168 Aiaurice Lombard
Contents
1. dans ces d buts du service des circulaires sur les consignes observer et sur la technique du parachutage C est parfois de v ri tables liasses dactylographi es que le lundi ou le mardi matin Jean Louis rapportait de Paris Peu peu d ailleurs ces m thodes pape rassi res furent abandonn es par les hommes de Londres et la s cu rit y gagna Tl est bien vident que dans ces conditions le chef d partemental devait consacrer tout son temps au service et qu il n pouvait plus continuer exercer sa profession personnelle Aussi tait il consid r comme engag dans les Forces Fran aises libres et recevait il une solde correspondant au grade qui lui tait donn Pour l attribution des grades le B O A ne tint gu re compte des situations ant rieures M Vincent tait officier de r serve Mais ce n tait pas pour cela qu il s tait vu confier la charge de chef d partemental de la C te d Or Les officiers de r serve ou d active ne jouissaient d aucun prestige sp cial au B O A Seule l efficacit dans le service influait sur le choix des chefs et le grade auquel ils taient promus correspondait lim portance de leurs fonctions sans qu il f t tenu compte de celui qu ils pouvaient avoir dans l arm e Enfin les premiers parachutages arriv rent Au milieu de juillet sur le terrain de Saint Philibert que commandait M Lh te 1 en 1 Instituteur au lyc e Carnot de Dijon Il fui l un des collabora2. largit soit qu il recrut t lui m me ses quipiers soit qu il puis t dans les autres mouvements de R sistance Notons d ailleurs que malgr les instruc tions de Pic conformes aux th ses de Londres qui voulait un cloi sonnement strict la plupart des agents du B O A continu rent avoir une activit r sistante en dehors du service soit qu ils distri buassent des journaux et des tracts clandestins soit qu ils organisas sent des maquis et des quipes de sabotage Sur le travail technique dont nous avons parl vinrent peu peu se greffer des probl mes que la clandestinit posait tous les orga nismes secrets probl mes souvent complexes et qui furent abord s en C te d Or sans plan pr con u C est ainsi que le B O A dut cr er son service de faux papiers que dirigea M Chargrasse de Dijon Le N A P n existait pas dans notre r gion L int r t d avoir des intelligences dans les administrations publiques s imposa de facto au B O A de la C te d Or Il n y eut pas proprement parler un 1 Commune de Villecomte c d Is sux Tille chef de terrain M Alain Grivelet dit Alain puis M Bailly de Genlis 2 C tait l poque du c l bre discours du mar chal Smuts et les Fran ais se deman d rent si les services britanniques n avaient pas t influenc s par ses appr ciations sur la France 3 Noyautage des Administrations publiques Pun des services des M U R en zone sud Voir ce suje
3. demment plus question de les cacher Dans les derni res semaines qui pr c d rent la Lib ration toutes les nuits les habitants des campagnes taient r veill s par le gronde ment des quadrimoteurs cherchant leur terrain basse altitude Les quipages sp cialis s dans ces missions que les Britanniques em ployaient en 1943 ne suffisaient plus la t che Les escadrilles de bom bardement prenaient part maintenant ces op rations Les nouveaux quipages ne valaient pas les anciens et beaucoup de parachutages taient mal faits Trois quatre containers en moyenne sur seize s crasaient au sol Parfois ils explosaient 1 Il arrivait aux aviateurs de ne pas trouver le terrain Comme on leur avait alors donn consigne de ne pas ramener leur chargement en Angleterre ils parachutaient sur le premier terrain rencontr sans tenir compte de la lettre signal Telle quipe qui n attendait qu un avion en recevait plusieurs tandis que quelques kilom tres plus loin d autres attendaient vainement les avions annonc s Alternateur re ut en une seule nuit trois charge 1 Un officier am ricain parachut fut tu par l explosion d un container de plastic sur le terrain Amicroche d Avot 192 Maurice Lombard ments qui ne lui taient pas destin s L aventure tait plus grave si l avion l chait ses containers sur une ligne de chemin de fer confon dant les signaux de la ligne avec le balisage d un terrain ou si des par
4. pendant l automne ils ces s rent presque compl tement soit par suite de difficult s survenues entre la France combattante et les Alli s soit par suite de l indiff rence de ces derniers l gard de la R sistance fran aise Les mau vaises conditions atmosph riques taient d ailleurs aussi responsables Vainement les hommes restaient l coute de la B B C chaque jour Les messages attendus ne passaient pas Le doute et le d couragement se ghss rent dans les quipes Certains avaient cru un d barquement alli en septembre Il fallait abandonner tout espoir de voir la Lib ration se produire en 1943 Les Alli s d barqueraient ils m me jamais Ce furent alors les mois les plus p nibles Les chefs eurent du mal conserver la coh sion de leurs quipes maintenir la foi En m me temps d ailleurs les premi res arrestations accompagn es de saisies d armes taient op r es dans les rangs du B O A c te d orien par la Gestapo de Dijon Le nombre des terrains homologu s ne cessait cependant de cro tre A l origine l O C M avait fourni au B O A l essentiel de ses agents et pour toutes les questions annexes pour lesquelles il avait besoin d aide c est ce mouvement que le Bureau des Op rations a riennes de la C te d Or s adressait si bien que des r sistants mal avertis confondaient les deux organisations Mais rapidement le B O A se d tacha de la tutelle de l O C M Son recrutement s
5. permirent de converser avec l quipage de l avion une distance d une dizaine de kilom tres Ils permirent parfois d avertir l avion lorsque l ennemi tait sur le terrain et de le diriger sur un autre point ou il pouvait parachuter en s curit D autres appareils appel s Eur kas permettaient par un proc d de radio guidage de diriger l avion vers les terrains sur lesquels ils se trouvaient et m me l occasion par un artifice adroit de lui envoyer un message en morse La port e des Eur kas tait d environ 80 km On usa de ces appareils sur le terrain de Poiseul la Grange d s le mois de janvier Le Ch tillonnais en eut plusieurs Deux Eur kas furent parachut s une nuit sur le terrain des Maillys pr s d Auxonne mais les accumulateurs se bris rent au 1 Doubs Jura Hte Sa ne retir e D 1 et le territoire de Belfort Parachutages 189 sol et ils ne purent pas tre utilis s D un emploi plus courant furent les petits postes r cepteurs Migett fonctionnant sur piles qui rendirent de grands services quand le courant lectrique venait manquer Les chefs de terrains s en servirent pour couter les messages personnels de la B B C et les maquis favoris s en eurent pour capter les communiqu s alli s Apr s les arrestations du printemps les secteurs avaient t r or ganis s Dans le secteur de Selongey Roland 1 avait remplac Alain d s f vrier et s tait mai
6. qui comprit les d partements de la Haute Marne de la Haute Sa ne de la C te d Or et de la Sa ne et Loire occup e I Les d buts et les principes Ginai avit 1943 A la fin de mai 1643 Dijon M Martin inspecteur des P T T etun jeune ing nieur se pr sentaient M Prigent secr taire d partemental du Comit d Organisation de l Industrie h teli re et clandestinement chef r gional de l O C M M Tisseyre responsable de la r gion Bourgogne franche Comt les avait accr dit s aupr s de son repr sentant et la prise de contact ne souleva aucune difficult Ces deux visiteurs taient le commandant Pichard dit Pic responsable du bloc Est du Bureau des Op rations a riennes et Jean Louis ou Chris tian Ils venaient lancer les bases d une section du B O A dans le d partement Ils s instali rent chez l adjoint de M Prigent M Archer rue Verrerie et les deux chefs de PO C M se firent leurs mentors 1 Fu juillet 1943 le B O A ne disposait que d une seule cha ne radio en juillet 1944 Chaque sous r gion avait son service radio et en ao t chaque d partement avait le sien 2 Organisation civile el ruilitaire mouvement de R sistance fond en 1940 3 Ancien d put de Sa ne et Loire mort d puisement B chenwald en avril 1945 4 Lieutenant Christian Longetty 172 Maurice Lombard Ils les mirent en rapport avec l Egoutier 1 chef du mouvement Ceux de la Lib ration et
7. accrochages car les munitions devaient manquer apr s le premier combat Avec quelle anxi t attendit on alors les parachutages dans les camps de la C te d Or En juin quelques messages pass rent Sur Historieite sur Patisserie pendant la nuit du 28 au 29 mai sur Funambule pendant celle du 29 au 30 les avions vinrent mais ne lar gu rent rien Ailleurs les quipes attendirent vainement sur le terrain Au cours de la lune de juillet trois parachutages seulement r ussirent ils ne fournirent au total que 51 containers On sait que dans certaines r gions les Alli s effectu rent des para chutages massifs en plein jour Le plus connu est celui de Vassieux en Vercors Dans le Jura une op ration de jour laquelle prirent part 500 maquisards fut r alis e sur le terrain Vivide par Th odule de la section du colonel Buckmaster La C te d Or en attendit une sem blable Il en fut longtemps question l Etat Major F F I de la C te d Or 20 avions 90 tonnes on parla m me de 200 tonnes Le terrain fut soigneusement rep r entre Salives et Minot Des calques furent tablis indiquant aux chefs de maquis les positions qu ils auraient occuper car 600 maquisards devaient barrer les routes et ramasser les containers Plusieurs dizaines de camions servi raient au transport du mat riel et des hommes Mais l agr ment des Alli s ne fut pas obtenu et jusqu la Lib ration les op rations noc turnes fu
8. attendant un train de nuit pour Paris la gare de Dijon il remarqua qu il tait sur veill Il prit la fuite par les passages souterrains et les voies et r ussit chapper ses poursuivants Il passa la nuit dans un wagon sur une voie de garage et au matin il regagna la ville o il pensait trou ver refuge chez M Chargrasse son h te ordinaire Place Darcy deux officiers S D le reconnurent et la poursuite reprit Pic r ussit encore une fois chapper Le soir il montait dans le train Beaune et quelques jours apr s il quittait la France en avion Les preuves de ce printemps avaient t s v res non seulement pour la C te d Or mais pour toute la r gion D A la fin de mai Excellence lorsqu il eut repris contact avec tous ses chefs d parte mentaux recensa les terrains qui restaient sa disposition I en trouva 48 dont 21 pour la sous r gion D 1 La C te d Or en fournissait elle seule 18 et restait avec le Doubs 17 terrains le secteur le mieux quip Mais le jour D approchait En avril les d p ts d armes que les Atle mands n avaient pas saisis une vingtaine avaient t pass s en consigne l Etat Major F F I du d partement Les parachutages cependant avaient presque cess les Alli s servaient sans doute de pr f rence les r gions voisines des points de d barquement et les r duits naturels o certains plans pr vovaient l organisation d une v ritable arm e
9. avec des membres de leur organisation susceptibles de devenir des chefs de terrain Apr s avoir pris les premiers contacts Pic regagna Paris laissant le soin d organiser le service Mila appel aussi Biclista que lui avait pr sent un ami commun et Jean Louis Le premier travail consista recruter des chefs d quipes dans les campagnes parmi des r sistants s rs L O C M fournit les premiers MM Lanier cultivateur la ferme de Vauchenot pr s de Poiseul la Grange Japiot Uncey le Franc Moindrot Auxonne l abb Gri velet Saulx le Duc Prosper Gallois et Maxime Guillot Chen ve Bavois Pagny la Ville Lh te Saint Philibert Henri Camp Semur Chacun se mit en devoir de chercher un terrain propre aux op rations de parachutage et recruta des r sistants prouv s pour former l quipe de ramassage Le terrain de parachutage devait avoir environ 400 m sur 300 ne pas tre trop accident ni broussailleux Il tait recommand de le choisir en bordure d un bois pour y cacher les hommes pendant l attente et les armes aussit t apr s l op ration Il fallait viter le voisinage des villages des routes grande circulation et dans nn rayon de 25 km les terrains d aviation de la Luftwaffe Certains terrains taient destin s recevoir ventuellement des hommes On devait alors choisir un sol meuble sans rocailles loign d une route ou d une ligne haute tension o les pa
10. de la R sistance Les messages personnels encombraient les missions de la B B C Cependant le rer juin parmi beaucoup d autres phrases on entendit celle ci Je suis encore ingambe Il ne s agissait plus d un para chutage pour la nuit prochaine les initi s savaient que c tait pour la C te d Or le premier des trois messages d alerte Si tout marchait bien dans quatre jours le speaker dirait Je cherche des tr fles quatre feuilles et apr s quatre jours encore Les tomates doivent tre cueillies formule de l ordre d action qui devait pr c der de quelques heures le d barquement Certes il pouvait y avoir contre ordre Laissez vous aller dirait en ce cas la B B C et il faudrait alors suspendre les pr paratifs puis attendre encore Or le soir du 5 1 Capitaine Jouvenet dit aussi Pierre 2 Il y revint d ailleurs bient t puisqu il fut parachut en Bretagne en juillet 3 Hte Marne 3 Jura 4 Hte Sa ne 6 Belfort o 4 Voir G de B NOUVILLE Op cit pP 513 514 586 587 5 r gions envisag es Vercors Jura Donon Argonne Massif Central Parachutages 187 juin 21 h 30 le speaker annon a Je cherche des tr fles quatre feuilles puis tout de suite apr s Les tomates doivent tre cueillies Ii y avait l un bouleversement du programme destin tromper l ennemi averti sans doute au dernier moment il ne fut pas sans d rout
11. ext mori en d portation 2 Ce terrain class dans la cat gorie Lysander ne fut d ailleurs jamais utilis Parachutages 181 policiers sortirent de leur cachette r voiver au poing et l appr hen d rent Conduit rue Lamonnoye le gaillard se recommanda de la Gestapo qui le fit aussit t rel cher La mise en sc ne avait r ussi et les Allemands laiss rent M de Charg re quelques mois de r pit Ces services rendus par Marsac au B O A n avaient cependant pas dissip toute m fiance son sujet Son pass le rendait suspect et Pic recommandait de se servir de lui sans rien lui confier L tat major d partemental du B O A eut l id e de le compromettre pour l emp cher de reculer en lengageant dans l affaire Martin Le com mandant Martin venant de Paris s tait pr sent en C te d Or comme inspecteur de A S Mais on n avait pas tard de remarquer qu apr s son passage les maquis qu il avait visit s taient r guli rement attaqu s et que les r sistants qui lui taient pr sent s prenaient bient t le chemin de la prison de Dijon Le bruit de son appartenance la Gestapo commen ait se r pandre dans les milieux r sistants de C te d Or quand Martin prit contact avec des agents du B O A Attir dans un guet apens il fut retenu prisonnier chez M de Maison neuve Arceau L Marsac qui avait pr t des menottes et du chlo roforme pour le capturer vint l interroger avec le commissaire Valadi
12. les services de parachu tage de Londres continuaient eux ex cuter ce plan Jamais m me les parachutages ne furent aussi nombreux et aussi importants Pen dant plusieurs nuits encore apr s l audition des messages de 21 h 30 les quipiers gagnaient les terrains regrettant seulement de n avoir point re u plus t t ces bazookas ces Brains ces caisses de grenades et de cartouches Ces armes parachut es servirent pourtant et le Ier R giment de Bourgogne fit avec elles la campagne de Belfort et d Alsace Maurice LOMBARD
13. marins ravitaill rent le Froni national corse mais ils furent peut utilis s sur les c tes de France 170 Maurice Lombard 1940 les Allemands l avaient pratiqu e Depuis les services de renseignements alli s avaient pris la m thode leur compte et para chutaient leurs agents sur la France pendant la nuit Mais les op rations de parachutage qu il fallait envisager d sormais devaient d passer tout ce qui s tait pratiqu auparavant Il fallait pour les mener bien de nombreux agents sp cialis s dans ce geure de mis sion et une organisation dont les ramifications s tendraient sur tout le pays C est pourquoi au mois de mars 1943 le d l gu du g n ral de Gaulle en France ex cr a Londres le Bureau des Op rations a riennes charg de fournir les armes alli es la zone nord Paris fut le si ge central du nouveau service qui fut rattach en raison sans doute de ces ressemblances dont nous avons d j parl au B C R A Dans la zone sud le lieutenant colonel farquis re ut la charge d organiser un r seau semblable le S A P autour du centre de Lyon Notons que les Britanniques cr rent eux aussi dans les deux zones un service de parachutage connu sous le nom de Section du colonel Buckmaster Sa mission tait l origine de recevoir le ma t riel r clam par les agents de l Intelligence Service en France Elle contribua aussi au ravitaillement de bon nombre de
14. 168 Maurice Lombard led Maynet le sien et en consideration de ce que led Boucault journira comme dict est deulx chevaulx et que led Farnay sic n en fournira qu in sic de cinq journ es qu ilz tyavalleront ensermblement en appartiendra trois aud Boucault et deux aud Marnei ne pourront interompre lad association pour quelque cause que ce soit que led dernier jour de may ne soit pass payne de payer par le contrevenant celluy qui vouldra continuer la somme de dix livres tournois et en cas que led Maynet ayi deux chevaulx les journ es seront esgalles entre eulx car ainsy etc Archives de l Vonne minutes Jouvin n 453 Renon ons dence chercher dans ces actes ce qui de toute vidence ne s y trouve pas Il xen appara t pas moins que l esprit d entr aide si r pandu autrefois chez les gens de commerce et de m tiers existait aussi chez les paysans de l Auxerrois A d faut de conventions for melles nous n en voulons pour preuve que les t moignages que nous invoquions tout l heure et tant de survivances ancr es profond ment encore dans les m urs paysannes actuelles Henri FORESTIER zeis LA GUERRE EN BOURGOGNE I Parachutages L organisation du B O A en C te d Or 1943 1944 Avant propos Le Bureau des Op rations A riennes B 0 A dont les initiales vogueront sans doute pour les combattants de 1914 ei de 1940 les bataillons d ouvriers d artillerie avec lesque
15. 43 pour prendre le commandement du Jura o il devait rester jusqu sa mort 4 1 Un avion qui devait parachuter sur Dijjamation terrain de Fontaine Fran aise au d but de 1944 fut abattu pr s d Echevannes Le navigateur seul survivant de l qui page se r fugia chez le chef de secteur de Selongey M Pauie 2 Les quipiers devaient rester sur le terrain jusqu aux approches de l aube L avion devait attendre galement plusieurs heures avant de repartir s il n apercevait pas les signaux C est alors qu il courait les plus grands dangers Les quipiers en avaient cons cience et il fallait des circonstances bien exceptionnelles pour leur faire manquer le rendez vous Un signal Danger tait pr vu et pouvait tre envoy du terrain ou d un point tout proche L avion regagnait aussit t l Angleterre 3 Voir plus haut le premier parachutage Homo sur Bourgogne D Auguste C sar tait on l a devin l indicatif utilis pour les messages destin s Pic 4 Nous avons remarqu que les agents du B O A compromis dans une r gion taient mut s dans une autre o ils continuaient leurs activit s sous une autre identit Le Service conservait ainsi des cadres pr cieux Cette mesure qui semble relever de la simple sagesse ne s est pas toujours impos e avec assez de rigueur dans les mouvements de R sistance Les membres de ces mouvements h sitaient souvent laisser leurs besognes quotidienn
16. La section du colonel Buckmaster n usait pas du m me balisage que le B O A Trois lampes plac es en triangle dessinaient la pointe d une fl che Pavachutages 175 dans le sens du vent une lampe blanche devait mettre le signal pro prement dit C tait en morse la premi re lettre du nom du terrain soit pour Anjou par exemple e Lorsque la premi re lettre n tait compos e dans le code morse que de points ou que de traits on la rempla ait par une autre lettre convenue Les lampes rouges se voyaient mal et lorsque la nuit tait tr s noire il fallait allumer des feux sur le terrain pour guider l avion D blanche Avion x7 Vent 7 Soudain un ronronnement de moteurs dans le ciel Les heures d attente qui semblaient si longues quelques instants avant sont oubli es Le voil T es lampes s allument Mais l avion ne vient pas toujours tout de suite Il y a souvent de fausses alertes L appareil passe sans pr ter attention ces signaux Il va vers un autre terrain ou se dirige en mission de bombardement vers l Italie Les avions de la Luftwaffe sont aussi dans le ciel Pendant lattente les quipiers se racontent des histoires sinistres en Sa ne et Loire il arriva une nuit dit on de faire des signaux un bombardier allemand par erreur L avion piqua et mitrailla le terrain On ramassa le corps de l un des baliseurs cribl de balles Enfin c est lui Il a vu les feux Ces premi re
17. a chutistes sautaient sur un terrain arma o ils risquaient de se blesser Les maquisards connurent ces pratiques des aviateurs britanniques Les groupes qui manquaient d armes allum rent des feux sur des ter rains non homologu s Ceux qui taient l s s protestaient parfois contre ces vols d un genre particulier mais pourvu que ces armes fussent parvenues destination entre les mains de maquisards cela seul importait Les avions parachutaient aussi des hommes Nous avons vu que d s 1943 le B O A de la C te d Or avait accueilli sur ses terrains des officiers du B C R A envoy s en mission Dans les derni res semaines qui pr c d rent la lib ration il en vint un grand nombre d l gu s militaires r gionaux ou d partementaux officiers instructeurs d ta ch s aupr s des F F I missions inter alli es Jedburgh qui devaient coordonner l action des services fran ais et anglais et parmi ces visiteurs du soir le commandant Pichard et sa s ur qui saut rent en juillet sur H tel pr s de Selongey Mais la nouveaut fut l arriv e d unit s parachutistes de combat sticks du S A S 4 ou des commandos fran ais britanniques ou am ricains Le premier commando en uniforme tait form de Britanniques Il atterrit la limite de la C te d Or et de la Ni vre et s installa sous les ordres du colonel Hastings dans la r gion comprise entre Montsauche et Saulieu En liaison avec l op rat
18. arti culi rement de la C te d Or par Mme Paule de Selongey MU Camille Vincent MM Pi card Chargrasse Ramey Prigent Japiot Archer et de Maisonneuve de Dijon Qu ils soient lous ici remerci s chaleureusement Nous cilerons comme sources crites d abord une relation pr cise due l un des chefs dont il va Sre question cnsuite quelques listes de terrains et de messages personnels conser v s par M Chargrasse un article du commandant Pichard Action zone Nord paru dans le num ro de juin 1946 de Gens de la Lune organe de V Association amicale des anciens officiers charg s de Missions Action enfin deux petits livres imprim s en Angleterre qui coniiennent des renseignements sur l emploi du mat riel parcchut ct sur la mani re de passer les commandes Le premier est un pelit in folio s tiire et sans indication de lieu ni date de publication en six langues dont un texte fran ais de 32 pages et 25 pages de croquis Le second in 12 de 24 pages sous couverture rouge enti rement en fran ais compl te le premier Enfin nous avons trouv d utiles termes de comparaison avec ce qui se faisait dans notre r gion dans un ouvrage paru sur la R sisiance dans le Bergeracois Bergeret et Herman Gr goire Messages personnels Bordeaux ditions Bi re 1945 in 89 p 68 82 et dans un article du lieutenant colonel Rivi re Action zone Sud publi dans Gens de la Lune num ro de juin 1946 Voi
19. choses de la C te d Or o on le voyait souvent Ce fut lui qui r tablit la situation Franck appel aussi G rard ou Barsac fut nomm chef d partemental Il tait arriv en C te d Or depuis peu de temps et bien qu il e t second Hugues il ne con naissait pas toute l organisation du service dans le d partement Pic laida regrouper les chefs de secteur et les chefs d quipe et recenser les d p ts Les noms des terrains et les messages furent chang s pour d router lennemi Sacristie devint Amicroche Licol devint Blasph me Des mesures de s curit obligatoires furent impos es aux agents Le chef d partemental et les chefs de secteurs durent avoir une doublure c est dire un personnage appel leur succ der en cas d arrestation La doublure n avait pas un r le actif qui aurait pu la compromettre dans l organisation mais devait tre tenue au courant de tout le fonctionnement du secteur qu elle pouvait avoir un jour diriger Elle avait en particulier la liste de ses subordonn s et les mots de passe qui lui permettraient de se faire reconna tre de chacun d eux Cependant les coups port s par les Allemands de janvier avril ne furent pas sans affaiblir le B O A de la C te d Or Des terrains durent tre abandonn s la suite d arrestations d quipiers Diffa mation pr s de Grancey le Ch teau B gonias Champagne sur Vin geanne Linceul Ladoix Serrig
20. chutes ne s ouvrent pas ou les tubes s en d tachent les containers s crasent au sol et le mat riel est perdu Il faut ramasser tous les d bris r pandus sur le champ heureux encore si aucune explosion n a attir les Allemands sur les lieux Mais dans ces d buts de 1943 les quipages sont soigneux et les accidents rares Nous verrons qu il n en fut pas toujours ainsi Voici l op ration heureusement termin e et les armes cach es Le chef de terrain n a plus qu tablir son rapport et l adresser au chef d partemental qui le transmettra Si celui ci a assist au parachutage et l inventaire c est lui m me qui s en charge Cela arrive souvent M Vincent s efforce d tre pr sent presque tous les parachutages Lorsque des hommes doivent arriver il consid re sa pr sence comme indispensable I est pr venu quelques jours l avance Pour un parachutage Homo la B B C passe deux messages Le premier est le message ordinaire du terrain Le corbeau croasse par exemple Le second est le message allusion qui suit le premier pr c d de l indicatif pour le chef du r seau D Auguste C sar Trois Bout guignons viendront ce soir Mila et Pic lui m me sont venus attendre ces trois Bourguignons 5 Mais ces op rations ne tard rent pas donner l veil la Gestapo de Dijon Les recherches inqui t rent Mila qui se sentait br l Dijon Ji quitta donc la C te d Or le 28 ao t 19
21. consciencieux Il fut bien vite au courant de son travail D s le mois de novembre Pic lui donna le commandement de la sous r gion Dr qu avait jusqu alors Jean Louis sans qu il abandonn t ses fonctions d partementales T1 mena tout de front recrutant des cadres organisant entra nant tout le monde Au retour de ses voyages hebdomadaires Paris il regagnait sa chambre chez M Picard il prenait une collation et repartait en pleine nuit bicyclette vers un terrain de parachutage prot g par un ausweiss qui le pr sentait comme m decin Mirebeau En f vrier 1944 Cest jusqu huit nuits successives qu il passa sur les terrains dans la neige sa cita tion portant nomination au rang de chevalier de la L gion d honneur le rappelle Ce furent sans doute ces qualit s morales qui lui assur rent un respect unanime et une autorit rare aupr s de ses collaborateurs Eu septembre les parachutages continuaient sur les premiers terrains D autres entr rent en service Villaines en Duesmois la sans doute leur donner cette impression et en tous cas les rassurait quant leur sub sistance et celle de leur famille dans l avenir imm diat 1 Capitaine Roger Charles Ramey mort en d portation 2 Le mus e Magnin servit aussi la fin de 1943 de lieu de r union au C D I 3 C te d Or Hte Marne Hte Sa ne et Sa ne et Loire occup e Pavachutages 179 la ferme de Morti re 1 Vonges Mais
22. continua d assumer personnellement la direction de la sous r gion D 21 La technique d homologation des terrainsse trouva de beaucoup simplifi e L officier d op rations r gional et partir d ao t le commandant de la sous r gion D 1 eut une liste de noms de terrains et de messages disponibles pour son ressort Qu on lui signa l t un terrain homologuer il pouvait donner aussit t ie nom et le message qu il lui affectait au chef d quipe tandis qu il communi quait Londies par radio les coordonn es et le nom auquel elles correspondraient d sormais On put esp rer recevoir un parachutage quelques jours apr s la reconnaissance du terrain Pour viter que Tennemi s il r ussissait s emparer du code n attir t les avions dans quelque guet apens le message n tait valable que s il tait accompagn de certaines lettres clefs qui n taient connues que du seul officier d op rations auquel cette signature tait sp cialement affect e et des services londoniens La technique m me du parachutage fut l g rement modifi e A partir de mai le balisage en feux rouges fit place un balisage en feux blancs dont le disposition ne changea d ailleurs pas Souvent des phares d automobiles ou des feux de paille ou de bois remplac rent les lampes de poche trop falotes Pour les signaux cependant on dut conserver la lampe de poche Des postes de radicphonie de type S phone mettant sur ondes ultra courtes
23. e leur terrain Mais presque tou jours on avait d la leur r v ler Comment en effet pr venir au der nier moment des hommes dispers s dans plusieurs villages La radio tait encore le moyen le plus s r et le plus discret Aussi tous atten daient avec anxi t l une de ces phrases baroques et myst rieuses pour les non initi s Le corbeau croasse La p dicure est chatouilleuse qui signifiait pour eux la venue sur leur terrain le soir m me d un avion parti d Angleterre Ils n taient pas d ailleurs sans prouver quelque fiert int rieure de ce savoir A la nuit 21 heures 22 heures ou 23 heures selon les saisons les quipiers gagnaient discr tement le terrain Une garde tait ta blie aux points d acc s Et tandis que les uns gagnaient labri des taillis pour y attendre l oreille en veil l approche de l avion d autres prenaient position au milieu du terrain avec les lampes lectriques de poche qui devaient leur servir faire des signaux Trois lampes rouges taient plac es en ligne droite de 100 m en 100 m dans la ligne du vent 5 20 ou 40 m gauche de la derni re lampe rouge 1 Maxime Guillot de Chen ve 2 Ferme de Vauchenot commune de Poiseul la Grange cant de Saint Seine l Abbaye Chef de terrain M Lanier 3 Comm de Saulx le Duc cant d Is sur Tille Chef de terrain M Alain Grivelet 4 D l gu militaire r gional du g n ral de Gaulle 3
24. ef de terrain f t en m me temps chef d un maquis Le chef du secteur de Vitteaux tait le capitaine Paul qui commandait le groupe Awxois Le commandant du groupe Lucius avait le terrain le plus actif du secteur de Selongey Le chef du terrain Funambule commandait les F F I du secteur de Baigneux On pour rait multiplier les exemples Jl y eut des d partements o cette situation entra na des incidents diplomatiques entre les tats majors F F I et B O A Ainsi dans le Jura et dans le Doubs le colonel Morin commandant les F F I de la sous r gion D demanda au B O A la liste de ses terrains et de ses messages tandis quw Excellence d fendait le principe du cloisonne ment soucieux qu il tait de la s curit de son r seau Par r action les agents du B O A dans le Doubs par exemple re urent l ordre de ne rien communiquer ayant trait au service aux autorit s F F I m me si eux m mes appartenaient ces forces Ces difficult s ne se rencon tr rent pas en C te d Or o l Etat major F F I montra sans doute moins de dynamisme que dans ces d partements Le B O A con serva le contr le de ses terrains et de ses messages sans songer se d fendre contre une ing rence F F I et pour cause Les relations furent toujours amicales Le chef d partemental et les chefs de secteur faisaient distribuer les armes aux maquis directement ou par lin term diaire de l Etat major F F I d Aignay le Duc I n tait vi
25. ement alli furent marqu es en C te d Or par une p nurie tragique d armes et de munitions 14 parachutages furent effectu s pendant la lune de 1 M Paul de Selongey 2 Successeur de Maxime Guillot en Sa ne et Loire puis envoy en Hte Marne o il fut adjoint du commandant Pichard pendant sa derni re mission 3 M Japiot d Uncey le Franc 4 Louis Bonnemaille 5 jacques Bonvalot de Selongey 6 R gion D 193 terrains dont 27 Homo 2 Lysander 12 grande capacit Hte Marne 13 terrains dont 1 grande capacit Le B O A prouva dans ce d partement de grosses difficult s pour recruter ses quipes Pic y re ut cependant 70 avions entre le 20 ao t et le 10 septembre Sa ne et I 11 terrains Jura 13 terrains dont 2 Homo et 4 grande capacit Doubs 33 terrains dont 3 Homo Ne figurent pas dans cette statistique 12 terrains grande capacit communiqu s directement par Echanson PE M de la 7 Arm e am ricaine Hte Sa ne 38 terrains dont 9 Homo Terri toire de Belfort 4 terrains dont 1 Homo 190 Maurice Lombard mai Mais le 6 juin les stocks furent distribu s aux hommes des Forces Fran aises de l Int rieur qui rejoignaient le maquis et tous ne purent pas tre arm s Dans certains cas les hommes les plus g s furent renvoy s dans leur foyer Dans tous les maquis il v eut des gens sans arme Les F F I rest rent donc sur la d fensive et vit rent les
26. ent ceux d Is sur i ille Selongey sous les ordres d Alain et de Ch tillon sur Seine o com mandait Goliath La Sa ne et Loire occup e dirig e par Julien tait consid r e comme un secteur de la C te d Or En un autre point aussi la juridiction du chef d partemental de la C te d Or d bordait les limites administratives du d partement le canton de Prauthov faisait partie du secteur de Selongey Is sur Tille Dans ces secteurs le responsable fut charg du recrutement et du contr le des op rations Il reconnaissait les terrains et demandait les homologations au chef d partemental 5 Dans les r gions qui restaient inorganis es les chefs de terrain continu rent avoir directement faire Hugues ou son adjoint Larive 5 1 Dans la voiture du pr fet r gional Donati qu ils lui vol rent devant la Pr fecture 2 Lieu dit entre Plombi res et Dijon 3 R gion de Semur 4 Jean Hervieu 5 Certains chefs de secteur furent class s agents P2 et re urent une solde Indiquons ce propos quel crit re distinguait l agent P2 de l agent P1 l agent que son activit au service du Bureau n emp chait pas d exercer sa profession tait P1 et n tait pas r tribu 11 devenait P2 le jour o il se consacrait tout entier la R sistance Il tait alors consid r comme engag dans les Forces Fran aises libres et recevait une solde correspondant au grade dont il remplissait les fonctions sans tenir aucun co
27. er des Renseignements g n raux Martin avoua appartenir aux services allemands Pourquoi apr s avoir donn ces gages au B O A Marsac se reprit il Devina t il des r ticences et pensa t il qu on se contentait de se servir de lui Ou bien tout simplement la peur de la Gestapo l em porta t elle chez lui sur la peur de la R sistance comme le pensent la plupart de ceux qui eurent alors faire lui En janvier f vrier 1944 les informations qu il avait recueillies sur la faiblesse de la R sistance dans le d partement en particulier d apr s les bavar dages du maire de C rilly semblent l avoir d cid reviser nou veau sa position S il ne livra pas les gens du B O A et de l AS qu il connaissait du moins cessa t il toute relation avec eux Le B O A conserva d ailleurs d autres intelligences dans la police vichyssoise Il en eut m me dans la Gestapo Une secr taire allemande amie d un serviteur noir de M de Charg re recevait 10 000 fr par mois pour les renseignements qu elle fournissait aux Fran ais Notons que toutes les infiltrations dans des administrations ou m me dans des services ennemis ne relev rent pas d un plan d en semble Ce furent de simpies adaptations aux v nements Hugues et les chefs du B O A n eurent pas l intention ce faisant de cr er une section de renseignements pour le Bureau de la C te d Or Le rensei gnement tait le fait d autres organismes du B C R A et no
28. er quelque peu les Fran ais Mais le lendemain les Alli s d bar quaient en Normandie IT Du D barquement la Lib ration 6 juin 15 septembre 1944 En pr vision des op rations militaires en France qui commen aient le 6 juin l organisation du B O A avait t modifi e Nous avons vu que la division en blocs avait fait place la division en r gions Ce n est pourtant qu au mois de mai qu un nouveau pas fut fait vers la d centralisation et que le bureau de la r gion D vint s installer en Haute Sa ne Apr s le d barquement les relations entre Paris et la province devaient devenir de plus en plus difficiles Un jour viendrait bient t o chaque r gion devrait agir isol ment en rapports directs seulement avec Londres Les postes metteurs de radio toujours plus nombreux dont disposait le service pouvaient en effet permettre de conserver ce contact Aussi au mois de juin l officier d op rations r gional fut il subordonn avec son service au D l gu militaire r gional Dans la r gion D ces fonctions que le commandant Pichard avait occup es jusqu en mai appartinrent jusqu la Lib ration au colonel Hanneton 1 assist du commandant Oval bien connu en C te d Or La d l gation militaire r gionale parmi d autres fonctions assurait la liaison entre les services d action du B C R A de la r gion D et Londres Elle disposait cet effet d une cha ne radio dont le dispatcher ta
29. erme de Morti re o deux hommes furent bless s Mais les parachutages continuaient de plus belle Si quelques terrains taient br l s Londres en homologuait chaque mois de nouveaux Les bavardages les indiscr tions les d nonciations livraient des qui piers et m me des quipes enti res la Gestapo D autres les rem pla aient On trouva en effet toujours en C te d Or des volontaires 1 Mile Jucienne Tupin dite Catherine de Grancey le Ch teau 2 Avion d observation Fieseler Stork en g n ral 3 Ainsi par exemple pendant une nuit o quinze parachutages furent effectu s sur les terrains de C te d Or deux furent saisis par les Allemands 4 Celle de Champagne sur Vingeanne pr s de Fontaine Fran aise 184 Maurice Lombard qu attiraient ces op rations nocturnes la premi re grande aventure de la R sistance 1 Pour les faire cesser les Allemands devaient arr ter les chefs assez lev s dans la hi rarchie de l organisation pour que les relations fussent coup es ne serait ce que provi soirement entre les Alli s et les quipes de r ception L une des premi res victimes de l Etat Major fut le responsable de la Sa ne et Loire occup e Maxime Guillot dit Julien Un agent du B O A arr t par la Gestapo et sauvagement tortur donna son adresse Chagny Tandis qu on l emmenait Julien r ussit sortir son r volver tua ses trois gardiens bout portant et s enfuit Il
30. es abandonner jeur famille pour partir l aventure devant une menace impr cise et qu ils esp raient erron e Les agents sup rieurs du B O A eux avaient d avantage l impression d appartenir une arm e La solde qu ils recevaient contribuait 2 178 Maurice Lombard En C te d Or les premiers jalons taient pos s Les terrains dont nous avons d j parl fonctionnaient Il restait tendre le recrute ment et organiser le service IT D veloppement et vicissitudes septembre 1943 juin 1944 Le successeur de Mila fut Hugues Jean Louis qui avait assur l int rim le pr senta aux agents de service au d but de septembre Hugues s installa Is sur Tille aupr s d Alain chez un garagiste r sistant puis Dijon chez ses cousins M et Mme Ramey rue Auguste Comte Le commerce de son cousin horloger pouvait couvrir les rendez vous qu il donnait cette adresse Hugues logea aussi au mus e Magnin rue des Bons Enfants dont le gardien M Picard tait un agent de confiance du B O A Le commandement de la C te d Or tait la premi re fonction que Hugues remplissait pour le B O A Mais sur le conseil de Jean Louis il se pr senta ses agents comme un officier parachut apr s avoir subi un entra nement sp cial en Angleterre excellente id e car quel prestige ne s attachait il pas en 1943 ce personnage merveil leux un homme venu de Londres Hugues tait un travailleur acharn
31. es pourront peut tre un jour les communiquer Nous ne pr lendons pas d ailleurs puiser le sujet Nous avons limit notre tude aux activit s essentiellement B 0O A Nous avons n glig les entreprises connexes 1 Un seul chiffre a pu tre prononc celui de 300 tonnes pour le secteur de Selongey le mieux servi de la r gion Parachutages 169 de certains de ses agents Nous n avons poini parl des relations du service avec les orga nisations de r sistance c te d oriennes et des difficult s qu elles ont parfois compbort es Il nous a paru que ces relations se ratiacha ent plus naturellement une histoire de chaque mouvement Enfin remarquons que le sous titre nous aultorisait ne point faire lat des parachutages du r seau britannique du colonel Buckmaster sinon titre de comparaison dans la mesure o P vocation de ce service pouvait aider la connaissance du n tre Nous avons d j signal dans Pavant propos d une pr c dente tude la quasi absence de documents propres servir l histoire de la R sistance el la n cessit pour l historien actuel de recourir des sources orales La source principale de ce travail consiste donc en une s rie de t moignages qui ont t soigneusement confront s el mis ait point apr s rappro chement et intercontr le Ces renseignements nous oni t journis par le commandant Pichard qui jut pendant huit mois d cisifs chef national du B 0 A et qui s occupa p
32. igneusement emball L inventaire termin le chef de terrain doit cacher le mat riel re u Pour cette op ration il emploie seulement quelques personnes de confiance car il faut craindre les bavardages et m me les vols Il n existe pas de cache type L un dissimule ses c n ai rs dans une meule de paille n autre sous un tas de charbon un autre dans la cave d une maison en ruine un autre dans le clocher du village Le plus souvent les containers sont enterr s dans un bois ou dans un champ Pour pr server le contenu de humidit chaque cellule est munie de dessicator Il arrive aussi que l attente soit vaine L avion retenu par le mau vais temps n a pas quitt sa base ou bien a d la rejoindre sans accom colis rectangulaires soigneusement empaquet s contenant des postes de T S F du mat riei d imprimerie eic 1 Pour faire adh rer les expiosifs sur une paroi lisse 2 Premier ouvrage d instruction parachut en plusieurs langues Texte fran ais p 3 Parachutages 177 plir sa mission Il peut tre abattu en cours de route par la Flack ou par les chasseurs de nuit de la Luftwaffe Parfois par temps bouch il ue trouve pas le terrain ou n aper oit pas les signaux qui lui sont faits du sol et l quipe l entend tourner au dessus d elle pen dant des heures pour repartir enfin avec son chargement vers l Angle terre D autres fois le parachutage a lieu mais il s effectue mal Les para
33. ion B d autres commandos furent parachut s en C te d Or apr s le 15 ao t Le ter rain Anicroche d Avot qui pour sa part accueillit une centaine de parachutistes re ut une fois trente Anglais et quelques jours avant la Lib ration cinquante Am ricains Ces derni res unit s n eurent d ailleurs pas le temps d entrer en action Le 9 septembre en effet la Ire Arm e fran aise prenait Beaune Le 10 les F F I et un d tachement de la division Leclerc venant de l ouest entraient dans Ch tillon sur Seine Le 11 enfin Dijon tait lib r Mais la lib ration du d partement n arr ta pas les parachutages 1 Imprimerie terrain arma d Echalot re ut une nuit j tonnement de l quipe d accueil trois parachutistes am ricains dont l un fut bless Pendant ce temps leurs camarades atterris normalement quelques kilom tres del sur Anicroche les attendaient avec anxi t 2 Le commandant Pichard sous le pseudonyme de G n ratrice devait remplir les fonctions de d l gu militaire en Hte Marne 3 Un stick est une quipe de parachutistes entra n s combattre ensemble et embarqu s sur le m me avion 4 Sp cial Air Service Corps de parachutistes employ s pour des coups de main et des missions sp ciales et compos s de Fran ais et de Britanniques Payachutages 193 comme on aurait pu le croire L arm e fran aise avait avanc beaucoup plus vite que le plan alli ne l avait pr vu et
34. it la propre secr taire du colonel Hanneton S il appara t bien que les radios ont subi dans la R sistance les plus lourdes pertes il faut convenir que cette cha ne fut relativement heu reuse Les moyens de rep rage tr s perfectionn s dont usaient les Allemands pour d tecter la position des metteurs ne leur permirent jamais de la d truire Un seul radio Auvergnat fut arr t pr s de Rou gemont dans le Doubs 1 Colonel Ligne 2 Commandant Davout d Auerstaedt dit aussi Jacques ou L opold 3 Les Allemands install rent des appareils de rep rage par radiogoniom trie sur des avions ou sur des camionnettes d apparences inoffensives Ils utilis rent m me des ap pareils minuscules dissimul s sur un homme dont les couteurs s introduisant dans l oreille et qui ressemblaient ext rieurement certains appareils lectriques dont usent les sourds 188 Maurice Lombard De plus en plus nombreux des officiers entra n s en Angleterre venaient renforcer les cadres du B O A On leur confia le commande ment de la plupart des sous r gions et quelquefois m me des d par tements En juillet adjoint d Excellence Notaire qui tait rest jusqu alors Besan on re ut le commandement de la sous r gion D 7x et vint s installer en C te d Or la ferme de Vauchenot sut le territoire de Poiseui la Grange Il avait avec lui son radio et il fut habilit communique avec Londres au d but d ao t Excellence
35. ls il wa vien de commun fut dans la guerre clandestine Pun des organismes de la France Combattante qui incomba la t che de livrer la R sistance fran aise le mat riel et les armes alli s Le B O A wesi point une de ces organisations de R sistance n es spontan ment en pays occup ct dont la direction restait clandestinement Sur le sol m tropolitain Organisme militaire compos d officiers entrain s en Angleterre ct dirig par l tat major du g n ral de Gaulle B C R A L il S apparentait plut t l origine aux lradilicnnels services de renseignements Il ne larda pas d ailleurs prendre un caract re tout jail original en raison de ses fonctions sp ciales et des relations qu il entretint avec les mouvements de la R sistance qui furent ses clients et qui lui fournirent aussi la plupart de ses agents subalternes Notre dessein en entreprenant cette tude a t de montrer comment pu se former s organiser et fonctionner dans un d partement occup la C te d Or ce service de la France combaltante Nous ne nous faisons pas d illusions sur les imperfections de ce travail Nous avons ignor beaucoup de choses qui auraient m rit d tre mentionn es Notre docum n tation a pu tre incompl te sur beaucoup de points Nous n avons pu recueillir en parti culier aucune indication chiffr e m me approximative sur les quantit s de mat riel barachul es dans cette r gion 1 seuls les services britanniqu
36. maquis En juillet 1944 lorsque le g n ral K nig recut le commandement direct de toutes les missions alli es op rant en France la Section du colonel Buckmaster passa sous ia direction des Fran ais Le premier chef national du B O A fut Palf auquel succ da Kim en juillet 1043 Lui m me fut remplac en septembre par le chef du Bloc est Pic 8 qui resta ce poste jusqu en mai 1044 En France le chef national du B O A tait subordonn au d l gu militaire national du g n ral de Gaulle Sous ses ordres imm diats se trouvaient plac s les chefs de bloc Centre Paris B Bordeaux Est Dijon Chalons sur Marne Reims ord Amiens Lille Ouest Bretagne Le Mans Chacun de ces blocs comprenait environ deux ou trois r gions militaires de 1940 Toute la direction appartenait 1 Le major Johnson qui dirigea l ensemble des parachutages sur la France pour les services alli s estime avoir eu 2 000 3 000 terrains en service 2 M Jean Moulin appel aussi Max parachut en Vaucluse dans la nuit du 31 d c 1941 au 1 janv 1942 mort en d portation 3 Bureau de contre espionnage de renseignements et d action 4 L eutenant colonel Rivi re 5 Section Atterrissage Parachutage appel e auparavant S O A M service des op rations a riennes et maritimes puis C O P A centre des op rations de parachutage et d atterrissage 6 Jean Ayral compagnon de la Lib ration tu l ennemi Toul
37. mpte du grade r el qu il pouvait avoir dans l arm e Pour mettre fin certaines l gendes sur les somp tueux traitements du B O A indiquons qu un chef d partemental assimil au grade de capitaine recevait 7 000 fr par mois plus un forfait de 5 000 fr pour ses frais divers Si les op rateurs radios re urent des sommes plus importantes c est qu ils avaient la responsabilit de leur quipe de protection 6 Capitaine Bouvet de Maisonneuve Il devint en mars 1944 Chef d partemental du Doubs sous le pseudonyme de Legros et le resta jusqu la Lib ration gt Parachutages 183 Apr s les vaines attentes de l automne 1943 les parachutages recommenc rent plus nombreux que jamais au d but de 1944 Mais l hiver cr ait de nouvelles difficult s pour les quipiers Par le froid glacial lattente tait p nible sur les terrains et pouvait rebuter plus d un volontaire Les chefs donn rent de leur personne pour sou tenir le moral Hugues le premier Il passa alors toutes ces nuits sur les terrains Plus que le froid la neige tait redouter Elle gar dait les traces compromettantes des containers et des all es et venues des quipiers Apr s l op ration il fallait bien vite quitter la r gion Si la cache tait proche les traces devaient tre effac es le mieux possible Sur le terrain Licol situ pr s d une ferme isol e le chef de terrain une femme eut l id e d arroser le champ de
38. n pas du B O A Les faits dont nous venons de parler prouvent seulement la souplesse et la vitalit de l quipe c te d orienne qui d borda un peu 182 Maurice Lombard les cadres de son travail technique sous la pression d ailleurs des n cessit s du travail clandestin et du besoin de s curit C est aussi une n cessit qui s imposa tous les organes clandestins qui obligea le B O A proc der pour sa d fense des ex cutions Si ce furent les agents du B O A qui pendirent le commandant Martin au bord de la route de Messigny apr s un jugement en r gle le plus souvent Etat Major B O A demanda pour ces op rations le secours de maquisards Apr s la mort de Julien Hugues fit venir de Haute Savoie trois sp cialistes qui enlev rent sa d nonciatrice et l ex cut rent au Foulon D autres fois le groupe Henri Bourgogne fournit les ex cuteurs Le nombre des terrains contr l s par Hugues en C te d Or l obligea cr er un interm diaire entre lui et le chef d quipe le chef de sec teur L encore la r alisation eut une origine empirique La C te d Or ne fut point divis e syst matiquement en secteurs Lorsque dans une r gion une dizaine de terrains fonctionnaient ils taient plac s sous l autorit d un responsable dont le ressort g ographique tait sans fronti res pr cises On savait seulement qu il contr lait tels et tels terrains Les premiers secteurs organis s fur
39. nnaissaient pas encore tous les rouages et esp raient tous deux la succession 1 BERGERET et Herman GR GOIRE Messages personnels Bordeaux 1945 p 62 2 Ii tait l un des plus anciens agents du B O A dans le d partement Son courage tait c l bre dans les milieux de la R sistance Avec Charles Profit il avait fait sauter les cluses du canai de Bourgogne pendant P t de 1943 op ration en repr sailles de laquelle la Kommandantur avait institu le couvre feu 21 h 30 Dijon et dans les environs Compagnon de la Lib ration titre posthume 3 Lieutenant Jacques Fontaine successeur de Maxime Guillot Mort en d portation 4 Cet agent allemand tait connu sous le nom de Golder 5 Le B O A n tait pas seul maltrait pendant le printemps de 1944 Les mois de mars et avril furent peut tre les plus durs que connut la R sistance c te d orienne Rappe lons les coups qui frapp rent alors la direction des futurs F F I Voir ce sujet M Lom bard op cit p 6 3 Parachutages 185 d Hugues M de Charg re qui avait d se cacher tait arr t peu apr s Enfin pour ajouter encore la confusion les Allemands arr taient le 20 mars Paris rue de Lourmel tout le personnel du bureau des r gions C et D except le seul commandant Pichard Devenu chef national du B O A Pic assurait alors personnellement la direction des r gions C et D et il n avait jamais cess de se tenir au courant des
40. nt t surtout anticommuniste eut il l espoir de trouver une protection apr s la Lib ration aupr s des l ments d origine conservatrice qu il rencontrait au B O A Il semble bien aussi que les nombreux attentats et les ex cutions de l t de 1943 n avaient pas t sans l impressionner et respectueux de la force il pr f rait pactiser avec une R sistance qu il jugeait redou table la fin de novembre le radiot l graphiste Berb re fut arr t par la police fran aise avec son poste metteur L adjoint de Pic Faraday dit aussi Fontaine accompagn de Hugues se rendit avec M de Char g re aux bureaux de la rue Lamonnove et s tant pr sent Marsac r clama son radio et son poste Le commissaire fit aussit t remettre l op rateur en libert et semon a les deux agents auteurs de Varresta tion Le soir m me il rapportait la valise radio M de Charg re A quelque temps de l le B O A eut encore recours Marsac Un individu louche s tait pr sent chez M de Charg re en se donnant pour un messager d un maquis du centre de la France On suspecta une man uvre de la Gestapo et Hugues fit demander Marsac l assis tance de deux de ses inspecteurs qu il installa avec lui dans la pi ce voisine de celle o M de Charg re recevait le suspect Lorsque la conversation ne laissa plus de doutes sur le pseudo messager les deux 1 Le marquis Yves de Charg re arr t au d but d avril 1944
41. ntenu contre vents et mar es Picard Nedez et Mouget avaient recrut de nouvelles quipes en Sa ne et Loire et au mois de juin M Mouget pouvait confier le secteur de Chagny son adjoint M Co ffier pour prendre le commandement de la r gion Beaune Auxonne Dans lAuxois Paul tait chef du secteur de Vitteaux Le secteur de Ch tillon tait le plus agit Goliath fut tu dans les combats de la for t de Ch tillon le 10 juin Mauricef un agent du Doubs dont la t te avait t mise prix par les Allemands dans son d partement prit alors le commandement du secteur Mais le 2 septembre il fut arr t par les Allemands en se rendant un parachutage et fusill sur place Jackie 5 lui succ da pendant les quelques jours qui pr c d rent la Lib ration Le nombre des terrains homologu s augmentait dans des propor tions consid rables En ao t la r gion D en comptait 193 plus 43 terrains auxiliaires En plus des terrains arma et homo d ja signal s on connaissait les terrains Lysander pour les atterrissages et les terrains grande capacit dont la surface devait mesurer au moins 2 km sur 2 km et qui taient destin s recevoir plusieurs avions ensemble La C te d Or comptait pour sa part 75 terrains dont 10 terrains homo 2 terrains Lysander et 7 terrains grande capacit Elle tait de beaucoup en t te des autres d partements de la r gion Pourtant les premi res semaines qui suivirent le d barqu
42. ny Tous les contacts ne purent pas tre repris Des chefs de terrain ne retrouv rent pas la fili re Hugues avait d m nag certains d p ts au mois de f vrier Ils furent tous re trouv s mais non sans peine D autre part la Gestapo s empara d un d p t de mat riel de radio L arrestation de M de Charg re au d but d avril enlevait au ser vice un conseiller et un auxiliaire pr cieux Hugues ne fut pas remplac la direction de la sous r gion D r avant le mois de juillet Le comman 1 Lieutenant Henri Bonnefond 2 On utilisait souvent pour ces sortes de prise de contact un billet de cinq francs d chir en deux La doublure devait pr senter le morceau du billet qui compl tait celui confi l agent contact Cette m thode servait aussi quelquefois accr diter un agent de liaison 3 M Prosper Gallois dit Lacroix et son quipe de Chen ve par exemple 4 Le mat riel radio tait d pos chez M Accard garagiste EL rue du Fauhourg Raines mort en d portation Neuengamme 186 Maurice Lombard dant Pic lui m me fut rappel Londres Apr s les arrestations de Paris la fin de mars il avait amen le nouveau secr tariat de la r gion D pr s de Vesoul 2 mai En m me temps il installait son suc cesseur la direction de cette r gion Excellence 1 d barqu clandes tinement en Bretagne le 18 mars Mais depuis longtemps d j la Gestapo recherchait Pic et au d but de mai en
43. on en 1944 7 Commandant Schmidt 8 Commandant Pichard Parachutages 171 des officiers parachut s qui avaient re u en Angleterre pendant deux ou trois mois une formation sp ciale et dont les premiers furent parachut s blind c est dire sans quipe de r ception Les op rateurs radio et m me parfois les secr taires f rninines taient aussi des agents parachut s Seuls les agents de liaison sou vent des femmes taient recrut s sur place Mais les officiers en tra n s en Angleterre taient peu nombreux Pal n eut pour d buter que trois auxiliaires Le mat riel de radio et les techniciens taient rares aussi et pour d velopper le service il fallut recruter en France m me de nouveaux op rateurs Ce furent ces conditions qui n cessi t rent la concentration du Bureau Paris t alors que le plan primitif de Jean Moulin pr voyait une organisation d centralis e et divis e en six r gions Amiens B Bordeaux C Chalons sur Marne D Dijon M Le Mans P Paris Les chefs de bloc eurent d ailleurs longtemps r pugnance transporter leur P C dans une ville de pro vince o les all es et venues des agents de liaison et des secr taires risquaient d tre remarqu s bien plus t t qu Paris la fin de 1943 cependant l organisation se perfectionnant on put cr r les r gions et les sous r gions Dijon situ dans la r gion D fut le centre de la sous r gion Dr
44. orsque tous les containers sont r unis le chef de terrain proc de l inventaire Ils contiennent les objets les plus divers du papier pour les journaux clandestins des r volvers des mitraillettes des cartouches des grenades des crayons incendiaires des matraques et des poignards et m me une certaine p te abrasive qui sert saboter les roulements billes et les engrenages des machines allemandes et du poil gratter La plus large place est faite aux explosifs plastic et 808 et au mat riel qui les accompagne cordon Bickford cordon d tonant cordtex crayons retardement d tonateurs amorces fog signals pour faire sauter les trains et jusqu des allumettes des pinces des tournevis et des tubes de vaseline Quelques notices accompagnent ce mat riel pour en indiquer le mode d emploi Le chef d quipe pour faire son inventaire se contente de relever le num ro des cellules car les cont iners sont de type standard et portent un indicatif de s rie qui permet de savoir ce qu ils renferment H x contient des explosifs et les accessoires H 2 des Stens H 3 de l armement H 4 des produits incendiaires H 5 des produits de sabotage Pour faire une ae il suffit de dire par exemple Envoyez cinq H 5 et vingt H 3 La cellule CR renferme les produits destin s au comit de r ception nom officiel de l quipe Le mat riel de radio est envoy dans des colis sp ciaux et so
45. our recevoir certains parachutages que quatre hommes et une femme Mme Lanier Parachutages 173 homologuer disiit on Le chef d partemental tablissait d une fa on tr s pr cise les coordonn es du terrain et les communiquait au com mandant Pic De Londres le service alli ffectait ce terrain un nom Bretagne Bourgogne Bronchite Anicroche etc et deux formules de messages personnels Chaque formule ne servait qu une fois La seconde tait pr vue pour un second parachutage possible Cette pratique fut d ailleurs abandonn e ensuite chaque terrain n eut plus qu une seule formule et cette formule put tre r p t e autant de fois que cela tait n cessaire Ces travaux obligeaient le chef d partemental se tenir en con tact troit avec le bureau des Op rations qui seul communiquait avec l Angleterre Aussi chaque semaine le samedi M Vincent ou Jean Louis se rendait Paris Il rencontrait Pic au rendez vous con venu ou un rendez vous de rep chage Le lieu de ces rendez vous changeait chaque fois Le chef d partemental communiquait son rap port il indiquait les nouveaux terrains qu il fallait homologuer Quand les parachutages commenc rent arriver il fournit un rap port sur chaque op ration mentionnant les incidents qui avaient pu survenir l inventaire du mat riel re u et emploi qui en avait t fait distribu aux maquis ou cach Il recevait des instructions orales et
46. purin pour faire fondre la neige et les traces apr s un parachutage compromettant Les Allemands cherchaient avec obstination capturer le mat riel parachut et les quipiers Les postes d coute r partis sur l ensemble du territoire signalaient un poste central l entr e dans leur secteur d un avion ennemi Du poste central les Allemands suivaient sa marche Qu un poste e t signal son passage et que le poste suivant ne le t pas d tect au bout du temps o normalement il devait p n trer dans son champ on pouvait d terminer que l avion suspect de vait parachuter dans la zone interm diaire entre les deux postes Aussit t l alerte tait donn e des unit s l g res motoris es qui par couraient rapidement les routes et de pr f rence les routes secon daires dans l espoir de surprendre l quipe de r ception en plein tra vail Si cette battue avait chou aux premi res lueurs du jour un mouchard survolait la r gion en suivant la ligne parcourue par l avion britannique pendant la nuit et cherchait rep rer sur le ter rain les traces anormales laiss es par le parachutage ou m me les quipes attard es Ces mesures jointes aux entreprises de la Gestapo de Dijon per mirent aux Allemands de saisir un nombreux mat riel parachut en f vrier et dans les mois suivants Bien souvent les quipiers eurent juste le temps de fuir poursuivis par les coups de feu comme cela arriva en janvier la f
47. r aussi Guillain de B nouville Le sacrifice du matin Paris Robert Lajiont 1946 in 8 607 p x La R sistance fran aise c mmen a s imposer aux Alli s et au Comit fran ais en tant que force pouvant entrer dans les calculs des tats majors la fin de 1942 Une cinqui me colonne incompara blement plus puissante que celle dont les Allemands avaient dispos en 1940 se formait en France occup e au milieu in me del ennemi Ses missaires arrivaient Londres et Alger charg s de ses requ tes Tous demandaient des armes des explosifs de largent Les Alli s accept rent de les aider Restait faire parvenir ce mat riel malgr la surveillance allemande Deux moyens de transport seuls taient utilisables le sous marin et l avion Encore l avion tait il beaucoup plus pratique que le sous marin aussi fut ce presque uniquement lui que l on eut recours La technique du parachutage clandestin n tait pas nouvelle En On aurait pu par exemple indiquer le r le du B O A dans le rapprochement des nues de R sistance que symbolisa le C D L ou bien le r le jou par certains agents aupr s des maquis ou dans les op rations de sabotage 2 Maurice LOMBARD L lat major F F I de la C te d Or 4 juin 11 sept 1944 Annales de Bourgogne i XVII 1945 tir part en une brochure formant le cahier n 2 du Pays bourguignon Dijon impr Bernigaud et Privat 15 rue Bossuet 3 Les sous
48. rachutistes risquaient de venir s craser ou s lectrocuter Ces terrains taient class s Homo L quipe de ramassage devait comprendre de dix vingt hommes mais souvent elle en comprenait beaucoup moins Pas plus que le chef de terrain les hommes n taient r tribu s Ils avaient cependant l espoir de trouver dans chaque parachutage un petit colis qui leur tait destin et qui renfern ait des produits rares tabac cigarettes chocolat caf et sucre Quelquefois les hommes recurent aussi des parachutes mais cette pratique n tait pas recommand e car les imprudences taient nombreuses et les chemises en toile de para chute pouvaient fournir aux Allemands des indications et des preuves Le plus souvent les chefs de terrain pr f r rent enterrer les parachutes Un terrain ayant t reconnu et une quipe se trouvant pr te le desservir il restait le faire conna tre en Angleterre le faire 1 M D sertot ing nieur des Laux de la Ville membre du C D L 2 M Vincent garagiste Dijon premier chef d partemental de la C te d Or puis du Jura tu accidentellement au cours d une mission le 3 juillet 1944 dans le Jura 3 Ce qui faillit arriver pencant la nuit du 16 au 17 ao t 1943 sur le terrain Bourgogne au premier parachutage komo dans la r gion Le terrain fut ensuite d class 4 Sur le terrain qui s appela Anjou puis Alternateur Poiseui la Grange par exem ple il n y eut p
49. rent les seules que connurent les quipes de ce d partement En ao t le nombre de ces parachutages nocturnes augmenta dans de notables proportions pour battre tous les records pendant les premiers jours de septembre Deux trois cinq avions parachutaient sur le m me terrain Pour pr venir les quipiers dans les cas d op rations multiples le speaker r p tait le message une seconde fois en y introduisant un chiffre le nombre de quadrimoteurs qui seraient le soir au dessus du terrain La route est pleine de trous je dis la route est 3 fois pleine de trous Cela signifiait Trois avions viendront parachuter leur cargaison cette nuit sur Alternateur Chaque avion apportait aussi davantage de containers Au lieu des 4 ou 5 tubes que l chait en 1943 un Halifax chaque bombardier en apportait alors de 15 20 Les cellules renfermaient des munitions en plus grande quantit et des armes de meilleure qualit fusils 1 Nuit du 6 au 7 juillet 15 containers sur Cavalier Le lendemain un autre parachu tage eut lieu sur ce m me terrain pour les services britanniques Nuit du 7 au 8 13 containers sur Archipel Nuit du 8 au 9 18 containers sur Marcoton Parachutages 191 mitrailleurs Brain carabines Winchester bazookas grenades mines et mortiers On y trouva aussi des effets d uniforme et d quipement Les F F I fournissaient souvent les quipes de ramassage En effet il n tait pas rare que le ch
50. s quipes de la R A F sp cialis es dans ces missions sont tonnantes de pr cision et aussi de conscience professionnelle T avion prend la bonne altitude 150 300 m face au vent Dans le grondement formidable de ses quatre moteurs il revient sur le terrain Un signal rouge s allume son bord et ausit t les hommes sautent ou les containers tombent lourds tubes suspendus aux parachutes Ils se balancent une seconde et se posent L avion revient parfois plusieurs reprises au dessus du terrain pour d poser son chargement Le plus souvent il l che tout d un coup et reprend aussit t sa route vers l ouest Alors commence le travail des quipiers quatre ils soul vent les tubes d acier qui p sent environ 200 kgs 1 soit en les prenant par les 1 Le plus souvent les tubes sont form s de plusieurs cellules distinctes en forme de tambour accol es bout bout Quelques tubes sont cependant d un seul morceau pour les fusils mitrailleurs et les fusils par exemple I arrive aussi que l on parachute des 176 Maurice Lombard poign es soit plut t en engageant des perches de bois dans les poi gn es Quand on peut disposer d une voiture tra n e par un cheval ou m me d un camion tout est bien vite ramass Mais toutes les quipes ne jouissent pas de ces facilit s et il faut peiner pour porter les lourds fardeaux vers la cache en se h tant pour ne pas se laisser surprendre par le jour L
51. se r fugia Dijon Mais la chance tait contre lui et une femme le d non a Il tenta de renouveler son exploit de Chagny comme les Alle mands venaient l arr ter rue Condorcet Il fut bless la jambe mangea ses papiers et se suicida 29 janvier 1944 Son ami Roger Philipson chef d partemental de la Haute Sa ne tait arr t en m me temps Il est mort en d portation Hugues nomma pour remplacer Maxime Guillot et Roger Phi lipson en Sa ne et Loire et en Haute Sa ne Luc et Ren Pajot Leur commandement fut de peu de dur e Ren Pajot recherch par la Gestapo vint demander des instructions son chef Dijon i fut arr t au restaurant avec Luc qui venait prendre ses fonctions L un d eux fut il victime d une provocation et se confia t il un mouton comme il semble Toujours est il que quelques semaines apr s leur arrestation un prisonnier lib r de la prison de la rue d Auxonne se pr senta chez M Ramey en se recommandant de Ren Pajot et prit contact avec Hugues Le lendemain celui ci tait arr t son tour Le B O A fit offrir deux millions la Gestapo pour prix de sa libert Mais Hugues ne fut pas rel ch Le coup tait rude pour le B O A 1 le chef perdu tant de grande valeur En m me temps toute l organisation tait menac e Quelques jours avant l arrestation d Hugues son adjoint M de Maisonneuve avait d fuir Alain et Franck qui l avaient remplac ne co
52. t G de B nouville Le sacrifice du malin Paris 1946 180 Maurice Lombard organe particulier du service charg d entretenir des relations avec l administration vichyssoise Pourtant des contacts paraissent avoir t la sp cialit de M de Charg re qui sans avoir aucun titre officiel joua aupr s de Hugues le r le d une sorte de conseiller diplomatique Il avait beaucoup de relations et un esprit fertile en exp dients Manquait il quelque chose au service information ou mat riel C est M de Charg re qui se chargeait de le procurer L administra tion des Ponts et Chauss es rechercha sa demande et trouva pr s d Arnay le Duc un terrain d atterrissage r pondant certaines exi gences techniques 2 kil sur 2 de terrain plat sans obstacles et de fond assez ferme pour supporter un avion n importe quel moment Les contacts les plus int ressants furent pris avec certains poli ciers de l tat Fran ais de la section M A Men es antinationales charg e de la lutte contre ia R sistance M de Charg re entra en rap port avec les commissaires Barbirat et Risch et surtout avec le com missaire Marsac auquel il eut plusieurs fois recours dans des affaires d licates Quels mobiles amen rent ce Fouch focal servir la R sis tance Quels furent les calculs de ce sinistre policier Peut tre fut il impressionn par le caract re oficiel des services de la France combat tante et son activit polici re aya
53. teurs directs d Hugues Arr t il fut d port 174 Maurice Lombard pr sence de Mila une quipe enthousiasm e laquelle taient venus se joindre Julien et Prosper Gallois vovait tomber les premiers containers envoy s la C te d Or Dans la nuit du 14 au 15 ao t tandis que le terrain de Saint Philibert recevait un deuxi me para chutage un Halifax de la Roval Air Force larguait trois tonnes d explosifs et d armes sur Anjou et deux autres parachutaient sur Bretagne et sur Normandie aux Maillys et aux Granges d Auxonne les deux terrains de M Moindrot Dans la nuit du 16 au 17 ao t le premier parachutage Homo du bloc list eut lieu sur Bourgogne L descendirent en France le commandant Clouet qui devint chef du bloc ouest puis D M R le commandant Gu rin qui commanda le bloc centre et le commandant Guy Chomet dit Mariotte qui fut officier d op rations de la r gion B puis D M R de la r gion Lille Quelques jours plus tard le commandant Grivelet accueillait encore quatre parachutistes de la France Libre qu il logea pendant deux semaines Tarsul chez MM Dorbon D s lors les parachutages se multipli rent sur les terrains d j cit s Semur Vitteaux Ch tillon 13 h 30 r9 h 30 27 h 30 le chef d partemental et les chefs d quipes coutaient les messages personnels de la B B C En principe les hommes d quipe ne devaient pas conna tre la formule de message d
Download Pdf Manuals
Related Search