a un sens Je donne l occasion aux gens de fran chir un pas C est un passage l acte Les ge faire les cho mand tout le personnel de ra lentir le service des petits fours et fl tes champagne Ce qui a pas sablement nerv les invit s De invit s qui n ont ient t victimes d une u artistique plus exactement du servic entir de la soci t IKH RVICES Tout est imaginable Comme le service Donn Cass Pour tous ceux qui ne supportent pa
389. rucifixions 17 Les fondements de l art une fois pos s il est pitoyable de voir comme il sommeilla sans faire aucun progr s pendant des si cles DE QUINCEY Thomas De l Assassinat consid r comme un des Beaux Arts 1827 ditions Gallimard coll L imaginaire trad Pierre Leyris 1963 1995 Paris p 36 On pourrait s amuser subitement r am nager ainsi la phrase de De Quincey La figure de l artiste une fois pos e il est pitoyable de voir comme elle sommeilla sans faire aucun progr s pendant des si cles 13 Une entr e en mati re au travers de plusieurs ouvrages Ces quelques intentions pos es et pr sent d finis les bords les plus saillants de ma motivation voici venu le moment d entonner une recension pour ce qui est d une analyse froide pr cis ment de ce que serait la figure de l artiste deux livres me semblent faire date ou autorit pour des raisons totalement diff rentes Les r gles de l art de Pierre Bourdieu et L art dans l indiff rence de l art de Jean Claude Moineau Les deux ouvrages n ont strictement rien voir sur le fond et emploient des m thodes d analyse tr s contrast es tandis que Bourdieu d crypte la figure de l artiste de fa on indirecte en d taillant de mani re scrupuleuse le champ de la production artistique dans le cadre duquel contre toutes attentes l art serait lui aussi un m tier couvert de crit res eu gard
390. s des secteurs sp cifiques du monde du travail Tel peintre ou sculpteur fournit des chambres d H tels de luxe bas s sur la c te d azur Telle artiste con oit des portraits de l entreprise autrement dit des uvres collectives r alis es avec les employ s et soumises divers c r monials Les artistes repr sentatifs de ce cas de figure peuvent tre connus et grandement appr ci s de milieux restreints voire tre des stars sans que rien d eux ne soit perceptible depuis l ext rieur du r seau o ils uvrent On trouve leurs noms sur Internet en faisant des recherches sur des uvres de cette nature d di es pour ainsi dire occuper des r les pr cis dans des alv oles pr cises En citer ici quelques uns risquerait de faire tr s peu de sens Pauvre et inconnu et suscitant l effroi C est ici qu on trouve l homme du souterrain celui qui rame comme on dit toujours et encore sans que la chance ne tourne jamais en faveur de ses initiatives C est la route p nible et cahoteuse qu emprunteront la plupart des artistes n appartenant pas au nombre extr mement restreint de ceux qui parmi les quelques milliers d artistes recens s en France par la Maison des Artistes sont tr s loin de vivre de leur travail Les artistes authentiquement pauvres et inconnus sont si bien cach s que c est avec grand mal qu on les d busquera Les cat gories les plus videntes maintenant pos es i
391. s pargnent l artiste de devoir personnifier un sempiternel maudit Fait qui reviendrait supposer en toute logique que cet tat de blocage ou captivation aurait pour cons quence imm diate de donner n importe quel type de production aussi biscornue soit elle un accueil favorable aupr s de la sensibilit d un quelconque r cepteur charm non par l uvre elle m me mais par le fait de ne pouvoir avoir acc s son proc s d ex cution barrage for ant le r cepteur devoir faire un d tour par le magique qui n en rendrait l action de l artiste que plus sublime ses yeux Mais ce serait l sans aucun doute se m prendre sur la nature de ce ph nom ne Car la captivation toujours d apr s la notion de Gell telle que je l interpr te a surtout des effets n gatifs en ce qu elle occasionne une c cit un renoncement l endroit de l exp rimentation authentique de l uvre intimidation Il faut la consid rer pour ce qu elle est un blocage et non une forme de tol rance sup rieure comme on aurait tendance le penser de prime abord 7 GELL Alfred L art et ses agents une th orie anthropologique 1998 Traduit de l anglais tats Unis par Sophie amp Olivier Renaut coll Fabula Les presses du r el Dijon 2009 L art et ses agents une th orie anthropologique op cit Chap V 5 2 pp 84 89 Tart et ses agents une th orie anthrop
392. s es Pour ma part j ai choisi de ne pas les faire figurer ici pour laisser le lecteur de ce m moire libre d identifier des personnalit s issues du monde de l art pouvant exemplifier ces cat gories 287 Que je prends la libert de traduire par Art Minimal mis au format de la salle de s jour Je traduis les intitul s des cat gories comme j aimerais les voir appara tre en fran ais dans une publication Ghislain MOLLET VI VILLE m a relativement cette cat gorie fait une remarque tr s juste les uvres d art minimal sont taille humaine et ne dominent pas le spectateur D autre part l id e de tour id aliste n est peut tre pas juste pour tenter de qualifier l Art Minimal En bref il s av re indispensable de remanier la cat gorie Art Minimal mis au format dela salle de s jour Ce sera chose faite Chef d ceuvres monumentaux mis au format de la salle de s jour 88 Litt ralement G n rateur de bonne conscience 95 c t des bons Celui ci raffole d autant plus de telles uvres qu elles lui pr sentent des probl mes loign s de chez lui Afrique Soudan Bolivie etc L arch type la mise en sc ne des victimes d injustices intol rables guerres ethniques ou fratricides exploitation d enfants travaillant vingt heures par jour dans d obscurs sous sols d usines sans avoir le droit d aller contempler le monde ext rieur etc qui pourraient t
393. s pr occupations La nuit des subjectivit s fictives Concernant la figure de artiste Francesco Masci est sans piti solutions de transition qui n auraient d autre effet que de repousser encore une fois les limites de l art Il faudra donc se distinguer de tous ceux qui pour des raisons financi res ou autres se contentent d essayer de tirer parti de l impasse Une reconfiguration n est pas un r quilibrage Sur ce chemin difficile la figure de l intellectuel s impose davantage que celle de l artiste Je n ai pas sollicit des intellectuels nous dit Jacques Serrano parce qu ils en savaient plus sur l art L int r t d une confrontation de tels points de vue m a sembl d couler du fait que bien que n tant pas ce qu on pourrait appeler des sp cialistes ces intervenants disposaient tous d une vision sur l art depuis l ext rieur Je souhaitais qu ils soient critiques vis vis de l art mais n attendais surtout pas qu ils se mettent dans la peau de critiques d art Je souhaitais qu ils travaillent poser de bonnes questions susceptibles de nous faire envisager l art autrement Le r le des rencontres tait alors d accompagner et de faire grossir ces questionnements Il m a en 2007 envoy un libell f roce qui a servi de base l criture d un de mes services le N 58 C est bien assez que d tre reproduit dans Des modes d emploi et de
394. s r aucune chance ou presque de trouver sa place dans la tendance g n rale Appliquant donc leur fa on une fa on peut tre un peu moins contemporaine qu il n y para t le vieil adage selon lequel on se saurait vivre heureux qu en se cachant Gimme Danger Ce qu il faut savoir de ce code de vie c est qu il s articule autour de la notion de danger Ces sc nes en effet sembleraient principalement motiv es par l id e qu une forme de danger de danger imp rieux pouvant l extr me occasionner la mort devrait tre retrouv e De fait nombre d acteurs de ces sc nes vivent dangereusement Richard Lloyd guitariste de Television groupe am ricain consid r comme une figure exemplaire id ale du proto Punk soit anticipant de quelques ann es l tat d esprit du mouvement exprime cette id e merveille alors qu il tente de saisir l occasion d un entretien avec Legs McNeil ce qui lavait tant attir dans le fait de vivre une vie extr me et compl tement dissolue Des gens meurent sur l Everest ils attrapent des engelures ils reviennent sans mains sans orteils morts ils se font engloutir par des avalanches D autres personnes se font envoyer sur la Lune et explosent dans une navette spatiale Pour quoi faire On peut regarder a comme de l aventure Peut tre que quand quelqu un est sur un chemin o il recherche une certaine connaissance il d
395. s No l et l id e que tout va bien f tes de fin les cadeaux qu on vient de leur offrir Comme dans une vraie entreprise certains de ces services sont artiste peut donc se e payer pour une annulation d espace qui vise rendre impra ticable l usage d une partie d un appartementen l annulant avec du ture qui consiste d crocher des uvres d art chez un particulier ainsi priv de sa propre collection de grands tableaux Tout est ima ginable m me le service Men tir On autorise le mensonge sonnes qui veulent g n rer un dys fonctionnement et perturber le xpo est un id al d qu il t fuir absolument dit il 11 veut juste rendre service et lui m m service me lai encore dans cette soci sommation un espace de rencon tre int ressant Mise en uvre de Atelier HS au Frac Poitou Charentes 63 boulevard Besson Bey Angoul me samedi 3 et dimanche 4 d cembre de 14h 18h Entr e libre 08 ATELIER HLS GAUCHE BOHN Alexandre FARKAS Jean Baptiste carton d invitation r alis en pr vision de l activation de VIKHEA SERVICE N 06 Atelier H S 2002 dans le cadre de l exposition Renouveau R alisme au Fond R gional d Art Contemporain Poitou Charentes commissariat d Alexandre Bohn Angoul me 2011 DROITE LASAIRES Christelle Farkas fait de l art tout casser article publi dans le quotidien
396. s am ricaines qui en vue de s avantager notamment sur le plan commercial se mettent au calibre d un TURN tournant de ceci ou de cela Tournant Iconique ou Tournant Linguistique etc Chaque campus am ricain lance un turn sur le march comme une savonnette dernier cri me confiait r cemment un universitaire fran ais r put DROITE ZULAWSKI Andrzej Possession long m trage de fiction France Allemagne 1981 impressions d cran obtenues partir d un DVD du film COMMENTAIRE Il m a sembl judicieux dans ce cahier d illustrations de pr senter quelques actes hostiles perp tr s par des femmes les hommes n ayant pas l exclusivit de tels actes Dans cette sc ne et d une fa on g n rale tout au long de Possession Isabelle Adjani plus irritante que jamais distille continiment une hostilit hors la norme ardente et situ e aux confins de la folie MAINTENANT MAINTENANT Num ro 7 D p t Principal GALERIES de L OD ON X A voir dans un an Arthur CRAVAN CONTRE Salvador Dali bet ee COMENT 04 CRAVAN VS DALI FARKAS Jean Baptiste Cravan Vs Dali photomontage 2012 COMMENTAIRE R alis e dans un style strictement cravanesque cette contrefa on annonce un match de boxe qui opposerait Cravan Dali les deux figures prises pour mod le dans mon tude du rapport que l artiste entretient avec la notion de r
397. s collectivement salle de conf rence l issue de l atelier Jean Baptiste Farkas fournira un commentaire de quatre lignes sur chaque tudiant 4 Documents joints Yi King Le livre des mutations antiquit chinoise 41 hexagramme DIMINUTION Souen 42 hexagramme AUGMENTATION Yi IKH AOSERVICE N 32 Soustraire Mode d emploi enlever retirer retrancher supprimer ter effacer etc sans avoir pour projet d apporter ici ou l une am lioration Remarque on puisera en ville la mati re premi re laquelle s appliquera ce mode d emploi Parent s L annulation d espaces N 04 Contre parent nertie N 33 2001 IKH AOSERVICE N 32 variante 1 Ajouter Mode d emploi mettre en plus accro tre augmenter compl ter proroger etc sans avoir pour projet d apporter ici ou l une am lioration Parent s Upgrade N 12 Contre parent Inertie N 33 2003 141 3 propos des sc nes musicales extr mes 3 1 Fondu au noir 2011 Jean Baptiste Farkas Prt 1 FROM COLD TO BLACK J ai jusqu pr sent tent dans de tr s nombreux cas d chapper tout ce qui pourrait renvoyer ma biographie en uvrant dans le champ de l art et ailleurs sous des noms autres que le mien En cr ant notamment il y a quelques ann es les identit s IKHEAO SERVICES et Glitch projets immat riels et collaboratifs faible coefficient artistique dont
398. s d emploi et des passages l acte op cit p 150 Participer tout et n importe quoi 41 monde qui voit s encha ner un nombre infini de bouleversements ayant tous des r percussions immenses sur notre tat int rieur J aimerais que l activation de mes services permette d exp rimenter cette brutalit d une fa on neuve Je pourrai achever ce bref examen de conscience en exprimant que j ai il y a quelques ann es t mortifi en constatant que l art en tant que pr occupation cuisante passionn e n est nulle part aussi absent que dans le milieu de l art C est un milieu on s en rend compte en le fr quentant dans lequel l art appara t exclusivement sous deux formes celle d une marchandise et celle d un acc l rateur de vanit s ou de mondanit s Tout cela engendre une rage qui doit tre en permanence surveill e si l on souhaite faire en sorte qu elle ne se transforme pas t t ou tard en amertume Voil pour cette introduction Elle pourrait tre beaucoup plus longue mais ce serait faire courir le risque mon m moire de perdre le fil Il est temps d autre part de rencontrer cette Muse Agoraphage que j voquais pr c demment et d en humer pleinement les mal fices A bit of a bimbo ou presque investie de pulsions cannibales L AGORAPHAGIE Portrait de l artiste en homme des foules Conduites et strat gies vampiriques Il Ag
399. s de reconnaissances volontairement restreintes voire litistes ce que j appellerai la n gareconnaissance en m inspirant des sc nes musicales extr mes Enfin je formulerai l hypoth se selon laquelle l artiste aurait tout int r t choisir l ombre je d taillerai bien s r ce que j entends par cette notion Le choix de l ombre comme position engageant des perspectives qui permettraient la pratique de l art de s extraire des r gimes de diffusion et de visibilit qui sont aussi des formats impos s par l Industrie Culturelle Ainsi ce m moire pourra tre per u comme une contribution la r daction du livre noir de l artiste mais pas seulement On pourra galement le voir comme un loge de tout ce qui a lieu l o on ne l attend pas La volont s affirme puis se nie ou l inverse Mais revenons Bill et son carnage orchestr de main de ma tre supprimer un grand nombre d artistes ne servirait bien s r rien et s av rerait particuli rement ridicule ce qui ne m emp chera pas en conclusion de faire une proposition de cette nature scandaleuse une aberration inspir e de Swift surtout dans un temps o la pratique de l art ne d passe gu re le niveau de la production de jouets grands formats les joujoux de galerie ou revient ni plus ni moins ce que l industrie pseudo culturelle intitule les loisirs cr atifs Il importerait l encontre et
400. s de vie tente d analyser la production d un artiste en fonction des activit s annexes compulsive n cessaires ou encore impos es qu il accomplit au quotidien Leibovici tente d envisager la production non pas uniquement partir d elle m me mais via le quotidien de l artiste partir d autres savoirs ou activit qui la soutiennent ou l accompagnent Dans LEIBOVICI Franck Des documents po tiques ditions Al Dante Questions th oriques coll Forbidden Beach Marseille 2007 page 11 l auteur nous renseigne tr s pr cis ment sur ce qu il appelle document po tique et qui rel verait plus largement de l approche initi e dans son projet Des formes de vie une cologie des pratiques artistiques une po tique des documents non pas la description de formes statiques ou essentielles mais celle d un encha nement de propri t s acquises progressivement en relation avec d autres formes discursives et sous l effet de diverses transformations soit l analyse des mutations d une nonciation dans ses contextes d usage Je reviendrai sur Des formes de vie une cologie des pratiques artistiques d velopp par les ditions Questions th oriques amp Les Laboratoires d Aubervilliers 2012 plus loin dans ce m moire en partie 2 lorsqu il sera question de L uvre d art en perte d ontologie renforce la figure de l artiste Concernant Metzger pr sent
401. s deux termes que j ai avanc risque et rente L quilibre jug par le plus grand nombre comme tant id al est celui o l artiste r ussit prendre des risques jusqu au bout tout en arrivant se faire payer pour cela Mais la chose est d autant plus incertaine que cette situation tre correctement r tribu pour innover comme nous le savons est annex e la demande et partant au caract re capricieux du go t des commanditaires de l artiste et plus g n ralement de son public si bien qu une situation ne reste jamais exactement la m me et peine persister longtemps du jour au lendemain sans effet d annonce la fille d un souverain devient un crapaud et un crapaud se mue en princesse Ainsi relativement l image mentale que se forme de l artiste le plus grand nombre il ne saurait y avoir en d finitive qu une suite interminable d carts de conduite L artiste au sommet de la cha ne alimentaire en apparence seulement Il faut donc en venir jusqu cette conclusion de cette idole l Artiste avec un grand A ne reste au final qu un montage plus ou moins viable op rationnel judicieux Comme on peut sans peine l entrevoir gr ce son titre cette sous partie n aura pas besoin de beaucoup s tendre en longueur Il me faudra dans ces quelques lignes uniquement avancer ceci qui a la forme d un constat un flagrant paradoxe peut ais ment tre d busqu
402. s dites durant mon intervention et quelques images et autres photomontages emprunt s au diaporama diffus parall lement ma prise de parole A ces l ments j ajoute les pr sentes notes leur volume ne constitue pas une activation du service D layer N 28 variante destin es tayer mon propos et faire des renvois vers d autres publications Le mode d emploi du mode d emploi Seulement quelques pages J aurais pu leur mettre pour titre ce qui aurait t une fa on de rendre hommage au go t de Jean Claude Moineau pour la tr s haute densit lui qui hait si profond ment les t moignages d affection ou de respect L o le r sum te sa fa on Je n ai pas jug n cessaire de traduire les extraits de textes initialement r dig s en anglais 3 L objectif de Sehgal consiste encore proposer le meilleur des arts possibles l o l on s attend pr cis ment voir de l art Ses qualit s rel vent de la th tralit qualit s sc nographiques dimension chor graphique l gance et plasticit Performer les nonc s Dans le cas des IH AOSERVICES c est une exp rience inverse qui est tent e l objectif tant de conqu rir le terrain de la r alit quotidienne tout ce qui pourrait rapprocher l action du grand art est ressenti comme une menace Enoncer sans art Revue Critique N 759 760 op cit page 733 Une version ant rieure de ce text
403. s illustrations 00 O1 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 COUVERTURE DU M MOIRE DE L ASSASSINAT CONSID R COMME UN DES BEAUX ARTS L EPISODE BERLINOIS HOSTILE TURN 1 CRAVAN VS DALI BLOODY HARDCORE L ANNULATION D ESPACES amp LA PART DE L OMBRE L ANNULATION D ESPACES ATELIER H S HOSTILE TURN 2 ANGRY ENDING HOSTILE TURN 3 TARGET STUDIO UPGRADES FATALS SWIFT FEROX Pai r alis ce cahier d illustrations en prenant un parti celui de la juxtaposition Les images mises c te c te pouvant g n rer des r sonances des situations imagi res propices la confrontation la comparaison Au risque que ces montages compliquent quelque peu les choses ME BOER EN FO m os 00 COUVERTURE DU M MOIRE ANONYME Homme terre Archive Michael B hlke 1982 image reproduite en de de couverture de B HLKE Michael amp GERICKE Henryk Too Much Future Le Punk en r publique d mocratique allemande Traduit de Allemand par Kelly Fourment ditions Allia Paris 2010 COMMENTAIRE Ivre mort ou mort Bourreau de soi m me ou victime Ivre mort Thomas De Quincey De l Assassinat consid r comme un des Beaux Arts Gallimard 01 DE L ASSASSINAT CONSID R COMME UN DES BEAUX ARTS GAUCHE BOLL Uwe Rampage Snip
404. s mes forces 4 Le mot id al est bien s r empreint d une certaine ironie L exposition est surtout la manifestation de notre impuissance produire des initiatives plus pertinentes que celle consistant en la monstration dans un luxueux parc sable d un lot de joujoux rutilants 5 Dans une conf rence intitul e To operate in everyday reality r dig e et donn e en 2011 j ai apport quelques pr cisions sur la notion que je d veloppe pr sent depuis un bon nombre d ann es Exceptionnellement je m abstiens ici de traduire ce passage que j avais directement crit en anglais To complete this definition I would also say that most of the time to operate in everyday reality is an infringement This is why to operate in everyday reality has to be done without someone knowing it in an unfair kind of way Lastly the intention to relegate art to the background differentiates to operate in everyday reality from previous famous designations such as Happenings or Performances In passing let s remember that KAPROW rejected these two names as he was trying to de define his approach By operating in everyday reality the artist contrasts essential gestures with an art practice that is becoming more and more pompous To be furious to cancel to upgrade to lie to slow down all of that already exists in everyday reality And this is precisely why I m so interested in such gestures operating in everyday realit
405. s nombreuses couches de peinture superf tatoires qui capara onnent ce statut et nous privent de ses qualit s essentielles Ce sans aller comme certains le font jusqu pr tendre faire des propositions qui pourraient renouveler le statut de l artiste la chose me semble clairement Ou encore le meilleur moyen qu on ait imagin pour faire en sorte qu une forte personnalit cesse d tre visible 27 impossible tant ce statut renvoie moins des g n ralit s qu une multitude de cas particuliers adapt s des situations sp cifiques je me demande d ailleurs si ce perp tuel questionnement des statuts n est pas devenu une esp ce d aberration intellectuelle Le syndrome de la Grosse Bertha Et par del ce constat quelles causes pourraient en tre d sign es Pourquoi le statut de l artiste aurait il faibli au point de n appara tre que de fa on spectrale ou pour pers v rer de cette fa on dans la statuaire c est comique mais le mot se rapproche de statutaire faibli au point d apparaitre seulement sous la forme de monuments Je rejetterai d embl e l hypoth se trop col rique du Complot qui voudrait que l Industrie Culturelle Grosse Bertha repr sent e par une infinit d institutions malveillantes ait choisi d lib r ment d annihiler la figure de l artiste pour arriver a ses fins Cette vision me semble d une na vet et d un sch matisme confondants Plut
406. s passages l acte op cit pp 142 143 La cure de d sintoxication l art en vue d une meilleure approche 5000 euros le week end groupe de six personnes maximum 21 KRIS Ernst amp KURZ Otto La L gende de l artiste 1934 traduction de Laure Cahen Maurel ditions Allia Paris 2010 C est Michel Verjux qui m a indiqu cet ouvrage sur lequel je suis malheureusement pass trop vite 28 BOLTANSKI Luc et CHIAPELLO Eve Le nouvel esprit du capitalisme ditions Gallimard coll NRF essais Paris 1999 Les auteurs de cette somme sont rejoints par Masci et Jeudy lorsqu il est question d voquer le fait qu une subversion authentique dont l artiste et un tat d esprit h rit de celui ci seraient capables soit aujourd hui compl tement impensable Masci va sans doute le plus loin philosophiquement parlant en essayant d ter cette impossibilit de subversion m me tout argument qui pourrait la justifier Toujours propos de subversion Boltanski et Chiapello crivent ces lignes sans appel dans la conclusion du chapitre l preuve de la critique artiste op cit page 568 569 La critique artiste est actuellement paralys e par ce que l on peut appeler selon le point de vue adopt sa r ussite ou son chec La critique artiste se trouve prise aujourd hui dans une alternative dont les deux branches manifestent galement son impuissance poursuivre la critique
407. s sur un m me principe Or cette annulation mes yeux et aussi massive eut elle t tait r ussie uniquement parce que j tais parvenu au moyen d un tour de force imperceptible dict par l un de mes modes d emploi l associer une seconde action tourn e celle l contre la manifestation CONCLUSION Best Crimes Compilation Il fallait en passer sans aucun doute par toutes ces descriptions assez pr cises pour montrer en quoi l activation d une uvre requiert un tr s grand nombre de r glages A fortiori lorsque celle l est d mat rialis e transmise au travers du langage crit ou oral et donc mall able transformable adaptable souhait et donc fragile susceptible d tre le jouet de toutes sortes d appropriations d instrumentalisations c est cette marge de man uvre presque illimit e et donc renvoyant chacun vers sa propre responsabilit qui fait bien s r tout l int r t des arts qu on dit apr s Nelson Goodman allographiques ou non autographiques c est dire dont l existence suppose la prise en charge par un tiers conception de laquelle mon offre est bien s r redevable Ce que je d fends surtout dans cette double r alisation ayant entra n les mises en pratique de deux de mes services L annulation d espaces et La part de l ombre c est le fait que l artiste dans ses man uvres puisse s accorder la libert de produire quelque chose que la
408. sa place peut tre jaloux de celui qui lui para t plus diff rent que lui Cette jalousie l tourne l envie Plus haut dans la m me page Son attention premi re se porte sur ce qui manque 1a o il se trouve ce qui serait bien mais n est pas disponible ce qui peut lui faire vivre des sentiments intenses Et page 167 Souvent port l apitoiement sur lui m me 5 Bien que consid rant l artiste et donc parfois moi m me comme un cas intens ment path tique pathologique presque je pr cise qu il m importera toutefois ici d envisager cette tude en tentant d viter tout recours direct la psychologie la psychiatrie ou encore la psychanalyse Une autre pr cision s impose en rapport direct avec ceci savoir qu une tude de l ego saisi au travers de la figure de l artiste aurait pu 12 r daction de ce m moire est donc on ne peut plus l mentaire je suppose que d construire la figure pr tendument intouchable de l artiste devrait nous aider rendre cette figure plus pertinente plus influente plus op rante pour ne pas dire devrait nous aider l am liorer si une quelconque am lioration pouvait tre envisag e dans le contexte de l art ce qui s av re improbable En d autres termes nous devrions me semble t il et il est d j tr s tard pour cela pouvoir consid rer plus ais ment chaque critique fa te l artiste comme tant opportune Ma
409. se pr valoir d une pr tendue autonomie de l uvre ce sujet Cometti parle m me d un mythe de l autonomie artistique qui bien qu il ne puisse tre cart aussi facilement qu on pourrait le penser doit nous servir de contrepoint dans la perspective du philosophe pour penser ce que l uvre vivante devrait tre savoir principalement une relation rendue possible gr ce l uvre et renvoyant une ou plusieurs personnes vers des conditions de compr hension et de sens qui ne peuvent tre compl tement dissoci es d un vaste contexte non artistique de croyances d habitudes d apprentissages et de vie Dans ces lignes il semblerait que Cometti replace d une certaine fa on l uvre d art sous le signe du relatif L uvre d art serait vivante surtout parce qu elle est apte mettre en relation plusieurs termes trangers elle Le philosophe semblant vouloir par l indiquer 128 Qui s en tonnera Robert MUSIL John DEWEY ou encore Nelson GOODMAN constituent pour une grande part la filiation dont il a choisi de descendre 12 COMETTI Jean Pierre Art et facteurs d art Ontologies friables Presses Universitaires de Rennes UHB Rennes 2 Campus de la Harpe Rennes 2012 Le passage en question est emprunt l introduction de l ouvrage op cit p 7 Cometti est professeur honoraire L universit de Provence Il est tr s connu nota
410. seraient Damien HIRST ou Jeff KOONS Ce dernier tant selon moi sans aucun doute le parangon de l artiste ayant fait de la qu te de reconnaissance le centre m me d une d marche Face la brutalit marchand de tapis d un DALI j avancerai l id e que Koons est la figure arch typale de l histrion de second degr c est dire capable de mettre en abyme l intention m me de se donner en spectacle Je me r f re pour exemple son emploi permanent et cartoonesque selon ses commentaires d un sourire b at cens symboliser l artiste succ s sur les photos qu on prend de lui en diverses occasions Sauf exceptions l artiste contemporain uvrant dans le champ des arts plastiques est une figure publique 86 Attitude de la m re qui r pond par un sourire son b b 187 LACARRI RE Jacques Les gnostiques Collection Id es ditions Gallimard Paris 1973 p 65 88 Les gnostiques op cit 4 de couverture 8 Les gnostiques op cit p 100 La similitude avec l attitude Black Metal est pour le moins frappante 67 gnostiques mettent en crise la notion m me de reconnaissance d s lors qu ils se fixent pour but de s extirper d un monde manqu S extirper de ce monde c est s interdire de s inscrire dans l Histoire que celui ci propose c est refuser de se soumettre son Temps Ils se moquent de la post rit de la p rennit du futur de tous ces p
411. sin le caract re tr s r p titif du dispositif cin matographique mis en place ainsi que le fait de ne jamais savoir par avance si la personne que la cam ra suit en style camera port e ou pr cis ment en steadycam dans ce cas technique dont Clarke raffolait et qu il a adopt de fa on presque syst matique partir du d but des ann es 80 conf re cet Elephant une dimension hautement oppressante que le Rampage d Uwe Boll rejoint en quelques rares occasions Le sentiment d horreur ou de r volte d Elephant provient moins de la violence graphique contenue dans les images pr sent es violence pourtant omnipr sente tant chez Clarke que chez Boll que du sentiment de gratuit obsc ne exhib e jet e la figure du spectateur pourrait on dire comme une esp ce de message ouvert susceptible de lui laisser formuler une infinit d hypoth ses relatives au spectacle qui lui est donn voir L l phant auquel le titre du film de Clarke renvoie ferait r f rence un article de presse c l bre comparant les troubles le fighting irlandais une lutte arm e r sultant de positions religieuses un l phant pr sent dans chaque maison et susceptible en permanence de tout esquinter et rendant le quotidien proprement invivable La pr sence incongrue d un l phant comme pour dire un grave d s quilibre est l uvre dans chaque foyer irlandais de Columbine High School comt de Jef
412. sion euro centr e 6 Dans L art et ses agents une th orie anthropologique op cit p 52 7 Par agentivit agency il semblerait que GELL entende intentions contenues dans l objet d art mais aussi capacit d agir quelque chose agit sur nous en nous au travers de son agentivit Pour Gell l art semblerait non n cessaire Mais le fait qu il apparaisse de fa on fr quente nous invite l tudier de pr s Approche superbe 33 exemple puisse n anmoins tre comme magiquement dot du statut d uvre d art par certains l exemple du Japon qui pourrait consid rer comme artistiques des indices non fabriqu s savoir d nu s totalement de transformations intentionnelles des roche par exemple qui r pondent aux attentes artistiques que certaines peuplades pourraient avoir bien qu elles soient tout fait exemptes d une quelconque intention artistique Nous peinons j y reviens consid rer comme uvres d art des choses qui poussent toutes seules Par le passage quelque peu truculent qui va suivre j aimerais tablir qu une situation inattendue n ayant pas un orteil ou m me un bout d ongle dans l art peut se r v ler parfois beaucoup plus int ressante voire pertinente ou m me instructive qu une situation qui aurait t con ue puis construite en s appuyant sur des outils artistiques L action se situe en 2009 Berlin en
413. sme 2 1953 Traduit de l anglais Etats Unis par Marie Fran oise Bonardi et William Desmond ditions Deno l Gonthier Poche Paris 1982 WRIGHT Stephen Quitter Conversation avec KOCH Alexandre 2008 et Partir sans laisser de traces 2009 in R v rences Strat gies du retrait comme geste artistique OUVRAGE COLLECTIF sous la responsabilit de PENCENAT Corine Cahiers Chroniques N 20 ditions de l Universit de Strasbourg Strasbourg 2012 1 En langue fran aise 124 ANNEXE 1 Mon approche 1 1 Suppl ment Des modes d emploi et des passages l acte 2010 2012 1 2 Propositions fa tes la Galerie Emmanuel Perrotin Paris 2013 2 Bancs d cole et projets p dagogiques 2 1 Charte du Coll ge de la Biennale de Paris 2009 2 2 Orientation et Programme de l Institut des Hautes Etudes en Arts Plastiques 2012 2 3 uvrer D s uvrer R uvrer 2008 2010 2 4 Ajouter Soustraire 2012 3 propos des sc nes musicales extr mes 3 1 Fondu au noir 2011 125 1 Mon approche 1 1 Suppl ment Des modes d emploi et des passages lacte Jean Baptiste Farkas QUELQUES PHRASES DITES DURANT MON INTERVENTION Je consid re que L objet d art nous encombre il est devenu superflu Le pr sent nous demande de donner toute son importance l action de soustraire La conception que l on se fait de l auteur est une illusi
414. son auditoire transi une plastique teint e de m lancolie absolument unique apports de l actionnisme viennois avec lequel le BM partage non seulement un penchant la religiosit aussi inf me que puisse prendre sa tournure ce propos rappelons qu il y a selon nous entre l actionnisme et la performance peu ou prou le m me rapport qu il y a entre le BM et le mouvement musical am ricain que l on nomme Hardcore d un c t l adh sion volontaire certaines formes de croyance tient g n ralement lieu de fond de commerce de l autre les agissements se souhaitent majoritairement ath es et partant aspirent un certain d pouillement semi nudit tenues vestimentaires banalis es dans le Hardcore la performance tout semblerait d couler des actes accomplis il est surtout question d immanence une multitude de fa ons d agir tenant scrupuleusement compte d un o et d un comment sont envisag es dans le BM l actionnisme agir se charge d une dimension m taphysique il faudrait bien s r tudier plus s rieusement les fondements de cette apparente opposition mais aussi et surtout l illusion qu il serait possible d abolir les fronti res s parant un imaginaire fantasm de la r alit la transgression commise en utilisant les moyens de l art repr sentant pour l actionnisme comme pour le BM un levier privil gi j abordais pr c demment ces questions un peu diff rem
415. sonnelle le laboratoire sera con u en parall le Concr tement on se retrouvera chaque jour dans un des ateliers de l cole et c est cet endroit que les fabrications du jour seront montr es On collectera des commentaires Certains des travaux pr sent s pourront inspirer d autres travaux changes entre les tudiants mulation Quelques exemples de possibilit s de passages l action sculptures instantan es 138 Phase 2 SABOTAGE Dans la seconde phase D S UVRER l tudiant sabotera tout ou partie de ce qu il a produit dans la phase 1 Il se sabordera de multiples mani res Il exp rimentera le g chis d voiera ses objectifs initiaux sans avoir peur de mettre en danger les r alisations issues de sa recherche courante laquelle bien entendu il ne sera jamais question de toucher D fouloir jusqu un certain point prise de risque tout ceci en vue d innover d amplifier son champ d action Phase 3 RECOMPOSITION La phase finale intitul e R UVRER permettra l tudiant de tirer des conclusions de l ensemble du laboratoire l occasion de rendez vous constat il r capitulera l ensemble des travaux labor s dans ce cadre et essaiera th oriquement et pratiquement de tirer des le ons durables du mat riau vivant engendr Il aura alors le loisir de prolonger et ventuellement de faire aboutir ce qui obtenu ou non par accident semble
416. sprit de revanche et non des personnes dont l esprit critique aurait t anim par des visions ou des issues plus constructives go t pour l analyse la d construction le scepticisme qui je ne l affirmerai qu apr s coup je veux dire apr s cette exp rience n est peut tre pas aussi allemand qu on le pr tend 8 Dans un entretien avec Cl mence DE MONTGOLFIER sur la revue en ligne Dust Distiller change publi le 24 mai 2012 sur la page http www dust distiller com art rencontres art de la pratique artistique entretien avec jean baptiste farkas je d fendais peu pr s la m me id e en avan ant qu il est impossible de rejeter l institution a priori parce qu l int rieur de l institution il y a toujours des personnalit s int ressantes pr tes enfreindre certaines r gles dans celles ci je travaille g n ralement avec des infiltr s 94 cat goriser ces gestes en tentant de saisir leurs similitudes d tablir des comparaisons d observer la fr quence avec lesquelles ils se r p taient et enfin de tenter de savoir quelles cons quences ils avaient sur la production elle m me un artiste s av rant toujours beaucoup plus agile qu on ne le pense pour un endroit de son parcours agir contre lui m me et faire lamentablement chavirer sa barque donnant parfois sa production l aspect final d un vrai naufrage Je vais pr sent essayer de d crypter quelques
417. ssives permettra des voyous de plus en plus moches de venir embrouiller le d roulement du vernissage COLLECTION E PERROTIN Septembre 2013 F vrier 2014 N 22 Mentir raconter que 397 Mettre en plus accro tre augmenter compl ter proroger etc sans avoir pour projet d apporter ici ou l une am lioration p 105 8 Renforcer au point de les rendre toxiques des plaisirs qu on s accorde des contraintes qu on s impose des peines qu on s inflige des d fis qu on se lance p 56 39 Mentir d lib r ment pp 80 81 00 User du pr texte de l art pour enfreindre un ordre une loi ou une obligation p 101 01 S unir sans r serve ce qui nous r pugne p 113 0 Mets et boissons servis n ont jamais plus de deux centim tres de hauteur p 115 3 C est le d placement du mobilier la vitesse de trente six centim tres par jour p 116 Cette activation serait effectu e avec Sylvain Soussan 404 D terminer une p riode durant laquelle on y mettra le double du prix p 131 405 Sous couvert de s associer quitablement spolier ses partenaires p 140 Dans toutes sortes de lieux par degr s tablir le d sordre p 132 D apr s Andr Cadere 07 Mentir d lib r ment pp 80 81 132 N 45 variante 1 Il suffit de s en souvenir pour qu elles existent durant un we
418. st ce pas le propre du style que d offrir la possibilit de sa reproduction par d autres En ce sens conformation et style sont fr res Les premiers albums de Mayhem Burzum ou Darkthrone extr mement styl s renferment une esp ce de doctrine qu on pourrait si l on ne craignait de la rendre sch matique voir oui comme un kit livr avec son plan de montage et que l on peut assembler soi m me Ledit kit renfermant tout autant un portefeuille de th matiques reposant sur une conception du monde qu une fa on de jouer et d aborder les instruments que des r gles de conduite et bien s r une esth tique allant de la tenue vestimentaire la panoplie BM la fa on de mettre en sc ne des images de former des logotypes etc Les choix esth tiques renvoyant mais n est ce pas toujours le cas des vues id ologiques de fa on plus ou moins claire Ravishing Grimness est le cinqui me morceau de l album ponyme de Darkthrone sorti en 1999 sur le label Moonfog Productions Ravishing savoir attirant ravissant tr s beau Grimness de Grim savoir angoissant dot d un air morbide ou malsain Voici quelques unes des paroles extraites de la chanson cit e dans ces lignes Ripping cruelty The only ability Black hole soul High on hostility Unearthly rush of misanthropy pure For this I ll burn in Hell for sure Ravishing Grimness pr sente la juxtaposition de deu
419. stance pr sum e de l uvre d art aux usages qui accompagnent son existence et qui nous paraissent en 2013 rev tir de plus en plus d importance Pour faire suite une note pr c dente j ajouterais que je vois ce d clin comme un processus m canique indiff rent qui pourrait tre par certains aspects mais ce n est l qu une possibilit rapproch de la perte d aura de l uvre d art de son d clin auratique 7 Comment ne pas citer cette phrase l aussi exprimant une id e semblable souvent prof r e ou crite par Ghislain MOLLET VI VILLE L art d aujourd hui tenant moins la nature conventionnelle de ses produits qu la fa on dont on l inscrit dans des contextes architecturaux sociaux ou id ologiques successifs par exemple dans GMV Is There Any Ghislain Mollet Vi ville Information ou fiction op cit sans pouvoir m aider d une pagination je me vois contraint de renvoyer mon lecteur vers la page portant pour titre Je n ai rien exposer et c est ce que je suis en train de vous exposer 49 Un philosophe semblerait tre particuli rement attentif ces questions Jean Pierre Comettil 2 Dans Art et facteurs d art Ontologies friables publi en 2012 Cometti tente de faire un point rigoureux sur la notion pour lui hautement symptomatique d ontologie Art et facteurs d art forme les bases d un d bat dont on ne serait peut tre
420. t r t du fait qu elle soit misanthropique Au fond le BM n a t il pas pr cis ment t invent pour tre honni Et pour permettre de honnir Pour faire appara tre ce qui est contraire au bien au grand jour certes de fa on confidentielle et nous faire r fl chir sur lui Aux yeux des puristes les actuelles tendances pr tendant produire du BM tout en en tant ce qu il aurait de mauvais parait pour le moins trange ce sujet l interminable controverse suscit e par la publication du manifeste Transcendental Black Metal d Hunter Hunt Hendrix chanteur du groupe am ricain Liturgy est loin d tre anodine l auteur y forme l hypoth se selon laquelle la phase n gative du BM ne serait qu un premier pas balbutiant une phase atrophi e destin recevoir un jour son coin de soleil hypoth se que les pionniers du genre n ont pas manqu d accueillir comme un acte de pure trahison Qu on soit d accord ou pas avec Hunter Hunt Hendrix le premier album de Liturgy Renihilation est pour le moins int ressant on ne peut que constater que de tels propos sont repr sentatifs d une tendance actuelle du BM impossible n gliger d une tendance positive du BM repr sent e par des formations outre Liturgy telles que Wolves In The Throne Room A Forest Of Stars ou Alcest missaire fran ais du courant BM Shoegaze qui puise sa source dans des groupes comme Cocteau Twins Un BM affirmatif en so
421. t rise ces sc nes et c est justement pour cela me semble t il qu elles sont beaucoup plus int ressantes que celles que nous avons pu voir na tre et voluer dans le pass c est qu elles ne donnent pas cette d liaison la teneur d un acte de r bellion Ces sc nes initient un nouveau type d attitude un d part pur et simple pour le dire frontalement motiv par l id e que ce qui pourrait convenir se trouve hors de ce qui est majoritairement propos Soustraction et non r bellion Ce qui me semble m riter beaucoup d int r t dans le fait d voquer de telles sc nes dans ces pages d di es au processus de d construction de la notion de reconnaissance c est le fait qu elles s articulent toutes autour de l opposition mainstream underground Opposition 15 Ce sont bien s r les mots thique et morale qui se cachent ici derri re le mot valeur Mais traiter de ces notions dans ce m moire m entra nerait forc ment trop loin C est pourquoi je choisis pour l instant de m en tenir au mot valeur dans le sens pour simplifier d id al suivre 10 tant grand amateur de musiques violentes ou extr mes j avais t invit par Nicolas WALZER jeune docteur en anthropologie auteur et coadministrateur des ditions Camion Blanc amp Camion Noir d di es ce type de musiques crire un livre tentant de dresser des comparaisons entre les prati
422. t toutes les franges au travail en prennent rudement pour leur grade On fustige les journalistes b tas superficiels malhonn tes les commissaires d exposition et autres curateurs vampires m ta artistes au rabais m galomanes les critiques abscons int ress s mais rarement les artistes Pourquoi Vheure actuelle encore la figure de l artiste semblerait privil gi e et b n ficier d une immunit certaine On pourrait ais ment y voir le lointain h ritage de la p riode Wild Wild West du romantisme tel qu exprim e par les fr res Schlegel pour qui un mot comme supr me ne semblait pas encore exprimer quelque chose d assez grand mais aussi tout bonnement le travail discret de la paresse le commun des mortels cherchant plut t en avoir pour son argent qu s attarder sur ce que pourrait tre une d finition appropri e de la figure que l artiste incarne Relativement au caract re hypertrophi de ce statut la question se poser serait donc moins Pourquoi tant de privil ges que Qu est ce que masquent ces privil ges autrement dit De quelles grouillantes affections sont ils le sympt me Le registre dans lequel appara t fr quemment cette figure intouchable est peu ou prou celui de la croyance Et c est justement cette croyance ce bain de vraie religiosit que ce m moire tentera d entamer et de mettre mal Son objectif global la n cessair
423. t William Desmond ditions Deno l Gonthier Poche Paris 1982 notamment relativement au mode op ratoire imagin pour la r sidence TALIESIN OUEST en Arizona DE DUVE Thierry Faire cole ou la refaire Nouvelle 98 majorit d entre eux conviennent toutefois du fait que l cole telle que nous l avons connue jusqu ici n a plus sa raison d tre or des outils p dagogiques adapt s au bel aujourd hui n ont pas encore t trouv s En 2008 la suite d une conf rence qu Alexandre Gurita et moi m me avions donn a l cole du Louvre l vidence de devoir en passer par un projet p dagogique pour mettre nos id es au pied du mur nous est clairement apparue C est ainsi que nous avions d cid avec Ghislain Mollet Vi ville Stephen Wright Fran ois Deck Liliane Viala Sylvain Soussan Claire Dehove Pierre Monjaret Alain Farfall de monter un projet d cole Le Coll ge de la Biennale de Paris La chose n tait pas commode car nous tions nombreux et toutes les d cisions taient quitablement partag es or tout se pr tait devoir en passer comme on peut bien l imaginer par d interminables discussions pesant le pour ou le contre de chaque initiative propos e Au travers d Amicales de la Biennale de Paris nous abordions toutes les possibilit s que pourrait devrait en un sens apporter ce Coll ge Apr s plusieurs mois le projet dans son ensemble pens
424. t de l ombre sera mis en pratique dans un des lieux r pertori s dans ces pages O Myst re Au lieu de faire appara tre le mode d emploi du second service dans ces lignes pour ne pas veiller les soup ons ou faire merger d importuns blocages qui m auraient n cessairement fait chouer en cours de route j avais choisi de renvoyer le lecteur du programme vers mon livre Des modes d emploi et des passages lacte forc ment il y avait tr s peu de chances pour qu il l ait lu ce qui me donnait une bonne longueur d avance Quelques jours avant la manifestation la Ville de Paris m avait enjoint de pr senter mon travail aux m diateurs de l v nement ce que je fis La salle tait pleine Les m diateurs tr s jeunes pour la plupart avaient des dizaines de questions me poser et surtout tentaient tous de savoir ce que pouvait bien tre cette activation programm e mais non explicit e par avance du second service quelque part dans la manifestation Nombre d entre eux cette fois avaient pris connaissance de la teneur de La part de l ombre en allant chercher directement le mode d emploi du service dans mon livre qui figurait sous la forme d une r f rence pr cise dans le programme de Nuit Blanche Je me gardais absolument d expliquer quoi que ce soit touchant l activation de La part de l ombre Souhaitant m en tenir en tout et 2 Des modes d emploi et des passages l act
425. t en tre dit dans le contexte de ce m moire c est que la figure de artiste n est presque jamais dissoci e de la notion de reconnaissance et c est tellement vrai que lorsqu un grand nombre de personnes se mettent au travail pour tenter de d finir ce que serait l artiste ils ne manquent pas preuve l appui de faire figurer la notion en tr s bonne place dans cette d finition Artiste et reconnaissance cohabitent n cessairement Mais alors sans reconnaissance pourrions nous dire que toutes les conditions dont l artiste a besoin pour exister sont r unies Ou bien faut il qu il y ait toujours une part de reconnaissance Et d s lors comme je tente de l affirmer depuis le d but de ce m moire la notion m me de reconnaissance ne jouerait elle pas un r le beaucoup plus grand qu on le supposerait dans la pratique de l art Rappelons ce que j crivais plus haut savoir que selon moi l artiste n est presque rien hormis sa volont de reconnaissance C est un peu comme si cette vieille histoire d un art d sint ress nous hantait encore au point de ne pas pouvoir r aliser combien la question du rapport au monde importe dans la balance et du point de vue de la psychologie de l artiste point que j ai bri vement d velopp lorsque j voquais le travail d analyse d Axel Honneth portant sur l adoption de la perspective d autrui Au fond de cette intervention d
426. t est fait de telle fa on qu il rend les r flexions de fond sur l art impossibles Pas le temps de r fl chir Dans cette Biennale il nous a sembl n cessaire de recr er des moments d di s la r flexion Comme celle ci ne repose pas sur le commerce d objets d arts elle nous donne du temps pour r fl chir l art D autre part La Biennale de Paris est pour moi comme l affirmation du fait qu il soit possible de fomenter des coups sans attendre grand chose de qui que ce soit en toute impunit Sans s opposer la configuration en place la Biennale est autonome d li e du reste Cette ind pendance est rendue possible par le mode d organisation horizontal de ses participants La masse d autre part conf re la Biennale sa viabilit et sa force d impact Donc je dirais que la Biennale a ceci de capital qu elle procure la puissance du groupe sans imposer ses participants de collaborer sur des th matiques communes Sans id ologie mais forte de quelques opinions qui lui permettent d tre tranchante elle est une esp ce d association d id es et m me parfois d habile coq l ne ou m me parfois de cadavre exquis que chacun peut son niveau rompre ou quitter d s qu il le souhaite Ce qu elle permet chacun de ses participants c est d tre ind pendant sans tre faible et isol Elle permet de tenir sur des positions rudes radicales parce que ces positions sont partag es pa
427. t fort en ce qu il n a de cesse de rab cher que dans un contexte galitaire seule l volution des lois peut faire avancer les choses et c est en ce sens justement que les projets contre culturels r volutionnaires surtout auraient tendance freiner la marche paradoxalement parce qu ils ne se pr occupent gu re de l gislation et font des propositions si radicales qu elles en deviennent irr alisables et donc contre productives 15 HEATH Joseph et POTTER Andrew R volte consomm e Le mythe de la contre culture Traduit de l anglais Canada par Michel Saint Germain et lise de Bellefeuille coll D bats ditions Na ve Paris 2005 Lors d une s ance de travail effectu e l occasion du s minaire de Yann TOMA il m avait t donn d exposer publiquement cette sous partie de mon m moire j expliquais en quelques phrases une quinzaine d tudiants ce que j entendais par n gareconnaissance posais des jalons en soulignant de fa on r p titive le bien qu il y a fomenter des alternatives etc L un d entre eux m a probablement trouv tellement aveugl par mon enthousiasme qu il e t d s le lendemain matin la clairvoyance de m envoyer par mail la r f rence de ce livre dont je n avais jamais entendu parler Il se fait que les th ories de Francesco MASCI m avaient d j familiaris avec des id es de cette nature c est pourquoi R volte consomm e Le mythe d
428. t moins pour assouvir une faim de pratiquer celui ci que pour fuir le travail normal dans l intention comme l crit Jeudy d un changement de vie objectif pour l auteur tout aussi st r otyp que pourrait l tre le projet de tenter de r pondre la norme tre artiste consistant on l a compris en une autre norme fond e sur des illusions comme la libert l imagination etc Mais le probl me de fond que pr sente Le Mythe de la vie d artiste me semble r sider dans le fait que dans son essai en tous cas dans sa premi re partie tr s synth tique et fortement ancr e dans une r alit Le paysage culturel pp 15 50 Jeudy aborde la pratique de l art et 1 On pense au film Matrix Duquel aurait t t e la sc ne de l veil L Enfer de Dante d une certaine fa on o une succession interminable d v nements clinquants et improductifs se serait substitu au bain de merde dans lequel les damn s pataugent 3 MASCI m a confi sans le signer le mode d emploi d un service exprimant peu pr s la m me id e Le gardien du m me Service N 60 in Des modes d emploi et des passages l acte op cit page 145 qui consiste multiplier la production d v nements en rupture avec l ordre tabli afin d acc l rer le processus de conservation de la soci t Superstitions op cit page 9 Dans Entertainment Apologie de la domination op c
429. t priv e et lui donne des cl s pour mettre en place une conomie adapt e la sp cificit de son activit L IHEAP porte une attention particuli re un nombre de participants r duit vingt par ann e Suivre le cursus de l IHEAP quivaut un post dipl me L valuation de fin de cursus r pondra des modalit s originales chaque session diff rente Programme INFORMATIONS IMPORTANTES Les s ances d ouverture et de fin de la premi re ann e de la Session VIII sont r alis es chacune en deux heures et ne sont pas soumises au protocole d fini ci dessous Ce programme est susceptible d tre mis jour Il appara t ici titre indicatif Pour obtenir le calendrier avec les dates exactes du programme de la Session VIII contacter Ayreen Adnan par email ayreen adnan iheap fr et mettre dans l objet de votre email Calendrier de la Session VIII 2012 2014 43 Les documents qui suivent Orientation et Programme ont t con us pendant l t 2012 Ceux ci ont fait l objet d une mise en ligne sur des moteurs de recherche des sites ou encore des guides des coles d art en France Minist re de la Culture Cnap Centre national des arts plastiques Direction R gionale des Affaires Culturelles le de France DRAC Idf CIPAC CultureProfil etc 134 Session VIII 2012 2014 Titre de la session Pour un art lib r de l art du 20e si cle LA PREMIERE ANNEE DE LA SESSION VIII
430. t qui d tient toujours un petit quelque chose de triomphal Ce quart d heure est clairement celui de l homme des foules figure emprunt e Poe que j ai d crite pr c demment C est celui qui dispense tout coup sa bonne dose d adr naline Ce quart d heure est le synonyme de la reconnaissance commun ment envi e adul e recherch e celle qui fournirait l extase Et que permettent les m dias de masse Souhaitant manifestement molester son auditoire en voquant ce type de c l brit Warhol exprimait tr s probablement l id e plut t mena ante selon laquelle tout le monde sera t t ou tard en droit de vivre ce quart d heure En faisant cela Warhol ne faisait pas autre chose que malmener un f tiche et c est un peu comme s il confiait quelques gosses papa pensant se diff rencier en roulant en Ferrari qu un jour ou l autre tout le monde aura le m me droit que vous de rouler en Ferrari et alors ce sera votre fin Au moment o l artiste exprimait cette id e ce type de c l brit fond e sur la notion de distinction sous entendant que seules des personnes valables seraient en droit d appara tre dans les m dias de masse on ne parle m me pas de s exprimer avait encore un lustre incontestable d o un certain choc sans aucun doute impuls par le projet warholien de faire ressentir l endroit de la volont de se distinguer comme qui dirait une
431. tant int gralement fonction d un stimulus ext rieur et le personnage de Poe semblerait tre pour la foule de la m me fa on qu une plante pour g rer sa croissance serait pour la lumi re je dirais fatalement sans avoir besoin d y r fl chir un seul instant Second point Poe au travers de son h ros indigne nous raconte une d cadence pour l homme des foules toutes les foules sont bonnes sans distinction car c est l absence de foule qui pose probl me et reviendrait l extinction imm diate du d mon Ivrognes ou voyous tout y passe chaque individu m me le plus r pugnant soit il m me le plus inhumain soit il s avere acceptable titre d aliment et incarne un apport d nergie Vide je l ai dit au d but de cette partie l homme des foules est absolument exempt plut t qu affranchi de grandeur C est un tre laid vil c est un marcheur sans d ontologie un errant sans thique Un nomade Un pou 18 L enfer c est les autres II existe une quantit de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu ils d pendent trop du jugement d autrui Jean Saul PARTRE Pour l appliquer l homme des foules la phrase c l bre du philosophe pourrait tre transform e ainsi Une quantit d artistes dans le monde sont en enfer parce qu ils recherchent trop tre mis en pr sence d autrui Hors du contact av
432. tension th orique de la BDP elle prend la forme de rencontres bimensuelles auxquelles assistent des personnes diversement impliqu es dans son organisation et 34 Dans ce cadre il avait t convenu que nous ferions part de l actualit de nos recherches Michel Chevalier se chargerait de la traduction simultan e de nos propos notre arriv e nous compriment instantan ment que ce que nous avions pr vu d laborer l risquerait d chouer pour la raison suivante toutes les situations construites que nous travers mes d s notre atterrissage dans le lieu n avaient strictement rien d artistiques et s arrimaient fermement des questions de premi re n cessit esprit de survie et d entraide chauffour es destin es intimider les autorit s et la police bien d cid es fermer New Yorck im Bethanien d finitivement Chaque jour les habitants du lieu proc daient des r coltes de nourriture et chaque soir un repas d mesur tait pr par par toutes les personnes pr sentes qui pouvaient se compter jusqu cent Les activit s de la journ e taient globalement d di es des probl mes de soci t pouvant aller jusqu aux confins d apories sociopolitiques insolubles probl mes de tout poil par ailleurs pour la plupart v cus tr s directement par la majorit des r sidents sans papiers sans domicile fixe adolescents en fugue individus hors normes vivant en marge de la soci t
433. terroger sciemment la figure de l artiste N y aurait il pas en outre je le souligne une nouvelle fois quelque chose gagner incontestablement chaque fois que cette figure a t critiqu e de fa on pertinente seule fa on de la faire progresser On remet volontiers en question tous les corps de m tier l uvre dans l Industrie Culturelle mais tr s rarement l artiste qui reste pour la majorit une figure particuli rement parlante et surtout convaincante plus d un titre J tais hier 26 11 2012 l exposition DALI organis e au Centre Georges Pompidou et ai pu tre une fois de plus berlu par ce que le public est capable d encaisser d s que a vient d un artiste Pitreries grimaces arnaques moqueries parfois tout cela n en finit pas moins l tat d or pur puisque c est Dali Il faudrait juger un artiste aussi durement qu on pourrait le faire d un homme politique Je consacrerai nombre de lignes cet artiste plus loin Cela dit pour changer mon fusil d paule 2 04 2013 je pourrais galement affirmer que c est en toute logique que Dali est ainsi accueilli puisqu il dispose de tout ce dont le public est en droit d attendre d un artiste On me faisait remarquer derni rement que le succ s obtenu par Andy WARHOL avec ses bo tes Brillo qui d pouillent l art de toute aura est quelque part beaucoup plus surprenant que celui obtenu par Dali avec ses c
434. teurs ne comprenaient m me pas quelle tait mon intention lorsque j avan ais qu il tait temps pour l uvre de retirer d effacer de produire du moins bien consid r le fait que la production dans l art comme ailleurs avait pris depuis quelques d cennies un tour trop pl thorique Mes projets de retraits je les appelle soustractifs taient repouss s voire souvent moqu s En 2013 pour ce qui est de la lente volution des mentalit s la d croissance a fait du chemin et sans pouvoir affirmer que mes projets sont accueillis bras ouverts je dirais qu ils sont per us globalement pour ce qu ils sont ce qui est d j pas mal Mais Ivan ILLICH le remarquait il y a d j bien longtemps c est incroyable le temps qu il faut pour que la plus petite des choses volue ne serait ce que d un pouce 24 forme d innovation et l autre sur le gain les moyens de subsister doivent tre trouv s pour r ussir tablir un quilibre qui dans de tr s nombreux cas ne peut tre autrement que pr caire Risquer et survivre Deux forces auxquelles s en ajoute une troisi me qui r sulterait de fa on tr s diverses de ce croisement et qui serait la renomm e Relativement risquer et survivre les r ponses de l artiste prennent des formes concr tes extr mement variables et que l on pourrait tenter de lister la va vite de la suivante fa on Il est noter
435. thique sa remise en question j y reviens une derni re fois sans aucun doute la cible ou plut t l angle mort partout pr sent dans ce m moire 8 Tl me faut ici voquer bri vement l activation d un de mes services intitul Conf rences contre courant N 52 Des modes d emploi et des passages lacte op cit pp 134 137 dans le cadre de La Nuit des Mus es Paris en 2009 L action se d roulait au Grand Palais et j avais t amen conduire un groupe de visiteurs une bonne vingtaine dans les espaces cr s pour La Triennale ou Force de l art 02 L environnement bien qu assez soign tait toutefois outrageusement conventionnel dans sa fa on de pr senter l art un objet apr s l autre une image apr s l autre On tait encore plong la t te la premi re dans un display d uvres d art pr sent es de fa on plus ou moins heureuse le tout semblait mu par la volont de nous faire croire que tout cela n tait pas aussi insignifiant qu on aurait spontan ment tendance le penser A mon groupe je posais la question suivante Franchement ne souhaiteriez vous pas un jour recevoir quelque chose de l art qui ne passe pas par l exposition comme c est ici le cas J ai senti les personnes pr sentes tr s r ceptives cette id e un peu comme si nous souffrions tous de cette fa on de faire rigidifi e sans jamais oser la remettre en question parce que de toutes fa
436. tine l objet d art limit ils opposent le principe ouvert et volutif des prestations m thode de travail plusieurs b tie sur un impr vu radical crits pour tre mis en pratique ces modes d emploi doivent tout ceux qui en les r alisant leur inventent un v cu Participer c est mettre un mode d emploi en pratique commander la mise en pratique d un mode d emploi proposer un nouveau mode d emploi proposer la variante d un mode d emploi d j mis en pratique au moins une fois acqu rir un de nos services Des situations p rilleuses des mobiles contestables tout cela et beaucoup plus forme les contours d une thique qui exhorte au danger QUELQUES IMAGES MONTR ES DURANT MON INTERVENTION 1 Logotypes 1998 2004 2 Upgrade Activation 8 7 2005 3 Fight The Power Activation 2011 7 4 R pliques Activation Starling X2 2008 a Atelier H S Activation Charente Libre 2011 6 O O Workshop Activation Grace 2011 374 C est une histoire perp tuellement en cours laquelle chaque nouvelle participation ajoutera une p rip tie tait une des phrases que j utilisais sans compter en 2003 On sait bien s r que le principe ouvert et volutif des prestations court en permanence le risque de se voir transform en marchandise de type avanc Le manuel quant lui personnifie l aller
437. tion est entr dans le vocabulaire le 16 septembre 2006 Source Journal officiel Commission g n rale de terminologie et de n ologie www franceterme culture fr 56 installer le protocole de ce que serait cet inventaire deux termes en particulier me semblent d cisifs et doivent pour cette raison prendre place aux c t s du mot reconnaissance pour lui donner tout son sens la richesse ou ce qu on pourrait appeler la reconnaissance en argent et la c l brit j aurais galement pu choisir le renom pour qualifier cela Richesse et c l brit donnent lieu d infinies variations que nous allons pr sent passer en revue sans tenter de trop nous attarder Deux termes qui d une part connaissent des intensit s tr s diverses selon les cas de figure et qui d autre part se teintent d une certaine coloration selon que l artiste pris pour r f rence suscite l approbation ou la d sapprobation l admiration ou le d go t et ainsi de suite Soit richesse et c l brit et troisi mement une qualification peu loign e d un j aime ou j aime pas ou encore d un j y crois ou j y crois pas qui renvoie tout ce que j ai pu avancer plus haut relativement l id e de croyance captivation exaltation tat de blocage lorsqu il est question du go t Je tente ci apr s de n impliquer dans cette num ration aucune dimension morale car il me semb
438. tion le d tachement Et aussi les passages lacte purs et simples En musique j aime les d chirements et les cris Plus a aboie plus a me plait La musique me concerne partir du moment o elle ne saurait tre employ e comme un fond sonore Je l estime uniquement quand elle est too much Ayant de l app tit pour tout ce qui d borde pour tout ce qui d passe la mesure TROP me montre le chemin TROP est le mot cl trop exp rimentale trop violente trop rapide trop agressive trop massive ou je ne sais quoi encore trop vive trop aff t e pour tre saisie sans se blesser improbable exceptionnelle provocante En art de la m me fa on j aime ce qui ne saurait faire office de d cor ou alors il faut que la volont de faire d cor soit concr tis e comme une esp ce de projet part enti re pens e comme un dispositif destin pi ger l exp rimentateur de l uvre de fa on radicale J appr cie ce qui me r siste ce qui me contrarie ce qui me demande de fournir des efforts Et je me sens pour cela syst matiquement attir par ce qui me d rangeait au d part Paradoxalement ce type d attente ne va pas contre mon plaisir ma satisfaction bien au contraire Dans mon abord point de dolorisme Consid rant que la musique extr me et un certain type d art est pr cis ment le lieu g om trique de toutes sortes d exc s qui ne sauraient voir le jour ailleurs j adopte l attitude de tous ceux
439. tre valables ou assez achev es au premier abord largir son champ de conscience amplifier son champ d action se surprendre tenter de nouvelles pistes sans n cessairement tre la recherche d une coh rence Affermir sa r activit s habituer se prononcer faire des choix S autoriser beaucoup se lib rer de certaines entraves L objectif de la troisi me phase s exercer croiser pratique et th orie pour tenter d op rer une synth se partir de la r capitulation de l exp rience Au centre du laboratoire la pr occupation constante de l innovation L objectif du tout oser 2 Description Phase 1 UNE OU PLUSIEURS UVRES PAR JOUR l occasion de la premi re phase intitul e UVRER l tudiant uvrera spontan ment Il concevra fabriquera construira confectionnera tout prix et toute vitesse 14 Je produis des dizaines d uvres Premi re phase du laboratoire laborer un ou plusieurs travaux par jour Cette m thode ne se diff rencie en rien de ce qui est g n ralement demand l tudiant au cours de l ann e si ce n est par le peu de temps qui lui est imparti pour uvrer Tous les moyens pour faire uvre seront permis tous types de sujets et d approches seront envisag s aucune limite Ces fabrications du jour ne devront pas forc ment illustrer les probl matiques d j abord es par l tudiant dans le cadre de sa recherche per
440. trouvailles qui taient pr voir car tous ces artistes ont un grand talent peindre coller ou suspendre quelque chose quelque part Mais ce quelque chose reste toujours d pendant du pouvoir la nature m me de leur production du quelque chose les y contraignant Toute d pendance du mus e conduit in luctablement un tat de fascination face l institution et une tentative de prise de pouvoir l int rieur de celle ci Voil pourquoi leurs passag res r voltes leurs opportunistes et spectaculaires retraits ne sont qu un masque leur activit arriviste Au nom de cet arrivisme tous les moyens deviennent bons toutes les 22 involontairement ou par volont de jouer de ce que pourrait tre visuellement sa marque de fabrique Ainsi tel autre artiste se revendiquant de Marx et invoquant le soul vement du prol tariat finit par d bloquer des budgets tr s cons quents employ s perte ce n est que mon avis pour faire construire des uvres d di es au philosophe allemand objets d art r volutionnaires dans l me con us dans un mat riau dr lement clinquant dans un contexte autre le m me ne reculera pas malgr ses convictions ultragauche devant le projet de mettre une arm e d assistants b n voles au travail ceux ci besognant presque jour et nuit pour r ussir donner une exposition l envergure catastrophique imagin e par son cr ateur Ainsi tel le autre artist
441. tul cole Erratique elle est de fait activ e de fa on tr s irr guli re De Fran ois Deck voir galement le livre intitul Mutualisation des comp tences et des incomp tences ditions Brouillon g n ral amp Deyi Culture Consultants Shanghai 2012 Le livre est propos en fran ais et en chinois Fran ois Deck tant impliqu depuis deux ann es dans l cole d art mont e par Paul DEV AUTOUR Shanghai En 4 de couverture Deck propose ce texte explicatif en apparence tr s paradoxal Les probl mes qui b n ficient d une mutualisation des comp tences et des incomp tences augmentent les capacit s de d cision individuelles et collectives et augmentent la comp tence des probl mes 306 J ai pr sent celle ci deux fois d j dans ces pages 307 Id e qui avait amen Ghislain MOLLET VIEVILLE consid rer tout rendez vous int ressant qui se tiendrait chez lui comme pouvant tre un possible moment coll gial 99 en modules l gers g r s par nous individuellement ou plusieurs j avais par exemple la charge du module SOUSTRACTION Alexandre Gurita se chargeait quant lui du module INVISUEL etc Il avait t convenu que les participants au Coll ge de la Biennale de Paris pour ne pas dire les tudiants ne feraient l objet d aucune forme de notation Mais des tensions s rieuses firent surface d s la fin de cette m me ann e et le projet clata de lui m me apr s quelques
442. u 21e si cle du march de l art Des conomies singuli res pour des pratiques singuli res suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives invisuelles pour chaque s ance 8 1 conomies parall les de l art exemples 8 2 Le contrat Intervenant ext rieur 8 3 Notions d conomie l usage des loups S ance N 9 Ce qui pourrait lib rer l art de l art du 20e si cle Un effort terminologique suivi de trente minutes de Contribution pratique Tentatives invisuelles pour chaque s ance 9 1 Observer la pratique de l art travers le langage Intervenant ext rieur 9 2 Qu est ce que la terminologie de l art 9 3 Piece to exist only when it s mentioned S ance N 10 S ance de cl ture du premier cycle de la Session VIII 2012 2014 R capitulation propos du succ s et de la r putation Notions de strat gie 45 minutes Passage en revue des Contributions pratiques Deuxi me cycle Avril Juin 2013 S ance N 0 S ance d ouverture du deuxi me cycle de la Session VIII 2012 2014 Ot en est on S ance N 11 Approfondissement des mises en application L invisuel au travail Rappel de la s ance N 1 et Contribution th orique Arguments pour et contre l invisuel 11 1 Exp rimentation 11 2 Exp rimentation 11 3 Exp rimentation S ance N 12 Approfondissement des mises en application Le moins au travail soustract
443. ue ditions Jos Corti Paris 1997 LIDSKY Paul Les crivains contre la Commune ditions La D couverte Paris 2000 LIPPARD Lucy R Six Years The Dematerialization of the art object from 1966 to 1972 University of California Press Berkeley Etats Unis 1997 MAFFESOLI Michel Le temps des tribus le d clin de l individualisme dans les soci t s postmodernes 1988 coll La petite vermillon ditions La table ronde Paris 2000 MARCUS Greil Lipstick Traces Une histoire secr te du 20 si cle Traduit de l anglais Etats Unis par Guillaume Godard coll Folio Poche ditions Gallimard Paris 2000 MARTIN Fr d rick Eunolie L gendes du Black Metal ditions MF Paris 2007 MASCI Francesco Superstitions ditions Allia Paris 2005 MASCI Francesco Entertainment Apologie de la domination ditions Allia Paris 2011 MCNEIL Legs amp MCCAIN Gillian Please Kill Me L histoire non censur e du Punk racont e par ses acteurs Traduit de l anglais Etats Unis par H lo se Esqui ditions Allia Paris 2006 122 METZGER Gustav Damaged nature auto destructive art Coracle Press London 1996 MOINEAU Jean Claude L art dans l indiff rence de l art ditions PPT Paris 2001 MOUTON Joseph Sois artiste Trait de politique esth tique Aubier Paris 1994 MUEHL Otto Sortir du bourbier 1977 Traduit de l allemand par Fran oise Hirtz Les presses du r el
444. ue chose de d miurgique de sorcier elle seule ou presque d tient les cl s de la force d ensauvagement Plus que toute autre la figure de l artiste est propice l tat d enchantement notion soulign e d velopp e r interpr t e par le sociologue Pierre BOURDIEU et qui semblerait dans ce contexte de recherche tout fait appropri e La figure d mesur e de l artiste partie 1 10 d expression de tout ce qui pourrait renvoyer l art ou aux artistes soyons fous et contribuons massivement faire se dissoudre ces notions Dans une seconde partie je montrerai en quoi il s av re indispensable toujours dans l optique de cette d sacralisation d examiner scrupuleusement ce qui semblerait tre au centre m me de la figure de l artiste son moyeu en quelque sorte savoir sa volont de reconnaissance Il me semble qu elle appara t dans tout ce qui touche l artiste en plus d tre galement partout pr sente dans les dispositifs parfois tr s complexes qu incarnent les uvres qu il propose Cette nouvelle partie sera galement l occasion de passer en revue des types diff rents de reconnaissances pour tenter de dresser une modeste typologie certaines formes de reconnaissance comme je le montrerai se d ployant vers un p le positif la reconnaissance conventionnelle solaire tandis que d autres s orienteraient plut t vers un p le n gatif les forme
445. ui sont ext rieurs Et ceci sans aucun doute parle galement de d mat rialisation de l uvre d art Dans un texte intitul Esth tique situationnelle l artiste Victor Burgin crit ceci Cage est optimiste lorsqu il affirme Nous nous d barrasserons de la propri t en lui substituant l usage car les attitudes l gard des mat riaux en art restent amplement domin es par les lois de la consommation ostentatoire et la quincaillerie d art commercial continue s amonceler tandis que les objets utilitaires dont la beaut eut jadis pu tre consid r e comme la preuve d cisive de l existence de Dieu se d versent en une profusion inou e des cornes d abondance automatis es de l industrie L artiste est enclin se voir non comme un cr ateur de nouvelles formes mat rielles mais plut t comme un coordinateur de formes existantes ce qui l autorise s il en d cide ainsi soustraire les mat riaux l environnement Concernant le r cepteur de l uvre d art Dans ce tout fuyant diffus mais surtout difficile hi rarchiser grandes sont les chances pour qu la figure de l artiste directement ou indirectement soit accord e un r le pr dominant L ceuvre d art en perte d ontologie renforce la figure de l artiste Enfin pour ce qui est de l artiste Pour composer avec ce nouveau statut de l uvre d art qui a fait passer cette derni re de l
446. unes des cat gories cr es dans le contexte 285 ei rar or a r de Target Autonopop Chacune d entre elles avait t associ e a des noms d artiste non pour les d noncer mais pour prouver que la cat gorie invent e tait efficiente et non fantaisiste Target Studio Atelier o l on cat gorise les coups bas d artistes LIVING ROOM SCALED MINIMALISM Tandis que le minimalisme am ricain originel repr sent par des artistes tels que Robert Morris Donald Judd Carl Andre ou encore Sol LeWitt donnait volontiers la production artistique un tour id aliste beaucoup des artistes revendiquant cet h ritage par la suite les suiveurs en quelque sorte on en voit encore appara tre aujourd hui ont jug pr f rable de tailler des propositions de m me nature l chelle de petits appartements ou de bureaux pour les rendre plus vendables En bref les artistes qui habitent cette cat gorie favorisent la vis e commerciale et cherchent se rendre accessibles ils tendent instrumentaliser la pratique de l art en donnant tout m me leurs plus hautes id es l aspect trivial d une marchandise Derri re cette cat gorie se cache galement un certain nombre de questions d cisives allant de la mise en vente de la documentation d une action par ex les images tir es du Land Art la mise en circulation de produits d riv s par ex issus du Performance Art GUTES GEWISSEN GE
447. ure t elle Quelles sont ses chances de rester identique elle m me Autrement dit une meilleure d finition de ce qu est la reconnaissance ne devrait elle pas tenir compte d une temporalit d un processus D autre part lorsque nous tentons de l tudier scrupuleusement la notion m me de reconnaissance est d une sorte si diffuse si fuyante qu elle semblerait impossible enfermer dans des cas de figure ou des exemples aboutis chacun traverse diff rentes natures de reconnaissance au travers d une existence ce qui ne va pas pour simplifier les choses De qui est on reconnu impose galement de devoir d finir des degr s et de rattacher la notion m me des groupes Qui reconna t qui etc Eu gard aux lacunes qui sembleraient fatalement reli es la notion m me de reconnaissance et que je viens d voquer amusons nous dresser un inventaire qui recueillerait de fa on plut t l g re quelques unes des formes arch typales qu emprunte la reconnaissance Pour 146 Pourquoi diable de A C Parce que je me sentirais bien incapable de pr tendre d finir tout fait la notion Une nouvelle fois je vais tenter de me fier mon ressenti 7 Axel HONNETH toujours 148 M me au travers de ses mots les plus rudimentaires la terminologie est en permanente volution Commissaire comme Personne responsable de la conception de l organisation et du d roulement d une exposi
448. uss toute seule digne de IT le collectif que j voquais pr c demment survint comme il tait extr mement difficile aux g rants de New Yorck im Bethanien d entamer un dialogue v ritable avec le groupe de romanichels en raison du fait que ceux l ne ma trisaient l anglais que tr s approximativement il fallut in extremis trouver quelqu un qui parle leur langue le roumain Or Alexandre Gurita tait justement roumain On organisa donc un grand rendez vous qui mit face face dans la salle o nous avions fait nos allocutions mais cette fois combl e le groupe des romanichels et la quasi int gralit des r sidents concern s par leur pr sence Les deux groupes utilisaient Alexandre Gurita comme interm diaire Questions et r ponses de part et d autre fusaient la vitesse de la lumi re Q Pourquoi traitez vous ainsi vos compagnes C est dans une organisation comme celle ci en grande partie dirig e par des femmes militantes proprement inacceptable R Mais nous ne sommes pas violents avec nos femmes Nous dialoguons sous forme de jeux c est une gestuelle si vous voulez une fa on de se taquiner entre hommes et femmes que vous peut tre ne connaissez pas en Allemagne mais qui est bien courante chez nous Q Vous les femmes qu en pensez vous S agit il bien de jeux R Oui c est exactement a dit l une d entre elle toutes les femmes taient dispos es en
449. ute l exposition plusieurs reprises Emmanuel s aventure sur des terrains pour lui peu ragotitants Bien que le personnel de la galerie fasse conna tre l existence de cette activation la nature des agissements d Emmanuel n est jamais exploit e ni m me d crite A PRE 402 r N 38 Bride conviviale dans les verres pendant toute la dur e du vernissage sans qu aucune explication ne soit fournie au public les boissons servies n ont jamais plus de deux centim tres de hauteur ere a DE 403 2 r N 39 MouvementArtistique version familiale une uvre est d plac e dans la galerie durant toute l exposition la vitesse de trente six centim tres par jour r r404 N 49 Sur valu lors de la production d une ou de plusieurs des uvres devant figurer dans l exposition un des fournisseurs choisi au hasard est pay au double du prix qu il avait annonc La galerie se garde de faire des commentaires N 56 D volu dans le cadre de l exposition programm e la galerie propose Motti que je m associe lui Mais rapidement celui ci r alise que cette association est fond e sur une injustice en ce sens que la galerie m alloue sans raison une certaine quantit de largent qui aurait d lui tre attribu pour la vente de ses uvres dans ce cadre B r 406 Eaa x N 50 tablir le d sordre dans la galerie une salve faite de trois incursions succe
450. uvait servir de d nominateur des styles musicaux n ayant rien ou presque en commun on pourrait s amuser mais bien s r ce rapprochement rien moins qu outr fera fr mir tout amateur de BM qui se respecte comparer des formations telles que Mayhem Burzum Darkthrone Emperor et Immortal a des groupes de Gangsta rap nord am ricains tels que NWA ou Wu Tang Clan M me go t pour la violence les lames et les armes m me souci de n avoir de comptes a rendre a personne en recourant au DIY int gral cr ation de conditions mat rielles susceptibles d engendrer une parfaite autonomie allant de la g n ration d un label qui serait comme l manation directe du gang la diffusion d albums dans des circuits marginaux vis vis de l Industrie Culturelle mais tr s efficaces la production trouvant t t ou tard le chemin de ses fans Mettre le BM l preuve d autres formes d expression j y reviens Ou encore faudrait il tenter de savoir pourquoi le BM semble l heure actuelle remplir un r le qui par le pass aurait typiquement t celui d une avant garde au moment pr cis o dans le champ de l art la notion d avant 150 garde a t frapp e d obsolescence Souvenons nous par exemple que comme le BM peu avant la premi re guerre mondiale le cubisme faisait l objet d appropriations passionn es un peu partout dans le monde Autre point dont il y aurait vraiment beaucoup dire la
451. ux besoins de celle ci qu au travers de la production d uvres d art Ces artistes seraient en permanence sous haute surveillance On les contraindrait deux fois par an pr senter leurs pi ces comptables gr ce auxquelles seulement on ne les croira bien s r pas 350 Sans c der au mythe moderniste cr tin du changement de paradigme il m rite le fouet 1 Extrait de Gr ce Antique Une civilisation de la parole politique article de Pierre VIDAL NAQUET dans l Encyclop die Universalis 2012 352 Cette expression fut rendue c l bre par Jean de La Fontaine Dans sa fable un chien se fait surprendre par l ombre de sa proie l chant la vraie proie il courut vers ce reflet qu il croyait r el Au final il a tout perdu il n obtint ni l ombre ni le corps d apr s un Dictionnaire des expressions en ligne 353 Ferox en hommage Cannibal Ferox d Umberto LENZI film italien sorti en France en juin 1982 Swift Ferox l trange combinaison a donn lieu une illustration qu on trouvera dans ce m moire dans le cahier consacr celles ci 34 En m amusant les crire je pense au film Equilibrium de Kurt WIMMER USA 2002 dans lequel le r alisateur nous pr sente dans les ann es 2070 une soci t r pressive au point de prohiber les uvres d art parce que celles ci favoriseraient la g n ration d motions et de sentiments la sc ne m morable o l on verra la Joconde
452. vante l id e d engagement ces labels comme Dischord SST ou Touch amp Go c tait plus que de la musique et c est ce qui reste aujourd hui c tait politique Pas dans le sens socialiste ou je ne sais quoi mais dans le sens o a a forg un tat d esprit et l envie de se dissocier de tout ce qui ne nous satisfaisait pas On a toujours dit que le Hardcore tait un mouvement uni mais a n est pas a c est plut t comme un parapluie avec plusieurs branches d id es Un tat d esprit et l envie de se dissocier de tout ce qui est jug comme n tant pas satisfaisant autrement dit les contours m me du pacte que je viens d voquer Mais ceci n cessite d tre tudi d encore plus pr s concernant ce pacte et pour lui donner en quelque sorte une justification nous pourrions revenir bri vement sur ce que le sociologue Henri Pierre Jeudy voquait dans son ouvrage avec le passage que je citais pr c demment dans mon m moire savoir que l artiste une poque qui ne connaitrait plus d interdits ou presque serait contraint de se proscrire lui m me de se maudire de s immerger dans l illusion d une marginalit en bref de s inventer une schize artificielle dernier recours imaginable pour r ussir extraire de lui m me un petit quelque chose de potable Une justification qui mon avis si elle s applique merveille la majorit
453. vantes Relativement cela deux raisons peuvent tre invoqu es le manque de recul qui permettrait aux artistes de repenser leur pratique de tr s loin et secondement le fait que ceux ci chouent souvent bien distinguer ce qui serait une uvre d art d un travail p dagogique celle ci devenant celui l et inversement ce qui a le propre de rendre les tudiants des coles pr sentant ce cas de figure captifs d une uvre d art en train de se faire uvre d art asphyxiante qui leur offrira peu de marge de man uvre pour servir leurs int r ts propres Les crits d autre part cherchant poser les bases de ce que pourrait tre une cole d art sont de plus en plus nombreux Subodorant les sch mas d volution les plus vari s la 8 Je m tonne qu un escroc d esprit n ait pas eu l id e d ouvrir une acad mie de litt rature Arthur CRAVAN dans le N 4 de la revue Maintenant mars avril 1914 2 Assez justement certains ont qualifi la Biennale de Paris ou BDP depuis qu Alexandre GURITA en a pris la direction d auto institution 300 On trouvera en annexe du m moire pour se faire une id e pr cise des contenus propos s dans ces deux projets la charte du Coll ge de La BDP et l Orientation et le Programme de l IHEAP J ai reproduit la Charte du Coll ge de La Biennale de Paris dans Des modes d emploi et des passages l acte op cit p 107 note 70 Je
454. vec Doctrine ce qu on affirme tre vrai ou encore avec cole dans le sens de faire cole ou de r union autour d une m me th se D o ce possible d tour pour qu il y ait art et quelque soit la forme de cet art faut il premi rement y croire Ou faut il que quelqu un ou quelque chose ait souhait nous y faire croire pour que nous marchions pour que nous consentions a Souhaiterions nous avant tout croire Notre comportement a t il volu cet endroit Ce serait peu probable D autant qu en art croire ou y croire c est justement ce qui pose probl me depuis plus de deux si cles Voici pourquoi les formes actuelles de l activit artistique ne semblent jamais pouvoir incarner pleinement ou suffisamment un des deux p les que sont la croyance ou l incr dulit le dogmatisme ou le scepticisme Il y a trouble mais justement de 1a l art tout ce quoi on saurait croire en art s ab me un jour ou l autre dans un ultime passage tabac et c est au fond a en grande partie notre forme d art des mises en questions de postulats auxquels on ne croit qu moiti Ces questions ont t abondamment trait es dans le cadre de ce que l on nomme la fin des utopies a k a Arr te d y croire Slavoj i ek projetant contre courant il y a d j quelques ann es de porter un regard objectif sur les derniers barbares que sont les terroristes ayant eu l
455. voir tout ce qu il produit est n cessairement bien ce qui donne sa production une valeur nulle Pour ce qui est de l tat d avancement de notre recherche pour d sactiver le ph nom ne d intimidation pr c demment voqu et d sh riter la figure de l artiste en relativisant son pouvoir suppos un autre angle d attaque pourrait donc consister bouder l artefact c est la terminologie qu emploie Gell pour ma part je dirais plut t bouder l uvre d art pour nous int resser ce qui fout en tant pas de l art artefact ou uvre d art pourrait toutefois r pondre aux attentes que nous avons de l art Pour rendre cette id e concr te j en viendrai rapidement un exemple que je surnomme l pisode berlinois Mais avant de m y pencher il me semble opportun de faire un d tour pr alable par quelques observations relatives la fa on trange que nous avons de buter d s lors que ce qui satisfait nos attentes de l art et suscite notre int r t sur le plan intellectuel n est pas une uvre d art revendiqu e comme telle Le fait que nous soyons n s l ouest n arrangerait pas les choses Comme Alfred Gell le remarquait lorsqu il comparait la fa on qu a l occident d accueillir les produits de l art nous avons du mal consid rer comme uvres d art des choses qui poussent toutes seules c est a dire qui ne seraient pas des artefacts produits
456. volution ouverture Dans cette seconde phase on b clera donc joyeusement on salopera le boulot en t chant de se tenir aussi loin que possible des normes dont on fait commun ment usage dans son art coup d ceil sur les approches d fectueuses exemplaires que sont devenues le non art l anti art l art autodestructif ou encore l art dans l indiff rence de l art On exploitera accentuation exag ration outrance la part n gative les ratages l injustifiable etc de certaines des uvres r alis es auparavant en ayant aussi peu que possible recours au bon go t travail d instinct les yeux ferm s On exacerbera des carences on mettra en p ril des parties convaincantes du travail on fera la critique de tout ce qu on s tait efforc de faire tenir debout jusqu alors On d rapera de multiples fa ons syst matisation de la prise d un contre pied vil nies Enfin rappelons ici la d finition du mot saboter chercher entraver neutraliser un projet un effort par un acte soustractif ter ceci et cela retrancher ceci de cela supprimer affaiblir par un acte de destruction annuler ce qui semble marcher mettre mal ce qui semble repr senter un int r t majeur 16 Je tiens compte de ces deux phases et produis de nouveau des uvres Dans cette ultime partie de travail construite un peu la mani re d une conclusion bien qu il n y soit aucun moment donn
457. vou e Lise iN rate 29 L tude d un paradoxe qu on croit les yeux ferm s en un suppos pouvoir de la figure de artiste lui te toute pertinence la captivation selon Alfred Gell En quoi c est de l art affaiblit la port e d une proposition l pisode berlinois 2 La qu te de reconnaissance oo 39 L AGORAPHAGIE Portrait de l artiste en homme des foules 2 42 Conduites et strat gies vampiriques l Agoraphagie L uvre d art en perte d ontologie renforce la figure de l artiste Le vide dans son rapport la reconnaissance quand l UNESCO se m le du statut de l artiste LA RECONNAISSANCE DE A C Une microtypologie des formes de reconnaissances 20 56 tre reconnu Was ist das La n gareconnaissance l exemple des sc nes alternatives appara tre contre jour La pratique litiste de l art Nuit Blanche 2012 3 loge de ombre 79 PANIQUE SOUS LES SPOTLIGHTS L ombre comme cl possible pour survivre l re de la fin des grands discours 79 Du quart d heure de c l brit warholien la discr tion volontaire mettre de l ombre au tableau Cravan pas Dali LE TOURNANT HOSTILE Le genre par trop d pouill de l cole sauvage Commettre de l art 88 Voppos du v u de s adapter et de la qu te d une reconnaissance le d veloppement d un quant soi hostile d une r serve p
458. vres il n est pas rare que les commanditaires se contentent d une impression vague qui leur fera courir le risque d accepter tout et n importe quoi immunit abandonnant bient t toutes sortes d exigences Commanditaires ou collectionneurs Mais de fait ce sont plus souvent des commanditaires 4 En ce qui me concerne une activation ou des activations crois es d IKH AOSERVICES ou de services Glitch On verra comment j ai profit de cette absence quasi compl te d authentique dialogue succ dant l acceptation sur le principe de ma participation la Nuit Blanche 2012 par Laurent LE BON pour corriger le tir en int grant une seconde activation de service au programme de l v nement en 2e partie lorsqu il sera question de ce que j intitule La pratique litiste de l art Toujours relativement cette question du dialogue il me faut ajouter enfin que je dois la clairvoyance de Ghislain MOLLET VI VILLE d avoir t bien plus que mon agent ces derni res ann es chacune de mes activations sur laquelle nous avons planch est devenue avec lui un chantier th orique passionnant qui m a fait norm ment avancer Tandis que dans nombre de cas nos commanditaires nous avaient simplement demand ni plus ni moins de fournir un boulot 7 Cet untouchable cette Sainte Immunit prend en r alit sa source dans des raisons qui sont plut t bas de gamme J y reviendrai
459. x termes en apparence impossibles associer Dans notre fa on de juger le BM tout s oppose exactement de cette tourdissante fa on Le BM est sinistre mais enthousiasmant capital mais mani r clairvoyant mais infantile soporifique mais innovant abrupt mais sophistiqu mena ant mais jouissif abrasif mais nourrissant Plus fondamentalement c est le geste essentiel qu il propose qui saurait le mieux le qualifier il met tout ce que la Communaut a tent d riger t te en bas A l abri des nergies positives et du plus grand nombre on a tr s justement crit que les r gles qu il imagine sont destin es tre tues le BM propose l opposition comme raison d tre Il ouvre un contre monde Attitude que je relie tr s directement ces lignes de Jacques Lacarri re Les gnostiques Id es Gallimard poche 1973 page 66 Ce qu ils pr nent d une certaine fa on c est une fuite imm diate une d sertion hors du monde et des si cles Comment alors crire l histoire de ceux qui justement n en voulurent jamais tracer le portail fig d ombres qui fuient sans cesse On poursuit on effleure les gnostiques on ne les saisit pas Tenter de savoir s il incarne un mal n cessaire nous ferait sans doute entrer dans des consid rations par trop morales Hate Is The Law Noir C est noir Or la tendance actuelle du Metal est tr s diff rente de celle qu on pouvait voir se d vel
460. y refocuses art practice on strong intentions that don t necessitate appearing in the art field as articles of trade it allows art practice to be more than a simulacrum and finally it gives the artist the force to stand back and to be more than an undying underling This manner to consider art practice is in a way a response to several thinkers all active in the early sixties In The Critique of Everyday Life 1961 the French philosopher Henri LEFEBVRE offers us to come back to everyday life in order to turn it upside down from top to bottom In his mind there s no need to elaborate massive revolutionary projects if it s still possible to reform or to transform it s to a lesser extent Influenced by Lefebvre The SITUATIONNISTS 1958 1969 proposed moments elaborated as situations as works of art Curiously and for me this aim has to be understood as a kind of new step in Art History these constructed situations were very similar or should we say were nearly identical to situations already existing in everyday reality for example The Drift In his text Art which can t be art 1986 the American artist Allan Kaprow characterizes better than everyone else an art practice consisting in contexts and activities that don t suggest art in any way brushing my teeth for example This lifelike impulse drives the artist to suffer a weird paradox Artist concerned with lifelike art is an art

Le tournant hostile : plaidoyer en faveur des coups - Dumas

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