Sélection des textes de Visualinguistic
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1. Texte pour Siegfried D Ceballos relatif The Only interactive boxes 1998 crit sous le pseudonyme de Tom Weber pour le Village Voice NY A chaque quartier correspond ses homeless Wall street l heure o j cris ces lignes il y a certainement dans la rue une femme d ge moyen qui semble avoir quitt son bureau le matin m me elle pousse un cady de supermarch mais il lui reste sa coiffure au carr et ses v tements sont noirs et de bonne coupe je l ai crois le m me jour o Ceballos m avait invit voir sa performance Ceballos n est pas un artiste homeless m me s il utilise les signes de la rue des cartons et un vieux manteau fatigu S il s est install dans la rue pour sa pi ce The Only Interactive Boxes c est qu il a voulu stigmatiser une attitude g n rale d indiff rence li e la peur de l autre A New York nous vitons de nous toucher et nous vitons aussi les conflits quand nous avons un probl me avec quelqu un nous n allons pas parler la personne directement nous nous adressons l ensemble des gens pour les prendre t moins et nous prot ger Ceballos a choisi de retranscrire cette violence latente non stigmatis e et d offrir la possibilit de se d barasser de ses angoisses sociales Son action The Only Interactive Boxes n est pas une pi ce christique o l artiste est en r dempteur c est plus complexe les non dit et les non faire sont contenus dans cette2. champ s mantique d un nonc au service de l interpr tation Et il ajoute qu il voudrait me montrer aussi MONDOWOW un outil urbain interactif qui active l co volution dans la ville Je n ai eu de doute Je l ai pri de venir de suite Maintenant apr s sa visite qui s est allong e je suis en condition de pouvoir comprendre qu il y a des gens qui parlent autrement et qui nous font sentir potentiellement utiles pour cr er des dynamiques diff rentes Apr s une d monstration de pr diction avec un jeu de cartes abstraites qui contient trois syst mes de construction morphog n tique de signification et de phrases avec des m canismes d association et de langage sot rique ambigu et m taphorique il m a appris mesurer la qualit de vie par la perception d une ombre Le conf rencier a d velopp l esth tique de Tanizaki et du Wabisabi qui consiste percevoir que le temps gratte la superficie peinte ou bien que l occident est la lumi re et le Japon l ombre mais allant plus loin le visiteur m a propos un instrument de graduation flexible qui va au del du noir total visuaLinguistic www visualinguistic ch Siegfried Ceballos le repr sentant en syst mes m talinguistiques parlait le catalan avec les yeux et l allemand avec le cerveau Fils d un immigrant catalan et d une m re italienne install s en Suisse il a tudi la linguistique et la psychologie Berne et la Japanologie Zurich Actue
3. oeuvre Le fait qu il tourne le dos le rend vuln rable et anonyme mais il sait que celui qui lui botterait le cul d voilerait son appartenance une communaut sexuelle ethnique conomique donc personne n osera et n a os le toucher car notre poque est ainsi faite qu elle constate ses maladies mais ne les gu rit pas visuaLinguistic www visualinguistic ch TRAC tiroir r gional d art contemporain Revue ph m re d art contemporain n 1 octobre1998 Chrystelle Desbordes PRESSER amp LECHER Une uvre de Siegfried D Ceballos En s ouvrant le tiroir fait un l ger bruit coulissant Au centre d un disque de papier cr me couvert de lettres noires on peut voir poindre une petite boule sous cellophane la texture d une pur e de haricots blancs C est cette poche qu il faudra presser pour d gager la substance l cher le jeu se d finit Le spectateur se fait acteur apr s avoir vu il touche puis sent et go te Ses sens sont presque tous convoqu s L uvre a besoin de lui pour exister c est dire pour tablir un lien avec le monde Mais ce lien n est pour l artiste jamias anodin il comporte un risque ou l id e d un risque parle questionnement le doute vais je jouer Un choix s impose Il n y a pas d imp ratif juste un mode d emploi PRESSER amp LECHER Que vais je ingurgiter est ce bon ne vais je pas tomber malade ou ne vais je pas plut t essayer de s
4. Texte pour l dition Projet NEWYORKWOW de Siegfried D Ceballos septembre 1999 Hiver 98 New York la mode des sacs f minins est au petit fourre tout de tissu noir mat avec un l ger moir ce moir urbain visible dans les ombres sur les carrosseries neuves les flaques d eau sur les reflets de vitre dans les vitres des limousines sur les pigeons les lunettes noires les escalators l aluminium des fa ades des diners les chaussures luisantes des business men la poudre iris e que les executives women portent d s le matin les belles dents saines et refaites qui refl tent l infini les devantures translucides et les ongles courbes et d mesur s symboles de la force des femmes hispaniques et noires Ongles pour se d fendre pour griffer les m les pour attaquer le puritanisme ambiant pour signifier l appartenance une communaut linguistique sexuelle culturelle pour attirer le regard le choix de la couleur ou du motif d finit le degr de sophistication et leur d mesure est inversement proportionnelle l int gration des populations qui les portent Vecteurs de r volution les politiciens devraient en limiter la longueur Au Mus e d Art de Philadelphie dans la section de Duchamp la gardienne une femme de couleur porte de magnifiques ongles d un blanc dont l intensit et la pr sence surpasse les uvres d art Broome Street tropique g ographique et mental d une ville puissante Tous ceux qui on
5. e la vie la strat gie de Ceballos consiste cr er des param tres pour circonscrire les choses et non pour faire mouche Toutes les d rivations tournaient autour de la construction de l identit que l on gagne arbitrairement en tirant aux fl chettes et dont on pourrait au hasard choisir les valeurs En me comportant comme un parano aque parce que ma capacit de compr hension lin aire s tait interrompue j ai fini par lire les messages du collage mental o m avait emport le blablateur Tout ce ce que j avais devant moi n tait autre qu une illusion optique deux signifiants J ai fini par ne rien comprendre et install dans l ambiguit j ai regard les carrelages modernistes du sol jusqu ce que les dessins en se superposant configurent un syst me linguistique et visuel qui m non aient l impossible dire Perdu Sans l ordre que la rh torique de Ramon Lull conseillait selon un crit re de valorisation s mantique Il y a peu de temps encore les artistes qui migraient par laxe sud vendaient des estampes color es Press par son entrain propagandiste l artiste qui recherche l identit a oubli le compendium de son syst me interpr tatif Et c est avec jouissance et envie qu aujourd hui j adh re l effort collectif de le faire conna tre pour plus tard pour l avenir pour pouvoir l interpr ter lorsqu il n y aura plus personne pour l appliquer visuaLinguistic www visualinguistic ch
6. llement il habite Montpellier dans le m me immeuble o v cut le pape Urbain V ce pape humaniste initiateur de s minaires et Paul Val ry lorsqu il tait tudiant Brigitte Rambaud y avait tenu aussi la galerie Medamothi mot de l univers narratif de Rabelais qui signifie nul lieu Is descendent souvent Barcelone int ress s par une ville qui manquent d uniformit et qui se construit une identit Comme lui m me qui moiti artiste et moiti scientifique projette la cr ation d un syst me graphique visual meta language qui devrait nous permettre de communiquer avec des images d une mani re univoque et universelle Ses syst mes cr ent des significations linguistiques qui arrivent donner un sens existentiel et litt raire multiple Ceballos tente de cr er un nouveau point de vue sur le monde au risque de convertir son syst me potentiel de communication sans mots en une m taphore mati re qui serait l espace mental en m me temps pr cis et immat riel Sa langue n est pas unique elle ne sous tend ni coh rence ni m moire Constructeur d une identit dynamique il consid re que l identit transcendantale et m taphysique est antihumaine Tout au long de sa d monstration j ai pu observer que quand colporteur regardait en fait il parlait et quand il crivait il dessinait Se m fiant de la justesse de la langue allemande qui lorsqu elle dit un mot d finit la chose mais passe c t d
7. t v cu ou sont pass s par New York lont travers e John Dos Passos avec la rapidit de son criture Henri Miller quand il travaillait la Western Union Julian Schnabel quand il allait au Broome Street Bar et Siegfried D Ceballos avec son Shadow Life Cards utilis et test une journ e enti re Broome Street pour la premi re fois Dos Passos dans Manhattan Transfer tranche d coupe d finit la grande cit sa simultan it et cette conscience permanente et non stressante de notre appartenance totale au monde les autres sont l vivent en m me temps que nous Miller cet enfant de Brooklyn fascin par la vieille Europe et dont la description de ses figures terme du quartier de Figuerolles Montpellier utilis pour d finir des individus exceptionnels Newyorquaises dans Plexus reste in gal e Schnabel un texan de Brooklyn a cette clairvoyance de faire jouxter les techniques les id es et les forces les plus contradictoires pour cr er des peintures ouvertes et sans hi rarchie Ceballos un inventeur de syst mes et d outils nous d barasse du sustainable thinking avec son d tonateur d gommer les id es pr tablies le Shadow Life Cards un outil libertaire et non directif utilis dans la visualinguistique qui d fait des valeurs enserrantes et qui prot ge de la connerie La visualinguistique cr e en 1996 par Siegfried D Ceballos vient de l art comme dans une escalope un os de dinde vient d
8. u veau ou comme l on vient d une autre plan te que l on a quitt e car elle n avait plus d oxyg ne visuaLinguistic www visualinguistic ch La visualinguistique sauvera le monde de l ennui et c est avec le Shadow Life Cards que la pens e sera d colonis e Les visionnaires qu ils soient crivains artistes inventeurs nous r concilient avec les soci t s on n imagine pas une fois leur uvre faisant partie de notre propre r el se retirer sur des montagnes loign es on a au contraire le souhait de se m ler des foules cosmopolites de se glisser sur des trottoirs bond s Notre survie mentale d pend des lectures d un monde visible encore annex des attitudes hors contextes visuaLinguistic www visualinguistic ch Article en catalan de Vicen ALTAIO paru dans EL MUNDO Barcelone dimanche 18 janvier 1998 L artiste la recherche de l identit Le t l phone sonne Le t l phone sonne toute heure M fiant de me sentir appel dans l espace priv assailli je doute G t par l avidit de connaissance et par l exc s de vitesse que Virilio d crit si bien et selon qui la mati re qui tait nergie et masse est aujourd hui information je d croche L metteur m invite gratuitement une conf rence priv e qui durera une heure et demi Je lui demande quel sera le sujet II me dit que c est propos du rayon d expiration REX un sch ma qu il a invent pour largir le
9. uccomber au p ch de gourmandise La mati re molle que je presse entre le pouce et l index qui sort par petites masses informes d un trou invisible m apparait la fois repoussante et app tissante Magma p teux dont la petitesse me rappelle aussi un petit four frais Est ce sucr ou sal Quelque chose comme une saveur rotique pour ne pas dire sexuelle mane de cette proposition aux verbes l infinitif Puis je lis tout autour du disque chelle 1 50 J imagine un immense tiroir pour contenir un norme PRESSER amp LECHER et le nouvel effort demand au spectateur pour avaler le contenu En pensant Gargantua je go te enfin l aliment myst rieux Je le consomme Je me demande s il y en a d autres Oui me r pond la responsable du TRAC Le Tiroir R gional d Art Contemporain poss de donc pour l occasion une r serve comme un mus e et comme un restaurant D origine suisse comme Daniel Spoerri Siegfried Ceballos n est cependant pas un des protagonistes du Eat Art Avec des moyens qui pourraient se rattacher lart du presque rien il cherche cr er des situations ludiques simples et ouvertes souvent dr les par d rision Leur fonctionnement d pend du spectateur qui quoiqu il d cide tient entre ses mains les r gles du jeu I i la boule est dans son camp visuaLinguistic www visualinguistic ch
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