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Pratiques de pédagogie différenciée à l`école primaire

1. Un premier groupe constitu de deux enfants travaille sur un banc l ext rieur du groupe classe parce qu ils ma trisent d j cette mati re Ces deux enfants peuvent travailler sur des fiches auto correctives et ensuite ont pour mission de r diger une synth se en expliquant le pourquoi de la r gle Enfin ils re oivent une carte prof pour aider les autres Le reste du groupe travaille de mani re collective sur la correction du pr test projet sur trans parent pour essayer de comprendre et d couvrir la r gle d orthographe grammaticale Quand l institutrice remarque qu un l ve du groupe a compris elle lui donne une feuille d exercices pour qu il puisse travailler seul Apr s cette premi re phase de travail collectif Florence v rifie la compr hension et garde les l ves qui n ont pas encore acquis la r gle d orthographe pour une deuxi me explication collective Les autres travaillent les exercices d entra nement pr vus et pr par s l avance seuls ou en groupe Ici encore au fur et mesure de la deuxi me phase collective Florence rep re les l ves qui ont com pris et leur donne un travail diff rent exercices d entra nement en fonction de leur compr hension Des l ves avanc s re oivent une carte prof et circulent dans la classe pour donner des explica tions certains et corriger les exercices Apr s la deuxi me phase collective l institutrice redistribue
2. Carine Une classe d adaptation pour l apprentissage en langue francaise pour les primo arrivants On a une classe d adaptation pour faire de l apprentissage en langue fran aise Les primo arrivants qui viennent d arriver en Belgique vont passer un certain temps dans cette classe d adaptation la langue o il y a des enfants tr s diff rents de tous ges toutes nationalit s Ils y passent un certain temps jusqu au moment o ils comprennent assez bien le francais pour r int grer leur classe de niveau Quand ils ont r int gr leur classe de niveau ils sont pris en charge par la ma tresse d adaptation la langue deux heures semaine une par exemple pour de la grammaire ou de la conjugaison la demande du titulaire de classe une autre consacr e au langage oral Cette ann e dans ma classe j ai beaucoup d ex primo arrivants qui apprennent le fran ais depuis deux ou trois ans Lors du travail en groupes de 67 niveaux le vendredi apr s midi ils sont r unis dans un groupe de langage pour travailler la langue Parce que s il y a un probl me de langage ils ne pourront pas comprendre les math matiques Par exemple ils ne comprennent pas les consignes C est donc un probleme a d autres niveaux Christine Le meilleur moment pour intervenir chez un enfant en difficult c est des que ca coince Je pense que le meilleur moment pour intervenir chez un enfant en difficult c est le moment ou tout son non verbal s exprime at
3. Conditions d apprentissage L organisation de tels groupements doit n cessairement s accompagner de pratiques de diff renciation au sein des groupes dont l enseignant a la charge Il ne s agit pas de r duire ou faciliter le travail de l enseignant par une forme de diff renciation institutionnelle temporaire mais plut t de lui offrir des conditions pour qu il puisse focaliser son attention sur la prise en compte des besoins des l ves individualisation indices etc La mise en place de groupes de besoins ne garantit pas que l enseignant utilise des techniques de diff renciation au sein du groupe de besoins dont il a la charge 15 2 Les groupes de remediation N Carine travaille depuis 15 ans dans une grosse Ecole bruxelloise en discrimination positive situ e dans un quartier populaire L cole rassemble des l ves de milieux dits d favoris s ainsi que de nombreux enfants primo arrivants Elle a en charge une classe de 6 primaire qui compte 23 l ves Carine enseigne de mani re plut t traditionnelle ce qui d apr s elle lui permet de mieux g rer la discipline du groupe Elle ne se lance que tr s peu dans des pratiques diff renci es En fait Carine affirme faire surtout de la rem diation Dans l cole de Carine les rem diations sont syst matiques En effet le statut de l cole lui donne droit un certain nombre d heures d adaptation Ainsi le ma tre d adaptation prend en charge un groupe d e
4. les l ves qui n ont pas encore compris autour de ceux qui ont compris par paires petits groupes ou tutorat l l ve tuteur est l pour expliquer la r gle pas pour donner la r ponse L activit se termine par les exercices d entra nement finis ou non d pos s chez l institutrice 10 Correction des exercices en vue d orienter la suite des apprentissages 34 ce ntages Gestion du groupe classe Cette organisation permet a Florence de porter son attention sur chaque enfant au fur et a mesure de la lecon afin de v rifier petit a petit si chacun a compris Pendant la lecon Florence a organis sa classe de plusieurs mani res diff rentes qui semblent adapt es a l volution de l apprentissage des l ves et au rythme de ceux ci Il s agit d une d marche organis e et anticip e qui se planifie chaque minute au plus proche de l volution d apprentissage des l ves et ce jusqu la derni re minute de la le on Les l ves semblent tre dans cette logique aussi en exprimant leur non compr hension et leur eur ka Conditions d apprentissage Cette organisation permet galement d installer une ambiance positive dans la classe et un climat de confiance Les l ves sont actifs et ne restent pas bloqu s sur un probl me Ils peuvent se d placer poser des questions les l ves tuteurs peuvent intervenir De l ext rieur la fourmili re organis e peut para tre surprenante mais il s
5. 5 L enseignant passe entre les bancs pour aider les l ves en difficult s selon le niveau du texte Par exemple un l ve plus fort peut prouver des difficult s avec un texte plus complexe Lorsqu un l ve a termin un texte d un niveau facile ou moyen il est invit lire et r pondre un questionnaire plus difficile Lorsqu un l ve a termin de r pondre correctement aux questions du niveau le plus difficile il est sollicit pour venir en aide aux l ves en difficult s dans la classe L activit permet l enseignant de r adapter ses groupements et le type de textes lire aux diffi cult s rencontr es par les l ves 50 f avi ntages Contenu Ce type de fonctionnement permet une adaptation des contenus au niveau des l ves Chacun peut des lors travailler et reussir la tache qui lui est assign e Evaluation formative Ce fonctionnement oblige l instituteur objectiver les differences entre l ves les difficult s des uns les comp tences des autres en d autres termes la pratique de l valuation formative doit tre un souci de chaque instant yates Gestion du groupe A la longue un risque de stigmatisation peut apparaitre Apprentissage Respecter le rythme de l l ve en l inserant dans des groupes de niveaux peut accro tre les carts Temps Fabriquer trois textes et questionnaires prend lors de la mise en place un temps important Par la suite
6. agit d une organisation de travail L int r t de ce climat est d enrayer l esprit comp titeur des l ves puisqu il y a une grande place faite la soli darit et au respect des diff rences d apprentissage Objectivation des diff rences L int r t de cette d marche r side dans l objectivation des diff rences et des difficult s de chacun l aide d un pr test Cette valuation formative permet en effet identifica tion des acquis Gestion du temps Ce type de d marche bien que complexe en apparence permet une gestion du temps int ressante Linstitutrice grace a une pr paration minutieuse de cette s quence d apprentissage peut consacrer tout son temps l observation des l ves pour constituer les dyades ou groupes ad quats et coh rents Chaque l ve peut partir de ses acquis ce qui est int ressant en terme d apprentissage et de rythme d apprentissage Pie Contenus Comme nombre de pratiques observ es cette diff renciation porte sur des proc dures de base n anmoins indispensables et pas sur des comp tences complexes Pourtant il semblerait que cette organisation pourrait tre facilement adapt e pour un travail de recherche sur une situation probl me une t che complexe qui fait appel aux comp tences des uns et des autres la confronta tion des opinions la discussion propice au conflit sociocognitif Temps Le cheminement pens et anticip est identique pour tous les
7. l ve En effet il n est pas toujours ais de combiner l inter amp t de l l ve avec les comp tences que l instituteur souhaite lui voir acqu rir Vu que l l ve m ne lui m me son projet il peut lui arriver de pi tiner de tourner en rond relanc par l instituteur de mani re identique r p titive Dans certains cas le projet sur lequel un l ve s engage peut se r v ler trop lourd ing rable par l l ve seul Gestion du groupe Le risque aussi est de laisser le groupe lui m me favorisant ainsi les chapp es les possibilit s pour les l ves de bayer aux corneilles De plus il faut tre attentif valuer de mani re r guli re formative m me si dans les faits ce n est pas toujours vident d assurer un suivi pour tous les l ves 47 10 Les groupes de niveaux N Ludovic est un jeune instituteur qui enseigne depuis six ans a La Louviere Cest un milieu que je qualifierais de mixte dans l cole mais ma classe est plus d favoris e Les titulaires quand ils ont fait les groupes il y a deux trois ans ont un peu s lectionn Depuis le d but de sa carri re il a souvent chang d cole au gr des diff rentes affectations De plus il change presque chaque ann e de niveau scolaire Cette ann e il a en charge une classe de 17 l ves en 3 ann e primaire Ludovic dit tre un n ophyte en diff renciation et en faire de mani re sporadique C est le m
8. tre moins stigmatisants et de permettre une centra tion particuli re sur l l ve En effet d une part ils sont limit s dans le temps par rapport des groupes de niveaux plus durables et d autre part ils sont centr s non pas sur les difficult s mais sur les besoins ducatifs des l ves Si l on en croit Caron 2003 p 81 la notion de besoin d apprentissage est certainement celle que l on ma trise le moins Dans le domaine des apprentissages le besoin est souvent interpr t comme l quivalent d une lacune ou d un cart constat entre ce que l l ve devrait savoir et ce qu il sait r ellement tant donn que diff rencier c est se pr occuper surtout de la norme personnelle de l l ve il faut que l enseignant accepte de se d partir de la norme externe celle de la classe celle de l examen Ces groupes sont constitu s d l ves qui ont un m me besoin un moment donn de leur parcours Ils sont donc temporairement homog nes donc a priori plus faciles g rer pour l enseignant Il peut s agir du besoin d approfondir une notion accord du participe pass de ma triser une m thodologie utiliser des ouvrages de r f rences faire un sch ma de se confronter certains apprentissages qui ne sont pas solidement ancr s ou clairs rem diation en calcul crit de se d passer dans une comp tence cibl e etc Ces groupes de besoins sont tablis sur base d un diagnostic clair et rigoureux m me s il est
9. vident que le besoin peut tre ressenti partiellement ou diff remment par les l ves d un m me groupe 13 Activit Niveau 5 et 6e primaire Mati re Francais et math matiques Dur e Toute l ann e divis e en deux semestres Chaque semestre est divis en cycle d environ qua tre a cing semaines Un apprentissage sp cifique par groupe est pr vu pour chaque cycle Deux heures par semaine sont programm es pour les groupes de besoins Objectif de la diff renciation Venir en aide aux l ves en fonction des besoins relev s Ce type d organisation s adresse d abord aux l ves en difficult mais peut profiter a tous les l ves Objectif de la lecon Utiliser efficacement les outils de r f rence ou les techniques de calcul crit Nombre d l ves et encadrement Trois classes d environ 20 a 25 l ves et quatre enseignants D roulement 1 Pr test d terminant les besoins en rapport aux outils de r f rences ou au calcul crit chez chacun des l ves R partition des l ves en quatre groupes de besoins Les l ves travaillent l utilisation de deux r f rentiels Bescherelle atlas ou de deux types de calculs division multiplication pendant quatre s ances Chaque enseignant se sp cialise dans l apprentissage d une mati re bien d finie Par la suite si l exploration d un troisi me r f rentiel s av re n cessaire chez certains enfants un autre momen
10. Au signal de l enseignant les l ves changent d atelier dans un ordre d termin le sens des aiguilles d une montre Apres le passage dans les cing ateliers tous les groupes doivent avoir les cartes en main n ces saires pour construire une repr sentation correcte des relations entre capacit et volume Les notes prises par les l ves serviront a construire une synth se personnelle Les l ves peuvent encore prendre des notes pendant la mise en commun qui les aideront a faire leur synth se La synth se se fait d abord seul puis en groupe Certains ateliers sont plus faciles que d autres pour certains groupes Jean Yves propose alors des situations qui approfondissent l apprentissage et permettent d aller plus loin Il remet les l ves en questionnement une nouvelle fois mais en d passant cette fois les objectifs de d part Apr s cette s ance d ateliers l enseignant propose aux l ves un d fi qui int gre les diff rentes compo santes vues pendant les ateliers Les l ves doivent alors transf rer les apprentissages r alis s dans cette situation probl me 22 ce ntages Gestion du mat riel Souvent les ateliers sont associ s a des manipulations objets rares ou nouveaux exp riences etc l avantage de ces ateliers est de ne pas devoir pr voir le mat riel n cessaire aux manipulations pour l ensemble de la classe au m me moment Gestion du groupe classe Bien que cela puisse entra
11. La pyramide de planification permet l enseignant d identifier quel contenu doit tre enseign et de pr ter attention aux diff rents besoins des l ves puis de d terminer comment l information sera enseign e Le postulat de d part est que Tous les l ves sont capables d apprendre mais tous les l ves n apprendront pas toute la mati re possible Cette pyramide comprend deux composants principaux les degr s d apprentissage et les points d entr e Les trois degr s d apprentissage corps de la pyramide aident le professeur examiner le contenu et donner la priorit aux concepts dans une le on La base 18 degr d apprentissage se compose de l information essentielle que tout l ve doit apprendre La section centrale 2 degr d apprentissage repr sente l information que la plupart mais pas tous pourra saisir Enfin le niveau sup rieur 3 degr d apprentissage contient l information la plus complexe qui sera acquise par quelques uns Cette approche repose sur quatre principes Tout d abord tous les l ves doivent avoir l occasion de se voir pr senter la m me information bien que la pr sentation puisse changer selon les besoins des l ves Ensuite ils ont galement acc s l information repr sentant tous les niveaux de la pyramide En effet les tudiants ne sont pas affect s un niveau particulier de la pyramide Enfin les activit s la base de la pyramide ne doivent pas tre moins stimu
12. bat l valuation formative et la continuit des apprentissages Nous allons successivement aborder ces diff rentes id es Tout d abord pour faire suite ce qui vient d tre dit on sait d une part que le d cret Missions pr ne un travail en cycles ce qui implique le non redouble ment au sein de ceux ci et offre un temps plus long aux apprentissages Dans ce contexte les classes sont plus h t rog nes au niveau des acquis des l ves des apprentissages des difficult s Diff rencier les appren tissages r pondrait cette gestion du non redoublement D autre part il semble aussi que le redoublement au terme d une s rie de travaux tant quantitatifs que qualitatifs appara t comme n faste Diff rents argu ments sont avanc s difficult s ult rieures dans la scolarit r p tition de la totalit du programme de l ann e stigmatisation r p tition d un enseignement qui a chou une premi re fois Les questions que l on peut se poser alors pourraient tre la p dagogie diff renci e peut elle tre une alternative au redoublement Pour tous les l ves Pour presque tous les l ves Pourquoi Comment 71 Florence Il me semble qu un enfant qui travaille dans une structure diff renci e a plus de chance de r ussir Par rapport au redoublement il faut penser l enfant Qu est ce qui sera bon pour lui Evidemment si on fait redoubler un enfant mais qu il rebute sur les m mes difficult s
13. certains enseignants pr voient ces difficult s et pr parent des indices des aides pour guider les l ves dans la lecture d un texte la r solution d un probl me etc L utilisation d indices rel ve de la diff renciation des contenus et plus pr cis ment par les ressources dis ponibles Le contenu est tout ce que les l ves ont besoin d apprendre et comment ils vont s approprier cette information C est ce qu ils doivent apprendre Le contenu est d termin par l enseignant l cole le pouvoir organisateur ou et par la Communaut fran aise qui a fix les socles de comp tences S il est important de varier les processus en utilisant du mat riel de lecture de niveau variable des listes de vocabulaire adapt au niveau de l enfant en pr sentant les contenus de mani re tant audi tive que visuelle en rencontrant les l ves en petits groupes pour enseigner nouveau une mati re ou une habilit pour des apprenants en difficult s ou pour prolonger le savoir ou les habilit s pour des apprenants avanc s pour chacune de ces d marches des indices peuvent tre planifi s Cr er des indices n cessite d anticiper une d marche classiquement hypoth tico d ductive Les tapes de r solution du probl me peuvent tre d voil es progressivement en cascade Les indices peuvent donc tre progressifs en fonction des difficult s des uns et des autres L l ve a la possibilit de demander certains indices pour la r soluti
14. comme des proc dures de base limites Conditions d apprentissage Au sein du groupe de rem diation les enseignants peuvent tre tent s de redonner la m me lecon que celle donn e auparavant alors qu ils pourraient devraient profiter de Pavantage du petit groupe homogene pour modifier leurs pratiques p dagogiques Comme nous l avons vu la rem diation vient apr s des apprentissages qui n ont pas t correctement assimil s par l l ve Cette approche a posteriori bien que souvent n cessaire peut entra ner une non remise en question des pratiques enseignantes Plut t que d agir constamment apr s des apprentissages lacunaires il peut tre plus pertinent de diff rencier a priori les pratiques pour viter l chec de l l ve La rem diation r duit souvent l l ve ses difficult s Les enseignants ont tendance a ne pratiquer des rem diations qu au niveau des proc dures de base accord du participe pass calcul crit etc Bien que n cessaire cette mani re de proc der peut conduire la longue l l ve se d sint resser de ces s ances d exercisation De plus si les l ves avec moins de difficult s r alisent des t ches plus motivantes qu eux les s ances de rem diation peuvent tre ressenties comme des punitions Il y a bien entendu un risque important de stigmatisation des l ves plus faibles qui sont plus souvent amen s participer ces s ances Cela peut se pr senter
15. et la synth se de ce qui a t abord 21 Activit Niveau 6 ann e primaire Mati re Grandeurs Dur e Deux p riodes chaque semaine Objectif de la diff renciation S adresser tous les l ves Ils permettent d effectuer des apprentis sages nouveaux Objectif de la lecon D couvrir le lien entre capacit et volume Nombre d l ves et encadrement 20 l ves et un enseignant D roulement 1 10 Cr ation de cinq ateliers dont le but est de mettre les leves dans cinq situations d apprentissage compl mentaires avec une approche diff rente Les cing groupes s installent dans leur premier atelier et chaque l ve tente d abord de r soudre par lui m me le probl me propos Ensuite il y a discussion entre les membres du groupe pour r soudre le probleme En cas de difficult s le groupe peut faire appel l enseignant Les membres du groupe crivent la solution qu ils ont trouv e sur une feuille blanche Cette feuille reste a l atelier pos e l envers sur la table pour aider le groupe suivant si besoin en est Ainsi au fur et a mesure les groupes pourront constater si leurs r ponses correspondent a celles des groupes pr c dents Lint r t est double partager ce qu ils ont compris avec les autres et compa rer valuer confronter leur approche pour r soudre le probleme par rapport a celle des autres Chaque groupe reste environ 15 minutes dans chaque atelier
16. il est possible de r utiliser le mat riel Organisation Linstituteur doit penser sans cesse plusieurs choses en m me temps Il faut donc un bon sens de l organisation pouvoir d l guer donner des responsabilit s aux l ves leur faire confiance instaurer un climat de confiance o l erreur est un outil p dagogique 51 DEUXIEME PARTIE Table ronde Limites et avantages de la p dagogie diff renci e dans le cadre du d cret Missions et de la mise en place des cycles Introduction Cette partie pr sente une table ronde autour des pratiques de diff renciation et de rem diation Cette rencontre a laquelle ont particip les enseignants qui ont pr t leur concours l laboration du catalogue d activit s s est d roul e lors d une journ e de formation organis e par l Institut de la Formation en Cours de carri re Cette collaboration entre formation continue et recherche a pu tre mise au point avec l appui du Service g n ral du pilotage du syst me ducatif Nous aurions pu relater le r sultat des entretiens que nous avons men s sous forme d un texte ou de chiffres Cependant nous avons souhait donner la parole aux enseignants en direct afin que les points d accord entre eux ainsi que leurs ventuelles divergences de points de vue apparaissent sous forme d un d bat d id es Les diff rents themes que nous avons abord s sont tout d abord le lien entre p dagogie diff renci e et
17. Gestion du temps Les l ves peuvent travailler a leur rythme pr f rer par exemple commencer par des t ches en fran ais plut t qu en calcul tout en respectant l objectif d atteindre un seuil commun pour tous Les pertes de temps li es la discipline de la classe et la mise en route de l activit sont faibles Le plan de travail favorise l autonomie des l ves De plus les l ves semblent appr cier cette mani re de travailler Lenseignante quant elle peut prendre un peu de temps pour la multitude de t ches administratives communes toutes les classes en d but de journ e Par ailleurs le plan de travail permet de rassembler les exercices de fixation pour consacrer le reste du temps scolaire aux apprentissages proprement dits Les difficult s de l enfant sont rep r es tr s rapidement et g r es sans attendre On peut revenir sur les erreurs ce qui permet d approfondir l apprentissage rem diation Grace la phase de d calage cette m thode permet de v rifier l apprentissage Lenseignante peut consacrer plus de temps certains l ves Gestion du groupe classe Au fur et mesure les l ves acqui rent de l autonomie de travail Lenseignante remarque une Evolution au niveau quantitatif organisationnel et de la d marche personnelle Ils se prennent mieux en charge demandent moins l aide de l adulte l l ve apprend a g rer son temps demander de l aide un autre l ve Conte
18. a le temps Il faut intensifier les observations pour optimiser constamment les situations d apprentissage et valuer les progressions Dans ce contexte l valuation formative a sans doute une double fonction D une part elle doit permettre l apprenant de prendre conscience de ses processus d apprentissage au regard de ses performances D autre part elle doit permettre l enseignant de r gu ler les processus d apprentissage des l ves Il n y a pas d valuation formative sans diff renciation En effet l enseignant lorsqu il aura recueilli les indications sur ce que les l ves ont appris ou non sera amen a diff rencier son enseignement Le but de l valuation formative tant bien que l enseignant ait les infor mations dont il a besoin pour intervenir efficacement dans la r gulation des apprentissages des l ves Concr tement quels liens faites vous entre l valuation formative et les pratiques de diff renciation Christine Proposer un contrat ou un plan de travail partir d une valuation formative Par rapport cette question dans le contrat ou plan de travail que Dominique avait pr sent la premi re fois voir pr sentation des activit s et que je pratique aussi il y a des activit s diff renci es propos es aux l ves par rapport une valuation formative Ca c est tr s concret Il y a une valua tion formative et en fonction des r sultats il y a un contrat Geoffrey L
19. avec deux groupes diff rents durant l apr s midi Chaque groupe participe donc a deux s ances courtes de rem diation sur deux themes diff rents 5 Les l ves qui ne rencontreraient pas de difficult s ou qui n ont pas de demande particuli re re oivent un fichier autocorrectif a faire seul pendant ces deux heures de rem diation font une recherche sur Internet r alisent un projet personnel etc 18 ee ntages Gestion du groupe classe Les Eleves se retrouvent en petits groupes ce qui permet aux professeurs de s occuper plus individuellement de chaque enfant II n y a pratiquement pas d chappatoire possi ble Les enseignants passent chez chacun rel vent les erreurs au fur et a mesure relancent l enfant Lintervention correctrice est rapide Le fait que l cole accueille des enfants de milieux pr caris s induit que de nombreux l ves prouvent des difficult s scolaires a court moyen ou long terme La mise en place de cette structure permanente permet de ne laisser personne sur le c t et de bien connaitre les difficult s de chacun Les l ves qui sont dans un groupe savent pourquoi ils y sont C est tr s clair et transparent Vu que tous les l ves ou presque sont group s dans l une ou l autre quipe pour de la rem diation la stig matisation est plus faible Les l ves se sentent pris en consid ration Contenu Cette forme de rem diation permet de retravailler des points tr s pr cis
20. comp tences qu un l ve doit acqu rir au cours du cycle Les contenus sont bien videmment d termin s par les Socles de comp tences et les programmes Cependant sans diminuer les exigences l enseignant peut diff rencier en fonction des ressources disponibles emploi ou non du dictionnaire consignes diff rentes tout en proposant une situation identique pour tous Il peut galement diff rencier par la t che proposer des t ches diff rentes pour l acquisition d une m me comp tence t ches d automatisation t ches plus complexes 4 Varier les produits est certainement un aspect plus d licat de la diff renciation En d autres termes il s agit de diff rencier les productions des l ves et par l d offrir aux l ves des options quant au comment exprimer l apprentissage requis Par exemple l l ve peut choisir pour certaines activit s sa propre solution ses propres proc dures ou peut r aliser dans la discipline qu il souhaite des travaux tels que fiche de lecture dossier ou synth se Les objectifs diff rent court terme mais restent iden tiques moyen et long terme Qu est ce que faire de la p dagogie diff renci e et ou faire de la rem diation D une part faire de la p dagogie diff renci e c est avoir comme parti pris p dagogique avant m me l apprentissage que tout le monde n apprend pas de la m me fa on et qu il faut tenir compte de cette diff rence dans la pr par
21. d marches que la sienne Donc m me l enfant qui n a pas de probl me la p dagogie diff renci e peut lui apprendre quelque chose En ce qui concerne le rapport avec l enseignant contrairement ce que j ai d j entendu le fait d individualiser certains moments me plait C est l occasion d entendre le fonc tionnement de l enfant d entendre ses d marches Si je le laisse tout le temps en groupe et c est peut tre dans le d bat d aujourd hui les limites et les avantages de cette p dagogie toujours en groupe ca risque de poser certains probl mes l enfant qui est en difficult risque de se sentir cras ca va peut tre trop vite pour lui et on risque de lui imposer une d marche que lui ne s approprie pas Le fait d individualiser ne me d range pas c est tr s enrichissant C est l o on d couvre les lacunes de l enfant et elles ne sont pas forc ment l o on le croyait Cela permet de mettre un tas de choses en place et c est clair que dans l organisation de la classe ce n est pas toujours vident mais il faut avoir une certaine souplesse et partir du moment o on sait pourquoi on va modifier son organisation de la journ e Si ca r pond un besoin a ne d range pas J ai besoin d entendre les enfants d avoir vraiment ce rapport d individualisa tion Donc je suis tout fait d accord avec la troisi me phrase Olivier Dire Moi je respecte les diff rences cela n engage rien Mais si on d
22. dagogie diff renci e comme une d marche denseignement qui consiste a varier les m thodes pour tenir compte de l h t rog n it des classes ainsi que de la diversit des modes et des besoins d appren tissage des leves Ce m me d cret exprime galement la finalit d assurer la r ussite de chacun par la ma trise des comp tences des Socles Ces socles communs atteints il n est bien entendu pas interdit d aller plus loin et d ap profondir certaines choses Le d cret met donc en avant l importance des d marches didactiques adapt es cheminements diff rents selon les l ves rappelle l obligation de moyens diversifier les m thodes mais galement l obligation de r sultats Socles de comp tences Pourquoi faire de la p dagogie diff renci e Parce qu il s agit d une obligation institutionnelle sans doute En effet il est dit dans l article 15 du d cret Missions que chaque tablissement d enseignement permet chaque l ve de progresser son rythme en pratiquant l valuation formative et la p dagogie diff renci e Mais aussi et surtout pour lutter contre l chec scolaire La p dagogie diff renci e est un outil pour g rer et r duire les carts entre l ves g rer l h t rog n it des classes et diminuer le redoublement Comment s y mettre Que devons nous changer dans nos coles Pour mettre en place des pratiques de p dagogie diff renci e au sein de chaque
23. dagogie diff renci e et diff rentes conceptions de l apprentissage Nous pouvons maintenant aborder le deuxieme theme le lien entre la pedagogie diff renci e et diff rentes conceptions de l apprentissage En effet d une part on pourrait dire que la diff renciation p dagogique ou la diff renciation a priori s appuie sur un postulat p dagogique tout le monde n apprend pas de la m me mani re En revanche la rem diation ou la diff renciation a posteriori ne semble pas s appuyer sur ce postulat Elle s appuie plut t sur la croyance que l on peut enseigner tous de la m me mani re Comme certains l ves n ont pas appris il faut une rem diation pour ces l ves partir de cela on peut se deman der comment est pratiqu e la rem diation dans les classes Quelles relations peut on tablir entre rem dia tion et diff renciation 65 Jean Yves La vision que j ai de la rem diation ce n est pas forc ment faire plus c est essayer de comprendre pourquoi La vision que j ai de la rem diation ce n est pas forc ment faire plus que ce qu on a fait dans les apprentis sages Il y a des apprentissages qui se mettent en place avec des activit s de diff renciation et d observation pendant les s quences Ensuite je vais faire une valuation formative je vais proposer une situation qui fait appel aux m mes comp tences et aux m mes proc dures que dans la s quence d apprentissage du d part Parfois je pe
24. destin e essentielle ment aux l ves les plus faibles M me si cette activit concerne tous les l ves c est pour les plus faibles qu il est le plus important d avoir du temps en classe pour apprendre a m moriser et tudier leurs lecons Olivier vise a r duire les carts observ s dans la classe Objectif de la lecon Classer les diff rents types de triangles Nombre d l ves et encadrement 17 Eleves et un enseignant D roulement 1 10 11 Les enfants notent dans leur cahier tout ce qu ils ont d couvert sur les triangles et changent en petits groupes Distribution d une enveloppe comprenant des triangles de tous types a chaque l ve avec pour consigne de classer seul les triangles comme il le d sire Les l ves par groupe expliquent leur classement et se mettent d accord sur un classement commun Olivier utilise les premiers classements naifs des l ves repr sentations initiales des apprenants pour recentrer les l ves sur le sujet en faisant exprimer les crit res de classement et en faisant pr senter des contre exemples Pour mettre en vidence les crit res de classement il propose aux l ves d expliquer aux autres membres du groupe comment ils ont class les figures Il offre aussi en cas de n cessit une ressource suppl mentaire sous forme d exemples de classement au tableau sans citer les crit res Suite a diff rentes phases d apprentissage permettant de caract riser les tria
25. diff ren ci es conduisent des activit s autonomes il importe donc de ne pas n gliger leur structuration et leur fixation La p dagogie diff renci e peut creuser les carts entre les l ves si l on enferme les l ves dans leur singularit Pour viter ce piege garder un objectif constant d acquisition de comp tences minimales communes pour tous est essentiel Il est important de souligner qu il ne s agit donc pas de baisser ses objectifs mais bien de mettre en ceuvre des moyens diff rents pour permettre a tous d acqu rir les comp tences minimales pr vues par les Socles La p dagogie diff renci e implique de penser chaque l ve comme capable d apprendre C est ce que Meirieu nomme postulat d ducabilit Selon cet auteur pour r ussir le pari ducatif il faut mettre tout en uvre tout tenter pour que l l ve r ussisse s obstiner inventer tous les moyens possibles pour qu il apprenne mais en sachant que c est lui qui apprend et que tout en exigeant le meilleur je dois me pr parer accepter le pire et surtout continuer a exiger le meilleur apr s avoir accept le pire Il faut se convaincre que l objectif est de conduire tous les l ves un ensemble de comp tences mini males qu on peut apprendre aux l ves tre autonomes et qu une classe h t rog ne peut se g rer grace la diff renciation En dehors de l obligation institutionnelle de la p dagogie diff renci e c
26. encadrement 23 l ves et un enseignant D roulement 1 8 9 Choix d un texte adapt au niveau des l ves mais dans lequel il y a plusieurs niveaux de difficult possibles D couper le texte en morceaux selon une logique par phrase en tenant compte ou non de la ponc tuation etc Proposer aux l ves de le remettre en ordre Les l ves tentent souvent d abord intuitivement de trouver le sens du texte le d but ou la fin l aide d l ments pr sents dans le texte sens ponctuation grammaire En passant entre les bancs l enseignante note que 1 Certains ont bien compris et sont engag s dans la t che avec une technique qui a du succ s 2 D autres sont encore en tatonnement 3 Les derniers ont beaucoup de mal remettre le texte en ordre Pour les premiers Sylvie ne propose pour l instant rien de particulier ils sont d j dans la t che Pour les seconds elle donne une grille vierge avec le d but du texte et quelques morceaux bien struc tur s Les l ves peuvent v ritablement d marrer Enfin pour le troisi me groupe elle donne une grille plus compl te Par la suite elle demande tous d entrer le texte dans la grille et de coller les morceaux 10 Lenseignante passe ensuite entre les bancs pour aider chacun terminer le travail 38 ce ntages Processus L int r t est de faire r fl chir les l ves sur tout ce qui peut tre mis en place pour compren dre le
27. enseignants Je crois qu ils sont ins curis s ils sont confront s trop de probl mes qu ils n imaginaient pas devoir tre amen s a g rer Si on leur donne un truc en plus en disant vous devez diff rencier pour le respect de l enfant c est vraiment leur dire vous ne le faites pas on les enfonce plus qu on ne leur donne quelque chose Si on veut tre constructifs il faut que l outil soit la port e d une majorit Cela ne tient pas unique ment la formation mais c est aussi une question d individu et a d pend ou il va se retrouver Anne Sophie Oser essayer C est une auto formation oser essayer puis recommencer quand je vous coute je trouve que je ne fais pas encore assez de diff renciation Florence Il faut oser se lancer P dagogie diff renci e est synonyme de travail suppl mentaire pour certains alors qu il suffit d tre l coute et d observer faut accepter que chacun travaille son rythme II m arrive d avoir 4 5 groupes dans une m me le on M me d part pour tout le monde et au fur et mesure des compr hensions de chacun certains quittent le navire et d autres restent le temps d un aller pour certains et le temps d un aller retour pour d autres Ca ne m a pas demand plus de travail Juste de l observation de l coute et un dialogue avec les enfants II faut oser Oser se lancer Cela ne fait pas longtemps que j ose prendre des risques Tout ce que je peux en dire c est que le
28. finir soit comme une approche p dago gique o les enfants sont appel s travailler seuls ou en quipe des activit s requ rant de l quipement et une organisation sp cifique Legendre 1993 ou encore un endroit o l on propose une t che mobi lisatrice un ou des l ves pla ant ce dernier ou ces derniers en projet d apprentissage en situation de travail Caron 2003 p 213 Diff rents fonctionnements en ateliers sont possibles Ils peuvent ne concerner qu une partie ou toute la classe un l ve ou un groupe d l ves Parfois l enseignant ou un autre adulte prend en charge l animation de l atelier tandis que dans d autres cas il ne supervise que la gestion du groupe e L enseignant peut organiser des activit s tournantes au libre choix de l l ve ou non Ce dernier suit alors un parcours programm par l enseignant Dans certains cas l l ve vit plusieurs ateliers par s ances ex ateliers grandeurs dans d autres il n en vit qu un seul par s ance ex ateliers scientifiques On peut aussi trouver des activit s reli es a un projet commun avec partage des t ches par exemple pour un projet de livre les uns travaillent les illustrations les autres la mise en page d un texte ou la page de titre ou une seule activit partag e entre tous les l ves en diff rents groupes ex atelier criture Enfin il est possible d organiser des activit s individualis es ave
29. heures d exercices Cela m a pris huit heures Il y a des enfants qui sauront le faire et d autres pas Si j ai expliqu pendant quatre heures et que j ai fait quatre heures d exercices ca m a pris le m me temps mais j ai respect davantage le rythme de chacun parce que j ai fait diff rents apprentissages Pour moi respecter le rythme en gardant un temps pr cis c est faire plus d apprentissages que d exercices 68 Par rapport aux activit s classiques proposer une activit d apprentissage ou il y a des ressources pour apprendre et une s rie d exercices si l l ve sait ca va aller s il ne sait pas il va tre bloqu Il faut oser proposer cing activit s d apprentissage pas forc ment diff rentes et faire peut tre moins d exercices Les groupes de besoins a posteriori c est aussi une fa on de gagner du temps Quand la diff rencia tion n a pas r ussi au lieu de faire des choses individuelles groupons les enfants selon leurs besoins leurs difficult s et ca permet aussi de gagner du temps Animateur Gagner du temps c est souvent le souci des enseignants Respecter le temps n cessaire le rythme d apprentissage des leves en est un autre On pourrait parler d un temps quantitatif qui permettrait de laisser plus de temps aux leves pour apprendre et d un temps qualitatif qui serait le temps d engagement de l apprenant actif dans son apprentissage Bernard Rey La logique de r p tition elle est bonne pou
30. incitent les l ves mettre des hypoth ses et favorisent leur participation ae Organisation Les limites principales de ce type de fonctionnement proviennent essentiellement d une part de la gestion du groupe et de la discipline et d autre part de la pertinence des activit s propos es et de la coh rence des ateliers entre eux ex dur e Les ateliers ne sont pas toujours faciles a organi ser lls demandent un certain temps de pr paration et une bonne gestion du groupe pendant leur d roulement Autonomie et conditions d apprentissage Pour que ce type d organisation p dagogique fonctionne il importe que les l ves puissent travailler et apprendre en communaut et en autonomie Ce changement dans la routine de la classe favorise les interactions mais toutes les interactions ne sont pas n cessai rement efficaces Gestion du temps Des enseignants peuvent percevoir ce fonctionnement comme tant peu efficient utilisation de plus de temps pour atteindre un m me objectif La mise en place des ateliers exige en effet une pr paration importante 23 Ca Le plan de travail N Enseignante depuis plus de vingt ans Dominique est cotitulaire d une classe qui regroupe 24 Eleves douze de troisieme et douze de quatrieme primaire L cole est rurale et les l ves proviennent d un milieu socioeconomique moyen Les enseignantes cotitulaires peuvent changer leurs vues a propos des pratiques des obstacles
31. jeu en vaut vraiment la chandelle Un climat de confiance d coute de collaboration s installe au sein de la classe 79 Bibliographie ASTOLFI J P 1992 L cole pour apprendre Paris ESF BLOUIN M La r surrection de la p dagogie par projet Savoir mars 2002 CARON J 2003 Apprivoiser les differences Guide sur la differenciation des apprentissages et la gestion des cycles Montr al Editions de la Cheneli re DE PERETTI A 1987 Pour une cole plurielle Paris Larousse GILLIG J M Ed 1999 Les p dagogies diff renci es Origine actualit perspectives Bruxelles De Boeck Universit LA GARANDERIE A de 1980 Les profils p dagogiques discerner les aptitudes scolaires Centurion LEGENDRE R 1993 Dictionnaire actuel de l ducation GUERIN ESKA MEIRIEU Ph 1991 Le choix d duquer Ethique et pedagogie Paris ESF MEIRIEU Ph 1996 La p dagogie diff renci e enfermement ou ouverture in BENTOLITA A L cole diversit s et coh rence Paris Nathan pp 109 149 MEIRIEU Ph 2004 L cole mode d emploi Des m thodes actives la p dagogie diff renci e 14 d Paris ESP Editeur NUNLEY F K 2002 Layered curriculum the workbook PERRENOUD Ph 1995 La p dagogie l cole des diff rences Fragments d une sociologie de l chec Paris ESF PERRENOUD Ph 2004 P dagogie diff renci e des intentions l action Paris ESF 38 d PRZESMYCKI
32. l ves C est le temps pass sur l apprentissage qui est diff rent Certains ma trisent d j la r gle d orthographe d autres ont besoin d une courte phase d apprentissage et d autres encore en ont besoin d une beaucoup plus importante La d marche didactique n est pas diff renci e 35 4 Les indices N Sylvie travaille dans une Ecole plut t favorisee dans le centre ville de Charleroi Elle a une classe de 25 l ves de 3 ann e La p dagogie diff renci e est encourag e par la direction et par une grande partie de l quipe Sylvie enseigne depuis quatre ans toujours dans la m me classe Elle a t form e la diff renciation l cole Normale et trouve donc naturel de diff rencier Cela ne semble pas lui prendre trop de temps vu qu elle a toujours pratiqu de cette mani re Pour elle la p dagogie diff renci e c est une maniere diff rente adapt e a chaque leve a chaque besoin des leves d aborder une m me matiere un m me sujet daffronter une diffi cult mais avec des moyens diff rents adapt s a chacun en fonction de leurs besoins de leur v cu Certains ont bien videmment plus de retard que d autres dans certaines matieres Il faut pr voir pour chacun Linstitutrice propose une approche progressive de la lecture en fonction du degr de compr hension de l l ve utilisant la technique des indices plus ou moins r v lateurs pour guider les l ves dans leur travai
33. on peut vraiment partir des pr requis les l ves peuvent r fl chir seuls puis se confronter aux autres Ils apprennent communiquer couter l autre et pas uniquement trouver la r ponse Florence veut diff rencier les trois grandes tapes phase individuelle confrontation phase collective Cette enseignante a l habitude de diff rencier lors des le ons d orthographe Elle explique que souvent en orthographe grammaticale ca s y pr te vraiment bien Florence a le r flexe de proposer des pr tests avant de se lancer dans une activit diff renci e pour voir com ment ils vont trouver le proc d et partir de l voir ceux qui ont compris et ceux qui ont besoin de l activit compl te Selon elle la diff renciation peut se faire en individuel en col lectif ou en petits groupes Pour certains on retourne au mat riel concret pour d autres qui n ont plus besoin de concret on leur propose quelque chose de plus abstrait Le visuel et l auditif les textes au tableau ou sur feuille pour ceux qui ont besoin de lire le texte en grand pour ceux qui en ont besoin Concr tement le pr test lui sert faire des groupes dans sa classe pour commencer elle s pare ceux qui ont compl tement r ussi le pr test de ceux qui ont des erreurs Pour les premiers elle proposera des exercices de fixation Elle met aussi disposition des fiches Je me d passe ce nest pas vraiment diff renci mais ce
34. par les enseignants Toutefois pr cisons que les groupes de niveaux sont d cri s par de nombreux p dagogues En effet les recherches montrent qu ils d favorisent les l ves faibles en agrandissant alors les carts entre les forts et les faibles Les groupes h t rog nes quant eux sont plus propices la progression des l ves faibles sans nuire aux plus forts Ce constat n emp che cependant pas que le groupement par niveau ou par besoin peut tre int res sant et appropri dans certains cas certaines conditions et ce de mani re plus ponctuelle ou sur des th mes plus pr cis C est une pratique courante dans le premier degr pour la lecture Les l ves sont regroup s sur base d un pr test d terminant leur niveau en lecture Ces groupes r currents 1 ou 2 fois par semaine permettent un apprentissage ad quat en fonction des acquis des l ves en lecture De plus la prise en compte du niveau de chacun des l ves n oblige pas le groupement par niveau On peut varier les niveaux l int rieur du groupe ou encore donner des t ches diff rentes aux l ves selon leur niveau sans qu un groupement r el ait lieu comme ici dans l exemple de Ludovic Aux Etats Unis on a beaucoup travaill sur la formalisation de cette diff renciation par les contenus mais objectifs seuils identiques Par exemple la pyramide de planification Vaughn Bos et Schumm 2000 peut illustrer cette diff renciation par les contenus
35. peut tre m me plus s curisant et en tout cas plus motivant pour l enfant que de lui dire Ce n est pas comme ca c est cette proc dure l que tu dois suivre Animateur Parfois on met les l ves dans une t che ou le processus n est pas d fini Il doit le trouver par lui m me L enfant va chercher la r ponse Il y en a peut tre plusieurs qui sont bonnes Peut tre que les l ves se demandent alors est ce que finalement je fais bien Annick Pr parer la diff renciation permet de rassurer les l ves Quand on met les enfants dans de telles situations nous en tant que professeurs on a peut tre pr par six ventualit s que les enfants peuvent rencontrer et donc quand les enfants sont dans de telles situations on les a rencontr es dans notre t te en disant Oui il est possible que a arrive Et donc s il y a un mal tre on est l pour le rassurer un certain moment On n est pas l en disant Mince qu est ce qu on va faire Mich le Il faut bien deux ou trois mois pour que les l ves s adaptent Je peux vivre la diff renciation pour le professeur suivant cela devrait fonctionner alors que le contraire pose peut tre plus de probl mes comme quand Jean Yves dit qu il faut bien deux ou trois mois pour que les l ves s adaptent En effet quand tu leur dis Toi tu fais a et toi tu fais autre chose si je suis un l ve mal dans ma peau je vais me dire que je suis un imb cil
36. plan de travail Le contrat sous entend un accord entre les deux parties La p dagogie de contrat c est la contractualisation du travail scolaire des l ves Il s agit d une p dagogie qui organise des situations d apprentissage o il y a un accord n goci mutuel entre partenaires qui se reconnaissent comme tels Le contrat comme outil porte sur la d marche sur le d roulement de l activit plut t que sur son contenu et son r sultat Pour reprendre la philosophie du contrat propos e par H Przesmycki 1997 tout contrat dont on ne n gocierait pas les objectifs de r ussite les ch ances pour la r ussite l valuation de la r ussite ne serait pas un contrat authentique mais bien une manipulation Cela dit il va sans dire que les coll gues qui utilisent leurs contrats avec leurs l ves en particulier en courte dur e le font bien s r en toute bonne foi et sans d magogie aucune et encore moins dans l intention de les manipuler Le plan de travail a historiquement t utilis lors des premi res exp riences en diff renciation Aux Etats Unis l exp rience de Winnetka 1919 s inspirant elle m me du plan Dalton 1911 consistait d j a subdiviser le programme d tudes traditionnel en unit s de contrat hi rarchis es que l tudiant devait r aliser dans une certaine p riode de temps Cet enseignement planifi est une m thode p da gogique qui permet l individualisation de l enseignement et ou de l app
37. pour un m me sujet pour multiplier les chances de compr hension des l ves Il pr voit donc moins d exercices de fixation et d entra nement A 40 La gestion mentale qu est ce que c est La p dagogie diff renci e est bas e sur le postulat d h t rog n it des groupes qui demande une h t rog n it de pratiques pour y faire face Bien entendu l int rieur d une classe on retrouve des l ves de niveaux diff rents mais cela va bien plus loin De mani re plus g n rale les enseignants remarquent avec l exp rience des l ves montrant des diff rences sur le recours au concret ou l abstrait au simple ou au complexe le fonctionnement par des petits sauts ou grands sauts la rapidit le besoin de structure ou d autonomie qui varient galement d un l ve l autre Selon Burns il n y a pas deux apprenants 1 qui progressent la m me vitesse 2 qui soient pr ts apprendre en m me temps 3 qui utilisent les m mes techniques d tude 4 qui r solvent les probl mes exactement de la m me mani re 5 qui poss dent le m me r pertoire de comportements 6 qui poss dent le m me profil d int r t 7 qui soient motiv s pour atteindre les m mes buts Bien que nous puissions convenir de ces diff rences il est toutefois difficile de les mesurer de les for maliser et de les consid rer de mani re objective Cela touche en grande partie la vie psychique des l ves C
38. re On utilisera surtout des fichiers des exercices sur feuilles des situations crites ou enregistr es etc Cela permet d adapter les apprentissages au rythme de travail et aux int r ts de chaque individu planification par jour semaine mois mais demande un mat riel important fiches feuilles d exercices ordinateurs logiciels etc et souvent un travail de correction et de v rification cons quent 25 Activit Niveau 6 et 4 ann es primaires Mati re Toutes mati res principalement le francais et les math matiques Dur e Une p riode tous les jours Le plan de travail occupe la premiere p riode de chaque journ e Objectif de la diff renciation Tous les enfants b n ficient de ce type de p dagogie Elle permet de suivre le rythme de chacun pour arriver a un m me r sultat Les enseignantes peuvent cependant consacrer plus de temps aux l ves en difficult Objectif de la lecon Fixer les mati res vues les semaines pr c dentes Nombre d l ves et encadrement 24 l ves et un enseignant D roulement 1 En d but d ann e l institutrice lance le plan de travail Les l ves de 4 ann e sont les premiers qui d marrent et aident ensuite l enseignante pour la mise en place aupr s des l ves de 3 ann e 2 Tous les lundis matin un plan de travail de la semaine est labor pour chaque l ve Celui ci est compos de cing ou six feuilles d exercices Le plan est fait c
39. sans avoir une aide sp cifique cela ne servira a rien Il faut une collaboration entre enseignants Il me semble qu un enfant qui tra vaille dans une structure diff renci e a plus de chance de r ussir car l enseignant s attarde sur ses incompr hensions et tente de les r soudre Pour bien faire il faudrait que le travail en p dagogie dif f renci e se fasse au sein de toutes les classes Jean Yves Le probleme principal il est la diff renciation ou redoublement En effet si on diff renciait depuis que les enfants sont petits on ne se demanderait pas ce genre de chose Est ce qu on va faire doubler ou pas Le probleme principal il est la entre la diff renciation et le redou blement Il y a quelques enseignants qui font de la diff renciation et il y en a beaucoup qui n en font pas et on s tonne que les enfants se retrouvent en cinqui me primaire avec des lacunes Olivier Si on met vraiment les cycles en place ca peut tre une alternative au redoublement Comme dit Jean Yves je crois que le probl me de redoublement se poserait moins si la diff renciation tait g n ralis e J en reviens l id e de cycle qui peut tre une alternative au redoublement et qui s inscrit vraiment dans la diff renciation vu que dans le d cret on dit qu on assouplit le temps de fa on ce que l enfant n ait plus un an pour apprendre mais deux ans il peut perdre du temps au d but il r cup rera apr s Malheureusement
40. se donne les moyens de les faire bouger notamment les interrogations sur les d marches de l l ve Je pense que c est tr s important ce qui est dit parce qu il y a un risque quand m me dans la p dago gie diff renci e c est qu au lieu de tenir compte des diff rences on se mette a en fabriquer ou ren ch rir sur des diff rences et videmment ce n est pas du tout le but des p dagogies diff renci es Du coup il y a une question qui est quelles diff rences prend on en compte Dans une p dagogie tra ditionnelle on a tendance a prendre en compte les diff rences de performance il y a un l ve qui fait tant de fautes cette dict e et il y a celui qui en fait beaucoup moins C est une diff rence quantitative Il y a celui qui r ussit deux multiplications sur six et puis il y a celui qui r ussit les six Si on s en tient la on rigidifie les differences on insiste dessus La maniere de sortir de cette dynamique perverse c est juste ment de s int resser a la d marche Celui qui r ussit deux multiplications sur six qu est ce qui le bloque Ou est le probl me Et du coup la question de la d marche mentale est tr s importante Mais en m me temps il y a des moments o pour l enseignant rester dans l ignorance de la d marche mentale des l ves ce n est pas g nant il y a des l ves qui se d bloquent on ne sait pas pourquoi on ne sait pas trop ce qui s est pass et peu importe on n a pas besoin d av
41. ses deux autres coll gues de 5 et 6 ann es aid par un professeur polyvalent il consacre deux p riodes par semaine pour le travail en groupes de besoins ou les l ves sont regroup s en fonction de leurs besoins d apprentissage Bien que ces groupes pourraient tre tablis a l int rieur d une classe le travail en quipe de cette cole permet un am nagement confortable Les trois enseignants du cycle plus un maitre volant se partagent alors les trois classes en quatre groupes Les groupes de besoins occupent une place relativement importante dans le travail du cycle Chaque mardi matin deux p riodes leur sont attribu es Pour organiser ces groupes les enseignants du troisi me cycle ont divis l ann e en deux semestres le premier pour le francais lecture et le second pour les math matiques calcul En d but de semestre un pr test est effectu sur diff rentes comp tences li es a la lecture ou aux math matiques Ces pr tests permettent de rep rer les besoins des l ves dans un domaine ou l autre On fait passer un pr test aux l ves sur une comp tence d termin e Ensuite les leves sont r partis selon le degr d acquisition de cette comp tence Les l ves peuvent changer de groupe lorsque leurs besoins sont combl s La mati re propo see aux l ves dans chaque groupe est donc diff rente C est ca qui est int ressant c est assez mobile Dans ce groupe ci j avais des l v
42. sont des feuilles de d passement en fonction de la mati re vue la semaine ils avancent leur rythme pour certains il faut une semaine pour d autres deux Pour les seconds en collectif elle expliquera la r gle de diff wr manieres y 32 La diff renciation en chelons qu est ce que c est Cette activit de p dagogie diff renci e propose une approche du temps int ressante en terme de respect des rythmes d apprentissage des l ves Cette gestion du temps tente d tre au plus pres de l volution de la compr hension de chaque l ve en multipliant et en diversifiant les diff rentes phases d appren tissage En effet pour arriver un objectif commun il est parfois n cessaire d adapter la dur e de celles ci Pour caract riser cette mani re de proc der deux types de diff renciation li e au temps peuvent tre d gag s la diff renciation simultan e et la diff renciation successive La diff renciation simultan e Les l ves effectuent dans le m me temps des activit s diff rentes choisies par eux en fonction de leurs int r ts ou d sign es par l enseignant sur base de besoins constat s ou r alisent de fa ons diverses des t ches identiques avec des ressources ou contraintes personnalis es en utilisant des d marches vari es La diff renciation successive Apr s de Peretti 1987 beaucoup d auteurs ont soulign que la diff renciation n tait pas forc ment simultan e
43. sous la forme de prise en charge individuelle ou en petits groupes l ext rieur de la classe ou dans la formation de groupe de niveaux L l ve se rend compte qu il ne re oit pas le m me traitement p dagogique que les autres Gestion du temps Enfin dans cet exemple tous les l ves m me ceux sans difficult participent la rem diation Bien que cela n accentue pas les carts dans la classe cela peut para tre une perte de temps pour certains l ves Diff rentes solutions sont possibles favoriser le tutorat les projets per sonnels le travail d quipe les groupements h t rog nes etc 19 a Les ateliers N Jean Yves instituteur depuis 20 ans enseigne dans une classe de 6 primaire dans une Ecole de taille moyenne a Fleurus Cet instituteur qui a enseign dans d autres niveaux a pris le temps de r fl chir a sa pratique en participant a des formations et des recherches M me si la diff renciation fait partie de son orientation didactique depuis un certain temps les for mations qu il suit le samedi matin lui ont permis d approfondir la question R guli rement il consacre deux p riodes une ou deux fois par semaine au travail en ateliers En general il s agit d une sequence d apprentissages Pour Jean Yves il n est pas question de faire des ateliers pour faire des ateliers Ceux ci doivent poursuivre un ou des objectifs claire ment d finis et constituer l organisation p dagogique la plus
44. texte a l aide d indices de processus de cheminement Lenseignante utilise les repr sentations initiales leurs erreurs des l ves pour les relancer dans la lecture Pour l enseignante ce qui est int ressant ce n est pas le produit fini mais les processus et d marches des l ves en lecture Individualisation La diff renciation sous forme d indices a l avantage d individualiser ou presque l appren tissage en fonction de l l ve et de ses ventuels blocages dans l apprentissage Cette diff renciation en microstuctures commun ment pratiqu e par nombre d enseignants est ici beaucoup plus forma lis e et r fl chie pour permettre l institutrice d anticiper les obstacles rencontr s par les l ves Contenu Pour pouvoir proposer certaines activit s complexes l ensemble de la classe il est int ressant de pr voir un moyen pour tous d y arriver et un de ces moyens ce sont les indices Ceux ci permettent en effet de d bloquer la situation si c est le cas pour certains l ves Ce syst me de travail avec des aides appropri es et diff renci es permet l l ve qui est un peu stress de se sentir plus l aise de poser des questions plus facilement Pr paration Ce type de travail demande de la pr paration pour anticiper les difficult s Pr parer les indices favorise la r flexion de l enseignant sur l approfondissement des contenus des apprentissages exercice n cessaire l instituteur d
45. valuation formative d termine l organisation des groupes de besoins Les groupes de besoins voir pr sentation des activit s c est ca aussi C est l valuation formative qui d termine l organisation des groupes de besoins Animateur Quelles sont les pratiques d valuation formative dans vos classes 74 Michele La diff renciation planifi e ne peut pas se faire sans valuation formative La diff renciation planifi e ne peut pas se faire sans valuation formative C est la base Ou bien on diff rencie tout le temps de maniere intuitive en r pondant aux besoins des enfants comme ca en cours de lecon Maintenant si je veux planifier ma diff renciation et dire Je veux donner des outils diff rents ou des exercices diff rents ou des indices diff rents c est que j ai fait une Evaluation for mative Qu elle soit crite orale ou collective ou individuelle peu importe mais j ai fait une valuation formative qui me permet objectivement de dire cet enfant il a besoin de ca A priori je me dis que peut tre dans mon activit il y aura tel ou tel probleme donc je peux pr parer certains indices par exemple mais je ne sais pas qui va les recevoir Par contre a la fin d une activit je fais une valuation formative qui va me permettre de dire apr s en conscience je refais une activit d apprentissage je pr pare de nouveau des indices Ca me permet de plus organiser et ne pas tre dans l intuitif Olivier L
46. valuation formative peut prendre la forme d un test mais aussi d une observation des l ves en train d apprendre L valuation formative ce n est pas n cessairement un test c est une observation qui est faite pendant l apprentissage et apr s Elle est au centre de l apprentissage tout au long Animateur Concr tement ca peut tre l observation le pr test Y a t il d autres formes ou ce sont les deux grandes formes Michele L valuation formative c est une m diation qu on a entre les l ves et moi Si j ai donn une activit nouvelle la fin de la le on je vais demander ce qui a pos probl me de mani re collective Je vais noter sur le tableau les difficult s rencontr es Ils vont me dire on a besoin de la m me le on parce qu on n a rien compris ou on a besoin d exercices Je vais noter et comme les l ves ont appris sauto valuer je vais demander Qui a besoin d exercices Dans un plan de travail je propose l enfant des exercices s il me les a demand s ou une deuxi me s quence d apprentissage pour ceux qui en ont besoin On les planifie ensemble et c est a l valuation formative c est une m diation qu on a entre les l ves et moi Parfois c est faire un bilan crit apr s trois s quences d apprentissages Je le pr pare et j estime ce qu ils doivent conna tre je fais un bilan C est vraiment tr s vari Animateur Quelles sont les autres formes d valuation pratiqu es en cla
47. ENSEIGNEMENT ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE Pratiques de p dagogie diff renci e lecole primaire 3 FEDERATION WALLONIE BRUXELLES ENSEIGNEMENT ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE Pratiques de p dagogie diff renci e l cole primaire St phanie DESCAMPE Francoise ROBIN et Philippe TREMBLAY sous la direction du Professeur Bernard REY Service des Sciences de l ducation de l Universit libre de Bruxelles Service g n ral du Pilotage du Syst me ducatif Table des matieres INTOdUCTION 4 242440 sas a aids abide diate a dua banda ea en demo 5 Mode dempl icci2 idehcenedeendascbieeeandve cok denendendes derrita deis 9 PREMIERE PARTIE Activit s de p dagogie diff renci e Li 11 1 LES Soupes de DESOING inns icin dadndweans dorada 12 2 Les groupes de rem data see ratas need ses 16 3 lessateliersm ten drinne nen 20 A o o aaa 24 Dy Le TUTOE ee nen ee Meee idees 28 6 Activit en chelons 20 rr 32 A A tints nate cue se de cie 36 8 Les processus d apprentissage et de m morisation 40 9 Les projets personnels et ou CONECHIS 44e anus ententes 44 10 les groupes Ge NIVEAU ata 48 DEUXI ME PARTIE Table ronde Limites et avantages de la p dagogie diff renci e dans le cadre du d cret Missions et de la mise en place des cycles 53 A 2 10 F8 oi RS ee en ee ee 55 PREMIER THEME le lien entre la p dagogie diff renci e et les intent
48. H 2000 P dagogie diff renci e Paris Hachette REY B 1996 Les comp tences transversales en question Paris ESF REY B CARETTE V DEFRANCE A KAHN S 2001 Cr ation d preuves talonn es en relation avec les nouveaux socles de comp tences pour l enseignement fondamental Rapport de recherche Bruxelles ULB Service des sciences de l ducation Minist re de la Communaut francaise de Belgique REY B CARETTE V DEFRANCE A KAHN S 2003 Les comp tences l cole apprentissage et valuation Bruxelles De Boeck REY B KAHN S IVANOVA D ROBIN F 2003 Elaboration d un outil d aide au fonctionnement p dagogique des cycles l cole primaire Rapport terminal Bruxelles ULB Service des sciences de l ducation Minist re de la Communaut francaise de Belgique REY B KAHN S DE FRANCE A CARETTE V 2004 Les Cycles l cole primaire Rep rage des pratiques Bruxelles ULB Service des sciences de l ducation Minist re de la Communaut fran aise de Belgique REY B DEFRANCE A MARCOUX G SYLLA N 2005 Larticulation entre savoirs et comp tences dans le 1er degr de l enseignement secondaire Rapport terminal Bruxelles ULB Service des sciences de l ducation Minist re de la Communaut francaise de Belgique REY B COCHE F KAHN S ROBIN F PUISSANT M 2006 Pratiques p dagogiques l cole primaire et r ussite scolaire des leves venant de milieu
49. a personnalisation des synth ses faites par les l ves Construire seul sa synth se en profitant des nombreuses interactions suscit es dans les ate liers avec ses pairs est un l ment important et positif de cette activit En effet les l ves ne peuvent pas se reposer enti rement sur leurs compagnons ils doivent prendre en main leur apprentissage s interroger remettre en question leurs hypoth ses et leurs repr sentations initiales M me si le groupe a un r el impact sur la synth se individuelle il n en demeure pas moins qu au final chaque l ve est renvoy sa responsabilit d apprentissage Le risque cependant r side dans le d sinvestissement de certains l ves dans l activit cause de la grande libert laiss e aux quipes pour g rer chaque atelier Rien de plus simple que de se laisser porter par les autres reprendre son profit les notes de ses compagnons et de reco pier sans comprendre Pour Jean Yves cela peut arriver mais les l ves comprennent assez vite le peu d int r t de ce comportement De plus on sent dans cette classe de 6 ann e un v ritable climat de travail d tendu respectueux de chacun o l erreur a sa place sans tre stigmatisante Jean Yves reste cependant toujours vigilant aux aguets observateur du che S et du fonctionnement de chaque quipe J 20 Les ateliers qu est ce que c est Le terme d atelier dans le champ qui nous occupe peut se d
50. adapt e aux comp tences que Pon souhaite voir acquises Souvent il utilise cinq ateliers compl mentaires sur un m me th me pour une m me s quence d apprentissages Chaque atelier permet de comprendre une facette de la th matique Les l ves sont regroup s en quipes h t rog nes de quatre ou cing par trimestre Comme c est la disposition habituelle de la classe Jean Yves conomise un temps pr cieux dans la mise en place des ateliers Dans chaque atelier les l ves doivent effectuer une t che ou r soudre un probl me en quipe Les quipes re oivent une s rie d indices tout au long de l activit Des retours en arri re sont possibles Jean Yves organise les activit s de sorte que s il y a un atelier que les l ves ne r ussissent pas faire le fait de passer dans les autres va leur permettre de compren dre ce qu ils auraient eu besoin de savoir pour r ussir l atelier manqu Ils pourront y revenir par la suite apr s avoir tourn dans les cing axes Ce fonctionnement permet l l ve qui a des difficult s au d part de se rendre compte de ce dont il a besoin pour r soudre le pro bl me et ainsi construire sa synth se personnelle Le passage par les autres ateliers pourra r pondre ce besoin La diversit des indices des d marches des consignes des documents permet chacun de s y retrouver Les successions de travail en quipe et de phase individuelle sont autant d l ments favorisant l
51. ance de tutorat l l ve de 2 ann e choisit un livre qu il souhaite lire avec le Grand Le but de la s ance est ax sur la compr hension Les phrases sont simples afin de terminer le livre en une s ance Des fiches de mots sont a la disposition des l ves pour aider a comprendre Chaque tuteur travaille sa mani re Il n a pas de consigne pr cise Toutefois il observe et apprend adapter son aide l l ve de 2 ann e la fin de chaque s ance le tuteur r dige une petite valuation sur ce qui s est pass et un bilan est r alis la fin des cinq semaines l orthographe n est pas prise en compte et les propos sont parfois subjectifs Le ma tre d adaptation remet l enseignante de la classe des tuteurs une feuille de commentaires sur chacun La communication entre le maitre d adaptation et l institutrice de 2 assure un lien et une continuit au niveau des apprentissages faits en classe 30 ce ntages Gestion du groupe Le tutorat permet d individualiser et de personnaliser les apprentissages Il permet de favoriser l activit de l l ve Il augmente de mani re tr s importante le temps d apprentissage et l implication dans la t che des l ves Estime de soi et autonomie Le tutorat favorise l estime de soi des plus faibles et des plus forts Cela implique qu il est important que chacun ait l occasion d tre tuteur ce qui est valorisant puisque les comp ten
52. apprentissages qui peuvent tre diversifi s la lecture en est un exemple parmi d autres En ce qui concerne le r le du tuteur celui ci est souvent valorisant il permet des l ves d exploiter leurs comp tences dans un domaine sp cifique Les enfants tuteurs se sentent importants et reconnus Annick assure une gestion du programme et accompagne les tuteurs dans leur t che Chaque tuteur fait un peu comme il le sent Par ailleurs Annick a remarqu que ceux qui ont le plus de patience qui trouvent les mots sont les l ves qui plus jeunes ont eu le plus de difficult s dans l acquisition de la lecture au cours de leur scolarit Les bin mes se composent partir du choix des l ves La relation entre les deux l ves est tr s affective et faite d une complicit qui d passe le moment de cet change Elle se manifeste souvent dans la cour de r cr ation et parfois lors d activit s communes chaque s ance de tutorat l l ve de 2 ann e choisit un livre qu il souhaite lire avec le grand de 6 ann e Ce livre fait partie d une biblioth que de l cole Il s agit le plus souvent d crits d enfants de l cole qui ont t reli s Ces crits font partie de la vie et de la culture de l cole lls racontent des v nements des visites ou des exp riences r alis es en classe Ces petits livres sont conserv s soigneusement par Annick dans la bibliotheque au fur et a mesure des ann es la f
53. ation de son activit Cette diff renciation a priori pr ventive permet d anticiper les difficult s des l ves en leur proposant plusieurs entr es dans l acquisition d une comp tence D autre part faire de la rem diation c est se rendre compte d une n cessit de faire diff remment ou parfois la m me chose en cours ou apr s un apprentissage Cette diff renciation a posteriori intervient suite un chec ou une difficult rencontr s par l l ve Cependant cette distinction n est pas toujours aussi nette En effet l ensemble de ces diff renciations rem diations rentre dans un processus continu d apprentissage soutenu notamment par l valuation formative Quelques pr cautions par rapport la p dagogie diff renci e La diff renciation se doit d tre efficace de motiver les l ves et de s adapter chacun Or la recherche sur les pratiques de p dagogie diff renci e a mis en vidence que l exercisation fait souvent l objet de diff renciation La diff renciation porte souvent sur l acquisition de proc dures de base sans per mettre la mobilisation de celles ci dans une t che plus complexe Les pratiques de p dagogie diff renci e impliquent l acquisition d une certaine autonomie de travail de la part des l ves qui doit se faire sans nuire l apprentissage cognitif Rappelons que la finalit de la diff renciation est de permettre aux l ves d apprendre mieux Si nombre de pratiques
54. butant ou inexp riment 7 limites Autonomie Les l ves sont en situation de d pendance par rapport l instituteur ils d pendent des indices qu il leur accorde Or un des objectifs de l cole est notamment de favoriser l autonomie ce que ne permet pas suffisamment le travail l aide d indices m me si a terme le but est de rendre l l ve autonome dans son apprentissage gr ce ce moyen 39 8 Les processus d apprentissage N et de memorisation Olivier enseigne depuis trois ans dans une cole de Charleroi Ce jeune enseignant de 24 ans est cotitulaire d une classe de 21 l ves en 4 primaire dans une grande cole au public socio culturel mixte Il s est tr s t t int ress la p dagogie diff renci e grace a un psychop da gogue de l cole Normale Puis il s est inscrit dans des formations organis es le week end pour am liorer sa pratique La direction de l tablissement est en accord avec la p dagogie diff renci e L ann e pr c dente cette mani re de travailler tait partag e avec une autre coll gue du m me niveau et ils pou vaient mettre en place ensemble des groupes de besoins en regroupant leurs deux classes Cette ann e cette collaboration n est malheureusement plus possible et il reconna t qu il est plus difficile d organiser de tels groupements seul dans sa classe Cependant Olivier a plus d un tour dans son sac II utilise depuis peu des techniques de m mo risatio
55. c des groupes s adressant des enfants ayant besoin d une aide sp cifique ou t moignant de comp tences particuli res ex atelier de tutorat en lecture et des activit s d cloisonn es ateliers partag s avec d autres classes d autres ges d autres adultes Le r le de l enseignant va de la pr paration des ateliers l valuation en passant par la gestion et l inter vention aupr s des l ves l enseignant doit choisir et pr parer les ateliers en vue de r pondre des objectifs p dagogiques pr cis Les t ches ainsi que les lieux doivent tre diversifi s Cela implique souvent des changements de t ches et des rotations d l ves Les consignes doivent tre suffisamment claires pour que les l ves puissent effectuer les t ches demand es de mani re autonome Il importe galement que les t ches soient ais es g rer pr parer et corriger pour ne pas monopoliser le travail de l ensei gnant Cela exige donc une grande pr paration avant l activit On doit galement d finir le nombre d l ves par atelier minimum et maximum Cela implique une r flexion sur la constitution des groupes et leur r partition Le travail par ateliers vise la motivation des l ves par la nature des t ches propos es et le cadre dans lequel elles s effectuent Les s ances d ateliers constituent souvent dans une classe un moment d excep tion agr able aux l ves En fin d atelier il faut pr voir le retour la normale
56. ce cadre c est la m me pour tout le monde C est le minimum requis pour tout le monde Tout en sachant malgr tout que ce minimum ca ne marche pas quand m me Animateur Par rapport aux collegues il ressort des entretiens que nous avons men s avec vous que certains de vos col l gues estiment que pour eux la diff renciation p dagogique quivaut a une perte de temps tandis que d autres pensent que non seulement ce n est pas efficace mais que cela peut nuire aux apprentissages Donc pour eux la mise en place des pratiques de diff renciation peut nuire l l ve lors de son passage dans une autre classe et les enseignants qui l ann e suivante ont les l ves d un enseignant qui diff rencie parfois se plaignent car ils ne comprennent pas le travail r alis ou les m thodes employ es Or une des composantes de la mise en place des cycles est notamment la continuit des apprentissages Comment alors concilier continuit des apprentissages et libert p dagogique Geoffrey Pour assurer la continuit des apprentissages pour moi une solution ce serait d organiser plus de ren contres entre enseignants d une m me cole qui changeraient sur les pratiques Une base serait d organiser au sein de l cole plus de rencontres entre enseignants On est parfois surpris quand on fait des formations dans les changes de pratiques m me au sein d une cole on n est pas au courant de ce qui se pratique dans les diff r
57. ces presque plus personne ne le fait mais les valoriser c est encore une attitude que certains peuvent avoir Une des diff rences dont on peut tenir compte c est la difference de cheminement Le simple fait de passer dans les bancs ou de faire interagir les enfants c est vraiment prendre en consid ration leur chemi nement Je trouve que par exemple voir activit pour construire le triangle les enfants ne vont pas passer par les m mes obstacles m me si certains sont les m mes en passant dans les bancs et en interagissant on peut dire Toi je ne suis pas d accord avec ton classement qu est ce que tu en penses La on intervient vraiment dans le cheminement de chaque enfant On ne construit pas tous les savoirs de la m me facon Et en interagissant de facon individuelle petit a petit on peut vraiment prendre en compte les diff rents problemes qui peuvent se poser Sur les probl mes des triangles tous les enfants ne se posent pas les m mes questions et donc on passera chez l enfant pour lui donner une telle relance et chez un autre une autre relance ca permet de faire voluer chacun selon sa diff rence de chemine ment selon la difficult qu il rencontre dans une situation Bernard Rey Ce qui me parait vraiment important c est le constat que vous avez exprim le constat de diff rences purement quantitatif purement au niveau des performances et puis une interrogation sur les differences qu on peut faire bouger o on
58. ces quelles qu elles soient sont mises en exergue Il vise galement d velopper l autonomie chez les l ves Contenus Cette forme de diff renciation permet de varier les contenus adapt s chacun Elle peut tre l occasion de travailler des t ches plus complexes ou uniquement l exercisation Cependant le tutorat se montre plus efficace quand le tuteur vient appuyer un apprentissage en cours de fixation limites Gestion du temps et stigmatisation S il s agit d un tutorat organis avec des l ves de plusieurs classes cela implique une plus lourde organisation au niveau des horaires On peut toutefois organiser des tuto rats partiels avec quelques l ves seulement au sein de la classe Mais alors il peut exister un risque de stigmatisation Dans le cas d un tutorat entre deux l ves d une m me classe ou d un m me cycle il est important que tous les l ves puissent tre ponctuellement ou plus durablement tuteur d un autre ceci pour viter la stigmatisation Lassitude Comme tout fonctionnement routinier le tutorat implique un renouvellement une variation afin d viter que l ennui ne s installe Gestion des contenus En fonction du contenu de l apprentissage il est n cessaire de contr ler le travail des tuteurs et de les pr parer l avance pour s assurer de leur ma trise quant au contenu 31 TA Activit en chelons N Florence est institutrice dans une classe de 3 p
59. cole de chaque classe les r unions de concertation sont sans doute le lieu le plus indiqu et le plus propice la r flexion que demande ce changement p dagogique En effet il serait int ressant que les directions et leurs quipes p dagogiques puissent se lancer dans la diff renciation par la mise en d bat et en questionnement des pratiques didactiques M me si nous pensons que chaque instituteur peut tenter la diff renciation il nous semble primordial d y r fl chir en quipe par la coop ration et la concertation des enseignants Voil un sujet qui peut mobiliser de nombreuses r unions d quipe et qui promet un enrichissement p dagogique pour tous Si un instituteur souhaite diff rencier dans sa classe plusieurs possibilit s s offrent a lui Pour reprendre la cat gorisation de Przesmycki l instituteur peut jouer sur les processus les structures les contenus et les produits 1 Ainsi varier les processus implique tant varier les d marches diff rentes des apprenants pour une m me comp tence que les d marches didactiques des enseignants 2 Varier les structures concerne les modifications d organisation de la classe II peut y avoir plusieurs intervenants maitre de rem diation une gestion d un cycle en plateau par une quipe d ensei gnants ou encore une gestion du groupe diff rente en regroupant les l ves niveaux besoins 3 Varier les contenus consiste a prendre en compte les savoirs et les
60. di Travail individuel ou par deux Par exemple les projets personnels peuvent tre a Construire une maquette de maison l chelle b R aliser une affiche pour inviter un expos c Construire un moulin eau placer dans la rivi re d Pr parer une conf rence sur un animal e Cr er une page sur un site WEB f Pr parer un repas pour 20 personnes 5 L enseignant passe de groupe en groupe pour v rifier la qualit du travail et aider les l ves qui prouvent des difficult s 6 Un calendrier de pr sentation est tabli deux pr sentations par semaine 7 Lors de la pr sentation du projet l valuation est faite par lenseignante et les spectateurs Les pro jets suivants doivent tenir compte des critiques et commentaires 8 Les l ves se lancent dans un nouveau projet 46 ce ntages D veloppement des comp tences sociales On peut dire que les objectifs concernant les attitudes sont atteints dans la plupart des cas Le fait d imaginer un projet et de le mener a bien exige une confiance en soi et accroit la solidarit a travers l apprentissage de la d cision collective La capacit d expression est favoris e tout au long du travail Contenus Il s agit dans ce cas pr cis d une v ritable diff renciation des productions Chaque l ve mene son projet et lui donne l orientation qu il souhaite iiss Contenus Le projet peut ne pas rejoindre l int r t partag entre l enseignant et l
61. e au sein de chaque fiche La deuxi me partie de ce guide pr sente une table ronde autour de plusieurs th mes Cette table ronde a t v cue lors d une journ e r flexion organis e dans le cadre de la recherche avec quinze enseignants qui ont fait part de leur exp rience le professeur Bernard Rey et une quipe de trois cher cheurs Lors de celle ci une s rie de questions ont t soulev es telles que Quels sont les liens entre la p dagogie diff renci e et les intentions et valeurs de l enseignant Quels sont les liens entre la p dagogie diff renci e et les diff rentes conceptions de l apprentissage Quels sont les liens entre la p dagogie diff renci e et les cycles PREMIERE PARTIE Activites de p dagogie differenciee la Les groupes de besoins N Geoffrey est instituteur depuis huit ans dans une Ecole bruxelloise mixte socialement Dans cette cole constitu e de classes cycles il a en charge une classe de 5 6 primaire comp tant 23 l ves L cole l a aid mettre en uvre certains l ments de diff renciation Il a pu par exemple s int grer aux enseignants du cycle qui avaient mis en place les groupes de besoins C est plut t encourag dans l cole Ce qui est bien dans le travail avec mes coll gues on est sur la m me longueur donde I reconna t toutefois qu il peut y avoir des r sistances de coll gues qui trouvent que c est beaucoup de chipotage de travail Avec
62. e parce que le professeur me donne quelque chose de diff rent Et si c est le contraire ce sera Tu vois bien que je suis quand m me le meilleur Avant qu ils ne sortent de ce truc la il faut longtemps Olivier La continuit on ne lui donne pas le m me sens selon qu on diff rencie ou pas La continuit on ne lui donne d j pas le m me sens selon qu on diff rencie ou pas Dans une classe o on ne diff rencie pas la continuit est pr tablie et c est la division des mati res par ann e Alors que si on diff rencie on est oblig non pas de partir d un d coupage de mati res mais de l enfant Elle n est pas orient e de fa on pr tablie elle est orient e suivant les besoins Je vais programmer mon ann e en fonction des difficult s que j ai en face de moi M me si bien s r j ai des grandes lignes T7 Animateur Pour conclure on pourrait se poser la question Comment devient on diff renciateur Anne Sophie La diff renciation cela vient petit a petit sur le tas Je pense que tout le monde n est pas capable de faire d embl e de la diff renciation parce qu on n apprend pas des choses comme a l Ecole normale je le vois avec les stagiaires et chez les jeunes enseignants Soit on ne leur apprend pas la diff renciation soit ils n osent pas la mettre en place Je peux comprendre quand on est jeune professeur ou stagiaire on a peur de la confrontation on a peur d tre perdu dans un flot C est
63. e personnes qui vont pouvoir agir sur le terrain au quotidien que des chercheurs et des gens qui tirent des innovants Et si on dit d office toi attends un peu on leur tue leur motivation 59 Les deux sont indissociables il y a la vie en soci t mais il y a la richesse des diff rences II ne faut pas entrer dans l individualisation La diff renciation ne peut pas tre l individualisation Il faut que cha cun ait conscience qu il est quelqu un qui doit tre respect et peut arriver au maximum de ses pos sibilit s mais en sachant qu a c t il y a quelqu un d autre et qu ensemble on va faire quelque chose Animateur Mais n y a t il pas des moments ou il faut choisir Olivier Il y a un choix de priorit de valeurs Si on fait la comparaison avec un guide de haute montagne a un moment il faut choisir soit on amene tout le monde au m me niveau soit on en perd en cours de route On aimerait bien que tout soit parfait mais je crois qu il y a un positionnement les meilleurs iront un peu moins loin ou les moins bons eux ne r ussiront pas Et la c est grave pour moi c est bien plus grave Je crois qu il y a une tr s grosse diff rence entre les deux premi res propositions C est difficile de faire les deux il faut choisir des priorit s on n agira pas de la m me facon selon qu on se dit tout le monde doit arriver au m me niveau ou amener chacun au maximum de ses possibilit s Amener chacun au maximum d
64. e probl me des jeunes enseignants Je me demande si en dehors de la formation la personne n est pas en situation de se poser des questions sur son mode de fonction nement en sortant de l cole Va t elle pouvoir le faire si elle n a pas t habitu e relativement jeune vivre dans un cadre comme celui l Si dans sa personnalit ce n est pas quelqu un qui se pose des questions sur comment on fait pour am liorer les choses je me demande si tout d un coup a va venir 78 Michele Demain dans ma classe je vais essayer cette petite chose ou je respecte la difference un petit truc auquel je n avais pas pens tout seul qu on me donne de l ext rieur et voir si ca marche et puis demain je vais essayer deux choses et puis j inventerai moi m me ma facon de diff rencier On ne sait pas pourquoi les gens choisissent d entrer dans l enseignement mais quand ils se retrou vent dans leurs classes et qu ils continuent c est qu ils trouvent leur motivation donc autant sauver les enfants qu ils ont devant eux et donc leur donner des outils o ils peuvent dire Demain dans ma classe je vais essayer cette petite chose o je respecte la diff rence un petit truc auquel je n avais pas pens tout seul qu on me donne de l ext rieur et voir si a marche et puis demain je vais essayer deux choses et puis j inventerai moi m me ma fa on de diff rencier Pour tre efficaces dans les outils il faut apporter des choses pour la majorit des
65. e ses possibilit s c est une belle phrase mais est ce que c est possible sans donner des conditionnements par fiches et finalement chacun n est pas a son maximum Si on fait la comparaison avec un guide de haute montagne a un moment il faut choisir soit on am ne tout le monde au m me niveau soit on en perd en cours de route Il y a un choix de valeurs Ma v ritable priorit c est le minimum commun Quand on dit amener chacun au maximum de ses possibilit s est ce qu on n est pas en train de nier le postulat d ducabilit Comme dit Meirieu il faut faire comme si on pensait que tout le monde tait capable d y arriver Amener chacun au maximum de ses possibilit s Pour certains cela peut vouloir dire qu il y a certains l ves qui n iront pas tr s loin et c est ma crainte Est ce que cela ne va pas amener certains enseignants faire des groupes de niveaux en disant Toi tu vas faire des choses plus compliqu es parce que tu es plus fort qu un autre et toi des choses moins compliqu es Dans ce cas moi je crois qu on augmente les carts Amener chacun au maximum de ses possibilit s a a l air tr s bien mais c est une phrase dangereuse parce que c est nier le pari d ducabilit et c est aller vers des groupes de niveaux ou de l individualisa tion Est ce si dramatique que les plus forts ne soient pas au maximum de leurs possibilit s S ils sont arriv s a aider les autres On aimerait bien que tout soit
66. e tout en exigeant le meilleur je dois me pr parer accepter le pire Continuer exiger le meilleur apr s avoir accept le pire a me fait penser l expression qui dit qu en tant qu instituteur on a encore un devoir d utopie On recom mence chaque fois chaque jour en disant cet l ve l il n y est pas encore arriv mais il y arrivera Magali Ce n est pas toujours dans la mati re que ca se joue Pour moi aussi ce n est pas toujours dans les apprentissages et dans la mati re que a se joue Moi j ai un l ve qui est tr s dou mais il a une estime de soi tr s mauvaise et donc il y a un apprentissage faire de ce c t l Au niveau des changes il ne s autorise pas d erreur Il devrait pouvoir se dire j ai droit l erreur C est ce d fi l que j ai avec lui Mich le Les deux sont indissociables amener tous les l ves au minimum des comp tences et avoir des valua tions communes pour tous Moi je trouve que les deux sont absolument indissociables Amener tous les l ves un minimum de comp tences et avoir des valuations communes pour tous c est le fait de la vie en soci t c est comme sur l autoroute la limite est a 120 Il faut une limite quelque part un moment donn Par contre je trouve aussi qu on n a pas le droit de ne pas pousser chacun au maximum de ses possibilit s parce que a voudrait dire tu as des capacit s plus tard tu t en serviras Il nous faut tout autant d
67. elle ci ne peut se construire qu en terme d intention de la part de l instituteur II doit s interroger sur le pourquoi pour quoi de ses pratiques avant de s interroger sur le comment C est la raison pour laquelle nous souhaitons encourager le lecteur se lancer dans la p dagogie diff renci e petit petit sans changer compl tement ses pra tiques en testant tatonnant discutant avec ses coll gues mais toujours en ayant en t te la question du pourquoi je mets en place telle pratique Mode d emploi Ce guide se pr sente en deux parties que le lecteur peut aborder dans l ordre qui lui convient La premi re pr sente dix activit s de p dagogie diff renci e observ es dans les classes d enseignants de tous horizons dans le cadre de la recherche financ e par la Communaut fran aise sur l tude des pratiques de rem diation et de p dagogie diff renci e dans le cadre de la mise en place des cycles Ces activit s sont pr sent es selon la structure suivante le contexte l enseignant sa classe son cole comment il s est lanc dans cette activit un petit aper u th orique li aux concepts sous tendus par l activit e l activit en elle m me d taill e en une dizaine d tapes e une analyse des avantages et des limites Cette partie peut tre lue en continu On peut aussi se reporter l une ou l autre fiche en fonction de ce dont on a besoin ou encore consulter l une ou l autre rubriqu
68. en aide aux l ves en difficult s Elle prend en charge principale ment les l ves en difficult au sein de son cole Elle est amen e travailler tant au sein de la classe avec les titulaires qu en dehors de la classe avec un l ve ou un petit groupe d l ves Elle appr cie de travailler avec l enseignante au sein de la classe en co intervention ce qui pr sente l avantage d tre moins stigmatisant pour les leves en difficult s et permet d am liorer les pratiques enseignantes par le travail en commun Le travail plus individualis au sein de la classe d adaptation permet aux l ves en panne d accepter de comprendre et parfois de d passer leurs difficult s Annick est galement responsable du programme de tutorat en lecture qui est pratiqu depuis 20 ans dans l cole Ce programme a pour objectif d augmenter le temps de lecture des l ves de 2 primaire en offrant deux fois par semaine 20 minutes de lecture individualis e Pour ce faire Annick travaille avec la classe de 6 ann e Concr tement deux fois par semaine quatre l ves de 6 ann e viennent lire avec quatre l ves de 2 ann e et ce pendant cinq semaines ll ne s agit pas d apprendre lire mais plut t de pratiquer et d acqu rir plus de souplesse et de d bit dans la lecture Le plus difficile est de trouver un moment pour r unir les l ves de 2 ann e et de 6 ann e Ce type de fonctionnement permet d individualiser les
69. ent 1 On peut aussi comprendre re m diation utiliser un autre m dia un autre moyen pour un apprentissage qui n a pas pu avoir lieu dans une d marche didactique initiale peut tre trop univoque trop ferm e et qui par elle m me g n re de l chec 17 Activit Niveau 6 ann e primaire Mati re Francais et math matiques Dur e Deux heures une fois par semaine Objectif de la diff renciation Cette organisation scolaire s adresse tous les l ves cependant ceux en difficult sont les premiers vis s principalement au niveau des proc dures de base Objectif de la lecon Rem dier aux difficult s rencontr es pendant la semaine Nombre d l ves et encadrement Deux classes de 20 l ves et deux a trois enseignants volants ce qui permet de r partir les deux classes en quatre ou cinq groupes variables D roulement 1 Rep rage des difficult s pendant la semaine en francais et math matiques lors des diff rents apprentissages 2 Formation des cing groupes sur la base des difficult s rencontr es a calcul crit Carine b c d e g om trie coll gue de 6 langage oral sayn tes biblioth caire conjugaison professeur d informatique lt gt criture orthographe maitre de rem diation 3 Le vendredi apres midi est organis en deux p riodes d une heure 4 Chaque instituteur enseigne la m me mati re deux fois
70. entretiens que nous avons men s avec les enseignants quelques unes de leurs conceptions de la pedagogie differenciee Pour les uns il s agit avant tout d amener chacun au maximum de ses possibilit s Pour d autres l accent est mis sur le fait d amener tous les l ves au minimum des Socles de comp tence amener chaque leve au minimum attendu amener chacun a assimiler la mati re indispensable pour r pondre aux objectifs de fin de cycle Pour d autres encore amener tous les l ves au m me niveau n a pas de sens certains ont accumul des lacunes et ne pourront jamais atteindre les objectifs fix s amener chacun au maximum de ses possibilit s certainement au m me niveau non 57 Annick Amener tous les enfants au minimum des Socles de comp tence et au maximum de leurs possibilit s Il faudrait en pratique amener tous les enfants au minimum de ce qui est demand en mati re de comp tences Et surtout les amener au maximum de leurs possibilit s Alors ce serait un pari gagn Mais il est clair que c est quelque chose qui est excessivement difficile parce que dans une classe on a des enfants qui sont capables d aller tres loin on a un groupe qui est assez moyen et puis des enfants plus en difficult J ai l impression que c est en fonction de l attitude et du comportement du professeur soit on a envie d aller chercher ceux qui sont en difficult et de les amener le plus loin possible en oubliant parfoi
71. ents cycles Pour moi une solution ce serait d organiser plus de rencontres entre enseignants d une m me cole qui changeraient sur les pratiques Je crois que c est en partageant et en connaissant plus ce que font les autres qu on peut avancer Les concertations c est g n ralement en cycles et elles servent organiser le travail futur par exemple du mois qui va suivre Chez nous il y a finalement assez peu de partage entre cycles Quand cela a lieu r cemment il y a eu une formation avec une inspectrice et chacun a pu partager sur ses pratiques p dagogiques c est tr s riche Jean Yves La continuit je ne sais pas si c est r alisable Je vais tre franc je ne crois pas beaucoup cette continuit Quand je vois comment a fonctionne dans beaucoup d coles quand je vois ce que je vis dans la mienne depuis pas mal d ann es et dans d autres aux alentours j ai peine croire qu il y ait vraiment beaucoup de continuit efficace dans nos coles Je parle en g n ral pas uniquement pour ma classe Cela pourrait tre efficace mais a ne l est pas Je ne sais m me pas si c est r alisable Nous sommes aussi tous diff rents On dit que les enfants sont tous diff rents mais nous aussi Animateur Pourquoi est ce difficile de mettre en place une certaine continuit 76 Jean Yves Il faut bien deux mois pour que les enfants osent se lib rer Je me souviens qu l cole a une certaine poque les enseignant
72. ependant diff rentes techniques ont t d velopp es pour prendre en compte ces diff rences intrins ques des l ves Par exemple Antoine de la Garanderie 1980 principal inspirateur d un ensemble de techniques appel gestion mentale a r pertori une grande diversit de fonctionnements cognitifs et mis en vidence leur r le respectif dans l apprentissage La Garanderie distingue trois temps dans le processus d int riorisation d un v nement ext rieur donc d un apprentissage la perception auditive visuelle kinesth sique l vocation rappel variable en fonction du stimulus auquel chacun est sensible et la restitution Bien qu elle ne repose sur aucune base scienti fique cette distinction a le m rite d avoir des cons quences p dagogiques tr s importantes Si enseigner c est transmettre un l ve de fa on ce qu il comprenne et assimile l vocation va permettre d isoler ce moment de compr hension et d assimilation d en prendre conscience l vocation centrale dans la gestion mentale est une repr sentation mentale d un objet d une id e d un savoir d un savoir faire On parle d vocation visuelle quand on voit les choses dans sa t te et d vocation auditive quand on se dit des choses mentalement D apr s Antoine de la Garanderie chacun peut utiliser les deux types d vocation mais il y en a toujours un qu on privil gie La gestion mentale propose un grand nombre d outils concrets po
73. er cas on est s r que si on fait travailler des automatismes aux leves pendant trois heures ils vont plus automatiser que si je les fais travailler pendant une demi heure Dans le deuxi me cas ce n est pas la m me chose Ce n est pas parce que je vais les faire travailler pendant trois heures qu ils vont avoir le d clic ca d pend de la situation Annick Le facteur temps est important Je peux prendre le temps de les couter ils ont le temps de chercher En tant que professeur titulaire j avais l impression d avoir une p e de Damocl s au dessus de ma t te parce que je devais arriver avec tous les enfants un minimum d acquis Ici en rem diation je peux retourner l o l enfant a des difficult s je peux retourner parfois assez loin pour revoir des bases et faire un travail de fond avec les enfants qui vont venir r guli rement je ne me sens pas dans la pr ci pitation Je trouve que le facteur temps est important Je peux prendre le temps de les couter ils ont le temps de chercher Ils ont vraiment tout le temps pour apprendre Ces enfants ont un rythme eux qui leur permet de progresser et certains moments de rattraper et se remettre au niveau du groupe Animateur Si on veut respecter le temps n cessaire et le rythme d apprentissage des l ves va t on jusqu promouvoir le redoublement Ou accepter qu un l ve acqui re le programme de deux ann es en une seule 69 Jean Yves S il faut respec
74. es qui avaient travaill avec moi plus ceux qui avaient travaill avec Nicolas le professeur polyvalent Ca bouge a entra ne une certaine mulation car il y en a certains qui savent et donc qui peuvent changer de groupe un moment donn En ce qui concerne plus sp cifiquement l organisation concr te on remarque que les l ves s habituent assez facilement a ce type d organisation ils rejoignent leurs groupes de mani re autonome bien qu encadr s l int rieur de chaque groupe aux besoins homog nes un ee donne chaque semaine une lecon cibl e sur la th matique J 12 Les groupes de besoins qu est ce que c est La diff renciation est souvent associ e au groupement des l ves Pour l enseignant cela consiste en r gle g n rale d signer les l ves et les r partir en quipes dans le but de leur faire r aliser la t che qui leur a t assign e en fonction de diff rents crit res les styles cognitifs les niveaux les besoins etc Dans ce cas il s agit donc de modifier les modalit s d organisation de la classe en variant les structures de celle ci Une autre mani re de varier les structures c est aussi de modifier le nombre d intervenants dans la classe l enseignant peut sans grouper les l ves adapter son enseignement des groupes virtuels selon les crit res cit s plus haut Il peut par exemple donner des exercices diff rents aux l ves selon les besoins dif
75. esquels les l ves d montrent qu ils ont acquis correctement les savoirs et les comp tences demand es Dans une p dagogie de projet le ma tre n est plus le d tenteur du savoir Il organise les activit s et tente d y apporter un clairage didactique dans le but d enclencher des apprentissages Ce m diateur peut galement apporter des id es et encourager l ensemble de la classe Quoi qu il en soit il a galement un r le fondamental qui est de relancer les l ves ou les groupes d l ves en panne et enfin d institution naliser les apprentissages Cette derni re mission lui permet de faire le lien entre le projet proprement parler et les diff rentes notions acqu rir l cole primaire 45 Activit Niveau 38 4 5 et 6 ann es primaires Mati re Toutes mati res veil Dur e Une apr s midi par semaine Objectif de la diff renciation Pour tous Se base sur les int r ts des l ves Objectif de la le on Pr parer et pr senter un projet personnel Nombre d l ves et encadrement 17 l ves et un enseignant D roulement 1 Choix d un th me et d un mode d expression par l l ve 2 Pr sentation et discussion avec l enseignant 3 laboration d un calendrier d crivant les diff rentes tapes du travail faire Le planning est r or ganis au fur et mesure en fonction des besoins 4 Les l ves r alisent leur projet personnel tous les jeudis apr s mi
76. et difficultes rencontr s Dans leur cole tous les enseignants ont eu l occasion de suivre une formation sur la p dagogie par contrat plan de travail Ces deux enseignantes ont d cid de l appliquer au quotidien dans leur classe Une formation sur l valuation formative leur a ensuite offert des outils pertinents en coh rence avec cette nouvelle approche p dagogique En effet pour Dominique les deux logiques plan de travail et valuation formative conver gent vers un m me objectif l autonomie de l enfant Lattention est port e sur le processus de l apprentissage plut t que sur le r sultat en tant que production de l l ve Le plan de travail est utilis principalement pour fixer des contenus d ja vus par les ensei gnantes Cette approche par plan de travail permet aux l ves de travailler de facon assez autonome avec du mat riel fourni en g n ral par lenseignante Ce plan comprend une s rie de feuilles d exercices Suite au niveau d avancement de ces derniers par les l ves les enseignantes vont attribuer un plan de travail diff rent a chaque l ve De plus le plan de travail permet d individualiser le rythme d apprentissage des l ves Lenseignante peut ainsi passer plus de temps avec les l ves en difficult s C est retourner aux pr requis Je sais qui a besoin d une autre explication ou qui a besoin du mat riel concret qui peut passer directement a l abstrait Lorganisation de l instit
77. eux enseignantes reperent ce qui n a pas t dans les apprentissages vus pendant la semaine chez chaque l ve Elles se r unissent ensuite pour former les groupes de rem diation fractions participes pass s division crite etc Pour former les groupes qui varient d une semaine a l autre quatre ou cing mati res sont choisies par les l ves et par les deux professeurs une dict e difficile des techniques de calcul non maitris es etc Les leves peuvent choisir les deux matieres qu ils vont retravailler m me si Carine se laisse le dernier mot jugeant que tel ou tel l ve devrait aller plut t dans tel groupe Les l ves qui ne rencontreraient pas de diffi cult s ou qui n ont pas de demande particuli re recoivent un fichier autocorrectif a faire seul pendant ces deux heures de rem diation Chaque enseignant travaillera sa mani re cette mati re pour permettre aux l ves en difficult s de raccrocher Par exemple en informatique l enseignant a un logiciel sur le futur simple il prend en charge alors des l ves qui ont des difficult s dans cette mati re Parfois il les aide faire une recherche sur Internet etc La biblioth caire logop de de for mation travaille exclusivement le langage oral via diff rentes techniques d expression Le 16 La rem diation qu est ce que c est Le terme rem diation a une connotation m dicale rem dier c est donner un rem det Dans un co
78. f rents ou encore donner plus d aide ou d attention certains l ves r f rentiels tutorat etc II peut aussi ne pas grouper les l ves et leur proposer une aide plus individualis e La tendance naturelle des enseignants est de r partir les l ves selon leur niveau ex lecteurs faibles moyens forts et de leur assigner une t che correspondant leurs capacit s ou de pr voir une intervention sp cifique ma tre d adaptation etc Ce mode de r partition se base sur l id e l gitime qu il est essentiel de pr senter un enseignement la port e de l l ve dans laquelle il peut s impliquer s engager Un autre avantage de ce mode de groupement est l apparente objectivit et facilit dans la d signation li e au niveau de l l ve suite une valuation de celui ci Si on peut grouper les l ves de mani re homog ne les l ves forts ensemble par exemple on peut aussi les grouper de mani re h t rog ne forts et faibles m lang s Ce dernier mode de groupement nous para t plus pertinent car moins stigmatisant et permettant l int rieur du groupe de favoriser l mulation et la coop ration Meirieu 1989 1993 a montr la pertinence de travailler par moments non pas en groupes de niveaux durables quant la dur e des groupements et leur composition mais en groupes de besoins et en groupes de projet limit s dans le temps et plus pr cis Les groupes de besoins pr sentent l avantage d
79. ie ou d aphasie Moi je ne suis pas capable de r gler ca Je ne suis pas non plus capable de le d coder Elle a t vue par la psychologue qui dit qu on devrait faire des examens plus pouss s Je me dis que je fasse de la diff renciation ou pas Il y a des moments o la diff renciation a des limites parce que nous on a des limites aussi L enfant est diff rent mais je n ai pas la capacit de dire ca lui conviendrait mieux que ca Michele Il faut accepter nos propres limites Diff rencier ne veut pas dire qu on est capable de r pondre a toutes les diff rences de tous les enfants il faut accepter nos propres limites Ce n est pas a nous a donner tout a boire et a manger a tout le monde Nous on n est que des enseignants dans notre classe pour les apprentissages de savoirs c est notre boulot premier C est vrai qu on fait d j beaucoup d autres choses c t Jean Yves J ai r v de J ai d j r v d un enseignant ou deux suppl mentaires qui seraient l pour les enfants en difficult qu ils soient en premi re deuxi me ou troisi me ann e ce n est m me plus un probl me d ge c est un probl me de difficult s rencontr es Ils passeraient par cette personne l qui aurait un dossier pr cis qui dit o sont les difficult s sans pour autant tomber dans le travers de le mettre vraiment en dehors de la classe en permanence C est a l objectif 63 DEUXIEME THEME le lien entre la p
80. ilieu socio conomique de sa classe et les differences de niveaux qui l ont pouss se lancer dans la p dagogie diff renci e J ai fait des recherches sur Internet pour trouver une activit qui entrait dans le cadre de ce je cherchais Ludovic dit se sentir seul dans son cole manquer d aide et de conseils devant les difficult s que rencontrent ses l ves tablir des coop rations avec ses coll gues pour mettre en place des groupes de besoins des ateliers ou autre est un exercice ardu N anmoins il essaie de mettre en uvre des pratiques de diff renciation pour les l ves de sa classe Ila commenc utiliser la diff renciation dans le cadre des activit s en lecture silencieuse En effet vu les niveaux tr s diff rents dans sa classe il s est rapidement rendu compte que certains l ves avaient termin en quelques minutes et que d autres peinaient laborieuse ment la premi re question Il a donc adapt le questionnaire li la lecture deux niveaux Pour ce faire il a choisi d effectuer un pr test apr s la premi re lecture Selon les r sultats des l ves il leur donne alors un questionnaire diff rent Cependant il lui arrive de ne pas donner le questionnaire ad quat certains l ves Selon lui son valuation n est pas toujours adapt e pour rep rer le niveau de tous les l ves Le principe de base tait donc int ressant mais pas assez adapt Ludovic a donc d cid dans l activit su
81. in de chaque s ance elle demande une courte valuation de la part du tuteur _ es 28 Le tutorat qu est ce que c est Le tutorat peut se d finir comme l ensemble des actions personnalis es pos es par un tre humain condui sant un autre tre humain l atteinte d un ou plusieurs objectifs d enseignement Gaulin 1992 in Legendre 1993 Pour notre part nous le d finirons comme une m thode sp cifique d apprentissage et d ensei gnement o les tuteurs tant t tudiants tant t l ves aident d autres l ves Dans ce cadre le tutorat se distingue d autres dispositifs comme le soutien ou l accompagnement scolaire principalement parce qu il s agit d un apprenant qui en aide un autre Dans une situation de tutorat un l ve plus expert est charg d une partie du processus de formation de ses pairs Nous restreindrons ainsi l acceptation du tutorat des activit s r alis es au sein de l cole d un l ve vis a vis d un autre peu importe le niveau En effet il peut s agir d un tutorat entre deux l ves d une m me classe deux l ves d un m me cycle ou encore de deux cycles diff rents Le tutorat poss de certaines caract ristiques structurant son organisation Tout d abord les activit s sont d pendantes du mat riel ex exercices pr par par l enseignant Les connaissances et les comp tences requises pour la pratique du tutorat sont pr d termin es par le contenu de l app
82. iner des d bordements ce fonctionnement est motivant pour les l ves qui sont acteurs de leurs apprentissages En effet les l ves en ateliers sont synonymes d l ves actifs On favorise galement leur autonomie Les changes entre les membres du groupe sont essentiels dans ce type d apprentissage Lappren tissage en communaut intra et intergroupes laisser sa solution pour les autres groupes est une piste int ressante dans ce type d organisation De plus les l ves sont aussi l pour s entraider Gestion du temps Dans certaines configurations les l ves peuvent travailler leur rythme et recevoir de l aide en fonction de leurs difficult s Apprentissages Les ateliers pr sentent une organisation p dagogique pertinente pour aborder des apprentissages nouveaux faire des d couvertes ou des manipulations Ici les ateliers sont reli s entre eux un atelier peut aider la compr hension d un autre Linstituteur peut apporter une aide plus adapt e chaque groupe en clarifiant les donn es de d part rappelant les notions vues utiles cette situation utiliser des indices proposer de consulter les r f ren tiels etc L enseignant peut cibler et varier ses interventions afin de mieux tenir compte des niveaux des l ves Ce fonctionnement offre galement la possibilit de pr senter et ou de fixer de diff rentes fa ons les apprentissages De plus les moments de travail individuel
83. institutionnellement et de mettre les enfants dans des cat gories Par ailleurs s il existe un redouble ment on va sans doute mettre moins d effort dans la diff renciation Si il n y avait pas de redoublement on n aurait pas le choix 73 Carine Si redoubler c est r p ter la m me chose ca ne fait pas avancer Si le redoublement est pris dans le sens ou on r p te la m me chose ou on recommence r p ter ne fait pas avancer Tandis que la diff renciation c est faire des choses autrement diff remment donc a c est positif parce que a fera avancer Tout d pend de ce qu on met derri re le mot redoublement Magali Par contre si c est voir les choses autrement et dans d autres circonstances alors ce n est pas un redou blement c est quelque part de la diff renciation Dans certaines coles o les l ves ont tous le m me classeur et voient les m mes choses de la m me mani re l c est un redoublement qui ne va servir rien Par contre dans d autres cas un enfant qui va redoubler reverra la m me chose mais autrement et dans d autres circonstances L ce n est pas un redoublement c est quelque part de la diff renciation C est rem dier c est revoir autrement Animateur Une autre composante indispensable dans le fonctionnement en cycles c est l valuation formative En effet si on loigne les ch ances on risque de nourrir l illusion que les apprentissages se feront naturel lement si on
84. ions ou valeurs de l enseignant 57 DEUXI ME THEME le lien entre la p dagogie diff renci e et diff rentes conceptions de l apprentissage aneignen en tent 65 TROISI ME THEME le lien entre la p dagogie diff renci e et les cycles 71 io II kawereanes 80 Introduction Cette brochure sur les pratiques de p dagogie diff renci e a t r alis e par des chercheurs du service des Sciences de l ducation de l ULB dans le cadre d une recherche en ducation financ e par la Communaut francaise S inscrivant dans les pr occupations du d cret Missions de juillet 1997 ce guide est un outil de question nement et de r flexion sur les pratiques de p dagogie diff renci e des enseignants du fondamental Il n a pas la pr tention de cat goriser celles ci en bonnes ou mauvaises pratiques mais plut t d attirer l attention sur ce qui se r alise par des instituteurs et institutrices dans leurs classes Le but est de donner envie aux enseignants qui ne l auraient pas encore fait de se lancer petit a petit chacun a son rythme dans la p dagogie diff renci e Nous voulons a travers ces activit s montrer que tout le monde peut tenter l exp rience quels que soient son contexte scolaire son cole sa classe et son quipe Qu est ce que la p dagogie diff renci e Rappelons que la Communaut francaise de Belgique dans le d cret Missions art 5 12 d crit la p
85. it Je ne respecte pas les diff rences j en tiens compte ce n est pas la m me chose Effectivement je crois que a s adresse tout le monde et que tout le monde en tire avantage mais que ceux qui ont le plus d avantages en tirer ce sont les enfants en difficult Je pense que ce sont ces enfants l qu on peut sauver avec la p dagogie diff renci e Je pense que si on parle tant de la p dagogie dif f renci e c est parce qu on est dans un syst me scolaire in galitaire Dans la troisi me phrase je suis enti rement d accord avec le terme respectueuse de chacun Mais par contre si on disait respecter les diff rences a pourrait vouloir dire Oui si lui n est pas fort je le respecte Si on respecte les diff rences c est un peu dire sur cent enseignants il y en a peut tre cent qui vont dire Moi je respecte les diff rences Cela n engage rien c est comme amener chacun son potentiel Tous les enseignants peuvent dire cela finalement M me celui qui a rat je l ai amen au maximum de ses possibilit s Mais si on dit Je ne respecte pas les diff rences j en tiens compte ce n est pas la m me chose Animateur Cela nous permet d enchainer sur la prise en compte des diff rences En effet comme le fait remarquer Bernard Rey 2003 p 31 La p dagogie diff renci e implique un renversement de la facon de penser l cole et les apprentissages Il ne s agit plus de penser le
86. ivante de lecture silencieuse de travailler avec deux textes et deux questionnaires Il a alors donn le premier texte tous les l ves ainsi que le questionnaire Ceux qui terminaient rapidement le premier questionnaire recevaient un deuxi me texte vaut mieux donner deux ou trois textes diff rents et des questionnaires forc ment diff rents en s adaptant aux l ves Par la suite il a choisi de se passer de pr test et de privil gier sa connaissance quotidienne des l ves Ainsi il pr pare trois textes parfois le m me mais plus ou moins r duit et trois ques tionnaires portant toutefois sur les m mes comp tences de base qu il souhaite voir acqu rir l l ve re oit un des textes en fonction de son niveau Au cours de l ann e il se rend souvent compte encore une fois qu il a mal class certains l ves que les exercices sont parfois trop faciles pour certains Cependant il peut maintenant r agir plus rapidement et donner autre texte aux l ves P 48 Les groupes de niveaux qu est ce que c est Les groupes de niveaux sont une mani re de r pondre la gestion de l h t rog n it Il s agit de mani re intentionnelle de cr er des groupes r els ou virtuels en r partissant les l ves selon leur niveau ex Lecteurs faibles moyens forts et de leur assigner une t che correspondant leurs capacit s Le classement des l ves par niveau para t un des plus faciles valuer
87. l Dans certains cas il s agit de pr senter le probl me sous une autre forme de mani re simpli fi e ou parfois simplement de le lire haute voix ou d attirer l attention sur un l ment en particulier Dans d autres cas il peut s agir d crire autrement le probl me de donner un d but de structure de r solution de donner un autre probl me proche que l enfant peut plus facile ment r aliser ou de proposer de consulter des r f rences Pour les partages in gaux par exemple on peut proposer des indices aux l ves qui ont du mal a comprendre ou a r aliser la tache Linstitutrice donne un probleme et laisse d abord les l ves se d brouiller par eux m mes En passant entre les bancs elle remarque les difficult s de chacun typologie des erreurs elle donne alors un indice adapt aux l ves selon le type S difficult s rencontr es E 36 Les indices qu est ce que c est Les indices sont une sorte de formalisation pr alable des indications que l enseignant donne verbalement en cours de le on Avec l exp rience un enseignant se rend compte que certains sujets de le ons am nent plusieurs types de difficult s ou de niveaux de compr hension Il apporte d s lors une aide aux l ves en passant entre les bancs Ce passage entre les bancs pour individualiser les apprentissages est bien entendu une forme intuitive de diff renciation improvis e Pour passer une plus grande rigueur et efficacit
88. l pas forc ment mat riel est labor et les l ves peuvent participer la d finition des crit res d valuation de leur projet C est un puissant moyen de motiver les l ves et de les rendre acteurs de leurs apprentissages Le projet se r alise tr s souvent en groupe de mani re coop rative Cela am ne un travail sur la commu nication sur la socialisation et sur l ducation la citoyennet l apprentissage coop ratif met l accent sur le travail en groupes restreints dans lequel des l ves de capacit s et de talents diff rents s efforcent d atteindre un objectif commun Id alement le travail est structur de fa on ce que chaque l ve participe l accomplissement de la t che propos e Cette m thode favorise l acquisition d habilet s cognitives et sociales qui ne sont pas inn es Les l ves qui ont souvent l occasion de travailler ensemble dans le contexte de l apprentissage coop ratif pourront peu peu mettre en pratique ces habilet s et ainsi les acqu rir Les objectifs de cette approche par projet sont ainsi de deux ordres cognitifs savoirs comp tences et psychosociaux confiance en soi l autonomie la solidarit etc La p dagogie par projet permet galement de favoriser une diff renciation par les produits On propose ainsi l l ve des moyens de productions diff rents qui permettront d observer les effets de l apprentissage En d autres termes ce sont les moyens avec l
89. l id e de cycle n a pas t bien comprise dans les tablissements scolaires et je me dis que si vraiment on parvenait une gestion plus souple du temps scolaire et pas seulement en fonction du groupe d ge mais plus par groupes de besoins la aussi ce serait une mani re de respecter les rythmes d apprentissages sans redoublement parce que certains vont mettre plus de temps appren dre certaines choses mais vont peut tre se r cup rer a d autres moments dans d autres sujets qui vont leur prendre moins de temps Si on met vraiment les cycles en place ca peut tre une alternative au redoublement Michele Je pense que c est parce que la majorit des enseignants ne pratiquent pas la differenciation qu on est oblige d en arriver au redoublement En effet c est par exemple plus facile quand tu travailles dans des classes deux niveaux parce que tu peux te dire que tu fais une troisieme ann e dans le cycle Ce n est plus un redoublement Moi je pense que c est parce que la majorit des enseignants ne pratiquent pas la diff renciation qu on est oblig d en arriver au redoublement Animateur En Belgique on associe parfois une diff renciation p dagogique une diff renciation institutionnelle on va institutionnellement diff rencier les parcours En primaire l l ve va aller par exemple en enseigne ment sp cialis et dans le secondaire ce sont les fili res professionnelles On est alors oblig de diff ren cier
90. lantes que celles des autres niveaux et le niveau sup rieur ne doit pas tre le seul endroit pour cr er et s amuser Dans le m me ordre d id e le curriculum par couches Nunley 2002 planifie le programme d tudes en trois couches A B C repr sentant une profondeur diff rente d tude dans une mati re l l ve choisit avec quelle profondeur il souhaite examiner la mati re Le fond couche C couvre le contenu g n ral l tude par c ur des faits du vocabulaire et des comp tences de base Le milieu couche B demande aux l ves d appliquer les concepts appris dans la couche C Enfin le dessus couche A exige un niveau lev de pens e critique 49 Activit Niveau 3 ann e primaire Mati re Francais lecture Dur e Une p riode Objectif de la diff renciation Pour tous Objectif de la lecon R pondre a des questions de compr hension suite a la lecture d un texte Nombre d l ves et encadrement 17 Eleves et un enseignant D roulement 1 Choix d un texte long ou en plusieurs parties D coupage du texte en trois morceaux selon le niveau des l ves facile moyen difficile Elaboration de trois questionnaires selon le niveau des l ves facile moyen et difficile Classement ponctuel par l enseignant des l ves en trois groupes Chaque l ve recoit un texte et un questionnaire adapt son niveau Les l ves lisent et r pondent aux questions
91. les intentions de l enseignant ensuite le lien entre la p dagogie diff renci e et les conceptions de l apprentissage de l enseignant finalement le lien entre la p dagogie diff renci e et la mise en place des cycles Ces enseignants pratiquent tous la p dagogie diff renci e et ou la rem diation dans leurs classes de mani re plus ou moins importante et depuis plus ou moins longtemps et ce d bat d id es se veut donc le reflet de leur exp rience concrete quotidienne 55 PREMIER THEME le lien entre la pedagogie diff renci e et les intentions ou valeurs de l enseignant Nous souhaitons aborder ce theme par diff rentes portes d entr e La premiere est la maniere dont vous percevez le lien entre la p dagogie diff renci e et le pari d ducabilit Nous allons pour cela partir d une r flexion de Philippe Meirieu a propos du pari d ducabilit Si l on ne postule pas que les tres que l on veut duquer sont ducables il vaut mieux changer de m tier Le vrai pari ducatif est celui de l ducabilit associ celui de la r ciprocit Il faut tout mettre en uvre tout tenter pour que l l ve r ussisse s obstiner inventer tous les moyens possibles pour qu il apprenne mais en sachant que cest lui qui apprend et que tout en exigeant le meilleur je dois me pr parer a accepter le pire et surtout a continuer a exiger le meilleur apres avoir accept le pire De plus nous avons relev dans les
92. leures conditions d apprentissage aux leves en adaptant la mati re aux besoins du groupe Dans ce cas ci on peut galement profiter d un enseignant surnum raire Les l ves appr cient ce type de fonctionnement ponctuel qui casse la routine de la classe et permet d apprendre d une mani re diff rente 7 Limites Gestion du groupe Le danger surtout dans l organisation de groupes plus permanents est la stigma tisation des l ves Se trouver chez tel enseignant peut signifier tre dans le groupe faible et inver sement faut tre attentif a la pr sentation de la fonction des groupes de besoins a assurer une mobilit r pondre a de vrais besoins etc On peut tre tent de faire des groupes de niveaux de maniere inconsciente Le risque de stigmatisation est au centre de toute forme de groupement mais il est possible que certaines formes de groupement soient moins stigmatisantes que d autres Gestion du temps Cette organisation n cessite un travail d quipe pour un am nagement confortable ce qui implique une compatibilit des horaires Autonomie Il semble plus facile d organiser ces groupes entre plusieurs enseignants Cependant il est malgr tout possible de l organiser au sein de sa classe en cas de r sistances des coll gues Ce travail n cessitera une bien plus grande autonomie des l ves certains groupes risquant de se retrouver sans enseignant pendant une partie de l apprentissage
93. mais qu elle pouvait galement tre successive Astolfi 1992 Il s agit d utiliser successi vement diverses m thodes divers supports diff rentes situations et d marches d apprentissage pour que chacun ait un maximum de chance de trouver au moins r guli rement une m thode qui lui convient ex deux strat gies sont propos es successivement la classe pour deux t ches analogues Un enseignant qui multiplie les phases d apprentissage pour une m me mati re ou une m me comp tence est dans cette optique de diff renciation successive Il permet chacun de b n ficier de l une ou l autre d marche Il est plus int ressant d allonger ainsi la phase d apprentissage plut t que celle de fixation et d entra nement m me si ces derni res sont bien entendu n cessaires 33 Activit Niveau 3 ann e Mati re Orthographe grammaticale Dur e Une ou deux p riodes Objectif de la diff renciation Ce type d activit s adresse tous les plus faibles comme les plus forts Les comp tences des uns sont utilis es au profit des autres Objectif de la lecon Comprendre et utiliser a bon escient une r gle d orthographe grammaticale Nombre d l ves et encadrement 19 l ves et un enseignant D roulement 1 8 9 Pr test construit de mani re rep rer facilement la ma trise ou non de r gles d orthographe dans un contexte donn Suite ce pr test Florence forme des groupes
94. mog n it t che par niveau scolaire ou en h t rog n it t che m langeant les niveaux scolaires En observant le fonctionnement de cette classe on peut tre surpris par l apparence d un certain d sordre les enfants allant et venant dans l espace le brouhaha des discussions de groupes On se rend compte en suivant chaque l ve que chacun sait ce qu il doit faire et que tous semblent assumer avec bonheur cette autonomie si ch re au d sir de l enseignante Mich le demande aux l ves tout au long de l ann e de r aliser des projets personnels ou collectifs Les projets sont surtout source de diff rents apprentissages dans diff rentes mati res Chaque l ve ou groupe d l ves d veloppe un projet tout au long du trimestre Linter activit est encourag e pour faire voluer le processus de l activit Par exemple lorsque le choix est port sur un expos il n y a pas d exigence particuli re pour le premier expos Parfois celui ci ne dure que 2 minutes Les critiques des autres l ves fusent toutefois J aurais voulu savoir a etc Les crit res sont ainsi graduellement labor s avec les l ves et sont not s sur une affiche Le second expos doit en tenir compte et ainsi de suite Les productions des l ves ou les produits sont par nature diff rents dans ce type de travail Les l ves peuvent ainsi utiliser le m dium qu ils pr f rent pour exprimer leurs apprentissages Michele leu
95. n pour aider ses l ves fixer les apprentissages Pour ce faire il s inspire de la gestion mentale d velopp e par Antoine de la Garanderie Il souhaite de cette mani re offrir une chance gale tous de r ussir et lutter contre les in galit s des l ves devant les tudes Il veille rompre avec des pratiques g n ratrices d chec la m morisation se fait en classe et on apprend la mener Selon lui il limite ainsi l influence du milieu socioculturel sur les apprentissages en offrant de bonnes conditions d apprentissage Dans sa classe c est presque devenu un rituel Les processus de m morisation sont syst mati quement d velopp s lors de la phase de fixation d une s quence d apprentissage Les l ves jouent le jeu et y trouvent leur compte Olivier prend le temps d entra ner ses l ves l tude de synth ses plusieurs fois par semaine travers ces techniques il cherche savoir comment ses l ves pensent r fl chissent Olivier tr s motiv par cette technique esp re ainsi d ve lopper des comp tences de m morisation et des m thodes de travail n cessaires pour la scolarit mais assez peu enseign es l cole et qui font souvent d faut aux l ves plus d fa voris s Par ce moyen il permet l l ve de mieux se conna tre et de prendre conscience de ses propres processus De plus outre ces activit s de m morisation Olivier a l habitude de construire plusieurs phases d apprentissage
96. nfants plusieurs fois par semaine Pour certaines mati res Carine tient le ma tre d adaptation inform de l avanc e du travail en classe Par exemple cette ann e Carine et ses coll gues ont d cid d organiser un groupe au moment de la le on de g om trie pour r duire le nombre d l ves Le maitre de rem diation prend en charge un petit groupe de six ou sept l ves qui ont plus de difficult s tandis que Carine travaille avec les autres La m me lecon est donn e ainsi en parall le En plus avec sa coll gue de 6 primaire Carine met en place des groupes de rem diation tous les vendredis apr s midis Ces apr s midis sont des moments privil gi s auxquels les l ves tiennent particuli rement dans lesquels ils se sentent reconnus dans leurs difficult s d apprentissage Ces moments leur permettent de rel cher la pression et de se concentrer sur l une ou l autre mati re qui leur pose probl me On a mis en place les ateliers du vendredi apr s midi justement pour pouvoir aider tous les enfants et pas uniquement les enfants qui vont en adaptation Ca doit faire cing ou six ans C est le troisi me cycle de deux ans que je tra vaille comme ca Carine et sa collegue ont impliqu le maitre d adaptation la responsable de la salle d informa tique et celle de la biblioth que afin d avoir un plus grand nombre d enseignants pour organiser des petits groupes et pour multiplier les possibilit s de rem diation Les d
97. ngles selon les c t s qui lateral isoc le ou scal ne et les angles rectangle acutangle obtusangle o les manipulations ont pris une large place les enfants sont amen s a construire une synth se de ces deux types de clas sification A partir des syntheses individuelles les l ves se mettent d accord sur un classement commun sous forme de sch ma Pour fixer et m moriser a long terme ces classements Olivier utilise la gestion mentale perception vocation restitution Les enfants observent la synth se perception Ensuite les l ves se repr sentent mentalement la synth se avec l aide de l enseignant qui les sol licite individuellement dans les deux canaux de communication essaie de voir la synth se dans ta t te et de te redire les mots vocation Enfin les l ves tentent de compl ter les sch mas vierges restitution Ces phases sont r p t es plusieurs fois L activit se termine en compl tant le m me sch ma vierge plusieurs fois en recherchant et en ver balisant les obstacles qu ils rencontrent afin de trouver leurs propres trucs de m morisation Olivier organise d autres activit s d apprentissage avant de passer aux exercices pour respecter le rythme de chacun et offrir diverses occasions d apprendre diff renciation successive R guli rement Olivier propose aux l ves un sch ma vierge qu ils devront compl ter afin de fixer le savoir Il n y a pas de rappel magi
98. ntexte scolaire on entendra par rem diation l acte p dagogique qui doit permettre a l enseignant e de porter rem de des lacunes d tect es dans les connaissances de base des l ves Elle d passe le simple soutien il s agit d une reprise syst matique d apprentissages jug s fondamentaux qui n ont pas t r ussis et sans lesquels d autres apprentissages ne peuvent tre construits Bordas Ces groupes de rem diation s inscrivent donc dans ce qu on appelle la diff renciation a posteriori Il s agit de la diff renciation pens e et pr vue apr s une premi re phase d apprentissage C est un pro cessus qui vise la mise en place d activit s aidant les l ves s am liorer la suite d une activit d valuation formative situ e la fin d un apprentissage Legendre 1993 Elle pr voit de rem dier aux difficult s prou v es par les l ves gr ce des activit s sp cifiques qui permettent un autre angle d apprentissage ou d expliquer a nouveau en plus petits groupes en utilisant des outils diff rents qui n avaient pas forc ment t utilis s lors de l approche initiale La diff renciation a posteriori porte sur les t ches scolaires choisies en fonction des difficult s des l ves Souvent la rem diation est associ e un changement des structures les l ves en difficult sont pris part en petits groupes par l instituteur ou par le ma tre d adaptation La rem diation suivra donc logiquemen
99. nus Le plan de travail permet de diff rencier les contenus en fonction du niveau de rendement des l ves Chaque l ve doit atteindre un seuil de niveau scolaire minimal mais certains peuvent d passer ce seuil Limites Gestion du temps Bien que pr sentant des avantages certains pendant le d roulement des p riodes Putilisation d un plan de travail en classe est chronophage tant en amont qu en aval Tout d abord l enseignante doit constituer un stock d exercices suffisant pour maintenir l attention et la motivation de tous les l ves Ceux ci doivent tre diversifi s pour un m me apprentissage Ensuite le temps de correction est tr s lourd Lenseignante corrige tous les exercices et rend la feuille l l ve qui le plus souvent doit a nouveau v rifier sa premiere correction et ainsi de suite Une solution serait de pr voir les corrections pendant les heures de cours mais au d triment de l aide aux leves en difficult s Quant a l autocorrection m me si elle fonctionne sur base de la confiance il importe de contr ler ce travail Toutefois cela permet moins l enseignant d apporter une aide individualis e suite une ana lyse des erreurs de l l ve af Cs Le tutorat N Annick est maitre volant dans une cole favoris e de la R gion bruxelloise Elle a travaill pendant 25 ans comme titulaire mais depuis quelques ann es elle a pr f r devenir maitre de rem diation pour venir
100. oir un contr le Au fond l interrogation sur la d marche mentale de l l ve ca ne doit pas devenir une esp ce de pulsion de la part de l enseignant Une pulsion conna tre savoir tout prix ce qui se passe dans la t te de l l ve D ailleurs a fait peut tre 2 STORDEUR J Oser l apprentissage l cole De Boeck Education coll Outils pour enseigner 2006 62 partie du pari d ducabilit il y a des moments o on se dit ll va y arriver ou Je sais suffisamment de choses sur ses d marches mentales pour dire qu il ne va pas y arriver et puis il y a des moments ou il y arrive quand m me Ce qui me para t vraiment important c est le constat que vous avez exprim le constat de diff rences purement quantitatif purement au niveau des performances et puis une inter rogation sur les diff rences qu on peut faire bouger ou on se donne les moyens de les faire bouger notamment les interrogations sur les d marches de l l ve Animateur Mais n y a t il pas des enfants qui sont parfois trop diff rents hors normes Est ce que la diff rencia tion peut faire quelque chose pour eux Y a t il une limite ou on se dit la ce n est plus possible Anne Sophie Il y a des moments ou la diff renciation a des limites parce que nous on a des limites aussi On n a pas la science infuse Il y a des limites J ai une l ve qui a des probl mes auditifs et visuels et elle a s rement un probl me de dysphas
101. on du cas Ces indices peuvent tre des donn es des d marches Id alement la fin de l exercice un tableau r capitulatif peut pr senter les indices recherch s et ceux utiles la r solution du probl me Les indices peuvent faire appel des processus diff rents pour arriver la m me solution Bien entendu il est possible de r soudre un probl me ou une situation sans faire appel tous les indices disponibles La diff renciation par les ressources disponibles et donc ici par les indices vise donc adapter aux capa cit s et aux besoins d apprentissage des l ves une situation qui est au d part la m me pour tous Pour ce faire l enseignant peut proposer des consignes diff rentes certains enfants ex emploi ou non du dictionnaire ou pr voir des aides qu il donnera aux l ves pour lesquels elles seront n cessaires 37 Activit Niveau 3 ann e primaire Mati re Lecture Dur e Une p riode Objectif de la diff renciation l objectif est d adapter l aide a la difficult ponctuelle de l l ve un besoin particulier ou d apporter une aide pour d bloquer l l ve Il s agit d un apprentissage destin d abord aux l ves en difficult s temporaires Cependant il peut s adresser tous les l ves car cer tains indices peuvent tre pens s sous forme de d fis pour les plus forts Objectif de la le on Am liorer la compr hension en lecture Nombre d l ves et
102. onjointement par l enseignante et l l ve proposition choix obligation 4 Les d marches pr vues pour la semaine sont lues dans leur totalit Au fur et mesure de la r alisation des activit s feuilles d exercices l l ve s auto value en coloriant des petits ronds c t de l intitul de l activit dans la couleur correspondant au degr de diffi cult prouv e dans la r alisation de la t che vert facile orange quelques difficult s et rouge tr s difficile 6 L exercice termin il remet sa feuille sur le bureau de l enseignante L l ve est alors invit commen cer une nouvelle activit Parfois une fiche autocorrective est sa disposition et il corrige ainsi lui m me avant de rendre sa feuille 7 L l ve re oit le lendemain sa feuille corrig e par l enseignante Si les r ponses sont correctes il peut la ranger dans son classeur et poursuivre son travail Dans le cas contraire il corrige les erreurs et pr sente sa feuille une nouvelle fois l enseignant 8 Tous les plans de travail doivent tre rendus par les l ves l enseignante pour une premi re cor rection au plus tard le vendredi matin 9 L l ve qui a termin l ensemble des activit s du plan est invit se rendre au coin lecture ou poursuivre son projet personnel 10 Les l ves qui n auraient pas termin leur plan pendant la semaine doivent le finir le week end tr s rare 26 ce ntages
103. parfait mais je crois qu il y a un positionnement les meilleurs iront un peu moins loin ou les moins bons eux ne r ussiront pas Et la c est grave pour moi c est bien plus grave Animateur Pour continuer le d bat on peut en effet se poser la question de savoir si on ne risque pas de creuser les carts entre les leves avec certaines pratiques de diff renciation puisqu il apparait dans certaines recherches que dans certaines conditions les groupes de besoins les groupes de niveaux et le travail en groupe d une maniere g n rale accentuent ces carts Nous vous proposons encore quelques phrases tir es des entretiens J ai l impression que ca aide surtout les l ves en difficult c est avant tout de l aide pour les plus fai bles Je trouve qu elle est uniquement destin e aux enfants en difficult Pour moi elle s adresse plus particuli rement aux l ves faibles elle est galement utile aux l ves plus forts J ai un il plus attentif pour les enfants en grande difficult et aussi un il pour les enfants qui vont tr s vite Elle est destin e chacun c est une p dagogie respectueuse de chacun Il s agit de la seconde porte d entr e pour aborder les intentions de l enseignant quel poids donne t on la recherche d efficacit ou d quit au sein de sa classe 60 Michele Une pedagogie differenciee respectueuse de chacun ca veut dire que ce n est pas seulement le profes seu
104. pr parer les tuteurs venir correctement en aide aux l ves l enseignant peut pour ce faire donner des tapes ou des consignes particuli res de travail II doit reconna tre autant le tuteur que l apprenant dans le travail r alis m me si le travail du tuteur consiste ne pas intervenir directement dans la t che choix qui peut se r v ler judicieux si l l ve r ussit l exercice seul Enfin il est important aussi de pr senter aux l ves les implications du tutorat c est dire la r ussite de tous avec tous 29 Activit Niveau Tous niveaux Mati re Lecture Dur e Deux p riodes par semaine Objectif de la diff renciation Dans ce cas ci le tutorat est destin aux l ves les plus forts Cependant il peut tre organis pour venir en aide de mani re plus cibl e aux plus faibles Objectif de la lecon Entrainer a la lecture Nombre d l ves et encadrement Quatre l ves de 2 ann e et quatre l ves de 6 ann e le maitre de rem diation D roulement 1 Pendant cing semaines quatre enfants de 6 ann e prennent en charge chacun un l ve de 2 ann e pendant 20 minutes deux fois par semaine afin de l aider dans la lecture Chaque leve lit environ 6 semaines avec son tuteur On commence avec les l ves les plus forts pour terminer l ann e avec les l ves les plus en difficult 3 Les bin mes se choisissent mutuellement Au d but de chaque s
105. r ativit des l ves pour revenir aux contraintes du programme Lassitude la longue l enseignant craint que cette pratique de gestion mentale soit r barbative parce que r p titive 43 lo Les projets personnels et ou collectifs N Michele est enseignante depuis 15 ans dans une classe verticale qui accueille 15 l ves de 38 42 5 et 6 ann es primaires s agit d un choix de sa part d enseigner dans une telle classe Ici explique t elle il y a 15 l ves et 15 niveaux diff rents De plus aujourd hui dans ma classe se retrouvent un leve surdou et un autre avec un handicap mental l ger On parle ici bien entendu de niveau scolaire officiel ex 3 primaire mais galement de niveaux scolaires diff rents l int rieur d une 3 ann e par exemple Il y a donc une gestion de l h t rog n it par niveau et l int rieur de chaque niveau L cole se trouve en milieu rural dans la province de Namur et le niveau socioculturel est mixte Une s rie de circonstances personnelles ont entrain Michele dans un cheminement p da gogique original et engag Mich le explique qu elle tait une tr s mauvaise l ve d motiv e par l cole ce qui explique que d s le d but de sa carri re elle tait en recherche d autre chose Sa premi re exp rience dans l enseignement s est d roul e au sein de l enseignement sp cia lis de type 3 enseignement destin aux enfants pr sentant de
106. r l entrainement a des automatismes mais elle n est pas bonne lorsqu il s agit de modifier les schemes de pens e En effet il y a lieu de faire une distinction sur cette question de l occupation du temps C est clair que dans ce qu on a faire acqu rir aux enfants il y a des l ments qui sont des automatismes Il ne faut pas le nier m me si on est constructiviste Cest indispensable que les enfants les acqui rent parce que sinon ils ont sans arr t leur m moire de travail qui est en surcharge Mais par ailleurs il y a un aspect de l appren tissage qui est la modification des schemes de pens es Le premier l ment celui qui doit tre automa tis il ne peut tre automatis qu au prix d une certaine r p tition donc ca prend du temps et ce temps il est incompressible En revanche quand il s agit de modifier ses schemes de pens es il y a un d clic Pour certains enfants le d clic se passe tres vite pour certains enfants il se passe plus lentement Mais quand il ne s est pas produit ce n est pas la peine de se lancer dans des r p titions des entra nements a ne va pas produire n cessairement le d clic Ce n est pas en r p tant On n est pas dans une logique de r p tition La logique de r p tition elle est bonne pour l entra nement a des automatismes elle n est pas bonne pour le changement de mani re de voir les choses Du coup ce sont des organisations tempo relles qui ne sont pas les m mes Dans le premi
107. r qui en est responsable c est aussi l enfant qui dira ce dont il a besoin Moi j appr cie les trois phrases comme elles sont crites et dans cet ordre la parce que la premiere veut dire que a aidera au moins les enfants en difficult et il y en a de plus en plus Si on ne doit diff rencier que pour eux c est d ja un pari gagn parce que peut tre cela permettra a tout le monde d avoir acc s l instruction et d avoir un certain pouvoir appr cie la deuxi me parce que c est un pas au dessus mais a reste du domaine du professeur qui g re ses l ves c est le professeur qui dit Je remarque ca je fais attention et j essaye de donner en fonction des besoins Et alors la troisi me a signifie pour moi que chacun est libre de participer et d tre acteur de son propre apprentissage La p dagogie respectueuse a veut dire que ce n est pas que le professeur qui est responsable de la diff renciation c est aussi l enfant qui va dire ce dont il a besoin C est comme ca que j entends les trois phrases et j appr cie leur gradation La premi re c est ce qu il faudrait au moins faire et la derni re c est l id al auquel on doit tendre Jean Yves Une p dagogie destin e a chacun et respectueuse de chacun Moi j appr cie la derni re phrase une p dagogie destin e chacun et respectueuse de chacun Je pense que l enfant qui r sout un d fi au sein d un groupe il apprend dans le partage il est amen comprendre d autres
108. r vient en aide les guide les encourage afin qu ils puissent arriver au bout de leur r alisation et que w soit de qualit J 44 Le projet qu est ce que c est La p dagogie du projet n est pas une id e neuve et peut avoir plusieurs sens de nos jours D ja Rousseau voyait dans le projet de l enfant un engagement dans une action finalisee visant la recherche d un progr s continu pour un monde meilleur in Blouin M La r surrection de la p dagogie par projet Savoir mars 2002 Toutefois il a fallu attendre le d but du si cle dernier pour voir cette pratique p dagogique v ri tablement mise en ceuvre a plus grande chelle dans les classes En Am rique des p dagogues comme Dewez inventent l expression learning by doing apprendre en faisant En Europe Freinet et Montessori font galement ce pari que les exp riences li es a la vie qui ont du sens sont propices aux apprentissages Il existe plusieurs types de p dagogie par projet C est pourquoi nous commencerons par d finir les termes utilis s Par p dagogie par projet nous entendons des pratiques ou les tudiants prennent des d cisions l int rieur d un cadre d fini a propos d un probl me avec une solution non d termin e l avance En r gle g n rale les tudiants impliqu s dans un projet choisissent et planifient eux m mes leurs th mes d tude Ils sont responsables de la gestion de l information qu ils rassemblent Un produit fina
109. rentissage Aujourd hui encore le plus souvent l aide de fichiers autoprogramm s ou de logiciels cette planification consiste organiser la progression de l apprentissage en contr lant le comportement de l l ve par des questions avec une correction rapide et facile Suivant que le choix de l l ve correspond ou non la bonne r ponse et en fonction des performances pr c dentes l l ve passe un niveau sup rieur ou fait un nouvel exercice d apprentissage ou de fixation adapt son erreur Certains l ments de l ensei gnement programm ont trouv leur place dans les coles comme par exemple l individualisation du rythme d apprentissage ou la correction imm diate des erreurs Le plan de travail sans fichier programm offre quant lui plus de libert tant chez l enseignant que chez l l ve pour planifier enseignement et apprentissages Poursuivant les m mes fins que les fichiers apprentissage fixation rem diation projets personnels etc des exercices plus personnalis s dont la progression est organis e par l enseignant sont donn s aux l ves II peut donc s agir d activit s d exer cisation Toutefois les situations peuvent tre mobilisatrices et ouvertes Le plan de travail demande une participation active et une responsabilisation des l ves et permet une grande individualisation des apprentissages Le plan de travail se distingue galement par un mode particulier de pr sentation de la mati
110. rentissage Il ne s agit pas d un enseignement mutuel le tuteur n apporte pas le contenu principal C est le diagnostic de l enseignant qui d termine les contenus Cette pratique est efficace quand il s agit d appliquer des mati res d j vues en classe Le tuteur peut compl ter les informations rappeler des activit s d j vues Cela exige un haut niveau d autonomie de la part de celui ci l change d informations qui s effectue principalement par la parole ainsi que l change de questions r ponses sont individuels et d pendent de l initiative de chacun Le tutorat en plus des contenus et objectifs d apprentissage qu on lui impose ponctuellement vise d velopper l autonomie chez les l ves I permet de favoriser l activit de l l ve et de varier les mani res d aborder un probl me Un l ve peut solliciter fr quemment le tuteur tandis qu un autre ne le fera que ponctuellement en d but de travail par exemple La nature de la t che influe bien entendu sur les sollicitations Une t che plus difficile ou demandant un suivi constant ex lecture orale n cessitera davantage l aide du tuteur qu une autre Le tutorat permet toujours un enseignement individualis dans une relation adapt e de personne personne La diff renciation n est cependant pas garantie dans ce dispositif Pour ce faire il faut que les objectifs les m thodes les contenus les exigences varient d une dyade l autre Le tutorat oblige
111. rimaire comptant 19 l ves L cole est situ e pr s de Namur c t d une cit sociale et accueille donc des l ves plus d favoris s m me si globalement le public est plut t m lang socialement Florence travaille depuis cinq ans dans l enseignement c est sa premi re ann e dans cette cole C est un stage dans l enseignement sp cialis qui l a sensibilis e la diff renciation On travaillait norm ment par p dagogie diff renci e Chaque l ve avait sa feuille et je me suis dit on pense vraiment eux avant la mati re C est un id al J avais six enfants dans la classe et ici j en ai dix neuf c est plus difficile g rer Ici le travail se fait plus en groupes et pas en individualisation comme dans l enseignement sp cialis Sa formation initiale l cole normale pr sentait la p dagogie diff renci e comme quelque chose de positif m me si cela demandait plus de travail cela obligeait r fl chir Florence et ses coll gues ont mis en place des activit s de diff renciation particuli rement au sein du cycle De plus elle a l occasion de r fl chir et de partager des id es avec une amie avec laquelle elle a fait ses tudes Elle dit ne pas diff rencier tout le temps une demi journ e par semaine environ On ne sait pas diff rencier tout le temps ce serait bien mais Florence pr voit des activit s de diff ren ciation en orthographe ou en math matiques parce qu elle pense qu
112. s l ves comme semblables mais de reconna tre leurs 61 differences Ces differences proviennent de leurs acquis scolaires de leurs codes culturels de leurs exp riences v cues de leurs habitudes ducatives venant de la famille mais aussi du mode de socialisation influenc par le groupe de pairs de leurs styles cognitifs Philippe Perrenoud 2004 numere aussi une s rie de diff rences taille origine sexe r sistance la fatigue A partir de l on peut se poser les questions suivantes quelles diff rences sont prises en compte et pourquoi Pourquoi certaines ne sont pas prises en compte Quel cadre est mis en place pour r pondre a ces differences Olivier Une des diff rences dont on peut tenir compte c est la diff rence de cheminement Au sujet de l h t rog n it et des diff rences Joseph Stordeur indique qu il peut y avoir trois attitudes Ou bien on gomme les differences et ca aboutit a l litisme et l chec de beaucoup ou on les valorise on fait le culte des diff rences toi tu veux tre macon c est g nial alors a nouveau on agrandit les diff rences si ce n est pas un choix de l l ve La troisi me voie c est essayer de les utiliser Il y a h t rog n it je suis oblig de le constater et je vais essayer de l utiliser dans des groupes de besoins dans des conflits socio cognitifs pour essayer d amener les enfants vers des dispositifs ambitieux Je crois que gommer les diff ren
113. s taient d j tr s rassur s quand ils sentendaient dire tu utilises les r f rents que j ai construits avec mes l ves C tait d j une forme de continuit Ce qui est vrai en soi Mais il faut voir aussi comment ces r f rents ont t construits De plus cela pose un probl me parce que certains enfants ont t hyper scolaris s et ont fonctionn dans un mode vraiment traditionnel qui ne favorise pas le sens qui ne leur permet pas de devenir autonome de partager de cr er et de confronter Dans mon cole quand j ai les enfants en sixi me je sais par o ils passent Ce n est pas vident pour eux parce que ma mani re de faire est nouvelle pour eux Il faut bien deux mois pour que les enfants osent se lib rer Pour certains a va plus vite que pour d autres Pour la plupart ce n est pas normal au d part de dire je suis dans une situation o j ai la libert de fonctionner d une certaine mani re et les acquis que je suis susceptible d avoir sont simplement des outils que je peux utiliser de mani re libre Pour eux a n existe pas a Leur mode de fonctionnement c est d aller rechercher ce qu ils ont appris l ann e derni re et ainsi se s curiser Il est vrai qu on a tous besoin de s curit mais a d pend de quelle s curit on parle Pour moi venir pr s d un enfant et dire Tes probl mes sont l et je vais essayer de te guider pour que toi tu deviennes autonome cela me semble tout aussi s curisant et
114. s ceux qui ont des facilit s soit on tire vraiment vers le haut et on laisse les autres en difficult Et on a aussi ces enfants qui sont au milieu Cela reste quand m me quelque chose de difficile puisqu on a en moyenne 25 enfants En fait il ne faut oublier personne Animateur Il semble donc difficile de concilier le fait que chacun puisse arriver au maximum de ses possibilit s tout en amenant tous les l ves au minimum attendu mais est ce possible Geoffrey Ce sont des id es contradictoires Si on nonce les deux id es amener chacun au maximum de ses possibilit s et tous au minimum attendu voil deux id es qui a priori me semblent s duisantes toutes les deux La question que je me pose est ce que ce sont deux id es contradictoires Est ce que forc ment on d veloppe l une au d triment de l autre A priori j ai envie de dire que si je devais en choisir une des deux ce serait amener au minimum attendu mais a c est personnel Je me demande aussi ce que veut dire cette phrase amener chacun au maximum de ses possibilit s Cela peut aussi vouloir dire au maximum de rencontrer l autre d aider l autre au maxi mum de ses possibilit s d tre humain d entrer en contact avec l autre Ce n est pas seulement des possi bilit s c r brales pour moi Par rapport ce qui est dit ici par Meirieu s obstiner inventer tous les moyens possibles pour que l l ve apprenne mais en sachant que c est lui qui apprend et qu
115. s les diff rentes choses que vous faites il y a des moments o vous anticipez d s le moment d apprentissage vous pr parez d j plusieurs entr es plusieurs types d exercices plusieurs mani res de pr senter les choses qui puissent contenir un ventail Je ne pense pas aux difficult s les plus lourdes videmment qui de toute fa on resteront Annick Je suis professeur de rem diation Je peux travailler avec eux l avance des nouvelles notions de mani re ce qu ils puissent participer aux activit s d apprentissage dans la classe Je suis professeur de rem diation Pour les enfants que je sais tre en grande difficult si le titulaire de la classe me dit je vois telle mati re je peux les prendre l avance et travailler avec eux ces nouvelles notions de mani re ce que quandils rentrent en classe ils aient d j des bases et ils sont alors vraiment heureux de pouvoir participer des activit s avec des notions qu ils ont retenues Olivier Si j apprends pendant une heure et puis je fais sept heures d exercices cela m a pris huit heures Si j ai expliqu pendant quatre heures et que j ai fait quatre heures d exercices ca m a pris le m me temps mais j ai respect davantage le rythme de chacun parce que j ai fait diff rents apprentissages Comment optimaliser le temps Je prends un exemple concret Dans l enseignement traditionnel pour la multiplication crite j apprends pendant une heure et puis je fais sept
116. s troubles du comportement Elle a donc t oblig e d tre l coute des besoins de chaque enfant Elle a aussi v cu des moments d opposition avec le syst me scolaire son avis pas assez d mocratique Pour Mich le la diff renciation correspond un choix id ologique politique et une conception de l apprentissage l cole la direction encourage ses pratiques novatrices mais elle se sent tout de m me rela tivement marginale par rapport ses collegues aux choix p dagogiques g n ralement plus classiques et par rapport aux parents qui n h sitent pas protester Pour g rer sa classe ver ticale Mich le doit diff rencier ses pratiques une grande partie du temps de classe Pour ce faire elle utilise diff rentes techniques de diff renciation Bien entendu dans ce contexte particulier elle ne peut demander aux l ves d atteindre les m mes objectifs En p dagogie diff renci e les d finitions partent du principe que tous les l ves doivent arriver aux m mes objectifs seuils bien que certains puissent approfondir certains aspects Consciente de cela mais souhaitant voir ses l ves travailler ensemble ou sur des th matiques proches ou connexes elle articule son travail autour d activit s que chacun peut r aliser partir de ses capacit s Par exemple il lui arrive souvent de demander aux l ves des t ches similaires avec des objectifs diff rents pour chacun Elle peut le faire tant en ho
117. sse Quels liens entretiennent elles avec la diff renciation Jean Yves Apr s diff rentes phases d valuations formatives un moment donn je rentre dans le cadre c est le minimum requis pour tout le monde C est s r que quand je suis dans l valuation formative je peux faire des valuations diff rentes pour les enfants a ne me g ne pas Au d part c est une valuation formative commune pour voir o ils en sont et puis apr s j en referai pour voir o ils en sont en fonction de ce que j ai pu voir de diff rent chez les enfants Mais partir du moment o je d cide de faire une valuation qui rentre dans le bulletin 75 j avoue que j ai des difficult s a faire une valuation diff rente pour chacun Premi rement il y a beau coup de coll gues qui disent Comment allez vous justifier ca aupr s des parents Et on a beau leur expliquer C est chacun son rythme vous verrez dans deux ans Pour moi ce n est pas vident non plus j ai beau savoir qu un tel est un niveau un autre un niveau diff rent je vais pratiquer une va luation diff rente Mais par rapport l objectif que je me fixe en fin d ann e je n arrive pas a me situer en faisant cela Et donc ca fait du bien d avoir la m me valuation pour tout le monde en r fl chissant a quel moment je la fais en passant par diff rentes phases d valuations formatives je ne la fais pas trop vite Mais un moment donn je rentre dans
118. stral c est aux l ves de r activer leurs acquis 42 ce ntages Gestion des apprentissages Pour en acqu rir les m canismes la m morisation se passe en classe l l ve peut l appliquer ensuite dans les autres mati res Elle permet de d velopper des habilit s m ta cognitives et de fixer tout en faisant r fl chir l l ve sur ses propres m canismes C est une mani re ad quate de limiter l influence du milieu socioculturel sur les apprentissages et donc de rendre l apprentissage accessible pour tous Prise en compte de diff rents processus d apprentissage Olivier multiplie les mani res de faire les langages p dagogiques utilis s texte graphique manipulation etc pour rencontrer un maximum chaque l ve Il s agit de diff renciation successive Ce faisant cet instituteur porte un v ritable int r t aux processus mentaux de ses l ves Fe Conditions d apprentissage Le risque est de conforter l enfant dans une et une seule strategie diff ren cier c est tenir compte des diff rences afin d aider l enfant progresser et non pas respecter les diff rences et ainsi limiter les strat gies Un enfant auditif devra tre orient vers des strat gies visuelles et r ci proquement Contenus Lors de cette activit le choix de classement r alis par les l ves ne correspondait pas n cessairement celui pr vu dans le programme les angles et l enseignant a d freiner la c
119. t aux m mes proc dures a peut marcher dans certains cas mais pas dans d autres Mich le Plut t que de dire rem diation moi je pr f re dire continuer tre en apprentissage Plut t que de dire rem diation moi je pr f re dire continuer tre en apprentissage Apr s une pre mi re s quence et apr s une nouvelle mati re il va y avoir une valuation formative et ensuite il va y avoir un apprentissage mais qui sera beaucoup plus diff renci que dans la premi re s quence Dans la deuxi me s quence tous vont tre dans la rem diation Celui qui ne sait pas transf rer et qui a r ussi dans la premi re situation mais qui ne parvient pas d finir ses d marches mentales il ne va pas se rendre compte que ce que tu lui demandes dans la deuxi me c est d utiliser les m mes d marches Cet enfant l il a besoin de rem diation Un autre enfant qui n a pas compris les exercices qu il y a eu la fin de la s quence d apprentissage il sait tout transposer au niveau des d marches mentales mais il a besoin de fixation Certains enfants ont besoin de faire plus d exercices que d autres Il y a des enfants qui apr s un ou deux exercices ont compris ont acquis un automatisme et d autres non Animateur Carine dans ton cole il y a beaucoup d enfants en grande difficult scolaire ou en grande difficult dans la langue fran aise Comment faites vous avec ces enfants qui ne sont pas dans la norme scolaire
120. t dans la semaine pour le travailler est pr vu Les enfants qui maitrisent d j les comp tences requises deviennent assistants et aident l ensei gnant dans les diff rents groupes Pendant chaque cours l enseignant note le num ro des l ves qui ont des difficult s pour pouvoir apporter une aide plus individualis e la s ance suivante Post test en fin de cycle la fin d un cycle 4 x 2 heures les groupes sont reform s selon d autres besoins observ s lors des pr tests et post tests Travail avec un autre r f rentiel ou un autre type de calcul 14 ce ntages Gestion du groupe classe Cette organisation permet de travailler avec des groupes r duits La gestion du groupe s en trouve simplifi e De plus ce fonctionnement cr e une homog n it temporaire dans le groupe facilitant le travail de l enseignant ayant devant lui des enfants aux besoins similaires Travail en cycle Les groupes de besoins repr sentent un bon outil de gestion du travail en cycle Lorga nisation de groupes avec d autres classes permet une meilleure connaissance des autres l ves de l cole et facilite la mise en place de la continuit au sein du cycle Conditions d apprentissage Les groupes de besoins pr sentent galement l avantage de partager entre enseignants la tache dans une matiere avec une maximisation des comp tences de chacun Chaque enseignant peut se sp cialiser dans un domaine et offrir de meil
121. t diff rentes tapes 1 Une valuation diagnostique des lacunes des l ves 2 Une d finition des objectifs le choix des supports p dagogiques et strat gies pour la r alisation de ces objectifs 3 Une diversification des activit s d enseignement et des chemins d apprentissage 4 Une valuation formative et r gulatrice ex analyse des erreurs Cette diff renciation a posteriori tente de lutter contre l chec en intervenant une fois que le mal est fait Or il serait pertinent de s interroger sur ce qui a conduit l l ve l chec se demander si cet chec n tait pas pr visible et si on ne pouvait pas intervenir plus t t Cette r flexion peut para tre utopique dans la r alit du terrain N anmoins elle a le m rite de remettre en question des pratiques parfois par essence trop g n ratrices d chec et de poser la question de la diff renciation a priori En effet l analyse des erreurs et la connaissance des strat gies d apprentissage pourraient tre plus for malis es et permettre ainsi aux enseignants d anticiper et de r fl chir aux repr sentations initiales erron es des l ves Il semble que l enseignant devrait pouvoir avec l exp rience arriver pr voir petit petit les difficult s des l ves et viter in fine chaque ann e de rem dier aux m mes difficult s La finalit de la diff renciation est de permettre tous de r ussir de pr f rence sans avoir chou pr alablem
122. tention je d croche ou bien alors je ne comprends plus Dans une classe ce n est pas vident parce qu il y a tous les autres J ai eu une stagiaire il y a deux mois et j ai vraiment ador me rendre dans le fond de la classe parce que pendant qu elle donnait sa lecon moi je rep rais le moment o je voyais les yeux qui alors je prenais l enfant pr s de moi deux trois ou dix minutes J expliquais autrement ou je faisais exprimer ce qui n allait pas et puis il r int grait le groupe On n attend pas quinze jours ou une semaine ou l valuation pour se dire que a a coinc au d but Je pense que le moment id al pour intervenir c est l o on voit que les yeux partent Bernard Rey Est ce qu il y aurait des possibilit s de r duire ces occasions de rem diation en ayant d s les situations d apprentissage des dispositifs suffisamment vari s pour anticiper ces difficult s possibles de certains enfants Qu il faille pour un certain nombre d enfants des dispositifs de rem diation a para t vident mais est ce qu il y aurait des possibilit s de r duire ces occasions de rem diation en ayant d s le d part d s les situations d apprentissage des dispositifs suffisamment vari s pour anticiper ces difficult s possibles de certains enfants Est ce qu on pourrait r duire la rem diation qui est un temps un peu co teux parce qu il faut faire des choses individualis es en anticipant en ayant une attitude a priori En quoi dan
123. ter le rythme de l enfant est ce qu il faut aller jusqu au redoublement Dans la structure de l cole telle qu elle est propos e le malaise est la S il faut respecter le rythme de l enfant est ce qu il faut aller jusqu au redoublement Ce n est pas vident parce que m me si on l accepte il faut voir ce qu on met en place pour ces enfants l Parce que l enfant s il recommence si c est pour recommencer vivre exactement les m mes choses pendant un an avec le m me coll gue ou avec un autre Les difficult s remontent parfois tellement loin a remonte par fois des difficult s de la deuxi me primaire On a beau vouloir respecter son rythme un moment donn tu es confront des difficult s Les difficult s sont tellement loin que tu te sens perdu tu ne sais plus ce qu il faut faire Oui respectons le rythme Oui mettons des choses en place Mais un moment donn tu fais comment Tu dois aller le plus loin possible avec cet enfant la mais tu as les 26 autres aussi Le seul malaise que j ai c est l Dans la structure de l cole telle qu elle est propos e mon malaise est l 70 TROISIEME THEME le lien entre la p dagogie diff renci e et les cycles Nous venons d ja d voquer un des grands points de la mise en place des cycles qui est le non redoublement au sein de ceux ci Les autres notions importantes de la mise en place des cycles sont outre la p dagogie diff renci e qui est au coeur de notre d
124. ur aider les l ves tre attentifs comprendre m moriser et imaginer Concr tement dans la classe l objectif de l enseignant dans l utilisation de la gestion mentale est d accompagner les l ves prendre conscience de leurs propres m thodes et processus mentaux afin de construire des stra tegies qui leur seront utiles pour la m morisation Il s agit donc avant tout d une diff renciation portant sur les processus et les strat gies d apprentissage Cette approche comporte toutefois de nombreux risques dont les deux principaux sont d une part le manque d indicateurs fiables pour d finir un l ve comme faisant partie de telle ou telle cat gorie et d autre part le risque d enfermement c est dire de conforter les l ves dans une mani re de penser sans l ouvrir d autres Malgr une absence de fondement scientifique et les risques d inscrire un l ve dans un mode unique de fonctionnement elle a cependant le m rite de souligner un aspect tr s pertinent dans l apprentissage la m tacognition la connaissance qu on a de ses propres processus cognitifs Ainsi conna tre ses propres processus d apprentissage et d velopper des capacit s m tacognitives sont int ressants en termes d efficacit de l apprentissage 41 Activit Niveau 4 ann e primaire Mati re G om trie Dur e Plusieurs s ances Objectif de la diff renciation Olivier estime que la p dagogie diff renci e est
125. utopique de dire Il faut qu on arrive tous faire de la diff renciation Cela vient petit petit sur le tas Magali Moi je commence seulement m autoriser avoir droit l erreur c est ma quatri me ann e d ensei gnement J ai entendu dire On dit aux enfants vous avez droit l erreur Moi je commence seulement m autoriser faire cela c est ma quatri me ann e d enseignement Les deux premi res ann es n ont pas t faciles Je commence seulement a m autoriser me tromper galement a me dire que j aurais d essayer une d marche plut t qu une autre Je crois que les enfants arrivent avec leur bagage et nous aussi en tant qu enseignants On ne m a jamais dit l cole normale Vas y lance toi en suivant des pistes et si tu le sens d une autre mani re essaye Bernard Rey Quand on est jeune enseignant on est tr s inquiet par tout ce qui est inattendu alors que la diff ren ciation c est ouvrir la porte de l inattendu Quand on est jeune enseignant on est tr s inquiet par tout ce qui est inattendu plus on peut pr pa rer plus on est rassur Alors que la diff renciation c est ouvrir la porte de l inattendu M me en am liorant la formation on ne pourra pas r duire cette difficult Peut tre en allongeant la formation Jean Yves Pour pouvoir diff rencier il faut se poser des questions sur comment on fait pour am liorer les choses Je parle r guli rement de ce genre d
126. utrice est telle que la correction est tr s rapide d un jour a l autre a l heure du plan de travail l l ve peut se replonger dans sa feuille d exercices corrig e la veille Pratiquement tous les lundis matin un plan de travail de la semaine est constitu selon les besoins d exercisation des l ves Ce plan comprend environ six exercices et ou un travail pr cis Il y a quatre fiches diff rentes qui correspondent quatre niveaux de difficult s avec des exercices de base et d autres de d passement facultatifs destin s aux plus rapides Le plan fait suite aux apprentissages r alis s en classe une ou deux semaines auparavant Les deux enseignantes peuvent de cette mani re travailler efficacement en quipe via cette structure permanente Elles peuvent galement profiter d une partie de cette p riode pour g rer administration de la classe cantine pr sence etc tout en gardant les l ves au travail organisation de ces s ances demande un stock d exercices tr s important dans lequel l ensei gnante peut puiser pour constituer le plan de travail de chaque l ve Il existe bien entendu des fichiers mais les enseignantes les trouvent chers et pas assez adapt s a leur travail Souhai il consacrer leur temps a l aide aux l ves les enseignantes corrigent les exercices en e 24 Le plan de travail qu est ce que c est On confond parfois dans les pratiques le contrat de travail et le
127. ux constater que certains enfants qui avaient de bons r sultats dans la premi re situation n en n ont pas forc ment dans la deuxi me situation qui fait pourtant appel aux m mes comp tences et aux m mes proc dures Donc quand je vais me retrouver dans de la rem diation a ne sera pas vraiment de la rem diation puisque ces enfants l n avaient pas de probl me dans la premi re s quence Je suis donc cens supposer qu il n y aura pas de probl me dans l valuation formative Ce n est donc pas faire plus mais c est faire autre chose C est essayer de comprendre pourquoi quand je les mets dans une autre situation a ne fonctionne pas On remet parfois en question cette notion de transfert Je suis en train de discuter de ce qui n a pas t dans son organisation Essayer de comprendre ce n est pas faire plus c est m asseoir nouveau et consid rer a comme un apprentissage aussi La rem diation en fait est un apprentissage pour eux puisque a a pos un probl me Voil la vision que j en ai cela a pos probl me pour ceux l je ne m y attendais pas il faut que je trouve quelque chose il faut en tous cas que j essaye de comprendre trouver quelque chose on verra apr s Je trouve que ce qui n est pas enfermant c est de relancer les discussions sur l organisation de l enfant dans sa d marche pour trouver o est le probl me Et c est aussi de me dire que quand je suis dans deux situations qui font appel aux m mes comp tences e
128. x d favoris s Rapport terminal Bruxelles ULB Service des sciences de l ducation Minist re de la Communaut francaise de Belgique STORDEUR J 2006 Oser l apprentissage l cole De Boeck Education Coll Outils pour enseigner TOMLINSON C A 2004 La classe diff renci e Ed Cheneli re VAUGHN S BOS C S amp SCHUMM J S 2000 Teaching exceptional diverse and at risk students in the general education classroom 2 4 ed Boston Allyn and Bacon ZAKHARTCHOUK J M 2001 Au risque de la p dagogie diff renci e INRP Coll Enseignants et chercheurs 80 enseignement be F d ration Wallonie Bruxelles Minist re Administration g n rale de l Enseignement et de la Recherche scientifique Service g n ral du Pilotage du Systeme ducatif Boulevard du Jardin Botanique 20 22 1000 Bruxelles www fw b be 0800 20 000 Impression EVMPrint info evmprint be Avril 2014 Le M diateur de la Wallonie et de la F d ration Wallonie Bruxelles Rue Lucien Nam che 54 5000 NAMUR 0800 19 199 courrier mediateurcf be Editeur responsable Jean Pierre HUBIN Administrateur g n ral Boulevard du Jardin Botanique 20 22 1000 Bruxelles La F d ration Wallonie Bruxelles est l appellation d signant usuellement la Communaut fran aise vis e l article 2 de la Constitution D 2014 9208 15

Pratiques de pédagogie différenciée à l`école primaire

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