Cusco, Sinfonía Pétrea en seis compases y una melodía
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1. Cusco cuna del choclo y de la papa manjares divinos potajes de los hombres Cusco inmortal Cusco sagrado tus piedras cual hombros de gigante sostienen sin quebrarse el peso de la tierra Oh Padre puma venciendo a la serpiente has robado mi coraz n Gu rdalo en la urna de tu l tica madriguera para que lata junto a ti aliment ndose del alma de tus piedras VII Cusco temple du Soleil messager de l Inca au pays des toiles Cusco temple du Condor f sur ses ailes d ploy es niche ta gloire alti re Cusco antre de l alpaca et de la vigogne leur belle laine r chauffe tes hivers Cusco berceau du ma s et de la pomme de terre nectars divins breuvages des hommes Cusco immortel Cusco sacr i tes pierres comme des paules de titans portent sans se briser tout le poids de la terre Oh Chef puma en vainquant le serpent tu as d rob mon c ur Prot ge le dans lurne de ton antre de pierre pour qu il palpite tes c t s se nourrissant de l me de tes pierres 169 Po sie p ruvienne du XX si cle dition bilingue Version fran aise de Claude Couffon Balada Jos Maria Eguren Los ni os anoche hallaron un ngel dormido en el bosque era abrillantado cerca de las ramas floridas de bojes un olor de cielo m s adormec a que los ababoles con ensue os claros de amor y de amores La noche temblaba cuentan los ni os que vieron2. de son visage et sa figure grandit jusqu aux confins du temps Depuis les montagnes tut laires descend le lugubre hululement des conques sonores tel un cri de libert dans toutes les gorges Le condamnant mourir ils lui ont donn VIE Voulant vivre en le tuant ILS SONT MORTS Le m prisant obstin ment ils l ont grandi Marquant la fin de ses jours ils lui font d border le cours des si cles Ayant tout fait pour qu il ne soit qu une mare ils ont b ti sans le vouloir une mer oc an Pr tendant le r duire une tincelle ils ont allum une lumi re qui ne s teint plus Jos Gabriel T pac Amaru Condorcanqui ils ont voulu que l on vous oublie et vous tes dans nos souvenirs ils n ont cess de vous vilipender et vous vivez indemne dans nos c urs 167 VI Oh Machupicchu mi vista no abraza tu horizonte Est s construida de tal forma que te busco reverente con la mirada para arriba Cerca de las nubes moras con las estrellas de collar sobre tu pecho Joya del mundo dije de los tiempos tu pudor celeste te cubri de tules muchos siglos Cuando insultaban a la raza y negaban al andino su grandeza descubriste tu esplendor magnificente Verdadera ciudad inveros mil subo tus grader as pisando las alas desplegadas de los c ndores Desde las ventanas de tus casas veo el mundo peque ito La gran inmensidad tel rica
3. ge le temps durant 165 IV Cusco de ayer y hoy Cusco de siempre Nuevamente ante ti con mi pupila absorta Gran muro secular esplendoroso izarra abierta al suyo de los tiempos as condensado el saber que no aprendi en los libros escolares Hoy maestra de todas las edades me has ense ado la geometria de los doce ngulos Piedra estelar gota de luz cosificada ceniza de fuego ca da de los cielos que del cosmos perdido en su destino in haber viajado a ning n sitio paseas coqueta por el mundo en las fotograf as que te toman Tampoco te has cansado de posar ni parpadear antes los reflectores de las c maras Hablando en quechua lengua de tu madre la coya madre de las madres de tanto o r a los turistas que te lisonjean admirados ahora entiendes todos los idiomas IV Cusco d hier et d aujourd hui Cusco de toujours A nouveau devant toi avec ma pupille bahie Grand mur s culier ravissant tableau ouvert sur l aube des temps tu as condens le savoir ue je n ai pas appris dans les livres coliers Aujourd hui ma tresse de tous les ges tu m as appris la g om trie andine des douze angles Pierre toil e goutte de lumi re cristallis e poussi re de feu venant du firmament point du cosmos gar dans sa propre destin e Voyageuse de nulle part coquette tu parcours le monde dans les images qa prend de tol Infatigable modele
4. rou depuis combien de temps Sept ans Ah bon c est pour a que j ai rien remarqu dans ta fa on de parler Je tourne ici gauche d accord et je continue par Benavides Ah putain Je suppose que tu t es habitu aux bus assassins toi Oui Pen dis pas plus hein Pas question T as quel ge au fait Dix sept ans d j Ah dis donc Et excuse la question mais Ca fait combien de temps que tu t es pas fait couper les cheveux Hein quatre mois Et ta vieille et le lyc e parce que tu vas encore au lyc e je suppose Non Tu te pr pares pour rentrer San Marcos mmm T as tudi dans quel coll ge Ben oui tiens ici au P rou Au Franco P ruvien c est bien ca Je traverse le carrefour et je prends la Castellana Oui oui oui Tout droit OK Alors comme a tu parles fran ais Qu est ce que tu veux tudier plus tard Litt rature Ben mon vieux Chapeau Tu veux tre crivain Comme Baily A gauche Et voil le ralentisseur norme T en fais pas je l ai vu Voyez moi a comme Baily par l D accord Et voil Quatre pas plus Ok mon gar on la prochaine de rien de rien Et n oublie pas le pisco est p ruvien 180 Deux po mes Tania Romero Mode d emploi Regarde moi souris moi embrasse moi murmure moi Parcours moi treins moi Rejette moi Insulte moi Blesse moi M prise moi Ha s moi Et s
5. a quien todo un dios prisi n ha sido Ame qui d un Dieu fit une prison Venas que humor a tanto fuego han dado Veines qui donnaient ardeur ce feu M dulas que han gloriosamente ardido Mo lles qui flambaient glorieusement Su cuerpo dejaran no su cuidado Leur corps laisseront non leur inqui tude Ser n ceniza mas tendr sentido Cendres seront mais des cendres sensibles Polvo ser n mas polvo enamorado Poussi re oui mais poussi re amoureuse Va pour un moment d insouciance cette poussi re amoureuse Et cependant la cendre s par e du feu de la vie est aussi comme une douloureuse remont e des cendres Celle du corps br l par la mitraille et celle de la joie de vivre fauch e par la mort tout court Ben Jelloun nous le rappelle 185 Ce corps qui fut un rire br le pr sent fx Cendres d une m moire o perle une petite vie bien simple Cendres d un corps chapp la fosse commune offertes la temp te des sables La deuxi me strophe de notre po me appara t alors comme une sorte de d monstration concr te Il faut une attestation pour faire l exp rience de l me laquelle est lentement expir e et aussit t absorb e dans ces ronds de fum e d j par d autres ronds abolis Il s agit en somme d une preuve par le Cigare de l existence de l me Atteste quelque cigare crit Mallarm Autrement dit prenez donc un Cigare mettez le entre les l v
6. aboyant en moi Tandis qu leur voix r pond La plainte faible de mes r ves moribonds Et lent Y lento V V Brouillard Neblina La neblina me da miedo Y esos faros ojos gritones de qu monstruos Resbal ndose en el silencio Esas sombras rasgando el muro Y que pasan ser n mis recuerdos Que en larga fila van peregrinando La niebla sucia de la ciudad De su hollin fr o Que obscurece mis pulmones roidos por el invierno Y ladran adentro mis entra as como hambrienta jaur a Mientras con fr gil quejumbre responden sus voces mis sue os moribundos kkk Es Le paradis des feuilles s ches Antonio Casta eda Elles crissaient avec ma chanson sous mes pieds sous mes pas au rythme de ma fl nerie Elles planaient avant de finir sous mes foul es tristes ou sous n importe quelle semelle de n importe quelle chaussure dans n importe quelle d charge ou jardin solitaire Capricieuses et fi res elles tombaient indiff rentes l tat de nudit des arbres dont elles s loignaient pour mourir terre Elles fr laient mon corps fugaces et m appelaient au gr du vent Je percevais leurs sifflements et crissements en marchant T te basse pensif je les sentais belles chagrines et comme moi versatiles et distraites Elles me murmuraient l oreille Quelle estta saison pr f r e Seize automnes et je ne me d cidais toujours pas Seize automnes et bient t dix sept plus
7. dalias margaritas no me olvides acu rdate Hermelinda y en arcos florentinos las tibias y los cr neos Y el bosque de autom viles como un reptil sin sexo y sin especie conocida bajo el sem foro rojo Hay adem s un r o Pregunta por el R o te dir n que ese a o se ha secado Alaba sus aguas venideras gu rdales fe Sobre las colinas de arena los B rbaros del Sur y del Oriente han construido un campamento m s grande que toda la ciudad y tienen otros Dioses Concierta alguna alianza conveniente Este aire te dir n tiene la propiedad de tornar rojo y ruidoso cualquier objeto al m s breve contacto As Tus deseos tus empresas ser n una aguja oxidada antes de que termine de asomar los pelos la cabeza Y esa mutaci n acu rdate Hermelinda no depende de ninguna voluntad El mar se revuelve en los canales del aire el mar se revuelve es el aire No lo podr s ver Mas yo estuve en los muelles de Barranco escogiendo piedras chatas y redondas para tirar al agua Y tuve una muchacha de piernas muy delgadas Y un oficio Y esa memoria flexible como un puente de barca que me amarra a las cosas que hice y a las infinitas cosas que no hice a mi buena o mala leche a mis olvidos Qu se gan o se perdi entre estas aguas Acu rdate Hermelinda acu rdate de m Antonio Cisneros Canto ceremonial contra el oso hormiguero 1968 172 Commentaires royaux 1964 Antonio Cisn
8. de oto o Tomaste mi cabeza En tus delicadas manos de hada Me besaste en la frente Y yo descans En tu pecho Mi amiga mi amiga oh mi amiga IV Spleen Je veux assoupir ton cafard mon amour Et l endormir Te murmurer ce vieil air de blues Pour l endormir C est un blues m lancolique Un blues nostalgique Un blues indolent Et lent Ce sont les regards des vierges couleur d ailleurs L indolence dolente des cr puscules C est la savane pleurant au clair de lune Je dis le long solo d une longue m lop e C est un blues m lancolique Un blues nostalgique Un blues indolent IV Spleen Quiero calmar tu morri a mi amor Y que se duerma Meat ese aire viejo de blues Para que se duerma Es un blues melanc lico Un blues nost lgico Un blues indolente Y lento Son virgenes con miradas matizadas de extra eza La indolencia triste de los crep sculos Es la sabana que llora en el claro de luna Digo el largo solo de una larga melopeya Es un blues melanc lico Un blues nost lgico Un blues indolente Le brouillard me fait peur Et ces phares yeux hurlants de quels monstres Glissant sur le silence Ces ombres qui rasent le mur Et passent sont ce mes souvenirs Dont la longue file va t en pelerinage Le brouillard sale de la ville De sa suie froide Il encrasse mes poumons qu a rouill s l hiver Et la meute de mes entrailles affam es vont
9. e sans attente et toujours d sir e sans l avoir Entre flamme et cendre le Cigare est un cercle de vie dans un cylindre v g tal o s avivent les quatre l ments constitutifs de notre univers le feu et l air l eau et la terre Ils pourraient nous combler si le seul va et vient suffisait faire monter l eau la bouche sans avoir pour cela m me le feu ailleurs C est pourquoi le divertissement appelle un cinqui me l ment En paraphrasant Pascal on pourrait dire que toute l amertume d un Cigare vient du fumeur que n amuse pas le divertissement Car se divertir c est d abord s amuser Etre pour ainsi dire pris d une muse Bref un Cigare vous manque et la muse d guerpit Parmi les Muses la Po sie est coup s r la plus clairante la plus spirituelle Elle t moigne par cons quent du cinqui me l ment voqu savoir l esprit ou l me dont le po me de Mallarm nous parle C est pourquoi je lui donne pour l occasion le beau titre de baiser de feu Ce po me pourrait tout aussi bien tre baptis Le Cigare ou le cinqui me l ment ou le Cigare comme preuve ontologique de l existence de l me Quel est l clair qui nous amuse et nous veille dans ce fameux po me C est de voir que fumer un Cigare est un art qui rel ve plus de la m ditation que de la p n tration Certes toute pens e profonde est d j en tant que telle comme une 183 saveur p
10. il ten reste 1 envie aime moi Op ra muet Libert de n tre que cendres Je meurs dans la musique des sexes Alejandra Pizarnik Homme au piano Salle rouge Une lumi re jaune t nue Un chant le mien Le d sir de sa langue murmurant mon oreille Les absents soufflent Puis plus de lumi re plus de salle Plus d homme au piano Les trois histoires de ma vie entrent en sc ne Elles se pr sentent se nouent Me p n trent demi Une quatri me histoire entre novice pas pour autant vierge Elle veut jouer aussi Feignant l amour dans notre irr alit Vision diffuse 181 Confusion de larmes dans l clat des Auras et le hurlement d une chienne l agonie Viol et sentiment de faute plaisir J tais enceinte Et je dormais encore Le d sir de sa langue murmurant mon oreille Odeur co t vieux sperme lutte absurde Souriante Tant de mains amoureuses du brouillard Mais c est d j l heure de partir C est d j l heure de s ouvrir Le public applaudit dans une rection enflamm e Un tel public n existe pas Il reste la salle rouge Et l homme au piano L orgasme dans l air Et cette chienne jaun tre hurlant seule Le d sir de sa langue murmurant mon oreille Mon cadavre ne pourra jamais tre un souvenir 182 Le Cigare ou le baiser de feu Divertissement autour d un po me de Mallarm Nelson Vall
11. se estrecha para entrar por tus rendijas En el centro de la plaza en el rinc n del solar intihuatana el reloj ha detenido el paso de las horas Machupicchu corona del Per y el mundo la humanidad prosternada te admira con la venia permanente de la historia VI Oh Machupicchu Mes yeux ne peuvent embrasser ton horizon Tu es b tie de telle sorte que je te cherche r v rencieusement le regard haut Les nuages sont ta demeure et tu portes un collier d toiles sur ta poitrine Bijou du monde girandole du temps ta c leste pudeur te couvrit de joncs des si cles durant Quand la race tait insult e et qua Pandin la grandeur tait refus e tu d voilas ton magnifique rayonnement V ritable ville sans pareil je gravis tes marches sur les ailes d ploy es des condors De la fen tre de tes maisons je vois le monde infiniment petit T immensit tellurienne se recueille pour s immiscer dans tes secrets Au centre de la place dans le foyer intihuatana l horloge a suspendu le temps Machupicchu couronne du P rou et du monde l humanit tes pieds t admire avec la permission ternelle de l histoire 168 VII Cusco templo del Sol nuncio del nca en el pa s de las estrellas Cusco casa del c ndor sobre sus alas abiertas reposa tu gloria en las alturas Cusco hogar de la alpaca y la vicu a su bella lana abriga tus inviernos
12. sus usos la memoria de mis remordimientos Yo tambi n harto fui con los vinos innobles sin asomo de verg enza o de pudor maestro fui en el Ceremonial de las Frituras Oh ciudad guardada por los cr neos y maneras de los reyes que fueron los m s torpes y feos de su tiempo Qu se perdi o gan entre estas aguas Trato de recordar los nombres de los H roes de los Grandes Traidores Acu rdate Hermelinda acu rdate de mi Las ma anas son un poco fr as pero nunca tendr s la certeza de una nueva estaci n hace casi tres siglos se talaron los bosques y los pastos fueron muertos por fuego El mar est muy cerca Hermelinda pero nunca tendr s la certeza de sus aguas revueltas su presencia habr s de conocerla en el xido de todas las ventanas en los m stiles rotos en las ruedas inm viles en el aire color rojo amarillo Y el mar est muy cerca El horizonte es blando y estirado 171 Piensa en el mundo como una media esfera media naranja por ejemplo sobre 4 elefantes sobre las 4 columnas de Vulcano Y lo dem s es niebla Una corona blanca y peluda te protege del espacio exterior Has de ver 4 casas del siglo XIX 9 templos de los siglos XVI XVII XVII Por 2 soles 50 tambi n una caverna donde los nobles obispos y se ores sus esposas sus hijos dejaron el pellejo Los franciscanos seg n te dir el gu a inspirados en alg n oratorio de Roma convirtieron las robustas costillas en
13. Cusco Sinfonia P trea en seis compases y una melodia Por Elio Ivan Rodriguez Ch vez Cusco Symphonie min rale en six mesures et une m lodie Version fran aise de Sophie Corriez et Nelson Vallejo G mez En hommage l universit San Antonio Abad qui depuis le Cusco centre du P rou et du monde claire l intelligence du temps en son 313 me anniversaire 163 I Cusco ciudad de piedra Manco C pac y Mama Ocllo por mandato del Sol su padre al darles forma y ponerlas una a una les dejaron el soplo eterno de la vida Tu eternidad Cusco viene del Esp ritu que nace de tus soleadas piedras Al contemplar at nito tus muros desde su silencio indiferente habla Por las junturas que separan las unas de las otras sale tu voz desde las entra as de la historia Cusco inmortal Cusco sagrado el tiempo enmudeci ndolas las mantiene cantando Cantando en coro ante la corte imperial del sol la luna y las estrellas Las escucho con el viento y acaricio con los ojos Ellas tambi n son chasquis que sin moverse de su sitio toman la posta de los tiempos desde el pasado hacia el futuro I Cusco cit de pierre Manco Capac et Mama Ocllo missaires de leur p re le Soleil offrirent chaque pierre le souffle ternel de la vie afin de leur donner forme et disposition Ton ternit Cusco vient du souffle qui na t de tes pierres ensoleill es Je contemple tonn tes m
14. Po mes Saturniens Editions Po sie Gallimard Paris 1973 P 43 Quevedo Y Villegas Francisco Gomez de 1580 1645 Sonetos La Postrera Sombra Ben jelloun Tahar 1944 In La remont e des cendres Editions du Seuil Paris 1991 p 15 W Idem in supra 1 Baudelaire Charles Pierre 1821 1867 In Les Fleurs du Mal Editions Po sie Gallimard Paris 1972 p 58 12 Michaux Henri 1899 1984 Vers la s r nit In La nuit remue Editions Po sie Gallimard Paris 1967 p 50 5 In uvres compl tes Editions Gallimard La Pl iade Paris 1945 p 38 187
15. alos anchos Y mil bichitos de tierra mi alrededor Il Ta lettre sur le Drap Ta lettre sur le drap sous la lampe odorante Bleue comme la chemise neuve que lisse le jeune homme En chantonnant comme le ciel et la mer et mon r ve Ta lettre Et la mer a son sel et l air le lait le pain le riz je dis Son sel La vie contient sa s ve et la lettre son sens Le sens de dieu et son mouvement Ta lettre sans quoi la vie ne serait pas vie Tes l vres mon sel mon soleil mon air frais et ma neige I Tu carta sobre la s bana Tu carta sobre la s bana bajo la l mpara perfumada Azul como la camisa nueva que el muchacho alisa Cantando como el cielo y el mar y mi anhelo Tu carta Y el mar tiene su sal y el aire la leche el pan el arroz digo Su sal La vida contiene su vigor y la carta su sentido El sentido de Dios y su movimiento Sin tu carta la vida no ser a vida Tus labios mi sal mi sol mi aire fresco y mi nieve 177 HI la n gresse blonde Et puis tu es venue par l aube douce Par e de tes yeux de pr s verts Que jonchent l or et les feuilles d automne Tu as pris ma t te Dans tes mains d licates de f e Tu m as embrass sur le front Et je me suis repos au creux De ton paule Mon amie mon amie mon amie HI Para la negra rubia Y finalmente has venido en el alba dulce estida con tus ojos de verdes praderas Y cubierta de oro y de hojas
16. baiser de feu qui nous occupe Toute l me r sum e Quand lente nous l expirons Dans plusieurs ronds de fum e Abolis en autres ronds Atteste quelque cigare Br lant savamment pour peu Que la cendre se s pare De son clair baiser de feu Ainsi le ch ur des romances la l vre vole t il Exclus en si tu commences Le r el parce que vil Le sens trop pr cis rature Ta vague litt rature Nous voyons que d s le d but le po me se situe du c t de l immat riel qu il fait d embl e appel au cinqui me l ment dont nous parlions plus haut qu il est enfin tout entier dans le faible interstice qui s pare le r el de l irr el la r alit du r ve la mati re de l esprit En effet on y trouve la fois un lexique tr s concret et un autre beaucoup plus abstrait Les ronds et la fum e la cendre et la l vre le Cigare lui m me sont des mots qui ont tous un corps Tandis qu il en va autrement du r el des romances de la litt rature de l me qui sont en tant que tels aussi abstraits qu insaisissables Et cependant le tout 184 se trouve tre dans un Cigare en feu comme une respiration de l me A la question tr s ancienne qu est ce que l me Autrement dit quel est donc ce cinqui me l ment si n cessaire semble t il au mouvement du tout divers que sont les quatre l ments fondamentaux Mallarm r pond l aide d un fumeur de Cigare au moyen donc d une comparais
17. bris s dans les roues immobilis es dans l air d un rouge jaune 173 Et la mer est l toute proche L horizon mollement s tire Imagine le monde semblable une demi sphere une moiti d orange par exemple sur 4 l phants sur les 4 colonnes de Vulcain Et le reste est brouillard Une couronne blanche et velue te prot ge de l ext rieur Tu dois voir 4 maisons du XIX me si cle 9 glises des XVI me XVII me XVII me si cles On entre pour 2 sols 50 Avec cela une caverne o les nobles v ques et seigneurs et leurs pouses et leurs enfants ont laiss leur peau Les Franciscains t expliquera le guide qu inspira quelque oratorio romain ont transform leurs robustes c tes en dahlias en marguerites en myosotis souviens toi Hermelinda et leurs tibias leurs cr nes en cintres florentins Et la for t d autos tel un reptile sans sexe ni esp ce connue devant les feux pass s au rouge Ah il y a aussi un fleuve Demande ou il se trouve on te dira que cette ann e il est sec Louange ses eaux futures continue d y croire Sur les collines sablonneuses les Barbares du Sud et de l Est ont construit un campement plus vaste que toute la ville et ils v n rent d autres dieux Conclus une alliance d cente Cet air te dira t on a la propri t de transformer en d bris rouge tout objet qui l effleure Ainsi tes d sirs tes entreprises seront u
18. ejo G mez atteste quelque cigare Mallarm Le divertissement est une chose trop s rieuse pour la laisser aux seuls augustes et trop l g re pour la confier uniquement aux philosophes Je propose nous verrons pourquoi de le confier aux fumeurs de Cigare En effet le divertissement est comme un grand Puro dont l identification par les sens rel ve d un jeu riche et complexe Un clat d esprit plus qu un clat de rire nous met en sa pr sence dont l ennui est par opposition la marque m me de son absence Je vous invite donc nous tenir entre la pesanteur des choses et la l g ret du Cigare Je vous invite au divertissement c est dire aux exercices spirituels Autrement dit je vous invite tester par le Cigare la preuve ontologique de l existence de l me Nous verrons plus loin si l abordage de la question qui nous occupe il en va du Cigare comme des exercices spirituels ou rotiques ou si l enjeu d un baiser de feu est d tre la fois tout un ros anim un cercle enflamm autour d une trompette couleur caf le rougissant mouvant d un Cigare immobile Par ailleurs nous verrons si de tous les baisers de feu celui d ros est le plus br lant de tous Car il y a aussi des Feux qui br lent de l int rieur s en consumant eux m mes et dont le baiser demeure en suspens Peut tre le Cigare en est il la preuve par le feu justement d une br lure toujours esp r
19. entonces la triste candela en las lejan as de sauces y robles y el color ten a de acero y de bronce Son de la caba a duendes y coboldos que atizan la cena de la media noche y miran al ngel con las intenciones po y ardidas Mas pronto los ni os e lanzan flores y tiende sus alas con finos rumores Poesias 1929 Ballade Jos Maria Eguren Hier soir les enfants ont d couvert un ange endormi dans le bois il n tait que chatoiement pr s des branches des buis en fleur une odeur de ciel assoupissait plus encore que le pavot avec ses claires r veries d amour et d amourettes La nuit tremblait et les enfants racontent qu ils ont vu alors le feu lugubre dans les lointains des saules et de rouvres et sa couleur tait mi bronze et mi acier Ce sont les lutins et les diablotins de la chaumine qui attisent la flamme o cuit le repas de minuit et qui regardent l ange avec un app tit des plus goulus Mais vite les enfants lui jettent des fleurs et lange alors d ploie ses ailes avec une rumeur de soie Po sies 1929 Los adioses Leopoldo Chariarse Otra vez sembrar viento en el viento ebrio de luz me ir por los caminos el sol en la mochila y el aliento fuerte de especias y de violentos vinos Defre ado y magnifico y hambriento de trascender distancias y desatinos m s all de la sed y del sediento del ahogado y del agua y sus destinos Ya no me retendr la
20. er 175 3 Automne J aime la solitude de ces parages les aliments bien cuits que je n ai pas partager All luia C est l heure laquelle le ferry de Douvres approche de Calais sous un ciel sans oiseaux L heure laquelle l oc an perd de l importance 4 Hiver C est l air lilas et glac brass par la proue de l avion qui aper oit l a roport d j tout plein de lumi res et d animaux L air de Ayacucho Pas un autre 176 Cinq po mes de L opold S dar Senghor l occasion de la Francophonie 2006 au P rou Version en espagnol par Antonio Cisneros et Nelson Vallejo Gomez Ann e Senghor dans les classes p ruviennes de fran ais I Je m imagine ou r ve de jeune fille Je m imagine que tu es l Il y a le soleil Et cet oiseau perdu au chant si trange On dirait une apr s midi d t Claire Je me sens devenir sotte tr s sotte Pai grand d sir d tre couch e dans les foins Avec des taches de soleil sur ma peau nue Des ailes de papillons en larges p tales Et toutes sortes de petites b tes de la terre Autour de moi I Me imagino o sue o de muchacha Me imagino contigo ah Hay sol Y el canto extra o de ese p jaro perdido Parece un atardecer de verano Iluminado Siento volverme tonta muy tonta Tengo un deseo enorme de acostarme en la paja Con lunares de sol sobre mi piel desnuda Alas de mariposas y p t
21. eros Traduit par Claude Couffon pilogue Sans nous soucier de la puanteur de nos vieux murs ni de b tir notre maison avec les os de nos h ros pour de nouveaux combats et chants nous sommes ici sur cette terre Chronique de Lima Antonio Cisneros On trouve crites ici mes dates de naissance et de mariage et celles de la mort de mon grand p re Cisneros et de mon grand p re Campoy On trouve crite ici la date de naissance du plus brave de mes enfants un gar on jeune et beau Tous les toits tous les monuments rappellent mes batailles contre le Roi des Nains et les chiens c l brent leur fa on le souvenir de mes remords Jai bu aussi jusqu plus soif sans honte ni pudeur les vins les plus sordides j ai r gn en ma tre sur le Rite du Graillon O ville gard e par les cr nes et les mani res des rois qui furent les plus balourds et les plus laids de leur poque Qu a t on perdu ou gagn dans ces eaux J essaie de me rappeler les noms des H ros des Grands F lons Souviens toi Hermelinda souviens toi de moi Les matins se sont rafra chis mais tu ne pourrais affirmer qu on change de saison voil presque trois si cles qu on a d vast les for ts et que les p turages ont p ri par le feu La mer est l tout pr s Hermelinda mais tu ne pourrais affirmer qu on aper oit ses rouleaux sa pr sence tu devras la surprendre dans la rouille de toutes les fen tres dans les m ts
22. es alors soumis la passion plaisirs et souffrances Et c est nouveau la cendre s par e qui nous conduirait peut tre vers la s r nit comme dirait Michaux Au dessus des joies comme au dessus des affres au dessus des d sirs et des panchements g t une tendue immense de cendre 186 De ce pays de cendre vous apercevez le long cort ge des amants qui recherchent les amantes et le long cort ge des amantes qui recherchent les amants et un d sir une telle prescience de joies uniques se lit en eux qu on voit qu ils ont raison que c est vident que c est parmi eux qu il faut vivre Mais qui se trouve au royaume de cendre plus de chemin ne trouve Il voit il entend Plus de chemin ne trouve que le chemin de l ternel regret Revenant la troisi me strophe du po me de Mallarm il n est plus question de Cigare bien que nous restions toujours au m me endroit la commissure des l vres Ces l vres qui sont alors comme la cendre ou la souvenance des romances Mais aussi celles avec lesquelles on embrasse et on baise Ce n est plus d j le Baiser de feu mais la Brise marine Mallarm donne aux jeunes po tes des conseils pour des romances bien m lancoliques Il me souvient ces autres vers c l bres La chair est triste h las et j ai lu tous les livres Fuir l bas fuir Je sens que des oiseaux sont ivres D tre parmi l cume inconnue et les cieux En somme et pour finir le baise
23. n trante qui doit savoir relier la note de c ur la note d esprit d veloppant des ar mes mi sucr s mi pic s je veux dire pouvant faire vivre la dialectique du l ger et du s rieux avec compacit tirage et r gularit satisfaisants D aucuns diraient ce n est pas un divertissement qu on nous propose c est une d robade impuissante Je r ponds aussit t qu un br leur de Cigare n est pas un tailleur de pipe Et que notre divertissement cherche montrer comme faire go ter que le br leur ou le Fumeur de Cigare est une image vivante l clat m me de l art de m diter Et qu est ce la m ditation C est ce dialogue de l me avec elle m me dont parlait si bien Aristote C est aussi le saut l int rieur de soi que la langue de Cervantes dit d un mot superbe ensimismado Saut qualitatif s il en est pour chercher dire traduire un je ne sais quoi en nous que Val ry sugg re merveilleusement dans ces vers O pour moi seul moi seul en moi m me Aupr s d un c ur aux sources du po me Entre le vide et l v nement pur J attends l cho de ma grandeur interne Am re sombre et sonore citerne Sonnant dans l me un creux toujours futur Mais notre image n est elle pas trop belle pour tre vraie Ne serait elle enjoliv e par la r flexion le vulgaire tableau d un suceur impuissant Patience mon c ur Lisons le po me de Mallarm ou ce
24. ne aiguille rouill e avant que tes cheveux ta t te n aient fini de se montrer Et souviens toi Hermelinda ce changement ne d pend pas d une quelconque volont La mer brasse ses eaux dans les canaux de l air la mer y brasse ses eaux elle est l air Cela tu ne pourras le voir Mais moi je suis all sur les m les de Barranco choisir des galets ronds pour les lancer sur l eau Et j ai eu une fille aux belles jambes fines Et un m tier Aussi cette m moire flexible comme une passerelle de chaloupes qui me tient amarr aux choses que j ai faites et celles nombreuses que je n ai pas faites mon humeur bonne ou mauvaise mes oublis Qu a t on gagn ou perdu dans ces eaux Souviens toi Hermelinda souviens toi de moi Antonio Cisneros Chant c r monial contre un tamanoir 1968 174 Les saisons Antonio Cisneros Version fran aise de Emmanuel Hocquard et Raquel Levy In Les Cahiers de Royaumont 1990 1 Printemps Quand viendra le temps de la fi vre de l or comme nous serons heureux nous les bergers Sans temp tes de sable Prosp res dans le commerce du lard de bonne qualit et bon march Nous serons immortels nous les bergers Admir s Jusqu a la fin des si cles 2 t Le jus d orange tait aussi rouge qu une coque de bateau Le jus d orange que tu as bu en pleine jet e le jour m me o la mer se retira sur 40 milles avant de s effondr
25. on implicite Ainsi l me serait l image de cette spirale presque vivante que le fumeur branle autour d un Cigare spirale indomptable mais d une tessiture tr s fragile puisque faite de fum e Encore que le mouvement de plusieurs ronds abolis en autres ronds nous voque aussi la perfection d un cercle qui est l ancienne et mythique figure pour exprimer l me Aussi ces ronds sont pour moi comme les orbes grandissants ou les fruits ronds de leur sonore saison de Rilke Je vis ma vie en orbes grandissants qui tournoient au dessus des choses Sans doute ne pourrai je accomplir le dernier mais je veux le tenter Mais qu avons nous encore pour exprimer toute l me r sum e autrement dit cette conque vocatrice parfois rustique et fragile compacte et comprim e au tirage r gulier et donnant l allumage une cret minimale et qui rend bien pourtant notre corps toute sa pr sence Et que dire de cette cendre s par e de son clair baiser de feu qui pourrait tre aussi bien comme les restes de l me nous ramenant en m moire les voix des tres chers qui se sont tues comme dirait Verlaine Des tres comme le Madril ne Francisco de Quevedo y Villegas qui claira la po sie du Si cle d Or espagnol par lamour la flamme merveilleuse de la vie toujours recommenc e la dignit de l homme continuant de palpiter dans ces vers m morables parmi les plus beaux de la langue de Castille Alma
26. primavera ni el canto de las aves ni la pura voz que fragancia del silencio era ni la luz de los ajos que una oscura noche de tempestad resplandeciera faro en el mar y salvaci n segura Los sonetos de Spoleto 1973 in La cena en el jard n 1975 Les adieux Leopoldo Chariarse Pour semer nouveau du vent au sein du vent enivr de clart j irai par les chemins le soleil dans mon sac et l haleine empestant les pices et les vins violents Echevel et magnifique avec cette fringale de franchir distance et folies plus loin que la soif et que l assoiff que le noy et l eau et leurs destins Rien ne me retiendra ni le printemps ni le chant des oiseaux ni la voix pure qui tait parfum du silence ni la lumi re des yeux qui par une nuit tr s noire de temp te brillerait phare sur la mer et sauvetage assur Les sonnets de Spol te 1973 in Le d ner dans le jardin 1975 170 Comentarios reales 1964 Antonio Cisneros Epilogo Sin preocuparnos por el hedor de viejos muros ni construir nuestra Casa con huesos de los h roes para nuevas batallas y canciones sobre la tierra estamos Cr nica de Lima Antonio Cisneros Aqu est n escritos mi nacimiento y el d a de la muerte del abuelo Cisneros del abuelo Campoy Aqu escrito el nacimiento del mejor de mis hijos var n y hermoso Todos los techos y monumentos recuerdan mis batallas contra el Rey de los Enanos y los perros celebran con
27. que dix sept minutes et c est l heure les gar ons Il est tard Heureusement je n tais pas seul On allait disputer notre match du dimanche Mais moi je me distrayais en voyant un regard de femme derri re chaque feuille se brisant dans la courbe d une hache et dans les plis d une jupe L automne et le vent vont ensemble Et de m me les feuilles dor es comme ses cheveux et d un vers l autre je ne voyais plus l autre je suivais le mouvement de ses pas comme si c taient les miens Du coin de l il en compagnie du vent et des feuilles je regardais ses chevaux qui ondulaient in vitablement comme mon c ur agit Et je soupirais perdant et perdu Un triste r veur plein d illusions qui chante des histoires diff rentes et de mauvais go t tout en reprenant le chemin tapiss de feuilles fragiles r sign es et cependant douces ma d marche triste de joueur amoureux comme m appelaient les autres qui coup s r r vaient aussi d une femme avant d aller se coucher 179 Non il est chilien Antonio Casta eda Tu vas o trois rues du carrefour Higuereta Combien cinq Bon d accord quatre c est parti Au fait T as vu le match Comment a non P rou Veezuela tiens Quatre un une vraie merde un d sastre cette quipe Quoi Parle plus fort s il te pla t Bon bon alors parle toi dis quelque chose Tu es chilien Ah d accord Tu es au P
28. r de feu n est pas un baiser de bouche C est un baiser d amour un baiser d inspiration amoureuse et comme la m ditation une me expir e et comme l me une m ditation inspir e Notes Mallarm St phane 1842 1898 Hommages et Tombeaux in uvres compl tes Editions Gallimard La Pl iade Paris 1945 p 73 2 Parmi les Pr socratiques nous dit Aristote Emp docle fut le premier parler des quatre l ments qu on dit tre de nature mat rielle in M taphysique A IV 985 a21 2 Pascal Blaise 1623 1662 Il s agit de Pens es 139 136 amp 171 414 du texte tabli par L on Brunschvicg Divertissement jai d couvert que tout le malheur des hommes vient d une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre Mais il y a en double contrepoint Mis re La seule chose qui nous console de nos mis res est le divertissement et cependant c est la plus grande de nos mis res 4 Je cite de m moire Mais l affaire est complexe Martin Heidegger lui consacra en 1951 l Universit de Fribourg en Brisgau une c l bre tude intitul e Qu appelle t on penser 3 Val ry Paul Ambroise Toussaint Jules 1871 1945 Le Cimeti re marin In Po sies Editions Gallimard Paris 1933 p 35 Rilke Rainer Maria 1875 1926 In Le livre de la vie monastique uvres 2 Po sie Editions du Seuil Paris 1972 p 91 7 Verlaine Paul Marie 1844 1896 Mon r ve familier in
29. res d un vrai fumeur de Cigare br lant savamment pour peu et pr parez vous au voyage m taphysique qui est une promenade amoureuse J hume ici ma future Jum e Et le ciel chante l me consum e crit Paul Val ry dans Le cimeti re marin C est comme si l me empruntait la mani re du baiser les sillons des l vres pour mieux s en voler Aussi tout baiser est il comme une lettre vol e En effet c est un clair baiser de feu qui nous permet de rendre l me sensible et mat riel tout ce qui est immat riel pour aller de l autre c t de la sensualit L ardent cercle qui se dessine au bout du Cigare c est aussi comme un Serpent qui danse au bout d un b ton L image est de Baudelaire La voici toute resplendissante Et ton corps se penche et s allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l eau Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants Quand l eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents Je crois boire un vin de Boh me Amer et vainqueur Un ciel liquide qui pars me D toiles mon c ur Mais l ardent cercle devient aussi quand la cendre se s pare ce superbe Baiser de feu Baiser parce que les l vres toutes proches br lent d j et on les retrouvera quelques vers plus loin et feu pour ce rouge incandescent qui s en mane et vibre comme ces baisers passionn s qui nous enflamment passionn ment Nous somm
30. ros e te f conde doucement comme si tu tais Princesse inka Je te vois sourire parce que les heures qui passent ne t inqui tent pas Les si cles des si cles n effacent pas la voie de ta gloire Cusco don solaire vigie lunaire depuis la pointe maternelle de ses seins la Pachamama ne veut pas que les ombres fanent la verdeur de tes champs M Oh Saksaywaman residencia del rayo Tus piedras lucen como collar sobre tu pecho Mano de artista ojo de arquitecto obra de ingeniero D nde est n esos hombres de manos colosales constructores de grandezas El sol saliendo de Tamputoco se detiene en tu templo camino hacia el Oriente La luna vigila tu sue o desde las abras de los muros La lluvia hu sped frecuente riega tus jardines de verano a verano Oh Saksaywaman en la cumbre de tu piedras m s altas Cahuide vive defendi ndote en el tiempo MI Oh Saksaywaman antre de l clair Tes pierres brillent telles un collier autour du cou Main d artiste il d architecte uvre d ing nieur O sont ces hommes la main colossale b tisseurs de grandeurs Cheminant vers l Orient le soleil venant de Tamputoco se repose dans ton temple travers les interstices des murs la lune veille sur ton sommeil La pluie hospitali re arrose tes jardins d un t l autre Oh Saksaywaman h te de ton plus haut sommet Cahuide vit et te prot
31. tu poses sans sourciller sous les flashs des cam ras Parlant le quechua langue de ta m re Coya reine mere tant entendre les loges des touristes tu comprends d sormais toutes les langues 166 Vv Desde la esquina occidental veo la plaza Haukaypata con el sol cargado a las espaldas Con los cuatro caballos quieren mandar un miembro a cada suyo Ante tanta ferocidad T pac Amaru NACE Con el rostro sereno no balbucea ni quejido y su figura crece hasta los l mites del tiempo De las monta as tutelares baja el l brego ulular de los pututos como grito de libertad en todas las gargantas Conden ndolo a morir le han dado VIDA Queriendo ellos vivir d ndole muerte HAN MUERTO Obstinados en empeque ecer lo han engrandecido Buscando que se quede en ese d a ha desbordado el cauce de los siglos Habi ndose esforzado por volverlo un charco ONN han construido sin querer un mar oc ano Pretendiendo reducirlo a una chispa han encendido una luz que no se apaga Jos Gabriel T pac Amaru Condorcanqui imponi ndonos olvidarte est s en el recuerdo vilipendi ndote permanentemente vives inc lume en nuestros corazones V Depuis l angle occidental je vois la place Haukaypata portant le cr puscule sur son dos Quatre chevaux se disputent les membres d un corps Devant une telle f rocit Tupac Amaru NAIT Nulle plainte ne perturbe la s r nit
32. urs d o parle leur silence indiff rent Par les interstices qui s parent chaque ierre des autres aillit ta voix depuis les entrailles de l histoire Cusco immortel Cusco sacr le temps force de les contenir muettes emmure les pierres chantonnantes Entonnant en ch ur devant le cort ge imp rial du soleil de la lune et des toiles Je les coute travers le vent et je les caresse de mon regard Les pierres aussi sont des messag res immobiles elles sont le t moin de tous les temps du pass jusqu au futur 164 Il Una vez m s Cusco las piedras son tu alma En ellas te he encontrado palpitante En ellas luces juvenil prendido del rosario de los a os La lluvia te trae el masaje de Juvencio El agua tambi n se ha puesto de acuerdo con los apus y delicadamente como a Nusta te fecunda con cada gota de roc o Yo te veo sonre r porque no te preocupa el paso de las horas Los siglos de los siglos no han borrado el camino que te lleva a la gloria Cusco regalo del sol vigilia de la Luna la pachamama desde la punta de sus senos maternales no quiere que las sombras marchiten los verdes de tus campos H Et une fois encore les pierres sont ton me Chez elles je te trouve haletant Chez elles ta jeunesse clate prise dans le rosaire des ann es La pluie t apporte le massage de jouvence L eau s accorde aussi avec le dieu et chaque goutte de
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