Insertion des jeunes : mode d`emploi(s)
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1. Les conomistes du travail dans leur ensemble ne sont gu re favorables la cr ation d emplois publics ou parapublics C est leurs yeux une solution de pis aller et l exp rience montre qu elle ne profite pas ceux qui en ont vrai ment besoin en outre elle map porte pas d am lioration significa tive au terme du contrat ceux qui en b n ficient Experts et acteurs s entendent aujourd hui sur une forme d action int gr e ne se contentant pas d ouvrir de nouveaux emplois mais visant au moins trois l ments accompagnement forma tion aide financi re Ce dernier point controvers chez les poli tiques l est curieusement moins chez les conomistes du travail qui sont favorables une extension du RSA aux moins de 25 ans non tudiants et sans emploi Ils font nettement la diff rence entre cette politique cibl e et l id e port e par certains syndicats tudiants d un revenu d existence Le sens d une telle extension du RSA n est pas d instituer une subvention univer selle ce qui n a pas de sens pour les conomistes mais d engager une relation contractuelle Formation et accompagne ment sont les deux autres volets de cette relation Un enjeu fort est ainsi de renforcer consid rable ment les moyens humains du ser vice public de l emploi de fa on accompagner ces jeunes de ma ni re individualis e et sur la dur e Comme le note Olivier Galland ces exp rie2. Olivier Culmann Tendance Floue DOSSIER Insertion des jeunes mode d emploi s nvestir dans la jeunesse est la fois une n cessit et une urgence Une n cessit parce que sans m me parler des questions envi ronnementales les d fis de l poque imposent de se tourner vers l avenir nos mod les de soci t en d pendent C est une ques tion europ enne et non pas seulement fran aise les compromis sociaux sur lesquels ont t difi s nos tats providence ne pourront trouver de p rennit que dans la dynamique retrouv e des conomies et dans la capacit des futurs citoyens financer des structures alourdies par le choc d mographique et le poids des dettes accumul es Notre futur en somme d pend du leur Mais c est aussi une urgence car en France plus qu en Allemagne ou en Su de les jeunes sont les premi res victimes de la crise Toute la jeunesse Non Refusons avec Olivier Galland cette facilit de langage la jeunesse dans son ensemble conna t certes quelques difficult s pour passer de l cole un emploi stable mais entre 25 et 30 ans pr s de 80 des jeunes y parviennent C est tr s bien de parler de la jeunesse mais si l on veut se donner une chance de changer la donne il faut tre plus pr cis Or la question br lante qui taraude la soci t fran aise ce n est pas le destin de sa jeunesse mais la division de cette jeunesse C est l mergence ou
3. mais aussi se rendre compte qu on est ca quelques ann es les conventions collec tives du secteur se sont structur es avec de meilleurs cadres de protection du salari les grosses associations et mutuelles majo ritaires offrent de bonnes conditions de travail Aujourd hui les jeunes veulent une visibilit sur leur carri re et une s curit de l emploi et de la r mun ration Nous y tra vaillons en n gociant des accords sur la question de la sant au travail sur la s cu risation des parcours professionnels C est un levier important pour les em ployeurs C est une responsabilit morale de participer au d veloppement de l emploi des jeunes surtout quand 140000 jeunes sortent chaque ann e du syst me sco laire sans aucune qualification Pour au formation de la Somme pable Jacqueline Quillet est l encadrante technique qui accueille suit individuelle ment les b n ficiaires et les accompagne dans leur d marche Un travail qu elle ef fectue seule depuis la perte du convention nement annuel du Conseil g n ral il y a trois ans UN PROFIL COMPL TER Depuis mi novembre la structure ac cueille Laurianna en emploi d avenir Ce recrutement r pondait la fois un besoin et correspondait au profil du dispositif et de la jeune fille 18 ans d prim e d avoir rat son bac ST2S sciences de la technologie de la sant et du social elle quitte le lyc e en sep
4. e re ue d une jeunesse en perp tuelle r bellion Et cette jeunesse rejette un autre clich en affichant son attachement la valeur travail une denr e certes de plus en plus rare UNE JEUNESSE PR TE SE MOBILISER Le clivage g n rationnel s est effac et en croire les auteurs c est une grande transformation de la soci t fran aise Mais attention la mont e du principe d autorit dans la vie publique se double d une de mande accrue de libert dans la sph re pri v e et d une vigilance renforc e sur les choix soci taux Certes la participation lectorale des jeunes qui tend glisser de la gauche vers le centre de l chiquier politique reste intermittente et la confiance dans les partis politiques limit e mais voil les moins de 30 ans pr ts signer une p tition d fendre le vivre ensemble et se mobiliser pour promouvoir les valeurs de tol rance l ho CET NUL d b n fici de jeunes dipl m s importants aux employeurs 2005 Cr ation du contrat d avenir mesure phare du plan de coh sion sociale de Jean Louis Borloo S adressant aux personnes b n ficiaires du RMI de l allocation parent isol et de l allocation de solidarit sp cifique il pr voyait 26 heures de travail pay es au Smic chaque semaine et une formation gratuite Lancement du contrat initiative emploi CDI CDD temps partiel ou complet qui s adresse aux
5. phone prendre des rendez vous Elle c toie des personnes attachantes au parcours diffi cile les coute mais sait aussi tre ferme et poser des limites a me donne une vision de mon futur m tier se r jouit elle Travailler au sein du relais lui permet de mieux appr hender son projet ajoute Sylvain Nous avons trois ans pour l aider obtenir le bac et le concours d assistante sociale Cest un profil compl ter a me soulage et c est une charge de tra vail dans le m me temps Mais on verra les fruits dans quelques mois j en suis s re conclut Jacqueline qui se charge de laider dans ses d marches administratives et de lui faire d couvrir son environnement de travail changer avec des travailleurs so ciaux des conseillers d insertion des du avec les probl matiques d accompagnement des employeurs voir la cr ation d un portail emploi de l ESS page 19 Sur ces contrats qui peuvent aller jusqu trois ans nous pouvons tr s bien imaginer de consacrer la premi re ann e une remise niveau tuto r e sur les savoir tre et les savoir faire de base pour rentrer ensuite dans une logique de qualification progressive par l interm diaire notamment de la professionnalisation Ce qui permettrait de rentrer dans une lo gique de qualification pour apprendre un m tier Cela peut tre long Les jeunes ne seront pas op rationnels en six mois D
6. s qualifi s qui tend leur r server des protections parti culi rement fortes au d triment des outsiders auxquels est en quelque sorte externalis e la sou plesse dont a besoin le march du travail Comme le note le rapport du CESE la dualisation du march de l emploi fait des jeunes une va riable d ajustement notamment en p riode de crise La conclusion s impose d elle m me c est d abord cette dua lit qu il faut s attaquer Mais dans un contexte de crise conomique les conomistes ont beau jeu de d noncer les rigidit s du march du travail ceux qui sont prot g s n ont aucune envie d abaisser le niveau des protections dont ils b n ficient par crainte de passer du mauvais c t de la barri re La forte division de notre march du travail s entretient ainsi d elle m me C est l un des enjeux de la n gociation sociale lanc e cet au tomne que de tenter un assouplis sement qui pourrait prendre la forme d un d placement des s cu rit s afin de r duire la distance entre le CDD et le CDI et faciliter le passage de l un l autre Les mo d les danois et n erlandais de flexis curit offrent de bons exem ples beaucoup plus protecteurs que les mod les n olib raux ils n en sont pas moins beaucoup plus fluides que le n tre Pour les conomistes du tra vail c est en tout cas des r formes de fond qu il faut s atteler car notre march du tr
7. sur les 700000 emplois promis 470000 jeunes ont t embauch s de 1999 fin 2005 tr s majoritairement dans le secteur public 2 Con us pour aider les plus en difficult ces contrats ont en r alit beaucoup satisfaits plus que les autres l id e d une action r vo lutionnaire pour changer la soci t ac ceptent plus volontiers la perspective d une gouvernance autoritaire L valuation de cette radicalisation croissante qui contribue semble t il faire fleurir les extr mes intervient alors que ja mais le taux de ch mage des jeunes n a t aussi haut 24 des 15 24 ans selon les chiffres de septembre 2012 Une contesta tion sourde gronde enracin e sur un sen timent d exclusion faisant peser une me nace sur la coh sion future de la soci t Les acteurs ducatifs seraient avis s de la prendre tr s au s rieux e Sylvain Henry sur le march de l emploi et vise combler des besoins collectifs non 2010 Le contrat unique d insertion CUI entre en vigueur Il rem place l ensemble des contrats aid s issus du plan de coh sion sociale de 2005 contrat d avenir contrat d insertion revenu minimum d acti vit contrat d accompagnement dans l emploi contrat initiative em ploi Il se d cline en deux variantes le contrat d accompagnement dans l emploi CUI CAE dans le secteur non marchand et le contrat initiative emploi CUI CIE dans le secteur marchand 2012 Michel Sa
8. CAE ersonnellement le service ci D vique m a ouvert un peu plus les yeux a m a donn plus con flance en moi et j ai appris des choses que je ne connaissais pas Des choses qui me servi ront peut tre plus tard Sans h sitation Ma rina se souvient tr s pr cis ment du moment o elle a commenc regagner confiance en elle lors d un atelier dexpression bas sur des techniques de sophrologie et des jeux de r le Pendant les trois premi res s ances je n arri vais pas du tout me concentrer Il fallait s al longer fermer les yeux visualiser son corps Au d but je me cachais le visage avec mon manteau puis j ai fini par enlever ma veste Depuis avec le temps j ai appris dire bon jour et parler aux gens Plut t lucide la jeune fille qui a au jourd hui 18 ans reconna t qu elle n a jamais voulu qu on la remarque par peur du juge ment des autres Peu bavarde l cole Marina quitte le lyc e en seconde et dit encore ne sur tout pas vouloir y retourner Pas convaincue que l cole serve v ritablement quelque chose elle explique qu elle ne pouvait pas couter regarder attendre rester assise Tout l inverse du service civique jardinage pein ture pose de carrelage pr paration du carna val construction d un bar l a bougeait sans cesse Toutes les semaines on avait un planning Actuellement embauch e en tant qu agent d entretien
9. Ligue de l enseignement sur les enjeux ducatifs et sur l accompagnement des jeunes dans un par cours de formation Le CQP permet d ouvrir le m tier d animateur ces jeunes et leur donne acc s une qualification La diffi cult c est que la fonction offre principale ment des emplois temps partiel couvrant la pause m ridienne le matin et le soir parfois le mercredi Pour faire un contrat de 35 heures il va falloir cumuler plusieurs ac tivit s au sein de plusieurs structures et y inclure le temps de formation Nous nous chargerons de regrouper plusieurs em ployeurs communaut s de communes grandes villes r seaux associatifs Comment cela va t il se concr tiser Nous signons une convention cadre avec la r gion pour animer le dispositif qui permettra de financer un poste de d ve loppeur via un contrat demploi tremplin jeune dipl m Sa mission chercher en amont des structures des collectivit s des associations susceptibles de mutualiser un emploi d animateur p riscolaire sur un ter ritoire donn Son r le rencontrer les structures promouvoir le dispositif iden tifier leurs capacit s et les modalit s d ac cueil des jeunes La Ligue Poitou Charentes se chargera en partenariat avec la mission locale de l accompagnement et du tutorat du jeune employ Nous pr voyons d ac compagner 150 jeunes sur deux ans Vous allez donc leur proposer une formation Les structures ne sou
10. dans un chantier d insertion Ma rina r ve dans cinq ans d avoir un bon tra vail savoir un travail qui lui pla t avec un salaire correct Pourtant elle avoue ne pas sa voir ce qu elle veut faire l couter des pistes sont l Elle voque avec enthousiasme son stage de d couverte en maison de retraite o elle pr parait les repas faisait les lits aidait l habillement Cer taines personnes g es racontaient un peu leur vie Je riais mais je trouvais a mignon En fait on s attache vite Ou encore son stage au su permarch lorsqu elle faisait de la mise en rayon Sans parler de la photo et de la restau ration deux domaines qui l attirent gale ment Mais peut tre que l essentiel est d avoir une situation peu importe r elle ment le travail dit elle en esp rant que plus tard P le Emploi lui propose une formation qui lui conviendra Le service civique a t un d clic il fallait que je travaille pour avoir confiance en moi a m a fait grandir je me sens plus mature conclut la jeune fille e P P 1 Contrat unique d insertion contrat d accompagnement dans l emploi voir encadr page 11 DR EXP RIENCES Travailler sur l animation de territoire La Ligue de l enseignement Poitou Charentes intervient entre autres dans le champ de l insertion professionnelle des publics en difficult Forte de cette exp rience et d un r le de c
11. mage des jeunes g s de 15 24 ans est beaucoup plus lev que celui de leurs a n s du fait qu ils sont relativement peu pr sents sur le march du travail Un grand nombre d entre eux poursuit en effet des tudes sans travailler en parall le et n est pas comptabilis dans la population active Ainsi au quatri me trimestre 2010 la part des ch meurs dans la popu lation totale des 15 24 ans s ta blissait 8 6 soit un niveau proche de la part des ch meurs dans la population des 25 49 ans qui tait alors de 7 5 Plus que des jeunes il con viendrait alors de s int resser plus particuli rement aux jeunes les moins qualifi s De fait un rap port du CESE sorti en 2012 poin te des chiffres rarement cit s si le taux de ch mage des moins de 25 ans au second semestre 2012 tait de 22 7 celui des jeunes peu ou pas qualifi s tait de 44 3 quoi s ajoute que les jeunes actifs en emploi ou au ch mage ont un acc s r duit aux minima sociaux et n ont souvent pas suffisamment cotis pour tou cher une indemnisation des Asse dic Pr s de 356000 jeunes actifs au ch mage n ont ni indemnisa tion ch mage ni minima sociaux LE MARCH DU TRAVAIL R FORMER Parmi les raisons de ce v ri table embouteillage aux portes du march du travail les conomistes ont rep r depuis longtemps une cause structurelle la pr f rence fran aise pour les insiders adultes dipl m
12. national de la Jeunesse et de l ducation populaire Injep are aux jeunes Cette population part tant t d politis e tant t radi calis e prompte d noncer la va leur travail pour mieux se dresser contre les institutions Une jeunesse sans valeurs et sans boussole Eh bien non Ceux qui adh reraient ces clich s simplificateurs et r ducteurs parfois v hicul s par la loupe grossissante des m dias au gr de faits di vers doivent d urgence se plonger dans la tr s riche tude de l Injep En quelque 200 pages d analyses ap puy es de chiffres de statistiques et de gra phiques Une jeunesse diff rente Les valeurs des jeunes Fran ais depuis 30 ans invite prendre un peu de hauteur pour mieux sai sir ce qui structure et construit les compor tements d une classe d ge les 18 29 ans dont les mutations progressives s adaptent autant qu elles influent sur les volutions de la soci t La grande force de cet ouvrage collectif clair des contributions d une dizaine de chercheurs universitaires socio logues et politistes c est de disposer de donn es dans le temps via une enqu te par questionnaires r alis e quatre reprises 1981 1990 1999 et 2008 aupr s d chan tillons repr sentatifs de la population UNE CONFIANCE GRANDISSANTE DANS LES INSTITUTIONS Que conclure de ces donn es foison nantes brassant des sujets aussi larges et sensibles que la famille le lien
13. personnes rencontrant des difficult s d int gration dont les b n ficiaires du RMI Il offre des avantages contrats emploi solidarit et les contrats emploi consolid mis en place en 1990 Ce nouveau contrat renouvelable dans la limite de 24 mois s adresse aux personnes rencontrant des difficult s entrer mosexualit le divorce l avortement l eu thanasie l intol rance l gard de compor tements de la vie priv e devient minoritaire Les jeunes se bougent et militent la cons cience en veil MAIS FRACTIONN E EN DEUX Cette int gration la soci t n est tou tefois pas la m me pour tous Et c est l l autre grand enseignement de ce regard sur l volution des jeunes depuis 30 ans si les diff rences entre g n rations ont recul une fracture au sein m me des 18 29 ans se creuse peu peu Les jeunes les moins duqu s ceux qui disposent des plus faibles ressources et des bagages scolaires les plus l gers se d finissent par un retrait social rejetant une soci t qui tend les exclure Le ph nom ne est nouveau et il est inqui tant Les jeunes les plus en difficult prennent leur distance avec la politique et les valeurs d mocratiques soutiennent 15 ANS D EMPLOIS AID S 1997 Naissance des emplois jeunes Les contrats d une dur e de cinq ans taient financ s 80 par l tat et couvraient en partie de nouveaux besoins sociaux Selon la Dares minist re du Travail
14. plut t le retour d un monde deux vitesses o une frange grandissante des adolescents et des jeunes actifs tourne en rond sans savoir sans pouvoir parfois m me sans plus vouloir entrer dans ce qui constitue une vie d adulte un emploi un logement des perspectives un avenir Une partie de la jeunesse est aujourd hui englu e dans le pr sent S int resser enfin son sort avoir le courage d en faire une priorit n est pas seulement une urgence sociale c est un enjeu co nomique Nous n avons tout simplement pas les moyens de laisser sur le carreau une partie des forces productives qui fabriqueront la France de demain C est enfin un enjeu politique la d mocratie est un bien pr cieux mais aussi fragile il serait irresponsable de laisser sortir du jeu ne f t ce qu une partie des citoyens de demain l insertion professionnelle est un l ment fondamental du contrat social Pour toutes ces raisons il faut prendre au s rieux l id e d une politique de la jeunesse Cela implique de prendre acte d une vo lont politique exprim e aujourd hui au plus haut niveau mais aussi de contribuer lui donner forme et enfin de favoriser sa mise en uvre Or ces deux derniers aspects sont indissociables et c est ce qu il importe aujourd hui de rappeler au politique sur ce sujet plus encore que sur les autres les acteurs ont leur mot dire Et pr cis ment ce qu ils disent des chercheurs de toutes disc
15. publics adultes en CUI CAE certains points devront tre revus et rediscut s avec les pouvoirs publics pour que ne r apparaissent pas les difficult s d j identifi es sur d autres dispositifs Quels partenariats allez vous d velopper On fera appel aux adh rents des f d rations et des partenariats plus larges f d rations d ducation populaire centres sociaux MJC collectivit s territoriales tous les centres d animations qui traitent du p riscolaire et m me les tablissements sco laires si cela va jusqu aux lyc es Dans le cadre du changement des rythmes scolaires et de la refondation de l cole le dispositif pourrait m me tre boost e Propos recueillis par Ariane loannides 1 La loi portant sur la cr ation de l emploi d avenir a t adopt e le 26 octobre 2012 Le dispositif cible un public g de 16 25 ans sans emploi non qualifi ou peu qualifi Une prise en charge du salaire hauteur de 75 du Smic est pr vue pour les employeurs du secteur non lucratif sur une dur e maximale de trois ans pour des contrats principalement en CDI et temps complet 2 Le CUI CAE contrat unique d insertion contrat d accompagnement dans l emploi concerne des emplois dans le secteur non marchand voir encadr page 11 L tat prend en charge 75 du salaire charg Pour les emplois d avenir l aide porte sur le brut Il faut se donner du temps L Usgeres union de
16. side dans les crit res d ligibilit les premiers visant un public particulier quand le second ne contient aucun crit re sur le pu blic ligible Par ailleurs CAP Asso pr voit un accompagnement des porteurs de projet dans la constitution de leur dossier de demande via un r seau de conseillers issus des coordina tions de la CPCA Cet accompagnement per met d aborder avec les associations candidates les points fondamentaux de la vie de la struc ture La gestion du projet la dimension sta tutaire l organisation de l emploi ou le d ve loppement des ressources sont autant de th mes qui sont revisit s par le porteur de pro jet en pr sence du conseiller associatif 12 LES ID ES EN MOUVEMENT LE MENSUEL DE LA LIGUE DE L ENSEIGNEMENT N 205 JANVIER 2013 Ainsi en sept ans CAP Asso a permis la cr a tion directe de 2 796 emplois Le dispositif a ainsi r pondu dans une tr s large mesure aux attentes du monde associatif en permettant un emploi durable et structurant D s lors les emplois d avenir n arrivent pas dans un monde vierge Sil convient au jourd hui de renforcer l articulation entre les emplois aid s et l aide au projet associatif nous pouvons utilement nous fonder sur des exp riences comme celle de CAP Asso pour r ussir le double pari de l insertion par l emploi des jeunes et de la structuration durable d un emploi associatif de qualit e Claire Feintrenie 1 Les associa
17. social la re ligion la politique la d mocratie ou lim migration D abord un constat la con vergence progressive des valeurs entre g n rations a gomm les grandes diver gences qui alimentaient dans les an n es 1980 et 1990 la querelle entre les jeunes et les moins jeunes Peut tre la mont e du ch mage est elle pass e par l compliquant lentr e dans la vie d adulte et d veloppant une solidarit interg n ration nelle nouvelle S rement ce rapprochement s explique t il aussi par l volution du r le des parents autrefois transmetteurs de valeurs parfois par la contrainte morale aujourd hui devenus accompagnateurs c est dire laissant bien davantage de lati tude aux jeunes dans la construction de leur identit et de leur statut d adulte L volution des donn es recens es entre 1981 et 2008 le prouve les r ves de 1968 rel vent d un autre si cle Les jeunes des ann es 2000 se d tachent du mouve ment contestataire d organisation de la so ci t autrefois port par leurs a n s et sa luent l importance des normes et des institutions Ils sont ainsi bien plus nom breux qu en 1981 1990 et 1999 faire confiance la s curit sociale adminis tration l arm e la police ou au syst me d enseignement fran ais Ce serait une bonne chose que l on respecte davantage lauto rit sont ils 74 clamer deux fois plus qu il y a 30 ans balayant l id
18. tion de Poitiers Sud CAP Sud f d r la Ligue de l enseigne ment de la Vienne Port conjointement depuis plus d un an par la maison de quartier et l quipe de pr vention ADSEA Association d partemen tale de la Vienne pour la sauve garde de l enfant l adulte le projet est financ en grande partie dans le cadre du Contrat urbain de coh sion sociale de la ville Cucs Au premier plan des par tenaires op rationnels la Ligue de l enseignement de la Vienne qui r alise toute l interm diation autour du dispositif du service ci vique et la mission locale d inser tion qui prend part accompa gnement socioprofessionnel avec les ducateurs de pr vention DES MISSIONS VARI ES AU C UR D UN PROJET PERSONNALIS Pour le jeune le cadre de la contractualisation est donc celui du service civique la diff rence du service civique classique lin demnisation peut monter jusqu 640 euros lorsque la famille est b n ficiaire du RSA gr ce un fi nancement suppl mentaire de la R gion Poitou Charentes Enga g s sur six mois les dix jeunes qui ont t recrut s successivement CAP Sud en 2012 r alisent des missions vari es sur une dur e de 21 heures hebdomadaires Con tractuellement les jeunes s en gagent consacrer trois heures par semaine la mise en place de leur projet personnalis sur la base d objectifs individualis s et d termin s au moment de la si gna
19. 18 30 ans Une tude de lIn jep propose un bilan du d ploiement de ces contrats sur la r gion qui montre d abord l op portunit financi re pour les associations que repr sente le dispositif sans ces aides il n est pas possible pour la plupart d entre elles de cr er un emploi et maintenir leur activit Cependant souligne le rapport certaines limites se font ressentir Le recours des cri t res de s lection un poste pas toujours en lien avec le projet professionnel des jeunes un manque d encadrement et une difficile p rennisation des contrats ne permettent pas toujours d atteindre l objectif de ce dispositif l insertion professionnelle Une perspec tive d am lioration du dispositif identifi e par les associations elles m mes tient l organi sation d un accompagnement par une struc ture tierce sur la formation et l accompagne ment individuel des salari s ACCOMPAGNER LES PORTEURS DE PROJET La r gion a en la mati re une exp rience significative via le dispositif CAP Asso cr en 2005 et visant le d veloppement de l emploi associatif Con u pour tre le plus souple pos sible CAP Asso permet le financement par la r gion de la cr ation ou la consolidation d un emploi en CDI au moins mi temps hau teur de 6000 60000 euros sur trois ans ven tuellement renouvelables La diff rence no table entre les emplois aid s de l tat et ce dispositif r
20. NSUEL DE LA LIGUE DE L ENSEIGNEMENT N 205 JANVIER 2013 Beno t Debuisser Du sur mesure personnel et professionnel La Ligue de l enseignement de la Somme agit depuis une vingtaine d ann es dans le domaine de l insertion sociale et professionnelle Organisme de formation elle accompagne des publics en difficult isol s et g n ralement tr s loign s de l emploi Le dispositif emplois d avenir s inscrit donc compl tement dans cette tradition algr les efforts de la muni M cipalit les habitants des quartiers sont isol s Syl vain Largy secr taire g n ral de la f d ra tion de la Somme voque Amiens Nord le quartier class zone de s curit prioritaire o se concentre un grand nombre d actions d insertion Cette partie de la ville qui compte 25000 habitants sur 135 500 a r cemment d fray la chronique avec des heurts entre jeunes et policiers C est pr ci s ment l que la f d ration a cr en 1996 le relais social qui accueille les b n ficiaires des minima sociaux et depuis une dizaine d ann es une halte garderie En montant le petit escalier pour se rendre au relais social ce sont de bonnes odeurs de cuisine qui vous accueillent Le relais organise en effet des ateliers de vie courante comme la peinture la couture l informatique et la cuisine Des ateliers pr texte Pr texte arriver l heure respecter les r gles de vie en collectivit
21. avail est notoirement sous performant et plus largement la division de la jeunesse proc de de causes struc turelles Mais ces r formes ne pourront porter leurs fruits qu moyen terme Or comme le rap pelle l conomiste tienne Was mer il faut distinguer le court terme o on a une crise tr s dure et ce qui est souhaitable dans une conomie dynamique Une co nomie dynamique a t elle besoin de subventionner de larges por tions de la population active Non r pond fermement ce cher cheur pourtant marqu gauche qui comme tous ses coll gues se m fie des effets d aubaine pour les entreprises C est le grand risque en effet du contrat de g n ra tion des dizaines de milliers de jeunes tant recrut s chaque ann e par les entreprises bon nombre d entre eux b n ficieront de cette mesure alors qu ils au raient t recrut s de toute fa on En outre comme souvent avec ce type de dispositif on peut crain dre un effet d viction des jeunes les moins qualifi s par ceux qui disposent d une qualification Mais dans la conjoncture actuelle on ne peut rester les bras crois s il faut agir Comment L EMPLOI N EST PAS TOUT C est ici que les pr conisations des conomistes rejoignent l ex p rience des acteurs notamment du monde associatif et plus large ment de l conomie sociale et soli daire qui compte parmi les grands employeurs des contrats d di s la jeunesse
22. e d emploi d avenir ou de CAE il accompagnera r gu li rement les jeunes en lien avec la mission locale rencontres mensuelles points sur les comp tences acquises construction d un projet professionnel recherche de possibilit s d examens ou de concours On les accompagne aussi vers un d part en formation Dans le cas de Laurianna par exemple si en juin elle obtient son bac qu elle compte passer en candidate libre elle entrera en cole d assistante sociale et partira sans pr avis C est ce que pr voient les emplois d avenir Et c est aussi a notre mission On ne peut pas simplement rece voir On doit pouvoir les aider partir e Ariane loannides Ligue de l enseignement de la Somme
23. ellule d appui au service civique pour la r gion elle se lance dans le dispositif des emplois d avenir Mais sur un seul champ l animation p riscolaire Christophe Saint L ger directeur g n ral de la Ligue Poitou Charentes et Aur lie Brossard charg e de mission r gionale nous expliquent pourquoi Id es en mouvement Vous allez signer une convention avec la R gion Poitou Charentes sur les emplois d avenir Pourquoi vous lancer dans ce dispositif Christophe Saint L ger Aur lie Brossard Nous sommes d j engag s sur la formation CQP Animateur p riscolaire certificat de qualification professionnelle et sur des dispositifs d accompagnement l insertion d adultes Les emplois d avenir sont une opportunit pour travailler sur l insertion la qualification et laccompagne ment des jeunes Notre objectif contribuer un dispositif d insertion en lien avec les missions locales tout en soutenant des dy namiques associatives Nous nous y inscri vons en tant qu op rateur pour animer un r seau de partenaires et favoriser l mer gence de projets locaux La Ligue Poitou Charentes n interviendra pas comme grou pement d employeurs mais comme interface entre les structures pouvant ac cueillir des jeunes sur la fonction d anima tion p riscolaire Vous avez choisi de vous focaliser sur un seul type de m tier Oui sur l animation p riscolaire ce qui est en coh rence avec le projet de la
24. es politiques de l emploi Deux constats ressortent aussi bien des statistiques publiques que des travaux des chercheurs La Jeunesse dans son ensemble est victime d un march du travail bien plus rigide en France que chez ses voisins europ ens et qui reporte la flexibilit sur ses marges notamment en d but et en fin de carri re Et au sein de la jeunesse l cart se creuse entre les moins qualifi s et ceux qui poss dent un dipl me ertes tous ou presque ont du mal int grer un emploi stable porteur de perspec tives Mais pour une partie des jeunes cette pr carit s ternise et finit par d finir une nouvelle condition sociale dont le caract re g n rationnel est tr s sensible Il est donc urgent d agir mais la question est si vaste et si complexe que les conomistes souvent prompts d gager des solutions simples semblent d sempar s et peinent s rier les probl mes DES JEUNES MOINS QUALIFI S AU CH MAGE Reprenons rapidement le constat Depuis le d but de la crise conomique en 2008 le ch mage des jeunes de 15 24 ans a augment de 50 dans l Union europ enne En France le taux de ch mage des moins de 25 ans a atteint le niveau record de 22 7 au second semestre 2012 contre 9 4 pour le reste de la population active Et la tendance n est pas bonne l Insee qui publie ces chiffres appelle les prendre avec pr cau tion Le niveau du taux de ch
25. haitent pas forc ment confier les enfants des jeunes sans qualification Il faut donc qu ils aient au moins un socle de comp tences autour de la petite enfance de la connaissance du pu blic et de l animation Nous allons donc proposer des parcours sur l ensemble du dispositif emplois d avenir sans tre de lal ternance qui int grent des formations au tour du CQP Animateur p riscolaire C est la garantie pour le jeune de ne pas tre trop en difficult vis vis de l emploi qu il va tenir et pour la structure que le jeune ait des bases Ce certificat donne par ail leurs des quivalences pour le BPJEPS brevet professionnel de la jeunesse de l ducation populaire et du sport si le jeune veut s engager plus durablement dans le m tier de l animation Dans le cas des m tiers de l animation o les temps pleins sont rares Cest compliqu d voquer la p rennit de l emploi Lobjectif est de conso lider l int gration du jeune dans son pre mier poste Quels pourraient tre les cueils des emplois d avenir pour les associations Disons qu il faut que la loi s assouplisse un peu et que la situation du milieu asso ciatif s am liore pour qu il puisse proposer des emplois aux jeunes peu qualifi s La notion d emploi temps plein peut poser probl me pour les structures comme la ty pologie des jeunes ligibles et les modalit s de prise en charge financi re qui reste inf rieure celle des
26. iplines le disent aussi il ne sert rien de lib rer des budgets de cr er des emplois d ouvrir des postes si l on ne se pr occupe pas d accom pagner et de former ceux qui vont les occuper Car non seulement la plupart d entre eux sont peu ou pas qualifi s mais d velopper leurs comp tences sera un d fi pour chacun d entre eux et pour leurs employeurs Les acteurs de l conomie sociale et solidaire le savent d exp rience et ils sont pr ts prendre leurs responsabilit s pour jouer pleinement le jeu de l insertion en formant et en accompagnant Mais quelle que soit leur bonne volont ils s inscriront dans le cadre d fini par les politiques ceux ci de prendre leurs responsabilit s La premi re est d entendre que si une politique de la jeunesse demande un budget elle n a rien voir avec une politique du chiffre e Richard Robert DANS CE DOSSIER e Quelles politiques de l emploi e Une jeunesse avec des valeurs mais divis e e Contrats aid s un bilan mitig depuis 10 ans e R ussir l emploi associatif et l insertion professionnelle e Remobiliser avec le service civique e Emplois d avenir l animation de territoire e L implication de l conomie sociale et solidaire e L obligation d accompagner et de former R dacteurs en chef du dossier Ariane loannides et Richard Robert LES ID ES EN MOUVEMENT LE MENSUEL DE LA LIGUE DE L ENSEIGNEMENT N 205 JANVIER 2013 9 Quell
27. ique font partie int grante du projet L objectif est simple il s agit de changer d abord le regard du jeune sur lui m me mais aussi le regard des autres habitants gr ce au tis sage d actions avec le quartier LES EMPLOIS D AVENIR OUI MAIS Quand on interroge les sala ri s et les administrateurs de CAP Sud sur la cr ation des 150 000 emplois d avenir annonc s par le gouvernement ces derniers sont dubitatifs Il est tr s difficile de confier des missions autonomes ces jeunes sans qualification in siste le directeur Dominique Ru dnik Il faut voir o vont tre r ellement d gag s ces emplois et sur quels types de postes Entre un service civique in demnis au maximum hauteur in r z 5 a Pr z Er de 640 euros et un emploi temps plein pay au Smic on peut imaginer ais ment les choix d orientation qui vont s op rer Pourtant Bernard Holtzapffel vice pr sident et Damien Bernard alertent sur le risque d chec Les jeunes les plus en difficult risquent de ne pas pouvoir se plier aux lourdes contraintes de l emploi s ils n ont pas b n fici d une tape interm diaire M me la promesse d un tutorat renforc semble laisser perplexe e Pauline Pigeot Le service civique a t un d clic D scolaris e depuis l ge de 16 ans Marina a particip au projet remobilisation de CAP Sud Apr s son service civique elle a sign un contrat CUI
28. litiques de r ponse la crise conomique de 2008 2009 ils sont remont s 338000 fin 2010 DES OBJECTIFS ANTAGONISTES La finalit principale des contrats aid s est l insertion pro fessionnelle et par extension l in sertion sociale des personnes les plus loign es de l emploi Un ob jectif qui a t r affirm dans la loi du 1 d cembre 2008 g n rali sant le revenu de solidarit active et cr ant le contrat unique d in sertion le contrat initiative em ploi CUI CIE pour le secteur marchand et le contrat d accom pagnement dans l emploi CUI CAE pour le secteur non mar chand voir encadr page 11 Dans la pratique pourtant la Cour note que le recours des pou voirs publics aux contrats aid s vise le plus souvent un objectif court terme qui est de lutter contre le ch mage en p riode de basse conjoncture Depuis 2009 il y a donc une diminution de la proportion des entr es en contrats aid s de b n ficiaires de minima SOCIAUX UNE EFFICACIT SUR L EMPLOI D CEVANTE L impact r el des contrats aid s sur la r duction durable du nombre de ch meurs et la cr a tion nette d emplois restait faible dans le secteur marchand Pour le secteur marchand comme pour le secteur non marchand l effet de cr ation d emplois est temporaire Il suppose pour rester positif un effort budg taire constant ou croissant Concernant l insertion profes sionnelle l effet est nul pour les con
29. nces tran g res montrent que pour que ces politiques soient efficaces il faut compter au moins un conseiller pour trente jeunes Il y a actuelle ment un conseiller pour 100 jeunes Cela donne la mesure de l effort fournir Mais au del du service public de l emploi les acteurs de terrain et notamment les missions locales doivent tre renforc s car c est au plus pr s des r alit s qu il con vient d agir si lon veut que le mot accompagnement ait un sens La formation enfin renvoie la res ponsabilit des employeurs et la conditionnalit des aides qui leur seront accord es Au total tout autant que de grandes poli tiques il appara t que c est dans la r alit des pratiques locales que pourra se faire la diff rence e Richard Robert lire La Machine trier Comment la France divise sa jeunesse Pierre Cahuc St phane Carcillo Olivier Galland Andr Zylberberg ditions Eyrolles 2011 L emploi des jeunes les avis du Conseil conomique social et environnemental CESE octobre 2012 Flore A l Surun Tendance Floue Une jeunesse avec des valeurs mais divis e Si les grandes divergences qui opposaient les g n rations entre elles ont recul une fracture nouvelle s pare aujourd hui les jeunes selon leurs niveaux de dipl mes et leurs origines Tel est l enseignement majeur de la grande enqu te sur les valeurs des jeunes Fran ais depuis 30 ans publi e par l Institut
30. pin ministre du Travail lance les emplois d avenir Is seront subventionn s hauteur de 75 environ et dureront trois ans Lancement galement des contrats de g n ration qui doivent retraite A L Le contrat d accompagnement dans l emploi CAE remplace les permettre l embauche en CDI de jeunes qui seront accompagn s par un senior maintenu dans l emploi jusqu son d part la 1 Lire le bilan de la Cour des comptes sur les contrats aid s page 12 2 Les trois quarts des jeunes embauch s dans une collectivit locale un tablissement public ou une association ont occup un emploi imm dia tement apr s leur sortie du dispositif LES ID ES EN MOUVEMENT LE MENSUEL DE LA LIGUE DE L ENSEIGNEMENT N 205 JANVIER 2013 11 Flore A l Surun Tendance Floue Contrats aides un bilan mitig depuis 10 ans En octobre 2011 la Cour des comptes rendait son rapport sur les contrats aid s dans la politique de l emploi D apr s les Sages s ils restent plus utilis s en France qu ailleurs les contrats aid s ne sont plus un instrument majeur de la politique de l emploi et sont plut t sollicit s en temps de crise e nombre de contrats aid s est en d clin depuis une di zaine d ann es De 800 000 au d but des ann es 2000 leur nombre n tait plus que de 600000 en 2005 pour atteindre 265 000 fin 2008 Les contrats aid s ayant t fortement sollicit s dans le cadre des po
31. s lors que l on cible en priorit des jeunes loi gn s de l emploi il faut se donner du temps e Propos recueillis par A I 1 Structure associative qui collecte les contributions financi res des entreprises g a REVENU DE SOI y sa OH cateurs de rue profiter de formations sant C est toute la conception de l inser tion la f d ration de la Somme un ac compagnement sur mesure personnel et professionnel et une coh rence sur l en semble des activit s Nous intervenons aupr s des jeunes enfants des jeunes pa rents des b n ficiaires du RSA des deman deurs d emploi nous sommes en train de r fl chir de nouveaux projets aupr s d autres publics ACCOMPAGNER LES JEUNES VERS UN D PART EN FORMATION La dur e de l emploi d avenir trois ans nous semblait coh rente dans le cas de Laurianna Je crains d ailleurs que cette dur e ne soit pas forc ment la plus adapt e au public vis par ces contrats On a pu constater qu au bout de sept huit mois les publics assez fragilis s ont des difficult s maintenir des comportements professionnels adapt s ou ont tendance se croire sauv s temp re Sylvain La halte garderie qui embauche six salari s dont quatre animatrices jeunes enfants en CAE contrat d accompagnement lem ploi privil gie par exemple des contrats de deux ans par tranche de six mois re nouvelables Quoi qu il en soit qu il s agiss
32. syndicats d employeurs de l conomie sociale et solidaire a sign un protocole d engagement avec l tat sur la mise en uvre des emplois d avenir S bastien Darrigrand son d l gu g n ral nous explique les enjeux de l insertion des jeunes pour les employeurs de l ESS Quels sont les enjeux de l insertion des jeunes pour l Usgeres S bastien Darrigrand Aujourd hui on maintient dans l emploi un nombre im portant de seniors et il y a une sous repr sentation des jeunes en entr e Or d ici une dizaine d ann es avec le d part en retraite de nombreux seniors nous allons assister un renversement de la pyramide des ges Cette tendance pose des questions sur le p rim tre de l conomie sociale et solidaire Avec P le Emploi nous avons identifi 70 m tiers propres ESS auxiliaire de vie sociale conseiller mutualiste entra neur sportif animateur socioculturel et exclu les m tiers li s l administratif par nature transversaux comptabilit informatique ressources humaines Comment renforcer l attractivit de PESS pour les jeunes En travaillant sur la qualit de l emploi Nous souffrons de l image d un secteur avec de faibles r mun rations avec beaucoup de temps partiels et avec des conditions de tra vail parfois difficiles dans les petites struc tures Cette image correspond en partie la r alit mais en partie seulement Depuis 14 LES ID ES EN MOUVEMENT LE ME
33. tembre un peu sur un coup de t te Elle cherche alors un tra vail mais ne sait pas trop o Sa m re qui fr quente le relais social se tourne vers Jac queline Laurianna qui veut devenir assis tante sociale envoie CV et lettre de motiva tion la Ligue de l enseignement Travailler au relais social au contact de Jacqueline tant il faut qu on les forme Nous sommes en train d obtenir aupr s du gouvernement des moyens pour la formation profession nelle notamment travers le fonds paritaire de s curisation des parcours professionnels qui a d cid d affecter 30 millions d euros la formation des b n ficiaires en emploi d avenir Notre OPCA Uniformation va galement allouer une enveloppe de 20 millions d euros Nous attendions ces engagements pour nous lancer dans le re crutement de ces jeunes dont certains sont tr s loign s du march de lemploi Ce n est pas parce qu un jeune a 16 ans qu il n a pas de projet La question c est comment articuler ces projets qui peuvent tre extr mement vari s d un jeune l autre et N are Christine directrice du centre de j z Aill LE gt ia h PC k ES E y j j o _ p pi n Tret constitue une belle opportunit Aucun probl me de motivation pour cette jeune fille souriante qui arrive l heure tous les jours malgr une gr ve de bus persistante Depuis son contrat elle a appris vaincre sa timidit r pondre au t l
34. tions ont connu jusqu en 2010 une progression de l emploi deux fois plus importante que la progression g n rale du pays Le secteur est aujourd hui en difficult puisque pour la premi re fois de son histoire les associations ont perdu plus de 22000 emplois en 2011 2 Contrat unique d insertion contrat d accompagnement dans l emploi voir encadr page 11 3 Le CUI CAE une tape dans le parcours professionnel des jeunes rapport d tude C Robiteau et S Silvestre Injep f vrier 2012 4 Id p 42 5 Bilan d activit CAP Asso CPCA 2011 Olivier Culmann Tendance Floue Service civique et insertion Pour venir en aide aux jeunes les plus loign s de l emploi une maison de quartier situ e en zone urbaine sensible ZUS Poitiers s appuie sur le dispositif du service civique Zoom sur un projet de remobilisation sociale et professionnelle ans une zone comme Poi tiers Sud o l un des lots du quartier se trouve en grande situation de paup risation le projet de remobilisation sociale et professionnelle pour les 16 25 ans prend tout son sens Nous nous adressons aux jeunes de Bellejouanne qui sont d scolari s s sans dipl me et sans forma tion en voie de marginalisation Ceux pour lesquels un soutien semble n cessaire afin de r inves tir une dynamique de projet d avenir explique sans d tour Damien Bernard responsable du p le insertion au Centre d anima
35. trats aid s du secteur non marchand De mani re plus g n rale les contrats courts ne faci litent pas l acc s un emploi stable l inverse la formation et l accompagnement favorisent une issue positive C est l bien toute l ambition affich e des emplois d avenir Le dispositif cible un public g de 16 25 ans sans emploi non qua lifi ou peu qualifi En contre hauteur de 75 du Smic pour les employeurs du secteur non lucra tif sur une dur e maximale de trois ans principalement en CDI et temps complet l employeur s engage assurer un accompa gnement du jeune par la d signa tion d un tuteur mais galement par des efforts continus de forma tion e Ariane loannides partie des aides prise en charge R ussir l emploi associatif et l insertion professionnelle Comment imaginer la participation des associations l effort national pour une meilleure insertion des jeunes sur le march du travail tout en prenant en consid ration leurs besoins en personnels qualifi s associ s des contraintes conomiques fortes La R gion Centre a r ussi ce double pari epuis 2008 le CUI CAE est devenu la forme unique de contrat aid En 2010 sur la R gion Centre ce ne sont pas moins de 13397 contrats qui ont t sign s sous cette forme dont plus d un quart dans le champ de la jeunesse le sport et la vie asso ciative 37 d entre eux concernent des jeunes g s de
36. ture L aussi accompagne ment est beaucoup plus resserr que sur un service civique habi tuel Sur le terrain les jeunes inter viennent pour des chantiers heb domadaires et des chantiers occa sionnels au sein du centre social mais aussi l chelle du quartier et de la Ville l id e est de leur permettre de renouer avec la vie locale de les sensibiliser aux ini tiatives de solidarit de d velop pement durable et au fonctionne ment associatif en les faisant travailler notamment avec les b n voles picerie solidaire jar dins mara chers constructions en bois peintures travaux de cuisine et de restauration beaucoup de missions sont propos es R SOUDRE L EXCLUSION PAR L APPROCHE GLOBALE Il faut comprendre que ces jeunes en grandes difficult s malgr leur potentiel ont peu d autonomie Ils n cessitent un encadrement important relatif aux t ches et aux consignes qui leur sont donn es Aussi la remobilisation sociale et profes sionnelle propos e par CAP Sud repose sur une approche globale de la personne Ce sont de mul tiples processus qu il faut r in t grer travailler sur l acquisi tion primordiale d une posture professionnelle avec le respect des r gles des personnes et des horaires mais aussi les questions de sant de logement de mobi lit de citoyennet et d estime de soi ce titre les activit s socio culturelles et les actions de for mation civ
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