Pour clarifier le sens des interrogations qu`a suscitées la notion de
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1. contrat bien que fragile et constam ment viol soit relativement simple et stable dans ses principes assignant un r le bien diff rent au ma tre et l l ve car il ne s agit pas pour l l ve de reconstituer un savoir d inventer des solutions mais simplement de reconna tre travers les donn es d un probl me la structure du comportement qu on attend de lui Quant Brousseau il souligne le paradoxe pr suppos par le contrat didactique qui s appuie fondamentale ment sur l id e qu il existerait un m canisme produc teur de la connaissance nouvelle par simple exercice de connaissances anciennes Alors que la connais sance est essentiellement l inverse l intervention du sujet tablissant un ordre l o il n en voyait pas ou relevant l inattendu dans un ordre d j tabli Les objets p 33 Quoi qu il en soit il appara t que le processus d ac quisition de connaissances a une complexit telle qu il impose la pr sence d un contrat qui puisse pr ciser le r le conventionnel de la connaissance de l apprentissage de la m moire et de fait ce contrat v hicule une sorte de th orie de la connaissance naive Les objets p 35 On peut alors parler d une pist mologie scolaire qui selon Brousseau peut ne pas tre un obstacle un bon enseignement La dissym trie ma tre l ves est elle constitutive de tout contrat ou de certains contrats m me si elle est fausse m2. scolaire C est bien cela qui est sous jacent derri re le terme d pist mologie scolaire tel qu il est utilis par Brousseau Le contrat didactique ne serait rien d autre que l ap plication d une pist mologie particuli re o le savoir est non plus le savoir savant mais le savoir ensei gnable et o les r gles de v rit ne seraient plus celles de la d couverte mais celles d une red couverte garanties par le savoir d j prouv et o les d mar ches peuvent plus facilement tre assimil es des rites renouvelables certes mais non totalement impr visibles et toujours conduits en derni re instance par le ma tre Par nature le contrat ainsi d fini ne pourrait tre moins dissym trique c est le ma tre qui d tient les r gles pist mologiques ni plus ouvert on ne peut aller dans n importe quelle direction Si bien qu la limite faire jouer aux enfants le jeu de la d couverte on va chercher ensemble va tre rapidement ressen ti comme une duperie les l ves savent bien qu il existe un savoir constitu et qu ils ont peu de chance d tre assez dot s de g nie pr coce pour le modifier ni d assez de temps pour le reconstituer Une telle remarque justifierait la position de Chevallard sur ce que l on doit et peut attendre d un l ve non qu il soit un savant en miniature mais un apprenant R duire l cart Il reste que se contenter d un tel constat ne peut tre satisfais
3. un contrat en grande partie implicite et intenable C est cet aspect du contrat que Chevallard souligne dans ses Remarques transposant l analyse rousseauiste du Contrat Social sur le plan p dagogique pour insis ter sur le fait que le contrat est toujours d j l car ses clauses n ont t nonc es nulle part et sont pourtant universellement viol es Ainsi c est quand une r gle du jeu n est pas respect e et qu il y a rup ture que le contrat devient apparent l observateur Remarques pp 11 12 La rupture du contrat son viol se manifeste dit Chevallard dans des situations o l on peut consta ter des anomalies de fonctionnement du syst me lesquelles apparaissent alors comme une r ponse la rupture de contrat de l un des partenaires Ainsi le point de d part de la r flexion de Chevallard est l anomalie constat e par des enseignants de Grenoble dans le comportement d enfants qui un probl me impossible r soudre d duire l ge du capitaine de la longueur du bateau donnent n an moins une solution 2 selon Chevallard il y a eu rupture de contrat de la part des adultes qui n au raient pas d poser de tels probl mes et ont induit un tel comportement aberrant chez les enfants La position des deux auteurs semble diverger dans le degr d ouverture accord au contrat Brousseau en effet parle d un contrat qui se ren gocie chaque fois D o la notion d obsolescence didactique qu il intr
4. 29 SUR LA NOTION DE CONTRAT DIDACTIQUE Anne Marie Drouin Les notions de contrat et de transposition didactiques sont actuellement centrales en didactique des math matiques Dans quelle mesure sont elles sp cifiques de ce domaine Quelles adaptations sont n cessaires pour pouvoir les transposer d autres dis ciplines Sans pr tendre apporter de r ponse labor e le texte qui suit rend compt de discussions et commentaires dans le cadre de l quipe de didactique des sciences exp rimentales de l INRP Pour clarifier le sens des interrogations qu a suscit es la notion de contrat didactique il est n cessaire de rappeler bri vement comment elle est pr sent e dans les textes de Brousseau et Chevallard 1 Chevallard signale Remarques p 14 que c est Brousseau qui le premier a d velopp la notion en didactique des math matiques Brousseau fait merger la notion de contrat didactique de celle de situation didactique elle m me incluse dans une th orie des situations qui permet de prendre en compte comme objet principal les conditions du milieu qui rendent n cessaires et plausibles les comportements des sujets et les manifestations des connaissances Gael p 13 Contrat et situation didactique L analyse d une situation permet en effet de mieux cerner au del des contenus cognitifs pris en eux m mes ce qui se passe entre le ma tre et les l ves les attentes r ciproques le mode d appariti
5. ais cette pist mologie scolaire conjugu e l illusion de transparence des faits d enseignement cf Chevallard constitue un obstacle redoutable l mergence de la didactique scientifique Les objets p 36 Au total quand il devient objet d enseignement le savoir est d embl e transform cf aussi le texte de Guy Rumelhard Le processus de dogmatisation Et la n cessaire transposition didactique supposant un autre rapport au savoir que celui des savants ne pourrait se passer d un contrat qui d finisse des r les sp cifiques chacun ANALYSE CRITIQUE DE LA NOTION DE CONTRAT DIDACTIQUE Peut on doit on changer de contrat Chevallard fait appel la notion de contrat didacti que pour l gitimer une situation de dissym trie cons titutionnelle entre le ma tre et l l ve il n est pas question de changer de contrat sous peine de d truire les l ves en tant que tels et c est placer trop haut la barre Remarques p 18 que de les amener juger de la pertinence des nonc s il n est pas question d expliciter le contrat sans risque de d sordre puisque le contrat ne fonctionne que parce qu il est implicite et la r flexion sur le contrat ne peut se faire que de l ext rieur dans la noosph re Remarques p 7 On peut tre tonn des conclusions que Chevallard tire de son analyse de l exp rience de Grenoble L id e que dans une telle situation on ne r colte que ce qu on a
6. ant On peut faire l hypoth se que c est par une plus grande ma trise des l ments d une situation que des progr s pourront tre attendus et ainsi tenter de r duire la part d implicite qui existe dans toute situation p dagogique sans pour autant tomber dans le mythe de la transparence Plus pr cis ment il ne s a git pas tant de r duire ou d accepter l implicite de fa on globale que de tenter de faire appara tre ce qui sans contradiction est explicitable Par ailleurs on peut faire aussi l hypoth se que l cart entre le savoir savant et le savoir scolaire peut non pas certes tre supprim mais au moins tre r duit Une telle position suppose une prise en compte des d marches et des repr sentations des l ves pour les orienter vers une appropriation progressive de m tho des et de savoirs qui ne d figurent pas le savoir et les m thodes des savants Le pari est de faire de la trans position autre chose qu une trahison Ces deux orientations sont actuellement celles de 36 Faire de la transposition autre chose qu une trahison l quipe de didactique des sciences de l INRP La volont de construire des trames conceptuelles issues d une analyse approfondie de la mati re enseigner et d une prise en compte des repr sentations de telle sorte que ces trames soient modulables par niveau d enseignement est un des moyens de rester vigilant vis vis de l illusion d une transparence didactique sans pou
7. extualisation recontextualisation du savoir dans l enseignement des math matiques de jeunes l ves Interactions didactiques n 1 Universit de Gen ve et Universit de Neuch tel Juillet 1982
8. it on dire que d s que l on quitte l int rieur de la classe le terrain de l implicite on quitte par l m me le terrain du contrat didactique et que l on passe sur un autre terrain celui d un contrat d un autre ordre que l on pourrait appeler p dagogique c est dire ne portant pas sur la discipline dans sa structure m me mais sur la d marche p dagogique en g n ral ou sur les op ra tions et d marches transversales attendues des l ves Ce type de contrat pourrait alors tre explicit sans tre an anti Contrat didactique et contrat p dagogique Y aurait il donc une distinction faire entre un con trat didactique et un contrat p dagogique le premier d pendant de la discipline et orient par la n cessaire transposition didactique le second d finissant de fa on plus g n rale les rapports entre ma tre et l ves Si cette distinction entre contrat didactique et contrat p dagogique s av rait pertinente on pourrait se deman der si ce que recouvre le terme de contrat didactique ne d signe pas tout simplement les imp ratifs de la transposition didactique ou l analyse de la mati re en tant qu elle peut tre accessible des l ves Le savoir enseignable est plus une red cou verte qu une v ritable d couverte Il est bon de cerner ce qui est explicitable pour r duire l cart du savoir savant au savoir scolaire 35 Contrat didactique et pist mologie
9. oduit pour pointer l obligation implicite de 2 Equipe El mentaire de l IREM de Grenoble Quel est l ge du capitaine Bulletin de l APMEP n 323 avril 1980 pp 235 243 Le contrat implicite est il g n ral ou sp cifique Les l ves ne sont pas des savants Chevallard Le rapport au savoir est paradoxal Brousseau Il faut un contrat pour r pondre aux difficult s _ de la transposition didactique 31 l enseignant renouveler ses cours le contrat chan geant au fil des ann es cf Les objets pp 34 35 Chevallard par contre dans sa critique des ensei gnants de Grenoble semble faire allusion un con trat implicite de l cole en g n ral qui fonctionne rait comme mod le du contrat didactique et o les r les du ma tre et des l ves seraient comme d finis d avance LE LIEN ENTRE CONTRAT DIDACTIQUE ET TRANS POSITION DIDACTIQUE De fait un des points forts de la th se de Chevallard repose sur l id e que dans l exp rience de Grenoble ce sont les enseignants qui ont rompu le contrat en attendant des l ves une t che non pr vue discerner la pertinence des donn es d un probl me Or dit il il n est pas pr vu dans le r le des l ves qu ils aient juger de la pertinence des donn es Ce travail est celui du ma tre ou du savant l l ve lui ne peut avoir une d marche de savant d t on le d plorer Remarques p 30 Il semble ainsi que pour Chevallard le
10. on des Une r partition nonc s des uns et des autres leur raison d tre implicite des r les leur influence sur le choix des contenus Dans toutes les situations didactiques le ma tre tente de 1 Ont t plus particuli rement discut s les textes suivants Yves CHEVALLARD Remarques sur la notion de con trat didactique Expos devant le groupe Inter IREM Universit Avignon janv 1983 Guy BROUSSEAU et J PERES Le cas Gael tude d un enfant en difficult en math matiques IREM de Bordeaux 1981 Guy BROUSSEAU Les objets de la didactique des math matiques S minaire de la 2e cole d t de didactique des math matiques 1982 30 Un contrat est toujours d j l qui se manifeste l occasion de ses ruptures Ruptures et anomalies faire savoir l l ve ce qu il veut qu il fasse mais ne peut pas le dire d une mani re telle que l l ve n ait qu ex cuter une suite d ordres Ainsi se n gocie un contrat didactique qui va d terminer explicitement pour une part mais surtout implicite ment ce que chaque partenaire va avoir charge de g rer Les objets pp 32 33 Autrement dit dans toute situation didactique il demeure n cessairement une part d implicite que l l ve a charge de d co der aid pour cela par le ma tre mais aid seulement Or dit Brousseau le contrat ne se r v le que lors de ses ruptures ruptures in vitables car il s agit d
11. ontres P dagogiques n 4 INRP 1984 M me en math matiques le contrat n est pas toujours ferm Le contrat didactique ne recouvre peut tre rien d autre que les imp ratifs de la trans position didactique est pour les l ves le moyen de ma triser cette d mar che pour la r investir dans d autres situations y com pris dans d autres disciplines On n est plus alors en situation d valuation mais de clarification de d mar ches et comp tences transversales aux disciplines dont le but est de donner aux l ves le moyen de ma triser l acquisition de leur propre savoir De l extrapolation de la notion de contrat en math matiques d autres disciplines La notion de contrat didactique il convient de le rappeler est issue d une discipline particuli re les math matiques Le probl me est alors de savoir s il est possible de l tendre d autres disciplines sans en changer le sens On a pu voir dans ce qui pr c de que lorsque le contrat apparaissait explicitable les exemples qui venaient l esprit concernaient d autres disciplines que les math matiques ou d autres comp tences que les comp tences purement disciplinaires Est ce dire que la didactique des math matiques serait plus ferm e Mais des recherches comme celles rassembl es dans Comment font ils montrent des exemples o la fer meture du contrat est absente Mais y a t il bien l encore un contrat didactique Ou do
12. r autant d nier aux l ves la possibilit de construire leur savoir Une telle d marche ne va pas sans paradoxes et com porte des pi ges Des textes comme ceux de Chevallard ou de Brousseau ont le m rite de les pointer et d in citer affiner les hypoth ses mais non d y renoncer Anne Marie Drouin Lyc e de Corbeil Equipe de didactique des sciences exp rimentales INRP Quelques r f rences compl mentaires Sur le contrat didoctique BROUSSEAU Guy Quelques conduites d terminantes en didactique des math matiques Perspectives de r ussite au del des insucc s scolaires tome 3 Collo que de Bordeaux 1983 Sur la transposition didactique RUMELHARD Guy Le processus de D ce j Actes des premieres journ es sur l ducation scientifi que Chamonix 1979 MARTINAND Jean Louis La r f rence et le possible dans les activit s scientifiques scolaires Recherche en didactique de la physique les actes du premier atelier international La Londe les Maures 1983 Paris CNRS 1984 CHEVALLARD Yves JOHSUA Marie Alberte Un exemple d analyse de la transposition didactique la notion de distance Recherches en didactique des ma th matiques vol 3 n 1 1982 pp 159 239 CHEVALLARD Yves La transposition didactique du savoir savant au savoir enseign Grenoble La Pens e Sauvage 1985 l PERRET CLERMONT Anne Nelly BRUN Jean CONNE Fran ois SCHUBAUER LEONI Maria Luisa D cont
13. sem savoir des r ponses st r otyp es et non critiques pourrait conduire non pas justifier le contrat qui a engendr de telles r ponses et ne voir la faute que dans la rupture de ce contrat par les adultes mais bien plut t tenter de renouveler le contrat en prenant d autres bases qui permettent sans qu il y ait rupture de contrat d inciter les l ves r fl chir sur la pertinence des donn es d un probl me Ceci ne voulant pas dire que l l ve soit consid r d embl e comme un savant mais au moins comme un savant en herbe 3 3 cf Evelyne CAUZINILLE MARMECHE Jacques MATHIEU Annick WEIL BARAIS Les savants en herbe Berne Peter Lang 1983 La transparence est une illusion mais pour la ma trise d une d marche une explicitation semble n cessaire 33 Et vouloir s en tenir au premier type de contrat c est oublier que les l ves ont d j en t te des processus de r solution de probl mes qui sont plus ou moins efficaces mais qui sont le signe de la capacit des enfants inventer des solutions et non se contenter d appliquer les seuls sch mas appris ou attendus 4 De la clarification du contrat Chevallard insiste sur le fait que la part d implicite est n cessairement grande tant que l on reste l in t rieur du contrat Pour lui comme on l a vu vouloir clarifier le contrat de l int rieur est impossible dans la mesure o la transparence est une illusion e
14. t aussi parce qu vouloir trop clarifier le contrat on le dis qualifie Brousseau quant lui estime que l enseignant doit avoir au moins en t te les termes du contrat pour en ma triser les ruptures au moment o le besoin s en fait sentir Donc le contrat doit tre clair au moins pour l enseignant Peut il l tre aussi pour l l ve Le contrat doit il demeurer parce que cela serait dans sa nature fondamentalement implicite Ou n y a t il pas des types de contrats qui pourraient ne pas s effondrer l explicitation Chevallard ne parle que de contrats portant sur le contenu Effectivement dans ce cas si le ma tre dit quelque chose il dit tout On peut galement penser que dans des situations de structuration l enjeu est de voir si un concept pr c dent tudi est r investi si le ma tre dit ce qu il attend cela revient ce qu il donne un mode d emploi On est l dans un contrat o le ma tre est dominant et qui est proche de la situation d valuation Une valuation dans laquelle l l ve ne sait pas qu il est valu ce qui confirme rait le caract re dissym trique du contrat Mais peut tre existe t il des situations d apprentissa ge o le contrat est explicitable expliciter par exem ple une d marche de v rification dans une exp rience 4 Cf Marie No lle AUDIGIER et Jean Claude GUILLAUME coord Comment font ils L colier et le probl me de math matiques Coll Renc
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