« Regards partagés »
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1. dagogue de son acte photographique Comment a marche pour lui Comment a l int resse Aller comme l a sugg r un photographe jusqu l inversion des r les Oseriez vous me photographier vous photographiant Figure d ironie renversante indicative de ce que tout mode d emploi pr existant la rencontre peut s av rer contre productif Chaque photographe aura c ur de proposer son approche du sujet d imaginer des solutions partir de rencontres et d changes Exploration pr liminaire des possibles Des investissements possibles Les attentes Qui attend quoi de qui Laisser la part la plus belle au jeu des d sirs contre l indiff rence rappel citation Gilbert Becaud Enfin on peut s interroger sur le nombre de patients et de photographes concern s Nous pourrions r pondre sans limite mais ce serait faire fi de la conjoncture financi re qui veut qu une telle op ration conduite avec du personnel hospitalier et des photographes professionnels a un co t et c est bien ce co t qui lui imposera des limites A priori de douze vingt photographes pourraient tre int ress s dont une bonne quinzaine sont d ores et d j identifi s Sachant que la participation d un photographe peut s estimer modestement entre 1000 et 2000 on voit d embl e les limites de l op ration en impliquant les frais annexes assez cons quents Pour clore sur cet aspect de la question sur lequel nous reviendrons nous pouvons a2. Populaire Jeunesse et Sports Nous souhaiterions que le r f rent artistique de l op ration pour l association soit Monsieur Alain Gilles Bastide I fut le commissaire b n vole de l exposition La photo est un cri de l automne 2013 Pour participer Regards partag s photographisme a contact une douzaine de photographes confirm s ainsi que de jeunes photographes marquant un fort int r t pour l entreprise Jean Pierre Dupuy Pdt Photographisme REGARDS PARTAG S O QUAND COMMENT O L op ration se d roule Paris R gion Ile de France QUAND D marrage en novembre 2014 et termine en juin 2015 quand production Exposition et sortie du catalogue livre pour novembre 2015 Mois de la Photo du 14 me Inscription au Mois de la Photographie MEP de Paris 2016 si le th me le permet COMMENT R unions de coordination entre photographes patients equipe soignante 72 journ e de shooting par photo tous les lundis 30 semaines partir de novembre d cembre 2014 Engagement d un emploi jeune stagiaire par l association Photographisme pour suivi de l op ration et autres projets de l association La s lection des photos sera agrandie au fur et mesure de leur production Implication de gens de lettre avec les photographies R alisation d un making off vid o de l op ration
3. la rencontre et maintenant que vais je faire de tout ce temps que sera ma vie de tous ces gens qui m indiff rent Gilbert B caud Rupture avec autrui rupture avec soi m me le d sespoir nourrit l indiff rence La rupture n pargne personne rien n est jamais acquis l homme Ni sa force ni sa faiblesse dit le po te Et Maintenant la vie s inaugure d un maintenant l autre et il ny a pas de mode d emploi autre que d avoir s inventer avec constance Et c est l le point nodal d une rencontre possible autant qu exceptionnelle entre une institution m dicale consacr e la r ducation et une g n ration de photographes qui refuse de s enfermer dans l oeuvre accomplie et de vivre sur leurs acquis Rien n est jamais acquis le drame est r versible en son contraire une chance Nommons ces photographes g n ration 70 et plus et moins sont tent s par la rencontre Bastide Chapuis Gladys Gloasguen Kuligowski Nori Gaillarde Setboum Herbault Voyeux M rigard Duplantier Dieuzaide Sieff Mata En attente Plossu et Gaumy Pour les plus jeunes Elodie Guignard Yann Philippe Marie Buard La liste n est pas exhaustive il ne s agit que des premiers partants dont certains se proposent de chaperonner pour ne pas dire cautionner de jeunes photographes Cela leur ressemble que de vouloir jeter une passerelle entre g n rations Ce qu ils cr ent c est un ord
4. Culture l h pital Entre r ve et r alit se voir autrement Des photographes l h pital pour des Regards partag s Projet pr sent par Association PHOTOGRAPHISME Les amis d Alain Gilles Bastide Jean Pierre Dupuy Pr sident 22bis rue Deparcieux 75014 Paris Tel 09 52 50 29 69 et Fondation Hospitali re Sainte Marie Pascale Gibre Coordination de la m diation et du b n volat 167 rue Raymond Losserand 75014 Paris Tel 01 53 90 65 01 Propos introductif R education jour apr s jour les services hospitaliers de la Fondation Sainte Marie s emploient et invitent leurs patients renouer avec ce que l on consid re comme une vie normale Pourtant la plupart des patients sont confront s une situation peu banale et ils doivent s engager dans un processus la r ducation de r appropriation de leurs corps et d images d eux m mes Quels que soient les traumatismes dont ils ont pu tre victimes quels que soient les soins et l attention dont ils font l objet ils restent par eux m mes les moteurs essentiels d une r insertion possible dans la vie familiale sociale et culturelle Le patient est invit de toutes les mani res faire un travail consid rable sur lui m me et dans cette conjoncture une approche artistique appropri e n est pas la moindre des proc dures L artistique touche la sph re de l intime par quoi se convoquent pudeur et respect de soi et des
5. aphier sans se poser de question voil bien l utilisation ordinaire et commune qui se fait de l outil De l penser que photographier serait une activit d cervel s il n y a qu un pas franchir et dont nous nous garantissons en sollicitant du photographe un devoir de fantaisie fort r fl chi avec notre n en fait qu sa t te Rien d original dans cette exigence elle recouvre une r alit de cr ation l o peut s vir la reproduction Mise au point au combien n cessaire L artiste photographe proc de une lection il ne photographie pas tout m me si tout est photographiable Photographier pour lui est un libre choix une signature T moignage d un regard singulier et s il photographie autrui ce sera avec son go t des autres Un signal service pourrait on dire Voil donc en quoi notre op ration Regards partag s est appel e se distinguer des usages communs du rituel photographique On s en serait dout mais on ne se livre pas en vain cette op ration de d foncer des portes ouvertes car pour le patient qui a priori appartient belle expression au commun des mortels photographier veut dire quoi La photo rituelle appartient tout un chacun depuis l enfance et elle param tre nos existences On peut donc de prime abord faire cr dit au patient comme ceux qui l entoure du clich bien entretenu de la photo rituelle Elle a son charme et sa chanson populaire S en d ma
6. autres L institution Sainte Marie a toujours port une attention soutenue et particuli re la donn e artistique tant dans l organisation du cadre de vie des malades qu en les invitants de nombreuses manifestations dans le registre de toutes les disciplines artistiques En m me temps s affirme pour l institution une volont plus pragmatique et pratique d inscription de l art dans la r alit concr te des patients Avec la n cessit de restaurer l image de soi qui fait programme pour la plupart d entre eux la fondation Sainte Marie l instar du po te Fran ois Malherbe souhaiterait faire de la beaut son beau souci Bien entendu la r ponse n appartient pas l institution mais en propre ceux l qui se r clament de la r alit artistique C est donc une cohorte d artistes photographes que la fondation souhaite interpeller en les invitant quelques instants partager la probl matique de la r ducation sans renoncer en rien aux finalit s qui sont les leurs Que la beaut ou non soit leur souci mais que l aventure dont ils sont porteurs puisse se partager travers la r alisation d une oeuvre dont le patient puisse tre autant l objet que le sujet Projet minemment ambitieux que seul para t autoriser culture l h pital et dont nous voudrions ici clairer les fondements Regard au travail et travail du regard L artiste t moigne de sa pr sence et vision du monde q
7. e devenir Observons que le devenir concept majeur de la pratique artistique l est tout autant d un service de r ducation hospitalier Observons que loin de fixer le temps et d arr ter un mouvement le photographe moderne saura s en d gager et nommer un mouvement Aux antipodes des clich s usuels et communs dont sont victimes les photographes Le devenir est la marque de fabrique du photographe contemporain Il n est pas l pour fixer les choses mais pour en saisir le mouvement la trace l empreinte Le photographe saisit le travail du regard et en fait un point de vue sur l histoire en cours Voil comment a se passe C tait tout le bonheur de l exposition la photo est un cri qui a eu lieu dans le cadre du mois de la photographie de Paris en 2012 la galerie Montparnasse dans le 14 arrondissement Se trouvaient rassembl s l nombre de photographes ayant op rer dans les ann es soixante dix or le plus tonnant r sidait dans l actualit la contemporan it des uvres pr sent es comme l a soulign Claude Nori la photographie de ces ann es l questionne une r alit dans laquelle elle se veut de plus en plus pr sente Belle illustration du devenir Ce sont ces photographes que l association Photographisme souhaite rassembler et inviter ici et maintenant partager l aventure de culture l h pital avec la fondation Sainte Marie Pertinence de
8. les la fondation Sainte Marie peut identifier un aspect de sa r alit De la seconde il ressort bien que l on ne se d robe pas reconna tre l intime et le personnel comme c ur de l entreprise tant pour les artistes que pour les patients M me si il y a commande et commanditaire la qualit artistique de l oeuvre reste a priori pr valante Photographisme L association s est cr e au printemps 2012 autour du photographe Alain Gilles Bastide Le mois de la photographie Paris l automne 2013 a permis l association d organiser une premi re grande manifestation d envergure Rassembler la galerie Montparnasse la g n ration des photographes qui devaient marquer les ann es 70 avec le mouvement Contrejour 80 uvres vintages aller montrer l importance de cette g n ration qui heureusement compte encore de nombreux photographes vivants et en activit Cette premi re manifestation s est av r e tr s stimulante pour l association qui s emploie depuis rassembler au mieux les photographes de cette g n ration clef dans l histoire de la photographie Photographisme voudrait la fois s inqui ter de l archivage des uvres d artistes qui ont marqu leur temps et provoquer dans la mesure du possible des actions communes La Pr sente proposition de culture l h pital s inscrit dans cette volont L association est pr sid e par Jean Pierre Dupuy ancien Conseiller Technique National d Education
9. lien construit conciliant du patient et du photographe ne peut que s enrichir du tiers personnel soignant et m diateur Ces derniers font parti du jeu de la distribution Entendons bien que la partie se joue trois Trois qui peuvent se mettre en quatre pour peu que l exp rience en offre l opportunit Le jeu de la pr sence absence est une conjoncture que les photographes savent respirer Cependant tout artiste n a pas obligation ni de faire la th orie pas plus qu instruire la p dagogie de son oeuvre En cela l intervention d un m diateur peut s av rer de toute premi re n cessit Si la rencontre appara t comme la matrice de r alisation d un bien commun l artiste et l amateur le m diateur en assure et en garantit la bienfaisance C est si vrai que l association Photographisme partenaire de l op ration envisage de son c t l emploi dans la dur e d un m diateur pour renforcer si besoin est cet aspect du travail envisag partager la r alisation d une photographie avec un patient avec a priori le patient comme objet sujet photographi Production et valuation Qu aux termes de l exp rience un relev en forme d exposition puisse s organiser il suffira d en convenir Que chaque patient ait b n fice et jouissance de la photo co construite avec lui cela s entend aussi bien De la premi re hypoth se se retient une collection ou th orie pour mieux dire de photographies travers lesquel
10. re de marche un devenir Ce qu ils attendent des pensionnaires tout provisoire de la fondation Sainte Marie La permission de faire un bout de chemin avec eux autour et avec appareil photo pour r aliser une oeuvre Ce qu ils ont en commun N est pas le retour la normale mais l panouissement d une transformation de soi cadr par un devenir Observons que les photographes sont hommes de cadrage et leurs uvres sujets rebondissements Observons la pertinence du verbe rebondir tant pour les patients que pour les photographes Peut on identifier l une stimulation r ciproque qui fait lien pour les uns et les autres Nous le pensons et en prenons le pari Reste voquer les protocoles de travail qui peuvent autoriser l un photographier l autre L encore loin de vouloir mod liser nos propositions nous ne les retiendrons que pour le principe et l ventuelle exemplarit qu on peut leur pr ter Principe Si comme nous le souhaitons le patien le photographe et le personnel soignant en tiers sont susceptibles de s accorder alors un protocole peut utilement nommer les termes de la recherche entreprise Qui photographie quoi ou qui et o et quand et comment Voil le faisceau de questions simples qui peuvent converger dans une approche commune tant entendu que c est bien l artiste qui en derni re instance n en fait qu sa t te Produire ou cr er il faut choisir Photogr
11. rquer ne vaut pas m pris mais c est de tout autre chose dont nos photographes font commerce Commerce des sens il va sans dire Aventure Configurer une aventure au lieu m me du conformisme av r de la photographie familiale voil sans doute l app tit premier qui peut s identifier dans nos propositions Le conformisme social n est pas la seule contrainte dont il peut para tre n cessaire de s affranchir lorsqu on veut faire une photo Une seule La seule photo qui On se comprend Effet miroir Outre le conformisme social qui p se sur la photo faire il y a le param tre de l esth tique La photo miroir est consubstantielle au portrait comme l histoire de la photographie On dit juste titre se faire tirer le portrait allusif aux vieux proc d s de laboratoire de la photographie argentique On peut l entendre aujourd hui comme une menace Une menace quoi se d robe ou que peuvent fuir certains sujets L encore nous sommes dans l ordre de l intime et la raison ses secrets que la raison ignore Quelle photo peut on faire d un sujet qui s y d robe et qui s y d robe juste titre c est dire au titre de garder secret son jardin Nous dirions que faute d une photo de lui nous pourrions faire une photo avec Avec lui o partir de lui en connivence avec lui Cette n gociation conduite avec bienveillance appartient en propre l avant propos du protocole que nous souhaitons e
12. ssurer que la plus part des photographes contact s ont d abord pris en consid ration avec un enthousiasme non dissimul le projet artistique sans autres consid rations Cadrage d bordement Le cadrage d bordement est une figure du rugby Pr cisons pour les non initi s que le cadrage d bordement est une feinte qui consiste fixer l adversaire dans une direction pour mieux le d border en en prenant une autre Faire croire au Zig pour aller dans le Zag Cette m taphore sportive avertit honn tement de ce que tout travail artistique induit un cadrage d bordement c est dire un r sultat impr visible et inattendu Il est indispensable de le penser voire de le d sirer De m me que l h pital se veut pour le patient un horizon et un cadre d border la photo projet e peut aussi se vouloir d bordante Annonciatrice d une sortie D border du cadre convenu en mat rialisant le v u d un patient d aller voir ailleurs si des fois il pourrait y tre Bref surprendre le sujet dans l instance v cue d un de ses r ves Aller au devant d un d sir pour en configurer l arr t sur image Fixer un tre l si bien d sign en allemand par le mot Dasein Les photographes sont dans le pros lytisme du Dasein par l o nous sommes pass s nous tions Dasein indique aussi l tant Le temps du photographe est toujours le pr sent Rappelons que pr sent c est aussi le nom commun de cadeau La m diation Un
13. t recommandons Ce qui permet l un de photographier l autre est une proc dure d intelligence en rappelant qu tre en intelligence avec quelqu un s est s entretenir d une complicit aussi fine que d termin e qui doit beaucoup aux qualit s de c ur R solument nous questionnerons le rapport de l artiste son mod le dans cette modernit qui veut que le mod le ait son mot dire fut il un cri Observons que nos photographes ont intitul leur exposition la photo est un cri Cela peut tre un effet miroir inattendu comme un cho du sensible dans le cadre de l h pital sachant que sachant que le cri de joie peut se pousser L un ne va pas sans l autre Retenir cette formule que l un ne va pas sans l autre m me si en d autres temps une autre vie d autres lieux le photographe peut se nourrir de solitude Exp rience limite que de partager une solitude Cette compr hension existe si improbable qu en soit l occurrence Il faudrait explorer ce chantier de la solitude du photographe de son quant soi Autre connivence manifeste avec les patients qui pr figurent notre l un ne va pas sans l autre Tirer partie go stement de l un par l autre par convergence d int r t Qu te d un rapport de confiance P dagogie et explications sont devenus les accompagnements indispensables des soins prodigu s et dans un m me esprit le photographe ma tre op rateur se voudra p
14. uel que soit le support de son oeuvre Quand artiste et photographe co ncident s offre alors au regard des moments d exception Une vision unique et singuli re donne voir de l invisible Tout artiste se reconna t dans l cart de langage qu il produit mais cet cart de langage pr tend l universel et rejoindre la culture commune De l cart de langage l cart de conduite il ny a qu un pas Effet de surprise l artiste se tient dans de l inattendu Jamais l o on l attend Jamais captif de l ordre des choses il en rel ve et r v le les lignes de faille les ruptures les d chirures Il d signe et capte un d sordre non identifi m me quand se d sordre trahit bonheur et f te de l existence Comme si le secret se voulait la signature profonde de nos existences Ah je ne savais pas que travers cet effet de surprise l artiste rencontre al as et soubresauts de la grande histoire comme de toutes Les petites histoires qui en constituent la trame En veut on une parfaite et tonnante illustration Accordons l aux impressionistes qui en d sertant leurs ateliers pour la nature ont anticip les droits de et la nature qui peuvent se reconna tre dans l cologie d aujourd hui comme dans les premiers cong s pay s du front populaire de 1936 L affaire est entendue les artistes anticipent l Histoire Le mouvement artistique contemporain photographique ou pas se nourrit de ce que Deleuze appelle l
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