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INTRODUCTION

1. poquel et au d cor duquel avaient contribu les meilleurs sculpteurs illustre la collaboration des loges et des images dans la comm moration du roi L organisation d un concours voque la pratique des joutes ora toires et explique leur circulation dans len semble du monde grec et hell nis Le prestige attach ces discours pourrait tirer son ori gine de la pr sence d orateurs aux Jeux c l br s en l honneur de Patrocle d faut des paroles qui avaient remport la faveur de la reine les sculptures du tombeau d Halicar nasse attestent une utilisation comparable celle des loges du pass l gendaire pour mettre en perspective le pr sent M me rel gu s des emplacements secondaires les th mes mythologiques traditionnels de l Ama zonomachie et de la Centauromachie offrent le recul temporel n cessaire la valorisation de la dynastie th me central du d cor sculpt tandis que la statue tr nant les sc nes de 5 Pernot 1993 p 19 Isocr Ev 5 11 7 Pernot 1993 p 22 23 Th odecte le Jeune FGrHist 113 Pernot 1993 p 44 45 10 Th opompe qui remporta le prix Th odecte de Pha s lis Isocrate d Apollonie et Naucrat res d rythr e Pernot 1993 p 48 n 194 101 C est ce que sugg re l adoption de la variante men tionn e par Plutarque Plut Quaest conv V 675a et figu chasse de combat et de sacrifice qui c l brent les vertus et les
2. 473 et 462 attire l attention sur un usage commun des associations entre mythe et histoire en pein ture et en rh torique De la cit aux rois Plus qu aucun autre genre le discours d loge qui connut un essor remarquable partir du IV si cle illustre la valeur tem porelle de l interaction entre le mythe et l his toire Celle ci sous tend le genre m me de l epitaphios o il s agit d associer comme l a soulign L Pernot les morts dont on c l bre Rouveret 1997 p 589 2 Baldassarre Rouveret 1999 p 220 3 Loraux 1981 p 60 Recueil Milliet p 136 n 1 INTRODUCTION 11 les fun railles les h ros tomb s dans les guerres pr c dentes tous les Ath niens ceux du pass et ceux du pr sent L vagoras d Isocrate en 365 marque Ath nes lessor des loges en prose de rois vivants ou morts dont le succ s encore attest s du III au I si cle est consid r par L Pernot comme la conqu te la plus significative de l loge rh to rique au IV si cle En dehors des discours d Isocrate des listes de rois et des noms d ora teurs il reste cependant peu d l ments pour appr cier le contenu des loges d Alexandre d pire de Philippe et d Alexandre de Mac doine puis de ses successeurs Celui de Mausole pour lequel son pouse Art mise avait organis en 353 av J C un concours d oraisons fun bres auquel avaient particip tous les grands orateurs de
3. B Quaranta lors de la pr sentation du 4 Furtw ngler 1906 p 142 41 Heydemann 1873 p 20 21 48 Cassano 1992e 4 Ead 1996b 5 Minervini 1853a p 96 5 Michaelis 1871 p 190 192 vase la Reale Accademia Ercolanese en 1852 identifier au revers une sc ne tir e de l Jliade les pr paratifs de l ambassade aupr s d Achille Dans ses descriptions et com mentaires des deux faces publi s la m me ann e trois mois d intervalle dans le Bullet tino Archeologico Napolitano G Minervini proposa d identifier unit du d cor dans sa th matique religieuse tandis qu A Michaelis en 1871 la percevait dans la th matique fun raire La comparaison avec quatre crat res de Canosa un d Altamura et un de Ruvo sous la forme d un tableau ins r dans le texte signale alors les rudiments d une tude de la disposi tion des sc nes et d une recherche des corres pondances th matiques entre les d cors d un m me vase Bien que l originalit du sujet historique du crat re des Perses ait souvent focalis depuis l attention sur le tableau principal envisag s par ment du reste les r gles de l editio prin ceps avaient fourni une description d taill e de chaque sc ne elles furent publi es en plu sieurs tapes par G Minervini partir de 1854 Ce dernier est le seul avoir propos un lien entre le vase de Darius et la loutrophore d Androm de sur la base de l identification de
4. Molosse en Grande Gr ce ainsi que par ses recherches sur le niveau culturel des peintres En lab sence de toute provenance les vases du Peintre de Darius expos s Gen ve en 1986 sembl rent alors juste titre amput s d une partie de leur histoire L impossibilit de relier le savoir mythologique v hicul par ces vases celui de communaut s dont ils pour raient contribuer pr ciser la culture poli tique religieuse et sociale constitue l une des donn es dont Angela Pontrandolfo invitait tenir compte dans le traitement diff renci de ces images 4 Parmi les nouvelles strat gies d investiga tion que Francesco d Andria proposait d appli quer pour affronter cette r alit de la recherche sur la c ramique apulienne nous avons retenu tout particuli rement celle de Luca Giuliani qui consiste rechercher par une analyse de l ensemble des d cors et des liens entre les images et leur support les rai sons de leur utilisation dans le cadre d une c r monie fun raire RVAp II p 482 508 Peintre de Darius et son milieu Aellen 1994 Ioannitis 2007 Morard 2009 7 Schmidt 1960 p 40 42 en particulier de l volution des crat res volutes 71 Ead 1982 p 515 516 72 Ead 2003 2005 75 Dans son compte rendu de l exposition sur le Peintre de Darius et son milieu Vases grecs d Italie m ridionale au Mus e d art et d histoire de Gen ve de 1986 M Mazzei a soul
5. iconogra phiques telles que les sc nes situ es aux avaient attir l attention par l organisation d une exposi tion itin rante en 1996 Gr pler Mazzei 1996 Isman 2009 Flutsch Fontannaz 2010 10 Sauf pr cision toutes les dates mentionn es se situent avant notre re u Lippolis 1996b p 377 Fontannaz 2005 p 137 2 Schmidt 1982 p 505 et 1996 p 443 Voir aussi Lip polis 1996b p 378 8 Parus respectivement en 1999 pour les deux pre miers et en 2006 pour le troisi me 14 Pontrandolfo 2007a b 15 Mugione 2000 p 54 index des sites de provenance p 27 36 60 63 65 74 77 98 99 105 107 252 254 INTRODUCTION 3 Enfers l inspiration th trale l rudition mythologique ou encore les visites la tombe qui semblaient caract riser avant tout la culture des peintres de Tarente au IV si clet et qui sont d sormais revues la lumi re de la diffusion des vases en dehors de la cit grecque l chelle d une aire culturelle d un site d une ou de plusieurs tombes ont fait merger la notion de client le dont les rites fun raires les pratiques religieuses la culture politique et les valeurs sociales pour raient avoir eu une incidence sur l activit des ateliers Jeux d chelles Le choix des formes et des images signale d s le d but de la production tarentine comme l a montr Didier Fontannaz dif f rents niveaux d interaction entre le
6. l hypog e Monterisi Rossignoli ainsi qu la reproduction grandeur nature de la tombe dans le Museo Palatino Cette op ra tion s ins rait alors dans un projet plus vaste de relev des n cropoles de Canosa L int r t pour les diff rents aspects de la production et de l utilisation de ces vases s tait manifest en 1857 par la parution dans un num ro de l Archeologische Zeitung de quatre articles qui associaient l approche iconographique du grand vase de Darius une tude topographique des tombes de Canosa avec la publication par E Gerhard du relev de l hypog e en noir et blanc accompagn d un commentaire des inscriptions de la sc ne principale Le contexte arch ologique dei nostri contemporanei si quello che rappresenta la Grecia e l Asia ed il Genio della Discordia o Apate che solleva fra loro le sue fiaccole ardenti Bonucci 1854 2 L architetto C Bonucci al Principe di San Giorgio Napoli 24 febbraio 1855 ASSAN V A7 9 annexe docu mentaire I n 21 4 Mazzei 1990 Mazzei 1992 p 162 4 Corrente 2005b 45 Ascherson 1857 Curtius 1857 Gerhard 1857 Welcker 1857 6 LOGE D UN PRINCE DAUNIEN comportant des indications sur l emplacement de la tombe par rapport la ville moderne et sur la composition du mobilier fut ensuite syst matiquement pr cis dans l introduction l ex g se de ces vases assortie d allusions la fondation de Canusium par Diom d
7. s rie trusco italique du sacrifice des prisonniers troyens mettait en vidence l adaptation aux go ts d une r gion et d une poque le th me perse t moignait comme un vase de Ruvo un frag ment ayant appartenu la collection Hamilton et la mosa que de la Maison du Faune de l au dience qu avaient connues en Italie les conqu tes d Alexandre le Grand La coh rence stylistique permit elle d identifier un peintre La ma trise du trait la restitution des moindres d tails la qualit dans le rendu des expressions des visages et la recherche du r a lisme par la repr sentation des ombres et des lumi res autant de qualit s ressortant d une tude de la technique picturale effectu e par Furtw ngler et K Reichold en 1906 dans la Griechische Vasenmalerei qui les invit rent attribuer les deux crat res un m me peintre contemporain d Apellef Les observa tions stylistiques ne furent tendues aux cinq vases qu la suite de la restauration du crat re de Darius dans les ann es d apr s guerre Ana lysant les carts et les analogies entre le cra t re ponyme et les quatre autres vases A Rocco proposa en 1953 la premi re vision d un atelier dont le ma tre fut d sign par le nom de Maestro del vaso dei Persiani ou de Maestro di Dario 5 Heydemann 1873 p 46 58 Id p 52 5 Minervini 1853a p 96 Michaelis 1871 p 174 175 6 Heydemann 1883 6 Furtw ngl
8. INTRODUCTION L HISTOIRE PAR LES IMAGES Images apuliennes en contexte Depuis quarante ans la multiplication des donn es arch ologiques issues de la reprise des activit s de fouille dans les ann es d apr s guerre le croisement des disciplines histo riques et la diversification des publications sur la Grande Gr ce ont mis en lumi re la part prise par les soci t s indig nes dans les processus d hell nisation de l Italie m ridio nale la veille de la romanisation L un des principaux facteurs de renouvellement de nos connaissances r side notamment dans la prise en compte de la documentation figur e consi d r e comme une source historique au m me titre que le reste des documents conserv s pourvu qu on la soumette un questionnement rigoureux fond sur des principes d analyse L accroissement du nombre d ouvrages relatifs la Grande Gr ce est tel notamment depuis les ann es 80 que nous renvoyons au colloque Modes de Contact de 1983 puis aux bilans des recherches pr sent s lors du congr s de Tarente en 1988 ainsi qu la r flexion sur les m thodes en 2006 2 Les probl mes que pose la contextualisation d objets relevant de la production artistique laquelle appartient une partie de la c ramique apulienne qu Enzo Lippolis avait abord s dans son bilan introductif au colloque sur la C ramique apulienne organis au Centre Jean B rard de Naples en 2000 ont fait l objet d une discussion en
9. IV si cle justifiait d autant plus l tude de leur transcription figur e que plusieurs monu ments iconographiques en attestaient la m me poque la pleine ma trise de la part des aristocraties trusques et lucaniennes de l aire tyrrh nienne MYTHE ET HISTOIRE Eloges au figur L articulation entre le pass h ro que le pass proche et le pr sent qui correspond une des interactions du mythe et de l histoire sur les fresques peintes de tombes lucaniennes Paestum ainsi que dans la Tombe Fran ois de Vulci sugg re comme la d montr A Rouveret la transcription figur e d loges La valeur paradigmatique du mythe se fonde dans les deux cas sur la composition sp culaire du d cor la narration d un pisode d une guerre trusque auquel r pond celle du conflit troyen sur les parois du tablinum de D abord identifi comme une sc ne d amazonoma chie Lo Porto 1987 p 35 37 fig 8 et 10 13 le combat repr sent sur la panse d un crat re volutes provenant d une tombe d Altamura a t mis en relation avec le sch ma de la fuite d un roi perse devant un strat ge grec repr sent dans la s rie des images apuliennes de la bataille d Alexandre sur des vases attribu s au Peintre de Darius Canosa 2003 Pouzadoux 2005b p 52 n 13 p 57 fig 5 8 Les fragments d une collection priv e d sormais acquis par le mus e de Hambourg et publi s par K Schauenbu
10. Phin e qui confirmait selon lui l appartenance des vases un programme li une trilogie d Eschyle On doit H Heydemann en 1873 la premi re vision d un programme unitaire autour du conflit entre la Gr ce et l Asie approche suivie par A Furtw ngler C Anti puis par A Tourraix en donnant des r sultats diff rents de l interpr tation pr cise de chaque sc ne Il mit en vidence une interaction de type h rodot enne entre le mythe et l histoire comparant la s quence des enl vements de femmes dans l exposition de l Enqu te l utilisation de l amazonomachie sur le col en pr lude aux guerres perses confront e au revers une sc ne de collabora tion entre Grecs et Orientaux dans le combat 52 Minervini 1854b p 171 5 Furtw ngler Reichold 1906 p 145 5 Anti 1952 p 24 5 Tourraix 1997 p 297 5 Hdt I 1 5 INTRODUCTION 7 de Bell rophon second par les Phrygiens contre la Chim re Recourant au mod le th tral de la t tralogie il associa le contraste entre la sc ne bacchique du col et la tension dramatique des autres sc nes l effet d apaise ment procur par un drame satyrique succ dant aux trag dies d faut d une confrontation des vases entre eux les crat res furent s par ment replac s dans des s ries th matiques qui les rattachaient une histoire de la production et de la r ception tandis que la confrontation du crat re de Patrocle avec la
11. actions du souverain en temps de paix et de guerre compl tent la structure topique de cet loge en images Le fait que le genre pidictique dont rel ve l oraison fun bre soit le seul des discours transformer l auditeur en spectateur ne sugg re pas seu lement la passivit de l auditeur face la per formance encomiastique dont il ne serait que l examinateur 0ewp6c elle met peut tre aussi en vidence le r le des images dans le d veloppement d un genre li aux c r monies fun raires Avant le monument carien le d cor de l h r on de Trysa en Lycie associe les exploits du d funt travers des sc nes de chasse et de combats victorieux auxquels il assiste en tr ne ceux des h ros du pass travers une combinaison originale d pisodes mytholo giques traditionnels tels que Bell rophon tuant la Chim re une Amazonomachie une Centauromachie et la Chasse au sanglier de Calydon des mythes plus rarement figur s en Asie mineure comme les exploits de Th s e l assaut des Sept contre Th bes le rapt des Leucippides par les Dioscures et le mas sacre des pr tendants par Ulysse Il constitue ainsi un exemple exceptionnel de recours au mythe et l histoire labor parall lement l mergence des loges ath niens Le mod le pictural qui semble avoir pr sid l organisa tion de ce d cor dispos sur 200 m de frises pourrait confirmer ce que l innovation d Iso cr
12. ate devait aux exp riences non seulement po tiques et historiographiques mais aussi picturales du V si cle Le lien que constitue le relais ath nien entre des pratiques d velop p es la cour des dynastes et les souverains de l poque hell nistique est confirm par la rant effectivement dans certains manuscrits Kai loves les orateurs au lieu de Kai p fuoves Hom Z XXII 886 les lanceurs Pernot 1993 p 48 n 192 12 Rolley 1999 p 307 316 avec bibliographie 13 Pernot 1993 p 129 178 14 Arstt Rhet I 1358 b Pernot 1993 p 28 15 Rolley 1999 p 233 235 106 Pernot 1993 p 22 L innovation d Isocrate annonce ainsi l poque hell nistique 12 LOGE D UN PRINCE DAUNIEN repr sentation all gorique d Histoire et de Mythe sur la st le d Arch laos de Pri ne retro uv e sur la Via Appia et dat e de la seconde moiti du II si cle Sur ce relief iotopia en jeune femme ver sant des grains d encens sur un autel suivie de u o en jeune gar on s appr tant verser une libation sont pr sent es comme deux figures clefs du rite d apoth ose d Hom re Ce document consacre la distinction et la compl mentarit des deux notions au service de l loge des rois et fait de ces anciens instru ments de l gitimation de l h g monie ath nienne les nouveaux outils de la c l bration du pouvoir lagide Cette volution r v la trice de l utilisation des vale
13. atives au r le des client les trusques et italiques dans les flux et la production des vases attiques et italiotes et sur celles qui concernent le r le des images dans les processus de transmission Ils refl tent des probl matiques auxquelles plu sieurs colloques ces quinze derni res ann es comme la C ramique et peinture grecques mode d emploi et Le mythe grec dans l Italie antique o encore r cemment Les clients de la c ramique grecque ont apport d impor tantes contributions La sp cificit de la 7 Daunia antica Cette m me id e a inspir la th se de Cecilia d Ercole sur les changes dans l Adriatique la bor e au cours de ces ann es soutenue en 1993 et parue en 2006 au Centre Jean B rard D Ercole 2006 8 Pour un rappel des enjeux de la contextualisation de la c ramique apulienne on se reportera galement aux synth ses publi es dans le catalogue de l exposition de Tarente de 1996 Lippolis 1996a et 1996b Mazzei 1996 Lippolis Mazzei 2005 Schmidt 2001 Voir aussi Fon tannaz para tre La parution r cente d ouvrages sur l organisation du trafic clandestin signale la recrudescence d une activitit illicite sur laquelle Marina Mazzei et Daniel Gr pler Grande Gr ce dans l usage des mythes mise en vidence dans le sillage des travaux pion niers de Jean B rard en 1941 et de Giulio Giannelli en 1963 propos des l gendes rela tives la colonisation grecque puis da
14. cation de la reconstitution exemplaire du mobilier de l hypog e Monterisi Rossignoli par Marina Mazzei partir d une tude des fonds d archives ainsi que celle de l hypog e des Vimini de Canosa la m me ann e par Ettore de Juliis suivie en 1992 de celle de la tombe du vase des Niobides d Arpi 6 Principi imperatori vescovi 2 LOGE D UN PRINCE DAUNIEN r gion pour approfondir notre connaissance des princes dauniens travers la sp cificit de leur culture fun raire elle a rendu plus cru cial pour l tude de la c ramique apulienne le probl me pos par la perte des provenances due la destruction syst matique des n cro poles la suite de fouilles illicites destin es alimenter le trafic d objets d art l attention des collectionneurs Elle a n anmoins consacr l mergence en Daunie au milieu du IV si cle plus tardivement qu en Peuc tie et qu en Messapie d une client le int ress e par les vases figur s que Margot Schmidt invi tait ne pas sous valuer dans l approche his torique de la c ramique italiote et qui en retour pouvait fournir d importantes infor mations sur le niveau culturel de ces popula tions indig nes Changement de perspective Ces questionnements qui s ins rent aussi dans la question plus g n rale des inter rogations sur la r ception des mythes et de la c ramique grecque en Occident sont au croi sement des r flexions rel
15. e la c l bration du pouvoir des citoyens ou des souverains par le recours au mythe et l histoire De l histoire exemplaire l historicit du mythe Les fresques piques et historiques command es Polygnote et Mikon pour la Stoa Poikil d Ath nes et pour la Lesch des m diques Schauenburg 2002 p 49 52 166 fig 99 222 fig XIV Ioannitis 2007 p 43 31 Coarelli 1985 82 Rouveret 1996 8 Hom I1 XXII 326 327 t p m ot pepa t ao yxei toc AyuAkebc avruwcpd na o o t a y vos AvO akok C est l o avec ardeur le divin Achille planta sa lance et que tout droit travers la gorge d licate la pointe plongea Rouveret 1996 p 136 139 8 Ead p 135 85 Un autre exemple clairant est fourni par la tombe 114 d Andrivolo Paestum Pontrandolfo 2003 10 LOGE D UN PRINCE DAUNIEN Cnidiens de Delphes dans la premi re moiti du V si cle offrirent un nouveau moyen de c l brer publiquement le r le des Ath niens dans la lutte des Grecs contre les Barbares et de justifier les aspirations l h g monie de leur cit sur le reste de la Gr ce L originalit de ces peintures tenait en partie l implication nouvelle du public dans la repr sentation d v nements r cents plac s sur le m me plan que les exploits des h ros du pass En ajou tant l histoire au mythe les dirigeants d Ath nes avaient bien compris le parti per sonne
16. e et sa place parmi les plus grandes cit s ita liotes Malgr l int r t suscit par ce contexte Heydemann regrettait en 1873 l absence d une publication r unissant tous les vases apuliens de la tombe Celle ci ne vit le jour qu apr s la seconde guerre mondiale en 1953 l initiative d A Rocco qui soumit successivement les deux crat res la loutrophore et les deux amphores figures rouges une analyse iconographique et stylistique destin e d ter miner une personnalit artistique et pr ciser l organisation de son atelier Son approche centr e sur la production portait alors exclu sivement sur les vases apuliens comme celle de Margot Schmidt dont la lecture critique mit pour la premi re fois en doute en 1960 la r union des cinq vases dans la m me tombe Cette incertitude n emp cha cependant pas leur attribution l hypog e et leur exposition Bari en 19924 puis leur confrontation aux vases indig nes gr ce la r union du mobi lier par R Cassano pour l exposition de Naples en 1996 Ces reconstitutions ne don n rent cependant pas encore lieu une enqu te iconographique sur l ensemble du mobilier La mise en lumi re d une concep tion unitaire des d cors figur s n avait t tent e jusque l que sur les vases s par s les uns des autres Du vase au Peintre de Darius La recherche d une coh rence entre les images du crat re des fun railles de Patrocle poussa
17. er Reichold 1906 p 140 141 6 Rocco 1953 p 173 184 Le Peintre de Darius et son milieu Un si cle environ apr s sa d couverte cette tude marqua l acte de naissance d un peintre grec ou indig ne mais assur ment form dans un atelier grec auquel elle attribuait les deux crat res et la loutrophore tandis que le revers du crat re des Perses ou les deux amphores l taient des l ves ou des collaborateurs de celui ci L identification de ce qu A D Tren dall devait mettre en vidence sous le nom d ornate style apparut dans les rapproche ments avec le style fleuri du peintre attique de Meidias du peintre protoitaliote de Sarp don tandis qu tait soulign e l influence du Peintre de Lycurgueft Ses conclusions sur la forma tion culturelle du peintre et sa connaissance approfondie de la tradition litt raire et th trale reflet de la culture contemporaine pos rent les bases du travail de Margot Schmidt Dans le sillage des r flexions d velopp es par R Bianchi Bandinelli dans Storicit del l Arte Classica que cette derni re citait en exergue propos de la d termination histo rique des personnalit s artistiques par des fac teurs ethniques sociaux conomiques et spirituels Margot Schmidt construisit en 1960 avec Der Dareiosmaler und sein Umkreis le cadre d une approche historique du Peintre de Darius et de son milieu Soulignant les carts plus que les analogies en
18. ers grands ma tres de la peinture apulienne mais aussi dans le renouvellement d un r pertoire destin c l brer le statut singulier d un d funt L ad quation des formes aux sujets permet de sugg rer dans la troisi me partie la construction d un discours autour d une r flexion sur la mort le h ros et le prince et des rapports entre Orient et Occident L interaction du mythe et de l histoire r v le l adaptation des th mes de l loge du souverain la c l bration d un prince daunien 19 Ead p 142 uo Les documents les plus significatifs ont t retrans crits et figurent dans l annexe documentaire
19. ign les cons quences d une absence de provenances Nouveaux mod les L observation des aspects techniques et iconographiques de vases figur s appartenant un ensemble priv de son contexte lui a en effet permis de restituer les conditions vrai semblables d une oraison fun bre Faisant appel aux sources qui mentionnent le recours aux orateurs professionnels dans les fun railles priv es il a sugg r que l agencement des sc nes mythologiques a pu servir de sup port une pratique de l loge L incertitude relative la r union dans une seule et m me tombe du groupe de vases de Berlin priv s de leur contexte ne permettait cependant pas de pousser plus loin l enqu te Ceux qui se trou vaient rassembl s dans l hypog e du vase des Perses offraient en revanche l occasion d appli quer ce type d analyse un cas particulier La mise en vidence d une interaction du mythe et de l histoire sur le crat re ponyme plaidait en faveur d une telle approche sug g r e par l analyse d Angelika Geyer sur l exemplarit des sc nes apuliennes de la Bataille d Alexandre en contexte fun raire s Pour en tester la pertinence il restait tenter une enqu te plus globale qui tienne compte de l ensemble des sc nes figur es sur les autres vases sans la dissocier d une valuation esth tique des peintures susceptibles de t moigner du haut niveau de la commande Il a paru en effet difficile de so
20. ische V lkerschaften puis en 1997 celles des 3 Voir ce sujet les remarques de La Geni re 2009 p 241 242 et de Morel 2009 p 251 252 31 Sur le jugement de P ris Moret 1978 p 96 98 Pour la s rie des sc nes sujet perse Schmidt 1982 p 515 518 et Geyer 1993 p 542 n 51 32 Moret 1978 p 96 33 Schmidt 1982 p 515 516 3 Marie Christine Villanueva Puig souligne en 1989 un point m thologique fondamental celui de la justifi cation d une telle repr sentation dans le milieu qui l a vu labor e Villanueva Puig p 285 Dauniens et des Peuc tiens de la part de Fran oise H l ne Massa Pairault dans un m me souci de rendre compte de l adh sion de ces populations l id ologie grecque appli qu e celle des rois La diffusion en dehors des cit s de la majeure partie de la c ramique apulienne semble aujourd hui si vidente que Luca Giuliani a propos que le groupe de vases conserv s Berlin malgr l absence de provenance ait t destin au march dau nien de Canosa Ce changement de point de vue succ da au tournant des ann es quatre vingt dix la premi re reconstitution par Marina Mazzei deux ans plus t t du contexte des vases du Peintre de Darius L int r t port ces derniers temps la c ramique apu lienne tardive constitue enfin un autre indice du renouvellement des tudes La perspective d offrir une nouvelle vision des cultures indi g
21. l qu ils pouvaient tirer pour la repr sen tation du pouvoir de leur genos d un loge de la Cit fond sur l interaction entre exp riences r centes et pass exemplaire Tandis que l identification discr te de personnages contemporains par l insertion dans la repr sentation de l Ilioupersis Delphes d allusions aux victoires de Cimon sur les Perses en Thrace Eion en 475 ainsi qu aux membres de son genos gr ce la polys mie des noms ou aux portraits tendait historiciser le pass h ro que l introduction de Th s e dans la bataille de Marathon peinte par Mikon pour la Stoa Poikil visait rapprocher l histoire du mythe en assimilant Cimon au fondateur d Ath nes Qu il s agisse de s approprier le patrimoine collectif ou d exalter la politique des repr sentants d un clan aristocratique l historicisation du mythe ou la mythisa tion de l histoire attestent la perception dans les arts figur s de qualit s propres chaque exp rience L exemple ath nien met en vi dence la valeur temporelle et paradigmatique d une confrontation entre actions du pass h ro que et conflits r cents en vue d une p ri odisation de la m moire collective et d une l gitimation de l h g monie La juxtaposition d est en ouest sur le mur du fond de la Stoa Poikil de l Amazonomachie de l Ilioupersis et de la Marathonomachie sugg rait aux spectateurs contemporains un retou
22. logiques se rapportant la l gende de P lops mais o ce dernier appa ra t une fois comme enfant l autre comme p re Gr ce ces nouvelles approches qui prennent en compte un plus grand nombre de facteurs tels que la distribution l association de mat riel la typologie des contextes ou encore les rapports entre formes et d cors la c ramique apulienne nous fait entrer de plain pied dans l histoire des acteurs de la r ception Des Grecs aux indig nes Le changement de point de vue est parti culi rement perceptible dans l volution des termes utilis s pour comprendre la r ception en Grande Gr ce des th mes panhell niques ath niens et de l actualit politique mac do nienne et d signer les destinataires des sc nes mythologiques ou historiques inter pr t es la lumi re de l intervention d Alexandre le Molosse en Grande Gr ce comme nous le verrons au cours de cette tude L vocation par Jean Marc Moret des Grecs d Italie et des Tarentins et par Margot Schmidt des Westgriechichen et des Tarentiner qui mit l accent sur le milieu d laboration d images permettant de transposer les topoi du conflit entre la Gr ce et l Asie la guerre contre les Barbares locaux Messapiens et Lucaniens remonte aux ann es quatre vingt elle a fait place en 1993 sous la plume d Angelika Geyer la mention des Unteritalien des einhei mische Ka fer et des einheimische ital
23. nes en reliant une production figur e son milieu de production et de r ception attire d sormais l attention sur des peintres long temps peu consid r s en raison de leur m diocre talent pictural mais r valu s pour le t moignage qu ils offrent sur la soci t dau nienne en cours de romanisation C est la lumi re de ces nouvelles questions sur les liens entre les peintres et leurs clients qu a t rouvert le dossier de l hypog e du crat re des Perses Nouvelles questions En multipliant les possibilit s de compa raison les publications r centes ont fourni des bases plus solides toute enqu te sur un r seau d images en contexte fun raire c t 35 Geyer 1993 p 452 n 51 455 36 Massa Pairault 1996 p 253 254 37 Giuliani 1992 p 519 La pr sence de fragments de grands vases figur s Tarente notamment ceux du Peintre de Darius invite nuancer la destination exclu sivement indig ne de cette production Maruggi 1991 et 1994 p 101 106 Lippolis 1996b p 377 Fontannaz 2010 38 Mazzei 1988 p 288 289 Au sujet du native market for red figure vases in Apulia voir Carpenter 2003 3 Mazzei 1996 Todisco 2008 p 65 66 INTRODUCTION 5 des synth ses en cours d laboration sur un site ou une r gion l tude de ce cas parti culier entend proposer une analyse d taill e des sc nes figur es sur cinq vases apuliens attribu s au Peintre de Darius et son atelier et une c
24. ns les colloques de Tarente sur l Epos in Occidente en 1979 sur Mito e Storia en 1996 ainsi que dans des expositions comme Immagine e mito greco nella Basilicata antica en 2002 ou Miti greci Archeologia e pittura dalla Magna Grecia al collezionismo en 2004 a galement bien t mise en lumi re travers le passage des th mes du r pertoire attique la c ramique italiote L int r t des aristocraties italiques pour le mythe troyen a t mis en vidence depuis 1975 par les travaux de Jean Marc Moret et encore r cemment par Angela Pon trandolfo partir des sc nes repr sentant la fuite d n e qui trouvent une audience parti culi re en Italie m ridionale Les trois grands ensembles 1 th mes repr sent s dans la c ramique attique retrouv e en Occident mais non attest s dans la c ramique italiote du d but de la production au premier quart du IVe si cle 2 th mes repr sent s dans la c ramique attique retrouv e en Occident et sans solution de continuit dans la c ramique italiote 3 th mes repr sent s seulement dans la c ramique protoitaliote ou repris de traditions attiques beaucoup plus anciennes distingu s par Eliana Mugione au terme de son tude des continuit s et des c sures dans la transmission des iconogra phies attiques aux productions italiotes ont permis de d gager un mod le d analyse de la r ception des mythes travers la c ramique apulienne Des particularit s
25. onfrontation des informations d ga g es d une tude de la tombe et de son mobi lier en vue de pr ciser l identit du d funt et la signification de la r union des images tant donn la c l brit de ce monument embl matique de l volution des recherches sur la c ramique apulienne il convient de rappeler les efforts engag s depuis sa d cou verte dans l tude et la publication de ce contexte GEN SE D UN MILIEU Du vase la tombe de Darius En saluant l arriv e imminente du vase de Darius dans les salles du Real Museo Borbo nico de Naples G Minervini formulait en avril 1854 le v u qu une telle acquisition puisse accro tre la gloire du roi et suscite l ad miration ainsi que l envie des trangers La richesse et l accroissement des collections du Mus e Arch ologique de Naples n ont jamais diminu la fascination suscit e par la singula rit du sujet historique et la qualit d ex cution des peintures qui ont fait de ce vase l un des jalons dans l histoire de la peinture tarentine En t moigne le nombre imposant d tudes qui ont permis d clairer la significa tion de la sc ne principale de d terminer ses rapports avec le reste du d cor de reconsti tuer son contexte d laboration et d identifier sous la personnalit du Peintre de Darius le Per tal modo si accrescer la gloria del nostro Augusto Monarca e di chi ne seconda le nobili mire vedendosi di giorno in gio
26. r en 3 Rouveret 1989 p 150 151 87 Rolley 1997 p 273 88 Rouveret 1989 p 150 151 Recueil Milliet p 136 n 1 Paus X 10 6 13 10 arri re depuis l exp rience la plus proche jusqu la plus loign e ainsi qu une compa raison autour de la th matique commune tous ces pisodes du conflit entre Grecs et Barbares La repr sentation directe de leurs adversaires messapiens avec l exposition des captives et des chevaux dans le premier groupe sculpt offert Delphes la m me poque par les Tarentins o tait mise en images une expression directe de l assujet tissement sans la m diation du mythe per mettait de placer leur victoire sur le Barbare sur le m me plan que celles d autres cit s tout en lui reconnaissant une sp cificit occiden tale Sur les murs de la Stoa Poikil la juxta position des sc nes de guerres r centes et des h ros du pass offrait au regard des contempo rains le spectacle d un loge chaque jour renouvel Cette rh torique de l image qui par ticipait comme l ont propos I Baldassare et A Rouveret en reprenant les termes de Nicole Loraux l Invention d Ath nes a pu pr parer l innovation d un genre qui acquit son autonomie au si cle suivant La co n cidence entre la naissance de l epitaphios situ e d apr s N Loraux entre 470 460 et celle des premi res peintures de l histoire r cente Ath nes dat es entre
27. rd 2009 p 129 142 233 Mugione Pouzadoux 2005 p 174 24 Fontannaz 2005 p 137 139 attire l attention sur l homog n it du r pertoire iconographique propre Tarente mais sur la diff renciation des formes selon la diffusion des vases dans la cit ou vers les centres indi g nes 25 L tude de la diffusion de la c ramique apulienne dont 1 seulement d apr s Trendall aurait t export au del de son aire de production permet de constater le go t des lites lucaniennes et brettiennes pour ces vases en provenance de Tarente et de sa r gion Roccagliorosa Laos ou encore Cariati voir ce sujet les observa tions de M Mazzei et J de La Geni re dans Lippolis Mazzei p 17 La Geni re 2005 p 239 26 Sur l emploi de ce terme voir les remarques de Morel 2009 p 251 252 ainsi que le colloque consacr par J de La Geni re aux Clients de la c ramique grecque 21 Pontrandolfo Mugione 1999 p 342 348 sugg rent que le succ s de l exp dition maritime des Argonautes sur des vases attiques comme le crat re de Talos retrouv Ruvo di Puglia soit due la valorisation des liens de sug geneia entre aristocraties grecques et indig nes de la c te adriatique qui pourraient justifier le trait d alliance entre Ath nes et Artas le roi des Iapyges mentionn par Thucy dide Thc VII 33 3 4 28 Mazzei 1999 29 Gualtieri 2008 p 229 4 LOGE D UN PRINCE DAUNIEN sc nes mytho
28. rg pr sentent en revanche une sc ne in dite de bataille navale qui pourrait se rapporter aux guerres la Tombe Fran ois ou la disposition sym trique des duels opposant t ocle Polynice et Marce Camitlnas Cneve Tarchunies Rumach de part et d autre de la porte le peintre de la tombe de Spinazzo a pr f r le proc d de la permutation et de la citation pour repr senter le d funt en h ros Par une grande conomie de moyens il r ussit assimiler Achille le combattant identifi comme lucanien par son casque plumes en lui donnant la place du h ros grec dans un duel contre une Amazone qu il a saisie par les cheveux et sur la paroi d en face gr ce au geste avec lequel il plante sa lance dans la gorge de son adversaire la mani re d Achille tuant Hector dans l Iliade 3 Le prestige que le pr sent retire de cette inter action entre le mythe et l histoire n est pas dis sociable comme a soulign A Rouveret de la dimension chronologique La conscience historique qui ressort de ces constructions caract risant un nombre restreint de tombes r v le le statut singulier de personnalit s qui devaient jouer un r le de premier plan dans la vie politique de ces communaut s La compa raison avec les usages du mythe et de l histoire dans la peinture ath nienne la sculpture tarentine ou les monuments fun raires des dynastes de Carie ou de Lycie permet de saisir la port e politique attach
29. rno tanto bellamente aumentati quegli stupendi tesori i quali formeranno sempre lammi razione e l invidia degli stranieri Minervini 1854a p 133 Ma il vase che per grandezza e per l argomento delle sue dipinture former un epoca negli annali dell archeo logia e delle arti e che pel suo interesse storico affatto unico nei monumenti ceramici dipinti merita lo stupore ma tre de l un des derniers grands ateliers de la c ramique apulienne Les premiers comptes rendus et pr senta tions qui ont suivi la d couverte de l hypog e en 1851 et l acquisition d une partie du mobi lier par le Real Museo Borbonico en 1852 puis en 1854 ont jet les bases d une approche combin e de la production et de l usage des vases figur s et celles d une tude conjointe du d funt et de la peinture L ar chitecte Carlo Bonucci auquel on doit une premi re tentative de relier les vases leur contexte avait identifi la tombe grecque d un guerrier qui peut tre rescap de ses guerres contre l Asie avait souhait que soient rappel es sur ces vases figur s les traditions religieuses politiques et militaires les plus c l bres de cette r gion Cette attention l ensemble du contexte s inscrivait dans le sil lage des recherches encourag es pendant le r gne de Joachim Murat Naples par son pouse Caroline Bonaparte qui avait fait pro c der la r union et l acquisition du mobi lier de
30. s peintres leurs clients ou leurs commandi taires Le r le d une client le peuc tienne ou 16 Mugione Pouzadoux 2005 17 D j Paestum et en Grande Gr ce Moret 1978 Dans le val d Agri Pontrandolfo 1996c et Mugione 1996 Entre les aires tyrrh nienne ionienne et adriatique Pon trandolfo Mugione 1999 Dans le monde apulien Man nino 2003 et dans les productions tyrrh niennes Mugione 2003 Dans la c ramique apulienne en g n ral Giuliani 1999 Colivicchi 2004 Mugione 2005 Pouzadoux 2005a S ldner 2007 En Daunie Mazzei 1999 18 D j Ruvo Pensa 1977 p 83 Gravina Botro magno Ciancio 1997 et 2005 Tarente Atleti e guerrieri p 51 138 Hoffmann 2002 et Fontannaz 2005 p 138 141 Bitonto Riccardi 2003 Canosa et sur son territoire Corrente 2005 Rutigliano Rutigliano Ruvo Monta naro 2007 Carpenter 2009 p 153 154 Arpi Todisco 2008 1 D j H racl e Tombe du Peintre de Policoro Pianu 1989 Roccagliorosa tombe 24 Gualtieri 1990 et 2006 Gravina tombe 1 1974 propriet Ferrante Lo Porto 1974 Ciancio 1997 et Mugione 2001 M taponte tombe de la n cropole de Pantanello Morard 2002 Rutigliano tombe 24 1976 Fontannaz 2005 p 140 Timmari tombe 33 Canosa 2007 Sont en cours l tude de la tombe du crat re dit de l Amazonomachie de Ruvo par C A Montanaro et celle dite de l Agip d Altamura par M G Cano
31. sa 20 Lippolis Mazzei 2005 p 15 18 4 Mannino 1996 p 369 2 Pour les vases repr sentant la l gende de Niob comme supports d une religion pr cis ment ancr e dans l Apulie septentrionale Lippolis Mazzei 2005 p 18 La daunienne dans la stimulation de la produc tion a t sugg r par exemple pour la pre mi re moiti du IV si cle par l tude d Angela Pontrandolfo et d Eliana Mugione sur les points communs et les carts entre les repr sentations de la l gende des Argonautes dans les aires tyrrh nienne ionienne et adria tique conduisant mettre en vidence un processus de rifunzionalizzazione di un mito 7 Les rapports entre committenza e mito ressortent aussi selon Marina Mazzei d une diffusion particuli rement limit e des figures de Niob et de Ganym de au nord de l Apulie dans la seconde moiti du IV si cle qui met en vidence une s lection r gionale de figures mythologiques qui pourrait tre li e des pratiques religieuses et des croyances locales Les liens enfin entre esecutori dei vasi e committenti dans le centre lucanien de Roccagliorosa explique raient selon Maurizio Gualtieri le choix de placer dans deux tombes appartenant au m me cercle familial des vases d cor s de question des croyances orphiques en Apulie a t r cem ment reprise la lumi re d une nouvelle identification et interpr tation du foudroiement de S m l par Mora
32. tre Francesco d Andria Marina Mazzei Angela Pontrandolfo et Agn s Rouveret LCA p 211 213 Voir aussi les remarques de Fontannaz 2005 p 139 Pour une r ception clairement d finis en particulier en la repla ant dans son contexte de production et d utili sation Par contexte j entends l ensemble des donn es arch ologiques et des sources litt raires qui permettent de reconstruire les condi tions d utilisation des images et de les relier une communaut dont elles contribuent clairer la culture La mise en vidence des modes d expression et de repr sentation propres aux lites lucaniennes de Paestum partir de l tude du corpus des tombes peintes qu Angela Pontrandolfo et Agn s Rouveret ont publi en 19923 a montr la possibilit de recomposer une histoire culturelle sociale et religieuse des soci t s indig nes de Grande Gr ce par les images Si la m me ann e l expo sition du mobilier des hypog es de Canosa Bari a galement montr le profit qu on pouvait tirer d une reconstitution des ensembles l chelle d une tombes d un centre ou d une de ces discussions par un c ramologue d un autre monde Morel 2009 p 245 3 Pontrandolfo Rouveret 1992 4 Rouveret 1997 p 598 a rappell l importance de dis poser de corpus suffisamment importants pour cerner les tapes de la transformation des soci t s 5 Signalons titre dexemple d s 1990 la publi
33. tre les compo sitions unitaires du Peintre de Lycurgue fon d es sur un espace en perspective et celle labor e sur le crat re ponyme partir de la superposition des registres et marqu e au contraire par la disposition paratactique des personnages dans un espace plan sans profon deur rythm e par le motif des figures assises elle d termina la personnalit artis tique d un peintre et d finit le premier noyau d une production dont la connaissance n a 63 Ead p 172 amp Ead p 185 65 Ead p 186 6 Bianchi Bandinelli 1950 p 6 67 Schmidt 1960 p 13 17 68 Schmidt 1960 p 24 26 8 LOGE D UN PRINCE DAUNIEN cess de s enrichir et de s affiner gr ce aux publications d A D Trendall et aux travaux r cents des sp cialistes du Peintre de Darius Ses observations conduites sur l ensemble des vases de la tombe le syst me ornemental et les formes mirent en vidence un traitement caract ristique des figures soulignant la r us site des visages de face l aspect trapu aux yeux marqu s par une petite pupille par rap port aux visages de profil moins soign s ou encore le traitement ordonn et r aliste des drap s Sa contribution l tude des cir constances historiques qui d terminent un milieu artistique fut confirm e par son inter pr tation vingt ans plus tard de la sc ne prin cipale du crat re des Perses dans le contexte de l intervention d Alexandre le
34. urs politiques de l loge par les dynastes et les rois trouve un cho pr cis dans la rh torique de l image mise au service des aristocraties trusque italique et daunienne dans la seconde moiti du IV si cle Afin d appliquer cette analyse aux vases d une tombe il convenait de reconstituer les circonstances qui avaient sous tendu la pro duction la r ception et l utilisation des vases apuliens dans un hypog e daunien Les infor mations rassembl es dans la premi re partie sur la topographie l architecture et le mobi 107 Relief conserv Londres au British Museum Pinkwart 1965 p 64 et pl 1 18 Pinkwart 1965 p 68 72 Bonivento Pupino 1997 p 144 lier gr ce des compl ments d enqu te men e dans les documents d archives i visent restituer les conditions de mise en place de nouveaux modes de fun railles princi res Canosa l poque de l intervention d Alexandre le Molosse en Grande Gr ce Pour valuer la r ponse apport e par le peintre aux exigences du rituel et le r le des grands vases dans le faste de la c r monie il tait n cessaire dans la deuxi me partie de conduire une analyse des effets visuels produits par les d cors et par leur agencement partir d une description d taill e de la composition des sc nes et du syst me ornemental La particularit de ces sc nes figu r es r side non seulement dans la qualit exceptionnelle de la mani re d un des derni
35. utenir que le programme d gag d une nouvelle analyse de chaque sc ne et de leur confrontation puisse tre labor sans une forme d incitation et d changes entre le peintre et ses acheteurs La teneur politique et thique des d cors rassembl s dans cette tombe semble bien au contraire r pondre la n cessit de rendre un hommage hors du commun Bien que la connaissance de la pein qui aboutit la formation d une vision d une Apulie g n rique faite de vases et de peintres sans autres individus ni structures politiques ou commerciales Mazzei 1988 p 287 7 Discussions dans LCA p 212 Pontrandolfo 1996 p 97 735 Discussions dans LCA p 212 76 Giuliani 1995 p 152 158 7 DH Rhet VI 4 78 Geyer 1993 INTRODUCTION 9 ture d histoire dans la c ramique apulienne se soit enrichie ces derni res ann es gr ce l identification de nouvelles sc nes ou la publication de fragments in dits l originalit du Conseil de Darius n a pas encore trouv de parall le qui permette d en minimiser la port e exceptionnelle En renfor ant l hypoth se que l interaction du mythe et de l histoire ait pu soutenir une pratique de l loge ces d cou vertes permettent de saisir le caract re singu lier de celui qui fut con u pour cette occasion Le recours aux qualit s propres compl men taires et parfois interchangeables du mythe et de l histoire dans les loges des souverains au

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