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La pilule devient légale

1. Je mets aux voix l article3 modifi par les amendements n 19 20 rectifi 1 2 rectifi L article 3 ainsi modifi mis aux voix est adopt Article 4 M le pr sident Art 4 Un r glement d adminis tration publique d terminera les conditions de fonctionnement des tablissements d information de consultation ou de conseil familial ainsi que les modalit s de l agr ment par le ministre des affaires sociales des centres de planification ou d ducation familiale Ces tablissements et ces centres publics ou priv s ne devront poursuivre aucun but lucratif 217 La d livrance des contraceptifs est interdite dans ces tablissements et ces centres Les pouvoirs publics reconnaissent et soutiennent la mission des associations familiales et des autres mouvements qualifi s pour la pr paration lointaine et proche des jeunes au mariage et la vie adulte ainsi que pour l information objective des adultes aux divers probl mes de la vie du couple de la famille et de l ducation des jeunes Personne ne demande la parole Je mets aux voix l article 4 L article 4 mis aux voix est adopt Article 5 M le pr sident Art 5 Toute propagande anti nataliste est interdite Toute propagande et toute publicit commerciale directe ou indirecte concernant les m dicaments produits ou objets de nature pr venir la grossesse ou les m thodes contrace
2. L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident M Neuwirth rapporteur a pr sent un amendement n 1 tendant r diger ainsi le quatri me alin a de l article 3 Les praticiens habilit s exercer la m decine sont seuls autoris s proc der l insertion des dispositifs anticonceptionnels intra ut rins et en obtenir sur demande crite la d livrance La parole est M le rapporteur 201 M Lucien Neuwirth rapporteur Le S nat a introduit dans le dispositif un alin a particuli rement important Il est ainsi con u Les praticiens dont la qualification sera d termin e par un r glement d administration publique sont seuls autoris s proc der l insertion des contraceptifs intra ut rins et en obtenir sur demande crite la d livrance Nous proposons au nom de la commission un amendement modificatif libell ainsi Les praticiens habilit s exercer la m decine sont seuls autoris s proc der l insertion des dispositifs Le reste demeurant sans changement Le S nat a apport des modifications concernant les dispositifs anticonceptionnels intra ut rins Dans le texte qu elle avait vot e en premi re lecture 1 Assembl e nationale exigeait que seuls les m decins puissent obtenir les st rilets et autres dispositifs intra ut rins Le S nat que nous approuvons enti rement a am lior la r daction de cet alin a mais i
3. La parole est M Mainguy M Paul Mainguy Dans le texte adopt par le S nat il est dit que les contraceptifs inscrits sur un tableau sp cial par d cision du ministre des affaires sociales ne sont d livr s que sur ordonnance m dicale Il appartiendra donc au m decin en principe de d cider la prise d un contraceptif M Peyret et moi m me souhaitons laisser au couple la responsabilit d une telle d cision C est pourquoi nous demandons l Assembl e d adopter notre amendement qui tend laisser au m decin la possibilit de d livrer soit une ordonnance m dicale soit un simple certificat de non contre indication Dans ce dernier cas le r le du praticien se borne constater que l utilisation d strog nes n est pas contre indiqu e le couple conservant l enti re responsabilit de d cision Aux termes de notre amendement le m decin peut donc selon ses convictions personnelles d livrer soit une ordonnance lorsqu il estime que le corps m dical est engag 185 dans le probl me de la contraception soit un certificat de non contre indication s il estime que la d cision incombe au couple M le pr sident La parole est M le rapporteur de la commission des affaires culturelles familiales et sociales M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement n a pas t soumis la commission J indique toutefois pour la bonne information de 1 Assembl e q
4. M Lucien Neuwirth rapporteur La commission en est d accord M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement galement 142 M le pr sident Je mets aux voix l amendement que vient de proposer M Ruais L amendement mis aux voix est adopt En cons quence les mots dix huit ans sont remplac s par les mots vingt et un ans au deuxi me alin a in fine de l article 6 M le pr sident M Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre MM Benoist et Vinson ont pr sent un amendement n 19 qui tend r diger ainsi le quatri me alin a de Particle 6 Les infractions aux dispositions de l article 5 seront frapp es d une peine de six mois deux ans d emprisonnement et d une amende de 2 000 20 000 F ou de l une de ces deux peines seulement La parole est M Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Cet amendement est retir l objet tant le m me que celui de l amendement n 17 qui a t repouss M le pr sident L amendement n 19 est retir M le pr sident M le rapporteur et M Vertadier ont pr sent un amendement n 25 qui tend compl ter l article 6 par le nouvel alin a suivant Les peines pr vues aux alin as pr c dents seront port es au double en cas de r cidive dans les conditions de l article 58 du code p nal La parole est M le rapporteur M Lucien
5. interdire une information g n rale dans des revues ou ouvrages de caract re g n ral qui peuvent tr s facilement tre consid r s comme de la publicit Cependant sur l amendement m me la commission n a pas t consult e M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 6 qui avait t retir en commission mais repris par le Gouvernement L amendement mis aux voix est adopt 139 M le pr sident M Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre MM Benoist et Vinson ont pr sent un amendement n 16 qui tend supprimer le deuxi me alin a de cet article La parole est M Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Nous retirons cet amendement M le pr sident L amendement n 16 est retir Personne ne demande plus la parole Je mets aux voix l article 5 modifi par l amendement L article 5 ainsi modifi mis aux voix est adopt Article 6 M le pr sident Art 6 Sera puni d un emprison nement de six mois deux ans et d une amende de 2 000 20 000 F quiconque aura import fabriqu vendu fourni fait importer fait fabriquer fait vendre ou fait fournir des objets ou produits contraceptifs en infraction aux dispositions de la pr sente loi et des r glements pris pour son application Sera puni d un emprisonnement d un an quatre ans et d une amende de 4 000 40 000 F quiconque aura vendu fourni fait vendre ou fait fourn
6. mis aux voix est adopt Article 5 bis M le pr sident Art 5 bis Un r glement d administration publique adaptera en tant que de besoin les dispositions de la pr sente loi la situation particuli re des d partements de la Guadeloupe de la Martinique et de la R union Il pourra d roger aux prescriptions des articles 3 cinqui me alin a et 4 deuxi me alin a M Roux a pr sent un amendement n 17 qui tend supprimer cet article La parole est M Roux M Claude Roux Mes chers coll gues le S nat a introduit un article additionnel aux termes duquel un r glement d administration publique pourrait d roger aux prescriptions des articles 3 et 4 D une part cette disposition me para t anticonsti tutionnelle car on ne peut d roger par voie r glementaire des dispositions l gislatives D autre part elle tablit une discrimination inacceptable entre les territoires de la R publique Applaudissements sur divers bancs J insiste donc vivement aupr s de l Assembl e pour qu elle adopte mon amendement qui tend supprimer cet article additionnel M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement n a pas t soumis la commission 220 M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement souhaite le rejet de l amendement de M Roux et par c
7. pargnent pas la fille mineure non mancip e Mes chers coll gues vous connaissez tous la situation douloureuse que cr e dans les familles de tous les milieux 154 sociaux l apparition d une grossesse chez une jeune fille Vous savez aussi qu elle est alors la solution envisag e ou bien l enfant sera abandonn l assistance publique ou bien aux yeux d une opinion mal inform e la femme supportera une tare pendant toute sa vie ou bien encore ce sera l avortement clandestin condamn par la loi avec toutes ses cons quences pour la victime comme pour celle qui en sera tout jamais marqu e Voil pourquoi nous sommes quelques uns avoir demand par voie d amendement la suppression de toute limite d ge pour l application des mesures de contraception Je ne reviendrai pas sur ce qui a t dit sur la politique sociale v ritable cause vous le savez monsieur le ministre du ralentissement du mouvement d mographique En effet dans tous les pays hautement civilis s o la contraception est appliqu e depuis fort longtemps d j la progression d mographique continue La politique sociale que le Gouvernement s est engag entreprendre devrait entra ner avec l application de la loi une augmentation du nombre des naissances C est sur le plan m dical que les m decins qui si gent dans cette Assembl e se sont peut tre le plus oppos s Comme l a fort bien dit
8. Quant l amendement n 20 rectifi pr sent et d fendu par M Peyret il est la suite logique de l amendement n 19 qui a t adopt par l Assembl e M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement accepte l amendement de M Peyret Ce texte tire les cons quences du vote intervenu en ce qui concerne l ordonnance ou le certificat de non contre indication et reprend les dispositions limitatives qui figuraient dans le texte vot par le S nat Mais le Gouvernement s oppose vigoureusement aux sous amendements pr sent s par M Mainguy et par M Vertadier qui tendent supprimer l exigence du carnet souche introduite par le S nat Le Gouvernement veut en effet que cette loi soit r ellement appliqu e Dans ce domaine de la contraception voil des dizaines d ann es que nous sommes en pleine hypocrisie Je l ai d j dit la tribune de cette Assembl e Mouvements divers La loi de 1920 n est pas respect e Or je veux que la proposition de loi qui sans doute sera adopt e ce soir et qui 195 comme on l a not est tr s lib rale et tr s respectueuse de la libert des hommes et des femmes soit v ritablement appliqu e et respect e L Assembl e a vot tout l heure une disposition exigeant une ordonnance m dicale ou un certificat de non contre indication pour la d livrance de la pilule E
9. fran aise est en baisse de 18 1 p 1 000 en 1964 elle sera de 16 6 p 1 000 pour 1967 A souligner que s agissant des enfants n s en France pr s de 100 000 sont n s d une m re ou d un p re tranger et 40 000 dans des familles de rapatri s ce qui diminue encore le pourcentage des enfants n s de ressortissants fran ais qui habitaient auparavant dans la m tropole La situation est s rieuse Elle ne peut cependant pas tre imput e la mise en vente des contraceptifs Elle est la cons quence des difficult s grandissantes que rencontrent les familles de leur inqui tude pour leur avenir et celui de leurs enfants Se marier avoir des enfants c est l aspiration l gitime et normale de tout tre humain Mais que d obstacles le jeune couple ne doit il pas surmonter pour fonder un foyer En premier lieu le logement qui pourtant conditionne pour une large part la sant l quilibre nerveux l harmonie de la famille Or il y a en France de 12 15 millions de mal log s Le rapport du haut comit de la population souligne d ailleurs que le manque de logements freine la natalit Un autre grave probl me est l incertitude de l emploi Les familles de travailleurs connaissent ce qui ne s tait pas produit depuis longtemps la crainte pour l emploi du p re et de la m re l angoisse pour l avenir des enfants sans travail Les estimations les plus prudentes tablissent environ 420
10. ils ont tablie les dispositifs intra ut rins C est bien entendu dans les divers paragraphes de l article 3 qu il faut chercher les innovations importantes Utilisant une formulation plus positive que celle de l Assembl e le S nat propose en ce qui concerne les conditions de vente Les contraceptifs inscrits sur un tableau sp cial par d cision du ministre des affaires sociales ne sont d livr s que sur ordonnance m dicale Nous approuvons cette proposition Mais au del de la lettre il convient de s attarder un instant sur la signification que les s nateurs ont voulu donner leur amendement Elle se d gage de la discussion g n rale Les contraceptifs chimiques et hormonaux ainsi que les dispositifs intra ut rins seraient seuls inscrits au tableau sp cial et par voie de cons quence seuls soumis la production d une ordonnance m dicale pour en assurer la livraison aux particuliers Au contraire tous les autres contraceptifs se trouveraient et dans tous les cas en vente libre Il semble qu il y ait l une excessive lib ralit en ce qui concerne les mineures particuli rement celles g es de moins de dix huit ans Je voudrais comme s y est tr s objectivement appliqu M le rapporteur rappeler les propositions initiales de la commission les affaires culturelles et sociales Elles pr voyaient que les contraceptifs en g n ral ne pourraient tre 174 obtenus par les m
11. l alin a 203 pr c dent lorsque ceux ci provoquent l interruption d une grossesse ignor e et non d celable biologiquement La parole est M Peyret M Claude Peyret L amendement que j ai l honneur de pr senter avec plusieurs de mes coll gues tend tirer les conclusions qui d coulent n cessairement des dispositions de l article 3 alin a 4 de la proposition de loi actuellement en discussion Dans sa r daction actuelle la proposition de loi pr voit que les praticiens sont seuls autoris s proc der l insertion des dispositifs anticonceptionnels intra ut rins Ce texte ne tient pas compte du fait que l insertion de tels dispositifs chez la femme enceinte provoque l avortement Le praticien tombe ainsi sous le coup de l article 317 du code p nal qui pr voit des peines tr s s v res pour les m decins qui provoquent l avortement de quelque mani re que ce soit Une telle anomalie je tiens le pr ciser au passage montre l vidence que la proposition de loi que nous discutons en ce moment n est pas au point Sinon elle ne contiendrait pas des dispositions telles que le l gislateur semble autoriser l avortement non th rapeutique En r alit et sur le plan des principes l une des principales objections que l on doit formuler l encontre du texte qui nous est soumis est qu il n tablit pas de lien entre contraception et avortement tel
12. ordre du jour appelle la suite de la discussion des conclusions du rapport de la commission des affaires culturelles familiales et sociales sur les propositions de loi 1 de M Neuwirth tendant modifier les articles 3 et 4 de la loi du 31 juillet 1920 articles L 648 et L 649 du code de la sant publique concernant la prophylaxie anticonceptionnelle 2 de Mme Thome Paten tre et plusieurs de ses coll gues tendant abroger les articles 3 et 4 de la loi du 31 juillet 1920 concernant la prophylaxie anticonceptionnelle N 308 34 231 Cet apr s midi l Assembl e a commenc la discussion g n rale Dans la suite de cette discussion la parole est M Millet M Gilbert Millet Monsieur le pr sident mesdames messieurs mes premiers mots seront pour r pondre l intervention de M H bert 6 D put du Gard membre du Groupe communiste 80 Notre coll gue a bross un tableau somme toute effroyable des cons quences qu aurait l utilisation de la contraception tant sur le plan de la sant des m res que sur celui des risques t ratog nes et des malformations cong nitales Ainsi le d bat est plac sur un mauvais terrain car de toute vidence l Assembl e ne peut r soudre un probl me qui est du seul ressort des hautes autorit s m dicales Or n en d plaise mon excellent coll gue ces autorit s ne sont pas unanimes dans leurs conclusions D ailleurs le rapport de M
13. tre volontairement st rile Comment voulez vous mes chers coll gues que les m decins puissent faire un choix judicieux entre les diff rents cas sans provoquer de vifs m contentements Ils seront souvent eux m mes induits en erreur 576 Le r le du praticien n est pas de proc der des enqu tes sur les conditions mat rielles sociales familiales et morales de ses clientes avant de d cider de l opportunit de prescrire ou de refuser l usage des produits contraceptifs Le m decin n est ni un juge d instruction ni un gendarme ni un confesseur surtout une poque o le m decin de famille traditionnel tend dispara tre Il doit s int resser uniquement l tat de sant des individus il doit s attacher pr venir et gu rir leurs maladies C est pour cette raison que je souscris enti rement l opinion de mon coll gue le docteur Peyret qui par un amendement propose de limiter les attributions du m decin la d livrance d un certificat m dical de non contre indication de l emploi de contraceptifs Non le r le du m decin n est pas de d partager les femmes et de classer d un c t celles qui auront le droit d avoir des enfants qui s appelleraient d sir s et de l autre celles qui parce qu on leur a refus la pilule seraient oblig es d accepter des enfants pour ainsi dire maudits et qui seraient de pauvres gosses Par ailleurs le p
14. 106 domaine comme dans tous les autres il est toujours tr s mauvais moralement et civiquement que subsiste aux yeux de tous une loi dont chacun sait qu elle est comme si elle n tait pas car c est le respect m me de la loi et du l gislateur qui se trouve de ce fait atteint Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique des r publicains ind pendants et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Que nous propose donc le texte soumis aujourd hui vos d lib rations Non point du tout d autoriser d sormais en France la vente et l usage libre des contraceptifs mais de faire que leur vente et leur emploi qui nous le savons se pratiquent d j puissent tre l galement autoris s pour qu ils soient r glement s efficacement Car la proposition de loi est s v re puisqu elle permet de soumettre tous les contraceptifs la r glementation des m dicaments m me s ils n en sont point ou ne peuvent tre consid r s comme tels en l tat de notre l gislation Elle pr voit de remettre entre les mains du ministre des affaires sociales tout l arsenal de moyens r glementaires en mati re de m dicaments Il est peut tre un point sur lequel la r daction pouvait pr ter ambigu t cet gard C est la raison pour laquelle le Gouvernement dans ce que vous me permettrez d appeler sa s v rit a d pos un amendement visant soumettre
15. Daniel Benoist Mesdames messieurs le probl me de la r gulation des naissances est un probl me s rieux Les d bats de l Assembl e jusqu maintenant ont donn la preuve de ce s rieux Ce probl me est en effet l ordre du jour Mais nous en avons d j entendu parler depuis bien longtemps Je ne ferai pas l historique de la question Je voudrais seulement rappeler que beaucoup d hommes de gauche se sont attach s la r gulation des naissances Mais saviez vous que le conseil municipal de Versailles avait cr en 1882 un prix de temp rance de 2 000 francs qui serait attribu compte tenu du nombre mod r des enfants des laur ats et que dans la Somme une circulaire du 11 novembre 1883 sp cifiait que les administr s auront se montrer prudents dans l union conjugale et ne pas rendre leur mariage plus f cond que leur industrie En r alit c est toutes les poques que l on a voqu ce probl me important L Assembl e croyons nous votera la proposition de loi de M Neuwirth Elle aura raison Cette loi n appartiendra personne Ce sera l honneur des d put s de 1967 d avoir fait faire un progr s consid rable au point de vue humain et social la nation fran aise Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Un grand nombre de pays civilis s les pays anglo saxons en particulier ou de pays sous d velopp s ont
16. Il ne peut en tre autrement car l enseignement de ces m thodes n est pas inscrit au programme des facult s de m decine en France Voila pourquoi nous vous demandons de compl ter la loi par la cr ation de cet enseignement ou tout au moins que vous donniez dans la loi aux professeurs des facult s une indication sur l opportunit de cet enseignement sinon vous 2 D put de Paris membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 18 retarderez l application de la loi Nous maintenons notre amendement M le pr sident Le Gouvernement oppose t il l article 41 de la Constitution M le ministre des affaires sociales Oui monsieur le pr sident Je tiens bien marquer que j estime autant que M Benoist qu il est indispensable d organiser cet enseignement Ce n est pas sur ce terrain que je me suis plac mais uniquement sur un terrain d ordre juridique M le pr sident Monsieur Benoist le Gouvernement partage votre opinion sur le fond mais quant la proc dure il oppose votre amendement l article 41 de la Constitution En cons quence l amendement n 2 est d clar irrecevable M Daniel Benoist C est regrettable Article 5 M le pr sident Art 5 Toute propagande anti nataliste est interdite toute publicit directe ou indirecte de caract re commercial concernant les produits ou objets de nature pr venir la grossesse ou les m thodes
17. Interruptions sur les bancs du groupe communiste M le pr sident Laissez parler l orateur M Maurice Georges Vous n aurez aucun moyen d action contre lui Vous aurez donn un seul m decin un droit de prescription sans contr le sans restriction puisque vous venez de dire vous m me l instant monsieur le ministre il sera prot g par l universalit de son dipl me Cette double D put de Seine Saint Denis pr sident du Groupe communiste 207 ordonnance que je demande n est peut tre pas la meilleure solution contre la pilule M Georges Fillioud Contre la pilule quel aveu M Maurice Georges Elle me para t en tout cas la seule pr caution possible en l tat des choses Raison de prudence je rappelle qu en Angleterre la pilule est en vente libre et que cela a provoqu pour la premi re fois depuis longtemps une baisse importante de la natalit dans ce pays Raison de prudence aussi car la pilule nous l avons assez dit tout l heure est un produit toxique qui peut tre dangereux dans l imm diat et ce qui est plus grave peut tre long terme Protestations sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste Mais pour appr cier ce risque il e t fallu mon avis demander l opinion de l acad mie de m decine M Fernand Dupuy Vous l avez d j dit M le pr sident Monsieur Dupuy vous
18. Je ne m connais ni la valeur ni l importance des consid rations d ordre moral qui inspirent cette attitude et qui tiennent au souci que je partage d assurer la protection de la jeunesse Mais je suis certain que ce n est pas par ce moyen qu on y parviendra On doit dans ce domaine se fonder sur l ducation et sur l information sur le sens des responsabilit s des ducateurs des parents et des m decins et non sur des 159 interdits dont chacun sait bien qu ils ne pourront pas tre respect s Peut on par ailleurs faire du m decin un policier lui demander de commencer son acte m dical par un interrogatoire et par une v rification d tat civil portant sur l ge de celui ou de celle qui se pr sente son cabinet ainsi que sur la nature des liens de parent l unissant un adulte qui pourrait le cas ch ant l accompagner D autre part si le praticien se fie l apparence physique d une jeune fille le poursuivra t on pour s tre tromp de quelques mois sur l ge de sa patiente Et d j voyez vous il nous est propos dans l article 5 bis nouveau d accorder la possibilit de d roger cette limite d ge par un r glement d administration publique pour les d partements de la Guadeloupe de la Martinique et de la R union Est il logique d admettre pour certains d partements d outre mer ce qu en m tropole on consid rerait comme une faute p nale Du
19. Neuwirth a t r dig apr s consultation des m decins sp cialistes de ces questions les plus qualifi s et je rappelle qu en particulier les professeurs Jacob et Monod prix Nobel et minents g n ticiens ne partagent pas l opinion de M H bert Dans ces conditions comment le Parlement pourrait il d partager ceux qui pr tendent que la contraception pr sente des dangers et ceux qui assurent qu il n en est rien Je le r p te il n appartient pas l Assembl e de trancher Applaudissements sur plusieurs bancs M Lucien Neuwirth rapporteur de la commission des affaires culturelles familiales et sociales Tr s bien M Gilbert Millet Le probl me est d autant plus compliqu que de nouvelles m dications vont appara tre sur le march qui n auront pas les inconv nients des contraceptifs actuels C est ainsi qu un produit est en pr paration qui agira non pas sur l ovulation mais sur la nidation de l uf Il ne pr sentera donc pas les inconv nients qu ont les strog nes et les progestatifs actuellement utilis s Les donn es du probl me sont donc sans cesse modifi es Mais si nous ne pouvons nous placer sur le terrain m dical en revanche il nous appartient de nous prononcer sur un syst me r pressif qui emp che l ensemble des femmes et 81 des couples d acc der aux progr s de la technique de la science m dicale Un tel syst me r pressif ne r sout rien c est
20. Pourquoi Tout simplement parce qu un contr le peut ainsi tre exerc moins p nal que moral d ailleurs sur les m decins qui prescrivent ces produits Le contr le ne sera pas quotidien ni tatillon Mais si les carnets souche r v lent qu un m decin a prescrit une femme d termin e ou l ensemble de ses clientes des quantit s anormales de contraceptifs on saura qu il y a abus C est le seul moyen de le savoir Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants M le pr sident La parole est M Benoist M Daniel Benoist Monsieur le ministre nous sommes en d saccord sur deux points et d abord sur le plan juridique Apr s votre derni re d claration je ne sais toujours pas dans quelle mesure sera engag e la responsabilit du m decin qui aura tabli un certificat de non contre indication Vous avez vous m me dit que le certificat mentionnera la non contre indication de certains produits qui pourront tre d sign s sur l ordonnance M le ministre des affaires sociales Mais limit s quantitativement M Daniel Benoist Mais le m decin pourra dire qu il y a contre indication pour tel ou tel produit M le ministre des affaires sociales Il ne dira pas qu il y a contre indication M Daniel Benoist Il dira vous pouvez prendre tel ou tel produit Il y aura tr s souvent confusion La non contre indica
21. cette institution toutes les possibilit s d accomplir sa t che irrempla able En ce domaine de l information des couples je voudrais insister sur le r le privil gi du m decin de m decine g n rale le m decin de famille esp ce en voie de disparition ce qui aura de graves cons quences sur la sant du pays En effet on nous parle beaucoup des m decins gyn cologues ou sp cialis s mais qui mieux que le m decin omnipraticien peut effectuer cette ducation Connaissant bien les conditions psychologiques sociales et m dicales de ses consultants il saura donner l clairage particulier appropri chaque cas pour que ceux ci puissent prendre en connaissance de cause les responsabilit s qui leur incombent C est l une notion fondamentale car dans le domaine de la contraception il n existe pas de formule standard applicable dans tous les cas et chaque m thode comporte des aspects n gatifs tant sur le plan psychologique que sur le plan m dical Je crains qu en ne reconnaissant pas ce m decin ce r le minent on ne d valorise une fois de plus son activit en la limitant au r le de prescripteur Pourtant le rapport du haut comit de la population reconnaissait l importance de ce probl me et proposait d ajouter un second alin a l article 90 L 155 du code qui tablit la l gislation des examens pr nuptiaux Enfin avant de conclure j aborderai une troisi me s rie
22. clar alors que ce d bat s amor ait que tous les moyens nous seraient bons pour atteindre la restriction de la natalit Nous ne sommes pas plus antinatalistes que d autres Nous avons exactement le m me nombre d enfants que le signataire des lignes que je citais tout l heure La v rit c est que pr cis ment parce qu il n y a pas suffisamment de logements surtout de grands logements parce qu il n y a pas suffisamment de garderies et de cr ches qu il est particuli rement n cessaire actuellement de voter cette proposition de loi pour viter que les enfants qui viennent au monde ne soient lev s dans de mauvaises conditions Lorsque nous aurons des garderies des cr ches et des logements en nombre suffisant il y aura moins de raisons de planifier les naissances Notre intention en effet n est pas de supprimer ni m me de limiter les naissances mais purement et simplement de planifier les naissances Lorsque l un de nos coll gues m decin expliquait tout l heure qu il fallait laisser faire la nature je me rappelais ce qu crivait Mme Fran oise Giroud en 1956 Les hommes 94 n ont jamais manqu de courage pour supporter le malheur des femmes On ne peut accepter que des femmes se trouvent enceintes d un mani re trop rapproch e ce qui met leur sant en danger que des jeunes filles souvent des enfants soient oblig es d avoir un enfant alors qu elles n
23. conomiques et sociales faute desquelles nous risquerions d assister la d t rioration du progr s constamment recherch du niveau de vie des familles Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme la pr sidente La parole est M Benoist Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M Daniel Benoist Madame la pr sidente mes chers coll gues ce sera l honneur du Parlement fran ais d avoir franchi en 1967 un pas vers la lib ration de la femme comme vient de le dire Mme Thome Paten tre A ceux d entre vous qui n ont pas particip aux d bats de la commission je me dois d indiquer que l laboration de ce texte a soulev trois ordres de probl mes un probl me moral un probl me social et un probl me m dical Sur le plan de la moralit et de la philosophie les dispositions en discussion concernent essentiellement le couple qui pour la premi re fois pourra choisir le moment de la venue d un enfant au foyer et limiter le nombre des naissances en fonction de sa situation sociale Pour certains d entre nous vous le constaterez lors de l examen des amendements la loi doit aussi se pr occuper du sort d une cat gorie de femmes qui pose pour la soci t un probl me extr mement grave auquel il faut songer je veux parler des filles m res Les drames que nous rencontrons chez les couples n
24. e l autorisation d utiliser la pilule linsu de son mari Rires sur de nombreux bancs serait en m me temps lui conf rer le droit de mentir son mari de le duper dans son d sir naturel c est un des buts du mariage d avoir des enfants Il est logique que dans le mariage le mari et la femme aient les m mes droits de procr ation Vous ne pouvez donner ce droit seulement la femme le mari demeurant dans l ignorance de ce que fait son pouse 216 Ma conclusion est donc que la pilule ne doit tre prescrite que sur la demande conjointe du mari et de la femme Applaudissements sur de nombreux bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants Rires et exclamations sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement est incomplet car il ne mentionne pas l autorit qui serait ventuellement appel e arbitrer un conflit entre les poux Rires La commission a repouss l amendement M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement demande l Assembl e de repousser l amendement M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 18 L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident Personne ne demande plus la parole
25. est le moins que je puisse dire Car on pourrait soutenir nous en convenons volontiers qu il est anormal de soustraire le m decin aux dispositions de l article 317 du code p nal Cela prouve seulement que la proposition de loi que nous discutons ne devrait pas tre dissoci e de la refonte de la l gislation sur l avortement et qu en r alit elle ne peut pas l tre Nous demandons donc au Gouvernement de prendre position sans quivoque sur deux points essentiels qu il accepte notre amendement sans lequel l application de la loi relative la contraception constitue une contradiction in se et per se qu il prenne l engagement d accepter la discussion d s le mois d avril 1968 d une proposition de loi que nous entendons d poser tendant refondre la l gislation sur l avortement M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement qui a un caract re indicatif voire interrogatif en ce sens qu il a pour objet de provoquer une explication du Gouvernement a t repouss par la commission car s il aborde un probl me important il comporte aussi des dangers dans la mesure o il entrouvre la porte l avortement 205 M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je crois pouvoir facilement donner au docteur Peyret les assurances qu il souhaite Actuellemen
26. gliger ce facteur indispensable nos yeux qu est l ducation familiale et la responsabilit directe des parents 16 Cela pos il est bien vident que dans toute collectivit humaine se trouvent un certain nombre d l ments perturb s afflig s par une sexualit d r gl e et dont aucune loi au monde ne pourra pr venir les d bordements Cela est vrai pour les gar ons comme pour les filles Il reste que le probl me fondamental est celui d information probl me d autant plus difficile qu il sera n cessaire de toucher pratiquement tous les groupes de la population et d abord les enfants pour lesquels il conviendra d introduire dans les cours de sciences naturelles les explications relatives la naissance L enfant trouvera alors tout fait normal d tudier aussi bien le processus de reproduction des hommes que ceux des poussins ou des poissons Cela aura l immense avantage d arracher une clandestinit absurde autant que dangereuse une v rit que trop d enfants aujourd hui encore d couvrent travers les verres d formants d une auto information d testable glan e dans les cours de r cr ation ou dans la lecture de brochures vicieuses complaisamment pr t es par un grand L action d information la plus d licate mais aussi la plus utile concerne les adolescents au moment o ils cessent d tre des enfants Mais de toute vidence une action devra
27. heureuse pour la femme et une naissance dans la joie pour ses enfants Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme la pr sidente Personne ne demande plus la parole dans la discussion g n rale La discussion g n rale est close 179 2 s ance du 14 d cembre 1967 La s ance est pr sid e par Andr Chandernagor vice pr sident M le pr sident L ordre du jour appelle la suite de la discussion en deuxi me lecture de la proposition de loi relative la r gulation des naissances et abrogeant les articles L 648 et L 649 du code de la sant publique n 542 564 M Henri Rey Je demande la parole M le pr sident La parole est M Henri Rey M Henri Rey Monsieur le pr sident au nom du groupe de l union d mocratique pour la V R publique je demande une suspension de s ance d une demi heure Mouvements divers M le pr sident Tout en m tonnant qu une demande de suspension soit formul e d s le d but de cette s ance alors que la pr c dente s est termin e 19 heures 30 j indique qu il est d usage de satisfaire de telles demandes La s ance est donc suspendue La s ance suspendue vingt et une heures trente cinq minutes est reprise vingt deux heures cinq minutes M le pr sident La s ance est reprise 180 Nous reprenons la suite de la discussion en deuxi
28. jusqu ce qu une politique sociale compl te soit mise en application alors que pr cis ment nous devons voter aujourd hui la proposition de loi et les amendements qui vous seront propos s tout l heure parce que la politique sociale n est pas ce qu elle devrait tre M Bertrand Flornoy Puis je vous interrompre monsieur Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Volontiers monsieur Flornoy M le pr sident Je donne la parole M Flornoy avec l autorisation de l orateur en souhaitant pour les raisons d horaires que je viens d indiquer que le moins de personnes possible soient mises en cause dans le d bat M Michel Dreyfus Schmidt Je ne citerai plus les noms des d put s auxquels je r pondrai monsieur le pr sident 93 M Bertrand Flornoy Il n est pas exact que j aie demand le renvoi de cette proposition de loi en commission jusqu ce qu une politique sociale soit d finie Une politique sociale est d j en application mais elle ne me para t pas comme tous mes coll gues de la majorit encore suffisante pour que cette proposition de loi puisse tre trait e isol ment J ai donc souhait qu elle soit int gr e l ensemble des propositions qui figurent dans l expos des motifs du rapport de M Neuwirth M Michel Dreyfus Schmidt J avais parfaitement compris monsieur Flornoy et je vais vous r pondre Nous ne sommes pas antinatalistes Certains ont d
29. les m faits que l usage de la pilule fait d j appara tre malgr son emploi encore limit Il faut mesdames et messieurs laisser l amour son mysticisme et sa noblesse L talage hont que l on en fait finit par l mousser et le d former C est l une des raisons peut tre de la floraison de certains vices La pilule va encore favoriser davantage les amours illicites et branler les assises de la famille J ai lu dans Le Monde qu une minente sp cialiste de planning familial le docteur C cile Goldet a affirm lors d une conf rence de presse de la f d ration de la gauche qu en France 3 p 100 de femmes seulement utilisent la pilule Est il donc n cessaire d inciter les autres pratiquer une telle m thode dangereuse et mon avis immorale L homme risque de devenir victime de son g nie qu il a d j peine dominer Nous ne pouvons pas toujours aller sans danger contre les lois supr mes de la nature Ma conscience et ma conviction profonde m ordonnent de pousser un cri d alarme et d angoisse m me si je ne suis qu une voix clamans in deserto Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique TRE M le pr sident La suite du d bat est renvoy e la prochaine s ance 79 3 s ance du 1 juillet 1967 La s ance est pr sid e par Jacques Chaban Delmas pr sident de l Assembl e nationale M le pr sident L
30. leur emploi leur choix ne sont pas soumis au contr le m dical A cet gard je vous demande de prendre en consid ration l argumentation extr mement solide d velopp e par l un des meilleurs sp cialistes de cette question et s rement l un de ceux qui ont la plus grande pratique en mati re de contr le de la f condit je veux parler du docteur Lagroua Weill Hall fondatrice du Mouvement fran ais pour le planning familial Le docteur Lagroua Weill Hall m crit ceci La prescription des obturateurs m caniques doit tre faite par un m decin et les appareils doivent tre vendus sur ordonnance L ajustement donc l efficacit d un diaphragme ou d une cape cervicale peut tenir quelques millim tres La femme est incapable d appr cier elle m me moins d une longue habitude ou d un long usage les crit res d ajustement d un obturateur Quant aux pharmaciens ils ne disposent d aucun crit re selon lequel ils devraient donner un obturateur de telle ou telle sorte de telle ou telle taille Permettre la vente libre des obturateurs c est en assurer l chec et d consid rer aux yeux de la population une m thode contraceptive inoffensive et tr s s re en faveur de l administration de contraceptifs oraux dont la prescription 158 devrait tre r serv e aux seuls couples qui ne peuvent pas utiliser des contraceptifs m caniques Ainsi le docteur Lagroua Weill Hall
31. mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants M le pr sident La parole est M Coumaros M Jean Coumaros Mesdames messieurs ce n est pas sans une grande h sitation ni sans scrupule que je prends la parole sur un probl me particuli rement d licat qui a d j provoqu une grande r sonance dans tous les milieux et qui a suscit l int r t d minentes personnalit s tant scientifiques que religieuses Je tiens d abord rendre hommage mon ami Lucien Neuwirth pour son travail consid rable r sum dans son volumineux rapport Sa proposition de loi est certes inspir e par des id es g n reuses un esprit social et humain dans le but d adoucir le rigorisme de la l gislation actuelle Mais ne tombons pas dans un exc s contraire en favorisant l emploi trop facile des produits contraceptifs En effet on ne saurait nier les graves cons quences physiques psychiques et morales d coulant de l adoption de mesures trop lib rales En outre je me demande si vraiment il tait aussi n cessaire et urgent d aborder ce probl me une poque o tant d autres soucis nous assaillent nationaux et internationaux Le monde entier est en effervescence et sur le pied de guerre 15 D put de la Moselle membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique sse avec le spectre terrifiant de la bombe atomique qui risque d an antir le genre humain
32. nous ne pouvons que peu de choses car elle est un signe des temps En r alit la contraception n y est absolument pour rien Depuis trois ans je n ai remarqu aucune volution brutale de nos m urs Reste enfin l argument de la nocivit Pas plus qu il n a pu tre fait tat de l innocuit de certaines m thodes classiques on n a pu prouver jusqu pr sent cette nocivit Je formulerai une r serve toute personnelle les contraceptifs oraux ne seraient prescrits que pour une p riode que je qualifierai de raisonnable et non pas pour des traitements tr s long terme ainsi serait r serv e la position des m decins sur le probl me de la g n tique et sur tous les probl mes de la k ratog n se Tout en ne d sirant pas pour le moment une France de 100 millions d habitants nous souhaitons tout de m me que notre natalit reste vigoureuse et que notre croissance d mographique continue se d velopper d une mani re raisonnable Le pass nous l a prouv le Gouvernement peut il en a les moyens s il le d sire promouvoir une politique nataliste Le peuple fran ais para t il flotterait dans un v tement trop grand pour lui puisque nous sommes 88 au kilom tre carr ce qui est peu par rapport tous nos voisins europ ens Mais autant que je sache les Fran ais ne flottent pas dans des logements pas plus d ailleurs que dans des coles ou des cr ches trop vastes Si nous a
33. quent qu une d cision aussi s rieuse que la prescription d un produit aussi actif agissant sur une glande aussi noble ne doit tre prise qu avec l accord non pas d un seul m decin mais de deux m decins le m decin traitant et un m decin sp cialis dans les questions endocriniennes Je connais d ailleurs bien des praticiens qui ne regretteraient pas dans un cas aussi sp cial d avoir se d charger partiellement d une responsabilit qui pourrait leur para tre bien lourde J ai d velopp ce point de vue devant des confr res avertis qui m ont approuv Ils ont accept cette id e d un accord qui leur para t cette fois offrir toute s curit le m decin sp cialiste assurant la surveillance clinique et biologique du syst me endocrinien le m decin de famille apportant de son c t tous les autres l ments utiles eux aussi la d cision ant c dents tat g n ral tat psychique consid rations sociales etc Il n est pas dit que ces m decins s ils se mettent d accord pour ne pas formuler le produit demand ne sauront pas tenir compte n anmoins d un d sir l gitime qui leur aura t exprim Ils sauront conseiller diriger vers des centres sp cialis s guider vers d autres m thodes celles l inoffensives prouvant ainsi qu ils ne sont pas syst matiquement dans tous les cas contre la contraception Cet expos pourra para tre d une rigueur excessive mai
34. stement sans doute il est bien peu question des effets long terme de ces contraceptifs oraux sur l enfant et que l on ne parle pas du tout de leurs cons quences sur les enfants venir au cours des g n rations futures Je ferai remarquer galement que malgr des demandes r it r es de ma part certains membres de la commission aucun embryologiste aucun g n ticien ne semble avoir t entendu si j en juge par la liste qui figure dans le rapport Il existe pourtant une chaire d embryologie la Sorbonne et des savants tudient ces probl mes D autre part je d plore que des hommes aussi minents que les professeurs Turpin et Lejeune ou le docteur de Grouchy pourtant auteur d un ouvrage remarquable sur le message h r ditaire n aient t entendus Mes chers coll gues environ 3 ou 4 p 100 des enfants naissent actuellement avec des malformations cong nitales qui proviennent soit d une embryopathie ou d une f topathie soit d une maladie g n tique h r ditaire soit d une aberration chromosomique Vous savez qu il a t tabli que la cellule humaine est caract ris e par la pr sence de 46 chromosomes c est ce qu on appelle le caryotype Ces 46 chromosomes peuvent tre rang s 48 en 23 paires 22 paires A et 2 chromosomes X chez la femme 22 paires A et 1 chromosome X plus un chromosome Y chez l homme Des travaux r cents ont tabli que tous les caract r
35. ventuellement tous les contraceptifs l autorisation de mise sur le march Certes on dira et c est vrai que l abrogation de la loi de 1920 peut para tre comme un encouragement la contraception Cela e t peut tre t vrai il y a quelques ann es lorsqu il tait peu question de contraception et point du tout dans la presse Mais l abrogation de la loi de 1920 n aura pas pour effet de faire plus de bruit autour de la contraception qu au cours des trois derni res ann es car ce n est pas possible 107 M Lucien Neuwirth rapporteur Tr s bien M le ministre des affaires sociales Je crois donc que la proposition de loi est bonne car elle mettra fin un divorce entre le droit et le fait et placera entre les mains du Gouvernement des moyens d action dont il est actuellement d pourvu on ne peut pas surveiller ou r glementer ce qui est interdit l galement mais que tout le monde tol re Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique des r publicains ind pendants et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et sur quelques bancs du groupe communiste M le pr sident J ai re u de MM Peyret H bert Jean Baridon Vertadier Georges et Mme Batier une motion de renvoi la commission saisie au fond de l ensemble du texte en discussion d pos e en vertu de l article 91 alin a 5 du r glement et ainsi r dig e L Assembl
36. 232
37. Atlantique pr sident du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 98 Voil ce que je voulais dire en regrettant les incidents qui ont maill mon intervention Je n y suis pour rien je tiens le r p ter Je ne voyais aucun inconv nient me laisser interrompre par tel ou tel de mes coll gues la seule condition tout de m me que conform ment au r glement il m en demande l autorisation Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste M le pr sident Le pr sident avait cru comprendre que vous aviez compris Sourires La parole est M H bert pour deux minutes Protestation sur les bancs du groupe communiste et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M Jacques H bert M Benoist qui n tait pas en s ance lorsque j ai parl ne m a sans doute pas bien compris Il ne sert rien de faire assaut de bibliographie Il y a un probl me Il faut avoir une certitude sur les effets de la pilule Si effectivement les professeurs Jacob et Monod ont pris position je pr cise que ce sont des chimistes Mais il y a des embryologistes qui ne pensent pas comme eux je tiens le signaler Je l ai dit tr s amicalement tout l heure mon confr re S il n y avait pas un probl me le docteur Benoist ne demanderait pas la cr ation d un enseignement universitaire sur les probl me
38. Il est facile de dire que l abrogation de la loi de 1920 risque de d velopper la licence des m urs On a connu dans l histoire et l on conna t encore des pays o les m urs taient ou sont assez licencieuses sans que la pilule y ait t ou y soit utilis e Je crois pour ma part que le comportement des hommes d pend de tout autre chose en fin de compte que d une l gislation r pressive M Lucien Neuwirth rapporteur Tr s bien M le ministre des affaires sociales Incertitude m dicale C est le terrain sur lequel je m aventurerai avec le plus d appr hension Le docteur H bert nous a tous int ress s j ose m me dire passionn s par la dose suppl mentaire d incertitude et d inqui tude qu il a sem e dans nos esprits 1 D put de Paris membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 105 L incertitude dans laquelle nous nous trouvons quant aux effets lointains de certains m dicaments est certes angoissante Mais c est le cas de nombreux m dicaments autres que la pilule Si les effets proches peuvent tre clairement tudi s les effets g n tiques lointains n appara tront comme l a fait observer M H bert qu la deuxi me g n ration Quant aux probl mes d ontologiques que le docteur Peyret a remarquablement analys s je dirai qu il appartient non au l gislateur mais aux m decins eux m mes de les r gler en conscience ou
39. La d livrance L amendement ainsi modifi mis aux voix est adopt M le pr sident Nous revenons l amendement n 26 rectifi de M Fontanet dont le texte je le rappelle est constitu par le deuxi me alin a de l amendement n 26 primitif Cet amendement est accept par la commission Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement accepte cet amendement 135 M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 26 rectifi M Michel Dreyfus Schmidt Mes amis et moi m me nous abstenons L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident Je mets aux voix l ensemble de l article 4 modifi par les amendements qui ont t vot s L article 4 ainsi modifi mis aux voix est adopt Apr s l article 4 M le pr sident M Benoist a pr sent un amendement n 2 rectifi qui tend apr s l article 4 ins rer le nouvel article suivant Un enseignement universitaire et post universitaire th orique et hospitalier pratique sera institu dans les coles et facult s de m decine et de pharmacie sur les indications les prescriptions et l application pratique des m dications et proc d s contraceptifs La parole est M Benoist M Daniel Benoist Il para t vident qu partir du moment o cette loi sera vot e l enseignement devra tre dispens officiellement dans les facult s de m decine
40. M Michel Dreyfus Schmidt Je vous en prie mon cher coll gue mais soyez bref M le pr sident Je vous avertis monsieur Benoist que s il s agit d un simulacre ou d un coup mont la pr sidence ne se laissera pas abuser Si votre intervention est pr par e l avance le proc d n est pas convenable M Daniel Benoist Mon intervention n est pas du tout pr par e l avance M le pr sident Alors mon cher coll gue veuillez poser sur votre pupitre les notes que vous tenez la main M Daniel Benoist Bien volontiers M le pr sident Vous avez la parole avec la permission de l orateur M Daniel Benoist Les propos qu a tenus M H bert demandent une r ponse au moment o sont cit s les noms de biologistes minents Puisque des l ments scientifiques ont t apport s je tiens en produire d autres Tout d abord je signale l Assembl e que MM Monod et Jacob prix Nobel de m decine se sont prononc s en faveur de la pilule que d autre part les produits pharmaceutiques en particulier la folliculine et la progest rone sont employ s depuis pr s de trente ans et qu on les a confondus avec les hormones qui donnent les malformations D ailleurs en ce qui concerne les malformations les Japonais l ann e derni re ont tabli dans un rapport mondial la d monstration que la contraception gu rit le mongolisme par exemple Tels sont les l ments scientif
41. Michel Dreyfus Schmidt Ce n est pas un rappel au r glement c est un rappel du r glement ce qui n est pas la m me chose M le pr sident Monsieur Dreyfus Schmidt laissez au pr sident le soin de r pondre M de Grailly M Michel de Grailly Monsieur Dreyfus Schmidt je comprends mal votre interruption D put de Paris membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 1 D put du Territoire de Belfort membre du groupe de la F d ration de la gauche d mocrate et socialiste 56 Je suis ce d bat parce qu il m int resse Je n ai aucune id e pr con ue dans cette affaire Seuls ceux qui ont particip aux travaux de la commission sp ciale connaissent bien la question Quant moi je ne la connais que par la lecture du rapport Je suis ici pour m informer comme sans doute aussi tous ceux qui assistent ce d bat Et je le r p te les propos que vient de tenir le docteur H bert m ont impressionn Vous n tes pas bien entendu oblig s de partager cet avis Mais et c est l objet de mon rappel au r glement je ne comprends pas que dans la logique de son expos l orateur n ait pas demand le renvoi du texte en commission je l aurais vot ou n ait pas propos certains amendements l article 3 de la proposition de loi M le pr sident M de Grailly dans ce rappel au r glement vous n avez fait qu exprimer votre sentiment
42. Neuwirth rapporteur Cet amendement d l initiative de M Vertadier a t adopt par la commission 143 M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement se demande si cet amendement n aboutirait pas tablir des peines tellement s v res en fait sup rieures ou gales celles inflig es en cas d avortement que les tribunaux h siteraient les appliquer Le Gouvernement n est pas favorable cet amendement M le pr sident La commission maintient elle son amendement M Lucien Neuwirth rapporteur Oui monsieur le pr sident M le pr sident La parole est M Vertadier M Pierre Vertadier C est simplement la reprise de l article L 630 du code de la sant publique M Pierre Charles Krieg Ce n est pas une raison M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 25 L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident Personne ne demande plus la parole Je mets aux voix l article 6 modifi par les amendements adopt s L article 6 ainsi modifi mis aux voix est adopt Article additionnel M le pr sident MM Vinson Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre M Benoist ont pr sent un amendement n 20 rectifi tendant introduire l article additionnel suivant 144 Les r glements d administration publique doivent tre publi s au plus tard dans les s
43. Nous avons vu ces derniers mois bien que la loi ne soit ni vot e ni promulgu e na tre un certain nombre de sp cialit s dont le but anticonceptionnel est vident J ai vu sortir des sp cialit s dont les fabricants pensaient b n ficier d un r gime d exon ration totale Or il ont t oblig s a posteriori sur votre instigation monsieur le ministre de mettre un lis r vert sur l emballage donc d admettre l inscription au tableau C On pourrait poursuivre dans cette voie Ce serait une solution raisonnable qui viterait une brimade pour le malade qui peut perdre son certificat ainsi que pour le m decin et le pharmacien C est pourquoi je demande l Assembl e de 194 prendre en consid ration mon amendement qui tend supprimer les mots Ils devront tre accompagn s d un bon tir d un carnet souche M le pr sident La parole est M Ma inguy pour d fendre le sous amendement n 23 M Paul Mai inguy J ai d j d fendu ce sous amendement lors de mon intervention la tribune J ajoute simplement que si ces bons taient utilis s les m decins seraient expos s un contr le pendant trois ans M le pr sident Quel est l avis de la commission sur l amendement et les sous amendements M Lucien Neuwirth rapporteur La commission n a pas statu sur ces deux sous amendements mais au cours d une de ses s ances elle a repouss un texte identique
44. a soit abandonn au profit du premier alin a de l article 4 Avant d en venir au deuxi me alin a de l amendement de M Fontanet l Assembl e va devoir se prononcer sur d autres amendements qui portent sur le premier alin a de l article 4 accept par M Fontanet M Vinson Mme Thome Paten tre MM Benoist et Dreyfus Schmidt ont pr sent un amendement n 14 qui tend dans la premi re phrase du premier alin a de l article 4 apr s le mot d terminera ins rer les mots dans le respect des droits acquis M Georges Vinson Je le retire monsieur le pr sident M le pr sident L amendement n 14 est retir M Vinson Mme Thome Paten tre MM Benoist et Dreyfus Schmidt ont pr sent un amendement n 15 qui tend dans la premi re phrase du premier alin a de l article 4 substituer au mot modalit s le mot normes M Lucien Neuwirth rapporteur La commission accepte l amendement M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je ne sais pas tr s bien ce que sont les normes d agr ment tandis que je sais ce que sont des modalit s d agr ment Les modalit s d agr ment englobent toutes les conditions d agr ment y compris ventuellement certaines normes Le sens du mot normes est trop troit C est pourquoi le mot modalit s est meilleur 131 M le pr sident
45. accordera que dans cette affaire d licate le Gouvernement n a pas craint de prendre ses responsabilit s et que aussi bien sur la prise en consid ration de la proposition de loi que sur tous les autres articles il a pris position devant l Assembl e S il ne l a pas fait sur ce probl me des dix huit ou vingt et un ans c est que en conscience il tait tr s h sitant et la formule s en remettre la sagesse de l Assembl e correspondait vraiment mon sentiment intime A l heure o nous sommes il me semble que je dois faire un pas de plus J avoue que l argument qui vient d tre soutenu par M le rapporteur savoir compte tenu de ce qu est notre soci t et de ce que sont nos m urs le caract re irr aliste de la limite de vingt et un ans au lieu de dix huit ans m a personnellement convaincu Je dis personnellement Ce n est pas la Gouvernement que j engage c est l homme qui s exprime M le pr sident La parole est M Roux M Claude Roux Monsieur le pr sident je transforme mon amendement n 16 en un sous amendement qui tendra l amendement n 2 rectifi de la commission Il ne faut tout de m me pas qu on puisse parler de la pilule de la jeune fille Mouvements divers M le pr sident L amendement n 16 de M Roux devient donc un sous amendement qui portera le num ro 25 tendant substituer dans l amendement n 2 rectifi de la
46. amendement qui tendait remplacer la vente en pharmacie par la vente par les pharmaciens et ce texte se justifiait par le fait que des pharmaciens pouvaient tre attach s ces centres Or nous ne d sirons pas que ceux ci se substituent aux pharmacies et deviennent des centres de d livrance de produits 133 ou objets anticonceptionnels Telle est la raison du d p t de cet amendement M le pr sident Je pr cise que cet amendement n 29 rectifi qui se pla ait initialement la fin de l article 4 apr s le deuxi me alin a prend place maintenant la fin du premier alin a Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement n a pas t soumis la commission Certes on peut admettre l interdiction du d bit de produits ou objets anticonceptionnels mais l interdiction de la d tention dans les centres d information para t exag r e En effet ces centres feront certainement la d monstration de ces produits et objets Mais je le r p te le d bit peut tre interdit M le pr sident Si je comprends bien la commission n met aucune opinion Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement pense que dans l tat actuel des textes la d tention ne serait pas interdite En revanche il souhaite que le d bit soit interdit pour les raisons que j ai indiqu es lorsque j ai demand que la vente se f
47. au sein de leur ordre Les incertitudes que je viens de rappeler et que partagent me semble t il tous les membres de l Assembl e doivent elles nous conduire attendre Non Si le Gouvernement au cours du conseil des ministres qui s est tenu le 7 juin dernier a approuv dans ses grandes lignes la proposition de loi qui vous est aujourd hui soumise c est parce qu il a eu le sentiment tr s profond qu il ne servirait rien d attendre bien au contraire Nous ne pouvons pas attendre de conna tre les effets lointains de tels ou tels m dicaments Nous ne pouvons pas attendre de parfaitement conna tre les effets d mographiques de la r gulation des naissances Dans ce domaine la pr vision sera toujours hasardeuse Nous ne pouvons pas attendre car la situation actuelle est mauvaise Une loi en apparence draconienne par son nonc et par la gravit des peines qu elle dicte est toujours en vigueur qui n a jamais t appliqu e que de fa on h sitante et arbitraire En effet les poursuites au titre de la loi de 1920 ont toujours eu lieu sans que l on sache tr s bien pourquoi ici et point l pourquoi contre celui ci ou celle ci et non contre celui l ou celle l et depuis plusieurs ann es et je ne lui en ferai pas reproche le parquet ne poursuit presque plus La r alit c est en v rit l absence de l gislation en d pit d une loi qui ne subsiste que th oriquement En ce
48. ce point galement la loi de 1920 est un chec Mon rapport expose longuement les causes et les effets de l chec de telles dispositions tant en France qu l tranger Je n y reviendrai donc pas cette tribune Cependant il est n cessaire de dire que la contraception ne r duira pas spectaculairement le nombre des avortements La contraception s apprend elle impose certaines disciplines et il faudra de nombreuses ann es et le progr s de la science pour esp rer voir un jour s estomper ce fl au qu est l avortement Il ne faut pas confondre ni m me juxtaposer contraception et avortement Je me permettrai une image peut tre un peu os e l une emp che le train de partir je dirai 14 m me interdit au convoi de se constituer l autre le fait d railler C est pourquoi je me suis refus traiter des deux sujets dans un m me texte ce qui fut l erreur regrettable de la loi de 1920 faisant appara tre l un comme le compl ment naturel de l autre Je me dois cependant cet gard de signaler ce qu a dit le haut comit de la population dans l avis qu il vient de pr senter au Gouvernement Il propose au Gouvernement de red finir les hypoth ses o l avortement th rapeutique peut tre autoris et de les tendre tous les cas o la sant de la m re exige cette intervention Donner la libert para t simple Or celle ci n est qu une illusion si l on n assur
49. cinqui me sixi me et septi me alin as paragraphe 1 du II de cet article La parole est M Fillioud M Georges Fillioud Cet amendement n a plus d objet puisqu il s appliquait une disposition qui a t repouss e par l Assembl e nationale M le pr sident L amendement n 24 rectifi est retir M Neuwirth rapporteur a pr sent un amendement n 3 qui dans le sixi me alin a de l article 6 a du paragraphe II tend substituer aux mots vingt et un ans les mots dix huit ans La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur C est la suite logique des dispositions adopt es pr c demment Il s agit d une mise en ordre r dactionnelle M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement est d accord M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 3 L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident Comme l a indiqu M le rapporteur il y a lieu la fin des trois derniers alin as de l article 6 de supprimer les mots ou pour l application de l article 5 bis Personne ne demande la parole Je mets aux voix l article 6 ainsi r dig et modifi par l amendement n 3 L article 6 ainsi modifi mis aux voix est adopt Article 6 bis M le pr sident Art 6 bis Chaque ann e l occasion de a discussion du pro
50. cite entre autres le niveau des revenus le degr de collectivisation des charges familiales les conditions de logement l aide aux m res qui travaillent Et il continue en ces termes L institution de la protection maternelle et infantile la cr ation de garderies et de cr ches la gratuit des tudes l attribution de bourses l organisation des loisirs des enfants att nuent sensiblement les charges des familles et contribuent de ce fait cr er un climat favorable l accueil d enfants suppl mentaires 83 2 Ce rapport ajoute plus loin Le manque de logements freine la natalit Il est bien vrai que c est seulement quand la femme ne redoutera plus pour des raisons conomiques et sociales la venue d enfants qu on pourra parler de libre maternit Or nous sommes malheureusement bien loin du compte Les revenus de la femme qui travaille sont gravement atteints par l in galit des salaires masculins et f minins Trois millions de femmes et de jeunes filles gagent moins de 600 francs par mois et les salaires de deux ouvri res sur trois n atteignent pas cette somme En analysant les donn es parues dans le num ro de juillet 1966 de la revue Etudes et conjonctures on peut tirer les conclusions suivantes pr s d un tiers des travailleuses n ont pas d pass 415 francs par mois la moiti a gagn moins de 500 francs par mois enfin les deux tiers des femmes qui travaillent o
51. contraceptives est interdite sauf dans les publications r serv es aux m decins et aux pharmaciens Un d cret pr cisera les modalit s d application du pr sent article MM Peyret Buot Vertadier Baridon H bert Mme Bastier M Delong ont pr sent un amendement n 6 qui tend dans le premier alin a de cet article supprimer les mots de caract re commercial 138 La parole est M Peyret M Claude Peyret L amendement a t retir en commission M le ministre des affaires sociales Je demande la parole M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement reprend l amendement Il s agit de la publicit en g n ral et non pas seulement de la publicit caract re commercial car il serait tr s difficile de faire la distinction entre la publicit caract re commercial et celle qui n a pas ce caract re M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur La commission avait pens confier un d cret portant r glement d administration publique le soin de d terminer o commen ait la propagande antinataliste d ailleurs interdite selon les termes de l article et o s arr tait l information Car nous ne connaissions pas l interpr tation que vous donniez monsieur le ministre au terme de publicit et nous ne voulions pas aller jusqu
52. de dix sept ans ne veut pas reconna tre Je vous demande de r fl chir ce probl me C est cette jeune fille qui aurait eu le plus besoin de protection Si elle ose se rendre chez un m decin mais n ose pas demander ses parents la permission d user de contraceptifs nous ne devons pas lui fermer la porte de ce m decin Ensuite le m decin n est pas un policier Il n a pas qualit pour demander la pr sentation de la carte d identit et n a pas s estimer responsable au cas pr cis ment o il aurait ordonn des pilules contraceptives une jeune fille qui paraissant beaucoup plus que son ge l aurait tromp sur cet ge Enfin l emploi du carnet souche qui vient d tre d cid par l Assembl e est certainement ici une garantie contre des abus ventuels Vous pouvez donc vous en remettre la sagesse du m decin pour appr cier seul quel que soit l ge de la consultante s il doit ou non prescrire l emploi de la pilule Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste M le pr sident La parole est M Benoist signataire de l amendement n 12 M Daniel Benoist J ajouterai un nouvel argument ceux que vient de faire valoir M Dreyfus Schmidt Je pense que vous ne douterez pas de la possibilit pour cette jeune fille de dix huit ans d imiter l criture de son p re ou de sa m re Exclamations s
53. de remarques concernant le grave probl me de l avortement M le pr sident Monsieur Millet je vous prie de conclure M Gilbert Millet Je termine monsieur le pr sident Certes il s agit d un probl me distinct de celui de la r gulation des naissances mais l occasion de la remise en cause de la loi de 1920 il me semble regrettable que l on n ait pas abord la question de l avortement qui constitue un v ritable fl au social En effet l avortement clandestin est une plaie en France Le nombre des avortements est tr s difficile chiffrer D apr s des valuations du haut comit de la population il se situerait aux alentours de 300 000 chiffre certainement modeste par rapport la r alit malgr un syst me r pressif tr s strict L encore les mesures r pressives ne peuvent tout r gler et il est craindre que la propagation g n ralis e de l information sur la contraception ne r glera pas tout non plus L avortement est un acte grave traumatisant tant sur le plan psychique que sur le plan organique Il doit rester une mesure exceptionnelle Cependant tous les m decins pourront vous dire quels drames ils ont v cus devant la quasi impossibilit de recourir l avortement th rapeutique dans les cas suivants sant de la m re affaiblie ou compromise par une nouvelle grossesse risques importants de malformations f tales d sordres psychiques s rieux probl mes sociaux
54. des naissances et sur une croissance d mographique constante Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Je regrette que M Michel Debr qui tait hier au banc du Gouvernement o se trouve aujourd hui M le ministre des affaires sociales ne soit pas l Car hier dans la pr sentation remarquable de son point de vue sur les affaires conomiques et financi res il a exprim la crainte qu en votant cette proposition de loi nous ne portions un coup notre croissance d mographique et que nous ne compromettions par l m me l ex cution des diff rents plans Les Etats Unis d Am rique et la Russie sovi tique connaissent un progr s d mographique constant ce sont pourtant des pays o le birth control o la r gulation des naissances sont appliqu s et font l objet d une l gislation tr s stricte Ne craignons donc pas de voir fl chir la natalit fran aise du fait m me du contr le des naissances M Fontanet a tr s justement fait remarquer que ce n tait pas le contr le des naissances qui ferait diminuer le nombre des enfants dans notre pays mais qu en revanche c est en ayant recours une politique familiale et sociale efficace notamment en difiant 45 plus de logements et plus d coles qu on incitera les familles augmenter le nombre de leurs enfants Peut tre vais je me trouver en contradiction avec certains de mes confr res mais je
55. du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 123 s exercer c est bien au temps de la minorit et en une telle mati re M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuvwirth rapporteur La commission a longuement d battu du sujet voqu par MM Ruais et Habib Deloncle Si elle n a pas examin leur amendement n 30 en revanche elle a repouss un amendement de M Fr d ric Dupont pour soutenir l amendement n 21 M Edouard Fr d ric Dupont Mon amendement a simplement pour objet de remplacer l ge de dix huit ans par celui de vingt et un ans en ce qui concerne la n cessit de l autorisation des parents Il s inspire donc des principes qui ont pr sid l laboration de ce texte Pourquoi en tend il l application D abord la majorit civile est fix e vingt et un ans et je ne vois pas pourquoi dans cette proposition de loi on retiendrait l ge de dix huit ans C est ainsi que le mariage d un mineur de vingt et un ans est subordonn l autorisation des parents S il s agissait de dispositions sur l avortement d un caract re p nal plus accentu je comprendrais mieux qu on se prononce pour l ge de la majorit p nale mais on nous l a dit il ne s agit pas de cela mais d un texte relatif aux moyens anticonceptionnels Dans ces conditions on peut fort bien retenir l ge de la majorit civile qui est de
56. e nationale d cide le renvoi en commission de la proposition de loi n 34 sur la prophylaxie anticonceptionnelle Pour d fendre la motion la parole est M Peyret M Claude Peyret Mes chers coll gues notre motion de renvoi est justifi e par les raisons que j ai d j largement expos es la tribune Dans la mesure o la proposition de loi tend abroger la loi de 1920 elle ne peut tre qu approuv e Cependant elle comporte des lacunes et des dispositions dangereuses sur lesquelles j ai galement insist cet apr s midi Par notre demande de renvoi en commission du texte nous entendons obtenir un suppl ment d information sur les probl mes voqu s notamment par notre coll gue M H bert et je voudrais illustrer si vous le permettez par la lecture de certains passages d une lettre que vient de me faire parvenir par 108 pneumatique M le professeur Grass pr sident de l acad mie des sciences dont l autorit je pense ne peut tre mise en doute Journellement de nouveaux produits anticonception nels sont vendus au public sans aucune garantie d innocuit Quelques essais sont effectu s sur des rats et les r sultats en sont g n ralis s l homme ce qui biologiquement parlant est inadmissible Des trusts trangers certains hollandais d versent actuellement des tonnes de pilules anticonceptionnelles de nature non pr cis e et vendues au prix fort D
57. enti re l organiser la fois sur le plan professionnel et sur le plan maternel et se r aliser elle m me quand elle le souhaite Si la promotion de la femme est en jeu celle du couple l est galement car elle suppose une participation v ritable des poux aux d cisions qui les concernent surtout lorsqu il s agit de leur famille La loi du 31 juillet 1920 destin e redresser la courbe d mographique apr s la ponction op r e par la guerre de 1914 1918 s est r v l e incapable de faire progresser le taux de natalit Si l on devait partager le pessimisme de M Sauvy quant l volution de la d mographie fran aise il ne faudrait pas incriminer l abrogation de la loi de 1920 puisque c est justement au cours de la p riode 1920 1940 que le taux de natalit en France n a cess de diminuer baissant de 21 naissances 13 naissances pour 1 000 habitants alors que les pays dont la densit de population au kilom tre carr est tr s forte sont pr cis ment ceux o la contraception est libre et l gale SIS Ainsi en France on compte 88 habitants au kilom tre carr alors qu en Allemagne on en compte 212 en Hollande 328 et en Grande Bretagne 183 Or ces pays figurent dans l num ration que j ai faite tout l heure Il est en outre d montr que dans les pays o le standard de vie est lev et o la contraception est l gale les courbes de natalit montent en raison de la c
58. et des r publicains ind pendants M Jean Marcel Jeanneney ministre des affaires sociales Mesdames messieurs pour tenir compte de l imp ratif de la pendule je m efforcerai d tre particuli rement bref mais je ne voudrais pas qu on en tire la conclusion que le Gouvernement sous estime l importance du d bat ouvert aujourd hui La qualit des interventions de cet apr s midi et de ce soir est telle qu elles ont admirablement marqu les implications d mographiques morales m dicales d ontologiques du sujet tr s grave et tr s important qui nous occupe ici 104 En v rit ce que je retiens et du rapport de M Neuwirth et de ces interventions c est que sur de nombreuses questions essentielles nous sommes en pleine incertitude M Pierre Charles Krieg Tr s bien M le ministre des affaires sociales Incertitude quant aux effets du vote de la proposition de loi sur la d mographie L institut national d tudes d mographiques a fait la demande du Gouvernement une tude tr s pr cise pour essayer de pr voir quelles pourraient tre dans un pays tel que la France les cons quences de l abrogation de la loi de 1920 Il a conclu qu elle conduirait sans doute une l g re diminution de la natalit en cas d abrogation de la loi de 1920 si bien qu il est tr s difficile de d terminer o s tablira la balance Incertitude quant aux cons quences morales et sociales
59. explosion d mographique due pour une grande part la mis re est de plus facilit e par la baisse de la mortalit infantile la disparition des pid mies et des grandes famines qui servaient auparavant d impitoyables r gulateurs Un effort colossal est en cours sous les auspices de l O N U et de l Organisation mondiale de la sant pour limiter les naissances dans ces pays car dans l tat actuel des choses il faut savoir qu un enfant sur quatre qui viennent au monde mourra de faim Chez nous il est impossible de continuer contraindre des malheureuses l avortement la mutilation au d sespoir et la n vrose Il appara t aberrant de laisser des couples se d sagr ger se d chirer alors que la science sous le contr le des m decins met notre port e les possibilit s non seulement d viter des drames mais aussi d assurer l quilibre et le bonheur de millions de couples 18 Cette situation ne peut se prolonger dans notre France de 1967 dans cette nation qui a donn la libert au monde et dont la tol rance est la r gle d or Se pourrait il que les tenants de l tat de choses actuel interdisent au peuple r put intelligent de ce pays de devenir responsable de sa destin e et de celle qui d pendent de la sienne Nous ne le croyons pas D sormais il existe une prise de conscience ind niable et collective de l absurdit d une telle situation Le respect de la libert
60. insurmontables J ai personnellement v cu un de ces drames o je n ai pu faire effectuer un tel avortement sur une m re de six enfants 91 Elle a finalement donn naissance un enfant anormal qui est mort plusieurs ann es apr s Vous imaginez facilement quelles souffrances morales a endur es cette famille pendant cette p riode Il nous faudra donc mes chers coll gues nous pencher sur cette question Nous ne voudrions pas que la disjonction du texte sur la r gulation des naissances aboutisse en fait l enterrement de la solution d un probl me social et humain de toute premi re importance Cela dit la proposition de loi qui nous est soumise constitue un important progr s et le groupe communiste la votera Pour notre part nous mettrons tout en uvre pour cr er les conditions conomiques et sociales qui permettront de donner aux femmes le droit une maternit heureuse C est le sens de notre combat pour la d mocratie Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M le pr sident Le sens de l exercice de mes fonctions me conduit modestement demander aux orateurs de bien vouloir respecter leur temps de parole sinon je ne r ponds pas de la conclusion de ce d bat Je rappelle l Assembl e que ce soir c est l horloge qui commande et il ne saurait tre question qu elle s arr t t La parole est M D
61. la pratique per ue par l homme de la rue Curieusement l heure de la prospective et des grands changements cheminent bien souvent les comportements courte vue Une tol rance accrue envers les modes de pens e et de comportement d autrui un effort de compr hension vis vis de l autre permettent maintenant aux hommes de bonne volont d accepter comme diff rentes de la leur mais comme aussi respectables les civilisations d autres peuples dont les syst mes de valeur sont fond s sur d autres morales Un changement lib ral de notre l gislation aura pour effet probable de faire rentrer dans la vie morale une question qui insensiblement en tait sortie en raison de la contradiction permanente entre les attitudes implicites dictant finalement le comportement r el et les convergences des attitudes explicites formant un bloc apparemment int gr mais en r alit fortement fissur Pour l l vation du d bat dans lequel nous sommes appel s nous engager il n aura peut tre pas t inutile au moment o la science par ses gigantesques progr s impose une thique nouvelle de rappeler que l obscurantisme ne favorise ni l quilibre moral de l individu ni celui d une nation 2992 C est dans cette optique volutive qu il faut placer d embl e le probl me de la contraception en France si l on veut alors que la question est maintenant pos e lui donner la solution digne d
62. le Portugal Nous devons choisir une fois pour toutes En d finitive hormis quelques amendements qui portent sur des d tails savoir le remboursement par la s curit sociale des produits ou des moyens contraceptifs ou la restriction dict e l encontre des mineurs c libataires de moins de dix huit ans nous voterons cette proposition de loi Nous estimons en effet que son caract re est minemment progressiste En outre il s agit seulement d ent riner un tat de fait et de mettre la loi en conformit avec les m urs selon l expression qui a t r cemment employ e l issue d un conseil des ministres Ent riner un tat de fait ai je dit car les comprim s stroprogestatifs sont en vente sur ordonnance depuis trois ans chacun de nous le sait et les objets contraceptifs sont couramment introduits en France partir des pays voisins et distribu s quiconque les d sire Nous voterons cette proposition de loi car elle respecte notre avis les convictions philosophiques morales et religieuses de chacun partir du moment o elle n oblige personne user de m thodes contraceptives s il ne le d sire pas lui m me Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste M le pr sident La parole est M Benoist Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste sje M
63. le consulter Le m decin doit aussi prendre la responsabilit de ce conseil ce qui se concr tise par la signature d une ordonnance Voil pourquoi nous demanderons peut tre tout l heure un scrutin public sur l article 3 Il est vident que le corps m dical peut craindre une fois de plus tant m decin je me dois de le dire cette tribune d tre l objet de poursuites judiciaires l occasion de ces prescriptions En effet tant que tout va bien il n y a pas d ennuis mais lorsqu un accident survient et cela arrive on se retourne vers l auteur qui est toujours le m decin Par cons quent c est encore la d livrance de l ordonnance avec toutes les pr cautions prises en toute conscience par le m decin qui constitue pour nous l l ment fondamental de la prescription du contraceptif Sur le plan de la moralit certes la contraception dans la France catholique pose un probl me de conscience Tous ceux qui si gent sur ces bancs s en sont pr occup s mais certains d entre eux attendent peut tre pour d terminer leur vote que la hi rarchie sup rieure de Rome fixe sa position Bien qu appartenant un parti de gauche j ai pris contact avec la hi rarchie catholique et je peux vous indiquer que si rien n est d voil il semble cela ressort de l esprit m me de l encyclique Pacem in terris du Pape Jean XXIII et des d cisions du concile et de la com
64. me lecture de la proposition de loi relative la r gulation des naissances Cet apr s midi l Assembl e nationale a entendu les orateurs inscrits et clos la discussion g n rale Aucune motion de renvoi en commission n tant pr sent e le passage la discussion des articles de la proposition de loi dans le texte du S nat est de droit Article 3 M le pr sident Art 3 La vente des produits m dicaments et objets contraceptifs est subordonn e une autorisation de mise sur le march d livr e par le ministre des affaires sociales Elle est exclusivement effectu e en pharmacie Les contraceptifs inscrits sur un tableau sp cial par d cision du ministre des affaires sociales ne sont d livr s que sur ordonnance m dicale Aucun produit aucun m dicament abortif ne pourra tre inscrit sur ce tableau sp cial Cette ordonnance accompagn e d un bon tir d un carnet souche nominative limit e quantitativement et dans le temps doit tre remise par le m decin au consultant lui m me Les praticiens dont la qualification sera d termin e par un r glement d administration publique sont seuls autoris s proc der l insertion des contraceptifs intra ut rins et en obtenir sur demande crite la d livrance La vente ou la fourniture aux mineurs de 21 ans non mancip s des contraceptifs inscrits au tableau sp cial ne peut tre effectu e que sur ordonnance m dica
65. mis en pratique la r gulation des naissances les uns pour diminuer le risque mortel d une surpopulation dans une conomie d ficiente les autres pour donner au couple le droit de choisir le moment opportun de la conception et de limiter au besoin le nombre des naissances 7 D put de la Ni vre membre du groupe de la F d ration de la gauche d mocrate et socialiste 43 Gr ce aux moyens fournis par la science moderne nous avons maintenant la possibilit de mettre en pratique la r gulation des naissances Ce probl me qui touche la d mographie et la l gislation de notre pays doit tre tudi sur le plan moral voire confessionnel afin que sa solution recueille l unanimit Rien ne justifie en effet l obscurantisme qui dans notre pays p se encore sur le contr le des naissances La loi de 1920 que l on brandit habituellement sans en conna tre la teneur r elle interdit la propagande anticonceptionnelle sage mesure maintenue d ailleurs par la proposition de loi en discussion mais elle n interdit pas en revanche de conna tre les buts et les cons quences de la r gulation des naissances O en sommes nous actuellement la veille de l abolition de la loi de 1920 Nous sommes en pleine hypocrisie Le mot n est pas trop fort Des orateurs mieux qualifi s que moi l ont dit et d autres le diront certains m dicaments permettant le contr le des naissances sont d j en
66. moins heureuse celle d une certaine libert sexuelle qui serait laiss e aux jeunes M Neuwirth a bien crit dans son rapport la page 32 Car il ne s agit point ici de permettre aux Fran ais de ne pas mettre au monde les enfants qu ils ne d sirent pas mais au contraire de les aider cr er une famille dont il leur appartiendra de fixer l importance et le rythme d accroissement en fonction de leurs possibilit s Je crois malheureusement que la proposition telle qu elle est r dig e permettra aux Fran ais de ne pas mettre au monde les enfants qu ils ne d sirent pas C est pourquoi je propose de r server sauf bien entendu en cas de n cessit th rapeutique la d livrance des contraceptifs aux m res d au moins deux enfants M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement n a pas t soumis la commission Mais comme le fait d avoir 7 D put de Paris membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 121 deux enfants entra ne souvent d normes difficult s pour de jeunes m nages notamment tudiants je ne pense pas que la commission ait accept cet amendement M le pr sident La parole est M Habib Deloncle pour r pondre la commission M Michel Habib Deloncle Je demande M le rap porteur de faire un pas dans ma direction Je ne consid re pas que mon amendement soit parfai
67. monsieur le ministre pour terminer vous exprimer quelques souhaits Les cent mille francs inscrits au budget de 1968 destin s aux organismes qui se pr occupent de la pr paration des jeunes la vie adulte sont bien peu de chose pour la t che si vaste qui plus que jamais devient la leur M Lucien Neuwirth rapporteur Tr s bien M Jean Moulin Je vous demande monsieur le ministre de vouloir bien inscrire les cr dits compl mentaires 175 en rapport avec le r le que ces associations seront amen es jouer et que vous leur avez reconnu M Lucien Neuwirth rapporteur Tr s bien M Jean Moulin M Neuwirth a consacr un chapitre de son rapport l information n cessaire j aurai aim qu il ajout t la notion d information celle de formation Nous savons d autre part que le haut comit de la population a t saisi de diff rentes propositions tendant d finir une politique familiale d ensemble Nous vous demandons tr s instamment de nous faire savoir si vous entendez d s la session prochaine saisir le Parlement d un projet de loi assurant la famille toutes ses possibilit s Une telle initiative est nos yeux l indispensable contrepoids de la proposition de loi que nous discutons aujourd hui La politique familiale ne peut tre que globale M le rapporteur a bien fait de consacrer le premier chapitre de son document aux imp ratifs d une politique familiale Ils doive
68. n avez pas la parole M Maurice Georges qui a t pr cis ment fond e pour servir de conseil en mati re de sant publique M Fernand Dupuy Combien de fois allez vous le r p ter M Maurice Georges C est ce qui n a pas t fait et Je le regrette une fois de plus M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur La commission a rejet cet amendement M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement comprend les pr occupations du docteur Georges mais il ne 208 peut s emp cher de constater que mis part l avortement th rapeutique pour lequel la consultation de trois m decins est tr s l gitimement demand e dans tous les autres cas d exercice de la m decine et il en est d extr mement d licats la signature d un seul m decin est jug e suffisante et cette responsabilit solitaire fait sans doute la grandeur de sa mission Applaudissements M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 7 L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident Je suis saisi de deux amendements identiques tendant supprimer le cinqui me alin a de l article 3 Le premier n 12 est pr sent par M Benoist et le groupe de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste le deuxi me n 21 est pr sent par MM Fillioud et Dr
69. ont pas les moyens de l lever qu une m re de cinq ou six enfants se voit contrainte d en avoir encore d autres Enfin je parlerai de la pilule En fait ce n est pas exclusivement de la pilule qu il s agit dans ce d bat c est de la prophylaxie anticonceptionnelle en g n ral Nous sommes les premiers ne pas vouloir que les laboratoires pharmaceutiques fassent sur la pilule des b n fices qui seraient scandaleux C est pourquoi nous demanderons conform ment au programme de la F G D S qu un office central des produits pharmaceutiques contr le ces profits et m me en fasse b n ficier la nation tout enti re En ce qui concerne la pilule encore l un de nos coll gues a tenu des propos semblables ceux de M Thiers quand les chemins de fer ont fait leur apparition M Thiers expliquait alors que personne ne sortirait jamais vivant des tunnels De tels propos sont tenus parce que l on a peur du progr s et que tous les moyens sont bons pour s y opposer On ne sait pas bien s r ce que donnera la pilule sur la cinqui me g n ration mais tous les m dicaments qui sont mis quotidiennement sur le march peuvent pr ter la m me critique On a cit tout l heure des g n ticiens MM Jacob et Monod dont l autorit est internationale et qui pensent eux qu il n y a pas de danger M Daniel Benoist Monsieur Dreyfus Schmidt me permettez vous de vous interrompre 95
70. par l Organisation mondiale de la sant c est dire usage th rapeutique ou qu il s agisse de personnes en parfaite sant physique ou morale pour convenance personnelle pose au corps m dical des probl mes de responsabilit tr s importants d ordre p nal d ordre d ontologique et d ordre moral Probl mes d ordre p nal d abord Dans la mesure o l innocuit n est pas toujours absolue la prescription engagera la responsabilit du m decin sous un aspect assez comparable celui des vaccinations facultatives en m decine pr ventive ou encore de la chirurgie esth tique Il s agit en effet d une intervention m dicale sur des personnes en bonne sant sans que puissent tre invoqu es la n cessit ni l urgence et avec dans une certaine mesure une obligation de but 66 Prenons l exemple des progestatifs de synth se Il s agit d une chimioth rapie dont les risques seraient nous assure t on aujourd hui insignifiants chez une femme en bonne sant Est on autoris lui faire courir un risque si minime soit il pour la prot ger non pas contre une maladie mais contre une ventuelle grossesse non d sir e Au cas qui n est pas rare o un accident cardio vasculaire surviendrait ce n est pas la responsabilit p nale des auteurs de la loi qui serait engag e ce serait bien celle du m decin oblig Probl mes d ordre d ontologique ensui
71. partage les pr occupations des s nateurs mais elle se prononce fermement et formellement contre les conclusions auxquelles ils sont parvenus et qui ne semblent pas devoir atteindre le but recherch II va de soi que la suppression de l obligation de l ordonnance m dicale ne ferait qu aggraver encore le risque dont je viens de parler Il serait donc sage d en revenir au texte que nous avions adopt en juillet dernier c est dire l obligation dans tous les cas d un examen et d une ordonnance m dicale L autre mesure sur laquelle je veux appeler nouveau l attention de l Assembl e concerne les mineurs Je sais bien que la question a d j t longuement d battue en premi re lecture et en commission mais je crois que la solution laquelle nous sommes aujourd hui arriv s n est pas enti rement conforme au bon sens et la justice Que l ge jusqu auquel le consentement des parents est exig soit ramen de vingt et un dix huit ans c est d j une bonne chose Mais mon avis ce n est pas encore suffisant C est un progr s mais il faut aller plus loin encore Pour des raisons d ontologiques et morales il ne semble pas possible de fixer une limite d ge aux conseils contraceptifs et d engager sur ce point la responsabilit p nale du m decin Par ailleurs il faut bien convenir qu une disposition de cette nature ne pourra pas dans la pratique tre observ e
72. pays de conseiller utilement les couples sur les indications et les contre indications des diff rents proc d s et sur leur mise en pratique Toutefois et c est l o nous voulons en venir le r le du m decin doit se borner donner des conseils Ce n est pas lui de prendre la d cision d utiliser tel ou tel contraceptif c est au couple lui m me qu il appartient de d cider en pleine connaissance de cause Il ne s agit pas de soigner une maladie et le m decin n a pas imposer sa d cision pour sauver le patient m me contre son gr Le patient cette fois est bien portant et le colloque singulier dont on parle si souvent entre le m decin et son malade se passe cette fois entre les deux partenaires int ress s 31 D put des Hauts de Seine membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 182 Si l on admet ce point de vue le texte de la proposition de loi peut susciter quelques critiques Le m decin y est charg de toutes les responsabilit s C est lui en particulier qui ordonne la d livrance des strog nes C est donc lui qui sera responsable de la f condit ou de la st rilit de la femme Et qui nous dit qu on ne viendra pas t t ou tard lui demander des comptes sur la d cision qu il a prise et que l un ou l autre des deux partenaires pourra regretter un jour C est l que r side la difficult du texte que nous devons laborer L in
73. pense qu il appartient justement au corps m dical d apporter son appui moral ce texte de loi Je crois quant moi que l acte fondamental du m decin c est dire l ordonnance devra rev tir non seulement un caract re solennel mais aussi un caract re galement imp rieux Face au couple ou la femme qui viendra le trouver le m decin doit pouvoir apr s un examen s rieux et complet tre le ma tre de la d cision prendre en ce qui concerne le m dicament ou l objet prescrire Le corps m dical contrairement une ancienne prise de position du conseil de l ordre fort heureusement revue et corrig e r cemment par M le professeur Vernejoul comme elle l a t dans les conclusions du congr s de m decine tenu l ann e derni re B ziers doit tre pleinement responsable Je pense enfin que notre pays doit s int resser la g n tique c est dire tout ce qui concerne la race humaine Nous sommes tr s en retard dans ce domaine et il faut remercier tous ceux qui sur le plan priv ont entrepris des recherches ce sujet A l instar des pays hautement civilis s nous devons cr er un institut de recherche de la g n tique fran aise De m me comme nous l avons demand dans le programme de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste il faut organiser dans les facult s de m decine et de pharmacie un enseignement sur les indications et les m thodes de la cont
74. plus le risque est grand La m decine moderne semble bien le d montrer Les traitements de la st rilit par blocage ovulaire momentan entrepris avec des produits hormonaux en Su de aux Etats Unis et en Allemagne ont entra n un nombre relativement important de grossesses cinq ou six f tus dont beaucoup taient porteurs de malformations importantes Enfin nous connaissons assez mal d ailleurs les exp riences de m decine v t rinaire sovi tique et sud am ricaine effectu es dans le but d obtenir par blocage ovulatoire momentan chez les bovid s des grossesses g mellaires Il semble que ces recherches aient t abandonn es par suite du nombre trop grand de produits anormaux Et je pourrais citer galement les exp riences de Lyssenko sur les s ries v g tales Vous me direz bien s r que des dizaines de milliers de femmes utilisent la pilule c est dire un contraceptif oral Je suis d accord avec vous Mais s il ne semble pas y avoir d effets imm diats qui peut dire ce qui se passera dans deux trois ou quatre g n rations Je vous r pondrai encore que l exp rience de chaque jour nous apprend nous m decins que la transmission des tares comme des qualit s d ailleurs chez l homme saute pratiquement une g n ration et que l on retrouve chez les 51 petits enfants les caract res somatiques des grands parents bien plus que ceux des parents Or aucun des enfants
75. pr par Nous n avons pas le droit de discuter la sauvette une loi qui envisage lavenir de plusieurs g n rations Applaudissements sur les m mes bancs 68 M Michel Dreyfus Schmidt Je demande la parole pour un rappel au r glement M le pr sident La parole est M Dreyfus Schmidt pour un rappel au r glement M Michel Dreyfus Schmidt Monsieur le pr sident nous venons d entendre deux orateurs qui en manifestant non sans r serves leur opposition au projet de loi ont doubl leur temps de parole Si les orateurs suivants en font autant l Assembl e ne pourra prendre une d cision ce soir Je vous demande donc tr s respectueusement monsieur le pr sident de veiller ce que les orateurs observent d sormais leur temps de parole M le pr sident Monsieur Dreyfus Schmidt je suis sensible au respect que vous me t moignez Sourires Mais le d bat n est pas organis et les orateurs ont donc toute libert pour s exprimer Le sujet en vaut la peine Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique La parole est M Flornoy M Bertrand Flornoy Je mai pas l intention d intervenir au fond Comme tous les orateurs l ont soulign l objet du texte en discussion est tr s grave Il int resse l avenir m me de notre soci t il touche au probl me fondamental de la vie Or nous ne sommes plus que quelque trente ou quarante parlementaires
76. pr s toute s curit le m decin sp cialiste assurant la surveillance clinique et biologique du syst me endocrinien le m decin de famille apportant de son c t tous les autres l ments utiles eux aussi la d cision ant c dents tat g n ral tat psychique consid rations sociales etc Inutile d ajouter que au cas o ces m decins observeraient une contre indication prescrire la pilule ils pourraient recommander d autres m thodes celles l inoffensives prouvant ainsi qu ils ne sont pas syst matiquement hostiles tout mode de contraception Je r p te qu on a trop tendance oublier qu il y a d autres moyens que la pilule M Michel Dreyfus Schmidt Lesquels M Maurice Georges J avais pr sent un amendement en premi re lecture Il n a pas t accept Fort de l appui d un grand nombre de mes amis m decins j ai ces derniers mois crit de tr s hautes personnalit s m dicales Je leur ai adress le texte de ma premi re intervention devant l Assembl e nationale Je leur ai fait conna tre mon avis quant aux risques d une prescription trop lib rale et j ai indiqu la parade que je proposais c est dire la double ordonnance J ai obtenu vingt six r ponses favorables dont seize sont sign es par des professeurs de la facult de m decine et sept par des membres de l acad mie de m decine J avais envisag de porter ce fait votre connaiss
77. publicit veut dire rendre public On peut redouter que l adoption d un texte o le mot publicit ne serait assorti d aucun adjectif ne revienne dire que tout crit rendant publique l existence de produits contraceptifs pourrait donner lieu poursuites Le Gouvernement pense comme le S nat que ce qu il convient d interdire c est d une part la publicit commerciale qui a pour but de stimuler la vente des produits et d autre part la propagande c est dire des crits qui auraient pour but d encourager syst matiquement l usage de contraceptifs En revanche il convient que des crits m me s ils ne sont pas sp cialement destin s aux m decins et aux pharmaciens qui feraient mention de moyens contraceptifs ne tombent pas sous le coup des p nalit s pr vues par la proposition de loi Substituer comme l a fait le S nat l expression toute propagande et toute publicit commerciale au terme juridiquement impr cis de publicit me para t sage parce que plus pr cis C est pourquoi le Gouvernement souhaite que l amendement soit rejet M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 5 accept par la commission et repouss par le Gouvernement 219 L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident Personne ne demande plus la parole Je mets aux voix l article 5 modifi par l amendement n 5 L article 5 ainsi modifi
78. rapeutiques Dans ce cas il n y a pas de doute c est le mot ordonnance qui convient Ou bien deuxi me cas le m decin estime que la prescription de ce m dicament n a pas un objet th rapeutique mais il estime aussi c est affaire de conscience et ici je rejoins M le docteur Benoist que sa mission de m decin d passe le domaine du corps proprement dit et s tend d autres choses qu il est le conseiller du consultant non seulement quant sa vie physiologique mais quant tous les aspects de sa vie J accorde au docteur Benoist que c est sans doute la conception traditionnelle et la plus minente du r le du m decin qui est non seulement un th rapeute mais un conseiller en toutes choses d ordre moral de ceux qui s adressent lui et certes c est en ce sens l que le r le du m decin atteint toute sa noblesse et sa pl nitude Pour ma part je n exclurai nullement que sans n cessit th rapeutique mais en conscience un m decin prescrive c est dire ordonne l usage de certains contraceptifs Mais je crois qu on ne doit pas non plus jeter la pierre au m decin qui consult sur la d livrance de la pilule d clarerait cliente En conscience je ne puis prendre la responsabilit de vous donner raison de recourir un contraceptif car mes convictions religieuses me l interdisent Ou encore Mise part toute conviction religieuse j estime que dans
79. reste je rappelle ce sujet que dans l avis qu il a mis le 10 juin 1967 le groupe de travail de la conf d ration des syndicats m dicaux fran ais a estim que le m decin ne devait refuser le conseil contraceptif que lorsqu il avait affaire un mineur de moins de quinze ans non accompagn de ses parents Il faut bien reconna tre enfin qu il s agit de la cat gorie d ge la plus menac e celle du moins pour laquelle les cons quences d une maternit non voulue sont les plus graves et c est celle l pr cis ment que l on veut exclure de cette lib ralisation qui est pourtant l objet essentiel de cette r forme Si nous le faisions il ne resterait pour ces adolescentes comme sous le r gime de la loi actuelle que la pire des solutions celle de l avortement clandestin D ailleurs cette discrimination d ge est sans aucun doute destin e rester sans effet Prenons garde de ne pas modifier cette loi de 1920 dont tout le monde sait bien que depuis des ann es elles est sans cesse viol e parce qu elle est inapplicable en adoptant 160 maintenant des dispositions hypocrites en faisant semblant de croire que dans la pratique cette r gle de la majorit pourrait tre respect e Enfin r fl chissons y un instant comment pourrait on s opposer au march noir des contraceptifs Croyez vous qu on pourra emp cher par exemple une mineure de demander l une de s
80. reste que malgr ces impr cisions cette loi constitue un tr s grand progr s par rapport aux textes l gislatifs de 1920 et qu elle devrait recueillir l adh sion de notre Assembl e Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident La parole est M Peyret Applau dissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M Claude Peyret Mesdames messieurs on a laiss entendre r cemment que j tais oppos la pilule c est dire l abrogation de la loi de 1920 Je voudrais exposer les raisons qui me font au contraire souhaiter l abrogation de ce texte et celles qui motivent mes r serves l gard de la proposition qui nous est soumise Je ne suis pas oppos l abrogation de la loi de 1920 J estime en effet apr s avoir entendu et examin les th ses qui s affrontent soutenues l aide d arguments trop souvent passionn s et inv rifiables que dans ce domaine comme dans tant d autres la libert et la loyaut sont pr f rables la r pression et l hypocrisie Les motivations profondes de la natalit de l avis m me des d mographes demeurent myst rieuses et se jouent des lois surtout lorsqu elles sont r pressives Mais il serait tout aussi absurde de penser que les allocations familiales puissent elles seules suffire la reprise de la natalit 1 D put de la Vienne membre d
81. rieur celui de la m tropole La population de la Guadeloupe qui tait de 310 000 habitants en 1965 d passera 360 000 habitants en 1970 et si l on observe que 56 p 100 de la population a moins de vingt ans on comprend combien l expansion d mographique est d terminante pour les besoins du d partement Le V Plan a valu pr s de 50 000 le nombre des habitants suppl mentaires entre 1966 et 1970 Il en r sulte des probl mes graves et permanents pour le logement la scolarit la formation professionnelle et l emploi La pression d mographique est galement marqu e par une baisse appr ciable de la mortinatalit et par le caract re stationnaire d un quotient de f condit lev le nombre de naissances vivantes pour 100 femmes est de 16 soit deux fois plus qu en m tropole 14 D put e de la Guadeloupe membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 571 Je tiens rendre hommage cette occasion aux efforts que les gouvernements ont multipli s depuis sept ans dans les domaines les plus divers pour l am lioration des conditions de vie de nos populations Certaines lenteurs et imperfections ne peuvent nous faire oublier tout ce qui a t obtenu Mais dans cette course entre l accroissement quantitatif de la population et la recherche d un meilleur niveau de vie il appara t que le premier facteur l emporte toujours Ce probl me d mographique est angoi
82. sachant pas quelle serait la position de l Assembl e sur cet article j ai d pos un amendement pr voyant que l on pourrait la rigueur d roger seulement pour les mineures m res de familles Applaudissements sur de nombreux bancs de union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je tiens apporter une pr cision Mme Baclet afin qu il n y ait pas d ambiguit Non le texte vot par le S nat ne permettrait pas des mineures de dix huit ans de se procurer des pilules n importe o puisqu une ordonnance m dicale sera exig e La seule diff rence sur ce point serait que l autorisation du p re de la m re ou du repr sentant l gal ne serait pas n cessaire jusqu l ge de 18 ans mais seulement jusqu un ge moindre J ai la m me pr occupation que Mme Baclet et je ne voudrais pas que l on s imagine que le S nat et le Gouvernement aient voulu autre chose M le pr sident La parole est M de Grailly M Michel de Grailly Je d sire m lever contre linter pr tation de la Constitution telle qu elle semble ressortir des propos de M le ministre des affaires sociales D j l article 5 bis est discutable dans son inspiration et cet gard on ne saurait mieux dire que Mme Baclet qui a exprim l opinion de tou
83. sait plus o il en est Voil pourquoi nous ne voterons pas l amendement Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et sur divers bancs M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Mais non voyons Quand j ai soutenu l amendement qui permettait la d livrance de contraceptifs oraux au vu d un simple certificat de non contre indication je n ai pas par l m me comme vous paraissez le dire consid r que le m decin n tait plus responsable en cas d accident Car enfin s il y a non contre indication c est que le m decin a pris la responsabilit de dire que l usage de ces contraceptifs ne risquait pas d entra ner des accidents Par cons quent je ne comprends pas comment vous pouvez tenir de tels propos M Etienne Ponseill Mais en ce qui concerne la posologie des m dicaments M Daniel Benoist Me permettez vous une obser vation monsieur le ministre M le ministre des affaires sociales Je vous en prie 198 M le pr sident La parole est M Benoist avec l autorisation de M le ministre M Daniel Benoist Vous indiquez que dans le certificat il y a non contre indication pour trois ou quatre produits et pas pour un seul M le ministre des affaires sociales Mais non Le certificat pr cise les quantit s limit es quantitativement et dans le tem
84. voie un eug nisme n gateur du respect de la vie et capable comme on l a vu sous certains r gimes de conduire aux pires exc s Quant aux cons quences d mographiques possibles d une plus grande diffusion et d une plus grande efficacit des m thodes contraceptives intervenant en l absence d un effort accru d aide la famille on peut en avoir une id e en remarquant qu aux Etats Unis apr s le baby boom qui avait suivi la guerre la natalit est revenue en six ans de 24 19 pour 1 000 en baisse de plus de 20 p 100 En France l quilibre d mographique en voie de redressement depuis la derni re guerre est encore fragile comme le montre d ailleurs un fl chissement observable aujourd hui Or le d veloppement actuel de la population fran aise gr ce auquel notre pays a surmont une crise de vieillissement qui en se prolongeant e t t mortelle est d uniquement aux familles de plus de quatre enfants En effet compte tenu de la composition actuelle des familles fran aises et du taux moyen de natalit si aucune famille ne comptait plus de quatre enfants on n enregistrait par g n ration que 1 950 naissances vivantes pour 1 000 mariages et par cons quent le renouvellement de la population ne serait pas assur 89 On voit les r percussions que ne manquerait pas d avoir en l absence d une politique familiale r nov e une augmentation de l efficacit et de la di
85. vot ce soir puisque ce texte devra aller devant le S nat lequel ne d lib rera qu la rentr e d octobre Les s nateurs et indirectement les d put s disposeront donc de tout l t pour s informer et r fl chir davantage Dans une mati re aussi d licate le S nat ne manquera pas d apporter des modifications ce texte Nous sommes donc assur s qu une navette s instaurera au cours de laquelle il sera loisible tous de proposer des amendements compte tenu des l ments nouveaux qu une tude encore plus approfondie j allais dire moins l g re aura apport s 111 Accepter de poursuivre ce soir la d lib ration c est au contraire marquer combien nous prenons au s rieux cette affaire Applaudissements sur de nombreux bancs M Maurice Georges Je demande la parole M le pr sident Je rappelle que peuvent seuls intervenir l auteur de la motion un orateur d opinion contraire le Gouvernement et le pr sident ou le rapporteur de la commission La parole est M Peyret M Claude Peyret Les propos de M le ministre des affaires sociales me laissent esp rer qu on poursuivra les tudes notamment celles d embryologie Je retire donc ma motion de renvoi Applaudissements sur divers bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident La motion de renvoi en commission tant retir e le passage la discussion des articles de la proposition de loi dan
86. votre situation vous ne devriez pas recourir la pilule Et qui 189 ajouterait Cependant si vous me demandez si elle repr sente du point de vue m dical un danger je vous dis tant donn l examen que Jj ai fait de votre cas non condition bien s r que vous respectiez les quantit s et la dur e d emploi que je vous indiquerai M Fernand Dupuy Alors c est une ordonnance M le ministre des affaires sociales Par cons quent je suis pr t faire ce qu il faut pour que l galement un pharmacien soit autoris vous d livrer le m dicament en quantit non dangereuse mais la d cision de recourir ce contraceptif n est pas de ma responsabilit elle incombe votre conscience Exclamations sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Je ne vois rien de choquant dans cette option qui est offerte au corps m dical et non impos e car le m decin pourra choisir entre trois attitudes et rien ne lui interdira de d livrer une ordonnance m me hors des cas de n cessit th rapeutique s il veut bien prendre cette responsabilit Mais cet amendement fait qu il n est pas oblig de la prendre chaque m decin agira selon sa conscience Dans ce domaine comme en d autres il convient que le l gislateur fasse cr dit la conscience Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r pub
87. 000 le 169 nombre des ch meurs A ce chiffre d j consid rable il faut ajouter plusieurs centaines de milliers de jeunes gens et de jeunes filles qui dans une autre conjoncture conomique pourraient travailler mais qui restent en inactivit forc e sinon au ch mage Les salaires se d gradent le co t de la vie augmente et les derni res ordonnances prises par le Gouvernement contre la s curit sociale ne sont pas pour encourager la natalit C est le droit la sant qui est remis en cause Je connais de nombreuses mamans qui ne recourent plus au m decin Elles soignent les enfants elles m mes et ne consultent le docteur que si leur tat s aggrave On mesure tous les risques que cela comporte Je citerai ce propos l exemple du centre m dico social de Pantin o depuis l application des ordonnances et rien que pour le mois de novembre on a enregistr 360 actes m dicaux en moins Le Nord et le Pas de Calais fournissent des exemples typiques Le taux de natalit y tait sup rieur celui du reste du pays 19 8 p 1 000 dans le Nord et 19 6 p 1 000 dans le Pas de Calais contre 17 4 p 1 000 dans le reste de la France d apr s les statistiques de 1966 On pr voit pour 1967 une r gression du taux de natalit de pr s de 1 p 1 000 pour l ensemble de la France mais elle sera de beaucoup sup rieure dans la r gion Nord Pas de Calais et plus importante encore dans le bassin minier o la d
88. 64 interdit par la loi de 1920 respect absolu du libre choix de la m thode par les int ress s sous leur seule responsabilit tablissement ventuel par le m decin d un certificat de non contre indication l gard de tel ou tel produit surveillance r guli re des int ress s notamment dans le cas de l utilisation prolong e de produits contraceptifs oraux Avec ces garanties l abrogation de la loi de 1920 appara trait souhaitable voire n cessaire en son principe Encore faut il qu elle n apparaisse pas comme une incitation suppl mentaire la licence sexuelle ou un retour au malthusianisme qui a d j co t si cher notre pays En r alit le d sir de recourir des m thodes contraceptives quelles qu elles soient proc de toujours d un m me besoin d obtenir une sorte d assurance contre la grossesse que certains souhaiteraient inclure dans la s curit sociale solution de facilit qui voudrait remplacer la ma trise de soi quand celle ci doit tre le but de toute ducation sexuelle ou g n rale Or malgr le d sir de trouver cette solution miraculeuse il faut bien reconna tre que tous les moyens propos s jusqu ici se heurtent aux m mes r actions psycho affectives de chacun des partenaires ce qui para t d un manque de maturit sexuelle mais aussi au manque d ducation des couples C est pourquoi notre avis la contraception ne peut r ussir
89. Est ce vraiment le moment alors que la France vient miraculeusement de rajeunir et de refleurir qu elle a pris un magnifique lan de vitalit et de vigueur de faire une politique de r gulation et in vitablement de limitation des naissances en cette France qui plus que tout autre pays a fait tant d efforts et de sacrifices en faveur de la famille et de la natalit et o le probl me n est tout de m me pas comparable celui de la Chine ou de l Inde La loi qu on nous propose de voter vise principalement soyons francs la pilule et c est pr cis ment cela qui nous pr occupe le plus et qui nous effraie Les autres contraceptifs locaux exigent certains sacrifices que les couples acceptent plus ou moins difficilement laissant ainsi l amour des intervalles f conds La pilule en revanche engendre le n ant puisqu elle emp che la formation m me de l uf et porte atteinte la finalit de la vie uvre sublime du Cr ateur Dans ces conditions y a t il lieu seulement de se poser la moindre question Certes la loi pr voit certaines garanties Mais elles sont mon avis insuffisantes je pense en particulier l obligation d une ordonnance m dicale Songez aux drames de conscience que cette loi va provoquer parmi nous m decins qui devrons d sormais endosser toute la responsabilit de l application de la nouvelle l gislation en autorisant ou en refusant une cliente le droit d
90. La commission insiste t elle en faveur de l adoption de cet amendement M Lucien Neuwirth rapporteur Non elle se rallie l avis du Gouvernement M le pr sident Monsieur Vinson maintenez vous votre amendement M Georges Vinson Oui monsieur le pr sident J ai pens que certaines associations qui ont fait leurs preuves pouvaient voir leur existence menac e par ces modalit s de l agr ment C est pourquoi nous pr f rons le mot normes Mais nous pourrions le remplacer si le Gouvernement le d sire par l expression les conditions techniques M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement estime que la d finition des conditions d agr ment rel ve du pouvoir r glementaire Parler de conditions techniques de l agr ment serait retirer au Gouvernement le pouvoir de ne pas agr er tel ou tel centre pour des raisons d ordre moral tenant la personnalit de ses dirigeants alors m me qu il respecterait les normes si vous entendez par l le nombre de m tres carr s occup s par le centre ou bien le fait que les personnes qui y travaillaient poss dent tel ou tel dipl me Le Gouvernement doit avoir dans ce domaine un pouvoir d appr ciation de moralit Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M Georges Vinson Tout le probl me est l M le pr si
91. La pilule devient l gale 1967 La pilule devient l gale Loi du 28 d cembre 1967 relative la r gulation des naissances texte int gral des d bats l Assembl e nationale Pr face de Bernard Accoyer Pr sident de l Assembl e nationale Pr face Par Bernard Accoyer Pr sident de l Assembl e nationale Le 14 d cembre 1967 les d put s votaient en deuxi me lecture la proposition de loi sur la r gulation des naissances d pos e par leur coll gue Lucien Neuwirth Apr s une ann e de d bat dans l h micycle et dans la soci t l usage de la pilule contraceptive devenait l gal en France La chronologie m me de ce tournant l gislatif appara t comme charg e de symboles Lucien Neuwirth n avait pas attendu d tre d put de la Loire en 1958 pour s int resser au sujet de la r gulation des naissances Jeune combattant de la France libre c est Londres qu il avait d couvert la Gynomine contraceptif en vente libre dans les parfumeries anglaises En 1947 vingt trois ans 1l devint conseiller municipal de Saint Etienne Confront aux difficult s des couples en milieu ouvrier le jeune lu gaulliste observa les effets dramatiques de la loi nataliste de 1920 alors toujours en vigueur qui interdisait toute prophylaxie anticonceptionnelle Quand Fran ois Mitterrand voqua le probl me de la contraception au cours de la campagne pr sidentielle de 1965 le g n r
92. a pr occupation de M Habib Deloncle mais la formulation qu il en a donn e et dont lui m me a dit qu elle ne le satisfait point m inqui te un peu car on pourrait risquer d en conclure que la famille id ale est en France de deux enfants et qu une fois qu on en a deux il est tout fait normal qu on n en ait plus Or telle n est pas la conception du Gouvernement ni la v tre je le sais mesdames et messieurs les d put s Nous estimons que l optimum familial est tr s au dessus de deux enfants M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 28 repouss par le Gouvernement et la commission L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident Je suis saisi de deux amendements pouvant tre soumis une discussion commune Le premier n 30 pr sent par MM Ruais et Habib Deloncle tend dans le troisi me alin a de l article 3 remplacer les mots mineurs non mancip s de moins de 18 ans par les mots mineurs de moins de 21 ans La parole est M Ruais pour soutenir l amendement n 30 M Pierre Ruais Monsieur le pr sident mon amendement en retrait sur celui qui vient d tre repouss rejoint les pr occupations que vient d exprimer M Habib Deloncle au sujet de la jeunesse En effet si la tutelle du repr sentant l gal et son conseil car la tutelle ne peut se concevoir sans conseil doit 2l D put de Paris membre
93. adie C est un tat positif qui doit tre un tat d panouissement personnel familial et social Or le m decin est un v ritable conseiller de vie Les troubles li s des naissances non d sir es troubles graves pour la m re puisants pour l enfant sans parler des avortements provoqu s perturbent cet tat de sant physique ou moral Mais le probl me ne devrait pas tre envisag dans le cadre de la m decine de soins puisque celle ci ne s adresse qu aux malades mais dans le cadre de la m decine pr ventive puisqu il s agit en fait de la pr vention de l avortement On con oit donc sous cet angle que le m decin ne peut pas refuser de conseiller les couples qui le consulteront Mais son r le doit se borner leur exposer clairement le probl me et les moyens techniques de le r soudre Le choix des couples parmi les moyens indiqu s par le m decin doit rester du ressort de la responsabilit des individus et des couples 03 Cette conception largie du r le du m decin est d ailleurs confirm e par la position des autorit s religieuses Ainsi le rabbin Gugenheim Il semble que tout le moins ind pendamment de ses options personnelles le m decin doit n cessairement tenir compte des convictions de ceux qu il est appel conseiller ou soigner et notamment de ceux qui sont persuad s que ce probl me met en jeu des valeurs essentielles Ainsi le r v rend p re Riq
94. agne notre amendement qu il pourrait parfois y avoir des circonstances largement att nuantes et qu il semblait normal que le pouvoir judiciaire puisse s exercer dans la plus grande libert Il ne me para t pas que l Assembl e puisse s opposer cet amendement M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuvwirth rapporteur La commission a repouss cet amendement M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement 141 M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement s en remet la sagesse de l Assembl e M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 17 L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident M Vinson Mme Thome Paten tre MM Benoist et Dreyfus Schmidt ont pr sent un amendement n 18 qui tend supprimer le deuxi me alin a de l article 6 La parole est M Vinson M Georges Vinson Je retire cet amendement M le pr sident L amendement n 18 est donc retir M Pierre Rua is Je demande la parole M le pr sident La parole est M Ruais M Pierre Ruais Je voudrais demander une modifi cation de forme l article 6 Compte tenu du vote qui est intervenu tout l heure sur le 3 alin a de l article 4 les mots dix huit ans doivent tre remplac s par les mots vingt et un ans au deuxi me alin a de l article 6 in fine M le pr sident Quel est l avis de la commission
95. aire Parmi les moyens dont dispose le Gouvernement pour renforcer une politique nataliste n oublions pas non plus les immenses moyens d information Je vous ferai gr ce de tous les arguments qui militent en faveur de la contraception Vous les avez lus dans l excellent rapport qui nous a t distribu Mais je voudrais revenir sur le b n fice que devraient retirer de cette loi le couple et plus particuli rement la femme 40 Nous devons nous efforcer d aboutir la lib ration de la femme nous n avons pas assez mis l accent sur ce fait Il faut tenter d affranchir la femme des servitudes injustes que la nature lui impose et reconna tre ouvertement que la grossesse est un asservissement quand elle n est ni voulue ni d sir e Autres arguments encore enfants et m res en meilleure sant enfants lev s dans de meilleures conditions mat rielles et morales donc mieux arm s pour la vie Reste l avortement Il y a environ 400 000 avortements par an et les responsables de 500 d entre eux sont traduits chaque ann e devant les tribunaux ce qui semble injuste tant donn la disproportion existant entre ces deux chiffres Devons nous vis vis de ce fl au continuer pratiquer la politique de l autruche et refuser de voir l vidence L avortement est clandestin en principe il ne se voit donc pas Mais il est quotidien et la plupart des m decins auraient sans doute de longues obser
96. aires directs et plus particuli rement la stagnation de l allocation de salaire unique les difficult s d emploi l inadaptation fr quente des horaires de travail des femmes les insuffisances d coles et de bourses d enseignement accumulent devant les parents des difficult s qui constituent de tr s grands obstacles la libert fondamentale du couple Il est juste il est galement n cessaire pour la vitalit nationale qu une politique de v ritable justice familiale rompant avec les errements des derni res ann es carte ces obstacles et permette aux foyers fran ais de faire pleine confiance l avenir Sur ce point galement le Gouvernement se voit imposer par l volution des responsabilit s nouvelles et graves devant lesquelles il ne pourra pas se d rober Bien entendu cette politique inspir e par le respect du libre don de la vie s oppose l largissement de la l gislation restrictive de l avortement Nous suivons sur ce point le conseil de l ordre des m decins qui a affirm sa position dans une d claration r cente plut t que le rapport du haut comit de la population Telles sont mesdames messieurs les principales mesures qui doivent former un tout coh rent avec la proposition dont nous sommes saisis Telle est face aux probl mes que nous avons tudi s la responsabilit conjointe du Gouvernement et du Parlement responsabilit qui aurait m rit monsieur le ministr
97. ait changer la soci t fran aise Si les d crets d application se firent attendre s grenant jusqu en 1972 les parlementaires se montr rent vigilants et les d fenseurs de la loi finirent par avoir gain de cause Depuis l Assembl e nationale a connu d autres grands d bats tel que celui sur l interruption volontaire de grossesse ou celui sur la peine de mort Les connaissances scientifiques les donn es techniques et les mentalit s voluent mais le l gislateur sait actualiser le droit C est pourquoi les d put s continuent de travailler de rencontrer les experts d auditionner les sp cialistes avant de d battre en s ance publique de voter la loi puis de contr ler son application A cet gard il m a toujours paru vain d opposer expertise scientifique et engagement politique au Parlement 1ls se compl tent car c est bien la Repr sentation nationale qui a re u le mandat de maintenir la loi en accord avec son temps La vigueur d une d mocratie se mesure la port e des r formes qu elle m ne bien C est pourquoi les d put s aujourd hui comme en 1967 sont toujours fond s examiner les questions les plus complexes et les plus essentielles C est leur mission et j ajouterai que c est aussi leur honneur Premi re lecture 2 s ance du 1 juillet 1967 La s ance est pr sid e par Marcel Anthonioz vice pr sident M le Pr sident L ordre du jour appe
98. al de Gaulle en fut d abord choqu Lucien Neuwirth raconte encore avec motion comment l ann e suivante il alla convaincre l h te de l Elys e Apr s quelques minutes de r flexion qui parurent tr s longues au d put le G n ral lui d clara C est vrai transmettre la vie c est important Il faut que ce soit un acte lucide Continuez Lucien Neuwirth d posa donc sa proposition de loi le 18 mai 1966 Le Pr sident de la R publique promulgua le texte d finitif le 28 d cembre 1967 Colombey les deux Eglises o 1l passait les f tes en famille Entre ces deux dates l Assembl e nationale s appropria totalement le sujet Ainsi les d put s avaient auditionn non seulement les m decins et les biologistes mais aussi les associations concern es et les autorit s religieuses ou des civils minents tels que l conomiste Alfred Sauvy et le sociologue Pierre Bourdieu Le 30 juin 1967 pour obtenir l inscription de la proposition de loi l ordre du jour Lucien Neuwirth et sa coll gue de gauche Jacqueline Thome Paten tre n h sit rent pas perturber par des rappels au R glement le d p t solennel du rapport de la Cour des comptes Sur ce texte d origine parlementaire s engagea d s le lendemain en s ance un d bat nourri et courtois A l issue des d bats une partie de la majorit et l ensemble de l opposition surent converger pour voter main lev e une loi qui all
99. amendement La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je m tais born approuver les raisons donn es par le docteur Mainguy et par le rapporteur 187 Mais puisque le docteur Benoist s oppose l amen dement je crois qu il est du devoir du Gouvernement de mieux expliquer les motifs de son approbation Certains d entre vous ont peut tre remarqu qu un article d une ordonnance du mois d ao t dernier a modifi la d finition des m dicaments telle qu elle r sultait du code de la sant et qui tait traditionnelle en France Je tiens a indiquer l Assembl e que cette nouvelle d finition est conforme aux recommandations du conseil de la Communaut conomique europ enne La modification a consist consid rer comme m dicaments non seulement les produits ayant un objet th rapeutique mais galement tout produit propre modifier le fonctionnement normal de l organisme humain par l m me les contraceptifs oraux se trouvaient inclus dans la d finition des m dicaments ce qui appara t en soi souhaitable pour les soumettre la r glementation appliqu e aux m dicaments A la v rit la proposition de loi dont nous d lib rons dont la conception tait ant rieure cette ordonnance avait par avance par cette difficult en soumettant les produits et substances contraceptifs l autorisation de mise sur le march comme to
100. ance monsieur le ministre par le biais d un amendement Celui ci n a pas t retenu non plus bien qu il apport t un l ment nouveau Je transforme donc cet amendement en une question Comment se fait il qu on n ait pas demand l avis de l acad mie de m decine N a t elle pas t fond e pour servir de conseil en mati re de sant publique On a peut tre interrog un acad micien titre personnel mais on n a pas questionn l acad mie en tant que telle La question n tait elle 167 pas suffisamment grave pour justifier une pareille d marche Est il trop tard pour demander son avis l acad mie de m decine Ainsi soutenu par de grands patrons qui figurent parmi les plus grands noms de la m decine je continuerai m lever non pas contre le principe m me d une r gulation des naissances mais contre la prescription en apparence contr l e mais pratiquement sans contr le de m dicaments qui sont dangereux et qui peuvent occasionner des d sastres Applaudissements sur plusieurs bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants Mme la pr sidente La parole est Mme Prin Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme Jeannette Prin Mesdames messieurs le groupe communiste qui a vot pour cette proposition de loi en premi re lecture mettra de nouveau
101. ans cesse grandissante du nombre des logements sociaux Nous avons l un retard norme pouvait d clarer M Pompidou le 20 janvier dernier la t l vision en abordant le sujet du logement qui lui a donn le plus de d convenue gt 87 Notre parti pour sa part devant l ampleur des besoins estime qu il faudrait r aliser au moins 600 000 logements par an dont la moiti de logements sociaux Mais ce qui est galement fort grave c est l augmentation des loyers qui a t chiffr e pour les logements H L M 140 p 100 entre 1960 et 1967 d passant ainsi bien souvent les possibilit s financi res des travailleurs C est ainsi que les dirigeants d offices publics d H L M pouvaient exprimer leur inqui tude le 21 mars 1967 en voquant l importance que prenaient les loyers impay s mais surtout en indiquant les refus qu ils avaient enregistr s dans leurs propositions d attributions de logements au cours de la derni re p riode La part que la famille consacre au loyer atteint un niveau critique On peut estimer qu elle repr sente actuellement 20 p 100 et parfois plus des ressources du foyer Parall lement l allocation de logement est r duite ainsi qu en t moigne le communiqu du 29 novembre 1966 de l union des caisses d allocations familiales Plus de 70 p 100 des familles ont vu leur allocation diminu e ou m me supprim e du fait de l application des nouveaux textes Un t
102. apporteur de la commission des affaires culturelles familiales et sociales M Lucien Neuwirth rapporteur Madame la pr sidente mesdames messieurs compte tenu du court d lai qui une fois encore a t imparti cette discussion je me contenterai de rappeler rapidement les donn es essentielles du probl me afin de parfaire l information de l Assembl e A la fin de la discussion en premi re lecture j avais exprim l espoir que les navettes entre le S nat et l Assembl e pourraient permettre d am liorer ce texte de fa on satisfaisante Cet espoir n a pas t d u puisque sur sept articles vot s par le S nat la commission propose d en voter six conformes Nous avons en m me temps constat que le pays avait pris pleinement conscience des cons quences qu aurait cette nouvelle loi sur la contraception au point de vue d mographique comme au point de vue sociologique 148 Je l ai dit et crit dans plusieurs rapports pour augmenter la natalit il suffit de r unir les conditions psychologiques et mat rielles n cessaires Les unes tiennent principalement au sentiment de s curit prouv par le couple et la famille les autres aux difficult s rencontr es sur le plan du logement et l aide directe apport e aux familles dans ce domaine Nous constatons aussi que certaines id es fausses commencent dispara tre en particulier celle qui consiste pr tendre qu un exc s de pop
103. ara tre par le moyen de la loi 146 Tout ce qui est l gal n est pas moral ont dit r cemment les hautes autorit s spirituelles auxquelles je me r f re C est vrai et votre texte Dieu merci ne conf re aucune obligation Nous ne sommes pas dans le cas de ces pays sous d velopp s o le nombre des naissances constitue un probl me national Votre texte laisse enti res les possibilit s de choix de la conscience de chacun Et c est pour montrer que nous comprenons les pr occupations de ceux qui ne partagent pas nos convictions qu un certain nombre de mes amis et moi m me voterons la proposition de loi Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident Personne ne demande plus la parole Je mets aux voix l ensemble de la proposition de loi L ensemble de la proposition de loi mis aux voix est adopt Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste du groupe communiste et sur divers bancs 147 Deuxi me lecture 1 s ance du 14 d cembre 1967 La s ance est pr sid e par Marie Claude Vaillant Couturier vice pr sidente Mme la pr sidente L ordre du jour appelle la discussion en deuxi me lecture de la proposition de loi relative la r gulation des naissances et abrogeant les articles L 648 et L 649 du code de la sant publique n 542 564 La parole est M Neuwirth r
104. as affirmer qu en laissant le contr le de la pilule un seul m decin on permet pratiquement la vente libre de cette pilule Je m excuse aupr s du corps m dical auquel j appartiens Mais il faut parler franchement Si le contr le est ainsi assur par un seul m decin il se trouvera vite dans tel ou tel secteur un praticien dont cette prescription deviendra quasiment la sp cialit que ce soit par complaisance plut t que par calcul ou que ce soit plus innocemment parce qu il sera lui m me un juge partial d avance converti sans r serve la pilule et son innocuit physique ou morale D s lors tout pr texte sera bon et accept Telle jeune fille qui ne veut pas courir le risque d attirer un peu trop l attention sur elle ou qui pr f re se dispenser d avoir demander cette fameuse autorisation paternelle ou maternelle 165 telle jeune femme qui voudra viter les frais d une maternit afin de satisfaire d autres d sirs qui lui paraissent plus urgents trouveront tr s facilement l ordonnance qui viendra les justifier M Michel Dreyfus Schmidt Est ce dire que mieux vaut l avortement M Maurice Georges Dans ce cas le contr le m dical sera purement symbolique malgr l ordonnance car la loi ne permettra aucune possibilit d action contre le m decin qui on aura laiss toute latitude de prescrire sans limitation M Etienne Ponseill Et sa conscience M Mau
105. as refuser les conseils sollicit s qu il fournira apr s les examens qu il aura jug s n cessaires Il aura d terminer le choix de la m thode contraceptive qui conviendra le mieux au couple compte tenu des consid rations sanitaires et sociales Mais son r le d s lors qu il s agit de personnes saines se borne l Il doit laisser chacun la responsabilit de son choix Le m decin n a pas se substituer au libre arbitre de l individu dans un probl me de conscience aussi personnel Vouloir contraindre le m decin d livrer une ordonnance qui constitue comme vient de le dire un confr re lacte noble de la consultation m dicale lorsqu une jeune fille ou une femme sans aucun pr texte m dical ni m me social c est dire dans un souci vident d agr ment vient lui demander la prescription de contraceptifs serait pour lui un viol de la conscience m dicale Bien s r on peut r torquer qu il a la possibilit de refuser Mais pour des consid rations purement conomiques du fait qu il se trouvera toujours des m decins la conscience un peu plus souple pour faire ce travail le m decin qui n est pas un surhomme ne pourra pas r sister longtemps la pression Cette disposition risque donc d entra ner rapidement une d gradation morale de l acte m dical Ce texte nous para t pour toutes ces raison et celles qui ont t invoqu es par le docteur H bert insuffisamment
106. asse en pharmacie M Pierre Cot Mais monsieur le ministre le d bit est d j interdit par l article 3 qui dispose que la vente des contraceptifs est exclusivement effectu e en pharmacie M le ministre des affaires sociales C est pourquoi j estime que l amendement est inutile M le pr sident La parole est M Habib Deloncle pour r pondre au Gouvernement 24 2 2 2 D put de Paris apparent au Groupe communiste 134 M Michel Habib Deloncle Monsieur le ministre je ne crois pas que cet amendement soit aussi inutile qu il para t m me si l on tient compte du vote qui est intervenu l article 3 En effet la notion de d bit est plus large que celle de vente Je veux bien me rallier l argument de M le ministre en ce qui concerne la d tention Je modifie donc mon amendement dont le texte deviendrait le suivant Le d bit des produits ou objets anticonceptionnels est interdit dans ces tablissements M le pr sident La parole est M le ministre M le ministre des affaires sociales Quel que soit l avis du Gouvernement sur le fond je pense que le mot d livrance serait pr f rable au mot d bit M Michel Habib Deloncle J accepte l expression propos e par le Gouvernement M le pr sident Je mets donc aux voix l amendement n 29 rectifi modifi par la substitution aux mots La d tention et le d bit des mots
107. au lendemain de la Lib ration fut le moteur de notre croissance On ne s embarrassera pas je le crains de cet avertissement Il est vrai qu avec des mots on peut tout faire voir des enfants et qu on ne manquera pas de dire que la pilule doit am liorer la d mographie d clinante 18 D put de Seine Maritime membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 100 En qualit de m decin je me bornerai utiliser des arguments m dicaux et appr cier la proposition de loi sous l angle du contr le m dical Disons d abord pourquoi ce contr le est n cessaire La pilule contraceptive produit d riv des hormones g nitales agit sur l hypophyse c est dire sur la glande r gulatrice de tout le syst me glandulaire Or l action du produit peut tre une action dangereuse Je n en donnerai comme preuve que la communication faite r cemment l acad mie de m decine par les professeurs de Gennes et Thervet et le cri d alarme qu ils ont lanc Auparavant je tiens dire que je connais personnellement le professeur de Gennes Je l ai approch ici m me Paris lorsque j tais moi m me jeune interne des h pitaux D j ce moment il tait l un des plus brillants ma tres de conf rences et son intelligence lumineuse tait tr s appr ci e Il est devenu m decin des h pitaux professeur la Facult membre de l acad mie de m decine J ai suivi ses t
108. aussi tre men e aupr s des couples sur le plan direct de la contraception et aupr s des parents en tant qu ducateurs Qui ne sait en effet l embarras de la plupart des parents lorsque le moment est venu comme on dit de parler aux enfants La t che sera plus ais e pour les futurs parents lorsque leur prog niture aura d j re u un enseignement appropri Mais pour l instant tel n est pas le cas Il est juste d indiquer qu actuellement de nombreux groupements et associations familiaux se sont donn comme 217 mission d aider dans ces domaines couples et parents Mais leurs moyens sont limit s Il est hautement souhaitable que tous ces organismes conservent leur personnalit qui correspond des courants soit spirituels soit sociaux Une autre crainte est celle qu prouvent les femmes devant les dangers que peuvent pr senter la pilule ou les autres contraceptifs Cette crainte est d abord due au fait que n importe qui a pu raconter n importe quoi sans qu un organisme sp cialis et ayant vocation pour le faire fournisse des informations s rieuses et contr l es en la mati re C est l aussi une raison du d veloppement n cessaire de la recherche m dicale sur les cons quences de l utilisation de telle ou telle m thode contraceptive On ne peut assimiler la r gulation la limitation des naissances Il en va diff remment dans les pays en voie de d veloppement o l
109. bien vident Il est non moins vident que le m decin que je suis et les confr res sauront assumer leurs responsabilit s en cette mati re Cela dit j observe que la proposition de loi aujourd hui en discussion est le fruit d un travail important dont il faut reconna tre le caract re s rieux Elle r pond une pr occupation l gitime et de plus en plus r pandue avoir les enfants qu on d sire quand on le d sire Les progr s de la science et de la technique m dicales sans apporter pour le moment de solutions miracles et applicables dans tous les cas je le reconnais volontiers donnent cependant de nouvelles dimensions ces pr occupations D s lors il devient vident que la loi de 1920 purement r pressive est d pass e et d ailleurs ce n est un secret pour personne que la r gulation des naissances est d j entr e dans la pratique malgr les textes l gislatifs Pour notre part nous venons de d poser une proposition de loi tendant l abolition de la loi de 1920 et r glementant la contraception et l avortement Ce n est d ailleurs pas un souci nouveau pour nous En 1956 en effet nous avons t les premiers r clamer la suppression de ces textes r pressifs et l on peut s tonner qu il ait fallu pr s de onze ans dont neuf ann es de pouvoir gaulliste pour que ces probl mes viennent en discussion devant notre Assembl e Pourquoi ce retard Quels sont les obstacles
110. cation th rapeutique sp ciale M le pr sident La parole est M Roux pour soutenir son amendement n 16 M Claude Roux Par cet amendement je demande l Assembl e de revenir au texte du S nat c est dire de ne pas permettre la vente ou la fourniture des contraceptifs aux mineurs de vingt et un ans non mancip s mais en pr cisant non mancip s par le mariage M le pr sident La parole est M le rapporteur pour soutenir l amendement n 2 rectifi et donner l avis de la commission sur les deux autres amendements M Lucien Neuwirth rapporteur L amendement n 2 rectifi que j ai l honneur de pr senter au nom de la commission des affaires culturelles familiales et sociales 212 reprend pour partie l amendement qui avait t pr sent par M Benoist En premi re lecture la commission avait propos pour le 5 alin a de l article 3 un texte pr voyant que les contraceptifs ne pourraient tre d livr s aux mineurs non mancip s de dix huit ans que sur ordonnance m dicale d livr e avec le consentement crit du repr sentant l gal sauf n cessit th rapeutique Vous vous souvenez certainement qu en s ance l Assembl e nationale avait adopt ce texte mais en l appliquant aux mineurs non mancip s de vingt et un ans Or si le S nat a bien retenu ce dernier point il a limit les dispositions restrictives la vente ou la fourniture des contracept
111. ccept par le Gouvernement et auquel la commission ne s oppose pas Je suis saisi par le groupe de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste d une demande de scrutin public Le scrutin va tre annonc dans l ensemble des locaux du Palais et sera ouvert dans cinq minutes M le pr sident Je prie Mmes et MM les d put s de bien vouloir regagner leur place Le scrutin est ouvert Il est proc d au scrutin M le pr sident Personne ne demande plus voter Le scrutin est clos Voici le r sultat du scrutin Nombre de votants 474 Nombre de suffrages exprim s 465 Majorit absolue 233 Pour l adoption 262 Contre 203 191 L Assembl e nationale a adopt M Roux a pr sent un amendement n 15 qui tend r diger comme suit la deuxi me phrase du deuxi me alin a l article 3 Aucun produit aucun m dicament ou objet abortif ne pourra tre inscrit sur ce tableau sp cial et ne pourra recevoir l autorisation de mise sur le march La parole est M Roux M Claude Roux Certains m decins estiment que des objets comme le st rilet agissent souvent comme des abortifs C est pourquoi je demande l Assembl e de voter mon amendement M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement n a pas t soumis la commission Je dois cependant indiquer l Assembl e qu il existe une l gislatio
112. ce qui signifie que les mineurs mari s et donc mancip s de plein droit par le mariage seraient exclus de l interdiction qui est faite M Pierre Charles Krieg Tr s bien M le pr sident La parole est M Dreyfus Schmidt contre l amendement M Michel Dreyfus Schmidt L ge requis pour le permis de conduire est de dix huit ans et cela n a jamais choqu personne Exclamations sur plusieurs bancs de 125 l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants M Andr Fanton Pour les scooters l ge requis est de quinze ans et demi Sourires M Michel Dreyfus Schmidt Nous avons retir tout l heure un amendement qui tendait supprimer le mot crit car nous estimions qu il ne convenait pas d obliger le m decin v rifier sur pi ce l ge du mineur et d exiger une autorisation crite des parents Nous l avons fait dans un souci d efficacit L ge de dix huit ans nous para t convenir en la mati re et nous demandons l Assembl e de repousser l amendement Protestations sur les m mes bancs M le pr sident La parole est M Ruais M Pierre Ruais Monsieur le pr sident il est incontestable que le mot mancip s ne figure pas dans mon amendement Je me rallie celui de M Fr d ric Dupont M le pr sident L amendement n 30 est retir Reste seul en discussion l amendement n 21 contre lequel la co
113. circulation 150 000 femmes sont inscrites au planning familial il existe des m decins qui malgr la loi n ont pas h sit favoriser ce contr le des naissances Fallait 1il cr er des prisons pour y enfermer tous les gens qui se sont mis hors la loi Il faut donc mettre un terme cette hypocrisie Or la femme qui ne veut pas avoir d enfant se fera avorter et dans quelles conditions Les m decins qui si gent dans cette Assembl e pourraient citer l exemple de nombreux drames dont ils ont eu connaissance ou qu ils ont pu constater dans les centres hospitaliers Mon ma tre le professeur Mondor aujourd hui disparu a crit un livre intitul Les Avortements 44 mortels Je pense qu il n est pas inutile de rappeler que malgr les antibiotiques le t tanos abortif est aujourd hui encore au dessus de toutes les ressources th rapeutiques Et ces cas sont fr quents Vous serez responsables mesdames messieurs de chaque semaine de chaque mois de retard apport au vote de cette loi indirectement responsables aussi des accidents qui interviennent dans ce domaine malgr tous les soins avec toutes les s quelles qu ils comportent puisque l avortement entra ne la plupart du temps l inf condit chez la femme En refusant un vote favorable vous iriez l encontre du sentiment g n ral qui veut que la France connaisse une harmonie fond e la fois sur la r gulation contr l e
114. cole de la d cision prise n indiquant pas le nom de la mineure est adress sous pli recommand au pr sident du conseil d partemental au tableau duquel figurent ces m decins Le deuxi me amendement n 2 rectifi pr sent par M Neuwirth rapporteur et M Benoist tend r diger ainsi le cinqui me alin a de l article 3 211 La vente ou la fourniture des contraceptifs aux mineurs de 18 ans non mancip s ne peut tre effectu e le reste sans changement La parole est M Mainguy pour soutenir l amen dement n 13 M Paul Mainguy Avec le conseil de l ordre des m decins les auteurs de cet amendement expriment la plus grande r serve quant la prescription de contraceptifs des mineurs non mancip s m me avec l autorisation des tuteurs l gaux en particulier des mineurs n ayant pas achev leur volution pubertaire ou n ayant pas atteint une majorit affective et psychologique suffisante Le conseil de l ordre des m decins a estim que la prescription de m dicaments contraceptifs ces mineurs n tait pas possible Certains ont sugg r que si cette prescription devait tre autoris e une consultation conjointe du m decin traitant avec un gyn cologue ou un endocrinologue devrait tre exig e L amendement par assimilation avec l article 38 du code de d ontologie m dicale a pour objet d viter la prescription de ces m dicaments aux mineurs sauf indi
115. commission vingt et un ans dix huit ans Je mets d abord aux voix l amendement n 13 de M Peyret repouss par la commission et par le Gouvernement L amendement mis aux voix n est pas adopt 214 M le pr sident Je vais mettre aux voix le sous amendement n 25 de M Roux M Robert Ballanger Je demande au nom du groupe communiste un scrutin public sur le sous amendement M Francis Palmero Quel est le sens exact de ce sous amendement M Claude Roux Il s agit tout simplement de revenir au texte primitif de l Assembl e qui visait les mineurs de vingt et un ans et non de dix huit ans Je crois d ailleurs que c est galement le souhait de M le ministre Protestations et rires sur de nombreux bancs M le pr sident Je mets aux voix le sous amendement n 25 repouss par la commission et le Gouvernement Je suis saisi par le groupe communiste d une demande de scrutin public Le scrutin va tre annonc dans l ensemble des locaux du Palais et sera ouvert dans cinq minutes M le pr sident Je prie Mmes et MM les d put s de bien vouloir regagner leur place Le scrutin est ouvert Il est proc d au scrutin M le pr sident Personne ne demande plus voter Le scrutin est clos Voici le r sultat du scrutin Nombre de votants 419 Nombre de suffrages exprim s 398 Majorit absolue 200 Pour l adoption 79 Contre 319 3 D put des Alpes Mari
116. cratique pour la V R publique 97 M Henry Rey Ce n est pas la question M Michel Dreyfus Schmidt Je ne vois aucun inconv nient monsieur le pr sident ce que l on m interrompe si on m en demande l autorisation M le pr sident Monsieur Michel Dreyfus Schmidt continuez de parler D ailleurs vous le faites fort bien M Michel Dreyfus Schmidt Mais vous avez donn la parole M H bert M le pr sident Je ne lui donne pas la parole monsieur Dreyfus Schmidt mais concluez votre temps de parole va se trouver puis M Michel Dreyfus Schmidt M Anthonioz m a dit cet apr s midi que le d bat n tait pas organis et que le temps de parole n tait donc pas limit M le pr sident Vous n avez plus qu une minute pour terminer votre expos M Michel Dreyfus Schmidt En tout cas qu il soit bien entendu que je n ai pas refus d tre interrompu par M H bert Je conclus donc Il n appartient pas l Assembl e nationale de savoir si telle ou telle pilule aura ou n aura pas le visa Notre r le est de voter une proposition de loi aux termes de laquelle les produits ou objets contraceptifs pourront tre vendus dans telles ou telles conditions Mais bien entendu ils ne seront pas vendus dans d autres conditions que l ensemble des produits vendus en pharmacie c est dire sur ordonnance m dicale et apr s avoir obtenu le visa 17 D put de Loire
117. d un s nateur repr sentant l un de ces d partements d outre mer ne devait pas tre rejet par le Gouvernement M le pr sident La parole est Mme Baclet Mme Albertine Baclet Monsieur le ministre nous sommes conscients des difficult s que rencontre le Gouvernement pour lever le niveau de vie des populations et les dangers auxquels peut exposer une d mographie qui a t qualifi e de galopante Nous savons que m me si l on r alisait les projets d industrialisation qui dorment dans les cartons depuis quelques ann es le probl me de l emploi ne serait pas r solu et que l migration ne le r soudra pas davantage Lors de la discussion en premi re lecture de cette proposition de loi par l Assembl e nationale nous avons d clar que nous la votions la condition expresse qu elle serait appliqu e aux d partements d outre mer dans le m me esprit que dans la m tropole 222 M Marc B cam Tr s bien Mme Albertine Baclet Mes chers coll gues ce n est pas dans un but anti nataliste que vous avez alors adopt le texte qui vous tait soumis Et bien nous ne voudrions pas qu il ait maintenant cet objet Nous l avons vot parce qu il tendait lib rer la femme parce que dans nos d partements il n est pas possible d lever dix ou douze enfants voire davantage La femme doit pouvoir vivre en femme en citoyenne en tre humain Voil pourquoi nous sommes dispos
118. d couvertes des savants ont elles de plus en plus pour cons quence de substituer le libre arbitre des couples aux lois naturelles qui r glaient aussi bien la cr ation et la croissance de la famille que la survie et le d veloppement de l esp ce humaine tout enti re Parall lement d ailleurs de meilleures connaissances physiologiques permettent sans intervention artificielle 30 d am liorer consid rablement dans la plupart des cas l efficacit des m thodes bas es sur le cycle f minin Qui ne pressent ce que ces extraordinaires perspectives peuvent comporter de cons quences pour le meilleur comme pour le pire selon l usage que l humanit fera de cette nouvelle libert L abrogation d un texte l gislatif ancien le vote d un texte nouveau ont en eux m mes bien peu d influence par rapport cette r volution scientifique morale culturelle sociale En r alit c est dans une large mesure l volution l gislative en cours qui proc de de ces donn es nouvelles et non l inverse Si cette observation doit ramener ses justes proportions notre intervention d aujourd hui en tant que l gislateurs elle ne minimise nullement l importance majeure de l ensemble des questions en cause bien au contraire Je n h site pas dire qu il s agit d un v ritable probl me de civilisation Parce que la science perfectionne et multiplie les moyens contraceptifs allons nous assi
119. dent Quel est l avis de la commission M Lucien Neuvwirth rapporteur Pour clairer le d bat j indique qu au cours de la discussion en commission le 132 sort du centre de planning familial a t voqu Certains commissaires ont craint que les modalit s d agr ment ne soient utilis es assez syst matiquement contre ces centres M le pr sident M Vinson propose de remplacer dans son amendement n 15 le mot normes par les mots conditions techniques Je mets aux voix l amendement n 15 ainsi modifi repouss par le Gouvernement L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident M Habib Deloncle a pr sent un amendement n 29 rectifi qui tend compl ter comme suit le deuxi me alin a de l article 4 La d tention et le d bit des produits ou objets anticonceptionnels sont interdits dans ces tablissements La parole est M Habib Deloncle M Michel Habib Deloncle Mon amendement se place d sormais apr s le premier alin a de l article compte tenu de la r daction que proposera l amendement de M Fontanet Mon texte vise les tablissements qui d livrent des informations et donnent des consultations concernant la r gulation des naissances Je souhaite voir sp cifier que la d tention et le d bit des produits ou objets anticonceptionnels sont interdits dans ces tablissements Tout l heure est venu en discussion un
120. depuis sa fabrication jusqu sa vente Pour aboutir une r glementation analogue il est paradoxal de vouloir cr er un 58 quatri me tableau des m dicaments sp cialis s renfermant p le m le les produits et les objets contraceptifs ce qui compliquerait ce qui fonctionne d j tr s bien Les nouveaux textes r glementaires qu il faudrait prendre n ajouteront aucune garantie suppl mentaire notamment en mati re d embryologie et de t ratologie celles qui sont d j impos es en mati re de m dicaments Au contraire s agissant d une sp cialit pharmaceutique le ministre des affaires sociales pourrait lui accorder lui refuser ou lui retirer le visa apr s consultation du comit technique des sp cialit s Il en contr lerait le prix et les marges b n ficiaires Il d ciderait selon des crit res objectifs de toxicologie d embryologie et de sociologie de la rejeter ou de la classer dans un des tableaux renfermant les produits dits v n neux ou d en autoriser pourquoi pas puisque c est le but final la vente libre Contr lant la mise sur le march de toutes les tapes de la fabrication de ces nouveaux produits le ministre des affaires sociales pourrait assumer pleinement ses responsabilit s qui seront lourdes Pour un pharmacien et j en suis un et peut tre aussi pour les l gistes il semble difficile de consid rer des objets antiv n riens ou anticoncepti
121. des consciences est profond ment incrust en nous C est pourquoi il est parfaitement admissible que par conviction morale ou religieuse on se refuse utiliser la libert individuelle Mais en vertu m me de ce principe cette possibilit d utilisation ne doit pas tre interdite par la loi comme c est le cas actuellement pour tous ceux qui la souhaitent En vertu de quel crit re d mocratique pourrait on imposer tous dans un domaine aussi intime la volont de quelques uns Qu apporte notre proposition de loi Tout d abord elle offre toutes celles qui le d sirent la possibilit d acc der la maternit volontaire en utilisant des moyens des objets ou des m thodes que le minist re des affaires sociales aura estim susceptibles d tre mis en vente Arriv ce point de mon propos je veux m lever contre la terminologie souvent utilis e pour qualifier la r gulation des naissances ou la contraception la pilule Il faut savoir que dans tous les pays qui pratiquent la contraception la pilule est employ e par moins du quart des adeptes de la r gulation sp cialement dans des nations o ce recours se d veloppe profond ment comme aux Etats Unis et dans les pays scandinaves Quelques chiffres ce sujet sont int ressants conna tre Actuellement utilisent la pilule 6 500 000 19 Am ricaines 600 000 Britanniques 450 000 Allemandes 120 000 Belges et 200 000 Fran aises cel
122. donc lutter pour que leurs droits la maternit et leurs droits au travail soient tous deux respect s Mme Chombart de Lauwe psycho sociologue de l en fance a pu affirmer au sujet des besoins de l enfant Il doit tre non seulement prot g et gard mais duqu Cela ne signifie pas qu il ait besoin de sa m re vingt quatre heures sur vingt quatre Je l ai souvent dit ou crit ces derni res ann es une pr sence qualitativement bonne de la m re est pr f rable une pr sence quantitative Mais pour que cette pr sence qualitative soit r elle il est indispensable que la femme ne soit pas retenue hors de chez elle par un m tier trop puisant ni par des horaires trop longs et qu au retour elle puisse consacrer du temps l enfant et ne pas tre uniquement accapar e par les travaux m nagers Mme Chombart de Lauwe ajoute C est ce qui oblige beaucoup de femmes abandonner un m tier pendant de nombreuses ann es pour lever leurs enfants Les deux tiers des femmes en ge de participer la vie active sont actuellement absentes de la production 85 Quelle solution proposer Le travail mi temps peut constituer un palliatif pour certaines femmes mais dans ce cas doivent leur tre assur es dans les statuts et les conventions collectives les garanties qui pr servent leurs droits sociaux Cependant ce ne peut tre la solution pour l ensemble des travailleuses don
123. du bien public Pour lutter contre l avortement criminel au nom d une nouvelle morale laquelle on risque sans sourciller de porter des coups mortels notre population Et plus loin La pilule tait destin e non aux Fran aises car notre pays souffre de sous population mais aux femmes des pays o la natalit est le double voire le triple de la n tre et o la faim s vit En France on nous tient le langage qui convient l Inde et la Chine Quelle confusion Dans cette affaire tout est brouill en un affreux m lange o se confondent id es g n reuses sophismes snobisme rotisme et int r ts sordides Et quelle aubaine pour les trusts fabriquant des m dicaments et pour les m decins sans conscience L emploi de la pilule d j tr s r pandu dans le monde intellectuel fran ais a des cons quences impr vues Il pr cipite certaines cat gories de femmes vers la prostitution clandestine et temporaire pour pallier notamment les fins de mois difficiles L exemple que l on nous donne de l Am rique n est pas retenir Dans l esprit du l gislateur am ricain l usage de la pilule doit tre r pandu au sein des classes sociales d sh rit es noirs indigents ch meurs dont la r duction num rique est grandement souhait e par le gouvernement des Etats Unis d Am rique Il ne semble pas que le r sultat escompt ait t atteint tout au contra
124. e Gouvernement devra mettre en uvre une politique telle que l accueil de l enfant puisse tre consciemment envisag en dehors de toute contrainte sociale ou mat rielle Les habitants des d partements d outre mer gr ce la r vision de la loi de 1920 seront incit s limiter leur nombre d enfants d autant que de nombreuses familles sont aux prises avec les difficult s mat rielles insuffisance d emploi bas salaires habitat exigu insuffisance de la l gislation sociale 579 sans parler du pessimisme des parents quant l avenir des enfants qu ils mettent au monde L application d une telle loi aux d partements d outre mer implique pour le Gouvernement un programme d extension rapide ces d partements de la l gislation sociale m tropolitaine qu il s agisse de l habitat de l emploi de la formation professionnelle des jeunes par la cr ation de nouveaux coll ges de lyc es techniques de l organisation des loisirs etc D s que l on touche ce qu il y a de plus sacr la vie humaine force est d admettre qu une plus grande libert de d cision a pour contrepartie une attitude plus ferme dans l ex cution des devoirs qui incombent la soci t elle m me A cette condition il est encourageant d admettre au profit de nos concitoyens des d partements d outre mer le m me degr de libert que celui qui est reconnu aux m tropolitains en mati re de r g
125. e de se manifester autrement que dans la pr cipitation de cette fin de session Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne des r publicains ind pendants et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste 36 Les immenses transformations qui s accomplissent dans tous les domaines posent aux hommes et aux femmes de notre temps des questions neuves Pour ne pas tre accabl e sous le poids de ses propres progr s l humanit doit s orienter vers l issue que lui montrait Bergson duquer sa libert c est dire acqu rir un suppl ment d me Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne M le pr sident La parole est M Vinson Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M Georges Vinson Mes chers coll gues tout comme Mme Thome Paten tre je voudrais d abord rendre hommage tous ceux si nombreux qui ont milit depuis des ann es pour qu une proposition de loi sur la contraception soit enfin inscrite l ordre du jour de l Assembl e nationale Je mentionnerai particuli rement bien entendu Fran ois Mitterrand qui a su mobiliser largement l opinion pendant la campagne pr sidentielle sur ce sujet Mention doit tre faite galement des auteurs des onze propositions de loi peu pr s similaires qui ont t d pos es ces dix derni res ann es et qui manaient
126. e conseil familial ainsi que les modalit s de l agr ment par le minist re des affaires sociales des centres de planification ou d ducation familiale existants Ces tablissements et centres seront exclusivement but non lucratif Les centres et les tablissements mentionn s l alin a pr c dent les associations familiales et toutes autres associations agr es cet effet assureront l information relative aux divers probl mes de la vie du couple et de la contraception M Fontanet a pr sent un amendement n 26 qui tend r diger ainsi cet article 128 Un r glement d administration publique d terminera les conditions d agr ment et de fonctionnement des tablissements d livrant des informations et des consultations concernant la r gulation des naissances et les contraceptifs Ces tablissements et centres seront exclusivement but non lucratif Les pouvoirs publics reconnaissent et soutiennent la mission des associations familiales et des autres mouvements qualifi s pour la pr paration lointaine et proche des jeunes au mariage et la vie adulte ainsi que pour l information objective des adultes aux divers probl mes de la vie du couple de la famille et de l ducation des jeunes La parole est M Fontanet M Joseph Fontanet Cet amendement tend pr ciser la distinction qui doit tre faite entre d une part les tablissements de conseil et de cons
127. e d abord la phrase lapidaire prononc e par un Japonais qui venu visiter longuement notre pays non pas seulement Paris il faut le pr ciser mais aussi nos campagnes r sume ses impressions par ces mots La France est un pays vide Pays vide en effet la France qui ne compte que 86 habitants au kilom tre carr contre 220 en Allemagne 300 en Belgique en Hollande et en Angleterre Et je ne parle pas de la Chine En Angleterre la pilule est libre depuis quelques ann es Elle s coule maintenant grand d bit La client le augmente rapidement et d passe le million Or depuis ces derni res ann es et c est un fait nouveau on enregistre une 162 baisse r guli re de la natalit Cette ann e cause de la pilule pr cise le ministre anglais de la sant il y aura 25 000 naissances de moins en Grande Bretagne En France notre courbe de natalit est maintenant en d clin Ce ph nom ne est grave Je le dis en m abritant derri re l autorit de M Michel Debr Une baisse sensible de la courbe d mographique appara t contrastant avec une courbe ascendante de la natalit chez la plupart de nos partenaires N oublions pas que le rajeunissement au lendemain de la Lib ration fut le moteur de notre croissance Il faut d plorer aujourd hui ce d clin de la natalit fran aise car seule l expansion d mographique peut favoriser l expansion conomique dont d pend la prosp
128. e l enfant unique n a pas attendu celle de la diffusion des m thodes contraceptives scientifiques Pour combattre cette tendance que l on croyait disparue depuis la guerre il faut donc permettre aux familles d accueillir un nouvel enfant sans qu elles aient subir des difficult s ou des restrictions interdisant toute am lioration de leurs conditions de vie comme c est souvent le cas aujourd hui 152 A cet gard l opposition entre le foyer et le travail est un faux probl me D s lors qu un couple est en mesure de choisir le moment o ses enfants viendront au monde la femme peut avoir une vie part enti re l organiser sur les plans professionnel et maternel et se r aliser elle m me si elle le souhaite A toutes les femmes qui ont de jeunes enfants mais qui ne veulent pas oublier ou gaspiller la formation re ue il faut donc donner des possibilit s de travail gales A cet effet il convient d accro tre les quipements sociaux notamment les cr ches et les garderies Encore faut il admettre et favoriser la mutation entre le foyer et le travail que connaissent la plupart des femmes mari es au moment de la naissance de leur premier enfant et lorsque leurs enfants tant lev s elles souhaitent reprendre une activit professionnelle En outre l tude des m thodes contraceptives et de leurs effets devrait figurer au programme des facult s de m decine Aussi monsieur le ministre so
129. e nouveaux produits sont en cours non seulement d tude mais de fabrication Certains auront nous dit on des effets durables pendant plusieurs ann es d autres analogues aux antimitosiques utilis s dans le traitement du cancer tuent le jeune f tus et sont administr s apr s la f condation Il s agit alors de drogues infanticides Si le l gislateur ne sp cifie pas d une fa on rigoureuse les produits autoris s les pires cons quences d une loi prise dans la pr cipitation sont craindre D ailleurs aucun biologiste digne de ce nom ne peut se porter garant de l innocuit d aucune des drogues qui provoquent la castration temporaire de la femme ou tuent le f tus Les derni res assises des commissions comp tentes de l Organisation mondiale de la sant tenues il y a quelques jours seulement Gen ve ont fait savoir que les accidents provoqu s par l ingestion de la pilule sont beaucoup plus fr quents qu on ne le suppose g n ralement En outre les d l gu s africains et du Tiers Monde ont montr que l emploi des anticonceptionnels r glement s par certains gouvernements peut aboutir si l on n y met ordre de v ritables g nocides D conomique le probl me devient politique 109 La l g ret avec laquelle certains parlementaires et le Gouvernement traitent d un probl me qui engage l avenir de la France a de quoi d concerter tout homme soucieux
130. e pas en m me temps les conditions de son exercice pour tous commencer par les plus humbles sans pour autant risquer d apporter des troubles tant pour la soci t dans laquelle nous vivons que pour ceux qui la composent C est un pas consid rable vers une n cessaire am lioration des conditions d existence de la femme laquelle a support seule jusqu pr sent tout le poids de la f condit M Robert Andr Vivien Tr s bien M Lucien Neuwirth rapporteur Combien de millions de nos infortun es compagnes ont v cu et vivent encore avec la hantise de certaine p riode du mois Certains exaltent d ailleurs avec raison la n cessaire ma trise de soi de l homme mais il est h las bien tabli que lorsque cette ma trise est d faillante supposer que chacun en fasse preuve c est la femme qui seule en supporte les cons quences depuis la grossesse jusqu apr s l adolescence de l enfant en admettant que tout cela ne se termine pas par l avortement D put du Val de Marne membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 15 Au cours de ce long et minutieux travail d tudes des propositions de loi que j ai l honneur de rapporter j ai entendu de nombreuses femmes et j ai re u de nombreuses lettres de femmes retra ant leurs drames lamentables la recherche d un m decin compr hensif puis au fil des jours l affolement les demande
131. e proposition de loi permettra donc une certaine lib ration de la femme Nous ne pouvons que nous en f liciter tant pour la sant de ces femmes que pour les enfants eux m mes En effet pour donner une ducation convenable aux enfants pour leur accorder tous les soins qu exigent le corps et l esprit la m re doit en avoir le temps mat riel mais aussi et surtout la r sistance physique et morale Or celle ci peut lui manquer par suite d une sant branl e par de trop fr quentes grossesses La rapide expansion d mographique met en cause le niveau de vie de la masse populaire des d partements d outre mer la jeune femme guadeloup enne en devenant m re entre dans une vie de sacrifices qui ne finit bien souvent qu sa mort Loin de nous l id e de souhaiter que disparaissent ces familles nombreuses qui constituent la meilleure cole de l apprentissage de la vie en soci t Si nous remarquons que les familles nombreuses dans les d partements d outre mer existent dans toutes les classes de la soci t nous pouvons dire que la plupart des couples dans ces d partements acceptent avec courage tous les enfants qui leur arrivent en conformit avec leur morale leurs conceptions religieuses mais aussi par manque d information Toutefois la r vision de la loi de 1920 que nous attendions devra tre appliqu e dans les d partements d outre mer avec le m me esprit qu en France m tropolitaine L
132. el ou tel diaphragme ira tout normalement l acheter chez un pharmacien Dans les d partements d outre mer par contre il peut para tre plus opportun sous r serve de contr les qui y seront d ailleurs peut tre plus faciles que dans la m tropole de ne pas interdire totalement aux centres d information de fournir des contraceptifs 221 La seconde diff rence est d ordre physiologique L Assembl e vient de se prononcer sur l ge partir duquel les contraceptifs pourront tre ordonn s Elle a ramen cet ge de vingt et un dix huit ans ce qui d ailleurs r duit l utilit de la disposition introduite par le S nat Il reste que pour des raisons de climat sans doute l ge de la pubert n est pas le m me dans les d partements d outre mer que dans la m tropole ce qui peut rendre souhaitable une certaine adaptation cet gard M Claude Roux C est tr s grave M le ministre des affaires sociales Le texte du S nat ne dit pas qu il n y aura pas de limite d ge ni m me qu elle sera diff rente il donne simplement au Gouvernement la facult apr s avoir je le r p te recueilli l avis des conseils g n raux de ces d partements et je vois mal le Gouvernement aller l encontre de ces avis de d roger sur ces deux seuls points aux r gles g n rales Voil les raisons pour lesquelles le Gouvernement a estim que le texte vot par le S nat sur l initiative
133. ela ne me para t pas conforme notre droit de la pharmacie J ajoute qu il n y a pas d inconv nient dire que c est en pharmacie que devront tre vendus les contraceptifs Il sera en effet facile pour ceux qui veulent acheter de tels produits sur l indication d un centre de planification familiale de se rendre dans une pharmacie pour y acheter les produits indiqu s M le pr sident Monsieur Dreyfus Schmidt retirez vous votre amendement M Michel Dreyfus Schmidt Oui monsieur le pr sident je le retire M le pr sident L amendement n 11 est retir M Lucien Neuwirth rapporteur La commission retire aussi l amendement n 23 M le pr sident L amendement n 23 est retir 117 Le Gouvernement a pr sent un amendement n 22 qui tend l alin a premier de l article 3 apr s les mots La vente des contraceptifs ins rer les mots est subordonn e une autorisation de mise sur le march d livr e par M le ministre des affaires sociales et La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Cet amendement qui a provoqu de la part de M Vertadier le retrait de son propre amendement a pour objet de soumettre autorisation de mise sur le march tous les contraceptifs Cela revient tendre aux contraceptifs la r glemen tation qui s applique aux m dicaments sp cialis s bien que les contraceptifs ne
134. ement la recherche scientifique En conclusion nous estimons simplement que chacun chacune doit agir selon sa conscience toutes les opinions doivent tre respect es mais elles ne doivent pas aller l encontre du progr s de la th rapeutique au service de la libre information du couple fran ais Souhaitons que l abrogation de la loi de 1920 et le vote de la nouvelle proposition de loi mettent fin une contrainte r pressive injuste et permettent le d veloppement de la famille fran aise dans la libert et l quilibre Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste du groupe communiste et sur quelques bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne 5972 M le pr sident La parole est M Fontanet Applau dissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne M Joseph Fontanet Mesdames messieurs nous devons bien consid rer en abordant ce d bat que la r glementation de la fabrication et de la vente des contraceptifs objet de la pr sente proposition de loi ne constitue qu un aspect mineur des probl mes pos s par la r gulation des naissances l aspect administratif et coercitif que peut seul appr hender la loi particuli re que nous nous appr tons voter Les autres aspects ceux qui sont vraiment essentiels d pendent d une politique globale relevant surtout du pouvoir ex cutif ou de l action des mouvements ducatifs que le p
135. ement de mettre fin ces faits scandaleux mais encore de porter la dur e du cong de maternit seize semaines avec indemnisation plein salaire Nous demandons rejoignant en cela le souci du haut comit de la population que les m res qui ont d quitter leur travail pour lever des enfants retrouvent un poste quivalent et qu elles puissent b n ficier de mesures facilitant leur r adaptation professionnelle Il faudrait enfin que le nombre d enfants soit pris en consid ration pour la fixation du taux et de l ge de la retraite des m res travailleuses Voil mes chers coll gues quelques mesures indispensables qui devront tre prises en faveur de ces m res qui travaillent Mais il faut galement faciliter l accueil des enfants Nous demandons en premier lieu une augmentation des allocations familiales plus importante que celle qui a t propos e par la commission des prestations sociales du commissariat au Plan les associations familiales ont avanc le taux de 20 p 100 la cr ation de cr ches et de garderies notoirement insuffisantes le d veloppement des coles maternelles l organisation des loisirs de la jeunesse par l tablissement d espaces verts et d quipements sportifs et socio culturels dont nous manquons cruellement Quant la question du logement sur laquelle insiste avec raison le rapport du haut comit elle nous appara t comme marqu e par l insuffisance s
136. eptable Si j insiste autant sur cette question de forme c est parce que je ne voudrais pas que le vote de ce texte puisse servir de pr c dent et qu en d autres occasions on invoque comme telle une interpr tation de l article 73 de la Constitution que je crois inadmissible Applaudissements sur divers bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 17 L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident En cons quence l article 5 bis est supprim Les amendements n 14 de Mme Baclet et n 9 de M Sabl deviennent sans objet La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur L article 6 comporte trois reprises une r f rence l article 5 bis En raison du vote que l Assembl e vient d mettre il conviendra bien entendu de supprimer cette r f rence 225 Article 6 M le pr sident Art 6 I Sera puni d un emprisonnement de six mois deux ans et d une amende de 2 000 20 000 F ou de l une de ces deux peines seulement 1 Quiconque aura de quelque mani re que ce soit import ou fait importer fabriqu ou fait fabriquer vendu ou fait vendre fourni ou fait fournir d livr ou fait d livrer des produits m dicaments ou objets contraceptifs en infraction aux dispositions de l article 2 ou des premier deuxi me et quatri me alin as de l article 3 ou des r gleme
137. ernement M Daniel Benoist Monsieur le ministre nous sommes en plein paradoxe Il y a quelques instants l Assembl e a adopt un amendement autorisant la prescription d une ordonnance m dicale ou tablissement d un certificat de non contre indication Voil que vous revenez maintenant sur le caract re lib ral de cette disposition en imposant un carnet souche En effet d s lors que vous imposez ce carnet vous retirez au certificat ce caract re lib ral que vous avez soulign avec beaucoup de talent Fait plus grave encore le m decin qui d livrera une ordonnance limit e quantitativement et dans le temps et 197 accompagn e d un bon tir d un carnet souche sera responsable de ce qu il aura prescrit Dans ce cas on pourrait admettre l utilit du carnet souche Mais il arrivera au m decin d tablir un certificat en disant sa cliente vous choisirez quant moi je peux vous dire seulement que tel m dicament biologique est contre indiqu dans votre tat Le m dicament sera prescrit d livr par le pharmacien et appliqu Des accidents surviennent Qui est responsable Voulez vous me le dire monsieur le ministre D une part vous retirez au m decin la responsabilit et d autre part vous lui donnez la possibilit de se montrer lib ral en ne d livrant qu un simple certificat Mais vous revenez sur tout cela en instituant un carnet souche et le m decin ne
138. es h r ditaires sont d termin s par des g nes r partis lin airement sur les chromosomes que chaque caract re h r ditaire est sous la d pendance de deux g nes l un provenant du p re l autre de la m re et que ce sont les chromosomes qui transportent en quelque sorte le message h r ditaire Depuis les travaux des professeurs Turpin et Lejeune on sait qu il existe des maladies en rapport avec des aberrations chromosomiques L une de ces maladies vous est bien connue c est le mongolisme malheureusement tr s fr quent caract ris par la pr sence dans le caryotype de trois chromosomes 21 d o le nom de trisomie 21 D autres affections ne sont connues que de m decins avertis tels que le syndrome de Klinefelter 2 chromosomes X et 1 chromosome Y le syndrome de Turner un seul chromosome X la maladie du cri du chat etc La plupart des affections qui composent ce groupe morbide sont caract ris es par un retard consid rable de l veil intellectuel et du d veloppement physique Sur ce fond constant apparaissent variables suivant les vari t s d aberrations chromosomiques des malformations visc rales neurosensoriel les cardio aortiques r nales gonadiques etc En dehors du mongolisme que nous connaissons h las trop bien nous ignorons le devenir psychique de ces anormaux dont l esp rance de vie est heureusement tr s br ve Il est d ailleurs probable que malgr les prog
139. es amies de quelques mois et le cas ch ant de quelques semaines plus g e de se procurer sa place les produits les m dicaments ou les contraceptifs qu elle ne pourrait se faire d livrer personnellement Le seul r sultat de cette aventure c est que le b n fice de la protection m dicale aura disparu pour les plus jeunes des int ress es N est il pas plus logique et aussi plus r aliste de faire confiance au m decin l influence morale qu il peut exercer sur ses jeunes patientes lors de l entretien qu il a avec elles avant la prescription Soyons persuad s que l attitude morale et le comportement de la jeunesse ne d pend fort heureusement pas de l acc s accord ou interdit l arsenal de la prophylaxie anticonceptionnelle C est pourquoi je pense qu il serait sage et je le demande l Assembl e de supprimer le cinqui me alin a de l article 3 et bien s r de supprimer parall lement les dispositions p nales de l article 6 qui se rapportent au texte dont je viens de parler concernant les mineurs Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme la pr sidente La parole est M Georges Applaudissements sur quelques bancs de union d mocratique pour la V R publique M Maurice Georges Madame la pr sidente monsieur le ministre je voudrais exposer une fois de plus les raisons de mon opposition certains aspects de la p
140. es m res de famille comme de celles qui travaillent et en accentuant son effort en faveur des prestations familiales 26 Ces arguments d ailleurs ont fini par convaincre un grand nombre de ceux qui h sitaient encore en toute bonne foi Nous sommes certains qu il existe une majorit dans cette Assembl e et dans l opinion pour approuver cette r forme Il nous reste donc d terminer clairement les modalit s suivant lesquelles l information sur la contraception et la diffusion des contraceptifs seront faites Il ne faudrait pas que cette nouvelle libert que nous souhaitons tous soit transform e par des r glements d administration publique trop compliqu s et tardifs qui donneraient la pr f rence certaines associations voire certains laboratoires Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Il est cependant vident que nous devons faire une place part aux organisations existantes qui ont pr par la voie en leur conf rant automatiquement l agr ment de l Etat si bien entendu elles remplissent les conditions techniques requises Le r le du corps m dical est galement tr s important et celui ci est pr t J en suis persuad e assumer ses nouvelles responsabilit s d informateur qualifi Il est vident que ce r le nouveau du m decin exige la mise en place imm diate d un enseignement universitaire et post universitaire li tr s troit
141. est pauvre plus elle est mal nourrie plus elle est an mi e et plus elle a tendance s accro tre Si l Assembl e s int resse actuellement la r gulation des naissances c est qu elle a r uni les avis les plus autoris s ceux du monde m dical d abord sur le plan de la sant ceux de la commission sp ciale ensuite pour procurer la famille le juste quilibre qui lui permettra un d veloppement harmonieux et un accroissement de son bien tre Mais pour ce qui est des Antilles nous ne pensons pas que l administration ait t inspir e de la m me id e Voil de nombreuses ann es d j qu elle songeait une limitation des naissances plus autoritaire qui tendrait avec l migration r duire massivement le nombre des jeunes Refusant d envisager la solution capable de mettre fin aux Antilles la situation catastrophique qui r sulte de demi mesures et de palliatifs douteux le Gouvernement se borne trop souvent une politique d exp dients L migration n apporte aucune solution au probl me conomique et social des Antilles Il ne faudrait pas que la pilule vienne de surcro t constituer un nettoyage par le vide de la jeunesse Il est urgent de redoubler d efforts pour aider au moins dans les m mes conditions qu en m tropole les familles antillaises Les coles doivent fonctionner l bas avec le m me rendement qu ici Il faut construire des logements d cents et p
142. et de pharmacie sur les indications et les pratiques de la contraception M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement a t adopt par la commission M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement 136 M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement pense qu il serait en effet excellent qu un enseignement universitaire et post universitaire th orique et hospitalier pratique soit institu mais il estime que l institution de tel ou tel enseignement dans les facult s de m decine ne rel ve pas de la loi Si l Assembl e vote cet amendement il n aurait que la valeur d une r solution M Christian de la Mal ne L amendement est irrecevable M le pr sident La parole est M Benoist pour r pondre M le ministre des affaires sociales M Daniel Benoist Il para trait trange qu tant donn les responsabilit s qu il va tre appel assumer le corps m dical ne soit pas averti de ces m thodes Car il n en est absolument pas averti aujourd hui Exclamations sur plusieurs bancs de l union d mocratique pour la V R publique M Andr Fanton C est inqui tant M Daniel Benoist Mes chers coll gues vous savez pertinemment que sans parler de produits pharmaceutiques les proc d s m caniques de contraception sont aujourd hui l apanage des m decins qui les ont appris l tranger
143. eux du tableau A les m dicaments toxiques c est dire la quasi totalit de ces produits le pharmacien est oblig de demander la pr sentation d une ordonnance et de refuser le renouvellement de la prescription Pour ceux du tableau C les m dicaments dangereux l obligation de l ordonnance est maintenue mais sauf avis contraire du prescripteur le renouvellement en est autoris apr s un temps correspondant l utilisation normale du produit En toute conscience je ne con ois pas qu une des sp cialit s employ es ce jour puisse tre mise en vente libre et je souhaite tr s vivement que les progr s de la pharmacologie et surtout une v ritable ducation morale et sexuelle des jeunes permettent d aboutir un jour une telle libert En conclusion j aimerais pouvoir convaincre mes coll gues que de grandes pr cisions devraient tre apport es aux textes d pos s par M le rapporteur de la commission afin de permettre au pouvoir r glementaire c est dire au ministre des affaires sociales de remplir pleinement son r le de garant de la sant publique et de lever les craintes que nous gardons 60 quant aux cons quences d une chimioth rapie pleine d incertitudes Pour atteindre un but social hautement valable mesdames messieurs il ne faudrait pas provoquer plus ou moins long terme un drame dont nos enfants ou nos petits enfants seraient les innocentes victimes Il
144. euxi me alin a de mon texte le mot agr s Car il ne s agit plus de centres de conseil ou de consultation mais d associations qui poursuivent une action ducative g n rale sur tous les probl mes de la famille Par cons quent je ne pense pas que les organismes de cette seconde cat gorie doivent tre agr s Par contre l agr ment et le contr le sont n cessaires pour les premiers qui donnent des conseils ou m me des consultations de caract re technique et parfois tr s proche de la technique m dicale Je pense donc qu il n y a pas lieu d introduire dans le second alin a le mot agr Cela dit je serais d accord avec M le rapporteur pour que le premier alin a de mon amendement soit remplac par le premier alin a du texte de la commission et que par contre mon second alin a se substitue au second alin a de la commission M le pr sident M le rapporteur semble d accord sauf peut tre en ce qui concerne les modalit s d agr ment M Lucien Neuwirth rapporteur Oui monsieur le pr sident car la commission a adopt ce matin un amendement de Mme Thome Paten tre et M Dreyfus Schmidt tendant remplacer le mot modalit s par le mot normes Tout rentrerait alors dans l ordre 130 M le pr sident Nous appellerons plus tard cet amendement dont l examen devra intervenir un autre moment de la discussion M Fontanet ayant accept que son premier alin
145. eyfus Schmidt La parole est M Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Monsieur le pr sident mes chers coll gues l Assembl e nationale avait d abord demand que la pilule ne puisse tre ordonn e aux jeunes femmes de moins de vingt et un ans sans le consentement de leurs parents Le S nat a r clam pour les mineures de moins de vingt et un ans la pr sence et le consentement des parents Enfin la commission de affaires culturelles familiales et sociales de l Assembl e retient l ge de dix huit ans tout en demandant que l ordonnance du m decin constate pour les mineures de moins de dix huit ans le consentement des parents Nous proposons la suppression de ce cinqui me alin a de l article 3 pour trois raisons D abord certaines femmes plus ou moins jeunes ont davantage besoin de pilules contraceptives que d autres Ce n est pas toujours une question d ge c est aussi une question de formation 209 Certes on peut estimer choquant qu une jeune fille pose ses parents la question que le jeune Thomas Diafoirus posait aux siens Certes il peut tre choquant de voir une jeune fille se rendre seule chez un m decin pour lui demander la prescription de pilules contraceptives Mais il est bien plus choquant encore de voir une enfant de seize ans se pr senter dans un cabinet d avocat pour expliquer ce qui arrive tous les jours qu elle a un b b de deux mois que le p re
146. eyret pour soutenir l amendement n 2 rectifi M Claude Peyret Cet amendement a pour objet de mettre le texte de cet alin a en concordance avec le pr c dent du fait de l adoption de l amendement n 9 Nous avons repris les dispositions du S nat concernant l utilisation d un bon tir d un carnet souche comme pour les stup fiants afin de limiter les abus et les fraudes Un meilleur contr le permettra ainsi d viter que ne s instaure un march noir de la pilule Exclamations et rires sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M le pr sident La parole est M Vertadier pour d fendre son sous amendement n 22 M Pierre Vertadier Je suis parfaitement conscient de la n cessit de limiter pour des raisons sociales et sanitaires la vente de la pilule et je comprends parfaitement qu on y mette des restrictions Mais il faut se demander si l utilisation d un bon tir d un carnet permettra d atteindre ce but pour les pharmaciens et le m decins comme pour les malades cette proc dure sera source de complications Une telle exigence n existe actuellement que pour les stup fiants et pour certaines amph tamines en vue de limiter la prescription sept jours et d viter certaines fraudes auxquelles se livrent les toxicomanes en s adressant simultan ment plusieurs m decins 193 Je pense que dans le domaine des produits contraceptifs le Go
147. ez donc pas votre observation M Lucien Neuwirth rapporteur Non monsieur le pr sident puisque jusqu vingt et un ans les mineurs auront besoin de l autorisation crite de leurs parents M le pr sident M Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre MM Benoist et Vinson ont pr sent un amendement n 13 qui tend supprimer le quatri me alin a de l article 3 M Michel Dreyfus Schmidt Je le retire monsieur le pr sident M le pr sident L amendement est retir Personne ne demande plus la parole 127 Je mets aux voix l article3 modifi par les amendements adopt s L article 3 ainsi modifi mis aux voix est adopt Apr s l article 3 M le pr sident MM Peyret Buot Baridon Vertadier H bert Mme Bastier M Delong ont pr sent un amendement n 5 qui tend apr s l article 3 ins rer le nouvel article suivant Les contraceptifs ou dispositifs anticonceptionnels sont frapp s d une taxe sp ciale de 10 p 100 dont le produit est affect au financement de l allocation logement et des allocations familiales servies par les divers r gimes de prestations familiales M Claude Peyret Je le retire monsieur le pr sident M le pr sident L amendement est retir Article 4 M le pr sident Art 4 Un r glement d adminis tration publique d terminera les conditions de fonctionnement des tablissements d information de consultation ou d
148. ffusion des m thodes contraceptives surtout si la suite de difficult s conomiques et sociales que M le rapporteur a lui m me soulign es l inqui tude de l avenir faisait craindre davantage aux foyers modestes la charge de la venue de nouveaux enfants De l analyse de ces risques qui conseille en une telle mati re d agir avec prudence et sagesse certains pourraient tirer la conclusion qu il faut rejeter la proposition de loi dont nous sommes saisis Ce serait pourtant un leurre Compte tenu du bouleversement des donn es d mographiques et des progr s scientifiques que Jj ai d crits il y a un instant une politique de prohibition serait inapplicable et d ailleurs d risoire de nombreuses m thodes contraceptives tant utilis es depuis longtemps et les produits chimiques la pilule elle m me tant d j en vente en raison de ses effets th rapeutiques dans le cas de divers troubles Le maintien d une l gislation qui craque de toutes parts qui n emp che rien et ne contr le m me plus ce qui serait indispensable du seul point de vue des imp ratifs sanitaires rel verait d un pharisa sme condamnable Ce serait aussi une faute par omission car des actions positives s imposent parall lement aux modifications indispensables des textes Des mesures doivent donc tre prises dont le vote d une nouvelle loi ne peut constituer qu une partie Selon quels principes Nous affirmons d abord q
149. gradation de la situation conomique est plus accentu e C est ainsi que de 1958 1965 les naissances dans la zone mini re du Pas de Calais accusaient une diminution de 40 p 100 alors qu elle n tait que de 8 p 100 dans l ensemble du bassin Plus de 6 millions et demi de femmes ont une activit professionnelle et cette contribution importante la vie conomique et sociale appara t tous les instants de la vie courante Or 3 millions de femmes et de jeunes filles gagnent moins de 600 francs par mois et les salaires de deux ouvri res sur trois sont loin d atteindre cette somme A raison de 53 2 p 100 ce sont des femmes mari es et pour remplir leur double r le de m re et de travailleuse elles effectuent en 170 moyenne de 80 100 heures de travail par semaine Leur vie est une course continuelle contre la montre source de tension nerveuse et de fatigue qui a t d nonc e par toutes les sommit s m dicales Leur sant est compromise et partant l harmonie de la vie familiale Nous avons d pos plusieurs propositions de loi ce sujet L une d elles notamment tend l octroi de deux jours de repos hebdomadaire sans r duction de salaire afin que les femmes aient un vrai dimanche consacrer leur famille et l ducation de leurs enfants Nous sommes hostiles aux palliatifs notamment la tentative de r tablissement du travail de nuit Or une r cente mission de la t l
150. ifs inscrits au tableau sp cial c est dire selon l interpr tation d j indiqu e des contraceptifs oraux ou des dispositifs intra ut rins par exemple produits ou m dicaments dont l emploi n cessite une surveillance m dicale particuli re Votre commission apr s un tr s long d bat a estim qu il n tait nullement r aliste et qu il tait dangereux de fixer la limite d ge vingt et un ans mais qu il convenait aussi de contr ler la vente de contraceptifs m caniques aux mineurs les plus jeunes Aussi la solution qu elle vous propose lui para t elle la plus satisfaisante pour la protection morale et physique de notre jeunesse Elle a repouss l amendement n 13 et n a pas examin l amendement n 16 de M Roux M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Comme la commission le Gouvernement demande l Assembl e de rejeter l amendement n 13 qui mettrait la prescription de contraceptifs aux mineurs et quels qu ils soient des obstacles peu pr s infranchissables En ce qui concerne l amendement de MM Neuwirth et Benoist c est dire l amendement n 2 rectifi je dois rappeler l Assembl e que lors du premier d bat sur ce sujet 213 dix huit ans ou vingt et un ans le Gouvernement s en tait remis la sagesse de l Assembl e J ai fait de m me au S nat ce qui tait logique On m
151. ineurs mancip s de moins de dix huit ans que sur production d une ordonnance m dicale d livr e sauf n cessit th rapeutique avec le consentement crit du repr sentant l gal L Assembl e nationale adoptant le principe de cette disposition particuli re avait relev la limite d ge jusqu vingt et un ans Le S nat a conserv la restriction visant les mineurs non mancip s de moins de vingt et un ans mais seulement pour les contraceptifs inscrits au tableau sp cial Les autres comme je l ai dit plus haut se trouveront en vente absolument libre En commission nous n avons pas manqu de faire part de notre inqui tude au cas o le texte du S nat serait adopt tel quel il permettrait des mineures m me tr s jeunes de se procurer librement en pharmacie tous les contraceptifs m caniques ainsi que les gel es spermicides sans aucun contr le m dical et sans aucune autorisation de leurs parents C est la raison pour laquelle en commission nous avions d pos un amendement r tablissant l ordonnance m dicale et le contr le des parents pour les mineures non mancip es de moins de dix huit ans Il n a pas t adopt dans sa lettre mais a t repris dans son esprit Voil nos observations au sujet du texte proprement dit Mais comme je l ai soulign d s le d but de mon propos l importance d un tel texte d pend du climat dans lequel il sera appliqu Aussi voudrais je
152. inq centimes par jour et par enfant construction de logements loyer mod r La maternit devrait tre reconnue comme une fonction sociale Un r seau de cr ches de garderies de jardins d enfants devrait tre cr afin que les m res puissent travailler dans la tranquillit D apr s les statistiques officielles de 1965 on comptait pour l ensemble de la France 536 cr ches comportant 19 767 places Sur ce nombre le d partement de la Seine en comptait 243 pour une population sup rieure cinq millions et demi d habitants Le Nord n en compte que sept le Pas de Calais 2 la Moselle 3 et il n y en a aucune dans dix sept d partements Le seul nonc de ces chiffres prouve l insuffisance de l quipement du pays Les services de la protection maternelle et infantile consid rent en effet qu il faudrait une cr che pour 10 000 habitants dans la r gion parisienne une pour 20 000 habitants pour l ensemble de la France Nous avons d pos ce sujet des propositions de loi assorties de moyens concrets de financement en vue de donner satisfaction aux m res de famille de prot ger la femme enceinte et la jeune m re Nous avons aussi sugg r des mesures pour emp cher le licenciement de toute femme enceinte et permettre la future m re de mener sa grossesse jusqu son terme dans de bonnes conditions pour elle et pour son enfant travail moins p nible maintien du salaire cong de mate
153. iques que je voulais verser au d bat pensant qu ils en valaient la peine Applaudis 96 sements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M Michel Dreyfus Schmidt Il y a encore une explication cet gard qui doit trancher le probl me M Jacques H bert Je demande interrompre M Dreyfus Schmidt J ai t mis en cause personnellement Exclamations sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe socialiste Plusieurs voix sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Vous r pondrez en fin de s ance Exclamations sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident Monsieur H bert soyez bref M Michel Dreyfus Schmidt Vous ne m avez pas demand si j acceptais d tre interrompu Exclamations sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident Tout cela n est pas convenable Je suis au regret de dire que nous nageons dans l incorrection M Jacques H bert Je voudrais faire remarquer que J ai eu tout l heure un entretien M le pr sident Je vous retire la parole Vous l aurez ensuite M Michel Dreyfus Schmidt Je veux bien autoriser M H bert m interrompre mais je fais remarquer qu il a parl pendant vingt minutes alors qu il n tait inscrit que pour dix minutes Exclamations sur les bancs de l union d mo
154. ir des objets ou produits contraceptifs en infraction aux dispositions de la pr sente loi et des r glements pris pour son application des mineurs non mancip s de moins de 18 ans Les infractions aux dispositions de l article 4 et des r glements pris pour son application seront frapp s d une peine de six mois deux ans d emprisonnement et d une amende de 200 2 000 F ou de l une de ces deux peines seulement 140 Les infractions aux dispositions de l article 5 et des r glements pris pour son application seront frapp es d une peine de six mois deux ans d emprisonnement et d une amende de 2 000 20 000 F M Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre MM Benoist et Vinson ont pr sent un amendement n 17 qui tend r diger ainsi le premier alin a de cet article Sera puni d un emprisonnement de six mois deux ans et d une amende de 360 18 000 F ou de l une de ces deux peines seulement quiconque aura import fabriqu vendu fourni fait importer fait fabriquer fait vendre ou fait fournir des objets ou produits contraceptifs en infraction aux dispositions de la pr sente loi et des r glements pris pour son application La parole est M Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Nous demandons l Assembl e nationale d ouvrir ce que nous avons appel la fourchette des peines ventuelles Nous avons pr cis dans l expos sommaire qui accomp
155. ire la natalit des blancs s abaisse et celle des noirs demeure au m me niveau ce qui aggrave singuli rement le probl me noir aux Etats Unis Mais cela n est pas notre objet 110 Mes chers coll gues je crois inutile d ajouter le moindre commentaire aux arguments contenus dans cette lettre que je tiens votre disposition Applaudissements sur divers bancs M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je d clare tout d abord que je n accepte ni pour le Parlement ni pour le Gouvernement l accusation de l g ret de M le pr sident de l acad mie des sciences Applaudissements sur de nombreux bancs Et si besoin tait le d bat qui vient d avoir lieu ici m me suffirait prouver que les d put s et le Gouvernement sont pleinement conscients de la grave responsabilit qui p se sur eux Mais ce n est pas parce que l on a le sentiment de la responsabilit que l on doit pour autant ne rien faire Il est en effet des heures o ne rien faire c est encourir une responsabilit Applaudissements sur les m mes bancs Je demande M Peyret de retirer sa demande de renvoi en commission Je ne pr tends pas que la proposition de loi qui est soumise l Assembl e m me ventuellement amend e constitue une perfection Chacun sait bien toutefois que le Journal officiel ne publiera pas apr s demain le texte qui aura t
156. isant l acc s certains produits contraceptifs dits m caniques tels que les diaphragmes les capes et les gel es spermicides afin d inciter l utilisation de ces proc d s de pr f rence aux contraceptifs oraux ou hormonaux Votre commission a adopt une attitude diff rente en ramenant dix huit ans la limite d ge impos e tant entendu que celle ci vaudra pour toutes les formes de contraceptifs Lorsque nous avons vot la proposition de loi en premi re lecture j ai form le v u que le texte soit am lior au cours des navettes Quand l Assembl e se sera prononc e sur le dernier point litigieux en choisissant entre les certificats de non contre indication et l ordonnance je pourrai saluer la naissance d une loi qui si elle n est pas parfaite puisqu elle est uvre humaine n en est pas moins une bonne loi Elle sera d autant meilleure qu elle s accompagnera des mesures d encadrement qui sont demand es et dont nous souhaitons l application mesures tendant d velopper une politique conomique et familiale et une campagne d information intelligente Pour nous il ne s agissait pas seulement d en finir avec la loi n faste de 1920 mais bien plut t de mettre en place une l gislation digne d un grand pays h ritier d une civilisation attach e tout ce qui assure l panouissement de l homme et le 151 progr s d une soci t ma tresse d un meilleur destin Ap
157. iscussion devant le Parlement les propositions de loi tendant r former certaines anomalies du code p nal qui pr voit des sanctions aussi bien contre l avortement que contre la propagande anticonceptionnelle car sur le plan p nal il n y a pas de division j accepterai de retirer mon amendement 206 M le pr sident Le Gouvernement vous a entendu monsieur Peyret L amendement n 6 rectifi est retir M Georges a pr sent un amendement n 7 qui tend apr s le quatri me alin a de l article 3 ins rer le nouvel alin a suivant La pilule contraceptive ne peut tre d livr e que sur ordonnance m dicale sign e par deux m decins dont un m decin sp cialiste des questions endocriniennes ou gyn cologiques M Robert Ballanger Et pourquoi pas aussi par un capitaine de gendarmerie Rires M le pr sident Monsieur Ballanger vous n avez pas la parole La parole est M Georges M Maurice Georges Par cet amendement je demande en somme par exc s de prudence peut tre mais en tout cas par prudence que la pilule ne soit pas mise en vente libre La disposition que je propose offrirait une meilleure garantie contre les abus elle assurerait presque que la pilule serait donn e non pas ad libitum mais toujours bon escient Le carnet souche ne me para t pas une parade suffisante car que ferez vous contre le m decin qui utilisera de nombreux carnets souche
158. issons nous de constater que le haut comit de la population et de la famille a r cemment pr sent au Gouvernement les suggestions que nous appelions de nos 149 v ux et que vous avez bien voulu approuver au cours de la pr c dente lecture de la proposition de loi La libert est un vain mot si le choix n existe pas Nous donnons donc aux familles la possibilit d avoir des enfants au moment de leur choix Mais pour que cette libert soit compl te encore faut il en cr er les conditions mat rielles Sur le plan de l information nous avions soulign dans nos rapports pr c dents la n cessit de d velopper et de pr ciser gr ce des actions sp cifiques et les tranches d ge et les groupes sociaux vis s Dans une pr c dente proposition de loi nous avions souhait la cr ation sous votre gide monsieur le ministre d un office charg de mettre en uvre une v ritable politique d ducation et d information et d organiser des campagnes nationales l effet de souligner par exemple le r le social de la m re encore trop m connu ou les imp ratifs de la d mographie Puisque vous pr sidez au domaine r glementaire monsieur le ministre je vous rappellerai la suggestion de notre commission en ce qui concerne les certificats pr nuptiaux Au cours des examens pr nuptiaux une prise de sang est op r e en vue de d celer l existence de maladies regrettables Son r sultat pourrait t
159. ix huit ans les enfants doivent tre livr s eux m mes avec une responsabilit totale l autre selon laquelle au contraire on estime que de dix huit vingt et un ans les jeunes filles qui sont en pleine mutation psychologique doivent tre incit es s appuyer sur leur famille et rester dans leur milieu familial 228 Le vote de ce texte malgr deux votes concordants de l Assembl e nationale et du S nat et gr ce l insistance de la commission des affaires sociales qui ne s est pas plus d jug e que je ne me d juge moi m me modifie mon point de vue Je suis donc au regret de ne pas pouvoir renouveler le vote favorable que j avais mis pr c demment et qui dans mon esprit tait un geste d apaisement et de conciliation je suis aujourd hui oblig de voter contre l ensemble de la proposition de loi M le pr sident Personne ne demande plus la parole Je mets aux voix l ensemble de la proposition de loi L ensemble de la proposition de loi mis aux voix est adopt 229 Table des mati res Pages Pr face de Bernard Accoyer Pr sident de l Assembl e nationale o oo 5 Premi re lecture 2 s ance du il juillet IG Suit ne dt ere 9 Premi re lecture 3 s ance du 17 JUS ste he te 79 Deuxi me lecture 1 s ance du 14 d cembre 1967 147 Deuxi me lecture 2 s ance du 14 d cembre 1967 ossnneissessssensssnreesseeesnee 179 230 231
160. ix mois qui suivent la promulgation de la pr sente loi La parole est M Vinson M Georges Vinson Etant donn le nombre de r glements d administration publique que l on trouve pr vus chacun des articles et dans la crainte de voir ces r glements d administration publique retarder l application de cette loi nous avons propos cet amendement et retir certains des amendements pr c dents qui avaient le m me objet M Pierre Charles Krieg C est un v u pieux M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur La commission a adopt cet article additionnel M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement fera tout ce qui sera en son pouvoir pour que les r glements d administration publique pr vus dans le texte de la proposition de loi soient pris dans des d lais aussi brefs que possible Il est oblig toutefois d indiquer l Assembl e que si elle vote cet amendement ce quoi il ne s oppose pas ce sera sans port e juridique M le pr sident L amendement est il maintenu M Georges Vinson Oui monsieur le pr sident M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 20 rectifi L amendement mis aux voix est adopt 145 M le pr sident Avant de mettre aux voix l ensemble je dois faire conna tre l Assembl e que la commission propose de r dige
161. jet de loi de finances le 227 ministre des affaires sociales publiera un rapport rendant compte de l volution d mographique du pays ainsi que de l application de la pr sente loi Personne ne demande la parole Je mets aux voix l article 6 bis L article 6 bis mis aux voix est adopt M le pr sident Nous arrivons aux explications de vote sur l ensemble La parole est M Habib Deloncle pour expliquer son vote M Michel Habib Deloncle Mes chers coll gues au terme de la premi re lecture de cette proposition de loi qui s tait d roul e presque en fin de session j avais demand la parole pour exposer les raisons pour lesquelles malgr de graves difficult s je voterais le texte qui nous tait soumis Aujourd hui je ne voudrais pas que mon silence p t laisser croire que mon attitude est la m me devant le nouveau texte Un seul sous amendement est en cause mais il a mes yeux des cons quences autres que purement occasionnelles de v ritables cons quences de principe Il s agit du sous amendement de M Roux dont on a bien saisi l importance puisqu il a donn lieu un scrutin public et contre lequel nous avons t un certain nombre voter Je pr cise que je parle en ce moment en mon nom personnel avec l autorisation du pr sident de mon groupe Pour moi il y a deux conceptions diff rentes de la famille l une selon laquelle on estime qu partir de d
162. l me qui doit tre li comme d ailleurs le pr voit la proposition de loi celui de la r glementation des produits anticonceptionnels Je veux parler du domaine important de l information et de l ducation sexuelle Nous pensons que cette ducation doit commencer d s le jeune ge et se poursuivre aux diff rentes tapes de la vie par une collaboration de l cole et de la famille et notre projet de r forme d mocratique de l enseignement pr voit des mesures allant dans ce sens Il faut en effet condamner tout jamais ce climat de clandestinit dans lequel se fait en ce domaine l ducation de notre jeunesse Toute prise de conscience de l esprit de responsabilit si importante en la mati re ne peut aller sans une connaissance progressive et saine et c est l un des r les de notre syst me ducatif actuellement particuli rement d faillant 89 En outre pour ce qui est de l information des adultes l Etat ne peut se d charger de ses responsabilit s sur des organisations priv es aussi grands soient leurs m rites pass s Signalons ce sujet l aveu que nous a fait M Neuwirth en commission de l insuffisance de l infrastructure de la protection maternelle et infantile Savez vous en effet qu il n existe pour toute la France qu une cinquantaine de m decins employ s plein temps par la protection maternelle et infantile Nous estimons qu il est urgent de redonner
163. l a pr cis par un amendement d pos en s ance par M Jean Gravier que les seuls praticiens autoris s pratiquer ces actes sont ceux dont la qualification sera d termin e par un r glement d administration publique L attention de votre commission a t attir e sur les cons quences de cet amendement En effet dans le cadre de la l gislation fran aise le principe m me de l universalit du dipl me de docteur en m decine ne conna t actuellement qu une seule exception intervenue r cemment sur un point tr s pr cis et qui ne se justifie que pour des raisons de s curit puisqu elle concerne l utilisation d l ments radioactifs non scell s A notre avis et votre commission s est prononc e dans ce sens c est le code de d ontologie qui seul peut jusqu pr sent exiger pour la pratique de tel ou tel acte m dical une sp cialisation particuli re Jamais jusqu ce jour la loi n est intervenue dans ce domaine En outre l insertion d un dispositif intra ut rin si d licate soit elle ne 202 n cessite pas une sp cialisation sanctionn e par un dipl me de sp cialiste Votre commission a estim qu en ce domaine comme en de nombreux autres nous devons faire confiance la conscience professionnelle du m decin qui s informera sur ce point et jugera s il peut ou non pratiquer cette insertion M le pr sident La parole est M le ministre des affaire
164. la pilule les autres pr f rant recourir des proc d s aussi efficaces mais beaucoup moins dangereux pour elles m mes et surtout pour leur descendance Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident J informe les membres de la commission des lois que celle ci va se r unir dix neuf heures pour examiner le projet sur les soci t s commerciales qui vient de revenir du S nat 255 M Michel de Grailly Je demande la parole pour le rappel au r glement M le pr sident La parole est M de Grailly pour un rappel au r glement M Michel de Gra illy J ai t surpris d entendre au cours de l intervention de M H bert exprimer haute voix certaines r flexions On peut ne pas tre d accord sur les propos de notre coll gue mais pour ma part j ai trouv son expos impressionnant C est pourquoi je m tonne que M H bert se soit born lancer pour toute conclusion un appel au ministre alors que la discussion sur ce projet est engag e Or il disposait de plusieurs moyens r glementaires et notamment d une demande de renvoi en commission s il estime que l affaire n a pas t suffisamment instruite Et ce d autant plus que nous sommes au dernier moment de la session et que m me si l Assembl e nationale vote aujourd hui le texte en discussion il ne pourra pas tre d finitivement adopt avant plusieurs mois M
165. le a bien t l intention de ses auteurs quand il en existe manifestement un comme le prouve la r daction actuelle du quatri me alin a de l article 3 D s lors deux solutions sont possibles ou bien remettre en chantier le texte ce qui serait notre avis indispensable pour serrer de plus pr s la r alit ou bien adopter l amendement que nous vous pr sentons de mani re que le m decin soit plac l abri des cons quences qui d coulent au regard du code p nal des actes pratiqu s en vertu du quatri me alin a de l article 3 204 Sur le plan technique nous devons en effet rappeler que les d buts de la grossesse ne sont pas toujours d celables m me au moyen des tests biologiques les plus s rieux Des incertitudes subsistent En outre des fraudes sont possibles De sorte que le praticien pourrait toujours tre accus si l avortement se produit d avoir commis une faute tombant sous le coup de l article 317 du code p nal Si comme le pr voit la proposition de loi son application doit relever de la seule responsabilit des m decins encore faut il qu ils ne puissent tre poursuivis de ce chef Et cela ne va pas sans dire Il faut le dire express ment faute de quoi la loi relative la contraception ne pourrait tre appliqu e et je le dis nettement ne devrait plus tre vot e Je ne dissimule pas que l amendement que nous d posons n est pas satisfaisant et c
166. le d livr e en la pr sence et avec le consentement crit de l un des parents ou du repr sentant l gal Un r glement d administration publique d terminera les modalit s d application du pr sent article La parole est M Mainguy inscrit sur l article 181 M Paul Mainguy Monsieur le pr sident monsieur le ministre mes chers coll gues la limitation du nombre des enfants a toujours t une n cessit in luctable A part quelques exceptions rarissimes auxquelles je tiens rendre hommage la majorit des femmes n a pas la possibilit de mettre au monde et d lever sans risques tous les enfants que la nature pourrait lui donner Dans les temps anciens la limitation du nombre des enfants tait r alis e tout simplement par la mortalit infantile Celle ci ayant r gress consid rablement depuis deux cents ans il a fallu en venir limiter le nombre des naissances ce que les Fran ais ont fait avec le succ s que vous savez Aujourd hui les proc d s artisanaux utilis s par nos anc tres ne sont plus de mode et des syst mes scientifiques tr s labor s sont propos s aux usagers ou plut t aux usag res Le progr s dans ce domaine comme ailleurs tant source de complications les perfectionnements obtenus dans la contraception obligent faire appel aux sp cialistes de la sant c est dire aux m decins Seuls les m decins paraissent susceptibles sur l ensemble du
167. les ci bien entendu conform ment la loi pour des raisons uniquement th rapeutiques En lisant mon rapport il vous sera possible de conna tre les propri t s de la pilule et les diff rentes variantes qui en existent Je veux aborder maintenant une disposition particuli rement contest e celle qui fait obligation d avoir recours une ordonnance m dicale Il ne s agit pas l comme certains lont dit d un transfert de responsabilit du l gislateur vers le m decin Au contraire nous estimons que chaque femme pr sente un cas physiologique particulier et qu on ne peut appliquer aux unes et aux autres indiff remment les m mes m thodes ou prescrire les m mes produits S il est vrai que la d cision de recourir aux moyens contraceptifs appartient exclusivement au couple il est non moins vrai que personne d autre en dehors du m decin n est qualifi pour appr cier apr s une visite m ticuleuse quelles peuvent tre les contre indications ventuelles l emploi de tel ou tel contraceptif voire de telle ou telle m thode En effet seul le m decin poss de en ce domaine et exclusivement la comp tence D autre part de tout temps et cette remarque ne sera je crois discut e par personne le m decin a t un conseiller et un confident et il est directement int ress par la solution d un probl me qui touche aux sources m mes de la vie Les diff rents amendements qui ont t accept
168. les m thodes toutes les pratiques qui sont susceptibles d emp cher la f condation d interdire la nidation et m me ne soyons pas hypocrites autorisons si nous l estimons n cessaire et si un couple ou une femme ne veut pas 54 avoir d enfant l avortement chirurgical pratiquement sans danger mais ne prenons pas le risque de modifier en quoi que ce soit le message h r ditaire sinon nous nous retrouverons d ici quelques ann es avec non plus 4 p 100 d enfants anormaux mais bien davantage Faut il en appeler tous les malheureux parents d enfants anormaux Est il pour un couple une preuve plus p nible une croix plus lourde supporter Quel homme quelle femme avertis seront assez go stes pour exposer sciemment leurs enfants venir leurs petits enfants et tous ceux qui pourront na tre d eux car ces maladies sont transmissibles ce risque horrible m me s il para t minime d aucuns Non la vente des hormones anticonceptionnelles ne doit pas tre autoris e dans les conditions d information actuelles sauf pour raisons th rapeutiques C est pourquoi monsieur le ministre je vous supplie de renvoyer ce texte pour une nouvelle proposition soit d pos e et que l opinion publique soit inform e des dangers des contraceptifs oraux comme elle l est aux Etats Unis ou en Scandinavie o 9 20 p 100 de femmes seulement suivant les statistiques utilisent
169. leurs descendants ont en g n ral des chromosomes Y suppl mentaires Inutile de vous dire mes chers coll gues que de nombreux m decins se sont demand s quelle tait l tiologie c est dire les causes de ces aberrations chromosomiques Celles ci semblent d ailleurs presque aussi ind termin es qu aux premi res heures de leur tude Une chose est cependant certaine l ge de la m re accro t la fr quence du mongolisme et du syndrome de Klinefelter Je me dois de vous rappeler qu partir du quatri me mois de la vie intra ut rine la petite fille dispose de tout son capital ovulaire qu partir du septi me mois de la vie f tale jusqu la pubert l oogen se est interrompue l oocyte c est dire pratiquement l ovule ne reprenant son volution qu avec les cycles menstruels Plus cette longue attente se 50 poursuit crit le professeur Turpin plus l oocyte est expos d ventuels facteurs p ristatiques dont par exemple les rayonnements ionisants dont l intervention la lumi re de faits exp rimentaux et cliniques semblent tr s probables Personne ne peut affirmer actuellement que le blocage de l ovulation n entra nera aucune modification de l oocyte et plus particuli rement du message h r ditaire L inverse est vraisemblable puisque le but de cette m dication est de retarder le moment de l ovulation et que plus le mat riel ovulaire est vieilli
170. licains ind pendants M le pr sident La parole est M Vinson pour r pondre au Gouvernement M Georges Vinson Nous comprenons votre raisonnement monsieur le ministre mais il n en reste pas moins qu il s agit d une modification de l exercice de la m decine qui rel ve beaucoup plus du code de la d ontologie m dicale que d une autre autorit En fait l auteur de cet amendement a voulu d gager la responsabilit du m decin Nous ne voulons pas qu il en soit ainsi car l estime et le respect dont le m decin jouit encore D put du Val de Marne membre du Groupe communiste 190 dans notre pays viennent pr cis ment de la responsabilit qu il assume Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste A longueur de journ e et de nuit les m decins ont prescrire des substances beaucoup plus toxiques et dangereuses que cette fameuse pilule Leur faudra t il aussi affirmer la non contre indication en t te de leurs ordonnances quand ils prescriront des cortico des par exemple ou des m dicaments beaucoup plus toxiques encore M le ministre des affaires sociales Non parce que ces m dicaments sont prescrits dans un but th rapeutique M Georges Vinson Je tenais apporter mon soutien mon ami le docteur Benoist et d clarer que nous restons fid les notre position M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 19 a
171. lle la discussion des conclusions du rapport de la commission des affaires culturelles familiales et sociales sur les propositions de loi 1 de M Neuwirth tendant modifier les articles 3 et 4 de la loi du 31 juillet 1920 articles L 648 et L 649 du code de la sant publique concernant la prophylaxie anticonceptionnelle 2 de Mme Thome Paten tre et plusieurs de ses coll gues tendant abroger les articles 3 et 4 de la loi du 31 juillet 1920 concernant la prophylaxie anticonceptionnelle N 308 34 231 La parole est M Neuwirth rapporteur de la commission des affaires culturelles familiales et sociales Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique 10 M Lucien Neuwirth rapporteur Mesdames messieurs le nombre des nouveaux n s augmente toutes les fois que grandit l espoir en une soci t meilleure C est aux heures de lassitude aux p riodes de d couragement au moment o les g n rations n ont plus confiance ni dans le r gime qu elles subissent ni dans le gouvernement qui les dirige que les statisticiens observent des fl chissements dans la courbe des naissances Ce n est donc point avec des arr ts de justice ou de la verbosit qu on fait cro tre une race Si l on veut des nourrissons il faut que la femme n envisage pas la grossesse comme une catastrophe et que l Etat pr pare le berceau avant de r clamer l enfant Les malheureu
172. logique serait donc sans la limitation des naissances d une dizaine environ 29 Ce sont d ailleurs les chiffres observ s chez certaines populations qui r pondent ces conditions Ainsi en 1920 les Canadiennes fran aises des zones rurales avaient en moyenne quarante ans dix enfants vivants On peut imaginer les cons quences de tels facteurs d mographiques transpos s au niveau de la population mondiale Dans ce contexte l Eglise catholique elle m me si prudente pour tout ce qui touche au myst re profond de la nature humaine a affirm la l gitimit d une r gulation des naissances s exer ant selon certaines conditions et certains moyens La seconde donn e actuelle r side dans le progr s scientifique et technique qui a abouti la mise au point de proc d s contraceptifs nouveaux d une commodit et d une efficacit croissantes Aujourd hui encore aucun proc d n est infaillible et certains peuvent tre nocifs et m me gravement nocifs dans certains cas C est d ailleurs l une des justifications des pr cautions dont la loi doit entourer la d livrance des objets et produits contraceptifs La rapidit des progr s enregistr s permet cependant d entrevoir le moment o ces risques seront r duits et o une ma trise plus compl te et plus commode de la f condit par des moyens artificiels sera pratiquement la disposition de qui jugera devoir y recourir Ainsi les
173. me par le docteur H bert qui nous a d peint de fa on tellement impressionnante les grossesses monstrueuses qui pouvaient se produire et le risque encouru par ce qu il a appel notre patrimoine g n tique 164 Je mentionne galement le rapport du professeur Grass pr sident de l acad mie des sciences certifiant qu aucun biologiste ne peut affirmer que les produits contenus dans la pilule soient sans danger Pour lui la pilule peut avoir des cons quences incalculables sur l volution de l tre humain Pour ma part m adressant ceux d entre vous qui ne sont pas m decins je leur demande pensez vous qu un m dicament aussi actif sur une glande aussi complexe puisse en r alisant une v ritable castration agir strictement sur la seule fonction ovarienne exclusivement lectivement sans perturber quelque peu les autres fonctions de cette glande A agir brutalement sur des tissus glandulaires aussi d licats ne risque t on pas en particulier de multiplier le nombre des enfants anormaux Puisqu il y a risque et c est l surtout que je voulais en venir il faut un contr le m dical rigoureux A cela on r pond ce contr le existe il est m me tr s strict puisque la pilule ne peut tre d livr e que sur ordonnance m dicale Voil en effet de la prudence propre apparemment rassurer chacun d entre vous Mais en r alit cette s curit est trompeuse Car je n h site p
174. ments migratoires qui disloqu rent la plupart des familles prirent une ampleur jusque l inconnue Tandis que 8 500 000 hommes taient incorpor s dans l arm e les usines d armement attiraient dans certaines villes de tr s nombreux ruraux Dans le m me temps le mouvement naturel de la population se trouvait gravement affect la diminution du nombre des mariages et de celui des naissances pendant la guerre s ajout rent apr s l armistice les effets du nombre accru de divorces qui entra n rent une chute spectaculaire de la natalit En 1921 la France qui avait pourtant retrouv ses trois d partements d Alsace Lorraine mais perdu 1 325 000 hommes jeunes en ge de procr er ne comptait plus que 37 500 000 habitants dont 1 417 000 trangers Telle est la situation qui incita nos pr d cesseurs voter la loi du 31 juillet 1920 dans le but de relancer notre natalit Or cette loi fut dans ce domaine un chec complet et indiscutable On peut mesurer combien alors notre ancien coll gue avait t clairvoyant dans son intervention En effet une v rit d vidence appara t l tude de notre histoire d mographique surtout celle du dernier quart de si cle une politique de la natalit se paye car il faut effectivement pr parer le berceau avant de r clamer l enfant C est alors qu intervient la n cessit d une politique de la famille qui ne r serve plus la possibilit d leve
175. mission et le Gouvernement L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident M Vinson Mme Thome Paten tre MM Benoist et Dreyfus Schmidt ont pr sent un amendement n 12 qui tend supprimer le troisi me alin a de l article 3 M Lucien Neuwirth rapporteur La commission a repouss cet amendement M le pr sident La parole est M Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Dans un souci d efficacit et par esprit de conciliation je retire cet amendement M le pr sident L amendement n 12 est retir MM Habib Deloncle et Mainguy ont pr sent un amendement n 28 qui tend remplacer le troisi me alin a de l article 3 par les dispositions suivantes La vente ou la fourniture de tout contraceptif ne peut tre effectu e qu aux m res d au moins deux enfants apr s 120 pr sentation de leur livret de famille sauf n cessit th rapeutique La parole est M Habib Deloncle M Michel Habib Deloncle Au cours de cette discussion deux notions sont apparues qui mon sens ne se superposent pas La premi re est une notion fort l gitime C est celle qui consiste permettre aux familles d assurer une certaine r gulation des naissances Nous connaissons tous des familles o l augmentation du nombre des enfants cr e un climat quelquefois tr s p nible En revanche la proposition de loi recouvre une deuxi me notion qui nous para t
176. mission qui tudie actuellement cette question que la solution retenue serait la pilule de pr f rence aux contraceptifs m caniques 156 Les catholiques qui sont dans cette enceinte doivent me comprendre En d finitive sur le fond du probl me tous les d put s devraient voter cette proposition de loi Elle a t con ue par des hommes venus de tous les horizons politiques elle n appartient personne en propre mais la loi appartiendra tous Voil pourquoi mesdames messieurs au terme de cette bataille pour la lib ration de la femme il serait n faste que des contingences ou des man uvres repoussent une date incertaine l adoption de cette proposition de loi Un tel retard serait sans aucun doute pr judiciable nos compagnes au couple au progr s et la lib ration de la femme Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme la pr sidente La parole est M Fillioud Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M Georges Fillioud Je voudrais faire part l Assembl e des craintes que plusieurs sp cialistes et non des moindres ont exprim es devant moi apr s l tude de deux s ries de dispositions qui risquent de r duire consid rablement la port e de notre texte Il s agit tout d abord le docteur Benoist vient d en parler des deux premiers alin as de l article 3
177. mmission s est prononc e Je le mets aux voix L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuvwirth rapporteur Monsieur le pr sident je voudrais faire une observation 3 D put de Paris membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 126 Puisque l Assembl e a d cid de maintenir vingt et un ans l ge vis au troisi me alin a de l article 3 c est dire qu elle a estim qu aucun mineur n avait droit l acc s aux m dications anticonceptionnelles m me par n cessit th rapeutique ne convient il pas de supprimer les mots avec le consentement crit du repr sentant l gal cette formalit devenant inutile partir de vingt et un ans M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je ne comprends pas tr s bien la suggestion de M Neuwirth car en effet ce qui tait valable pour les moins de dix huit ans est valable pour les moins de vingt et un ans c est dire et c est bien ce que souhaite M Neuwirth qu condition d avoir le consentement crit du repr sentant l gal on puisse d livrer des contraceptifs des mineurs de moins de vingt et un ans M Lucien Neuwirth rapporteur M le ministre a raison et je me rends son argumentation M le pr sident Monsieur le rapporteur vous ne mainten
178. modifi s par le S nat et dont notre commission a accept la nouvelle r daction Il s agit plus encore d un amendement visant supprimer l obligation de l ordonnance m dicale Selon le dispositif adopt par les s nateurs se trouverait introduite une distinction entre deux cat gories de contraceptifs ceux qui seraient inscrits sur le tableau sp cial par d cision du ministre des affaires sociales et qui ne seraient d livr s que sur ordonnance m dicale et ceux dont la vente en 2 D put de la Dr me membre du groupe de la F d ration de la gauche d mocrate et socialiste 157 pharmacie serait libre cette derni re cat gorie comprenant essentiellement les proc d s m caniques les obturateurs Sans doute les s nateurs ont ils imagin ce double r gime dans l intention d ailleurs tr s l gitime de favoriser la diffusion l utilisation des obturateurs m caniques de pr f rence aux substances chimiques ou hormonales justement consid r es comme d une efficacit plus certaine mais dont l absence de nocivit n a pas encore t d finitivement tablie Or on peut redouter que cette disposition nouvelle ne provoque exactement l effet inverse de celui qui est recherch c est dire qu elle favorise la diffusion de contraceptifs oraux au d triment des proc d s m caniques Pourquoi Tout simplement en raison de l efficacit douteuse de ces derniers si leur utilisation
179. mographie et de la morale humaine Ce sera leur honneur Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M le pr sident La parole est M H bert Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M Jacques H bert Monsieur le ministre mes chers coll gues je m efforcerai en dehors de toute consid ration religieuse et d thique de traiter d un aspect particulier de la mise en vente des contraceptifs hormonaux de leur effet possible sur l avenir de l esp ce de ce probl me de g n tique qu ont laiss entendre tout l heure un certain nombre de mes coll gues 8 D put de la Manche membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 47 Je ne traiterai pas des aspects d mographiques de cette proposition de loi Je pense en effet qu il est n cessaire de modifier la loi du 31 juillet 1920 ne serait ce que pour diminuer le nombre des avortements clandestins Je ne traiterai pas non plus des cons quences psychosociologiques de la contraception sous toutes ses formes bien que je n ignore nullement les travaux trangers r cents au sujet des troubles psychiques impressionnant qu elle entra ne chez les hommes comme chez les femmes et que je redoute l influence de l esprit contraceptif sur la jeunesse Je ferai remarquer que paradoxalement dans un rapport qui parle de morale sociale assez go
180. n s apr s pilule n a encore eu la possibilit de se reproduire La pilule est dangereuse car employer un d riv hormonal normal d autres moments que la physiologie l utilise c est perturber une fonction et l quilibre neuro endocrinien de la femme la nocivit du produit est indiscutable En l tat actuel de la science s attaquer aux fonctions de l hypophyse hors le cas de maladie peut avoir des inconv nients sur le cycle vital le vieillissement et engendrer des possibilit s de canc risation Citerai je encore les professeurs Turpin et Lejeune qui crivent L effet cellulaire le plus vident des carcinog nes rayonnements ionisants agents chimiques et la pilule en est un et affections virales tant repr sent par l apparition d aberrations chromosomiques il devient impossible d luder la question fondamentale etc Ces possibilit s de canc risation sont d ailleurs reconnues par tous les auteurs N est ce pas le professeur Math qui dans un article du Monde du 28 octobre 1966 crivait que la dur e d incubation provoqu e par un canc rig ne chimique pouvait atteindre vingt cinq ans Au demeurant je vous renvoie aux pages 53 et 54 du rapport qui r v lent l incertitude du professeur Math et quelle incertitude Quant au pr sident de l acad mie des sciences le professeur Grasse peut tre est ce n importe qui pour M Neuwirth il crivai
181. n sur l avortement et une r glementation de la vente des produits abortifs que l actuelle proposition de loi ne remet nullement en cause Nous avons pris soin au contraire de s parer nettement les probl mes de la contraception et ceux de l avortement M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement souhaite le rejet de l amendement M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 15 L amendement mis aux voix n est pas adopt M le pr sident M Peyret a pr sent un amendement n 2 rectifi qui tend r diger comme suit le troisi me alin a de l article 3 Ce certificat m dical de non contre indication ou cette ordonnance seront nominatifs limit s quantitativement et D put de Paris membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 192 dans le temps valables pour un ou plusieurs produits d termin s et remis par le m decin au consultant lui m me Ils devront tre accompagn s d un bon tir d un carnet souche Je suis galement saisi de deux sous amendements identiques Le premier n 22 est pr sent par M Vertadier le deuxi me n 23 est pr sent par M Mainguy Ces deux sous amendements tendent dans l amendement n 2 rectifi supprimer les mots Ils devront tre accompagn s d un bon tir d un carnet souche La parole est M P
182. nalysons le l ger fl chissement de notre croissance d mographique au cours de ces derniers mois nous 39 trouvons de nombreuses autres raisons le malaise conomique dont nous subissons actuellement les effets l ins curit de l emploi les salaires qui n ont pas t revaloris s l insuffisance des mesures sociales et familiales enfin il faut l avouer l engouement d un grand nombre de nos compatriotes pour les loisirs et le fait que nous nous plongions tous les jours davantage dans une soci t de consommation ces deux derni res tendances exprimant certains sentiments go stes Toutes ces raisons bien entendu le Gouvernement les conna t et il est en mesure de lutter contre elles Comme le disait un opposant la loi de 1920 il appartient l Etat de pr parer les berceaux Je propose cet effet deux mesures Croyez vous normal que le salaire unique soit per u par un couple dont les revenus sont suffisamment importants pour que la femme reste au foyer et que en revanche un couple dont la femme travaille pour un salaire modique de quelques dizaines de milliers d anciens francs par mois en soit priv Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Pour les allocations familiales n y aurait il pas lieu de pr voir un plafond et dans un souci de justice de faire en sorte qu elles soient par tranches inversement proportionnelles au sal
183. nance m dicale ajouter les mots Cette ordonnance devra tre compl t e par deux m decins Mouvements divers La parole est M Georges M Maurice Georges C est la conclusion de mon expos dans une affaire aussi s rieuse la d cision ne doit pas tre laiss e un seul m decin M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur M Georges avait fait cette suggestion la commission mais non sous la forme d un amendement et la commission l avait cart e M Maurice Georges Ce n tait pas la m me M Lucien Neuwirth rapporteur Vous vouliez trois m decins Maintenant vous n en voulez plus que deux M Maurice Georges Cette suggestion est moins rigoureuse et moins s v re que celle que j avais pr sent e la commission 119 M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Je me permets de faire observer au docteur Georges tout en comprenant son inspiration qu l heure actuelle ce que l on appelle la pilule est d livr e sur ordonnance d un seul m decin Il para t difficile alors que tous les m dicaments si dangereux soient ils peuvent tre d livr s sur ordonnance d un seul m decin de soumettre cette cat gorie particuli re une proc dure exceptionnelle M le pr sident Je mets aux voix l amendement de M Georges repouss par la com
184. natalit est autre chose qu un investissement long terme Et sa seule forme possible est une politique de la famille et de l accueil de l enfant Vous trouverez dans mon rapport dont je ne veux pas vous infliger une fois encore la lecture un long et minutieux d veloppement qui vous en apportera le t moignage irr cusable 219 Nous estimons que l heure est d sormais venue de passer de la maternit accidentelle et due souvent au seul hasard une maternit consciente et pleinement responsable Ce n est pas par le seul moyen d une l gislation r pressive la preuve en est faite que nous augmenterons le rythme des naissances C est au contraire en offrant chacun la possibilit d avoir des enfants quand il le d sire mais aussi la certitude de pouvoir les lever dignement D autre part il est connu que 30 p 100 des cas de st rilit proviennent de l avortement Ainsi un nombre important de femmes que nous pr serverons par la contraception seront capables de devenir m res alors que cette esp rance leur tait interdite car je me permettrai de reprendre mon compte ce postulat tabli depuis quelques ann es il convient de substituer la contraception l avortement comme l avortement s est substitu l infanticide De la maternit consciente ou accept e nous en arrivons maintenant la maternit refus e et sa plus redoutable cons quence l avortement Sur
185. ncore faut il prendre les dispositions n cessaires pour que cette pilule qui selon le d sir du l gislateur ne devra tre d livr e que sur ordonnance m dicale ne soit pas en fait revendue de la main la main abondamment et impun ment n importe o Exclamations sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Que faut il pour cela Quelle que soit la confiance que nous ayons et que nous devons avoir tr s largement envers le corps m dical nous ne pouvons pas ignorer qu il pourrait arriver que tel ou tel m decin fasse profession de d livrer en quantit consid rable des ordonnances prescrivant ou autorisant la vente de pilules un tr s petit nombre de clientes et en quantit tr s sup rieure l utilisation que chacune d elles pourrait en faire M Georges Fillioud Donc vous n avez pas confiance dans le corps m dical M le ministre des affaires sociales J ai dit monsieur le d put que j avais confiance dans le corps m dical dans son ensemble mais je me souviens d avoir entendu des m decins d clarer cette tribune et sans doute cela leur tait il plus facile qu moi de le dire mais j en ai bien le droit aussi que le corps des m decins comme tous les corps professionnels n est pas l abri de l action de quelques individualit s moins respectables II faut donc que les pouvoirs publics aient un moyen relativement simple de conna tre ceu
186. nent la contraception f minine ils ne doivent tre remis par le m decin qu la femme elle m me La parole est M Dreyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Je signale que la commission a repris dans l amendement n 23 la premi re phrase de notre amendement Nous avons voulu que la vente des contraceptifs soit r serv e aux pharmaciens Les centres de planning pourront ainsi s attacher les services d un pharmacien Dans un souci d efficacit nous retirons les deux derni res phrases de notre texte pour ne maintenir que la premi re 116 M le pr sident Effectivement M le rapporteur et MM Benoist et Vinson ont pr sent un amendement n 23 ainsi r dig dans la premi re phrase du premier alin a de cet article remplacer les mots effectu e en pharmacie par les mots r serv e aux pharmaciens Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Je ne crois pas que l on puisse accepter un amendement qui dispose que la vente n est pas effectu e en pharmacie mais qu elle est r serv e aux pharmaciens En effet toute notre r glementation des produits pharmaceutiques fait intervenir les officines pharmaceutiques qui doivent tre la propri t de pharmaciens Si l on adoptait ces deux amendements on reconna trait par l m me qu un pharmacien peut tre un commer ant puisqu il s agit de vente en dehors d une officine C
187. notre rapporteur le temps qui nous est imparti ne nous permet pas aujourd hui d entrer dans les d tails comme ce fut le cas au mois de juin dernier lors de l examen du texte en premi re lecture Mais il s est r v l que dans l ensemble le corps m dical n tait pas formellement hostile l utilisation des contraceptifs oraux et hormonaux m me si des professeurs de facult ont mis sur la pilule des opinions divergentes que l on a rappel es et qui se fondent sur les cas observ s Je me r serve au cours de la discussion des articles de faire tat de documents pour r futer certains arguments Je pense donc qu on ne peut pas exclure les contraceptifs oraux et hormonaux du texte de la loi 155 Notre rapporteur a fait allusion aux deux tendances qui se sont affirm es au sein de la commission l une souhaitait que la prescription soit faite par ordonnance alors que l autre pr f rait que l on d livre un certificat de non contre indication lequel permettrait de la m me mani re l utilisation des contraceptifs Mais c est porter atteinte au corps m dical tout entier que de lui retirer en cette affaire le r le fondamental qu il a appris sur les bancs de la facult et qu il s est engag assumer en pr tant le serment d Hippocrate le jour o il a pass sa th se Son r le ne consiste pas seulement conseiller celle ou celui qui dans le cadre du secret m dical vient
188. nt porter la fois sur les prestations familiales sur des compensations financi res bien adapt es mais aussi sur les aides sp ciales de nature favoriser la vie en famille Ils doivent int resser aussi tout ce qui touche au logement aux conditions de travail des femmes Ils doivent donner chacun tous les moyens de r aliser sa promotion sociale et culturelle Il faut enfin qu ils assurent tous les jeunes la formation g n rale et professionnelle indispensable pour les conduire leur vie d adultes Bref une v ritable politique familiale doit rassembler tout cet environnement sans lequel il ne serait pas possible la famille v ritable cellule de base de toute soci t de se pr parer de se former puis de s panouir pleinement Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne et sur de nombreux bancs Mme la pr sidente La parole est M Lacav 176 M Paul Lacav Mesdames messieurs nous apporterions sans r serve notre contribution aux propositions sur la r gulation des naissances si les conditions dans lesquelles les femmes des Antilles et de la R union mettent au monde leurs enfants taient meilleures que celles qu elles connaissent actuellement car le ch mage le sous emploi les bas salaires le manque de logements convenables d eau d hygi ne et les maladies les plus d primantes ne rendent pas l bas les naissances heureuses Plus une population
189. nt gagn moins de 666 francs par mois Combien nous paraissent d s lors justifi es ces deux revendications des syndicats pas de salaires de moins de 600 francs par mois travail gal salaire gal Par ailleurs le haut comit de la population r clame une diminution sensible des imp ts de consommation qui dit il p sent particuli rement sur les familles Nous ne pouvons qu approuver cette appr ciation nous qui depuis de longues ann es luttons contre les taxes de la vie ch re qui constituent l un des aspects les plus n gatifs de la fiscalit actuelle Mais il faut nous pencher sur le sort des m res travailleuses qui repr sentent actuellement plus de 1 800 000 femmes Ce nombre des femmes mari es qui travaillent est en augmentation constante D s 1962 elles repr sentaient plus de la moiti des femmes actives Or elles ont d normes difficult s 84 pour faire face l entretien de leur foyer et l ducation de leurs enfants Du fait de la double journ e de travail celle l entreprise et celle la maison et de la dur e du transport parfois harassant qui est souvent de deux quatre heures par jour on a pu valuer entre 80 et 100 heures la dur e hebdomadaire du travail On mesure ainsi la somme de fatigue physique et morale qu endurent ces travailleuses et les r percussions qu entra ne pour elles la venue d un enfant suppl mentaire au foyer Nous devons
190. nts pris pour leur application 2 Quiconque aura contrevenu aux dispositions de l article 5 ou des r glements pris pour son application II Toutefois sera puni 1 D un emprisonnement d un an quatre ans et d une amende de 4 000 40 000 francs ou de l une de ces deux peines seulement a Quiconque aura de quelque mani re que ce soit vendu ou fait vendre fourni ou fait fournir d livr ou fait d livrer des produits m dicaments ou objets contraceptifs des mineurs de vingt et un ans non mancip s en infraction aux dispositions des premier deuxi me quatri me et cinqui me alin as de l article 3 et des textes r glementaires pris pour leur application ou pour l application de l article 5 bis b Le praticien qui aura sciemment contrevenu aux dispositions du cinqui me alin a de l article 3 ou des textes r glementaires pris pour son application ou pour l application de l article 5 bis 2 D un emprisonnement de deux mois six mois et d une amende de 2 000 20 000 francs ou de l une de ces deux peines seulement quiconque aura contrevenu aux dispositions du troisi me alin a de l article 3 ou des premier et deuxi me alin as de l article 4 ou des textes r glementaires pris pour leur application ou pour l application de l article 5 bis 226 MM Fillioud et Dreyfus Schmidt ont pr sent un amendement n 24 rectifi qui tend supprimer les
191. nu je ne crois pas que la seule contraception pourtant en usage tacitement depuis trois ans en soit responsable D abord et nous en avons la preuve 300 000 Fran aises environ seulement sur les six millions aptes procr er pratiquent la contraception Et ce nombre n augmentera pas aussi fortement dans l avenir que certains paraissent le croire Ne pratiquent actuellement la contraception que les femmes qui ont atteint un certain niveau intellectuel elle est utilis e principalement dans les villes et celles qui en ont besoin ou qui le d sirent Enfin des femmes s y refuseront toujours en raison de leur philosophie personnelle de leur morale ou de leurs convictions religieuses Si 50 p 100 des femmes recouraient la contraception la natalit baisserait d environ 16 p 100 Il s agit l bien entendu de pr visions statistiques Or jamais au grand jamais ce pourcentage de 50 p 100 n a t atteint dans aucun des pays plus exp riment s que la France en contraception Il est m me courant de constater que la plupart des femmes abandonnent souvent volontairement au bout de quelques mois voire de quelques ann es la pratique de la contraception 38 Quant son incidence sur nos m urs j estime comme M Fontanet que les m faits de certaines lectures de certaines publicit s de films ou m me de programmes t l vis s ont beaucoup plus d influence sur leur volution contre laquelle
192. obscurantisme due la loi de 1920 pour lui donner acc s l ge d or de la contraception Au contraire selon d autres commentateurs l adoption de ce texte devrait entra ner un bouleversement total et funeste des m urs En v rit l un et l autre point de vue sont bien loin de la r alit Depuis longtemps au moins deux si cles sans loi d abord malgr la loi plus tard une fraction croissante de la population fran aise conna t et pratique diverses m thodes de contraception Le fl chissement de la natalit dans notre pays d s le XIX si cle en est le t moignage Mais il est vrai que les donn es actuelles conf rent la question une acuit qu elle n avait pas rev tue dans le pass Je vais indiquer les deux principales La premi re est l am lioration g n rale des conditions sanitaires qui a boulevers le rythme d mographique Qu il me suffise de rappeler qu en France m me sous Louis XIV compte tenu de la mortalit p rinatale et infantile il fallait que chaque femme ait en moyenne de huit neuf grossesses pour que deux de ses enfants atteignent l ge du mariage et procr ent leur tour Aujourd hui le m me r sultat d mographique est atteint dans notre pays avec une moyenne de 2 2 grossesses Compte tenu de la f condit naturelle de l esp ce humaine le nombre moyen d enfants par famille dans les pays b n ficiant des avantages sanitaires du d veloppement techno
193. ocument L estimation des cr dits globaux n est pas de notre ressort Voil bien le mal Et voil pourquoi ne voulant pas intervenir sur le fond je fais les plus expresses r serves sur l isolement de cette proposition et sur ses cons quences Si le texte est renvoy en commission je ne serai pas de ceux qui s opposeront formellement l approbation des mesures qui permettront une r elle r gulation des naissances Mais encore une fois le sujet me para t trop grave pour tre s par de l ensemble de la politique sociale de la nation Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants 70 M le pr sident J informe l Assembl e que la pr sidence envisage de prolonger la pr sente s ance jusqu vingt heures La parole est Mme Baclet Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants Mme Albertine Baclet Mesdames messieurs le texte qui nous est propos rev t pour le d partement que je repr sente une tr s grande importance En effet la mont e de la courbe d mographique en Guadeloupe reste une des causes de la fragilit de notre conomie L exc dent annuel des naissances sur les d c s est de 8 000 sujets Le taux annuel d accroissement d mographique extr mement lev en Guadeloupe 3 p 100 est en moyenne quatre fois sup
194. oi qui change A la rigueur elles 183 pourront m me utiliser des strog nes usage v t rinaire Mouvements divers Pourquoi pas Ce sont toujours les m mes produits il n y a que l emballage qui change Enfin qui peut pr tendre que la science a dit son dernier mot et que dans quelques ann es il n existera pas des contraceptifs plus faciles encore utiliser En ce qui concerne les couples l gitimes auxquels cette loi est principalement destin e nous souhaitons que les amendements propos s permettent le plein panouissement de la famille par la r gulation de naissances d sir es Applaudissements sur divers bancs M le pr sident La parole est M Vinson M Georges Vinson Mes chers coll gues je voudrais attirer votre attention sur le fait que si nous devions suivre la plupart des auteurs des amendements qui nous sont propos s l article 3 le texte qui r sulterait de nos d lib rations ne ressemblerait en rien la proposition de loi que nous avions adopt e en juillet dernier en premi re lecture En deuxi me lieu je voudrais souligner que cette fameuse pilule est en vente dans toutes les pharmacies de France depuis quelques ann es qu elle se prescrit sur des ordonnances ordinaires et sans aucune limitation d ge C est un fait tr s important et je ne me suis pas quant moi aper u que nos m urs aient chang depuis Enfin j insiste sur le probl me du certifica
195. on achat vente d tention et emploi Sur cet amendement ont t d pos s deux sous amendements n 21 et 7 La parole est M Vertadier M Pierre Vertadier L amendement n 3 et l amen dement n 4 sont troitement li s puisqu ils tendent la suppression de deux articles et leur remplacement par trois autres articles inscrire dans le code de la sant publique en 113 vue de fixer parfaitement les r gles de fabrication et de vente de ces produits dans un texte l gal parfaitement clair Lorsque j ai pr sent mon amendement je n avais pas connaissance de l amendement n 22 du Gouvernement l article 3 qui tend apporter les m mes garanties pour la sant publique Je me rallierais donc volontiers au texte du Gouvernement si M le ministre des affaires sociales pouvait me donner l assurance que dans son amendement la conjonction et est suivie d un membre de phrase disant que cette vente est exclusivement r serv e aux pharmaciens Parce qu on ne voit pas tr s bien o s arr te la phrase L amendement n 22 est ainsi r dig La vente des contraceptifs est subordonn e l autorisation de mise sur le march d livr e par le ministre des affaires sociales et Je pense qu il faut lire et est exclusivement r serv e aux pharmaciens M le ministre des affaires sociales Oui monsieur Vertadier M Pierre Vertadier Je retire donc mon amendemen
196. onfiance dans l avenir et de la prosp rit et baissent devant les craintes de dangers ext rieurs de guerre ou de r cession et devant la menace d ins curit de l emploi Il faudrait donc plut t incriminer pour l avenir une politique conomique d ficiente la crainte du lendemain l ins curit de l emploi le manque de logements Vous savez qu il y a tr s peu de F 5 dans les H L M et qu il n y a pas ou presque pas de F 6 Le prix du loyer est aussi trop lev pour les jeunes et les familles nombreuses Voil monsieur le ministre ce qui risquerait de diminuer le taux de la natalit fran aise et non pas la suppression des articles d une loi dont les effets n fastes ont t largement reconnus C est d ailleurs l institution d une politique sociale en faveur de la famille qui a seule permis la remont e de la courbe des naissances Je ne citerai que les allocations familiales qui ont t unifi es et am lior es en 1938 le code de la famille vot en 1939 et toutes les lois d apr s guerre Nous ne pensons pas que la modification de la l gislation de 1920 puisse avoir une influence s rieuse sur la courbe d mographique de la France si dans le m me temps l Etat affirme sa volont de soutenir la famille tant sur le plan moral que sur le plan mat riel en pratiquant une v ritable politique du logement en cr ant des quipements collectifs susceptibles de soulager la t che d
197. onnels comme des m dicaments D o la n cessit de dispositions particuli res relatives ces objets Il semble opportun de r server la vente libre des dispositifs externes masculins et f minins aux pharmaciens et aux m decins autoris s Certes dans de nombreux pays des distributeurs automatiques de ces produits ont t install s dans des lieux publics voire dans les coles Sans aller jusqu retenir l obligation de la prescription m dicale que repousse d ailleurs le conseil de l ordre des m decins il ne semble pas qu une telle libert puisse se concevoir actuellement en France 59 En revanche les st rilets et autres yo yo peuvent dans des mains malhabiles ou mal intentionn es provoquer des accidents voire des avortements Il faut donc les soumettre aux dispositions r glant les fournitures des objets pouvant provoquer l avortement dispositions qui pr voient l tablissement d une liste limitative l obligation de leur d livrance sur ordonnance m dicale et leur inscription sur le registre des toxiques Je ne vois d ailleurs aucun inconv nient ce que soit encore restreinte la vente de ces objets aux mineurs de moins de dix huit ans Avant de terminer j aimerais rappeler les r glements d administration publique qui r glent la d livrance des m dicaments sp cialis s consid r s comme toxiques ou dangereux cela pour informer pleinement le Parlement Pour vendre c
198. ons quent l adoption de l article additionnel introduit par le S nat Je fais observer M Roux que contrairement ce qu il croit il est possible de d roger par d cret un texte de loi en ce qui concerne les territoires d outre mer condition bien entendu que la loi le pr voie et que soit recueilli l avis des conseils g n raux On pourrait citer des exemples de telles d rogations dans plusieurs domaines M Roux s l ve contre ce qu il appelle une discrimination entre des territoires de la R publique En fait il s agit non pas d une discrimination entre les territoires mais d une adaptation des l gislations applicables Les conditions d application de cette proposition de loi si le texte du S nat est adopt pourront tre diff rentes deux gards dans la m tropole et dans les d partements d outre mer La premi re diff rence concerne la fourniture des produits contraceptifs Vous avez adopt et le Gouvernement s en f licite une disposition selon laquelle les produits et les m dicaments contraceptifs ne pourront tre d livr s qu en pharmacie Cela ne pr sente pas de difficult dans la m tropole en raison de la forte densit des pharmacies et des habitudes de la population Les centres de planning familial eux m mes ne pourront pas fournir de contraceptifs m mes m caniques La femme qui dans un de ces centres un m decin aura conseill l utilisation de t
199. ons il y a quelques mois a finalement accept de discuter celle d un des membres de la majorit M Neuwirth D put e des Yvelines membre du groupe de la F d ration de la gauche d mocrate et socialiste 29 dont nous saluons aujourd hui le rapport Applaudissements sur divers bancs Faudrait il donc continuer s abuser sur les effets d une loi qui cr e une situation telle que chaque ann e des centaines de milliers d avortements sont pratiqu s et emp cher toute possibilit d action pr ventive L avortement est un fl au social grave en France Les estimations officielles les plus r duites celles de l institut national d tudes d mographiques sont de 300 000 par an mais ce chiffre h las est largement d pass Ne serait il pas pr f rable d viter les nombreux drames qui r sultent pour la femme d abord mais aussi pour la famille dans son ensemble de l impossibilit de limiter volontairement les naissances faute d une information bien faite et officiellement admise comme dans beaucoup d autres pays tels la Grande Bretagne les Etats Unis l U R S S la Hollande les pays scandinaves la Suisse etc Faudrait 1l admettre aussi que l expansion d mographique doive se faire souvent aux d pens des familles les plus modestes qui ne savent comment planifier leur descendance Car l hypocrisie a t totale pendant des ann es certaines personnes ayant toute la
200. os 186 M le pr sident La parole est M Benoist pour r pondre au Gouvernement M Daniel Benoist Nous maintenons notre position en faveur de la seule ordonnance m dicale A la s ance de cet apr s midi j ai d pos d ailleurs une demande de scrutin public sur ce point Nous en faisons une question primordiale car l engagement du corps m dical est en cause dans cette affaire ainsi que je l ai indiqu la tribune cet apr s midi A partir du moment o vous laissez le m decin libre de d livrer soit une ordonnance soit un simple certificat vous portez une atteinte au corps m dical et je regrette d avoir entendu cet apr s midi non pas un plaidoyer mais une accusation port e contre le corps m dical par l un de nos confr res Nous demandons sous la forme que j ai indiqu e l abolition du certificat et le maintien de l ordonnance m dicale Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste M le pr sident Mon cher coll gue pour la bonne r gle et afin d viter toute quivoque je signale que votre demande de scrutin public portait sur l ensemble de l article 3 Je ne pense pas que vous vouliez la transposer sur l amendement n 19 M Daniel Benoist Si monsieur le pr sident parce que cette disposition est essentielle M le pr sident C est entendu votre demande de scrutin public porte sur l
201. ouvoir ex cutif devra soutenir Quelles sont en effet les questions fondamentales pos es par ce d bat Celle de savoir si l enfant plus d lib r ment qu autrefois accept ou refus demeurera le bienvenu dans la soci t fran aise et celle de savoir si les personnes et les foyers acc dant plus de responsabilit s dans la ma trise du don de la vie seront pr par s l exercice de cette libert nouvelle C est pourquoi le contexte d application de la loi sera demain beaucoup plus important que la loi elle m me et c est pourquoi aujourd hui les consid rants du rapport et les d clarations d intention du Gouvernement comptent davantage que le dispositif troit du texte qui nous est propos Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne C est sous le b n fice de cette r flexion g n rale que je voudrais placer toutes les observations qui vont suivre D put de la Savoie membre du groupe Progr s et d mocratie moderne SDS Gardons nous d abord d exag rer la port e de la proposition de loi sur laquelle nous allons nous prononcer en croire certaines proclamations faites au cours des derni res ann es et peut tre m me monsieur le rapporteur entendre certains de vos d veloppements ou certains de ceux de l orateur qui m a pr c d le vote de la proposition de loi dont nous d battons ferait sortir notre pays d une longue p riode d
202. personnel au sujet de l expos de M H bert mais c est lui qu il appartient de prendre l initiative d un recours aux moyens r glementaires dont vous avez parl s il le juge opportun Je pr cise d ailleurs qu une initiative de cet ordre ne peut prendre effet qu apr s la cl ture de la discussion g n rale laquelle est en cours Dans la suite de cette discussion la parole est M Vertadier M Pierre Vertadier Monsieur le pr sident monsieur le ministre mes chers coll gues la proposition de loi en discussion r pond des pr occupations fort l gitimes qui sont aussi devenues tr s actuelles par suite des progr s foudroyants de la science m dicale Mais elle renferme certaines lacunes auxquelles il pourrait facilement tre rem di sans que l esprit m me des textes en soit alt r Je limiterai volontairement mon expos l examen de certains probl mes techniques soulev s par cette proposition 1 D put de la Vienne membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique lt 57 Il faudrait d abord que soit pr cis e la nature juridique des nouveaux produits en cause ce qui ne ressort pas clairement des textes propos s D autre part de nombreuses mol cules hormonales ou d riv s des hormones physiologiquement tr s actives ont obtenu le visa des m dicaments sp cialis s Elles ont t inscrites dans les deux tableaux des substances v n neu
203. plaudissements sur de nombreux bancs Mme la pr sidente Dans la discussion g n rale la parole est Mme Thome Paten tre Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme Jacqueline Thome Paten tre Monsieur le ministre madame la pr sidente mes chers coll gues nous constatons aujourd hui avec quelque satisfaction que le S nat s est prononc apr s notre Assembl e en faveur de la modification de la loi du 31 juillet 1920 La France prend ainsi sa place parmi les nations qui reconnaissent la libert de la conception comme un droit essentiel et abandonne enfin une l gislation r trograde et d pass e Je m en r jouis d autant plus que certains d put s appartenant la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste ont t l origine des premi res propositions de loi d pos es dans ce sens notamment MM Hernu Dejean et Regaudie d s 1956 M Mitterrand et moi m me en octobre et en novembre 1965 ainsi que le docteur Benoist au S nat Puisque l accord semble pratiquement r alis j insisterai surtout sur ce qui reste faire pour que la possibilit d sormais offerte aux couples de choisir le nombre de leurs enfants et le moment de leur naissance s exerce dans le sens non du malthusianisme mais de l panouissement et du d veloppement de la famille fran aise dans la libert et dans l quilibre Malheureusement en France l re d
204. pour en d cider au nom du pays dans les derni res heures de cette session D autre part ce texte nous est soumis isol ment alors que le sujet qu il traite s int gre dans une politique nationale de la natalit voire dans une politique sociale d ensemble Aucun 5 D put de Seine et Marne membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 69 de nous ne peut donc isoler ce sujet l utilisation des contraceptifs et la r gulation des naissances de l ensemble de la politique sociale de la France Du reste le rapporteur lui m me dans un document dont chacun de nous se plaira certainement noter la tr s grande qualit souligne qu il s agit d une politique nationale de la natalit H las il pr sente seulement des suggestions qui pourraient accompagner une d cision favorable Or mesdames messieurs ce sont pr cis ment ces suggestions qui me paraissent moi l essentiel Je ne peux pas en effet isoler une loi sur l utilisation des contraceptifs de toutes les autres mesures qui devraient tre adopt es en m me temps pour prot ger et aider la famille fran aise et les jeunes pour donner par exemple la possibilit tous d obtenir l emploi de leur choix de fonder une famille pour d velopper une politique du logement plus dynamique pour apporter une aide effective la vie familiale A la suite de ses suggestions le rapporteur d clare dans le d
205. ps Voici la disposition que l Assembl e est appel e voter Ce certificat m dical de non contre indication ou cette ordonnance seront nominatifs limit s quantitativement et dans le temps valables pour un ou plusieurs produits d termin s et remis par le m decin au consultant lui m me L expression valables pour un ou plusieurs produits d termin s signifie que le m decin pourra indiquer deux produits utiliser successivement ou simultan ment s il estime une certaine alternance ou une certaine combinaison souhaitables Le texte dit limit s quantitativement Il est vident qu on ne peut limiter quantitativement un produit non d nomm Par cons quent il s agit en v rit de quelque chose tout fait semblable une ordonnance mais qui ne comporte pas la notion morale attach e l acte de prescrire Donc en ce qui concerne les accidents que vous avez voqu s monsieur Benoist je vous r ponds qu avec le certificat de non contre indication comme avec l ordonnance la responsabilit m diale du m decin est la m me Pour ce qui est du carnet souche je me r f rerai au cas des stup fiants C est vraisemblablement parce qu elle a institu le carnet souche que la France est l un des pays o l usage des stup fiants est le moins d velopp car la consommation des stup fiants en France a diminu depuis l institution du carnet souche 199
206. ptives est interdite sauf dans les publications r serv es aux m decins et aux pharmaciens Un d cret pr cisera les modalit s d application du pr sent article M Vertadier a pr sent un amendement n 5 qui dans la deuxi me phrase du premier alin a de cet article tend supprimer le mot commerciale La parole est M Vertadier M Pierre Vertadier On en reviendrait avec mon amendement au texte primitif de l Assembl e nationale et on viterait ainsi la publication dans des revues de vulgarisation d articles pseudo scientifiques que nous ne connaissons que trop et dont les cons quences sont souvent lamentables M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur La commission a accept l amendement 218 M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement souhaiterait que l Assembl e s en tienne au texte du S nat et par cons quent repousse l amendement Le texte vot par l Assembl e nationale interdisait toute publicit directe ou indirecte concernant les produits ou objets de nature pr venir la grossesse Cette terminologie est apparue la r flexion impr cise ou ambigu Dans le langage courant publicit voque des proc d s assez particuliers d agression du public comme disent les sociologues Mais tymologiquement et grammaticalement
207. que ce soit par complaisance plut t que par calcul ou plus innocemment parce qu il sera lui m me un juge partial d avance converti sans r serve la pilule et son innocuit physique ou morale D s lors tout pr texte sera bon et accept Telle jeune fille qui voudra conna tre la vie sans risquer d attirer un peu trop l attention sur elle telle jeune femme qui voudra viter les d penses co teuses d une maternit afin de satisfaire d abord d autres d sirs qu elle jugera plus urgents trouveront tout de suite l ordonnance m dicale qui viendra justifier et sauver les apparences En ce cas je n h site pas l affirmer le contr le ne sera que pour la montre que symbolique Comment d s lors le r aliser au mieux puisqu il est si important Ce contr le pour tre vraiment strict et rigoureux devrait tre assur par un accord entre le m decin de famille et un m decin sp cialiste des questions endocriniennes La pilule est une combinaison d hormones g nitales agissant r p tons le sur l hypophyse Cette action qui bloque l activit de l ovaire et supprime l ovulation donc la possibilit de f condation d pend de l quilibre hormonal pr existant Il est indispensable de v rifier cet quilibre endocrinien avant 102 d administrer des contraceptifs Il est indispensable ensuite de le surveiller Or ceci est affaire de sp cialistes Je pense par cons
208. quelle que soit la m thode propos e qu condition d tre pratiqu e par un couple suffisamment m r et form Son efficacit ne peut tre s par e de son aspect ducatif Un but si essentiel ne saurait tre atteint si l information des couples n tait s rieuse et compl t e par des conseils n cessaires l harmonie de leur vie affective l information technique sur la contraception n tant qu un des aspects de cette ducation des couples 65 Elle pourrait tre r alis e dans les centres de planning qui n abordent en g n ral l heure actuelle que l un des deux aspects de la question sous la surveillance du minist re des affaires sociales Si les propositions de loi qui nous sont soumises r pondent une partie de ces imp ratifs elles entra nent par certaines lacunes des risques pouvant aboutir pour les futures g n rations et notre race des cons quences d une exceptionnelle gravit Je n y reviendrai pas mon coll gue et confr re le docteur H bert venant d en parler avec suffisamment d loquence Elles soul vent en outre par certaines de leurs dispositions des probl mes consid rables pour les m decins En effet le fait d exiger des m decins consult s par les femmes et par les couples une ordonnance m dicale pour leur permettre d obtenir des contraceptifs ordonnances non diff renci es qu il s agisse de malades au sens large du mot d fini
209. r convenablement plusieurs enfants aux seules classes privil gi es mais qui assure chaque couple les moyens de donner sa famille les dimensions de son choix Pour nous il ne s agit point de permettre aux Fran ais de ne pas mettre au monde des enfants qu ils ne d sirent pas zie mais au contraire de les aider cr er une famille dont il leur appartiendra en propre de fixer l importance et le rythme d accroissement en fonction de leurs possibilit s M le ministre de l conomie et des finances souhaite une jeunesse nombreuse Moi aussi Mais qui veut la fin veut les moyens Il est tabli que le pouvoir d achat des familles de plusieurs enfants augmente moins vite que celui des familles sans enfant Il est tabli qu il est tr s difficile aux familles de condition modeste d acc der de grands appartements plus sp cialement dans les H L M qui en comptent trop peu Il est tabli que sans appliquer les principes du quotient familial le montant des bourses d tudes est insuffisant Il est tabli enfin que Pallocation de salaire unique aujourd hui est une d rision alors qu elle constitue la cl de vo te d une politique v ritable de la natalit L incertitude du lendemain l insuffisance de l aide aux familles sont des facteurs primordiaux qui influent sur la courbe d mographique La contraception diff re les naissances plus qu elle ne les emp che Une politique de la
210. r s consid rables de la pu riculture pour la plupart d entre eux leur fragilit ne permettra pas de les amener au terme de leur croissance et partant de les examiner Mais nous savons aussi qu c t de ces affections bien d termin es existent des quantit s de cas frustes d anomalies 49 chromosomiques entra nant des dysg nisies ovariennes testiculaires et des malformations diverses Je ne vous en citerai qu un type pour ne pas retenir trop longtemps votre attention Des auteurs anglais am ricains et scandinaves ont tabli depuis 1965 1966 que de nombreux individus intern s en raison d un comportement violent et tout fait antisocial mais d intelligence subnormale avaient un caryotype anormal Il s agit d individus qui ne pr sentent en fait aucune anomalie physique autre qu une taille l g rement sup rieure la moyenne et que la pr sence dans leur caryotype d un ou de plusieurs chromosomes Y suppl mentaire Ce sont en fait des superm les du type James Bond ou Ch ri Bibi Cette d couverte remet en cause tout le probl me de leur responsabilit Il semble bien en effet que le fait d avoir un chromosome suppl mentaire pr dispose tous les porteurs avoir un comportement social anormal et tre dot s d une agressivit toute particuli re qui les pousse tuer violer gorger etc Ce qui est un peu ennuyeux c est que ces sujets peuvent se reproduire et que
211. r s faible nombre de familles en revanche ont b n fici d une majoration Les d penses au titre de l allocation de logement pour le troisi me trimestre de 1966 sont inf rieures de plus de 4 p 100 celles du deuxi me trimestre de 1966 soit une r duction de pr s de 12 millions de francs Ces quelques donn es montrent que les conditions d une maternit heureuse sont loin d tre remplies dans notre pays Notre parti a pr sent notamment au cours de la pr c dente l gislature un grand nombre de propositions de loi 88 qui auraient pu redresser une situation qui p se lourdement sur les m res qui travaillent Il serait trop long de les num rer ici mais elles vont dans le sens des revendications que je viens d exposer M Neuwirth a insist dans son rapport sur l importance des mesures sociales en ce domaine Il s est engag devant la commission des affaires culturelles familiales et sociales tout faire y compris par ses votes pour obtenir la promulgation de telles mesures Que n a t il vot d s lors la motion de censure contre la politique antisociale du Gouvernement qui va certainement peser plus lourd encore sur le budget des familles ne serait ce que par la hausse des tarifs publics et les atteintes la s curit sociale Notre coll gue a vraiment laiss passer une magnifique occasion de mettre ses actes en accord avec ses promesses J aborde maintenant un autre prob
212. r voir une aide au logement Il faut d velopper l hygi ne et 3 D put de la Guadeloupe apparent au Groupe communiste 177 donner l eau en abondance dans les bourgs et les hameaux Il faut faire dispara tre les fl aux sociaux que constituent les maladies parasitaires Il est n cessaire aussi d aider davantage les municipalit s des d partements d outre mer cr er des cr ches des garderies et des colonies de vacances Bref il faut donner ces populations outre leur soleil et leurs terres exceptionnellement riches en d pit des cyclones plus de joie et plus d espoir Il faut enfin pr parer les hommes mieux g rer leurs propres affaires Je suis convaincu que l autonomie en union avec la France n cessit de l heure permettra de r soudre les probl mes qui se posent aux Antilles dans les formes et dans des conditions conformes aux d sirs des populations concern es Ainsi n aurons nous plus constater avec regret que certaines des d rogations pr vues pour les Antilles aux dispositions g n rales de la loi ont un caract re discriminatoire ou m me raciste comme l affirme la lettre de la conf d ration des associations familiales catholiques adress e certains membres de l Assembl e N anmoins nous voterons la proposition de loi sur la r gulation des naissances et repousserons l amendement du S nat afin de nous associer ainsi tous ceux qui veulent une maternit
213. r comme suit le titre de la proposition de loi Proposition de loi tendant modifier les articles 3 et 4 de la loi du 31 juillet 1920 art L 648 et L 649 du code de la sant publique concernant la r gulation des naissances et les contraceptifs Il n y a pas d opposition En cons quence le titre est ainsi r dig Je vais mettre aux voix l ensemble de la proposition de loi La parole est M Habib Deloncle pour expliquer son vote M Michel Habib Deloncle Mesdames messieurs vous m excuserez de prolonger ce d bat de quelques minutes Je ne suis pas intervenu dessein dans la discussion g n rale pour expliquer maintenant parlant en mon nom personnel les raisons pour lesquelles apr s m re r flexion je voterai la proposition de loi Je dis apr s m re r flexion car nul n ignore que par del le d bat qui vient de se d rouler mais souvent aussi tr s technique les incidences de cette proposition de loi pour nous comme pour nombre d hommes et de femmes dans ce pays sont l objet d une profonde r flexion sur des probl mes aussi essentiels et je dois dire aussi personnels que les origines de la vie et le destin m me de l homme Pour certains d entre nous la proposition ne va pas dans le sens de ces r flexions et de leurs pr occupations mais je crois que personne n a le droit de pr tendre imposer ses conceptions si hautes et si l gitimes qu elles puissent p
214. raception Il faudra aussi provoquer des colloques entre biologistes g n ticiens endocriniens p diatres et sociologues En outre dans le cadre de la d l gation g n rale de la recherche scientifique un comit scientifique devra tre charg de d finir un programme coordonn de recherches sur la reproduction humaine Nous aurons alors franchi un grand pas dans l tude de la g n tique 46 Voil mesdames messieurs les quelques r flexions que j avais vous soumettre Si notre opinion diff re sur quelques points de d tail propos desquels nous avons d pos des amendements nous voterons la loi qui porte d j le nom de M Neuwirth et qui notre coll gue en est tout fait d accord repr sente la synth se de toutes les propositions d pos es ant rieurement et que nous avons adapt es aux temps modernes comme l thique que nous voulons voir appliqu e dans ce pays Nous autres d mocrates et socialistes nous souscrivons cette proposition de loi qui doit apporter plus de libert la femme et au couple fran ais dans la d termination du nombre des enfants Je l ai d j dit mais je le r p terai pour conclure les d put s lus en 1967 qui voteront cette proposition de loi permettront notre pays de franchir un pas dans la voie du progr s et d une plus grande justice l gard de nos compagnes sans pour autant porter atteinte au d veloppement normal de la d
215. ravaux sur les glandes endocriniennes et plus sp cialement sur la glande qui nous int resse pr cis ment aujourd hui l hypophyse Or le cri d alarme lanc par ces professeurs est celui ci la pilule n est pas sans danger Elle peut d terminer des troubles de coagulation capables de provoquer des thromboses art rielles t moins un cas d obstruction de la carotide et un cas de thrombose c r brale chez deux jeunes femmes pour qui la relation de cause effet tait bien tablie Le contr le m dical de l utilisation de la pilule est donc n cessaire et doit tre tr s rigoureux Or il est dit dans la proposition de loi qu il y aura effectivement un contr le tr s strict et que de toute fa on voyez la rigueur en effet la pilule ne pourra tre d livr e par le pharmacien que sur ordonnance m dicale 101 Cela para t rassurer tout le monde mais en r alit cette s curit est trompeuse car je n h site pas produire cette affirmation en m excusant aupr s du corps m dical auquel j ai longtemps appartenu moi m me comme praticien et comme chef de service hospitalier laisser le contr le de la pilule un seul m decin c est permettre pratiquement sa vente libre Il faut dire les choses avec franchise si le contr le est institu de cette fa on par un seul m decin il se trouvera vite dans tel ou tel secteur un praticien dont cette prescription deviendra la sp cialit
216. re utilement communiqu au couple plus particuli rement en ce qui concerne le facteur rh sus surtout lorsque les futurs poux appartiennent un groupe sanguin diff rent Vous n ignorez pas en effet que cette diff rence peut cr er des incompatibilit s f to maternelles qui limitent et m me menacent la descendance Or les progr s de la science m dicale permettent si l on est pr venu temps d obvier de tels d sastres J aborde maintenant le dispositif de la loi Comme je lai indiqu au d but de mon expos votre commission souhaite conserver conformes six des sept articles adopt s par le S nat 150 Les divergences apparaissent propos de l article 3 dont une disposition fondamentale traduit la dualit de deux coles les uns souhaitent que la responsabilit morale du m decin soit d gag e par la d livrance d un certificat de non contre indication les autres estiment au contraire que la responsabilit du m decin est en tout tat de cause engag e qu il s agit l d un acte social et que la notion d ordonnance doit tre maintenue Il s est trouv une majorit la commission pour retenir la premi re formule et souhaiter l introduction du certificat de non contre indication Il appartiendra l Assembl e de se prononcer ce sujet Le deuxi me point controvers portait sur l ge des mineurs Le S nat l avait fix vingt et un ans mais en autor
217. rencontr s pour r gler une question qui aurait d l tre depuis longtemps N y a t il pas l une survivance d un certain dogmatisme religieux aujourd hui heureusement en voie d tre d pass 82 Je voudrais revenir dans cette intervention sur quelques points mon avis primordiaux Le rapport du haut comit de la population d s son introduction tient affirmer qu un des aspects essentiels du probl me c est de permettre au couple non seulement d avoir les enfants quand il le d sire mais aussi d avoir tous les enfants qu il d sire dans les meilleures conditions avec la certitude de pouvoir mener bien leur ducation et j ajouterai de leur trouver des d bouch s dans la soci t Le rapport poursuit Garantir au couple la libert d avoir le nombre d enfants qu il d sire cela exige de l Etat non seulement de revenir sur l interdiction pratique de la diffusion des m thodes contraceptives mais aussi d aider positivement les familles accueillir les enfants d sir s Il y a dans ce domaine beaucoup faire comme en t moigne le r sultat de l enqu te de l I N E D sur le nombre id al d enfants suivant les milieux sociaux 2 35 chez les ouvriers 3 01 chez les cadres sup rieurs Pour rem dier cette grave injustice sociale il importe de prendre d urgence des mesures dans un grand nombre de domaines Le rapport du haut comit de la population
218. reyfus Schmidt M Michel Dreyfus Schmidt Je tiens tout d abord remercier M le pr sident d avoir entendu l appel que j ai lanc cet apr s midi M le pr sident Anthonioz Je m efforcerai bien entendu de respecter le temps de parole qui m est imparti Bien que je ne sois pas m decin je pense avoir qualit pour intervenir dans ce d bat 92 En effet mon propre p re ne fut il pas le cosignataire de la premi re proposition de loi signal e par le rapporteur proposition en date du 23 f vrier 1956 qui fut suivie huit jours plus tard par celle d pos e par notre ami M Hernu puis par d autres propositions manant de la gauche avant que M Fran ois Mitterrand l occasion de la campagne lectorale saisisse directement le pays de ce probl me et arrive le convaincre qu il n tait pas possible avec dix ans de retard il est vrai qu une nouvelle proposition de loi ne vienne pas enfin en discussion Certes nous ne reprochons pas M Neuwirth d avoir dix ans de retard alors que nous nous rendons compte que plusieurs de ses coll gues de groupe ont des si cles de retard Nous avons entendu tous les arguments habituellement voqu s dans ce genre de discussion On a notamment object qu il tait trop tard que ce n tait pas le moment qu il n y avait pas assez de parlementaires en s ance Nous avons m me entendu M Flornoy demander curieusement que ce d bat soit renvoy
219. rice Georges Il est vrai qu on aura ainsi fait confiance au corps m dical qui le m rite mon avis mais pas unanimement Murmures sur divers bancs et qu on aura respect la sacro sainte r gle de l universalit du dipl me et de la libert de prescription Et pourtant cette libert a d j connu des limitations des entorses par exemple pour la prescription de substances toxiques ou pour l avortement th rapeutique lequel depuis plus d un si cle exige l accord de trois m decins C est dans cet esprit mais sans aller aussi loin qu il faudrait tablir un contr le Ce contr le pour tre vraiment strict et rigoureux sans par ailleurs demander l impossible devrait proc der d un accord entre le m decin de famille et un m decin sp cialiste des questions endocriniennes ou gyn cologiques La prescription d un produit aussi actif agissant sur une glande aussi complexe aussi noble exige une v rification et une surveillance de l quilibre endocrinien Cela est affaire de sp cialiste Je connais d ailleurs nombre de praticiens qui ne regretteraient pas dans un cas aussi sp cial d avoir se 7 D put de l H rault membre du groupe de la F d ration de la gauche d mocrate et socialiste 166 d charger partiellement d une responsabilit qui va leur para tre bien lourde Ils accepteraient tr s volontiers cette id e d un accord qui donnerait cette fois peu
220. rit et du m me coup le progr s social M Michel Dreyfus Schmidt Et le pouvoir d achat M Maurice Georges Comme on peut tout faire avec des mots voire des enfants certains affirment que gr ce la pilule on stimulera la natalit d clinante D autres assurent par ailleurs que les manques occasionn s par la contraception seront largement compens s si l on accepte de mener une politique nataliste c est dire de consentir une aide plus g n reuse aux familles Loin de moi l id e de pr tendre qu on fait trop pour les familles Je pense au contraire que l effort social doit porter avant tout dans cette direction Mais je pr cise que nous avons les plus fortes allocations du monde les aides sociales de toutes sortes allocation salaire unique aide au logement sont plus lev es chez nous que dans le reste du monde et tout cela n a pas emp ch notre natalit de d cliner et l indice de densit de population de nous placer au dernier rang des grandes nations europ ennes J ai d pos ce sujet un amendement qui n a pas t retenu parce qu il introduisait dans le texte un l ment 163 nouveau qui n y avait plus sa place au point o nous tions arriv s de cette discussion Je demandais je sch matise que soit l aussi pr vue une sorte d indexation pr cis e par des freins par des clignotants ceux ci s allumant pour crier gare partir d un no
221. rnit porte a seize semaines et indemnis plein salaire L incidence financi re de telles mesures repr senterait seulement 1 28 p 100 du budget g n ral de la s curit sociale Nous demandons en outre l octroi de cong s sp ciaux aux m res pour leur permettre de soigner un enfant malade 172z Mais ces propositions ne viennent jamais en discussion Le Gouvernement refuse de les inscrire l ordre du jour Nous voterons cette proposition de loi sur la contraception mais nous continuerons mettre tout en uvre pour r unir les conditions conomiques et sociales qui permettront de donner aux femmes le droit une maternit heureuse Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme la pr sidente La parole est M Jean Moulin Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne M Jean Moulin Mesdames messieurs dans le remarquable expos qu il pr sentait notre Assembl e au cours du premier d bat consacr aux propositions de loi relatives la r gulation des naissances M Joseph Fontanet soulignait le fait que le texte en discussion ne repr sentait qu un seul aspect du probl me et que l essentiel d pendait tout autant d une politique globale relevant la fois du pouvoir ex cutif et des mouvements ducatifs qu il faudra soutenir Notre ami avait excellemment d gag les grandes id es ma
222. rojet de loi dispose que toute propagande sera interdite Mais nous m mes mes chers coll gues ne faisons nous pas une propagande effr n e et sans pudeurs mieux que ne saurait le faire la meilleure maison de publicit Il est regrettable qu un tel projet ne puisse tre discut huis clos comme aux assises quand il s agit d affaires de m urs Si les couples doivent attendre le moment qui leur semble favorable pour procr er nul doute que les familles nombreuses deviendront de plus en plus rares il ne faut pas se le dissimuler Les enfants mesdames messieurs ne sont pas toujours engendr s par la r flexion et par la raison mais dans un lan d amour irr sistible comme l exigent la nature et FA l instinct de continuit de l esp ce humaine Or avec la pilule ces effusions p riront dans le n ant D autre part les maris ont ils song que d sormais c est la femme qui d tiendra le pouvoir absolu d avoir ou de ne pas avoir d enfants en absorbant la pilule m me leur insu Mouvements divers Les hommes perdront alors la fi re conscience de leur virilit f conde et les femmes ne seront plus qu un objet de volupt st rile Mais sommes nous convaincus que cette semi castration chimique des femmes n engendrera pas des troubles organiques et psychiques De grandes sommit s m dicales en particulier l acad mie de m decine ont d j tir la sonnette d alarme et ont stigmatis
223. roposition de loi Cette opposition est fond e sur des arguments d ordre moral d ordre d mographique d ordre m dical 161 L aspect moral de la question le plus important mon avis ne m arr tera que peu de temps D autres plus qualifi s que moi ont dit mieux que je ne saurais le faire ce qu il faut en penser Me bornant par cons quent fr ler ce c t moral du sujet je me contenterai de pr senter deux courtes remarques qui en d autres circonstances feraient peut tre sourire Lorsque la preuve aura t faite l usage de ce que je vais affirmer dans quelques instants savoir que la pilule contraceptive sera mise pratiquement en vente libre on appr ciera comme il convient l extr me souci de prudence des l gislateurs qui ont consenti certes laisser la jeune fille mineure non mancip e c libataire se procurer la pilule dont elle veut faire usage mais la condition formelle de se pr senter chez le pharmacien avec une ordonnance et surtout avec une autorisation crite sign e de la propre main de son p re ou de sa m re On sourira peut tre aussi quand on r alisera mieux comment le Gouvernement a consenti l utilisation de la pilule condition que ce soit au moins pour le ministre des finances et si je puis m exprimer ainsi sans avoir d lier les cordons de sa bourse Mouvements divers L argument d mographique me retiendra plus longtemps Je rappell
224. rquant nos positions dans un domaine qui touche directement et indirectement au myst re m me de la vie et met en cause les responsabilit s les plus sacr es du couple Il d finissait tout l environnement dont doivent tre accompagn es les dispositions que pour faire cesser une fausse situation le Parlement est en train d inscrire dans la loi Et cela l amenait conclure Le climat dans lequel sera appliqu e la loi est en d finitive plus important que le texte lui m me Intervenant aujourd hui au nom du groupe Progr s et d mocratie moderne comme lavait fait avec tant de comp tence M Joseph Fontanet je ne reviendrai pas sur les positions et les observations g n rales qu il avait livr es l Assembl e Je m attacherai plut t juger les l ments que le S nat a apport s au cours de son examen Nous sommes D put de l Ard che membre du groupe Progr s et d mocratie moderne 173 heureux comme M le rapporteur a su l crire de rendre hommage nos coll gues s nateurs Ils ont am nag le texte vot en premi re lecture sans en remettre en cause ni l esprit n1 les dispositions essentielles Se fondant sur leur innocuit ou la facilit de leur emploi ils ont marqu une s paration justifi e entre les objets ou les produits dont l action est purement physique ou m canique et les contraceptifs hormonaux ou chimiques auxquels ils ont joint dans la classification qu
225. s le voter une seconde fois Quant restreindre l expansion d mographique on y parviendra de toute fa on Les femmes vous le comprenez ne sont plus d cid es lever tant d enfants D une fa on ou d une autre le chiffre de la population diminuera Pour ma part j ai toujours t oppos e la vente de contraceptifs aux mineurs C est sur ce point que je ne puis accepter la d rogation envisag e en vertu de laquelle dans les d partements d outre mer les contraceptifs pourront tre vendus aux mineurs M Christian de la Mal ne En m tropole aussi Mme Albertine Baclet Le climat dans ces r gions h te d j suffisamment la maturit de nos jeunes Aussi devons nous nous montrer encore plus s v res et emp cher nos enfants de se procurer n importe o des pilules Ce disant nous entendons lutter contre la d t rioration des m urs Pour inciter les enfants observer les lois de la morale il faut mettre leur disposition des centres de loisirs o ils pourront s occuper et s instruire C est souvent parce qu ils sont d s uvr s qu ils sont amen s faire ce qu il ne faut pas L oisivet est la m re de tous les vices D put du Finist re membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 223 Je demande donc l Assembl e de suivre mon coll gue le docteur Roux qui demande la suppression de l article 5 bis J ajoute que ne
226. s am nagent d ailleurs la proc dure d une fa on qui donne satisfaction la plus large partie du corps m dical et qui est compatible avec les exigences non seulement de la sant mais de la s curit des consultantes 20 Par ailleurs la proposition de loi permet un contr le minutieux tant de la fabrication que de l importation et de la vente des contraceptifs et il appartiendra selon le droit courant au minist re des affaires sociales de classer ceux ci comme il convient dans tel ou tel tableau correspondant leur cat gorie Une r glementation particuli re a t consacr e aux dispositifs anticonceptionnels intra ut rins de telle fa on que ceux ci ne puissent tre d livr s qu aux praticiens autoris s Evidemment notre commission a galement estim n cessaire de r glementer s v rement les dispositions ant rieures lorsqu il s agit de mineures de moins de dix huit ans Il convenait aussi d envisager les conditions de fonctionnement des tablissements d information de consultation ou de conseil familial qui seront vraisemblablement rendus encore plus n cessaires par l application de la loi ainsi que l agr ment des centres et tablissements d j existants En effet il a paru souhaitable notre commission que ceux ci puissent tre contr l s d une fa on effective par les pouvoirs publics qui ont la responsabilit de la sant publique Une tr s longue discussion s est in
227. s aussi sur l ensemble des probl mes de la vie conjugale et familiale sera donc d sormais de plus en plus indispensable Elle devra tre dispens e par les associations familiales et autres organismes qualifi s pour cette mission parmi lesquels chaque foyer devra pouvoir trouver s il le d sire le cadre ducatif correspondant ses croyances et son thique De m me quelles que soient les barri res d ailleurs fragiles que la loi tablira pour emp cher la d livrance abusive des contraceptifs aux mineurs la vraie d fense de la jeunesse contre les risques d une aggravation de la licence des m urs r sidera dans sa meilleure pr paration aux responsabilit s nouvelles que la vie lui m nagera 34 Les parents en ont naturellement les premiers la charge et il faut souhaiter que se d veloppent les cercles de parents susceptibles de les aider dans leur r le d ducateurs Mais ce n est pas tenter de les suppl er que de vouloir organiser cette n cessaire pr paration lointaine de leurs enfants au mariage L ducation sexuelle n est qu une partie d une telle pr paration dont le cadre privil gi reste celui de la famille et par elle des associations familiales et des mouvements et foyers de jeunesse Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne A d faut l cole peut offrir aussi en dehors des structures proprement scolaires un lieu propice o des ducateur
228. s d un apprenti sorcier peut tre excusable certes mais tout de m me responsable aux yeux de tous Je citerai enfin quelques extraits du rapport du professeur Michaux o nous pouvons lire Le m canisme d action de ces produits est complexe Le recul n est pas encore suffisant pour juger de leur innocuit longue ch ance Nous relevons plus loin L innocuit doit galement envisager le danger pour un f tus ventuel Les accidents rapport s par Wilkins ainsi il y a donc des accidents doivent rendre prudent et la plupart des stro progestatifs ne doivent tre administr s qu des femmes chez qui l absence de grossesse aura t v rifi e Plus loin encore nous lisons Le danger reste tout de m me limit car il faut prendre ces produits de la septi me la quinzi me semaine du d veloppement f tal pour qu ils soient susceptibles d entra ner des malformations chez un f tus femelle Ils entra nent donc des malformations Le rapport de la commission sp ciale des experts fran ais charg s d tudier les cons quences ventuelles sur la sant de l absorption de produits anticonceptionnels met les 253 2 m mes r serves et souhaite de nombreuses recherches cliniques biologiques statistiques pour parfaire nos connaissances et r duire nos incertitudes Mes chers coll gues nous avons le devoir nous qui sommes en tant que l gislateurs responsables de
229. s de la contraception M le pr sident L incident est clos Chacun a exprim son opinion Poursuivons le d bat dans la bonne humeur La parole est M Georges dernier m decin inscrit Sourires 99 M Maurice Georges Mesdames messieurs je voudrais expliquer la position que j ai prise devant la commission des affaires culturelles et celle que je vais prendre devant l Assembl e contre la proposition de loi qui nous est soumise Je voudrais exprimer mon d saccord sur la m thode propos e pour l utilisation de la pilule contraceptive Je ne d velopperai pas d arguments d ordre moral d autres plus comp tents que moi l ont fait beaucoup mieux que je ne saurais le faire Je ne reprendrai pas non plus l argument d mographique On para t s accommoder du fait que notre pays pays vide comme le d finissait un jour un Japonais n a que 50 millions de sujets pr senter en face du milliard chinois J ai t int ress toutefois par la r cente communication de notre ministre de l conomie et des finances M Michel Debr r affirmant sa position bien connue Il y a en France disait il une baisse sensible de la courbe d mographique contrastant avec une courbe inverse ascendante de la natalit chez la plupart de nos partenaires N oublions pas ajoutait il que la baisse de la natalit est l origine de notre engourdissement conomique et que le rajeunissement
230. s et des m decins form s cette t che puissent s adresser eux mais cela ne peut tre fait qu avec l accord et sous le contr le des parents L Etat devra orienter et encourager ces initiatives en aidant celles qui existent se d velopper et en aidant d autres na tre Il est essentiel monsieur le ministre que vous ayez la volont de promouvoir ce vaste effort ducatif indispensable pour la sauvegarde et l panouissement de valeurs essentielles Il faut aussi que le Gouvernement lutte mieux contre l exploitation hont e de l rotisme des fins commerciales qui cr e un climat moral et social malsain pour la famille et la jeunesse Par ailleurs la libert du don de la vie ne doit pas s tendre sens unique Les parents doivent pouvoir viter les naissances qu ils ne d sirent pas mais ils ne doivent pas faute des conditions mat rielles requises tre emp ch s d avoir autant d enfants qu ils le voudraient Applaudissements sur les bancs du groupe Progr s et d mocratie moderne et de l union d mocratique pour la V R publique Le respect de la libert des parents rejoint les exigences de l avenir national qu une rechute dans la d natalit d avant 1939 compromettrait tragiquement 5352 Or nous devons bien constater que l chec de la politique du logement et la raret des quipements socio collectifs le retard pris par les prestations familiales sur les sal
231. s le texte de la commission est de droit Article 1 M le pr sident Art 1 Les articles L 648 et L 649 du code de la sant publique sont abrog s En cons quence les mots anticonceptionnels et propagande anticonceptionnelle sont supprim s de l intitul du chapitre V du titre III du livre V du code de la sant publique premi re partie Personne ne demande la parole Je mets aux voix l article 1 L article 1 mis aux voix est adopt 112 Article 2 M le pr sident Art 2 La fabrication et l impor tation des contraceptifs sont autoris es dans les conditions fix es par un r glement d administration publique M Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre M Benoist et M Vinson ont pr sent un amendement n 10 qui tend supprimer cet article La parole est Mme Thome Paten tre Mme Jacqueline Thome Paten tre Nous retirons cet amendement M le pr sident L amendement n 10 est retir M Vertadier a pr sent un amendement n 3 qui tend r diger ainsi l article 2 Il est ins r au titre III du livre V du code de la sant publique le chapitre VIII nouveau ainsi r dig Chapitre VII Art L 658 1 Les produits destin s la pr vention de la grossesse sont des m dicaments sp cialis s Ils sont soumis aux dispositions l gislatives et r glementaires r glant leur fabrication exportation importati
232. s les d put s d outre mer et que j en suis convaincu l ensemble de l Assembl e approuve Mais de plus ce texte est absolument inacceptable dans sa formulation L article 73 de la Constitution dispose que le r gime l gislatif et l organisation administrative des d partements d outre mer peuvent faire l objet de mesures d adaptation n cessit es par leur situation particuli re Cela signifie que 224 lorsque nous votons un texte qui de plein droit est applicable aux d partements d outre mer ce texte peut faire l objet de mesures d adaptation l gislative lorsqu il s agit de dispositions l gislatives ou de modalit s d application r glementaires dans les mati res du domaine r glementaire Je sais bien que l article 5 bis en discussion vise en particulier des dispositions qui en vertu de l article 3 in fine peuvent tre prises par voie de r glement d administration publique On aurait pu sur le plan de la technique l gislative pr voir un r glement d administration publique diff rent dans les d partements d outre mer Mais ce n est pas cette proc dure qui a t retenue puisque l article 5 bis envisage en outre une d rogation aux dispositions de l article 4 qui par hypoth se sont des dispositions l gislatives puisque personne ne discute qu elles ont leur place dans la loi Par cons quent aussi bien sur le fond que sur la forme cet article 5 bis est inacc
233. s ne vaut il pas mieux p cher par exc s Il tait indiqu en tout cas de demander le contr le s v re d un produit dont l innocuit est loin d tre assur e Il serait tonnant je le dis surtout pour ceux de nos coll gues qui ne sont pas m decins que l action des hormones utilis es action entra nant le blocage d un syst me glandulaire dont on 103 est loin d avoir encore saisi toute la complexit doive se limiter un r le strictement contraceptif lectivement exclusivement Monsieur le ministre je regrette que nous ayons nous prononcer sur un sujet aussi essentiel un samedi le dernier jour de la session devant une Assembl e clairsem e et bout de souffle Exclamations sur divers bancs Je regrette d avoir voter contre un projet qui ne me satisfait pas Et je me permets de vous demander avant qu il ne revienne au S nat d tudier s il est possible de le modifier dans le sens que j ai indiqu Profitons de trois mois de r flexion pour nous attarder sur cette question que je me permets de vous poser L enjeu n est il pas trop s rieux n est il pas trop grave pour qu on laisse un seul m decin la t che d en d cider Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique
234. s pour obtenir une bonne adresse et finalement l avortement clandestin chez une matrone qui faisait payer cher ses services ou pour les moins fortun es le fonds du d sespoir Cependant toutes taient terriblement traumatis es car beaucoup de ces avort es ont le sentiment d tre les victimes d une impardonnable injustice qui les marque physiquement et moralement D autre part combien de couples sont d s quilibr s pour ne pas conna tre une vie intime compl te et confiante Et pourtant quoi de plus merveilleux que deux tres qui affrontent ensemble les combats de la vie et dont le plus bel ach vement est la maternit voulue attendue pr par e une maternit qui n est pas redout e refus e Par le vote de la proposition de loi que j ai l honneur de vous soumettre les conditions d existence de millions de couples seront transform es La crainte en ce qui concerne la contraception vient aussi du fait que beaucoup de parents redoutent un rel chement des m urs ils redoutent en particulier que la peur de la grossesse qui maintenait bon gr mal gr certaines jeunes filles dans la voie de la vertu ayant disparu celles ci se laissent aller des exp riences r pr hensibles et que le mariage ne devienne qu une exp rience apr s d autres exp riences C est une des raisons pour lesquelles le texte qui vous a t pr sent pose des verrous qui demeurent encore une exigence sans n
235. s sociales M le ministre des affaires sociales Le Gouvernement approuve enti rement l amendement de la commission La th se soutenue l instant par M le rapporteur est celle que j avais moi m me sans succ s je dois le dire d fendue devant le S nat o je m tais fait le d fenseur du texte adopt par l Assembl e nationale pour des raisons de principe qui maintenant encore me paraissent d cisives Compte tenu de la complexit croissante de la m decine on peut certes tre un jour amen s interroger sur la validit du principe de comp tence universelle de tous ceux qui poss dent le dipl me de docteur en m decine Mais ce n est pas l occasion d un tel d bat et sur un tel sujet qu il convient de remettre en cause ce principe fondamental et jusqu pr sent toujours respect de notre droit en mati re m dicale M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 1 accept par le Gouvernement L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident MM Peyret Blary Maurice Cornette Coust Litoux Limouzy Ansquer Mainguy Miossec Valleix et Westphal ont pr sent un amendement n 6 rectifi qui tend apr s le quatri me alin a de l article 3 ins rer le nouvel alin a suivant Les dispositions pr vues l article 317 du code p nal ne sont pas applicables aux praticiens qui proc dent l insertion des dispositions intra ut rins vis s
236. ses beaucoup sont rembours es par la s curit sociale Ce n est que par extension leur action secondaire qu elles ont t peu a peu prescrites pour emp cher la grossesse M dicaments hormonaux elles sont consid r es comme toxiques quand leur emploi est limit la dur e des troubles physiologiques qu elles gu rissent Produits anticonceptionnels prendre presque quotidiennement elles seraient soudain devenues inoffensives Celui qui les prescrirait sans assortir cette prescription de grandes pr cautions encourrait une responsabilit tr s lourde C est un des premiers motifs et non des moindres qui doit nous inciter faire b n ficier nos concitoyennes et peut tre bient t pourquoi pas nos concitoyens dans l int r t de leur propre sant des garanties qui s attachent au statut des m dicaments sp cialis s et au visa Mais nos chimistes et nos physiologistes mettront sans doute au point des mol cules inoffensives dont la seule action sera la pr vention de la grossesse Compte tenu de la directive du March commun relative la d finition du m dicament il n est pas certain que ce nouveau produit puisse tre consid r comme tel Pr voyons donc son appartenance en l assujettissant l article L 601 du code de la sant publique qui traite des m dicaments sp cialis s D s lors ce produit destin la r gulation des naissances sera soumis une r glementation tr s stricte
237. ses qui souvent au p ril de leur vie ont recours l avortement ne sont pour la plupart ni des r cidivistes du crime qui calculent avec les sanctions pr vues par la loi ni des femmes qui c dant une simple fantaisie malsaine pourraient tre intimid es par ses r gles Elles sont presque toutes des infortun es r solues tout tenter quelle que soit l importance du risque pour chapper la mis re qu entra nerait dans un logis d j surpeupl la venue du dernier n la perte d une place qu entra nerait une grossesse ou bien au scandale cr autour de leur nom Mesdames messieurs ces propos taient tenus cette m me tribune le 23 juillet 1920 par un d put clairvoyant de l poque le docteur Morucci Commenc 15 heures le d bat se terminait par un vote 18 heures Ainsi tait acquis par 521 voix contre 55 un texte qui devait demeurer inchang pendant 47 ans Qu tait la loi de 1920 Indubitablement une loi de circonstance faite pour compenser la terrible h morragie caus e D put de la Loire membre du groupe de l Union d mocratique pour la V R publique Socialiste puis communiste apr s le congr s de Tours le docteur Paul Morucci 1868 1935 fut d put des Bouches du Rh ne de 1919 1924 11 par la premi re guerre mondiale Cette guerre particuli rement meurtri re entra na pour la population fran aise de profonds bouleversements Les mouve
238. sident M Vertadier a pr sent un amendement n 4 qui tend r diger ainsi l article 3 Il est ins r au chapitre VII du titre II du livre V du code de la sant publique les articles suivants Article L 658 2 Les objets usage contraceptif sont soumis aux dispositions de l article L 645 du code de la sant publique Article L 658 3 Les dispositifs anticonceptionnels intra ut rins sont soumis aux dispositions de l article L 645 du code de la sant publique Ces objets ne pourront tre prescrits vendus ou fournis aux mineurs non mancip s de moins de dix huit ans 115 que sur ordonnance m dicale d livr e avec le consentement crit du repr sentant l gal Sur cet amendement ont t pr sent s deux sous amendements La parole est M Vertadier M Pierre Vertadier Je retire cet amendement M le pr sident L amendement n 4 est retir Les sous amendements n 9 rectifi et 8 qui le modifiaient deviennent donc sans objet M Dreyfus Schmidt Mme Thome Paten tre MM Benoist et Vinson ont pr sent un amendement n 11 qui tend r diger ainsi le premier alin a de cet article La vente des contraceptifs est exclusivement r serv e aux pharmaciens Ces produits et objets ne sont sauf d cision contraire du ministre des affaires sociale d livr s que sur ordonnance m dicale nominative et limit e quantitativement et dans le temps Lorsqu ils concer
239. soient pas des m dicaments ou que tout au moins certains d entre eux ne soient pas des m dicaments au sens de la d finition des m dicaments en France L objet de cet amendement est le suivant viter qu une controverse s tablisse sur la notion m me de m dicament qui aurait pour effet de faire chapper la r glementation des m dicaments des contraceptifs qui ne le sont point M le pr sident Quel est l avis de la commission M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement r pond au souhait exprim ce matin par M Vertadier La commission a donn son accord M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 22 du Gouvernement L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident M le rapporteur a pr sent un amendement n 24 qui tend dans la deuxi me phrase du premier alin a de l article 3 apr s les mots ces produits intercaler le mot m dicaments La parole est M le rapporteur 118 M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement a t adopt ce matin par mesure de s curit la demande de M Vertadier M Pierre Charles Krieg Il faut aussi mettre une virgule apr s le mot produits M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 24 L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident M Georges a pr sent un amendement ainsi con u Dans le premier alin a de l article 3 5 ligne apr s les mots sur ordon
240. ssant et ne peut pas tre r solu facilement car les facteurs traditionnels et religieux freinent la transformation des modes de vie et de la mentalit populaire La r vision de la loi de 1920 rev t donc pour nous une importance capitale Elle aboutira en effet au respect de la libert de prescription des m decins de l organisation d un r seau d tablissements de consultation d information ou de conseil familial en vue de faciliter aux couples la planification des naissances Pourquoi laisser au hasard le soin de trancher des d cisions aussi graves La r vision de la loi de 1920 est attendue dans les d partements d outre mer par toutes les cat gories sociales dans leur grande majorit Applaudis sements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants En effet aux Antilles la femme met des enfants au monde comme l arbre porte ses fruits c est dire jusqu un ge relativement avanc Chaque ann e sur cent femmes g es de quarante quarante neuf ans six mettent des enfants au monde contre deux en m tropole Il n est pas rare de rencontrer deux g n rations dans une m me salle d cole la tante et la ni ce celle ci tant parfois plus g e que celle l Aux Antilles quand le premier b b a cinq mois la femme est enceinte de deux ou trois mois d o ces familles de dix douze enfants et parfois plus 570 Le vote de cett
241. staur e sur un probl me fondamental celui de l information En effet en franchissant le pas de la r gulation des naissances il appara t hautement n cessaire de consid rer lucidement quels sont les imp ratifs qui d coulent de cette d cision Notre commission dans sa majorit s est ralli e aux th ses que je viens d avoir l honneur de soutenir En revanche il a paru n cessaire d tablir une distinction entre ce qui est l information et ce qui rel ve de la propagande antinataliste C est pourquoi l article 5 r glemente s v rement le domaine de la publicit Il ne suffit pas d abroger les articles de lois qui sont d pass es et journellement viol es Dans ce vaste domaine de la r gulation des naissances il convient de mettre en place toute 91 une l gislation appropri e Cela ne se fera pas gr ce au vote d une seule proposition de loi mais exigera une mise en place progressive de textes dont l exp rience d montrera la n cessit En outre il est peu pr s certain que le S nat sera appel faire part lui aussi de ses suggestions et modifier nos propositions auxquelles les r glements d administration publique apporteront l ultime retouche En effet il faut bien dire que ce qui caract rise la France en mati re de r gulation des naissances c est le retard de la pens e sur l action le hiatus entre les principes dont se r clament les tenants de l tat actuel et
242. ster un renversement des valeurs qui ont jusqu pr sent fond l quilibre de la communaut familiale sur l union du couple autour de l ducation des enfants le d veloppement de la population nationale sur une politique respectant les familles et leur venant en aide la morale sociale sur le respect de la vie humaine d s sa transmission et en toutes circonstances Pour se convaincre qu il s agit d un vrai probl me il suffit de constater les cons quences dans certains pays de l abandon de ces valeurs lorsque l introduction de la contraception a fourni l occasion d un affaiblissement des disciplines familiales d une licence accrue des m urs parmi la jeunesse d une disparition collective de la volont d accueil 81 des enfants d une m connaissance du caract re sacr de la vie humaine A cet gard je me contenterai de quelques observations Qui n a remarqu f t ce par exemple travers les poignants t moignages du cin ma su dois le morne ennui suintant de certaines soci t s scandinaves qui ont proclam le droit au bonheur par la lib ration des sexes Qui n observe dans ces soci t s l avilissement de l id e et de l id al du bonheur familial de la moralit de la jeunesse Sans parler de l escalade qui des insucc s partiels de la contraception fait tirer un argument pour largir la l gislation sur l avortement voire sur la st rilisation ouvrant la
243. t M le pr sident L amendement n 3 est retir D s lors les sous amendements n 7 et 27 qui le modifiaient deviennent sans objet M le pr sident Personne ne demande plus la parole Je mets aux voix l article 2 L article 2 mis aux voix est adopt Article 3 M le pr sident Art 3 La vente des contraceptifs est exclusivement effectu e en pharmacie Ces produits et objets sont inscrits sauf d cision contraire du ministre des 114 affaires sociales sur un tableau sp cial pr voyant notamment qu ils ne sont d livr s que sur ordonnance m dicale L ordonnance m dicale doit tre nominative et limit e quantitativement et dans le temps lorsqu elle concerne la contraception f minine elle ne doit tre remise par le m decin qu la femme elle m me Les dispositifs anticonceptionnels intra ut rins ne sont d livr s qu aux praticiens habilit s exercer la m decine sur leur demande crite et pour un usage professionnel La vente ou la fourniture de tout contraceptif aux mineurs non mancip s de moins de dix huit ans ne peut tre effectu e que sur ordonnance m dicale d livr e avec le consentement crit du repr sentant l gal sauf n cessit th rapeutique Un r glement d administration publique d terminera les modalit s d application du pr sent article La parole est M Benoist M Daniel Benoist Je renonce la parole M le pr
244. t Je n ai pas fait partie de la commission et j admire d ailleurs beaucoup le travail qui y a t effectu Mais je crois que le souci que je manifeste est assez r pandu chez tous ceux qui comme moi sont partisans de l abrogation de la loi de 1920 mais qui ainsi que M le ministre des affaires sociales l a dit excellemment tout l heure ne tiennent pas ce que la loi nouvelle conduise une licence dont souffrirait notre jeunesse et dont souffriraient ensuite nos foyers et nos familles Je demande donc l Assembl e de voter cet amendement pour que le S nat puisse son tour r fl chir ce probl me et qu ainsi au cours des navettes successives nous puissions prot ger notre jeunesse plus qu elle ne l est par le texte actuel Car ce n est pas en soumettant la d livrance de tels produits l autorisation paternelle pour les mineurs de moins de dix huit ans qu on ira tr s loin dans le sens de la protection des jeunes C est pourquoi j insiste pour qu au moins en premi re lecture cet amendement soit vot quitte ensuite pour r pondre au souci de M le rapporteur interdire la d livrance de ces produits aux mineurs Je ne m connais pas toutefois qu il y ait l un probl me sur lequel nous pourrions nous pencher pendant la dur e des navettes 122 M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Je partage tr s largement l
245. t pour qu il y ait r pression du d lit d avortement il faut que l auteur ait eu connaissance qu il commettait le d lit ou qu il soit coupable de ne pas avoir fait le n cessaire pour savoir que la femme tait enceinte En d ontologie le m decin doit toujours avoir l esprit que la femme qui vient le consulter peut tre enceinte et qu il risque en cons quence de commettre un avortement Il a l obligation morale de se mettre l abri d une erreur possible Il appartient au tribunal d appr cier s il a eu effectivement connaissance de l tat de sa cliente auquel cas il est videmment coupable ou s il est vraiment coupable compte tenu des circonstances de ne pas s tre pos la question Je crois donc que la jurisprudence donne satisfaction au docteur Peyret L adoption de son amendement inverserait en quelque sorte la pr somption Il ne faut pas que le docteur puisse dire qu il ne savait pas ou qu il n y avait pas pens Compte tenu de ces pr cisions qui r pondent me semble t il aux pr occupations du docteur Peyret et sous r serve bien s r de l examen ult rieur d une proposition de loi sur ce sujet je lui demande de bien vouloir retirer son amendement M le pr sident La parole est M Peyret pour r pondre au Gouvernement M Claude Peyret Monsieur le ministre si vous nous donnez l assurance qu la prochaine session vous accepterez que vienne en d
246. t dans les Nouvelles litt raires du 10 novembre Quel biologiste s rieux affirmerait que l administration r p t e pendant des ann es de certaines hormones naturelles ou synth tis es reste sans action sur l organisme f minin L influence de ces drogues s observe et se mesure sur toutes les esp ces de mammif res auxquelles on les injecte ou on les fait ing rer La femme serait elle une heureuse exception L hormone se bornerait elle interrompre le cours du cycle sexuel C est peu probable et nul ne le sait 21592 car la mise en pratique du proc d est trop r cente pour qu on puisse en appr cier les effets long terme Le professeur de Vernejoul d clare de son c t que s il ne semble pas y avoir d effets n fastes sur la sant des individus il nous manque la fois des recherches approfondies et le recul du temps pour juger long terme des effets de chacun d eux Je rappellerai qu il a fallu plus de vingtans pour d couvrir les effets nocifs du pyramidon et septans pour tablir la nocivit de la thalidomide dont une exp rimentation animale pourtant tr s s rieuse n avait rien laiss supposer Les m decins qui l ont prescrit n en ont pas moins t l origine des mutilations de ces pauvres gosses qui avec une intelligence intacte devront demeurer toute leur existence des n s comme a comme l crit Th r se Legris et cela par la faute non pas du hasard mai
247. t de non contre indication qui va nous tre demand Ce serait l un pr c dent f cheux qui mettrait en doute la conscience professionnelle des m decins et qui n existe pas pour les prescriptions chimioth rapiques en m decine Enfin je vous rappelle que la r gulation des naissances c est aussi pour certaines femmes et certaines jeunes filles la possibilit de ne pas avoir d enfants si leur milieu social ou les conditions familiales l exigent et que sur ce point il nous est difficile d admettre l argument moral le plus commun ment 184 avanc Ce disant je pense plus particuli rement l article relatif aux d partements d outre mer propos desquels il n est plus question de morale Il ne s agit pas de demander nos jeunes filles de redresser la courbe fl chissante de la natalit Par ailleurs la nocivit de cette fameuse pilule n est jusqu pr sent pas d montr e Voil pourquoi je souhaite pour ma part que l Assembl e encourage l initiative du rapporteur M Neuwirth et qu elle adopte la proposition de loi qui lui est soumise Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M le pr sident MM Peyret et Mainguy ont pr sent un amendement n 19 qui tend dans le deuxi me alin a de l article 3 substituer aux mots ordonnance m dicale les mots ordonnance m dicale ou certificat de non contre indication
248. t le salaire entier est n cessaire la vie du foyer L organisation de la journ e continue peut para tre souhaitable dans certains cas mais en tout tat de cause elle ne diminue pas le poids de la journ e de travail Seule la r duction du temps de travail avec dans l imm diat le retour aux quarante heures avec deux jours de repos cons cutifs et maintien du salaire permettra d all ger la journ e de travail de ces m res De plus il faut qu elles puissent aller soigner leurs enfants en cas de maladie et notre groupe cette semaine a d pos une proposition de loi tendant leur accorder dans ce cas des cong s sp ciaux avec indemnit journali re Quel m decin n a pas rencontr en effet quotidiennement le cas de ces ouvri res cartel es entre l usine et le lit de leurs enfants Par ailleurs il faut souligner que les droits la maternit ne sont pas encore reconnus pour toutes les travailleuses et qu il existe des discriminations ce sujet Pour les ouvri res l indemnisation du cong maternit reste encore fix 50 p 100 du salaire ce qui emp che nombre d entre elles de prendre ce cong int gralement Pour les femmes fonctionnaires la maternit est consid r e comme une maladie et se traduit par un retard l avancement Dans les services publics des primes ont t supprim es ou r duites du fait de la maternit 86 Il nous para t n cessaire non seul
249. te Si les prescriptions m dicales se font sur ordonnances seront elles totalement ou partiellement rembours es par la s curit sociale et quel tarif Le texte est muet sur ce point On comprend l importance budg taire de ce probl me surtout au regard de la prescription des progestatifs de synth se encore tr s on reux Or il s agit l incontestablement de la seule prescription v ritablement m dicamenteuse puisque ces produits sont actuellement inscrits au tableau A Mais comment sans violer le secret professionnel le contr leur m dical et surtout le guichetier de la s curit sociale pourront ils faire la distinction entre les indications gyn cologiques de ces progestatifs et les indications contraceptives et s agissant de ces derni res entre les produits qui auront t d livr s pour raison m dicale et ceux qui auront t d livr s pour raison de convenances personnelles Probl mes d ordre moral enfin qui sont nos yeux les plus importants Le m decin n a pas se substituer au couple ou la femme seule car malheureusement ce texte ne concerne pas exclusivement la r gulation des naissances 67 Il n a pas se charger de la responsabilit d une option qui d passe les perspectives de la technique m dicale Certes le m decin et tout particuli rement le m decin de famille doit tre mais ne l est il pas d j le conseiller des foyers Il ne peut p
250. tervention du m decin est souhaitable voire n cessaire pour viter les erreurs ou les abus dans le domaine de la contraception Elle doit tre discr te et laisser au couple lui m me la responsabilit pleine et enti re de la d cision prendre Un certain nombre d amendements ont t d pos s pour essayer de r soudre ce probl me L un d eux que j ai sign ajoute l ordonnance un certificat de non contre indication La diff rence sur le plan pratique est minime puisque ce certificat sera r dig sur le m me papier en t te que l ordonnance et portera comme elle le nom du ou des produits non contre indiqu s Sur le plan des principes elle est tr s importante et respecte les opinions de chacun Par un autre amendement nous demandons la suppression du carnet souche Cette suppression nous para t souhaitable car les strog nes ne sont pas comme la morphine ou la coca ne susceptibles de donner lieu des toxicomanies Les femmes qui les utilisent n ont aucun int r t acheter des doses sup rieures celles qui leur sont absolument n cessaires Quant aux mineures non mancip es susceptibles d utiliser de tels produits en cachette ce n est pas le carnet souche qui les g nera beaucoup Elles auront toujours la possibilit d utiliser des strog nes non inscrits au tableau et destin s des fins th rapeutiques Ce sont les m mes produits il n y a que le mode d empl
251. times membre du groupe Progr s et d mocratie moderne 215 L Assembl e nationale n a pas adopt Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste et du groupe communiste M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 2 rectifi accept par le Gouvernement L amendement mis aux voix est adopt M le pr sident M Coumaros a pr sent un amendement n 18 qui tend apr s le cinqui me alin a de l article 3 ins rer le nouvel alin a suivant Pour la femme mari e la prescription de la pilule doit tre faite en accord avec son mari et non son insu Rires et applaudissements sur de nombreux bancs La parole est M Coumaros M Jean Coumaros On exige pour les jeunes filles mineures non mancip es l autorisation paternelle ou maternelle pour la prescription de la pilule Une telle initiative pas un p re ou une m re de famille digne de ce nom ne saurait l envisager sans s indigner Quels parents pourraient avoir une conception si restreinte de la plus l mentaire morale pour couter avec faveur leur fille si elle poussait l oubli de la d cence jusqu leur demander cette singuli re autorisation Ne serait ce pas pour le l gislateur inciter les parents encourager leurs filles mineures pratiquer une morale dont le moins qu on puisse dire est qu elle est singuli re En revanche donner la femme mari
252. tion n est pas aux yeux du m decin une ordonnance Vous avez cit en outre le cas des m dicaments toxiques Il est vident que la signature de la double ordonnance avec le syst me du carnet souche engage la responsabilit du m decin parce qu il y a d livrance d une ordonnance 200 Mais la personne qui poss de le certificat reste libre de l utiliser ou non C est bien dans cet esprit que le certificat est d livr S il est utilis et que des accidents se produisent la responsabilit du m decin sera t elle engag e M le ministre des affaires sociales Oui totalement M Daniel Benoist Sa responsabilit est tout de m me moindre que lorsqu il s agit d une ordonnance M le ministre des affaires sociales Non pas M Daniel Benoist Vous le savez fort bien la pilule est en vente partout Elle est d livr e librement sur pr sentation d une ordonnance sans que celle ci soit accompagn e d un bon extrait d un carnet souche et cela depuis des ann es Instituer le carnet serait donc une hypocrisie Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste M le pr sident Je mets aux voix le texte commun des sous amendements n 22 et 23 Apr s une preuve main lev e d clar e douteuse par le bureau ce texte mis aux voix par assis et lev n est pas adopt M le pr sident Je mets aux voix l amendement n 20 rectifi
253. titude pour pratiquer la contraception gr ce aux voyages aux relations tandis que les familles modestes sont dans l impossibilit la fois par manque de confort et par manque d information de planifier librement le d veloppement de leur famille Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Il est l gitime qu un Etat d mocratique laisse ses citoyens la libert de choisir le moment o na tront leurs enfants pour le bonheur de ceux ci pour la sant et l quilibre de la m re et dans l int r t du couple lui m me En effet une nouvelle naissance est parfois catastrophique ou du moins 94 consid r e comme telle ce qui p se lourdement sur le d veloppement de l enfant Sans qu il y ait relation de cause effet beaucoup d enfants non d sir s ou mal accept s sont des enfants caract riels d linquants et parfois h las des enfants martyrs En outre m me si les enfants ne sont pas directement affect s c est souvent la sant de la m re qui est compromise par des naissances multiples et trop rapproch es Si la femme a t longtemps maintenue dans une situation de mineure et d inf rieure c est en grande partie parce qu elle tait soumise un ordre biologique qu elle croyait fatal et in luctable D s lors qu un couple peut choisir le moment le plus opportun pour avoir ses enfants la femme peut conna tre une vie part
254. toutes de parlementaires de gauche Hommage doit tre rendu aussi M Neuwirth et aux membres de la commission sp ciale pour le rapport tr s complet qu ils ont tabli et dont nous avons pris connaissance et pour leur remarquable travail Il semblait donc que nous touchions au terme d une lutte commenc e voil plus d une d cennie lorsque malheureusement cette semaine des voix se sont lev es et des man uvres ont t tent es pour retarder le d bat Nous le regrettons Pourtant la loi de 1920 que nous esp rons abroger loi de circonstance comme l a soulign le rapporteur para t bien D put du Rh ne membre du groupe de la F d ration de la gauche d mocrate et socialiste 37 peu d fendable Nous la jugeons d autant plus facilement qu elle a maintenant quarante sept ans A moins d tre de parfaite mauvaise foi on doit reconna tre qu elle s est sold e par une faillite et que son caract re r pressif n a pas emp ch la d mographie de fl chir jusqu en 1940 tandis que les avortements clandestins continuaient comme par le pass Aujourd hui les trois arguments majeurs des adversaires de la contraception semblent tre la crainte d une baisse de la natalit un rel chement des m urs dans le pays et la nocivit de certaines m thodes contraceptives Pour ce qui est de la crainte d un fl chissement de la natalit annonc cette semaine par un hebdomadaire bien con
255. u groupe de l Union d mocratique pour la V R publique 61 Ce probl me comme tout probl me incidence nationale met en conflit les exigences de la soci t et la libert individuelle La soci t doit veiller au maintien d une expansion d mographique suffisante d autant plus fragile en France qu elle est plus r cente Mais pour maintenir cette expansion elle doit avant tout aider les familles La politique du logement comme celle des prestations familiales auront certainement de meilleurs r sultats que la r pression anticonceptionnelle Mais nous n avons pas le droit non plus d ignorer l volution sociologique le d sir d mancipation de la femme son souci de choisir librement le moment de la conception C est pourquoi nous pensons que le pari n est pas dangereux par ses r percussions d mographiques ventuelles et que le retour la libert ne causerait pas un effondrement de la natalit d autant qu il ne s agit que d une libert tr s surveill e et que le risque de grossesse g mellaire est accru apr s l usage des contraceptifs oraux Cette position aurait le m rite de la clart et de l honn tet morale en mettant en harmonie la loi et la pratique et pour reprendre les termes du professeur Michaux en supprimant le d calage actuel entre la vie r elle et la vie morale Mais cette r forme va poser au corps m dical auquel la proposition confie le monopole e
256. ue la ma trise plus compl te du don de la vie met en cause la responsabilit personnelle et conjointe des parents C est donc eux d exercer cette responsabilit en pleine connaissance et en choisissant selon leurs croyances et leurs consciences les moyens auxquels ils jugent devoir recourir re Mais cela exige qu ils soient pr par s cette plus grande libert Non seulement les proc d s contraceptifs quels qu ils soient ne sont pas ou tout au moins pas encore d une efficacit ais e et infaillible mais encore la sant physique et psychique des conjoints l panouissement du foyer le bonheur des enfants qui y vivent ne sauraient tre le fruit d une recette magique Aucune r gulation des naissances quel qu en soit le mode ne peut r aliser l quilibre complet du couple et de la famille sans un effort une discipline et une volont de respect mutuel et donc de d passement de chacun des conjoints exigence qui semble bien rejoindre une requ te profonde de la nature humaine Laisser croire l inverse est condamnable et risque de conduire les couples abus s de graves frustrations ou ali nations Une information objective des couples est donc n cessaire A c t des conseils et consultations techniques manant des m decins ou d organismes sp cialis s qui devront tre soumis agr ment et contr le une action ducative portant non seulement sur la r gulation des naissances mai
257. ue la commission a adopt un amendement qui tend supprimer l ordonnance et la remplacer par le certificat de non contre indication Pour ceux d entre vous mes chers coll gues qui m ont fait l honneur d couter cet apr s midi mon rapport oral je pr cise que cet amendement repr sente un effort de conciliation entre les deux coles que j ai mentionn es pr c demment savoir l cole qui estime que le m decin ne peut engager une certaine responsabilit morale et celle qui au contraire pense que le m decin doit engager cette responsabilit morale intervenant ainsi socialement La commission n ayant pas eu se prononcer sur l amendement de MM Peyret et Mainguy j ai estim n cessaire de vous fournir ces quelques informations pour vous indiquer que l amendement adopt par la commission tait un texte de conciliation puisqu il permettra la fois aux m decins qui d sireront r diger une ordonnance de faire une ordonnance et ceux qui d sireront pour des raisons morales se contenter d un certificat de non contre indication de d livrer un certificat de non contre indication M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M Jean Marcel Jeanneney ministre des affaires sociales Pour les raisons qui ont t excellemment pr sent es par le docteur Mainguy et reprises par le rapporteur le Gouvernement accepte je dirai avec satisfaction l amendement prop
258. uet Que dire alors celui ou celle qui interroge son m decin sur le probl me de la contraception On peut dire que le r le du m decin est de donner son client une connaissance exacte des donn es proprement m dicales de sa situation et de son probl me en lui laissant prendre ses responsabilit s quant l aspect moral de la solution qu il lui appartient de choisir C est au m decin qu il revient de pr senter objectivement sans les exag rer ou les minimiser les inconv nients ou les dangers d une grossesse en telle circonstance d termin e De m me c est au m decin qu il revient de pr senter en toute objectivit sans les exag rer ou les minimiser les risques d chec et les inconv nients physiologiques ou psychologiques de telle ou telle m thode contraceptive pilule ou diaphragme par exemple sur laquelle on l interroge Sur la moralit de leur usage il n a pas en tant que m decin imposer le point de vue de sa conscience et de sa croyance Il peut seulement le faire conna tre si on le lui demande en laissant chacun la responsabilit d une option qui d passe les perspectives de la technique m dicale Dans ces conditions la conduite tenir par le m decin pourrait tre la suivante libert d informer compl tement ceux qui le lui demandent sur des m thodes contraceptives leur innocuit leur efficacit ce qui d ailleurs n a jamais t
259. uhaitons nous vivement recevoir l assurance quun enseignement universitaire et post universitaire pourra tre cr qui permettra aux m decins de remplir leur double r le d informateur qualifi et de praticien Enfin et surtout des mesures doivent tre prises pour r soudre une crise du logement intol rable caract ris e non seulement par l insuffisance du nombre des logements mais aussi ph nom ne h las tout aussi grave par l inadaptation des loyers aux salaires et l impossibilit d acc der la propri t pour une grande partie des Fran ais des jeunes m nages notamment en raison de la faiblesse de leurs revenus Aussi longtemps que le pays conna tra la stagnation conomique avec des difficult s d emplois et le ch mage il serait vain d attendre une am lioration de notre situation d mographique en d pit de l am nagement des prestations familiales annonc ces jours ci Car il est bien connu que 153 depuis la derni re guerre dans les pays niveau de vie lev le rythme des naissances s accro t avec l expansion conomique et d cro t en p riode d incertitude et de crise Nous voterons cette r forme tant attendue parce qu elle constitue un progr s consid rable sur le plan de la promotion de la femme et de la prise de conscience des couples Nous esp rons qu elle aura galement le m rite de mettre en vidence la n cessit et l urgence de mesures
260. ulation des naissances Agir autrement aboutirait une aggravation de la d t rioration des m urs Il ne faut pas oublier en effet que pour le d partement de la Guadeloupe les naissances ill gitimes repr sentent 42 p 100 du total des naissances soit sept fois plus qu en m tropole J appelle l attention du Gouvernement sur un dernier point Si la pression d mographique en Guadeloupe freine l expansion conomique le texte de loi qui nous est propos ne saurait servir de pr texte limiter l application des mesures conomiques et sociales Il nous faut les allocations familiales m me pendant le ch mage les cartes de priorit aux familles nombreuses la recherche de la paternit la cr ation de cr ches de jardins d enfants de classes maternelles l enseignement post m nager agricole La liste est longue C est pourquoi je souhaiterais conna tre les dispositions de port e familiale que le Gouvernement pense tendre aux sJ d partements d outre mer l occasion de ce projet de loi et compte tenu des pouvoirs sp ciaux que l Assembl e lui a accord s Elle est encore plus vraie dans les d partements d outre mer qu en m tropole cette r flexion de M le ministre d Etat qui en est charg L int r t que portent les Fran ais tout ce qui concerne lavenir de leurs enfants est la clef du renouvellement politique de notre pays Applaudissements sur les bancs de l union d
261. ulation pourrait nuire notre pays et menacer son quilibre alors qu au contraire la France est le pays d Europe relativement le moins peupl La n cessit grandissante d avoir une population active de plus en plus importante appara t nettement Si avant la R volution douze ouvriers concouraient l entretien d un vieillard en 1901 le chiffre tombait sept en 1946 cinq et en 1967 quatre Certains d tracteurs pr tendent que la jeunesse ne fait pas partie de la population active et qu elle repr sente une charge pour celle ci Oui elle est une charge pendant quinze ou vingt ans mais elle est avant tout un investissement humain infiniment pr cieux puisque dans une civilisation de consommation de masse l augmentation de la consommation cr e plus d emplois nouveaux que n en fait dispara tre la m canisation des entreprises On a souvent voqu le miracle allemand mais on a beaucoup moins parl de ce qui l avait r ellement provoqu c est dire l afflux de quatorze millions de r fugi s qui taient la fois des producteurs et des consommateurs Il est vrai que l augmentation du nombre des producteurs et ds consommateurs accro t la fois le volume et le r gime de l expansion Une haute natalit est n cessaire c est une question de choix mais aussi une question de prix Je l ai d j dit si l on veut une natalit lev e il faut en payer le prix Aussi nous r jou
262. ultation qui donneront des renseignements de caract re plut t technique sur les m thodes de r gulation des naissances et d autre part les organismes ou associations de caract re ducatif qui sont indispensables pour accomplir cette uvre de pr paration des jeunes la vie d adulte et des foyers aux responsabilit s familiales sur lesquelles j ai longuement insist au cours de mon intervention Je crois que cette distinction appara t mieux dans la r daction que je propose que dans celle de la commission C est pourquoi je souhaiterais voir l Assembl e adopter mon amendement M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur La commission n a pas examin cet amendement Cependant je dirai titre personnel M Fontanet que la r daction du premier alin a de l article 4 me para t plus compl te et meilleure En revanche le deuxi me alin a de son amendement pourrait tre accept s il 129 voulait bien y ajouter je pense que c est un oubli de sa part les mots des autres mouvements agr s et qualifi s parce qu il ne faut pas oublier non plus l agr ment Je serais donc pr t accepter le deuxi me alin a de l amendement en conservant le premier alin a de l article 4 dans le texte de la commission M le pr sident La parole est M Fontanet M Joseph Fontanet C est volontairement que je n ai pas fait figurer au d
263. un grand pays Applaudissements sur de nombreux bancs M le pr sident Dans la discussion g n rale la parole est Mme Thome Paten tre Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Mme Jacqueline Thome Paten tre Mes chers coll gues aujourd hui enfin le probl me de la contraception n est plus un sujet tabou pour plusieurs raisons l apparition de m thodes nouvelles de contraception a montr plus encore que par le pass l esprit r trograde de la loi du 31 juillet 1920 qui en tablissant une confusion totale entre l avortement et la contraception interdisait aux familles d utiliser les possibilit s nouvelles offertes par le d veloppement des connaissances et de la science La t l vision et la radio au cours de la campagne pr sidentielle ont notamment permis gr ce aux interventions de M Fran ois Mitterrand de faire aboutir le travail patient de parlementaires de gauche qui depuis de longues ann es avaient d pos des propositions de loi en vue d autoriser l information et la vente des moyens de contraception en m me temps que les efforts de certains centres de planification et d ducation familiale qui s taient d vou s cette cause en d pit du risque qu entra naient les mesures r pressives pr vues par la loi L id e a fait un tel chemin dans l opinion que le Gouvernement encore hostile la discussion de nos propositi
264. un vote favorable parce qu elle correspond une aspiration l gitime avoir les enfants qu on d sire quand on les d sire Mais garantir au couple la libert d avoir le nombre d enfants qu il souhaite cela exige que 1 Etat non seulement revienne sur l interdiction pratique de la diffusion des m thodes contraceptives mais aussi aide positivement les familles accueillir les enfants d sir s Au cours des d bats de juillet dernier mon coll gue M Millet a d velopp notre position sur le plan m dical Je n y insisterai donc pas Toutefois un l ment nouveau appara t La commission des affaires culturelles familiales et sociales a retenu cet apr s midi un amendement qui tend remplacer l ordonnance m dicale par un certificat de non contre indication Une telle position si l Assembl e l approuvait serait extr mement grave En effet qui mieux que le m decin de famille a la 8 D put e du Pas de Calais membre du Groupe communiste 168 possibilit de donner les informations n cessaires compte tenu de chaque cas particulier qu il conna t bien afin que le couple puisse d cider en toute responsabilit Le certificat de non contre indication quivaut la d mission du corps m dical dans un de ses r les les plus nobles J aborderai surtout le point de vue social Il y a quelques jours les travaux du haut comit de la population ont t rendus publics la natalit
265. ur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique M le pr sident Quel est l avis de la commission 210 M Lucien Neuwirth rapporteur Cet amendement a t repouss par la commission M le pr sident Quel est l avis du Gouvernement M le ministre des affaires sociales Comme la commission le Gouvernement demande l Assembl e de repousser l amendement M le pr sident Je mets aux voix les amendements n 12 et 21 Apr s une preuve main lev e d clar e douteuse par le bureau les amendements mis aux voix par assis et lev ne sont pas adopt s M le pr sident Je suis saisi de trois amendements qui peuvent tre soumis une discussion commune Le premier n 13 pr sent par M Peyret Mme Batier MM Georges et H bert tend remplacer le 5 alin a de l article 3 par les dispositions suivantes Les m dicaments contraceptifs inscrits au tableau sp cial ne peuvent tre prescrits aux mineures La prescription de ces m dicaments peut tre autoris e aux mineures sur consultation conjointe du m decin traitant avec un gyn cologue ou un endocrinologue qualifi s qui apr s examen et discussion attestent par crit la n cessit de cette th rapeutique Un des exemplaires du protocole de consultation est remis aux parents ou au tuteur l gal de la mineure les deux autres conserv s par le m decin traitant et le m decin consultant En outre un proto
266. ut m dicament D sormais cela ira sans dire en quelque sorte J ai fait ce rappel pour indiquer l Assembl e que si la plupart des m dicaments ainsi d finis ont un objet th rapeutique d autres n ont pas une fin th rapeutique mais tendent modifier le fonctionnement organique de l homme C est le cas des contraceptifs Si les deux cat gories de produits se trouvent d sormais englob es sous la m me d finition de m dicament il reste malgr tout qu ils sont de nature non pas chimique mais si j ose dire philosophique profond ment diff rente Cette distinction qui existe d sormais parmi les m dicaments me para t exister galement en ce qui concerne l acte m dical Ou bien conform ment la tradition le m decin ordonne dans un but th rapeutique c est alors une ordonnance et nous savons bien que certaines pilules comme 188 on dit sont prescrites pour des raisons th rapeutiques qu il s agisse soit de lutter contre la st rilit soit d autres pr occupations th rapeutiques ou bien les pilules peuvent tre utilis es des fins non point th rapeutiques mais que j appellerai de convenance personnelle Devant cette distinction on peut donc concevoir tr s l gitimement je crois trois attitudes de la part du m decin La premi re correspond au cas o le m decin estime que la prescription de ces produits est justifi e par des consid rations exclusivement th
267. uveau fl chissement de la courbe d mographique Je regrette monsieur le ministre de n avoir pu vous demander votre opinion ce sujet Peut tre me la donnerez vous Reste l argument m dical Je tiens pr ciser d abord que je me crois autoris dire certaines choses tr s d licates en me fondant sur une exp rience de trente cinq ann es d exercice en client le libre en m me temps qu la direction d un service hospitalier La pilule est un produit d riv des hormones g nitales elle agit sur l hypophyse en bloquant l activit de l ovaire en supprimant l ovulation donc la possibilit de f condation Elle agit donc sur l hypophyse la glande la plus complexe de tout le syst me glandulaire celle qui joue le r le de grande r gulatrice de tout l ensemble Or et pour cette raison l administration des produits contraceptifs comporte des risques Pour ne parler que des plus importants et sans trop insister sur des questions d embonpoint ou de syst me pileux ou de perte possible de la f minit ce qui est tout de m me grave de cons quences je rappelle la r cente communication du professeur Jean Luc de Gennes professeur la facult de m decine de Paris devant l acad mie de m decine portant sur deux exemples de thrombose art rielle au niveau de la carotide et d une art re c r brale dans deux cas insuffisamment surveill s Je rappelle la communication faite ici m
268. uvernement ne craint pas la m dicomanie Il veut non pas contr ler l utilisation de ces produits mais ainsi que le disait tout l heure M Peyret viter les fraudes Je ne crois pas qu on puisse atteindre ce but par un bon tir d un carnet souche La prescription sera limit e dans le temps j ai entendu dire en effet que la dur e de validation d une ordonnance ou d un certificat de non contre indication serait fix e six mois Or un bon de carnet souche d une dur e de six mois ne remplirait aucun office et ne permettrait aucun contr le valable L exp rience que j ai des bons d livr s pour les stup fiants me permet de dire que pour d celer la fraude d un toxicomane il faut plusieurs ann es ou tout au moins de nombreux mois De toute fa on le Gouvernement dispose d armes r glementaires qui lui permettent d exercer ce contr le il peut faire inscrire ces m dicaments au tableau A ou au tableau C Les pharmaciens qui les d livreront seront alors oblig s de prendre un num ro d ordonnancier et d inscrire ce num ro et la date de d livrance sur l ordonnance ou le certificat donn par le m decin Rien n emp che le Gouvernement d obliger les pharmaciens par voie r glementaire comme il l a fait pour l essence d anis produit pourtant bien moins nocif de tenir la comptabilit mati re de leurs stocks Le contr le peut donc se faire sans recours au carnet souche
269. vant les g n rations futures du patrimoine biologique des Fran ais de ne pas autoriser la diffusion de proc d s ou de produits dont les cons quences lointaines sont encore tr s mal connues Le risque d une modification l galement autoris e des gam tes d positaires du patrimoine h r ditaire de l esp ce est d une extr me gravit pour cette esp ce Des int r ts mat riels consid rables ont sans doute motiv certaines prises de positions stup fiantes Une flamb e inou e d rotisme entretenue et attis e par la propagande politique aussi bien d ailleurs de la majorit que de l opposition en faveur des techniques anticonceptionnelles hormonales menace notre pays Pour nos p res la st rilit tait une tare elle est en train de devenir une vertu Laissez moi vous dire que je ris de toutes les discussions byzantines et casuistiques qui s instaurent au nom du respect de la vie dans le but de savoir partir de quand elle existe et quand il sera licite ou non de la supprimer Nulle part la vie n est aussi intense aussi concentr e autant rassembl e que dans les gam tes spermatozo des et ovules qui sont le v hicule de tout le potentiel volutif de l esp ce D truire la vie avant la f condation apr s la f condation avant la nidation apr s la nidation revient au m me sur le plan de l thique Soyons logiques et c est un m decin qui vous parle autorisons toutes
270. vations communiquer ce sujet L aussi la loi de 1920 a chou puisque c tait une de ses deux raisons d tre Je sais par exp rience que lorsqu une femme est fermement d cid e interrompre une grossesse qu elle ne d sire pas il y a tr s peu de chances pour qu elle change d avis Les plus fortun es d entre elles m me celles qui sont issues de milieux tr s conformistes vont depuis quelques ann es encombrer les salles d attentes des commissions cantonales d un pays voisin Applaudissements sur les bancs de la f d ration de la gauche d mocrate et socialiste Les autres ont recours aux pires exp dients au prix de leur sant physique et morale La contraception ne suffira pas r soudre totalement ce probl me tr s grave nous en sommes persuad s Mais dans de nombreux cas elle aidera le circonscrire et en diminuer la fr quence 41 Si nous voulons tre logiques avec nous m mes il faudra bien dans l avenir reconsid rer les indications de l interruption l gale de grossesse afin de tenir compte des arguments qui militent aujourd hui en faveur de l largissement des indications de l avortement th rapeutique Car enfin malgr le souci du l gislateur de respecter la personnalit de notre pays il faut bien dire que la r gulation des naissances ne souffre pas de demi mesures pour moi il y a d un c t la Suisse ou la Su de et de l autre l Espagne ou
271. vingt et un ans Apr s avoir consid r la question en droit je dirai qu en fait mon amendement peut faciliter voire imposer un dialogue entre le mineur et ses parents ce qui ne peut tre que souhaitable au point de vue g n ral Applaudissements sur divers bancs des r publicains ind pendants 7 D put de Paris apparent au groupe Progr s et d mocratie moderne 124 M le pr sident La parole est M le rapporteur M Lucien Neuwirth rapporteur J ai indiqu tout l heure que le probl me des mineurs avait fait l objet d un long d bat tant la commission des affaires sociales actuelle qu au sein de la pr c dente commission sp ciale Nous avons tenu compte du fait qui n a pas t d terminant cependant que l ge p nal est de dix huit ans M Michel de Grailly Cela n a aucun rapport M Lucien Neuwirth rapporteur mais nous nous sommes galement fond s sur de nombreuses observations M Pierre Charles Krieg Vous confondez deux notions diff rentes M le pr sident La parole est M le ministre des affaires sociales M le ministre des affaires sociales J ai dit que le Gouvernement s en remettait la sagesse de l Assembl e Toutefois si l Assembl e devait se prononcer sur l un des deux amendements je lui demanderais d adopter l amendement pr sent par M Fr d ric Dupont qui maintient les mots mineurs non mancip s
272. vision nous a appris que 20 000 femmes g es de trente soixante quinze ans travaillaient la nuit au nettoyage de Paris L une d elles m re de trois enfants d clarait Cela me permet de r soudre les probl mes familiaux Je travaille de onze heures du soir cinq heures du matin Dans la journ e je fais mes courses et je m occupe de mes enfants Je gagne 550 francs par mois N est ce pas l un v ritable scandale La presse a fait tat r cemment de la pr paration de mesures destin es enrayer la baisse du taux de natalit Le haut comit de la population aurait t charg de pr parer au plus vite des d cisions si possible spectaculaires et peu co teuses Au cours de sa conf rence de presse le Pr sident de la R publique a lui m me d clar que l accroissement de notre peuple doit constituer le premier de nos investissements Nous sommes d accord Encore convient il de faire ce qu il faut cet gard et d accorder en priorit des cr dits destin s assurer une vie d cente aux familles car la natalit ne saurait tre s par e des conditions dans lesquelles elles vivent La proposition de loi sur la contraception que nous discutons devrait donc tre assortie en faveur des familles de 171 mesures sociales augmentation des salaires majoration de 20 p 100 des prestations familiales la derni re que l on pr tendait de 4 5 p 100 ne repr sentait que c
273. x qui en tr s petit nombre pourraient se livrer de tels trafics qu il s agisse des m decins ou des clientes Or le seul moyen consiste pr cis ment utiliser un carnet souche A nsi le m decin qui d livrera des ordonnances ou des certificats en quantit excessive sera 196 oblig de demander un nombre anormalement lev de carnets souche compte tenu surtout de sa sp cialisation les noms port s sur les talons permettront en outre au conseil de l ordre ventuellement de se renseigner Voil pourquoi le Gouvernement estime que les sous amendements de M Vertadier et de M Mainguy doivent tre rejet s Vous me permettrez de dire qu il n y a dans cette affaire aucun l ment politique Les noms m mes des signataires de l amendement le montrent Nous ne sommes guid s que par une consid ration essentiellement technique Je reconnais volontiers que l institution de ce carnet souche apportera quelques complications aux pharmaciens et certainement aussi aux m decins Eh bien Je dis que cette complication suppl mentaire fait partie des devoirs et des servitudes d une profession qui tr s l gitimement ne manque jamais de proclamer ses pr occupations d ontologiques et non point commerciales Applaudissements sur les bancs de l union d mocratique pour la V R publique et des r publicains ind pendants M le pr sident La parole est M Benoist pour r pondre au Gouv
274. xclusif de l application de la loi des probl mes consid rables d ordre d ontologique p nal et moral sur lesquels je reviendrai dans un moment Auparavant je voudrais rappeler ici les positions successives du conseil de l ordre Le conseil de l ordre les a expos es trois reprises en 1962 en 1965 et en 1966 Pour lui il s agit de savoir si le probl me pos par les diff rentes propositions de loi tendant abroger la loi de juillet 1920 rel ve 62 de la comp tence des m decins et dans quelle mesure ventuellement il en rel ve La contraception et les centres de planning familial ne posent qu exceptionnellement un probl me m dical En effet ce n est que dans le cas o un m decin estime que la grossesse est contre indiqu e pour des motifs exclusivement m dicaux qu il peut donner des conseils sur les moyens contraceptifs utilisables Quand ceux ci ne posent pas de question d ordre pathologique le m decin ne peut pas et ne doit pas intervenir C est alors l affaire des int ress s et des pouvoirs publics auxquels les m decins ne peuvent pas et ne doivent pas se substituer C est l je tiens le pr ciser la position du conseil de l ordre Est ce dire que les m decins peuvent pour autant se d sint resser de ce probl me Non l vidence Selon la d finition m me de l O M S la sant n est pas un tat purement n gatif caract ris par l absence de mal

La pilule devient légale

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