FEMME MODE D`EMPLOI
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1. LOBMAGO4 FEMME 26 09 08 14 33 Page 83 FEMME MODE D EMPLOI LES FEMMES SONT LES GALES DES HOMMES DANS LES HOPITAUX h pital un monde blanc et aseptis qui fascine comme le d montre le succ s des s ries t l vis es m dicales L h pital un monde d motions pour les soignants et les patients o se c toient tristesse et joie stress et calme impuissance et r ussite d couragement et volont de vaincre la maladie L h pital un monde jadis aux mains des hommes en blanc et qui appartient en 2008 de plus en plus aux femmes en blanc En effet entre 1975 et 2000 la proportion de femmes m decins en Belgique est pass e de 11 35 Et cette tendance ne fait qu augmenter C est dans un univers m dical que toute mon enfance a t berc e Tout d abord par un grand p re m decin g n raliste au sens premier du terme la fois chirurgien domicile radiologue m decin humaniste notable respect Ensuite par des parents ayant consacr toute leur vie semaines et week ends une petite clinique priv e o j ai fait mes premi res armes en assistant mon p re chirurgien Enfin par un oncle professeur d uni versit en gyn cologie bien connu pour son combat en faveur de la d p nalisation de l avortement dont la personnalit et le charisme m ont influenc dans le choix de ma carri re Une dynastie m dicale o en trois g n rations j ai pu constater une d t rioration de notre s2. es ne provenaient pas de mes coll gues mais taient dues ma situation de femme m decin et de m re de famille par exemple les probl mes m nagers gardes d enfants ou autre indisponibilit pour cause familiale n taient jamais insurmontables mais engendraient en moi stress culpabilit et frustration vis vis de mes coll gues mas culins souvent d charg s de ces tracas mat riels par leurs pouses Ma r ussite je la dois beaucoup de travail car m me dans un univers favo rable aux femmes nous devons tre au moins aussi performantes que nos coll gues masculins l ment indispensable j ai pu compter sur le soutien moral de mon conjoint dans les phases difficiles de ma carri re Depuis le d but de ma pratique m dicale j ai assist beaucoup de changements la f mini sation de la m decine et en particulier de ma sp cialit o depuis une dizaine d ann es on ne forme quasiment plus de gyn cologues masculins On a vu appara tre de plus en plus d obstacles pour limiter la formation des m decins le numerus clausus et une absence de valorisation salariale proportionnelle aux ann es d tudes aux heures de travail et aux responsabilit s qui nous incombent Heureusement c est sans compter sur la vocation m dicale C est elle qui me pousse conclure en encoura geant les g n rations futures pas seulement f minines s engager dans cette voie N anmoins les jeunes femmes qui sont engag e
3. m me moment mon exp rience personnelle en tant que patiente avec une grossesse risque et un accouchement pr matur a galement t d cisive dans ma carri re d sormais j allais me consacrer uniquement la prise en charge des grossesses difficiles Aujourd hui aux Cliniques Universitaires Saint Luc Bruxelles je m occupe du suivi de grossesses risque et de la prise en charge avant la naissance des maladies du f tus diagnostiqu es gr ce aux progr s tant de l chographie que des techniques de biologie mol culaire Je suis responsable d un laboratoire de recherche rattach l Universit Catholique de Louvain Nous y d veloppons divers projets relatifs aux m canismes de l accouchement pr matur et des fausses couches mais aussi plusieurs programmes li s aux nouvelles techniques de chirurgie f tale Avec un grou pe d amis nous avons mis sur pied l asbl Fetus for life qui soutient la fois la recherche en m decine f tale tr s peu subventionn e et l humanisation des femmes enceintes hospita lis es www fetustorlife org J ai donc eu la chance de concilier vie de famille et vie professionnelle et d obtenir un poste responsabilit s dans un monde plut t r serv aux hommes Ce ne fut pas tou jours facile mais je dois reconna tre que contrairement d autres secteurs de travail le monde m dical est un monde women friendly Les difficult s les plus importantes que j ai rencontr
4. s dans le parcours m dical ne doivent pas oublier qu il y a un r le qu elles doivent assumer au mieux malgr leur choix de vie carri riste celui d tre un moment donn une femme enceinte responsable d un f tus qui doit s panouir durant neuf mois dans les meilleures conditions possibles Docteur Corinne HUBINONT
5. tatut qu il s agisse de la d consid ration par le public de la lourdeur des tracas administratifs et enfin de la d valorisation financi re Apr s sept ann es d tudes de m decine j ai choisi la gyn cologie obst trique sp cialit qui a l avantage de combiner chirurgie m decine interne et imagerie en 1980 c taient les balbutiements de l chographie Mais surtout c est une m decine promouvant la vie plut t que traitant la maladie l poque elle appartenait un monde masculin l absen ce d horaire due aux accouchements faisant obstacle une vie de famille pour les candidates f minines Il y avait peu d accouchements programm s et le GSM n existait pas On vivait c t de son t l phone pour rester joignable 24 heures sur 24 La chirurgie tait aussi consid r e comme une sp cialit pour les hommes peut tre parce que la sensibilit f minine pouvait tre un obstacle pour g rer des situations stressantes Nous ne f mes que deux femmes sur dix candidats commencer cette sp cialit Depuis une dizaine d ann es on ne forme quasiment plus de gyn coloques masculins J ai eu la chance de recevoir une formation atypique mais tellement enrichissante travers diff rents milieux hospitaliers la fois belges la ques et catholiques avec une parenth se de quelques ann es Londres qui m a ouvert les portes de la m decine du f tus sp cialit l poque inconnue en Belgique Au
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