L`analyse comportementale et l`enquêteur
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1. INSTITUT POUR LA JUSTICE CITOYENS POUR L EQUITE LANALYSE COMPORTEMENTALE ET LENQUETEUR UN PARTENARIAT DE CONFIANCE par Pierre Chaignon capitaine de gendarmerie chef du d partement des sciences du comportement Ceci est la version crite de Pierre Chaignon au colloque de Institut pour la Justice intitul Une justice p nale r nov e fond e sur la criminologie moderne des 13 et 14 d cembre 2012 au Grand Salon de la Sorbonne Cette intervention a eu lieu le 14 d cembre 2012 sur le th me Les sciences criminelles au c ur des politiques p nales et sur le sujet L indispensable apport de la criminologie Note Capitaine Pierre Chaignon directeur du d partement des sciences du comportement de la gendarmerie nationale Capitaine Elen Vuidard analyste comportementale au d partement des sciences du compor tement de la gendarmerie nationale Le probl me criminel contemporain est trop imbriqu dans la trame de notre vie quotidienne pour qu il soit combattu avec des moyens simples brutaux et exp ditifs Pour le contenir sans porter le fer a nos valeurs il faut le connaitre et le diagnostiquer sans le minimiser ni le dramatiser Maurice Cusson La criminologie 1998 Introduction Qu voquent a l enqu teur les termes d analyse comportementale ou de profil d auteur lorsqu a l occasion d affaires criminelles dont il a la direction il en a connaissance Respon sa2. travailler ensemble Faire comprendre au demandeur que si la saisine se confirme nous risquons de faire un bon bout de chemin ensemble Nous serons tr s pr sents dans son enqu te sollicitations pour entrer en possession de nouvelles auditions de r sultats d expertise ou d analyses la mati re se voulant ainsi C est aussi pouvoir appr cier dans les faits pour la construction du profil ce qui peut tre consid r comme certain ce dont on ne peut tre s r et ce qui peut tre v rifi savoir que depuis des ann es maintenant le DSC intervient r guli rement au Centre National de Formation de Police Judiciaire Fontainebleau dans le cadre de stages mis en place l attention des futurs directeurs d enqu te cette occasion une information sur ce qu est l analyse comportementale et sur ce que l on peut en attendre est d livr e Sur sc ne de crime la pr sence des techniciens d investigations criminelles TIC comme du m decin l giste ev e de corps ou des experts balisticiens entomologistes ou en analyse morphologique des traces de sang pour ne citer que ceux l est pour le DSC souhaitable voire essentielle Les premiers avis donn s quant au crime et sa sc ne dynamique l ments fac tuels comme la description de la sc ne de crime originelle par les TIC nous est pr cieuse Ils sont les premi res pierres d un commencement de raisonnement tendant d finir le type de personna
3. galement pour tenter de comprendre l auteur la victime et leur interaction le tout dans un n cessaire travail d empathie L intervention du d partement se pratique en ur gence sur sc ne de crime lorsque les faits viennent d tre d couverts enqu te de flagrance ou dans les homicides o sont d tect s un ou plusieurs l ments d alerte de comportement crimi nel particulier EACCP Il peut s agir de mutilations tortures d pe age positions sp ciales du cadavre et mise en sc ne inscriptions sur le corps et introduction d objets acharnement et violence inhabituelle usage de plusieurs armes etc Ces l ments de comportement laissent pr sumer que les indices d interaction auteur victime seront suffisants pour produire une ana lyse Le but du DSC est de comprendre au mieux les motivations du passage l acte et de chercher r pondre aux questions suivantes qui pourrait faire cela pourquoi cette victime pourquoi de cette mani re Les r ponses ces interrogations et bien d autres permettront d affiner ult rieurement les premiers l ments de profil d cel s lors du d placement initial sur la sc ne de crime profil partiel Dans le cours de son processus d analyse le DSC prend en compte tous les l ments objectifs extraits des pi ces de la proc dure savoir les proc s verbaux et les r sultats des expertises m dico l gales autopsie anatomo pathologie toxicologie les expert
4. comportement criminel Elle tient compte des principes du droit p nal fran ais ainsi que des sp cificit s culturelles et sociologiques de l affaire en cause Cette analyse ne doit pas tre consid r e comme une finalit mais comme un moyen suppl mentaire pour l appareil judiciaire d avancer dans le dossier C est un outil qu il faut apprendre int grer dans le cadre de l investigation judiciaire Les analystes com portementaux du DSC utilisent leur propre m thode con ue et valid e partir d exp riences trang res r ussies Canada tats Unis Afrique du Sud et d velopp e scientifiquement dans le contexte de la criminalit fran aise et europ enne Chaque affaire non r solue confi e au DSC est d abord soumise une tude de faisabilit pr alable qui a pour objectif de d terminer dans quelle mesure le d partement peut apporter une aide pertinente l enqu te Si cette valuation imm diate et rapide se r v le positive le dossier est trait pour l essentiel a minima en bin me parfois en trin me voire plus par un analyste et un r f rent de police judiciaire Leur rapport commun d analyse est discut coll gialement Il est r dig sous la forme d un proc s verbal et d un rapport d expertise Il est adress direc tement l autorit judiciaire pour exploitation Les tudes r alis es sont protocolis es et s ins crivent dans une d marche qualit mise en place dans l
5. crime donner le plus rapidement possible quelques l ments sur l individu capable d un tel comportement les enqu teurs devaient entendre plusieurs suspects mais gr ce au profil partiel tabli ils ont interrog en premier celui qui y ressemblait le plus C tait bien l auteur des faits Ici le profil a permis de prioriser les hypoth ses de recherche et de gagner du temps voire m me d viter sa fuite ou pire sa r it ration De plus les l ments nonc s avaient facilit la conduite de la garde vue Or des aveux circonstanci s taient essentiels obtenir dans cette affaire d pourvue de tout l ment mat riel impliquant le coupable l ments rapport s par l auteur Ant c dents judiciaires L auteur a vraisemblablement des ant c dents p naux en mati re d agressions sexuelles sur mineurs Il s agit d un individu qui pr sente une fantas matique p dophilique ancienne et qui n a pas commenc sa carri re criminelle par un viol et un homicide aussi violent X est connu pour plusieurs faits de viols et autres agressions sexuelles sur mineurs no tamment sur son fils Lien de connaissance L auteur n est sans doute pas un proche de la famille de la victime m me s il l a peut tre connue de vue Dans les passages l acte p dophiles compor tant un niveau lev de violence l agresseur n est g n ralement pas un proche De plus la victime a t consid r e par l au
6. de ses proches X dit qu apr s la rupture avec sa petite amie L auteur est dans l impossibilit d tablir une peu de temps avant le premier fait il s est relation d gal gal avec autrui Il a besoin de senti humili et s est renferm sans possibilit se rassurer sur ses comp tences sexuelles de relations stables avec les femmes II n avait plus confiance en elles tat motionnel de l auteur pendant les faits L auteur n est pas en col re ou en rage lors X dit qu il n avait rien contre ses victimes qu il des faits C est pourquoi il utilise une violence ne voulait pas leur faire du mal et que les me minimale naces n avaient pour but que de les ma triser Cas concret n 2 homicide d une femme courant d cembre 2008 le corps sans vie d une femme est d couvert par son employeur dans l arri re boutique du magasin o elle travaille La victime pr sente plusieurs plaies au cou par une arme blanche qui ne sera pas retrouv e Il n y a pas de violences sexuelles et son sac main a disparu Les faits selon la sc ne de crime et les premiers l ments de l enqu te donner le plus rapidement possible quelques l ments sur le profil de l auteur La mission Les r sultats le profil partiel met l hypoth se qu il n existe pas de lien ant rieur entre la vic time et son agresseur que celui ci est motionnellement froid sans culpabilit ni remords et qu il pr sente
7. e L assassin peut en fonction de la victime de la situation et de son assurance voluer et changer de mode op ratoire En revanche les tueurs en s rie poss dent fr quemment ce que l on appelle une signature cri minelle si souvent mise en avant dans la litt rature polici re ou les films noirs Il s agit plus simplement d un acte d un rituel que r alise l assassin de fa on syst matique Cet acte n est pas n cessaire pour commettre le crime mais il l est pour l auteur afin de r ussir psychologique ment son crime pour y prendre du plaisir par exemple commettre des mutilations sur la victime apr s l avoir tu e Si le mode op ratoire r v le une technicit la signature criminelle r v le des l ments d ordre psychologique identifiant mentalement son scripteur A l inverse du mode op ratoire la signature n volue que tr s peu dans le temps Il s agit l d un l ment essentiel pour pouvoir dire d une mani re quasi certaine si plusieurs crimes ont t commis par un seul et m me auteur L analyse comportementale sur le terrain Concr tement la sollicitation du DSC s effectue principalement par t l phone Elle mane soit du commandant d unit soit du directeur d enqu te en charge du dossier la r ception de l appel l officier r f rent police judiciaire re oit la demande et entend de l enqu teur l expos qui lui est fait de l affaire Dans une t
8. simplement le sodomiser mais que les cris de l enfant lui ont fait peur Il l a touff et cach sur place au bord du ruis seau Conclusion L analyse comportementale en tant qu outil d aide l enqu te judiciaire consiste en une lecture d une sc ne de crime dans l interaction entre auteur et victime Elle apporte une plus value en mati re de compr hension du comportement criminel permettant I orientation des recherches mais sans jamais se substituer aux directeurs d enqu tes ou aux enqu teurs L int r t port pour l analyse comportementale est grandissant C est la vision de l enqu te judiciaire sous un autre angle qui tend s duire magistrats et enqu teurs mais elle ne peut s effectuer que dans un climat de confiance respectif Ne travaillant pas exclusivement en interne le DSC est ouvert vers l ext rieur les articles scientifiques publi s les s minaires et conf rences nationales et internationales auxquels il participe ainsi que les changes avec nos coll gues trangers en t moignent Depuis sa cr ation le d partement des sciences du comportement a trait plus de 300 dossiers criminels pour environ 63 5 d affaires d homicides 30 5 d affaires de viols et d agressions sexuelles et 6 d affaires d enl vement et s questration L analyse comportementale se d mocratise Elle int gre petit petit les pratiques judiciaires Elle sera d emploi courant et syst mati
9. ble dans ce cadre du bon choix des investigations mener pour d couvrir au plus vite l auteur pr sum l interpeller et le d f rer devant la justice il a l opportunit ou non de son emploi Mais qu en pense t il au fond Qu en attend t il Per oit il exactement sa plus value Sait il quand et comment utiliser ce nouvel outil mis a sa disposition Est il convaincu de son utilit dans un environnement proc dural d j lourd et complexe Doit il tenter l aventure quitte entendre ce qu il sait d j d exp rience Du moins peut il encore le croire La r flexion est l gitime Le directeur d enqu te a plusieurs outils sa disposition pour l aider mener ses investigations analyse criminelle police technique et scientifique sp cialistes en techniques de terrain t l phonie informatique etc Que pourrait lui apporter en sus ce nouveau produit Nous parlions tout l heure d aventure il s agit bien de cela Les pre miers utilisateurs s en rappellent encore pour les avoir toujours en contact Non pas dans le sens d une exp rience malheureuse mais comme d un pisode professionnel marquant pour leur avoir fait regarder le fait criminel sous un angle diff rent un angle qu ils n oublieront plus l angle comportemental Avant de d velopper l utilisation pratique de l analyse comportementale dans le cadre de l en qu te judiciaire que nous illustrerons par quelques l ments
10. concrets in fine nous allons pr sen ter d une mani re g n rale l analyse comportementale et les missions que m ne le D partement des Sciences du Comportement DSC au quotidien L analyse comportementale au DSC Pr sentation g n rale La gendarmerie nationale fran aise a conduit d s 2001 une r flexion sur l utilisation de l ana lyse comportementale dans le cadre de certaines enqu tes En 2002 elle cr e une unit exp ri mentale appel e groupe d analyse comportementale GAC qui apr s validation deviendra en 2006 le d partement des sciences du comportement DSC Le DSC comprend actuellement sept personnes hautement qualifi es toutes la fois officiers de gendarmerie et officiers de police judiciaire comp tence nationale quatre analystes sp cialistes du comportement criminel et trois r f rents de police judiciaire enqu teurs d exp rience en mati re d atteintes aux personnes et filtres du dossier Il a pour vocation en tant que support d aide l enqu te d associer les sciences criminelles aux m thodes de l investigation judiciaire Il intervient dans un cadre juridique strict sur saisine d un magistrat soit le procureur de la R publique soit transmis en cas de flagrant d lit ou d enqu te pr liminaire soit par la suite le juge d instruction commission rogatoire Le DSC est sp cialis en mati re de s rialit homicides viols et autres agress
11. e cadre de I activit Trois missions sont l actif du DSC le profil d auteur la strat gie de garde vue et l analyse comparative de cas Elles sont toutes soumises une tude de faisabilit pr alable tude sur laquelle nous reviendrons plus tard Elles sont la fois diff rentes et compl mentaires dif f rentes par la nature m me de la mission mais compl mentaires car juxtaposables dans une d marche logique d ex cution Le profil peut conduire l audition d un suspect strat gie de garde vue apr s qu il ait t pass au travers du filtre du profil Suite aux faits une analyse comparative de cas en recherche d un ph nom ne s riel ventuel pourra tre engag e Le profil d auteur Le profil d auteur dresse le portrait socio psychopathologique probable de l auteur des faits afin d aider son identification Il d crit les traits de personnalit de la personne potentiellement capable de commettre le crime ainsi que des l ments relatifs son mode de vie comme son comportement quotidien D s la saisine du DSC un analyste et un r f rent police judiciaire se transportent au plus t t sur les lieux de sc ne de crime quel que soit le temps coul entre les faits et analyse m me si ces lieux ont t modifi s ou s ils n existent plus Ce d placement est primordial pour prendre en compte le contexte environnemental g ographique conomique et socioculturel mais
12. ions sexuelles mais galement en mati re de crime unique pr sentant des caract ristiques particuli res Son intervention est possible tout moment de la proc dure jusqu la fin de l instruction sauf le cas o il y a mise en examen L analyse comportementale travaille au profit du magistrat et du directeur d enqu te le DSC ne se substituant en aucun cas au service enqu teur Ses proc s ver baux transcrivent simplement la lecture comportementale d une sc ne de crime de l inte raction entre un auteur et une victime sans jamais eux seuls r soudre l affaire Les clai rages hypoth ses et autres l ments fournis ne contiendront jamais le nom de l auteur Il ne s agit pas de v rit absolue la mati re empruntant aux sciences humaines et leur relativit Il s agit donc d une orientation privil giant une hypoth se hypoth se avanc e et argument e par les analystes permettant de sugg rer des priorit s aux enqu teurs Il est indispensable de rap peler ici qu une analyse comportementale est une tude pluridisciplinaire droit psychologie criminologie m decine l gale sociologie criminalistique etc d un dossier criminel r ali s e partir des l ments objectifs de sc ne de crime c est dire sans prendre connaissance des hypoth ses de travail des enqu teurs Elle conf re une dimension psychologique l enqu te en d veloppant un axe de recherche fond sur le
13. ises criminalistiques balistique empreintes digitales entomologie thanatologique analyse morphologique des traces de sang et les expertises biologiques analyse des liquides sang ADN Les renseigne ments li s la victime au mode op ratoire ou encore l expression des d sirs et des motions de l auteur dans le lien victimologique y sont bien entendu inclus Dans ses conclusions le profil aide la priorisation des hypoth ses ou bien ouvre les perspec tives d enqu te sur de nouveaux axes qui n ont pas encore t envisag s Il labore galement des l ments pro actifs c est dire des conseils de recherche sp cifique con us au cas par cas en fonction des l ments de personnalit de l auteur afin de le trouver Ces derniers l ments lui conf rent un int r t la fois th orique a compr hension du criminel et pratique sa recherche Le profil d auteur est la mission premi re du DSC ce pour quoi ce d partement a t cr Les profils sont sp cifiques et non g n raux On a vu qu il n taient pas r alis s partir d l ments exclusifs de typologies existantes mais des l ments objectifs de sc ne de crime et propres au dossier criminel port notre analyse Strat gie de garde vue Cette mission consiste pour les professionnels du DSC pauler en direct les enqu teurs ayant mener sous le r gime de la garde vue une audition d un suspect pr sen
14. lit d individu potentiellement capable d avoir commis ce geste Qui a pu faire cela de cette mani re sur cette victime et en ce lieu Si ces pierres sont assez solides d un point de vue comportemental des premiers l ments de profil imm diatement exploitables iens de connaissance ant c dents mobile ou absence de mobile intention primaire prise de risque de l auteur de la victime sont d livr s au plus vite aux enqu teurs Dans sa lecture de la sc ne de crime le DSC recherche des l ments de comportement conduite de r paration acharnement motionnel organisation sang froid pr m ditation etc Au m me titre que pour les sciences forensiques on parle de traces indicielles on peut parler en ce qui nous concerne de trace comportementale Elle correspond la mani re dont s est compor t l auteur sur la sc ne de crime et dont il laisse une trace de son passage La trace se d finissant comme le vestige d un passage les l ments de comportement laiss s sur la sc ne de crime entrent clairement dans cette d finition Nous recherchons bien sur la sc ne de crime une trace comportementale dans une finalit de profil et d analyse du passage l acte Dans les semaines qui suivent et au re u des l ments compl mentaires le profil d taill m thodologie analyse de sc ne de crime traits de personnalit de l auteur est rendu A retenir qu il n est valable qu au momen
15. profil comportement zone d habitation et l analyse cons cutive de P ADN permettent aux enqu teurs de confondre l auteur Sans le profil le lien entre cet individu d tenteur de stup fiants et les viols en s rie n aurait pu tre fait dans l instant De plus la connaissance pr alable de ses motivations crimi nelles a facilit son audition pendant la garde vue l ments avanc s du profil l ments rapport s par l auteur R sidence de l auteur L auteur n habite pas la grande ville 9 viols X dit qu il a toujours habit chez ses parents mais la commune voisine 2 viols de 10000 dans la petite commune o 2 viols ont t com habitants mis Niveau d tudes X dit qu il a suivi une scolarit jusqu la se conde puis une formation professionnelle Il ne poss de ni qualification ni dipl me Au mo ment des derniers faits il travaille en int rim apr s une p riode de ch mage L auteur a fait des tudes au coll ge ensuite peut tre formation en alternance Son par cours professionnel est instable et il n a pas d emploi fixe Mode relationnel L auteur pr sente des difficult s relationnelles X dit qu il traversait une p riode de mal tre dans le domaine scolaire et ou familial Il est et qu il ne s entendait pas avec son entourage solitaire introverti et a une faible estime de lui parents petite amie Il avait besoin de sortir m me de son domicile de s isoler
16. que tr s court terme au m me titre que la Police Technique et Scientifique PTS l est aujourd hui pour toutes enqu tes judiciaires Pour l avoir v cu il est rappeler qu en son temps la PTS les sciences forensiques ou encore la criminalistique comme on voulait l appeler avait aussi son lot de septiques et de d tracteurs Bibliographie Les composantes du crime violent une nouvelle m thode d analyse comportementale de l homicide et de sa sc ne M B n zech T Toutin P Le Bihan H Taguchi avec la participation du Groupe d Analyse Comportementale de la Gendarmerie Nationale Annales m dico psychologiques 164 2006 828 833 Elsevier Masson Protocole d analyse comportementale des crimes violents M B n zech et le Groupe d Analyse Comportementale de la Gendarmerie Nationale in Psychologie de l enqu te criminelle La recherche de la V rit M Saint Yves M Tanguay dir d Yvon Blais 2007 535 576 accessible galement en version anglaise Elaboration d un test d analyse comportementale des crimes sexuels extrafamiliaux principes m dico psychologiques et criminologiques g n raux M B n zech et le D partement d Analyse Comportementale de la Gendarmerie Nationale Annales m dico psychologiques f vrier 2008 Elsevier Masson PRACTIS Protocole d analyse comportementale des infractions sexuelles extrafamiliales M B n zech P Chaignon M L Brunel Dupin M Ma
17. t re gocentrique centr sur ses propres besoins La froideur et la rapidit de son acte r v le un besoin urgent d argent Cette n cessit imm diate de liquidit s peut r sulter d une addiction aux stup fiants ou l alcool L acte de X est uniquement crapuleux Apr s l homicide il a tent sans succ s quelques centaines de m tres plus loin de retirer de l argent avec la carte bancaire de sa victime Il a m me appel le num ro d assistance du r seau bancaire et encaisse avec la m me froi deur un ch que de la victime Ant c dents judiciaires L auteur a de possibles ant c dents judiciaires X est connu et ne le conteste pas pour in fraction courant 2007 la l gislation sur les ch ques filouterie et griv lerie d essence Conduites addictives L auteur souffre d addiction aux substances psychoactives 10 Au moment de son interpellation en janvier 2009 l auteur avait 2 36 g l d alcool dans le sang Cas concret n 3 viol et homicide d un jeune gar on Les faits La mission Les r sultats l ments avanc s du profil au printemps 2006 le cadavre d un enfant de 4 ans disparu la veille au soir lors d une f te de village est d couvert en bordure d une petite rivi re Lenfant a t sodomis puis assassin avant que son corps ne soit dissimul dans un trou de la berge oppo s e la salle des f tes et recouvert de boue partir de la sc ne de
18. t de sa r daction possibilit d tre r ajust ou modul en fonction des l ments connus a post riori Mais au terme du profil l int r t majeur de l enqu teur se porte sur les l ments proactifs pistes de recherches que nous communiquons quand il est possible d en indiquer Conna tre la personnalit de l auteur soit mais obtenir quelques pistes pour savoir comment de quelle mani re et ventuellement o le trouver il n y a pas pour l enqu teur plus riches informations surveillance de lieux privil gi s cr neaux horaires plan m dia envisager etc C est ici que l outil comportemental prend tout son sens et sa valeur C est ce moment pr cis que le mode d emploi doit tre ouvert et expliqu que l outil doit tre pr sent Expliquer et mettre en confiance c est la voie a suivre pour qu il y ait la manifestation d une adh sion pleine et enti re de la d marche tant dans sa restitution que dans sa finalit Le profil d auteur n est pas de fait une pi ce de proc dure que l on classe d s r ception Ce document est vivant et doit tre consultable tous moments a l identique du portrait robot On a parl de portrait robot psychologique en parlant du profil Le profil peut aussi tre un filigrane toujours pr sent dans l affaire mais seulement visible en calque sans jamais s imposer Trois cas concrets synth tiques concluent ce propos Ils r sument eu
19. tant une per sonnalit complexe ou lorsque les faits eux m mes sont de nature particuli re L assistance se fait autour de consignes g n rales d livr es aux enqu teurs consignes qui sont ventuellement ajust es au cours de l audition et de la lecture du langage non verbal d tect chez le suspect observ Il ne s agit pas dans cette d marche d encourager la culture de l aveu mais d approcher la v rit de d masquer les propos mensongers et de reconna tre les propos v ridiques Il ne s agit pas non plus de manipulation mentale Le DSC associ aux enqu teurs n a jamais forc quiconque dire ce qu il ne voulait pas exprimer ni avouer ce qu il n avait pas fait L analyse comparative de cas identification de ph nom nes s riels L analyse comparative de cas consiste pour le DSC analyser si un auteur interpell a pu commettre d autres crimes ou si plusieurs affaires non r solues pr sentant des caract ristiques similaires pourraient tre l oeuvre d un m me agresseur Le protocole utilis pour cette mission est proche de celui labor pour l tablissement d un profil d auteur Chaque dossier fait l objet d une tude stricte et approfondie et les r sultats sont ensuite analys s et confront s Dans l hypoth se d une s rie le mode op ratoire est important mais il peut varier voluer Par exemple une victime peut tre trangl e et une autre poignard
20. teur comme un simple objet sexuel totalement d personnalis X ne conna t ni la famille de la victime ni cette derni re R sidence L auteur habite probablement la r gion savoir le vil lage ou ses environs villages et hameaux alentours X habite le village depuis 5 ans Il vivait aupara vant dans un village voisin Connaissance des lieux L auteur conna t les lieux du crime En effet il s agit d une salle polyvalente situ e pr s d une rivi re au chef lieu du canton point central bien connu des activit s sociales En outre il faut n cessairement conna tre une petite passerelle constitu e de deux pyl nes lectriques couch s en travers du ruisseau pour rejoindre la rive oppos e pendant la nuit avec tr s peu de visibilit X dit qu il conna t la salle des f tes o il a rep r et enlev l enfant ainsi que le bord du ruis seau o il l a viol et tu Il s y est promen la semaine pr c dant les faits INTENTION PRIMAIRE L auteur n a pas d embl e voulu tuer Son intention primaire est le viol pour assouvir ses pulsions p dophiliques homosexuelles par un acte g nitalis Lors de l agression dans une escalade d excitation motionnelle il peut tuer pour faire taire une victime qui crie ou susceptible de le reconna tre X dit qu il a t excit la vue du jeune gar on qu il a p t les plombs qu il tait en rection qu il voulait
21. ude de faisabilit l change est compl t par la trans mission quasi instantan e de certaines pi ces du dossier planches photographiques auditions des premiers t moins victimologie premiers l ments de police technique et scientifique et de m decine l gale vid o enregistrement de l appel au 17 ou 18 sous couvert de l autorisation du magistrat mandant Ces documents constituent la base de l tude de faisabilit Ils permettent d appr cier le niveau de plus value que pourra apporter l analyse comportementale dans le cadre de l enqu te Cette tude peut tre tr s rapide dans le cas ou l appel est mis suite la d couverte d une sc ne de crime la pr sence d l ments d alerte de comportement criminel pr sents sur la victime comme sur la sc ne conditionne cette d cision Le d placement du DSC se fait alors sans d lai Si les faits sont plus anciens de plusieurs mois plusieurs ann es le transport s effectuera au plus pr s du jour de la demande Lors de son appel l enqu teur n a pas n cessairement une id e tr s pr cise de ce que l analyse comportementale peut lui apporter mais est toujours en demande de fourniture de moyens et d axes de recherches efficaces Il est fini le temps du travail en solo La r solution d une affaire judiciaire est un travail d quipe et d emploi de moyens C est alors souvent l occasion de rappeler simplement notre finalit et notre vision du
22. vraisemblablement une addiction l alcool Les investigations permettent l interpellation rapide dun homme en possession des moyens de paiement de la victime Le profil a permis d isoler ce crime d un autre fait qui s tait d roul dans un laps de temps tr s court et proximit alors que spontan ment le r flexe tait de les penser li s Le profil et les conseils issus de ce travail en quipe ont galement permis d aider les enqu teurs pendant la garde vue pour contrer les mensonges du coupable l ments rapport s par l auteur Lien de connaissance ments avanc s du profil L auteur ne conna t pas la victime mais il est possible qu il l ait d j vue ou crois e Agres seur non motif sans remords et affective ment froid En effet homicide appara t violent multiples ecchymoses faciales quatre plaies cervicales par objet tranchant mais sans acharnement patho logique sans d chainement motionnel ni autre aspect affectif dans le passage l acte X dit dans sa premi re version qu il connaissait la victime par internet qu il l avait rencontr e ensuite plusieurs reprises et qu elle lui avait pr t de l argent D un point de vue comportemental cette pre mi re version n est pas concordante avec les l ments constat s sur la sc ne de crime Elle voluera par la suite pour se rapprocher des l ments du profil partiel Trait de personnalit L auteur a un carac
23. x trois l apport et l int r t que l analyse comportementale peut rev tir dans le cadre du traitement des dossiers criminels Cas concret n 1 viols en s rie Les faits entre les mois de juillet 2006 et avril 2007 11 femmes g es de 10 56 ans sont agress es sexuellement par le m me homme dans une grande ville et une com mune voisine de 10000 habitants Les faits se passent entre 18h et 2h du matin sur la voie publique pr s du domicile des victimes alors que ces derni res circulent pied Le mode op ratoire est le m me chaque fois Apr s avoir recherch et rep r une proie potentielle l auteur la suit et l attaque par der ri re Il utilise une force minimale pour immobiliser sa victime restant calme et sans anxi t apparente Les traces biologiques sperme qu il laisse permettent d tablir son empreinte g n tique La mission dresser le profil de l individu capable d avoir commis les faits Les r sultats la multiplicit des agressions a permis d tablir un profil assez complet avec zone de r sidence de l agresseur niveau intellectuel comportement quotidien et motif des viols Lors d un banal contr le pour usage de cannabis les l ments nonc s dans le profil que les forces de l ordre de la zone avaient en t te ont permis d attirer leur attention sur l individu mis en cause La tranche d ge communiqu e par les victimes et sa ressemblance avec les l ments de
24. zert E Vuidard S Le Mao t D Roussette A Renard Annales m dico psychologiques 168 2010 360 366 Elsevier Masson La violence sexuelle approche psycho criminologique Evaluer soigner pr venir sous la direction de Roland Coutenceau Joanna Smith 2010 149 159 Dunod Paris A quoi pensent les tueurs St phanie Le Mao t et Pierre Chaignon Police scientifique POUR LA SCIENCE Dossier n 70 Janvier Mars 2011 Sur l analyse comportementale en mati re criminelle Michel B n zech et le d partement des sciences du comportement de la gendarmerie nationale PChaignon ML Brunel Dupin M Mazert E Vuidard S Le Mao t D Roussette A Renard C Baudot Revue Experts n 103 et 104 ao t et octobre 2012 La v rit dans le contexte de la garde vue Annales M dico psychologiques revue psychiatrique Volume 170 Issue 2 March 2012 Pages 93 95 Elen Vuidard Daniel Roussette D partement des Sciences du Comportement STRJD PJGN Gendarmerie nationale 4 POUR LA JUSTE Association Loi 1901 sans but lucratif 140 bis rue de Rennes 75006 Paris Ctvovens rour v quit T l 01 70 38 24 07 www institutpourlajustice org
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