july 4, 2005 - Festival international du documentaire de Marseille
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1. PENSER VUE JACQUES DERRIDA Auteur en 2000 du film D ailleurs Derrida Safaa Fathy a film certaines interventions publiques du philosophe Elle a r alis pour le FID un montage de trois captations in dites de sa parole Ne pouvant tre pr sente aux projections elle a souhait la pr sence de Jean Luc Nancy Voici la lettre qu il a adress e Jean Pierre Rehm d l gu g n ral du festival Strasbourg le 24 juin 2005 Cher Jean Pierre tu m as invit vous rejoindre au FID pour la projection des s quences mont es par Safaa Fathy de plusieurs interventions de Jacques Derrida dont une discussion avec moi apr s une lecture de nos textes le Toucher et l Intrus J aurais tu le penses bien voulu et aim pouvoir venir Malheureusement c est impossible je suis retenu Strasbourg par une obligation ant rieure Je viens de regarder chez moi le DVD que Safaa m a envoy elle qui ne va pas non plus pouvoir tre l retenue Stuttgart pas loin de moi J ai tout d abord pens que je pr f rais peut tre ne pas avoir le regarder au milieu d un public et plus encore ne pas avoir parler ensuite Tu le penses bien ces films portent avec eux un deuil toujours trop proche Mais j ai pens aussit t le contraire que j aurais aim partager des souvenirs avec d autres pour qui ce ne sont pas exactement des souvenirs sinon un souvenir g n ral de Derrida voire pour cert2. Entretien avec Khady Sylla propos de Une fen tre ouverte Pouvez vous raconter la gen se du film C est le premier de ma vie En 1994 fascin e par le nombre de fous errants dans les rues de Dakar je d cide de faire un film sur eux Malheureusement ou fatalement le film est surexpos C tait une sorte de pr monition car quelques mois plus tard je tombai moi m me malade Dix ans plus tard je d cide de faire un film sur Aminta Ngom une malade qui venait me voir r guli rement pendant les 04 07 05 FIDMARSEILLE Lundi La chronique de Fran ois Cusset La soir e ne fut pas de tout repos D abord un cabaret nord cor en au mobilier d avant hier d autant plus d fra chi qu il voudrait ses couleurs riantes havre de d tente pr industriel et post capitaliste qui a la b n diction des autorit s sous la moue de poupon frip de Kim Jong ll mais o les comptines pour enfants la gloire du grand leader et les dix ans qu a dur ma maladie mentale Dans quelles condi tions a t il t produit et r alis C est une co production franco s n galaise Les conditions financi res ont t correctes car nous avons eu le sou tien d Arte Il a t r a lis difficilement car c est un film qui s est longtemps cherch d abord en criture puis pendant le tournage Quand avez vous d cid de recourir la voix off Avant je d testais les voix off J ai crit le sc nario en
3. cern son G P I P Grand Prix International Perso Land of Silence and Darkness En fait il faudrait les voir tous Personnages Femme aveugle et sourde sauteur ski alpiniste volcan rescap e d un crash enfants handi cap s ex pilote de l arm e de l air am ricaine D cors Guadeloupe Allemagne Himalaya P rou Etats Unis Jungles et neiges villes et no man s lands crat res et sommets Obsessions Trois ex l exploit l extraordinaire l extr me Monomanie Greve de Jo o Batista de Andrade sportive Cin ma muscl Oui parce que Herzog aime les recordmen et qu il est lui m me un athl te lui m me un infatigable marcheur Non parce que l exploit abrite une autre obsession plus profonde la survie la survie la survie C est la m me pour le sur homme et pour le survivant pour le dieu Steiner et pour la rescap e Julianes Sturz pour l alpiniste Messner et l aveugle et sourde Straubinger M me sur vie m me grandeur celle de chacun r v l e par un art que prot gent et adoucissent les habitudes du repor tage Propos recueillis par Nicolas Wozniak Le catalogue du festival contient un texte de pr sentation plus complet de cet cran parall le ainsi que des notes sur chacun des films Radio Grenouille con a nur 9H30 Journal radio avec St phanie Nava membre du comit de pr s lection et de s lection 10H 10H45 Plateau public avec Khady Sylla r alisatrice Thomas B
4. pos e sur mon tag re Il est imm diatement apparu qu elle serait l origine du projet Comment l avez vous con ue Comme un triangle isoc le avec trois sommets 1 l ne Martin tous les nes s appellent Martin 2 le proverbe oriental on dresse les chevaux et on duque les nes 3 l ne est l embl me de Chronos il repr sente le temps donc l acharnement l opini tret En quoi cette affiche est elle repr sentative de l esprit du festival L acharnement et l opini tret sont bien des endroits parmi les caract res principaux du FID Et pour citer Olivier Cadiot propos de l affiche Je ne sais pas pourquoi a marche mais a marche Propos recueillis par F lix Dubois Table ronde Rencontre Art et Nouveaux M dias Medias et espace public espace public des medias Nous souhaitons travers cette rencontre aborder les diff rentes formes et dimensions d un espace public m diatis Nous proposons de pr senter des d marches et propositions artistiques comme mod les ou alternatives esth tiques et sociaux cette probl matique politique Intervenants Samuel Bordreuil sociologue J r me Joy artiste enseignant Catherine David curatrice Mod rateur Alain Giffard chercheur ex conseiller pour la soci t de l information au Minist re de la Culture et de la Communication Une proposition d Alphabetville de ZINC ECM Belle de Mai En collaboration avec le FIDMarseille
5. pouvoir reconna tre le son entendu et tout juste assez pour venir confirmer les informations visuelles Cela fait cho aux autres constructions et reconstructions qui sont le sujet du film Non seulement du mus e mais aussi bien entendu de l histoire et enfin du documentaire Propos recueillis par St phanie Nava In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord Rediffusion lundi 4 juillet 12h Grande salle de La Cri e Le Conseil d administration du FIDMarseille Pr sident Michel Tr gan Administrateurs Laurent Carenzo Fran ois Clauss G rald Collas Richard Copans Henri Dumoli Aur lie Filippetti Dominique Gibrail Alain Leloup Florence Lloret Emmanuel Porcher Solange Poulet Paul Saadoun Dominique Wallon Journal FIDMar seille Directeur de publication Jean Pierre Rehm R dacteur en chef Cyril Neyrat R daction Emmanuel Burdeau Sylvain Coumoul Fran ois Cusset F lix Dubois Aur lie Filippetti Pascal Jourdana St phanie Nava Cyril Neyrat Olivier Pierre Nicolas Wosniak Coordination et maquette Caroline Brusset Graphisme Jean Pierre L on Impression Imprimerie Souli FIDMarseille 14 all e L on Gambetta 13001 Marseille T l 04 95 04 4490 WWW fidmarseille org
6. r sidence d criture Africadoc D s le d part mon implication dans le film a paru vidente Mon formateur m a sugg r une voix off J ai commenc l crire et elle coulait de source j avais beaucoup dire sur Aminta et sur ma propre travers e Je l ai crite comme sous la dict e d une muse comme lorsque j cris de la po sie Un des enjeux du film est de repr senter la conscience morcel e ab m e par la maladie Dans ce sens quels ont t vos partis pris de mise en sc ne Pour parler des choses difficiles il faut souvent choisir la mani re la plus simple J ai donc choisi cet entretien basique avec Aminta La mise en sc ne est aussi travaill e hant e par le film surexpos le film perdu II fallait faire sentir cette hantise Une fen tre ouverte est construit partir d une s rie d oppositions int rieur ext rieur immobilit mouvement Comment avez vous cherch figurer ces oppositions Le film est un acte une tentative de faire sortir Aminta de la faire bouger L int rieur et l immobilit figurent la maladie Le film devait tre une progression de ce point vers un autre J ai tent de figurer ces oppositions par celles de la maison et du dehors de la position assise et prostr e et de la marche Malheureusement je ne crois pas tre parvenue mon but Quel est votre rapport la po sie comment l avez vous int gr e au film La po sie est au coeur du film car la po sie est au c
7. s de T bingen et celles de Marseille On peut d ailleurs dire que ce partenariat a t un peu le symbole du renouveau pour T bingen concr tis par l arriv e de Caroline Elias et d Andrea Wenzek la d l gu e g n rale du festival Caroline Elias Oui c est une nouvelle quipe depuis cette ann e et cela a aid Andrea est ethnologue de formation et s int resse de m me au documentaire De mon c t quand on m avait consult e propos de cette id e tant productrice de documen taires et travaillant avec l AG Doc une association professionnelle de producteurs j avais r agi tr s favorablement a a finalement facilit ma propre int gration T bingen Comment se font les changes Aur lie Filippetti Jean Pierre Rehm a t invit T bingen l an dernier pour pr senter Mur de Simone Bitton Grand Prix 2004 du FID Mais c est cette ann e que se met en place v ritablement la collaboration artistique Caroline Elias Tout comme le FID nous propose de programmer une fen tre allemande nous offrons T bingen une carte blanche l quipe de Jean Pierre Rehm Nous sommes d j curieux de voir sa s lection Viendront aussi d autres personnes de Marseille il y aura des rencontres avec des r alisateurs allemands etc Pr sentez nous Die Blutritter un des films de la fen tre T bingen Caroline Elias Le seul qui ne soit pas en comp tition car les trois autres sont des premiers films Mais Dougl
8. En plus de la bonne prise de vues et des innovations de montage notamment la r p tition de sc nes je mentionnerais l impli cation d acteurs amateurs dans le film Dans ses premiers films d j Watkins avait l habitude d inclure des acteurs non pro fessionnels La pr sence de ces gens donnait une autre forme d authenticit aux personnages qu ils jouaient La recr ation de personnages historiques est une t che complexe comparable la traduction d une langue vers une autre Souvent la tra duction tr s pr cise des mots ne donne pas le sens pr cis et il est pr f rable de trouver d autres mots de remplacement Les personnages d Edvard Munch sont si bien choisis et si proches des originaux qu on peut y voir une qualit documentaire Pourtant Edvard Munch reste une fiction avec une approche singuli re tr s personnelle du sujet par le cin aste Propos recueillis par Cyril Neyrat Entretien avec Catherine Poitevin jury international Pouvez vous retracer votre parcours Je suis monteuse depuis longtemps J ai connu de nombreux changements techniques j ai vu beaucoup voluer la place de ce poste dans la logique des productions qui confondent d souvent volution technique et conomie au sens d pargne financi re L assistance que le monteur fournit l auteur passe par des voies complexes qu une machine ne peut emprun ter Modestes travailleurs de l ombre d vou s la cause du film nous devons lut
9. Le cas pr cis du panorama film fait exception du fait du cadrage Le monde apparait de fa on continue d un c t du cadre pour dispara tre rapidement du c t oppos Ce qui r sonne avec l histoire de cette ville de son mus e o les incendies suc c dent sans cesse aux reconstructions Lors du passage d un narrateur un autre les voix se chevauchent sans pourtant affecter le cours du discours Pourquoi ce proc d Tout d abord c est une facon de pointer l embarras qui lie interviewer et inter view Le premier d pend des r ponses et explications du second et de m me ce dernier est soumis la qualit des questions ou tout simplement la bienveil lance de son interlocuteur Au final nul ne sait laquelle de ces qualit s est d ter minante dans le r sultat J ai aussi voulu amplifier la pr sence du hors champ en cr ant une voix off superpos e dont on ne pconnait pas l origine De la m me mani re l ambiance sonore donne une couleur particuli re au film et du fait la ville quelque chose d artificiel Tous les sons d ambiance ont t cr artificiellement Aucun enregistrement n a t r alis dans la ville ou lors du tournage L artiste programmeur Julian Rohrhuber a recr les sons sur la base de r cits de ce que je croyais avoir entendu sur place L id e tait de construire des Sound Icons des sons r duits ne contenant qu un strict minimum d information acoustique Suffisament pour
10. Lula a commenc Quant Cabra marcado para morrer c est mon avis un tr s grand film br silien et une remarquable r flexion sur l histoire La situation du documentaire au Br sil aujourd hui production diffusion De plus en plus de longs m trages sortent en salles Certains marchent bien comme Fen tre de l me Janela da alma sur les d ficients visuels c l bres ou le film sur le pianiste Nelson Freire d autres beaucoup moins comme Pedes et Entreatos Un exploitant me disait qu on estime 40 000 spectateurs grand maximum le public pour les documentaires dans les salles Quant la production c est une question compliqu e Les films br siliens ne vivent pas du march ils sont financ s par un syst me de lois selon lesquelles des entreprises peuvent d vier sur les acti vit s culturelles une partie de l impot sur le revenu qu elles doivent l tat Cela vaut aussi pour les documentaires pour lesquels il n y a aucun programme sp cial En dehors de a il y a le num rique bien des gens font des films tr s bas co t beaucoup d tudiants des anthropologues etc Ces films sont rarement gonfl s en pellicule et circulent dans les festivals et autres mostras de ce genre La production est norme Comme ils ont beaucoup de mal tou cher le public comme en g n ral les films br siliens p n trent difficilement dans les grands circuits et comme il y a Die grosse ek
11. N DU FID Th tre National de Marseille La Cri e DU 1 AU 6 JUILLET 80 Quai de Rive Neuve 13007 Marseille Cin ma Le Miroir DU 2 AU 5 JUILLET Centre de La Vieille Charit 2 Rue de la Vieille Charit 13002 Marseille Cin math que de Marseille CRDP DU 2 AU 6 JUILLET 31 Boulevard d Ath nes 13001 Marseille ECRAN PARALL LE FEN TRE ALLEMANDE T BINGEN Entretien crois avec Caroline Elias d l gu e artistique du Festival International du Film Francophone de T bingen et Aur lie Filippetti administratrice du FID et crivain Le Festival de T bingen Caroline Elias C est le plus grand festival consacr au cin ma francophone hors hexagone Il est comp titif et pr sente chaque ann e durant une semaine fin octobre d but novembre entre 60 et 100 fictions et documentaires qui viennent de pays dont la langue officielle tait ou est le fran ais Belgique Suisse Canada francophone Liban les pays africains plus la France bien s r Le partenariat avec le FIDMarseille Aur lie Filippetti J tais en contact avec le pr sident de T bingen Pierre Achour et je lui ai sugg r l id e d un jumelage avec Marseille apr s mon passage au FID lan pass Cette id e d un partenariat franco allemand qui n tait pas simplement un jumelage administratif mais un change artistique a enthousiasm les deux quipes S rement aussi parce qu il y a eu un vrai coup de foudre entre les personnalit
12. On se surprend r ver que l cran cr meux vaguement pastel de la soir e nord cor enne b chamel l niniste naus euse vienne envelopper de sa glue l image DV rit du camp des Marines et faire taire enfin les bouledo gues en treillis qui hurlent le dogme du monde libre YES SIR Aucun troquet de nuit ne pourra plus nous tirer de la catatonie o nous a laiss s cette succession de deux paradis moins d y croiser au comptoir un seul ami qui rattrape tout Jan Jonson l allum aux yeux de braise le metteur en sc ne su dois qui monta En attendant Godot avec des prisonniers de la centrale de Kumla rebours de l huma nisme gnangnan des vang lisateurs de criminels Plus que r v ler des acteurs de g nie que r aliser au sens propre le texte d une pi ce pour la gratitude ternelle de Samuel Beckett selon qui rien n est jamais arriv de mieux son Godot qu effectuer un stup fiant rituel d inversion alors qui est en prison maintenant deman dent les cinq d tenus en tourn e ce qu accomplit Jonson est rien moins qu une g niale mise jour deux si cles plus tard du fameux paradoxe du com dien et du personnage de Diderot ce para doxe du prisonnier et du personnage nous d montrant jusqu aux lar mes que le visage gueules sublimes est la seule fen tre et que libert s appelle en fait illusion moins de savoir emprunter au bon moment la sortie des artist
13. ains une m moire sans image supposer qu il puisse se trouver parmi les spectateurs du FID quelqu un qui n ait jamais vu la moindre photo de lui Je sais en tout cas que Fran ois Martin sera parmi les spectateurs lui qui a dessin cette ann e l affiche du FID lui qui a partag certains de ces moments film s Et bien s r je ressens une tr s forte ambivalence devant ces images A la fois je les rejette parce qu elles ne sont que des marques r p t es de l impossible qu il soit encore avec nous et je les aime parce qu elles n ont rien perdu de lui de ses gestes de ses intonations de ce bonheur qu il avait toujours parler de la vivacit et de la force avec laquelle il le faisait Des ombres de m lancolie aussi que la fatigue par moments faisait passer sur lui Et je suis reconduit bien s r au long change que Jacques et moi avions autour de la r surrection Il ne s agissait ni pour lui ni pour moi de croyance fantasmatique dans un retour des morts Il s agissait de beaucoup plus de comprendre ce que nous veut cette ternit dont Spinoza dit que nous la sentons et que nous l exp ri mentons comme n tre L ternit c est dire le dehors du temps Non pas ce qui dure toujours mais justement ce qui ne dure pas du tout L instant vanoui dans son vanouissement m me la trace inscrite dans son effacement comme effacement Un savoir de notre effacement ce savoir absolument douloure
14. as Wolsfberger s il mest plus un jeune r alisateur garde toujours un regard neuf sur ce qui l entoure Dans ce film il revient sa ville d origine Weingarten dans le Bade Wurtemberg pour interroger un rite qui s y op re tous les ans la plus grande procession questre du monde g r e uniquement par des hommes Il s est pench sur cette soci t locale sur ces gens qui parlent peu On comprend peu peu les r gles tr s formelles de ce rite bizarre car la cam ra suit bien son processus Douglas Wolsfberger aborde l intimit des gens tout en restant en retrait certaines choses se devinent plus qu elles ne sont d voil es C est un film qui laisse le spectateur d couvrir par lui m me et ne trahit pas les gens Propos recueillis par Pascal Jourdana le 1 juillet 2005 Die Blutritter de Douglas Wolfsperger area Derhard Benedikt Friedl propos de Hat wolff von Amerongen konkursdelikte begangen L origine du projet Mon d sir de traiter d un aspect de la situation politique en Europe la domination de l id ologie du r el qui cr e de la d solidarisation Je voulais aussi aborder des questions de justice par le biais conomique sans avoir recours des messages ou outils politiques Le film ne vise pas informer mais affecter le public lui proposer une exp rience Une s rie d op rations qui interagissent avec le contexte politique Le d fi tait d allier la traditio
15. auer r alisateur 13H10 14H Portrait de Werner Herzog avec Emmanuel Burdeau r dacteur en chef des Cahiers du cin ma 18H 19H Magazine avec Aur lie Filippetti relativement peu de salles dans le pays les festivals se mul tiplient sur tout le territoire Ils attirent un norme public jeune priv d informations culturelles Un an plus tard quel souvenir gardez vous de votre par ticipation au jury de la comp tition nationale du FID 2004 Quel bilan fa tes vous de cette exp rience Le meilleur possible a a t une bouff e d oxyg ne Ce qui m a marqu c est surtout l intensit dont faisaient preuve presque tous les films pr sent s la comp tition fran aise Peu importe la qualit des r sultats le bon film ce qui est significatif c est la force et la radicalit des documentaires qui ouvre sur de nouvelles exp riences de nouvelles for mes de langage de narrativit etc Et dans le cas d 1 3 des yeux de Zabat prix de la comp tition nationale 2004 ndlr un grand film qui me pose des questions esth tiques jusqu aujourd hui qu est ce qu un film sans r f rent jusqu o peut on aller dans ce sens peut on se passer de th me qu est ce qui fait qu 1 3 des yeux est un film et non un assemblage de bouts de films Ce film est troublant parce qu il rompt les proc d s habituels de construction du sens Propos recueillis par Cyril Neyrat FIDMARSEILLE CETTE ANN E LES LIEUX DE DIFFUSIO
16. contenu de l image A partir du texte de la voix j ai crit un script avec les lieux correspondants aux histoires racont s Je me suis rendu compte que certains lieux n existaient plus ou taient interdits ou avaient compl tement chang J ai donc d cid d intensifier la d r alisation de creuser l cart entre voix et image en filmant des lieux qui ne correspondent pas toujours au texte Le lien entre voix et image se fait par associations d id es partir de d tails II y a plusieurs s ries de relations texte image Le spectateur choisit une de ces s ries et la vision suivante il peut en choisir une autre Propos recueillis par Cyril Neyrat aurai ue VOIKO Kamensky propos de Alles was wir haben L origine du projet Parmi d autres l ments un court article dans un guide des mus es d Allemagne du Nord Mis part les horai res d ouverture il ne contenait aucune information sur les collections du mus e juste une mention selon laquelle le mus e avait brul deux reprises Pendant les pr paratifs et durant le tournage deux incendies ont nouveau d truit l difice ce qui m a confort dans ce projet Le film est exclusivement constitu de plans panoramiques Qu est ce qui a motiv cette radicalit En g n ral l id e d un panorama est de tout embrasser sans rien omettre Cette caract ristique est aussi souvent une exigence courante vis vis du documen taire
17. es Prisonniers de Beckett de Michka Sa l Une derni re adresse nocturne aurait pu tre la bo te d sert e o La gen se du film vrir le processus de d sarmement dont la phase pilote commen ait Je d couras les choses en les filmant et j ai su tr s rapidement que c tait le sujet qui m int ressait Vous avez film seule pendant de longues semaines parmi les soldats de l ONU et les mouja hidins Comment avez vous v cu cette exp rience Tr s bien Je n ai eu aucun probl me Les onusiens m ont permis de suivre tr s librement leurs acti vit s Ils m ont permis d acc der facilement aux lieux o elles se d roulaient Kaboul Kunduz Mazar e Sherif Kandahar Bamian Surtout ils n ont exerc aucun contr le sur les images D autre part les moudjahidins je pr f re dire les ex combattants pour ne pas les folkloriser n ont jamais refus de se laisser filmer Ils ont r pondu mes questions avec gentillesse et disponibilit Quels ont t vos partis pris de tournage et de montage J ai film un sujet d actualit mais je ne suis pas une journaliste J aurais pu essayer d orienter ce film vers une tentative d analyse chaud d un processus qui constitue un moment important dans le d rou lement de l histoire contemporaine l tablissement d une paix durable en Afghanistan J ai travaill dans ce sens pendant un long moment interviews de g n raux et des chefs de guerre afghans d offi ciels d
18. es Nations Unies investigations diverses Tout ce mat riel aurait pu me permettre de mettre en lumi re une partie des enjeux g opolitiques vidents que contenait mon sujet Cela n a pas t mon choix Je voulais plut t suivre des hommes des soldats pris dans un processus complexe qui ne r pond pas toujours leurs attentes Je voulais aussi montrer ce que j ai pu percevoir de ces attentes en m immergeant dans les situations en les laissant exprimer leur propre v rit Je voulais que le r cit suive l ordre logique qu imposait l organisation con ue par l ONU et qu apparaissent partir des situa tions elles m mes ses r ussites comme ses d calages avec les besoins r els des ex combattants La fin du film marque une rupture avec ce qui pr c de Je ne pense pas qu il s agisse d une v ritable rupture mais plut t d un renversement de point de vue et d un aboutissement du r cit Mon film a pu donner l impression que le programme de d sarmement de l ONU avait un caract re exp rimental parfois artificiel ou loign des aspirations de ceux qui le vivaient En montrant ces hommes qui d minent une colline au dessus de Kaboul o vivent de nom breuses familles je reviens d une mani re qui me semble tr s concr te aux enjeux r els du d sarme ment mettre d finitivement un terme la guerre en permettant la population de reprendre une vie normale Propos recueillis par Cyril Neyrat Entretien avec An n e Am 2 d d g p
19. ganisation d exposi tions a t une extension de ma pratique artistique l occasion de collaborer avec d autres personnes J ai abandonn cette activit il y a deux ans environ Vous avez fait un film sur Peter Watkins qui a v cu plusieurs ann es Vilnius The Role of a Lifetime repose sur un monologue de Peter Watkins Mais ce n est pas un film sur Peter Watkins Ses propos abordent quelques enjeux cruciaux du documentaire J ai rencontr Peter Watkins Vilnius en 2001 sans savoir grand chose de lui ni de ses films Il m a pr t des cassettes de ses archives personnelles Apr s avoir vu les films j tais tr s excit et j ai propos une projection de ses films au centre d art contemporain de Vilnius Pour certaines raisons cela n a malheureuse ment pas eu lieu C tait assez difficile de mettre la main sur les copies originales de ses films Et Peter n tait pas s r de l id e de monter un tel projet dans le cube blanc d un mus e plut t que dans un cin ma Selon lui et il avait sans doute rai son Vilnius ne comptait pas assez de spectateurs pr par s pour une telle pr sentation Je comprends ses r serves Watkins a v cu en Lituanie pendant pr s dune d cennie mais la communaut locale du cin ma n a jamais t moign d int r t pour son travail Votre sentiment sur Edvard Munch danse de la vie Je suis impatient de le revoir cette fois dans son format original Je pourrais parler longtemps de ce film extraordinaire
20. itionnelles et des partis Ces films datent de la fin des ann es 70 d but 80 poque connue comme l Ouverture o la dictature se rel che fait le projet d un retour lent et graduel la d mocratie Ce sont les documentaires les plus significatifs de cette poque Greve et Linha de mon tagem sont les films dont Coutinho s est servi pour retrouver les ouvriers de Pees C est aussi le d but de la carri re cin matographique de Lula leader des gr ves de 79 80 et actuel pr sident de la r publique C est aussi le moment o le Parti des Travailleurs est cr dont Lula sera le premier pr sident Linha de montagem montre cela clairement En quoi cela concerne notre pr sent Le leader de 79 80 est l actuel pr sident de la r publique le Parti des Travailleurs est en principe au pouvoir Mais le Parti des Travailleurs d aujourd hui s est loign des mouvements sociaux sur lesquels il a t fond et de son pro jet d origine Actuellement le gouvernement passe par une grave crise et le Parti des Travailleurs d alors met en ques tion le Parti des Travailleurs d aujourd hui Je vais d ailleurs tr s probablement pr senter ces films nouveau S o Paulo en 2006 ann e des nouvelles lections pr sidentielles J ai ajout Wramundo analyse de la classe ouvri re de S o Paulo en 1965 C est int ressant parce que Lula entre la Villares une grande entreprise en 1966 Wramundo c est la classe ouvri re lorsque
21. ival Geste de programmation Jusqu cet cran paral l le aucune r trospective des documentaires de Werner Herzog n avait t organis e en France On sait mal en fait que Herzog a tourn quarante documentaires et que c est de ce c t surtout que son uvre se poursuit l heure actuelle c est pourquoi il ne peut tre Marseille ces jours ci il tourne au Tha lande Geste critique Les Cahiers ne cessent de d fendre les avanc es documentaires ne cessent d en r p ter limpor tance cette programmation est un pas en plus parmi ces avanc es Il se trouve aussi que Herzog ne fut jamais selon l expression consacr e un cin aste Cahiers trop attach l h ro sme trop d miurge trop globe trotter Trop grandiose Aguirre Fitzcarraldo Mais ses documentaires font au contraire d une grande modestie d une extr me attention aux sujets un tout autre rapport de l art ce dont il traite Une conception du documentaire trangement proche de celle mettons de Jean Eustache le cin ma recueille ce qui est il pr serve il salue et par l il t moigne la fois en faveur d une fid lit au pass et pour l avenir en faveur d une poursuite du monde Non pas qu il faille pour autant oublier les fictions de Herzog Au contraire on a voulu boucler la boucle en montrant La Ballade de Bruno fiction elle m me tonnamment modeste Quelques mots sur les films Il y en a onze Olivier Cadiot a d j d
22. n la nouveaut d avoir recours des moyens esth tiques h rit s des Straub de Vertov mais en les r novant ma mani re Comment avez vous choisi les histoires racont es en voix off ja J ai rassembl des biographies d industriels allemands dont le point commun tait d avoir fait faillite par tir de cette mati re j ai construit un rhizome textuel Le r sultat dessine une continuit dans l histoire du capitalisme allemand de 1900 nos jours Ainsi au fur et mesure du film il devient impossible de reconstruire chaque histoire Le spectateur doit avoir un sentiment de disparition th me int ressant en mati re d conomie Les conditions de production Ma rencontre avec Werner Duetsch de la cha ne de t l vision allemande WDR a t d cisive C est une des rares personnes dans la production documentaire en Allemagne qui fasse confiance aux cin astes J ai travaill dans une totale libert artistique Pourquoi cette structure formelle si rigoureuse Je voulais r duire au maximum les param tres esth tiques et en m me temps cr er de la complexit Pendant le montage le tra vail a consist rendre complexe cette structure simple Le choix du panoramique vise faire sentir la dimension technique du cin ma et cr er un effet d hypnose chez le spectateur Troisi me point cr er de la distance avec l histoire tre la fois plong dans l image et expuls du film Comment avez vous choisi le
23. oeur de ma vie J ai grandi la t te pleine de po sie avec une vision tout a fait po ti que du monde Je l ai introduite dans le film d s l criture De plus en dehors de ce qui se dit j ai eu la chance d avoir un chef op rateur Charlie Vandamme en parfaite symbiose avec mon tat po tique Propos recueillis par Cyril Neyrat s ances d autocritique lusine sont toujours plus et moins que ce qu elles disent karaok id ologique dont on avait oubli la partition Noord Korea de Pieter Fleury Ensuite sur un parking une immense discoth que militaire heavy metal nord am ricaine gros hangar de b ton briqu aux relents de sueur et de dos bris s o la jelly tient lieu d extase la discipline de chor graphie l Irak d unique horizon et l aboiement r p t de seul langage connu Ears Open Eyeballs Click de Canaan Brumley cho constant au Kubrick de Full Metal Jacket sans la r demption de la fiction La dramaturgie moribonde du caba ret et la danse docile du hangar nous viennent d en de a du specta cle si loin de nos distractions citoyenne qu on en oublierait presque notre histoire officielle car la juxtaposition de ces deux documents litt raux jusqu au vertige fait appara tre la derni re enclave totalitaire de la guerre froide comme un moindre mal ou une pause bienvenue toute de torpeur et de litanie c t d un s jour m me bref au sein de la Grande Arm e de l Occident d mocratique
24. omatique Cela a appauvri terriblement le documentaire br silien o les qualit s d observation sensible et patiente que l on trouve dans les films de Jo o Moreira Salles sont devenues une raret Ce n est pas le cas d Eduardo Coutinho qui a fait de l interview un style et une pratique thique D autres th mes qui irritent mes audi teurs sont la mis re et les traditions populaires Interviewer des sans toit des exclus est une pratique r pandue Ou filmer des rituels populaires r cup rer des coutumes rurales en voie de disparition Je ne suis pas contre Mais l h g monie de ces th mes fait que le documentaire tourne le dos aux transformations actuelles de la soci t br silienne ou plus directement tourne le dos la politique Ainsi des films commeEntreatos de Moreira Salles sur la campagne lectorale de Lula comme Pe es de Coutinho qui fait parler aujourd hui des ouvriers et ouvri res qui ont particip aux grandes gr ves de 1979 80 sont tout fait exceptionnels II semble que le cin ma qui se concentre sur la mis re et les traditions rurales est devenu un cin ma conservateur ce qu il n tait pas pendant la dictature c est le discours de la lamentation et du consensus L cran parall le Abertura cin ma de l ouverture 1965 1984 pr senter des films qui abordent des questions d organisation populaire ouvri re Greve Linha de montagem ou rurale Cabra mar cado para morrer en dehors des structures politiques trad
25. repr sentation et qu elle ouvre pour nous l absence m me Mais elle l ouvre doucement l g rement Et puis c est le noir de l cran Je t embrasse cher Jean Pierre et te souhaite un tr s bon festival Jean Luc Nancy Nom la mer I De tout c ur lundi 4 juillet 19h45 Petit th tre de la Cri e ECRAN PARALL LE ABERTURA CINEMA DE L OUVERTURE 1965 1984 EX 2 Entretien avec ECRAN PARALL LE RETROSPECTIVE WERNER HERZOG Jean Claude Bernardet Votre parcours Fran ais d origine je vis au Br sil depuis 1949 l universit de Brasilia puis celle de S o Paulo j ai enseign l histoire du cin ma br silien Aujourd hui la retraite j cris des essais dont un r cemment non pas sur mais propos de Kiarostami et des sc narios de fiction Je ne suis pas documentariste J ai bien r alis quel ques films que je pr f re qualifier d essais po tiques L avant dernier S o Paulo symphonie et cacophonie date de 1995 Le dernier Sur les ann es 60 de 2000 J ai publi en 1985 Cin astes et images du peuple sur le documentaire br silien des ann s 50 70 dont une nouvelle dition est sortie en 2003 Actuellement j cris sur les documentaires que je trouve int ressants et surtout je pol mique L un de mes th mes pr f r s est ce que j appellerais la maladie de l interview On met le micro et la cam ra devant quelqu un et on branche le pilote aut
26. ropos de DDR Durant l hiver 2003 je suis all e en Afghanistan sans production j y suis rest e cinq mois j avais ma propre cam ra un micro et je ne savais pas avant d y aller ce que j allais filmer J avais dans l id e de faire un film sur la reconstruction tr s vale question Je m tais dit que Denis Lavant entame une danse syncop e devant un miroir la fin de Beau Travail l gie du corps pli laquelle Claire Denis semble don ner une suite avec Vers Mathilde poignant dialogue de pieds nus et d essais ahanants avec la chor graphe Mathilde Monnier Un corps se d fait de sa propre pr sence y propose le philosophe Jean Luc Nancy un corps dont la reptation sur sc ne nous fait enfin oublier les corps aglutin s des grand messes s culi res de Pyongyang et de Caroline du Nord Un seul corps et tout est repeupl Orzham Viacheslav Amirkhanian propos de Orzham Chaque film est une partie de ma vie Il faut parler dans chaque film des questions essentielles de l tre mais sans pour autant s loigner de la vie terrestre II me parait impossible de p n trer dans la r alit il faut essayer d exprimer son attitude envers la vie l environnement Le filtrer et le faire sentir travers sa propre perception motionelle sa conscience me semble une t che assez r alisable Ce qui est important c est la profondeur cach e la sensation spirituelle de l espace et des perspecti
27. stase des bildschitzer steiner nenn se EMMaANUE Bur deau En quoi consiste le partenariat entre le FID Marseille et les Cahiers du cin ma L ann e derni re il avait donn lieu un cran parall le La Fabrique du cin ma qui traquait dans une dizaine de films autant d effets de fabrique mise en ab me making of art po tique auto commentaire p dagogie en direct Fa on d aller chercher une th orie du documentaire au c ur m me de sa pratique comme si le moteur en vrom bissant pouvait aussi d livrer un mode d emploi Au m me moment l crivain Aur lie Filippetti Les Derniers jours de la classe ouvri re Ed Stock tenait une chronique dans le quotidien puis publiait dans le num ro de septembre des Cahiers une synth se de cette aventure nouvelle pour elle nouvelle pour nous Cette ann e m me combinaison 1 Pr sence au FID du philosophe Fran ois Cusset auteur d une tr s belle French Theory Ed de la Diff rence dans laquelle il tudie la r ception aux Etats Unis de la philosophie Deleuze Foucault Derrida et s interroge la faveur de ce d tour sur l tat actuel de la pens e en France 2 Mise en uvre d un cran parall le Pourquoi une r trospective Werner Herzog Le th me la fl che change mais pas la cible Double l id e est de nouer geste de pro grammation et geste critique C est une chance pour une revue de prolonger ainsi son travail dans l espace d un fest
28. ter pour que ce m tier ne disparaisse pas ce qui est en train d arriver Notre effort consiste essayer d liminer la confusion entre cr a tion et fabrication chercher avec les outils nouveaux la forme cin matographique prise dans les rushes Vous tes la monteuse de Mur Grand Prix du FID 2004 Comment s est pass e l exploitation du film L exploitation a t bonne pour un documentaire en salle Il est toujours l affiche Paris et ce depuis sa sortie en octobre 2004 L quipe technique a souvent accompagn Mur pour en d battre avec le public Des copies circulent actuellement en Italie Apr s Cannes et le FID le film a t dans de nombreux festivals et y a obtenu d autres recompenses J rusalem et Sundance notamment On esp re que chaque spectateur ressort avec une id e un peu plus pr cise du v cu des habitants de cette terre d chir e qu est le Moyen Orient Comment concevez vous votre r le de jur Avec enthousiasme et gravit avec appr hension et plaisir et tr s curieuse des futures rencontres Quels sont vos projets venir Un film documentaire tourn au Maroc un film sur la performance et un projet personnel dont l criture est en cours Propos recueillis par Cyril Neyrat 3 questions Fran ois Martin cr ateur de l affiche du FID 2005 L origine de cette affiche Lorsque Jean Pierre Rehm m a appell pour me proposer de r aliser cette affiche j avais devant les yeux une carte postale
29. ux et absolument joyeux mais d une joie qui ne vient qu au del de tout ressentir Les grandes pens es de la r surrection ne sont jamais des imaginations de corps revenus la vie Ce sont pr cis ment des pens es sans image Ce qui ressuscite ce qui se redresse du corps allong sous la terre et bient t m l elle c est l absence d image C est une v rit du singulier qui fut et qui d sormais dresse son absence absolue en plein dehors du temps Voil ce qui s est encha n tr s vite une fois l cran teint Et je comprends ainsi que si je souffre de l absence que ces images portent comme toutes les images si je les repousse m me et ne d sire pas les regarder ce m me mouvement finit par me rapporter une autre absence la v rit de l absence qui n en est pas la consolation mais pas non plus la d solation J ai utilis ces mots dans l change avec Jacques Je m arr te aujourd hui sur le verbe qui leur est commun solor apaiser adoucir soulager Sans les pr fixes de la privation ou du renforce ment d solation consolation qu en serait il d un solamen ou d un solacium seul et simple je cherche le secours de deux mots rares mais employ s par Cic ron ou par Virgile Une solation juste pos e mince et d licate sur le bord de l amertume sans bords C est le recours c est le secours simple et fragile de l image lorsqu elle ne rassure pas au titre d une
30. ves Et d tre soi meme J aime beaucoup le cin ma noir et blanc car je le trouve plus noble et beaucoup plus proche de la r alit J ai choisi d utiliser de mani re organique musique et sons naturels Quant la reconstitution laquelle j ai recours pour repr senter le pass elle s explique tr s simplement parfois on veut graver un moment et voil qu il est parti alors on n a d autre choix que de le reproduire Propos recueillis par F lix Dubois Entretien avec Deimantas Narkevicius jury national Votre parcours Je suis un artiste visuel j utilise aussi le cin ma dans ma pratique artistique Depuis 1997 j ai r alis onze films courts et projets vid o Votre conception du documentaire Je ne pense pas qu il faille s parer clairement le documentaire du reste des films M me si les th mes de mes films sont souvent li s des enjeux locaux j esp re que certaines de leurs qualit s font sens pour le public international En d autres termes j esp re que mes films sont assez complexes pour donner voir des choses encore jamais expos es Vous travaillez aussi comme commissaire d expositions Comment s articulent aujourd hui le documentaire et le domaine plus tendu de l art contemporain Je ne pense pas que la pratique du documentaire pose des questions sp cifiques Beaucoup d artistes contemporains font un usage courant du documentaire ou du reportage vid o dans le sens d une libre exp rimentation L or
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