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Les collections audiovisuelles de fiction en bibliothèque

1. 52 A L espace Histoire Image de la m diath que de Pessac une offre VDS DEC IOLS EE Eet 52 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s La m diath que du Rize tablissement de Drovtmiig 55 QUESTIONS CULTURELLES HISTORIOGRAPHIQUES eee 63 QUESTIONS BIBLIOTHECONOMIQUES uses eecerseceeereseecenesneeeneeneeeeeneseceneeneenees 64 TABLISSEMENTS VISITES eeraa as a aa aa E EEA ENAS TAASTEN IAN 67 AUTRES ORGANISMES re ner ee an AEAN 67 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s Introduction L audiovisuel commenc entrer dans les collections des biblioth ques publiques fran aises la fin des ann es 1970 et n a cess depuis de s y d velopper que ce soit par le biais du documentaire ou celui de la fiction Si la l gitimit du documentaire entrer dans les collections des biblioth ques ne semble pas faire d bat celle de la fiction se pose toujours du fait de la place du cin ma et de la t l vision dans l ordre des spectacles et dans l ordre des m dias Sous produits culturels cin ma et t l vision de fiction peinent trouver une l gitimit intrins que et leur pr sence dans les collections des biblioth ques est souvent assortie de pr cau
2. 25 Cin ma et ACER OR EEN 25 B Construction des discours sur le cin ma 26 L audiovisuel dans les politiques de lectures publiques de l introduction du documentaire la constitution de collections de fiction 28 L ADOPTION DU DISCOURS CRITIQUE DOMINANT PAR LES BIBLIOTHEQUES 31 La d fense du patrimoine cin matographique l exemple de Suresnes 31 La d fense de la cr ation cin matographique l exemple de 39 C Les inflexions r centes la biblioth que Fran ois Truffaut entre public sp cialis et grand eeh D dental art AO a AD RE RU ee 39 LIT TES CIMITES DE CE MODELE nee ren Eege ne Een dt da rate 42 Une repr sentation partielle de la production 42 Un discours convenu pass iste E 44 La Nouvelle histoire du Cin mMA rss 45 TROISIEME PARTIE COMMENT RENOUVELER L OFFRE AUDIOVISUELLE ET LA RENDRE PERENNE 47 I UNE FAUSSE PISTE L ELARGISSEMENT DES PUBLICS PAR L ELARGISSEMENT DU CHOIX EDITORIAL L EXEMP E DANGERS MR ee en de 47 A Histoire de l audiovisuel dans le r seau angevin l chec d une politique EE RTE Eed Ee ER Le projet actuel de cr ation d une collection pour la centrale l audiovisuel p ur QUMOVISU EAR age Ee 50 UNE QUESTION CENTRALE LES PUBLICS
3. 0 1 1 1 1 chambre des secrets Les deux tours Peter Jackson 1 0 1 1 1 Men in Black 2 Berry Sonnefeld 1 0 1 0 1 Meurs un autre jour Tamahori 0 0 1 0 0 Minority Report Steven Spielberg 0 1 1 1 1 Ocean s Eleven Steven Soderberg 1 1 1 1 0 Spider Man Sam Raimi 1 0 1 1 1 Sn ZE George Lucas 0 0 1 1 1 des clones 2003 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s Arr te moi si tu peux Steven Spielberg 0 1 1 1 1 Chouchou Merzak Allouache 0 0 1 1 1 Le livre de la jungle 2 0 0 0 0 0 0 1 0 1 Unkrich Le retour du roi Peter Jackson 0 0 1 1 1 Matrix Reloaded Fr res Wachowski 0 0 1 0 1 Matrix Revolutions Fr res Wachowski 0 0 1 0 1 Pirates des Cara bes Gore Verbinski 1 1 1 1 1 13 G rard Krawczyk 0 0 0 0 1 Terminator 3 Steve Trenbirth 0 0 1 0 1 2004 Deux fr res Jean Jacques Annaud 1 1 1 1 1 Aaron Blaise et Bob Fr res des ours Walker 0 1 0 1 0 Gang de requins eto 1 1 1 1 Harry Potter et le d Azkaban Alfonso Cuaron 0 1 1 1 1 Les Choristes Chritophe Barratier 1 1 1 0 1 Les Indestructibles Pixar 1 0 1 0 1 Podium Yann Moix 1 1 1 1 1 Andrew Adamson Shrek 2 Kelly Asbury 1 1 1 1 1 Conrad Spider Man 2 Sam Raimi 1 0 1 1 1 Jeunet 1 0 0 1 1 2005 Brice de Nice James Huth 0 0 0 1 1 Se E ado 0 1 1 1 1 Foner iet ec 0 1 1 1 1 coupe de feu King Kong
4. images aux concours de cat gorie A ni l int rieur des formations post recrutement les formations l Enssib sont ax es autour du livre Quant aux formations universitaires les d fenseurs de l audiovisuel en biblioth que s entendent dire que la place qu elles accordent au traitement et la valorisation des collections audiovisuelles ne suffit pas Les formations initiales restent ainsi centr es sur le support imprim le mod le de m diath que tel qu il s est d velopp en France et selon lequel la m diath que devait proposer des collections multi supports et sans hi rarchie de dignit entre les supports n a donc pas t relay par les structures de formation Insuffisantes sont galement les formations continues propos es par le CNFPT privil gi es pourtant dans les collectivit s territoriales C est pour pallier ces insuffisances que l association Images en biblioth ques a d velopp un programme de formations destination des professionnels en charge de collections audiovisuelles L association a t fond e en 1989 avec pour mission la mise en valeur des collections cin matographiques et audiovisuelles dans les biblioth ques Elle a d velopp une vision tr s originale de la m diath que L ambition est de rendre les documents audiovisuels accessibles tous sur tous les territoires en formant des biblioth caires de l image vocable pr f r
5. Suresnes au moment de la cr ation de la collection audiovisuelle La directrice en place en 1999 au moment de la construction du nouveau b timent et de la constitution d une premi re collection audiovisuelle arrivait de la Bifi Passionn e de cin ma les axes de la politique documentaire qu elle men e traduisent cette cin philie d velopp e autour de la Cin math que fran aise Cette politique documentaire est marqu e par des axes tr s forts devait tre constitu e une collection de classiques du patrimoine cin matographique propos e en consultation sur place uniquement Dans une perspective tr s volontariste il s agissait de faire sortir les Suresnois de chez eux et de leur cran de t l vision La consommation passive de programmes impos s par les cha nes de t l vision m dia victime 1 1 de tous les pr jug s dont souffrait le cin ma son origine devait laisser la place la vision active d un film librement choisi dans les rayonnages de l tablissement Le dernier crit re de s lection tait chronologique les films ne devaient pas avoir t produits apr s 1980 soit vingt ans auparavant intervalle jug n cessaire pour qu un regard critique ait pu tre port sur les uvres et pour que le temps ait fait son travail naturel de s lection des chefs d uvre La collection devait donc tre repr sentative du meilleur de la production cin matographique mondiale produite des origines du cin
6. destination du public sp cialis e l autre destination du grand public Les sp cificit s et missions de chaque tablissement sont un premier l ment d explication notamment Truffaut et Pessac mais 1l nous semble que le ph nom ne est plus global et vient de beaucoup plus loin des origines roturi res du cin ma et de la sp cificit reconnue l industrie cin matographique en France Nous avons vu en effet la permanence des discours suspicieux des pouvoirs publics et des lites envers le cin ma l gitime condition qu il soit li l enseignement et au savoir Ensuite le poids de l historiographie du cin ma dans les biblioth ques n est que le reflet du poids de cette historiographie sur l ensemble des discours port s sur le cin ma en France pays de la Politique des auteurs pays qui a surtout invent les droits d auteur au si cle des lumi res et qui a vu se dessiner les premi res grandes figures d auteur au si cle des romantiques La notion d auteur sous son double aspect juridique les droits et romantique les figures irrigue tout le champ culturel et tout discours sur la culture comme l ont montr r cemment les crispations autour de la loi Cr ation et internet ou du projet de biblioth que num rique de Google La protection des auteurs est inscrite dans la loi et l Etat s engage la mettre en uvre au nom de la sauvegarde de la pens e fran aise et de l influence fr
7. janvier 2010 Droits d auteur r serv s 29 culturelle de leur biblioth que Les biblioth ques ont donc d velopp des collections audiovisuelles de fiction selon des crit res qui n taient pas n cessairement ceux des usagers partir d une qualit suppos e d une valeur tr s culturelle dont on voulait doter le cin ma en n en faisant entrer dans la biblioth que que la meilleure part celle qu on estimait la seule l gitime avoir sa place dans un tablissement de lecture publique On retrouve ici le poids et l impr gnation des discours sur le cin ma que nous voquions plus haut le biblioth caire cin phile se fait une certaine id e du cin ma mais le biblioth caire qui n est pas cin phile s en fait peu pr s la m me qui a voir avec les discours de l gitimation du cin ma mais galement avec les discours de l gitimation de la biblioth que et un militantisme propre au monde de la lecture publique Il est en effet important de ne pas isoler les collections audiovisuelles du reste de la biblioth que pour voir que les discours relatifs l audiovisuel en biblioth que rencontrent certaines conceptions de la lecture publique fond e sur une exigence intellectuelle des collections propos es Mais la tension entre offre et demande qui traverse toute l histoire des biblioth ques publiques se pose aujourd hui avec peut tre plus d acuit encore que par le pass la fr quen
8. que les autres arts Pour cela elles se construisent par exclusion de tout ce qui ne saurait entrer dans le champ artistique pour cause de m diocrit formelle ou intellectuelle La Politique des auteurs dans les ann es 1950 ne fonctionne pas autrement en d finissant le cin ma comme un art pratiqu par des auteurs la d finition donn e la notion d auteur synonyme ici d artiste exclut de fait toute la production cin matographique qualifi e de standardis e telle que produite dans les grands studios Fran ais comme Am ricains L encore l analogie avec le champ litt raire est flagrante puisqu un cin aste pour tre un auteur et donc avoir droit la reconnaissance critique des jeunes turcs des Cahiers du cin ma doit faire preuve de style t moigner d une vision personnelle du monde et chaque fois rejou e dans ses films quoi on reconna t tout de suite que ce film est de lui C est une conception toute proustienne de la figure de l auteur dont l individualit et l ind pendance d esprit sont gages de cr ation artistique Les jeunes critiques des Cahiers du cin ma pr parent ainsi leur passage la r alisation en l gitimant par avance le champ dans lequel ils s inscriront comme cin astes L histoire a montr que leur victoire avait t clatante un demi si cle plus tard les discours communs sur le cin ma sont encore impr gn s du clivage ou ont impos les cin astes de la Nou
9. 18 r f rences dont on sait qu il fut la premi re v ritable star internationale du cin ma mondial 1 fut d ailleurs le premier r alisateur se voir consacrer en France une monographie Sa place dans l histoire du cin ma est consid rable et se refl te dans la place que lui accorde la m diath que de Suresnes En seconde position vient Alfred Hitchcock mis en lumi re nous l avons vu par Chabrol et Rohmer qui ont t les artisans de sa promotion parmi les plus grands cin astes mondiaux et partant parmi les figures classiques de l histoire du cin ma Viennent ensuite Ingmar Bergman et Fritz Lang 15 r f rences Jean Renoir 13 r f rences George Cukor et John Huston 11 r f rences puis Luis Bu uel Federico Fellini John Ford Stanley Kubrick et Pier Paolo Pasolini 10 r f rences Tous ces cin astes sont en tr s bonne place dans les histoires officielles du cin ma Les cin astes de la Nouvelle vague ne sont pas en reste Eric Rohmer est cit 15 fois Fran ois Truffaut 14 fois Jean Luc Godard 12 fois Jacques Rivette et Claude Lelouch 10 fois Alain Resnais 8 fois La vocation de la collection accueillir d abord les classiques du cin ma se Charte des collections de la m diath que de Suresnes LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 33 retrouve dans les animations qui sont toutes patrimoniales I
10. La biblioth que Fran ois Truffaut est la biblioth que sp cialis e en cin ma et t l vision du r seau des biblioth ques de la Ville de Paris Ses collections sont issues du fonds cin ma de l ancienne biblioth que Malraux aujourd hui ferm e Lorsqu elle a ouvert ses portes en d cembre 2008 la grande nouveaut outre des locaux spacieux agr ables et fonctionnels r sidait dans sa collection audiovisuelle de fiction disponible en pr t La fiction tait en effet absente de la biblioth que Malraux et les documentaires r duits au nombre de 250 n tait accessibles qu en consultation sur place Le nom de Fran ois Truffaut pourrait constituer en soi un v ritable programme Avec Truffaut on se situe en effet en pleine Nouvelle vague en pleine Politique des auteurs en pleine cin philie Mais c est galement un nom f d rateur car Truffaut a r ussi obtenir la reconnaissance du public et devenir en son temps un auteur tr s populaire Truffaut constitue donc une figure consensuelle rassembleuse l image de la politique documentaire men e pour la constitution de la collection audiovisuelle de fiction de l tablissement Ou plut t devrions nous dire les collections car la biblioth que d veloppe une collection en pr t actuellement plus de 9 000 r f rences et une autre plus restreinte en seule consultation sur place plus de 2 000 r f rences Biblioth que sp cialis e du r seau de la Ville de P
11. celui de vid oth caire dans des m diath ques con ues comme des lieux de transmission et de d couverte avec la conviction que le r le des biblioth ques est capital pour la circulation des uvres et l acc s au public la diversit de la cr ation On retrouve dans cette phrase les objets du militantisme de l association anim e par des passionn s porteurs d un discours cin phile rendre le cin ma accessible tous et librement donc hors du circuit commercial qui impose les uvres voir par des strat gies de distribution et des campagnes publicitaires destin es remplir les salles Il s agit donc de rendre accessible tous fout le cin ma c est dire dans l esprit de l association le cin ma qui ne trouve pas de place dans le circuit commercial de diffusion Cela suppose des comp tences techniques qui rel vent du traitement documentaire et de la gestion de collections mais galement des connaissances la fois g n rales sur l histoire du cin ma et tr s sp cifiques dans le domaine de la production TT DESRICHARD Yves cit 322 323 42 mp Ibid Ibid Site d Images en biblioth ques L association http www imagesenbibliotheques fr spip php rubrique2 5 Id Les films en biblioth que http www imagesenbibliotheques fr spip php rubrique1 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 22
12. diath que de Bagnolet L observation des proc dures d finies par le Code des march s publics est la r gle en mati re d acquisition quelques exceptions pr s Les biblioth ques ach tent aupr s d une poign e de fournisseurs ADAV CVS VHS Colaco Ce sont eux qui n gocient les montants des droits attach s chaque DVD S ils sont souverains dans le choix des titres pour lesquels ils n gocient les droits nous avons vu qu ils ont tout int r t toffer au maximum leur catalogue Les biblioth ques peuvent galement leur demander de lancer une n gociation pour les droits d un titre dont elles souhaitent 22 Id La m diath que de Bagnolet en raison d un vide administratif n est pas tenue de publier des march s pour ses acquisitions de DVD LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 16 absolument faire l acquisition et qui ne figure pas encore au catalogue de leur fournisseur Parmi ces offres celle de Atelier diffusion audiovisuelle est originale et re oit la pr f rence de nombreux responsables de collections audiovisuelles Les biblioth caires lui reconnaissent en effet un souci de diffusion d une vraie culture cin matographique qui cadre avec la volont affich e de nombreux professionnels de proposer une offre audiovisuelle de qualit c est dire dans cette accepti
13. elle conna t au regard de la moyenne nationale n chappe d ailleurs pas la r gle La m diath que qui a pourtant la fois un discours militant en mati re d offre culturelle et la volont de proposer une offre en ad quation avec la population de la ville comme nous l avons vu ne parvient pas r soudre l quation une enqu te sur les publics de la m diath que men e en 2004 a r v l que les populations ouvri res et sous dipl m es taient sous repr sent es dans la m diath que par rapport leur poids d mographique dans 1 ville L exigence intellectuelle manifest e travers la politique documentaire g n rale de l tablissement ne nous semble gu re capable de renverser la tendance au contraire Cette politique tr s marqu e au niveau de la collection audiovisuelle essuie un chec aupr s de certaines cat gories de population notamment les jeunes premiers fr quenter les salles de cin ma mais regrettant qu il n y ait rien selon leur mot la m diath que en mati re de films Cette difficult la m diath que de Suresnes semble au contraire l avoir int gr e mais uniquement en surface puisque la diversification de l offre se fait au niveau des s ries t l vis es seul axe de d veloppement d une offre documentaire moins litiste la collection de cin ma reste mythifi e comme si la question tait taboue Une refonte totale des conceptions de l audiovisu
14. s seuls 6 des personnes interrog es choisissent les films d auteur C est 1 de plus que les films d animation et d horreur 1 de moins que la science fiction et les films d amour ou sentimentaux Les pr f rences des enqu t s vont vers les com dies 44 les films d action 31 et les films policiers 28 Pourtant lorsque la question leur est pos e dans l autre sens et qu on leur demande quel genre de films ils n aiment pas les enqu t s ne sont que 4 donner les films d auteur dans leur r ponse On en conclut non pas un rejet des films d auteur par les Fran ais comme pouvait le laisser penser la r ponse la premi re question mais plut t une indiff rence pour ce genre de films Mais peut on vraiment parler de genre propos du cin ma d auteur C est la formulation de la question qui pose probl me pour l utilisation de ses r sultats car tel quel le questionnaire suppose que le cin ma d auteur est un genre au m me titre que la com die le drame le policier n y aurait donc ni com die d auteur ni drame d auteur ni policier d auteur ni m me com die polici re La notion de genre pose probl me en ce 2 22 Voir infra deuxi me partie 33 Le questionnaire autorise deux r ponses parmi un choix de 14 genres Les crit res de r ponses sont identiques la question pr c dente Olivier cit LOYANT Xavier Dipl me de conser
15. Le second crit re de s lection semble donc plus social que culturel un film int ressant c est un film qui a fait d bat qu il ait eu du succ s ou non qu il ait t lou par la critique ou non que son propos soit consensuel ou ait au contraire provoqu un scandale Pour autant la collection ne se veut repr sentative de rien et n a pas pour ambition explicite d offrir une repr sentation de l histoire du cin ma il faut tre plus modeste souligne Catherine Einhorn qui rappelle que les contraintes qui p sent sur les acquisitions de documents audiovisuels font que l offre de DVD est plus prosa que que les autres offres documentaires en biblioth que Plut t que par un souci de repr sentativit chim rique la politique documentaire est donc guid e par un souci de coh rence d une offre qui vise tre la plus compl te possible et qui va le plus loin possible dans les cin mas difficiles d acc s hors circuit commercial traditionnel On retrouve l encore les probl matiques d velopp es Suresnes et Bagnolet Ainsi au del des films dont on a parl les acquisitions se concentrent donc galement sur les films dont on n a pas parl non parce qu ils taient mauvais mais parce que leur mode de distribution n a pas permis qu on puisse en parler parce que leur diffusion est rest e confidentielle et n a pas offert ces films de tribune d expression Il s agit en
16. Peter Jackson 0 0 1 1 1 La guerre des mondes Steven Spielberg 0 0 1 1 1 Le monde de Narnia Andrew Adamson 0 0 1 1 1 Eric Darnell et Toms Madagascar Motion 0 1 1 1 1 Million Dollar Baby Clint Eastwood 0 1 1 1 1 Mr and Mrs Smith Doug Liman 0 0 0 0 1 Star Wars la revanche George Lucas 0 0 1 1 1 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 73 des Sith 2006 Arthur et les Minimoys Luc Besson 1 0 1 1 1 Camping Fabien Ontoniente 0 0 1 1 0 Casino Royale Martin Campbell 0 1 1 1 0 Da Vinci Code Ron Howard 0 0 0 0 1 e Isabelle Mergault 0 0 1 1 0 beau L ge de glace 2 Carlos Saldanha 1 1 1 1 1 Les Bronz s 3 Patrice Lecomte 0 0 1 0 0 Ne le dis personne Guillaume Canet 0 1 1 1 1 Pirates des Cara bes 2 Gore Verbinski 1 1 1 1 1 Pr te moi ta main Eric Lartigau 0 1 1 1 1 2007 A la crois e des mondes la boussoleChris Weitz 0 0 0 1 0 dor e Se d Vates 0 1 1 1 1 Je suis une l gende Francis Lawrence 0 1 0 0 1 La M me Olivier Dahan 0 1 1 1 1 Les Simpson le film David Silverman 0 1 1 1 0 Pirates des Cara bes 3 Gore Verbinski 1 1 1 1 1 Ratatouille Brad Birf 0 0 1 1 1 Shrek le troisi me Chris Miller 0 1 0 1 1 Spider Man 3 Sam Raimi 0 0 1 1 1 Taxi 4 G rard Krawczyk 0 0 0 0 1 2008 ARENA SEA d Fr d ric Forestier 0 0 0 0 1 Olympiques Bienvenue chez eS Sany Bii 0 0 1 0 1 Ch tis Hancock Peter Berg 0 0 0 0 0 Indiana Jones et le royaume du
17. Th se de doctorat universit de Paris 1 2007 680 p La passion du cin ma Cin philes cin clubs et salles sp cialis es Paris de 1920 1929 Paris AFRHC cole nationale des chartes 1999 392 LEGLISE Paul Histoire de la politique du cin ma fran ais t I Le cin ma et la Troisi me R publique Paris Librairie g n rale de droit et de jurisprudence 1970 325 p LOYANT Xavier La Soci t des auteurs de films 1917 1929 Th se pour le dipl me d archiviste pal ographe Ecole nationale des chartes 2009 333 MEUSY Jean Jacques Paris palaces ou le temps des cin mas 1894 1918 Nouvelle dition Paris CNRS 2002 561 p ORY Pascal L histoire culturelle Paris PUF 2004 127 p REGOURD Serge L exception culturelle 2 dition Paris PUF 2004 127 p ROHMER Eric et CHABROL Claude Hitchcock Nouvelle dition Paris Ramsay 2006 175 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 63 VIGNAULT Val ry Jean Benoit L vy ou le corps comme utopie une histoire du cin ma ducateur dans l entre deux guerres en France Paris AFRHC 2007 254 p QUESTIONS BIBLIOTHECONOMIQUES ALIX Yves March s publics et acquisitions documentaires BBF 2006 t 51 n 1 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 2006 01 0024 003 consult le 30 d cembre 2009 Audiovisuel et multim dia en b
18. concerts suivis d une rencontre avec les musiciens par des soir es th matiques autour du cin ma d Afrique par exemple avec pr sence de musiciens pour lier musique et cin ma On retrouve dans le th me africain la 13 Le volume des collections audiovisuelles devrait sensiblement augmenter en 2010 puisque le budget allou aux acquisitions de DVD a t doubl passant de 10 000 20 000 euros 14 Entretien r alis aupr s de C dric Achard r f rent musique et cin ma le 11 d cembre 2009 15 La question se pose de ce qu il conviendra d en faire quand elles seront pass es de mode car l tablissement a tout fait conscience qu il s agit l d une mode LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 57 probl matique locale et la volont de proposer des services de proximit Les animations ne consistent donc pas en de simples projections mais sont l occasion d aller plus loin dans la r flexion sur le film projet ajoutant une plus value certaine une projection commerciale ou priv e Bien plus qu un supermarch culturel la m diath que du Rize cherche donc quilibrer son offre audiovisuelle entre proposition de classiques actualit et films grand public tout en reconnaissant que cet quilibre est tr s difficile trouver se fait dans une politique de m diation et d animation destin e val
19. cr ne deSteven Spielberg 1 1 1 1 1 Cristal Kons Pu paida Mark Osborne et John 0 Stevenson Le monde de Narnia 2 Andrew Adamson 0 0 1 0 0 Eric Darnell et Toms Madagascar 2 M Gratt 0 1 1 0 1 Quantum of Solace Marc Forster 0 0 1 0 0 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 74 The Dark Knight Christopher Nolan 0 1 1 0 1 Wall E Andrew Stanton 0 0 1 1 1 TOTAL 110 24 45 79 73 77 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 75 Monographies MEDIATHEQUE DE SURESNES Donn es g n rales Population de la ville 45 000 habitants R seau une m diath que centrale 2 biblioth ques de quartier Etablissement d enqu te m diath que centrale Les collections Volume total des collections 98 000 documents Volume de la collection audiovisuelle 4 200 documents fiction adultes 2500 fiction jeunesse 600 documentaire 1 100 Date de cr ation 2000 Supports VHS DVD Modalit s de consultation sur place et en pr t Taux de rotation fiction adultes 7 5 fiction jeunesse 9 5 documentaire jeunesse 4 documentaire adulte 2 Principales caract ristiques de la politique documentaire Une politique cin phile Le cin ma fait l objet d une politique sp cifique au sein de la m diath que et au sein du domaine audiov
20. d images anim es ne se pose pas parce que la r ponse en en est implicite le cin ma dans cet ouvrage c est le cin ma de patrimoine et d auteur et cette d finition semble aller de soi A l heure o les pratiques culturelles et les modes de diffusion des images anim es sont en bouleversement et au moment o sous l effet de ces nouvelles pratiques intimement li es aux progr s des technologies num riques et aux possibilit s offertes par Internet le pr t de DVD commence lui aussi tre touch par une certaine rosion il appara t n cessaire de s interroger sur les discours que portent sur le cin ma les biblioth ques et d en questionner la pertinence au regard des nouveaux usages Car COLLARD Claude GIANNATTASIO Isabelle et MELOT Michel Les images dans les biblioth ques Paris Cercle de la librairie 1995 390 p DESRICHARD Yves dir Cin ma en biblioth que Paris Cercle de la librairie 2004 366 Erosion constat e la m diath que de Bagnolet tr s l g re et commune l ensemble des collections LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 comme le souligne Estelle Caron l effondrement de l activit des secteurs musique des m diath ques ne peut que susciter des inqui tudes quant l avenir des collections audiovisuelles Globalement la r volution num rique en offrant de plus en plus de produits cultu
21. en fonction des supports la documentation sur le cin ma et la t l vision est rang e dans la m me salle que les VHS et DVD Cette documentation imprim e sort d ailleurs tr s peu 99 gt x Se S y 5 Le cahier de suggestions d acquisitions audiovisuelles montre que les usagers angevins qui s expriment ne souhaitent pas pouvoir emprunter des nouveaut s ou des films grand public mais au contraire des classiques et des films d auteur LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 51 manque dans le projet de la biblioth que centrale d Angers du moins tel qu il nous a t pr sent un discours sur les uvres ou par les uvres une plus value Or c est cette plus value qui distingue une collection audiovisuelle de biblioth que d une offre de vid oclub ce qui est bien le but des biblioth ques d Angers Cette plus value qui donne la collection son identit sa coh rence et sa pertinence qui donne corps au projet d tablissement et qui est gage de son succ s on ne peut la d gager qu en se posant la question de savoir qui s adresse la collection que l on entend constituer quel public on vise travers elle et comment on pense pouvoir l atteindre A ces questions l espace Histoire Image de Pessac et la m diath que du Rize de Villeurbanne r pondent de deux fa ons totalement oppos es mais qui nous semblent g
22. entre dans les collections un autre en est limin Il n y pas de magasin la mission de conservation tant laiss e la MLIS t te 197 Visite guid e de l tablissement effectu e le 4 mai 2009 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 55 de pont du r seau et aux archives municipales situ es l tage du b timent Le m lange des publics est favoris par le m lange des collections r parties de fa on th matique et non en fonction des niveaux des documents les adolescents ne disposent pas d espace sp cifique ce qui permet au passage de gagner de la place La politique documentaire se veut la fois g n raliste grand public et adapt e aux r alit s sociales du quartier o cohabitent de nombreuses communaut s ethniques et religieuses Quant l identit de la m diath que au sein du centre culturelle elle se d veloppe dans l espace M moire et soci t qui est le premier espace dans lequel on p n tre lorsqu on entre dans la m diath que Il propose des collections ax es sur l histoire locale avec une ambition d exhaustivit sur le monde ouvrier et l immigration tout en favorisant une ouverture sur le monde et les cultures des cinq continents C est l espace r serv au documentaire les DVD documentaires y sont rang s selon un classement th matique mais sans m lange des supports sur
23. es 1900 organis e sur le mod le d exploitation des th tres et destin e de ce fait amener vers le cin ma le public bourgeois du th tre institution culturelle par excellence dans la France de l poque d Andr Gaudreault n est pas esth tique mais sociologique institutionnelle et politique En France sa d marche trouve un cho dans les travaux de Marc Ferro sur les rapports qui unissent cin ma et histoire avant de prendre son essor dans les recherches de Pascal Ory qui d finit l histoire culturelle comme l histoire des faits culturels entendus comme des ensembles de pratiques sociales politiques conomiques culturelles au sens restreint du terme et qui cr ent du culturel Appliqu e au cin ma l histoire culturelle consiste en la d finition du cin ma non plus comme une suite de films mais comme un objet total tudier comme on tudie tout autre objet d histoire l histoire culturelle du cin ma fait entrer le cin ma dans le champ de l histoire et le d gage du poids et des pratiques de l histoire de l art La fronti re entre cin ma l gitime et ill gitime est abolie toute production cin matographique ayant une valeur culturelle en soi toute production est int ressante en ce qu elle claire les pratiques l uvre dans l industrie du cin ma et permet de comprendre ce qui se joue dans l av nement de ce m dia dominant Il n y a plus de hi rarc
24. et comme ternel qui est rejou aime les emp che de s aimer et D les soutient Aussi si le syst me de production de blockbusters hollywoodiens ne doit pas avoir sa place en biblioth que en toute logique Bollywood ne devrait pas y avoir la sienne puisqu il constitue pr cis ment le symbole de cet imp rialisme culturel am ricain que les biblioth ques cherchent combattre et qui a triomph en Inde avec le d veloppement des studios de Bombay Les collections audiovisuelles de fiction si elles veulent pr tendre l encyclop disme et la repr sentativit de l histoire du cin ma comme de l actualit de sa cr ation se doivent de repr senter cette influence am ricaine comme donn e fondamentale de toute pens e sur le cin ma car structurant l ensemble de la production cin matographique mondiale Derri re ces films auxquels la critique attribue de mauvaises notes il y a des spectateurs tr s nombreux et des pratiques culturelles qui ne sont pas moins valables que les plaisirs et gloses des cin philes Car toute production a un sens toute production dit quelque chose de la soci t qui l a engendr e et donc toute production est l gitime entrer dans les collections d une biblioth que en tant qu elle claire le monde qui m entoure Le reste est affaire de valorisation d animation 82 PNR Comprendre am ricaine LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d
25. et tout d tail inutile et qui g nerait l appropriation du lieu par ses usagers sont bannis comme les indices de classification sur les tag res L appropriation du lieu est encore favoris e par des dispositifs de m diation comme de nombreuses tables pr sentoirs des s lections de coups de c ur des biblioth caires des pochettes surprise Une politique d accueil et de service voulue comme au plus pr s des attentes des usagers fait dire la directrice de l tablissement Alexandra Bruy re que les visiteurs sont ici chez eux Le m lange des activit s et des publics est recherch pour que la m diath que soit un lieu vivant o les usagers se sentent l aise et libres de communiquer Ce n est pas parce qu on rentre dans une biblioth que qu on doit cesser de vivre rench rit Alexandra Bruy re D o une pr sentation tout fait assum e des collections sur un mode proche de celui de la librairie Cette volont de suivre au plus pr s les attentes des usagers et de leur permettre de s approprier le lieu et les collections se retrouve dans la politique documentaire de l tablissement inspir e des principes de la BPI En effet et c est ici que l identit de la m diath que au sein du r seau se dessine les collections sont fond es sur l actualit et leur renouvellement est garanti par un principe simple l tablissement une capacit de 35 000 documents lorsqu un document
26. impossibilit d y avoir 101 A partir du 4 janvier 2010 le p le de la r gion Aquitaine sera transf r au d partement cin ma de l agence r gionale ECLA Ecrit cin ma livre audiovisuel 102 Estelle Caron note ce sujet une certaine frilosit des commissions qui en fait de cin ma retiennent avant tout des titres post rieurs 1945 et issus de cin matographies rares comme le cin ma d Afrique comme si le cin ma ant rieur 1945 et en noir et blanc faisait peur ou semblait moins accessible C est d autant plus vrai dans le cas du cin ma muet qui n est propos que pour les l ves des coles primaires et par le bais des burlesques LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 53 103 H See Ae acc s Cette caract ristique commune de nombreuses biblioth ques sp cialis es permet galement de mettre en uvre une politique documentaire long terme sans souci de la d gradation des supports notamment achat par exemple de coffrets somptueux dans leur pr sentation et qu on ne pourrait se permettre de mettre en pr t L espace Histoire Image r fl chit cependant la possibilit de constituer des valises p dagogiques qui doubleraient les collections et pourraient tre emprunt es La collection de fiction s est constitu e en accord avec les missions confi es l espace Historie Image donc d abor
27. l gitimation institutionnelle d un outil ou d un proc d ayant trait au spectacle ou la litt rature passe par son inscription dans le champ culturel Biblioth ques et cin ma ont donc proc d de la m me mani re pour obtenir la reconnaissance institutionnelle amoureux et professionnels du cin ma ont utilis les techniques et le vocabulaire de la critique litt raire pour faire acc der le cin ma au rang des uvres de l esprit les professionnels des biblioth ques ont fond leur l gitimit sur la nature des collections qu ils ont constitu es en leur donnant une plus value culturelle qui seule pouvait justifier des investissements publics Les volutions de la fr quentation des biblioth ques et la diversification des publics recherch s coupl es en corollaire une attention de plus en plus grande aux exigences des usagers donnent de nouvelles inflexions aux politiques documentaires audiovisuelles Nous avons vu les volutions les plus r centes de la politique documentaire men e Suresnes vers une proposition de films accessibles un plus large public Ces volutions encore timides Suresnes sont pleinement assum es la biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 38 C Les inflexions r centes la biblioth que Fran ois Truffaut entre public sp cialis et grand public
28. la d mat rialisation des supports et le d veloppement des offres en ligne l gales ou non le livre sera probablement le dernier support remis en question dans sa mat rialit mais il sera t t ou tard A l heure actuelle c est lavenir du DVD qui est imm diatement remis en question par le d veloppement des pratiques de t l chargement et des offres de vid os la demande Autrement dit les mutations du mod le de consommation interrogent les fondements des collections audiovisuelles en biblioth que Ce qui est en cause ici c est la possibilit d acc s distant aux collections audiovisuelles et le d veloppement d une offre de vid o la demande VOD Quelques biblioth ques notamment celle de Troyes ont t pionni res dans la mise disposition d une offre de 35 R Voir supra premi re partie 1 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 20 Droits d auteur r serv s VOD pour leurs usagers dans l emprise du b timent comme distance Tous les tablissements que nous avons visit s s ils ne proposent pas encore 1 VOD ont r fl chi la question et l envisagent plus ou moins long terme comme un moyen la fois d am liorer la qualit de leur service par exemple destination des publics qui ne peuvent pas se d placer et comme un mode d enrichissement des collections Mais les exp riences d j men es dans d autr
29. la place particuli re qu il occupe dans le champ culturel en France la fois objet de passion et de suspicion A Suresnes l audiovisuel cela a longtemps t le seul Cin ma un septi me art dont l histoire s institutionnalise dans les livres et qui se trouve l gitim par une critique de renomm e internationale Si depuis 2007 les s ries t l vis es sont entr es dans les collections de mani re large faisant place aux titres classiques comme aux s ries la mode depuis quelques ann es si depuis l arriv e du DVD les collections proposent des nouveaut s ces volutions ne font pas dispara tre le clivage que nous avons constat plus haut et qui distingue un cin ma culturellement l gitime d un cin ma qui n aurait pas vocation entrer dans la biblioth que car commercial Une analyse du catalogue de fiction audiovisuelle de 1 m diath que permet de mettre en vidence la permanence des fondements de la politique documentaire initialement men e L analyse du catalogue de fictions montre d abord une logique d acquisition par auteurs et non par titres L histoire du cin ma est donc une histoire des auteurs Cette logique est perceptible surtout en ce qui concerne les films relevant des classiques du patrimoine cin matographique ce ne sont donc pas les films qui sont classiques mais leurs r alisateurs Le r alisateur dont la m diath que propose le plus grand nombre de titres est Charlie Chaplin
30. les biblioth ques en revenant sur l historiographie du cin ma avant de montrer la pr gnance de celle ci sur le d veloppement des collections Suresnes et Bagnolet et dans une moindre mesure la biblioth que Fran ois Truffaut Enfin nous proposerons des pistes pour tenter de sortir de ces discours exog nes la m diath que en nous appuyant sur le contre exemple du r seau de la ville d Angers et les mod les que peuvent au contraire constituer l espace Histoire Image de Pessac et la m diath que du Rize Villeurbanne LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 11 Premi re partie les cadres I L AUDIOVISUEL EN MEDIATHEQUE RAPPELS Un secteur minoritaire dans l offre des biblioth ques publiques Le nombre de biblioth ques proposant des vid ogrammes n a cess d augmenter depuis la cr ation d une premi re collection audiovisuelle documentaire la Biblioth que publique d information en 1977 son ouverture la BPI propose une collection de 1 800 documentaires L ann e suivante huit tablissements participent au programme lanc par le Minist re de la Culture pour la constitution de collections audiovisuelles documentaires et proposent une premi re collection de 300 titres Des collections de fiction commencent se d velopper mais en marge de ce programme initi par le Minist re En 1983 47 tablissem
31. mondiale pour que la m diath que renvoie une image peu pr s objective du monde contemporain et dans laquelle chacun se reconnaisse et non une image invers e pour reprendre les mots de Dominique Brigaud Dans cette perspective le regard critique des usagers tant recherch et stimul pourra s exercer sur toutes les images et non sur les seules images d j valid es par l institution culturelle et qui de ce fait ne sont peut tre plus critiquer ou m me critiquables Car ces images dominantes volontiers laides omnipr sentes du moins que les grands studios de cin ma de t l vision ou de publicit nous imposent et qui sont accus es de formater la pens e seule la biblioth que est capable d en organiser le sens et le flux et d en r v ler la port e dans un discours critique les mettant en perspective avec l histoire des hommes ou des images et avec la soci t qui nous entoure et qui les produit Deux l ments nous semblent ainsi plaider en faveur de l abandon des discours dominants et exclusifs sur le cin ma au profit d un discours propre la m diath que et librement formul Le premier consiste dire que tout citoyen doit pouvoir trouver en biblioth que une offre qui r ponde ses attentes et ses besoins c est la question de l image et de la fr quentation des biblioth ques qui est en jeu un moment charni re qui voit la culture fran aise classique et volontiers litiste s es
32. pas sur les DVD r cemment sortis Ne pas vouloir concurrencer l offre des vid oclubs ni s inscrire dans une logique de flux n est pas non plus original et ces orientations nous ont t confirm es par le directeur du r seau Ce qui est original c est le mod le d acquisitions puisque celles ci se font selon des axes th matiques renouvel s annuellement Cela permet au r seau de renforcer ses acquisitions chaque ann e dans deux ou trois domaines pr cis en tentant de suivre les volutions pass es et actuelles de la production cin matographique mondiale Ainsi en 2008 les acquisitions ont t plus particuli rement consacr es aux ann es 1960 qui ont vu d ferler la Nouvelle vague et se renouveler les codes du langage cin matographique au cin ma asiatique qui merg sur la sc ne internationale au cours des dix derni res ann es au film biographique le biopic en plein renouveau aux Etats Unis depuis quelques ann es et qui se d veloppe en France dans la lign e de production de prestige comme La M me 58 Taux de rotation des documents en 2007 Statistiques du r seau 59 Collections ann e 2008 r partition des collections Statistiques du r seau Brochure du r seau des biblioth ques d Angers 1 Rappelons que la seule m diath que centrale de Bagnolet hors annexes propose plus de 8 000 r f rences pour une population desservie pr s de cinq fois inf rieure celle de la ville d Angers E
33. plus cit s ont pour la plupart t r v l s par le festival de Cannes ou y sont r guli rement s lectionn s Ces orientations sont d autant plus pouss es que le choix d quilibrer le volume des collections relatives chaque support permet la m diath que de Bagnolet de proposer une collection de plus de 4 000 r f rences en audiovisuel de fiction Ainsi les cin astes les plus pr sents dans les collections audiovisuelles de fiction de la m diath que de Bagnolet sont Woody Allen 33 r f rences Clint Eastwood 22 r f rences Steven Spielberg 18 r f rences Patrice Lecomte et Bertrand Tavernier 16 r f rences Ken Loach 15 r f rences Roman Polanski 14 r f rences Pedro Almod var les fr res Cohen Aki Kaurism ki et Martin Scorsese 13 r f rences Ridley Scott et Gus Van Sant 11 r f rences Sidney Pollack et Lars Von Trier 10 r f rences David Cronenberg Brian de Palma David Lynch Fran ois Ozon Barbet Schroeder Oliver Stone et Andr T chin 9 r f rences Mickael Haneke Jim Jarmush Mike Nichols Quentin Tarantino et Wim Wenders 8 r f rences On constate un quilibre entre monstres sacr s Woody Allen Pedro Almod var Clint Eastwood Martin Scorsese et cin astes plus jeunes ou la renomm e plus r cente Gus Van Sant Fran ois Ozon un quilibre encore entre les auteurs grand public Steven Spielberg Brian De Palma Ridley Scott Quentin Tarantino et les cin ast
34. sens strict du terme qui ont tous vocation rejoindre les collectons de l espace Histoire Image centre de ressources sur le film d histoire C est d ailleurs en jouant sur la notion de film historique ou film d histoire que l espace a largi son champ d acquisitions aux films qui ont fait l histoire que ce soit celle du cin ma ou celle des hommes 106 Les courts m trages sont tr s demand s par les enseignants car ils peuvent facilement utiliser ce format classe C est pourquoi l espace Histoire Image prend le temps de regarder les DVD achet s et notamment leurs bonus car c est dans ces bonus que l on d couvre des courts m trages et de nouvelles id es Des programmes de courts m trages sont ainsi mont s avec les enseignants et des projections sont organis es pour les classes LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 54 Histoire Image Et c est en r pondant elle aussi des missions pr cises et pourtant tout fait oppos es que la m diath que du Rize Villeurbanne trouve elle aussi son public B La m diath que du Rize tablissement de proximit Le Rize du nom d une rivi re locale est le centre M moire et soci t de Villeurbanne Il a ouvert ses portes en 2007 Centre culturel r unissant les archives municipales de Villeurbanne une m diath que de quartier et un espace d exposition il
35. sp cialis e en cin ma et t l vision parvient ainsi proposer une collection qui t moigne des grandes tendances de 1 production cin matographique et t l visuelle d hier et d aujourd hui Cette repr sentation ne peut faire l conomie des succ s en salles et des audiences des programmes t l vis s tant le m dia ici consid r est populaire et tant ses audiences sont de ce fait des marqueurs forts qui dessinent une histoire et une sociologie des pratiques et des productions culturelles Le r sultat de cette politique est un succ s qui ne se d ment pas depuis un an et dont la biblioth que Fran ois Truffaut est presque victime Ce succ s met en vidence les limites d un mod le de collection audiovisuelle labor autour des seuls discours esth tiques et critiques sur le cin ma Un tel mod le d velopp Suresnes et Bagnolet ne propose en effet qu une vision partielle de la production cin matographique mondiale en m me temps qu il perp tue un discours convenu et exog ne la m diath que III LES LIMITES DE CE MODELE A Une repr sentation partielle de la production cin matographique Pr tendre offrir une repr sentation encyclop dique de l histoire du cin ma et de l tat actuel de la cr ation cin matographique ne faisant place ou aux films consid r s comme les classiques du patrimoine cin matographique et aux films affichant clairement une ambition artistique rel ve d une
36. tout aussi rapide car on n imagine pas non plus qu un biblioth caire ne soit pas m me de porter un regard professionnel et scientifique sur ses collections c est l objectif m me de la biblioth que que de proposer une offre et des services de qualit C est pourquoi la question centrale n est pas tant celle de la valorisation de la collection que celle de sa nature C est donc bien le discours port par les biblioth ques en mati re d audiovisuel qu il convient d identifier et de questionner Nous avons pour r pondre ces question men une enqu te de terrain n tait pas question de proc der une enqu te aupr s de l ensemble des biblioth ques fran aises le format e cette tude ne permettant pas un travail d une telle ampleur Nous avons pr f r d finir un terrain tr s pr cis constitu de six tablissements t moins suffisamment distincts dans leurs politiques documentaires et leurs dimensions pour obtenir des r sultats contrast s et un panorama des diff rentes politiques mises en uvre dans les biblioth ques fran aises qui r v lent autant de conceptions de ce que peut tre une collection audiovisuelle de fiction L enqu te de terrain s est donc concentr e sur six tablissements ou r seaux municipaux le r seau des biblioth ques Angers qui d veloppe actuellement un projet de constitution d une collection audiovisuelle pour sa centrale la biblioth que du c
37. 0 67 Droits d auteur r serv s Table des annexes ENTRETIENS REALISES DANS LE CADRE DE L ENQUETE QUALITATIVE69 QUESTIONNAIRE ELABORE EN VUE DE L ENQUETE QUALITATIVE ne 70 REPARTITION DES 10 MEILLEURS SUCCES ANNUELS EN SALLES DEPUIS LOS rotisme tone en nent EN 71 MONOGRAPHIES dd dd dedicated ENEE 76 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 68 Entretiens r alis s dans le cadre de l enqu te qualitative Biblioth que Toussaint Angers Entretien r alis le 27 septembre 2009 aupr s de M Jean Charles Niclas directeur Biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut Paris Entretien r alis le 16 octobre 2009 aupr s de Mme Catherine Einhorn responsable de la politique documentaire pour les vid ogrammes M diath que de Suresnes Entretien r alis e le 16 octobre 2009 aupr s de Mme B n dicte Jarry directrice et de M Jean Guy Arlabosse responsable des acquisitions de vid ogrammes M diath que de Bagnolet Entretien r alis le 28 octobre 2009 aupr s de Mme Dominique Brigaud directrice et de Mme Gu na lle Slanoski responsable des acquisitions de vid ogrammes et formatrice l association Images en biblioth ques Espace Histoire Image de la m diath que de Pessac Entretien r alis le 17 novembre 2009 aupr s de Mme Estelle Caron responsable du d partement et pr sidente de l association Images en bibli
38. 0 que nous avons s lectionn s au regard des autres catalogues que nous avons tudi s et du faible volume de la collection propos e au Rize ce chiffre est sans comparaison possible et t moigne l encore de la politique d complex e voqu e plus haut Ensuite chaque suggestion d acquisition mise par les usagers est syst matiquement honor e sans distinction sans filtre Le projet d tablissement vise bien tous les publics mais en priorit le grand public qui est aussi le public vivant proximit Pour faire venir ce grand public et le fid liser les collections sont adapt es selon un principe simple qui est que pour que les gens s approprient un endroit il faut que cet endroit leur ressemble D ailleurs les films dits grands publics sont aussi ceux qui sortent le plus de m me que les s ries t l vis es actuelles achet es en masse et dont le succ s ne se d ment pas En revanche les films r put s difficiles sortent beaucoup moins ils sont emprunt s lorsqu il ne reste plus que ceux ci sur les tag res ou lorsque les usagers ont fait le tour des blockbusters C dric Achard reconna t que le travail de m diation est tr s difficile pour amener les usagers vers des cin matographies plus exigeantes il voque notamment les films Aki Kaurism ki Ce travail se fait par des projections de plus en plus r guli res et bas es autour de dispositifs simples mais efficaces comme des cin
39. Dipl me de conservateur de biblioth que Les collections audiovisuelles de fiction en biblioth que publique M moire d tude janvier 2010 Entre histoire du cin ma cin philie et consommation culturelle Xavier LOYANT Sous la direction d Yves Alix Directeur du d partement Informations bibliographiques et num riques Biblioth que nationale de France ____ _ z cole nationale sup rieure des sciences de l information et des biblioth ques 65 Remerciements Je remercie tout particuli rement M Yves Alix de m avoir propos un sujet auquel je songeais mais que je ne parvenais pas formuler et d avoir su me guider et me conseiller tout au long de cette tude Je tiens galement remercier pour leur sympathie et leur grande disponibilit r pondre mon enqu te M Jean Charles Niclas directeur du r seau des biblioth ques de la ville d Angers Mme Catherine Einhorn responsable de la politique documentaire pour les vid ogrammes la biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut Paris Mme B n dicte Jarry directrice du r seau des m diath ques de Suresnes et M Jean Guy Arlabosse responsable des acquisitions de vid ogrammes Mme Dominique Brigaud directrice du r seau des m diath ques de Bagnolet et Mme Gu na lle Slanoski responsable des acquisitions vid o Mme Estelle Caron responsable du d partement Histoire Image de la m diath que de Pessac e
40. Droits d auteur r serv s locale et r gionale notamment car nous avons vu que c est cette chelle que la biblioth que peut se situer comme organe de diffusion du circuit non commercial Aussi les formations mises en place par l association sont elles tr s diversifi es afin de r pondre autant que possible aux demandes de professionnels parfois d munis Ce d veloppement des comp tences professionnelles doit permettre reconnaissance d un savoir faire collectif et d une identit professionnelle Le m tier de biblioth caire de l image est donc envisag comme sp cifique au sein de 1 biblioth que car requ rant des comp tences propres Les formations sont organis es sous forme de stages destin s donner aux professionnels une meilleure appr hension des uvres des usagers et des pratiques en conciliant exigence culturelle et adaptation aux diff rents publics On retrouve ici la tension entre offre et demande dilemme de toute politique documentaire et qui est peut tre plus exacerb encore dans le domaine audiovisuel et ce pour de multiples raisons D abord le cin ma est un loisir extr mement populaire appr ci de toutes les cat gories de population il y a donc autant d approches du cin ma que de publics donc autant de go ts et de conceptions prendre en consid ration dans la constitution des collections Cette multiplicit des pratiques contredit en quelque sorte l app
41. MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION Biblioth ques chiffres cl 2009 Statistiques de la culture p 66 En ligne http www culture gouv fr nav index stat html consult le 30 d cembre 2009 Programme cadre des nouvelles m diath ques de proximit Janvier 2003 28 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 64 En ligne http www culture gouv fr culture dll programmeruches2007 pdf consult le 30 d cembre 2009 Charte des biblioth ques adopt e par le Conseil sup rieur des biblioth ques le 7 novembre 1991 En ligne http www enssib fr bibliotheque numerique document 1096 consult le 30 d cembre 2009 GRUNBERG G rald La vid o dans l histoire des biblioth ques une volont politique dans La vid o dans les m diath ques Rencontre lus biblioth caires Colloque national Vannes 23 mai 1997 Rennes Paris Agence de coop ration des biblioth ques de Bretagne Images en biblioth que 1997 17 22 La m diath que bilan et perspectives de l int gration des supports en lecture publique Colloque Images et sons encyclop die et biblioth que Biblioth que nationale de France 27 f vrier 1997 Paris Images en biblioth que 1997 36 p Les m diath ques r seau alternatif de diffusion Entretien r alis par Estelle Caron aupr s de Jean Fran ois Le Corre dans Cin m
42. U Alain Le cin ma fran ais et les crivains Histoire d une rencontre 1906 1914 Paris AFRHC cole nationale des chartes 2002 364 p TT LOYANT Xavier La Soci t des auteurs de films 1917 1929 Th se pour le dipl me d archiviste pal ographe Ecole nationale des chartes 2009 333 p TT MEUSY Jean Jacques Paris palaces Le temps des cin mas 1894 1918 Nouvelle dition Paris CNRS 2002 561 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 25 d exploitation afin d y attirer un public bourgeois Imposer au cin ma la l gislation relative aux spectacles de curiosit permet non seulement de contr ler les programmes des exploitants en faisant intervenir la censure mais encore et c est probablement la raison premi re cela ce r gime permet de pouvoir faire peser sur l exploitation cin matographique en plein essor des taxes d un niveau que le th tre ne conna t pas Elite culturelle impr gn e de culture litt raire et pouvoirs publics soucieux d ordre et de rentr es financi res se rejoignent donc pour ranger le cin ma du c t des spectacles suspects extr mement populaires mais culturellement ill gitimes Les tentatives de l gitimation du cin ma qu elles soient exog nes l industrie la cin philie telle qu elle se d veloppe dans les ann es 1920 ou endog nes la cr ation du Film d A
43. a Dossier Biblioth que s n 45 juillet 2009 p 51 53 LAURET MORTELETTE Catherine Les publics des vid oth ques leurs attentes dans La vid o dans les m diath ques Rencontre lus biblioth caires Colloque national Vannes 23 mai 1997 Rennes Paris Agence de coop ration des biblioth ques de Bretagne Images en biblioth que 1997 p 23 29 La vid o dans les m diath ques Rencontre lus biblioth caires Colloque national Vannes 23 mai 1997 Rennes Paris Agence de coop ration des biblioth ques de Bretagne Images en biblioth que 1997 78 LAVEST Marie MARGOT Dominique O en sont les vid oth ques aujourd hui BBF 2001 n 5 p 38 43 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 2001 05 0038 005 consult le 30 d cembre 2009 LE CACHEUX Genevi ve L audiovisuel dans les biblioth ques BBF 1981 n 8 t 26 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 1981 08 0463 001 consult le 30 d cembre 2009 LE DARZ Jocelyne Mutation du fonds sp cialis cin ma de la biblioth que Andr Malraux en Biblioth que du cin ma Villeurbanne Institut de formation des biblioth caires 1996 MARESCA Bruno Les biblioth ques municipales en France apr s le tournant Internet Activit s fr quentation et devenir Paris BPI Centre Pompidou 2007 290 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits
44. a vocation conserver et transmettre la m moire sociale de la ville marqu e par l histoire du monde ouvrier et de l immigration Il ne s agit pas d un b timent abritant deux institutions distinctes mais bien d un centre fonctionnant en symbiose qui se manifeste par une action culturelle commune par le biais notamment des expositions La m diath que appartient donc au centre culturel mais aussi au r seau des biblioth ques municipales de Villeurbanne ce qui pose quelques probl mes de visibilit mais n emp che pas l tablissement de mettre en uvre une politique propre lui conf rer une identit forte au sein du quartier et au sein du r seau de lecture publique villeurbannais La m diath que du Rize se veut d abord un tablissement de proximit au service de la population du quartier alentour C est un tablissement de petites dimensions puisque les espaces d cloisonn s se r partissent sur un plateau de 650 m2 de plain pied La vocation de la m diath que tre un tablissement de proximit se manifeste d abord dans l am nagement des espaces ext rieurs comme int rieurs La cour ext rieure au b timent est plant e d arbres et de bancs et est prise d assaut chaque jour d s la sortie des classes de l cole voisine A l int rieur l architecture aust re est contrebalanc e par un mobilier confortable et color propre en faire un lieu de s jour Les espaces sont d cloisonn s
45. adresse qui l on a envie de faire venir la m diath que et ce afin de d finir une politique documentaire adapt e 1l ne s agit plus de d fendre et l gitimer le cin ma mais la m diath que dans ce qu elle apporte au public qu elle vise C est ce que tentent de faire selon des modalit s tr s diverses le r seau de la Ville d Angers l espace Histoire Image de 1 m diath que de Pessac et la m diath que du Rize Villeurbanne Dans un contexte de crise de la lecture publique qui pourrait toucher bient t le DVD il s agit de renouveler la nature de l offre audiovisuelle pour la rendre pertinente long terme LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 46 Troisi me partie comment renouveler l offre audiovisuelle et la rendre p renne UNE FAUSSE PISTE L ELARGISSEMENT DES PUBLICS PAR L ELARGISSEMENT DU CHOIX EDITORIAL L EXEMPLE D ANGERS L audiovisuel fait figure de parent pauvre au niveau du r seau des biblioth ques de la ville d Angers compos d une biblioth que centrale et de 9 annexes Si une collection de VHS a t cr e en 1995 aucune politique de d veloppement de l audiovisuel n a t men e l chelle du r seau et l offre appara t aujourd hui comme tr s insuffisante pour desservir une population de plus de 150 000 habitants C est pourquoi le r seau envisage aujourd
46. alement pertinentes IT UNE QUESTION CENTRALE LES PUBLICS A L espace Histoire Image de la m diath que de Pessac une offre hypersp cialis e L espace Histoire Image de la m diath que de Pessac a t cr 2001 et s est vu confier des missions tr s pr cises organiser le d p t des archives du Festival du film d histoire de Pessac en lien avec le festival constituer une collection de films qui tablisse un lien entre cin ma et histoire constituer un centre de documentation sur le cin ma pour toute la r gion Aquitaine au del du seul aspect historique Les deux premi res missions sont en lien direct avec l organisation chaque ann e Pessac d un Festival du film d histoire dont le succ s va croissant chaque ann e avec pour la derni re dition 27 000 spectateurs dont 10 000 scolaires Le d p t des archives du festival est compl t par la conservation de sa m moire travers l acquisition autant que possible de tous les films pr sent s chaque ann e au festival en n gociant directement avec leurs ayants droits selon les modalit s que nous avons voqu es en premi re partie de ce m moire Le Festival du film d histoire temps fort de la vie de la commune de Pessac donne donc une tr s forte identit l espace Histoire Image De cette identit d coule sa seconde mission la constitution d une collection mettant en lumi re les rapports entre histoire et cin ma au sens le
47. amen es devenir des r seaux alternatifs de distribution selon les mots d Estelle Nous reviendrons sur ces questions lorsque nous analyserons les modalit s de la politique documentaire mise en uvre l espace Histoire Image de la m diath que de Pessac III LES LIMITES A Les mutations du mod le de consommation Le mod le de m diath que tel qu il s est d velopp en France depuis trente ans est interrog par les volutions des pratiques culturelles des Fran ais et ce deux niveaux volution des go ts volution des modes d acc s aux produit culturels L enqu te 2008 sur les pratiques culturelles des Fran ais r v le les tendances de fond de l volution des go ts et centres d int r t de la population fran aise tout comme une appropriation des technologies de l information et de la communication Ce sont ces deux l ments qui doivent aujourd hui interroger les pratiques biblioth conomiques En effet alors que les politiques de lecture publique dans le domaine de l audiovisuel se sont d velopp es dans l id e d offrir aux usagers des collections d ambition encyclop dique t moignant du patrimoine du cin ma et de la cr ation artistique les r sultats de l enqu te 2008 sur les pratiques culturelles des Fran ais montrent que ce type de cin ma n est gu re recherch par la population fran aise A la question de leurs genres cin matographiques pr f r
48. amme cadre m me si nous l avons dit elle n est pas entr e dans le programme Cette tat d esprit tout entier tourn vers l coute et la satisfaction des attentes du public se retrouve dans la politique documentaire mise en uvre pour les collections audiovisuelles de fiction qui est la m me que pour tous les autres supports pr sents dans la m diath que Le fonds adultes propose pr s de 1 600 r f rences le fonds jeunesse pr s de 600 et le fonds documentaire pr s de 800 soit 3 000 documents audiovisuels pour un volume total de 35 000 documents L coute des attentes du public ne signifie La m diath que du Rize est organis e en trois espaces M moire et soci t Loisirs Fiction FRANCE MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION Programme cadre des nouvelles m diath ques de proximit Janvier 2003 28 p En ligne http www culture gouv fr culture dil programmeruches2007 pdf LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 56 Droits d auteur r serv s pas que la m diath que du Rize soit un supermarch culturel De prime abord la nature de la collection appara t d ailleurs comme relativement similaire ce que nous avons pu observer dans les autres tablissements tudi s Les classiques du cin ma malgr l objectif affich de constituer des collections d actualit sont bien pr sents On retrouve repr sent s les
49. an aise l tranger comme de sa d fense l int rieur des fronti res du territoire La notion d auteur est ainsi au c ur de la formulation de l exception culturelle fran aise la France est terre d auteurs qui par leur cr ation LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 59 t moignent de la vivacit de la pens e fran aise contre des productions standardis es et les volont s imp rialistes d une industrie am ricaine mena ant d acculturation La Politique des auteurs compl te le dispositif et conduit distinguer en s affranchissant cette fois des fronti res la cr ation artistique ayant une valeur culturelle en tant qu elle manifeste l originalit d une pens e d un regard sur le monde du reste d une cr ation qui aurait moins de valeur car inscrite dans des pratiques de consommation de la culture pratiques de masse r gies par les lois du commerce et non de la cr ation artistique Il appara t ainsi que les biblioth ques fran aises travers leurs collections audiovisuelles de fiction r percutent et rejouent leur niveau le combat pour l existence d une exception culturelle affranchie des fronti res et d fendant la culture classique litaire contre la culture de masse Nous avons vu quelles impasses pouvaient mener des politiques documentaires enti rement tourn es vers la d fense de la cr a
50. anciennes celles qui ont pass le cap pour reprendre les mots de Dominique Brigaud qui se m fie des ph nom nes de mode et pr f re regarder long terme Point de Gossip Girl de Desperate Housewives sinon la LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 37 bande originale de la s rie ou de Six Feet Under pas plus d Inspecteur Columbo de Thierry la Fronde ou de Chapeau melon et bottes de cuir s ries pourtant plus anciennes et cultes mais plut t les Belph gor de Claude Barma 1965 Cette politique particuli re aux s ries ne montre pas tant une d pr ciation de la t l vision comme on le sent au moment de la cr ation de la collection Suresnes que la volont partout pr sente Bagnolet de ne proposer que des uvres dites de cr ation c est dire qui ont une valeur culturelle une ambition artistique et qui sont cens es lever l esprit de celui qui les regarde Pour des s ries produites sur un mode industriel et tout fait calibr es pour viser un public pr cis qui se rue litt ralement dessus cette valeur est tr s difficile d terminer sur le moment C est comme cela que nous comprenons le choix de la m diath que de ne pas acqu rir syst matiquement les derni res s ries am ricaines La m me r flexion est l uvre dans le traitement r serv aux succ s du box office peu pr sents Bagnolet au
51. aris la biblioth que Fran ois Truffaut a une mission patrimoniale elle conserve notamment les archives de Jean Gruault une mission de service aupr s des publics sp cialis s tudiants chercheurs professionnels amateurs chevronn s et une mission de biblioth que de pr t pour tous les publics A la fois dans une logique de niche et dans une logique g n raliste elle est proche en cela de la m diath que musicale de Paris voisine de quelques m tres Le d m nagement des anciennes collections de la biblioth que Malraux et la cr ation d une collection de fiction en pr t ont compl tement renouvel le public au regard de celui de la biblioth que Malraux tant en termes num riques qu en termes sociologiques La fr quentation en chute dans une biblioth que Malraux exigu et satur e a explos d s l ouverture de la biblioth que Truffaut dynamis e par l ouverture simultan e du Forum des images qui fait l objet d une publicit nombreuse et par la cr ation d une collection de DVD en pr t Le public sp cialis la biblioth que Malraux s est consid rablement diversifi du fait non seulement de la pr sence de cette collection de DVD en pr t mais surtout en raison de l emplacement g ographique de la nouvelle biblioth que Truffaut en plein c ur du forum des Halles de Paris et de l le de France au centre d un n ud de communication intense o le flux de visiteurs est constant La politiq
52. arler de deux clivages Le premier consid re le cin ma comme un tout et le renvoie du c t des industries culturelles distinctes du champ artistique le cin ma n est pas un art il n a pas de l gitimit culturelle Le second distingue l int rieur de la production cin matographique celle qui rel ve de l art et celle qui n en rel ve pas L tude que nous avons men e montre que le d veloppement des collections audiovisuelles en biblioth que r percute d s le d part ce double clivage C L audiovisuel dans les politiques de lectures publiques de l introduction du documentaire la constitution de collections de fiction H L introduction de collections audiovisuelles la Biblioth que publique d information est une vraie r volution dans le paysage des biblioth ques fran aises Si elle peut constituer le point de d part de la l gitimation culturelle d un m dia alors en pleine expansion les modalit s de son introduction montrent une vision plus troite des choses ainsi que des partis pris politiques certains En effet la collection de 1 800 films est constitu e de documentaires uniquement accessibles en consultation sur place uniquement comme l ensemble des collections de la BPI Surtout la vid o est ici consid r e comme un compl ment au livre pour l acc s la connaissance et au savoir plut t que comme un m dia en soi int ressant et produisant un discours propre La vid o reste tr
53. atrimoine du cin ma autrement dit les classiques et le cin ma d auteur contemporain Cette politique est pleinement assum e et men e en toute connaissance de cause Suresnes Bagnolet ou Pessac elle s appuie sur une connaissance r elle de l histoire du cin ma et de la cr ation contemporaine et sur un volontarisme prompt d fendre la m diath que comme centre de ressources documentaires haute valeur intellectuelle Bagnolet et d fendre le cin ma comme moyen d expression artistique le plus noble Suresnes Pessac Cette politique peut galement tre men e de mani re moins explicite comme c est le cas Angers dont la collection v hicule la m me conception du cin ma mais sans jamais le formuler comme tel M me au Rize qui porte une attention toute particuli re aux demandes des usagers l histoire du cin ma telle qu elle s est crite en France transpara t dans des discours qui n vacuent pas le cin ma r put difficile sous pr texte de satisfaire les attentes des usagers les collections dites grand public pourraient presque tre consid r es comme des produits d appel vers un cin ma plus difficile d acc s si les attentes des usagers n taient pas tenues pour priorit et ne constituaient pas le principe directeur de la politique documentaire A la biblioth que Fran ois Truffaut enfin la pr gnance de ces discours se manifeste par une politique documentaire double l une
54. au public 7514 Id 1 S Biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut Statistiques DVD empruntables par genre octobre 2009 Ibid LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 40 Droits d auteur r serv s Si les go ts personnels des acqu reurs sont pris en compte le deuxi me axe fort de la politique documentaire r side dans une attention port e aux centres d int r t des nouveaux publics fr quentant la biblioth que des publics non sp cialistes C est l attention particuli re de ces nouveaux publics qui sont aussi le grand public que la collection en pr t a t cr e Il s agissait donc d largir la politique d acquisition des titres susceptibles de remporter l adh sion de ce public Cela s est fait par l acquisition de nouveaut s de succ s du box office et de s ries t l vis es Ainsi parmi les 110 plus grands succ s r alis s en salles en France entre 1998 et 2008 seuls 32 titres ne figurent pas au catalogue de la biblioth que Fran ois Truffaut s agit des films d animation que la biblioth conomie a d finis comme tant r serv s aux collections jeunesse ce qui se comprend dans la mesure o les biblioth ques sp cialis es de la Ville de Paris ne sont pas cens es d velopper des collections pour la jeunesse et des com dies suite comme les Taxi Les acquisitions de s ries t l vis es sont massive
55. audiovisuels Cette volution conclut Olivier Donnat a d finitivement consacr les FRANCE MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION op cit 66 14 Ibid DONNAT Olivier Les pratiques culturelles des Fran ais l re num rique Enqu te 2008 En ligne http www pratiquesculturelles culture gouv fr index php LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 13 Droits d auteur r serv s crans comme support privil gi de nos rapports la culture On voit comment les biblioth ques en tant qu elles offrent un acc s libre et quasiment gratuit la culture sont encourag es par les r sultats de l enqu te continuer d velopper et adapter leur offre audiovisuelle et ce d autant plus que ce mouvement s accompagne d un profond renouvellement des pr f rences en mati re de musique et de film notamment parmi les jeunes g n rations qui ont un acc s facile la culture anglo saxonne avec pour effet d accentuer la porosit entre culture et distraction entre le monde de l art et ceux du divertissement et de la communication Voil qui doit interroger la biblioth que dans ses pratiques dans la mesure o dans le m me temps on observe un tassement de la fr quentation des tablissements de lecture publique 28 des Fran ais ont fr quent une biblioth que municipale en 2008 contre 31 en 1997 ce tasse
56. c le cin ma objet de divertissement et de loisir et la conception qu en d veloppent les biblioth ques celle d un art manifestation de la cr ation et de la culture Les forts taux de rotation constat s seraient donc moins le fruit d un v ritable succ s que rencontrent les offres audiovisuelles des biblioth ques en termes d ad quation aux attentes des publics qu un r sultat logique au regard de la faible part accord e au volume des collections audiovisuelles dans les tablissements La faiblesse de la proportion d usagers int ress s par les collections audiovisuelles 22 7 confirme cette intuition Les taux de rotation ne t moignent donc pas n cessairement de l adh sion des usagers aux politiques documentaires en mati re d audiovisuel et ne doivent ainsi pas dispenser les tablissements d une v ritable r flexion sur la mise en ad quation des collections audiovisuelles avec les attentes du public desservi Autre cart cette fois entre les collections audiovisuelles des biblioth ques pour l instant constitu es essentiellement de documents physiques et les pratiques domestiques d acc s aux documents audiovisuels ax es de plus en plus sur les technologies de l information et de la communication et l utilisation d Internet En effet le d veloppement des technologies num riques remet en cause la notion de support et la nature physique des collections La musique a t le premier secteur touch par
57. ce qui doit s y traduire par l introduction massive des images de toutes les images Les diff rents genres cin matographiques sont en effet victimes des pr jug s qui touchaient autrefois la litt rature populaire mais l introduction en biblioth que du policier de la science fiction du roman l eau de rose des sagas de m me que l introduction d Internet ou des jeux vid os n ont pas tu la lecture publique Il n y a pas plus de raison pour que l introduction des genres cin matographiques les plus populaires mette mort la biblioth que LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 62 Bibliographie QUESTIONS CULTURELLES ET HISTORIOGRAPHIQUES CAROU Alain Le cin ma fran ais et les crivains Histoire d une rencontre 1906 1914 Paris AFRHC cole nationale des chartes 2002 364 DONNAT Olivier Les pratiques culturelles des Fran ais l re num rique Enqu te 2008 En ligne http www pratiquesculturelles culture gouv fr index php consult le 30 d cembre 2009 FERRO Marc Cin ma et histoire Nouvelle dition refondue Paris Gallimard 1993 290 p GAUDREAULT Andr Cin ma et attraction pour une nouvelle histoire du cin matographe Paris CNRS 2008 252 p GAUTHIER Christophe Une composition fran aise La m moire du cin ma en France des origines la Seconde guerre mondiale
58. cumentaire qui est le point fort de l association et sa mission premi re Les stages autour de la fiction proposent des formations g n ralistes pour la constitution et gestion d une collection ou th matiques par exemple en 2009 sur le cin ma scandinave et le langage du cin ma La formation sur le langage cin matographique aborde les figures de style du cin ma telles que l analyse filmique les a d finies plans s quences mouvements de cam ra montage utilisation de la musique La formation sur le cin ma scandinave met en relation autour de la question de la qu te de la croyance de la foi et de la v rit Carl T Dreyer Ingmar Bergman et Lars Von Trier soit deux g ants du patrimoine cin matographique et une coqueluche de cin philie contemporaine consid r s ainsi tous trois comme repr sentants minents d une cole scandinave caract ris e aujourd hui comme hier par la pr gnance de l interrogation mystique comme moteur de la cr ation Ces programmes de formation t moignent d un discours classique institutionnalis sur le cin ma Ce discours est tributaire la fois d une histoire du cin ma constitu e d auteurs et d coles nationales poss dant leurs caract ristiques propres et d une analyse filmique emprunt e la critique litt raire d s les origines du cin ma pour montrer par l analogie de l approche esth tique et s mantique la valeur gale du cin ma et de la litt
59. d auteur r serv s 65 MAURY Brigitte La fr quentation des publics en biblioth ques municipales impacts d un nouvel quipement L exemple de la M diath que de Bagnolet en Seine Saint Denis Enssib travaux universitaires 2004 101 p NDJIEUNDE Marie Madeleine Djomeni Le r seau de lecture publique de Villeurbanne organisation et fonctionnement du service discoth que vid oth que de la Maison du livre de l image et du son Fran ois Mitterrand Enssib travaux universitaires 2000 PASSERON Jean Claude et GRUMBASCH Michel dir L il la page Enqu te sur les images et les biblioth ques Paris BPI 1984 ROUET Fran ois La grande mutation des biblioth ques municipales Modernisation et nouveaux mod les Paris Minist re de la Culture et de la Communication 1998 196 p ROUYER GAYETTE Fran ois Les Ruches BBF 2004 n 2 p 24 29 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 2004 02 0024 004 consult le 30 d cembre 2009 THEVENOT Jean Luc Le devenir des discoth ques et des vid oth ques de pr t P renniser la l gitimit des biblioth ques dans les volutions actuelles quelques pistes et propositions pour agir sur les collections et les services Enssib travaux universitaires 2009 89 p Vid oth ques mode d emploi Brochure Paris Images en biblioth que 2002 26 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 D
60. d autour de l historiographie classique du cin ma et au gr des parutions au catalogue des fournisseurs Il s agit de servir un public sp cialis qui vient se documenter sur le cin ma et plus particuli rement sur son histoire dans un cadre acad mique Les grandes p riodes qui constituent l histoire classique du cin ma se doivent donc d tre repr sent es et les acquisitions se font en fonction de ces grandes p riodes de fait en fonction des d cennies un effort particulier tant fourni dans les derni res semaines de 2009 autour du cin ma des ann es 1970 sous repr sent La volont est de proposer un fonds repr sentatif des diff rentes p riodes et coles de cin ma en proposant un peu de tout Comme les films propos s son susceptibles d tre tudi s en classe les choix de politique documentaire s arr tent sur les titres haute valeur intellectuelle l exclusion des films consid r s comme mauvais un effort particulier tant fourni pour la diffusion des cin mas les moins bien diffus s dans le circuit commercial notamment les courts m trages Il s agit d aboutir une repr sentativit de cette histoire en cherchant l quilibre entre toutes les p riodes La mission tr s sp cifique de l espace Histoire Image demande d affiner au maximum pour dessiner une chronologie et une g ographie du cin ma sans oublier une histoire panth on celle des grands classiques La politique docum
61. de Bagnolet LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 34 s B La d fense de la cr ation cin matographique l exemple de Bagnolet Comme Suresnes la collection audiovisuelle de la m diath que de Bagnolet t constitu e l ouverture du b timent en 2002 Le projet tait de r aliser pleinement le mod le de m diath que comme centre de ressources multi support sans hi rarchie de dignit entre chacun de ces supports De fait la politique d acquisition veille quilibrer le volume des collections en fonction des supports les imprim s repr sentent moins de la moiti des collections et laissent la place 27 de documents musicaux et 22 de documents audiovisuels ce qui est tr s largement sup rieur la moyenne nationale Enfin les collections ne sont pas organis es en fonction des supports comme c est le cas Suresnes o chaque support dispose d un espace propre mais d partements litt rature et langues documentaire musique jeunesse On trouve tous les supports dans tous les d partements Imprim s CD VHS et DVD sont rang s ensemble sur les tag res selon un classement th matique Dans le m me esprit la politique documentaire est la m me pour tous les d partements et pour tous les supports L audiovisuel n est donc pas consid r comme un m dia diff rent des autres et ob it aux m mes p
62. ds succ s de toute l histoire du box office fran ais Pour cette partie de Pour des raisons techniques cette tude n a pas t possible pour les collections de l espace histoire Image de la m diath que de Pessac LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 10 l enqu te nous n avons pas distingu les collections adultes des collections jeunesse et certains titres que nous signalons comme pr sents dans les collections sont en fait uniquement en jeunesse Il nous est apparu que cela n avait pas d incidence sur les conclusions de l enqu te Nous avons enfin individualis la production t l visuelle plus restreinte et plus facile analyser sans d marche statistique formalis e Pour pr senter les r sultats de cette enqu te de terrain nous reviendrons d abord sur les cadres dans lesquels se d veloppent les collections audiovisuelles de fiction en proc dant aux rappels historiques et statistiques n cessaires en montrant les contraintes qui s opposent l acqu reur droits d auteur passage par l interm diaire de fournisseurs et en soulignant les limites au d veloppement des collections audiovisuelles de fiction la r volution num rique l absence de formation initiale des biblioth caires Nous analyserons ensuite le poids des discours critiques sur la constitution des collections de vid ogrammes dans
63. e la culture une ville de la proche banlieue parisienne o sont venus s installer depuis une dizaine d ann es de nombreux bobos Le terrain est donc favorable de telles orientations documentaires et le taux d inscription la m diath que de Bagnolet est nettement sup rieur la moyenne nationale puisqu il d passe les 30 Pour l audiovisuel ces principes se traduisent d abord par un quilibre entre fiction et documentaire Alors que la tendance fran aise est de proposer dans une Entretien r alis aupr s de Dominique Brigaud directrice de l tablissement le 28 octobre 2009 70 Les fictions audiovisuelles sont tout de m me rassembl es en un m me espace proche la fois de l espace litt rature et de l espace audiovisuel du d partement documentaire 71 Id LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 35 collection audiovisuelle un tiers de documentaire et deux tiers de fiction la collection de Bagnolet met ces deux domaines sur un pied d galit partant du principe que la fiction est plus facilement accessible dans le commerce alors que le documentaire souffre d un d ficit de visibilit et que l offre des commerces ne refl te pas la tr s grande diversit de la production documentaire en favorisant un type de documentaire uniquement celui qui sort en salles Gu na lle Slanoski responsable des ac
64. e tait similaire pour le cin ma de patrimoine indique que les acquisitions audiovisuelles du r seau angevin fonctionnent l inverse de ce qui se produit Suresnes ou Bagnolet suivant une logique de titres et non d auteurs plut t que d acqu rir le plus possible de titres des auteurs les plus importants on acquiert des films du plus grand nombre d auteurs possible mais en plus petite quantit pour chaque les deux trois ou quatre films les plus importants en termes de succ s public critique ou m diatique qu ils aient r alis s En observant bien cette r partition on constate enfin que malgr le souhait de ne pas faire concurrence aux vid oclubs souhait qui dissimule une crainte de se voir accuser de n tre finalement qu un vid oclub gratuit les films les plus r cents ont tout fait leur place dans les collections du r seau de m me que les films les plus populaires En effet 73 des 110 plus grands succ s en salles des dix derni res ann es Id Claude Berri est cit 13 fois mais nous ne parvenons pas sa situer sa filmographie entre patrimoine et cin ma d auteur contemporain Par certains aspects sa filmographie peut tout aussi bien relever de la consommation culturelle LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 49 soit pr s des deux tiers de cette production sont disponibles dans la col
65. e c est dire n tant pas le fruit du geste d un auteur n est pas du cin ma et se trouve rejet du c t de l industrie du spectacle C est bien ce caract re industriel et toutes les connotations p joratives dont il est porteur H production standardis e commerciale imp rialiste uvrant l acculturation et LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 42 l imposition d une pens e unique travers le monde qui posent probl me Ces deux discours se rejoignent pour aboutir aux politiques documentaires que nous avons analys es Suresnes et Bagnolet et dans une moindre mesure la biblioth que Fran ois Truffaut Ces politiques reposent sur une d finition tr s particuli re du cin ma impr gn e de l gitimisme Ce l gitimisme fonctionne par exclusion du syst me hollywoodien comme symbole d une industrie au service de la mort de l art et de la fin de la diversit culturelle et qui donne corps l exception culturelle fran aise Ce discours conduit pourtant certaines incoh rences dans les collections des biblioth ques incoh rences qui en montrent les limites Par exemple le mod le hollywoodien si d cri lorsqu il se d veloppe en Californie devient l ment de la diversit culturelle lorsqu il est transplant sous les tropiques Si les biblioth ques se veulent partie prenante de la lutte c
66. e peu attractive est celle d un r seau qui est rest sur un mod le traditionnel et qui n a pas su n gocier le tournant des ann es 1990 et l volution vers le mod le de m diath que que nous connaissons ailleurs La faiblesse num rique de l offre constitue ainsi un frein qui s ajoute l loignement g ographique de 1 collection pour qui n habite pas le quartier de la Roseraie Mais ce qui nous semble le plus probl matique est le flou qui entoure la politique documentaire men e Angers puisque nous avons constat de nombreuses contradictions entre le discours officiel du r seau perceptible travers les documents de communication qu il produit ce que nous a expliqu le directeur du r seau Jean Charles Niclas et l analyse que nous avons faite du catalogue de la collection audiovisuelle Le r seau des biblioth ques 4 met disposition de ses usagers des affichettes expliquant les axes de sa politique documentaire L affichette consacr e l audiovisuel parle non pas de collection audiovisuelle mais de vid oth que vocable dat et tout fait r v lateur d une conception obsol te de la chose Le texte explique ensuite que la collection met disposition du public le patrimoine cin matographique reconnu Ce qui comme nous l avons montr ci avant n est pas original avant de pr ciser que la vid oth que n tant pas un vid oclub la s lection ne porte
67. e dans la centrale en plein centre ville B Le projet actuel de cr ation d une collection pour la centrale l audiovisuel pour l audiovisuel Plusieurs l ments motivent la cr ation d une collection install e dans la biblioth que centrale d Angers D abord les demandes incessantes des usagers qui r clament de pouvoir emprunter des films et en m me temps s tonnent qu un tablissement de cette taille t te de pont d un r seau de 9 annexes et desservant une population de 150 000 habitants ne poss de pas de collection audiovisuelle Ensuite l augmentation sensible du budget allou aux acquisitions vid os la biblioth que de la Roseraie ont fait cro tre tr s rapidement le volume de cette collection et les espaces de la Roseraie sont d sormais trop encombr s pour que l on puisse envisager de poursuivre sans fin l enrichissement de cette collection Surtout la direction du r seau envisage l audiovisuel comme une planche de salut pour la lecture publique en g n ral et pour le r seau angevin en particulier sinistr pour ce qui est de la place faite l audiovisuel Jean Charles Niclas s appuie sur les conclusions de la derni re enqu te du Credoc sur Les biblioth ques municipales apr s le tournant Internet pour plaider en faveur de la cr ation d une collection audiovisuelle Le raisonnement est simple les taux de rotation observ s pour les collections audiovisuelles le succ s de ces collect
68. e des titres susceptibles d tre tudi s en classe les coordinations r gionales s lectionnent ensuite dans cette liste les films qui les int ressent L espace Histoire Image pour mission de mettre disposition des enseignants souhaitant participer au dispositif non seulement les titres s lectionn s par la coordination r gionale pour l Aquitaine mais encore toute documentation utile la compr hension ou l tude de ces titres Un enseignant trouvera donc l Espace Histoire Image les films s lectionn s par la commission r gionale et qu il souhaite tudier en classe mais aussi les filmographies compl tes de tous les r alisateurs dont un ou plusieurs films ont t s lectionn s en commission r gionale d autres films se rapprochant par leur sujet des films s lectionn s des documentaires ainsi que des dossiers p dagogiques et ouvrages sur le cin ma fournissant la mati re n cessaire la r flexion en classe Les collections de l espace Histoire Image ont donc une vocation plus large que celle de faire le seul lien entre histoire et cin ma comme pourrait le laisser penser son intitul puisqu elles doivent int resser non seulement les enseignants mais encore au vu de la richesse de la documentation qu elles proposent les exploitants les organisateurs de festivals les professionnels de l audiovisuel et donc tout individu amen se documenter sur le cin ma dans le cadre de son activit profe
69. e regret que la pression exerc e par le syst me des march s contraigne les fournisseurs proposer tout ce qui est disponible sur le march y compris des uvres n ayant aucune valeur patrimoniale C est un cin phile convaincu qui s exprime d fenseur comme de nombreux responsables de collections audiovisuelles du cin ma dit de cr ation La contrainte est donc double pour les biblioth ques L offre audiovisuelle qui leur est destin e est limit e ne trouve pas tout ce que l on voudrait L offre audiovisuelle qui leur est destin e co te tr s cher une s lection tr s rigoureuse des titres qui viendront enrichir les collections s impose moins bien s r de disposer d un budget cons quent comme la biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut qui a b n fici d un budget de constitution de collection lui permettant d acqu rir une premi re collection de 8 000 titres en pr t et 2 000 titres en consultation sur place ou encore la m diath que Jos Cabanis de Toulouse dont le budget tr s confortable lui permettait en 24 Vid oth ques mode d emploi Brochure Paris Images en biblioth ques 2002 26 7 BRUNIER Pascal Qu est ce aujourd hui qu un catalogue de films pour la culture Communication aux journ es d tudes ArchimagesO8 Institut national du patrimoine 19 21 novembre 2008 En ligne http www inp fr index php fr mediatheque_numerique les_publications_electronique
70. e ronde assembl e g n rale d Images en biblioth ques Biblioth que publique d information 3 juin 1997 Paris Images en biblioth ques 1997 27 p 8 La m diath que bilan et perspectives de l int gration des supports en lecture publique Colloque Images et sons encyclop die et biblioth que Biblioth que nationale de France 27 f vrier 1997 Paris Images en biblioth ques 1997 36 p ROUET Fran ois La grande mutation des biblioth ques municipales Modernisation et nouveaux mod les Paris Minist re de la Culture et de la Communication 1998 p 29 10 Audiovisuel et multim dia en biblioth que op cit FRANCE MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION Biblioth ques chiffres cl 2009 Statistiques de la culture 66 En ligne http www culture gouv fr nav index stat html 12 Ainsi les collections de la m diath que de Bagnolet se r partissent de la sorte 49 d imprim s soit moins de la moiti 27 de phonogrammes 22 de vid ogrammes LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 12 Ainsi en 2007 les 4285 biblioth ques municipales fran aises abritaient 2 1 millions de vid ogrammes soit d apr s nos calculs une proportion de seulement 1 8 du volume totale des collections de ces biblioth ques 116 5 millions de documents Les chiffres du Minist re de la Culture indiquent un total de 7 vid ogramme
71. eau des m diath ques de l agglom ration montpelli raine http mediatheque montpellier agglo com 69249668 0 fiche___ article amp RH 1207757060483 amp RF 1150905533087 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 15 H ne plus pouvoir l acqu rir l ann e suivante ou un tarif plus lev Elle peut aussi choisir d attendre en esp rant voir diminuer le prix ce qui peut galement arriver Voil pourquoi les DVD sont les documents les plus chers l achat en biblioth que La m diath que de Bagnolet a calcul un prix moyen de 35 euros par DVD C est cette base qui sert fixer l amende forfaitaire demand e l usager qui aurait perdu ou d t rior un DVD Constituer une collection et continuer l enrichir suppose donc un budget cons quent or on sait que les budgets des biblioth ques n augmentent pas Il faut donc concevoir une politique documentaire budget constant voire en baisse en sachant qu on ne pourra acheter qu un nombre limit de titres La question du choix des titres et partant de la politique documentaire se pose donc avec plus d acuit dans le cas des collections audiovisuelles et l on comprend dans ces conditions la tendance observ e autour de choix d acquisitions tourn s vers des valeurs s res vers les classiques et les chefs d oeuvre vers des titres dont on sait qu ils ne se
72. ections of fiction in libraries it also questions this model and suggests new ways to challenge the changes in public and practices Keywords Libraries and motion pictures France Cinematography Library resources France Cinematography Historiography Droits d auteurs Droits d auteur r serv s Toute reproduction sans accord expr s de l auteur des fins autres que strictement personnelles est prohib e LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Sommaire INTRODUCTION haine 8 PREMIERE PARTIE LES CARS getugbeteugekegetegekugebegeegekugeheEeR eeh 12 I L AUDIOVISUEL EN MEDIATHEQUE RAPPELS Seege eege gue onto tee eege gud 12 Un secteur minoritaire dans l offre des biblioth ques 12 Un m dia ancr dans la culture des Francais 13 IL LES CONTRAINTES na initin na an a 14 Le Code de la propri t intellectuelle 14 Le Code des march s EE 16 C Un secteur audiovisuel moins contraignant la mierog dition 18 UE D D t A D SSE EE 19 Les mutations du mod le de Consonmmtgtion 19 La formation des professionnels et le r le d Images en biblioth que 22 DEUXIEME PARTIE LE POIDS DES DISCOURS SUR LE CINEMA SUR LA CONSTITUTION DES COLLECTIONS AUDIOVISUELLES EN MEDIATHEQUE E 25 I RETOUR SUR L HISTORIOGRAPHIE DU CINEMA
73. effet g n rationnel comme la fr quentation des salles de cin ma par les diff rentes classes d ge pourrait le laisser entendre toutes les classes d ge empruntent mais le niveau d tude joue pour ce support comme pour les autres Le premier l ment pourrait signifier une inad quation entre la nature des collections audiovisuelles et le public des biblioth ques le second signifiant une inad quation cette fois entre l offre globale des biblioth ques et les centres d int r t des Fran ais car le cin ma et la t l vision restent les loisirs pr f r s de la population fran aise En effet l enqu te sur les pratiques culturelles des Fran ais men e par Olivier Donnat pour l ann e 2008 montre non seulement une hausse de la fr quentation des cin mas depuis l enqu te pr c dente r alis e en 1997 mais elle met encore en vidence l intensification des pratiques priv es de consommation de films dans des m nages de mieux en mieux quip s en mat riel nombreux et de qualit qui optimise les conditions de visionnement On s attendrait donc une utilisation plus g n rale des collections audiovisuelles des biblioth ques par les usagers La g n ralisation du haut d bit la multiplication des cha nes sp cialis es et des progr s technologiques rapides et qui se d mocratisent 1 foyer sur 5 est quip d un cran plasma optimisent les conditions de consommation priv e de films ou de produits
74. el en biblioth que s impose donc si l on veut tenter d enrayer l essoufflement que conna t la fr quentation des tablissements de lecture publique Cette refondation doit abolir les fronti res entres genres et entre cat gories entre culture et commerce pour consid rer l audiovisuel comme un fait social et culturel total englobant et dont l omnipr sence dans notre quotidien doit trouver cho dans la m diath que si tant est que la m diath que doive tre la caisse de r sonnance de la soci t qui la construit Il s agit en fait de savoir qui l on s adresse Avec une conception litiste de l histoire du cin ma telle que nous 7 MAURY Brigitte La fr quentation des publics en biblioth ques municipales impacts d un nouvel quipement L exemple de la M diath que de Bagnolet en Seine Saint Denis Enssib travaux universitaires 2004 101 p 4 Entretien r alis aupr s de Dominique Brigaud directrice le 28 octobre 2009 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 44 l avons d crite l on si adresse assur ment aux sp cialistes aux vrais cin philes amoureux de ce que l on appelle l art cin matographique et aux bobos si pr sents Bagnolet C est un public restreint dont on voit mal comment il pourrait garantir l avenir des m diath ques et l int rieur de la m diath que des collecti
75. ent tre r nov es dans les prochaines ann es La m diath que centrale de Suresnes abrite une collection de 98 000 documents dont 70 d imprim s Au regard de ce chiffre le volume de la collection audiovisuel est tr s r duit puisqu avec un peu plus de 4 000 r f rences on se situe certes au dessus de la moyenne nationale de 2 mais on reste aux environs de 4 seulement La collection audiovisuelle se r partit comme suit 18 de collections jeunesse 82 de collections adultes La collection adulte est compos e de 36 de cin ma documentaire ce qui situe la m diath que dans la moyenne nationale de 50 de cin ma de fiction de 11 de s ries t l vis es et de 2 d animation Il est int ressant de noter que cette r partition interne la m diath que est fond e sur une distinction entre le cin ma d fini ici comme un proc d technique et un mode de diffusion particuliers et ce qui n en rel ve pas Le proc d technique c est la captation par la cam ra d une action continue film e en continu le mode de diffusion c est la distribution dans les salles Les deux cat gories s ries et animation rassemblent en fait sans distinction fiction et documentaire ce qui prime ici c est bien la technique de l animation et le mode de diffusion la t l vision Ainsi dans la cat gorie s ries on trouve tout aussi bien les derni res s ries am ricaines la mode comme Gossip Gir
76. entaire de l espace Histoire Image est donc b tie sur un ensemble de projets et missions Pourtant un principe directeur appara t nettement quand celui du r seau des biblioth ques d Angers reste flou ici il est donc tr s clair que le cin ma de fiction c est le cin ma de patrimoine entendu la fois comme les films qui constituent le patrimoine de l histoire du cin ma cette histoire panth on et comme partie du patrimoine de l humanit Le discours est v ritablement militant et d fend une tr s haute id e du cin ma dans le but de servir un public tr s clairement identifi et par ailleurs parfaitement cibl si l on en croit les chiffres de fr quentation en hausse de 20 chaque ann e Cette politique documentaire tr s exigeante notre avis discutable dans le cas de m diath ques g n ralistes trouve pleinement sa justification au regard des missions m morielle et p dagogique confi es l espace 103 Les demandes tant nombreuses il est question de constituer des valises p dagogiques en double et accessibles au pr t 104 Nous avons vu que la biblioth que Fran ois Truffaut avait cr deux collections dont une accessible uniquement en consultation sur place La m diath que Federico Fellini de Montpellier n autorise pas non plus le pr t de vid ogrammes pas plus que la m diath que de la Cin math que fran aise 105 Cette distinction n est pas retenue pour les films historiques au
77. ents participent au programme En 1994 173 biblioth ques publiques participent au programme et proposent une collection audiovisuelle de 1 800 films documentaires en consultation sur place Ce mode d acc s aux documents est longtemps privil gi En effet en 1987 seules 1 des biblioth ques publiques proposent une collection audiovisuelle en pr t Le moment charni re se situe au milieu des ann es 1990 alors qu en 1994 174 tablissements proposent l emprunt de documents audiovisuels ils sont 433 en 19958 Cette date semble ainsi marquer l entr e dans une nouvelle re des m diath ques et participe pleinement d un renouveau du mod le d un deuxi me ge des m diath ques Aujourd hui la pr sence de l audiovisuel en biblioth que publique s est banalis e et continue de progresser mais l audiovisuel reste le parent pauvre des m diath ques En 1997 dans les tablissements qui proposaient des collections musicales et audiovisuelles l audiovisuel ne repr sentait que 7 des collections alors que la musique en repr sentait 15 Les derni res statistiques du Minist re de la Culture et de la Communication indiquent que ces chiffres ont tr s peu volu m me si des efforts sont fournis localement pour quilibrer volume d imprim s de phonogrammes et de vid ogrammes 7 Audiovisuel et multim dia en biblioth que r flexion sur la compl mentarit des supports et des contenus Tabl
78. epuis l ouverture de l tablissement 11 y un an avec un taux de rotation de pr s de 9 pour les 9 premiers mois de fonctionnement Devant ce succ s les bacs se vident rapidement et la demande croissant tous les titres ou presque finissent par sortir m me les moins demand s La biblioth que Fran ois Truffaut a donc ouvert ses collections des r f rences qui ne constituent pas l histoire officielle du cin ma mais qui rencontrent un norme succ s aupr s de tous les publics A l inverse des volutions que nous avons constat es Suresnes l ouverture au grand public ne s est pas faite uniquement dans le domaine des s ries t l vis es comme si celles ci constituaient un genre mineur pour lequel un laxisme culturel pouvait tre tol r mais galement dans le domaine du long m trage Cela se traduit en plus de l acquisition massive de productions t l visuelles autres que des s ries nombreux t l films par une ouverture des collections aux succ s du box office donc aux films valid s par le public et non par la critique m me s il arrive plus souvent qu on ne veut le faire croire que public et critique se rejoignent 31 Pour le d veloppement des acquisitions en films gores ou de science fiction notamment LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 41 Droits d auteur r serv s La biblioth que Fran ois Truffaut biblioth que
79. es tablissements ont r v l des contraintes nombreuses Budg tairement d abord car le co t des abonnements la VOD est tr s lev et il faudrait grever le budget d acquisition de DVD Techniques galement car la VOD suppose un quipement informatique adapt que ce soit dans la biblioth que comme au domicile des usagers des ordinateurs suffisamment puissants une connexion Internet haut d bit Estelle Caron note ce sujet que les foyers quip s du mat riel n cessaire l utilisation de 1 VOD dans de bonnes conditions sont aussi ceux qui ont les moyens d acheter ou de louer des DVD puisqu ils ont les moyens de s quiper en mat riel informatique puissant elle reste pour cette raison sceptique sur l int r t d un tel investissement soulignant malgr cela l opportunit que repr sente l largissement de l offre des biblioth ques A Bagnolet c est le parc informatique qui pose pour Pinstant probl me lequel doit tre lev prochainement par l acquisition d un mat riel neuf Au niveau de la politique documentaire cela ne change rien puisque qu il reste possible de choisir les titres que l on veut proposer en VOD La VOD peut ainsi tre envisag e comme un compl ment et non un doublon de la collection physique si son offre est limit e des titres que l tablissement ne poss de pas Pour limiter le co t du service il est galement possible de limiter le nombre de connexions p
80. es d aujourd hui et les DVD ont t propos s au pr t Sont ainsi entr s dans les collections de la m diath que des r alisateurs comme Woody Allen Pedro Almod var David Cronenberg ou David Lynch des r alisateurs que LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 32 critique et cin philes ont adoub s comme auteur majeurs du septi me art contemporain Hormis la contrainte chronologique les acquisitions de DVD ob issaient donc aux m mes crit res de s lection que les VHS initialement des films reconnus comme ayant une haute valeur culturelle par des instances dont la comp tence en la mati re ne fait pas d bat la critique donc mais aussi les festivals et leurs r compenses Le crit re n est pas celui du succ s en salle ou de la demande mais bien celui de la valeur culturelle suppos e La charte des collections de la m diath que le souligne d ailleurs notamment pour les acquisitions en audiovisuel jeunesse alors que le paragraphe voquant les crit res de s lection des imprim s indique au contraire que la notion de qualit est loin de faire l unanimit et qu elle ne sert donc pas de crit re de s lection ou plut t qu elle est d finie en fonction de crit res pr cis L audiovisuel fait donc l objet d une politique documentaire particuli re qui se d marque de celle du livre et que l on peut expliquer par
81. es moins accessibles David Cronenberg Mickael Haneke Aki Kaurism ki un quilibre enfin entre auteurs de renomm e internationale et des cin astes fran ais moins connus l tranger Patrice Lecomte Bertrand Tavernier Andr T chin La volont par l acquisition syst matique des gloires les plus r centes du cin ma d auteur puisque que les trois premiers films r alis s par Sofia Coppola figurent dans les collections de m me que les quatre premiers films de Jacques Audiard le cinqui me Un Proph te tant sorti en salle tout r cemment Collections relevant de la cr ation actuelle et collections relevant du patrimoine cin matographique s quilibrent ce qui n est pas le cas Suresnes nous l avons vu Cet quilibre ne va pas perdurer puisque la liste des films patrimoniaux n est pas infinie alors que la production cin matographique ne ralentit pas Mais les auteurs d aujourd hui sont les classiques de demain Le choix de la cr ation contemporaine commun toutes les acquisitions de la m diath que se retrouve donc clairement dans la constitution de la collection audiovisuelle de fiction En revanche il ne se retrouve pas dans le choix des s ries t l vis es domaine dans lequel le crit re de l actualit de la cr ation chappe la politique d acquisition On ne trouve pas en effet les s ries am ricaines les plus r centes et tr s en vogue aujourd hui mais plut t les s ries plus
82. espace th matique comme on le voit souvent pour la musique mais plus rarement pour ce domaine de la connaissance et des loisirs Mais ce projet ne pr voit pas de refonte globale de la politique documentaire La question des publics est rapidement vacu e la collection doit r pondre aux demandes d un public diversifi laissant les collections de r f rence c est dire les films qui constituent le patrimoine du cin ma la Roseraie o elles se trouvent d j S adresser un public diversifi il nous semble pourtant que c est ce que fait d j la collection de la Roseraie proposant un peu de tout mais sans orientation claire incapable de choisir entre patrimoine films d auteurs et grand public enferm e dans ces cat gories issues de la critique cin matographique et des discours de l gitimation du cin ma On peut dans ces conditions imaginer un chec semblable pour la collection venir Certes valuer la sociologie de son public est peut tre ce qu il y a de plus difficile pour une biblioth que centrale qui plus est dans une grande ville ce public plus qu ailleurs est tr s divers et ses attentes sont souvent surprenantes du moins difficiles anticiper Pourtant ce travail sur les publics est indispensable si l on veut constituer une collection qui soit adapt e aux besoins et attentes des lecteurs Ici ce qui g ne c est que le projet de nouvelle collection vacue un peu trop ra
83. fait destin d fendre les auteurs litt raires et dramatiques directement menac s par l immense succ s du cin ma C est dans ce sens que la SACD et la SGDL redoutent en 1917 la fondation d une nouvel soci t d auteurs la Soci t des auteurs de films qui verrait les recettes du cin ma leur chapper si des droits venaient tre per us dans les salles de cin ma Dans ce sens la notion d auteur est toute juridique et la dimension artistique absente il s agit d une strat gie conomique Au niveau politique le succ s du cin ma fait peur en ce qu il peut tre source de troubles l ordre public et d atteinte la moralit Les sujets abord s par les films sont condamn s comme l gers et douteux m me s ils ne font que reprendre les v nements et th mes trait s partout dans la presse de l poque On voit l la m fiance originelle des pouvoirs publics face au pouvoir de l image Aussi le cin ma est il longtemps soumis au r gime des spectacles de curiosit des spectacles forains alors m me que dans les ann es 1905 son exploitation s institutionnalise en adoptant le mod le et la g ographie du th tre C est l poque de la construction des palaces sur le mod le des grandes salles de th tre du Boulevard parisien et dans l enceinte m me de ce Boulevard Il s agit de montrer que le cin ma est aussi l gitime que le th tre en adoptant son mod le 48 CARO
84. faut Les collections Volume total des collections 40 000 documents Volume de la collection audiovisuelle 9 000 documents pour la collection en pr t fiction adultes 8 000 documentaire adulte 1 000 Date de cr ation 2008 Supports DVD Modalit s de consultation pr t et consultation sur place LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 77 Droits d auteur r serv s Taux de rotation collection en pr t 9 collection en consultation sur place 3 Principales caract ristiques de la politique documentaire Deux collections distinctes pour deux usages distincts pr t domicile et consultation sur place La collection en pr t permet de d velopper une politique grand public qui r pond aux attentes des publics nouveaux qui fr quentent l tablissement depuis son d m nagement La collection en consultation sur place correspond aux besoins du public sp cialis en allant plus loin dans la s lection de choses rares BIBLIOTHEQUES D ANGERS Donn es g n rales Population de la ville 150 000 habitants R seau une biblioth que centrale et 9 biblioth ques de quartier Etablissement d enqu te l ensemble du r seau Les collections Volume total des collections 418 000 documents Volume de la collection audiovisuelle 6 000 documents dont 4 000 fictions adultes Date de cr ation 1995 Supports VHS DVD Modalit s de consultation p
85. fin malgr la volont d ouverture affich e par la m diath que le cin ma le plus r cent et le plus populaire le cin ma que ses contempteurs qualifient de commercial et qui fait l essentiel des recettes des salles est absent du catalogue la m diath que de Suresnes ne poss de que 24 des plus grands succ s du box office fran ais depuis 1998 Ces acquisitions sont relativement diverses dans leurs choix puisqu on y trouve aussi bien Agn s Joui Steven Spielberg et Jean Pierre Jeunet que Bienvenue chez les Ch tis ou les trois volumes de Pirates des Cara bes Sont en revanche absents les derniers James Bond les Harry Potter les suites de suite Terminator 3 Matrix 3 Spiderman 3 Les Bronz s 3 La collection audiovisuelle de la m diath que de Suresnes si l on fait abstraction des quelques volutions r centes r alise ainsi l inscription parfaite dans l historiographie et dans les discours de l gitimation du cin ma adoptant la d finition Ou ont donn du cin ma les passionn s qui ont crit son histoire s agit de d fendre le pluralisme des visions du monde contre l h g monie d un cin ma commercial imp rialiste laid et b tifiant pour lutter contre le nivellement des esprits par le bas et l instauration d une pens e unique ne faut pas avoir peur d tre militant affirme B n dicte Jarry directrice de la m diath que depuis 2003 Une peur que ne conna t pas non plus la m diath que
86. fournisseurs ne parviennent pas obtenir syst matiquement l ensemble des droits certains DVD ne sont ainsi disponibles que pour telle ou telle utilisation l exclusion d une ou des autres Autre contrainte les droits n goci s et achet s sont attach s au support et non au titre et pour une dur e d termin e de 10 ans en g n ral Cela signifie que tous les dix ans les droits doivent tre nouveau n goci s et rachet s Cela signifie galement que si la biblioth que souhaite racheter un DVD qu elle perdu ou acheter un double ou triple exemplaire pour satisfaire une forte demande elle doit payer nouveau les droits qu elle n avait achet s que pour l exemplaire perdu ou d t rior Enfin un titre ne figure jamais au catalogue d un fournisseur de mani re d finitive car les prix sont ren goci s chaque ann e et un producteur peut tout fait d cider de retirer un titre du march ou d en augmenter le montant des droits Le titre devient alors indisponible sans garantie qu il r apparaisse au catalogue ou plus cher Aussi lorsqu un titre est disponible la biblioth que doit d finir son niveau de priorit si ce titre fait partie de ces priorit s elle a tout int r t l acheter au plus vite sous peine de courir le risque de 20 Entretien r alis aupr s de Gu na lle Slanoski responsable des acquisitions vid o la m diath que de Bagnolet le 28 octobre 2009 2 Portail du r s
87. hie des genres ni des syst mes de production plus de hi rarchie des auteurs plus de fracture entre art et industrie Toute production et tout syst me de 55 GAUDREAULT Andr Cin ma et attraction pour une nouvelle histoire du cin matographe Paris CNRS 2008 252 p 56 Marc Cin ma et histoire Nouvelle dition refondue Paris Gallimard 1993 290 57 ORY Pascal L histoire culturelle Paris PUF 2004 127 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 45 Droits d auteur r serv s production est int ressant en soi en ce qu il r v le et une production am ricaine standard des ann es 1950 autant dire qu un film de Jean Luc Godard sur la soci t qui les engendr s Si l on applique cette conception du cin ma la biblioth que il en r sulte que tout film peut devenir objet de d bat au sein d une collection audiovisuelle pour ce qu il dit du mod le de production et de la soci t qui l ont produit Prenant appui sur ces fondements la biblioth que peut alors se d barrasser des pr suppos s auteuristes qui pr sident tout discours critique sur les uvres afin de proposer aux lecteurs son propre discours sur la collection sur le cin ma ou m me sur tout autre chose travers le cin ma Il s agit donc d abandonner tout discours litiste et labor a priori pour savoir pr cis ment qui l on s
88. hui la cr ation d une collection nouvelle qui serait install e dans la biblioth que centrale A Histoire de l audiovisuel dans le r seau angevin l chec d une politique publique La premi re collection audiovisuelle du r seau des biblioth ques d Angers a t cr e en 1995 non pas dans la centrale mais dans une annexe situ e dans un quartier dit sensible celui de la Roseraie Ce choix de cr er une collection dont on savait qu elle connaf trait un vif succ s dans une m diath que de proximit et non dans centrale et qui plus est dans un quartier sensible d favoris rel ve d un choix politique On esp rait que la pr sence d une collection audiovisuelle dans cette seule annexe diversifierait le public de la biblioth que de quartier et permettrait de cr er un brassage social dans l id e que les angevins de toute la ville se rendraient dans cette annexe pour sa collection de VHS Cette politique qui rel ve peut tre de l utopie humaniste a montr ses limites et les statistiques de pr t invitent bient t un constat d chec aujourd hui deux tiers des emprunts de documents audiovisuels sont effectu s par des habitants du quartier ce qui indique que les angevins ne se d placent pas jusque dans ce quartier excentr par ailleurs pour y emprunter des films Cela s explique facilement par la distance et le temps n cessaire pour se rendre la biblioth que Mais cela peut galement s e
89. iblioth que r flexion sur la compl mentarit des supports et des contenus Table ronde assembl e g n rale d Images en biblioth que Biblioth que publique d information 3 juin 1997 Paris Images en biblioth ques 1997 27 p AZIZA Emmanuel Images en biblioth ques bilan et perspectives l heure du num rique BBF 2007 n 2 p 62 65 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 2007 02 0062 013 consult le 30 d cembre 2009 BELLET Amandine L offre de vid o la demande aux abonn s des biblioth ques publiques Enssib travaux universitaires 33 p BRUNIER Pascal Qu est ce aujourd hui qu un catalogue de films pour la culture Communication aux journ es d tudes ArchimagesO8 Institut national du patrimoine 19 21 novembre 2008 En ligne http www inp fr index php fr mediatheque numerique les_publications_elect roniques actes_de_colloques archimages 08_cinema_et_audiovisuel_quelles_memoires numeriques pour 1 europe consult le 30 d cembre 2009 CARON Estelle La volont de tout voir dans Biblioth que s dossier Cin ma n 45 juillet 2009 p 8 et 9 Cin ma Dossier Biblioth que s n 45 juillet 2009 p 6 55 COLLARD Claude GIANNATTASIO Isabelle et MELOT Michel Les images dans les biblioth ques Paris Cercle de la librairie 1995 390 p DESRICHARD Yves dir Cin ma en biblioth que Paris Cercle de la librairie 2004 366 p FRANCE
90. in ma Fran ois Truffaut biblioth que sp cialis e du r seau de la Ville de Paris d di e au cin ma et la CARON Estelle La volont de tout voir dans Cin ma Dossier Biblioth que s n 45 juillet 2009 p 8 et 9 5 Sur les questions de m diation on se reportera THEVENOT Jean Luc Le devenir des discoth ques et des vid oth ques de pr t P renniser la l gitimit des biblioth ques dans les volutions actuelles quelques pistes et propositions pour agir sur les collections et les services Enssib travaux universitaires 2009 89 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s t l vision la m diath que de Suresnes dont la collection audiovisuelle a d abord t con ue comme une collection exclusivement patrimoniale la m diath que de Bagnolet dont les collections se veulent au plus pr s de la cr ation artistique pass e et actuelle et des centres d int r t de la population desservie l espace Histoire Image de la m diath que de Pessac qui d veloppe une collection tr s sp cialis e la fois th matique les relations entre histoire et cin ma et p dagogique centre de ressources du P le r gional d ducation artistique et de formation au cin ma et l audiovisuel la m diath que du Rize enfin petite m diath que de quartier de Villeurbanne int gr e au r seau de la ville et un cen
91. ion dont les volutions techniques sont permanentes Elle se refl te peu dans la constitution des collections audiovisuelles en biblioth que L histoire cin phile se construit autour des cin clubs qui closent une premi re fois dans les ann es 1920 autour du Quartier latin avant de conna tre leur ge d or dans les ann es 1950 et 1960 L histoire du cin ma que dessine le mouvement des cin clubs et qu crivent les cin philes est une histoire des r alisateurs une histoire des grands auteurs port s au firmament comme des dieux une histoire volontiers passionnelle et labor e par des passionn s avec son lot d coles critiques et esth tiques de manifestes de scandales et de batailles et dont l ouvrage embl matique reste le Hitchcock de 5 LEGLISE Paul Histoire de la politique du cin ma fran ais t I Le cin ma et la Troisi me R publique Paris Librairie g n rale de droit et de jurisprudence 1970 325 p GAUTHIER Christophe La passion du cin ma Cin philes cin clubs et salles sp cialis es Paris de 1920 1929 Paris AFRHC cole nationale des chartes 1999 392 p gt Alain op cit GAUTHIER Christophe Une composition fran aise La m moire du cin ma en France des origines la Seconde guerre mondiale Th se de doctorat universit de Paris 1 2007 680 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d au
92. ions et la popularit du cin ma font que les biblioth ques ne r sisteront pas la r volution num rique si elles ne proposent pas dans leurs collections des documents audiovisuels L audiovisuel est donc consid r ici comme une sorte de produit d appel vitrine d un tablissement au sein duquel le livre ne fait plus recette C est donc par l audiovisuel qu il convient de tenter d enrayer la baisse de la fr quentation des biblioth ques partout MARESCA Bruno Les biblioth ques municipales en France apr s le tournant Internet Activit s fr quentation et devenir Paris BPI Centre Pompidou 2007 290 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 50 observ e Le discours est volontiers alarmiste et la solution propos e d autant plus pressante Ce projet de cr ation d une nouvelle collection audiovisuelle fait partie d un projet plus global de r am nagement des espaces destin am liorer le confort et la convivialit l int rieur du b timent toujours dans un souci de r action face la mort annonc e de la lecture publique Dans ce r am nagement global la nouvelle collection pourrait prendre place dans un espace tout entier d di l audiovisuel et dans lequel seraient r unis vid ogrammes et documentation sur l audiovisuel ouvrages p riodiques L audiovisuel b n ficierait ainsi d un
93. isuel il est consid r comme un art non comme un m dia La politique documentaire ne laisse de place aux collections grands public ou aus marges dans le domaine de la t l vision MEDIATHEQUE DE BAGNOLET Donn es g n rales Population de la ville 33 000 habitants LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 76 Droits d auteur r serv s R seau une m diath que centrale et une annexe Etablissement d enqu te m diath que centrale Les collections Volume total des collections 40 000 documents Volume de la collection audiovisuelle 9 000 documents fiction adultes 4 000 documents fiction jeunesse 1 000 documents documentaire adultes 3 900 documents documentaire jeunesse 100 documents Date de cr ation 2002 Supports VHS DVD Modalit s de consultation pr t Taux de rotation fiction adultes 10 6 fiction jeunesse 6 Principales caract ristiques de la politique documentaire Politique documentaire commune tous les supports accent sur le contenu Volont de constituer une collection qui soit le reflet invers de ce qui est grand public Volont d tre au plus pr s de la cr ation actuelle BIBLIOTHEQUE DU CINEMA FRAN OIS TRUFFAUT Donn es g n rales Population de la ville 2 200 000 habitants R seau 65 biblioth ques de pr t et sp cialis es Etablissement d enqu te Biblioth que du cin ma Fran ois Truf
94. ix de location des copies les meilleurs films du r pertoire dit Genevi ve Le Cacheux pour une collection refl tant le patrimoine du cin ma Cette proposition s appuie sur la demande des usagers en constante volution puisqu en 1997 Catherine Lauret Mortelette alors directrice de la biblioth que d Issy les Moulineaux souligne son tour le d calage existant entre les collections audiovisuelles de fiction que proposent les biblioth ques et la demande de nouveaut s des usagers on est pass d une demande de films du r pertoire les classiques du cin ma dans les ann es 1980 une demande de nouveaut s les films r cemment sortis en salle et qui sont parus en VHS la fin des ann es 1990 L ouvrage Cin ma en biblioth que fait cho plus r cemment du m me probl me de d calage entre l offre et la demande en constatant que les lecteurs se montrent plus exigeants pour la vid o que pour le livre mais d exigence inverse de celle des biblioth caires et comprennent parfois mal l offre tr s amp Id p 19 S LE CACHEUX Genevi ve L audiovisuel dans les biblioth ques BBF 1981 n 8 p 463 468 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 1981 08 0463 001 8 LAURET MORTELETTE Catherine Les publics des vid oth ques leurs attentes dans La vid o dans les m diath ques op cit p 23 29 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude
95. l Desperate Housewives ou Six Feet Under la s rie de fictions de prestige que France 2 consacre depuis quelques ann es aux adaptations de nouvelles de Maupassant des num ros de La cam ra explore le temps ou encore de Alfred Hitchcock pr sente La d nomination la plus exacte serait donc plut t t l vision En animation on trouve Les noces fun bres de Tim Burton dont la cotation VA pour vid o animation diff re de celle utilis e pour les autres films de Tim Burton VF pour vid o fiction on trouve aussi Les Shadocks qui certes rel vent de l animation mais qui rel vent tout autant de LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 31 la s rie t l vis e On observe donc un net clivage entre cin ma et t l vision et entre cin ma et animation le cin ma b n ficiant d une distinction claire entre fiction et documentaire alors que cette distinction s annule dans les domaines de l animation et de la t l vision avec les paradoxes que nous venons d voquer Le cin ma Suresnes est donc un cin ma mythifi consid r comme noble au regard des sous genres comme la t l vision et le dessin anim Ces paradoxes et ce clivage net dans le traitement des collections de cin ma et celui des collections consid r es comme n en relevant pas trouvent leur explication dans la politique documentaire qui a t men e
96. l s agit de faire d couvrir des films peu connus du public La concentration des titres sur quelques grandes figures est moins flagrante pour ce qui est des cin astes contemporains dont les titres r pondent plus une logique d acquisition par deux ou par trois Beaucoup de ces cin astes en activit sont jeunes et ne poss dent pas encore une filmographie cons quente Surtout ne pas concentrer les acquisitions de films de cin astes en activit sur quelques noms permet de diversifier au maximum l offre en termes de choix de cin astes et de provenance g ographique dans une conomie o le nombre annuel de productions cin matographiques explose Les choix d acquisition de films r cents semblent donc ob ir une logique de titres voire une logique g ographique qui int gre les cin mas indiens asiatiques africains sud am ricains Quelques figures du cin ma contemporain mergent pourtant mais dans des proportions moindres au regard des classiques Steven Spielberg 14 r f rences Woody Allen et Clint Eastwood 10 r f rences Krzysztof Kieslowski et Pedro Almod var 9 r f rences Brian De Palma Martin Scorsese et Ridley Scott 8 r f rences Jacques Doillon Ken Loach Jean Pierre Mocky et Roman Polanski 7 r f rences Bertrand Tavernier Andr T chin Gus Van Sant et Wong Kar Wai 6 r f rences A quelques exceptions pr s il s agit de r alisateurs qui r unissent les suffrages de la critique En
97. lection audiovisuelle du r seau angevin Le r seau de la ville d Angers tente ainsi de jouer sur tous les tableaux proposant une collection audiovisuelle de type g n raliste qui ne s inscrit v ritablement ni dans la promotion du patrimoine ni dans celle de la cr ation contemporaine ni dans celle du cin ma grand public En ne choisissant pas et en n explicitant pas des choix clairs de politique documentaire l image de la collection est brouill e et celle ci elle peine trouver son public comme en atteste son faible taux de rotation par rapport la tendance nationale Le projet initial tait pourtant tr s int ressant la cr ation d une collection audiovisuelle dans la biblioth que d un quartier d favoris devait d senclaver le quartier en cr ant un brassage social La biblioth que dans ce qu elle avait de plus moderne sa collection audiovisuelle tait utilis e comme acteur d une politique de la ville autant que d une politique culturelle Nous avons vu en quoi ce projet tait un chec et pourquoi 11 avait chou loignement du centre ville faible volume de la collection au regard du volume de population desservie Face aux demandes incessantes des usagers et parce que la collection de la biblioth que de la Roseraie n a plus d espace pour se d velopper il devient urgent de cr er une nouvelle collection audiovisuelle pour le r seau angevin Si le projet voit le jour elle sera install
98. les tag res pour une question de mobilier Le projet d tablissement d veloppe ainsi de nombreux l ments d finis dans le programme cadre lanc par le Minist re de la Culture en janvier 2003 pour le d veloppement de m diath ques de proximit en milieu rural ou dans des quartiers urbains p riph riques m me si la m diath que n est pas entr e dans le programme Ce programme actait du fait que les biblioth ques ne sont plus d sormais simplement l espace de la m moire du savoir de l tude mais aussi un lieu de citoyennet de sociabilit de rencontres de loisirs d apprentissage une sorte d agora de l change intellectuel et artistique un espace d ouverture au monde contemporain ls Si la m diath que du Rize ne met pas en uvre ce programme au pied de la lettre elle y emprunte de nombreux l ments pour se concevoir comme un espace de rencontre r pondant aux attentes des citoyens Cette ambition se d cline non seulement dans l architecture du b timent r duite et l am nagement des espaces qui doivent tre de plain pied modulables conviviaux et favoriser la sociabilit mais encore dans une offre de service et de m diation prenant en compte la sp cificit de chacun des utilisateurs 7 et des collections fond es sur l actualit et r guli rement renouvel es Autant d l ments qui font de la m diath que du Rize une de ces ruches voqu es par le progr
99. m mes cin astes qu ailleurs Charlie Chaplin est cit 18 fois Alfred Hitchcock 16 fois Ingmar Bergman et Eric Rohmer 15 Fritz Lang 14 Fran ois Truffaut 12 Jean Luc Godard George Cukor et John Huston 11 fois John Ford Stanley Kubrick Pier Paolo Pasolini Jacques Rivette et Claude Lelouch 10 fois M me si la collection de r f rence en mati re de classiques du cin ma est laiss e la MLIS qui l a depuis longtemps constitu e le Rize propose galement des r f rences classiques en moins grand nombre On observe le m me ph nom ne pour le cin ma d auteur contemporain avec l encore les m mes noms que dans les autres biblioth ques visit es 13 r f rences pour Steven Spielberg 11 pour Woody Allen 10 pour Clint Eastwood 9 pour Pedro Almod var et Krzysztof Kieslowski puis viennent Martin Scorsese Ridley Scott Steven Soderberg Tim Burton Jacques Doillon Ken Loach Roman Polanski Milos Forman Stephen Frears David Lynch Bertrand Tavernier Andr T chin Gus Van Sant et Wong Kar Wai puis pr s de 90 auteurs qui apparaissent de 2 5 fois au catalogue La logique d acquisitions par titres plut t que par auteurs est semblable celle observ e Angers La v ritable originalit de la politique documentaire de la m diath que du Rize r side dans deux l ments D abord la pr sence en tr s forte proportion des succ s du box office le catalogue de la m diath que en propose 77 sur les 11
100. ma aux ann es 1970 il s agissait de proposer une collection encyclop dique con ue comme une anthologie du cin ma mondial La d marche rel ve clairement de l histoire g n rale du cin ma telle que nous l avons voqu e plus haut Doivent tre repr sent es toutes les p riodes de l histoire du cin ma p riodes qu a d finies l histoire g n rale et toutes les coles nationales de cin ma g ographie tablie elle aussi par l histoire g n rale du cin ma Jean Guy Arlabosse charg l poque d tablir les propositions d acquisitions ainsi recherch les films les plus rares pouvant repr senter les cin matographies de pays les plus lointains et les moins visibles sur le plan cin matographique Mission qu il estime avoir t remplie Nous avons r ussi dit il cr er un fonds repr sentatif de l histoire du cin ma Cette histoire du cin ma repr sent e travers un fonds initial de 250 VHS c est une histoire du cin ma telle qu elle s est longtemps crite constitu e de chefs d uvre et t moignant de la diversit de cr ation cin matographique travers le monde L arriv e du DVD aussi tonnant que cela puisse para tre a constitu un l ment d volution de cette politique ax e sur les classiques d une histoire officielle du cin ma en 2005 on a commenc acqu rir des films plus r cents de cin astes qu on pourrait qualifier de classiqu
101. majorit du documentaire mais aussi de l exp rimental et de l art vid o domaine dans lesquels ce que propose la biblioth que Fran ois Truffaut n est disponible nulle part ailleurs alors que la demande autour de ces domaines notamment de l exp rimental est tr s forte aupr s du public sp cialis Aussi la biblioth que proposait elle en octobre 2009 97 r f rences en cin ma exp rimental Cela peut sembler restreint au regard d une collection de plus de 11 000 r f rences mais la vid o exp rimentale est un secteur particuli rement troit et rare Par ailleurs ce nombre est sup rieur au nombre de r f rences propos es dans des domaines moins marginaux et plus populaires comme le cin ma d arts martiaux 58 r f rences ou le burlesque 65 r f rences et c est quasiment autant que le cin ma muet 99 r f rences cin ma aujourd hui sorti de l oubli et relativement bien diffus par l dition cin matographique A c t des classiques indispensables une collection de r f rence pour un public sp cialiste on trouve donc une offre tr s pouss e en direction des cin matographies marginales La notion de marge est tout autant g n rique comme nous venons de le voir propos du cin ma exp rimental que g ographique puisque l accent est mis sur les cin matographies trang res autres qu anglo saxonnes celles qui sont moins bien diffus es avec la volont de les rendre accessibles
102. marginale et qui ne trouve pas de place dans le circuit commercial de diffusion Il s agit principalement de la production r gionale locale de documentaires court m trages animation et art vid o L int r t est d autant plus grand pour les biblioth ques ou alors que se pose la question de l volution des politiques documentaires celles ci trouvent ici un moyen de renouvellement certain Peut ainsi enrichir les collections audiovisuelles des biblioth ques toute une production qui sans cela ne serait visible qu l occasion de pr sentations en festivals ou d un unique passage la t l vision probablement une heure de faible audience Pour ce type de productions la biblioth que peut devenir un organe de diffusion Cela suppose de la part des biblioth caires un travail soutenu de prospection de participation des festivals et des commissions de s lection Les droits sont souvent n goci s directement avec le producteur qui fournit ensuite la biblioth que une copie num rique La proc dure est plus rapide et le prix d achat moins lev peut galement arriver que des producteurs contactent eux m mes les fournisseurs pour n gocier les droits Dans ce cas l galement la proc dure est plus simple car le producteur a v ritablement la volont de diffuser son film dans le r seau non commercial et n est donc pas dans une d marche de protection de ses int r ts financiers En Bretagne Jean Fran ois Le Co
103. ment de la fr quentation correspond un tassement des inscriptions et de la fr quentation des non inscrits La place accorder l audiovisuel notamment de fiction en biblioth que n a en fait jamais cess d tre discut e depuis l introduction de ce m dia la Avant de voir quelles politiques de lecture publique ont t mises en uvre pour l audiovisuel 11 convient de rappeler que les biblioth caires ne disposent pas des m mes marges de man uvre pour les acquisitions de documents audiovisuels que pour les autres supports Ce sont ces contraintes que nous allons maintenant exposer IT LES CONTRAINTES A Le Code de la propri t intellectuelle L ensemble des contraintes limitant la libert des biblioth ques dans leurs choix d acquisitions d coulent d une contrainte plus globale li e 1 structure du march et aux relations avec l dition cin matographique Autrement dit les biblioth ques ne sont pas libres de leurs acquisitions parce qu elles ne peuvent acheter que les titres pour lesquels les droits d auteur ont t n goci s Les biblioth ques ne sont en effet pas parvenues un accord avec l dition cin matographique quivalent ce qui s est produit avec l dition imprim e et il n existe pas de loi organisant la perception des droits d auteur en biblioth que pour les documents audiovisuels Le fait est que producteurs et distributeurs titulaires des droits pa
104. mystification En effet comment une repr sentation qui vacue tout un pan de la production cin matographique mondiale et un pan par ailleurs conomiquement dominant peut elle pr tendre une quelconque repr sentativit Les discours de l gitimation du cin ma fonctionnent tous par strat gie de promotion du cin ma au rang des arts Nous avons vu que cela r pondait un imp ratif d acceptabilit dans une soci t o la reconnaissance morale passe par la reconnaissance de la valeur intellectuelle et artistique Aussi tout discours visant l gitimer le cin ma y compris au sein de la m diath que suppose de n en retenir que la part dont la l gitimit semble la moins contestable sur le plan intellectuel On dit oui au cin ma en biblioth que mais pas n importe quel cin ma il faut du cin ma de qualit c est dire dans ce sens du cin ma qui l ve l esprit du documentaire vocation p dagogique du cin ma artistique qui permette la contemplation du beau ou l exercice d un regard critique sur le monde A ce premier discours vient se superposer celui des professionnels de la vid o en biblioth que eux m mes cin philes et impr gn s des discours critiques sur le cin ma le cin ma ce ne peut tre que le cin ma d auteur et les chefs d uvre d hier qui constituent un r pertoire Le cin ma tant un art toute production cin matographique n affichant pas d ambition artistiqu
105. n philie ou de la consommation culturelle Malgr la d finition de crit res pr cis cette enqu te a chou car il s est r v l impossible de proc der une telle classification du fait de la porosit de ces cat gories Nous avons pr f r cette d marche consulter les catalogues des tablissements en regardant comment les films dits classiques y sont repr sent s comment les auteurs figurant dans les histories g n rales du cin ma apparaissent quel traitement est r serv aux auteurs contemporains sans tablir au pr alable d chantillon repr sentatif mais v ritablement en partant de chaque catalogue pour en d duire la logique Cette premi re analyse a permis de d gager la place faite au cin ma de patrimoine et d auteur dans les tablissements t moins Pour analyser la place faite au cin ma commercial contemporain celui qui fonctionne le mieux en salle nous avons choisi de retenir les dix plus grands succ s annuels en France de 1998 2008 Cette tranche chronologique permet d obtenir un chantillon suffisamment large pour pouvoir tre repr sentatif 110 films sans remonter trop en arri re dans le temps et risquer de tomber sur des films appartenant aujourd hui au patrimoine du cin ma De plus cette tranche offre l avantage de comprendre dans l tude de cas deux films embl matiques du cin ma populaire d un c t Titanic et de l autre Bienvenue chez les Ch tis les deux plus gran
106. nel y a t il un p le audiovisuel sp cialis dans l tablissement Quelles sont les conditions d acc s aux vid ogrammes Quel est le volume des pr ts Quelles sont les conditions du pr t Quelles sont les possibilit s de consultation sur place Quels sont les services propos s aux usagers en mati re d audiovisuel Les usagers ont ils acc s une offre de VOD Quels sont les projets pour am liorer la qualit de l offre et accro tre son succ s pour un meilleur service au public LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 70 R partition des 10 meilleurs succ s annuels en salles depuis 1998117 Titre R alisateurs Suresnes Bagnolet Truffaut Angers Rize 1998 Armaggedon Michael Bay 0 0 0 0 0 Il faut sauver le soldat Seven snien La vie est belle Roberto Begnini 0 0 1 1 1 Le d ner de cons Francis Weber 0 1 1 1 1 Le prince d Egypte Brenda Chapman 0 0 0 1 0 Les Visiteurs H Jean Marie Poir 0 0 0 0 0 Mary tout prix Fr res Farrelly 0 0 1 1 0 Tony Bancroft et Barry 0 0 0 1 0 Cook Taxi G rard Pir s 0 0 0 0 0 Titanic James Cameron 1 1 1 1 1 1999 1001 Pattes 1 0 0 Andrew Stanton ER 0 0 0 1 0 contre C sar Coup de foudre Notting Hill Roger Mitchell 0 0 1 1 1 Jeanne d Arc Luc Besson 0 1 1 1 0 La Momie Stephen Sommers 0 0 1 1 0 Le m
107. nt racheter les films initialement acquis en VHS sur support DVD la m diath que pr f re conserver les VHS tant que celles ci sont encore en service et continuent de sortir afin de pouvoir 7 Entretien r alis aupr s de Gu na lle Slanoski responsable des acquisitions audiovisuelles la m diath que de Bagnolet et formatrice Images en biblioth ques le 28 octobre 2009 7 Charte d acquisition labor e par Gu na lle Slanoski Ce document est usage purement interne et n a pas vocation prendre un caract re officiel Id LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 36 consacrer tout le budget d acquisition des titres qui ne sont pas encore pr sents dans les collections Cela permet de diversifier au maximum la collection et de multiplier le nombre de titres diff rents propos s dans un contexte de baisse sensible du budget attribu la m diath que depuis cette ann e Comme Suresnes les collections ob issent une logique d acquisitions par auteur que ce soit dans le domaine du patrimoine cin matographique ou de la production r cente et qui correspond l histoire du cin ma telle qu elle s est crite en France et continue de s crire travers les succ s critiques et les programmations des festivals il est en effet frappant dans la liste qui suit de remarquer que les cin astes contemporains les
108. ntretien r alis aupr s de Jean Charles Niclas directeur du r seau le 27 septembre 2009 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 48 Mais en interne la conception de la politique documentaire semble moins pr cise Si Jean Charles Niclas confirme la volont d attendre qu un film ait t diffus au moins une fois la t l vision avant de l acheter pour la biblioth que s il confirme galement l organisation des acquisitions par grands th mes renouvel s chaque ann e les crit res de s lection ne semblent pas clairement tablis Jean Charles Niclas invoque la n cessit d aller vite pour des acqu reurs peu nombreux ce qui rend les choix d acquisition tr s subjectifs Aussi l analyse du catalogue peine trouver une certaine coh rence interne et un quilibre entre les classiques les films d auteurs et les films dits grand public L histoire du cin ma est effectivement repr sent e dans la collection de la biblioth que du quartier de la Roseraie comme l indiquent les affichettes La r partition des films relevant du patrimoine cin matographique semble plus quilibr e qu Suresnes ou Bagnolet dans la mesure o moins de figures se d tachent de l ensemble seuls 4 r alisateurs classiques sont cit s 15 fois ou plus au catalogue il s agit d Alfred Hitchcock Fran ois Truffa
109. ocuments que la biblioth que veut rendre accessible sur place en consultation priv e ou en petits groupes Cette pratique tant peu r pandue peu de biblioth ques ach tent syst matiquement les documents audiovisuels avec les droits de consultation sur place hormis les tablissements sp cialis s qui trouvent un public pour ce mode d utilisation des documents C est le cas de la biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut qui propose une collection en pr t et une collection plus restreinte en seule consultation sur place c est le cas galement de l espace Histoire Image de la m diath que de Pessac ou encore de la biblioth que Federico Fellini de Montpellier dont la collection n est accessible qu en consultation sur place Enfin les droits de projection sont attach s aux documents audiovisuels propos s en projection dans l emprise du b timent seul possibilit de faire de l animation avec de l audiovisuel Toutes les biblioth ques n ach tent pas ces droits de projection parce que toutes n ont pas la possibilit d organiser des animations ne serait ce que pour des probl mes de locaux et celles qui les ach tent ne les ach tent pas non plus syst matiquement toujours pour des raisons conomiques Cela suppose de pr voir que l on proposera ou non tel ou tel titre en animation et d tre donc capable d avoir une vision long terme de la programmation que l on entend mettre en uvre Enfin les
110. on relevant du patrimoine et de la cin philie donc des classiques du cin ma et des films d auteur d aujourd hui L ADAV semble ainsi d sint ress et au service de la culture et de la diffusion d un certain cin ma ce qui est apte s duire le monde professionnel C est ce qui lui permet d tre le premier fournisseur des r seaux culturels et ducatifs en France Ce lien troit entre la culture cin matographique telle que la cultivent les biblioth ques et le catalogue que propose l ADAV valu son pr sident Pascal Brunier d tre convi aux journ es d tude Archimages de 2008 pour repr senter les fournisseurs Son intervention retrace l histoire de l association fond e en 1984 tout en tentant de r pondre la question de savoir ce que peut tre un catalogue de films pour 1 culture Les statuts de en d finissent clairement les missions proches l encore des pr occupations des biblioth caires puisqu il y est question de Valoriser le patrimoine culturel cin matographique et audiovisuel de favoriser la diffusion de ce patrimoine dans les structures culturelles et enfin de d velopper des pratiques culturelles novatrices On peut parler en quelque sorte d un fournisseur militant dont le champ d action et la conception de l audiovisuel recouvrent les probl matiques rencontr es en biblioth que On retrouve d ailleurs chez Pascal Brunier le m m
111. on et de fid lisation seule justification aux yeux des tutelles et de la soci t du financement de tels quipements Les exemples de Pessac et du Rize encouragent vivement se poser cette question Ensuite il convient de faire dialoguer les uvres audiovisuelles de fiction entre elles mais aussi avec les documentaires les collections papier les collections musicales cette mise en coh rence de l ensemble des collections rel ve de la valorisation de l agencement des espaces de la m diation La politique documentaire doit ainsi tre la m me en mati re d audiovisuel que pour tous les autres supports propos s dans une logique de contenus L exemple de la politique documentaire men e Bagnolet est en cela tr s int ressant quand celui de Suresnes fait du cin ma une question tr s sensible une affaire s rieuse et comme trang re au reste de la m diath que et quand l exemple d Angers fait de l audiovisuel un simple produit d appel sous produit culturel C est au contraire en cessant de LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 61 consid rer le cin ma comme un objet culturel manier avec d licatesse que les biblioth ques parviendront s adapter une soci t dans laquelle la communication passe d abord par l image En m diath que les images ne sont ni moins dignes ni plus dignes que les autres m dias
112. onde ne suffit pas Michael Apted 0 0 1 0 0 Matrix Fr res Wachowski 1 0 1 0 1 us Wars la menace E Luci 0 0 1 fant me Ha Kevin Lima et Chris 0 0 0 1 1 Buck Wild Wild West Barry Sonnefeld 0 0 0 1 1 2000 Did Eric Leighton et Ralph 0 0 0 0 0 Zontag 17 chiffre 1 indique que l tablissement poss de le titre le chiffre 0 qu il ne le poss de pas LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s Gladiator Ridley Scott 1 1 1 1 1 Incassable M Night Shyamalan 0 0 0 0 0 Le go t des autres Agn s Jaoui 1 1 1 1 1 Les rivi res pourpres Mathieu Kassovitz 0 0 1 1 0 Mission impossible 2 John Woo 0 0 1 1 0 Scary Movie Keenen Ivory Wayans 0 0 0 0 0 Sixi me sens M Night Shyamalan 0 0 0 0 0 Taxi 2 G rard Krawczyk 0 0 0 0 0 John Lasseter Ash Toy Story 2 Brannon et Lee 1 0 1 0 Unkrich 2001 Atlantide l empire Gary Trousdale et Kirk perdu Wise l 9 S l T cole Chris Colombus 0 1 1 E de Peter Jackson 0 0 1 1 1 La plan te des singes Tim Burton 0 0 1 1 1 La v rit 51 je mens 2 Thomas Gilou 0 0 0 0 1 fabulen desun Jean Pierre Jeunet 1 0 1 1 1 d Am lie Poulain Le pacte des loups Christophe Gans 0 1 1 0 1 1 Francis Weber 0 1 0 0 0 Shrek Andrew Adamson et 0 Vicky Jensen Tanguy Etienne Chatiliez 0 1 1 1 0 2002 8 femmes Fran ois Ozon 1 1 1 1 1 E Hs Alain Chabat 0 0 bp a E
113. ons audiovisuelles Il s agit donc de d finir sur nouveaux frais le projet poursuivi au moyen de collections audiovisuelles de fiction pour savoir quel public on recherche et comment on peut le faire venir De ce point de vue la notion de cin ma d auteur et de patrimoine cin matographique qui distingue un cin ma l gitime culturellement d un cin ma ill gitime semble inop rante en ce que nous l avons vu elle est fond e par nature sur une exclusion Les solutions sont peut tre rechercher du c t de la Nouvelle histoire du cin ma ou histoire culturelle du cin ma et de son approche neuve du cin ma d gag e de toute pr occupation artistique ou esth tique pour produire un discours sur le cin ma qui englobe toute la production cin matographique sans hi rarchie de dignit C La Nouvelle histoire du cin ma La Nouvelle histoire du cin ma trouve ses racines dans le congr s de la F d ration internationale des archives du film FIAF r uni Brighton en 1979 Le congr s est consacr au cin ma des premiers temps p riode qui couvre les dix premi res ann es de l exploitation cin matographique avant 1905 Andr Gaudreault qui pr sente cette ann e l ses travaux d finit alors le cin ma des premiers temps comme un cin ma H des attractions un cin ma forain par opposition une forme institutionnalis e de l exploitation cin matographique qui se d veloppe partir de la seconde moiti des ann
114. ontre l imp rialisme hollywoodien et ses productions standardis es pourquoi trouve t on en biblioth que un des symboles de cet imp rialisme victorieux en d fendant les films produits Bollywood Car Bollywood par bien des aspects n est rien d autre que Hollywood transplant en Inde Les productions des studios de Bombay sont tout aussi standardis es que les blockbusters hollywoodiens qui font si peur aux biblioth ques fran aises et poss dent leurs codes dont certains sont d ailleurs directement emprunt s Hollywood En effet si l on consid re d abord l esth tique de ces films celle ci repose sur des conventions visuelles et un langage cin matographique que n ignore pas le blockbuster am ricain et qui s en inspirent directement travelings ralentis panoramiques autant de figures de style propres dramatiser l action et que l on retrouve dans les bluettes ou films grand spectacle hollywoodiens Si l on consid re ensuite les sc narios ils sont tout aussi simplistes que ceux des productions standardis es produites par Hollywood et tout aussi simplistes que toutes les formes romanesques populaires des feuilletons publi s en s rie dans la presse du d but du xx si cle et adapt s au cin ma jusqu aux s ries t l vis es sophistiqu es d aujourd hui en passant par la superproduction romantique de Autant en emporte le vent Titanic et Devdas C est chaque fois le m me sch ma simple
115. oriser ce qui sort peu ce qui est plus rare plus exigeant moins accessible laissant les usagers s approprier par eux m mes les titres qui n ont pas besoin d tre mis en valeur pour les voir emprunter mais qui n en ont pas moins leur place dans un tablissement de proximit qui se veut ouvert sur la soci t et avant tout sur le quartier qu il dessert Les r sultats de cette politique sont indiscutables en termes de fr quentation de l tablissement qui conna t un grand succ s de m me que les projections organis es dans l auditorium du centre culturel le taux de rotation est par ailleurs deux fois sup rieur celui d Angers puisqu il avoisine pour les collections audiovisuelles de fiction les 11 L exp rience du Rize montre ainsi que l ouverture des collections toutes les images y compris les plus banalis es peut dynamiser une biblioth que sans qu elle renonce en rien au contraire ses missions de passeur et de m diateur tout en largissant son public et en s inscrivant pleinement dans la soci t contemporaine LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 58 Conclusion L tude de terrain que nous avons men e a montr le poids des discours dominants sur le cin ma sur la constitution des collections audiovisuelles de fiction en biblioth que Les collections sont ainsi constitu es selon deux axes le p
116. oth caires de l cart entre l offre des biblioth ques et la demande des usagers Genevi ve Le conservateur en chef de la biblioth que de Caen en appelle ainsi une volution des politiques documentaires de sorte faire place dans les collections audiovisuelles au loisir et culture cin matographique Il s agit selon elle de r pondre la demande des usagers demande d autant plus forte et pressante que les tarifs d acc s aux collections audiovisuelles sont souvent plus lev s que les tarifs d acc s au seul livre Elle crit ainsi d s 1981 La partie engag e tardivement et lentement pour la documentation audiovisuelle est presque gagn e par le public des biblioth ques mais qu en est il de ses loisirs et de sa culture personnelle Le public demande plus Il souhaiterait acc der quand il lui pla t aux meilleurs films du r pertoire pour son plaisir et sa culture personnelle ou familiale 1 faudra bien un jour disposer de vid o cassettes ou vid o disques qui permettront de voir ou revoir volont les films qui constituent un patrimoine culturel actuellement inaccessible Sont ainsi trac s les contours de ce que peut tre une collection audiovisuelle de fiction en biblioth que une collection qui propose les films invisibles ailleurs ceux qui ne sortent pas dans le circuit commercial dominant et que les salles Art et essai peinent obtenir en raison des pr
117. oth que M diath que du Rize Villeurbanne Entretien r alis le 11 d cembre 2009 aupr s de M C dric Achard responsable de la politique documentaire audiovisuelle avec la participation de Mme Elisabeth Saby responsable de l tablissement par int rim Entretien pr c d d une visite effectu e le 4 mai 2009 avec Mme Alexandra Bruy re directrice de l tablissement LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 69 Questionnaire labor vue de l enqu te qualitative LA COLLECTION Depuis quand existe t il un fonds audiovisuel de fiction dans l tablissement Quand a t cr l tablissement Quelles sont ses missions Comment s inscrit il dans le r seau des biblioth ques municipales Qu est ce qui motiv la cr ation de ce fonds Y a t il eu adoption ou inspiration d un mod le Quel est le volume du fonds Quel est le ratio entre fiction et documentaire Quelle est la politique documentaire suivie S accompagne t elle d une politique documentaire en mati re de litt rature sur le cin ma Quels sont les supports pr sents les fournisseurs les tarifs Comment les vid ogrammes sont ils class s Comment sont ils rang s dans les espaces publics Quelle est la place faite la t l vision t l films et s ries LE SERVICE AU PUBLIC Quel est le niveau de formation du person
118. our l acc s chaque titre propos car le paiement s effectue la connexion Cette solution fond e sur un acc s certes distant mais restreint n est pas satisfaisante car la biblioth que doit rendre ses collections et ses services accessibles tous et non une poign e d usagers quip s du mat riel ad quat et connect s au bon moment Le DVD comme support physique a donc certainement encore de beaux jours devant lui en biblioth que d autant que pour l instant le t l chargement et la pratique du visionnement en streaming s ils se r pandent de plus en plus notamment aupr s des jeunes g n rations sont loin d offrir une qualit d image gale celle du DVD C est en tout cas l avis de C dric Achard r f rent musique et cin ma la m diath que du Rize Villeurbanne Mais l exemple du CD dont le pr t en biblioth que s est effondr en quelques ann es parall lement l effondrement des ventes de disques dans le commerce doit pousser les biblioth ques anticiper pour le DVD ce qui les a prises de cours pour le CD Les progr s techniques sont tr s rapides et la question peut se poser tr s vite En termes de contenu des collections les TIC peuvent renouveler l offre audiovisuelle de mani re significative en l largissant notoirement Les tablissements 6 BELLET Amandine L offre de vid o la demande aux abonn s des biblioth ques publiques Enssib travaux unive
119. pidement la question des publics on a l impression m me s il s agit de r pondre la demande du public que cette demande n est pas tudi e en profondeur et qu il s agit de cr er une collection pour cr er une collection parce que c est la planche de salut de la m diath que plus que parce que la m diath que a quelque chose dire au public qu elle accueille sur l audiovisuel Or ce discours devrait pr c der l tablissement d une politique documentaire cens e le mettre en uvre et le d velopper Ce discours r alis par les acquisitions et lorsque c est possible par une politique d animation doit faire dialoguer les uvres la fois entre elles elles dessinent une histoire de l audiovisuel et entre les diff rents champs de la connaissance de la pens e de la cr ation elles dessinent une histoire des hommes Il 6 La S d Si A St convient d accueillir ces informations avec la plus grande prudence car la municipalit n a pas encore valid le projet de cr ation d une collection audiovisuelle qui suppose l allocation d un budget sp cifique Aussi les l ments que nous fournissons ici ne sont que des possibilit s envisag es et ne sont d crits que dans la mesure o ils clairent la politique de l tablissement en mati re d audiovisuel 97 C est le cas Bagnolet 98 cv y 2 C est pourtant le cas Suresnes o malgr une distribution des espaces
120. plus large possible et qui tente de rendre compte de toute l histoire du cin ma et de la place du cin ma dans l histoire les acquisitions ne se limitent donc pas aux films historiques au sens restreint m me s ils sont syst matiquement achet s La troisi me mission de l espace d envergure r gionale est de constituer un centre de ressources pour le P le r gional d ducation artistique et de formation au cin ma et l audiovisuel Les p les r gionaux ont t cr s par le CNC partir de 1999 suite au constat que les actions p dagogiques destination des scolaires coles coll ges ou lyc es au cin ma n taient pas coordonn es l chelon local Les p les l chelle des r gions selon un syst me de conventions En Aquitaine c est le cin ma Jean Eustache de Pessac parce qu il avait d j une politique suivie en 10 Entretien r alis aupr s d Estelle Caron responsable de l espace Histoire Image le 17 novembre 2009 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 52 Droits d auteur r serv s H Los 101 direction de l enseignement qui t d sign p le dans cette perspective il apparaissait logique que la m diath que municipale devienne centre de ressources ce que le volontarisme d un maire haut plac politiquement n a pu que favoriser Concr tement une commission nationale propos
121. quisitions audiovisuelles cite en exemple Etre et avoir ou La marche de l empereur documentaires relativement grand public et dont le format est adapt une diffusion en salle La r partition du budget ne refl te pas cet quilibre du fait de la diff rence de prix qui existe l achat entre le documentaire et la fiction Malgr cette volont de valoriser le documentaire la m diath que s est d abord occup e de constituer la collection de fiction pour une question de visibilit car la fiction vid o dispose d un espace propre dans le d partement fiction alors que les documentaires sont rang s sur les m mes tag res que les imprim s dans le d partement documentaire La collection constituait donc une sorte de vitrine du nouvel tablissement qui affichait l sa modernit L exigence est la m me que pour les autres domaines de comp tence de la m diath que Les acquisitions privil gient donc les films de cr ation les films dits d auteurs les films qui n ont pas fait beaucoup d entr es en salles de cin ma ou qui ne sont pas rest s longtemps en salles les films trangers difficilement visibles ailleurs On le voit l accent est mis sur la cr ation actuelle sur le cin ma d auteur en train de se faire dans un esprit de d fense de cette cr ation la m diath que rend accessibles toute l ann e les films qui le circuit commercial n a pas laiss l espace ni le temps de tro
122. r Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 30 L ADOPTION DU DISCOURS CRITIQUE DOMINANT PAR LES BIBLIOTHEQUES A La d fense du patrimoine cin matographique l exemple de Suresnes La m diath que de Suresnes a ouvert ses portes en 2000 sur l emplacement de l ancienne biblioth que Le r seau de lecture publique de la ville situ e dans la banlieue ouest de Paris a t cr dans les ann es 1970 autour d une centrale et de trois annexes La politique municipale s est ensuite tourn e dans les ann es 1980 vers le d veloppement des biblioth ques scolaires A la fin des ann es 1970 le besoin de refonder le projet de lecture publique de la Ville s est traduit par la destruction de la biblioth que centrale dont l quipement et les collections taient devenus obsol tes et la construction sur l emplacement du premier b timent de la m diath que actuelle qui a ouvert ses portes au public en 2000 Elle t int gr e un b timent abritant galement un cin ma labellis Art et essai et con ue selon le mod le de m diath que la fran aise int grant tous les supports et proposant un programme d animation culturelle Des trois annexes initialement en service deux subsistent aujourd hui au sein d un r seau desservant une population de 45 000 habitants Elles ne poss dent pas de collections audiovisuelles et devrai
123. r t Taux de rotation 5 5 Principales caract ristiques de la politique documentaire Seule une annexe poss de pour le moment une collection vid o le r seau a pour projet d en cr er une dans la centrale La collection a t cr e dans une annexe d un quartier d favoris pour cr er un brassage social ce qui t un chec la politique documentaire est floue et ne choisit pas entre classiques et actualit s grand public L audiovisuel est consid r plus comme un produit d appel planche de salut de la biblioth que que comme un m dia hi rarchiquement gal aux autres LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 78 Droits d auteur r serv s ESPACE HISTOIRE IMAGE DE LA MEDIATHEQUE DE PESSAC Donn es g n rales Population de la ville 60 000 habitants R seau une m diath que centrale et une biblioth que de quartier Etablissement d enqu te espace Histoire Image de la m diath que Les collections Volume de la collection audiovisuelle 4 500 documents fiction 1 500 documents documentaire 3 000 documents Date de cr ation 2001 Supports VHS DVD Modalit s de consultation sur place uniquement Principales caract ristiques de la politique documentaire Politique documentaire d un tablissement sp cialis le public est tr s bien cibl par une offre de niche Politique documentaire d velopp e autour des relation
124. rature dans une strat gie de l gitimation L enqu te que nous avons men e a r v l que ces discours sur le cin ma qui font son historiographie sont tr s pr sents en biblioth que et ont guid la constitution des collections audiovisuelles de fiction LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 24 Deuxi me partie le poids des discours sur le cin ma sur la constitution des collections audiovisuelles en m diath que I RETOUR SUR L HISTORIOGRAPHIE DU CINEMA A Cin ma et soci t Le cin ma d s les premi res ann es de son exploitation est devenu tr s populaire Trop populaire aux yeux de l lite intellectuelle et politique Diffus dans le cadre de l exploitation foraine avant de s institutionnaliser en adoptant un mode d exploitation proche de celui du th tre le cin ma a longtemps souffert d un d ficit de l gitimit qui s est r percut sur la l gislation dont il a fait l objet Les lites intellectuelles quelques exceptions pr s on longtemps consid r le cin ma comme un spectacle de bas tage tout juste bon distraire l ouvrier mais incapable de satisfaire l esprit par des images muettes priv de la parole le cin ma ne pouvait exprimer avec autant de subtilit que le th tre et la litt rature les passions de l me Ce discours d velopp dans les ann es 1910 et 1920 est en
125. regard du volume de la collection Quarante cinq des plus grands succ s en salles depuis 1998 sont pr sents dans les collections de la m diath que soit en proportion un chiffre peu pr s quivalent celui obtenu pour Suresnes De plus ce ne sont pas tout fait les m mes titres qui sont s lectionn s puisque les blockbusters ou assimil s acquis Suresnes ne le sont pas Bagnolet qui ne propose ni la s rie des Spiderman ni celle des Pirates des Cara bes Sont privil gi s les films r alis s par des figures du cin ma contemporain d j cit es On le voit la politique documentaire men e Bagnolet est tr s claire et tr s rigoureuse Empreinte des discours labor s par la critique que la charte documentaire recommande de suivre pour effectuer les acquisitions elle se situe sans d tour du c t de la cin philie et r alise le discours institutionnel sur le cin ma celui que produisent les festivals les critiques les c r monies de remise de r compenses pour repr senter de mani re encyclop dique la cr ation contemporaine Militantisme propre la lecture publique et discours de l gitimation du cin ma se rejoignent ce qui n a rien d tonnant puisque cin ma et biblioth ques ont fond leur l gitimit sur le m me argument celui de la valeur culturelle On retrouve ici un trait propre la France et qui fait pleinement partie des l ments constitutifs de l exception culturelle fran aise toute
126. rels librement accessibles sur Internet remet en question le mod le de m diath que tel qu il s est d fini en France partir des ann es 1970 Ce changement de soci t impose de red finir les missions de la m diath que et la nature de son offre R fl chir l offre en mati re d audiovisuel de fiction participe donc pleinement de la r flexion sur l avenir de la m diath que Le moment est ainsi propice pour revenir sur les pratiques et les politiques documentaires des m diath ques afin d envisager de nouvelles propositions en mati re d audiovisuel Quelle offre audiovisuelle proposer en m diath que d s lors que l on peut trouver de plus en plus de choses sur Internet Et m me qu est ce qui justifie encore que l on continue proposer une offre Cette question qui se pose pour toutes les collections des biblioth ques se pose pour l audiovisuel de fiction avec plus d acuit encore du fait du statut probl matique de ce domaine de la cr ation entre art et industrie entre cr ation et consommation culturelle R pondre par l argument de la qualit nous semble trop rapide et trop facile car la notion de qualit est toute relative et parce qu on n imagine pas qu une biblioth que ne propose pas des collections de qualit Cette qualit qui doit tre recherch e doit donc d abord tre d finie au regard de crit res explicit s R pondre l expertise des biblioth caires est
127. rincipes d acquisition Ces principes rel vent selon les mots de Dominique Brigaud directrice de l tablissement d un militantisme qui est celui de la lecture publique en France Les collections proposent ainsi une repr sentation de mani re invers e de ce qui est grand public Il s agit de proposer une offre de r f rence qui soit au plus pr s de la cr ation actuelle Cette politique documentaire volontariste est fond e sur une exigence culturelle vue comme intrins que toute politique de lecture publique et une critique des discours consistant dire qu une m diath que doit r pondre avant tout la demande des usagers Ce que craint Dominique Brigaud d une telle conception de la lecture publique c est la fin d un travail de r flexion sur la collection sur la proposition globale d un tablissement de lecture publique et la perte d une exigence culturelle consid r e comme instrument de la lutte contre l illettrisme et le nivellement par le bas de la pens e Le r le ducateur p dagogique de la m diath que est pleinement assum La m diath que est un espace de d couverte et d ouverture au monde et non pas de consommation de ce que l on conna t d j et dans quoi l on se reconna t Cette politique est con ue comme en lien avec la population desservie 33 000 habitants d une ville historiquement communiste et l on sait le rapport troit des villes de tradition communist
128. roche de biblioth caires de l image cin philes militants et passionn s d fenseurs d un cin ma artistique contre une production commerciale envahissante et sans valeur culturelle pr ts transmettre leur amour du cin ma mais un amour qui n cessairement diff re de celui des diff rents publics auxquels ils se trouvent confront s il n y a pas en effet une fa on unique d aimer le cin ma ni un seul cin ma aimable Ensuite le cin ma est le symbole de l exception culturelle fran aise et repr sente donc un enjeu politique et culturel majeur en m me temps qu il brasse des sommes d argent astronomiques Le cin ma est galement un art chant par une critique de renomm e internationale et qui a d cha n des passions Mais le cin ma souffre encore d une image n gative en raison de son extr me popularit ce qui lui vaut une r putation de divertissement peu s rieux peu culturel et partant une l gitimit entrer dans les collections des biblioth ques encore fragile Aussi tout discours sur le cin ma peut il entra ner un d bat passionnel et la biblioth que doit man uvrer pour trouver le juste milieu et d finir une politique documentaire non pas consensuelle mais plut t diplomate afin de justifier de sa n cessit aupr s de la tutelle La question est donc bien de savoir comment l gitimer l audiovisuel processus qui passe par l rection de celui ci en art ou du moins en produit ha
129. roits d auteur r serv s 66 WEBOGRAPHIE ETABLISSEMENTS VISITES Portail des biblioth ques de la Ville d Angers http www bm angers fr Fede Main asp lang FR Portail de la m diath que et des biblioth ques de Suresnes http www mediatheque suresnes fr MASC Portail de la m diath que et des biblioth ques de Bagnolet http mediatheque ville bagnolet fr Page de la biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut sur le portail des biblioth ques de la Ville de Paris http www paris fr portail Culture Portal lut page equipment amp template equipment tem plate popup amp document_equipment_id 3371 Site de l espace Histoire Image de la m diath que de Pessac http www cinema histoire fr Portail du Rize centre M moire et soci t de Villeurbanne http lerize villeurbanne fr medias medias aspx INSTANCE exploitation amp PORTAL I D general_portal xml amp SITE GLOBAL amp OUTPUT PORTAL AUTRES ORGANISMES Site de l association Images en biblioth ques http www imagesenbibliotheques fr Page de la m diath que Federico Fellini de Montpellier sur le portail des biblioth ques de la ville http mediatheque montpellier agglo com 69249668 0 fiche article amp RH 1207757060483 amp RF 1150905533087 Portail des biblioth ques de Toulouse http www bibliotheque toulouse fr index html LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 201
130. ront pas pass s de mode quelques ann es apr s leur achat plut t que vers des titres r cents et pour lesquels 1 demande est forte mais peut tre passag re B Le Code des march s publics Les acquisitions de DVD se font comme pour les acquisitions d autres supports par l interm diaire de fournisseurs comme le veut la l gislation rassembl e dans le Code des march s publics qui oblige tout tablissement public passer une commande selon des r gles devant garantir le libre acc s la commande publique et la transparence administrative Mais les fournisseurs de DVD ne sont pas de simples libraires Ce sont eux en effet qui n gocient pour les biblioth ques les montants des droits attach s aux films aupr s de leurs propri taires La n cessit de passer par le Code des march s publics a mis en concurrence ces fournisseurs qui sont contraints de proposer leur catalogue le plus grand nombre possible de r f rences afin d tre en mesure de rivaliser et d obtenir le march D aucuns d plorent cette situation car elle pour cons quence de rendre pl thorique donc peu lisible l offre des catalogues en rendant accessibles l achat par les biblioth ques de tr s nombreux titres qui n int ressent en fait pas les acqu reurs noyant ainsi l offre de films dits de qualit dans un ensemble disparate C est ce que regrette notamment Gu na lle Slanoski responsable des acquisitions audiovisuelles la m
131. rre directeur d une petite maison de production sp cialis e dans le documentaire et l animation s est ainsi tourn vers afin de proposer son catalogue aux biblioth ques Cette perspective constitue une vraie r ponse aux questions que se posent les biblioth ques sur l avenir de leurs collections audiovisuelles documentaires mais l application de ce mode d enrichissement l audiovisuel de fiction ne semble pas Informations recueillies aupr s de M Ronan Lagadic conservateur la m diath que Jos Cabanis lors d une visite effectu e en juin 2006 gt ALIX Yves March s publics et acquisitions documentaires BBF 2006 t 51 n 1 En ligne http bbf enssib fr consulter bbf 2006 01 0024 003 3 Les m diath ques r seau alternatif de diffusion Entretien r alis par Estelle Caron aupr s de Jean Fran ois Le Corre Cin ma Dossier Biblioth que s n 45 juillet 2009 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 18 H encore l ordre du jour pour des raisons que nous ne parvenons pas identifier clairement Si la production r gionale de fiction entre dans les biblioth ques c est donc par le biais actuellement du court m trage de l animation et du court m trage d animation La micro dition peut donc constituer une voie d avenir pour les biblioth ques qui pourront tre
132. rsitaires 33 p Entretien r alis aupr s d Estelle Caron responsable de l espace Histoire Image de la m diath que de Pessac le 17 novembre 2009 Entretien r alis aupr s de Dominique Brigaud directrice de la m diath que de Bagnolet le 28 octobre 2009 3 Concr tement la biblioth que s abonne une plate forme de VOD et la rend accessible ses usagers qui une fois connect s cette plate forme choisissent alors le film qu ils d sirent regarder parmi ceux pour lesquels l tablissement a pass un contrat avec la plate forme 4 Entretien r alis aupr s de C dric Achard r f rent musique et cin ma la m diath que du Rize le 11 d cembre 2009 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 21 H devront rester vigilants ce que l offre d velopp e en ligne soit coh rente avec la collection physique qui ne dispara tra pas du jour au lendemain Mais ce d veloppement ne sera possible que si les contraintes notamment budg taires parviennent tre lev es B La formation des professionnels et le r le d Images en biblioth que Si les professionnels s accordent reconna tre que l audiovisuel n cessite des comp tences sp cifiques les institutions de formation aux m tiers des biblioth ques ne lui r servent pas de traitement adapt Depuis la suppression du CAFB en 1994 il neiste pas de sp cialit
133. rt et la vogue des adaptations luxueuses des grands classiques de la litt rature et du th tre dans les ann es 1910 ne parviennent pas estomper cette image de sous produit culturel faut attendre l Occupation et la cr ation du COIC Comit d organisation de l industrie cin matographique puis du CNC Centre national de la cin matographie la Lib ration pour que l Etat prenne en main le destin d une industrie consid r e comme vitrine de la culture fran aise l tranger Et il faut attendre la Politique des auteurs dans les ann es 1950 pour voir le cin ma investir le champ culturel avec la m me l gitimit que les autres arts Mais ces discours comme nous allons le voir pr sent sont tous bas s sur le principe d exclusion d une partie de la production au profit d une autre en France le cin ma n est jamais pens comme un tout lorsqu il s agit de le l gitimer et de le promouvoir B Construction des discours sur le cin ma Cette question a t tudi e par Christophe Gauthier dont nous reprenons ici les conclusions L historien montre que l histoire du cin ma s est en France construite autour de trois axes qui pr valent en fait jusqu aux ann es 1970 une histoire techniciste une histoire cin phile une histoire g n rale ou patrimoniale L histoire techniciste se d veloppe partir de la curiosit voire de la fascination pour la machine pour une invent
134. s le catalogue propose plus de 35 titres de s ries am ricaines anglaises ou fran aises produites ces dix derni res ann es de Friends Ally Mac Beal et Sex and the City aux plus r centes comme Heroes Dr House ou Rome Les s ries plus anciennes et maintenant cultes comme Mission impossible Le Saint Starsky et Hutch ou Star Trek ne sont pas en reste avec une collection num riquement comparable Cette offre destination du grand public rencontre un norme succ s et n est pas v cue comme contradictoire au sein de la biblioth que il s agit simplement de desservir deux publics diff rents Le tort de cette politique est notre sens de consid rer que ces deux types de publics ont des attentes oppos es et que les sp cialistes du cin ma fran ais des ann es 1920 ne sauraient tre friands des s ries am ricaines les pus r centes L inverse tant certes probablement moins vrai Il n emp che que cette politique en apparence ind pendante des discours officiels sur le cin ma alors m me que nous nous trouvons dans une biblioth que sp cialis e cloisonne par trop les diff rents publics de l tablissement et se fond en fait dans les cat gories rig es par la critique cin matographique et qui distingue un cin ma artistique et un cin ma de loisir relevant de la consommation culturelle Mais de toute vidence le public ne le ressent pas ainsi et le pr t de DVD rencontre un succ s qui n est pas d menti d
135. s troitement cantonn e dans un r le d aide 1 transmission de la connaissance Le support 3 de pouce n est qu un outil C est cette conception qu illustre tout au long des ann es 1980 le programme d aide au d veloppement de collections audiovisuelles financ par la Minist re de la Culture Cette dimension p dagogique de l audiovisuel relay e par le Minist re de la Culture rejoint la m fiance Ou ont toujours eu les pouvoirs publics vis vis de l image anim e D s les origines du cin ma celui ci est vu comme dangereux car tr s populaire Ne peut donc tre acceptable montrable qu un cin ma ducatif relais de l enseignement et du livre autour duquel le consensus est g n ral Se cr ent ainsi dans les ann es 1910 des ligues d enseignement par le cin ma d inspiration catholique comme la que G rald Grunberg voit dans la cr ation de collections exclusivement documentaires dans les ann es 1980 la permanence de ce discours aupr s des pouvoirs publics et du monde de l enseignement et de la culturel A son introduction en biblioth que le support vid o est donc troitement li au savoir et au livre il n existe pas ind pendamment du savoir livresque et son utilisation doit tre p dagogique et collective l objectif tant de faire contrepoids 1 consommation passive de 1 t l vision qui commence se d velopper Il s agit tout la fois de l gitimer le s
136. s actes_de_colloques archi mages_08_cinema_et_audiovisuel_quelles_memoires_numeriques_pour_ _ europe 7 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 17 2006 de d velopper une politique documentaire relativement libre de pr occupations conomiques Si les biblioth ques ne peuvent contourner le Code de la propri t intellectuelle pour les documents audiovisuels dit s et qui ont re u un visa d exploitation elles ont la possibilit de contourner cette contrainte lorsque le fournisseur b n ficiaire du march n est pas en mesure de r pondre la commande soit que le document command par la biblioth que fait l objet d une exclusivit aupr s d un fournisseur ce qui est tr s rare soit que le document command n est pas dit et ne peut de ce fait tre commercialis Dans ce dernier cas on parle d acquisitions hors march Il s agit principalement du secteur de la micro dition C Un secteur audiovisuel moins contraignant la micro dition Les biblioth ques peuvent en effet n gocier directement avec les ayants droits d une production lorsque cette production n a pas re u de visa d exploitation Ce domaine est encore tr s marginal en biblioth que mais commence se d velopper parce que les biblioth ques y trouvent des facilit s et les ayants droits un d bouch pour une production elle m me
137. s entre histoire et cin ma Centre de ressources du P le r gionale d ducation artistique et de formation l audiovisuel Discours sur le cin ma impr gn de l historiographie traditionnelle MEDIATHEQUE DU RIZE Donn es g n rales Population de la ville 140 000 habitants R seau une biblioth que centrale la MLIS et 2 annexes Etablissement d enqu te m diath que du Rize Les collections Volume total des collections 35 000 documents Volume de la collection audiovisuelle 3 000 r f rences audiovisuelles fiction adultes 1 6000 fiction jeunesse 600 documentaire 800 Date de cr ation 2007 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 79 Droits d auteur r serv s Supports DVD Modalit s de consultation pr t uniquement Taux de rotation fiction adultes 11 Jeunesse 9 documentaire 3 5 Principales caract ristiques de la politique documentaire Une politique d complex e vis vis du grand public Toutes les suggestions d acquisition des usagers sont suivies LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 80 Droits d auteur r serv s
138. s par habitant contre plus de 30 phonogrammes et 277 livres par habitant Ces chiffres ne doivent pas masquer des disparit s locales Car si l on regarde ensuite au niveau des r seaux de lecture publique on s aper oit que pr s de 28 des tablissements 783 contre un total de 2 830 tablissements ou r seaux d tablissements ne proposent aucun vid ogramme essentiellement dans les villes de moins de 20 000 habitants sur les 783 villes dont les tablissements ne proposent pas de vid ogrammes 3 seulement ont plus de 50 000 habitants 40 en ont plus de 20 000 Les plus importantes collections audiovisuelles se trouvent dans les plus grandes villes Les m diath ques Jos Cabanis de Toulouse et Federico Fellini de Montpellier proposent ainsi chacune plus de 10 000 r f rences B Un m dia ancr dans la culture des Fran ais La faiblesse de l offre audiovisuelle en biblioth que en termes quantitatifs contraste avec le succ s que cette offre rencontre aupr s des usagers puisque l audiovisuel est avec la bande dessin e l un des deux secteurs pour lesquels les taux de rotation restent tr s lev s g n ralement aux alentours de 10 alors qu imprim s et musique ont connu une baisse sensible Ce tr s fort taux de rotation est relativiser au regard du nombre d usagers empruntant des vid ogrammes seuls 22 des usagers des biblioth ques municipales utilisent les collections audiovisuelles Il n y pas d
139. souffler dans la mondialisation de la culture Si les biblioth ques ne parviennent pas s adapter la nouvelle soci t en train de na tre 11 y a fort parier que leur avenir est compromis Dans cette perspective 11 convient donc d acter de la fin d un temps que ce soit pour le meilleur ou pour le pire afin d tre en phase avec la soci t Le second met en avant la valeur culturelle de toutes les images sans distinction la mise en vidence de cette valeur tant une question de m diation de biais trouver pour laborer un discours critique sur toute image de la plus artistique la plus commerciale tout document a quelque chose dire Ainsi la biblioth que est r inventer entre logique de niche comme le montre l exemple de l espace Histoire Image de Pessac et logique g n raliste comme le montre l exemple de la m diath que du Rize Nous nous garderons ici de proposer un mod le particulier car 11 nous semble au contraire que les politiques documentaires doivent tre labor es en fonction de param tres qui chappent la rationalisation le premier de ces param tres tant le public vis par la m diath que Celle ci en effet ne m nera pas la m me politique selon qu elle est un tablissement sp cialis une centrale d agglom ration ou une antenne de quartier sensible dans tous les cas l offre documentaire devra coller au plus pr s des attentes des usagers comme gage de fr quentati
140. ssionnelle ou encore tudiante Car le campus de l universit de Bordeaux est proximit et ne poss de pas de BU sp cialis e dans le cin ma alors qu elle abrite une facult d tudes cin matographiques L espace Histoire Image travaille donc galement en partenariat avec l universit les enseignants transmettent les programmes et les filmographies et dessert un public d tudiants int ress autant par les collections d imprim s que par les collections audiovisuelles L ensemble de ces missions donnent l espace Histoire Image une identit tr s forte marqu e par une dimension p dagogique certaine c est d abord un centre de ressources documentaires de part ses missions mais aussi de part le fait qu en r gion le public professionnel s int resse plus au documentaire qu la fiction qui ne repr sente qu un tiers du volume total de la collection de vid ogrammes soit un quilibre entre fiction et documentaire qui est l exacte inverse des tendances observ es en France La fiction quoique minoritaire n est donc pas absente des collections et l espace Histoire Image en poss de environ 1 500 Toutes les collections imprim es ou vid os sont accessibles uniquement en consultation sur place du fait de la vocation r gionale de l espace Histoire Image 11 arrive qu un chercheur vienne de loin pour consulter des documents et il s agit pas qu il se voie son arriv e dans l
141. t m trage et que de ce fait de telles politiques documentaires ne permettent de renouveler l offre audiovisuelle de fiction qu aux marges S1 la m diath que ne veut pas dispara tre si l on veut justifier aupr s des tutelles que c est un quipement qui m rite que l on continue y investir de l argent public la m diath que ne doit pas s adresser une lite culturelle mais l ensemble de la soci t Pour l audiovisuel il ne s agit pas de d sherber les collections de classiques et de films d auteurs pour les remplacer par des blockbusters mais comme y invite la Charte des biblioth ques de 1991 de proposer des collections qui soient repr sentatives chacune son niveau ou dans sa sp cialit de l ensemble des connaissances des courants d opinion et des productions ditoriales II Ce n est pas l faire preuve de d magogie mais satisfaire en m me temps que les attentes d un public plus nombreux l ambition de proposer des collections r ellement encyclop diques r ellement repr sentatives de 116 FRANCE MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION Charte des biblioth ques adopt e par le Conseil sup rieur des biblioth ques le 7 novembre 1991 art 7 En ligne http www enssib fr bibliotheque numerique document 1096 LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 60 l ensemble de la production
142. t pr sidente de l association Images en biblioth que Mme Alexandra Bruy re directrice de la m diath que du Rize Villeurbanne Mme Elisabeth Saby responsable par int rim et surtout M C dric Achard responsable de la politique documentaire audiovisuelle Je remercie enfin mes camarades et amis cin philes ou bibliophiles d hier et d aujourd hui qui ont contribu la progression de ce travail Miles Marie Lenoir Amandine Bellet ainsi que MM Julien Virgile et Arnaud Travade qui ont bien voulu me faire partager leur passion leurs opinions et leurs connaissances LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 R sum L tude montre le poids de l historiographie la notion de patrimoine cin matographique et des discours de l gitimation du cin ma tels qu ils se sont d velopp s en France la notion d auteur sur la constitution des collections audiovisuelles de fiction en biblioth que avant de remettre en cause ce mod le et de proposer de nouvelles pistes face aux volutions des publics et des pratiques Descripteurs Biblioth ques et cin ma France Cin ma Fonds documentaires France Cin ma Historiographie Abstract This essay shows the weight of historiography the notion of cinematic heritage and of the speeches of legitimisation of the film as they are developed in France the notion of authorship on the formation of audiovisual coll
143. tation des tablissements de lecture publique connaissant un v ritable marasme Les professionnels ne sont pas optimistes devant la chute des pr ts et 1 tentation est facile d orienter la politique vers la demande dans le seul but de faire du pr t Des voix se sont hiss es contre cette tendance refusant que les biblioth ques deviennent des supermarch s culturels A nsi Dominique Margot alors d l gu e g n rale de l association Images en biblioth ques en 1997 La vocation d un service audiovisuel n est pas d tre une sous t l vision ni une Fnac bis un relai d images p dagogiques pour les enseignants ni un concurrent du vid o club L audiovisuel en biblioth que a un r le bien sp cifique qui peut se d finir dans la continuit des missions traditionnelles de ces tablissements Ces missions supposent selon Dominique Margot de mettre disposition du public les classiques du r pertoire qui constituent le patrimoine cin matographique de mettre en valeur la production r gionale et de constituer une offre documentaire encyclop dique pour faire des biblioth ques les seuls et uniques lieux qui proposent un tel acc s libre et permanent la culture cin matographique C est ce que mettent en uvre les m diath ques de Suresnes et de Bagnolet DESRICHARD Yves dir cit p 15 07 La vid o dans les m diath ques op cit 15 LOYANT Xavie
144. teur r serv s 26 Chabrol et Rohmer Cette passion du cin ma est fond e sur la d finition du cin ma comme un art et les crit res d attribution de la qualit d auteur d artiste sont pr cis s L histoire g n rale du cin ma se construit quant elle autour de la notion de r pertoire invent e elle aussi dans les ann es 1920 et de classiques sur un mod le emprunt au th tre et l histoire de l art On voit l comment la l gitimation du cin ma passe galement par l analogie avec le vocabulaire utilis dans les autres domaines du champ artistique sans conscience du paradoxe pourtant manifeste qu il y a proclamer classiques des films vieux de quelques mois ou des cin astes qui commencent peine leur carri re L histoire du cin ma est ici une histoire esth tique jalonn e de films repr sentatifs qui ont marqu l volution des formes Les fondateurs de cette histoire comme Georges Sadoul ou Jean Mitry en France s attachent ainsi d gager des coles nationales et esth tiques selon une chronologie rigoureuse afin de s lectionner les r f rences que doit poss der l amateur de cin ma pour une bonne appr hension de son histoire Ces r f rences constituent un r pertoire de classiques un patrimoine cin matographique Histoire cin phile et histoire g n rale visent toutes deux au m me but l gitimer le cin ma comme art capable d autant de raffinement et de subtilit
145. tion cin matographique en excluant la frange la plus populaire du cin ma elles excluent le public de ce cin ma quand la m diath que est con ue au contraire comme un lieu d int gration sociale A l heure o les biblioth ques publiques connaissent une baisse de leur fr quentation et o le mod le est en plein questionnement ce n est pas le cin ma qu il convient de d fendre mais m diath que Celle ci peut elle le faire en d fendant en m me temps la cr ation cin matographique Les exp riences men es Pessac ou en Bretagne montrent qu il y a un avenir pour les m diath ques du c t de la diffusion de la micro dition Cette piste est passionnante en tant qu elle red finit totalement les missions de la m diath que et ouvre de r elles perspectives au moment o l institution est remise en cause mais deux questions se posent D abord celle de savoir si la chose est possible dans toutes les m diath ques qui entrent ainsi dans des logiques de niche quand la majorit des tablissements ont des missions g n ralistes Ensuite celle de savoir s il y a une r elle demande pour l acc s la micro dition et si l ampleur de cette demande justifie une g n ralisation de politiques documentaires de ce type encore une fois 1l s agit de savoir qui est destin e cette offre et si la population desservie r pondra pr sente Notons surtout que pour la fiction la marge de man uvre se limite au cour
146. tions et justifications on a tendance privil gier un certain type de fiction audiovisuelle celle qui est l gitim e par le discours commun comme ayant une valeur patrimoniale les classiques ou artistique les films d auteurs contre tout le reste d une production consid r e comme de peu de valeur culturelle le secteur commercial La question de la politique documentaire suivre est donc plus sensible lorsque l on parle d audiovisuel que lorsqu il s agit des autres m dias entr s depuis plus longtemps dans les biblioth ques et dont la valeur culturelle ne se discute pas Pourtant la bibliographie sur le sujet est tr s r duite et aucun ouvrage n aborde la question frontalement alors que le cin ma occupe dans la culture fran aise une place tr s particuli re entre loisir extr mement populaire et art terrain privil gi de l expression de l exception culturelle Seuls deux ouvrages ont l ambition de traiter globalement des vid ogrammes en biblioth que Le premier Les images dans les biblioth ques date de 1995 et consid re en fait l ensemble des collections d images fixes ou anim es sans aborder v ritablement la question des politiques documentaires Le second explicitement consacr au Cin ma en biblioth que paru en 2004 n envisage la question que sous un angle technique et pratique Mais on comprend la lecture de cet ouvrage que la question des politiques documentaires en mati re
147. tre d di l histoire sociale locale qui a ouvert ses portes il y a moins de deux ans et mis en place une politique documentaire ax e sur la diversit des go ts et l actualit Restait d finir un p rim tre d tude Nous avons tout de suite exclu de l enqu te le documentaire dont nous avons vu que sa place en m diath que tait moins probl matique moins suspecte que celle de la fiction Nous avons galement exclu l art vid o et le cin ma exp rimental en ce qu ils demeurent tr s marginaux et int ressent peu les d bats historiographiques sur le cin ma Nous avons galement cart le secteur jeunesse dans la mesure o les films de fiction pour la jeunesse chappent au d bat historiographique Nous nous int resserons donc 1 1 l audiovisuel de fiction adultes comme rassemblant le cin ma de fiction les t l films de fiction et les s ries t l vis es Les domaines que nous avons exclus appara tront dans cette tude dans la mesure o leur traitement permet d clairer les conceptions du cin ma et de la t l vision l uvre dans l tablissement Enfin nous avons voulu doubler notre enqu te de terrain qualitative d une enqu te quantitative bas e sur l analyse des catalogues des tablissements visit s Il s agissait pour chaque titre de reprendre les conceptions du cin ma r v l es par son historiographie et de se demander 1 le titre relevait du patrimoine de la ci
148. trimoniaux attach s aux films craignent de perdre de largent en c dant ces droits aux biblioth ques L exp rience du livre montr que cette peur tait irrationnelle mais la profession campe sur ses positions Le r sultat de cette lacune est que toute la production audiovisuelle dit e n est pas accessible aux biblioth ques qui ne peuvent acheter que les titres pour lesquels les droits ont t 16 Id 17 Id 18 Id 19 Id LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 14 Droits d auteur r serv s H n goci s Les films de Walt Disney par exemple sont tr s difficiles obtenir car les propri taires des droits refusent de les n gocier Les droits attach s l acquisition de documents audiovisuels par les biblioth ques sont de trois ordres droit de pr t de consultation de projection Ces droits sont inscrits dans le Code de la propri t intellectuelle et remontent aux lois sur la propri t intellectuelle publi es sous la R volution et adapt es au gr des inventions de nouveaux supports de la cr ation photographie radio t l vision Le droit de pr t est attach aux documents que la biblioth que veut rendre accessible au pr t C est le cas de la majorit des documents audiovisuels et bien souvent pour des raisons conomiques c est le seul droit que les biblioth ques ach tent Le droit de consultation sur place est attach aux d
149. tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 43 B Un discours convenu pass iste et exclusif Ce qui nous g ne dans la d finition de politiques documentaires comme outils de d fense de tel ou tel domaine de la production cin matographique contre tel autre c est non seulement le caract re exclusif que nous venons d voquer mais encore le fait que ces politiques documentaires s inscrivent dans des discours vieux de cinquante ans et qui nous semblent aujourd hui tout fait convenus Surtout ces discours sont exog nes la biblioth que et proposent une d fense du cin ma et qui plus est d un certain cin ma et non de la biblioth que alors pr cis ment que celle ci est aujourd hui en danger S il nous semble ainsi n cessaire que les biblioth ques sortent de ce type de discours c est parce que en m me temps que ces discours excluent une partie de la production cin matographique ils excluent son public et laissent au dehors des usagers potentiels Autrement dit une politique documentaire fond e sur l exclusion d un type de production et la d fense d un autre type nous semble dangereuse ce qu elle est facteur d exclusion des publics l exclusion entra nant l exclusion alors que la m diath que doit tre con ue au contraire comme un lieu d int gration La m diath que de Bagnolet malgr le fort taux de rotation de sa collection audiovisuelle et le fort taux d inscriptions qu
150. ue documentaire tient compte de la coexistence de publics sp cialis s et de ces nouveaux publics plus consommateurs que cin philes Pour r pondre aux missions attendues d une biblioth que sp cialis e la politique documentaire s est d abord attach e la constitution d une collection vocation encyclop dique fond e sur les classiques du cin ma le cin ma reconnu par la critique les professionnels le milieu du cin ma autrement dit le cin ma 75 Entretien r alis le 17 octobre 2009 aupr s de Catherine Einhorn responsable des acquisitions vid o la biblioth que du cin ma Fran ois Truffaut LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 39 institutionnel c est dire les films qui composent le patrimoine cin matographique et les films d auteurs On se situe l dans une logique semblable celle qui r git les politiques documentaires men es Suresnes et Bagnolet Le premier crit re d achat est donc la reconnaissance critique y compris n gative car les marges de man uvre sont assez larges du fait d un budget d acquisitions confortable 35 000 euros en 2008 45 800 euros en 2009 Il ne s agit pas tant d acqu rir les titres cens s apporter une plus value culturelle ceux qui les empruntent que les titres dont on a parl en bien ou en mal et qui sont entr s de ce fait dans l histoire du cin ma
151. upport vid o en montrant qu une gt m diath que bilan et perspectives cit p 15 VIGNAULT Val ry Jean Benoit L vy ou le corps comme utopie une histoire du cin ma ducateur dans l entre deux guerres en France Paris AFRHC 2007 254 p GRUNBERG G rald vid o dans l histoire des biblioth ques une volont politique dans La vid o dans les m diath ques Rencontre lus biblioth caires Colloque national Vannes 23 mai 1997 Rennes Paris Agence de coop ration des biblioth ques de Bretagne Images en biblioth ques 1997 p 18 Ibid LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 28 partie de la production peut rivaliser avec le livre de faire de la vid o un produit d appel vers le livre et de l audiovisuel en biblioth que un produit de lutte contre la t l vision mise en cause son tour de la m me fa on que le cin ma quelques d cennies auparavant et pour les m mes raisons Alors que les biblioth ques am ricaines pr tent des films et du mat riel de projection depuis les ann es 1950 les biblioth ques fran aises au d but des ann es 1980 tardent d velopper des collections ouvertes au pr t et fiction Le d bat s amorce au milieu des ann es 1980 suite des exp riences d velopp es en marge des programmes officiels et suite au constat que font certains bibli
152. ut Federico Fellini et Akira Kurosawa autant de cin astes mis en lumi re par la critique des ann es 1960 et t moins de l clectisme de la cin philie Sept cin astes sont cit s entre 10 et 15 fois et t moignent l encore de l influence de la cin philie sur la constitution des collections il s agit de Billy Wilder Ingmar Bergman John Huston Claude Chabrol John Ford Stanley Kubrick et William Wyler Quatorze cin astes classiques sont cit s entre sept et neuf fois Surtout cinquante et un r alisateurs classiques sont nomm s entre trois et six fois Ces chiffres montrent un certain quilibre dans la repr sentation des classiques du cin ma puisque moins de figures mergent crasantes de la masse qui laisse au contraire plus de place des auteurs un peu moins reconnus ou un peu moins v n r s par la cin philie mais qui ont toute leur place dans une histoire g n rale du cin ma On observe le m me ph nom ne avec les auteurs contemporains acquis raison de deux cinq titres pour chaque parfois plus pour les plus embl matiques les plus m diatiques les plus connus Seuls cinq cin astes contemporains sont cit s 10 fois ou plus au catalogue Woody Allen Martin Scorsese Bertrand Tavernier Steven Spielberg et Roman Polanski Quinze cin astes sont cit s plus de 5 fois Surtout plus de 200 cin astes contemporains sont cit s de 2 5 fois Cette r partition des titres dont nous avons vu qu ell
153. ute valeur culturelle sans se couper d un public qui ne vient pas n cessairement la biblioth que dans le but de se cultiver Pourtant les formations propos es par Images en biblioth que sont marqu es par un discours tr s particulier sur le cin ma et que l on retrouve dans les trois probl matiques qui structurent les formations accompagner les pratiques professionnelles s adapter aux volutions du m tier associer le monde des biblioth ques celui du cin ma Les formations qui int ressent notre sujet Concevoir et g rer une collection audiovisuelle engagent r fl chir la sp cificit d une H collection de biblioth que par rapport au secteur commercial l quilibre trouver 4 GOLDBRONN Fr d ric responsable des formations Images en biblioth ques Id Les actions de formation http www imagesenbibliotheques fr spip php rubriques 1 REGOURD Serge L exception culturelle 2 dition Paris PUF 2004 127 p LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 23 entre fiction documentaire et secteur jeunesse La recherche des publics se fait l occasion des animations Enfin le programme invite s interroger sur les notions de film de patrimoine et de film d auteur ainsi que sur la notion de genre cin matographique Les autres th matiques de stages proposent des formations sur le do
154. uver leur public Dans une production surabondante la recherche de nouveaut s est temp r e par la volont de constituer une collection de r f rence Cette notion de r f rence permet de faire le tri et d vacuer les productions dont le succ s ou l int r t semblent n tre qu ph m res on se situe au niveau du discours propos par l uvre ainsi que les productions qui ne pr sentent que peu d int r t artistique ou qui n affichent pas d ambition de cet ordre on se situe cette fois au niveau de la recherche formelle Ces principes n excluent pas de mettre en lumi re les films dont on fait actuellement des remakes comme Les Choristes remake de La Cage aux rossignols ou la s rie des OSS 117 La m diath que propose la fois le remake et l uvre originale toujours pour tre en phase avec l actualit cin matographique et mettre en perspective l histoire du cin ma et le cin ma en train de se faire De 1 m me fa on la sortie du dernier film de tel auteur est l occasion de renforcer les acquisitions de pr c dents films de cet auteur Ce souci de l actualit de la cr ation n exclut pas pour autant le cin ma de patrimoine et les classiques de l histoire du cin ma C est d ailleurs par eux que la collection t initialement constitu e Aujourd hui la m diath que n est plus dans un travail d acquisition des classiques car leur nombre est de fait limit Qua
155. vateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 19 Droits d auteur r serv s qu elle cherche compartimenter une cr ation par essence inclassable Cette distinction de genres vient de la critique cin matographique qui l a elle m me emprunt e la critique litt raire et qu on retrouve dans les th saurus des biblioth ques ce qui permet d effectuer des recherches par genre ou par th me Dans cette perspective on comprend alors que le questionnaire d finit le film d auteur selon le sens commun donn mot donc avec une connotation de fait p jorative dans le contexte de l enqu te un film d auteur est un film difficile d acc s intello lent ennuyeux dans lequel il ne se passe rien L enqu te r v le donc que le cin ma d auteur entendu tel que nous venons de le d finir n int resse pas les Fran ais Or c est en grande partie sur le cin ma d auteur consid r au contraire par les biblioth caires comme cr ation artistique et uvre haute valeur culturelle que s est fond le d veloppement des collections audiovisuelles de fiction en biblioth que Nous constatons ici deux carts caract risant les relations du public avec les collections audiovisuelles cart entre l image que se fait le public d un certain cin ma et la conception qu en manifeste la biblioth que qui ne recoupe en fait que l cart certain qu il y a entre le rapport qu entretien le public ave
156. velle vague entre un cin ma d auteur manifestation de l art cin matographique et un cin ma commercial manifestation d une industrie culturelle fond e sue le commerce Ce 3 ROHMER Fric et CHABROL Claude Hitchcock Nouvelle dition Paris Ramsay 2006 175 p 56 Nous pensons la collection Classiques du cin ma dit e par les Editions universitaires partir de la seconde moiti des ann es 1950 et dont les monographies sont consacr es des cin astes alors jeunes et peu connus comme Ingmar Bergman Federico Fellini ou Vittorio De Sica 57 Le premier volume de 1 Histoire g n rale du cin ma de Sadoul para t en 1946 suivi de 5 volumes publi s jusqu en 1954 Jean Mitry commence son entreprise plus tardivement puisque les 5 volumes de son Histoire du cin ma paraissent entre 1967 et 1980 7 Nous reprenons ici la fameuse distinction qu tablit Jean Luc Godard entre les films de et les films par seuls tant valables artistiquement le film de celui qui n auraient pu tre r alis par personne d autre que par celui qui fait et qui est donc un auteur l inverse des films par qui peuvent avoir des r alisateurs interchangeables LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 1975 clivage traverse toute l histoire du cin ma telle qu elle s est construite en France depuis les origines du cin ma Ou plut t devrions nous p
157. xpliquer par la qualit insuffisante de cette offre insuffisance qui r side dans un cart entre la nature de la collection et les attentes du public En effet alors que de tr s nombreux tablissements connaissent pour leurs collections audiovisuelles des taux de rotation avoisinant ou d passant les 10 la collection du r seau angevin conna t un taux de rotation qui est faible pour type de document puisqu il est de 5 5 Deux explications cela un volume insuffisant et une politique documentaire floue LOYANT Xavier Dipl me de conservateur de biblioth que M moire d tude janvier 2010 Droits d auteur r serv s 47 En effet l chelle du r seau les collections audiovisuelles ne repr sentent que 1 4 du volume total des collections avec moins de 6 000 r f rences audiovisuelles pour un total de 418 000 documents C est moins que la moyenne nationale elle m me tr s faible La musique conna t un sort plus favorable mais toujours tr s en dessous de la moyenne nationale avec un volume qui atteint toujours au niveau du r seau 9 1 du total des collections La hausse du budget allou aux acquisitions de documents audiovisuels en 2005 n a pas encore permis de r sorber ce d s quilibre et le budget d acquisition pass de 9 000 35 000 euros reste en dessous de la moyenne nationale puisqu il repr sente 8 5 du budget des acquisitions contre une moyenne nationale de 12 L image v hicul

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