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Michel François 45000 affiches 1994-2011

1. DOSSIER A DESTINATION DES ENSEIGNANTS Exposition Michel Fran ois mus e des arts 45 000 affiches contemporains Du 23 octobre au 29 janvier 2012 MAC TABLE DES MATIERES A Quelques textes pour aborder l oeuvre de Michel Fran ois De l inventaire chez Michel Fran ois Michel Fran ois B Introduction au propos de l exposition du MAC s Des affiches ou comment semer tout vent C Les actions pendant l exposition Michel Fran ois Une performance pour les enfants Atelier Bazart D Les expositions venir Baudouin Oosterlynck Le Grand atelier Lise Duclaux r activation de la zone de fauchage tardif E Renseignements pratiques 03 04 10 12 13 14 16 17 23 DE L INVENTAIRE CHEZ MICHEL FRANCOIS L exposition serait elle aussi exposable Le casseur de cailloux ne tient il pas du sculpteur Le journal n est il pas un catalogue de notre monde Le bureau n est il pas une sorte d atelier La rue n est elle pas le lieu par excellence des regards Et les orties ne font elles pas aussi des fleurs Au vu des travaux de Michel Fran ois l on serait tent de r pondre par un grand oui ces questions qui sous entendent un largissement des fronti res de la cr ation contemporaine toute un s rie d activit s non encore r pertori es parmi les cat gories de l esth tique Face l extr me densit de ce qui se produit l ext rieur des tours d ivoire comme actes g n r
2. on emporte je peux aussi contribu faire vivre des exp riences Je l che l uvre et puis le public l interpr te et en fait usage librement S T En ce sens le contexte dans lequel vous op rez n est pas indiff rent et influe sur la mani re qu ont les spectateurs de percevoir l oeuvre L D Si l on compare par exemple des interventions assez similaires celle au Centre d Art Contemporain de Pougues les eaux qui a dur deux ans puis celle du Grand Hornu on peut mieux percevoir l impact du milieu Pougues c tait de l exp rimentation j ai agi assez impulsivement un peu l arrach e sans d gager le terrain des d chets de chantier dans un espace clos me contentant de semer sur une petite couche de terreau des graines achet es au supermarch local Il n y avait rien j ai enclench le processus de vie et comme par magie dans cette petite cour rapidement les oiseaux les insectes les escargots sont arriv s Hornu les imp ratifs taient diff rents Le directeur du mus e LAURENT BUSINE me commandait une uvre et m octroyait derri re le mus e proximit de la rue deux vastes espaces de 400m2 Je tenais bien s r ce que cela pousse et que j obtienne un r sultat tangible ce qui dans ces 800 m tres carr s n tait pas si vident et sans risque et exigeait que je mette toutes les chances de mon c t II convenait notamment d tablir la liste des graines avec soin puisque celle ci est pr cis
3. son point le plus haut il arrive figer son mouvement je me demande si le photographier a un sens il faut le filmer il y a une proximit entre les chor graphes et les plasticiens ce sont des ponges ils captent tout l ponge c est un bon objet qui donne qui prend l tre id al je me r incarnerais bien en ponge en change permanent ajust son entourage dans la maison c est plein d ponges c est un objet de l inventaire il y a le petit tableau du Ma tre de Fl malle dans la cuisine la boulang re se pr sente la communion pour avaler une hostie qu elle a elle m me fabriqu e au moment o le pr tre lui affirme qu il s agit du corps du Christ elle a un doute l gitime le pr tre per oit ce doute l isole l a fait agenouiller et fait appara tre au mur toutes les pi ces conviction preuves que la passion a bien eut lieu que le corps a souffert pour de vrai stigmates de la souffrance les crachats une lance les clous tous les clous la couronne d pines le drap les d s les gouttes de sueurs et de sang tout flotte sur la toile l ensemble est comme un inventaire a fait tout le tableau dans la cuisine le couteau est dans la viande il y a une pi ce qui inventorie tous les objets de la maison ils y sont tous repr sent s une deuxi me fois la maison dans la maison une tentative d embo tement dans cet inventaire il y a des r ductions et des agrandissements des transgressions de formes et d
4. Propos recueillis par Jean Paul Jacquet M me quand il filme m me quand il photographie Michel Fran ois est sculpteur La plasticit des mati res et l intensit des mat riaux occupent avec les gestes du corps le centre nerveux d un travail flux tendu Le texte publi ci dessous est le r sultat d un entretien r alis par Jean Paul Jacquet sp cialement pour ce num ro de DITS A la demande de l artiste nous le publions dans sa mise en forme d origine et le s parons des reproductions des uvres Devant la maison il y a une voiture gar e celle de Jimmie Durham crabouill e par une norme pierre bleue tomb e du ciel ce n est pas une maison moderniste de l ext rieur a ressemble a une photographie vieillotte des pavillons de banlieue de Dan Graham l int rieur c est carr ment une baraque d s qu on pousse la porte il y a un gros savon jaune accroch au mur qui barre le chemin d j il faut se mettre de cot pour avancer dans le couloir en passant le savon frotte sur le ventre l apparition de ce savon en travers du corridor a laisse des traces sur le plastron je reste un certain temps a ne me blesse pas a pousse l endroit du nombril je reste sur place il n y a rien qui presse il a bien v cu ce savon c est un syst me pour tre propre d un coup pour laver un b b le plus vite possible se laver dans une treinte il dispara t quand on s en sert des apparitions qui encombrent il y e
5. l endroit o a fuit ce sont des jets bien raides qui traversent l espace si r guliers et rectilignes qu on a du mal premi re vue imaginer qu il s agit d un fluide on pourrait l interrompre avec la main a ressemble une tige de lumi re un morceau de r alit distordue un film mais c est de l eau dans la maison les robinets sont ouverts et si on veut retenir l eau on doit y mettre un ballon ou un r cipient ou les mains ou la bouche apr s a d borde ou a clate la dispersion a revient de partout les pissenlits sur lesquels on souffle c est le mouvement il y a une serre o on cultive des pissenlits g ants dans la pi ce cot il y a un volume blanc tr s libre qui se d plie dans l espace de la salle comme les griffonnages automatiques version trois dimensions des gribouillis scribble en italien c est scarabocchio c est clair des gestes conscients mais avec des r sultats non contr l s l id e qu un tourbillon de mati re occupe l espace le projet de faire un objet mental sans queue ni t te une prolif ration infinie il y a des choses fixes aussi il y a une pi ce avec juste une date painting d On Kawara une date sans signification particuli re un ancrage absolu dans le temps inamovible chaque chose se d bat avec des questions de temps on sait que l on fait des choses fixes mais tant donn cette fixit comment malgr tout cr er du mouvement pour que les choses se recomposent
6. celle de L invention de Morel ou mieux celle de Plan d vasion o l on interchange les perceptions des prisonniers ils voient ce qu ils entendent ils entendent ce qu ils sentent ils touchent ce qu ils voient dans ce Casar s il y a un ing nieur qui a construit une maison d arr t tr s conome dans laquelle on peut observer les comportements tranges de ceux qui subissent cette transformation des sens et qui se croient prisonniers pour les observateurs rien ne les emp che de fuir aucune barri re infranchissable la maison a un peu tous les aspects de cette inversion des sens mais elle ne ressemble pas une prison sur une table se trouvent plein de papiers avec des dessins g om triques ce sont des tentatives pour r soudre un probl me un jeu ce jeu test qui consiste aligner trois fois trois points de mani re former un carr constitu de 9 points il s agit alors en 4 lignes droites sans lever la main de joindre les 9 points comme ces 9 points forment un carr on pense que la solution pour les rejoindre est dans le carr on se dit que le vide autour ne participe pas en fait la solution est l en dehors du carr il faut sortir du cadre 07 c est un exercice inou il faut sortir de ce qui appara t comme une r gle qu on s invente la plupart du temps dans la maison il y a des fuites de partout on se demande comment il peut y avoir autant de fuites ce n est pas que a suinte au contraire a reste tr s sec
7. dispara t je fais une photo mais je perd le n gatif a me fait penser aux photographies rat es j avais un potager des salades quelques rang es je les arrosais l heure de l ap ro je d cide d en arroser une avec du vin seulement chaque soir j allais regarder les salades voir comment elles poussaient surtout celle qui ne recevait que du vin videmment c tait ma pr f r e au bout de trois jours je crois y distinguer une splendeur particuli re une fantaisie une expression du feuillage un peu folle je suis convaincu que la salade est saoule la salade saoule je fais tout un rouleau de film 36 diapositives de cette salade sous tous les angles impatient je vais rechercher le r sultat au labo je m installe projette c tait juste des photographies d une salade il ne restait rien de cette splendeur que j avais cru apercevoir a on peut dire que ce sont des photographies rat es je ne suis pas un photographe tr s compulsif Araki dit qu un photographe qui ne photographie pas les femmes n est pas un photographe il y a beaucoup de femmes dans toute la maison la danse dans l atelier de peinture de mon p re ma m re est danseuse a cr e des vocations de voir une femme danser dans l atelier d un peintre je me suis dit que la sculpture tait un moyen terme entre la danse et la peinture j ai vu un danseur d Ann Teresa De Keersmaeker qui a cette possibilit quand il saute en l air d avoir un instant de stationnement
8. et s articulent il faut du temps llya Prigogine est un physicien il est occup et entour par sa collection de sculptures pr colombiennes sur son bureau il y a un parall l pip de en pierre long de quatre vingts centim tres creus l int rieur et sur toute sa longueur un vide cylindrique et lisse traverse cette pierre carr e stri e l ext rieur de mani re r guli re sur tout son pourtour vide et lisse l int rieur il me dit que c est une st le fun raire chinoise et que ce serait pour ces chinois une repr sentation du temps et de l espace mat rialit de l espace mesur stri immat rialit du temps traversant la pierre sans laisser de trace sans direction on compte du temps en Occident mais chez eux c est l espace qui est compt j ai fait une photographie avec cette pierre en avant plan et Prigogine derri re et flou avec une tr s petite profondeur de champ la pierre est nette devant elle prend toute l importance la silhouette de Prigogyne est cras e dedans a donne une proximit un rapport fusionnel avec cette st le il y a une pi ce achrome toute la pi ce est achrome il y a juste un ballon gonfl de Piero Manzoni au milieu plus loin il y a une table avec un pied qui manque celui qui manque est pl tr comme une jambe et on l a mis sur la table il a pris du poids tripl par des bandes de pl tre et d pos dessus pour que cette table tienne en quilibre cass pour r parer u
9. fa on momentan e comme cet homme qui vient s installer sur ce bloc de glace pour parler une forme de simulacre c est une action parfois burlesque que de pr tendre 05 tr s momentan ment l inverse les objets sont embarqu s dans ce destin tragicomique simplement ils sont un instant fig s dans cette posture cette pr carit quand une fen tre est d tach e de son mur qu est ce qui reste on pourrait dire que tout a ce sont des vanit s ce cube de verre r put intraverssable qu on essaye de traverser quand m me comme si a avait t le contenant d une valeur s re mais on se rend compte que c est ce qui nous met distance de ce contenu pr cieux qui est devenu l enjeu le sujet de l effraction l endroit de la limite il faut le geste dans l armoire il y a des tas de papiers griffonn s c est ma collection internationale de papiers qu on laisse disposition dans les magasins pour tester le bic ou le feutre avant de l acheter partout on produit un gribouillis insignifiant le test la signature insignifiante je les imagine comme tatouage c est impossible comme si un tatoueur pouvait tester son aiguille avec cette m me fulgurance je me souviens de la diff rence qu on fait entre le geste et l acte mettre les mains dans ses poches se laver les mains b iller dehors des enfants africains jouent faire un tas avec leurs mains ils d posent leurs mains les unes sur les autres puis les retirent a appara t
10. hicule en plus et qui est pr cis ment de l ordre de la dynamique du d sir Dans le cadre de l exposition Un sourire une bouture j ajoutais encore un l ment significatif au plantule une tiquette o j indiquais son nom et ses origines certaines avaient t trouv es certaines avaient t pr lev es chez des amies des connaissances certaines avaient t vol es Gr ce ces renseignements le nouveau propri taire connaissait son pass un surcro t d me qui s ajoutait au souvenir du sentiment prouv au moment de sa d couverte dans cette installation pr cise la couleur de la lumi re l endroit occup dans l espace la taille la forme la mati re la texture de la bouture Autant de petites choses et d images qui influenc rent leur choix et qui sont d sormais intimement associ es la plante Au del de la valeur mat rielle s ajoutait une dimension sentimentale En les donnant gratuitement je questionnais l un des fonctionnements implicites notre soci t de consommation qui pr suppose que toute chose a immanquablement une valeur marchande Chacun emportait sa bouture et loin de moi celle ci poursuivait sa vie en toute libert Cette dimension est fondamentale Je donne quelque chose et puis je laisse prosp rer S T En quelque sorte une belle mani re de cultiver la vie L D Ce qui m importe au del du concept que j imagine c est de cr er une situation concr te un cadre pour
11. interdit de s asseoir et en face la copie cette chaise que j essaie de copier avec les moyens du bord du carton en l occurrence et des tubes de peintures primaires il n y a pas une ligne droite c est tout d chir il n y a pas un truc qui tient a tremble les couleurs d passent et il y a des taches une esp ce de lambeau de chaise de Ritveld parpill s au sol il y a des magazines sur les animaux la vie des b tes a date de mon enfance je trouvais que l animalit n apparaissait pas vraiment dans les textes ou les images des articles il y avait tellement de distances que l on apprenait pas grand chose sur leur vraie nature alors je m amusais rendre hommage cette nature je rendais les images plus sauvages des singes par exemple je barbouillais la page de magazine avec une gestuelle incontr l e c tait un singe qui attrapait des l vres rouges normes ou qui avait litt ralement bouff la page a chappe au contr le de la r daction les artistes sont des control freaks ils veulent tout contr ler contr ler ses fantaisies dans la cuisine il y a un tas de farine une tentative de Jo lle Tuerlinckx de cr er un grand parall l pip de rectangle de farine elle a beaucoup travaill dans la cuisine a a pris plusieurs jours c est sa mani re de participer la vie de la maison elle n est pas tout fait satisfaite elle reviendra des tas il y en a beaucoup m dicaments feuilles verres boulett
12. me temps que je m assieds et que je per ois la texture du si ge en polystyr ne qui re oit mon cul il y a une infinit d v nements plus ou moins catastrophiques qui ont lieu c est pour a qu il y a des boules dans le polystyr ne ce sur quoi je m assieds sont des millions de boules il faut gratter un peu mais a vient il y a juste un petit vernis la surface et puis c est l infini sous la maison il y a une norme cave je ne sais pas quel point elle est grande comme le globe terrestre le globe terrestre c est la cave c est rempli de journaux des empilements de journaux sur des milliards de kilom tres cube qui disent l histoire ce qui arrive au monde j observe de nouveau ces vitres bris es le dessin de ces fractures dans le verre la lumi re qui passe se projette sur les corps des gens qui font des siestes l apr s midi j avais fait une fabuleuse sieste au Br sil on fermait les volets pour dormir il y avait juste un tout petit trou dans ce volet et toute la plage la mer les gens qui taient sur la mer tout passait par le trou et se projetait l envers sur le mur la t te du lit un film permanent ces formes de d doublement de d pliage des images d inversion c est souvent travers les fen tres que a se produit il y a beaucoup d attention accord e ces interfaces la fen tre la porte les seuils les fronti res aussi les limites des endroits sensibles l o s ab ment les questions qui touc
13. ateurs d objets d images ou d motions une attitude de circonstance pour celui que la notion d espace interrog n est elle pas d tendre justement ses gestes cet espace environnant qui le surprend Du corps physique qu il traitait au d but en sculpteur Michel Fran ois serait naturellement pass sans pour autant abandonner d finitivement ses productions ergonomiques au corps social autrement dit l ensemble des liens se tissant entre individus pas forc ment d une m me famille ou d une m me culture Sur fond de voyages l tranger et de photographies rapport es des quatre coins du monde plusieurs installations con ues pour mettre ses stocks de mat riaux d objets de sculptures et de clich s la disposition du public ont ainsi vu le jour non seulement au mus e et en galerie mais encore dans la rue et m me en prison Ce sont des piles d affiches que celui qui passe par l peut emmener avec lui une vitrine ouverte Speaker s Corner que des personnes intern es utilisent comme un lieu d expression des listes d attente remplir par les visiteurs plusieurs installations en forme de boutique de stock ou de bureau Soit une mani re d emmagasiner et d changer qui fait cho aux pelotes aux trousseaux aux rouleaux aux empilements etc qui appartiennent encore au vocabulaire de sculpteur de Michel Fran ois 03 MICHEL FRANCOIS Le geste peut tre utilis aussi pour remplacer la parole
14. bienfaitrice qu il contemple 21 LISE DUCLAUX est n e en 1970 Bron en France Elle vit et travaille Bruxelles Historienne de l art SOPHIE TRIVIERE est guide animatrice au MAC s non mais je ne sais pas j ai envie de leur dire voyons voyons c est autre chose autre chose il n y a pas de mots pour cela cela ne s inscrit pas dans les phrases ou plut t si je commence une phrase croyant avoir l sur le bout de la langue le tableau le moment la couleur Citation de JEAN LUC GODARD in Histoire s du cin ma 4 Gallimard Paris 1998 pages 161 162 propos e par LISE DUCLAUX dans le cadre de cet entretien INFORMATIONS amp RESERVATIONS Service des r servations Laurence Lelong Rue Sainte Louise 82 7301 Hornu T l 00 32 0 65 613 881 fax 00 32 0 65 613 91 courriel reservations grand hornu be ecole grand hornu be laurence lelong grand hornu be site internet www mac s be Tarifs Au mus e e Visite active 40 dur e 1h30 2h 2 l l ve droit d entr e entr e libre pour les enfants du maternel En classe e Animation nomade en classe 60 pour 1 animation nomade en classe 100 pour 2 animations nomades le forfait pour le d placement de l historien ne de l art de 0 50 km 10 de 50 100 km 20 de 100 150 km 30 QUESTIONS D ART CONTEMPORAIN Aux classes secondaires le MAC s propose l animation noma
15. ce qu elles contiennent de possibilit s innombrables car tous nous ne voyons nous n entendons pas nous ne racontons pas nous n crivons pas les choses de la m me mani re Nous ne tenons donner aucune le on pas plus qu un quelconque mode d emploi nous n ignorons pas que chacun peut suivant ses int r ts modifier le cours de son existence adulte suivant sa r flexion ses rencontres et ses connaissances Nous voulons montrer le monde vari et riche il est plein de surprises et d images fortes qu il est heureux de voir un jour puissent ces images s imprimer un jour dans le souvenir des plus jeunes C est ce jour que nous cherchons clairer aujourd hui Laurent Busine 16 DU POSSIBLE SINON J ETOUFFE Dans le cadre de son 10e anniversaire le mus e r activera certaine de ses productions c est le cas de l oeuvre de Lise Duclaux Zone de fauchage tardif d j propos e au public entre 2006 et 2008 L entretien suivant vous permet de plus globalement appr hender son travail Entretien avec LISE DUCLAUX par SOPHIE TRIVIERE Enti rement vitr l appartement de LISE DUCLAUX situ dans le vaste plateau d une ancienne fabrique baign de lumi re occupe l angle du b timent et offre une vue plongeante sur la verdure d un flot de jardins Sur les tablettes le long des baies quelques boutures s alignent en rang d oignons Dans le bureau sur les tr teaux des sachets de graines des listes de plante
16. de QUESTIONS D ART CONTEMPORAIN envisag e comme introduction ou prolongement d une visite au mus e Ce module s interroge sur la mani re dont les artistes repr sentent et inscrivent la r alit environnante et observe comment ces regards singuliers inf rent des significations et des lectures sp cifiques Remontant la rupture avec la tradition illusionniste que fut abstraction nous cheminerons travers la succession des avant gardes minimalisme land art conceptuel body art pour tenter de d gager la sp cificit et le statut de l objet d art contemporain Nous serons amen s d battre de l antagonisme savoir faire processus cr atif la question du ready made de l interactivit de la fronti re t nue entre l art et la vie l engagement de l artiste dans la soci t la fonction de l institution mus ale etc Cette animation peut se d rouler soit dans l auditorium du Macs soit dans une classe occult e de votre tablissement scolaire Elle dure deux heures de cours 23
17. de l encre noire s coule goutte goutte du plafond et clabousse les pages du quotidien de la r gion Chaque matin la derni re dition est ajout e augmentant petit petit le tas au centre de la pi ce Comme les couleurs des enfants recouvrent les affiches de l artiste la tache noire macule les caract res d imprimerie brouillant artistiquement la lecture des informations Dans une salle sym trique semblablement tapiss e d une multitude d yeux stylis s sur l corce des bouleaux la m me mise en sc ne se r p te A une infime tache pr s Une mani re subtile de sugg rer au visiteur troubl par ce ph nom ne de d j vu ou paramn sie que rien n est jamais exactement pareil Communiquer travers la libert de l art et de la vie rester attentif au rapport qu ont les gens avec le monde qui les touche et s impliquer soi m me personnellement intens ment ainsi l artiste d finit il l attitude artistique 11 UNE PERFORMANCE POUR LES ENFANTS ETS BEETS Katrina Brown mouvement dessin Han Buhrs voix Dans le cadre de l exposition Michel Fran ois le service culturel propose quatre repr sentations de la performance EtsBeets destin e aux enfants entre 2 et 6 ans Le service culturel a choisi ce spectacle car il illustre la question de l nergie et de la trace laiss e par chacune de nos actions th matique voqu e de maintes reprises dans le travail de Michel Fran ois Les repr sentat
18. e de cette diversit Ainsi au MAC S j ai choisi les esp ces en fonction de leur rusticit et si parmi celles ci on d nombre beaucoup de vari t s locales c est simplement parce qu elles sont mieux adapt es et plus spontan ment r sistantes et non parce que j ai voulu d lib r ment carter celles de provenance trang re S T Cela nous renvoie toujours votre philosophie de la non intervention L D Ce qui m importe aussi fondamentalement c est l aventure propos e dans cet espace o se cultive la vie Une liste de graines quelques r gles suivre pour l activer une dur e d existence minimum obligatoire dans le cas pr sent trois ans le temps n cessaire pour que les bisannuelles accomplissent leur cycle complet ce que j ai propos et vendu n est pas immuable ce n est pas un objet en dur d finitivement verrouill Et en m me temps je modifie l environnement quotidien et familier des voisins des personnes qui travaillent au MAC s des visiteurs qui viennent respirer les fleurs J offre des bulles d oxyg ne Je consid re qu un travail est abouti quand j y ai moi m me pris du plaisir et quand je suis surprise tonn e au m me titre que le spectateur Je n appr cie pas trop les discours th oriques des critiques qui noncent comment il faut interpr ter l uvre et la fige De la m me mani re que j aime offrir des boutures ou un sourire de poches des choses bien concr tes que l
19. e fonctions et des erreurs pour gagner de la place on a embo t les choses elles deviennent hybrides inclassables c est une compilation de r el et d irr el la collection des traces d ailleurs dans une pi ce se trouve un grand bac rempli de neige il est crit pi ce conviction sur le cadre un extrait de fronti re on distingue des traces de pas des empreintes de sabots de vaches c est un immigrant qui s est agraf des formes de sabots sur les semelles pour ne pas se faire rep rer se fondre dans le d cor faire des traces Olga est rappel e Ath nes parce que son p re est mort ses s urs et elle vont chez le notaire qui les 06 avertit qu elles h ritent en effet de la maison familiale mais aussi de la maison voisine dont elles ignoraient tout elles se rendent dans cette maison et d couvrent qu elle est remplie de flacons et de bocaux du sol au plafond tout les tages chacun dat s avec les d jections poils il y a les ongles toutes les urines les larmes j imagine tout est inventori dans cette maison qui n a servi qu a elles h ritent de la compilation de leur p re alors qu elles viennent de l enterrer le retour du corps que faire avec a une fondation ou r ouvrir le tombeau et tout balancer dedans c est parce que le corps n est pas l qu il y a sculpture en remplacement bien s r il y a dans la maison la chaise de Rietveld qui est l comme un mod le acad mique avec un panneau qui
20. eilla notre attention et quand il frappa avec un b tonnet dispos dans la vitrine cet effet sur un fil tendu ou sur un verre fragile se produisit en nous une sensation nouvelle une capacit couter et Venant du lointain un son ignor jusqu alors Devant notre surprise m l e de ravissement il nous assurait qu il n y avait l nul myst re que chacun d entre nous tait capable s il s ouvrait au monde des sens d entendre les sons les bruits les chos les murmures ainsi que les rumeurs contenus en ses appareils qu il mettait en marche une qualit du monde Et nous des tuyaux dans les oreilles les oreilles contre une plaque de verre ou simplement les oreilles au vent attentifs pr venus presque aux aguets nous entendions venir de loin conquise complice douce la note annonc e qui s avan ait lentement dans le creux de la tuyauterie dans les circonvolutions de notre cerveau dans les labyrinthes de nos oreilles Chantait alors en nous l appareil tre moins sourd l instrument tre plus justement reli l Univers quand bien m me nous le pensions peupl seulement du bruit des trains parfois et du chant des oiseaux forestiers parfois Si je me posais la question de savoir quel ordre appartenaient ces instruments curieux je sais maintenant que c est bien de science qu il s agit d une science artistique et rare dont Baudouin Oosterlynck veille les transmutations et les amplifications dans d
21. en deux parties d un cot ce sont les moiti s hautes des bouteilles avec le goulot et de l autre cot ce sont les parties basses les restes de la pratique quotidienne d un homme qui vit l et qui boit chaque jour sa bouteille de cacha a avec la derni re goutte d alcool au fond de la bouteille il y trempe une ficelle entoure la bouteille avec la ficelle imbib e et d un geste rapide la sectionne c est comme si c tait le corps du buveur qui tait sign c est pour dire qu il Pa bue c est un boulier compteur aussi mais inscrit dans le corps de la bouteille une chose la place d une autre ayant trouv une forme ad quate pr cise tragique et absurde aussi MICHEL FRAN OIS est n en 1956 Saint Trond Il vit et travaille Bruxelles JEAN PAUL JACQUET est n en 1964 Il vit et travaille Bruxelles Historien de l art il est commissaire d exposition ind pendant 09 DES AFFICHES OU COMMENT SEMER A TOUT VENT En 1994 dans le cadre de sa participation la biennale de Sao Paulo au Br sil Michel Fran ois fait diter en grand format certaines de ses photographies Depuis quelques 45 images ont t reproduites et mises en circulation Parfois celles ci furent placard es dans l espace urbain ou ins r es dans des journaux Le plus souvent comme c est le cas pr sent plac es en pile dans l exposition elles sont gratuitement distribu es aux visiteurs Intentionnellement Michel Fran ois n a
22. er et chuter autant de figures que Michel Fran ois cadre avec une insatiable curiosit et que nous retrouvons num r es sur les affiches expos es dans la salle pont 10 Cette nergie spontan e cette adh sion au monde et cette cr ativit naturelle l artiste les revendique et les partage d lib r ment avec les enfants Aussi cet t il confia aux plaines de jeu accueillies sur le site du Grand Hornu des tas de ses affiches que les enfants s appropri rent avec plaisir barbouillant l image originale d nergiques traits de peinture acrylique Dispos es en tas informels celles ci s amonc lent dans la premi re salle du mus e transform e pour la dur e de l exposition en atelier o les enfants poursuivront cette joyeuse entreprise tout au long de l exposition Des installations pour que survivent la libert et l esprit critique Dans le cabinet des estampes l artiste expose d tonnantes semelles en forme de sabots de vache utilis es par les immigr s quand ils tentent de franchir clandestinement la fronti re du Mexique Gr ce cette ing nieuse astuce ils brouillent les pistes et s vadent hors des limites assign es Dans cette proposition discr tement politique s affirme l esprit libertaire de Michel Fran ois pour qui l art est un moyen de r sistance Briser les murs les fronti res ce qui s pare dans son uvre la th matique de la fuite est omnipr sente Ainsi dans l installation d j vu
23. es rondelles sacs d eau c est l parpillement il faut du mouvement que les choses soit prises dans un cycle de mouvements avant ou apr s l croulement toutes les fen tres sont ouvertes il y a une pi ce o les murs se prolongent l ext rieur de l autre c t des fen tres briques rouges l ext rieur pl tre blanc l int rieur c est le m me mur c est tentant de gratter un rectangle de pl tre l int rieur pour retrouver la brique un rectangle au format de la fen tre un espace contigu des contigu it s il y en a de toutes sortes des choses encastr es des baisers j ai ce projet de filmer un long baiser j attends de rencontrer des gens extr mement amoureux en haut un moment donn il n y a plus de toit on est au ciel reste une structure squelette de maison une plate forme ouverte flottante dans l air c est tr s agr able dans une salle il ny a rien il y a quand m me quelque chose de dessin au sol la projection chelle un sur un d un plan d architecte l chelle r elle d une cellule de prison pr vue par un architecte avec les cottes le sens des ouvertures vraiment la reproduction tel quelle juste peinte sur le sol on peut parcourir l espace r el de cette fiction qui applique le cahier des charges c est tout fait fr quentable videmment une prison fiction quelque chose entre le dur et le mou c est une maison mais chahut e ce serait plut t une maison la Bioy Casar s
24. es bruissements attentifs Laurent Busine 15 LE GRAND ATELIER Exposition du MAC s du 4 mars au 3 juin 2012 Ceci est une exposition con ue et voulue pour les enfants Il ne s agit pas d y pr senter des uvres ou des objets que nous pensons tre la port e des enfants mais bien de disposer leur attention des uvres qui leur sont destin es parce qu elles envisagent les aspects du monde dans son infinie diversit sans fermer quelque porte que se soit Le Grand Atelier est celui de la vie Le Grand Atelier est celui des enfants que nous accueillons comme des personnes responsables des visiteurs s rieux ouverts sur le monde ou suivant les termes de Fran oise Dolto nous nous adressons aux enfants comme des h tes de marque ee Lu Les enfants se trouvent au d part de leur existence et ont sous les yeux l incroyable possibilit de s int resser de voir de regarder tout d tre curieux de tout de la m me mani re Au fur et mesure qu ils jetteront les yeux sur l une ou l autre chose ils op reront in vitablement des choix et cerneront le champ des options qui les conduiront l ge adulte En ce sens ils seront aid s ou d tourn s dans leurs choix par le milieu familial l ducation l instruction le go t qu ils d veloppent le destin ou le hasard Nous voulons leur proposer de regarder les images du monde de mani re simple tranquillement en observant seulement
25. et modifier les choses Ce ne sont pas seulement des histoires de belles fleurs mais aussi des histoires d escargots d araign es les esp ces se superposent et collaborent M me si je comprends l merveillement des visiteurs au printemps devant toutes ces juliennes ces marguerites ces pavots ces lins ces escholtzias en fleurs ce qui m occupe plus fondamentalement c est l aspect volutif dynamique voire chaotique de la vie de la zone qui s organise ind pendamment de toute intervention humaine naturellement selon les sp cificit s climatiques suivant le rythme des saisons en fonction de la lutte des esp ces l attente et la surprise chaque fois renouvel es 19 S T Une sorte d cosyst me en quelque sorte A ce propos peut on consid rer que votre travail entretient des rapports avec l cologie L D On ne peut r duire mon travail aux sympathies politiques que j aurais m me si cela intervient et peut sous tendre certains projets Ainsi peut m importe que les graines s lectionn es pour la zone soient celles d esp ces indig nes vet en cela je d roge aux pr ceptes cologiques qui privil gient les plantes locales Sur le plan de l thique cette option radicale m inqui te m me un peu elle me rappelle les sinistres discussions propos de la puret des races Hors nous voyageons de plus en plus et sur nos semelles nous rapportons des semences Pourquoi faudrait il d s lors se priver de la richess
26. ez les salles d une galerie d art d une architecture tr s d pouill e o se trouvaient align es quelques tables recouvertes d une feutrine verte et sur lesquelles taient pos s sous des capes de plexiglas des instruments dirons nous sans savoir quel art sonore quelle science ou quelle m canique ils ressortissent L on se mit en peine d ter les parties protectrices afin de prendre en main sous la conduite du ma tre des lieux les appareils en question C taient apparemment d h t roclites assemblages faits de parties caoutchouteuses ou plastiques de laitons dor s et de m taux divers de bois rares de verres et de cristaux de lamelles et de plaques reli s entre eux par quelque fa on d embo ter les parties creuses avec d autres pleines d aboucher des tuyaux de verre et de m tal ou d ench sser les bo tes et les lames C taient des objets dont l tonnante beaut venait de leur n cessaire arrangement d tranges compositions qui laissaient deviner qu une manipulation habile et connue pouvait leur conf rer une vie un dynamisme tonnant sans que dans leur apparence une utilisation pr cise n appar t qui d t indiquer l ordonnance secr te de leur r sonance inconnue 14 Baudouin Oosterlynck les prit en main les uns apr s les autres et toujours accompagnant ses gestes d explications qui nous faisaient entrer dans le sujet nous pla a l oreille au bout d un semblant de st thoscope il v
27. hange et a appara t comme une douleur beaucoup de photos rat es c est encore une autre difficult comment transmettre le plaisir comment le ressentir soi m me avant de le transmettre Il y a un labo la maison je passe beaucoup de temps au d veloppement et l agrandissement de ces photographies de bailleurs l image appara t lentement dans les bains dans l obscurit du labo elle appara t avec une lenteur proche du sommeil c est excessivement communicatif je me mets b iller pendant des semaines dans le labo apr s j en fais un papier peint avec des t tes de b illeurs r p t es l infini sur fond noir une tapisserie de chambre coucher ou de couloir le couloir est bien parce que l espace est troit et augmente l effet de r p tition le b illement l puisement tout a a voir avec la r p tition au bout du couloir par terre il y a comme un norme chewing gum r gurgit le reste d une mastication un objet qui a vaguement la forme d une boule il a t sujet d actions r p t es des actions du corps c est une boule qui a quand m me quatre vingt centim tres 04 de diam tre faite d lastiques entre le savon la bouche ouverte du b illeur et cette esp ce de chewing gum il y a quelque chose qui vient de la bouche et on est dans le couloir quelque chose entre lanal et l oral la fin du couloir il y a beaucoup de lumi re du jour mais sans paysage une lumi re sans asp rit sans s
28. hent au politique mais aussi l image et la sculpture il y a tout le temps un battement cet endroit l les activit s sculpturales de ma m re picturales de mon p re a rejoint ces achoppements un volume minimum sur une surface l apparition du volume la surface c est comme l apparition de la r alit dans la fiction ou le contraire le bus renvers sur sc ne et dans la rue les fronti res les territoires morcel s une fen tre pleine il y a des fen tres en tout genre dans cette baraque remplies de mati re au plus proche au plus transparent elles retrouvent du volume une densit une r sistance avant que a ne disparaisse il y a aussi des absences de fen tre et l air qui circule comme il fait chaud c est de l air chaud tous les objets dans la maison disparaissent sous nos yeux une pelote de ficelle qui se d vide de l eau qui coule de l air qui passe un savon qui diminue ou un gla on qui fond il y a un gros gla on qui forme comme un socle sur lequel on se hisse et qui fond sous nos pieds des choses en suspension temporelle des mati res denses qui se liqu fient des mati res compactes qui s parpillent des choses fragiles instables entre deux tats des choses en voie de disparition mais qui sont encore l presque vaniteuses des apparitions splendides pour remplacer une absence pour tre l dans un moment une pr sence juste avant l absence l absence laquelle on fait mine de r sister de
29. iez aux couples de danseurs c tait de sourire L D Je leur demandais d tre dans le plaisir de faire une image du bonheur Une consigne assez impr cise totalement abstraite G n ralement on parle peu du bonheur et les images sont rares M me dans les contes de f es cela se r sume une formule consacr e ils furent heureux 18 et une seule phrase qui vient conclure un long r cit horrible elle rit C est tonnant c est comme si c tait tabou ou peut tre est ce si vident que cela ne vaille pas la peine que l on s y attarde Le bonheur serait insaisissable et ne pourrait s prouver que dans la vrai vie Si ce n est les Japonais qui dans les ha kus cristallisent en quelques mots des instants particuliers et travers ces images parfois tonnantes r ussissent avec fulgurance saisir l instant chez nous on ne s y attarde pas C est particuli rement symptomatique dans les films ou dans les clips o sa repr sentation se limite quelques s quences creuses et st r otyp es qui un peu abruptement viennent distraire le d roulement de l histoire Ordinairement ce sont toujours les m mes situations qui sont repr sent es deux personnes amoureuses jouant au bowling au saut du lit d jeunant enlac es regardant la t l vision main dans la main se promenant bref c est assez limit S T Au d but de votre travail vous vous consacriez l exploration et la repr sentation critiq
30. ions les 20 et 21 d cembre 2011 20 d cembre pour les scolaires uniquement Deux repr sentations pour 50 enfants maximum 10h00 et 13h30 suivies d une visite de l exposition Michel Fran ois 21 d cembre 10h00 repr sentation pour les scolaires 50 enfants maximum 13h30 repr sentation pour les familles 50 enfants maximum Gratuit pour les coles 10 euros pour un parent accompagn d un enfant Au d part une surface blanche Sur le sol une grande feuille de papier blanc Le public entre et s assied autour de l espace vierge Une danseuse bouge autour et au travers de la surface jouant avec le territoire du papier Un musicien produit de petits sons non vocaux des rythmes Le musicien et la danseuse cr ent ensemble un dialogue abstrait et musical Petit petit les traces des mouvements r alis es l aide du morceau de fusain que la danseuse tient dans les mains se d posent sur le papier Noir sur blanc Chutes glissades spirales sauts dessins rythmiques nergie Le public est ensuite invit p n trer l espace de la feuille de papier et prolonger l action La danseuse et le musicien se retirent et le public devient acteur La surface blanche se remplit se noircit couche sur couche action et effacement Le public quitte la salle reste une surface grise m moire de l v nement pass 12 ATELIER BAZART Les ateliers Bazart initient les enfants diff rentes techn
31. iques et abordent certaines th matiques du champ artistique comme la ligne la forme et la couleur tout en s inspirant de la d marche de Michel Fran ois Pendant que les grands suivent la rencontre quotidienne gratuite les enfants participent l atelier qui leur est destin L occasion pour les familles de passer un dimanche apr s midi de d tente au mus e Chaque premier et troisi me dimanche du mois de 14h 16h Pendant toute la dur e de l exposition Michel Fran ois 45000 affiches Les 6 et 20 novembre 4 et 18 d cembre 2011 et le 15 janvier 2012 Pour les jeunes de 6 10 ans R servation indispensable maximum 10 enfants Laurence Lelong 065 61 38 81 reservations grand hornu be Prix activit gratuite moyennant le paiement du droit d entr e au site 13 UNE MAGIQUE VISITE Cabinet d amateur consacr Baudouin Oosterlynck du 20 novembre au 5 f vrier Nous part imes en automobile jusqu Stavelot cette charmante petite et quelque peu curieuse cit des Ardennes en fl nant en longeant les voies du chemin de fer parfois en s arr tant dans les grandes for ts parfois L accueil qui nous fut r serv fut aimable cordial bien que Baudouin Oosterlynck qui pr sentait ses uvres pour d voiler son exposition usait d un certain c r monial qui conf rait ses gestes ses paroles et ses mani res un je ne sais quoi de professoral d aimablement didactique Imagin
32. joute pas de l gende ses images et ne signe pas ses uvres afin que ceux qui les re oivent et les emportent puissent laisser libre cours leur imagination Dans le cadre de cette exposition le Mac s en reproduira l int gralit chacune des affiches tant tir e 1000 exemplaires Cette g n reuse r dition augment e de l affiche Chantier cr e pour l occasion n entend pas p renniser une uvre consacr e et ne se veut pas r trospective tant il est vrai que figer le cours mouvant de ce travail foisonnant libre et sauvage serait contraire au mode op ratoire de cette uvre en mutation perp tuelle l image de la vie Toutefois cette r union temporaire de l ensemble des affiches en un r agencement sculptural laisse transpara tre la coh rence et la vitalit d un propos volutif et interactif qui travers la multiplication la r p tition et le r encodage de motifs inventorie les m canismes de l information et plus fondamentalement notre relation aux autres et au monde De l enfance ou embrasser le monde bras le corps Parmi ses sujets de pr dilection il n est peut tre pas anodin que les enfants reviennent souvent les siens propres pris en image dans leur quotidien familial et puis d autres captur s sur le vif en des contr es plus lointaines une mani re de les rapprocher par del la distance et les disparit s sociales Nager sauter toiser humer jouer sourire cri
33. ment not e dans la convention qui cadre pratiquement la reproductibilit de l uvre Le terrain initialement recouvert d une triste pelouse a pr alablement t retourn par le service des espaces verts et 82 esp ces tant des annuelles que des vivaces ont t command es Bient t camomilles bourraches soucis coquelicots se dressaient vigoureusement dans cette prairie haute en couleur Sans public pour l accueillir et s y confronter l uvre n a pas sa raison d tre La fr quentation journali re de la zone est donc strictement stipul e dans la convention Cette clause est une des conditions n cessaires de son existence 20 S T J ai l impression qu avec modestie et une grande ouverture travers vos uvres vous investiguez par rapport la vrai vie et que votre perception mais aussi les r actions du public vous permettent de chaque fois r ajuster et approfondir votre rapport la vie L D D une certaine mani re l uvre me permet de continuer vivre car dans la cr ation et son contact je vis pleinement Quand je travaille avec les danseurs quand je photographie la zone quand je regarde mes boutures il se passe quelque chose ind finissable qui me remplit de bonheur je prends norm ment de plaisir Participer ou faire une exposition m est plus douloureux il y a moins d imm diatet et en bout de course on est confront au cube blanc de l espace d exposition un vide sans existence p
34. n a beaucoup qui font tr bucher des achoppements sur une surface de sol lisse un volume surgit il rend la circulation irr guli re produire des actions qui ont des effets sur la continuit de la r alit une poutre scotch e au sol elle a la couleur du plancher elle ne se distingue pas le tape qui l entoure non plus le tape l aplatit le mieux qu il peut sur le sol la fois pour la maintenir l endroit o elle est et la rendre plus discr te c est malgr lui que cet objet est encombrant mais il l est in vitablement m me s il entretient un rapport de continuit contigu t avec le sol la r alit sa pr sence constitue comme une esp ce de catastrophe une mini catastrophe il y en aura d autres il y a un papier peint au mur le motif r p titif est la t te d un homme qui b ille il y a une salle vide et au mur une copie l huile de cette petite peinture de Breughel Le b illeur qui est au mus e d art ancien peindre le b illement c est un d fi dans une pi ce de la maison il y a quelqu un seul en train de b iller en face d un appareil photo c est compliqu la photographie d un b illement incaptable le photographe est toujours en retard il ny a pas d avertissement b iller a procure du plaisir c est aussi un moment o on perd le contr le de son expression on se livre totalement cet air qui entre et sort un mouvement d enroulement autour de la colonne d air l expression du corps et du visage c
35. ne m thode de travail il y a beaucoup de tables vides sur une d entre elles il y a une nappe avec une norme tache noire la nappe a absorb la noirceur selon ses plis quelque chose a suint a rayonne mais il n y a plus rien l aigle noir a disparu il y a des fuites mais elles sont r cup r es s il y a un trou il y a un autre trou tout fonctionne en vases communicants le monde est fait d un nombre fini de formes je n ai pas le temps de les identifier toutes mais il y en a un nombre fini dans la maison tout a lieu simultan ment il n y a pas de chronologie pas de pi ces plus importantes on y circule sans plan on peut se projeter ici sans passer par l a pousse dans toutes les directions comme les orties toute la maison est prise dans un immense champ d orties et l ortie sert comme mod le de d veloppement horizontal et sans hi rarchie parmi les orties pousse du plantain quand on se pique l ortie on peut se frotter la peau avec une feuille de plantain a annule l effet urticaire de l ortie ce jardin c est la perfection l une pique l autre soigne il n y a pas de tuteur non plus en tout cas je les d lie d s que l on cherche changer sa perception des choses on ingurgite des v g taux caf vin pavot cannabis on absorbe intimement on laisse agir le triomphe de la plante en soi comme dit Castaneda la plante s introduit de mani re anodine et profonde et elle transforme radicaleme
36. nt notre nature autour de la maison il y a une prairie d arabidopsis aussi une mauvaise herbe c est avec elle que les scientifiques ont tabli la premi re carte g n tique compl te d un tre vivant cette plante est devenue extr mement c l bre cause de a au milieu de la prairie 08 d arabidopsis se dresse un panneau lectronique qui fait d filer l identit g n tique de cette plante des x et des y n en plus finir a repr sente un effort gigantesque pour produire cette carte en rapport la simplicit de la plante qui pousse sans que personne ne s en rende compte j aime bien nous imaginer tr s proches des plantes il y a un cactus qui pousse et un projecteur de th tre lui donne de la lumi re son ombre norme se projette sur le mur c est encore un film si l on reste longtemps on verra la plante pousser en ombre chinoise dans la maison il y a plein de tentatives pour concilier des contraires les pi ces sont trou es de partout la maison est l emporte pi ce il y a toute une fa ade compl tement perc e de centaines de trous trente centim tres de diam tre on a conserv tous les carrotages des murs c est devenu le mobilier on peut s asseoir dessus adjointe la maison il y a une cour divis e en deux avec de chaque c t des empilements de verre on peut se frayer un passage entre les deux des bouteilles de cacha a de l alcool br silien chaque bouteille a t tr s proprement sectionn e
37. qu op re la vie Celui ci mis en place je me retire Je ne veux pas avoir la main mise Je suis sur le m me pied que le regardeur en m me temps spectateur et acteur de l uvre S T Cr er les conditions pour que la vie se manifeste et puis laisser faire telle serait votre philosophie L D C est une sorte d abandon d lib r Je n exerce pas de contr le Et vrai dire sur la Vie on n en a pas non plus elle rit C est ainsi que je le ressens intuitivement comme quelque chose de totalement incontr lable et en m me temps ces derniers jours ce questionnement tourne aussi autour de la notion du bonheur La vie peut se d finir de fa on scientifique biologique tandis que la notion de bonheur renvoie quelque chose de plus abstrait de plus impalpable li au sentiment l motion au d sir Pour moi la vie n est pas de l ordre de la souffrance m me si quant on souffre on se sent vivre Elle a partie li e avec le bonheur C est r ellement cela qui m int resse la caresse du vent dans les cheveux la fra cheur de l herbe les toiles d araign es couvertes de ros e la fragilit d un instant partag Quand je me pose la question c est quoi la vie j ai l impression que ce ne sont pas les choses les objets le d cor qui comptent mais ces moments t nus S T Sans doute est ce pour cela que dans les performances Danse danse danse tant que tu peux l unique contrainte que vous impos
38. re emport es ject es transport es Contrairement aux mammif res qui une fois morts disparaissent les plantes conservent gr ce leur pouvoir de germination la possibilit de rena tre Cette promesse de vie bien s r est magique mais ce qui actuellement me passionne ce sont les multiples sp cificit s de ces graines S T Pour vous il importe que le cycle s accomplisse naturellement et int gralement Ces modalit s n cessaires sont soulign es dans le titre de l uvre que vous produisez pour le MAC s au Grand Hornu Zone de fauchage tardif L D Le terme zone me convient car il souligne le fait que tout est d lib r ment laiss en friche Ce titre fait r f rence ces bords de routes qui sont fauch s tardivement afin que s y r fugie la faune locale et que les fleurs puissent naturellement fructifier et se multiplier lci aussi je laisse voluer spontan ment voire anarchiquement On fauche seulement la parcelle la fin de l automne assez haut afin de pr server les rosettes des annuelles qui refleuriront au printemps Dans un jardin l aspect d coratif est d terminant et on op re des choix en cons quence telle vari t est privil gi e des chemins sont trac s des aires de repos m nag es On taille on arrache on b che on plante la nature est labor e Rien de tel ici c est un espace libre que visitent bient t en toute libert les insectes les limaces les oiseaux qui contribuent animer
39. ropre un peu ennuyeux Je me sens plus d concert e curieuse aguich e par un espace qui a sa r alit et son histoire quand tout n est pas d finitivement fig S T La simplicit est pour le moment la seule chose dans ce monde complexe que je me voie transmettre avec conviction alors que les gens adoptent mille et une poses et oublient de vivre confiez vous Au risque de vous para tre indiscr te qu est ce vivre pour vous L D J ai l impression presque constante que je suis totalement inadapt e au monde dans lequel je vis Je le trouve hallucinant de connerie Et pourtant je ne peux y chapper je n ai d autres alternatives que de d sesp r ment continuer vivre et co te que co te r sister et tenter de gagner ma vie sans me perdre Vivre ce serait laisser aller les choses et le hasard ne pas vouloir toujours intervenir et tout contr ler tre l ici et maintenant partager un instant J ai l impression que l une de nos erreurs nous la race humaine c est de tout figer classer codifier caser formater et qu force d avoir peur du hasard plus rien n arrive ou les pires choses arrivent J aimerais revenir quelque chose de basique l essentiel cesser de brouiller les pistes En somme une vision assez romantique et contemplative qu illustrerait assez bien l uvre de GASPARD FRIEDRICH o l homme minuscule est si petit et un peu perdu devant l immensit de la nature myst rieuse pas forc ment
40. s et d arbres des planches botaniques Chez LISE DUCLAUX la nature se vit au quotidien avec curiosit et g n rosit ensemence l uvre comme son art m tamorphose la vie L artiste me re oit avec simplicit j emporterai le sourire de poche une bouture de n flier et le souvenir heureux des rires qui ponctu rent cette rencontre 17 SOPHIE TRIVIERE Croire non pas un autre monde mais au lien de l homme et du monde l amour ou la vie y croire comme l impossible l impensable qui ne peut tre pens Vous citez de multiples reprises cette r flexion de DELEUZE Peut on consid rer que votre travail s emploie saisir la dynamique de la vie LISE DUCLAUX J essaie d installer le spectateur dans une dynamique du d sir et donner voir une image de vie Cette intention nourrit d j l installation Du possible sinon j touffe que j ai propos e en 2003 au bureau de pointage de Saint Josse ten Noode o des boutures que je consid rais comme des objets d art au del de leur r alit bien concr te de v g taux taient offertes aux visiteurs Aujourd hui encore quand je rencontre certains d entre eux spontan ment ils me donnent des nouvelles de la vie de leur prot g e ils me racontent combien elle grandit comment elle fleurit comment elle est morte Ils se la sont appropri s et s y sont attach s Non seulement pour ce qu elle est mais surtout pour tout ce qu elle v
41. ue de ces st r otypes L l ment v g tal est apparu ensuite Peut on consid rer qu apr s une p riode d observation vous avez install travers le v g tal une m taphore de la vie L D De mani re sous jacente cette m taphore sous tendait d j le roman photo Love is for the birds puis se mat rialisait dans Le Sourire de poche o en 25 images se d ploie le passage d un visage ferm un visage souriant Un minuscule instant de vie ainsi saisit dans son mouvement une dimension essentielle de la vie Le v g tal parce qu il est vivant mais aussi la danse parce qu elle exprime une puissance de vie de plaisir et de libert renvoient tous deux la vie A travers son cycle de croissance le v g tal apporte une dimension particuli re qui me fascine et m merveille Les graines germent croissent fleurissent fanent montent en graines Les saisons se succ dent et chaque ann e le cycle se r p te immuable et pourtant chaque fois diff rent D s l automne tout s che et se fige petit petit plus personne alors ne regarde ce spectacle d sol C est pourtant ce moment pr cis quand tout est d pouill et nu que se remarque mieux la vari t des r ceptacles qui contiennent les graines comme les capsules du pavot et de la nigelle les gousses de la julienne ainsi que les formes chaque fois particuli res des graines en h lice en minuscules grains poilue qui d terminent notamment la fa on dont elles vont t
42. upport un vide lumineux en s approchant a devient un panorama un bain de lumi re une installation d Ann V ronica Janssens sans doute dans cette blancheur des taches apparaissent la surface des yeux ces formes un peu crasseuses qu on ne voit pas en temps normal on voit ce qu on a la surface de l oeil c est un ballet incessant de formes flottantes a renvoie soi m me il n y a plus rien d autre plus de mati re sauf soi le monde et les bras le monde et le pantalon c est le titre d un texte de Beckett j aime bien cette disproportion il y a des objets domestiques qui ont voir avec les bras qui ont voir avec le pantalon le microorganisme familial l habitacle et puis tout coup le journal quotidien jet devant la porte d entr e la radio allum e le vacarme de la rue le monde le monde qui arrive par la fen tre qui force les fen tres c est disproportionn mais il faut ajuster les ch ssis c est une maison qui a les fen tres ouvertes pas toutes certaines r sistent aussi des fen tres blind es fractur es de l ext rieur ou de l int rieur avec acharnement il y a d normes pierres qui tombent sur des limousines il y a un bus que des manifestants renversent Istanbul et un bus en carton qui est renvers par des acteurs sur la sc ne de th tre Avignon le m me jour simultan ment les deux images paraissent dans le m me journal pages actualit s internationales et pages culture en m

Michel François 45000 affiches 1994-2011

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