L`Allemagne face à la construction européenne
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1. le peuple allemand anim par la volont de ser vir la paix du monde en tant que membre part enti re d une Europe unie 358 LA GOUVERNABILIT peut mentionner ici la r solution commune des groupes parlementaires CDU CSU FDP et SPD au Bundestag sur le trait de Maastricht r solution qui voque le lien indissoluble entre l unification europ enne et l unification allemande soulignant que l approfondissement de l int gration europ enne compl te l unification allemande ou la r solution du Bundesrat du 12 d cembre 1992 saluant galement cette fois au nom des L nder la construc tion europ enne Les d bats houleux la fran aise sur Maastricht ne se sont donc pas pro duits en Allemagne en raison aussi du fait que l on n a pas organis de r f rendum l Allemagne a en effet un syst me fondamentalement repr sentatif ce sont les d put s qui sont charg s de repr senter la volont des citoyens depuis que les exp riences malheureuses de la R publique de Weimar ont mis en lumi re les risques qu entra ne l interrogation directe des citoyens Ces derniers sont par ailleurs dans leur grande majorit favorables la construction europ enne comme le prouvent les diff rents sondages d opi nion en 1994 la revue Documents estimait que seuls 17 des Allemands taient hostiles l int gration europ enne Ce r sultat favorable l Europe se comprend mieux si l on se so2. LARGISSEMENT DE L EUROPE Tandis que l largissement de la Communaut Europ enne s est faite depuis les ann es 80 vers le Sud avec l entr e de la Gr ce en 1981 de l Espagne et du Portugal en 1986 l Allemagne a pour des raisons diverses sou hait une modification de cette orientation L Allemagne a souhait l largissement de la communaut vers le Nord on entend par l non seulement la Su de la Finlande la Norv ge qui a finale ment refus l adh sion mais aussi l Autriche elle trouve chez ces parte naires d abord une concordance de mod les qui lui fait d faut avec d autres partenaires plus anciens la coexistence d une conomie de march dyna mique et d un Etat providence d velopp des organisations patronales et syn dicales puissantes et centralis es une politique sociale d velopp e le souci de la d fense de l environnement en Autriche elle retrouve le mod le f d ral qui permet de parler un m me langage dans le d bat sur la r forme des institu tions la m me insistance sur la stabilit mon taire elle peut done esp rer ainsi trouver des appuis dans les n gociations futures avec ses partenaires europ ens Un autre point est loin d tre n gligeable avec l entr e de parte naires prosp res l Allemagne esp re voir all ger sa participation au budget de la Communaut participation qui lui para t trop lourde notamment depuis la r unification et la charge de d ve
3. 20 Von Berlin aus sieht man s anders titre d un article du quotidien Die Welt du 4 mars 1994 dans cet article l auteur C G Str hm rappelle que les voisins de l Est sont plus proches maintenant que Berlin a remplac Bonn comme capitale de l Allemagne 21 Spiegel 50 1991 364 LA GOUVERNABILIT d Europe centrale et orientale se d velopper conomiquement selon le mod le lib ral et pour cela il faut leur ouvrir la porte de l int gration europ enne Certes au cours du sommet de Essen de d cembre 1994 l Allemagne qui finis sait d assumer la pr sidence de l Union europ enne a insist sur les progr s que devaient r aliser les pays du centre et de l Est de l Europe pour pouvoir tre admis certes elle a aussi affirm que l largissement vers le Sud tait une t che accomplir il n en reste pas moins vrai que ce n est pas la M diterran e qui est l horizon de l Allemagne ce n est pas l qu elle voit ses int r ts servis ou menac s c est au c ur de l Europe et cela explique aussi l attitude indulgente que l Allemagne adopte vis vis de la Russie la stabilit de la Russie et de la CEI sont des conditions indispensables pour la stabilit en Europe et donc pour la s curit de l Allemagne Il est vrai aussi que par la r unification l Allemagne pense servir d s aujourd hui de laboratoire ce que pourrait tre un largissement des fronti res de l Europe commun
4. les milieux dirigeants de la R publique F d rale Les lections au Bundestag du 18 Octobre donnent au chancelier Kohl la possibilit de rester au pouvoir avec la m me coalition CDU CSU FDP mais avec une majorit r duite peine r lu chancelier Helmut Kohl d clare qu une de ses t ches essentielles sera la poursuite de la construction euro p enne La pol mique de septembre 1994 et la d claration de Kohl ne signifient pas que le d bat sur l Europe a tenu une place importante dans la campagne lec torale Les Allemands sont en effet plus pr occup s par les probl mes de s cu rit de ch mage et par les difficult s de la r unification que par les modalit s de la construction europ enne De plus il existe sur cette derni re question un consensus entre les trois grands partis en Allemagne F d rale Il n est pas inutile de rappeler que d s 1949 le pr ambule de la Grundgesetz la constitution provisoire de l Allemagne F d rale voquait la L 2 0 2 place de l Allemagne dans une Europe unie que cette partie du pr ambule a t maintenue apr s la r unification et que le consensus entre les partis tradi tionnellement repr sent s au Bundestag se manifeste maintes occasions on 1 CDU CSU Fraktion des Deutschen Bundestages berlegungen zur europ ischen Politik 2 Grundgesetz von dem Willen beseelt als gleichberechtigtes Glied in einem vereinten Europa dem Frieden der Welt zu dienen
5. op cit p 301 5 Documents Revue des questions allemandes n 1 94 6 La d claration du Bundestag cit e dans la note 3 t moigne de cette conception Wir wollen ein starkes Europa Deutschland darf kein anderes Mal der Gefahr des Nationalismus erliegen Nous voulons une Europe forte L Allemagne ne doit pas suc comber une nouvelle fois au danger du nationalisme op cit p 295 7 Cf Thamer H U La conscience europ enne en Allemagne apr s 1945 in Identit s nationales et conscience europ enne un colloque du Bild publi par J Rovan et G Krebs Publications de l Institut d Allemand d Asni res 1992 pp 116 121 L Europe avait cet avantage d offrir une nouvelle orientation avec des connotations positives tous ceux qui n accordaient plus aucune valeur normative leur propre histoire nationale puisque celle ci L ALLEMAGNE FACE A LA CONSTRUCTION EUROP ENNE 359 formules qui peuvent parfois surprendre telle cette affirmation de l ancien ministre des Affaires trang res Hans Dietrich Genscher Plus notre poli tique ext rieure est europ enne plus elle est nationale ce n est cependant pas autre chose qu exprime le titre du recueil de discours du chancelier Kohl L Europe est notre destin c est le sens du message du chancelier adress tous les gouvernements du monde le 3 Octobre 199019 Une seconde id e li e la premi re est que la D mocr
6. A CONSTRUCTION EUROPEENNE Le ler septembre 1994 un document du groupe parlementaire CDU CSU consacr la politique europ enne soul ve de vives pol miques en Allemagne et chez les partenaires de celle ci notamment l Italie l Espagne et la France limportance de ce document est due aussi bien la personnalit de ses auteurs qu aux th mes abord s Le texte a t labor par le porte parole du groupe parlementaire CDU CSU pour les questions de politique trang re Karl Lamers et surtout par le pr sident du groupe parlementaire Wolfgang Sch uble qui est le dauphin pr sum du chancelier Kohl trois points essen tiels sont abord s l largissement de la Communaut la r forme des institu tions europ ennes rendue n cessaire par cet largissement et par un souci d efficacit les relations avec la France Ce qui soul ve le scandale c est l vocation l int rieur de la Communaut d un noyau dur qui serait en quelque sorte la locomotive de l volution les autres Etats jouant les seconds r les en particulier un Etat fondateur de la Communaut l Italie Tr s vite le chancelier Kohl prend ses distances avec le texte que le ministre des affaires trang res FDP Klaus Kinkel rejette et consid re comme particuli rement mal venu un moment o l Allemagne assure la pr sidence de l Union euro p enne Ces r actions ne sauraient faire oublier que ce document refl te des opinions r pandues dans
7. L ALLEMAGNE FACE A LA CONSTRUCTION EUROP ENNE PAR Marie Ren e DIOT DURIATTI Professeur l Universit de Picardie Jules Verne Le trait de Maastricht sign le 7 f vrier 1992 ratifi le 2 d cembre 1992 une large majorit par le Bundestag 543 oui 17 non et 8 abstentions s ins crit dans la continuit de la construction europ enne laquelle l Allemagne est associ e depuis la fondation de la communaut europ enne du charbon et de l acier en 1951 Les bouleversements politiques et conomiques au sein de l Europe centrale et orientale la r unification allemande l attitude de la Bundesbank qui en relevant ses taux d int r t a mis en difficult le syst me mon taire europ en difi gr ce la coop ration du pr sident fran ais Val ry Giscard d Estaing et du chancelier allemand Helmut Schmidt les r ticences manifestes en Allemagne devant le projet de cr ation d une monnaie unique invitent s interroger sur les positions allemandes face la construction euro p enne Cette analyse est particuli rement opportune puisque l Allemagne a v cu en 1994 une ann e lectorale marquante avec notamment les lections au Parlement europ en et les lections au Bundestag et qu elle a assum pour la premi re fois depuis la r unification la pr sidence de la communaut au cours du second semestre de 1994 L ALLEMAGNE FACE A LA CONSTRUCTION EUROP ENNE 357 I LE CONSENSUS ALLEMAND SUR L
8. atie de Bonn s est consolid e gr ce son int gration dans un groupe d Etats d mocratiques l Europe des 6 c est l Europe des d mocraties qui ont aid l Allemagne fraf chement sortie de la dictature se r duquer Enfin et ce dernier point est loin d tre n gligeable pour les Allemands l int gration europ enne a contribu la prosp rit conomique et la solidit mon taire de l Allemagne ce qui a par ailleurs aid la stabilisation du syst me d mocratique encore une fois c est l histoire r cente qui permet d tablir ces rapprochements on cite toujours parmi les facteurs de fragilit puis d effondrement de la R publique de Weimar la grande inflation de 1923 et la crise de 1929 a contrario le miracle conomique allemand a consolid la jeune d mocratie occidentale Ces diff rents points permettent de mieux comprendre l attitude allemande face la question de l approfondissement de l Union europ enne c est dire le m lange parfois difficile comprendre pour les pays partenaires de volon t de poursuivre l int gration et de prudence qui semble parfois timor e devant toute mesure qui risquerait d avoir des cons quences n gatives sur la prosp rit conomique et la stabilit mon taire suite note 7 avait abouti aux abominations criminelles du Troisi me Reich p 119 H U Thamer explique ainsi le recul actuel de l engouement pour l Euro
9. autaire aux nouvelles d mocraties du centre et de l Est de l Europe A l heure o le but fix par le pr ambule de la Grundgesetz ein vereintes Europa semble moins irr alisable qu il ne l tait en 1949 l heure o l Allemagne d apr s la r unification retrouve une certaine libert de mouve ments elle peut apporter une contribution constructive l Union europ enne si l on accepte de voir que ses int r ts peuvent diverger de ceux de ses parte naires de consid rer qu elle a aussi par ses exp riences pass es et par sa situation en Europe le droit de donner quelques indications sur les voies emprunter les proc dures respecter sans que cela soit aussit t per u comme la volont arrogante de donner des le ons tout le monde
10. e la question du respect des comp tences des L nder a t soulev e devant le tribunal constitutionnel appel se prononcer sur la conformit du trait de Maastricht la Loi Fondamentale 13 Dans les domaines qui ne rel vent pas de sa comp tence exclusive la Communaut n intervient conform ment au principe de subsidiarit que si et dans la mesure o les objec tifs de l action envisag e ne peuvent pas tre r alis s de mani re suffisante par les Etats membres 14 Documents op cit L ALLEMAGNE FACE A LA CONSTRUCTION EUROP ENNE 361 retrouv que progressivement sa souverainet pleine et enti re en r alit en 1990 avec le trait 2 4 En revanche le d bat sur l union mon taire suscite force pol miques III LE D BAT SUR L UNION MON TAIRE Les d clarations optimistes du chancelier Kohl les promesses du pr sident de la Bundesbank Hans Tietmeyer ne peuvent faire oublier un point essen tiel la m fiance profonde des Allemands devant toute mesure risquant de les priver d une monnaie solide qui a fait ses preuves le deutschemark au profit d une monnaie dont le nom lui m me ne leur convient pas Si l cu voque pour nous une monnaie ancienne solide der ECU parfois crit Ecu n acc de pas cette dignit historique il n est qu un sigle European Currency Unit et manque par cons quent de consistance Si les Allemands se sentent peu aptes donn
11. er des le ons de d mocratie ils sont convaincus de pouvoir indiquer la bonne voie en mati re mon taire et cela en se fondant sur leur propres exp riences Le XIX si cle leur a appris que l union mon taire ne pr c de pas l union politique c est apr s la fondation de l Empire bismarckien que l Allemagne s est trouv e dot e d une monnaie unique l union douani re qu a t le Zollverein la multiplication des changes commerciaux n ont pas suffi impo ser une union mon taire le m me sc nario est valable pour l Europe f et c est sous la pression de ses partenaires et galement parce que l union mon taire de 1990 a pr c d le traite d unification que l Allemagne a accept de faire progresser l union mon taire sans avoir abouti des r sultats notables dans le domaine de l union politique La puissance du deutschemark dans la seconde moiti du XX si cle est mise l actif de la Bundesbank dont on met en valeur deux caract ristiques essentielles l ind pendance vis vis du pouvoir politique et la priorit accor 15 Le trait sign le 12 septembre 1990 affirme la pleine souverainet de l Allemagne article 7 Das vereinte Deutschland hat volle Souver nit t ber seine inneren und u eren Angelegenheiten L Allemagne unifi e a la pleine souverainet sur ses affaires int rieures et ext rieures La Convention de Paris du 23 Octobre 1954 qui met
12. lopper les nouveaux L nder Ce qui fait l originalit de la position allemande c est son int r t pour l largissement vers l Est il est vident qu avec la r unification le centre de gravit de l Allemagne s est d plac et que pour reprendre un titre de Die Welt De Berlin on voit les choses diff remment d s 1992 l ancien ministre de l conomie social d mocrate Karl Schiller invitait dans un article du SpiegeP qui eut un grand retentissement la prudence dans les n gociations de Maastricht parce que disait il un renforcement trop rapide de l Union risquait de faire n gliger l Europe centrale et orientale qui devrait tre int gr e au processus d unification europ enne il est certain aussi que l effondre ment du bloc oriental ouvre de nouvelles perspectives l conomie allemande mais cela ne suffit pas expliquer l insistance mise par les Allemands favori ser cet largissement Le chancelier Kohl n a n glig aucune occasion d affirmer sa fid lit aux engagements pris avec les partenaires occidentaux il n en reste pas moins vrai que l Allemagne unifi e d fend plus que par le pass ses int r ts et surtout ses propres conceptions or comme nous l avons vu l Allemagne associe prosp rit conomique et stabilisation de la d mocratie la prosp rit conomique ne peut tre assur e que par l conomie de march il faut donc aider les Etats
13. ns et les int r ts particuliers des Etats or les Allemands pensent avoir gr ce au syst me f d ral l exp rience d un mode de fonctionnement qui en d pit de ses imperfections et de ses difficult s pr sente d incontestables avan tages ce qu imaginent done les Allemands pour l Europe c est la transposi tion au niveau europ en du syst me f d ral avec ses deux assembl es l une serait le Parlement europ en dont les droits et pouvoirs seraient largis qui deviendrait donc un vrai parlement l image du Bundestag et qui articule rait les int r ts communs l autre serait l organe de repr sentation des Etats le garant du respect de la diversit comme l est l heure actuelle le Bundesrat repr sentant des L nder L articulation entre l gislation euro p enne et l gislations nationales se ferait aussi selon le mode d emploi fourni par la Grundgesetz qui conna t deux types de l gislation la l gislation concur rente et la l gislation exclusive M me si au cours des ans la centralisation s est renforc e le principe de comp tences larges pour les L nder demeure et l on comprend donc mieux comment la RFA a pu tr s rapidement remplacer l article 23 sur l adh sion de nouveaux L nder par un article sur l Europe article qui permet la F d ration de transf rer une part de sa souverainet l union europ enne L harmonie entre principe d unit et respect de la diversi
14. pe en Allemagne En retrouvant une identit nationale les Allemands retrouvent aussi une plus grande confian ce en eux m mes Du coup l id e d Europe perd de son pouvoir de fascination qui reposait au d part pour une large part sur des ph nom nes de compensation p 120 Le recul de l engouement pour l Europe est confirm par la revue Documents dans le num ro cit note 5 8 Discours au Bundestag 8 11 1989 Unsere Politik ist um so nationaler je europ i scher si ist 9 Kohl H L Europe est notre destin Discours actuels Pr sentation et traduction de Joseph Rovan Paris 1990 10 Unser Land will mit seiner wiedergewonnenen nationalen Einheit dem Frieden in der Welt dienen und die Einigung Deutschlands voranbringen Das ist der Autrag des Grundgesetzes unserer bew hrten Verfassung die auch f r das vereinte Deutschland gilt Son unit nationale retrouv e notre pays veut servir la paix dans le monde et faire progres ser l unification de l Europe telle est la mission fix e par la Loi Fondamentale notre consti tution qui a fait ses preuves et qui vaut pour l Allemagne unifi e in Kaiser K Deutschlands Vereinigung Die internationalen Aspekte 1991 p 314 360 LA GOUVERNABILIT II LA R FORME DES INSTITUTIONS La poursuite de l int gration europ enne passe par une r forme des insti tutions qui permette une bonne articulation entre les int r ts g n raux euro p e
15. politique mon taire elle citait alors l Autriche comme exemple soulignant que ce pays qui n avait pas encore adh r la Communaut remplissait d j les conditions d adh sion l Union mon taire alors que d autres pays et l Italie tait videmment vis e en taient encore fort loign s 18 Cet article d finit la Banque centrale europ enne Zentralbank die unabh ngig ist und dem vorrangigen Ziel der Sicherung der Preisstabilit t verpflichtet banque centrale qui est ind pendante et dont la t che prioritaire est la sauvegarde de la stabilit des prix 19 Deutsche Bundesbank Monatsbericht Novembre 1993 en choisissant de comparer l volution du deutschemark au florin hollandais appartenant au SME et au schilling autri chien alors ext rieur au syst me pour montrer que la valeur du mark reste stable puis l vo lution du mark par rapport la lire l auteur du rapport montre clairement ses intentions c est la politique conomique et financi re des pays concern e qui est responsable de l volu tion mon taire non l appartenance un syst me la France b n ficie d un traitement parti culier dans le rapport pour ses efforts m ritoires mais aussi la tentation de retomber dans les erreurs pass es Le lecteur des rapports mensuels de la Bundesbank n a pas donc pu tre sur pris par le document Lamers Sch uble L ALLEMAGNE FACE A LA CONSTRUCTION EUROP ENNE 363 IV L
16. t est aussi assur e par un principe qui sans tre inscrit dans la Grundgesetz en est pourtant une base savoir le principe de subsidiarit clairement cit dans l article 3B du trait de Maastricht En d pit de certaines craintes comme celle exprim e par le ministre pr si dent de Bavi re Edmund Stoiber qui s insurge devant les risques de centrali sation excessive au niveau europ en aux d pens donc des L nder et ce sont peut tre ces derniers qui observent avec le plus d attention les transferts de souverainet au profit de l Union europ enne la r forme des institutions con ue comme entra nant une perte de souverainet ne suscite pas un moi profond en Allemagne f d rale sans doute aussi parce que l Allemagne n a 11 Cf Le Gloannec A M La R publique f d rale d Allemagne Le livre de poche 1994 p 45 Dans le domaine l gislatif les L nder exercent des comp tences exclusives en mati re de culture et d enseignement de sant et de police de m me que dans les relations avec les Eglises Cf aussi l article 72 de la Grundgesetz sur la l gislation concurrente c est dire les domaines o les L nder et le Bund ont le droit de l gif rer 12 Der Bund kann durch Gesetz mit Zustimmung des Bundesrates Hoheitsrechte bertragen La f d ration peut par voie l gislative avec l accord du Bundesrat transf rer des droits de souverainet Il faut cependant noter qu
17. tait fin au statut d occupation pour l Allemagne F d rale affirmait cependant que les Trois Puissances France Etats Unis Grande Bretagne se r servaient des droits et des responsabilit s en ce qui concernait Berlin et l Allemagne dans son ensemble 16 Cf jugement du Tribunal Constitutionnel du 12 Octobre 1993 17 Le pr sident de la Bundesbank d alors s tait d ailleurs oppos sur ce point au chan celier Kohl tendis que le chancelier voulait pour d videntes raisons politiques faire du D Mark la monnaie commune des Allemands K O P hl disait que les conditions n taient pas r unies et qu en particulier le niveau de d veloppement conomique et le syst me conomique de la RDA taient trop diff rents de ceux de la RFA On a pu alors reprocher au chancelier de ne pas accepter pour l Europe ce qu il acceptait pour l Allemagne 362 LA GOUVERNABILIT d e la d fense de la stabilit mon taire la future banque centrale europ en ne doit correspondre parfaitement ce mod le comme les diff rents pr sidents de la Bundesbank qui se sont succ d ces derni res ann es Karl Otto P hl jusqu en 1991 Helmut Schlesinger de 1991 1993 Hans Tietmeyer depuis l ont maintes reprises affirm comme le Tribunal constitutionnel l a rappel et comme le sp cifie l article 88 de la constitution mais le rappel des grands principes ne suffit pas Il faut pour que la monnaie unique puisse exister q
18. u un certain nombre de conditions soient remplies il s agit l des fameux crit res de convergence que l Allemagne a fait clairement tablir dans le trait de Maastricht et dont le Tribunal Constitutionnel a rappel le 12 octobre 1993 qu il tait interdit de les assouplir ces crit res stabilit des prix limitation du d ficit public stabilit des changes taux d int r t limit s vont tous dans le sens de la rigueur Les Allemands doutent de la r alisation de l union mon taire mais accordent ces crit res une port e p dagogique de m me que le syst me mon taire europ en a permis certains pays comme la France d apprendre les vertus de l aust ri t de m me la pr paration de l union conomique et mon taire peut avoir une influence positive sur les mauvais l ves condition que les bons ne se laissent pas contaminer par les mauvaises habitudes des autres Il serait vain de croire que l appartenance l union mon taire r gle les probl mes de ceux qui ne sont pas d cid s prendre les mesures draconiennes qui s imposent la Banque F d rale accus e de ne pas tre solidaire de ses partenaires lors de la crise du syst me mon taire que beaucoup ont imput sa politique de taux d int r t lev s rappelait alors dans ses rapports mensuels que la force d une monnaie ne d pendait pas de son appartenance ou non un syst me mais de la prosp rit de l conomie et du s rieux de la
19. uvient que l unification europ enne a facilit l insertion de l Allemagne dans la communaut internationale c est en parti cipant aux premi res tentatives de communaut europ enne que l Allemagne marqu e par le nazisme a pu retrouver son rang sa place parmi ses voisins et aujourd hui encore l int gration europ enne est per ue comme le moyen d vi ter de retomber dans les pi ges du pass notamment celui du nationalisme L identit allemande tant li e la culpabilit on a pran apr s la guerre en Allemagne f d rale se construire une identit europ enne ce qui explique des 3 EntschlieBung des Deutschen Bundestages zum Vertrag vom 7 Februar 1992 ber die Europ ische Union Die Vertiefung der europ ischen Integration erg nzt die Einigung Deutschlands in Der Vertrag Europ ische Union Europ ische Gemeinschaft Die Vertragstexte von Maastricht mit den deutschen Begleitgesetzen Presse und Informationsamt der Bundesregierung 1994 p 295 4 Entschliefung des Bundesrates zum Vertrag vom 7 Februar 1992 ber die Europ ische Union Bundesrat und L nder sind stets f r die Idee eines Vereinten Europas eingetreten und haben von Anfang an den europ ischen FEinigungsproze konstruktiv begleitet Le Bundesrat et les L nder ont toujours d fendu l id e d Europe unie et ont d s le d but accom pagn de mani re constructive le processus d unification europ enne in Der Vertrag
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