Chômage créateur : exploration à poursuivre
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1. Article Ch mage cr ateur exploration poursuivre Michel Boyer et Marie Chantal Guedon Nouvelles pratiques sociales vol 2 n 2 1989 p 49 57 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 301047ar DOI 10 7202 301047ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 43 Ch mage cr ateur exploration poursuivre Michel Boyer Centre de formation l autogestion du Haut Richelieu Saint Jean sur Richelieu Marie Chantal Guedon D partement d orientation professionnelle et d administration scolaire Universit de Sherbrooke L article relate exp rimentation d un nouveau mode d inter vention2. Lemaire 1985 Il ne reste bien souvent qu un sentiment de vide et d inutilit accompagn par surcro t de culpabi lit face l incapacit de s int grer dans la vie sociale De plus l emploi est habituellement assorti d un certain nombre d attributs positifs En plus de la s curit financi re qu il conf re m me relative il est g n rateur de r seaux sociaux d occasions de r alisation NPS vol 2 n 2 1989 Ch mage cr ateur exploration poursuivre 51 de soi et d activit s Surtout il est porteur d un statut social important et symbolise la r ussite d un processus d int gration l ensemble de la soci t La perte d un emploi repr sente aussi la perte de ces attributs Ces diff rentes pertes concomitantes celle de l emploi se vivent souvent dans un processus de d croissance Limoges 1983 D abord apr s le premier choc c est un sentiment de lib ration du labeur et de ses contraintes qui merge Ensuite une tape intensive d aspirations se retrouver un nouvel emploi prend place Cette tape est accompagn e par une mobilisation plus ou moins grande la recherche d un emploi Suivent en cas d chec des phases marqu es par de plus en plus d h sitations de frustrations et d agressivit Les refus de la part d employeurs ventuels sont v cus comme indigestes les initiatives et les aspirations se perdent Finalement arrive la r signation avec le retr
3. aupr s de jeunes adultes en ch mage de la r gion de Saint Jean sur Richelieu Ce type d intervention bas sur la notion du ch mage cr ateur visait inciter les jeunes adul tes sans emploi utiliser leur temps de ch mage d une fa on constructive dans la perspective d un d veloppement de l autonomie Le bilan de l intervention met en vidence chez la client le cible un mode de participation diff rent de celui qui tait attendu au d part Toutefois pour les participants les plus assidus l intervention semble bien avoir atteint son objectif de transformer le processus de d croissance habituel lement li au ch mage prolong en une exp rience plus posi tive de d veloppement personnel NPS vol 2 n 2 1989 50 Ch mage et travail Dans notre soci t tout le monde s entend sur le fait que le ch mage est un probl me dont les cons quences sont majeures aussi bien pour la soci t que pour les individus On tente habituellement de l liminer en tra vaillant sur deux fronts celui de la cr ation d emplois et celui du d velop pement de l employabilit des personnes non encore d tentrices d un emploi Or une autre possibilit existe celle d y faire face en aidant les personnes qui le subissent prendre les mesures voulues pour en pallier les effets n gatifs sinon le transformer en une occasion de croissance vers une plus grande autonomie C est cette possibilit qu a voulu v r
4. 7 et Lesage 1987 Tout semble se passer comme si de par sa nature l exp rience du ch mage tait une exp rience fonci rement individuelle cr atrice de soli tude et de repliement sur soi plut t que de partage et d laboration de projets collectifs Vouloir engager des personnes sans emploi dans des projets collectifs identifi s au ch mage c est un peu vouloir aller contre l ordre des choses On comprend donc les difficult s que le CFA rencontr es ce sujet 2 4 L impact de l intervention Tout en avant pris une direction un peu diff rente de celle pr vue lori gine l intervention effectu e a quand m me eu un impact positif sur les jeunes En effet les t moignages des jeunes qui ont particip le plus assid ment aux activit s qui leur ont t propos es dans le cadre du projet font tat des cons quences positives que leur participation a pu avoir au plan d une am lioration de leurs conditions de vie au plan de changements positifs dans leur fonctionnement personnel et au plan de la r alisation d apprentissages significatifs En ce qui concerne le premier point les participants et participantes mentionnent en particulier la reconstruction de leur vie sociale disparition de lisolement construction de r seaux d amiti tablissement de liens significatifs avec des personnes ressources possibilit d avoir de l aide en cas de besoin Ils parlent aussi de la satisfaction li e au fai
5. Mais une survie qui au lieu de passer par la solidarit de masse et le regroupement passe surtout par le jeu des r seaux personnels et de l initiative individuelle Les modes changent avec le temps Ceci soul ve la question du type d intervention que l on peut faire valoir aupr s de ces jeunes L exp rience que nous avons faite confirme NPS vol 2 n 2 1989 Ch mage cr ateur exploration poursuivre 57 le bien fond d une intervention bas e sur la r appropriation du temps lib r et le changement des rapports l emploi Toutefois c est la forme de cette intervention qui doit tre revue en fonction de ce que nous savons maintenant du comportement de cette client le du moins de celle avec laquelle nous avons travaill Les interventions de type communautaire qui misent sur le regrou pement et la focalisation sur des int r ts communs parfois en vue de pro voquer des changements au plan des structures sociales ne semblent pas les plus appropri es dans un tel contexte D apr s notre exp rience les jeu nes sans emploi r pondront mieux une intervention individualis e et per sonnalis e dans laquelle chacun peut chercher r pondre ses propres besoins m me au travers d activit s de groupe Et qui sait si un moment donn des initiatives individuelles ne se rejoindront pas pour provoquer des changements collectifs Bibliographie D AMOURS M 1987 Les nomades du travail dossie
6. ait de la vie sociale Habitu s d pendre de lemploi pour r gir nos horaires prouver notre valeur personnelle concr tiser notre vie sociale etc nous n avons que peu d velopp la capacit de nous panouir en dehors du cadre qu il cr e Pourtant cette capacit est essentielle si l on veut permettre le main tien et m me l augmentation de l estime de soi et du go t de vivre dans les p riodes de non emploi D velopper cette capacit chez les personnes victimes du ch mage c tait l l objectif du projet d intervention labor par le Centre de formation l autogestion du Haut Richelieu CFA projet qui porte le titre vocateur de Ch meurs cr ateurs associ s 2 Le projet Ch meurs cr ateurs associ s Le projet Ch meurs cr ateurs associ s avait pour but d exp rimenter aupr s des jeunes adultes sans emploi de la r gion de Saint Jean sur Richelieu un mode d intervention visant aider ces jeunes sans travail utiliser le temps lib r par l absence d emploi pour agir d une fa on cr atrice sur leur situation Le projet s appuyait en grande partie sur les id es d ve lopp es par Limoges et son quipe 1983 S adressant plus sp cifiquement aux personnes sans emploi g es entre 18 et 30 ans l intervention projet e devait par diff rentes d mar ches amener ces personnes exploiter le temps dont elles disposent pour 1 Ce projet a pu tre r alis gr ce
7. d aux ajustements faits en fonction du comportement de la client le du collectif vers l individuel du socio conomique vers le psychologique et du didactique vers le ludique Plu sieurs facteurs notre avis expliquent ces glissements En premier lieu il y a le fait que l on a affaire une client le plut t h t rog ne diff renci e sous beaucoup d aspects formation situation familiale mode de vie exp rience professionnelle situation mat rielle besoins aptitudes int r ts aspirations valeurs mode de fonctionnement etc tant donn cette diversit on comprend qu il soit difficile de susciter une mobilisation collective En second lieu le mode de participation semble refl ter beaucoup plus la pr occupation de r pondre des besoins imm diats et individuels que celle de s engager dans une d marche plus long terme orient e en fonction d int r ts collectifs participation br ve attitude d attente de servi ces plut t qu implication dans l organisation de projets ou d activit s diffi cult s respecter les engagements pris entreprendre une activit n apportant pas une satisfaction imm diate besoin de contacts interper sonnels sp cifiques recherche de solutions individuelles au probl me du ch mage par exemple un certain nombre de jeunes id alisent la cr ation d une petite entreprise individuelle comme tant la solution leur situa tion etc Il est certain que cet in
8. dividualisme est exacerb par les tensions et les frustrations li es au manque d emploi qui am nent la personne se centrer profond ment sur ses propres besoins et chercher tout prix les satisfaire dans l imm diat C est un peu une question de survie Il y a aussi la culpabilit ressentie l gard de sa situation et le sentiment accen tu par la pression sociale qu on en porte seul ou seule la responsabilit qui contribuent cet individualisme Par ailleurs selon Gauthier 1987 il faut mettre en relation l esprit suppos ment peu revendicateur des jeunes sans emploi avec le fait qu ils vivent une situation qu ils consid rent comme temporaire Nos propres observations semblent bien confirmer ce point de vue Les jeunes sans NPS vol 2 n 2 1989 Ch mage cr ateur exploration poursuivre 55 emploi restent dans l attente aliment e par l alternance que vivent beau coup d entre eux entre des emplois temporaires et des p riodes de ch mage tant en quelque sorte en suspens ils se maintiennent dans l espoir d un emploi et sont alors peu dispos s investir dans une autre activit comme se mobiliser dans un projet collectif Plusieurs auteurs ont d j relev les difficult s que l on pouvait ren contrer regrouper des personnes sans emploi sous une tiquette com mune et avec des objectifs communs C est le cas notamment de Galland et Louis 1979 Gauthier 1988 Guay 198
9. ifier un organisme communautaire de Saint Jean sur Richelieu par le biais d un projet d intervention aupr s de jeunes adultes en ch mage Le pr sent arti cle traite de ce projet Apr s quelques pr cisions sur le contexte dans lequel le projet s est d velopp nous d crirons d abord celui ci dans ses grandes lignes nous pr senterons ensuite un bref bilan des r sultats obtenus et terminerons par quelques commentaires relatifs aux implications de ces derniers 1 Le ch mage un probl me de soci t et aussi d individus Les conditions de l emploi au Qu bec comme dans une grande partie des pays industrialis s n ayant pas de politique de plein emploi se d gradent Nous connaissons un niveau de ch mage qui touche des centaines de mil liers de personnes De plus un examen de la r partition des types d emplois ces derni res ann es montre que son degr de pr carisation augmente L emploi r gulier et temps plein a tendance devenir une r alit pour une proportion de plus en plus restreinte de travailleurs et travailleu ses Dans notre culture o cet emploi est la principale source d identit sociale son absence a des effets destructeurs sur les individus N ayant pas appris construire une organisation personnalis e de leur temps les ch meurs et ch meuses vivent habituellement de par l absence d emploi une rupture du mouvement et de la continuit dans leur syst me de vie personnelle
10. is avec un noyau quand m me important 20 de personnes sans emploi depuis plus d un an Un niveau de scolarit d passant le secondaire dans 30 des cas mais s arr tant au secondaire III dans 20 des cas Pr s de la moiti 40 sont sans pr paration professionnelle pr cise et environ la m me proportion 42 ont d croch un moment ou un autre de leurs tudes Deux fois plus d assist s sociaux 40 que de b n ficiaires de l assurance ch mage 19 et 14 sans aucun revenu Une proportion appr ciable 16 de personnes avant d clar avoir ou avoir eu des probl mes personnels s rieux difficult s au plan de la sant mentale toxicomanie alcoolisme d linquance violence fami liale par exemple Les femmes semblent tre dans une situation plus dramatique que les hommes avec des p riodes de ch mage en moyenne plus longues moins de revenus d origine gouvernementale bien tre social ou assurance ch mage et davantage de charges d enfants Les chiffres pr sent s plus haut laissent deviner la grande vari t des situations v cues par les participants et participantes et de ce fait la forte h t rog n it de l ensemble du groupe malgr les tendances m dianes ou majoritaires qui peuvent s en d gager Nous avons d ailleurs constat que les modes de recrutement utilis s de m me que les activit s offertes avaient une influence sur certaines caract
11. l individu mais aussi des rela tions entre celui ci et son milieu de vie On a donc pens diff rents types de d marches concernant les niveaux suivants Psycho individuel soit des activit s de r flexion sur sa situation d orientation professionnelle d exploration de ses activit s de ses aspira tions de ses aptitudes d apprentissages vari s etc Psychosocial soit de l encadrement des projets de groupe de soutien aux interactions entre les jeunes sans emploi des activit s de groupe Economique soit de l appui des projets caract re conomique comme des petites entreprises des r seaux d changes et de la forma tion sur mesure en fonction de tels projets Communautaire en faisant en sorte que se mettent en place dans la communaut locale des r seaux formels et informels d entraide et de concertation pour appuyer les efforts des jeunes sans emploi pour am liorer leur situation 2 2 La client le rejointe Au terme du projet 255 jeunes se sont inscrits au CFA pour participer l une ou l autre des activit s qui leur taient propos es dans le cadre du projet Le portrait de ces jeunes peut se d finir comme suit NPS vol 2 n 2 1989 Ch mage cr ateur exploration poursuivre 53 Une l g re majorit masculine avec un ge m dian d environ 24 ans Une majorit de personnes sans emploi depuis moins de six mois au moment de l inscription ma
12. r r alis avec le Comit droit au travail du Conseil central de Montr al CSN Vie ouvri re ao t DUMONT R 1988 Un monde intol rable le lib ralisme en question Paris Seuil GALLAND O et Louis M V 1979 Jeunes ch meurs Esprit n 31 32 GAUTHIER M 1988 Les jeunes ch meurs une enqu te Qu bec Institut qu b cois de recherche sur la culture GAUTHIER M 1987 Les jeunes sans emploi sont ils pauvres dans M Gau thier sous la direction de Les nouveaux visages de la pauvret Qu bec Insti tut qu b cois de recherche sur la culture 45 63 Guay J H 1987 Des sujets en ch mage Possibles vol 11 n 2 67 78 LAMONDE P et B LANGER J P 1986 L utopie du plein emploi Montr al Bor al LEMAIRE R 1985 Le temps cr er son travail ma triser son temps sep tembre 117 132 LESAGE M 1987 Les vagabonds du r ve Montr al Bor al LIMOGES J 1983 Ch mage mode d emploi Montr al ditions de l homme NPS vol 2 n 2 1989
13. ristiques des groupes de participants et participantes On ne peut donc g n raliser l ensemble des jeunes adultes sans emploi les traits rele v s chez ceux qui ont particip au projet 2 3 Le comportement g n ral de la client le La d marche envisag e dans le projet s appuie en grande partie sur hypo th se que une fois regroup s au CFA les participants et participantes en viendraient tout naturellement laborer de petits projets plus ou moins permanents et se mobiliser autour de ces projets pour entreprendre diff rentes activit s de formation et de r flexion Dans cette perspective les devis du projet mettent l accent sur la mobilisation collective et les activit s NPS vol 2 n 2 1989 54 Ch mage et travail de formation surtout par rapport des activit s caract re conomique projets de petites coop ratives par exemple Or les choses se sont pass es autrement On a finalement exp ri ment une plus grande vari t de moyens d intervention que ce qui avait t pr vu en insistant davantage sur l aspect individuel et le d veloppe ment personnel et en avant largement recours des activit s caract re ludique La participation est rest e plut t individuelle les projets collectifs ont t peu nombreux et il y a eu peu de regroupements durables autour d objectifs communs En r sum on peut dire qu entre le projet et sa r ali sation il y a eu un triple glissement
14. t d avoir des occupations leur permettant de structurer leur temps de sortir de chez eux avec un but ainsi que du plaisir ressenti dans les activit s auxquelles ils ont pu participer Quelques uns rel vent les am liorations apport es au plan financier par l engagement dans des projets subventionn s ou l obtention de jobines Enfin d autres signalent l aide qu ils ont re ue en ce qui con cerne les informations sur les ressources disponibles ou encore le coup de pouce re u pour trouver des solutions leur situation NPS vol 2 n 2 1989 56 Ch mage et travail Au sujet du fonctionnement personnel il est surtout question de r ta blissement de l estime de soi et de la confiance en soi mais aussi de change ments par rapport certains comportements plus grande autonomie affirmation de soi impulsivit moins marqu e etc Ces changements sont probablement li s d une part aux apprentis sages faits dans les exp riences v cues au CFA et d autre part l am lio ration des conditions de vie cit e pr c demment allant de pair avec une diminution des tensions et des frustrations Enfin au plan des apprentissages r alis s il s agit aussi bien d apprentissages sp cifiques vid o peinture que d apprentissages d application plus g n rale planification budg taire connaissance du milieu fonctionnement d un conseil d administration Il faut aussi signaler la d couverte ou le d
15. une subvention du minist re de la Sant nationale et du Bien Etre social no 4554 1 135 On peut se procurer le texte du rapport en s adres sant au Centre de formation l autogestion C P 552 Saint Jean sur Richelieu Qu bec J3B 6Z8 NPS vol 2 n 2 1989 52 Ch mage et travail entreprendre des activit s susceptibles de favoriser leur panouissement et une plus grande prise en charge de leur vie On visait ainsi contrer le pro cessus de d croissance personnelle habituellement provoqu par le ch mage prolong et le remplacer par une dynamique de remise en action sinon de croissance L exp rimentation de cette intervention a dur deux ans soit de sep tembre 1986 octobre 1988 apr s quelques mois de pr paratifs L quipe qui y a travaill a termin le bilan en mars 1989 et ce sont les points saillants de ce bilan que nous voulons rapporter ici Apr s quelques commentaires au sujet des d marches envisag es dans le cadre de ce projet nous exposerons l essentiel des r sultats obtenus en ce qui concerne la participation de la client le vis e du comportement g n ral observ chez celle ci et de l impact de l intervention sur les person nes qui en ont b n fici 2 1 Les d marches envisag es L intervention pr vue dans la perspective qui vient d tre nonc e devait se faire aux diff rents niveaux auxquels touche habituellement le travail de fa on tenir compte non seulement de
16. veloppement d int r ts et de comp tences sp cifi ques l am lioration de comp tences sociales communication travail en quipe et de fa on g n rale un largissement de la connaissance de soi En bref la participation au CFA a incontestablement rendu l exp rience du ch mage plus tol rable et plus agr able pour un certain nombre de jeunes Elle a aussi contribu l amorce d un redressement de la situa tion de ces jeunes vers un plus grand panouissement personnel et une plus grande ouverture diverses possibilit s de solutions leur situation En ce sens malgr que la d marche d intervention ait suivi une trajectoire un peu diff rente de celle qui tait pr vue le projet a atteint ses objectifs fondamentaux de transformation du v cu ch mage Conclusions Avec des pr occupations personnelles diff rentes sans objectifs communs sans v ritable besoin d en avoir mus surtout par l espoir de se tailler indivi duellement une place dans le march de l emploi les jeunes sans emploi semblent mal plac s pour tre des initiateurs de projets collectifs appelant au changement des rapports au temps et l emploi Leur principale pr oc cupation et on peut les comprendre semble surtout tre de se d brouiller avec les r gles du jeu actuelles pour en tirer le meilleur parti possible et am liorer leur situation personnelle Encore une fois pour eux c est probable ment une question de survie
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