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Coordinateur du symposium Nom : Hassan Prénom : Rouba

1. donc c est mieux parce qu on peut mieux comprendre si on a si on tait de faire quelque chose d autre m me si on n aurait pas du et ben comme a on peut vraiment comprendre ce qui s est pass On voit donc ici appara tre les relations aux autres au sein des activit s scolaires ces relations ne sont pas pos es comme un pr alable au travail De plus ces relations qui s tablissent ainsi travers les activit s scolaires n excluent pas le ma tre sans pour autant lui donner une place de premier plan On pourrait dire qu il est lui aussi inclus dans le dispositif qui r organise la fois les apprentissages et les relations aux autres C est ce que d crit Rose propos des math matiques ou des textes en travail collectif avant on prenait dans des bouquins et tout bon ici aussi mais ici aussi moi par exemple j ai fait une recherche math le ma tre il va la prendre puis on va faire dessus on va faire un travail collectif sur ma recherche math matique moi on peut d couvrir les autres personnes parce qu on sait leur recherche math matique leur expos dans mon ancienne cole on ne connaissait pas plus que a les autres l ves ici on peut les d couvrir plus gr ce aux textes Dans les autres coles parler de sa relation l adulte consiste essentiellement dire ce que l l ve aime ou n aime pas dans cette relation Cela peut aller de l adulte d cevant l adulte forte
2. mergence d un questionnement une recherche documentaire une criture une mise en commun du travail et sa conservation pour le collectif 2 3 Synth se sur les crits scolaires en sciences Le tableau suivant synth tise les l ments tudi s sur les crits r alis s dans les diff rentes classes P dagogie traditionnelle P dagogie Freinet Th matiques abord es 2 7 Qui choisit la th matique L enseignant L l ve Activit scientifique Travail sur le vocabulaire Importance accord e la recherche documentaire et personnelle Importance accord e la communication Ecrits produits par les l ves Ecrits partiels Texte globaux Forme personnelle ou impersonnelle Forme impersonnelle Forme personnelle Forme impersonnelle Statut du nom de l l ve Propri t Signature Pr sence de questions Questions exercice Questions d l ves Questions de recherche Qui pose les questions A qui Le ma tre aux l ves Les l ves entre eux Les l ves la classe Que lit l l ve Textes partiels Textes complets Tableau synth tique sur les crits scientifiques Cette tude permet de mettre en vidence le lien fort existant entre le positionnement p dagogique des enseignants et les crits r alis s ou convoqu s en classe dans le cadre de l enseignement et de l apprentissage des sciences L entr e par l analyse de ces pratiques permet de travailler sur l activit de l l ve m
3. changes ainsi r alis s changes parall le ou compl mentaires ce qui permet d valuer la qualit ou la productivit des changes entre l ves dans ce cadre Delcambre 2005 b Parmi les classes observ es la premi re seule une classe non Freinet Moyens se caract rise par une diminution du contr le de l enseignante et une augmentation de l autonomie de parole des l ves dans le m me temps on observe l inverse dans deux classes Freinet petits moyens Cette classe non Freinet laisse aux l ves une plus grande latitude d expression que les autres classes la dur e de la s ance augmente sensiblement ainsi que la fr quence de la parole des l ves la ma tresse semble avoir laiss libre cours l expression des l ves qui s ins rent dans le dialogue de mani re plus autonome Delcambre 2005 b 2005c Les quatre classes Freinet que ce soit au d but de l exp rience ou dans les ann es ult rieures au contraire sont caract ris es par un contr le relativement important de la ma tresse dans la gestion du dialogue qui augmente au cours de la premi re ann e et se stabilise ensuite dans une proportion importante Cependant si les interventions entre l ves sont peu abondantes elle sont plut t productives dans le d veloppement du dialogue changes compl mentaires plus importants que les changes en parall le L autre classe non Freinet moyens grands est interm diaire la fois elle
4. lui comme quelqu un qui accepte de lui expliquer ou quand cela est impossible qui sait mettre des mots sur cette impossibilit Ainsi l enfant peut aussi relire lui m me sa propre histoire et comprendre ce qui lui est arriv c est dire tablir des liens dans l apr s coup au sens Freudien L encore la comparaison avec d autres coles est pleine d enseignements Malgr ce qui p se sur lui l l ve dans la p dagogie Freinet peut tre acteur et partir de cette r ussite il reconstruit un lien entre ce qu il fait et ce qu il est Gr ce cela l l ve en p dagogie Freinet peut aller au del du je ne sais pas Son impuissance vis vis du monde des adultes n est plus sa seule donn e comme j ai pu le montrer par l tude d histoires particuli res d l ves Jovenet 2005 Dans les autres coles on a aussi mis en vidence un certain d sir de l l ve d attirer le regard de l enseignant e sur lui ce qui n intervient pas l cole Freinet Chercher un adulte qui prot ge est bien un m canisme spontan chez l enfant en souffrance et pour obtenir ce regard particulier la rivalit avec les autres se fait jour Depuis Freud beaucoup de psychanalystes se sont pench s sur les retomb es de l oedipe l cole Filloux 2000 En installant une relation de coop ration d entraide entre les l ves le d sir d attirer l attention du ma tre diminue et l l
5. soit deux tours de parole de confirmation ou reformulation est ordinaire et fr quent dans le dialogue scolaire et non repr sentatif d un effet de s quentialisation du dialogue ou d une intention de la part de la ma tresse de prolonger l interaction avec un l ve particulier Les dilogues sont donc des moments o l enseignante instaure une interaction deux devant le groupe classe comme une variation interne du dialogue collectif Je nomme S quence Dialogu es SD les s quences ainsi identifi es L identification des dilogues dans les corpus permet de d crire les formes que prennent les entretiens et rituels de ce point de vue et de caract riser les pratiques des enseignantes fr quence et r partition des SD selon les s ances Il est galement int ressant de voir combien d l ves diff rents entrent ainsi dans une relation duelle avec l enseignante De m me on pourra questionner ce qu on pourrait appeler la qualit interactionnelle de ces moments leur dur e et pour finir les liens que ces dilogues entretiennent avec la structure des entretiens ou des rituels apparaissent ils de mani re al atoire ou peut on les mettre en relation avec des t ches langagi res particuli res ce qui leur donnerait une fonction de r v lateur des sp cificit s p dagogiques voire didactiques de ces moments collectifs 4 1 Fr quence et r partition L apparition des SD dans les polylogues est un ph nom ne fr quent da
6. sultats que la p dagogie traditionnelle pour le dire vite et mal reste pos e Au nom de quels principes de jugement ducatif propre notre poque une pratique nous para t juste ou souhaitable ou meilleure Cette question rejoint celle de la coh rence des p dagogies avec les univers mentaux de l poque Jacquet Francillon 2005 et celle de la construction des normes et de ce que nous voulons pour les g n rations futures C est aussi pour cette raison que la question de l efficacit et de l quit ne peut tre abord e sans rapport avec les choix sociaux et politiques Cette recherche in fin interroge la forme scolaire elle m me car les pratiques ne peuvent tre abord es en dehors du syst me id ologiques qui les abrite c est ce que montre clairement cette recherche travers l explicitation des valeurs de la p dagogie Freinet pratiqu e dans cette cole Qu est ce qui est jug une poque comme plus conforme nos attentes par rapport l cole Cette question croise celle de l articulation entre vis e valuative et vis e de recherche La premi re peut tre r ductionniste par rapport aux apprentissages car elle ne peut voir que ce qu elle cherche valuer Le nouveau ou le diff rent passe la trappe De plus la logique de l valuation peut constituer un hiatus avec la logique ducative notamment si ce qui est valu n est pas ce qui est vis par ceux dont on value les prat
7. ve peut trouver en lui m me sans d pendre de l autre de quoi se reconstruire N y a t il pas l pour l l ve un rem de inscrit dans sa vie d colier en m me temps qu une construction de l quit entre l ves 3 Enfant en souffrance ou l ve en difficult Dans la situation d l ve en souffrance on peut dire que ce qui habite l l ve spontan ment revient une demande tre cout faire l objet d une attention unique et dans la situation face l l ve en souffrance on peut dire que ce qui habite l enseignant c est un d sir aider cet l ve quitte prendre une autre place que celle d enseignant Ce qui revient dire que l un et l autre l l ve et l enseignant restent bloqu s sur des positions marqu es par l impossibilit je serai tent e de dire la fatalit L l ve reste dans le pourvu que a ne revienne pas comme avant c est dire pourvu que je ne retrouve pas un ma tre ou une ma tresse comme celle d avant qui se traduit par un que faire pour continuer tre aim prot g par ce ma tre ou cette ma tresse Pour l enseignant il s agit bien d un dilemme culpabilisant et puisant entre le je voudrais tant aider cet enfant plein de bonne volont de potentialit mais touff par son milieu ses probl mes familiaux et je sais que je n en ai pas le droit premier dilemme qui se
8. Les enseignants tablissent un temps pr cis pour les s quences ils fixent le temps dans l ann e dans la semaine et le cr neau horaire dans la journ e Pourtant malgr l apparente similitude des diff rences importantes peuvent tre d gag es A l cole Freinet les enseignants et les l ves ont connaissance des d coupages temporels L l ment qui contraint et qui structure les activit s est justement le temps de la s quence Il est r gl l avance et le responsable du temps l ve le fait respecter sous le regard du reste de la classe et du ma tre Durant ce temps l enseignement se d roule aux rythmes des diff rents l ves La th matique abord e est pr vue en amont mais seuls seront trait s les l ments convoqu s par les l ves et le ma tre Ainsi dans ce temps pr cis et calibr c est le rythme de travail de r flexion et les d marches des l ves qui d terminent les contenus de la s quence A l cole dite ici traditionnelle le temps de l enseignement est certes fix l avance mais le rapport ce temps est tr s diff rent Les l ves ne sont pas tenus au courant aussi pr cis ment du temps de l enseignement lequel est d ailleurs plus souple que pr c demment Ce qui tient lieu de structure ici c est le contenu planifi en amont Le temps de s quence peut tre modifi pour permettre l enseignement pr vu d tre r alis Les contenus associ s au
9. appara t finalement que la parole de l enseignant occupe une place importante dans les conseils observ s l cole Freinet tandis qu elle est presque absente au sein des conseils genevois Au sein de ces derniers ces interventions ont tendance prendre la forme de jugements de valeurs ou de prescriptions donn es individuellement certains l ves tandis qu l cole Freinet elles ont plut t un r le d claircissement et d explication Ces remarques nous incitent consid rer ces moments de discussion l cole Freinet comme des moments d apprentissage o le fonctionnement des lois est pris comme objet d analyse sous l encadrement attentif du ma tre Les conseils observ s ne constituent pas seulement des faire semblant ni des moments de pacification de la vie scolaire Ils visent au d veloppement d un ensemble de comp tences politiques au sein d un espace de droit qui se distingue d un espace de discipline inspir par le suivi d une norme au sens o Foucault 1975 en parle La discipline impos e par la norme juge plut t les individus et les dispositions tandis que le droit juge les actes et les faits La loi qualifie les actes en distinguant entre le permis et le d fendu tandis que la norme est au contraire un crit re positif qui se substitue la spontan it et l initiative individuelles que la loi m nage La loi marque les fronti res entre l espace public et l espace pr
10. autres La r ponse est tellement impos e et non int rioris e que le bien pour le corps n a rien voir avec le corps de l enfant c est bien d tre bien son corps dit une l ve qui appara t sans cesse dans l obligation de tout justifier Dans cette cole et s agissant du contexte scolaire l enfant n est pas devant un pourquoi C est dans cette optique que la p dagogie Freinet s inscrit diff remment de celle qui est pratiqu e dans les autres coles dont parlent les enfants Les pourquoi de la vie de classe ne sont pas cart s l l ve a des moyens sa disposition de savoir pourquoi telle chose peut se faire ou ne pas se faire Il construit le r glement avec les autres Cette attitude propos d objets de savoir ou de r gles de classe il peut la transposer d autres domaines de sa vie et construire progressivement l id e qu il est l gitime de chercher comprendre les raisons d tre des v nements m me douloureux et m me quand on est enfant A partir de l il construit ou reconstruit son unit int rieure c est dire son moi libre dont il dispose ce qui peut l amener faire des choix y compris le choix de parler en entretien ou son ma tre ou pas des choses qui l affectent Il est en mesure de faire des liens entre ce qu il vit de difficile ou douloureux et la cause la raison le motif Il peut consid rer l adulte face
11. baisse des violences physiques puis l extension du champ des faits que les l ves vont lire comme des violences lecture qui montre travers les cat gories utilis es une appropriation des grilles de lecture de l quipe p dagogique ainsi que le changement des formes que prend la violence pour les l ves Il ne semble pas y avoir plus de brutalit s mais un seuil de tol rance qui diminue et ce qu il reste de violences para t d autant plus inacceptable comme l avait montr Durkheim pour le crime L accroissement de l exigence des l ves les uns envers les autres contribue de surcro t une amplification de la r action sociale l gitim e on le verra par le fonctionnement du conseil d enfants 2 La construction du rapport des l ves l autorit Pour expliquer l volution des repr sentations des l ves pr sent e ci dessus notre mat riau empirique nous conduit poser l hypoth se selon laquelle cette volution peut r sulter de la modification du rapport des l ves l autorit celle ci tant incarn e au sein de l cole par les diff rentes r gles scolaires Les dispositifs mis en place par la nouvelle quipe p dagogique pour instituer la vie collective auraient comme cons quence la responsabilisation des l ves face l autorit des r gles scolaires au d triment d une attitude d anomie et ou de r volte Cette modification du rapport l autorit serait simultan me
12. c galement cause des photos num riques de certaines pr sentations qui sont coll es par les ma tresses dans le cahier de vie de la classe destin construire une m moire collective pour les l ves et informer les parents des activit s de la classe Les autres classes de maternelle observ es dans les deux coles non Freinet pratiquent diff remment Nous avons soit observ une s ance de langage deviner ce qu est un objet emmaillot soit des rituels proches de ce qu on l on trouve souvent dans les tudes consacr es ces derni res ann es cette activit Leclaire Halt 2005 Garcion Vauthor 2002 Amigues et Zerbato Poudou 2000 ou dans les Documents d accompagnement des Programmes d avril 2006 avec les variantes normales pour une activit qui n est pas fig e dans une s rie de prescriptions obligatoires faire le compte des absents pr sentation des ateliers de la matin e tablissement de la date rep rage de diff rences entre deux dessins ou r cits li s des v nements particuliers anniversaires etc Dans ces classes les l ves ne sont charg s d aucun r le particulier part celui traditionnel de r pondeur aux questions de la ma tresse Delcambre 2005 c Ou bien les prises de parole des l ves semblent spontan es l observateur ext rieur la ma tresse sollicite tel ou tel au vu de ses demandes non verbales il lui suffit souvent de nommer l l ve pour qu
13. de 300 mots d crivant la probl matique sp cifique de la contribution propos e au symposium Nom Delcambre Pr nom Isabelle Etablissement Universit Lille3 Equipe Th odile Asym trie du dialogue p dagogique et formes d quit dans le partage de la parole en maternelle tude comparative entre trois coles REP s inscrivant dans des p dagogies contrast es Freinet non Freinet A l cole maternelle les rituels ou les entretiens du matin peuvent tre investis entre autres objectifs d une fonction d apprentissage du dialogue scolaire voire d une fonction de d veloppement langagier gr ce la participation des l ves au dialogue collectif que les ma tres s efforcent de rendre quitable Cependant on peut l gitimement se demander comment ces moments collectifs de parole peuvent remplir de telles fonctions En effet de nombreuses tudes ont tabli le fonctionnement asym trique du dialogue scolaire en montrant comment il donne num riquement et th matiquement l avantage la parole de l enseignant par rapport celle des l ves Les analyses classiques du dialogue p dagogique Florin 1991 Florin amp V ronique 2003 Perrenoud 1991 Sirota 1988 ou polylogue in gal ritualis Bouchard 1999 ont tabli son caract re fig et peu favorable une prise de parole des l ves qui soit autonome et productive exclusion des l ves petits ou moyens parleurs r les fix s et peu v
14. de la p dagogie sur les in galit s face l cole 1 Principes m thodologiques Il nous semble tout d abord important de souligner les principes m thodologiques de cette recherche qui a mobilis sur le terrain plus de dix chercheurs pendant cinq ans 1 Une observation non collaborative sans connivence avec les enseignants 2 La dimension longitudinale l volution des performances et le devenir scolaire des l ves 3 La comparaison diachronique et synchronique comparaison de l cole avec d autres coles comparables sur le plan sociologique 4 Les dimensions disciplinaires et non disciplinaires des apprentissages 5 La diversit des techniques de recueil observations entretiens questionnaires productions sollicit es Ces principe ont t port s par une quipe qui a r uni des chercheurs de disciplines diff rentes psychologie sociologie diverses didactiques disciplinaires math matiques sciences fran ais et dont les m thodes de recueil de donn es ont t galement tr s diverses composant ainsi une somme imposante en quantit et en qualit concernant tous les niveaux scolaires Des centaines d entretiens aussi bien avec des enseignants qu avec des l ves plus d un millier de questionnaires adress s aux parents et aux l ves des centaines de productions d l ves des centaines d heures d observation en classes plusieurs s ances film es en maternelles Ce qui
15. des formes de savoirs non scolaires concernant entre autres les strat gies de documentation Cette cole semble tisser plus de liens avec des l ments pr sents hors de ses fronti res 3 LES ECRITS SCOLAIRES Je me suis interrog e ici sur les relations entre les d marches mises en uvre dans la classe et les usages de l crit Pour cela j ai compar diff rents types d actions scolaires r alis es dans le cadre de l enseignement des sciences dans des classes de CM1 Je ne pr senterai ici que ceux li s aux deux coles tudi es pr c demment Pour r aliser cette tude j ai recueilli en fin d ann e scolaire les crits r alis s en sciences durant l ann e Ces donn es sont ici analys es selon diff rents crit res je n en retiendrai ici que quelques uns les autres seront d velopp s dans le tableau de synth se la fin de cette partie 2 1 La forme des crits et l implication de l l ve Je vais tudier ici les productions crites issues de deux populations choisies en m interrogeant sur la forme des crits et les r percussions qu elles ont sur l implication de l l ve Dans les crits issus des classes traditionnelles les crits sont impersonnels mais paradoxalement ils impliquent l l ve puisqu ils sont le plus souvent le fruit de son travail d criture individuel Un travail important est ici r alis sur les mots de vocabulaire lorsque des questions sont pos es
16. double rapidement d une autre facette je voudrais tant aider et il n a pas l air de voir que je voudrais l aider il ne fait rien pour m aider l aider nous voici ramen s aux propos de cette enseignante qui avait r veill la petite fille en moi Pourtant les propos d un ma tre Freinet semblent diff rents X aime pas trop que sa m re ou son p re vienne l cole parce qu elle a honte on sent qu elle est tr s g n e par rapport sa maman Bon moi je la vois de temps en temps la maman je m entends bien avec mais la maman vient jamais quand y a d autres parents On sent qu il y a une g ne c est la limite des enfants qui se mettent d eux m mes l cart et elle elle est enfin je pense qu elle aime bien tre en classe je pense qu elle aime bien le boulot Nous remarquons qu aucun malgr qui traduirait un regret aucun souhait que les choses changent au nom de la morale p dagogique ou ducative individuelle ou sociale L enfant peut tre en m me temps celui sur qui p se une honte par rapport la famille et EN MEME TEMPS l enfant qui aime bien tre en classe Du coup aucune comparaison aucun d sir avou ou inavou que les choses changent que lui ou sa famille soit autrement ne vient dissocier le je de l enfant Comment comprendre qu une telle posture soit possible chez l enseignant On peut avancer gr ce cette analyse com
17. dur e des s ances dans deux classes de Petits Moyens l cole Freinet cinq s ances courtes de 8 19 minutes la dur e moyenne des vingt s ances observ es tant de 22 minutes voient intervenir de trois six l ves lors de nombreuses SD de 5 10 SD par s ance La relation entre le nombre d l ves diff rents intervenants dans les SD et le nombre de SD par s ance permet de voir si chaque nouvelle s quence dialogu e donne l occasion un nouvel l ve d entrer dans ce travail langagier avec l enseignant ou s il y a une monopolisation de ces occasions de parole par certains l ves La question est modestement celle du partage quitable entre les l ves intervenants d une forme de prise de parole investie d une forte valeur p dagogique Les six s ances o la r partition entre nombre de SD et nombre d l ves diff rents est la plus quitable ont t observ es l cole Freinet les classes non Freinet pr sentent une configuration inverse un m me l ve b n ficie souvent de plus d une s quence dialogu e Cela peut tre l indice d un plus grand contr le de la parole des l ves dans les classes Freinet d une meilleure organisation dans la r partition de cette parole et de la concr tisation d un principe d quit dans l apprentissage de la prise de parole destination des autres dans la classe En r sum on peut dire que l occurrence dans le dialogue c
18. e aux difficult s des l ves est elle tributaire des modes d appr hension de ces difficult s La nouvelle revue de l AIS Adaptation et int gration scolaires n 33 147 158 Reuter Y 2007 Comprendre les principes de fonctionnement de l cole Freinet dans Y Reuter dir Une cole Freinet Fonctionnements et effets d une p dagogie alternative en milieu populaire Paris l Harmattan Contribution n 4 R sum de 300 mots d crivant la probl matique sp cifique de la contribution propos e au symposium Nom Carra Pagoni Pr nom C cile Maria Etablissement IUFM Nord Pas de Calais CESDIP et Universit Lille 3 Equipe Th odile Titre Effets d une p dagogie alternative sur la socialisation scolaire des l ves Introduction Inscrite au sein de la recherche effectu e par le laboratoire THEODILE dans une cole innovante de l agglom ration lilloise cette communication interroge les effets d une p dagogie participative impliquant les l ves dans la gestion de la vie de la classe et de l cole sur leur socialisation scolaire La socialisation scolaire est ici d finie comme un processus adaptatif par lequel les individus s approprient de fa on active les r gles les normes ainsi que les valeurs et les r les qui r gissent le fonctionnement de la communaut ducative Carra Pagoni 2007 Les effets de la p dagogie Freinet mise en place dans cette cole sur la socialisatio
19. et Coulthard 1975 La question de l autonomie de parole des l ves renvoie une interrogation sur la r alisation de ce module de base Est ce que le dialogue p dagogique peut laisser place une autonomisation des changes entre l ves et dans quelle proportion L id e qui sous tend la construction de cette question est que l instauration d un dialogue entre l ves serait au niveau du dialogue scolaire une trace de la recherche d autonomie qui se pr sente comme une des caract ristiques de la p dagogie Freinet et que par ailleurs cela permettrait de d velopper des aptitudes langagi res plus que le comportement classiquement dissym trique de r ponse aux questions de l adulte Les observations ne vont pas dans ce sens Les classes Freinet se distinguent d abord par un contr le langagier important des enseignantes sur le dialogue collectif mais par une relative productivit des interventions des l ves moins d changes en parall le plus d changes compl mentaires pour reprendre les cat gories tablies par Fr d ric Fran ois L indicateur choisi est la proportion des changes entre l ves en dehors des questions de la ma tresse autrement dit le nombre de tours de parole produits par les l ves entre deux questions ou interventions de la ma tresse rapport au nombre total de tours de parole recueillis dans chaque interaction L analyse est compl t e par la prise en comte du type d
20. l ves de l cole traditionnelle restent davantage sur un moment pr cis du ph nom ne lorsque la pile fonctionne Ils ont tendance d crire le mode d emploi de l objet quand les l ves de l cole Freinet en expliquent le fonctionnement Concernant les outils de v rifications de leurs connaissances technologiques les r sultats sont int ressants tant du point de vue de la th matique que de la comparaison avec un type de savoir diff rent comme le volcanisme Les l ves de l cole Freinet continuent de proposer des outils lire quant les l ves de l autre cole citent les exp riences On voit aussi que les l ves de l cole traditionnelle d clarent avoir fait plus d exp riences Une pr caution est prendre avant toute interpr tation Les l ves de l cole Freinet sont parfois moins performants du point de vue du lexique ou des codages disciplinaires Reuter 2005 Peut tre s agit 1l ici de ce type de flottement Nommer ce type de d marche et de manipulation est peut tre moins fr quent l cole Freinet Peut tre l exp rimentation n est elle pas la r ponse exclusive ou prioritaire tous les probl mes pos s en technologie dans cette cole N anmoins les exp riences pr sent es sont largement plus vari es dans cet tablissement Cela peut tre mis en relation avec les cheminements individuels ou par petits groupes impuls s au travers des moyens p dagogiques choisis
21. les d finitions des disciplines scientifiques formul es par les enseignants les sp cificit s qu ils assignent ces disciplines et leurs enseignements et les l ments en jeu dans la construction de situations scolaires en sciences Cette tape permet de mieux appr hender le contexte des situations didactiques Ensuite je me suis consacr e l apprentissage des sciences Pour cela j ai fait passer des questionnaires durant plusieurs ann es cons cutives sur diff rentes th matiques dans les classes de CE2 CM1 et CM2 de l cole Freinet et de l autre cole cit e plus haut J ai r alis ces questionnaires pour mesurer les effets et l efficacit des formes p dagogiques particuli res sur les apprentissages Cette comparaison permet de mettre en vidence l existence de ressemblances et de diff rences entre les productions des l ves soumis des p dagogies contrast es Cette entr e par les apprentissages dans une tude permettant de suivre le devenir des groupes d l ves au fil du temps permet de poser la question de l quit face des pratiques p dagogiques diff rentes Il tait galement important pour moi de recueillir du mat riel issu du quotidien des classes Pour cela j ai tudi les crits des l ves li s aux sciences dans ces coles J ai ainsi compar les types d actions scolaires r alis es dans le cadre de l enseignement des sciences dans les classes de CM1 Je me
22. on dont ils s expriment sur les diff rentes propri t s et fonctions du r glement son r le dans la gestion de la vie scolaire et la fa on dont il est utilis pour r soudre les probl mes de discipline et ou de conflits entre l ves ou entre l ves et enseignants la place des l ves des enseignants et du directeur dans sa construction et sa mise en place qui t moignent du sentiment des l ves sur leur r le effectif dans son laboration ses possibilit s d volution et de modification pour mieux r pondre aux besoins de la vie scolaire et aux attentes des membres de la communaut ducative les garanties qu il apporte par rapport la justice des sanctions impos es leur pertinence et leur r le ducatif aupr s des l ves Carra Pagoni 2007 Pagoni sous presse 2 2 La construction de comp tences politiques au sein du conseil d l ves Le conseil de classe constitue avec le conseil d cole et le conseil des ma tres un des principaux outils de mise en place et de discussion des r gles scolaires figurant dans le r glement int rieur le r glement de la classe ou le r glement de la cour Ces r unions se tiennent une deux fois par quinzaine selon les classes et les points traiter Quand une proposition concernant toute l cole se fait dans le conseil d une classe elle fait l objet d un vote au sein du conseil de l cole et inversement Pour faire merger les l ments susceptibles de
23. r solution du conflit soumis au conseil tandis qu l cole Freinet elle renvoie des prescriptions de r gles qui concernent l ensemble de la classe Ce r sultat peut tre mis en relation avec le fait que la deuxi me fonction dominante des interventions des l ves l cole genevoise est l usage de jugements de valeurs pour caract riser un acte tandis qu une place relativement faible est accord e l argumentation visant justifier les points de vue propos s tendances qui sont plut t invers es l cole Freinet Il semblerait donc que les conseils de classe l cole de Gen ve pr sentent un caract re plus axiologique qui n est pas forc ment suivi par une attitude d analyse des crit res de jugement utilis s tendance qui appara t plus nettement l cole Freinet Les normes mobilis es pendant les conseils d l ves de ces coles apparaissent travers les crit res de choix des objets probl mes soumis la discussion et les arguments utilis s pour proc der leur r solution Deux comp tences d ordre politique en ce sens qui concernent la constitution et l application de la loi nous semblent sp cifiquement tre vis es par les enseignants ce propos La premi re comp tence consiste apprendre distinguer ce qui peut traverser les murs du conseil pour tre discut ce qui renvoie aux liens entre public et priv dans l application de la loi A Gen ve les litiges pers
24. rapport l autorit n est pas sans poser le probl me de l efficacit puisque certains dysfonctionnements de l cole sont rapport s dans le d bat actuel la perte d autorit de l enseignant et la modification des rapports entre les adultes et les enfants Parmi ces effets l arr t de la fuite des l ves et l augmentation du nombre des inscrits des l ves studieux et motiv s Ils sont beaucoup plus nombreux que les autres l ves de la r gion trouver leurs cole bien ou g niale contre et bien moins nombreux la juger n gativement 7 5 contre 20 5 en REP Mais le plus int ressant observer est le d placement qui s op re dans le rapport la violence qui du fait de sa diminution rend plus sensibles les l ves La nature des faits rapport s comme violentes n est pas la m me dans cette cole que dans les coles de la r gion La bagarre ici les coups et les insultes ailleurs Le fonctionnement de la communaut ducative en tant qu elle est constitu e de membres soumis au m me principe de droit y est pour quelque chose Ce principe d quit fait que le r glement de l cole de la classe ou de la cour discut dans les conseil de classe d cole et des ma tres est ici garantie de justice Il contribue r duire l arbitraire des obligations fix es par les r gles pose les limites entre celles qui sont n gociables et celles qui ne le sont pas et montre leur uti
25. scientifiques sont donc essentiellement des crits d l ves Ils sont sign s personnels et partag s ensuite avec la classe Ils sont bas s sur des exp riences personnelles et sur des recherches documentaires A la diff rence de l autre classe tudi e ici les crits sont globaux dans le sens o les l ves construisent des textes complets Pour cela ils peuvent passer par la r criture sous le regard du ma tre Dans ces crits figurent un discours quotidien et non scientifique C est le prolongement des travaux personnels qui peut recourir un discours scientifique De plus ils sont associ s un temps d oralisation comme une lecture ou un expos L implication de l l ve par rapport ses crits est donc un l ment fort 2 2 Types de travail scientifiques r v l s par les crits La question est ici de savoir ce qui fonde le caract re scientifique de ces crits Dans les crits issus de la classe traditionnelle il est difficile de pointer la part du travail scientifique mise en avant travers les crits Les l ves doivent apprendre un certain vocabulaire partir d exercices Aucune recherche documentaire n est demand e si ce n est l utilisation du dictionnaire dans le cadre de recherches de d finitions Les l ves ont galement travailler partir de photos Le r el est donc convoqu dans ces enseignements par l interm diaire de documents sp cifiques photos de l clo
26. suis interrog e ici sur les relations entre les d marches mises en uvre dans la classe et les usages et fonction de l crit C est en mettant en lien les r sultats des diff rents axes tudi s que je peux travailler sur les questions d efficacit des modes p dagogiques et sur l quit par rapport l enseignement des sciences Pour r pondre aux exigences concernant le nombre de pages j ai fait ici un choix dans les l ments pr sent s mais J ai galement choisi de proposer un tableau comparatif la fin de chacune des trois parties pour faire appara tre le travail comparatif dans son ensemble m me si tous les l ments ne sont pas d velopp s dans le texte 1 PRATIQUES DES ENSEIGNANTS Pour pouvoir travailler sur une comparaison entre les pratiques des enseignants des deux tablissements tudi s j ai recueilli deux types de donn es d une part des donn es issues d entretiens r alis s avec les ma tres et d autre part d observations de classes Pour prendre la mesure des sp cificit s de ces pratiques et de ces positionnements dans les discours j ai mis en place une tude comparative entre l cole appel e ici Freinet et une cole situ e dans le m me secteur g ographique compos e d une population d l ves comparable du point de vue socio culturel Les entretiens ont t r alis s durant les ann es scolaires 2002 2003 et 2004 2005 dans les deux coles primaires avec
27. suivi assez distanc parfois au sein m me de l espace physique de la classe Dans les entretiens avec les enseignants plusieurs cas semblent exemplaires d une mise en retrait de l enseignant par rapport ce qui aurait pu para tre une tentation justifi e d une relation protectrice Comment expliquer cette attitude suffisamment extraordinaire qui d route les personnels intervenant de l ext rieur et habitu s travailler autrement ailleurs C est l qu intervient un autre l ment qui interroge la confusion habituelle entre enfant en souffrance et l ve en difficult et qui m a conduit questionner de mani re incisive cette confusion voir travers l enfant en souffrance un l ve en difficult rel ve t 1l seulement d un ancrage dans le r le professionnel tout fait l gitime et louable N y aurait il pas sous jacent un m canisme inconscient qui rendrait le probl me abordable d faut d tre soluble qui rendrait donc l impuissance moins lourde pour l adulte Jovenet para tre 2008 ce qui revient dire pour tre plus claire que l enseignant pr f rerait tre face un l ve en difficult qu il peut aider plut t que face un enfant en souffrance transformant peut tre son insu l enfant en souffrance en l ve en difficult Les travaux des chercheurs didacticiens dans cette cole F ne mettent en vidence aucune prise en ch
28. temps de s quence imposent donc un rythme l l ve et la classe 1 2 Le statut de l l ve Il ressort des d clarations des enseignants de l cole Freinet sur leurs l ves une forte homog n it Ce n est pas le cas dans l autre cole o les propos s av rent plus disparates C est uniquement dans ce second tablissement que je recense dans les d clarations des enseignants des l ments n gatifs associ s aux l ves ou leurs parents L tude des d clarations des enseignants permet de distinguer deux postures quant la construction de leurs pratiques d enseignement dans l cole traditionnelle les enseignants organisent leurs s ances autour de ce que les l ves savent de ce qu ils ne savent pas et de ce qu ils doivent savoir alors que dans l cole Freinet les enseignants enracinent leurs enseignements sur ce que les l ves savent et ce qu ils veulent savoir Ce d sir est intimement li au travail en classe sur la formulation de questions la mise en commun des diff rents tats de savoirs La premi re position est relativement statique puisqu elle met en lumi re une situation dans un temps pr cis depuis un tat des lieux vers un objectif fix en amont de la classe et m me de l cole La seconde est plus dynamique les sch mas de connaissances des l ves sont ici pris en compte ainsi que leurs d sirs de connaissance Ces situations contrast es am nent
29. tre l inverse il y a des croix sur le tableau l bas et ben d s qu on parle fort et tout le ma tre il nous enl ve une croix ou encore d apr s Lucie quand ils sont rouges c est le ma tre qui leur apporte les fiches Jamais en d finitive nous ne voyons ces l ves de l cole Freinet dire qu ils aiment ou n aiment pas ce ma tre ou cette ma tresse pas plus que nous ne les voyons tre rejet s ou pris parti publiquement En revanche on peut souligner quel point relations au ma tre et aux pairs sont reli es via le travail scolaire Quand on s interroge sur les relations entre pairs il semble de fa on g n rale que dans les autres coles on soit en pr sence d individus juxtapos s On peut trouver beaucoup d nonciations en je en ayant pourtant le sentiment que les autres sont presque inexistants C est ainsi que M lanie CE2 num rait les diff rentes activit s pratiqu es en sport Mais elle d crit de la m me fa on impersonnelle des activit s d change elle nous a donn un livre la ma tresse pendant deux semaines ben pendant les vacances et c est nous qui devons faire les questions et on va envoyer on va crire les questions et mettre les r ponses et la ma tresse elle corrigera les fautes d orthographe ensuite quelqu un crira au propre les questions et on enverra l autre classe de CE2 et eux aussi ils nous enverront les questions et a se
30. un peu longuement par l enseignante et celles qui se d veloppent sur proposition th matique d un l ve Les six autres cat gories de s quences diff rencient les classes pr sentation par un locuteur principal d un objet ou d un travail questions au locuteur principal ajout au th me en cours de d veloppement r ponse la question pos e par un l ve sont propres aux classes Freinet interaction autour de l tablissement de la date et r cits ou descriptions d images sont propres aux classes non Freinet La relation entre structure interactionnelle des rituels et t ches langagi res est ainsi mise en vidence d autre part la relation entre la structure des rituels et le recours aux formes particuli res de gestion du dialogue collectif que sont les s quences dialogu es est particuli rement visible ce sont des moments sp cifiques de travail langagier entre l l ve et l enseignante qui l accompagne et ce sont aussi des moments o des formes particuli res du rituel s actualisent en nombre dans les classes Freinet Conclusion Sans revenir sur les observations plus g n rales dont il est fait tat au d but de cette contribution je me contente ici de souligner deux r sultats li s la mise en vidence des dilogues L am nagement l int rieur du polylogue scolaire de formes dialogales de prise de parole individuelle destination d un public d auditeurs o l l ve d veloppe un
31. 3 a investi le terrain de cette cole la demande de l IEN de la circonscription Cet IEN dont l action a t d terminante pour l aboutissement de cette exp rience a souhait d s le d part la soumettre une recherche scientifique valuative afin d en mieux appr hender les int r ts et les limites mais aussi d explorer les possibilit s de transfert de certaines pratiques Cette recherche s appuie aussi bien sur la comparaison avec d autres modes p dagogiques plus classiques que sur l analyse fine des dispositifs et des pratiques Outre sa dimension longitudinale l int r t de cette recherche r side bien dans sa dimension valuative pr cis ment parce qu elle porte sur une p dagogie alternative en milieu populaire En effet il existe peu d tudes empiriquement tay es apportant les preuves de l efficacit et ou des limites des p dagogies innovantes ou alternatives Quatre questions principales ont orient les investigations des chercheurs 1 La description des modalit s p dagogiques mises en place par l quipe enseignante 2 Les effets de ces modalit s sur les l ves tant au niveau des apprentissages disciplinaires que de la socialisation et de la construction du sujet apprenant 3 La relation entre pratiques p dagogiques et effets quelles pratiques pour quels effets 4 La transf rabilit aspect qui ne sera pas directement abord ici Ce symposium abordera la fois les as
32. 5 Quels apprentissages en ducation civique et morale Conseils de classe et rapport la loi dans Reuter Y rapport de recherche D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire ERT 1021 2002 2005 pp 33 79 Pagoni M 1999 Le d veloppement socio moral des th ories l ducation civique Villeneuve d Ascq Presses Universitaires du Septentrion Reuter Y Carra C 2005 Analyser un mode de travail p dagogique alternatif L exemple d un groupe scolaire travaillant en p dagogie Freinet Revue fran aise de p dagogie n 153 D crire analyser valuer les p dagogies nouvelles 39 53 N oubliez pas d enregistrer ce document il vous sera indispensable pour l enregistrement en ligne Une fois cette op ration effectu e 1 Connectez vous sur le site du colloque rubrique symposium 2 Remplissez le formulaire en ligne 3 Joignez ce document au moyen de l interface de d p t Le Comit d Organisation vous remercie de votre contribution Vous saurez avant le OI juillet 2008 si votre proposition a bien t retenue par le Comit Scientifique
33. AGES SCIENTIFIQUES Cette deuxi me partie est consacr e l apprentissage Les donn es recueillies sont issues des questionnaires que j ai r alis s pour mesurer les effets des formes p dagogiques particuli res sur les apprentissages J ai choisi dans le cadre de ce symposium de pr senter les r sultats globaux li s deux th matiques le volcanisme et la technologie 2 1 Pr sentation de la m thode de recherche Ce travail est bas sur les contenus de savoirs en sciences partir de productions crites suscit es J ai fait passer des questionnaires sur diff rentes th matiques dont deux sont pr sent es ici dans les classes de CE2 CM1 et CM2 des deux coles tudi es pr c demment Cette comparaison permet de voir s il existe des ressemblances et des diff rences entre les productions des l ves soumis ces p dagogies contrast es 2 2 A propos du volcanisme Ces donn es concernent les 377 questionnaires distribu s durant les ann es scolaires 2003 2004 2004 2005 et 2005 2006 Ecoles ann es 2003 2004 2004 2005 2005 2006 TOTAL CE2 traditionnelle 26 27 26 79 Freinet 20 21 22 63 CMI traditionnelle 14 22 22 58 Freinet21 20 20 61 CM2 traditionnelle 20 14 23 57 Freinet 18 22 19 59 TOTAL 119 126 132 377 D tail du nombre de questionnaires selon les sous populations J ai travaill sur la caract risation des r ponses des sous populations pour expliquer ce qui diff rencie les deux coles D u
34. C Pagoni M 2007 Construction des normes et violences scolaires dans Reuter Y dir P dagogies alternatives et lutte contre l chec scolaire Paris L Harmattan pp 31 62 Dworkin R 1995 Prendre les droits au s rieux Paris P U F Foucault M 1975 Surveiller et punir Paris Gallimard Gendron C 2003 Eduquer au dialogue l approche de l thique de la sollicitude Paris L Harmattan Haeberli Ph 2004 Les conseils de classe du symbole au droit Spirale n 34 Citoyennet et rapport la loi 27 40 Laplace C 2002 Approche clinique des pratiques du conseil d l ves dans l cole genevoise 1990 2001 Universit de Gen ve th se de doctorat Marsollier Ch 2005 Les conseils d l ves Pour apprendre vivre ensemble Paris L Harmattan Pagoni M sous presse Rapport l autorit et contextes p dagogiques dans Sirota A coord Violences subies violences v cues par les enfants ditions Br al Pagoni M Haeberli Ph 2006 Conseils d l ves et savoirs en ducation civique et morale tude comparative de deux tablissements scolaires en France et en Suisse communication pr sent e au colloque de l AFEC L Ecole lieu de tensions et de m diations quels effets sur les pratiques scolaires Analyses et comparaisons internationales Villeneuve Ascq Universit Charles de Gaulle Lille 3 22 24 juin Pagoni M 200
35. Colloque international cole inteme de TUBO 19 20 et 21 novembre 2008 Coordinateur du symposium Nom Hassan Pr nom Rouba Etablissement Universit Lille 3 Equipe Th odile R sum de 800 mots d crivant la probl matique g n rale du symposium Colloque international Efficacit et Equit en ducation 19 21 novembre 2008 Universit de Rennes 2 Symposium Quels effets d une p dagogie alternative en REP Contribution de Rouba Hassan Introduction L objet de ce symposium est de pr senter et de soumettre la discussion quelques uns des r sultats et certaines caract ristiques m thodologiques d une recherche pionni re men e sur plus de cinq ans juin 2001 septembre 2006 Celle ci porte sur les effets des dispositifs d une cole qui fonctionne enti rement sur les principes de la p dagogie Freinet de la maternelle au CM2 Cette cole est situ e dans un r seau d ducation prioritaire et accueille des enfants de milieux populaires souvent en grande pr carit L quipe p dagogique est constitu e d enseignants de l ICEM institut coop ratif de l cole moderne qui se sont coopt s autour d un projet de lutte contre l chec scolaire en milieu populaire D s la mise en place de cette exp rience p dagogique atypique dans le paysage ducatif fran ais une quipe pluridisciplinaire psychologie sociologie didactique de chercheurs majoritairement issus de l quipe Th odile de Lille
36. Fayol Eds Les sciences cognitives et l cole La question des apprentissages pp 259 303 Paris PUF Garcion Vauthor L 2002 L entr e dans le contrat didactique l cole maternelle Le r le des rituels dans la construction d un milieu pour apprendre Recherches en Didactique des Math matiques vol 22 pp 285 308 Leclaire Halt A 2005 Pourquoi Denzel parle t il si peu Analyse d une s quence ordinaire la date en grande section de maternelle In J F Halt M Rispail Eds L oral dans la classe Comp tences enseignement activit s pp 190 204 Paris L Harmattan Perrenoud P 1991 Bouche cousue ou langue bien pendue L cole entre deux p dagogies de l oral In M Wirthner D Martin amp P Perrenoud Eds Parole touff e parole lib r e pp 15 40 Neuch tel Paris Delachaux amp Niestl Sinclair J et Coulthard R 1975 Toward an analysis of discourse the english used by teachers and pupils London Oxford University Press Sirota R 1988 L cole primaire au quotidien Paris PUF Asym trie du dialogue p dagogique et formes d quit dans le partage de la parole en maternelle tude comparative entre trois coles REP s inscrivant dans des p dagogies contrast es Freinet non Freinet S1 les rituels ou les entretiens du matin sont investis entre autres objectifs d une fonction d apprentissage du dialogue scolaire voire d une fonction de d veloppement
37. L cole traditionnelle fonctionnerait plus souvent de fa on collective Cette situation semble r duire la vari t des discours d l ves mais aussi aplanir les l ments scientifiques port s par les dessins d exp riences Les r sultats ou les l gendes sont plus souvent pr sents dans les productions des l ves de l cole Freinet Vivant des situations scolaires diff rentes ces l ves sont amen s se les pr senter et donc transformer leurs dessins d un crit pour soi un crit support de communication Encore une fois l aveu d ignorance est largement plus formul par les l ves de l cole Freinet que par les autres l ves Il n est donc pas reli un type de savoir de connaissance ou de th matique Ce travail permet de mettre en vidence de nombreuses diff rences entre les deux tablissements Si on regarde les r sultats de fa on globale les l ves de l cole Freinet r alisent plus souvent que les autres l ves des crits dynamiques prenant en compte une forme de chronologie volcanisme et technologie Ils vont au del d une description d un moment fig pour travailler plus spontan ment sur des ph nom nes inscrits dans le temps Ainsi certains l ments de savoirs plus fins peuvent tre d clin s dans ce cadre Je tiens rappeler pour finir que les l ves de l cole Freinet sont amen s plus souvent que les l ves de l cole traditionnelle reconna tre
38. Reuter Y rapport de recherche D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire ERT 1021 2002 2005 pp 33 70 Reuter Y Carra C 2005 Analyser un mode de travail p dagogique alternatif L exemple d un groupe scolaire travaillant en p dagogie Freinet Revue fran aise de p dagogie n 153 D crire analyser valuer les p dagogies nouvelles 39 53 Reuter Y dir 2007 Une cole Freinet Fonctionnements et effets d une p dagogie alternative en milieu populaire Paris l Harmattan Contributions au symposium Contribution n 1 R sum de 300 mots d crivant la probl matique sp cifique de la contribution propos e au symposium Nom Cohen Azria Pr nom Cora Etablissement Universit Lille 3 Equipe Th odile Enseignements et apprentissages scientifiques dans des contextes p dagogiques contrast s La recherche que j ai men e a t construite dans un cadre comparatif entre l cole appel e ici Freinet et une cole similaire du point de vue sociologique Mon regard de didacticienne des sciences m a permis d tudier diff rents l ments autour de l efficacit de l enseignement et des apprentissages scientifiques dans des contextes p dagogiques contrast s Tout d abord par des observations et des entretiens j ai pu interroger les pratiques d clar es et les pratiques r elles des enseignants concernant l enseignement des sciences J ai ainsi tudi
39. ais galement sur les fondements scolaires associ s aux cours de sciences Selon les formes que prennent les traces crites les images des sciences de l activit scientifique et de ses d marches sont diff rentes Dans les deux classes tudi es ici ce ne sont pas les m mes conceptions de l criture ou de la lecture qui sont en jeu 4 POUR CONCLURE Je ne reprendrai pas ici les l ments mis en vidence dans chacune des parties mais les tendances qui en ressortent Cette comparaison de deux populations identiques s il en est permet de travailler sur la question de l quit dans l enseignement En confrontant diff rents axes d analyse l cole Freinet se distingue de l autre tablissement tudi par ses modes p dagogiques mis en place mais galement par leurs effets Une des sp cificit s centrales se situe dans les places relatives des sujets apprenants des enseignants et des savoirs Les relations entre les l ves et les contenus scientifiques se structurent sous le regard et l orchestration du ma tre Mais les impulsions sont donn es par chacun des l ves Ainsi tous les savoirs sont enracin s d abord dans une r flexion individuelle avant de devenir collective Le savoir est donc li aux sujets apprenants il est en partie port et apport par eux Cette p dagogie s ancre donc sur la parole orale et crite de l l ve rendue possible parce que l coute de celle ci est primordiale Ce
40. alternative en milieu populaire Paris L Harmattan pp 217 244 Delcambre I 2005 a Construction de r les discursifs en petite moyenne section de maternelle In J F Halt M Rispail Eds L oral dans la classe Comp tences enseignement activit s pp 119 136 Paris L Harmattan Delcambre I 2005 b Dispositifs d oral en Maternelle et au CP In Y Reuter Ed D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Rapport de l ERT 1021 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle Lille3 p 238 265 Jacquet Francillon F 2005 Principes et pratiques de l gt Education nouvelle des objets de recherche Revue Fran aise de P dagogie Paris INRP n 153 p 5 11 Jovenet A M 2005 Enfants en souffrance l cole de la discrimination au traitement par la classe en p dagogie Freinet dans Y Reuter dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Rapport de recherche ERTe 1021 Villeneuve d Ascq Hassan R 2006 Protocoles des valuations nationales CE2 et 6e et volutions des r sultats des l ves de l cole H l ne Boucher dans REUTER Y dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire ERT 1021 tome 2 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle Lille 3 pp 57 73 Pagoni M 2005 Quels apprentissages en ducation civique et morale Conseils de classe et rapport la loi dans
41. arent avoir les m mes objectifs concernant les enseignements scientifiques Ils convoquent dans leur discours l enseignement d une ou de plusieurs d marches scientifiques ainsi que des contenus de savoirs disciplinaires Ils appuient leurs propos sur l activit de l l ve l int rieur et l ext rieur de l cole En effet l enseignement scientifique doit d apr s les enseignants amener les l ves comprendre pour agir l cole et sur le milieu Lorsque les enseignants abordent la notion de plaisir dans le cadre de l enseignement et de l apprentissage des sciences 1ls ne la sollicitent pas dans le m me temps didactique Dans l cole traditionnelle elle peut tre utilis e comme un d clencheur un l ment facilitant l entr e dans le travail L merveillement peut ainsi tre convoqu en d but de s quence pour permettre aux l ves d entrer plus ais ment dans les t ches propos es Cette place accord e au plaisir agit comme un tremplin vers l apprentissage A l cole Freinet dans les d clarations des enseignants la notion de plaisir est intimement li e celle de travail Ce n est pas au d but de l activit qu elle est associ e pour entra ner une moindre r sistance entrer dans la t che mais durant tout le temps de l activit Ces enseignants veulent que les l ves l associent la notion m me de travail Travailler tudier d couvrir sont pour les ensei
42. arge particuli re d un l ve qui serait dit plus en difficult mais au contraire mettent l accent sur un rapport au travail comme tant le c ur des choix p dagogiques Comme j ai pu le montrer Jovenet 2006 il ne s agit aucun moment d une didactique appropri e aux difficult s des l ves Faisant retour sur le d but de cet expos on peut donc conclure que dans cette cole tout semble se d rouler dans le travail de la classe et par le travail en classe L l ve y entre tel qu il est Il travaille et est l ve par le travail qu il r alise avec les autres De la m me fa on l enseignant entre dans cette cole et est enseignant Freinet par son travail d enseignant au sein d un collectif qui uvre dans le m me sens REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Blanchard Laville C 2001 Les enseignants entre plaisir et souffrance Paris PUF Dolto F 1984 L image inconsciente du corps Paris Seuil Filloux J C 2000 Champ p dagogique et psychanalyse Paris PUF Freud S 1938 Abr g de psychanalyse Paris PUF tr fr 1949 Jovenet A M 2005 Enfants en souffrance l cole de la discrimination au traitement par la classe en p dagogie Freinet dans Y Reuter dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Rapport de recherche ERTe 1021 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle 112 142 Jovenet A M 2006 Une didactique appropri
43. aux l ves les r ponses peuvent prendre la forme d un mot unique certains mots sont soulign s de fa on syst matique dans tous les cahiers les l ves ont chercher des mots dans le dictionnaire Finalement peu de phrases sont produites dans leur globalit hormis la recherche de d finitions dans le dictionnaire qui n aboutit d ailleurs pas toujours la copie de phrases compl tes Dans ces pages la majorit des crits r alis s par l l ve sont donc partiels Ils peuvent se r sumer un mot ou une liste de mots L criture de phrases compl tes n est ni obligatoire ni incit e Lorsqu une phrase est crite elle est le plus souvent isol e Il n y a jamais d criture de texte Si un travail sur la forme scientifique des crits a t d crit dans la classe pr c dente ici le travail est d avantage orient sur le vocabulaire sp cifique Dans les classes Freinet les crits recens s sont pour la plupart des photocopies au format du classeur d affiches ayant servi de support de conf rences des l ves Chaque document contient un titre la date de la conf rence le nom de l auteur sa classe un texte illustr de dessins sch mas ou photos Les autres crits sont des documents pouvant parfois contenir des crits d l ves Je vais y revenir plus loin Pour r aliser leurs conf rences les l ves choisissent leur sujet et vont la r diger l illustrer la mettre en page e
44. comprendre la sp cificit des attitudes normatives des l ves l cole Freinet nous avons analys 8 conseils d l ves du cycle 3 l cole Freinet en comparaison d une part avec deux conseils de classe de niveau quivalent observ s dans une cole situ e dans le canton de Gen ve o cette pratique est tr s r pandue depuis une dizaine d ann es Laplace 2002 et d autre part avec des r sultats de recherche pr sent s par d autres chercheurs dans ce domaine Marsollier 2005 Trois aspects de ces conseils ont t analys s les tendances argumentatives des l ves les normes mobilis es le r le d encadrement de l enseignant L analyse des interventions des l ves dans les deux coles r v le que la majorit de celles ci vise la gestion des proc dures ce qui renvoie au caract re proc dural des conseils d j signal par d autres auteurs Haeberli 2004 A l cole de Gen ve elles renvoient surtout la cat gorie donner la parole tandis que les cat gories sont plus vari es l cole Freinet demander participer annoncer une action rappeler une r gle ou une proc dure ce qui r v le la mise en place d un syst me plus organis de fonctionnement du conseil Signalons aussi que la cat gorie guider l action renvoie pour l cole de Gen ve des ordres personnalis s arr ter s excuser qui apparaissent souvent comme une suggestion de
45. convoquer ou construire des outils p dagogiques adapt s Ainsi l cole traditionnelle les enseignants ont tendance construire des documents pour accompagner les l ves dans leurs apprentissages constructions de fiches partir de manuels scolaires Ces outils supports de lecture et d criture sont construits sp cifiquement pour et par l cole Tous les l ves de la classe les utilisent pour travailler s exercer et apprendre ce qui doit l tre Dans l cole Freinet les l ves vont utiliser des livres des encyclop dies des sites Internet Le ma tre aide ici trouver et lire le document mais ne le modifie pas C est par rapport l l ve qu il intervient mais pas sur les sources qui restent dans leur tat d origine D s lors ce sont les l ves qui construisent apr s cette phase de recherche des documents Ils leur servent rendre compte et partager leurs recherches leurs d couvertes leurs savoirs et leurs questionnements 1 3 Evolution dans le cursus Dans les deux coles des liens ont t pens s par les enseignants des trois classes Les trois niveaux scolaires ne sont jamais isol s mais entrent bien dans le cadre d une coh rence r fl chie par l quipe Dans l cole traditionnelle les enseignants se sont r unis pour op rer dans le programme scolaire une division pertinente Ils ont mis en place une progression au sein des contenus Ce d coupage permet d
46. du d partement du Nord du CE1 au CM2 et leur enseignant La comparaison s est aussi effectu e partir d une cole t moin appartenant au m me r seau d ducation prioritaire que l cole Freinet Cette comparaison est faite partir des questionnaires cit s ci dessus et partir de 24 entretiens de groupe chaque groupe tant constitu par trois l ves avec des l ves du CE1 au CM2 dans les deux coles pendant les deux premi res ann es du projet Pagoni 2005 Elle a aussi port sur une cole du canton de Gen ve fonctionnant avec des conseils d l ves apparaissant dans l cole ici tudi e comme une pi ce importante dans le processus de socialisation scolaire Ces donn es nous permettront de mettre en perspective les changements depuis l arriv e de la nouvelle quipe p dagogique alors que la comparaison avec d autres coles favorisera la mise en vidence de sp cificit s significatives 1 Normes et d viances volution des repr sentations sur la violence 1 1 Ann e 1 la perception partag e d une baisse du ph nom ne de violence A la rentr e 2001 l cole l mentaire accueille 89 l ves Ils sont issus tr s majoritairement de familles nombreuses massivement exclues du march du travail pr s de 45 des chefs de famille sont sans activit professionnelle 31 5 sont ouvriers 10 employ s avec une sur repr sentation de familles trang res 11 2 d l ves trangers en particul
47. du dialogue et peuvent d velopper des comp tences interactionnelles Nous verrons ci dessous quelles conduites discursives ces s quences leur proposent selon les classes et leur organisation sp cifique Il faut souligner que cette caract ristique est commune toutes les classes et ne permet pas de distinguer les coles On peut interpr ter cette particularit commune comme le signe de l attention des ma tresses sauf peut tre celle de la classe des Moyens non Freinet voqu e ci dessus engager un dialogue avec les l ves d s qu il se pr sente quel que soit le contexte d apparition de ce dialogue 2 3 4 Typologie des s quences dialogu es La question est ici d envisager quelle activit de langage se d roule dans les s quences dialogu es Il s agit de les cat goriser selon la t che langagi re qui y est mise en uvre Il s agira ensuite de mettre en relation les configurations obtenues avec ce qui a pu tre mis en vidence de l organisation des s ances rituels ou entretiens du matin selon les classes et les coles Neuf cat gories de SD ont t mises en vidence et r parties selon les classes et les s ances Je ne retiens ici que les l ments principaux de cette observation Certaines s quences dialogu es sont communes aux classes des trois coles observ es ce sont des SD qui visent l organisation du groupe du travail ou de la parole dans le groupe les s quences o un l ve est questionn
48. e Freinet Ce qui va contrairement ce qu on pourrait penser avec un contr le des prises de parole et leur r partition entre les l ves plus grand chez les ma tresse Freinet Delcambre interpr te cette attitude comme une volont de distribuer la parole plus quitablement pour viter que ce soit toujours les m mes enfants qui parlent comme c est souvent le cas en classe La libre expression des l ves n est donc pas au programme Cela peut sembler d routant comme le rappelle Delcambre la parole sera refus e un l ve qui ne se serait pas pr alablement inscrit Le partage quitable oblige l enseignant davantage contr ler la gestion des change dans une action r fl chie Mais quit est ce synonyme d efficacit Delcambre met en effet en vidence des s quences dialogiques plus productives dans les classes Freinet o un plus grand nombre d l ves diff rents interviennent dans ces s quences et o les changes ne se r duisent pas des s ries parall les mais se compl tent A signaler enfin comme pour les sciences que les situations ici ne sont pas les m mes on ne travaille pas sur les m mes objets Description d images travail autour de la date sont des formes absentes dans les classes Freinet On voit bien que ce ne sont pas seulement les pratiques de classes qui changent les micro m thodes mais le syst me qui sous tend les pratiques elles m mes Reuter 2007 le rapport au
49. e travailler tout le programme en vitant les redondances et les lacunes Cette approche est bas e sur une lin arit entre les classes C est donc ici en terme de contenus que la progression est prioritairement pens e A l cole Freinet ce n est pas sur les contenus que les liens entre classes vont tre construits la logique est plut t spiralaire La d marche toujours la m me se r p te durant toute la scolarit Mais selon l ge des l ves elle sera ax e sur diff rents processus et accordera une autonomie de recherche croissante Ces deux logiques lin aire et spiralaire refl tent les postures didactiques diff rentes des enseignants tudi s dans les deux coles L enseignement scientifique l cole Freinet s inscrit dans le temps de la d marche Cette d marche r p t e tout au long de la scolarit permettra son appropriation par les l ves sur un long terme relatif Ce sont par contre les l ments de contenus qui structurent le temps de l enseignement dans l cole traditionnelle Ces contenus sont cens s tre travaill s une fois durant les trois ann es Le retour sur les m mes objets d enseignement est proscrit ou vit dans cette cole ce qui la distingue de l cole Freinet qui ne planifie pas les l ments de contenus au travail mais les fa ons de les travailler de les questionner de les construire en tant qu objets d tude Pourtant les ma tres des deux coles d cl
50. entage d l ves d clarant ne jamais avoir t victime baisse de 54 5 41 5 toujours sur la m me p riode Le sentiment de victimation s est donc significativement d velopp chez les l ves Pour autant les l ves continuent appr cier fortement leur cole A la question Comment trouves tu ton cole 86 3 des l ves de l cole Freinet r pondent qu elle est bien ou g niale contre une moyenne de 78 6 7 5 des l ves en ont une repr sentation n gative alors qu en ducation prioritaire 1ls sont sur repr sent s 20 5 Par ailleurs et comparativement aux autres coles l mentaires du d partement du Nord l cole Freinet ne se distingue pas de la moyenne alors que l cole situ e dans le m me REP obtient un taux de violence significativement plus lev que la moyenne Soulignons enfin que ce REP est pass la rentr e 2006 dans un nouveau dispositif nomm ducation prioritaire de niveau 1 ambition r ussite distinguant les zones les plus en difficult 1 3 Une volution des repr sentations influant le v cu des l ves La comparaison la troisi me ann e entre l cole Freinet et l ensemble des 31 coles de l chantillon fait ressortir des sp cificit s Les l ves de l cole Freinet d clarent moins de coups et d insultes et plus de deux fois plus de bousculades et de disputes comparativement au reste de l chantillon Soulignons que dans les
51. ernelle Bibliographie Amigues R Zerbato Poudou M Th 2000 Comment l enfant devient l ve Les apprentissages l cole maternelle Paris Retz Bouchard R 1999 Le dialogue p dagogique unit s pragmatiques et proc d s nonciatifs In J M Barb ris Ed Le Fran ais parl Vari t s et discours Praxiling Universit Paul Val ry Montpellier 3 pp 69 89 Delcambre I 2005 a Construction de r les discursifs en petite moyenne section de maternelle In J F Halt M Rispail Eds L oral dans la classe Comp tences enseignement activit s pp 119 136 Paris L Harmattan Delcambre I 2005 b Dispositifs d oral en Maternelle et au CP In Y Reuter Ed D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Rapport de l ERT 1021 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle Lille3 p 238 265 Delcambre I 2005 c Apprendre prendre la parole en petite section de maternelle Spirale n 36 Les apprentissages l cole maternelle pp 77 86 Delcambre I 2007 par Enseignement et apprentissages de l oral In Y Reuter Ed Une Ecole Freinet fonctionnement et effets d une p dagogie alternative en milieu populaire Paris L Harmattan Florin A 1991 Pratiques du langage l cole maternelle et r ussite scolaire Paris PUF Florin A V ronique D 2003 Apprentissages de la communication en milieu scolaire In M Kail M
52. essit un dispositif d observation un peu moins artisanal que celui qui a t mis en uvre C est la raison pour laquelle il n est pas fait tat dans cette recherche des variations inter ges que l on pourrait l gitimement attendre d une telle tude Le dispositif d enregistrement choisi deux cam ras pas de perche ni de micro multidirectionnel etc a rendu difficiles l identification fine et syst matique des l ves et l analyse de leurs volutions Par contre la description des structures du dialogue permet de mettre en vidence les formes de participation des l ves et de l tayage des ma tresses ce qui permet de voir les variations des formes de prises de parole et les occasions de prise de parole individuelle qui sont m nag es ou pas dans les dialogues collectifs Et il appara t que ces variations sont plus li es des choix p dagogiques qu des niveaux scolaires Les analyses effectu es sur les corpus ont consist en une s quentialisation des s ances de classe qui a permis d identifier des modalit s diff rentes d organisation globale du polylogue la ritualisation des prises de parole dans les classes Freinet et la construction explicite dans ces classes de r les de locuteurs Delcambre 2005 b 2005 c Par ailleurs des analyses quantitatives mettent en vidence les variations de dur e des entretiens les variations dans la rapidit des changes dans les formes d encha nement entre les loc
53. fait par groupe de cinq ou de quatre Dans d autres cas on a le sentiment que le rapport aux autres est v cu aussi en termes de pouvoir qui aura le pouvoir sur l autre Les l ves craignent ceux qui les emb tent c est dire qui g nent le travail qu ils soient dans leur classe et pis y a une fille aussi dans ma classe qui nous emb te chaque fois parce qu elle parle heu avec ses voisines de devant et en fait elle nous emb te parce qu chaque fois elle parle pis euh un moment elle crie quand m me et pis pendant que la ma tresse elle nous elle est en train de nous expliquer quelque chose et pis nous on comprend pas A l cole F les rapports entre les l ves sont explicit s qu il s agisse de bons ou de mauvais rapports Tout comme dans les autres coles les relations entre pairs sont aussi marqu es par les conflits les bagarres le sentiment de rejet mais l organisation m me d crite par un certain nombre d l ves tre autonome pouvoir se d placer dans la classe aller dans une autre salle en fonction du mat riel qui s y trouve ou pour pr parer deux une pr sentation disposer de mat riel en cas d oubli n est pas qu une organisation de la libert de l l ve Elle appara t aussi comme une organisation qui tue dans l uf certaines manifestations de violence mergeant du bruit des rivalit s en ce qui concerne le mat riel du manque de place et des d b
54. gnants sources de plaisir durant tout le processus de construction des connaissances 1 4 Synth se sur les postures d enseignement Cette premi re partie permet de montrer comment selon la p dagogie les crit res choisis sp cifient l enseignement scientifique Le tableau suivant propose une vision synth tique des axes saillants de cette comparaison Crit res d analyse Ecole Freinet Ecole traditionnelle Temps de l enseignement scientifique Temps fix et strict Contenu fix mais souple Rythme donn par l activit de l l ve Temps fix mais souple Contenu fix et strict Rythme impos par le cadre p dagogique Points de d part de l enseignement scientifique Pr sentation d un l ve approche sensible Ecoute et mise en place d un travail scientifique Questionnement Intervention de l enseignant D marche s de l enseignement scientifique Conclusion provisoire Savoir dynamique Conclusion validit g n rale Savoir fixe stable Le statut de la parole de l l ve Dimension dynamique ce que l l ve sait et ce qu il veut savoir Dimension statique ce que l l ve sait ce qu il ne sait pas Liens entre les niveaux scolaires Logique spiralaire Logique lin aire Plaisir et enseignements Plaisir intimement li au travail scientifique Plaisir comme point de d part pour une d marche de travail Tableau synth tique sur l analyse des d clarations des enseignants 2 LES APPRENTISS
55. id s par l enseignant Le climat ducatif est mesur lui par la proportion d enfants ayant la perception d un enseignant au traitement galitaire pas ou peu de chouchous et boucs missaires et qui distribue peu de sanctions n gatives que ce soit au niveau des r sultats scolaires ou des comportements Le climat de justice enfin se mesure par la proportion d l ves qui s estiment trait s de mani re juste Ces trois composantes sont corr l es de mani re tr s significative avec un climat de violence peu ou pas d velopp L cole Freinet se caract rise par une telle configuration Les climats ducatif et de justice apparaissent tout particuli rement meilleurs comparativement l ensemble de l chantillon Le travail constitue par ailleurs l activit centrale valoris e par les enseignants et valorisante pour les l ves Deux dimensions du travail sont ici souligner responsabilit et autonomie d une part rapport au collectif et coop ration d autre part Les l ves organisent leur travail de fa on autonome par l interm diaire de fiches individuelles tout en tant aid s par les rituels de travail Cette r gulation passe par l exercice de responsabilit s pr sidence heure m t o ordinateurs propret et la r partition de r les en lien avec les activit s scolaires animateur secr taire crivain conf rencier dan
56. ier de nationalit marocaine portugaise ou turque Cette faible h t rog n it sociale r sulte la fois d un recrutement local et d une fuite des populations disposant de ressources pour chapper la carte scolaire Cette fuite est lier un double ph nom ne violences l cole et mauvais r sultats scolaires construisant l image d une cole viter Les difficult s d apprentissage sont effectivement importantes les valuations nationales CE2 de 2001 classent l cole loin derri re les autres en fran ais et en math matiques comparativement aux r sultats de la commune moins bons eux m mes que les r sultats de la circonscription moins bons eux m mes que la moyenne nationale il y a par ailleurs 27 d l ves doublants et 15 des enfants suivis par le RASED R seau Aide Sp cialis e aux El ves en Difficult Probl mes de violence aussi se focalisant en particulier sur les grands les gar ons du CM2 Le probl me se d cline galement au niveau des interactions quotidiennes marqu es par une agressivit omnipr sente verbale comme physique tout particuli rement entre l ves Le changement est cependant manifeste trois semaines apr s la rentr e les coups plus rares la tension moins palpable Au terme d une ann e de fonctionnement avec la nouvelle quipe l ambiance a chang du tout au tout alors que simultan ment cro t la perception d une baisse de la violence pe
57. il commence parler et les l ves encha nent dans une succession de prises de paroles rapides avec une apparente reconnaissance de ce qui se joue dans ces moments sans qu aucune r gle soit nonc e Les r cits sont la plupart du temps adress s la ma tresse et aucun l ve n est sollicit pour r agir ce qui a t pr sent Ce fonctionnement est l oppos de ce que l on peut observer dans les classes Freinet qui visent institutionnaliser les prises de parole qui articulent diff rents statuts de locuteurs et qui diversifient les conduites langagi res propos es aux l ves 4 Les formes de l accompagnement langagier la part du dialogue dans le polylogue La question pos e l ouverture de cette communication concernant les variations internes du dialogue p dagogique a merg de l tude r sum e ci dessus sur l institution des r les de locuteur dans les classes Freinet que j ai observ es et d une interrogation sur la mall abilit des situations de dialogue scolaire la maternelle Delcambre 2005c J ai alors cherch identifier dans les transcriptions des s ances enregistr es des moments o s instaure un dilogue entre la ma tresse et un l ve particulier J ai choisi de consid rer qu il y a dilogue partir du moment o une micro interaction ma tresse l ve inclut plus de deux prises de parole cons cutives du m me l ve Je consid re en effet qu un change
58. ionnelles ce sont des contenus qui sont mis en avant dans le cas des classes Freinet les contenus sont construit d abord dans une d marche de recherche de questionnement C est l l ve qui cr e l ignorance plut t que le ma tre Ensuite des savoir faire diff rents sont observ s par exemple dans leurs productions crites les l ves ne mobilisent pas les m me l ments couleurs annotations formules pertinentes sont davantage mis en avant dans l cole Freinet observ e que dans les autres coles Une troisi me diff rence spectaculaire nos yeux concerne le statut du document qui est radicalement diff rent dans les deux syst mes Internet encyclop die documents divers sont consult s et jamais transform s dans les classes Freinet alors que dans les classes ordinaires des documents ad hoc sont fabriqu s par les enseignants dont on ignore la source Du point de vue de la pens e scientifique Cora Cohen Azria semble dire qu il y a l un rapport au savoir mis la port e de tous m me si tous n en b n ficient pas de la m me mani re et plus appropri la pens e scientifique En effet cela lui para t plus pertinent de construire un questionnement autour d un objet que de pr senter l objet d j constitu Ainsi change le statut du savoir qui n est plus objet de v n ration Bruner 1996 mais de questionnement Faut il y avoir une forme de d mocratisation du savoir qui se disc
59. ique d veloppement de la parole d un l ve isol du groupe mais en pr sence et en direction du groupe Ces modules interactionnels ne sont pas sp cifiques aux classes Freinet mais les ma tresses de cette cole attribuent plus quitablement le droit d intervention dans les dilogues elles contr lent davantage la r partition entre les l ves de ces moments d apprentissage sp cifiques Ce ph nom ne peut tre rapport la conscience chez les ma tresses des enjeux d apprentissage propres aux entretiens du matin mise en vidence par l analyse des entretiens men s sur les s ances observ es avec les enseignantes et la mise en uvre de principes p dagogiques reposant sur P galit des droits et des devoirs Contribution n 3 R sum de 300 mots d crivant la probl matique sp cifique de la contribution propos e au symposium Nom Jovenet Pr nom Anne Marie Etablissement Universit Lille3 Equipe Th odile Le droit d tre des l ves heureux Des l ves issus de mieux difficiles REP peuvent ils tre des l ves heureux gr ce la mise en place d une autre p dagogie Pour r pondre cette question l expos va tenter de montrer comment s encha nent les effets sur les l ves partir des dispositifs voulus par les ma tres mais aussi partir d attitudes singuli res des ma tres La premi re partie se basera sur l tude des dispositifs non observ s dan
60. iques On peut enfin se demander si ce qui a t et reste d terminant dans cette exp rience scolaire c est la p dagogie en elle m me ou l thique professionnelle et la d termination d un collectif et le mot prend ici tout son sens soud autour d un projet de soci t bas sur des principes communs La derni re question qu on peut poser est de savoir si ces choix politiques philosophiques et p dagogiques vont au d triment des savoirs comme on peut l gitimement le craindre Les r sultats de cette recherche Hassan 2006 Reuter 2007 et ici m me celle de Cora Cohen Azria montrent qu il n en est rien Bibliographie Bruner J 1996 L ducation entr e dans la culture Paris Retz Carra C 2005a D viances et r gulations l cole l mentaire Le cas d une cole Freinet en r seau d ducation prioritaire dans Y Reuter dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire l cole primaire Rapport de recherche ERTe 1021 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle 23 45 Cohen Azria C 2005 Repr sentations pratiques postures dans 1 enseignement des sciences dans Reuter Y D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Erte1021 Rapport de recherche Tome 1 p 375 384 Cohen Azria C 2007 Enseignement et apprentissages en sciences dans Reuter Y dir Une cole Freinet Fonctionnements et effets d une p dagogie
61. iv des individus tandis que la norme p n tre ce dernier pour classer ou hi rarchiser les individus selon leur comportement 3 Climat d cole et violence La construction de cet espace de droit contribue au d veloppement d un sentiment de justice de la part des l ves constitutif d un climat scolaire qui contribue l adh sion aux normes et une baisse de la violence physique Le ph nom ne de violence en primaire ne varie pas m caniquement avec le classement social des coles En comparant les coles qui pr sentent des profils analogues mais des ph nom nes de violence divergents on peut faire en effet ressortir l importance du climat d cole dans trois de ses composantes le climat de travail le climat ducatif et le climat de justice Nous pouvons sch matiser cette configuration propice aux processus de construction d construction du sentiment de violence par la figure suivante Une configuration ducative propice un climat de violence peu d velopp La variation du climat de violence est corr l e significativement avec les trois composantes du climat d cole pr sent s ci dessus travail ducatif justice qui eux m mes sont tous corr l s entre eux Le climat de travail se mesure par la proportion d l ves qui ont le sentiment d obtenir de bons r sultats qui pensent tre dans une classe qui travaille bien classe au sein de laquelle les l ves s estiment a
62. langagier comment ces moments collectifs de parole peuvent ils remplir ces fonctions On peut construire une critique forte du fonctionnement asym trique du polylogue scolaire en montrant comment il exclut les l ves petits ou moyens parleurs comment il favorise plus la parole de l enseignant que celle des l ves etc et proposer de travailler le d veloppement de la prise de parole en petits groupes homog nes A Florin On peut aussi interroger les modalit s de fonctionnement du polylogue scolaire qui est peut tre plus souple qu on ne le d crit g n ralement Les tudes comparatives et longitudinales que j ai men es dans le cadre de l valuation par l quipe THEODILE d une cole Freinet de la banlieue lilloise ont mis en vidence des variations dans la gestion des dialogues p dagogiques selon le type de p dagogie dont se r clament les enseignantes Si ces recherches visent plus mettre en vidence des formes d enseignement qu valuer des comp tences d l ves elles permettent d approcher les formes de travail oral qui sont offertes aux l ves A c t des fonctions d apprentissage du dialogue scolaire couter r pondre aux incitations de la ma tresse poser des questions etc on voit appara tre dans les moments collectifs de parole des moments d apprentissage du discours monologique tay par les ma tresses des dilogues qui s apparentent un apprentissage de la parole publ
63. le contexte pr cis de l entretien du matin qui tendent mieux partager les apprentissages langagiers pour tous les l ves 1 Contexte de la recherche et m thodologie mise en oeuvre L analyse porte sur un corpus d une vingtaine d enregistrements d entretiens du matin recueillis dans six classes diff rentes quatre classes Freinet 14 observations dans trois classes de petits moyens et une classe de grands et deux classes non Freinet 6 observations dans une moyenne section et une classe de Moyens grands et d une dizaine d entretiens avec les ma tresses effectu s apr s l observation et sur la base d un visionnement des enregistrements effectu s Les deux classes non Freinet sont situ es dans deux coles proches g ographiquement de l cole Freinet et pr sentent la m me population scolaire en difficult s scolaires et sociales L observation de ces deux classes non Freinet vise prendre en compte la diversit des pratiques des enseignants y compris dans l cole dite traditionnelle L analyse longitudinale a port essentiellement sur la description de l volution des pratiques des enseignantes Elle permet de montrer sur quels aspects les pratiques des ma tresses Freinet se rejoignent et quels sont les facteurs de variation entre elles Cette centration sur les pratiques d enseignement a minor l observation des volutions des l ves sur les cinq ans de la recherche ce qui aurait par ailleurs n c
64. les enseignants des classes de CE2 CM1 et CM2 Les observations de classes ont t organis es tout au long de ces deux ann es dans le cadre d enseignements scientifiques mais galement durant d autres moments scolaires Cette immersion m a permis d une part d affiner les grilles d interview et d autre part de contextualiser les l ments recueillis dans les entretiens avec les enseignants Jai pu ainsi tudier l aide de diff rents crit res ce qui faisait ici les points communs et les diff rences dans les p dagogies mises en place Dans le cadre de ce symposium j ai choisi de ne retenir que trois l ments qui permettent de nous interroger sur les questions d efficacit et d quit en ducation le temps de l enseignement scientifique le statut de l l ve et l volution au fil du cursus Les autres crit res appara tront dans le tableau de synth se de fin de partie 1 1 Temps de l enseignement scientifique Deux temps diff rents sont cit s dans les entretiens et observ s dans les classes Le premier est le temps classique de l enseignement il correspond un d coupage en s quences Le second plus exceptionnel permet de concentrer un nombre d heures important sur une semaine ou davantage type stage sciences Je n aborderai ici que le temps ordinaire de l enseignement des sciences Dans les deux coles le temps de l enseignement fait l objet d une r flexion
65. lit pour la vie scolaire Il fonctionne davantage dans l cole t moin comme un outil de r pression au service des adultes Dans ces conseils et c est une sp cificit de l cole de Mons en Baroeul les l ves se forment au droit comme l ont montr les travaux de Pagoni 2005 Dans ces dispositifs la parole du ma tre est tr s importante contrairement ce que l on pourrait croire Le ma tre ne s efface pas et 1l est la derni re instance qui a le pouvoir de trancher de la pertinence d une loi ou d une r gle De nouveau ces conseils laissent voir les principes qui traversent toutes les pratiques ici rapport es le travail valoris et valorisant responsabilit et autonomie en d coulent au sein d un collectif qui fonctionne par la coop ration 2 4 La difficult scolaire L galit des chances commence peut tre par le regard que l on porte sur des enfants porteurs de diff rences C est cette r flexion que nous invite Anne Marie Jovenet qui interroge la mani re dont est pris en charge l enfant dit en difficult dans cette cole Comment s articule difficult scolaire et souffrance de l enfant Question centrale pour le th me de ce colloque puisque les l ves en difficult constitue aujourd hui une cat gorie part avec des dispositifs de prise en charge sp cifiques des ma tres sp cialis s et m me des institutions part L enfant qui entre dans cet
66. m am ne souligner apr s Jacquet Francillon 2005 le m rite de cette recherche qui interroge le fond et la forme des processus d enseignement d une p dagogie relevant de l ducation nouvelle et contribuant ainsi mieux conna tre ses pratiques Pratiques peu objectiv es pas clairement identifi s comme l affirme encore Jacquet Francillon 2 Les pratiques et leurs effets Les travaux du symposium montreront les sp cificit s de cette cole par rapport d autres et les effets des pratiques enseignantes sur les apprentissage des l ves dans le domaine des sciences de la prise de parole en maternelle de la socialisation Ils montreront galement comment la prise en charge des enfants en souffrance diff re radicalement dans l cole Freinet observ e par rapport d autres coles contribuant une meilleure int gration de l enfant en souffrance paradoxalement sans chercher directement intervenir sur dans cette souffrance Ce qui pourrait tordre le cou du m me coup certaines repr sentations sur la p dagogie Freinet concernant par exemple le lien scolaire extrascolaire sujettes de mauvaises interpr tations 2 1 Apprentissages en sciences Le r sultat le plus fondamental est que les modalit s de travail diff rentes l cole Freinet et dans les autres coles font que la d finition m me des disciplines scientifiques diff re On peut dire que dans les classes tradit
67. manent tout au long de l ann e et commun aux quatre classes des l ves s inscrivent au d but de la s ance pour faire une pr sentation l ensemble de la classe regroup e autour du tableau Ils pr sentent un objet rapport de la maison ou un travail r alis pendant l accueil ou les ateliers ils sont institu s par la ma tresse dans un r le de locuteur principal ils changent de place et viennent s installer la place de la ma tresse que la ma tresse par ses questions aide investir y compris pour des l ves tr s petits parleurs voire non parleurs dans cette situation Puis les l ves couteurs sont invit s questionner le pr sentateur ils sont galement aid s par la ma tresse remplir ce r le de locuteur secondaire de mani re non st r otyp e notamment avec des exigences de varier les questions pos es de s adresser au locuteur principal qui doit leur r pondre etc Ces r les d crits dans Delcambre 2005 a sont construits dans l nonciation r p t e de r gles ou d interdictions dont une des plus surprenantes peut tre est le refus de l enseignante de donner la parole un l ve qui ne se serait pas pr alablement inscrit Cette prise de parole est cens e tre pr par e par l enfant avec l aide de ses parents il doit avoir pens ce qu il va dire Ces moments sont pour les ma tresses des occasions importantes de lien entre la famille et l cole Delcambre 2005
68. me conduira observer nouveau de fa on comparative la diff rence de traitement de ces l ves Dans une troisi me partie je montrerai d une part que dans cette cole il n est pas question d int gration de tels l ves ils ne sont pas distingu s du collectif d autre part je m interrogerai bri vement sur ce qui permet de tels enseignants de devenir ainsi capables d une autre attitude et je tenterai d explorer comment cette attitude va dans le sens de l efficacit p dagogique contrairement ce que certaines formes de prises en charge des l ves en difficult en vigueur dans l Education Nationale le laisseraient penser 1 Des dispositifs qui permettent tout l ve d tre en situation d l ve heureux Je me baserai ici sur des entretiens cliniques men s avec vingt enfants propos de leur changement d cole dont dix parlent de leur entr e l cole Freinet cole F d sormais tandis que dix autres scolaris s dans diff rentes coles en p dagogie classique constituent un chantillon pris au hasard Je regrouperai les remarques des l ves en suivant trois axes les activit s scolaires proprement dites les relations l ves adultes les relations entre pairs Dans les autres coles les propos des l ves autour des activit s scolaires s organisent surtout en listes ils num rent les mati res ou les activit s l int rieur d
69. ment investi que l l ve a du mal quitter Les relations adultes enfants vont donc se pr senter l inverse de la premi re cat gorie constitu e autour des activit s scolaires o les l ves citaient ces activit s sans s attarder sur leurs propres sentiments L adulte dont il est question dans la plupart des cas est bien videmment l enseignant Ce qui provoque cet investissement est parfois d crit en termes d appr ciation de la pr sentation de l adulte Flora passe sans transition de la salle d art plastique la pr sentation d une enseignante ben on a arr t l art plastique mais on revient quand m me dans la salle pour la biblioth que Elle a des m ches un peu noires et c est une moderne et c est vrai que a fait bizarre parce que SC c tait pas des profs comme a C tait une prof bien habill e Elle avait tout le temps les cheveux attach s Qu en est il de ces relations de l l ve au ma tre l cole F Comment les l ves parlent ils de leur ma tre La premi re r ponse qui s impose est que ce ma tre tient peu de place dans l entretien et ce quelle que soit la position de l l ve comme je le montrerai dans le paragraphe suivant L ordre collectif autrement dit l autonomie est une base de cette relation dans mes anciennes coles il fallait se d placer avec la classe et ici tandis que non on peut se d placer si on a pr vu a on demande au ma
70. milieux populaires dont sont massivement issus les l ves de l cole tudi e ici ces deux derni res cat gories sont plus rarement qualifi es de violences De ce point de vue les d clarations de ces l ves tendent vers celles nonc es en milieux plus favoris s Les diff rences apparaissent encore plus significatives si l on s arr te la perception qu ont les l ves des faits de violence dans leur cole Nous leur demandions Y a t il de la violence dans ton cole et Si oui quelles sortes de violences D La cat gorie bagarres fait appara tre une diff rence de pr s de 20 points entre les l ves de l cole Freinet et ceux du reste de l chantillon respectivement 20 2 et 39 8 Les bagarres semblent tre beaucoup plus lues comme des violences Le traitement des questions ouvertes sur les trois ann es montre une volution des faits qualifi s de violents et une appropriation des cat gories adultes qui appara t manifeste Parall lement le pourcentage de non r ponses et des Je ne sais pas diminue montrant ainsi un sens donn la notion de violence pour un nombre croissant d l ves On peut donc dire qu il y a une volution des repr sentations de la violence rep rable travers la lecture de la situation par l l ve tant au niveau de la perception que de la qualification des faits La baisse puis la hausse des taux de victimation l cole Freinet peut ainsi se comprendre par la
71. n faire et dont je vais parler dans la troisi me partie de cet expos Mais revenons aux enfants eux m mes Les entretiens men s avec ceux qui ont chang d cole m ont r v l bien des motifs de souffrance des enfants l cole Ces changements peuvent tre dus des modifications de la vie familiale difficiles vivre voire tr s douloureuses s paration divorce recomposition de la famille accompagn es de d m nagement donc de changement de lieu de maison de chambre de camarades de quartier Il y a aussi les d m nagements suite au ch mage aux difficult s conomiques ou emploi Mais aussi les circonstances qui concernent directement l enfant ou un de ses fr res et s urs dans l cole mise l cart humiliations bagarres ou encore la situation qui le concerne sans qu il soit consult comme par exemple le choix d une meilleure cole pour lui d cid par ses parents Toutefois l essentiel du point de vue clinique n est pas de conna tre les sources de ces souffrances mais de voir comment elles sont v cues par les int ress s eux m mes Or les enfants vont tr s loin dans l expos de ce qu ils ressentent en profondeur Si l on voulait classer ces l ments selon des degr s on pourrait dire que le degr le plus fort rel ve du non savoir Quelque chose est pour lui interdit de savoir Il est devant un pourquoi A un deuxi me degr l enfant peut aussi tente
72. n scolaire des l ves ont t tudi s selon deux regards un regard psychologique s int ressant la fa on dont les l ves construisent leur rapport l autorit au sein de cette cole celle ci tant incarn e par les r gles communes et interpersonnelles fix es par les diff rents r glements scolaires et actualis es et appliqu es dans les conseils d cole et de classe un regard sociologique s int ressant l int gration sociale des l ves par l analyse de leur sentiment de violence et la construction d un climat d cole relatif aux conditions de travail et de relations interpersonnelles La recherche s appuie sur une s rie de donn es diachroniques et synchroniques concernant les l ves et les enseignants Ces donn es ont t recueillies selon une double entr e qualitative et quantitative qualitative sur la base d observations dans l cole durant et hors temps de classe et d entretiens men s avec des l ves et les ma tres Freinet quantitative en administrant chaque ann e un questionnaire d une part l ensemble des parents et d autre part l ensemble des l ves L ann e 3 voit le dispositif s articuler avec celui d une autre recherche sur la violence en milieu scolaire Carra dir 2006 les questionnaires pass s aux l ves de l cole Freinet sont aussi administr s plus de 2000 autres l ves d un chantillon repr sentatif des coles l mentaires
73. ne mani re g n rale les l ves de l cole Freinet vont utiliser plus souvent toute une s rie d l ments dans leurs productions couleurs annotations formules pertinentes Du point de vue des crit res li s aux syst mes explicatifs dans les dessins les deux coles se distinguent donc de fa on significative En effet les l ves de l cole Freinet utilisent plus g n ralement diff rents moyens pour toffer leurs explications et cela qu il s agisse de syst me impos annotations ou spontan codes couleurs Ce sont des savoir faire qui ne sont pas n cessairement ou toujours mis en avant dans l cole traditionnelle Les sph res de savoirs sont reconnues galement ailleurs qu l cole plus facilement par les l ves de l cole Freinet En effet 1ls citent plus de moyens d information et les et diversifient Il semblerait que lorsqu on donne une libert passant par exemple par la forme donn e aux consignes questions ouvertes r alisation de dessin les l ves de l cole Freinet s en emparent avec plus de facilit C est aussi le cas concernant les r ponses li es une libert que l l ve s accorde lui m me par exemple lorsqu il fait part de son ignorance utilisation plus fr quente l cole Freinet de la formule je ne sais pas D une mani re g n rale les populations se ressemblent dans la production d explications faisant appel des l men
74. nelles On ne cherche pas transformer tout prix l enfant en souffrance en l ve en difficult ayant besoin d une aide pour s en sortir On peut donc conclure que dans cette cole tout semble se d rouler dans le travail de la classe et par le travail en classe L l ve y entre tel qu il est Il travaille et est l ve par le travail qu il r alise avec les autres Il est d embl e projet dans des formes de travail qui mettent en avant le collectif conf rences textes libres conseils il n y a pas de discrimination Cette attitude qui peut sembler de l ext rieur comme indiff rente semble tre plus efficace pour ces l ves qui sont mieux int gr s au collectif Ce principe de travail rejaillit sur la vie personnelle de l l ve il a des moyens sa disposition de savoir pourquoi telle chose peut se faire ou ne pas se faire Il construit le r glement avec les autres Cette attitude propos d objets de savoir ou de r gles de classe il peut la transposer d autres domaines de sa vie et construire progressivement l id e qu il est l gitime de chercher comprendre les raisons d tre des v nements m me douloureux et m me quand on est enfant Ici l enfant en souffrance ne se transforme pas en l ve en difficult il reste enfant en souffrance sans tre l ve mis en difficult pourrait on dire Cet extraordinaire dispositif de prise en charge des enfants en so
75. ns les six classes de l chantillon on observe en moyenne cinq SD par s ances et elles sont pr sentes dans pratiquement toutes les s ances observ es sauf deux sur les vingt observ es Cependant la r partition de cette structure selon les classes est tr s in gale Le nombre moyen de SD par ma tresse varie du simple au double L analyse des carts de r partition des SD selon les classes met en vidence une particularit de l cole Freinet huit s ances sur dix pr sentent une fr quence importante de SD alors que deux seulement sur quatre l ont t dans une des classes non Freinet Ces huit s ances repr sentent par ailleurs plus de la moiti des s ances observ es Freinet 8 14 alors que les deux s ances de la classe non Freinet ne repr sentent qu un tiers des s ances non Freinet 2 6 M me si l adaptation du polylogue scolaire des fonctionnements dialogaux n est pas l apanage des classes Freinet il semble qu il en soit une des caract ristiques 2 3 2 Nombre d l ves intervenant dans les SD Trois l ves par s ance en moyenne prennent la parole dans les s quences dialogu es mais selon les s ances on trouvera de 1 6 l ves intervenants Les l ves interviennent en nombre plus important dans les s ances o le nombre des SD est important ce qui n a rien d tonnant mais il faut remarquer qu un nombre lev d l ves intervenants n est pas syst matiquement li la
76. nt li e la construction de nouvelles comp tences sociales chez les l ves permettant d habiter l espace scolaire dans une perspective participative Trois indicateurs de cet effet sont tudi s l attitude des l ves face au r glement int rieur de l cole et de la classe la place des l ves dans les conseils de classe et d cole l attitude des l ves face l autorit des enseignants attitude examin e dans une troisi me partie en rapport avec le climat ducatif et le climat de justice 2 1 L attitude des l ves face au r glement int rieur L analyse du r glement int rieur de l cole Freinet et des proc dures de construction et de mise en place conduit au constat de dispositifs contribuant la construction d un espace de droit d finissant les responsabilit s de chacun des membres de la communaut ducative devant des principes communs tous Pagoni 2006 Cet espace sa constitution son fonctionnement le r le et la place de chacun tendent r duire l arbitraire des obligations fix es par les r gles pose les limites entre celles qui sont n gociables et celles qui ne le sont pas et montre leur utilit pour la vie scolaire En revanche le r glement int rieur de l cole t moin semble repr senter pour les l ves un outil de r pression et de discipline au service des adultes r glement peu suivi par la communaut ducative Cette attitude des l ves appara t par la fa
77. ollectif de s quences d di es un change prolong entre la ma tresse et un l ve peut favoriser un apprentissage individualis pour un nombre d l ves qui n est pas insignifiant que ces occasions de d velopper un discours avec l aide de l enseignant ne d pendent pas forc ment de la dur e des s ances mais que lorsqu elles se multiplient dans une m me s ance il y a plus de chances qu un m me l ve en b n ficie plus souvent qu il monopolise la parole en quelque sorte ou qu il contribue instaurer de telles s quences par son insistance entrer en dialogue avec la ma tresse L instauration d une r gulation ou d un contr le de ce ph nom ne semble tre l apanage des classes Freinet 2 3 3 Qualit interactionnelle des SD Pour d crire la qualit interactionnelle des SD redoutable question j ai choisi d identifier dans les s quences concern es le nombre d changes que je nomme pleins EP c est dire des changes o quelque chose se passe sur le plan interactionnel dans la prise de parole de l l ve m me tr s modestement l l ve r pond une question par un nonc nouveau s mantiquement il pose une question il apporte un l ment d information nouveau il reprend en ajoutant un l ment il d place le th me etc J exclus donc de ces changes pleins les r p titions simples de m me que les interventions inaudibles ou tellement inachev e
78. olutifs absence de dialogue suivi avec un l ve etc C est ce qui en son temps avait amen Agn s Florin 1991 proposer de travailler le d veloppement de la prise de parole en petits groupes homog nes du point de vue du style de participation orale des l ves petits moyens ou grands parleurs Face ces critiques qui semblent condamner le caract re formatif du dialogue scolaire et renvoyer aux illusions p dagogiques son ventuel r le de promotion de l expression de tous les l ves je me suis demand s1 les modalit s de fonctionnement du polylogue scolaire ne peuvent pas tre plus souples qu on ne le d crit g n ralement Les tudes comparatives et longitudinales que j ai men es dans le cadre de l valuation par l quipe THEODILE d une cole Freinet de la banlieue lilloise ont mis en vidence des variations sensibles dans la gestion des dialogues p dagogiques selon le type de p dagogie dont se r clament les enseignantes Si ces recherches visent plus mettre en vidence des formes d enseignement qu valuer des comp tences d l ves elles permettent d approcher les formes de travail oral qui sont offertes aux l ves c t des fonctions d apprentissage du dialogue scolaire couter r pondre aux incitations de la ma tresse poser des questions etc on voit appara tre dans les moments collectifs de parole des moments d apprentissage du discours monologique tay
79. onnels qui surviennent entre l ves sont r guli rement soumis discussion et occupent un temps important du conseil A l cole Freinet peu de temps est consacr des v nements personnels qui ne s int grent pas dans le fonctionnement collectif de la classe et qui ne sont pas en lien avec le travail scolaire La deuxi me comp tence concerne la responsabilit qui appara t dans les deux coles mais avec des variations de sens Au sein des conseils du canton de Gen ve elle prend plut t la forme d une responsabilit interpersonnelle bas e sur l empathie et l int r t pour le bien tre d autrui valeurs de base d une approche morale de la sollicitude Pagoni 1999 Gendron 2003 Au sein de l cole Freinet elle prend plut t la forme d une discipline envers son devoir devoir fix par la loi commune tous Un tel objectif peut se traduire par deux attitudes possibles Soit il donne lieu un fonctionnement proc dural visant l application stricte des r gles avec le risque d un conseil se transformant en tribunal soit il contribue la production d une r flexion sur les principes des lois et laisse la place la discussion sur des cas particuliers et la n gociation de leur sens conform ment une approche herm neutique du droit Dworkin 1995 Cette derni re tendance appara t uniquement l cole Freinet m me elle n est pas syst matis e n1 formalis e de la part des enseignants Il
80. ordements sur la place du voisin Odile pr sente une belle argumentation de ce syst me en supposant une situation de bagarre s il y a des bagarres a veut dire que les gens ils se disputent donc a veut dire que les gens ils s entendent pas bien donc c est aussi peut tre cause de l endroit ils aiment pas trop l endroit ou je sais pas mon avis c est l endroit o ils sont tous les deux par exemple il y a quelqu un et quelqu un d autre et ben ils sont au m me endroit et puis ils jouent chacun de leur c t et puis ils se poussent et peut tre qu ils croient qu il n y a pas assez de place donc ils sont serr s donc ils se poussent et tout sans faire expr s et apr s ils vont commencer une bagarre g n rale Mais il ne s agit pas d un seul raisonnement par hypoth se puisque une question la replonge elle m me dans une r alit la quelle elle participe ben en fait nous on est comme a des fois et puis on se parle Un autre l ment favorable au respect des autres se d veloppe travers les m tiers que chacun remplit tour de r le et du plan de travail qui n oblige pas tout le monde aller au m me rythme et surtout avoir envie de faire les m mes choses en m me temps L organisation de l espace et du temps est une responsabilit partag e par tous Enfin le r le de la parole est aussi primordial Mais avant tout ce qu il faut souligner c est qu il ne s agit pa
81. par les ma tresses des dilogues qui s apparentent un apprentissage de la parole publique d veloppement de la parole d un l ve isol du groupe mais en pr sence et en direction du groupe Ces modules interactionnels ne sont pas sp cifiques aux classes Freinet mais les ma tresses de cette cole attribuent plus quitablement le droit d intervention dans les dilogues elles contr lent davantage la r partition entre les l ves de ces moments d apprentissage sp cifiques qui anticipent d ailleurs sur les pratiques orales observables dans les classes l mentaires de ce groupe scolaire Ce ph nom ne peut tre rapport la conscience chez les ma tresses des enjeux d apprentissage propres aux entretiens du matin mise en vidence par l analyse des entretiens men s sur les s ances observ es avec les enseignantes et la mise en uvre de principes p dagogiques reposant sur l galit des droits et des devoirs Outre l int r t th orique d interroger les descriptions classiques des modalit s de circulation de parole dans la classe ces r sultats de recherche mettent l accent sur des variations dans les fa ons de faire des enseignantes lesquelles semblent tre li es des choix p dagogiques plus qu des variables individuelles ce qui remet en question les descriptions g n ralisantes voqu es ci dessus Il existe peut tre des modalit s d organisation de ce type de dialogue du moins dans
82. parative une diff rence dans les rapports entre individus l cole rapports du ma tre l l ve de l l ve au ma tre d un l ve un autre l ve des l ves entre eux mais aussi de l l ve l ensemble des l ves l l ve et le collectif Ces rapports des individus l cole sont v cus ressentis et parl s de mani re tr s diff rente quand on met en comparaison cette cole en p dagogie Freinet et les autres coles Le fait un peu surprenant rappelons le c est que l ensemble qui sert de comparaison n a en soi rien de commun puisqu il s agit d entretiens men s pour chacun d eux sur un lieu diff rent permet des rapprochements interrogeants Il faut aussi regarder comment se fait habituellement la prise en charge des enfants en difficult Jovenet 2005 Fr quemment la r ponse se pr sente sous la forme d une discrimination l l ve est mis part pour pouvoir tre aid Soit 1l est pris en particulier par un intervenant sp cialis soit il est mis dans un groupe de son niveau soit on cherche le d pister pour pr voir soit encore l enseignant tente de l entourer d une relation p dagogique protectrice dans le but d aider cet enfant devenir l ve et s ins rer parmi les autres A l cole Freinet ces pratiques n existent pas Il n y a pas de groupes de niveau pas de travail de groupe d ailleurs Le ma tre E assure un
83. pects disciplinaires et non disciplinaires des apprentissages Nous pr senterons d abord la sp cificit de certains dispositifs de travail en sciences d un point de vue didactique et leurs effets sur les apprentissages des l ves Nous interrogerons galement les modalit s du dialogue didactique en maternelle qui pr figurent ce que l on observe l l mentaire Nous d crirons ce que ces diff rents dispositifs g n rent comme comportements nouveaux qui ne sont pas observ s dans des classes ordinaires et qui font la sp cificit de l l ve Freinet Seront ensuite pr sent s des aspects relevant de la socialisation des l ves au sein de l cole et de la classe construction des normes violence int gration des l ves en souffrance L encore des effets sp cifiques apparaissent qui semblent indiquer une meilleure int gration des l ves en difficult au sein de la classe et de l cole une diminution de la violence et du sentiment de violence une participation citoyenne et la construction d une citoyennet scolaire favorable aux apprentissages Nous souhaitons alors axer la discussion sur ce qui peut selon les didactiques disciplinaires mais aussi les autres champs scientifiques convoqu s tre qualifi d avanc es ou de progr s en termes d apprentissage de performances de pratiques et par voie de cons quence jug en terme d quit ou d efficacit Par exemple l effet
84. r de poser des questions pour savoir et ne pas obtenir de r ponses et donc ne pas comprendre ce que signifient r ellement pour lui les interdits ou les punitions S il n obtient pas de r ponse et si cela se renouvelle du milieu familial au milieu scolaire il peut se d gager en lui une sorte de sentiment d tre victime Il peut aussi penser selon un leitmotiv cher Dolto 1984 que s il ne sait pas si on ne lui r pond pas c est que cette chose est marqu e par la honte et que lui aussi qui est cach e la chose est marqu par la honte A travers ces pourquoi au fond l enfant cherche tablir un lien entre ce qu il vit ce qu il ressent et l origine de ce qu il vit et ressent Il tente de comprendre ce qui lui arrive lui qui n arrive pas aux autres du moins c est ce qu il pense les autres l ves autour de lui sont dans une situation familiale meilleure plus appr ci s des ma tres ont plus de copains Il ne le dit jamais ouvertement mais le montre par ses comportements de rejet d agressivit ou d isolement L enfant cherche se comprendre lui m me et tente de garder ou de retrouver son unit un troisi me degr on peut dire qu ses questions l enfant peut obtenir de fausses r ponses qui s imposent lui sans discussion sans que soit prise en compte cette zone de questionnement Pourquoi suivre un r gime qui conduit tre sans cesse l objet de la moquerie des
85. rception partag e par l ensemble des acteurs concern s enseignants l ves et parents ainsi que personnels de service Cette perception d une baisse de la violence est corr l e une am lioration des r sultats scolaires Les l ves alors qu ils taient souvent agit s agressifs montrant peu d int r t pour les activit s scolaires affichent une posture d l ves studieux et motiv s On peut aussi constater un arr t de la fuite de population 111 l ves sont inscrits la rentr e suivante 1 2 Des tendances qui s inversent ensuite pour les l ves mais une cole qui se situe dans la moyenne S1 le sentiment d une baisse de la violence persiste chez les adultes aussi bien chez les enseignants que les parents on peut noter une tendance qui s inverse pour les l ves les deux ann es qui suivent C est ce que montre l volution des taux de victimation calcul s partir de la r ponse la question suivante Cette ann e dans ton cole quelqu un a t il t violent avec toi l ve ou grande personne Le pourcentage des l ves r pondant Je ne sais pas additionn au pourcentage des non r pondants montre une diminution de 7 5 points de l ann e 1 l ann e 3 Soulignons une augmentation forte des l ves qui r pondent avoir t souvent victimes 1ls passent en effet de 6 1 23 1 Ceux qui se d clarent parfois victimes sont aussi en augmentation alors que le pourc
86. re la parole du ma tre et celle des l ves A partir de l Delcambre 2005a et b interroge la notion d quit travers le partage de la parole dans le dialogue didactique en tudiant deux situations les rituels et les entretiens su matin Les variations subtiles selon les p dagogies dans la forme du dialogue offrent des possibilit s diff rentes aux l ves Il faut soulever aussi le probl me de la dichotomisation des pratiques On ne peut opposer dans le dialogue scolaire des formes absentes vs formes pr sentes car il y a des variations l int rieur m me des classes Freinet S1 la recherche sur la prise de parole en maternelle n est pas concluante sur les apprentissage elle contribue fortement vacuer certaines repr sentations approximatives sur les pratiques li es la p dagogie Freinet autour de la libert de l enfant par exemple La comparaison de pratiques p dagogiques diff rentes permet de montrer qu une certaine forme d quit peut se r aliser dans la gestion du dialogue p dagogique Le dispositif des classes Freinet garantit davantage d l ves l acc s des formes de parole publique prise de parole monog r e devant un groupe d s la petite section de la Maternelle gr ce la ritualisation et la diversification des r les de locuteur locuteurs principal questionneur Ces r les sont cens s d velopper l autonomie de l l ve caract ristique importante de l l v
87. ressemble aux classes Freinet par l importance de la pr sence de la ma tresse dans le dialogue mais elle pr sente des carts importants d une s ance l autre 4 s ances observ es en ce qui concerne la productivit des changes entre l ves Dans l ensemble les classes observ es se ressemblent toutes par la densit du contr le de la ma tresse sauf une qui pr sente de fa on particuli re un all gement de la pr sence verbale de la ma tresse dans une des s ances observ es assez tonnant mais peut tre marginal en fin de compte Le polylogue scolaire est bien le lieu d une in galit dans la r partition de la parole cette tude confirme donc les analyses classiques men es sur le dialogue scolaire Mais elle montre que le point de vue quantitatif s il est compl t par une analyse de la qualit du dialogue est insuffisant les classes Freinet pr sentent des changes peu nombreux entre l ves mais plus riches interactionnellement que les autres classes 3 Ritualisation des prises de parole et construction de r les communicationnels L analyse des premiers entretiens du matin a r v l une autre caract ristique des pratiques p dagogiques des ma tresses Freinet qui n est pas directement li e la question de l quit mais qu il faut exposer car elle est la base des analyses suivantes qui elles le sont Les ma tresses Freinet organisent les entretiens du matin selon un rituel per
88. ropos de la technologie J ai exploit ici les questionnaires de CM1 et de CM2 concernant la technologie sur deux ann es scolaires 2004 2005 et 2005 2006 Ann es Ecoles 2004 2005 2005 2006 TOTAL Freinet 42 37 79 Traditionnelle 36 36 42 TOTAL 78 73 151 Nombre de questionnaires selon les ann es et les coles Comme indiqu pr c demment je ne veux pas ici reprendre les r sultats de fa on pr cise mais pr senter les r sultats g n raux dans le but d apporter une vision plus large que celle li e une seule th matique Dans le cadre du questionnaire portant sur des questions dans le champ de la technologie les classes se ressemblent sur certains crit res mais les diff rences sont marqu es et nombreuses Les l ves de l cole Freinet ont plus souvent expliqu certains ph nom ne comme la flottabilit l aide de deux crit res Leurs camarades construisent leurs explications partir d un crit re unique Les l ves de CM2 creusent les diff rences Les crits concernant les piles et leur utilit permettent d observer une population homog ne N anmoins les sous populations se distinguent lorsqu il est question de d crire des fonctionnements De nouveau la population Freinet r dige un crit ancr sur un ph nom ne dynamique prenant en compte le temps Ainsi la question de l usure de la pile et le fait qu elle repr sente un stock fini d nergie permet de distinguer les coles Les
89. s ici d une parole qui r gle ou r glerait des conflits ayant eu lieu comme on semble le penser en voquant le pouvoir d une parole qui am nerait penser que si chacun peut donner son point de vue sur le litige les choses vont s arranger parce que chacun se sera senti entendu A l cole Freinet la parole est une parole de construction plus que de r paration des d g ts Br ve conclusion ce stade de l expos l enfant entre l cole en tant qu l ve Comme dit au d but Tout enfant est pos comme tant d sireux et capable d apprendre pourvu que le milieu p dagogique en l occurrence lui permette et lui facilite ses apprentissages Cela reste t il vrai quand il s agit d enfants en souffrance 2 La reconstruction de l enfant en souffrance La premi re question qui se pose consiste se demander qui parle et comment on parle l cole des enfants en souffrance J introduirai mon propos par ce que j ai entendu de la bouche d une enseignante de l autre cole dans le comparatif initial Il s agit d une petite qui a une situation familiale difficile elle se d nigre et l enseignante en s incluant dans la classe dit nous on d dramatise maintenant tu te trompes apr s tu ne te tromperas plus Puis la source des probl mes tant rapport e son milieu familial elle dit la petite elle pourra voluer quand elle a
90. s les classes ordinaires Je me baserai ici sur trois aspects comparatifs le rapport des l ves aux activit s scolaires les relations des l ves aux adultes les relations entre pairs Ce faisant je montrerai une diff rence fondamentale Si habituellement on peut consid rer que l enfant entrant l cole doit devenir l ve les conclusions de la recherche permettent d affirmer que l enfant entrant dans cette cole est d j en position d l ve il est consid r comme tel Comme le souligne Y Reuter 2007 p 20 en r sumant le fonctionnement de l cole tout enfant est pos comme tant d sireux et capable d apprendre pourvu que le milieu p dagogique en l occurrence lui permette et lui facilite ses apprentissages Il semble bien qu il y ait l mati re parler d quit Partant de l je m interrogerai sur une situation particuli re celle des l ves qu on peut nommer l ves en difficult ou l ves en souffrance Plus exactement je poserai la question suivante existe t il dans cette cole des l ves en difficult ou des enfants l ves en souffrance et quel poids donner ces d nominations question qui semble contredire ce qui tait affirm dans la premi re partie Pour examiner ce qui est sous entendu sous ces termes il faudra examiner comment les enseignants parlent de ces cas particuliers mais aussi ce que disent d eux m mes de tels l ves Ceci
91. s que l on a du mal identifier le d but d un nonc La qualit des SD peut se d crire en terme de nombre d changes pleins par s ance et par la moyenne d changes pleins par SD Ainsi j ai pu tablir une moyenne de seize changes pleins par s ance et un peu plus de trois changes pleins par s quence dialogu e ce qui est relativement modeste mais adapt aux contraintes du travail collectif les SD ne pouvant pas se prolonger outre mesure sauf perdre de vue que l on se trouve dans une situation collective d interactions On peut partir de ce premier r sultat faire le compte des s ances o globalement le nombre d EP est sup rieur ou gal cette moyenne On s aper oit que chez toutes les ma tresses sauf celle de la classe non Freinet o les SD ne sont pas des structures interactionnelles fr quentes ni fortes une s ance sur deux pr sente cette qualit interactionnelle et cela quel que soit le nombre de s quences dialogu es dans la s ance L objectif que l on peut attribuer aux SD donner l occasion un l ve de d velopper des formes de participation au dialogue autres que la r p tition semble galement r parti entre les diff rentes classes ce qui est int ressant souligner et confirme une fois de plus l int r t langagier de cette variation interne au dialogue collectif Les SD sont un lieu o les l ves avec l aide de la ma tresse participent au d veloppement
92. s un cadre reposant sur le principe de coop ration Il ne s agit pas d tre le meilleur de la classe mais d acqu rir des comp tences ces comp tences devant tre mises au service de la progression du groupe Ce climat repose sur des pratiques professionnelles r v lant dans le rapport des enseignants au m tier et aux l ves des conceptions sp cifiques et des valeurs sous jacentes au centre le principe de justice et d ducabilit des apprenants de responsabilit et de respect des enseignants Le projet p dagogique soude l quipe lui permettant de d velopper une dimension collective du travail Cette dimension contribue d construire pour partie la violence ressentie par une socialisation des incidents et une organisation institutionnelle des modalit s de gestion et des relations sociales entre l ves et entre parents et cole Le projet d cole s il donne sens l action p dagogique s inscrit dans un projet politique amener les enfants de milieux populaires s manciper par le savoir et devenir des citoyens clair s suscitant un engagement professionnel en dehors de la classe particuli rement cons quent Conclusion Ainsi pour analyser les effets d une p dagogie alternative en milieu populaire en termes d quit et d efficacit dans le domaine de la socialisation scolaire nous avons tent de combiner plusieurs entr es m thodologiques croisement des outils et des m thodes aussi bien quali
93. savoir la place de l l ve la conception des disciplines Ceci en lien avec le fonctionnement de la soci t scolaire Et cela est valable quelque soit la discipline 2 3 La socialisation C est dans ce domaine qu on d couvre la fonction et le fonctionnement d instances de socialisation sp cifiques cette p dagogie que sont les conseils conseil de classe conseil des ma tres conseil d cole conseil des enfants et les conf rences La socialisation scolaire est ici d finie comme un processus adaptatif par lequel les individus s approprient de fa on active les r gles les normes ainsi que les valeurs et les r les qui r gissent le fonctionnement de la communaut ducative Carra et Pagoni ici m me Les effets sont spectaculaires d s la premi re ann e de cette p dagogie participative qui implique l l ve dans la gestion de la classe et de l cole sur le climat de l cole mesur travers divers indicateurs dont le sentiment de violence justice Ces effets qui se lisent sur le versant sociologique de l int gration dans le groupe et l adh sion aux normes scolaires co construites se lisent galement sur le versant psychologique travers le processus de construction du rapport de l l ve l autorit incarn par les r gles scolaires labor es par les l ves et les enseignants dans les diverses instances de construction des r gles scolaires Pagoni 2005 Ce probl me du
94. sion de la truite ou de celle d un poussin Il n y a pas d action particuli re mener en dehors de la lecture d image qui permet un travail important sur le vocabulaire On pourrait mettre l hypoth se que cette fa on d aborder les sciences est li e l id e d une certaine n cessit premi re de ma triser la langue Cette tape permet alors d aborder les sciences autrement dans d autres niveaux scolaires La place du vocabulaire est donc ici primordiale L enseignement scientifique est dans cette classe fortement associ un apprentissage ou une familiarisation avec des mots scientifiques Dans les crits Freinet diff rentes parts du travail scientifique sont mises en avant La recherche documentaire semble tre une phase essentielle du travail produit par les l ves Cette activit est r alis e partir de diff rents documents ceux ci n tant pas exclusivement des outils pens s pour l cole N anmoins il appara t que l criture suivie de son oralisation et donc du partage du savoir soit l acte fondamental Ainsi un crit personnel et sign va tre le tremplin vers un travail plus fin du point de vue des divers savoirs en jeu Les conf rences sont consign es dans l cole pour constituer un patrimoine culturel Le travail scientifique n est donc pas ici li l exp rimentation ou l apprentissage d un vocabulaire sp cifique dans un premier temps mais l
95. t la pr senter l oral La longueur des supports crits peut varier Il existe plusieurs constantes dans ces crits notamment l criture la premi re personne Les textes sont bas s sur des exp riences personnelles Des illustrations de diff rents types sont pr sentes et des questions peuvent tre pos es en fin de documents Ici le sens des questions est int ressant puisqu elles sont pos es par un l ve au reste de sa classe et non pas comme je l ai mentionn auparavant par le ma tre aux l ves Au fur et mesure de l ann e les conf rences doivent se terminer par des propositions pour aller plus loin dans l tude du sujet choisi Le ma tre explique cette nouvelle rubrique par le passage de l exp rience personnelle un savoir plus g n ral Ainsi apr s les crits des l ves des documents pr sentant par exemple le vocabulaire scientifique sont pr sents Il est int ressant de noter la contextualisation des documents distribu s aux l ves Ils font suite au travail d un l ve en particulier et permettent d aller plus loin dans la th matique trait e Le statut de ces documents est diff rent par rapport ceux tudi s dans les autres classes En effet ils n ont pas comme but unique de faire r aliser des exercices aux l ves ou de faire office de le on mais ils se r v lent tre des documents faisant suite des recherches personnelles Ainsi dans la classe Freinet les crits
96. tatives que quantitatives comparaison synchronique et diachronique des r sultats obtenus dans cet tablissement avec ceux obtenus dans d autres tablissements scolaires distinction entre effets contextuels subis effectifs recrutement social des l ves et caract ristiques du lieu d implantation de l cole et effets construits le climat d cole d pendant de son fonctionnement et de sa configuration normative permettant de mettre en vidence l importance de caract ristiques qualitatives de l organisation scolaire le climat la culture d tablissement reposant sur une thique professionnelle capable de produire chez les l ves un fort sentiment de justice Bibliographie Carra C para tre oct 2008 Violences l cole l mentaire Une exp rience enfantine r pandue participant la d finition du rapport aux pairs L Ann e sociologique 58 2 318 336 Carra C dir 2006 Violences l cole l mentaire approche quantitative et comparative le cas du d partement du Nord Rapport de recherche IUFM du Nord Pas de Calais R RIU 03 005 Villeneuve d Ascq Carra C 2005a D viances et r gulations l cole l mentaire Le cas d une cole Freinet en r seau d ducation prioritaire dans Y Reuter dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire l cole primaire Rapport de recherche ERTe 1021 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle 23 45 Carra
97. te cole y entre d embl e en tant qu l ve et c est d abord en tant que tel qu il est trait Y Reuter 2007 p 20 en r sumant le fonctionnement de l cole crit tout enfant est pos comme tant d sireux et capable d apprendre pourvu que le milieu p dagogique en l occurrence lui permette et lui facilite ses apprentissages N y a t il pas l d j comme le rappelle Anne Marie Jovenet ici un principe fondateur de l quit La relation l enseignant et l interaction du statut d l ve et d enfant est ici particuli re Il semble que dans les classes ordinaires l enfant en souffrance devient l ve en difficult qui a besoin d aide et c est ce qui structure sa relation l enseignant qui veut l aider La prise en charge ordinaire fonctionne selon Jovenet comme une discrimination d o int gration par la suite l l ve est mis part pour pouvoir tre aid Soit 1l est pris en particulier par un intervenant sp cialis soit il est mis dans un groupe de son niveau soit on cherche le d pister pour pr voir soit encore l enseignant tente de l entourer d une relation p dagogique protectrice dans le but d aider cet enfant devenir l ve et s ins rer parmi les autres A l cole Freinet ces pratiques sont absentes le fonctionnement collectif permet de ne pas laisser l individu se faire envahir par ses souffrances person
98. th me plus ou moins son initiative et avec l aide de la ma tresse est mis en vidence comme un trait fr quent des moments de langage l cole maternelle Cela interroge les descriptions classiques des fonctionnements du dialogue p dagogique Dans la moiti des cas observ s Freinet et non Freinet les dilogues pr sentent une certaine qualit interactionnelle ce qui permet de souligner l int r t qu ils offrent pour transformer le dialogue p dagogique en occasion de d veloppement langagier pour les l ves Malgr le caract re interactionnel de ces dilogues on peut consid rer de par la construction de la situation qu il s agit de formes mergentes d une prise de parole publique dont on voit en l mentaire une r alisation plus canonique avec la pratique des conf rences ou expos s La comparaison de pratiques p dagogiques diff rentes permet galement de montrer qu une certaine forme d quit peut se r aliser dans la gestion du dialogue p dagogique la ritualisation et la diversification des r les de locuteur favorise le contr le des prises de parole par les enseignantes et leur r partition entre les l ves Sans pr tendre atteindre la quantit de parole d volue aux ma tresses qui tient leur statut d enseignantes nous avons pu montrer que le dispositif des classes Freinet garantit de nombreux l ves l acc s des formes de parole publique d s la petite section de la Mat
99. travail de mise en sc ne des contenus scientifiques engendre l existence d un r seau conceptuel dynamique En effet lorsqu ils int grent la classe dans ce mode de fonctionnement ces contenus ne peuvent tre convoqu s isol ment Le savoir n est pas travaill de fa on close mais dans un r seau notionnel La question pos e centralement au d but de cette recherche par l quipe Th odile concernait les effets d un tel mode de travail Dans le cadre de ce symposium nous interrogeons l efficacit et l quit dans l ducation En ce qui concerne l enseignement et les apprentissages en sciences cette tude permet de r pondre que les effets du mode de travail de l cole Freinet sont tr s b n fiques Ces r sultats sont lire principalement travers une volution dans le cursus scolaire Les l ves semblent ici plus qu ailleurs b n ficier d un travail de coop ration entre les ma tres Ainsi des photographies des savoirs produits par les l ves des moments pr cis mettent en lumi re selon les niveaux scolaires des acquis particuliers Une dynamique est en marche dans le temps de l cole primaire pour construire des savoirs et savoir faire en lien avec les sciences qui au fur et mesure de l avanc e dans les classes se structurent et s affinent BIBLIOGRAPHIE Allain J C 1995 S ismes ruptions volcaniques et int rieur de la terre conceptions d l ves de h
100. ts descriptifs complexes ou aux cons quences des ruptions volcaniques Par contre elles se distinguent lorsqu il est question des causes du ph nom ne Ce sont les l ves de l cole Freinet qui les abordent plus fr quemment Ils s appuient dans leurs explications sur une cha ne d v nements Le ph nom ne d crit est d une certaine fa on ici contextualis A la fin du questionnaire les l ves qui le d sirent peuvent formuler des questions concernant le volcanisme Dans un premier temps ils indiquent s ils ont des questions et dans l affirmative les posent par crit C est dans l cole Freinet que les l ves posent relativement plus de questions Cette diff rence est significative dans la population g n rale et d autant plus significative qu on avance dans la scolarit Il appara t encore que plus on avance dans le cursus scolaire plus les l ves des deux coles se diff rencient Il existe ici une volution forte l cole Freinet Il est possible d aller plus loin en disant que les l ves de CE2 de l cole Freinet sont souvent moins pertinents que les CE2 de l cole traditionnelle et d s le CM1 cette tendance s inverse de fa on forte pour tre massive en CM2 Ce r sultat est s rement attribuer au travail d quipe existant dans cette cole Dans l autre tablissement le cursus est moins lin aire et il existe davantage de ruptures entre les classes 2 3 A p
101. uffrance et justement pas l ves en difficult met en vidence avec encore plus de brutalit ce principe d quit qui fonde les pratiques de cette cole 3 Efficacit et quit Posture de recherche et posture d valuation Rappelons qu la rentr e 2001 l cole l mentaire dont il a t question ici accueille 89 l ves Ils sont issus tr s majoritairement de familles nombreuses massivement exclues du march du travail avec une sur repr sentation de familles trang res 11 2 d l ves trangers en particulier de nationalit marocaine portugaise ou turque cf Carra et Pagoni ici m me Elle conna t des ph nom nes de violences physiques et verbales affiche de mauvais r sultats Les valuations nationales CE2 de 2001 classent l cole loin derri re les autre Il y a par ailleurs 27 d l ves doublants et 15 des enfants suivis par le RASED R seau d Aide Sp cialis e aux El ves en Difficult A partir de l on peut que constater l efficacit de l quipe enseignante Efficacit en termes d acc s au savoir pouvoir parce que le pouvoir n exclut pas les l ves de son exercice au sein de la communaut scolaire dans les limites des droits et des r gles institu s dans les diff rentes formes de conseils alors qu ils en sont exclus dans la cit Mais la question de savoir si la p dagogie Freinet telle qu elle est mise en uvre dans cette cole donne de meilleurs r
102. uit dix ans Aster n 20 p 43 60 Cohen Azria C 2005 Repr sentations pratiques postures dans 1 enseignement des sciences dans Reuter Y D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Erte1021 Rapport de recherche Tome 1 p 375 384 Cohen Azria C 2007 Enseignement et apprentissages en sciences dans Reuter Y dir Une cole Freinet Fonctionnements et effets d une p dagogie alternative en milieu populaire Paris L Harmattan pp 217 244 Cohen Azria C Delcambre I 2005 Pratiques langagi res et activit s scientifiques en maternelle dans Reuter Y dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Rapport ERTE 1021 p 266 296 Cohen Azria C Delcambre I 2006 Activit s scientifiques et conduites langagi res dans Y Reuter dir Effet d un mode de travail p dagogique Freinet en REP Recherche IUFM Nord Pas de Calais R RIU 04 007 Villeneuve d Ascq Universit Charles de Gaulle Lille3 p 153 176 Reuter Y 2005 El ments pour un bilan provisoire int r ts limites et transf rabilit dans Reuter Y dir D marches p dagogiques et lutte contre l chec scolaire 2002 2005 Erte1021 Rapport de recherche tome 1 p 385 390 Reuter Y dir 2007 Une cole Freinet Fonctionnements et effets d une p dagogie alternative en milieu populaire Paris L Harmattan 255p Contribution n 2 R sum
103. une mati re ou encore les salles En utilisant le mot liste j entends souligner le fait qu ils disent peu de choses de ces mati res ou de ces types d activit s La comparaison va laisser imaginer tout ce que ces l ves pourraient dire si cela leur venait l esprit A l cole Freinet ils ne citent g n ralement pas une mati re ou un lieu sans dire ce qu ils y font comment ils le font et en ajoutant surtout ce qui leur plait ou d plait On pourrait dire que ces mati res vivent ils les pr sentent dans leur r alisation beaucoup plus que comme des produits tout faits et dans une r alisation o l acteur est pr sent Relevons d abord quelques l ments ailleurs Elsa parle d un expos et puis l j ai un expos faire sur les tigres et puis j ai du travail aussi en conjugaisons les maths aussi en maths j ai les plus les moins les multiplications les fractions mais l aussi je suis un peu en vacances Je vais recopier mon expos sur les tigres A ce propos elle d veloppera plus longuement un film sur les licornes regard la maison Tom dit j aime bien les math matiques les divisions les soustractions les multiplications euh les la conjugaisons c est tout mais il ajoute peu apr s qu il aimerait bien changer les maths le p rim tre en expliquant j arrive pas le faire De fait dans le discours de ces l ves les mati res sont surtout associ es a
104. ura compris qu elle a sa petite place dans son monde dans sa t te elle s en sortira quand elle aura compris a qu elle aura accept Mais un peu plus loin elle ajoute elle ne me parle d elle m me elle ne viendra jamais me parler de sa famille ni de ce qui peut lui arriver chez elle alors que N je peux tout vous raconter de sa vie Je ne sais pas ce qui se passe chez elle je le sais parce que je vois sa maman ou bien parce que j apprends des choses sinon non et encore apr s un peu de temps conclut j ose pas trop moi si on me raconte j coute mais Je vais pas aller lui demander ton papa qu est ce qui se passe Ce jour l se r veille en moi la petite fille que j ai t l cole face une directrice qui attendait que je lui raconte ce qu la maison on m avait recommand de ne pas dire Cette question des l ves en souffrance commence s agiter s rieusement en moi L enseignante attend comme un pr requis que l l ve raconte ses probl mes pour tre plus l aise dans la classe et travailler mieux Et si je le dis ici c est que la prise en compte de ce contre transfert n est pas une anecdote dans ce type de recherche clinique Blanchard Laville 2001 cette prise en compte claire mon questionnement Cela permet au chercheur en moi d entendre aussi tout ce que me dit cette enseignante cette souffrance qu elle m me prouve ne pouvoir rie
105. ute Si dans les p dagogies traditionnelles ce qui compte c est le vocabulaire sp cifique la discipline sans en tre absent ce qui est premier dans les approches Freinet c est la d marche scientifique qui consiste questionner un objet d une mani re pertinente et de construire une d marche de recherche de r ponses Qu est ce qui est plus important Conna tre le vocabulaire de la science ou savoir jeter un regard de scientifique sur le monde Les deux sans doutes mais les pratiques p dagogiques semblent donner la priorit l un des deux aspects en estimant que l autre en d coulera La didactique des sciences a t elle les moyens d invalider l une des deux hypoth ses On peut penser que la premi re option ne fonctionnera qu avec un certain types d l ves et que l autre aura l avantage d ouvrir la sciences au plus grand nombre De nouveau est ce cette d marche est plus souhaitable pour ne pas dire efficace Enfin le plaisir n est pas convoqu de la m me mani re par les enseignants Freinet et les autres Pour les premiers il est dans la t che il ne sert plus seulement entrer dans la t che Encore une notion sujette toutes les d rive dans les discours sur l ducation nouvelle Le plaisir est travail notion centrale dans l cole Freinet observ e 2 2 La prise de parole Le dialogue scolaire est classiquement le lieu o est mis en vidence ou d plor le d s quilibre ent
106. uteurs l ves longueur et qualit des encha nements Delcambre 2007 le rep rage enfin de dilogues changes duels Ma tre l ve ou de trilogues change de structure ternaire o interagissent le ma tre et deux l ves l int rieur du polylogue donne lieu diverses analyses fr quence et r partition entre les 20 s ances observ es nombre d l ves intervenant longueur des changes valuation de la qualit langagi re des changes et des contenus de discours etc dont il sera fait tat ci dessous Des entretiens men s a posteriori avec les enseignantes partir du visionnement des enregistrements permettent de contr ler les descriptions labor es par le chercheur de mettre en vidence les valeurs accord es par les enseignantes aux situations qu elles ont construites et de comprendre le syst me didactique qui sous tend les situations de classe observ es 2 Contr le ou autonomie Lors de cette recherche plus longue qu il n est d usage dans les recherches en ducation plusieurs questions de recherche ont t formul es Une des premi res visait tablir la part d autonomie des l ves dans le dialogue p dagogique Les interventions des l ves sont g n ralement d crites comme prises en sandwich entre deux interventions du ma tre le tout constituant un module de base du dialogue p dagogique question du maftre r ponse de l l ve validation du ma tre Sinclair
107. ux difficult s ou aux r sultats Elsa apr s avoir num r les mati res en fonction des jours ajoute la ma tresse elle met des rouges des verts ou des jaunes ou encore j aime bien tout sauf les fractions c est dur Le travail quand il fait peur est donc abord de mani re rapide Aucun de ces l ves ne raconte comme l cole F des moments v cus par tous les l ves ensemble comme les recherches math les pr sentations de textes ou encore les changes dans l entretien L l ve est seul face une activit pr vue pour tous Il n est pas non plus question pour lui de pouvoir dire ce qu il trouve bien ou ce qu il voudrait voir changer En revanche travers le mode de travail Freinet une relation particuli re aux autres s installe et ce que d crit Odile est tout fait diff rent de ce qu ont pu raconter des l ves en difficult s dans les autres coles on fait des cr ations maths en ce moment chacun en a invent puis on le montre et puis on a le droit de rien dire et les gens ils font des remarques sur a on dit ah je sais pas peut tre peut tre pas et puis au bout d un moment et ben la fin on doit dire et puis on montre et puis on peut bien expliquer et si il y a des enfants qui ne comprennent pas ils disent que l ancienne cole c tait tu comprends pas ben fallait couter et c est tout alors que ici quelqu un r explique pour elle et voil

Coordinateur du symposium Nom : Hassan Prénom : Rouba

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