N° 1154 - juin 2014
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1. Pourtant il y a par les chemins de traverse des colonnes conqu rantes qui tendent vers une autre auberge riche celle l de ce que les uns et les autres apportent de leurs diff rences de leurs r flexions de leurs analyses de leurs luttes une sorte d auberge espagnole sym bole peut tre d une d mocratie vivifiante et l esp rance est encore de mise Ces colonnes sont celles de la Grande Rel ve du Monde Diplomatique de l Humanit Politis Regards de certains blogs d Alternatives conomiques et de quelques autres titres sans doute m me si tous ne figurent pas parmi les grands m dias la devanture des kiosques VOLUTION DE L HUMANIT Pour la circonstance nous nous limitons ici l exemple du journal l Humanit qui reven dique clairement de d passer le statut d organe du Parti Communiste Fran ais PCF en s ou vrant tous ceux qui luttent contre le n olib ralisme se mobilisent pour un monde plus juste et plus durable et tiennent en d battre Patrick Le Hyaric son directeur pr vient Les changements auxquels nous proc dons visent permettre toutes et tous gauche dans la sph re syndicale ou politique LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 pour soutenir des journaux et pay seulement la GR D efforcent a leury lecteurs hors dey avenues de la pens e 10 d acc der des informations des savoirs de la culture des d cryptages d v2. Vous voulez les pauvres secourus moi je veux la mis re supprim e V Hugo N 1154 juin 2014 SOMMAIRE 000 ANS D HISTOIRE e ACTUALIT page 2 Au fil des jours JEAN PIERRE MON souligne la fa on dont Merkel et Cameron m nent l Europe en bateau et note le r alisme d un PDG am ricain page 3 Tricotons notre avenir MARIE LOUISE DUBOIN explique pourquoi la foire co Bio d Alsace son th me son organisation et le fait que cent personnes s en sont occup b n volement lui ont apport une bouff e d optimisme e R FLEXION page 4 Dette et domination BERNARD BLAVETTE fire ses r flexions de l histoire de 5000 ans de dette racont e par D Graeber page 9 De l auberge lib rale l auberge espagnole GUY EVRARD veut trouver des raisons de ne pas g n raliser le point de vue de Serge Bagu propos de la presse dans le pr c dent num ro de la GR page 12 Mondialisation mode d emploi loge d un dossier publi par Le Monde Diplomatique page 13 Moi Pr sident de la R publique Les dessous de Bruxelles publient sur internet une parodie de la c l bre tirade page 15 courrier des lecteurs PRIX EN FRANCE 2 20 ISSN 2117 5047 commission paritaire N 0418 I 83051 LA SOMBRE CLART DU CIEL EUROP EN Le mois dernier dans la derni re partie de mon article Le r ve et la r alit je m interrogeais sur la confiance qu on pouvait accorder aux annonces de d mocratisation
3. ricaines sera donc norme elle ira jusqu au g nocide cons quence directe des dettes accumul es par les dominants euro p ens Et pourtant la trag die am ricaine ne s arr te pas ici car les immenses terres vierges ne demandent qu tre mises en valeur culti v es et pour cela il faut de la main d uvre de pr f rence peu co teuse Les grandes planta tions du sud vont r soudre la question de deux mani res les travailleurs sous contrat et l im portation d esclaves africains Les premiers taient g n ralement des europ ens mis rables qui on offrait une somme d argent d avance et qui contractaient un engagement pouvant aller jusqu dix ans pour rembourser leur emprunt En pratique la dette n tait le plus souvent jamais teinte du fait de l obliga tion d acheter les denr es n cessaires la vie dans les magasins du cr ancier des prix exorbitants Cette pratique tait loin d tre marginale puis qu on estime que dans les ann es 1600 il y avait parfois autant de d biteurs blancs que d esclaves noirs dans les plantations Mais la grande affaire celle qui va g n rer d immenses profits qui va donner un coup d acc l rateur au capitalisme naissant c est bien s r la traite n gri re Ce que l on sait moins c est que l immense majorit des captifs africains ont t emmen s sous le pr texte d une dette vis vis d un roi ou d un riche marchand local LA GRAN
4. L id e de m ta morphose dit qu au fond tout doit changer Isabelle Stengers philosophe La gauche a besoin de mani re vitale que les gens pen sent Catherine Larr re philosophe Il faut sortir de l id e du combat et apprendre coop rer avec la nature Andr Tosel philo 5 sophe Il se mani feste une multitude E de r sistances au peg capitalisme Louise i Gaxie et Alain 5 Obadia syndicaliste et conomiste Les rapports sociaux ne sont pas naturels on peut les changer Elsa Dorlin philo sophe Le f minis TEE Spim MN EEI me a pour ambition de r volutionner la soci t Bernard Friot sociologue Le salariat c est la classe r vo lutionnaire en train de se construire Roland Gori psychanalyste Il n y aura pas d mancipation politique sans mancipation culturelle L HUMANIT DES D BATS Cette rubrique constitue depuis plusieurs ann es un suppl ment 12 pages actuelle ment ins r chaque semaine dans le num ro du quotidien dat vendredi samedi dimanche l Humanit des d bats Elle nous emm ne au c ur de la r flexion poli tique sous ses aspects multiples histoire phi losophie sociologie sciences de l environne ment et autres conomie cr ation artis tique Nous nous y sommes souvent r f r s Je ne prendrai que trois exemples issus d un m me num ro d avril pour il
5. LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 Pourquoi le pr sident Holande a t une si faible cote de popularit Les Dessous de Bruxelles r pondent sur internet cette question en proposant cette mise jour de la c l bre tirade du candidat aw cours de la campagne pr sidentielle Moi Pr sident de la R publique e Moi Pr sident de la R publique je signerai des deux mains le trait budg taire europ en qui jus tifiera a posteriori le renoncement toute politique de changement e Moi Pr sident de la R publique je couperai dans les d penses et services publics au nom de la rigueur budg taire et j exon rerai encore davantage les grandes entreprises de cotisations sociales au nom de la comp titivit e Moi Pr sident de la R publique je me garderai de taxer les riches pour ne pas les trangler et augmenterai les taxes sur la consommation et la TVA parce que la comp titivit fiscale vaut bien qu on trangle quelques pauvres e Moi Pr sident de la R publique je soutiendrai les propositions du MEDEF au nom de la flexibi lit pour faciliter les licenciements et faire pr valoir les accords particuliers sur le droit du travail e Moi Pr sident de la R publique je prendrai garde ce que les groupes qui licencient en France puissent le faire en l absence de toutes entraves si ce n est la signature d accords peu engageants qu ils seront libres de ne pas tenir Mittal PS
6. alors que je com men ais d crire mon ouvrage intitul Tant pis pour les Milliardaires et apr s avoir lu l ouvrage de J r my Rifkin La fin du Travail je diagnostiquais d j pour le vingt et uni me si cle la pr sence sur terre de plus de 500 millions de ch meurs Jean Pierre Mon citant les conclusions de l OIT en compte 215 millions Si l on ajoute ce chiffre tous les non inscrits ils sont tr s nom breux dans les pays en voie de d veloppement les fins de droits assist s et les arrange ments arithm tiques des diff rents gouvernements le chiffre que j avan ais est peut tre encore en dessous de la v rit Je pense que cet tat de fait ne peut que s amplifier avec le temps surtout si l on parle de reprise sans cr ation d em plois En effet l intervention humai ne dans le domaine de la pro duction sera dans l avenir de moins en moins n cessaire Consid rant le travail comme une contrainte contre nature invent e par un g nial capita liste j ai tendance me r jouir de sa disparition Cependant le travail tant pour le prol taire la seule pos sibilit de survie on mesure l ampleur et le danger de cette bombe retardement La solution que je pr conise est la suppression de la r mu n ration du travail remplac e par la gratuit totale de tout ce qui est n cessaire la vie en soci t dans le monde moder ne Mais cela est une autre histoire q
7. culture et savoirs que reven diquent les pages culturelles du journal com ment ne pas rapporter cette exclamation de St phane Paoli Ce qui n est pas vendable doit tre arr t C est de la folie qui a lu cet article toujours dans le m me num ro cit plus haut Vers la fin des d couvertes scientifiques Parce que nous explique Jean Marc L vy Leblond physicien et critique de science Nous entrons dans une p riode o la recherche fondamentale est menac e par la loi du march qui s impose toutes les activit s de cr ation Ce que me semble r ussir ce journal et peut tre un des seuls y r ussir c est la fois d crypter les causes et les m canismes de la crise immense que traverse l humanit la sur face de la Terre sous l emprise du n olib ralis me et en m me temps en pla ant le lecteur au carrefour de multiples r flexions nous laisser ce sentiment que des solutions existent et que chacun peut contribuer leur mergence Au terme de l mission de France Inter une voix semblait partager avec finesse et humour l nergie de l Huma pour aller de l avant apr s d j 110 ans de luttes car le pessimiste se condamne tre spectateur J ai cherch l au teur Goethe Cette citation peut aussi tre mise toutes les sauces lib rales mais France Inter ce jour l comme La Grande Rel ve il n y a pas de confusion Guy EVRARD R f rences docu
8. dette publique en 2012 au lieu de s le ver 90 du PIB aurait t de 43 du PIB Or comme dans la plupart des pays europ ens l objectif prioritaire de la politique men e en France est encore la r duction des d ficits et de la dette publique et au nom de cet imp ratif le pacte de responsabilit implique une r duction suppl mentaire de 50 milliards sur les d penses publiques LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 Dans La Grande Rel ve dw mois dernier un citoyen de base faisait pout de sey tats d me Forts compr hensibles et sans doute largement partag s ces sentiments laissaient pew d espoir un retour la lumi re pour les citoyens sous influence des seuls grands m dias notamment de la pres s crite Sans chercher faire la promotion dw journal l Humanit en particulier bien qui yy r f re r guli r GUY EVRARD n anmoins voulu saisir cement d une nouvelle formule de ce quotidi unique ement Lop ortunit du lan De l auberge lib rale l auberge espagnole J est ainsi Dans le foisonnement des m dias si l on veut bien abandonner un instant la connotation p jorative souvent justifi e attribu e ces derniers mergent parfois des contradictions salutaires En avril dernier le quotidien l Humanit c l brant le 110 me anniversaire de sa fondation par Jean Jaur s combattant infatigable de la paix et du progr s social dont on h
9. diff rence de conditions avec les esclaves du pass n est qu une affaire de nuances fabriquent bas prix toute la bimbeloterie toute la quincaille rie que fait miroiter notre soci t d hypercon sommation Une large part de nos d chets toxiques va s enfouir plus ou moins clandesti nement dans les for ts et les eaux territoriales de tous ces tats d structur s o les contr les sont inexistants la remarque de toute fa on c est moins grave pour eux parce qu ils ont une esp rance de vie bien moins lev e que la n tre fait partie du cynisme ordinaire R cemment l oligarchie dominante s est avi s e que la dette tait une arme lui permettant aussi d asservir les peuples de l Union Europ enne et les plus vuln rables tels que Gr ce Portugal ont d j t mis genoux Simultan ment les tats du c ur de l Europe o la r sistance est jug e plus forte sont sou mis des attaques sournoises visant roder graduellement les principes les plus l men taires de la d mocratie ainsi que les droits sociaux Enfin au niveau individuel chacun est pouss s endetter pour des achats souvent inutiles Vous n en n avez pas besoin mais vous en avez tellement envie susurre la publicit qui nous invite ainsi nous prosterner devant la derni re merveille informatique Et ainsi le taux moyen d endettement des m nages ta suniens est estim aujourd hui 130 de leu
10. les 35 milliards plus pauvres 9 A Musso Vers la fin des d couvertes scientifiques dans l Humanit des d bats 11 12 et 13 4 2014 pp 27 28 Mondialisation mode d emploi Puisque La Grande Rel ve n h site pas faire de la publicit videmment gratuite pour d autres journaux bien plus prestigieux qu elle profitons en pour faire l loge d autres jour naux qui aident r fl chir Il y a par exemple le mensuel Le Monde Diplomatique dont le titre fait croire certains qu il ne s int resse qu aux affaires trang res Les quatre feuilles centrales de son num ro de juin 2014 constituent un dossier intitul Les puissants redessinent le monde Dans son introduction Serge Halimi dont les dito riaux sont toujours remarquables de concision et de pertinence y montre comment s y prennent les tenants de l id ologie lib rale dont l inventivit est sans limite pour mettre le monde au service des int r ts des multinationales enr ler les tribunaux au service des action naires riger le secret en vertu progressiste et remettre la d mocratie aux bons soins des lobbyistes Il y a plus de vingt ans qu a t entreprise cette mondialisation au b n fice des plus gros Il s agit de l installer par des trait s dits de libre change concoct s dans le plus grand secret dont l objectif est de d barrasser les multinationales de tout ce qui pourrait limiter leur pos
11. millions Guerre 1939 1945 50 millions de morts dont 17 5 millions de militaires et 31 6 millions de civils plus 250 millions de bless s Avec les 10 000 milliards de francs selon la SDN en 1921 qu a co t s la guerre 1914 1918 qu il faut multiplier par 1 035 selon l INSEE pour avoir l quivalent en euros de 2010 on aurait pu fournir une villa meubl e avec jardin et d pendances TOUTES les familles des pays en guerre et construire dans toutes leurs villes de plus de 20 000 mes un h pital une biblioth que et une universit Et avoir en plus un fonds de r serve qui plac 5 aurait rapport des annuit s permettant de donner un traitement d cent 125 000 instituteurs ou professeurs et 125 000 m decins et infir mi res Mais ces d penses de guerre cr te C est pourtant cette technique fluctuante au fil des ann es g r e par des acteurs priv s derni res normes IAS IFRS et rendues internationales qui semble un l ment d terminant par sa diffusion sans contrainte d outrageantes in galit s Et que penser de la stupidit du Produit Int rieur Brut PIB ce mythe qui entre autres fait entrer les d g ts comme des recettes et qui m ne le monde et l Europe depuis Maastricht Silence partout sur ces l ments gestionnaires fonda mentaux qui me semblent sources de tous les conflits individuels et collectifs M L Reims Adieu l emploi n 1993
12. nements qui stimulent leur r flexion personnelle et leur permettent ainsi d tre toujours mieux actrices et acteurs des indispensables trans formations sociales d mocratiques et colo giques Et Patric Le Hyaric va au del de nos chemins de traverse en intitulant Les chemins de l mancipation un avant propos o l on peut lire Partout dans le monde une multitude de penseurs produisent des id es des r flexions des analyses L Humanit ambitionne de les porter la connaissance du plus grand nombre convaincus que nous sommes que la r alisation de l humanit selon les mots de Jean Jaur s sera l uvre des peuples rassem bl s qui s en fixeront l objectif ou ne sera pas On ne saurait tre plus fid le l ditorial fondateur du journal tel que le concevait Jean Jaur s C est par des informations tendues et exactes que nous voudrions donner toutes les intelligences libres le moyen de com prendre et de juger elles m mes les v ne ments du monde L avant propos pr c dent introduisait le recueil de 50 contributions parues dans le quo tidien au cours de l t 2013 en appelant Penser un monde nouveau Nous ne pou vons num rer ici tous leurs auteurs intellec tuels qui mettent une critique radicale du lib ralisme ma s leur qualit et la diversit de leurs disciplines assurent la richesse de la r flexion Quelques exemples Edgar Morin sociologue
13. nous avons l habitude de proc der 2 Comme si les Anglais avaient un jour t europ ens et 2 comme si les autorit s europ ennes avaient un Le Monde jour respect les r sultats des r f rendums qui PR SENTE ne leur convenaient pas 3 D codage Cameron ne veut pas entendre Die Zeit parler de Juncker qui est f d raliste et grand 5 6 2014 d fenseur de l union mon taire alors que comme les milieux conomiques britanniques 4 il est personnellement hostile un retrait de Sur ce mena ant VUE qui affaiblirait la puissance financi re de accord de libre la City De leur c t Merkel et l Allemagne ont change trouv en Cameron un alli lib ral sans qui transatlantique l Union europ enne serait dans son ensemble entre l UE et les l tecti ct I 50 t tats Unis li plus protectionniste encore plus r glement e CHRONIQUE D nouement peut tre au sommet europ en des 26 et 27 juin Mais quoi qu il en soit dans l Union euro p enne la d mocratie n est vraiment pas d mocratique REM DES L AM RICAINE En f vrier dernier Fran ois Hollande a re u l Elys e 34 PDG pour donner leur avis sur l at tractivit de la France Parmi eux figurait l Am ricain Mark Weinberger PDG du groupe de conseils EY Global Fiscaliste il fut secr tai re adjoint du d partement du Tr sor charg de la politique fiscale dans le gouvernement Bush Il avait auparavant t nomm par Cl
14. sibilit de faire un maximum de b n fice des droits de douanes des quotas et autres bar ri res non tarifaires telles que des formalit s administratives des normes techniques des r glements d ordre sanitaire ou phytosanitaire ou m me des lois sociales destin es prot ger les populations Un premier essai de ce type d accord avait t tent Doha dans le cadre de POMC Il avait chou principalement sous l effet de l opposition de pays du tiers monde sur les questions agricoles Depuis deux autres accords du m me style avaient galement chou sous la pression des populations quand elles les avaient d couverts ce sont AMI cet accord multilat ral sur les investissements pr par dans le secret du palais de la Muette Paris et l ACTA un accord commercial anti contrefa on Qu cela ne tienne le projet actuel d si gn par TAFTA ou bien GMT ou PTCI ou TTIP ou encore APT en est une relance Non seu lement il tend imposer certaines dispositions d j rejet es mais il en ajoute d autres pires encore par exemple pour donner aux investisseurs les moyens juridiques de casser tout obs tacle r glementaire ou l gislatif leur commerce Serge Halimi d crit le fonds id ologique et historique de cette volont de mettre le monde au service des investisseurs et il d cortique le discours trompeur qui la dissimule Les journalistes Lori M Wallach et Wolf Jacklein num rent resp
15. A etc e Moi Pr sident de la R publique je demanderai mon ami Didier Migaud de la Cour des comptes d agiter le chiffon rouge des d ficits de l assurance ch mage et des caisses de retraites pour pr parer le terrain la remise en cause de la protection sociale et la financiarisation des retraites e Moi Pr sident de la R publique je persisterai et signerai dans la mise en uvre des projets colo giquement socialement et conomiquement contest s de Notre dame des Landes et de la ligne grande vitesse Lyon Turin au plus grand b n fice du secteur priv et des potentats locaux e Moi Pr sident de la R publique je pr parerai de nouvelles loi de d centralisation et une r forme de la fiscalit locale pour d fiscaliser encore davantage les entreprises au nom de la comp titivit ter ritoriale au risque d asphyxier financi rement collectivit s locales et services publics e Moi Pr sident de la R publique je porterai le nombre d expulsion de Roms des niveaux records et n organiserai pas de r gularisation massive de sans papiers je ne contribuerai pas l galit des droits en proposant le vote des trangers aux lections locales e Moi Pr sident de la R publique je placerai un proche la t te du CSA d baucherai des syndica listes peu scrupuleux et soutiendrai jusqu au bout un Ministre accus de fraude fiscale malgr un conflit d int r t vident e Moi Pr sident de la R publi
16. DE RELEVE N 1154 juin 2014 LA DETTE AUJOURD HUI ce stade de notre r flexion il faut bien constater que le capitalisme s est impos l chelle du monde par deux grand massacres dont les proportions g nocidaires ne sont com parables qu la Shoa perp tr e par les nazis l extermination et l asservissement des popu lations autochtones am ricaines et la traite des noirs Dans les deux cas la dette joue un r le central dans les processus de domination Nombreux sont ceux qui diront que tout cela est du pass que la civilisation a progress que les droits de l homme et la d mocratie se sont impos s Pourtant David Graeber pose une question mon sens tr s pertinente que se passerait il si demain des extra terrestres disposant d armes invincibles r clamaient qu on leur livre des tres humains en change d objets produits par leur technologie avan c e Certains ne sugg reraient ils pas de vider les prisons de se d barrasser avec profit des pauvres des marginaux des rebelles Aujourd hui la dette est plus pr sente que jamais Elle est le pivot de l conomie monde elle impr gne nos esprits influence nos d ci sions dicte nos comportements Les pays pauvres du sud qui ont t incit s s endetter par la violence et la corruption de leurs diri geants sont maintenus dans la mis re par les cr anciers des puissances dominantes Les tra vailleurs pauvres du sud dont la
17. France l vasion annuelle vers les paradis fis caux est estim e au minimum 50 milliards d euros les grandes entreprises du CAC 40 gr ce l optimisation de la politique fis cale payent en moyenne 8 d imp ts sur les b n fices au lieu du taux normal de 33 et certaines soci t s la librairie en ligne Amazone Google la cha ne de rerstauration Starbucks Coffee parviennent ne rien payer du tout du fait de savants montages financiers base de domiciliations factices dans les paradis fiscaux et de soci t s crans 7 La France du socialiste Hollande et la plupart des autres tats ferment pudi quement les yeux sur ces pratiques et se trou vent donc forc s d emprunter les recettes fis cales manquantes La dette qui nous crase n a pas d autre origine Au lecteur qui d couvrirait ce journal par hasard et qui aurait s rement un doute quel est ce petit journal La Grande Rel ve et qui est cet inconnu Bernard Blavette qui pr tendent LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 d mentir les grands pr tres de l information Pujadas et consort Je r ponds simplement la seule opinion vraiment cr dible est celle que vous vous formerez vous m me au terme d une collecte personnelle d informations provenant de sources diverses que vous pouvez croiser comparer entre elles Seule une d marche d coute et de recherche permanente venue de chacun d entre nous peut nous permett
18. O WA L ARGENT e D anciens num ros sont disponibles 1 euro e puis s sur papier des textes sont t l char geables sur notre site internet Par exemple e UN SOCIALISME VISAGE HUMAIN le texte d une conf rence d ANDR PRIME Tous les prix indiqu s sont franco de port La Grande Rel ve Fond en 1935 par Jacques DUBOIN Direction et mise en pages Marie Louise DUBOIN R daction les abonn s qui le souhaitent tous b n voles Graphisme LASSERPE Anne Laure WITSCHGER Imprim par la Scop Imprimerie de Ruffi es FT a ge certifi e ISO 14001 et lab lis e Imprim Vert et Print Environnement Conte ASC Pi vis A gr Adresse postale 88 Boulevard Carnot 78110 Le V sinet impression avec encre v g tale sur papiers recycl s ou PEFC sans alcool Les manuscrits sont choisis par le comit de lecture et ne sont pas retourn s T l phone seulement les lundi et mardi et de 15 18 heures 01 30 71 58 04 K Adresse lectronique eramde releye net WwWanadoo fr Nouveau site internet http wwweconomiedistributive fr Tarifs et bulletin d abonnement sont au dos de cette page LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014
19. ON DU CAPITALISME Mais par la suite elle devait jouer un r le cen tral dans l apparition du capitalisme le syst me soci tal le plus inique qui soit car il est organis par essence autour de la violence exacerb e et de l asservissement car il a sem le chaos l chelle d un monde En 1492 Christophe Colomb d couvre l Am rique un continent neuf gorg de richesses habit par des populations clairse m es munies d armes primitives Cort s entreprend la conqu te du P rou et du Mexique et d s la chute de l empire azt que LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 en1521 l extraction des m taux pr cieux com mence dans des conditions effroyables pour les populations locales Comme le souligne Graeber avec les conquistadors nous ne par lons pas seulement de cupidit ordinaire mais de cupidit port e des proportions mythiques et les historiens discutent toujours pour comprendre l origine non seulement de cette folie de l or mais aussi de l incroyable cruaut qui poussait ces hommes se disant chr tiens donner des b b s manger aux chiens ou essayer leurs p es en visc rant au hasard les passants dans la rue 5 Mais nombreux sont les chercheurs qui s accordent penser que ce d lire collectif trouve son ori gine dans l endettement g n ralis des lites europ ennes de l poque ENDETTEMENTS G N RALIS S Endettement des rois tout d abord du fa
20. Ue nous dit ici pour quelles raisons Tricotons notre avenir out un programme Comment ne pas y sous crire quand on cherche contribuer l inven tion d une v ritable d mocratie en conomie J avais donc accept la proposition des organisateurs qui avaient choisi ce th me pour la foire co Bio d Alsace Colmar ce premier week end de juin Ce n tait pas la premi re fois qu on me proposait d intervenir dans une foire bio mais je me rappe lais la d ception d avoir rencontr dans d autres foire bio une majorit de gens venus uniquement pour faire des achats et des exposants motiv s sur tout par la recherche de bonnes affaires Je garde m me un assez mauvais souvenir de celle de Villeneuve sur Lot o ma rencontre avec Pierre Rabhi avait t fort d cevante comme j ai beaucoup aim le livre qu il venait alors de publier je l ai abor d avec enthousiasme en lui disant combien j avais t sensible l amour de la terre qu il y exprimait et dans mon lan je lui ai offert un exemplaire de mon roman d anticipation Les Affranchis que j avais m me pris soin de lui d dicacer Or il a refus mon livre froidement en disant qu il ne lisait pas de th o rie et il m a tourn le dos me laissant plut t bouche b e Et puis c est en Alsace il y a une dizai ne d ann es que des personnes que je croyais d es prit tr s ouvert ont rejet l id e d crire dans La Gran
21. ar des anthropologues des historiens de l antiquit r unis autour des conomistes Michel Aglietta et Andr Orl an Lire notamment La violence de la monnaie d PUF 1992 3e Ainsi pour Albert Camus le suicide constitue l acte r volutionnaire supr me 4e Pour ceux qui souhaitent s informer plus en d tail sur la civilisation sum rienne lire L histoire commence Sumer de l historien tasunien Samuel Noah Kramer d Flammarion Champs Histoire 1993 Un grand classique 5e Lire La conqu te de l Am rique La ques tion de l autre par Tzvetan Todorov d du Seuil Points Essais 1991 6e Voir notamment Le chants des canuts crit en 1894 par Aristide Bruant 7e Les chiffres nonc s ici proviennent de documents publi s par l association ATTAC et Les Economistes Atterr s Le chiffre de l vasion fiscale cit constitue l valuation la plus basse la r alit approche fort probablement les 100 milliards d euros L optimisation de la politique fiscale consiste tirer parti de failles souvent volon taires des textes de lois pour minimiser en toute l galit l imp t sur les b n fices des soci t s 8e dans Le roi Lear Acte IV sc ne IT La hausse de la dette publique de la France provient pour l essentiel des cadeaux fiscaux et des taux d int r t Contrairement ce que fait croire le discours dominant la France ne vit pas au dessus de ses moyens La hausse de la dette publ
22. ats peut ainsi tre une source limpide et infinie d optimisme o pointent de nouvelles id es qui fondent la r flexion et donnent envie de mettre son grain de sel C est peut tre ce qui a encourag St phane Paoli journaliste de r f rence France Inter inviter Patrick Le Hyaric et Marie Jos Sirach responsable de la rubrique culture pour discuter de la nouvelle Humanit dans l mission magazine 3 D7 du dimanche de 12h 14h Une mission qui r concilie pour un temps avec les grands m dias D entr e St phane Paoli a ces mots qui ont d surprendre ceux qui ne lisent jamais ce journal Les pages culture de l Huma sont parmi les meilleures de la presse fran aise Des mots qui bien s r vont droit au c ur de la responsable mais Marie Jos Sirach admet que c est chaque jour un d fit dans les conditions conomiques actuelles Elle nous dit plus tard la volont de la r daction d associer culture et savoirs en abordant les sujets toujours en dehors de la voie marchande Anticipant l mission un questionnement public en qu te d humanit sut trouver des r ponses chelle humaine sur la port e du mot humanit on rencontre plus d humanit chez les gens qui ont peut tre moins de choses mat rielles leur disposition et sont donc plus ouverts et plus accueillants aux autres mais l humanit est mise en p ril par la peur l envie l attrait du pouvoir l app
23. de Rel ve sous pr texte que pour elles il n y a de vrai que le concret ce qui est crit n est que du vent Bref en partant pour Colmar je n tais pas vraiment optimiste Quelle erreur La foire co Bio d Alsace est bien autre chose qu une simple foire Bien s r c est un march o on peut acheter des prix tr s divers pas forc ment bas une foule de choses qu on trouve difficile ment ailleurs des fruits des l gumes de la nourri ture issus de fermes dont les m thodes de production se veulent biologiquement propres soucieuses de la terre de l environnement et des animaux on y trou ve aussi des semences de plantes oubli es devenues rares des produits de soins tels que des huiles essen tielles tir s de la nature en principe sans apports chi miques etc Et en plus la foule d inventions qui y sont pr sent es r v le une mine insoup onn e d in novations souvent astucieuses saines et intelli gentes Mais c est bien plus Car autour d un th me choisi ce sont pendant quatre jours des ateliers des conf rences des projections de films suivies de d bats avec la salle du th tre des concerts de sorte qu au souci primaire de chercher comment mieux nourrir son corps s ajoute un indispensable compl ment celui de nourir son esprit de l entra ner r fl chir en ren LA GRANDE RELE VE Fe FEAT LA ie i i 4 Ty contrant les autres Qu on en juge par ces
24. domination du cr ancier sur le d biteur Ce dernier vit dans une angoisse per p tuelle le paysan qui subit une mauvaise r colte qui est atteint par la maladie risque de ne pouvoir rembourser le cr ancier qui lui a fourni des semences de l eau d irrigation Le riche marchand ou l administrateur peut alors s approprier peu peu les biens du d biteur les membres de sa famille femmes et enfants et dans les cas extr mes jusqu l emprunteur lui m me qui seront bient t r duits en escla vage contraints servir perp tuit dans la maison du cr ancier Comme le pr cise Graeber On peut imaginer ce que cela signi fiait motionnellement pour un p re dans une soci t patriarcale o la capacit d un homme prot ger l honneur de sa famille est tout Tel a pourtant t le sens de la monna e et de la dette pour la majorit des gens pendant l es sentiel de l histoire de l humanit la pers pective terrifiante de voir les fils et filles emmen s dans des maisons trang res pour tre soumis toutes les formes de violences et d abus concevables tandis que les parents attendaient impuissants en fuyant le regard des voisins La dette devient alors un puis sant facteur de d sagr gation sociale familles bris es terres plus ou moins abandonn es Bien souvent aussi les fermiers incapables de rembourser leurs dettes prenaient la fuite rejoignant des bandes semi nomades qui cu maient
25. du fonctionne ment des instances europ ennes En particu lier sur le mode de d signation du pr sident de la Commission il devait dor navant tre tout simplement le chef de file du parti sorti vainqueur des lections les chefs d tat ou de gouvernement ne faisant que tenir compte du r sultat des lections europ ennes On satten dait donc ce que le nouveau pr sident soit le Luxembourgeois Jean Claude Juncker le lea der choisi par le groupe conservateur majori taire au parlement europ en Mais qu appre nons nous quinze jours apr s les derni res lections Que la Chanceli re Angela Merkel pourtant favorable au nouveau mode de d si gnation du pr sident de la Commission au cours d une opportune promenade en barque sur un lac su dois a rencontr le pre mier ministre britannique David Cameron et ses alli s anti Juncker le N erlandais Mark Rutte et le premier ministre Su dois Fr drik Reinfeld D entr e de jeu Cameron a frapp fort en fai sant planer la menace d une sortie du Royaume Uni de l Union europ enne si Juncker un homme du pass repr sentant une Europe centralis e et tatillonne tait nomm pr sident de la Commission europ enne quoi Merkel a dignement r pliqu Nous ne pouvons rel guer au second plan la question de l es 1 prit europ en Les menaces ne font pas partie int Le Monde grante de cet esprit Ce n est pas comme cela que 11 6 2014
26. e tout en laissant au consom mateur la libert de ses choix Cr es et d truites au m me ryth me masse mon taire et production sont ainsi deux flux permanents qui s quili brent L intensit de ces flux est d finie par les citoyens qui d cidant d mocrati quement l chelle appropri e de ce qui sera produit et dans quelles conditions et de l importance relative des parts faire dans la masse mon taire pour financer la production pour assurer les services publics car imp ts et taxes n existent plus et pour verser chacun un revenu garanti qui permette tous de vivre libres Ainsi les d cisions prises n ont plus de retomb es financi res personnelles l int r t g n ral pr vaut enfin sur l in t r t particulier et la d mocratie peut devenir r alit LECTURES POUR APPROFONDIR JACQUES DUBOIN Extraits choisis dans son uvre 1 euro e ET SI ON CHANGEAIT Bande dessin e par J VIGNES ELIE 3 8 euros e MAIS O VA L ARGENT l tude par M L Duboin de la fa on dont la monnaie est deve nue cette monnaie de dette qui emp che toute v ritable d mo cratie suivie de propositions pour voluer dition du Sextant 240 pages 13 euros e LES AFFRANCHIS DE r an 2000 Un roman de M L DUBOIN qui laide d exemples explique les m canismes de l conomie distri butive et montre ce qu elle appor te la soci t 13 euros MAIS
27. ectivement dix menaces pour la population am ricaine et dix menaces pour les popu lations europ ennes que pr pare ce trait Beno t Br ville et Martine Bulard rappellent les pro c s que des multinationales intentent des tats pour selon elles faire valoir leurs droits et les sommes ahurissantes qu elles obtiennent ainsi au nom de la protection de leurs investis sements et au d triment des populations M L D comprendre ce qu on entend par d mocratie et voici deux citations qui permettent de bien dans V Union europ enne Ce qui est en train de se passer est une r volution silencieuse une r volution silencieuse vers une gouvernance conomique plus forte Les tats membres ont accept et j esp re que c est ainsi qu ils l ont entendu que les institutions disposent d sormais d importantes pr rogatives concernant la surveillance et le contr le strict des finances publiques Le Pr sident de la Commission europ enne JOS M BARROSO l European University Institute en Juin 2010 cit par le Corporate Europe Observatory Le probl me c est que dans leur pays d origine les politiciens doivent obtenir des voix Tandis qu au sein de l Union europ enne ils peuvent avoir une vision d ensemble CAROLINE WALCOT secr taire g n rale adjointe de European Round Table of Industrialists cit par le Corporate Europe Observatory dans Europe Inc
28. es pays h tes C est pour cela que notre petit livre est fort utile pour non seulement faire le plein d arguments mais aussi pour dire que nous ne pouvons plus rester silencieux et que non m me au nom du sport tout n est pas permis Julie CETIM Gen ve On peur acheter ce livre en France et en Belgique pour 10 euros au Collectif des diteurs Ind pendants 37 rue de Moscou 75008 Paris T l 33 1 45 41 14 38 Courriel collectif ei gmail com R GLEMENTS La Grande Rel ve et envoy 88 Bd Carnot 78110 Le V sinet France 27 15 euros 29 81 euros N de compte la banque postale 1340239M020 IBAN FR10 2004 1000 0113 4023 9M02 016 BIC PSSTFRPPPAR EXEMPLAIRE S DE LA GRANDE REL VE PARTIR DU N VOICI COMMENT R DIGER MON ADRESSE SELON LES NORMES IMPOS ES PAR LA POSTE PR NOM NOM IMMEUBLE N ET VOIE CODE POSTAL ET COMMUNE J envoie pour cela la somme de par ch que date signature LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 U CE QUE NOUS PROPOSONS En r sum il s agit de rendre financi rement possible ce qui est utile souhaitable mat riellement et cologi quement r alisable Pour cela il faut que la monnaie actuelle soit remplac e par une monnaie qui ne circule pas pour qu on ne puisse plus la placer pour rapporter Cette monnaie distributive mise par une institution publique est un pouvoir d achat qui s annule quand on l utilis
29. es premiers pas on trouve dans le bloc notes de Jean Emmanuel Ducoin intitul Rotatives 6 un point de vue sur la presse crite qui vient l appui du constat de Serge Bagu Pour les lib raux de tout poil c est bien commode sit t exprim e une id e doit tre d j p rim e recycl e pour le plus grand bonheur de ceux qui veulent maintenir distance toutes les formes de r sistances et de regards critiques Mais ici on ne se r signe pas Et alors Nous sommes bien plac s pour savoir qu aucun LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 journal ne survivra s il ne recr e un puis sant d sir chez son lecteur au del du simple attachement politique et militant Les journa listes doivent repartir la recherche de cette dimension particuli re la relation l autre et le rapport la v rit si ch re notre fondateur Tout simplement parce que subsis te ici une id e qui n a plus cours dans le monde marchand dans laquelle a sombr la grande presse et c est peut tre le plus rassurant pour Serge N en d plaise aux orthodoxes du monde marchand le journalisme de presse crite n est pas devenu une langue morte Les rotatives certes moins triomphantes qu avant vont encore tourner longtemps et des citoyens plus courageux que d autres sans doute conti nueront de lire des mots imprim s sur du papier blanc MOTIVATIONS La lecture de l Humanit des d b
30. et pillaient la r gion faisant r gner une ins curit end mique L histoire montre que le meilleur moyen de justifier des relations fond es sur la violence de les faire passer pour morales est de les recadrer en termes de dettes cela cr e aussit t l illusion que c est la victime qui commet un m fait DAVID GRAEBER LIB RER LA SOCI T DE SA DETTE Tr s t t les pr tres et les rois r alis rent les graves dangers que comportait le fait de lais ser l endettement se d velopper de mani re incontr l e Confront s au risque d un effon drement g n ral de la soci t les pouvoirs sum riens babyloniens gyptiens introduisi rent la pratique d une annulation p riodique de toutes les dettes contract es pour la consommation l exclusion des dettes com merciales souvent tous les 7 ans Les tablettes sur lesquelles on avait tenu les comptes taient alors d truites en grande c r monie un d cret rendait les terres leurs propri taires initiaux en autorisant toutes les personnes d tenues pour dettes rentrer dans leur foyer Et Graeber note que le mot libert dans la Bible comme en M sopotamie signifiait avant tout lib ration des effets de la dette Ainsi d s l Antiquit la dette n a cess de nourrir la peur et l angoisse des hommes de servir de justificatif aux pratiques de domina tion les plus abominables tout particuli re ment l esclavage GESTATI
31. extraits de la pr sentation de ces rencontres Depuis la fin de la deuxi me guerre mondiale nous pensions tre dans une dynamique qui nous condui sait progressivement vers le bien tre de tous Or ces derni res d cennies la mondialisation n olib ra le qui a colonis nos esprits a engendr un v ritable d tricotage du bien vivre ensemble avec notre pla n te Comment est il possible que de plus en plus de per sonnes ne mangent pas leur faim y compris en Europe alors que plus de 40 de la nourriture pro duite termine la poubelle Pourquoi le mod le de l agriculture industrielle continue t il s impo ser alors qu on d couvre chaque jour les catas trophes qu il engendre Que dire des multinatio nales pr datrices qui exploitent un pays sans rever ser d imp ts pour le quitter d s que de meilleures conditions apparaissent pour elles ailleurs Que penser du pouvoir de manipulation de la publicit qui nous vend des gadgets en r ponse notre besoin de lien et de sens Les grands penseurs et humanistes qui viennent de nous quitter tels que Th odore Monod l Abb Pierre St phane Hessel Andr Gorz et Albert Jacquard n ont eu de cesse de nous alerter d veiller nos consciences ce processus en cours de marchan disation du monde Comme l a crit Andr Gorz Nous semblons attendre mis rablement de l avenir qu il nous restitue le pass alors que nous devrions plut t
32. icence des glises dont la d coration et plus particuli rement les autels vont se cou vrir d or et int grer nombre d objets de culte en m tal pr cieux les dignitaires rev tant les fameuses chasubles d or qui deviendront par la suite les symboles du divorce entre l glise catholique et le peuples Il s agissait dans l esprit de la bureaucratie catholique de montrer sa puissance et aussi de donner aux fid les un avant go t des beaut s du royaume de Dieu auquel ils pouvaient esp rer pr tendre apr s la mort en demeurant dans le giron de l glise Catholique Apostolique et Romaine Enfin les Conquistadors eux m mes sont le plus souvent des nobles d sargent s endett s et Hernan Cort s tout particuli rement Lorsqu ils atteignent le nouveau continent jouant le tout pour le tout en parieurs t m raires ils br lent leurs vaisseaux signifiant ainsi qu aucun retour n est concevable le rem boursement des dettes et la richesse ou la mort S ensuivra une guerre atroce ou peut tre 100 000 Azt ques seront massacr s Pourtant malgr sa victoire et l immensit des richesses accumul es Cort s et ses lieutenants pris d une folie de luxe et de d penses seront per p tuellement endett s ce qui les poussera dans une qu te infinie de nouveaux tr sors pr figu rant en quelque sorte la d mesure capitaliste PRESSION JUSQU AU G NOCIDE La pression sur les malheureuses populations autochtones am
33. inton au Comit consultatif de la S curit sociale des tats Unis Le groupe qu il dirige actuellement occupe 175 000 personnes et fait un chiffre d affaires de 19 milliards d euros Encore une id e bizarre du pr sident de notre R publique que celle de consulter sur l attrac tivit de notre pays une telle personnalit on se doutait bien des propositions qu il allait faire Et ce fut bien ce quoi on s attendait r duction des pr l vements obligatoires accompagn e d une forte baisse des d penses publiques r duction du co t du travail asso ci e une plus grande flexibilit ce qui peut avoir un fort impact sur le ch mage et les in galit s credo ultra lib ral connu Et ceri se sur le g teau Weinberger ajouta en Europe tout le monde regarde la France car des trois grandes conomies europ enne elle est la seule ne pas avoir entam son redressement Ce sera le point de bascule de l Europe Un jour naliste osa une remarque perfide De leur c t les Etats Unis ont retrouv la croissance mais pas le plein emploi La r ponse fut nette et devrait faire r fl chir nos chers conomistes En bref la situation est celle ci malgr une croissance forte et soute nue une nergie bon march et une inflation faible les salaires ne progressent pas et le ch mage reste plus important que ce que disent les chiffres officiels et le nombre de personnes qui ont arr t de chercher d
34. ique ne vient PAS d une croissance excessive des d penses publiques L audit citoyen de la dette publique qui a t publi le 27 mai dernier le prouve chiffres l appui e l augmentation de la dette de l tat soit 79 de la dette publique ne s explique pas par l augmentation des d penses dont la part dans le PIB a au contraire diminu de 2 en 30 ans e elle s explique d abord parce que l tat s est syst matiquement priv de recettes en exon rant d imp ts et de taxes les grandes entreprises et les m nages les plus ais s en ces m mes 30 derni res ann es la multiplication de ces cadeaux fiscaux a fait chut de 5 la part des recettes de l tat dans le PIB e elle s explique ensuite parce que les taux d int r ts exig s par les march s financiers ont atteint des niveaux excessifs notamment au cours des ann es 1990 cause de la politique du franc fort pour pr parer l euro Par effet boule de neige les cons quences de cette politique p sent encore lourdement sur la dette actuelle Si l tat avait maintenu constante la part de ses recettes dans le PIB la dette publique serait de 24 moins lev e Si l tat au lieu de se financer sur les march s financiers avait emprunt directement aupr s des m nages un taux d int r t r el compte tenu de l inflation de 2 la dette publique serait de 29 moins lev e Si l tat n avait pas r duit ses recettes et choy les march s financiers la
35. it des d penses militaires inh rentes aux guerres incessantes qui ravagent le continent Charles Quint par exemple tait tr s largement endett vis vis des banques de Florence de G nes et de Naples et on estime g n ralement que les seuls m taux pr cieux venus des Am riques repr sentaient pr s de 25 de ses revenus Par ailleurs et d une mani re g n rale la noblesse m ne un train de vie fort dispen dieux largement au dessus de ses moyens notamment du fait de l engouement fr n tique pour les produits venus de l Extr me Orient pices soieries porcelaine dont Vasco de Gama a ouvert la route en p n trant dans l oc an Indien en 1498 Une large proportion de l or am ricain va donc partir pour la Chine et le commerce asiatique va devenir un l ment essentiel de l conomie du monde et du capitalisme mergent Les marchands les ban quiers italiens et n erlandais vont alors s enri chir prodigieusement et les populations ordi naires europ ennes n apercevront les richesses du nouveau monde qu travers le train de vie fastueux des dominants de l poque Mais l glise catholique aussi va se montrer avide de l or am ricain car elle m ne une lutte sans merci contre la R forme et doit financer d une part son influence politique mais aussi sa propagande vis vis des peuples La contre R forme va se traduire par le d velop pement du style baroque qui se caract rise par la magnif
36. lustrer encore l appel d air que respire le journal D abord une table ronde qui ouvre le suppl ment sur deux pages sur le th me Peut on r inventer la d mocratie 4 d o l on retient notamment de la part de Catherine Colliot Th l ne pro fesseur de philosophie ce propos d actualit Beaucoup ne vont pas voter Tous n ont pas pour autant l impression d tre apolitiques Ils ont un int r t pour la chose publique Selon moi il faut plut t penser la d mocratie en termes de d mocratisation et de d d mo cratisation Il n y a pas un moment dans notre histoire o l on pourrait consid rer que la d mocratie a t pleinement r alis e La crois sance actuelle des in galit s laquelle contri bue le d tricotage des services publics et des droits sociaux marque une phase de d d mocratisation Plus loin Pierre Dardot philosophe et Christian Laval sociologue dans un entretien galement sur deux pages intitul Il est temps de lib rer l imagination pour construire l al ternative propos de leur ouvrage Commun en r f rence la mise en cl ture des terres communales partir du XV me si cle d abord en Angleterre les commons sugg rent une strat gie r organiser la soci t autour du principe du commun c est la r organiser autour de ce qui n est pas appro priable Toujours dans le m me num ro alors que la nouvelle formule du journal fait s
37. mentaires 1 Patrick Le Hyaric 110 ans d Humanit dans l Humanit des d bats 18 19 et 20 4 2014 p 4 http www humanite fr 110 ans dhumanite520516 1Id Tis XTC FTO8 ADFIDX DD 8D1W CVR 2 P Le Hyaric avant propos Penser un monde LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 11 12 nouveau recueil de 50 entretiens parus dans l Humanit au cours le l t 2013 d de l Humanit d c 2013 3 Jean Jaur s Notre but dans l Humanit n 1 lundi 18 avril 1904 repris dans l Humanit des d bats 18 19 et 20 4 2014 p 32 4 C Colliot Th l ne P Musso et P Rosanvallon table ronde Peut on r inventer la d mocratie dans l Humanit des d bats 11 12 et 13 4 2014 pp 11 12 5 P Dardot et C Laval Il est temps de lib rer l imagination pour construire l alternati ve entretien r alis par P Chaillan l Humanit des d bats 11 12 et 13 4 2014 pp 16 17 6 J E Ducoin bloc notes Rotatives dans l Humanit des d bats 11 12 et 13 4 2014 p 18 7 http www hu manite fr Ihumani te une nouvelle formule en 3d 519601 http www fran ceinter fr emis sion 3d le journal rechauffement cli matique et risque de conflits et lhu manite nouvelle formule 8 Les 67 plus riches poss dent autant que les 3 5 milliards plus pauvres dans l Humanit fr 10 4 2014 http www huma nite fr les 67 plus riches possedent autant que
38. onore ga lement cette ann e la m moire 100 ans apr s sa disparition assassin la veille du d clen chement de la premi re guerre mondiale offrait ses lecteurs une nouvelle formule ambitieuse insistant sur la qualit de l crit tout en se coulant dans les moyens modernes de communication C est ce moment que par venait la Grande Rel ve l article de Serge Bagu intitul On n est pas sortis de l auberge lib rale qui laissait planer une certaine d ses p rance laquelle participe la presse aujour d hui Certes nous partageons l analyse de Serge Bagu lorsqu il d crit la d solation de la r gres sion conomique et sociale dans laquelle nous plonge le n olib ralisme conqu rant dont la construction europ enne est devenue l un des puissants rouages servi en France avec tou jours plus de docilit par les gouvernements qui se succ dent Nous partageons ses inqui tudes sur ce qui est venir avec les cons quences des n gociations secr tes du projet de libre change entre l Europe et les tats Unis TTIP ou TAFTA Et nous ne contredisons pas davantage le r le des grands m dias ser viles dans l enfumage des citoyens L auberge lib rale est donc bien celle dont Serge a entre b ill la porte dans laquelle la libert d expres sion ne v hicule plus qu une pens e unique consum riste conc dant parfois la part du feu seulement pour para tre cr dible
39. osmique Les po mes v diques les plus anciens crits en Inde vers 1500 avant notre re font une r f rence constante la dette assimil e la culpabilit et au p ch Selon le sociologue anglais Geoffrey Ingham cit par Graeber dans toutes les langues indo europ ennes les mots en rap port avec la dette sont synonymes de ceux qui veulent dire p ch Ainsi le sacrifice que l on doit aux dieux se dit Geild en vieil anglais et la culpabilit guilt Pour les Brahmanas1 l existence humaine est en elle m me une sorte de dette primordiale L homme aussi t t qu il na t na t en personne comme une dette due la mort Quand il sacrifie il rach te sa personne la mort Aujourd hui encore les chr tiens chantent All luia remercions Dieu pour nous avoir donn la vie Cette dette est par nature irr ductible puisqu elle repose sur ce qu il y a de plus fon damental la vie Pri res offrandes sacrifices rien n y fait elle accompagnera chaque tre humain jusqu sa mort et assurera ainsi la domination des castes de pr tres de guer riers de grands propri taires et de nobles associ s2 C est pour cela que les religions condamnent fermement le suicide qui repr sente insulte supr me le refus du pr sent des dieux de la dette qui leur est due et de toutes formes de dominations Les pr tres et les rois qui d clarent d tenir leur pouvoir du divin prennent en charge l adminis
40. que je ne ferai rien si ce n est de grands discours pour emp cher l vasion fiscale quand bien m me celle ci repr senterait de l ordre de 80 millliards d euros de recettes en moins dans le budget de l Etat e Moi Pr sident de la R publique je prendrai soin de ne jamais bousculer les int r ts des banques de ne pas s parer strictement leurs activit s de d p t et de sp culation de ne pas encadrer les stocks options les bonus des traders les activit s des banques dans les paradis fiscaux ni les pratiques sp culatives les plus dommageables l conomie e Moi Pr sident de la R publique je ferai ins rer dans les programmes scolaires l enseignement de entrepreneuriat d s le coll ge pour faire aimer l entreprise aux enfants e En r sum moi Pr sident de la R publique je m appliquerai rassurer les march s financiers en appliquant les m mes recettes que la Tro ka impose dans les pays d Europe du sud et conduirai ce titre une politique conomique et sociale de droite dans la droite ligne de celle de mon pr d cesseur LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 13 14 e vous remercie de n avoir pas tenu compte de mon retard d abonnement et de m avoir fait parvenir sans coupure les num ros du men suel auquel je suis abonn depuis des lustres Les comm morations de 1914 et de 1944 m ont incit rechercher un panneau issu de la Soci t des Nations et qui chiffre les d pen
41. qui LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 permet de faire de l argent avec de l argent La religion chr tienne adoptera longtemps la m me position jusqu ce que la R forme par ticuli rement avec Calvin commence admettre qu un taux d int r t raisonnable en g n ral 5 n est pas un p ch DE L OFFRANDE L IMP T Vers 2500 ans avant J C les rois vont imiter les pr tres en prenant en charge pour leur propre compte l administration de la dette primordia le essentiellement dans le but de financer les arm es Les offrandes destin es aux dieux vont se transformer en imp ts dus la soci t qui nous fait vivre Mais il s agit alors de trans former une obligation morale vis vis des dieux en une somme pr cise due l tat ce qui implique une chelle de mesure un ta lonnage bref une monnaie En fait la monnaie sera tout ce que l tat accepte en paiement de l imp t et qui sera alors reconnu par len semble de la soci t comme moyen de paie ment des dettes priv es des t tes de b tail une mesure de c r ales ou des morceaux de m tal d un poids pr cis plus facilement mani pulables LA DETTE D SINT GRE LA SOCI T On voit donc que suivant la th orie de la dette primordiale la dette pr c de la mon naie cette derni re n tant qu un moyen de se lib rer de ce qui est d d une obligation d une domination Car la dette implique in vi tablement la
42. re d tayer un jugement qui soit r elle ment le n tre qui ne soit pas sugg r par la vulgate dominante Cela est souvent difficile apr s une jour n e de travail au milieu des multiples tracas du quotidien mais c est indispensable On me pardon nera je l esp re ce petit couplet donneur de le ons mais l enjeu est de taille une d mocratie v ritable ne peut fonctionner que si elle est compo s e d individus suffisamment au fait des affaires publiques pour tre en mesure de participer utile ment au d bat d mocratique en d jouant les pi ges de la propagande en se d gageant des certitudes simplistes Notre destin est entre les mains de chacun d entre nous et nul sauveur nul homme ou Parti providen tiels ne sont attendre soit nous parvenons par une intense volont d mancipation de chacun nous extraire de cette domination que notre esp ce subit depuis des mill naires et nous parvenons construire une soci t lib r e de la dette soit nous risquons fort de donner corps cette sombre vision de Shakespeare Le temps viendra o l huma nit se d vorera elle m me comme les monstres des profondeurs 8 Bernard BLAVETTE Notes et r f rences 1e Les Brahmanas sont des commentaires en prose sur les po mes v diques r dig s entre les X me et VI me si cles avant notre re 2e Cette Th orie de la dette primordiale a t principalement labor e en France p
43. rompre avec cette soci t qui meurt et qui ne rena tra plus Au cours du d bat qui suivit la pro jection du film LA DETTE une ques tion a t pos e Peut on imaginer une soci t sans dette Nous dis tributistes y r pondons OUI Mais quand un conomiste bien qu atter r trouve tout fait normal que les banques ponctionnent un int r t proportionnel aux sommes qu elles manipulent on comprend qu il faut faire un bel effort pour se procurer le DVD de ce film de N Ubelmann et S Mitrani www ladettelefilm com Un dernier commentaire cette foire co Bio d Alsace a attir environ 40 000 personnes son intendance a donc t un gros travail Or ce gros travail a t assu m B N VOLEMENT par une centaine de per sonnes C est la r ponse manifeste ceux qui pr ten dent que si chacun avait un revenu garanti plus per sonne ne voudrait travailler M L D N 1154 juin 2014 R FLEXION En montrant que la dette fa onne Vhumanit depuis 5 000 ans et participe de tous les processus de domination unv ouvrage r cemment David Graeber Dette 5000 ans d histoire Ed Les Liens qui Lib rent Sept 2013 Sauf indications contraires les informations contenues dans ce texte sont extraites de cet ouvrage Cependant je me permets parfois de prolonger le raisonnement par des interpr tations et des rapprochements personnels Le livre comporte aus
44. rs revenus Endett l individu devient veule craintif il est soumis l tat son employeur qui lui procure l indispensable salaire au point que l id e m me que le monde pourrait tre diff rent ne lui appara t plus que comme un vain fantasme Alors la boucle est boucl e la plan te est cade nass e par la peur et la dette LA VRAIE BONNE QUESTION ACTUELLE Nous devons maintenant nous poser une question un monde sans dette est il conce vable La r ponse est positive mais au terme d un cheminement impliquant la participation active des membres de notre soci t Il faut avant tout d mystifier la propagande ass n e quotidiennement par les m dias de masse Il est en particulier un mensonge hont qu il faut d noncer en priorit le dis cours r current qui assimile la dette d un tat celle d un m nage qui vivrait au dessus de ses moyens Il s agit de l un de ces raisonne ments qui semblent de bon sens et qui pour tant sont faux La diff rence ce sujet entre un m nage et un tat r side tout simplement dans le fait que le premier n est pas ma tre de ses revenus parce qu ils reposent g n rale ment sur les salaires impos s par les employeurs alors que l tat poss de le pou voir notamment par l imp t de fixer ses res sources Disons le simplement la dette d un tat est constitu e des richesses qu il ne veut pas ou qu il n ose pas imposer Ainsi en
45. s de la moiti des Br siliens sur vit sans acc s l eau potable Il y a quelques jours plus de 500 leaders des Peuples Premiers br siliens sont mont s sur le toit du Parlement Brasilia pour exprimer leur indignation La Coupe est pour qui Elle n est pas pour nous La Coupe je n en veux pas je veux de l argent pour l duca tion et la sant scandent inlassa blement les manifestant e s France r gime int rieur pour la Poste 23 euros A cd soutien 14 euros par an par exemplaire en plus chaque mois P Ch que bancaire ou postal tabli l ordre de R gime international suivant les zones red finies par la Poste au premier janvier 2014 Zone 1 B n lux Espagne R U Suisse 29 01 euros Zone 2 autres pays europ ens Zone 3 Canada tats Unis Zone 4 Afrique Am rique du Sud 30 38 euros JE M ABONNE 25 45 euros 29 euros cela Michel Platini r pond en demandant aux Br siliens de se cal mer au moins pendant un mois Et ils et elles ont de quoi tre scanda lis s Car ce qui se passe au Br sil s est d roul point par point en Afrique du sud Coupe du monde de foot de 2010 l occasion des Jeux olympiques de Londres 2012 de ceux de P kin en 2008 des Jeux du Commonwealth New Delhi en 2010 Et derri re ces m ga v ne ments se cache une doctrine n o lib rale de choc qui va laisser des traces dans l
46. ses de la Premi re Guerre Mondiale Les articles de la GR N 986 rappelait ces exactions m ca nis es La guerre a fait des progr s C est ind niable Aujourd hui elle tue mieux et plus rapide ment On constate cette volu tion en comparant le chiffre des pertes de la guerre 1914 1918 celui des pertes des huit grandes guerres des deux si cles pr c dents COURRTLTER ont fait la richesse des Schneider de Wendel Krupp Tissen Dupont de neumours etc car le 22 12 45 on appre nait que les bombardements strat giques des Alli s avaient laiss intacte la plupart des usines de guerre et le revenu social reste toujours utopique cent ans apr s Le progr s commercial donc financier est devenu la bous sole politique s opposant au progr s social s curit de vie d veloppement intellec tuel etc recherch par les lois de 1945 manant du Conseil National de la R sistance en France et qui se d maille Par quel moyen Il me semble que la piste comptable impos e toute entreprise est rest e trop dis Guerre de sept ans 1756 1763 551 000 hommes Guerres de la r volution 1791 1804 1 4 million de morts Guerres de Napol on 1804 1814 1 7 Guerre de Crim e 1853 1856 785 000 morts Guerre de l Ind pendance am ricaine 1775 1782 700 000 Guerre russo japonaise 1904 1905 624 000 Guerres balkaniques 1912 1913 108 000 Guerre 1914 1918 10
47. si de passionnants d veloppements sur l origine de la monnaie qui ne sont pas approfon dis ici car je sou haite me concen trer sur le couple dette domination DETTE J000 ANS D HISTOIRE UN LIVRE D J CULTE pius de 100 000 exemplaires vendus aux Etats Unis publi par David Graeber est pour BERNARD BLAVETTE une formi dable mine de r flexions Dette et domination a question de la dette occupe une place centrale dans le d bat politique contemporain dette des tats dette des entreprises dette des particuliers souvent qualifi s de surendett s Pourtant nous avons toujours tendance penser que le monde qui nous entoure est parfaitement in dit et personne ne semble r aliser que la dette accompagne l humanit depuis la nuit des temps Dans son ouvrage Dette 5000 ans d histoire d une ru dition tourdissante l anthropologue et conomiste tasunien DAVID GRAEBER nous conte comment la dette fa onne l huma nit depuis toujours comment elle participe au long de l histoire de tous les processus de domination LA DETTE PRIMORDIALE Au commencement taient les dieux qui cr rent l univers et qui insufflant vie la mati re donn rent naissance l esp ce humaine et ce faisant institu rent aussi la dette En fait la plupart des religions assimilent la naissan ce la vie une dette que chaque individu doit au grand tout c
48. t du gain et sans humanit on est seul et on ne peut rien Prenant appui sur le m me num ro de l Humanit des d bats cit plus haut St phane Paoli s interroge sur la construction d une alternative Comment trouver une solution l chelle plan taire pour concilier le d velop pement de l humanit et la sauvegarde de la nature Il montre alors de la curiosit pour le projet d une soci t construite autour du Commun voqu pr c demment Patrick le Hyaric rappelle que les 67 personnes les plus riches poss dent autant que la moiti de la population mondiale la plus pauvres vo quant une crise de d civilisation laquel le il n y a pas d issue partir de la surex ploitation du travail manuel et du travail intellectuel ni de la surexploitation de la nature il confirme qu il faut une double r volution anthropologique et cologique sinon l humanit est effectivement menac e pour conclure La question est donc bien celle de la mise en commun des richesses Et Marie Jos Sirach souligne aussi cette duali t alors que les marques s emploient priva tiser notre imaginaire par exemple en scru tant leur insu les r actions des clients dans les rayons des supermarch s ou des magasins face leurs produits la culture r siste les artistes racontent inventent le monde lib rent notre imaginaire Enfin pour souligner la jonction entre
49. tration de cette dette primordiale et transf rent la dette due aux dieux en dette perp tuelle vis vis de la soci t qui est cens e prot ger notre existence individuelle INVENTION DU PR T INT R TS C est en M sopotamie que sont apparues 5 000 ans avant notre re les premi res cit es tats notamment Sumer Elles taient domi n es par des temples g ants qui concentraient toutes les offrandes destin es aux dieux Il s agissait d institutions s apparentant des complexes industriels colossaux qui em ployaient des milliers de personnes apparte nant tous les corps de m tiers tisserands bergers pr tres administrateurs poss daient d immenses troupeaux et de larges tendues de terres et r gissaient en fait l co nomie de la cit Les administrateurs des temples imagin rent alors de pr ter les pro duits de leurs productions laine cuir des caravaniers qui partaient l tranger les changer notamment contre le m tal et le bois dont la M sopotamie est d pourvue Les temples prenaient au passage leur part des profits r sultant de ce commerce en inventant du m me coup le pr t avec int r ts qui devait par la suite engendrer d interminables d bats entre philosophes et th ologiens sur la l giti mit de cette pratiquet Aristote condamne fermement ce qu il nomme la chr matistique c est dire l art d accumuler des richesses pour elles m mes et notamment l usure
50. u travail est son plus haut niveau depuis 35 ans Or salaires faibles et ch mage nuisent la consommation donc l ensemble de l conomie Weinberger en donne les raisons le changement dans la nature des emplois les nouvelles technologies qui ont un contenu en emplois bien plus faible que dans l industrie et la mondialisation des talents on en trouve partout y compris de tr s bien form s Il n est donc pas tonnant que chez Apple les gens soient bien mieux pay s que chez General Motors et qu ils soient aussi beaucoup moins nombreux Mais ces vidences l on semble ne pas les avoir encore d couvertes du c t du gouver Jean Pierre MON TAFTA ou la pour ne pas dire franchement plus fran aise d mocratie en Mais surtout Angela Merkel sait que le sou grave danger par tien de Cameron sera bien plus fort que celui Ch Aubin de Hollande dans les n gociations sur l accord GR 1150 p 3 TAFTA amp Mais il faut sauver les apparences Donc la Chanceli re a r affirm J ai dit que M Le Monde ne Economie el Juncker tait mon candidat que je souhaite entreprise qu il soit le pr sident de la Commission Je nement 28 5 2014 l ai dit en Allemagne je le r p te LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 ACTUALIT Invit e pour r pondre aux questions dw public apr s l projection dw fm LA DETTE Marie Louise DUBOIN est revenue de Colmar beaucoup K puw optimiste qu en partant T
51. ue je vous raconterai peut tre J P G par internet X x N l on abonnement a touch sa fin il y a plusieurs mois d j et je vous remercie LA GRANDE RELEVE N 1154 juin 2014 DES du fond du coeur d avoir conti nu m envoyer la grande rel ve C est d une raret anticapi taliste violente Merci beaucoup tous pour votre travail Kenavo E L Plougasnou x erci d avoir dans la GR de mai signal vos lecteurs notre petit livre La coupe est plei ne au moment o nous allons tre submerg e s par la d ferlante m dia tique de la Coupe du monde de foot ball au Br sil Ce livre heureusement l ve le d bat et permet d analyser les enjeux de ces grands v nements dification de stades ou d a roports en un temps record violations au grand jour des droits basiques des travailleurs expulsions manifesta tions r pression que se cache t il derri re l organisation des grands v nements sportifs et quels en sont leurs impacts long terme Depuis plus d une ann e une grande partie du peuple br silien manifeste malgr la r pression polici re contre l nor TARIFS D ABONNEMENT 11 num ros par an LECTEURS ELA CL FAP LE MORAL DE PHT LA COUPE EST PLEINE Les d sastres concmiques at sociaux des grande v namants sportifs E CIETIE mit des co ts de l organisation de ce grand v nement alors que plu
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