LETTRE OUVERTE A M. MATTEI, MINISTRE DE LA SANTE et à M
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1. 01 d cembre 2003 LETTRE OUVERTE A Mr MATTEI MINISTRE DE LA SANTE et Mr DOUSTE BLAZY par le Dr Christian Bianchi Monsieur le Ministre Monsieur le D put Je suis m decin g n raliste install depuis 26 ans dans une petite commune rurale loign e de tout centre hospitalier J ai entendu hier et aujourd hui la radio les d clarations que vous avez faites l un et l autre concernant l engorgement des h pitaux suite l pid mie de grippe bronchiolite et gas tro ent rite Je retiens qu aussit t vous incriminez une d fail lance des m decins lib raux qui ne prendraient plus leurs gardes ou plus suffisamment Je ne peux parler que de ce que je connais J observe que dans mon d partement la perma nence des soins est assur e jour et nuit f tes et dimanches par les g n ralistes qui maillent l ensemble du territoire malgr la fatigue les accidents dus au surmenage au moins 3 tu s sur la route en 3 ans les maladies qui frap pent de plus en plus durement une population m dicale dont les 2 3 ont plus de 50 ans Nous assurons encore la permanence des soins d une population g e dispers e sur une zone g ographique tendue mal gr les villages sans docteur les d parts non remplac s les rem pla ants rares et chers Nous assurons la permanence des soins malgr des astreintes de 60 heures suivies d une reprise imm diate du travail nor mal dans d2. es zones o le repos compensateur est tout simple ment impensable Nous assurons la permanence des soins malgr des semaines de 60 70h de travail sans compter la comptabilit la tenue de dossier la Formation M dicale Continue ou la vie syndicale Nous assurons la permanence des soins malgr les exigences de patients qui confondent urgence et satisfaction imm diate d un besoin Nous assurons la permanence des soins malgr l p e de Damocl s d une action judiciaire apr s une erreur due l puisement ou simplement suite la frustration de patient qui la soci t promet tout Nous assurons la permanence des soins malgr les mises en cause qui nous ulc rent et nous jettent en p ture aux m dias Le profond d go t que je ressens devant cette injustice pourrait me pousser jeter l ponge J y songe parfois Il pourrait me pousser r clamer le d part d un ministre si rapide juger et condamner toute une profession Il pourrait au moins me conduire r clamer aux lus qui m ont offens des excuses publiques Je me contenterai de vous dire Monsieur le Ministre Monsieur le D put qu il y a urgence mettre de l ordre dans le sys t me de soins en donner le mode d emploi duquer les usagers financer ce qui doit l tre qu il y a urgence m nager des troupes puis es les utiliser utilement et raisonnablement J ai peur Monsieur
3. le Ministre Monsieur le D put de ce qui se passera dans 5 ans dans 10 ans quand 50 des g n ral istes actuellement l uvre prendront la retraite s ils n ont pas d sert avant un champ de bataille puisant o de surcro t on les m prise Qui alors assurera la permanence des soins Je vous prie de croire Monsieur le Ministre Monsieur le D put l expression de mes sentiments respectueux
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