la bande dessinée peut-elle être un outil de prévention du sida
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1. sociale familiale et personnelle Mais cela ne peut se faire en Jermant les yeux sur les aspects moraux et spirituels de la situation et en se cantonnant la prophylaxie Encourager des rencontres sexuelles pr tendues libres dans lesquelles ceux qui d sirent signifient en m me temps par la protection de pr servatifs qu ils sont porteurs ou menac s de mort cela n est pas un chemin ouvert la vie l amour l avenir c est un mal Si comme le souligne Michel Dorais 20 l autoritarisme moral et le dogmatisme religieux n ont pas leur place dans un monde tol rant nous ne devons pas non plus laisser de c t le dilemme entre libert et asservisse ment qui a t l un des grands oublis de la r volution sexuelle Ainsi comment les adultes ayant v cu la sexualit h doniste des ann es 70 vont ils pouvoir enseigner leurs enfants positivement la sexualit tout en les mettant en garde contre ses dangers D autre part peut on esp rer arriver inculquer aux jeunes le sens du respect d eux m mes et d autrui le go t de la tendresse et la conscience que le droit la sexualit implique de fait la responsabilit face aux partenaires Ces diff rents questionnements nous portent mettre comme hypoth se qu il ne peut exister une bonne BD de pr vention quasi universelle mais qu il peut exister des productions efficaces pour un public parti culier Les didacticiens ont en effet montr depuis plus2. ver son image L album Pr servatif mode d emploi aborde ce dernier aspect Dans celui ci on peut souligner une approche int ressante qui vise d mystifier le pr servatif en abordant notamment travers un r cit toutes les princi pales repr sentations qui existent son sujet j avais peur de moins sentir ma partenaire j ai peur de perdre mon rec tion le frottement devient d sagr able pour la femme C EST EN JOUANT COMME A qu on PEUT M UN PR SERVATIF TROP TENDU DIMINUE LES i J AVAIS PEUR DE MOINS BIEN SENTIR MA D COUVRIR UNE J RECHASE TOUTE SIMPLE SENSATIONS ETRISQUE DE SE D CHIRER AU De CAUSE DE LA POTE UN EU UN PR SERVATIF NE DOIT PAS TRE UNE d COURS DE LA P N TRATION COMME DE SERRER LA MAIN QUELQU UN CRAVATE QUI VOUS TRANGLE LE Cou AVEC UN GANT DE BOXE Vladimir et V ronique Pr servatifs mode d emploi Gen ve Aide Suisse contre le Sida 28 LEWIN K 1970 Psychologie sociale tome 2 Paris Dunod ANZIEU D MARTIN J Y 1968 La dynamiques des groupes res treints Paris PUF correspond tout naturellement une pr vention ax e sur l utilisation du pr servatif mais il existe aussi des pr sentations sexistes et st r otyp es de la maladie Sida les adolescents ne veulent pas s identifier au h ros 199 Cependant comme le souligne Larrose B 29 la promotion du pr servatif comme seul moyen de non contaminati
3. du r seau social qui entoure l adolescent comme le niveau de communication entretenue avec les parents les amis et le partenaire serait crucial sur ce plan Des r sultats semblables ont t obtenus par le Comit R gional d Education pour la Sant 45 qui a effectu l valuation de 41 MC COMBS M E et SHAW D L 1972 The agenda setting function of the press Public Opinion Quaterly 36 176 187 42 SPIRA Net coll Health promotion campaigns British Medical Journal 295 1065 1987 43 Op cit note 7 44 CLAES M PARADIS C 1988 L utilisation des moyens contra ceptifs par les adolescentes quel est le r le des facteurs cognitifs Apprentissage et Socialisation En piste vol 11 1 FORTIN F KEROUAC S TAGGART E 1988 Sexualit l adolescence Apprentissage et Socialisation En piste vol 11 1 LIEBERMAN J J 1983 Locus of control as related to birth control knowledge attitudes and practice Journal of Youth and Adolescence 12 3 128 134 45 Evaluation du programme d information sur la drogue r alis dans les CM2 de la r gion PACA pendant l ann e scolaire 1987 1988 AR r gional d ducation pour la sant Marseille 63 pages 1989 la conception assist e par diagnostic didactique peut rendre la BD performante un album bas sur les attentes du public 203 trois albums de pr vention sur la drogue Les r ponses aux ques
4. s avoir pr cis les limites de la pr vention du SIDA par la B D nous tudie rons diff rentes conceptions de la pr vention qui s opposent et enfin nous envisagerons l tude des repr sentations de la maladie SIDA qui sont sous jacentes dans les albums tu di s 8 1 Les limites de la pr vention SIDA Aborder par la B D c est dire l aide de dessins la pr vention de la maladie SIDA sujet qui touche plusieurs tabous tels la drogue le sang la mort et la sexualit n est 18 Article publi dans le journal La Croix du 21 f vrier 1987 sous le titre Sida Information D formation comment enseigner positivement la sexualit tout en mettant les jeunes en garde contre ses dangers il faut prendre en compte ies attentes des publics lecteurs 195 pas simple Comment parler de SIDA sans voquer y com pris par le dessin dans la BD les modes de contamination de la maladie savoir diverses pratiques sexuelles et toxi comaniaques Ces aspects nous touchent au plus profond de notre culture tant philosophique que religieuse Comme nous l avons d j vu des groupes de personnes se sont d j mobilis s contre la diffusion de BD jug es choquantes pro vocatrices Ainsi Mgr Jean Vilnet pr sident de la conf rence piscopale fran aise pr cisait dans un communiqu de presse propos des campagnes d information sur le Sida 19 Se d fendre du Sida est un bien C est une n cessit
5. volu tion importante de ce pourcentage chez les jeunes qui reven diquent un panouissement amoureux et sexuel 5 Ainsi les r sultats de nombreuses tudes d montrent que les jeunes deviennent actifs sexuellement un ge de plus en plus pr coce 6 3 ROZENBAUM W SEUX D KOUCHER A 1984 SIDA r ali t s et fantasmes d P O L 4 Bulletin pid miologique re 1988 Num ro sp cial Le Sida et l infection par le VIH p 8 5 L enqu te pan canadienne de Reginald BIBBY et Donald POSTENSKI est en ce sens loquente La nouvelle g n ration Fides 1986 6 SORENSEN R 1973 Adolescent sexuality in Contempory America New York World Publishing NEEDLE R H 1977 Factors affecting contraceptive practices of high school and college age students Journal of School health 47 340 345 ZELNICH M SHAH F K 19830 First intercourse among young american Family Planning perspective 15 2 64 70 GUILBERT E 1985 La contrac ion Le m decin du Qu bec juin 27 32 LEGAR G B RUB J 1985 la contraception des adolexcents informa tion et pr vention L actualit m dicale juillet 18 19 DESJARDINS MF LANGLOIS S LEMOYNE Y 1986 Enqu te pid miologique sur la sexualit d adolescents fr quentant un c gep Union M dicale du Canada 115 668 671 mais les relations sexuelles des Jeunes sont de plus en plus pr coces et leur sexualit labile tend
6. auto contamination Il est cependant vrai qu un malade s ro positif doit viter au maximum de se recontaminer pour augmenter ses chances de survie Si comme nos valuations ont pu le mettre en vidence la lecture de ces albums a pu jouer le r le d agenda set ting 41 c est dire de conscientisation nos travaux ne nous permettent aucunement d valuer la propension des lecteurs interrog s changer d attitude 4 3 VALUATION DE L IMPACT SUR UN CHANGEMENT D ATTITUDE Nous ne connaissons aucune recherche sur l impact des BD de pr vention Sida au niveau du changement d attitude des lecteurs mais l INSERM 42 a publi des r sultats d une recherche qui compare les comportements d une population cibl e par une campagne de pr vention ceux d une popu lation t moin avant et apr s cette campagne D apr s les auteurs les r sultats semblent probants Cependant les travaux de King et al 43 montrent qu en d pit des efforts pour assurer une information accrue et syst matique sur le Sida les jeunes n en continuent pas moins maintenir des comportements risques Les strat gies de sensibilisation sont elles ad quates Des recherches r centes 44 mon trent en effet que sur le plan cognitif les adolescents ayant une activit sexuelle non prot g e c est dire risque ne pr sentent pas de caract ristiques clairement identifiables Cependant ces m mes travaux laissent entendre que la qua lit
7. avais deux cerveaux Celui qui sait les choses et celui qui me sugg re de ne pas en tenir compte et me dit n oublie pas de faire non plus ce qu il te pla t 36 D autre part certains adolescents insistent sur le fait qu une pr vention ne doit pas choquer Or cet ge 15 ans d apr s les statistiques cit es 65 des adolescents n ont pas v cu d exp rience sexuelle Ne se sentent ils pas 31 GIRAULT Y 1989 id note 12 32 TRINCAZ J ZORMAN M 1988 M S T Sida les jeunes va luent Bilan et perspectives d une campagne d information dans les lyc es C R D P Grenoble 33 PIAGET J Inconscient affectif et inconscient cognitif in Probl mes de psychologie g n tique Deno l Gonthier coll Biblioth que M diations 34 FREUD S Die Verneinung 1925 G W XIV p 11 15 Commentaires parl s sur la Veirneimung de Freud par Jean HYPPOLITE in Ecrits de J LACAN p 879 887 35 KING et al op cit note 7 36 TORNIKIAN J 1990 J y pense et puis j oublie Tabou 1 Agence Fran aise de Lutte contre le Sida des valuations mettent en vidence des r sultats int ressants au niveau cognitif 201 encore concern s ou ne sont ils pas g n s en pensant qu ils pourraient tre anormaux car ils n ont pas eu de rela tions leur ge L id e dominante sur la conception actuelle de la sexualit chez les jeunes repose en effet sur le fait que le rapport sexuel doit n
8. de pr vention Les auteurs comme le sou ligne W Rozenbaum dans sa pr face nous entra nent sur cette route sur leur chariot d humour pour nous montrer tous les d tours les pi ges et les impasses Moloch sc nariste et 14 GIRAULT Y Science imaginaire et bande dessin e in A GIORDAN J L MARTINAND C SOUCHON Actes des dou zi mes journ es internationales sur l ducation scientifique d Chamonix 1990 15 MASSE Les deux ballon Paris Casterman 16 Pour une analyse plus d taill e voir JACOBI D 1990 Quelques tendances ou effets de figurabilit s dans la divulgation des th ories immunologiques Aster 10 17 GALLISSON R 1978 Recherche de lexicologie descriptive la banalisation lexicale contribution aux recherches sur les langues techniques Paris Nathan 194 qui n est pas partag par tous une information scientifique parfois trop dense dessinateur de bandes dessin es pousse en effet ici l humour jusqu la caricature m thode qu il juge particu li rement efficace pour faire passer les messages Cet humour non partag par tous les lecteurs a eu pour princi pale cons quence suite aux nombreuses plaintes de parents ulc r s et du clerg la mise au pilon de 30 000 exemplaires de la BD achet s par le minist re de la Sant Mgr Jacques Jullien archev que de Rennes pr sident de la commission familiale de l piscopat prenait position sur cet album 1
9. dessin e qui est un produit de notre soci t refl te tout naturellement notre civilisation et il n est pas anodin d y retrouver les deux principaux types de repr sentation sociale du Sida qu ont les adultes Ainsi les travaux de Jodelet 24 relat s dans Moatti et al 25 sur les repr senta tions sociales du Sida ceux de Sontag 26 sur la significa tion m taphorique du Sida les entretiens avec des sida tiques r alis s par Kubler Ross 27 nous permettent de d gager les deux principales conceptions l une de type moral et social et l autre de type biologique se on morale Le Sida est ici consid r comme une maladie pour punir les auteurs de conduites d g n r es qui repr sente la d ch ance et qui conduit la mort Nous retrouvons tout fait cette conception dans l album de Bongo wa Bongo dans lequel nous pouvons lire en premi re page Parmi les fl aux qui d vastent le 20 me si cle le Sida est sans nul doute la plus terrible col re de Dieu Revanche de la bonne morale Le sc nario pr sente les aventures amoureuses d un chef d entreprise qui amen voyager l tranger va sortir dans des bo tes va coucher avec diff rentes femmes avec sa secr taire et va attraper la maladie Sida Cet album qui vise la dramatisation comme condition de la port e du 23 Voir l album The Works Drugs Sex and Aids Voir aussi les albums Sidonie Isidore Damien Arnaud et Les maux d amour
10. exp rimentaux et pist mologiques cf A M MOULIN Histoire du syst me immunitaire immunologie et m de cine 1880 1984 Th se de doctorat d tat de philosophie Universit de Lyon 3 2r 1986 Pour une r flexion sur une approche didactique CALANDE G DE BUEGER VAN DER BORGHT et a1 1990 Plaisirs des Sciences didactique des sciences et autono mie dans l apprentissage L immunologie un pr texte Bruxelles De Boeck pourtant la parabole scientifique peut nous faire passer d une repr sentation explicative du discours scientifique une figuration narrative un deuxi me album scientifique est bas sur l humour 193 notamment dans les dessins de la parabole scientifique justifiaient pleinement le choix de la BD pour la vulgarisa tion scientifique Girault 1990 14 Il existe d ores et d j un excellent exemple de B D qui pr sente la science l aide de fictions Il s agit de l album Les deux du balcon 15 dans lequel l auteur Masse nous raconte dix paraboles Ces r cits narratifs contenu all gorique mettent en oeuvre des l ments concrets de mani re coh rente Chacun de ces l ments correspond m taphoriquement un contenu de nature diff rente et en g n ral tr s abstrait phy sique quantique super fluidit n ot nie Ainsi Masse en utilisant le principe de la parabole nous fait passer d une repr sentation explicative du discours scientifique une figu
11. 24 JODELET D 1989 Repr sentations sociales un domaine en expansion Dans JODELET D d Les repr sentations sociales P U F Collection Sociologie d aujourd hui 31 61 25 MOATTI J P et al 1990 Les attitudes et comportements des Fran ais face au Sida La Recherche 223 888 895 26 SONTAG S 1990 Jliness as metaphor Aids and its metaphors New York Anchor books 27 KUBLER ROSS E 1990 SIDA un ultime d fi la soci t Montr al Stank 198 correspond une message de pr vention aboutit non pas une responsabili pr vention de sation du lecteur mais une culpabilisation li e un cli type dramatique mat de peur et d ins curit Pour inciter les lecteurs de cet Sao a a album modifier leurs conduites sexuelles les auteurs 2e f exercent une pression ext rieure au groupe ici la menace du Sida mais au risque de renforcer l intensit des r sis tances au changement 28 e La repr sentation biologique Celle ci renvoie la contamination qui se ferait par des liquides corporels infect s dont l invasion dans le corps donnerait lieu la mort d autres cellules Dans ce cadre la conception tr s pr sent dans les albums tudi s les auteurs s effor biologique de la cent de r duire l intensit des r sistances au changement maladie soit pour la majorit des cas en proposant une publicit pour l utilisation de pr servatifs soit en cherchant positi
12. 8 Cet album chef d oeuvre d information d for mante se propose d informer sur les M S T et m me d du quer Or la vulgarit des dessins frise la provocation et des sert le texte Rien n y manque pas m me le couplet antt religieux Cet album qui ne r pond pas aux crit res de la BD fix s par Coulton Waugh pr sente de nombreuses informations tant sur la maladie Sida bref historique la contamination le sujet s ro positif les maladies li es l infection du virus V LH que sur la pr vention de l infection Hormis la qua lit de l information scientifique parfois trop dense il nous semble que le principal int r t de cet album est de d drama tiser de traiter le sujet avec beaucoup d humour en se moquant de tout le monde et non uniquement du clerg un peu la mode de Coluche ce qui vite tout jugement mora lisateur Il est de ce fait vident que cet album peut cristalli ser des critiques s v res son gard car comme nous le d velopperons ult rieurement des facteurs cognitifs et des facteurs moraux interagissent fortement dans le cadre de la pr vention de la maladie SIDA 3 ANALYSE DES ALBUMS AX S SUR LA PR VENTION Etant donn le nombre important d albums dans notre chantillon qui traitent de pr vention il nous est impos sible d effectuer l analyse descriptive de chacun d entre eux Nous avons donc cherch mettre en vidence quelques caract ristiques communes Ainsi apr
13. AXIMUM DE RISQUES D CHANGERL LEURS SERIN GUES Mandryka et Moliterini Pas de Sida pour Miss Poireau Paris Giphar Carrefour BD 22 Se reporter l analyse de M DE PRACONT AL 1982 L metteur en vulgarisation scientifique tude de syst me Science et Vie Paris Universit Paris VII certains albums suscitent l identification du lecteur d autres pour viter de choquer emp chent cette m me identification ia BD reflet de la soci t transmet les valeurs dominantes existant sur le Sida la conception morale qui pr sente le Sida comme une punition 197 Des divergences importantes sur les fondements m mes des conceptions de la vulgarisation opposent donc ces deux ten dances Dans un cas les auteurs veulent susciter au maximum l identification du lecteur au h ros Le sc nario se d roule ainsi dans un milieu le plus proche possible de la r alit loisirs travail avec les cadres d appartenance au milieu coiffure culture rock v tements 23 A l oppos pour viter de choquer pour respecter les opi nions des adolescents Mandryka et Moliterni ont volontaire ment emp ch l identification du lecteur au h ros 3 3 La bande dessin e reflet des repr sentations de la maladie Sida Si nous analysons de fa on plus pr cise l ensemble de ces publications nous pouvons ais ment percevoir diverses repr sentations de la maladie Sida et de son environnement La bande
14. LA BANDE DESSIN E PEUT ELLE TRE UN OUTIL DE PR VENTION DU SIDA Yves Girault De nombreuses associations de lutte contre le Sida ont r alis des bandes dessin es dans le cadre de leurs campagnes de pr vention aupr s des jeunes Apr s avoir fix les objectifs de la pr vention Sida nous effectuons une analyse descriptive des albums scientifiques et nous tentons de cerner les caract ristiques dominantes des albums de pr vention Des valuations nous permettent d entrevoir l impact cognitif au niveau des lecteurs Pour conclure nous proposons tout d abord une m thodologie pour permettre de cr er des albums de pr vention de qualit et efficaces et enfin des activit s pour rendre l utilisation de ceux ci pertinente 1 OBJECTIFS DE LA PR VENTION SIDA Le Sida est une maladie mortelle que l on ne peut pas soi gner actuellement transmissible mais non contagieuse 1 Tant qu il n existe aucun traitement tiologique ni aucun vaccin contre le Sida 2 la pr vention est donc absolument le SIDA est une vitale maladie mortelle Pr venir signifie informer et mettre par avance les per sa pr vention est sonnes dans une disposition d esprit favorable ou non donc vitale l gard de quelqu un ou de quelque chose dans le but de modifier des attitudes et des comportements Pour le Sida qu en est il La pr vention consiste tout d abord informer la population des diff rents modes de transmission du virus du Sida s
15. a tre dans l un de ces personnages Elodie Ce qui est marrant c est l histoire des l gumes et tout a C est bien parce que a ne choque pas et c est expliqu clairement on comprend bien et a ne choque pas Trincaz et Zorman 32 ont abouti aux m mes conclusions dans leur travail d valuation de la B D Merlot contre M S T Sida Cette BD est apparue comme un bon support que les jeunes pouvaient culturellement s approprier et la forme classique du thriller comme une fa on de permettre cette distanciation souhait e par les jeunes qui ne d siraient pas s identifier des personnages en situation Ceci nous am ne mettre deux hypoth ses N y a t il pas dans ce refus d identification un refus plus profond du dis cours de pr vention et de la modification de comportement qui doit en d couler En effet cet cart entre connaissance et conduite n est pas un fait nouveau Piaget 33 et Freud 34 ont montr depuis longtemps qu une connais sance peut exister sans pour autant tre accept e Ceci est corrobor par les r sultats des travaux de King et al 35 qui mettent en vidence que si les jeunes semblent poss der des connaissances relativement bonnes sur la maladie Sida et sa pr vention ils n en continuent pas moins de traduire des comportements risque C est galement ce que Nathalie nous pr cise tr s clairement Le Sida j y pense et puis J oublie C est comme si j
16. ale De nouvelles valuations permettront ensuite de v rifier si le choix des aides didactiques a t per tinent sch ma tableau analogie C est galement cette tape que l on proposera le projet d album un des sp cialistes de la discipline trait e afin qu il puisse corriger l ensemble Cette relecture devra per mettre d viter facilement une multitude d erreurs vocabu laire non appropri etc L ensemble de ces travaux a d j obtenu des r sultats pour des r alisations dans le cadre d autres m dias 47 D autre part pour pouvoir pr tendre avoir une efficacit au niveau du changement d attitude le m dia B D doit donc tre envisag comme un support pour cr er ou pour faciliter l mergence d un d bat avec et entre les lecteurs Ainsi il nous para t souhaitable de promouvoir la r alisation d albums interactifs de pr vention dont le sc nario serait une histoire construire une histoire dont le lecteur devient le h ros Ceci permettrait d une part de faciliter le d bat et d autre part de permettre aux lecteurs d effectuer son auto valuation afin qu il puisse mesurer l implication r elle de son comportement face au risque du Sida Les psycho sociologues pour leur part pensent qu il est plus facile de modifier des comportements de groupe que les comportements individuels car tout changement individuel peut faire craindre son acteur une mise l cart du groupe Ainsi dans le cadre d
17. ang s cr tions vaginales sperme et des pour inciter des risques encourus en cas de contamination afin d inciter les modifications personnes modifier les comportements pouvant favoriser d attitudes et de le d veloppement de la maladie Ainsi une responsable de comportements l association AIDES nous a d clar que le port du pr serva tif lui seul repr sentait d j le changement le plus impor tant de comportement et que les associations devaient se limi ter cet objectif pr cis D autre part le docteur 1 On parle de maladie contagieuse lors de la transmission d une mala die d une personne une autre soit par contact direct soit par l interm diaire d un objet In MANUELA A MANUELA L NICOLE M LAMBERT H Dictionnaire fran ais de m decine et de biologie Paris Ed Masson Tome 4 1981 2 Nous ne saurions minimiser les efforts consid rables d ploy s par de tr s nombreuses quipes de recherche qui tentent de trouver le moyen de gu rir cette maladie ASTER N 13 1991 Respirer dig rer assimilent ils INRP 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 188 une information pour valuer ses propres risques et endiguer des comportements excessifs d une foule mal inform e peu de jeunes sont actuellement touch s par la maladie W Rozenbaum 3 pense que les gens doivent tre inform s pour valuer eux m mes leurs propres risques ce qui peut bouleverser les rapports amou
18. au de connaissance des jeunes l gard des moyens de pr vention du Sida identifier des comportements risques en regard de la transmission du Sida D velopper une attitude empathique envers les per sonnes atteintes du Sida Cependant nous ne pouvons nous limiter ces aspects et d autres interrogations m ritent d tre pos es Quels sont les impacts que peut avoir une BD Sida et quelles sont les limites de son utilisation lisibilit compr hension modifi cation de comportement Quelles sont les repr sentations de la maladie Sida suscit es par les BD existantes Quelle est la part de morale de dramatisation Cherche t on responsabiliser le lecteur ou le culpabiliser Pour r pondre ces interrogations nous avons effectu l tude de dix sept albums de pr vention Sida originaires de France des Etats Unis de Suisse et du Za re Pour en faci liter l analyse nous les avons regroup s en deux classes suivant leurs caract ristiques dominantes certains des albums pourraient appartenir aux deux classes 1 les BD dominante scientifique il s agit d albums qui traitent principalement des m canismes immunologiques li s la maladie SIDA 2 les BD ax es principalement sur la pr vention il s agit en fait de promouvoir un mode de vie compatible avec la prophylaxie de la maladie en proposant notamment aux lecteurs de pratiquer le safer sex c est dire une sexualit prot g e par un
19. bolin Fullwood with members of POCAAN People of color Against Aids Netwook 17 p La beb te qui monte 1986 Savec B Conseil g n ral du Val d Oise 4 p noir et blanc L amour latex Pr servatifs mode d emploi V ronik et Vladimir 6 pages noir et blanc Ed Aide suisse contre le Sida Les maux d amour le Sida 1990 Dufosse B D pliant diffus par la ligue nationale fran aise contre le p ril v n rien Les M S T ou les maladies sexuellement transmissibles 1987 Moloch Lachiver L D avec un dossier sp cial SIDA A G ditions B P 988 27009 Evreux cedex 40 p couleurs 1987 Le sida Luyeye Landi B Bongo wa M Bongo Ed Comit national de lutte contre le sida Mouvement populaire de la R volution R publique du Za re 12 p Loic et Flora devant l amour Domenech F d ration nationale couple et famille 6 pages BD avec documentation compl mentaire 40 p Men at work 1987 Prince W in The Works Drugs Sex and Aids adults only produced by the San Francisco Aids Foundation Editor Les pappas Art director Lloyds Dangle pp 29 33 Merlot contre M S T Sida 1987 Lamouche Tardy C Acad mie de Grenoble Mutualit fran aise 23 p couleurs 207 Paradis mortels La drogue et le Sida face aux jeunes 1987 Goherel C Paradivin J F Ed Michel Lafon 48 p couleurs Pas de Sida pour Miss Poireau Mandrika et Moliterni Paris Carrefour Bd pharmaciens Giphard France 12 pages c
20. e pas manquer Pour illus trer ce propos je citerai l exemple d une adolescente de 15 ans qui est venue dans un centre de planning familial pour se lib rer Il lui semblait anormal qu son ge elle n ait pas encore eu de rapport sexuel 37 Force est de constater que si nous sollicitons de la part de certains une ouverture d esprit sur l volution de la soci t et du mode de vie des jeunes nous nous devons galement de respecter les diverses pens es C est pourquoi nous pen sons que la vari t des styles utilis s actuellement peut correspondre tout naturellement la vari t des membres de notre soci t 4 2 Int r ts au niveau cognitif De nombreuses valuations de campagnes de pr vention sur le Sida tous m dia confondus r v lent que celles ci ont fourni un niveau satisfaisant d information 38 Nous avons pour notre part 39 effectu l valuation de l album Pas de Sida pour Miss Poireau La majorit des l ves interrog s en post test savaient que le Sida attaque le syst me immuni taire 57 ce qui entra ne un affaiblissement de tout l orga nisme 29 St phanie Le Sida d truit les lymphocytes responsables de notre d fense contre les microbes Les r sultats excellents pour la connaissance du pr servatif comme mode de protection 100 de bonnes r ponses en post test lors de rapports sexuels taient sup rieurs ceux obtenus dans le cadre d une valuation d une campagne de pr ven
21. gt MAITRISE DU gt CONTENU gt CHOIX DU fa MESSAGE 5 zZ CONTRAINTES z DE LA BD CONNAISSANCE y caract res de la DU PUBLIC S figuration ses aspirations z narrative ses notions gt es a PRODUCTION t3 DU STORY BOARD GRILLE D EVALUATION EVALU ENQUETES DE BANDES ATION EVALUATIVES DESSINEES SCIENTIFIQUE QUESTIONNAIRES SCIENTIFIQUES ENTRETIENS a gt REMEDIATIONS KI S REALISATION pae DE LA zZ zj ne GRILLE D EVALUATION ENQUETES EVALUATION EVALUATIVES J DE BANDES SCIENTIFIQUE jonnai lt DESSINEES questionnaires SCIENTIFIQUES entretiens z REMEDIATIONS PONCTUELLES PRODUCTION AMELIOREE Pour finir nous r vons de lire des albums traitant des cons quences sociales que subissent le plus souvent les malades du Sida En effet une r elle action de pr vention se doit aussi de d velopper une attitude empathique envers les personnes atteintes du Sida Yves GIRAULT L R D V S T D partement de didactique Universit de Montr al Liste des albums tudi s Condoms Stop Aids 1987 Rich Hack in The Works Drugs Sex and Aids adults only produced by the San Francisco Aids Foundation Editor Les pappas Art director Lloyds Dangle pp 23 28 Its nobody s fault and everybody s problem 1977 Malcolm Ater AIDS Acquired immuno Deficiency Syndrome ed American Foundation for AIDS Research Box Aids NewYork N Y 10116 10 p Free comics 1988 Leonard Rifas Aids News Edited by P Ca
22. ieurs ann es que pour cr er un outil didactique il fallait aupara vant conna tre les conceptions les interrogations des publics auxquels celui ci s adresse Ainsi pour la r alisation d un album B D sur le Sida il n appartient ni aux m de cins ni aux ducateurs ni aux adultes branch s ou rin gards d effectuer des choix seule la demande des jeunes devrait tre prise en compte Comme le souligne Ph Lehmann 21 la diversit des mouvances et des options individuelles atteste de l acceptabilit sociale des diff rences C est dans ce dialogue difficile entre tradition et libert entre Jamille et libert entre normalit et droit la diff rence que 19 Extrait du communiqu du conseil anent A propos de cam pagnes d information sur le Sida 10 f vrier 1987 20 DORAIS M 1988 Pr sager aujourd hui les amours de demain Apprentissage et socialisation vol 11 1 5 9 21 Ph LEHMANN et al 1988 Efficacit des campagnes de pr vention du Sida en Suisse Changements d attitudes et de comporte ments in MED et HYGG 46 1478 1482 196 et de ce fait la BD Sida doit tre cibl e vient subitement s introduire le risque du Sida Ceci nous porte croire que la BD de pr vention doit tre cibl e au m me titre que tout autre m dia ce qui a pour principales cons quence et limite que toutes les BD ne sont peut tre pas mettre entre toutes les mains 3 2 Des co
23. les exposer davantage au risque du SIDA de nombreux m dias sont utilis s dans le cadre de la pr vention 189 Deux enqu tes canadiennes r centes 7 montrent que l ge des premi res relations sexuelles se situe vers 14 15 ans Aux Etats Unis par exemple le pourcentage de filles de 15 19 ans actives sexuellement est pass de 2 en 1950 8 30 en 1971 et 50 en 1979 9 Chez les gar ons 70 d entre eux ont d j eu des relations sexuelles entre 17 et 21 ans 10 On peut ainsi consid rer aujourd hui qu au terme des tudes coll giales 35 des adolescents ont eu des relations sexuelles compl tes D autre part m me si la grande majorit des adolescents ne peuvent concevoir de partager une relation sexuelle qu avec un partenaire avec lequel ils entretiennent une relation amoureuse ils rejettent tous l id e selon laquelle les relations sexuelles des jeunes ne peuvent se concevoir que dans le mariage 11 De fait la sexualit des jeunes souvent labile tend les exposer de fa on privil gi e la contamination du virus du Sida ce qui n cessite un effort pour les amener adopter les moyens pr ventifs 1 2 Les outils de la pr vention Face au Sida que les biologistes cernent de mieux en mieux des responsables de sant publique des m decins des mili tants de diverses associations des ducateurs recomman dent l adoption d un mode de vie prophylactique usage de pr servatifs en cas de relatio
24. nceptions de la pr vention qui s opposent Nous avons retenu deux exemples typiques qui ont une approche commune qui consiste consid rer la vulgarisa tion plus comme une narration qu une information 22 Tout d abord l album The Works Drugs Sex and Aids r a lis pour les membres du ghetto homosexuel de San Francisco propose des sc narios et du vocabulaire qui col lent la r alit du milieu et sur la couverture les auteurs sp cifient pour adulte seulement Dans l album Pas de sida pour Miss Poireau l intrigue se d roule dans un potager Monsieur Poireau qui a perdu sa fille engage un d tective priv pour la retrouver Celui ci d cide de rendre visite l un de ses indics qui lui apprend que Miss Poireau va participer le soir m me une mac doine de l gumes qui va r unir toutes les plus belles filles du quartier Le d tective s y rend aussit t et d couvre Miss Poireau qu il va apr s lui avoir donn quelques conseils ramener chez ses parents Qui fWec Moi EN EFFET AuJouRD HUI UNE PREMIERE MESURE DANS u HRON PoTAGER LE NOMBRE DE PORTEURS Du VIRUS AUGMENTE LE S RISQUES DE L AFRAPER AUSSI OUR L INSTANT IL N Y A MS D VACCIN mars o PEUT PouRTANT LUMTER cefe PID ME n lt MAS IL FAUT Aussi ET A ILNE wET IL Faut AUSSI QUE Es TOXICOMANES FAUT JAMAS L OUBLER LORS DE RAPPORTS a iiy AVEC DES PARIE NAIRES Que VON Eux M MES ET AUX AUTRES CESSENT QU fout COURIR E M
25. ns sexuelles non exclusivement monogames non change de seringues usag es Mais ces changements de comportements sont aussi simples d finir qu ils sont difficiles appliquer car les comportements sexuels et toxicomaniaques ont des bases physiologiques et des composantes sociales fortement ancr es Fineberg 1988 De nombreuses campagnes d informations ont t et sont organis es pour diffuser ces consignes de s curit l gard des comportements risques Brochures spots TV campagnes multi m dias affiches conf rences livres et BD bandes dessin es sont autant d outils utilis s pour sensibi liser le plus grand nombre Pourquoi utiliser la BD dans le cadre de la pr vention du Sida De nombreux exemples 7 KING A et al 1989 Etude canadienne sur les jeunes et le Sida Kingston Ontario Social Program Evaluation group Queen s University L VY J DUPRAS A 1989 Les comportements sexuels et contraceptifs au Qu bec aspects contemporains Dans A DUPRAS Ed La sexologie au Qu bec Longueuil Iris pp 1299 164 8 KINSEY A C et al 1953 Sexual Behavior of the Human Female Philadelphia Saunders 9 ZELNICH M KANTNER J F 1980 Sexual activity contracep tive use and pregnancy among metropolitain area teenagers 1971 1979 Family planning Perspective 12 230 238 10 ibidem 11 CLAES M 1988 L ducation sexuelle aupr s des adolescents tat d urgence ditorial App
26. on laisse en suspens un certain nombre de questions si a devient s rieux avec une fille quand est ce qu on peut enlever le pr servatif D autre part vouloir absolument positiver l image du pr servatif ne risque t on pas de n obtenir qu une dissonance cognitive tout au plus une adh sion intellectuelle sans effet de changement mais non sans effet de saturation de d sinvestissement et de ras le bol Ainsi si la pr vention doit se soucier de l aspect prophylactique elle ne doit cependant pas vacuer les autres dimensions qui sont en jeu notamment la relation l autre et le lien social Il est en effet tout fait regrettable de n avoir trouv dans aucun des albums tudi s d l ments susceptibles de facili ter l int gration des connaissances et de clarifier des valeurs personnelles face la sexualit D autre part nous avons galement not dans plusieurs albums des pr jug s sexistes tels dans Pas de sida pour Miss Poireau un playboy qui tra ne souvent avec Miss Poireau il a recrut les plus jolies filles pour cette partie fine Enfin dans l album Merlot contre M S T Sida pour quoi l intrigue pr sente t elle un st r otype classique le milieu du show business avec de multiples changes de par tenaires tant homosexuels qu h t rosexuels 4 VALUATION DE L IMPACT DES ALBUMS Peut on enfin tenter d valuer la port e r elle de la pr ven tion de la maladie SIDA par la B D No
27. ouleurs Pr servatifs mode d emploi V ronik et Vladimir Gen ve Aide Suisse contre le Sida 5 p couleurs Quelque part le V I H 1988 Ficheux P Maniez Montreuil M Association AIRPES 51 p couleurs Sidonie Isidore Damien Arnaud Orbo Ted Ligue r gionale fran aise de lutte contre le sida Nice 28 p couleurs Street wise in the works 1987 Prince W Drugs Sex and Aids adults only produced by the San Francisco Aids Foundation Editor Les pappas Art director Lloyd Dangle pp 3 11 What s Going Around 1987 Lloyd Dangle in The Works Drugs Sex and Aids adults only produced by the San Francisco Aids Foundation Editor Les pappas Art director Lloyd Dangle pp 12 17
28. pos anthropo morphiques mais le concept central de l immunologie n y appara t pas clairement De quoi s agit il exactement L auteur propose en fait une description relativement compl te des m canismes en jeu dans l immunologie Il faut peut tre pr ciser ce sujet que les premiers ouvrages de synth se r dig s ou traduits en fran ais qui s adressent un public de sp cialistes ne datent que des ann es 1975 environ En effet l immunolo gie branche de la physiologie a pris un d veloppement fabuleux depuis 40 ans en partie gr ce l essor de la biolo gie mol culaire De plus la compr hension des principes de limmunologie est difficile tant par la diversit des mots utili s s que par les concepts qu ils sous tendent Pour parvenir ses fins l auteur en fait utilise principalement la forme litt raire classique pour pr senter les faits scientifiques soit en bas de page soit m me en pleine page en pr tant la voix une caricature du c l bre Professeur Montagnier On peut donc d j consid rer que la pr sentation de cet album ne correspond pas celle d une BD qui est d finie par Coulton Waugh comme un r cit narratif donn sous forme de s quences en images avec une distribution continue des personnages typ s Le texte et les dialogues tant normale ment inclus dans la case L auteur utilise donc dans cet album le dessin style BD pour illustrer son propos On d couvre ainsi tou
29. pr servatif et en conseillant aux toxicomanes de ne pas changer leurs seringues 12 GIRAULT Y 1989 Contribution l tude de la bande dessin e comme outil de vulgarisation scientifique Th se de doctorat de l Universit Paris VII 300 pages 191 2 TUDE DESCRIPTIVE DES ALBUMS DOMINANTES SCIENTIFIQUES Nous n avons trouv dans la liste des albums tudi s que deux albums qui peuvent rentrer dans cette cat gorie Nous allons donc en effectuer l analyse successivement 2 1 Quelque part le V I H Il s agit sans nul doute de l exemple le plus caract ristique L auteur M Maniez Montreuil chef du laboratoire d immu nologie des maladies virales au centre de transfusion san guine de Lille a souhait pr senter de fa on amusante simple et exacte les aventures du m chant virus V LH Le professeur Montagnier conclut la pr face de cet album en disant Puissent les amateurs de BD y trouver bien du plai sir tout en s instruisant y T Ey Pey 4 A ANE t re A ARN ER d SE et ARRET ARDONSISRNN 2e Mais le virus VIH est un virus qui mute se modifie facilement et les anticorps peu neutralisants ne peuvent emp cher la fixation du virus sur le lymphocyte T4 i Pierre Ficheux Mich le Maniez Montreuil Quelque part le V I H Lille Association Airpes 1988 192 un album scientifique qui ne r pond pas aux caract ristiques de la BD on y trouve des pro
30. ration narrative qui par son approche artistique notamment nous d stabilise Le sp cialiste appr cie l origi nalit des pr sentations et aucun moment il ne peut se sentir trahi car ce n est qu une fiction Le n ophyte int ress comprendra par les pr sentations all goriques la nature m me des travaux pr sent s Dans le m me esprit J C Forest cr ateur de Barbarella a d j r alis pour la revue La Recherche une bande de neuf vignettes qui traduit les relations entre les acteurs d une r action immunologique En fait l auteur avait choisi d voquer un climat une ambiance qui traduit l ambigu t de la situation comment reconna tre avec certitude les cellules malignes plus dange reuses bien que tout fait semblables des cellules saines 16 Consid rant l ensemble de ces critiques et les objectifs fix s par l auteur de cet album de toucher un large public d ama teurs de BD pour qu il s instruise nous devons conclure qu il ne s agit pas d un bon exemple de vulgarisation scienti fique sur le Sida Cependant on peut souligner l instar de Gallisson 17 que cette tentative de divulgation peut contri buer op rer une lente familiarisation avec une partie des concepts et des images scientifiques contemporaines 2 2 Le dernier des tabous les M S T Moloch et Lachiver ont r alis pour leur part un album tout fait int ressant qui fait charni re entre les albums scienti fiques et ceux
31. rentissage et socialisation vol 11 no 1 pp 3 4 190 parmi ceux ci de par son Impact aupr s des Jeunes la BD joue un r le particulier mais seule une r elle valuation peut nous permettre d en mesurer l influence dans la pr vention du SIDA il existe des BD dominante scientifique et des albums ax s principalement sur la pr vention existent d ores et d j pour la pr vention sanitaire maladies cardio vasculaires maladies sexuellement transmissibles diab tes drogue tabac alcoolisme etc Nous avons en 1987 12 effectu une enqu te aupr s de plusieurs auteurs et diteurs de BD scientifiques sur leurs motivations pour le choix de ce m dia Trois id es importantes taient souvent cit es l impact est important aupr s des jeunes les dessins peuvent faire passer des notions difficiles la BD peut permettre la sensibilisation Ainsi pour Goyallon il s agit d abord de partager un savoir parfois aust re d une mani re captivante D autres auteurs insistent sur le r le important que peut jouer l humour Pour Moloch l humour est tout puissant et peut faire passer un message r barbatif Puig Rosado rajoute la B D peut permettre d apprendre par l humour Compte tenu de l ensemble de ces remarques nous allons tenter d valuer la pertinence de l utilisation du m dia BD dans la pr vention du Sida en fonction de trois objectifs augmenter le nive
32. reux Il compl te en citant l exemple d un couple ayant le Sida Leur amour n en a pas t affect seul leur mode de sexualit a parfois chang le fantasme y prend une part plus importante et cela leur per met de continuer vivre et faire l amour autrement Mais la pr vention du Sida ne saurait se cantonner pro mouvoir la vente et l utilisation de condoms ou le non change de seringues souill es Celle ci doit galement endi guer les comportements d une foule mal inform e parfois manipul e atteinte de ce que l on appelait il y a quelques mois le Sida mental Il s agit en fait de bien pensants qui s arrogent le droit de d nigrer de rejeter une partie de la population rig e en boucs missaires L Association Jeunes Contre le Sida A yJ C S privil gie cet effet notamment aupr s des jeunes la divulgation d un bruit de pr vention sur les modes de transmission du virus et la d nonciation des id es fausses sur le Sida en vue de l insertion ou de la r insertion sociale des s ro positifs 1 1 Le public cible de la pr vention les jeunes Pourquoi vouloir focaliser la pr vention sur les jeunes puisqu au plan pid miologique nous constatons qu ils ne sont pas actuellement les plus concern s En 1988 0 7 des cas de Sida r pertori s appartenait la population des 15 19 ans alors que 35 8 des malades du Sida taient g s de 30 39 ans 4 En fait on peut craindre une
33. se pose quel est le vocabulaire acquis quelles sont les notions acquises L ensemble de ce travail permettra de conna tre les concep tions du public choisi afin de guider l auteur dans ses choix scientifiques et p dagogiques Il n y a en effet pas de solution magique pour tous les publics D autre part la pr vention n est pas trang re une information scientifique qui doit cependant tre parcimo nieuse au risque de devenir indigeste L humour est un ingr dient qui peut parfois d dramatiser le sujet et per mettre d viter toute moralisation abusive qui a pour princi pales cons quences soit de rejeter l int r t soit de culpabili ser le lecteur au lieu de le responsabiliser En fonction de toutes ces indications l auteur va pouvoir r aliser le story board r sum 46 DeFLEUR M L et BALL ROKEACH S 1989 Theories of mass communication 5th ed New York Longman 204 et revu par des sp cialistes du Sida des albums interactifs pour faciliter le d bat et permettre d auto valuer ses comportem ents face au risque du SIDA troactive Une premi re valuation intervient ce niveau pour v rifier avant que le travail ne soit trop avanc probl me de co t de r alisation si le story board est conforme l objectif que s est fix l auteur Ces valuations entra nent le plus sou vent quelques corrections et l auteur peut alors r aliser une version initi
34. te la s quence d une r action immunitaire Antig ne gt R actions de l organisme par dif f rentes cellules lymphocytes B lymphocytes T lympho cytes cytotoxiques lymphocytes suppresseurs et macro phages Puis les plasmocytes secr tent des anticorps sp cifiques Le tout est largement teint d anthropomor phisme voire m me de finalisme Ainsi la page 9 le m chant virus du Sida qui s ennuie en Afrique d cide de voyager et d aller aux Etats Unis A la page 12 un chan tillon de pr l vement sanguin infect est jet en enfer dans un incin rateur Que dire galement des affres des lympho cytes T4 qui per oivent l imminence d une attaque des virus H I V Par contre le concept central de l immunologie c est dire la reconnaissance sp cifique dont les lympho cytes sont le support et qui les rendent capables de distin guer le soi du non soi n appara t pas clairement dans cet ouvrage 13 Comme dans de nombreux albums de BD scientifiques le sc nario n a que peu d int r t et il sert tout juste d alibi pour diffuser une information tr s riche Nous avons cepen dant d j d montr que l imaginaire et la fiction traduits 13 On peut se reporter l article de Claude VILAIN et Andr GIORDAN pour envisager l approche de concepts int grateurs en immunologie dans les Actes des neuvi mes journ es internationales sur l ducation scientifique Chamonix 1987 Pour une discussion sur les fondements
35. tion SIDA par la B D dans les lyc es de la r gion de Grenoble 89 de bonnes r ponses 40 Cependant seule ment 48 des adolescents ont fait allusion au non change de seringues pour viter la contamination par le virus du Sida alors qu ils taient 25 pr ciser au pr test que le Sida se transmet par l change de seringues Se sentent ils moins concern s par la drogue et donc par ce mode de pr vention Enfin ces adolescents semblaient globalement avoir bien compris ce qu est un porteur sain tape importante pour mieux comprendre et assumer la prophylaxie En effet 57 savaient qu il s agit d une personne qui a le virus sans tre malade et qui peut le transmettre et 25 ont dit qu il s agit d une personne qui a le virus sans tre malade N anmoins 37 LARROSE B 1990 op cit note 29 38 Revue La Sant de l Homme dit e par le Comit fran ais d Education la Sant C F E S 1989 39 GIRAULT Y 1989 op cit note 12 40 TRINCAZ J ZORMAN M 1988 op cit note 32 202 mais nous n avons pas de r sultats sur les changements d attitude des lecteurs d autres travaux soulignent le r le des partenaires sociaux en compl ment de la lecture _ deux l ves n avaient pas du tout compris le mode de trans mission du virus H I V Le premier pensait que des porteurs du virus pouvaient ne pas le transmettre et le deuxi me a m lang la contamination par relation sexuelle avec l
36. tions relatives aux connaissances et au rejet de la drogue sont meilleures quand un d bat avec des adultes a suivi la lecture de l album On peut raisonnablement se demander quel est l impact r el de la BD dans ces valua tions par rapport celui du discours des adultes Cependant ces r sultats confirment l hypoth se propos e par De Fleur et Ball Rokeach 46 selon laquelle le degr d influence d un m dia sur les croyances et les comporte ments d un individu d pend en dernier ressort du besoin que ressent cet individu de comprendre et d agir efficace ment dans son milieu de vie 5 EN GUISE DE CONCLUSION La B D peut donc tout fait s av rer tre un bon support pour diffuser une information de pr vention sur le Sida dans la mesure o on utilise ce m dia comme un outil Pour aboutir ce r sultat nous proposons la r alisation de bandes dessin es scientifiques assist e par diagnostic didactique Girault Y 1989 Notamment il nous semble indispensable d effectuer deux valuations une valuation pr alable et une valuation formative e L valuation pr alable Dans le cadre de la bande dessin e didactique l auteur doit cibler son public ceci n interdit bien videmment pas aux autres lecteurs la lecture de l album Cette valuation doit donc lui fournir des renseignements de base sur le public vis par exemple quelles sont ses aspirations sur le sujet quelles sont les questions qu il
37. une activit de pr vention r a lis notamment en milieu scolaire la B D peut tre un excellent moyen de lancer des d bats On peut par exemple demander des l ves leurs impressions sur les albums tudi s au niveau cognitif mais aussi au niveau des atti tudes et des valeurs qui ressortent de cette lecture D autre part on peut galement ne proposer que quelques pages lire le d but par exemple et demander aux l ves d inventer la suite du r cit Enfin si nous nous situons dans un cadre non scolaire et dans l hypoth se o l on dispose d une BD attrayante sur le Sida on peut supposer que l album sera lu relu pr t chang comme tout autre album de BD Gageons alors que l on obtiendra des r sultats positifs car dans ce cas les changements d attitudes seront suscep tibles de se renforcer dans la mesure o les influences des pairs auront tendance confirmer l acceptabilit de conduites limitant les risques e L valuation formative o 47 GIRAULT Y 1990 La conception d expositions assist e par diagnostic didactique in GENDRON d Actes du 58e colloque de l Association Canadienne Fran aise pour l Avancement des Sciences Qu bec Mus e de la civilisation 1990 p 137 145 205 PRODUCTION DE BANDES DESSIN ES SCIENTIFIQUES ASSIST E PAR DIAGNOSTIC DIDACTIQUE lop lt
38. us porterons tout d abord notre analyse sur les attitudes des lecteurs face ces albums Puis nous tenterons d valuer le r le de la B D dans l acquisition de donn es cognitives et enfin nous envi sagerons l impact que peuvent avoir ces albums sur un changement d attitude 4 1 Les attitudes des lecteurs Comme nous allons le voir le choix des diff rentes concep tions de la vulgarisation voir le paragraphe 3 2 va avoir des r percussions fortes sur le comportement des lecteurs Ainsi dans l album Pas de SIDA pour Miss Poireau les auteurs ont voulu volontairement viter l identification des lecteurs pour viter de les choquer Cette opinion s oppose aux r sultats des travaux de Trenaman 30 qui conclue que la compr hension des th mes ducatifs v hicul s par les m dias est favoris e par la pr sentation de personnages 29 ae NS ML B 1990 Sida limites d une pr vention tudes 3 52 p 4 30 TRENAMAN J M 1967 Communication and Comprehension New York Humanities Press 200 cette distanciation souhait e ne traduit elle pas un refus du discours de pr vention concrets d autant plus que le niveau de formation est l mentaire Cependant lors de nos travaux d valuation de _ cet album 31 de nombreux adolescents nous ont fait part de leur int r t pour celui ci notamment parce qu ils ne pou vaient pas s identifier au h ros Yann On est s r de ne pas se reconn
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