Extrait du livre - Editions Ellipses
Contents
1. Le sujet inerte c est dire un seul mot o un groupe de mots sans qu un v ritable probl me soit point Une citation commenter Evidemment chacun de ces trois types de sujet appelle un traitement particulier ou du moins exige de consid rer une approche sp cifique pour d buter et engager la dissertation m me si dans tous les cas il s agit toujours d en venir l identification d un probl me Mais si les nonc s varient comme on peut le concevoir en revanche chaque preuve r clame du candidat une attention soucieuse du d tail de la formulation Chaque mot compte et demande une analyse serr e une d finition tr s pr cise parfois m me une approche assez conceptuelle et cela d autant plus que certains sujets appellent des r f rences pr lev es sur la philosophie et la sociologie politiques Ces sujets s lectionnent donc d abord sur une finesse de lecture et une connaissance tr s rigoureuse de la langue M thodologie de l preuve _ N Comment traiter Le droit a t il r ponse tout sans entendre en m me temps le sens propre et un sens plus figur aux connotations nettement p joratives D tenir la r ponse toutes les questions et r pondre de fa on docte et p remptoire n importe quelle question portant sur n importe quel sujet Et du pouvoir de la rue qu en dire si l on ne cerne pas ce que repr sente la rue dans laquelle on descend et qui par m tonym2. via des actions de pr f rence ou des bons de souscription d action De m me les d rogations l tat de droit qu il s agisse du droit de la concurrence ou du droit boursier ne peuvent se multiplier sans base l gale l image de l interdiction des ventes d couvert par l AMF sur le fondement d un simple communiqu de presse En bref dans ces interventions l tat ne doit pas viser se substituer au march ou l tat de droit mais r tablir au plus vite leur fonctionnement normal l opposition des vices du capitalisme financier anglo saxon aux vertus de l conomie admi nistr e la fran aise est tout aussi artificielle II faut donc faire preuve de discernement Les tats Unis doivent imp rativement lancer un New Deal pour moderniser leurs infrastructures augmenter les imp ts notamment pour les riches compte tenu d un taux de pr l vements obligatoires de 34 Tout autre est la situation de la France o les d penses publiques et les pr l vements obligatoires atteignent 54 et 44 4 du PIB et o la dette publique deviendrait insoutenable au del de 70 du PIB Le maintien des structures d une conomie ferm e et administr e a exclu notre pays des b n fices de la croissance intensive il le surexpose aujourd hui au krach il lui fera rater la reprise mondiale si la crise devient le pr texte la remise en cause des r formes Le capitalisme en crise va muter et non pas dispara tre Il est un mode de
3. absolu de demeurer sur cette enclave tant le pouvoir central se m fait des id es et des changes avec l Occident Le leitmotiv lib ral laisser faire laisser passer ne trouvera son chemin en Asie que bien plus tard comme ne t moigne la combativit japonaise d apr s guerre et le d veloppement de la Chine v ritable ruche depuis que le colosse s est enfin veill L Inde par le syst me des castes varna donne aux marchands les vaishya un statut plus enviable et valorise la production de biens Avec Oblomov roman publi en 1858 Gontcharov nous offre un saisissant raccourci social Oblomov le nonchalant et Stolz l actif Les g nes de l indolence contre ceux de l hyperactivit li e l ascendance allemande alibi et raison sans cesse invoqu e face l absent isme du propri taire russe honni de sa classe comme des futurs r volutionnaires Andr i Stolz est il en France Il ira illico visiter un chantier une ferme mod le rencontrer des hommes exception nels Ilia Oblomov pour sa part ne sait mettre ses bas sans l aide de son domestique Zakhar refuse l exp rience du voyage l tranger accumule atermoiements et excuses pour ne pas faire fructifier son domaine et viter tout engagement sentimental laisse autrui d vorer son capital et finit par rester couch au point que l oblomovchina m lange d indolence et de d sint r t est devenue proverbiale en Russie Si les affaires lui font horreur on imagin
4. hension Venu solliciter de l Empereur Qianlong l ouverture de n gociations diplomatiques et surtout commerciales il se vit non protocolairement r pondre que l Empire du Milieu n avait nul besoin de commerce car le pays poss dait en abondance dans ses fronti res tous les biens n cessaires Les cadeaux somptueux preuve de la richesse et de l avanc e technologique anglaises furent re us dans l indiff rence Qianlong sollicita des Britanniques par crit qu on cess t de l importuner avec ces demandes intempestives qui risquaient en outre de donner id e d autres nations barbares de se rendre en vain P kin M ditant un chec aux lourdes cons quences puisque les guerres de l Opium furent la parade trouv e pour vaincre les r sistances orientales Aenas Anderson concluait au terme de cette mission am re pour les susceptibilit s occidentales Nous sommes venus comme des mendiants avons s journ ici comme des prisonniers et sommes repartis comme des voleurs Une situation encore amplifi e au Japon parle syst me f odal et l isolation du pays sous le Shogunat des Tokugawa avant que la cannoni re du commandant Perry et l re Meiji ne r habilitent les changes commerciaux De 1635 1868 officiellement du moins en d pit d assouplissements l dit imp rial seuls pouvaient aborder l archipel pour commercer quelques Hollandais confin s sur l le artificielle de Dejima dans la Baie de Nagasaki Ils avaient ordre
5. les socii qui taient presque tous d anciens ennemis vaincus que prit naissance la societas romaine Ce quoi les romains eux m mes aspiraient ce n tait pas tant cet imperium romanum qu cette societas romana un syst me dalliances tabli par Rome et extensible l infini Rien ne devait arriver dans une guerre qui rendait la paix impossible par la suite Qu est ce que la politique D s lors une guerre qui s ternise ou qu on ne d clare pas ne saurait recevoir le nom de guerre Il y a abus de langage comme par exemple dans le cas de la guerre froide formule forg e par Bernard Baruch en 1947 et popularis e par le journaliste Walter Lippmann l embarras suscit par l expression est perceptible travers le foisonnement de formulations de substitution guerre limit e paix belliqueuse paix impossible guerre improbable De la m me mani re il ne peut y avoir de guerre d an antissement La recherche de la destruction totale de la culture d un groupe aux fins d radiquer son identit rel ve selon les termes de Georges Condominas de l ethnocide et non de la guerre
6. Pr face NICOLAS BAVEREZ Le lib ralisme rem de la crise Article paru dans Le Monde dition du 15 10 08 Face la mont e du risque syst mique et la menace d une d flation mondiale le d r glement des esprits n est pas moindre que celui des march s Du c t du cr dit quatre semaines apr s la faillite de Lehman Brothers le march interbancaire reste en coma d pass ce qui entra ne la rupture du financement des conomies d velopp es Du c t de l activit se profile en 2009 une r cession brutale dans les pays du Nord Pour la France conomie la moins performante de la zone euro avec l Italie cela se traduira par une activit en recul de 0 5 1 un taux de ch mage autour de 8 5 un d ficit et une dette publics de l ordre de 3 5 et 70 du PIB Depuis les ann es 1930 les r ponses ce type de situation sont connues gr ce aux travaux d Irving Fischer et John Maynard Keynes Trois urgences recapitaliser et restructurer les banques soutenir l activit par les d penses publiques et la baisse des taux d int r t privil gier la coop ration entre les nations et les continents afin d viter les mesures protectionnistes Une priorit de moyen terme am liorer la productivit des conomies surendett es Cela n emp che pas les pol miques de fleurir revanche de la politique sur les march s retour l conomie ferm e et administr e ruine du capitalisme faillite du lib ralisme en
7. e am ricaine des consid ra tions sur la marche irr sistible de l humanit vers la libert Selon cette approche renouvel e par le lib ralisme conomique cette fois les droits imprescriptibles des individus doivent tre garantis par l tat sans que celui ci n empi te sur la sph re priv e et les libert s inali nables Juge soldat et gendarme tel est le programme auquel le politique devrait cantonner ses activit s l id e d une ing rence dans le domaine des droits h rit s de la R volution en mati re de libert de la presse Chateaubriand politiques Constant De la libert des Anciens compar e celle des Modernes 1819 ou encore d association de libert de pens e peut justifier la r bellion Linterventionnisme tatique nationalisations planifications r gulations sociales et l tat Providence propres au XX si cle seront ensuite regard s avec suspicion car l individu prime sur la collectivit et de ce postulat d coule l id e d un optimum vers lequel vont tendre presque spontan ment la soci t les instituions et le march Dans Le Mondain Voltaire en ambassadeur anticip du comit Colbert fait en 1736 l apo logie du luxe vecteur d enrichissement et partant comme dans la th orie d velopp e dans ses Lettres anglaises facteur d mancipation politique Avant propos Ole bon temps que ce si cle de fer Le superflu chose tr s n cessaire r uni l un et l autre h mi
8. e que la politique l int resse encore moins La famille du h ros ponyme est d ailleurs l thargique depuis des g n rations En g n ral les Oblomov restaient sourds ces axiomes de l co nomie g n rale en vertu desquels est pr n e la circulation rapide et vivante des capitaux le renforcement de la production et l change des produits dans la simplicit de leur me ils n admettaient qu une seule utilisation des capitaux celle qui consistait les garder dans leurs coffres Le domaine familial rural ressemble d ailleurs une utopie champ tre la Thomas More dont les changes mon taires seraient bannis un pays de Cocagne o manger et dormir semble un but en soi Le sort de la Russie ne les int resse pas davantage que le cours des actions l agitation est st rile peut tre m me dangereuse Pas d entrepreneur donc chez les Oblomov ainsi que le dira le Bartleby de Melville copiste atypique de Wall Street would prefer not to Le pr sent ouvrage cherche proposer aux l ves pr parant le concours commun aux Instituts d tudes Politiques des analyses et des fiches leur permettant d affiner leurs connaissances sur de nombreux aspects du th me de l ann e des th oriciens classiques aux doctrines modernes des philosophes aux conomistes des exemples de l Histoire et de la sociologie ceux de l actualit Avant propos ie La m thode sans discours RIC COBAST l Rap
9. es concours administratifs attendent en deux parties et qui s articule toujours selon le m me sch ma Une premi re partie dans laquelle on trouve d abord un tat des lieux un descriptif historique ou sociologique qui situe le sujet et en souligne de fait l opportunit Au fond il s agit de valider l nonc Il est n cessaire ensuite dans un second temps de faire saillir partir de cette approche descriptive un probl me une contradiction un tat de crise un dysfonctionnement ou une ambigu t Ce sera ce que certains nomment avec emphase la probl matique formul e ainsi en fin de premi re partie La seconde partie vise d une part analyser les causes de ce probl me et d autre part en valuer les effets voire si elles sont envisageables les cons quences Ou bien encore commencer par ces cons quences et sugg rer sinon des rem des du moins des corrections possibles Ou enfin r duire la contradiction montrer que sous certaines dispositions elle dispara t et permet de se projeter dans une volution pr visible En tout tat de cause la qualit de la probl matique reste modeste Il ne s agit pas d une dissertation de philosophie et la teneur conceptuelle est faible N anmoins cet aspect de la dissertation ne doit pas tre n glig sous peine de verser dans la description inerte d une volution ou d un tat de fait ou pis dans le catalogue des maux et des m dications ce qui ne
10. et qu elles se perdent Dans le m me temps les conceptions strat giques changent et avec elles la repr sentation du combat de l pouvantable boucherie du D barquement de Normandie l option OK zero killed l volution est ind niable En un mot la guerre ne dispara t pas en d pit d un pacifisme officiel et d une condamnation g n rale elle est plus ou moins M todologie de l preuve w M thodologie de l preuve B bien maintenue distance des espaces de prosp rit conomique aux r gulations fix es l chelle du Monde elle change avec les soci t s ternelle fissure archa que sur la fa ade de l difice de la modernit Est ce dire qu en faire comme nagu re le moteur de l Histoire ne suffit plus et qu il faut d sormais l inscrire au plus intime de la nature humaine identifier comme une r alit anthropologique c est au fond donner raison Hobbes qui voyait en elle la caract ristique de l tat de Nature livr s eux m mes les hommes s engagent dans une sanglante et infinie guerre de chacun contre tous Certes le mot n est employ que de fa on approximative par m taphore en quelque sorte mais l id e demeure celle d une spontan it belliqueuse d une violence particuli re tourn e contre cet Autre particulier le trop semblable avec lequel chacun de nous entre en concurrence PREMI RE PARTIE Premi re sous partie Tout n est pas guerre et ce de
11. ie d signe aussi une certaine id e du Peuple h rit e de l histoire insurrectionnelle de Paris Enfin n avoir de la notion de la cit qu une vague id e oublieuse de l tymologie laos abr ge pr matur ment une participation s rieuse au Concours De fait ce que r clame avant toute chose la dissertation de culture g n rale c est sans doute comme toutes les autres preuves de dissertation une pratique ma tris e de la lecture la lecture du texte du sujet bien s r mais aussi celle de tous les signes mis par l histoire et les faits de soci t Cela suppose donc l exp rience du doute les signes ne disent pas toujours seulement ce qu ils semblent dire Savoir lire ce qui est manifeste ne rel ve que de l exercice du d chiffrement savoir lire ce qui aurait pu tre crit et demeure implicite demande une habitude une formation Mais l preuve n est pas de simple lecture elle value aussi un art d crire de composer c est dire d organiser une r flexion travers une langue qui n est pas exactement semblable la langue orale Le maniement de la syntaxe et l articulation des id es dans un plan imposent une double contrainte dont on ne vient bout sans une pratique r guli re et ancienne C est par l assur ment qu op re une s lection qui ne dit pas son nom La culture g n rale des concours impose une s lection par la comp tence linguistique et on se trompe souvent en croyant que ce sont le
12. la d sob issance civile Le terme de lib ralisme est riche de sens Sa polys mie est en effet le fruit d un double mouve ment politique et conomique Etymologiquement parlant liberalis d signe en latin ce qui a trait une personne de condition libre et caract rise la libert Puis en prenant un sens abstrait le terme voque une occupation digne d un homme libre et par cons quent tout ce qui sera honn te noble et g n reux Le mot finit par signifier bienveillant lib ral mais aussi d finit l abondance et la lib ralit Ainsi les liberales artes concernent les arts lib raux les tudes ou belles lettres toutes activit s dignes d un homme libre de cet otium negotiusum dont Cic ron se fait le chantre Paradoxe d une formule qui t lescope deux univers le loisir propre aux tudes et le futur n goce son contraire aux yeux des Anciens Monsieur Jourdain voque encore cet anath me d s qu il veut quitter sa condition de bourgeois drapier il se met tudier aupr s de ma tres divers avec fureur sinon avec profit toutes les disciplines n glig es durant son enfance I convient de distinguer d embl e le lib ralisme conomique du lib ralisme politique m me si on le verra la fronti re entre les notions est parfois perm able Au sens classique il faut remonter aux conceptions lib rales de la soci t telle que la d crivent Locke Montesquieu Constant et Tocqueville qui tira de l observation de la d mocrati
13. n d clin l Espagne riche de l or des Am riques illustre ce propos Il faut encore noter l ambigu t que joue la religion dans le d veloppement du lib ralisme conomique Les textes vang liques jettent le discr dit sur les activit s d argent rendre C sar ce qui est C sar m me si de la parabole de la pi ce gar e celle des Talents les m taphores financi res abondent autant que celles qui empruntent la vie agricole ll faudra attendre Mandeville et sa fable des abeilles 1729 Saint Simon et son Cat chisme des industriels 1824 pour songer voir une corr lation entre le d veloppement de la production la foi positiviste en un progr s issu de la science et une harmonie sociale toujours r v e S il faut s enrichir que ce soit par le travail et par l pargne Guizot Une telle ambivalence du Moyen ge la R volution industrielle se retrouve sous d autres latitudes Les marchands formaient la derni re classe de la soci t chinoise bien souvent plus riches ils taient cependant moins consid r s que les paysans Les Hongs sous la dynastie mandchoue taient m pris s des lettr s fonctionnaires et administrateurs issus des s v res concours imp riaux mandarins p tris de culture confuc enne faisant des arts lib raux la base de la morale et la justification du pouvoir En 1792 l ambassade de Lord Maccartney ministre pl ni potentiaire de sa majest Georges Ill se heurta un mur d incompr
14. pel des principes et des r gles Une preuve s lective La r alit de la culture g n rale c est avant toute chose une preuve de concours aux contours pr cis et qui tranche par cons quent sur la pratique ludique ou mondaine de ce quill faudrait plut t nommer l usage de ces jeux de soci t des connaissances g n rales Le plus souvent cette composition de culture g n rale est affect e d un lourd coefficient qui rend videmment l preuve redoutable Il est pourtant ais de s y pr parer avec efficacit I faut tout d abord tr s exactement cerner le cadre de l exercice et pour cela revenir aux textes pr cis qui r glementent le concours pr sent Pour ce qui concerne pr cis ment l Hexacon cours l preuve dite de Culture G se d robe sous l intitul Questions contemporaines L exercice demeure une dissertation destin e cerner chez le candidat sa capacit analyser et argumenter sur de grands th mes et d bats inscrits dans l actualit des ann es r centes Le candidat aura recours ce que le texte qui d finit l preuve nomme une palette de savoirs vari s conomie g ographie philosophie actualit des sciences et des techniques Cette d finition de l preuve est assez large pour permettre toutes les formes d argumentation et toutes les formulations de sujet On distingue en effet Le sujet simplement pos sous la forme d une question
15. pr sente gu re d int r t pour la r flexion UNE COPIE Sujet La guerre est elle diff rente INTRODUCTION Tenue en chec par les Talibans l Union sovi tique n eut rien envier aux tats Unis d faits au Vietnam au Cambodge incertains en Afghanistan ou m me franchement d rout s en Somalie Les plus grandes arm es du monde contemporain ne sont pas pr par es ces menaces asym triques leurs r actions sont inappropri es comme le fut par exemple la seconde guerre du Golfe pauvre tentative pour ramener l inconnu du connu l impensable du conventionnel La guerre aurait t elle donc chang de nature A t elle subi une transformation comme l affirme l historien militaire Martin van Creveld Pour le c l bre pol mologue isra lien en effet les th ories de Clausewitz sont obsol tes il faut faire d sormais face une autre conception de la guerre qui nest donc plus la continuation de la politique par d autres moyens Creveld constate ainsi que la plupart des guerres qui se sont d roul es depuis 1945 furent des conflits de faible intensit ow intensity conflicts LIC que de puissants tats ont fini par perdre faute d une arm e adapt e ce type d affrontements ll y aurait urgence repenser entra nement et armement des grandes puissances militaires d aujourd hui De fait si l on voque encore la notion de guerre conventionnelle c est bien qu il y a des conventions
16. production fond sur l esprit d entreprise et la r mun ration en fonction du risque Dans sa forme mondialis e dont la finance tait la pointe avanc e il s est cart de ces principes en d connectant les profits et les r mun rations des performances et des risques r els Mais le capitalisme a une capacit se r g n rer aussi lev e qu g n rer des bulles Il survivra en se transformant avec l espoir de pr server la dynamique d int gration et d innovation de la mondialisation tout en assurant une r gulation plus efficace travers la coordination des acteurs d un syst me multipolaire Le lib ralisme est une philosophie politique fond e sur le respect des droits de l individu mais aussi le primat de la d cision collective La d flation d stabilise les classes moyennes qui sont le socle des d mocraties en alimentant le nationalisme le protectionnisme le populisme Parce qu il parie sur la raison des citoyens parce qu il repose sur le respect de l tat de droit parce qu il fixe un principe de mod ration et de contr le des pouvoirs le lib ralisme constitue le meilleur antidote l emballement des pulsions collectives et le meilleur guide pour recons truire le capitalisme du XXIe si cle Le lib ralisme n est donc pas la cause mais la solution la crise du capitalisme mondialis Avant propos SOPHIE ROCHEFORT GUILLOUET Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins Henry David Thoreau De
17. rnier terme fait trop fr quemment l objet d abus de langage Le dictionnaire d mile Littr identifie clairement la guerre comme La voie des armes employ e de peuple peuple de Prince Prince pour vider un diff rend D s les premiers temps de l Histoire de l Occident les Grecs ont distingu la Guerre de la Discorde la premi re oppose le m me l autre la seconde le m me au m me La premi re est bonne recherch e pour l occasion qu elle offre de montrer son excellence son aristeia sa valeur la seconde est abhorr e en ce qu elle est destructrice fratricide suicidaire Le Platon des Lois ne sembarrasse pas de nuances Mais quoi lorsqu il s agit de policer un Etat le l gislateur parviendra t il plus s rement son but en rapportant toutes ses lois aux guerres du dehors plut t qu cette guerre intestine appel e s dition qui se forme de temps en temps dans le sein d un tat et que tout bon citoyen souhaiterait ne voir jamais na tre dans sa patrie ou de voir touff e aussit t apr s sa naissance On l aura compris la guerre ph nom ne exceptionnel v nement collectif encadr par le droit ne devrait tre qu une parenth se dans la vie des hommes si elle est utile aux nations pour qu elles se forgent une identit elle vise toujours la Paix Apr s la guerre le Pacte l Alliance Arendt dans cette perspective voque ainsi la politique des romains Cest avec ces alli s de Rome
18. s connaissances qui font la diff rence Elles sont n cessaires mais facilement accessibles et finalement assez limit es Tout d pend de l usage qui en est fait B Dissertation mode d emploi Premi re tape les pr suppos s de l nonc et la construction du plan C est au fond l essentiel de l effort et manquer cette premi re tape est totalement discriminant Il faut ici plus qu ailleurs proc der avec m thode consacrer une heure relever les id es comme elles viennent jeter ses id es sur le papier comme on l entend souvent c est perdre son temps Construire un plan coh rent partir d associations plus ou moins libres d id es qui auraient un rapport plus ou moins vague avec le sujet rel ve en effet de l exploit ll s agit d abord de d finir au plus pr s les termes tous les termes de l nonc puis de d gager a partir de cet effort de d finition un probleme une question une difficult que cette lecture attentive a su r v ler II n est pas un dialogue de Platon qui ne d bute ainsi par ce souci de cerner au mieux ce dont on va parler C est le simple bon sens il importe pour s entendre de commencer par s accorder sur le sens des mots pour d couvrir ensuite rapidement que cet accord est en lui m me v ritablement probl matique partir de cette analyse pr alable des pr suppos s du sujet ce que l on pourrait appeler ses enjeux il est possible de b tir un plan que l
19. sph re Voyez vous pas ces agiles vaisseaux Qui du Texel de Londres de Bordeaux Sen vont chercher par un heureux change De nouveaux biens n s aux sources du Gange Tandis qu au loin vainqueurs des musulmans Nos vins de France enivrent les sultans Le commerce qui a rendu riches les Anglais les a aussi rendu libres d livr s de la tutelle d un pouvoir royal absolu En France la situation est diff rente la noblesse d p e n a que d dain pour le n goce la rente terrienne lui suffit encore quitte fumer ses terres l occasion par une alliance bourgeoise Les exemples de la banqueroute de Law le souvenir des checs d un capitalisme balbutiant sous la R gence ont accentu la frilosit d une classe dirigeante quine voit pas que le pouvoir d rive et que le Tiers tat va bient t exiger un poids politique conforme son importance sociale et conomique Cette myopie s culaire en d pit des Manufactures royales de la Compagnie des Indes et des Physiocrates reste d autant plus trange que selon Max Weber et les futurs travaux de Fernand Braudel sur la dynamique du capitalisme l Europe a vu na tre et se d velopper un courant mercantile florissant qui des foires m di vales aux guildes et aux villes hans atiques a assur la prosp rit et favoris la lib ralisation politique des tats protestants Non gag sur la production et les changes les ressources n enrichissent pas un pays et contribue m me so
20. tend on dans la confusion ambiante l loge de la sagesse du politique face la folie des march s ne tient pas La responsabilit du pouvoir politique est directement engag e dans la naissance et le d veloppement de la crise Aux tats Unis en premier lieu avec le naufrage de l id ologie n oconservatrice qui laisse les tats Unis en situation de faillite Mais plus largement dans les d mocraties o les gouvernements ont largement distribu les dividendes fictifs de l apr s guerre froide et de la bulle financi re dont le consommateur des pays d velopp s fut le premier profiteur Le krach politique n est pas moindre que celui des march s l go sme et le court termismene sont nullement l apanage des traders II suffit pour le mesurer de constater le vide du pouvoir aux tats Unis un moment critique L autor gulation des march s est un mythe Face leur croulement il n est pas d alternative l intervention massive de l tat Cela n implique pas que l tat doit tout faire tout prix et dans n importe quelle condition Prenez la nationalisation face la crise bancaire elle est une arme indispensable mais de dernier recours qui doit tre actionn e quand toutes les solutions de march ont chou tre limit e dans le temps et conditionn e des garanties au profit des contribuables d part des Pr face A dirigeants dilution des actionnaires int ressement de la puissance publique au redressement
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