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1/3 Interview pour le site : toutelaculture.com.

1. les territoires pour tre plus attractifs que les autres le fameux et pervers dispositif de mise en concurrence des projets de capitales culturelles Les programmes pr sidentiels feraient mieux d insister un peu mieux leur volont de promouvoir l conomie solidaire et la co construction des politiques culturelles avec la soci t civile Avez vous d j t sollicit par des politiques concernant leur projet culturel Sinon accepteriez vous optionnelle je ne r ponds pas la derni re question car c est plut t aux repr sentants des parties qu il faut la poser tous les textes sur la politique culturelle tant disponibles sur Irma fr Jean Michel Lucas et le Doc Kasimir Bisou Le 05 11 2011
2. publiques y est sous tutelle de la marchandise Seul le front de gauche en parle m me si sa volont demeure centr e sur l exception culturelle Les autres programmes n ont m me pas l air de savoir dans quel contexte r glementaire ils appliqueront leurs id es Cette ignorance est l effet du tropisme de la sup riorit culturelle fran aise depuis Malraux sans doute Mais ce mod le est de plus en plus douteux car la dynamique du bien tre par la marchandise ne peut se vanter de ses succ s et la question de la dignit nonc e nettement dans l article 2 du Trait de l union europ enne revient en force Qui dit dignit de la personne dit reconnaissance de ce qui fait et construit son identit culturelle au sens des droits culturels de la d claration de Fribourg Dommage que les partis fran ais soient si timides dans cette voie qu ils ignorent Pourtant elle pose l enjeu culturel comme condition universelle du d veloppement humain et tous les lus qui ont adopt chez eux une approche Agenda 21 pour la d veloppement durable devraient s y trouver l aise En effet l Agenda 21 repose n cessairement sur l affirmation des droits culturels des personnes sur des actions qui pr nent plus la solidarit que la lutte concurrentielle entre les territoires Affirmer mais aussi assumer c est l que l on attend Europe cologie les verts de telle sorte que l enjeu culturel ne serve plus de munition la guerre sans merci que se livrent
3. 1 3 Interview pour le site foutelaculture com Demand e par Cl ment Friaoli Premi re question Y a t il selon vous de v ritables partis pris politiques dans les diff rents projets culturels Ce qui m a saut aux yeux en lisant les programmes c est que l horizon de r flexion des partis politique sur la culture est peupl de produits c est dire rempli de biens et de services fabriqu s par des professionnels la cr ation avec en face de ces offres des consommateurs les publics qui ne sont jamais assez nombreux La qu te du non public revient sans une ride depuis l infortun e formulation de Francis Jeanson en mai 1968 Il y une hypoth se constante qui semble bizarrement admise comme v rit absolue par tous les partis celle que la consommation des produits et services culturels est toujours bonne pour tout le monde pour le progr s la civilisation l conomie la coh sion sociale et le rayonnement de la France Une vraie armoire pharmacie Consommez du produit de cr ation artistique et tout ira mieux pour la nation d abord et votre panouissement ensuite Comme si aucun r dacteur n avait lu Georges Steiner quand il nous demande de ne jamais oublier que l objet culturel n est pas obligatoirement un gage de progr s comme l a montr le temps de la barbarie nazie Les politiques devraient relire le Ch teau de Barbe bleue et se rappeler que les sommets de l hyst rie collective et de la sauvagerie pe
4. atrimoine a doit faire plus de touristes sinon pas de soutien public Mais je connais des op rateurs culturels il faut bien alors les appeler comme cela qui sont bien contents car cette priorit en faveur de l conomie cr ative leur permet de survivre Mais c est quand m me prendre l univers immense de l imaginaire humain par le petit bout de la lorgnette Voyez vous une volution dans les politiques culturelles L volution est nette et porte vers cette efficacit conomique et sociale L o Edouard Glissant appelait une culture de l incommensurable une pens e de l opacit et du tremblement la politique publique exige que les b n ficiaires de son soutien aient des projets pr cis et clairement d finis ce qui est encore une mani re de nier la cr ation artistique qui esp rons le ne peut pas tre con ue sur le mod le d une machine laver fonctionnant exactement comme son mode d emploi L artiste qui serait toujours aussi parfait que sa notice d utilisation pour tous ses acheteurs risquerait bien de ne plus tre cr ateur tr s longtemps Mais cela n emp che pas les professionnels des arts de remplir les dossiers en jurant qu ils feront des cr ations pr cises et bien d finies Le mod le de cette bonne gestion de la politique culturelle est maintenant la Directive services et les textes sur les services d int r t conomique g n ral SIEG tablis au niveau europ en L avenir m me des actions
5. co en 2001 article 4 de la D claration universelle L omission volontaire de ces enjeux thiques ou plut t le refus de mettre la question de l thique culturelle en d bat public est pour moi une faute politique car d j le Front national en profite pour affirmer que la seule valeur d un bien culturel subventionn est mesurer au taux de satisfaction des ses consommateurs L thique r duite aux bonnes ventes de l picerie culturelle locale Les pr sidentielles devraient plut t tre l occasion de r pondre autrement Ces projets sont ils r alisables sont ils pertinents R alisables certainement car je n ai rien vu qui d passe le bon sens gestionnaire en temps de crise des finances publiques Pertinents c est moins sur si l on accepte l interrogation thique Regardez l id e de cr er un centre national de la musique ou du spectacle vivant l image du CNC C est certainement une id e pertinente pour faire rentrer de l argent public pour les offreurs les cr ateurs mais d o vient cet argent Dans le syst me du CNC ou du CNV pour les concerts de musiques actuelles c est le consommateur le public qui est tax sur le prix du billet Plus le spectacle est populaire plus l argent public grossit C est une pertinence pour le moins suspecte faire payer les moins riches qu il faudrait interroger politiquement Surtout si l on compare avec le syst me de l op ra o le consommateur dire vrai moins popula
6. e l article 1 de la D claration des droits de l homme On saisit bien cet enfermement de la culture dans du produit avec la revendication unanime de l exception culturelle pour nos industries culturelles fran aises Encore une vidence dans le discours alors qu il faudrait consid rer que le mot d ordre de l exception culturelle est une capitulation Il se r duit un slogan pour consommateurs cultiv s laissez nous vivre dans notre coin avec nos cr ations peu marchandes et a nous suffira pour faire le bonheur culturel de tous et de chacun C est une position qui fait semblant d ignorer que l enjeu premier pour l humanit est de faire vivre ensemble des identit s culturelles h t rog nes Voil bien la premi re et in vitable responsabilit culturelle pour les politiques permettre aux libert s culturelles dont celles des artistes videmment de nourrir le d veloppement des personnes dans le 2 3 compromis avec les cultures des autres et ces enjeux des valeurs de l alt rit ne peuvent quand m me pas se r duire la production et l change d objets culturels Quel r dacteur des programmes s est rappel que la d fense de la diversit culturelle est d abord un imp ratif thique ins parable du respect de la dignit humaine Le Ps a un vague souvenir une phrase dans son projet mais ce chantier des valeurs culturelles comme dignit n a jamais t ouvert alors qu il s agit d un engagement fran ais l Unes
7. ire n est pas tax sur le prix des places Bien au contraire il est largement aid pour consommer ce type de spectacles par des subventions financ es par le contribuable Personnellement je ne m en plains pas comme public consommateur d op ra mais quand m me Il faut bien reconnaitre que dans les deux cas l argent public n a pas la m me odeur Il est justifi par des valeurs de politique culturelle qui sont totalement antagoniques Autant l avouer plut t que nous faire croire dans les programmes que toutes les musiques sont aid es et aim es de la m me fa on par la puissance publique La crise mondiale va t elle placer la culture en arri re plan des projets pr sidentiels la culture peut elle tre une r ponse la crise La r ponse cette question est maintenant connue de tous les dirigeants politiques Elle est m me clairement nonc e l ONU la CNUCED l UNESCO au Parlement europ en et dans les grandes villes fran aises la culture est inventivit cr ativit innovation et donc renouvellement du potentiel de production et de croissance c est le miracle des derni res ann es pour sortir de la crise qui a pour nom l conomie cr ative R cemment le Parlement europ en a pris position sur cette question pour magnifier selon la pr sidente de la commission culture madame Sanchez Schmid le r le majeur des industries culturelles et cr atives dans le d veloppement de p les de cr ativit aux niveau
8. uvent aller de pair avec le maintien et m me le renforcement des institutions de l appareil et de l thique de la haute culture En somme les programmes de politique culturelle en restent l objet de culture mais n incluent pas la question de son thique comme si les professionnels et les lus refusaient d admettre que l comme ailleurs une soci t d mocratique doit d abord se poser des questions de valeurs Pour tre honn te j ai bien vu que le PS le MODEM ou le front de gauche faisaient affleurer la question de la valeur du sens de l mancipation et de la dignit humaine En revanche je n ai pas vu que ces questions se traduisaient en dispositifs pratiques de mises en oeuvre Une fois ces mots magiques prononc s on passe au paragraphe suivant et c est alors encore et toujours des mesures pratiques en faveur des offreurs les cr ateurs ou des acheteurs le pass culture pour les jeunes ou g n ralis aux classes moyennes pour l UMP qui font le programme culturel des pr sidentielles C est au fond assez triste de voir que la question culturelle en soci t de libert se pose uniquement en terme de vitalit d un secteur d activit s S il y a ici un parti pris c est d abord celui de la r ification des enjeux culturels Les programmes sont pens s travers des objets de culture et non partir des relations intersubjectives entre tres humains libres et gaux en dignit et en droits pour reprendre les termes d
9. x local et r gional qui permettent une meilleure attractivit des territoires la cr ation et le d veloppement d entreprises et d emplois ancr s dans le tissu conomique local et r gional favorisent l attractivit touristique l implantation de nouvelles entreprises et le rayonnement de ces territoires et promeuvent le secteur culturel et artistique ainsi que la pr servation la promotion et la mise en valeur du patrimoine culturel europ en gr ce des nombreux relais comme les collectivit s territoriales Difficile de faire mieux pour d fendre la culture du moins les professionnels fabricants de culture R solution du Parlement europ en du 12 mai 2011 sur Lib rer le potentiel des industries culturelles et cr atives Ainsi en p riode de crise pas de danger pour les cultureux c est maintenant aux forces conomiques de rechercher leurs concours cr atifs pour sortir du marasme conomique Ce qui conduit dire qu avec ce 3 3 raisonnement la culture devient une grande priorit mais une priorit n gative car ce qui compte pour le politique c est uniquement l activit d un secteur conomique appel culturel L enjeu culturel est ni comme enjeu de construire ensemble plus d humanit comme enjeu de reconnaissance mutuelle des identit s culturelles des personnes libres en droit et en dignit L acc s aux r f rentiels symboliques doit passer par l change efficient de marchandises un beau p

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